- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans cet épisode d'Une expatriation réussie.
- Speaker #1
Aujourd'hui,
- Speaker #0
j'ai le plaisir d'accueillir Elisabeth Zambelis, la fondatrice de Nomadic, une communauté dédiée aux expatriés souhaitant transformer leurs relations à l'argent et sécuriser leur avenir financier. Elisabeth nous partagera son incroyable parcours d'expatriation, débuté il y a plus de 15 ans lorsqu'elle a posé ses valises au Mozambique à seulement 22 ans.
- Speaker #1
Depuis,
- Speaker #0
elle a vécu en Afrique du Sud, s'est installée au Zimbabwe où elle a bâti sa vie de famille. et développer son expertise autour de la gestion financière des expatriés. Au fil de notre échange, Elisabeth nous livrera ses conseils pratiques sur l'adaptation à un nouveau pays, la gestion des finances en expatriation, le parcours d'une femme expatriée quand elle travaille ou quand elle ne travaille pas et l'importance de la couverture santé à l'international. Elle reviendra également sur les défis et les opportunités qu'offre une vie en dehors de son pays d'origine. Sans plus attendre, partons à la découverte de l'expérience inspirante d'Elisabeth.
- Speaker #1
Bonne écoute Bonjour Elisabeth, je suis ravie de t'avoir avec moi sur ce podcast. Est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots pour les personnes qui ne te connaissent pas Merci Margot de me recevoir dans ton podcast aujourd'hui.
- Speaker #2
Je m'appelle Elisabeth Zambelis, je suis la fondatrice de Nomadie. C'est une communauté d'expatriés qui veulent transformer leurs relations à l'argent et s'assurer un avenir financier solide.
- Speaker #1
Tu es expatriée en famille peut-être Je suis expatriée en famille.
- Speaker #2
Ça fait 15 ans que je vis à l'étranger. Je suis arrivée au Mozambique, j'avais 22 ans. C'était il y a plus de 15 ans. J'ai vécu 5 ans au Mozambique. Ensuite, j'ai vécu presque 2 ans en Afrique du Sud. Et là, ça fait 9 ans que je suis au Zimbabwe. Mon mari est zimbabwéen et j'ai 3 enfants.
- Speaker #1
Super. C'est quoi un peu ton histoire d'expatriation Est-ce que c'est venu naturellement Est-ce que tu as été expatriée avec tes parents avant Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, tu ne vis pas en France
- Speaker #2
Pour moi, c'est venu très naturellement. Je pense que j'avais 15-16 ans. Je savais déjà que je voulais partir en Afrique. Je suis de deuxième génération d'immigrés portugais. Je voulais vraiment vivre soit en Angola, soit au Mozambique, tout de suite après mes études. J'ai fait d'abord une prépa littéraire et après, je suis partie en école de commerce, où j'ai été spécialisée dans les pays en développement. Et mon stage de dernière année, c'était chez Bouygues Immobilier. Et j'avais deux options. Ou je restais chez Bouygues Immobilier, ou je partais en Veilleux. Donc, je me suis acharnée à trouver un Veilleux. Et ce qui était assez fou à l'époque. Je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui. Je postule à plusieurs entreprises. Et mon premier entretien me secoue d'une violence incroyable pour s'assurer que je voulais vraiment partir en Afrique parce que ce n'était pas un pays que, normalement, les filles de 22 ans choisissent. Enfin, ma continent, pardon. Et... C'est vrai que j'avais postulé pour aller à Pemba, en Mozambique, et on m'avait refusé. Et après, on me propose un deuxième entretien. Je retourne à Paris. J'étais à Grenoble, donc je retourne à Paris. Et pendant mon deuxième entretien, ça s'est très bien passé. Le recruteur, adorable. Et du coup, je lui ai demandé pourquoi il avait été horrible la première fois. Et il m'avait dit que c'était pour s'assurer que j'étais sûre de vouloir partir parce qu'ils envoyaient beaucoup de VIE et au bout de quelques semaines, ils devaient les ramener parce que ça se passait très mal. Du coup, ils voulaient s'assurer que ça se passe bien. Après, on m'a proposé un poste à Nakala et je suis partie à Mozambique comme ça.
- Speaker #1
Pourquoi cette destination Tu parles d'un fort attrait pour l'Afrique. D'où ça te vient cette destination,
- Speaker #2
cette passion pour l'Afrique J'avais mon père qui était parti en Angola quand il avait une vingtaine d'années et j'avais grandi avec cette histoire d'Afrique. Je pense que ça vient de là, cet attrait. Et pour un pays lusophone, parce que je voulais pouvoir pratiquer mon portugais, mais... Je pense que ça vient de toutes ces histoires que j'entendais dans mon enfance, qui a fait que je voulais partir et je voulais voir si c'était vraiment ce qu'on me racontait.
