- Uriell
L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer, un mardi sur deux.
- Sophie
Pour moi la résilience c'est le fait de dépasser un événement qui a ébranlé, qui a déséquilibré. Et la résilience c'est le fait de retrouver son équilibre après. Un nouvel équilibre.
- Uriell
Bonjour, je m'appelle Uriel. Uriel avec deux L comme un papillon, symbole de résilience et de renaissance. Née de mon propre parcours face à un cancer colorectal, j'ai créé l'Echo des papillons, un podcast nomade réalisé à vélo et en camion. Mon but ? Recueillir sur ma route toute forme d'initiatives et de parcours, source d'espoir, afin de transmettre à mon tour un peu de lumière aux personnes touchées par un cancer. Cheminez avec moi au cœur de conversations intimes et conviviales partagées avec des hommes et des femmes qui ont transformé la maladie en force. Découvrez aussi une approche novatrice, globale et prometteuse dans le traitement du cancer appelée oncologie intégrative. Et parce qu'être malade ne signifie pas renoncer à ses rêves, suivez-moi sur ma route dans mes réflexions et conseils personnels sur le voyage avec un cancer. Que ces dialogues et ces ressources vous aident à déployer vos ailes et dessiner votre chemin sur la voie de l'espoir et de la transformation, à l'image de la chrysalide qui devient papillon. Bon voyage sonore ! Pour cet épisode, Sophie m'a reçu chez elle à Bain-de-Bretagne en Ile-et-Vilaine, avant mon départ vers le sud de la France. Avec une sincérité touchante, elle nous partage son cheminement et les ressources qui lui ont permis de retrouver un nouvel équilibre après avoir traversé l'épreuve de deux cancers. Oui, en 2016, Sophie apprend, à tout juste 40 ans, qu'elle est atteinte d'un cancer agressif aux pieds, un dermatofibrosarcome. Et un an plus tard, un cancer du sein vient à nouveau bouleverser sa route. Aujourd'hui, elle est enfin considérée comme guérie par le corps médical. Pour l'écho des papillons, elle tire les cartes de la résilience et nous révèle ce qui a contribué à la soutenir dans son parcours, entre hypnose, visualisation, tatouage, danse ou encore marche à pied. Un témoignage doux et chaleureux qui invite à ralentir, à mieux s'écouter et à croire en sa propre capacité de transformation. Bon voyage sonore ! Bonjour Sophie.
- Sophie
Bonjour.
- Uriell
Merci de m'accueillir aujourd'hui pour cette interview. Écoute, on va commencer avec les questions. Tu as tiré les cartes.
- Sophie
Allez, ça marche. Alors Sophie, qui es-tu ? À quoi ressembles-tu ? Elle est géniale cette question. Je ne sais pas, ça me donne envie de parler un peu d'où je viens, moi, qui suis-je. Donc je suis une femme. Née de deux parents de cultures très très différentes. Une mère française, athée, homosexuelle, mais pas à l'époque.
- Uriell
Pas à l'époque, dans le sens où elle est...
- Sophie
Elle s'est d'abord mariée avec mon père. Ah oui. Donc...
- Uriell
D'où qu'elle descend. Première,
- Sophie
voilà. Première histoire, on va dire. Et d'un père juif tunisien, voilà, très très très croyant. donc je suis issue vraiment de deux environnements de culture. Et je viens de région parisienne. C'est là-bas que j'ai grandi. Donc, entre le 93 et le 19e à Paris. Donc, qui suis-je ? Un mélange. Un mélange, je crois, quelque chose qui a entraîné beaucoup de rencontres et beaucoup d'ouvertures et puis parfois beaucoup de souffrances.
- Uriell
Ben oui. Bien connue de la double identité. De faire partie,
- Sophie
voilà, c'est ça, d'être un peu dedans, dehors. Alors Sophie, quels sont tes souvenirs du jour où l'on t'a annoncé que tu avais un cancer ? Quelle a été ta réaction ? Alors, je vais parler du cancer que j'ai eu dans le pied, parce que c'était assez terrible en fait comme annonce. Donc j'étais en vacances J'ai eu une petite boule au niveau du pied qui était douloureuse. Je suis allée consulter, le médecin m'a dit qu'il valait mieux aller passer des examens. J'ai d'abord passé une échographie, ensuite on m'a indiqué sans rien me dire, sans plus me donner d'informations qu'il valait mieux que je passe une IRM. Ensuite j'ai passé une IRM. Là-dessus, on m'a indiqué qu'il valait mieux le retirer. Donc je me suis fait opérer, on m'a retiré cette petite boule et le chirurgien qui m'a opéré à la visite post-opératoire, j'étais assez inquiète de ne pas avoir les résultats parce qu'évidemment c'était censé partir en analyse. Et puis il s'est un peu fichu de moi en me disant non mais c'est bon, il n'y a rien du tout, je sais très bien ce que c'est, j'ai déjà vu ça plein de fois. quelque chose de tout à fait bénin. Voilà.
