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Le OV Show

Le OV Show : Faynara et son voyage inspirant entre influence, religion et entreprenariat

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1h36 |11/05/2025
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Description

Comment une jeune femme sénégalaise a-t-elle réussi à transformer les défis de sa vie en une véritable success story ? Dans cet épisode captivant du Le OV Show, Olivier Vullierme reçoit Faynara, une entrepreneuse et influenceuse qui incarne la force et la résilience. Faynara nous plonge dans son parcours inspirant, de son enfance au Sénégal à sa vie en France, avant de revenir sur sa terre natale pour bâtir sa carrière. Elle aborde des thèmes puissants tels que son expérience de la maladie durant son enfance, le racisme qu'elle a subi, et le choix de se voiler, un tournant décisif dans sa vie personnelle et professionnelle.



Au cœur de cette conversation enrichissante, Faynara partage comment elle a su transformer sa présence sur les réseaux sociaux en un véritable business florissant, en lançant sa marque de vêtements pour femmes voilées, Faynara Mastour. Elle évoque les défis qu'elle a rencontrés en tant que femme voilée dans un environnement souvent critique, tout en affrontant les préjugés auxquels elle fait face. À travers son récit, Faynara inspire les jeunes femmes à croire en elles-mêmes, à s'affirmer dans leurs choix, et à ne jamais abandonner leurs valeurs.



Ce témoignage poignant met en lumière l'importance de se réinventer et d'adapter son image tout en restant authentique. Faynara nous rappelle que chaque parcours de vie exceptionnel est jalonné d'obstacles, mais que la motivation et la détermination sont les clés du succès. En tant qu'entrepreneurs passionnés, nous avons tous le pouvoir de transformer nos histoires en véritables leçons de vie.



Dans un monde où l'éducation et le sport jouent un rôle crucial, cet épisode du Le OV Show est une source d'inspiration pour la diaspora africaine, notamment pour nos auditeurs du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et du Cameroun. Rejoignez-nous pour découvrir les secrets de réussite de Faynara et apprendre comment elle a su motiver et inspirer d'autres femmes à travers son parcours. Ne manquez pas cette histoire captivante qui vous encouragera à embrasser le changement et à poursuivre vos rêves avec passion et détermination.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Genre ma mère m'a approuvée sur la plage avec un mec, elle l'a pas fait. Donc j'ai mis, je suis plus majeure de ma promo, 19 sur 20 et tout. Il a dit, c'est normal, à force d'écarter tes jambes entre l'école et la maison. Je me suis voilée genre cinq jours avant le ramadan. Les gens étaient là, allez, la grosse hypocrite. Je t'ai la plus suivie sur TikTok.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire à peu près ?

  • Speaker #0

    J'avais presque 3 millions d'abonnés. Voilà. Tu dois accepter à aimer ton voile, malgré que des fois tu te sens pas belle avec. Et maintenant, on est... On est presque 30 employés. Ouais, on est sur 15 000 articles vendus.

  • Speaker #1

    Hello, hello les incroyables, la team incroi... J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute que vous nous regardez sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, je reçois une vedette du digital. Je reçois une femme entrepreneur. Je reçois une créatrice, je reçois une femme qui influence le Sénégal. Regarde, tu t'es bugué même, mais bon. Je reçois Faye Nara dans le Home Show.

  • Speaker #0

    Rien que ça, ça va. T'as vu ? Salut !

  • Speaker #1

    Comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Un plaisir de te recevoir.

  • Speaker #0

    Ben moi aussi, je suis contente d'être là.

  • Speaker #1

    Enfin on est assis là ? Enfin ! Parce qu'on peut dire aux gens, plusieurs fois on a essayé de...

  • Speaker #0

    Au moins trois ou quatre fois on a dû annuler,

  • Speaker #1

    reporter... Non mais c'était parce que c'était pas le bon moment, c'est Dieu seul qui sait. Il fallait que je sois toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on va te dire les choses. Wapé ! Non, aujourd'hui on va surtout apprendre à te connaître. D'accord. Parce que tu es une femme influente, tu es une femme qui fait beaucoup de choses, tu vois. Moi, je te connais depuis un petit moment sur les réseaux et c'était important pour moi de te recevoir. Je trouve que tu es une des rares personnes dans l'influence ou dans la création de contenu que j'ai su voir évoluer et transformer son image en business qui a une vraie stratégie, j'ai l'impression, dans ce que tu fais. Mais on va apprendre à découvrir tout ça. Et je vais te poser la première question, qui est la plus compliquée du podcast. C'est celle que je pose à tout le monde. Aujourd'hui, Fainara. Quelqu'un qui ne te connaît pas. Comment tu te présentes ?

  • Speaker #0

    J'avoue, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    C'est la direction la plus compliquée. Après, c'est tranquille.

  • Speaker #0

    Bon, je me présente. Moi, c'est Faye Nara. Métis, sénégalaise et espagnole. J'ai grandi... Je suis née au Sénégal. Ouais. Mais j'ai grandi... plus grande partie de ma vie en France. Puis je suis retournée au Sénégal pour mon bac. Donc, après mon bac, pardon. Donc aujourd'hui, je suis entrepreneur, créatrice de contenu. Je suis sur les réseaux sociaux, je fais mes petits contenus. Et à côté, j'ai ma marque.

  • Speaker #1

    Petits contenus, petits contenus. Mais pas les petits contenus des années 80.

  • Speaker #0

    Je fais mes contenus, voilà. Et j'ai ma marque, Faena Ramastour. Je viens de me lancer aussi dans l'événementiel. Bon, tout ce qui touche le marketing, En général, je suis dedans.

  • Speaker #1

    Tu es dedans. Ok, très bien. Très belle présentation. Je trouve que ça te résume bien. Merci, merci. Maintenant, on va rentrer dans le détail et on va apprendre à te connaître. D'accord. Donc toi, tu dis, tu es née où ?

  • Speaker #0

    Je suis née à Dangan, dans le Sinsalou au Sénégal. Ok. Je suis née là-bas, j'y ai vécu 4 ans. J'étais entourée de ma famille, mon père, ma mère, tout le monde. Après, malheureusement, j'étais malade. Je faisais des crises de convulsions. Sauf que ce qui peut paraître moindre dans certains pays est plus grave ici, puisqu'on était dans des conditions assez précaires. Je viens d'une famille qui, à la base, était très modeste. On vivait dans une petite case, il n'y avait même pas d'eau, d'électricité, mais on était nice, très heureux. Et le fait qu'en fait, je sois malade, je fasse des crises à répétition. En fait, ma mère était toujours obligée de me porter, de courir à l'hôpital, de courir un kilomètre, me ramener. Donc, j'étais entre la vie et la mort tous les jours. Et le fait qu'elle ait déjà perdu un enfant avant moi, ça lui a mis un petit peu le déclic. Elle s'est dit bon, est-ce que tu ne vas pas aller chez tes oncles et tantes en France te soigner, etc. Le temps que ça aille mieux, quoi, pour mon avenir. C'était déchirant pour elle aussi parce qu'elle avait déjà perdu un enfant. Elle perdait à moitié son deuxième enfant, mais elle l'a fait pour me sauver la vie.

  • Speaker #1

    Elle l'a fait pour toi, bien sûr.

  • Speaker #0

    Après, je suis partie à mes 4 ans. J'ai vécu avec ma tante paternelle et mon oncle. Mes parents étaient restés au Sénégal pendant ce temps-là. Et voilà, j'ai vécu ma petite vie. C'était bien. J'étais sur la côte d'Azur au début. Je vivais à Nice. C'était une toute autre vie. Je crois que je ne m'en rendais pas trop compte au début.

  • Speaker #1

    Toi d'abord, c'est le papa qui est sénégalais ou c'est la maman qui est sénégalaise ?

  • Speaker #0

    Non, c'est ma mère. Ma mère est sénégalaise, mon papa est espagnol.

  • Speaker #1

    Bienvenue. On est rare les métisses où c'est la maman qui est sénégalaise. Je te jure, j'ai toujours l'impression que c'est le papa qui est sénégalais.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. En général, on est plus accrochés à notre culture, ceux qui ont la maman. Tu as pas remarqué ?

  • Speaker #1

    Non, je suis tout à fait d'accord avec toi. Moi, je suis tout à fait d'accord. Moi, je me suis toujours posé la question. Pourquoi j'avais ce besoin de rentrer au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, toi aussi ?

  • Speaker #1

    Mais quand je dis ce besoin, c'est-à-dire que c'était viscéral. C'est-à-dire que moi, avec ma mère, on a eu des engueulades. Désolé, maman. Ma mère, elle dit toujours que je parle toujours bien de mon père. Elle a toujours dit des trucs. Maman, je t'aime, maman, je t'aime. Mais je suis obligé de dire la vérité. Mais avec ma mère, en fait, tu sais, elle ne voyait pas les opportunités au Sénégal. Pour elle, rentrer au Sénégal, pourquoi tu rentres au Sénégal ? Tu vas faire quoi ? Et pendant des années, des années, jusqu'au jour où j'ai pu venir ici. Mais je pense que je me suis toujours demandé, est-ce que c'est parce que je suis né ici et que mes premiers souvenirs de vie sont ici ?

  • Speaker #0

    Mais c'est ça.

  • Speaker #1

    Ou est-ce que c'est parce que c'est maman qui est sénégalaise et c'est ça ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est les deux. Tu as ce besoin de te raccrocher à tes racines. Tu as des souvenirs. En fait, le Sénégal, c'est vraiment spécial. Des souvenirs, des odeurs. Moi, j'ai quitté à 4 ans. Oui,

  • Speaker #1

    pareil, à peu près même âge.

  • Speaker #0

    J'ai des souvenirs de mes 4 ans et de mes 3 ans. Il y a des odeurs que je sens. actuellement, tu vois,

  • Speaker #1

    on parlait d'odeurs.

  • Speaker #0

    Je te jure, il y a des odeurs que je sens, je me rappelle, c'était quand j'étais petite que je les sentais. Donc, j'ai toujours eu ce besoin de revenir, de rentrer.

  • Speaker #1

    Et quand tu pars à 4 ans, est-ce que tu as des souvenirs de ce départ-là ? Tu réalises ou pas du tout à cet âge-là que tu quittes ?

  • Speaker #0

    Non, je n'ai pas réalisé. Je n'ai pas réalisé au début. Je n'ai pas tellement de souvenirs du voyage en tant que tel, on me le raconte. Apparemment, j'étais assez chiante. J'étais un peu compliquée, un peu rebelle, parce que moi, j'étais une petite fille très rebelle. J'étais tout le temps en culotte, à courir partout dans le village, à insulter tout le monde. J'étais vraiment la rebelle du village. Je m'embrouillais avec le fou. Mais des insultes, pas des petites insultes, genre des grosses insultes. Je volais. Quand j'allais au cours arabe, je prenais toutes les chaussures de la mosquée. Tu vois, des petits. Je volais tout. Genre ma mère, elle en... pouvait plus de moi. C'était pas possible. Du coup, quand je suis arrivée en France, j'étais la bandit voyou de France. J'ai une vidéo où je chante au clair de la lune. C'est trop drôle.

  • Speaker #1

    Le jour où l'épisode sort, t'as impérat à sortir cette vidéo dans ta story Instagram.

  • Speaker #0

    J'espère que je la retrouverai. On va la voir. Je vais essayer de demander à mon oncle. Du coup, j'ai pas trop de souvenirs de ce changement. Je me suis vite adaptée. J'ai vite pris mon oncle et ma tante comme mes parents.

  • Speaker #1

    Figure paternelle, maternelle.

  • Speaker #0

    Je les appelais maman, papa. J'étais petite, je ne comprenais pas les choses. Jusqu'au début, je prenais des serviettes, je priais dessus.

  • Speaker #1

    Les sannes.

  • Speaker #0

    Je disais à la moine,

  • Speaker #1

    maman. Les sannes.

  • Speaker #0

    Au début, je ne comprenais pas, mais j'étais bien, j'étais heureuse. Ils se sont très bien occupés de moi. Je vivais ma life.

  • Speaker #1

    Tu fais donc toute ta jeunesse, adolescence à Nice ?

  • Speaker #0

    Non. J'ai fait qu'un an à Cannes. Qu'à demande de lieu, exactement. Ensuite, on a déménagé à Valence, dans le sud-est. Et on a déménagé à Valence parce que ma grand-mère était là-bas, paternelle, donc elle était un petit peu malade. Et j'ai passé vraiment dix ans là-bas. Donc c'est là où j'ai vraiment grandi, dans un petit village qui s'appelait La Roche de Glin. pas si petit que ça, mais c'était chill, tranquille, un petit peu campagne. Vraiment une enfance, on va dire, ils se sont bien occupés de moi. J'étais fille unique du coup, donc j'ai grandi jusqu'à mes 13 ans, j'ai grandi toute seule avec mes parents, mon chien, tu vois. Après, j'étais une enfance un peu turbulente, une enfant un peu turbulente. Ah mais t'étais gâtée, c'était la petite gâtée ! J'étais pourrie gâtée ! Ouais, j'étais pour elle. J'étais la fille à ma maman, à mon papa. Ils m'ont pouvé d'amour.

  • Speaker #1

    Et surtout, je pense, en tant que parent qui a vécu, malheureusement, la perte d'un enfant, quand t'en as un, tu projettes tout.

  • Speaker #0

    Et c'est même pas ça, parce que pour le coup, moi, je grandissais pas avec mes parents. Je grandissais avec mon oncle et ma tante, qui, eux, n'avaient pas eu d'enfants. Ouais,

  • Speaker #1

    donc en plus, toi, t'avais l'amour de ton oncle et ta tante qui était... c'était leur enfant qu'ils n'ont pas eu. Et j'imagine tes parents, quand ils te voient, tu leur as tellement manqué que c'est l'amour qu'ils ont gardé pendant des mois pour toi. Quand ils te voient, ils te le donnent. Donc, ah oui, non, tu devais être...

  • Speaker #0

    Choujouté.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    J'étais choujoutée, c'est vrai.

  • Speaker #1

    MashaAllah, c'est des beaux souvenirs.

  • Speaker #0

    C'est des beaux souvenirs, ouais.

  • Speaker #1

    C'est des beaux souvenirs. À côté de Valence ? Ou tu as d'autres aventures de vie ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai d'autres aventures, comme je n'aime pas la tranquillité. Du coup, à mes 13 ans, je pense, 13-14 ans, entre-temps, mes parents étaient revenus en France. Ils se sont divorcés, ils se sont séparés. Et mon père était à Valence, mais ma mère avait refait sa vie en Bretagne. D'accord. Donc, j'ai eu un petit électrochoc quand ma petite sœur est née. Parce que du coup, elle est née. Je me suis dit, pourquoi je ne suis pas avec ma mère et tout ? Donc, je suis rentrée. Je suis rentrée avec elle à Saint-Malo.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, tu quittes le sud de la France pour aller vers la Bretagne.

  • Speaker #0

    Pour aller vers la Bretagne. Donc, j'ai fait ma troisième jusqu'à ma terminale à Saint-Malo. Et ensuite, bye ! Je me suis barrée. Ça m'a traumatisée. Je n'aimais pas trop la Bretagne.

  • Speaker #1

    J'avoue, c'est quand même une autre ambiance que par rapport au sud de la France, j'imagine.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas trop kiffé la mentalité des gens en général. Ils étaient sympas, mais pas mon délire. C'est vrai que c'était beaucoup plus cosmopolite dans le sud. J'avais plus de références, etc. Surtout au collège où il y avait des Noirs, il y avait des Arabes un peu partout. Je ne me sentais plus chez moi. Après, c'est vrai, j'avais ma famille sénégalaise, etc. Mais on était quand même en minorité dans la ville et tout. Moi, j'avais une maman qui était très stricte sénégalaise. Enfin, elle est sénégalaise, quoi, donc je ne sortais pas. Et à côté, j'avais que des potes qui sortaient et qui allaient au poids. Ils fumaient.

  • Speaker #1

    Je vois très bien l'ambiance. J'ai connu ça.

  • Speaker #0

    J'avais leurs premières histoires d'amour et tout. J'avais pas le droit.

  • Speaker #1

    Oui, non, non, non, non.

  • Speaker #0

    Moi, c'était mort. Un jour, ma mère m'a trouvée sur la plage avec un mec. Elle l'a pas fait. Et j'avais 18 ans. Donc, c'était de réalité. Et moi, comme j'étais un peu rebelle et tout, bref, ça n'allait pas. Ça collait pas. C'était pas fait pour moi, la Bretagne. J'avais besoin de m'émanciper, de partir. Et en vrai, j'ai toujours voulu partir au Sénégal. Ok. À la base, pendant mon bac, je passais le concours Sciences Po. Oui. Donc, je voulais passer le concours Sciences Po parce que moi, je voulais être journaliste.

  • Speaker #1

    Intéressant que tu dis ça. Ouais.

  • Speaker #0

    Je voulais être journaliste à la base ou avocate ou un truc qui parle beaucoup en tout cas. Mais au final, bon, je suis pas très scolaire comme personne. J'avais des très bonnes notes, mais je suis pas... pas scolaire du tout donc je détestais apprendre et tout est bien facile concours sciences pour apprendre à fou et c'est vrai que très vite je me suis posé les bonnes questions je me suis dit est ce que ça va m'épanouir est ce que c'est un cercle qui est ouvert pour moi en tant que femme noire parce que je me considère comme un noir sur france qui racisait même si en france en France on doit dire que t'es une arabe. Non, parce qu'en fait, c'est mon voile qui... J'ai l'air d'une arabe avec mon voile, mais sans mon voile, j'ai l'air d'une métisse. Ah ouais ? Ouais,

  • Speaker #1

    vraiment. Parce que moi, ils me prenaient toujours marocain.

  • Speaker #0

    Peut-être. Quand j'étais plus petite, non, pas trop. Mais maintenant, oui.

  • Speaker #1

    Alors là, t'as rajouté le voile aussi. Alors là,

  • Speaker #0

    il y a la Bible de Chantilly.

  • Speaker #1

    Là, c'est bon. Là, c'est clair. Même si tu dis que t'es sénégalaise...

  • Speaker #0

    Moi, j'y crois plus. Là, c'est bon.

  • Speaker #1

    Elle se regarde dans le miroir et dit Ah oui, non, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Ah oui, oups.

  • Speaker #1

    Oups, oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Non, je ressemble à une métisse avant.

  • Speaker #1

    Mais toi, en tout cas, personnellement pour toi, dans ta conscience personnelle, tu es noire.

  • Speaker #0

    I'm black, yeah. Vraiment, dans ma tête, je suis noire. Depuis petite, parce que quand j'étais plus petite, j'avais subi pas mal de racisme dans mon petit village. Donc le fait d'aller dans un collège, un peu de cité cosmopolite, ça m'a permis de me sentir un peu...

  • Speaker #1

    Ah ouais, t'avais déjà du racisme à cet âge-là ?

  • Speaker #0

    toute mon enfance, j'avais presque pas d'amis. J'étais toujours la noire. Tu vois, donc c'était pas ouf. J'avais quelques copines, mais bon, j'étais quand même pas mal rejetée par rapport à ça. J'en souviens, il y avait une copine à moi qui s'appelait Loana, si tu veux pas se pire ici. C'était elle, c'était la grosse, et moi, j'étais la noire. Genre, on était les deux, tu vois, rejetées de tous les autres, tu vois. Donc, c'était pas ouf. Donc, c'est ce qui m'a créé aussi mon caractère après et tout.

  • Speaker #1

    C'est ça que je voulais demander. Comment tu fais pour... Parce que moi, ça, par contre, je ne l'ai pas vécu. Tu vois, quand je suis... Quand à un moment dans notre vie aussi, nous, on est partis en France, on était quand même dans des petits villages aussi. J'ai pas vécu de racisme. Ça m'est arrivé une fois. Une fois, mais c'était un épisode. Tu vois, j'avais croisé un groupe de skinheads qui m'avaient traité de sale nègre. C'est la seule fois où ça m'est arrivé, tu vois. Mais comment, toi, tu le vis ? Et est-ce que ton entourage... réussir à t'accompagner dans ce moment de questionnement ?

  • Speaker #0

    Oui, après, j'avais des parents très là pour moi, très présents, qui allaient voir les professeurs à chaque fois que ça n'allait pas, qui les accompagnaient. Parce que j'avais des enfants turbulents, des retours dans ton pays, des « regarde le caca, c'est toi » , des trucs comme ça, tu vois. Du coup, face à ça, je rentrais en pleurant. Ou des persécutions de certains professeurs où tu sens que ce n'est pas naturel.

  • Speaker #1

    Même des professeurs ?

  • Speaker #0

    Oui, des professeurs qui s'acharnent sur toi pendant toute une année. Ils aiment tout le monde sauf toi. Du coup, tu te poses la question, tu te dis, oui, bizarre un peu. Après, ça va, j'avais une maman qui m'a toujours donné confiance en moi. Ils m'ont toujours dit, tu es magnifique. Ils m'ont fait très vite plonger dans... le domaine de l'art. Donc j'ai fait beaucoup de piano, de chant, de musique et tout. Donc je me renfermais plus sur ça, tu vois. Et à côté, ils étaient très présents et ils me rappelaient toujours que j'étais intelligente, que j'étais belle. Donc peut-être que ça m'a forgé, mais c'est sûr que c'était pas facile. Et après, quand je suis allée dans un collège plus cosmopolite... C'était plus facile. Ensuite, les métisses, elles sont devenues à la mode. Les curlières et tout. Donc, ça va, quoi. Je me suis émancipée un peu. Je me sentais mieux. Mais même au collège, j'ai eu une période comme ça. Au lycée, j'ai eu une période comme ça où j'ai vécu une petite vague d'harcèlement à un moment. Mais c'est arrivé à un stade où on ne pouvait plus marceler, en fait, parce que j'étais déjà forgée et tout. Retour à l'harceleur.

  • Speaker #1

    Mais c'est marrant parce que dans ce que tu dis, tu vois déjà le... Le fait que tes parents te mettent à faire du piano, des activités comme ça, tu développes déjà le côté créativité. Ce que j'ai retenu aussi, c'est quand tu dis que tu voulais faire du journalisme ou avocate. Tu vois, on en revient pour moi à ce que tu fais aujourd'hui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai, ça m'a créé.

  • Speaker #1

    Mais à ce moment-là, toi, tu ne réalises pas encore ce que tu vas faire plus tard. Mais j'avoue qu'on voit déjà les prémices.

  • Speaker #0

    C'était évident quand j'y repense, parce que même quand j'avais 12 ans, je faisais des montages. Ah ouais ? Ouais, j'avais une chaîne YouTube. En plus, j'avais percé. C'est ma mère et toi après qui m'a dit arrête et tout parce que j'étais trop jeune.

  • Speaker #1

    T'avais une chaîne YouTube à 12 ans ?

  • Speaker #0

    Je te jure. Bon, au début, je ne perçais pas. Au début, je n'avais pas percé, mais je m'en souviens, genre vers 14-15 ans, j'avais fait une vidéo avec ma sœur. Et la vidéo sur YouTube avait eu genre 500 000 vues. Ouah ! Tiens, à l'époque, c'était un truc ouf.

  • Speaker #1

    Non mais attends, 500 000 vues, c'est énorme ! Même aujourd'hui !

  • Speaker #0

    Et j'avais commencé à avoir des partenariats. C'est sérieux ? J'en avais une perruque. J'étais contente.

  • Speaker #1

    T'es sérieuse ?

  • Speaker #0

    Je te jure.

  • Speaker #1

    Et tu faisais quoi comme vidéo ?

  • Speaker #0

    J'avais fait, c'était quoi ? L'Alphabet Challenge, je crois. C'était genre en mode, chaque lettre, tu mets une musique. Ok. Je ne sais pas si tu vois. Non. Bon bref, c'était juste un challenge. Par exemple, Justin Bieber. Ok. Genre tu faisais une musique. C'était juste... Ok. Je faisais des playlists, des lookbooks, des tutos make-up. Et qui te filmait ? C'est moi ? Je me filmais, je faisais mon montage et tout. Je te jure, j'ai toujours aimé ça.

  • Speaker #1

    Et tu avais appris le montage comment ?

  • Speaker #0

    Toute seule.

  • Speaker #1

    Sur YouTube ?

  • Speaker #0

    Ouais, toute seule. Je téléchargeais Filmora, tout ça, tout ça. Wow,

  • Speaker #1

    ok, ok.

  • Speaker #0

    J'ai toujours aimé ça. Ça me fait trop rire d'ailleurs quand je vois ça, mais j'étais à fond. If I kill you today, personne ne me calculait, j'avais 12 ans.

  • Speaker #1

    Ouais, mais c'est...

  • Speaker #0

    Les filles, ouais, tu vois. J'ai toujours aimé ça.

  • Speaker #1

    Alors, la question qui me vient naturellement, c'est... Vu que ta mère, à ce moment-là, ne voulait pas que tu fasses ça, quel regard elle porte aujourd'hui, avec le recul, tu vois ? Avec le recul aujourd'hui. Est-ce que vous en avez déjà reparlé ?

  • Speaker #0

    Oui, après, ma mère, c'est vrai qu'elle a eu raison à ce moment-là, parce que j'étais trop jeune. J'avais 15 ans, j'avais 14-15 ans. C'était du coup ma mère, mon parrain et tout, qui m'ont dit, écoute, t'es trop petite, j'aurais pu te poster du n'importe quoi à l'époque. Je m'en foutais.

  • Speaker #1

    Ouais, mais je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord. c'est que pour moi aujourd'hui Ils auraient dû peut-être... Ils voient que t'aimes ça. Tu fais pas de mal. Que ça te passionne. Te développer. Et surtout qu'en plus, imagine, tu dis que t'as une vidéo à 500 000 vues. Parce qu'à ce moment-là, je sais pas, on est en quelle année quand tu fais ça ? On était en 2015,

  • Speaker #0

    2016 ?

  • Speaker #1

    2015, 2016. C'est à peu près cette période-là où des Mr V,

  • Speaker #0

    des choses comme ça. Je sais que j'aurais peur de cette de ouf. Ben oui,

  • Speaker #1

    tu vois.

  • Speaker #0

    Je sais.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est dans ce sens-là que je dis ça. Après, ce n'est pas dommage parce que tu as ta destinée qui t'est écrite et tu feras ce que tu dois faire.

  • Speaker #0

    Oui, ils auraient dû pousser. Après, je ne leur en veux pas d'un côté parce qu'à l'époque, c'était down. Ils ne connaissaient rien. Ils étaient juste en mode de protéger, surtout comme je t'ai dit, j'étais un peu rébellion et tout là.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, en tant que parent, à ce moment-là, les réseaux internet, tu ne les connais pas, tu as peur. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, et j'avais plein de changements dans ma vie. Ma mère, elle était affolée. Pour un rien, il suffisait que je me renseigne sur l'islam, elle avait peur qu'il y avait Al-Qaïda qui m'emmène.

  • Speaker #1

    Tu as vécu la même chose.

  • Speaker #0

    Voilà, donc tu connais les parents. C'est sûr, elle croyait qu'il y avait des terroristes qui m'avaient approchée.

  • Speaker #1

    Moi aussi. Quand j'ai dit que je voulais me convertir, on m'a dit « Fais attention, Al-Qaïda, il y a un truc… »

  • Speaker #0

    C'est trop drôle. C'est vrai que c'est dommage. Oui. Mais j'étais bien partie.

  • Speaker #1

    Non, puis après, bon, nous, on voit ça aujourd'hui en mode c'est dommage parce qu'on sait ce que tu fais aujourd'hui. C'est ça. Mais effectivement, c'est intéressant de voir que dans ta jeunesse, ce côté créativité, ce côté vidéo, ce côté création de contenu. t'appelles déjà, ça te parle déjà et t'as envie d'en faire. Donc, tu fais ton lycée. Tu te rends en quoi au lycée ? L. L, littéraire. Donc, on reste toujours dans ce côté mots, arts exactement. Tu finis ton bac.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais après le bac ?

  • Speaker #0

    Je me casse.

  • Speaker #1

    Tu te casses où ?

  • Speaker #0

    Je me casse à Dakar.

  • Speaker #1

    Direct ?

  • Speaker #0

    Direct.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Parce qu'en vrai... Un jour, je parlais avec un cousin, comme ça, il m'expliquait son parcours. J'ai dit, bah, vas-y, je vais faire pareil. Genre, il ne m'en fallait pas plus. En vrai, je voulais juste partir. C'est vrai que mes parents, pour le coup, ma mère, mon oncle et tout, ils n'étaient pas du tout chauds. Parce qu'ils se sont battus pour venir en France. Donc, ils ne pouvaient pas comprendre le chemin inverse. Ils ont dit, mais attends, pourquoi tu fais ça ? Nous, on s'est battus pour venir ici et toi, tu rentres ? Genre, what ? Mais bon, je leur ai... Pas trop laissé le choix. J'ai fait, bon, de toute façon, ils me connaissent. Donc, je leur ai dit, écoutez, moi, je vous demanderai. D'accord ? J'avais travaillé depuis mes 16 ans. Je travaillais l'été et tout. Travaillais pendant les vacances de Pâques, les jours fériés et tout. Parce que ma mère, elle nous a quand même inculqué ça, de beaucoup travailler. Du coup, j'avais mes petites économies. Je crois que j'avais 2000 euros, 2500 euros. J'ai dit, écoutez, j'ai pas besoin de vous, là. Je rentre et je vous demanderai rien. Vous inquiétez pas. Au pire, si je me loupe, je reviens.

  • Speaker #1

    j'avais 18 piges mais toi tu pars dans ton optique de faire quoi ? Un an de t'installer, définitivement. C'est quoi ton optique quand tu pars à 18 ans ?

  • Speaker #0

    One life. Genre vraiment. Je me suis dit, en vrai...

  • Speaker #1

    T'entends rien, n'as rien, j'y vais, j'ai envie d'y aller. En fait,

  • Speaker #0

    je réfléchissais comme les expats. Ouais, je vais rentrer au pays, faire mon business. Tu vois ? Genre toujours penser qu'il y a mieux ici, qu'on peut tout ramener là-bas. Mais en même temps, j'étais assez consciente du fait que, en fait, si tu ne connais pas l'éthique d'un pays et ses réalités, ni sa langue, ni rien du tout, tu ne peux pas t'y installer.

  • Speaker #1

    Tu parles pas Wolof toi non plus à ce moment là ?

  • Speaker #0

    A ce moment là je parlais pas Wolof Donc j'ai dû le réapprendre ici. Et donc je me suis dit, tu sais quoi, tu vas en terre inconnue et tu y vas pour apprendre tout. Le comportement social, la langue, les possibilités de business. Genre vas-y, j'avais confiance en moi déjà à ce moment-là. Et je sais pas, moi j'ai toujours cru en ma bonne étoile. Je savais qu'il allait se passer quelque chose. Donc je suis venue, j'ai fait des études de management, business, marketing, IAM.

  • Speaker #1

    Donc tu viens, mais tu prends des cours ici. C'est pas genre tu viens et tu vas à l'école ici. Oui,

  • Speaker #0

    je vais à l'école. D'accord. Parce que sinon, on ne m'aurait jamais laissé rentrer.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est jamais, tu vois, parce que tu aurais pu dire, OK, je viens faire une année sabbatique après le bac ou un truc comme ça. Tu viens, mais tu as quand même un projet de continuer d'un point de vue scolaire.

  • Speaker #0

    Je voulais faire mes études. Je voulais faire mes études et pourquoi pas après rentrer. En vrai, je m'étais dit, vas-y, tu as 18 ans. Ce que tu dois tomber, c'est maintenant. Tu t'en fous. Tu rentres, tu travailles, tu reviens. Mais le projet à la base, c'était que je fasse mes études et que chaque été, je rentre pour travailler en restauration et payer le reste de l'année.

  • Speaker #1

    Tu vois, moi, je trouve que c'est très mature de ta part qu'à 18 ans, tu réfléchisses comme ça parce que... rares sont les personnes qui à 18 ans ont déjà un plan parce que la manière dont tu me le raconte là c'est que toi tu as toi tu as un plan tu es tu sais ok je veux les étés je suis en france pour faire de l'argent pour me financer pour pas demander d'argent à mes parents et ça pour le reste de l'année. Et le reste de l'année, je suis à Dakar parce que finalement, si je comprends bien, en fait, toi, pour ton bien-être personnel, tu te sentais bien que ici. Parce qu'en fait, ce n'est pas comme si tu viens ici, mais tu ne veux pas continuer les cours. En fait, toi, tu veux continuer tes cours, tu veux continuer ton process, sauf que plutôt que de le continuer en France, tu as envie de le continuer ici. Et une question que je ne t'ai pas posée, c'est que... Entre tes 4 ans et tes 18 ans, est-ce que tu viens quand même régulièrement au Sénégal ou tu n'es pas revenue ?

  • Speaker #0

    Je ne suis revenue qu'à mes 16 ans. Donc, quand je rentrais chez ma mère. D'accord. Parce que du coup, mon oncle et ma tante n'étaient pas très chauds pour que je retourne.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Par rapport à ma santé, etc. Donc, du coup, je ne suis pas venue pendant des années. Du coup, tu sais, j'étais trop en mode, mais moi, je viens tout. Enfin, je compte. On me racontait mon enfance, mais je compte.

  • Speaker #1

    Exactement. Et surtout, c'est dans cette période de questionnement. Par rapport au racisme que tu subis, on te fait sentir que tu n'es pas chez toi.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, je te dis, c'est là-bas, chez moi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Exactement. Bon, finalement, ici aussi.

  • Speaker #1

    Oui, non, ici aussi. De toute façon, en tant que métisse, ouais.

  • Speaker #0

    Tu ne seras jamais chez toi nulle part. Ouais, ouais. On va peut-être créer le Métisland.

  • Speaker #1

    Ouais, peut-être. Ça serait pas mal.

  • Speaker #0

    Après, les cartes auront, je ne sais pas si...

  • Speaker #1

    Ouais, non. Les cartes auront, on doute. Certains, certains. Mais la question, alors, c'est qu'à tes 16 ans, quand tu reviens la première fois.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Coup de foudre. Ça te fait quoi ?

  • Speaker #0

    Coup de foudre. Coup de foudre parce qu'en fait, je suis venue avec ma sœur. En fait, j'ai une sœur, j'oublie que ce n'est pas ma sœur de sang, mais en gros, c'est ma soeur adoptive. Et je suis revenue avec Océ, on est venus un mois, mais j'ai revécu. Mais c'était incroyable. Donc, on était avec ma tante, sa maman et tout. Puis, elle nous a fait passer des pêtes de vacances. On nous donnait 10 000 francs par jour. C'était un truc de ouf pour nous. On allait acheter du mad, on allait sur la plage, on a rencontré d'autres jeunes. C'était dingue ce sentiment de liberté que j'avais, ce sentiment de... C'était trop bien.

  • Speaker #1

    Je suis à la maison.

  • Speaker #0

    Je suis chez moi. Je suis chez moi, je me sens chez moi. Tu connais ici, on te complimente à tous les coins de rue. Tu te sens jolie, tu te sens bien, tu te sens épanouie. Et on s'intéresse plus à toi parce que du coup, tu es expatriée. On se demande de... Les gens sont beaucoup plus ouverts. Ils sont super cool et tout. Et ouais, je sens beaucoup plus de bienveillance un peu partout et tout. Je me sentais juste chez moi. Je me disais, OK, il faut que je revienne. OK,

  • Speaker #1

    donc après ce voyage des 16 ans de un mois, tu sais... C'est ça.

  • Speaker #0

    À la base, je voulais faire ma terminale là-bas. Après, c'est vrai que les écoles privées ici, c'est un peu cher. Donc, je me suis dit, les écoles en France, c'est moins cher. Enfin, c'est gratuit. Donc,

  • Speaker #1

    autant en profiter du système et faire mes 18 ans, mon bac. Et après, je viens faire mes cours ici.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, l'été, je rentre faire de l'argent pour financer mes cours.

  • Speaker #0

    Exactement. Je m'étais dit, comme mes parents... Je travaillais dans la restauration et ils avaient un bon poste. Je pouvais trouver un bon travail et gagner 2, 3 000 € par mois et revenir. Donc comme ça, j'avais mes économies. Sauf que c'est arrivé au courant de 2020.

  • Speaker #1

    Ouais, Covid.

  • Speaker #0

    Et impossible de rentrer. Ouais. Les économies étaient parties parce que Dakar, c'était beaucoup plus cher que ce que je pensais.

  • Speaker #1

    Dakar, c'est souvent plus cher qu'on le croit. Quand tu vis en vacances,

  • Speaker #0

    Dakar,

  • Speaker #1

    c'est bien quand tu vis en vacances. Tu sais, tu as un peu d'argent, mais quand tu vis tous les jours et que tu veux suivre un certain rythme,

  • Speaker #0

    ça va vite. En 3-4 mois, j'avais pris le vin.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends.

  • Speaker #0

    En plus, j'étais hyper en mode, ouais, je t'achète ça. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu te dis, 5 000, ce n'est pas beaucoup. 5 000, c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup. Donc c'est exactement ce qui s'est passé, surtout quand tu veux suivre le même rythme de vie que tu vivais en France, aller au champ, manger des chips tous les jours, aller au restaurant, enfin vite fait tu te crames. C'est exactement ce qui s'est passé. Et en même temps, j'étais en colloque avec une amie à l'époque avec qui ça s'est très très mal passé. Du coup, c'était chez elle, donc j'étais à la rue. Ah ouais ? Du jour au lendemain, après une grosse dispute, tu connais ton petit-fille. Et du coup, je ne savais pas où aller, je n'avais plus d'argent. Parce que chez elle, je payais le loyer quand même, mais c'était avantageux vu que je la connaissais. Mais du coup, je ne savais pas où aller. Parce que moi, à la base, je suis venue un peu comme ça à Dakar. Au final, heureusement, c'est pour ça que c'est important d'être gentille avec tout le monde. En fait, elle vivait dans une maison et à chaque fois, les gens d'en bas, je m'entendais super bien avec eux. Donc à chaque fois, je les saluais, je redescendais, je saluais et tout. Et donc quand ils ont entendu le problème, ils ont dit « Viens chez nous » .

  • Speaker #1

    Donc tu es restée dans la même maison ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est la même maison, pas de déménagement. Ça m'a rangé parce qu'en fait, du coup, c'était à 100 mètres de mon école. Donc pas de taxi à payer, rien. Je ne pouvais même pas me le permettre.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr, économiquement, ça va vite.

  • Speaker #0

    Ah oui, mais je vivais avec 50 000 francs par mois à ce moment-là. Des fois, je n'avais même plus 200 francs pour me payer un pinton. C'était vraiment la galère. Et c'est au moment là où les réseaux sont rentrés.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'ai demandé. À quel moment, justement, les réseaux reviennent dans ta vie ? Parce que finalement, ce n'est pas un début. Vu que tu avais déjà commencé à créer des choses, tu avais déjà commencé à montrer des skills, on va dire, dans ça.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc, c'est dans cette première année de retour au Sénégal que tu, je vais dire, te redémarres sur les réseaux ?

  • Speaker #0

    Bon, j'étais quand même assez suivie avant. Quand j'étais au lycée, j'avais, je ne sais pas beaucoup, mais 10 cas. d'ic à cette époque là oui non c'est énorme bien sûr sachant que je ne faisais pas de contenu et tout mais j'étais quand même suivi sur instagram et tout Donc, dès que je suis venue ici, je suis passée à 18, 20 000, 21 000. Ça passait hyper vite.

  • Speaker #1

    Et tu postais quoi comme contenu ?

  • Speaker #0

    Mais rien, rien de spécial, genre juste des photos. Juste des photos, mais c'est à l'époque, c'est une époque un peu badis. Je ne sais pas si tu vois vite fait, ta photo, elle pouvait être propulsée hyper rapidement. Ça a été reposté par des gros comptes et tout. D'accord. Donc, c'était comme ça que j'ai...

  • Speaker #1

    T'étais une badis de Dakar !

  • Speaker #0

    Une badis de Dakar, MDR. Mais comme je t'ai dit, les métis étaient à la mode à ce moment-là. Je pense que c'est ça. Les métis étaient à la mode seulement. Donc, je n'avais pas grand effort à faire être moi. Pour une fois que ça m'aide. Non, mais du coup, voilà. Et après, j'ai commencé à être repérée par plusieurs personnes qui me disaient, toi, il faut que tu fasses des séries. Toi, viens, je te prends en photo. Viens, on va faire un shoot. Viens, on va faire ça. J'étais là, bon, ça fait beaucoup. Ah, peut-être qu'en vrai, je peux faire ça. Parce qu'à la base, ce n'était pas trop mon projet. Et du coup, j'ai commencé à vouloir faire des séries, des projets qui finissaient en fiasco, d'ailleurs. Heureusement que ce n'est jamais sorti. La honte. Non, mais gênant de fou.

  • Speaker #1

    J'ai peur.

  • Speaker #0

    Sopranala. Non, mais je ne vais même pas en parler. Mais bref, des projets où je croyais que j'allais devenir la star du cinéma. Au final, des projets flop. Parce qu'en gros, si ce n'est pas des grosses maisons de prod, vite fait, ça ne s'est pas suivi par les cinéastes. Mais ça m'a permis de commencer à rencontrer du monde dans ce milieu-là, des caméramans, des influenceurs. Et en fait, en commençant à fréquenter ces influenceurs-là, je les voyais tous sur TikTok. Je me suis dit, mais il y a quoi ? C'est quoi ça ? Il y a quelque chose à faire là-bas. Donc, j'ai commencé à...

  • Speaker #1

    Parce qu'à ce moment-là, tu n'es que sur Instagram, Snapchat ? Oui.

  • Speaker #0

    Je ne suis même pas sur Snapchat, je suis que sur Insta.

  • Speaker #1

    Que sur Insta, d'accord.

  • Speaker #0

    Que sur Insta. Et je vois que TikTok, ça commence à bouger et tout. On est en 2020, tu vois. après la poste après au vide au vide donc là je commence à poster des des tic toc d'accord sur mon ancien compte musical.ly d'accord tu vois d'accord parce qu'à l'époque ouais j'avais un peu percé sur musical.ly aussi j'avais oublié j'avais des vidéos qui avaient versé genre il y avait k black qui avait commenté j'étais contente mais du coup je commence j'ai commencé à poster et je voyais que ça marchait pas genre ça flopait sur tic toc ouais sur tic toc donc je me suis dit ok c'est pas peut-être parce que j'ai un ancien compte, vu que c'était sur Musical.ly, le compte il date de ouf et toutes les statistiques elles sont down. Donc j'ai créé un nouveau compte. Et c'est en créant ce nouveau compte que direct j'ai percé. J'ai commencé à faire des playbacks sur des musiques sénégalaises, mais moi je comprenais rien à l'époque.

  • Speaker #1

    Donc tu imitais juste les sons que tu emportes ?

  • Speaker #0

    J'imitais, mais c'était souvent genre du rap et tout, donc les gens ils sont en mode what ? Comment elle peut connaître ça et tout, genre des trucs de deep et tout, alors que je au disant Mais je ne comprenais pas un mot de ce que je disais. Et au final, ça a commencé à grave marcher. J'avais des millions de vues. Genre chaque jour, chaque mois, 100 000, 100 000, 100 000. Après, j'ai fait le clip de Djeba au moment-là. Donc ça aussi, ça m'a donné beaucoup de visibilité. Et donc au final, c'est venu tout seul. Genre je commençais à avoir 500 000 abonnés, 600 000 et tout. Bon, c'était marrant, mais je trouvais que ça ne me représentait pas trop. Je me suis dit, en vrai, c'est bien, mais il y a quoi ? Quand on me demande ce que je fais, je ne sais pas quoi dire. Je voyais que les gens ne me prenaient pas au sérieux. Parce que je voyais que le métier d'influenceur était assez dénigrant au Sénégal. On me prenait un peu pour une folle des réseaux. Je ne sais pas si tu vois. Je pense que tu veux dire, oui. Et je trouvais ça dommage parce que je savais que j'étais une fille pleine de potentiel et tout. et que j'avais d'autres choses à monter. Et du coup, c'est à ce moment-là que j'ai commencé les challenges.

  • Speaker #1

    Exact. Parce que Fainara, c'est la reine des challenges. Vous ne savez pas.

  • Speaker #0

    C'était.

  • Speaker #1

    Quelle c'était ? Récemment encore, tu as lancé un challenge.

  • Speaker #0

    Mais je n'ai pas lancé. C'est toi qui se sont lancé.

  • Speaker #1

    Non, toi, tu as lancé. Et puis après, les gens, ils ont attrapé et ils ont récupéré.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Moi, je n'ai pas compris. Mais ce n'est pas moi qui ai créé ce challenge.

  • Speaker #1

    Oui, mais au Sénégal, c'est toi qui l'as créé.

  • Speaker #0

    OK. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Mais au début, justement, quand t'as ces premières vidéos qui buzzent, au début, oui, t'es content et tout, mais à quel... Tu es en train de venir sur ça. À quel moment tu décides de... Ok, on dirait qu'il faut que je prenne ça sérieusement, tu vois ? Parce qu'en ce moment, toi, t'as les cours en même temps.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'avais les cours et du coup, le Covid qui coïncidait, l'argent qui diminuait et pas de moyen de s'en sortir. Et du coup, je me suis dit, vas-y, il faut que je fasse un truc Il faut que je fasse un truc de ouf.

  • Speaker #1

    Un truc qui pète.

  • Speaker #0

    Qui pète, genre qui pète de ouf et qui représente ce que j'aime. Et en fait, moi, j'ai toujours été créative. J'ai aussi fait du théâtre, du coup, plus jeune. Et je me suis dit, vas-y, on va faire un challenge. Il n'y a pas ici des gens qui font des vidéos de ouf. À l'époque, il n'y avait personne qui faisait ça. Personne ne s'est levé pour prendre une caméra, prendre des maquilleurs, directeurs artistiques et faire un truc. Donc, j'ai créé ma team. J'avais créé ma team. Il y avait vidéastes, make-up artists. artistes, stylistes, accessoristes. Et on s'est tous mis ensemble. Je les ai tous motivés. D'ailleurs, j'espère que vous regardez ça. Oh là là,

  • Speaker #1

    ça me rend nostalgique.

  • Speaker #0

    Ils ont tous cru en moi. J'ai payé personne. En vrai, c'était une collab, tu vois.

  • Speaker #1

    Mais parce que tout le monde avait à y gagner. Que ce soit l'artiste make-up, si elle fait bien son travail, elle va gagner des contrats derrière. Le vidéaste, il fait bien la vidéo, il va gagner des contrats derrière.

  • Speaker #0

    Ils auraient pu ne pas y croire, tu vois. À ce moment-là, parce que ça n'existait pas. Et c'était audacieux. C'était assez audacieux.

  • Speaker #1

    Mais ça représentait aussi des valeurs. Et je pense que aussi, c'est ce que ces équipes-là ont valorisé plus que de gagner de l'argent. Parce que si tu me corriges, si je me trompe, mais tes premiers challenges, c'était vraiment montrer la culture sénégalaise. Oui,

  • Speaker #0

    c'était pour ça,

  • Speaker #1

    en fait. Dans sa diversité. C'est ça. Donc aussi, eux, c'était mettre la pierre à l'édifice. Parce que, tu vois, on peut dire ce qu'on veut sur les Sénégalais, Les Sénégalais, comme moi, ils aiment le Sénégal.

  • Speaker #0

    Ouais, dinguerie.

  • Speaker #1

    C'est une dinguerie.

  • Speaker #0

    Non, c'est une dinguerie.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, si tu fais un contenu pour le Sénégal, et que tu le fais bien, mais je pense que tout le monde a envie de participer, parce que c'est mettre le drapeau sur la map, c'est mettre le Sénégal en avant.

  • Speaker #0

    Exactement, et c'était mon intention. C'est pour ça que je parle toujours d'intention dans tout. Mon intention, c'est qu'en fait, je voyais les autres pays, ouais, t'as des de ça, t'as des de ça. au Sénégal, mais on avait des trucs tellement poupi ! Non, pas mon pays, mon pays, on va être ça, on va gagner. Mais donc c'est comme ça que j'ai fait le truc. Je suis allé au marché, péter, je ne sais plus où trouver les feuilles. J'ai des t-shirts, je les ai déchirés, mis de la peinture dessus. J'ai fait un make up avec du sang. Bref, on a vraiment tout créé de toutes pièces comme ça, comme ça, comme ça. Ça nous a rien coûté. On a fait la vidéo. J'ai bossé la vidéo.

  • Speaker #1

    C'est ça que je veux dire, tu postes la vidéo, tu éteins le téléphone.

  • Speaker #0

    J'ai éteint le téléphone. Littéralement, c'était trop gênant. Genre, en plus, pour le coup, c'était un aspect de moi que même moi, je connaissais pas. Genre, qui veut être ? Non mais j'étais folle sur cette vidéo, je peux pas la regarder jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    jusqu'à aujourd'hui ? Non mais frissons de gêne. Ah ouais ? Je peux pas !

  • Speaker #1

    Malgré le temps qui est passé.

  • Speaker #0

    Je déteste cette vidéo. Ah ouais ? Non mais parce que je suis gênante. J'en sais tellement, mais qui ? Non mais... J'ai trop de fit en fait, je sais pas pourquoi j'ai fait ça, j'ai pété un plomb sur l'air, j'ai dit ouais je gueule aujourd'hui. Bref bon ça a marché hein. Oui ! Et au final j'ai tant, et là, au final je crois que la vidéo a fait plus de 10 millions de vues, donc brut, comment ça va vouloir m'interviewer, tout le monde veut m'interviewer, je gagne 600 000 abonnés, mais dinguerie, genre je passe sur

  • Speaker #1

    NW, et tout,

  • Speaker #0

    j'étais là what ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Genre je passe à un autre level, je passe à un autre level, je vois la considération et je vois que tout le monde en parle. Genre autour de moi, autour de chez moi, dans mon école, quand on me croise dans la rue, tout le monde parle de ce challenge. Genre ça a retourné le pays. Je vois, j'étais en mode quoi ? Il y avait Ficha Sénégal à l'époque, il y avait un repartage, c'était un truc de ouf. Ficha Sénégal me repartage, alors là j'ai percé. Alors là j'étais the star. Et du coup, je me suis dit OK, j'ai trouvé ma voie. C'est ma voie, c'est des challenges.

  • Speaker #1

    Mais quand tu fais ce premier challenge qui buzz, forcément, ça arrive aux oreilles de tes parents.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'ils te disent quelque chose ?

  • Speaker #0

    Je m'en souviens même pas, je crois pas.

  • Speaker #1

    Après, comme c'est le premier, ils te disent bon, peut-être elle a fait ça, ça a marché, OK, c'est sympa, mais...

  • Speaker #0

    Mais je crois que ma mère, en vrai, ce qui la dérangeait sur les réseaux sociaux, c'était juste mon âge.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Mais après,

  • Speaker #1

    à partir du moment où tu as passé un certain âge, elle s'en fout.

  • Speaker #0

    Je crois même qu'elle était contente pour moi. D'accord, d'accord. Elle était en mode, c'est trop bien. Je crois même que je l'ai envoyé avant. Ça n'a jamais été un frein dans ma carrière. Au contraire, elle n'est plus en mode, vas-y, vas-y, vas-y. Tant mieux. Parce qu'elle, bizarrement, depuis qu'elle est petite, en fait, ça ne l'a pas étonnée. Depuis que je suis petite, on lui dit, ta fille, ce sera une étoile. Ta fille, elle va être quelqu'un. Et à chaque fois, moi, je les écoutais. et ma mère elle disait tu vois on me l'a toujours dit on m'a toujours dit que tu voulais être quelqu'un que tu allais être quelqu'un qu'on allait te suivre etc et moi je n'aurais pas imaginé que ça allait être ce genre comme ça exactement c'est ça donc après j'ai eu des partenariats au début j'ai accepté 20 000 francs

  • Speaker #1

    même tu me payais j'étais contente c'est ça bien sûr parce que pour rappeler aux gens la situation c'est que tu es à l'école Il y a le Covid qui vient de finir, tes économies sont finies.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc toi, au bout d'un moment, comme tu as dit, il faut faire rentrer un peu du beurre dans les épinards, comme on dit, il faut faire rentrer du cash.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc il y a des opportunités que tu n'avais pas prévues qui arrivent, tu prends.

  • Speaker #0

    Ah mais je prenais tout.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tout ce qu'on me donnait, j'étais contente. 20 000 francs, 50 000 francs. Après, mon premier contrat de ouf, pour moi c'était un truc de ouf. J'avais gagné 90 000 francs avec Wave à l'époque pour faire un playback.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Voilà, moi je t'ai... comme un genre, waouh ! Waouh ! 90 000 pour finir. Donc là, j'ai commencé à gagner ma vie, tu vois. Je commençais à faire des pubs et des pubs et des pubs et des pubs. J'ai commencé à être encadrée, donc augmenter mes prix avec des agents et tout. Être contactée par des grosses boîtes, des vraies marques qui ont du budget. Et du coup, gagner ma vie avec ça. Je payais rien. Même, je voyagais gratuitement. Enfin, la vie de rêve. Je commençais à payer mes études grâce à ça. Enfin, c'était Merci. trop bien. J'avais enfin la vie que je voulais. L'indépendance que je voulais. Et tout ce que je voulais, en fait. Mais bon, quand même, les challenges, c'était bien, mais déjà, j'étais pas super régulière. J'en faisais un tous les six mois, tu vois. Je voulais pas faire un challenge pour faire un challenge. J'étais vraiment dans la qualité plutôt que la quantité. Du coup, ça faisait que c'était quand même assez lent, le flux. Et Beteil, je trouvais que j'avais pas vraiment... j'étais pas une bonne influence je trouvais parce que jusqu'à là je trouvais que je faisais que des playbacks genre ok je fais un challenge de temps en temps mais je faisais que des playbacks et je me cachais sous le fait que je fasse un challenge de temps en temps pour dire que je faisais des trucs de ouf faut savoir un truc avec moi c'est que je suis extrêmement dure avec moi même genre je me dis toujours que ce que je fais c'est pas assez non c'est pas bien c'est pas bien genre je suis comme ça et c'est mauvais d'un côté mais c'est ce qui me permet d'avancer de l'autre effectivement pour moi c'est pas mauvais parce que si

  • Speaker #1

    tu étais trop dans le Merci. se satisfaire de ce que tu fais, tu n'essaierais pas de passer au prochain niveau.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc oui, des fois, ça peut ne pas être bon, parce que des fois, tu vas trop te mettre la pression et tu ne vas pas constater tes succès.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce qu'il faut aussi prendre le temps de regarder ses succès, de savourer ses victoires, parce que tu as mis du travail, tu as mis de la récompense. réflexion dedans et tout. Mais en même temps, il ne faut pas non plus se contenter de ce qu'on a parce que quand on repense à la finara qui commence la création de contenu, si tu te contentais de ce que tu as, tu n'aurais jamais essayé de faire ces talents et ces choses-là. Donc il faut trouver un juste milieu. C'est difficile.

  • Speaker #0

    C'est le plus difficile et c'est le combat de ma vie parce que, tu sais, tout à l'heure quand tu disais, ouais, est-ce qu'on voit chez toi que t'es la seule qui a su avoir une vision claire ? Si tu savais comment j'ai pas la vision claire, je vois flou. non je pense pas je pense que je te jure que demander à mes équipes c'est un enfer de travailler avec moi pourquoi ? parce que je veux tout laisser tous les jours genre chaque semaine je fais un burn out ouais je laisse tout j'abandonne j'étais là à ça de vendre toute mon entreprise supprimer tous mes réseaux sociaux aller faire une retraite spirituelle mais c'est ça moi en fait non mais en fait c'est que de

  • Speaker #1

    ce que je vois de toi de ce que tu dégages de notre conversation pour le moment j'ai l'impression que tu es quelqu'un qui est très Merci. attaché à ses émotions.

  • Speaker #0

    Oui. Depuis tard, j'ai envie de pleurer. Tu sais ça ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais moi, je ne pleure pour rien.

  • Speaker #1

    Vas-y, pleure, ça fait des vues. Vas-y, vas-y. Je vais mettre comme vignette Fainara a pleuré.

  • Speaker #0

    J'ai tout le temps envie de pleurer.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu vois, justement, ça revient à ton côté artiste. Ça revient à ta sensibilité artistique et qui fait aussi ce que tu es aujourd'hui. permet de capter des émotions et de les retransmettre. Tu es une artiste. Donc, tu es dans l'émotion. C'est sûr qu'en étant artiste, mais en même temps géré, parce que tu n'es pas que l'artiste, tu es aussi la chef d'entreprise, c'est difficile. Émotionnellement, c'est difficile. C'est-à-dire que toi, aujourd'hui, il faudrait que tu te concentres uniquement sur ton artistique. Ça serait ça, l'idéal, pour toi.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    mais Inch'Allah, on te le souhaite, c'est ce qui arrivera. Mais comme je te vois, et c'est pour ça que je comprends que tous les jours, tu dois être en mode, ah, aujourd'hui, j'arrête. Demain, je reprends. Aujourd'hui, j'arrête parce que...

  • Speaker #0

    Tu mets trop de sentiments dans tout ce que tu fais, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, tu dois mettre beaucoup de sentiments. Tu dois mettre beaucoup d'entièreté dans tout ce que tu fais. Et finalement, aujourd'hui, tu n'es plus que dans l'artistique. Tu es dans l'entrepreneuriat, tu es dans la direction, tu es dans la gestion de clients, tu es dans plein de choses. Donc finalement, émotionnellement. C'est très dur à gérer tout ça au quotidien.

  • Speaker #0

    Surtout quand tu as des gens qui ne managent pas de la même façon que toi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    En fait, tu penses que toute ta vie est faite pour être une chef d'entreprise et puis tu te rends compte des réalités que ça comprend. Et ça comprend d'être dur. Et moi, je ne suis pas dur.

  • Speaker #1

    Pour l'instant, tu apprends à être dur. Non,

  • Speaker #0

    là, je commence à être horrible. J'ai dit à mes emplois, c'est bon, j'en ai marre. Vous ne me parlez plus. Mais je suis fatiguée. Parce qu'en fait, je me suis rendu compte que dans certains secteurs, le cœur n'a pas sa place. Parce que sinon, tu n'avances pas. Et faire ce deuil-là, c'est difficile. Tu vois, parce que tu crois que... tout est beau, tout est rose et non en fait c'est pas comme ça et tu repenses toute ta façon de gérer les choses et tout,

  • Speaker #1

    tu te dis c'est ce que je voulais c'est ça et c'est dur de mettre de l'émotionnel dans ça, tu vois mettre de l'émotion dans ta création de contenu, oui là c'est génial parce que tu transmets une émotion à la personne qui regarde mais transmettre de l'émotionnel dans l'entreprise non mais c'est la pire des choses ça c'est très dur ça c'est à le faire ne le faites pas ne soyez pas gentils soyez des ogres mais attends on reprend donc le cours de l'histoire donc tu fais ton premier challenge oui qui cartonne tu as tes premiers partenariats ouais tu as les premiers partenariats donc tu disais par exemple Wave et autres à quel moment ? Pendant ce temps, tu continues tes études ? Oui. Est-ce que tu finis tes études ? Tu finis ?

  • Speaker #0

    Ma licence.

  • Speaker #1

    Tu finis ta licence ?

