- Speaker #0
Allow me to reintroduce my son and my soul.
- Speaker #1
Off Show. Hello, hello les incroyables, la team incroyable. J'espère que vous allez bien. Nouvel épisode du Off Show. Déjà, merci à toutes les personnes qui nous écoutent, qui nous regardent, qui s'abonnent, qui commentent et qui partagent. Vous êtes une team. Incroyable ! Et aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir un de mes mentors, de recevoir une légende, de recevoir un fondateur, de recevoir un amoureux du PSG, on ne peut pas avoir toutes les qualités, de recevoir quelqu'un qui fait bouger le digital et la communication en Afrique. Je reçois M. Kai Lumumba dans le Offshore. Ça, c'est une impro !
- Speaker #0
Merci pour l'intro, merci merci merci. Olivier c'est comment ?
- Speaker #1
Comment tu vas Cailly ?
- Speaker #0
Ah je suis intimidé.
- Speaker #1
Non, est-ce qu'on peut t'intimider ?
- Speaker #0
Le décor là...
- Speaker #1
Non laisse tout ça, c'est du bluff, c'est de l'illusion. Ah bon ? C'est pour que tu oublies les caméras. Et que tu te livres et que tu donnes...
- Speaker #0
Très très fort, bravo Olivier bravo. Tu vas bien ? Vraiment, je suis impressionné.
- Speaker #1
Merci, Cailly fait partie des premières personnes qui sont au courant de cette aventure de podcast. J'en parle avec...
- Speaker #0
Qui aurait dû sortir deux ans plus tôt.
- Speaker #1
Non, un an plus tôt. Il m'a beaucoup encouragé, beaucoup poussé. Et je profite qu'il soit à Dakar justement pour le recevoir. Et puis pour parler un petit peu de lui. Parce qu'il fait beaucoup parler les gens d'eux, mais lui parle très peu, très peu de lui. C'est quelqu'un qui a une histoire de vie, une histoire professionnelle hyper intéressante. Mais je ne vais pas vous spoiler. Donc, Kai, bien, Dakar, ça se passe bien ?
- Speaker #0
Tout se passe bien. J'allais essayer de placer un truc en Wolof, mais...
- Speaker #1
Non, toi, c'est Khalid. C'est ça que j'ai entendu que tu disais. C'est le...
- Speaker #0
C'est Ausha. Non mais Dakar, là je compte même plus les fois où je suis venu.
- Speaker #1
Ça fait longtemps que tu n'étais pas venu.
- Speaker #0
Oui, ça faisait super longtemps. Donc là, je suis venu pour cette conf. Et puis voilà, je savais que ce serait l'opportunité aussi de venir.
- Speaker #1
Je l'ai attrapé, je lui ai dit viens dans le podcast.
- Speaker #0
Dans le canapé.
- Speaker #1
Donc voilà. En tout cas, aujourd'hui, c'était important pour moi de te recevoir parce que tu es quelqu'un qui fait bouger beaucoup de choses. sur le continent. Merci. Pas seulement en Côte d'Ivoire, parce que pour les gens qui ne sauraient pas, tu es basé à Abidjan. Yes. Tu fais bouger beaucoup de choses, tu as créé beaucoup de choses, tu as changé beaucoup de choses dans la dynamique du digital sur le continent. Et je pense que c'est important que les gens comprennent qui tu es, ton parcours, comment tu as été amené à ça. Et après, il y a un petit détail dont on a parlé, toi et moi, que j'aimerais beaucoup aussi connaître. Par rapport à ton nom de famille, mais donc, on va y venir. D'abord, commençons les présentations.
- Speaker #0
Il y a un peu les teasings, vous sentez que ça c'est les vrais podcasters. Donc, ne quittez pas, Watchtile, ça fait plus de réalisme.
- Speaker #1
Vous avez vu, c'est lui le podcaster. Watchtile,
- Speaker #0
c'est ça qui est important.
- Speaker #1
C'est très important.
- Speaker #0
Mais abonnez-vous aussi.
- Speaker #1
Kai, moi la question que je pose à tous mes invités quand ils arrivent d'abord, c'est aujourd'hui, comment tu te présentes à quelqu'un qui ne te connaît pas ?
- Speaker #0
Je me présente toujours différemment selon l'interlocuteur. Mais principalement aujourd'hui, le mot qui me définit le plus, c'est ça reste entrepreneur. Mais voilà, après, la vie étant la vie, tu te définis par plus que ça. Entrepreneur, fiancé, père de famille. Tu vois, ces choses-là se définissent. Et même quand j'écris beaucoup, tu sais... quand je fais mes petites introspections professionnelles, de plus en plus, je remarque que dans la manière dont j'essaye de décrire mes business, mon profil d'entrepreneur, j'ai toujours maintenant de plus en plus aussi une page sur la manière dont je me défie personnellement.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Parce qu'en fait, il faut que tout soit aligné. Mais pour te répondre, aujourd'hui, je me définis comme un entrepreneur qui a une vision. Une vision qui consiste à vraiment faire en sorte, je rêve d'un monde en fait dans lequel la jeunesse africaine est actrice principale de la transformation du continent. D'accord. Et quand je dis jeunesse africaine, je m'adresse à cette jeunesse qui est décomplexée, cette jeunesse qui est consciente de son histoire et surtout qui n'a pas peur de travailler pour impacter sa communauté. Et donc je pense faire ma part dans des domaines bien précis comme le digital, l'innovation. et également dans l'entrepreneuriat et par le passé, mais aussi dans le futur. Je suis aussi passionné par le secteur du divertissement. Oui,
- Speaker #1
on va y venir.
- Speaker #0
Mais aujourd'hui, c'est surtout les casquettes d'innovation et de l'entrepreneuriat qui sont mes véhicules pour porter cette vision que je porte.
- Speaker #1
C'est une vraie introduction. Vous avez vu comment il s'est présenté ?
- Speaker #0
Vision, vision, vision, c'est important. C'est important parce que tu sais, quand tu te réveilles le matin ou quand tu vas te coucher le soir, il y a toujours ces moments-là où ça arrive où tu te demandes pourquoi je fais ça ? Pourquoi ? Et si tu n'as pas pris le temps d'avoir noté quelque part pourquoi tu fais ça, c'est très dur.
- Speaker #1
C'est important ce que tu dis. C'est marrant parce qu'on rentre tout de suite vraiment dans le vif du sujet. Et on voit que tu connais le podcast parce que tu rentres tout de suite. Mais tu dis, tu écris. Tu prends des moments pour écrire sur l'ordinateur, papier, des réflexions sur toi-même ? Oui. Ah ouais ? C'est intéressant. Alors,
- Speaker #0
en fait, j'ai un PowerPoint qui est en constante évolution. Ouais.
- Speaker #1
Tu as commencé depuis combien de temps,
- Speaker #0
tu dirais ? 4-5 ans. Ah ouais ? Ouais, ouais. C'est un rayon permanent. C'est lourd,
- Speaker #1
ça.
- Speaker #0
Ouais. Même hier, j'étais dessus, parfois sur mon téléphone.
- Speaker #1
Mais est-ce que c'est... Donc tu rajoutes des pages ou est-ce que tu effaces et tu remets ?
- Speaker #0
Les deux. Mais j'essaye le moins possible d'ajouter des pages, à part vraiment quand j'ajoute des pages, c'est que c'est vraiment important.
- Speaker #1
Parce que moi, ça aurait été intéressant que si tu laisses les pages, parce que ça te laisse voir comment tu te voyais il y a quatre ans par rapport à comment tu te définis aujourd'hui. Ça te laisse analyser ton évolution. Parce que si tu effaces... Tu vois pas ?
- Speaker #0
Alors je t'ai dit 4-5 ans, mais je me rends compte que je le fais depuis plus longtemps. On m'avait volé mon ordinateur. Et donc j'ai perdu la version d'avant. Donc j'avais ces éléments-là. J'avais ces éléments qui disaient, tu sais le fameux truc quand t'as 30 ans, dans 10 ans t'essaies de faire ce genre d'introspection. Mais c'est vraiment une boussole. C'est vraiment une boussole. Parce que je pense aussi que les mots ont un sens. Même la manière dont je me suis présenté aujourd'hui, c'est écrit, en fait. Je ne fais pas partie des gens, je ne sais pas comment les gens font, mais qui peuvent improviser ce genre de choses. Parce que pour moi, quand tu me demandes de me présenter, c'est la question la plus anodine mais en même temps la plus importante.
- Speaker #1
Oui, parce que tu n'as qu'une seule chance de te présenter.
- Speaker #0
Exactement. Tu ne vas plus me redemander de me présenter. Donc, c'est très important. Et donc, sur ce document, je commence par la vision, par la mission. Et puis ensuite, j'ai développé des éléments sur comment est-ce que j'atteins ces éléments-là. Donc, j'ai le digital. Et donc, il y a tous les projets que j'ai déjà fait, mais que je veux faire. Il y a l'entrepreneuriat. Et puis après, divertissement. Je n'en parle pas trop parce que... Ce n'est pas encore d'actualité, on va dire, ce que je veux faire exactement. Mais sur le digital, après, tu vas voir, donc, il y a groupe Totem Experience. Entrepreneuriat, tu vas voir groupe State of Africa. Et puis après, je vais encore dans les détails. Dans Totem Experience Group, j'ai quoi ? J'ai Adicor, j'ai l'agence, j'ai l'influence, etc. Et pareil. Et en fait, maintenant, je cherche en permanence le point commun. En permanence. Parce que du coup, j'estime que ça définit. Et donc, j'ai compris que l'élément qui correspond à ce que j'aime faire, à ce pour quoi je suis payé et puis quelle est ma compétence, l'élément commun, c'était vraiment créer des communautés, fédérer les personnes. C'est le fameux Ikigai.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
Et donc, j'ai décidé grâce. à ce document, j'ai décidé, quelle que soit l'activité que je vais créer, je vais toujours y associer une communauté.
- Speaker #1
D'accord. Parce que tu as compris que c'était une constante dans toi, ton mécanisme. C'est ça.
- Speaker #0
Parce que à la fois, c'est ce que j'aime. À la fois, ça a un impact sociétal. Parce que tu entraînes les gens qui ont la même vision, mais qui n'ont peut-être pas la même détermination que toi, mais tu leur donnes une opportunité de te porter. Et puis, le troisième aspect, c'est que même d'un point de vue financier, c'est un véhicule important. Mais ce qui est très important dans le sujet de communauté, c'est que moi, j'aime dire, c'est que tu vois, quand tu es tout seul, tu as un rêve. Mais c'est ensemble que le rêve se réalise. C'est grâce aux autres que ton rêve se réalise. Et quand je dis aux autres, c'est même des gens qui ne se rendent pas compte. Oui,
- Speaker #1
qui n'ont pas conscience qu'aujourd'hui, ils t'aiment à réaliser ton rêve,
- Speaker #0
mais ils en font partie. Exactement.
- Speaker #1
Une vraie présentation, t'as vu ? On est plus dans la présentation. Si, on est dans la présentation, parce que pour l'instant, je t'ai demandé de te présenter, on n'a pas encore commencé. Mais je suis sûr qu'il y a des gens qui vont écouter ça et qui vont commencer à se dire, il faut que je commence à écrire sur moi.
- Speaker #0
Franchement, je ne te fais pas.
- Speaker #1
Non, moi, je n'ai jamais fait ça.
- Speaker #0
C'est marrant parce que quand j'étais en colocation à la fac, il y avait un pote, une fois par an, il allait au parc. On était à Bordeaux. On dit mais tu vas faire quoi ? Il dit je vais en introspection Et on rigolait. On rigolait. Introspection, introspection
- Speaker #1
Je pense qu'on a tous des trucs. Moi, je sais que c'est à la salle de sport.
- Speaker #0
Ah oui, oui, oui.
- Speaker #1
Moi, j'adore aller à la salle de sport parce que je remarque que souvent, mes meilleures idées viennent quand je fais quelque chose où mon cerveau se déconnecte et ne pense plus. Tu vois ce que je veux dire ? Des fois, tu es là, tu cherches l'idée, tu es là, tu ne trouves pas. Et ce moment où tu es déconnecté, tu n'as plus le temps de penser parce que tu es en train de faire quelque chose, tu as ta musique et tout est dans ta bulle. Et tu as ce truc qui vient. Donc moi, je pense que c'est ça mon côté introspection. Mais bon.
- Speaker #0
Mais juste pour préciser, pour cas où l'exercice intéresse des gens, parce que mon petit frère m'a montré un truc qu'il faisait, j'ai découvert ça par hasard. Il note aussi des random tout. ok des pensées aléatoires c'est à dire que là si tu m'as dit un truc qui m'a marqué peut-être je vais même pas te le dire mais je vais aller le noter l'autre fois j'ai entendu la dernière fois ce qui m'a marqué Serena Williams qui disait la discipline et la liberté ok ok puis je dis tiens tu vois ça fait sujet de philo là mais tu vois je sens qu'il y a mais je comprends ce qu'elle veut dire donc je note parce qu'en fait on est tellement submergé de content ouais pam pam TikTok, TikTok, TikTok, etc. qu'au final, moi, il y a un truc qui m'exaspère, c'est le fait de ne rien retenir. Et c'est même pour ça que j'ai diminué même ma consommation de football, j'ai même diminué la consommation de beaucoup de contenus, je me désabonne même de certaines choses, parce que j'en ai marre de consommer des choses que je ne retiens pas.
- Speaker #1
Je comprends ce que tu veux dire.
- Speaker #0
En fait, je déteste perdre le temps, en plus la vie avance, on a du temps.
- Speaker #1
Bien sûr, c'est très vrai ce que tu dis. Et donc moi, pour que les gens comprennent un peu qui tu es aujourd'hui, et tu vois finalement moi aussi, parce que je me rends compte que toi et moi on se connaît, on se parle très souvent, mais je ne connais pas l'histoire de Kay. Toi tu n'es où ?
- Speaker #0
Je suis né à Bruxelles.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Je suis né à Bruxelles pour, comme tu es mon frère, je vais te dire la...
- Speaker #1
L'anecdote ?
- Speaker #0
Non, la vraie histoire. Déjà, pourquoi je suis né au Bruxelles ? Ce n'est pas anodin. En fait, mes parents sont réfugiés politiques.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Donc, depuis 1961, avec l'assassinat de mon grand-père. Et donc, je précise cet élément-là, si tu veux, parce que je pense que c'est important pour les gens de distinguer... La différence entre le capital social et le capital matériel. Quand tu es réfugié politique, tu ne peux pas rentrer dans ton pays.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Tu vois ? D'accord. Tu ne peux pas rentrer dans ton pays. Si tu rentres dans ton pays, tu perds même ton statut de réfugié. D'accord. Tu es protégé par l'instant. Donc, tu as demandé l'asile.
- Speaker #1
Tu as demandé l'asile à un pays.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Il t'accueille. Mais si tu retournes dans ton pays...
- Speaker #0
ce qui est différent de la migration tu vois donc je nais dans ce contexte là dans les 80's et donc jusqu'à mes 13 ans je suis en Belgique je suis en Belgique et c'est à 13 ans que ça bascule parce que ma mère a une opportunité à Abidjan. D'accord. Et donc, j'arrive à Abidjan pour ce qui sont certainement les plus belles années de ma vie.
- Speaker #1
Mais avant que tu arrives à Abidjan, donc tu es en Belgique. Comment tu... C'est quoi tes souvenirs de ton enfance là-bas ? Est-ce que tu as des souvenirs particuliers ? Est-ce que c'est une belle enfance ? Tu kiffes ? Tu as des bons souvenirs ? C'était comment la Belgique ?
- Speaker #0
Vous voulez tous devenir pros, hein ? Ouais, football à fond.
- Speaker #1
C'est qui le joueur qui te marque à cette époque-là ?
- Speaker #0
À cette époque-là, c'était le premier joueur qui m'a beaucoup marqué, c'est Romario, pour ceux qui connaissent.
