undefined cover
undefined cover
Légendes cavalières #37 : Pierre Jonquères d’Oriola, le seul double champion olympique de l’histoire du jumping cover
Légendes cavalières #37 : Pierre Jonquères d’Oriola, le seul double champion olympique de l’histoire du jumping cover
Légendes cavalières

Légendes cavalières #37 : Pierre Jonquères d’Oriola, le seul double champion olympique de l’histoire du jumping

Légendes cavalières #37 : Pierre Jonquères d’Oriola, le seul double champion olympique de l’histoire du jumping

44min |25/04/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Légendes cavalières #37 : Pierre Jonquères d’Oriola, le seul double champion olympique de l’histoire du jumping cover
Légendes cavalières #37 : Pierre Jonquères d’Oriola, le seul double champion olympique de l’histoire du jumping cover
Légendes cavalières

Légendes cavalières #37 : Pierre Jonquères d’Oriola, le seul double champion olympique de l’histoire du jumping

Légendes cavalières #37 : Pierre Jonquères d’Oriola, le seul double champion olympique de l’histoire du jumping

44min |25/04/2024
Play

Description

Sacré champion olympique de saut d’obstacles en 1952 à Helsinki avec Ali Baba, puis en 1964 à Tokyo avec Lutteur B, Pierre Jonquères d’Oriola reste encore aujourd’hui le seul cavalier de jumping à avoir réussi cet exploit après lequel courent encore Rodrigo Pessoa, Steve Guerdat et Ben Maher. Catalan au caractère bien trempé et à l’équitation naturelle, Pierre Jonquères d’Oriola fut également médaillé d’argent par équipes en 1964 et 1968 à Mexico, et couronné champion du monde en 1966 à Buenos Aires avec Pomone B. À travers un récit illustré d’archives sonores, Pascal Boutreau remet en lumière cette idole de l’équitation française, dans le trente-septième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX. Dans la seconde partie, son neveu Guy Jonquères d’Oriola et Gilles Bertrán de Balanda, l’autre légende catalane du saut d’obstacles tricolore, livrent leurs souvenirs et anecdotes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Le dernier rythme national joué ici au Stadium National pour les Jeux Olympiques sera la Marseillaise. En effet, il y a moins d'une demi-heure, Jonker Doriola a remporté la première place du jumping sur l'huteur avec 9 points seulement de pénalisation. Il faut rappeler que Jonker Doriola avait déjà remporté le saut d'obstacle en 1952 à Helsinki.

  • #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix. qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutroux, journaliste passionné par l'histoire du sport. Cet été, les amoureux d'équitation ont rendez-vous dans les jardins du château de Versailles. Les meilleurs cavaliers et chevaux au monde s'y retrouveront en quête du Graal olympique. Jusqu'à l'ouverture de ces Jeux, Légende Cavalière a choisi de nourrir cette flamme en retraçant quelques beaux moments et en mettant en lumière de grands couples qui ont marqué l'histoire olympique. Après Pierre Durand et Japlou, dernier champions olympiques français sacré en individuel à Séoul en 1988, puis le Néo-Zélandais Mark Todd et Charisma couronnés en concours complet en 1984. Et 1988, dans ce 37e épisode, Légende Cavalière retrace l'histoire du seul double champion olympique individuel de saut d'obstacle, le français Pierre Jonquière d'Oriola, en or en 1952 à Helsinki, puis 12 ans plus tard à Tokyo. Et restez avec nous jusqu'au bout, Guy Jonquière d'Oriola, cavalier international, nous racontera ses souvenirs de son oncle Pierre. Et Gilles Bertrand de Ballanda, champion du monde par équipe en 1982 et 2002 et dont le grand-père, Pierre aussi, fut médaillé d'argent individuel aux Jeux Olympiques d'Amsterdam en 1928, nous parlera de ses rencontres et des anecdotes partagées avec Pierre Jonquière d'Oriola, l'idole de sa jeunesse. Pierre Jonquière d'Oriola est né le 1er février 1920 dans le château familial de Cornella d'Elvercole, dans les Pyrénées-Orientales, entre Collioure et Perpignan, tout près de la frontière espagnole. Sa famille de riches propriétaires terriens, anoblis sous l'Ui XV, y cultive la vigne depuis 1485. Dans sa jeunesse, le petit Pierre, fils de Joseph, cavalier de haut niveau et petit-fils d'un écuyer du cadre noir, est déjà un amoureux du sport. Qu'il soit engagé sur une épreuve d'athlétisme ou dans un match de rugby, ce qu'il veut plus que tout, c'est se surpasser et surtout gagner. Son père, Joseph, plutôt du genre autoritaire, le met très vite en selle sur son premier poney, baptisé sans souci. Pierre n'a que 3 ans et se rappellera encore longtemps de ses éraflures sur les jambes à force de frotter les barrières du manège. Parce que oui, à cette époque, on monte en culottes courtes. A la fin de la classe de première, Pierre dit stop aux études. A 17 ans, il préfère seconder son père sur la propriété. il arpente déjà les terrains de concours depuis quelques années en à seize ans avec anna corette un pur sans-borgne déniché par son père à tarbes il franchit pour la première fois une barricée à deux mètres une fierté d'autant plus grande qu'il partage ce jour-là la vedette avec un officier du deuxième régiment de hussars La compétition équestre le passionne déjà, mais l'adolescent n'envisage pas encore de faire carrière. A la maison, il dévore la presse sportive, en particulier les revues hippiques. Son père parcourt l'Europe à une époque où les chevaux voyagent en train. Ils embarquaient à 9h du soir et arrivaient à Rome le lendemain midi, se souvenait-il. Arrive le temps des premiers grands concours. Pierre Jonquière d'Oriola est encore inconnu quand il débarque à Bordeaux. Il y croise d'autres jeunes, plus habitués à ce niveau, comme Jean d'Orgex par exemple, cavalier auquel il sera souvent opposé par la suite, sur la piste mais aussi dans les coulisses. Il obtient de premiers résultats probants grâce à sa petite jument historiette. Ces résultats lui permettent d'être convié à un essai à l'école militaire de Fontainebleau. Il y décroche dans la foulée sa première sélection internationale, à Genève, en 1946. Il n'y a pas encore d'argent à gagner, mais peu importe, le plaisir de monter à cheval, de sauter et de gagner suffit au catalan, sans oublier celui de représenter son pays en Coupe des Nations, dont il sera un très grand fidèle. Après avoir été désigné remplaçant aux Jeux Olympiques de Londres en 1948, Pierre Jonquière d'Oriola fait désormais partie des meilleurs, comme ici au Palais des Sports en 1950.

  • #2

    Le cadre noir de Saumur présente sa célèbre reprise à la 5e nuit du cheval au Palais des Sports de Paris. L'assistance est de choix, Duke est du chef de Windsor. Le jumping reprend alors ses droits avec Miss Pessmace. Et la coupe du président de la République où l'Espagnol Goyo Aga est aux prises en finale avec le Français Jean-Pierre Doriola. C'est le France qui triomphe après un parcours magistral.