  • Speaker #0

    Parce qu'à la base, je voulais faire un master et tout. J'étais toujours focus. Je voulais faire même un doctorat en marketing, parce que je trouve qu'il n'y en a pas assez ici. Mais j'ai compris qu'en fait, sur le terrain, tu apprends pas mal plus. Moi, je trouve que ma conception des choses, c'est que j'ai appris plus de choses sur le terrain, avec ma situation, qu'à l'école. D'accord. Donc l'école me bloquait dans le temps, dans tout. Donc je me suis dit, OK, bon, à la base, je me suis dit, est-ce que je vais au Canada ? Est-ce que je continue ? Mais je me suis dit, bon, t'as pas un parcours comme tes camarades actuellement. Genre, t'as une vie spéciale, t'as des événements, des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    Ah, t'as pensé à peut-être partir du Sénégal à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ouais, pour mes études. Mais après, je me suis vite remis au fait que je suis pas faite pour être en entreprise, déjà. J'aime pas ça, genre, ça me fait péter les plombs, la routine. Et en plus, j'avais beaucoup trop d'opportunités pour gâcher ça à ce moment-là. Je me suis dit, écoute, à l'époque, j'avais 21 ans, tu vois. Au pire, tu as juste deux ans de master à faire, tu as ta licence. Même si tu as 30 ans, tu l'es fait, tes deux ans, c'est vite fait. Mais en attendant, saute sur les opportunités que tu as. Tu as trop de projets en cours, tu as trop de trucs à faire pour tout laisser et continuer tes études. Parce que c'était trop, trop, trop. Et les réseaux sociaux, et les études, et les projets, je ne pouvais pas. En vrai, je n'aime pas les études. J'ai trouvé une excuse pour arrêter.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que... Tu vois, tu l'as dit même tout à l'heure et je voulais te rebondir sur ça aussi. Tout à l'heure, je ne l'ai pas fait. Mais... Tu sais, on parle souvent, les gens qui écoutent les podcasts savent que j'en parle souvent. On parle souvent des gens avec des hauts potentiels intellectuels ou des choses comme ça. Je pense que pour moi, tu as une sensibilité, tu as un haut potentiel en termes de tout ce qui est communication, marketing. Mais c'est sûr que si tu n'as pas les bons professeurs, si tu n'as pas les gens qui te stimulent en face, tu peux vite t'ennuyer.

  • Speaker #0

    C'est ce qui se passait en cours. Je ne venais pas. ou alors soit je venais pas ou j'écoutais pas, je dormais mais t'arrivais à passer tes exams j'ai fini major de ma promo parce que quand il faut faire le travail, je le fais mais je détestais être dans une classe major de sa promo, merci je vais le sortir à chaque fois que je peux le sortir t'as raison,

  • Speaker #1

    c'est important,

  • Speaker #0

    t'as travaillé pour ça bref non mais Quand il s'agit de réviser et tout, je me mets à fond. Mais sur la langue, ça me déprime. Je déteste. Déjà, je déteste me lever tôt. Moi, dans ma boucle, lui, on me déteste. En fait, je n'aime pas. Non, mais vraiment, en fait, je ne peux pas. Et ça, c'est depuis que... Depuis petite, même au lycée, j'étais tout le temps en retard. J'avais je ne sais pas combien d'heures d'absence.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que tu n'aimes pas te lever tôt si quelque chose ne t'intéresse pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si demain, je te propose un truc qui t'intéresse, mais que je te dis que c'est à 6h du matin, à 5h, tu seras prête, tu vas me dire, vas-y, on est parti. Ah, mais oui !

  • Speaker #0

    Ah, mais... pas me plaît la poudre, tu vois. Mais si c'est un truc qui me plaît pas, ou si c'est des heures de cours où je sais que en une heure, avec le meilleur de la classe, j'apprends tout autant qu'en 40 heures avec le prof, moi ce que je faisais, c'est qu'à chaque examen, je prenais le meilleur, celui qui avait compris, je lui dis, explique-moi tout. Je note tout, je révisse chez moi, j'ai mon contrôle. Et je me dis, bah voilà les gars, pourquoi vous apprenez, tu vois, parce que j'arrivais à faire tout ça,

  • Speaker #1

    tu vois. T'as une compétence et je pense que t'as une intelligence euh par rapport à ça et que effectivement tu t'ennuyais dans les cours donc c'est horrible franchement

  • Speaker #0

    Des fois, j'aimerais être scolaire parce que ça s'est plus formaté à la société. Ça m'a porté préjudice, tu vois. Des fois, ça passe. Des fois, tu te glisses. Des fois, on te trouve des zéros. Tu vois, tu as trop d'absence et tout. Heureusement que c'est passé. Mais c'était à ça. Tu vois, je me suis dit, ça ne peut plus durer. Là, tu ne peux plus esquiver. C'est le master, doctorat, thèse. Chaud.

  • Speaker #1

    Donc, tu as ta licence.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu fais après la licence ?

  • Speaker #0

    Et après la licence, j'ai eu un peu de mal. petit déclic. J'en parle souvent. En fait, ce qui s'est passé, c'est que du coup, comme j'aime Flex, je suis allée raconter partout que je suis sortie ma genre. Notamment sur Twitter. Le réseau social du diable.

  • Speaker #1

    Alors, toi qui es sur TikTok, parce que moi, je ne suis pas trop TikTok non plus.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est le pire ?

  • Speaker #1

    TikTok,

  • Speaker #0

    c'est le pire parce que le pressing... En fait, pourquoi TikTok ? Non, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Entre TikTok et Twitter.

  • Speaker #0

    J'ai subi tellement de pressing des deux côtés. En fait, Twitter, ça fait mal parce que... Ça fait plus mal, on va dire, parce que TikTok... en général, c'est des gammes. Ils ont 13 ans, 14 ans. En fait, t'as de tout, mais t'as beaucoup de personnes qui, je néglige pas, mais qui ont pas forcément étudié, qui ont pas les mêmes réalités que toi et tout. Donc, y a des discours qui ont pas trop de sens sur un truc. Tu sens que le gars,

  • Speaker #1

    il voulait juste cracher son truc. C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais sur Twitter, t'as des gens qui sont en entreprise, qui te parlent et ça, qui ont... Enfin, qui... qu'une certaine culture j'ai, tu vois, et qui te sortent des arguments, tu vois, et vas-y, ils vont tout faire pour te tacler, tu vois. D'une façon sèche, t'as des gens, ils ont 40 ans, tu vois. Des gens, ils ont même 30 ans, qui ont certaines postures, etc. Et ils sont sans pitié, tu vois. Et c'est pas juste des insultes qu'ils volent, mais c'est des mots qui sont lourds. Donc, notamment, l'exemple que je vais te donner d'un politicien, je sais même plus comment il s'appelle pour te dire, C'était un politicien et en fait quand j'ai eu mon diplôme, je ne le connaissais pas, ni d'Adam, ni d'Eve, ni rien du tout. Donc j'ai mis, je suis majeure de ma promo, 19 sur 20 et tout. Il a dit, c'est normal à force d'écarter tes jambes entre l'école et la maison, que tu as 19 sur 20. Et là je t'ai choc-barre, genre comme ça. C'est en mode « What ? »

  • Speaker #1

    En plus, c'est une personne publique. C'est même pas comme si c'est quelqu'un lambda.

  • Speaker #0

    Et une personne à qui je n'ai jamais connu, à qui je n'ai jamais rien fait, tu vois. Et c'était un seul commentaire. Ouais.

  • Speaker #1

    Sur des vidéos. Mais un commentaire comme ça, ça reste tellement dans ta tête et ça résout.

  • Speaker #0

    Je l'oublierai jamais et je ne lui pardonnerai jamais à cet homme-là, tu vois. Parce que c'était la façon la plus sale dont on m'a dénigré dans ma vie. Et pour une fois que j'étais contente d'accomplir quelque chose, pour voir un autre aspect de TikTok, que je me fasse descendre de cette façon par quelqu'un que je ne connais pas. Et au final, j'ai voulu porter plainte, etc. Il a dit non, mais je disais dans le sens où tu as dû beaucoup marcher. Enfin, il n'a pas assumé, tu vois. Sauf qu'en fait, au final, après, quand tu es allé sur Internet, au lieu de taper Fainera Diplôme, c'était Fainera a ouvert ses jambes pour avoir son diplôme. Moi, je pense à ma famille, tu vois, dans ces moments-là. Bien sûr. Et en fait, c'était trop pour moi. Je me suis dit, en fait, OK, c'est bien, la célébrité et tout, mais moi, mon intégrité en tant que femme, elle compte beaucoup plus, tu vois. Je viens d'une famille, en plus, de personnes du côté de ma mère très religieuses, genre vraiment comme ça. Je me dis, mais comment ils se sentent ? Tu vois, moi, je viens d'une famille modeste, tu vois, j'ai reçu une certaine éducation. On ne peut pas dire ça de moi, tu vois. Surtout quand tu te bats pour lutter contre ces... contre ces stéréotypes-là, tu vois, quand on t'a proposé des millions de fois de l'argent contre... Voilà, et que t'as refusé pour te différencier de ces personnes-là, parce que c'est vrai qu'on est dans un monde où, malheureusement, certaines femmes acceptent de l'argent au détriment de leur corps,

  • Speaker #1

    donner leur corps, donner...

  • Speaker #0

    Et c'est à cause de ces femmes-là et de ces hommes-là aussi qui proposent de l'argent.

  • Speaker #1

    Exactement, il n'y a pas que les femmes, parce que c'est facile de pointer les femmes, mais il y a beaucoup d'hommes qui...

  • Speaker #0

    Qui joue de ça ?

  • Speaker #1

    Qui joue de ça, exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, on se fait tout traiter de prostituée parce qu'on est sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, malheureusement, les raccourcis sont très rapides. Les gens pensent qu'une femme qui réussit sur les réseaux... Et après aussi, tu me corrigeras sur ce que je vais dire, mais surtout une femme qui... Tu vois, encore là, aujourd'hui, tu es voilée. Je ne sais pas si aujourd'hui, si tu avais été voilée à ce moment-là, est-ce que tu penses que tu aurais eu ce commentaire-là ? Non. D'accord. donc ça veut dire que pour eux aujourd'hui

  • Speaker #0

    si t'es pas voilée et que t'es sur les réseaux t'es forcément une prostituée ou t'es une fille facile il suffit que tu voyages un peu que tu montres un certain train de vie tu peux pas l'avoir par toi même,

  • Speaker #1

    tu peux pas l'avoir par ton travail c'est impossible,

  • Speaker #0

    c'est forcément un homme qui te nourrit et c'est forcément toi qui donne ton corps tu vois c'est dégoûtant, c'est dégueulasse c'est rabaissant c'est tout en fait,

  • Speaker #1

    c'est dénigrant et les gens se rendent pas compte de la pression mentale que ça doit te faire tous les jours parce que pour des gens qui sont pas sur les réseaux tu vois aujourd'hui Ce qu'ils ne réalisent pas, c'est que le cerveau humain est très mauvais dans ça. Quand je dis très mauvais dans ça, c'est-à-dire que tu peux avoir 100 commentaires, tu en as 99 qui te félicitent pour le contenu que tu as fait. Tu en as un qui va te mettre un commentaire négatif, tu vas oublier les 99 autres et tu vas te focus sur ça.

  • Speaker #0

    Et ça peut gâcher ta journée.

  • Speaker #1

    Et ça peut gâcher ta journée, ça peut gâcher ta semaine. Et tu le vois, on le voit aujourd'hui. Toi, ce commentaire, je ne sais pas de combien d'années il date.

  • Speaker #0

    Tu avais deux ans et demi, trois ans.

  • Speaker #1

    Mais on sent encore le poids que ça a causé sur toi. d'avoir ce type de commentaires. Et les gens ne se rendent pas compte en mettant leurs commentaires de l'impact. que ça peut avoir sur la personne qui est de l'autre côté. Même si tu ne la connais pas, tu ne l'as jamais rencontrée. Tu portes un jugement sur ce que tu aperçois qu'elle décide de te montrer de sa vie. Et toi, tu viens et tu la traites comme ça.

  • Speaker #0

    C'est dingue.

  • Speaker #1

    Publiquement, devant tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'il faut qu'il y ait plus de lois, plus de rigueur par rapport à ça, parce qu'on vit de tout. Et moi, je n'ai pas peur d'en parler. La plupart, ils font genre, ouais, moi, je m'en fous. Alors, moi aussi, des fois, je m'en fous. Mais des fois, je m'en fous pas.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr.

  • Speaker #0

    Des fois, ça te touche personnellement. Bien sûr. Et on invente tout type de rumeurs, tu vois. Même là, encore plus depuis que je suis mariée, tu vois, ils racontent n'importe quoi et ça leur fait plaisir. Et c'est des personnes à qui tu n'as jamais parlé. Enfin, ils insinuent que c'est ton entourage qui te trahit. En plus de ça, tu vois. Donc après, comment tu peux démentir ça ? Tu ne peux pas le démentir.

  • Speaker #1

    Oui, et puis même si tu démentis, ça fait genre que tu as quelque chose à prouver.

  • Speaker #0

    Tu ne peux rien dire, on t'humilie et c'est tout. Et ceux qui sont assez cons pour y croire, ils y croient. Ceux qui sont intelligents, bon, voilà. Mais il y aura toujours un petit soupçon, parce qu'au Sénégal, on dit toujours « Ouais, il n'y a pas une rumeur sans feu. » Et moi, j'étais la première à dire ça. Mais je me rends compte que, bah non, j'étais bête parce que je suis victime de ça aujourd'hui. Tu vois ? Et tu ne peux pas t'exprimer face à ça, tu ne peux rien faire, si ce n'est... avancer.

  • Speaker #1

    En fait, la grande difficulté, c'est que si tu t'exprimes une fois, est-ce que tu ne vas pas avoir le besoin de t'exprimer à chaque fois qu'à chaque fois, quelqu'un va faire quelque chose ? C'est ça. Finalement, c'est toi qui alimente le feu à chaque fois de te justifier. Mais c'est très dur, psychologiquement et mentalement, de rester silencieux.

  • Speaker #0

    Surtout que dans mon tempérament, je suis quelqu'un de... d'extrêmement...

  • Speaker #1

    Réactive.

  • Speaker #0

    Non, mais d'abord, tu ne touches pas dans la vraie vie. Fais ça dans la vraie vie, on va voir, tu vois. Mais je le fais pour mes proches. Parce que si c'était moi, je m'en fous. Je le fais pour mes proches, je le fais pour mon mari, je le fais pour ma mère, je le fais pour tout ça. Et je le fais aussi pour ne pas donner trop d'importance à ces gens-là, tu vois. Mais cette envie que j'ai d'insulter leur mère...

  • Speaker #1

    Tu vois, moi, je vais te donner un exemple très bête. Tu vas rigoler parce que tu vas dire mais Olivier, c'est rien ton truc tu vois par exemple moi sur les Youtube les commentaires. J'ai souvent des gens qui me disent, qui écrivent en commentaire « Ok, c'est bien l'interview, mais le gars-là, il parle trop, quoi. Il écoute trop la parole à l'invité ou un truc comme ça. » C'est rien. Ça me pique tellement. Et à chaque fois, j'ai envie de répondre. De dire « Mais en fait, si tu veux pas regarder, tu regardes pas. Pourquoi tu as pris ton énergie même pour écrire ça ? » Et puis, moi, je suis pas un journaliste. Moi, c'est une discussion.

  • Speaker #0

    C'est eux qui ont cliqué, non ? C'est dans le podcast, non ?

  • Speaker #1

    Oui, moi, j'ai pas forcé.

  • Speaker #0

    Off show, il y a quoi ? Off.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, le... Juste ça, alors que c'est pas... On m'insulte pas, on me dit... Mais ça me pique tellement. Donc j'imagine qu'on s'attaque à toi directement.

  • Speaker #0

    Non mais c'est sûr. Puis ils disent des trucs de ouf, hein. Genre des détails même de la vie intime que j'ai avec mon mari. Genre des trucs... Qui est au courant ? Il s'est rentré jusque là-bas. Ah mais de ouf, c'est des grands malades. C'est des attardés mentaux. C'est des oufs. Et après, ils vont dire, c'est la copine qui a dit ça, fais attention à qui tu te confies. Imagine, par exemple, si je n'avais pas une famille...

  • Speaker #1

    Ah, tu dois être solide.

  • Speaker #0

    Non, mais imagine s'il n'y avait pas une belle famille qui était consciente. Si j'avais une belle famille toxique, genre, tu dirais... Elle est en train de... Tu vois ? Oui,

  • Speaker #1

    ça peut aller très vite.

  • Speaker #0

    Si je n'avais pas un mari qui me comprend comme ça, ça gâche ma vie, ça.

  • Speaker #1

    De toute façon, j'allais te demander comment, justement... aujourd'hui, mais bon bref. Tu fais tes challenges, ça prend, tu passes ta licence, tu finis ta licence. Est-ce que, donc après ta licence, tu décides de te mettre à 100% dans la création de contenu ? Ouais.

  • Speaker #0

    C'était quoi ton plan ?

  • Speaker #1

    J'étais perdue. J'étais assez perdue. Au début, j'ai créé une marque avec une amie. Donc, on me lançait dans l'entrepreneuriat. C'était mon premier projet. Mais bon, ça n'a pas trop marché.

  • Speaker #0

    Marqué de quoi ?

  • Speaker #1

    De vêtements.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    De vêtements, on avait un mauvais positionnement. On n'a pas été sérieuse. Donc, ça n'a pas trop marché. Et les réseaux sociaux. Parce que quand même, les réseaux sociaux, ça a commencé à prendre de l'ampleur. J'ai vraiment commencé à pouvoir gagner très, très, très bien ma vie. Très confortablement, je n'avais pas besoin d'un autre travail, très honnêtement. J'ai aussi lancé ma boîte de com à côté. Donc, je commençais à faire du community management avec une amie à moi. On a commencé à avoir plusieurs contrats. On s'est dit, vas-y, on fait une boîte.

  • Speaker #0

    Intéressant, ça.

  • Speaker #1

    On a engagé d'autres filles qui étaient community managers. Nous, on est passés en consultance. Et c'était bien, c'était super. Après, c'est vrai qu'elle est partie au Congo. Moi, j'ai commencé à être trop prise. Parce qu'entre temps, du coup, j'ai créé Final Ramastour et donc c'était plus possible pour moi. D'accord. Mais ça, c'était une partie de ma vie qui continue un peu, mais plus trop dans le community management, mais toujours dans le marketing et la consultance. Et donc, entre temps, du coup, j'ai eu le déclic par rapport au voile. Parce que suite aux commentaires que j'ai eus, ça n'a pas été direct. Ça a pris des mois. mais j'avais appelé un de mes professeurs et il m'a Il m'a dit, tu sais, Marie, on m'appelle Marie, c'est un peu de ta faute. Je dis, pourquoi ? Pourquoi il me dit ça, genre ? Il m'a dit, parce que nous, on te connaît à l'école. On sait comment t'es. T'es hyper active, t'as fait les campagnes présidentielles, tu fais les débats. On sait. Ça ne nous étonne pas que tu sortes majeure de ta promo. On t'a vue. Mais qu'est-ce que tu montres aux gens sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Mais pourtant, sur les réseaux... Qu'est-ce que tu montrais ?

  • Speaker #1

    Rien de spécial.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai jamais vu un contenu où je me suis dit... Tu vois, j'ai pu me poser des questions sur... Elle, c'est une fille, tu vois.

  • Speaker #1

    Pas de ce côté-là, mais plutôt l'aspect étude. En fait, moi, j'étais vraiment dans le divertissement. Oui. Donc, je ne faisais que des playbacks, tu vois. Et je ne faisais que des challenges. Oui. Donc, lui, ce qu'il me reproche, ce n'est pas ce qu'il a dit lui. Il a dit tu ne montres pas une certaine facette de ta personnalité.

  • Speaker #0

    Ça, je comprends.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire la facette où tu sais t'exprimer, la facette où tu étudies, la facette où... Ta facette de tous les jours.

  • Speaker #0

    Oui, la femme du quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que celle qui est sur les réseaux sociaux, c'est pas celle qu'on...

  • Speaker #0

    C'est des moments qui sont travaillés, qui sont réfléchis, qui sont préparés. Exactement.

  • Speaker #1

    Exactement. Et du coup, sur les réseaux, c'est juste pour une fille qui fait que des TikTok dans sa vie. Parce que pour le coup, j'étais hyper active. Parce que c'était 3 à 6 TikTok par jour.

  • Speaker #0

    Oh !

  • Speaker #1

    What ? Ouais. Et c'était que des playbacks.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. C'est vrai que comme je ne suis pas... Je pense qu'à ce moment-là,

  • Speaker #1

    tu ne me suivais pas.

  • Speaker #0

    Non. Moi, je te le dis très honnêtement. Moi, ça fait depuis pas longtemps que je te suis parce que je ne suis pas ta cible.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Moi, je ne suis pas ta cible. Donc, moi, suivre Fainara, je voyais quand ça buzzait. Tu vois ? Parce que tout le monde repartage. Mais je ne me voyais pas. Pourquoi je vais la suivre ?

  • Speaker #1

    Oui, il n'y avait rien de spécial. C'était exactement ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, c'est pas ma... Son contenu qu'elle fait, ça me... ne correspond pas à moi, à ma génération. Son contenu, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas du tout sa cible. Je n'ai pas à la suivre. Donc moi, je voyais effectivement quand tu as les challenges, parce que tout le monde repartageait. De temps en temps, je voyais des contenus parce qu'effectivement, tout le monde repartageait. Mais cette période-là, moi, je ne suivais pas. Et tu vois, comme je n'ai pas le réflexe TikTok, c'est vrai que quand tu dis six vidéos, tout de suite, moi, je compare à, je pense, Instagram. Donc je pense Ouais, mais il faut faire des vidéos avec des contenus, réfléchir. Alors que c'est vrai que TikTok, t'as une chanson, tu fais un playback, tu fais une petite chorégraphie dessus, tu postes. OK.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. D'accord. Donc, c'était la culture du vide, très clairement. Donc,

  • Speaker #0

    six vidéos par jour.

  • Speaker #1

    Trois à six.

  • Speaker #0

    OK, on va dire entre trois et six. Voilà.

  • Speaker #1

    Entre trois et six vidéos. Mais ça reste...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ouais. À un moment, j'étais bombardée. Donc, ouais, la culture du vide, il n'y avait rien de spécial, en vrai, dans ce que je faisais, à part mes challenges, il n'y avait rien. Donc à ce moment-là, il m'a dit écoute, montre une autre facette de toi. On est ce qu'on représente aussi. Ne donne pas raison à ces personnes-là, c'est vrai. Mais montre qui tu es vraiment. Et ça m'a fait un petit électrochoc. C'est vrai qu'en fait, les gens ne me connaissent pas tant que ça. Ils ne me connaissent même pas du tout. Et j'ai commencé à réfléchir à mon rebranding. Je me suis dit, ok, comment faire ? Ça va être difficile et tout. Comment je vais faire ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup parce que depuis tout à l'heure que tu parles... ce que j'aime beaucoup, c'est vraiment ton côté business, quoi. Tu vois ? Et c'est pour ça que pour moi, c'était important de te recevoir, parce que justement, depuis que je te suis, depuis pas longtemps, c'est vraiment la chose que je remarque, c'est que tu es très stratégique. Ouais. Tu vois ? T'es pas quelqu'un qui... OK, j'ai eu un buzz et qui attend ? Tu vois ? Et c'est ça que j'aime bien, c'est qu'à chaque fois, depuis tout à l'heure que je t'écoute, tu as toujours ces phases de OK, j'ai réussi un succès, comme tu disais tout à l'heure, tout éternel insatisfait. Comment je fais pour améliorer, rendre ça en business ? Tu vois ? J'aime bien.

  • Speaker #1

    Je cherche tout le temps ça. Parce qu'en fait, c'est mon cerveau qui est comme ça, pas moi. Genre des fois, même quand je dors la nuit, genre j'ai des stratégies qui se mettent en place Parce qu'en fait, je vois tellement le potentiel que sont les réseaux sociaux de nos jours et je vois tellement ce que les autres en font dans les autres pays. Je trouverais ça tellement bête de ne pas exploiter mon plein potentiel. Je n'ai pas fait tout ça pour ne pas l'exploiter. Et si aujourd'hui, j'ai eu autant de choses, c'est parce qu'il y a encore mieux qui m'attend. Moi, j'ai 23 ans. Donc, je peux faire mille choses dans cette vie encore.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Parce qu'en cinq ans, j'ai fait mille choses. Donc, ça veut dire que dans dix ans, je peux faire quatre millions de choses. Bien sûr. Donc, je vois toujours comment renaître de ces cendres, comment continuer, comment continuer. Parce que c'est comme ça, en vrai. Sinon, tu tasses parce que c'est un milieu où, si tu ne te réinventes pas, c'est mort. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Tu deviens vite, ok, elle fait la même chose tout le temps. Ok, c'est bon, on a compris une fois, deux fois, trois fois.

  • Speaker #1

    Et demain, il y a une autre fin d'année qui arrive.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, c'est comme ça. de te réinventer un petit peu, de montrer autre chose de toi.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai un petit déclic qui met du temps à rêver. Après, en même temps, il y a l'idée de me voiler qui vient. Et au final, je finis par me voiler. Donc, rebranding obligatoire. Là, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #0

    Là, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #1

    Donc, devoir supprimer toutes mes vidéos, devoir tout recommencer. Et surtout, mais qu'est-ce que je vais foutre ? Parce que challenge, ça ne me correspond plus trop. Je n'ai plus envie d'en faire un vrai. Des fois, j'ai envie, des fois, je n'ai pas envie. Je ne veux pas faire de ça de mon identité. Sauf que ça l'était. Quoi d'autre ? Il n'y avait rien d'autre. Donc, quoi d'autre ? Et c'est là que l'entrepreneuriat est venu. C'est là que je me suis dit, en vrai, il n'y a pas assez de marques pour femmes voilées au Sénégal. Je ne trouve pas assez ce que je veux. En plus, sinon, c'est cher. Ça vient de Dubaï, c'est hyper cher et tout. Je me suis dit, vas-y, je vais créer mon truc.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais avant d'en arriver au business, parce que je n'ai pas vécu justement cette période sur les réseaux, quand tu as eu ce changement-là. Comment le cadre familial le prend, tu vois ? Et comment justement les réseaux le prennent, ce changement-là ?

  • Speaker #1

    Alors le cadre familial, super bien. Après, c'est sûr qu'au début, je ne leur en veux pas. C'est sûr qu'au début, ils sont contents, mais tu ne sais pas si la personne va le garder parce que ça reste un choix hyper... Boom ! Moi,

  • Speaker #0

    c'était du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais demander.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est du jour au lendemain ou est-ce que c'est des discussions ? Non, moi, c'était du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    J'ai un peu parlé la journée. Discussion la journée, le soir...

  • Speaker #0

    Allô, bonjour maman. Ce soir, je me voile. D'accord. OK, salut !

  • Speaker #1

    En fait, j'ai appelé deux, trois personnes voilées. Je cherchais deux, trois certitudes. Moi, je pensais qu'au business. dans ma vie. On me dit j'aime trop l'argent, mais en fait je me disais est-ce que ça va me bloquer des portes ? Dès que je me suis persuadée que ça ne bloquerait aucune porte, j'ai dit vas-y go. Et au final j'ai cherché à en faire une force. Très bonne réaction parce que globalement on est sur un pays musulman, donc c'est moi les gens sont contents. Pas mal de scepticisme, genre est-ce qu'elle va le garder ?

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une phase ?

  • Speaker #1

    Ouais voilà, surtout que je me suis voilée genre 5 jours avant le ramadan. Les gens étaient là, allez, grosse hypocrite.

  • Speaker #0

    Il y a le ramadan qui arrive.

  • Speaker #1

    Elles se voilent pendant le ramadan. Les gens ne savaient pas que je m'étais voilée pour de bon. Au final, je l'ai gardée. Parce que moi, je suis quelqu'un aussi comme ça. Je suis très... Je prends des décisions comme ça, du jour au lendemain, tu vois. Après, je reviens dessus. Après, je suis comme ça. Donc, certains de mes amis se demandent, tu vas le garder ? Je ne pense pas. Là, je l'ai gardée. Et ouais, il y avait un certain engouement, toute une nouvelle communauté de femmes voilées. qui ont eu peut-être une certaine référence. Parce qu'en fait, avant ça, je n'avais pas vu quelqu'un faire tout ce chemin-là. Je dis ça en toute humilité, parce que peut-être qu'il y en a. Je sais qu'il y avait une fille qui me l'avait reproché à ce moment-là, mais je veux dire...

  • Speaker #0

    Non, forcément, il y en a.

  • Speaker #1

    Je veux dire, pas avec cette ampleur-là.

  • Speaker #0

    C'est exactement ce que j'allais dire. Parce que forcément, il y en a, mais il n'y en a pas beaucoup qui ont ta résonance. C'est ça. Et qui ont la communauté que tu as. Donc, il y a forcément... Tous les jours, il y a des femmes qui font le choix de se voiler. Mais ce n'est pas tous les jours que tu as une femme qui... Au moment où tu te voiles, tu as combien d'abonnés ?

  • Speaker #1

    Je t'ai la plus suivie sur TikTok. Je l'ai presque 3 millions d'abonnés. Voilà,

  • Speaker #0

    3 millions d'abonnés. Donc, tu passes de la TikTokuse qui fait des challenges, qui fait des chorés tous les jours, qui poste 3 TikToks, à tout d'un coup, j'efface tous mes contenus et je suis voilée. Le changement, il est brutal, il est soudain. C'est normal.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ça a choqué, en fait. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est normal.

  • Speaker #1

    Ça a choqué, mais globalement, ça a fait plaisir aux gens. J'ai senti une vague de respect. J'ai reçu beaucoup de cadeaux. J'ai senti une vague de bienveillance. Les gens étaient heureux, pour moi. Du coup, une nouvelle communauté de femmes. Parce qu'au final, en fait, on ne le sait pas, mais il y a 70% des femmes au Sénégal qui se couvent la tête. Moi, je ne savais pas. Parce que dans certains milieux que tu fréquentes, tu vas voir que des femmes qui ont des perruques ou quoi. C'était les milieux que je fréquentais, les restos et tout. Mais globalement, dans le pays, il y a tout le monde qui se voile presque, ou qui se couvre la tête. Du coup, j'ai senti cette communauté-là, qui était là à me regarder, à être fière de moi, etc. Après, j'ai vu que je suis passée un peu en mode... has been je vois si tu vois de à par rapport à ton audience ouais ouais pas mon audience mais globalement même par rapport aux partenaires à aller voiler maintenant tu l'as ressenti ça je ressens maintenant les perçu avec sexualisation de la femme on est on est hyper

  • Speaker #0

    exposé et on est vu comme des objets c'est la question que j'allais te poser parce que au delà de ta communauté moi ce qui m'intéresse vraiment le plus Peut-être c'est parce que j'ai mon rôle de père avec deux petites filles. Qu'est-ce que ça t'a fait ? À toi, personnellement, c'est quoi le... Aujourd'hui, ça fait combien de temps que tu es voilée maintenant ?

  • Speaker #1

    Deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Deux ans et demi. C'est quoi le bilan que tu portes ? Qu'est-ce que ça... Le positif que ça t'a apporté, le bien-être que ça t'a apporté, comparé à cette vie avant que tu avais sans le voile ?

  • Speaker #1

    Alors... Là, je suis contente d'avoir passé deux phases parce que tu aurais dit les premiers mois, j'aurais idéalisé à 100%.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que les premiers mois, tu es sûre de ton choix, tu es sûre que ça t'a aidé dans tous les côtés. Tu ne vois pas forcément l'épreuve que ça peut être. Donc au début, c'était signe de paix. C'est incroyable. Franchement, au début, ça m'a mis la tête sur les épaules et puis je me suis vraiment focus sur moi-même. J'étais comme ça. J'ai travaillé sans relâche et j'avais une force inexpliquée, tu vois. Après, il y a plusieurs phases dans la vie d'une femme, musulmane en plus. Il y a toujours cette phase où tu regrettes. Tu ne veux pas l'enlever parce que tu as fait tout ce chemin, mais tu regardes quand tu étais comme ça. Tu te dis, j'avais des bonnes stats quand même, puis j'étais jolie quand même, puis j'étais tatata quand même.

  • Speaker #0

    Après, toi, c'est dur parce qu'effectivement, toi, c'est... C'est pour que les gens comprennent bien. Ça sera toujours difficile pour eux de comprendre. Mais en plus, toi, t'es une femme publique.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est dur.

  • Speaker #1

    C'est super. En fait, la différence... Avant, genre, tu rentres dans une pièce, tout le monde est là, wow. Tout le monde te regarde, t'es grande, t'es jolie et tout, tu vois. Le voile, ça te protège. automatiquement on te voit moins. En tant que femme, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Mais ça doit te faire du bien de te sentir protégée.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait un bien de fou. Ça fait un bien de fou parce que même c'est un monde où les femmes sont super sexy et tout, et j'ai pas de mal avec ça, mais c'était pas moi. Moi j'ai toujours été quelqu'un d'assez pudique, donc j'ai jamais vraiment aimé les habits sexy, même ça je voulais le porter avant en soi. Du coup, ça m'a plus permis d'être moi-même sur ce côté-là, tu vois.

  • Speaker #0

    T'as apporté une paix ?

  • Speaker #1

    Ouais, une paix intérieure de fou. Une paix intérieure de fou, mais aussi un combat qui va au-delà de l'apparence, quoi. Parce que tu dois accepter à aimer ton voile, malgré que des fois, tu te sens pas belle avec. Des fois, t'as envie de lâcher tes cheveux, t'as envie de t'habiller comme avant, de te maquiller, etc. Puis après, tu te rends compte que ton voile, tu l'as pas mis que pour la mode. Ouais. Et c'est là que le vrai combat commence, tu vois. Parce que tu dois t'accrocher à ton hijab. Tu n'as pas fait tout ça, tout ce chemin. Parce que moi, je n'imagine même pas le retour. Ce sera horrible. Des fois, j'y pense à enlever parce que c'est dur. Je n'aime pas, ça me saoule. C'est comme toutes les femmes, on a des nafs, tu vois. Tout le monde. Et après, je me dis non, vas-y. Quand je pense aux femmes que j'ai motivées, quand je pense à tout ce qui s'est passé, tout ce que ça m'a apporté, je ne peux pas. Je ne peux pas l'enlever, même quand je pense à Dieu, tout simplement. Mais c'est vrai que des fois, j'ai envie de péter les plombs et de le retirer et de demander, enfin de donner aucune explication à personne parce que c'est ma vie. Mais aussi, tu as cette responsabilité d'être voilée. Et du coup, quand tu es exposée, tu as une certaine partie qui va dire que tu n'as pas à être exposée en tant que femme voilée. On va te reprocher beaucoup plus de choses sur ton comportement alors que voilée ou pas voilée. je comprends ce que tu veux dire tu vois que quand t'es voilée sur ton comportement tu dois être encore plus attentive ouais surtout tu dois pas faire ça t'es voilée en plus maintenant je suis voilée et mariée tu vas pas faire ça tu dois pas faire ça tu dois pas faire ça attends t'es pas encore maman parce que quand tu vas être voilée mariée maman oh là là donc c'est ça donc tu dois tu dois te tenir d'une certaine façon beaucoup plus Et ouais, c'est un peu chiant. La police, elle me fait chier, franchement.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ton entourage, t'avais des femmes voilées ? Non. Non ?

  • Speaker #1

    Pas à l'époque, non.

  • Speaker #0

    Ouais ? Pas avant, quoi. En fait, pourquoi je te... Parce que, tu sais, moi, je me pose la question. Là, c'est le papa qui te pose les questions pour que toi, tu me conseilles.

  • Speaker #1

    Oui. Tu sais,

  • Speaker #0

    on n'en a jamais vraiment parlé avec Karel. Et je sais que Karel n'aurait aucun problème avec ça. Mais moi, j'aimerais beaucoup que mes filles se voilent. Mais je n'ai pas envie de leur imposer.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. Je n'ai pas envie de leur imposer, mais je sais la protection que ça leur mettrait, comme tu dis, surtout dans ce monde où tout est hyper sexualisé, toutes les femmes sont... comme des morceaux de viande ou des trucs comme ça. Tu vois, j'aimerais beaucoup ça. Je sais que mon cœur serait encore plus en paix. Tu vois, si mes filles le faisaient. Et justement, je me demande comment tu aurais aimé que tes parents t'en parlent ?

  • Speaker #1

    Ah, de m'envoiler ? Ouais. Parce que c'est vrai que ma mère, pour le coup, elle n'est pas voilée. Ouais, tu vois. Donc... Je ne sais pas dans quel contexte elle aurait pu m'en parler. En vrai, on ne m'en a jamais parlé. Mais j'y ai toujours pensé, naturellement. Parce que j'ai toujours vu ça avec de l'admiration. Et comment j'en parlais à mes petites filles ? Après, c'est différent parce que je suis voilée. Donc, si j'en ai, forcément, elles vont me ressembler à leur maman. Mais si c'est toi, peut-être non, pas leur imposer, mais leur apprendre leur religion, tu vois. Leur religion. Parce que moi, le fait que j'ai été... éduquée par du coup des parents français etc ça m'a un peu éloigné tout ça et c'est un truc où vas-y j'ai toujours voulu me rapprocher de la religion donc dès le bas âge leur inculquer une religion sur leurs devoirs leurs droits en tant que femme et les comportements des femmes exemplaires de notre religion racontée sous forme de conte il ya beaucoup d'histoires qu'on explique pour les enfants, tu vois. Sur YouTube, tu peux... les histoires de Radija, Aïcha, tout ça, et leur faire rêver, en fait. Parce qu'une certaine population a des princesses, nous aussi, on a nos rêves, tu vois. Et leur permettre de, pas fantasmer, mais de rêver sur ça, peut-être que ça leur fera avoir cette envie naturellement. Et le naturel, c'est le mieux. Et c'est sûr que ça les protégera. Après, comme je dis, il y a des malades de partout, il y en a, les voiles, ça leur empêche rien du tout. Mais c'est sûr que moi, pour le coup, j'ai vu que les gens ne se permettaient plus certaines choses.

  • Speaker #0

    Donc c'est ça, ça te protège.

  • Speaker #1

    J'ai senti la différence directe. On n'osait même plus me proposer certaines choses. Et puis même moi, avant, pour refuser et tout, c'était chiant, tu vois. Haram ! Haram ! Tu vois, j'ai même plus... Tu m'as pas vu ou quoi ? Haram ! Il n'y avait pas ça. Donc, j'avais ma protection, tu vois. Donc, ouais.

  • Speaker #0

    Tu dis que les marques aussi, tu as ressenti au niveau des marques, elles se sont un peu éloignées.

  • Speaker #1

    Oui, certains contrats, je les ressentis. Je les ressentis, ouais. Bon, déjà, tu as toute une partie où tu ne peux plus le faire, genre vêtements et tout, tu ne peux plus le faire. Et certaines marques, je l'ai bien senti quand même. Et j'ai eu des échos que c'était pour ça. Donc ça m'a fait... En vrai, ça ne m'a pas fait mal. Je me suis dit, écoute, là, ils te ferment une porte et qu'ils t'en ouvrent dix. Donc je m'en foutais. Mais je trouvais ça dommage avec le temps. Parce que déjà, moi, j'avais un profil où des fois, c'est compliqué, vu que je suis métisse. Et du coup, sur certaines campagnes pour le Sénégal, je suis moins légitime qu'une Sénégalaise. Parce qu'on se dit, ouais, mais elle est claire. C'est des... complexé, tu vois, quand ils me prennent. Donc, je perds beaucoup de contrats par rapport à ça. Et là, en plus de ça, avec le voile, Métis, avec le voile.

  • Speaker #0

    Mais ça t'a ouvert une autre porte,

  • Speaker #1

    comme tu dis.

  • Speaker #0

    Parce que tu as lancé ta marque.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Qui s'appelle ?

  • Speaker #1

    Fainaramastou.

  • Speaker #0

    Fainaramastou.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Acheter.

  • Speaker #0

    Donc, tu vois qu'à Dubaï, effectivement, il y a des trucs, mais ça coûte cher. Ça coûte cher.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas mon style. Et du coup, j'ai créé ma marque. Au début, en fait, je me fournissais en France. J'avais des fournisseurs. Sauf que bon, avec le temps, je me suis dit, à quoi bon créer une marque si c'est pour se fournir ailleurs ? Ou quelqu'un d'autre, un jour, va pouvoir se fournir là où tu te fournis et proposer la même chose que toi. Du coup, je me suis dit, vas-y, crée ton atelier. Parce qu'au début, j'avais et des fournisseurs à Dakar qui faisaient la couture, et aussi mes fournisseurs en France. Sauf qu'au final, éthiquement parlant, je trouvais ça pas ouf d'avoir des fournisseurs en France en vrai. sachant qu'on est un pays où l'un des premiers métiers c'est la couture quand même tu vois, je trouvais ça dommage de faire travailler des français alors qu'on peut faire travailler des sénégalais. Après pour le coup j'avais été déçue un peu de ce que je trouvais par mes fournisseurs qui étaient faits par du coup par des sénégalais, mais manque de sérieux détails pourris, enfin en plus elle me faisait ça super cher. quand je y repense. Et au final, bon, ça m'a permis d'apprendre. J'ai commencé à aller moi-même au marché, comprendre les tissus, toucher, savoir les prix, négocier. Genre là, ça ne peut plus me passer. Non,

  • Speaker #0

    on ne peut plus t'avoir là.

  • Speaker #1

    Non, là, c'est bon. Là, c'est bon. Avant, on pouvait m'avoir de ouf. Maintenant, je connais tout. Je connais tous les détails sur filage.

  • Speaker #0

    Parce que ça fait combien de temps que tu as créé la marque ? C'est un an. Un an, OK.

  • Speaker #1

    Un an. Et du coup, au final, j'ai acheté mes machines. j'ai créé mon atelier euh euh Et maintenant, on est à quoi ? On est presque 30 employés.

  • Speaker #0

    Masha'Allah, 30 ! Ouais. En un an ! Ouais. Masha'Allah ! Incroyable !

  • Speaker #1

    Et employés mensuels, mais il y a beaucoup de personnes avec qui on travaille. Ouais,

  • Speaker #0

    puisqu'on prête quand on a... Ouais,

  • Speaker #1

    on se prête aussi beaucoup d'attributs.

  • Speaker #0

    En un an !

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu le réalises ?

  • Speaker #1

    Non, franchement, c'est incroyable. C'est dingue. Et le pire, c'est que je vois que la limite, je la vois pas, en fait. Je ne sais pas si tu vois. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que la demande,

  • Speaker #1

    elle est tellement présente. Et moi-même, je n'arrive pas à gérer la demande, tu vois, par rapport à mes clientes.

  • Speaker #0

    Après, c'est ça, c'est que l'avantage, mais en même temps, le piège que toi, tu as, c'est que tu as une communauté.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et une grosse communauté. Oui. Donc, ça veut dire que quand tu fais un drop,

  • Speaker #1

    ça marche.

  • Speaker #0

    Ça part vite. Oui. Et en plus, si les clients sont satisfaits du premier drop, quand on fait un deuxième, tu as ceux qui étaient déjà là qui reviennent. nouveaux qui arrivent, ça peut aller, ça va très vite.

  • Speaker #1

    Ça va très vite. Mais du coup, s'il se passe un petit problème aussi,

  • Speaker #0

    ça peut aller très vite.

  • Speaker #1

    Ça peut aller très vite. Merci, ça ne s'est pas encore produit.

  • Speaker #0

    Ça ne se produira pas, Inch'Allah.

  • Speaker #1

    Inch'Allah, mais on fait tout, parce que tu sens des fois qu'il y en a qui veulent te mettre des bâtons dans les roues. Un jour, une cliente, elle a reçu un sac. Il pleuvait, je crois, mon livreur l'a un peu entassé. Le sachet était étruite, mais le produit restait le même. Elle a pété un peu. Ouais, je t'affiche sur TikTok tout de suite si tu me rembourses pas. Genre, elle parlait comme un chien à ma vendeuse, tu vois. Et à chaque fois, c'est ça la menace, quoi. Je t'affiche sur TikTok, je vais dire que c'est Fainara, tu vois. Alors que Fainara, elle se donne corps et âme pour que tu sois heureuse, là.

  • Speaker #0

    Après, c'est... Malheureusement, c'est toujours ça aussi, tu vois. Le client... Est roi. Ouais, le client est roi, quoi.

  • Speaker #1

    Ah, mais toujours, moi j'ai dit à mes vendeuses, on peut vous crier dessus. tout faire sur vous, rembourser et changer. Pas de problème. Je veux pas de problème. Nous, on promet une qualité. Si la qualité, la personne, pour X raisons, n'est pas contente, tu la rembourses. Parce que même en islam, il n'y a pas des voleurs. Tu l'achètes pas, il y a quelqu'un d'autre qui va l'acheter,

  • Speaker #0

    tu vois. Exactement.

  • Speaker #1

    Pas de problème.

  • Speaker #0

    Et tu dirais, cette première année, tu as vendu combien de pièces ? Tu penses ? Tu sais à peu près ? Tu suis ?

  • Speaker #1

    Cette année... J'ai eu mon rapport, on est presque sur... Je vais checker.

  • Speaker #0

    Vous voyez, la chef d'entreprise, elle a tout sur son téléphone. Vous la voyez, tiktokeuse, tout ça. Continuez, restez assis. Regardez les TikTok.

  • Speaker #1

    Non, mais j'ai mon financier, il me fait des rapports.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est ça.

  • Speaker #1

    On va voir. Sachant que l'année dernière, au début, on n'avait pas assez de prods. Attends. C'est où ?

  • Speaker #0

    Pardon, pardon. Non, t'inquiète, prends ton temps. C'est ça l'avantage du podcast ici. On a le temps, on n'est pas pressé.

  • Speaker #1

    Ouais, on est sur 15 000 articles vendus. Wow ! Attends, fais ça.

  • Speaker #0

    15 000 mashallah en un an ouais est-ce que je pense que toi tu réalises pas ce que tu fais pour moi c'est pas beaucoup parce que je sais qu'on aurait pu faire plus oui c'est

  • Speaker #1

    ça mon problème je t'ai dit ouais mais moi je suis en mode ouais mais tu vois c'est dès le début j'avais eu mon atelier là j'aurais pu faire 40 000 articles inshallah tu les feras l'année prochaine

  • Speaker #0

    et dans deux ans, tu en feras 100 000.

  • Speaker #1

    C'est ce que je veux.

  • Speaker #0

    Oui, tu le feras. Mais tu vois, c'est ça où je dis qu'il faut aussi célébrer ses accomplissements et ses victoires parce que la Fine Arad, il y a deux ans, est-ce qu'elle aurait pensé avoir une boutique et vendre 15 000 articles ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Tu vois ? Attends, je t'explique. Mon financier au début, c'est que dès le début, je me suis fait accompagner pour l'aspect finance. Au début, j'avais un stock d'environ 3 millions, de millions, je crois. Ou 3000 euros, je ne sais plus. Et je devais faire 7 millions de chiffres d'affaires en deux mois pour pouvoir être viable.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Quand il m'a annoncé ça, j'ai pété les bras. Je me suis dit, impossible.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, quoi ? 7 millions, mais non, mais comment j'ai pu faire ça ? Aujourd'hui, on peut faire ça en quatre jours. Ouais. Tu vois ? Ouais. Donc. C'est dingue, l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Ah non, c'est fou.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #0

    C'est fou. Et puis, comme on dit, toi, tu as la chance aussi, surtout, de pouvoir être 360 un petit peu parce que tu sais faire le marketing. Oui. Tu as ta propre influenceuse qui est là tout le temps pour mettre en avant. Tu gères l'entrepreneuriat. Tu vois ? Donc, ton background à l'école t'aide à gérer ce que tu fais aujourd'hui. Inch'Allah, ça te fait sortir aussi de l'influence, un petit peu. Parce que ma question, c'est est-ce que l'influence, c'est quelque chose que tu as envie de continuer ou c'est plutôt quelque chose où tu as envie de sortir de l'influence ?

  • Speaker #1

    Alors avant, je voulais arrêter. Je voulais arrêter parce qu'il y avait trop d'aspects négatifs. Mais en avançant, je me rends compte que j'aime beaucoup. J'aime beaucoup. J'aime le fait qu'on m'ait vu évoluer. Et je pense qu'aujourd'hui, je veux continuer. Après, peut-être pas de la même façon. Le but à long terme, moi, c'est un de mes objectifs, c'est d'arrêter les partenariats commerciaux. Donc arrêter de travailler avec les marques, etc. Et gagner de l'argent par soit mes événements ou ma marque, avec le temps, quoi. Donc, être plus une figure en tant que telle, plutôt que chercher à créer du contenu tout le temps.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ne laisserai pas les réseaux sociaux, mais c'est sûr que peut-être... Dans 10-15 ans.

  • Speaker #0

    C'est juste ta stratégie avec les réseaux sociaux qui est différente.

  • Speaker #1

    C'est ça. J'ai une stratégie où j'espère un jour peut-être avoir tellement d'impact que je serai obligée d'être omniprésente, mais plus de la même façon.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que comme tu dis, avec les événements que tu fais maintenant, d'ailleurs, là, pendant le ramadan, tu organisais une soirée avec différentes femmes. Là, tu as un événement bientôt. Si je ne dis pas de bêtises, un pique-nique. C'est ça ? Exactement. Donc, tu vois, pour moi, c'est super intéressant de voir comment tu as redirigé un petit peu ce que tu fais. Effectivement, oui, il y a eu la grosse redirection avec ton changement d'un point de vue vestimentaire. Mais malgré ça, comme tu as dit tout à l'heure, Dieu te ferme une porte et t'en ouvre une autre. Parce que si tu ne portais pas ton voile, tu n'aurais jamais lancé ta collection.

  • Speaker #1

    Jamais. Tu vois ? Oui, c'est ça que je me dis. Je me dis que ça a été fait pour quelque chose. On dirait un dessin qu'on a tracé. En fait, c'est tellement logique l'enchaînement, etc. Que je me dis, allez, vas-y. Quoi en Allah ? Tawakul. Oui, ça. Comme on dit. Et c'est tout, tu vois. Je laisse tout mon espoir en Dieu. Et malgré mes questionnements, etc. Quand je me pose trop de questions, je me dis, vas-y, tu sais quoi ? Il y a Dieu qui est là.

  • Speaker #0

    Et de toute façon, je ne sais plus, parce que tu sais, pareillement, j'ai beaucoup de questionnements, beaucoup de questions et tout. Je ne sais plus qui m'avait dit ça et je n'ai pas envie de sortir de dire la phrase mal, mais il m'avait dit en gros qu'en fait, c'est justement ton questionnement qui montre que tu as la foi. Le fait que si tu ne te poses pas de questions, tu vois, ce n'est pas ça la foi, de ne pas se poser des questions. Avoir la foi, c'est se poser des questions, se remettre en question, c'est toujours essayer d'apprendre, de chercher. tant mieux que tu te poses des questions parce que ça veut dire que tu es toujours curieuse et tu cherches toujours à apprendre et à savoir plus donc tant mieux Tu as lancé ta marque de vêtements il y a un an. Dernièrement, tu t'es mariée. Oui. Félicitations.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Tu as encore lancé une traîne.

  • Speaker #1

    Malgré moi.

  • Speaker #0

    Malgré toi. Aujourd'hui, tu en as parlé rapidement tout à l'heure. Comment justement ton mari, qui lui n'était pas du tout dans ce domaine-là, comment il prend ça ?

  • Speaker #1

    Alors, comment il prend ça ? En vrai c'est tout frais parce que tu vois ça fait même...

  • Speaker #0

    Oui c'est tout nouveau !

  • Speaker #1

    Ça fait trois mois qu'on est mariés à peu près et... Comment dire ? C'est vrai que ça l'a un peu surpris parce que même nous franchement je pensais pas que le mariage allait avoir autant d'ampleur. Je savais que ça allait avoir de l'ampleur. Peut-être pas autant, genre en termes d'impact.

  • Speaker #0

    Ah non, vous êtes sur les réseaux, c'est-à-dire que waouh !

  • Speaker #1

    Mais même moi, sur mes ventes, sur mes statistiques, depuis lors, ça a doublé. Et maintenant, en vrai, ça lui fait plaisir, il tire le bon côté du truc, parce que lui, c'est un homme très, très discret, il n'aime pas du tout tout ce qui est réseaux sociaux. Après, lui, ça marche dans ses affaires. Lui, on l'a un petit peu reconnu par ce par là. Il a réactivé certains réseaux. C'est juste ça qui l'intéresse.

  • Speaker #0

    Continue à me poster un petit peu de temps en temps.

  • Speaker #2

    De temps en temps, on se rappelle de moi.

  • Speaker #1

    Après, le réseau est réactivé. Il fait ses contrats.

  • Speaker #2

    Il s'en fout.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #1

    Il le vit bien.

  • Speaker #0

    Tant mieux, tant mieux. Et donc, pour clore un petit peu la discussion, C'est quoi ta vision de Fainara, on va dire sur les cinq prochaines années ? Est-ce que tu te vois, est-ce que tu planifies, je veux dire, à ce niveau-là ? Ou comme tu disais il y a quelques secondes, tu laisses à Dieu et tu avances ? pas avec une vision à moyen terme, mais plus une vision à court terme en disant je me focus sur l'année.

  • Speaker #1

    Alors les deux.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    je planifie et en même temps je laisse ma confiance en Dieu. Mais moi, ce que je dis toujours OK, Dieu, il te dit la subsistance, la subsistance. Mais tu vas pas rien foutre en attendant ta subsistance.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc c'est tu vois, je me dis OK, je fais les causes, je me bats pour avoir ce que je veux. Après, si le plan de Dieu, c'est autre chose, hamdouillah tu vois. Mais je manifeste toujours ce que je veux. Moi, finir dans cinq ans, je m'imagine. à la tête du coup toujours de Fainara Mastour. Je m'imagine établi dans au moins deux autres pays. Ça, j'aimerais bien. Je m'imagine continuer sur les réseaux sociaux, maybe avoir une petite famille, on verra si Dieu me donne. Ça, ouais. Et ouais, continuer ma petite vie d'entrepreneuriat. Peut-être m'être lancée dans l'immobilier. Voilà.

  • Speaker #0

    Ouais. Développer le groupe Fainara

  • Speaker #1

    Développer le groupe Fainara Et Commencer régulièrement Youtube Ça c'est vraiment mon combat Ne dis pas ça ici

  • Speaker #0

    Parce qu'on connait les teams Youtube Je suis sûr que ta team Youtube doit t'attendre

  • Speaker #1

    De pied ferme 2025 c'est bon Je me mets bien sur Youtube Fainara ne dit pas voilà Il est où ça va ?

  • Speaker #0

    Il est de l'autre côté, il ne nous entend pas

  • Speaker #1

    Non c'est bon je me mets Merci. bien sur YouTube. Je manifeste. Dieu ! Je me mets bien sur YouTube. Je me mets bien dans mes contenus. Et voilà, je me vois avoir un rythme de vie sain, sport.

  • Speaker #0

    Voilà. T'es en mode challenge, là.

  • Speaker #1

    Là, je suis en mode challenge.

  • Speaker #0

    C'était des pizzas végétariennes. Ils m'en font. C'est quoi ton réseau préféré ?

  • Speaker #1

    Mon réseau préféré, c'est Snapchat.

  • Speaker #0

    Snapchat ? Ouais. Alors Snapchat,

  • Speaker #1

    je connais pas du tout. Bah au début, moi j'étais pas du tout présente, mais c'est là que, en fait, tout se passe. C'est là que mes abonnés ont vu ma vraie personnalité. Je dis même pas des abonnés, c'est ma commu, genre on est des copines maintenant. Je partage toute ma life avec eux, mais de tout, mais c'est tellement drôle Snap, franchement. Ah ouais ? Ah ouais, c'est mon meilleur réseau. C'est vraiment ma vraie personnalité. D'ailleurs, j'essaye un peu plus d'être comme ça sur Insta en ce moment. Ok. Parce que je trouve ça dommage que les gens ne... mais en fait les gens ils savent pas qui je suis genre il y a que ceux qui me suivent sur snap qui savent et c'est dommage donc

  • Speaker #0

    Snapchat. Ok d'accord mais en tout cas Fainara ça a été un plaisir de te recevoir et moi aussi ça a été un plaisir de te découvrir tu vois parce que comme je dis effectivement ça fait pas longtemps que je te suis mais que je te vois mais ça fait pas longtemps que je te suis et ce que j'aime beaucoup et ce que je vais retenir surtout moi de cette discussion c'est que t'es une hyperactive qui a pas peur d'essayer Merci. Parce que tu peux être hyperactif, mais tu peux avoir beaucoup d'idées, tu peux avoir beaucoup de choses en tête, mais tu n'essaies pas. Et ce que je retiens de toi, c'est que tu as toujours foncé dans ce que tu fais. À partir du moment où tu crois à une idée, tu y vas, tu y vas à fond, tu ne vas pas à demi-mesure. Je retiens que tu es une... Tu es une étoile, comme dit ta maman, une étoile brillante. Tu vois, Inch'Allah, tu vas continuer de briller, briller, briller, briller, briller. Non, il le veut. Inch'Allah, tu vas. Et tu vois, ce que je trouve qui est surtout inspirant dans ce que tu fais, pour moi aujourd'hui, c'est que tu montres à des jeunes femmes que tu peux avoir tes croyances, tu peux être moderne à la fois et tu peux surtout être une... Une créatrice de contenu, mais surtout une entrepreneur. Tu vois, tu as su saisir tes opportunités, mais tu sais te développer pour grandir. Tu ne stagnes pas dans un truc et tu essaies toujours d'aller plus loin, de push le next step, de push le next step, push le next step. Donc, on veut que tu continues de pousser, pousser, pousser, pousser, pousser, pousser, et d'aller le plus loin possible. Merci pour ta gentillesse. Merci pour ta disponibilité. Et Inch'Allah, j'espère te revoir. dans 4-5 ans, dans le podcast.

  • Speaker #1

    Ouais, tu mettras l'extrait avant-après.

  • Speaker #0

    Non, t'inquiète, je mettrai le avant-après et le prochain, on le fait dans ton bureau, Fainara Group, tu vois.

  • Speaker #1

    Bureau ?

  • Speaker #0

    Dans le building ? Dans le penthouse. Dans le penthouse. Dans le penthouse du Fainara Group, dans le jet privé.

  • Speaker #1

    Le yacht ?

  • Speaker #0

    C'est ça, parce que tu auras ouvert une boutique à Dubaï, une boutique à Paris, tu vois, une boutique à Londres.

  • Speaker #1

    A Léon,

  • Speaker #0

    Londres. Les gosses.

  • Speaker #1

    Pepe,

  • Speaker #0

    Inch'Allah. Inch'Allah. En tout cas, la team incroyable. Bon. Je n'ai pas besoin de vous dire. Allez la suivre, allez la follow si vous ne le faites pas déjà. Parce que bon, allez la follow. Si vous voulez avoir...

  • Speaker #1

    Vous êtes ma cible.

  • Speaker #0

    Allez la...

  • Speaker #1

    Vous pensez comme Olivier.

  • Speaker #2

    Vous êtes ma cible. Venez.

  • Speaker #0

    Allez la voir si vous voulez de la bonne humeur, de la bonne énergie et surtout de l'inspiration. Parce qu'elle fait de très, très, très, très, très belles choses pour la jeunesse sénégalaise. Et elle fait des très belles choses pour l'entrepreneuriat. Allez l'encourager. Allez lui donner beaucoup de force, beaucoup d'amour, beaucoup d'énergie. Et fuck les haters. Oups. pardon en tout cas merci d'avoir écouté l'épisode et je vous dis à très vite dans un prochain podcast Peace

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Enfance, maladie et déménagements

    03:29

  • Le retour au Sénégal

    20:32

  • Débuts, succès et haters sur les réseaux

    28:54

  • Se réinventer et le port du voile

    59:19

  • La création de sa marque

    01:19:37

  • Son mariage & ses projets

    01:26:28

Description

Comment une jeune femme sénégalaise a-t-elle réussi à transformer les défis de sa vie en une véritable success story ? Dans cet épisode captivant du Le OV Show, Olivier Vullierme reçoit Faynara, une entrepreneuse et influenceuse qui incarne la force et la résilience. Faynara nous plonge dans son parcours inspirant, de son enfance au Sénégal à sa vie en France, avant de revenir sur sa terre natale pour bâtir sa carrière. Elle aborde des thèmes puissants tels que son expérience de la maladie durant son enfance, le racisme qu'elle a subi, et le choix de se voiler, un tournant décisif dans sa vie personnelle et professionnelle.