- Speaker #1
Pour ceux qui connaissent, exactement.
- Speaker #0
Romario de Souza Faria. Le nom complet. Et donc, on est dans mes plus petits souvenirs, c'est dans un appartement. Dans un appartement à Bruxelles. Donc, comme je te disais... T'as des grands frères,
- Speaker #1
grandes sœurs, toi ?
- Speaker #0
Ouais, j'ai un grand frère, j'ai un petit frère, j'ai d'autres petits frères. On est cinq garçons. J'ai une sœur aussi qui nous a rejoints du pays. En fait, c'est par nous que, quand la famille arrivait en Europe, tout le monde passait par chez nous. Donc nous, on est une grande fratrie. Et ouais, donc comme je te disais, on est donc une famille congolaise à Bruxelles, comme il y en a beaucoup, pour les raisons qu'on sait. Et donc je suis dans cet appartement et mes parents, voilà, ils bossent quoi. Ils bossent parce que comme tu vois, j'insiste un peu sur ce truc-là parce que je pense que si tu veux... Enfin, on l'a... Je t'ai dit avant, on peut parler de tous les sujets, il n'y a aucun souci, donc je m'ouvre à toi. Mais c'est important pour moi d'expliquer à quel point mes parents ont bossé. Parce qu'en fait, on leur a rien donné. Il n'y a pas d'héritage économique au fait d'être...
- Speaker #1
Et c'est aussi important que tu le dises, parce que de toute façon, je pense que nos parents nous transmettent ça. Et je pense que d'avoir vu des parents bosser... font que tu es un bosseur aujourd'hui. Mais je te laisse continuer sur ce que tu disais.
- Speaker #0
Oui, oui.
- Speaker #1
Excuse-moi de t'interrompre, parce que je pense aux auditeurs qui nous écoutent et qui ne comprennent pas forcément ce que tu veux dire. Parce qu'il faut que j'explique aux auditeurs que, bon, voilà, aujourd'hui, tu es le petit-fils de Patrice Lumumba, qui est une immense figure politique dans le monde. Et donc, c'est pour ça que Kai insiste sur le fait que beaucoup de gens peuvent penser que tu étais à l'aise. financièrement, et c'est pour ça que tu insistes pour dire que non, tu n'étais pas dans une famille pauvre, tu n'étais pas dans une famille riche, tu étais dans une famille moyenne, et tu avais des parents qui ont bossé pour vous donner, à vous leurs enfants, toutes les possibilités, tous les moyens à la hauteur de leur travail. Oui,
- Speaker #0
tu vois, je pense que parmi toutes les personnes qui nous écoutent, on a tous des parents qui ont une histoire. une histoire dont on ne connaît pas tout mais entre nos grands-parents qui se sont battus pour les différents conflits qui existaient et nous il y a cette génération, donc nos parents qui eux étaient un peu entre les deux et qui se sont débrouillés mais c'est vrai que je ne dis pas que toutes les histoires se valent mais c'est vrai que par exemple mon père il a une histoire dans laquelle où Enfin, à 5 ans, il doit fuir le pays dans un camion et il est réfugié en Égypte. Donc mon père, qui est le premier garçon de Patrice Lombard, se retrouve en Égypte avec ses frères et sœurs. Alors, accueilli par Nasser quand même, qui est l'un des dirigeants les plus influents du XXe siècle, c'est le président de la République d'Égypte. Gros homme politique, gros ami de la pensée de Patrice Momba, qui était un gros soutien et qui a dit moi je m'occupe de vous. Tu vois mon père aujourd'hui il parle arabe.
- Speaker #1
Ah ouais ?
- Speaker #0
Il parle arabe avec ses frères, ils étaient dans une famille d'accueil, ils ont grandi là-bas.
- Speaker #1
Incroyable.
- Speaker #0
Après ils sont partis en Hongrie pour étudier, puis en Suisse et puis en Belgique. Et c'est là où il a fallu commencer à bosser, que ce soit en entreprise pour ma mère, mon père en tant qu'entrepreneur sur certaines choses, avec toujours une forte fibre politique.
- Speaker #1
Mais ton père est entrepreneur ?
- Speaker #0
Oui, mais comment dire ?
- Speaker #1
Je rebondis sur toi parce que je me dis que c'est peut-être ça qui amène ta fibre à l'entrepreneurial.
- Speaker #0
En fait, c'est différent parce que lui... son vrai truc, c'est la politique. Il adore l'analyse politique. Mais si tu veux, dans la politique, surtout en Afrique, si tu veux ton indépendance de pensée, tu dois avoir toi-même tes sources de revenus. Je pense que c'est dans ce sens-là. qui a toujours carré à avoir une activité économique. Sinon, ce qui se passe, c'est que tu es toujours à la recherche de la nomination qui va supporter tes finances. Et tu n'es plus indépendant. Mon père, c'est quelqu'un de têtu.
- Speaker #1
Tous les deals qu'on lui a proposés. En tout cas, je pense qu'on pourrait parler longtemps de tout ça. Tu es en Belgique jusqu'à tes 13 ans. C'est ça. Ta mère a un poste en Côte d'Ivoire. Oui. Et donc, vous partez tous ?
- Speaker #0
Alors, non, mon grand frère, il reste. Donc, on part. Je pars avec mon petit frère dans un premier temps. Donc, on arrive à Abidjan. Ok. On arrive à Abidjan.
- Speaker #1
Ok. Ça fait quoi d'arriver à 13 ans à Abidjan ? On est à quelle année, à peu près ?
- Speaker #0
On est donc Coupe du Monde 98.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
ok ok c'est parce que on n'enclavait des places pour nous en france là on est parti avant donc j'ai pas vu atteint du altavresse voilà la italie ah ouais ouais non j'imagine tu as déjà dégoûté mais
- Speaker #1
mais voilà mais donc ouais on arrive est ce que c'était ton premier voyage en afrique parce que comme tu as dit tout à l'heure du fait de la situation de réfugiés est ce que c'est ton premier voyage sur le continent alors
- Speaker #0
Quelques mois plus tôt, on a été à Abidjan pendant les vacances, juste pour voir. Mais oui, c'était mon premier voyage. Mais après, j'aurais pu aller dans d'autres pays. C'est juste, c'est ce qui explique que j'ai été au Congo qu'en 2000, je crois, pour la première fois. Parce que la levée du statut, ça a été quand Mobutu est parti. Et donc là, mon père, après, il s'est installé au Congo. Donc mon père, ça fait une trentaine d'années qu'il est au Congo. Il est rentré,
- Speaker #1
d'accord. Et donc la Côte d'Ivoire, Abidjan, c'est ton premier, je vais dire, contact, c'est ça, avec le continent vraiment où tu habites et tu vis.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et ça t'a fait quoi à 13 ans quand t'es arrivé là-bas ?
- Speaker #0
Même en 98, Babi, c'est Babi. Même à 13 ans,
- Speaker #1
c'est Babi. Vous allez trouver le message. Je sais que vous allez trouver les mecs qui disent ça.
- Speaker #0
Non, mais franchement, à l'époque, tu sais, tu t'intéresses même pas aux histoires de réputation, de pays d'accueil,
- Speaker #1
ce genre de choses.
- Speaker #0
T'es trop jeune. T'arrives juste et en fait, on t'intègre. t'es Congolais après c'est la force de la Côte d'Ivoire c'est la force et puis après le fait que que tu sois Congolais il y a une fascination pour ce pays là franchement je pense tous les Congolais qui nous écoutent ils savent quand tu dis à un Africain que t'es Congolais il a toujours un truc à dire je voudrais pas citer d'autres pays pour faire genre la comparaison il y a toujours un truc à dire
- Speaker #1
Vous les Congolais !
- Speaker #0
Ah votre langue là ! Ah c'est chic ! Mon papa aime trop ! Il faut que un jour j'aille à Kinshasa, ça ! J'entends tout le temps ! Et donc nous, entre Congolais, on se dit chaque fois... Il va à Kinshasa ! Il faut qu'il aille dans tel coin, sinon...
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
c'est gâté pour nous ! Gâté ! Mais bon, on joue de ça ! Tu connais la fameuse stat qui dit que...
- Speaker #1
Oui, la musique là ? Ouais ! Ouais, j'ai vu ça, le truc qui buzz que là aujourd'hui, la musique en France, c'est les Congolais ! Mais c'est vrai !
- Speaker #0
0,06% de congolais en France, pourtant 25% des hits.
- Speaker #1
Et c'est vrai. Et c'est tellement vrai. Mais quand tu vois aujourd'hui les Diakola, les Naza,
- Speaker #0
les Naza. Diakola Mello.
- Speaker #1
Non, c'est fort. C'est fort ce que les congolais font dans la musique. En tout cas, en France, actuellement, c'est fort.
- Speaker #0
Mais oui, en tout cas, la Côte d'Ivoire, jusqu'à aujourd'hui, mes meilleurs amis, c'est des gens que j'ai rencontrés à cette époque-là.
- Speaker #1
Je ne savais pas que tu avais fait la Côte d'Ivoire avant.
- Speaker #0
donc maintenant pour moi je prends le retour finalement ça explique pas tout mais effectivement il y a des gens qui sont surpris ouais mais quand j'étais à Mermoz Mermoz à Abidjan il y a Mermoz au Sénégal donc il dit bah oui je le connais depuis Mermoz donc bon ceux qui étaient à l'école avec moi le savent bon peut-être il n'y avait pas les réseaux mais mais voilà il y a Après, forcément, beaucoup de questions sur le nom, etc. Mais je ne sais pas comment te décrire cette période, mais il faut dire que quand tu es adolescent, je pense que ça, c'est partout en Afrique, je l'ai su après. Mais je pense que je le savais aussi sur le moment, c'est différent d'être adolescent, par exemple en Europe. Par exemple, quand tu es en première ou même seconde, première finale, il y a les fêtes de fin d'année. Ça ressemble plus à ce qu'on voit sur les États-Unis. Tu as une vie sociale en fait très,
- Speaker #1
très forte. Alors qu'en France, tu as fini les cours, tu rentres chez toi.
- Speaker #0
Exactement. Et en fait, ce qui se passe, c'est que... tu rentres vraiment, quelle que soit ton école, les gens de ton école, ça devient vraiment tes frères. Et plus que tes frères, tu te balades dans l'école, tu vois le petit frère de l'autre. Donc tu dis, attention toi. Parce que ça devient ton petit frère.
- Speaker #1
Ça devient ton petit frère.
- Speaker #0
Et donc, c'est comme ça que tu commences à naviguer. En fait, finalement, l'école, ça devient ton village. Après, maman dit de passer, etc. Tu vois ? Sans que... Sans que tu t'en rendes compte, tu as une famille nombreuse.
- Speaker #1
Comparé à cet univers où tu sors de Belgique, qui est peut-être plus froid ça doit être effectivement une découverte d'une autre ambiance plus chaleureuse. Oui,
- Speaker #0
c'est ça, même si tu es ado. Mais comme je dis, cette partie m'a vraiment beaucoup apporté. dans mon lien avec le continent.
- Speaker #1
Et donc, tu fais 13 ans à 18 ans à Abidjan ?
- Speaker #0
Oui, jusqu'au bac. Jusqu'au bac.
- Speaker #1
Et justement, bac, lycée, toi, tu fais quelle série ?
- Speaker #0
Éco.
- Speaker #1
Série économique et sociale.
- Speaker #0
Oui, éco, oui.
- Speaker #1
Économique et sociale, tu obtiens ton bac. Et tu t'orientes vers quoi après ?
- Speaker #0
Donc là, je vais sur écogestion. Il faut dire un mot sur les orientations scolaires.
- Speaker #1
C'est marrant parce que tous mes invités, j'ai ce passage-là, ce passage du lycée. J'ai ce même moment qu'on va avoir là tout de suite. Mais vas-y, je te laisse débattre.
- Speaker #0
En gros, on te dit que tu as deux choix. On te propose toujours deux choix. Donc, il y a éco là, il y a science là, il y a éco là, il y a littéraire là. Donc, c'est éco-gestion. Écoute, on va aller à éco-gestion, tu vois. Mais... Ce n'est pas une discussion profonde. Je pense qu'à 18 ans, tu ne peux pas avoir cette maturité.
- Speaker #1
Et c'est ça, le problème que j'ai, c'est que je parle avec tous mes invités, c'est que je trouve que dans le système francophone, en tout cas, quand tu finis ton bac, tu te dis Ok, je choisis ce que tu veux faire. Mais à aucun moment, on n'a commencé à te préparer, à te challenger sur quoi tu veux t'orienter, à te montrer des choses. Et c'est ce que j'ai découvert au Canada. Au Canada, eux, depuis le lycée, ils commencent à s'orienter. pour l'université. C'est-à-dire que, par exemple, ceux qui veulent s'orienter pour faire du marketing ou de la télévision commencent déjà à avoir des cours par rapport à ça pour savoir déjà si ça te plaît. Est-ce que tu as envie de t'orienter vers ça ? Et donc, ce qui fait que moi, par exemple, quand j'arrive au Canada, eux, ils ont déjà de l'avance par rapport à moi et il faut que je rattrape ce retard parce qu'ils ont déjà touché, ils ont déjà parlé de ces sujets, ils ont déjà tout. Et je trouve que le système francophone, justement, à 18 ans, c'est brutal. Moi, à 18 ans, quand on m'a dit Tahir, tu as ton bac, tu veux faire quoi ?
- Speaker #0
Tu viens de poser une question forte. Tu veux faire quoi ? On dit souvent que la qualité de ta vie dépend de la qualité des questions que tu te poses. Et là, quand tu te dis Ce n'est pas de moi.
- Speaker #1
Mais on aime ce genre de phrase dans le podcast. Est-ce que tu peux la redire, s'il te plaît ? La qualité de ta vie dépend des questions que tu te poses.
- Speaker #0
La qualité de ta vie dépend de la qualité des questions que tu te poses.
- Speaker #1
La qualité des questions que tu te poses.
- Speaker #0
Et je pense que... que ça soit l'école, que ça soit les parents, ils doivent apprendre aux enfants à se poser les bonnes questions. Non seulement on ne t'apprend pas, mais à 17 ans, 18 ans, on te demande tu veux faire quoi ? On t'en pose une, comme si tu avais 40 ans. Et donc ça, c'est un truc de dingue, parce que finalement, ce que Dieu a fait de nous, c'est... C'est extraordinaire, tu vois, il nous a créé avec un cerveau qui peut faire des trucs extraordinaires. Mais le cerveau, c'est comme un ordinateur. Il nous a créé l'ordinateur, il a mis un petit logiciel, il a mis le logiciel de base.
- Speaker #1
Le logiciel de base, allez !
- Speaker #0
Survie, vas-y, tu ne vas pas aller toucher le feu, etc. Tu comprends assez vite ça, tu vois. Mais après, derrière, l'ordinateur, il est tellement bien fait qu'il est apte à recevoir différents programmes. Et donc, qu'est-ce qui se passe dans la vie d'un jeune ? C'est qu'il commence par être programmé par ce que l'école lui donne. Tout à fait. Donc, on lui insère des programmes. À la maison, on lui insère également des programmes. À l'université aussi, on vient lui insérer des programmes. Mais tu apprends très tard que toi aussi, tu es capable de créer des programmes. Et c'est ça en fait le super pouvoir. C'est pour ça qu'on dit qu'il faut investir sur soi-même. Parce que quand tu es capable de savoir comment ton mécanisme d'apprentissage fonctionne, c'est là que tu passes à un niveau...
- Speaker #1
Le potentiel change.
- Speaker #0
Incroyable. Et ça, je pense qu'il faut... Il faut l'enseigner le plus tôt possible, sans parler de l'intelligence émotionnelle. Moi, mon grand truc, mon grand sujet par rapport à mon fils, mon objectif, c'est vraiment la confiance en lui, par exemple. Donc ça n'a rien à voir avec le théorème de Pythagore.
- Speaker #1
Projet Lumumba.
- Speaker #0
Projet Yamal.
