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Le Phil d'Actu - Philosophie et Actualité

La Coupe du monde de Football avec Jean-Paul Sartre

La Coupe du monde de Football avec Jean-Paul Sartre

06min |20/08/2025
Play
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Description

Et si le football, c'était l'illustration de la philosophie de Sartre ?


Cet été, le Phil d'Actu se met à la pop culture ! Ben oui, qui a dit que la philosophie, ça ne pouvait pas être un peu léger ?

Chaussez vos tongs et prenez une glace à la fraise : tous les mercredis, on revient sur des événements qui ont marqué la pop culture ces 30 dernières années.

Cinéma, musique, stars, jeux vidéos, sport : tout ce qu'il vous faut pour passer de belles vacances !


Le Phil d'Actu, c'est le podcast engagé qui met la philosophie au cœur de l'actualité !

Ce podcast est 100% indépendant, gratuit, sans publicité. Il ne survit que grâce à vos dons.


🙏 Pour me soutenir, vous pouvez faire un don, ponctuel ou régulier, sur cette page .

💜 Merci pour votre soutien !


Si vous aimez l'épisode, n'oubliez pas de vous abonner, de mettre 5 étoiles, et de le partager sur les réseaux sociaux.


Pour ne rien manquer du Phil d'Actu, suivez-moi sur Instagram !


Un grand merci aux tipeur-ses de cette saison : Charlély, Antony, Aurélie, Claire, Paul, Erwan, Guillaume, Claudia, Lionel, Yves, Denis, M2linée, Marie Vincent, Olivier, Kilian, Anthony, Nicolas, Rémi, Béatrice, Damien, Mathilde, Anouk, David, Elodie, Vivien, Franck, Tiphaine, Margaux, Alix, Maya, Olivier, Juliette, Jonathan, Yacine, Arnaud, Bruno, Quentin, Augustin, Anaïs, Laurent, Nicolas, Alexandre, Gauthier, Khadija, Charles, Solène, Yoann, Juliette, Florence, Charles, Benjamin, Bastien, Jean-Charles, Anne, Florian, Etienne, Céline, Yvan, Antoine, Thomas, Eric, Matthieu, Clément, Anouck, Jean-François, Louise, Etienne, Francisco, Yoann, Tristan, Maud, Nathalie, Marc, Margot.

