- Speaker #0
Hello, hello les incroyables, la team incroyable ! Oui, tu l'as répété chez toi parce que tu connais et tu suis tous les épisodes. Bienvenue sur un nouvel épisode du Off Show que vous nous écoutiez. dans les différentes plateformes d'écoute que vous nous regardez sur YouTube. Merci à tous les nouveaux abonnés. Merci à toute la team qui met des commentaires, qui met des likes, qui partage. Une team incroyable. La chaîne grandit tous les jours. Et pour moi, c'est la plus belle des récompenses parce que vous aimez le travail et vous supportez le travail. Et aujourd'hui, je reçois une travailleuse, justement. Une femme qui est sur le terrain. Une femme qui se bat pour ses idées pour un continent. Je reçois une femme qui met les mains dans la terre. Je reçois Madame Agrobabe dans le home show. Bonjour Claudia.
- Speaker #1
Olivier !
- Speaker #0
Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Quel accueil !
- Speaker #0
Ça va et toi ? C'est normal de t'accueillir comme ça.
- Speaker #1
Très très heureuse d'être là.
- Speaker #0
Alors déjà, je dois te dire énormément merci parce qu'avec Claudia, on devait tourner il y a quelques jours. Elle revient de voyage. Elle est un peu malade, mais elle a dit non, je dois venir m'asseoir, je dois venir vous raconter les choses. Donc juste pour ça, vous devez mettre un like parce qu'elle a combattu la maladie pour venir s'asseoir avec nous. Ça va, tu es bien installée ?
- Speaker #1
Super bien installée. Franchement, le studio... Tu peux rester là toute la journée.
- Speaker #0
Fais attention parce qu'on peut parler longtemps ici. Ici, c'est des podcasts, on peut durer deux heures et demie. Fais attention, ne dis pas ça. En tout cas, content que tu sois là. Content aussi. Content que tu sois à Dakar pour quelques jours. Et on va justement profiter du fait que tu sois là pour en apprendre sur ton parcours, savoir qu'est-ce qui t'a amené à faire ce que tu fais aujourd'hui, et aussi surtout comprendre... Où est-ce que tu veux aller ? Où est-ce qu'elle est ta vision de tout ce que tu fais aujourd'hui ? Mais on va aller étape par étape. Donc Claudia, toi, tu es née où d'abord pour commencer ?
- Speaker #1
Alors je suis née à Montréal, mais j'ai grandi au Sénégal.
- Speaker #0
M-T-L-5-A !
- Speaker #1
quatre ceux qui savent donc c'est ça je dis à tout le monde que ma mère elle m'a pondu au canada ouais pour faciliter la vie oui bien sûr ensuite j'ai fait toute ma scolarité au sénégal et après le bac je retourne et pour mes études ok tu n'es à montréal grandi ici c'était comment l'enfance à dakar alors enfance très paisible je suis née d'une fratrie ouais ouais je suis la seule fille ok j'étais la princesse tu es l'aîné la dernière milieu au milieu en plus au milieu enfin ensemble en france très paisible des parents pas compliqué ouais si pas compliqué comme enfant donc voilà très très bien à dakar une vie très modeste mais tranquillement J'ai chez Mamadou et Binta, pour ceux qui passent par là, et les maristes jusqu'au bac. Voilà comment ça s'est passé en enfance, adolescence, très très relax. Ok,
- Speaker #0
super. Et dans ton enfance, est-ce que tu as déjà des rapports avec la terre ? Est-ce que tu as déjà dans ton entourage des expériences ou des gens qui t'amènent ? C'est important pour moi de poser cette question. parce que je me rends compte souvent que mes invités, même des fois inconsciemment, sont déjà exposés dans leur jeunesse à ce qu'ils font aujourd'hui. Tu vois, par exemple, j'ai reçu Fatima de Sofatou qui m'expliquait que plus jeune, elle avait, si je dis pas de bêtise, une tante et sa grand-mère qui étaient déjà dans la confection, qui étaient déjà dans le textile, sans savoir qu'un jour, elle aussi, elle y serait.
- Speaker #1
C'est vrai. Alors... Mon grand-père était agronome, déjà, il l'est toujours et toujours en vie. Mon père aussi. Donc c'est mon grand-père maternel qui était agronome. Et mon père est agronome aussi.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, est-ce qu'ils étaient au contact de la terre ? Pas vraiment. On va dire que c'est des agronomes de recherche,
- Speaker #0
de bureau. D'accord, des scientifiques.
- Speaker #1
Donc, voilà, je n'ai pas été le week-end à la ferme ou des choses comme ça.
- Speaker #0
Mais tu as déjà, je vais dire, des discussions, ou j'entends déjà en tout cas des discussions qui parlent du potentiel du continent. Tu as déjà l'oreille, c'est ça ? L'oreille, le regard sur la potentialité et tout ce qu'on est capable de pouvoir faire. sur notre continent.
- Speaker #1
Absolument. En fait, c'était inconscient. Parce que ce n'était pas vraiment des conversations comme toi et moi, etc. Mais je sais que mon père, en tout cas plus loin que je me rappelle, ça a toujours été quelqu'un de convaincu. C'est comme si c'était une seconde nature en fait. On savait tous que l'agriculture c'était important, que c'était rentable, que c'était the way of life en quelque sorte. Donc on n'en parlait pas, mais je savais dans un coin de ma tête que l'agriculture c'était important.
- Speaker #0
Inconsciemment ça t'impacte quand même.
- Speaker #1
Exactement, ça m'a impactée et d'ailleurs ça m'impactera dans le choix de mes études, clairement. Parce que quand je dis, je ne parle jamais de mon père au début parce qu'on va me dire Ah ok, make sense alors que pas du tout. C'est cette inconscience-là qui a fait qu'au final, quand j'ai eu mon bac, j'ai fait le bac S parce que je n'ai jamais eu de passion, moi, comme tout le monde, en mode Ok, je vais être médecin, je vais faire ci, etc. Jusqu'au moment où j'avais le bac, en tout cas l'année du bac, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire.
- Speaker #0
Mais je pense que tu dis, parce que, excuse-moi de t'interrompre, tu verras que dans le... Déjà, les gens qui se plaignent en commentaire que je te prône la parole de mes invités, je ne suis pas un journaliste, on est dans une discussion. Donc, je suis obligé de réagir à ce que mes invités me disent. Mais tu vois, comme tu as dit, comme tout le monde... Moi, je trouve que justement, tu as beaucoup plus de gens, surtout dans le système francophone, qui, quand ils arrivent au bac, tu ne sais pas ce que tu veux faire après. Et tu es dans cette recherche de Ok, là, c'est bien beau. On m'a dit Ok, tu as le bac, qu'est-ce que tu veux faire ? Alors que je trouve que, par exemple, tu vois, au Canada, moi, c'est ça qui m'avait surpris quand je suis arrivé. Dès le lycée, ils commencent déjà à s'orienter sur le métier qu'ils veulent faire. Exactement. Donc, je pense qu'on est beaucoup plus à être perdu quand il y a le bac. Parce que moi, j'étais comme toi. Quand j'ai eu mon bac, tu veux faire quoi ? Ah !
- Speaker #1
Ah, bon.
- Speaker #0
Je ne sais pas. Donc, OK, tu fais ton bac scientifique. C'est ça.
- Speaker #1
Donc, je fais mon bac scientifique parce que je savais que j'allais arriver à un stade où je ne saurais pas quoi faire, mais au moins, j'aurais le choix. Et justement, quand j'allais faire ma demande, j'ai demandé à plusieurs programmes, agroéconomie, agronomie, économie et développement durable, quelque chose comme ça. J'ai demandé à trois ou quatre programmes en même temps. Et le premier qui m'a choisi, c'est agroéconomie. C'est comme ça que je suis tombée dans l'agroéconomie. J'aurais pu tomber dans l'agronomie comme dans l'économie générale. Ce qui aurait peut-être fait autre chose aujourd'hui. Mais voilà, le hasard a fait que bon, il n'y a pas de hasard.
- Speaker #0
Ou le destin, oui.
- Speaker #1
Je suis tombée dedans. Et quand j'ai commencé, sans aucune vraie conviction, je l'ai fait parce que je savais que c'est un métier qui forcément allait payer. J'allais peut-être travailler dans un bureau, j'allais être consultante, etc. Mais rien ne me prédestinait à ce que je fais aujourd'hui. Donc je fais mes études, ça se passe super bien par contre.
- Speaker #0
Donc pour tes études, tu pars à Montréal ?
- Speaker #1
Je pars à Montréal, à Québec, la ville de Québec, à l'Université Laval. Je leur fais beaucoup de pubs d'ailleurs,
- Speaker #0
ces gens-là.
- Speaker #1
Donc je vais à l'Université Laval, ça se passe super bien. On a beaucoup de pratiques, donc on va visiter des champs. Et c'est là que je commence vraiment, parce que les gens pensent que peut-être en grandissant, j'allais dans les champs, etc. Non, j'ai commencé à aller dans les champs là-bas.
- Speaker #0
Premier contact vraiment avec la terre.
- Speaker #1
Avec la terre. Ça a commencé avec l'agriculture au Québec. D'accord. Donc je vais, je visite des fermes. On a carrément un cours sur toute une session où toutes les deux semaines, on a une visite agroalimentaire. Ça s'appelle comme ça. Donc soit on va à la ferme, soit on va dans une usine de transformation. D'accord. Et donc voilà, c'est là que tout commence. Ça commence à tourner un peu dans la tête, quoi. Mais rien de concret jusqu'à date.
- Speaker #0
En plus, au Québec, ça doit être quand même aussi... Je vais dire une économie, une industrie très différente parce que du fait de l'hiver, comment ils doivent gérer les cultures et les choses comme ça, ça doit être assez particulier.
- Speaker #1
C'est une autre dynamique, une autre organisation, mais très bien organisée.
- Speaker #0
C'est sûr, j'imagine.
- Speaker #1
Peut-être même mieux organisée que dans nos pays, où on peut d'ailleurs s'inspirer. Moi, je vois le bas-bas de choses que je voyais là-bas, que j'essaie d'arrêter dans les choses localement. Mais oui, il y a beaucoup de choses, ils se sont adaptés. Ils ont moins de chance que nous, finalement. C'est avec leur malchance qu'ils ont réussi à faire de belles choses.
- Speaker #0
Est-ce que tu te souviens de ton premier jour où tu es allée sur le terrain ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
C'était comment ?
- Speaker #1
J'ai toujours les photos d'ailleurs. On est allé sur une ferme où c'était une serre de tomates. C'était une production de tomates. On a fait la visite, ça s'est super bien passé. Mais encore là, j'étais en mode, ah ok, cool, c'est une ferme. Ils font pousser des tomates. Je reconnais cette marque, je la vois au supermarché. That's it, that's all. Rien, pas de, ah mon Dieu, je vais... Non, absolument pas. on continue, on fait première année, deuxième année, je fais mon premier stage. Premier stage, sur le terrain. Donc là, je suis ouvrière à l'école.
- Speaker #0
J'ai aimé le petit... Tu sens que là, c'est là que l'histoire commence.
- Speaker #1
Je fais mon premier stage et je me dis, ok, c'est bon, je ne deviens pas entrepreneur à l'école.
- Speaker #0
Pourquoi ?
- Speaker #1
Parce que c'était dur. C'était dur, c'était très physique. C'était à base de... Ok, on commence à 7h45, c'était une ferme de fleurs.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
On commence à 7h45, c'est travaux manuels, nettoyés, etc. Tu finis, tu as une pause à 10h45, tu reprends et puis à 12h30, tu as une autre pause, tu manges 30 minutes, tu retournes. Bref, jusqu'à 17h, tu es là-bas.
- Speaker #0
D'accord, tous les jours ?
- Speaker #1
Tous les jours et ça a duré trois mois et demi, quatre mois.
- Speaker #0
Et ce que les gens, il faut qu'ils comprennent, c'est qu'en plus, comme tu as dit, tu t'occupes de fleurs. Donc, tu te baisses, tu te lèves, tu marches, tu te baisses, tu te lèves, tu marches.
- Speaker #1
Tu es à l'extérieur, tu es à l'intérieur, tu es dans une serre, tu es sur le champ. C'était quand même difficile, mais tu étais payée. Donc, voilà. Après ce stage.
- Speaker #0
Tu fais combien de temps ce stage ? Quatre mois. Quatre mois.
- Speaker #1
3 mois et demi, 4 mois. Et en fait, ce stage, il est là pour te faire choisir. C'est clairement le ok, tu aimes ça
- Speaker #0
Ou tu vas aller dans des bureaux.
- Speaker #1
Tu vas faire autre chose, voilà. C'est clairement le ça te permet de voir clair tout de suite D'accord. Et moi, pendant ce stage-là, j'ai eu à rencontrer des conseillers qui sont venus à la ferme, etc. pour parler au patron, clairement. Je me suis dit ah, moi j'aime bien ça ! J'aimerais bien aller visiter des fermes, ne pas être sur le même environnement tous les jours, etc. Conseiller, autre. Donc je me suis dit, ok, on va mettre de côté cette histoire d'entrepreneuriat agricole, on va aller vers le consulting.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc on a un deuxième stage, presque vers la fin du programme, où là c'est un stage en milieu professionnel, mais un peu plus bureau, on va dire ça comme ça. Donc là, je cherche quelque chose de très spécifique, c'est un cabinet de consultance agricole, qui n'est pas forcément évident à trouver. Donc je fais mes recherches, je fais mes recherches, jusqu'à quasiment, on commençait les stages en mai. Moi, en début avril, je n'avais pas encore signé de convention de stage. Donc, comme par hasard, je tombe sur une renonce pour prise. J'écris au monsieur, écoutez, je suis étudiante, blablabla, j'aime bien le consulting et j'aimerais bien faire un stage avec vous, etc. Ce n'était pas évident parce que lui, il était tout seul. Et il m'a dit, ok, moi, j'aimerais bien te prendre, mais je ne peux pas payer le salaire que je suis supposé. Donc, on a fait un truc avec un programme, etc. Bref, il fallait... Si je n'étais pas motivée, je serais allée faire autre chose. Mais je voulais vraiment faire ça. Et donc, voilà, je suis tombée dedans. Et finalement, il se trouve que ce stage, c'est devenu mon emploi. OK. Voilà, donc c'est mon seul emploi d'ailleurs. OK. Avant de tomber dans l'entrepreneuriat. Donc, je tombe dedans, il me forme. C'est lui qui m'a tout appris. Ouais. J'aime bien le métier de consulting. On va visiter des fermes. Les entrepreneurs agricoles viennent nous voir. Ils veulent des plans d'affaires, etc. Et tu te dis, OK, ça, j'aime bien ça. Parce que tu accompagnes finalement le producteur de son idée à la récolte. Et donc, j'adore ça. Je me dis, ah, mais c'est cool parce que tu vis le process avec la personne, etc. Et donc, voilà, je tombe dedans. Et je me dis, j'aime bien ça. Je finis mon stage, je gradue COVID.