- Uriell
Et pourquoi il s'est foutu de toi ? Parce que tu étais inquiète ? Oui,
- Sophie
je me trouvais très stressée en fait. Et que vraiment, il n'y avait pas lieu d'être, que je pouvais partir en vacances et passer à autre chose. Donc je suis partie en vacances. J'étais en vacances avec plein d'amis dans les Vosges, avec les enfants des amis et nos enfants à nous aussi. Et on devait aller faire une journée dans un parc. où il y avait de la crobranche, des manèges un peu à sensation et des choses comme ça. Et moi, j'hésitais un peu. J'avais envie de faire un vol relié à un fil. C'est une sorte de tyrolienne, mais on est allongé et ça trace, ça fait bien peur. J'avais envie de faire ça et en même temps, j'avais un peu peur, j'hésitais. Et en fait, au moment où on est entré dans le parc et où on allait, dans... commencé cette journée, j'ai reçu un coup de fil de ce chirurgien qui m'a dit « Vous n'êtes pas toute seule ? » Alors j'ai dit « Non, je ne suis pas toute seule. » « Ok, vous avez donc du monde autour de vous. » Alors en fait, je voulais vous appeler parce que finalement, j'ai reçu les résultats et en fait, c'est un petit cancer. Alors voilà, pas d'inquiétude outre mesure. Ça veut dire juste que j'aurais dû retirer plus. que ce que j'ai retiré et que voilà c'est un petit cancer il faut quand même s'en occuper donc je vous ai pris rendez vous là là là là là donc vous avez rendez vous à telle date telle date telle date alors voilà je me suis retrouvé avec cette information c'est un petit cancer en même temps il faut rentrer de vacances faut aller à ses rendez vous faut se faire réopérer finalement je savais toujours pas très bien à quoi c'est enfin ce que c'était ni et j'étais On m'obligeait même à ce moment-là, encore une fois, à ne pas m'inquiéter. C'est-à-dire que la première fois où il m'avait dit « ne stressez pas, c'est rien » , là, encore une fois, il me disait « c'est un tout petit cancer, c'est bon » . Et puis, ça, c'est l'annonce du premier cancer, du coup, le dermatofibrosarcome dans le pied. Et l'annonce du deuxième, alors, ça, c'est pareil, c'est assez fou. Donc dans le cadre des examens, j'ai passé un scanner du thorax.
- Uriell
Examen de contrôle ?
- Sophie
De contrôle, voilà. Parce qu'à priori, ça se voit plutôt sur cette partie-là du corps généralement. Donc du coup, on contrôlait cette partie pour ça. Et donc j'ai reçu un courrier m'indiquant qu'il y avait une trace blanche qui avait été vue à cet examen. Et qu'il valait mieux, du coup, que j'aille assez rapidement faire une mammographie. Par courrier ? Par courrier, voilà comment j'ai appris.
- Uriell
Il me semblait que ça ne se faisait pas par courrier, en fait, ce genre de...
- Sophie
Alors après, j'en ai parlé avec la radiothérapeute qui m'a envoyé le courrier, parce que c'était elle qui était à l'origine à la demande de cet examen. Et elle m'a dit, vraiment, je suis désolée, je n'imaginais pas que ça puisse être vraiment quelque chose, en fait. Pour elle, c'était rien. Et que c'était vraiment juste... par acquis de conscience qu'on le faisait. D'accord. Sauf que moi, j'ai deux expériences et que ces deux expériences sont passées comme ça.
- Uriell
Oui, c'est ça. Donc, quand même deux annonces quand même particulières et voire traumatisantes quand même.
