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Légendes cavalières

Légendes cavalières #38 : Nick Skelton et Big Star, les Phœnix olympiques du jumping

Légendes cavalières #38 : Nick Skelton et Big Star, les Phœnix olympiques du jumping

36min |25/05/2024
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Légendes cavalières #38 : Nick Skelton et Big Star, les Phœnix olympiques du jumping

Légendes cavalières #38 : Nick Skelton et Big Star, les Phœnix olympiques du jumping

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Description

Le 19 août 2016, Nick Skelton a été sacré champion olympique de saut d’obstacles à Rio de Janeiro, vingt-huit ans après ses premiers Jeux. Le Britannique a exaucé son vœu le plus cher grâce à Big Star, qui lui avait déjà permis de décrocher l’or par équipes quatre ans plus tôt à Londres. Meilleur cheval de l’olympiade, Big Star, vainqueur des Grands Prix d’Aix-la-Chapelle, Rome et Hambourg, est presque rené de ses cendres tant il a traversé de périodes de convalescence. Victime de plusieurs chutes, dont une gravissime, Nick Skelton a lui aussi toujours su se relever. À travers un récit illustré d’archives sonores, Pascal Boutreau retrace les destins de ces deux phœnix, dans le trente-huitième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX. Dans la seconde partie, Steve Guerdat, en or et Londres et quatrième à Rio avec Nino des Buissonnets, livre son ressenti et ses souvenirs de ce couple mythique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On y va, c'est maintenant, c'est maintenant que Niskelton peut aller chercher sa médaille olympique en individuel. Il l'a gagnée par équipe il y a quatre ans avec ce même cheval. C'est maintenant les enfants.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Chaque jour, le frisson se fait plus intense. Ce frisson propre au grand rendez-vous. Ceux que l'on attend avec impatience et excitation, ceux qui font l'histoire du sport. Plus que quelques semaines à patienter avant le début des épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris 2024, accueillis dans les jardins du château de Versailles. Jusqu'à l'ouverture de ces Jeux, Légende Cavalière a choisi de braquer ses projecteurs sur de beaux moments et de grands couples qui ont marqué l'histoire olympique. Après Pierre Durand et Japlou, Marc Todd et Charisma, et notre récent épisode sur le français Pierre Jonquère d'Oriola, le seul cavalier de saut d'obstacle sacré. A deux reprises en individuel, Légende Cavalière revient sur le couronnement du Britannique Nick Skelton en or à Rio avec son olympique et bien nommé Big Star. Dans la seconde partie de ce 38e épisode, Steve Gerda, en or 4 ans plus tôt à Londres avec Nino Desbuissonnais, encore 4e en 2016 au Brésil, reviendra spécialement pour nous sur ce cavalier et ce cheval qui ont souvent croisé sa route. Et n'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Plusieurs épisodes ne suffiraient pas à raconter la vie et la carrière de Nick Skelton. Né le 30 décembre 1957, le Britannique présente l'un des plus impressionnants palmarès de l'histoire de l'équitation. Skelton, c'est 7 participations aux Jeux Olympiques, de 1988 à Séoul jusqu'à Rio en 2016, avec pour seule absence l'édition 2000 à Sydney en raison d'une grosse blessure à la nuque. C'est aussi 17 finales de Coupe du Monde de 1979. à 2005, dont une victoire en 1995 avec Dollar Girl et deux autres podiums. Skelton, c'est encore sept participations aux championnats du monde, avec à la clé le bronze individuel en 1986 avec la chapelle sur Apollo, et pas moins de cinq médailles par équipe. Skelton, c'est enfin dix championnats d'Europe, marqués par trois titres par équipe consécutifs en 1985, 1987 et 1989, et huit autres médailles. N'oubliez bien sûr de multiples victoires en Coupe des Nations. Il a porté plus de 160 fois la veste britannique et de nombreux succès également, enfin, dans les plus prestigieux Grands Prix. Comme ici, sur la Coupe du Monde de Bordeaux, en février 1996. Bonsoir, on ouvre ce journal par le Jumping International de Bordeaux, concours de très haut niveau cet après-midi dans l'épreuve de Coupe du Monde. Il y avait 10 cavaliers en barrage,

  • Speaker #0

    au bout du suspense, victoire du britannique Nick Skelton sur Dollar Girl. Roger Yves Bost, le français, termine troisième.

  • Speaker #1

    Nathalie Choque. Surtout, surtout, il y a ce diable d'anglais, Nick Skelton, le vainqueur 95 de la Coupe du Monde. Il signe un parcours parfait, grignote une seconde, et enlève ce grand prix sur la brasse de l'argueur. De l'argueur, il aura rapporté aujourd'hui quelques dizaines de milliers de francs. Des exploits aussi au début de sa carrière, comme ce saut record à 2,32 m sur l'Astic en décembre 1978 lors du concours de puissance de l'Olympia de Londres. Quelle performance fantastique ! Un ciel est né, Nick Skelton a gagné l'événement majeur,

  • Speaker #0

    la première compétition de l'été, a gagné le pré-sauce et a maintenant cassé le record.

  • Speaker #1

    Mais l'histoire de Nick, c'est aussi une succession de blessures et de retours à force de volonté et de travail. La liste est longue. Deux fractures de la clavicule, une main cassée, une jambe cassée, une épaule cassée, deux opérations du genou pour un cartilage déchiré, des problèmes de bras, le cou cassé, une prothèse de hanche et un mal de dos chronique. Tout aurait même pu s'arrêter dès le 9 septembre 2000, près de Liverpool. Ce jour-là, le cavalier se brise la nuque en deux points, en tombant, à la suite d'un violent refus. J'ai dû chuter d'un mètre et demi, se souvient-il. Quand j'ai touché le sol, quelque chose a littéralement craqué à l'intérieur de ma tête. Les chirurgiens sont alors formels. Monsieur Skelton, vous ne remontrez jamais à cheval. Skelton s'y refuse. Sa convalescence va durer un an et demi. Une fois rafistolé, il s'achète un pub pour s'occuper. Mais rien n'entame son désir de remettre le pied à l'étrier. Pour tenir le coup, il s'inflige des injections d'anti-inflammatoire 3-4 fois par mois et renforce sa ceinture abdominale par 3 séances hebdomadaires de gymnastique. Après 2 ans de rééducation, il se sent mieux et l'équitation lui manque terriblement. Avec Arco III, l'un des nombreux cracks qui ont marqué sa carrière, à l'instar d'Apollo, Dollar Girl, E-Fever, Grand Slam, Showtime, Carlo 273 et d'autres encore, il dispose d'un cheval qu'il rêve d'emmener aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004. Il finit par se remettre en selle et tombe à nouveau, mais remonte aussitôt sans hésiter. L'histoire peut reprendre son cours. Permettons-nous un saut dans le temps quand les chemins de Nick Skelton et Big Star vont se croiser. Fils de Quickstar et de Yolanda par Niberdor, Big Star est né le 1er juin 2003 sous le nom de What Quickstar K, dans l'élevage du néerlandais Chester Claver. Repéré à l'âge de 3 ans par Egbert Shep, le bec AWPN est vendu à Gary et Beverly Widowson, amis et soutien de Nick Skelton, qui va rapidement en faire une étoile. A 8 ans, il gagne déjà deux Grands Prix à Wellington. L'année suivante, il poursuit sa progression, toujours en Floride. Son premier grand succès survient en mai 2012 lors du Global Champions Tour de Hambourg. Petit extrait en version originale. Nick et Big Star n'ont pas encore fait tomber la moindre barre et ils font figure de grands favoris pour la finale individuelle. Nick est apprécié de tous et le voir triompher chez lui, devant son public, offrirait à coup sûr d'immenses émotions à tous les spectateurs de Greenwich Park, mais aussi à tous les amoureux d'équitation. 8 août 2012, jour de finale individuelle. Les espoirs du grand favori s'amenuisent dès la première manche. 4 points après une faute sur l'antépénultième obstacle. Malgré un sans-faute en seconde manche, le Britannique doit se contenter de la 5ème place. L'or revient au Suisse, Steve Garda, sacré avec son sel français, Nino De Bissonnet après un barrage façonné à l'an des Guerco-Schroder et 40 barres de muse. 2013 est une année exceptionnelle pour Nick et son crack. Après leur succès dans le Grand Prix de Rome et leur podium à La Baule et à Londres, au Queen Elizabeth Olympic Park, ils se présentent au CHI Audex La Chapelle en Allemagne. A l'issue des deux premières manches du mythique Grand Prix Rolex, doté d'un million d'euros, trois couples seulement ont préservé leur score vierge. Yannick Aschpruger sur Paloubet d'Alongue, Patrice Delaveau sur Orient Express HDC Et bien sûr, Nick Skelton sur Big Star. Ouvreuse du barrage, la Suissesse prend tous les risques. Son chrono sera le plus rapide, mais une faute en sortie de double réduit ses chances. Skelton part sur un bon rythme, mais ne prend pas tous les risques. Certes, son chrono affiche 3 secondes de plus que sa première rivale, mais il est sans faute. Patrice Delaveau a son destin entre les mains. Le normand et son sel français issu lui aussi de Quickstar partent sur les mêmes bases que Sprunger, mais faute lui aussi. Marcel Rosier restera donc encore l'unique français vainqueur dans le temple du saut d'obstacle. Il l'est d'ailleurs toujours aujourd'hui. Quant à Skelton, il s'y impose pour la quatrième et dernière fois après 1982 sur If Ever et 1987 et 1988 avec Apollo. Troisième à la balle, victorieux à Rome, deuxième à Londres et vainqueur à Aix, le couple signe aussi deux doubles sans faute en Coupe des Nations à la balle et Rome. Le tout en six semaines. Exceptionnel. alors que le puissant kwpn semble au sommet de son art un suspenseur inférieur le lâche en fin d'été ayant fait des jeux olympiques de rio son dernier objectif majeur nix kelton préfère prendre tout son temps Il relance son krach au printemps 2014, mais le mal réapparaît après seulement 4 concours. Big Star se blesse à nouveau à la jambe alors qu'il venait de montrer sa bonne forme 15 jours avant en se classant 3ème du Longines Global Champions Tour d'Estoril. Les talons se retrouvent à nouveau au repos forcé. Et pour un an. Les Jeux équestres mondiaux de Normandie 2014 se refusent à lui. Big Star va s'éloigner des pistes pendant plus de 14 mois. Le Bay, aussi résilient que son cavalier, reprend tout doucement à l'automne 2015 au Portugal, puis en Floride l'hiver suivant. Hélas, une entaille infectée sur l'un de ses membres reporte encore son vrai comeback. Celui-ci intervient finalement au CSI aux 5 étoiles de la Bôle, mi-mai. Le couple y signe un double sans faute probant dans la Coupe des Nations. Mais le krach n'a pas encore recouvré sa toute-puissance. Après deux autres concours préparatoires, Dyl Lampard, la chef d'équipe britannique, offre néanmoins au Phoenix Skelton sa septième sélection olympique. Avant les Jeux de Rio, Big Star bénéficie d'un service personnalisé. Mark Beaver, groom des chevaux de Skelton depuis 1985, ne se consacre plus qu'à lui. Le Bay est un tempérament calme, contrairement à ce qu'il laisse paraître en piste. Même pendant le trajet en avion, il a été sage comme une image raconte le soigneur. J'ai même pu dormir un peu, j'en oubliais presque sa présence En arrivant à Rio, Nick est convaincu que son crack peut lui offrir le Graal. C'est le meilleur cheval que j'ai jamais monté explique-t-il. Il se donne toujours à fond, il a une personnalité fantastique et un tempérament brillant, surtout pour un étalon. Depuis huit ans que je le monte, il ne m'a jamais laissé tomber. Dans l'excellent ouvrage de notre confrère, Alban Poudret, champion olympique de saut d'obstacle Les Secrets des dix derniers médaillés d'or aux éditions Actes Sud, il ajoute Je savais que quel que soit le parcours, rien ne serait trop haut ou trop large pour lui. Avant Rio, Big Star n'a disputé que 13 épreuves depuis le début de l'année. En attendant la finale individuelle, la compétition par équipe est un naufrage pour la Grande-Bretagne. Pourtant défendue par Skelton, Ben Maher sur Tic Tac, Michael Whittaker sur Cassionato et John Whittaker sur Ornellaia. 12e, le Quatuor ne se qualifie même pas pour la seconde manche qui consacrera nos mousquetaires Kevin Stott, Pénélope Le Prévost, Roger Yves Bost et Philippe Rosier inoubliable moment que vous pouvez revivre dans l'épisode n°9 de Légende Cavalière avec Philippe Garda en grand témoin Vendredi 19 août, jour de finale individuelle. Malgré 4 points dans la première, qualificatif, puis 4 et encore 5 les deux jours suivants, Nick Skelton et Big Star, 33e, ont toutefois arraché leur place pour cette épreuve où tous les compteurs sont remis à zéro. Avec 13 sans faute et 2 parcours à 1 point sur 35 couples en lice, la première manche dessinée par le chef de piste brésilien Jorge Guilherme, assisté de Santiago Varela, n'a pas permis de faire la différence. Place à la seconde manche. Suivons la suite de la compétition avec Kamel Boudra et Michel Robert, alors sur Equidia.

  • Speaker #2

    Ouais, saut magnifique, magnifique saut. Attention les gens.

  • Speaker #0

    C'est bon.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est un... Il reste un obstacle.

  • Speaker #0

    second sans faute du

  • Speaker #1

    britannique ils seront 6 à réaliser cette performance et à se disputer les 3 médailles Big Star, puissant et tendu comme un élastique, a retrouvé son galop impérial et son majestueux coup de saut, piloté au millimètre du début à la fin de la compétition. Nick est le premier à partir dans le barrage 8 sauts pour conquérir l'or

  • Speaker #0

    Allez on y va C'est maintenant que Nick Skelton peut aller chercher Sa médaille olympique En individuel Il l'a gagné par équipe il y a 4 ans avec ce même cheval 7 fois les Jeux Olympiques Or par équipe à Londres 5ème il était passé tout près Souvenez-vous à Londres avec ce même fils de quickstar Il a fait les Jeux Olympiques avec Russell Avec Arco avec Showtime, avec Dollar Girl et avec Apollo. C'est le doyen de cette finale en effet. Ce qui est un avantage, c'est son expérience parce qu'il a géré ce cheval qu'on a cru par moment même, peut-être ne jamais revoir parce qu'il était blessé et qu'il a su attendre. C'est maintenant les enfants.

  • Speaker #1

    Le couple britannique approche de la fin du parcours et reste toujours sans faute. Il reste trois sauts.

  • Speaker #2

    Bonne distance sur cet oxyde. Là, on va faire un demi-tour sur ce rustique. Si ça ne glisse pas, c'est bon. Mais le cheval accroche beaucoup. Petite foulée. 1,

  • Speaker #1

    2,

  • Speaker #2

    3, 4, 5, 6, 7. Foulée pour le dernier. Ça,

  • Speaker #0

    c'est le dernier.

  • Speaker #2

    Bon, moi, il est dans les proies.

  • Speaker #0

    Une autre médaille peut-être pour Nick Skelton, l'or ou pas ? La réponse en quelques minutes, 42-82 en tout cas.

  • Speaker #2

    42-82.

  • Speaker #0

    Triple sans faute.

  • Speaker #1

    Un parcours d'exception, une fois encore. Steve Gerda et Nino Debuissonnais entrent en piste à leur tour. Le Suisse rêve bien évidemment d'un doublé, inédit en jumping dans l'histoire olympique.

  • Speaker #0

    C'est parti.

  • Speaker #3

    Petite touche.

  • Speaker #0

    Ça tombe.

  • Speaker #2

    Béni.

  • Speaker #0

    Kelton reste pour l'instant en or.

  • Speaker #1

    Ses espoirs se sont évanouis dès le premier obstacle. Le chèque catharien Ali Altani sur First Division échoue lui aussi avec 8 points. Même score pour l'américain Ken Farrington et Voyeur, autour de PDR Fredrickson et H&M Olin.

  • Speaker #2

    22, il est dans le temps de nique. S'il fait un bon tournant, il en perd un peu ici. toujours sans faute en tout cas qu'est-ce qui va prendre large pour faire sans faute et chercher une médaille d'argent

  • Speaker #0

    7 secondes c'est pas possible mais double sans faute il est sur le podium oui mais il est deuxième parce qu'il est le deuxième double sans faute à Steve Steve se retrouve sur le troisième, mais lui a coup sûr effectivement sur le podium.

  • Speaker #2

    Il le mérite et son sol aussi. Pour l'instant, vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    bravo.

  • Speaker #2

    Pour l'instant,

  • Speaker #0

    en or, Big Star avec Nick Skelton. En argent, Fredrickson à l'instant avec All In.

  • Speaker #1

    Sans faute pour le Suédois, mais 53 centièmes moins rapide que le Britannique. Il est 15h01, 20h01 à Paris, au stade équestre de Deodoro. Dernier des six titans en lice, Eric Lamaze, huit ans après son exploit de Hong Kong avec XTED, lance sa Fine Lady 5 à un rythme fou, fidèle à ses habitudes.

  • Speaker #0

    Mais j'avance.

  • Speaker #2

    Ça va jouer ici maintenant.

  • Speaker #0

    Il va loin. Oui,

  • Speaker #2

    mais glissade. Pas de distance.

  • Speaker #0

    Il a fait tomber, c'est pas vrai Eric. Regardez le chronomètre, le chronomètre s'est arrêté à 4'2'09, c'était plus rapide que Nix Kelton mais c'est Nix Kelton qui est champion olympique et Eric Lamaze prend une troisième place, bravo !

  • Speaker #1

    Nix Kelton peut exulter, il tombe dans les bras de ses proches dont sa compagne la championne américaine Laura Kraut en or par équipe en 2008. Le groom, lui aussi accaparé par les félicitations, confie Big Star à Philippe Rosier, le premier à être venu les voir. Philippe se souvient d'ailleurs de cet instant.