- Speaker #0
OK. Alors, avant que tu arrives au COVID, moi, il y a une question qui me vient en tête. Dans ton programme, est-ce qu'il y avait d'autres Africains que toi ? Oui. Il y en avait beaucoup ?
- Speaker #1
Pas beaucoup.
- Speaker #0
Et c'est ça qui est intéressant pour moi, parce qu'en Canada, au Québec, il y a beaucoup d'Africains qui viennent pour étudier, mais qui s'orientent généralement tous vers les mêmes filières. Administration des affaires, comptabilité, gestion et tout. Et c'est ça où je me dis, c'est dommage que finalement, dans ce programme-là, dont on a besoin, à fort potentiel, où on doit développer justement des talents. qui peuvent après ramener de la ressource, ramener de la connaissance et développer ici. Finalement, vous n'êtes pas nombreux.
- Speaker #1
C'est ça. Je peux te dire, on était, dans ma cohorte, on était peut-être, franchement, je suis large, 10 sur 60. Et encore ça, c'était un bon nombre, je trouve. Parce que la cohorte avant la mienne, et celle avant, quand tu regardes les photos,
- Speaker #0
alors que les orientations que prennent la plupart des étudiants... africains qui vont en France, ces métiers sont saturés ici. Ils rentrent ici, ils ne trouvent pas d'emploi. Et donc, soit ils restent à l'étranger et ils font toute leur vie là-bas, ils prennent un crédit, ils ont des enfants et ils sont bloqués, ils ne peuvent plus bouger. Alors qu'aujourd'hui, si en tout cas nos politiques ou si dans la recherche, quand tu es perdu justement au lycée et qu'on te proposait et qu'on te montrait l'intérêt de te former dans ce domaine-là sur le continent, peut-être qu'aujourd'hui on aurait plus d'étudiants qui se réunissent vers ça.
- Speaker #1
On se part de la perception qu'on a de l'agriculture.
- Speaker #0
Oui, exactement. C'est là où tu interviens aujourd'hui.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Moi aujourd'hui, je veux qu'une Kélina aime l'agriculture. C'est ce que je veux, parce que bon, je pense que notre génération, c'est pas trop tard, mais je pense que les graines, elles doivent être semées quand ils sont plus jeunes. Et c'est très intéressant ce que tu dis, parce qu'effectivement, quand on regarde les étudiants étrangers, Franchement, si on en prend 100, il y en a deux qui sont dans les secteurs de l'agriculture, il y en a peut-être qui vont être dans l'ingénierie alimentaire de plus en plus, mais en agriculture, il n'y en a pas beaucoup. Il n'y en avait pas beaucoup. Mais maintenant, il faudrait que je retourne pour regarder. Je sais que de plus en plus d'étudiants, de nouveaux bacheliers, et ça, j'adore ça, m'écrivent pour me demander comment ça se passe. J'aimerais bien faire des métiers de l'agriculture. Qu'est-ce que tu me conseilles et tout ?
- Speaker #0
C'est là où l'université de Laval devrait justement te contacter et te prendre comme ambassadrice et te permettre justement de faire le tour de ces lycées en Afrique francophone et tout, présenter les programmes, présenter ce que tu fais.
- Speaker #1
Tell them ! Et voilà ! Tell them !
- Speaker #0
Si quelqu'un de l'université de Laval nous écoute, je peux vous passer ses contacts.
- Speaker #1
Non, non, c'est clair qu'on ne va pas se mentir, ils ont une excellente formation. Une excellente formation dans le sens où ils sont très conscients que, bon, même si c'est adapté au système québécois, ils vont te faire apprendre la politique, etc. du Québec, ils savent que, nous au départ, quand ils nous posent des questions, ils savent que la plupart, ils ne vont pas rester. En tout cas, dans le métier de l'agriculture, il n'y en a pas. plein qui viennent et qui dès le départ leur disent écoute moi je viens parce que je dois aller reprendre la ferme de mon père au Burkina ou peu importe, il y en a qui vont aller peut-être dans les secteurs financiers, financières, agricoles et autres mais ils savent dès le départ que les Africains ils vont pas forcément rester ou s'ils restent c'est pas pour toute la vie c'est prendre de l'expérience et après donc les professeurs parfois adaptent même leur discours en fonction ça c'est très bien ça j'ai beaucoup aimé Ce n'est pas pour faire leur pub, mais le programme en agroéconomie, il est très pratique. Ce ne sont pas des notions théoriques où tu ne comprends rien. Non, ce sont vraiment des choses du quotidien de l'agriculteur que tu apprends. Et c'est pour ça que moi, quand je suis sortie de là et que je suis allée vers le métier du consulting, ce n'était pas compliqué. Tu sais, d'habitude, quand tu finis tes études, que tu gradues, que tu vas dans le monde professionnel, c'est comme si tu n'avais pas étudié. Oui. Parce que c'est toute autre chose. Et moi, avec ce que j'ai fait, ce n'était pas différent du tout finalement. Je n'ai pas eu de difficultés. C'est normal, il y a des choses que tu n'as pas forcément acquises à l'université, que tu vas apprendre sur le terrain.
- Speaker #0
Mais c'était très similaire quand même.
- Speaker #1
Exactement, c'était très similaire. Et donc, si on continue le parcours comme on était dessus tout à l'heure, on s'est arrêté à Covid. J'étais en train de travailler toujours avec mon patron. Je trouvais ça intéressant, mais à un moment donné... Il n'y a pas eu de déclic de Ah non, il faut que je rentre etc. C'est juste qu'à un moment donné, je me suis lassée. D'accord. C'était intéressant, très intéressant.
- Speaker #0
Il y avait une routine ?
- Speaker #1
Il y avait une routine et il y avait des problématiques où moi, je rentrais beaucoup à Dakar. D'accord. J'allais deux fois par année, l'été et l'hiver. Et les problématiques, je me disais, en fait, eux, ils n'ont pas de problème de financement. Ils n'ont pas de problème d'argent. Ils ont peut-être des problèmes de… terre, n'ont plus assez de terre, où il n'y a pas de relève. Donc la population est vieillissante, les jeunes ne veulent plus forcément reprendre des fermes endettées ou des choses comme ça. Et quand je regarde, quand je rentre au Sénégal ou un peu partout en Afrique, on n'a pas de problématique comme tu as parlé de l'hiver. On n'a pas la problématique de l'hiver, on n'a pas la problématique de population vieillissante. Au contraire, on est le continent le plus jeune.
- Speaker #0
La terre. Oui.
- Speaker #1
Et on a un foison. Oui. On a de l'argent. Non, on a le potentiel. Oui. On a le potentiel. Pourquoi ? Est-ce que les gens se cachent, font de l'argent en agriculture et on ne le sait pas ? Ou où est le problème en fait ? Moi, c'était ça ma première question. Oui. Quand je calcule les plans d'affaires que je vois ici, l'argent, les états financiers de mes clients au Québec, quand je regarde les millions de dollars qui se font, même s'ils se plaignent, l'argent qui se fait en fin d'année. Je me dis, mais attends, j'essaie de faire un peu la comparaison. Je me dis, OK, on ne se fait pas cet argent en Afrique. Ou on le fait, il se cache. J'essaie vraiment de comprendre. Donc, la première question que je pose à mon père, c'est ça. C'est, écoute, je commence à calculer des chiffres. Je rencontre des agriculteurs, etc. Pourquoi les agriculteurs sont pauvres en Afrique ? Il rigole. Et là, on rentre dans une discussion vraiment deep, deep, deep, où il m'explique des choses. Ils me parlent de l'agriculture pluviale, que les agriculteurs en Afrique vivent de la pluie quasiment. Ce qui fait qu'ils vivent avec de l'argent une partie de l'année. Ils ont de l'argent, ils ont leur chiffre d'affaires qui se fond sur trois mois. Ils doivent vivre dessus sur douze mois. Et tu as une nouvelle masse d'entrepreneurs agricoles qui commencent à rentrer dedans, mais qui n'ont pas forcément tous les tenants et les aboutissants, qui ne connaissent pas les réalités, qui ne sont pas formés dedans, qui rentrent parce qu'ils ont commencé à prendre conscience du potentiel. ils ne sont pas forcément formés à ça. Et là, je dis OK. Je veux ouvrir ma boîte de consultance en Afrique, alors. Donc là, je parle à Cheroumar, si tu passes par là.
- Speaker #0
Tonton Cheroumar, bonjour.
- Speaker #1
Voilà, je l'appelle, je lui dis, écoute...
- Speaker #0
Pour les gens qui ne savent pas, excuse-moi, parce que Cheroumar est un ami en commun qui a une agence, en tout cas à Montréal, de communication, marketing et tout, qui est sénégalais d'origine, qui a grandi ici. qui est à Montréal, qui a un pied à Montréal, un pied à Dakar, et qui est un entrepreneur et un investisseur dans différentes entreprises.
- Speaker #1
On va appeler ça comme ça, un serial entrepreneur.
- Speaker #0
Entrepreneur, exactement.
- Speaker #1
Qui croit au projet des gens et qui dit qu'il aurait aimé qu'on croit en ses projets. Donc, quand il a le flair, quand il voit qu'il y a un projet intéressant, il est prêt à accompagner. Donc, je suis allée le voir. Je lui ai dit, écoute, moi, je vais ouvrir ma boîte de consultants. Ça va, c'est bon, j'en ai marre. Je vais continuer un peu ici. me faire un petit coussin financier et je vais lancer mon truc. Il me dit, ok, c'est bien, mais les gens ne te connaissent pas en fait. C'est bien, mais tu es consciente que ça va prendre du temps avant que les gens ne te connaissent et que tu es dans un secteur quand même où tu as besoin de séduire les gens. Ça ne va pas être évident. Je lui dis, ok. Il me dit, ok, va sur les réseaux. Je lui dis, mais je te parle de consulting, tu me parles de réseaux sociaux. De quoi tu me parles en fait ? Moi, je te parle d'ouvrir ma boîte de consultants, je vais juste transférer ce que je fais.
- Speaker #0
Oui, mes connaissances. Voilà,
- Speaker #1
tout simplement. Il me dit, ouais, mais tu sais, tu as déjà une bonne base, les gens t'aiment bien, tes amis t'aiment bien. Va sur les réseaux. Je dis, mais pour dire quoi ? Qu'est-ce que je vais dire aux gens, en fait ?
- Speaker #0
Parce qu'à ce moment-là, tu as des réseaux, mais c'est très personnel.
- Speaker #1
Oui, c'est une page normale, quoi. J'ai mille abonnés, c'est mes amis.
- Speaker #0
Est-ce que tu parles déjà d'agriculture à ce moment-là, avant, ou pas ?
- Speaker #1
Une fois en passant, oui. une fois en passant, si je vois un truc intéressant et autre. Et à la base, je gérais la page aussi de la boîte de consulting de mon patron. Et de temps en temps, je partageais des trucs. Mais honnêtement, sur six mois, je le fais une fois. Donc, ce n'était pas quelque chose... Les gens qui me connaissaient vraiment savaient ce que je faisais, mais je n'en parlais pas sur les réseaux. Moi, les réseaux, c'était faire la belle.
- Speaker #0
Et à ce moment-là, ce réseau ne s'appelle pas Gros Babe, j'imagine encore.
- Speaker #1
Il s'appelle Miss Saint-Gor. Voilà,
- Speaker #0
c'est tout.
- Speaker #1
Et donc, je me suis dit, mais qu'est-ce que je vais faire ? à ce moment là mon copain qui est devenu mon mari je lui en parle il me dit ok vas-y essaye de faire quelque chose enfin je lui parle de mon idée vraiment mais je suis pas convaincu de cette histoire de réseau quoi donc je m'assois je réfléchis je réfléchis je regarde un peu je benchmark pour voir ce qui est fait et là je regarde sur c'est beaucoup plus sur youtube que ça se passe je regarde un peu les vidéos le contenu qui est fait etc et là je me dis ok je comprends pourquoi Ça ne bouge pas beaucoup, sans pour autant être... Ça se fait très bien, c'est juste que ce n'est pas à mon image. Et moi, ça ne m'aurait pas capté, ça ne m'aurait pas séduit. Donc, je dis OK, je vais essayer de partir de ça et je vais essayer de faire quelque chose à mon image, quelque chose d'authentique, quelque chose de cool, quelque chose de frais et quelque chose que quelqu'un, qu'une amie qui ne s'y connaît pas du tout...
- Speaker #0
A quand même envie de suivre.
- Speaker #1
A quand même envie de regarder.
- Speaker #0
Et quand tu regardes, quand tu fais ton benchmark, est-ce qu'il y a beaucoup de femmes ? aussi qui se met en avant. Parce que ça aussi, j'imagine que ça doit être une réalité. Parce que il y a beaucoup de femmes qui sont sur le terrain. Moi, j'ai eu la chance, depuis qu'on est là à Dakar, de voir beaucoup de femmes qui sont dans l'agriculture au quotidien ici au Sénégal, qui font des choses, mais qui ont ce manque de communication. Exactement. Et donc, j'imagine que quand tu fais ton benchmark, déjà, il n'y a pas beaucoup, mais encore moins de femmes qui se mettent en avant et qui mettent en avant l'agriculture et son quotidien.
- Speaker #1
Exactement. C'est une très bonne question parce que, bon... Honnêtement, j'ai vu une page, on ne voit pas la femme, on entend sa voix. On ne la voit pas. Et tout le reste, c'était des hommes. C'était des hommes, des entrepreneurs, des gens qui étaient à l'étranger, qui sont venus et qui essayent de...
- Speaker #0
Et j'imagine qu'ils ont un certain âge aussi.
