- Speaker #0
Vous écoutez Learning Coach by Trendy, le podcast qui part à la rencontre de ceux qui ont maîtrisé l'art d'apprendre et de former. Tout au long de cette saison, nous vous invitons à un voyage au cœur de l'innovation pédagogique, là où les rôles de formateur et de facilitateur s'entrelacent pour stimuler l'autonomie et l'engagement de vos apprenants. Dans cette série d'échanges, les conseils pratiques et les expériences personnelles de nos invités vous inspireront vers une maîtrise renouvelée de l'art d'accompagner l'apprentissage. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Learning Coach, bienvenue à notre invité avec qui nous allons évoquer la facilitation à grande échelle. Et pour bien débuter, pouvez-vous, s'il vous plaît, vous présenter et nous donner, puisque c'est d'elle dont nous parlons, votre définition de la facilitation en formation. Comment s'applique-t-elle ? Quelles interactions ? Et finalement, quels sont ses bénéfices, ses apports ?
- Speaker #1
Je m'appelle Yann Mallet, je suis directeur de l'université mutualiste par Crédit Mutuel. Alliance Fédérale. Je suis ravi d'intervenir sur ce sujet de la facilitation à grande échelle. C'est un sujet qui est compliqué parce que finalement expliquer la facilitation, c'est se rendre compte que pour quelqu'un, apprendre est toujours une épreuve, est toujours quelque chose de compliqué parce qu'il faut savoir qu'on ne sait pas. Il faut savoir ce qu'on cherche à savoir. Il faut savoir comment on va apprendre à savoir. Il faut pouvoir l'évaluer avec la capacité à réussir, ça c'est très bien, mais aussi à surmonter un échec. C'est-à-dire j'ai fait un effort et en plus je subis un échec. Et la facilitation, si je devais la définir par rapport à ça, c'est l'ensemble des moyens humains, pédagogiques ou andragogiques. Je préfère faire la différence parce qu'on ne forme pas des enfants comme on forme des adultes. Environnementaux, contextuels, que ce soit avant la formation, pendant la formation, après la formation, pendant l'évaluation, qui vont permettre de créer les conditions de réussite pour qu'un apprenant arrive à l'objectif de compétence qu'il souhaite. Et quand on dit objectif de compétence, c'est tout simplement être capable de faire ce qu'il... souhaitent faire.
- Speaker #0
Nous sommes ensemble pour identifier, pour souligner les mérites de la facilitation. Pour me faire l'avocat du diable, y a-t-il des limites au recours à la facilitation en formation ? Quels risques peut-on rencontrer ? Quelles qualités faut-il mobiliser pour assurer les conditions de réussite ?
- Speaker #1
Moi, je crois beaucoup dans la facilitation, dans la mesure où, comme dit, apprendre est une épreuve individuelle, à surmonter, désapprendre est également une épreuve individuelle. Réapprendre, et quand on voit les sujets... de tension aujourd'hui par exemple sur la place des seniors sur le marché du travail, sur l'intégration des jeunes qui n'ont pas d'expérience mais dans lequel on attend une expérience surélevée, il y a des sujets finalement d'empathie et de non-jugement de l'individu et de l'apprenant. Peut-être en limite ou en condition de réussite de la facilitation, la première c'est la culture du non-jugement. On est un être humain, on part avec un bagage qui est le sien. Il faut admettre la théorie de l'iceberg où ce que l'on voit chez l'autre finalement c'est que la partie émergée, on ne sait pas ce qu'il a vécu, on ne sait pas quelle est son expérience de vie, on ne sait pas quels sont les traumatismes parfois enfouis, parfois encore ouverts qu'il peut avoir vécu. Et donc je dirais la première qualité d'un facilitateur et à l'inverse le premier risque qu'il peut rencontrer c'est celui de juger quelqu'un qui a envie d'apprendre. Parfois malgré lui, parfois... par manque de compétence, donc la facilitation c'est un métier. Il faut avoir des compétences d'empathie, de création du dialogue, de répartition du dialogue quand on est face à un groupe d'apprenants, d'être capable de guider, c'est-à-dire d'encourager les bonnes réponses, d'encourager l'effort à partir du moment où il est productif, en même temps de cadrer l'inexactitude pour accompagner l'ensemble des apprenants dans la bonne trajectoire. Et mine de rien, ça requiert une très grande finesse relationnelle.
- Speaker #0
N'y a-t-il que des considérations relationnelles ? Je me souviens par exemple de certains professeurs. J'ai connu aussi quelques formateurs qui pour ainsi dire se parlaient à eux-mêmes.
