- Speaker #0
Je n'ai jamais perdu de match en High School aux Etats-Unis. 36 victoires. Ils mettent dans le journal Le Soleil « Naktar Ndiaye en NBA » . Ils montrent la photo de moi et ma mère. Jusqu'à sa mort, quand on parle de sport, dans la maison, on a qui a gagné quoi ? Elle dit « Hé, c'est moi la championne ici » . Moi, mon record, on ne l'a pas encore battu. Avec le Jordan. J'ai eu la chance de le côtoyer en dehors des boules. C'est une des choses dont je suis très fier. J'ai réussi à exporter l'attitude sikapoise aux états-unis. Les gens ne comprennent pas. Le basket, c'est mon médicament.
- Speaker #1
Hello, hello les incroyaux, la team incroyable, j'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube ou sur Spotify. Aujourd'hui est un jour spécial pour moi parce qu'aujourd'hui c'est le fan de basket qui est assis. Aujourd'hui, je vous dis, aujourd'hui je suis fan. Regardez même mon intro, regardez déjà comment je suis habillé. Vous allez comprendre pourquoi je suis habillé comme ça. Je craque mes doigts pour l'intro. Vous êtes prêts pour l'intro ? J'ai hâte de la faire depuis... toute la journée. Aujourd'hui, dans le Off Show, je reçois une légende du basket africain. Je reçois un champion d'Afrique. Je reçois un joueur NBA. Je reçois quelqu'un qui travaille avec les plus grandes instances de la NBA. Je reçois une légende. Je reçois quelqu'un qui a joué... Avec Antoine Jameson, Vince Carter, le Fab Five, je reçois Monsieur MacTarmigliai dans le Off Show ! Ah, j'avais hâte de la faire. J'avais hâte de la faire cette intro. Je crois que mes abonnés, ils vont le mettre en commentaire. Je n'ai jamais fait une intro comme ça. Grand Mactar, grand frère.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Comment ça va ?
- Speaker #0
Merci, merci. Ça va très bien.
- Speaker #1
Merci à toi d'avoir pris le temps de venir. Parce que je sais que tu es à Dakar quelques jours, beaucoup de boulot, beaucoup de choses à gérer. Mais tu as quand même pris le temps de venir t'asseoir et surtout de venir me raconter d'abord. avant les auditeurs, toi, magnifique histoire de vie et ton inspirante histoire de vie que j'ai tellement hâte de découvrir. En tout cas, merci d'être venu.
- Speaker #0
Merci de m'avoir invité. Déjà, bon, après, derrière, on a une amie en ce moment.
- Speaker #1
Tata Syrah.
- Speaker #0
Syrah, exactement. Je ne peux pas lui refuser grand-chose, alors je t'ai obligé de venir. Elle a mis le couteau sur la gorge à pied. Vas-y,
- Speaker #1
viens l'installer.
- Speaker #0
Merci, tout est cool.
- Speaker #1
Pas à discuter ?
- Speaker #0
Oui, tranquille.
- Speaker #1
Tant mieux.
- Speaker #0
On y va. Alors,
- Speaker #1
Alors, la première question que je pose, Mactar, à toi. tous mes invités, c'est la plus dure. C'est aujourd'hui, comment tu te présentes. Après, tu verras le reste, c'est facile.
- Speaker #0
Écoute, Mactar, c'est tout. C'est tout ? Sénégalais.
- Speaker #1
Présentation simple, efficace.
- Speaker #0
C'est simple que ça.
- Speaker #1
Vous allez voir que ce n'est pas si simple que ça. Donc Mactar, toi, tu n'es où pour commencer ?
- Speaker #0
Je n'ai rien vu au Sénégal. Je suis né au Sénégal, je suis un boy C4. C4 Rue 10. J'ai grandi ici, je suis allé au Collège Sacré-Cœur. Et je suis émouvé de l'hébita. Si je ne mentionne pas cela...
- Speaker #1
Les anciens vont te...
- Speaker #0
Maman ! Il fallait surtout me tirer les oreilles. Non, non, j'ai eu une enfance tranquille. Mon père travaillait au ministère des Finances avant, et après il était au ministère des Affaires étrangères. D'accord. Ma mère, Victorine, elle fut championne d'Afrique. Elle a fait les Jeux Olympiques, en fait. Et non, j'ai eu mon oncle, Vincent, André.
- Speaker #1
Donc ta maman était déjà dans le sport.
- Speaker #0
Elle a tout le temps fait du sport.
- Speaker #1
Basket aussi ?
- Speaker #0
Non, de l'athlétisme.
- Speaker #1
Ok, championne olympique en latétisme.
- Speaker #0
Elle était championne du Sénégal. Elle a fait les Jeux olympiques.
- Speaker #1
Fait les Jeux olympiques, pardon. Voilà.
- Speaker #0
Wow.
- Speaker #1
Donc, ta maman était déjà dans le sport. Non,
- Speaker #0
ma mère était dans le sport. J'ai des oncles qui ont joué. Valère, qui était un gardien de but. Jeannot, pareil. Et Vincent, le plus jeune, qui aurait pu faire une carrière de footballeur, mais qui a choisi les études. J'ai une tante qui faisait aussi de l'athlétisme, Juliette. Du côté de ma mère, il y avait ce truc, ce hit factor.
- Speaker #1
Ok. Est-ce que tu as beaucoup de frères et sœurs ?
- Speaker #0
J'ai trois soeurs et j'ai quatre frères.
- Speaker #1
Ok, donc une grande famille.
- Speaker #0
Mais bon, mes parents n'ont que moi en fait. Et du coup, mes deux parents se sont remariés. D'accord. Et j'ai eu des frères par-ci et par-là.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Mais c'est toute une grande famille.
- Speaker #1
C'est une grande famille où finalement, dans ton enfance, tu baignes dans le sport, dans la performance. Mais est-ce que toi, tu es déjà sportif ou est-ce que tu vois tout ça, mais tu restes loin ? Parce que je te pose la question, parce que souvent, les parents qui ont des succès te disent toujours, j'essaie de ne pas mettre mon enfant, de ne pas mettre cette pression-là sur mon enfant.
- Speaker #0
enfant non en fait moi j'ai grandi dans un quartier à la cicabudis où il y avait quelques basketteurs aussi par mon nom qui joue au basket et ses potes hubert dacosta c'est des gens qui jouent au basket mais c'était pas des gens qui voulaient faire du basket en métier d'accord c'était un divers voilà par contre il y en avait quelques-uns qui ont fait du basket en métier d'accord d'un mode pas moussa baché dit et surtout lui d'accord parce qu'en fait tu vas rigoler avec des potes en joueurs de foot comme tout le monde et j'ai marqué contre notre camp Une catastrophe. Et du coup, je me suis retrouvé de l'autre côté.
- Speaker #1
Ils t'ont dit le foot ?
- Speaker #0
Non, ils m'ont juste dit, vas-y, c'est bon. Et comme ça, je me retrouve au terrain de basket de l'amitié d'eux. Et par Moussa Abachidi, qui venait souvent en vacances, il était en train de shooter. Et il me dit, vas-y, prends des rebonds pour moi. Et c'est comme ça, en fait. que j'ai été introduit au basket.
- Speaker #1
Ton premier contact avec le basket,
- Speaker #0
c'est par une erreur au foot. C'est tout, exactement.
- Speaker #1
Et on te dit, vas-y là-bas et fais des rebonds. C'est ton premier contact.
- Speaker #0
C'est mon premier contact avec un ballon de basket.
- Speaker #1
Mais avant ça, est-ce que tu regardais du basket ? ou même ça, t'étais loin ? Non,
- Speaker #0
je trouvais le basket un peu... Comment dirais-je ? Un peu lent. D'ailleurs, les arbitres, je les appelais les chefs de gare. Parce qu'ils sifflaient tout le temps.
- Speaker #1
Mais c'est marrant parce que ma femme, c'est ça qu'elle déteste. À chaque fois, elle me dit, il reste combien de temps ? Je dis deux minutes. Elle me dit, ça veut dire 15 minutes.
- Speaker #0
Exactement. Alors du coup, je n'étais pas tellement attiré au basket. J'ai essayé de faire du handball à l'école, au collège Sacré-Cœur. on m'a tapé la balle m'a frôlé le nez j'ai tout de suite démissionné bon après l'athlétisme c'était pas mon truc même si j'adore regarder l'athlétisme ma mère était athlétique j'ai trouvé quelque chose au basket c'était pas organisé mais bon je le faisais tous les mercredis après j'allais au terrain à l'amitié je commençais à dribbler à jouer avec les gars de temps en temps et c'est comme ça que j'ai atterri au centre de Bob d'accord parce que moi
- Speaker #1
Moi, je veux surtout aussi remettre en contexte pour peut-être les plus jeunes qui nous regardent, parce qu'aujourd'hui, ils ont tellement accès à tout que tu te dis que c'est facile d'avoir de l'information sur le basket. Et j'imagine que toi, à ton époque, regardais même des matchs de basket américains. Comment tu faisais ? Est-ce que tu avais Canal déjà ?
- Speaker #0
Non, c'était même... Je l'ai répété à un média français il y a quelques années peut-être. Je leur disais que je n'ai jamais été exposé au basket américain. C'est ça. L'Amérique, c'était très lointain. Alors, mon rêve, quand j'ai commencé à jouer au basket, et me faire un petit nom, c'était de jouer en France, en fait. Parce que la France, tous les samedis après-midi, on avait des matchs de poules. Portez, Basté Limoges, tu vois, il y a Apollo Fay, tu vois, je vois, du coup, je me suis dit, pourquoi pas.
- Speaker #1
Et puis tu vois des Sénégalais, donc tu te dis, c'est palpable, je peux le faire.
- Speaker #0
Exactement. Et mon rêve n'a jamais été... de jouer aux états unis c'était je voulais jouer à paris surtout parce que paris c'est la ville quoi c'est paris bien sûr tant que je crois en france et je lui appareil parce qu'il n'y avait pas beaucoup de gens qui lui apparaît il y avait mustapha andouille que je vais à paris après il ya eu qu'on dirait ce bassin ou non basse il était en espoir et il est parti aux états unis d'accord et du coup je me disais il y avait maradou loum aussi j'ai gardé tout ça c'est Bien sûr,
- Speaker #1
ça a dû te marquer.
- Speaker #0
Voilà, je voulais jouer à part. Et une fois j'ai écrit à Charles Bietri. Je lui ai écrit une lettre.
- Speaker #1
Depuis Dakar ?
- Speaker #0
Depuis Dakar.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
J'ai écrit une lettre.
- Speaker #1
En te présentant, en disant où elle est ?
- Speaker #0
Je suis jeune basketteur, je vais à Paris.
- Speaker #1
En fait, c'est marrant, ça me fait sourire, parce que les gamins d'aujourd'hui, ils ne doivent pas comprendre ça.
- Speaker #0
Non, c'est impossible.
- Speaker #1
Aujourd'hui, on leur fait des highlights, on leur fait des réels, des stories Instagram, on leur fait des vidéos. Tout est documenté.
- Speaker #0
Là, ils ne comprennent pas. En fait, c'était ça. Mais bon, j'étais à Bop. Tous les étés, les professionnels.
- Speaker #1
Oui, quand ils revenaient en vacances.
- Speaker #0
Ils revenaient en vacances. Et là, tu étais là, tu les regardais, tu étais admiratif. Et c'est comme ça que l'idée me est venue d'écrire une lettre.
- Speaker #1
Mais quand tu as ce premier contact avec le ballon, tu as quel âge ?
- Speaker #0
13-14 ans. 13-14 ans.
- Speaker #1
Je suis venu tard au basket. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Par rapport aux autres. J'ai des potes, les baboussissés, Omar Mar. Tu traverses la rue et tu es déjà dans le terrain de basket. Moi, j'étais un peu tard par rapport à eux.
- Speaker #1
Mais justement, si tu arrives tard et que très vite tu vas en club, c'est que tes coachs décèlent quand même un potentiel très rapidement chez toi, des aptitudes, j'imagine, dans ce que tu fais.
- Speaker #0
En fait, comme on connaît ça à Crécoeur, il n'y a pas de basket. J'étais obligé d'aller en club. D'accord. J'allais au centre de Bob parce que c'était l'équipe la plus proche en fait. D'accord. Parce que le C-Bag n'existait pas encore. D'accord. Et du coup, je me retrouve au centre de Bob et j'ai un pote qui me dit tout le temps, il faut que tu racontes ton histoire. Comment tu es venu à Bob ? Parce qu'il fallait traverser Taïba, Grand-Dakar, le cinéma allemand sourd, et à l'époque, c'était pas...
- Speaker #1
Non, c'est pas comme aujourd'hui, t'as le PRT, des choses comme ça.
- Speaker #0
C'était pas un lieu de gaieté, quoi. Je veux dire, c'était vraiment risqué de traverser ça. Mais inconsciemment, moi, je passais devant, je partais m'entraîner, et je revenais à la maison tard, en fait. vers les 21h, 22h. Et c'est pour dire que j'ai vu des choses qu'il ne fallait pas voir à mon âge. Et je le faisais parce que je voulais jouer au basket. Je suis allé à Bob. Et entre-temps, le collège Saint-Méli... Michel m'a attiré parce que bon, il y avait... J'ai voulu quitter Bob pour aller à Gendard parce que ma mère, elle est athlète, j'ai un woman, tout ça, tout ça. Alors du coup, le frère Emmanuel m'a offert une bourse. Parce qu'il y a le coach Fé Hassan Ghisé qui m'avait vu jouer à BOP et tout. Et il a demandé au frère de me donner une bourse. Et ils m'ont offert une bourse. Et du coup, j'ai transféré, j'ai changé de club aussi en même temps. Parce qu'à Saint-Michel, tu sortais de la classe, tu allais directement sur le terrain de bourse. Et ça a été plus facile en fait.
- Speaker #1
Le premier transfert. Voilà.
- Speaker #0
Ça a été très facile en fait. Et c'est comme ça vraiment que j'ai été exposé aux, entre guillemets, au public. Parce qu'à Bob, j'étais minime. Minime, tu joues minime. Mais dès que je suis arrivé à la Jeanne d'Arc, ma première année cadet, j'ai joué en senior.
- Speaker #1
Ah, ok. Pour que les gens comprennent bien, ceux qui ne jouent pas au basket, c'est que tu as cadet première année, cadet deuxième année, et après t'es senior.
- Speaker #0
T'as junior.
- Speaker #1
T'as junior première année,
- Speaker #0
junior deuxième année.
- Speaker #1
T'as senior, donc t'as 4 ans minimum d'écart entre toi et ceux qui jouent les bruits. Première année de senior. Donc pour passer de cadet à senior, c'est que vraiment, d'un point de vue... talent, performance, tu es au-dessus du lot et que tu es capable de jouer avec ces joueurs de cet âge-là.
- Speaker #0
Tu sais, c'est un peu... Parce que c'est ici d'ailleurs. En venant ici, je parlais au chauffeur, je lui ai demandé, parce qu'il y a deux voies maintenant, le terrain de basket. Le C-Bag, c'était sur les deux voies. Et je m'en souviendrai toujours. On devait jouer un match contre le C-Bag en Calais. 14h, il fait chaud. 14h, il fait chaud de ouf. On est là en train de s'échauffer et je vois à quelques quelqu'un qui vient sur sa mobilette en train de crier mon nom. « Mais que j'ai fait encore ? » Il dit « Non, tu ne joues pas, tu ne joues pas, tu ne joues pas. » « Ok, d'accord, je ne joue pas. Pourquoi je ne joue pas ? » Là, tu vois, je vais avec les seniors. Et c'est comme ça que j'ai appris que j'étais surclassé en fait. Le gars m'a mis sur sa mobilette et je suis parti. Mais bon, pourquoi j'ai été surclassé ? Parce que Passo, mon entraîneur à l'agenda, celui qui m'a pratiquement formé, Jean-Marie Diop est partie aux Etats-Unis. Du coup, l'équipe voulait changer, voulait amener un autre pivot pour compléter l'effectif. Et comme Paso, lui, c'est quelqu'un qui n'a pas peur de prendre de risques. Ils étaient sur Aziz Seck à l'époque. Aziz avait choisi, parce qu'il était à l'armée, il est sorti de l'armée, il avait choisi d'aller jouer pour la SIB du Jourbel.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et du coup, Passo dit, écoute, on ne va pas aller chercher des trucs, on va juste surclasser un cadet.
- Speaker #1
On a un cadet qui peut prendre sa place.
- Speaker #0
Et c'était moi. Ouais.
- Speaker #1
Tu vas dans le grand bain vite,
- Speaker #0
là. Direct. Et je pense que même les seniors, ils ne pensaient pas que j'allais avoir cet impact sur le terrain.
- Speaker #1
Non mais parce que... Vraiment quelqu'un qui ne s'y connait pas en basket, je pense qu'ils ne peuvent pas comprendre. Parce que cadet, première année, tu as quoi ? Tu as 16 ans ?
- Speaker #0
Oui, je suis prêt à y aller et tout.
- Speaker #1
Oui, tu as 16 ans. Tandis que senior, tu peux jouer contre des papas qui ont 30 ans.
- Speaker #0
Mais je jouais contre des pop. Et donc,
- Speaker #1
d'un point de vue physique, c'est la différence, elle est quand même énorme.
- Speaker #0
J'avais des dirigeants, ils me donnaient tout le temps de l'argent pour acheter de la viande.
- Speaker #1
Parce qu'il fallait que tu...
- Speaker #0
Je disais, va manger, va manger. C'est un beau souvenir, parce que quand j'y repense, ce sont des petites choses qui m'ont motivé, en fait. Et puis moi,
- Speaker #1
je pense que ça montre déjà... ton goût pour le défi.
- Speaker #0
Surtout.
- Speaker #1
Ne pas avoir peur d'affronter le défi qui est devant toi.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Je pense qu'à n'importe quel gamin de 16 ans, face à ces papas-là, tu vas prendre des coups.
- Speaker #0
C'est sûr.
- Speaker #1
Tu vas te faire bouger, tu vas te faire insulter. Surtout que le basket, je pense, de cette époque-là, ce n'est pas le basket d'aujourd'hui. aujourd'hui, qui est un peu plus, on va dire, soft, tu vois.
- Speaker #0
C'est pas moi qui l'ai dit.
- Speaker #1
C'est moi qui l'ai dit. C'est moi le coupable. C'est moi qui l'ai dit. Tu vois, qui est un peu plus... On fait beaucoup plus attention aux potes à cette période-là. Tu peux prendre des vrais coups. et donc Kangamon c'est
- Speaker #0
décide de je vais y aller je vais les affronter et je vais jouer tous les week-ends contre eux c'est qu'il faut comme on dit il faut avoir du shit c'est sûr mais bon c'est une question d'opportunité j'ai jamais pensé que j'étais le maire à cette époque de ma classe je pense que j'ai eu l'opportunité de m'exprimer plutôt que les autres et du coup j'en ai profité après il aussi une équipe autour de moi bien sûr les joueurs qui avec qui j'ai joué bruno gomis Il y en a certains. Passo, il m'a tout le temps donné une chance de m'exprimer par rapport à ces gars. Il ne m'a jamais, en fait, donné un frais. Il m'a tout le temps dit, accélère, accélère, j'étais le seul, peut-être, qui avait le droit à faire des erreurs. Alors, cette liberté, ça m'a fait gagner en confiance. Du coup, je me suis dit, pourquoi pas ? Et j'ai accéléré.
- Speaker #1
Et pendant ce temps-là, Côté scolaire, tu fais quoi ?
- Speaker #0
Tranquille. J'allais en classe comme tout le monde. Mais bon, à un moment, j'étais un peu lâché de l'école. C'est quand il y a eu une amie à ma mère, je ne sais pas si vous connaissez, Madeleine Sidibé, elle s'appelait. d'accord. La Madeleine, elle travaillait à l'ambassade des États-Unis. D'ailleurs, ses fils étaient toujours aux États-Unis. Coco Barry, tu dois entendre Coco Barry. Voilà. Elle venait à Agir tout le temps parce que c'était une amie. Et une fois, elle me dit, après l'entraînement, je suis là, je boudais et tout, j'en ai marre. Elle me dit, mais toi, tu vas aller au Stade Juni. Il faut que tu continues d'aller à l'école. Parce qu'au Stade, tu veux pas juste jouer au basket. Et ça, ça a été déterminant, en fait. C'est ce qui s'est suivi dans ma carrière. Parce que je voulais jeter l'école.
- Speaker #1
D'accord. Parce que c'est intéressant ce que tu dis, parce que Plus tôt, tu as dit ton plan. plan, c'était d'aller en Europe. Jouer en France. Mais cette dame te plante la graine dans ta tête que tu peux aller aux Etats-Unis.
- Speaker #0
Exactement. Et là, je me suis dit, je vais juste tenter ma chance, je vais rester en classe, je vais aller à l'école. En plus, je m'amusais à l'école. J'avais des potes, on avait notre petit groupe, on s'amusait. Mais après, le basket, c'est devenu quelque chose d'important pour moi. Je me suis dit, voilà, Paris, Paris, Paris, Paris. Mais quelque part dans ma tête, j'avais aussi ce petit rêve américain. Mais ce n'était pas par rapport au basket, en fait. C'est de plus la vie.
- Speaker #1
C'est l'Amérique.
- Speaker #0
Le lifestyle, exactement. Tu voyais tout ce qui est grand, tu regardais les films et tout. Tu disais, pourquoi pas ? Et mon rêve, basketballement, ce n'était pas d'aller aux États-Unis. Mais dès qu'elle a dit ça, ça a un peu chamboulé tout ce que j'avais en tête. Et du coup... En forçant, en forçant, c'est arrivé. Mais bon, pas sans embûches.
- Speaker #1
Non, j'imagine. Et justement, c'est là où, je pense, dans la suite de notre discussion, on va arriver. C'est que, donc tu joues en KD ici, tu te développes. Donc tu fais ton cursus lycée ici. Tu finis le lycée. Quand finit le lycée, finit le bac ?
- Speaker #0
Non, mon année de bac, je suis parti.
- Speaker #1
Ah, tu fais même pas le bac ?
- Speaker #0
Je fais pas le bac ici, je suis parti à Reims.
- Speaker #1
Ah, donc, ok. Comment tu parles à Reims ?
- Speaker #0
Étienne Prérat. Tu connais le nom ?
- Speaker #1
Moi, je connais, oui.
- Speaker #0
Voilà. Etienne Prérat était recruté par le Stade Rémois. D'accord. Il arrive à Reims, il a le mal du pays. Moi, je suis en train de décider où aller. Et il parle au président de Reims, M. Garlès. Il lui parle de moi.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et du coup, ils me font venir.
- Speaker #1
En essai ? Ou ils te font venir direct ?
- Speaker #0
Ils me font venir. Ils me disent, tu vas jouer en espoir et tout. Ils me font venir.
- Speaker #1
Et ils t'ont jamais vu jouer ?
- Speaker #0
Ils ont entendu parler de moi. Juste derrière, j'étais le meilleur joueur.
- Speaker #1
C'est ton pote qui parle de toi.
- Speaker #0
En fait, j'étais le meilleur joueur de la saison ici au Sénégal.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Je ne suis pas le meilleur jeune, mais j'étais le meilleur joueur. Le roi du basket. J'étais le roi du basket. Ah ouais ? Et pour aller en France, parce qu'à l'époque avec les visas, il fallait que j'aille en Tunisie pour pouvoir rallier la France. C'est pour te dire. Bon, j'allais en France. Ça ne s'est pas aussi bien passé que je le pensais.