- Speaker #1
Qui ont un certain âge, qui ont une bonne notoriété aussi, qui ont leur niche et qui s'en sortent très bien. C'est un bon contenu qui répond aux besoins de leur cible. Donc c'est ce que je vois. Et à partir de là, je fais mon plan. Je fais mon plan. Cher Romain me donne un deadline d'une semaine pour le revenir par rapport à mon premier contenu. Qu'est-ce que je vais faire ? D'accord. Donc là, je me base un peu sur ce qui est fait et je me dis, ok, moi ce que je vais faire, je vais parler d'argent. Parce que c'est ce que je fais au quotidien et c'est ce qui m'a fait me poser des questions. Quand j'ai commencé à calculer les chiffres d'affaires ici et là, c'est là que je me suis dit, ok, mais pourquoi de mon côté là, ça se passe comment ? C'est comment ? Donc je me suis dit, ok, je vais commencer à parler d'argent. C'est la seule manière de les attirer. D'accord. Donc, premier contenu. Les productions, je crois six productions les plus rentables en Afrique. C'était ça le titre.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc ok, on lance. Je fais mon petit PowerPoint tout mignon. Je l'envoie à mes proches. Mes parents, etc. Ils valident. C'est bien, let's go, vas-y. Et dans ce PowerPoint, quand je le regarde aujourd'hui, c'est drôle, mais tout ce que je visualisais dans 5-10 ans, c'est exactement ce qui est en train de se passer. Et j'ai commencé en 2000... La première vidéo, c'était octobre 2021. D'accord. Je me souviens bien. Et donc, je lance ma première vidéo le 5 octobre.
- Speaker #0
Ta première vidéo, tu la tournes toute seule ?
- Speaker #1
Sur mon canapé. Je me maquille. Ouais. A l'époque j'aimais bien les faux cils. Donc je mets mes faux cils, je me maquille, etc. Je pose mon trépied, je mets mon téléphone. Et puis je regarde un peu aussi ce qui se passe sur Instagram. D'accord. Qu'est-ce que les gens font, etc. A l'époque c'était plus on parle pas, on fait des trucs, etc. Je vais faire ça. Donc je fais ma première vidéo. Premier soir, 40 000 vues.
- Speaker #0
Que tu poses que sur Instagram ?
- Speaker #1
Que sur Instagram. D'accord. A l'époque j'avais peut-être créé une page Facebook mais... C'est la page que j'anime le moins. Je n'avais pas créé TikTok à l'époque. D'accord. Donc, vraiment, j'étais focus Instagram. Je poste ma vidéo. Et là, mes amis sont contents en mode Waouh !
- Speaker #0
Sa première vidéo, on repartage.
- Speaker #1
On repartage. Et franchement, je pense que mes amis m'ont vraiment beaucoup boostée. Je ne sais pas, c'est parce qu'ils m'aimaient bien ou parce qu'ils aimaient ce que je faisais ou parce qu'ils se rendaient compte que c'était important ou un mix des trois.
- Speaker #0
Je pense que c'est un mix des trois parce que... Généralement, je pense sur les réseaux, et tu vois, moi, aujourd'hui, c'est l'aventure que je vis avec ce que je fais. Tu vois, quand j'ai commencé ma page, et je pense que pour les gens qui nous écoutent, c'est très important de dire ça, il ne faut pas compter sur ses amis. Pourquoi ? Parce que tes amis vont partager la première fois. Parce que tu lances quelque chose. Ils vont vouloir t'encourager, ils vont te poster la première fois. Et quand tu vas passer un deuxième, un troisième, un quatrième, un cinquième contenu, il ne faut pas t'attendre à ce que tes amis partagent tout le temps.
- Speaker #1
Ce n'est pas tes community managers.
- Speaker #0
C'est ça. Exactement, ils peuvent t'encourager, ils peuvent te booster ça peut leur parler de temps en temps donc ils vont repartager un truc et il y a beaucoup de gens qui sont frustrés parce qu'ils vont dire, ah mais mes amis reposent pas donc c'est pas mon ami parce qu'il reposte pas ou des trucs comme ça, non, arrêtez de vous concentrer sur votre entourage, votre entourage va vous booster effectivement pour le lancement mais ne comptez pas sur votre entourage pour partager votre travail tout le temps, dès que vous postez quelque chose, c'est pas possible donc en tout cas tes amis, je pense qu'il y a un mix de tout c'est ton premier contenu Oui Ils veulent t'encourager. Je pense que sûrement, le contenu leur parle. Donc aussi, si ça ne leur parlait pas, que ça ne résonnait pas et que tu n'as pas envie de le partager. Donc, tu as un mix, effectivement, je pense.
- Speaker #1
J'ai un mix. Et après, je ne viens pas avec un contenu où je leur vends quelque chose, déjà, de rien. Je viens avec quelque chose qui leur apporte peut-être de la valeur ou qui leur fait prendre conscience de quelque chose. Et je pense que c'est ce qui m'a aidée dans toute la suite de ma carrière, on va dire, sur les réseaux. Première vidéo, 40 000 vues, je me dis...
- Speaker #0
Alors que... Par exemple, tes vidéos à ce moment-là, si t'en faisais d'autres, elles étaient à combien ?
- Speaker #1
Je n'avais jamais fait de réel.
- Speaker #0
Ok, c'était ta première, première vidéo.
- Speaker #1
Première vidéo. Je faisais que poster des photos, mais réel, c'était pas mon truc, moi. Donc, je me dis, ok, il y a quelque chose à faire. Donc là, je joue une boîte à questions, etc. Plein de questions, ok, c'est intéressant et tout, mais comment on fait, blablabla, etc. En parallèle, je continue mes vidéos.
- Speaker #0
Je dois te titiller. Parce que moi, j'ai un informateur qui m'a quand même dit que ta première vidéo... T'as paniqué ?
- Speaker #1
Ah oui, clairement. Hein ? Clairement. Non, clairement. Ma première vidéo, c'était en mode, putain, mais qu'est-ce que je fais là ? Est-ce que c'est vraiment moi ? Est-ce que j'ai vraiment envie de commencer ça ? Puis, on va se dire une chose. La ligne est très fine sur les réseaux entre, OK, je me lance à l'aveugle, j'ai peur de rien, et le côté sénégalais de...
- Speaker #0
Qu'est-ce que les gens vont dire ?
- Speaker #1
Et ce qui est cool, c'est que mes parents ne m'ont jamais fait de...
- Speaker #0
Oui, fais attention, poste pas ça, Claudia.
- Speaker #1
Personne dans mon entourage, personne. Tout le monde était très motivant, etc. Donc, je pense que ce côté-là, non. Mais c'était plus la peur de ce que les gens vont penser de moi. Donc, c'est ce petit phénomène de, comment on l'appelle, l'imposteur.
- Speaker #0
L'imposteur, oui, exactement.
- Speaker #1
Qu'est-ce que les gens vont penser ? Est-ce que je ne me ridiculise pas ? Je suis là à faire des trucs, etc. Mais encore là, ça va. Mais la première fois où j'ai fait une vidéo où je dansais, j'ai dit, mais ça devient quoi ? Qu'est-ce que tu es en train de devenir là, madame ? Qu'est-ce que tu nous fais là ? Oui,
- Speaker #0
mais je pense qu'aujourd'hui, tu as une meilleure analyse sur ça. Aujourd'hui. Mais finalement, tu étais toi. Et je pense que c'est ça aujourd'hui qui fait que, oui, tu as des gens qui ont un besoin de connaissances qui te suivent. Mais tu as aussi ces gens qui ont besoin de voir que l'agriculture, c'est fun, que l'agriculture, tu peux passer de ce matin, je suis en botte, je suis dans les champs, dans la pluie, à l'après-midi, je suis en tailleur dans une conférence bien coiffée, pimpée et tout ça. J'ai vu ta dernière vidéo que tu as postée, je crois, hier, où tu étais sous la pluie en train de faire une vidéo et tout. Et je pense que c'est ce que les gens aiment aussi avec toi, c'est que tu montes les behind the scenes. Tu ne montes pas, tu n'es pas toujours en train de te montrer dans des vidéos glamour au ralenti. tu sais, en train de marcher avec des gens. Non, tu leur montres que quand ça ne va pas, tu leur montres quand tu es dans la boue. C'est ça. Tu vois ? Et c'est cette joie de vivre, ce côté naturel qui fait aussi que les gens s'attachent au personnage. Parce que moi, c'est ça que je trouve qui est fort avec toi, c'est que même quelqu'un qui n'a pas d'intérêt dans l'agriculture a envie de te follow parce qu'il s'attache à la personne. Et c'est là où tu les, entre guillemets, pièges. Oui. Parce que tu t'attaches à la personne, tu t'attaches à son humour, tu t'attaches à la personnalité. Donc, au fur et à mesure, tu regardes parce que tu dis Ah, elle me fait rire, elle est fun, elle est cool. Mais finalement, tu leur passes des messages au fur et à mesure. Puis finalement, la personne, elle regarde parce que t'es cool, mais elle dit Ah, c'est pas mal ce qu'elle a dit là, c'est intéressant. Ah, d'accord, elle a une formation où elle fait des trucs où je peux apprendre. Attends, ça commence à m'intéresser. Et c'est là où c'est intéressant que justement, t'arrives avec ce brin de légèreté, de simplicité et de folie. Tu vois, parce que tu...
- Speaker #1
par là tout le monde et tu intéresses des gens finalement qui ne pensaient jamais de près ou de loin approcher ce domaine là et c'est ça intéresse et c'est très intéressant et donc après cette vidéo la deuxième la troisième qui voilà c'est une routine pour faire des vidéos que j'étais à l'aise Les commentaires qui revenaient le plus c'était ok c'est cool mais on fait comment en fait ? Tu nous parles beaucoup des opportunités et puis moi ma première phase en fait sur les réseaux c'était de séduire. D'accord. Donc dans mon contenu c'était que argent.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Les chiffres d'affaires.
- Speaker #0
C'est le nerf de la guerre, tout le monde veut savoir. L'argent. Combien ça coûte, combien ça rapporte, c'est ça qu'on veut tous savoir.
- Speaker #1
Donc oui ok, j'avais des commentaires, ok c'est bien on est intéressé maintenant, on fait comment ? Et t'avais d'autres aussi, enfin des commentaires un peu plus négatifs, peut-être qu'on en parlera après. Oui. C'était OK, mais dis la vérité aux gens, c'est pas le chiffre d'affaires qu'ils vont avoir, etc. C'était ça. Et donc, je me suis dit OK, maintenant que j'ai captivé l'attention, qu'est-ce que je fais de cette attention-là ? Donc, dans mon plan, ce n'était pas d'écrire un livre à la base. D'accord. Parce que j'ai créé un premier livre, mais avant ça, c'était ma boîte de consultance.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, ça part de là.
- Speaker #1
L'objectif premier, c'était la boîte de consultance. Donc, je fais mon petit logo, etc. Je montre à mes abonnés et autres. Jusqu'à date, je n'ai pas le blase de AgroBabe. D'accord. En continuant, en discutant avec eux, en interagissant avec ma communauté, je leur demande de me trouver un nom. Et donc là, je mets la boîte à questions et ça fuse de partout. Et j'ai une amie que je salue qui me sort AgroBabe. Et j'aime bien.
- Speaker #0
J'espère que tu as réclamé tes 10%. Parce que là, aujourd'hui, tu devrais réclamer aujourd'hui. AgroBabe, c'est...
- Speaker #1
Elle devrait, parce que ce nom, finalement, je ne sais même pas ce qui lui est passé par la tête en me sortant ça, mais c'est exactement ça que je veux montrer aux gens, parce que tu l'as dit tout à l'heure. Je veux qu'une fille qui se voit en moi, une fille tout à fait normale, de ma génération, se dise, écoute, je suis une fille à l'air du temps, normal, et je suis dans l'agriculture. Agro,
- Speaker #0
babe. Exactement.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Je peux être à la durée ce matin en train de prendre mes petits macarons, mon petit chocolat chaud et l'après-midi être dans les terres sur mon tracteur.
- Speaker #1
J'ai l'air de gérer le tracteur qui est en panne. C'était vraiment ça l'idée. C'est de fil en aiguille que je me suis dit, il y a de la demande, les gens veulent savoir un peu plus comment on se lance finalement, etc. Je me suis dit, on va écrire le livre. Mais on va quand même se concentrer sur la boîte de consultance. Premier client, je crois que ça s'est fait un mois et demi après le lancement. Je me lance en agriculture, j'ai besoin d'un plan d'affaires, est-ce que tu peux m'aider ? Je panique. Alors j'en ai fait quasiment pendant 3-4 ans finalement.
- Speaker #0
Oui, effectivement.
- Speaker #1
Je vais vers mon père, je lui dis écoute j'ai un truc, j'ai un client.
- Speaker #0
Premier client au Sénégal.
- Speaker #1
Au Sénégal, c'était au Mali. Ok,
- Speaker #0
donc ton premier client il est au Mali. Il est au Mali.
- Speaker #1
Et donc là, j'ai écrit à mon père, je lui ai dit voilà, j'ai ce client, etc. Je lui ai fait un devis, etc. Je montre le devis à mon père. Il me dit, mais comment tu peux charger des broutilles comme ça ? Il s'est moqué de moi. Il s'est dit, mais non, mais tu ne peux pas, tu ne peux pas. Non, je lui ai dit, papa, c'est le premier. Et puis pour moi, c'était un...
- Speaker #0
Oui, toi, c'est le premier client. Ça y est, quelqu'un croit.
- Speaker #1
C'était 300 000. Mon père me dit, mais ce n'est pas possible. Qu'est-ce que tu fais ? Il se moquait de moi. C'est-à-dire que je cadade quand je rappelle ça, il se moque de moi. Mais pour moi, c'était énorme. Parce que je venais de commencer et que quelqu'un ait confiance en moi au point de me...
- Speaker #0
Et ce client, il te découvre par les réseaux ? Oui,
- Speaker #1
il me découvre par les réseaux. Et voilà, juste par le contenu que j'ai fait, il m'a fait confiance. Il a vu que j'étais formée, etc. Et on se lance. Je lui fais son plan d'affaires tranquillement, etc. Ça se passe très bien. Et puis un, et puis deux, et puis trois, et puis quatre, et puis dix. Et puis je suis en mode, ok. C'est vraiment devenu...
- Speaker #0
Ouais, là, je commence vraiment à avoir...
- Speaker #1
Donc là, c'est une boîte de consultance, là, ça y est. Et au final, je ne fais pas une petite pause, mais j'essaie de me recentrer sur la demande des gens. Parce qu'au final, c'est...
- Speaker #0
Finalement, ça allait plus vite que tu pensais, donc il faut que tu t'adaptes.
- Speaker #1
Il faut que je m'adapte. Je me dis, ok, je vais écrire un livre. il faut que j'écrive un livre. Mais moi, toi, tu ne lis même pas de livre. Qu'est-ce que tu vas écrire un livre, en fait ?