C'est grâce à vous que le podcast existe 💜


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Psst, c'est l'été du fil d'actu. Chaussez vos tongs et prenez du popcorn, tout l'été. Je vous propose des épisodes consacrés à des grands événements qui ont marqué la pop culture de ces 30 dernières années. A déguster en 5 minutes avec une bonne glace à la fraise. Bon été ! Ah, le football ! Qu'on l'aime, qu'on le déteste ou qu'on s'en fiche, le foot est partout. Tellement partout qu'il est aussi dans la philosophie. Et il y a un philosophe en particulier qui a consacré plusieurs pages à la question du foot. C'est Jean-Paul Sartre. La philosophie de Sartre, c'est ce qu'on appelle l'existentialisme. L'existentialisme affirme que nous forgeons notre individualité dans l'action et dans notre interaction avec les autres. Cela signifie que notre identité, notre essence, n'est jamais figée. Elle se constitue en continu. selon nos actions et la manière dont nous existons. D'où la fameuse phrase « l'existence précède l'essence » . C'est notre existence, notre manière de vivre, qui forge qui nous sommes. Ça s'oppose d'un côté à la vision d'un individu qui serait totalement autonome et coupé du monde, mais aussi à une vision un peu globale, où les individus disparaissent dans les structures et les institutions de la société. Selon Sartre, nous sommes justement un peu des deux. des individus qui sont pris dans un système de relations sociales. Et ça, ça signifie que nous sommes à la fois libres, dans le sens où nous sommes des sujets autonomes, mais aussi déterminés, parce que nous sommes jetés dans une société qui nous préexiste. Or, Jean-Paul Sartre, qui adore prendre des exemples de la vie quotidienne pour illustrer sa philosophie, s'intéresse particulièrement au football. Pour lui, le foot est un laboratoire, une illustration de toute sa philosophie. Pour Jean-Paul Sartre, Un match de football est une représentation miniature de la société. Dans un match, un joueur de foot est à la fois individuel et collectif. Il est à la fois libre, dans le sens où il peut prendre des décisions individuelles, mais aussi déterminé, dans le sens où il est pris dans un système de contraintes, la manière dont son équipe va jouer, et surtout, l'équipe adverse. Car pour Sartre, le conflit est indispensable et incontournable dans une société. Nous forgeons nos individualités dans l'opposition avec les volontés adverses. Et dans le football, c'est exactement pareil. Vous allez forger votre jeu en fonction de la manière dont joue l'adversaire, en fonction de ses passes, de ses dribbles et des buts qu'il marque, évidemment. La société, c'est pareil. C'est par le choc des volontés que se construit le social. Chaque acteur, chaque classe sociale va prendre forme l'une contre l'autre. Vous l'aurez compris, Sartre nous parle ici de la lutte des classes. Et c'est en luttant contre la classe adverse, ou l'équipe adverse au foot, que l'équipe se forme, qu'elle devient véritablement une totalité. Dans la société, c'est pareil, c'est dans l'interaction que se forme le groupe, et que donc prend corps la conscience collective. Ce qui fait le groupe, ce n'est pas simplement la somme des individus, c'est le résultat, nous dit Sartre, d'une expérience partagée. En version foot, c'est le résultat des passes, des dribbles, de la construction du jeu que vous faites, et bien sûr, à la fin, du match que vous gagnez. Ce qui est intéressant dans cette analyse de Sartre, à mon avis, c'est deux choses. La première, c'est que ça illustre bien la complexité de l'existence humaine. Nous ne sommes jamais totalement libres, jamais totalement déterminés. Et nous ne sommes jamais totalement individuels et jamais totalement collectifs. Nous sommes toujours un peu des deux, des sujets dans le monde, à la fois actifs et passifs, et toujours en relation avec autrui. Ça, C'est l'existentialisme. La deuxième chose, c'est ce que Sartre appelle la dialectique. La dialectique, chez Sartre, c'est l'idée que l'existence se forge toujours à la fois dans des relations de confiance avec autrui, mais aussi dans des relations d'opposition, de conflictualité. Nous sommes toujours avec et contre autrui. Et nous prenons toujours conscience de nous-mêmes en tant que membres d'une équipe, d'un clan. C'est pour ça que Sartre nous dit que c'est par le conflit, par l'opposition des volontés, que se construit la société. C'est pour ça que les matchs de foot sont aussi incroyables. Selon Sartre, ce sont des symboles de l'action collective, de l'interdépendance des sujets et du fait que nous créons en permanence des expériences sociales. Et alors, que se passe-t-il dans le cas très particulier où nous gagnons une compétition avec une ferveur nationale, comme la Coupe du Monde de 1998 ou celle de 2018 ? Eh bien là encore, la philosophie de Sartre peut nous éclairer. Sartre nous dit que la plupart du temps, nous vivons sous la forme du collectif. Le collectif, c'est une forme de coexistence sociale des individus où nous sommes simplement une addition d'individualité. Il n'y a pas d'objectif qui nous relie les uns aux autres. Sartre donne l'exemple d'usagers qui attendent le bus. Ils sont les uns à côté des autres, ils forment un collectif, mais il n'y a pas vraiment d'unité. Par opposition, Sartre définit le groupe. Dans le groupe, il y a une unité active, une fusion. Et ça, selon Sartre, ça arrive assez peu souvent dans l'histoire. Il donne l'exemple de la révolution de 1789, mais pourquoi pas donner l'exemple des finales de Coupe du Monde, où soudainement... toute la France se groupe et s'unifie autour d'une passion commune et d'un plaisir de la victoire. Dès le lendemain, la ferveur retombe et nous repassons au collectif simple. Mais ces rares épisodes de fusion du groupe font ce que Sartre appelle l'histoire, c'est-à-dire une dynamique qui fait bouger le social et qui le fait avancer. Alors, qu'on aime le foot ou qu'on ne l'aime pas, vous saurez maintenant que c'est un laboratoire de l'existentialisme et de la dialectique sartrienne. Allez les Bleus ! Allez, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Philosophie et Pop Culture. Et en attendant, abonnez-vous à mon compte Instagram pour des informations exclusives. Eh, tu serais pas l'heure de se reprendre une glace, là ?