- Speaker #1
Mais à ton cas, tu es en Tunisie. C'est pour faire une escale ?
- Speaker #0
Non, mon père avait déjà changé de boulot. Il n'était plus aux finances, il était aux affaires étrangères. Alors, c'était plus facile pour moi de voyager en Afrique.
- Speaker #1
OK, c'était plus facile pour toi de partir en Tunisie, d'avoir un visa ou partir en Tunisie,
- Speaker #0
pour pouvoir après partir en France.
- Speaker #1
Voilà. OK.
- Speaker #0
C'est ce qui s'est passé. Comme il avait des contacts. Je suis allé en Tunisie et je suis allé en France.
- Speaker #1
C'est ta première fois en France ?
- Speaker #0
Non, j'y allais en vacances. J'ai de la famille là-bas. C'est la première fois que j'y allais seul. Du coup, là, ce n'était pas ce que je pensais.
- Speaker #1
Et tu as quoi ? 17 ans ?
- Speaker #0
17 ans, 18 ans. Je rentrais dans ma 18e année. Ce n'était pas ce que je pensais du tout. C'est chaud là. Bon, je vais à Reims. ça se passe pas ça se passe pas ça se passe pas très bien. Je vais à 50 ans, c'était moyen. Hé, on fait quoi là ?
- Speaker #1
Le rêve de Paris, c'est pas le même que Reims. Exactement.
- Speaker #0
Là, je pensais à repartir au pays. OK. Et entre-temps, il y a un pote, un pote à Paris, à ma famille, à Blindir, qui me récupère chez lui. À Cônes-sur-Loire.
- Speaker #1
C'est-à-dire que je ne sais même pas où est-ce que c'est Cônes-sur-Loire.
- Speaker #0
Exactement. Cônes-sur-Loire. Et ce qui est intéressant dans tout ça, tu te rappelles, j'ai parlé de Pabmoussabatli. Ce Pabmoussabatli a appelé à Blind. Il dit, prends le gamin, prends-le chez toi, parce que je sais qu'il peut faire quelque chose dans sa carrière.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et j'arrive à Cône, je m'entraîne, là, il s'occupe de moi. Par moussa, il envoie de l'argent de temps en temps pour marcher des certains trucs. Là, on est au mois de février-mars, je crois. Il faisait froid et tout. Et je faisais rien. Pas d'école, rien du tout. Et du coup, il y a un tournoi international ce soir. à Nantes. Et tous les ricains sont là. Parce qu'il y avait une équipe américaine avec Kibou Stewart, Allen Roberts, c'est des mecs... À l'époque, c'était des dons. Il y avait les grosses facs qui étaient là pour les recruter. OK. Il y avait Joy Town, il y avait North Carolina, Wake Forest, entre autres. Et j'ai fini MVP du tournoi, avec un autre ricain qui booste du haut.
- Speaker #1
Mais ce tournoi de jeunes, toi tu joues avec quelle équipe ?
- Speaker #0
On avait fait une sélection de Sénégalaises en fait. Ok, d'accord. Quelques Sénégalais de mon âge qui étaient en France, on a fait une sélection Sénégalaises, une sélection Espoir, et on a gagné le tournoi. Et là, ça relance tout en fait.
- Speaker #1
Vous gagnez le tournoi ?
- Speaker #0
On gagne le tournoi de Nantes, la semaine d'après on gagne celui du Mans. Et là, c'est...
- Speaker #1
Ah ouais, t'as les facs, t'as les scouts américains qui sont là.
- Speaker #0
Ouais, mais là, non seulement j'ai les facs, mais j'ai aussi les clubs français.
- Speaker #1
Ouais, qui sont présents. Là,
- Speaker #0
ça change tout. Là, il fallait que je prenne une décision.
- Speaker #1
Là, tu passes de celui qui ne faisait rien du tout.
- Speaker #0
du tout qui était posé,
- Speaker #1
là tu as des propositions de vente.
- Speaker #0
Et en parlant, en discutant et tout, j'ai décidé d'aller aux Etats-Unis. Parler à ma famille, tout ça. Même Paris, en fait, c'était devenu une opportunité parce qu'on hésitait. étaient intéressés pour me faire venir. Mais là, ce côté rebelle que tu dis en moi, quand j'étais en galère, personne ne voulait le moi, pourquoi je vais aller chez vous aujourd'hui ? Et pourtant, je vous ai fait des appels du pied. Et c'est comme ça que j'ai décidé d'aller au stade.
- Speaker #1
Et en plus, ça doit être assez... Tu sais, je me dis, la facilité serait de prendre des clubs français. Parce que quand tu vas en NCA, tu n'es pas payé.
- Speaker #0
Non, du tout.
- Speaker #1
Tandis qu'en France, on te propose un contrat pro.
- Speaker #0
Tu as un appartement, tu as une voiture.
- Speaker #1
Oui, tu as un salaire. Tandis que quand tu vas en université aux États-Unis, tu n'es pas payé,
- Speaker #0
tu vas à la PAC. Tu vas pour forger, en fait.
- Speaker #1
Tu vas pour forger, mais tu n'es même pas sûr de ce qui peut se passer après.
- Speaker #0
Exactement. Donc c'est un vrai problème. par les Ponglis. Je ne parlais pas un mot d'anglais. En plus. Pas un mot d'anglais, je parlais. Thank you, peut-être, c'est tout.
- Speaker #1
Mais c'est ça, tu prends un vrai pari, en fait.
- Speaker #0
Non, mais ça revient à ce que tu as dit tout à l'heure, par rapport aux challenges, en fait. Je n'aime pas qu'on me dise non. Alors, du coup, c'est... Il y a d'autres anecdotes par rapport à ça que j'ai vécues. Certaines ont moins bien marché. marcher que d'autres, mais c'est la story de ma life.
- Speaker #1
C'est quelque chose qui revient assez souvent dans ta vie que quand on te dit non.
- Speaker #0
Quand tu me dis tu peux pas faire ça, quand tu me dis non, là j'ai le truc, il faut que je le fasse, il faut que j'y arrive.
- Speaker #1
Donc finalement le jeune MacTardiaï... se retrouve avec Paris, le club dont il rêvait d'aller, qui lui fait des offres, des clubs français qui lui font des offres, des offres, comme tu dis, d'appartement, voiture, salaire, et t'as des facs américaines qui sont là, qui te disent, viens continuer tes études, parce que comme tu le disais tout à l'heure, aux Etats-Unis, la fac, tu peux être un bon sporteur, mais il faut aller à l'école quand même. Viens continuer tes études, viens jouer au basket, et Inch'Allah, on verra ce qui peut se passer. Et toi, tu pars aux Etats-Unis. Ouais, il faut rester.
- Speaker #0
Non, je suis parti. En fait, parce qu'il fallait prendre les SAT à l'époque, ce qui n'existe plus aujourd'hui. Un test pour voir ton niveau d'anglais. Alors,
- Speaker #1
tu ne parlais pas.
- Speaker #0
Du coup, il a fallu que j'aille dans un établissement pour apprendre. de l'anglais.
- Speaker #1
En combien de temps ?
- Speaker #0
Attends, ça va venir. Là, il y avait une école à Winsons-Salem parce que bon, j'ai parlé à Dave Odom, le coach, je lui ai dit que je vais venir chez vous et tout ça. Et pour me mettre au frigo, comme ils le font aux Etats-Unis, et voulu aimer. me mettre dans un petit lycée qui est dans l'état de Neufkamer, juste à côté du campus de Wake Forest. Comme ça, ils peuvent garder l'oeil sur moi, tout ça. Alors, je vais faire, je descends de l'avion, je fais 9 heures de route pour aller à encore l'Union. J'arrive, je sors de voiture, le coach me dit « Vas-y, il faut jouer. »
- Speaker #1
Avec l'équipe de Wake Forest ?
- Speaker #0
Non, avec l'équipe de
- Speaker #1
Winston-Salem.
- Speaker #0
l'équipe du lycée. J'ai pas de jambes, j'ai rien.
- Speaker #1
Tu sors de l'avion ?
- Speaker #0
Je te jure, je suis là comme je regardais les gens passer à gauche et à droite.
- Speaker #1
Décalage horaire.
- Speaker #0
Je sors de l'avion, je fais 9 heures de route. Et le coach de Hawkins, Steve Smith, il était venu voir un joueur du lycée pour le recruter. Il y a tout le temps des concours de circonstances qui arrivent avec moi. Et là, je suis en train de jouer, je ne vois rien.
- Speaker #1
Ah non, tu ne dois rien voir ? Non,
- Speaker #0
du tout. Là, j'étais à Dakar. Je suis parti. Et le coach de l'équipe de Winston-Salem, l'équipe du lycée, était en train de discuter avec l'autre coach. Mais tout ça, je suis après. Et l'autre me dit, je crois qu'il a un potentiel. Je ne sais pas ce qu'on m'avait dit. Je n'en veux pas. Il dit à l'autre, si tu le veux, tu le prends. L'autre lui dit, comme ça, il dit, comme ça. Et moi, tout ce que j'ai vu, en fait, c'était qu'on a arrêté de jouer et je voyais mes affaires sortir d'une voiture et être mis dans une autre voiture. J'ai dit, ah, OK. Comme je ne pouvais pas parler anglais. Du coup, je n'ai jamais posé de question.
- Speaker #1
Toi, tu subis juste la situation.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Je n'ai jamais posé de question. Et là, je dois faire encore 4 heures de route pour aller à Oak Hill. Oak Hill Academy. Et c'est là où vraiment que mon histoire américaine prend forme, en fait.
- Speaker #1
Mais, alors c'est marrant parce que cette situation de vie, ce changement... C'est marrant parce qu'on va y venir après. C'est un petit peu ce que tu vas vivre après et ce que tu vis dans le quotidien aujourd'hui. Cet univers du sport de haut niveau où ça reste du business.
- Speaker #0
C'est du business.
- Speaker #1
C'est du business. Et où il n'y a pas de question de sentiment « Ah, il vient d'arriver du Sénégal. » « Tu vois, c'est un Sénégalais, il ne parle pas anglais. » « Non, il vient de prendre l'avion. » Non, c'est... Ok, lui il n'a pas décelé le talent chez toi, l'autre l'a décelé, tu ne veux pas, je prends, ok, vas-y, ciao.
- Speaker #0
C'est du business, c'est tout. Tu ne veux pas à McDonald's, tu veux à Burger King, c'est pareil.
- Speaker #1
Et toi quand tu rentres dans la voiture, que tu retapes, c'est 4 heures pour aller à l'hôpital.
- Speaker #0
Je ne sais même pas où j'allais en fait. Tu ne comprends pas où est-ce que tu vas. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe, aucune, aucune. moi je pensais juste que bon que l'autre coach coach Smith devait m'amener là où j'allais dormir ouais dormir Voilà, c'est tout. Et bon, comme j'étais tellement fatigué, je voulais juste manger et dormir. On s'est arrêté quelque part, j'ai pris un sandwich et je me suis endormi dans la voiture. Quatre heures plus tard, je me retrouvais à Hawke's Academy, au milieu de nulle part.
- Speaker #1
Mais quelle folie !
- Speaker #0
Regarde, regarde, je vois des arbres et tout. Et j'essayais de parler au coach, j'essayais de fabriquer des phrases. Il me regardait, il ne comprenait pas. Et là, pendant pratiquement une demi-heure, j'étais là en train de regarder. J'étais perdu en fait. Ah non,
- Speaker #1
bien sûr.
- Speaker #0
J'étais perdu. Mais une chose, je n'ai jamais pensé à retourner au Sénégal. Jamais. Ni en France d'ailleurs. Je me suis dit, ça va être dur, ça va être dur. Il faut que j'y réussisse. Et c'était ma motivation, en fait. Et j'ai pensé à tous les noms que j'ai eu à subir avant d'en arriver là. En fait,
- Speaker #1
c'est ça que j'allais te demander, le « faut que tu réussisses » . il est motivé par quoi ? Est-ce qu'il est motivé par ses noms ? Ou est-ce qu'il est motivé, je ne sais pas, par... Tu te dis, j'ai une famille qui compte sur moi si j'y arrive. Parce que tu sais, souvent on entend ces histoires-là.
- Speaker #0
Non, pas moi. Pas moi. Parce qu'en fait, quand je suis parti, ma mère, elle travaillait, mon père travaillait.
- Speaker #1
C'est ça. Ils avaient leur situation.
- Speaker #0
Mes soeurs étaient à l'école. Ce n'était pas comme si j'étais en galère. Maintenant, si on peut dire que je faisais partie des privilégiés, ben écoute, je l'assume totalement. On n'était pas riches du tout.
- Speaker #1
mais bon j'avais des parents qui se battaient pour que j'aie le nécessaire mais t'avais pas cette pression sociale de te dire je dois réussir pour sortir parce que les gens aiment beaucoup ce storytelling toi c'est la pression de on m'a dit non je vais leur montrer que c'était
- Speaker #0
cette pression en fait surtout le fait que ça m'a ramené au terrain de foot en fait Là, on m'a chassé parce que je me marrais contre... Voilà. Et c'était cette pression qui me faisait truc. Je voulais revenir et montrer au gars...
- Speaker #1
Vous m'avez sorti, mais aujourd'hui...
- Speaker #0
C'était Kill Big Man, maintenant. C'était surtout ça, quoi. C'était... c'était ma motivation et c'est comme ça que je me suis accroché au quid j'ai dit à mon fils tout le temps j'ai jamais perdu de match en high school aux Etats-Unis 36 victoires on est champion des Etats-Unis je suis le meilleur contre-heure de l'équipe le meilleur rebondeur de l'équipe et là tout s'ouvre parce que meilleur contre-heure meilleur rebondeur première année un vaincu 36 matchs 36 victoires ah ouais là c'est dur sur le CV ah bah c'est sûr t'es prêt j'avais diré Stackhouse dans mon équipe Jeff McKinney c'était du boulot
- Speaker #1
Les vrais connaisseurs de basket, vous savez, c'est Kid Jerry, Stakarm, Souskila. Ah là là, on a tous voulu avoir les filas comme lui.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Non, c'est du lourd, c'est du lourd. Parce que derrière notre starting five, on a tous joué en première division dans des grosses facs. Et là, c'est parti. Je dis, plus rien ne va m'arrêter. Et c'est là où j'ai commencé à penser NBA, en fait.
- Speaker #1
Parce que, ouais, là, finalement, le rêve, il est palpable. Tu as honte de ces joueurs-là au quotidien, tu es meilleur que la plupart et tu performes. Donc, finalement, cette option NBA,
- Speaker #0
elle est...
- Speaker #1
Et tu la touches du doigt.
- Speaker #0
Là, tu la vois.
- Speaker #1
Tu en es à quelle année ?
- Speaker #0
Là, on est en 93, 94.
- Speaker #1
Je te pose la question, parce que pour moi, elle est très importante. Parce que pour moi, le basket change après Barcelone 92.
- Speaker #0
C'est sûr.
- Speaker #1
le basket change après Barcelone 92 et après Barcelone 92 moi je te le dis moi je n'ai jamais eu envie de jouer au basket mais j'ai jamais voulu faire de sport je faisais que de la natation juste après après les JO 92 ça a tout changé j'ai joué au basket Jordan, Barclay tout ça ça a été ça a été un ils ont vendu au reste de la planète parce que les américains étaient déjà convaincus au basket mais cet été là a vendu le basket à la planète entière c'est ça en fait c'est ça en fait Merci. Donc, j'imagine que le jeune Mactar, qui en 93 voit les JO, tu es au cœur des États-Unis, donc en plus tu vis le basket à l'africaine.
- Speaker #0
C'est parti.
- Speaker #1
Tu réalises que finalement, le rêve de basket français que tu avais, c'est petit par rapport aux possibilités du rêve américain qui est devant toi.
- Speaker #0
Non, non, c'est surtout les coéquipiers qu'il y avait, parce que je voyais les autres, les facs qui les recrutaient, en fait. North Carolina, Georgetown, trucs, trucs, trucs. Ils recevaient tout le temps des lettres. une fois je demande demande au coach, je lui dis, mais pourquoi je reçois pas de lettres ? Il me dit, non, toi tu veux aller avec Forest.
- Speaker #1
Ah, c'était déjà acté.
- Speaker #0
Parce que j'avais donné ma parole, en fait. Et le coach me dit, mais tu peux changer un studio. J'ai dit, non, non, c'est bon, je vais aller avec Forest. Je vais aller taper ces mecs-là.
- Speaker #1
C'est le Lego encore.
- Speaker #0
Et c'était notre truc. Même quand on jouait entre nous, c'était mon truc. Parce que Stack, il disait tout le temps 9-41 contre truc. Comme lui et Jeff, ils allaient en Carole du Nord ensemble. c'est des eux contre nous.
- Speaker #1
Et puis surtout, pour les gens qui ne connaissent pas le basket, Wake Forest et North Carolina...
- Speaker #0
Et c'est dans le même état. C'est une heure de route.
- Speaker #1
Exactement. Donc, c'est un conflit, un duel.
- Speaker #0
Voilà. Et c'est tout le temps pareil. Ils ont parlé, parlé. Et malheureusement pour moi, je ne pouvais pas aller à Wake Forest. Je n'ai pas pu y aller. Bon, j'ai pu y aller, mais pas jouer en fait. Et ce qui s'est passé, c'est qu'il y a un libérien qui était professeur à Wake Forest, James Davis s'appelait. Je ne sais même pas ce qu'il est devenu d'ailleurs, heureusement. Qui sait ce qui aurait pu arriver. Moi,
- Speaker #1
je connais un peu la suite de l'histoire, mais vous allez découvrir.
- Speaker #0
Et lui... que Shodom l'avait pris pour qu'il aide en fait, pour qu'il m'aide à m'intégrer comme bon il est africain, il parle il est bilingue, il parlait à mes parents, un truc comme ça.
- Speaker #1
Je rappelle aux gens que tu n'as que un an aux Etats-Unis. Un an. Donc c'est à dire que ton anglais même Même s'il s'améliore, entre guillemets, ça reste encore basique. C'était très basique.
- Speaker #0
Alors du coup, James, sa femme était tranquille, je venais chez eux et tout. Mais ils ne savaient pas en fait. Si j'étais bon ou pas. Je croyais juste que c'était du social working, en fait. C'était un truc de conscience. On prend un jeune Africain, on l'amène ici pour l'aider. Il n'avait aucune idée du potentiel de basketball que j'avais.
- Speaker #1
La question que je vais te poser aussi par rapport à ce monsieur-là, parce qu'à ce moment-là, dans le basket universitaire américain, est-ce qu'il y a déjà des Africains ?
- Speaker #0
Il y en avait, mais pas au niveau auquel je prétendais.
- Speaker #1
C'est ça, des joueurs africains qui ont réussi, qui ont eu le potentiel dans la NBA à cette époque là, c'est pas comme aujourd'hui.
- Speaker #0
Non, c'est pas comme aujourd'hui.
- Speaker #1
C'est ça, donc pour lui, il doit se dire, bon, comme tu dis, c'est une hype.
- Speaker #0
Voilà, dans ma tête, j'étais plus étudiant que basketeur. Mais quand il s'est rendu compte que à Oak Hill, j'avais déjà battu les records de contre, j'étais rebondeur, j'étais champion des États-Unis, il s'est dit « il y a quelque chose ici » . Et du coup, il a commencé à faire du chantage à l'université.
- Speaker #1
De Wake Forest ?
- Speaker #0
De Wake Forest. Ok. Il a commencé à lui demander de l'argent, tout ça. Le coach a refusé, catégorique. « On ne fait rien, on n'a rien fait de légal et tout » . Il l'a ! il a dit aux... Parce qu'après, il y a eu une investigation, il a appelé la NCAE, ils ont commencé à investiguer et tout. Et là, il a dit aux investigateurs que les coachs me parlaient en dehors des dates de recrutement. Parce qu'il y a des dates, en fait, pour recruter. Il y avait des dates aujourd'hui, les mecs qui recrutent tout le temps. Et du coup, c'est devenu... C'était une pénalité. Alors, pendant pratiquement 4 mois, tout l'été, les deux premiers mois, parce qu'on commence l'école, les facs commencent au mois d'août. Alors, août, septembre, je regarde les autres, je fais rien quoi en fait.
- Speaker #1
Même t'entraînais avec eux, tu t'entraînes pas ?
- Speaker #0
À l'époque, je pouvais pas.
- Speaker #1
Tu pouvais même pas ?
- Speaker #0
Les entraînements officiels, je pouvais pas. Ok. On jouait des pick-up, tout ça, mais dès que les entraînements ont commencé au mois d'octobre, moi, c'est là que je regardais.
- Speaker #1
Et puis ? Pour les gens qui... Pareil, je vais beaucoup parler aux basketteurs dans cet épisode, mais que les gens comprennent, c'est Wake Forest avec Tim Duncan.
- Speaker #0
J'y arrive.
- Speaker #1
Parce que moi, j'imaginais dans ma tête la paire McTarnia et Tim Duncan, le compagnon Wake Forest aurait été quelque chose...
- Speaker #0
En fait, on était trois freshmen. Il y avait moi, il y avait Tim, et il y avait Ricardo Porol.
- Speaker #1
en espagnol je connais le nom
- Speaker #0
Ricky il faisait 2m8 en plus c'est un élu shooter et moi comme 4 il y avait Tim comme 5 alors quand on est arrivé au campus on a commencé à jouer des pick-up Randolph Childress qui était le meneur tuté de l'équipe un star il était très intelligent il nous a pris tous les trois il a rajouté un autre joueur et c'était son équipe en fait ok et on n'a pas perdu de match pendant pratiquement deux ou trois mois on n'a pas perdu de match en pit-up on gagnait tout on tapait tout le monde et du coup Il parlait au coach. Le coach a commencé à avoir ses idées lui aussi.
- Speaker #1
Bien sûr, il construit son équipe.
- Speaker #0
Quand l'ANCA est revenu vers octobre, novembre, pour dire que je n'étais pas qualifié, c'était terrible. Mais moi, ça m'a brisé parce que je me suis dit, attends... À part Oak Hill, je viens ici, c'est tout ce que je connais. J'ai passé un été fabuleux avec ces mecs. Je commence à trouver mes marques. Basketball, moi, j'étais bien.
- Speaker #1
Tu te sens à l'aise ?
- Speaker #0
Voilà, parce que le coach voulait me faire jouer l'ailier. Je commençais à faire plein de trucs dont je n'étais pas capable de faire avant. Je me sentais bien, quoi. Et je voyais vraiment l'avenir en rose. Et là, boum, tout s'écroule.
- Speaker #1
Mais ce qui est pour moi marrant, parce que je vais essayer de garder ce fil conducteur de tu es arrivé aux Etats-Unis, tu as atterri, 9 heures de route, on t'a trade. Ta première porte en NCAA, elle se ferme. Tu as un cas exceptionnel qui n'est jamais arrivé.
- Speaker #0
L'NBA,
- Speaker #1
on te trade. En fait, non, on ne te trade pas tout de suite. On t'interdit de jouer.
- Speaker #0
Je vais jouer dans une autre fac, mais sans pour autant avoir à attendre une année. Parce qu'à l'époque, quand tu changeais de fac, il fallait attendre une année.
- Speaker #1
Une année scolaire pour pouvoir jouer dans une autre fac.
- Speaker #0
Et là, j'étais avec Forest. Au mois de novembre, on m'a dit que je ne pouvais pas jouer. Tu peux aller n'importe où, par contre. Et tu vas jouer tout de suite. Ok. D'accord. Alors, l'année d'avant, l'été de l'année d'avant... L'université de Michigan était en France.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
On jouait à Caen.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et j'étais au match. Ah ah. J'étais au match.
