- Speaker #0
Je perçois le parcours de la CEC comme l'un des plus transformateurs pour les entreprises, sur le sujet du climat et plus largement du développement durable. La CEC, c'est l'acronyme de la Convention des entreprises pour le climat. Il s'agit d'un parcours de 9-10 mois proposé à la fois à des dirigeants d'entreprises et à leur planète championne. C'est un membre de leur entreprise qui va vivre le parcours avec eux. À quoi sert ce parcours ? Il permet de comprendre la réalité des enjeux, des limites planétaires, du réchauffement climatique. Son urgence, de combien de temps dispose pour changer la trajectoire, être confronté à la réalité, pas toujours facile, mais nécessaire. En quoi nos entreprises vont être impactées par ces changements et en quoi nous portons une part de responsabilité. La CEC, nous l'avons déjà effleurée dans plusieurs épisodes de Leader Engagé. N'hésitez pas à vous replonger dans les interviews de Tribal, de Maison Le Gov, de Bois de Lys, tous alumni de la CEC, mais je n'avais pas encore pris le temps. d'aller regarder de plus près ce qui s'y passe et décortiquer pourquoi ce programme est particulièrement fort, pourquoi il est particulièrement déterminant, à la fois dans la vie des entrepreneurs qui l'ont vécu et pour la vie de leur entreprise. Bienvenue au cœur de ce nouveau numéro de Leader Engagé, le podcast de Sèvres, le cabinet de conseil en fusion acquisition humaniste et contributif au service des entreprises du numérique et de l'impact positif et globalement... de tous ces dirigeants qui ont envie de faire bien leur métier. Je suis Nathalie Bélion, sa dirigeante et hôte du podcast. Je suis persuadée qu'il est possible d'avoir des entreprises prospères tout en prenant soin des hommes et de la planète. Alors régulièrement, je parle à rencontre de ces leaders engagés qui pavent ces nouvelles voies de la réussite économique et personnelle pour qu'ils nous partagent leurs cheminements, leurs questionnements et leurs retours d'expérience et leurs visions. Alors quoi de mieux que le lancement de la deuxième saison de la CECOS pour aller à la rencontre de ces fameuses allumées et d'aller recueillir leurs témoignages ? Comment sont-elles arrivées là ? Avec quels bagages ? Avec quelles pensées ? Avec quelles croyances ? Qu'est-ce qui s'est passé pendant ce parcours ? Et avec quoi ils repartent ? Est-ce qu'il y a eu un avant, un après ? Ces interviews ont été tellement riches que ça a donné naissance à deux épisodes. D'une part le premier, sous forme de micro-trois-de-poix, et le deuxième, en version longue. Alors ils peuvent s'écouter bien sûr séparément, mais ils se complètent. Je vous invite vraiment à enchaîner. Je suis allée à la rencontre d'entreprises que je n'aurais pas imaginé trouver dans un de ces lieux. Celles dont on pense spontanément qu'elles seront les dernières à se bouger, forcées par le marché, contraintes par le système. Eh bien je me suis trompée. Je suis allée à la rencontre d'un fabricant d'engin de manutention, Manitou, d'une université, celle de Rennes, et de deux acteurs de la grande distribution. l'hyper rue de Guichin et Maison Le Goffre, un fournisseur. Et je vais vous spoiler, ces acteurs ne sont pas suiveurs, ils sont au contraire leaders, pionniers, innovants, inspirants, perturbants, et ils donnent beaucoup d'espoir. En version longue, le deuxième épisode, je suis allée à la rencontre de la directrice du TER Bretagne, Magali Overt, et de la copilote de la CSOS, Sophie Leclerc, à la fois à l'UMI et aujourd'hui aux manettes. Un échange extrêmement riche, profond, intense, inspirant lui aussi. Allez, sans plus attendre, place à l'épisode numéro 1. Bonjour Hervé.
- Speaker #1
Bonjour Nathalie.
- Speaker #0
Merci de jouer le jeu du partage de ton expérience d'alumni au sein de la CEC. Tu t'appelles Hervé Rocher, tu es directeur des transformations de la gouvernance. Aujourd'hui Manitou, c'est un groupe international, vous faites plus de 3 milliards... de chiffre d'affaires, vous êtes présent dans le monde entier, vous avez plus de 5 000 personnes, vous êtes coté en bourde, ce n'est vraiment pas dans la CEC qu'on vous attend. Comment tu as embarqué ton groupe dans ce programme ?
- Speaker #1
Écoutez, on a embarqué le groupe parce que la CEC, c'était l'étape d'après par rapport à tout ce qu'on avait fait. Nous, on est engagé dans tous les sujets d'enjeux de transformation depuis 2011. On a commencé, on a structuré une direction RSE, on a structuré des... des actions, on a consulté nos parties prenantes pour voir quels étaient nos enjeux, nos impacts, tant d'un point de vue environnemental que d'un point de vue humain. Et à partir de là, on a construit des feuilles de route, on est déjà à la troisième aujourd'hui, mais plus on avance et plus on se rend compte qu'il y a des choses encore, des pans entiers à adresser. Donc c'est à ce titre qu'on a décidé, on a franchi le pas de s'engager à la CEC, on a beaucoup hésité, on s'est dit mais finalement on n'était pas si mal que ça, on avait beaucoup de choses encore à faire. Si on faisait tout ce qu'on avait dit qu'on allait faire, on pensait que ce serait formidable, et le sol sera, donc on a hésité, et finalement on y est allé, et ça a été une aventure personnelle. et une aventure pour l'entreprise.
- Speaker #0
Tout à l'heure, tu as témoigné sur scène, tu as dit que l'homme s'était transformé à travers cette aventure.
