#17 Le BIM pour un économiste de la construction aux multiples facettes — Nicolas SAOUAS cover
#17 Le BIM pour un économiste de la construction aux multiples facettes — Nicolas SAOUAS cover
Le 1/4 d'heure du BIM

#17 Le BIM pour un économiste de la construction aux multiples facettes — Nicolas SAOUAS

#17 Le BIM pour un économiste de la construction aux multiples facettes — Nicolas SAOUAS

22min |15/02/2024
Play
#17 Le BIM pour un économiste de la construction aux multiples facettes — Nicolas SAOUAS cover
#17 Le BIM pour un économiste de la construction aux multiples facettes — Nicolas SAOUAS cover
Le 1/4 d'heure du BIM

#17 Le BIM pour un économiste de la construction aux multiples facettes — Nicolas SAOUAS

#17 Le BIM pour un économiste de la construction aux multiples facettes — Nicolas SAOUAS

22min |15/02/2024
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Description

Economiste de la construction de formation, son appétence pour le domaine de la construction puise ses origines à la source, Nicolas œuvre dans l’entreprise familiale Cabinet Saouas depuis plus de 6 ans maintenant.

Il a apporté sa pierre à l’édifice de l’entreprise en y intégrant une méthodologie BIM.

Nicolas est un économiste qui a su sauter le pas et faire évoluer son métier avec l'arrivée du BIM. Le BIM est pour lui un outil de travail ne visant pas à remplacer l’économiste du futur.

Depuis quelques mois maintenant il a créé le blog BIM Pratique où il partage des connaissances et des points de divergences entre les acteurs de la construction.


Retrouvez la thèse de Nicolas : https://www.hexabim.com/theses-bim/optimisation-des-missions-de-leconomiste-de-la-construction


Fiches méthodologiques d’échanges BIM entre logiciels : https://bimstandards.fr/echanger-en-bim/fiches-echanges/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Nicolas SAOUAS

    et puis le blim est là pour servir les intérêts des professions et des différents corps de métier. Et l'économiste n'échappe pas à cette règle. Pour moi, c'est vraiment un outil pour parvenir et mener à bien les missions et gagner potentiellement, si ce n'est dans toutes les composantes, en productivité, en coût et en délai.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quinteur du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Je suis enchantée d'accueillir Nicolas Sawas, économiste de la construction dans la société familiale Cabiné Sawas. Nicolas a intégré des méthodologies de travail BIM au sein de l'organisation. Ces 7 années d'expérience lui permettent d'avoir une prise de recul pour allier le BIM à l'économie. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Nicolas et bienvenue dans le quart d'heure du BIM.

  • Nicolas SAOUAS

    Merci beaucoup Léa, c'est vraiment un plaisir pour moi d'intervenir aujourd'hui. Et puis merci aussi à ton entreprise, BIM Service, et à toi-même, de permettre aux personnes de s'exprimer, de la communauté, et pouvoir chacun de partager notre vision. je trouve que c'est super intéressant et puis ça permet de faire avancer le débat et ça c'est super,

  • Léa BAZALINE

    merci beaucoup pour te commencer peux-tu te présenter et nous expliquer comment est-ce que tu es arrivé dans le BIM,

  • Nicolas SAOUAS

    quel est ton parcours ouais aucun problème donc moi initialement je viens de l'économie de la construction ah comme moi moi j'ai réalisé du coup mon BTS EEC j'imagine comme toi aussi au CFA Saint-Lambert puis ensuite c'est par la suite en 2019 où j'ai commencé avec le BIM, où j'ai été initié à ça à travers ma licence professionnelle du CNAM, donc toujours au CFA Saint-Lambert, qui était Économie de la construction et Management de projet BIM. Et j'ai tout de suite été attiré par ce domaine. J'ai trouvé une certaine plus-value, notamment pour répondre aux missions de l'économie de la construction. Et c'est pour cela que j'ai décidé d'orienter ce choix vers ce cursus. Donc ensuite j'ai poursuivi en master génie civil IN2C, donc c'est celui qui est dispensé par Polytechnique Hauts-de-France et l'INSA Hauts-de-France en co-accréditation. Et de là, j'ai fini mon master spécialisé en management de projet BIM dispensé par le Césine Nanterre.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Et du coup tu travailles où ?

  • Nicolas SAOUAS

    Actuellement, ça fait 7 ans bientôt que je suis économiste de la construction, donc dans la structure familiale. J'ai eu la chance de pouvoir réaliser mes études en alternance avec mon père qui a fondé sa société depuis maintenant presque 20 ans. J'ai intégré les bureaux en 2017 et de là jusqu'à aujourd'hui, je suis toujours actuellement dans l'entreprise.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Souvent, quand on entend économie de la construction et BIM, on entend parler de BIM 5D.

  • Nicolas SAOUAS

    Exact, tout à fait.

  • Léa BAZALINE

    Est-ce que tu as ta définition du BIM 5D ? Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, alors le consensus général qui est donné à la cinquième dimension de BIM, c'est vraiment d'agrémenter tout ce qui concerne les données économiques du projet. Donc tout ce qui va concerner effectivement la maîtrise des coûts, la maîtrise du budget aussi du client, et notamment aussi rattacher, vu que c'est très fortement rattaché aux missions de l'économiseur de la construction, à travers les estimations par exemple des projets. effectivement quand on sous-entend estimation on pense aussi au cahier des charges afin de cadrer les prestations et qu'est-ce qui est prévu dans les prestations du projet à construire donc aussi il y a un autre volet pour moi de cette 5D qui concerne tout ce qui est la rédaction des pièces écrites à travers le cadre de décomposition du prix global et forfaitaire du prix global et forfaitaire pardon donc des PGF ouais exact des PGF et puis cahier des clauses techniques et particulières, donc CCTP. Voilà, donc c'est ça ma définition du 5D. A priori, les professionnels s'accordent à dire que c'est celle-ci aussi.

  • Léa BAZALINE

    D'accord. En 2019, quand tu as fait ta licence pro, comment est-ce que tu t'es dit que le BIM va être une plus-value pour le cabinet Sawas, pour l'entreprise familiale ? Et comment est-ce que tu as pu mettre en place des nouvelles méthodologies, des nouvelles pratiques de travail en lien avec le BIM ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui. Alors, c'est intéressant parce que pour le coup, moi, j'étais assez... on va dire pas fan, mais très intéressé par le domaine du numérique. Donc effectivement, quand je suis arrivé dans le secteur du bâtiment... J'ai trouvé qu'il manquait un petit peu ce côté-là geek, ce côté geek que je n'arrivais pas à retrouver dans d'autres industries. Et effectivement, j'ai vu déjà à travers le BIM une possibilité de satisfaire ce besoin-là déjà, pour moi. d'un point de vue personnel. Ensuite, relatif aux missions de l'économie de la construction, c'était plus dans un... J'ai trouvé intéressant l'idée de pouvoir vraiment exploiter les données de sortie de d'autres corps de métier et cet aspect de collaboration, en fait, l'aspect collaboratif, qui est vraiment une composante essentielle au BIM. Et de là, j'ai trouvé qu'il permettait vraiment de répondre aux besoins métiers. Voilà. de répondre aux besoins métiers, de pouvoir optimiser les processus qui, à l'heure actuelle, par analogie, moi, j'aime bien faire cette analogie, donc mon père, au départ, il avait commencé dans le bâtiment, c'était sous format papier. Ensuite, il y a eu le CAO, la conception assistée par ordinateur. Et pour moi, la suite logique, c'est effectivement le BIM avec la maquette numérique. Mais vraiment au service de l'économiste. Et d'un point de vue plus profond, là, c'est plus moi, mais je ne me sentais pas très légitime d'arriver les pieds sous la table et de me dire Je viens dans la structure familiale, je n'ai rien bâti. Et c'était pour moi, en quelque sorte, une manière de contribuer à cette structure familiale, de pouvoir apporter une potentielle plus-value et de travailler sur des processus en conséquence.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc, tu as voulu vraiment rajouter ce côté innovant du BIM à la structure traditionnelle.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait. C'était dans cette idée-là. Exactement.

  • Léa BAZALINE

    Ça marche. De ton expérience de 7 ans en tant qu'économiste de la construction, est-ce que tu penses que le BIM peut vraiment être utilisé par l'économiste et dans quelle mesure ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait. Moi, je suis persuadé, et c'est pour ça d'ailleurs que j'ai fait ces choix-là de cursus et de pouvoir me spécialiser là-dedans, effectivement. Et j'irais même, de manière plus générale, dire que ça ne profite pas qu'à l'économiste, mais à un ensemble de professions. Très clairement, je pense que d'une manière générale, ça peut répondre à plusieurs corps de métier si c'est très bien fait et si c'est bien instauré. Toujours, il faut être relatif et il faut être réel. Ça n'apparaît pas comme une solution miracle, ça va dépendre effectivement des projets et aussi de ses compétences. Peut-être que ça nécessite des formations plus poussées en fonction d'eux et des besoins et des ressources aussi qui sont disponibles à la structure. En tout cas, oui, effectivement, pour moi, je pense que ça peut être profitable. à l'économiste et à d'autres professions, et qu'effectivement, nous, on y a trouvé un retour sur investissement en exploitant les maquettes numériques qui sont réalisées par l'architecte. Voilà, la donnée de sortie. Je trouvais bien aussi qu'au niveau des processus en eux-mêmes, par exemple, nous, avant, on faisait... et ça dépend aussi, on continue à le faire sur d'autres projets, mais pas des projets BIM, mais on exploite les plans des WG, donc en format 2D. Effectivement, ça peut être fastidieux pour le coup de tracer les polylines, de réextraire la donnée, et c'est bien plus simple et plus optimal d'extraire la data depuis la maquette numérique et de l'exploiter ensuite par la suite pour l'économiste.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Tu parles justement de faire des extractions, des exports à partir de la maquette de l'architecte, la maquette modélisée par l'architecte. En tant qu'économiste, comment est-ce que vous vérifiez ces maquettes avant de pouvoir travailler ? Est-ce que vous faites confiance à ce que l'archiv vous transmet ? Comment est-ce que vous faites vos contrôles qualité des maquettes avant d'effectuer des extractions ?

  • Nicolas SAOUAS

    Ça, c'est une question très intéressante et puis c'est un volet... C'est pertinent qu'il faut prendre en compte, puisque nous on n'est pas voué à remodéliser. Le but du BIM c'est quand même de gagner du temps, sinon ça ne sert à rien de faire du BIM et de le mettre sur un projet. Donc on essaye et on réexploite un maximum la donnée de l'architecte. Et pour le coup, ce qu'on fait, c'est que, comme tu dis, il y a un contrôle qualité des maquettes. Donc, les logiciels sont très bien faits et disposent de fiches OpenBIM pour la majorité d'entre eux. Et qui expliquent justement quels sont les paramétrages d'export à faire depuis le format propriétaire. Donc, le format natif, exactement. Donc, le format natif pour l'exporter en OpenBIM, donc format IFC. Et de là, ça passe par des paramétrages spécifiques, notamment des P7. avec entre autres l'IFC Quantity Set et plus spécifiquement les IFC Element Quantity. Donc c'est vraiment sur ces paramétrages-là qu'il faut se focaliser. Et c'est très bien fait. En fait, on a de la chance d'avoir des logiciels qui essayent d'être interopérables et qui œuvrent pour toute cette compatibilité dans ce domaine. Et de là, c'est vraiment sur ces fiches qu'il faut se focaliser. qu'il faut peut-être potentiellement transmettre à l'architecte pour qu'il puisse bien faire son export. Et de là, on a une donnée d'entrée qui est exploitable pour nous et mener à bien nos missions.

  • Léa BAZALINE

    Donc de mémoire, ces fiches OpenBIM, il en existe pour...

  • Nicolas SAOUAS

    Pour tous les logiciels spécifiques en règle générale. Ça va être de Revita à TIC+, ou de Revita à JustBIM. On a du TIC aussi. En fait, les éditeurs de logiciels communiquent entre eux et c'est vraiment la réelle plus-value qu'il faut. on n'a pas le choix dans le BIM, il y a, comme je disais précédemment, il y a cette composante de collaboration, et il faut vraiment le prendre en compte, on mène tous le même combat, et du coup, les éditeurs de logiciels doivent aussi, ils ont une grande part de responsabilité là-dessus.