- Speaker #1
En fait, tes parents étaient déjà un peu expatriés, avaient déjà eu des histoires d'expatriation. C'est peut-être aussi ça qui t'a donné le goût de partir
- Speaker #2
Oui, et puis en fait, moi je partais tous les ans au Portugal en vacances avec ma famille et j'avais cette obsession qu'il fallait que je voyage et que je découvre tout. Et mon objectif de vie, c'était je vais... être businesswoman et je vais voyager dans le monde entier.
- Speaker #1
C'est ce que j'ai fait. Et aujourd'hui, tu es au Mozambique. Est-ce que tu te vois... Au Zimbabwe aujourd'hui. Est-ce que tu te vois y rester toute ta vie ou est-ce qu'il y a d'autres destinations pour une future expatriation qui te donnerait envie
- Speaker #2
Alors, on est très bien installés. Mes enfants sont zimbabwéens. J'ai eu deux de mes enfants sur trois au Zimbabwe, mais ça fait tellement longtemps qu'on habite ici. On a une maison, on est très bien installés, on a une qualité de vie qui est incroyable. Et c'est vrai que de devoir déménager, il faudrait que ce soit une destination qui soit mieux que le Zimbabwe. On a déjà proposé à mon mari d'avoir d'autres postes en Côte d'Ivoire ou à Dubaï. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, d'un point de vue équilibre familial, si tu veux, c'est tellement le top. Il ne faut pas le dire trop fort, c'est une souvent belle ici, mais c'est tellement le top. qu'en fait se dire on va autre part c'est compliqué. Moi j'avais dit si on va au Japon ou en Inde quelque chose qui est tellement différent de ce qu'on connaît déjà pourquoi pas. Un retour en Europe ça pourrait aussi être une option mais si tu veux il faudrait vraiment préparer longtemps à l'avance. Si on allait en France il parle pas français il faudrait préparer vraiment ça longtemps à l'avance pour que ce soit facile pour lui une intégration en France. Pour mes enfants c'est la même chose le niveau des écoles ici est exceptionnel et Il y a vraiment un bon équilibre entre tout ce qui est académique, créatif et sportif. Et donc, du coup, il faudrait aussi pouvoir les préparer doucement à cette transition vers un système scolaire plus classique. Et pour l'instant, ce n'est pas tout à fait ce qu'on veut, mais peut-être que la semaine prochaine, il y aura une opportunité quelque part et on est reparti.
- Speaker #1
Oui, on ne sait pas de quoi demain est fait. Du coup, tu parles de la France et de l'Europe plus généralement. Tu dis... pourquoi pas Aujourd'hui, tu as des enfants. Comment tu fais pour leur transmettre un peu ce lien que tu as, toi, avec la France
- Speaker #2
Pour eux, je ne parle pas anglais. Déjà, d'un point de vue linguistique, c'est obligatoire de me parler français. J'ai un peu moins réussi avec mon dernier, mais mes deux filles parlent très bien français. Et puis, on est quand même intégrés avec la communauté expatriée en général, avec des personnes qui viennent vraiment du monde entier. Ça leur ouvre déjà l'esprit là-dessus. Et tous les ans, on rentre où on va en Angleterre. où on va en France. Et ça, c'est notre petite habitude annuelle, je dirais. Et ça, c'est vrai que ça leur permet de se connecter aussi bien avec la famille que comprendre la culture, la nourriture, les habitudes de vie, en fait, qui sont complètement différentes. Et ça les aide vraiment à avoir, à garder un lien. Et quand ils rentreront en Europe pour faire leurs études ou s'ils vont aux États-Unis, en fait, ils sont déjà habitués à voyager. Ils ont déjà des liens familiaux, amicaux, qui leur permettraient aussi d'avoir une transition qui est plus simple.