- Speaker #1
Je dirais une autre limite c'est finalement le facilitateur qui était, qui est ou qui était expert du sujet. Parce qu'il va se croire sachant, et en biais cognitif qui est un sujet qui me passionne, il y a ce qu'on appelle la malédiction de la connaissance, c'est-à-dire on croit que les autres savent ce que l'on sait. Le principe de base, c'est le cas de beaucoup d'experts, c'est le cas de certainement beaucoup de professeurs ou de scientifiques. Et souvent, et d'ailleurs, c'est Richard Feynman, prix Nobel de physique, il me semble, dans les années 60, qui avait posé une théorie assez simple qui est de dire quand vous voulez faire acquérir du savoir à quelqu'un, vous prenez tous les termes techniques, scientifiques qui vont créer de l'éloignement et vous les remplacez par des mots simples pour créer le dialogue, pour enrichir l'autre. Et au fur et à mesure où vous créez cette condition du dialogue, vous pouvez amener l'autre à votre niveau de connaissance. Et donc je dirais le facilitateur doit utiliser un langage simple, commun, créer communauté par le langage plutôt que créer de l'exclusion par des sigles, par des abréviations, par des termes techniques. Et donc finalement il doit créer un groupe. renvoie à la dynamique de groupe entre un groupe d'apprenants quand il s'agit d'un apprentissage collectif.
- Speaker #0
Et si on transpose cette réflexion à un apprentissage digitalisé ?
- Speaker #1
Quand il s'agit de digital, c'est finalement les techniques de narration, les techniques de questionnement qui vont permettre à quelqu'un qui est seul face à un écran ou qui va écouter un podcast, qui va regarder une animation, de se sentir concerné, impliqué par le savoir que je cherche à transmettre, parce qu'on lui aura montré aussi son utilité. Et notamment, l'une des différences entre la pédagogie et l'andragogie, c'est que l'adulte a un besoin vital de savoir en quoi ce qu'il va apprendre va lui être utile. Parce que naturellement, quand il va faire l'effort d'apprendre, il va sacrifier du temps par rapport à son environnement professionnel, par rapport à son environnement familial, par rapport à son environnement personnel. Il va perdre de l'argent, en tout cas temporairement. Et donc, il a besoin de voir pourquoi finalement ces sacrifices vont lui apporter une utilité. Et c'est le rôle du facilitateur. Et c'est même une mission essentielle d'arriver à prouver l'utilité de ce parcours que vont faire les apprenants, avec les difficultés qu'ils peuvent rencontrer, pour eux personnellement. En plus du commanditaire, qui peut être une entreprise, qui peut être une institution, qui peut être un établissement d'enseignement supérieur. Donc ils doivent finalement créer le trait d'union entre la commande de la formation, du parcours d'apprenant, et les apprenants eux-mêmes. Si je dois synthétiser, 1. Culture du non-jugement, et donc à l'inverse risque de jugement. 2. Capacité à simplifier et à créer communauté par le langage pour fédérer le collectif autour de l'objectif d'apprentissage. Et 3. Créer un alignement finalement entre le pourquoi de l'apprentissage, si ce n'est pas l'origine de l'apprenant, et même si c'est l'origine de l'apprenant et l'apprenant lui-même.
- Speaker #0
Est-ce que le formateur est naturellement, voire spontanément facilitateur ? Est-il au contraire un facilitateur qui s'ignore ? Faut-il faire évoluer le métier ? Le formateur doit-il changer, faire sa mue ?