- Speaker #1
En spectateur ?
- Speaker #0
En spectateur. Ok. Short, gros short.
- Speaker #1
Ah oui, dans ses têtes.
- Speaker #0
Parce qu'il y avait le noir. Oui, c'était des fraîches manes. Je les regardais. Un jour, papa, moi. Dès qu'on m'a dit que je ne pouvais pas jouer avec Forrest, je n'ai même pas pensé à la Carole New York. Mais j'ai des potes qui y sont. Je pensais directement à Michigan. Alors, mon coach de lycée, Steve Smith, il m'appelle et me dit, écoute, il y a plein de facs qui appellent. Dans Michigan, UCLV, Kentucky, je ne sais pas où.
- Speaker #1
UCLV. Oh yeah,
- Speaker #0
oh la la. Gormak a des vrais noms. Dès qu'il dit Michigan, je dis, je vais. Je vais aller visiter. Oui. On m'a dit, écoute, on va faire les dates, on s'arrange pour faire les dates. Boum, je vais visiter UCLA. Ma famille d'accueil habitait Los Angeles. Et bon, j'y vais. Évidemment, ils voulaient que je reste, que je signe à UCLA et tout. J'ai insisté pour aller visiter Michigan. Je descends à Michigan, il fait moins 13. Il y a une tempête de neige pas possible. Il est super froid. Le coach vient me chercher, Scott Perry qui est aujourd'hui General Manager à Sacramento. Il vient me chercher de l'aéroport, il me dépose chez Johan Howard. Et du coup, j'arrive, tu vois, il y avait toute sa famille en fait. Il y avait ses potes, ses oncles, il y avait toute sa famille dans son appartement. Et j'arrive, on m'accueille comme si je faisais partie de la famille. Voilà, je mange avec eux, mais je me suis senti en fait aimé. Automatiquement. C'est comme si je manquais ça. Cet amour africain.
- Speaker #1
Et c'est ça que j'allais dire,
- Speaker #0
c'est ce côté sénégalais où tu arrives dans un truc familial,
- Speaker #1
c'est obligé de te toucher au cœur direct.
- Speaker #0
Et je me suis dit, comment se fait-il que... En tout cas, c'est un universitaire, il est ici, il a tout ça déjà. On dit non, on a match et tout. Après les matchs, d'habitude, il reste deux, trois jours pour juste m'accompagner. Je me suis dit, mais c'est cool ça. Et Johan me dit, écoute... Si tu signes ici, tu vas faire partie de la famille. Tu vas être un frère.
- Speaker #1
Il t'a touché ?
- Speaker #0
Direct, il m'a eu.
- Speaker #1
Déjà, tu les as vus l'été d'avant. Voilà. Tu étais piqué.
- Speaker #0
Exact. Et là,
- Speaker #1
en plus, ils admettent, ça touche famille.
- Speaker #0
Direct. Et là, je t'écris. mort. Je vais voir le coach.
- Speaker #1
on me fait visiter et moi je me voyais déjà en short jaune et basket noir non Maxard je suis obligé de t'interrompre je suis désolé je vais trop s'interrompre parce que les gens qui aiment le basket ils doivent se poser parce que pour les gens qui ne connaissent pas le basket il faut que je leur explique que cette équipe de Michigan est une équipe qui a, autant on a parlé de la Dream Team 92, qui a vendu le basket au monde.
- Speaker #0
Ils ont tout changé.
- Speaker #1
Ils ont changé le basket universitaire.
- Speaker #0
La culture surtout.
- Speaker #1
Dans les codes vestimentaires, dans la manière de jouer, dans la manière de... de communiquer, on les appelle le Fab Five, il y a une raison.
- Speaker #0
C'est sûr.
- Speaker #1
Et toi, tu as vécu le cœur de cette...
- Speaker #0
J'y étais, parce que Chris Webber venait de partir et ils étaient quatre. Il y avait une place à prendre.
- Speaker #1
John Ward, Jalen Rose.
- Speaker #0
Voilà, Jimmy King et Ray Jackson. Et là, il y avait Dugan Five qui était le meneur, parce qu'on avait décalé Jalen en deux. Et bon, l'équipe, elle tournait, mais bon, elle n'était pas là où tout le monde pensait qu'elle aurait dû être. Et moi, j'arrive, je fais la visite et tout, truc. Comme Alice au pays de merveille. Non mais bien sûr.
- Speaker #1
Moi-même, tu me le racontes, j'ai les yeux qui brillent.
- Speaker #0
Non, un truc de malade. Et le lendemain, je devais repartir sur Los Angeles parce que j'avais mes affaires là-bas et tout. Et j'ai dit à Juan, je vais revenir. Il me dit, écoute. On joue en fin de semaine contre Ohio State. Si tu viens, tu peux jouer automatiquement. Et je me suis dit, écoute, je vais revenir. Il me dit, tu vas revenir pour jouer ici. Je lui dis, je ne dis rien à personne. Il me dit, laisse-moi parler à la famille d'accueil pour leur dire que je ne vais pas faire UCL, que je vais venir ici. Il me dit, ok, d'accord. Et il ne dit rien. Je retourne à Los Angeles, j'arrive, je vois Sony et des trucs, je leur dis écoute, je vais aller à Michigan. Ils m'ont dit attends,
- Speaker #1
est-ce que tu es sûr ?
- Speaker #0
Ils allument la télé, ils montrent, on se souviendrait toujours, ils vont sur la chaîne de la météo et ils m'ont montré.
- Speaker #1
C'est ça, tu as le temps de Los Angeles, beau temps de planer.
- Speaker #0
En fait, aujourd'hui, avec du recul, quand je pense, ça me fait rire. Regarde, Michigan, moins que je ne sais pas quoi. Los Angeles, sunny, tout ça, tout ça.
- Speaker #1
Mais tu as trouvé cette chaleur familiale.
- Speaker #0
Non, mais ils ne pouvaient pas comprendre. Bien sûr. Je lui ai dit, non, je vais à Michigan. Mais pourquoi tu veux aller à Michigan ? J'y vais, j'aime bien les gros shorts, j'aime bien les chaussures noires, j'aime bien... Je ne pouvais pas parler de Juana, je ne le connaissais pas en fait. C'était juste ce qu'il m'avait montré. Il me dit, mais tu vas aller dans une fac à cause des shorts. Je dis, non, c'est pas à cause des shorts. Il y a une culture là-bas, tu vois. Tu vois, c'est un truc, tu ne peux pas mettre le doigt, en fait. Mais je me suis bien senti. Et je dis, OK, écoute. Il m'a dit, écoute, prends le temps de réfléchir. Je dis, non, non, on a un match, là.
- Speaker #1
Il se joue samedi.
- Speaker #0
Il m'a dit, on a un match. Je dis, si je pars, je joue. c'est ce que tu veux faire on t'accompagne dans ta décision et comme ça je suis parti à Michigan moi je te dis,
- Speaker #1
avant de tourner l'épisode j'ai hésité,
- Speaker #0
j'ai le jersey de Michigan non mais t'inquiète j'ai hésité, j'ai dit je mets lequel non non t'inquiète
- Speaker #1
Mais c'est ça, c'est que Michigan, ça a marqué une génération.
- Speaker #0
Exactement. Moi, ça m'a marqué.
- Speaker #1
Dans le style vestimentaire. Tu sais, moi, jusqu'à aujourd'hui, si tu me mets dans un magasin et que je vois des habits Michigan, je vais envie d'acheter.
- Speaker #0
C'est sûr.
- Speaker #1
Parce que ça représente un dress code, ça représente un style.
- Speaker #0
Non, mais c'est la culture, en fait. Voilà, c'est ça, en fait. Like, Johan, j'étais avec lui il y a deux semaines. Même pas, il y a dix jours, j'étais vraiment devenu à Tagar, je suis avec lui. Jalen, on se parle de temps en temps. Jimmy, on se parle de temps en temps. J'ai gardé ces relations.
- Speaker #1
Ça n'a pas été juste le temps de la fratrie.
- Speaker #0
Non, on est devenus frères. Et ça a duré depuis 32 ans. Aujourd'hui, ça dure. C'est surtout cette chaleur, cette chaleur humaine, cette fraternité qui a fait que je suis allé à Michigan.
- Speaker #1
Il y a une question que je ne t'ai pas posée. Comment eux, je vais dire surtout peut-être le lycée, le premier lycée où tu as fait la première année de fac, comment eux te voyaient ? Parce que tu restes quand même un Africain qui arrive chez eux.
- Speaker #0
Tu vas rigoler là. J'arrive à Hawking, on va manger avec toute l'équipe. Hot dog, tout ça. Je prends mon petit français, je prends ma fourchette, je prends mon couteau, je commence à découper les hot dogs. Je prends la mayonnaise, je mets le ketchup, je mélange. Je prends les frites, je mets là-dedans. Le mec, il s'arrête de manger et me regarde. Il dit,
- Speaker #1
mais qu'est-ce qu'il fait, lui ?
- Speaker #0
Je lui dis, mais regarde. Il me dit, mais c'est quoi ce truc ? Je lui dis, écoute, tu viens de France, c'est comme ça qu'on mange, enfin. Il me dit, non, c'est pas comme ça. Ils ont mis leur dogue, ils ont mis ce truc, et tu commences, tu attrapes, tu commences à... Je lui dis, ah, mais vous êtes des cochons. Et c'est fourré à mesure. Après, ils ont appris de moi, j'ai appris d'eux. Du coup, je m'appelle une fois dans le bus. Et il y avait une chanson de Patrick Bruel. À l'époque, il y avait des CD. Et de temps en temps, je mettais un CD de Patrick Bruel. J'aimais bien à l'époque. Et de temps en temps, derrière lui, j'écris « Assis ce soir » . Tu connais ma chanson.
- Speaker #1
Il m'était regardé comme un extra-terrestre. Non,
- Speaker #0
mais c'est devenu après notre truc.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
C'est un rituel. Et ça s'est exporté jusqu'en Caroline du Nord. Les mecs, ils criaient « Assis ce soir » . Pour eux, ils parlaient français.
- Speaker #1
Mais eux, ils te voyaient plus comme un français ou comme un sénégalais ?
- Speaker #0
C'était ça le truc. Ils ne savaient pas où me situer en fait. Ils ne savaient pas. De temps en temps, ils me regardaient comme africain, de temps en temps comme européen. Ça dépendait en fait des jours. Mais je crois qu'on s'est entraînés en fait. On a beaucoup appris. Parce qu'aujourd'hui, stack, on s'en parle tout le temps. Stack, je ne l'appelle jamais par stack. Je l'appelle la maison. Stack House, la maison. Je l'ai tout le temps appelé comme ça. Et tu vois, c'est des petits trucs comme ça. Non, mais c'était bizarre. Mais après, c'est devenu la norme.
- Speaker #1
Parce que,
- Speaker #0
tu sais,
- Speaker #1
ils ont toujours... Même les Français ont toujours des clichés sur les Africains. Et même moi, en tant que métisse, quand je suis allé en France, comme je venais d'Afrique, j'ai quand même vécu ça. Tu sais, moi, je me rappelle, je te raconte une anecdote. J'étais en seconde ou première, une de mes premières petites amies avec qui je sors. Je pense qu'au bout d'une semaine ou deux, un jour, Mactar me regarde et me fait « Mais toi, quand t'es arrivé en France en cinquième, t'avais pas été à l'école avant ? » tu vois mais quand elle me pose la question je me dis elle blague je dis comment ça ? elle me dit mais oui non en fait t'es arrivé on t'a mis direct en cinquième je dis mais comment ça ? elle me dit oui t'as pas fait et je comprends qu'elle est sérieuse dans son truc et donc c'est pour ça je me dis, même si c'est des francs, Français, ils sont un peu plus, je vais dire, ouverts sur l'Afrique que les Américains. Donc, je me demande, les Américains, comment ils devaient... C'est ça.
- Speaker #0
En fait, personne les éduque. Moi, au départ, les gens me parlaient de tout le truc, Afrique, tout ça. J'étais vexé. Je me fâchais. Mais un jour, j'ai... Comment il s'appelait encore ? C'était un Égyptien, en fait. Son père était ambassadeur d'Égypte à New York. Il allait à Oak Hill. Et on discutait. Et il y a une de nos amis de classe qui me dit, mais chez vous, là-bas en Afrique, il y a les animaux partout. Et l'autre qui dit, ouais, même dans le jardin, il y a des serpents. Juste à côté, il y a l'ambassade des Etats-Unis, en fait. C'est nos voisins. Et c'est lui qui répond pour moi, en fait. L'ambassade des Etats-Unis, c'est les voisins de MacTar, quoi. Et là, et là Je ne voyais jamais son visage. Elle a regardé Ahmed. Elle le regarde. Elle me regarde. Je regarde Ahmed. On est tous les deux en train de se marrer, en fait. La pauvre,
- Speaker #1
elle n'a pas dû comprendre.
- Speaker #0
Elle dit, c'est vrai ?
- Speaker #1
Oui, pour eux, ils pensent qu'on est...
- Speaker #0
Et là, on a rigolé. Et depuis, après toute l'année à Hawkins, je n'ai pas eu ce problème. Parce qu'en fait, c'est devenu mon truc. Les Américains sont juste à côté de moi. Mais bon, jusqu'à présent, c'est la réalité.
- Speaker #1
Jusqu'à présent, même,
- Speaker #0
tu as encore des questions. Le racisme, c'est une chose qui ne va jamais s'arrêter.
- Speaker #1
Mais est-ce que tu le vis, à cette époque et aujourd'hui, comme du racisme ou juste de la non-connaissance ?
- Speaker #0
C'est les deux, en fait. Parce que je crois qu'ils sont un peu liés. Parce que c'est une façon délibérée de ne pas éduquer les gens. De les laisser dans leur ignorance, en fait. Et ceux qui veulent apprendre, ils apprennent. Ceux qui ne veulent pas apprendre, ils n'apprennent pas. Aujourd'hui, aux États-Unis, il y a des mecs qui pensent que... Dakar, c'est à 24 heures de New York, alors que c'est 6h30 de vol. Quand tu parles Afrique, l'érider de l'Afrique, c'est très très loin. Il n'y a rien là-bas, alors qu'on est trois fois plus grand que les Etats-Unis. Mais bon, c'est une question d'éducation. Moi, personnellement, j'ai toujours eu ce truc pour éduquer les autres, leur parler d'Afrique, parce que je suis très fier. De toute façon,
- Speaker #1
Inch'Allah, on va y arriver dans ce que tu fais. Tu arrives à Michigan. Tu dis à ta famille d'accueil que tu vas à Michigan. Tu prends l'avion, tu pars.
- Speaker #0
Je pars à Michigan, j'arrive jeudi après-midi, je crois, vers 16h. L'équipe déjà avait fini de s'entraîner. J'arrive, je vais à la salle, je joue un peu, je cours, je transpire. Le lendemain, on joue contre Ohio State. Clarence Fenderburg, tu te rappelles ? Fenderburg. Il a joué à Pau après. C'était un des Jimmy Jackson, c'était l'équipe en fait. D'accord. Le coach, il met dans le 5.
- Speaker #1
Quand tu mets le maillot, ça fait quoi ?
- Speaker #0
En fait, je n'ai pas réalisé. Pour moi, c'est juste un autre match. Et on est au lancer franc. Thunderbird qui doit shooter. Et Jalen... En fait, c'est là où ça m'a tapé. Je regarde devant moi, il y a Jawan Howard et Jalen Hossie et il y a Jimmy King qui est à côté de moi. Ok.
- Speaker #1
Là,
- Speaker #0
j'y suis. Ok. Le gars, il rate, je prends le rebond. Je crie tout ça, je donne la balle. Ok. Là, Jalen Rose, il commence à m'appeler Madness. C'était son... Ton nickname. Voilà. Jusqu'à présent, il me l'appelle. Il me dit, « This guy gonna bring madness. » Et chaque fois, je prenais le remboursement, « Madness ! » Ok, all right. Là, je me sens bien. Là, j'y suis. Et il y a un truc qui s'est passé. À un moment, il y a eu un accrochage, comme d'habitude. Et il y a Fanderberg qui dit, ah, mais votre jeune-là, il fout le truc, il fait des fautes et tout. Il essaie de me blesser, quoi. Et Jaylen qui vient vers moi, qui me dit, ne dis rien. Tu joues. Et derrière, il va dire à Van Der Beek, il habite en Afrique. Il s'est battu avec des lions, tout ça.
- Speaker #1
C'est pas toi qui va lui faire peur.
- Speaker #0
C'est un guerrier. Et il me regarde, il me dit, madness. Comme ça.
- Speaker #1
Mais c'est fou, donc l'alchimie se crée tout de suite.
- Speaker #0
Non, automatiquement, en fait. Automatiquement. C'est comme si j'étais avec l'équipe toute l'année. Et là, je me dis, ok, d'accord. Et bon, on joue, on fait une année. Il y avait Tariq Abdul-Wahad dans l'équipe aussi. Oui, agent, oui. On fait l'année, on termine au Final 8. Oui. On se fait battre par Arkham, ça, de Bill Clinton. D'ailleurs. Et ce qui est marrant, c'est que Clinton, il était dans le match. Oui. Et après, il est venu au Sénégal.
- Speaker #1
La même année ?
- Speaker #0
La même année.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Et juste avant, il y a Neyvi qui jouait contre je ne sais plus qui. Et il y avait Sitapha Savani qui jouait pour Neyvi.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Alors, ma mère, elle ne parle pas anglais. Clinton, quand il arrive dans son discours, mentionne mon nom et celui de Savani. Wow ! Mais tu vois la réaction que tu as eue ? Mais ici, les gens n'ont pas eu cette réaction. Ils se sont dit, mais qu'est-ce qu'il a fait encore ? Pourquoi on mange ?
- Speaker #1
Mais parce qu'ils ne comprenaient pas le sens de la phrase qu'il était en train de dire.
- Speaker #0
Parce qu'ils disaient que la coopération, il y a des jeunes Africains qui sont aux États-Unis, qui font de bonnes choses. D'ailleurs, il a vu un Sénégalais qui jouait contre je ne sais pas quelle équipe. Il y en a un autre qui jouait avec Michigan. Et là, tout le monde dit, qu'est-ce qui se passe ? Je me rappelle toujours, ma mère, elle m'appelle et me dit « Le président des États-Unis vient de mentionner ton nom. » Je dis « Ouais, c'est parce qu'il est venu à un autre match. » Elle me dit « Ah ! »
- Speaker #1
C'est bon, t'as pas fait de bêtises. Ok,
- Speaker #0
d'accord. Mais c'était cool parce que bon...
- Speaker #1
Même toi, ça doit te faire quelque chose.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Que le président des États-Unis sache qu'il est venu.
- Speaker #0
Non, non, bien sûr. Je me suis dit « Attends. » Et là, les Jalen Jones, tout ça, quand je leur ai dit « Oh là là, ils m'ont pas lâché. » Tu es un diplomate maintenant, on joue pour toi maintenant. t'es plus fameux que nous tout le temps des trucs comme ça mais non mais c'était cool je me suis bien amusé d'avoir et bon sur le plan basket on a créé quelque chose quoi en fait c'était une fratrie si tu le dis même 32 ans après voilà exactement vous voyez c'est toujours là c'est toujours là et du coup quand Johan et Jalen sont partis ouais C'était un peu difficile parce qu'ils partent en NBA. Tariq, Olivier Saint-Jean, il part à San Jose State.
- Speaker #1
Ah oui, d'abord, oui.
- Speaker #0
Il part à San Jose State. Bobby Crawford, qui était lui aussi là, il part à Rice.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Leon Derrick, avec qui... Ça, c'est ma classe. C'est le mec avec qui, quand je suis arrivé, ils étaient là. Lui, par la University of Detroit.
- Speaker #1
Vous avez vraiment l'équipe qui se spook dans tous les sens.
- Speaker #0
Et là, je suis le seul qui reste. Avec Ray Jackson et Jimmy King. D'accord, on va faire une autre année. On fait une autre année avec Ray, Jimmy, tout ça. Il y avait les Maceo, Baston, ils arrivaient. On fait une autre année. Jimmy doit partir, Ray doit partir. Parce que même si on a le même âge, ils sont un peu plus en avance que moi. Parce que moi, j'étais un vieux freshman.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Parce que toi déjà, tu as ton année.
- Speaker #0
Exactement. Du coup, eux aussi, ils partent. Je dis, je vais partir. Déjà, il fait froid ici.
- Speaker #1
Tu n'as plus ce côté famille que tu as perdu.
- Speaker #0
Et le coach, il m'appelle, il me dit, écoute, j'ai le capitaine, ils sont tous partis l'année prochaine, je compte sur toi, tout ça. Je dis, ouais, mais tu comptes sur moi, moi, je vais partir. Moi, je ne vais pas rester ici. Il me dit, pourquoi ? Je dis, mais avec qui je vais jouer ? Il me dit, ouais, mais on a pris des freshmen, tout ça, ils vont venir. Je dis, ouais, mais moi, des freshmen, des freshmen, c'est bon.
- Speaker #1
C'est ça, parce que toi, à ce moment-là, tu as vu tous tes coéquipiers partir et beaucoup partir en NBA.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Toi, dans ta tête, c'est comment je fais pour moi aussi arriver à ce stage-là et si je reste là,
- Speaker #0
avec des freshmen,
- Speaker #1
on va perdre, je ne vais pas briller et je ne vais pas me montrer pour pouvoir aller jouer la grande ligue.
- Speaker #0
Et Steve Fischer, il ne m'a pas cru quand je lui ai dit que je partais. Il m'a dit, ah ouais, c'est bon, je ne pars pas. D'accord. Je viens au Sénégal en vacances. Entre temps, j'appelle le coach. Je pense que je vais partir de Michigan. Pourquoi tu joues beaucoup ? Tous mes gars sont partis. Je ne me sens plus là-bas. Il fait froid. Je n'ai pas en classe. La deuxième semaine, je ne suis pas allé en classe. C'est un peu chaud. Il n'y a personne pour me motiver. Le coach me dit, tu vas aller où ? Je ne sais pas, mais là, je vais partir. Je lui ai appelé Kansas et North Carolina. J'ai dit ok, d'accord. Moi, je viens au Sénégal en vacances. Je fais mes trucs.
- Speaker #1
Mais quand tu viens au Sénégal en vacances, je suis obligé de te poser ces questions parce que, comme je dis, on n'est pas dans cette génération de réseau, de visibilité. Est-ce que quand tu reviens ici, les gens sont conscients de ce que tu fais aux États-Unis ?
- Speaker #0
ou pas vraiment à part les passionnés de basket non pas vraiment pas vraiment à l'époque j'étais bon je me trimballais à dakar avec mon maillot michigan avec mon nom derrière tout les gens qui regardaient qui était collé au sport américain il fallait vraiment des gens pointus à cette Toyota pour savoir et surtout c'était de la frustration par rapport aux gens ici parce que ils se disaient attends toi t'es jeune t'as fait des trucs ici au Sénégal au lieu d'aller en France t'es parti aux Etats-Unis alors que la mentalité des Etats-Unis c'était plus pour les étudiants c'était pas pour les sportifs Etats-Unis Canada c'était pour faire des études et moi je me trimballais dans Dakar avec mon mail de Michigan les gens bon Michigan comme tu vois. C'était sans plus. Et c'est comme ça que... En fait, ça m'a permis... D'apprendre plus du militaire, en fait. D'accord. Parce qu'à Michigan, tu vas en boîte de nuit. Ah oui,
- Speaker #1
tu es sur le campus, tu es la star.