  • Léa BAZALINE

    Ces fiches, on peut les retrouver sur le site de Mediaconstruct, à qui ça pourrait être utile.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, effectivement, c'est eux qui ont oeuvré pour le format IFC, donc c'est vraiment eux aussi qui ont mené ce travail en parallèle, effectivement.

  • Léa BAZALINE

    Au sein de tes projets, qu'il y ait un usage BIM spécifique à l'extraction des quantités ou pas, toi finalement, tes process BIM internes, tu les appliques au projet en intégrant le... les demandes auprès du BIM Manager, j'imagine. Comment est-ce que ça se passe à ce niveau ?

  • Nicolas SAOUAS

    Encore une fois, ça dépend beaucoup de comment les projets sont menés. Si nous, on peut exploiter la donnée de sortie de l'architecte, dans ces cas-là, on le fait parce que ça sert les intérêts du projet et que ça nous permet de gagner en productivité sur nos missions. Quand ce n'est pas possible, on revient à la méthode traditionnelle classique qui est d'exploiter les plans en format DWG. format 2D. Donc,

  • Léa BAZALINE

    si dans vos projets, il y a une maquette numérique, toi, tu sais que tu vas faire tes extractions de quantité pour ton chiffrage.

  • Nicolas SAOUAS

    Voilà, exactement. Si c'est exploitable et si, encore une fois, c'est... Parce que chaque architecte aussi a sa méthodologie de modélisation, donc on exploite ce qu'on peut. Et après, ça va faire du cas par cas, mais effectivement, par exemple, ça va dépendre du niveau détail de la maquette. Donc, le level of development des objets. Mais, ouais, le LOD. Ouais, exact. Et... Et de là, souvent, par exemple, on n'a pas les entrées d'eau pluviale. Je dis une bêtise, les descentes d'eau pluviale, les gouttières qui ne sont pas modélisées. Donc là, on repasse, on fait un linéaire. On essaye vraiment d'arbitrer en fonction de qu'est-ce qui nous fait gagner du temps, qu'est-ce qui ne nous fait pas gagner du temps. et on peut être amené parfois à modéliser si ça va plus vite que de le calculer ou on prend notre feuille Excel et puis on calcule rapidement l'ouvrage qui n'est pas modélisé ça va dépendre vraiment des cas de figure j'explique ça plus en détail dans ma thèse ta thèse est consultable de toute façon oui ma thèse est consultable et disponible sur Exabim en liberté de chargement Donc voilà, si ça peut intéresser, j'explique tout ça là-dedans.

  • Léa BAZALINE

    Tu nous as parlé d'export de quantité, tu nous as parlé de chiffrage, de rédaction des pièces écrites. Est-ce qu'il y a un logiciel Open BIM et métier que tu préconises en particulier pour les économistes de la construction qui peuvent peut-être nous écouter aujourd'hui ?

  • Nicolas SAOUAS

    Alors déjà, dans un premier temps, d'une manière générale, ça va plus... être relatif aux ressources de l'entreprise, qu'est-ce qu'elle est capable de mettre sur la table aussi pour ses logiciels.

  • Léa BAZALINE

    D'un aspect financier ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, d'un aspect financier, d'un point de vue aussi formation, compétences, les ressources humaines disponibles. Vraiment, il faut faire ses choix en conséquence. Maintenant, qu'est-ce qu'on attend aussi de ça dans la structure, en structure interne ? Est-ce que je veux un logiciel, par exemple, qui veut juste me servir pour faire les estimations ? Dans ce cas-là, il y a des logiciels qui existent. est-ce que je veux un logiciel, une solution tout en un, c'est-à-dire estimation, rédaction des pièces écrites, et dans ces cas-là, je préconiserais d'autres types de logiciels. Ça va dépendre réellement, ça va être du cas par cas en fonction de la structure, et effectivement aussi en fonction du projet, puisqu'on est là pour servir le projet, de s'intégrer et de réaliser nos missions et nos différentes prestations pour ce projet. Et donc, est-ce que le projet, nous on travaille par exemple, notamment avec des marchés privés. On n'a pas la contrainte qu'ont les marchés publics de faire... de laisser libre à la concurrence. Justement, il ne faut pas qu'il y ait de concurrence déloyale. On peut se permettre, et ils peuvent, dans leur cas, il y a des charges préconisées, certaines solutions. Ça va aussi dépendre, le sujet de open BIM, close BIM, ça va dépendre vraiment du groupement, qu'est-ce qu'on attend, les ressources aussi de l'entreprise en place. Je ne pourrais pas prendre réellement de position là-dessus. Ce n'est pas binaire, ça va être vraiment du cas par cas. Mais il faut aligner ses besoins et faire ses choix en conséquence.

  • Léa BAZALINE

    Très bien, au final il faut vraiment inclure le changement d'outils à une stratégie de changement d'entreprise.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui tout à fait, c'est vrai qu'on parle beaucoup de la conduite du changement pour une maîtrise d'ouvrage ou même pour un architecte dans sa transition numérique, même des entreprises de construction aussi qui sont des gros acteurs et qui sont très importants sur chantier, l'aspect chantier, etc. C'est pareil pour les corps de métier, on va dire moins... Populaires ? Populaires, oui, tout à fait, moins populaires, que ce soit les thermiciens, les bureaux d'études de structure et les économistes. On doit aussi pouvoir avoir une stratégie en interne qui nous accompagne dans cette transition numérique et qui fait en sorte que les processus qui vont y être développés s'intègrent dans cette stratégie.

  • Léa BAZALINE

    Si je comprends bien tes propos, au final, chez la Bénissawas, vous êtes vraiment dans une logique où la méthodologie s'adapte au projet, et non le projet qui s'adapte à votre méthodologie.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, exactement. Donc, je pense que c'est même l'essentiel pour qu'une entreprise soit pérenne. Il faut vraiment développer des processus en fonction de ses moyens et ne pas, entre guillemets, foncer la tête baissée dans un processus. quitte à perdre de l'argent, le but d'une entreprise, c'est qu'elle soit lucratif. Et forcément, il faut que ces processus soient développés avec une certaine vision. Il faut que c'est une vision. Il faut que cette vision aussi s'adapte à la stratégie de l'entreprise.

  • Léa BAZALINE

    Ça marche sur les différents projets où tu as intégré ces process BIM. Est-ce que tu vois une différence d'appréciation de la maîtrise d'ouvrage ?

  • Nicolas SAOUAS

    Ça va dépendre des projets. En réalité, ça dépend si on répond en tant que groupement. Forcément, l'acteur qui est le plus exposé à la maîtrise d'œuvre, c'est l'architecte. Donc, on n'est pas forcément en lien direct avec la maîtrise d'ouvrage. On ne va pas le voir directement. Mais effectivement, oui, d'une manière générale, oui. Que ce soit la maîtrise d'œuvre, mon interlocuteur ou la maîtrise d'ouvrage, elle, ce qu'elle veut, c'est avoir ses exigences. qui soit satisfaite. Et donc, du coup, nous, effectivement, quand on dit qu'on peut gagner en productivité, c'est du gagnant-gagnant au final. Ça sert pour, justement, nos interlocuteurs et ça sert aussi pour la structure en interne.

  • Léa BAZALINE

    Une fois n'est pas coutume, quelle est ta vision à toi du BIM pour l'économiste du futur ? On entend souvent que l'économiste va disparaître parce que tous les coûts seront intégrés à l'économie. Qu'est-ce que toi t'en penses par rapport à ça ? Est-ce que l'économiste n'a finalement pas une plus-value, une réflexion, une value engineering ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, effectivement, dans la profession d'économiste, on a cette partie budgétaire et maîtrise des coûts. Et cette notion est fortement liée aussi au pouvoir d'achat, à l'inflation actuelle, notamment les estimations lors de la période de la crise de guerre en Ukraine, ce n'était pas évident. et il faut aussi corréler ces coûts-là avec la réalité du terrain. Donc pour moi, le métier d'économiste, c'est un métier à part entière de par cette plus-value-là, et puis le BIM est là pour servir les intérêts des professions et des différents corps de métier. Et l'économiste n'échappe pas à cette règle. Pour moi, c'est vraiment un outil pour parvenir et mener à bien les missions, et gagner potentiellement, si ce n'est dans toutes les composantes, en productivité. en coût et en délai.

  • Léa BAZALINE

    Pour finir, tu t'es présenté au concours BIM Influencer 2022-2023.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait.

  • Léa BAZALINE

    Quel projet as-tu décidé de présenter ? Peux-tu nous en dire plus ?

  • Nicolas SAOUAS

    Alors, c'était un projet qui n'a pour le coup pas grand-chose à voir avec l'économie. Il y en avait, c'était un des volets à traiter. Mais c'était un volet plus global sur tout ce qui concernait les enjeux de bas carbone, émissions bas carbone. C'est dans le cadre des JO Paris 2024. Le Gentil Universen, c'était un concours qu'on a pu réaliser pour Bateg. Et ce concours-là posait les questions justement de comment on peut réemployer les matériaux, trouver des processus en conséquence, processus préférables de matières innovantes. Pareil dans tout ce qui concernait le calcul d'émissions carbone, donc l'étude ACV du bâtiment, analyse de cycle de vie. et tout ce qui concerne aussi l'image holographique et l'impression 3D, dans quel processus ils peuvent s'intégrer, et comment on peut y trouver une certaine plus-value. C'était très intéressant. Vous avez fait le premier ? Oui, effectivement, on a gagné ce concours. On a remporté le premier prix. C'était une expérience très enrichissante, parce qu'à la fois elle était humaine, on était quatre. il fallait trouver des solutions donc il y avait quand même cette cohésion de groupe et cet humain au final on dit que le BIM c'est 80% de l'humain et 20% d'outils et je pense que c'est assez vrai même si ça reste des composantes essentielles pour servir aux deux mais il y a de l'humain là-dedans donc j'ai retrouvé déjà cet aspect-là et surtout c'était très challengeant intellectuellement parlant donc voilà c'était très intéressant à mener dans votre groupe de 4 au final vous étiez tous d'horizons différents vous venez tous d'horizons différents donc ça vous a permis de croiser vos compétences exactement ça vous a permis de transposer chacun ses visions et de mener un résultat final qui était très satisfaisant du moins pour nous on

  • Léa BAZALINE

    était très contents et satisfaits de ce qu'on a pu proposer mais finalement quelle était la place du BIM dans ce concours ? Comment est-ce que vous, vous l'avez mis en place,

  • Nicolas SAOUAS

    le BIM ? Le BIM était central déjà d'un point de vue processus. Bon, alors nous, on communiquait... Si on revient sur des fondements classiques, donc l'environnement commun de données, nous, on avait utilisé un cloud, par exemple, pour communiquer entre nous. Ça, c'est juste un petit volet. Mais on avait comme données d'entrée la maquette qui a été réalisée pour ce projet. Du coup, c'est à partir de cette maquette qu'on a développé les processus, notamment tout ce qui concernait le calcul de la CV. C'est à partir de cette maquette-là aussi... et des composants qu'on a pu trouver une solution, notamment pour le réemploi des matériaux à travers les puces RFID. Pour la traçabilité. Exactement, pour le volet traçabilité du concours. Et pareil pour tout ce qui concerne les images géographiques et l'impression 3D. On est reparti de la donnée d'entrée qui était la maquette numérique qui a été faite et réalisée pour ce projet. Et on avait utilisé un plugin en format STL pour justement imprimer et pouvoir exposer cette maquette dans le cadre des cartes d'heures de sécurité.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc on sent que c'est un projet pour lequel tu en es vraiment fier.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui.

  • Léa BAZALINE

    Je pense que ce n'est pas ça au final que tu as décidé de le présenter. comme projet phare dans ton profil bio-influenceur.