Description

Et si le football, c'était l'illustration de la philosophie de Sartre ?


Cet été, le Phil d'Actu se met à la pop culture ! Ben oui, qui a dit que la philosophie, ça ne pouvait pas être un peu léger ?

Chaussez vos tongs et prenez une glace à la fraise : tous les mercredis, on revient sur des événements qui ont marqué la pop culture ces 30 dernières années.

Cinéma, musique, stars, jeux vidéos, sport : tout ce qu'il vous faut pour passer de belles vacances !


Le Phil d'Actu, c'est le podcast engagé qui met la philosophie au cœur de l'actualité !

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  • Speaker #0

    Psst, c'est l'été du fil d'actu. Chaussez vos tongs et prenez du popcorn, tout l'été. Je vous propose des épisodes consacrés à des grands événements qui ont marqué la pop culture de ces 30 dernières années. A déguster en 5 minutes avec une bonne glace à la fraise. Bon été ! Ah, le football ! Qu'on l'aime, qu'on le déteste ou qu'on s'en fiche, le foot est partout. Tellement partout qu'il est aussi dans la philosophie. Et il y a un philosophe en particulier qui a consacré plusieurs pages à la question du foot. C'est Jean-Paul Sartre. La philosophie de Sartre, c'est ce qu'on appelle l'existentialisme. L'existentialisme affirme que nous forgeons notre individualité dans l'action et dans notre interaction avec les autres. Cela signifie que notre identité, notre essence, n'est jamais figée. Elle se constitue en continu. selon nos actions et la manière dont nous existons. D'où la fameuse phrase « l'existence précède l'essence » . C'est notre existence, notre manière de vivre, qui forge qui nous sommes. Ça s'oppose d'un côté à la vision d'un individu qui serait totalement autonome et coupé du monde, mais aussi à une vision un peu globale, où les individus disparaissent dans les structures et les institutions de la société. Selon Sartre, nous sommes justement un peu des deux. des individus qui sont pris dans un système de relations sociales. Et ça, ça signifie que nous sommes à la fois libres, dans le sens où nous sommes des sujets autonomes, mais aussi déterminés, parce que nous sommes jetés dans une société qui nous préexiste. Or, Jean-Paul Sartre, qui adore prendre des exemples de la vie quotidienne pour illustrer sa philosophie, s'intéresse particulièrement au football. Pour lui, le foot est un laboratoire, une illustration de toute sa philosophie. Pour Jean-Paul Sartre, Un match de football est une représentation miniature de la société. Dans un match, un joueur de foot est à la fois individuel et collectif. Il est à la fois libre, dans le sens où il peut prendre des décisions individuelles, mais aussi déterminé, dans le sens où il est pris dans un système de contraintes, la manière dont son équipe va jouer, et surtout, l'équipe adverse. Car pour Sartre, le conflit est indispensable et incontournable dans une société. Nous forgeons nos individualités dans l'opposition avec les volontés adverses. Et dans le football, c'est exactement pareil. Vous allez forger votre jeu en fonction de la manière dont joue l'adversaire, en fonction de ses passes, de ses dribbles et des buts qu'il marque, évidemment. La société, c'est pareil. C'est par le choc des volontés que se construit le social. Chaque acteur, chaque classe sociale va prendre forme l'une contre l'autre. Vous l'aurez compris, Sartre nous parle ici de la lutte des classes. Et c'est en luttant