  • #1

    Ils découvrent l'univers olympique en 1952 à Helsinki. Le catalan monte Alibaba, un anglo-arabe pas très grand mais plein de sang et de volonté. Le couple n'a débuté en concours qu'au mois de mai au CSIO de Rome. le premier jour ali baba est monté par bertrand de broglie suivant une intuition le colonel cavalier chef de l'équipe de france décide de changer de cavalier et de le confier à janquière d'oriola ce que permet alors le règlement un cheval peut en effet être monté par plusieurs cavaliers dans le même concours Après une première épreuve convaincante, le couple termine le CSIO de Rome par une très belle troisième place dans le Grand Prix. Le chef d'équipe a compris qu'il se passait quelque chose. Ça, c'est un cheval sur lequel tu pourras compter, confie-t-il. Il te convient à la perfection. Prémonitoire. Aux Jeux Olympiques, la compétition ne se déroule que sur une épreuve avec trois couples par équipe, chaque score étant comptabilisé. Comme aujourd'hui d'ailleurs. 3 août 1952. Une manche pour déterminer le classement par équipe, puis une autre, plus un éventuel barrage pour le classement individuel. A la reconnaissance, Doriola doit forcer le passage pour entrer en piste. Il a choisi une petite porte et le policier posté à cet endroit refuse de le laisser passer. Mais on n'arrête pas comme ça le Perpignanais. Il prend quelques pas de recul et revient, tel le rugbyman qu'il a été, percuter le policier qui recule. La reconnaissance peut débuter. Avec Jean Dorchex sur Harlequin, Bernard Pernaut-Dubreuil sur Tourbillon et donc Jean-Claire Doriola sur Alibaba, la France ne termine qu'à la 7e place d'une épreuve remportée par la Grande-Bretagne devant le Chili et les Etats-Unis. Un seul couple a signé un sans-faute dans la première manche. Doriola et Alibaba se sont fait surprendre à deux reprises, dures. Mais la seconde manche est tout aussi difficile. Trois cavaliers trouvent les solutions. Mais la compétition s'achève sans le moindre double sans faute. Le meilleur total est de 8 points. Ils sont 5 à avoir cumulé 2 fautes, dont le français. Barrage avec face au tricolore, l'allemand Fritz Tiedermann, le seul sans faute du premier acte, le chilien Oscar Cristi, le brésilien Eloi de Menezes et l'anglais Wilfried White. Doriola est le premier à partir, motivé comme jamais, sans faute, dans un superbe chrono de 40 secondes. Personne ne fera mieux. De fait, aucun des quatre autres concurrents ne sortira de piste sans pénalité. L'argent revient aux Chiliens, le bronze à l'Allemand. A 32 ans, Pierre-Jean-Cairdoriolla est champion olympique, 40 ans après Jacques Cariou, premier cavalier tricolore sacré, en 1912 à Stockholm avec Mignon. Et quelques jours après le titre de son cousin, Christian, au fleuret, en escrime. Ce dernier cumulera d'ailleurs 4 médailles d'or, 2 en individuel et 2 par équipe. Sacrée famille ! Avec l'argent de Guy Lefranc en complet sur Verdun et le bronze en dressage d'André Jousseau avec Arpagon, la France revient d'Helsinki avec un excellent bilan. Sur Radio France, quelques semaines plus tard, Jonquère d'Oriola revient rapidement sur sa victoire à l'occasion de l'ouverture du Jumping de Paris. au Palais des Sports.

  • #3

    Oui, c'était fascinant.

  • #2

    Vous avez rencontré là-bas des concurrents que vous n'aviez encore jamais rencontrés ?

  • #3

    Ah oui, il y avait des quantités d'équipes, de nouvelles équipes que nous n'avions jamais vues jusque-là. Votre mérite n'en est que plus grand. Alors rendez-vous demain soir au Jumping et puis j'aurais aimé aller vous voir au Mexique quand même,

  • #1

    je ne pourrais pas.

  • #3

    C'était génial.

  • #2

    Au revoir, monsieur Jonquière d'Oriola.

  • #1

    Jonquière d'Oriola est désormais attendu dans chacun des événements auxquels il participe, comme ici au Grand Palais en 1954.

  • #2

    C'est le Grand Palais qui a abrité à Paris cette année le concours hippique international. Dans le Grand Prix de Paris, Miss Patsmike défend avec bonheur les couleurs anglaises avec Prince Hall. Mais c'est le champion français Jonquerdant Yola sur houlette qui enlève l'épreuve en battant Miss Pax Mike et le lieutenant des Almeida. Et en manière d'apothéose, une évocation de la cavalerie française à travers l'histoire.

  • #1

    En 1956, Stockholm, en Suède, accueille les épreuves équestres des JO de Melbourne en raison des contraintes sanitaires qui empêchent alors le déplacement des chevaux en Australie. Le français prend encore une bonne sixième place individuelle avec Voulette, une petite jument de 1m56, très typée anglo. Le podium accueille trois légendes, l'allemand Hans-Gunther Winkler, également sacré par équipe, devant les deux frères italiens Raimondo et Piero D'Inzio.

  • #4

    Merci.

  • #1

    Nouvelle participation de Pierre-Jean-Carré d'Oriola aux Jeux Olympiques à Rome en 1960. Les premiers Jeux a proposé une épreuve individuelle, puis une épreuve par équipe. Avec éclair au chocolat, d'Oriola n'est que 18ème de la compétition individuelle avec 41,25 points. Une épreuve individuelle disputée sur la sublime place de Sienne et marquée par le doublé des frères d'Inzeo. C'est un peu mieux par équipe sur les deux manches dessinées dans le grand stade olympique cette fois, avec une cinquième place obtenue avec le capitaine Bernard de Fombelle sur Buffalo et le commandant Max Fresson sur Grand Veneur. L'équitation française a raté ses jeux. Pire, la France rentre d'Italie sans la moindre médaille d'or et un bilan famélique de cinq médailles. Une déroute qui déclenchera une révolution dans l'organisation du sport français et sa démocratisation sous l'impulsion du général de Gaulle. Quatre ans plus tard, à Tokyo, la France n'est pas loin du même fiasco. Le dernier jour des Jeux se profile et la Marseillaise n'a pas encore retenti une seule fois. Ne reste plus que l'épreuve d'équitation en ce samedi 24 octobre. Mais personne n'y croit vraiment. Jonquière d'Oriola fait cette fois équipe avec Luther B, un sel français bébrin de 9 ans, fils du pur sang Furioso. Il l'a acquis une bonne année avant Tokyo auprès d'une cavalière d'Aix-en-Provence qui le trouvait en train de se faire un petit déjeuner. trop puissant pour elle. Il l'a échangé avec une petite jument. Les débuts furent un peu délicats, mais peu à peu, le cheval a accordé sa confiance au cavalier. En froid avec la fédération, Jean-Claire d'Oriola est sélectionné au dernier moment. Au Japon, la formule est revenue à celle d'Helsinki. Une seule compétition en deux manches et un éventuel barrage. Comme en Finlande, la première manche du français est médiocre. Neuf points au compteur, dont une fois... Pôte sur la rivière, rare pour lutteur. Mais, comme en Finlande, les scores sont lourds. Il pointe à la quatrième place derrière trois cavaliers à huit points. Rien n'est encore perdu. Le midi, il déjeune avec le colonel de Castry, grand cavalier qui a détenu des records en saut en hauteur, franchissant notamment plus de 2,30 m, et en saut en longueur avec 7,60 m en selle sur tenace. Grand cavalier, mais aussi grand militaire, engagé dans la bataille. Le détail de Dien Bien Phu en ex-Indochine. Joyeux l'uron aussi. Les deux hommes profitent de l'instant et s'offrent du très bon vin. Le moral est là, au beau fixe. Devant 80 000 spectateurs, la seconde manche est un récital. Sans faute, tous les adversaires du français faillissent. Cette fois, il n'y aura pas de barrage. Pierre Jonquière d'Oriola remporte son deuxième titre olympique. Dans son émission Interactualité, France Inter ouvre son journal sur cette sublime médaille d'or.