- Speaker #1
Et toi, tu as quand même passé pas mal de temps en France, parce que tu y as fait tes études, tu y as grandi. Comment, toi, tu gères cet éloignement avec la France, aussi, du coup, avec tes racines,
- Speaker #2
mais peut-être aussi avec ton premier cercle familial et d'amis J'ai ma mère qui me rend visite assez régulièrement. Et le fait qu'on rentre tous les ans permet aussi de garder le lien avec la famille et les amis. Et c'est aussi une priorité pour moi de pouvoir garder ce cercle d'amis que j'ai depuis 20 ans. Et on se retrouve. Même si on est peut-être trois à avoir voyagé beaucoup dans notre groupe, ils ont quand même vécu en dehors de notre ville natale. Donc en fait, ils sont tous partis et on se revient, on se rejoint. Il y a quand même cette espèce d'attache qu'on a tous et qui, je pense, est importante dans le groupe et dans une amitié où finalement, on habite tous à l'étranger ou loin les uns des autres. Et ça, ça s'applique aussi aux amitiés que tu te fais quand tu es en expat. C'est que si les deux le veuillent, en fait, c'est des amitiés qui durent des années et des liens. Même si ce n'est pas une amitié du quotidien, ça reste une amitié de vie.
- Speaker #1
Super clair. Tu disais que tu étais heurtée un peu à des clichés, si on peut dire ça comme ça, et à des difficultés quand tu as voulu partir en Afrique. C'est quoi qui a été le plus difficile une fois que tu as été sur place,
- Speaker #2
pour le coup Il y a plusieurs choses qui ont été quand même assez difficiles. La première chose, c'est que j'avais romantisé le départ à l'étranger. Parce que j'y avais pensé depuis des années, je m'étais imaginé une aventure incroyable, ce qui était vrai. Mais à l'arrivée, il y a quand même un choc culturel. Et même si on s'y prépare, on s'éduque sur le sujet, j'étais quand même dans une école de commerce, c'était un sujet, on avait vraiment des cours entiers sur la communication interculturelle, etc. On se retrouve quand même confrontés à la réalité et il faut pouvoir prendre son temps pour s'intégrer, ce que je n'ai pas fait la première fois. Et c'est vrai qu'on se retrouve... Il faut aussi dire que j'avais 22 ans. Je vais vous y remplacer dans le contexte. J'avais 22 ans, je me retrouve dans une ville où il y a... aucun veilleux, il n'y a pas d'expatriés. Donc, je ne peux même pas me rattacher à quelque chose qui est connu pour m'aider à m'intégrer petit à petit. Et ça, ça a été compliqué. D'un point de vue professionnel, ça a été une chance absolument incroyable. Mais en même temps, c'était aussi très difficile parce que je me retrouve à 22 ans à devoir gérer une équipe de 5 personnes. Je n'ai jamais géré personne. Je n'ai jamais eu un poste déjà où je ne suis pas en stage. Donc, en fait, ça aussi, ça a été un choc pour moi. Je me suis retrouvée... Je vais parler 3 langues tous les jours. parce que mon chef était sud-africain, il ne parlait pas portugais. Donc en fait, je devais gérer ces différences linguistiques, culturelles, professionnelles. Et c'était un tsunami auquel je ne m'attendais pas à ce que ce soit tellement fort en intensité. Et je le conseille à tout le monde d'un point de vue de développement personnel et d'un point de vue professionnel. En fait, on a une accélération qui est très importante, parce qu'on se retrouve complètement en dehors de notre zone de confort. Et il faut s'adapter très vite, il faut créer des nouveaux liens et il faut avancer.
- Speaker #1
Super clair. On parlait justement d'adaptation, de culture. Aujourd'hui, tu es hyper bien établie. Aujourd'hui, tu es... Ton cercle d'amis et les personnes que tu côtoies, c'est plutôt des locaux ou est-ce que tu côtoies aussi des expats C'est un mix des deux.
- Speaker #2
J'ai un bon groupe d'amis zimbabweens, zimbabwéennes et j'ai aussi un groupe d'expats. On n'est pas beaucoup de Français au Zimbabwe, on a un peu plus de 200, mais il y a des Anglais, il y a des Américains, il y a des Indiens, il y a des Chinois. En fait, il y a énormément d'expatriés, ce qui fait qu'on a un bon mix culturel,
- Speaker #1
je dirais.
- Speaker #2
Un beau mix. Et comme j'ai fait ce qui a aussi permis de m'intégrer très rapidement, c'est que mes enfants sont dans une école zimbabwéenne. Et donc, du coup, c'est vrai qu'on rencontre des gens beaucoup plus rapidement qui sont de la nationalité du pays dans lequel on vit. Quand je suis arrivée, on était à l'école française. Et donc, du coup, tu as énormément d'expatriés français qui sont là. Et c'est les premiers amis que tu rencontres, qui est aussi une bonne chose pour pouvoir avoir un temps pour comprendre la culture locale, les dynamiques, avant de... de vraiment s'intégrer complètement. Mais c'est vrai que du coup, l'école des enfants dessine un peu l'environnement social que tu vas te créer, parce qu'en dehors du travail, c'est là que tu rencontres le plus facilement de personnes quand tu arrives quelque part. Je comprends.