- Speaker #1
Absolument, parce que la CEC, c'est un parcours, c'est un parcours qui s'étale sur neuf mois, avec une pédagogie très organisée, très structurée, et qui permet vraiment de décaler, de toucher des angles morts, de se connecter à soi-même. Moi, c'est le... Le retour de cette expérience, c'est une connexion à moi-même. Je voyais, je savais, tout ce que je voyais et savais, ça ne me touchait pas intimement. La pédagogie a fait en sorte que ce que j'avais dans la tête s'est connecté avec ce que je ressentais. Et à ce moment-là, je ne vois plus la même chose. C'est ce qu'on appelle la bascule. Je ne vois plus la même chose, avec un effet qui n'est absolument pas celui qui a tendu. Je pensais être... que tous ces sujets me concernaient, mais pouvaient être un peu pas angoissants. Je n'étais pas angoissé, mais je me disais que tout ça, c'est très compliqué, très lourd, comment on va faire ? Et j'en ressors plutôt conscient, mais apaisé, avec une sorte de clarté devant. D'accord, il y a un chantier incroyable, des choses qu'on ne résoudra pas, mais on peut faire quelque chose. Voilà, la certitude de pouvoir faire quelque chose.
- Speaker #0
J'aime beaucoup ce partage, en fait, parce que là où tu... certains en fait refusent de suivre ce type de parcours ou autres par peur de voir encore plus ou de se dire je sais déjà, de craindre finalement le côté d'éco-anxiété qui pourrait les submerger, toi t'en ressors finalement plus apaisé de savoir, de maîtriser, d'être plus au fait d'eux et surtout de te dire que t'es aux manettes mais cette fois peut-être avec une vision plus claire de où il faut aller, sachant que t'avais déjà des feuilles de route, est-ce que ton angle a varié ou la façon de le faire a varié ? Oui,
- Speaker #1
les deux, c'est-à-dire que notre feuille de route, telle qu'on l'avait construite, elle est très cohérente, elle est tout à fait justifiée, mais elle est totalement insuffisante au regard de ce que font les enjeux dans leur globalité. Nous avons un tropisme de nous focaliser quand même énormément sur les enjeux de CO2, alors qu'on est finalement en face de nous, on a des enjeux qui sont systémiques, qui sont systémiques tant d'un point de vue environnemental que d'un point de vue humain. Donc, brasser tout ça, en tant que données d'entrée, les données de sortie, c'est tout à fait différent. Et ça, ça repositionne. Ça repositionne, absolument.
- Speaker #0
Est-ce que tu as été confronté à un mur pendant ou en sortant de la CEC auquel tu ne t'attendais pas ?
- Speaker #1
Alors le mur, oui, il y a toujours des murs dans ces aventures. Pendant la CEC, non, parce qu'au contraire, l'accompagnement, on est extrêmement bien accompagnés. C'était une grosse équipe. Nous, on était 40 accompagnants pour 130 participants. Donc c'est vraiment une très grosse logistique, une pédagogie, des témoignages de très haute qualité. des espaces de travail, du collaboratif, on brasse des mondes, des univers, des compétences, des âges. Donc tout ça c'est très riche. Donc ce n'est pas des murs, au contraire c'est des sortes de portes qui s'ouvrent en permanence. Après, lorsque l'on retourne dans son entreprise, il y a deux murs. Le tout premier, c'est comme c'est quelque chose qui est très intense, il est difficile d'en partager le ressenti et l'impact. Ça, c'est quelque chose qui est… Et pourtant, quand on ressort autour, les gens se disent, c'est passé quelque chose. Dis-nous, mais ce n'est pas que je ne veux pas. Je ne sais pas comment.
- Speaker #0
Comment résumer neuf mois d'accompagnement ?
- Speaker #1
Mais ce n'est pas au bout de neuf mois, mais plutôt, qu'est-ce que tu vis ? Voilà, ça, c'est un peu… Donc, ça, c'est comment partager ça. Et puis, ça, c'est juste l'expérience personnelle à partager. Après, c'est comment ramener au sein de l'entreprise un travail qui est fait par un binôme. puisqu'on s'engage en binôme. Moi, je représentais le dirigeant et j'étais avec Aude, notre directrice RSE. On travaille sur une feuille de route pour son entreprise, qu'est-ce qu'on veut en faire, comment on pourrait la transformer, quels sont les leviers, dans quel écosystème, comment on se projette, etc. Et ça, de le faire dans cet espace très riche et très bouillonnant, constructif, quand on revient dans l'entreprise. On a produit une idée qui est simplement l'idée qui vient de deux personnes et ramener ces deux personnes, ces propositions. Moi, je suis un dirigeant, mais je ne suis pas le dirigeant, je ne suis pas actionnaire, ce qui peut être le cas de certaines entreprises. Donc, pour celle-ci, c'est beaucoup plus facile. Actionnaire, dirigeant, il s'engage et après, c'est son choix et il a beaucoup plus de leviers. Moi, il faut que je travaille avec la dirigeante, le comité exécutif, avec les actionnaires, avec les salariés. Donc le travail est plus complexe.
- Speaker #0
Il faudrait peut-être embarquer plus de monde, tu te retrouves à deux parmi tes 100 personnes.
- Speaker #1
Non, je ne pense pas, ce n'est pas le nombre qui fera. Par contre, ce que nous apporte la CEC, c'est des méthodologies nouvelles, des approches nouvelles. La pédagogie de la CEC est très forte et donc on a déjà dupliqué avec des formats différents, ce qui fait véritablement le fil rouge de cette pédagogie. Et il est absolument étonnant de voir qu'en espace de 48 heures, on voit les personnes basculer.
- Speaker #0
Tu partageais sur scène des personnes auxquelles tu n'attendais pas.
- Speaker #1
Absolument pas.
- Speaker #0
Les personnes les plus résistantes, en fait.
- Speaker #1
Oui, très résistantes, mais très résistantes.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un événement très, très marquant ? Quelque chose que tu as vécu très fort pendant cette CEC, en particulier un expert, un témoignage, un exercice ?
- Speaker #1
Le plus marquant pour moi, j'ai été surtout touché, comme je dis, en tant que personne. Après, le regard a changé. Je ne vais pas donner d'exemple précis, mais... Le plus marquant de tout ce parcours, c'est le travail que l'on fait en sous-groupe. On est en sous-groupe d'une vingtaine, nous étions une vingtaine, accompagnés par deux coachs. Et là, c'est un parcours où on arrive à créer une proximité, une connexion, une confiance, une intimité, une sorte de fertilité et de créativité qui est absolument incroyable. Donc c'est vraiment ces séances-là que l'on a à chaque fois. plusieurs fois dans les étapes, entre les étapes du parcours, qui pour moi ont été très impactantes, et qui sont nourries à chaque fois par des sessions plénières, avec des apports de très haute qualité.