  • #2

    Les Jeux Olympiques se sont terminés par une victoire française. Le cheval étant la plus noble conquête de la France, c'est Pierre Jonquière d'Oriola qui nous apporte notre médaille d'or en jumping. Roland Messmer. Et bien entendu, nous joignons Jean Rénal qui tout à l'heure nous faisait part de cette bonne nouvelle. Donc à vous Tokyo, à vous Jean Rénal.

  • #0

    Bien ici le Stadium National de Tokyo, oui, le dernier hymne national joué ici au Stadium National pour les Jeux Olympiques sera la Marseillaise. En effet, il y a moins d'une demi-heure, Jonker Doriola a rapporté la première place du jumping sur l'huteur avec 9 points seulement de pénalisation devant l'allemand Hermann Schried, 13 points, un quart. Il faut rappeler que Jonker Doriola avait déjà remporté le saut d'obstacle en 1952. J'ai eu quelques années malheureuses, mais en fait, c'est une histoire de contrôle de tout. Comment le concours s'est passé pour vous ? Le concours s'est très bien passé. Ce matin, j'avais un léger retard, mais enfin, la preuve qu'il était insurmontable. Et le joueur, il ne s'est pas tenté, il s'est très bien sorti de toutes les difficultés qu'il y avait dans ce parcours. Et donc, c'est très mauvais terrain. Le terrain est assez mauvais, très lourd. Très, très, très, très lourd. C'est un piège pour vous, c'est-à-dire ? Oui, mais en fait, c'est pareil pour tout le monde, en fait. Quel est l'adversaire que vous craignez le plus au moment des prix de départ ? Il y en avait beaucoup. Il y avait un Allemand qui était très talent, puisqu'il n'avait que 12 points. Par contre, il fallait que je fasse un temps de vote pour gagner. Il fallait. Je le voulais d'ailleurs entièrement. Elle a répondu à exactement tout ce que je lui ai demandé. Vous regardez ce que j'ai dit. Au contraire. Je vous le dis, parce que ce n'est pas pour ça que vous êtes obligés de prendre des risques. C'est un risque que vous ne faites rien.

  • #1

    La France, avec Jeannot Lefebvre et Guy Lefranc, s'offre l'argent derrière l'Allemagne et devant l'Italie. Des médailles qui occupent bien évidemment une place de choix dans la rétrospective de l'année.

  • #5

    La seule médaille d'or obtenue par la France à Tokyo, il a fallu attendre la toute dernière minute pour la recevoir devant la grande poule, il est vrai, quelques minutes avant la cérémonie de clôture des Jeux de la 18ème Olympia. Plus en plus tôt, Pierre Joncker d'Oriola, en selle sur l'Utter Bay, enlevait magistralement le Grand Prix de saut d'obstacle. Après un premier parcours prudent, il était le seul parmi tous les concurrents à effectuer son second parcours sans la plus petite erreur, un parcours qu'on ne peut s'empêcher d'applaudir, même trois mois après, tant il est à la fois sûr, souple et brillant. En ce 24 octobre, grâce à un Catalan de 44 ans et un Hongre de 9 ans, le drapeau tricolore montait enfin au plus haut des trois mains olympiques, tandis que retentissait la Marseillaise,

  • #2

    mais il était temps.

  • #3

    Pas 52, mais enfin, évidemment, c'est formidable aussi pour moi. Mais évidemment, ceux d'aucuns sont quand même plus récents. Par conséquent, j'en ai un souvenir encore plus vivant. Et puis j'adorais mon cheval. Le cheval, lui, ça a l'air d'être un géganisme.

  • #6

    Comment ça s'est passé ?

  • #3

    C'est tout simplement. C'est pas la peine d'essayer de compliquer. Il faut faire le show simplement.

  • #6

    Comme quoi, plus on est fort, moins on en parle. Et c'est vrai qu'il n'y a rien à dire. Bravo, tout simplement.

  • #1

    Le désormais double champion olympique devient un héros national. Il fait même la une de Paris Match. Dès la descente de l'avion, il est accueilli comme une star.

  • #2

    Nous sommes actuellement à l'aérodrome de Nice et

  • #3

    Jean-Claire Doriola vient d'arriver. N'êtes-vous pas surpris de voir tout ce monde autour de vous, Jean-Claire Doriola ? Un peu, oui, parce que je ne pensais pas que mon voyage soit un suivi aussi près. Vous savez qu'il y a eu un suspense terrible en France pour votre arrivée. Des journalistes vous ont attendu durant toute la journée d'hier. Vous êtes au courant ? Ah non, mais ce n'était pas prévu. Il a toujours été prévu, enfin, sur mes... Sur mes projets à moi que je m'arrêtais à Nice et à Marseille. Bon alors vous êtes quand même revenu par le chemin des écoliers. Ah tout à fait, oui, oui. Et nous avons fait plusieurs escales un peu partout et visité de très beaux pays.

  • #2

    Comment s'est passé ce voyage de retour ?

  • #3

    Ah d'une façon formidable, grâce à France surtout. Et vos impressions de Tokyo ? Excellente, malheureusement nous n'avons pas eu toujours beau temps mais l'organisation était parfaite à tout point de vue Alors on vous a réclamé justement cette médaille là, vous ne l'avez pas Malheureusement je ne l'ai pas parce qu'elle est partie autour du cou de Luther

  • #2

    C'est le cheval qui l'a alors Comment s'est passé l'épreuve d'Oriola ?

  • #3

    Pour moi elle s'est bien passée la première marche a été un petit peu plus difficile à cause de l'état du terrain qui était épouvantable il n'avait plus pendant les journées précédentes l'épreuve et le terrain était terriblement lourd Et seulement ce jour-là, justement, il faisait beau. Et le deuxième manche qui avait levé en après-midi, le terrain s'était quand même un peu amélioré, séché.

  • #1

    Et le cheval ?

  • #3

    Le cheval était formidable. Ce que je comptais bien, d'ailleurs. Bon, eh bien, Dorio, là, je vous remercie. Et je vous laisse aux autres journalistes qui sont très nombreux ici. Merci beaucoup.

  • #1

    Un peu plus tard, il est reçu à l'hôtel Matignon par le premier ministre de l'époque, Georges Pompidou.

  • #3

    Jean-Renald, tout à l'heure, M. Pompidou, a reçu la médaille d'or française des Jeux Olympiques, à savoir Jean-Claire d'Oriola. Oui, et Roland Mesmer est sur place, bien entendu, Jean-Claire d'Oriola est présent, l'Hôtel Matignon en compagnie des 14 autres médaillés français des Jeux Olympiques de Tokyo. Alors à vous Roland Mesmer, à vous l'Hôtel Matignon.

  • #2

    Jean-Claire d'Oriola, une seule question. Je me permettrais, j'étais le témoin de votre victoire d'Helzinki, on a parlé beaucoup du cheval lutteur, mais on a oublié Alibaba. Si vous deviez faire un parallèle entre les deux chevaux ?

  • #3

    Eh bien, ce sont des chevaux quand même qui sont complètement différents, parce que Luther est beaucoup plus puissant qu'un de l'été Alibaba. Alibaba, j'ai gagné en prenant tous les risques possibles, tandis qu'à Tokyo, je n'ai pas eu besoin, car Luther est un cheval très puissant, et à ce moment-là, tous les deux, nous étions les meilleurs.