- Speaker #1
C'est souvent une question qui revient quand on est parent. J'ai beaucoup discuté avec des parents expats. On parle souvent de double culture, de ce genre de choses, et le sujet de l'école revient souvent. Du coup, tes enfants ont commencé dans une école française, si j'ai bien compris, et aujourd'hui sont dans une école locale. Comment s'est fait le choix pour toi Assez rapidement,
- Speaker #2
parce que ma fille aînée était la seule bilingue de sa classe. Donc quand les cours étaient en français, c'était la meilleure. Et quand les cours étaient en anglais, c'était aussi la meilleure. Enfin, comparé aux enfants francophones et aux enfants anglophones, évidemment. Et en fait, là-dessus, j'avais déjà un souci. Le deuxième souci, c'est que l'école française ici est quand même assez petite. Donc, à partir de la cinquième, les classes deviennent des classes de quatre, cinq élèves. Je ne voulais pas ça pour elle. Je voulais qu'elle puisse avancer dans un environnement où, en fait, elle peut avoir un groupe d'amis si elle est différente. En fait, il y a assez d'enfants pour qu'elle trouve un autre enfant avec qui créer une connexion. Donc, très rapidement, j'ai déjà eu ces questionnements. Et puis, après, j'ai été visiter une école ici. Et c'était un choc parce que... Parce que c'était magnifique d'un point de vue équipement déjà. La taille des cours de tennis, les pitches de cricket. En fait, tu as vraiment tout un écosystème autour de ce qui est académique. Visuellement, on se rend compte tout de suite des proportions que ça peut prendre. C'est un peu, je ne sais pas, je n'ai pas vécu aux États-Unis, mais je m'imagine que c'est un peu à l'américaine. C'est le sentiment que ça m'a donné quand j'ai visité le lycée pour ma fille, où les bâtiments sont séparés, où il y a des très grandes pelouses. où il y a énormément de cours de musique et de chant et d'art, et le sport est extrêmement présent. Il y a toute une dynamique qui se crée autour de ça, que ce soit des compétitions tous les week-ends en fonction du sport, et une dynamique autour de la communauté qui se crée autour de l'école à cause de ces événements. Et c'est vrai qu'on s'est posé la question, est-ce qu'on la laisse dans l'école française, où en fait la vraie valeur ajoutée c'est le français, ou est-ce qu'on lui donne cette possibilité d'explorer beaucoup de choses Et au final, elle a aussi un programme Cambridge, donc à un niveau d'éducation européen, dans une école qui lui permet d'explorer d'autres sujets, d'autres choses. En France, on n'explorerait jamais tout ce qui est artistique ou sportif. Et même si on le fait, c'est forcément en dehors de l'école. Donc, c'est un poids supplémentaire pour les parents sur la gestion. Et en plus, il n'y a pas d'élan de communauté où on te soutient, qui est en fait hyper important dans le développement de l'enfant. Donc, pour l'instant, on est très contents. On reste.
- Speaker #1
J'entends ça, c'est super. Justement, on parle de tout ce qui est un peu positif. Toi, ça fait quand même quelques temps maintenant que tu es expatriée. Est-ce qu'il y a un souvenir d'expatriation un peu drôle ou très marquant que tu souhaites partager avec nous J'en ai des dizaines en marquant horrible.
