- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur l'écho des museaux, le podcast qui donne de la voix pour le monde animal. Je suis Marine, une passionnée d'animaux depuis toujours. J'ai avant tout imaginé ce podcast afin de mettre en lumière celles et ceux qui se dévouent dans l'ombre pour les animaux au sein de la vie associative. À travers l'écho des museaux, je souhaite valoriser leur engagement et offrir de la visibilité à leurs actions. Qu'elles soient mobilisées pour la prise en charge des animaux abandonnés, la lutte contre la maltraitance, la protection de la faune sauvage ou une meilleure inclusion des animaux dans la société, chaque association sera la bienvenue, parce qu'il suffit d'une personne pour changer positivement la vie d'un animal. Les professionnels qui soutiennent la cause animale dans leur activité auront également la parole. Sur ce podcast, retrouvez aussi informations et conseils afin d'améliorer nos relations avec les animaux et optimiser leur bien-être. Je vous souhaite une bonne écoute de l'épisode du jour. Aujourd'hui, je vous emmène à la Petite Bohème, une ancienne ferme en pisais au cœur d'un écrin de verdure, aujourd'hui sanctuaire pour 150 animaux, oui oui, j'ai bien dit 150, qui cohabitent en liberté dans le respect de leurs besoins fondamentaux et de leur sensibilité. J'ai eu la chance de me rendre dans ce lieu particulier, à une petite cinquantaine de kilomètres de Lyon, où règne une quiétude rare, malgré les 150 habitants à plumes, à poils et parfois même à écailles. D'ailleurs, en une matinée, autant vous dire que je n'aurais pas... pas pu voir tout le monde. Mais j'ai quand même pu apercevoir vaches, chevaux, lamas partageant leurs prés avec un zébu ou des canards, mais aussi dindons, poules, une multitude d'autres volatiles déambuler auprès d'un âne, de Ausha, de chèvres et de patons. Malgré tout ce petit monde, on ressent une atmosphère de paix car les animaux sont au calme et se sentent en sécurité dans ce sanctuaire, profitant enfin de la belle vie qu'ils méritent après avoir échappé à des situations de de maltraitance ou d'abandon. Au cœur de la Petite Bohème, parmi cette incroyable diversité d'animaux, vivent aussi des humains au grand cœur. Je parle de Séverine et de son mari Bruno. Ensemble, ils consacrent leur vie à offrir à ces rescapés une existence enfin libre, digne et paisible. C'est Séverine, présidente de l'association La Petite Bohème, qui nous présentera leur mission, quelques-uns de leurs pensionnaires, avec parfois des relations inter-espèces aussi insolites que belles, et nous délivrera surtout un message de compassion. de bienveillance et d'amour universel puisque leur projet mêle à la fois protection animale, respect du vivant et de la terre qui nous héberge et nous nourrit, et spiritualité. Vous entendrez quelques bruits parasites, et c'est normal, puisque déjà les animaux sont partout, mais surtout, le jour de notre entretien, Séverine et Bruno venaient de recueillir une tourterelle blessée, un bébé chèvre laitière avec une boiterie importante, baptisée Pimprenelle, mais aussi quatre petits cochons d'à peine quelques heures sauvés d'un funeste destin. puisque je lotais dans un sac plastique en bordure de rivière. No comment. L'épisode ayant été enregistré il y a quelques temps, je peux aujourd'hui vous dire que deux de ces petits loulous sont malheureusement décédés, mais que les deux autres, baptisés Hagrid et Framboise, vont très bien, grâce aux soins sans relâche de Séverine et Bruno, et une belle rage de vivre, malgré leur début d'existence difficile. Cet épisode est une véritable ode à la bienveillance, à la tolérance et au respect du vivant. J'avertis néanmoins les publics très sensibles que certains... du récit de Séverine peuvent être difficiles.
- Speaker #1
Je m'appelle Séverine Atmeyer, je suis présidente du Refuge les Pruits de Bohème. Mon parcours de vie, j'ai toujours aimé les animaux. J'ai été victime d'actes torturés barbarie pendant pratiquement 18 ans par ma famille. Donc c'est pour ça que les animaux m'ont bien aidée. Et quand j'ai été à l'âge adulte, j'ai eu envie de faire quelque chose pour eux. J'ai été d'abord inspectrice dans une association de protection animale qui me tient beaucoup. à cœur, qui s'appelle l'association Stéphane Lamarre. Et puis un beau jour, j'ai eu envie de créer un refuge sanctuaire pour des animaux comme des Ausha et des chiens, mais aussi des animaux de ferme, des animaux qu'on dit des animaux de rente et des animaux entre guillemets mal aimés, puisqu'il s'agit aussi d'animaux handicapés ou avec des troubles du comportement. On a créé le refuge en novembre 2009 dans cette ancienne ferme, donc c'est une ancienne ferme qui date des années 1800. C'est une ferme empisée qu'il faut qu'on restaure, qui est en mauvais état. On a progressivement aménagé des pâtures et surtout des espaces agréables pour les animaux. Donc il y a un plan d'eau, il y a des aires de jeu. Et l'idée du refuge, c'était qu'ils puissent vivre en communauté. Donc ça a beaucoup surpris les gens. Et en fait, ils sont comme une tribu, on va dire. Donc chacun respecte les autres. Il y a beaucoup d'entraide inter-espèces. Donc c'est un refuge éthologique, c'est-à-dire qu'on respecte les besoins physiologiques. inhérents à chaque espèce, mais aussi il y a beaucoup de stimulation inter-espèce également. Et l'idée c'était que ce refuge soit une sorte de sanctuaire, il y a très peu d'adoption, beaucoup de ces animaux sont beaucoup trop perturbés pour être adoptés, il y a beaucoup de handicaps ou de troubles du comportement. Et puis l'idée c'est que ce refuge aille au-delà, en étant aussi un havre de paix pour la faune sauvage. Il nous arrive également de faire du relais faune sauvage, puisque dans notre département, actuellement, dans l'un, il n'y a pas de centre de soins pour faune sauvage. Donc les gens qui en trouvent blessés sont souvent extrêmement démunis. Nous, on travaille principalement avec le centre pour faune sauvage Le Tétralibre, qui est à côté de Chambéry. Ça permet de sauver des vies et de soulager aussi des personnes qui sont complètement perdues face à la détresse d'un animal sauvage. On est aussi beaucoup en contact avec le centre Les Rondelles. qui est à Saint-Forgeux et qui fait également un travail formidable. Donc c'est vraiment des aides précieuses, parce qu'on a aussi des contacts avec des soigneurs qui peuvent aider le temps de trouver une solution pour un animal sauvage.