  • #1

    Fort caractère. Il s'autorise aussi quelques prises de position radicales contre sa fédération. Il déclinera également une invitation du général de Gaulle. Plus tard, son engagement auprès du Front National fera également beaucoup parler. Mais à cette époque, dans la foulée de Tokyo, le catalan se projette déjà vers les Jeux Olympiques de Mexico.

  • #3

    Oui, évidemment, c'est assez difficile de répondre à cette question dès maintenant, mais enfin, il y a toutes les chances pour pouvoir répondre au oui.

  • #6

    Présent pour tous les deux, Luther et vous-même ?

  • #3

    Oui, certainement.

  • #1

    Luther B mourra hélas tragiquement quelques années plus tard, attaqué dans son pré par un étalon furieux et jaloux. Le Perpignanais participera une fois encore aux Jeux Olympiques, à Mexico justement, en 1968, en selle sur Naguir, 9 ans, loué par la Fédération. Il fait alors équipe avec Janou Lefebvre sur Roquette et Marcel Rosier sur Covadis. Comme son cavalier le craignait, le cheval perd ses moyens et les points de pénalité s'accumulent. Pourtant, le podium par équipe est encore envisageable. Le catalan est hors du coup, mais il doit absolument terminer son parcours pour ne pas éliminer toutes les victoires. L'équipe a la lutte pour l'or avec le Canada. La seconde manche est un interminable chemin de croix. Il sort de piste avec 29,5 points. Néanmoins, la France s'offre l'argent à 7,25 points des Canadiens. La compétition individuelle ne sera guère meilleure pour le Français. Le cavalier la résume sur France Inter.

  • #0

    Jumping, déception hier. Pierre-Jean-Pierre Doriola, champion olympique à Tokyo, ne peut terminer que 17ème. Jean-Claire Doriolla, pouvez-vous analyser votre cours ? Il y a eu un parcours,

  • #1

    le premier parcours,

  • #0

    qui était très facile, à mon avis, trop facile même, au point de vue construction des obstacles,

  • #3

    hauteur, etc.

  • #0

    Maintenant,

  • #3

    moi j'avais un cheval qui était quand même assez nouveau pour moi, il y avait trois mois que je l'ai,

  • #0

    il est plein de qualités,

  • #3

    mais il aurait fallu que je l'ai depuis plus longtemps pour pouvoir espérer faire quelque chose de mieux avec lui.

  • #0

    Pierre-Jean-Claire Doriolla passait avant-dernier au deuxième tour. Il peut alors prétendre à la médaille d'argent s'il fait un sans-poste. Au deuxième tour, on espère qu'il y avait... Il a remarquablement bien commencé son parcours. C'est effondré sur le cinquième obstacle, absolument. Il était impressionné. Il a été certainement impressionné parce que c'était très gros, très très très gros. C'était un obstacle de 1m70 au carré sur 2m de large. Alors vous vous rendez compte, c'était vraiment un obstacle qui était énorme. Obstacle infranchissable puisque tous les concurrents l'ont renversé, y compris le champion olympique.

  • #1

    De l'argent collectif pour le saut d'obstacle donc, et de l'or individuel en concours complet pour Jean-Jacques Guyon avec Pitou. Pour les Jeux Olympiques de Munich en 1972, Jean-Claire d'Oriola est encore dans le coup pour une sélection. Habituellement, il concourt avec Tournebride, talentueuse mais limitée. Consciente de la faiblesse de la jument, la Fédération lui propose de monter Varin, un cheval d'un bien meilleur niveau. Mais au dernier moment, celui-ci est confié au colonel, devenu général ensuite, Pierre Durand. Attention, rien à voir avec le Pierre Durand de Japlot. D'Oriola doit donc se replier sur Tournebride. Tournebride

  • #3

    Alors comment allez-vous faire ? J'en sais rien, j'ai assez fait de kilomètres maintenant, j'ai parcouru... La Normandie, l'Allemagne, je vous dis, je suis allé un peu partout, sans rien trouver encore. J'espère que dans l'hiver, j'aurai un peu plus de temps pour essayer de trouver autre chose. En tout cas, si je ne trouve rien, je serai obligé de m'arrêter, puisqu'on ne peut pas participer à des grosses épreuves si on n'est pas bien monté. Vous envisagez même de ne pas participer à Munich 72 si vous n'avez pas trouvé le bon choix. Ah non, pourquoi participer avec un choix qui ne vous convient pas ?

  • #1

    Il déclinera finalement sa sélection. Ce refus marque la fin de ces épopées olympiques. Sa carrière fut également marquée par les championnats du monde. Médaille d'argent à Madrid en 1954 avec Harlequin D, troisième à Paris en 1953 avec Alibaba. On écoute un extrait du journal télévisé de l'ORTF à cette occasion.

  • #2

    La mission mondiale du global est terminée à Paris par une véritable apothéose. Les cavaliers de l'escorte de Sa Majesté le Roi des Belges, précédant la garde de Barcelone, Les carabiniers d'Italie, ainsi que l'Espai, la garde noire du sultan et la garde républicaine, ont présenté un carousel qui a enchanté le prince Bernard des Pays-Bas. Et ce fut la finale du championnat du monde avec le lieutenant italien D'Inzio. L'allemand M. Tiedemann sur son cheval diamant. M. Jonquière d'Orgiola, champion olympique sur Alibaba.

  • #1

    Le catalan terminera également quatrième à Aix-la-Chapelle en 1955 avec Voulette. Et puis bien sûr, il y a cet or mondial décroché en 1966 à Buenos Aires en Argentine avec Pomom. Jumand des haras nationaux, demi-sœur de Luther B, fille du pur sang irlandais Furioso. Il remporte le titre au terme d'une finale tournante avec l'espagnol José Alvarez de Boorquez sur Cuizas, l'italien Raimondo Dinzeo sur Bojack et le brésilien Nelson Pessoa sur 8 piles.

  • #2

    Doriola, vous êtes dans une forme splendide à 44 ans, ça se voit, donc si vous le permettez...

  • #1

    46, parfait !

  • #2

    Donc je ne vous demanderai pas de vos nouvelles, mais si vous me permettez, je m'enquêlerai d'abord de la santé de Luther B d'une part et de Pomone de l'autre.

  • #3

    Luther B a eu une déchirure musculaire il y a quelque temps, c'est pour ça que je n'ai pas pu l'amener à Buenos Aires. Mais il a été très bien remplacé par Pomone qui est sa soeur.

  • #2

    Vous aviez des craintes au départ sur Pomone ?

  • #3

    Non, non, au début elle a été assez difficile, mais en fait elle est venue assez rapidement et maintenant c'est une jugement qui va être sans aucun doute sensationnel. Oui, ça,

  • #2

    surtout monté par vous. Dites-moi, nous avons suivi bien entendu vos exploits dans les journaux, est-ce qu'ils ont dit exactement ce qui s'était passé ? Vous n'avez pas eu de difficultés particulières ?

  • #3

    Je n'ai jamais eu de difficultés pendant toute la durée du championnat, puisqu'avec Pommon, je n'ai pas touché une seule barre pendant toute la durée du concours.

  • #2

    Avec les autres non plus, je crois,

  • #3

    d'ailleurs. En finale, avec quelques-uns, oui, mais enfin, pas des fautes sérieuses, ni nombreuses, non.

  • #2

    Vos concurrents sur Pommon, vous étiez heureux de la monter ?