  • Nicolas SAOUAS

    Je suis très fier et je suis très fier aussi des gens avec qui j'ai pu collaborer.

  • Léa BAZALINE

    On peut peut-être citer le nom ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, carrément. Si ils m'écoutent, merci encore pour cette expérience à Mehdi Mesnem, Tristan Vassel et Wendy Jalet. C'était vraiment super agréable de collaborer avec eux. Et puis, c'était une chouette expérience.

  • Léa BAZALINE

    Tu as cette belle parole. Je te remercie, Nicolas, d'être venu nous voir à Paris. Et merci d'avoir partagé ton expérience.

  • Nicolas SAOUAS

    Merci, c'était un grand plaisir. Merci beaucoup. Merci.

Description

Economiste de la construction de formation, son appétence pour le domaine de la construction puise ses origines à la source, Nicolas œuvre dans l’entreprise familiale Cabinet Saouas depuis plus de 6 ans maintenant.

Il a apporté sa pierre à l’édifice de l’entreprise en y intégrant une méthodologie BIM.

Nicolas est un économiste qui a su sauter le pas et faire évoluer son métier avec l'arrivée du BIM. Le BIM est pour lui un outil de travail ne visant pas à remplacer l’économiste du futur.

Depuis quelques mois maintenant il a créé le blog BIM Pratique où il partage des connaissances et des points de divergences entre les acteurs de la construction.


Retrouvez la thèse de Nicolas : https://www.hexabim.com/theses-bim/optimisation-des-missions-de-leconomiste-de-la-construction


Fiches méthodologiques d’échanges BIM entre logiciels : https://bimstandards.fr/echanger-en-bim/fiches-echanges/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Nicolas SAOUAS

    et puis le blim est là pour servir les intérêts des professions et des différents corps de métier. Et l'économiste n'échappe pas à cette règle. Pour moi, c'est vraiment un outil pour parvenir et mener à bien les missions et gagner potentiellement, si ce n'est dans toutes les composantes, en productivité, en coût et en délai.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quinteur du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Je suis enchantée d'accueillir Nicolas Sawas, économiste de la construction dans la société familiale Cabiné Sawas. Nicolas a intégré des méthodologies de travail BIM au sein de l'organisation. Ces 7 années d'expérience lui permettent d'avoir une prise de recul pour allier le BIM à l'économie. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Nicolas et bienvenue dans le quart d'heure du BIM.

  • Nicolas SAOUAS

    Merci beaucoup Léa, c'est vraiment un plaisir pour moi d'intervenir aujourd'hui. Et puis merci aussi à ton entreprise, BIM Service, et à toi-même, de permettre aux personnes de s'exprimer, de la communauté, et pouvoir chacun de partager notre vision. je trouve que c'est super intéressant et puis ça permet de faire avancer le débat et ça c'est super,

  • Léa BAZALINE

    merci beaucoup pour te commencer peux-tu te présenter et nous expliquer comment est-ce que tu es arrivé dans le BIM,

  • Nicolas SAOUAS

    quel est ton parcours ouais aucun problème donc moi initialement je viens de l'économie de la construction ah comme moi moi j'ai réalisé du coup mon BTS EEC j'imagine comme toi aussi au CFA Saint-Lambert puis ensuite c'est par la suite en 2019 où j'ai commencé avec le BIM, où j'ai été initié à ça à travers ma licence professionnelle du CNAM, donc toujours au CFA Saint-Lambert, qui était Économie de la construction et Management de projet BIM. Et j'ai tout de suite été attiré par ce domaine. J'ai trouvé une certaine plus-value, notamment pour répondre aux missions de l'économie de la construction. Et c'est pour cela que j'ai décidé d'orienter ce choix vers ce cursus. Donc ensuite j'ai poursuivi en master génie civil IN2C, donc c'est celui qui est dispensé par Polytechnique Hauts-de-France et l'INSA Hauts-de-France en co-accréditation. Et de là, j'ai fini mon master spécialisé en management de projet BIM dispensé par le Césine Nanterre.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Et du coup tu travailles où ?

  • Nicolas SAOUAS

    Actuellement, ça fait 7 ans bientôt que je suis économiste de la construction, donc dans la structure familiale. J'ai eu la chance de pouvoir réaliser mes études en alternance avec mon père qui a fondé sa société depuis maintenant presque 20 ans. J'ai intégré les bureaux en 2017 et de là jusqu'à aujourd'hui, je suis toujours actuellement dans l'entreprise.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Souvent, quand on entend économie de la construction et BIM, on entend parler de BIM 5D.

  • Nicolas SAOUAS

    Exact, tout à fait.

  • Léa BAZALINE

    Est-ce que tu as ta définition du BIM 5D ? Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, alors le consensus général qui est donné à la cinquième dimension de BIM, c'est vraiment d'agrémenter tout ce qui concerne les données économiques du projet. Donc tout ce qui va concerner effectivement la maîtrise des coûts, la maîtrise du budget aussi du client, et notamment aussi rattacher, vu que c'est très fortement rattaché aux missions de l'économiseur de la construction, à travers les estimations par exemple des projets. effectivement quand on sous-entend estimation on pense aussi au cahier des charges afin de cadrer les prestations et qu'est-ce qui est prévu dans les prestations du projet à construire donc aussi il y a un autre volet pour moi de cette 5D qui concerne tout ce qui est la rédaction des pièces écrites à travers le cadre de décomposition du prix global et forfaitaire du prix global et forfaitaire pardon donc des PGF ouais exact des PGF et puis cahier des clauses techniques et particulières, donc CCTP. Voilà, donc c'est ça ma définition du 5D. A priori, les professionnels s'accordent à dire que c'est celle-ci aussi.

  • Léa BAZALINE

    D'accord. En 2019, quand tu as fait ta licence pro, comment est-ce que tu t'es dit que le BIM va être une plus-value pour le cabinet Sawas, pour l'entreprise familiale ? Et comment est-ce que tu as pu mettre en place des nouvelles méthodologies, des nouvelles pratiques de travail en lien avec le BIM ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui. Alors, c'est intéressant parce que pour le coup, moi, j'étais assez... on va dire pas fan, mais très intéressé par le domaine du numérique. Donc effectivement, quand je suis arrivé dans le secteur du bâtiment... J'ai trouvé qu'il manquait un petit peu ce côté-là geek, ce côté geek que je n'arrivais pas à retrouver dans d'autres industries. Et effectivement, j'ai vu déjà à travers le BIM une possibilité de satisfaire ce besoin-là déjà, pour moi. d'un point de vue personnel. Ensuite, relatif aux missions de l'économie de la construction, c'était plus dans un... J'ai trouvé intéressant l'idée de pouvoir vraiment exploiter les données de sortie de d'autres corps de métier et cet aspect de collaboration, en fait, l'aspect collaboratif, qui est vraiment une composante essentielle au BIM. Et de là, j'ai trouvé qu'il permettait vraiment de répondre aux besoins métiers. Voilà. de répondre aux besoins métiers, de pouvoir optimiser les processus qui, à l'heure actuelle, par analogie, moi, j'aime bien faire cette analogie, donc mon père, au départ, il avait commencé dans le bâtiment, c'était sous format papier. Ensuite, il y a eu le CAO, la conception assistée par ordinateur. Et pour moi, la suite logique, c'est effectivement le BIM avec la maquette numérique. Mais vraiment au service de l'économiste. Et d'un point de vue plus profond, là, c'est plus moi, mais je ne me sentais pas très légitime d'arriver les pieds sous la table et de me dire Je viens dans la structure familiale, je n'ai rien bâti. Et c'était pour moi, en quelque sorte, une manière de contribuer à cette structure familiale, de pouvoir apporter une potentielle plus-value et de travailler sur des processus en conséquence.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc, tu as voulu vraiment rajouter ce côté innovant du BIM à la structure traditionnelle.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait. C'était dans cette idée-là. Exactement.

  • Léa BAZALINE

    Ça marche. De ton expérience de 7 ans en tant qu'économiste de la construction, est-ce que tu penses que le BIM peut vraiment être utilisé par l'économiste et dans quelle mesure ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait. Moi, je suis persuadé, et c'est pour ça d'ailleurs que j'ai fait ces choix-là de cursus et de pouvoir me spécialiser là-dedans, effectivement. Et j'irais même, de manière plus générale, dire que ça ne profite pas qu'à l'économiste, mais à un ensemble de professions. Très clairement, je pense que d'une manière générale, ça peut répondre à plusieurs corps de métier si c'est très bien fait et si c'est bien instauré. Toujours, il faut être relatif et il faut être réel. Ça n'apparaît pas comme une solution miracle, ça va dépendre effectivement des projets et aussi de ses compétences. Peut-être que ça nécessite des formations plus poussées en fonction d'eux et des besoins et des ressources aussi qui sont disponibles à la structure. En tout cas, oui, effectivement, pour moi, je pense que ça peut être profitable. à l'économiste et à d'autres professions, et qu'effectivement, nous, on y a trouvé un retour sur investissement en exploitant les maquettes numériques qui sont réalisées par l'architecte. Voilà, la donnée de sortie. Je trouvais bien aussi qu'au niveau des processus en eux-mêmes, par exemple, nous, avant, on faisait... et ça dépend aussi, on continue à le faire sur d'autres projets, mais pas des projets BIM, mais on exploite les plans des WG, donc en format 2D. Effectivement, ça peut être fastidieux pour le coup de tracer les polylines, de réextraire la donnée, et c'est bien plus simple et plus optimal d'extraire la data depuis la maquette numérique et de l'exploiter ensuite par la suite pour l'économiste.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Tu parles justement de faire des extractions, des exports à partir de la maquette de l'architecte, la maquette modélisée par l'architecte. En tant qu'économiste, comment est-ce que vous vérifiez ces maquettes avant de pouvoir travailler ? Est-ce que vous faites confiance à ce que l'archiv vous transmet ? Comment est-ce que vous faites vos contrôles qualité des maquettes avant d'effectuer des extractions ?

  • Nicolas SAOUAS

    Ça, c'est une question très intéressante et puis c'est un volet... C'est pertinent qu'il faut prendre en compte, puisque nous on n'est pas voué à remodéliser. Le but du BIM c'est quand même de gagner du temps, sinon ça ne sert à rien de faire du BIM et de le mettre sur un projet. Donc on essaye et on réexploite un maximum la donnée de l'architecte. Et pour le coup, ce qu'on fait, c'est que, comme tu dis, il y a un contrôle qualité des maquettes. Donc, les logiciels sont très bien faits et disposent de fiches OpenBIM pour la majorité d'entre eux. Et qui expliquent justement quels sont les paramétrages d'export à faire depuis le format propriétaire. Donc, le format natif, exactement. Donc, le format natif pour l'exporter en OpenBIM, donc format IFC. Et de là, ça passe par des paramétrages spécifiques, notamment des P7. avec entre autres l'IFC Quantity Set et plus spécifiquement les IFC Element Quantity. Donc c'est vraiment sur ces paramétrages-là qu'il faut se focaliser. Et c'est très bien fait. En fait, on a de la chance d'avoir des logiciels qui essayent d'être interopérables et qui œuvrent pour toute cette compatibilité dans ce domaine. Et de là, c'est vraiment sur ces fiches qu'il faut se focaliser. qu'il faut peut-être potentiellement transmettre à l'architecte pour qu'il puisse bien faire son export. Et de là, on a une donnée d'entrée qui est exploitable pour nous et mener à bien nos missions.

  • Léa BAZALINE

    Donc de mémoire, ces fiches OpenBIM, il en existe pour...

  • Nicolas SAOUAS

    Pour tous les logiciels spécifiques en règle générale. Ça va être de Revita à TIC+, ou de Revita à JustBIM. On a du TIC aussi. En fait, les éditeurs de logiciels communiquent entre eux et c'est vraiment la réelle plus-value qu'il faut. on n'a pas le choix dans le BIM, il y a, comme je disais précédemment, il y a cette composante de collaboration, et il faut vraiment le prendre en compte, on mène tous le même combat, et du coup, les éditeurs de logiciels doivent aussi, ils ont une grande part de responsabilité là-dessus.