- Speaker #0
Et si je t'évoque le mot courage, qu'est-ce que tu y associes ? Qu'est-ce qui a nécessité plus de courage qu'autre chose ?
- Speaker #1
De tenir dans la durée, alors pas pour le parcours, le parcours n'a pas été compliqué, au contraire c'était un plaisir, ça a vraiment été un plaisir. le courage c'est dans le retour dans l'entreprise qu'est-ce que j'en fais comment je le prends comment je passe ça c'est un courage il en a fallu mais on va en reprendre beaucoup plus ne pas abandonner continuer continuer et se retourner il faut se retourner si on fait que regarder devant on
- Speaker #0
prend peur si on se retourne on se dit mais c'est pas possible je ne sais pas qu'on est là et dernière question si tu avais un conseil par rapport à ceux qui nous écoutent qui se posent la question d'embarquer sur un un programme tel que celui-ci, là, c'est régional ou par thématique ?
- Speaker #1
J'en ai qu'un seul, c'est que... Enfin, j'en ai deux. Je ne vais pas répondre à la question, je vais dire j'en ai deux. Je ne vois pas dans quel... Alors, en fonction de son métier peut-être, de l'activité de l'entreprise peut-être, mais dans la plupart des entreprises, les espaces que nous touchons en tant que personnes ou les sujets, ce sont des espaces... Je ne vois pas où on peut le... les découvrir ailleurs, enfin, il y a d'autres programmes, mais c'est vraiment une expérience qui permet de rentrer sur des terrains où, naturellement, l'entreprise en tant que telle n'est pas du tout câblée pour ça. Ce n'est pas du tout l'ADN de l'entreprise, ce n'est pas ce qu'on attend, ce n'est pas comme ça qu'on a été ni formé, ni construit, ce n'est pas ce qu'on nous demande. Donc, de l'expérimenter, de dire, tiens, si on fait un tout petit peu différemment, on regarde les choses. Ça change beaucoup de choses et quand on revient, si on injecte ça dans l'entreprise, les effets sont incroyables. Donc ça, c'est le premier. Et le deuxième, c'est qu'il faut j'ai hésité pendant très longtemps pour dire oui et je n'aurais pas fait ça. J'aurais fait une erreur majeure à titre personnel et avec des répercussions importantes au niveau de l'activité d'entreprise.
- Speaker #0
Merci beaucoup Hervé pour ce passage sincère et bravo pour ce parcours et ces étapes.
- Speaker #1
Merci Nathalie.
- Speaker #0
Bonjour Laetitia.
- Speaker #2
Bonjour Nathalie.
- Speaker #0
Moi, je t'appelle Laetitia Duplat, tu es co-dirigeante de l'hyper-île de Guichin, au sud de Rennes. On est dans le monde de la grande distribution, en plus sur une très grande surface, un hyper. On a de l'alimentaire, du non-alimentaire, de l'essence, de la location, de la billetterie, de la culture, de la technologie. On est très loin du développement durable sur tous ces sujets. Qu'est-ce que tu fais à la CEC ? Pourquoi as-tu embarqué ?
- Speaker #2
on est quand même une enseigne engagée parce qu'on est une coopérative de commerçants indépendants chez eux et pourquoi avec ma soeur on a décidé de suivre le parcours CEC Ouest 2023 parce que tout simplement on a été tagué sur LinkedIn par un de nos partenaires avec qui on travaille qui est David Godest qui nous a dit faites la CEC et en fait On ne savait pas du tout ce que c'était. On s'est renseignés, on a assisté à la visio de la remise des feuilles de route de l'année 2022. Et avec ma sœur, on s'est dit, on travaille sur un projet d'agrandissement de magasins. Donc, si on veut qu'il soit vertueux, c'est peut-être le moment de faire cette CEC qui va nous donner des techniques pour faire notre feuille de route.
- Speaker #0
Tu y as trouvé ce que tu attendais ?
- Speaker #2
On ne savait pas trop à quoi s'attendre, mais clairement, on ne regrette pas parce qu'à la suite de la CEC, On a annulé le projet initial qu'on avait prévu de faire, qui était prêt à déposer le permis. Et on est reparti d'une feuille blanche parce qu'on s'est dit, le projet qu'on avait réfléchi, c'est le projet d'aujourd'hui. mais pas le projet de demain. Donc,
- Speaker #0
il y a vraiment eu un avant et un après.
- Speaker #2
Carrément.
- Speaker #0
Est-ce que tu te souviens d'un événement, d'un expert, d'un moment que tu aurais vécu qui aurait été plus marquant qu'un autre, qui aurait fait vraiment cette différence dans ce parcours ?
- Speaker #2
Alors, comme tout le monde la claque, on se la prend en pleine tranche, on a vraiment apprécié toutes les sessions, et c'est ce que j'encourage à tout le monde, de faire vraiment toutes les sessions, mais celui qui nous a le plus marqués et dont on s'est plus… Inspiré, c'est sur le thème de la coopération territoriale.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui t'a plu là-dedans ?
- Speaker #2
Eh bien, en fait, on s'est rendu compte que tout seul, on ne pouvait pas y arriver, même si on travaille déjà beaucoup, on a déjà un gros écosystème avec qui on travaillait déjà. C'était de se dire plutôt, au lieu de faire des projets à côté d'eux, ou en travaillant de temps en temps avec, c'est de monter carrément des projets de A à Z. en coopérant. Et c'est ça qui a vraiment changé.
- Speaker #0
Oui, tu changes de dimension en embarquant tes fameuses parties prenantes du départ et pas juste en consultation. Dites-nous si ce qu'on a fait, c'est pas mal.
- Speaker #2
C'est ça. En fait, là maintenant, chaque projet qu'on réfléchit, on pense tout de suite de coopération. Alors qu'avant, ce n'est pas pour ça qu'on ne travaillait pas avec les gens, mais on travaillait avec. Là, on coopère avec.
- Speaker #0
C'est un changement de posture.
- Speaker #2
Et tous nos nouveaux projets, parce qu'on est au début, mais... Ce sera comme ça, la coopération.
- Speaker #0
Est-ce que tu t'es pris des murs aussi pendant ce parcours ou après ?