Au cœur de cette conversation enrichissante, Faynara partage comment elle a su transformer sa présence sur les réseaux sociaux en un véritable business florissant, en lançant sa marque de vêtements pour femmes voilées, Faynara Mastour. Elle évoque les défis qu'elle a rencontrés en tant que femme voilée dans un environnement souvent critique, tout en affrontant les préjugés auxquels elle fait face. À travers son récit, Faynara inspire les jeunes femmes à croire en elles-mêmes, à s'affirmer dans leurs choix, et à ne jamais abandonner leurs valeurs.



Ce témoignage poignant met en lumière l'importance de se réinventer et d'adapter son image tout en restant authentique. Faynara nous rappelle que chaque parcours de vie exceptionnel est jalonné d'obstacles, mais que la motivation et la détermination sont les clés du succès. En tant qu'entrepreneurs passionnés, nous avons tous le pouvoir de transformer nos histoires en véritables leçons de vie.



Dans un monde où l'éducation et le sport jouent un rôle crucial, cet épisode du Le OV Show est une source d'inspiration pour la diaspora africaine, notamment pour nos auditeurs du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et du Cameroun. Rejoignez-nous pour découvrir les secrets de réussite de Faynara et apprendre comment elle a su motiver et inspirer d'autres femmes à travers son parcours. Ne manquez pas cette histoire captivante qui vous encouragera à embrasser le changement et à poursuivre vos rêves avec passion et détermination.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Genre ma mère m'a approuvée sur la plage avec un mec, elle l'a pas fait. Donc j'ai mis, je suis plus majeure de ma promo, 19 sur 20 et tout. Il a dit, c'est normal, à force d'écarter tes jambes entre l'école et la maison. Je me suis voilée genre cinq jours avant le ramadan. Les gens étaient là, allez, la grosse hypocrite. Je t'ai la plus suivie sur TikTok.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire à peu près ?

  • Speaker #0

    J'avais presque 3 millions d'abonnés. Voilà. Tu dois accepter à aimer ton voile, malgré que des fois tu te sens pas belle avec. Et maintenant, on est... On est presque 30 employés. Ouais, on est sur 15 000 articles vendus.

  • Speaker #1

    Hello, hello les incroyables, la team incroi... J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute que vous nous regardez sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, je reçois une vedette du digital. Je reçois une femme entrepreneur. Je reçois une créatrice, je reçois une femme qui influence le Sénégal. Regarde, tu t'es bugué même, mais bon. Je reçois Faye Nara dans le Home Show.

  • Speaker #0

    Rien que ça, ça va. T'as vu ? Salut !

  • Speaker #1

    Comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Un plaisir de te recevoir.

  • Speaker #0

    Ben moi aussi, je suis contente d'être là.

  • Speaker #1

    Enfin on est assis là ? Enfin ! Parce qu'on peut dire aux gens, plusieurs fois on a essayé de...

  • Speaker #0

    Au moins trois ou quatre fois on a dû annuler,

  • Speaker #1

    reporter... Non mais c'était parce que c'était pas le bon moment, c'est Dieu seul qui sait. Il fallait que je sois toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on va te dire les choses. Wapé ! Non, aujourd'hui on va surtout apprendre à te connaître. D'accord. Parce que tu es une femme influente, tu es une femme qui fait beaucoup de choses, tu vois. Moi, je te connais depuis un petit moment sur les réseaux et c'était important pour moi de te recevoir. Je trouve que tu es une des rares personnes dans l'influence ou dans la création de contenu que j'ai su voir évoluer et transformer son image en business qui a une vraie stratégie, j'ai l'impression, dans ce que tu fais. Mais on va apprendre à découvrir tout ça. Et je vais te poser la première question, qui est la plus compliquée du podcast. C'est celle que je pose à tout le monde. Aujourd'hui, Fainara. Quelqu'un qui ne te connaît pas. Comment tu te présentes ?

  • Speaker #0

    J'avoue, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    C'est la direction la plus compliquée. Après, c'est tranquille.

  • Speaker #0

    Bon, je me présente. Moi, c'est Faye Nara. Métis, sénégalaise et espagnole. J'ai grandi... Je suis née au Sénégal. Ouais. Mais j'ai grandi... plus grande partie de ma vie en France. Puis je suis retournée au Sénégal pour mon bac. Donc, après mon bac, pardon. Donc aujourd'hui, je suis entrepreneur, créatrice de contenu. Je suis sur les réseaux sociaux, je fais mes petits contenus. Et à côté, j'ai ma marque.

  • Speaker #1

    Petits contenus, petits contenus. Mais pas les petits contenus des années 80.

  • Speaker #0

    Je fais mes contenus, voilà. Et j'ai ma marque, Faena Ramastour. Je viens de me lancer aussi dans l'événementiel. Bon, tout ce qui touche le marketing, En général, je suis dedans.

  • Speaker #1

    Tu es dedans. Ok, très bien. Très belle présentation. Je trouve que ça te résume bien. Merci, merci. Maintenant, on va rentrer dans le détail et on va apprendre à te connaître. D'accord. Donc toi, tu dis, tu es née où ?

  • Speaker #0

    Je suis née à Dangan, dans le Sinsalou au Sénégal. Ok. Je suis née là-bas, j'y ai vécu 4 ans. J'étais entourée de ma famille, mon père, ma mère, tout le monde. Après, malheureusement, j'étais malade. Je faisais des crises de convulsions. Sauf que ce qui peut paraître moindre dans certains pays est plus grave ici, puisqu'on était dans des conditions assez précaires. Je viens d'une famille qui, à la base, était très modeste. On vivait dans une petite case, il n'y avait même pas d'eau, d'électricité, mais on était nice, très heureux. Et le fait qu'en fait, je sois malade, je fasse des crises à répétition. En fait, ma mère était toujours obligée de me porter, de courir à l'hôpital, de courir un kilomètre, me ramener. Donc, j'étais entre la vie et la mort tous les jours. Et le fait qu'elle ait déjà perdu un enfant avant moi, ça lui a mis un petit peu le déclic. Elle s'est dit bon, est-ce que tu ne vas pas aller chez tes oncles et tantes en France te soigner, etc. Le temps que ça aille mieux, quoi, pour mon avenir. C'était déchirant pour elle aussi parce qu'elle avait déjà perdu un enfant. Elle perdait à moitié son deuxième enfant, mais elle l'a fait pour me sauver la vie.

  • Speaker #1

    Elle l'a fait pour toi, bien sûr.

  • Speaker #0

    Après, je suis partie à mes 4 ans. J'ai vécu avec ma tante paternelle et mon oncle. Mes parents étaient restés au Sénégal pendant ce temps-là. Et voilà, j'ai vécu ma petite vie. C'était bien. J'étais sur la côte d'Azur au début. Je vivais à Nice. C'était une toute autre vie. Je crois que je ne m'en rendais pas trop compte au début.

  • Speaker #1

    Toi d'abord, c'est le papa qui est sénégalais ou c'est la maman qui est sénégalaise ?

  • Speaker #0

    Non, c'est ma mère. Ma mère est sénégalaise, mon papa est espagnol.

  • Speaker #1

    Bienvenue. On est rare les métisses où c'est la maman qui est sénégalaise. Je te jure, j'ai toujours l'impression que c'est le papa qui est sénégalais.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. En général, on est plus accrochés à notre culture, ceux qui ont la maman. Tu as pas remarqué ?

  • Speaker #1

    Non, je suis tout à fait d'accord avec toi. Moi, je suis tout à fait d'accord. Moi, je me suis toujours posé la question. Pourquoi j'avais ce besoin de rentrer au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, toi aussi ?

  • Speaker #1

    Mais quand je dis ce besoin, c'est-à-dire que c'était viscéral. C'est-à-dire que moi, avec ma mère, on a eu des engueulades. Désolé, maman. Ma mère, elle dit toujours que je parle toujours bien de mon père. Elle a toujours dit des trucs. Maman, je t'aime, maman, je t'aime. Mais je suis obligé de dire la vérité. Mais avec ma mère, en fait, tu sais, elle ne voyait pas les opportunités au Sénégal. Pour elle, rentrer au Sénégal, pourquoi tu rentres au Sénégal ? Tu vas faire quoi ? Et pendant des années, des années, jusqu'au jour où j'ai pu venir ici. Mais je pense que je me suis toujours demandé, est-ce que c'est parce que je suis né ici et que mes premiers souvenirs de vie sont ici ?

  • Speaker #0

    Mais c'est ça.

  • Speaker #1

    Ou est-ce que c'est parce que c'est maman qui est sénégalaise et c'est ça ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est les deux. Tu as ce besoin de te raccrocher à tes racines. Tu as des souvenirs. En fait, le Sénégal, c'est vraiment spécial. Des souvenirs, des odeurs. Moi, j'ai quitté à 4 ans. Oui,

  • Speaker #1

    pareil, à peu près même âge.

  • Speaker #0

    J'ai des souvenirs de mes 4 ans et de mes 3 ans. Il y a des odeurs que je sens. actuellement, tu vois,

  • Speaker #1

    on parlait d'odeurs.

  • Speaker #0

    Je te jure, il y a des odeurs que je sens, je me rappelle, c'était quand j'étais petite que je les sentais. Donc, j'ai toujours eu ce besoin de revenir, de rentrer.

  • Speaker #1

    Et quand tu pars à 4 ans, est-ce que tu as des souvenirs de ce départ-là ? Tu réalises ou pas du tout à cet âge-là que tu quittes ?

  • Speaker #0

    Non, je n'ai pas réalisé. Je n'ai pas réalisé au début. Je n'ai pas tellement de souvenirs du voyage en tant que tel, on me le raconte. Apparemment, j'étais assez chiante. J'étais un peu compliquée, un peu rebelle, parce que moi, j'étais une petite fille très rebelle. J'étais tout le temps en culotte, à courir partout dans le village, à insulter tout le monde. J'étais vraiment la rebelle du village. Je m'embrouillais avec le fou. Mais des insultes, pas des petites insultes, genre des grosses insultes. Je volais. Quand j'allais au cours arabe, je prenais toutes les chaussures de la mosquée. Tu vois, des petits. Je volais tout. Genre ma mère, elle en... pouvait plus de moi. C'était pas possible. Du coup, quand je suis arrivée en France, j'étais la bandit voyou de France. J'ai une vidéo où je chante au clair de la lune. C'est trop drôle.

  • Speaker #1

    Le jour où l'épisode sort, t'as impérat à sortir cette vidéo dans ta story Instagram.

  • Speaker #0

    J'espère que je la retrouverai. On va la voir. Je vais essayer de demander à mon oncle. Du coup, j'ai pas trop de souvenirs de ce changement. Je me suis vite adaptée. J'ai vite pris mon oncle et ma tante comme mes parents.

  • Speaker #1

    Figure paternelle, maternelle.

  • Speaker #0

    Je les appelais maman, papa. J'étais petite, je ne comprenais pas les choses. Jusqu'au début, je prenais des serviettes, je priais dessus.

  • Speaker #1

    Les sannes.

  • Speaker #0

    Je disais à la moine,

  • Speaker #1

    maman. Les sannes.

  • Speaker #0

    Au début, je ne comprenais pas, mais j'étais bien, j'étais heureuse. Ils se sont très bien occupés de moi. Je vivais ma life.

  • Speaker #1

    Tu fais donc toute ta jeunesse, adolescence à Nice ?

  • Speaker #0

    Non. J'ai fait qu'un an à Cannes. Qu'à demande de lieu, exactement. Ensuite, on a déménagé à Valence, dans le sud-est. Et on a déménagé à Valence parce que ma grand-mère était là-bas, paternelle, donc elle était un petit peu malade. Et j'ai passé vraiment dix ans là-bas. Donc c'est là où j'ai vraiment grandi, dans un petit village qui s'appelait La Roche de Glin. pas si petit que ça, mais c'était chill, tranquille, un petit peu campagne. Vraiment une enfance, on va dire, ils se sont bien occupés de moi. J'étais fille unique du coup, donc j'ai grandi jusqu'à mes 13 ans, j'ai grandi toute seule avec mes parents, mon chien, tu vois. Après, j'étais une enfance un peu turbulente, une enfant un peu turbulente. Ah mais t'étais gâtée, c'était la petite gâtée ! J'étais pourrie gâtée ! Ouais, j'étais pour elle. J'étais la fille à ma maman, à mon papa. Ils m'ont pouvé d'amour.

  • Speaker #1

    Et surtout, je pense, en tant que parent qui a vécu, malheureusement, la perte d'un enfant, quand t'en as un, tu projettes tout.

  • Speaker #0

    Et c'est même pas ça, parce que pour le coup, moi, je grandissais pas avec mes parents. Je grandissais avec mon oncle et ma tante, qui, eux, n'avaient pas eu d'enfants. Ouais,

  • Speaker #1

    donc en plus, toi, t'avais l'amour de ton oncle et ta tante qui était... c'était leur enfant qu'ils n'ont pas eu. Et j'imagine tes parents, quand ils te voient, tu leur as tellement manqué que c'est l'amour qu'ils ont gardé pendant des mois pour toi. Quand ils te voient, ils te le donnent. Donc, ah oui, non, tu devais être...

  • Speaker #0

    Choujouté.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    J'étais choujoutée, c'est vrai.

  • Speaker #1

    MashaAllah, c'est des beaux souvenirs.

  • Speaker #0

    C'est des beaux souvenirs, ouais.

  • Speaker #1

    C'est des beaux souvenirs. À côté de Valence ? Ou tu as d'autres aventures de vie ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai d'autres aventures, comme je n'aime pas la tranquillité. Du coup, à mes 13 ans, je pense, 13-14 ans, entre-temps, mes parents étaient revenus en France. Ils se sont divorcés, ils se sont séparés. Et mon père était à Valence, mais ma mère avait refait sa vie en Bretagne. D'accord. Donc, j'ai eu un petit électrochoc quand ma petite sœur est née. Parce que du coup, elle est née. Je me suis dit, pourquoi je ne suis pas avec ma mère et tout ? Donc, je suis rentrée. Je suis rentrée avec elle à Saint-Malo.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, tu quittes le sud de la France pour aller vers la Bretagne.

  • Speaker #0

    Pour aller vers la Bretagne. Donc, j'ai fait ma troisième jusqu'à ma terminale à Saint-Malo. Et ensuite, bye ! Je me suis barrée. Ça m'a traumatisée. Je n'aimais pas trop la Bretagne.

  • Speaker #1

    J'avoue, c'est quand même une autre ambiance que par rapport au sud de la France, j'imagine.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas trop kiffé la mentalité des gens en général. Ils étaient sympas, mais pas mon délire. C'est vrai que c'était beaucoup plus cosmopolite dans le sud. J'avais plus de références, etc. Surtout au collège où il y avait des Noirs, il y avait des Arabes un peu partout. Je ne me sentais plus chez moi. Après, c'est vrai, j'avais ma famille sénégalaise, etc. Mais on était quand même en minorité dans la ville et tout. Moi, j'avais une maman qui était très stricte sénégalaise. Enfin, elle est sénégalaise, quoi, donc je ne sortais pas. Et à côté, j'avais que des potes qui sortaient et qui allaient au poids. Ils fumaient.

  • Speaker #1

    Je vois très bien l'ambiance. J'ai connu ça.

  • Speaker #0

    J'avais leurs premières histoires d'amour et tout. J'avais pas le droit.

  • Speaker #1

    Oui, non, non, non, non.

  • Speaker #0

    Moi, c'était mort. Un jour, ma mère m'a trouvée sur la plage avec un mec. Elle l'a pas fait. Et j'avais 18 ans. Donc, c'était de réalité. Et moi, comme j'étais un peu rebelle et tout, bref, ça n'allait pas. Ça collait pas. C'était pas fait pour moi, la Bretagne. J'avais besoin de m'émanciper, de partir. Et en vrai, j'ai toujours voulu partir au Sénégal. Ok. À la base, pendant mon bac, je passais le concours Sciences Po. Oui. Donc, je voulais passer le concours Sciences Po parce que moi, je voulais être journaliste.

  • Speaker #1

    Intéressant que tu dis ça. Ouais.

  • Speaker #0

    Je voulais être journaliste à la base ou avocate ou un truc qui parle beaucoup en tout cas. Mais au final, bon, je suis pas très scolaire comme personne. J'avais des très bonnes notes, mais je suis pas... pas scolaire du tout donc je détestais apprendre et tout est bien facile concours sciences pour apprendre à fou et c'est vrai que très vite je me suis posé les bonnes questions je me suis dit est ce que ça va m'épanouir est ce que c'est un cercle qui est ouvert pour moi en tant que femme noire parce que je me considère comme un noir sur france qui racisait même si en france en France on doit dire que t'es une arabe. Non, parce qu'en fait, c'est mon voile qui... J'ai l'air d'une arabe avec mon voile, mais sans mon voile, j'ai l'air d'une métisse. Ah ouais ? Ouais,

  • Speaker #1

    vraiment. Parce que moi, ils me prenaient toujours marocain.

  • Speaker #0

    Peut-être. Quand j'étais plus petite, non, pas trop. Mais maintenant, oui.

  • Speaker #1

    Alors là, t'as rajouté le voile aussi. Alors là,

  • Speaker #0

    il y a la Bible de Chantilly.

  • Speaker #1

    Là, c'est bon. Là, c'est clair. Même si tu dis que t'es sénégalaise...

  • Speaker #0

    Moi, j'y crois plus. Là, c'est bon.

  • Speaker #1

    Elle se regarde dans le miroir et dit Ah oui, non, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Ah oui, oups.

  • Speaker #1

    Oups, oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Non, je ressemble à une métisse avant.

  • Speaker #1

    Mais toi, en tout cas, personnellement pour toi, dans ta conscience personnelle, tu es noire.

  • Speaker #0

    I'm black, yeah. Vraiment, dans ma tête, je suis noire. Depuis petite, parce que quand j'étais plus petite, j'avais subi pas mal de racisme dans mon petit village. Donc le fait d'aller dans un collège, un peu de cité cosmopolite, ça m'a permis de me sentir un peu...

  • Speaker #1

    Ah ouais, t'avais déjà du racisme à cet âge-là ?

  • Speaker #0

    toute mon enfance, j'avais presque pas d'amis. J'étais toujours la noire. Tu vois, donc c'était pas ouf. J'avais quelques copines, mais bon, j'étais quand même pas mal rejetée par rapport à ça. J'en souviens, il y avait une copine à moi qui s'appelait Loana, si tu veux pas se pire ici. C'était elle, c'était la grosse, et moi, j'étais la noire. Genre, on était les deux, tu vois, rejetées de tous les autres, tu vois. Donc, c'était pas ouf. Donc, c'est ce qui m'a créé aussi mon caractère après et tout.

  • Speaker #1

    C'est ça que je voulais demander. Comment tu fais pour... Parce que moi, ça, par contre, je ne l'ai pas vécu. Tu vois, quand je suis... Quand à un moment dans notre vie aussi, nous, on est partis en France, on était quand même dans des petits villages aussi. J'ai pas vécu de racisme. Ça m'est arrivé une fois. Une fois, mais c'était un épisode. Tu vois, j'avais croisé un groupe de skinheads qui m'avaient traité de sale nègre. C'est la seule fois où ça m'est arrivé, tu vois. Mais comment, toi, tu le vis ? Et est-ce que ton entourage... réussir à t'accompagner dans ce moment de questionnement ?

  • Speaker #0

    Oui, après, j'avais des parents très là pour moi, très présents, qui allaient voir les professeurs à chaque fois que ça n'allait pas, qui les accompagnaient. Parce que j'avais des enfants turbulents, des retours dans ton pays, des « regarde le caca, c'est toi » , des trucs comme ça, tu vois. Du coup, face à ça, je rentrais en pleurant. Ou des persécutions de certains professeurs où tu sens que ce n'est pas naturel.

  • Speaker #1

    Même des professeurs ?

  • Speaker #0

    Oui, des professeurs qui s'acharnent sur toi pendant toute une année. Ils aiment tout le monde sauf toi. Du coup, tu te poses la question, tu te dis, oui, bizarre un peu. Après, ça va, j'avais une maman qui m'a toujours donné confiance en moi. Ils m'ont toujours dit, tu es magnifique. Ils m'ont fait très vite plonger dans... le domaine de l'art. Donc j'ai fait beaucoup de piano, de chant, de musique et tout. Donc je me renfermais plus sur ça, tu vois. Et à côté, ils étaient très présents et ils me rappelaient toujours que j'étais intelligente, que j'étais belle. Donc peut-être que ça m'a forgé, mais c'est sûr que c'était pas facile. Et après, quand je suis allée dans un collège plus cosmopolite... C'était plus facile. Ensuite, les métisses, elles sont devenues à la mode. Les curlières et tout. Donc, ça va, quoi. Je me suis émancipée un peu. Je me sentais mieux. Mais même au collège, j'ai eu une période comme ça. Au lycée, j'ai eu une période comme ça où j'ai vécu une petite vague d'harcèlement à un moment. Mais c'est arrivé à un stade où on ne pouvait plus marceler, en fait, parce que j'étais déjà forgée et tout. Retour à l'harceleur.

  • Speaker #1

    Mais c'est marrant parce que dans ce que tu dis, tu vois déjà le... Le fait que tes parents te mettent à faire du piano, des activités comme ça, tu développes déjà le côté créativité. Ce que j'ai retenu aussi, c'est quand tu dis que tu voulais faire du journalisme ou avocate. Tu vois, on en revient pour moi à ce que tu fais aujourd'hui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai, ça m'a créé.

  • Speaker #1

    Mais à ce moment-là, toi, tu ne réalises pas encore ce que tu vas faire plus tard. Mais j'avoue qu'on voit déjà les prémices.

  • Speaker #0

    C'était évident quand j'y repense, parce que même quand j'avais 12 ans, je faisais des montages. Ah ouais ? Ouais, j'avais une chaîne YouTube. En plus, j'avais percé. C'est ma mère et toi après qui m'a dit arrête et tout parce que j'étais trop jeune.

  • Speaker #1

    T'avais une chaîne YouTube à 12 ans ?

  • Speaker #0

    Je te jure. Bon, au début, je ne perçais pas. Au début, je n'avais pas percé, mais je m'en souviens, genre vers 14-15 ans, j'avais fait une vidéo avec ma sœur. Et la vidéo sur YouTube avait eu genre 500 000 vues. Ouah ! Tiens, à l'époque, c'était un truc ouf.

  • Speaker #1

    Non mais attends, 500 000 vues, c'est énorme ! Même aujourd'hui !

  • Speaker #0

    Et j'avais commencé à avoir des partenariats. C'est sérieux ? J'en avais une perruque. J'étais contente.

  • Speaker #1

    T'es sérieuse ?

  • Speaker #0

    Je te jure.

  • Speaker #1

    Et tu faisais quoi comme vidéo ?

  • Speaker #0

    J'avais fait, c'était quoi ? L'Alphabet Challenge, je crois. C'était genre en mode, chaque lettre, tu mets une musique. Ok. Je ne sais pas si tu vois. Non. Bon bref, c'était juste un challenge. Par exemple, Justin Bieber. Ok. Genre tu faisais une musique. C'était juste... Ok. Je faisais des playlists, des lookbooks, des tutos make-up. Et qui te filmait ? C'est moi ? Je me filmais, je faisais mon montage et tout. Je te jure, j'ai toujours aimé ça.

  • Speaker #1

    Et tu avais appris le montage comment ?

  • Speaker #0

    Toute seule.

  • Speaker #1

    Sur YouTube ?

  • Speaker #0

    Ouais, toute seule. Je téléchargeais Filmora, tout ça, tout ça. Wow,

  • Speaker #1

    ok, ok.

  • Speaker #0

    J'ai toujours aimé ça. Ça me fait trop rire d'ailleurs quand je vois ça, mais j'étais à fond. If I kill you today, personne ne me calculait, j'avais 12 ans.

  • Speaker #1

    Ouais, mais c'est...

  • Speaker #0

    Les filles, ouais, tu vois. J'ai toujours aimé ça.

  • Speaker #1

    Alors, la question qui me vient naturellement, c'est... Vu que ta mère, à ce moment-là, ne voulait pas que tu fasses ça, quel regard elle porte aujourd'hui, avec le recul, tu vois ? Avec le recul aujourd'hui. Est-ce que vous en avez déjà reparlé ?

  • Speaker #0

    Oui, après, ma mère, c'est vrai qu'elle a eu raison à ce moment-là, parce que j'étais trop jeune. J'avais 15 ans, j'avais 14-15 ans. C'était du coup ma mère, mon parrain et tout, qui m'ont dit, écoute, t'es trop petite, j'aurais pu te poster du n'importe quoi à l'époque. Je m'en foutais.

  • Speaker #1

    Ouais, mais je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord. c'est que pour moi aujourd'hui Ils auraient dû peut-être... Ils voient que t'aimes ça. Tu fais pas de mal. Que ça te passionne. Te développer. Et surtout qu'en plus, imagine, tu dis que t'as une vidéo à 500 000 vues. Parce qu'à ce moment-là, je sais pas, on est en quelle année quand tu fais ça ? On était en 2015,

  • Speaker #0

    2016 ?

  • Speaker #1

    2015, 2016. C'est à peu près cette période-là où des Mr V,

  • Speaker #0

    des choses comme ça. Je sais que j'aurais peur de cette de ouf. Ben oui,

  • Speaker #1

    tu vois.

  • Speaker #0

    Je sais.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est dans ce sens-là que je dis ça. Après, ce n'est pas dommage parce que tu as ta destinée qui t'est écrite et tu feras ce que tu dois faire.

  • Speaker #0

    Oui, ils auraient dû pousser. Après, je ne leur en veux pas d'un côté parce qu'à l'époque, c'était down. Ils ne connaissaient rien. Ils étaient juste en mode de protéger, surtout comme je t'ai dit, j'étais un peu rébellion et tout là.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, en tant que parent, à ce moment-là, les réseaux internet, tu ne les connais pas, tu as peur. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, et j'avais plein de changements dans ma vie. Ma mère, elle était affolée. Pour un rien, il suffisait que je me renseigne sur l'islam, elle avait peur qu'il y avait Al-Qaïda qui m'emmène.

  • Speaker #1

    Tu as vécu la même chose.

  • Speaker #0

    Voilà, donc tu connais les parents. C'est sûr, elle croyait qu'il y avait des terroristes qui m'avaient approchée.

  • Speaker #1

    Moi aussi. Quand j'ai dit que je voulais me convertir, on m'a dit « Fais attention, Al-Qaïda, il y a un truc… »

  • Speaker #0

    C'est trop drôle. C'est vrai que c'est dommage. Oui. Mais j'étais bien partie.

  • Speaker #1

    Non, puis après, bon, nous, on voit ça aujourd'hui en mode c'est dommage parce qu'on sait ce que tu fais aujourd'hui. C'est ça. Mais effectivement, c'est intéressant de voir que dans ta jeunesse, ce côté créativité, ce côté vidéo, ce côté création de contenu. t'appelles déjà, ça te parle déjà et t'as envie d'en faire. Donc, tu fais ton lycée. Tu te rends en quoi au lycée ? L. L, littéraire. Donc, on reste toujours dans ce côté mots, arts exactement. Tu finis ton bac.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais après le bac ?

  • Speaker #0

    Je me casse.

  • Speaker #1

    Tu te casses où ?

  • Speaker #0

    Je me casse à Dakar.

  • Speaker #1

    Direct ?

  • Speaker #0

    Direct.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Parce qu'en vrai... Un jour, je parlais avec un cousin, comme ça, il m'expliquait son parcours. J'ai dit, bah, vas-y, je vais faire pareil. Genre, il ne m'en fallait pas plus. En vrai, je voulais juste partir. C'est vrai que mes parents, pour le coup, ma mère, mon oncle et tout, ils n'étaient pas du tout chauds. Parce qu'ils se sont battus pour venir en France. Donc, ils ne pouvaient pas comprendre le chemin inverse. Ils ont dit, mais attends, pourquoi tu fais ça ? Nous, on s'est battus pour venir ici et toi, tu rentres ? Genre, what ? Mais bon, je leur ai... Pas trop laissé le choix. J'ai fait, bon, de toute façon, ils me connaissent. Donc, je leur ai dit, écoutez, moi, je vous demanderai. D'accord ? J'avais travaillé depuis mes 16 ans. Je travaillais l'été et tout. Travaillais pendant les vacances de Pâques, les jours fériés et tout. Parce que ma mère, elle nous a quand même inculqué ça, de beaucoup travailler. Du coup, j'avais mes petites économies. Je crois que j'avais 2000 euros, 2500 euros. J'ai dit, écoutez, j'ai pas besoin de vous, là. Je rentre et je vous demanderai rien. Vous inquiétez pas. Au pire, si je me loupe, je reviens.

  • Speaker #1

    j'avais 18 piges mais toi tu pars dans ton optique de faire quoi ? Un an de t'installer, définitivement. C'est quoi ton optique quand tu pars à 18 ans ?

  • Speaker #0

    One life. Genre vraiment. Je me suis dit, en vrai...

  • Speaker #1

    T'entends rien, n'as rien, j'y vais, j'ai envie d'y aller. En fait,

  • Speaker #0

    je réfléchissais comme les expats. Ouais, je vais rentrer au pays, faire mon business. Tu vois ? Genre toujours penser qu'il y a mieux ici, qu'on peut tout ramener là-bas. Mais en même temps, j'étais assez consciente du fait que, en fait, si tu ne connais pas l'éthique d'un pays et ses réalités, ni sa langue, ni rien du tout, tu ne peux pas t'y installer.

  • Speaker #1

    Tu parles pas Wolof toi non plus à ce moment là ?

  • Speaker #0

    A ce moment là je parlais pas Wolof Donc j'ai dû le réapprendre ici. Et donc je me suis dit, tu sais quoi, tu vas en terre inconnue et tu y vas pour apprendre tout. Le comportement social, la langue, les possibilités de business. Genre vas-y, j'avais confiance en moi déjà à ce moment-là. Et je sais pas, moi j'ai toujours cru en ma bonne étoile. Je savais qu'il allait se passer quelque chose. Donc je suis venue, j'ai fait des études de management, business, marketing, IAM.

  • Speaker #1

    Donc tu viens, mais tu prends des cours ici. C'est pas genre tu viens et tu vas à l'école ici. Oui,

  • Speaker #0

    je vais à l'école. D'accord. Parce que sinon, on ne m'aurait jamais laissé rentrer.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est jamais, tu vois, parce que tu aurais pu dire, OK, je viens faire une année sabbatique après le bac ou un truc comme ça. Tu viens, mais tu as quand même un projet de continuer d'un point de vue scolaire.

  • Speaker #0

    Je voulais faire mes études. Je voulais faire mes études et pourquoi pas après rentrer. En vrai, je m'étais dit, vas-y, tu as 18 ans. Ce que tu dois tomber, c'est maintenant. Tu t'en fous. Tu rentres, tu travailles, tu reviens. Mais le projet à la base, c'était que je fasse mes études et que chaque été, je rentre pour travailler en restauration et payer le reste de l'année.

  • Speaker #1

    Tu vois, moi, je trouve que c'est très mature de ta part qu'à 18 ans, tu réfléchisses comme ça parce que... rares sont les personnes qui à 18 ans ont déjà un plan parce que la manière dont tu me le raconte là c'est que toi tu as toi tu as un plan tu es tu sais ok je veux les étés je suis en france pour faire de l'argent pour me financer pour pas demander d'argent à mes parents et ça pour le reste de l'année. Et le reste de l'année, je suis à Dakar parce que finalement, si je comprends bien, en fait, toi, pour ton bien-être personnel, tu te sentais bien que ici. Parce qu'en fait, ce n'est pas comme si tu viens ici, mais tu ne veux pas continuer les cours. En fait, toi, tu veux continuer tes cours, tu veux continuer ton process, sauf que plutôt que de le continuer en France, tu as envie de le continuer ici. Et une question que je ne t'ai pas posée, c'est que... Entre tes 4 ans et tes 18 ans, est-ce que tu viens quand même régulièrement au Sénégal ou tu n'es pas revenue ?

  • Speaker #0

    Je ne suis revenue qu'à mes 16 ans. Donc, quand je rentrais chez ma mère. D'accord. Parce que du coup, mon oncle et ma tante n'étaient pas très chauds pour que je retourne.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Par rapport à ma santé, etc. Donc, du coup, je ne suis pas venue pendant des années. Du coup, tu sais, j'étais trop en mode, mais moi, je viens tout. Enfin, je compte. On me racontait mon enfance, mais je compte.

  • Speaker #1

    Exactement. Et surtout, c'est dans cette période de questionnement. Par rapport au racisme que tu subis, on te fait sentir que tu n'es pas chez toi.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, je te dis, c'est là-bas, chez moi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Exactement. Bon, finalement, ici aussi.

  • Speaker #1

    Oui, non, ici aussi. De toute façon, en tant que métisse, ouais.

  • Speaker #0

    Tu ne seras jamais chez toi nulle part. Ouais, ouais. On va peut-être créer le Métisland.

  • Speaker #1

    Ouais, peut-être. Ça serait pas mal.

  • Speaker #0

    Après, les cartes auront, je ne sais pas si...

  • Speaker #1

    Ouais, non. Les cartes auront, on doute. Certains, certains. Mais la question, alors, c'est qu'à tes 16 ans, quand tu reviens la première fois.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Coup de foudre. Ça te fait quoi ?

  • Speaker #0

    Coup de foudre. Coup de foudre parce qu'en fait, je suis venue avec ma sœur. En fait, j'ai une sœur, j'oublie que ce n'est pas ma sœur de sang, mais en gros, c'est ma soeur adoptive. Et je suis revenue avec Océ, on est venus un mois, mais j'ai revécu. Mais c'était incroyable. Donc, on était avec ma tante, sa maman et tout. Puis, elle nous a fait passer des pêtes de vacances. On nous donnait 10 000 francs par jour. C'était un truc de ouf pour nous. On allait acheter du mad, on allait sur la plage, on a rencontré d'autres jeunes. C'était dingue ce sentiment de liberté que j'avais, ce sentiment de... C'était trop bien.

  • Speaker #1

    Je suis à la maison.

  • Speaker #0

    Je suis chez moi. Je suis chez moi, je me sens chez moi. Tu connais ici, on te complimente à tous les coins de rue. Tu te sens jolie, tu te sens bien, tu te sens épanouie. Et on s'intéresse plus à toi parce que du coup, tu es expatriée. On se demande de... Les gens sont beaucoup plus ouverts. Ils sont super cool et tout. Et ouais, je sens beaucoup plus de bienveillance un peu partout et tout. Je me sentais juste chez moi. Je me disais, OK, il faut que je revienne. OK,

  • Speaker #1

    donc après ce voyage des 16 ans de un mois, tu sais... C'est ça.

  • Speaker #0

    À la base, je voulais faire ma terminale là-bas. Après, c'est vrai que les écoles privées ici, c'est un peu cher. Donc, je me suis dit, les écoles en France, c'est moins cher. Enfin, c'est gratuit. Donc,

  • Speaker #1

    autant en profiter du système et faire mes 18 ans, mon bac. Et après, je viens faire mes cours ici.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, l'été, je rentre faire de l'argent pour financer mes cours.

  • Speaker #0

    Exactement. Je m'étais dit, comme mes parents... Je travaillais dans la restauration et ils avaient un bon poste. Je pouvais trouver un bon travail et gagner 2, 3 000 € par mois et revenir. Donc comme ça, j'avais mes économies. Sauf que c'est arrivé au courant de 2020.

  • Speaker #1

    Ouais, Covid.

  • Speaker #0

    Et impossible de rentrer. Ouais. Les économies étaient parties parce que Dakar, c'était beaucoup plus cher que ce que je pensais.

  • Speaker #1

    Dakar, c'est souvent plus cher qu'on le croit. Quand tu vis en vacances,

  • Speaker #0

    Dakar,

  • Speaker #1

    c'est bien quand tu vis en vacances. Tu sais, tu as un peu d'argent, mais quand tu vis tous les jours et que tu veux suivre un certain rythme,

  • Speaker #0

    ça va vite. En 3-4 mois, j'avais pris le vin.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends.

  • Speaker #0

    En plus, j'étais hyper en mode, ouais, je t'achète ça. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu te dis, 5 000, ce n'est pas beaucoup. 5 000, c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup. Donc c'est exactement ce qui s'est passé, surtout quand tu veux suivre le même rythme de vie que tu vivais en France, aller au champ, manger des chips tous les jours, aller au restaurant, enfin vite fait tu te crames. C'est exactement ce qui s'est passé. Et en même temps, j'étais en colloque avec une amie à l'époque avec qui ça s'est très très mal passé. Du coup, c'était chez elle, donc j'étais à la rue. Ah ouais ? Du jour au lendemain, après une grosse dispute, tu connais ton petit-fille. Et du coup, je ne savais pas où aller, je n'avais plus d'argent. Parce que chez elle, je payais le loyer quand même, mais c'était avantageux vu que je la connaissais. Mais du coup, je ne savais pas où aller. Parce que moi, à la base, je suis venue un peu comme ça à Dakar. Au final, heureusement, c'est pour ça que c'est important d'être gentille avec tout le monde. En fait, elle vivait dans une maison et à chaque fois, les gens d'en bas, je m'entendais super bien avec eux. Donc à chaque fois, je les saluais, je redescendais, je saluais et tout. Et donc quand ils ont entendu le problème, ils ont dit « Viens chez nous » .

  • Speaker #1

    Donc tu es restée dans la même maison ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est la même maison, pas de déménagement. Ça m'a rangé parce qu'en fait, du coup, c'était à 100 mètres de mon école. Donc pas de taxi à payer, rien. Je ne pouvais même pas me le permettre.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr, économiquement, ça va vite.

  • Speaker #0

    Ah oui, mais je vivais avec 50 000 francs par mois à ce moment-là. Des fois, je n'avais même plus 200 francs pour me payer un pinton. C'était vraiment la galère. Et c'est au moment là où les réseaux sont rentrés.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'ai demandé. À quel moment, justement, les réseaux reviennent dans ta vie ? Parce que finalement, ce n'est pas un début. Vu que tu avais déjà commencé à créer des choses, tu avais déjà commencé à montrer des skills, on va dire, dans ça.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc, c'est dans cette première année de retour au Sénégal que tu, je vais dire, te redémarres sur les réseaux ?

  • Speaker #0

    Bon, j'étais quand même assez suivie avant. Quand j'étais au lycée, j'avais, je ne sais pas beaucoup, mais 10 cas. d'ic à cette époque là oui non c'est énorme bien sûr sachant que je ne faisais pas de contenu et tout mais j'étais quand même suivi sur instagram et tout Donc, dès que je suis venue ici, je suis passée à 18, 20 000, 21 000. Ça passait hyper vite.

  • Speaker #1

    Et tu postais quoi comme contenu ?

  • Speaker #0

    Mais rien, rien de spécial, genre juste des photos. Juste des photos, mais c'est à l'époque, c'est une époque un peu badis. Je ne sais pas si tu vois vite fait, ta photo, elle pouvait être propulsée hyper rapidement. Ça a été reposté par des gros comptes et tout. D'accord. Donc, c'était comme ça que j'ai...

  • Speaker #1

    T'étais une badis de Dakar !

  • Speaker #0

    Une badis de Dakar, MDR. Mais comme je t'ai dit, les métis étaient à la mode à ce moment-là. Je pense que c'est ça. Les métis étaient à la mode seulement. Donc, je n'avais pas grand effort à faire être moi. Pour une fois que ça m'aide. Non, mais du coup, voilà. Et après, j'ai commencé à être repérée par plusieurs personnes qui me disaient, toi, il faut que tu fasses des séries. Toi, viens, je te prends en photo. Viens, on va faire un shoot. Viens, on va faire ça. J'étais là, bon, ça fait beaucoup. Ah, peut-être qu'en vrai, je peux faire ça. Parce qu'à la base, ce n'était pas trop mon projet. Et du coup, j'ai commencé à vouloir faire des séries, des projets qui finissaient en fiasco, d'ailleurs. Heureusement que ce n'est jamais sorti. La honte. Non, mais gênant de fou.

  • Speaker #1

    J'ai peur.

  • Speaker #0

    Sopranala. Non, mais je ne vais même pas en parler. Mais bref, des projets où je croyais que j'allais devenir la star du cinéma. Au final, des projets flop. Parce qu'en gros, si ce n'est pas des grosses maisons de prod, vite fait, ça ne s'est pas suivi par les cinéastes. Mais ça m'a permis de commencer à rencontrer du monde dans ce milieu-là, des caméramans, des influenceurs. Et en fait, en commençant à fréquenter ces influenceurs-là, je les voyais tous sur TikTok. Je me suis dit, mais il y a quoi ? C'est quoi ça ? Il y a quelque chose à faire là-bas. Donc, j'ai commencé à...

  • Speaker #1

    Parce qu'à ce moment-là, tu n'es que sur Instagram, Snapchat ? Oui.

  • Speaker #0

    Je ne suis même pas sur Snapchat, je suis que sur Insta.

  • Speaker #1

    Que sur Insta, d'accord.

  • Speaker #0

    Que sur Insta. Et je vois que TikTok, ça commence à bouger et tout. On est en 2020, tu vois. après la poste après au vide au vide donc là je commence à poster des des tic toc d'accord sur mon ancien compte musical.ly d'accord tu vois d'accord parce qu'à l'époque ouais j'avais un peu percé sur musical.ly aussi j'avais oublié j'avais des vidéos qui avaient versé genre il y avait k black qui avait commenté j'étais contente mais du coup je commence j'ai commencé à poster et je voyais que ça marchait pas genre ça flopait sur tic toc ouais sur tic toc donc je me suis dit ok c'est pas peut-être parce que j'ai un ancien compte, vu que c'était sur Musical.ly, le compte il date de ouf et toutes les statistiques elles sont down. Donc j'ai créé un nouveau compte. Et c'est en créant ce nouveau compte que direct j'ai percé. J'ai commencé à faire des playbacks sur des musiques sénégalaises, mais moi je comprenais rien à l'époque.

  • Speaker #1

    Donc tu imitais juste les sons que tu emportes ?

  • Speaker #0

    J'imitais, mais c'était souvent genre du rap et tout, donc les gens ils sont en mode what ? Comment elle peut connaître ça et tout, genre des trucs de deep et tout, alors que je au disant Mais je ne comprenais pas un mot de ce que je disais. Et au final, ça a commencé à grave marcher. J'avais des millions de vues. Genre chaque jour, chaque mois, 100 000, 100 000, 100 000. Après, j'ai fait le clip de Djeba au moment-là. Donc ça aussi, ça m'a donné beaucoup de visibilité. Et donc au final, c'est venu tout seul. Genre je commençais à avoir 500 000 abonnés, 600 000 et tout. Bon, c'était marrant, mais je trouvais que ça ne me représentait pas trop. Je me suis dit, en vrai, c'est bien, mais il y a quoi ? Quand on me demande ce que je fais, je ne sais pas quoi dire. Je voyais que les gens ne me prenaient pas au sérieux. Parce que je voyais que le métier d'influenceur était assez dénigrant au Sénégal. On me prenait un peu pour une folle des réseaux. Je ne sais pas si tu vois. Je pense que tu veux dire, oui. Et je trouvais ça dommage parce que je savais que j'étais une fille pleine de potentiel et tout. et que j'avais d'autres choses à monter. Et du coup, c'est à ce moment-là que j'ai commencé les challenges.

  • Speaker #1

    Exact. Parce que Fainara, c'est la reine des challenges. Vous ne savez pas.

  • Speaker #0

    C'était.

  • Speaker #1

    Quelle c'était ? Récemment encore, tu as lancé un challenge.

  • Speaker #0

    Mais je n'ai pas lancé. C'est toi qui se sont lancé.

  • Speaker #1

    Non, toi, tu as lancé. Et puis après, les gens, ils ont attrapé et ils ont récupéré.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Moi, je n'ai pas compris. Mais ce n'est pas moi qui ai créé ce challenge.

  • Speaker #1

    Oui, mais au Sénégal, c'est toi qui l'as créé.

  • Speaker #0

    OK. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Mais au début, justement, quand t'as ces premières vidéos qui buzzent, au début, oui, t'es content et tout, mais à quel... Tu es en train de venir sur ça. À quel moment tu décides de... Ok, on dirait qu'il faut que je prenne ça sérieusement, tu vois ? Parce qu'en ce moment, toi, t'as les cours en même temps.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'avais les cours et du coup, le Covid qui coïncidait, l'argent qui diminuait et pas de moyen de s'en sortir. Et du coup, je me suis dit, vas-y, il faut que je fasse un truc Il faut que je fasse un truc de ouf.

  • Speaker #1

    Un truc qui pète.

  • Speaker #0

    Qui pète, genre qui pète de ouf et qui représente ce que j'aime. Et en fait, moi, j'ai toujours été créative. J'ai aussi fait du théâtre, du coup, plus jeune. Et je me suis dit, vas-y, on va faire un challenge. Il n'y a pas ici des gens qui font des vidéos de ouf. À l'époque, il n'y avait personne qui faisait ça. Personne ne s'est levé pour prendre une caméra, prendre des maquilleurs, directeurs artistiques et faire un truc. Donc, j'ai créé ma team. J'avais créé ma team. Il y avait vidéastes, make-up artists. artistes, stylistes, accessoristes. Et on s'est tous mis ensemble. Je les ai tous motivés. D'ailleurs, j'espère que vous regardez ça. Oh là là,

  • Speaker #1

    ça me rend nostalgique.

  • Speaker #0

    Ils ont tous cru en moi. J'ai payé personne. En vrai, c'était une collab, tu vois.

  • Speaker #1

    Mais parce que tout le monde avait à y gagner. Que ce soit l'artiste make-up, si elle fait bien son travail, elle va gagner des contrats derrière. Le vidéaste, il fait bien la vidéo, il va gagner des contrats derrière.

  • Speaker #0

    Ils auraient pu ne pas y croire, tu vois. À ce moment-là, parce que ça n'existait pas. Et c'était audacieux. C'était assez audacieux.

  • Speaker #1

    Mais ça représentait aussi des valeurs. Et je pense que aussi, c'est ce que ces équipes-là ont valorisé plus que de gagner de l'argent. Parce que si tu me corriges, si je me trompe, mais tes premiers challenges, c'était vraiment montrer la culture sénégalaise. Oui,

  • Speaker #0

    c'était pour ça,

  • Speaker #1

    en fait. Dans sa diversité. C'est ça. Donc aussi, eux, c'était mettre la pierre à l'édifice. Parce que, tu vois, on peut dire ce qu'on veut sur les Sénégalais, Les Sénégalais, comme moi, ils aiment le Sénégal.

  • Speaker #0

    Ouais, dinguerie.

  • Speaker #1

    C'est une dinguerie.

  • Speaker #0

    Non, c'est une dinguerie.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, si tu fais un contenu pour le Sénégal, et que tu le fais bien, mais je pense que tout le monde a envie de participer, parce que c'est mettre le drapeau sur la map, c'est mettre le Sénégal en avant.

  • Speaker #0

    Exactement, et c'était mon intention. C'est pour ça que je parle toujours d'intention dans tout. Mon intention, c'est qu'en fait, je voyais les autres pays, ouais, t'as des de ça, t'as des de ça. au Sénégal, mais on avait des trucs tellement poupi ! Non, pas mon pays, mon pays, on va être ça, on va gagner. Mais donc c'est comme ça que j'ai fait le truc. Je suis allé au marché, péter, je ne sais plus où trouver les feuilles. J'ai des t-shirts, je les ai déchirés, mis de la peinture dessus. J'ai fait un make up avec du sang. Bref, on a vraiment tout créé de toutes pièces comme ça, comme ça, comme ça. Ça nous a rien coûté. On a fait la vidéo. J'ai bossé la vidéo.

  • Speaker #1

    C'est ça que je veux dire, tu postes la vidéo, tu éteins le téléphone.

  • Speaker #0

    J'ai éteint le téléphone. Littéralement, c'était trop gênant. Genre, en plus, pour le coup, c'était un aspect de moi que même moi, je connaissais pas. Genre, qui veut être ? Non mais j'étais folle sur cette vidéo, je peux pas la regarder jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    jusqu'à aujourd'hui ? Non mais frissons de gêne. Ah ouais ? Je peux pas !

  • Speaker #1

    Malgré le temps qui est passé.

  • Speaker #0

    Je déteste cette vidéo. Ah ouais ? Non mais parce que je suis gênante. J'en sais tellement, mais qui ? Non mais... J'ai trop de fit en fait, je sais pas pourquoi j'ai fait ça, j'ai pété un plomb sur l'air, j'ai dit ouais je gueule aujourd'hui. Bref bon ça a marché hein. Oui ! Et au final j'ai tant, et là, au final je crois que la vidéo a fait plus de 10 millions de vues, donc brut, comment ça va vouloir m'interviewer, tout le monde veut m'interviewer, je gagne 600 000 abonnés, mais dinguerie, genre je passe sur

  • Speaker #1

    NW, et tout,

  • Speaker #0

    j'étais là what ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Genre je passe à un autre level, je passe à un autre level, je vois la considération et je vois que tout le monde en parle. Genre autour de moi, autour de chez moi, dans mon école, quand on me croise dans la rue, tout le monde parle de ce challenge. Genre ça a retourné le pays. Je vois, j'étais en mode quoi ? Il y avait Ficha Sénégal à l'époque, il y avait un repartage, c'était un truc de ouf. Ficha Sénégal me repartage, alors là j'ai percé. Alors là j'étais the star. Et du coup, je me suis dit OK, j'ai trouvé ma voie. C'est ma voie, c'est des challenges.

  • Speaker #1

    Mais quand tu fais ce premier challenge qui buzz, forcément, ça arrive aux oreilles de tes parents.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'ils te disent quelque chose ?

  • Speaker #0

    Je m'en souviens même pas, je crois pas.

  • Speaker #1

    Après, comme c'est le premier, ils te disent bon, peut-être elle a fait ça, ça a marché, OK, c'est sympa, mais...

  • Speaker #0

    Mais je crois que ma mère, en vrai, ce qui la dérangeait sur les réseaux sociaux, c'était juste mon âge.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Mais après,

  • Speaker #1

    à partir du moment où tu as passé un certain âge, elle s'en fout.

  • Speaker #0

    Je crois même qu'elle était contente pour moi. D'accord, d'accord. Elle était en mode, c'est trop bien. Je crois même que je l'ai envoyé avant. Ça n'a jamais été un frein dans ma carrière. Au contraire, elle n'est plus en mode, vas-y, vas-y, vas-y. Tant mieux. Parce qu'elle, bizarrement, depuis qu'elle est petite, en fait, ça ne l'a pas étonnée. Depuis que je suis petite, on lui dit, ta fille, ce sera une étoile. Ta fille, elle va être quelqu'un. Et à chaque fois, moi, je les écoutais. et ma mère elle disait tu vois on me l'a toujours dit on m'a toujours dit que tu voulais être quelqu'un que tu allais être quelqu'un qu'on allait te suivre etc et moi je n'aurais pas imaginé que ça allait être ce genre comme ça exactement c'est ça donc après j'ai eu des partenariats au début j'ai accepté 20 000 francs

  • Speaker #1

    même tu me payais j'étais contente c'est ça bien sûr parce que pour rappeler aux gens la situation c'est que tu es à l'école Il y a le Covid qui vient de finir, tes économies sont finies.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc toi, au bout d'un moment, comme tu as dit, il faut faire rentrer un peu du beurre dans les épinards, comme on dit, il faut faire rentrer du cash.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc il y a des opportunités que tu n'avais pas prévues qui arrivent, tu prends.

  • Speaker #0

    Ah mais je prenais tout.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tout ce qu'on me donnait, j'étais contente. 20 000 francs, 50 000 francs. Après, mon premier contrat de ouf, pour moi c'était un truc de ouf. J'avais gagné 90 000 francs avec Wave à l'époque pour faire un playback.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Voilà, moi je t'ai... comme un genre, waouh ! Waouh ! 90 000 pour finir. Donc là, j'ai commencé à gagner ma vie, tu vois. Je commençais à faire des pubs et des pubs et des pubs et des pubs. J'ai commencé à être encadrée, donc augmenter mes prix avec des agents et tout. Être contactée par des grosses boîtes, des vraies marques qui ont du budget. Et du coup, gagner ma vie avec ça. Je payais rien. Même, je voyagais gratuitement. Enfin, la vie de rêve. Je commençais à payer mes études grâce à ça. Enfin, c'était Merci. trop bien. J'avais enfin la vie que je voulais. L'indépendance que je voulais. Et tout ce que je voulais, en fait. Mais bon, quand même, les challenges, c'était bien, mais déjà, j'étais pas super régulière. J'en faisais un tous les six mois, tu vois. Je voulais pas faire un challenge pour faire un challenge. J'étais vraiment dans la qualité plutôt que la quantité. Du coup, ça faisait que c'était quand même assez lent, le flux. Et Beteil, je trouvais que j'avais pas vraiment... j'étais pas une bonne influence je trouvais parce que jusqu'à là je trouvais que je faisais que des playbacks genre ok je fais un challenge de temps en temps mais je faisais que des playbacks et je me cachais sous le fait que je fasse un challenge de temps en temps pour dire que je faisais des trucs de ouf faut savoir un truc avec moi c'est que je suis extrêmement dure avec moi même genre je me dis toujours que ce que je fais c'est pas assez non c'est pas bien c'est pas bien genre je suis comme ça et c'est mauvais d'un côté mais c'est ce qui me permet d'avancer de l'autre effectivement pour moi c'est pas mauvais parce que si

  • Speaker #1

    tu étais trop dans le Merci. se satisfaire de ce que tu fais, tu n'essaierais pas de passer au prochain niveau.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc oui, des fois, ça peut ne pas être bon, parce que des fois, tu vas trop te mettre la pression et tu ne vas pas constater tes succès.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce qu'il faut aussi prendre le temps de regarder ses succès, de savourer ses victoires, parce que tu as mis du travail, tu as mis de la récompense. réflexion dedans et tout. Mais en même temps, il ne faut pas non plus se contenter de ce qu'on a parce que quand on repense à la finara qui commence la création de contenu, si tu te contentais de ce que tu as, tu n'aurais jamais essayé de faire ces talents et ces choses-là. Donc il faut trouver un juste milieu. C'est difficile.

  • Speaker #0

    C'est le plus difficile et c'est le combat de ma vie parce que, tu sais, tout à l'heure quand tu disais, ouais, est-ce qu'on voit chez toi que t'es la seule qui a su avoir une vision claire ? Si tu savais comment j'ai pas la vision claire, je vois flou. non je pense pas je pense que je te jure que demander à mes équipes c'est un enfer de travailler avec moi pourquoi ? parce que je veux tout laisser tous les jours genre chaque semaine je fais un burn out ouais je laisse tout j'abandonne j'étais là à ça de vendre toute mon entreprise supprimer tous mes réseaux sociaux aller faire une retraite spirituelle mais c'est ça moi en fait non mais en fait c'est que de

  • Speaker #1

    ce que je vois de toi de ce que tu dégages de notre conversation pour le moment j'ai l'impression que tu es quelqu'un qui est très Merci. attaché à ses émotions.

  • Speaker #0

    Oui. Depuis tard, j'ai envie de pleurer. Tu sais ça ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais moi, je ne pleure pour rien.

  • Speaker #1

    Vas-y, pleure, ça fait des vues. Vas-y, vas-y. Je vais mettre comme vignette Fainara a pleuré.

  • Speaker #0

    J'ai tout le temps envie de pleurer.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu vois, justement, ça revient à ton côté artiste. Ça revient à ta sensibilité artistique et qui fait aussi ce que tu es aujourd'hui. permet de capter des émotions et de les retransmettre. Tu es une artiste. Donc, tu es dans l'émotion. C'est sûr qu'en étant artiste, mais en même temps géré, parce que tu n'es pas que l'artiste, tu es aussi la chef d'entreprise, c'est difficile. Émotionnellement, c'est difficile. C'est-à-dire que toi, aujourd'hui, il faudrait que tu te concentres uniquement sur ton artistique. Ça serait ça, l'idéal, pour toi.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    mais Inch'Allah, on te le souhaite, c'est ce qui arrivera. Mais comme je te vois, et c'est pour ça que je comprends que tous les jours, tu dois être en mode, ah, aujourd'hui, j'arrête. Demain, je reprends. Aujourd'hui, j'arrête parce que...

  • Speaker #0

    Tu mets trop de sentiments dans tout ce que tu fais, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, tu dois mettre beaucoup de sentiments. Tu dois mettre beaucoup d'entièreté dans tout ce que tu fais. Et finalement, aujourd'hui, tu n'es plus que dans l'artistique. Tu es dans l'entrepreneuriat, tu es dans la direction, tu es dans la gestion de clients, tu es dans plein de choses. Donc finalement, émotionnellement. C'est très dur à gérer tout ça au quotidien.

  • Speaker #0

    Surtout quand tu as des gens qui ne managent pas de la même façon que toi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    En fait, tu penses que toute ta vie est faite pour être une chef d'entreprise et puis tu te rends compte des réalités que ça comprend. Et ça comprend d'être dur. Et moi, je ne suis pas dur.

  • Speaker #1

    Pour l'instant, tu apprends à être dur. Non,

  • Speaker #0

    là, je commence à être horrible. J'ai dit à mes emplois, c'est bon, j'en ai marre. Vous ne me parlez plus. Mais je suis fatiguée. Parce qu'en fait, je me suis rendu compte que dans certains secteurs, le cœur n'a pas sa place. Parce que sinon, tu n'avances pas. Et faire ce deuil-là, c'est difficile. Tu vois, parce que tu crois que... tout est beau, tout est rose et non en fait c'est pas comme ça et tu repenses toute ta façon de gérer les choses et tout,

  • Speaker #1

    tu te dis c'est ce que je voulais c'est ça et c'est dur de mettre de l'émotionnel dans ça, tu vois mettre de l'émotion dans ta création de contenu, oui là c'est génial parce que tu transmets une émotion à la personne qui regarde mais transmettre de l'émotionnel dans l'entreprise non mais c'est la pire des choses ça c'est très dur ça c'est à le faire ne le faites pas ne soyez pas gentils soyez des ogres mais attends on reprend donc le cours de l'histoire donc tu fais ton premier challenge oui qui cartonne tu as tes premiers partenariats ouais tu as les premiers partenariats donc tu disais par exemple Wave et autres à quel moment ? Pendant ce temps, tu continues tes études ? Oui. Est-ce que tu finis tes études ? Tu finis ?

  • Speaker #0

    Ma licence.

  • Speaker #1

    Tu finis ta licence ?