  • Speaker #4

    C'était incroyable parce qu'on a vécu le barrage tous comme des fous. Moi, je voulais que ce soit Nicky qui gagne, pour plein de raisons différentes, parce que c'est quelqu'un que j'admire beaucoup, c'est un grand cavalier. Et puis, je savais que c'était la fin. Donc, c'était la touche finale d'être champion olympique par équipe et après individuel, avec le même cheval, quatre ans après. L'histoire était belle, en tout cas, dans ce que je pensais. Et puis, je me souviens, j'étais à la sortie, Nick est encore sur son cheval, il attend la fin du barrage, il n'est pas descendu de cheval. Il marchait, j'étais là à côté de lui, je le félicite. Il y avait Laura Kraut qui était... qui était tout énervé, qui était là. Et puis au moment où il a su qu'il était champion olympique, il descend du cheval, tout le monde s'embrasse et tout, et il dit au groupe de tenir le cheval, et il ne peut pas. Il ne peut pas le groupe, mais que je connais depuis très longtemps, qu'il a depuis 30 ans, et il ne pouvait pas tenir le cheval. Et le gars, il était effondré de joie, de toute cette pression. Et puis j'ai tenu le cheval pour les aider. C'était un moment très fort, c'est très particulier en tout cas. Parce que Nico aussi, il était là à la sortie quand j'étais champion olympique, il m'a félicité. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup. Ça fait 40 ans que je fais ça, lui un petit peu plus. Non, l'histoire est belle en tout cas. C'est des moments forts, mais quand tu as la chance de le faire dans les coulisses, je trouve ça encore plus fort.

  • Speaker #1

    Stoïque, le baie semble se demander ce qu'il se passe alors que tous les cavaliers viennent féliciter Nick, héros du jour et premier britannique sacré champion olympique individuel de saut d'obstacle. Son compatriote Ben Maher lui succédera à Tokyo avec Explosion W.

  • Speaker #0

    Regardez cette belle image de Nick, félicité par le monde entier bien sûr. Le héros britannique.

  • Speaker #2

    Il ne l'a pas volé.

  • Speaker #0

    Regardez, c'est beau. Il était élu.

  • Speaker #2

    Il a cherché loin.

  • Speaker #0

    59 ans. C'était le doyen de cette finale et il a gagné. C'est chouette. Il est comme un enfant. Quel bel match du sport.

  • Speaker #2

    Il n'a pas un abord. Il n'y a pas un obstacle qui l'a fait trembler. C'était vraiment bien mérité. Et il est allé chercher son chronomètre directement en numéro 1, en passant en numéro 1 de l'arrage.

  • Speaker #1

    Mélan Ador et Jean-Charles Hutt,

  • Speaker #2

    représentants Ador. Tu vas s'écouter ça.

  • Speaker #1

    Sur le podium, le cavalier ne peut retenir ses larmes. Nick Skelton décroche enfin ce titre individuel qui manquait tant à son glorieux palmarès. A 58 ans et 233 jours, il devient le plus vieux champion olympique britannique depuis 1908 et le titre en tire de Jerry Milner, alors âgé de 61 ans. Il lui aura fallu attendre 28 ans et 7 tentatives olympiques, mais son abnégation a fini par lui offrir le Graal.

  • Speaker #5

    Sous-titrage Société Radio-Canada

  • Speaker #1

    Un dernier coup d'éclat, le plus beau. Quelques mois plus tard, blessé juste avant l'étape de Coupe du Monde de Londres, traditionnellement organisée en décembre, Big Star peine à se remettre de sa blessure. Début avril, quelques jours avant le CSI 5 étoiles de Windsor, Skelton annonce son forfait. Bien plus même. L'heure de la retraite est en effet venue. Pour les deux champions. Skelton avait prévenu. J'arrêterai quand Big Star se retirera. Il a tout donné, tout ce qu'un chevalier peut faire. Il pouvait donner un cavalier et il est temps pour lui de profiter de sa retraite explique-t-il. Ce sport m'a donné bien plus que je ne l'avais espéré ces 43 dernières années. Je ne suis plus tout jeune et c'est une bonne chose pour nous deux de nous arrêter au sommet Dans l'équestrian, Rodrigo Pessoa lui rend hommage.

  • Speaker #3

    Je crois que c'est un immense, ce n'est pas un grand champion, c'est un monument de notre sport qui arrête. Je crois que... Tout hommage est nécessaire. Je crois que ça va faire plaisir à tout le monde de revoir ces images parce que c'est quand même quelqu'un qui a fait plus de 30 ans, 35 ans.

  • Speaker #0

    Pourquoi c'est un monument, Rodrigo Nix-Kelton ?

  • Speaker #3

    C'est tout. C'est une vitesse irratrapable. C'est un style unique. C'est une approche parfaite du pilotage.

  • Speaker #0

    Un grand technicien.

  • Speaker #3

    Oui, dans sa manière à lui, un grand technicien. Mais surtout quelqu'un qui a été... C'est très difficile à battre toute sa vie, qui a gagné avec tous les chevaux. Il a gagné 4 Grands Prix d'Aix-la-Chapelle, 4 Grands Prix de Calgary, 17 médailles en championnat, et terminer là-dessus, c'est vraiment incroyable.

  • Speaker #1

    Le 14 mai 2017, à Windsor, devant feu Sa Majesté la Reine Elisabeth, Nick Skelton et Big Star font leurs adieux. Comme le veut la tradition, c'est à pied que le cavalier accompagne les talons pour son dernier tour d'honneur. Leur dernier tour d'honneur. Il est désormais temps de retrouver notre grand témoin.

  • Speaker #0

    Steve, merci beaucoup de nous accorder un peu de temps pour évoquer des itinéraires parallèles, croisés entre deux couples mythiques dans l'histoire des Jeux Olympiques, le vôtre Steve avec Nino De Bussonnet et Nick Skelton et Big Star. Vous êtes d'accord pour parler d'itinéraires parallèles ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je pense que là vraiment, ça se prête bien puisqu'on a inversé les rôles. Je pense que, presque injustement, Nick a fini 4e avec Big Star. à Londres où j'ai eu la chance de gagner. Et puis il s'est bien repris quatre ans plus tard puisque c'est lui qui a ramené la médaille d'or à Rio où j'ai moi terminé quatrième avec Nino.

  • Speaker #0

    Un petit mot justement sur Londres où justement Nick et Big Star étaient les grands favoris, ceux que tout le monde attendait. Vous étiez outsider, enfin en tout cas on parlait de vous évidemment, mais c'est un rôle que vous préfériez que d'être favori par exemple ?

  • Speaker #1

    Non, je ne crois pas. Je pense que quand on est favori, ça veut dire qu'on est en forme, ça veut dire qu'on a un bon cheval, ça veut dire qu'on monte bien. Donc je pense que c'est toujours plus agréable d'entrer en compétition en faisant partie des favoris, même s'il n'y en a jamais qu'un et il y en a plusieurs. Et c'est vrai que si Nick et Big Star faisaient partie des favoris, j'ai toujours été un petit peu… Je ne veux pas dire que ça m'énervait, mais je ne comprenais pas trop pourquoi on ne nous mettait pas plus dans les favoris avec Nino puisqu'il a fait la finale Coupe du Monde au début d'année où… où il avait été deuxième en faisant double sans faute dans la finale, le seul double sans faute de la finale. Et donc, comme ça repartait à zéro, on avait fait deux fois quatre points dans les qualifs à Londres. Mais tout le monde savait, en tout cas moi, je savais qu'il était capable de faire double sans faute dans la finale. Et voilà, c'est ce qu'il a fait. Mais non, je pense que le fait d'être favori est en général un bon signe.

  • Speaker #0

    Ce titre olympique, on y revient un petit peu. Aujourd'hui, vous avez un palmarès extraordinaire, vous avez presque tout gagné. Mais on vous cite toujours comme champion olympique, c'est la première chose qu'on cite ?

  • Speaker #1

    Oui, je crois qu'à la différence des autres titres, on est champion olympique à vie. On est champion du monde pendant quatre ans, on est vainqueur de la finale Coupe du monde pendant une année ou champion de Rome pendant deux ans. Mais champion olympique, on le reste à vie. On me l'avait dit. Et même si moi, ça ne change pas ma vie tous les jours, c'est vrai que c'est quelque chose que les gens se... se rappelle ou me rappelle très régulièrement.

  • Speaker #0

    Si on fait une projection quatre ans plus tard, cette fois à Rio, déjà c'est une performance de pouvoir mener un cheval, le même cheval que ce soit pour vous ou pour Nick, quatre ans plus tard sur une compétition du niveau des Jeux Olympiques, ça montre beaucoup de choses aussi ça.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Après, c'était vraiment un but pour moi. Dès la rentrée de Londres, j'ai un cheval qui est capable de refaire ça dans quatre ans. Je ne peux pas dire que chaque concours était planifié pour… pour la finale de Rio, mais j'avais toujours dans la tête de minimiser les concours et j'essayais vraiment de mettre toutes les chances de mon côté, de notre côté, pour qu'ils soient encore capables de ramener l'or à Rio une deuxième fois, chose qui n'avait pas été faite. Donc voilà, on a été très proches. C'est pour ça que la déception a été énorme. On a vraiment, entre les deux Olympiades, je pense que moi et Nick, on a inversé les rôles et on a connu du coup le plus beau moment d'une carrière, mais aussi la session des plus difficiles avec... une place de quatrième qui est très dure à accepter.

  • Speaker #0

    Justement, Rio c'est un peu l'inverse. Oni qui est dans les premières étapes de la Coupe des Nations, ça ne marche pas terrible avec la Grande-Bretagne. Et puis les compteurs remis à zéro, c'est pas mal finalement dans ce cas-là.

  • Speaker #1

    Oui, après je pense que tous les championnats sont différents, les systèmes de points sont assez différents. Mais après, en général, c'est rare que quelqu'un le gagne sans le mériter. La persévérance fait partie du sport, d'apprendre de ses fautes passées pour ne pas les recréer. Il ne peut pas déjà faire son faute tous les jours et attendre les derniers jours. Peut-être que c'est ça qui a fait la différence et qui montre la grandeur du cavalier qui était Nick et de la classe du cheval qui a fait deux fois des Jeux pratiquement parfaits. Donc on va dire que c'était complètement mérité qu'il finisse sa carrière avec une médaille d'or olympique.

  • Speaker #0

    Justement, la comparaison entre Nino et Big Star, il y a des points communs, il y a des choses complètement différentes.

  • Speaker #1

    Non, je pense qu'ils sont complètement différents, si ce n'est que c'était deux chevaux qui étaient, ce qu'on dit chez nous, très respectueux et qui faisaient beaucoup de sans-faute. Mais sinon, ils étaient vraiment tout qui les différenciaient, je pense.

  • Speaker #0

    C'est un cheval que vous auriez pu monter ou ce n'est pas du tout votre type de chevaux ?

  • Speaker #1

    J'aurais adoré monter Big Star. C'est vraiment un cheval qui m'a donné le plus envie de m'asseoir une fois dessus pour sentir ce galop et cette force dans le galop et une élasticité dans le corps qui était assez… assez exceptionnel. C'est vrai qu'en regardant ses parcours, j'adorais regarder ses parcours. Je me disais toujours, ça doit être chouette d'être là-dessus. Et en même temps, j'ai toujours beaucoup apprécié Nick. Donc, de pouvoir être une fois dans leur peau, c'est vrai que ça aurait été plaisant.

  • Speaker #0

    Justement, on a comparé les deux chevaux. Si on compare les deux cavaliers avec Nick, vous avez des choses en commun ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on a les deux une équitation assez en avant avec toujours des chevaux conduisants. une équitation assez légère. C'est ce que j'essaie de rechercher, ce que je travaille en tout cas. Je pense que Nick avait un peu de l'avance sur son temps et était l'un des premiers cavaliers avec les Américains, on va dire, à monter un peu plus à l'américaine qu'à l'européenne. C'est pour ça que ça restera toujours un grand nom de notre sport.

  • Speaker #0

    Quand on regarde la vie de Nick, elle est incroyable parce qu'il aurait pu arrêter l'équitation, même s'arrêter beaucoup plus grave que l'arrêt de l'équitation avec son accident. C'est des choses inspirantes, ce retour, cette motivation pour remonter.

  • Speaker #1

    Après, je pense qu'évidemment, si on le voit comme ça, c'est vrai qu'on peut embellir un peu toute la chose. Mais après, je crois que ce qui fait la différence, c'est simplement de persévérer parce qu'on a tous des périodes qui sont plus dures. Dans son cas, c'est un accident. Dans d'autres cas, ça peut être des problèmes personnels. Ça peut être des problèmes financiers, ça peut être des problèmes de chevaux, de matériel. Ça peut être plein de choses. Donc, c'est simplement que ça montre que la persévérance, si on est prêt à faire tous ces sacrifices, il y a toujours quelque chose qui nous attend de l'autre côté. Des fois, ça dure un peu plus longtemps. On a la chance dans notre sport qu'on a une carrière qui est très longue. Donc simplement qu'il faut continuer d'y croire et que même quand on est dans des moments un peu plus difficiles, si on continue, qu'on persévère, la lumière reviendra une fois.

  • Speaker #0

    A Rio, vous partez deuxième du bar, juste derrière Nick qui lui part en tête. Vous avez eu le temps de regarder son parcours ? Oui,

  • Speaker #1

    j'étais à l'entrée de piste pour voir justement son parcours et j'étais persuadé en entrant en piste que je pouvais le battre. Je pense que c'est ma plus grande erreur d'équitation que j'ai faite de toute ma carrière. J'ai fait une faute sur le numéro 1, je pense qu'on peut la regarder 100 fois. Je vais remonter cet obstacle de la même manière 100 fois. 99 fois, il va la passer sans faute. Il a un postérieur qui est... qui touche, qui effleure vraiment là-bas. Et bon, elle tombe. Donc ça, c'est le sport, ça arrive. Et ma grande erreur, c'est d'avoir vraiment baissé les bras après ça, puisque j'avais que l'or dans la tête. Et j'ai complètement oublié qu'il y avait deux autres médailles à aller chercher. Et c'est pour ça que j'ai monté la fin de barrage, juste parce que, voilà, pour arriver à l'arrivée, mais sans penser que je vais compter de me battre pour une autre médaille. Et ça, c'est une erreur que j'arrive aujourd'hui pas encore à me pardonner.

  • Speaker #0

    Il y aura des occasions bientôt. Il y a quelque chose du côté du château de Versailles, je crois, cet été. Vous recroisez Nick régulièrement, j'imagine, parce que même s'il a arrêté sa carrière, il est toujours sur le circuit. Vous avez des discussions entre... Il y a un clan des champions olympiques ?

  • Speaker #1

    Non, il y a eu de temps en temps, pas des soirées, mais des rencontres organisées où, entre anciens champions olympiques, on était autour de la table. Donc ça, oui. Mais on va dire que quand Nick montait, c'était quelqu'un avec qui je n'avais pas du tout d'infinité. On ne s'entendait pas spécialement bien, on se disait bonjour, on se respectait, mais il n'y avait pas beaucoup d'infinité entre nous deux. Il y en a beaucoup plus maintenant, mais je crois que c'est plus que le fait que lui ait arrêté sa carrière et devenu un peu plus, je ne vais pas dire facile, je ne vais pas dire qu'il était difficile avant, mais qu'il voit la vie différemment. Je me suis toujours très bien entendu avec Laura Kraut, qui est sa nouvelle compagne. Et puis ça nous a un petit peu rapproché. On n'est pas des amis, mais on s'entend très, très bien et on discute souvent ensemble en concours.

  • Speaker #0

    Il n'y a qu'un seul cavalier qui a été deux fois champion olympique dans l'histoire. Il est français. En plus, Pierre-Jean-Claire Doriela, vous allez être deux ou trois normalement à pouvoir faire la même chose, peut-être à Versailles. Qu'est ce qu'il faut pour être champion olympique ?

  • Speaker #1

    Il faut un bon cheval. Il faut être prêt le jour J. C'est encore une fois la différence d'autres championnats. C'est une épreuve qui compte. On peut aimer, on peut pas aimer, on peut voir le bon côté, le mauvais côté, ça dépend aussi toujours que ça va un peu moins bien. On va se plaindre un petit peu du système, quand ça marche pour nous, on en profite. De nouveau, ça prouve qu'il faut continuer d'y croire, puisque je pense que c'est un très bon exemple, Nino et Big Star, puisqu'ils se sont inversés les rôles à deux années de différence. Nico aurait pu baisser les bras, il a continué. Et moi, depuis Rio, j'essaie de ne pas baisser les bras et de continuer, et espérer que ça retourne un jour à mon avantage. que je puisse en ramener une deuxième.

  • Speaker #0

    Il ne faut peut-être pas être trop gourmand avant aussi, parce que c'est aussi un point commun. Big Star est champion olympique. Après avoir été blessé, économisé, il avait fait je crois que 13 concours, 13 épreuves de toute l'année 2016 avant les JO. Et vous, à chaque fois, on vous présente Steve comme l'homme qui sait exactement préparer ses chevaux pour le jour J.

  • Speaker #1

    Oui, après, je pense que ce qui est important aussi, c'est de faire comme c'est bien pour chacun. Ce n'est pas parce que quelque chose est bien pour moi que ça l'est forcément pour... Pour mes collègues ou pour les autres cavaliers, déjà tous les chevaux sont différents. Mais c'est vrai que moi dans ma façon de faire, j'aime bien... Je mets beaucoup d'importance sur ces événements et je n'ai absolument aucun problème à ne pas courir certaines épreuves qui peuvent être importantes ou bien dotées, si je pense que ça met plus de chance de mon côté de faire une médaille individuelle dans un grand championnat. Donc ça n'a jamais été un problème pour moi de louper un concours ou de faire un concours de catégorie moindre, parce que derrière il y a toujours un objectif qui est pour moi plus grand que n'importe quelle autre victoire.

  • Speaker #0

    Écoutez, je crois que vous en avez un cet été à Paris. On vous souhaite plein de réussite, Steve.