- Speaker #2
Alors, autant pendant tout le parcours, nous, on se disait, on est dans la grande distri, on s'est toujours adapté, on s'adaptera. Et il n'y a pas de souci. Même au fil du temps du parcours, on s'est dit, c'est bon, on va bien intégrer tout ça. Et finalement, c'est assez bizarre, mais c'est au mois de septembre, à la fin du parcours, où tout s'est éclairé et où on s'est dit… ben non on va pas on a eu beaucoup de mal à trouver notre neige par exemple ils nous demandent de trouver notre neige c'est quoi la neige ? alors la neige c'est en gros c'est sur les stations de ski s'ils n'ont plus de neige ben ils ferment tout ben en gros c'est nous dans notre hypermarché quelle est notre neige qui ferait que c'est notre mur et on ne peut pas avancer et bien nous on a eu beaucoup de mal à trouver notre neige parce qu'on s'est dit on s'adaptera toujours et c'est en discutant avec un autre alumni une autre équipe d'alumni fournisseur d'Aerano après la CEC et on a eu On dit, on a eu beaucoup de mal, nous, à trouver notre neige. Puis, on lui disait juste avant, oui, mais nous, notre business model, il va falloir qu'on le revoie parce que c'est basé sur les volumes et tout. Et puis, il nous dit, mais votre neige, c'est les volumes. Et là, on s'est dit, ah ben oui, notre neige, nous, c'est les volumes. S'il n'y a plus de volume, nous, dans la grande distri, notre business model, il est mort. Et nous, le projet qu'on avait prévu, eh bien, en fait, il était fait de façon à continuer de faire du chiffre d'affaires, de l'évolution, etc. C'est pour ça qu'on a pris la décision de stopper notre projet. Pour se dire, il faut qu'on fasse un projet qui correspond aux méthodes de commerce de demain.
- Speaker #0
C'est la puissance aussi d'un regard croisé. Oui,
- Speaker #2
c'était super important d'être aussi… Moi, j'aime beaucoup, je trouve que c'est super bien d'avoir une multi-activité dans la CEC. Et je n'aurais pas aimé me retrouver qu'avec des gens de la grande distribution parce que je trouve qu'on s'ouvre beaucoup plus en ayant des diversités d'opinions, des visions différentes. et de s'inspirer aussi de ce que font d'autres entreprises.
- Speaker #0
Si je te parle de courage, est-ce qu'à un moment donné, tu as eu besoin particulièrement de courage et sur quoi ?
- Speaker #2
Clairement, on n'a pas dormi de la nuit. Quand on a décidé de revoir notre projet au tout début avec l'architecte, on lui avait dit, écoutez, finalement, le projet, on veut le même, mais en éco-conception, en bioclimatique, en vertu environnementalement. Il nous a dit, accompagnez-vous d'un AMO environnemental, un assistant maître d'ouvrage environnemental. et comme ça, ça permettra. Il dit, moi, je ne maîtrise pas bien, ça permettra. OK. Et du coup, on a rencontré une équipe qui est spécialisée dans l'éco-conception, qui est très, on va dire, dans ma tête, moi, c'est mon langage, mais très écolo dans ses idées et qui, je pense, ne faisait pas leurs cours dans la grande distri, ne connaissait pas du tout le monde de la grande distri. Et quand on leur a dit, nous, on aimerait travailler avec vous parce que vous êtes sûrement les plus à même de nous dire comment faire le mieux possible pour qu'on soit hypervestueux parce qu'on a quand même un an. une ambition de devenir une entreprise à visée régénérative, ou même d'être régénérative.
- Speaker #0
Et donc,
- Speaker #2
la barre est haute. Et donc, on s'est dit, il vaut mieux qu'on ait des spécialistes de l'éco-conception. Il nous a dit, écoutez, si vous voulez faire un bâtiment comme ça, il faut repartir d'une feuille blanche. Et là, avec ma sœur, ce jour-là, en fait, on n'a pas dormi trop de la nuit. Et le lendemain, on s'est dit, Il faut qu'on y aille comme ça, parce que sinon, il nous avait convaincu que c'était aberrant de calquer le projet qu'on avait avant. Il avait dit, il faut repartir de la fonctionnalité, il faut repartir de ce que vous allez faire dedans. Parce qu'avant, nous, à un magasin, on demandait... Comme si tu ne l'avais pas en verre,
- Speaker #0
un petit peu, finalement, ton bâtiment.
- Speaker #2
Voilà, c'était un peu ça. Exactement, c'est ça.
- Speaker #0
C'est le moteur. C'est ça.
- Speaker #2
Et donc, du coup, il nous a dit, oui, mais là... Comme ça, au moins, vous allez travailler de façon en fonction de vos besoins. On va d'abord travailler sur vos besoins, sur la fonctionnalité du bâtiment, et ensuite, on va le concevoir. Et donc, c'est comme ça qu'on a travaillé en atelier de coopération avec l'architecte, avec nos équipes de codire, nos managers. On a fait des ateliers aussi de coopération avec un client, un fournisseur, avec des élus. Et donc, l'objectif, c'est vraiment d'avoir un magasin le mieux pensé en amont. Et puis après, maintenant, ça y est, le projet doit sortir. On doit déposer le permis début d'année prochaine.
- Speaker #0
Donc, le courage de mettre à la poubelle des mois, des mois, des mois.
- Speaker #2
Parce qu'on a payé aussi. Des coûts. Des coûts, parce qu'on avait fait un concours d'architecte. On a travaillé un an dessus, un an et demi. Et là, on a tout remis à zéro. Et puis,
- Speaker #0
un prêt, peut-être que tu avais obtenu. Enfin, c'était tout terrible.
- Speaker #2
On n'avait pas obtenu le permis, mais c'était vraiment de repartir.
- Speaker #0
Tu aurais pu négocier avec tes banques pour la construction du bâtiment et le projet.