- Speaker #0
Mais les mecs, ils mettent nos matchs dans la boîte de nuit. Oui, oui. Je reviens à Dakar, bon, après j'avais des potes qui me connaissaient, les minutes de basket et tout. Mais en général, j'étais juste un autre gars.
- Speaker #1
Un Sénégalais dans la rue.
- Speaker #0
Voilà, qui est parti aux États-Unis pour aller à l'école. Alors ça m'a permis de vraiment revenir sur terre. Et c'était autour d'un bol de chèque que le téléphone sonne, et c'était Dean Smith qui appelait. Aïe,
- Speaker #1
Un sacré Tchep, il devait être bon ce Tchep ce jour-là.
- Speaker #0
Non mais attends, ce qu'il se passe, il appelle et ma mère qui décroche, parce qu'elle était dans le salon, nous on dit dans la cour, elle décroche, elle parlait pas anglais. Elle dit, il y a un vieux là, qui appelle, mais je comprends ce qu'il dit, il parle anglais.
- Speaker #1
Tu sais que c'est pour toi.
- Speaker #0
Je me lève, je prends le truc. Je dis, hello, c'est coach Smith. Coach Smith. Je dis, c'est le coach d'O'Keele. Oui, non,
- Speaker #1
non, c'est pas lui.
- Speaker #0
C'est Smith. Je dis, coach, ok, what's wrong with your voice ? Qu'est-ce qu'il y a à ta voix ? Il dit, non, c'est Dean Smith.
- Speaker #1
C'est pas ton coach.
- Speaker #0
Je dis, vas-y, Dean Smith, vas-y, arrêtez de trucs. Je suis accroché. Je jure. J'ai accroché le téléphone.
- Speaker #1
Pour les gens qui ne savent pas, Dean Smith,
- Speaker #0
c'est coach légendaire North Carolina. C'est le GOAT.
- Speaker #1
Vous voyez la couleur que je porte là.
- Speaker #0
C'est le GOAT. Voilà,
- Speaker #1
merci.
- Speaker #0
Et je raccroche. Et entre-temps, il y a Jeff McInnes qui appelle. Il me dit, hé, mais qu'est-ce que t'as ? Le coach t'appelle, tu le raccroches dessus. Tu m'avais dit que tu voulais venir chez nous. Je lui ai dit, mais vas-y, pourquoi tu joues ? Il me dit, c'est pas le coach qui appelle. Il me dit, Max, je te dis que c'est le coach. Je lui ai dit, vas-y, vas-y. parce que lui aussi il était à cas j'ai dit vas-y je raccroche le coach il rappelle Ma mère, elle décroche. Elle me dit, viens prendre tes américains. Moi, je ne comprends pas ce que tu dis. Je lui ai donné ça de la peau,
- Speaker #1
maman.
- Speaker #0
Alors du coup, je pensais que c'était Jeff qui rappelait.
- Speaker #1
Et qui voulait te refaire la blague.
- Speaker #0
Et j'ai dit, Jeff, yo, come on, man. Arrête d'appeler. Et je raccroche. Deux fois ? deux fois. Alors, troisième fois, il rappelle. Dès que je décroche, « McTarr, this is Coach Smith. Don't hang up, please. Ne raccroche pas. C'est Coach Smith. » Là, je commence à transpirer. Parce que tu l'as dit, tu t'es raccroché deux fois sur lui. Le coach. Il me dit, « Il paraît que tu vas quitter Michigan. » Je dis, « Mais pourquoi ? » Il me dit, « Il fait froid et j'ai perdu tous mes amis. » Il me dit, « C'est tout ? » Je dis, « C'est tout. » Il rigole, il me dit écoute, nous on est intéressé parce que t'as tout le temps été quelqu'un que je suivais depuis au kill, je t'ai vu jouer avec Jeff et trucs. Bon Jerry il part, il part en pro, mais Jeff sera là. En plus on a une bonne cuvée qui arrive, il y a Ademola Okuladia qui repose en paix, Vince Carter, Antoine Jameson, entre autres. Il dit, coach, je vais aller visiter quelques schools, mais bon, franchement, je veux venir encore l'une. Il dit, ouais, mais je t'offre une bourse. Il dit, ok, d'accord, quand je rentre, je vais revenir aux Etats-Unis.
- Speaker #1
On va discuter.
- Speaker #0
Entre temps, bon, plein de choses se passent.
- Speaker #1
Mais attends, quand tu raccroches, parce que tu dis, on va discuter, mais... Dans ton cœur, tu sais que tu vas y aller ?
- Speaker #0
Non, c'était done. Oui,
- Speaker #1
toi tu sais que tu vas y aller.
- Speaker #0
Mais tu t'es fait désirer. Non, parce qu'en fait, ce qui s'est passé, quand on était à Oak Hill, on allait souvent à Chapel Hill. Tu vois, pour voir des manettes. Il y avait Derek Phelps et Donald Williams, ils habitaient ensemble dans un appartement. Et comme ils connaissaient bien Stack et Jeff, on allait là-bas, on traînait avec eux. Alors du coup, j'étais confortable.
- Speaker #1
Tu connaissais déjà l'atmosphère, l'ambiance. Voilà.
- Speaker #0
j'étais confortable et bon en high school j'ai joué un All Star Game de Magic Johnson Van Ball Classic et il y avait il y avait voilà et voilà et Mactar tu dis ça comme si non mais bon c'est normal non mais quand j'ai joué ça je sais que Kansas ils me voulaient à cette époque alors du coup quand ils ont su que j'avais transféré Ils ont appelé mon coach aussi. Kansas, Cincinnati, Eric Pitino qui était à Kentucky Alley. Il a appelé. Alors du coup, le coach me dit il faut que tu ailles visiter. Parce que bon, j'ai des bonnes relations avec eux, tout ça, va visiter. Même si tu n'y vas pas, juste visite. Moi, ça va me faire...
- Speaker #1
Ça montre que quand même je suis influent et que mes joueurs m'écoutent.
- Speaker #0
Alors, j'ai visité Cincinnati, je ne sais pas ce qu'il fait. Je vais à Kentucky. Eric Piton, il me voit, ça se passerait bien. Après, il me dit, écoute, je ne sais pas à quelle école tu veux aller, mais moi, je vais faire de toi un jour NBA. Je sais que tu sais shooter, je sais que tu sais faire ça, je sais que tu sais faire ça. Et si tu vas ailleurs... Tu vas juste être un rebondeur, tu vas poser des écrans et tout. Et quelque part, je n'ai pas aimé son discours, en fait. Je me dis, mais pourquoi tu dois casser les autres pour en prendre, quoi ?
- Speaker #1
Du coup,
- Speaker #0
je lui ai dit...
- Speaker #1
Finalement, ça n'a pas eu l'effet qu'il voulait avoir sur toi.
- Speaker #0
Exactement. J'ai dit, écoute, je vais y voir, je vais discuter avec mon entourage et je vous reviens. Mais franchement, c'était une très bonne visite. Après, je vais à Kansas. Paul Pierce, je connaissais bien. On a fait des camps ensemble, tout ça. Reeve Lefren, je connaissais. La visite se passe bien et tout, le truc. On était dans le bureau de Roy Williams et il y a Coach Smith qui appelle Roy Williams. Pour autre chose, qui n'a rien à voir avec moi. Et j'entends Coach Williams, je lui dis, « Regarde, visitez le mec, toi. » Ils discutent. Et après, il raccroche, il vient vers l'intérieur. il paraît que tu vas en Corée du Nord le coach il a déjà dit je vais aller visiter la Corée du Nord après Kansas tu sais Coach Williams Coach Smith c'est comme c'est mon mentor c'est comme un dieu alors si on doit se battre pour un joueur, jamais je vais me battre avec lui.
- Speaker #1
Et le coach a dit c'est lui.
- Speaker #0
Et il me sort ça. Et là j'étais vexé en fait.
- Speaker #1
Maxard trop d'ego.
- Speaker #0
Non c'est vrai, je l'assume, je l'assume complètement. J'étais vexé. Et j'ai dit à Paul Pierce en sortant du jeu, j'ai dit mais Paul, le coach il ne me veut pas. Mais non, il a dit ça comme ça parce que je dis là il ne me veut pas. Et c'est comme ça que j'ai pris en fait. Là je vais en Caroline du Nord.
- Speaker #1
Toi tu ne l'as pas pris dans le sens lui respecte tellement le coach.
- Speaker #0
tu te sens moins jouant foutait il attend c'est moi quoi c'est moi tu me veux tu veux tu me manques tu me veux je vais encore pour ma visite d'habitude les causes ils viennent te prennent tu vas manger tu fais le tour tout ça j'arrive on met à l'hôtel j'attends un coach qu'attraitent l'assistant coach qui arrive il doit aller faire la visite tu vas voir un tel tu vas voir un professeur soit et moi je lui dis quand est-ce que je dois signer la lettre il me regarde lui vient ici alors il bien que si c'est Je vous laisse. Il me dit, mais tu ne veux pas faire l'autre ? Non, je connais bien le campus. Et c'est moi qui lui disais, j'ai dit, je sais que ça c'est ici. Il me dit, tu es venu ici avant ? Je lui dis, oui, je venais tout le temps avec Jerry. Et c'est comme ça que ça s'est passé. Comme ça, j'étais... Après, tu transfères, tu dois rester une année sans jouer.
- Speaker #1
Encore ?
- Speaker #0
Voilà. Et c'était... Je suis resté une année sans jouer. Voilà.
- Speaker #1
Donc ça fait que dans ton cours universitaire, tu as quand même deux années ?
- Speaker #0
Non, une année, parce que le premier transfert, je pouvais jouer automatiquement.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est vrai, automatiquement, effectivement.
- Speaker #0
Le deuxième transfert, c'était bon. Comme le premier transfert, ça ne dépendait pas de moi, ce n'était pas de ma faute.
- Speaker #1
Oui, ce n'était pas ta faute.
- Speaker #0
Ils m'ont dit, on ne va pas te pénaliser. Mais bon, le deuxième transfert, c'était parce que c'était...
- Speaker #1
Ta décision. Voilà.
- Speaker #0
C'est le règlement, tu changes d'université, tu restes une année sans jouer.
- Speaker #1
Mais donc, tu ne fais que des entraînements.
- Speaker #0
Je m'entraîne, je ne voyage pas avec l'équipe, mais je m'entraîne tout le temps. Et ça m'a... En fait, ça m'a servi. Ça m'a vraiment servi parce que, bon, à force de bouger tout le temps tu bouges, tu bouges, tu bouges à Michigan c'est c'était un peu stable parce qu'il y avait des gars mais j'étais tout le temps entouré je crois que l'année où je n'ai pas joué encore au Lune Nord ça m'a servi de faire du soul searching en fait ok de travailler sur toi-même sur moi-même en fait c'est surtout ça d'être en contact avec moi-même parce que j'étais en train de me perdre un peu et ça m'a permis de me focaliser sur l'école un peu comme je n'avais pas de match et je ne voyageais pas avec l'équipe c'était une opportunité de bonifier moi mon anglais aussi. Et ça m'a servi. Ça m'a servi.
- Speaker #1
North Carolina, si je ne dis pas de bêtises, tu fais 96-98.
- Speaker #0
98,
- Speaker #1
oui. C'est ça, exactement. Et pendant cette... Donc 96-97, tu ne joues pas ?
- Speaker #0
Non. Non, non. 95-96, je ne joue pas. 96-97, je joue. Et 97-98, je ne joue pas.
- Speaker #1
Deux ans à North Carolina. Mais il y a quelque chose entre ces deux années de North Carolina qui est très important pour le basket sénégalais. Tu joues un championnat d'Afrique au Sénégal et vous êtes champion d'Afrique au Sénégal. Ça devait être une dinguerie.
- Speaker #0
En fait, je n'ai jamais refusé une sélection au Sénégal. Et quelque part, c'était le Sénégal d'abord et le reste après. Et j'ai tout le temps fonctionné de cette manière jusqu'à présent. J'ai tout le temps, je ne sais pas pourquoi, mais...
- Speaker #1
Et j'en témoigne, jusqu'à présent, il est là, toujours. Non,
- Speaker #0
je suis très attaché à mon pays, en fait. Très, très, très. Et du coup, je suis allé au championnat d'Afrique. On avait un groupe exceptionnel.
- Speaker #1
Non mais j'imagine.
- Speaker #0
En fait, on a tous commencé à jouer au basket. Pratiquement en même temps. On se connaissait déjà dans Dakar, on prenait ensemble. C'était une bande d'amis en fait. Et je dis tout le temps aux mecs ici qu'on n'avait pas la meilleure équipe, la plus talentueuse du Sénégal. On avait le meilleur groupe.
- Speaker #1
Vous aviez la cohésion.
- Speaker #0
On avait le meilleur groupe.
- Speaker #1
Mais en plus, vous gagnez à la maison.
- Speaker #0
À Dakar, exactement. Et ce n'était pas évident. Parce que l'Angola venait des derniers trois titres de suite et tout. On perd le premier match à la maison contre le Nigeria. Ils nous ont tapés, ils nous ont bien tapés même.
- Speaker #1
Ils vous ont réveillé.
- Speaker #0
Ah non,
- Speaker #1
ils vous ont réveillé pour la suite.
- Speaker #0
Non, c'est le deuxième match. Parce qu'on bat l'Afrique du Sud le premier match. Le match d'ouverture. Et le deuxième match, Nigeria nous tape. En nocturne, à Dakar. Et un gamin, ça, je ne l'oubliais jamais de ma vie. On rentre dans le bus. Je suis assis derrière avec Boubacar Raoult. On discute un peu. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Et un gamin qui rentre dans le bus, il commence à nous... insulté. Un par un. Hé toi, hé toi. Un par un. Il prend son temps. Et un moment, il y a Bou qui veut se lever. Il dit, hé, attends mec, c'est quoi ce truc ? Je regarde par la fenêtre. Mais le boy, il est courageux. Attends, il y avait un groupe en fait. Ils étaient une dizaine, quinzaine, je ne sais même pas. Ils étaient derrière les arbres. Tu connais Marius Niaï ? Oui, oui. Le bus était en dehors de la salle, derrière les arbres. Le gamin était là, avec des pierres. Ils étaient prêts à caresser le bus. Si on avait touché ce gamin, ils allaient caresser le bus. Je regarde, je vois les gamins qui sont là. Je dis à Bouakar, vas-y, assieds-toi. Non, je dis, c'est dans le sombre. Et là, il a rien dit, le gamin est sorti. Et là, en regardant le gamin partir, il voit les autres.
- Speaker #1
Tous les autres qui se bougent.
- Speaker #0
Il me dit,
- Speaker #1
hey. On a eu chaud.
- Speaker #0
Et ça, on l'a utilisé pour se motiver, en fait. Parce qu'on s'est dit, écoute, au Sénégal, si tu gagnes, tu as le droit. Si tu perds, on te tue. Et on s'est parlé, on a eu une réunion le soir même. Et de là, j'ai vu une autre équipe. parce que même si bon le match contre l'Afrique du Sud on a bien joué c'est le match d'ouverture il y a le public et tout quand le Nigeria nous a tapé L'équipe s'est transformée. Même les attitudes ont changé. Les gens sont devenus plus sérieux, en fait. Parce qu'on rigolait beaucoup et tout, mais du jour au lendemain, ça s'est arrêté.
- Speaker #1
Vous vous êtes rendu compte qu'on joue un championnat à la maison.
- Speaker #0
Surtout. Cette pression, on ne l'avait pas sentie jusqu'au jour-là. Et là, c'est devenu sérieux. Là, on était business. Et c'est parti de là.
- Speaker #1
Mais c'est dommage, parce que tu vois, comme je te disais, je ne fais pas beaucoup de recherches sur mes invités avant de les recevoir et tout, donc dans les peu de recherches que j'ai faites j'ai vu ça mais j'ai trouvé dommage de pas trouver après c'est pas la même époque donc c'est sûr qu'on a pas autant de films de vidéos qu'aujourd'hui mais j'ai pas trouvé d'image de célébration de ça tu vois parce que la question que je me pose c'est ça c'est que j'imagine pas la célébration que ça a dû être non c'est de la folie mais bon c'est dommage parce que apparemment certains d'entre nous ont essayé de récupérer les cassettes du match
- Speaker #0
je ne sais pas quelle télé il y en a des qu'ils avaient enregistré au-dessus de ça alors j'ai un pote Omar Mar lui c'est le bibliothécaire du groupe il a des archives mais bon il n'a pas les images mais il a les photos, il a des coupures de journaux Tous les 3 août, on commémore le truc, on a un groupe, le groupe des champions de la République. D'ailleurs, on en a perdu deux, Shambake et Malik Fall, à qui je rends hommage, parce qu'ils étaient membres intégrals du groupe. mais tous les 3 août le groupe on se parle tous les jours mais bon le 3 août c'est spécial non c'est spécial et puis je trouve que ça serait quand même intéressant pour les jeunes aujourd'hui de pouvoir tu
- Speaker #1
vois revivre ça ou pouvoir savoir ce que c'était parce que tu vois moi c'est ça ma question c'est que dans ma tête je ne peux qu'imaginer qu'est-ce qu'a été la fête quand vous avez gagné ? Je n'imagine pas comment même le pays a réagi à cette finale. Non,
- Speaker #0
c'était de la folie parce qu'à cette époque, on était resté 25 ans sans gagner, je ne sais même plus. Alors du coup, c'était...
- Speaker #1
Quand le buzzer est retentit, vous savez que vous êtes champion d'art brie.
- Speaker #0
Moi, je me rappellerai toujours ce que j'ai fait. J'ai couru dans les tribunes et j'ai serré le coach Sao, qui était mon coach à l'agenda.
- Speaker #1
Ça a été ton premier réflexe. Oui,
- Speaker #0
quand j'ai... Il y a mes parents et tout, mais je suis allé le voir. J'ai serré et j'ai serré Ousmane Pouyfeuille. Parce que les deux, à cette époque, ne se parlaient pas. Alors qu'il n'y a que de l'amour entre les deux. Ils travaillent ensemble en équipe national et tout. Et Pouy Faye, il ne m'a jamais coaché. Il a tout le temps été là pour moi. C'est quelqu'un qui, chaque fois qu'il me voyait, il me donnait des conseils. tu dois faire ça, tu dois travailler sur ça, un truc. Alors du coup, ça m'a... C'était quelque chose que je voulais faire. Et j'ai couru dans les tribunes, je les ai serrés tous les deux, je les ai serrés par Busnel, qui était le directeur de tennis national. Et là, en me retournant, je vois Sherm Baké qui danse avec Tyson. Ils sont là, ils sont en train de danser. Tous les gars sont en train de danser. Et c'est là où je les ai rejoints.
- Speaker #1
On n'a pas les images de ça.
- Speaker #0
Il y a quelques photos par-ci et par-là, tu peux les trouver peut-être. Mais c'est là où j'ai rejoint le groupe, en fait, pour danser sur le terrain et tout. Mais moi, mon premier réflexe, c'était de partir dans les tribunes. C'est une manière de leur dire merci. Et surtout de montrer à tout le monde que je n'ai pas honte de mon parcours. Ces mecs,
- Speaker #1
c'est eux qui ont cru en moi dans les premiers et qui m'ont permis d'être sur ce terrain et d'être champion d'Afrique.
- Speaker #0
Parce qu'on s'entraînait à 14h, il faisait chaud, il nous faisait courir dans tout Dakar. C'est des choses que les gens ne voient pas en fait. Ils voient que les résultats finales. Alors je voulais vraiment partager ce moment avec eux.
- Speaker #1
Sacré fait. Donc tu es champion d'Afrique.
- Speaker #0
Je suis champion d'Afrique. Et le soir, je retourne à la Cicaproulis de ma base. Ocho San. Ouais. Je retourne là-bas. Les autres étaient... Parce que Yusunur est venu à l'hôtel. Ouais. Pour fêter, célébrer avec nous, quoi. Parce que je vais te dire une anecdote. On sort du méridien président. Ouais. Fadman. Oui. Pour aller au match. Ouais. on est en retard déjà. Je ne sais même pas comment l'expliquer. On est en retard et au croisement des Almadies, on nous arrête. Parce qu'il y a Youssou Nour qui sortait de chez lui avec son escorte. Attends ! Il avait une escorte pour aller au match et nous voir jouer les uns ! Et comme moi j'étais, en fait, il y avait les coaches, moi je suis juste derrière. À un moment, je cours devant et je regarde. Je me dis, mais qu'est-ce qui se passe quand on nous arrête ? Et il y a un gars du staff de Youssou Nour qui nous voit. Et je suis là en train de taper. Et il dit au truc à
- Speaker #1
Sentinelle. C'est les joueurs qu'on va voir là.
- Speaker #0
Alors il faut qu'on les escorte aussi.
- Speaker #1
C'est Youssou Ndour qui vous a escorté jusqu'au stade.
- Speaker #0
C'est comme ça qu'on est arrivé au stade à l'heure.
- Speaker #1
C'est pour ça que vous avez gagné ?
- Speaker #0
Quand on est arrivé. C'est pour ça. Mais les Nigériens, ils étaient en sueur. Ils s'échauffaient ou tout. Nous, on arrive comme ça tranquille.
- Speaker #1
Et en plus, vous rejouez le Nigeria qui vous a battu dans la poule.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Là, il y avait la revanche.
- Speaker #0
Non, mais là, on arrive. Les mecs, ils sont en sueur.
- Speaker #1
en plus d'arriver avec Yusundu Escort
- Speaker #0
on arrive tranquille on marche dans le truc et là c'est parti non vous ne pouviez que gagner ah non non on n'avait pas le droit de perdre en fait j'ai jamais vu hier j'étais à la balle et je disais au président il faut qu'on organise une coupe d'Afrique au Sénégal parce que c'est dommage que celle-ci on l'a pas organisée et il me disait ouais mais c'est mais tu comprends pas, chaque fois que je rentre dans une salle à Dakar et que je ressens l'énergie ça me je vous revoyage, je vais en 97 parce que j'ai jamais vécu ça,
- Speaker #1
jamais ça doit être Jamais. Incroyable.
- Speaker #0
Moi, je vais à la CICAP. Avec Boubacar Raoult. Ouais. Et il y avait une soirée au Tchossan. C'est Eric Barbosa. Je ne sais pas si tu vois qui c'est. Non. C'est un DJ de Ascap Liberté 2. Ok. Il est sur Facebook maintenant. Zéro DJ, zéro stress, tout ça. Ah ah. Et c'est lui qui animait au Tchossan.
- Speaker #1
Au Tchossan. Là, vous arrivez en resta.
- Speaker #0
Ah non, on arrive. Déjà, bon, c'est le quartier. Oui. Mais là,
- Speaker #1
vous arrivez en short.
- Speaker #0
On est arrivé en short t-shirt. On a mis une feuille. C'était un truc de malade. C'était un truc de fou.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
j'imagine. Et du coup, ça a créé beaucoup de buzz. On a fait la fête pratiquement pendant un mois. Mais bien sûr. On a fait région, on a fait n'importe quoi.
- Speaker #1
C'est-à-dire que ça faisait 25 ans que le Sénégal n'avait pas gagné.
- Speaker #0
C'était incroyable. Incroyable.
- Speaker #1
Vous avez été reçu par le président.
- Speaker #0
Ouais, mais c'était... Non, on était reçu par tout le monde, en fait. Par tout le monde. Et c'était cool parce que l'équipe, il y avait des gens qui venaient de différents... De France,
- Speaker #1
des États-Unis.