  • Speaker #1

    C'est gentil.

  • Speaker #0

    Merci à vous. Merci.

  • Speaker #2

    C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Steve Garda. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial, à Timothée Pékunio pour ses précieuses archives et à Swan de Cam, notre fidèle monteur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. En attendant les Jeux Olympiques de Paris, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

Description

Le 19 août 2016, Nick Skelton a été sacré champion olympique de saut d’obstacles à Rio de Janeiro, vingt-huit ans après ses premiers Jeux. Le Britannique a exaucé son vœu le plus cher grâce à Big Star, qui lui avait déjà permis de décrocher l’or par équipes quatre ans plus tôt à Londres. Meilleur cheval de l’olympiade, Big Star, vainqueur des Grands Prix d’Aix-la-Chapelle, Rome et Hambourg, est presque rené de ses cendres tant il a traversé de périodes de convalescence. Victime de plusieurs chutes, dont une gravissime, Nick Skelton a lui aussi toujours su se relever. À travers un récit illustré d’archives sonores, Pascal Boutreau retrace les destins de ces deux phœnix, dans le trente-huitième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX. Dans la seconde partie, Steve Guerdat, en or et Londres et quatrième à Rio avec Nino des Buissonnets, livre son ressenti et ses souvenirs de ce couple mythique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On y va, c'est maintenant, c'est maintenant que Niskelton peut aller chercher sa médaille olympique en individuel. Il l'a gagnée par équipe il y a quatre ans avec ce même cheval. C'est maintenant les enfants.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Chaque jour, le frisson se fait plus intense. Ce frisson propre au grand rendez-vous. Ceux que l'on attend avec impatience et excitation, ceux qui font l'histoire du sport. Plus que quelques semaines à patienter avant le début des épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris 2024, accueillis dans les jardins du château de Versailles. Jusqu'à l'ouverture de ces Jeux, Légende Cavalière a choisi de braquer ses projecteurs sur de beaux moments et de grands couples qui ont marqué l'histoire olympique. Après Pierre Durand et Japlou, Marc Todd et Charisma, et notre récent épisode sur le français Pierre Jonquère d'Oriola, le seul cavalier de saut d'obstacle sacré. A deux reprises en individuel, Légende Cavalière revient sur le couronnement du Britannique Nick Skelton en or à Rio avec son olympique et bien nommé Big Star. Dans la seconde partie de ce 38e épisode, Steve Gerda, en or 4 ans plus tôt à Londres avec Nino Desbuissonnais, encore 4e en 2016 au Brésil, reviendra spécialement pour nous sur ce cavalier et ce cheval qui ont souvent croisé sa route. Et n'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Plusieurs épisodes ne suffiraient pas à raconter la vie et la carrière de Nick Skelton. Né le 30 décembre 1957, le Britannique présente l'un des plus impressionnants palmarès de l'histoire de l'équitation. Skelton, c'est 7 participations aux Jeux Olympiques, de 1988 à Séoul jusqu'à Rio en 2016, avec pour seule absence l'édition 2000 à Sydney en raison d'une grosse blessure à la nuque. C'est aussi 17 finales de Coupe du Monde de 1979. à 2005, dont une victoire en 1995 avec Dollar Girl et deux autres podiums. Skelton, c'est encore sept participations aux championnats du monde, avec à la clé le bronze individuel en 1986 avec la chapelle sur Apollo, et pas moins de cinq médailles par équipe. Skelton, c'est enfin dix championnats d'Europe, marqués par trois titres par équipe consécutifs en 1985, 1987 et 1989, et huit autres médailles. N'oubliez bien sûr de multiples victoires en Coupe des Nations. Il a porté plus de 160 fois la veste britannique et de nombreux succès également, enfin, dans les plus prestigieux Grands Prix. Comme ici, sur la Coupe du Monde de Bordeaux, en février 1996. Bonsoir, on ouvre ce journal par le Jumping International de Bordeaux, concours de très haut niveau cet après-midi dans l'épreuve de Coupe du Monde. Il y avait 10 cavaliers en barrage,

  • Speaker #0

    au bout du suspense, victoire du britannique Nick Skelton sur Dollar Girl. Roger Yves Bost, le français, termine troisième.

  • Speaker #1

    Nathalie Choque. Surtout, surtout, il y a ce diable d'anglais, Nick Skelton, le vainqueur 95 de la Coupe du Monde. Il signe un parcours parfait, grignote une seconde, et enlève ce grand prix sur la brasse de l'argueur. De l'argueur, il aura rapporté aujourd'hui quelques dizaines de milliers de francs. Des exploits aussi au début de sa carrière, comme ce saut record à 2,32 m sur l'Astic en décembre 1978 lors du concours de puissance de l'Olympia de Londres. Quelle performance fantastique ! Un ciel est né, Nick Skelton a gagné l'événement majeur,

  • Speaker #0

    la première compétition de l'été, a gagné le pré-sauce et a maintenant cassé le record.

  • Speaker #1

    Mais l'histoire de Nick, c'est aussi une succession de blessures et de retours à force de volonté et de travail. La liste est longue. Deux fractures de la clavicule, une main cassée, une jambe cassée, une épaule cassée, deux opérations du genou pour un cartilage déchiré, des problèmes de bras, le cou cassé, une prothèse de hanche et un mal de dos chronique. Tout aurait même pu s'arrêter dès le 9 septembre 2000, près de Liverpool. Ce jour-là, le cavalier se brise la nuque en deux points, en tombant, à la suite d'un violent refus. J'ai dû chuter d'un mètre et demi, se souvient-il. Quand j'ai touché le sol, quelque chose a littéralement craqué à l'intérieur de ma tête. Les chirurgiens sont alors formels. Monsieur Skelton, vous ne remontrez jamais à cheval. Skelton s'y refuse. Sa convalescence va durer un an et demi. Une fois rafistolé, il s'achète un pub pour s'occuper. Mais rien n'entame son désir de remettre le pied à l'étrier. Pour tenir le coup, il s'inflige des injections d'anti-inflammatoire 3-4 fois par mois et renforce sa ceinture abdominale par 3 séances hebdomadaires de gymnastique. Après 2 ans de rééducation, il se sent mieux et l'équitation lui manque terriblement. Avec Arco III, l'un des nombreux cracks qui ont marqué sa carrière, à l'instar d'Apollo, Dollar Girl, E-Fever, Grand Slam, Showtime, Carlo 273 et d'autres encore, il dispose d'un cheval qu'il rêve d'emmener aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004. Il finit par se remettre en selle et tombe à nouveau, mais remonte aussitôt sans hésiter. L'histoire peut reprendre son cours. Permettons-nous un saut dans le temps quand les chemins de Nick Skelton et Big Star vont se croiser. Fils de Quickstar et de Yolanda par Niberdor, Big Star est né le 1er juin 2003 sous le nom de What Quickstar K, dans l'élevage du néerlandais Chester Claver. Repéré à l'âge de 3 ans par Egbert Shep, le bec AWPN est vendu à Gary et Beverly Widowson, amis et soutien de Nick Skelton, qui va rapidement en faire une étoile. A 8 ans, il gagne déjà deux Grands Prix à Wellington. L'année suivante, il poursuit sa progression, toujours en Floride. Son premier grand succès survient en mai 2012 lors du Global Champions Tour de Hambourg. Petit extrait en version originale. Nick et Big Star n'ont pas encore fait tomber la moindre barre et ils font figure de grands favoris pour la finale individuelle. Nick est apprécié de tous et le voir triompher chez lui, devant son public, offrirait à coup sûr d'immenses émotions à tous les spectateurs de Greenwich Park, mais aussi à tous les amoureux d'équitation. 8 août 2012, jour de finale individuelle. Les espoirs du grand favori s'amenuisent dès la première manche. 4 points après une faute sur l'antépénultième obstacle. Malgré un sans-faute en seconde manche, le Britannique doit se contenter de la 5ème place. L'or revient au Suisse, Steve Garda, sacré avec son sel français, Nino De Bissonnet après un barrage façonné à l'an des Guerco-Schroder et 40 barres de muse. 2013 est une année exceptionnelle pour Nick et son crack. Après leur succès dans le Grand Prix de Rome et leur podium à La Baule et à Londres, au Queen Elizabeth Olympic Park, ils se présentent au CHI Audex La Chapelle en Allemagne. A l'issue des deux premières manches du mythique Grand Prix Rolex, doté d'un million d'euros, trois couples seulement ont préservé leur score vierge. Yannick Aschpruger sur Paloubet d'Alongue, Patrice Delaveau sur Orient Express HDC Et bien sûr, Nick Skelton sur Big Star. Ouvreuse du barrage, la Suissesse prend tous les risques. Son chrono sera le plus rapide, mais une faute en sortie de double réduit ses chances. Skelton part sur un bon rythme, mais ne prend pas tous les risques. Certes, son chrono affiche 3 secondes de plus que sa première rivale, mais il est sans faute. Patrice Delaveau a son destin entre les mains. Le normand et son sel français issu lui aussi de Quickstar partent sur les mêmes bases que Sprunger, mais faute lui aussi. Marcel Rosier restera donc encore l'unique français vainqueur dans le temple du saut d'obstacle. Il l'est d'ailleurs toujours aujourd'hui. Quant à Skelton, il s'y impose pour la quatrième et dernière fois après 1982 sur If Ever et 1987 et 1988 avec Apollo. Troisième à la balle, victorieux à Rome, deuxième à Londres et vainqueur à Aix, le couple signe aussi deux doubles sans faute en Coupe des Nations à la balle et Rome. Le tout en six semaines. Exceptionnel. alors que le puissant kwpn semble au sommet de son art un suspenseur inférieur le lâche en fin d'été ayant fait des jeux olympiques de rio son dernier objectif majeur nix kelton préfère prendre tout son temps Il relance son krach au printemps 2014, mais le mal réapparaît après seulement 4 concours. Big Star se blesse à nouveau à la jambe alors qu'il venait de montrer sa bonne forme 15 jours avant en se classant 3ème du Longines Global Champions Tour d'Estoril. Les talons se retrouvent à nouveau au repos forcé. Et pour un an. Les Jeux équestres mondiaux de Normandie 2014 se refusent à lui. Big Star va s'éloigner des pistes pendant plus de 14 mois. Le Bay, aussi résilient que son cavalier, reprend tout doucement à l'automne 2015 au Portugal, puis en Floride l'hiver suivant. Hélas, une entaille infectée sur l'un de ses membres reporte encore son vrai comeback. Celui-ci intervient finalement au CSI aux 5 étoiles de la Bôle, mi-mai. Le couple y signe un double sans faute probant dans la Coupe des Nations. Mais le krach n'a pas encore recouvré sa toute-puissance. Après deux autres concours préparatoires, Dyl Lampard, la chef d'équipe britannique, offre néanmoins au Phoenix Skelton sa septième sélection olympique. Avant les Jeux de Rio, Big Star bénéficie d'un service personnalisé. Mark Beaver, groom des chevaux de Skelton depuis 1985, ne se consacre plus qu'à lui. Le Bay est un tempérament calme, contrairement à ce qu'il laisse paraître en piste. Même pendant le trajet en avion, il a été sage comme une image raconte le soigneur. J'ai même pu dormir un peu, j'en oubliais presque sa présence En arrivant à Rio, Nick est convaincu que son crack peut lui offrir le Graal. C'est le meilleur cheval que j'ai jamais monté explique-t-il. Il se donne toujours à fond, il a une personnalité fantastique et un tempérament brillant, surtout pour un étalon. Depuis huit ans que je le monte, il ne m'a jamais laissé tomber. Dans l'excellent ouvrage de notre confrère, Alban Poudret, champion olympique de saut d'obstacle Les Secrets des dix derniers médaillés d'or aux éditions Actes Sud, il ajoute Je savais que quel que soit le parcours, rien ne serait trop haut ou trop large pour lui. Avant Rio, Big Star n'a disputé que 13 épreuves depuis le début de l'année. En attendant la finale individuelle, la compétition par équipe est un naufrage pour la Grande-Bretagne. Pourtant défendue par Skelton, Ben Maher sur Tic Tac, Michael Whittaker sur Cassionato et John Whittaker sur Ornellaia. 12e, le Quatuor ne se qualifie même pas pour la seconde manche qui consacrera nos mousquetaires Kevin Stott, Pénélope Le Prévost, Roger Yves Bost et Philippe Rosier inoubliable moment que vous pouvez revivre dans l'épisode n°9 de Légende Cavalière avec Philippe Garda en grand témoin Vendredi 19 août, jour de finale individuelle. Malgré 4 points dans la première, qualificatif, puis 4 et encore 5 les deux jours suivants, Nick Skelton et Big Star, 33e, ont toutefois arraché leur place pour cette épreuve où tous les compteurs sont remis à zéro. Avec 13 sans faute et 2 parcours à 1 point sur 35 couples en lice, la première manche dessinée par le chef de piste brésilien Jorge Guilherme, assisté de Santiago Varela, n'a pas permis de faire la différence. Place à la seconde manche. Suivons la suite de la compétition avec Kamel Boudra et Michel Robert, alors sur Equidia.

  • Speaker #2

    Ouais, saut magnifique, magnifique saut. Attention les gens.

  • Speaker #0

    C'est bon.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est un... Il reste un obstacle.

  • Speaker #0

    second sans faute du

  • Speaker #1

    britannique ils seront 6 à réaliser cette performance et à se disputer les 3 médailles Big Star, puissant et tendu comme un élastique, a retrouvé son galop impérial et son majestueux coup de saut, piloté au millimètre du début à la fin de la compétition. Nick est le premier à partir dans le barrage 8 sauts pour conquérir l'or

  • Speaker #0

    Allez on y va C'est maintenant que Nick Skelton peut aller chercher Sa médaille olympique En individuel Il l'a gagné par équipe il y a 4 ans avec ce même cheval 7 fois les Jeux Olympiques Or par équipe à Londres 5ème il était passé tout près Souvenez-vous à Londres avec ce même fils de quickstar Il a fait les Jeux Olympiques avec Russell Avec Arco avec Showtime, avec Dollar Girl et avec Apollo. C'est le doyen de cette finale en effet. Ce qui est un avantage, c'est son expérience parce qu'il a géré ce cheval qu'on a cru par moment même, peut-être ne jamais revoir parce qu'il était blessé et qu'il a su attendre. C'est maintenant les enfants.

  • Speaker #1

    Le couple britannique approche de la fin du parcours et reste toujours sans faute. Il reste trois sauts.

  • Speaker #2

    Bonne distance sur cet oxyde. Là, on va faire un demi-tour sur ce rustique. Si ça ne glisse pas, c'est bon. Mais le cheval accroche beaucoup. Petite foulée. 1,

  • Speaker #1

    2,

  • Speaker #2

    3, 4, 5, 6, 7. Foulée pour le dernier. Ça,

  • Speaker #0

    c'est le dernier.

  • Speaker #2

    Bon, moi, il est dans les proies.

  • Speaker #0

    Une autre médaille peut-être pour Nick Skelton, l'or ou pas ? La réponse en quelques minutes, 42-82 en tout cas.

  • Speaker #2

    42-82.

  • Speaker #0

    Triple sans faute.

  • Speaker #1

    Un parcours d'exception, une fois encore. Steve Gerda et Nino Debuissonnais entrent en piste à leur tour. Le Suisse rêve bien évidemment d'un doublé, inédit en jumping dans l'histoire olympique.

  • Speaker #0

    C'est parti.

  • Speaker #3

    Petite touche.

  • Speaker #0

    Ça tombe.

  • Speaker #2

    Béni.

  • Speaker #0

    Kelton reste pour l'instant en or.

  • Speaker #1

    Ses espoirs se sont évanouis dès le premier obstacle. Le chèque catharien Ali Altani sur First Division échoue lui aussi avec 8 points. Même score pour l'américain Ken Farrington et Voyeur, autour de PDR Fredrickson et H&M Olin.

  • Speaker #2

    22, il est dans le temps de nique. S'il fait un bon tournant, il en perd un peu ici. toujours sans faute en tout cas qu'est-ce qui va prendre large pour faire sans faute et chercher une médaille d'argent

  • Speaker #0

    7 secondes c'est pas possible mais double sans faute il est sur le podium oui mais il est deuxième parce qu'il est le deuxième double sans faute à Steve Steve se retrouve sur le troisième, mais lui a coup sûr effectivement sur le podium.

  • Speaker #2

    Il le mérite et son sol aussi. Pour l'instant, vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    bravo.

  • Speaker #2

    Pour l'instant,

  • Speaker #0

    en or, Big Star avec Nick Skelton. En argent, Fredrickson à l'instant avec All In.

  • Speaker #1

    Sans faute pour le Suédois, mais 53 centièmes moins rapide que le Britannique. Il est 15h01, 20h01 à Paris, au stade équestre de Deodoro. Dernier des six titans en lice, Eric Lamaze, huit ans après son exploit de Hong Kong avec XTED, lance sa Fine Lady 5 à un rythme fou, fidèle à ses habitudes.

  • Speaker #0

    Mais j'avance.

  • Speaker #2

    Ça va jouer ici maintenant.

  • Speaker #0

    Il va loin. Oui,

  • Speaker #2

    mais glissade. Pas de distance.

  • Speaker #0

    Il a fait tomber, c'est pas vrai Eric. Regardez le chronomètre, le chronomètre s'est arrêté à 4'2'09, c'était plus rapide que Nix Kelton mais c'est Nix Kelton qui est champion olympique et Eric Lamaze prend une troisième place, bravo !

  • Speaker #1

    Nix Kelton peut exulter, il tombe dans les bras de ses proches dont sa compagne la championne américaine Laura Kraut en or par équipe en 2008. Le groom, lui aussi accaparé par les félicitations, confie Big Star à Philippe Rosier, le premier à être venu les voir. Philippe se souvient d'ailleurs de cet instant.