- Speaker #2
On avait commencé à avoir des banques. et c'est possible que le projet nous coûte peut-être moins cher que ce qu'on avait prévu finalement en plus, et en plus il sera plus vertueux que ce qu'on avait prévu de tout démolir et finalement on a fait une grosse partie on a fait des renoncements de fou, on appelle ça plutôt des deuils, parce que nous on a vraiment fait le deuil de notre projet qu'on aimait beaucoup, mais on s'est dit on ne peut pas faire autrement et puis nous, lors de la CEC ils nous ont fait écrire sur un papier alors nous on a choisi d'écrire nos futurs petits-enfants Donc, on a toujours la lettre et la lirons. Et on a pris un engagement, toutes les deux, de faire tout ce qui était en notre pouvoir pour contribuer à un monde meilleur. C'est la fameuse lettre au futur qui me donne des clics pour chaque fois que je l'ai lue. On a pleuré.
- Speaker #0
Je pense que c'est le cas. Et c'est notamment le groupe Constellation, Étienne Besançon, quand je l'avais interviewé, qui m'avait dit qu'ils avaient fait faire ça à leur coup de dire et qu'ils avaient quasi tous fini en larmes. C'est tellement prenant et que ça avait été un déclic. pour beaucoup de personnes. Tout à fait.
- Speaker #2
Et nous, on a formé des managers, nos codires à la fraise du climat. On a formé aussi, ils ont fait le parcours The Week. Et The Week, c'est pareil, ils ont pleuré.
- Speaker #0
Oui, il y a l'impression que ça fait six ans que je suis dans cet environnement, que je pensais tout connaître et The Week, j'étais en larmes devant le PC.
- Speaker #2
D'ailleurs,
- Speaker #0
il ne faut pas le faire à distance. Je conseille de le faire en groupe avec du monde.
- Speaker #2
Oui, on était en groupe. Moi, je conseille de faire la fraise du climat avant parce que c'est un peu On a justement des collègues de la CEC qui ont fait ça dans leur entreprise et à des gens qui n'avaient pas fait la phase du climat, c'est plus violent et ils n'ont pas eu le même…
- Speaker #0
Il y a des marches à franchir.
- Speaker #2
Oui, petit à petit. C'est comme la CEC. Moi, je trouve que le process qui est fait dans la CEC, il est génial parce que ça nous amène petit à petit, on assimile. Moi, j'ai trouvé la méthode formidable. Et en plus, on a rencontré des gens formidables. Donc, je gaffe tout le monde autour de moi avec la CEC tellement je trouve ça super. Alors,
- Speaker #0
tu arrives sur ma dernière question qui a été, mais voilà, qu'est-ce que tu conseilles de faire aux dirigeants qui nous écoutent, d'y aller ou pas ?
- Speaker #2
Moi, je conseille aux dirigeants qui sont ouverts d'esprit, parce que si on est fermé d'esprit, je pense qu'on le sera toujours, donc ce n'est pas ceux-là qu'il va falloir, il ne faut pas qu'ils viennent, ils ne viendront pas, mais ceux qui sont ouverts d'esprit, qui viennent faire ce parcours-là, et ceux qui veulent sauver leur boîte, parce que clairement, pour ne pas se prendre le mur. eh bien, il vaut mieux qu'ils aient appris les méthodes avant d'être contraints par la législation ou par les drames qui peuvent arriver.
- Speaker #0
Bonjour Émilie.
- Speaker #3
Bonjour Nathalie.
- Speaker #0
Émilie Réau, tu es directrice de la modernisation de l'organisation de l'Université de Rennes. C'est un gros paquebot. plus de 600 formations dans tout domaine, des ingénieurs de la santé, aussi bien des licences, des masters de tout type. Aujourd'hui, ce n'est pas forcément un acteur public comme celui-ci qu'on attend dans un parcours de la CEC. Je t'avoue que quand j'ai découvert qu'une université est de la taille de celle dont on parle aujourd'hui avait embarqué, je me suis dit, mais pourquoi un acteur public ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi à cet endroit ? Qu'est-ce qu'on peut aller chercher ? Et surtout que... Tu es dans un univers où je pense que des experts sur le sujet, tu en as beaucoup. Est-ce que tu avais besoin d'aller en chercher ailleurs ? Pourquoi cette CEC ?
- Speaker #3
Pourquoi ? Déjà, c'est un collègue qui est très engagé sur cette question de transition écologique et sociale, qui avait repéré ce parcours et qui avait repéré le mode pédagogique du parcours, le tête-corps-coeur, qui nous a dit, là, il se passe quand même quelque chose sur le territoire, il y a une première nationale, il faut qu'on regarde un peu comment on pourrait faire et pouvoir... S'engager avec les entreprises, ça semblerait quand même intéressant. C'est comme ça que l'idée est venue. Après, elle a été portée politiquement et on est parti sur cette CEC. En fait, nous, on faisait... On avait la sensation de faire plein de choses. On faisait plein de choses, de fait. Un label, des politiques mobilité, on avait un bilan carbone qui avait été fait. Mais pour l'instant, les choses, elles étaient un peu, je dirais, silotées. Et on n'avait pas encore fait de démarches de transformation profonde. Et ça a commencé, et on s'est dit, en fait, ça, ça va nous aider à y arriver. Voilà. Donc, c'est comme ça qu'on a décidé d'aller à la CEC. C'est bien par cette approche systémique de la CEC qu'on voulait rentrer.
- Speaker #0
Tu voulais mettre au cœur du système. Oui, ça pouvait être ce lien qui te manquait peut-être jusqu'à maintenant.
- Speaker #3
Exactement.
- Speaker #0
Est-ce que tu as eu vraiment un avant et un après CEC ?
- Speaker #3
Oui, clairement. Avant la CEC, en fait, je n'avais pas conscience, je crois, de toutes les attentes qu'il y avait vis-à-vis de l'université. Ça peut paraître bizarre que de dire ça, mais le fait que concrètement, les entreprises, à chaque fois que je les voyais, me disaient mais on a tellement besoin de vous, on a tellement besoin que vous formiez des gens différemment On a tellement besoin que la recherche, ça se passe sur d'autres sujets, etc. que du coup, j'ai mesuré qu'on était en fait un input essentiel pour les entreprises. Et donc, ça, ça nous a fait un peu évoluer. L'autre chose, c'est qu'on était un peu en question sur ces sujets. Et là, d'un seul coup, on arrive dans un environnement où les gens, ils se posent les mêmes questions et on avance à la même vitesse puisqu'on chemine ensemble. Et donc, oui, il y a un avant et un après. D'ailleurs, quand on revient après... Après, on se dit, mais comment je vais me raccrocher pour que ce que je dis soit compréhensible avec mes collègues ?