- Sophie
Oui, la deuxième, je dirais encore plus que la première parce que c'était la deuxième un an après. Enfin, j'ai commencé à me dire... Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Quand est-ce que ça s'arrête ? Et est-ce qu'à un moment donné, mon corps va se mettre à déconner complètement et devenir l'ennemi numéro un ? Donc voilà, ma réaction, j'ai vraiment eu l'impression de me prendre un camion dans la tête. qui m'a assommée complètement, vraiment, en me disant, là, en fait, j'avais l'impression que c'était fini, en fait, que j'étais sortie d'affaires. Et puis, je me suis dit, à ce moment-là, je me suis dit, ah non, mais je refuse de faire ça à mes enfants. J'avais une culpabilité énorme que ça recommence, quoi. Mais c'est pas possible. Donc, je me sentais pas bien avec ça. Je me sentais mal d'annoncer à ma mère. C'est bizarre, donc j'avais aussi une culpabilité énorme de ça. Qu'est-ce que je me suis dit ? Je me suis dit, en fait, il y a quelque chose sans doute qui déconne. Alors Sophie, comment as-tu vécu ce parcours de soins au niveau émotionnel et ou au niveau physique ? Je vais dire que pour le pied... Finalement, je travaillais beaucoup, beaucoup, beaucoup. J'allais très, très vite, tout le temps. C'était quand même vraiment la nature de ma vie à ce moment-là. C'est que tout allait très vite, il fallait s'occuper de tout. J'étais à mille à l'heure. Ça m'a stoppée net. Ça m'a arrêtée. Et puis, j'ai mis un peu de temps à comprendre. Il a fallu qu'on me le redisse plusieurs fois. Non, mais en fait, là, vous ne pouvez plus travailler. C'est fini. Là, il va falloir rester chez vous. Il va falloir aller vous soigner. OK. Donc voilà, j'ai vécu ça du coup comme un arrêt brutal et puis finalement que j'ai bien apprécié. Alors après, dans la lignée un peu de ça, quand il a fallu reprendre le travail, j'ai eu l'impression que j'étais à l'arrêt et qu'il fallait que je chape le TGV. J'ai eu du mal à l'inverse, à remonter dans le train, pas parce que je n'en avais pas envie, j'avais très envie, mais c'était un rythme qui du coup ne me correspondait plus du tout. compliqué même à envisager puisque j'avais intégré pendant ce parcours de soins les deux, du coup, parce qu'ils se sont enchaînés. J'avais intégré que c'était fini pour moi, ça. J'avais tendance à dire que j'avais appris à lever le pied. Donc, du coup, c'est quelque chose que je sais faire, que je veux faire, qui est important. Sauf qu'à l'extérieur, en fait, c'était pas facile de le faire entendre.
- Uriell
À ce moment-là, Tu étais déjà... parce que tu as changé dans ton parcours professionnel.
- Sophie
J'étais que dans l'éducation nationale, j'étais à 100% dans mon travail dans les écoles. Et au départ, j'ai repris à 100% d'ailleurs. Puis en fait, ce n'était pas possible. Et après, j'ai repris à mi-temps thérapeutique. Là, ça a été un peu la bataille avec l'éducation nationale qui me demandait de faire... le travail que je faisais à 100% mais en étant à mi-temps. Et donc j'ai bataillé en disant non, ça c'est pas possible, c'est plus possible pour moi, il y a des choses qui ont changé. Donc cette bataille m'a amenée, ça c'est vrai que c'est un truc dont j'ai envie de parler parce que c'est quelque chose quand même d'important, en fait ça m'a amenée à faire une demande de reconnaissance de travailleurs handicapés. Alors, c'est tout un parcours aussi, ça, et personnellement, et aussi parce que, ben voilà, c'est pas facile déjà d'admettre les difficultés qu'on a eues. On a envie d'y retourner, on voudrait que tout soit comme avant, et puis en fait, non, ça ne l'est pas, et c'est compliqué. Et en fait, ça protège. Et donc maintenant, j'ai eu cette reconnaissance de travailleur handicapé. Et à partir de ce moment-là, j'ai pu demander à être à mi-temps de droit. Et comme j'ai des difficultés à porter, que dans l'éducation nationale, on prend sa voiture pour aller d'une école à l'autre, qu'on porte les mallettes, tous les tests, etc. Et que ça me demande aussi d'avoir beaucoup, beaucoup d'attention et de concentration, de me rappeler de quantité d'informations, etc. Je vois bien que ça me pèse, en fait, ça. Et donc, un mi-temps, c'est très bien. et l'autre mi-temps du coup j'ai j'ai continuer à me former etc et je suis allée vers le libéral pour pouvoir accueillir dans des conditions qui sont différentes je peux me poser j'ai tout à disposition donc je vais réguler de manière plus libre en fait voilà et puis au niveau physique quand même quelque chose parce que c'est très dur physiquement alors émotionnellement je pense que tout le monde se doute j'imagine se doute même si en général quand c'est terminé on a tendance à dire allez hop on passe à autre chose là, et que c'est pas tout à fait notre réalité en tant que malade en rémission pour le cancer. Mais en tous les cas au niveau physique, c'est des parties du corps qui sont vraiment abîmées. On t'abîme pour te soigner. Ça c'est quelque chose de très particulier, c'est à dire que vraiment ça entraîne un conflit intérieur. Moi quand j'allais faire les séances de radiothérapie, je me disais mais en fait tout le monde se barre là parce que c'est hyper dangereux d'être ici et moi je reste. Et voilà, il y a ce truc un peu comme ça et du coup, ce que je disais tout à l'heure, il y a ce rapport au corps qui déconne et donc c'est du travail en fait. de ré-aimer son corps, de réapprendre à lui donner ce dont il a besoin. Tout ça, c'est aussi quelque chose d'assez important. Et finalement, le côté plutôt enveloppant et doux pour le corps, en fait, c'est pareil, c'est beaucoup mis de côté. Alors qu'on souffre quand même pas mal dans notre corps quand on est malade. Donc voilà, je trouve que c'est dommage. Ça fait partie des choses. qui pourrait être un peu plus pensée, je pense. Oui,
- Uriell
c'est vrai qu'il existe de plus en plus de soins de support, comme on dit, mais c'est vrai que ce n'est pas accessible à tout le monde parce que c'est au sein des instituts de cancérologie. Et quand on est à une heure de route, on ne va pas revenir juste pour aller faire un petit soin d'acupuncture.