  • Speaker #4

    C'était incroyable parce qu'on a vécu le barrage tous comme des fous. Moi, je voulais que ce soit Nicky qui gagne, pour plein de raisons différentes, parce que c'est quelqu'un que j'admire beaucoup, c'est un grand cavalier. Et puis, je savais que c'était la fin. Donc, c'était la touche finale d'être champion olympique par équipe et après individuel, avec le même cheval, quatre ans après. L'histoire était belle, en tout cas, dans ce que je pensais. Et puis, je me souviens, j'étais à la sortie, Nick est encore sur son cheval, il attend la fin du barrage, il n'est pas descendu de cheval. Il marchait, j'étais là à côté de lui, je le félicite. Il y avait Laura Kraut qui était... qui était tout énervé, qui était là. Et puis au moment où il a su qu'il était champion olympique, il descend du cheval, tout le monde s'embrasse et tout, et il dit au groupe de tenir le cheval, et il ne peut pas. Il ne peut pas le groupe, mais que je connais depuis très longtemps, qu'il a depuis 30 ans, et il ne pouvait pas tenir le cheval. Et le gars, il était effondré de joie, de toute cette pression. Et puis j'ai tenu le cheval pour les aider. C'était un moment très fort, c'est très particulier en tout cas. Parce que Nico aussi, il était là à la sortie quand j'étais champion olympique, il m'a félicité. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup. Ça fait 40 ans que je fais ça, lui un petit peu plus. Non, l'histoire est belle en tout cas. C'est des moments forts, mais quand tu as la chance de le faire dans les coulisses, je trouve ça encore plus fort.

  • Speaker #1

    Stoïque, le baie semble se demander ce qu'il se passe alors que tous les cavaliers viennent féliciter Nick, héros du jour et premier britannique sacré champion olympique individuel de saut d'obstacle. Son compatriote Ben Maher lui succédera à Tokyo avec Explosion W.

  • Speaker #0

    Regardez cette belle image de Nick, félicité par le monde entier bien sûr. Le héros britannique.

  • Speaker #2

    Il ne l'a pas volé.

  • Speaker #0

    Regardez, c'est beau. Il était élu.

  • Speaker #2

    Il a cherché loin.

  • Speaker #0

    59 ans. C'était le doyen de cette finale et il a gagné. C'est chouette. Il est comme un enfant. Quel bel match du sport.

  • Speaker #2

    Il n'a pas un abord. Il n'y a pas un obstacle qui l'a fait trembler. C'était vraiment bien mérité. Et il est allé chercher son chronomètre directement en numéro 1, en passant en numéro 1 de l'arrage.

  • Speaker #1

    Mélan Ador et Jean-Charles Hutt,

  • Speaker #2

    représentants Ador. Tu vas s'écouter ça.

  • Speaker #1

    Sur le podium, le cavalier ne peut retenir ses larmes. Nick Skelton décroche enfin ce titre individuel qui manquait tant à son glorieux palmarès. A 58 ans et 233 jours, il devient le plus vieux champion olympique britannique depuis 1908 et le titre en tire de Jerry Milner, alors âgé de 61 ans. Il lui aura fallu attendre 28 ans et 7 tentatives olympiques, mais son abnégation a fini par lui offrir le Graal.

  • Speaker #5

    Sous-titrage Société Radio-Canada

  • Speaker #1

    Un dernier coup d'éclat, le plus beau. Quelques mois plus tard, blessé juste avant l'étape de Coupe du Monde de Londres, traditionnellement organisée en décembre, Big Star peine à se remettre de sa blessure. Début avril, quelques jours avant le CSI 5 étoiles de Windsor, Skelton annonce son forfait. Bien plus même. L'heure de la retraite est en effet venue. Pour les deux champions. Skelton avait prévenu. J'arrêterai quand Big Star se retirera. Il a tout donné, tout ce qu'un chevalier peut faire. Il pouvait donner un cavalier et il est temps pour lui de profiter de sa retraite explique-t-il. Ce sport m'a donné bien plus que je ne l'avais espéré ces 43 dernières années. Je ne suis plus tout jeune et c'est une bonne chose pour nous deux de nous arrêter au sommet Dans l'équestrian, Rodrigo Pessoa lui rend hommage.

  • Speaker #3

    Je crois que c'est un immense, ce n'est pas un grand champion, c'est un monument de notre sport qui arrête. Je crois que... Tout hommage est nécessaire. Je crois que ça va faire plaisir à tout le monde de revoir ces images parce que c'est quand même quelqu'un qui a fait plus de 30 ans, 35 ans.

  • Speaker #0

    Pourquoi c'est un monument, Rodrigo Nix-Kelton ?

  • Speaker #3

    C'est tout. C'est une vitesse irratrapable. C'est un style unique. C'est une approche parfaite du pilotage.

  • Speaker #0

    Un grand technicien.

  • Speaker #3

    Oui, dans sa manière à lui, un grand technicien. Mais surtout quelqu'un qui a été... C'est très difficile à battre toute sa vie, qui a gagné avec tous les chevaux. Il a gagné 4 Grands Prix d'Aix-la-Chapelle, 4 Grands Prix de Calgary, 17 médailles en championnat, et terminer là-dessus, c'est vraiment incroyable.

  • Speaker #1

    Le 14 mai 2017, à Windsor, devant feu Sa Majesté la Reine Elisabeth, Nick Skelton et Big Star font leurs adieux. Comme le veut la tradition, c'est à pied que le cavalier accompagne les talons pour son dernier tour d'honneur. Leur dernier tour d'honneur. Il est désormais temps de retrouver notre grand témoin.

  • Speaker #0

    Steve, merci beaucoup de nous accorder un peu de temps pour évoquer des itinéraires parallèles, croisés entre deux couples mythiques dans l'histoire des Jeux Olympiques, le vôtre Steve avec Nino De Bussonnet et Nick Skelton et Big Star. Vous êtes d'accord pour parler d'itinéraires parallèles ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je pense que là vraiment, ça se prête bien puisqu'on a inversé les rôles. Je pense que, presque injustement, Nick a fini 4e avec Big Star. à Londres où j'ai eu la chance de gagner. Et puis il s'est bien repris quatre ans plus tard puisque c'est lui qui a ramené la médaille d'or à Rio où j'ai moi terminé quatrième avec Nino.

  • Speaker #0

    Un petit mot justement sur Londres où justement Nick et Big Star étaient les grands favoris, ceux que tout le monde attendait. Vous étiez outsider, enfin en tout cas on parlait de vous évidemment, mais c'est un rôle que vous préfériez que d'être favori par exemple ?

  • Speaker #1

    Non, je ne crois pas. Je pense que quand on est favori, ça veut dire qu'on est en forme, ça veut dire qu'on a un bon cheval, ça veut dire qu'on monte bien. Donc je pense que c'est toujours plus agréable d'entrer en compétition en faisant partie des favoris, même s'il n'y en a jamais qu'un et il y en a plusieurs. Et c'est vrai que si Nick et Big Star faisaient partie des favoris, j'ai toujours été un petit peu… Je ne veux pas dire que ça m'énervait, mais je ne comprenais pas trop pourquoi on ne nous mettait pas plus dans les favoris avec Nino puisqu'il a fait la finale Coupe du Monde au début d'année où… où il avait été deuxième en faisant double sans faute dans la finale, le seul double sans faute de la finale. Et donc, comme ça repartait à zéro, on avait fait deux fois quatre points dans les qualifs à Londres. Mais tout le monde savait, en tout cas moi, je savais qu'il était capable de faire double sans faute dans la finale. Et voilà, c'est ce qu'il a fait. Mais non, je pense que le fait d'être favori est en général un bon signe.

  • Speaker #0

    Ce titre olympique, on y revient un petit peu. Aujourd'hui, vous avez un palmarès extraordinaire, vous avez presque tout gagné. Mais on vous cite toujours comme champion olympique, c'est la première chose qu'on cite ?

  • Speaker #1

    Oui, je crois qu'à la différence des autres titres, on est champion olympique à vie. On est champion du monde pendant quatre ans, on est vainqueur de la finale Coupe du monde pendant une année ou champion de Rome pendant deux ans. Mais champion olympique, on le reste à vie. On me l'avait dit. Et même si moi, ça ne change pas ma vie tous les jours, c'est vrai que c'est quelque chose que les gens se... se rappelle ou me rappelle très régulièrement.

  • Speaker #0

    Si on fait une projection quatre ans plus tard, cette fois à Rio, déjà c'est une performance de pouvoir mener un cheval, le même cheval que ce soit pour vous ou pour Nick, quatre ans plus tard sur une compétition du niveau des Jeux Olympiques, ça montre beaucoup de choses aussi ça.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Après, c'était vraiment un but pour moi. Dès la rentrée de Londres, j'ai un cheval qui est capable de refaire ça dans quatre ans. Je ne peux pas dire que chaque concours était planifié pour… pour la finale de Rio, mais j'avais toujours dans la tête de minimiser les concours et j'essayais vraiment de mettre toutes les chances de mon côté, de notre côté, pour qu'ils soient encore capables de ramener l'or à Rio une deuxième fois, chose qui n'avait pas été faite. Donc voilà, on a été très proches. C'est pour ça que la déception a été énorme. On a vraiment, entre les deux Olympiades, je pense que moi et Nick, on a inversé les rôles et on a connu du coup le plus beau moment d'une carrière, mais aussi la session des plus difficiles avec... une place de quatrième qui est très dure à accepter.

  • Speaker #0

    Justement, Rio c'est un peu l'inverse. Oni qui est dans les premières étapes de la Coupe des Nations, ça ne marche pas terrible avec la Grande-Bretagne. Et puis les compteurs remis à zéro, c'est pas mal finalement dans ce cas-là.

  • Speaker #1

    Oui, après je pense que tous les championnats sont différents, les systèmes de points sont assez différents. Mais après, en général, c'est rare que quelqu'un le gagne sans le mériter. La persévérance fait partie du sport, d'apprendre de ses fautes passées pour ne pas les recréer. Il ne peut pas déjà faire son faute tous les jours et attendre les derniers jours. Peut-être que c'est ça qui a fait la différence et qui montre la grandeur du cavalier qui était Nick et de la classe du cheval qui a fait deux fois des Jeux pratiquement parfaits. Donc on va dire que c'était complètement mérité qu'il finisse sa carrière avec une médaille d'or olympique.

  • Speaker #0

    Justement, la comparaison entre Nino et Big Star, il y a des points communs, il y a des choses complètement différentes.

  • Speaker #1

    Non, je pense qu'ils sont complètement différents, si ce n'est que c'était deux chevaux qui étaient, ce qu'on dit chez nous, très respectueux et qui faisaient beaucoup de sans-faute. Mais sinon, ils étaient vraiment tout qui les différenciaient, je pense.

  • Speaker #0

    C'est un cheval que vous auriez pu monter ou ce n'est pas du tout votre type de chevaux ?

  • Speaker #1

    J'aurais adoré monter Big Star. C'est vraiment un cheval qui m'a donné le plus envie de m'asseoir une fois dessus pour sentir ce galop et cette force dans le galop et une élasticité dans le corps qui était assez… assez exceptionnel. C'est vrai qu'en regardant ses parcours, j'adorais regarder ses parcours. Je me disais toujours, ça doit être chouette d'être là-dessus. Et en même temps, j'ai toujours beaucoup apprécié Nick. Donc, de pouvoir être une fois dans leur peau, c'est vrai que ça aurait été plaisant.

  • Speaker #0

    Justement, on a comparé les deux chevaux. Si on compare les deux cavaliers avec Nick, vous avez des choses en commun ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on a les deux une équitation assez en avant avec toujours des chevaux conduisants. une équitation assez légère. C'est ce que j'essaie de rechercher, ce que je travaille en tout cas. Je pense que Nick avait un peu de l'avance sur son temps et était l'un des premiers cavaliers avec les Américains, on va dire, à monter un peu plus à l'américaine qu'à l'européenne. C'est pour ça que ça restera toujours un grand nom de notre sport.

  • Speaker #0

    Quand on regarde la vie de Nick, elle est incroyable parce qu'il aurait pu arrêter l'équitation, même s'arrêter beaucoup plus grave que l'arrêt de l'équitation avec son accident. C'est des choses inspirantes, ce retour, cette motivation pour remonter.

  • Speaker #1

    Après, je pense qu'évidemment, si on le voit comme ça, c'est vrai qu'on peut embellir un peu toute la chose. Mais après, je crois que ce qui fait la différence, c'est simplement de persévérer parce qu'on a tous des périodes qui sont plus dures. Dans son cas, c'est un accident. Dans d'autres cas, ça peut être des problèmes personnels. Ça peut être des problèmes financiers, ça peut être des problèmes de chevaux, de matériel. Ça peut être plein de choses. Donc, c'est simplement que ça montre que la persévérance, si on est prêt à faire tous ces sacrifices, il y a toujours quelque chose qui nous attend de l'autre côté. Des fois, ça dure un peu plus longtemps. On a la chance dans notre sport qu'on a une carrière qui est très longue. Donc simplement qu'il faut continuer d'y croire et que même quand on est dans des moments un peu plus difficiles, si on continue, qu'on persévère, la lumière reviendra une fois.

  • Speaker #0

    A Rio, vous partez deuxième du bar, juste derrière Nick qui lui part en tête. Vous avez eu le temps de regarder son parcours ? Oui,

  • Speaker #1

    j'étais à l'entrée de piste pour voir justement son parcours et j'étais persuadé en entrant en piste que je pouvais le battre. Je pense que c'est ma plus grande erreur d'équitation que j'ai faite de toute ma carrière. J'ai fait une faute sur le numéro 1, je pense qu'on peut la regarder 100 fois. Je vais remonter cet obstacle de la même manière 100 fois. 99 fois, il va la passer sans faute. Il a un postérieur qui est... qui touche, qui effleure vraiment là-bas. Et bon, elle tombe. Donc ça, c'est le sport, ça arrive. Et ma grande erreur, c'est d'avoir vraiment baissé les bras après ça, puisque j'avais que l'or dans la tête. Et j'ai complètement oublié qu'il y avait deux autres médailles à aller chercher. Et c'est pour ça que j'ai monté la fin de barrage, juste parce que, voilà, pour arriver à l'arrivée, mais sans penser que je vais compter de me battre pour une autre médaille. Et ça, c'est une erreur que j'arrive aujourd'hui pas encore à me pardonner.

  • Speaker #0

    Il y aura des occasions bientôt. Il y a quelque chose du côté du château de Versailles, je crois, cet été. Vous recroisez Nick régulièrement, j'imagine, parce que même s'il a arrêté sa carrière, il est toujours sur le circuit. Vous avez des discussions entre... Il y a un clan des champions olympiques ?

  • Speaker #1

    Non, il y a eu de temps en temps, pas des soirées, mais des rencontres organisées où, entre anciens champions olympiques, on était autour de la table. Donc ça, oui. Mais on va dire que quand Nick montait, c'était quelqu'un avec qui je n'avais pas du tout d'infinité. On ne s'entendait pas spécialement bien, on se disait bonjour, on se respectait, mais il n'y avait pas beaucoup d'infinité entre nous deux. Il y en a beaucoup plus maintenant, mais je crois que c'est plus que le fait que lui ait arrêté sa carrière et devenu un peu plus, je ne vais pas dire facile, je ne vais pas dire qu'il était difficile avant, mais qu'il voit la vie différemment. Je me suis toujours très bien entendu avec Laura Kraut, qui est sa nouvelle compagne. Et puis ça nous a un petit peu rapproché. On n'est pas des amis, mais on s'entend très, très bien et on discute souvent ensemble en concours.

  • Speaker #0

    Il n'y a qu'un seul cavalier qui a été deux fois champion olympique dans l'histoire. Il est français. En plus, Pierre-Jean-Claire Doriela, vous allez être deux ou trois normalement à pouvoir faire la même chose, peut-être à Versailles. Qu'est ce qu'il faut pour être champion olympique ?

  • Speaker #1

    Il faut un bon cheval. Il faut être prêt le jour J. C'est encore une fois la différence d'autres championnats. C'est une épreuve qui compte. On peut aimer, on peut pas aimer, on peut voir le bon côté, le mauvais côté, ça dépend aussi toujours que ça va un peu moins bien. On va se plaindre un petit peu du système, quand ça marche pour nous, on en profite. De nouveau, ça prouve qu'il faut continuer d'y croire, puisque je pense que c'est un très bon exemple, Nino et Big Star, puisqu'ils se sont inversés les rôles à deux années de différence. Nico aurait pu baisser les bras, il a continué. Et moi, depuis Rio, j'essaie de ne pas baisser les bras et de continuer, et espérer que ça retourne un jour à mon avantage. que je puisse en ramener une deuxième.

  • Speaker #0

    Il ne faut peut-être pas être trop gourmand avant aussi, parce que c'est aussi un point commun. Big Star est champion olympique. Après avoir été blessé, économisé, il avait fait je crois que 13 concours, 13 épreuves de toute l'année 2016 avant les JO. Et vous, à chaque fois, on vous présente Steve comme l'homme qui sait exactement préparer ses chevaux pour le jour J.

  • Speaker #1

    Oui, après, je pense que ce qui est important aussi, c'est de faire comme c'est bien pour chacun. Ce n'est pas parce que quelque chose est bien pour moi que ça l'est forcément pour... Pour mes collègues ou pour les autres cavaliers, déjà tous les chevaux sont différents. Mais c'est vrai que moi dans ma façon de faire, j'aime bien... Je mets beaucoup d'importance sur ces événements et je n'ai absolument aucun problème à ne pas courir certaines épreuves qui peuvent être importantes ou bien dotées, si je pense que ça met plus de chance de mon côté de faire une médaille individuelle dans un grand championnat. Donc ça n'a jamais été un problème pour moi de louper un concours ou de faire un concours de catégorie moindre, parce que derrière il y a toujours un objectif qui est pour moi plus grand que n'importe quelle autre victoire.

  • Speaker #0

    Écoutez, je crois que vous en avez un cet été à Paris. On vous souhaite plein de réussite, Steve.

  • Speaker #1

    C'est gentil.

  • Speaker #0

    Merci à vous. Merci.