- Speaker #0
D'ailleurs, sur scène tout à l'heure, tu as partagé le fait que ce n'était pas évident parce que tes interlocuteurs, en sortie de ce C, n'ont pas vécu la même chose que toi. Mais comment tu peux le retraduire en quelques mots ces neuf mois d'immersion et d'échange et de rencontres et de réflexion ?
- Speaker #3
Eh bien,
- Speaker #2
je pense que...
- Speaker #3
Vraiment, le sentiment que j'ai eu, moi, c'était effectivement de me faire challenger tant par les acteurs qui étaient que par les idées qui étaient prônées que par les ressources qu'on avait à disposition. De ce parcours, moi, je dirais ça, en fait. Ça a été les piliers, en fait, de l'accompagnement. Pour en discuter avec les collègues, c'est là où c'est intéressant. C'est que du coup, moi, j'ai mis tout à disposition. Les ressources, je leur ai donné accès pour qu'ils puissent voir, etc. Mais ça ne suffit pas. Et donc, c'est là où toute la question du parcours de transfo est très intéressante.
- Speaker #0
Oui, des slides, même si elles sont éventuellement sous forme de vidéos, en fait, ça reste de la formation qu'on te livre. Et il y a eu des connexions de cœur, justement, peut-être pendant ce parcours et qui ont pu faire une vraie différence.
- Speaker #3
Absolument, de vécu. Et ça, ça se… Alors, nous, on forme aussi à l'entrepreneuriat à l'université. On dit toujours que selon l'entrepreneuriat, on plante une graine, on ne sait pas quand est-ce qu'elle va germer, en fait. Et ça peut être très longtemps après. Je trouve qu'on ressent ça au niveau de la CEC. C'est-à-dire que du coup, on voit bien qu'il y a des connexions qui se font, qui sont plus ou moins évidentes. Et donc du coup, les plus évidentes, c'est celles qu'on arrive à activer immédiatement. Mais on voit bien qu'il y en a d'autres pour l'avenir. Et donc ça, c'est intéressant.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un événement qui t'a plus marqué qu'un autre ? Un expert ? Quelque chose que tu as vécu ?
- Speaker #3
J'ai été assez marquée, moi, sur la question du management régénératif. Parce qu'ils ont mis des mots sur plein de choses auxquelles on... pense, on réfléchit, et je n'aurais pas osé, en fait, et ces personnes ont osé, en fait, ont osé en parler, ont osé en dire quelque chose. Alors, ce n'est pas pour dire c'est bien, ce n'est pas bien, mais c'est juste pour dire, OK, on a le droit d'en parler, on peut voir en fait, qu'est-ce qu'on met derrière et échanger sur ça. Parce que, bon, nous, la pratique derrière, c'est d'embarquer le management, donc c'est vrai que ça m'intéresse, c'est ça.
- Speaker #0
Et est-ce que tu t'es pris un mur pendant ou après ? Euh... Un peu plus tard.
- Speaker #3
On en a pris plusieurs et qui ont été plus ou moins costauds, de très très très costauds à moins costauds. J'en citerai un qui est celui où, quand on a voulu monter la Convention de l'université en transition, on a embarqué la gouvernance et puis du coup, on les a convaincus finalement assez rapidement sur l'importance parce que c'était déjà des gens engagés en fait. Donc du coup, naturellement, ils ont eu envie de nous suivre par rapport à ça. Et puis après, il y a nous suivre et nous suivre, c'est-à-dire qu'en fait... qu'est-ce que c'était vraiment cette convention ? Mais en fin de compte, ça se mettait à poser plein de questions. Et là, il y a eu beaucoup de doutes. Et ça, jusqu'à tard, je me suis demandé du coup si on allait pouvoir, bien que c'était signé, etc., je me suis demandé si on allait pouvoir vraiment le mettre en place, en fait. Parce que, justement, dans le concret, au moment où on doit se lancer, c'est là que surgissent toutes les questions, en fait.
- Speaker #0
L'ambition, au fond, on la partage tous, mais c'est la rendre opérationnelle et concrète qui est compliquée.
- Speaker #1
La confrontation réelle, en fait.
- Speaker #0
La défrontation réelle.
- Speaker #1
Oui, c'est évident. Est-ce que tu aurais un conseil à partager aux auditeurs qui nous écoutent, aux dirigeants qui se posent la question, est-ce que c'est le bon parcours ? Est-ce que leur entreprise va s'y retrouver ? Est-ce que c'est le moment d'embarquer dans ce genre de choses ?
- Speaker #0
Alors, le moment, pour moi, il n'y a aucun doute. C'est sûr que c'est maintenant, parce que je pense que pour leur… Leur activité, il faut qu'ils se posent les questions maintenant. En fait, le truc, c'est que le chemin, il est long. Il est long d'un point de vue personnel, il est long pour les structures. Donc, du coup, qu'elles soient publiques ou privées, pour le coup. Et donc, ça vaut le coup de l'engager dès que possible pour que, justement, on puisse avoir le temps de cheminer. Sur les conseils, je dirais, c'est différent. C'est un peu inédit, ce n'est pas une formation. Alors, j'aurais envie de leur dire, n'allez pas suivre une formation. Et donc, suivre un parcours. de transfo. Parce qu'après tout, une formation, vous allez y passer presque autant de temps. Alors non, parce que ça ne sera pas dix jours et que ça sera plusieurs formations, mais venez faire ça. Et puis, s'ils nous disent, on n'a pas le temps de faire de la formation, là, c'est un lieu de connexion. Et ça, ils en ont besoin dans leur métier. Un lieu de connexion avec des gens qui font soit la même chose, soit qui vont faire des choses qui seraient potentiellement fournisseurs, clients. Venez vous connecter. C'est du territoire. C'est maintenant. Voilà ce que je leur dirais, je crois.
- Speaker #1
Merci pour ce partage. De toute façon, tu le redis ici et tu l'as partagé tout à l'heure. Tu as finalement mis à disposition les slides ou le contenu et ça n'a pas fait le même effet. Exactement. Et donc, c'est vivre les choses. Ce n'est pas juste faire suivre du e-learning, découvrir les enjeux du développement durable. Ça n'aura pas du tout le même effet. Ça,
- Speaker #2
c'est sûr.