- Speaker #0
Alors, avant que tu parles du livre, moi, j'ai trois questions pour toi. Première question, la personne qui t'a donné le stage, est-ce qu'elle sait ce que tu fais aujourd'hui ? Parce que finalement, c'est un peu lui qui t'a mis le prix à l'étrier. Et comme tu retournes souvent à Montréal, est-ce que tu revois toujours cette personne ? La deuxième question, c'est quand tu as commencé tes réseaux ? Je ne sais pas si tu regardais tes statistiques, parce que ça serait intéressant de savoir. est-ce que quand tu as commencé, tu avais plus d'hommes que de femmes qui te suivaient ? Et à savoir si, est-ce qu'aujourd'hui, c'est toujours la même chose ou est-ce que ces données ont changé ? Et ma toute dernière question, c'est justement ce premier client au Mali. Est-ce que tu travailles toujours avec lui ? Est-ce que tu es toujours en contact avec lui pour justement suivre son évolution et voir comment ça s'est ? Donc voilà, je te balance mes trois questions. Débrouille-toi.
- Speaker #1
Donc la première question,
- Speaker #0
c'est au Canada.
- Speaker #1
Au Canada. Est-ce que je suis toujours en contact avec lui ? Oui.
- Speaker #0
Est-ce qu'il a vu ton évolution ?
- Speaker #1
Est-ce qu'il la suit ? Il est même sur ma page. J'ai fait une vidéo avec lui,
- Speaker #0
d'ailleurs. Ah, super ça !
- Speaker #1
Donc, franchement, côté planification, je lui dois tout. Parce que c'est de lui que je suis partie. Et même en commençant ma boîte, je lui ai demandé l'autorisation. Écoute, je vais partir de ton template, de ton plan d'affaires. Je vais commencer par ça. Il m'a dit, écoute, fais ce que tu as à faire, etc. Quand j'ai écrit mon livre, pareil, je lui ai envoyé pour correction, etc. Donc, c'est un peu comme un petit papa. Oui,
- Speaker #0
c'est un mentor. Il doit être fier.
- Speaker #1
Il doit être. Il est très fier et d'ailleurs, je retourne très souvent là-bas parce que d'ailleurs, parfois, on voit sur mes vidéos, on pense peut-être que c'est sur une ferme en Afrique et autres. Mais parfois, je tourne du contenu parce que lui, il a une ferme en plus de sa boîte de consultance. Donc, parfois, je vais sur son exploitation pour filmer. Donc, on est en très bon rapport. Je n'ai pas eu l'occasion de le voir cette fois-ci, mais on est en contact. Et il espère pouvoir venir.
- Speaker #0
Ça serait beau ça.
- Speaker #1
Franchement, oui. Très, très belle personne. qui auraient pu me dire non, fermer les portes et finalement débrouiller toi. Mais donc, voilà, il y a aussi du bon dans ce genre de choses. Deuxième question.
- Speaker #0
C'est l'évolution des statistiques.
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
Alors... Ça m'intéresse parce que, tu sais, voilà, inconsciemment, quand on n'est pas du domaine, je me dis, quand tu as commencé ton contenu, comme c'est le début mais que ça a pris vide, je me dis qu'il y a beaucoup d'hommes qui ont dû commencer à te suivre, tu vois. Et je me dis qu'aujourd'hui, tu vois, ça c'est moi. après tu vas me corriger, je me dis qu'aujourd'hui justement comme tu as très bien communiqué, tu as très bien fait ta stratégie et toi ton but premier c'est de surtout oui d'inviter tout le monde dans ce domaine là mais surtout d'inviter des femmes et des jeunes filles et savoir est-ce qu'aujourd'hui ça a switché est-ce qu'il y a plus de femmes qui te suivent que d'hommes et c'est ça ma question tu
- Speaker #1
as tout vrai finalement, au début les hommes me suivaient plus pour plusieurs raisons oui
- Speaker #0
Il y a ceux qui veulent vraiment se lancer dans le business. Il y a ceux qui disent, la petite, là, attends, je vais suivre. Tu vois, Maxime, ne te fâche pas.
- Speaker #1
Tu vois ? C'est ça, j'avais les deux. J'avais vraiment des gars qui étaient super contents de voir que, voilà, je parlais de ça, ils étaient du métier, etc. Il y en avait d'autres aussi. Et il n'y avait pas beaucoup de femmes au début. Et effectivement, avec le temps, le switch s'est fait.
- Speaker #0
Ok, c'est super ça.
- Speaker #1
On va dire que là, j'ai. 52% de femmes et le reste...
- Speaker #0
Ça c'est génial ça !
- Speaker #1
Donc ça je trouve ça cool et ce qui me choque dans mes stats, que je vois pas forcément comme quand je les regarde, c'est dans la vraie vie, c'est qu'il y a beaucoup de personnes âgées, genre plus âgées,
- Speaker #0
qui me suivent. Ça c'est bien vrai !
- Speaker #1
Plus âgées que mes parents même parfois, qui me suivent, des mamies etc... que je croise dans la ville etc... Eh mais tu sais moi je te suis bien,
- Speaker #0
je regarde ce que tu fais ! C'est fou ça !
- Speaker #1
Et ça je trouve ça incroyable ! Et quand j'ai fait une formation à Montréal il n'y a pas très longtemps, et que j'ai vu un papy super swag, cheveux tout blanc, venir suivre la formation, je me suis dit, ok. Je crois que là, tu as réussi quelque chose.
- Speaker #0
C'est vrai. Ça, c'est incroyable. Quand tu te dis que des gens qui ont supposé avoir fait leur vie, avoir tout vu, qui n'ont plus rien à apprendre, viennent te voir, viennent suivre ta formation et essayent de encore impacter leur propre vie par ce que tu fais, ça doit être...
- Speaker #1
C'est quelque chose. Et moi, je ne sais pas, c'est peut-être parce que je suis très légère dans tout. Je ne prends pas les choses vraiment à cœur. On me le rappelle, mais je ne me rends peut-être pas compte de l'impact... impact que ça a. Mais quand je vois des choses comme ça, par contre, ça me marque vraiment. Bien sûr. Ou quand, par exemple, une petite fille vient me voir, me dit moi, j'aimerais bien être comme toi ou des choses comme ça. C'est des choses qui me marquent réellement.
- Speaker #0
Moi, je me souviens d'un post que tu avais fait justement, tu étais parti dans une école et tu avais demandé à des petites filles. Vous pensez que je fais quoi comme métier ou un truc comme ça ?
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Est ce que tu peux raconter l'anecdote ?
- Speaker #1
Ouais, donc je suis. J'ai été invitée par l'ambassade de l'Allemagne. Ouais. Où ça parlait des STEMS, Girls in STEMS, donc les sciences. technologie, etc. Et je devais parler d'agriculture aux petites filles. Et donc j'arrive, je leur dis, devinez, j'étais habillée, j'avais un ensemble tout à fait banal. Je vous demande, qu'est-ce que vous pensez que je fais dans la vie ? Donc il y en a qui me disent styliste, journaliste, avocate, je crois. On m'a sorti toutes sortes de choses, mais bien sûr, on ne va pas dire agricultrice. Et donc, j'aime bien faire cet exercice parce qu'au final, quand je leur dis agricultrice, elles sont en mode...
- Speaker #0
Non, tu ne ressembles pas du tout à notre image d'un agriculteur.
- Speaker #1
Tout, celle qui m'a dit styliste, j'ai dit OK. Il y en a une qui m'a dit influenceuse.
- Speaker #0
Et ouais ! Mais finalement, elle n'a pas menti parce que tu es un peu une influenceuse aujourd'hui.
- Speaker #1
Exactement. Et donc, j'essaie vraiment avec ces petites-là de les charmer, de leur montrer que je peux avoir cette image de... d'utiliste, d'avocat, de journaliste, etc. Et être dans l'agriculture. Et d'ailleurs, ce jour-là, il y a une fille d'agricultrice qui était là et qui m'a dit Quand on nous demande de dire les métiers de nos parents à l'école et que je dis que mon père est agriculteur, on se moque de moi, etc. Pourquoi ? Et donc là aussi, j'avais fait une vidéo là-dessus où je lui disais Écoute, ces personnes-là, il faut que tu puisses leur dire que aujourd'hui, si ton papa ne produit pas, eux, ils ne mangent plus. Et donc... Je pense que c'est des choses comme ça qu'il faut dire à ces enfants-là pour qu'ils comprennent l'importance de ce que fait leur père et de l'importance de ce métier-là.
- Speaker #0
Oui, parce que je suis désolé encore de t'interrompre, mais c'est parce qu'il ne faut pas oublier. Beaucoup de gamins, quand tu leur dis aujourd'hui être agriculteur, à quoi ils pensent ? Ils pensent à l'amour et dans le prêt. Je suis désolé, le raccourci est très simple, mais c'est ça. Tu vois ? Et excuse-moi, les gens qu'on voit dans l'amour et dans le prêt, ils ont tous l'air d'être dans des situations compliquées, c'est des cadres. Tu vois, c'est ça le problème. Je comprends cette petite fille où quand elle est à l'école et elle dit Papa, il est agriculteur tu vois, c'est ça. Mais aujourd'hui, justement, tu casses ces barrières-là.
- Speaker #1
C'est ça, c'est ça un combat de vie, en fait, que j'espère... Quelqu'un va prendre le relais à un moment donné. Je ne peux pas faire ça toute ma vie, mais comme je t'ai dit, je veux qu'une Kélina, dans dix ans, voit l'agriculture, mais autrement. Oui. Parce qu'aujourd'hui, et même depuis très longtemps, quand on compare aujourd'hui l'agriculteur... Avant, c'était l'agriculteur en général, dans le monde qui n'était pas forcément très attirant. Mais certains pays ont réussi à rendre ça sexy. Aux États-Unis, par exemple, les gentlemen farmers, ils ont tout fait pour rendre l'agriculteur quelque chose de...
- Speaker #0
C'est un métier comme un autre sexy.
- Speaker #1
Comme un autre métier. intéressant, un métier important. Et d'ailleurs, quand tu en parles, j'ai une amie qui me dit, elle aussi, son père était agriculteur, mais à l'époque, ça fait peut-être 20 ans, et que le maître dit, mais est-ce que vous savez que les agriculteurs aux États-Unis, on les appelle des gentlemen farmers, là, tu vois que les gens commençaient à respecter un peu plus quand elle disait que son père était agriculteur, etc. Donc, il y a un vrai travail de perception.
- Speaker #0
Et tu vois, la stratégie, elle est bonne. Le fait de mettre gentlemen farmers, et pas juste... farmer,
- Speaker #1
tout de suite,
- Speaker #0
ta perspective du fait du mot change.
- Speaker #1
Exactement. Moi, je pense qu'on va vers quelque chose de bien, on va vers quelque chose de beaucoup mieux, parce que moi, je peux le voir vu que je le vis tous les jours, on va dans les cinq prochaines années vers une masse critique d'entrepreneurs agricoles, pas d'agriculteurs, d'entrepreneurs agricoles qui se sont rendus compte du potentiel, qui se rendent compte que c'est un truc comme l'immobilier où tu peux te faire de l'argent. plus que l'immobilier, que j'ai fait ma formation en droit, en finance, en médecine, etc. Mais qu'aujourd'hui, le salaire que j'ai là, ce n'est pas forcément ça que je veux pour toute ma vie. J'ai envie de faire autre chose, j'ai envie d'impacter, chacun ses raisons. Et je me trouve dans un pays, dans un continent, où l'un des secteurs phares, les secteurs porteurs, les secteurs qui montrent d'ailleurs des résultats, c'est l'agriculture. Donc qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas, que ça nous plaise ou que ça ne nous plaise pas, il y a une certaine mise à l'évidence, en quelque sorte, pour certaines personnes, même qui n'ont tellement rien à voir. J'ai des rappeurs. des stylistes du n'importe quoi qui viennent m'écrire pour me dire je suis en train de faire de l'agriculture et c'est là que tu te rends compte que les gens notre génération on est dans une génération aujourd'hui qui en veulent plus que les autres générations mais nos parents se contentait beaucoup de ce qu'ils avaient ils vivaient très bien mais il n'allait pas forcément chercher plus et nous on est on a beaucoup plus fin on va dire après on est dans une génération aussi c'est dur la vie est dure etc donc il faut toujours qu'on aille chercher un peu plus Et donc là, moi, ce que je vois, c'est que dans les cinq prochaines années, on va vers une masse critique d'entrepreneurs agricoles. Par contre, le danger, et c'est là où je comprends parfois certaines critiques que je reçois, c'est qu'on a beaucoup aussi de scams dans ce secteur.
- Speaker #0
Malheureusement, effectivement, l'arrivée d'Internet dans ce secteur fait que tu as des gens qui veulent faire avancer les choses et tu as des gens qui veulent se faire de l'argent sur le dos des autres et disparaître.
- Speaker #1
Exactement. Et quand je vois certaines personnes faire, parfois même il y en a qui utilisent mon image. La semaine dernière, il y a quelqu'un qui a vendu une formation. Je ne sais même pas c'est quelle formation. Donc, c'est ça. On est vraiment confronté à ce genre de choses-là parce que tu as vraiment des gens qui veulent se lancer, comme je dis, une masse critique d'entrepreneurs qui n'ont pas les outils, qui ne savent pas du tout comment faire. Et tu as des loups. qui sont là et qui veulent sauter sur cette occasion parce qu'ils savent que ces gens-là ont une certaine épargne, connaissent un peu le potentiel, veulent se lancer et donc ils en profitent. Et donc, c'est vraiment ce qu'il faut combattre aussi, c'est ça. Et tout se fait par la connaissance, par se sentoir des bonnes personnes et ne pas faire les choses à la va-vite. Comme si on construisait un immeuble. Non, ça ne se passe pas comme ça en agriculture. Et il y a aussi ce certain... don de soi, d'amour, que nous,
- Speaker #0
en tant qu'entrepreneurs,
- Speaker #1
passionnés, consultants, etc., on donne, il y a un côté où il n'y a pas d'argent. Tu ne peux pas demander de l'argent à quelqu'un qui se lance sur certaines choses, parce qu'il y met aussi de l'espoir. Toi, tu as une mission aussi, tu es animé d'une mission, et c'est un tout. Tu veux motiver la personne, tu ne veux pas qu'elle se décourage. La personne a mis toutes ses économies. Tu es obligé de l'accompagner, de la former. de la pousser pour qu'elle voit au moins les premiers fruits. Tu dis OK, tu as vu ce que ça donne en une saison ? OK, now you can do it like toute ta vie.
- Speaker #0
Ah non, tu peux y aller.
- Speaker #1
Tu peux dire toute ta vie. Donc c'est une mission qui est là et qui n'est pas forcément animée par tout le monde. Donc c'est aussi ce problème qu'on a dans le secteur agricole. Mais c'est très intéressant et il y a de plus en plus de personnes qui veulent se lancer. Et moi, j'adore ça. J'adore ça et je suis très heureuse de voir. Ce que c'est devenu, parce que je ne m'attendais pas, honnêtement, Olivier, à voir ce boom-là en trois ans. C'est ça,
- Speaker #0
parce que ça ne fait que trois ans finalement où tu es dedans. Et donc, tu disais que tu sors un livre qui s'appelle comment ?