  • Speaker #2

    C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Steve Garda. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial, à Timothée Pékunio pour ses précieuses archives et à Swan de Cam, notre fidèle monteur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. En attendant les Jeux Olympiques de Paris, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

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Description

Le 19 août 2016, Nick Skelton a été sacré champion olympique de saut d’obstacles à Rio de Janeiro, vingt-huit ans après ses premiers Jeux. Le Britannique a exaucé son vœu le plus cher grâce à Big Star, qui lui avait déjà permis de décrocher l’or par équipes quatre ans plus tôt à Londres. Meilleur cheval de l’olympiade, Big Star, vainqueur des Grands Prix d’Aix-la-Chapelle, Rome et Hambourg, est presque rené de ses cendres tant il a traversé de périodes de convalescence. Victime de plusieurs chutes, dont une gravissime, Nick Skelton a lui aussi toujours su se relever. À travers un récit illustré d’archives sonores, Pascal Boutreau retrace les destins de ces deux phœnix, dans le trente-huitième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX. Dans la seconde partie, Steve Guerdat, en or et Londres et quatrième à Rio avec Nino des Buissonnets, livre son ressenti et ses souvenirs de ce couple mythique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On y va, c'est maintenant, c'est maintenant que Niskelton peut aller chercher sa médaille olympique en individuel. Il l'a gagnée par équipe il y a quatre ans avec ce même cheval. C'est maintenant les enfants.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Chaque jour, le frisson se fait plus intense. Ce frisson propre au grand rendez-vous. Ceux que l'on attend avec impatience et excitation, ceux qui font l'histoire du sport. Plus que quelques semaines à patienter avant le début des épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris 2024, accueillis dans les jardins du château de Versailles. Jusqu'à l'ouverture de ces Jeux, Légende Cavalière a choisi de braquer ses projecteurs sur de beaux moments et de grands couples qui ont marqué l'histoire olympique. Après Pierre Durand et Japlou, Marc Todd et Charisma, et notre récent épisode sur le français Pierre Jonquère d'Oriola, le seul cavalier de saut d'obstacle sacré. A deux reprises en individuel, Légende Cavalière revient sur le couronnement du Britannique Nick Skelton en or à Rio avec son olympique et bien nommé Big Star. Dans la seconde partie de ce 38e épisode, Steve Gerda, en or 4 ans plus tôt à Londres avec Nino Desbuissonnais, encore 4e en 2016 au Brésil, reviendra spécialement pour nous sur ce cavalier et ce cheval qui ont souvent croisé sa route. Et n'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Plusieurs épisodes ne suffiraient pas à raconter la vie et la carrière de Nick Skelton. Né le 30 décembre 1957, le Britannique présente l'un des plus impressionnants palmarès de l'histoire de l'équitation. Skelton, c'est 7 participations aux Jeux Olympiques, de 1988 à Séoul jusqu'à Rio en 2016, avec pour seule absence l'édition 2000 à Sydney en raison d'une grosse blessure à la nuque. C'est aussi 17 finales de Coupe du Monde de 1979. à 2005, dont une victoire en 1995 avec Dollar Girl et deux autres podiums. Skelton, c'est encore sept participations aux championnats du monde, avec à la clé le bronze individuel en 1986 avec la chapelle sur Apollo, et pas moins de cinq médailles par équipe. Skelton, c'est enfin dix championnats d'Europe, marqués par trois titres par équipe consécutifs en 1985, 1987 et 1989, et huit autres médailles. N'oubliez bien sûr de multiples victoires en Coupe des Nations. Il a porté plus de 160 fois la veste britannique et de nombreux succès également, enfin, dans les plus prestigieux Grands Prix. Comme ici, sur la Coupe du Monde de Bordeaux, en février 1996. Bonsoir, on ouvre ce journal par le Jumping International de Bordeaux, concours de très haut niveau cet après-midi dans l'épreuve de Coupe du Monde. Il y avait 10 cavaliers en barrage,

  • Speaker #0

    au bout du suspense, victoire du britannique Nick Skelton sur Dollar Girl. Roger Yves Bost, le français, termine troisième.

  • Speaker #1

    Nathalie Choque. Surtout, surtout, il y a ce diable d'anglais, Nick Skelton, le vainqueur 95 de la Coupe du Monde. Il signe un parcours parfait, grignote une seconde, et enlève ce grand prix sur la brasse de l'argueur. De l'argueur, il aura rapporté aujourd'hui quelques dizaines de milliers de francs. Des exploits aussi au début de sa carrière, comme ce saut record à 2,32 m sur l'Astic en décembre 1978 lors du concours de puissance de l'Olympia de Londres. Quelle performance fantastique ! Un ciel est né, Nick Skelton a gagné l'événement majeur,

  • Speaker #0

    la première compétition de l'été, a gagné le pré-sauce et a maintenant cassé le record.

  • Speaker #1

    Mais l'histoire de Nick, c'est aussi une succession de blessures et de retours à force de volonté et de travail. La liste est longue. Deux fractures de la clavicule, une main cassée, une jambe cassée, une épaule cassée, deux opérations du genou pour un cartilage déchiré, des problèmes de bras, le cou cassé, une prothèse de hanche et un mal de dos chronique. Tout aurait même pu s'arrêter dès le 9 septembre 2000, près de Liverpool. Ce jour-là, le cavalier se brise la nuque en deux points, en tombant, à la suite d'un violent refus. J'ai dû chuter d'un mètre et demi, se souvient-il. Quand j'ai touché le sol, quelque chose a littéralement craqué à l'intérieur de ma tête. Les chirurgiens sont alors formels. Monsieur Skelton, vous ne remontrez jamais à cheval. Skelton s'y refuse. Sa convalescence va durer un an et demi. Une fois rafistolé, il s'achète un pub pour s'occuper. Mais rien n'entame son désir de remettre le pied à l'étrier. Pour tenir le coup, il s'inflige des injections d'anti-inflammatoire 3-4 fois par mois et renforce sa ceinture abdominale par 3 séances hebdomadaires de gymnastique. Après 2 ans de rééducation, il se sent mieux et l'équitation lui manque terriblement. Avec Arco III, l'un des nombreux cracks qui ont marqué sa carrière, à l'instar d'Apollo, Dollar Girl, E-Fever, Grand Slam, Showtime, Carlo 273 et d'autres encore, il dispose d'un cheval qu'il rêve d'emmener aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004. Il finit par se remettre en selle et tombe à nouveau, mais remonte aussitôt sans hésiter. L'histoire peut reprendre son cours. Permettons-nous un saut dans le temps quand les chemins de Nick Skelton et Big Star vont se croiser. Fils de Quickstar et de Yolanda par Niberdor, Big Star est né le 1er juin 2003 sous le nom de What Quickstar K, dans l'élevage du néerlandais Chester Claver. Repéré à l'âge de 3 ans par Egbert Shep, le bec AWPN est vendu à Gary et Beverly Widowson, amis et soutien de Nick Skelton, qui va rapidement en faire une étoile. A 8 ans, il gagne déjà deux Grands Prix à Wellington. L'année suivante, il poursuit sa progression, toujours en Floride. Son premier grand succès survient en mai 2012 lors du Global Champions Tour de Hambourg. Petit extrait en version originale. Nick et Big Star n'ont pas encore fait tomber la moindre barre et ils font figure de grands favoris pour la finale individuelle. Nick est apprécié de tous et le voir triompher chez lui, devant son public, offrirait à coup sûr d'immenses émotions à tous les spectateurs de Greenwich Park, mais aussi à tous les amoureux d'équitation. 8 août 2012, jour de finale individuelle. Les espoirs du grand favori s'amenuisent dès la première manche. 4 points après une faute sur l'antépénultième obstacle. Malgré un sans-faute en seconde manche, le Britannique doit se contenter de la 5ème place. L'or revient au Suisse, Steve Garda, sacré avec son sel français, Nino De Bissonnet après un barrage façonné à l'an des Guerco-Schroder et 40 barres de muse. 2013 est une année exceptionnelle pour Nick et son crack. Après leur succès dans le Grand Prix de Rome et leur podium à La Baule et à Londres, au Queen Elizabeth Olympic Park, ils se présentent au CHI Audex La Chapelle en Allemagne. A l'issue des deux premières manches du mythique Grand Prix Rolex, doté d'un million d'euros, trois couples seulement ont préservé leur score vierge. Yannick Aschpruger sur Paloubet d'Alongue, Patrice Delaveau sur Orient Express HDC Et bien sûr, Nick Skelton sur Big Star. Ouvreuse du barrage, la Suissesse prend tous les risques. Son chrono sera le plus rapide, mais une faute en sortie de double réduit ses chances. Skelton part sur un bon rythme, mais ne prend pas tous les risques. Certes, son chrono affiche 3 secondes de plus que sa première rivale, mais il est sans faute. Patrice Delaveau a son destin entre les mains. Le normand et son sel français issu lui aussi de Quickstar partent sur les mêmes bases que Sprunger, mais faute lui aussi. Marcel Rosier restera donc encore l'unique français vainqueur dans le temple du saut d'obstacle. Il l'est d'ailleurs toujours aujourd'hui. Quant à Skelton, il s'y impose pour la quatrième et dernière fois après 1982 sur If Ever et 1987 et 1988 avec Apollo. Troisième à la balle, victorieux à Rome, deuxième à Londres et vainqueur à Aix, le couple signe aussi deux doubles sans faute en Coupe des Nations à la balle et Rome. Le tout en six semaines. Exceptionnel. alors que le puissant kwpn semble au sommet de son art un suspenseur inférieur le lâche en fin d'été ayant fait des jeux olympiques de rio son dernier objectif majeur nix kelton préfère prendre tout son temps Il relance son krach au printemps 2014, mais le mal réapparaît après seulement 4 concours. Big Star se blesse à nouveau à la jambe alors qu'il venait de montrer sa bonne forme 15 jours avant en se classant 3ème du Longines Global Champions Tour d'Estoril. Les talons se retrouvent à nouveau au repos forcé. Et pour un an. Les Jeux équestres mondiaux de Normandie 2014 se refusent à lui. Big Star va s'éloigner des pistes pendant plus de 14 mois. Le Bay, aussi résilient que son cavalier, reprend tout doucement à l'automne 2015 au Portugal, puis en Floride l'hiver suivant. Hélas, une entaille infectée sur l'un de ses membres reporte encore son vrai comeback. Celui-ci intervient finalement au CSI aux 5 étoiles de la Bôle, mi-mai. Le couple y signe un double sans faute probant dans la Coupe des Nations. Mais le krach n'a pas encore recouvré sa toute-puissance. Après deux autres concours préparatoires, Dyl Lampard, la chef d'équipe britannique, offre néanmoins au Phoenix Skelton sa septième sélection olympique. Avant les Jeux de Rio, Big Star bénéficie d'un service personnalisé. Mark Beaver, groom des chevaux de Skelton depuis 1985, ne se consacre plus qu'à lui. Le Bay est un tempérament calme, contrairement à ce qu'il laisse paraître en piste. Même pendant le trajet en avion, il a été sage comme une image raconte le soigneur. J'ai même pu dormir un peu, j'en oubliais presque sa présence En arrivant à Rio, Nick est convaincu que son crack peut lui offrir le Graal. C'est le meilleur cheval que j'ai jamais monté explique-t-il. Il se donne toujours à fond, il a une personnalité fantastique et un tempérament brillant, surtout pour un étalon. Depuis huit ans que je le monte, il ne m'a jamais laissé tomber. Dans l'excellent ouvrage de notre confrère, Alban Poudret, champion olympique de saut d'obstacle Les Secrets des dix derniers médaillés d'or aux éditions Actes Sud, il ajoute Je savais que quel que soit le parcours, rien ne serait trop haut ou trop large pour lui. Avant Rio, Big Star n'a disputé que 13 épreuves depuis le début de l'année. En attendant la finale individuelle, la compétition par équipe est un naufrage pour la Grande-Bretagne. Pourtant défendue par Skelton, Ben Maher sur Tic Tac, Michael Whittaker sur Cassionato et John Whittaker sur Ornellaia. 12e, le Quatuor ne se qualifie même pas pour la seconde manche qui consacrera nos mousquetaires Kevin Stott, Pénélope Le Prévost, Roger Yves Bost et Philippe Rosier inoubliable moment que vous pouvez revivre dans l'épisode n°9 de Légende Cavalière avec Philippe Garda en grand témoin Vendredi 19 août, jour de finale individuelle. Malgré 4 points dans la première, qualificatif, puis 4 et encore 5 les deux jours suivants, Nick Skelton et Big Star, 33e, ont toutefois arraché leur place pour cette épreuve où tous les compteurs sont remis à zéro. Avec 13 sans faute et 2 parcours à 1 point sur 35 couples en lice, la première manche dessinée par le chef de piste brésilien Jorge Guilherme, assisté de Santiago Varela, n'a pas permis de faire la différence. Place à la seconde manche. Suivons la suite de la compétition avec Kamel Boudra et Michel Robert, alors sur Equidia.

  • Speaker #2

    Ouais, saut magnifique, magnifique saut. Attention les gens.

  • Speaker #0

    C'est bon.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est un... Il reste un obstacle.

  • Speaker #0

    second sans faute du

  • Speaker #1

    britannique ils seront 6 à réaliser cette performance et à se disputer les 3 médailles Big Star, puissant et tendu comme un élastique, a retrouvé son galop impérial et son majestueux coup de saut, piloté au millimètre du début à la fin de la compétition. Nick est le premier à partir dans le barrage 8 sauts pour conquérir l'or

  • Speaker #0

    Allez on y va C'est maintenant que Nick Skelton peut aller chercher Sa médaille olympique En individuel Il l'a gagné par équipe il y a 4 ans avec ce même cheval 7 fois les Jeux Olympiques Or par équipe à Londres 5ème il était passé tout près Souvenez-vous à Londres avec ce même fils de quickstar Il a fait les Jeux Olympiques avec Russell Avec Arco avec Showtime, avec Dollar Girl et avec Apollo. C'est le doyen de cette finale en effet. Ce qui est un avantage, c'est son expérience parce qu'il a géré ce cheval qu'on a cru par moment même, peut-être ne jamais revoir parce qu'il était blessé et qu'il a su attendre. C'est maintenant les enfants.

  • Speaker #1

    Le couple britannique approche de la fin du parcours et reste toujours sans faute. Il reste trois sauts.

  • Speaker #2

    Bonne distance sur cet oxyde. Là, on va faire un demi-tour sur ce rustique. Si ça ne glisse pas, c'est bon. Mais le cheval accroche beaucoup. Petite foulée. 1,

  • Speaker #1

    2,

  • Speaker #2

    3, 4, 5, 6, 7. Foulée pour le dernier. Ça,

  • Speaker #0

    c'est le dernier.

  • Speaker #2

    Bon, moi, il est dans les proies.

  • Speaker #0

    Une autre médaille peut-être pour Nick Skelton, l'or ou pas ? La réponse en quelques minutes, 42-82 en tout cas.

  • Speaker #2

    42-82.

  • Speaker #0

    Triple sans faute.

  • Speaker #1

    Un parcours d'exception, une fois encore. Steve Gerda et Nino Debuissonnais entrent en piste à leur tour. Le Suisse rêve bien évidemment d'un doublé, inédit en jumping dans l'histoire olympique.

  • Speaker #0

    C'est parti.

  • Speaker #3

    Petite touche.

  • Speaker #0

    Ça tombe.

  • Speaker #2

    Béni.

  • Speaker #0

    Kelton reste pour l'instant en or.

  • Speaker #1

    Ses espoirs se sont évanouis dès le premier obstacle. Le chèque catharien Ali Altani sur First Division échoue lui aussi avec 8 points. Même score pour l'américain Ken Farrington et Voyeur, autour de PDR Fredrickson et H&M Olin.

  • Speaker #2

    22, il est dans le temps de nique. S'il fait un bon tournant, il en perd un peu ici. toujours sans faute en tout cas qu'est-ce qui va prendre large pour faire sans faute et chercher une médaille d'argent

  • Speaker #0

    7 secondes c'est pas possible mais double sans faute il est sur le podium oui mais il est deuxième parce qu'il est le deuxième double sans faute à Steve Steve se retrouve sur le troisième, mais lui a coup sûr effectivement sur le podium.

  • Speaker #2

    Il le mérite et son sol aussi. Pour l'instant, vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    bravo.

  • Speaker #2

    Pour l'instant,

  • Speaker #0

    en or, Big Star avec Nick Skelton. En argent, Fredrickson à l'instant avec All In.

  • Speaker #1

    Sans faute pour le Suédois, mais 53 centièmes moins rapide que le Britannique. Il est 15h01, 20h01 à Paris, au stade équestre de Deodoro. Dernier des six titans en lice, Eric Lamaze, huit ans après son exploit de Hong Kong avec XTED, lance sa Fine Lady 5 à un rythme fou, fidèle à ses habitudes.

  • Speaker #0

    Mais j'avance.

  • Speaker #2

    Ça va jouer ici maintenant.

  • Speaker #0

    Il va loin. Oui,

  • Speaker #2

    mais glissade. Pas de distance.

  • Speaker #0

    Il a fait tomber, c'est pas vrai Eric. Regardez le chronomètre, le chronomètre s'est arrêté à 4'2'09, c'était plus rapide que Nix Kelton mais c'est Nix Kelton qui est champion olympique et Eric Lamaze prend une troisième place, bravo !

  • Speaker #1

    Nix Kelton peut exulter, il tombe dans les bras de ses proches dont sa compagne la championne américaine Laura Kraut en or par équipe en 2008. Le groom, lui aussi accaparé par les félicitations, confie Big Star à Philippe Rosier, le premier à être venu les voir. Philippe se souvient d'ailleurs de cet instant.