contre la classe adverse, ou l'équipe adverse au foot, que l'équipe se forme, qu'elle devient véritablement une totalité. Dans la société, c'est pareil, c'est dans l'interaction que se forme le groupe, et que donc prend corps la conscience collective. Ce qui fait le groupe, ce n'est pas simplement la somme des individus, c'est le résultat, nous dit Sartre, d'une expérience partagée. En version foot, c'est le résultat des passes, des dribbles, de la construction du jeu que vous faites, et bien sûr, à la fin, du match que vous gagnez. Ce qui est intéressant dans cette analyse de Sartre, à mon avis, c'est deux choses. La première, c'est que ça illustre bien la complexité de l'existence humaine. Nous ne sommes jamais totalement libres, jamais totalement déterminés. Et nous ne sommes jamais totalement individuels et jamais totalement collectifs. Nous sommes toujours un peu des deux, des sujets dans le monde, à la fois actifs et passifs, et toujours en relation avec autrui. Ça, C'est l'existentialisme. La deuxième chose, c'est ce que Sartre appelle la dialectique. La dialectique, chez Sartre, c'est l'idée que l'existence se forge toujours à la fois dans des relations de confiance avec autrui, mais aussi dans des relations d'opposition, de conflictualité. Nous sommes toujours avec et contre autrui. Et nous prenons toujours conscience de nous-mêmes en tant que membres d'une équipe, d'un clan. C'est pour ça que Sartre nous dit que c'est par le conflit, par l'opposition des volontés, que se construit la société. C'est pour ça que les matchs de foot sont aussi incroyables. Selon Sartre, ce sont des symboles de l'action collective, de l'interdépendance des sujets et du fait que nous créons en permanence des expériences sociales. Et alors, que se passe-t-il dans le cas très particulier où nous gagnons une compétition avec une ferveur nationale, comme la Coupe du Monde de 1998 ou celle de 2018 ? Eh bien là encore, la philosophie de Sartre peut nous éclairer. Sartre nous dit que la plupart du temps, nous vivons sous la forme du collectif. Le collectif, c'est une forme de coexistence sociale des individus où nous sommes simplement une addition d'individualité. Il n'y a pas d'objectif qui nous relie les uns aux autres. Sartre donne l'exemple d'usagers qui attendent le bus. Ils sont les uns à côté des autres, ils forment un collectif, mais il n'y a pas vraiment d'unité. Par opposition, Sartre définit le groupe. Dans le groupe, il y a une unité active, une fusion. Et ça, selon Sartre, ça arrive assez peu souvent dans l'histoire. Il donne l'exemple de la révolution de 1789, mais pourquoi pas donner l'exemple des finales de Coupe du Monde, où soudainement... toute la France se groupe et s'unifie autour d'une passion commune et d'un plaisir de la victoire. Dès le lendemain, la ferveur retombe et nous repassons au collectif simple. Mais ces rares épisodes de fusion du groupe font ce que Sartre appelle l'histoire, c'est-à-dire une dynamique qui fait bouger le social et qui le fait avancer. Alors, qu'on aime le foot ou qu'on ne l'aime pas, vous saurez maintenant que c'est un laboratoire de l'existentialisme et de la dialectique sartrienne. Allez les Bleus ! Allez, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Philosophie et Pop Culture. Et en attendant, abonnez-vous à mon compte Instagram pour des informations exclusives. Eh, tu serais pas l'heure de se reprendre une glace, là ?