- Speaker #0
Mais on se retrouve tous. Et tous les soirs, on était ensemble pratiquement.
- Speaker #1
Et que tu l'as dit, jusqu'à présent, vous avez un groupe.
- Speaker #0
Voilà, exactement.
- Speaker #1
C'est les liens que ça a dû créer. Ce que vous avez vécu, c'est inimaginable.
- Speaker #0
C'était chaud. C'était chaud.
- Speaker #1
Et donc toi, tu repars pour ta deuxième année à North Carolina et t'arrives avec ce titre de champion d'Afrique.
- Speaker #0
Non, mais...
- Speaker #1
Tes coéquipiers, même, ils doivent... Est-ce qu'ils le savent ?
- Speaker #0
Ils s'en foutent. Ils s'en foutent. Les Américains. Ils me regardent mieux. C'est vrai, c'était le champion d'Afrique. C'est bien fait, ça. Allez, on va courir. Non, c'était bien. Mon coach, après, il était là, il était fier. Mais bon, ce n'était pas le plus important aussi.
- Speaker #1
Tu n'es pas champion universitaire, tu n'es pas champion NBA. Pour eux, c'est ça l'Université de Chambord.
- Speaker #0
Chacun a sa réalité, en fait. Mais ça, on ne peut jamais me prendre ça.
- Speaker #1
Bien sûr, jamais. Ça, c'est gravé à vie.
- Speaker #0
Je suis obligé de te poser,
- Speaker #1
en tant que fan de basket, je suis obligé de te poser une question aussi sur ces deux ans de North Carolina. Tu as quand même joué avec un des meilleurs dunkers du monde.
- Speaker #0
Le meilleur.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
c'est...
- Speaker #1
J'ai vu des dunkers qui... Comment ça s'appelle déjà les Français, là ?
- Speaker #0
Slam Nation ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça, je crois que c'est Slam Nation. Kado Ziani, quand même.
- Speaker #0
Ah non, mais très fort.
- Speaker #1
Mais en match, le meilleur dunker de l'histoire.
- Speaker #0
De Mark Carter.
- Speaker #1
Mais je pense que nous, public, on n'a même pas vu.
- Speaker #0
Tout ce qu'il était capable. Non, c'est merdain, non.
- Speaker #1
Ouais, je pense que nous...
- Speaker #0
Ça, je confirme.
- Speaker #1
Et c'est ça que je suis obligé de te demander.
- Speaker #0
Je confirme, c'est merdain, non. Il pouvait pas aller faire un match, en fait. Moi, avant, j'ai vu... C'est le même marrant, parce que des fois, il faisait des trucs, je regardais, et après, j'ai dit, ah, OK, d'accord. et après je me rends je me dis mais attends il vient de faire Le gars, il dunkait en Timberland. En fait, il réglait ses comptes avec des dunks.
- Speaker #1
Ok, t'as un problème avec moi, viens, mets-toi en bas du plan. Non,
- Speaker #0
je te jure. C'est ça, en fait. On jouait en 5 contre 5, ils te mettaient un coup, ok, d'accord. Ils t'attrapaient, t'es mort. Non, t'es mort.
- Speaker #1
Mais t'as dû l'attraper toi aussi.
- Speaker #0
Non, moi, j'étais pas là. Parce qu'il savait, avec Vince, d'ailleurs, il se le dira, le jour où t'auras la chance de lui demander. Eh,
- Speaker #1
Inch'Allah.
- Speaker #0
C'était deux trucs. Soit il mêle d'un ou il se blesse. et comme il ne voulait pas se blesser... il n'essayait pas de dunker sur moi.
- Speaker #1
Ok. Parce qu'il savait que...
- Speaker #0
Tranquille.
- Speaker #1
Ici, c'est Gaïndé Diaé. Non,
- Speaker #0
je lui disais. Je lui disais, moi, si tu essaies de me ridiculiser, je vais te mettre à l'hôpital, c'est tout. Après, bon, on était cool quoi ouais mais il a jamais essayé de dunker sur moi jamais ouais des fois je me disais il saute oh là là attends j'ai trouvé un truc on joue contre Connecticut où ? à Greensboro c'était pour aller au Final Four il y avait Khalid El Amin il y avait tout ça cette équipe et il y avait Souleymane qui jouait là-bas c'était en Sénégal d'ailleurs ils ont gagné l'année suivante et on avait un système Vince, il devait sortir en fait. Moi, je pose l'écran, je glisse pour avoir les... Et lui, il devait sortir. D'accord. Et je ne sais pas ce qu'il m'a dit d'inversé. Donc c'est toi qui sors ? Non, j'ai dit à Vince, on change. Parce que j'avais vu, Jules, il anticipait, Suleymane, il anticipait tout le temps. Et j'ai dit à Vince, on change, tu vas dunker sur sa tête. Et il m'a entendu en fait. Et il a rigolé. Et j'ai dit, ok. Toine tape ses mains. Au lieu de glisser, je sors. C'est Vince qui va autour. Antoine jette la balle. Souleymane se retourne. C'est tout ce qu'il a vu. Même El Amin rigolait. Kalé et El Amin sont dans la même équipe. Il s'est retourné. Il m'a regardé. Il m'a dit que je ne l'avais pas prévenu. J'ai dit que si, mais il ne l'écoutait pas. C'était un truc de malade. Et là, il me regarde et me dit « C'est pas bien, je t'ai dit. »
- Speaker #1
En plus, vous parlez à Renaud.
- Speaker #0
Je t'ai prévenu, je voulais pas te le dire. Non,
- Speaker #1
c'est des beaux souvenirs,
- Speaker #0
ça devait être incroyable. On avait un autre coéquipier qui s'appelait Orlando Melendez. Il jouait avec les Globetrotters jusqu'à il y a deux ans. athlète. Il sautait haut et tout, mais il ne savait pas, il n'était pas talentueux.
- Speaker #1
Il avait la capacité athlétique, mais...
- Speaker #0
Exactement, mais le basket n'a jamais suivi. Du coup, lui et Vance, il faisait des concours de danse tous les jours à l'entraînement. je te dis c'est le meilleur slam dunk quand est-ce que j'ai vu toi t'as vu ouais c'est ça toi t'as vu les plus beaux non le mec c'était il créait des trucs tu t'en rends pas compte quand Vince met le dunk il met tout son coude mais ça on l'a vu des milliers de fois ça c'était son truc il faisait ça juste comme ça en rigolant quand je vois le mec il s'excitait quand il l'a fait pendant le whole song je me dis mais moi j'ai vu ça c'est rien c'est un autre dunk et j'attendais en fait il me dit non Merci.
- Speaker #1
Ça, j'ai déjà donné assez. Ils n'ont pas besoin de voir plus.
- Speaker #0
Non, franchement, j'ai eu la chance, en fait. Oui,
- Speaker #1
et puis même Antoine Jemison, tu as joué avec des joueurs quand même incroyables. Mais toi, tu retires quoi de ces deux ans, personnellement, quand tu finis ces deux ans à North Carolina ?
- Speaker #0
à la construction de l'homme. Oui. Surtout. Parce qu'en fait, ce que j'ai appris en Caroline North, d'ailleurs, c'est pourquoi je t'ai demandé de ne pas enlever ça, la Caroline North représente plus que le basket pour moi. Dean Smith représente plus que juste un coach pour moi. Antoine Jameson aujourd'hui, c'est mon frère. Je le parlais à ses enfants.
- Speaker #1
Tu l'as fait venir à Dakar il n'y a pas longtemps.
- Speaker #0
À Vins, on a des relations, par Shaman Williams. À Desmola, il est décédé, mais il est très proche. Brennan Haywood, pareil. Je veux dire, quand on parle de famille, c'est vraiment, vraiment une famille. On est resté famille, en fait.
- Speaker #1
Est-ce que tu l'as plus ressenti à North Carolina qu'à Michigan ? Ou Michigan reste quand même plus ? Parce que la meilleure dont tu m'as raconté Michigan tout à l'heure, j'ai vraiment l'impression que Michigan, c'était... Non,
- Speaker #0
Michigan, je vais te dire un truc. John Howard, c'était plus individuel.
- Speaker #1
C'était plus les personnes.
- Speaker #0
Exactement. C'était plus les personnes. Alors qu'en Carolina, c'était le groupe. tu vois c'était le groupe après bon dans le groupe il y a des personnes qui ont eu des relations plus étroites que d'autres bien sûr mais c'était tous les dimanches par exemple on mangeait chez moi ok tous les dimanches tu leur as fait des chèpes on faisait des spaghettis parce que quand je suis allé au cul j'appelais ma mère comment on fait ça comment on fait ça elle m'apprenait à la facture de téléphone le coach ne voulait pas me parler pendant une semaine mais bon c'était comme ça il n'y avait pas Whatsapp à l'époque bien sûr il fallait appeler direct et c'est comme ça que j'ai appris à cuisiner et du coup... tous les samedis, tous les dimanches, on regardait du foot américain dans mon appartement. Et ça tissait des liens, mais pas possible.
- Speaker #1
J'imagine.
- Speaker #0
C'est pourquoi je disais que la Corée du Nord a façonné l'homme. Oui.
- Speaker #1
Puis tu as eu cette année, comme tu disais, d'introspection où tu as pu te plonger sur toi-même. Donc effectivement, c'est sûr que ça a dû beaucoup influer. Donc, tu fais deux ans en Caroline du Nord, tu es champion d'Afrique, tu as des très belles années à Michigan, donc tu as un beau CV. Un beau CV basket.
- Speaker #0
Jusque-là,
- Speaker #1
ça va. Donc, quand arrive ta dernière année universitaire, tu as le choix de te présenter à la draft.
- Speaker #0
C'était automatique en fait, parce que j'étais senior, c'était automatique. Et comme en Caroline-Lure, je jouais avec des gars qui voulaient la balle tout le temps, s'ils voulaient la balle, il n'y avait pas assez de ballons pour tout le monde.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Alors j'ai sacrifié mon jeu, j'ai fait plus de défenseurs, c'est ce qui m'a ramené à Rick Pitino qui me l'avait dit. Oui. Mais j'ai utilisé ça comme une motivation. Mais je pense que ce qui s'est passé... passé encore une norme on est les seniors et que j'ai été un peu un peu malveillant par rapport à moi même je faisais un peu du n'importe quoi ok l'équipe tournée ont gagné les matchs on s'est senti au beau trop vite et du coup moi Non seulement c'est pas resté que sur le terrain, mais ça a affecté aussi ma vie personnelle. Aujourd'hui, j'en parle avec eux.
- Speaker #1
Oui, il y a des années,
- Speaker #0
c'est des années derrière. Non, mais bon, c'est des années qui m'ont appris aussi, parce que c'est des erreurs. D'ailleurs, j'étais là... une tête brûlée.
- Speaker #1
Oui, mais on ne peut pas t'en vouloir. Tu es dans une des plus grandes facs des États-Unis. Tu joues dans une des plus grandes équipes de basket d'universitaires. Sur le campus et dans le quotidien, comme tu disais, c'est comme à Michigan. Tout le monde vous voit comme vous êtes les stars de la fac. Tu es senior, donc tu vis quand même ce rythme-là depuis deux, trois ans, parce que même les années au Michigan, tu as vécu ça. Même si quand tu es venu à Dakar, ça te remet les pieds sur terre, tu vis tellement de choses qui sont hors du commun, encore plus pour un jeune Africain. C'est normal.
- Speaker #0
Oui, c'est normal, mais j'ai un peu dévié de mes valeurs.
- Speaker #1
Oui, mais pour moi, on ne peut pas t'en vouloir parce que, tu sais, ce n'est pas la génération d'aujourd'hui où ils ont des grands frères.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr.
- Speaker #1
Aujourd'hui, un jeune Sénégalais qui commence à déconner, il vous avoue.
- Speaker #0
Non, c'est sûr. Moi, je n'avais personne. Tu vois ? Non, je ne suis complètement d'un caractère. C'est juste qu'à un moment, j'avais eu une chance de gagner beaucoup d'argent. Mon rêve, c'était de jouer à l'NBA, mais de gagner aussi beaucoup d'argent. Et j'ai fait des choses qui m'ont empêché de gagner. Et je ne pourrais en vouloir à personne qu'à moi-même. Oui, bien sûr. On va en boîte de nuit, il y a un mec qui est insolvente. Au lieu de régler ça, je me bats avec le gars. Alors que j'avais absolument rien à voir là-dedans. Mais comme on était ensemble, j'ai pris le truc sur moi. On a créé des problèmes et je n'ai pas été drafté. En fait, c'est ça qui m'a coûté la draft. Et là, j'étais tellement fâché.
- Speaker #1
Mais à mon avis, ça a dû aussi être. amplifié parce que, comme tu disais, tu n'avais pas le ballon pour montrer qui était, donc forcément tu n'es pas le joueur protégé, parce qu'on connaît ces systèmes-là. Si tu es un joueur protégé, tu peux faire n'importe quelle bêtise. On a vu des joueurs comme... Oui,
- Speaker #0
il y en a beaucoup.
- Speaker #1
On a vu beaucoup. Donc, t'as ça, et puis en plus... T'es pas un Américain ?
- Speaker #0
C'est exactement ça.
- Speaker #1
Tu vois, donc c'est plus facile de te taper sur toi et tout et tout.
- Speaker #0
Et ce que j'ai fait, j'ai redonné le bâton en fait. Ouais,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
je vais te donner le bâton pour me taper Et honnêtement, ça m'a pris 10 ou 15 ans pour le dire. Parce que les gens, tout le temps, après tout ça, ils me voyaient tout le temps. C'était un hooligan, c'est un truc, c'est un truc. Et au début, je m'en foutais. Je faisais du jeu, je m'en foutais. Après, je voyais, non seulement ça m'affectait, mais ça affectait aussi les personnes de mon entourage. Surtout mes amis. Antoine, par exemple, ça l'affectait beaucoup. Et je le voyais, en fait. Quand les gens parlaient de moi, ça le faisait...
- Speaker #1
Parce que lui, il connaît le vrai Malta.
- Speaker #0
Exactement. Il me connaissait, quoi. Et ça le faisait chier, tu vois. Mais bon, je continuais à me battre, je continuais à me battre. Le soir de la drape, on ne me drape pas. Mon agent, un tel homme qui est présent en Détroit aujourd'hui, il est propriétaire, il m'appelle, il me dit... il ya washington qui vous de voulait il voulait drapé mais non frappé parce qu'ils n'ont pas fait parce qu'ils ont eu peur et a une réputation sulfureuse malade ça et par contre ils veulent te faire venir encore voir ils ont signé un contrat pas garantie mais ils veulent te garder j'ai des ans je vais pas il dit pourquoi je dis bah si vous voulez j'avais le cas de la fée mais Je me suis dit, pourquoi je vais y aller ? Je ne vais pas y aller. Et comme ça, on fait le tour des équipes et tout. Après, il me dit, il y a une équipe au Canada. Le coach te veut, le GM te veut, mais moi, je ne veux pas que tu ailles là-bas. Je lui dis, pourquoi ? Il me dit, ils ont 19 joueurs garantis. Ils ont 19 contrats garantis. Alors qu'à l'époque, tu pouvais juste en avoir 15. Il faut qu'ils coupent quatre joueurs. Mais comme personne ne veut y aller, ils veulent te faire venir. Comme ça, tu auras la manière dont ils réfléchissent. Ils me disent, tu vas être le 20e joueur. Comme ça, tu vas faire le camp au mois. Parce qu'à l'époque, le training camp, c'était un mois. Tu vas faire le camp. Mais je ne suis pas sûr qu'ils vont te garder. Il me dit, si tu veux prendre le temps d'y réfléchir, après tu me reviens. Et il parle d'autres choses. Après, il finit, on se parle demain. J'ai dit, pourquoi ? Non, je vais aller à Vancouver. Il me dit, mais tu n'as pas entendu ce que j'ai dit ? Il y a d'autres équipes où tu peux aller là-bas. J'ai dit, non, je vais à Vancouver. Il me dit, tu es sûr ? Je suis allé à Vancouver, en camp, comme ça. 19 joueurs, ils étaient tous garantis. J'étais le seul à rester sans contrat, en fait.
- Speaker #1
Et tu ne sais pas expliquer pourquoi tu as choisi ce choix ?
- Speaker #0
Non, en fait, pour moi, c'était le challenge. C'était l'ultime challenge. Si je peux faire ça, je peux faire tout ce que je veux.
- Speaker #1
On en revient à ce côté où tu as le nom, tu as le défi.
- Speaker #0
Exactement. Après, je ne dis pas que c'était la chose la plus intelligente à faire.
- Speaker #1
Mais on en revient à ton trait de personnalité.
- Speaker #0
Parce qu'en fait, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? c'est un nucléus aujourd'hui. Le joueur, il a un support système. Il y a les gens qui le motivent, il y a tout ça. Moi, je n'avais pas tout ça. Il a fallu que je me motive moi-même.
- Speaker #1
Parce que c'est ça, parce que, comme tu disais tout à l'heure, j'essaie toujours de replacer la période pour les gens. Parce qu'il n'y a pas WhatsApp, comme tu dis. Donc tu ne peux pas appeler tes potes au Sénégal ou tes potes en France tous les jours. Tu ne peux pas appeler tes parents tous les jours. Oui, tu as tes amis américains, mais vous n'avez pas ce lien où tu peux te confier, te livrer. Ils ne connaissent pas tes réalités. Non,
- Speaker #0
ce n'est pas pareil. Il y a une différence de culture. Il y a trop de différences.
- Speaker #1
Et même les peu de joueurs sénégalais qu'il y a peut-être aux États-Unis, vous n'avez peut-être pas aussi ce lien pour te permettre de
- Speaker #0
livrer et comprendront pas parce que bon et c'est pas c'est pas par manque de respect que je dis ça est en fait le niveau que j'ai atteint mais bien sûr cette période bien sûr il y en avait pas un qui a vécu les mêmes choix là à qui je pouvais prendre le téléphone l'appeler et dire écoute je vis ça je vis ça qu'est ce que tu en penses tu vois c'est normal et du coup il a fallu que j'apprenne moi même quoi et là quand on m'a dit ouais pourquoi tu veux aller à Vancouver il y a trop de gens, j'ai dit je vais aller à Vancouver et je vais faire l'équipe. mais quoi je vais faire partie des cas je suis parti et là j'étais en mission partie je me tente pour et je faisais tout ce que les gens voulaient pas faire était en bonne condition physique je jouais bien je me bats et tout et dernier jour d'entraînement on est on est en camp à Alberta. Il y a un shérif qui prend le robot, le shérif Abdullahi. Et il fait son truc, il est bien dribblé, il va au dunk et je saute avec lui, je le contre. Et en descendant, il prend la balle et il me jette ça. Et là je le charge, là je le charge moi, on ne sait pas du tout. Et je rentre dans le vestiaire, il est larmes aux yeux en fait. Je me dis putain, tu l'as encore fait.
- Speaker #1
toi pour toi tu te sens à ce moment là coupable d'avoir encore montré tes émotions et d'avoir lâché ta madness comme dirait parce que tout le mois en fait j'étais au top,
- Speaker #0
je jouais bien tout le monde faisait des compliments t'as montré ce côté que tout le monde exactement, ce côté émotionnel ce côté truc et qui m'a poursuivi d'ailleurs pratiquement toute ma carrière et et Je rentre dans les vestiaires, là, c'est la vérité en train de me truc, quoi. Et là, je suis en pleurs. Il n'y a personne dans les vestes, je suis tout seul, je suis en pleurs. Qu'est-ce que les gens vont dire ?
- Speaker #1
Pour toi, tu penses que tu as perdu ton opportunité.
- Speaker #0
Pour moi, c'est mort. Et là, il y a le gars qui vient, un des managers, qui me dit, il y a Studio Action qui veut te voir. Il fait vite, quoi, parce qu'ils t'attendent. Non seulement tu veux me couper, mais tu veux que je fasse vite. Ça c'est dans ma tête. On me douche rapidement. Au moins de sortir, il y a des mecs qui rentrent. Une tape et tout, ça va, truc, ça va. Le shérif lui-même, il me dit « Oh mec, you're good ! » Je n'ai même pas raté ça en fait.
- Speaker #1
Pour toi, tu te dis que c'est déjà fini.
- Speaker #0
C'est mort. Je rentre dans le bureau, il y a Stou, il y a Lionel Hollins qui était un des coachs, Brian Hill qui était le coach, il y a Noah Krum. qui était l'assistant général manager, l'avocat de l'équipe. Ils sont tous là. Et c'est tout ce qui me dit « Ouais, Max, ça va ? » J'ai dit « Ouais, bon, ça va pas, là, un truc, aujourd'hui, j'ai craqué, là, tout ça. » Écoutez, je sais que ce n'est pas une chose que j'aurais dû faire, mais je m'excuse, je m'excuse. Et je vous remercie aussi pour l'opportunité de m'avoir fait venir ici. Je vous ai un peu déçu, mais... Il me regarde comme si j'étais fou. Je vois les mecs se regarder dans le truc.
- Speaker #1
C'est ça, toi, tu es déjà dans ton discours.
- Speaker #0
Moi, je suis parti. Il se regarde. Après, il se dit, pourquoi tu parais ça avec nous ? Je lui dis, si, mais bon, vous m'avez appelé ici, pourquoi ? Il me dit, voilà ton contrat. Oh là là ! Et là... 30 secondes, j'ai blacked out. Je ne savais plus où j'étais. Je suis là, je regardais, mais je ne voyais rien. Je n'avais pas quoi penser, pas d'émotion, j'étais là.
- Speaker #1
C'est ça, parce que là, le rêve se concrétise.
- Speaker #0
Et là, je regarde, je regarde. Et à un moment, boum, les larmes, ça coulait. Et ce n'était même pas par rapport à ce qui s'est passé à l'incident. Mais là, j'ai commencé à penser à ma mère, au sacrifice qu'elle faisait, pour que je sois bien.
- Speaker #1
Là, il y a tout.
- Speaker #0
Il y a tout. Exactement ça. À la France, le rejet, le fait que je n'ai pas pu...
- Speaker #1
À ce jour où tu as joué au foot, on t'a dit non.
- Speaker #0
Mais tout est revenu en partant.
- Speaker #1
Bien sûr. Parce que c'est toutes ces années de travail,
- Speaker #0
de sacrifice.
- Speaker #1
Parce qu'il faut rappeler aux gens, tu quittes à 17 ans chez toi, aller en France, on n'est pas dans un système, encore une fois, je le dis, comme aujourd'hui, où c'est facile de communiquer. Tu te retrouves seul, tu dors chez des potes sans savoir ce que tu vas faire. Tu as cette opportunité de camp américain qui vient. Tu joues, tu te fais voir, tu te fais repérer, tu vois voilà Tu pars, tu fais 9 heures de route, tu joues, on prend tes affaires, on les met dans une autre voiture, tu pars à 4 heures.
- Speaker #0
Non, mais tu es nomadique. Tu es là, tu es comme un nomade.
- Speaker #1
Et tu es seul. Tu vis tout ça seul. Comme tu as dit, c'est un combat perpétuel avec toi-même de savoir est-ce que j'ai la motivation de pouvoir aller plus haut.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Même si aujourd'hui, on dit que tu joues avec le Fab Five, tu joues à North Carolina. Oui, c'est beau, mais les heures de sueur, les heures de courir, les heures d'être seul dans ta chambre, tu vois, à personne avec qui partager ça, les moments où tu as des doutes, tu peux... tu ne peux pas partager ça, le niveau de solitude que c'est.