- Sophie
Je pense que c'est assez récent. En fait, moi, je n'avais pas trop accès à ça. Et puis, en plus, il y avait aussi quelque chose d'autre. c'est que le... Moi, moins j'allais au centre Genmarquis et mieux c'était en fait pour moi, pour mon moral. Je pense que ça devrait être réfléchi et peut-être discuté avec les patients. En tout cas, ça me manque un peu. Comment tu te sens dans ton corps ? Comment ça va ? C'est ça. Ah oui, avant le cancer, tu étais. Après le cancer, tu es. Alors avant le cancer, j'étais hyper active je pense. Et puis depuis le cancer et après je suis fatiguée mais calme, fatiguée mais plus tranquille, plus posée je crois. Je crois qu'il y a un truc vraiment de l'essentiel auquel j'ai touché qui est maintenant bien... bien réelle, l'essentiel dans la vie. Je pense que j'ai beaucoup, beaucoup évolué dans le sens où il y a quelque chose de très simple aujourd'hui pour moi, dans ce que je vis, ça a du sens, ça n'a pas de sens. Il y a de l'enjeu, pas d'enjeu. Et du coup, quand je vis quelque chose, quand je suis obligée finalement d'être dans quelque chose qui pour moi n'a pas de sens, sur... Et sans importance et que ça génère pourtant de la tension ou ça m'énerve, ça m'agace. Mais bon, je suis plus calme. En tant que psychologue, as-tu une définition de la résilience ? Je ne sais pas du coup si ma définition va être une définition juste ou celle de Cyrulnik. En tous les cas, pour moi, la résilience, c'est le fait de dépasser un événement qui a ébranlé, qui a déséquilibré. Et la résilience, c'est le fait de le dépasser, de retrouver son équilibre après.
- Uriell
Voir, voire même plus.
- Sophie
Voir même plus. Un nouvel équilibre.
- Uriell
Un nouvel équilibre,
- Sophie
oui. Pas le même, ça c'est sûr. Il y a quelque chose forcément de transformé.
- Uriell
Mais peut-être que déjà avant, il y avait un déséquilibre, même avant l'annonce de la maladie. Tu vois ce que je veux dire ?
- Sophie
Je ne sais pas, j'entends plus... Alors là, pour le coup, c'est peut-être ma formation. J'entends l'équilibre comme quelque chose plus de l'homéostasie, c'est-à-dire quelque chose qui tient, et qui cherche toujours à être dans cet équilibre-là. Et donc, à un moment donné, ça tient un peu, ça ne tient plus. Ça ne peut plus, donc ça se reforme, mais je dirais différemment. Bien sûr qu'il y a sans doute quelque chose qui, si ça se reforme différemment, c'est forcément que quelque chose avait besoin de bouger. C'est très beau la résilience. Après, c'est des rencontres, la résilience aussi, c'est-à-dire qu'il y a des tuteurs de résilience qui sont des gens qu'on voit une fois ou plein de fois, qui sont à ce moment-là en tout cas des guides ou des soutiens. à une personne et ou un animal associé à ta résilience ? Alors oui, bien sûr. J'ai une reconnaissance énorme pour mon médecin généraliste, qui était le docteur Curta. Pour plein de raisons. Déjà, moi, j'en avais déjà une relation avant, parce qu'on avait des choses en commun. culturel, on va dire. Puis après, dans sa manière, j'ai beaucoup appris de lui, en fait, dans sa manière d'être présent, de parler, d'être franc, de se tromper aussi parfois. Et puis surtout, de relever ses manches et de dire, je suis là, on va faire ça ensemble, tu pleures trop, on va aller combattre. Enfin, tout un tas de choses. Et pour le coup, ça m'a vraiment, vraiment portée, quoi. Vraiment de manière très, très forte. Et puis ce qu'il m'a enseigné, lui, dans sa manière d'être, c'est quelque chose que je réutilise dans ma manière d'être avec mes passions à moi, dans son humanité, et il était vraiment là, tu vois. Et donc lui, sans aucun doute, et puis après, je dirais ma chienne, que j'ai pris après, après les deux, à la fin en fait, des deux cancers, en me disant ben je vais Il faut que je marche, il faut que je sorte. Et pour moi, c'est vraiment un marqueur de résilience parce qu'à ce moment-là, j'étais prête à ressortir, j'étais prête à faire ce qu'il faut pour... Et puis c'est vivant, c'est un chiot. Bien sûr. Il y a quelque chose d'hyper heureux chez le chien, il est tout le temps content. Et donc il y avait quelque chose comme ça, on peut y retourner, j'y retourne. Même si finalement j'ai... pas l'impression d'avoir... Ça a vraiment, pour moi, la période la plus difficile, ça a été la période où j'ai pris le tamoxyphène, l'hormonothérapie. Ouh là, c'était vraiment très, très, très dur moralement, émotionnellement, alors que c'était la fin. On pourrait se dire ben en fait non, c'était vraiment cette période-là. Donc, tant que j'étais dans le combat, dans le foyer à aller, dans les trucs à faire, ben voilà. Puis l'après, cette période d'entre-deux avec ce traitement, c'était horrible. Donc, après ça, il y a eu mon chien. Alors, un lieu, un paysage lié à la résilience ?