- Speaker #1
Le projet a mal maintenant. C'est vrai, tu as raison. Effectivement, il faut éduquer nos enfants dans ce sens-là, à avoir confiance en eux, à être émotionnellement capables de s'exprimer. Je pense que nous aussi, on essaie de faire le même travail avec Kélina. Ce travail de prendre confiance en toi, de savoir prendre sa place dans la société.
- Speaker #0
et c'est un gros c'est un très très gros travail exactement tout en respectant la personnalité bien sûr de l'enfant et tout donc tu t'orientes écogestion ouais tu as ton bac tu pars où après ton bac alors là je divise la carte de la France en deux je me dis au-dessus pas moyen il fait froid là je suis plus habitué tu rigoles mais c'est vraiment ce que j'ai fait non mais je rigole parce que j'ai fait la même chose moi je suis parti à Toulouse
- Speaker #1
Parce qu'on m'a dit que t'es beau.
- Speaker #0
Après, t'es parti au Canada.
- Speaker #1
Ouais, non, mais alors, si je commence à entendre...
- Speaker #0
Non, ça, vraiment,
- Speaker #1
c'est... Je vais pas te raconter ma story, comment j'arrive au Canada. J'étais très peur.
- Speaker #0
Juste, je vois les images, j'ai peur. Même, il y a la Coupe du Monde là-bas, j'ai dit... Non,
- Speaker #1
non, ouais. Le Mexique est mieux. Meilleure expérience de ma vie. Non,
- Speaker #0
oui, tout le monde parle d'expérience, mais le froid que j'entends là...
- Speaker #1
Non, je préfère le froid au Canada que le froid en France.
- Speaker #0
Dites-nous en commentaire s'il vient pas te dire un truc bizarre.
- Speaker #1
Le froid au Canada, c'est sec. Le froid au Canada, t'es couvert, tu ne sens rien. Le froid en France...
- Speaker #0
T'es couvert,
- Speaker #1
ça passe. Au Canada, tu sais que t'as pas le choix. Donc tu te protèges. Et la ville est construite par rapport à ça. Les immeubles sont construits de telle manière à casser le vent. Il y a des souterrains. Le plus grand mall souterrain au monde, c'est à Montréal. Moi, par exemple, c'est pour aller à ma fac. Je quittais mon immeuble. J'étais dans un souterrain pour aller au métro. Du métro, j'arrivais sous ma fac. Je sortais pas dehors. Et de ma fac, je pouvais aller au centre commercial. Je pouvais être en short et t-shirt toute la journée.
- Speaker #0
Vous vivez en souterrain ?
- Speaker #1
Quasiment l'hiver. Si tu n'as pas besoin de sortir, tu peux ne pas sortir. D'accord. Donc c'est ça. Bref, en tout cas, tu divises la France en deux. Ouais.
- Speaker #0
Et donc, j'avais mis Bordeaux en premier choix, donc j'ai Bordeaux. Petit échec quand même, puisque j'avais choisi une filiale qui s'appelle DUT.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et je n'ai pas été pris à DUT, mais j'avais pris un plan B. D'ailleurs, Moulaï dit souvent que... En fait, mon courage vient du fait que j'ai toujours des plans en B. Mais du coup, je suis passé directement à la fac. Les deux, c'était à Bordeaux. Et c'est dingue parce que, tu vois, très souvent, je reviens sur des épisodes comme ça qui n'ont pas fonctionné comme prévu. Et je regarde, en fait, les gens que j'ai rencontrés dans ce scénario-là. Mais tu me payes... un million je change pas je pense pas le scénario quoi encore une fois tu vois god's plan toujours et donc tu vas la fac ouais débarque à fac et là également super expérience c'est là où quand même j'ai commencé à à développer un peu plus mes aptitudes entrepreneuriales.
- Speaker #1
J'allais y arriver. Ouais,
- Speaker #0
parce qu'en fait, je suivais les cours, j'allais à la bibliothèque, pas de soucis, mais en fait, tu vois, je ne sais pas, ça c'est encore les séries américaines qui nous font ça, mais j'avais une image de la fac qui était un peu...
- Speaker #1
C'est cool, cool. Alors que la fac en France, ce n'est pas cool du tout.
- Speaker #0
Tu vois ?
- Speaker #1
C'est fou parce que tu vois... Finalement, on n'a pas les mêmes vécus, mais on a les mêmes vécus parce que ce que tu ressens, j'ai ressenti la même chose.
- Speaker #0
Et c'est à cause des références aussi qu'on a.
- Speaker #1
Dans les séries américaines, tu vois les amphithéâtres, tu te dis ça a l'air cool, t'arrives, t'es là.
- Speaker #0
C'est ça, les gens ils viennent, ils rentrent chez eux. En plus, tu vois Bordeaux, c'est une ville, donc tu as tous les étudiants français des villes du Zalando qui viennent. Mais eux le week-end ils rentrent chez eux. Donc on se retrouve entre guinéens, congolais, ivoirais,
- Speaker #1
véninois, on peut parler d'eux.
- Speaker #0
Et donc là déjà, et puis après il y a les soirées étudiantes. Mais pété, franchement c'était toujours des chansons là.
- Speaker #1
Les mêmes chansons qui passent.
- Speaker #0
C'est ça, bon j'ai rien contre Daft Punk mais soirée Daft Punk toute la soirée. Tu vois ? Et donc on retrouvait pas. Et donc là, j'ai créé mon association. Et en plus, les associations en France sont très politisées. Ce qu'il faut savoir, c'est que...
- Speaker #1
Mais tu crées ton association dans la fac ?
- Speaker #0
Oui, en fait, pas sous leur nom, mais on faisait nos activités à l'intérieur.
- Speaker #1
C'est ta première expérience entrepreneuriale, finalement ? Oui,
- Speaker #0
je me souviens, j'avais acheté un livre sur comment créer une association, etc.
- Speaker #1
Mais qu'est-ce qui te fait lancer ça ? C'est quoi le constat que tu fais qui te dit Non, je vais faire mon association ?
- Speaker #0
À l'époque, c'est vraiment, comme je dis, sur le divertissement et le fait qu'on était plusieurs nationalités, c'est un melting pot, comme la fac, et j'avais vraiment cette volonté. Moi, je connaissais pas mal de gens en individuel, j'avais la volonté que ces gens-là se réunissent. Après, tu vas rire si je te dis le nom de l'association.
- Speaker #1
Vas-y, on est prêts. Les sirènes sont prêtes. Je t'attends, Caï.
- Speaker #0
Eux, ils avaient les associations qui représentaient la droite, la gauche. Nous, on est venus, on a créé l'association Code Sap. Société des ambianceurs et des personnes élégantes. Société des ambianceurs et des personnes élégantes.
- Speaker #1
Si, il y a des anciens membres de l'association qui regardent l'épisode,
- Speaker #0
mettez des commentaires. On avait notre responsable comme c'était une Russe. On avait une Bordelaise. On avait un Béninois. On avait un Marocain. On avait un Ivoirien. On était 5-6 là. Et l'idée, c'était d'organiser plus des occasions de se réunir, mais avec une autre vision, on va dire franco-française.
- Speaker #1
Déjà les communautés.
- Speaker #0
Ouais, déjà, pour le coup, je m'en suis rendu compte plus tard. Là, ça paraît évident.
- Speaker #1
Oui, ça paraît évident aujourd'hui. Mais c'est déjà le premier aspect qui t'amène à toi, Kaï, à la communauté.
- Speaker #0
C'est ça. Et je me souviens qu'un jour, j'arrive à la fac et il y a plusieurs personnes qui me disent félicitations, félicitations. Et je t'assure, vraiment comme dans les films, on dit félicitations et je ne sais pas de quoi ils parlent. Et je me dirigeais vers un... bureau là parce que tu sais tu peux voter pour des représentants d'étudiants oui mais je m'étais jamais présenté d'accord et on m'a élu la halle u1 après franchement j'étais à une réunion j'ai des examens à faire enfin on t'a envoyé j'ai venu pour travailler oui c'est bon et puis nos soirées événements c'était au moment je dis ça si ma mère écoute C'était au moment des congés. C'était au moment des congés.
- Speaker #1
Mais c'est marrant parce que, tu vois, ça nous fait un point commun que je pense qu'on n'a jamais discuté. Parce que moi aussi, mon premier rapport à l'entrepreneuriat, c'est que j'organise des soirées à la fac. Parce que, pareil, je me rends compte que je connais plein de monde différents qui ne se connaissent pas, que j'ai ce côté de rassembler, tu vois, finalement, les gens. Comme tu dis, à ces moments-là, il n'y a pas encore Instagram, il n'y a pas encore Facebook, il n'y a pas tout ça. Et ma première soirée, c'était à Toulouse que je l'organise. Je suis obligé de vous la raconter. D'habitude, je laisse mes invités raconter leurs interactions, mais je suis obligé de te raconter. En fait, tu sais, j'étais à l'IUT. À l'IUT Paul Sabatier à Toulouse.
- Speaker #0
Toi, tu as été accepté, tu vois.
- Speaker #1
Non, mais d'abord, moi, j'ai fait la fac. J'ai fait le contraire de toi. Moi, j'ai fait la fac. Je n'ai pas aimé. Mon père m'a dit, va faire un IUT. Je n'ai même pas fini d'éviter. Et donc, je vais éviter. Je voulais organiser une soirée dans un club qui était stylé, mais il ne faisait plus de soirées noires. Parce que ça avait trop dégénéré, les soirées noires à Toulouse. Et nous, on veut absolument faire la soirée. C'est ce que j'ai fait. J'ai pris une babtou qui était dans ma classe, qui était stylée et tout. J'ai dit, écoute, tu viens avec moi. Tu viens avec moi, on va à la truc. J'ai réussi à avoir un rendez-vous. Je ne sais même plus comment j'ai eu le rendez-vous avec le truc. On est partis tous deux, j'ai mis un costume. Je suis venu et je me suis fait passer pour l'IUT quoi. Pour le sabachier, que je veux organiser un truc pour les étudiants de l'IUT. Mais c'est l'IUT pour le sabachier. Il n'y a que des babtous. Le mec, il a dit Ouais, ok, d'accord, Nanani, la date, tout ça, Nanani. Eh, mon gars. Ça avait pas tourné. La meuf, elle était là, elle était souriante. Nanani, elle a berné le gars. Je suis allé retrouver mes gars, moi, après. Je dis Les gars, c'est bon, on a le truc. On a fait les flyers. On avait repris des… Tu sais, il y avait un film avec… Fuck,
- Speaker #0
des flyers.
- Speaker #1
Il y a un film avec Snoop où ils ont tous les affaires comme ça. On avait fait une soirée avec des flyers comme ça, Nanani. Distribué, grosse campagne. Mon gars, quand le gars, il a vu la soirée arriver. que des renois et tout et tout. Il ne s'est pas plaint, mais il ne nous a pas redonné notre soirée. Et c'est moi, c'est là que ça a commencé. Et à Montréal, pendant quatre ans, j'avais monté une boîte avec des potes à moi et on a organisé des soirées.
- Speaker #0
Mais je n'ai pas... Alors, je n'ai pas été jusqu'à créer une boîte, mais pour être précis, l'association vient après un an de... où on organise des soirées parce que là, à un moment donné, j'entre en colloque avec mes deux meilleurs potes de Bordeaux et on a un grand appart. Et en fait, on commence à faire des soirées là-bas.
- Speaker #1
À la maison.
- Speaker #0
Voilà. D'accord. Et là, il y a de plus en plus de monde. Et c'était le dernier étage, les gens appelaient ça le loft parce que ça faisait tu sais, en force, en truc. Et c'est là où je découvre aussi les blogs. Parce qu'en même temps, les gens demandent les photos des soirées. Donc je fais un blog. Tout le monde avait un skyblog.
- Speaker #1
Il existe toujours ? C'est sûr que t'avais un skyblog. Non, moi j'en ai jamais eu.
- Speaker #0
Mais tu sais que je vais le voir une fois tous les deux ans, mais non, là ils ont...
- Speaker #1
Ils ont le shutdown ?
- Speaker #0
Skyblog, pour des droits d'image, je crois qu'ils ont dû...
- Speaker #1
Oh, t'as pu garder quand même les contenus ou pas du tout ?
- Speaker #0
Je dois avoir quelques trucs sur Facebook aussi, mais ouais, non, les photos sont là. Chaque fois je me dis, au lieu de faire ça, si j'avais créé Facebook... C'était avant Facebook.
- Speaker #1
Effectivement.
- Speaker #0
Et du coup, on faisait ça. Et donc, c'est là, comme c'est devenu trop des gens qui invitaient leurs amis, ils disaient, il faut que tu viennes, les colocs, on nous appelait les colocs. Les colocs font une soirée, les colocs font une soirée. C'est devenu trop. Donc, c'est pour ça qu'on a fait une soirée dans les salles, où c'était un peu plus impersonnel. Mais après, il y avait... nos amis béninois pour faire les bouteilles à Montréal aussi c'était eux voilà les béninois ils parlent pas beaucoup les béninois ils parlent pas trop sur les réseaux ils sont là on sait qu'ils sont là tu fais une soirée t'invites les béninois les méritants ceux
- Speaker #1
qui savent ils se reconnaissent et c'est comme ça que tu rencontres il faut qu'on le dise à un moment t'as une carrière en tout cas dans la musique, dans le hip hop béninois. C'est comme ça que tu rencontres Amir et tout ?
- Speaker #0
Oui, c'est le timing. Je suis Amir Ali. Une des rencontres effectivement les plus importantes de ma vie. Donc on était à la fac.
- Speaker #1
Pour ceux qui ne savent pas qui est Amir, j'explique juste. Il y a un groupe.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
attend. Amir Ali. C'est négueu. Pour ceux qui ne savent pas, il y a un groupe de rap béninois très, très connu, qui a vraiment eu un impact très fort sur le hip-hop au Bénin, qui s'appelle CCC. Cotonou City Crew, avec Nasty Nesta, B-Side, Amir Ali, Anwar. Et donc, Amir... JC, effectivement. Et donc, Amir, qui est un des membres fondateurs du groupe, vous vous rencontrez à Bordeaux.
- Speaker #0
C'est ça ? Ouais, à Bordeaux. Et juste pour dire aussi, parce que tu as dit plus influent du Bénin, mais tu sais qu'aujourd'hui, tu parles à des Didibés, des Toufans, etc. Oui,
- Speaker #1
bien sûr. Ils connaissent. Oui,
- Speaker #0
ils connaissent. Parce qu'en fait, dans l'Afrique francophone, le Sénégal a toujours eu une scène rap. Mais à part ça, tu vois, c'était pas... Donc les fans de rap recherchaient...
- Speaker #1
Les fans de rap... africain francophone recherché du contenu. Voilà.
- Speaker #0
Et c'était au Bénin qu'il y avait la plus grosse scène. Au Côte d'Ivoire, c'était coupé, décalé. Dans ces années-là, tu pouvais tenter un truc.
- Speaker #1
Tu pouvais rien faire. C'est pas la Pivoire d'aujourd'hui.
- Speaker #0
Non, non, non. Pas du tout. Et donc, ouais, donc, Amir, au départ, on se rencontre avec sa veste rocaware. Et un jour, je le vois, un des jours où il est venu en cours,
- Speaker #1
Il va nous tuer ! Il va nous tuer !
- Speaker #0
Il a des cahiers sur les malades. Je le vois encore. Il est là. On a tous, je ne sais pas, nos cahiers. Et lui,
- Speaker #1
il a un carnet rouge.