- Speaker #0
Comment vous arrivez à juger qu'un animal peut être adopté ou n'est pas adoptable ?
- Speaker #1
Alors ça va déjà être en fonction de son décès médical. Un animal, par exemple, qui présente une pathologie évolutive neurologique, je ne le mettrai pas à l'adoption. Un animal qui présente un handicap, qui va nécessiter une énorme prise en charge, je préfère le garder. parce que nous on a un bon réseau de vétérinaires et d'ostéopathes. Et puis après, il faut que l'animal corresponde à ce que la personne veut. Et c'est là qu'on est un peu pénible, même beaucoup, très pénible. Oui, je l'avoue, on est chiant. C'est-à-dire qu'on exige que la personne vienne une première fois, passe du temps avec, qu'elle ne repart pas avec l'animal. La grande majorité, des fois, il y a au moins trois semaines de délai de réflexion et d'attente. Il arrive qu'on a échée la personne aussi, pour vérifier que les conditions qu'elle propose soient compatibles avec les exigences inhérentes. à l'état de l'animal et à son espèce. Et à ce moment-là seulement, il peut y avoir éventuellement la victime. Et on demande de nouvelles règles.
- Speaker #0
Depuis plus de 15 ans, la petite bohème a accueilli et soigné de très nombreux animaux. Séverine me confie notamment l'histoire de Yoko, leur super-mamie, une petite jument blanche arrivée dans un sale état au refuge en novembre 2018, quasiment à l'agonie. Avec de l'amour, du temps et des caresses, Bruno et Séverine, se relayant jour et nuit à son chevet, ont réussi à lui redonner la confiance en l'être humain et l'envie de vivre malgré tout. Vous trouverez sur notre chaîne YouTube la version habillée de cet épisode avec des photos de Yoko. Même si je n'ai pas mis les plus douloureuses du début de son sauvetage, on peut quand même voir sa belle progression vers la santé. Séverine et son mari lui ont tellement redonné le goût de la vie que vous allez l'entendre, Yoko a noué une amitié, ou même plutôt... plutôt un amour très original avec une autre pensionnaire. Une histoire aussi insolite que magnifique.
- Speaker #1
Donc elle est arrivée, elle avait 25 ans, elle faisait entre 70 et 80 kilos. Pour donner une idée, elle en fait plus de 400 maintenant. Donc elle avait trois fractures au postérieur gauche qui étaient gravissimes et ne jamais soignées. Donc avec une déminéralisation osseuse importante, en plus de sa pêche exsie, elle avait une fracture au niveau de la hanche. Elle avait également une pyroplasmose en face terminale et des vers. Donc, quand on a... Quand on nous a appelé, les gens croyaient qu'elle était morte. C'est une jument qui nous a causé beaucoup de problèmes dans le sens où les chances de survie étaient quasi nulles. Donc il a fallu se battre aussi, essayer de réfléchir, à trouver vraiment la limite entre ce qu'on voulait faire et ne pas aller dans l'acharnement thérapeutique. Mais on a refusé aussi plusieurs fois des propositions d'euthanasie qui étaient totalement justifiées. Mais on avait le sentiment qu'elle voulait s'en sortir, donc on voulait ne pas la trahir. On a passé six mois sans dormir, un jour et nuit, il fallait être à côté d'elle, on s'est relayés. C'était vraiment un des sauvetages les plus violents qu'on ait eu. Elle s'en est sortie. Six mois après, on nous a amené une petite vache qui s'appelle Poésie, qu'on a toujours, qui est très handicapée. Suite à une compression de la moelle épinière, cette petite vache était aveugle, épileptique et avait des grosses difficultés à se déplacer et à se gérer. Il y a eu un moment magique où, dès la descente du camion, la jument a adopté la vache. Et au bout de 11 jours, elle s'est mise à faire du lait pour sa petite vache. Donc la petite vache, Poésie, avait un mois. Le pronostic vital était catastrophique. Et la jument, elle a allaité 8 mois et demi. Et ce qui était magnifique, c'est que quand par exemple la petite vache faisait une crise d'épilepsie, la jument venait nous chercher dans la maison. Donc nous, on complémentait parce que le lait de jument n'est pas assez gras pour un bébé vache. Mais du coup, elle avait deux mamans, elle avait moi et Piyoko. Donc j'ai encore l'image du vétérinaire qui était venu voir Yoko, puis qui est tombé sur la petite vache. Et puis il me dit, c'est quoi ? dit « c'est son bébé » . Il n'a que les conceptions, vous connaissez, c'est vrai. Il a fait plein de photos. Il y en a des gens qui sont venus même de loin pour voir ça, parce qu'ils n'avaient jamais vu, d'une jument aussi âgée, en fait, qui allaite une vache, sachant qu'elle a fait tout. Elle a le nez changé de composition, c'est ça qui est étonnant. Au début, il y avait du colostrum. Après, on voyait qu'il y avait plus ou moins de lactose. Et en fait, elle s'en est occupée, elle lui faisait sa toilette. J'ai des vidéos, d'ailleurs, où on la voit qui fait sa toilette, qui l'emmène au pré. on a découvert qu'elle avait vite compris que la vache était aveugle parce qu'on ne comprenait pas au début pourquoi la vache ne se cognait pas Et en fait, on a vite compris ce qui se passait, c'est que la jument messait son odeur. Donc faisait son petit pipi ou se frottait sur les obstacles. Et la petite vache, en fait, en humant l'odeur de sa maman jument, ne se cognait pas. Alors pour la petite histoire, on a eu un petit miracle, puisque Poésie a retrouvé la vue cet été. Donc elle est toujours épileptique. Et au bout de six ans, elle s'est mise à grandir. Et elle a toujours sa maman Julie. Donc ça, c'est un des sauvetages qui nous a le plus marqués.