  • #3

    Oui, mais ils étaient très surpris. Oui, parce que le Jumain est quand même très, très, très sensible et il était quelquefois difficile de la combinaison.

  • #1

    Le Français compte aussi une médaille d'argent européenne en 1959 à Paris avec Virtuoso. Quatre titres de champion de France en 1954, 1956, 1958 et 1959 et totalise près de 500 victoires en 25 ans de carrière. Il mettra un terme à cette carrière à la fin des années 70. Pierre-Jean-Caird d'Oriola n'a jamais été un théoricien de l'équitation. Il montait à l'astin. Ses priorités, la bonne condition physique du cheval et l'association du cavalier et de son cheval. Pour obtenir la première, ses chevaux vivaient à l'extérieur, pour s'habituer à sauter des fossés et des banquettes et ainsi trouver leur équilibre. il résumait la seconde de la façon suivante accompagner le cheval dans son mouvement en avant et dans accompagner il y a compagnon ajoutait-il Doriola était d'ailleurs connu pour son style aux rênes courtes et son buste porté vers l'avant. Pas de séance de saut non plus le matin d'un concours, une petite détente et en piste. Dans une longue interview accordée à Xavier Librecht de Léperon en 2000, il déclarait Je crois que le sport doit être pratiqué dans la gaieté, l'allégresse. C'était ça mon secret. Quand j'étais content, quand j'étais bien, j'étais sûr de bien monter.

  • #0

    Homme de terroir, viscéralement attaché à ses terres, Jonquère d'Oriola était revenu dans son village natal de Corneia d'Elvercole sur le domaine familial où il avait à cœur de cultiver ses vignes, auprès de sa seconde épouse Renaté. Sur la grille d'entrée de la propriété, il avait fait forger les anneaux olympiques. Il y décédera en 2011 à l'âge de 91 ans. Il est désormais temps de retrouver nos témoins. Première rencontre, celle de Guy Jonquière d'Oriola, neveu du grand champion. Monsieur d'Oriola, merci beaucoup de nous consacrer un petit peu de temps pour parler de vos souvenirs, évidemment, puisque vous êtes né en 1963. Quels souvenirs vous avez de votre oncle, justement ?

  • #1

    J'ai eu la chance, quand j'étais jeune, de pouvoir monter un petit peu avec lui, à Cornillat, justement. Le mercredi ou les week-ends, on allait sauter sur son terrain. Et le souvenir que j'ai, moi j'étais très impressionné par le cavalier qu'il était, par son palmarès. Ce que je peux dire, c'est que j'ai le souvenir d'une équitation très naturelle. C'est-à-dire dans le travail de tous les jours avec ses chevaux, c'était beaucoup de balades dans les vignes, beaucoup de conditions dans les prés. Et voilà, il avait un grand terrain en herbe, un magnifique terrain en herbe, à côté du village, et où on allait s'entraîner de temps en temps.

  • #0

    Oui, parce que dans les archives, quand on fouille un petit peu, il mettait ça en avant le côté. Pour lui, la chose essentielle, c'était la condition physique de ses chevaux. C'est ce que vous aviez noté aussi.

  • #1

    Oui, c'était amusant quand il me disait demain on saute pas, on va travailler sur le plat. Ça consistait à aller dans les prés en bas de chez lui et on faisait un grand canter dans les prés. Au botte à botte, j'ai ce souvenir-là. C'était très naturel, il utilisait très peu d'embouchures compliquées, souvent il montait en filet simple. J'ai le souvenir d'un matériel très simple, des selles très plates. Ce que j'ai envie de dire, c'est que je trouve que c'était un cavalier très moderne dans sa forme. Donc, je recule maintenant. Quand je remontais dans le calabre aujourd'hui, comme René Kerman ou Épaillard, par exemple, c'était assez dans ce style-là.

  • #0

    C'est quelqu'un qui vous parlait de ses exploits ? Il y avait des dîners de famille où on racontait les exploits ? Ça se passait comment ?

  • #1

    Non, il était très discret, par rapport à tout ce qu'il avait fait.

  • #0

    Vous faites des concours à l'étranger, et l'aura, le nom, il est encore très important ?

  • #1

    Oui, oui. Oui, oui. Mon métier de marchand de chevaux, je suis allé beaucoup en Amérique du Sud. Et il avait beaucoup, beaucoup d'amis et de relations là-bas.

  • #0

    Quand on s'appelle Jean-Claire Doriola, on est obligé de faire de l'équitation ?

  • #1

    Non, tout le monde n'en fait pas. Mais ce qui est sûr, c'est que c'est une famille où beaucoup d'entre nous montons. Mon père aussi faisait du concours. Ils étaient plusieurs cousins à monter en concours. Et on était voisins aussi des Bertrand Ballanda. Nos familles sont très proches. J'ai le souvenir d'ailleurs, une fois que Pierrot avait organisé un stage avec Gilles, au moment où Gilles montait galoubé et était champion du monde. Je me souviens, gamin, avoir fait ce stage. J'étais très impressionné par ça.

  • #0

    Oui, ça faisait un peu du palmarès sur la piste, de l'ancien et du futur, en quelque sorte, avec Gilles.

  • #1

    C'est vrai qu'à ce moment-là, il y avait des sacrés cavaliers chez les 14.

  • #0

    C'est difficile de se projeter aujourd'hui Oui, mais quand vous dites très moderne, avec des chevaux d'aujourd'hui, ça serait efficace encore ?

  • #1

    Ah, sûr, sûr, sûr, sûr. Oui, oui, oui. Bon, après, je ne sais pas, c'est peut-être... Ce qui a beaucoup changé, c'est les parcours. C'est un peu complètement différent. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'indoors, beaucoup de... Je me souviens, ils commentaient ça beaucoup, qu'ils regrettaient que les grands terrains disparaissent, que la spécificité de chaque concours disparaisse. Ils se plaignaient de ça. que les concours devenaient tous les mêmes, que c'était beaucoup de concours de bar, et que ça perdait beaucoup, le fait qu'il n'y ait plus d'obstacles naturels, et tout ça, ils regrettaient beaucoup ça.

  • #0

    Merci beaucoup pour ce petit retour en arrière, un petit peu lointain, mais voilà, retour en enfance pour vous en tout cas.

  • #1

    Merci.

  • #0

    Guy Jonquière d'Oriola a évoqué Gilles Bertrand de Ballanda. Lui aussi se souvient de ces moments. Gilles Bertrand de Ballanda, merci d'être avec nous, de nous consacrer un petit peu de temps pour évoquer votre jeunesse, Gilles, puisqu'on va parler de Pierre Jonquière d'Oriola. Rien que ce nom, ça vous évoque quoi ?

  • #2

    Pierre Jonquière d'Oriola, ça m'évoque... Alors, cet initial, c'est P-J-O. Donc ça m'évoque premier aux Jeux Olympiques.

  • #0

    Pas mal, bien trouvé !

  • #2

    Non mais c'est vrai en plus, parce qu'il a quand même gagné deux fois les Jeux Olympiques en individuel, ce qui est quand même extraordinaire. Ça m'évoque surtout toute ma jeunesse quand même, parce que c'était notre idole, et moi j'ai débuté, j'ai des anecdotes pas mal avec lui, et c'est un peu nostalgique tout ça, mais voilà, c'est quand même une époque. Ma jeunesse, voilà.

  • #0

    Vous étiez voisin, parce que vous avez un autre point commun au-delà de la grande carrière de cavalier. Vous êtes catalan.