  • Speaker #0

    Parce qu'à la base, je voulais faire un master et tout. J'étais toujours focus. Je voulais faire même un doctorat en marketing, parce que je trouve qu'il n'y en a pas assez ici. Mais j'ai compris qu'en fait, sur le terrain, tu apprends pas mal plus. Moi, je trouve que ma conception des choses, c'est que j'ai appris plus de choses sur le terrain, avec ma situation, qu'à l'école. D'accord. Donc l'école me bloquait dans le temps, dans tout. Donc je me suis dit, OK, bon, à la base, je me suis dit, est-ce que je vais au Canada ? Est-ce que je continue ? Mais je me suis dit, bon, t'as pas un parcours comme tes camarades actuellement. Genre, t'as une vie spéciale, t'as des événements, des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    Ah, t'as pensé à peut-être partir du Sénégal à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ouais, pour mes études. Mais après, je me suis vite remis au fait que je suis pas faite pour être en entreprise, déjà. J'aime pas ça, genre, ça me fait péter les plombs, la routine. Et en plus, j'avais beaucoup trop d'opportunités pour gâcher ça à ce moment-là. Je me suis dit, écoute, à l'époque, j'avais 21 ans, tu vois. Au pire, tu as juste deux ans de master à faire, tu as ta licence. Même si tu as 30 ans, tu l'es fait, tes deux ans, c'est vite fait. Mais en attendant, saute sur les opportunités que tu as. Tu as trop de projets en cours, tu as trop de trucs à faire pour tout laisser et continuer tes études. Parce que c'était trop, trop, trop. Et les réseaux sociaux, et les études, et les projets, je ne pouvais pas. En vrai, je n'aime pas les études. J'ai trouvé une excuse pour arrêter.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que... Tu vois, tu l'as dit même tout à l'heure et je voulais te rebondir sur ça aussi. Tout à l'heure, je ne l'ai pas fait. Mais... Tu sais, on parle souvent, les gens qui écoutent les podcasts savent que j'en parle souvent. On parle souvent des gens avec des hauts potentiels intellectuels ou des choses comme ça. Je pense que pour moi, tu as une sensibilité, tu as un haut potentiel en termes de tout ce qui est communication, marketing. Mais c'est sûr que si tu n'as pas les bons professeurs, si tu n'as pas les gens qui te stimulent en face, tu peux vite t'ennuyer.

  • Speaker #0

    C'est ce qui se passait en cours. Je ne venais pas. ou alors soit je venais pas ou j'écoutais pas, je dormais mais t'arrivais à passer tes exams j'ai fini major de ma promo parce que quand il faut faire le travail, je le fais mais je détestais être dans une classe major de sa promo, merci je vais le sortir à chaque fois que je peux le sortir t'as raison,

  • Speaker #1

    c'est important,

  • Speaker #0

    t'as travaillé pour ça bref non mais Quand il s'agit de réviser et tout, je me mets à fond. Mais sur la langue, ça me déprime. Je déteste. Déjà, je déteste me lever tôt. Moi, dans ma boucle, lui, on me déteste. En fait, je n'aime pas. Non, mais vraiment, en fait, je ne peux pas. Et ça, c'est depuis que... Depuis petite, même au lycée, j'étais tout le temps en retard. J'avais je ne sais pas combien d'heures d'absence.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que tu n'aimes pas te lever tôt si quelque chose ne t'intéresse pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si demain, je te propose un truc qui t'intéresse, mais que je te dis que c'est à 6h du matin, à 5h, tu seras prête, tu vas me dire, vas-y, on est parti. Ah, mais oui !

  • Speaker #0

    Ah, mais... pas me plaît la poudre, tu vois. Mais si c'est un truc qui me plaît pas, ou si c'est des heures de cours où je sais que en une heure, avec le meilleur de la classe, j'apprends tout autant qu'en 40 heures avec le prof, moi ce que je faisais, c'est qu'à chaque examen, je prenais le meilleur, celui qui avait compris, je lui dis, explique-moi tout. Je note tout, je révisse chez moi, j'ai mon contrôle. Et je me dis, bah voilà les gars, pourquoi vous apprenez, tu vois, parce que j'arrivais à faire tout ça,

  • Speaker #1

    tu vois. T'as une compétence et je pense que t'as une intelligence euh par rapport à ça et que effectivement tu t'ennuyais dans les cours donc c'est horrible franchement

  • Speaker #0

    Des fois, j'aimerais être scolaire parce que ça s'est plus formaté à la société. Ça m'a porté préjudice, tu vois. Des fois, ça passe. Des fois, tu te glisses. Des fois, on te trouve des zéros. Tu vois, tu as trop d'absence et tout. Heureusement que c'est passé. Mais c'était à ça. Tu vois, je me suis dit, ça ne peut plus durer. Là, tu ne peux plus esquiver. C'est le master, doctorat, thèse. Chaud.

  • Speaker #1

    Donc, tu as ta licence.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu fais après la licence ?

  • Speaker #0

    Et après la licence, j'ai eu un peu de mal. petit déclic. J'en parle souvent. En fait, ce qui s'est passé, c'est que du coup, comme j'aime Flex, je suis allée raconter partout que je suis sortie ma genre. Notamment sur Twitter. Le réseau social du diable.

  • Speaker #1

    Alors, toi qui es sur TikTok, parce que moi, je ne suis pas trop TikTok non plus.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est le pire ?

  • Speaker #1

    TikTok,

  • Speaker #0

    c'est le pire parce que le pressing... En fait, pourquoi TikTok ? Non, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Entre TikTok et Twitter.

  • Speaker #0

    J'ai subi tellement de pressing des deux côtés. En fait, Twitter, ça fait mal parce que... Ça fait plus mal, on va dire, parce que TikTok... en général, c'est des gammes. Ils ont 13 ans, 14 ans. En fait, t'as de tout, mais t'as beaucoup de personnes qui, je néglige pas, mais qui ont pas forcément étudié, qui ont pas les mêmes réalités que toi et tout. Donc, y a des discours qui ont pas trop de sens sur un truc. Tu sens que le gars,

  • Speaker #1

    il voulait juste cracher son truc. C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais sur Twitter, t'as des gens qui sont en entreprise, qui te parlent et ça, qui ont... Enfin, qui... qu'une certaine culture j'ai, tu vois, et qui te sortent des arguments, tu vois, et vas-y, ils vont tout faire pour te tacler, tu vois. D'une façon sèche, t'as des gens, ils ont 40 ans, tu vois. Des gens, ils ont même 30 ans, qui ont certaines postures, etc. Et ils sont sans pitié, tu vois. Et c'est pas juste des insultes qu'ils volent, mais c'est des mots qui sont lourds. Donc, notamment, l'exemple que je vais te donner d'un politicien, je sais même plus comment il s'appelle pour te dire, C'était un politicien et en fait quand j'ai eu mon diplôme, je ne le connaissais pas, ni d'Adam, ni d'Eve, ni rien du tout. Donc j'ai mis, je suis majeure de ma promo, 19 sur 20 et tout. Il a dit, c'est normal à force d'écarter tes jambes entre l'école et la maison, que tu as 19 sur 20. Et là je t'ai choc-barre, genre comme ça. C'est en mode « What ? »

  • Speaker #1

    En plus, c'est une personne publique. C'est même pas comme si c'est quelqu'un lambda.

  • Speaker #0

    Et une personne à qui je n'ai jamais connu, à qui je n'ai jamais rien fait, tu vois. Et c'était un seul commentaire. Ouais.

  • Speaker #1

    Sur des vidéos. Mais un commentaire comme ça, ça reste tellement dans ta tête et ça résout.

  • Speaker #0

    Je l'oublierai jamais et je ne lui pardonnerai jamais à cet homme-là, tu vois. Parce que c'était la façon la plus sale dont on m'a dénigré dans ma vie. Et pour une fois que j'étais contente d'accomplir quelque chose, pour voir un autre aspect de TikTok, que je me fasse descendre de cette façon par quelqu'un que je ne connais pas. Et au final, j'ai voulu porter plainte, etc. Il a dit non, mais je disais dans le sens où tu as dû beaucoup marcher. Enfin, il n'a pas assumé, tu vois. Sauf qu'en fait, au final, après, quand tu es allé sur Internet, au lieu de taper Fainera Diplôme, c'était Fainera a ouvert ses jambes pour avoir son diplôme. Moi, je pense à ma famille, tu vois, dans ces moments-là. Bien sûr. Et en fait, c'était trop pour moi. Je me suis dit, en fait, OK, c'est bien, la célébrité et tout, mais moi, mon intégrité en tant que femme, elle compte beaucoup plus, tu vois. Je viens d'une famille, en plus, de personnes du côté de ma mère très religieuses, genre vraiment comme ça. Je me dis, mais comment ils se sentent ? Tu vois, moi, je viens d'une famille modeste, tu vois, j'ai reçu une certaine éducation. On ne peut pas dire ça de moi, tu vois. Surtout quand tu te bats pour lutter contre ces... contre ces stéréotypes-là, tu vois, quand on t'a proposé des millions de fois de l'argent contre... Voilà, et que t'as refusé pour te différencier de ces personnes-là, parce que c'est vrai qu'on est dans un monde où, malheureusement, certaines femmes acceptent de l'argent au détriment de leur corps,

  • Speaker #1

    donner leur corps, donner...

  • Speaker #0

    Et c'est à cause de ces femmes-là et de ces hommes-là aussi qui proposent de l'argent.

  • Speaker #1

    Exactement, il n'y a pas que les femmes, parce que c'est facile de pointer les femmes, mais il y a beaucoup d'hommes qui...

  • Speaker #0

    Qui joue de ça ?

  • Speaker #1

    Qui joue de ça, exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, on se fait tout traiter de prostituée parce qu'on est sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, malheureusement, les raccourcis sont très rapides. Les gens pensent qu'une femme qui réussit sur les réseaux... Et après aussi, tu me corrigeras sur ce que je vais dire, mais surtout une femme qui... Tu vois, encore là, aujourd'hui, tu es voilée. Je ne sais pas si aujourd'hui, si tu avais été voilée à ce moment-là, est-ce que tu penses que tu aurais eu ce commentaire-là ? Non. D'accord. donc ça veut dire que pour eux aujourd'hui

  • Speaker #0

    si t'es pas voilée et que t'es sur les réseaux t'es forcément une prostituée ou t'es une fille facile il suffit que tu voyages un peu que tu montres un certain train de vie tu peux pas l'avoir par toi même,

  • Speaker #1

    tu peux pas l'avoir par ton travail c'est impossible,

  • Speaker #0

    c'est forcément un homme qui te nourrit et c'est forcément toi qui donne ton corps tu vois c'est dégoûtant, c'est dégueulasse c'est rabaissant c'est tout en fait,

  • Speaker #1

    c'est dénigrant et les gens se rendent pas compte de la pression mentale que ça doit te faire tous les jours parce que pour des gens qui sont pas sur les réseaux tu vois aujourd'hui Ce qu'ils ne réalisent pas, c'est que le cerveau humain est très mauvais dans ça. Quand je dis très mauvais dans ça, c'est-à-dire que tu peux avoir 100 commentaires, tu en as 99 qui te félicitent pour le contenu que tu as fait. Tu en as un qui va te mettre un commentaire négatif, tu vas oublier les 99 autres et tu vas te focus sur ça.

  • Speaker #0

    Et ça peut gâcher ta journée.

  • Speaker #1

    Et ça peut gâcher ta journée, ça peut gâcher ta semaine. Et tu le vois, on le voit aujourd'hui. Toi, ce commentaire, je ne sais pas de combien d'années il date.

  • Speaker #0

    Tu avais deux ans et demi, trois ans.

  • Speaker #1

    Mais on sent encore le poids que ça a causé sur toi. d'avoir ce type de commentaires. Et les gens ne se rendent pas compte en mettant leurs commentaires de l'impact. que ça peut avoir sur la personne qui est de l'autre côté. Même si tu ne la connais pas, tu ne l'as jamais rencontrée. Tu portes un jugement sur ce que tu aperçois qu'elle décide de te montrer de sa vie. Et toi, tu viens et tu la traites comme ça.

  • Speaker #0

    C'est dingue.

  • Speaker #1

    Publiquement, devant tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'il faut qu'il y ait plus de lois, plus de rigueur par rapport à ça, parce qu'on vit de tout. Et moi, je n'ai pas peur d'en parler. La plupart, ils font genre, ouais, moi, je m'en fous. Alors, moi aussi, des fois, je m'en fous. Mais des fois, je m'en fous pas.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr.

  • Speaker #0

    Des fois, ça te touche personnellement. Bien sûr. Et on invente tout type de rumeurs, tu vois. Même là, encore plus depuis que je suis mariée, tu vois, ils racontent n'importe quoi et ça leur fait plaisir. Et c'est des personnes à qui tu n'as jamais parlé. Enfin, ils insinuent que c'est ton entourage qui te trahit. En plus de ça, tu vois. Donc après, comment tu peux démentir ça ? Tu ne peux pas le démentir.

  • Speaker #1

    Oui, et puis même si tu démentis, ça fait genre que tu as quelque chose à prouver.

  • Speaker #0

    Tu ne peux rien dire, on t'humilie et c'est tout. Et ceux qui sont assez cons pour y croire, ils y croient. Ceux qui sont intelligents, bon, voilà. Mais il y aura toujours un petit soupçon, parce qu'au Sénégal, on dit toujours « Ouais, il n'y a pas une rumeur sans feu. » Et moi, j'étais la première à dire ça. Mais je me rends compte que, bah non, j'étais bête parce que je suis victime de ça aujourd'hui. Tu vois ? Et tu ne peux pas t'exprimer face à ça, tu ne peux rien faire, si ce n'est... avancer.

  • Speaker #1

    En fait, la grande difficulté, c'est que si tu t'exprimes une fois, est-ce que tu ne vas pas avoir le besoin de t'exprimer à chaque fois qu'à chaque fois, quelqu'un va faire quelque chose ? C'est ça. Finalement, c'est toi qui alimente le feu à chaque fois de te justifier. Mais c'est très dur, psychologiquement et mentalement, de rester silencieux.

  • Speaker #0

    Surtout que dans mon tempérament, je suis quelqu'un de... d'extrêmement...

  • Speaker #1

    Réactive.

  • Speaker #0

    Non, mais d'abord, tu ne touches pas dans la vraie vie. Fais ça dans la vraie vie, on va voir, tu vois. Mais je le fais pour mes proches. Parce que si c'était moi, je m'en fous. Je le fais pour mes proches, je le fais pour mon mari, je le fais pour ma mère, je le fais pour tout ça. Et je le fais aussi pour ne pas donner trop d'importance à ces gens-là, tu vois. Mais cette envie que j'ai d'insulter leur mère...

  • Speaker #1

    Tu vois, moi, je vais te donner un exemple très bête. Tu vas rigoler parce que tu vas dire mais Olivier, c'est rien ton truc tu vois par exemple moi sur les Youtube les commentaires. J'ai souvent des gens qui me disent, qui écrivent en commentaire « Ok, c'est bien l'interview, mais le gars-là, il parle trop, quoi. Il écoute trop la parole à l'invité ou un truc comme ça. » C'est rien. Ça me pique tellement. Et à chaque fois, j'ai envie de répondre. De dire « Mais en fait, si tu veux pas regarder, tu regardes pas. Pourquoi tu as pris ton énergie même pour écrire ça ? » Et puis, moi, je suis pas un journaliste. Moi, c'est une discussion.

  • Speaker #0

    C'est eux qui ont cliqué, non ? C'est dans le podcast, non ?

  • Speaker #1

    Oui, moi, j'ai pas forcé.

  • Speaker #0

    Off show, il y a quoi ? Off.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, le... Juste ça, alors que c'est pas... On m'insulte pas, on me dit... Mais ça me pique tellement. Donc j'imagine qu'on s'attaque à toi directement.

  • Speaker #0

    Non mais c'est sûr. Puis ils disent des trucs de ouf, hein. Genre des détails même de la vie intime que j'ai avec mon mari. Genre des trucs... Qui est au courant ? Il s'est rentré jusque là-bas. Ah mais de ouf, c'est des grands malades. C'est des attardés mentaux. C'est des oufs. Et après, ils vont dire, c'est la copine qui a dit ça, fais attention à qui tu te confies. Imagine, par exemple, si je n'avais pas une famille...

  • Speaker #1

    Ah, tu dois être solide.

  • Speaker #0

    Non, mais imagine s'il n'y avait pas une belle famille qui était consciente. Si j'avais une belle famille toxique, genre, tu dirais... Elle est en train de... Tu vois ? Oui,

  • Speaker #1

    ça peut aller très vite.

  • Speaker #0

    Si je n'avais pas un mari qui me comprend comme ça, ça gâche ma vie, ça.

  • Speaker #1

    De toute façon, j'allais te demander comment, justement... aujourd'hui, mais bon bref. Tu fais tes challenges, ça prend, tu passes ta licence, tu finis ta licence. Est-ce que, donc après ta licence, tu décides de te mettre à 100% dans la création de contenu ? Ouais.

  • Speaker #0

    C'était quoi ton plan ?

  • Speaker #1

    J'étais perdue. J'étais assez perdue. Au début, j'ai créé une marque avec une amie. Donc, on me lançait dans l'entrepreneuriat. C'était mon premier projet. Mais bon, ça n'a pas trop marché.

  • Speaker #0

    Marqué de quoi ?

  • Speaker #1

    De vêtements.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    De vêtements, on avait un mauvais positionnement. On n'a pas été sérieuse. Donc, ça n'a pas trop marché. Et les réseaux sociaux. Parce que quand même, les réseaux sociaux, ça a commencé à prendre de l'ampleur. J'ai vraiment commencé à pouvoir gagner très, très, très bien ma vie. Très confortablement, je n'avais pas besoin d'un autre travail, très honnêtement. J'ai aussi lancé ma boîte de com à côté. Donc, je commençais à faire du community management avec une amie à moi. On a commencé à avoir plusieurs contrats. On s'est dit, vas-y, on fait une boîte.

  • Speaker #0

    Intéressant, ça.

  • Speaker #1

    On a engagé d'autres filles qui étaient community managers. Nous, on est passés en consultance. Et c'était bien, c'était super. Après, c'est vrai qu'elle est partie au Congo. Moi, j'ai commencé à être trop prise. Parce qu'entre temps, du coup, j'ai créé Final Ramastour et donc c'était plus possible pour moi. D'accord. Mais ça, c'était une partie de ma vie qui continue un peu, mais plus trop dans le community management, mais toujours dans le marketing et la consultance. Et donc, entre temps, du coup, j'ai eu le déclic par rapport au voile. Parce que suite aux commentaires que j'ai eus, ça n'a pas été direct. Ça a pris des mois. mais j'avais appelé un de mes professeurs et il m'a Il m'a dit, tu sais, Marie, on m'appelle Marie, c'est un peu de ta faute. Je dis, pourquoi ? Pourquoi il me dit ça, genre ? Il m'a dit, parce que nous, on te connaît à l'école. On sait comment t'es. T'es hyper active, t'as fait les campagnes présidentielles, tu fais les débats. On sait. Ça ne nous étonne pas que tu sortes majeure de ta promo. On t'a vue. Mais qu'est-ce que tu montres aux gens sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Mais pourtant, sur les réseaux... Qu'est-ce que tu montrais ?

  • Speaker #1

    Rien de spécial.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai jamais vu un contenu où je me suis dit... Tu vois, j'ai pu me poser des questions sur... Elle, c'est une fille, tu vois.

  • Speaker #1

    Pas de ce côté-là, mais plutôt l'aspect étude. En fait, moi, j'étais vraiment dans le divertissement. Oui. Donc, je ne faisais que des playbacks, tu vois. Et je ne faisais que des challenges. Oui. Donc, lui, ce qu'il me reproche, ce n'est pas ce qu'il a dit lui. Il a dit tu ne montres pas une certaine facette de ta personnalité.

  • Speaker #0

    Ça, je comprends.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire la facette où tu sais t'exprimer, la facette où tu étudies, la facette où... Ta facette de tous les jours.

  • Speaker #0

    Oui, la femme du quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que celle qui est sur les réseaux sociaux, c'est pas celle qu'on...

  • Speaker #0

    C'est des moments qui sont travaillés, qui sont réfléchis, qui sont préparés. Exactement.

  • Speaker #1

    Exactement. Et du coup, sur les réseaux, c'est juste pour une fille qui fait que des TikTok dans sa vie. Parce que pour le coup, j'étais hyper active. Parce que c'était 3 à 6 TikTok par jour.

  • Speaker #0

    Oh !

  • Speaker #1

    What ? Ouais. Et c'était que des playbacks.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. C'est vrai que comme je ne suis pas... Je pense qu'à ce moment-là,

  • Speaker #1

    tu ne me suivais pas.

  • Speaker #0

    Non. Moi, je te le dis très honnêtement. Moi, ça fait depuis pas longtemps que je te suis parce que je ne suis pas ta cible.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Moi, je ne suis pas ta cible. Donc, moi, suivre Fainara, je voyais quand ça buzzait. Tu vois ? Parce que tout le monde repartage. Mais je ne me voyais pas. Pourquoi je vais la suivre ?

  • Speaker #1

    Oui, il n'y avait rien de spécial. C'était exactement ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, c'est pas ma... Son contenu qu'elle fait, ça me... ne correspond pas à moi, à ma génération. Son contenu, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas du tout sa cible. Je n'ai pas à la suivre. Donc moi, je voyais effectivement quand tu as les challenges, parce que tout le monde repartageait. De temps en temps, je voyais des contenus parce qu'effectivement, tout le monde repartageait. Mais cette période-là, moi, je ne suivais pas. Et tu vois, comme je n'ai pas le réflexe TikTok, c'est vrai que quand tu dis six vidéos, tout de suite, moi, je compare à, je pense, Instagram. Donc je pense Ouais, mais il faut faire des vidéos avec des contenus, réfléchir. Alors que c'est vrai que TikTok, t'as une chanson, tu fais un playback, tu fais une petite chorégraphie dessus, tu postes. OK.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. D'accord. Donc, c'était la culture du vide, très clairement. Donc,

  • Speaker #0

    six vidéos par jour.

  • Speaker #1

    Trois à six.

  • Speaker #0

    OK, on va dire entre trois et six. Voilà.

  • Speaker #1

    Entre trois et six vidéos. Mais ça reste...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ouais. À un moment, j'étais bombardée. Donc, ouais, la culture du vide, il n'y avait rien de spécial, en vrai, dans ce que je faisais, à part mes challenges, il n'y avait rien. Donc à ce moment-là, il m'a dit écoute, montre une autre facette de toi. On est ce qu'on représente aussi. Ne donne pas raison à ces personnes-là, c'est vrai. Mais montre qui tu es vraiment. Et ça m'a fait un petit électrochoc. C'est vrai qu'en fait, les gens ne me connaissent pas tant que ça. Ils ne me connaissent même pas du tout. Et j'ai commencé à réfléchir à mon rebranding. Je me suis dit, ok, comment faire ? Ça va être difficile et tout. Comment je vais faire ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup parce que depuis tout à l'heure que tu parles... ce que j'aime beaucoup, c'est vraiment ton côté business, quoi. Tu vois ? Et c'est pour ça que pour moi, c'était important de te recevoir, parce que justement, depuis que je te suis, depuis pas longtemps, c'est vraiment la chose que je remarque, c'est que tu es très stratégique. Ouais. Tu vois ? T'es pas quelqu'un qui... OK, j'ai eu un buzz et qui attend ? Tu vois ? Et c'est ça que j'aime bien, c'est qu'à chaque fois, depuis tout à l'heure que je t'écoute, tu as toujours ces phases de OK, j'ai réussi un succès, comme tu disais tout à l'heure, tout éternel insatisfait. Comment je fais pour améliorer, rendre ça en business ? Tu vois ? J'aime bien.

  • Speaker #1

    Je cherche tout le temps ça. Parce qu'en fait, c'est mon cerveau qui est comme ça, pas moi. Genre des fois, même quand je dors la nuit, genre j'ai des stratégies qui se mettent en place Parce qu'en fait, je vois tellement le potentiel que sont les réseaux sociaux de nos jours et je vois tellement ce que les autres en font dans les autres pays. Je trouverais ça tellement bête de ne pas exploiter mon plein potentiel. Je n'ai pas fait tout ça pour ne pas l'exploiter. Et si aujourd'hui, j'ai eu autant de choses, c'est parce qu'il y a encore mieux qui m'attend. Moi, j'ai 23 ans. Donc, je peux faire mille choses dans cette vie encore.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Parce qu'en cinq ans, j'ai fait mille choses. Donc, ça veut dire que dans dix ans, je peux faire quatre millions de choses. Bien sûr. Donc, je vois toujours comment renaître de ces cendres, comment continuer, comment continuer. Parce que c'est comme ça, en vrai. Sinon, tu tasses parce que c'est un milieu où, si tu ne te réinventes pas, c'est mort. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Tu deviens vite, ok, elle fait la même chose tout le temps. Ok, c'est bon, on a compris une fois, deux fois, trois fois.

  • Speaker #1

    Et demain, il y a une autre fin d'année qui arrive.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, c'est comme ça. de te réinventer un petit peu, de montrer autre chose de toi.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai un petit déclic qui met du temps à rêver. Après, en même temps, il y a l'idée de me voiler qui vient. Et au final, je finis par me voiler. Donc, rebranding obligatoire. Là, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #0

    Là, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #1

    Donc, devoir supprimer toutes mes vidéos, devoir tout recommencer. Et surtout, mais qu'est-ce que je vais foutre ? Parce que challenge, ça ne me correspond plus trop. Je n'ai plus envie d'en faire un vrai. Des fois, j'ai envie, des fois, je n'ai pas envie. Je ne veux pas faire de ça de mon identité. Sauf que ça l'était. Quoi d'autre ? Il n'y avait rien d'autre. Donc, quoi d'autre ? Et c'est là que l'entrepreneuriat est venu. C'est là que je me suis dit, en vrai, il n'y a pas assez de marques pour femmes voilées au Sénégal. Je ne trouve pas assez ce que je veux. En plus, sinon, c'est cher. Ça vient de Dubaï, c'est hyper cher et tout. Je me suis dit, vas-y, je vais créer mon truc.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais avant d'en arriver au business, parce que je n'ai pas vécu justement cette période sur les réseaux, quand tu as eu ce changement-là. Comment le cadre familial le prend, tu vois ? Et comment justement les réseaux le prennent, ce changement-là ?

  • Speaker #1

    Alors le cadre familial, super bien. Après, c'est sûr qu'au début, je ne leur en veux pas. C'est sûr qu'au début, ils sont contents, mais tu ne sais pas si la personne va le garder parce que ça reste un choix hyper... Boom ! Moi,

  • Speaker #0

    c'était du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais demander.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est du jour au lendemain ou est-ce que c'est des discussions ? Non, moi, c'était du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    J'ai un peu parlé la journée. Discussion la journée, le soir...

  • Speaker #0

    Allô, bonjour maman. Ce soir, je me voile. D'accord. OK, salut !

  • Speaker #1

    En fait, j'ai appelé deux, trois personnes voilées. Je cherchais deux, trois certitudes. Moi, je pensais qu'au business. dans ma vie. On me dit j'aime trop l'argent, mais en fait je me disais est-ce que ça va me bloquer des portes ? Dès que je me suis persuadée que ça ne bloquerait aucune porte, j'ai dit vas-y go. Et au final j'ai cherché à en faire une force. Très bonne réaction parce que globalement on est sur un pays musulman, donc c'est moi les gens sont contents. Pas mal de scepticisme, genre est-ce qu'elle va le garder ?

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une phase ?

  • Speaker #1

    Ouais voilà, surtout que je me suis voilée genre 5 jours avant le ramadan. Les gens étaient là, allez, grosse hypocrite.

  • Speaker #0

    Il y a le ramadan qui arrive.

  • Speaker #1

    Elles se voilent pendant le ramadan. Les gens ne savaient pas que je m'étais voilée pour de bon. Au final, je l'ai gardée. Parce que moi, je suis quelqu'un aussi comme ça. Je suis très... Je prends des décisions comme ça, du jour au lendemain, tu vois. Après, je reviens dessus. Après, je suis comme ça. Donc, certains de mes amis se demandent, tu vas le garder ? Je ne pense pas. Là, je l'ai gardée. Et ouais, il y avait un certain engouement, toute une nouvelle communauté de femmes voilées. qui ont eu peut-être une certaine référence. Parce qu'en fait, avant ça, je n'avais pas vu quelqu'un faire tout ce chemin-là. Je dis ça en toute humilité, parce que peut-être qu'il y en a. Je sais qu'il y avait une fille qui me l'avait reproché à ce moment-là, mais je veux dire...

  • Speaker #0

    Non, forcément, il y en a.

  • Speaker #1

    Je veux dire, pas avec cette ampleur-là.

  • Speaker #0

    C'est exactement ce que j'allais dire. Parce que forcément, il y en a, mais il n'y en a pas beaucoup qui ont ta résonance. C'est ça. Et qui ont la communauté que tu as. Donc, il y a forcément... Tous les jours, il y a des femmes qui font le choix de se voiler. Mais ce n'est pas tous les jours que tu as une femme qui... Au moment où tu te voiles, tu as combien d'abonnés ?

  • Speaker #1

    Je t'ai la plus suivie sur TikTok. Je l'ai presque 3 millions d'abonnés. Voilà,

  • Speaker #0

    3 millions d'abonnés. Donc, tu passes de la TikTokuse qui fait des challenges, qui fait des chorés tous les jours, qui poste 3 TikToks, à tout d'un coup, j'efface tous mes contenus et je suis voilée. Le changement, il est brutal, il est soudain. C'est normal.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ça a choqué, en fait. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est normal.

  • Speaker #1

    Ça a choqué, mais globalement, ça a fait plaisir aux gens. J'ai senti une vague de respect. J'ai reçu beaucoup de cadeaux. J'ai senti une vague de bienveillance. Les gens étaient heureux, pour moi. Du coup, une nouvelle communauté de femmes. Parce qu'au final, en fait, on ne le sait pas, mais il y a 70% des femmes au Sénégal qui se couvent la tête. Moi, je ne savais pas. Parce que dans certains milieux que tu fréquentes, tu vas voir que des femmes qui ont des perruques ou quoi. C'était les milieux que je fréquentais, les restos et tout. Mais globalement, dans le pays, il y a tout le monde qui se voile presque, ou qui se couvre la tête. Du coup, j'ai senti cette communauté-là, qui était là à me regarder, à être fière de moi, etc. Après, j'ai vu que je suis passée un peu en mode... has been je vois si tu vois de à par rapport à ton audience ouais ouais pas mon audience mais globalement même par rapport aux partenaires à aller voiler maintenant tu l'as ressenti ça je ressens maintenant les perçu avec sexualisation de la femme on est on est hyper

  • Speaker #0

    exposé et on est vu comme des objets c'est la question que j'allais te poser parce que au delà de ta communauté moi ce qui m'intéresse vraiment le plus Peut-être c'est parce que j'ai mon rôle de père avec deux petites filles. Qu'est-ce que ça t'a fait ? À toi, personnellement, c'est quoi le... Aujourd'hui, ça fait combien de temps que tu es voilée maintenant ?

  • Speaker #1

    Deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Deux ans et demi. C'est quoi le bilan que tu portes ? Qu'est-ce que ça... Le positif que ça t'a apporté, le bien-être que ça t'a apporté, comparé à cette vie avant que tu avais sans le voile ?

  • Speaker #1

    Alors... Là, je suis contente d'avoir passé deux phases parce que tu aurais dit les premiers mois, j'aurais idéalisé à 100%.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que les premiers mois, tu es sûre de ton choix, tu es sûre que ça t'a aidé dans tous les côtés. Tu ne vois pas forcément l'épreuve que ça peut être. Donc au début, c'était signe de paix. C'est incroyable. Franchement, au début, ça m'a mis la tête sur les épaules et puis je me suis vraiment focus sur moi-même. J'étais comme ça. J'ai travaillé sans relâche et j'avais une force inexpliquée, tu vois. Après, il y a plusieurs phases dans la vie d'une femme, musulmane en plus. Il y a toujours cette phase où tu regrettes. Tu ne veux pas l'enlever parce que tu as fait tout ce chemin, mais tu regardes quand tu étais comme ça. Tu te dis, j'avais des bonnes stats quand même, puis j'étais jolie quand même, puis j'étais tatata quand même.

  • Speaker #0

    Après, toi, c'est dur parce qu'effectivement, toi, c'est... C'est pour que les gens comprennent bien. Ça sera toujours difficile pour eux de comprendre. Mais en plus, toi, t'es une femme publique.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est dur.

  • Speaker #1

    C'est super. En fait, la différence... Avant, genre, tu rentres dans une pièce, tout le monde est là, wow. Tout le monde te regarde, t'es grande, t'es jolie et tout, tu vois. Le voile, ça te protège. automatiquement on te voit moins. En tant que femme, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Mais ça doit te faire du bien de te sentir protégée.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait un bien de fou. Ça fait un bien de fou parce que même c'est un monde où les femmes sont super sexy et tout, et j'ai pas de mal avec ça, mais c'était pas moi. Moi j'ai toujours été quelqu'un d'assez pudique, donc j'ai jamais vraiment aimé les habits sexy, même ça je voulais le porter avant en soi. Du coup, ça m'a plus permis d'être moi-même sur ce côté-là, tu vois.

  • Speaker #0

    T'as apporté une paix ?

  • Speaker #1

    Ouais, une paix intérieure de fou. Une paix intérieure de fou, mais aussi un combat qui va au-delà de l'apparence, quoi. Parce que tu dois accepter à aimer ton voile, malgré que des fois, tu te sens pas belle avec. Des fois, t'as envie de lâcher tes cheveux, t'as envie de t'habiller comme avant, de te maquiller, etc. Puis après, tu te rends compte que ton voile, tu l'as pas mis que pour la mode. Ouais. Et c'est là que le vrai combat commence, tu vois. Parce que tu dois t'accrocher à ton hijab. Tu n'as pas fait tout ça, tout ce chemin. Parce que moi, je n'imagine même pas le retour. Ce sera horrible. Des fois, j'y pense à enlever parce que c'est dur. Je n'aime pas, ça me saoule. C'est comme toutes les femmes, on a des nafs, tu vois. Tout le monde. Et après, je me dis non, vas-y. Quand je pense aux femmes que j'ai motivées, quand je pense à tout ce qui s'est passé, tout ce que ça m'a apporté, je ne peux pas. Je ne peux pas l'enlever, même quand je pense à Dieu, tout simplement. Mais c'est vrai que des fois, j'ai envie de péter les plombs et de le retirer et de demander, enfin de donner aucune explication à personne parce que c'est ma vie. Mais aussi, tu as cette responsabilité d'être voilée. Et du coup, quand tu es exposée, tu as une certaine partie qui va dire que tu n'as pas à être exposée en tant que femme voilée. On va te reprocher beaucoup plus de choses sur ton comportement alors que voilée ou pas voilée. je comprends ce que tu veux dire tu vois que quand t'es voilée sur ton comportement tu dois être encore plus attentive ouais surtout tu dois pas faire ça t'es voilée en plus maintenant je suis voilée et mariée tu vas pas faire ça tu dois pas faire ça tu dois pas faire ça attends t'es pas encore maman parce que quand tu vas être voilée mariée maman oh là là donc c'est ça donc tu dois tu dois te tenir d'une certaine façon beaucoup plus Et ouais, c'est un peu chiant. La police, elle me fait chier, franchement.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ton entourage, t'avais des femmes voilées ? Non. Non ?

  • Speaker #1

    Pas à l'époque, non.

  • Speaker #0

    Ouais ? Pas avant, quoi. En fait, pourquoi je te... Parce que, tu sais, moi, je me pose la question. Là, c'est le papa qui te pose les questions pour que toi, tu me conseilles.

  • Speaker #1

    Oui. Tu sais,

  • Speaker #0

    on n'en a jamais vraiment parlé avec Karel. Et je sais que Karel n'aurait aucun problème avec ça. Mais moi, j'aimerais beaucoup que mes filles se voilent. Mais je n'ai pas envie de leur imposer.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. Je n'ai pas envie de leur imposer, mais je sais la protection que ça leur mettrait, comme tu dis, surtout dans ce monde où tout est hyper sexualisé, toutes les femmes sont... comme des morceaux de viande ou des trucs comme ça. Tu vois, j'aimerais beaucoup ça. Je sais que mon cœur serait encore plus en paix. Tu vois, si mes filles le faisaient. Et justement, je me demande comment tu aurais aimé que tes parents t'en parlent ?

  • Speaker #1

    Ah, de m'envoiler ? Ouais. Parce que c'est vrai que ma mère, pour le coup, elle n'est pas voilée. Ouais, tu vois. Donc... Je ne sais pas dans quel contexte elle aurait pu m'en parler. En vrai, on ne m'en a jamais parlé. Mais j'y ai toujours pensé, naturellement. Parce que j'ai toujours vu ça avec de l'admiration. Et comment j'en parlais à mes petites filles ? Après, c'est différent parce que je suis voilée. Donc, si j'en ai, forcément, elles vont me ressembler à leur maman. Mais si c'est toi, peut-être non, pas leur imposer, mais leur apprendre leur religion, tu vois. Leur religion. Parce que moi, le fait que j'ai été... éduquée par du coup des parents français etc ça m'a un peu éloigné tout ça et c'est un truc où vas-y j'ai toujours voulu me rapprocher de la religion donc dès le bas âge leur inculquer une religion sur leurs devoirs leurs droits en tant que femme et les comportements des femmes exemplaires de notre religion racontée sous forme de conte il ya beaucoup d'histoires qu'on explique pour les enfants, tu vois. Sur YouTube, tu peux... les histoires de Radija, Aïcha, tout ça, et leur faire rêver, en fait. Parce qu'une certaine population a des princesses, nous aussi, on a nos rêves, tu vois. Et leur permettre de, pas fantasmer, mais de rêver sur ça, peut-être que ça leur fera avoir cette envie naturellement. Et le naturel, c'est le mieux. Et c'est sûr que ça les protégera. Après, comme je dis, il y a des malades de partout, il y en a, les voiles, ça leur empêche rien du tout. Mais c'est sûr que moi, pour le coup, j'ai vu que les gens ne se permettaient plus certaines choses.

  • Speaker #0

    Donc c'est ça, ça te protège.

  • Speaker #1

    J'ai senti la différence directe. On n'osait même plus me proposer certaines choses. Et puis même moi, avant, pour refuser et tout, c'était chiant, tu vois. Haram ! Haram ! Tu vois, j'ai même plus... Tu m'as pas vu ou quoi ? Haram ! Il n'y avait pas ça. Donc, j'avais ma protection, tu vois. Donc, ouais.

  • Speaker #0

    Tu dis que les marques aussi, tu as ressenti au niveau des marques, elles se sont un peu éloignées.

  • Speaker #1

    Oui, certains contrats, je les ressentis. Je les ressentis, ouais. Bon, déjà, tu as toute une partie où tu ne peux plus le faire, genre vêtements et tout, tu ne peux plus le faire. Et certaines marques, je l'ai bien senti quand même. Et j'ai eu des échos que c'était pour ça. Donc ça m'a fait... En vrai, ça ne m'a pas fait mal. Je me suis dit, écoute, là, ils te ferment une porte et qu'ils t'en ouvrent dix. Donc je m'en foutais. Mais je trouvais ça dommage avec le temps. Parce que déjà, moi, j'avais un profil où des fois, c'est compliqué, vu que je suis métisse. Et du coup, sur certaines campagnes pour le Sénégal, je suis moins légitime qu'une Sénégalaise. Parce qu'on se dit, ouais, mais elle est claire. C'est des... complexé, tu vois, quand ils me prennent. Donc, je perds beaucoup de contrats par rapport à ça. Et là, en plus de ça, avec le voile, Métis, avec le voile.

  • Speaker #0

    Mais ça t'a ouvert une autre porte,

  • Speaker #1

    comme tu dis.

  • Speaker #0

    Parce que tu as lancé ta marque.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Qui s'appelle ?

  • Speaker #1

    Fainaramastou.

  • Speaker #0

    Fainaramastou.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Acheter.

  • Speaker #0

    Donc, tu vois qu'à Dubaï, effectivement, il y a des trucs, mais ça coûte cher. Ça coûte cher.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas mon style. Et du coup, j'ai créé ma marque. Au début, en fait, je me fournissais en France. J'avais des fournisseurs. Sauf que bon, avec le temps, je me suis dit, à quoi bon créer une marque si c'est pour se fournir ailleurs ? Ou quelqu'un d'autre, un jour, va pouvoir se fournir là où tu te fournis et proposer la même chose que toi. Du coup, je me suis dit, vas-y, crée ton atelier. Parce qu'au début, j'avais et des fournisseurs à Dakar qui faisaient la couture, et aussi mes fournisseurs en France. Sauf qu'au final, éthiquement parlant, je trouvais ça pas ouf d'avoir des fournisseurs en France en vrai. sachant qu'on est un pays où l'un des premiers métiers c'est la couture quand même tu vois, je trouvais ça dommage de faire travailler des français alors qu'on peut faire travailler des sénégalais. Après pour le coup j'avais été déçue un peu de ce que je trouvais par mes fournisseurs qui étaient faits par du coup par des sénégalais, mais manque de sérieux détails pourris, enfin en plus elle me faisait ça super cher. quand je y repense. Et au final, bon, ça m'a permis d'apprendre. J'ai commencé à aller moi-même au marché, comprendre les tissus, toucher, savoir les prix, négocier. Genre là, ça ne peut plus me passer. Non,

  • Speaker #0

    on ne peut plus t'avoir là.

  • Speaker #1

    Non, là, c'est bon. Là, c'est bon. Avant, on pouvait m'avoir de ouf. Maintenant, je connais tout. Je connais tous les détails sur filage.

  • Speaker #0

    Parce que ça fait combien de temps que tu as créé la marque ? C'est un an. Un an, OK.

  • Speaker #1

    Un an. Et du coup, au final, j'ai acheté mes machines. j'ai créé mon atelier euh euh Et maintenant, on est à quoi ? On est presque 30 employés.

  • Speaker #0

    Masha'Allah, 30 ! Ouais. En un an ! Ouais. Masha'Allah ! Incroyable !

  • Speaker #1

    Et employés mensuels, mais il y a beaucoup de personnes avec qui on travaille. Ouais,

  • Speaker #0

    puisqu'on prête quand on a... Ouais,

  • Speaker #1

    on se prête aussi beaucoup d'attributs.

  • Speaker #0

    En un an !

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu le réalises ?

  • Speaker #1

    Non, franchement, c'est incroyable. C'est dingue. Et le pire, c'est que je vois que la limite, je la vois pas, en fait. Je ne sais pas si tu vois. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que la demande,

  • Speaker #1

    elle est tellement présente. Et moi-même, je n'arrive pas à gérer la demande, tu vois, par rapport à mes clientes.

  • Speaker #0

    Après, c'est ça, c'est que l'avantage, mais en même temps, le piège que toi, tu as, c'est que tu as une communauté.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et une grosse communauté. Oui. Donc, ça veut dire que quand tu fais un drop,

  • Speaker #1

    ça marche.

  • Speaker #0

    Ça part vite. Oui. Et en plus, si les clients sont satisfaits du premier drop, quand on fait un deuxième, tu as ceux qui étaient déjà là qui reviennent. nouveaux qui arrivent, ça peut aller, ça va très vite.

  • Speaker #1

    Ça va très vite. Mais du coup, s'il se passe un petit problème aussi,

  • Speaker #0

    ça peut aller très vite.

  • Speaker #1

    Ça peut aller très vite. Merci, ça ne s'est pas encore produit.

  • Speaker #0

    Ça ne se produira pas, Inch'Allah.

  • Speaker #1

    Inch'Allah, mais on fait tout, parce que tu sens des fois qu'il y en a qui veulent te mettre des bâtons dans les roues. Un jour, une cliente, elle a reçu un sac. Il pleuvait, je crois, mon livreur l'a un peu entassé. Le sachet était étruite, mais le produit restait le même. Elle a pété un peu. Ouais, je t'affiche sur TikTok tout de suite si tu me rembourses pas. Genre, elle parlait comme un chien à ma vendeuse, tu vois. Et à chaque fois, c'est ça la menace, quoi. Je t'affiche sur TikTok, je vais dire que c'est Fainara, tu vois. Alors que Fainara, elle se donne corps et âme pour que tu sois heureuse, là.

  • Speaker #0

    Après, c'est... Malheureusement, c'est toujours ça aussi, tu vois. Le client... Est roi. Ouais, le client est roi, quoi.

  • Speaker #1

    Ah, mais toujours, moi j'ai dit à mes vendeuses, on peut vous crier dessus. tout faire sur vous, rembourser et changer. Pas de problème. Je veux pas de problème. Nous, on promet une qualité. Si la qualité, la personne, pour X raisons, n'est pas contente, tu la rembourses. Parce que même en islam, il n'y a pas des voleurs. Tu l'achètes pas, il y a quelqu'un d'autre qui va l'acheter,

  • Speaker #0

    tu vois. Exactement.

  • Speaker #1

    Pas de problème.

  • Speaker #0

    Et tu dirais, cette première année, tu as vendu combien de pièces ? Tu penses ? Tu sais à peu près ? Tu suis ?

  • Speaker #1

    Cette année... J'ai eu mon rapport, on est presque sur... Je vais checker.

  • Speaker #0

    Vous voyez, la chef d'entreprise, elle a tout sur son téléphone. Vous la voyez, tiktokeuse, tout ça. Continuez, restez assis. Regardez les TikTok.

  • Speaker #1

    Non, mais j'ai mon financier, il me fait des rapports.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est ça.

  • Speaker #1

    On va voir. Sachant que l'année dernière, au début, on n'avait pas assez de prods. Attends. C'est où ?

  • Speaker #0

    Pardon, pardon. Non, t'inquiète, prends ton temps. C'est ça l'avantage du podcast ici. On a le temps, on n'est pas pressé.

  • Speaker #1

    Ouais, on est sur 15 000 articles vendus. Wow ! Attends, fais ça.

  • Speaker #0

    15 000 mashallah en un an ouais est-ce que je pense que toi tu réalises pas ce que tu fais pour moi c'est pas beaucoup parce que je sais qu'on aurait pu faire plus oui c'est

  • Speaker #1

    ça mon problème je t'ai dit ouais mais moi je suis en mode ouais mais tu vois c'est dès le début j'avais eu mon atelier là j'aurais pu faire 40 000 articles inshallah tu les feras l'année prochaine

  • Speaker #0

    et dans deux ans, tu en feras 100 000.

  • Speaker #1

    C'est ce que je veux.

  • Speaker #0

    Oui, tu le feras. Mais tu vois, c'est ça où je dis qu'il faut aussi célébrer ses accomplissements et ses victoires parce que la Fine Arad, il y a deux ans, est-ce qu'elle aurait pensé avoir une boutique et vendre 15 000 articles ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Tu vois ? Attends, je t'explique. Mon financier au début, c'est que dès le début, je me suis fait accompagner pour l'aspect finance. Au début, j'avais un stock d'environ 3 millions, de millions, je crois. Ou 3000 euros, je ne sais plus. Et je devais faire 7 millions de chiffres d'affaires en deux mois pour pouvoir être viable.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Quand il m'a annoncé ça, j'ai pété les bras. Je me suis dit, impossible.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, quoi ? 7 millions, mais non, mais comment j'ai pu faire ça ? Aujourd'hui, on peut faire ça en quatre jours. Ouais. Tu vois ? Ouais. Donc. C'est dingue, l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Ah non, c'est fou.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #0

    C'est fou. Et puis, comme on dit, toi, tu as la chance aussi, surtout, de pouvoir être 360 un petit peu parce que tu sais faire le marketing. Oui. Tu as ta propre influenceuse qui est là tout le temps pour mettre en avant. Tu gères l'entrepreneuriat. Tu vois ? Donc, ton background à l'école t'aide à gérer ce que tu fais aujourd'hui. Inch'Allah, ça te fait sortir aussi de l'influence, un petit peu. Parce que ma question, c'est est-ce que l'influence, c'est quelque chose que tu as envie de continuer ou c'est plutôt quelque chose où tu as envie de sortir de l'influence ?

  • Speaker #1

    Alors avant, je voulais arrêter. Je voulais arrêter parce qu'il y avait trop d'aspects négatifs. Mais en avançant, je me rends compte que j'aime beaucoup. J'aime beaucoup. J'aime le fait qu'on m'ait vu évoluer. Et je pense qu'aujourd'hui, je veux continuer. Après, peut-être pas de la même façon. Le but à long terme, moi, c'est un de mes objectifs, c'est d'arrêter les partenariats commerciaux. Donc arrêter de travailler avec les marques, etc. Et gagner de l'argent par soit mes événements ou ma marque, avec le temps, quoi. Donc, être plus une figure en tant que telle, plutôt que chercher à créer du contenu tout le temps.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ne laisserai pas les réseaux sociaux, mais c'est sûr que peut-être... Dans 10-15 ans.

  • Speaker #0

    C'est juste ta stratégie avec les réseaux sociaux qui est différente.

  • Speaker #1

    C'est ça. J'ai une stratégie où j'espère un jour peut-être avoir tellement d'impact que je serai obligée d'être omniprésente, mais plus de la même façon.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que comme tu dis, avec les événements que tu fais maintenant, d'ailleurs, là, pendant le ramadan, tu organisais une soirée avec différentes femmes. Là, tu as un événement bientôt. Si je ne dis pas de bêtises, un pique-nique. C'est ça ? Exactement. Donc, tu vois, pour moi, c'est super intéressant de voir comment tu as redirigé un petit peu ce que tu fais. Effectivement, oui, il y a eu la grosse redirection avec ton changement d'un point de vue vestimentaire. Mais malgré ça, comme tu as dit tout à l'heure, Dieu te ferme une porte et t'en ouvre une autre. Parce que si tu ne portais pas ton voile, tu n'aurais jamais lancé ta collection.

  • Speaker #1

    Jamais. Tu vois ? Oui, c'est ça que je me dis. Je me dis que ça a été fait pour quelque chose. On dirait un dessin qu'on a tracé. En fait, c'est tellement logique l'enchaînement, etc. Que je me dis, allez, vas-y. Quoi en Allah ? Tawakul. Oui, ça. Comme on dit. Et c'est tout, tu vois. Je laisse tout mon espoir en Dieu. Et malgré mes questionnements, etc. Quand je me pose trop de questions, je me dis, vas-y, tu sais quoi ? Il y a Dieu qui est là.

  • Speaker #0

    Et de toute façon, je ne sais plus, parce que tu sais, pareillement, j'ai beaucoup de questionnements, beaucoup de questions et tout. Je ne sais plus qui m'avait dit ça et je n'ai pas envie de sortir de dire la phrase mal, mais il m'avait dit en gros qu'en fait, c'est justement ton questionnement qui montre que tu as la foi. Le fait que si tu ne te poses pas de questions, tu vois, ce n'est pas ça la foi, de ne pas se poser des questions. Avoir la foi, c'est se poser des questions, se remettre en question, c'est toujours essayer d'apprendre, de chercher. tant mieux que tu te poses des questions parce que ça veut dire que tu es toujours curieuse et tu cherches toujours à apprendre et à savoir plus donc tant mieux Tu as lancé ta marque de vêtements il y a un an. Dernièrement, tu t'es mariée. Oui. Félicitations.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Tu as encore lancé une traîne.

  • Speaker #1

    Malgré moi.

  • Speaker #0

    Malgré toi. Aujourd'hui, tu en as parlé rapidement tout à l'heure. Comment justement ton mari, qui lui n'était pas du tout dans ce domaine-là, comment il prend ça ?

  • Speaker #1

    Alors, comment il prend ça ? En vrai c'est tout frais parce que tu vois ça fait même...

  • Speaker #0

    Oui c'est tout nouveau !

  • Speaker #1

    Ça fait trois mois qu'on est mariés à peu près et... Comment dire ? C'est vrai que ça l'a un peu surpris parce que même nous franchement je pensais pas que le mariage allait avoir autant d'ampleur. Je savais que ça allait avoir de l'ampleur. Peut-être pas autant, genre en termes d'impact.

  • Speaker #0

    Ah non, vous êtes sur les réseaux, c'est-à-dire que waouh !

  • Speaker #1

    Mais même moi, sur mes ventes, sur mes statistiques, depuis lors, ça a doublé. Et maintenant, en vrai, ça lui fait plaisir, il tire le bon côté du truc, parce que lui, c'est un homme très, très discret, il n'aime pas du tout tout ce qui est réseaux sociaux. Après, lui, ça marche dans ses affaires. Lui, on l'a un petit peu reconnu par ce par là. Il a réactivé certains réseaux. C'est juste ça qui l'intéresse.

  • Speaker #0

    Continue à me poster un petit peu de temps en temps.

  • Speaker #2

    De temps en temps, on se rappelle de moi.

  • Speaker #1

    Après, le réseau est réactivé. Il fait ses contrats.

  • Speaker #2

    Il s'en fout.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #1

    Il le vit bien.

  • Speaker #0

    Tant mieux, tant mieux. Et donc, pour clore un petit peu la discussion, C'est quoi ta vision de Fainara, on va dire sur les cinq prochaines années ? Est-ce que tu te vois, est-ce que tu planifies, je veux dire, à ce niveau-là ? Ou comme tu disais il y a quelques secondes, tu laisses à Dieu et tu avances ? pas avec une vision à moyen terme, mais plus une vision à court terme en disant je me focus sur l'année.

  • Speaker #1

    Alors les deux.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    je planifie et en même temps je laisse ma confiance en Dieu. Mais moi, ce que je dis toujours OK, Dieu, il te dit la subsistance, la subsistance. Mais tu vas pas rien foutre en attendant ta subsistance.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc c'est tu vois, je me dis OK, je fais les causes, je me bats pour avoir ce que je veux. Après, si le plan de Dieu, c'est autre chose, hamdouillah tu vois. Mais je manifeste toujours ce que je veux. Moi, finir dans cinq ans, je m'imagine. à la tête du coup toujours de Fainara Mastour. Je m'imagine établi dans au moins deux autres pays. Ça, j'aimerais bien. Je m'imagine continuer sur les réseaux sociaux, maybe avoir une petite famille, on verra si Dieu me donne. Ça, ouais. Et ouais, continuer ma petite vie d'entrepreneuriat. Peut-être m'être lancée dans l'immobilier. Voilà.

  • Speaker #0

    Ouais. Développer le groupe Fainara

  • Speaker #1

    Développer le groupe Fainara Et Commencer régulièrement Youtube Ça c'est vraiment mon combat Ne dis pas ça ici

  • Speaker #0

    Parce qu'on connait les teams Youtube Je suis sûr que ta team Youtube doit t'attendre

  • Speaker #1

    De pied ferme 2025 c'est bon Je me mets bien sur Youtube Fainara ne dit pas voilà Il est où ça va ?

  • Speaker #0

    Il est de l'autre côté, il ne nous entend pas

  • Speaker #1

    Non c'est bon je me mets Merci. bien sur YouTube. Je manifeste. Dieu ! Je me mets bien sur YouTube. Je me mets bien dans mes contenus. Et voilà, je me vois avoir un rythme de vie sain, sport.

  • Speaker #0

    Voilà. T'es en mode challenge, là.

  • Speaker #1

    Là, je suis en mode challenge.

  • Speaker #0

    C'était des pizzas végétariennes. Ils m'en font. C'est quoi ton réseau préféré ?

  • Speaker #1

    Mon réseau préféré, c'est Snapchat.

  • Speaker #0

    Snapchat ? Ouais. Alors Snapchat,

  • Speaker #1

    je connais pas du tout. Bah au début, moi j'étais pas du tout présente, mais c'est là que, en fait, tout se passe. C'est là que mes abonnés ont vu ma vraie personnalité. Je dis même pas des abonnés, c'est ma commu, genre on est des copines maintenant. Je partage toute ma life avec eux, mais de tout, mais c'est tellement drôle Snap, franchement. Ah ouais ? Ah ouais, c'est mon meilleur réseau. C'est vraiment ma vraie personnalité. D'ailleurs, j'essaye un peu plus d'être comme ça sur Insta en ce moment. Ok. Parce que je trouve ça dommage que les gens ne... mais en fait les gens ils savent pas qui je suis genre il y a que ceux qui me suivent sur snap qui savent et c'est dommage donc

  • Speaker #0

    Snapchat. Ok d'accord mais en tout cas Fainara ça a été un plaisir de te recevoir et moi aussi ça a été un plaisir de te découvrir tu vois parce que comme je dis effectivement ça fait pas longtemps que je te suis mais que je te vois mais ça fait pas longtemps que je te suis et ce que j'aime beaucoup et ce que je vais retenir surtout moi de cette discussion c'est que t'es une hyperactive qui a pas peur d'essayer Merci. Parce que tu peux être hyperactif, mais tu peux avoir beaucoup d'idées, tu peux avoir beaucoup de choses en tête, mais tu n'essaies pas. Et ce que je retiens de toi, c'est que tu as toujours foncé dans ce que tu fais. À partir du moment où tu crois à une idée, tu y vas, tu y vas à fond, tu ne vas pas à demi-mesure. Je retiens que tu es une... Tu es une étoile, comme dit ta maman, une étoile brillante. Tu vois, Inch'Allah, tu vas continuer de briller, briller, briller, briller, briller. Non, il le veut. Inch'Allah, tu vas. Et tu vois, ce que je trouve qui est surtout inspirant dans ce que tu fais, pour moi aujourd'hui, c'est que tu montres à des jeunes femmes que tu peux avoir tes croyances, tu peux être moderne à la fois et tu peux surtout être une... Une créatrice de contenu, mais surtout une entrepreneur. Tu vois, tu as su saisir tes opportunités, mais tu sais te développer pour grandir. Tu ne stagnes pas dans un truc et tu essaies toujours d'aller plus loin, de push le next step, de push le next step, push le next step. Donc, on veut que tu continues de pousser, pousser, pousser, pousser, pousser, pousser, et d'aller le plus loin possible. Merci pour ta gentillesse. Merci pour ta disponibilité. Et Inch'Allah, j'espère te revoir. dans 4-5 ans, dans le podcast.

  • Speaker #1

    Ouais, tu mettras l'extrait avant-après.

  • Speaker #0

    Non, t'inquiète, je mettrai le avant-après et le prochain, on le fait dans ton bureau, Fainara Group, tu vois.

  • Speaker #1

    Bureau ?

  • Speaker #0

    Dans le building ? Dans le penthouse. Dans le penthouse. Dans le penthouse du Fainara Group, dans le jet privé.

  • Speaker #1

    Le yacht ?

  • Speaker #0

    C'est ça, parce que tu auras ouvert une boutique à Dubaï, une boutique à Paris, tu vois, une boutique à Londres.

  • Speaker #1

    A Léon,

  • Speaker #0

    Londres. Les gosses.

  • Speaker #1

    Pepe,

  • Speaker #0

    Inch'Allah. Inch'Allah. En tout cas, la team incroyable. Bon. Je n'ai pas besoin de vous dire. Allez la suivre, allez la follow si vous ne le faites pas déjà. Parce que bon, allez la follow. Si vous voulez avoir...

  • Speaker #1

    Vous êtes ma cible.

  • Speaker #0

    Allez la...

  • Speaker #1

    Vous pensez comme Olivier.

  • Speaker #2

    Vous êtes ma cible. Venez.

  • Speaker #0

    Allez la voir si vous voulez de la bonne humeur, de la bonne énergie et surtout de l'inspiration. Parce qu'elle fait de très, très, très, très, très belles choses pour la jeunesse sénégalaise. Et elle fait des très belles choses pour l'entrepreneuriat. Allez l'encourager. Allez lui donner beaucoup de force, beaucoup d'amour, beaucoup d'énergie. Et fuck les haters. Oups. pardon en tout cas merci d'avoir écouté l'épisode et je vous dis à très vite dans un prochain podcast Peace

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Enfance, maladie et déménagements

    03:29

  • Le retour au Sénégal

    20:32

  • Débuts, succès et haters sur les réseaux

    28:54

  • Se réinventer et le port du voile

    59:19

  • La création de sa marque

    01:19:37

  • Son mariage & ses projets

    01:26:28

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Description

Comment une jeune femme sénégalaise a-t-elle réussi à transformer les défis de sa vie en une véritable success story ? Dans cet épisode captivant du Le OV Show, Olivier Vullierme reçoit Faynara, une entrepreneuse et influenceuse qui incarne la force et la résilience. Faynara nous plonge dans son parcours inspirant, de son enfance au Sénégal à sa vie en France, avant de revenir sur sa terre natale pour bâtir sa carrière. Elle aborde des thèmes puissants tels que son expérience de la maladie durant son enfance, le racisme qu'elle a subi, et le choix de se voiler, un tournant décisif dans sa vie personnelle et professionnelle.