- Speaker #0
C'est inter-espèce en plus,
- Speaker #1
c'est beau. Ici, on a beaucoup de cas comme ça, parce qu'on a notre lama Pachouli, qui adopte systématiquement les chevraux qu'on sauve de l'abattoir, et qui fait lama... Alors lama Papapouille, puisque c'est un mâle, mais c'est plutôt maman gâteau. Donc il leur sert de trampoline, de toboggan. mais aussi de lieu pour se réchauffer, pour s'étouffer, et ils veillent sur vous.
- Speaker #0
C'est trop mignon. Étant une amoureuse inconditionnelle des vaches, j'étais un peu déçue de ne pas voir la petite poésie ce jour-là, puisqu'elle avait décidé de ne pas se montrer. En tout cas, cette histoire entre cette jument et ce bébé vache... ou encore le papa poule lama qui s'occupe des petits chevraux, et j'ai vu même bien d'autres photos d'amitié inter-espèce sur le site de l'association, ça fait sourire et ça met du baume au cœur. Tous ces exemples sont une belle leçon de tolérance, et je ne sais pas si vous partagerez mon point de vue, mais ils nous montrent aussi quand même à quel point les animaux sont souvent plus doués pour faire mieux que nous sur ce terrain-là. Séverine me confie ensuite l'histoire de leurs patous, ce sont de grands chiens blancs appelés aussi montagnes des Pyrénées, une race de chiens très anciennes, puisqu'elle existait déjà au Moyen-Âge, mais elle est encore répandue aujourd'hui et d'ailleurs toujours utilisée pour garder les troupeaux. C'est vrai, il me parle notamment de Loukoum, ce chiot patou miraculé qui est resté un peu simple d'esprit, mais débordant de gentillesse et qui aujourd'hui coule des jours heureux avec deux autres de ses congénères à la petite bohème.
- Speaker #1
En fait, on a eu, il y a un an et demi maintenant, un sautage un peu particulier. C'est des gens qui sont venus voler chez un éleveur des chiots patou. Ils ont laissé le portail ouvert. Et pendant que l'éleveur, malheureusement, qui avait été expulsé de chez lui et qui avait tout perdu, essayait de déménager, de sauver ce qui restait, ce petit bébé de deux mois s'est fait taper par une voiture à la tête. Et les gens l'ont jeté dans un fossé où il a agonisé 48 heures. Donc quand l'éleveur l'a retrouvé, il était en train d'agoniser. Donc il a tout fait pour le sauver. Mais malheureusement, lui-même n'avait même pas les moyens de se nourrir. Donc il ne pouvait plus du tout gérer. Et au bout de trois mois, l'état du chiot était un peu catastrophique. C'est-à-dire qu'il était prostéré, incapable de se débrouiller. il était vraiment à l'état de début. Donc il nous a appelé en disant, je vous en supplie faites quelque chose parce que je ne veux pas l'amener à un endroit où il sera euthanasié, je n'ai pas les moyens de payer le vétérinaire. Donc on a fait trois heures de route pour aller le chercher, trois heures allées, trois heures de route. Le pronostic était très mauvais, on a pu le tirer d'affaire. À ce jour, il a juste un petit déficit en poids. On l'a appelé Loukoum, parce qu'au début il ne bougeait pas, il me faisait penser à Loukoum avec du sucre glace. Il est adolescent dans sa tête et je pense qu'il sera toujours en plein âge bête et il est totalement épanoui. Et les autres patoules ont pris en charge et s'occupent de lui.
- Speaker #0
Il a quel âge aujourd'hui ?
- Speaker #1
Là, il va avoir bientôt deux ans.
- Speaker #0
Donc, il y avait déjà des patous avant d'avoir...
- Speaker #1
On avait déjà le grand pépère, là, qu'on avait sauvé pratiquement huit ou neuf mois avant. Et après, on a eu en placement le jeune, je dis le petit, mais bon, le petit fait 70 kilos, mais c'est quand même un petit, qui a qu'un an. Donc, je pense qu'il va être un gros pépère. Moi, il fait entre 65 et 70, là. Et du coup, c'est donc l'adulte et le jeune qui s'occupent de l'oukoum.
- Speaker #0
Et donc, en fait, c'est des chiens qui gardent un peu les autres animaux ?
- Speaker #1
Alors oui, en fait, au départ, le grand, là, c'était un patou qui vivait dans la montagne du Vercors, avec son troupeau de chèvres et de moutons, puisque malheureusement, l'éleveur a eu beaucoup de dégâts, suite au loup et aussi aux chiens errants des touristes. Il ne faut pas oublier ça. On parle beaucoup du loup, on parle beaucoup du lynx, mais il ne faut pas oublier aussi l'incivisme de certaines personnes qui laissent les chiens divaguer. Et du coup, pour protéger ces animaux, il a pris plusieurs patous. Et suite à ça, malheureusement, il s'est retrouvé dans une situation où il ne pouvait plus. et on a récupéré le mâle dominant, qui est magnifique, qu'on a appelé Kundun. Donc il a fallu l'éduquer, puisqu'il connaissait que les chèvres et les moutons, il connaissait très peu l'homme, il ne connaissait pas les vaches, ni les Ausha, ni les chevaux, ni les ébus, ni les lamas. Donc il a fallu un petit peu recadrer tout ça, lui apprendre les bases, c'est-à-dire qu'on ne mange pas les gens, et puis que c'est sa nouvelle maison, et qu'il a le droit d'être totalement libre, et que les autres veulent bien être protégés. Et ça se passe très bien.
- Speaker #0
C'est vrai, ils m'expliquent aussi la provenance de leurs animaux plus exotiques, comme les lamas et la femelle zébu qu'ils ont sauvée il y a cinq ans.