- Speaker #1
Ça s'appelle Planifier et réussir son projet agricole, qui est là d'ailleurs, mon premier bébé.
- Speaker #0
Comment vient l'idée ?
- Speaker #1
Comment vient l'idée ? C'est des questions des gens. Je veux me lancer, mais c'est bien ce que tu dis, tu parles des opportunités, mais on fait comment finalement pour se lancer ? C'est quoi ? Les étapes à suivre, comment on doit faire ? Moi, je viens du secteur financier, moi, je viens de... J'ai fait du droit, moi, je fais de la médecine. Comment je fais ? J'écris un livre ou un guide, on peut l'appeler comme ça, où je monte toutes les étapes. Tu veux te lancer dans la culture de la fraise, comment tu fais ? C'est quoi la première étape ? Comment tu fais pour planifier le projet, etc. ? Et jusqu'en bout de ligne, finalement, comment tu fais pour avoir ton premier client ?
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, le titre, c'est ça. Planifier et réussir son projet agricole, de l'idée au projet. premiers clients. Donc ça te permet en fait d'avoir une vision 360 finalement de ton idée. Est-ce que c'est à la dame du marché que tu vas les vendre ? Est-ce que c'est au supermarché ? Est-ce que c'est au restaurateur ? Est-ce que tu vas vendre à un transformateur ? Est-ce que tu vas vendre au bordschant ? Etc. Et tout se retrouve dans un livre de 40 pages.
- Speaker #0
Ce livre actuellement est toujours disponible ?
- Speaker #1
Toujours disponible.
- Speaker #0
Pour les gens qui nous écoutent ou qui nous regardent, qui voudraient aujourd'hui se le procurer. Il suffit d'aller où ?
- Speaker #1
www.agro-bay.ca il est disponible en version digitale allez vite c'est ça le premier livre c'est la concrétisation de tout mon blabla pendant un an
- Speaker #0
Ah, c'est au bout d'un an déjà que tu fais le livre ?
- Speaker #1
Mais ce n'est pas un an en fait. Parce que c'était en octobre que j'ai fait ma première vidéo. Octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars, avril, mai. Sept mois.
- Speaker #0
En sept mois, tu sors déjà le premier.
- Speaker #1
Voilà. Donc, je me donne l'idée en janvier. Je me donne le défi en janvier d'écrire le livre pour mon anniversaire le 25 mai.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, de fin janvier à...
- Speaker #0
Jour de l'abolition des esclavages.
- Speaker #1
Ah ouais ? Ouais. Tu comprends quelque chose. Ah ah. Donc, fin janvier au 25 mai, je suis dessus.
- Speaker #0
Ok. Aujourd'hui, tu sais combien t'en as vendu ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Combien ?
- Speaker #1
Je pense qu'on...
- Speaker #0
Si on peut savoir.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. En fait, on a deux versions. Dans la version digitale et la version papier. Si je prends globalement, on est à peu près à plus de 2000 exemplaires.
- Speaker #0
Est-ce que vous avez entendu ? Plus de 2000 exemplaires. Oui. Il y a 2000 personnes qui sont parties pour se lancer. Toi, tu attends quoi pour te lancer ? En tout cas.
- Speaker #1
Merci. Et je trouve ça trop trop bien, justement. qu'on mette ça en perspective comme ça, qui est 2000 personnes qui aient pris le livre, peut-être soit pour me soutenir, mais pour la plupart qui sont intéressées et qui vraiment veulent se lancer et savoir comment faire. Et ça, je trouve ça super bien parce qu'il y a une chose aussi, ce livre-là, je sais que ce n'est pas pour maintenant, ce n'est pas pour dans deux ans, dans trois ans, que je verrai forcément le résultat. Moi, c'est dans dix ans.
- Speaker #0
Oui, tu auras des gens qui vont te dire, Claudia, j'ai commencé, j'ai ça aujourd'hui parce que j'ai commencé avec ça.
- Speaker #1
Exactement, et on a déjà. J'ai une cliente que j'ai prise en chemin, qui elle a acheté son livre avec son époux, ils ont regardé, ah mais c'est ça qu'il faut faire, etc. Elle a acheté le terrain, elle a aménagé et elle a commencé, c'est en commençant maintenant ces saisons qu'elle a fait appel à moi. Elle avait déjà commencé, grâce au livre. Et ça, je trouve ça vraiment cool parce que...
- Speaker #0
Ça, ça te fait quoi quand tu reçois ce message ?
- Speaker #1
Je trouve ça trop bien, je suis vraiment contente. Mais en même temps, ce qui me fait un peu mal, c'est que ces personnes se cachent. Tu vois, ça a été beaucoup plus impactant.
- Speaker #0
Bien sûr. Bien sûr, ça permettrait à tes followers, aux gens qui te suivent, de te voir que, OK, ce qu'elle dit, ce n'est pas du scam. Ce qu'elle écrit dans le livre, ce n'est pas du scam. Parce qu'effectivement, tu es obligé de combattre avec tous ces gens-là qui vendent du rêve et qui, finalement, disparaissent et qui donnent une mauvaise image du domaine. Alors que toi, justement, tu as besoin de ces témoignages-là pour que d'autres gens comprennent que c'est faisable, c'est réalisable, c'est du concret et que nous aussi, on peut essayer. On n'a pas dit de vous lancer, de faire une carrière, mais au moins, ne serait-ce que d'essayer.
- Speaker #1
Exactement, c'est ça. J'ai besoin, en fait, de plus de personnes parce qu'il y a énormément de personnes qui me contactent et de tous bords, des artistes, des stylistes, comme je t'ai dit, des gens connus, etc. qui se lancent, mais qui, comme on est dans une réalité africaine ici, qui se cachent. Et je leur dis, est-ce que vous savez, vous, rien qu'à vous, l'impact que vous auriez pu avoir, et ce que vous auriez pu faire faire par effet domino, juste en disant, je suis dans l'agriculture, voilà ce que je fais.
- Speaker #0
Et moi, je trouve que ce que tu dis, c'est très important, parce que justement, tu as fait un poste il y a deux jours, moi, qui m'a beaucoup marqué. Parce qu'on est dans une période, je ne sais pas quand est-ce que l'épisode va sortir. Mais là, on sort d'une période où on a encore eu des jeunes qui ont pris une pirogue, qui sont partis. Tu as passé une vidéo et où ce que tu disais dans la vidéo m'a beaucoup touché. Tu expliquais aujourd'hui l'argent que ces jeunes mettent pour acheter leur passe, pour partir. S'ils mettaient cet argent-là aujourd'hui dans un petit espace, pour ne serait-ce que déjà lancer une première culture d'un premier produit, ils auraient de l'emploi, ils auraient du revenu. et ils seraient capables de créer encore plus d'emplois et de créer des revenus et finalement ne pas avoir ce besoin de partir.
- Speaker #1
Exactement. Et c'est quelque chose qui me touche beaucoup parce que les avis sont très mitigés. Tu as les jeunes qui ne veulent rien savoir et qui partent. Ils ont leur raison, clairement, mais je pense encore que c'est la faute. à un manque de communication.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
Je suis persuadée que si les gens savaient réellement l'argent qu'il y avait en agriculture, qu'ils se formaient comme ils se doivent, parce qu'il y en a qui se lancent en entendant une vidéo, on voit une vidéo de Claudia, oui, 50 millions par hectare, tu vas, tu te lances deux semaines après,
- Speaker #0
tu abandonnes,
- Speaker #1
tu te casses la figure et on te dit, voilà, l'agriculture elle ne dit pas la réalité, alors tu n'es pas fort.
- Speaker #0
C'est du travail.
- Speaker #1
C'est du travail. C'est de l'entrepreneuriat comme n'importe quelle entreprise. Et malheureusement, l'agriculture, c'est le parent pauvre. Parce que c'est tellement intuitif, c'est de la terre. On creuse, on met la graine, on truc, et puis on attend. Et on ne pense pas à tout ce qui vient derrière l'entrepreneuriat agricole.
- Speaker #0
Tu vas rigoler. J'ai un ami, quand je suis rentré en 2012, et lui m'a dit, je me lance dans la tomate, je me lance dans le truc. Il n'y connaît rien. Rien. Mon gars, il était chaud. Voilà, il était chaud. S'il écoute le podcast, il va me tirer dessus, il va m'allumer parce qu'il va se reconnaître. Il était chaud de fou. Il me dit, j'ai trouvé un gars qui va s'occuper des trucs. Moi, je finance. C'est pour ça que lui, il allait juste financer le gars, aller s'occuper. Erreur. Mon gars, il a perdu. Erreur. Il a perdu beaucoup.
- Speaker #1
Mais tellement de personnes tombent dans ce piège parce qu'on pense que c'est comme l'immobilier. Je fais beaucoup la comparaison en disant que l'agriculture, c'est même plus rentable que l'immobilier sur le long terme. Mais c'est vrai, déjà. mais la manière de fonctionner, ce n'est pas pareil. Aujourd'hui, tu vas avoir des maçons, tu vas avoir un maître de chantier, tu vas avoir un architecte, c'est la même chose en agriculture. Sauf que tu peux laisser, tu ne peux même pas laisser ton chantier à quelqu'un. Tu dois être là. Et c'est même pire en agriculture. Parce que, je ne sais pas... Aujourd'hui, si on te vole du ciment, si on te vole un sac de ciment, tu peux le voir. Mais si on te vole un sac d'engrais, encore ça, tu peux le voir, un sac de tomates. Comment tu vas savoir que la personne a récolté et allait vendre ? Elle peut juste te dire, écoute, il y a eu une attaque, ça n'a pas bien poussé, l'eau ici n'est pas arrivée là, c'est monté, c'est descendu. Tu n'en sauras absolument rien.
- Speaker #0
Tu as besoin d'être sur le terrain.
- Speaker #1
Il n'y a pas de négociation possible, malheureusement. Et c'est le problème que j'ai avec ma masse d'entrepreneurs agricoles qui arrivent, qui pensent qu'en agriculture, tu peux tout laisser entre les mains des ouvriers. Toi, tu viens, tu récupères l'argent, tu gères, etc. Non, ce n'est pas une boutique de parfums ou de choses comme ça, non. Là, c'est quelque chose de sérieux, c'est sur le terrain. Autant que tu mets de l'argent, tu investis, mais il y a aussi un investissement humain. Il y a beaucoup d'argent, il y a aussi beaucoup de travail.
- Speaker #0
Alors moi, je vais te poser une question parce que je suis, je vais dire, dans cette situation, on va dire par exemple. Moi, j'aimerais qu'on me dise, ok Olivier, tu ne connais rien à l'agriculture, tu ne connais personne dans ce domaine-là, tu sais que c'est quelque chose de rentable, tu peux investir sur telle société ou telle compagnie qui prend tes fonds, l'investit dans la terre, fait ses récoltes et on te dit, dans tant de temps, on te rend ton investissement. et plus tes intérêts que ça aura généré. Je pense que tu as beaucoup de gens qui sont à l'extérieur qui aimeraient trouver un système comme ça, où tu sais que tu peux finalement investir, placer tes billes, tu fais un investissement avec un taux de rentabilité, et toi tu récupères ce que tu as. Est-ce que ça existe, des formules comme ça, pour des gens qui sont surtout à l'extérieur, qui ne peuvent pas être là pour surveiller leur champ, surveiller tout ? Est-ce que c'est des solutions qui existent ?
- Speaker #1
Ça existe. Je vais t'expliquer. D'habitude, les gens qui font ça, c'est du crowdfunding.
- Speaker #0
Exact, concrètement.
- Speaker #1
Ce que tu connais déjà. Et le truc avec le crowdfunding en agriculture, c'est qu'en général, les agriculteurs qui mettent ça en place, c'est pour avoir... On a un problème en agriculture au départ, c'est que l'agriculteur a besoin de fonds de roulement. Il a besoin de liquidités au départ, au début de saison. Et donc, ce crowdfunding-là va l'aider, mais c'est un système qui ne peut pas continuer sur le long terme. D'accord. Donc, c'est des, on va dire des, comment on l'appelle, une opération qu'on va faire sur une saison, deux saisons, trois saisons, max. D'accord. Mais après, tu continues avec ce que tu as pu engranger de ce crowdfunding, les retours que tu auras donné à tes investisseurs. Après, tu t'arrêtes là et tu continues. Tu continues seul. Tu continues seul. Oui. Parce que le truc, c'est que d'une saison à l'autre en agriculture, ce n'est pas forcément les mêmes conditions. Oui. météorologiques, tu peux avoir des attaques, tu peux avoir une période de saison sèche, où il y a trop de pluie. Et ça, malheureusement, l'entrepreneur ou l'investisseur qui est en France, au Luxembourg, etc., ça, il n'est pas forcément au courant de ça. Il a juste mis ses fonds, et il attend d'avoir un retour. Et c'est un peu ça le risque, où je vois pas mal d'entrepreneurs, en tout cas, essayer ce modèle-là. On m'a posé la question à plusieurs reprises. J'ai dit honnêtement, moi, ce n'est pas quelque chose que je conseille. C'est clair que c'est la solution facile. Et si c'était simple, aussi simple que ça.
- Speaker #0
C'est ça. Parce que ça paraît tellement simple.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Je me suis dit, mais pourquoi ça n'existe pas ?
- Speaker #1
Ça n'existe pas déjà. Donc, c'est ça qui doit mettre la puce à l'oreille aux gens. Si c'était quelque chose de simple et qui marchait réellement sur le long terme, les banques l'auraient fait. En fait, tout simplement. Ou même... d'autres organismes de financement, d'investissement, etc. Alors, en effet, c'est juste que sur le long terme, ce n'est pas possible. C'est pour ça qu'une entreprise agricole, honnêtement, c'est soit tu la prends, tu la portes, ou tu aides quelqu'un que tu connais, qui s'y connaît, vous êtes proche, qui est en train de se battre, qui a besoin de fonds.
- Speaker #0
Tu injectes tes fonds là-bas, mais vraiment, aller mettre son argent quelque part en agriculture, s'asseoir du confort de son fauteuil et penser que c'est comme ça qu'il va se faire de l'argent sur le terrain, non.
- Speaker #1
Parce que le système, il est trop facile quand tu penses. C'est trop facile. C'est ça.