- Speaker #1
Question intéressante parce qu'en même temps que tu me posais la question, je sondais le vocable des personnes qu'on associe à la transmission du savoir et finalement au parcours apprenant, qu'on peut appeler professeur, maître de conférence, enseignant, formateur, animateur, intervenant, facilitateur, coach parfois. Et finalement, derrière toutes ces réalités, il y a une vision du métier. Il y a une vision de la vocation qui est que, pour certains, former, C'est juste transmettre unilatéralement du savoir et l'évaluer en disant si l'étudiant n'a pas compris ce que je voulais lui dire, c'est sa faute Ce qu'on trouve quand même dans une vision assez traditionnelle de l'enseignement qui vient contredire finalement les théories de base de la communication et de l'art oratoire où on dit globalement un communicant ne doit pas créer un effort d'écoute, mais un confort d'écoute. Il doit être audible, le message doit être clair, c'est pas… public de faire un effort, c'est à l'intervenant lui-même de faire un effort. Et je pense que la facilitation remédie la communication avec la formation. Et dire finalement l'important ce n'est pas l'enseignant, ce n'est pas le professeur, ce n'est pas le maître de conférence, le cœur de l'importance c'est l'apprenant. Et tout doit être concentré autour de l'apprenant ou du groupe d'apprenants. Et donc finalement c'est presque plus une vocation qui fait qu'un certain nombre de personnes très tournés vers les autres, ont des prédispositions pour être facilitateurs, parfois même sans formation. Parce que cette culture de l'autre, cette empathie, ce sens de l'altruisme, du sacrifice, de l'entraide, de la coopération, de la solidarité, va faire que malgré elles, même sans être formées, elles vont se plier en quatre pour pouvoir faire grandir l'autre. Bien entendu, c'est également Aujourd'hui, une profession qui se professionnalise avec des formations, avec des compétences techniques qui sont attendues, avec de l'entraînement, parfois du coaching, parfois des notions comportementales, parfois même des notions de neurosciences, parfois des techniques pédagogiques, parfois des techniques de communication, qui vont permettre, et de l'intelligence collective, pour permettre finalement de donner des outils permettant aux facilitateurs, face à l'incertitude, puisque finalement, je pense que... L'un des grands traits du facilitateur, c'est qu'il va se mettre en zone d'incertitude. Il n'a pas le confort de dire je déroule un cours tel que je l'ai prévu et c'est tout. Son incertitude, c'est le groupe de personnes qu'il a en face, c'est l'objectif qu'on lui a confié et qui va faire lien avec les apprenants versus leur diversité de savoirs, leur diversité d'attentes, leur diversité de contextes, où il fait que malgré cette incertitude, il doit les conduire à la réussite. Et finalement, le facilitateur est un peu cet aventurier du quotidien. En allant chercher dans sa boîte à outils, personnel, technique, il va accompagner des apprenants dans la quête de ce qu'ils sont venus chercher en formation.
- Speaker #0
J'ai l'impression que nous parlons d'un super héros et à ce propos il me revient à l'esprit deux vulgarisateurs scientifiques. Un physicien quantique, Julien Bobroff, et un astrophysicien, Eric Lagadec. On les retrouve tous les deux sur X, sur Youtube, Instagram et même TikTok. La vulgarisation ne serait-elle pas la principale qualité du facilitateur ?
- Speaker #1
Tu touches à quelque chose auquel je crois beaucoup et le terme vulgarisateur, tu vois, est à la fois un... un pilier, mais aussi l'une des raisons principales de ces détracteurs, qui est que dans vulgarisation, il y a vulgaire. Et donc, finalement, le fait de rendre simple, et je préférerais le terme accessible, créer un sentiment d'être dans le faux, d'être dans l'inexactitude, et donc, finalement, de travestir la réalité, sachant que la réalité, quand on prend la théorie des représentations, on sait très bien que chacun voit la réalité par le prisme de sa sensibilité, de son éducation, de sa culture. Et donc, finalement... Dire qu'il y a une réalité aujourd'hui est elle-même finalement une forme de vulgarisation. J'aurais tendance à préférer le terme d'accessibilité, qui est quelque chose auquel on croit beaucoup à l'université mutualiste, parce que finalement, notre parti pris, c'est que tout le monde peut apprendre sur tout. Il n'y a pas de domaine réservé, il n'y a pas de sujet inaccessible. Après, c'est clair que certains demanderont plus de travail. Certains auront des difficultés par rapport à certains sujets, ça il ne faut pas se mentir. Ce n'est pas parce que c'est accessible que c'est simple, mais néanmoins, le fait de rendre accessible, c'est déjà dans l'intention. d'ouvrir la porte pour celles et ceux qui sont intéressés, qui sont curieux, qui ont envie de travailler sur le sujet, de montrer que c'est possible. Et je pense que derrière ce terme de vulgarisation, où je perçois l'intention, il y a cette volonté de créer du lien, d'ouvrir des portes plutôt que de les fermer, de créer des ponts plutôt que des murs. Et ça, je pense qu'effectivement, c'est la qualité première du facilitateur, comme tu l'as très justement suggéré.
- Speaker #0
On a largement évoqué la question de la facilitation en général. Abordons maintenant les défis de la facilitation à grande échelle.