- Uriell
Un lieu qui pouvait te faire du bien, où tu aimais peut-être aller te ressourcer, ou simplement, ça peut être ta chambre,
- Sophie
j'en sais rien. Alors, des lieux où j'aime bien me ressourcer, il y en a plein, mais quand même... J'ai fait pas mal d'hypnose et d'auto-hypnose. C'est une femme qui propose de se soigner par les visualisations. C'est un CD sur lequel elle propose d'aller dans un lieu de ressources, etc. J'ai fait ça des tonnes et des tonnes de fois. Mon lieu à moi, c'était une espèce de rocher assez important avec en haut une... petite grotte qui était très lumineuse en fait, mais dans laquelle on pouvait aller se cacher, entourée d'eau d'un côté et de l'autre côté de verdure, de baies, d'arbres fruitiers. Voilà, donc je me suis beaucoup installée dans cet endroit-là. Et donc son truc à elle, c'est de dire qu'on invoque un peu toutes les forces telluriques, etc. et qu'on prend ça, quoi. Et donc, voilà, je dirais celui-là, mais il n'existe pas. Non,
- Uriell
mais c'est l'original, oui. C'est quand même... Parce que comme le cerveau, visiblement, ne fait pas la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, on peut dire que pour lui, c'était réel.
- Sophie
Oui, oui, et puis il s'inspire en fait de plein d'endroits réels, en réalité, qui sont des endroits où je suis allée, et des choses que j'aime, mais disons que c'est que des visualisations. Mais je pense que c'est quand même l'endroit, pour moi, qui représente Ouais, le chemin vers l'après, quoi. Ouais. La résilience. Ah, une musique, une chanson. Une musique, alors attends. J'ai pensé pendant tout le parcours de soins, etc. Je me suis dit, il faut que j'écrive des chansons et que...
- Uriell
Tu écris des chansons ?
- Sophie
Ouais, et que je les mette en musique. Pas du tout. J'avais envie de... Quelque chose de musical et en même temps qui raconte en fait quelque chose de ce parcours qui était quand même complètement dingue. Et puis, je ne l'ai pas fait. Et puis, il y a Gérald Gentil qui a sorti une chanson qui s'appelle « Rien » , qui parle du moment où tu vas passer un examen et où il n'y a rien. Et où avoir rien, c'est bien. Et voilà, donc je dirais cette chanson.
- Uriell
Ah, c'est sympa, ça. Mais il parle vraiment dans cette chanson du coup de cancer, en fait. Ok.
- Sophie
Cette chanson-là que je vais écouter. Chaque fois que je n'ai rien, je me dis qu'avoir rien, c'est bien.
- Uriell
J'irais l'écouter, parce que là, je n'ai rien moi aussi depuis.
- Sophie
Voilà, parfait. Tu pourras du coup me dire ce que tu en penses après. Mais qu'est-ce que ça fait du bien, n'empêche. Et du coup, dans sa chanson, il dit qu'on retend l'élastique et hop, c'est reparti pour un tour. Moi, ça me fait ça aussi à chaque fois. Et hop, c'est reparti pour un tour. C'est pour ça que quand les examens s'espacent, ça fait du bien.
- Uriell
Oui, oui.
- Sophie
Une activité, la marche. Ah oui, ça c'est sûr, marcher. Après, moi, j'avais un cancer, du coup, au départ, dans le pied. Marcher, marcher, marcher. J'ai un plaisir et une joie à pouvoir le faire. Et en plus, ça fait du bien.
- Uriell
Oui, d'autant plus que tu as eu ce cancer au pied.
- Sophie
Et que j'ai eu peur de ne plus pouvoir marcher. Voilà, tout à fait. Une phrase, une citation ou une blague ?