- Speaker #0
Il écrit toujours dans son carnet rouge. Au départ, je me disais, bon, il note juste le cours. Mais après, je voyais qu'il était vraiment petit. Je me suis dit, mais... C'est quoi ça ? Il dit ah non... Enfin bref il essaye de botter en touche, j'insiste, j'insiste. Et puis je comprends qu'il écrit en fait des morceaux. Maintenant moi ce qu'il faut savoir c'est que moi mon grand frère... En fait moi j'ai grandi dans la culture hip hop parce que mon grand frère est également dans le milieu du son. Donc depuis la Belgique. Donc quand j'étais en Belgique, il y avait des amis à lui qui venaient. Parfois, il avait des scènes, etc. Lui, il regardait YoMTV Rap, etc. Même aujourd'hui, j'ai été surpris quand je parle, je ne sais pas, je peux te parler de NWA, etc. Parce que comme il me voit à TV, etc. Mais en fait, ça fait partie de mon ADN.
- Speaker #1
Tu es imprégné déjà par ton grand frère,
- Speaker #0
par les grands hip-hop. Exactement, comme beaucoup souvent dans le hip-hop. Et donc, il se rend compte que j'ai cette culture là et donc il s'ouvre à moi. Et puis donc, il me dit ouais, il me parle de Diamant Noir, du groupe. Et ce qui se passe, c'est que quelques semaines après, je crois, il y a les congés. Et donc lui, il part, il part au Bénin et ils font un remix du son de Lean Back. Oui. de Fagio, etc. Et un son qui s'appelle Mets-toi à l'aise. Et là, franchement...
- Speaker #1
Je crois que Karel est même dans le clip, mais bon...
- Speaker #0
Il y avait tout Cotonou dans le clip. Et là, franchement, ça fait vraiment un gros buzz, etc. Et moi-même, quand je sens, je me dis, mais il y a un truc... Enfin, au-delà du son, c'est leur qualité à faire des rimes, parce qu'ils faisaient ce qu'ils appellent des rimes riches. ces techniques voilà et donc là il rentre motivé ils disent bon en fait il faut qu'on travaille sur un album et donc ils vont au studio mais ils vont à studio à bordeaux vu que ils sont et c'est comme ça que je découvre le studio arrive même dans des quartiers bizarres et tout ça et je me prête aux jeux et je ai vraiment les sons qui sortaient je kiffais vraiment toi tu
- Speaker #1
Tu crois au potentiel des sons ?
- Speaker #0
Vraiment. Et chaque fois que j'en parlais autour de moi, que je faisais écouter, franchement, j'ai vendu des albums à la gare. J'ai tout fait. On a fait le street marketing, on a fait le shooting pour l'album, etc. Et vraiment, ça me portait. Et c'est pour ça que je dis souvent, toutes les personnes qui veulent entreprendre, être CEO, Posez-vous la bonne question. Le sujet, est-ce que c'est d'être numéro 1 dans un truc, parce que vous avez vu que la boulangerie là-bas, ça fonctionne, donc je vais faire pareil, ou être numéro 4 dans un projet qui vous drive ? Parce que parfois, tu es même mieux mentalement, financièrement, en étant numéro 7 dans une boîte. Et là, moi, j'étais vraiment au service.
- Speaker #1
Toi, tu n'étais pas celui qui était au devant de la scène. Mais non. Mais toi, tu t'épanouissais à être dans ce côté développement de l'image et du groupe.
- Speaker #0
Et ça, ça m'a toujours... Je me suis rendu compte que j'adore les talents, en fait. En fait, j'adore les talents. Et j'aime souvent dire... Je n'aime pas le talent dans le sens comme un agent qui voit juste le potentiel financier. En fait, moi, je me dis souvent avec ou sans moi, cette personne a un destin. Tu vois ? Je veux juste faire partie du truc.
- Speaker #1
Mais c'est rare des gens comme toi, parce que justement, c'est que tu vois un talent, tu vois un potentiel, tu y crois, et ça te fait plaisir de l'accompagner. Comme tu as dit, pas forcément pour le côté financier, mais juste pour le côté de te dire il a quelque chose, si je peux apporter ma pierre à ce qu'il réussisse encore mieux son projet, je vais l'accompagner.
- Speaker #0
Et donc là, pareil, je dis les gars, vous ne connaissez pas Skyblog ? Je crée le Skyblog. Et du coup... Là, ça commence à... Et eux, ils ne s'intéressaient pas à ces trucs du digital. Et moi, j'étais étudiant en éco, donc je découvre en parallèle. On arrive tout doucement, ce qui explique comment j'arrive plus tard. Donc, petit à petit. Et puis, je vais jusqu'à organiser un showcase à Bordeaux. Et je crois que c'était leur premier même concert. Ça,
- Speaker #1
parce que toi, tu as l'expérience d'organiser des événements. avec ton association que tu as créée, avec tes soirées que tu fais, avec tes colloques. Eux ont le son auquel toi tu crois. Tu te dis, je vais mettre toutes mes compétences. Je crois en vous, je sais organiser des trucs.
- Speaker #0
Même du public à leur ordiner, etc. Et je me souviens, le truc qui m'a marqué, c'est après ce concert, Amir m'a écrit sur MSN.
- Speaker #1
Il t'a whiz.
- Speaker #0
Il me dit, mais il n'y a pas les photos du concert sur le blog. Donc, je me rends compte qu'ils suivent.
- Speaker #1
Finalement. J'ai dit,
- Speaker #0
mais depuis quand tu suis ça ? Et il me sort une phrase, il dit, pour info, t'es directeur communication. en bon africain nomination express le présidente m'a nommé et donc voilà finalement on est cofondateur plus tard c'est l'idée du label qui vient mais ce qui se passe pour te dire jusqu'où on pousse le truc c'est que moi arrive l'été c'est là où il y a les concerts les tournées etc et là l'idée c'est de faire sortie d'album et tourner dans le pays oui et voilà mais non seulement je vais au bénin mais je suis censé faire mon stage ok je suis censé faire un stage mais via la famille damier me trouve un stage pour la fac là bas donc j'ai fait un stage au port autonome de coteau nous donc tu fais un bon stage et valider ton diplôme exactement à côté nous mais à la raison principale pour laquelle tu viens c'est pour la tournée des baisers de l'eau puis donc je suis crevé au au stage puisque chaque fois à partir de 17h,
- Speaker #1
tu vas t'occuper.
- Speaker #0
Je suis à la radio, au truc. Le week-end, on va à Paracourt, à Porte-Nouvelle. C'est pour ça que chaque fois qu'un Bélinois me rencontre, il est surpris.
- Speaker #1
Que tu connaisses autant le pays. Oui.
- Speaker #0
Mais en fait, je te parle de trucs... Je me souviens, Jay-Z et Beyoncé étaient à peine ensemble.
- Speaker #1
C'était 2007. Comment t'as parlé ça tout ça ?
- Speaker #0
Non, moi, ce qui me permet de me resituer dans le temps, je sais qu'il y avait France-Italie finale Coupe du Monde.
- Speaker #1
On revient à France-Italie encore. Parce que tout à l'heure, tu as dit France-Italie pour la Côte d'Ivoire. C'est vrai. On revient à France-Italie. Tu as un truc avec ces matchs-là.
- Speaker #0
Coup de boule de Zidane. Et donc, voilà. Et donc, on part, on fait des tournées, je fais des communiqués de presse, conférences de presse. Donc, tout ça, je vois. Et puis, Facebook secret. Je dis, les gars, c'est le futur. Il faut y être. Twitter secret, ça je rentre, je vois cette affaire de YouTube, je dis mais c'est pas mal ce truc, tu vois. Et je mets les clips, si tu regardes les clips de Diamant Noir,
- Speaker #1
qui ont été postés depuis.
- Speaker #0
C'est moi qui avais posté ça, tous les clips.
- Speaker #1
Alors c'est super marrant ce que tu dis, parce que tu vois, quand j'analyse tout ce que tu me dis, c'est tellement fou parce que finalement, ce que tu faisais à l'époque, c'est ce que tu fais encore aujourd'hui. Parce que... On va y venir, on va parler de ton agence digitale après, mais tu as repéré un talent, tu as réuni des communautés. Tu vas au Bénin où finalement tu ne connais personne et tu t'occupes de faire le tour des radios, des communiqués de presse, des trucs comme ça, et tu ne te limites pas. C'est ça qui m'impressionne dans l'histoire, c'est de se dire, je vais dans un pays où je ne connais personne, à part les rappeurs avec qui je travaille, mais je vais m'occuper d'organiser leur tournée. Alors que j'ai aucun contact, j'ai aucun repère, j'ai rien. Mais t'as pas eu peur de ce challenge ? T'as pas eu peur de ce défi ?
- Speaker #0
Non, parce qu'en fait, ce qui est magnifique avec... Finalement, nos pays d'Afrique se ressemblent pas mal. Parce que ce qu'il faut savoir, c'est que moi, ma mère... Donc après, moi je suis parti à Bordeaux. Mais eux, ils ont dû quitter la Côte d'Ivoire à cause de la guerre en Côte d'Ivoire. Et donc, elle a fait d'autres pays dans le cadre de son travail. Donc, Mada, Cameroun, Tupi. Et donc, moi, j'allais de temps en temps en vacances. Donc, je voyais comment nos pays fonctionnaient. Jusqu'à aujourd'hui, ça m'aide. Jusqu'à aujourd'hui, on est une agence panafricaine. Parce qu'en fait, tout ça m'aide. Je vois comment le centre des affaires, le quartier résidentiel, le média principal du pays. C'est la même mécanique. C'est la même mécanique. Et donc, non, quand j'étais au... au Bénin, il n'y avait pas vraiment de crainte. Après, comme ils avaient été vraiment très, très connus, ils avaient déjà une notoriété et tu vas au resto, tu vas en soirée. C'était vraiment. Je pense même que je voyais un Bénin différent de ce que les gens voient. Et on parlait de branding tout à l'heure, les t-shirts, tu vois. Donc j'ai découvert tout ça. En fait, comme Amir aussi a cette culture américaine, on faisait tout ce que les Américains faisaient. Jay-Z, il sort un album, il sort une casquette, il sort un t-shirt, tu vois, tout quoi. Conférence de presse, il calquait tout. Il dit, avant l'album, on sort d'abord un single street, après un single pour les ladies. Et puis,
- Speaker #1
tu connais. Je ne sais pas à toi que je vais. Non, mais tu vois, c'était important pour moi qu'on parle de cette amitié et de ce début de business, mais cette amitié avec Amir, parce que... Récemment, tu es parti au Bénin pour son projet Trône de Béanzin. Et moi, j'ai trouvé ça très beau. Parce que tu vois, les amitiés qui ne tiennent pas, il y en a beaucoup, mais les amitiés qui tiennent et où chacun s'encourage et se supporte. Tu vois, j'ai vu Amir venir à Abidjan pour t'encourager au Radicom. Je t'ai vu aller au Bénin pour l'encourager pour son projet. Et ça, pour moi, je trouve que c'est... C'est très très beau parce que vous avez plus de 20 ans d'amitié et vous vous encouragez, vous vous supportez, vous vous soutenez toujours autant. Et ça pour moi, c'était important qu'on parle de ce passage hip-hop.
- Speaker #0
Mais lui, il va te dire, est-ce qu'il avait le choix ?
- Speaker #1
Non, lui, il n'a qu'à venir s'asseoir ici, il va parler l'Est. Donc, tu découvres l'univers hip-hop, tu finis ton diplôme à la fac à Bordeaux. tu découvres vraiment l'entrepreneuriat, on va dire, les prémices de l'entrepreneuriat.
- Speaker #0
Là, je rencontre Karel, on était en Bénin.
- Speaker #1
En Bénin, tu rencontres Karel, parce que Caillé et moi, on se connaît via Karel.
- Speaker #0
On se connaît des années avant
- Speaker #1
Adicom. Des années avant Adicom, tu la connais.
- Speaker #0
Je rencontre à l'époque Maureen Aïté, même la vibe Jupiter. On était dans les concerts.
- Speaker #1
C'était marrant de voir comment chacun a évolué. Aujourd'hui, tu vois. Et donc... Tu découvres l'entrepreneuriat, ces expériences-là avec le hip-hop et tout.
- Speaker #0
La recherche de sponsors.
- Speaker #1
Tu finis ton diplôme à Bordeaux. Qu'est-ce que tu fais après ?
- Speaker #0
Alors, très intéressant. Ce que je fais, avant de finir mon diplôme, je vais à Londres. Je vais à Londres pour l'anglais. Et je passe une année là-bas où je fais cours d'anglais. Et j'essaye de trouver un taf aussi pour accélérer l'apprentissage. D'accord. Je travaille dans un bar de Picadilly Circus, pour ceux qui connaissent. Ok. Ouais, Cocktail Maker. Ah ouais ?
- Speaker #1
Ouais. Et t'as des skills de barman ? Oui,
- Speaker #0
c'est comme ça qu'on apprend l'anglais.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Non, mais c'était encore une fois cette ville. C'est pour ça que je fais cette parenthèse, parce qu'on est là pour parler du parcours. Encore une fois, tu vois, quand... En fait, en une semaine à Londres, j'ai rencontré plus de nationalités que dans toute ma vie. Et ça, moi, en fait, ça m'a toujours nourri. Je t'ai parlé de ça à la fac, en fait. Le côté multiculturel, les gens différents, ça me fascine. Même quand on est en cours, dans une classe, c'est toujours la personne différente qui va m'intéresser. Et donc, rencontrer des Pakistanais, des Coréens que je n'avais jamais rencontrés.
- Speaker #1
Des Jamaïcains.
- Speaker #0
tu vois mais pourquoi je te parle de cette parenthèse de Londres c'est que quand je finis mes études parce qu'après je reviens du coup pour faire ma dernière année à Bordeaux quand je finis, d'ailleurs tout le monde savait je fatiguais tout le monde, je dis moi je veux rentrer moi je veux aller à Londres et je trouve un boulot à Londres donc après je pars à Londres finalement je travaille à General Electric une boîte américaine... Et en fait, là, on arrive, tu sais, je ne sais pas si tu te souviens, à la crise des subprimes. Oui. Voilà, crise financière. C'était très dur de trouver un job. Mais ce qui est dingue dans cette période, c'est que je voulais absolument rester à Londres. D'accord. J'ai fait deux ans là-bas, je travaillais, je me voyais vraiment londonien. Là, je ne suis vraiment, je n'ai pas encore le déclic de...
- Speaker #1
De vouloir rentrer sur le continent. Non.
- Speaker #0
Et je me vois dans les achats, dans les entreprises, alors que je m'étais éclaté dans les sujets de communication, de musique, mais je ne voyais pas ça. comme un boulot. Et c'est pour ça que je faisais la parenthèse sur l'orientation. Parce que quand c'est ancré en toi...
- Speaker #1
Que la musique, ce n'est pas un travail.
- Speaker #0
C'est ça. Quand c'est ancré en toi que la musique, ce n'est pas un travail, quand c'est ancré en toi que le football n'est pas un travail, quand c'est ancré en toi, c'est ce qu'on appelle les pensées limitantes. Et les pensées limitantes, c'est le plus grand fléau. C'est le plus grand fléau qui existe. Ça t'empêche... Ton plus gros obstacle entre toi et tes plus grands rêves, c'est toi-même, finalement. mais c'est ce qu'on t'a programmé tu vois j'en reviens à mettre ta force sur le cerveau et je voulais absolument rester là-bas mais encore God did tous les entretiens échecs et je voulais pas rester à General Electric je sais plus pourquoi mais je voulais plus rester là-bas donc je cherchais un autre truc Et donc, je ne trouve pas. Mais j'avais fait le meilleur master dans ma spécialité, qui est la négociation de contrats et tout, en tout cas sur la France. Donc, en fait, il suffisait juste que je rentre en France et j'avais...
- Speaker #1
Tu avais des portes ouvertes.
- Speaker #0
Oui, les portes ouvertes.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Mais j'ai quand même fait plusieurs mois parce que je voulais absolument rester.
- Speaker #1
Rester dans la ville de Londres.
- Speaker #0
C'est ça. Et je sais que pendant cette période, j'ai eu des idées business. Je voulais faire... C'est un peu à la casquette New Era, mais pour l'Afrique. D'accord. J'étais à fond sur ce truc. Je faisais des recherches, etc. Mais ça n'a pas été plus loin. Et donc, j'ai décidé après de rentrer à Paris parce que je ne voulais pas que peser.