- Speaker #1
Merci pour ce partage,
- Speaker #0
Émilie. Merci.
- Speaker #1
Bonjour Marie-Laure, merci à toi de te prêter au jeu des questions-réponses par rapport à ton parcours d'alumni au sein de la CEC. Marie-Laure Jarry, tu étais au moment où tu as suivi la CEC dirigeante de Maison Le Goff, qui est une biscuiterie qui faisait l'essentiel de son chiffre d'affaires avec la grande distribution à cette époque-là. On ne t'attendait pas à cette CEC. Pourquoi y es-tu allée ?
- Speaker #2
J'y suis allée parce qu'on avait pris déjà un certain nombre de positions sur... le sourcing local de nos matières premières. On avait initié beaucoup de réflexions autour de l'emballage pour essayer de réduire l'impact de nos emballages, notamment la consommation de plastique. Donc on s'était rendu un petit peu visible à notre échelle sur certains sujets RSE. Et à l'époque, l'équipe de la CEC nous a contactés pour nous demander si ça nous intéressait d'aller plus loin. Et donc on a dit oui.
- Speaker #1
Selon toi, il y a eu vraiment un avant et un après CEC ?
- Speaker #2
Clairement. Il y a eu un avant et un après CEC. Moi, j'avais une vision finalement assez rationnelle et polissée de la RSE. Je me disais, ça va être quelque chose qui va nous aider à nous différencier. J'avais plus vu la RSE comme un outil marketing, honnêtement, que comme une transformation profonde à la fois personnellement et aussi pour l'entreprise. Et ça a été un énorme champ d'ouverture qui nous a au début bouleversés, parce que ce parcours, il est d'abord… bouleversant sur la situation de la planète et sur notre responsabilité, finalement. Donc, on ne s'attend pas du tout à être aussi touché. Puis finalement, c'est un champ beaucoup plus large qui s'est ouvert à nous.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a un événement, un partage, un expert qui t'a plus marqué qu'un autre pendant ce parcours CEC ?
- Speaker #2
Ce qui m'a marqué le plus, ce sont les scientifiques de Renan qui sont venus nous parler parce que c'est… On peut les voir à la télé, on peut lire des écrits, mais le fait qu'ils viennent s'adresser aux chefs d'entreprise que nous sommes, c'est particulièrement touchant. En tous les cas, on se sent plus en responsabilité. Et ensuite, ce qui m'a marquée, c'est... Non, je dirais que ce n'est pas vraiment un intervenant, c'est l'ensemble des intervenants du parcours qui nous font cheminer sur la méthode
- Speaker #1
CEC. Très intéressant. Est-ce qu'il y a eu un mur, quelque chose de compliqué ou quelque chose auquel tu ne t'attendais pas quand tu as voulu... Passer à l'action.
- Speaker #2
Oui, alors nous, en mesurant, en avançant dans le parcours CEC, on a fait notre bilan carbone et on s'est aperçu que 85% de notre impact reposait sur quatre matières premières. Et qu'en tant que petite PME, c'est extrêmement difficile de faire évoluer les achats et comment sourcer des meilleures matières ou des matières avec moins d'impact. Et c'était ça l'énorme mur, en fait, parce qu'on a... Avec la grande distribution, une grosse pression sur le tarif. Et on sait que si on ne recherche que le prix, on ne va pas acheter nécessairement la matière qui va faire moins d'impact.
- Speaker #1
Tu veux dire qu'en fait, à travers la CEC, ça t'a permis aussi de regarder les choses différemment ? Tu avais peut-être des idées préconçues sur là où était ton impact carbone ? Peut-être le plastique, peut-être le transport, peut-être le fait d'aller dans chacun des magasins distribuer tes produits. Et en fait, tu me dis que ce n'était pas là.
- Speaker #2
Absolument.
- Speaker #1
Le grand levier n'était pas où tu pensais qu'il était.
- Speaker #2
Oui, c'est clair que la vertu de la CEC, ça a d'abord été de nous aider à mettre le focus sur c'était quoi les matières qui jouaient le plus de notre impact. En fait, nous, on pensait qu'on polluait en produisant déjà. Alors bien sûr que oui, mais ce n'est pas du tout l'essentiel de notre impact, ce qu'on ne pensait pas du tout. Pareil, on pensait que la part de l'emballage... c'était beaucoup plus, en fait c'est 7% de notre impact, donc ça nous a aidé vraiment de façon méthodique à être vraiment sur le bon item de notre impact.
- Speaker #1
Et si je te partage le mot courage, qu'est-ce qu'il t'évoque ?
- Speaker #2
Courage d'adhérer à la CEC, d'abord parce que la CEC ça touche aussi bien le cerveau gauche que le cerveau droit, et qu'avec cette méthode tête-coeur-corps, nous on est dans un monde très rationnel, totalement dominé par le cerveau gauche. Donc il faut le courage de dire que la RSE, ce n'est pas que par la tête, c'est aussi par le lien qu'on a avec l'écosystème, que ce soit les humains, mais aussi la nature. Et ça, ce n'est pas facile de le faire passer à un actionnaire, à un banquier, à la grande distribution, qui sont globalement des gens qui ne sont pas du tout prêts à recevoir ces messages.
- Speaker #1
C'est marrant parce que quand je t'ai posé tes premières questions, tu disais que tu es venue un petit peu pour un argument marketing au départ, donc c'était très intellectuel. Et puis après, tu nous partages que finalement, tu as été… toucher, c'est vraiment ce cœur et que tu as senti dans ton corps effectivement tout ça et c'est ce qui a fait bouger. Donc aujourd'hui tu n'es plus chez Maison Le Goff pour différentes raisons et notamment un toit qui s'est effondré, qui a mis un coup d'arrêt à cette société que tu avais pourtant bien transformée. Où es-tu aujourd'hui ? Que fais-tu ?