Au cœur de cette conversation enrichissante, Faynara partage comment elle a su transformer sa présence sur les réseaux sociaux en un véritable business florissant, en lançant sa marque de vêtements pour femmes voilées, Faynara Mastour. Elle évoque les défis qu'elle a rencontrés en tant que femme voilée dans un environnement souvent critique, tout en affrontant les préjugés auxquels elle fait face. À travers son récit, Faynara inspire les jeunes femmes à croire en elles-mêmes, à s'affirmer dans leurs choix, et à ne jamais abandonner leurs valeurs.



Ce témoignage poignant met en lumière l'importance de se réinventer et d'adapter son image tout en restant authentique. Faynara nous rappelle que chaque parcours de vie exceptionnel est jalonné d'obstacles, mais que la motivation et la détermination sont les clés du succès. En tant qu'entrepreneurs passionnés, nous avons tous le pouvoir de transformer nos histoires en véritables leçons de vie.



Dans un monde où l'éducation et le sport jouent un rôle crucial, cet épisode du Le OV Show est une source d'inspiration pour la diaspora africaine, notamment pour nos auditeurs du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et du Cameroun. Rejoignez-nous pour découvrir les secrets de réussite de Faynara et apprendre comment elle a su motiver et inspirer d'autres femmes à travers son parcours. Ne manquez pas cette histoire captivante qui vous encouragera à embrasser le changement et à poursuivre vos rêves avec passion et détermination.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Genre ma mère m'a approuvée sur la plage avec un mec, elle l'a pas fait. Donc j'ai mis, je suis plus majeure de ma promo, 19 sur 20 et tout. Il a dit, c'est normal, à force d'écarter tes jambes entre l'école et la maison. Je me suis voilée genre cinq jours avant le ramadan. Les gens étaient là, allez, la grosse hypocrite. Je t'ai la plus suivie sur TikTok.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire à peu près ?

  • Speaker #0

    J'avais presque 3 millions d'abonnés. Voilà. Tu dois accepter à aimer ton voile, malgré que des fois tu te sens pas belle avec. Et maintenant, on est... On est presque 30 employés. Ouais, on est sur 15 000 articles vendus.

  • Speaker #1

    Hello, hello les incroyables, la team incroi... J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute que vous nous regardez sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, je reçois une vedette du digital. Je reçois une femme entrepreneur. Je reçois une créatrice, je reçois une femme qui influence le Sénégal. Regarde, tu t'es bugué même, mais bon. Je reçois Faye Nara dans le Home Show.

  • Speaker #0

    Rien que ça, ça va. T'as vu ? Salut !

  • Speaker #1

    Comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Un plaisir de te recevoir.

  • Speaker #0

    Ben moi aussi, je suis contente d'être là.

  • Speaker #1

    Enfin on est assis là ? Enfin ! Parce qu'on peut dire aux gens, plusieurs fois on a essayé de...

  • Speaker #0

    Au moins trois ou quatre fois on a dû annuler,

  • Speaker #1

    reporter... Non mais c'était parce que c'était pas le bon moment, c'est Dieu seul qui sait. Il fallait que je sois toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on va te dire les choses. Wapé ! Non, aujourd'hui on va surtout apprendre à te connaître. D'accord. Parce que tu es une femme influente, tu es une femme qui fait beaucoup de choses, tu vois. Moi, je te connais depuis un petit moment sur les réseaux et c'était important pour moi de te recevoir. Je trouve que tu es une des rares personnes dans l'influence ou dans la création de contenu que j'ai su voir évoluer et transformer son image en business qui a une vraie stratégie, j'ai l'impression, dans ce que tu fais. Mais on va apprendre à découvrir tout ça. Et je vais te poser la première question, qui est la plus compliquée du podcast. C'est celle que je pose à tout le monde. Aujourd'hui, Fainara. Quelqu'un qui ne te connaît pas. Comment tu te présentes ?

  • Speaker #0

    J'avoue, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    C'est la direction la plus compliquée. Après, c'est tranquille.

  • Speaker #0

    Bon, je me présente. Moi, c'est Faye Nara. Métis, sénégalaise et espagnole. J'ai grandi... Je suis née au Sénégal. Ouais. Mais j'ai grandi... plus grande partie de ma vie en France. Puis je suis retournée au Sénégal pour mon bac. Donc, après mon bac, pardon. Donc aujourd'hui, je suis entrepreneur, créatrice de contenu. Je suis sur les réseaux sociaux, je fais mes petits contenus. Et à côté, j'ai ma marque.

  • Speaker #1

    Petits contenus, petits contenus. Mais pas les petits contenus des années 80.

  • Speaker #0

    Je fais mes contenus, voilà. Et j'ai ma marque, Faena Ramastour. Je viens de me lancer aussi dans l'événementiel. Bon, tout ce qui touche le marketing, En général, je suis dedans.

  • Speaker #1

    Tu es dedans. Ok, très bien. Très belle présentation. Je trouve que ça te résume bien. Merci, merci. Maintenant, on va rentrer dans le détail et on va apprendre à te connaître. D'accord. Donc toi, tu dis, tu es née où ?

  • Speaker #0

    Je suis née à Dangan, dans le Sinsalou au Sénégal. Ok. Je suis née là-bas, j'y ai vécu 4 ans. J'étais entourée de ma famille, mon père, ma mère, tout le monde. Après, malheureusement, j'étais malade. Je faisais des crises de convulsions. Sauf que ce qui peut paraître moindre dans certains pays est plus grave ici, puisqu'on était dans des conditions assez précaires. Je viens d'une famille qui, à la base, était très modeste. On vivait dans une petite case, il n'y avait même pas d'eau, d'électricité, mais on était nice, très heureux. Et le fait qu'en fait, je sois malade, je fasse des crises à répétition. En fait, ma mère était toujours obligée de me porter, de courir à l'hôpital, de courir un kilomètre, me ramener. Donc, j'étais entre la vie et la mort tous les jours. Et le fait qu'elle ait déjà perdu un enfant avant moi, ça lui a mis un petit peu le déclic. Elle s'est dit bon, est-ce que tu ne vas pas aller chez tes oncles et tantes en France te soigner, etc. Le temps que ça aille mieux, quoi, pour mon avenir. C'était déchirant pour elle aussi parce qu'elle avait déjà perdu un enfant. Elle perdait à moitié son deuxième enfant, mais elle l'a fait pour me sauver la vie.

  • Speaker #1

    Elle l'a fait pour toi, bien sûr.

  • Speaker #0

    Après, je suis partie à mes 4 ans. J'ai vécu avec ma tante paternelle et mon oncle. Mes parents étaient restés au Sénégal pendant ce temps-là. Et voilà, j'ai vécu ma petite vie. C'était bien. J'étais sur la côte d'Azur au début. Je vivais à Nice. C'était une toute autre vie. Je crois que je ne m'en rendais pas trop compte au début.

  • Speaker #1

    Toi d'abord, c'est le papa qui est sénégalais ou c'est la maman qui est sénégalaise ?

  • Speaker #0

    Non, c'est ma mère. Ma mère est sénégalaise, mon papa est espagnol.

  • Speaker #1

    Bienvenue. On est rare les métisses où c'est la maman qui est sénégalaise. Je te jure, j'ai toujours l'impression que c'est le papa qui est sénégalais.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. En général, on est plus accrochés à notre culture, ceux qui ont la maman. Tu as pas remarqué ?

  • Speaker #1

    Non, je suis tout à fait d'accord avec toi. Moi, je suis tout à fait d'accord. Moi, je me suis toujours posé la question. Pourquoi j'avais ce besoin de rentrer au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, toi aussi ?

  • Speaker #1

    Mais quand je dis ce besoin, c'est-à-dire que c'était viscéral. C'est-à-dire que moi, avec ma mère, on a eu des engueulades. Désolé, maman. Ma mère, elle dit toujours que je parle toujours bien de mon père. Elle a toujours dit des trucs. Maman, je t'aime, maman, je t'aime. Mais je suis obligé de dire la vérité. Mais avec ma mère, en fait, tu sais, elle ne voyait pas les opportunités au Sénégal. Pour elle, rentrer au Sénégal, pourquoi tu rentres au Sénégal ? Tu vas faire quoi ? Et pendant des années, des années, jusqu'au jour où j'ai pu venir ici. Mais je pense que je me suis toujours demandé, est-ce que c'est parce que je suis né ici et que mes premiers souvenirs de vie sont ici ?

  • Speaker #0

    Mais c'est ça.

  • Speaker #1

    Ou est-ce que c'est parce que c'est maman qui est sénégalaise et c'est ça ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est les deux. Tu as ce besoin de te raccrocher à tes racines. Tu as des souvenirs. En fait, le Sénégal, c'est vraiment spécial. Des souvenirs, des odeurs. Moi, j'ai quitté à 4 ans. Oui,

  • Speaker #1

    pareil, à peu près même âge.

  • Speaker #0

    J'ai des souvenirs de mes 4 ans et de mes 3 ans. Il y a des odeurs que je sens. actuellement, tu vois,

  • Speaker #1

    on parlait d'odeurs.

  • Speaker #0

    Je te jure, il y a des odeurs que je sens, je me rappelle, c'était quand j'étais petite que je les sentais. Donc, j'ai toujours eu ce besoin de revenir, de rentrer.

  • Speaker #1

    Et quand tu pars à 4 ans, est-ce que tu as des souvenirs de ce départ-là ? Tu réalises ou pas du tout à cet âge-là que tu quittes ?

  • Speaker #0

    Non, je n'ai pas réalisé. Je n'ai pas réalisé au début. Je n'ai pas tellement de souvenirs du voyage en tant que tel, on me le raconte. Apparemment, j'étais assez chiante. J'étais un peu compliquée, un peu rebelle, parce que moi, j'étais une petite fille très rebelle. J'étais tout le temps en culotte, à courir partout dans le village, à insulter tout le monde. J'étais vraiment la rebelle du village. Je m'embrouillais avec le fou. Mais des insultes, pas des petites insultes, genre des grosses insultes. Je volais. Quand j'allais au cours arabe, je prenais toutes les chaussures de la mosquée. Tu vois, des petits. Je volais tout. Genre ma mère, elle en... pouvait plus de moi. C'était pas possible. Du coup, quand je suis arrivée en France, j'étais la bandit voyou de France. J'ai une vidéo où je chante au clair de la lune. C'est trop drôle.

  • Speaker #1

    Le jour où l'épisode sort, t'as impérat à sortir cette vidéo dans ta story Instagram.

  • Speaker #0

    J'espère que je la retrouverai. On va la voir. Je vais essayer de demander à mon oncle. Du coup, j'ai pas trop de souvenirs de ce changement. Je me suis vite adaptée. J'ai vite pris mon oncle et ma tante comme mes parents.

  • Speaker #1

    Figure paternelle, maternelle.

  • Speaker #0

    Je les appelais maman, papa. J'étais petite, je ne comprenais pas les choses. Jusqu'au début, je prenais des serviettes, je priais dessus.

  • Speaker #1

    Les sannes.

  • Speaker #0

    Je disais à la moine,

  • Speaker #1

    maman. Les sannes.

  • Speaker #0

    Au début, je ne comprenais pas, mais j'étais bien, j'étais heureuse. Ils se sont très bien occupés de moi. Je vivais ma life.

  • Speaker #1

    Tu fais donc toute ta jeunesse, adolescence à Nice ?

  • Speaker #0

    Non. J'ai fait qu'un an à Cannes. Qu'à demande de lieu, exactement. Ensuite, on a déménagé à Valence, dans le sud-est. Et on a déménagé à Valence parce que ma grand-mère était là-bas, paternelle, donc elle était un petit peu malade. Et j'ai passé vraiment dix ans là-bas. Donc c'est là où j'ai vraiment grandi, dans un petit village qui s'appelait La Roche de Glin. pas si petit que ça, mais c'était chill, tranquille, un petit peu campagne. Vraiment une enfance, on va dire, ils se sont bien occupés de moi. J'étais fille unique du coup, donc j'ai grandi jusqu'à mes 13 ans, j'ai grandi toute seule avec mes parents, mon chien, tu vois. Après, j'étais une enfance un peu turbulente, une enfant un peu turbulente. Ah mais t'étais gâtée, c'était la petite gâtée ! J'étais pourrie gâtée ! Ouais, j'étais pour elle. J'étais la fille à ma maman, à mon papa. Ils m'ont pouvé d'amour.

  • Speaker #1

    Et surtout, je pense, en tant que parent qui a vécu, malheureusement, la perte d'un enfant, quand t'en as un, tu projettes tout.

  • Speaker #0

    Et c'est même pas ça, parce que pour le coup, moi, je grandissais pas avec mes parents. Je grandissais avec mon oncle et ma tante, qui, eux, n'avaient pas eu d'enfants. Ouais,

  • Speaker #1

    donc en plus, toi, t'avais l'amour de ton oncle et ta tante qui était... c'était leur enfant qu'ils n'ont pas eu. Et j'imagine tes parents, quand ils te voient, tu leur as tellement manqué que c'est l'amour qu'ils ont gardé pendant des mois pour toi. Quand ils te voient, ils te le donnent. Donc, ah oui, non, tu devais être...

  • Speaker #0

    Choujouté.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    J'étais choujoutée, c'est vrai.

  • Speaker #1

    MashaAllah, c'est des beaux souvenirs.

  • Speaker #0

    C'est des beaux souvenirs, ouais.

  • Speaker #1

    C'est des beaux souvenirs. À côté de Valence ? Ou tu as d'autres aventures de vie ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai d'autres aventures, comme je n'aime pas la tranquillité. Du coup, à mes 13 ans, je pense, 13-14 ans, entre-temps, mes parents étaient revenus en France. Ils se sont divorcés, ils se sont séparés. Et mon père était à Valence, mais ma mère avait refait sa vie en Bretagne. D'accord. Donc, j'ai eu un petit électrochoc quand ma petite sœur est née. Parce que du coup, elle est née. Je me suis dit, pourquoi je ne suis pas avec ma mère et tout ? Donc, je suis rentrée. Je suis rentrée avec elle à Saint-Malo.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, tu quittes le sud de la France pour aller vers la Bretagne.

  • Speaker #0

    Pour aller vers la Bretagne. Donc, j'ai fait ma troisième jusqu'à ma terminale à Saint-Malo. Et ensuite, bye ! Je me suis barrée. Ça m'a traumatisée. Je n'aimais pas trop la Bretagne.

  • Speaker #1

    J'avoue, c'est quand même une autre ambiance que par rapport au sud de la France, j'imagine.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas trop kiffé la mentalité des gens en général. Ils étaient sympas, mais pas mon délire. C'est vrai que c'était beaucoup plus cosmopolite dans le sud. J'avais plus de références, etc. Surtout au collège où il y avait des Noirs, il y avait des Arabes un peu partout. Je ne me sentais plus chez moi. Après, c'est vrai, j'avais ma famille sénégalaise, etc. Mais on était quand même en minorité dans la ville et tout. Moi, j'avais une maman qui était très stricte sénégalaise. Enfin, elle est sénégalaise, quoi, donc je ne sortais pas. Et à côté, j'avais que des potes qui sortaient et qui allaient au poids. Ils fumaient.

  • Speaker #1

    Je vois très bien l'ambiance. J'ai connu ça.

  • Speaker #0

    J'avais leurs premières histoires d'amour et tout. J'avais pas le droit.

  • Speaker #1

    Oui, non, non, non, non.

  • Speaker #0

    Moi, c'était mort. Un jour, ma mère m'a trouvée sur la plage avec un mec. Elle l'a pas fait. Et j'avais 18 ans. Donc, c'était de réalité. Et moi, comme j'étais un peu rebelle et tout, bref, ça n'allait pas. Ça collait pas. C'était pas fait pour moi, la Bretagne. J'avais besoin de m'émanciper, de partir. Et en vrai, j'ai toujours voulu partir au Sénégal. Ok. À la base, pendant mon bac, je passais le concours Sciences Po. Oui. Donc, je voulais passer le concours Sciences Po parce que moi, je voulais être journaliste.

  • Speaker #1

    Intéressant que tu dis ça. Ouais.

  • Speaker #0

    Je voulais être journaliste à la base ou avocate ou un truc qui parle beaucoup en tout cas. Mais au final, bon, je suis pas très scolaire comme personne. J'avais des très bonnes notes, mais je suis pas... pas scolaire du tout donc je détestais apprendre et tout est bien facile concours sciences pour apprendre à fou et c'est vrai que très vite je me suis posé les bonnes questions je me suis dit est ce que ça va m'épanouir est ce que c'est un cercle qui est ouvert pour moi en tant que femme noire parce que je me considère comme un noir sur france qui racisait même si en france en France on doit dire que t'es une arabe. Non, parce qu'en fait, c'est mon voile qui... J'ai l'air d'une arabe avec mon voile, mais sans mon voile, j'ai l'air d'une métisse. Ah ouais ? Ouais,

  • Speaker #1

    vraiment. Parce que moi, ils me prenaient toujours marocain.

  • Speaker #0

    Peut-être. Quand j'étais plus petite, non, pas trop. Mais maintenant, oui.

  • Speaker #1

    Alors là, t'as rajouté le voile aussi. Alors là,

  • Speaker #0

    il y a la Bible de Chantilly.

  • Speaker #1

    Là, c'est bon. Là, c'est clair. Même si tu dis que t'es sénégalaise...

  • Speaker #0

    Moi, j'y crois plus. Là, c'est bon.

  • Speaker #1

    Elle se regarde dans le miroir et dit Ah oui, non, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Ah oui, oups.

  • Speaker #1

    Oups, oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Non, je ressemble à une métisse avant.

  • Speaker #1

    Mais toi, en tout cas, personnellement pour toi, dans ta conscience personnelle, tu es noire.

  • Speaker #0

    I'm black, yeah. Vraiment, dans ma tête, je suis noire. Depuis petite, parce que quand j'étais plus petite, j'avais subi pas mal de racisme dans mon petit village. Donc le fait d'aller dans un collège, un peu de cité cosmopolite, ça m'a permis de me sentir un peu...

  • Speaker #1

    Ah ouais, t'avais déjà du racisme à cet âge-là ?

  • Speaker #0

    toute mon enfance, j'avais presque pas d'amis. J'étais toujours la noire. Tu vois, donc c'était pas ouf. J'avais quelques copines, mais bon, j'étais quand même pas mal rejetée par rapport à ça. J'en souviens, il y avait une copine à moi qui s'appelait Loana, si tu veux pas se pire ici. C'était elle, c'était la grosse, et moi, j'étais la noire. Genre, on était les deux, tu vois, rejetées de tous les autres, tu vois. Donc, c'était pas ouf. Donc, c'est ce qui m'a créé aussi mon caractère après et tout.

  • Speaker #1

    C'est ça que je voulais demander. Comment tu fais pour... Parce que moi, ça, par contre, je ne l'ai pas vécu. Tu vois, quand je suis... Quand à un moment dans notre vie aussi, nous, on est partis en France, on était quand même dans des petits villages aussi. J'ai pas vécu de racisme. Ça m'est arrivé une fois. Une fois, mais c'était un épisode. Tu vois, j'avais croisé un groupe de skinheads qui m'avaient traité de sale nègre. C'est la seule fois où ça m'est arrivé, tu vois. Mais comment, toi, tu le vis ? Et est-ce que ton entourage... réussir à t'accompagner dans ce moment de questionnement ?

  • Speaker #0

    Oui, après, j'avais des parents très là pour moi, très présents, qui allaient voir les professeurs à chaque fois que ça n'allait pas, qui les accompagnaient. Parce que j'avais des enfants turbulents, des retours dans ton pays, des « regarde le caca, c'est toi » , des trucs comme ça, tu vois. Du coup, face à ça, je rentrais en pleurant. Ou des persécutions de certains professeurs où tu sens que ce n'est pas naturel.

  • Speaker #1

    Même des professeurs ?

  • Speaker #0

    Oui, des professeurs qui s'acharnent sur toi pendant toute une année. Ils aiment tout le monde sauf toi. Du coup, tu te poses la question, tu te dis, oui, bizarre un peu. Après, ça va, j'avais une maman qui m'a toujours donné confiance en moi. Ils m'ont toujours dit, tu es magnifique. Ils m'ont fait très vite plonger dans... le domaine de l'art. Donc j'ai fait beaucoup de piano, de chant, de musique et tout. Donc je me renfermais plus sur ça, tu vois. Et à côté, ils étaient très présents et ils me rappelaient toujours que j'étais intelligente, que j'étais belle. Donc peut-être que ça m'a forgé, mais c'est sûr que c'était pas facile. Et après, quand je suis allée dans un collège plus cosmopolite... C'était plus facile. Ensuite, les métisses, elles sont devenues à la mode. Les curlières et tout. Donc, ça va, quoi. Je me suis émancipée un peu. Je me sentais mieux. Mais même au collège, j'ai eu une période comme ça. Au lycée, j'ai eu une période comme ça où j'ai vécu une petite vague d'harcèlement à un moment. Mais c'est arrivé à un stade où on ne pouvait plus marceler, en fait, parce que j'étais déjà forgée et tout. Retour à l'harceleur.

  • Speaker #1

    Mais c'est marrant parce que dans ce que tu dis, tu vois déjà le... Le fait que tes parents te mettent à faire du piano, des activités comme ça, tu développes déjà le côté créativité. Ce que j'ai retenu aussi, c'est quand tu dis que tu voulais faire du journalisme ou avocate. Tu vois, on en revient pour moi à ce que tu fais aujourd'hui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai, ça m'a créé.

  • Speaker #1

    Mais à ce moment-là, toi, tu ne réalises pas encore ce que tu vas faire plus tard. Mais j'avoue qu'on voit déjà les prémices.

  • Speaker #0

    C'était évident quand j'y repense, parce que même quand j'avais 12 ans, je faisais des montages. Ah ouais ? Ouais, j'avais une chaîne YouTube. En plus, j'avais percé. C'est ma mère et toi après qui m'a dit arrête et tout parce que j'étais trop jeune.

  • Speaker #1

    T'avais une chaîne YouTube à 12 ans ?

  • Speaker #0

    Je te jure. Bon, au début, je ne perçais pas. Au début, je n'avais pas percé, mais je m'en souviens, genre vers 14-15 ans, j'avais fait une vidéo avec ma sœur. Et la vidéo sur YouTube avait eu genre 500 000 vues. Ouah ! Tiens, à l'époque, c'était un truc ouf.

  • Speaker #1

    Non mais attends, 500 000 vues, c'est énorme ! Même aujourd'hui !

  • Speaker #0

    Et j'avais commencé à avoir des partenariats. C'est sérieux ? J'en avais une perruque. J'étais contente.

  • Speaker #1

    T'es sérieuse ?

  • Speaker #0

    Je te jure.

  • Speaker #1

    Et tu faisais quoi comme vidéo ?

  • Speaker #0

    J'avais fait, c'était quoi ? L'Alphabet Challenge, je crois. C'était genre en mode, chaque lettre, tu mets une musique. Ok. Je ne sais pas si tu vois. Non. Bon bref, c'était juste un challenge. Par exemple, Justin Bieber. Ok. Genre tu faisais une musique. C'était juste... Ok. Je faisais des playlists, des lookbooks, des tutos make-up. Et qui te filmait ? C'est moi ? Je me filmais, je faisais mon montage et tout. Je te jure, j'ai toujours aimé ça.

  • Speaker #1

    Et tu avais appris le montage comment ?

  • Speaker #0

    Toute seule.

  • Speaker #1

    Sur YouTube ?

  • Speaker #0

    Ouais, toute seule. Je téléchargeais Filmora, tout ça, tout ça. Wow,

  • Speaker #1

    ok, ok.

  • Speaker #0

    J'ai toujours aimé ça. Ça me fait trop rire d'ailleurs quand je vois ça, mais j'étais à fond. If I kill you today, personne ne me calculait, j'avais 12 ans.

  • Speaker #1

    Ouais, mais c'est...

  • Speaker #0

    Les filles, ouais, tu vois. J'ai toujours aimé ça.

  • Speaker #1

    Alors, la question qui me vient naturellement, c'est... Vu que ta mère, à ce moment-là, ne voulait pas que tu fasses ça, quel regard elle porte aujourd'hui, avec le recul, tu vois ? Avec le recul aujourd'hui. Est-ce que vous en avez déjà reparlé ?

  • Speaker #0

    Oui, après, ma mère, c'est vrai qu'elle a eu raison à ce moment-là, parce que j'étais trop jeune. J'avais 15 ans, j'avais 14-15 ans. C'était du coup ma mère, mon parrain et tout, qui m'ont dit, écoute, t'es trop petite, j'aurais pu te poster du n'importe quoi à l'époque. Je m'en foutais.

  • Speaker #1

    Ouais, mais je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord. c'est que pour moi aujourd'hui Ils auraient dû peut-être... Ils voient que t'aimes ça. Tu fais pas de mal. Que ça te passionne. Te développer. Et surtout qu'en plus, imagine, tu dis que t'as une vidéo à 500 000 vues. Parce qu'à ce moment-là, je sais pas, on est en quelle année quand tu fais ça ? On était en 2015,

  • Speaker #0

    2016 ?

  • Speaker #1

    2015, 2016. C'est à peu près cette période-là où des Mr V,

  • Speaker #0

    des choses comme ça. Je sais que j'aurais peur de cette de ouf. Ben oui,

  • Speaker #1

    tu vois.

  • Speaker #0

    Je sais.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est dans ce sens-là que je dis ça. Après, ce n'est pas dommage parce que tu as ta destinée qui t'est écrite et tu feras ce que tu dois faire.

  • Speaker #0

    Oui, ils auraient dû pousser. Après, je ne leur en veux pas d'un côté parce qu'à l'époque, c'était down. Ils ne connaissaient rien. Ils étaient juste en mode de protéger, surtout comme je t'ai dit, j'étais un peu rébellion et tout là.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, en tant que parent, à ce moment-là, les réseaux internet, tu ne les connais pas, tu as peur. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, et j'avais plein de changements dans ma vie. Ma mère, elle était affolée. Pour un rien, il suffisait que je me renseigne sur l'islam, elle avait peur qu'il y avait Al-Qaïda qui m'emmène.

  • Speaker #1

    Tu as vécu la même chose.

  • Speaker #0

    Voilà, donc tu connais les parents. C'est sûr, elle croyait qu'il y avait des terroristes qui m'avaient approchée.

  • Speaker #1

    Moi aussi. Quand j'ai dit que je voulais me convertir, on m'a dit « Fais attention, Al-Qaïda, il y a un truc… »

  • Speaker #0

    C'est trop drôle. C'est vrai que c'est dommage. Oui. Mais j'étais bien partie.

  • Speaker #1

    Non, puis après, bon, nous, on voit ça aujourd'hui en mode c'est dommage parce qu'on sait ce que tu fais aujourd'hui. C'est ça. Mais effectivement, c'est intéressant de voir que dans ta jeunesse, ce côté créativité, ce côté vidéo, ce côté création de contenu. t'appelles déjà, ça te parle déjà et t'as envie d'en faire. Donc, tu fais ton lycée. Tu te rends en quoi au lycée ? L. L, littéraire. Donc, on reste toujours dans ce côté mots, arts exactement. Tu finis ton bac.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais après le bac ?

  • Speaker #0

    Je me casse.

  • Speaker #1

    Tu te casses où ?

  • Speaker #0

    Je me casse à Dakar.

  • Speaker #1

    Direct ?

  • Speaker #0

    Direct.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Parce qu'en vrai... Un jour, je parlais avec un cousin, comme ça, il m'expliquait son parcours. J'ai dit, bah, vas-y, je vais faire pareil. Genre, il ne m'en fallait pas plus. En vrai, je voulais juste partir. C'est vrai que mes parents, pour le coup, ma mère, mon oncle et tout, ils n'étaient pas du tout chauds. Parce qu'ils se sont battus pour venir en France. Donc, ils ne pouvaient pas comprendre le chemin inverse. Ils ont dit, mais attends, pourquoi tu fais ça ? Nous, on s'est battus pour venir ici et toi, tu rentres ? Genre, what ? Mais bon, je leur ai... Pas trop laissé le choix. J'ai fait, bon, de toute façon, ils me connaissent. Donc, je leur ai dit, écoutez, moi, je vous demanderai. D'accord ? J'avais travaillé depuis mes 16 ans. Je travaillais l'été et tout. Travaillais pendant les vacances de Pâques, les jours fériés et tout. Parce que ma mère, elle nous a quand même inculqué ça, de beaucoup travailler. Du coup, j'avais mes petites économies. Je crois que j'avais 2000 euros, 2500 euros. J'ai dit, écoutez, j'ai pas besoin de vous, là. Je rentre et je vous demanderai rien. Vous inquiétez pas. Au pire, si je me loupe, je reviens.

  • Speaker #1

    j'avais 18 piges mais toi tu pars dans ton optique de faire quoi ? Un an de t'installer, définitivement. C'est quoi ton optique quand tu pars à 18 ans ?

  • Speaker #0

    One life. Genre vraiment. Je me suis dit, en vrai...

  • Speaker #1

    T'entends rien, n'as rien, j'y vais, j'ai envie d'y aller. En fait,

  • Speaker #0

    je réfléchissais comme les expats. Ouais, je vais rentrer au pays, faire mon business. Tu vois ? Genre toujours penser qu'il y a mieux ici, qu'on peut tout ramener là-bas. Mais en même temps, j'étais assez consciente du fait que, en fait, si tu ne connais pas l'éthique d'un pays et ses réalités, ni sa langue, ni rien du tout, tu ne peux pas t'y installer.

  • Speaker #1

    Tu parles pas Wolof toi non plus à ce moment là ?

  • Speaker #0

    A ce moment là je parlais pas Wolof Donc j'ai dû le réapprendre ici. Et donc je me suis dit, tu sais quoi, tu vas en terre inconnue et tu y vas pour apprendre tout. Le comportement social, la langue, les possibilités de business. Genre vas-y, j'avais confiance en moi déjà à ce moment-là. Et je sais pas, moi j'ai toujours cru en ma bonne étoile. Je savais qu'il allait se passer quelque chose. Donc je suis venue, j'ai fait des études de management, business, marketing, IAM.

  • Speaker #1

    Donc tu viens, mais tu prends des cours ici. C'est pas genre tu viens et tu vas à l'école ici. Oui,

  • Speaker #0

    je vais à l'école. D'accord. Parce que sinon, on ne m'aurait jamais laissé rentrer.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est jamais, tu vois, parce que tu aurais pu dire, OK, je viens faire une année sabbatique après le bac ou un truc comme ça. Tu viens, mais tu as quand même un projet de continuer d'un point de vue scolaire.

  • Speaker #0

    Je voulais faire mes études. Je voulais faire mes études et pourquoi pas après rentrer. En vrai, je m'étais dit, vas-y, tu as 18 ans. Ce que tu dois tomber, c'est maintenant. Tu t'en fous. Tu rentres, tu travailles, tu reviens. Mais le projet à la base, c'était que je fasse mes études et que chaque été, je rentre pour travailler en restauration et payer le reste de l'année.

  • Speaker #1

    Tu vois, moi, je trouve que c'est très mature de ta part qu'à 18 ans, tu réfléchisses comme ça parce que... rares sont les personnes qui à 18 ans ont déjà un plan parce que la manière dont tu me le raconte là c'est que toi tu as toi tu as un plan tu es tu sais ok je veux les étés je suis en france pour faire de l'argent pour me financer pour pas demander d'argent à mes parents et ça pour le reste de l'année. Et le reste de l'année, je suis à Dakar parce que finalement, si je comprends bien, en fait, toi, pour ton bien-être personnel, tu te sentais bien que ici. Parce qu'en fait, ce n'est pas comme si tu viens ici, mais tu ne veux pas continuer les cours. En fait, toi, tu veux continuer tes cours, tu veux continuer ton process, sauf que plutôt que de le continuer en France, tu as envie de le continuer ici. Et une question que je ne t'ai pas posée, c'est que... Entre tes 4 ans et tes 18 ans, est-ce que tu viens quand même régulièrement au Sénégal ou tu n'es pas revenue ?

  • Speaker #0

    Je ne suis revenue qu'à mes 16 ans. Donc, quand je rentrais chez ma mère. D'accord. Parce que du coup, mon oncle et ma tante n'étaient pas très chauds pour que je retourne.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Par rapport à ma santé, etc. Donc, du coup, je ne suis pas venue pendant des années. Du coup, tu sais, j'étais trop en mode, mais moi, je viens tout. Enfin, je compte. On me racontait mon enfance, mais je compte.

  • Speaker #1

    Exactement. Et surtout, c'est dans cette période de questionnement. Par rapport au racisme que tu subis, on te fait sentir que tu n'es pas chez toi.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, je te dis, c'est là-bas, chez moi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Exactement. Bon, finalement, ici aussi.

  • Speaker #1

    Oui, non, ici aussi. De toute façon, en tant que métisse, ouais.

  • Speaker #0

    Tu ne seras jamais chez toi nulle part. Ouais, ouais. On va peut-être créer le Métisland.

  • Speaker #1

    Ouais, peut-être. Ça serait pas mal.

  • Speaker #0

    Après, les cartes auront, je ne sais pas si...

  • Speaker #1

    Ouais, non. Les cartes auront, on doute. Certains, certains. Mais la question, alors, c'est qu'à tes 16 ans, quand tu reviens la première fois.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Coup de foudre. Ça te fait quoi ?

  • Speaker #0

    Coup de foudre. Coup de foudre parce qu'en fait, je suis venue avec ma sœur. En fait, j'ai une sœur, j'oublie que ce n'est pas ma sœur de sang, mais en gros, c'est ma soeur adoptive. Et je suis revenue avec Océ, on est venus un mois, mais j'ai revécu. Mais c'était incroyable. Donc, on était avec ma tante, sa maman et tout. Puis, elle nous a fait passer des pêtes de vacances. On nous donnait 10 000 francs par jour. C'était un truc de ouf pour nous. On allait acheter du mad, on allait sur la plage, on a rencontré d'autres jeunes. C'était dingue ce sentiment de liberté que j'avais, ce sentiment de... C'était trop bien.

  • Speaker #1

    Je suis à la maison.

  • Speaker #0

    Je suis chez moi. Je suis chez moi, je me sens chez moi. Tu connais ici, on te complimente à tous les coins de rue. Tu te sens jolie, tu te sens bien, tu te sens épanouie. Et on s'intéresse plus à toi parce que du coup, tu es expatriée. On se demande de... Les gens sont beaucoup plus ouverts. Ils sont super cool et tout. Et ouais, je sens beaucoup plus de bienveillance un peu partout et tout. Je me sentais juste chez moi. Je me disais, OK, il faut que je revienne. OK,

  • Speaker #1

    donc après ce voyage des 16 ans de un mois, tu sais... C'est ça.

  • Speaker #0

    À la base, je voulais faire ma terminale là-bas. Après, c'est vrai que les écoles privées ici, c'est un peu cher. Donc, je me suis dit, les écoles en France, c'est moins cher. Enfin, c'est gratuit. Donc,

  • Speaker #1

    autant en profiter du système et faire mes 18 ans, mon bac. Et après, je viens faire mes cours ici.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, l'été, je rentre faire de l'argent pour financer mes cours.

  • Speaker #0

    Exactement. Je m'étais dit, comme mes parents... Je travaillais dans la restauration et ils avaient un bon poste. Je pouvais trouver un bon travail et gagner 2, 3 000 € par mois et revenir. Donc comme ça, j'avais mes économies. Sauf que c'est arrivé au courant de 2020.

  • Speaker #1

    Ouais, Covid.

  • Speaker #0

    Et impossible de rentrer. Ouais. Les économies étaient parties parce que Dakar, c'était beaucoup plus cher que ce que je pensais.

  • Speaker #1

    Dakar, c'est souvent plus cher qu'on le croit. Quand tu vis en vacances,

  • Speaker #0

    Dakar,

  • Speaker #1

    c'est bien quand tu vis en vacances. Tu sais, tu as un peu d'argent, mais quand tu vis tous les jours et que tu veux suivre un certain rythme,

  • Speaker #0

    ça va vite. En 3-4 mois, j'avais pris le vin.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends.

  • Speaker #0

    En plus, j'étais hyper en mode, ouais, je t'achète ça. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu te dis, 5 000, ce n'est pas beaucoup. 5 000, c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup. Donc c'est exactement ce qui s'est passé, surtout quand tu veux suivre le même rythme de vie que tu vivais en France, aller au champ, manger des chips tous les jours, aller au restaurant, enfin vite fait tu te crames. C'est exactement ce qui s'est passé. Et en même temps, j'étais en colloque avec une amie à l'époque avec qui ça s'est très très mal passé. Du coup, c'était chez elle, donc j'étais à la rue. Ah ouais ? Du jour au lendemain, après une grosse dispute, tu connais ton petit-fille. Et du coup, je ne savais pas où aller, je n'avais plus d'argent. Parce que chez elle, je payais le loyer quand même, mais c'était avantageux vu que je la connaissais. Mais du coup, je ne savais pas où aller. Parce que moi, à la base, je suis venue un peu comme ça à Dakar. Au final, heureusement, c'est pour ça que c'est important d'être gentille avec tout le monde. En fait, elle vivait dans une maison et à chaque fois, les gens d'en bas, je m'entendais super bien avec eux. Donc à chaque fois, je les saluais, je redescendais, je saluais et tout. Et donc quand ils ont entendu le problème, ils ont dit « Viens chez nous » .

  • Speaker #1

    Donc tu es restée dans la même maison ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est la même maison, pas de déménagement. Ça m'a rangé parce qu'en fait, du coup, c'était à 100 mètres de mon école. Donc pas de taxi à payer, rien. Je ne pouvais même pas me le permettre.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr, économiquement, ça va vite.

  • Speaker #0

    Ah oui, mais je vivais avec 50 000 francs par mois à ce moment-là. Des fois, je n'avais même plus 200 francs pour me payer un pinton. C'était vraiment la galère. Et c'est au moment là où les réseaux sont rentrés.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'ai demandé. À quel moment, justement, les réseaux reviennent dans ta vie ? Parce que finalement, ce n'est pas un début. Vu que tu avais déjà commencé à créer des choses, tu avais déjà commencé à montrer des skills, on va dire, dans ça.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc, c'est dans cette première année de retour au Sénégal que tu, je vais dire, te redémarres sur les réseaux ?

  • Speaker #0

    Bon, j'étais quand même assez suivie avant. Quand j'étais au lycée, j'avais, je ne sais pas beaucoup, mais 10 cas. d'ic à cette époque là oui non c'est énorme bien sûr sachant que je ne faisais pas de contenu et tout mais j'étais quand même suivi sur instagram et tout Donc, dès que je suis venue ici, je suis passée à 18, 20 000, 21 000. Ça passait hyper vite.

  • Speaker #1

    Et tu postais quoi comme contenu ?

  • Speaker #0

    Mais rien, rien de spécial, genre juste des photos. Juste des photos, mais c'est à l'époque, c'est une époque un peu badis. Je ne sais pas si tu vois vite fait, ta photo, elle pouvait être propulsée hyper rapidement. Ça a été reposté par des gros comptes et tout. D'accord. Donc, c'était comme ça que j'ai...

  • Speaker #1

    T'étais une badis de Dakar !

  • Speaker #0

    Une badis de Dakar, MDR. Mais comme je t'ai dit, les métis étaient à la mode à ce moment-là. Je pense que c'est ça. Les métis étaient à la mode seulement. Donc, je n'avais pas grand effort à faire être moi. Pour une fois que ça m'aide. Non, mais du coup, voilà. Et après, j'ai commencé à être repérée par plusieurs personnes qui me disaient, toi, il faut que tu fasses des séries. Toi, viens, je te prends en photo. Viens, on va faire un shoot. Viens, on va faire ça. J'étais là, bon, ça fait beaucoup. Ah, peut-être qu'en vrai, je peux faire ça. Parce qu'à la base, ce n'était pas trop mon projet. Et du coup, j'ai commencé à vouloir faire des séries, des projets qui finissaient en fiasco, d'ailleurs. Heureusement que ce n'est jamais sorti. La honte. Non, mais gênant de fou.

  • Speaker #1

    J'ai peur.

  • Speaker #0

    Sopranala. Non, mais je ne vais même pas en parler. Mais bref, des projets où je croyais que j'allais devenir la star du cinéma. Au final, des projets flop. Parce qu'en gros, si ce n'est pas des grosses maisons de prod, vite fait, ça ne s'est pas suivi par les cinéastes. Mais ça m'a permis de commencer à rencontrer du monde dans ce milieu-là, des caméramans, des influenceurs. Et en fait, en commençant à fréquenter ces influenceurs-là, je les voyais tous sur TikTok. Je me suis dit, mais il y a quoi ? C'est quoi ça ? Il y a quelque chose à faire là-bas. Donc, j'ai commencé à...

  • Speaker #1

    Parce qu'à ce moment-là, tu n'es que sur Instagram, Snapchat ? Oui.

  • Speaker #0

    Je ne suis même pas sur Snapchat, je suis que sur Insta.

  • Speaker #1

    Que sur Insta, d'accord.

  • Speaker #0

    Que sur Insta. Et je vois que TikTok, ça commence à bouger et tout. On est en 2020, tu vois. après la poste après au vide au vide donc là je commence à poster des des tic toc d'accord sur mon ancien compte musical.ly d'accord tu vois d'accord parce qu'à l'époque ouais j'avais un peu percé sur musical.ly aussi j'avais oublié j'avais des vidéos qui avaient versé genre il y avait k black qui avait commenté j'étais contente mais du coup je commence j'ai commencé à poster et je voyais que ça marchait pas genre ça flopait sur tic toc ouais sur tic toc donc je me suis dit ok c'est pas peut-être parce que j'ai un ancien compte, vu que c'était sur Musical.ly, le compte il date de ouf et toutes les statistiques elles sont down. Donc j'ai créé un nouveau compte. Et c'est en créant ce nouveau compte que direct j'ai percé. J'ai commencé à faire des playbacks sur des musiques sénégalaises, mais moi je comprenais rien à l'époque.

  • Speaker #1

    Donc tu imitais juste les sons que tu emportes ?

  • Speaker #0

    J'imitais, mais c'était souvent genre du rap et tout, donc les gens ils sont en mode what ? Comment elle peut connaître ça et tout, genre des trucs de deep et tout, alors que je au disant Mais je ne comprenais pas un mot de ce que je disais. Et au final, ça a commencé à grave marcher. J'avais des millions de vues. Genre chaque jour, chaque mois, 100 000, 100 000, 100 000. Après, j'ai fait le clip de Djeba au moment-là. Donc ça aussi, ça m'a donné beaucoup de visibilité. Et donc au final, c'est venu tout seul. Genre je commençais à avoir 500 000 abonnés, 600 000 et tout. Bon, c'était marrant, mais je trouvais que ça ne me représentait pas trop. Je me suis dit, en vrai, c'est bien, mais il y a quoi ? Quand on me demande ce que je fais, je ne sais pas quoi dire. Je voyais que les gens ne me prenaient pas au sérieux. Parce que je voyais que le métier d'influenceur était assez dénigrant au Sénégal. On me prenait un peu pour une folle des réseaux. Je ne sais pas si tu vois. Je pense que tu veux dire, oui. Et je trouvais ça dommage parce que je savais que j'étais une fille pleine de potentiel et tout. et que j'avais d'autres choses à monter. Et du coup, c'est à ce moment-là que j'ai commencé les challenges.

  • Speaker #1

    Exact. Parce que Fainara, c'est la reine des challenges. Vous ne savez pas.

  • Speaker #0

    C'était.

  • Speaker #1

    Quelle c'était ? Récemment encore, tu as lancé un challenge.

  • Speaker #0

    Mais je n'ai pas lancé. C'est toi qui se sont lancé.

  • Speaker #1

    Non, toi, tu as lancé. Et puis après, les gens, ils ont attrapé et ils ont récupéré.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Moi, je n'ai pas compris. Mais ce n'est pas moi qui ai créé ce challenge.

  • Speaker #1

    Oui, mais au Sénégal, c'est toi qui l'as créé.

  • Speaker #0

    OK. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Mais au début, justement, quand t'as ces premières vidéos qui buzzent, au début, oui, t'es content et tout, mais à quel... Tu es en train de venir sur ça. À quel moment tu décides de... Ok, on dirait qu'il faut que je prenne ça sérieusement, tu vois ? Parce qu'en ce moment, toi, t'as les cours en même temps.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'avais les cours et du coup, le Covid qui coïncidait, l'argent qui diminuait et pas de moyen de s'en sortir. Et du coup, je me suis dit, vas-y, il faut que je fasse un truc Il faut que je fasse un truc de ouf.

  • Speaker #1

    Un truc qui pète.

  • Speaker #0

    Qui pète, genre qui pète de ouf et qui représente ce que j'aime. Et en fait, moi, j'ai toujours été créative. J'ai aussi fait du théâtre, du coup, plus jeune. Et je me suis dit, vas-y, on va faire un challenge. Il n'y a pas ici des gens qui font des vidéos de ouf. À l'époque, il n'y avait personne qui faisait ça. Personne ne s'est levé pour prendre une caméra, prendre des maquilleurs, directeurs artistiques et faire un truc. Donc, j'ai créé ma team. J'avais créé ma team. Il y avait vidéastes, make-up artists. artistes, stylistes, accessoristes. Et on s'est tous mis ensemble. Je les ai tous motivés. D'ailleurs, j'espère que vous regardez ça. Oh là là,

  • Speaker #1

    ça me rend nostalgique.

  • Speaker #0

    Ils ont tous cru en moi. J'ai payé personne. En vrai, c'était une collab, tu vois.

  • Speaker #1

    Mais parce que tout le monde avait à y gagner. Que ce soit l'artiste make-up, si elle fait bien son travail, elle va gagner des contrats derrière. Le vidéaste, il fait bien la vidéo, il va gagner des contrats derrière.

  • Speaker #0

    Ils auraient pu ne pas y croire, tu vois. À ce moment-là, parce que ça n'existait pas. Et c'était audacieux. C'était assez audacieux.

  • Speaker #1

    Mais ça représentait aussi des valeurs. Et je pense que aussi, c'est ce que ces équipes-là ont valorisé plus que de gagner de l'argent. Parce que si tu me corriges, si je me trompe, mais tes premiers challenges, c'était vraiment montrer la culture sénégalaise. Oui,

  • Speaker #0

    c'était pour ça,

  • Speaker #1

    en fait. Dans sa diversité. C'est ça. Donc aussi, eux, c'était mettre la pierre à l'édifice. Parce que, tu vois, on peut dire ce qu'on veut sur les Sénégalais, Les Sénégalais, comme moi, ils aiment le Sénégal.

  • Speaker #0

    Ouais, dinguerie.

  • Speaker #1

    C'est une dinguerie.

  • Speaker #0

    Non, c'est une dinguerie.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, si tu fais un contenu pour le Sénégal, et que tu le fais bien, mais je pense que tout le monde a envie de participer, parce que c'est mettre le drapeau sur la map, c'est mettre le Sénégal en avant.

  • Speaker #0

    Exactement, et c'était mon intention. C'est pour ça que je parle toujours d'intention dans tout. Mon intention, c'est qu'en fait, je voyais les autres pays, ouais, t'as des de ça, t'as des de ça. au Sénégal, mais on avait des trucs tellement poupi ! Non, pas mon pays, mon pays, on va être ça, on va gagner. Mais donc c'est comme ça que j'ai fait le truc. Je suis allé au marché, péter, je ne sais plus où trouver les feuilles. J'ai des t-shirts, je les ai déchirés, mis de la peinture dessus. J'ai fait un make up avec du sang. Bref, on a vraiment tout créé de toutes pièces comme ça, comme ça, comme ça. Ça nous a rien coûté. On a fait la vidéo. J'ai bossé la vidéo.

  • Speaker #1

    C'est ça que je veux dire, tu postes la vidéo, tu éteins le téléphone.

  • Speaker #0

    J'ai éteint le téléphone. Littéralement, c'était trop gênant. Genre, en plus, pour le coup, c'était un aspect de moi que même moi, je connaissais pas. Genre, qui veut être ? Non mais j'étais folle sur cette vidéo, je peux pas la regarder jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    jusqu'à aujourd'hui ? Non mais frissons de gêne. Ah ouais ? Je peux pas !

  • Speaker #1

    Malgré le temps qui est passé.

  • Speaker #0

    Je déteste cette vidéo. Ah ouais ? Non mais parce que je suis gênante. J'en sais tellement, mais qui ? Non mais... J'ai trop de fit en fait, je sais pas pourquoi j'ai fait ça, j'ai pété un plomb sur l'air, j'ai dit ouais je gueule aujourd'hui. Bref bon ça a marché hein. Oui ! Et au final j'ai tant, et là, au final je crois que la vidéo a fait plus de 10 millions de vues, donc brut, comment ça va vouloir m'interviewer, tout le monde veut m'interviewer, je gagne 600 000 abonnés, mais dinguerie, genre je passe sur

  • Speaker #1

    NW, et tout,

  • Speaker #0

    j'étais là what ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Genre je passe à un autre level, je passe à un autre level, je vois la considération et je vois que tout le monde en parle. Genre autour de moi, autour de chez moi, dans mon école, quand on me croise dans la rue, tout le monde parle de ce challenge. Genre ça a retourné le pays. Je vois, j'étais en mode quoi ? Il y avait Ficha Sénégal à l'époque, il y avait un repartage, c'était un truc de ouf. Ficha Sénégal me repartage, alors là j'ai percé. Alors là j'étais the star. Et du coup, je me suis dit OK, j'ai trouvé ma voie. C'est ma voie, c'est des challenges.

  • Speaker #1

    Mais quand tu fais ce premier challenge qui buzz, forcément, ça arrive aux oreilles de tes parents.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'ils te disent quelque chose ?

  • Speaker #0

    Je m'en souviens même pas, je crois pas.

  • Speaker #1

    Après, comme c'est le premier, ils te disent bon, peut-être elle a fait ça, ça a marché, OK, c'est sympa, mais...

  • Speaker #0

    Mais je crois que ma mère, en vrai, ce qui la dérangeait sur les réseaux sociaux, c'était juste mon âge.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Mais après,

  • Speaker #1

    à partir du moment où tu as passé un certain âge, elle s'en fout.

  • Speaker #0

    Je crois même qu'elle était contente pour moi. D'accord, d'accord. Elle était en mode, c'est trop bien. Je crois même que je l'ai envoyé avant. Ça n'a jamais été un frein dans ma carrière. Au contraire, elle n'est plus en mode, vas-y, vas-y, vas-y. Tant mieux. Parce qu'elle, bizarrement, depuis qu'elle est petite, en fait, ça ne l'a pas étonnée. Depuis que je suis petite, on lui dit, ta fille, ce sera une étoile. Ta fille, elle va être quelqu'un. Et à chaque fois, moi, je les écoutais. et ma mère elle disait tu vois on me l'a toujours dit on m'a toujours dit que tu voulais être quelqu'un que tu allais être quelqu'un qu'on allait te suivre etc et moi je n'aurais pas imaginé que ça allait être ce genre comme ça exactement c'est ça donc après j'ai eu des partenariats au début j'ai accepté 20 000 francs

  • Speaker #1

    même tu me payais j'étais contente c'est ça bien sûr parce que pour rappeler aux gens la situation c'est que tu es à l'école Il y a le Covid qui vient de finir, tes économies sont finies.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc toi, au bout d'un moment, comme tu as dit, il faut faire rentrer un peu du beurre dans les épinards, comme on dit, il faut faire rentrer du cash.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc il y a des opportunités que tu n'avais pas prévues qui arrivent, tu prends.

  • Speaker #0

    Ah mais je prenais tout.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tout ce qu'on me donnait, j'étais contente. 20 000 francs, 50 000 francs. Après, mon premier contrat de ouf, pour moi c'était un truc de ouf. J'avais gagné 90 000 francs avec Wave à l'époque pour faire un playback.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Voilà, moi je t'ai... comme un genre, waouh ! Waouh ! 90 000 pour finir. Donc là, j'ai commencé à gagner ma vie, tu vois. Je commençais à faire des pubs et des pubs et des pubs et des pubs. J'ai commencé à être encadrée, donc augmenter mes prix avec des agents et tout. Être contactée par des grosses boîtes, des vraies marques qui ont du budget. Et du coup, gagner ma vie avec ça. Je payais rien. Même, je voyagais gratuitement. Enfin, la vie de rêve. Je commençais à payer mes études grâce à ça. Enfin, c'était Merci. trop bien. J'avais enfin la vie que je voulais. L'indépendance que je voulais. Et tout ce que je voulais, en fait. Mais bon, quand même, les challenges, c'était bien, mais déjà, j'étais pas super régulière. J'en faisais un tous les six mois, tu vois. Je voulais pas faire un challenge pour faire un challenge. J'étais vraiment dans la qualité plutôt que la quantité. Du coup, ça faisait que c'était quand même assez lent, le flux. Et Beteil, je trouvais que j'avais pas vraiment... j'étais pas une bonne influence je trouvais parce que jusqu'à là je trouvais que je faisais que des playbacks genre ok je fais un challenge de temps en temps mais je faisais que des playbacks et je me cachais sous le fait que je fasse un challenge de temps en temps pour dire que je faisais des trucs de ouf faut savoir un truc avec moi c'est que je suis extrêmement dure avec moi même genre je me dis toujours que ce que je fais c'est pas assez non c'est pas bien c'est pas bien genre je suis comme ça et c'est mauvais d'un côté mais c'est ce qui me permet d'avancer de l'autre effectivement pour moi c'est pas mauvais parce que si

  • Speaker #1

    tu étais trop dans le Merci. se satisfaire de ce que tu fais, tu n'essaierais pas de passer au prochain niveau.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc oui, des fois, ça peut ne pas être bon, parce que des fois, tu vas trop te mettre la pression et tu ne vas pas constater tes succès.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce qu'il faut aussi prendre le temps de regarder ses succès, de savourer ses victoires, parce que tu as mis du travail, tu as mis de la récompense. réflexion dedans et tout. Mais en même temps, il ne faut pas non plus se contenter de ce qu'on a parce que quand on repense à la finara qui commence la création de contenu, si tu te contentais de ce que tu as, tu n'aurais jamais essayé de faire ces talents et ces choses-là. Donc il faut trouver un juste milieu. C'est difficile.

  • Speaker #0

    C'est le plus difficile et c'est le combat de ma vie parce que, tu sais, tout à l'heure quand tu disais, ouais, est-ce qu'on voit chez toi que t'es la seule qui a su avoir une vision claire ? Si tu savais comment j'ai pas la vision claire, je vois flou. non je pense pas je pense que je te jure que demander à mes équipes c'est un enfer de travailler avec moi pourquoi ? parce que je veux tout laisser tous les jours genre chaque semaine je fais un burn out ouais je laisse tout j'abandonne j'étais là à ça de vendre toute mon entreprise supprimer tous mes réseaux sociaux aller faire une retraite spirituelle mais c'est ça moi en fait non mais en fait c'est que de

  • Speaker #1

    ce que je vois de toi de ce que tu dégages de notre conversation pour le moment j'ai l'impression que tu es quelqu'un qui est très Merci. attaché à ses émotions.

  • Speaker #0

    Oui. Depuis tard, j'ai envie de pleurer. Tu sais ça ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais moi, je ne pleure pour rien.

  • Speaker #1

    Vas-y, pleure, ça fait des vues. Vas-y, vas-y. Je vais mettre comme vignette Fainara a pleuré.

  • Speaker #0

    J'ai tout le temps envie de pleurer.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu vois, justement, ça revient à ton côté artiste. Ça revient à ta sensibilité artistique et qui fait aussi ce que tu es aujourd'hui. permet de capter des émotions et de les retransmettre. Tu es une artiste. Donc, tu es dans l'émotion. C'est sûr qu'en étant artiste, mais en même temps géré, parce que tu n'es pas que l'artiste, tu es aussi la chef d'entreprise, c'est difficile. Émotionnellement, c'est difficile. C'est-à-dire que toi, aujourd'hui, il faudrait que tu te concentres uniquement sur ton artistique. Ça serait ça, l'idéal, pour toi.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    mais Inch'Allah, on te le souhaite, c'est ce qui arrivera. Mais comme je te vois, et c'est pour ça que je comprends que tous les jours, tu dois être en mode, ah, aujourd'hui, j'arrête. Demain, je reprends. Aujourd'hui, j'arrête parce que...

  • Speaker #0

    Tu mets trop de sentiments dans tout ce que tu fais, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, tu dois mettre beaucoup de sentiments. Tu dois mettre beaucoup d'entièreté dans tout ce que tu fais. Et finalement, aujourd'hui, tu n'es plus que dans l'artistique. Tu es dans l'entrepreneuriat, tu es dans la direction, tu es dans la gestion de clients, tu es dans plein de choses. Donc finalement, émotionnellement. C'est très dur à gérer tout ça au quotidien.

  • Speaker #0

    Surtout quand tu as des gens qui ne managent pas de la même façon que toi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    En fait, tu penses que toute ta vie est faite pour être une chef d'entreprise et puis tu te rends compte des réalités que ça comprend. Et ça comprend d'être dur. Et moi, je ne suis pas dur.

  • Speaker #1

    Pour l'instant, tu apprends à être dur. Non,

  • Speaker #0

    là, je commence à être horrible. J'ai dit à mes emplois, c'est bon, j'en ai marre. Vous ne me parlez plus. Mais je suis fatiguée. Parce qu'en fait, je me suis rendu compte que dans certains secteurs, le cœur n'a pas sa place. Parce que sinon, tu n'avances pas. Et faire ce deuil-là, c'est difficile. Tu vois, parce que tu crois que... tout est beau, tout est rose et non en fait c'est pas comme ça et tu repenses toute ta façon de gérer les choses et tout,

  • Speaker #1

    tu te dis c'est ce que je voulais c'est ça et c'est dur de mettre de l'émotionnel dans ça, tu vois mettre de l'émotion dans ta création de contenu, oui là c'est génial parce que tu transmets une émotion à la personne qui regarde mais transmettre de l'émotionnel dans l'entreprise non mais c'est la pire des choses ça c'est très dur ça c'est à le faire ne le faites pas ne soyez pas gentils soyez des ogres mais attends on reprend donc le cours de l'histoire donc tu fais ton premier challenge oui qui cartonne tu as tes premiers partenariats ouais tu as les premiers partenariats donc tu disais par exemple Wave et autres à quel moment ? Pendant ce temps, tu continues tes études ? Oui. Est-ce que tu finis tes études ? Tu finis ?

  • Speaker #0

    Ma licence.

  • Speaker #1

    Tu finis ta licence ?