  • Speaker #4

    C'était incroyable parce qu'on a vécu le barrage tous comme des fous. Moi, je voulais que ce soit Nicky qui gagne, pour plein de raisons différentes, parce que c'est quelqu'un que j'admire beaucoup, c'est un grand cavalier. Et puis, je savais que c'était la fin. Donc, c'était la touche finale d'être champion olympique par équipe et après individuel, avec le même cheval, quatre ans après. L'histoire était belle, en tout cas, dans ce que je pensais. Et puis, je me souviens, j'étais à la sortie, Nick est encore sur son cheval, il attend la fin du barrage, il n'est pas descendu de cheval. Il marchait, j'étais là à côté de lui, je le félicite. Il y avait Laura Kraut qui était... qui était tout énervé, qui était là. Et puis au moment où il a su qu'il était champion olympique, il descend du cheval, tout le monde s'embrasse et tout, et il dit au groupe de tenir le cheval, et il ne peut pas. Il ne peut pas le groupe, mais que je connais depuis très longtemps, qu'il a depuis 30 ans, et il ne pouvait pas tenir le cheval. Et le gars, il était effondré de joie, de toute cette pression. Et puis j'ai tenu le cheval pour les aider. C'était un moment très fort, c'est très particulier en tout cas. Parce que Nico aussi, il était là à la sortie quand j'étais champion olympique, il m'a félicité. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup. Ça fait 40 ans que je fais ça, lui un petit peu plus. Non, l'histoire est belle en tout cas. C'est des moments forts, mais quand tu as la chance de le faire dans les coulisses, je trouve ça encore plus fort.

  • Speaker #1

    Stoïque, le baie semble se demander ce qu'il se passe alors que tous les cavaliers viennent féliciter Nick, héros du jour et premier britannique sacré champion olympique individuel de saut d'obstacle. Son compatriote Ben Maher lui succédera à Tokyo avec Explosion W.

  • Speaker #0

    Regardez cette belle image de Nick, félicité par le monde entier bien sûr. Le héros britannique.

  • Speaker #2

    Il ne l'a pas volé.

  • Speaker #0

    Regardez, c'est beau. Il était élu.

  • Speaker #2

    Il a cherché loin.

  • Speaker #0

    59 ans. C'était le doyen de cette finale et il a gagné. C'est chouette. Il est comme un enfant. Quel bel match du sport.

  • Speaker #2

    Il n'a pas un abord. Il n'y a pas un obstacle qui l'a fait trembler. C'était vraiment bien mérité. Et il est allé chercher son chronomètre directement en numéro 1, en passant en numéro 1 de l'arrage.

  • Speaker #1

    Mélan Ador et Jean-Charles Hutt,

  • Speaker #2

    représentants Ador. Tu vas s'écouter ça.

  • Speaker #1

    Sur le podium, le cavalier ne peut retenir ses larmes. Nick Skelton décroche enfin ce titre individuel qui manquait tant à son glorieux palmarès. A 58 ans et 233 jours, il devient le plus vieux champion olympique britannique depuis 1908 et le titre en tire de Jerry Milner, alors âgé de 61 ans. Il lui aura fallu attendre 28 ans et 7 tentatives olympiques, mais son abnégation a fini par lui offrir le Graal.

  • Speaker #5

    Sous-titrage Société Radio-Canada

  • Speaker #1

    Un dernier coup d'éclat, le plus beau. Quelques mois plus tard, blessé juste avant l'étape de Coupe du Monde de Londres, traditionnellement organisée en décembre, Big Star peine à se remettre de sa blessure. Début avril, quelques jours avant le CSI 5 étoiles de Windsor, Skelton annonce son forfait. Bien plus même. L'heure de la retraite est en effet venue. Pour les deux champions. Skelton avait prévenu. J'arrêterai quand Big Star se retirera. Il a tout donné, tout ce qu'un chevalier peut faire. Il pouvait donner un cavalier et il est temps pour lui de profiter de sa retraite explique-t-il. Ce sport m'a donné bien plus que je ne l'avais espéré ces 43 dernières années. Je ne suis plus tout jeune et c'est une bonne chose pour nous deux de nous arrêter au sommet Dans l'équestrian, Rodrigo Pessoa lui rend hommage.

  • Speaker #3

    Je crois que c'est un immense, ce n'est pas un grand champion, c'est un monument de notre sport qui arrête. Je crois que... Tout hommage est nécessaire. Je crois que ça va faire plaisir à tout le monde de revoir ces images parce que c'est quand même quelqu'un qui a fait plus de 30 ans, 35 ans.

  • Speaker #0

    Pourquoi c'est un monument, Rodrigo Nix-Kelton ?

  • Speaker #3

    C'est tout. C'est une vitesse irratrapable. C'est un style unique. C'est une approche parfaite du pilotage.

  • Speaker #0

    Un grand technicien.

  • Speaker #3

    Oui, dans sa manière à lui, un grand technicien. Mais surtout quelqu'un qui a été... C'est très difficile à battre toute sa vie, qui a gagné avec tous les chevaux. Il a gagné 4 Grands Prix d'Aix-la-Chapelle, 4 Grands Prix de Calgary, 17 médailles en championnat, et terminer là-dessus, c'est vraiment incroyable.

  • Speaker #1

    Le 14 mai 2017, à Windsor, devant feu Sa Majesté la Reine Elisabeth, Nick Skelton et Big Star font leurs adieux. Comme le veut la tradition, c'est à pied que le cavalier accompagne les talons pour son dernier tour d'honneur. Leur dernier tour d'honneur. Il est désormais temps de retrouver notre grand témoin.

  • Speaker #0

    Steve, merci beaucoup de nous accorder un peu de temps pour évoquer des itinéraires parallèles, croisés entre deux couples mythiques dans l'histoire des Jeux Olympiques, le vôtre Steve avec Nino De Bussonnet et Nick Skelton et Big Star. Vous êtes d'accord pour parler d'itinéraires parallèles ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je pense que là vraiment, ça se prête bien puisqu'on a inversé les rôles. Je pense que, presque injustement, Nick a fini 4e avec Big Star. à Londres où j'ai eu la chance de gagner. Et puis il s'est bien repris quatre ans plus tard puisque c'est lui qui a ramené la médaille d'or à Rio où j'ai moi terminé quatrième avec Nino.

  • Speaker #0

    Un petit mot justement sur Londres où justement Nick et Big Star étaient les grands favoris, ceux que tout le monde attendait. Vous étiez outsider, enfin en tout cas on parlait de vous évidemment, mais c'est un rôle que vous préfériez que d'être favori par exemple ?

  • Speaker #1

    Non, je ne crois pas. Je pense que quand on est favori, ça veut dire qu'on est en forme, ça veut dire qu'on a un bon cheval, ça veut dire qu'on monte bien. Donc je pense que c'est toujours plus agréable d'entrer en compétition en faisant partie des favoris, même s'il n'y en a jamais qu'un et il y en a plusieurs. Et c'est vrai que si Nick et Big Star faisaient partie des favoris, j'ai toujours été un petit peu… Je ne veux pas dire que ça m'énervait, mais je ne comprenais pas trop pourquoi on ne nous mettait pas plus dans les favoris avec Nino puisqu'il a fait la finale Coupe du Monde au début d'année où… où il avait été deuxième en faisant double sans faute dans la finale, le seul double sans faute de la finale. Et donc, comme ça repartait à zéro, on avait fait deux fois quatre points dans les qualifs à Londres. Mais tout le monde savait, en tout cas moi, je savais qu'il était capable de faire double sans faute dans la finale. Et voilà, c'est ce qu'il a fait. Mais non, je pense que le fait d'être favori est en général un bon signe.

  • Speaker #0

    Ce titre olympique, on y revient un petit peu. Aujourd'hui, vous avez un palmarès extraordinaire, vous avez presque tout gagné. Mais on vous cite toujours comme champion olympique, c'est la première chose qu'on cite ?

  • Speaker #1

    Oui, je crois qu'à la différence des autres titres, on est champion olympique à vie. On est champion du monde pendant quatre ans, on est vainqueur de la finale Coupe du monde pendant une année ou champion de Rome pendant deux ans. Mais champion olympique, on le reste à vie. On me l'avait dit. Et même si moi, ça ne change pas ma vie tous les jours, c'est vrai que c'est quelque chose que les gens se... se rappelle ou me rappelle très régulièrement.

  • Speaker #0

    Si on fait une projection quatre ans plus tard, cette fois à Rio, déjà c'est une performance de pouvoir mener un cheval, le même cheval que ce soit pour vous ou pour Nick, quatre ans plus tard sur une compétition du niveau des Jeux Olympiques, ça montre beaucoup de choses aussi ça.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Après, c'était vraiment un but pour moi. Dès la rentrée de Londres, j'ai un cheval qui est capable de refaire ça dans quatre ans. Je ne peux pas dire que chaque concours était planifié pour… pour la finale de Rio, mais j'avais toujours dans la tête de minimiser les concours et j'essayais vraiment de mettre toutes les chances de mon côté, de notre côté, pour qu'ils soient encore capables de ramener l'or à Rio une deuxième fois, chose qui n'avait pas été faite. Donc voilà, on a été très proches. C'est pour ça que la déception a été énorme. On a vraiment, entre les deux Olympiades, je pense que moi et Nick, on a inversé les rôles et on a connu du coup le plus beau moment d'une carrière, mais aussi la session des plus difficiles avec... une place de quatrième qui est très dure à accepter.

  • Speaker #0

    Justement, Rio c'est un peu l'inverse. Oni qui est dans les premières étapes de la Coupe des Nations, ça ne marche pas terrible avec la Grande-Bretagne. Et puis les compteurs remis à zéro, c'est pas mal finalement dans ce cas-là.

  • Speaker #1

    Oui, après je pense que tous les championnats sont différents, les systèmes de points sont assez différents. Mais après, en général, c'est rare que quelqu'un le gagne sans le mériter. La persévérance fait partie du sport, d'apprendre de ses fautes passées pour ne pas les recréer. Il ne peut pas déjà faire son faute tous les jours et attendre les derniers jours. Peut-être que c'est ça qui a fait la différence et qui montre la grandeur du cavalier qui était Nick et de la classe du cheval qui a fait deux fois des Jeux pratiquement parfaits. Donc on va dire que c'était complètement mérité qu'il finisse sa carrière avec une médaille d'or olympique.

  • Speaker #0

    Justement, la comparaison entre Nino et Big Star, il y a des points communs, il y a des choses complètement différentes.

  • Speaker #1

    Non, je pense qu'ils sont complètement différents, si ce n'est que c'était deux chevaux qui étaient, ce qu'on dit chez nous, très respectueux et qui faisaient beaucoup de sans-faute. Mais sinon, ils étaient vraiment tout qui les différenciaient, je pense.

  • Speaker #0

    C'est un cheval que vous auriez pu monter ou ce n'est pas du tout votre type de chevaux ?

  • Speaker #1

    J'aurais adoré monter Big Star. C'est vraiment un cheval qui m'a donné le plus envie de m'asseoir une fois dessus pour sentir ce galop et cette force dans le galop et une élasticité dans le corps qui était assez… assez exceptionnel. C'est vrai qu'en regardant ses parcours, j'adorais regarder ses parcours. Je me disais toujours, ça doit être chouette d'être là-dessus. Et en même temps, j'ai toujours beaucoup apprécié Nick. Donc, de pouvoir être une fois dans leur peau, c'est vrai que ça aurait été plaisant.

  • Speaker #0

    Justement, on a comparé les deux chevaux. Si on compare les deux cavaliers avec Nick, vous avez des choses en commun ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on a les deux une équitation assez en avant avec toujours des chevaux conduisants. une équitation assez légère. C'est ce que j'essaie de rechercher, ce que je travaille en tout cas. Je pense que Nick avait un peu de l'avance sur son temps et était l'un des premiers cavaliers avec les Américains, on va dire, à monter un peu plus à l'américaine qu'à l'européenne. C'est pour ça que ça restera toujours un grand nom de notre sport.

  • Speaker #0

    Quand on regarde la vie de Nick, elle est incroyable parce qu'il aurait pu arrêter l'équitation, même s'arrêter beaucoup plus grave que l'arrêt de l'équitation avec son accident. C'est des choses inspirantes, ce retour, cette motivation pour remonter.

  • Speaker #1

    Après, je pense qu'évidemment, si on le voit comme ça, c'est vrai qu'on peut embellir un peu toute la chose. Mais après, je crois que ce qui fait la différence, c'est simplement de persévérer parce qu'on a tous des périodes qui sont plus dures. Dans son cas, c'est un accident. Dans d'autres cas, ça peut être des problèmes personnels. Ça peut être des problèmes financiers, ça peut être des problèmes de chevaux, de matériel. Ça peut être plein de choses. Donc, c'est simplement que ça montre que la persévérance, si on est prêt à faire tous ces sacrifices, il y a toujours quelque chose qui nous attend de l'autre côté. Des fois, ça dure un peu plus longtemps. On a la chance dans notre sport qu'on a une carrière qui est très longue. Donc simplement qu'il faut continuer d'y croire et que même quand on est dans des moments un peu plus difficiles, si on continue, qu'on persévère, la lumière reviendra une fois.

  • Speaker #0

    A Rio, vous partez deuxième du bar, juste derrière Nick qui lui part en tête. Vous avez eu le temps de regarder son parcours ? Oui,

  • Speaker #1

    j'étais à l'entrée de piste pour voir justement son parcours et j'étais persuadé en entrant en piste que je pouvais le battre. Je pense que c'est ma plus grande erreur d'équitation que j'ai faite de toute ma carrière. J'ai fait une faute sur le numéro 1, je pense qu'on peut la regarder 100 fois. Je vais remonter cet obstacle de la même manière 100 fois. 99 fois, il va la passer sans faute. Il a un postérieur qui est... qui touche, qui effleure vraiment là-bas. Et bon, elle tombe. Donc ça, c'est le sport, ça arrive. Et ma grande erreur, c'est d'avoir vraiment baissé les bras après ça, puisque j'avais que l'or dans la tête. Et j'ai complètement oublié qu'il y avait deux autres médailles à aller chercher. Et c'est pour ça que j'ai monté la fin de barrage, juste parce que, voilà, pour arriver à l'arrivée, mais sans penser que je vais compter de me battre pour une autre médaille. Et ça, c'est une erreur que j'arrive aujourd'hui pas encore à me pardonner.

  • Speaker #0

    Il y aura des occasions bientôt. Il y a quelque chose du côté du château de Versailles, je crois, cet été. Vous recroisez Nick régulièrement, j'imagine, parce que même s'il a arrêté sa carrière, il est toujours sur le circuit. Vous avez des discussions entre... Il y a un clan des champions olympiques ?

  • Speaker #1

    Non, il y a eu de temps en temps, pas des soirées, mais des rencontres organisées où, entre anciens champions olympiques, on était autour de la table. Donc ça, oui. Mais on va dire que quand Nick montait, c'était quelqu'un avec qui je n'avais pas du tout d'infinité. On ne s'entendait pas spécialement bien, on se disait bonjour, on se respectait, mais il n'y avait pas beaucoup d'infinité entre nous deux. Il y en a beaucoup plus maintenant, mais je crois que c'est plus que le fait que lui ait arrêté sa carrière et devenu un peu plus, je ne vais pas dire facile, je ne vais pas dire qu'il était difficile avant, mais qu'il voit la vie différemment. Je me suis toujours très bien entendu avec Laura Kraut, qui est sa nouvelle compagne. Et puis ça nous a un petit peu rapproché. On n'est pas des amis, mais on s'entend très, très bien et on discute souvent ensemble en concours.

  • Speaker #0

    Il n'y a qu'un seul cavalier qui a été deux fois champion olympique dans l'histoire. Il est français. En plus, Pierre-Jean-Claire Doriela, vous allez être deux ou trois normalement à pouvoir faire la même chose, peut-être à Versailles. Qu'est ce qu'il faut pour être champion olympique ?

  • Speaker #1

    Il faut un bon cheval. Il faut être prêt le jour J. C'est encore une fois la différence d'autres championnats. C'est une épreuve qui compte. On peut aimer, on peut pas aimer, on peut voir le bon côté, le mauvais côté, ça dépend aussi toujours que ça va un peu moins bien. On va se plaindre un petit peu du système, quand ça marche pour nous, on en profite. De nouveau, ça prouve qu'il faut continuer d'y croire, puisque je pense que c'est un très bon exemple, Nino et Big Star, puisqu'ils se sont inversés les rôles à deux années de différence. Nico aurait pu baisser les bras, il a continué. Et moi, depuis Rio, j'essaie de ne pas baisser les bras et de continuer, et espérer que ça retourne un jour à mon avantage. que je puisse en ramener une deuxième.

  • Speaker #0

    Il ne faut peut-être pas être trop gourmand avant aussi, parce que c'est aussi un point commun. Big Star est champion olympique. Après avoir été blessé, économisé, il avait fait je crois que 13 concours, 13 épreuves de toute l'année 2016 avant les JO. Et vous, à chaque fois, on vous présente Steve comme l'homme qui sait exactement préparer ses chevaux pour le jour J.

  • Speaker #1

    Oui, après, je pense que ce qui est important aussi, c'est de faire comme c'est bien pour chacun. Ce n'est pas parce que quelque chose est bien pour moi que ça l'est forcément pour... Pour mes collègues ou pour les autres cavaliers, déjà tous les chevaux sont différents. Mais c'est vrai que moi dans ma façon de faire, j'aime bien... Je mets beaucoup d'importance sur ces événements et je n'ai absolument aucun problème à ne pas courir certaines épreuves qui peuvent être importantes ou bien dotées, si je pense que ça met plus de chance de mon côté de faire une médaille individuelle dans un grand championnat. Donc ça n'a jamais été un problème pour moi de louper un concours ou de faire un concours de catégorie moindre, parce que derrière il y a toujours un objectif qui est pour moi plus grand que n'importe quelle autre victoire.

  • Speaker #0

    Écoutez, je crois que vous en avez un cet été à Paris. On vous souhaite plein de réussite, Steve.

  • Speaker #1

    C'est gentil.

  • Speaker #0

    Merci à vous. Merci.