- Speaker #2
On a eu le Covid. Ça, c'était le pire parce que j'avais l'habitude de rentrer tous les ans. Ma mère venait une fois, deux fois par an. Et du jour au lendemain, pendant deux ans, on est complètement isolé, on ne peut pas voyager. C'est très dur, cette facette-là. C'est marrant parce que je me souviens surtout des moments qui sont très difficiles. D'un point de vue professionnel, quand j'ai arrêté de travailler, parce que j'ai pris une année quand j'étais enceinte de ma deuxième, ça a été d'une violence aussi. Parce que du jour au lendemain, je perdais mon statut social. Je devenais la femme d'expert avec tous les... tous les a priori, les sous-entendus qui sont rattachés. Et d'un coup, je n'avais plus d'entité. Donc, même quand je voyais des personnes, on ne me demandait plus ce que je faisais. On ne me demandait pas, à mon avis, sur des projets ou sur des situations au travail qu'on aurait pu faire quand j'étais employée à temps complet. Et en fait, toutes ces dynamiques qui s'installent sur j'arrive dans un nouveau pays que je ne connais pas, je décide de prendre cette année pour pouvoir m'occuper de mes enfants parce que ma première grossesse, on s'était trompé sur la date. Et j'avais passé six semaines avec ma première. très violent pour moi, donc je ne voulais pas le revivre. Et dans une démarche qui était hyper positive pour moi, la société me renvoie tous ces messages de pourquoi j'arrête de travailler, pourquoi je deviens dépendante de mon mari, j'ai fait des études, non Pourquoi je fais ça Et si mon mari veut me quitter Et en fait, il y avait tous ces commentaires directs très violents et aussi tous ces sous-entendus qu'en fait, j'avais perdu mon identité parce que j'avais décidé d'arrêter de travailler. Et ça, ça a été... Je n'avais pas du tout anticipé la violence que j'allais subir, en fait. et aussi la violence que je m'imposais à moi-même. Alors qu'en fait, avec le temps, je me demande si moi aussi peut-être, tu sais, à un moment donné, j'avais pensé ça des femmes d'État. Je ne me souviens pas. Mais ce que je le dis aujourd'hui quand j'encontre une femme d'État qui arrive, qui ne travaille pas, c'est qu'en fait, si elle est OK avec le fait de ne pas travailler, c'est magnifique de prendre du temps, d'aider à l'installation sur place, de découvrir des passions, des choses sur soi parce qu'on a plus de temps. Et qu'en fait, si on peut se le permettre et qu'on le vit bien, évidemment, il faut... pas s'attacher à... Il ne faut pas faire attention aux remarques des autres qui te détruisent ce moment de pause dans ta vie professionnelle.
- Speaker #1
On en parle souvent. Justement, j'en parlais hier avec Pauline de tout ce qui est conjoint-suiveur qui, malheureusement, même encore, c'est plutôt une conjointe suiveuse qu'un conjoint-suiveur. On parlait de l'importance de se trouver des projets et des objectifs, que ce soit professionnels ou même personnels. pour éviter de le vivre comme une sanction et éviter de vivre ce que toi tu as pu ressentir, d'être vraiment à l'aise avec son projet de vie et un peu les objectifs aussi de couple, de famille et personnel surtout. Est-ce que toi c'est pour ça qu'aujourd'hui tu as décidé de te lancer dans un nouveau projet qui est du coup plus entrepreneurial Ce n'est pas mon premier projet entrepreneurial.
- Speaker #2
Mais ce qui a vraiment déclenché celui que je suis en train de faire maintenant, c'est le sentiment que j'ai eu avant de faire mon master en gestion de patrimoine. C'est-à-dire que je viens de passer une période où j'ai peu de revenus parce que j'ai essayé un premier business qui marque moyennement. J'avais des économies et je ne sais pas quoi en faire. On m'a dit que j'étais mariée sous la communauté. Ce qui était à lui était à moi. Et en fait, ce n'est pas tout à fait ça parce qu'il y a la mutabilité du régime matrimonial. C'est un peu... J'entends un podcast qui le mentionne et je commence à me poser des questions. Je regarde mes économies et je ne comprends pas pourquoi mes placements en assurance vie n'ont pas doublé et pourquoi j'ai gagné 500 euros en 8 ans. Et en fait, je m'entends vraiment sur ce chemin où je me dis qu'est-ce que je vais faire Parce que ce sentiment de dépendance financière, je ne l'ai pas vraiment. Parce qu'avec mon mari, on s'entend bien, c'est des sujets qu'on aborde assez ouvertement. Et qu'est-ce qu'on en fait Comment je prépare ma retraite Parce que je n'ai pas de retraite. Comment j'arrive à atteindre des objectifs financiers qui permettent de financer les études des enfants Comment est-ce que je me sens vraiment à l'aise avec tous ces sujets J'ai lu 20 livres sur la finance perso, ce n'était pas assez. Je commence à faire mon master. En fait, quand je suis en train de faire mon master, je me rends compte que déjà, je veux me reconvertir sur ce sujet. Je n'ai fait que la finance avant, c'était vraiment un domaine qui me passionne. Je n'ai pas arrêté la finance parce que je n'aimais pas ça, comme beaucoup de personnes. Je rencontre beaucoup de monde qui arrêtent la finance parce qu'en fait, ils n'ont jamais aimé. Moi, j'ai toujours aimé ça. Et là, d'un coup, ça devenait un finance whipper, parce que c'était l'argent, mais appliqué à ta situation personnelle pour atteindre tes objectifs, retrouver ta liberté, et puis qu'est-ce que c'est ta liberté, la définir, etc. Et pendant toutes ces réflexions, je me suis demandé comment est-ce que j'arrive à travailler avec les expats, qui, du coup, étaient dans la même situation que moi, avant de faire mon master. Et la réalité, c'est que sans connaissance aucune sur le sujet, c'est très, très difficile de passer à l'action, même si on voit un conseiller, même si on fait confiance à... d'une personne qu'on a rencontrée, c'est très difficile de ressentir que c'est son domaine, son moment.