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Et si le football, c'était l'illustration de la philosophie de Sartre ?


Cet été, le Phil d'Actu se met à la pop culture ! Ben oui, qui a dit que la philosophie, ça ne pouvait pas être un peu léger ?

Chaussez vos tongs et prenez une glace à la fraise : tous les mercredis, on revient sur des événements qui ont marqué la pop culture ces 30 dernières années.

Cinéma, musique, stars, jeux vidéos, sport : tout ce qu'il vous faut pour passer de belles vacances !


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  • Speaker #0

    Psst, c'est l'été du fil d'actu. Chaussez vos tongs et prenez du popcorn, tout l'été. Je vous propose des épisodes consacrés à des grands événements qui ont marqué la pop culture de ces 30 dernières années. A déguster en 5 minutes avec une bonne glace à la fraise. Bon été ! Ah, le football ! Qu'on l'aime, qu'on le déteste ou qu'on s'en fiche, le foot est partout. Tellement partout qu'il est aussi dans la philosophie. Et il y a un philosophe en particulier qui a consacré plusieurs pages à la question du foot. C'est Jean-Paul Sartre. La philosophie de Sartre, c'est ce qu'on appelle l'existentialisme. L'existentialisme affirme que nous forgeons notre individualité dans l'action et dans notre interaction avec les autres. Cela signifie que notre identité, notre essence, n'est jamais figée. Elle se constitue en continu. selon nos actions et la manière dont nous existons. D'où la fameuse phrase « l'existence précède l'essence » . C'est notre existence, notre manière de vivre, qui forge qui nous sommes. Ça s'oppose d'un côté à la vision d'un individu qui serait totalement autonome et coupé du monde, mais aussi à une vision un peu globale, où les individus disparaissent dans les structures et les institutions de la société. Selon Sartre, nous sommes justement un peu des deux. des individus qui sont pris dans un système de relations sociales. Et ça, ça signifie que nous sommes à la fois libres, dans le sens où nous sommes des sujets autonomes, mais aussi déterminés, parce que nous sommes jetés dans une société qui nous préexiste. Or, Jean-Paul Sartre, qui adore prendre des exemples de la vie quotidienne pour illustrer sa philosophie, s'intéresse particulièrement au football. Pour lui, le foot est un laboratoire, une illustration de toute sa philosophie. Pour Jean-Paul Sartre, Un match de football est une représentation miniature de la société. Dans un match, un joueur de foot est à la fois individuel et collectif. Il est à la fois libre, dans le sens où il peut prendre des décisions individuelles, mais aussi déterminé, dans le sens où il est pris dans un système de contraintes, la manière dont son équipe va jouer, et surtout, l'équipe adverse. Car pour Sartre, le conflit est indispensable et incontournable dans une société. Nous forgeons nos individualités dans l'opposition avec les volontés adverses. Et dans le football, c'est exactement pareil. Vous allez forger votre jeu en fonction de la manière dont joue l'adversaire, en fonction de ses passes, de ses dribbles et des buts qu'il marque, évidemment. La société, c'est pareil. C'est par le choc des volontés que se construit le social. Chaque acteur, chaque classe sociale va prendre forme l'une contre l'autre. Vous l'aurez compris, Sartre nous parle ici de la lutte des classes. Et c'est en luttant contre la classe adverse, ou l'équipe adverse au foot, que l'équipe se forme, qu'elle devient véritablement une totalité. Dans la société, c'est pareil, c'est dans l'interaction que se forme le groupe, et que donc prend corps la conscience collective. Ce qui fait le groupe, ce n'est pas simplement la somme des individus, c'est le résultat, nous dit Sartre, d'une expérience partagée. En version foot, c'est le résultat des passes, des dribbles, de la construction du jeu que vous faites, et bien sûr, à la fin, du match que vous gagnez. Ce qui est intéressant dans cette analyse de Sartre, à mon avis, c'est deux choses. La première, c'est que ça illustre bien la complexité de l'existence humaine. Nous ne sommes jamais totalement libres, jamais totalement déterminés. Et nous ne sommes jamais totalement individuels et jamais totalement collectifs. Nous sommes toujours un peu des deux, des sujets dans le monde, à la fois actifs et passifs, et toujours en relation avec autrui. Ça, C'est l'existentialisme. La deuxième chose, c'est ce que Sartre appelle la dialectique. La dialectique, chez Sartre, c'est l'idée que l'existence se forge toujours à la fois dans des relations de confiance avec autrui, mais aussi dans des relations d'opposition, de conflictualité. Nous sommes toujours avec et contre autrui. Et nous prenons toujours conscience de nous-mêmes en tant que membres d'une équipe, d'un clan. C'est pour ça que Sartre nous dit que c'est par le conflit, par l'opposition des volontés, que se construit la société. C'est pour ça que les matchs de foot sont aussi incroyables. Selon Sartre, ce sont des symboles de l'action collective, de l'interdépendance des sujets et du fait que nous créons en permanence des expériences sociales. Et alors, que se passe-t-il dans le cas très particulier où nous gagnons une compétition avec une ferveur nationale, comme la Coupe du Monde de 1998 ou celle de 2018 ? Eh bien là encore, la philosophie de Sartre peut nous éclairer. Sartre nous dit que la plupart du temps, nous vivons sous la forme du collectif. Le collectif, c'est une forme de coexistence sociale des individus où nous sommes simplement une addition d'individualité. Il n'y a pas d'objectif qui nous relie les uns aux autres. Sartre donne l'exemple d'usagers qui attendent le bus. Ils sont les uns à côté des autres, ils forment un collectif, mais il n'y a pas vraiment d'unité. Par opposition, Sartre définit le groupe. Dans le groupe, il y a une unité active, une fusion. Et ça, selon Sartre, ça arrive assez peu souvent dans l'histoire. Il donne l'exemple de la révolution de 1789, mais pourquoi pas donner l'exemple des finales de Coupe du Monde, où soudainement... toute la France se groupe et s'unifie autour d'une passion commune et d'un plaisir de la victoire. Dès le lendemain, la ferveur retombe et nous repassons au collectif simple. Mais ces rares épisodes de fusion du groupe font ce que Sartre appelle l'histoire, c'est-à-dire une dynamique qui fait bouger le social et qui le fait avancer. Alors, qu'on aime le foot ou qu'on ne l'aime pas, vous saurez maintenant que c'est un laboratoire de l'existentialisme et de la dialectique sartrienne. Allez les Bleus ! Allez, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Philosophie et Pop Culture. Et en attendant, abonnez-vous à mon compte Instagram pour des informations exclusives. Eh, tu serais pas l'heure de se reprendre une glace, là ?