  • Léa BAZALINE

    Ces fiches, on peut les retrouver sur le site de Mediaconstruct, à qui ça pourrait être utile.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, effectivement, c'est eux qui ont oeuvré pour le format IFC, donc c'est vraiment eux aussi qui ont mené ce travail en parallèle, effectivement.

  • Léa BAZALINE

    Au sein de tes projets, qu'il y ait un usage BIM spécifique à l'extraction des quantités ou pas, toi finalement, tes process BIM internes, tu les appliques au projet en intégrant le... les demandes auprès du BIM Manager, j'imagine. Comment est-ce que ça se passe à ce niveau ?

  • Nicolas SAOUAS

    Encore une fois, ça dépend beaucoup de comment les projets sont menés. Si nous, on peut exploiter la donnée de sortie de l'architecte, dans ces cas-là, on le fait parce que ça sert les intérêts du projet et que ça nous permet de gagner en productivité sur nos missions. Quand ce n'est pas possible, on revient à la méthode traditionnelle classique qui est d'exploiter les plans en format DWG. format 2D. Donc,

  • Léa BAZALINE

    si dans vos projets, il y a une maquette numérique, toi, tu sais que tu vas faire tes extractions de quantité pour ton chiffrage.

  • Nicolas SAOUAS

    Voilà, exactement. Si c'est exploitable et si, encore une fois, c'est... Parce que chaque architecte aussi a sa méthodologie de modélisation, donc on exploite ce qu'on peut. Et après, ça va faire du cas par cas, mais effectivement, par exemple, ça va dépendre du niveau détail de la maquette. Donc, le level of development des objets. Mais, ouais, le LOD. Ouais, exact. Et... Et de là, souvent, par exemple, on n'a pas les entrées d'eau pluviale. Je dis une bêtise, les descentes d'eau pluviale, les gouttières qui ne sont pas modélisées. Donc là, on repasse, on fait un linéaire. On essaye vraiment d'arbitrer en fonction de qu'est-ce qui nous fait gagner du temps, qu'est-ce qui ne nous fait pas gagner du temps. et on peut être amené parfois à modéliser si ça va plus vite que de le calculer ou on prend notre feuille Excel et puis on calcule rapidement l'ouvrage qui n'est pas modélisé ça va dépendre vraiment des cas de figure j'explique ça plus en détail dans ma thèse ta thèse est consultable de toute façon oui ma thèse est consultable et disponible sur Exabim en liberté de chargement Donc voilà, si ça peut intéresser, j'explique tout ça là-dedans.

  • Léa BAZALINE

    Tu nous as parlé d'export de quantité, tu nous as parlé de chiffrage, de rédaction des pièces écrites. Est-ce qu'il y a un logiciel Open BIM et métier que tu préconises en particulier pour les économistes de la construction qui peuvent peut-être nous écouter aujourd'hui ?

  • Nicolas SAOUAS

    Alors déjà, dans un premier temps, d'une manière générale, ça va plus... être relatif aux ressources de l'entreprise, qu'est-ce qu'elle est capable de mettre sur la table aussi pour ses logiciels.

  • Léa BAZALINE

    D'un aspect financier ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, d'un aspect financier, d'un point de vue aussi formation, compétences, les ressources humaines disponibles. Vraiment, il faut faire ses choix en conséquence. Maintenant, qu'est-ce qu'on attend aussi de ça dans la structure, en structure interne ? Est-ce que je veux un logiciel, par exemple, qui veut juste me servir pour faire les estimations ? Dans ce cas-là, il y a des logiciels qui existent. est-ce que je veux un logiciel, une solution tout en un, c'est-à-dire estimation, rédaction des pièces écrites, et dans ces cas-là, je préconiserais d'autres types de logiciels. Ça va dépendre réellement, ça va être du cas par cas en fonction de la structure, et effectivement aussi en fonction du projet, puisqu'on est là pour servir le projet, de s'intégrer et de réaliser nos missions et nos différentes prestations pour ce projet. Et donc, est-ce que le projet, nous on travaille par exemple, notamment avec des marchés privés. On n'a pas la contrainte qu'ont les marchés publics de faire... de laisser libre à la concurrence. Justement, il ne faut pas qu'il y ait de concurrence déloyale. On peut se permettre, et ils peuvent, dans leur cas, il y a des charges préconisées, certaines solutions. Ça va aussi dépendre, le sujet de open BIM, close BIM, ça va dépendre vraiment du groupement, qu'est-ce qu'on attend, les ressources aussi de l'entreprise en place. Je ne pourrais pas prendre réellement de position là-dessus. Ce n'est pas binaire, ça va être vraiment du cas par cas. Mais il faut aligner ses besoins et faire ses choix en conséquence.

  • Léa BAZALINE

    Très bien, au final il faut vraiment inclure le changement d'outils à une stratégie de changement d'entreprise.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui tout à fait, c'est vrai qu'on parle beaucoup de la conduite du changement pour une maîtrise d'ouvrage ou même pour un architecte dans sa transition numérique, même des entreprises de construction aussi qui sont des gros acteurs et qui sont très importants sur chantier, l'aspect chantier, etc. C'est pareil pour les corps de métier, on va dire moins... Populaires ? Populaires, oui, tout à fait, moins populaires, que ce soit les thermiciens, les bureaux d'études de structure et les économistes. On doit aussi pouvoir avoir une stratégie en interne qui nous accompagne dans cette transition numérique et qui fait en sorte que les processus qui vont y être développés s'intègrent dans cette stratégie.

  • Léa BAZALINE

    Si je comprends bien tes propos, au final, chez la Bénissawas, vous êtes vraiment dans une logique où la méthodologie s'adapte au projet, et non le projet qui s'adapte à votre méthodologie.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, exactement. Donc, je pense que c'est même l'essentiel pour qu'une entreprise soit pérenne. Il faut vraiment développer des processus en fonction de ses moyens et ne pas, entre guillemets, foncer la tête baissée dans un processus. quitte à perdre de l'argent, le but d'une entreprise, c'est qu'elle soit lucratif. Et forcément, il faut que ces processus soient développés avec une certaine vision. Il faut que c'est une vision. Il faut que cette vision aussi s'adapte à la stratégie de l'entreprise.

  • Léa BAZALINE

    Ça marche sur les différents projets où tu as intégré ces process BIM. Est-ce que tu vois une différence d'appréciation de la maîtrise d'ouvrage ?

  • Nicolas SAOUAS

    Ça va dépendre des projets. En réalité, ça dépend si on répond en tant que groupement. Forcément, l'acteur qui est le plus exposé à la maîtrise d'œuvre, c'est l'architecte. Donc, on n'est pas forcément en lien direct avec la maîtrise d'ouvrage. On ne va pas le voir directement. Mais effectivement, oui, d'une manière générale, oui. Que ce soit la maîtrise d'œuvre, mon interlocuteur ou la maîtrise d'ouvrage, elle, ce qu'elle veut, c'est avoir ses exigences. qui soit satisfaite. Et donc, du coup, nous, effectivement, quand on dit qu'on peut gagner en productivité, c'est du gagnant-gagnant au final. Ça sert pour, justement, nos interlocuteurs et ça sert aussi pour la structure en interne.

  • Léa BAZALINE

    Une fois n'est pas coutume, quelle est ta vision à toi du BIM pour l'économiste du futur ? On entend souvent que l'économiste va disparaître parce que tous les coûts seront intégrés à l'économie. Qu'est-ce que toi t'en penses par rapport à ça ? Est-ce que l'économiste n'a finalement pas une plus-value, une réflexion, une value engineering ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, effectivement, dans la profession d'économiste, on a cette partie budgétaire et maîtrise des coûts. Et cette notion est fortement liée aussi au pouvoir d'achat, à l'inflation actuelle, notamment les estimations lors de la période de la crise de guerre en Ukraine, ce n'était pas évident. et il faut aussi corréler ces coûts-là avec la réalité du terrain. Donc pour moi, le métier d'économiste, c'est un métier à part entière de par cette plus-value-là, et puis le BIM est là pour servir les intérêts des professions et des différents corps de métier. Et l'économiste n'échappe pas à cette règle. Pour moi, c'est vraiment un outil pour parvenir et mener à bien les missions, et gagner potentiellement, si ce n'est dans toutes les composantes, en productivité. en coût et en délai.

  • Léa BAZALINE

    Pour finir, tu t'es présenté au concours BIM Influencer 2022-2023.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait.

  • Léa BAZALINE

    Quel projet as-tu décidé de présenter ? Peux-tu nous en dire plus ?

  • Nicolas SAOUAS

    Alors, c'était un projet qui n'a pour le coup pas grand-chose à voir avec l'économie. Il y en avait, c'était un des volets à traiter. Mais c'était un volet plus global sur tout ce qui concernait les enjeux de bas carbone, émissions bas carbone. C'est dans le cadre des JO Paris 2024. Le Gentil Universen, c'était un concours qu'on a pu réaliser pour Bateg. Et ce concours-là posait les questions justement de comment on peut réemployer les matériaux, trouver des processus en conséquence, processus préférables de matières innovantes. Pareil dans tout ce qui concernait le calcul d'émissions carbone, donc l'étude ACV du bâtiment, analyse de cycle de vie. et tout ce qui concerne aussi l'image holographique et l'impression 3D, dans quel processus ils peuvent s'intégrer, et comment on peut y trouver une certaine plus-value. C'était très intéressant. Vous avez fait le premier ? Oui, effectivement, on a gagné ce concours. On a remporté le premier prix. C'était une expérience très enrichissante, parce qu'à la fois elle était humaine, on était quatre. il fallait trouver des solutions donc il y avait quand même cette cohésion de groupe et cet humain au final on dit que le BIM c'est 80% de l'humain et 20% d'outils et je pense que c'est assez vrai même si ça reste des composantes essentielles pour servir aux deux mais il y a de l'humain là-dedans donc j'ai retrouvé déjà cet aspect-là et surtout c'était très challengeant intellectuellement parlant donc voilà c'était très intéressant à mener dans votre groupe de 4 au final vous étiez tous d'horizons différents vous venez tous d'horizons différents donc ça vous a permis de croiser vos compétences exactement ça vous a permis de transposer chacun ses visions et de mener un résultat final qui était très satisfaisant du moins pour nous on

  • Léa BAZALINE

    était très contents et satisfaits de ce qu'on a pu proposer mais finalement quelle était la place du BIM dans ce concours ? Comment est-ce que vous, vous l'avez mis en place,

  • Nicolas SAOUAS

    le BIM ? Le BIM était central déjà d'un point de vue processus. Bon, alors nous, on communiquait... Si on revient sur des fondements classiques, donc l'environnement commun de données, nous, on avait utilisé un cloud, par exemple, pour communiquer entre nous. Ça, c'est juste un petit volet. Mais on avait comme données d'entrée la maquette qui a été réalisée pour ce projet. Du coup, c'est à partir de cette maquette qu'on a développé les processus, notamment tout ce qui concernait le calcul de la CV. C'est à partir de cette maquette-là aussi... et des composants qu'on a pu trouver une solution, notamment pour le réemploi des matériaux à travers les puces RFID. Pour la traçabilité. Exactement, pour le volet traçabilité du concours. Et pareil pour tout ce qui concerne les images géographiques et l'impression 3D. On est reparti de la donnée d'entrée qui était la maquette numérique qui a été faite et réalisée pour ce projet. Et on avait utilisé un plugin en format STL pour justement imprimer et pouvoir exposer cette maquette dans le cadre des cartes d'heures de sécurité.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc on sent que c'est un projet pour lequel tu en es vraiment fier.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui.

  • Léa BAZALINE

    Je pense que ce n'est pas ça au final que tu as décidé de le présenter. comme projet phare dans ton profil bio-influenceur.

  • Nicolas SAOUAS

    Je suis très fier et je suis très fier aussi des gens avec qui j'ai pu collaborer.

  • Léa BAZALINE

    On peut peut-être citer le nom ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, carrément. Si ils m'écoutent, merci encore pour cette expérience à Mehdi Mesnem, Tristan Vassel et Wendy Jalet. C'était vraiment super agréable de collaborer avec eux. Et puis, c'était une chouette expérience.