- Speaker #1
Oui, être à l'aise avec son argent et ses placements.
- Speaker #2
Et de surtout savoir où est-ce qu'on va, qu'est-ce qu'on en fait. Et je me suis dit, c'est le moment de lancer une communauté avec de la formation, avec des lives d'experts, où vraiment on va apprendre des connaissances. Moi, je condense mon master et je donne toutes ces connaissances. mais aussi des lives d'experts qui permettent d'apporter des connaissances approfondies sur des sujets qui peuvent t'intéresser et quand tu es prêt aussi à en apprendre plus et aussi une communauté à qui tu peux poser des questions parce que finalement est-ce que Tu as fait ça, moi j'ai fait ça, j'ai envie de le faire, ça marche ou pas Je pars à New York, comment est-ce que j'ouvre un compte bancaire Et quelles sont les situations qui s'appliquent Et du coup, dans la communauté, on peut se parler entre nous aussi et avancer beaucoup plus vite que si on est tout seul dans sa chambre à se poser des questions. Et donc, la vision, c'est ça, c'est créer une communauté où on va apprendre ensemble et on va transformer notre relation à l'argent pour pouvoir atteindre nos objectifs financiers plus rapidement.
- Speaker #1
Super, Claire. Qu'est-ce que l'expatriation t'a apporté de mieux, d'après toi Bon, maintenant, tu es expat depuis longtemps, c'était une vraie volonté de ta part, mais si tu devais retenir une seule chose, un apport qui est important pour toi C'est dur,
- Speaker #2
ça, comme question, parce qu'en fait, je pense que j'ai beaucoup changé, à beaucoup de niveaux, parce que j'ai voyagé. Et pas forcément par rapport à ce que j'étais en France, mais je pense que tu évolues déjà avec l'âge, tu apprends des choses, tu grandis, tu changes, déjà, de base. Mais il y a aussi des choses que tu vas découvrir et peut-être des traits ou des personnalités qui ne sont plus marquées dans une autre culture. Et à son contact, tu vas les prendre sans t'en rendre compte. Un exemple que j'adore donner là-dessus, c'est que je suis en repas de famille et je lui dis à mon frère, c'est exceptionnel. J'ai adoré, je trouvais que c'était génial. Et il rit, il se met à rire. Il me dit, mais t'es américaine maintenant. Les Anglais, ils font ça aussi. Et en fait, je me dis, oui, c'est vrai. Parce que les Français, on ne dit jamais ça. On dit, c'est pas mal. On n'arrête pas de dire que c'est génial, c'est super positif. et si on dit c'est pas mal c'est déjà le top du top et en fait tu vois ça paraît une anecdote anodine mais en fait je me suis rendu compte avec ça que finalement moi j'avais beaucoup changé sur ma façon dont j'arrive à m'exprimer à être plus dans la gratitude peut-être ou plus positive que je l'avais été avant de partir et c'est peut-être en fait je sais pas peut-être si j'étais entrée en France d'une manière naturelle j'aurais aussi grandi comme ça je sais pas mais très dure ta question bon on va dire être peut-être
- Speaker #1
Plus positif que les Français, nous, grands râleurs. Peut-être avoir un regard un peu plus positif sur des choses qui peuvent paraître parfois peut-être banales. Se réjouir un peu de tout, des petites choses.