- Speaker #1
Alors le zébu est arrivé parce que malheureusement, depuis quelques années, on assiste à une demande de viande « exotique » , notamment pour les fêtes de Noël. Et il y a des élevages en France, que ce soit d'autruche, que ce soit de yac, que ce soit, j'ai vu aussi, de kangourou, de zébu. Malheureusement, il y a des élevages à viande. Donc dans ce cas-là... Quand on a les moyens financiers, on les sauve, on les rachète le prix de la viande ou ce que donnerait l'abattoir pour leur permettre d'échapper à ce funeste destin. Le lama, il y a de plus en plus maintenant d'élevage de lama. Donc là, c'est des gens très bien qui ne pouvaient pas le garder à cause du Covid et se sont retrouvés en difficulté suite au confinement. Et plutôt que de le placer où il risquait de servir un peu de joujou à des enfants, malheureusement, c'est le destin parfois de certains animaux. Le fils nous connaissait, donc il a préféré qu'il soit placé chez nous.
- Speaker #0
Il y a des fois des gens très bien attentionnés. Ah oui, oui,
- Speaker #1
ils prennent régulièrement de ces nouvelles. Il y a beaucoup aussi de problèmes parce que des gens font des amalgames. Moi je connais des élevages qui sont tout à fait respectueux du bien-être animal Je ne fais pas d'amalgame
- Speaker #0
Quand on recueille autant d'animaux aussi différents Il est important de bien pouvoir s'entourer Séverine et Bruno peuvent heureusement compter sur un réseau de vétérinaires Et de professionnels de la santé animale Qui leur apportent du soutien dans leur mission Je tiens à préciser que la mention de certains vétérinaires dans cet épisode Est faite à titre purement informatif dans le cadre du récit personnel de Séverine Il ne s'agit en aucun cas d'une recommandation ou d'une promotion d'un vétérinaire en particulier. Aucun partenariat ou sponsoring n'est lié à cet épisode. La promotion des professionnels de santé, qu'ils soient humains ou animaliers, étant strictement encadrée, je tenais quand même à le préciser afin de garantir la neutralité de ce contenu.
- Speaker #1
On a par exemple un super vétérinaire qui s'occupe des chiens et des Ausha à Villefranche, qui est le docteur Pernoud, qui lui souvent nous a aidés pour des cas très lourds. Notamment, on a eu une buse qu'on a pu, grâce à lui, stabiliser et faire acheminer au centre de soins pour faune sauvage de Tétras-Libre. On a eu une cigogne aussi, dans un état critique, qu'on a pu maintenir en vie malheureusement, qui est décédée là-bas, mais voilà, on a fait tout ce qu'on a pu. On a eu plusieurs cas, notamment d'animaux, notamment une petite chèvre qui était maltraitée et qu'on a pu sauver une extrémiste grâce à lui. Après, on a un très bon spécialiste au niveau des chevaux, Poney Hahn, qui est le docteur Leduc, avec lequel on travaille depuis très longtemps maintenant. et qui même sur des cas extrêmes comme par exemple le cas d'Yoko, qui est quand même un cas qui a été un des pires qu'on ait eu au niveau équidé, non seulement a été extrêmement présent, a fait tous les examens qu'il fallait, mais nous a beaucoup encouragé. Donc ça c'est une aide très précieuse. Après pour tout ce qui est rural, on a la clinique vétérinaire de Pont-d'Ain, donc par exemple pour les vaches, zébus, moutons, et qui fait aussi les urgences même la nuit. Et puis après on a le docteur Norin Chai qui lui est spécialisé faune sauvage mais fait tous les animaux et qui fait vraiment la grosse chirurgie. Donc quand il vient, il a souvent beaucoup de boulot. Par exemple, il nous a fait une intervention sur une dinde, à lui mettre des broches sur les doigts. Là, il a fait une opération sur la tête d'une brebis qu'on venait de sauver de l'Aïd. Et l'année dernière, il a fallu opérer un petit bœuf d'un fibrome. Donc c'est aussi un réseau qui nous aide beaucoup au quotidien. Même par exemple sur des cas lourds, on a souvent besoin d'envoyer une photo, une vidéo, pour avoir déjà une aide, pour savoir. quoi faire de mieux en attendant de trouver une autre solution. Après, on a d'autres intervenants. On a un très bon maréchal Ferrand, Erwann Colin, on a une très bonne ostéopathe aussi, Violette Perrier, qui, sur des cas extrêmes, par exemple sur des tortures, sur des restes de fractures, peut permettre à l'animal d'avoir plus de confort. En cas vraiment d'un sauvetage complexe, on ne se sent pas tout seul. Donc ça, c'est super important.
- Speaker #0
Et là, le refuge, il est plein ?
- Speaker #1
Là, il est plat. La seule chose qu'on peut faire encore, c'est sur des cas de transit en faune sauvage. Par exemple, là, comme une petite tourterelle qui est arrivée. Quand on est complet, on ne laisse pas les gens tomber. Là, hier, on nous a appelé de l'autre bout de la France pour un petit oiseau. À ce moment-là, ce que j'ai fait hier, c'est que je lui ai envoyé les coordonnées d'un centre pour faune sauvage que je connais, qui est près de chez elle et qui est très bien. Sur la faune domestique, on essaie d'avoir aussi un réseau d'autres associations qu'on connaît, de manière à ne pas laisser les gens en difficulté. Et ça, c'est important.
- Speaker #0
Donc il y a une solidarité en plein droit.
- Speaker #1
Après, nous, on fait quand même partie de l'arche des associations et du réseau national des réfugiés animaux. Donc, ça permet aussi d'être assez solide.
- Speaker #0
En préparant ma venue à la Petite Bohème, j'avais vu sur leur site internet une rubrique qui m'avait intriguée, qui s'appelle le troc-plante. Et j'ai donc demandé à Séverine en quoi ça consistait. Vous allez notamment découvrir, pour ceux qui ne le connaissaient pas comme moi, le terme de syntropie.
- Speaker #1
Alors le troc-plante, c'est qu'on ne se borne pas qu'au bien-être animal, on essaie aussi d'avoir une action positive sur l'environnement. Donc ici, on a des cultures, ce qu'on appelle syntropiques, c'est-à-dire que le sol ici, au départ, a été cultivé de manière intensive, avec les catastrophes qu'on connaît. Donc on a fait un gros travail pour que ce sol soit nouveau vivant. Et la syntropie, en fait, c'est un moyen pérenne de rendre le sol vivant et de l'améliorer année après année. Donc on travaille comme ça, on fait de la permaculture aussi, et on voulait faire... profiter aussi des personnes de ce savoir. Donc, on met en troc-plante certaines espèces qui vont permettre à des personnes de se faire plaisir en ayant une action solidaire pour le refuge. Par exemple, en échange de certains plançons, ils peuvent amener des croquettes. Ça peut être des graines, ça peut être un coup de main, tout simplement. Sans passer nécessairement par la case argent.