  • Léa BAZALINE

    Tu as cette belle parole. Je te remercie, Nicolas, d'être venu nous voir à Paris. Et merci d'avoir partagé ton expérience.

  • Nicolas SAOUAS

    Merci, c'était un grand plaisir. Merci beaucoup. Merci.

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Description

Economiste de la construction de formation, son appétence pour le domaine de la construction puise ses origines à la source, Nicolas œuvre dans l’entreprise familiale Cabinet Saouas depuis plus de 6 ans maintenant.

Il a apporté sa pierre à l’édifice de l’entreprise en y intégrant une méthodologie BIM.

Nicolas est un économiste qui a su sauter le pas et faire évoluer son métier avec l'arrivée du BIM. Le BIM est pour lui un outil de travail ne visant pas à remplacer l’économiste du futur.

Depuis quelques mois maintenant il a créé le blog BIM Pratique où il partage des connaissances et des points de divergences entre les acteurs de la construction.


Retrouvez la thèse de Nicolas : https://www.hexabim.com/theses-bim/optimisation-des-missions-de-leconomiste-de-la-construction


Fiches méthodologiques d’échanges BIM entre logiciels : https://bimstandards.fr/echanger-en-bim/fiches-echanges/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Nicolas SAOUAS

    et puis le blim est là pour servir les intérêts des professions et des différents corps de métier. Et l'économiste n'échappe pas à cette règle. Pour moi, c'est vraiment un outil pour parvenir et mener à bien les missions et gagner potentiellement, si ce n'est dans toutes les composantes, en productivité, en coût et en délai.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quinteur du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Je suis enchantée d'accueillir Nicolas Sawas, économiste de la construction dans la société familiale Cabiné Sawas. Nicolas a intégré des méthodologies de travail BIM au sein de l'organisation. Ces 7 années d'expérience lui permettent d'avoir une prise de recul pour allier le BIM à l'économie. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Nicolas et bienvenue dans le quart d'heure du BIM.

  • Nicolas SAOUAS

    Merci beaucoup Léa, c'est vraiment un plaisir pour moi d'intervenir aujourd'hui. Et puis merci aussi à ton entreprise, BIM Service, et à toi-même, de permettre aux personnes de s'exprimer, de la communauté, et pouvoir chacun de partager notre vision. je trouve que c'est super intéressant et puis ça permet de faire avancer le débat et ça c'est super,

  • Léa BAZALINE

    merci beaucoup pour te commencer peux-tu te présenter et nous expliquer comment est-ce que tu es arrivé dans le BIM,

  • Nicolas SAOUAS

    quel est ton parcours ouais aucun problème donc moi initialement je viens de l'économie de la construction ah comme moi moi j'ai réalisé du coup mon BTS EEC j'imagine comme toi aussi au CFA Saint-Lambert puis ensuite c'est par la suite en 2019 où j'ai commencé avec le BIM, où j'ai été initié à ça à travers ma licence professionnelle du CNAM, donc toujours au CFA Saint-Lambert, qui était Économie de la construction et Management de projet BIM. Et j'ai tout de suite été attiré par ce domaine. J'ai trouvé une certaine plus-value, notamment pour répondre aux missions de l'économie de la construction. Et c'est pour cela que j'ai décidé d'orienter ce choix vers ce cursus. Donc ensuite j'ai poursuivi en master génie civil IN2C, donc c'est celui qui est dispensé par Polytechnique Hauts-de-France et l'INSA Hauts-de-France en co-accréditation. Et de là, j'ai fini mon master spécialisé en management de projet BIM dispensé par le Césine Nanterre.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Et du coup tu travailles où ?

  • Nicolas SAOUAS

    Actuellement, ça fait 7 ans bientôt que je suis économiste de la construction, donc dans la structure familiale. J'ai eu la chance de pouvoir réaliser mes études en alternance avec mon père qui a fondé sa société depuis maintenant presque 20 ans. J'ai intégré les bureaux en 2017 et de là jusqu'à aujourd'hui, je suis toujours actuellement dans l'entreprise.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Souvent, quand on entend économie de la construction et BIM, on entend parler de BIM 5D.

  • Nicolas SAOUAS

    Exact, tout à fait.

  • Léa BAZALINE

    Est-ce que tu as ta définition du BIM 5D ? Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, alors le consensus général qui est donné à la cinquième dimension de BIM, c'est vraiment d'agrémenter tout ce qui concerne les données économiques du projet. Donc tout ce qui va concerner effectivement la maîtrise des coûts, la maîtrise du budget aussi du client, et notamment aussi rattacher, vu que c'est très fortement rattaché aux missions de l'économiseur de la construction, à travers les estimations par exemple des projets. effectivement quand on sous-entend estimation on pense aussi au cahier des charges afin de cadrer les prestations et qu'est-ce qui est prévu dans les prestations du projet à construire donc aussi il y a un autre volet pour moi de cette 5D qui concerne tout ce qui est la rédaction des pièces écrites à travers le cadre de décomposition du prix global et forfaitaire du prix global et forfaitaire pardon donc des PGF ouais exact des PGF et puis cahier des clauses techniques et particulières, donc CCTP. Voilà, donc c'est ça ma définition du 5D. A priori, les professionnels s'accordent à dire que c'est celle-ci aussi.

  • Léa BAZALINE

    D'accord. En 2019, quand tu as fait ta licence pro, comment est-ce que tu t'es dit que le BIM va être une plus-value pour le cabinet Sawas, pour l'entreprise familiale ? Et comment est-ce que tu as pu mettre en place des nouvelles méthodologies, des nouvelles pratiques de travail en lien avec le BIM ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui. Alors, c'est intéressant parce que pour le coup, moi, j'étais assez... on va dire pas fan, mais très intéressé par le domaine du numérique. Donc effectivement, quand je suis arrivé dans le secteur du bâtiment... J'ai trouvé qu'il manquait un petit peu ce côté-là geek, ce côté geek que je n'arrivais pas à retrouver dans d'autres industries. Et effectivement, j'ai vu déjà à travers le BIM une possibilité de satisfaire ce besoin-là déjà, pour moi. d'un point de vue personnel. Ensuite, relatif aux missions de l'économie de la construction, c'était plus dans un... J'ai trouvé intéressant l'idée de pouvoir vraiment exploiter les données de sortie de d'autres corps de métier et cet aspect de collaboration, en fait, l'aspect collaboratif, qui est vraiment une composante essentielle au BIM. Et de là, j'ai trouvé qu'il permettait vraiment de répondre aux besoins métiers. Voilà. de répondre aux besoins métiers, de pouvoir optimiser les processus qui, à l'heure actuelle, par analogie, moi, j'aime bien faire cette analogie, donc mon père, au départ, il avait commencé dans le bâtiment, c'était sous format papier. Ensuite, il y a eu le CAO, la conception assistée par ordinateur. Et pour moi, la suite logique, c'est effectivement le BIM avec la maquette numérique. Mais vraiment au service de l'économiste. Et d'un point de vue plus profond, là, c'est plus moi, mais je ne me sentais pas très légitime d'arriver les pieds sous la table et de me dire Je viens dans la structure familiale, je n'ai rien bâti. Et c'était pour moi, en quelque sorte, une manière de contribuer à cette structure familiale, de pouvoir apporter une potentielle plus-value et de travailler sur des processus en conséquence.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc, tu as voulu vraiment rajouter ce côté innovant du BIM à la structure traditionnelle.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait. C'était dans cette idée-là. Exactement.

  • Léa BAZALINE

    Ça marche. De ton expérience de 7 ans en tant qu'économiste de la construction, est-ce que tu penses que le BIM peut vraiment être utilisé par l'économiste et dans quelle mesure ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait. Moi, je suis persuadé, et c'est pour ça d'ailleurs que j'ai fait ces choix-là de cursus et de pouvoir me spécialiser là-dedans, effectivement. Et j'irais même, de manière plus générale, dire que ça ne profite pas qu'à l'économiste, mais à un ensemble de professions. Très clairement, je pense que d'une manière générale, ça peut répondre à plusieurs corps de métier si c'est très bien fait et si c'est bien instauré. Toujours, il faut être relatif et il faut être réel. Ça n'apparaît pas comme une solution miracle, ça va dépendre effectivement des projets et aussi de ses compétences. Peut-être que ça nécessite des formations plus poussées en fonction d'eux et des besoins et des ressources aussi qui sont disponibles à la structure. En tout cas, oui, effectivement, pour moi, je pense que ça peut être profitable. à l'économiste et à d'autres professions, et qu'effectivement, nous, on y a trouvé un retour sur investissement en exploitant les maquettes numériques qui sont réalisées par l'architecte. Voilà, la donnée de sortie. Je trouvais bien aussi qu'au niveau des processus en eux-mêmes, par exemple, nous, avant, on faisait... et ça dépend aussi, on continue à le faire sur d'autres projets, mais pas des projets BIM, mais on exploite les plans des WG, donc en format 2D. Effectivement, ça peut être fastidieux pour le coup de tracer les polylines, de réextraire la donnée, et c'est bien plus simple et plus optimal d'extraire la data depuis la maquette numérique et de l'exploiter ensuite par la suite pour l'économiste.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Tu parles justement de faire des extractions, des exports à partir de la maquette de l'architecte, la maquette modélisée par l'architecte. En tant qu'économiste, comment est-ce que vous vérifiez ces maquettes avant de pouvoir travailler ? Est-ce que vous faites confiance à ce que l'archiv vous transmet ? Comment est-ce que vous faites vos contrôles qualité des maquettes avant d'effectuer des extractions ?

  • Nicolas SAOUAS

    Ça, c'est une question très intéressante et puis c'est un volet... C'est pertinent qu'il faut prendre en compte, puisque nous on n'est pas voué à remodéliser. Le but du BIM c'est quand même de gagner du temps, sinon ça ne sert à rien de faire du BIM et de le mettre sur un projet. Donc on essaye et on réexploite un maximum la donnée de l'architecte. Et pour le coup, ce qu'on fait, c'est que, comme tu dis, il y a un contrôle qualité des maquettes. Donc, les logiciels sont très bien faits et disposent de fiches OpenBIM pour la majorité d'entre eux. Et qui expliquent justement quels sont les paramétrages d'export à faire depuis le format propriétaire. Donc, le format natif, exactement. Donc, le format natif pour l'exporter en OpenBIM, donc format IFC. Et de là, ça passe par des paramétrages spécifiques, notamment des P7. avec entre autres l'IFC Quantity Set et plus spécifiquement les IFC Element Quantity. Donc c'est vraiment sur ces paramétrages-là qu'il faut se focaliser. Et c'est très bien fait. En fait, on a de la chance d'avoir des logiciels qui essayent d'être interopérables et qui œuvrent pour toute cette compatibilité dans ce domaine. Et de là, c'est vraiment sur ces fiches qu'il faut se focaliser. qu'il faut peut-être potentiellement transmettre à l'architecte pour qu'il puisse bien faire son export. Et de là, on a une donnée d'entrée qui est exploitable pour nous et mener à bien nos missions.

  • Léa BAZALINE

    Donc de mémoire, ces fiches OpenBIM, il en existe pour...

  • Nicolas SAOUAS

    Pour tous les logiciels spécifiques en règle générale. Ça va être de Revita à TIC+, ou de Revita à JustBIM. On a du TIC aussi. En fait, les éditeurs de logiciels communiquent entre eux et c'est vraiment la réelle plus-value qu'il faut. on n'a pas le choix dans le BIM, il y a, comme je disais précédemment, il y a cette composante de collaboration, et il faut vraiment le prendre en compte, on mène tous le même combat, et du coup, les éditeurs de logiciels doivent aussi, ils ont une grande part de responsabilité là-dessus.

  • Léa BAZALINE

    Ces fiches, on peut les retrouver sur le site de Mediaconstruct, à qui ça pourrait être utile.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, effectivement, c'est eux qui ont oeuvré pour le format IFC, donc c'est vraiment eux aussi qui ont mené ce travail en parallèle, effectivement.