- Speaker #1
Quand on parle de facilitation à grande échelle, en tout cas dans mon quotidien, qui est celui d'une université interne d'entreprise à destination de bénévoles qui ont entre 18, 20 et 75 ans, qui pour certains n'ont jamais connu l'enseignement supérieur, qui pour d'autres sont allés jusqu'au master et au doctorat, qui pour certains sont ouvriers, enseignants, artisans, agriculteurs, professeurs, dirigeants, professions libérales. On voit que le premier critère, c'est finalement la diversité des niveaux, la diversité des attentes, la diversité du... publique, qui va faire que on ne peut pas prendre le sujet sous un angle unique. Il faut naturellement cultiver la transversalité d'un sujet pour faire en sorte que chacun s'y retrouve, pour faire en sorte que chacun puisse apporter sa pierre à l'édifice dès lors que la facilitation, on l'a vu finalement déjà en ligne de ce podcast, suggère l'interactivité, c'est-à-dire que l'interactivité, chacun doit avoir voix au chapitre, chacun doit pouvoir construire dans le sens positif du terme, c'est-à-dire contribuer et apporter. Et donc finalement, le premier critère, c'est déjà le public. Le public, si on a un public homogène, on peut se permettre de faire des choix pédagogiques ou andragogiques qui vont permettre de conduire l'apprentissage d'une certaine manière. Dès lors qu'on est face à un public diversifié, je le vois dans mon entreprise, mais je le vois aussi sur des cursus de master où il n'y a pas de cursus sélectif préalable, mais plutôt une alimentation de deux à trois masters qui fait que les prérequis de base ne sont pas les mêmes, il faut créer cette culture commune. qui va être un terreau formidable pour que les apprenants s'enrichissent entre eux. Parce qu'une grande partie du savoir est chez l'apprenant, c'est d'ailleurs une des bases de la facilitation. Le savoir est chez l'apprenant plutôt que chez le sachant. Donc ça je dirais que c'est le premier critère. Ensuite le deuxième critère c'est de trouver les moyens qui vont permettre de rendre accessible ce savoir, ce parcours apprenant, à la fois à l'apprenant même, mais aussi aux facilitateurs. Parce qu'on l'a vu précédemment, on peut accompagner les facilitateurs, mais on a si des... personnes qui sont naturellement douées par leur personnalité pour pouvoir en tout cas présenter les caractéristiques d'un facilitateur sans être un facilitateur expérimenté, aguerri mais en tout cas qui ont des prédispositions pour la facilitation. Et pour ça en tout cas au niveau de l'université mutualiste on a adopté une stratégie qui vise à utiliser le savoir technique par le biais du multimédia pour faciliter la tâche du facilitateur qui n'est pas apprendre bêtement des choses à simplement restituer. Donc on lui simplifie le travail sur le volet technique. Et ensuite, tout le reste, c'est de l'interaction. En utilisant des mécaniques du jeu, en utilisant du débat, en utilisant de la simulation, en utilisant de l'étude de cas, en utilisant du questionnaire qui va être débriefé. Donc finalement, la technique du sondage pour arriver à cerner l'opinion des apprenants qui peuvent voir entre eux et les challenger. Et finalement, quand on fait ça, chacun finalement se sent concerné. Chacun est actif et on sait que... Les méthodes actives dans l'apprentissage ont beaucoup plus de chances de réussite et d'impact que les méthodes purement passives. Je lis, j'écoute, je visionne un contenu. Et ça leur permet, in fine, parfois même en quelques minutes, nous, nos blocs de base sont en 30 minutes, de se... sentir capable de quelque chose. On sait très bien que finalement la formation ne s'arrête pas à la sortie du cours. Pour que la formation soit efficace, elle doit être suivie d'une mise en pratique de feedback où on se dit l'apprenant, une fois qu'il est sorti du cours, il doit être capable de pouvoir mettre en pratique ce qu'il a appris, d'avoir des retours, parfois de sachant, parfois de personnes qui ne savent pas, mais qui vont lui permettre de se mettre dans une posture d'amélioration continue. Et cette posture d'amélioration continue, finalement, c'est également, je pense, un des leitmotivs du facilitateur. C'est de montrer qu'il n'y a pas besoin d'être parfait. Il n'y a pas besoin de tout savoir sur tout. Que l'essentiel, c'est de se mettre dans une routine d'apprentissage régulière où vous allez avoir des progrès et de marquer ces progrès.
- Speaker #0
On dit l'apprenant depuis tout à l'heure, mais ce sont des apprenants. Avec ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent être, ce que nous pensons qu'ils sont. À grande échelle, le nombre est peut-être un défi encore plus. importants.