- Speaker #0
Par rapport au fonctionnement de l'association, tu es avec ton mari. Est-ce que vous avez un réseau de bénévoles ?
- Speaker #1
On a des bénévoles qui viennent essentiellement de manière ponctuelle. Parce que c'est aussi en fonction de la météo, comme on est tout le temps dehors. Quand il y a 10 cm de neige, on n'a pas le même travail que quand il fait 45 degrés. Donc c'est un petit peu en fonction de tout ça. Après, on a beaucoup de bénévoles qui ne sont pas forcément non plus dans la région. Et puis après, c'est beaucoup de système, beaucoup de sacrifices. On n'a jamais de jour de congé, jamais de pause. On attaque le matin tôt, on finit le soir tard. On a parfois des soins la nuit, en ce moment. Et puis après, on a ce qu'on appelle des chantiers solidaires. Alors, c'est surtout en été. Là, on va avoir des bénévoles de toute la France qui viennent maintenant de Suisse et qui viennent pendant entre une semaine et dix jours, selon les années. Donc, on fait un camping dans le refuge. Il y a de la toilette sèche, il y a une douche solaire. On rigole bien, on a une super équipe de cuisine aussi qui nous fait des super petits plats végétariens. Et l'idée, c'est que ces personnes soient sensibilisées à la bientraitance des animaux, participent à quelque chose, parce que c'est une aventure, qui est à la fois humaine, qui est animale, qui est chouette. Et il y a beaucoup aussi de complicité. Et on a des gens de tous les milieux. C'est-à-dire que l'idée, c'est vraiment de ne pas être ouvert qu'aux militants du tout de la cause animale, c'est vraiment d'être ouvert à tous. Donc on va avoir autant des vétérinaires que des militaires, que des architectes, que des gens qui se recyclent au niveau professionnel parce qu'ils ont fait un burn-out ou des choses comme ça. On va avoir des présidents d'associations, on va avoir aussi des gens qui sont dans l'administration, des gens qui sont maraîchers, des gens qui sont dans l'informatique et qui en ont marre d'être dans les bureaux. Enfin, on a vraiment de tout et ça crée vraiment une superbe dynamique. Et puis on a tous les âges, on va avoir des gens qui ont à peine 18 ans, des gens qui en ont 70. Et l'idée, c'est vraiment d'être ensemble pour une aventure commune. Et on a toujours maintenant, d'année en année, un petit noyau de bénévoles. En fait, c'est une famille, on les appelle les bohémiens. Et le reste de l'année, c'est beaucoup de gens de la région. Les joies, là, on fait un gros chantier clôture. En ce moment, on a des gens qui sont en confé, jusqu'à 3-4 heures de route pour venir nous aider.
- Speaker #0
Vous êtes combien à peu près sur ces chantiers bénévoles ?
- Speaker #1
Alors, par jour, on oscille entre 25 et 30. Mais il y en a qui vont rester une journée, d'autres deux journées, d'autres la semaine. On en a même qu'on fait durable. Donc en fait, on va dire qu'on est 40-45 puisque ça tourne pas mal. Ce qu'on a fait en Chantilly-Solidaire, c'était un nichoir à cigognes. On a fait la châterie, on a fait un local de rangement, on a fait un hôtel insecte, on rénove aussi beaucoup, on rénove les liches, on rénove les clôtures, on fait beaucoup de maçonnerie. Donc on a un très bon spécialiste en pisé, puisque c'est une ferme en pisé qu'on veut restaurer dans les règles de l'art ancienne. Donc on a un spécialiste en pisé qui est venu, qui a formé nos bénévoles. Et du coup, on a fait un chantier sur un mur de soutènement des écuries. On bouge des fissures. Donc là, il y a encore quelques années. Il y a vraiment de tout. C'est bon, les animaux participent, ce qui n'est pas toujours pratique, ça, on l'avoue. Des fois, il faut les enjamber. Ou des fois, on se retrouve à table avec un bouc ou une dinde sur la table ou des poules sur les genoux. Nos bénévoles sont très, très, très prudents avec ça et ont des grands moments de fourrure aussi. On s'est beaucoup fait squatter par le lama. On était de cuisine aussi.
- Speaker #0
On l'a vu sur Instagram. Je ne sais pas si c'est le même, comment il s'appelle ?
- Speaker #1
Pachoulis. Une recette. Oui, il est bien carrément piqué le riz, les pâtes dans les assiettes des bénévoles, mettre les oreilles dans la ratatouille.
- Speaker #0
Quand je suis venue rencontrer Séverine, j'ai eu la chance d'avoir un bisou de ce fameux patchouli, l'âme associable et affectueux, et visiblement très gourmand aussi. Vous irez voir les photos sur Youtube, il a vraiment une bonne bouille. Et avant de poursuivre le récit de Séverine, je vous donne donc plus d'informations sur le chantier solidaire 2025 de la Petite Bohème. Il aura lieu du samedi 2 au dimanche 10 août prochain. Chaque année, bénévoles, amis de l'association et surtout amoureux des animaux et de la nature se retrouvent pour prêter main forte à Séverine et Bruno et à leurs 150 protégés. Cette année, on retrousse les manches concrètement pour la rénovation de la façade en piset de la grange, encadrée par un spécialiste de la matière, mais aussi la restauration des murs intérieurs de la ferme, puisque Séverine le disait au début de l'épisode, la ferme est en mauvais état. Il y a également un chantier, changement et réparation des clôtures du Grand Pré, pour garantir une meilleure sécurité des animaux. également au programme la réparation de trois portillons et divers petits travaux d'entretien nécessaires au bon fonctionnement du refuge et au confort des animaux. Et pour celles et ceux qui sont dans le coin, c'est-à-dire Châtillon-la-Palue, dans les Dombes, à 50 km de Lyon, 30 km de Bourg-en-Bresse, un petit coup de main sera très apprécié par Séverine et Bruno dès le week-end du 26-27 juillet pour préparer tout le chantier solidaire, installer la zone de camping, l'organisation des espaces de vie commune pour le chantier, etc. Une ambiance conviviale vous attend et le travail se fera dans la bonne humeur. Pour rejoindre cette belle aventure humaine et animale et avoir toutes les informations, vous pouvez écrire à l'adresse mail bénévole-la-petite-bohème-gmail.com bénévole avec un S. Je remettrai bien évidemment cette adresse dans les notes de l'épisode. Et n'oubliez pas de vous inscrire avant le 15 juillet car les places sont limitées. Je clôture cette partie avec cette jolie citation « Le bénévolat, c'est l'art de la gratuité du cœur, du geste et du temps. » On continue sur la spiritualité qui anime la petite bohème depuis sa création.