- Speaker #0
Non, mais c'était fou parce que, bon, aujourd'hui, tu as WhatsApp, tu as truc. À l'époque, tu n'es pas dans le bureau du coach pour téléphoner au Sénégal, mais je ne peux pas. Oui. Alors, Alors je restais quinze jours des fois sans parler à ma famille. Ouais,
- Speaker #1
et tu vois, beaucoup de gens vont voir le côté où t'es sur le campus, t'es entouré, mais t'es très seul.
- Speaker #0
Bien sûr. Parce que quand t'es pas à l'entraînement, t'es pas en classe, t'es coéquipier, les mecs ils font leur vie. Et toi t'es là, t'es tout le temps. Et surtout moi ce côté culturel qui me manque. Bien sûr. Parce que j'aime bien être entouré de gens.
- Speaker #1
Tu viens des SICAP.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
Les SICAP c'est la vie de groupe.
- Speaker #0
C'est exactement ça.
- Speaker #1
On est ensemble.
- Speaker #0
On est ensemble, exactement. Et là... Ouais. Et Lionel Hollins qui dit, au lieu de pleurer, signe le contrat. Sinon, on va changer notre truc. Et là, je signe et tout, tu vois. Ils s'en vont à la ligue et tout. Mais après, ça m'a pris du temps, en fait, pour réaliser. Bien sûr. J'ai dit, waouh, que je suis en NBA. Maintenant, comment je vais faire pour rester en NBA ?
- Speaker #1
Et déjà, tu es le premier Sénégalais en NBA. Ça, c'est quelque chose aussi qui est historique. Et quand tu signes, pour moi, les deux questions, c'est comment ta maman, tu lui annonces et quelles sont ses réactions.
- Speaker #0
Mais je n'ai même pas pu annoncer à ma mère, en fait. Ah ouais ? Qu'est-ce qui se passe ? À l'époque, Canal+, ils faisaient des résumés. Ok. Ils allaient au travail. training camp des équipes. Et quand les listes des 15 sortaient, ils faisaient des petits récapitulatifs, c'est tout. Ils regardaient. Et ils viennent à Vancouver. On est en train de courir dans la piscine. En précision. Non, pas en précision. mais juste pour démarrer la saison on court dans la piscine et je suis devant je cours et ils montrent le truc ici à Dakar ils t'ont spoil non mais attends la chose la plus folle ils montrent le truc à Dakar et il y avait une photo de moi et Magic Johnson quand j'ai joué le round ball classique ils me mettent dans le journal Le Soleil mac d'arnier en NBA et il montre la photo de moi et le même jour ma mère me voit sur Canal Plus en train de courir elle ne comprend pas au moins il pouvait m'appeler et là tout part je l'appelle j'appelle ma mère elle me dit ouais ça va c'est quoi ce truc NBA je lui dis bah J'ai signé. J'ai fait l'équipe. Ça veut dire quoi ça ?
- Speaker #1
En fait, tu n'as même pas pu lui annoncer correctement.
- Speaker #0
Exactement. Il me dit, mais ça veut dire quoi que tu es dans l'équipe ? Bien sûr que tu es dans l'équipe. Parce que dans ça, je suis dans l'équipe. Je vais au truc, « Tu es dans l'équipe ? » J'ai dit « Non, il fallait que... » tu avais un mois de test voilà on était 20 il me dit mais moi je savais que t'allais être dans l'équipe mais pourquoi ils en font un truc c'est eux qui font trop de cinéma tu vois il me dit mais ça va t'es content je dis ouais je suis content il me dit félicitations et après elle me pose des questions sur autre chose parce que pour elle c'était déjà fait,
- Speaker #1
pour elle t'étais dans l'équipe,
- Speaker #0
y'avait pas de surprise je regarde le téléphone,
- Speaker #1
je dis mais est-ce qu'elle se rend compte ?
- Speaker #0
non mais je dis mais qu'est-ce qui se passe ici ? en fait ça m'a beaucoup aidé parce que le fait que je sois le premier Sénégalais en NBA,
- Speaker #1
ça m'a pas vraiment ça t'a pas hit exactement,
- Speaker #0
jusqu'à la fin de ma carrière tu l'as pas réalisé quand je jouais en Europe, les gens me disaient un truc, mais j'ai jamais vraiment endossé ce costume. Moi, j'étais juste un joueur. Je suis allé en NBA. Malheureusement, ma carrière a été trop courte. J'étais blessé. Je n'ai pas pu rebondir. Avoir les forces nécessaires et tout. Bref, je n'ai pas d'excuses. Néanmoins, je suis venu en France. J'ai jamais vraiment eu ce truc. Je suis le premier Sénégalais. Parce qu'en fait...
- Speaker #1
Pour moi, ça, c'est l'ego de sportif.
- Speaker #0
Oui, mais je reviens en fait au moment où j'annonce à ma maman que j'ai fait la NBA. que je fais l'équipe et tout. Et sa réaction en fait.
- Speaker #1
Pour elle, il n'y avait pas de surprise.
- Speaker #0
Exactement. Du coup, pour moi, c'est une chose naturelle. Je me suis battu pour le faire. C'était un de mes objectifs, je l'ai atteint. Maintenant, passons à autre chose.
- Speaker #1
En fait, je vais dire Je veux dire la difficulté, pas la difficulté, mais c'est que ta mère c'est une athlète.
- Speaker #0
C'est ça en fait.
- Speaker #1
C'est ça en fait, pourquoi elle réagit comme ça. Voilà,
- Speaker #0
c'est ça.
- Speaker #1
Elle sait c'est quoi les efforts, l'entraînement,
- Speaker #0
tout ça. Tu te bats pour qu'une chose, après tu l'accomplis, tu passes à autre chose. Et elle a tout le temps été comme ça. Et ce trait de caractère, je l'ai en fait. effectivement et c'est ça effectivement et ça m'a ça m'a ça m'a accompagné toute ma carrière et ça jamais je pourrais remercier ma maman parce que elle a je sais même pas si elle s'en est rendu compte en fait je pense que ni toi ni elle à ce moment se rendent compte je pense qu'il faut des années d'analyse et de comprendre la vie pour comprendre vraiment pour comprendre en fait exactement parce que ma mère jusqu'à sa mort quand on parle de sport Dans la maison, on a qui a gagné quoi ? Elle dit, c'est moi la championne ici.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Moi, mon record, on ne l'a pas encore battu.
- Speaker #1
Malgré que tu aies été champion d'Afrique.
- Speaker #0
Ah non, c'est rien ça. Non, c'est rien. Parce qu'en fait, c'est mon truc. Je sais qu'elle était très fière de moi. Bien sûr. Je le sais. Elle le disait et tout, mais elle ne me l'a jamais dit à moi. Elle le disait aux autres. Mais en fait, pour me garder motivé, pour me garder compétitif.
- Speaker #1
Challenge.
- Speaker #0
Voilà. Elle ne me disait jamais que je faisais de bien. Ouais. Elle ne me critiquait pas autant, en fait. Ouais, ouais. Mais quand j'ai dit...
- Speaker #1
Mais quand t'avais un exploit, elle va pas le fêter, genre c'est un truc de fou. Pour elle, c'est normal.
- Speaker #0
Elle aimait bien faire la fête. Elle appelait tout le monde, on célébrait et tout. Mais ce n'était pas ça, en fait. Moi qui pensais qu'on me célébrait, ce n'était pas ça. Elle disait, bon... Toi,
- Speaker #1
tu as fait ton boulot,
- Speaker #0
toi. Elle dit, comme tu as gagné et nous, on est là à te soutenir et tout, il faut qu'on se mette quelque chose sous la gorge. C'était sa manière, en fait, de me dire, ouais, tu as bien fait, mais bon, nous aussi, on est là pour que tu partais.
- Speaker #1
Mais comme tu dis, en fait, finalement, ce trait de caractère, c'est vraiment ça qui te guide.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Parce qu'on en revient à... Tu ne t'es jamais auto-félicité, finalement, de ce que tu fais. Et où ça aurait pu être dangereux. Parce que, justement, t'aurais pu rester dans ce truc de... C'est moi le premier, c'est la Sénégalais... Tu vois, où finalement, l'ego te ronge. Et ça devient même dangereux. pour toi. Et comme tu dis, voyage au Sénégal qui te remet les pieds sur terre, ta maman qui te remet toujours les pieds sur terre en te disant, finalement, ce que tu as accompli, oui, c'est bien, mais ce n'est pas fou.
- Speaker #0
Mais j'ai des amis aussi que je remercie aussi, parce que ils sont là. ils ont toujours été là Papis Gay Didier Ndeki je ne vais pas tous les nommer mais c'est des mecs qui ne m'ont jamais traité en tant que basketeur et jusqu'aujourd'hui ils me traitent tout le temps en tant que leur ami quelqu'un avec qui on a grandi ensemble quelqu'un avec qui on a fait des conneries quelqu'un avec qui voilà et ça c'est important pour moi et si il y a quelque chose que je dois dire à ces jeunes aujourd'hui c'est important de garder tes amis d'antan parce que c'est les seuls et de gâcher qui permettront de garder les pieds sur terre. Parce qu'ils te connaissent. Moi mes gars me connaissent. Jusqu'au jour d'aujourd'hui, j'étais avec eux ce week-end. C'est bien de revenir, les voir et tout. Et je crois que c'est ça ma force. Ma force c'est d'avoir grandi dans un environnement où... c'est pas l'athlète ou le musicien ou la fonction qui détermine qui tu es mais surtout la personne aujourd'hui je vais à un Sikap regarde j'ai le boy Sikap oui non j'ai vu tout à l'heure je porte ça avec moi je j'essaie de vivre avec je porte la Sikap avec moi parce que c'est l'environnement Sikap qui m'a qui m'a fondé qui m'a permis aujourd'hui d'être qui je suis en fait parce que j'ai tout le temps eu des gens autour de moi Merci. qui parlait de mactar qui parlait à mactar pas aux joueurs NBA pas aux joueurs de l'équipe nationale c'était tout le temps Mahou Mahou Mahou comme ça il m'appelle Mahou il fallait celui qui m'appelait Boisika qui repose en P lui aussi et tu vois j'ai J'ai essayé de prendre ça avec moi. C'est mon... En fait, c'est quelque chose pour me souvenir.
- Speaker #1
Qui te garde ancré.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
C'est important, c'est très très important. Et comme tu dis, surtout pour les jeunes d'aujourd'hui. J'en reviens beaucoup à ce côté surexposition, tu vois. Ça peut être très dangereux pour l'ego, ça peut être très dangereux pour la personne. Quand très vite tout le monde te jette des fleurs parce que tu as quelques bons résultats. et où tu as encore beaucoup de choses à prouver. Beaucoup de choses. Beaucoup de choses à prouver.
- Speaker #0
Aujourd'hui, il y a ce sens de... Comment dirais-je ? Sense of entitlement.
- Speaker #1
De s'autosatisfaire.
- Speaker #0
Exactement. Les gamins, chacun est son propre producteur. Oui,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #0
Tu as un téléphone, tu peux produire ce que tu veux. Du coup, c'est devenu dangereux.
- Speaker #1
Oui, ça peut être très dangereux. Donc forcément, c'est ça. C'est encore plus nécessaire. je pense surtout pour cette génération, de garder des attaches solides et des liens solides qui vont toujours te ramener à calme-toi, t'as encore beaucoup de choses à prouver, parce que quand tu vois quelqu'un comme toi,
- Speaker #0
qui,
- Speaker #1
aujourd'hui, pourrait arrêter de faire beaucoup de choses et se poser tranquillement, profiter de la vie, mais qui jusqu'à aujourd'hui est toujours dans les challenges, toujours à chercher à se dépasser. J'ai la dalle.
- Speaker #0
Non, parce que tu sais, il y a plein de choses qui peuvent être faites. plein plein plein et moi je me dis tout le temps que bon j'ai pas encore atteint ma limite j'ai pas encore je vais continuer tant que je pourrais mais là j'ai la dalle il y a des choses à faire il faut qu'on gagne une coupe d'Afrique il faut que le sport redevienne ce qu'il s'était en temps il faut que le Sénégal s'illustre dans tous les domaines. Il faut que les gamins retrouvent l'école. Il y a plein de choses que je veux impacter, je veux aider à impacter. C'est sûr que je ne vais pas m'arrêter aujourd'hui. Non,
- Speaker #1
Inch'Allah.
- Speaker #0
C'est sûr.
- Speaker #1
Je ne veux pas te prendre trop de temps parce qu'il y a encore énormément de choses à raconter. Mais donc, tu fais ta première année NBA. Comme tu dis, il y a des blessures qui t'empêchent finalement de montrer ton potentiel et tout ton talent. Après cette année de NBA, Tu pars une dizaine d'années en Europe. Tu vas jouer...
- Speaker #0
Attends, j'ai pensé à arrêter de jouer.
- Speaker #1
Après cette première année ?
- Speaker #0
Parce que j'étais blessé, je reviens, je me re-blesses. Et tout, bon... Il y a ta fierté qui est testée en fait. Et là, tu n'as personne autour de toi. Parce que, souviens-toi, au Sénégal, le mec qui me voit, le gars qui est sur la photo avec Magic Johnson, en France, oh, Mactar Ndiaye est le premier joueur à NBA. Sénégal est NBA. Aux Etats-Unis, oh, il y a Vince, il y a Antoine, il y a Mactar, il y a Ademola. Il y a cette pression, en fait. Quand on sort dans la rue, ils l'ont fait, ils l'ont fait. Et là, du jour au lendemain, je suis le seul à ne pas être en NBA. À ce moment-là, il est parti de lui-même parce qu'il était à Philly. Il a signé à Barcelone, il est parti. Et là, il y a Vince et Antoine et il y a moi. Et là, j'ai plus cette aura, en fait. Je n'ai plus ce stamp, cette carte d'identité. C'est le laisser passer, je ne l'ai plus. Comment je vais le retrouver ? Je vais retrouver ça. Mais surtout la réaction par rapport à ça. Parce que là, on est au mois de mai, juin, la saison vient de se terminer. Tout est un peu flou. Ok, j'attends, j'attends, j'attends. Je vais à Vancouver, je m'entraîne, rééducation, tout ça, ça se passe bien. L'équipe me dit, on va essayer de te garder et tout. Le jour de la draft, il y a un trade. Et je suis transféré de Vancouver à Orlando, en passant par Houston. Et ça, tu vas rigoler parce que quand j'ai su que j'étais transféré à Houston, j'étais trop content.
- Speaker #1
Ah bien sûr !
- Speaker #0
Je préférais tout ça, génial. C'est bon, je suis dans l'avion pour aller à Houston. Pour passer ma visite médicale. Je suis dans l'avion. J'arrive à Houston, on me dit tu dois aller à Orlando.
- Speaker #1
Escal.
- Speaker #0
On m'a dit tu viens, on t'a traîné encore. Et là j'ai dit c'est mort.
- Speaker #1
Orlando de Penny Shack ?
- Speaker #0
Non, il y avait Tracy McGregor.
- Speaker #1
Ok, ok.
- Speaker #0
J'arrive, Doc Rivers c'est le coach, il me dit ah non non je t'aime bien, tout ça, truc. Ok. Ils attendent le dernier jour pour faire les quêtes. Juste la veille du training camp. Alors qu'il y a Philadelphie qui me voulait, Larry Brown, North Carolina, tout ça. Ils disaient écoute, je vais prendre le gars, tu veux te prendre parce que j'ai besoin d'un grand, dur, tout ça. Mais comme Orlando ils avaient mes droits, ils voulaient pas me transférer en fait. Et là, il a attendu, il a attendu, il a signé Steve Woodbridge, qui était à Princeton. Pas mal, mais bon, ce n'était pas moi. Et du coup, je me retrouve dans la rue, sans emploi.
- Speaker #1
La dure réalité du sport NBA, du basket, c'est qu'on te coupe du jour au lendemain.
- Speaker #0
Comme ça, direct. Et là, je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi faire. On retourne à gauche et à droite. Mes potes sont en training camp.
- Speaker #1
Et ce qui doit te faire mal, c'est ça. C'est quand tu avais une opportunité à finir et ils te l'ont fermée.
- Speaker #0
Mes gars sont tous occupés à préparer la saison. Moi, je suis à Chapel Hill. Cosme me demandait que je revienne. J'avais acheté une maison là-bas. Tu viens t'entraîner. Moi... Merci.
- Speaker #1
C'est dur l'ego du sportif.
- Speaker #0
Non, c'est bon, j'arrête. Pendant six mois, je n'ai pas touché de basket. Je n'ai pas touché un ballon de basket pendant six mois. De temps en temps, je sortais courir.
- Speaker #1
Les gens ne se rendent pas compte, mais psychologiquement...
- Speaker #0
Non, c'est dur.
- Speaker #1
Quand tu as connu... que le haut niveau pendant 6-7 ans et que tu touches ton rêve NBA tu fais un an, t'es frustré parce que t'as pas pu jouer parce que t'es blessé que tu te dis ok là j'ai une opportunité encore de montrer ce que je suis et qu'on te coupe mais le mais là c'est un test en fait
- Speaker #0
vis-à-vis de moi-même. Parce qu'au Sénégal, les gens ne savaient pas ce qui se passait, même ma famille.
- Speaker #1
Bien sûr, les gens étaient très loin de savoir ce qui se passait.
- Speaker #0
En France, les gens suivaient le basket sans plus. Et là, je suis là, je suis encore au nord, les gens d'autre sont... dans les grandes villes, en train de préparer le camp et tout. Il a fallu que je prenne des décisions. Et bon, pendant six mois, bon, j'avais de l'argent qui arrivait parce que quand ils m'ont transféré, ils ont garanti mon contrat, en fait. D'accord. Alors j'avais deux ans de contrat qui m'ont payé. D'accord. Mais il n'y avait pas que ça. J'ai la maison, j'ai une voiture, j'ai de l'argent qui vient. Et je me suis dit, peut-être que ça va durer longtemps, je ne sais pas moi. Mais j'avais déjà décidé de vivre ma vie. De sortir, de choisir des trucs. Et une fois que Cosmifil m'appelle au bureau, je me dis, écoute, qu'est-ce que je suis offert ? Je veux jouer, mais bon, coach, c'est chaud. L'habitude de la NBA, là, c'est chaud. Il faut que je fasse quelque chose. Il me dit, remets-toi en selle, on peut ressaisir toi, parce que là...
- Speaker #1
Si tu restes comme ça...
- Speaker #0
Il me dit, regarde-toi. Le joueur que tu étais, regarde-toi. Là, ça marche. Ça a frustré mon ego. C'était là. C'est un challenge. Un autre. Là, j'ai commencé à courir. Et il y a Le Mans qui cherchait un grand. Après, ça ne s'est pas fait. Parce qu'ils m'ont traité de hooligan. Ils croyaient que j'étais un tueur. Ça ne s'est pas fait. à Pau et Jérusalem, je crois. Ça ne s'est pas fait. Et Sudantes, Madrid, ça ne s'est pas fait. J'avais des idées. C'était des non, non, non, non. Et jusqu'au moment où Mike Gonzalvez, qui était à Rouen en probé, il m'appelle comme ça. parce que mon mec on se connaissait un peu un acteur ça va tu connais pas un joueur toi qui pourrait venir nous aider tout ça tout ça parce qu'on a assez chaud mon ricain tourne pas bien un truc et doit écouter les pensées dire À la base, Mike ne me recrutait même pas.
- Speaker #1
C'est ça, parce que lui, il te demande juste un conseil. Parce que pour lui, il se dit, un joueur d'un tel niveau, il ne peut pas venir en probé. Pour lui, il ne pensait pas qu'il était capable de te faire une offre qui pourrait t'intéresser.
- Speaker #0
Et bon, comme lui, il connaissait un peu Coach Smith. Il appelle le coach, il lui parle. Le coach dit, mais pourquoi je ne demande pas à Mactar de le faire ? Mike, mais j'ose pas.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Il dit, ben si, demande-lui.
- Speaker #1
On parle d'un joueur NBA, moi je suis en probé.
- Speaker #0
Il dit, non, demande-lui. Il dit là, bon, Mactar, je le connais, il va se racheter, il va se relancer. et tout. Et je sais qu'il y a des grosses équipes qui appellent. Mais bon, il y a tout le temps un problème parce que les gens ne le comprennent pas trop, ils traitent de délice. Ausha a tout le temps été dans mon coin. C'est une personne qui n'a jamais hésité à me dire la vérité en fait. Mike et coach ont parlé coach il m'appelle tard en soir il me dit écoute je pense que ce serait une bonne opportunité pour toi de repartir en France et c'est même pas par rapport à la pro A ou la pro B c'était plus aller en France et être entouré de personnes que je connaissais dans une culture où j'étais confortable parce qu'il voyait que bon ça allait pas lui c'était l'humain il voulait que le côté humain de MacDart soit plus épanoui juste pars et amuse-toi profite de la vie c'était son truc il me dit ne regarde pas l'argent. Si tu as besoin de quelque chose, moi, tu m'appelles, je serai là pour toi. Mais juste, tu veux que tu retrouves ta joie de vivre. Et tu ne veux pas le faire si tu vas dans un club où il y a des obligations de gagner tout de suite. Tu vois ? Parce que tu n'es pas...
- Speaker #1
Là, tu as besoin de retrouver tes sensations, de te retrouver toi.
- Speaker #0
Dans ta tête, tu n'es pas dans ce truc. Ok, d'accord. Mike me rappelle, on parle, on discute, on tombe d'accord. Et pour te dire, je ne savais même pas combien je gagnais à Rouen ma première année.
- Speaker #1
Ce n'était pas ça ton focus ?
- Speaker #0
J'arrive à Rouen, la salle, il y a 80 personnes. Ça va être chaud, ça. Quelques mois plus tard, la salle est remplie. Et c'est ces challenges-là, en fait, qui m'ont fait grandir. Qui m'ont fait grandir. Et c'est comme ça que j'ai atterri en France.
- Speaker #1
Et t'as fait des beaux clubs en France.
- Speaker #0
Ouais, j'ai fait des clubs. T'as fait l'Azvel,
- Speaker #1
t'as fait...
- Speaker #0
Mais Rouen, c'est le club qui m'a marqué le plus. Parce que quand je suis arrivé à Rouen, il n'y avait personne. Le club était pratiquement en déclin. En live support, comme on dit. Là, on a réussi à non seulement faire monter le club...
- Speaker #1
Et là, tu as forcément l'athlète, le passionné de sport. C'est ça. qui reprend goût à tout ça. Parce que, comme tu dis, quelques mois avant, t'as pas envie de toucher une balle.
- Speaker #0
Du tout.
- Speaker #1
Et là, t'es dans un truc où on en revient à ce que tu as trouvé à Michigan avec une famille, ce que tu as trouvé à North Carolina avec une famille. Tu trouves un groupe où vous créez une famille, où vous créez un groupe qui... ensemble, accomplit quelque chose de grand.
- Speaker #0
Je te jure, c'était... Parce que Mike était coach, je suis venu, l'équipe s'est sauvée et tout. Après, je suis parti. Parce que j'avais fait une bonne saison. Et Besançon m'a signé. Je vais à Besançon, ça se passe pas trop bien. J'avoue, ça se passe pas trop bien. Et je pars à la merde. On se sépare. Au lieu de revenir aux Etats-Unis, Jean-Denis Choulet avait pris Rohan entre-temps. Et il y avait un petit meneur, Jamal Bol. Il me connaissait, mais des Etats-Unis. Il m'a vu en université et tout. Et quand ils ont su que je partais de Besançon, ils ont pris leur voiture.
- Speaker #1
Ils sont venus te chercher.