  • Léa BAZALINE

    Au sein de tes projets, qu'il y ait un usage BIM spécifique à l'extraction des quantités ou pas, toi finalement, tes process BIM internes, tu les appliques au projet en intégrant le... les demandes auprès du BIM Manager, j'imagine. Comment est-ce que ça se passe à ce niveau ?

  • Nicolas SAOUAS

    Encore une fois, ça dépend beaucoup de comment les projets sont menés. Si nous, on peut exploiter la donnée de sortie de l'architecte, dans ces cas-là, on le fait parce que ça sert les intérêts du projet et que ça nous permet de gagner en productivité sur nos missions. Quand ce n'est pas possible, on revient à la méthode traditionnelle classique qui est d'exploiter les plans en format DWG. format 2D. Donc,

  • Léa BAZALINE

    si dans vos projets, il y a une maquette numérique, toi, tu sais que tu vas faire tes extractions de quantité pour ton chiffrage.

  • Nicolas SAOUAS

    Voilà, exactement. Si c'est exploitable et si, encore une fois, c'est... Parce que chaque architecte aussi a sa méthodologie de modélisation, donc on exploite ce qu'on peut. Et après, ça va faire du cas par cas, mais effectivement, par exemple, ça va dépendre du niveau détail de la maquette. Donc, le level of development des objets. Mais, ouais, le LOD. Ouais, exact. Et... Et de là, souvent, par exemple, on n'a pas les entrées d'eau pluviale. Je dis une bêtise, les descentes d'eau pluviale, les gouttières qui ne sont pas modélisées. Donc là, on repasse, on fait un linéaire. On essaye vraiment d'arbitrer en fonction de qu'est-ce qui nous fait gagner du temps, qu'est-ce qui ne nous fait pas gagner du temps. et on peut être amené parfois à modéliser si ça va plus vite que de le calculer ou on prend notre feuille Excel et puis on calcule rapidement l'ouvrage qui n'est pas modélisé ça va dépendre vraiment des cas de figure j'explique ça plus en détail dans ma thèse ta thèse est consultable de toute façon oui ma thèse est consultable et disponible sur Exabim en liberté de chargement Donc voilà, si ça peut intéresser, j'explique tout ça là-dedans.

  • Léa BAZALINE

    Tu nous as parlé d'export de quantité, tu nous as parlé de chiffrage, de rédaction des pièces écrites. Est-ce qu'il y a un logiciel Open BIM et métier que tu préconises en particulier pour les économistes de la construction qui peuvent peut-être nous écouter aujourd'hui ?

  • Nicolas SAOUAS

    Alors déjà, dans un premier temps, d'une manière générale, ça va plus... être relatif aux ressources de l'entreprise, qu'est-ce qu'elle est capable de mettre sur la table aussi pour ses logiciels.

  • Léa BAZALINE

    D'un aspect financier ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, d'un aspect financier, d'un point de vue aussi formation, compétences, les ressources humaines disponibles. Vraiment, il faut faire ses choix en conséquence. Maintenant, qu'est-ce qu'on attend aussi de ça dans la structure, en structure interne ? Est-ce que je veux un logiciel, par exemple, qui veut juste me servir pour faire les estimations ? Dans ce cas-là, il y a des logiciels qui existent. est-ce que je veux un logiciel, une solution tout en un, c'est-à-dire estimation, rédaction des pièces écrites, et dans ces cas-là, je préconiserais d'autres types de logiciels. Ça va dépendre réellement, ça va être du cas par cas en fonction de la structure, et effectivement aussi en fonction du projet, puisqu'on est là pour servir le projet, de s'intégrer et de réaliser nos missions et nos différentes prestations pour ce projet. Et donc, est-ce que le projet, nous on travaille par exemple, notamment avec des marchés privés. On n'a pas la contrainte qu'ont les marchés publics de faire... de laisser libre à la concurrence. Justement, il ne faut pas qu'il y ait de concurrence déloyale. On peut se permettre, et ils peuvent, dans leur cas, il y a des charges préconisées, certaines solutions. Ça va aussi dépendre, le sujet de open BIM, close BIM, ça va dépendre vraiment du groupement, qu'est-ce qu'on attend, les ressources aussi de l'entreprise en place. Je ne pourrais pas prendre réellement de position là-dessus. Ce n'est pas binaire, ça va être vraiment du cas par cas. Mais il faut aligner ses besoins et faire ses choix en conséquence.

  • Léa BAZALINE

    Très bien, au final il faut vraiment inclure le changement d'outils à une stratégie de changement d'entreprise.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui tout à fait, c'est vrai qu'on parle beaucoup de la conduite du changement pour une maîtrise d'ouvrage ou même pour un architecte dans sa transition numérique, même des entreprises de construction aussi qui sont des gros acteurs et qui sont très importants sur chantier, l'aspect chantier, etc. C'est pareil pour les corps de métier, on va dire moins... Populaires ? Populaires, oui, tout à fait, moins populaires, que ce soit les thermiciens, les bureaux d'études de structure et les économistes. On doit aussi pouvoir avoir une stratégie en interne qui nous accompagne dans cette transition numérique et qui fait en sorte que les processus qui vont y être développés s'intègrent dans cette stratégie.

  • Léa BAZALINE

    Si je comprends bien tes propos, au final, chez la Bénissawas, vous êtes vraiment dans une logique où la méthodologie s'adapte au projet, et non le projet qui s'adapte à votre méthodologie.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, exactement. Donc, je pense que c'est même l'essentiel pour qu'une entreprise soit pérenne. Il faut vraiment développer des processus en fonction de ses moyens et ne pas, entre guillemets, foncer la tête baissée dans un processus. quitte à perdre de l'argent, le but d'une entreprise, c'est qu'elle soit lucratif. Et forcément, il faut que ces processus soient développés avec une certaine vision. Il faut que c'est une vision. Il faut que cette vision aussi s'adapte à la stratégie de l'entreprise.

  • Léa BAZALINE

    Ça marche sur les différents projets où tu as intégré ces process BIM. Est-ce que tu vois une différence d'appréciation de la maîtrise d'ouvrage ?

  • Nicolas SAOUAS

    Ça va dépendre des projets. En réalité, ça dépend si on répond en tant que groupement. Forcément, l'acteur qui est le plus exposé à la maîtrise d'œuvre, c'est l'architecte. Donc, on n'est pas forcément en lien direct avec la maîtrise d'ouvrage. On ne va pas le voir directement. Mais effectivement, oui, d'une manière générale, oui. Que ce soit la maîtrise d'œuvre, mon interlocuteur ou la maîtrise d'ouvrage, elle, ce qu'elle veut, c'est avoir ses exigences. qui soit satisfaite. Et donc, du coup, nous, effectivement, quand on dit qu'on peut gagner en productivité, c'est du gagnant-gagnant au final. Ça sert pour, justement, nos interlocuteurs et ça sert aussi pour la structure en interne.

  • Léa BAZALINE

    Une fois n'est pas coutume, quelle est ta vision à toi du BIM pour l'économiste du futur ? On entend souvent que l'économiste va disparaître parce que tous les coûts seront intégrés à l'économie. Qu'est-ce que toi t'en penses par rapport à ça ? Est-ce que l'économiste n'a finalement pas une plus-value, une réflexion, une value engineering ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, effectivement, dans la profession d'économiste, on a cette partie budgétaire et maîtrise des coûts. Et cette notion est fortement liée aussi au pouvoir d'achat, à l'inflation actuelle, notamment les estimations lors de la période de la crise de guerre en Ukraine, ce n'était pas évident. et il faut aussi corréler ces coûts-là avec la réalité du terrain. Donc pour moi, le métier d'économiste, c'est un métier à part entière de par cette plus-value-là, et puis le BIM est là pour servir les intérêts des professions et des différents corps de métier. Et l'économiste n'échappe pas à cette règle. Pour moi, c'est vraiment un outil pour parvenir et mener à bien les missions, et gagner potentiellement, si ce n'est dans toutes les composantes, en productivité. en coût et en délai.

  • Léa BAZALINE

    Pour finir, tu t'es présenté au concours BIM Influencer 2022-2023.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait.

  • Léa BAZALINE

    Quel projet as-tu décidé de présenter ? Peux-tu nous en dire plus ?

  • Nicolas SAOUAS

    Alors, c'était un projet qui n'a pour le coup pas grand-chose à voir avec l'économie. Il y en avait, c'était un des volets à traiter. Mais c'était un volet plus global sur tout ce qui concernait les enjeux de bas carbone, émissions bas carbone. C'est dans le cadre des JO Paris 2024. Le Gentil Universen, c'était un concours qu'on a pu réaliser pour Bateg. Et ce concours-là posait les questions justement de comment on peut réemployer les matériaux, trouver des processus en conséquence, processus préférables de matières innovantes. Pareil dans tout ce qui concernait le calcul d'émissions carbone, donc l'étude ACV du bâtiment, analyse de cycle de vie. et tout ce qui concerne aussi l'image holographique et l'impression 3D, dans quel processus ils peuvent s'intégrer, et comment on peut y trouver une certaine plus-value. C'était très intéressant. Vous avez fait le premier ? Oui, effectivement, on a gagné ce concours. On a remporté le premier prix. C'était une expérience très enrichissante, parce qu'à la fois elle était humaine, on était quatre. il fallait trouver des solutions donc il y avait quand même cette cohésion de groupe et cet humain au final on dit que le BIM c'est 80% de l'humain et 20% d'outils et je pense que c'est assez vrai même si ça reste des composantes essentielles pour servir aux deux mais il y a de l'humain là-dedans donc j'ai retrouvé déjà cet aspect-là et surtout c'était très challengeant intellectuellement parlant donc voilà c'était très intéressant à mener dans votre groupe de 4 au final vous étiez tous d'horizons différents vous venez tous d'horizons différents donc ça vous a permis de croiser vos compétences exactement ça vous a permis de transposer chacun ses visions et de mener un résultat final qui était très satisfaisant du moins pour nous on

  • Léa BAZALINE

    était très contents et satisfaits de ce qu'on a pu proposer mais finalement quelle était la place du BIM dans ce concours ? Comment est-ce que vous, vous l'avez mis en place,

  • Nicolas SAOUAS

    le BIM ? Le BIM était central déjà d'un point de vue processus. Bon, alors nous, on communiquait... Si on revient sur des fondements classiques, donc l'environnement commun de données, nous, on avait utilisé un cloud, par exemple, pour communiquer entre nous. Ça, c'est juste un petit volet. Mais on avait comme données d'entrée la maquette qui a été réalisée pour ce projet. Du coup, c'est à partir de cette maquette qu'on a développé les processus, notamment tout ce qui concernait le calcul de la CV. C'est à partir de cette maquette-là aussi... et des composants qu'on a pu trouver une solution, notamment pour le réemploi des matériaux à travers les puces RFID. Pour la traçabilité. Exactement, pour le volet traçabilité du concours. Et pareil pour tout ce qui concerne les images géographiques et l'impression 3D. On est reparti de la donnée d'entrée qui était la maquette numérique qui a été faite et réalisée pour ce projet. Et on avait utilisé un plugin en format STL pour justement imprimer et pouvoir exposer cette maquette dans le cadre des cartes d'heures de sécurité.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc on sent que c'est un projet pour lequel tu en es vraiment fier.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui.

  • Léa BAZALINE

    Je pense que ce n'est pas ça au final que tu as décidé de le présenter. comme projet phare dans ton profil bio-influenceur.

  • Nicolas SAOUAS

    Je suis très fier et je suis très fier aussi des gens avec qui j'ai pu collaborer.

  • Léa BAZALINE

    On peut peut-être citer le nom ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, carrément. Si ils m'écoutent, merci encore pour cette expérience à Mehdi Mesnem, Tristan Vassel et Wendy Jalet. C'était vraiment super agréable de collaborer avec eux. Et puis, c'était une chouette expérience.

  • Léa BAZALINE

    Tu as cette belle parole. Je te remercie, Nicolas, d'être venu nous voir à Paris. Et merci d'avoir partagé ton expérience.