  • Speaker #0

    Parce qu'à la base, je voulais faire un master et tout. J'étais toujours focus. Je voulais faire même un doctorat en marketing, parce que je trouve qu'il n'y en a pas assez ici. Mais j'ai compris qu'en fait, sur le terrain, tu apprends pas mal plus. Moi, je trouve que ma conception des choses, c'est que j'ai appris plus de choses sur le terrain, avec ma situation, qu'à l'école. D'accord. Donc l'école me bloquait dans le temps, dans tout. Donc je me suis dit, OK, bon, à la base, je me suis dit, est-ce que je vais au Canada ? Est-ce que je continue ? Mais je me suis dit, bon, t'as pas un parcours comme tes camarades actuellement. Genre, t'as une vie spéciale, t'as des événements, des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    Ah, t'as pensé à peut-être partir du Sénégal à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ouais, pour mes études. Mais après, je me suis vite remis au fait que je suis pas faite pour être en entreprise, déjà. J'aime pas ça, genre, ça me fait péter les plombs, la routine. Et en plus, j'avais beaucoup trop d'opportunités pour gâcher ça à ce moment-là. Je me suis dit, écoute, à l'époque, j'avais 21 ans, tu vois. Au pire, tu as juste deux ans de master à faire, tu as ta licence. Même si tu as 30 ans, tu l'es fait, tes deux ans, c'est vite fait. Mais en attendant, saute sur les opportunités que tu as. Tu as trop de projets en cours, tu as trop de trucs à faire pour tout laisser et continuer tes études. Parce que c'était trop, trop, trop. Et les réseaux sociaux, et les études, et les projets, je ne pouvais pas. En vrai, je n'aime pas les études. J'ai trouvé une excuse pour arrêter.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que... Tu vois, tu l'as dit même tout à l'heure et je voulais te rebondir sur ça aussi. Tout à l'heure, je ne l'ai pas fait. Mais... Tu sais, on parle souvent, les gens qui écoutent les podcasts savent que j'en parle souvent. On parle souvent des gens avec des hauts potentiels intellectuels ou des choses comme ça. Je pense que pour moi, tu as une sensibilité, tu as un haut potentiel en termes de tout ce qui est communication, marketing. Mais c'est sûr que si tu n'as pas les bons professeurs, si tu n'as pas les gens qui te stimulent en face, tu peux vite t'ennuyer.

  • Speaker #0

    C'est ce qui se passait en cours. Je ne venais pas. ou alors soit je venais pas ou j'écoutais pas, je dormais mais t'arrivais à passer tes exams j'ai fini major de ma promo parce que quand il faut faire le travail, je le fais mais je détestais être dans une classe major de sa promo, merci je vais le sortir à chaque fois que je peux le sortir t'as raison,

  • Speaker #1

    c'est important,

  • Speaker #0

    t'as travaillé pour ça bref non mais Quand il s'agit de réviser et tout, je me mets à fond. Mais sur la langue, ça me déprime. Je déteste. Déjà, je déteste me lever tôt. Moi, dans ma boucle, lui, on me déteste. En fait, je n'aime pas. Non, mais vraiment, en fait, je ne peux pas. Et ça, c'est depuis que... Depuis petite, même au lycée, j'étais tout le temps en retard. J'avais je ne sais pas combien d'heures d'absence.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que tu n'aimes pas te lever tôt si quelque chose ne t'intéresse pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si demain, je te propose un truc qui t'intéresse, mais que je te dis que c'est à 6h du matin, à 5h, tu seras prête, tu vas me dire, vas-y, on est parti. Ah, mais oui !

  • Speaker #0

    Ah, mais... pas me plaît la poudre, tu vois. Mais si c'est un truc qui me plaît pas, ou si c'est des heures de cours où je sais que en une heure, avec le meilleur de la classe, j'apprends tout autant qu'en 40 heures avec le prof, moi ce que je faisais, c'est qu'à chaque examen, je prenais le meilleur, celui qui avait compris, je lui dis, explique-moi tout. Je note tout, je révisse chez moi, j'ai mon contrôle. Et je me dis, bah voilà les gars, pourquoi vous apprenez, tu vois, parce que j'arrivais à faire tout ça,

  • Speaker #1

    tu vois. T'as une compétence et je pense que t'as une intelligence euh par rapport à ça et que effectivement tu t'ennuyais dans les cours donc c'est horrible franchement

  • Speaker #0

    Des fois, j'aimerais être scolaire parce que ça s'est plus formaté à la société. Ça m'a porté préjudice, tu vois. Des fois, ça passe. Des fois, tu te glisses. Des fois, on te trouve des zéros. Tu vois, tu as trop d'absence et tout. Heureusement que c'est passé. Mais c'était à ça. Tu vois, je me suis dit, ça ne peut plus durer. Là, tu ne peux plus esquiver. C'est le master, doctorat, thèse. Chaud.

  • Speaker #1

    Donc, tu as ta licence.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu fais après la licence ?

  • Speaker #0

    Et après la licence, j'ai eu un peu de mal. petit déclic. J'en parle souvent. En fait, ce qui s'est passé, c'est que du coup, comme j'aime Flex, je suis allée raconter partout que je suis sortie ma genre. Notamment sur Twitter. Le réseau social du diable.

  • Speaker #1

    Alors, toi qui es sur TikTok, parce que moi, je ne suis pas trop TikTok non plus.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est le pire ?

  • Speaker #1

    TikTok,

  • Speaker #0

    c'est le pire parce que le pressing... En fait, pourquoi TikTok ? Non, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Entre TikTok et Twitter.

  • Speaker #0

    J'ai subi tellement de pressing des deux côtés. En fait, Twitter, ça fait mal parce que... Ça fait plus mal, on va dire, parce que TikTok... en général, c'est des gammes. Ils ont 13 ans, 14 ans. En fait, t'as de tout, mais t'as beaucoup de personnes qui, je néglige pas, mais qui ont pas forcément étudié, qui ont pas les mêmes réalités que toi et tout. Donc, y a des discours qui ont pas trop de sens sur un truc. Tu sens que le gars,

  • Speaker #1

    il voulait juste cracher son truc. C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais sur Twitter, t'as des gens qui sont en entreprise, qui te parlent et ça, qui ont... Enfin, qui... qu'une certaine culture j'ai, tu vois, et qui te sortent des arguments, tu vois, et vas-y, ils vont tout faire pour te tacler, tu vois. D'une façon sèche, t'as des gens, ils ont 40 ans, tu vois. Des gens, ils ont même 30 ans, qui ont certaines postures, etc. Et ils sont sans pitié, tu vois. Et c'est pas juste des insultes qu'ils volent, mais c'est des mots qui sont lourds. Donc, notamment, l'exemple que je vais te donner d'un politicien, je sais même plus comment il s'appelle pour te dire, C'était un politicien et en fait quand j'ai eu mon diplôme, je ne le connaissais pas, ni d'Adam, ni d'Eve, ni rien du tout. Donc j'ai mis, je suis majeure de ma promo, 19 sur 20 et tout. Il a dit, c'est normal à force d'écarter tes jambes entre l'école et la maison, que tu as 19 sur 20. Et là je t'ai choc-barre, genre comme ça. C'est en mode « What ? »

  • Speaker #1

    En plus, c'est une personne publique. C'est même pas comme si c'est quelqu'un lambda.

  • Speaker #0

    Et une personne à qui je n'ai jamais connu, à qui je n'ai jamais rien fait, tu vois. Et c'était un seul commentaire. Ouais.

  • Speaker #1

    Sur des vidéos. Mais un commentaire comme ça, ça reste tellement dans ta tête et ça résout.

  • Speaker #0

    Je l'oublierai jamais et je ne lui pardonnerai jamais à cet homme-là, tu vois. Parce que c'était la façon la plus sale dont on m'a dénigré dans ma vie. Et pour une fois que j'étais contente d'accomplir quelque chose, pour voir un autre aspect de TikTok, que je me fasse descendre de cette façon par quelqu'un que je ne connais pas. Et au final, j'ai voulu porter plainte, etc. Il a dit non, mais je disais dans le sens où tu as dû beaucoup marcher. Enfin, il n'a pas assumé, tu vois. Sauf qu'en fait, au final, après, quand tu es allé sur Internet, au lieu de taper Fainera Diplôme, c'était Fainera a ouvert ses jambes pour avoir son diplôme. Moi, je pense à ma famille, tu vois, dans ces moments-là. Bien sûr. Et en fait, c'était trop pour moi. Je me suis dit, en fait, OK, c'est bien, la célébrité et tout, mais moi, mon intégrité en tant que femme, elle compte beaucoup plus, tu vois. Je viens d'une famille, en plus, de personnes du côté de ma mère très religieuses, genre vraiment comme ça. Je me dis, mais comment ils se sentent ? Tu vois, moi, je viens d'une famille modeste, tu vois, j'ai reçu une certaine éducation. On ne peut pas dire ça de moi, tu vois. Surtout quand tu te bats pour lutter contre ces... contre ces stéréotypes-là, tu vois, quand on t'a proposé des millions de fois de l'argent contre... Voilà, et que t'as refusé pour te différencier de ces personnes-là, parce que c'est vrai qu'on est dans un monde où, malheureusement, certaines femmes acceptent de l'argent au détriment de leur corps,

  • Speaker #1

    donner leur corps, donner...

  • Speaker #0

    Et c'est à cause de ces femmes-là et de ces hommes-là aussi qui proposent de l'argent.

  • Speaker #1

    Exactement, il n'y a pas que les femmes, parce que c'est facile de pointer les femmes, mais il y a beaucoup d'hommes qui...

  • Speaker #0

    Qui joue de ça ?

  • Speaker #1

    Qui joue de ça, exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, on se fait tout traiter de prostituée parce qu'on est sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, malheureusement, les raccourcis sont très rapides. Les gens pensent qu'une femme qui réussit sur les réseaux... Et après aussi, tu me corrigeras sur ce que je vais dire, mais surtout une femme qui... Tu vois, encore là, aujourd'hui, tu es voilée. Je ne sais pas si aujourd'hui, si tu avais été voilée à ce moment-là, est-ce que tu penses que tu aurais eu ce commentaire-là ? Non. D'accord. donc ça veut dire que pour eux aujourd'hui

  • Speaker #0

    si t'es pas voilée et que t'es sur les réseaux t'es forcément une prostituée ou t'es une fille facile il suffit que tu voyages un peu que tu montres un certain train de vie tu peux pas l'avoir par toi même,

  • Speaker #1

    tu peux pas l'avoir par ton travail c'est impossible,

  • Speaker #0

    c'est forcément un homme qui te nourrit et c'est forcément toi qui donne ton corps tu vois c'est dégoûtant, c'est dégueulasse c'est rabaissant c'est tout en fait,

  • Speaker #1

    c'est dénigrant et les gens se rendent pas compte de la pression mentale que ça doit te faire tous les jours parce que pour des gens qui sont pas sur les réseaux tu vois aujourd'hui Ce qu'ils ne réalisent pas, c'est que le cerveau humain est très mauvais dans ça. Quand je dis très mauvais dans ça, c'est-à-dire que tu peux avoir 100 commentaires, tu en as 99 qui te félicitent pour le contenu que tu as fait. Tu en as un qui va te mettre un commentaire négatif, tu vas oublier les 99 autres et tu vas te focus sur ça.

  • Speaker #0

    Et ça peut gâcher ta journée.

  • Speaker #1

    Et ça peut gâcher ta journée, ça peut gâcher ta semaine. Et tu le vois, on le voit aujourd'hui. Toi, ce commentaire, je ne sais pas de combien d'années il date.

  • Speaker #0

    Tu avais deux ans et demi, trois ans.

  • Speaker #1

    Mais on sent encore le poids que ça a causé sur toi. d'avoir ce type de commentaires. Et les gens ne se rendent pas compte en mettant leurs commentaires de l'impact. que ça peut avoir sur la personne qui est de l'autre côté. Même si tu ne la connais pas, tu ne l'as jamais rencontrée. Tu portes un jugement sur ce que tu aperçois qu'elle décide de te montrer de sa vie. Et toi, tu viens et tu la traites comme ça.

  • Speaker #0

    C'est dingue.

  • Speaker #1

    Publiquement, devant tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'il faut qu'il y ait plus de lois, plus de rigueur par rapport à ça, parce qu'on vit de tout. Et moi, je n'ai pas peur d'en parler. La plupart, ils font genre, ouais, moi, je m'en fous. Alors, moi aussi, des fois, je m'en fous. Mais des fois, je m'en fous pas.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr.

  • Speaker #0

    Des fois, ça te touche personnellement. Bien sûr. Et on invente tout type de rumeurs, tu vois. Même là, encore plus depuis que je suis mariée, tu vois, ils racontent n'importe quoi et ça leur fait plaisir. Et c'est des personnes à qui tu n'as jamais parlé. Enfin, ils insinuent que c'est ton entourage qui te trahit. En plus de ça, tu vois. Donc après, comment tu peux démentir ça ? Tu ne peux pas le démentir.

  • Speaker #1

    Oui, et puis même si tu démentis, ça fait genre que tu as quelque chose à prouver.

  • Speaker #0

    Tu ne peux rien dire, on t'humilie et c'est tout. Et ceux qui sont assez cons pour y croire, ils y croient. Ceux qui sont intelligents, bon, voilà. Mais il y aura toujours un petit soupçon, parce qu'au Sénégal, on dit toujours « Ouais, il n'y a pas une rumeur sans feu. » Et moi, j'étais la première à dire ça. Mais je me rends compte que, bah non, j'étais bête parce que je suis victime de ça aujourd'hui. Tu vois ? Et tu ne peux pas t'exprimer face à ça, tu ne peux rien faire, si ce n'est... avancer.

  • Speaker #1

    En fait, la grande difficulté, c'est que si tu t'exprimes une fois, est-ce que tu ne vas pas avoir le besoin de t'exprimer à chaque fois qu'à chaque fois, quelqu'un va faire quelque chose ? C'est ça. Finalement, c'est toi qui alimente le feu à chaque fois de te justifier. Mais c'est très dur, psychologiquement et mentalement, de rester silencieux.

  • Speaker #0

    Surtout que dans mon tempérament, je suis quelqu'un de... d'extrêmement...

  • Speaker #1

    Réactive.

  • Speaker #0

    Non, mais d'abord, tu ne touches pas dans la vraie vie. Fais ça dans la vraie vie, on va voir, tu vois. Mais je le fais pour mes proches. Parce que si c'était moi, je m'en fous. Je le fais pour mes proches, je le fais pour mon mari, je le fais pour ma mère, je le fais pour tout ça. Et je le fais aussi pour ne pas donner trop d'importance à ces gens-là, tu vois. Mais cette envie que j'ai d'insulter leur mère...

  • Speaker #1

    Tu vois, moi, je vais te donner un exemple très bête. Tu vas rigoler parce que tu vas dire mais Olivier, c'est rien ton truc tu vois par exemple moi sur les Youtube les commentaires. J'ai souvent des gens qui me disent, qui écrivent en commentaire « Ok, c'est bien l'interview, mais le gars-là, il parle trop, quoi. Il écoute trop la parole à l'invité ou un truc comme ça. » C'est rien. Ça me pique tellement. Et à chaque fois, j'ai envie de répondre. De dire « Mais en fait, si tu veux pas regarder, tu regardes pas. Pourquoi tu as pris ton énergie même pour écrire ça ? » Et puis, moi, je suis pas un journaliste. Moi, c'est une discussion.

  • Speaker #0

    C'est eux qui ont cliqué, non ? C'est dans le podcast, non ?

  • Speaker #1

    Oui, moi, j'ai pas forcé.

  • Speaker #0

    Off show, il y a quoi ? Off.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, le... Juste ça, alors que c'est pas... On m'insulte pas, on me dit... Mais ça me pique tellement. Donc j'imagine qu'on s'attaque à toi directement.

  • Speaker #0

    Non mais c'est sûr. Puis ils disent des trucs de ouf, hein. Genre des détails même de la vie intime que j'ai avec mon mari. Genre des trucs... Qui est au courant ? Il s'est rentré jusque là-bas. Ah mais de ouf, c'est des grands malades. C'est des attardés mentaux. C'est des oufs. Et après, ils vont dire, c'est la copine qui a dit ça, fais attention à qui tu te confies. Imagine, par exemple, si je n'avais pas une famille...

  • Speaker #1

    Ah, tu dois être solide.

  • Speaker #0

    Non, mais imagine s'il n'y avait pas une belle famille qui était consciente. Si j'avais une belle famille toxique, genre, tu dirais... Elle est en train de... Tu vois ? Oui,

  • Speaker #1

    ça peut aller très vite.

  • Speaker #0

    Si je n'avais pas un mari qui me comprend comme ça, ça gâche ma vie, ça.

  • Speaker #1

    De toute façon, j'allais te demander comment, justement... aujourd'hui, mais bon bref. Tu fais tes challenges, ça prend, tu passes ta licence, tu finis ta licence. Est-ce que, donc après ta licence, tu décides de te mettre à 100% dans la création de contenu ? Ouais.

  • Speaker #0

    C'était quoi ton plan ?

  • Speaker #1

    J'étais perdue. J'étais assez perdue. Au début, j'ai créé une marque avec une amie. Donc, on me lançait dans l'entrepreneuriat. C'était mon premier projet. Mais bon, ça n'a pas trop marché.

  • Speaker #0

    Marqué de quoi ?

  • Speaker #1

    De vêtements.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    De vêtements, on avait un mauvais positionnement. On n'a pas été sérieuse. Donc, ça n'a pas trop marché. Et les réseaux sociaux. Parce que quand même, les réseaux sociaux, ça a commencé à prendre de l'ampleur. J'ai vraiment commencé à pouvoir gagner très, très, très bien ma vie. Très confortablement, je n'avais pas besoin d'un autre travail, très honnêtement. J'ai aussi lancé ma boîte de com à côté. Donc, je commençais à faire du community management avec une amie à moi. On a commencé à avoir plusieurs contrats. On s'est dit, vas-y, on fait une boîte.

  • Speaker #0

    Intéressant, ça.

  • Speaker #1

    On a engagé d'autres filles qui étaient community managers. Nous, on est passés en consultance. Et c'était bien, c'était super. Après, c'est vrai qu'elle est partie au Congo. Moi, j'ai commencé à être trop prise. Parce qu'entre temps, du coup, j'ai créé Final Ramastour et donc c'était plus possible pour moi. D'accord. Mais ça, c'était une partie de ma vie qui continue un peu, mais plus trop dans le community management, mais toujours dans le marketing et la consultance. Et donc, entre temps, du coup, j'ai eu le déclic par rapport au voile. Parce que suite aux commentaires que j'ai eus, ça n'a pas été direct. Ça a pris des mois. mais j'avais appelé un de mes professeurs et il m'a Il m'a dit, tu sais, Marie, on m'appelle Marie, c'est un peu de ta faute. Je dis, pourquoi ? Pourquoi il me dit ça, genre ? Il m'a dit, parce que nous, on te connaît à l'école. On sait comment t'es. T'es hyper active, t'as fait les campagnes présidentielles, tu fais les débats. On sait. Ça ne nous étonne pas que tu sortes majeure de ta promo. On t'a vue. Mais qu'est-ce que tu montres aux gens sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Mais pourtant, sur les réseaux... Qu'est-ce que tu montrais ?

  • Speaker #1

    Rien de spécial.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai jamais vu un contenu où je me suis dit... Tu vois, j'ai pu me poser des questions sur... Elle, c'est une fille, tu vois.

  • Speaker #1

    Pas de ce côté-là, mais plutôt l'aspect étude. En fait, moi, j'étais vraiment dans le divertissement. Oui. Donc, je ne faisais que des playbacks, tu vois. Et je ne faisais que des challenges. Oui. Donc, lui, ce qu'il me reproche, ce n'est pas ce qu'il a dit lui. Il a dit tu ne montres pas une certaine facette de ta personnalité.

  • Speaker #0

    Ça, je comprends.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire la facette où tu sais t'exprimer, la facette où tu étudies, la facette où... Ta facette de tous les jours.

  • Speaker #0

    Oui, la femme du quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que celle qui est sur les réseaux sociaux, c'est pas celle qu'on...

  • Speaker #0

    C'est des moments qui sont travaillés, qui sont réfléchis, qui sont préparés. Exactement.

  • Speaker #1

    Exactement. Et du coup, sur les réseaux, c'est juste pour une fille qui fait que des TikTok dans sa vie. Parce que pour le coup, j'étais hyper active. Parce que c'était 3 à 6 TikTok par jour.

  • Speaker #0

    Oh !

  • Speaker #1

    What ? Ouais. Et c'était que des playbacks.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. C'est vrai que comme je ne suis pas... Je pense qu'à ce moment-là,

  • Speaker #1

    tu ne me suivais pas.

  • Speaker #0

    Non. Moi, je te le dis très honnêtement. Moi, ça fait depuis pas longtemps que je te suis parce que je ne suis pas ta cible.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Moi, je ne suis pas ta cible. Donc, moi, suivre Fainara, je voyais quand ça buzzait. Tu vois ? Parce que tout le monde repartage. Mais je ne me voyais pas. Pourquoi je vais la suivre ?

  • Speaker #1

    Oui, il n'y avait rien de spécial. C'était exactement ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, c'est pas ma... Son contenu qu'elle fait, ça me... ne correspond pas à moi, à ma génération. Son contenu, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas du tout sa cible. Je n'ai pas à la suivre. Donc moi, je voyais effectivement quand tu as les challenges, parce que tout le monde repartageait. De temps en temps, je voyais des contenus parce qu'effectivement, tout le monde repartageait. Mais cette période-là, moi, je ne suivais pas. Et tu vois, comme je n'ai pas le réflexe TikTok, c'est vrai que quand tu dis six vidéos, tout de suite, moi, je compare à, je pense, Instagram. Donc je pense Ouais, mais il faut faire des vidéos avec des contenus, réfléchir. Alors que c'est vrai que TikTok, t'as une chanson, tu fais un playback, tu fais une petite chorégraphie dessus, tu postes. OK.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. D'accord. Donc, c'était la culture du vide, très clairement. Donc,

  • Speaker #0

    six vidéos par jour.

  • Speaker #1

    Trois à six.

  • Speaker #0

    OK, on va dire entre trois et six. Voilà.

  • Speaker #1

    Entre trois et six vidéos. Mais ça reste...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ouais. À un moment, j'étais bombardée. Donc, ouais, la culture du vide, il n'y avait rien de spécial, en vrai, dans ce que je faisais, à part mes challenges, il n'y avait rien. Donc à ce moment-là, il m'a dit écoute, montre une autre facette de toi. On est ce qu'on représente aussi. Ne donne pas raison à ces personnes-là, c'est vrai. Mais montre qui tu es vraiment. Et ça m'a fait un petit électrochoc. C'est vrai qu'en fait, les gens ne me connaissent pas tant que ça. Ils ne me connaissent même pas du tout. Et j'ai commencé à réfléchir à mon rebranding. Je me suis dit, ok, comment faire ? Ça va être difficile et tout. Comment je vais faire ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup parce que depuis tout à l'heure que tu parles... ce que j'aime beaucoup, c'est vraiment ton côté business, quoi. Tu vois ? Et c'est pour ça que pour moi, c'était important de te recevoir, parce que justement, depuis que je te suis, depuis pas longtemps, c'est vraiment la chose que je remarque, c'est que tu es très stratégique. Ouais. Tu vois ? T'es pas quelqu'un qui... OK, j'ai eu un buzz et qui attend ? Tu vois ? Et c'est ça que j'aime bien, c'est qu'à chaque fois, depuis tout à l'heure que je t'écoute, tu as toujours ces phases de OK, j'ai réussi un succès, comme tu disais tout à l'heure, tout éternel insatisfait. Comment je fais pour améliorer, rendre ça en business ? Tu vois ? J'aime bien.

  • Speaker #1

    Je cherche tout le temps ça. Parce qu'en fait, c'est mon cerveau qui est comme ça, pas moi. Genre des fois, même quand je dors la nuit, genre j'ai des stratégies qui se mettent en place Parce qu'en fait, je vois tellement le potentiel que sont les réseaux sociaux de nos jours et je vois tellement ce que les autres en font dans les autres pays. Je trouverais ça tellement bête de ne pas exploiter mon plein potentiel. Je n'ai pas fait tout ça pour ne pas l'exploiter. Et si aujourd'hui, j'ai eu autant de choses, c'est parce qu'il y a encore mieux qui m'attend. Moi, j'ai 23 ans. Donc, je peux faire mille choses dans cette vie encore.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Parce qu'en cinq ans, j'ai fait mille choses. Donc, ça veut dire que dans dix ans, je peux faire quatre millions de choses. Bien sûr. Donc, je vois toujours comment renaître de ces cendres, comment continuer, comment continuer. Parce que c'est comme ça, en vrai. Sinon, tu tasses parce que c'est un milieu où, si tu ne te réinventes pas, c'est mort. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Tu deviens vite, ok, elle fait la même chose tout le temps. Ok, c'est bon, on a compris une fois, deux fois, trois fois.

  • Speaker #1

    Et demain, il y a une autre fin d'année qui arrive.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, c'est comme ça. de te réinventer un petit peu, de montrer autre chose de toi.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai un petit déclic qui met du temps à rêver. Après, en même temps, il y a l'idée de me voiler qui vient. Et au final, je finis par me voiler. Donc, rebranding obligatoire. Là, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #0

    Là, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #1

    Donc, devoir supprimer toutes mes vidéos, devoir tout recommencer. Et surtout, mais qu'est-ce que je vais foutre ? Parce que challenge, ça ne me correspond plus trop. Je n'ai plus envie d'en faire un vrai. Des fois, j'ai envie, des fois, je n'ai pas envie. Je ne veux pas faire de ça de mon identité. Sauf que ça l'était. Quoi d'autre ? Il n'y avait rien d'autre. Donc, quoi d'autre ? Et c'est là que l'entrepreneuriat est venu. C'est là que je me suis dit, en vrai, il n'y a pas assez de marques pour femmes voilées au Sénégal. Je ne trouve pas assez ce que je veux. En plus, sinon, c'est cher. Ça vient de Dubaï, c'est hyper cher et tout. Je me suis dit, vas-y, je vais créer mon truc.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais avant d'en arriver au business, parce que je n'ai pas vécu justement cette période sur les réseaux, quand tu as eu ce changement-là. Comment le cadre familial le prend, tu vois ? Et comment justement les réseaux le prennent, ce changement-là ?

  • Speaker #1

    Alors le cadre familial, super bien. Après, c'est sûr qu'au début, je ne leur en veux pas. C'est sûr qu'au début, ils sont contents, mais tu ne sais pas si la personne va le garder parce que ça reste un choix hyper... Boom ! Moi,

  • Speaker #0

    c'était du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais demander.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est du jour au lendemain ou est-ce que c'est des discussions ? Non, moi, c'était du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    J'ai un peu parlé la journée. Discussion la journée, le soir...

  • Speaker #0

    Allô, bonjour maman. Ce soir, je me voile. D'accord. OK, salut !

  • Speaker #1

    En fait, j'ai appelé deux, trois personnes voilées. Je cherchais deux, trois certitudes. Moi, je pensais qu'au business. dans ma vie. On me dit j'aime trop l'argent, mais en fait je me disais est-ce que ça va me bloquer des portes ? Dès que je me suis persuadée que ça ne bloquerait aucune porte, j'ai dit vas-y go. Et au final j'ai cherché à en faire une force. Très bonne réaction parce que globalement on est sur un pays musulman, donc c'est moi les gens sont contents. Pas mal de scepticisme, genre est-ce qu'elle va le garder ?

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une phase ?

  • Speaker #1

    Ouais voilà, surtout que je me suis voilée genre 5 jours avant le ramadan. Les gens étaient là, allez, grosse hypocrite.

  • Speaker #0

    Il y a le ramadan qui arrive.

  • Speaker #1

    Elles se voilent pendant le ramadan. Les gens ne savaient pas que je m'étais voilée pour de bon. Au final, je l'ai gardée. Parce que moi, je suis quelqu'un aussi comme ça. Je suis très... Je prends des décisions comme ça, du jour au lendemain, tu vois. Après, je reviens dessus. Après, je suis comme ça. Donc, certains de mes amis se demandent, tu vas le garder ? Je ne pense pas. Là, je l'ai gardée. Et ouais, il y avait un certain engouement, toute une nouvelle communauté de femmes voilées. qui ont eu peut-être une certaine référence. Parce qu'en fait, avant ça, je n'avais pas vu quelqu'un faire tout ce chemin-là. Je dis ça en toute humilité, parce que peut-être qu'il y en a. Je sais qu'il y avait une fille qui me l'avait reproché à ce moment-là, mais je veux dire...

  • Speaker #0

    Non, forcément, il y en a.

  • Speaker #1

    Je veux dire, pas avec cette ampleur-là.

  • Speaker #0

    C'est exactement ce que j'allais dire. Parce que forcément, il y en a, mais il n'y en a pas beaucoup qui ont ta résonance. C'est ça. Et qui ont la communauté que tu as. Donc, il y a forcément... Tous les jours, il y a des femmes qui font le choix de se voiler. Mais ce n'est pas tous les jours que tu as une femme qui... Au moment où tu te voiles, tu as combien d'abonnés ?

  • Speaker #1

    Je t'ai la plus suivie sur TikTok. Je l'ai presque 3 millions d'abonnés. Voilà,

  • Speaker #0

    3 millions d'abonnés. Donc, tu passes de la TikTokuse qui fait des challenges, qui fait des chorés tous les jours, qui poste 3 TikToks, à tout d'un coup, j'efface tous mes contenus et je suis voilée. Le changement, il est brutal, il est soudain. C'est normal.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ça a choqué, en fait. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est normal.

  • Speaker #1

    Ça a choqué, mais globalement, ça a fait plaisir aux gens. J'ai senti une vague de respect. J'ai reçu beaucoup de cadeaux. J'ai senti une vague de bienveillance. Les gens étaient heureux, pour moi. Du coup, une nouvelle communauté de femmes. Parce qu'au final, en fait, on ne le sait pas, mais il y a 70% des femmes au Sénégal qui se couvent la tête. Moi, je ne savais pas. Parce que dans certains milieux que tu fréquentes, tu vas voir que des femmes qui ont des perruques ou quoi. C'était les milieux que je fréquentais, les restos et tout. Mais globalement, dans le pays, il y a tout le monde qui se voile presque, ou qui se couvre la tête. Du coup, j'ai senti cette communauté-là, qui était là à me regarder, à être fière de moi, etc. Après, j'ai vu que je suis passée un peu en mode... has been je vois si tu vois de à par rapport à ton audience ouais ouais pas mon audience mais globalement même par rapport aux partenaires à aller voiler maintenant tu l'as ressenti ça je ressens maintenant les perçu avec sexualisation de la femme on est on est hyper

  • Speaker #0

    exposé et on est vu comme des objets c'est la question que j'allais te poser parce que au delà de ta communauté moi ce qui m'intéresse vraiment le plus Peut-être c'est parce que j'ai mon rôle de père avec deux petites filles. Qu'est-ce que ça t'a fait ? À toi, personnellement, c'est quoi le... Aujourd'hui, ça fait combien de temps que tu es voilée maintenant ?

  • Speaker #1

    Deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Deux ans et demi. C'est quoi le bilan que tu portes ? Qu'est-ce que ça... Le positif que ça t'a apporté, le bien-être que ça t'a apporté, comparé à cette vie avant que tu avais sans le voile ?

  • Speaker #1

    Alors... Là, je suis contente d'avoir passé deux phases parce que tu aurais dit les premiers mois, j'aurais idéalisé à 100%.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que les premiers mois, tu es sûre de ton choix, tu es sûre que ça t'a aidé dans tous les côtés. Tu ne vois pas forcément l'épreuve que ça peut être. Donc au début, c'était signe de paix. C'est incroyable. Franchement, au début, ça m'a mis la tête sur les épaules et puis je me suis vraiment focus sur moi-même. J'étais comme ça. J'ai travaillé sans relâche et j'avais une force inexpliquée, tu vois. Après, il y a plusieurs phases dans la vie d'une femme, musulmane en plus. Il y a toujours cette phase où tu regrettes. Tu ne veux pas l'enlever parce que tu as fait tout ce chemin, mais tu regardes quand tu étais comme ça. Tu te dis, j'avais des bonnes stats quand même, puis j'étais jolie quand même, puis j'étais tatata quand même.

  • Speaker #0

    Après, toi, c'est dur parce qu'effectivement, toi, c'est... C'est pour que les gens comprennent bien. Ça sera toujours difficile pour eux de comprendre. Mais en plus, toi, t'es une femme publique.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est dur.

  • Speaker #1

    C'est super. En fait, la différence... Avant, genre, tu rentres dans une pièce, tout le monde est là, wow. Tout le monde te regarde, t'es grande, t'es jolie et tout, tu vois. Le voile, ça te protège. automatiquement on te voit moins. En tant que femme, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Mais ça doit te faire du bien de te sentir protégée.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait un bien de fou. Ça fait un bien de fou parce que même c'est un monde où les femmes sont super sexy et tout, et j'ai pas de mal avec ça, mais c'était pas moi. Moi j'ai toujours été quelqu'un d'assez pudique, donc j'ai jamais vraiment aimé les habits sexy, même ça je voulais le porter avant en soi. Du coup, ça m'a plus permis d'être moi-même sur ce côté-là, tu vois.

  • Speaker #0

    T'as apporté une paix ?

  • Speaker #1

    Ouais, une paix intérieure de fou. Une paix intérieure de fou, mais aussi un combat qui va au-delà de l'apparence, quoi. Parce que tu dois accepter à aimer ton voile, malgré que des fois, tu te sens pas belle avec. Des fois, t'as envie de lâcher tes cheveux, t'as envie de t'habiller comme avant, de te maquiller, etc. Puis après, tu te rends compte que ton voile, tu l'as pas mis que pour la mode. Ouais. Et c'est là que le vrai combat commence, tu vois. Parce que tu dois t'accrocher à ton hijab. Tu n'as pas fait tout ça, tout ce chemin. Parce que moi, je n'imagine même pas le retour. Ce sera horrible. Des fois, j'y pense à enlever parce que c'est dur. Je n'aime pas, ça me saoule. C'est comme toutes les femmes, on a des nafs, tu vois. Tout le monde. Et après, je me dis non, vas-y. Quand je pense aux femmes que j'ai motivées, quand je pense à tout ce qui s'est passé, tout ce que ça m'a apporté, je ne peux pas. Je ne peux pas l'enlever, même quand je pense à Dieu, tout simplement. Mais c'est vrai que des fois, j'ai envie de péter les plombs et de le retirer et de demander, enfin de donner aucune explication à personne parce que c'est ma vie. Mais aussi, tu as cette responsabilité d'être voilée. Et du coup, quand tu es exposée, tu as une certaine partie qui va dire que tu n'as pas à être exposée en tant que femme voilée. On va te reprocher beaucoup plus de choses sur ton comportement alors que voilée ou pas voilée. je comprends ce que tu veux dire tu vois que quand t'es voilée sur ton comportement tu dois être encore plus attentive ouais surtout tu dois pas faire ça t'es voilée en plus maintenant je suis voilée et mariée tu vas pas faire ça tu dois pas faire ça tu dois pas faire ça attends t'es pas encore maman parce que quand tu vas être voilée mariée maman oh là là donc c'est ça donc tu dois tu dois te tenir d'une certaine façon beaucoup plus Et ouais, c'est un peu chiant. La police, elle me fait chier, franchement.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ton entourage, t'avais des femmes voilées ? Non. Non ?

  • Speaker #1

    Pas à l'époque, non.

  • Speaker #0

    Ouais ? Pas avant, quoi. En fait, pourquoi je te... Parce que, tu sais, moi, je me pose la question. Là, c'est le papa qui te pose les questions pour que toi, tu me conseilles.

  • Speaker #1

    Oui. Tu sais,

  • Speaker #0

    on n'en a jamais vraiment parlé avec Karel. Et je sais que Karel n'aurait aucun problème avec ça. Mais moi, j'aimerais beaucoup que mes filles se voilent. Mais je n'ai pas envie de leur imposer.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. Je n'ai pas envie de leur imposer, mais je sais la protection que ça leur mettrait, comme tu dis, surtout dans ce monde où tout est hyper sexualisé, toutes les femmes sont... comme des morceaux de viande ou des trucs comme ça. Tu vois, j'aimerais beaucoup ça. Je sais que mon cœur serait encore plus en paix. Tu vois, si mes filles le faisaient. Et justement, je me demande comment tu aurais aimé que tes parents t'en parlent ?

  • Speaker #1

    Ah, de m'envoiler ? Ouais. Parce que c'est vrai que ma mère, pour le coup, elle n'est pas voilée. Ouais, tu vois. Donc... Je ne sais pas dans quel contexte elle aurait pu m'en parler. En vrai, on ne m'en a jamais parlé. Mais j'y ai toujours pensé, naturellement. Parce que j'ai toujours vu ça avec de l'admiration. Et comment j'en parlais à mes petites filles ? Après, c'est différent parce que je suis voilée. Donc, si j'en ai, forcément, elles vont me ressembler à leur maman. Mais si c'est toi, peut-être non, pas leur imposer, mais leur apprendre leur religion, tu vois. Leur religion. Parce que moi, le fait que j'ai été... éduquée par du coup des parents français etc ça m'a un peu éloigné tout ça et c'est un truc où vas-y j'ai toujours voulu me rapprocher de la religion donc dès le bas âge leur inculquer une religion sur leurs devoirs leurs droits en tant que femme et les comportements des femmes exemplaires de notre religion racontée sous forme de conte il ya beaucoup d'histoires qu'on explique pour les enfants, tu vois. Sur YouTube, tu peux... les histoires de Radija, Aïcha, tout ça, et leur faire rêver, en fait. Parce qu'une certaine population a des princesses, nous aussi, on a nos rêves, tu vois. Et leur permettre de, pas fantasmer, mais de rêver sur ça, peut-être que ça leur fera avoir cette envie naturellement. Et le naturel, c'est le mieux. Et c'est sûr que ça les protégera. Après, comme je dis, il y a des malades de partout, il y en a, les voiles, ça leur empêche rien du tout. Mais c'est sûr que moi, pour le coup, j'ai vu que les gens ne se permettaient plus certaines choses.

  • Speaker #0

    Donc c'est ça, ça te protège.

  • Speaker #1

    J'ai senti la différence directe. On n'osait même plus me proposer certaines choses. Et puis même moi, avant, pour refuser et tout, c'était chiant, tu vois. Haram ! Haram ! Tu vois, j'ai même plus... Tu m'as pas vu ou quoi ? Haram ! Il n'y avait pas ça. Donc, j'avais ma protection, tu vois. Donc, ouais.

  • Speaker #0

    Tu dis que les marques aussi, tu as ressenti au niveau des marques, elles se sont un peu éloignées.

  • Speaker #1

    Oui, certains contrats, je les ressentis. Je les ressentis, ouais. Bon, déjà, tu as toute une partie où tu ne peux plus le faire, genre vêtements et tout, tu ne peux plus le faire. Et certaines marques, je l'ai bien senti quand même. Et j'ai eu des échos que c'était pour ça. Donc ça m'a fait... En vrai, ça ne m'a pas fait mal. Je me suis dit, écoute, là, ils te ferment une porte et qu'ils t'en ouvrent dix. Donc je m'en foutais. Mais je trouvais ça dommage avec le temps. Parce que déjà, moi, j'avais un profil où des fois, c'est compliqué, vu que je suis métisse. Et du coup, sur certaines campagnes pour le Sénégal, je suis moins légitime qu'une Sénégalaise. Parce qu'on se dit, ouais, mais elle est claire. C'est des... complexé, tu vois, quand ils me prennent. Donc, je perds beaucoup de contrats par rapport à ça. Et là, en plus de ça, avec le voile, Métis, avec le voile.

  • Speaker #0

    Mais ça t'a ouvert une autre porte,

  • Speaker #1

    comme tu dis.

  • Speaker #0

    Parce que tu as lancé ta marque.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Qui s'appelle ?

  • Speaker #1

    Fainaramastou.

  • Speaker #0

    Fainaramastou.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Acheter.

  • Speaker #0

    Donc, tu vois qu'à Dubaï, effectivement, il y a des trucs, mais ça coûte cher. Ça coûte cher.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas mon style. Et du coup, j'ai créé ma marque. Au début, en fait, je me fournissais en France. J'avais des fournisseurs. Sauf que bon, avec le temps, je me suis dit, à quoi bon créer une marque si c'est pour se fournir ailleurs ? Ou quelqu'un d'autre, un jour, va pouvoir se fournir là où tu te fournis et proposer la même chose que toi. Du coup, je me suis dit, vas-y, crée ton atelier. Parce qu'au début, j'avais et des fournisseurs à Dakar qui faisaient la couture, et aussi mes fournisseurs en France. Sauf qu'au final, éthiquement parlant, je trouvais ça pas ouf d'avoir des fournisseurs en France en vrai. sachant qu'on est un pays où l'un des premiers métiers c'est la couture quand même tu vois, je trouvais ça dommage de faire travailler des français alors qu'on peut faire travailler des sénégalais. Après pour le coup j'avais été déçue un peu de ce que je trouvais par mes fournisseurs qui étaient faits par du coup par des sénégalais, mais manque de sérieux détails pourris, enfin en plus elle me faisait ça super cher. quand je y repense. Et au final, bon, ça m'a permis d'apprendre. J'ai commencé à aller moi-même au marché, comprendre les tissus, toucher, savoir les prix, négocier. Genre là, ça ne peut plus me passer. Non,

  • Speaker #0

    on ne peut plus t'avoir là.

  • Speaker #1

    Non, là, c'est bon. Là, c'est bon. Avant, on pouvait m'avoir de ouf. Maintenant, je connais tout. Je connais tous les détails sur filage.

  • Speaker #0

    Parce que ça fait combien de temps que tu as créé la marque ? C'est un an. Un an, OK.

  • Speaker #1

    Un an. Et du coup, au final, j'ai acheté mes machines. j'ai créé mon atelier euh euh Et maintenant, on est à quoi ? On est presque 30 employés.

  • Speaker #0

    Masha'Allah, 30 ! Ouais. En un an ! Ouais. Masha'Allah ! Incroyable !

  • Speaker #1

    Et employés mensuels, mais il y a beaucoup de personnes avec qui on travaille. Ouais,

  • Speaker #0

    puisqu'on prête quand on a... Ouais,

  • Speaker #1

    on se prête aussi beaucoup d'attributs.

  • Speaker #0

    En un an !

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu le réalises ?

  • Speaker #1

    Non, franchement, c'est incroyable. C'est dingue. Et le pire, c'est que je vois que la limite, je la vois pas, en fait. Je ne sais pas si tu vois. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que la demande,

  • Speaker #1

    elle est tellement présente. Et moi-même, je n'arrive pas à gérer la demande, tu vois, par rapport à mes clientes.

  • Speaker #0

    Après, c'est ça, c'est que l'avantage, mais en même temps, le piège que toi, tu as, c'est que tu as une communauté.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et une grosse communauté. Oui. Donc, ça veut dire que quand tu fais un drop,

  • Speaker #1

    ça marche.

  • Speaker #0

    Ça part vite. Oui. Et en plus, si les clients sont satisfaits du premier drop, quand on fait un deuxième, tu as ceux qui étaient déjà là qui reviennent. nouveaux qui arrivent, ça peut aller, ça va très vite.

  • Speaker #1

    Ça va très vite. Mais du coup, s'il se passe un petit problème aussi,

  • Speaker #0

    ça peut aller très vite.

  • Speaker #1

    Ça peut aller très vite. Merci, ça ne s'est pas encore produit.

  • Speaker #0

    Ça ne se produira pas, Inch'Allah.

  • Speaker #1

    Inch'Allah, mais on fait tout, parce que tu sens des fois qu'il y en a qui veulent te mettre des bâtons dans les roues. Un jour, une cliente, elle a reçu un sac. Il pleuvait, je crois, mon livreur l'a un peu entassé. Le sachet était étruite, mais le produit restait le même. Elle a pété un peu. Ouais, je t'affiche sur TikTok tout de suite si tu me rembourses pas. Genre, elle parlait comme un chien à ma vendeuse, tu vois. Et à chaque fois, c'est ça la menace, quoi. Je t'affiche sur TikTok, je vais dire que c'est Fainara, tu vois. Alors que Fainara, elle se donne corps et âme pour que tu sois heureuse, là.

  • Speaker #0

    Après, c'est... Malheureusement, c'est toujours ça aussi, tu vois. Le client... Est roi. Ouais, le client est roi, quoi.

  • Speaker #1

    Ah, mais toujours, moi j'ai dit à mes vendeuses, on peut vous crier dessus. tout faire sur vous, rembourser et changer. Pas de problème. Je veux pas de problème. Nous, on promet une qualité. Si la qualité, la personne, pour X raisons, n'est pas contente, tu la rembourses. Parce que même en islam, il n'y a pas des voleurs. Tu l'achètes pas, il y a quelqu'un d'autre qui va l'acheter,

  • Speaker #0

    tu vois. Exactement.

  • Speaker #1

    Pas de problème.

  • Speaker #0

    Et tu dirais, cette première année, tu as vendu combien de pièces ? Tu penses ? Tu sais à peu près ? Tu suis ?

  • Speaker #1

    Cette année... J'ai eu mon rapport, on est presque sur... Je vais checker.

  • Speaker #0

    Vous voyez, la chef d'entreprise, elle a tout sur son téléphone. Vous la voyez, tiktokeuse, tout ça. Continuez, restez assis. Regardez les TikTok.

  • Speaker #1

    Non, mais j'ai mon financier, il me fait des rapports.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est ça.

  • Speaker #1

    On va voir. Sachant que l'année dernière, au début, on n'avait pas assez de prods. Attends. C'est où ?

  • Speaker #0

    Pardon, pardon. Non, t'inquiète, prends ton temps. C'est ça l'avantage du podcast ici. On a le temps, on n'est pas pressé.

  • Speaker #1

    Ouais, on est sur 15 000 articles vendus. Wow ! Attends, fais ça.

  • Speaker #0

    15 000 mashallah en un an ouais est-ce que je pense que toi tu réalises pas ce que tu fais pour moi c'est pas beaucoup parce que je sais qu'on aurait pu faire plus oui c'est

  • Speaker #1

    ça mon problème je t'ai dit ouais mais moi je suis en mode ouais mais tu vois c'est dès le début j'avais eu mon atelier là j'aurais pu faire 40 000 articles inshallah tu les feras l'année prochaine

  • Speaker #0

    et dans deux ans, tu en feras 100 000.

  • Speaker #1

    C'est ce que je veux.

  • Speaker #0

    Oui, tu le feras. Mais tu vois, c'est ça où je dis qu'il faut aussi célébrer ses accomplissements et ses victoires parce que la Fine Arad, il y a deux ans, est-ce qu'elle aurait pensé avoir une boutique et vendre 15 000 articles ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Tu vois ? Attends, je t'explique. Mon financier au début, c'est que dès le début, je me suis fait accompagner pour l'aspect finance. Au début, j'avais un stock d'environ 3 millions, de millions, je crois. Ou 3000 euros, je ne sais plus. Et je devais faire 7 millions de chiffres d'affaires en deux mois pour pouvoir être viable.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Quand il m'a annoncé ça, j'ai pété les bras. Je me suis dit, impossible.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, quoi ? 7 millions, mais non, mais comment j'ai pu faire ça ? Aujourd'hui, on peut faire ça en quatre jours. Ouais. Tu vois ? Ouais. Donc. C'est dingue, l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Ah non, c'est fou.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #0

    C'est fou. Et puis, comme on dit, toi, tu as la chance aussi, surtout, de pouvoir être 360 un petit peu parce que tu sais faire le marketing. Oui. Tu as ta propre influenceuse qui est là tout le temps pour mettre en avant. Tu gères l'entrepreneuriat. Tu vois ? Donc, ton background à l'école t'aide à gérer ce que tu fais aujourd'hui. Inch'Allah, ça te fait sortir aussi de l'influence, un petit peu. Parce que ma question, c'est est-ce que l'influence, c'est quelque chose que tu as envie de continuer ou c'est plutôt quelque chose où tu as envie de sortir de l'influence ?

  • Speaker #1

    Alors avant, je voulais arrêter. Je voulais arrêter parce qu'il y avait trop d'aspects négatifs. Mais en avançant, je me rends compte que j'aime beaucoup. J'aime beaucoup. J'aime le fait qu'on m'ait vu évoluer. Et je pense qu'aujourd'hui, je veux continuer. Après, peut-être pas de la même façon. Le but à long terme, moi, c'est un de mes objectifs, c'est d'arrêter les partenariats commerciaux. Donc arrêter de travailler avec les marques, etc. Et gagner de l'argent par soit mes événements ou ma marque, avec le temps, quoi. Donc, être plus une figure en tant que telle, plutôt que chercher à créer du contenu tout le temps.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ne laisserai pas les réseaux sociaux, mais c'est sûr que peut-être... Dans 10-15 ans.

  • Speaker #0

    C'est juste ta stratégie avec les réseaux sociaux qui est différente.

  • Speaker #1

    C'est ça. J'ai une stratégie où j'espère un jour peut-être avoir tellement d'impact que je serai obligée d'être omniprésente, mais plus de la même façon.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que comme tu dis, avec les événements que tu fais maintenant, d'ailleurs, là, pendant le ramadan, tu organisais une soirée avec différentes femmes. Là, tu as un événement bientôt. Si je ne dis pas de bêtises, un pique-nique. C'est ça ? Exactement. Donc, tu vois, pour moi, c'est super intéressant de voir comment tu as redirigé un petit peu ce que tu fais. Effectivement, oui, il y a eu la grosse redirection avec ton changement d'un point de vue vestimentaire. Mais malgré ça, comme tu as dit tout à l'heure, Dieu te ferme une porte et t'en ouvre une autre. Parce que si tu ne portais pas ton voile, tu n'aurais jamais lancé ta collection.

  • Speaker #1

    Jamais. Tu vois ? Oui, c'est ça que je me dis. Je me dis que ça a été fait pour quelque chose. On dirait un dessin qu'on a tracé. En fait, c'est tellement logique l'enchaînement, etc. Que je me dis, allez, vas-y. Quoi en Allah ? Tawakul. Oui, ça. Comme on dit. Et c'est tout, tu vois. Je laisse tout mon espoir en Dieu. Et malgré mes questionnements, etc. Quand je me pose trop de questions, je me dis, vas-y, tu sais quoi ? Il y a Dieu qui est là.

  • Speaker #0

    Et de toute façon, je ne sais plus, parce que tu sais, pareillement, j'ai beaucoup de questionnements, beaucoup de questions et tout. Je ne sais plus qui m'avait dit ça et je n'ai pas envie de sortir de dire la phrase mal, mais il m'avait dit en gros qu'en fait, c'est justement ton questionnement qui montre que tu as la foi. Le fait que si tu ne te poses pas de questions, tu vois, ce n'est pas ça la foi, de ne pas se poser des questions. Avoir la foi, c'est se poser des questions, se remettre en question, c'est toujours essayer d'apprendre, de chercher. tant mieux que tu te poses des questions parce que ça veut dire que tu es toujours curieuse et tu cherches toujours à apprendre et à savoir plus donc tant mieux Tu as lancé ta marque de vêtements il y a un an. Dernièrement, tu t'es mariée. Oui. Félicitations.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Tu as encore lancé une traîne.

  • Speaker #1

    Malgré moi.

  • Speaker #0

    Malgré toi. Aujourd'hui, tu en as parlé rapidement tout à l'heure. Comment justement ton mari, qui lui n'était pas du tout dans ce domaine-là, comment il prend ça ?

  • Speaker #1

    Alors, comment il prend ça ? En vrai c'est tout frais parce que tu vois ça fait même...

  • Speaker #0

    Oui c'est tout nouveau !

  • Speaker #1

    Ça fait trois mois qu'on est mariés à peu près et... Comment dire ? C'est vrai que ça l'a un peu surpris parce que même nous franchement je pensais pas que le mariage allait avoir autant d'ampleur. Je savais que ça allait avoir de l'ampleur. Peut-être pas autant, genre en termes d'impact.

  • Speaker #0

    Ah non, vous êtes sur les réseaux, c'est-à-dire que waouh !

  • Speaker #1

    Mais même moi, sur mes ventes, sur mes statistiques, depuis lors, ça a doublé. Et maintenant, en vrai, ça lui fait plaisir, il tire le bon côté du truc, parce que lui, c'est un homme très, très discret, il n'aime pas du tout tout ce qui est réseaux sociaux. Après, lui, ça marche dans ses affaires. Lui, on l'a un petit peu reconnu par ce par là. Il a réactivé certains réseaux. C'est juste ça qui l'intéresse.

  • Speaker #0

    Continue à me poster un petit peu de temps en temps.

  • Speaker #2

    De temps en temps, on se rappelle de moi.

  • Speaker #1

    Après, le réseau est réactivé. Il fait ses contrats.

  • Speaker #2

    Il s'en fout.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #1

    Il le vit bien.

  • Speaker #0

    Tant mieux, tant mieux. Et donc, pour clore un petit peu la discussion, C'est quoi ta vision de Fainara, on va dire sur les cinq prochaines années ? Est-ce que tu te vois, est-ce que tu planifies, je veux dire, à ce niveau-là ? Ou comme tu disais il y a quelques secondes, tu laisses à Dieu et tu avances ? pas avec une vision à moyen terme, mais plus une vision à court terme en disant je me focus sur l'année.

  • Speaker #1

    Alors les deux.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    je planifie et en même temps je laisse ma confiance en Dieu. Mais moi, ce que je dis toujours OK, Dieu, il te dit la subsistance, la subsistance. Mais tu vas pas rien foutre en attendant ta subsistance.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc c'est tu vois, je me dis OK, je fais les causes, je me bats pour avoir ce que je veux. Après, si le plan de Dieu, c'est autre chose, hamdouillah tu vois. Mais je manifeste toujours ce que je veux. Moi, finir dans cinq ans, je m'imagine. à la tête du coup toujours de Fainara Mastour. Je m'imagine établi dans au moins deux autres pays. Ça, j'aimerais bien. Je m'imagine continuer sur les réseaux sociaux, maybe avoir une petite famille, on verra si Dieu me donne. Ça, ouais. Et ouais, continuer ma petite vie d'entrepreneuriat. Peut-être m'être lancée dans l'immobilier. Voilà.

  • Speaker #0

    Ouais. Développer le groupe Fainara

  • Speaker #1

    Développer le groupe Fainara Et Commencer régulièrement Youtube Ça c'est vraiment mon combat Ne dis pas ça ici

  • Speaker #0

    Parce qu'on connait les teams Youtube Je suis sûr que ta team Youtube doit t'attendre

  • Speaker #1

    De pied ferme 2025 c'est bon Je me mets bien sur Youtube Fainara ne dit pas voilà Il est où ça va ?

  • Speaker #0

    Il est de l'autre côté, il ne nous entend pas

  • Speaker #1

    Non c'est bon je me mets Merci. bien sur YouTube. Je manifeste. Dieu ! Je me mets bien sur YouTube. Je me mets bien dans mes contenus. Et voilà, je me vois avoir un rythme de vie sain, sport.

  • Speaker #0

    Voilà. T'es en mode challenge, là.

  • Speaker #1

    Là, je suis en mode challenge.

  • Speaker #0

    C'était des pizzas végétariennes. Ils m'en font. C'est quoi ton réseau préféré ?

  • Speaker #1

    Mon réseau préféré, c'est Snapchat.

  • Speaker #0

    Snapchat ? Ouais. Alors Snapchat,

  • Speaker #1

    je connais pas du tout. Bah au début, moi j'étais pas du tout présente, mais c'est là que, en fait, tout se passe. C'est là que mes abonnés ont vu ma vraie personnalité. Je dis même pas des abonnés, c'est ma commu, genre on est des copines maintenant. Je partage toute ma life avec eux, mais de tout, mais c'est tellement drôle Snap, franchement. Ah ouais ? Ah ouais, c'est mon meilleur réseau. C'est vraiment ma vraie personnalité. D'ailleurs, j'essaye un peu plus d'être comme ça sur Insta en ce moment. Ok. Parce que je trouve ça dommage que les gens ne... mais en fait les gens ils savent pas qui je suis genre il y a que ceux qui me suivent sur snap qui savent et c'est dommage donc

  • Speaker #0

    Snapchat. Ok d'accord mais en tout cas Fainara ça a été un plaisir de te recevoir et moi aussi ça a été un plaisir de te découvrir tu vois parce que comme je dis effectivement ça fait pas longtemps que je te suis mais que je te vois mais ça fait pas longtemps que je te suis et ce que j'aime beaucoup et ce que je vais retenir surtout moi de cette discussion c'est que t'es une hyperactive qui a pas peur d'essayer Merci. Parce que tu peux être hyperactif, mais tu peux avoir beaucoup d'idées, tu peux avoir beaucoup de choses en tête, mais tu n'essaies pas. Et ce que je retiens de toi, c'est que tu as toujours foncé dans ce que tu fais. À partir du moment où tu crois à une idée, tu y vas, tu y vas à fond, tu ne vas pas à demi-mesure. Je retiens que tu es une... Tu es une étoile, comme dit ta maman, une étoile brillante. Tu vois, Inch'Allah, tu vas continuer de briller, briller, briller, briller, briller. Non, il le veut. Inch'Allah, tu vas. Et tu vois, ce que je trouve qui est surtout inspirant dans ce que tu fais, pour moi aujourd'hui, c'est que tu montres à des jeunes femmes que tu peux avoir tes croyances, tu peux être moderne à la fois et tu peux surtout être une... Une créatrice de contenu, mais surtout une entrepreneur. Tu vois, tu as su saisir tes opportunités, mais tu sais te développer pour grandir. Tu ne stagnes pas dans un truc et tu essaies toujours d'aller plus loin, de push le next step, de push le next step, push le next step. Donc, on veut que tu continues de pousser, pousser, pousser, pousser, pousser, pousser, et d'aller le plus loin possible. Merci pour ta gentillesse. Merci pour ta disponibilité. Et Inch'Allah, j'espère te revoir. dans 4-5 ans, dans le podcast.

  • Speaker #1

    Ouais, tu mettras l'extrait avant-après.

  • Speaker #0

    Non, t'inquiète, je mettrai le avant-après et le prochain, on le fait dans ton bureau, Fainara Group, tu vois.

  • Speaker #1

    Bureau ?

  • Speaker #0

    Dans le building ? Dans le penthouse. Dans le penthouse. Dans le penthouse du Fainara Group, dans le jet privé.

  • Speaker #1

    Le yacht ?

  • Speaker #0

    C'est ça, parce que tu auras ouvert une boutique à Dubaï, une boutique à Paris, tu vois, une boutique à Londres.

  • Speaker #1

    A Léon,

  • Speaker #0

    Londres. Les gosses.

  • Speaker #1

    Pepe,

  • Speaker #0

    Inch'Allah. Inch'Allah. En tout cas, la team incroyable. Bon. Je n'ai pas besoin de vous dire. Allez la suivre, allez la follow si vous ne le faites pas déjà. Parce que bon, allez la follow. Si vous voulez avoir...

  • Speaker #1

    Vous êtes ma cible.

  • Speaker #0

    Allez la...

  • Speaker #1

    Vous pensez comme Olivier.

  • Speaker #2

    Vous êtes ma cible. Venez.

  • Speaker #0

    Allez la voir si vous voulez de la bonne humeur, de la bonne énergie et surtout de l'inspiration. Parce qu'elle fait de très, très, très, très, très belles choses pour la jeunesse sénégalaise. Et elle fait des très belles choses pour l'entrepreneuriat. Allez l'encourager. Allez lui donner beaucoup de force, beaucoup d'amour, beaucoup d'énergie. Et fuck les haters. Oups. pardon en tout cas merci d'avoir écouté l'épisode et je vous dis à très vite dans un prochain podcast Peace

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Enfance, maladie et déménagements

    03:29

  • Le retour au Sénégal

    20:32

  • Débuts, succès et haters sur les réseaux

    28:54

  • Se réinventer et le port du voile

    59:19

  • La création de sa marque

    01:19:37

  • Son mariage & ses projets

    01:26:28

Description

Comment une jeune femme sénégalaise a-t-elle réussi à transformer les défis de sa vie en une véritable success story ? Dans cet épisode captivant du Le OV Show, Olivier Vullierme reçoit Faynara, une entrepreneuse et influenceuse qui incarne la force et la résilience. Faynara nous plonge dans son parcours inspirant, de son enfance au Sénégal à sa vie en France, avant de revenir sur sa terre natale pour bâtir sa carrière. Elle aborde des thèmes puissants tels que son expérience de la maladie durant son enfance, le racisme qu'elle a subi, et le choix de se voiler, un tournant décisif dans sa vie personnelle et professionnelle.