  • #2

    Oui, moi je suis d'origine catalan. J'habitais de Sud-Ouest, on habitait Béziers. Et lui, il est catalan, ce qui n'est pas loin. On y allait presque, pas tous les week-ends, mais presque. On allait chez lui, j'ai passé des séjours entiers chez lui. Des vacances. On allait presque, on dirait, la famille d'Oyola et la famille d'Ajambarla. On n'est pas cousins, mais on est presque. Mon grand-père et le père de Pierre-Jean-Claude Oriola, c'est la même famille. Ils me parlaient tout le temps de mon grand-père. On était très, très, très, très liés, très proches, très proches.

  • #0

    Vous vous souvenez de vos rencontres, justement, avec lui ? Oui. Il avait déjà percé.

  • #2

    Oui, bien sûr, bien sûr. Moi, j'ai débuté, j'ai fait des Coupes des Nations avec lui et j'ai fait un championnat d'Europe avec lui, avec Sted. Mais je me souviens de plein de choses, oui. Vous voulez une anecdote ?

  • #0

    Ah bah oui, oui, je suis friand, Gilles, allez-y !

  • #2

    Quand il a été à Tokyo, c'était un peu compliqué, avec la fédération, il a toujours eu des petits trucs comme ça, il était un peu avec la fédération et tout, et la fédération a hésité beaucoup à l'envoyer, finalement il y a été, et ils sont partis à trois. C'était en 64, donc j'avais 14 ans, et on était dans les juniors avec un copain, mon meilleur copain à l'époque. C'était notre idole. Un jour, dans la voiture, mon père conduisait, on allait dans un concours junior, et avec mon copain qui s'appelait Louis-Charles, on dit, bien sûr, Pierrot, il va y aller au jeu, et puis il va avoir une médaille, c'est sûr, il va avoir une médaille. Et puis on a décidé que s'il avait une médaille, on irait à Lourdes à cheval, depuis Toulouse, depuis Saint-Félix-de-Lauraguet. On a décidé ça comme ça, comme deux jeunes... Un peu jeune chien comme ça. Alors on ira à Lourdes s'il a une médaille. Mon père l'a dit à Pierrot avant de partir. Il a dit écoute, les enfants, Gilles et Louis Charles, on fait un vœu. S'il tient une médaille, ils iront à Lourdes à cheval. Et lui, il a répondu, c'est incroyable. Il avait les larmes aux yeux et tout. Il a dit mais c'est incroyable. Si je suis médaille d'or, je vais avec eux. Et donc on est allé à Lourdes à cheval.

  • #0

    Belle histoire, effectivement. Le voyage a duré longtemps ?

  • #2

    Deux jours, trois jours parce qu'on est parti de... C'était 200 bornes, on est partis de Saint-Félix-de-Loraguet pour inviter mon copain, on a pris trois chevaux, on est allés en octobre l'année d'après, pour s'organiser et tout, mais on est partis tous les trois avec Pierre-Jean-Claude Auriola et tout ça, donc ça c'est une anecdote quand même.

  • #0

    Ah bah oui, une sacrée anecdote effectivement. Il était dans la transmission, il était dans le partage ?

  • #2

    Alors, à sa manière. Pourquoi je dis à sa manière ? Parce que les gens comme Naxon Pessoa... On s'est travaillé sur le plat et tatati tatata, puis comme s'il est comme ça. Lui, c'était plus dans l'instinct, dans le moral, comme ça. Oui, vas-y, ça va aller, c'est bien, galope, monte. Oui, des conseils, bien sûr, mais pas tant que... Moi, je me rappelle avoir fait des stages chez lui, mais lui, il regardait à peine les stages et tout ça. Pour lui, il transmettait ce que c'était. Ce n'était pas compliqué, quoi. Ce n'était pas très difficile. Tu n'as qu'à galoper un peu, monte et tu verras bien. Voilà, ce n'est pas très dans la technique et tout ça. D'ailleurs, ce n'est pas complètement tort, mais...

  • #0

    Ce n'était pas un théoricien, quoi, de l'équitation.

  • #2

    Non, puis... Il n'avait pas d'élèves, il ne donnait pas de stage, d'ailleurs ça se faisait moins à l'époque, alors qu'un gars comme Nelson Pessoa, complètement. Mais ça ne veut pas dire que j'étais jeune et j'ai fait beaucoup de concours. Lui, il m'a prêté des chevaux, je me rappelle un concours en Italie où c'était la première fois que je prenais l'avion de ma vie. On est parti faire un concours, faire un derby, il m'a prêté un cheval de lui, j'avais 16 ans ou 17 ans.

  • #0

    Je crois que vous vous êtes croisés encore plus tard, même quand vous aviez Galoubet, Gilles, vous vous croisiez régulièrement avec Pierre-Jean Cardoriola, toujours.

  • #2

    Oui, oui, encore bien entendu, bien sûr, bien sûr. Et puis après, il était à l'ARS quand on a gagné les championnats du monde aussi, il était là. Il avait gagné un championnat de France junior, il atterrissait de Pédosaès où il avait gagné les championnats du monde en 1966. Et c'est lui qui m'a remis les charpes de champion de France. Quand j'ai gagné les championnats de France à Galoubet, c'est lui aussi qui m'avait remis les charpes de champion de France.

  • #0

    Vous m'avez évoqué tout à l'heure le souvenir des Jeux Olympiques de Tokyo. Vous vous souvenez comment vous les aviez vécu ? Parce qu'il n'y avait pas les télés, l'Internet, etc.

  • #2

    Il n'y avait rien à la télévision. Moi, je ne sais pas, c'est... Moi, je sors de l'école et j'entends... Pierre Jean-Claude Auriola gagner les Jeux Olympiques, voilà.

  • #0

    Quel était son rapport avec les chevaux ?

  • #2

    Je me rappelle... Quelqu'un qui disait, si j'étais cheval, j'aimerais être cheval chez Pierrot d'Oriola. Il ne montait que par... Il travaillait le moral et le physique, que des grandes balades, qu'il avait un grand terrain en air, des galopées, il ne faisait pas de... Alors on disait, il ne travaille pas sur le plat et tout, ce qui était complètement faux, parce qu'il avait sa manière à lui de travailler, et les chevaux étaient incroyables. Il avait une connexion et de... Une complicité avec les chevaux absolument incroyable. C'était le Marc Cousseline de l'époque.

  • #0

    C'est une source d'inspiration forcément quand on est jeune cavalier comme vous à cette époque.

  • #2

    Ah ben oui, ah oui. Vraiment, vraiment, vraiment. Moi je sais que j'ai fait des championnats et que je me suis beaucoup... J'ai toujours été inspiré de lui. Personnellement, j'ai toujours été attiré par les championnats et j'adorais les championnats. Parce qu'en fait, à l'époque, c'était quand même aussi une autre époque. On ne peut pas comparer les époques quand même. Mais un gars comme Doriola, il ne gagnait pas tant d'épreuves que ça. Il gagnait les Grands Prix et les championnats. Et lui, il a gagné des épreuves, évidemment qu'il a gagné des épreuves. Mais il allait dans un concours, il allait à Rome, c'était pour gagner un Grand Prix de Rome. Mais il y avait beaucoup moins d'épreuves qu'aujourd'hui, c'était pas du tout la même chose. La Coupe du Monde n'existait pas. Il y avait des Fildors, évidemment, il y avait Genève, il y avait des concours comme ça. Et voilà, il a gagné tous les Grands Prix du Monde. Peut-être qu'il n'a pas gagné avec sa chapelle. C'était vraiment un athlète, un sportif, un cavalier de championnat.