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Et si le football, c'était l'illustration de la philosophie de Sartre ?


Cet été, le Phil d'Actu se met à la pop culture ! Ben oui, qui a dit que la philosophie, ça ne pouvait pas être un peu léger ?

Chaussez vos tongs et prenez une glace à la fraise : tous les mercredis, on revient sur des événements qui ont marqué la pop culture ces 30 dernières années.

Cinéma, musique, stars, jeux vidéos, sport : tout ce qu'il vous faut pour passer de belles vacances !


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Un grand merci aux tipeur-ses de cette saison : Charlély, Antony, Aurélie, Claire, Paul, Erwan, Guillaume, Claudia, Lionel, Yves, Denis, M2linée, Marie Vincent, Olivier, Kilian, Anthony, Nicolas, Rémi, Béatrice, Damien, Mathilde, Anouk, David, Elodie, Vivien, Franck, Tiphaine, Margaux, Alix, Maya, Olivier, Juliette, Jonathan, Yacine, Arnaud, Bruno, Quentin, Augustin, Anaïs, Laurent, Nicolas, Alexandre, Gauthier, Khadija, Charles, Solène, Yoann, Juliette, Florence, Charles, Benjamin, Bastien, Jean-Charles, Anne, Florian, Etienne, Céline, Yvan, Antoine, Thomas, Eric, Matthieu, Clément, Anouck, Jean-François, Louise, Etienne, Francisco, Yoann, Tristan, Maud, Nathalie, Marc, Margot.