- Speaker #1
Alors en fait, le refuge ici, il n'est pas indissociable de ce qu'on appelle, le terme est un peu galvaudé, la spiritualité, c'est-à-dire qu'en fait, c'est notre manière d'appréhender le monde et le vivant. Autrefois, avant qu'il y ait la société de consommation, il y avait des peuples premiers qui avaient un lien très puissant avec la nature, avec les animaux, et qui ne se disaient pas au-dessus, c'est-à-dire qu'ils faisaient partie d'un tout, ils étaient connectés, que ce soit un arbre, que ce soit un rapace. Et l'idée du refus, c'était de retrouver cette connexion en se disant qu'on est des humains, mais on est aussi des mammifères comme les autres, on n'est pas au-dessus des autres. Et on a une énorme responsabilité, plus que jamais actuellement, avec ce qui se passe sur notre planète, par rapport aux autres humains, mais par rapport aussi aux animaux, tous les autres êtres vivants, par rapport aux plantes, par rapport à la nature en général dont nous faisons partie. Et l'idée de ce refus, c'est vraiment d'aller dans ce sens, en se disant qu'on ne peut pas se prétendre humain si on n'est pas capable d'un peu de compassion. Et on ne peut pas se prétendre habitant de la terre si on n'est pas capable d'un peu de respect. Donc on est vraiment dans cette dynamique-là, tout simplement.
- Speaker #0
Marie, Bruno, il avait la même passion que toi ?
- Speaker #1
Alors, il a toujours aimé les animaux. Lui, il n'a pas vécu beaucoup là. En fait, il venait en vacances. Et il faut savoir que pour la petite histoire ici, c'était horrible au départ. C'était un relais de chasse. Il avait un papa chasseur, donc il a vu des choses assez horribles. Il a beaucoup motivé aussi à faire évoluer les choses par rapport à ça. Quand il est arrivé ici, il m'a expliqué qu'il y avait plein d'animaux paillés partout. C'était assez horrible. C'était également une ferme de production de lait, donc avec des veaux qui partaient à l'abattoir. Donc ça a été pour lui une révélation de se dire non, non, il faut que ça change. Et son rêve, c'était de faire revivre cette ferme, mais sans abattoir, sans chasse, avec beaucoup de compassion et avec beaucoup de douceur. Ah ben là,
- Speaker #0
vous l'avez fait de la meilleure des manières.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Une âme au lieu.
- Speaker #1
C'est assez marrant de passer d'un lieu de tuerie à un refuge.
- Speaker #0
Avec ton mari, comment vous tenez le coup ? Parce qu'on parle beaucoup de fatigue, de burn-out compassionnel. C'est ça.
- Speaker #1
C'est très, très dur. C'est dur, mais après, il faut garder aussi le bon côté. C'est-à-dire qu'il y a des animaux, on sait qu'on ne les sauvera pas. Par exemple, là, on m'a amené des écureuils dans un coma qui est passé. Il y en avait déjà un mort à l'arrivée. J'ai compris qu'il y avait le coup de chance. On a quand même tout fait. Dans ces moments-là, c'est dur. Mais en même temps, on se dit que le geste de compassion qu'on a fait, même si l'animal est décédé, il était nécessaire. On a eu un drame le 1er décembre dernier, où des chiens de chasse ont pénétré dans le refuge et ont fait un carnage. Donc, ils ont malheureusement tué ma jument, que j'avais depuis 13 ans, que j'avais sauvée il y a 13 ans. Elle est morte sous mes yeux. Ça a été, je crois, la pire journée de ma vie. Il y a eu des moments très durs où on a eu envie que tout s'arrête. Si j'avais pu donner ma vie pour la sauver, je l'aurais fait. Et en même temps, les trois mois qu'on suivit, où ça a été très violent, puisque beaucoup d'animaux ne voulaient plus vivre, elle était vraiment ici l'âme du refuge, le pilier du refuge. Donc on a tenu pour les autres en se disant « Mais tout ce qu'on a fait pour eux, on ne doit pas l'arrêter. Tout l'amour qu'on a partagé avec elles, ils doivent continuer de vivre aussi. » Et il a fallu transformer ce drame en force en se disant « Ben oui, il y a eu ça, ok. Ok, maintenant, on va être plus costauds. On ne peut pas arrêter. » Et on a eu ce moment magique où, depuis trois semaines, on a cette jument Shazia qui est arrivée. Suite à des troubles de comportement, elle avait eu en fait des peurs qui pouvaient la rendre dangereuse et ses propriétaires ne pouvaient plus l'approcher. Alors que c'est des gens très, très, très gentils. Ils ont vraiment fait de son mieux, mais c'était devenu vraiment trop dangereux. Et on est toujours en lien avec eux, ça se passe très bien, ils sont très heureux qu'elle soit là. Et en fait, on s'est dit, il y a un truc magique, c'est qu'on a senti dans l'attitude de Shazia, à son arrivée, alors que là-bas, elle était énervée et tout, Là, dès le moment où elle est descendue du van, elle a compris. On a vu dans ses yeux. Le soir même, elle était la chef du refuge. Elle était le pilier du refuge. Et les autres l'avaient adoptée. Et en récupérant ses papiers, on s'est rendu compte qu'elle avait la même mamie, si je puis dire, Shambhala. Et en fait, on se dit, mais tout cet amour qui a pu être partagé avec Shambhala, au-delà de sa mort, il rayonne. Et on se dit, en fait, on ne peut pas arrêter. C'est-à-dire qu'on ne doit pas être découragé. On n'est pas Dieu. On n'est pas tout puissant. On doit rester humble. On doit connaître nos limites. mais on se dit que même quand on ne peut pas sauver. Le fait d'avoir donné de l'amour, le fait d'avoir donné son cœur, d'avoir donné des soins, c'est jamais inutile. Ça rayonne, on est persuadé de ça.