  • Nicolas SAOUAS

    Merci, c'était un grand plaisir. Merci beaucoup. Merci.

Description

Economiste de la construction de formation, son appétence pour le domaine de la construction puise ses origines à la source, Nicolas œuvre dans l’entreprise familiale Cabinet Saouas depuis plus de 6 ans maintenant.

Il a apporté sa pierre à l’édifice de l’entreprise en y intégrant une méthodologie BIM.

Nicolas est un économiste qui a su sauter le pas et faire évoluer son métier avec l'arrivée du BIM. Le BIM est pour lui un outil de travail ne visant pas à remplacer l’économiste du futur.

Depuis quelques mois maintenant il a créé le blog BIM Pratique où il partage des connaissances et des points de divergences entre les acteurs de la construction.


Retrouvez la thèse de Nicolas : https://www.hexabim.com/theses-bim/optimisation-des-missions-de-leconomiste-de-la-construction


Fiches méthodologiques d’échanges BIM entre logiciels : https://bimstandards.fr/echanger-en-bim/fiches-echanges/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Nicolas SAOUAS

    et puis le blim est là pour servir les intérêts des professions et des différents corps de métier. Et l'économiste n'échappe pas à cette règle. Pour moi, c'est vraiment un outil pour parvenir et mener à bien les missions et gagner potentiellement, si ce n'est dans toutes les composantes, en productivité, en coût et en délai.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quinteur du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Je suis enchantée d'accueillir Nicolas Sawas, économiste de la construction dans la société familiale Cabiné Sawas. Nicolas a intégré des méthodologies de travail BIM au sein de l'organisation. Ces 7 années d'expérience lui permettent d'avoir une prise de recul pour allier le BIM à l'économie. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Nicolas et bienvenue dans le quart d'heure du BIM.

  • Nicolas SAOUAS

    Merci beaucoup Léa, c'est vraiment un plaisir pour moi d'intervenir aujourd'hui. Et puis merci aussi à ton entreprise, BIM Service, et à toi-même, de permettre aux personnes de s'exprimer, de la communauté, et pouvoir chacun de partager notre vision. je trouve que c'est super intéressant et puis ça permet de faire avancer le débat et ça c'est super,

  • Léa BAZALINE

    merci beaucoup pour te commencer peux-tu te présenter et nous expliquer comment est-ce que tu es arrivé dans le BIM,

  • Nicolas SAOUAS

    quel est ton parcours ouais aucun problème donc moi initialement je viens de l'économie de la construction ah comme moi moi j'ai réalisé du coup mon BTS EEC j'imagine comme toi aussi au CFA Saint-Lambert puis ensuite c'est par la suite en 2019 où j'ai commencé avec le BIM, où j'ai été initié à ça à travers ma licence professionnelle du CNAM, donc toujours au CFA Saint-Lambert, qui était Économie de la construction et Management de projet BIM. Et j'ai tout de suite été attiré par ce domaine. J'ai trouvé une certaine plus-value, notamment pour répondre aux missions de l'économie de la construction. Et c'est pour cela que j'ai décidé d'orienter ce choix vers ce cursus. Donc ensuite j'ai poursuivi en master génie civil IN2C, donc c'est celui qui est dispensé par Polytechnique Hauts-de-France et l'INSA Hauts-de-France en co-accréditation. Et de là, j'ai fini mon master spécialisé en management de projet BIM dispensé par le Césine Nanterre.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Et du coup tu travailles où ?

  • Nicolas SAOUAS

    Actuellement, ça fait 7 ans bientôt que je suis économiste de la construction, donc dans la structure familiale. J'ai eu la chance de pouvoir réaliser mes études en alternance avec mon père qui a fondé sa société depuis maintenant presque 20 ans. J'ai intégré les bureaux en 2017 et de là jusqu'à aujourd'hui, je suis toujours actuellement dans l'entreprise.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Souvent, quand on entend économie de la construction et BIM, on entend parler de BIM 5D.

  • Nicolas SAOUAS

    Exact, tout à fait.

  • Léa BAZALINE

    Est-ce que tu as ta définition du BIM 5D ? Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, alors le consensus général qui est donné à la cinquième dimension de BIM, c'est vraiment d'agrémenter tout ce qui concerne les données économiques du projet. Donc tout ce qui va concerner effectivement la maîtrise des coûts, la maîtrise du budget aussi du client, et notamment aussi rattacher, vu que c'est très fortement rattaché aux missions de l'économiseur de la construction, à travers les estimations par exemple des projets. effectivement quand on sous-entend estimation on pense aussi au cahier des charges afin de cadrer les prestations et qu'est-ce qui est prévu dans les prestations du projet à construire donc aussi il y a un autre volet pour moi de cette 5D qui concerne tout ce qui est la rédaction des pièces écrites à travers le cadre de décomposition du prix global et forfaitaire du prix global et forfaitaire pardon donc des PGF ouais exact des PGF et puis cahier des clauses techniques et particulières, donc CCTP. Voilà, donc c'est ça ma définition du 5D. A priori, les professionnels s'accordent à dire que c'est celle-ci aussi.

  • Léa BAZALINE

    D'accord. En 2019, quand tu as fait ta licence pro, comment est-ce que tu t'es dit que le BIM va être une plus-value pour le cabinet Sawas, pour l'entreprise familiale ? Et comment est-ce que tu as pu mettre en place des nouvelles méthodologies, des nouvelles pratiques de travail en lien avec le BIM ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui. Alors, c'est intéressant parce que pour le coup, moi, j'étais assez... on va dire pas fan, mais très intéressé par le domaine du numérique. Donc effectivement, quand je suis arrivé dans le secteur du bâtiment... J'ai trouvé qu'il manquait un petit peu ce côté-là geek, ce côté geek que je n'arrivais pas à retrouver dans d'autres industries. Et effectivement, j'ai vu déjà à travers le BIM une possibilité de satisfaire ce besoin-là déjà, pour moi. d'un point de vue personnel. Ensuite, relatif aux missions de l'économie de la construction, c'était plus dans un... J'ai trouvé intéressant l'idée de pouvoir vraiment exploiter les données de sortie de d'autres corps de métier et cet aspect de collaboration, en fait, l'aspect collaboratif, qui est vraiment une composante essentielle au BIM. Et de là, j'ai trouvé qu'il permettait vraiment de répondre aux besoins métiers. Voilà. de répondre aux besoins métiers, de pouvoir optimiser les processus qui, à l'heure actuelle, par analogie, moi, j'aime bien faire cette analogie, donc mon père, au départ, il avait commencé dans le bâtiment, c'était sous format papier. Ensuite, il y a eu le CAO, la conception assistée par ordinateur. Et pour moi, la suite logique, c'est effectivement le BIM avec la maquette numérique. Mais vraiment au service de l'économiste. Et d'un point de vue plus profond, là, c'est plus moi, mais je ne me sentais pas très légitime d'arriver les pieds sous la table et de me dire Je viens dans la structure familiale, je n'ai rien bâti. Et c'était pour moi, en quelque sorte, une manière de contribuer à cette structure familiale, de pouvoir apporter une potentielle plus-value et de travailler sur des processus en conséquence.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc, tu as voulu vraiment rajouter ce côté innovant du BIM à la structure traditionnelle.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait. C'était dans cette idée-là. Exactement.

  • Léa BAZALINE

    Ça marche. De ton expérience de 7 ans en tant qu'économiste de la construction, est-ce que tu penses que le BIM peut vraiment être utilisé par l'économiste et dans quelle mesure ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait. Moi, je suis persuadé, et c'est pour ça d'ailleurs que j'ai fait ces choix-là de cursus et de pouvoir me spécialiser là-dedans, effectivement. Et j'irais même, de manière plus générale, dire que ça ne profite pas qu'à l'économiste, mais à un ensemble de professions. Très clairement, je pense que d'une manière générale, ça peut répondre à plusieurs corps de métier si c'est très bien fait et si c'est bien instauré. Toujours, il faut être relatif et il faut être réel. Ça n'apparaît pas comme une solution miracle, ça va dépendre effectivement des projets et aussi de ses compétences. Peut-être que ça nécessite des formations plus poussées en fonction d'eux et des besoins et des ressources aussi qui sont disponibles à la structure. En tout cas, oui, effectivement, pour moi, je pense que ça peut être profitable. à l'économiste et à d'autres professions, et qu'effectivement, nous, on y a trouvé un retour sur investissement en exploitant les maquettes numériques qui sont réalisées par l'architecte. Voilà, la donnée de sortie. Je trouvais bien aussi qu'au niveau des processus en eux-mêmes, par exemple, nous, avant, on faisait... et ça dépend aussi, on continue à le faire sur d'autres projets, mais pas des projets BIM, mais on exploite les plans des WG, donc en format 2D. Effectivement, ça peut être fastidieux pour le coup de tracer les polylines, de réextraire la donnée, et c'est bien plus simple et plus optimal d'extraire la data depuis la maquette numérique et de l'exploiter ensuite par la suite pour l'économiste.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Tu parles justement de faire des extractions, des exports à partir de la maquette de l'architecte, la maquette modélisée par l'architecte. En tant qu'économiste, comment est-ce que vous vérifiez ces maquettes avant de pouvoir travailler ? Est-ce que vous faites confiance à ce que l'archiv vous transmet ? Comment est-ce que vous faites vos contrôles qualité des maquettes avant d'effectuer des extractions ?

  • Nicolas SAOUAS

    Ça, c'est une question très intéressante et puis c'est un volet... C'est pertinent qu'il faut prendre en compte, puisque nous on n'est pas voué à remodéliser. Le but du BIM c'est quand même de gagner du temps, sinon ça ne sert à rien de faire du BIM et de le mettre sur un projet. Donc on essaye et on réexploite un maximum la donnée de l'architecte. Et pour le coup, ce qu'on fait, c'est que, comme tu dis, il y a un contrôle qualité des maquettes. Donc, les logiciels sont très bien faits et disposent de fiches OpenBIM pour la majorité d'entre eux. Et qui expliquent justement quels sont les paramétrages d'export à faire depuis le format propriétaire. Donc, le format natif, exactement. Donc, le format natif pour l'exporter en OpenBIM, donc format IFC. Et de là, ça passe par des paramétrages spécifiques, notamment des P7. avec entre autres l'IFC Quantity Set et plus spécifiquement les IFC Element Quantity. Donc c'est vraiment sur ces paramétrages-là qu'il faut se focaliser. Et c'est très bien fait. En fait, on a de la chance d'avoir des logiciels qui essayent d'être interopérables et qui œuvrent pour toute cette compatibilité dans ce domaine. Et de là, c'est vraiment sur ces fiches qu'il faut se focaliser. qu'il faut peut-être potentiellement transmettre à l'architecte pour qu'il puisse bien faire son export. Et de là, on a une donnée d'entrée qui est exploitable pour nous et mener à bien nos missions.

  • Léa BAZALINE

    Donc de mémoire, ces fiches OpenBIM, il en existe pour...

  • Nicolas SAOUAS

    Pour tous les logiciels spécifiques en règle générale. Ça va être de Revita à TIC+, ou de Revita à JustBIM. On a du TIC aussi. En fait, les éditeurs de logiciels communiquent entre eux et c'est vraiment la réelle plus-value qu'il faut. on n'a pas le choix dans le BIM, il y a, comme je disais précédemment, il y a cette composante de collaboration, et il faut vraiment le prendre en compte, on mène tous le même combat, et du coup, les éditeurs de logiciels doivent aussi, ils ont une grande part de responsabilité là-dessus.

  • Léa BAZALINE

    Ces fiches, on peut les retrouver sur le site de Mediaconstruct, à qui ça pourrait être utile.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, effectivement, c'est eux qui ont oeuvré pour le format IFC, donc c'est vraiment eux aussi qui ont mené ce travail en parallèle, effectivement.

  • Léa BAZALINE

    Au sein de tes projets, qu'il y ait un usage BIM spécifique à l'extraction des quantités ou pas, toi finalement, tes process BIM internes, tu les appliques au projet en intégrant le... les demandes auprès du BIM Manager, j'imagine. Comment est-ce que ça se passe à ce niveau ?