- Speaker #1
Oui, tu ne veux pas être un poids pour la famille.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Donc là, je suis parti à Paris. Anecdote, quand je suis arrivé à Paris, Amir quittait la France pour le Bénin. Donc, j'ai récupéré son appartement.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Comme ça, les Africains,
- Speaker #1
on se sert les coups.
- Speaker #0
On lâche pas un appart.
- Speaker #1
Il y a un loyer qui est pas cher. Viens, récupère-le.
- Speaker #0
Voilà. Donc, je suis parti à Paris. Pendant quelques années, j'étais consultant. Dans tout ce qui est négociation de contrat, réduction des coûts. Donc là, c'était...
- Speaker #1
Là, tu rentrais dans la carrière professionnelle, mais corporelle.
- Speaker #0
Exactement. Costume Zara. Costume Zara un peu cintré là. Tu fais les contours.
- Speaker #1
Jeune bobo parisien.
- Speaker #0
J'ai cliqué restaurant. La vie.
- Speaker #1
Alhamdoulilah.
- Speaker #0
Parfois, franchement, j'ai des quelques secondes et je dis...
- Speaker #1
T'es pas mal quand tu sais que t'as ton salaire,
- Speaker #0
t'as tes horaires et tout. C'était pas mal.
- Speaker #1
Et justement, qu'est-ce qui t'amène à changer tout ça et à te lancer ? Après ça, tu te lances dans la création de Totem, de l'agence. Qu'est-ce qui t'amène justement à ce switch de Ok, c'est bien, je fais mon 9 à 5, j'ai mon salaire, j'ai ma sécurité, je peux faire des prêts à la banque. Qu'est-ce qui te fait dire Je lâche tout ça et je vais créer une agence digitale et encore plus, je vais créer une agence digitale et installer des bureaux en Côte d'Ivoire.
- Speaker #0
Tu sais, je pense qu'on a tous… À un moment donné de notre vie ou de notre carrière, on a tous des déclics. Maintenant, selon comment on est bâti, selon le plan de Dieu, ce déclic arrive plus ou moins tôt. Par exemple, Justin Bieber, il a eu son déclic à 11 ans. Il y en a d'autres, ils ont leur déclic à 50 ans. Mais en fait, je ne veux pas être comptable, moi. C'est un restaurant que je veux faire. Moi, j'ai eu cette chance d'avoir ce déclic. autour de 25, 26 ans. Et j'ai aussi la chance de me souvenir ce qui a vraiment provoqué ce déclic. Parce que j'étais à la Défense, le quartier des affaires à Paris. Et un jour, j'arrive au boulot et je vois... Tout le monde est triste, les dames qui pleurent, je vois des... Ils ont les yeux rouges, je me dis mais qu'est-ce qui se passe ici, tu vois ? J'avance, j'avance, je m'installe à mon bureau, donc je demande à mon collègue à côté, qu'est-ce qui se passe ? Oh, Bruno est décédé. Quoi ? Un collègue, je ne sais pas, quelques années plus que moi, je me disais, mais qu'est-ce qui est arrivé ? Accident de moto. Quoi ? Et c'était la première fois que j'avais été, je pense, confronté à...
- Speaker #1
La mort de quelqu'un de jeune. Oui,
- Speaker #0
de jeune. Et en plus,
- Speaker #1
qui te ressemble, qui est dans ton entourage.
- Speaker #0
Exactement. Donc, il y a les funérailles, on se présente, je vois. On ne connaît pas sa famille, bien sûr, mais tu vois, c'était... Je ne peux pas dire que c'est mon meilleur ami ou quoi que ce soit, mais c'est un collègue dans ton équipe.
- Speaker #1
Quelqu'un que tu vois régulièrement, peut-être depuis deux ans, trois ans. Exactement,
- Speaker #0
toujours le gars qui, si tu as un petit souci, il peut t'aider, très pédagogue, etc. Et donc, quelques jours après les funérailles, je vais au boulot. Je crois, nous, on était au 14e étage. Et pendant que je monte, je ne sais pas, je ne peux pas m'empêcher de penser à... Parce qu'on rigolait toujours, les gens qui étaient au 25e étage. Le 25e, c'est tout ce qui est direction. Et je me disais, mais est-ce qu'eux, ils sont au courant ? que quelqu'un est décédé ici. Qu'est-ce que ça change même pour eux ? Et tout ça, toute cette entreprise, qu'il soit là ou pas, continue à faire des milliards. Et là, je me suis dit, mais finalement, qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ? À quoi ça sert ? Depuis ce moment-là, en fait, la quête de sens jusqu'à aujourd'hui, elle est perpétuelle. C'est pour ça que j'écris perpétuelle C'est une obsession. On n'est pas sur la Terre que pour nous. On est là pour une mission, on est là pour partager, laisser quelque chose, on est là pour rendre le monde meilleur. Et je ne pense pas qu'en analysant ces fichiers Excel, en faisant gagner 400 000 euros à cette entreprise...
- Speaker #1
Ce n'est pas ça ton but dans la vie.
- Speaker #0
Non. Donc, ça, ça a été le premier déclic. Et en parallèle, j'avais aussi eu une volonté depuis quelque temps de... de développer mes connaissances historiques du continent africain. D'accord. Parce qu'ayant été dans les lycées français, ce n'est pas ce que tu apprends. Oui. Et j'avais rencontré un ami antillais avec qui on avait souvent ces échanges et il disait que lui, pareil, il ne connaissait pas.
- Speaker #1
Il avait ce même besoin de savoir.
- Speaker #0
Exactement. Et donc, on avait créé un groupe. On était quatre ou cinq, je crois. Et on se donnait un challenge chaque trimestre. On choisissait un sujet en rapport avec l'Afrique. Robert Mugabe, tout le monde en parle. C'est quoi en fait son problème ? Qu'est-ce qu'on les pour, les contre, etc. Et chacun écrit un truc, ça t'oblige à faire des recherches. Et puis après, on s'échangeait un peu les copies.
- Speaker #1
Vous lancez des vrais challenges. Ouais,
- Speaker #0
et puis après il y avait la crise au Darfour. T'entendais toujours parler crise au Darfour.
- Speaker #1
Mais qu'est-ce que c'est concrètement ?
- Speaker #0
Et donc comprendre la dynamique, Soudan du Sud, Soudan du Nord, etc. Super passionnant. Et donc, on échangeait ce qu'on avait lu. Et comme toutes les dynamiques, tu commences à six, tu finis à deux. Et donc, avec Ludovic, je lui dis, bon, écoute, là, les gars, ils ont arrêté, ils ne réagissent plus. Mais moi, il me dit, moi, je veux continuer, je veux faire un blog. D'accord. Et puis, je dis, ah, OK, top, mais bon, moi, j'ai une autre idée. Moi, j'ai envie de faire une Web TV. D'accord. Et puis, il me dit, je ne veux plus faire de blog, ton truc-là m'intéresse. Et donc, lui, il avait dit un nom pour le blog.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Totem.
- Speaker #1
Ah.
- Speaker #0
Moi, je voulais faire une Web TV.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
on a dit Totem TV.
- Speaker #1
Toi, tu as le nom. Moi, j'ai la Web TV, mais je n'ai pas de nom. Donc, Totem TV.
- Speaker #0
OK. Donc, du coup, on a fait, en fait, finalement, on a fait les deux. Blog et... Ouais. Et WebTV, mon grand rêve, c'était de faire le YouTube africain. J'étais fasciné par YouTube depuis que j'avais découvert avec Diamant Noir. J'étais fasciné, je me disais, mais si on avait un YouTube où on pouvait apprendre notre histoire. Et c'est là où je rentre maintenant dans le digital business, dans la réalité. Et je me rends compte que ce n'est pas aussi simple que ça.
- Speaker #1
Donc Totem TV, vous commencez à créer du contenu vidéo de l'histoire africaine. Oui.
- Speaker #0
En fait, on a commencé plutôt à faire de la curation. D'accord. C'est-à-dire que nous, puisqu'on se partageait beaucoup de documentaires, on s'est dit, mais ces documentaires-là, comment ils ne sont pas vus ? Parfois, c'est du arte, parfois c'est... Et donc, c'est des liens, des lémotions, etc. Et tu peux, en fait, sans voler le contenu... En fait, mettre sur un site. Sur un site. Donc, c'est comme ça qu'on faisait. D'accord. Et donc, c'était ça. C'était vraiment... Comment on appelait ça ? Héritage, modernité, afro style. D'accord. Et donc, la vision, c'était de se dire, OK, on a une génération qui est aussi fière de Mandela et Lumumba que fan de Beyoncé. Oui. Eh bien, nous, on va parler à cette génération-là. D'accord. Et donc, on va te parler de... On peut parler de Rihanna ou d'autres, mais on va beaucoup parler aussi de Sankara. D'accord. Et c'était ça la ligne éditoriale et on est parti à fond là-dessus. Et donc, la vision de base, c'était médias. D'accord. Et moi, j'ai toujours été fasciné par les médias. Tu vois, je ne peux pas dire, parce qu'on dit souvent l'expression enfant de la télé, je ne sais pas. Mais en tout cas, les émissions qui marchaient fort. Je sais que j'étais toujours attiré pour savoir pourquoi ça marche fort. D'accord.
- Speaker #1
Il y avait toujours cette curiosité de comprendre le mécanisme et pourquoi le public a un intérêt pour ça.
- Speaker #0
Ça, j'ai toujours été fasciné par les concepts qui captent l'attention. D'accord. J'écoutais même des émissions radio sur RMC. Je me souviens, quand je suis venu en France, il y avait une émission avec Jean-Marc Morandini qui analysait les scores.
- Speaker #1
Les audimates ?
- Speaker #0
Oui, les audimates. Ils disaient pourquoi ça a fonctionné, pourquoi ça n'a pas fonctionné. J'écoutais tout le temps. Il y avait une autre émission sur la 5 qui décryptait les nouvelles émissions. Et j'aimais beaucoup ça, en fait.
- Speaker #1
En fait, je remarque que depuis, en tout cas, tu as eu un esprit d'analyse et de curiosité très tôt.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Tu vois ? Chose que peut-être des gens de ton âge n'avaient pas tout de suite.
- Speaker #0
Oui. Mais après, je l'ai... j'avais pas forcément de but.
- Speaker #1
Oui. Pour ton besoin personnel de comprendre, mais il n'y avait pas un but économique ou entrepreneurial derrière. C'était juste pour ton plaisir personnel.
- Speaker #0
Moi, j'ai toujours... Par exemple, je m'intéresse à un domaine, je vais toujours écouter tous les podcasts, les interviews sur le sujet, les magazines, tout.
- Speaker #1
D'accord. Et donc, tu lances Totem TV.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Qui vit combien de temps ?
- Speaker #0
Assez longtemps, jusqu'au premier Adicom. C'est de 2012, là j'étais encore en poste, 2012 à 2017. Juste avant la sortie aussi, on rencontre Anthony grâce à un ami en commun. Et un ou deux ans plus tard, celui avec qui on était au début, lui, il arrête.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Donc, on se retrouve, Anthony et moi. D'accord. Parce que l'autre, en fait, il disait que... En fait, c'est au moment où moi, j'ai compris que ce truc-là qu'on fait sur le côté comme ça...
- Speaker #1
Il y a un potentiel. Voilà.
- Speaker #0
C'est là où je reviens avec mon histoire par rapport à Bruno.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
C'est-à-dire que j'avais déjà, en fait... ce petit projet sur le côté.
- Speaker #1
Mais finalement, ça donnait un purpose, comme on dit en anglais, ça donnait un but à ta vie.
- Speaker #0
Exactement. Donc moi, je dis que je vais être celui qui va développer vraiment la culture afro-caribéenne, parce que si on n'a pas ça, si on ne raconte pas notre histoire, on va droit dans le mur. Et vraiment, ça me saoulait de... de voir à quel point on était, enfin on est une génération brillante, mais finalement on n'est pas en fait conscient de cette histoire, d'avant-colonisation et autres, et finalement comment est-ce que tu veux te définir ?
- Speaker #1
Tu ne connais pas.
- Speaker #0
Tu ne connais pas ça. Donc ça c'était vraiment le point, et donc on a commencé, le média, le média. Et à un moment donné, je décide de démissionner. Mais avant de démissionner, je fais une formation, je fais des cours du soir pour comprendre c'est quoi le digital business. Parce qu'en fait, je faisais ce média, j'étais invité dans les trucs, on faisait des couvertures d'événements. Moi, j'allais avec ma petite caméra, j'étais dans toutes les conférences.
- Speaker #1
Tonton Marcel.
- Speaker #0
J'étais dans toutes les conférences, les... clubs, d'étudiants de la diaspora, tout. On couvrait vraiment tout. Et c'est comme ça, en fait, que... C'est pour ça aussi que le business après l'influence a été facile pour moi. Parce qu'en fait, tous les premiers influenceurs, je les ai connus au tout début. Et même avant qu'il fasse influence. À force d'être dans...
- Speaker #1
Mais il y a un truc intéressant que tu dis, c'est que tu prends des cours du soir. Mais c'est toi qui payes pour ces cours du soir ? Tu te fends ? Non, parce que tu vois, dans le système français, il y a beaucoup d'aides. Donc tu peux faire partie du conseil en des aides. Et ça, c'est très intéressant que tu dises ça parce que tu vois, quelques-uns de mes invités que j'ai reçus, dont Philippe, Simo, Pathé Diallo, te disent que quand ils ont... compris ce qu'il voulait faire, ils ont payé des formations. Tu vois ? Philippe, il te dit que quand il a compris ce qu'il voulait faire, il a payé une formation pour comprendre YouTube. Pathé, à un moment aussi, il te dit que quand il comprend qu'il veut se lancer dans l'immobilier, il paye une formation pour comprendre l'immobilier. Et je pense que c'est important que les gens qui nous écoutent comprennent ça, c'est qu'il faut savoir aussi investir sur sa connaissance. Quand tu sais ce que tu veux faire, il ne faut pas avoir peur d'investir pour pouvoir tirer le meilleur de toi-même après. Parce que partir à l'aveugle comme ça, si tu n'as pas de notion, tu vas te planter dans ton projet, même si c'est le meilleur projet du monde.
- Speaker #0
Je vais plus loin, Olivier. S'il y a vraiment une chose que les gens peuvent retenir de ce podcast, c'est vraiment, vous êtes votre meilleur actif. Parce que, bon, mon histoire, je peux la partager, je peux répondre à toutes les questions, mais vous êtes votre meilleur actif. Donc, il faut investir sur celui-ci. Et donc, je vais dans ce truc-là parce que je me demande, mais comment ça marche finalement ? Comment, en fait, on génère du revenu grâce à Internet ? Je n'en sais rien. Et je vois, en fait, toute la communauté, ça commence, les blogs par-ci, les pages Facebook, OK, c'est bien,
- Speaker #1
mais finalement,
- Speaker #0
moi, si je dois démissionner, si je veux prendre le truc au sérieux, et je connaissais le business model parce que je suivais les médias, t'as de l'audience. Et tu monétises. Sauf que j'ai très rapidement compris qu'avoir une grosse audience sur un site, c'est très difficile. C'est très, très, très, très difficile. Et donc, je voulais savoir, mais cette histoire de LinkedIn, comment ils font des sous ? Parce que c'est gratuit. Skype, dinguerie. On peut appeler maintenant les gens gratuitement, mais comment ils font ? Et donc là, je découvre, c'était avec des mentors. qui sont de la Silicon Valley. C'était carrément dans les locaux de Microsoft. C'était un parcours. Et ce qui était bien, c'était que tu disais c'était quoi ton projet. Et en fait, c'était adapté à ton projet. C'est-à-dire qu'on commençait chaque fois, chaque session, par chaque personne pitcher son projet pour dire comment est-ce qu'il a évolué. Et pendant la semaine, tu devais te débrouiller, que tu taffes ou pas. Vous aviez un groupe de travail et vous deviez vous challenger. Et donc, je découvre les business models, le freemium, l'abonnement. Et je découvre vraiment c'est quoi la Silicon Valley. Je comprends pourquoi il y a autant d'investissements là-bas. Et je me rends compte aussi que Totem n'est pas une startup. Parce qu'une startup, c'est une machine qui a un seul but. c'est générer de la croissance, voire de l'hypercroissance. D'accord. Et le problème, c'est que par ego, beaucoup de jeunes veulent pouvoir dire qu'ils sont CEO d'une startup. D'accord. Alors que quand tu es dirigeant, quand tu as fondé une TPE, une PME, tu peux potentiellement être plus à l'aise financièrement plus vite. Parce que la startup, c'est un pari. On parie sur toi et on espère que tu revendes. Et puis voilà, c'est très dur. Mais malgré ça, en ayant été dans ce système-là, j'ai testé plusieurs business models pour voir si moi aussi, je pouvais peut-être transformer mon startup. Je me suis pas mal cherché. Et c'est là où, je ne sais pas si tu avais vu ça, on avait créé même une box. Tu sais, l'époque des box, les gens s'abonnaient. et recevaient une box. Oui, oui, oui.