- Speaker #0
Tous les actes qu'on commet, dès le moment où notre attention est d'aider, même si pour des tas de raisons on n'y arrive pas, c'est jamais inutile. Et c'est ce qu'on dit aussi aux gens, parce qu'on a parfois des gens qui essayent de sauver un petit oiseau, qui essayent de sauver leur chien qui a une maladie malheureusement qui est en phase terminale. Et on aide aussi les gens par rapport à ça. On a beaucoup de gens qui appellent suite à des deuils d'animaux. J'ai beaucoup de personnes âgées par exemple, qui m'appellent parce qu'elles viennent de perdre leur animal et que parfois elles me disent... mon mari ou mon fils, il me dit que c'est qu'un chien. Donc, on fait beaucoup d'aide aussi comme ça. On aime le faire, même si c'est douloureux. On aime le faire parce qu'on estime que c'est utile.
- Speaker #1
Ça vous nourrit. Mais est-ce qu'il y a quand même aussi des moments qui vous nourrissent positivement et vous donnent de l'énergie ?
- Speaker #0
Justement, en fait, on arrive à un stade où, après les moments durs, comme là, ce décès qui a été vraiment horrible, on a eu des moments magnifiques où, déjà, le soutien de bénévoles. Deux jours après son décès, j'ai des bénévoles qui sont venus. Ça m'a vachement émue. nos bénévoles étaient très attachés à Shambhala et en fait nous ont fait un cadeau magnifique ils ont fait un petit cahier et chacun dessus a mis des pensées d'amour pour cette jument a photographié des bougies des petits cœurs, des petites fleurs il y en a qui ont fait des poèmes pour elle il y en a qui ont fait des dessins pour elle il y avait un dessin magnifique c'était une jument toute noire donc on la voit dans le dessin qui galope avec des elfes donc il y a au-delà de ces moments de détresse des moments d'une très grande beauté mais ça, ça ne nourrit pas
- Speaker #1
Une chose est certaine, l'âme de Shambhala, cette magnifique jument si chère au cœur de Séverine, veille encore sur la petite bohème. Elle imprègne toujours les lieux de sa présence silencieuse et continue de nourrir l'engagement et la passion de Séverine et Bruno. Et nul doute que Shazia, cette autre superbe jument noire, récemment arrivée au refuge, saura à son tour incarner la position de chef symbolique éveillée sur tout ce petit monde, perpétuant ainsi la mission protectrice de Shambhala. Est-ce que les gens peuvent venir voir les animaux ? Sous quelles conditions ?
- Speaker #0
Alors, en fait, on a des visites de manière limitée. Parce qu'on a beaucoup de gens qui nous prennent pour un zoo, une animalerie ou un parc de loisirs pour les enfants. Donc ça, c'est non. Les visites se font sur rendez-vous avec des personnes, ce ne sont pas des grands groupes déjà. On ne reçoit pas les enfants de moins de 6 ans, ni les enfants turbulents. Et puis, c'est vraiment en fonction aussi des urgences qu'on a. Parce qu'il arrive qu'on ait des animaux très perturbés, pour lesquels il faut vraiment du calme. Donc dans ce cas-là, il n'y a pas de vigie, sachant aussi qu'on a eu des gros cas de maltraitance et qu'on a des animaux qui peuvent avoir très peur de l'homme. Et puis, on explique aux gens qu'on est un petit peu comme un hôpital, c'est-à-dire que quand une maman, un papa, une grand-mère est dans un endroit où elle a besoin d'être soignée, ils ont besoin d'être au calme. Les animaux, c'est pareil, ils ont besoin d'être au calme. Donc c'est vraiment sur rendez-vous, mais à des buts vraiment de sensibilisation. On ne demande pas d'argent, par contre, on encourage les gens à être adhérents au refuge. ou même à faire des dents en matière sous forme de croquettes ou de graines, par exemple.
- Speaker #1
Et justement, quels sont vos besoins les plus fréquents ? Si jamais on peut passer un message, est-ce qu'il y a des choses qui reviennent ?
- Speaker #0
Alors, on a beaucoup besoin de croquettes parce qu'on a des gros chiens. On demande aussi beaucoup de pâtés pour chiens et chats parce qu'on a des chats qui ont plus beaucoup de dents, qui sont plutôt jeunes. Dans les chiens, souvent, les pâtés nous servent à mettre un petit complément. En plus des croquettes, c'est leur petit plaisir. Parce qu'on parle aussi beaucoup de soins, mais il y a aussi tout le côté... le cocooning, tout le côté plaisir qui est très important. On a toujours besoin de granulés pour les chevaux, parce qu'on a une mamie qui n'a plus beaucoup de dents non plus, donc elle ne peut plus mastiquer comme elle voudrait, la pauvre. Beaucoup aussi, tout ce qui est granulés de bois, qui nous sert à faire des litières écologiques pour différents types d'animaux. Et puis après, on est toujours en recherche, ça peut être de matériaux divers, par exemple là, on cherche des tourets, on est toujours en recherche de niches, de nichoirs pour oiseaux, de choses comme ça. de piquets de clôture, de plein de choses, même de matériel de bricolage, comme des vis, comme des gouts, comme des masses, des enfonces piquées, on est toujours en recherche de plein de choses.
- Speaker #1
Et pour les croquettes, il y a une marque de prédilection ?
- Speaker #0
Non. On évite les croquettes low cost qui sont plutôt nocives pour leur système digestif, mais après on n'a pas de marque à titrer.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a une plateforme où vous êtes pour faire des trucs ?