- Speaker #2
Aujourd'hui je suis présidente d'une société qui s'appelle Eurosubstrat. Nous fabriquons du support de culture pour champignons exotiques. On est basé à Calac. de Bretagne, en centre-Bretagne, entre Guingamp et Carré. Et on est une PME, on réalise un peu plus de 5 millions de chiffres d'affaires et on est seulement 3 à faire ce métier en Europe, 2 en France et 1 aux Pays-Bas. Et on exporte 55% de notre business, enfin de nos produits à l'étranger.
- Speaker #1
Et cet apprentissage de la CEC, est-ce que tu arrives à l'implanter, à le mettre en place et lui donner vie dans cette nouvelle structure ?
- Speaker #2
Alors, pas encore comme je voudrais, parce que c'est une structure qui a manqué d'investissement depuis un peu plus de dix ans et qui manque de structure. Donc, il y a déjà pas mal de choses structurantes à mettre en place, comme on le connaît bien dans l'ancien modèle, mais qui est pour moi indispensable pour aller justement vers l'entreprise régénérative. Ce que je me dis, c'est qu'on est une entreprise qui utilise beaucoup de coproduits dans notre production, la paille, par exemple, l'assure, par exemple. qui sont des coproduits d'autres sociétés. Donc, on a une bonne base, en tous les cas, sur la partie matière. Ensuite, on a, je pense, un gros sujet sur l'emballage. Pour le coup, c'est une réalité. Mais on va commencer à faire déjà la mesure de notre impact, l'ACV aussi. Et puis, on va s'engager clairement vers l'entreprise régénérative. Ça, c'est quelque chose que je ne vais pas lâcher.
- Speaker #1
J'imagine bien te connaissant. Avec cet enthousiasme communicatif et toutes ces bonnes idées que tu as, si tu devais donner un conseil aujourd'hui à nos auditeurs qui se posent la question, est-ce que je fais ou pas la CEC ? Est-ce que c'est le bon moment ? Est-ce que j'ai la bonne entreprise pour ça ?
- Speaker #2
Moi, je trouve que le parcours de la CEC, il est indispensable parce qu'il implique le dirigeant. Souvent, on dit, je vais être entreprise à mission, je vais avoir une responsable RSE, etc. Moi, je trouve que mouiller le dirigeant, vivre ce parcours, c'est pour moi vraiment essentiel. parce que c'est de là que tout va partir. Et puis, ça amène aussi le dirigeant à vraiment intégrer la RSE dans sa stratégie et pas simplement en faire un département avec une personne qui s'en occupe, comme il y a la finance, le commerce, etc. Donc, le parcours de la CEC, ça implique, je trouve, le dirigeant. Le fait que ce soit un parcours de neuf mois aussi, ça veut dire qu'il faut s'y coltiner sur la durée parce que ce n'est pas vrai que c'est en lisant des bouquins. ou c'est pas vrai que c'est en se nourrissant, c'est pas que comme ça. Il faut aussi vivre les méthodes, travailler dessus, vivre avec le collectif CEC pour vraiment donner le meilleur de soi-même sur ces opportunités, d'aller vers l'entreprise régénérative. Et je trouve que c'est très impliquant et je pense que c'est une des raisons majeures pour lesquelles il faut le faire en fait. C'est parce que ça implique personnellement le dirigeant sur de nombreux mois, ça l'oblige à y consacrer du temps, à le vivre dans sa tête, dans son corps. cœur, dans son corps, comme on l'a dit. Les challenges et les défis sont tels que pour moi, il n'y a pas d'autre méthode en fait.
- Speaker #1
Merci pour ce partage, les témoignages qu'on a eus sur scène tout à l'heure, dans le cadre de cette soirée de lancement de la CECOES, on a des dirigeants qui se sont transformés et qui se disent aussi que le challenge, comme tu le partageais, est immense, mais qu'ils se sentent moins seuls, parce que justement, il y a toute une équipe, il y a ces experts, mais il y a tous ces... autres dirigeants de secteurs parfois différents, mais avec lesquels ils partagent d'autres façons de regarder leur entreprise, leur challenge et les difficultés. Et qu'il faut de toute façon, à un moment donné, amener ces entreprises à bouger. Et quel meilleur endroit pour bouger ensemble que cette CEC, et notamment régionale ?
- Speaker #2
Absolument, sur la communauté humaine, comme tu le soulignes, et aussi embarquer les écosystèmes. Moi, c'est quelque chose auquel je n'avais pas du tout pensé. Je me disais... On va faire le truc en interne, c'est important pour nous. Mais je n'avais pas du tout imaginé tout ce qui était, comment embarquer aussi l'écosystème, nos clients, nos fournisseurs, nos institutions autour de nous.
- Speaker #1
Merci beaucoup Marie.
- Speaker #2
Merci à toi Nathalie.
- Speaker #1
Merci à tous les quatre pour vos partages d'expérience, à la fois avec votre casquette de professionnelle, mais aussi en tant qu'homme et femme. On voit bien que vous avez été touché par ce parcours. Ça ne laisse pas indifférent et que vous avez pu vraiment ressortir avec des éléments moteurs pour amener votre entreprise dans la meilleure version d'elle-même. Merci, chers auditrices et auditeurs, d'être avec nous et de nous suivre. Si ce parcours de la CEC vous intéresse, je ne saurais trop vous conseiller de vous renseigner soit sur les CEC régionales, soit sur les CEC plus... systématiques sur certains métiers qui ouvrent régulièrement leurs portes. Attention, c'est une fois par an et ce n'est pas systématique. Donc, ne laissez pas passer votre chance d'intégrer ces parcours. En particulier, la CEC Ouest ferme très prochainement ses portes. Le parcours va commencer réellement après la mi-novembre. Donc, dépêchez-vous de postuler si vous vous sentez appelé. Et puis, comme d'habitude, merci. de me faire des commentaires, de me partager le retour, ce que vous avez ressenti en écoutant ces témoignages. Et puis, bien sûr, n'hésitez pas à mettre des étoiles et à partager auprès de votre réseau. Vous voyez même des entreprises qu'on n'imaginerait pas sensibles sur ces sujets-là ou difficiles à bouger peuvent malgré tout faire des miracles. Il ne faut pas s'en priver. Donc, partagez-le auprès de vos dirigeants ou auprès de vos réseaux qui pourraient être sensibles aussi. sur ces thématiques et je vous dis à très bientôt.