- Speaker #0
Tu vas l'avoir de l'argent une fois. Ça va marcher une campagne, deux campagnes, mais à un moment donné, ce n'est pas possible. Ça ne marche pas comme ça, sinon tout le monde s'assoit et puis voilà, c'est tout. On donne aux agriculteurs qui sont déjà sur le terrain et puis font le travail, non. C'est pas ça que je promeux, en tout cas. On a besoin de personnes qui veulent vraiment se lancer. Et quand je parle d'entrepreneurs agricoles en te disant on a une masse critique d'entrepreneurs et pas d'agriculteurs c'est pas pour rien. Parce que les gens ont peut-être peur de l'effort physique à faire, etc. Mais c'est pas ça qu'on demande. Aujourd'hui, chacun peut être à sa place. Et je l'explique d'ailleurs dans le livre, où je dis les personnes que tu as besoin de recruter sur ton exploitation agricole, toi en tant qu'entrepreneur agricole... Tu es peut-être à tous les niveaux, mais tu n'as pas besoin d'être courbé dans le champ toute la journée. Tu as peut-être d'autres activités, tu as d'autres entreprises, etc. Mais tu n'as pas besoin d'être courbé. Tu peux payer du personnel qui va être là. Tu peux créer de l'emploi dans la communauté où tu vas le faire. Bien sûr. Et voilà, tu crées de l'emploi en même temps. Et donc, tu n'as pas forcément besoin d'être là physiquement, couché, courbé, etc. Tu as besoin d'être un leader quand même. Tu n'as besoin de ça. Mais on ne te demande pas de dormir au champ tous les jours.
- Speaker #1
Ça, c'est une entreprise. Toi, tu es le chef d'entreprise.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Tu emploies des gens, tu vas acheter les ressources, tu vas aller voir tes futurs acheteurs de produits. Tu dois être dans tous les maillons de la chaîne. Tu dois les connaître. Effectivement, tu ne peux pas passer ton temps dans le champ. Exactement.
- Speaker #0
On a besoin de toi ailleurs même que là-bas. Et la clé, c'est la formation et avoir un bon personnel. Et c'est le défi. Parce que c'est la loterie. Honnêtement, du peu de l'expérience que j'ai là. Honnêtement, c'est la loterie pour le personnel. Tu peux tomber sur des gens très bien, comme tu peux tomber sur des gens qui ne sont pas travailleurs, comme tu peux tomber sur des gens qui au début sont bien, puis après, finalement, voilà. C'est un peu comme ça partout. Malheureusement, les gens investissent, mettent de l'argent, font de très bonnes entreprises qui sont coulées par le personnel. Donc, c'est très important de se former et de former ce personnel, de lui inculquer les valeurs et aussi de payer comme il faut. Parce que ça, c'est très important, ça permet de les motiver. Et c'est d'ailleurs, on n'en a pas parlé, mais moi, en plus d'être consultante, je suis aussi exploitante. Donc on a une ferme familiale et on essaie d'expérimenter pas mal de choses, que ce soit avec le personnel ou même avec les cultures qu'on fait. Et on essaie de les motiver, que ce soit en pourcentage, en plus du salaire. Pourcentage à la fin de la récolte, tu prends ça, etc. Si le boulot est bien fait, je gagne, tu gagnes. Et je pense que c'est la meilleure manière de pouvoir pousser ton personnel et de leur inculquer en leur disant, écoute, moi, je n'ai pas envie que tu sois là toute ta vie. Tu as créé ton entreprise aussi. Donc, dans le mindset qu'on inculque, les valeurs de notre entreprise aussi, c'est très important d'en discuter avec ses employés parce qu'au final, c'est eux qui font ton entreprise, ceux qui la coulent. Donc, c'est un peu ça.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, quel regard justement porte ton grand-père, ton père ? sur tout ce que tu fais alors on va dire que mon grand-père lui il est très content parce que c'est marrant parce que ces trois générations qui sont dans le domaine mais ces trois générations qui communiquent et en tout cas qui vivent la chose différemment donc c'est marrant d'avoir l'oeil
- Speaker #0
de ton grand-père et de ton père ce que tu fais écoute mon grand-père déjà il était hyper content de voir le livre qu'il a donné à tout le monde très content de ce que je fais parce qu'il dit c'est ce qui va marcher. On a fait cette erreur là, nous, à notre temps, on ne communiquait pas assez là dessus, etc. Et toi, tu vas pouvoir motiver plus de jeunes à se lancer. Ça, c'est mon grand père. Mon père, lui, c'est comme si je lui avais injecté une seringue de vitamine C et il est motivé fois mille. Donc, c'est à dire que je le mets dans toutes mes bêtises. Il est dedans. Mes formations. C'est à dire que lui, c'est mon c'est mon employé qui n'est pas rémunéré. Le pauvre. Merci papa si tu passes par là. Franchement, et le fait avec... Parce que lui, c'est un passionné à la base, comme je t'ai dit. Donc là, en fait, c'est comme si je lui donnais l'occasion de pouvoir un peu vivre cette passion-là de manière fois mille, décuplée, de pouvoir parler aux jeunes, de pouvoir give back aussi. Parce que quand tu as travaillé 35-40 ans et que maintenant tu peux donner ta connaissance, motiver les gens, etc. Il est aux anges. Il est aux anges, il est super content. Et ma mère, qui n'a rien à voir avec le secteur agricole aussi, elle aussi, je l'ai embarqué dedans. Donc, elle, son père, son mari, mais elle voyait ça toujours de loin. Mais là, maintenant, elle aussi, elle vend du piment, elle vend de la tomate.
- Speaker #1
Et puis, c'est fort ce que tu fais parce que j'ai vu aussi que tu as, ne serait-ce que déjà dans ta famille, dans ton entourage, tu as permis à des gens d'avoir des micro-exploitations chez eux pour déjà commencer à toucher la terre, à voir qu'est-ce que c'est que de planter, de récolter, déjà ton autoproduction pour toi. Est-ce que tu penses que justement aussi cette période de Covid a aussi beaucoup sensibilisé les gens sur le fait d'avoir des micros potagers à la maison et tout ? Et aujourd'hui, c'est... Comment je vais dire ça ? Aujourd'hui, c'est par exemple ces gens qui ont des micro-exploitations. Est-ce que tu réussis, quand ils ont testé, à les convertir sur les plus grands ?
- Speaker #0
C'est une très bonne question. Alors, j'ai commencé, d'ailleurs, aussi bizarre que ça puisse paraître, ça a commencé chez ma belle-mère.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Parce que ma belle-mère, elle avait déjà ses petites herbes, etc. Mais elle n'avait pas de manière super mignonne, là, étagère, etc. Donc, ça a commencé chez elle. Elle, je sais que si je parle jusqu'à demain, elle ne va pas devenir entrepreneur. Mais au moins, elle aime avoir ses petites herbes fraîches, elle aime avoir sa menthe, elle aime avoir ses trucs et tout. Ma mère, c'est pareil. On a fait son étagère. Ensuite, ça a commencé à prendre de l'ampleur. Il y en a une qui a vu la photo, puis ma tante a dit, Eh, viens, je veux ça aussi. Oh, oh, madame, moi aussi. Oui, oui, donc moi. Et puis, je me suis rendue compte que c'était une autre niche. C'était des mamans, des plus âgées, pas beaucoup de jeunes, mais en tout cas des personnes qui aiment le thé, aiment des choses, font maison, etc. C'est elles que j'ai commencé à toucher.
- Speaker #1
Claudia, j'ai besoin que tu viennes. taper sur les doigts de Karel. Parce que Karel, pendant le Covid, elle a acheté une petite étagère qui est dehors, sur le balcon.
- Speaker #0
Elle ne fait rien avec.
- Speaker #1
Elle a dit, je vais acheter ça pour mettre des petites plantes, faire pousser mes trucs. Le Covid est passé, ça fait 4 ans.
- Speaker #0
On va faire avec Elina.
- Speaker #1
Voilà. Oh, génial.
- Speaker #0
On va faire avec Elina. On sort Karel de notre équation.
- Speaker #1
Tu es obligée de te poucaver, gros. Je suis obligée de te poucaver, mais bon.
- Speaker #0
Non, moi, c'est Elina, ma gros. C'est un mec parce que j'ai une nièce, d'ailleurs, qui a pris le même âge et qui adore ça. Elle adore faire du jardinage. Donc pour revenir à ce que tu disais, il y a des gens qui seraient intéressés parce que moi-même je les ai poussés. Pourquoi ? J'ai fait sur ma terrasse une serre, une mini serre, où je fais pousser des petites expériences parce que j'ai un projet secret, je te dirai ça.
- Speaker #1
J'aime ça.
- Speaker #0
Et donc je fais des petites expérimentations sous la serre et finalement ce qui est sous la serre, qui est un potager, je vais finalement commercialiser ce qui est dedans en fait. On est sur 15 mètres carrés.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Sur mon toit. C'est totalement possible. Et c'est à partir de ce projet-là que je veux pousser davantage de gens en leur disant, écoute, si tu ne peux pas le faire à 65 kilomètres, tu peux le faire de chez toi. Tu peux commencer de là. Je sais que ça, ça va motiver davantage de gens parce que les gens sont intéressés par l'agriculture urbaine qui est encore plus fancy, qui est encore plus sexy et qui est beaucoup plus touchable finalement.
- Speaker #1
Et surtout dans une capitale comme Dakar où les gens vivent majoritairement dans des... On n'a plus de jardin ! Des appartements, on n'a plus de jardin. Donc effectivement, quand je regarde tous ces toits de Dakar, finalement, il n'y a rien. Il n'y a rien. Il y a juste des cordes pour tendre le linge.
- Speaker #0
Alors qu'on peut toute l'année. Nous, on a juste trois mois de saison des pluies où là, par exemple, tu vois, notre étagère, il y a beaucoup de choses qui se sont gâtées en quelque sorte parce que la pluie, par exemple, la menthe, ça ne supporte pas la pluie, etc. Mais à partir d'octobre, tu reprends jusqu'à... Oui,
- Speaker #1
jusqu'à mai, juin.
- Speaker #0
Donc, on peut toute l'année avoir ce qu'on veut sur sa terrasse, tant qu'on le veut. et honnêtement il y en a quand même à Dakar il y a beaucoup de dames comme je dis d'un certain âge qui ont leur petit potager tranquillement moi j'ai beaucoup de tantes qui l'ont mais je pense que ça devrait devenir un mouvement et que les gens comprennent qu'aujourd'hui on a peut-être tous même un jardinier quelqu'un qui vient nous faire les fleurs etc. ces personnes là aussi sont habilitées à nous faire un petit jardin potager oui bien sûr et tu lui crées une ressource financière en plus voilà donc C'est totalement possible, c'est totalement à notre portée. C'est peut-être cher au départ d'acheter le petit matériel, mais ça dépend de ce que tu veux. Tu peux décider de faire des choses faits maison, prendre des petits trucs, des petits bidons recyclés, ou tu peux aller vers quelque chose de plus fancy, prendre des tables en bois, etc. Ça dépend vraiment de ce que tu veux.
- Speaker #1
De chacun.
- Speaker #0
De chacun. Mais je pense que pour chaque poche, il y a la possibilité de faire quelque chose en agriculture. Et ça, c'est très important de le dire, parce que quand on parle de l'agriculture en général, C'est clair qu'on a besoin de fonds pour démarrer, qu'on veut aller à une certaine échelle, mais... Si à la volonté aussi, on est capable de commencer avec quelque chose de petit, et moi-même je l'expérimente, mon budget pour ma serre en haut, la construction de la serre, les tables en bois, le terreau à l'intérieur et les semences, à tout casser, je ne vais pas dépenser 500 000.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Pour faire tout ça. Et mon terreau, je le réutilise. Ce n'est pas quelque chose que tu jettes et que tu ramènes. Donc il y a beaucoup de choses réutilisables. Donc ça dépend vraiment de tout un chacun. ça dépend de ce qu'on veut faire, de la volonté et de notre vision aussi. Est-ce qu'on veut se faire de l'argent tout de suite ? Est-ce qu'on veut se faire de l'argent après ? C'est quoi notre vision de l'agriculture ? C'est ce qui est cool en agriculture, c'est que chacun peut faire ce qu'il veut, mais chacun peut le faire à sa façon, en suivant les règles bien sûr. Il n'y a pas de règles préétablies dans un moule où chacun doit faire exactement la même chose, avoir un champ, faire exactement la même chose. Tout le monde doit faire du piment, tout le monde doit faire ci, etc. Non, il y a tellement de possibilités en agriculture. Et je pense que, pas que l'agriculture, parce que depuis on parle de production, mais l'agriculture, ce n'est pas que ça. Oui,
- Speaker #1
bien sûr, ce n'est pas que ça.
- Speaker #0
Aujourd'hui même, un architecte peut être dans l'agriculture, peut faire des plans de ferme. Donc, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, moi, je pense que tout le monde, peu importe ce qu'on fait dans l'agriculture, peut impacter l'agriculture.
- Speaker #1
Par exemple, un exemple tout simple, tu as posté quelque chose aussi sur tes réseaux, si je ne dis pas de bêtises, aujourd'hui ou hier. Un jeune homme qui est en Côte d'Ivoire, qui lui pilote des drones et qui a créé un système pour justement semer plus rapidement, avec moins de pesticides et d'une manière plus moderne et intelligente aujourd'hui.
- Speaker #0
Il a des clients au Sénégal d'ailleurs. Voilà. En fait, il y a la technologie, il y a même l'IA dans l'agriculture maintenant. Oui. Donc franchement, je trouve que c'est... tellement limitant de penser que l'agriculture c'est juste produire. On a peut-être parlé quasiment que de ça, mais moi je me dis, quand on parle d'agriculture, c'est toute l'activité qui va transformer un milieu naturel ou un milieu urbain pour produire des végétaux utiles à l'homme ou pour élever des animaux qui vont être utiles aussi à l'homme. C'est tout simplement ça. Maintenant, toute la chaîne qui tourne autour aussi, elle a besoin d'être alimentée. Donc la chaîne de valeur agricole, on a besoin de semences, on a besoin de poussins, on a besoin d'engrais, on a besoin de matériaux,
- Speaker #1
on a besoin de sacs pour emballer les productions.
- Speaker #0
On a besoin de vendeurs, on a besoin de clients. Franchement, tout le monde peut trouver son compte en agriculture.