- Uriell
Une blague,
- Sophie
ça peut. Justement, le livre dont je parlais, je t'avais dit écrire ou écrire des chansons. C'est vrai que je me disais, il faut quand même qu'on blague un peu avec le cancer. C'est vachement lourd. Je me suis souvent dit ça. Et quand tu commences à pouvoir blaguer, c'est qu'il y a un truc qui s'est un peu détendu à l'intérieur. Ma phrase, du coup, c'est je peux tout affronter. C'est pas vrai sûrement, mais en tout cas, je me la suis attribuée. Et du coup, c'est quelque chose qui me permet de mieux gérer l'anxiété. Et puis finalement, quand on regarde un peu derrière, en fait, si, quand même, il y a plein de choses que j'ai réussi à affronter. Donc, ça donne un peu de force. Donc, je dirais ça, oui. Une couleur, une odeur ou un goût ? De la résilience ?
- Uriell
Associer la résilience, oui.
- Sophie
Ah, une couleur par rapport à la résilience, c'est marrant. Je ne sais pas, je dirais orange. Je ne me demande pas trop pourquoi.
- Uriell
D'accord.
- Sophie
Une odeur... Non. Ou alors un parfum comme le Mulgay, un parfum doux. Dans ton jardin peut-être ? Quelque chose de doux, de pas trop pentétant. Un soin ? Si je dois parler d'un soin, je dirais l'hypnose. Ça m'a accompagnée de manière continue, d'abord avec le docteur Curta, qui pouvait par exemple... m'amener à combattre, donc, ou avec des armes à double tranchant pour bien lui faire sa fête, à ce cancer, ou à me construire une enveloppe de protection quand j'allais au centre Jeanne Marquis pour pas être trop pénétrée par tout ce que je ressentais de lourd, justement. Dans ce centre, l'hypnose m'a vachement accompagnée dans les visualisations, dans ma grotte, mon petit espace. Et puis jusqu'à il n'y a pas très longtemps, ça m'a aussi servi. J'avais une tendinite à l'épaule, quelque chose qui ne se soignait pas, qui s'en va et qui revient, etc. Et en fait, l'hypnose m'a permis de réassocier. partie là de mon corps qui a bien souffert et qui a sans doute été dissocié à un moment du fait des traitements etc et donc je me suis débarrassée de cette tendinite comme ça. Clairement l'hypnose. Et puis j'ai décidé à un moment donné qu'il fallait que je redonne un peu de quelque chose de joli à cette partie de mon corps et donc je me suis fait tatouer. Alors du coup je suis tatouée sur le sein La cicatrice, les cicatrices et une partie aussi quand on enlève la glande mammaire, en fait ça a la forme vraiment, donc il y a un creux qui est un petit peu maintenant recouvert aussi de statuages. Et qu'est-ce que ça représente ? En fait pour chacun de mes enfants j'ai...
- Uriell
un symbole en fonction de leur prénom. Et c'est quelque chose de, comment dire, fleuri. J'ai vu une artiste tatoueuse que j'adore, qui fait des trucs vraiment très minutieux. Je voulais quelque chose de très doux, très fin. Et je lui ai raconté mon histoire. Je lui ai dit que je voulais que cette partie-là de mon corps soit de nouveau... une partie que je regarde avec quelque chose de plus doux. Et donc, je lui ai dit aussi ce que je voulais comme, on va dire, petites fleurs ou petites choses qui représentaient chacun de mes enfants. Et puis après, elle a fait son dessin. Donc, j'ai rencontré le jour, j'ai vu le dessin le jour du tatouage. Juste avant ? Oui.
- Sophie
Ah oui, c'était surprise.
- Uriell
Enfin, après, ça représente... On a passé une année, parce qu'elle a beaucoup d'attentes, à parler de ce que je voulais, etc. Donc ça correspondait assez.
- Sophie
Oui, ça a eu le temps de mûrir aussi de son côté et tout ça. Je trouve ça magnifique.