- Speaker #2
Oui, et puis parfois juste de dire que c'était cool. En France, c'est comme si c'était cool, c'était la base. Pourquoi tu vas dire que c'était cool, finalement Et c'est vrai que dans les relations amicales, familiales, humaines, C'est vrai que dans le quotidien, c'est hyper agréable d'avoir des personnes autour de soi qui sont positives. Et au départ, quand on te dit des trucs cools, tu te dis Pourquoi Pourquoi tu fais ça Je n'ai pas compris. Et c'est vrai que petit à petit, on se dit Mais si moi, ça me fait sentir comme ça, je comprends pourquoi elles le font. Parce que c'est leur love language et c'est comme ça qu'ils communiquent. Et c'est vrai que c'est vraiment très top là-dessus. Et d'un point de vue professionnel, je dirais qu'en fait, l'expatriation m'a permis déjà d'un point de vue corporel, quand j'étais en entreprise. d'accélérer très très vite. Il y a 27 ans, je remplaçais quelqu'un qui en avait 45. Je voyageais en business dans le monde entier. C'était vraiment incroyable. Et quand je dis l'âge 27 ans, en fait, en France, c'est une anomalie. C'est impossible d'atteindre ce genre de poste à cet âge-là. Alors que pour moi, ça m'a été donné dans la continuité de mon évolution professionnelle dans la société dans laquelle j'étais. Et c'est vrai que ça, ça n'aurait pas été possible. Et puis après, quand j'ai voulu me lancer dans l'entrepreneuriat, le fait que j'étais femme d'expat et de pouvoir le faire sans le stress financier qui te ronge, qui peut vraiment être catastrophique ou faire que tu vas arrêter un projet très vite parce qu'il n'y a pas de revenus, par exemple. Ça peut être aussi une bonne pression de ne pas avoir de revenus pour aller plus vite dans son projet. Mais c'est vrai que même l'année dernière, quand j'étais en master, je me suis demandé comment j'aurais fait France avec trois enfants pour travailler, reprendre mon master en même temps. Et ça, c'était peut-être un cadeau de l'expatriation.
- Speaker #1
Super clair. Tu parlais tout à l'heure de grossesse, de maternité. Forcément, les... de santé sont très différents en expatriation de façon générale mais je pense encore plus en Afrique peut-être. Qu'est-ce qu'il en est de la santé, que ce soit sur le système de santé mais également les solutions de couverture santé chez toi
- Speaker #2
Sur les trois pays dans lesquels j'ai vécu, il y avait toujours une option d'avoir une assurance santé locale qui prend en charge beaucoup de choses. Le problème que j'ai eu, c'est qu'au Mozambique, le standard des hôpitaux, surtout que j'étais à Béhra, donc ce n'était pas la capitale, était quand même très limité. Je suis rentrée en France pour avoir ma première fille. Ensuite, en Afrique du Sud, on a vraiment des niveaux presque européens d'hôpitaux, à moins qu'on ait des problèmes de santé extrêmement rares. Je ne pourrais pas répondre là-dessus. Et sur le Zimbabwe, on a vraiment un super système hospitalier. Et en fait, il y a vraiment des... en fonction de sa couverture santé. C'est là aussi qu'il faut faire très attention parce qu'on peut choisir une assurance santé locale qui va te permettre d'avoir accès à des soins de santé dans les hôpitaux qui sont vraiment super. Parce que j'ai eu deux enfants ici, je me suis fait opérer l'année dernière. Enfin, je veux dire, je me suis déjà bien rendue compte et j'étais dedans. Je peux confirmer, c'est pas mal. Par contre, je sais qu'arrivé à un certain stade, ils ont mis les compétences et les équipements pour pouvoir répondre aux besoins. Et il faut partir en Afrique du Sud par avion. Et dans la plupart des assurances santé locales, ça ne couvre pas le rapatriement. Et ça, c'est vraiment un problème. Donc, c'est un problème. Non, c'est un problème jusqu'à ce que ça aille. qu'il y a un souci qui t'arrive, mais c'est comme l'utilité de l'assurance, c'est justement pouvoir se prémunir de ça. Et donc, du coup, moi, j'ai toujours une couverture internationale au cas où. Et les au cas où, en fait, on n'en a pas eu besoin jusqu'à maintenant, heureusement, mais le jour où ça arrivera, un accident de voiture très, très grave ou une maladie où ce n'est pas possible de se faire soigner ici, on sera très content de pouvoir se faire rapatrier en Afrique du Sud ou même rentrer en France pour se faire soigner parce qu'il y a aussi des maladies ou des opérations, des choses où je pense... qu'on se sentirait beaucoup plus à l'aise si on était en France pour pouvoir le faire que si on était en Afrique. Donc ça, c'est vraiment un luxe que si on peut se le permettre, il faut le...
- Speaker #1
Puis l'avantage des couvertures santé internationales aussi, si on voyage pas mal, c'est qu'on est couvert lors de ces voyages, même lors des retours en France, ce qui est très rarement le cas sur les assurances santé locales.