- Speaker #1
Et moi, dans la discussion là, je viens d'avoir une idée. Si tu la refais, on en reparle après aussi. Mais tu vois, est-ce que ça ne serait pas intéressant ? Par exemple, je prends le cas du Sénégal, que dans les lycées ou dans les collèges, qu'il y ait un espace qui soit réservé pour que les jeunes déjà comprennent ce que c'est que de planter, récolter, vendre, et qu'à la fin, avec cet argent qu'ils font de la vente, qu'ils soient capables, je ne sais pas moi, de faire une fête de l'école ou de réaliser que ce petit espace a généré tant et nous a permis de, c'est ça, financer quelque chose et tout. Ça serait cool, moi je me dis, tu vois, j'aurais aimé... ça. J'aurais aimé, plus jeune, prendre conscience. Et comme on dit, ça peut permettre à des jeunes plus tard de se dire quand je finis mon bac, j'ai vu ce que le petit espace dans l'école a généré, j'ai envie d'en savoir plus, j'ai envie de me former. Je pense que ça pourrait être des trucs, tu vois, mis en place. Quand tu regardes par exemple le lycée Jean-Mermoz, la superficie qu'ils ont, t'imagines s'ils mettent un petit espace comme ça. où tu as des jeunes, tu as peut-être, je ne sais pas moi, un programme qui a un nom particulier, et qui viennent, qui s'aiment, qui comprennent les risques, comme tu dis, d'avoir trop de pluie ou d'avoir trop de soleil, mais c'est surtout qu'ils comprennent l'impact économique que ce petit espace peut avoir sur leur écosystème du lycée. C'est généré,
- Speaker #0
exactement, mais c'est une excellente idée, j'espère que quelqu'un passe par là pour l'apprendre. Voilà, c'est des idées comme ça qui, je pense... C'est là où tu sèmes la graine littéralement, et c'est là où tu sèmes la graine aussi chez les enfants, chez les plus jeunes, pour qu'ils puissent avoir un contact direct. Parce que quand on dit oui, contact avec la nature, j'aime le truc, la forêt c'est encore trop vague selon moi, alors que c'est concret. Aujourd'hui, tu ne vas pas rentrer ce soir et tu ne vas pas manger quelque chose qui n'est pas issu de l'agriculture. Donc le fait que des jeunes puissent plus, dès le jeune âge, se rendre compte de ce que c'est l'agriculture et le toucher.
- Speaker #1
Moi c'est pas que le toucher, c'est le toucher et comprendre l'aspect financier. Parce qu'à la fin de la journée, on veut tous faire du cash.
- Speaker #0
Exactement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, mettre en place un projet, de la graine au client, et même, je ne sais pas s'il y a un restaurant dans cette école-là, c'est l'école qui va racheter notre production.
- Speaker #1
Parce que l'école, comme tu dis, l'école achète à des producteurs pour produire dans la cantine, elle achète aux élèves la production qu'ils ont faite.
- Speaker #0
C'est ça, exactement. Tout ça, ça vient en fait d'une volonté. Un peu plus haut. Et c'est d'ailleurs, je reviens à ce que je disais par rapport à la vidéo où je disais qu'on avait besoin d'un appui conséquent du gouvernement. Les gens m'ont tapé sur les doigts sur TikTok en disant De quel gouvernement tu parles ?
- Speaker #1
De tous. Celui qui se sent morveux se mouche.
- Speaker #0
Il choisit celui que tu veux. Mais je suis sûre d'une chose. Et du peu que j'ai appris. C'est que nous on peut faire quelque chose en tant qu'humain pour être dans l'entrepreneuriat agricole, mais tant qu'il n'y a pas de cadre favorable, qu'il n'y a pas un appui, un gouvernement convaincu de ce que l'agriculture peut faire sur une économie, j'ai beau parler 50 ans, on va tourner en rond. Donc, tant que l'État n'y met pas du sien, bien sûr, il va falloir qu'il y ait des gens comme moi, comme plein d'autres personnes qui puissent communiquer, qui puissent rendre la chose accessible, qui puissent rendre la chose attrayante. Il faut ça et il faut du gouvernement, de l'aide du gouvernement. Et quand je parle d'aide du gouvernement, je ne parle pas de oui, on a besoin de milliards, etc. Non, on a besoin d'un cadre favorable. C'est tout. Et ça, dans tous les pays d'Afrique. Moi, je vais prendre un exemple que j'ai vu. en accompagnant des jeunes entrepreneurs entre 18 et 35 ans au Québec. Oui. Je pense que c'est une idée qui peut être revisitée comme on veut là en Afrique. Un jeune qui veut se lancer en agriculture, qui n'est pas forcément formé, qui va se faire accompagner par un consultant. automatiquement reçoit une prime à l'établissement. Donc, tout de suite, on te dit bravo. Tu veux te lancer en agriculture ?
- Speaker #1
On t'aide.
- Speaker #0
30 000 dollars. OK. Direct. Après, tu as pas mal de programmes qui existent. Il y a beaucoup de programmes de subventions en Afrique. C'est juste qu'ils ne sont pas connus. Je ne sais pas où est-ce qu'ils communiquent, à qui ils communiquent. On ne sait toujours pas.
- Speaker #1
Après, je pense que comme dans tous les domaines, c'est des réseaux. Il y a un. Nous qui ne cherchons pas l'information, où tu attends et tu te dis j'attends que l'information vienne à moi, donc déjà ça c'est notre erreur, et après c'est des réseaux. Ça tourne entre certaines personnes qui gardent ces budgets-là pour eux.
- Speaker #0
C'est comme ça que ça se passe. Exactement, c'est comme ça que ça se passe. Il y a des programmes qui existent, mais je pars du principe qu'il y en a qui cherchent et qui ne trouvent pas aussi. Cette histoire de réseau-là, c'est malheureusement ça le problème. Pourquoi il n'y a pas une plateforme ? Pourquoi il n'y a pas une plateforme où tout le monde peut voir tous les programmes qui existent ? Pourquoi je suis obligée de faire un poste pour dire voilà, sur 100 programmes, voilà 5 qui existent et qui peuvent financer ou subventionner d'une manière ou d'une autre.
- Speaker #1
Si vous voulez vous lancer.
- Speaker #0
Parce que je suis allée dans une foire et que j'ai fait le tour pendant deux heures, que j'ai pris les prospectus et que j'en ai fait un poste. Ce n'est pas normal, on est en 2024. Ce n'est pas le parloir ou bien le mur des lamentations. Je pense que c'est bien aussi que les gens se rendent compte que... Moi, je pense que je suis très optimiste. Ça va aller beaucoup mieux. Parce que les gens se rendent compte aujourd'hui que, voilà, quand c'est plus juste un agriculteur qui veut faire de l'agriculture, quand tu as un financier, quand tu as un médecin, quand tu as un... Peu importe, quelqu'un qui veut se lancer dans l'agriculture, la demande devient tellement forte et devient beaucoup plus exigeante. Tu es obligé d'aller dans ce sens-là à un moment donné. Donc, on voit des évolutions, mais il faut qu'on aille vers quelque chose de plus fluide, de plus accessible.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Si tout était plus accessible, je ne dis pas que ça aurait changé tout, mais ça aurait facilité beaucoup de choses pour beaucoup. Et ça aurait moins découragé de gens, moi je pense.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, tu vois, tu as ces trois ans d'activité sur le terrain, sur le digital. Quel bilan tu fais de ces trois ans ? Parce que tu as parlé du livre, tu as des formations que tu fais. J'adore d'ailleurs comment tu communiques sur les formations et les challenges que tu fais et tout. Quel bilan justement tu fais ? C'est encore jeune, c'est encore un bébé ce que tu fais, mais je pense que tu as déjà des premières remontées, des premières analyses de ces trois ans de terrain. C'est quoi ton bilan de ces trois ans ?
- Speaker #0
Alors mon bilan de ces trois ans, c'est que je suis toujours dans mon phénomène de l'imposteur là, où je pense que je n'ai encore rien fait.
- Speaker #1
Mais tu peux en sortir quand même. Oui,
- Speaker #0
oui, quand même. Parce que quand je vois les retours de mes élèves, ce qu'ils sont en train de faire, j'ai reçu des photos hier d'un élève qui est en Gambie avec sa famille. Ils ont quitté les États-Unis. Ils se lancent en Gambie. Ils sont sur leur deuxième saison. On les a accompagnés sur trois mois sur un des programmes de formation qu'on a. Et là, ils sont en train de se préparer à semer le piment. Et quand je vois ça, des photos concrètes comme ça, de la ferme est aménagée, on est en train de faire notre deuxième saison, tu sais comment planifier ton projet, tu as l'outil qu'il te faut pour pouvoir prévoir sur tes saisons, tu sais comment vendre, tu connais ton... Voilà, tu commences à maîtriser ton système. Ça, c'est super gratifiant et j'en ai pas mal comme ça.
- Speaker #1
Et puis là, c'est une famille, ce n'est pas juste une personne que tu impactes. Exactement. Une famille qui a déménagé.
- Speaker #0
Absolument. J'en ai plein comme ça. J'ai des familles, j'ai des jeunes qui se lancent, j'ai des femmes. Ça, c'est ce qui me touche encore plus. C'est les femmes qui se lancent, qui se battent et qui font les choses comme il faut, surtout. Et le bilan que je peux faire, honnêtement, à date, ça ne peut être que positif. Ça ne peut être que positif parce que déjà, moi, je t'ai dit, je ne m'attendais pas à voir tout ça en trois ans. Parce qu'on a parlé aujourd'hui d'agro-bay, mais il y a plein de choses autour qui font que je peux impacter aussi d'une manière ou d'une autre sur l'Afrique, Mansa, etc.
- Speaker #1
J'allais venir justement sur la petite Mansa. Donc,
- Speaker #0
positif, beaucoup de perspectives, beaucoup de projets. Le projet phare qui arrive finalement, c'est comme tu as dit, on est sur le terrain, il y a beaucoup de digital. Mais j'ai envie de prendre ce digital-là parce que l'agriculture, à un moment donné, le digital atteint le plafond de terre. Parce que je ne peux pas leur faire toucher la terre à travers mon écran. C'est de pouvoir les amener quelque part et de leur faire toucher la terre.
- Speaker #1
Faire des cohortes.
- Speaker #0
Faire des cohortes, avoir une ferme école, deux fermes écoles, trois fermes écoles, un peu partout en Afrique. C'est sur ça qu'on travaille pour 2025.
- Speaker #1
Inch'Allah, on te le souhaite.
- Speaker #0
Et puis voilà, mener mon petit bout de chemin, impacter beaucoup plus, arriver à des résultats où j'aurai des success stories qui vont venir et devenir des agrobés. Moi, je pourrais me reposer dans 5 ans, que quelqu'un prenne le relais et dise, voilà, bon, ça y est, elle a assez fait, là, moi, je prends le relais pour toi. Et qu'on continue, et que bon, d'ici 15, 20, 30 ans, je ne sais pas, ça va prendre combien de temps, qu'on n'en soit plus à, il faut qu'on rende l'agriculture sexy, qu'on ait fini avec cette histoire-là. Moi, j'espère vraiment que dans 5-10 ans, c'est terminé, cette histoire de séduire. Bien sûr. Que tout le monde ait pris conscience que l'agriculture, on ne doit plus être là à vous caresser, oui, venez, à l'agriculture, vraiment.
- Speaker #1
Non ! Mais est-ce que tu, justement, dans ces trois ans, est-ce que tu vois des nouveaux acteurs sur le digital qui apparaissent et qui communiquent ?
- Speaker #0
Oui, absolument. Et je suis tellement contente de voir ça. D'ailleurs, ma belle-mère m'a envoyé une vidéo sur TikTok. Elle m'a dit Ah, il y a une deuxième Claudia maintenant ! Hé !
- Speaker #1
La belle-mère était fâchée ! Tata, on a besoin de Claudia ! On a besoin d'autres Claudia, Tata !
- Speaker #0
Pour voir de rien ! Tant que je suis contente de voir ça, il y a de plus en plus de femmes...
- Speaker #1
Oui, c'est ça qui est important aussi....
- Speaker #0
qui ont étudié et qui sont en train d'étudier actuellement dans la... des choses un peu plus techniques et qui font des vidéos qui créent du contenu dessus. Et quand je vois ça, je suis super contente. Bien sûr. Et je me suis dit, voilà.
- Speaker #1
C'est pour ça que tu l'as commencé.
- Speaker #0
C'est ça que je veux. Oui. C'est ça que je veux. Moi, je veux qu'il y en ait des milliers. Oui. Parce qu'à moi seule, déjà, tout le monde ne me connaît pas.
- Speaker #1
Oui, le combat, il est dur à toi seule tout le temps. C'est impossible.
- Speaker #0
Tous les jours, bien sûr. Et je vois de plus en plus de femmes. Il y a des hommes, mais beaucoup plus de femmes. Oui. Et c'est ce qui me... Je me dis, OK, là, tu es vraiment en train d'accomplir quelque chose parce que... C'est ce vers quoi tu voulais aller, c'est qu'il y ait des femmes lambda qui se lancent.
- Speaker #1
Et qui créent leur communauté. Et pourquoi pas, peut-être dans cinq ans, un festival sur l'agriculture, tout l'écosystème, avec un panel, avec cinq influenceurs, influenceuses, créateurs de contenu. T'imagines, chacun a 100 000, 200 000 abonnés. T'en as cinq, ça fait un million de personnes qui suivent ces gens-là et qui s'intéressent à ce sujet-là. Donc bien sûr, on veut d'autres Claudia, on veut d'autres personnes qui... je veux dire, démocratise, met un langage plus familier, rendre ça plus simple, entre guillemets, de compréhension pour le grand public, et une fois que ces gens sont piqués, creuse pour connaître un peu plus. Mais on a besoin de gens effectivement comme toi.
- Speaker #0
Le combat est encore long, mais il a de beaux jours. Je ne peux être qu'optimiste dans ce qu'on est en train de faire parce que dans tous les cas, on n'a pas le choix. On est obligé d'avoir l'agriculture. qui continuent de produire, on est obligé de produire, on est obligé de se nourrir, ce n'est pas quelque chose qu'on peut arrêter de faire. Donc, qu'on veuille, qu'on ne veuille pas, on est dedans, comme on dit. Donc, moi, en tout cas, l'un des objectifs aussi, c'est de pouvoir aller toucher un peu plus les plus jeunes. Parce que là, je touche des gens de ma génération, etc. Mais l'idée, ce serait peut-être pour...
- Speaker #1
Comme tu as dit, semer les graines.