  • Speaker #2

    C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Steve Garda. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial, à Timothée Pékunio pour ses précieuses archives et à Swan de Cam, notre fidèle monteur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. En attendant les Jeux Olympiques de Paris, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

Description

Le 19 août 2016, Nick Skelton a été sacré champion olympique de saut d’obstacles à Rio de Janeiro, vingt-huit ans après ses premiers Jeux. Le Britannique a exaucé son vœu le plus cher grâce à Big Star, qui lui avait déjà permis de décrocher l’or par équipes quatre ans plus tôt à Londres. Meilleur cheval de l’olympiade, Big Star, vainqueur des Grands Prix d’Aix-la-Chapelle, Rome et Hambourg, est presque rené de ses cendres tant il a traversé de périodes de convalescence. Victime de plusieurs chutes, dont une gravissime, Nick Skelton a lui aussi toujours su se relever. À travers un récit illustré d’archives sonores, Pascal Boutreau retrace les destins de ces deux phœnix, dans le trente-huitième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX. Dans la seconde partie, Steve Guerdat, en or et Londres et quatrième à Rio avec Nino des Buissonnets, livre son ressenti et ses souvenirs de ce couple mythique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On y va, c'est maintenant, c'est maintenant que Niskelton peut aller chercher sa médaille olympique en individuel. Il l'a gagnée par équipe il y a quatre ans avec ce même cheval. C'est maintenant les enfants.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Chaque jour, le frisson se fait plus intense. Ce frisson propre au grand rendez-vous. Ceux que l'on attend avec impatience et excitation, ceux qui font l'histoire du sport. Plus que quelques semaines à patienter avant le début des épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris 2024, accueillis dans les jardins du château de Versailles. Jusqu'à l'ouverture de ces Jeux, Légende Cavalière a choisi de braquer ses projecteurs sur de beaux moments et de grands couples qui ont marqué l'histoire olympique. Après Pierre Durand et Japlou, Marc Todd et Charisma, et notre récent épisode sur le français Pierre Jonquère d'Oriola, le seul cavalier de saut d'obstacle sacré. A deux reprises en individuel, Légende Cavalière revient sur le couronnement du Britannique Nick Skelton en or à Rio avec son olympique et bien nommé Big Star. Dans la seconde partie de ce 38e épisode, Steve Gerda, en or 4 ans plus tôt à Londres avec Nino Desbuissonnais, encore 4e en 2016 au Brésil, reviendra spécialement pour nous sur ce cavalier et ce cheval qui ont souvent croisé sa route. Et n'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Plusieurs épisodes ne suffiraient pas à raconter la vie et la carrière de Nick Skelton. Né le 30 décembre 1957, le Britannique présente l'un des plus impressionnants palmarès de l'histoire de l'équitation. Skelton, c'est 7 participations aux Jeux Olympiques, de 1988 à Séoul jusqu'à Rio en 2016, avec pour seule absence l'édition 2000 à Sydney en raison d'une grosse blessure à la nuque. C'est aussi 17 finales de Coupe du Monde de 1979. à 2005, dont une victoire en 1995 avec Dollar Girl et deux autres podiums. Skelton, c'est encore sept participations aux championnats du monde, avec à la clé le bronze individuel en 1986 avec la chapelle sur Apollo, et pas moins de cinq médailles par équipe. Skelton, c'est enfin dix championnats d'Europe, marqués par trois titres par équipe consécutifs en 1985, 1987 et 1989, et huit autres médailles. N'oubliez bien sûr de multiples victoires en Coupe des Nations. Il a porté plus de 160 fois la veste britannique et de nombreux succès également, enfin, dans les plus prestigieux Grands Prix. Comme ici, sur la Coupe du Monde de Bordeaux, en février 1996. Bonsoir, on ouvre ce journal par le Jumping International de Bordeaux, concours de très haut niveau cet après-midi dans l'épreuve de Coupe du Monde. Il y avait 10 cavaliers en barrage,

  • Speaker #0

    au bout du suspense, victoire du britannique Nick Skelton sur Dollar Girl. Roger Yves Bost, le français, termine troisième.

  • Speaker #1

    Nathalie Choque. Surtout, surtout, il y a ce diable d'anglais, Nick Skelton, le vainqueur 95 de la Coupe du Monde. Il signe un parcours parfait, grignote une seconde, et enlève ce grand prix sur la brasse de l'argueur. De l'argueur, il aura rapporté aujourd'hui quelques dizaines de milliers de francs. Des exploits aussi au début de sa carrière, comme ce saut record à 2,32 m sur l'Astic en décembre 1978 lors du concours de puissance de l'Olympia de Londres. Quelle performance fantastique ! Un ciel est né, Nick Skelton a gagné l'événement majeur,

  • Speaker #0

    la première compétition de l'été, a gagné le pré-sauce et a maintenant cassé le record.

  • Speaker #1

    Mais l'histoire de Nick, c'est aussi une succession de blessures et de retours à force de volonté et de travail. La liste est longue. Deux fractures de la clavicule, une main cassée, une jambe cassée, une épaule cassée, deux opérations du genou pour un cartilage déchiré, des problèmes de bras, le cou cassé, une prothèse de hanche et un mal de dos chronique. Tout aurait même pu s'arrêter dès le 9 septembre 2000, près de Liverpool. Ce jour-là, le cavalier se brise la nuque en deux points, en tombant, à la suite d'un violent refus. J'ai dû chuter d'un mètre et demi, se souvient-il. Quand j'ai touché le sol, quelque chose a littéralement craqué à l'intérieur de ma tête. Les chirurgiens sont alors formels. Monsieur Skelton, vous ne remontrez jamais à cheval. Skelton s'y refuse. Sa convalescence va durer un an et demi. Une fois rafistolé, il s'achète un pub pour s'occuper. Mais rien n'entame son désir de remettre le pied à l'étrier. Pour tenir le coup, il s'inflige des injections d'anti-inflammatoire 3-4 fois par mois et renforce sa ceinture abdominale par 3 séances hebdomadaires de gymnastique. Après 2 ans de rééducation, il se sent mieux et l'équitation lui manque terriblement. Avec Arco III, l'un des nombreux cracks qui ont marqué sa carrière, à l'instar d'Apollo, Dollar Girl, E-Fever, Grand Slam, Showtime, Carlo 273 et d'autres encore, il dispose d'un cheval qu'il rêve d'emmener aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004. Il finit par se remettre en selle et tombe à nouveau, mais remonte aussitôt sans hésiter. L'histoire peut reprendre son cours. Permettons-nous un saut dans le temps quand les chemins de Nick Skelton et Big Star vont se croiser. Fils de Quickstar et de Yolanda par Niberdor, Big Star est né le 1er juin 2003 sous le nom de What Quickstar K, dans l'élevage du néerlandais Chester Claver. Repéré à l'âge de 3 ans par Egbert Shep, le bec AWPN est vendu à Gary et Beverly Widowson, amis et soutien de Nick Skelton, qui va rapidement en faire une étoile. A 8 ans, il gagne déjà deux Grands Prix à Wellington. L'année suivante, il poursuit sa progression, toujours en Floride. Son premier grand succès survient en mai 2012 lors du Global Champions Tour de Hambourg. Petit extrait en version originale. Nick et Big Star n'ont pas encore fait tomber la moindre barre et ils font figure de grands favoris pour la finale individuelle. Nick est apprécié de tous et le voir triompher chez lui, devant son public, offrirait à coup sûr d'immenses émotions à tous les spectateurs de Greenwich Park, mais aussi à tous les amoureux d'équitation. 8 août 2012, jour de finale individuelle. Les espoirs du grand favori s'amenuisent dès la première manche. 4 points après une faute sur l'antépénultième obstacle. Malgré un sans-faute en seconde manche, le Britannique doit se contenter de la 5ème place. L'or revient au Suisse, Steve Garda, sacré avec son sel français, Nino De Bissonnet après un barrage façonné à l'an des Guerco-Schroder et 40 barres de muse. 2013 est une année exceptionnelle pour Nick et son crack. Après leur succès dans le Grand Prix de Rome et leur podium à La Baule et à Londres, au Queen Elizabeth Olympic Park, ils se présentent au CHI Audex La Chapelle en Allemagne. A l'issue des deux premières manches du mythique Grand Prix Rolex, doté d'un million d'euros, trois couples seulement ont préservé leur score vierge. Yannick Aschpruger sur Paloubet d'Alongue, Patrice Delaveau sur Orient Express HDC Et bien sûr, Nick Skelton sur Big Star. Ouvreuse du barrage, la Suissesse prend tous les risques. Son chrono sera le plus rapide, mais une faute en sortie de double réduit ses chances. Skelton part sur un bon rythme, mais ne prend pas tous les risques. Certes, son chrono affiche 3 secondes de plus que sa première rivale, mais il est sans faute. Patrice Delaveau a son destin entre les mains. Le normand et son sel français issu lui aussi de Quickstar partent sur les mêmes bases que Sprunger, mais faute lui aussi. Marcel Rosier restera donc encore l'unique français vainqueur dans le temple du saut d'obstacle. Il l'est d'ailleurs toujours aujourd'hui. Quant à Skelton, il s'y impose pour la quatrième et dernière fois après 1982 sur If Ever et 1987 et 1988 avec Apollo. Troisième à la balle, victorieux à Rome, deuxième à Londres et vainqueur à Aix, le couple signe aussi deux doubles sans faute en Coupe des Nations à la balle et Rome. Le tout en six semaines. Exceptionnel. alors que le puissant kwpn semble au sommet de son art un suspenseur inférieur le lâche en fin d'été ayant fait des jeux olympiques de rio son dernier objectif majeur nix kelton préfère prendre tout son temps Il relance son krach au printemps 2014, mais le mal réapparaît après seulement 4 concours. Big Star se blesse à nouveau à la jambe alors qu'il venait de montrer sa bonne forme 15 jours avant en se classant 3ème du Longines Global Champions Tour d'Estoril. Les talons se retrouvent à nouveau au repos forcé. Et pour un an. Les Jeux équestres mondiaux de Normandie 2014 se refusent à lui. Big Star va s'éloigner des pistes pendant plus de 14 mois. Le Bay, aussi résilient que son cavalier, reprend tout doucement à l'automne 2015 au Portugal, puis en Floride l'hiver suivant. Hélas, une entaille infectée sur l'un de ses membres reporte encore son vrai comeback. Celui-ci intervient finalement au CSI aux 5 étoiles de la Bôle, mi-mai. Le couple y signe un double sans faute probant dans la Coupe des Nations. Mais le krach n'a pas encore recouvré sa toute-puissance. Après deux autres concours préparatoires, Dyl Lampard, la chef d'équipe britannique, offre néanmoins au Phoenix Skelton sa septième sélection olympique. Avant les Jeux de Rio, Big Star bénéficie d'un service personnalisé. Mark Beaver, groom des chevaux de Skelton depuis 1985, ne se consacre plus qu'à lui. Le Bay est un tempérament calme, contrairement à ce qu'il laisse paraître en piste. Même pendant le trajet en avion, il a été sage comme une image raconte le soigneur. J'ai même pu dormir un peu, j'en oubliais presque sa présence En arrivant à Rio, Nick est convaincu que son crack peut lui offrir le Graal. C'est le meilleur cheval que j'ai jamais monté explique-t-il. Il se donne toujours à fond, il a une personnalité fantastique et un tempérament brillant, surtout pour un étalon. Depuis huit ans que je le monte, il ne m'a jamais laissé tomber. Dans l'excellent ouvrage de notre confrère, Alban Poudret, champion olympique de saut d'obstacle Les Secrets des dix derniers médaillés d'or aux éditions Actes Sud, il ajoute Je savais que quel que soit le parcours, rien ne serait trop haut ou trop large pour lui. Avant Rio, Big Star n'a disputé que 13 épreuves depuis le début de l'année. En attendant la finale individuelle, la compétition par équipe est un naufrage pour la Grande-Bretagne. Pourtant défendue par Skelton, Ben Maher sur Tic Tac, Michael Whittaker sur Cassionato et John Whittaker sur Ornellaia. 12e, le Quatuor ne se qualifie même pas pour la seconde manche qui consacrera nos mousquetaires Kevin Stott, Pénélope Le Prévost, Roger Yves Bost et Philippe Rosier inoubliable moment que vous pouvez revivre dans l'épisode n°9 de Légende Cavalière avec Philippe Garda en grand témoin Vendredi 19 août, jour de finale individuelle. Malgré 4 points dans la première, qualificatif, puis 4 et encore 5 les deux jours suivants, Nick Skelton et Big Star, 33e, ont toutefois arraché leur place pour cette épreuve où tous les compteurs sont remis à zéro. Avec 13 sans faute et 2 parcours à 1 point sur 35 couples en lice, la première manche dessinée par le chef de piste brésilien Jorge Guilherme, assisté de Santiago Varela, n'a pas permis de faire la différence. Place à la seconde manche. Suivons la suite de la compétition avec Kamel Boudra et Michel Robert, alors sur Equidia.

  • Speaker #2

    Ouais, saut magnifique, magnifique saut. Attention les gens.

  • Speaker #0

    C'est bon.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est un... Il reste un obstacle.

  • Speaker #0

    second sans faute du

  • Speaker #1

    britannique ils seront 6 à réaliser cette performance et à se disputer les 3 médailles Big Star, puissant et tendu comme un élastique, a retrouvé son galop impérial et son majestueux coup de saut, piloté au millimètre du début à la fin de la compétition. Nick est le premier à partir dans le barrage 8 sauts pour conquérir l'or

  • Speaker #0

    Allez on y va C'est maintenant que Nick Skelton peut aller chercher Sa médaille olympique En individuel Il l'a gagné par équipe il y a 4 ans avec ce même cheval 7 fois les Jeux Olympiques Or par équipe à Londres 5ème il était passé tout près Souvenez-vous à Londres avec ce même fils de quickstar Il a fait les Jeux Olympiques avec Russell Avec Arco avec Showtime, avec Dollar Girl et avec Apollo. C'est le doyen de cette finale en effet. Ce qui est un avantage, c'est son expérience parce qu'il a géré ce cheval qu'on a cru par moment même, peut-être ne jamais revoir parce qu'il était blessé et qu'il a su attendre. C'est maintenant les enfants.

  • Speaker #1

    Le couple britannique approche de la fin du parcours et reste toujours sans faute. Il reste trois sauts.

  • Speaker #2

    Bonne distance sur cet oxyde. Là, on va faire un demi-tour sur ce rustique. Si ça ne glisse pas, c'est bon. Mais le cheval accroche beaucoup. Petite foulée. 1,

  • Speaker #1

    2,

  • Speaker #2

    3, 4, 5, 6, 7. Foulée pour le dernier. Ça,

  • Speaker #0

    c'est le dernier.

  • Speaker #2

    Bon, moi, il est dans les proies.

  • Speaker #0

    Une autre médaille peut-être pour Nick Skelton, l'or ou pas ? La réponse en quelques minutes, 42-82 en tout cas.

  • Speaker #2

    42-82.

  • Speaker #0

    Triple sans faute.

  • Speaker #1

    Un parcours d'exception, une fois encore. Steve Gerda et Nino Debuissonnais entrent en piste à leur tour. Le Suisse rêve bien évidemment d'un doublé, inédit en jumping dans l'histoire olympique.

  • Speaker #0

    C'est parti.

  • Speaker #3

    Petite touche.

  • Speaker #0

    Ça tombe.

  • Speaker #2

    Béni.

  • Speaker #0

    Kelton reste pour l'instant en or.

  • Speaker #1

    Ses espoirs se sont évanouis dès le premier obstacle. Le chèque catharien Ali Altani sur First Division échoue lui aussi avec 8 points. Même score pour l'américain Ken Farrington et Voyeur, autour de PDR Fredrickson et H&M Olin.

  • Speaker #2

    22, il est dans le temps de nique. S'il fait un bon tournant, il en perd un peu ici. toujours sans faute en tout cas qu'est-ce qui va prendre large pour faire sans faute et chercher une médaille d'argent

  • Speaker #0

    7 secondes c'est pas possible mais double sans faute il est sur le podium oui mais il est deuxième parce qu'il est le deuxième double sans faute à Steve Steve se retrouve sur le troisième, mais lui a coup sûr effectivement sur le podium.

  • Speaker #2

    Il le mérite et son sol aussi. Pour l'instant, vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    bravo.

  • Speaker #2

    Pour l'instant,

  • Speaker #0

    en or, Big Star avec Nick Skelton. En argent, Fredrickson à l'instant avec All In.

  • Speaker #1

    Sans faute pour le Suédois, mais 53 centièmes moins rapide que le Britannique. Il est 15h01, 20h01 à Paris, au stade équestre de Deodoro. Dernier des six titans en lice, Eric Lamaze, huit ans après son exploit de Hong Kong avec XTED, lance sa Fine Lady 5 à un rythme fou, fidèle à ses habitudes.

  • Speaker #0

    Mais j'avance.

  • Speaker #2

    Ça va jouer ici maintenant.

  • Speaker #0

    Il va loin. Oui,

  • Speaker #2

    mais glissade. Pas de distance.

  • Speaker #0

    Il a fait tomber, c'est pas vrai Eric. Regardez le chronomètre, le chronomètre s'est arrêté à 4'2'09, c'était plus rapide que Nix Kelton mais c'est Nix Kelton qui est champion olympique et Eric Lamaze prend une troisième place, bravo !

  • Speaker #1

    Nix Kelton peut exulter, il tombe dans les bras de ses proches dont sa compagne la championne américaine Laura Kraut en or par équipe en 2008. Le groom, lui aussi accaparé par les félicitations, confie Big Star à Philippe Rosier, le premier à être venu les voir. Philippe se souvient d'ailleurs de cet instant.