- Speaker #2
Oui, ça, ça fait une vraie différence parce qu'il y a des... Il y a des spécialités, par exemple, qui sont un peu difficiles à trouver ici. Les ophtalmos ou les dermatopes. Même si je sais qu'en France, c'est aussi très difficile d'avoir des rendez-vous, on peut quand même rentrer et le faire. C'est vrai qu'on a l'option de pouvoir se dire, au prochain retour en France, il y a plusieurs soins que je vais faire sur place. Ou même un deuxième avis, parfois. Ça peut aller dans l'autre sens. Pour moi, j'ai eu deux avis en France, ce n'était pas bon. J'ai dû avoir un avis au Zimbabwe pour savoir ce que j'avais vraiment. On a des médecins de très bonne qualité ici. Mais ça permet aussi d'avoir une alternative, de se dire, j'ai consulté sur place, c'était pas bon. Dans l'autre pays, qu'est-ce qui se dit Et de pouvoir avoir le choix. C'est un luxe.
- Speaker #1
Super clair. Aujourd'hui, tu es expatriée depuis très longtemps, mais si tu te veux te donner un seul conseil avant un départ à l'étranger pour une expatriation,
- Speaker #2
ça serait quoi Ça dépend, est-ce que je suis la personne qui travaille ou je suis la personne qui accompagne et qui ne va pas travailler
- Speaker #1
Peu importe, comme tu le sens, ça peut être les deux. C'est vraiment si tu devais avoir un conseil à te donner.
- Speaker #2
Si c'est un conseil mixte, je dirais de définir un objectif de son expatriation et de savoir qu'est-ce qu'on en fait. Même si tu es celui qui travaille, est-ce que l'objectif d'un point de vue professionnel, c'est de rester sur place après, c'est de repartir dans un autre pays, c'est de rentrer en France Qu'est-ce que tu comptes faire de cette carrière internationale Si tu as des surplus de revenus quel est l'objectif là-dessus Est-ce qu'on en profite Et c'est super profiter, je le dis toujours, il faut profiter, il faut du fun, sinon ça devient n'importe quoi. Mais quels sont les objectifs financiers que tu peux atteindre beaucoup plus rapidement parce que tu es à l'étranger Est-ce que tu peux profiter d'un équilibre vie pro, vie perso, beaucoup plus agréable parce que tu habites dans un pays qui te permet, que ce soit au Zimbabwe ou en Suède, par exemple, ou en Norvège aussi, l'équilibre vie familiale est beaucoup plus... accepter. Et si tu ne vas pas travailler, de vraiment préparer ça et de te poser les bonnes questions sur ce que tu vas faire de ce temps pour toi. Est-ce que tu vas en profiter pour t'éduquer sur un sujet que tu ne connaissais pas, les finances personnelles par exemple Mais ça peut être, est-ce que je retourne à l'université Est-ce que je lance un projet Est-ce que je vais faire une période associative Est-ce qu'en fait je décide que pendant un an, je ne fais rien et je m'amuse, je m'occupe de mes enfants Je m'occupe de l'installation et de savoir ce qu'on va faire. Parce que sans objectif, on arrive et c'est vraiment très difficile d'occuper son temps, de rencontrer des gens. Et on passe à une période qui peut quand même être assez compliquée s'il n'y a pas d'objectif défini au départ. Donc pourquoi on part et qu'est-ce qu'on en fait Super clair et très intéressant.
- Speaker #1
Bon, la réponse est un peu évidente au vu de ton profil et de ton parcours de vie, mais est-ce que tu dirais... que l'expatriation est quelque chose qui a changé ta vie.
- Speaker #2
Oui. Mais je pense que ça change la vie de tout le monde. En fait, ça change, ça t'ouvre l'esprit, ça te montre une autre façon de vivre au quotidien, une autre façon de travailler dans tes relations amicales, familiales, parce que tu découvres d'autres dynamiques. Moi, je dirais à toutes les personnes qui ont envie de le faire, qui se disent est-ce que je devrais Il faut le faire. Que ce soit dans un pays peut-être plus soft. même en fait il n'y a pas de pays soft c'est pas vrai parce que tu vas forcément découvrir une façon de vivre qui est tellement différente à celle à laquelle tu es habitué que de toute façon il y aura des questionnements, de toute façon il y aura du développement personnel ou une avancée de carrière et qu'il faut vraiment saisir l'opportunité et le faire de manière plus ou moins encadrée, il y a beaucoup de coachs qui préparent au départ par exemple ou au retour et pourquoi pas en... pourquoi pas se rapprocher d'un coach si c'est difficile d'appréhender toutes ces différences que j'ai commencé à mentionner. Mais d'un point de vue humain, c'est une opportunité qui est incroyable.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Elisabeth, d'avoir accordé ton temps. C'était hyper intéressant. Pour toutes les personnes qui voudraient s'éduquer financièrement, on mettra le lien de ta plateforme en commentaire. Et n'hésitez pas à nous suivre pour de nouveaux épisodes. Merci, Elisabeth. À plus tard.