- Speaker #0
Voilà, de faire une petite BD pour enfants, de faire des activités avec les plus jeunes, etc. Comme tu as dit, dans les écoles, etc. C'est une excellente idée. mais d'aller vraiment vers les plus petits, pour qu'ils puissent comprendre déjà ce que c'est l'agriculture, ce que c'est un agriculteur, qu'ils aient déjà la vision, la bonne vision de l'agriculture plus jeune. Ça je trouve que c'est aussi le rôle des parents parce qu'il y a aussi une problématique, c'est que je la vois souvent, des jeunes qui viennent me dire moi j'aimerais bien faire de l'agriculture, des études, mais mon père il veut pas, il veut que j'aille faire de la comptabilité, il veut que j'aille faire médecine, etc. Donc si déjà le parent est interdit de faire de l'agriculture, pourquoi tu verrais l'agriculture positive en fait ? Donc il y a aussi cette sensibilisation au niveau des parents qui doit commencer, moi je pense que tout commence là-bas, plus bas, plus jeune. Et on règle le problème à la source.
- Speaker #1
Et justement, tu parlais aussi de Mansa, cette nouvelle aventure dans laquelle tu es depuis un an à peu près ? Deux ans. Deux ans déjà ?
- Speaker #0
Ça fait un an qu'on est grand public, mais ça fait deux ans qu'on a commencé.
- Speaker #1
On commence à discuter en interne. Est-ce que tu peux justement expliquer aux gens qui nous suivent qu'est-ce que c'est Mansa ? C'est quoi les valeurs de Mansa ? Et qu'est-ce que ce regroupement de talents, de gens influents a envie de faire ? Comment ils ont envie d'impacter le continent ?
- Speaker #0
Alors, Mansa, c'est un melting pot de profils, aussi différents les uns que les autres. Et c'est ce que j'aime dans Mansa. Ce n'est pas un groupe d'amis. On va dire que c'est Alain, Alain Foka, que je salue au passage, qui a su détecter des talents ici et là, de plusieurs pays différents d'Afrique, qui ont tous les mêmes valeurs, l'amour de l'Afrique. Oui. Et qui se sont... à leur échelle, en tout cas, font tout pour changer les choses. Donc, c'est comme ça que ça a commencé. Et on s'est réunis, on s'est mis ensemble, on a réfléchi à... Voilà, on se plaint. On sait que les choses ne vont pas bien. On sait que... Voilà. On rejette plein de choses. On se rend compte que, voilà, il y a eu des erreurs depuis la colonisation, etc.
- Speaker #1
Mais qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
- Speaker #0
Concrètement, qu'est-ce qu'on fait pour changer ça ? On a beau faire des panels, se plaindre, oui, si, ça, mais qu'est-ce qu'on fait ? C'est parti d'une réflexion, d'un groupe de réflexion, un think tank si je peux appeler ça comme ça, où on a commencé à se réunir un peu partout en Afrique, à faire des retraites stratégiques, réfléchir déjà sur les thématiques, parce que c'est une guerre et on ne peut pas aller partout. Donc c'était de choisir des thématiques spécifiques. On a les ressources naturelles qui m'intéressent, on a l'économie et la finance, on a la gouvernance et institutions, on a la santé, on a les sciences et technologies. Donc, c'est les cinq thématiques où on a décidé de s'attaquer. D'accord. Et pour chaque thématique, on a donc des présidents de commissions qui s'y connaissent. Et on a aussi des personnes, toujours dans Mansa, qui vont travailler sur certains sujets. Donc, dans ces cinq thématiques, on a différentes sous-parties. D'accord. Qui sont donc des problématiques qu'on a en Afrique. Je vais te donner un exemple. Dans les ressources naturelles, on a par exemple la sécurité alimentaire. par exemple la revanche du sol sur le sous-sol, par exemple, ou encore la sécurité sanitaire, pourquoi est-ce que les poisons qu'on indurgite, le poisson pourri qu'on nous fait venir, le lait, etc. Bref, des problématiques qu'on a sur le continent où on part de la source. Donc finalement, c'est quoi qui a causé les root causes de ça ? On essaie d'analyser les root causes. Et finalement... propose des solutions avec des actions concrètes. Donc, si je peux le dire de manière très, très, très terre à terre, c'est ça. C'est de pouvoir travailler sur des problématiques du continent qui touchent surtout l'Afrique francophone pour le moment, et qui vont toucher toute l'Afrique en général. Mais comme on a dit, il faut d'abord balayer devant la maison, il faut avoir avant d'essayer de balayer ailleurs. Donc, plusieurs thématiques, plusieurs problématiques. Essayer de trouver les routes de cause. Et ensuite, proposer des solutions. Une force de proposition. Un groupe aussi de lobbying, on peut appeler ça comme ça, parce que l'idée est simple et très claire, on ne se cache pas, c'est d'aller influer plus haut.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Parce qu'on a beau parler où est-ce qu'on veut faire des vidéos, ici et là.
- Speaker #1
Les décisions,
- Speaker #0
c'est ça. Les décisions, c'est en haut. Donc, c'est ce qu'on veut au final. De pouvoir inculquer ces valeurs Mansa, de pouvoir inculquer la vision Mansa aux plus jeunes. Donc, on a créé pas mal de choses. On a l'espace Jalia et on a des clubs aujourd'hui. D'accord. Un peu partout en Afrique. Aujourd'hui, on en a 600 actifs. On a plus de 4000 demandes de clubs. D'accord. Un peu partout en Afrique. Donc, les chiffres sont quand même impressionnants. Oui, bien sûr. Et c'est super intéressant parce qu'on a fait pas mal de villes aussi où on va voir dans des universités, où on a des thématiques bien précises. On est allé au Togo, on est allé en Guinée, on est allé au Mali. Est-ce qu'on est allé encore ? Je ne sais plus. Mais c'est ça, on fait un peu le tour de l'Afrique et on essaye d'impacter, d'infuser cette vision qui n'est qu'au final. L'amour de l'Afrique, par les Africains, pour les Africains. On n'est pas contre quelqu'un, on est juste pour nous.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
C'est normal.
- Speaker #0
C'est ça, moins ça.
- Speaker #1
OK, c'est ça, moins ça. Et pour arriver un petit peu à la fin de notre discussion, si tu peux en parler, c'est quoi ta vision des cinq prochaines années, dix prochaines années pour AgroBabe, pour toi ? Parce que je sais, tu as dit que tu as des projets undercover. Donc, ceux-là, on va les laisser, on ne va pas en parler. Mais est-ce que tu as une idée de la trajectoire ? Où tu aimerais aller ? Parce que tu vois, pour moi, c'est important, surtout pour les jeunes qui nous écoutent, c'est que, comme tu as dit, quand tu as eu l'idée de lancer ce projet, tu as structuré l'idée dans ta tête avant de la lancer. Tu as lancé ton projet, tu t'organises, c'est beaucoup de travail et tout, mais c'est important aussi que les gens comprennent que déjà, tu n'arrives pas à ce que tu fais aujourd'hui sans le visualiser, sans le préparer, sans beaucoup d'efforts, et que c'est aussi important d'avoir... je vais dire, une vision d'anticiper un petit peu aussi pour savoir où tu vas aller. Donc c'est ça, savoir est-ce que, si tu peux en parler, même si tu ne peux pas en parler, je dis oui, ouais, j'ai mes idées et tout et tout, et comme ça je te reviens dans cinq ans, tu reviens t'asseoir ici pour me dire qu'est-ce que tu as fait.
- Speaker #0
Tu sais, j'y ai pensé hier, je me suis dit, écoute, là je suis à trois ans, mais il faut que je revienne en fait. Je ne sais pas ce que le off-show va devenir, est-ce que je pourrais même t'avoir au téléphone ?
- Speaker #1
Oh, Claudia, arrête, arrête ça ! J'aime les attalacous, mais quand même.
- Speaker #0
Non, j'aimerais revenir dans 5 ans pour qu'on fasse le bilan.
- Speaker #1
Inch'Allah. Même avant 5 ans.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. On ne sait pas ce que ça va devenir, mais j'ai déjà donné une des perspectives qu'on a avec AgroVib, c'est de pouvoir quitter de ce digital et pouvoir être un peu plus sur le terrain, de former des gens sur plusieurs thématiques de l'agriculture, que ce soit la production, que ce soit la commercialisation, la production de semences. C'est d'avoir vraiment un centre ou des centres finalement qui vont... Je ne veux pas appeler ça un incubateur, ça m'énerve. Oui,
- Speaker #1
il y a des mots comme ça, écosystème, incubateur, c'est fatiguant.
- Speaker #0
Mais c'est ça, on va appeler ça une ferme-école où on va pouvoir créer des vrais entrepreneurs agricoles qui vont sortir de là et aller finalement faire leurs choses concrètement, avoir leur exploitation. Et que ça, ça devienne vraiment une masse critique de personnes et que ça devienne comme un virus. C'est ce que je veux. Ça, c'est une des choses parmi les centaines de choses que j'ai. Tu sais, quand tu commences l'entrepreneuriat à l'école, là, tu crois que tu peux tout faire. Tu en as 10 000 des projets. Mais mon rêve, en tout cas avec AgroBabe, c'est vraiment que l'agriculture, même si c'est à notre petite échelle en Afrique francophone, même si je touche un peu l'Afrique anglophone, que dans cinq ans. On ne soit plus à l'agriculture doit être sexy ou je ne sais pas quoi. Qu'on soit à voilà le nombre d'agriculteurs qu'on a eu en 5 ans, voilà la masse critique d'entrepreneurs qui s'est lancée, voilà comment s'organisent les différentes filières, que ce soit la filière de fruits, que ce soit la filière de légumes, que ce soit les gens qui vont produire des semences, que ce soit des gens qui sont dans la commercialisation, etc. Des transformateurs, etc. Qu'on soit à... une autre échelle en fait et qu'on essaie de s'inspirer des choses qui marchent. Et je m'inspire beaucoup de l'Afrique du Sud. Là bas, ils sont beaucoup plus... Ils sont vraiment à d'autres niveaux en agrobusiness. Ils ont vraiment compris. Et j'espère que l'Afrique francophone deviendra comme ça dans 5, 10 ans et que
- Speaker #1
Agrobabe sera une des petites pierres de cet édifice là.
- Speaker #0
C'est ce que je veux en tout cas vraiment. Et que dans 10, 15, 20 ans... qu'Elena me dise je veux marier un agriculteur. C'est ce que je veux. Je sais que tu vas te dire mais qu'est-ce qu'elle raconte ?
- Speaker #1
Non, mais non, mais bien sûr.
- Speaker #0
Mais ce que je veux, c'est que les petites filles ne rêvent plus de... Je ne vais même pas dire petites filles. Allez, les jeunes filles ne rêvent pas de marier un banquier, de marier un truc, mais qui se disent j'ai envie de marier un agriculteur.
- Speaker #1
Non, moi, tu t'es trompée. Il ne faut pas qu'elle dise je veux me marier un agriculteur. Elle dit je veux être agricultrice, je veux me lancer. C'est ça.
- Speaker #0
Elle, on l'a déjà. Moi, je suis sur la terrasse déjà. On va essayer d'inculquer ça, mais c'est ça. L'idée, c'est vraiment que l'image, la perception, ce discours qu'on tient depuis des années, que franchement, dans cinq ans, on soit à d'autres niveaux. On ait d'autres problématiques. On en aura toujours. Mais qu'on ne soit plus à des problématiques basiques, d'essayer de montrer aux gens que l'agriculture,
- Speaker #1
c'est... Il ne faut plus qu'on soit à changer l'image, mais qu'on soit à... Ok, on a des données, on a des chiffres. On est dedans. On n'est plus dans le parêtre. Parce que là, c'est vrai que quand on parle de... sexy, on parle de l'image. Concrètement ? C'est ça, c'est ne plus travailler sur l'image, mais travailler sur le concret. Le concret,
- Speaker #0
être vraiment dedans, avoir des gens qui sont dans l'agriculture ou dans les métiers de l'agriculture, et qu'il y ait d'autres problématiques, qu'il y ait d'autres défis qu'on puisse gérer. Peut-être que c'est les problématiques qui vont créer les opportunités. Et qu'on soit à ce niveau-là, en fait. Parce que moi, en tout cas, dans 5 ans, je ne suis plus là à faire la belle sur les réseaux,
- Speaker #1
à vous parler de je ne sais quoi.
- Speaker #0
Vous ne savez pas que le piment, c'est rentable. C'est plus à mon niveau dans 5 ans.
- Speaker #1
En tout cas, Claudia, ça a été un plaisir de discuter avec toi. On a beaucoup rigolé. On a beaucoup appris. Pour les gens qui ne le savent pas, c'est la première fois vraiment qu'on se pose, Claudia et moi, qu'on discute. Parce qu'on se connaît des réseaux, on se connaît par des liens interposés et tout. Mais en tout cas, tu es... Très inspirante. Moi, je trouve que tu réussis très bien ta mission, justement, de démocratiser, de sensibiliser par rapport à ce sujet qui est l'agriculture dans son sens large. Parce que c'est important qu'on le redise encore, l'agriculture, ce n'est pas juste aller récolter, c'est tout un monde. Il y a plein de gens qui sont impactés. J'espère que, comme tu dis, on va continuer à avoir des Claudia qui vont apparaître. tous les jours, qui vont aller sur le terrain, qui vont nous montrer les diverses facettes du métier. Je suis impressionné par aussi la croyance que tu as en ce domaine. Parce que moi, je pense que c'est ce qui te drive de toute façon à la fin du truc, c'est que tu es passionné. J'espère peut-être même un jour, peut-être pas, faire un podcast avec toi, ton père. Et tu vas ? Tu vas qui ? Alors là, ce sera pour 4 heures. Ça serait cool, tu vois, de savoir quelle vision lui aussi porte sur comment les gens voient l'agriculture aujourd'hui par rapport à son époque et ce regard qu'il porte.
- Speaker #0
J'adore, même si je ne suis pas là.
- Speaker #1
J'espère en tout cas qu'il regardera le podcast et qu'il dira adieu, je suis prêt. On peut le faire quand il veut.
- Speaker #0
Avec plaisir.
- Speaker #1
En tout cas, j'espère te revoir ici dans 5 ans ou plus tard que tu nous dises tout ce que tu fais, tout ce que tu changes, la vie de tous ces gens que tu changes. Pour les gens qui suivent ces programmes, qui le font, taguez-la, partagez les photos, les vidéos, on vous a dit. Vous l'aidez à propager le message. Donc, on a besoin de voir tout ce que vous faites. Merci pour ton temps. Merci. Plein de bonnes choses. Merci. Et on se dit à très vite dans un nouvel épisode du Offshore. La famille est incroyable. Merci de nous avoir écoutés. Merci de nous avoir regardés. N'oubliez pas d'aller follow, d'aller voir tout ce qu'elle fait. Pour ceux qui sont intéressés pour le livre, je vous mettrai le lien. dans la description et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode du Off Show.
- Speaker #0
Peace ! Allow me to reduce my stomachs to souls. Off Show.