- Speaker #0
Jean-Denis et Jamal sont venus me chercher à Besançon. Et ils m'ont dit, écoute, c'est que c'est approuvé et tout. T'étais déjà à Rouen. Tout le monde te kiffe. Tout le monde parle de toi là-bas et tout. Faut que tu reviennes. T'avais mon billet pour partir aux Etats-Unis. T'avais mes sacs et tout. Comme ça, j'ai tout jeté dans le truc. Je suis parti avec eux.
- Speaker #1
Moi, c'est quelque chose que je kiffe dans ton histoire. C'est ce côté fonceur, quoi.
- Speaker #0
Je suis parti avec eux. Et j'ai pas à regretter. Parce qu'en fait, j'ai retrouvé la joie de jouer. C'était... Non, c'était cool, quoi. J'ai vu Scott Forbes, Jamal Ball. On avait un truc. Tous les soirs, on était ensemble. Ça m'a rappelé mes années universitaires. On était là, on traînait tout le temps ensemble. Le coach, pareil, tu vois, Jean-Denis Choulet, c'est un malade. Moi, c'est quelqu'un que j'adore, en fait. Parce que c'est ma personnalité. Oui,
- Speaker #1
c'est ça, vous matchez.
- Speaker #0
On se prenait la tête du lundi au vendredi. Samedi, c'était mon meilleur ami. Parce qu'il savait qu'il pouvait compter sur moi. Et je savais qu'il allait me mettre dans des positions pour que je gagne le match. Et ça a marché. Et j'ai retrouvé le goût de basket.
- Speaker #1
Et tu fais quoi ? Une dizaine d'années en Europe, tu joues en Allemagne, tu joues en Italie,
- Speaker #0
en France.
- Speaker #1
Belle carrière dans l'ensemble, de très beaux souvenirs, belles rencontres. La carrière se finit. Et moi, pour moi, c'est là où... Là, on a fait deux heures de discussion. Et pour moi, on arrive au moment qui m'intéresse même le plus. Mais quand ta carrière se finit, parce qu'on peut le dire, aujourd'hui, tu travailles avec des équipes NBA depuis plusieurs années. Tu travailles à des hauts niveaux avec ces équipes-là. Et moi, ma question, c'est... Tu as été loin des États-Unis pendant une dizaine d'années. Les temps passent, les gens oublient, les trucs passent. Comment tu as fait aujourd'hui, Maktar, pour faire ce comeback vers les États-Unis ? Est-ce que c'est quelque chose que tu préparais ? Est-ce que c'est quelque chose qui s'est fait naturellement ? Est-ce que quand tu as fini ta carrière, tu savais que c'était ça que tu voulais faire ? À quel niveau tu es quand tu finis ta carrière ? Ou est-ce que tu te dis où est-ce que tu vas ?
- Speaker #0
aller et comment tu arrives à ce que tu fais aujourd'hui en fait j'ai jamais coupé le cordon ombilical en fait les états unis parce que même quand j'étais en france quand je venais aussi dans la vacances je retournais aux stades pendant l'été d'accord pour tenir un chapelet j'étais là je m'entraîne avec les mecs antoine était à golden sage a l'avant montré mais c'est à toronto parce Parce que c'est des relâchants qu'on a vécu ici à la fac. Et j'ai tout le temps été au devant de la scène en fait. Les mecs qui traînaient tout le temps, on faisait des fêtes, on a carabana, il y avait tous les joueurs NBA, j'étais avec eux. Et en fait, c'est ces mecs qui m'ont vraiment... qui ont gardé cette fille pour moi. Parce qu'on se parlait tout le temps. On était en compte, on parlait tout le temps. Et chaque fois que j'avais l'opportunité de partir au St-Anne, j'y allais. J'allais au Machine BA. Je connaissais les staffs et tout. Et une chose que j'ai faite, j'ai gardé les relations, en fait. de temps en temps j'envoyais un texto à un coach en général manager et jusqu'au jour où Azea Thomas je lui envoie un texto il me renvoie un texto automatiquement en fait vous vous rendez pas compte des noms qu'il balance des
- Speaker #1
joueurs de légende des personnes de légende qu'il balance comme ça ouais j'envoie un texto à Azea Thomas ok d'accord je lui envoie un texto et je lui dis écoute moi là je suis un peu vers la fin de c'est pas que j'avais plus envie de jouer en fait Merci.
- Speaker #0
Mais je voulais voir faire autre chose. J'étais fatigué de tout ce qui était autour du basket. J'ai juste joué, je pouvais le faire. Mais tout ce qui était autour, j'étais fatigué. Du coup, je contemple à revenir aux Etats-Unis, tout ça, et... Est-ce qu'il y a une place au Knicks ? Je suis allé direct. Il me répond. D'accord, écoute, on va discuter. Quand tu viens, tu me dis, on discute. Deux semaines après, j'ai pris l'avion, je suis allé à New York.
- Speaker #1
Tu sais pourquoi je rigole ? Parce que pour moi, on en revient à cette lettre que tu as envoyée au coach.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Tu vois, pour moi, c'est le même Mactar. Ben voilà. Sauf que là, maintenant, il y a les téléphones, tu vois. Mais c'est le même Mactar qui n'a pas peur de croire en lui. Et qui va, quoi.
- Speaker #0
Non, mais tu frappes à la porte si tu veux qu'on l'ouvre. Sinon, tu la défonce. Mais quelque chose, il faut que tu fasses du bruit. Et c'est ça, en fait. Je lui envoie un texto, un truc. Je vais à New York. On mange ensemble. Après, il me dit, écoute, il y a un gars qui travaille avec nous, qui vit en Espagne depuis quelques années. Je veux que tu le rencontres, Kevin Wilson, tout ça. Bon, je rencontre Kevin. Ça ne s'est pas bien passé. Parce qu'il pense que je voulais son boulot. et moi j'ai pas arrangé la chose en lui disant que je voulais son boulot On ne peut pas t'en vouloir, tu as été honnête. Il me dit, c'est quoi tes ambitions, tout ça. Je lui dis, mais moi, je veux vous faire ton boulot. Ce que tu fais là, c'est ce que je veux faire.
- Speaker #1
Et lui, qu'est-ce qu'il faisait ?
- Speaker #0
Il était toujours Scout Onyx.
- Speaker #1
Ok. Pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Scout, c'est des gens qui, on va dire, font le tour du monde.
- Speaker #0
Des recruteurs. Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Mais vous faites vraiment, vous regardez les joueurs. sur toute la planète pour essayer de dénicher le diamant.
- Speaker #0
Et Kevin, il vit en Espagne. Et j'ai dit au mec, Kevin, je ne sais pas ce qu'il allait raconter à Zé Thomas, mais j'ai reçu une lettre. Et je l'ai toujours d'ailleurs. Ok. Ouais, Macta, you know, we like your enthusiasm, on aime bien ton enthusiasm, on aime bien ton énergie et tout. Bon, malheureusement, pour l'instant, c'est pas la bonne période pour parler de t'embaucher et tout ça.
- Speaker #1
T'as gardé la lettre ?
- Speaker #0
J'ai gardé. Et, ok, d'accord. Et mon agent, Antelam, il m'appelle, il me dit, écoute, je sais que tu veux travailler pour une équipe, la ligue, mais le... Le timing, il est un peu le truc. Qu'est-ce que tu peux faire ? Viens travailler avec moi. D'accord. Tu viens, tu t'occupes des joueurs qu'on a déjà ici, tu leur parles, tout ça, tout ça. Je me vois pas être agent, moi. Non, t'es pas agent, mais bon, tu... Tu vois, tu t'occupes des players. Je dis, ben, quoi, je vais être babysitter ? Il me dit non mais bon. Je dis ok bref. Ok d'accord. Laisse-moi réfléchir et je te dirai. Un mois après j'ai pris le taf. J'ai commencé à travailler. Antoine Jameson. Mon meilleur ami. Il était toujours joueur. Ouais. Et on le représentait. D'accord. Antoine il va dire à Antoine. Ça je suis après. Il dit à Antoine écoute comme Mac t'as revenu il est dans la compagnie. Certifie-le comme agent et il va me représenter.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Wow.
- Speaker #1
Waouh ! C'est un vrai mouvement !
- Speaker #0
Parce que tu sais, pour être agent, il faut des joueurs. Pour être certifié, il faut tout ça. Et pour avoir des joueurs, il faut recruter. Moi, je n'avais pas tout ça.
- Speaker #1
C'est ça, toi tu étais plus là pour, il y a des joueurs qui sont là, surveille-les un petit peu.
- Speaker #0
Exactement, pour les voir jouer, s'ils font un truc, dire leur truc.
- Speaker #1
Là tu passes à un...
- Speaker #0
Antoine qui dit à Aon, écoute, moi c'est grâce à Mactar que je suis signé avec toi. Parce qu'on se connaissait depuis longtemps et tout. Il dit, certifie-le et il va être mon agent. Waouh ! On me certifie. Je deviens son agent. Et là, je suis agent. Ouais.
- Speaker #1
Là, officiel. Ouais.
- Speaker #0
Mais moi, c'est pas ce que je voulais faire. Ouais.
- Speaker #1
Toi, c'était pas ta trajectoire, mais là, tu te retrouves agent de joueur.
- Speaker #0
Mais là, je retourne aussi à ce que ma mère avait fait, en fait. Quand j'étais en BIE. Là, je suis agent. Il y a plein de gens qui voulaient être agents. Je travaille pour Wasserman. À l'époque, c'était Telemeda Société. On est un des plus grands agents des États-Unis. Mais, je suis agent, c'est tout. Oui. Sans plus.
- Speaker #1
Toi, tu n'as pas de joie parce que c'est parce que tu voulais faire.
- Speaker #0
Voilà, sans plus. Alors que c'est quelque chose de grandiose.
- Speaker #1
Mais bien sûr.
- Speaker #0
Mais moi, sans plus. Je suis là, je m'assois à Codeside dans le game. J'ai vu le truc. All-Star, je suis là avec les joueurs.
- Speaker #1
Et surtout, excuse-moi de t'interrompre, mais agents, joueurs africains, est-ce qu'il y en avait à ce moment-là ?
- Speaker #0
Il n'y avait que Bounania et c'est tout. Il n'y avait que Bounania. Et moi, je suis là, je traîne avec les grosses pointures, je fais n'importe où. je fais n'importe quoi je suis là mais je sentais qu'il ya quelque chose comme c'était pas en fait mon objectif et j'ai tout fait en fait pour ne pas être agent
- Speaker #1
Donc Dieu te donne les cadeaux comme ça.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Toi, tu dis non,
- Speaker #0
je ne suis pas là. C'est un truc de malade. J'ai tout fait pour être une partenaire. Les mecs, on allait dans un truc de recrutement et tout. Moi, je suis là. Si tu ne peux pas venir, c'est ton problème. Nous, on est la meilleure agence. En fait, je n'y mettais pas du tout. Et quand j'ai réalisé que pour atteindre mon objectif, il faut que je sois bon là où je suis. Parce qu'en fait, on oublie des fois que tu peux être superstar, mais sois superstar dans ton rôle. Et moi, j'avais un rôle à jouer et je n'avais pas réalisé que je devais être superstar dans le rôle que je jouais pour pouvoir graver l'échelon. Et ça, je ne l'avais pas compris.
- Speaker #1
Ça te prend combien de temps pour le comprendre ?
- Speaker #0
Mais... C'est pas arrivé du jour au lendemain ça, c'est sûr.
- Speaker #1
Tu te crois ? À deux ans ?
- Speaker #0
Deux ans.
- Speaker #1
En fait, je pense que c'est normal. T'as la première année où c'est pas trop ce que tu veux, tu regardes vite fait. Puis la deuxième année, tu commences à creuser un petit peu, à voir d'autres. Tu te dis mais attends, finalement, c'est intéressant et tout. Et donc finalement, après tu fonces.
- Speaker #0
Deux ans après, j'ai dit, écoute, c'est comme ça. Et là, je commence à m'habituer à ça, en fait. Voir des joueurs recrutés. Et je rentre dans notre acna. Parce que je m'étais dit que je vais être agent un an, deux ans, je vais partir. Là, je suis dans un trac. Dix ans plus tard, je suis agent. Et un jour, je me lève, je vois sur mon portable que Antelm avait quitté la compagnie pour aller à Détroit en tant que président. Je me dis, mais attends... Moi, j'ai tout le temps voulu aller travailler pour une équipe. Lui, c'est lui qui m'a fait venir ici. Maintenant, il part. Je lui dis, mais non, ce n'est pas possible. Je l'appelle, je lui dis, oh, what's up ? Il me dit, oui, tu es avec la santé, tout ça, tout ça, tout ça. Comme ça, c'est comme ça. Et là, je suis frustré. Je suis frustré parce que je ne veux plus être agent. Là, je ne veux plus être agent du tout. J'en parle à des amis.
- Speaker #1
Mais quand tu fais ces 10 ans-là, à ce moment-là, quand tu penses que tu gères combien de joueurs après ces 10 ans ?
- Speaker #0
Là...
- Speaker #1
Tu dirais ton portefeuille de joueurs dont tu t'occupes ?
- Speaker #0
Non. Il y avait Russell Westbrook, par exemple, qui était un des joueurs avec qui... qui j'ai travaillé, Anthony Davis, George Nyon, qui est venu après, Boudridien, Terrence Jones, il y a plein de joueurs.
- Speaker #1
Et des beaux joueurs.
- Speaker #0
Voilà, Zad et Augustine, il y a plein de joueurs avec qui j'ai travaillé. Mais là, c'est...
- Speaker #1
En fait, tu n'aimes pas la routine.
- Speaker #0
Non, mais c'est qu'en fait, je me suis senti trahi.
- Speaker #1
Ah ok, c'est ça le sentiment que t'as ?
- Speaker #0
Je me suis dit, le gars, c'est lui qui me fait venir ici.
- Speaker #1
Il se barre ?
- Speaker #0
Il se barre, sans me dire, sans crier, regarde, boum. Et maintenant, moi, je vais rester ici. Non, il faut que je parte.
- Speaker #2
Et pour une fois,
- Speaker #0
je vais suivre mon instinct. Il faut que je parte.
- Speaker #1
Mais pas pour une fois, parce que finalement, tu l'as beaucoup suivi ton instinct.
- Speaker #0
Ouais, bon. Professionnellement, j'ai tout le temps eu ce... Tu vois ? Ok, d'accord, je vais partir. Et là, j'en parle à un ami. En discutant comme ça, il me dit, mais pourquoi tu ne parles pas à Steve Mills ? Steve, c'est ton gars, tu le connais bien en plus. À l'époque, il n'était même pas au Knicks. Il était au Knicks, il était parti. Il voulait être le directeur de Players Union, je ne sais pas quoi, un truc. Et je vais discuter avec Steve. J'habite à New York, on se voit. et me dit écoute moi c'est l'union des joueurs que tu m'intéresses si je la prends je te prends avec moi tu te charges des joueurs internationaux ok ok j'ai d'accord mais maintenant on va prendre le truc passe moi la vie d'agent la samsou c'est bon steve il commence sa campagne pour faire le truc entre temps j'aime donne un appel et le propulse général manager de phoenix Là, je ne sais plus quoi faire. Je me dis, ok, il va me prendre. Parce qu'il m'avait promis. Steve, il ne bouge pas. Il y a déjà du monde, il y a des trucs, il ne bouge pas. Ok, on dirait que je suis condamné à être agent le récent de ma carrière.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, parce qu'à ce moment-là, tu te dis, je vais rester agent.
- Speaker #0
Voilà, je me dis, c'est mort. Et je décide de déménager. Je vais déménager dans un état où tu ne paies pas de taxes sur le revenu. Il y en a quelques-uns aux États-Unis. Je choisis le Texas. Parce qu'il y a ces gars à New York, mon cousin, qui jouent au Pôle des Mars, tout ça, tout ça. J'étais un peu familier avec le Texas, Dallas. Et je dis bon, je déménage. Je me dis, je vais à Dallas. Il reste une année, je suis encore agent. Et Thanksgiving, mon téléphone sonne. Et Steve qui m'appelle. Il me dit, hey, Mac, what's up ? Il me dit, écoute, je suis avec Phil Jackson. on cherche un gars vous vous rendez pas le niveau de bref oui avec Phil Jackson une nuit avec Phil on cherche un gars bon pour l'international qui puisse venir ici nous aider surtout parce que sur le plan universitaire on a pas trop de gens ici professionnellement sur le plan pro il faut quelqu'un est-ce que tu connais quelqu'un qui peut faire tout ça ouais et oui je connais quelqu'un non je lui dis mais non mais si je sais pas de quoi je parle Merci. Je lui dis moi, je représente des joueurs, mais on a quelques anciens joueurs qui sont là. Je ne sais pas quoi. Il me dit un coup de réfléchi, voilà quoi le truc. Et il y a quelqu'un qui me dit bonjour. Je m'accroche. Deux jours après, il me rappelle. Maktar, alors, t'as trouvé ? J'ai dit non. On parle d'autorité. Ils rigolent, ils raccrochent. La semaine d'après, j'ai un appel de Houston Rockets. Ils m'appellent, ils me disent, écoute, on sait que tu ne veux plus être agent. On ne va pas te dire qu'ils nous l'ont dit. Mais bon, on aimerait bien que tu viennes, qu'on parle. Je vais à Houston. En avion, je vais à Houston. Je discute avec Daryl Morey, je discute avec BJ Johnson, lui aussi il est décédé aujourd'hui. On discute, on dit « Gerson Rossas » c'est tout. Le mec dit « Ok, tu sais quoi ? On va te faire une offre. Mais bon, laisse-nous parler entre nous et tout. » Je sors du practice facility des Rockets.
- Speaker #1
Mais eux, ils voulaient te faire une offre en tant que scout à l'international ?
- Speaker #0
Ils voulaient me faire, voilà, en tant que scout à l'international. Et bon, surtout pro-scout, quoi. OK. Surtout ça. Et au moment où je sors, j'attends mon Uber, mon téléphone sonne, c'est Steve Mills qui m'appelle. Il me dit, qu'est-ce que tu fous à Houston ?
- Speaker #1
Eh, ça va vite ! Les informations vont vite !
- Speaker #0
Je rigole, il me dit, écoute, il faut que tu viennes à New York. Merci. Mais bon, quand ? Il vit là, là. Je dis non, je suis pas là, il faut que je rentre.
- Speaker #1
Non, non, tu vas à l'aéroport,
- Speaker #0
tu viens d'arriver. Je dis mais j'ai pas d'abîme, t'inquiète, t'en fais pas. Je vais à l'aéroport, je prends le vol, je vais à New York. J'arrive, je vais à l'hôtel, je dors, le lendemain matin, je vais à la salle. Et il a fait le truc, on discute, ils me disent... Moi je pensais que c'était une interview en fait. On parle de tout et de rien. Un film demande la guerre de je ne sais pas quelle année en Algérie. Je dis, je ne sais pas de quoi. Il est bizarre.
- Speaker #1
Pete Jackson, c'est un...
- Speaker #0
Il parle des choses. L'Afrique, les proverbes.
- Speaker #1
C'est un philosophe. C'est un maître zen.
- Speaker #0
Et après, il me dit Welcome to New York.
- Speaker #1
Comment ça ?
- Speaker #0
C'est bon. Tu cherchais un boulot, on t'a donné le boulot. Je dis là, je ne vais pas prendre le boulot tout de suite. Il me dit, pourquoi ? Je lui dis, il y a Gorgidien. J'avais promis que j'allais l'accompagner jusqu'à ce qu'il signe son contrat. Là, il faut que j'attende. J'ai attendu un an, pratiquement. pour rejoindre Lennox. Wow. Parce qu'il a fallu que j'accompagne Gorgi. Ouais. Il a signé son contrat et tout ça, tout ça.
- Speaker #1
Ouais, mais là, c'est le rôle de grand frère. T'as fait une promesse.
- Speaker #0
Ouais, bon, c'est une promesse. C'est ça, c'est ça. Sénégalais et tout. C'est ça. Et tout le temps, j'appelais Steve, j'ai dit, vous n'avez pas changé votre poste.
- Speaker #1
Mais c'est fou. Pour moi, est-ce que tu penses que c'est juste... Non, parce que quand c'est les Américains, ça ne peut pas être juste le côté amitié. Il y a aussi le côté, tu as deliver, tu as donné dans le travail, tu as donné des résultats dans le travail, tu vois. Mais d'avoir su garder ce niveau de relationnel, surtout dans cette... époque-là où, oui, je veux dire, la fin de ta carrière, on commence à arriver dans tout ce qui est WhatsApp, digitalisation et tout, mais d'avoir gardé aussi longtemps ce côté relationnel sur des années, pour moi, c'est ta plus grande richesse, finalement, à la fin de la journée.
- Speaker #0
Tu sais, les relations, c'est comme une fleur, en fait. Tu mets les graines, tu les arroses et elles grandissent. Après, ça devient une belle fleur. Il y a plein de gens qui peuvent avoir des fleurs, qui peuvent les planter, mais qui ne les arrosent jamais. Moi, jusqu'au jour d'aujourd'hui, j'envoie des textos juste pour voir comment ils vont. Je n'attends pas d'avoir besoin de quelqu'un pour le poser.
- Speaker #1
C'est ta nature.
- Speaker #0
Exactement. Et du coup, ça m'a appris à créer un réseau. Et si tu demandes aux gars s'ils sont mes amis, ils diront tous oui. Moi je sais qui sont mes amis. Je fais la part des choses. C'est des amis aussi. Mais je sais que mes vrais amis, c'est pas... Je ne veux pas dire que ce n'est pas eux, parce que j'entraîne de bonnes relations avec eux. Mais il y a des choses, mes amis personnels, ce n'est pas ceux qui sont la plupart des gens qui sont dans le basket. Non,
- Speaker #1
tu gardes des amitiés cordiales.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Parce que c'est des gens que tu as aimés, c'est des gens avec qui tu as passé des bons moments. Mais il y a la fondation.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et il y a les amis que la vie t'a fait découvrir et t'a donné, tu vois. Mais... Pour moi, c'est très, très fort. C'est vraiment ce côté... C'est ça. Malgré que tu aies été loin pendant une dizaine d'années, tu les as tellement marqués dans ton passage.
- Speaker #0
C'est ça. Il faut juste s'entretenir.
- Speaker #1
Que malgré que les années soient passées, ces gens t'ont toujours ouvert les bras.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Et t'ont toujours tendu la main. Et toi, ils auraient pu dire... Ouais, bon, Mactar, ça fait dix ans qu'il est loin des États-Unis, qu'il n'est plus là, qu'il n'est plus au courant de ce qui se passe ou un truc comme ça. Tout. Non, tu vois, tu as tapé à une porte. On t'a dit, vas-y, viens.
- Speaker #0
Non, ça, c'est vrai.
- Speaker #1
Tu connais la maison, tu connais le système.
- Speaker #0
En fait, je ne sais pas si tu as vu sur le net, il y a un gamin qui avait fait un truc sur moi. Et il m'a demandé, il m'a dit, écoute, donne moi des personnes que je vais appeler Je ne vais pas te dire ce qu'ils m'ont dit. Après, tu liras, c'est le truc. Et j'étais même surpris des témoignages de certaines personnes. Stack quand il parlait de moi, Johan Howard, Galofal. En fait, je ne savais même pas que j'avais cet impact sur eux. Et ça, aujourd'hui, c'est ma richesse.
- Speaker #1
Mais c'est parce que toi, tu le fais naturellement.