- Speaker #1
Tu ne savais pas forcément qu'est-ce qu'il y a dedans et tu découvrais chaque mois.
- Speaker #0
Nous, on avait fait la Totem Box. D'accord. Et donc, tu recevais chaque mois un coffret. Dedans, il y avait un set de tables qui venait du Kenya, des noix de cajou qui venaient d'Ethiopie. Il y avait un petit élément de décoration. Donc, les gens s'abonnaient et recevaient ça ou pouvaient offrir. Mais après, c'est bien l'expérience. Mais je me suis rendu compte qu'en fait... Là où je croyais que c'était du e-commerce et que c'était super sympa de vendre de la culture, en fait c'était un travail logistique. Je me retrouvais avec plein de cartons chez moi. À remplir, envoyer,
- Speaker #1
gérer les commandes qui ne sont pas bien arrivées.
- Speaker #0
Non, non, non. Ça, c'est quel business ? C'est autre chose, c'est de la logistique. Tu vois ? Ce n'est pas ce que je voulais faire,
- Speaker #1
ce n'était pas mon base.
- Speaker #0
Mais au moins, on a testé. Après, j'ai testé des conférences en ligne. Il n'y avait même pas Zoom, il n'y avait pas tout ça, mais c'était chaque mois, vous pourrez parler avec un expert. Un expert en histoire, un expert en beauté.
- Speaker #1
propos noirs,
- Speaker #0
etc. Mais ça a fonctionné bien et j'ai appris à faire des landing pages tout seul. Et donc, je testais, je testais, je testais tous les codes de la Signe Econ Valley. Et c'est pour ça aujourd'hui aussi qu'on fait le podcast, c'est que cette culture business, elle est primordiale. Parce que ça te permet de déterminer ce que tu veux faire,
- Speaker #1
mais surtout ce que tu ne veux pas faire.
- Speaker #0
Ouais, tu vois, parce que choisir, c'est renoncer. Et donc, une fois que j'ai testé ces éléments-là, je me lance quand même sur, je crois, deux idées en même temps et je vais jusqu'à pousser le truc à lever un peu de fond, ce qu'on appelle love money. Donc, je vais voir dans mon entourage pour avoir des sons, pour créer un nouveau site. D'accord. Pour que le média soit plus puissant, tu vois. Donc, pour être au standard des gros sites. Je regardais les sites. complexe, c'était vraiment ta référence. Et donc, on voulait plus de moyens. Et ce qui est dingue, tu vois, c'est que les personnes, mon entourage, qui ont donné des sous, je les ai pitchés vraiment comme si c'était, tu vois, de gros investisseurs. Jusqu'à aujourd'hui, ils sont finalement actionnaires. Même si c'était un petit montant, mais ce qui est dingue...
- Speaker #1
Totem aujourd'hui ? Oui. Ok, d'accord.
- Speaker #0
Parce que finalement, on a changé...
- Speaker #1
Le modèle économique. Oui,
- Speaker #0
c'est la même entreprise. Je trouve que c'est faire qu'ils bénéficient.
- Speaker #1
Bien sûr, ils y ont cru au début.
- Speaker #0
Même si, ce sur quoi ils ont investi, tout l'argent est parti en fumée dans autre chose. Et en plus, c'est à ce moment-là que l'autre associé est parti. Et moi, j'avais déjà démissionné. D'accord. Donc, j'étais dans une position où j'étais... Elle a testé mes trucs et les sous diminuaient. Et au moment où les sous arrivent à la limite, c'est là où j'ai une révélation. Je me rends compte que pendant toutes ces années, on a développé une compétence qui est la création de contenu. Et comment je m'en rends compte ? C'est juste parce qu'encore une fois, on va couvrir un événement. Je crois que c'était pour Unilever.
- Speaker #1
Dove.
- Speaker #0
Et on fait la vidéo, ils ont élu Miss Dove, etc. Donc on met la vidéo sur le site, on dit voilà, on écrit l'article et puis on passe à autre chose. Et la directrice marketing qui nous appelle, responsable marketing qui nous appelle, disant est-ce que vous pouvez passer au bureau ? Je dis oui, pas de souci. Donc on passe. Et ils disent, parmi tous les médias qui étaient là, C'est vraiment votre contenu qui a pris notre attention. C'était à l'époque des Amina, les magazines, quoi. Et donc, on voulait savoir, mais qu'est-ce que vous faites ? On a le site, etc. Et puis, on fait comprendre que non, mais eux, ils ont besoin de ce type de contenu. Ils se disent, ah, OK. Je dis, c'est ce qu'on fait pour le média, donc on peut le faire pour les autres. Et donc, j'ai commencé à faire l'inventaire de toutes les compétences qu'on avait développées. Ben oui. On anime les réseaux sociaux, mais en fait, on peut le faire pour les autres.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
On fait des vidéos, mais en fait, on peut le faire pour les autres.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
On fait des stratégies éditoriales, mais en fait, on peut le faire pour les autres. Et là, je suis rentré encore dans une autre phase d'apprentissage. J'ai commencé à lire tous les livres qui existent sur le brand content. Puisque moi, je suis autodidacte. Oui, oui. Tous les livres sur le brand content. Et donc là, je dis OK, je vais être l'expert du brand content. D'accord. Tu vois. Et c'est comme ça, en fait, qu'après, tout l'écosystème, la com, des brands, etc., m'ont connu. Parce que je parlais tout le temps de brand content. Et pour l'anecdote, un jour, je reçois un mail d'un monsieur qui me dit j'aimerais bien que... J'ai une cellule de veille en brand content. Est-ce que vous pouvez m'aider parce que je couvre tous les continents, mais... L'Afrique, j'ai besoin de plus de matière. D'accord. Donc, est-ce qu'on pourrait s'associer, etc. Et je vois le mail, je suis choqué parce que le gars qui m'écrit le mail, c'est le gars... qui a fait tous les livres que j'ai lu.
- Speaker #1
Ah ouais, j'avoue là, tu dois être choqué quand tu vois la signature.
- Speaker #0
Je te dis choqué. Et c'est marrant parce que... Et du coup, tu ne t'en souviens peut-être pas, mais je l'ai invité au premier Indiecom, il était speaker, Dan Ilbo. Ok. Et donc, je vais à son bureau et je lui dis direct...
- Speaker #1
J'ai lu tous vos livres.
- Speaker #0
Ouais. J'ai lu tout. Et donc... Et donc, tu vois, en plus, moi étant dans la culture hip-hop, tu sais, quand on dit when you're a hero, because you're a hero Tu vois, à un moment donné, normalement, quel que soit ton secteur, si tu es très bon, tu commences à côtoyer les gens que tu regardais comme des mentors. Voilà, exactement. Et donc, Brain Content Brain Content à fond. Et donc, je commence même un blog sur le Brain Content Ok. Je commence un blog, Brand Your Brand, un truc, voilà. J'avais suivi encore une fois, finalement, j'ai suivi pas mal de formations. J'ai été formation à un gars qui...
- Speaker #1
Formation et lire. Parce que quand tu dis, tu as lu les livres. Ce n'est pas que la formation, genre faire des cours, c'est aussi te documenter.
- Speaker #0
Exactement. Et le gars, il nous avait convaincu que, voilà, en fait, le bon truc pour attirer des clients, il faut avoir un blog professionnel et écrire souvent.
- Speaker #1
D'accord. Ok.
- Speaker #0
Pourquoi pas, tu vois ? Et on a fait ce blog-là. Et un jour, enfin, j'ai fait ce blog, je faisais ces articles, mais ce n'était pas ma priorité, si tu veux. Mais je ne sais pas, il avait été convaincant, je l'ai fait. Et un jour, pour te dire, je n'avais même pas les accès pour le back-office du blog. D'accord. Tellement bon, voilà. Et un jour, il y a le gars qui a fait le site qui m'appelle ou qui m'envoie un mail et qui dit... Ah, vous avez reçu un message sur le blog, tu vois, dans la partie messages, contacts. Attention à ne pas louper les messages et tout ça. Puis je dis, ah ok, mais tu peux m'envoyer les accès parce que je ne sais même pas comment ils m'envoient les accès et je vois. Madame Aurélie Collin, je salue. Et elle dit, voilà, je suis coordinatrice du marketing pour Air France, toute l'Afrique. Wow. J'ai vu que vous avez fait une conférence à telle université sur le sujet de digital en Afrique. Est-ce que ce serait possible que vous veniez à Roissy Charles de Gaulle ? Parce que je reçois tous les responsables marketing d'Air France en Afrique. Si vous pouvez leur faire une petite information. Et puis elle me dit, détail important.
- Speaker #1
C'est rémunéré. Ah !
- Speaker #0
C'est ça qu'on aime ! T'allais faire gratuit. Mais bien sûr ! Attends,
- Speaker #1
c'est sérieux l'affaire là !
- Speaker #0
Oui, on peut être rémunéré pour ça et tout. Et en fait, des clics incroyables parce que moi, ma stratégie, sans vouloir minimiser ce soir, mais ma stratégie c'était de commencer comme toutes les agences, je suis au restaurant là. la petite marque là, etc. Et puis je me dis, plus tard, je vais...
- Speaker #1
Tu vas grandir, voilà. En fait,
- Speaker #0
dès le début...
- Speaker #1
Des grosses marques.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Mais je pense que tu attires ces grosses marques parce que justement, un, tu es sur une niche, l'Afrique qui n'est pas encore présente dans le digital à ce moment-là. Et comme tu as dit, parce que tu t'es documenté, parce que tu as fait des recherches, parce que tu sais de quoi tu parles. Finalement, quand on va sur Google à ce moment-là pour rechercher... des agences ou des gens qui connaissent le domaine, il n'y a pas à en avoir beaucoup. Donc c'est forcément rapide d'arriver. Oui,
- Speaker #0
et donc j'arrive là-bas, donc je me dis bon, je ne vais pas y aller seul quand même. J'appelle un pote là. À l'époque, même Anthony était encore, je ne sais pas s'il finissait son master ou quoi, enfin j'étais le seul.
- Speaker #1
Je ne vais pas y aller tout seul en tout cas.
- Speaker #0
J'étais le seul dans la boîte en fait. J'étais seul. Donc j'appelle un pote, je dis là, il faut que tu poses un congé là. Il dit, OK, OK. Comme ça, ça fait quand même...
- Speaker #1
On est en équipe. Ouais,
- Speaker #0
charisme. Il dit, OK. Il pose son truc. Ben, si tu m'écoutes, on va. Et on arrive là-bas. Déjà, je prépare le truc. J'avais aussi appelé un frère qui est... Mais d'ailleurs, qui est à Dakar, Maguette Mbou.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Il faut citer les gens. Il faut, c'est important. J'ai dit, mais quand on donne des conférences comme ça, on peut être payé combien ? Et tout. Après, on avait été très raisonnable. On s'est dit, c'est bien.
- Speaker #1
C'est le premier pied dans le truc, on rentre doucement.
- Speaker #0
Oui, voilà. Donc, on a demandé, mais il fallait quand même demander un truc. Donc, je prépare le truc et je commence par un quiz. Donc là, tu as Responsable Marketing,
- Speaker #1
Côte d'Ivoire, Ténégal,
- Speaker #0
Afrique du Sud,
- Speaker #1
tout.
- Speaker #0
Ils sont tous là devant moi comme ça. Je commence par un quiz. A l'époque, c'était les débuts des hashtags communautaires. Si je vous dis hashtag team 237.
- Speaker #1
Vous pensez à quoi ?
- Speaker #0
Vous pensez à quoi ? Personne ne répond. 225 ? Je me suis dit,
- Speaker #1
ah ouais. Il y a du boulot.
- Speaker #0
Non, mais ce n'est pas ça. J'ai vu le boulevard. Je me suis dit, en fait... Tout ce que j'ai accumulé comme connaissances, sans le savoir, que ce soit de manière consciente ou inconsciente, en fait c'est de l'or. Tous ces gens-là ont besoin de ça. Ils disent Non, dis-nous, ok. Mais du coup, Facebook en Côte d'Ivoire, ça vaut le coup ou quoi ? Après, on est en 2015, 2014-2015. toutes ces questions toi et en fait oui en cas qu'il ya un marché immense qui est là ouais et qui a des marques qui n'ont pas de deux référents ouais et là c'est que tu as aussi un gros sujet sur ça tu n'aimes pas quand on dit la chance oui et je vais insister sur le fait que je n'ai toujours ça comme de la chance parce que c'est la préparation bien sûr mieux rencontrer l'opportunité bien sûr parce que tu n'es pas préparé c'est à ce rendez vous là tu le foire mais oui bien sûr.
- Speaker #1
Ça c'est sûr. Aujourd'hui, à la fin de ta présentation, si tu n'as pas été convaincant, pertinent, Air France ne te rappelle pas. Exactement. Sachant que tu as continué à travailler avec Air France après. Donc, aujourd'hui, certes, il y a la chance, mais la chance se crée. Et cette chance qui est venue d'avoir ce contact d'Air France qui vient te voir, c'est parce que tu as le travail que tu as fait en amont où elle se dit, il est sérieux, je peux lui écrire un mail. Exactement. Si ton blog était éclaté, si ton contenu était éclaté, elle serait passée sur... Comme dans son travail de recherche. Ok, non, ça, ça ne me parle pas, je vais voir un autre.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Donc, il y a la partie de chance.
- Speaker #0
Et dans le même temps, c'est tout en même temps. Je constate que j'ai des compétences, que ça peut intéresser des marques. Et donc, je me teste et je contacte maintenant les gens que je connais. Au SINAR, par exemple, qui était directrice marketing de Eker, l'agence Congo Braza. Et je vois qu'ils ouvrent une destination Braza-Dubai. D'accord. Et elle me parle toujours de ça. Elle me dit, ouais, là, c'est chaud. On doit faire la conférence de presse. Elle était chaud, chaud, chaud à organiser des trucs, même dans Paris. Et puis, je dis, mais en fait... Faites quoi ? Je dis, mais en fait, je me rends compte que tu mets beaucoup d'énergie, mais personne ne parle de ton truc. Elle dit, mais qu'est-ce que tu veux dire ? Je dis, mais je veux dire, c'est quand même... Tu me dis que c'est historique qu'il y ait un vol d'Afrique centrale à Dubaï, mais personne n'en parle. Elle dit, mais qu'est-ce que tu veux dire ? Je dis... Est-ce qu'on peut gérer pendant juste le lancement la page Facebook de la compagnie ? Elle obtient ça, elle dit bon, vas-y, on fait. Et à l'époque, Nasty Nesta était également dans l'histoire, parce qu'il me trouvait des CM même au Bénin.
- Speaker #1
Ah ouais ? Oui !