  • #0

    C'était le Steve Garda qui s'est ciblé ses objectifs

  • #2

    Exactement c'est une très bonne comparaison parce qu'il a amené ses chevaux pour aller il sera prêt pour le championnat ça c'est pas un chanteur de championnat ça c'est un chanteur de championnat d'ailleurs il les a tous gagnés sauf les championnats d'Europe

  • #0

    Merci beaucoup Gilles pour ce petit retour dans votre jeunesse Merci Pascal,

  • #2

    merci, à bientôt A bientôt

  • #0

    C'était un podcast de grand prix. Un très très grand merci à Guy Jonquière d'Oriola et à Gilles Bertrand de Ballanda. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à le soutenir par votre vote et par vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez également réécouter les épisodes précédents sur toutes les plateformes. Et surtout rendez-vous au prochain épisode de Légendes Cavalières.

Description

Sacré champion olympique de saut d’obstacles en 1952 à Helsinki avec Ali Baba, puis en 1964 à Tokyo avec Lutteur B, Pierre Jonquères d’Oriola reste encore aujourd’hui le seul cavalier de jumping à avoir réussi cet exploit après lequel courent encore Rodrigo Pessoa, Steve Guerdat et Ben Maher. Catalan au caractère bien trempé et à l’équitation naturelle, Pierre Jonquères d’Oriola fut également médaillé d’argent par équipes en 1964 et 1968 à Mexico, et couronné champion du monde en 1966 à Buenos Aires avec Pomone B. À travers un récit illustré d’archives sonores, Pascal Boutreau remet en lumière cette idole de l’équitation française, dans le trente-septième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX. Dans la seconde partie, son neveu Guy Jonquères d’Oriola et Gilles Bertrán de Balanda, l’autre légende catalane du saut d’obstacles tricolore, livrent leurs souvenirs et anecdotes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Le dernier rythme national joué ici au Stadium National pour les Jeux Olympiques sera la Marseillaise. En effet, il y a moins d'une demi-heure, Jonker Doriola a remporté la première place du jumping sur l'huteur avec 9 points seulement de pénalisation. Il faut rappeler que Jonker Doriola avait déjà remporté le saut d'obstacle en 1952 à Helsinki.

  • #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix. qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutroux, journaliste passionné par l'histoire du sport. Cet été, les amoureux d'équitation ont rendez-vous dans les jardins du château de Versailles. Les meilleurs cavaliers et chevaux au monde s'y retrouveront en quête du Graal olympique. Jusqu'à l'ouverture de ces Jeux, Légende Cavalière a choisi de nourrir cette flamme en retraçant quelques beaux moments et en mettant en lumière de grands couples qui ont marqué l'histoire olympique. Après Pierre Durand et Japlou, dernier champions olympiques français sacré en individuel à Séoul en 1988, puis le Néo-Zélandais Mark Todd et Charisma couronnés en concours complet en 1984. Et 1988, dans ce 37e épisode, Légende Cavalière retrace l'histoire du seul double champion olympique individuel de saut d'obstacle, le français Pierre Jonquière d'Oriola, en or en 1952 à Helsinki, puis 12 ans plus tard à Tokyo. Et restez avec nous jusqu'au bout, Guy Jonquière d'Oriola, cavalier international, nous racontera ses souvenirs de son oncle Pierre. Et Gilles Bertrand de Ballanda, champion du monde par équipe en 1982 et 2002 et dont le grand-père, Pierre aussi, fut médaillé d'argent individuel aux Jeux Olympiques d'Amsterdam en 1928, nous parlera de ses rencontres et des anecdotes partagées avec Pierre Jonquière d'Oriola, l'idole de sa jeunesse. Pierre Jonquière d'Oriola est né le 1er février 1920 dans le château familial de Cornella d'Elvercole, dans les Pyrénées-Orientales, entre Collioure et Perpignan, tout près de la frontière espagnole. Sa famille de riches propriétaires terriens, anoblis sous l'Ui XV, y cultive la vigne depuis 1485. Dans sa jeunesse, le petit Pierre, fils de Joseph, cavalier de haut niveau et petit-fils d'un écuyer du cadre noir, est déjà un amoureux du sport. Qu'il soit engagé sur une épreuve d'athlétisme ou dans un match de rugby, ce qu'il veut plus que tout, c'est se surpasser et surtout gagner. Son père, Joseph, plutôt du genre autoritaire, le met très vite en selle sur son premier poney, baptisé sans souci. Pierre n'a que 3 ans et se rappellera encore longtemps de ses éraflures sur les jambes à force de frotter les barrières du manège. Parce que oui, à cette époque, on monte en culottes courtes. A la fin de la classe de première, Pierre dit stop aux études. A 17 ans, il préfère seconder son père sur la propriété. il arpente déjà les terrains de concours depuis quelques années en à seize ans avec anna corette un pur sans-borgne déniché par son père à tarbes il franchit pour la première fois une barricée à deux mètres une fierté d'autant plus grande qu'il partage ce jour-là la vedette avec un officier du deuxième régiment de hussars La compétition équestre le passionne déjà, mais l'adolescent n'envisage pas encore de faire carrière. A la maison, il dévore la presse sportive, en particulier les revues hippiques. Son père parcourt l'Europe à une époque où les chevaux voyagent en train. Ils embarquaient à 9h du soir et arrivaient à Rome le lendemain midi, se souvenait-il. Arrive le temps des premiers grands concours. Pierre Jonquière d'Oriola est encore inconnu quand il débarque à Bordeaux. Il y croise d'autres jeunes, plus habitués à ce niveau, comme Jean d'Orgex par exemple, cavalier auquel il sera souvent opposé par la suite, sur la piste mais aussi dans les coulisses. Il obtient de premiers résultats probants grâce à sa petite jument historiette. Ces résultats lui permettent d'être convié à un essai à l'école militaire de Fontainebleau. Il y décroche dans la foulée sa première sélection internationale, à Genève, en 1946. Il n'y a pas encore d'argent à gagner, mais peu importe, le plaisir de monter à cheval, de sauter et de gagner suffit au catalan, sans oublier celui de représenter son pays en Coupe des Nations, dont il sera un très grand fidèle. Après avoir été désigné remplaçant aux Jeux Olympiques de Londres en 1948, Pierre Jonquière d'Oriola fait désormais partie des meilleurs, comme ici au Palais des Sports en 1950.

  • #2

    Le cadre noir de Saumur présente sa célèbre reprise à la 5e nuit du cheval au Palais des Sports de Paris. L'assistance est de choix, Duke est du chef de Windsor. Le jumping reprend alors ses droits avec Miss Pessmace. Et la coupe du président de la République où l'Espagnol Goyo Aga est aux prises en finale avec le Français Jean-Pierre Doriola. C'est le France qui triomphe après un parcours magistral.