Au cœur de cette conversation enrichissante, Faynara partage comment elle a su transformer sa présence sur les réseaux sociaux en un véritable business florissant, en lançant sa marque de vêtements pour femmes voilées, Faynara Mastour. Elle évoque les défis qu'elle a rencontrés en tant que femme voilée dans un environnement souvent critique, tout en affrontant les préjugés auxquels elle fait face. À travers son récit, Faynara inspire les jeunes femmes à croire en elles-mêmes, à s'affirmer dans leurs choix, et à ne jamais abandonner leurs valeurs.



Ce témoignage poignant met en lumière l'importance de se réinventer et d'adapter son image tout en restant authentique. Faynara nous rappelle que chaque parcours de vie exceptionnel est jalonné d'obstacles, mais que la motivation et la détermination sont les clés du succès. En tant qu'entrepreneurs passionnés, nous avons tous le pouvoir de transformer nos histoires en véritables leçons de vie.



Dans un monde où l'éducation et le sport jouent un rôle crucial, cet épisode du Le OV Show est une source d'inspiration pour la diaspora africaine, notamment pour nos auditeurs du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et du Cameroun. Rejoignez-nous pour découvrir les secrets de réussite de Faynara et apprendre comment elle a su motiver et inspirer d'autres femmes à travers son parcours. Ne manquez pas cette histoire captivante qui vous encouragera à embrasser le changement et à poursuivre vos rêves avec passion et détermination.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Genre ma mère m'a approuvée sur la plage avec un mec, elle l'a pas fait. Donc j'ai mis, je suis plus majeure de ma promo, 19 sur 20 et tout. Il a dit, c'est normal, à force d'écarter tes jambes entre l'école et la maison. Je me suis voilée genre cinq jours avant le ramadan. Les gens étaient là, allez, la grosse hypocrite. Je t'ai la plus suivie sur TikTok.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire à peu près ?

  • Speaker #0

    J'avais presque 3 millions d'abonnés. Voilà. Tu dois accepter à aimer ton voile, malgré que des fois tu te sens pas belle avec. Et maintenant, on est... On est presque 30 employés. Ouais, on est sur 15 000 articles vendus.

  • Speaker #1

    Hello, hello les incroyables, la team incroi... J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute que vous nous regardez sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, je reçois une vedette du digital. Je reçois une femme entrepreneur. Je reçois une créatrice, je reçois une femme qui influence le Sénégal. Regarde, tu t'es bugué même, mais bon. Je reçois Faye Nara dans le Home Show.

  • Speaker #0

    Rien que ça, ça va. T'as vu ? Salut !

  • Speaker #1

    Comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Un plaisir de te recevoir.

  • Speaker #0

    Ben moi aussi, je suis contente d'être là.

  • Speaker #1

    Enfin on est assis là ? Enfin ! Parce qu'on peut dire aux gens, plusieurs fois on a essayé de...

  • Speaker #0

    Au moins trois ou quatre fois on a dû annuler,

  • Speaker #1

    reporter... Non mais c'était parce que c'était pas le bon moment, c'est Dieu seul qui sait. Il fallait que je sois toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on va te dire les choses. Wapé ! Non, aujourd'hui on va surtout apprendre à te connaître. D'accord. Parce que tu es une femme influente, tu es une femme qui fait beaucoup de choses, tu vois. Moi, je te connais depuis un petit moment sur les réseaux et c'était important pour moi de te recevoir. Je trouve que tu es une des rares personnes dans l'influence ou dans la création de contenu que j'ai su voir évoluer et transformer son image en business qui a une vraie stratégie, j'ai l'impression, dans ce que tu fais. Mais on va apprendre à découvrir tout ça. Et je vais te poser la première question, qui est la plus compliquée du podcast. C'est celle que je pose à tout le monde. Aujourd'hui, Fainara. Quelqu'un qui ne te connaît pas. Comment tu te présentes ?

  • Speaker #0

    J'avoue, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    C'est la direction la plus compliquée. Après, c'est tranquille.

  • Speaker #0

    Bon, je me présente. Moi, c'est Faye Nara. Métis, sénégalaise et espagnole. J'ai grandi... Je suis née au Sénégal. Ouais. Mais j'ai grandi... plus grande partie de ma vie en France. Puis je suis retournée au Sénégal pour mon bac. Donc, après mon bac, pardon. Donc aujourd'hui, je suis entrepreneur, créatrice de contenu. Je suis sur les réseaux sociaux, je fais mes petits contenus. Et à côté, j'ai ma marque.

  • Speaker #1

    Petits contenus, petits contenus. Mais pas les petits contenus des années 80.

  • Speaker #0

    Je fais mes contenus, voilà. Et j'ai ma marque, Faena Ramastour. Je viens de me lancer aussi dans l'événementiel. Bon, tout ce qui touche le marketing, En général, je suis dedans.

  • Speaker #1

    Tu es dedans. Ok, très bien. Très belle présentation. Je trouve que ça te résume bien. Merci, merci. Maintenant, on va rentrer dans le détail et on va apprendre à te connaître. D'accord. Donc toi, tu dis, tu es née où ?

  • Speaker #0

    Je suis née à Dangan, dans le Sinsalou au Sénégal. Ok. Je suis née là-bas, j'y ai vécu 4 ans. J'étais entourée de ma famille, mon père, ma mère, tout le monde. Après, malheureusement, j'étais malade. Je faisais des crises de convulsions. Sauf que ce qui peut paraître moindre dans certains pays est plus grave ici, puisqu'on était dans des conditions assez précaires. Je viens d'une famille qui, à la base, était très modeste. On vivait dans une petite case, il n'y avait même pas d'eau, d'électricité, mais on était nice, très heureux. Et le fait qu'en fait, je sois malade, je fasse des crises à répétition. En fait, ma mère était toujours obligée de me porter, de courir à l'hôpital, de courir un kilomètre, me ramener. Donc, j'étais entre la vie et la mort tous les jours. Et le fait qu'elle ait déjà perdu un enfant avant moi, ça lui a mis un petit peu le déclic. Elle s'est dit bon, est-ce que tu ne vas pas aller chez tes oncles et tantes en France te soigner, etc. Le temps que ça aille mieux, quoi, pour mon avenir. C'était déchirant pour elle aussi parce qu'elle avait déjà perdu un enfant. Elle perdait à moitié son deuxième enfant, mais elle l'a fait pour me sauver la vie.

  • Speaker #1

    Elle l'a fait pour toi, bien sûr.

  • Speaker #0

    Après, je suis partie à mes 4 ans. J'ai vécu avec ma tante paternelle et mon oncle. Mes parents étaient restés au Sénégal pendant ce temps-là. Et voilà, j'ai vécu ma petite vie. C'était bien. J'étais sur la côte d'Azur au début. Je vivais à Nice. C'était une toute autre vie. Je crois que je ne m'en rendais pas trop compte au début.

  • Speaker #1

    Toi d'abord, c'est le papa qui est sénégalais ou c'est la maman qui est sénégalaise ?

  • Speaker #0

    Non, c'est ma mère. Ma mère est sénégalaise, mon papa est espagnol.

  • Speaker #1

    Bienvenue. On est rare les métisses où c'est la maman qui est sénégalaise. Je te jure, j'ai toujours l'impression que c'est le papa qui est sénégalais.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. En général, on est plus accrochés à notre culture, ceux qui ont la maman. Tu as pas remarqué ?

  • Speaker #1

    Non, je suis tout à fait d'accord avec toi. Moi, je suis tout à fait d'accord. Moi, je me suis toujours posé la question. Pourquoi j'avais ce besoin de rentrer au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, toi aussi ?

  • Speaker #1

    Mais quand je dis ce besoin, c'est-à-dire que c'était viscéral. C'est-à-dire que moi, avec ma mère, on a eu des engueulades. Désolé, maman. Ma mère, elle dit toujours que je parle toujours bien de mon père. Elle a toujours dit des trucs. Maman, je t'aime, maman, je t'aime. Mais je suis obligé de dire la vérité. Mais avec ma mère, en fait, tu sais, elle ne voyait pas les opportunités au Sénégal. Pour elle, rentrer au Sénégal, pourquoi tu rentres au Sénégal ? Tu vas faire quoi ? Et pendant des années, des années, jusqu'au jour où j'ai pu venir ici. Mais je pense que je me suis toujours demandé, est-ce que c'est parce que je suis né ici et que mes premiers souvenirs de vie sont ici ?

  • Speaker #0

    Mais c'est ça.

  • Speaker #1

    Ou est-ce que c'est parce que c'est maman qui est sénégalaise et c'est ça ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est les deux. Tu as ce besoin de te raccrocher à tes racines. Tu as des souvenirs. En fait, le Sénégal, c'est vraiment spécial. Des souvenirs, des odeurs. Moi, j'ai quitté à 4 ans. Oui,

  • Speaker #1

    pareil, à peu près même âge.

  • Speaker #0

    J'ai des souvenirs de mes 4 ans et de mes 3 ans. Il y a des odeurs que je sens. actuellement, tu vois,

  • Speaker #1

    on parlait d'odeurs.

  • Speaker #0

    Je te jure, il y a des odeurs que je sens, je me rappelle, c'était quand j'étais petite que je les sentais. Donc, j'ai toujours eu ce besoin de revenir, de rentrer.

  • Speaker #1

    Et quand tu pars à 4 ans, est-ce que tu as des souvenirs de ce départ-là ? Tu réalises ou pas du tout à cet âge-là que tu quittes ?

  • Speaker #0

    Non, je n'ai pas réalisé. Je n'ai pas réalisé au début. Je n'ai pas tellement de souvenirs du voyage en tant que tel, on me le raconte. Apparemment, j'étais assez chiante. J'étais un peu compliquée, un peu rebelle, parce que moi, j'étais une petite fille très rebelle. J'étais tout le temps en culotte, à courir partout dans le village, à insulter tout le monde. J'étais vraiment la rebelle du village. Je m'embrouillais avec le fou. Mais des insultes, pas des petites insultes, genre des grosses insultes. Je volais. Quand j'allais au cours arabe, je prenais toutes les chaussures de la mosquée. Tu vois, des petits. Je volais tout. Genre ma mère, elle en... pouvait plus de moi. C'était pas possible. Du coup, quand je suis arrivée en France, j'étais la bandit voyou de France. J'ai une vidéo où je chante au clair de la lune. C'est trop drôle.

  • Speaker #1

    Le jour où l'épisode sort, t'as impérat à sortir cette vidéo dans ta story Instagram.

  • Speaker #0

    J'espère que je la retrouverai. On va la voir. Je vais essayer de demander à mon oncle. Du coup, j'ai pas trop de souvenirs de ce changement. Je me suis vite adaptée. J'ai vite pris mon oncle et ma tante comme mes parents.

  • Speaker #1

    Figure paternelle, maternelle.

  • Speaker #0

    Je les appelais maman, papa. J'étais petite, je ne comprenais pas les choses. Jusqu'au début, je prenais des serviettes, je priais dessus.

  • Speaker #1

    Les sannes.

  • Speaker #0

    Je disais à la moine,

  • Speaker #1

    maman. Les sannes.

  • Speaker #0

    Au début, je ne comprenais pas, mais j'étais bien, j'étais heureuse. Ils se sont très bien occupés de moi. Je vivais ma life.

  • Speaker #1

    Tu fais donc toute ta jeunesse, adolescence à Nice ?

  • Speaker #0

    Non. J'ai fait qu'un an à Cannes. Qu'à demande de lieu, exactement. Ensuite, on a déménagé à Valence, dans le sud-est. Et on a déménagé à Valence parce que ma grand-mère était là-bas, paternelle, donc elle était un petit peu malade. Et j'ai passé vraiment dix ans là-bas. Donc c'est là où j'ai vraiment grandi, dans un petit village qui s'appelait La Roche de Glin. pas si petit que ça, mais c'était chill, tranquille, un petit peu campagne. Vraiment une enfance, on va dire, ils se sont bien occupés de moi. J'étais fille unique du coup, donc j'ai grandi jusqu'à mes 13 ans, j'ai grandi toute seule avec mes parents, mon chien, tu vois. Après, j'étais une enfance un peu turbulente, une enfant un peu turbulente. Ah mais t'étais gâtée, c'était la petite gâtée ! J'étais pourrie gâtée ! Ouais, j'étais pour elle. J'étais la fille à ma maman, à mon papa. Ils m'ont pouvé d'amour.

  • Speaker #1

    Et surtout, je pense, en tant que parent qui a vécu, malheureusement, la perte d'un enfant, quand t'en as un, tu projettes tout.

  • Speaker #0

    Et c'est même pas ça, parce que pour le coup, moi, je grandissais pas avec mes parents. Je grandissais avec mon oncle et ma tante, qui, eux, n'avaient pas eu d'enfants. Ouais,

  • Speaker #1

    donc en plus, toi, t'avais l'amour de ton oncle et ta tante qui était... c'était leur enfant qu'ils n'ont pas eu. Et j'imagine tes parents, quand ils te voient, tu leur as tellement manqué que c'est l'amour qu'ils ont gardé pendant des mois pour toi. Quand ils te voient, ils te le donnent. Donc, ah oui, non, tu devais être...

  • Speaker #0

    Choujouté.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    J'étais choujoutée, c'est vrai.

  • Speaker #1

    MashaAllah, c'est des beaux souvenirs.

  • Speaker #0

    C'est des beaux souvenirs, ouais.

  • Speaker #1

    C'est des beaux souvenirs. À côté de Valence ? Ou tu as d'autres aventures de vie ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai d'autres aventures, comme je n'aime pas la tranquillité. Du coup, à mes 13 ans, je pense, 13-14 ans, entre-temps, mes parents étaient revenus en France. Ils se sont divorcés, ils se sont séparés. Et mon père était à Valence, mais ma mère avait refait sa vie en Bretagne. D'accord. Donc, j'ai eu un petit électrochoc quand ma petite sœur est née. Parce que du coup, elle est née. Je me suis dit, pourquoi je ne suis pas avec ma mère et tout ? Donc, je suis rentrée. Je suis rentrée avec elle à Saint-Malo.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, tu quittes le sud de la France pour aller vers la Bretagne.

  • Speaker #0

    Pour aller vers la Bretagne. Donc, j'ai fait ma troisième jusqu'à ma terminale à Saint-Malo. Et ensuite, bye ! Je me suis barrée. Ça m'a traumatisée. Je n'aimais pas trop la Bretagne.

  • Speaker #1

    J'avoue, c'est quand même une autre ambiance que par rapport au sud de la France, j'imagine.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas trop kiffé la mentalité des gens en général. Ils étaient sympas, mais pas mon délire. C'est vrai que c'était beaucoup plus cosmopolite dans le sud. J'avais plus de références, etc. Surtout au collège où il y avait des Noirs, il y avait des Arabes un peu partout. Je ne me sentais plus chez moi. Après, c'est vrai, j'avais ma famille sénégalaise, etc. Mais on était quand même en minorité dans la ville et tout. Moi, j'avais une maman qui était très stricte sénégalaise. Enfin, elle est sénégalaise, quoi, donc je ne sortais pas. Et à côté, j'avais que des potes qui sortaient et qui allaient au poids. Ils fumaient.

  • Speaker #1

    Je vois très bien l'ambiance. J'ai connu ça.

  • Speaker #0

    J'avais leurs premières histoires d'amour et tout. J'avais pas le droit.

  • Speaker #1

    Oui, non, non, non, non.

  • Speaker #0

    Moi, c'était mort. Un jour, ma mère m'a trouvée sur la plage avec un mec. Elle l'a pas fait. Et j'avais 18 ans. Donc, c'était de réalité. Et moi, comme j'étais un peu rebelle et tout, bref, ça n'allait pas. Ça collait pas. C'était pas fait pour moi, la Bretagne. J'avais besoin de m'émanciper, de partir. Et en vrai, j'ai toujours voulu partir au Sénégal. Ok. À la base, pendant mon bac, je passais le concours Sciences Po. Oui. Donc, je voulais passer le concours Sciences Po parce que moi, je voulais être journaliste.

  • Speaker #1

    Intéressant que tu dis ça. Ouais.

  • Speaker #0

    Je voulais être journaliste à la base ou avocate ou un truc qui parle beaucoup en tout cas. Mais au final, bon, je suis pas très scolaire comme personne. J'avais des très bonnes notes, mais je suis pas... pas scolaire du tout donc je détestais apprendre et tout est bien facile concours sciences pour apprendre à fou et c'est vrai que très vite je me suis posé les bonnes questions je me suis dit est ce que ça va m'épanouir est ce que c'est un cercle qui est ouvert pour moi en tant que femme noire parce que je me considère comme un noir sur france qui racisait même si en france en France on doit dire que t'es une arabe. Non, parce qu'en fait, c'est mon voile qui... J'ai l'air d'une arabe avec mon voile, mais sans mon voile, j'ai l'air d'une métisse. Ah ouais ? Ouais,

  • Speaker #1

    vraiment. Parce que moi, ils me prenaient toujours marocain.

  • Speaker #0

    Peut-être. Quand j'étais plus petite, non, pas trop. Mais maintenant, oui.

  • Speaker #1

    Alors là, t'as rajouté le voile aussi. Alors là,

  • Speaker #0

    il y a la Bible de Chantilly.

  • Speaker #1

    Là, c'est bon. Là, c'est clair. Même si tu dis que t'es sénégalaise...

  • Speaker #0

    Moi, j'y crois plus. Là, c'est bon.

  • Speaker #1

    Elle se regarde dans le miroir et dit Ah oui, non, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Ah oui, oups.

  • Speaker #1

    Oups, oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Non, je ressemble à une métisse avant.

  • Speaker #1

    Mais toi, en tout cas, personnellement pour toi, dans ta conscience personnelle, tu es noire.

  • Speaker #0

    I'm black, yeah. Vraiment, dans ma tête, je suis noire. Depuis petite, parce que quand j'étais plus petite, j'avais subi pas mal de racisme dans mon petit village. Donc le fait d'aller dans un collège, un peu de cité cosmopolite, ça m'a permis de me sentir un peu...

  • Speaker #1

    Ah ouais, t'avais déjà du racisme à cet âge-là ?

  • Speaker #0

    toute mon enfance, j'avais presque pas d'amis. J'étais toujours la noire. Tu vois, donc c'était pas ouf. J'avais quelques copines, mais bon, j'étais quand même pas mal rejetée par rapport à ça. J'en souviens, il y avait une copine à moi qui s'appelait Loana, si tu veux pas se pire ici. C'était elle, c'était la grosse, et moi, j'étais la noire. Genre, on était les deux, tu vois, rejetées de tous les autres, tu vois. Donc, c'était pas ouf. Donc, c'est ce qui m'a créé aussi mon caractère après et tout.

  • Speaker #1

    C'est ça que je voulais demander. Comment tu fais pour... Parce que moi, ça, par contre, je ne l'ai pas vécu. Tu vois, quand je suis... Quand à un moment dans notre vie aussi, nous, on est partis en France, on était quand même dans des petits villages aussi. J'ai pas vécu de racisme. Ça m'est arrivé une fois. Une fois, mais c'était un épisode. Tu vois, j'avais croisé un groupe de skinheads qui m'avaient traité de sale nègre. C'est la seule fois où ça m'est arrivé, tu vois. Mais comment, toi, tu le vis ? Et est-ce que ton entourage... réussir à t'accompagner dans ce moment de questionnement ?

  • Speaker #0

    Oui, après, j'avais des parents très là pour moi, très présents, qui allaient voir les professeurs à chaque fois que ça n'allait pas, qui les accompagnaient. Parce que j'avais des enfants turbulents, des retours dans ton pays, des « regarde le caca, c'est toi » , des trucs comme ça, tu vois. Du coup, face à ça, je rentrais en pleurant. Ou des persécutions de certains professeurs où tu sens que ce n'est pas naturel.

  • Speaker #1

    Même des professeurs ?

  • Speaker #0

    Oui, des professeurs qui s'acharnent sur toi pendant toute une année. Ils aiment tout le monde sauf toi. Du coup, tu te poses la question, tu te dis, oui, bizarre un peu. Après, ça va, j'avais une maman qui m'a toujours donné confiance en moi. Ils m'ont toujours dit, tu es magnifique. Ils m'ont fait très vite plonger dans... le domaine de l'art. Donc j'ai fait beaucoup de piano, de chant, de musique et tout. Donc je me renfermais plus sur ça, tu vois. Et à côté, ils étaient très présents et ils me rappelaient toujours que j'étais intelligente, que j'étais belle. Donc peut-être que ça m'a forgé, mais c'est sûr que c'était pas facile. Et après, quand je suis allée dans un collège plus cosmopolite... C'était plus facile. Ensuite, les métisses, elles sont devenues à la mode. Les curlières et tout. Donc, ça va, quoi. Je me suis émancipée un peu. Je me sentais mieux. Mais même au collège, j'ai eu une période comme ça. Au lycée, j'ai eu une période comme ça où j'ai vécu une petite vague d'harcèlement à un moment. Mais c'est arrivé à un stade où on ne pouvait plus marceler, en fait, parce que j'étais déjà forgée et tout. Retour à l'harceleur.

  • Speaker #1

    Mais c'est marrant parce que dans ce que tu dis, tu vois déjà le... Le fait que tes parents te mettent à faire du piano, des activités comme ça, tu développes déjà le côté créativité. Ce que j'ai retenu aussi, c'est quand tu dis que tu voulais faire du journalisme ou avocate. Tu vois, on en revient pour moi à ce que tu fais aujourd'hui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai, ça m'a créé.

  • Speaker #1

    Mais à ce moment-là, toi, tu ne réalises pas encore ce que tu vas faire plus tard. Mais j'avoue qu'on voit déjà les prémices.

  • Speaker #0

    C'était évident quand j'y repense, parce que même quand j'avais 12 ans, je faisais des montages. Ah ouais ? Ouais, j'avais une chaîne YouTube. En plus, j'avais percé. C'est ma mère et toi après qui m'a dit arrête et tout parce que j'étais trop jeune.

  • Speaker #1

    T'avais une chaîne YouTube à 12 ans ?

  • Speaker #0

    Je te jure. Bon, au début, je ne perçais pas. Au début, je n'avais pas percé, mais je m'en souviens, genre vers 14-15 ans, j'avais fait une vidéo avec ma sœur. Et la vidéo sur YouTube avait eu genre 500 000 vues. Ouah ! Tiens, à l'époque, c'était un truc ouf.

  • Speaker #1

    Non mais attends, 500 000 vues, c'est énorme ! Même aujourd'hui !

  • Speaker #0

    Et j'avais commencé à avoir des partenariats. C'est sérieux ? J'en avais une perruque. J'étais contente.

  • Speaker #1

    T'es sérieuse ?

  • Speaker #0

    Je te jure.

  • Speaker #1

    Et tu faisais quoi comme vidéo ?

  • Speaker #0

    J'avais fait, c'était quoi ? L'Alphabet Challenge, je crois. C'était genre en mode, chaque lettre, tu mets une musique. Ok. Je ne sais pas si tu vois. Non. Bon bref, c'était juste un challenge. Par exemple, Justin Bieber. Ok. Genre tu faisais une musique. C'était juste... Ok. Je faisais des playlists, des lookbooks, des tutos make-up. Et qui te filmait ? C'est moi ? Je me filmais, je faisais mon montage et tout. Je te jure, j'ai toujours aimé ça.

  • Speaker #1

    Et tu avais appris le montage comment ?

  • Speaker #0

    Toute seule.

  • Speaker #1

    Sur YouTube ?

  • Speaker #0

    Ouais, toute seule. Je téléchargeais Filmora, tout ça, tout ça. Wow,

  • Speaker #1

    ok, ok.

  • Speaker #0

    J'ai toujours aimé ça. Ça me fait trop rire d'ailleurs quand je vois ça, mais j'étais à fond. If I kill you today, personne ne me calculait, j'avais 12 ans.

  • Speaker #1

    Ouais, mais c'est...

  • Speaker #0

    Les filles, ouais, tu vois. J'ai toujours aimé ça.

  • Speaker #1

    Alors, la question qui me vient naturellement, c'est... Vu que ta mère, à ce moment-là, ne voulait pas que tu fasses ça, quel regard elle porte aujourd'hui, avec le recul, tu vois ? Avec le recul aujourd'hui. Est-ce que vous en avez déjà reparlé ?

  • Speaker #0

    Oui, après, ma mère, c'est vrai qu'elle a eu raison à ce moment-là, parce que j'étais trop jeune. J'avais 15 ans, j'avais 14-15 ans. C'était du coup ma mère, mon parrain et tout, qui m'ont dit, écoute, t'es trop petite, j'aurais pu te poster du n'importe quoi à l'époque. Je m'en foutais.

  • Speaker #1

    Ouais, mais je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord. c'est que pour moi aujourd'hui Ils auraient dû peut-être... Ils voient que t'aimes ça. Tu fais pas de mal. Que ça te passionne. Te développer. Et surtout qu'en plus, imagine, tu dis que t'as une vidéo à 500 000 vues. Parce qu'à ce moment-là, je sais pas, on est en quelle année quand tu fais ça ? On était en 2015,

  • Speaker #0

    2016 ?

  • Speaker #1

    2015, 2016. C'est à peu près cette période-là où des Mr V,

  • Speaker #0

    des choses comme ça. Je sais que j'aurais peur de cette de ouf. Ben oui,

  • Speaker #1

    tu vois.

  • Speaker #0

    Je sais.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est dans ce sens-là que je dis ça. Après, ce n'est pas dommage parce que tu as ta destinée qui t'est écrite et tu feras ce que tu dois faire.

  • Speaker #0

    Oui, ils auraient dû pousser. Après, je ne leur en veux pas d'un côté parce qu'à l'époque, c'était down. Ils ne connaissaient rien. Ils étaient juste en mode de protéger, surtout comme je t'ai dit, j'étais un peu rébellion et tout là.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, en tant que parent, à ce moment-là, les réseaux internet, tu ne les connais pas, tu as peur. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, et j'avais plein de changements dans ma vie. Ma mère, elle était affolée. Pour un rien, il suffisait que je me renseigne sur l'islam, elle avait peur qu'il y avait Al-Qaïda qui m'emmène.

  • Speaker #1

    Tu as vécu la même chose.

  • Speaker #0

    Voilà, donc tu connais les parents. C'est sûr, elle croyait qu'il y avait des terroristes qui m'avaient approchée.

  • Speaker #1

    Moi aussi. Quand j'ai dit que je voulais me convertir, on m'a dit « Fais attention, Al-Qaïda, il y a un truc… »

  • Speaker #0

    C'est trop drôle. C'est vrai que c'est dommage. Oui. Mais j'étais bien partie.

  • Speaker #1

    Non, puis après, bon, nous, on voit ça aujourd'hui en mode c'est dommage parce qu'on sait ce que tu fais aujourd'hui. C'est ça. Mais effectivement, c'est intéressant de voir que dans ta jeunesse, ce côté créativité, ce côté vidéo, ce côté création de contenu. t'appelles déjà, ça te parle déjà et t'as envie d'en faire. Donc, tu fais ton lycée. Tu te rends en quoi au lycée ? L. L, littéraire. Donc, on reste toujours dans ce côté mots, arts exactement. Tu finis ton bac.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais après le bac ?

  • Speaker #0

    Je me casse.

  • Speaker #1

    Tu te casses où ?

  • Speaker #0

    Je me casse à Dakar.

  • Speaker #1

    Direct ?

  • Speaker #0

    Direct.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Parce qu'en vrai... Un jour, je parlais avec un cousin, comme ça, il m'expliquait son parcours. J'ai dit, bah, vas-y, je vais faire pareil. Genre, il ne m'en fallait pas plus. En vrai, je voulais juste partir. C'est vrai que mes parents, pour le coup, ma mère, mon oncle et tout, ils n'étaient pas du tout chauds. Parce qu'ils se sont battus pour venir en France. Donc, ils ne pouvaient pas comprendre le chemin inverse. Ils ont dit, mais attends, pourquoi tu fais ça ? Nous, on s'est battus pour venir ici et toi, tu rentres ? Genre, what ? Mais bon, je leur ai... Pas trop laissé le choix. J'ai fait, bon, de toute façon, ils me connaissent. Donc, je leur ai dit, écoutez, moi, je vous demanderai. D'accord ? J'avais travaillé depuis mes 16 ans. Je travaillais l'été et tout. Travaillais pendant les vacances de Pâques, les jours fériés et tout. Parce que ma mère, elle nous a quand même inculqué ça, de beaucoup travailler. Du coup, j'avais mes petites économies. Je crois que j'avais 2000 euros, 2500 euros. J'ai dit, écoutez, j'ai pas besoin de vous, là. Je rentre et je vous demanderai rien. Vous inquiétez pas. Au pire, si je me loupe, je reviens.

  • Speaker #1

    j'avais 18 piges mais toi tu pars dans ton optique de faire quoi ? Un an de t'installer, définitivement. C'est quoi ton optique quand tu pars à 18 ans ?

  • Speaker #0

    One life. Genre vraiment. Je me suis dit, en vrai...

  • Speaker #1

    T'entends rien, n'as rien, j'y vais, j'ai envie d'y aller. En fait,

  • Speaker #0

    je réfléchissais comme les expats. Ouais, je vais rentrer au pays, faire mon business. Tu vois ? Genre toujours penser qu'il y a mieux ici, qu'on peut tout ramener là-bas. Mais en même temps, j'étais assez consciente du fait que, en fait, si tu ne connais pas l'éthique d'un pays et ses réalités, ni sa langue, ni rien du tout, tu ne peux pas t'y installer.

  • Speaker #1

    Tu parles pas Wolof toi non plus à ce moment là ?

  • Speaker #0

    A ce moment là je parlais pas Wolof Donc j'ai dû le réapprendre ici. Et donc je me suis dit, tu sais quoi, tu vas en terre inconnue et tu y vas pour apprendre tout. Le comportement social, la langue, les possibilités de business. Genre vas-y, j'avais confiance en moi déjà à ce moment-là. Et je sais pas, moi j'ai toujours cru en ma bonne étoile. Je savais qu'il allait se passer quelque chose. Donc je suis venue, j'ai fait des études de management, business, marketing, IAM.

  • Speaker #1

    Donc tu viens, mais tu prends des cours ici. C'est pas genre tu viens et tu vas à l'école ici. Oui,

  • Speaker #0

    je vais à l'école. D'accord. Parce que sinon, on ne m'aurait jamais laissé rentrer.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est jamais, tu vois, parce que tu aurais pu dire, OK, je viens faire une année sabbatique après le bac ou un truc comme ça. Tu viens, mais tu as quand même un projet de continuer d'un point de vue scolaire.

  • Speaker #0

    Je voulais faire mes études. Je voulais faire mes études et pourquoi pas après rentrer. En vrai, je m'étais dit, vas-y, tu as 18 ans. Ce que tu dois tomber, c'est maintenant. Tu t'en fous. Tu rentres, tu travailles, tu reviens. Mais le projet à la base, c'était que je fasse mes études et que chaque été, je rentre pour travailler en restauration et payer le reste de l'année.

  • Speaker #1

    Tu vois, moi, je trouve que c'est très mature de ta part qu'à 18 ans, tu réfléchisses comme ça parce que... rares sont les personnes qui à 18 ans ont déjà un plan parce que la manière dont tu me le raconte là c'est que toi tu as toi tu as un plan tu es tu sais ok je veux les étés je suis en france pour faire de l'argent pour me financer pour pas demander d'argent à mes parents et ça pour le reste de l'année. Et le reste de l'année, je suis à Dakar parce que finalement, si je comprends bien, en fait, toi, pour ton bien-être personnel, tu te sentais bien que ici. Parce qu'en fait, ce n'est pas comme si tu viens ici, mais tu ne veux pas continuer les cours. En fait, toi, tu veux continuer tes cours, tu veux continuer ton process, sauf que plutôt que de le continuer en France, tu as envie de le continuer ici. Et une question que je ne t'ai pas posée, c'est que... Entre tes 4 ans et tes 18 ans, est-ce que tu viens quand même régulièrement au Sénégal ou tu n'es pas revenue ?

  • Speaker #0

    Je ne suis revenue qu'à mes 16 ans. Donc, quand je rentrais chez ma mère. D'accord. Parce que du coup, mon oncle et ma tante n'étaient pas très chauds pour que je retourne.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Par rapport à ma santé, etc. Donc, du coup, je ne suis pas venue pendant des années. Du coup, tu sais, j'étais trop en mode, mais moi, je viens tout. Enfin, je compte. On me racontait mon enfance, mais je compte.

  • Speaker #1

    Exactement. Et surtout, c'est dans cette période de questionnement. Par rapport au racisme que tu subis, on te fait sentir que tu n'es pas chez toi.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, je te dis, c'est là-bas, chez moi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Exactement. Bon, finalement, ici aussi.

  • Speaker #1

    Oui, non, ici aussi. De toute façon, en tant que métisse, ouais.

  • Speaker #0

    Tu ne seras jamais chez toi nulle part. Ouais, ouais. On va peut-être créer le Métisland.

  • Speaker #1

    Ouais, peut-être. Ça serait pas mal.

  • Speaker #0

    Après, les cartes auront, je ne sais pas si...

  • Speaker #1

    Ouais, non. Les cartes auront, on doute. Certains, certains. Mais la question, alors, c'est qu'à tes 16 ans, quand tu reviens la première fois.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Coup de foudre. Ça te fait quoi ?

  • Speaker #0

    Coup de foudre. Coup de foudre parce qu'en fait, je suis venue avec ma sœur. En fait, j'ai une sœur, j'oublie que ce n'est pas ma sœur de sang, mais en gros, c'est ma soeur adoptive. Et je suis revenue avec Océ, on est venus un mois, mais j'ai revécu. Mais c'était incroyable. Donc, on était avec ma tante, sa maman et tout. Puis, elle nous a fait passer des pêtes de vacances. On nous donnait 10 000 francs par jour. C'était un truc de ouf pour nous. On allait acheter du mad, on allait sur la plage, on a rencontré d'autres jeunes. C'était dingue ce sentiment de liberté que j'avais, ce sentiment de... C'était trop bien.

  • Speaker #1

    Je suis à la maison.

  • Speaker #0

    Je suis chez moi. Je suis chez moi, je me sens chez moi. Tu connais ici, on te complimente à tous les coins de rue. Tu te sens jolie, tu te sens bien, tu te sens épanouie. Et on s'intéresse plus à toi parce que du coup, tu es expatriée. On se demande de... Les gens sont beaucoup plus ouverts. Ils sont super cool et tout. Et ouais, je sens beaucoup plus de bienveillance un peu partout et tout. Je me sentais juste chez moi. Je me disais, OK, il faut que je revienne. OK,

  • Speaker #1

    donc après ce voyage des 16 ans de un mois, tu sais... C'est ça.

  • Speaker #0

    À la base, je voulais faire ma terminale là-bas. Après, c'est vrai que les écoles privées ici, c'est un peu cher. Donc, je me suis dit, les écoles en France, c'est moins cher. Enfin, c'est gratuit. Donc,

  • Speaker #1

    autant en profiter du système et faire mes 18 ans, mon bac. Et après, je viens faire mes cours ici.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, l'été, je rentre faire de l'argent pour financer mes cours.

  • Speaker #0

    Exactement. Je m'étais dit, comme mes parents... Je travaillais dans la restauration et ils avaient un bon poste. Je pouvais trouver un bon travail et gagner 2, 3 000 € par mois et revenir. Donc comme ça, j'avais mes économies. Sauf que c'est arrivé au courant de 2020.

  • Speaker #1

    Ouais, Covid.

  • Speaker #0

    Et impossible de rentrer. Ouais. Les économies étaient parties parce que Dakar, c'était beaucoup plus cher que ce que je pensais.

  • Speaker #1

    Dakar, c'est souvent plus cher qu'on le croit. Quand tu vis en vacances,

  • Speaker #0

    Dakar,

  • Speaker #1

    c'est bien quand tu vis en vacances. Tu sais, tu as un peu d'argent, mais quand tu vis tous les jours et que tu veux suivre un certain rythme,

  • Speaker #0

    ça va vite. En 3-4 mois, j'avais pris le vin.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends.

  • Speaker #0

    En plus, j'étais hyper en mode, ouais, je t'achète ça. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu te dis, 5 000, ce n'est pas beaucoup. 5 000, c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup. Donc c'est exactement ce qui s'est passé, surtout quand tu veux suivre le même rythme de vie que tu vivais en France, aller au champ, manger des chips tous les jours, aller au restaurant, enfin vite fait tu te crames. C'est exactement ce qui s'est passé. Et en même temps, j'étais en colloque avec une amie à l'époque avec qui ça s'est très très mal passé. Du coup, c'était chez elle, donc j'étais à la rue. Ah ouais ? Du jour au lendemain, après une grosse dispute, tu connais ton petit-fille. Et du coup, je ne savais pas où aller, je n'avais plus d'argent. Parce que chez elle, je payais le loyer quand même, mais c'était avantageux vu que je la connaissais. Mais du coup, je ne savais pas où aller. Parce que moi, à la base, je suis venue un peu comme ça à Dakar. Au final, heureusement, c'est pour ça que c'est important d'être gentille avec tout le monde. En fait, elle vivait dans une maison et à chaque fois, les gens d'en bas, je m'entendais super bien avec eux. Donc à chaque fois, je les saluais, je redescendais, je saluais et tout. Et donc quand ils ont entendu le problème, ils ont dit « Viens chez nous » .

  • Speaker #1

    Donc tu es restée dans la même maison ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est la même maison, pas de déménagement. Ça m'a rangé parce qu'en fait, du coup, c'était à 100 mètres de mon école. Donc pas de taxi à payer, rien. Je ne pouvais même pas me le permettre.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr, économiquement, ça va vite.

  • Speaker #0

    Ah oui, mais je vivais avec 50 000 francs par mois à ce moment-là. Des fois, je n'avais même plus 200 francs pour me payer un pinton. C'était vraiment la galère. Et c'est au moment là où les réseaux sont rentrés.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'ai demandé. À quel moment, justement, les réseaux reviennent dans ta vie ? Parce que finalement, ce n'est pas un début. Vu que tu avais déjà commencé à créer des choses, tu avais déjà commencé à montrer des skills, on va dire, dans ça.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc, c'est dans cette première année de retour au Sénégal que tu, je vais dire, te redémarres sur les réseaux ?

  • Speaker #0

    Bon, j'étais quand même assez suivie avant. Quand j'étais au lycée, j'avais, je ne sais pas beaucoup, mais 10 cas. d'ic à cette époque là oui non c'est énorme bien sûr sachant que je ne faisais pas de contenu et tout mais j'étais quand même suivi sur instagram et tout Donc, dès que je suis venue ici, je suis passée à 18, 20 000, 21 000. Ça passait hyper vite.

  • Speaker #1

    Et tu postais quoi comme contenu ?

  • Speaker #0

    Mais rien, rien de spécial, genre juste des photos. Juste des photos, mais c'est à l'époque, c'est une époque un peu badis. Je ne sais pas si tu vois vite fait, ta photo, elle pouvait être propulsée hyper rapidement. Ça a été reposté par des gros comptes et tout. D'accord. Donc, c'était comme ça que j'ai...

  • Speaker #1

    T'étais une badis de Dakar !

  • Speaker #0

    Une badis de Dakar, MDR. Mais comme je t'ai dit, les métis étaient à la mode à ce moment-là. Je pense que c'est ça. Les métis étaient à la mode seulement. Donc, je n'avais pas grand effort à faire être moi. Pour une fois que ça m'aide. Non, mais du coup, voilà. Et après, j'ai commencé à être repérée par plusieurs personnes qui me disaient, toi, il faut que tu fasses des séries. Toi, viens, je te prends en photo. Viens, on va faire un shoot. Viens, on va faire ça. J'étais là, bon, ça fait beaucoup. Ah, peut-être qu'en vrai, je peux faire ça. Parce qu'à la base, ce n'était pas trop mon projet. Et du coup, j'ai commencé à vouloir faire des séries, des projets qui finissaient en fiasco, d'ailleurs. Heureusement que ce n'est jamais sorti. La honte. Non, mais gênant de fou.

  • Speaker #1

    J'ai peur.

  • Speaker #0

    Sopranala. Non, mais je ne vais même pas en parler. Mais bref, des projets où je croyais que j'allais devenir la star du cinéma. Au final, des projets flop. Parce qu'en gros, si ce n'est pas des grosses maisons de prod, vite fait, ça ne s'est pas suivi par les cinéastes. Mais ça m'a permis de commencer à rencontrer du monde dans ce milieu-là, des caméramans, des influenceurs. Et en fait, en commençant à fréquenter ces influenceurs-là, je les voyais tous sur TikTok. Je me suis dit, mais il y a quoi ? C'est quoi ça ? Il y a quelque chose à faire là-bas. Donc, j'ai commencé à...

  • Speaker #1

    Parce qu'à ce moment-là, tu n'es que sur Instagram, Snapchat ? Oui.

  • Speaker #0

    Je ne suis même pas sur Snapchat, je suis que sur Insta.

  • Speaker #1

    Que sur Insta, d'accord.

  • Speaker #0

    Que sur Insta. Et je vois que TikTok, ça commence à bouger et tout. On est en 2020, tu vois. après la poste après au vide au vide donc là je commence à poster des des tic toc d'accord sur mon ancien compte musical.ly d'accord tu vois d'accord parce qu'à l'époque ouais j'avais un peu percé sur musical.ly aussi j'avais oublié j'avais des vidéos qui avaient versé genre il y avait k black qui avait commenté j'étais contente mais du coup je commence j'ai commencé à poster et je voyais que ça marchait pas genre ça flopait sur tic toc ouais sur tic toc donc je me suis dit ok c'est pas peut-être parce que j'ai un ancien compte, vu que c'était sur Musical.ly, le compte il date de ouf et toutes les statistiques elles sont down. Donc j'ai créé un nouveau compte. Et c'est en créant ce nouveau compte que direct j'ai percé. J'ai commencé à faire des playbacks sur des musiques sénégalaises, mais moi je comprenais rien à l'époque.

  • Speaker #1

    Donc tu imitais juste les sons que tu emportes ?

  • Speaker #0

    J'imitais, mais c'était souvent genre du rap et tout, donc les gens ils sont en mode what ? Comment elle peut connaître ça et tout, genre des trucs de deep et tout, alors que je au disant Mais je ne comprenais pas un mot de ce que je disais. Et au final, ça a commencé à grave marcher. J'avais des millions de vues. Genre chaque jour, chaque mois, 100 000, 100 000, 100 000. Après, j'ai fait le clip de Djeba au moment-là. Donc ça aussi, ça m'a donné beaucoup de visibilité. Et donc au final, c'est venu tout seul. Genre je commençais à avoir 500 000 abonnés, 600 000 et tout. Bon, c'était marrant, mais je trouvais que ça ne me représentait pas trop. Je me suis dit, en vrai, c'est bien, mais il y a quoi ? Quand on me demande ce que je fais, je ne sais pas quoi dire. Je voyais que les gens ne me prenaient pas au sérieux. Parce que je voyais que le métier d'influenceur était assez dénigrant au Sénégal. On me prenait un peu pour une folle des réseaux. Je ne sais pas si tu vois. Je pense que tu veux dire, oui. Et je trouvais ça dommage parce que je savais que j'étais une fille pleine de potentiel et tout. et que j'avais d'autres choses à monter. Et du coup, c'est à ce moment-là que j'ai commencé les challenges.

  • Speaker #1

    Exact. Parce que Fainara, c'est la reine des challenges. Vous ne savez pas.

  • Speaker #0

    C'était.

  • Speaker #1

    Quelle c'était ? Récemment encore, tu as lancé un challenge.

  • Speaker #0

    Mais je n'ai pas lancé. C'est toi qui se sont lancé.

  • Speaker #1

    Non, toi, tu as lancé. Et puis après, les gens, ils ont attrapé et ils ont récupéré.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Moi, je n'ai pas compris. Mais ce n'est pas moi qui ai créé ce challenge.

  • Speaker #1

    Oui, mais au Sénégal, c'est toi qui l'as créé.

  • Speaker #0

    OK. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Mais au début, justement, quand t'as ces premières vidéos qui buzzent, au début, oui, t'es content et tout, mais à quel... Tu es en train de venir sur ça. À quel moment tu décides de... Ok, on dirait qu'il faut que je prenne ça sérieusement, tu vois ? Parce qu'en ce moment, toi, t'as les cours en même temps.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'avais les cours et du coup, le Covid qui coïncidait, l'argent qui diminuait et pas de moyen de s'en sortir. Et du coup, je me suis dit, vas-y, il faut que je fasse un truc Il faut que je fasse un truc de ouf.

  • Speaker #1

    Un truc qui pète.

  • Speaker #0

    Qui pète, genre qui pète de ouf et qui représente ce que j'aime. Et en fait, moi, j'ai toujours été créative. J'ai aussi fait du théâtre, du coup, plus jeune. Et je me suis dit, vas-y, on va faire un challenge. Il n'y a pas ici des gens qui font des vidéos de ouf. À l'époque, il n'y avait personne qui faisait ça. Personne ne s'est levé pour prendre une caméra, prendre des maquilleurs, directeurs artistiques et faire un truc. Donc, j'ai créé ma team. J'avais créé ma team. Il y avait vidéastes, make-up artists. artistes, stylistes, accessoristes. Et on s'est tous mis ensemble. Je les ai tous motivés. D'ailleurs, j'espère que vous regardez ça. Oh là là,

  • Speaker #1

    ça me rend nostalgique.

  • Speaker #0

    Ils ont tous cru en moi. J'ai payé personne. En vrai, c'était une collab, tu vois.

  • Speaker #1

    Mais parce que tout le monde avait à y gagner. Que ce soit l'artiste make-up, si elle fait bien son travail, elle va gagner des contrats derrière. Le vidéaste, il fait bien la vidéo, il va gagner des contrats derrière.

  • Speaker #0

    Ils auraient pu ne pas y croire, tu vois. À ce moment-là, parce que ça n'existait pas. Et c'était audacieux. C'était assez audacieux.

  • Speaker #1

    Mais ça représentait aussi des valeurs. Et je pense que aussi, c'est ce que ces équipes-là ont valorisé plus que de gagner de l'argent. Parce que si tu me corriges, si je me trompe, mais tes premiers challenges, c'était vraiment montrer la culture sénégalaise. Oui,

  • Speaker #0

    c'était pour ça,

  • Speaker #1

    en fait. Dans sa diversité. C'est ça. Donc aussi, eux, c'était mettre la pierre à l'édifice. Parce que, tu vois, on peut dire ce qu'on veut sur les Sénégalais, Les Sénégalais, comme moi, ils aiment le Sénégal.

  • Speaker #0

    Ouais, dinguerie.

  • Speaker #1

    C'est une dinguerie.

  • Speaker #0

    Non, c'est une dinguerie.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, si tu fais un contenu pour le Sénégal, et que tu le fais bien, mais je pense que tout le monde a envie de participer, parce que c'est mettre le drapeau sur la map, c'est mettre le Sénégal en avant.

  • Speaker #0

    Exactement, et c'était mon intention. C'est pour ça que je parle toujours d'intention dans tout. Mon intention, c'est qu'en fait, je voyais les autres pays, ouais, t'as des de ça, t'as des de ça. au Sénégal, mais on avait des trucs tellement poupi ! Non, pas mon pays, mon pays, on va être ça, on va gagner. Mais donc c'est comme ça que j'ai fait le truc. Je suis allé au marché, péter, je ne sais plus où trouver les feuilles. J'ai des t-shirts, je les ai déchirés, mis de la peinture dessus. J'ai fait un make up avec du sang. Bref, on a vraiment tout créé de toutes pièces comme ça, comme ça, comme ça. Ça nous a rien coûté. On a fait la vidéo. J'ai bossé la vidéo.

  • Speaker #1

    C'est ça que je veux dire, tu postes la vidéo, tu éteins le téléphone.

  • Speaker #0

    J'ai éteint le téléphone. Littéralement, c'était trop gênant. Genre, en plus, pour le coup, c'était un aspect de moi que même moi, je connaissais pas. Genre, qui veut être ? Non mais j'étais folle sur cette vidéo, je peux pas la regarder jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    jusqu'à aujourd'hui ? Non mais frissons de gêne. Ah ouais ? Je peux pas !

  • Speaker #1

    Malgré le temps qui est passé.

  • Speaker #0

    Je déteste cette vidéo. Ah ouais ? Non mais parce que je suis gênante. J'en sais tellement, mais qui ? Non mais... J'ai trop de fit en fait, je sais pas pourquoi j'ai fait ça, j'ai pété un plomb sur l'air, j'ai dit ouais je gueule aujourd'hui. Bref bon ça a marché hein. Oui ! Et au final j'ai tant, et là, au final je crois que la vidéo a fait plus de 10 millions de vues, donc brut, comment ça va vouloir m'interviewer, tout le monde veut m'interviewer, je gagne 600 000 abonnés, mais dinguerie, genre je passe sur

  • Speaker #1

    NW, et tout,

  • Speaker #0

    j'étais là what ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Genre je passe à un autre level, je passe à un autre level, je vois la considération et je vois que tout le monde en parle. Genre autour de moi, autour de chez moi, dans mon école, quand on me croise dans la rue, tout le monde parle de ce challenge. Genre ça a retourné le pays. Je vois, j'étais en mode quoi ? Il y avait Ficha Sénégal à l'époque, il y avait un repartage, c'était un truc de ouf. Ficha Sénégal me repartage, alors là j'ai percé. Alors là j'étais the star. Et du coup, je me suis dit OK, j'ai trouvé ma voie. C'est ma voie, c'est des challenges.

  • Speaker #1

    Mais quand tu fais ce premier challenge qui buzz, forcément, ça arrive aux oreilles de tes parents.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'ils te disent quelque chose ?

  • Speaker #0

    Je m'en souviens même pas, je crois pas.

  • Speaker #1

    Après, comme c'est le premier, ils te disent bon, peut-être elle a fait ça, ça a marché, OK, c'est sympa, mais...

  • Speaker #0

    Mais je crois que ma mère, en vrai, ce qui la dérangeait sur les réseaux sociaux, c'était juste mon âge.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Mais après,

  • Speaker #1

    à partir du moment où tu as passé un certain âge, elle s'en fout.

  • Speaker #0

    Je crois même qu'elle était contente pour moi. D'accord, d'accord. Elle était en mode, c'est trop bien. Je crois même que je l'ai envoyé avant. Ça n'a jamais été un frein dans ma carrière. Au contraire, elle n'est plus en mode, vas-y, vas-y, vas-y. Tant mieux. Parce qu'elle, bizarrement, depuis qu'elle est petite, en fait, ça ne l'a pas étonnée. Depuis que je suis petite, on lui dit, ta fille, ce sera une étoile. Ta fille, elle va être quelqu'un. Et à chaque fois, moi, je les écoutais. et ma mère elle disait tu vois on me l'a toujours dit on m'a toujours dit que tu voulais être quelqu'un que tu allais être quelqu'un qu'on allait te suivre etc et moi je n'aurais pas imaginé que ça allait être ce genre comme ça exactement c'est ça donc après j'ai eu des partenariats au début j'ai accepté 20 000 francs

  • Speaker #1

    même tu me payais j'étais contente c'est ça bien sûr parce que pour rappeler aux gens la situation c'est que tu es à l'école Il y a le Covid qui vient de finir, tes économies sont finies.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc toi, au bout d'un moment, comme tu as dit, il faut faire rentrer un peu du beurre dans les épinards, comme on dit, il faut faire rentrer du cash.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc il y a des opportunités que tu n'avais pas prévues qui arrivent, tu prends.

  • Speaker #0

    Ah mais je prenais tout.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tout ce qu'on me donnait, j'étais contente. 20 000 francs, 50 000 francs. Après, mon premier contrat de ouf, pour moi c'était un truc de ouf. J'avais gagné 90 000 francs avec Wave à l'époque pour faire un playback.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Voilà, moi je t'ai... comme un genre, waouh ! Waouh ! 90 000 pour finir. Donc là, j'ai commencé à gagner ma vie, tu vois. Je commençais à faire des pubs et des pubs et des pubs et des pubs. J'ai commencé à être encadrée, donc augmenter mes prix avec des agents et tout. Être contactée par des grosses boîtes, des vraies marques qui ont du budget. Et du coup, gagner ma vie avec ça. Je payais rien. Même, je voyagais gratuitement. Enfin, la vie de rêve. Je commençais à payer mes études grâce à ça. Enfin, c'était Merci. trop bien. J'avais enfin la vie que je voulais. L'indépendance que je voulais. Et tout ce que je voulais, en fait. Mais bon, quand même, les challenges, c'était bien, mais déjà, j'étais pas super régulière. J'en faisais un tous les six mois, tu vois. Je voulais pas faire un challenge pour faire un challenge. J'étais vraiment dans la qualité plutôt que la quantité. Du coup, ça faisait que c'était quand même assez lent, le flux. Et Beteil, je trouvais que j'avais pas vraiment... j'étais pas une bonne influence je trouvais parce que jusqu'à là je trouvais que je faisais que des playbacks genre ok je fais un challenge de temps en temps mais je faisais que des playbacks et je me cachais sous le fait que je fasse un challenge de temps en temps pour dire que je faisais des trucs de ouf faut savoir un truc avec moi c'est que je suis extrêmement dure avec moi même genre je me dis toujours que ce que je fais c'est pas assez non c'est pas bien c'est pas bien genre je suis comme ça et c'est mauvais d'un côté mais c'est ce qui me permet d'avancer de l'autre effectivement pour moi c'est pas mauvais parce que si

  • Speaker #1

    tu étais trop dans le Merci. se satisfaire de ce que tu fais, tu n'essaierais pas de passer au prochain niveau.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc oui, des fois, ça peut ne pas être bon, parce que des fois, tu vas trop te mettre la pression et tu ne vas pas constater tes succès.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce qu'il faut aussi prendre le temps de regarder ses succès, de savourer ses victoires, parce que tu as mis du travail, tu as mis de la récompense. réflexion dedans et tout. Mais en même temps, il ne faut pas non plus se contenter de ce qu'on a parce que quand on repense à la finara qui commence la création de contenu, si tu te contentais de ce que tu as, tu n'aurais jamais essayé de faire ces talents et ces choses-là. Donc il faut trouver un juste milieu. C'est difficile.

  • Speaker #0

    C'est le plus difficile et c'est le combat de ma vie parce que, tu sais, tout à l'heure quand tu disais, ouais, est-ce qu'on voit chez toi que t'es la seule qui a su avoir une vision claire ? Si tu savais comment j'ai pas la vision claire, je vois flou. non je pense pas je pense que je te jure que demander à mes équipes c'est un enfer de travailler avec moi pourquoi ? parce que je veux tout laisser tous les jours genre chaque semaine je fais un burn out ouais je laisse tout j'abandonne j'étais là à ça de vendre toute mon entreprise supprimer tous mes réseaux sociaux aller faire une retraite spirituelle mais c'est ça moi en fait non mais en fait c'est que de

  • Speaker #1

    ce que je vois de toi de ce que tu dégages de notre conversation pour le moment j'ai l'impression que tu es quelqu'un qui est très Merci. attaché à ses émotions.

  • Speaker #0

    Oui. Depuis tard, j'ai envie de pleurer. Tu sais ça ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais moi, je ne pleure pour rien.

  • Speaker #1

    Vas-y, pleure, ça fait des vues. Vas-y, vas-y. Je vais mettre comme vignette Fainara a pleuré.

  • Speaker #0

    J'ai tout le temps envie de pleurer.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu vois, justement, ça revient à ton côté artiste. Ça revient à ta sensibilité artistique et qui fait aussi ce que tu es aujourd'hui. permet de capter des émotions et de les retransmettre. Tu es une artiste. Donc, tu es dans l'émotion. C'est sûr qu'en étant artiste, mais en même temps géré, parce que tu n'es pas que l'artiste, tu es aussi la chef d'entreprise, c'est difficile. Émotionnellement, c'est difficile. C'est-à-dire que toi, aujourd'hui, il faudrait que tu te concentres uniquement sur ton artistique. Ça serait ça, l'idéal, pour toi.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    mais Inch'Allah, on te le souhaite, c'est ce qui arrivera. Mais comme je te vois, et c'est pour ça que je comprends que tous les jours, tu dois être en mode, ah, aujourd'hui, j'arrête. Demain, je reprends. Aujourd'hui, j'arrête parce que...

  • Speaker #0

    Tu mets trop de sentiments dans tout ce que tu fais, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, tu dois mettre beaucoup de sentiments. Tu dois mettre beaucoup d'entièreté dans tout ce que tu fais. Et finalement, aujourd'hui, tu n'es plus que dans l'artistique. Tu es dans l'entrepreneuriat, tu es dans la direction, tu es dans la gestion de clients, tu es dans plein de choses. Donc finalement, émotionnellement. C'est très dur à gérer tout ça au quotidien.

  • Speaker #0

    Surtout quand tu as des gens qui ne managent pas de la même façon que toi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    En fait, tu penses que toute ta vie est faite pour être une chef d'entreprise et puis tu te rends compte des réalités que ça comprend. Et ça comprend d'être dur. Et moi, je ne suis pas dur.

  • Speaker #1

    Pour l'instant, tu apprends à être dur. Non,

  • Speaker #0

    là, je commence à être horrible. J'ai dit à mes emplois, c'est bon, j'en ai marre. Vous ne me parlez plus. Mais je suis fatiguée. Parce qu'en fait, je me suis rendu compte que dans certains secteurs, le cœur n'a pas sa place. Parce que sinon, tu n'avances pas. Et faire ce deuil-là, c'est difficile. Tu vois, parce que tu crois que... tout est beau, tout est rose et non en fait c'est pas comme ça et tu repenses toute ta façon de gérer les choses et tout,

  • Speaker #1

    tu te dis c'est ce que je voulais c'est ça et c'est dur de mettre de l'émotionnel dans ça, tu vois mettre de l'émotion dans ta création de contenu, oui là c'est génial parce que tu transmets une émotion à la personne qui regarde mais transmettre de l'émotionnel dans l'entreprise non mais c'est la pire des choses ça c'est très dur ça c'est à le faire ne le faites pas ne soyez pas gentils soyez des ogres mais attends on reprend donc le cours de l'histoire donc tu fais ton premier challenge oui qui cartonne tu as tes premiers partenariats ouais tu as les premiers partenariats donc tu disais par exemple Wave et autres à quel moment ? Pendant ce temps, tu continues tes études ? Oui. Est-ce que tu finis tes études ? Tu finis ?

  • Speaker #0

    Ma licence.

  • Speaker #1

    Tu finis ta licence ?