- Speaker #0
Exactement. Mais c'est ma richesse. C'est par rapport à l'environnement dans lequel j'ai grandi. C'est aux personnes qui m'ont aidé à être ce que je suis aujourd'hui, ce que je suis devenu. Et c'est ça, c'est important.
- Speaker #1
Et moi, j'en témoigne. Parce que, tu vois, pour les gens qui nous écoutent, toi et moi, on n'a jamais eu vraiment de discussion avant aujourd'hui. Et vraiment, tu vois, tu es venu... Tu ne me connais pas. Je suis un gamin pour toi. Mais tu es venu avec respect, à l'heure, simplicité. Comme si j'étais Phil Jackson, tu vois. Je me sens un peu comme Phil Jackson.
- Speaker #0
Comme je disais tout à l'heure. On est des personnistes. Quel que soit ton statut, ce n'est pas le statut qui te définit. Moi, à mes yeux, c'est parce que tu es Phil Jackson que je dois te traiter différemment que toi, qu'une autre personne. Et je crois que c'est une force. Mais c'est aussi le don de mes parents. Bien sûr,
- Speaker #1
l'éducation qu'ils t'ont donnée, bien sûr.
- Speaker #0
C'est pas évident. Quand je vois certaines personnes se faire traiter d'une certaine manière et qu'ils acceptent, ça me dérange un peu en fait. Moi j'aime bien parler aux gens juste parce que je dois leur parler. J'aime pas trop être mis au-dessus des autres.
- Speaker #1
Tu aimes ta simplicité.
- Speaker #0
C'est plus simple comme ça. T'as accès à tout, t'as tout. La vie, elle est plus simple comme ça. Et ça, j'adore cet aspect de ma vie, en fait.
- Speaker #1
Et donc, tu as bossé chez Lennox. Actuellement, tu es chez les Mavericks.
- Speaker #0
Je suis chez les Mavericks en ce moment, ouais. Très bien. J'ai bossé dix ans chez Lennox.
- Speaker #1
Dix ans.
- Speaker #0
Quand même. C'est passé vite. Parce que quand je suis arrivé à New York, on n'était pas bien. On n'était pas une grosse...
- Speaker #1
Non, New York a eu beaucoup d'années un petit peu difficiles.
- Speaker #0
C'est sûr. La satisfaction, en fait, aujourd'hui... Et de savoir que quand je suis arrivé, l'équipe était 12e. Et quand je suis parti, ils étaient 2e. Avec tout ce qui s'est passé, tu vois. Il y a eu des hauts, il y a eu des bas.
- Speaker #1
Tout ce qui s'est passé que nous, publics, connaissons. Parce qu'il y a tout ce qui s'est passé.
- Speaker #0
Il y a plein de choses qui se sont passées dans les bureaux et tout. C'est une fierté. Aujourd'hui, quand je vois les Knicks jouer, quelque part dans mon...
- Speaker #1
Tu sais que tu as participé à la construction de ce qui est en train de se passer actuellement.
- Speaker #0
C'est comme avoir un bac. Personne ne peut le... On ne peut pas parler de l'histoire des Knicks. les dernières années, c'est en mon nom.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Et ça, c'est une satisfaction.
- Speaker #1
Et ça reste quand même, on parle des New York Knicks, tu vois, même si toutes les équipes NBA, ça reste des équipes NBA, il y a des équipes légendaires que tu ne le veuilles pas.
- Speaker #0
Les Knicks, non, c'est sûr.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
C'est sûr.
- Speaker #1
Boston, New York, LA, ça reste des équipes. C'est sûr. Avoir ton nom associé à ces équipes-là, en tant que fan de basket, ça fait toujours plaisir.
- Speaker #0
Après, bon, cet été, j'ai décidé de... Parce que j'étais en fin de contrat. Et ils m'ont proposé un contrat. Je voulais voir autre chose.
- Speaker #1
T'aimes ça ?
- Speaker #0
T'aimes ça, en fait. T'aimes ça,
- Speaker #1
Magda ?
- Speaker #0
Je voulais voir autre chose. Je voulais un... un nouveau challenge et Nico Harrison, que je connais aussi depuis pratiquement 25 ans, parce qu'on se connaît depuis longtemps et on a tout le temps rêvé de travailler ensemble. Parce qu'on en parlait, on disait un jour on va travailler ensemble, on ne savait pas quand, où et comment, mais c'était quelque chose qu'on a tout le temps voulu. Et aujourd'hui, ça s'est fait et je ne regrette pas mon choix. Ouais. Du tout. Parce que là, je m'épanouis dans ce que je fais, je grandis.
- Speaker #1
Ouais. Tu retrouves des joueurs que tu as gérés. Ouais, surtout.
- Speaker #0
Surtout, Anthony Davis. Mais c'est plus le fait d'avoir d'autres joueurs. responsabilités en fait.
- Speaker #1
Parce que là c'est quoi ton poste exactement ?
- Speaker #0
Là je suis directeur du personnel professionnel et de l'international. D'accord. Ça veut dire que tout ce qui est international c'est moi qui gère, tout ce qui est personnel pro c'est moi qui gère.
- Speaker #1
Tout ce qui est international pour la franchise ?
- Speaker #0
Pour la franchise. D'accord.
- Speaker #1
Donc on parle de quoi ? Même de tout ce tout ce qui est branding, tout, tout.
- Speaker #0
J'ai mon mot à dire là-dedans.
- Speaker #1
Est-ce que le... Est-ce que des fois, tu parles au jeune MacTarr ?
- Speaker #0
Tous les jours.
- Speaker #1
Le jeune MacTarr de Sikap qui prenait les premiers rebonds ?
- Speaker #0
Tous les jours.
- Speaker #1
Tous les jours. Tu penses qu'il penserait quoi de MacTarr qui est aujourd'hui dans un front office d'une équipe NBA ?
- Speaker #0
T'es fou. Tous les jours. Parce qu'en fait... Je disais à un ami de la dernière fois, je disais, moi je suis dans un rêve, alors ne me pince pas, je n'ai pas envie de me réveiller.
- Speaker #1
C'est une très belle phrase que tu viens de dire. Non,
- Speaker #0
je n'ai jamais travaillé un jour de ma vie. Parce que c'est comme un compte bancaire, tu ne mets pas de l'argent dans le compte, tu peux rien retirer. Et là, moi, je suis en train de déposer. Je suis en train de déposer. Parce qu'en fait, je vis ma passion. Le basket, je vis le basket, c'est ma vie. J'adore le basket.
- Speaker #1
Tu sais, il y a deux choses. Ton regard là, comment ça brille quand tu me le dis. Et un truc où je peux témoigner aussi que tu le vis encore à fond. Je ne sais plus, je regardais une page Instagram, c'était ESPN ou Sports Center, je ne sais plus c'était quel match, où Dallas a gagné, on voit Kyrie Irving qui sort dans le couloir et on le voit te check et on voit toute ta joie quand vous vous check
- Speaker #0
checker et tout.
- Speaker #1
Si tu avais pu aller sur le terrain jouer, là,
- Speaker #0
tu l'aurais fait. Oui, j'aurais fait. Ah, mais c'est... Tu sais, c'est ma... C'est tout, quoi. C'est tout pour moi.
- Speaker #1
Le sport t'a tout... T'as donné tout.
- Speaker #0
Tout m'a donné... En fait, c'est ça. Les gens ne comprennent pas. Le basket, c'est mon médicament, en fait. Quand je suis malheureux, je regarde un match de basket, je suis heureux. Quand j'ai une mauvaise nouvelle, je regarde un match... C'est mon truc. Tant que je pourrais, je le ferai. Ouais. Tant que je pourrais, je le ferai.
- Speaker #1
C'était ça ma dernière question, parce que sinon je pourrais parler des heures avec toi.
- Speaker #0
C'est sûr.
- Speaker #1
Mais justement, aujourd'hui, tu viens de commencer ce poste, tu viens de le prendre. Est-ce que tu prends le temps de te dire, laisse-moi vivre cette aventure et on verra après ? Ou est-ce que déjà dans ta tête... Tu as déjà des trucs, tu sais que, OK, il faut que dans 4-5 ans, j'arrive à réaliser ça, que je fasse ça.
- Speaker #0
Tu sais, c'est un de mes défauts, en fait. Je ne sais pas trop me projeter.
- Speaker #1
Tu vis au jour le jour ce qui se passe.
- Speaker #0
Et c'est dans tout. Je ne sais pas trop me projeter. d'avoir des plans, tout ça. Parce que rien n'est garanti.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Vis au jour le jour.
- Speaker #1
Mais vis à ton portant.
- Speaker #0
Quand je dis ça, ce n'est pas faire n'importe quoi au jour le jour. Mais profite de ta journée aujourd'hui. Passe en sorte que ça serve à quelque chose. Moi, c'est tous les jours, je dois me bonifier d'un pour cent. Alors ça veut dire que tous les jours, je dois m'investir plus. Parce que le 1%, c'est pas donné, c'est pas gratuit, on ne te le donne pas. Alors aujourd'hui, je me lève, je regarde un truc, un match par exemple. Ce matin, je me suis levé, ce matin, c'est nuit, pour regarder les matchs Houston et Golden State.
- Speaker #1
Tu étais pour qui ? Parce que tu as des attaches à Houston dont tu as parlé.
- Speaker #0
Je préfère ne rien faire. Je préfère ne rien faire. Non, mais quand je regardais le match, je regardais, je regardais. À un moment, je me suis dit, attends, mais comment je peux aider mon équipe ? L'année prochaine, à être ici.
- Speaker #1
C'est la question que j'allais te poser. Aujourd'hui, est-ce que tu regardes des matchs en tant que joueur, ancien joueur ? Est-ce que tu arrives à te détacher de ce côté ? Non, je ne peux pas. Tu ne peux pas ?
- Speaker #0
Je ne peux pas.
- Speaker #1
Tu es dans l'anticipation.
- Speaker #0
je vais voir mon fils jouer par exemple Je lui ai dit, OK, je suis un papa, je suis un parent. Cinq minutes dans le match, je commence à... Lui, il a un truc. En fait, c'est devenu instinctif. C'est inné.
- Speaker #1
Ton fils, il a quel âge ?
- Speaker #0
Max, il aura 20 ans. 20 ans ?
- Speaker #1
Tu dis, il te pose des questions sur ta carrière ? Ou tu essaies de le...
- Speaker #0
Non, en fait, on a une relation très papa... Tu vois, papa, fiston, parce qu'en fait, je ne veux pas lui imposer d'être basketteur. Lui, il aime le jeu, il aime le basket, il s'est investi, il travaille, il a une bourse et tout, mais je ne veux pas trop lui investir.
- Speaker #1
Tu veux lui laisser vivre sa vie. Voilà,
- Speaker #0
alors du coup, on se parle du tout, quand on parle basket, quand il pose des questions, je lui réponds, mais ce n'est pas moi qui va vers lui. J'ai mon petit frère qui vit aux Etats-Unis, il lui parle tout le temps. J'ai des collègues, en fait, à qui il parle plus de basket qu'à moi. Des fois, il appelle Antoine Jameson, ils sont là au téléphone pendant 30 minutes. Ils te confient parler. Après, bon...
- Speaker #1
C'est comme ça que vous, vous gardez votre relation ? Non,
- Speaker #0
c'est sûr. Quelquefois, je suis un peu jaloux parce que je veux savoir plus ce que je fais. Et là, je pose des questions, un truc, mais tu vois que bon, c'est mieux comme ça pour l'instant. C'est mieux. Quand il a besoin de quelque chose, il vient chez moi, je lui dis, je lui donne des conseils. Mais je ne suis pas celui qui est là en train de crier, truc, tout ça. Ce n'est pas mon truc, quoi. de temps en temps je le fais hum hum Quand il va en workout, je vois qu'il fait un truc, qu'il ne le fait pas bien. Et là, je sors de mes gongs assez rapidement. Mais là, je me ressaisis vite fait. Parce que bon, je ne veux pas qu'en fait, que cette relation soit ternie ou aille en casserole par rapport à du sport. Exactement. Je pense que notre rôle en tant que parents, c'est d'être parents d'abord. Bien sûr. Lui qui est nos enfants.
- Speaker #1
Là, ce n'est pas le scout. Non, c'est ça.
- Speaker #0
Parce que ma mère, elle aurait pu faire la même chose. m'imposer d'être bon tout le temps, tout ça. Elle l'a fait à sa manière, en fait. Et Max, je crois que c'est qu'en me voyant travailler, parce que bon, c'est pas facile aussi ce qu'on fait. Ah non,
- Speaker #1
bien sûr.
- Speaker #0
C'est pas facile du tout.
- Speaker #1
Bien sûr. Le niveau de pression que ça doit être.
- Speaker #0
Je vois pas ma famille, je le vois pas tout le temps. Lui, je le vois pas tout le temps. Tu vois ? C'est difficile, quoi.
- Speaker #1
Parce que t'es sur la route tout le temps pour trouver des écoutes.
- Speaker #0
Tout le temps, tout le temps.
- Speaker #1
T'as une pression de résultats. Parce que ce que les gens voient pas, c'est que t'as des réunions avec des boards.
- Speaker #0
Ah mais grave !
- Speaker #1
T'as des pressions de résultats, t'as des pressions de... C'est constant.
- Speaker #0
Et quand lui rentre, il était venu à la maison pour le masque contre les Lakers, bien sûr. Il arrive, on va au match, tranquille. Il va se coucher, je suis devant l'ordinateur. Je suis en train de regarder d'autres matchs. Il se réveille pour partir à l'aéroport, je suis devant l'ordinateur.
- Speaker #1
En train de regarder des matchs.
- Speaker #0
Il me dit, mais quand est-ce que tu dors ? Je dis, ah si, j'ai dormi. Il dit, papa, tu dors pas ? Je dis, si, si, j'ai dormi une heure. Il dit, tu peux pas dormir une heure, après, il fonctionnait le lendemain. Je dis, ben bon, écoute, t'inquiète. Mais c'est comme ça, tu t'arranges, en fait. Parce que bon, c'est le job qui est comme ça.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
mon job, je kiffe.
- Speaker #1
Ça se voit, la manière dont tu en parles. J'aurais une toute dernière question pour toi. Parce que tu as joué avec et contre des joueurs incroyables. Ici dans le podcast, on dit même des joueurs incroyables. Tu vois, il a inventé le mot incroyables. Tu vois, il faut aussi qu'on dise... Même si tu as eu ta blessure quand tu étais à Memphis, Tu as joué Bulls 97, Bulls 98, tu vois, tu as des Jordan, des Pippen. C'est qui le joueur ? C'est une question dure dans ta carrière. Ah non, tu l'as la réponse ? Vas-y. Le joueur qui t'a le plus impressionné dans ta carrière ?
- Speaker #0
Le Jordan. Ouais. J'ai eu la chance de le côtoyer en dehors des boules. Il venait souvent à Chapel Hill. Il venait souvent jouer. C'est sûr que tu es au courant de l'anecdote. Ah non ? Il arrive à Chapel Hill. en mon année senior. Il arrive, il vient, il sert. C'est l'année où je crois qu'il avait pris sa retraite. C'est l'année où il avait arrêté. En 98. Il arrive, il sert la main de tout le monde et tout. Et je voyais que chaque fois qu'il sert la main d'un joueur... Le joueur dit son nom, mais il ne dit rien. Alors du coup, comme j'étais un des capitaines d'équipe avec Sean Williams, j'étais tout au fond du rang. Et à coach qui est là, il me voit bouger, il commence à rigoler en fait, parce qu'il savait que j'allais faire quelque chose. Alors MJ, il sert la main à tout le monde. Chacun dit son nom et tout, et il arrive. Sors sa main, je sors la mienne. Je dis rien. On se regarde.
- Speaker #1
Pas de « What's up Mike ? »
- Speaker #0
Non, il me regarde. Il me dit « Oshoné ? » « I'm like Oshoné. »
- Speaker #1
Quel culot ! Ah le culot !
- Speaker #0
Là, il me regarde. Il regarde gauche, gauche. Il fait « You're funny, guy. »
- Speaker #1
Madness ! Madness !
- Speaker #0
Et je lui dis « Écoute. » Il m'a dit « Michael, tu ne me connais pas ? » Je lui ai dit « Je ne suis pas censé te connaître ? » Là, le gars, il nous regarde ! Il me dit, OK, Michael Jordan. Je lui dis, Max, ça va, il me dit. Il me dit, mais toi, tu sors d'où ? Il me dit, je suis au Sénégalais, je sors d'Afrique. Vous n'avez pas de télé en Afrique ?
- Speaker #1
La conversation incroyable !
- Speaker #0
Et je lui dis, si, si, si. Il se retourne, il était marrant, il se retourne. Et je lui dis, oh, on voit Kim Olajona à la télé en Afrique. C'est le meilleur joueur de tous les temps. Il est le gosse. Et là, il se retourne, il me regarde, il me fout droit du regard. Il dit, ah ok. Il va dans les trucs, il change, il revient. Il nous tamponne.
- Speaker #1
Tu veux voir que j'ai les mains devant la bouche ?
- Speaker #0
Il nous tamponne tous. Bref, quelques années plus tard, je vais au Super Bowl à Miami, à Antoine Jameson, au Super Bowl et tout. Et là, on arrive devant une boîte de nuit, c'est blindé. Il y avait du jour de foot, personne ne pouvait rentrer. Un moment, je me retourne et je le vois.
- Speaker #1
Mike.
- Speaker #0
On l'appelle Black entre nous. Black, il se retourne, parce que c'est le surnom du désintime. Il se retourne. Afrique, qu'est-ce que tu fais ici ?
- Speaker #1
Il ne t'a pas oublié.
- Speaker #0
Il m'appelle comme ça, en fait. Qu'est-ce que tu fais ici ? On essaie de rentrer, là. Hola, Kim. Un rancunier ! Il me sort ça. Un rancunier ! Il m'a dit, vas-y appelle Kim. Là, je ne sais même plus quoi dire. Je suis là, je rigole. Là, il se retrouve, il regarde, il rigole lui aussi. Après, il demande à son gars de sécurité de venir le chercher parce qu'il partait. Et on prend sa table. C'est MJ. Jusqu'à présent.
- Speaker #1
Non mais Magda, tu as une relation personnelle avec Michael Jordan. Toi, tu t'en fiches parce que c'est MJ,
- Speaker #0
tu le connais. Non, je ne m'en fiche pas. C'est loin de là, je ne m'en fiche pas. C'est juste que c'est le climat qui a été... Comment dirais-je ? Qui a été conçu en Caroline du Nord en fait. Il n'y a pas que moi, il y a Vince Carter, il y a tout le monde. Brandon Haywood.
- Speaker #1
Non mais non, non. Boy, toi tu es un boy capsi.
- Speaker #0
Ouais c'est ça en fait.
- Speaker #1
Toi tu es un boy capsi qui est MJD. Hey Africa !
- Speaker #0
Non mais c'est une des choses dont je suis très fier. J'ai réussi à exporter en fait. L'attitude sikapoise aux Etats-Unis. Dans un milieu qui était très restreint. En NBA, il y a des gens qui m'appellent Boy Sikap. Et pourtant, Georges Nian par exemple. Georges Nian, son père est de la Sikap. Ok, je ne savais pas. Il est dans mon quartier en fait. Et Georges, quand j'ai commencé à créer les bracelets, je jouais avec. Il les mettait. Et quand il m'appelle, il me dit « Marubo et Sikap, c'est comme ça qu'il m'appelle. » C'est son truc. En équipe nationale, les jeunes, c'est des gamins. Certains peuvent être mes fils. Ils m'appellent Boissica. Et ça, c'est... Je ne veux pas dire une marque de fabrique. Ce n'est pas ma marque de fabrique. Non,
- Speaker #1
mais on en revient à ce côté qui te garde les fessures.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Et c'est surtout... C'est ce truc, en fait. Cette fierté. C'est ça qui m'accompagne. Cette fierté. Quand je dis que je suis un Boissica...
- Speaker #1
Tu le portes et tu le vis.
- Speaker #0
Je le revendique, en fait. Je le revendique. Et là, j'en profite d'ailleurs parce que j'ai lancé un truc il y a deux ans, le Boise Cap de l'année. Il y a deux ans, en 2023, on a lancé un truc. Sajid P. Dalméda, qui est décédé.
- Speaker #1
Descende,
- Speaker #0
passe en arbre. Et l'année dernière, c'était Al-Sanboub.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Al-Sanboub, Al-Sanboub, de la génération 2002, qui fait aussi beaucoup de travail dans le social. et qui représentent vraiment les SICAP et maintenant on verra pour l'année prochaine mais c'est un truc qui me tient à coeur je crois que c'est représentatif de nos parents des valeurs qu'ils ont laissées ici et on essaie de les préserver aussi en
- Speaker #1
tout cas Maktar le fan n'a pas envie de me faire cette discussion mais ça a été un immense plaisir de te recevoir tu vois j'ai les yeux qui brillent j'ai tellement apprécié le moment écoute moi aussi franchement t'es un exemple pour beaucoup t'es une motivation pour beaucoup et j'espère que cet épisode fera qu'encore d'autres personnes te découvrent et voient à quel point tu es inspirant que t'as toujours su Ben, croire en toi, croire en ton potentiel.
- Speaker #0
Ben, il le faut.
- Speaker #1
Ou beaucoup de gens, peut-être, ont pensé que tu étais fou de faire ces décisions-là. Tu les as prises et tu leur as montré qu'ils avaient tort. Tu montres aux gens qu'un non, ce n'est pas une réponse, qu'un non, c'est une motivation. Exactement. À montrer aux gens qu'ils ont eu tort de ne pas croire en toi ou de ne pas croire en eux. Et qu'il faut d'abord croire en soi avant de faire que les autres ont un emploi. S'assumer.
- Speaker #0
Il y a un proverbe qui dit que tu ne peux pas aller au paradis quand tu ne meurs pas. Pour aller au paradis, il faut mourir. Et ça, c'est un peu mon truc. Il faut essayer des trucs. Il faut vivre sa vie. Il faut rêver. Mais il faut aussi essayer de réaliser ses rêves. Parce qu'il ne faut pas juste se contenter de rêver. Il ne faut pas juste se contenter d'être deuxième. essaye d'être premier si tu l'es tant mieux si tu l'es pas au moins t'auras essayé et t'auras créé d'autres choses voilà moi je veux pas vivre avec des regrets en fait et je vais essayer tant que je pourrai de continuer sur ces lancers et si je peux amener quelques-uns juste une personne j'aurai réussi Charles voilà juste une personne en tout cas je te souhaite en tout cas merci non c'est à moi c'est
- Speaker #1
à moi je te souhaite de continuer de nous inspirer de nous motiver de nous faire rêver et de nous montrer que Merci. Peu importe d'où tu viens sur Terre,
- Speaker #0
tout est possible.
- Speaker #1
Et le jeune Mactar qui s'est vu refuser le football, qui prenait les rebonds, aujourd'hui, il est en train de casser des portes à non-stop.
- Speaker #0
C'est comme je dis, you gotta live life. Yeah, you gotta live life.
- Speaker #1
En tout cas, je te souhaite de continuer de rêver, de continuer de casser les portes.
- Speaker #0
On va continuer, c'est sûr.
- Speaker #1
De nous faire vivre. En tout cas, merci pour ton temps.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Merci la team incroyable d'avoir écouté cet épisode. Épisode record, 2h40. Mais vous savez, le fan de basket que je suis, je t'ai obligé. En tout cas, mettez des commentaires, mettez des likes et surtout, allez suivre Maktar dans toutes ses activités et allez vous inspirer de son parcours. Passez une bonne journée, un bon dimanche et à très bientôt.
- Speaker #2
Peace !