- Speaker #0
Oui, il y a LOSO. On a des dons qui peuvent être ponctuels ou tous les mois. Et puis après, on a le teaming, c'est-à-dire que pour les personnes qui n'ont pas forcément beaucoup de moyens, il y a possibilité de faire des micro-dons d'un euro par mois via la plateforme du teaming. Et comme les petites gouttes d'eau font les grandes rivières, rien n'est jamais perdu. On cherche toujours des dons parce qu'on a très très peu de moyens. Donc on a beau se sacrifier, on galère quand même. Et puis après, on a des adhérents, on a aussi des gens qui se proposent, par exemple, pour du bénévolat. Ça peut être aussi sur une après-midi, ça peut être sur une journée. On a aussi des gens, par exemple, suite à un problème médical sur leur animal. Ils sont obligés de changer de croquettes, on est très heureux. de récupérer les croquettes. On a aussi des gens, par exemple, qui nous donnent, ça peut être du foin, ça peut être des graines, ça peut être des niches aussi, souvent c'est des choses aussi qu'on peut rénover. Là, par exemple, on a eu trois personnes adorables qui nous ont offert des tourets, ce qui va nous servir pour nos chèvres, parce que ça leur sert aussi de plateforme de jeu. On peut avoir aussi des gens, suite à des sauvetages, qui, par exemple, là, la personne qui a sauvé, c'est des petits bébés cochons, nous a apporté du lait maternisé, des choses comme ça. Tout aide est la bienvenue.
- Speaker #1
La petite bohème, c'est 150 animaux. Rien que les chiens, les patous, mais aussi quelques autres chiens, ont besoin d'une grande quantité de croquettes chaque jour, sans parler de la quinzaine de chats, ainsi que tous les herbivores qui mangent certes de l'herbe des pâtures, mais aussi du foin, des granulés d'herbe, les petits volatiles qui peuvent manger des mélanges de graines concassées, et j'en oublie. Alors si le dévouement inconditionnel de Séverine et Bruno à la cause animale vous a touché, et que vous pouvez faire un don monétaire ou de nourriture, je vous invite à vous rendre sur Eloasso ou sur la page Teaming de l'association pour les micro-dons d'un euro par mois. Si vous êtes dans l'un ou pas très loin, ils acceptent également aussi les dons en nature d'outillage ou de matériel pour animaux, comme l'a expliqué Séverine. Mais ne perdons pas de vue qu'ils ont surtout besoin de nourrir leur arche de nuit. Alors un petit don, si vous le pouvez, sur les plateformes mentionnées, c'est une aide précieuse pour ces anges gardiens des animaux. Vous pouvez aussi les suivre sur Instagram, Facebook, mais aussi sur Youtube, où vous trouverez sur leur chaîne vidéo de nombreuses vidéos de leurs pensionnaires, du sauvetage de la jument Yoko par exemple, mais aussi des belles amitiés entre les animaux, des doux moments de vie du refuge, et une magnifique vidéo hommage à la jument Shambhala disparue. Je remettrai tous les liens dans les notes de l'épisode. J'ai personnellement été conquise par l'immense chantieresse Séverine et Bruno, mais aussi leur dévouement sans limite. dont ils font preuve chaque jour de leur vie et depuis toutes ces années sans répit pour s'occuper de tous ces animaux bien souvent rescapés d'une précédente vie de douleur et qui peuvent enfin connaître le respect et l'amour grâce à ce couple formidable c'est quelque chose que je tenais à dire aussi c'est que dans notre monde on fait une grande distinction entre les animaux qu'on appelle familier comme un chien comme un chat comme un cochon d'inde comme hamster
- Speaker #0
Et on met d'un autre côté les animaux de rente, comme la poule, comme la vache. Et encore d'un autre côté, les animaux sauvages, qu'on va voir dans les zoos, mais on ne respecte pas forcément leur biotope. Et encore, dans un autre côté, on va mettre le cheval, qui est un petit peu à la jonction entre l'animal familier et l'animal de ferme. Et je pense qu'il faudrait un petit peu changer tout ça. Ouvrir son cœur, ouvrir ses yeux en se disant « mais bon sang de bonsoir » . Ils ont tous la capacité d'aimer, d'être aimés, ils ont tous la capacité de souffrir. Ils se posent aussi des questions, ils réfléchissent. Il faudrait arrêter tout simplement de se mettre des œillères et de faire ces clivages, parce qu'ils sont dangereux, ils sont tragiques. Moi je vois des gens qui sont horrifiés de voir des pays où on mange du chien et du chat, mais ça ne les dérange pas de manger du foie gras et du steak. Et en fait, il faut se rendre compte qu'une maman vache, elle est aussi malheureuse qu'une maman humaine, quand on lui enlève son petit. Et je pense que l'évolution, c'est aussi ça. c'est de se dire qu'à l'heure actuelle, il n'y a rien qui nous empêche d'étendre notre compassion à tous ces êtres. Il n'y a rien qui nous l'empêche. Et j'aimerais donner ce message que chaque pas fait en son sens est très important pour chaque personne, pour chaque animal, mais aussi pour l'humanité.
- Speaker #1
C'est une question de perception, en fait.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
exactement. Personnellement, moi, je suis très aussi sensible à ça, donc je rejoins totalement ton propos. Merci beaucoup, Séverine, pour ce beau témoignage.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
« Les animaux sont principalement et essentiellement la même chose que nous » , disait le philosophe allemand Arthur Schopenhauer. « Une compassion sans borne qui nous unit avec tous les êtres vivants, voilà le plus solide, le plus surgarant de la moralité » , ajoutait-il. C'était un épisode de l'Echo des museaux, un podcast imaginé et réalisé par Marine Coez. Je vous remercie beaucoup pour votre écoute précieuse. J'espère que ce podcast vous donne envie d'agir à votre niveau. car chaque action peut faire la différence pour un monde plus bienveillant envers toutes les espèces animales. Si l'épisode vous a plu, merci d'en parler autour de vous, de laisser des étoiles, des pouces en l'air, un gentil commentaire et de vous abonner depuis votre plateforme d'écoute préférée. Si vous souhaitez être l'invité de ce podcast ou connaissez quelqu'un qui pourrait l'être ou me suggérer une thématique pour un prochain épisode, n'hésitez pas à me contacter à Vous pouvez également suivre ce podcast sur les réseaux sociaux. A bientôt !