  • Nicolas SAOUAS

    Encore une fois, ça dépend beaucoup de comment les projets sont menés. Si nous, on peut exploiter la donnée de sortie de l'architecte, dans ces cas-là, on le fait parce que ça sert les intérêts du projet et que ça nous permet de gagner en productivité sur nos missions. Quand ce n'est pas possible, on revient à la méthode traditionnelle classique qui est d'exploiter les plans en format DWG. format 2D. Donc,

  • Léa BAZALINE

    si dans vos projets, il y a une maquette numérique, toi, tu sais que tu vas faire tes extractions de quantité pour ton chiffrage.

  • Nicolas SAOUAS

    Voilà, exactement. Si c'est exploitable et si, encore une fois, c'est... Parce que chaque architecte aussi a sa méthodologie de modélisation, donc on exploite ce qu'on peut. Et après, ça va faire du cas par cas, mais effectivement, par exemple, ça va dépendre du niveau détail de la maquette. Donc, le level of development des objets. Mais, ouais, le LOD. Ouais, exact. Et... Et de là, souvent, par exemple, on n'a pas les entrées d'eau pluviale. Je dis une bêtise, les descentes d'eau pluviale, les gouttières qui ne sont pas modélisées. Donc là, on repasse, on fait un linéaire. On essaye vraiment d'arbitrer en fonction de qu'est-ce qui nous fait gagner du temps, qu'est-ce qui ne nous fait pas gagner du temps. et on peut être amené parfois à modéliser si ça va plus vite que de le calculer ou on prend notre feuille Excel et puis on calcule rapidement l'ouvrage qui n'est pas modélisé ça va dépendre vraiment des cas de figure j'explique ça plus en détail dans ma thèse ta thèse est consultable de toute façon oui ma thèse est consultable et disponible sur Exabim en liberté de chargement Donc voilà, si ça peut intéresser, j'explique tout ça là-dedans.

  • Léa BAZALINE

    Tu nous as parlé d'export de quantité, tu nous as parlé de chiffrage, de rédaction des pièces écrites. Est-ce qu'il y a un logiciel Open BIM et métier que tu préconises en particulier pour les économistes de la construction qui peuvent peut-être nous écouter aujourd'hui ?

  • Nicolas SAOUAS

    Alors déjà, dans un premier temps, d'une manière générale, ça va plus... être relatif aux ressources de l'entreprise, qu'est-ce qu'elle est capable de mettre sur la table aussi pour ses logiciels.

  • Léa BAZALINE

    D'un aspect financier ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, d'un aspect financier, d'un point de vue aussi formation, compétences, les ressources humaines disponibles. Vraiment, il faut faire ses choix en conséquence. Maintenant, qu'est-ce qu'on attend aussi de ça dans la structure, en structure interne ? Est-ce que je veux un logiciel, par exemple, qui veut juste me servir pour faire les estimations ? Dans ce cas-là, il y a des logiciels qui existent. est-ce que je veux un logiciel, une solution tout en un, c'est-à-dire estimation, rédaction des pièces écrites, et dans ces cas-là, je préconiserais d'autres types de logiciels. Ça va dépendre réellement, ça va être du cas par cas en fonction de la structure, et effectivement aussi en fonction du projet, puisqu'on est là pour servir le projet, de s'intégrer et de réaliser nos missions et nos différentes prestations pour ce projet. Et donc, est-ce que le projet, nous on travaille par exemple, notamment avec des marchés privés. On n'a pas la contrainte qu'ont les marchés publics de faire... de laisser libre à la concurrence. Justement, il ne faut pas qu'il y ait de concurrence déloyale. On peut se permettre, et ils peuvent, dans leur cas, il y a des charges préconisées, certaines solutions. Ça va aussi dépendre, le sujet de open BIM, close BIM, ça va dépendre vraiment du groupement, qu'est-ce qu'on attend, les ressources aussi de l'entreprise en place. Je ne pourrais pas prendre réellement de position là-dessus. Ce n'est pas binaire, ça va être vraiment du cas par cas. Mais il faut aligner ses besoins et faire ses choix en conséquence.

  • Léa BAZALINE

    Très bien, au final il faut vraiment inclure le changement d'outils à une stratégie de changement d'entreprise.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui tout à fait, c'est vrai qu'on parle beaucoup de la conduite du changement pour une maîtrise d'ouvrage ou même pour un architecte dans sa transition numérique, même des entreprises de construction aussi qui sont des gros acteurs et qui sont très importants sur chantier, l'aspect chantier, etc. C'est pareil pour les corps de métier, on va dire moins... Populaires ? Populaires, oui, tout à fait, moins populaires, que ce soit les thermiciens, les bureaux d'études de structure et les économistes. On doit aussi pouvoir avoir une stratégie en interne qui nous accompagne dans cette transition numérique et qui fait en sorte que les processus qui vont y être développés s'intègrent dans cette stratégie.

  • Léa BAZALINE

    Si je comprends bien tes propos, au final, chez la Bénissawas, vous êtes vraiment dans une logique où la méthodologie s'adapte au projet, et non le projet qui s'adapte à votre méthodologie.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, exactement. Donc, je pense que c'est même l'essentiel pour qu'une entreprise soit pérenne. Il faut vraiment développer des processus en fonction de ses moyens et ne pas, entre guillemets, foncer la tête baissée dans un processus. quitte à perdre de l'argent, le but d'une entreprise, c'est qu'elle soit lucratif. Et forcément, il faut que ces processus soient développés avec une certaine vision. Il faut que c'est une vision. Il faut que cette vision aussi s'adapte à la stratégie de l'entreprise.

  • Léa BAZALINE

    Ça marche sur les différents projets où tu as intégré ces process BIM. Est-ce que tu vois une différence d'appréciation de la maîtrise d'ouvrage ?

  • Nicolas SAOUAS

    Ça va dépendre des projets. En réalité, ça dépend si on répond en tant que groupement. Forcément, l'acteur qui est le plus exposé à la maîtrise d'œuvre, c'est l'architecte. Donc, on n'est pas forcément en lien direct avec la maîtrise d'ouvrage. On ne va pas le voir directement. Mais effectivement, oui, d'une manière générale, oui. Que ce soit la maîtrise d'œuvre, mon interlocuteur ou la maîtrise d'ouvrage, elle, ce qu'elle veut, c'est avoir ses exigences. qui soit satisfaite. Et donc, du coup, nous, effectivement, quand on dit qu'on peut gagner en productivité, c'est du gagnant-gagnant au final. Ça sert pour, justement, nos interlocuteurs et ça sert aussi pour la structure en interne.

  • Léa BAZALINE

    Une fois n'est pas coutume, quelle est ta vision à toi du BIM pour l'économiste du futur ? On entend souvent que l'économiste va disparaître parce que tous les coûts seront intégrés à l'économie. Qu'est-ce que toi t'en penses par rapport à ça ? Est-ce que l'économiste n'a finalement pas une plus-value, une réflexion, une value engineering ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, effectivement, dans la profession d'économiste, on a cette partie budgétaire et maîtrise des coûts. Et cette notion est fortement liée aussi au pouvoir d'achat, à l'inflation actuelle, notamment les estimations lors de la période de la crise de guerre en Ukraine, ce n'était pas évident. et il faut aussi corréler ces coûts-là avec la réalité du terrain. Donc pour moi, le métier d'économiste, c'est un métier à part entière de par cette plus-value-là, et puis le BIM est là pour servir les intérêts des professions et des différents corps de métier. Et l'économiste n'échappe pas à cette règle. Pour moi, c'est vraiment un outil pour parvenir et mener à bien les missions, et gagner potentiellement, si ce n'est dans toutes les composantes, en productivité. en coût et en délai.

  • Léa BAZALINE

    Pour finir, tu t'es présenté au concours BIM Influencer 2022-2023.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, tout à fait.

  • Léa BAZALINE

    Quel projet as-tu décidé de présenter ? Peux-tu nous en dire plus ?

  • Nicolas SAOUAS

    Alors, c'était un projet qui n'a pour le coup pas grand-chose à voir avec l'économie. Il y en avait, c'était un des volets à traiter. Mais c'était un volet plus global sur tout ce qui concernait les enjeux de bas carbone, émissions bas carbone. C'est dans le cadre des JO Paris 2024. Le Gentil Universen, c'était un concours qu'on a pu réaliser pour Bateg. Et ce concours-là posait les questions justement de comment on peut réemployer les matériaux, trouver des processus en conséquence, processus préférables de matières innovantes. Pareil dans tout ce qui concernait le calcul d'émissions carbone, donc l'étude ACV du bâtiment, analyse de cycle de vie. et tout ce qui concerne aussi l'image holographique et l'impression 3D, dans quel processus ils peuvent s'intégrer, et comment on peut y trouver une certaine plus-value. C'était très intéressant. Vous avez fait le premier ? Oui, effectivement, on a gagné ce concours. On a remporté le premier prix. C'était une expérience très enrichissante, parce qu'à la fois elle était humaine, on était quatre. il fallait trouver des solutions donc il y avait quand même cette cohésion de groupe et cet humain au final on dit que le BIM c'est 80% de l'humain et 20% d'outils et je pense que c'est assez vrai même si ça reste des composantes essentielles pour servir aux deux mais il y a de l'humain là-dedans donc j'ai retrouvé déjà cet aspect-là et surtout c'était très challengeant intellectuellement parlant donc voilà c'était très intéressant à mener dans votre groupe de 4 au final vous étiez tous d'horizons différents vous venez tous d'horizons différents donc ça vous a permis de croiser vos compétences exactement ça vous a permis de transposer chacun ses visions et de mener un résultat final qui était très satisfaisant du moins pour nous on

  • Léa BAZALINE

    était très contents et satisfaits de ce qu'on a pu proposer mais finalement quelle était la place du BIM dans ce concours ? Comment est-ce que vous, vous l'avez mis en place,

  • Nicolas SAOUAS

    le BIM ? Le BIM était central déjà d'un point de vue processus. Bon, alors nous, on communiquait... Si on revient sur des fondements classiques, donc l'environnement commun de données, nous, on avait utilisé un cloud, par exemple, pour communiquer entre nous. Ça, c'est juste un petit volet. Mais on avait comme données d'entrée la maquette qui a été réalisée pour ce projet. Du coup, c'est à partir de cette maquette qu'on a développé les processus, notamment tout ce qui concernait le calcul de la CV. C'est à partir de cette maquette-là aussi... et des composants qu'on a pu trouver une solution, notamment pour le réemploi des matériaux à travers les puces RFID. Pour la traçabilité. Exactement, pour le volet traçabilité du concours. Et pareil pour tout ce qui concerne les images géographiques et l'impression 3D. On est reparti de la donnée d'entrée qui était la maquette numérique qui a été faite et réalisée pour ce projet. Et on avait utilisé un plugin en format STL pour justement imprimer et pouvoir exposer cette maquette dans le cadre des cartes d'heures de sécurité.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc on sent que c'est un projet pour lequel tu en es vraiment fier.

  • Nicolas SAOUAS

    Oui.

  • Léa BAZALINE

    Je pense que ce n'est pas ça au final que tu as décidé de le présenter. comme projet phare dans ton profil bio-influenceur.

  • Nicolas SAOUAS

    Je suis très fier et je suis très fier aussi des gens avec qui j'ai pu collaborer.

  • Léa BAZALINE

    On peut peut-être citer le nom ?

  • Nicolas SAOUAS

    Oui, carrément. Si ils m'écoutent, merci encore pour cette expérience à Mehdi Mesnem, Tristan Vassel et Wendy Jalet. C'était vraiment super agréable de collaborer avec eux. Et puis, c'était une chouette expérience.

  • Léa BAZALINE

    Tu as cette belle parole. Je te remercie, Nicolas, d'être venu nous voir à Paris. Et merci d'avoir partagé ton expérience.

  • Nicolas SAOUAS

    Merci, c'était un grand plaisir. Merci beaucoup. Merci.

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