- Speaker #0
Donc tu vois, continue si tu peux, on revient. Parce que lui, il finissait son master en com.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Donc on était là et on dit les gars, pendant le mois là,
- Speaker #1
focus,
- Speaker #0
focus. Donc tu vois, on fait comme si on était une équipe, mais on est trois là. Je relis tous les posts, tous les posts. Aucun post ne se fait sans que je regarde, tu vois. Tac, je demande aux gens de nous envoyer des photos du lancement, etc. Il y a papa, il y a machin, il y a ce gros lancement, tu vois. Le mois se finit. On reçoit un mail, c'est combien vos honoraires ? Let's go ! De business. Trois mois plus tard, j'étais au Brésil à la Coupe du Monde.
- Speaker #1
Mashallah.
- Speaker #0
Ah oui.
- Speaker #1
Les honoraires ont été... Comment ça ?
- Speaker #0
Ah oui, Coupe du Monde 2014, tu vois. On est parti voir Romario. Tu vois. Et donc, je rentre dans ce monde où finalement, c'est un passage obligé, c'est dur, mais... Finalement, cette activité me permet de voyager, faire des rencontres incroyables. Mais les débuts, c'est vraiment ça. C'est vraiment ça. Et donc, avec les marques, tu sais comment ça se passe. Après, c'est tout ce qui va être référence. Oui,
- Speaker #1
tu crées des relations et tu deviens une référence et les gens parlent de toi. Et moi, justement, ma question, c'est... Parce que tu es quand même à Paris. Tu es quand même à Paris où tu as souvent les maisons-mères qui sont là-bas, les décisionnaires, les gros budgets, tout. Pourquoi quitter ça ? Enfin, quand je dis quitter, parce que pour que j'en comprenne, il y a Anthony qui reste, donc Anthony qui est ton associé sur Totem, qui reste à Paris. Mais toi, tu fais le pas de maintenant te dire, je quitte et je vais m'installer en Côte d'Ivoire pour ouvrir Totem en Côte d'Ivoire. Qu'est-ce qui te fait faire ce switch-là ?
- Speaker #0
La vision. Quand tu m'as demandé de me présenter, je t'ai dit, je rêve d'un monde où la jeunesse africaine est actrice de la transformation du continent. Pas qu'on ne peut pas l'être de l'étranger, mais ma vision, c'était qu'il fallait être sur le continent. Et pas dans l'ouest parisien, pour moi. Donc, c'était juste être en phase avec...
- Speaker #1
Avec toi-même et ton discours. C'est ça. Parfois,
- Speaker #0
on passe notre temps à essayer de convaincre, alors qu'il faut avoir des convictions. C'est ça qui est important. Et puis de vivre ces convictions-là. Franchement, je ne sais même pas comment t'expliquer mon amour pour le continent. Tu vois, on a parlé de mon histoire, c'est famille, c'est mon histoire aussi peut-être d'adolescence.
- Speaker #1
D'adolescence, bien sûr, forcément, je pense que... Tout est lié. Oui, comme tu dis, famille, je pense que ce retour à 13 ans en Côte d'Ivoire... c'est quelque chose qui doit te marquer parce que c'est l'adolescence, c'est beaucoup de changements déjà personnels. Donc en plus d'être dans ce nouvel environnement, ça doit forcément... T'as une attache où t'as envie de revenir. C'est la maison. Toi, c'est la maison. Même si t'as fait 13 ans à Bruxelles, je pense que tu considères plus la maison à Abidjan à ce moment-là que Bruxelles. Et donc quand tu arrives à Abidjan, que tu montes Totem. Aujourd'hui, Totem a combien d'années pour que les gens réalisent ?
- Speaker #0
10 ans.
- Speaker #1
en version agence quand tu arrives tu es tout seul ? ou tu montes tout de suite déjà une équipe où vous êtes 1, 2, 3 où tu es vraiment tout seul ?
- Speaker #0
je suis seul j'hésite parce que comme je commence à travailler beaucoup avec Air France je fais beaucoup d'aller-retour donc je sais plus exactement quand définir quand est-ce que le moment où tu te poses vraiment oui mais en tout cas non Si, le moment où je me pose, je sais, parce que c'est après le premier adicom. D'accord. Mais je pense qu'on avait déjà écouté une personne. D'accord. Donc, je pense que François était déjà avec nous. Et oui, il était avec nous. Il avait suivi la première adicom.
- Speaker #1
Et dix ans plus tard, aujourd'hui, c'est combien de personnes, Totem, que les gens réalisent ?
- Speaker #0
Soixante.
- Speaker #1
Soixante. Masha'Allah. Tu vois, c'est... Est-ce qu'aujourd'hui, tu prends du recul sur ça de te dire... que cette idée que j'ai eue, aujourd'hui j'impacte 60 familles. Pas forcément 60 personnes, parce qu'il y a des gens aujourd'hui qui nourrissent leurs familles avec leur travail à totem. Est-ce que des fois tu prends le temps de t'asseoir et de réaliser ça ? Ou tu es trop dans le boulot et tu n'as pas le temps de prendre du recul et d'analyser cette décision de vie ? Comment elle impacte une communauté ? On en revient à ce côté communauté. Comment elle impacte une communauté en Côte d'Ivoire aujourd'hui ? Et même pas qu'en Côte d'Ivoire, parce que tu as des gens au Bénin qui travaillent pour toi. Est-ce qu'il y a d'autres pays même peut-être où il y a des gens qui travaillent pour Totem ? À part à Côte d'Ivoire ? Bien sûr,
- Speaker #0
il y a Côte d'Ivoire,
- Speaker #1
Bénin,
- Speaker #0
Burkina, Sénégal. Pas mal en Guinée.
- Speaker #1
Et
- Speaker #0
RDC aussi, on commence à avoir une grosse équipe.
- Speaker #1
Oui, tu vois. Est-ce que ça te...
- Speaker #0
Oui, vraiment... Un jour, j'avais demandé à un entrepreneur qui est dans le médical. Je l'admirais beaucoup. Je disais, ouais, mais du coup, qu'est-ce que tu peux donner comme conseil pour faire de l'entrepreneuriat avec impact ? Parce que pour moi, il aide les mamans à ne pas se tromper dans leurs ordonnances avec les pharmacies. Pour moi, c'était ça l'impact. Il m'a répondu un truc. Il m'a dit, tu sais, à partir du moment où tu es entrepreneur en Afrique, tu es dans le social. parce que si tu verses un salaire à quelqu'un il y a de fortes chances que tu sois en train de nourrir sa famille et ça, ça m'a vraiment porté, motivé mais je te dis à un point Ça dépasse la signature des contrats. Quand quelqu'un de Totem, un employé de Totem, vient me voir et me demande de signer un document pour sa banque parce qu'il est en train d'essayer d'avoir un emprunt pour faire un achat, c'est frisson. Ce que je n'ai pas quand je signe un contrat. Oui.
- Speaker #1
Tu vois ? Ça te touche plus d'impacter tes employés que de gagner un gros contrat, par exemple, pour la banque.
- Speaker #0
Et c'est frustrant parce que je ne pense pas qu'ils pensent ça. Moi, ils se disent...
- Speaker #1
Oui, lui, c'est le boss.
- Speaker #0
Oui, exactement. Alors que c'est ça qui me porte.
- Speaker #1
C'est ce qui t'épanouit le plus aujourd'hui.
- Speaker #0
Oui, exactement. Alors bien sûr, après, forcément, tu veux prospérer, tu veux faire un truc performant. répondre à ta question totalement et c'est pour ça aussi que c'est dur quand tu dois te séparer de certaines personnes effectivement c'est dur de mettre de l'émotion c'est des familles donc l'impact il est là surtout que dans notre domaine on a décidé de de partir sur des personnes passionnées, certes, mais surtout des personnes qui font partie de cette génération qui a grandi avec ces nouveaux outils. Et donc, c'est des jeunes. Pour certains, pour beaucoup même,
- Speaker #1
c'est leur premier emploi.
- Speaker #0
Ce qui crée aussi beaucoup d'incompréhension, parfois dans la manière dont fonctionne une entreprise. Mais c'est une fierté de les voir progresser. un tel s'est marié, un tel a des enfants, un deuxième enfant, tu vois, c'est top quoi.
- Speaker #1
Ça doit être une sacrée expérience. Nous, on ne connaît pas ça avec Karel parce qu'on n'est que tous les deux, mais ça doit être une sacrée expérience d'avoir des équipes et de les voir grandir et évoluer. Là, c'est des mots de tête aussi. Oui, forcément, ça doit être aussi des mots de tête, mais c'est sûr. Et tu sais, parce que je ne veux pas prendre trop ton temps, parce que je sais que tu as... D'autres choses à faire aussi. Et on pourrait parler longtemps. Mais tu vois, il y a une question que je voulais te poser. Je t'en ai parlé bien avant en off parce que je voulais savoir si c'était quelque chose dont tu avais envie de parler. Parce qu'aujourd'hui, il y a une question que je me suis souvent posée. Tu as un nom de famille qui est fort, qui résonne partout dans le monde aujourd'hui. Et je me suis toujours demandé... Toi, en tant qu'humain, tu vis comme... Je ne sais pas si tu te rends compte de ce que tu vis, parce que toi, tu es né dedans. Tu vois ? Depuis que tu as... Je ne sais pas si tu te rends compte... Plutôt, je vais reformuler ma question. À quel moment dans ta vie tu t'es rendu compte du poids du nom de famille que tu portes ? Est-ce que tu saurais dans tes souvenirs... Ça te remémorerait à peu près quand est-ce que tu prends conscience de qui était ton grand-père et du nom que tu portes ?
- Speaker #0
Le moment où je prends conscience du nom que je porte, du nom de famille, qui est quand même la première chose que tu portes quand tu viens au monde, que tu portes même avant d'arriver au monde finalement.
- Speaker #1
Ton nom de famille, il est là. C'est ton prénom qu'on va réfléchir.
- Speaker #0
Avant de porter des habits, tu as ton nom de famille. C'est au primaire. C'est aussi loin que je me souvienne. C'est au primaire parce que je suis en Belgique dans les années 90. Et souvent, je fais ce parallèle. L'année 90, tu n'es que 30 ans après les indépendances.
- Speaker #1
C'est tout jeune.
- Speaker #0
C'est comme si je te disais, dans la classe de Kéryna, elle te dit, il y a un tel, il s'appelle Ausha. Attends,
- Speaker #1
Ausha, Ausha.
- Speaker #0
Tu vois, c'est il y a 30 ans. Donc, pareil, quand tu arrives à l'école, au début, on fait la liste des présences. Présente, présente, présente. Le Momba, il y a toujours, toujours. Trois secondes. La prof prend toujours trois, quatre secondes avant de passer au nom suivant.
- Speaker #1
Je sens qu'elle comprend ce qu'elle vient de dire et qu'elle réfléchit à ce qu'elle vient de dire.
- Speaker #0
Elle réfléchit, mais non. Genre, enfin... Elle se demande.
- Speaker #1
Oui, il y a un moment de...
- Speaker #0
Jusqu'à ce qu'elle se pose la question.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et moi, même enfant, je le sens.
- Speaker #1
Tu le sens, oui.
- Speaker #0
Les autres enfants, à cet âge-là, non.
- Speaker #1
Comme tu as dit, comme c'est primaire, les autres enfants ne comprennent pas. C'est les adultes. Tu sens chez l'adulte qu'il y a déjà une réaction. Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Donc, je m'en rends compte. Et après, tu vois, on parlait de nos parents, de la transmission, le temps qu'ils prennent dans la transmission. Tu me diras, ils font du mieux qu'ils peuvent, mais c'est pas toujours leur priorité. Oui,
- Speaker #1
parce qu'ils doivent vivre leur quotidien eux déjà. Et même pour eux, ça doit être, t'imagines, des souvenirs pénibles à transmettre. Tu vois, on parle de transmission, mais on a envie de transmettre du positif. Tu vois, on a envie de transmettre en tant que parents. Tu vois, maintenant aujourd'hui, on est parents, on comprend un peu plus nos parents. Tu dois te poser la question en tant que parent de... Comment je fais pour que mon enfant prenne conscience de son histoire, de l'histoire de sa famille, mais qui est quand même une histoire dure ? Comment je fais pour lui transmettre ça ? Donc ça doit être dur aussi pour des parents. Je pense qu'il faut que tu attendes qu'ils aient vraiment tes enfants à un certain âge pour vraiment t'asseoir, te poser. Oui,
- Speaker #0
mais sauf que ce qui se passe entre temps, c'est qu'il y a le dehors. Et donc j'ai passé ma jeunesse à rencontrer des gens qui semblent... plus connaître ma famille que moi-même. Tu vois, il te parle de ta famille. Donc, bon, t'évolues avec ça. T'évolues avec ça.
- Speaker #1
Et est-ce qu'il y a un moment où tu décides, toi, de faire des recherches ? Oui, bien sûr. En fait, mes deux questions, c'est est-ce qu'il y a un moment où tu décides de faire des recherches et est-ce que tu penses que, finalement, c'est pas ce... cette histoire qui t'amène à justement vouloir raconter l'histoire de l'Afrique avec Totem TV, ce que tu veux créer, tu vois ? Finalement, tu te rends compte que déjà dans ta famille, il y a des histoires que toi-même, tu dois apprendre. Et finalement, tu découvres des histoires africaines en cherchant ta propre histoire. Et tu découvres que ces histoires africaines ne sont pas connues. Et finalement, inconsciemment peut-être,
- Speaker #0
en fait... Si tu veux, comme je disais souvent, je ne vis pas à ce moment-là, ni maintenant, l'obsession de il faut se faire un prénom Au contraire. Tu vois, ce nom, c'est ma plus grande fierté. Mais, tu vois, j'ai pas le temps d'être totalement adulte ou dans la vie active que je me rends compte que il y a eu, donc, dans les années 60, les indépendances de nos grands-parents, que dans les années 80, en fait, nos parents, ils se débrouillent, mais que là... Nous, en fait, on a un autre combat qui se dessine. Je me rends compte que nous, on doit travailler sur un autre type d'indépendance. Indépendance, notamment économique. Et donc, pour travailler sur cette indépendance économique, il faut qu'on comprenne quelle a été l'histoire avant. Et donc, moi... C'est ce que j'aime dire, c'est ce que je me note également. Si tu veux, ce qui me porte, c'est le lien que j'ai avec mon grand-père, c'est que je m'estime en tant que leader d'une indépendance 3.0. C'est un nouveau type d'indépendance, qui est comme le monde l'est aujourd'hui, plus subtil, peut-être avec un peu moins de confrontation.
- Speaker #1
Une indépendance qui passe par ce qu'on fait aujourd'hui, raconter nos histoires.
- Speaker #0
Raconter nos histoires et fédérer et surtout insister sur le fait que nous sommes tous, en tant que jeunes Africains, des petits-enfants de Patrice Lemond. La dernière lettre qu'il écrit, il ne l'adresse pas à Kaye, il l'adresse aux enfants d'Afrique. Il adresse aux enfants d'Afrique. Et donc, ça, c'est quelque chose d'autant plus fort qu'il faut rappeler que Patrice Lumumba, c'est un... C'est un jeune. Tu sais à quel âge il est assassiné ?
- Speaker #1
Je te dirais une bêtise si je te disais un âge.
- Speaker #0
37 ans. 37 ans.
- Speaker #1
Il a toute la vie devant lui.
- Speaker #0
Donc, c'est un jeune qui parle aux jeunes. Mais il ne parle pas qu'aux jeunes des années 60.
- Speaker #1
À venir.
- Speaker #0
Exactement. Donc, une de mes plus grandes ambitions, c'est également d'utiliser tout ce que je connais là. pour aider également ma famille à booster le travail que mon oncle fait, notamment sur la fondation Lumumba, parce que le discours de Lumumba, il est toujours d'actualité. Donc, c'est très bien d'avoir le capital image.
- Speaker #1
Maintenant, qu'est-ce que tu en fais ?