- Uriell
Alors j'avais été à une sorte de congrès. Il y a de plus en plus de propositions de refaire le téton ou le mamelon. de recréer quelque chose de visuel en fait, parfois il y a une nana, une tatoueuse qui était soignante avant, je ne sais plus comment elle s'appelle j'ai perdu son nom, et qui elle fait du tatouage en 3D avec la couleur vraiment la plus proche possible, qui est un peu plus jolie on va dire que ce que peuvent proposer les soignants, je sais que la chirurgienne qui m'a opéré, elle, elle a appris aussi à tatouer justement, pour tatouer le mamelon ça, ça se fait de plus en plus. Après, je sais qu'il y a une association qui s'appelle Sœurs d'encre, qui propose de manière gracieuse, en fait, de faire se rencontrer des femmes, justement, qui ont souffert de cancer du sein et qui, à l'occasion d'événements, rencontrent des tatoueuses ou des tatoueurs qui sont justement prêts à venir. proposer de recouvrir et ça se fait aussi pas dans le cadre du cancer du sein mais pour de recouvrir des cicatrices mais en tout cas moi ça m'a fait un bien fou il ya quelque chose qui est comment dire ancrée c'est ancré c'est je peux passer à autre chose quand je me regardais dans le miroir en fait je vais pas faire autre chose que de voir cette cicatrice énorme enfin qui était même pas moche en plus Je veux dire, je la trouvais pas moche, mais elle était là, quoi. Et finalement, les yeux, ils sont sans cesse attirés par ça. Et ça rappelle, ça rappelle. Maintenant, quand je me regarde, je vois ce tatouage, c'est beau. Ça représente mes enfants. Enfin, voilà. Il y a quelque chose de, comment dire, d'un peu bizarre. Au départ, je me disais, bon, en même temps, qu'est-ce que j'ai envie, moi, d'avoir ? En fait, j'ai envie d'avoir ça, vraiment. Quelque chose qui représente ma vie et ce que j'ai. enfanté peut-être qui m'est le plus cher et puis après le reste et le sein voilà ça il a disparu celui-là il a nourri mes enfants et j'y rends hommage quoi c'est ça ouais donc voilà il ya quelque chose de terminé et je peux passer à autre chose après la vie elle décide de ce qu'elle amène mais moi en tout cas je suis prête à autre chose voilà oui et puis le principal c'est que ça t'ai fait du bien ouais déjà Je trouve que ça devrait être pris en charge un peu. Ça devrait être pensé en tout cas comme étant dans le parcours de soins. Une ou des ressources psychologiques que tu possédais déjà avant de devoir faire face à la maladie et qui ont pu t'aider ? Je pense que je dirais... que si je peux combattre, si je suis dans l'action, c'est très soutenant pour moi.
- Sophie
Tu veux dire si tu peux être actrice en fait ? Ouais,
- Uriell
c'est-à-dire ne pas subir. Donc j'ai un tempérament un peu comme ça, s'il y a des problèmes, il y a sûrement des solutions. Donc si je rencontre un problème, j'ai mon cerveau qui se met en marche pour chercher des solutions. parfois c'est un peu casse-pied parce que Du coup, ça s'active et après, je ne pense qu'à ça, trouver des solutions. Mais en tous les cas, ça c'est quelque chose que j'avais déjà avant, je suis assez même obstinée là-dedans. Et donc... probablement que ça peut être même une faiblesse si quelque chose résiste, mais c'est aussi une sacrée force. Et donc ça, c'était quelque chose que j'avais avant et qui s'est sans doute amplifié aujourd'hui, d'être assez combative, mais pas dans le sens de se battre, mais dans le sens de chercher des solutions. La phrase ou le mot insupportable ? Ah bravo d'avoir mis ça, parce que quand même il y en a.
- Sophie
Il y en a, oui.
- Uriell
Bon courage, je déteste. Horrible.
- Sophie
Bon courage, mais oui.
- Uriell
Alors, je déteste, c'était horrible. Quand on me disait bon courage, je me disais, en fait là, c'est une phrase qu'on pourrait dire à tout le monde et pour des choses insignifiantes. Et puis, je n'ai pas du bon courage. et puis j'ai pas de de courage, je suis obligée d'y aller. Et puis, ça me donnait l'impression de quelque chose de très distant, alors que j'avais vraiment besoin qu'on me prenne la main et qu'on me dise « je suis là, on y va, on va batailler ensemble » . En tout cas, voilà. Et bon courage, c'était un peu… Je n'avais pas aimé ce mot-là, cette expression. La phrase ou le mot qui t'a fait du bien, je serais là. Je dirais que c'est ça qui a été le plus doux. Et la présence, bien sûr, pas que la phrase.
- Sophie
Bien sûr, suivi d'actes.
- Uriell
La présence des uns et des autres. Parfois des gens que je connais depuis très longtemps et puis parfois des gens que je connaissais à peine, en fait, qui ont eu une présence vraiment très forte.
- Sophie
Certaines personnes disent que quand elles sont malades, ça fait fuir des personnes de leur entourage. Personnellement, c'est tout le contraire. Mais toi, comment tu as vécu les choses à ce niveau-là ?
- Uriell
Alors, pas dans le moment de... Oui, pas pendant le combat, on va dire. J'ai été vraiment hyper, hyper entourée, très aimée, très... très accompagnée, beaucoup beaucoup de présence autour de moi. Après dans un second temps je te dirais bien que oui, probablement pour plusieurs raisons. La principale c'est que je ne suis plus la même et que je tolère sans doute moins de choses aussi. Je fais plus de choix quoi, il y a des choses qui... Si ça me correspond plus, ça me correspond plus.
- Sophie
Tu t'écoutes plus.