C'est grâce à vous que le podcast existe 💜


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Psst, c'est l'été du fil d'actu. Chaussez vos tongs et prenez du popcorn, tout l'été. Je vous propose des épisodes consacrés à des grands événements qui ont marqué la pop culture de ces 30 dernières années. A déguster en 5 minutes avec une bonne glace à la fraise. Bon été ! Ah, le football ! Qu'on l'aime, qu'on le déteste ou qu'on s'en fiche, le foot est partout. Tellement partout qu'il est aussi dans la philosophie. Et il y a un philosophe en particulier qui a consacré plusieurs pages à la question du foot. C'est Jean-Paul Sartre. La philosophie de Sartre, c'est ce qu'on appelle l'existentialisme. L'existentialisme affirme que nous forgeons notre individualité dans l'action et dans notre interaction avec les autres. Cela signifie que notre identité, notre essence, n'est jamais figée. Elle se constitue en continu. selon nos actions et la manière dont nous existons. D'où la fameuse phrase « l'existence précède l'essence » . C'est notre existence, notre manière de vivre, qui forge qui nous sommes. Ça s'oppose d'un côté à la vision d'un individu qui serait totalement autonome et coupé du monde, mais aussi à une vision un peu globale, où les individus disparaissent dans les structures et les institutions de la société. Selon Sartre, nous sommes justement un peu des deux. des individus qui sont pris dans un système de relations sociales. Et ça, ça signifie que nous sommes à la fois libres, dans le sens où nous sommes des sujets autonomes, mais aussi déterminés, parce que nous sommes jetés dans une société qui nous préexiste. Or, Jean-Paul Sartre, qui adore prendre des exemples de la vie quotidienne pour illustrer sa philosophie, s'intéresse particulièrement au football. Pour lui, le foot est un laboratoire, une illustration de toute sa philosophie. Pour Jean-Paul Sartre, Un match de football est une représentation miniature de la société. Dans un match, un joueur de foot est à la fois individuel et collectif. Il est à la fois libre, dans le sens où il peut prendre des décisions individuelles, mais aussi déterminé, dans le sens où il est pris dans un système de contraintes, la manière dont son équipe va jouer, et surtout, l'équipe adverse. Car pour Sartre, le conflit est indispensable et incontournable dans une société. Nous forgeons nos individualités dans l'opposition avec les volontés adverses. Et dans le football, c'est exactement pareil. Vous allez forger votre jeu en fonction de la manière dont joue l'adversaire, en fonction de ses passes, de ses dribbles et des buts qu'il marque, évidemment. La société, c'est pareil. C'est par le choc des volontés que se construit le social. Chaque acteur, chaque classe sociale va prendre forme l'une contre l'autre. Vous l'aurez compris, Sartre nous parle ici de la lutte des classes. Et c'est en luttant contre la classe adverse, ou l'équipe adverse au foot, que l'équipe se forme, qu'elle devient véritablement une totalité. Dans la société, c'est pareil, c'est dans l'interaction que se forme le groupe, et que donc prend corps la conscience collective. Ce qui fait le groupe, ce n'est pas simplement la somme des individus, c'est le résultat, nous dit Sartre, d'une expérience partagée. En version foot, c'est le résultat des passes, des dribbles, de la construction du jeu que vous faites, et bien sûr, à la fin, du match que vous gagnez. Ce qui est intéressant dans cette analyse de Sartre, à mon avis, c'est deux choses. La première, c'est que ça illustre bien la complexité de l'existence humaine. Nous ne sommes jamais totalement libres, jamais totalement déterminés. Et nous ne sommes jamais totalement individuels et jamais totalement collectifs. Nous sommes toujours un peu des deux, des sujets dans le monde, à la fois actifs et passifs, et toujours en relation avec autrui. Ça, C'est l'existentialisme. La deuxième chose, c'est ce que Sartre appelle la dialectique. La dialectique, chez Sartre, c'est l'idée que l'existence se forge toujours à la fois dans des relations de confiance avec autrui, mais aussi dans des relations d'opposition, de conflictualité. Nous sommes toujours avec et contre autrui. Et nous prenons toujours conscience de nous-mêmes en tant que membres d'une équipe, d'un clan. C'est pour ça que Sartre nous dit que c'est par le conflit, par l'opposition des volontés, que se construit la société. C'est pour ça que les matchs de foot sont aussi incroyables. Selon Sartre, ce sont des symboles de l'action collective, de l'interdépendance des sujets et du fait que nous créons en permanence des expériences sociales. Et alors, que se passe-t-il dans le cas très particulier où nous gagnons une compétition avec une ferveur nationale, comme la Coupe du Monde de 1998 ou celle de 2018 ? Eh bien là encore, la philosophie de Sartre peut nous éclairer. Sartre nous dit que la plupart du temps, nous vivons sous la forme du collectif. Le collectif, c'est une forme de coexistence sociale des individus où nous sommes simplement une addition d'individualité. Il n'y a pas d'objectif qui nous relie les uns aux autres. Sartre donne l'exemple d'usagers qui attendent le bus. Ils sont les uns à côté des autres, ils forment un collectif, mais il n'y a pas vraiment d'unité. Par opposition, Sartre définit le groupe. Dans le groupe, il y a une unité active, une fusion. Et ça, selon Sartre, ça arrive assez peu souvent dans l'histoire. Il donne l'exemple de la révolution de 1789, mais pourquoi pas donner l'exemple des finales de Coupe du Monde, où soudainement... toute la France se groupe et s'unifie autour d'une passion commune et d'un plaisir de la victoire. Dès le lendemain, la ferveur retombe et nous repassons au collectif simple. Mais ces rares épisodes de fusion du groupe font ce que Sartre appelle l'histoire, c'est-à-dire une dynamique qui fait bouger le social et qui le fait avancer. Alors, qu'on aime le foot ou qu'on ne l'aime pas, vous saurez maintenant que c'est un laboratoire de l'existentialisme et de la dialectique sartrienne. Allez les Bleus ! Allez, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Philosophie et Pop Culture. Et en attendant, abonnez-vous à mon compte Instagram pour des informations exclusives. Eh, tu serais pas l'heure de se reprendre une glace, là ?

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