  • Speaker #0

    Parce qu'à la base, je voulais faire un master et tout. J'étais toujours focus. Je voulais faire même un doctorat en marketing, parce que je trouve qu'il n'y en a pas assez ici. Mais j'ai compris qu'en fait, sur le terrain, tu apprends pas mal plus. Moi, je trouve que ma conception des choses, c'est que j'ai appris plus de choses sur le terrain, avec ma situation, qu'à l'école. D'accord. Donc l'école me bloquait dans le temps, dans tout. Donc je me suis dit, OK, bon, à la base, je me suis dit, est-ce que je vais au Canada ? Est-ce que je continue ? Mais je me suis dit, bon, t'as pas un parcours comme tes camarades actuellement. Genre, t'as une vie spéciale, t'as des événements, des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    Ah, t'as pensé à peut-être partir du Sénégal à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ouais, pour mes études. Mais après, je me suis vite remis au fait que je suis pas faite pour être en entreprise, déjà. J'aime pas ça, genre, ça me fait péter les plombs, la routine. Et en plus, j'avais beaucoup trop d'opportunités pour gâcher ça à ce moment-là. Je me suis dit, écoute, à l'époque, j'avais 21 ans, tu vois. Au pire, tu as juste deux ans de master à faire, tu as ta licence. Même si tu as 30 ans, tu l'es fait, tes deux ans, c'est vite fait. Mais en attendant, saute sur les opportunités que tu as. Tu as trop de projets en cours, tu as trop de trucs à faire pour tout laisser et continuer tes études. Parce que c'était trop, trop, trop. Et les réseaux sociaux, et les études, et les projets, je ne pouvais pas. En vrai, je n'aime pas les études. J'ai trouvé une excuse pour arrêter.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que... Tu vois, tu l'as dit même tout à l'heure et je voulais te rebondir sur ça aussi. Tout à l'heure, je ne l'ai pas fait. Mais... Tu sais, on parle souvent, les gens qui écoutent les podcasts savent que j'en parle souvent. On parle souvent des gens avec des hauts potentiels intellectuels ou des choses comme ça. Je pense que pour moi, tu as une sensibilité, tu as un haut potentiel en termes de tout ce qui est communication, marketing. Mais c'est sûr que si tu n'as pas les bons professeurs, si tu n'as pas les gens qui te stimulent en face, tu peux vite t'ennuyer.

  • Speaker #0

    C'est ce qui se passait en cours. Je ne venais pas. ou alors soit je venais pas ou j'écoutais pas, je dormais mais t'arrivais à passer tes exams j'ai fini major de ma promo parce que quand il faut faire le travail, je le fais mais je détestais être dans une classe major de sa promo, merci je vais le sortir à chaque fois que je peux le sortir t'as raison,

  • Speaker #1

    c'est important,

  • Speaker #0

    t'as travaillé pour ça bref non mais Quand il s'agit de réviser et tout, je me mets à fond. Mais sur la langue, ça me déprime. Je déteste. Déjà, je déteste me lever tôt. Moi, dans ma boucle, lui, on me déteste. En fait, je n'aime pas. Non, mais vraiment, en fait, je ne peux pas. Et ça, c'est depuis que... Depuis petite, même au lycée, j'étais tout le temps en retard. J'avais je ne sais pas combien d'heures d'absence.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que tu n'aimes pas te lever tôt si quelque chose ne t'intéresse pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si demain, je te propose un truc qui t'intéresse, mais que je te dis que c'est à 6h du matin, à 5h, tu seras prête, tu vas me dire, vas-y, on est parti. Ah, mais oui !

  • Speaker #0

    Ah, mais... pas me plaît la poudre, tu vois. Mais si c'est un truc qui me plaît pas, ou si c'est des heures de cours où je sais que en une heure, avec le meilleur de la classe, j'apprends tout autant qu'en 40 heures avec le prof, moi ce que je faisais, c'est qu'à chaque examen, je prenais le meilleur, celui qui avait compris, je lui dis, explique-moi tout. Je note tout, je révisse chez moi, j'ai mon contrôle. Et je me dis, bah voilà les gars, pourquoi vous apprenez, tu vois, parce que j'arrivais à faire tout ça,

  • Speaker #1

    tu vois. T'as une compétence et je pense que t'as une intelligence euh par rapport à ça et que effectivement tu t'ennuyais dans les cours donc c'est horrible franchement

  • Speaker #0

    Des fois, j'aimerais être scolaire parce que ça s'est plus formaté à la société. Ça m'a porté préjudice, tu vois. Des fois, ça passe. Des fois, tu te glisses. Des fois, on te trouve des zéros. Tu vois, tu as trop d'absence et tout. Heureusement que c'est passé. Mais c'était à ça. Tu vois, je me suis dit, ça ne peut plus durer. Là, tu ne peux plus esquiver. C'est le master, doctorat, thèse. Chaud.

  • Speaker #1

    Donc, tu as ta licence.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu fais après la licence ?

  • Speaker #0

    Et après la licence, j'ai eu un peu de mal. petit déclic. J'en parle souvent. En fait, ce qui s'est passé, c'est que du coup, comme j'aime Flex, je suis allée raconter partout que je suis sortie ma genre. Notamment sur Twitter. Le réseau social du diable.

  • Speaker #1

    Alors, toi qui es sur TikTok, parce que moi, je ne suis pas trop TikTok non plus.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est le pire ?

  • Speaker #1

    TikTok,

  • Speaker #0

    c'est le pire parce que le pressing... En fait, pourquoi TikTok ? Non, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Entre TikTok et Twitter.

  • Speaker #0

    J'ai subi tellement de pressing des deux côtés. En fait, Twitter, ça fait mal parce que... Ça fait plus mal, on va dire, parce que TikTok... en général, c'est des gammes. Ils ont 13 ans, 14 ans. En fait, t'as de tout, mais t'as beaucoup de personnes qui, je néglige pas, mais qui ont pas forcément étudié, qui ont pas les mêmes réalités que toi et tout. Donc, y a des discours qui ont pas trop de sens sur un truc. Tu sens que le gars,

  • Speaker #1

    il voulait juste cracher son truc. C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais sur Twitter, t'as des gens qui sont en entreprise, qui te parlent et ça, qui ont... Enfin, qui... qu'une certaine culture j'ai, tu vois, et qui te sortent des arguments, tu vois, et vas-y, ils vont tout faire pour te tacler, tu vois. D'une façon sèche, t'as des gens, ils ont 40 ans, tu vois. Des gens, ils ont même 30 ans, qui ont certaines postures, etc. Et ils sont sans pitié, tu vois. Et c'est pas juste des insultes qu'ils volent, mais c'est des mots qui sont lourds. Donc, notamment, l'exemple que je vais te donner d'un politicien, je sais même plus comment il s'appelle pour te dire, C'était un politicien et en fait quand j'ai eu mon diplôme, je ne le connaissais pas, ni d'Adam, ni d'Eve, ni rien du tout. Donc j'ai mis, je suis majeure de ma promo, 19 sur 20 et tout. Il a dit, c'est normal à force d'écarter tes jambes entre l'école et la maison, que tu as 19 sur 20. Et là je t'ai choc-barre, genre comme ça. C'est en mode « What ? »

  • Speaker #1

    En plus, c'est une personne publique. C'est même pas comme si c'est quelqu'un lambda.

  • Speaker #0

    Et une personne à qui je n'ai jamais connu, à qui je n'ai jamais rien fait, tu vois. Et c'était un seul commentaire. Ouais.

  • Speaker #1

    Sur des vidéos. Mais un commentaire comme ça, ça reste tellement dans ta tête et ça résout.

  • Speaker #0

    Je l'oublierai jamais et je ne lui pardonnerai jamais à cet homme-là, tu vois. Parce que c'était la façon la plus sale dont on m'a dénigré dans ma vie. Et pour une fois que j'étais contente d'accomplir quelque chose, pour voir un autre aspect de TikTok, que je me fasse descendre de cette façon par quelqu'un que je ne connais pas. Et au final, j'ai voulu porter plainte, etc. Il a dit non, mais je disais dans le sens où tu as dû beaucoup marcher. Enfin, il n'a pas assumé, tu vois. Sauf qu'en fait, au final, après, quand tu es allé sur Internet, au lieu de taper Fainera Diplôme, c'était Fainera a ouvert ses jambes pour avoir son diplôme. Moi, je pense à ma famille, tu vois, dans ces moments-là. Bien sûr. Et en fait, c'était trop pour moi. Je me suis dit, en fait, OK, c'est bien, la célébrité et tout, mais moi, mon intégrité en tant que femme, elle compte beaucoup plus, tu vois. Je viens d'une famille, en plus, de personnes du côté de ma mère très religieuses, genre vraiment comme ça. Je me dis, mais comment ils se sentent ? Tu vois, moi, je viens d'une famille modeste, tu vois, j'ai reçu une certaine éducation. On ne peut pas dire ça de moi, tu vois. Surtout quand tu te bats pour lutter contre ces... contre ces stéréotypes-là, tu vois, quand on t'a proposé des millions de fois de l'argent contre... Voilà, et que t'as refusé pour te différencier de ces personnes-là, parce que c'est vrai qu'on est dans un monde où, malheureusement, certaines femmes acceptent de l'argent au détriment de leur corps,

  • Speaker #1

    donner leur corps, donner...

  • Speaker #0

    Et c'est à cause de ces femmes-là et de ces hommes-là aussi qui proposent de l'argent.

  • Speaker #1

    Exactement, il n'y a pas que les femmes, parce que c'est facile de pointer les femmes, mais il y a beaucoup d'hommes qui...

  • Speaker #0

    Qui joue de ça ?

  • Speaker #1

    Qui joue de ça, exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, on se fait tout traiter de prostituée parce qu'on est sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, malheureusement, les raccourcis sont très rapides. Les gens pensent qu'une femme qui réussit sur les réseaux... Et après aussi, tu me corrigeras sur ce que je vais dire, mais surtout une femme qui... Tu vois, encore là, aujourd'hui, tu es voilée. Je ne sais pas si aujourd'hui, si tu avais été voilée à ce moment-là, est-ce que tu penses que tu aurais eu ce commentaire-là ? Non. D'accord. donc ça veut dire que pour eux aujourd'hui

  • Speaker #0

    si t'es pas voilée et que t'es sur les réseaux t'es forcément une prostituée ou t'es une fille facile il suffit que tu voyages un peu que tu montres un certain train de vie tu peux pas l'avoir par toi même,

  • Speaker #1

    tu peux pas l'avoir par ton travail c'est impossible,

  • Speaker #0

    c'est forcément un homme qui te nourrit et c'est forcément toi qui donne ton corps tu vois c'est dégoûtant, c'est dégueulasse c'est rabaissant c'est tout en fait,

  • Speaker #1

    c'est dénigrant et les gens se rendent pas compte de la pression mentale que ça doit te faire tous les jours parce que pour des gens qui sont pas sur les réseaux tu vois aujourd'hui Ce qu'ils ne réalisent pas, c'est que le cerveau humain est très mauvais dans ça. Quand je dis très mauvais dans ça, c'est-à-dire que tu peux avoir 100 commentaires, tu en as 99 qui te félicitent pour le contenu que tu as fait. Tu en as un qui va te mettre un commentaire négatif, tu vas oublier les 99 autres et tu vas te focus sur ça.

  • Speaker #0

    Et ça peut gâcher ta journée.

  • Speaker #1

    Et ça peut gâcher ta journée, ça peut gâcher ta semaine. Et tu le vois, on le voit aujourd'hui. Toi, ce commentaire, je ne sais pas de combien d'années il date.

  • Speaker #0

    Tu avais deux ans et demi, trois ans.

  • Speaker #1

    Mais on sent encore le poids que ça a causé sur toi. d'avoir ce type de commentaires. Et les gens ne se rendent pas compte en mettant leurs commentaires de l'impact. que ça peut avoir sur la personne qui est de l'autre côté. Même si tu ne la connais pas, tu ne l'as jamais rencontrée. Tu portes un jugement sur ce que tu aperçois qu'elle décide de te montrer de sa vie. Et toi, tu viens et tu la traites comme ça.

  • Speaker #0

    C'est dingue.

  • Speaker #1

    Publiquement, devant tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'il faut qu'il y ait plus de lois, plus de rigueur par rapport à ça, parce qu'on vit de tout. Et moi, je n'ai pas peur d'en parler. La plupart, ils font genre, ouais, moi, je m'en fous. Alors, moi aussi, des fois, je m'en fous. Mais des fois, je m'en fous pas.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr.

  • Speaker #0

    Des fois, ça te touche personnellement. Bien sûr. Et on invente tout type de rumeurs, tu vois. Même là, encore plus depuis que je suis mariée, tu vois, ils racontent n'importe quoi et ça leur fait plaisir. Et c'est des personnes à qui tu n'as jamais parlé. Enfin, ils insinuent que c'est ton entourage qui te trahit. En plus de ça, tu vois. Donc après, comment tu peux démentir ça ? Tu ne peux pas le démentir.

  • Speaker #1

    Oui, et puis même si tu démentis, ça fait genre que tu as quelque chose à prouver.

  • Speaker #0

    Tu ne peux rien dire, on t'humilie et c'est tout. Et ceux qui sont assez cons pour y croire, ils y croient. Ceux qui sont intelligents, bon, voilà. Mais il y aura toujours un petit soupçon, parce qu'au Sénégal, on dit toujours « Ouais, il n'y a pas une rumeur sans feu. » Et moi, j'étais la première à dire ça. Mais je me rends compte que, bah non, j'étais bête parce que je suis victime de ça aujourd'hui. Tu vois ? Et tu ne peux pas t'exprimer face à ça, tu ne peux rien faire, si ce n'est... avancer.

  • Speaker #1

    En fait, la grande difficulté, c'est que si tu t'exprimes une fois, est-ce que tu ne vas pas avoir le besoin de t'exprimer à chaque fois qu'à chaque fois, quelqu'un va faire quelque chose ? C'est ça. Finalement, c'est toi qui alimente le feu à chaque fois de te justifier. Mais c'est très dur, psychologiquement et mentalement, de rester silencieux.

  • Speaker #0

    Surtout que dans mon tempérament, je suis quelqu'un de... d'extrêmement...

  • Speaker #1

    Réactive.

  • Speaker #0

    Non, mais d'abord, tu ne touches pas dans la vraie vie. Fais ça dans la vraie vie, on va voir, tu vois. Mais je le fais pour mes proches. Parce que si c'était moi, je m'en fous. Je le fais pour mes proches, je le fais pour mon mari, je le fais pour ma mère, je le fais pour tout ça. Et je le fais aussi pour ne pas donner trop d'importance à ces gens-là, tu vois. Mais cette envie que j'ai d'insulter leur mère...

  • Speaker #1

    Tu vois, moi, je vais te donner un exemple très bête. Tu vas rigoler parce que tu vas dire mais Olivier, c'est rien ton truc tu vois par exemple moi sur les Youtube les commentaires. J'ai souvent des gens qui me disent, qui écrivent en commentaire « Ok, c'est bien l'interview, mais le gars-là, il parle trop, quoi. Il écoute trop la parole à l'invité ou un truc comme ça. » C'est rien. Ça me pique tellement. Et à chaque fois, j'ai envie de répondre. De dire « Mais en fait, si tu veux pas regarder, tu regardes pas. Pourquoi tu as pris ton énergie même pour écrire ça ? » Et puis, moi, je suis pas un journaliste. Moi, c'est une discussion.

  • Speaker #0

    C'est eux qui ont cliqué, non ? C'est dans le podcast, non ?

  • Speaker #1

    Oui, moi, j'ai pas forcé.

  • Speaker #0

    Off show, il y a quoi ? Off.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, le... Juste ça, alors que c'est pas... On m'insulte pas, on me dit... Mais ça me pique tellement. Donc j'imagine qu'on s'attaque à toi directement.

  • Speaker #0

    Non mais c'est sûr. Puis ils disent des trucs de ouf, hein. Genre des détails même de la vie intime que j'ai avec mon mari. Genre des trucs... Qui est au courant ? Il s'est rentré jusque là-bas. Ah mais de ouf, c'est des grands malades. C'est des attardés mentaux. C'est des oufs. Et après, ils vont dire, c'est la copine qui a dit ça, fais attention à qui tu te confies. Imagine, par exemple, si je n'avais pas une famille...

  • Speaker #1

    Ah, tu dois être solide.

  • Speaker #0

    Non, mais imagine s'il n'y avait pas une belle famille qui était consciente. Si j'avais une belle famille toxique, genre, tu dirais... Elle est en train de... Tu vois ? Oui,

  • Speaker #1

    ça peut aller très vite.

  • Speaker #0

    Si je n'avais pas un mari qui me comprend comme ça, ça gâche ma vie, ça.

  • Speaker #1

    De toute façon, j'allais te demander comment, justement... aujourd'hui, mais bon bref. Tu fais tes challenges, ça prend, tu passes ta licence, tu finis ta licence. Est-ce que, donc après ta licence, tu décides de te mettre à 100% dans la création de contenu ? Ouais.

  • Speaker #0

    C'était quoi ton plan ?

  • Speaker #1

    J'étais perdue. J'étais assez perdue. Au début, j'ai créé une marque avec une amie. Donc, on me lançait dans l'entrepreneuriat. C'était mon premier projet. Mais bon, ça n'a pas trop marché.

  • Speaker #0

    Marqué de quoi ?

  • Speaker #1

    De vêtements.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    De vêtements, on avait un mauvais positionnement. On n'a pas été sérieuse. Donc, ça n'a pas trop marché. Et les réseaux sociaux. Parce que quand même, les réseaux sociaux, ça a commencé à prendre de l'ampleur. J'ai vraiment commencé à pouvoir gagner très, très, très bien ma vie. Très confortablement, je n'avais pas besoin d'un autre travail, très honnêtement. J'ai aussi lancé ma boîte de com à côté. Donc, je commençais à faire du community management avec une amie à moi. On a commencé à avoir plusieurs contrats. On s'est dit, vas-y, on fait une boîte.

  • Speaker #0

    Intéressant, ça.

  • Speaker #1

    On a engagé d'autres filles qui étaient community managers. Nous, on est passés en consultance. Et c'était bien, c'était super. Après, c'est vrai qu'elle est partie au Congo. Moi, j'ai commencé à être trop prise. Parce qu'entre temps, du coup, j'ai créé Final Ramastour et donc c'était plus possible pour moi. D'accord. Mais ça, c'était une partie de ma vie qui continue un peu, mais plus trop dans le community management, mais toujours dans le marketing et la consultance. Et donc, entre temps, du coup, j'ai eu le déclic par rapport au voile. Parce que suite aux commentaires que j'ai eus, ça n'a pas été direct. Ça a pris des mois. mais j'avais appelé un de mes professeurs et il m'a Il m'a dit, tu sais, Marie, on m'appelle Marie, c'est un peu de ta faute. Je dis, pourquoi ? Pourquoi il me dit ça, genre ? Il m'a dit, parce que nous, on te connaît à l'école. On sait comment t'es. T'es hyper active, t'as fait les campagnes présidentielles, tu fais les débats. On sait. Ça ne nous étonne pas que tu sortes majeure de ta promo. On t'a vue. Mais qu'est-ce que tu montres aux gens sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Mais pourtant, sur les réseaux... Qu'est-ce que tu montrais ?

  • Speaker #1

    Rien de spécial.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai jamais vu un contenu où je me suis dit... Tu vois, j'ai pu me poser des questions sur... Elle, c'est une fille, tu vois.

  • Speaker #1

    Pas de ce côté-là, mais plutôt l'aspect étude. En fait, moi, j'étais vraiment dans le divertissement. Oui. Donc, je ne faisais que des playbacks, tu vois. Et je ne faisais que des challenges. Oui. Donc, lui, ce qu'il me reproche, ce n'est pas ce qu'il a dit lui. Il a dit tu ne montres pas une certaine facette de ta personnalité.

  • Speaker #0

    Ça, je comprends.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire la facette où tu sais t'exprimer, la facette où tu étudies, la facette où... Ta facette de tous les jours.

  • Speaker #0

    Oui, la femme du quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que celle qui est sur les réseaux sociaux, c'est pas celle qu'on...

  • Speaker #0

    C'est des moments qui sont travaillés, qui sont réfléchis, qui sont préparés. Exactement.

  • Speaker #1

    Exactement. Et du coup, sur les réseaux, c'est juste pour une fille qui fait que des TikTok dans sa vie. Parce que pour le coup, j'étais hyper active. Parce que c'était 3 à 6 TikTok par jour.

  • Speaker #0

    Oh !

  • Speaker #1

    What ? Ouais. Et c'était que des playbacks.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. C'est vrai que comme je ne suis pas... Je pense qu'à ce moment-là,

  • Speaker #1

    tu ne me suivais pas.

  • Speaker #0

    Non. Moi, je te le dis très honnêtement. Moi, ça fait depuis pas longtemps que je te suis parce que je ne suis pas ta cible.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Moi, je ne suis pas ta cible. Donc, moi, suivre Fainara, je voyais quand ça buzzait. Tu vois ? Parce que tout le monde repartage. Mais je ne me voyais pas. Pourquoi je vais la suivre ?

  • Speaker #1

    Oui, il n'y avait rien de spécial. C'était exactement ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, c'est pas ma... Son contenu qu'elle fait, ça me... ne correspond pas à moi, à ma génération. Son contenu, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas du tout sa cible. Je n'ai pas à la suivre. Donc moi, je voyais effectivement quand tu as les challenges, parce que tout le monde repartageait. De temps en temps, je voyais des contenus parce qu'effectivement, tout le monde repartageait. Mais cette période-là, moi, je ne suivais pas. Et tu vois, comme je n'ai pas le réflexe TikTok, c'est vrai que quand tu dis six vidéos, tout de suite, moi, je compare à, je pense, Instagram. Donc je pense Ouais, mais il faut faire des vidéos avec des contenus, réfléchir. Alors que c'est vrai que TikTok, t'as une chanson, tu fais un playback, tu fais une petite chorégraphie dessus, tu postes. OK.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. D'accord. Donc, c'était la culture du vide, très clairement. Donc,

  • Speaker #0

    six vidéos par jour.

  • Speaker #1

    Trois à six.

  • Speaker #0

    OK, on va dire entre trois et six. Voilà.

  • Speaker #1

    Entre trois et six vidéos. Mais ça reste...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ouais. À un moment, j'étais bombardée. Donc, ouais, la culture du vide, il n'y avait rien de spécial, en vrai, dans ce que je faisais, à part mes challenges, il n'y avait rien. Donc à ce moment-là, il m'a dit écoute, montre une autre facette de toi. On est ce qu'on représente aussi. Ne donne pas raison à ces personnes-là, c'est vrai. Mais montre qui tu es vraiment. Et ça m'a fait un petit électrochoc. C'est vrai qu'en fait, les gens ne me connaissent pas tant que ça. Ils ne me connaissent même pas du tout. Et j'ai commencé à réfléchir à mon rebranding. Je me suis dit, ok, comment faire ? Ça va être difficile et tout. Comment je vais faire ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup parce que depuis tout à l'heure que tu parles... ce que j'aime beaucoup, c'est vraiment ton côté business, quoi. Tu vois ? Et c'est pour ça que pour moi, c'était important de te recevoir, parce que justement, depuis que je te suis, depuis pas longtemps, c'est vraiment la chose que je remarque, c'est que tu es très stratégique. Ouais. Tu vois ? T'es pas quelqu'un qui... OK, j'ai eu un buzz et qui attend ? Tu vois ? Et c'est ça que j'aime bien, c'est qu'à chaque fois, depuis tout à l'heure que je t'écoute, tu as toujours ces phases de OK, j'ai réussi un succès, comme tu disais tout à l'heure, tout éternel insatisfait. Comment je fais pour améliorer, rendre ça en business ? Tu vois ? J'aime bien.

  • Speaker #1

    Je cherche tout le temps ça. Parce qu'en fait, c'est mon cerveau qui est comme ça, pas moi. Genre des fois, même quand je dors la nuit, genre j'ai des stratégies qui se mettent en place Parce qu'en fait, je vois tellement le potentiel que sont les réseaux sociaux de nos jours et je vois tellement ce que les autres en font dans les autres pays. Je trouverais ça tellement bête de ne pas exploiter mon plein potentiel. Je n'ai pas fait tout ça pour ne pas l'exploiter. Et si aujourd'hui, j'ai eu autant de choses, c'est parce qu'il y a encore mieux qui m'attend. Moi, j'ai 23 ans. Donc, je peux faire mille choses dans cette vie encore.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Parce qu'en cinq ans, j'ai fait mille choses. Donc, ça veut dire que dans dix ans, je peux faire quatre millions de choses. Bien sûr. Donc, je vois toujours comment renaître de ces cendres, comment continuer, comment continuer. Parce que c'est comme ça, en vrai. Sinon, tu tasses parce que c'est un milieu où, si tu ne te réinventes pas, c'est mort. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Tu deviens vite, ok, elle fait la même chose tout le temps. Ok, c'est bon, on a compris une fois, deux fois, trois fois.

  • Speaker #1

    Et demain, il y a une autre fin d'année qui arrive.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, c'est comme ça. de te réinventer un petit peu, de montrer autre chose de toi.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai un petit déclic qui met du temps à rêver. Après, en même temps, il y a l'idée de me voiler qui vient. Et au final, je finis par me voiler. Donc, rebranding obligatoire. Là, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #0

    Là, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #1

    Donc, devoir supprimer toutes mes vidéos, devoir tout recommencer. Et surtout, mais qu'est-ce que je vais foutre ? Parce que challenge, ça ne me correspond plus trop. Je n'ai plus envie d'en faire un vrai. Des fois, j'ai envie, des fois, je n'ai pas envie. Je ne veux pas faire de ça de mon identité. Sauf que ça l'était. Quoi d'autre ? Il n'y avait rien d'autre. Donc, quoi d'autre ? Et c'est là que l'entrepreneuriat est venu. C'est là que je me suis dit, en vrai, il n'y a pas assez de marques pour femmes voilées au Sénégal. Je ne trouve pas assez ce que je veux. En plus, sinon, c'est cher. Ça vient de Dubaï, c'est hyper cher et tout. Je me suis dit, vas-y, je vais créer mon truc.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais avant d'en arriver au business, parce que je n'ai pas vécu justement cette période sur les réseaux, quand tu as eu ce changement-là. Comment le cadre familial le prend, tu vois ? Et comment justement les réseaux le prennent, ce changement-là ?

  • Speaker #1

    Alors le cadre familial, super bien. Après, c'est sûr qu'au début, je ne leur en veux pas. C'est sûr qu'au début, ils sont contents, mais tu ne sais pas si la personne va le garder parce que ça reste un choix hyper... Boom ! Moi,

  • Speaker #0

    c'était du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais demander.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est du jour au lendemain ou est-ce que c'est des discussions ? Non, moi, c'était du jour au lendemain.

  • Speaker #1

    J'ai un peu parlé la journée. Discussion la journée, le soir...

  • Speaker #0

    Allô, bonjour maman. Ce soir, je me voile. D'accord. OK, salut !

  • Speaker #1

    En fait, j'ai appelé deux, trois personnes voilées. Je cherchais deux, trois certitudes. Moi, je pensais qu'au business. dans ma vie. On me dit j'aime trop l'argent, mais en fait je me disais est-ce que ça va me bloquer des portes ? Dès que je me suis persuadée que ça ne bloquerait aucune porte, j'ai dit vas-y go. Et au final j'ai cherché à en faire une force. Très bonne réaction parce que globalement on est sur un pays musulman, donc c'est moi les gens sont contents. Pas mal de scepticisme, genre est-ce qu'elle va le garder ?

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une phase ?

  • Speaker #1

    Ouais voilà, surtout que je me suis voilée genre 5 jours avant le ramadan. Les gens étaient là, allez, grosse hypocrite.

  • Speaker #0

    Il y a le ramadan qui arrive.

  • Speaker #1

    Elles se voilent pendant le ramadan. Les gens ne savaient pas que je m'étais voilée pour de bon. Au final, je l'ai gardée. Parce que moi, je suis quelqu'un aussi comme ça. Je suis très... Je prends des décisions comme ça, du jour au lendemain, tu vois. Après, je reviens dessus. Après, je suis comme ça. Donc, certains de mes amis se demandent, tu vas le garder ? Je ne pense pas. Là, je l'ai gardée. Et ouais, il y avait un certain engouement, toute une nouvelle communauté de femmes voilées. qui ont eu peut-être une certaine référence. Parce qu'en fait, avant ça, je n'avais pas vu quelqu'un faire tout ce chemin-là. Je dis ça en toute humilité, parce que peut-être qu'il y en a. Je sais qu'il y avait une fille qui me l'avait reproché à ce moment-là, mais je veux dire...

  • Speaker #0

    Non, forcément, il y en a.

  • Speaker #1

    Je veux dire, pas avec cette ampleur-là.

  • Speaker #0

    C'est exactement ce que j'allais dire. Parce que forcément, il y en a, mais il n'y en a pas beaucoup qui ont ta résonance. C'est ça. Et qui ont la communauté que tu as. Donc, il y a forcément... Tous les jours, il y a des femmes qui font le choix de se voiler. Mais ce n'est pas tous les jours que tu as une femme qui... Au moment où tu te voiles, tu as combien d'abonnés ?

  • Speaker #1

    Je t'ai la plus suivie sur TikTok. Je l'ai presque 3 millions d'abonnés. Voilà,

  • Speaker #0

    3 millions d'abonnés. Donc, tu passes de la TikTokuse qui fait des challenges, qui fait des chorés tous les jours, qui poste 3 TikToks, à tout d'un coup, j'efface tous mes contenus et je suis voilée. Le changement, il est brutal, il est soudain. C'est normal.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ça a choqué, en fait. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est normal.

  • Speaker #1

    Ça a choqué, mais globalement, ça a fait plaisir aux gens. J'ai senti une vague de respect. J'ai reçu beaucoup de cadeaux. J'ai senti une vague de bienveillance. Les gens étaient heureux, pour moi. Du coup, une nouvelle communauté de femmes. Parce qu'au final, en fait, on ne le sait pas, mais il y a 70% des femmes au Sénégal qui se couvent la tête. Moi, je ne savais pas. Parce que dans certains milieux que tu fréquentes, tu vas voir que des femmes qui ont des perruques ou quoi. C'était les milieux que je fréquentais, les restos et tout. Mais globalement, dans le pays, il y a tout le monde qui se voile presque, ou qui se couvre la tête. Du coup, j'ai senti cette communauté-là, qui était là à me regarder, à être fière de moi, etc. Après, j'ai vu que je suis passée un peu en mode... has been je vois si tu vois de à par rapport à ton audience ouais ouais pas mon audience mais globalement même par rapport aux partenaires à aller voiler maintenant tu l'as ressenti ça je ressens maintenant les perçu avec sexualisation de la femme on est on est hyper

  • Speaker #0

    exposé et on est vu comme des objets c'est la question que j'allais te poser parce que au delà de ta communauté moi ce qui m'intéresse vraiment le plus Peut-être c'est parce que j'ai mon rôle de père avec deux petites filles. Qu'est-ce que ça t'a fait ? À toi, personnellement, c'est quoi le... Aujourd'hui, ça fait combien de temps que tu es voilée maintenant ?

  • Speaker #1

    Deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Deux ans et demi. C'est quoi le bilan que tu portes ? Qu'est-ce que ça... Le positif que ça t'a apporté, le bien-être que ça t'a apporté, comparé à cette vie avant que tu avais sans le voile ?

  • Speaker #1

    Alors... Là, je suis contente d'avoir passé deux phases parce que tu aurais dit les premiers mois, j'aurais idéalisé à 100%.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que les premiers mois, tu es sûre de ton choix, tu es sûre que ça t'a aidé dans tous les côtés. Tu ne vois pas forcément l'épreuve que ça peut être. Donc au début, c'était signe de paix. C'est incroyable. Franchement, au début, ça m'a mis la tête sur les épaules et puis je me suis vraiment focus sur moi-même. J'étais comme ça. J'ai travaillé sans relâche et j'avais une force inexpliquée, tu vois. Après, il y a plusieurs phases dans la vie d'une femme, musulmane en plus. Il y a toujours cette phase où tu regrettes. Tu ne veux pas l'enlever parce que tu as fait tout ce chemin, mais tu regardes quand tu étais comme ça. Tu te dis, j'avais des bonnes stats quand même, puis j'étais jolie quand même, puis j'étais tatata quand même.

  • Speaker #0

    Après, toi, c'est dur parce qu'effectivement, toi, c'est... C'est pour que les gens comprennent bien. Ça sera toujours difficile pour eux de comprendre. Mais en plus, toi, t'es une femme publique.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est dur.

  • Speaker #1

    C'est super. En fait, la différence... Avant, genre, tu rentres dans une pièce, tout le monde est là, wow. Tout le monde te regarde, t'es grande, t'es jolie et tout, tu vois. Le voile, ça te protège. automatiquement on te voit moins. En tant que femme, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Mais ça doit te faire du bien de te sentir protégée.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait un bien de fou. Ça fait un bien de fou parce que même c'est un monde où les femmes sont super sexy et tout, et j'ai pas de mal avec ça, mais c'était pas moi. Moi j'ai toujours été quelqu'un d'assez pudique, donc j'ai jamais vraiment aimé les habits sexy, même ça je voulais le porter avant en soi. Du coup, ça m'a plus permis d'être moi-même sur ce côté-là, tu vois.

  • Speaker #0

    T'as apporté une paix ?

  • Speaker #1

    Ouais, une paix intérieure de fou. Une paix intérieure de fou, mais aussi un combat qui va au-delà de l'apparence, quoi. Parce que tu dois accepter à aimer ton voile, malgré que des fois, tu te sens pas belle avec. Des fois, t'as envie de lâcher tes cheveux, t'as envie de t'habiller comme avant, de te maquiller, etc. Puis après, tu te rends compte que ton voile, tu l'as pas mis que pour la mode. Ouais. Et c'est là que le vrai combat commence, tu vois. Parce que tu dois t'accrocher à ton hijab. Tu n'as pas fait tout ça, tout ce chemin. Parce que moi, je n'imagine même pas le retour. Ce sera horrible. Des fois, j'y pense à enlever parce que c'est dur. Je n'aime pas, ça me saoule. C'est comme toutes les femmes, on a des nafs, tu vois. Tout le monde. Et après, je me dis non, vas-y. Quand je pense aux femmes que j'ai motivées, quand je pense à tout ce qui s'est passé, tout ce que ça m'a apporté, je ne peux pas. Je ne peux pas l'enlever, même quand je pense à Dieu, tout simplement. Mais c'est vrai que des fois, j'ai envie de péter les plombs et de le retirer et de demander, enfin de donner aucune explication à personne parce que c'est ma vie. Mais aussi, tu as cette responsabilité d'être voilée. Et du coup, quand tu es exposée, tu as une certaine partie qui va dire que tu n'as pas à être exposée en tant que femme voilée. On va te reprocher beaucoup plus de choses sur ton comportement alors que voilée ou pas voilée. je comprends ce que tu veux dire tu vois que quand t'es voilée sur ton comportement tu dois être encore plus attentive ouais surtout tu dois pas faire ça t'es voilée en plus maintenant je suis voilée et mariée tu vas pas faire ça tu dois pas faire ça tu dois pas faire ça attends t'es pas encore maman parce que quand tu vas être voilée mariée maman oh là là donc c'est ça donc tu dois tu dois te tenir d'une certaine façon beaucoup plus Et ouais, c'est un peu chiant. La police, elle me fait chier, franchement.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ton entourage, t'avais des femmes voilées ? Non. Non ?

  • Speaker #1

    Pas à l'époque, non.

  • Speaker #0

    Ouais ? Pas avant, quoi. En fait, pourquoi je te... Parce que, tu sais, moi, je me pose la question. Là, c'est le papa qui te pose les questions pour que toi, tu me conseilles.

  • Speaker #1

    Oui. Tu sais,

  • Speaker #0

    on n'en a jamais vraiment parlé avec Karel. Et je sais que Karel n'aurait aucun problème avec ça. Mais moi, j'aimerais beaucoup que mes filles se voilent. Mais je n'ai pas envie de leur imposer.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. Je n'ai pas envie de leur imposer, mais je sais la protection que ça leur mettrait, comme tu dis, surtout dans ce monde où tout est hyper sexualisé, toutes les femmes sont... comme des morceaux de viande ou des trucs comme ça. Tu vois, j'aimerais beaucoup ça. Je sais que mon cœur serait encore plus en paix. Tu vois, si mes filles le faisaient. Et justement, je me demande comment tu aurais aimé que tes parents t'en parlent ?

  • Speaker #1

    Ah, de m'envoiler ? Ouais. Parce que c'est vrai que ma mère, pour le coup, elle n'est pas voilée. Ouais, tu vois. Donc... Je ne sais pas dans quel contexte elle aurait pu m'en parler. En vrai, on ne m'en a jamais parlé. Mais j'y ai toujours pensé, naturellement. Parce que j'ai toujours vu ça avec de l'admiration. Et comment j'en parlais à mes petites filles ? Après, c'est différent parce que je suis voilée. Donc, si j'en ai, forcément, elles vont me ressembler à leur maman. Mais si c'est toi, peut-être non, pas leur imposer, mais leur apprendre leur religion, tu vois. Leur religion. Parce que moi, le fait que j'ai été... éduquée par du coup des parents français etc ça m'a un peu éloigné tout ça et c'est un truc où vas-y j'ai toujours voulu me rapprocher de la religion donc dès le bas âge leur inculquer une religion sur leurs devoirs leurs droits en tant que femme et les comportements des femmes exemplaires de notre religion racontée sous forme de conte il ya beaucoup d'histoires qu'on explique pour les enfants, tu vois. Sur YouTube, tu peux... les histoires de Radija, Aïcha, tout ça, et leur faire rêver, en fait. Parce qu'une certaine population a des princesses, nous aussi, on a nos rêves, tu vois. Et leur permettre de, pas fantasmer, mais de rêver sur ça, peut-être que ça leur fera avoir cette envie naturellement. Et le naturel, c'est le mieux. Et c'est sûr que ça les protégera. Après, comme je dis, il y a des malades de partout, il y en a, les voiles, ça leur empêche rien du tout. Mais c'est sûr que moi, pour le coup, j'ai vu que les gens ne se permettaient plus certaines choses.

  • Speaker #0

    Donc c'est ça, ça te protège.

  • Speaker #1

    J'ai senti la différence directe. On n'osait même plus me proposer certaines choses. Et puis même moi, avant, pour refuser et tout, c'était chiant, tu vois. Haram ! Haram ! Tu vois, j'ai même plus... Tu m'as pas vu ou quoi ? Haram ! Il n'y avait pas ça. Donc, j'avais ma protection, tu vois. Donc, ouais.

  • Speaker #0

    Tu dis que les marques aussi, tu as ressenti au niveau des marques, elles se sont un peu éloignées.

  • Speaker #1

    Oui, certains contrats, je les ressentis. Je les ressentis, ouais. Bon, déjà, tu as toute une partie où tu ne peux plus le faire, genre vêtements et tout, tu ne peux plus le faire. Et certaines marques, je l'ai bien senti quand même. Et j'ai eu des échos que c'était pour ça. Donc ça m'a fait... En vrai, ça ne m'a pas fait mal. Je me suis dit, écoute, là, ils te ferment une porte et qu'ils t'en ouvrent dix. Donc je m'en foutais. Mais je trouvais ça dommage avec le temps. Parce que déjà, moi, j'avais un profil où des fois, c'est compliqué, vu que je suis métisse. Et du coup, sur certaines campagnes pour le Sénégal, je suis moins légitime qu'une Sénégalaise. Parce qu'on se dit, ouais, mais elle est claire. C'est des... complexé, tu vois, quand ils me prennent. Donc, je perds beaucoup de contrats par rapport à ça. Et là, en plus de ça, avec le voile, Métis, avec le voile.

  • Speaker #0

    Mais ça t'a ouvert une autre porte,

  • Speaker #1

    comme tu dis.

  • Speaker #0

    Parce que tu as lancé ta marque.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Qui s'appelle ?

  • Speaker #1

    Fainaramastou.

  • Speaker #0

    Fainaramastou.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Acheter.

  • Speaker #0

    Donc, tu vois qu'à Dubaï, effectivement, il y a des trucs, mais ça coûte cher. Ça coûte cher.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas mon style. Et du coup, j'ai créé ma marque. Au début, en fait, je me fournissais en France. J'avais des fournisseurs. Sauf que bon, avec le temps, je me suis dit, à quoi bon créer une marque si c'est pour se fournir ailleurs ? Ou quelqu'un d'autre, un jour, va pouvoir se fournir là où tu te fournis et proposer la même chose que toi. Du coup, je me suis dit, vas-y, crée ton atelier. Parce qu'au début, j'avais et des fournisseurs à Dakar qui faisaient la couture, et aussi mes fournisseurs en France. Sauf qu'au final, éthiquement parlant, je trouvais ça pas ouf d'avoir des fournisseurs en France en vrai. sachant qu'on est un pays où l'un des premiers métiers c'est la couture quand même tu vois, je trouvais ça dommage de faire travailler des français alors qu'on peut faire travailler des sénégalais. Après pour le coup j'avais été déçue un peu de ce que je trouvais par mes fournisseurs qui étaient faits par du coup par des sénégalais, mais manque de sérieux détails pourris, enfin en plus elle me faisait ça super cher. quand je y repense. Et au final, bon, ça m'a permis d'apprendre. J'ai commencé à aller moi-même au marché, comprendre les tissus, toucher, savoir les prix, négocier. Genre là, ça ne peut plus me passer. Non,

  • Speaker #0

    on ne peut plus t'avoir là.

  • Speaker #1

    Non, là, c'est bon. Là, c'est bon. Avant, on pouvait m'avoir de ouf. Maintenant, je connais tout. Je connais tous les détails sur filage.

  • Speaker #0

    Parce que ça fait combien de temps que tu as créé la marque ? C'est un an. Un an, OK.

  • Speaker #1

    Un an. Et du coup, au final, j'ai acheté mes machines. j'ai créé mon atelier euh euh Et maintenant, on est à quoi ? On est presque 30 employés.

  • Speaker #0

    Masha'Allah, 30 ! Ouais. En un an ! Ouais. Masha'Allah ! Incroyable !

  • Speaker #1

    Et employés mensuels, mais il y a beaucoup de personnes avec qui on travaille. Ouais,

  • Speaker #0

    puisqu'on prête quand on a... Ouais,

  • Speaker #1

    on se prête aussi beaucoup d'attributs.

  • Speaker #0

    En un an !

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu le réalises ?

  • Speaker #1

    Non, franchement, c'est incroyable. C'est dingue. Et le pire, c'est que je vois que la limite, je la vois pas, en fait. Je ne sais pas si tu vois. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que la demande,

  • Speaker #1

    elle est tellement présente. Et moi-même, je n'arrive pas à gérer la demande, tu vois, par rapport à mes clientes.

  • Speaker #0

    Après, c'est ça, c'est que l'avantage, mais en même temps, le piège que toi, tu as, c'est que tu as une communauté.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et une grosse communauté. Oui. Donc, ça veut dire que quand tu fais un drop,

  • Speaker #1

    ça marche.

  • Speaker #0

    Ça part vite. Oui. Et en plus, si les clients sont satisfaits du premier drop, quand on fait un deuxième, tu as ceux qui étaient déjà là qui reviennent. nouveaux qui arrivent, ça peut aller, ça va très vite.

  • Speaker #1

    Ça va très vite. Mais du coup, s'il se passe un petit problème aussi,

  • Speaker #0

    ça peut aller très vite.

  • Speaker #1

    Ça peut aller très vite. Merci, ça ne s'est pas encore produit.

  • Speaker #0

    Ça ne se produira pas, Inch'Allah.

  • Speaker #1

    Inch'Allah, mais on fait tout, parce que tu sens des fois qu'il y en a qui veulent te mettre des bâtons dans les roues. Un jour, une cliente, elle a reçu un sac. Il pleuvait, je crois, mon livreur l'a un peu entassé. Le sachet était étruite, mais le produit restait le même. Elle a pété un peu. Ouais, je t'affiche sur TikTok tout de suite si tu me rembourses pas. Genre, elle parlait comme un chien à ma vendeuse, tu vois. Et à chaque fois, c'est ça la menace, quoi. Je t'affiche sur TikTok, je vais dire que c'est Fainara, tu vois. Alors que Fainara, elle se donne corps et âme pour que tu sois heureuse, là.

  • Speaker #0

    Après, c'est... Malheureusement, c'est toujours ça aussi, tu vois. Le client... Est roi. Ouais, le client est roi, quoi.

  • Speaker #1

    Ah, mais toujours, moi j'ai dit à mes vendeuses, on peut vous crier dessus. tout faire sur vous, rembourser et changer. Pas de problème. Je veux pas de problème. Nous, on promet une qualité. Si la qualité, la personne, pour X raisons, n'est pas contente, tu la rembourses. Parce que même en islam, il n'y a pas des voleurs. Tu l'achètes pas, il y a quelqu'un d'autre qui va l'acheter,

  • Speaker #0

    tu vois. Exactement.

  • Speaker #1

    Pas de problème.

  • Speaker #0

    Et tu dirais, cette première année, tu as vendu combien de pièces ? Tu penses ? Tu sais à peu près ? Tu suis ?

  • Speaker #1

    Cette année... J'ai eu mon rapport, on est presque sur... Je vais checker.

  • Speaker #0

    Vous voyez, la chef d'entreprise, elle a tout sur son téléphone. Vous la voyez, tiktokeuse, tout ça. Continuez, restez assis. Regardez les TikTok.

  • Speaker #1

    Non, mais j'ai mon financier, il me fait des rapports.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est ça.

  • Speaker #1

    On va voir. Sachant que l'année dernière, au début, on n'avait pas assez de prods. Attends. C'est où ?

  • Speaker #0

    Pardon, pardon. Non, t'inquiète, prends ton temps. C'est ça l'avantage du podcast ici. On a le temps, on n'est pas pressé.

  • Speaker #1

    Ouais, on est sur 15 000 articles vendus. Wow ! Attends, fais ça.

  • Speaker #0

    15 000 mashallah en un an ouais est-ce que je pense que toi tu réalises pas ce que tu fais pour moi c'est pas beaucoup parce que je sais qu'on aurait pu faire plus oui c'est

  • Speaker #1

    ça mon problème je t'ai dit ouais mais moi je suis en mode ouais mais tu vois c'est dès le début j'avais eu mon atelier là j'aurais pu faire 40 000 articles inshallah tu les feras l'année prochaine

  • Speaker #0

    et dans deux ans, tu en feras 100 000.

  • Speaker #1

    C'est ce que je veux.

  • Speaker #0

    Oui, tu le feras. Mais tu vois, c'est ça où je dis qu'il faut aussi célébrer ses accomplissements et ses victoires parce que la Fine Arad, il y a deux ans, est-ce qu'elle aurait pensé avoir une boutique et vendre 15 000 articles ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Tu vois ? Attends, je t'explique. Mon financier au début, c'est que dès le début, je me suis fait accompagner pour l'aspect finance. Au début, j'avais un stock d'environ 3 millions, de millions, je crois. Ou 3000 euros, je ne sais plus. Et je devais faire 7 millions de chiffres d'affaires en deux mois pour pouvoir être viable.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Quand il m'a annoncé ça, j'ai pété les bras. Je me suis dit, impossible.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, quoi ? 7 millions, mais non, mais comment j'ai pu faire ça ? Aujourd'hui, on peut faire ça en quatre jours. Ouais. Tu vois ? Ouais. Donc. C'est dingue, l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Ah non, c'est fou.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #0

    C'est fou. Et puis, comme on dit, toi, tu as la chance aussi, surtout, de pouvoir être 360 un petit peu parce que tu sais faire le marketing. Oui. Tu as ta propre influenceuse qui est là tout le temps pour mettre en avant. Tu gères l'entrepreneuriat. Tu vois ? Donc, ton background à l'école t'aide à gérer ce que tu fais aujourd'hui. Inch'Allah, ça te fait sortir aussi de l'influence, un petit peu. Parce que ma question, c'est est-ce que l'influence, c'est quelque chose que tu as envie de continuer ou c'est plutôt quelque chose où tu as envie de sortir de l'influence ?

  • Speaker #1

    Alors avant, je voulais arrêter. Je voulais arrêter parce qu'il y avait trop d'aspects négatifs. Mais en avançant, je me rends compte que j'aime beaucoup. J'aime beaucoup. J'aime le fait qu'on m'ait vu évoluer. Et je pense qu'aujourd'hui, je veux continuer. Après, peut-être pas de la même façon. Le but à long terme, moi, c'est un de mes objectifs, c'est d'arrêter les partenariats commerciaux. Donc arrêter de travailler avec les marques, etc. Et gagner de l'argent par soit mes événements ou ma marque, avec le temps, quoi. Donc, être plus une figure en tant que telle, plutôt que chercher à créer du contenu tout le temps.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ne laisserai pas les réseaux sociaux, mais c'est sûr que peut-être... Dans 10-15 ans.

  • Speaker #0

    C'est juste ta stratégie avec les réseaux sociaux qui est différente.

  • Speaker #1

    C'est ça. J'ai une stratégie où j'espère un jour peut-être avoir tellement d'impact que je serai obligée d'être omniprésente, mais plus de la même façon.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que comme tu dis, avec les événements que tu fais maintenant, d'ailleurs, là, pendant le ramadan, tu organisais une soirée avec différentes femmes. Là, tu as un événement bientôt. Si je ne dis pas de bêtises, un pique-nique. C'est ça ? Exactement. Donc, tu vois, pour moi, c'est super intéressant de voir comment tu as redirigé un petit peu ce que tu fais. Effectivement, oui, il y a eu la grosse redirection avec ton changement d'un point de vue vestimentaire. Mais malgré ça, comme tu as dit tout à l'heure, Dieu te ferme une porte et t'en ouvre une autre. Parce que si tu ne portais pas ton voile, tu n'aurais jamais lancé ta collection.

  • Speaker #1

    Jamais. Tu vois ? Oui, c'est ça que je me dis. Je me dis que ça a été fait pour quelque chose. On dirait un dessin qu'on a tracé. En fait, c'est tellement logique l'enchaînement, etc. Que je me dis, allez, vas-y. Quoi en Allah ? Tawakul. Oui, ça. Comme on dit. Et c'est tout, tu vois. Je laisse tout mon espoir en Dieu. Et malgré mes questionnements, etc. Quand je me pose trop de questions, je me dis, vas-y, tu sais quoi ? Il y a Dieu qui est là.

  • Speaker #0

    Et de toute façon, je ne sais plus, parce que tu sais, pareillement, j'ai beaucoup de questionnements, beaucoup de questions et tout. Je ne sais plus qui m'avait dit ça et je n'ai pas envie de sortir de dire la phrase mal, mais il m'avait dit en gros qu'en fait, c'est justement ton questionnement qui montre que tu as la foi. Le fait que si tu ne te poses pas de questions, tu vois, ce n'est pas ça la foi, de ne pas se poser des questions. Avoir la foi, c'est se poser des questions, se remettre en question, c'est toujours essayer d'apprendre, de chercher. tant mieux que tu te poses des questions parce que ça veut dire que tu es toujours curieuse et tu cherches toujours à apprendre et à savoir plus donc tant mieux Tu as lancé ta marque de vêtements il y a un an. Dernièrement, tu t'es mariée. Oui. Félicitations.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Tu as encore lancé une traîne.

  • Speaker #1

    Malgré moi.

  • Speaker #0

    Malgré toi. Aujourd'hui, tu en as parlé rapidement tout à l'heure. Comment justement ton mari, qui lui n'était pas du tout dans ce domaine-là, comment il prend ça ?

  • Speaker #1

    Alors, comment il prend ça ? En vrai c'est tout frais parce que tu vois ça fait même...

  • Speaker #0

    Oui c'est tout nouveau !

  • Speaker #1

    Ça fait trois mois qu'on est mariés à peu près et... Comment dire ? C'est vrai que ça l'a un peu surpris parce que même nous franchement je pensais pas que le mariage allait avoir autant d'ampleur. Je savais que ça allait avoir de l'ampleur. Peut-être pas autant, genre en termes d'impact.

  • Speaker #0

    Ah non, vous êtes sur les réseaux, c'est-à-dire que waouh !

  • Speaker #1

    Mais même moi, sur mes ventes, sur mes statistiques, depuis lors, ça a doublé. Et maintenant, en vrai, ça lui fait plaisir, il tire le bon côté du truc, parce que lui, c'est un homme très, très discret, il n'aime pas du tout tout ce qui est réseaux sociaux. Après, lui, ça marche dans ses affaires. Lui, on l'a un petit peu reconnu par ce par là. Il a réactivé certains réseaux. C'est juste ça qui l'intéresse.

  • Speaker #0

    Continue à me poster un petit peu de temps en temps.

  • Speaker #2

    De temps en temps, on se rappelle de moi.

  • Speaker #1

    Après, le réseau est réactivé. Il fait ses contrats.

  • Speaker #2

    Il s'en fout.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #1

    Il le vit bien.

  • Speaker #0

    Tant mieux, tant mieux. Et donc, pour clore un petit peu la discussion, C'est quoi ta vision de Fainara, on va dire sur les cinq prochaines années ? Est-ce que tu te vois, est-ce que tu planifies, je veux dire, à ce niveau-là ? Ou comme tu disais il y a quelques secondes, tu laisses à Dieu et tu avances ? pas avec une vision à moyen terme, mais plus une vision à court terme en disant je me focus sur l'année.

  • Speaker #1

    Alors les deux.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    je planifie et en même temps je laisse ma confiance en Dieu. Mais moi, ce que je dis toujours OK, Dieu, il te dit la subsistance, la subsistance. Mais tu vas pas rien foutre en attendant ta subsistance.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc c'est tu vois, je me dis OK, je fais les causes, je me bats pour avoir ce que je veux. Après, si le plan de Dieu, c'est autre chose, hamdouillah tu vois. Mais je manifeste toujours ce que je veux. Moi, finir dans cinq ans, je m'imagine. à la tête du coup toujours de Fainara Mastour. Je m'imagine établi dans au moins deux autres pays. Ça, j'aimerais bien. Je m'imagine continuer sur les réseaux sociaux, maybe avoir une petite famille, on verra si Dieu me donne. Ça, ouais. Et ouais, continuer ma petite vie d'entrepreneuriat. Peut-être m'être lancée dans l'immobilier. Voilà.

  • Speaker #0

    Ouais. Développer le groupe Fainara

  • Speaker #1

    Développer le groupe Fainara Et Commencer régulièrement Youtube Ça c'est vraiment mon combat Ne dis pas ça ici

  • Speaker #0

    Parce qu'on connait les teams Youtube Je suis sûr que ta team Youtube doit t'attendre

  • Speaker #1

    De pied ferme 2025 c'est bon Je me mets bien sur Youtube Fainara ne dit pas voilà Il est où ça va ?

  • Speaker #0

    Il est de l'autre côté, il ne nous entend pas

  • Speaker #1

    Non c'est bon je me mets Merci. bien sur YouTube. Je manifeste. Dieu ! Je me mets bien sur YouTube. Je me mets bien dans mes contenus. Et voilà, je me vois avoir un rythme de vie sain, sport.

  • Speaker #0

    Voilà. T'es en mode challenge, là.

  • Speaker #1

    Là, je suis en mode challenge.

  • Speaker #0

    C'était des pizzas végétariennes. Ils m'en font. C'est quoi ton réseau préféré ?

  • Speaker #1

    Mon réseau préféré, c'est Snapchat.

  • Speaker #0

    Snapchat ? Ouais. Alors Snapchat,

  • Speaker #1

    je connais pas du tout. Bah au début, moi j'étais pas du tout présente, mais c'est là que, en fait, tout se passe. C'est là que mes abonnés ont vu ma vraie personnalité. Je dis même pas des abonnés, c'est ma commu, genre on est des copines maintenant. Je partage toute ma life avec eux, mais de tout, mais c'est tellement drôle Snap, franchement. Ah ouais ? Ah ouais, c'est mon meilleur réseau. C'est vraiment ma vraie personnalité. D'ailleurs, j'essaye un peu plus d'être comme ça sur Insta en ce moment. Ok. Parce que je trouve ça dommage que les gens ne... mais en fait les gens ils savent pas qui je suis genre il y a que ceux qui me suivent sur snap qui savent et c'est dommage donc

  • Speaker #0

    Snapchat. Ok d'accord mais en tout cas Fainara ça a été un plaisir de te recevoir et moi aussi ça a été un plaisir de te découvrir tu vois parce que comme je dis effectivement ça fait pas longtemps que je te suis mais que je te vois mais ça fait pas longtemps que je te suis et ce que j'aime beaucoup et ce que je vais retenir surtout moi de cette discussion c'est que t'es une hyperactive qui a pas peur d'essayer Merci. Parce que tu peux être hyperactif, mais tu peux avoir beaucoup d'idées, tu peux avoir beaucoup de choses en tête, mais tu n'essaies pas. Et ce que je retiens de toi, c'est que tu as toujours foncé dans ce que tu fais. À partir du moment où tu crois à une idée, tu y vas, tu y vas à fond, tu ne vas pas à demi-mesure. Je retiens que tu es une... Tu es une étoile, comme dit ta maman, une étoile brillante. Tu vois, Inch'Allah, tu vas continuer de briller, briller, briller, briller, briller. Non, il le veut. Inch'Allah, tu vas. Et tu vois, ce que je trouve qui est surtout inspirant dans ce que tu fais, pour moi aujourd'hui, c'est que tu montres à des jeunes femmes que tu peux avoir tes croyances, tu peux être moderne à la fois et tu peux surtout être une... Une créatrice de contenu, mais surtout une entrepreneur. Tu vois, tu as su saisir tes opportunités, mais tu sais te développer pour grandir. Tu ne stagnes pas dans un truc et tu essaies toujours d'aller plus loin, de push le next step, de push le next step, push le next step. Donc, on veut que tu continues de pousser, pousser, pousser, pousser, pousser, pousser, et d'aller le plus loin possible. Merci pour ta gentillesse. Merci pour ta disponibilité. Et Inch'Allah, j'espère te revoir. dans 4-5 ans, dans le podcast.

  • Speaker #1

    Ouais, tu mettras l'extrait avant-après.

  • Speaker #0

    Non, t'inquiète, je mettrai le avant-après et le prochain, on le fait dans ton bureau, Fainara Group, tu vois.

  • Speaker #1

    Bureau ?

  • Speaker #0

    Dans le building ? Dans le penthouse. Dans le penthouse. Dans le penthouse du Fainara Group, dans le jet privé.

  • Speaker #1

    Le yacht ?

  • Speaker #0

    C'est ça, parce que tu auras ouvert une boutique à Dubaï, une boutique à Paris, tu vois, une boutique à Londres.

  • Speaker #1

    A Léon,

  • Speaker #0

    Londres. Les gosses.

  • Speaker #1

    Pepe,

  • Speaker #0

    Inch'Allah. Inch'Allah. En tout cas, la team incroyable. Bon. Je n'ai pas besoin de vous dire. Allez la suivre, allez la follow si vous ne le faites pas déjà. Parce que bon, allez la follow. Si vous voulez avoir...

  • Speaker #1

    Vous êtes ma cible.

  • Speaker #0

    Allez la...

  • Speaker #1

    Vous pensez comme Olivier.

  • Speaker #2

    Vous êtes ma cible. Venez.

  • Speaker #0

    Allez la voir si vous voulez de la bonne humeur, de la bonne énergie et surtout de l'inspiration. Parce qu'elle fait de très, très, très, très, très belles choses pour la jeunesse sénégalaise. Et elle fait des très belles choses pour l'entrepreneuriat. Allez l'encourager. Allez lui donner beaucoup de force, beaucoup d'amour, beaucoup d'énergie. Et fuck les haters. Oups. pardon en tout cas merci d'avoir écouté l'épisode et je vous dis à très vite dans un prochain podcast Peace

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Enfance, maladie et déménagements

    03:29

  • Le retour au Sénégal

    20:32

  • Débuts, succès et haters sur les réseaux

    28:54

  • Se réinventer et le port du voile

    59:19

  • La création de sa marque

    01:19:37

  • Son mariage & ses projets

    01:26:28

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