- Uriell
Ouais. Donc je vais passer à autre chose et donc ça veut dire... parfois de la distance avec certaines personnes. Et puis il y a aussi je pense des gens, alors ça c'est juste pour moi et c'est mon analyse, c'est peut-être même pas la vérité mais en tout cas c'est mon explication. Je pense que j'étais quelqu'un d'extrêmement soutenant, très présent pour les autres et que l'équilibre là aussi est différent. Et que pour certaines personnes, c'est compliqué de faire avec cette nouvelle personne que je suis, qui donne moins, qui a eu besoin beaucoup à un moment donné, et puis a aussi des vulnérabilités, des failles, des fragilités, de la faiblesse. Donc il y a de la distance, pas beaucoup, mais il y a certaines personnes avec qui de la distance s'est prise. de manière naturelle. Au final pour toi, résilience rime avec...
- Sophie
C'est dur.
- Uriell
Ouais alors attends, je vais trouver. Le premier mot qui m'est venu c'est « danse » . Je pourrais argumenter, je pense que je pourrais trouver plein d'explications, mais si c'est ce mot-là qui est venu, c'est qu'il y a quelque chose... Quand tu danses, il y a du mouvement, tu peux danser tout seul, à deux, à trois, à cent, enfin voilà.
- Sophie
C'est super intéressant.
- Uriell
Je dirais ça. Et puis ça bouge, c'est beau.
- Sophie
Moi, personnellement, la danse, c'est devenu quelque chose d'hyper important pour ma résilience. Ah oui ? Ah oui, je danse beaucoup toute seule chez moi, plusieurs fois par semaine. C'est un peu comme une prière, en même temps.
- Uriell
Oui, exactement. Il y a quelque chose un peu comme ça. Il y a un truc... Alors avant d'avoir le cancer du sein et du pied, je faisais de la danse africaine. Évidemment, je ne peux plus. C'est compliqué. Quoique maintenant, peut-être, je pourrais de nouveau essayer de manière plus douce. Mais il y a quelque chose d'énergique que j'ai moins aujourd'hui. Et après, sinon, la résilience, ça ne rime pas. Mais pour moi, c'est le chant. Ah oui ? Quand j'ai recommencé, en fait, à un moment donné, ça s'est présenté comme ça. Il y avait un projet de chanter à plein. Et je me suis laissée embarquer, en fait, dans ce projet avec des copines. Et je me souviens, c'était difficile pour moi de rester debout longtemps.
- Sophie
C'est quand tu étais malade.
- Uriell
Oui, donc il y avait de l'enjeu d'y aller, de pouvoir tenir. C'était des répétitions assez longues. Je ne suis pas allée faire le spectacle final, etc. parce que ça faisait trop. Mais rien que d'avoir réussi finalement à tenir un peu certaines répètes, à ressortir, à aller. En fait, ça m'a fait un bien fou de faire ça. Et puis tu respires, et puis c'était collectif. Il y a un truc un peu comme ça. Et donc après, je n'ai pas arrêté, en fait. Depuis, je chante.
- Sophie
Et avant, tu ne chantais pas ? Ah si.
- Uriell
Si, quand même. Mais je ne chantais pas en chorale. Je chantais, si, si, je chantais. J'ai tout le temps chanté. Mais maintenant, oui, c'est vrai que ça, c'est quelque chose qui vient de manière très forte marquer un changement. Qui as-tu envie de dire merci aujourd'hui ? Pourquoi ? Oh là là, trop de gens. Ça fait partie des belles choses, ça. Quand tu as eu un cancer, ça réveille quand même quelque chose d'une grande empathie chez les autres. Et donc, il y a quelque chose de beaucoup de douceur et d'amour que tu reçois. Tu vois, c'est ce que je disais tout à l'heure. Parfois, c'est des gens que tu as vus juste une fois ou deux fois, mais qui finalement, à ce moment-là, ont eu des mots, une présence. Merci pour tout ça, mais je ne voudrais pas en oublier, donc je ne vais pas te donner de nom. En tout cas, merci. C'est un super projet. J'espère que ça aidera plein de gens.
- Sophie
Merci à toi, Sophie, pour la confiance, la justesse et la douceur de tes mots. Et merci à vous de nous avoir écoutés. J'espère que le partenariat... de sophie vous aura inspiré qui vous aura montré qu'il est possible de retrouver un équilibre même après deux cancers bien sûr en s'appuyant sur des ressources intérieures et des pratiques qui font sens pour soi son histoire nous rappelle que la résilience peut prendre bien des formes parfois inattendue et qui n'est jamais trop tard pour se réinventer et vous qu'est ce qui vous a soutenu sur votre chemin de guérison ou de transformation n'hésitez pas à partager votre expérience sur mes Mes réseaux sociaux. Si cet épisode vous a inspiré, vous pouvez soutenir sa diffusion en le partageant ou en laissant un avis sur votre plateforme d'écoute préférée. Pensez aussi à vous abonner pour ne manquer aucun épisode et à rejoindre ma newsletter pour suivre mon actualité. Pour cela, rendez-vous sur mon site www.lesdeuxailesduriel.com. À dans deux semaines pour une nouvelle escade sonore. L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.