  • Speaker #4

    C'était incroyable parce qu'on a vécu le barrage tous comme des fous. Moi, je voulais que ce soit Nicky qui gagne, pour plein de raisons différentes, parce que c'est quelqu'un que j'admire beaucoup, c'est un grand cavalier. Et puis, je savais que c'était la fin. Donc, c'était la touche finale d'être champion olympique par équipe et après individuel, avec le même cheval, quatre ans après. L'histoire était belle, en tout cas, dans ce que je pensais. Et puis, je me souviens, j'étais à la sortie, Nick est encore sur son cheval, il attend la fin du barrage, il n'est pas descendu de cheval. Il marchait, j'étais là à côté de lui, je le félicite. Il y avait Laura Kraut qui était... qui était tout énervé, qui était là. Et puis au moment où il a su qu'il était champion olympique, il descend du cheval, tout le monde s'embrasse et tout, et il dit au groupe de tenir le cheval, et il ne peut pas. Il ne peut pas le groupe, mais que je connais depuis très longtemps, qu'il a depuis 30 ans, et il ne pouvait pas tenir le cheval. Et le gars, il était effondré de joie, de toute cette pression. Et puis j'ai tenu le cheval pour les aider. C'était un moment très fort, c'est très particulier en tout cas. Parce que Nico aussi, il était là à la sortie quand j'étais champion olympique, il m'a félicité. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup. Ça fait 40 ans que je fais ça, lui un petit peu plus. Non, l'histoire est belle en tout cas. C'est des moments forts, mais quand tu as la chance de le faire dans les coulisses, je trouve ça encore plus fort.

  • Speaker #1

    Stoïque, le baie semble se demander ce qu'il se passe alors que tous les cavaliers viennent féliciter Nick, héros du jour et premier britannique sacré champion olympique individuel de saut d'obstacle. Son compatriote Ben Maher lui succédera à Tokyo avec Explosion W.

  • Speaker #0

    Regardez cette belle image de Nick, félicité par le monde entier bien sûr. Le héros britannique.

  • Speaker #2

    Il ne l'a pas volé.

  • Speaker #0

    Regardez, c'est beau. Il était élu.

  • Speaker #2

    Il a cherché loin.

  • Speaker #0

    59 ans. C'était le doyen de cette finale et il a gagné. C'est chouette. Il est comme un enfant. Quel bel match du sport.

  • Speaker #2

    Il n'a pas un abord. Il n'y a pas un obstacle qui l'a fait trembler. C'était vraiment bien mérité. Et il est allé chercher son chronomètre directement en numéro 1, en passant en numéro 1 de l'arrage.

  • Speaker #1

    Mélan Ador et Jean-Charles Hutt,

  • Speaker #2

    représentants Ador. Tu vas s'écouter ça.

  • Speaker #1

    Sur le podium, le cavalier ne peut retenir ses larmes. Nick Skelton décroche enfin ce titre individuel qui manquait tant à son glorieux palmarès. A 58 ans et 233 jours, il devient le plus vieux champion olympique britannique depuis 1908 et le titre en tire de Jerry Milner, alors âgé de 61 ans. Il lui aura fallu attendre 28 ans et 7 tentatives olympiques, mais son abnégation a fini par lui offrir le Graal.

  • Speaker #5

    Sous-titrage Société Radio-Canada

  • Speaker #1

    Un dernier coup d'éclat, le plus beau. Quelques mois plus tard, blessé juste avant l'étape de Coupe du Monde de Londres, traditionnellement organisée en décembre, Big Star peine à se remettre de sa blessure. Début avril, quelques jours avant le CSI 5 étoiles de Windsor, Skelton annonce son forfait. Bien plus même. L'heure de la retraite est en effet venue. Pour les deux champions. Skelton avait prévenu. J'arrêterai quand Big Star se retirera. Il a tout donné, tout ce qu'un chevalier peut faire. Il pouvait donner un cavalier et il est temps pour lui de profiter de sa retraite explique-t-il. Ce sport m'a donné bien plus que je ne l'avais espéré ces 43 dernières années. Je ne suis plus tout jeune et c'est une bonne chose pour nous deux de nous arrêter au sommet Dans l'équestrian, Rodrigo Pessoa lui rend hommage.

  • Speaker #3

    Je crois que c'est un immense, ce n'est pas un grand champion, c'est un monument de notre sport qui arrête. Je crois que... Tout hommage est nécessaire. Je crois que ça va faire plaisir à tout le monde de revoir ces images parce que c'est quand même quelqu'un qui a fait plus de 30 ans, 35 ans.

  • Speaker #0

    Pourquoi c'est un monument, Rodrigo Nix-Kelton ?

  • Speaker #3

    C'est tout. C'est une vitesse irratrapable. C'est un style unique. C'est une approche parfaite du pilotage.

  • Speaker #0

    Un grand technicien.

  • Speaker #3

    Oui, dans sa manière à lui, un grand technicien. Mais surtout quelqu'un qui a été... C'est très difficile à battre toute sa vie, qui a gagné avec tous les chevaux. Il a gagné 4 Grands Prix d'Aix-la-Chapelle, 4 Grands Prix de Calgary, 17 médailles en championnat, et terminer là-dessus, c'est vraiment incroyable.

  • Speaker #1

    Le 14 mai 2017, à Windsor, devant feu Sa Majesté la Reine Elisabeth, Nick Skelton et Big Star font leurs adieux. Comme le veut la tradition, c'est à pied que le cavalier accompagne les talons pour son dernier tour d'honneur. Leur dernier tour d'honneur. Il est désormais temps de retrouver notre grand témoin.

  • Speaker #0

    Steve, merci beaucoup de nous accorder un peu de temps pour évoquer des itinéraires parallèles, croisés entre deux couples mythiques dans l'histoire des Jeux Olympiques, le vôtre Steve avec Nino De Bussonnet et Nick Skelton et Big Star. Vous êtes d'accord pour parler d'itinéraires parallèles ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je pense que là vraiment, ça se prête bien puisqu'on a inversé les rôles. Je pense que, presque injustement, Nick a fini 4e avec Big Star. à Londres où j'ai eu la chance de gagner. Et puis il s'est bien repris quatre ans plus tard puisque c'est lui qui a ramené la médaille d'or à Rio où j'ai moi terminé quatrième avec Nino.

  • Speaker #0

    Un petit mot justement sur Londres où justement Nick et Big Star étaient les grands favoris, ceux que tout le monde attendait. Vous étiez outsider, enfin en tout cas on parlait de vous évidemment, mais c'est un rôle que vous préfériez que d'être favori par exemple ?

  • Speaker #1

    Non, je ne crois pas. Je pense que quand on est favori, ça veut dire qu'on est en forme, ça veut dire qu'on a un bon cheval, ça veut dire qu'on monte bien. Donc je pense que c'est toujours plus agréable d'entrer en compétition en faisant partie des favoris, même s'il n'y en a jamais qu'un et il y en a plusieurs. Et c'est vrai que si Nick et Big Star faisaient partie des favoris, j'ai toujours été un petit peu… Je ne veux pas dire que ça m'énervait, mais je ne comprenais pas trop pourquoi on ne nous mettait pas plus dans les favoris avec Nino puisqu'il a fait la finale Coupe du Monde au début d'année où… où il avait été deuxième en faisant double sans faute dans la finale, le seul double sans faute de la finale. Et donc, comme ça repartait à zéro, on avait fait deux fois quatre points dans les qualifs à Londres. Mais tout le monde savait, en tout cas moi, je savais qu'il était capable de faire double sans faute dans la finale. Et voilà, c'est ce qu'il a fait. Mais non, je pense que le fait d'être favori est en général un bon signe.

  • Speaker #0

    Ce titre olympique, on y revient un petit peu. Aujourd'hui, vous avez un palmarès extraordinaire, vous avez presque tout gagné. Mais on vous cite toujours comme champion olympique, c'est la première chose qu'on cite ?

  • Speaker #1

    Oui, je crois qu'à la différence des autres titres, on est champion olympique à vie. On est champion du monde pendant quatre ans, on est vainqueur de la finale Coupe du monde pendant une année ou champion de Rome pendant deux ans. Mais champion olympique, on le reste à vie. On me l'avait dit. Et même si moi, ça ne change pas ma vie tous les jours, c'est vrai que c'est quelque chose que les gens se... se rappelle ou me rappelle très régulièrement.

  • Speaker #0

    Si on fait une projection quatre ans plus tard, cette fois à Rio, déjà c'est une performance de pouvoir mener un cheval, le même cheval que ce soit pour vous ou pour Nick, quatre ans plus tard sur une compétition du niveau des Jeux Olympiques, ça montre beaucoup de choses aussi ça.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Après, c'était vraiment un but pour moi. Dès la rentrée de Londres, j'ai un cheval qui est capable de refaire ça dans quatre ans. Je ne peux pas dire que chaque concours était planifié pour… pour la finale de Rio, mais j'avais toujours dans la tête de minimiser les concours et j'essayais vraiment de mettre toutes les chances de mon côté, de notre côté, pour qu'ils soient encore capables de ramener l'or à Rio une deuxième fois, chose qui n'avait pas été faite. Donc voilà, on a été très proches. C'est pour ça que la déception a été énorme. On a vraiment, entre les deux Olympiades, je pense que moi et Nick, on a inversé les rôles et on a connu du coup le plus beau moment d'une carrière, mais aussi la session des plus difficiles avec... une place de quatrième qui est très dure à accepter.

  • Speaker #0

    Justement, Rio c'est un peu l'inverse. Oni qui est dans les premières étapes de la Coupe des Nations, ça ne marche pas terrible avec la Grande-Bretagne. Et puis les compteurs remis à zéro, c'est pas mal finalement dans ce cas-là.

  • Speaker #1

    Oui, après je pense que tous les championnats sont différents, les systèmes de points sont assez différents. Mais après, en général, c'est rare que quelqu'un le gagne sans le mériter. La persévérance fait partie du sport, d'apprendre de ses fautes passées pour ne pas les recréer. Il ne peut pas déjà faire son faute tous les jours et attendre les derniers jours. Peut-être que c'est ça qui a fait la différence et qui montre la grandeur du cavalier qui était Nick et de la classe du cheval qui a fait deux fois des Jeux pratiquement parfaits. Donc on va dire que c'était complètement mérité qu'il finisse sa carrière avec une médaille d'or olympique.

  • Speaker #0

    Justement, la comparaison entre Nino et Big Star, il y a des points communs, il y a des choses complètement différentes.

  • Speaker #1

    Non, je pense qu'ils sont complètement différents, si ce n'est que c'était deux chevaux qui étaient, ce qu'on dit chez nous, très respectueux et qui faisaient beaucoup de sans-faute. Mais sinon, ils étaient vraiment tout qui les différenciaient, je pense.

  • Speaker #0

    C'est un cheval que vous auriez pu monter ou ce n'est pas du tout votre type de chevaux ?

  • Speaker #1

    J'aurais adoré monter Big Star. C'est vraiment un cheval qui m'a donné le plus envie de m'asseoir une fois dessus pour sentir ce galop et cette force dans le galop et une élasticité dans le corps qui était assez… assez exceptionnel. C'est vrai qu'en regardant ses parcours, j'adorais regarder ses parcours. Je me disais toujours, ça doit être chouette d'être là-dessus. Et en même temps, j'ai toujours beaucoup apprécié Nick. Donc, de pouvoir être une fois dans leur peau, c'est vrai que ça aurait été plaisant.

  • Speaker #0

    Justement, on a comparé les deux chevaux. Si on compare les deux cavaliers avec Nick, vous avez des choses en commun ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on a les deux une équitation assez en avant avec toujours des chevaux conduisants. une équitation assez légère. C'est ce que j'essaie de rechercher, ce que je travaille en tout cas. Je pense que Nick avait un peu de l'avance sur son temps et était l'un des premiers cavaliers avec les Américains, on va dire, à monter un peu plus à l'américaine qu'à l'européenne. C'est pour ça que ça restera toujours un grand nom de notre sport.

  • Speaker #0

    Quand on regarde la vie de Nick, elle est incroyable parce qu'il aurait pu arrêter l'équitation, même s'arrêter beaucoup plus grave que l'arrêt de l'équitation avec son accident. C'est des choses inspirantes, ce retour, cette motivation pour remonter.

  • Speaker #1

    Après, je pense qu'évidemment, si on le voit comme ça, c'est vrai qu'on peut embellir un peu toute la chose. Mais après, je crois que ce qui fait la différence, c'est simplement de persévérer parce qu'on a tous des périodes qui sont plus dures. Dans son cas, c'est un accident. Dans d'autres cas, ça peut être des problèmes personnels. Ça peut être des problèmes financiers, ça peut être des problèmes de chevaux, de matériel. Ça peut être plein de choses. Donc, c'est simplement que ça montre que la persévérance, si on est prêt à faire tous ces sacrifices, il y a toujours quelque chose qui nous attend de l'autre côté. Des fois, ça dure un peu plus longtemps. On a la chance dans notre sport qu'on a une carrière qui est très longue. Donc simplement qu'il faut continuer d'y croire et que même quand on est dans des moments un peu plus difficiles, si on continue, qu'on persévère, la lumière reviendra une fois.

  • Speaker #0

    A Rio, vous partez deuxième du bar, juste derrière Nick qui lui part en tête. Vous avez eu le temps de regarder son parcours ? Oui,

  • Speaker #1

    j'étais à l'entrée de piste pour voir justement son parcours et j'étais persuadé en entrant en piste que je pouvais le battre. Je pense que c'est ma plus grande erreur d'équitation que j'ai faite de toute ma carrière. J'ai fait une faute sur le numéro 1, je pense qu'on peut la regarder 100 fois. Je vais remonter cet obstacle de la même manière 100 fois. 99 fois, il va la passer sans faute. Il a un postérieur qui est... qui touche, qui effleure vraiment là-bas. Et bon, elle tombe. Donc ça, c'est le sport, ça arrive. Et ma grande erreur, c'est d'avoir vraiment baissé les bras après ça, puisque j'avais que l'or dans la tête. Et j'ai complètement oublié qu'il y avait deux autres médailles à aller chercher. Et c'est pour ça que j'ai monté la fin de barrage, juste parce que, voilà, pour arriver à l'arrivée, mais sans penser que je vais compter de me battre pour une autre médaille. Et ça, c'est une erreur que j'arrive aujourd'hui pas encore à me pardonner.

  • Speaker #0

    Il y aura des occasions bientôt. Il y a quelque chose du côté du château de Versailles, je crois, cet été. Vous recroisez Nick régulièrement, j'imagine, parce que même s'il a arrêté sa carrière, il est toujours sur le circuit. Vous avez des discussions entre... Il y a un clan des champions olympiques ?

  • Speaker #1

    Non, il y a eu de temps en temps, pas des soirées, mais des rencontres organisées où, entre anciens champions olympiques, on était autour de la table. Donc ça, oui. Mais on va dire que quand Nick montait, c'était quelqu'un avec qui je n'avais pas du tout d'infinité. On ne s'entendait pas spécialement bien, on se disait bonjour, on se respectait, mais il n'y avait pas beaucoup d'infinité entre nous deux. Il y en a beaucoup plus maintenant, mais je crois que c'est plus que le fait que lui ait arrêté sa carrière et devenu un peu plus, je ne vais pas dire facile, je ne vais pas dire qu'il était difficile avant, mais qu'il voit la vie différemment. Je me suis toujours très bien entendu avec Laura Kraut, qui est sa nouvelle compagne. Et puis ça nous a un petit peu rapproché. On n'est pas des amis, mais on s'entend très, très bien et on discute souvent ensemble en concours.

  • Speaker #0

    Il n'y a qu'un seul cavalier qui a été deux fois champion olympique dans l'histoire. Il est français. En plus, Pierre-Jean-Claire Doriela, vous allez être deux ou trois normalement à pouvoir faire la même chose, peut-être à Versailles. Qu'est ce qu'il faut pour être champion olympique ?

  • Speaker #1

    Il faut un bon cheval. Il faut être prêt le jour J. C'est encore une fois la différence d'autres championnats. C'est une épreuve qui compte. On peut aimer, on peut pas aimer, on peut voir le bon côté, le mauvais côté, ça dépend aussi toujours que ça va un peu moins bien. On va se plaindre un petit peu du système, quand ça marche pour nous, on en profite. De nouveau, ça prouve qu'il faut continuer d'y croire, puisque je pense que c'est un très bon exemple, Nino et Big Star, puisqu'ils se sont inversés les rôles à deux années de différence. Nico aurait pu baisser les bras, il a continué. Et moi, depuis Rio, j'essaie de ne pas baisser les bras et de continuer, et espérer que ça retourne un jour à mon avantage. que je puisse en ramener une deuxième.

  • Speaker #0

    Il ne faut peut-être pas être trop gourmand avant aussi, parce que c'est aussi un point commun. Big Star est champion olympique. Après avoir été blessé, économisé, il avait fait je crois que 13 concours, 13 épreuves de toute l'année 2016 avant les JO. Et vous, à chaque fois, on vous présente Steve comme l'homme qui sait exactement préparer ses chevaux pour le jour J.

  • Speaker #1

    Oui, après, je pense que ce qui est important aussi, c'est de faire comme c'est bien pour chacun. Ce n'est pas parce que quelque chose est bien pour moi que ça l'est forcément pour... Pour mes collègues ou pour les autres cavaliers, déjà tous les chevaux sont différents. Mais c'est vrai que moi dans ma façon de faire, j'aime bien... Je mets beaucoup d'importance sur ces événements et je n'ai absolument aucun problème à ne pas courir certaines épreuves qui peuvent être importantes ou bien dotées, si je pense que ça met plus de chance de mon côté de faire une médaille individuelle dans un grand championnat. Donc ça n'a jamais été un problème pour moi de louper un concours ou de faire un concours de catégorie moindre, parce que derrière il y a toujours un objectif qui est pour moi plus grand que n'importe quelle autre victoire.

  • Speaker #0

    Écoutez, je crois que vous en avez un cet été à Paris. On vous souhaite plein de réussite, Steve.

  • Speaker #1

    C'est gentil.

  • Speaker #0

    Merci à vous. Merci.

  • Speaker #2

    C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Steve Garda. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial, à Timothée Pékunio pour ses précieuses archives et à Swan de Cam, notre fidèle monteur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. En attendant les Jeux Olympiques de Paris, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

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