- Speaker #1
Il y a une qualité clé aujourd'hui, je pense, dans le monde de l'entreprise, qui est l'humilité. Qui est de savoir se situer correctement à son niveau de compétence, sans se sous-valoriser, mais sans se sur-valoriser également. Et donc l'interactivité permet ça, parce que l'échange entre les pairs va permettre de se rendre compte du niveau moyen, de voir que finalement on n'est peut-être pas isolé. Car l'inverse, si on est isolé, il y a des personnes qui peuvent nous venir en aide et de se voir progresser. Et je dirais le troisième levier, qui est extrêmement important et sur lequel on a misé, c'est comment fixer justement cette évaluation de compétences avec des dispositifs de diagnostic de compétences qui sont non jugeants. C'est-à-dire, finalement, ce n'est pas tant l'échec ou la réussite qui compte, c'est le fait d'apprendre. Et donc, on a misé sur des diagnostics qui peuvent être faits de manière non limitée par les apprenants sur un pool de questions aléatoires. Donc, en fait, il ne suffit pas d'apprendre bêtement. Il ne suffit pas juste de restituer un savoir de connaissance. On peut les placer dans des situations dans lesquelles les réponses ne sont pas figées. Et finalement, c'est le fait d'être confronté à chaque fois à cette incertitude par rapport à un domaine qui va les faire progresser, qui va les faire se rendre compte qu'ils savent et ceux dont ils ne savent pas. Et ils sont hyper fiers d'être arrivés finalement à réussir ce diagnostic parce qu'à aucun moment, on leur a dit vous n'êtes pas capables, vous êtes en situation d'échec On les a juste encouragés à persévérer pour qu'ils puissent se rendre compte de l'effort. Et donc finalement, diversité. Interactivité, en mettant en place les moyens nécessaires pour favoriser cette interactivité, et diagnostic non jugeant, sont pour moi les clés de la réussite de cette facilitation à grande échelle.
- Speaker #0
Pour conclure cet épisode, pouvons-nous obtenir un témoignage quant à un exemple de succès à grande échelle, et puis, pourquoi pas, une expérience qui serait moins satisfaisante ?
- Speaker #1
Quelque chose qui m'a beaucoup marqué ces dernières années, c'est qu'on a réussi à créer un diplôme d'université inclusif, en partenariat avec l'université de Strasbourg. offrant la possibilité à 60 bénévoles chaque année, pour la première fois de fréquenter l'université, de s'enrichir sur une douzième de matière, comme un MBA, c'est-à-dire vraiment une école de commerce adaptée à leur mandat, qui a permis à des personnes qui étaient retraitées, les larmes dans les yeux de dire pour la première fois, j'ai réussi à fréquenter l'université et je remercie finalement ce partenariat d'avoir rendu ça possible. Finalement, rendre compte, désacraliser les mythes autour de l'université, autour de à mon âge, ce n'est pas possible par rapport à mon parcours, c'est pas possible. Finalement, montrer qu'en alignant les bonnes planètes, on peut permettre à des personnes de concrétiser des rêves ou des idéaux impossibles. En tout cas, je pense que ça, c'est une des plus grandes réussites qu'on ait eues à grande échelle et qui nous a inspirés ensuite pour pouvoir monter cette université mutualiste qui rend accessible l'ensemble des compétences pour permettre aux personnes de s'épanouir et de se développer personnellement au fur et à mesure de leur engagement. Si je devais revenir sur un échec, c'est peut-être arriver à cultiver cette envie d'apprendre. Je suis convaincu que le fait d'être obligé d'apprendre est contre-productif et ne permet pas à une personne finalement de se réaliser. Et je pense que ça prend du temps pour un grand nombre de personnes de se dire je peux être en difficulté, mais je ne le vois pas, je pense savoir, mais en réalité je ne sais pas Et arriver à déclencher cette prise de conscience souvent peut être très énergivore, peut parfois être source de tension. Pour toutes les personnes qui sont impliquées, qu'ils soient facilitateurs, qu'ils soient salariés, administrateurs bénévoles dans notre organisation, en tout cas ça peut être très intéressant. Ça peut être des sources de tension qui peuvent décourager l'investissement et l'engagement, tant dans la facilitation finalement que dans son rôle. Et ça, c'est également un sujet pour lequel le facilitateur doit se préparer. C'est de se dire, on ne réussit pas à tous les coups. L'essentiel, c'est de savoir qu'on a fait de son mieux et que l'apprenant a fait de son mieux et qu'après, il y a des choses qui vont germer. Peut-être un petit peu plus tard, il faut laisser le temps à l'apprenant de se réaliser.
- Speaker #0
Merci Yann Mallet pour votre participation. Merci à vous, chers auditeurs. Pour aller plus loin... découvrez la Masterclass Facilitateur d'apprenance sur le site www.learning.coach Vous retrouverez cet épisode, comme tous ceux qui l'ont précédé, sur le site internet trendy.io, sur nos réseaux sociaux et sur l'ensemble des plateformes d'écoute. A très bientôt pour le prochain épisode.