- Speaker #0
Exactement, il faut aller prendre les différents messages. La pensée de Lumumba est précise sur plusieurs sujets. Si tu vas regarder la condition de la femme, si tu vas regarder la condition de la jeunesse, si tu vas regarder l'économie, il y a un projet pour tout en fait. Donc ça, il faut le mettre en avant et on a vraiment les outils pour en fait. Et c'est pour ça que j'adore le digital. Parce qu'il n'y a vraiment pas de limite. Qui va venir te dire... Olivier coupe telle partie. Personne. On doit être propriétaire. Je suis propriétaire. On doit être owner de nos médias, raconter nos histoires. J'avais fait un post la dernière fois où je disais, il n'y aura jamais trop de ces médias-là parce qu'on doit inonder. Un jour, j'étais à une conférence et c'était une conférence, je crois, sur... Je ne sais pas. C'était Internet sans frontières, je ne sais pas, il y a plusieurs années. Et il y avait quelqu'un qui se plaignait que sur Wikipédia France, il y avait 20 pages et que sur Wikipédia Cameroun, il y avait 5 pages. Mais tu sais comment fonctionne Wikipédia ?
- Speaker #1
C'est les gens qui mettent, donc s'ils font des gens de... Contribuent ! Oui, exactement. Contribuent ! Tu ne peux pas te plaindre qu'il y a 5 pages.
- Speaker #0
Nos parents se sont plaint effectivement, il n'y a pas assez de médias, les médias parlent mal de nous. Mais aujourd'hui, on ne peut pas.
- Speaker #1
Aujourd'hui, on peut créer nos propres médias.
- Speaker #0
Exactement. Donc, on doit utiliser ces outils-là.
- Speaker #1
Et tout à l'heure, plutôt dans la discussion, tu disais que c'est qu'en 2020 que tu retournes au Congo. Non,
- Speaker #0
début 2000.
- Speaker #1
Début 2000 ? Ça a dû te faire quelque chose, début 2000, quand tu y vas pour la première fois.
- Speaker #0
Ouais, après, c'est comme si j'avais... C'est bizarre à expliquer. Tu vois la maison, c'est le gars-là.
- Speaker #1
Oui, tu connais le Congo, ses codes, sa culture.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Mais après, bien sûr, c'est une expérience différente. Tu passes, il y a la statue. Le jour de son assassinat, c'est un jour férié. Héros national.
- Speaker #1
Est-ce que tu as une anecdote marrante avec ton nom de famille qui t'est déjà arrivé ? Plein ! C'est laquelle la meilleure ?
- Speaker #0
Tu peux même faire récent. Ça fait 48 heures que je suis à Dakar. J'arrive à l'hôtel, donc avant-hier. J'arrive pour check-in.
- Speaker #1
À l'accueil.
- Speaker #0
Le gars, en face de moi, je vois, tu sais, ils ont tous leur prénom là. Il y a écrit Emery.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Donc pour ceux qui savent, Patrice Lumumba, c'est Patrice Emery Lumumba. D'accord. Moi-même, je m'appelle Kaye Emery Lumumba. Ok. Mon fils s'appelle Kimani Emery Lumumba.
- Speaker #1
Ah, ok.
- Speaker #0
Il me voit, il sourit direct. Je dis, ah, on a le même prénom, il me dit. Il dit, je sais. Il dit, mon père est le plus grand fan de Patrice Lumumba.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Est-ce que je peux faire une photo ? C'est avant-hier. Incroyable. Ici à Dakar.
- Speaker #1
Incroyable. En fait, je ne sais pas si toi-même tu le réalises parce que tu es né dedans, mais tu vis quand même quelque chose.
- Speaker #0
Hier, je fais networking, je suis à la conférence. Je me suis dit, on échange les contacts. Donc, je mets mon nom dans son téléphone. Il m'envoie la photo de sa carte de visite et puis la photo de lui à son bureau. Parce qu'il me dit, la seule image que j'ai dans mon bureau, c'est celle de Patrice Lumumba. Et donc ça,
- Speaker #1
c'est là.
- Speaker #0
Donc si je remonte,
- Speaker #1
tu vois,
- Speaker #0
il y en a tellement dans les aéroports, ce genre de choses. Ah, nous, on a manifesté. Je te parlais de mes amis russes à la fac. Quand ils ont entendu mon nom, ils ont dit, mais on a l'université Lumumba. Ou alors chaque fois je me fais taguer sur Insta. On est au musée là, aux Pays-Bas, il parle de ton grand-père.
- Speaker #1
C'est incroyable.
- Speaker #0
Il vient d'inaugurer la rue Lumumba à Rabat. Il vient d'inaugurer la rue Lumumba à Montpellier. Donc, tu vois, c'est...
- Speaker #1
Oui, toi, ça devient ton quotidien.
- Speaker #0
Ouais, mais après, c'est bien. Mais moi, je suis plus dans l'optique... c'est même pas assez. Je ne veux pas faire torturer les gars, mais même moi, j'ai des jours, des semaines, où je me dis que je ne fais pas assez.
- Speaker #1
Pour soi, non. Et c'est pour ça que pour moi, c'était important d'en parler, parce que je pense que les gens ne réalisent pas. Tu vois, le poids que ça doit être, tu vois, déjà même pour toi, comme tu dis, personnellement, parce que finalement, tu te dis, oui, c'est ça. Qu'est-ce que je fais, moi ? Tu vois, on en revient à ce côté où tu te dis, qu'est-ce que je fais, moi, pour impacter ? Et en plus, quand tu as un nom comme ça...
- Speaker #0
Après, l'avantage que j'ai, c'est quand même, mes parents n'ont pas mis de pression là-dessus.
- Speaker #1
Ça, c'est bien.
- Speaker #0
Ils disaient, utilisez comme vous souhaitez. Tu vois, il n'y a pas de pression.
- Speaker #1
particulière. C'est ça, vitavik, fais ta vie à toi.
- Speaker #0
Ouais, exactement. Et parce que eux, ils ont vécu un autre type de pression.
- Speaker #1
Ouais, eux ils ont vécu un autre type de pression, comme tu le dis. Et donc, aujourd'hui, tu es basé à Abidjan, tu as ton agence Totem. Depuis 2-3 ans maintenant, tu es dans le podcast aussi.
- Speaker #0
Yes sir.
- Speaker #1
Tu vois, c'est avec ton acolyte. Dwayne Wade et LeBron, maintenant. J'ai été témoin hier, justement, il était un événement avec Kai, les gens, maintenant, ils le voient, ils demandent, mais il est où Moulay ? Franchement,
- Speaker #0
est-ce que je m'intéresse même à Moulay ?
- Speaker #1
Ma question pour toi, pour mettre un terme à cette première discussion, parce que j'espère qu'on en aura plein d'autres, c'est quoi la suite pour toi ? Comme tu écris et que tu réfléchis beaucoup, à toi, où tu te vois, ta vision, sur les cinq prochaines années, dix, est-ce que tu as déjà un plan de... Qu'est-ce que tu aimerais réaliser ou où tu te vois aller ?
- Speaker #0
Très intéressant. Là, ça devient plus clair. Je pense que j'ai passé les dix dernières années à parler du contenu, de capter l'attention, de storytelling. Et la suite logique était, je m'intéresse beaucoup au soft power.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
C'est-à-dire l'influence du... que pas avoir la culture dans le développement d'un pays, mais finalement, ce qui m'intéresse par-dessus tout aujourd'hui, mon sujet de prédilection, c'est vraiment donner les outils à un maximum de personnes pour qu'ils arrivent à créer des communautés autour de leur zone d'excellence. Soyez excellent, créez des communautés autour de votre zone de génie et emmenez ces personnes-là être également dans votre sillage, dans votre excellence. Moi, c'est... Comme je le dis là, les communautés, c'est vraiment quelque chose qui est en train de changer ma vie. Et en plus, je trouve que c'est un sujet qui est fondamentalement dans l'ADN africain puisque, tu vois, comme on dit, il faut un village pour élever un enfant. On a ce truc de ensemble. De vivre ensemble. Que ça soit dans le business, que ça soit pour un pacte. socialement ou autre, créer des communautés, c'est super important. Et quand je parle de communautés, je ne parle pas de vos clients, de vos followers. Je parle vraiment de personnes qui partagent votre vision. Essayez de trouver, dès que vous avez une vision, dès que vous avez une conviction, trouver des personnes qui partagent également, parce que ensemble, vous ferez des choses extraordinaires. Donc ça, c'est vraiment mon... mon obsession pour mon avenir. J'en parle que ce soit à mes clients, que ce soit dans le cadre du podcast. Comme je dis souvent, j'aurais pu m'arrêter juste à faire l'agence. Pourtant, on a fait Adicom. Adicom, aujourd'hui, si on avait tout confondu, il y a moins de 10 000 personnes qui sont passées dans les événements Adicom. Ça, c'est une communauté. Le podcast, pareil. On aurait pu juste faire le podcast et pourtant, on a une communauté de 400 personnes. avec qui on vit des choses incroyables. Des meet-ups, tout à l'heure, tu as rencontré... Oui,
- Speaker #1
j'ai rencontré deux gens qui étaient là, effectivement. Qui étaient là,
- Speaker #0
parce que c'est la communauté Dakar, il y a la communauté à Londres, il y a la communauté... D'autres fois, ils ont fait un meet-up en Allemagne, peu importe, partout. Et c'est des personnes qui partagent la même vision.
- Speaker #1
Oui, les mêmes valeurs, la même vision, la même...
- Speaker #0
Exactement. Et tu vois, en fait, Olivier, tout ça vient du fait que, tu vois, le mot impact, Ça fait partie de ces mots, je trouve, où... Tu demandes la définition du mot impact à dix personnes, tu risques d'avoir dix définitions différentes. Mais c'est en même temps un mot super important. Quand tu veux vraiment avoir l'impact, c'est un mot super important. Donc, j'ai passé beaucoup de temps à essayer de définir qu'est-ce que sera ma définition de l'impact. Parce que le truc, quand tu es plus jeune, de dire je veux changer le monde, c'est aussi une phrase que tu as entendue dans un film finalement. mais qui peut devenir réelle si tu comprends que en te changeant toi, en changeant ta communauté, en changeant la communauté de ta communauté,
- Speaker #1
tu as finalement cet impact-là.
- Speaker #0
Et il ne faut pas oublier une chose super importante, c'est que il y a de très petits gestes qui marquent la vie de la personne en face de vous. Je voyais une vidéo l'autre fois de Usain Bolt. Chaque fois, il faisait le pitre avant. Mais à chaque fois, avant de courir, il y avait des bénévoles. Chaque fois, il leur faisait un check. Tu voyais le sourire sur ces bénévoles-là. Ils doivent y penser tout le temps.
- Speaker #1
Tout leur vie, oui. Ils vont raconter toute leur vie à leurs enfants, à leurs petits-enfants. Mais lui,
- Speaker #0
ça ne lui a coûté rien. Ça ne lui a rien coûté, pardon. Et donc, moi, je suis cédé par ça. C'est comment est-ce que tu impactes les personnes autour de toi et surtout, tu les encourages à elles-mêmes impacter les personnes autour d'elles. C'est comme ça qu'on y arrivera.
- Speaker #1
Top. Non, Inch'Allah, tu vas y arriver parce que de toute façon, tu es quelqu'un qui, comme on l'a vu dans ton parcours, qui te documente, qui cherche, qui cherche à comprendre. Donc, moi, j'ai aucun doute que tu y arriveras. Parce que c'est ce qui t'anime, c'est ce qui te drive. Moi, ce que je retiens de cette discussion qu'on a eue aujourd'hui, c'est ça. C'est ce côté définir tes idées. Toujours chercher à comprendre. Finalement, toujours chercher à comprendre qui tu es. Dans tout ton parcours, c'est ce que je retiens. C'est que tu as toujours essayé de chercher à comprendre qui tu étais. Effectivement, en grandissant, on évolue, donc on change. Donc, tu t'es redéfini. dans des moments mais tu as toujours ce recul de prendre du recul sur toi et d'aller au bout de ce que tu veux faire et ça moi c'est ce que je retiens de toi tu es quelqu'un de passionné parce que vous nous voyez parler à Kay et moi pendant deux heures comme ça de sa vie mais sachez qu'on a très régulièrement des calls lui et moi on parle deux heures, on refait le monde et tout et tout et j'espère que cette discussion qu'on a eues pourra permettre à des gens d'encore mieux te comprendre, encore mieux comprendre l'homme qui est derrière Kail ou Mumba, que les gens comprennent à quel point on a besoin d'encore plus de gens comme toi. Parce que c'est ça, tu essaies de faire bouger les barrières, de changer les codes, tu essaies de rassembler les gens par tes événements, par ce que tu fais. Tu es toujours quelqu'un qui tend la main aux gens et que ce soit des gens inconnus ou connus. comme tu l'as dit, tu tournais un podcast tout à l'heure t'avais des gens de ta communauté qui étaient là t'aurais pu leur dire non non moi je suis en tournage je venais pas, je me suis battu même pour qu'ils viennent voilà tu t'es battu pour qu'ils viennent et qu'ils s'asseillent donc voilà ça montre ta générosité ton humilité et toujours ton amour de la communauté et du prochain en tout cas ça a été un plaisir de te recevoir merci j'espère que dans 2 ans, 3 ans, 4 ans Tu sois capable de venir te rater.
- Speaker #0
Deux ans pour les 10 ans d'Adi.com.
- Speaker #1
Deux ans, Inch'Allah, pour les 10 ans d'Adi.com. On fera même le podcast. À Abidjan. Soit où tu le fais. Je ne sais pas si tu veux nous annoncer déjà où tu le fais.
- Speaker #0
On le fera.
- Speaker #1
Ou on le ferait. En tout cas, un plaisir de t'avoir reçu, Kaï. Je te souhaite un bon retour à Abidjan. N'hésitez pas à aller voir son podcast avec Moulay, entrepreneur State of Africa.
- Speaker #0
Le podcast qui dit tout haut ce que les entrepreneurs pensent tout bas.
- Speaker #1
Ils pensent beaucoup de choses. Donc, allez voir. N'hésitez pas à aller vous abonner, liker, partager. N'hésitez pas à nous laisser des commentaires, ce que vous avez pensé de cette discussion. Si vous voulez qu'ils reviennent, mettez des commentaires. Et en tout cas, ça a été un plaisir. Merci à tous.
- Speaker #0
Abonnez-vous, abonnez-vous. Non, pardon. Oui, oui.
- Speaker #1
Les gens là, je les connais. Oui, on les connaît.
- Speaker #0
Vous êtes au moins 70% là à regarder sans vous abonner. On ne peut pas donner du... Si vous saviez les conditions dans lesquelles j'ai vu ce monsieur-là faire son décor, préparer les vidéos avec Sympa ici, il bosse, franchement. Si vous avez aimé, ne fût-ce que une phrase de ce podcast, si une phrase vous a impacté, appuyez sur le bouton abonner.
- Speaker #1
Ça ne coûte rien, abonnez-vous. Comme ça, vous ne pourrez pas les prochains épisodes.
- Speaker #0
On n'a même pas dit cloche.
- Speaker #1
Oui, juste abonner. On n'a pas dit de mettre une notification.
- Speaker #0
Ça permet d'avoir des invités de qualité que j'ai mérité. Bravo et merci pour cette opportunité. Je n'ai pas vraiment l'opportunité. C'est vrai que ça aurait été peut-être plus difficile de le faire avec quelqu'un d'autre, de s'ouvrir. Mais vu qu'on se connaît, c'était plus facile. Parce que ce n'est pas un exercice facile pour moi à ce qu'on pense, mais je me suis senti super à l'aise.
- Speaker #1
Oui, et puis surtout, je pense que comme les gens qui voient faire du podcast, ils pensent que c'est facile pour toi. Oui,
- Speaker #0
mais le business, c'est une chose. Après, là, on a parlé.
- Speaker #1
En tout cas, la team, merci à vous. Abonnez-vous et à très bientôt pour un nouvel épisode du Offshore.
- Speaker #0
Peace ! Peace ! Oh, chouette !