  • #1

    Ils découvrent l'univers olympique en 1952 à Helsinki. Le catalan monte Alibaba, un anglo-arabe pas très grand mais plein de sang et de volonté. Le couple n'a débuté en concours qu'au mois de mai au CSIO de Rome. le premier jour ali baba est monté par bertrand de broglie suivant une intuition le colonel cavalier chef de l'équipe de france décide de changer de cavalier et de le confier à janquière d'oriola ce que permet alors le règlement un cheval peut en effet être monté par plusieurs cavaliers dans le même concours Après une première épreuve convaincante, le couple termine le CSIO de Rome par une très belle troisième place dans le Grand Prix. Le chef d'équipe a compris qu'il se passait quelque chose. Ça, c'est un cheval sur lequel tu pourras compter, confie-t-il. Il te convient à la perfection. Prémonitoire. Aux Jeux Olympiques, la compétition ne se déroule que sur une épreuve avec trois couples par équipe, chaque score étant comptabilisé. Comme aujourd'hui d'ailleurs. 3 août 1952. Une manche pour déterminer le classement par équipe, puis une autre, plus un éventuel barrage pour le classement individuel. A la reconnaissance, Doriola doit forcer le passage pour entrer en piste. Il a choisi une petite porte et le policier posté à cet endroit refuse de le laisser passer. Mais on n'arrête pas comme ça le Perpignanais. Il prend quelques pas de recul et revient, tel le rugbyman qu'il a été, percuter le policier qui recule. La reconnaissance peut débuter. Avec Jean Dorchex sur Harlequin, Bernard Pernaut-Dubreuil sur Tourbillon et donc Jean-Claire Doriola sur Alibaba, la France ne termine qu'à la 7e place d'une épreuve remportée par la Grande-Bretagne devant le Chili et les Etats-Unis. Un seul couple a signé un sans-faute dans la première manche. Doriola et Alibaba se sont fait surprendre à deux reprises, dures. Mais la seconde manche est tout aussi difficile. Trois cavaliers trouvent les solutions. Mais la compétition s'achève sans le moindre double sans faute. Le meilleur total est de 8 points. Ils sont 5 à avoir cumulé 2 fautes, dont le français. Barrage avec face au tricolore, l'allemand Fritz Tiedermann, le seul sans faute du premier acte, le chilien Oscar Cristi, le brésilien Eloi de Menezes et l'anglais Wilfried White. Doriola est le premier à partir, motivé comme jamais, sans faute, dans un superbe chrono de 40 secondes. Personne ne fera mieux. De fait, aucun des quatre autres concurrents ne sortira de piste sans pénalité. L'argent revient aux Chiliens, le bronze à l'Allemand. A 32 ans, Pierre-Jean-Cairdoriolla est champion olympique, 40 ans après Jacques Cariou, premier cavalier tricolore sacré, en 1912 à Stockholm avec Mignon. Et quelques jours après le titre de son cousin, Christian, au fleuret, en escrime. Ce dernier cumulera d'ailleurs 4 médailles d'or, 2 en individuel et 2 par équipe. Sacrée famille ! Avec l'argent de Guy Lefranc en complet sur Verdun et le bronze en dressage d'André Jousseau avec Arpagon, la France revient d'Helsinki avec un excellent bilan. Sur Radio France, quelques semaines plus tard, Jonquère d'Oriola revient rapidement sur sa victoire à l'occasion de l'ouverture du Jumping de Paris. au Palais des Sports.

  • #3

    Oui, c'était fascinant.

  • #2

    Vous avez rencontré là-bas des concurrents que vous n'aviez encore jamais rencontrés ?

  • #3

    Ah oui, il y avait des quantités d'équipes, de nouvelles équipes que nous n'avions jamais vues jusque-là. Votre mérite n'en est que plus grand. Alors rendez-vous demain soir au Jumping et puis j'aurais aimé aller vous voir au Mexique quand même,

  • #1

    je ne pourrais pas.

  • #3

    C'était génial.

  • #2

    Au revoir, monsieur Jonquière d'Oriola.

  • #1

    Jonquière d'Oriola est désormais attendu dans chacun des événements auxquels il participe, comme ici au Grand Palais en 1954.

  • #2

    C'est le Grand Palais qui a abrité à Paris cette année le concours hippique international. Dans le Grand Prix de Paris, Miss Patsmike défend avec bonheur les couleurs anglaises avec Prince Hall. Mais c'est le champion français Jonquerdant Yola sur houlette qui enlève l'épreuve en battant Miss Pax Mike et le lieutenant des Almeida. Et en manière d'apothéose, une évocation de la cavalerie française à travers l'histoire.

  • #1

    En 1956, Stockholm, en Suède, accueille les épreuves équestres des JO de Melbourne en raison des contraintes sanitaires qui empêchent alors le déplacement des chevaux en Australie. Le français prend encore une bonne sixième place individuelle avec Voulette, une petite jument de 1m56, très typée anglo. Le podium accueille trois légendes, l'allemand Hans-Gunther Winkler, également sacré par équipe, devant les deux frères italiens Raimondo et Piero D'Inzio.

  • #4

    Merci.

  • #1

    Nouvelle participation de Pierre-Jean-Carré d'Oriola aux Jeux Olympiques à Rome en 1960. Les premiers Jeux a proposé une épreuve individuelle, puis une épreuve par équipe. Avec éclair au chocolat, d'Oriola n'est que 18ème de la compétition individuelle avec 41,25 points. Une épreuve individuelle disputée sur la sublime place de Sienne et marquée par le doublé des frères d'Inzeo. C'est un peu mieux par équipe sur les deux manches dessinées dans le grand stade olympique cette fois, avec une cinquième place obtenue avec le capitaine Bernard de Fombelle sur Buffalo et le commandant Max Fresson sur Grand Veneur. L'équitation française a raté ses jeux. Pire, la France rentre d'Italie sans la moindre médaille d'or et un bilan famélique de cinq médailles. Une déroute qui déclenchera une révolution dans l'organisation du sport français et sa démocratisation sous l'impulsion du général de Gaulle. Quatre ans plus tard, à Tokyo, la France n'est pas loin du même fiasco. Le dernier jour des Jeux se profile et la Marseillaise n'a pas encore retenti une seule fois. Ne reste plus que l'épreuve d'équitation en ce samedi 24 octobre. Mais personne n'y croit vraiment. Jonquière d'Oriola fait cette fois équipe avec Luther B, un sel français bébrin de 9 ans, fils du pur sang Furioso. Il l'a acquis une bonne année avant Tokyo auprès d'une cavalière d'Aix-en-Provence qui le trouvait en train de se faire un petit déjeuner. trop puissant pour elle. Il l'a échangé avec une petite jument. Les débuts furent un peu délicats, mais peu à peu, le cheval a accordé sa confiance au cavalier. En froid avec la fédération, Jean-Claire d'Oriola est sélectionné au dernier moment. Au Japon, la formule est revenue à celle d'Helsinki. Une seule compétition en deux manches et un éventuel barrage. Comme en Finlande, la première manche du français est médiocre. Neuf points au compteur, dont une fois... Pôte sur la rivière, rare pour lutteur. Mais, comme en Finlande, les scores sont lourds. Il pointe à la quatrième place derrière trois cavaliers à huit points. Rien n'est encore perdu. Le midi, il déjeune avec le colonel de Castry, grand cavalier qui a détenu des records en saut en hauteur, franchissant notamment plus de 2,30 m, et en saut en longueur avec 7,60 m en selle sur tenace. Grand cavalier, mais aussi grand militaire, engagé dans la bataille. Le détail de Dien Bien Phu en ex-Indochine. Joyeux l'uron aussi. Les deux hommes profitent de l'instant et s'offrent du très bon vin. Le moral est là, au beau fixe. Devant 80 000 spectateurs, la seconde manche est un récital. Sans faute, tous les adversaires du français faillissent. Cette fois, il n'y aura pas de barrage. Pierre Jonquière d'Oriola remporte son deuxième titre olympique. Dans son émission Interactualité, France Inter ouvre son journal sur cette sublime médaille d'or.

  • #2

    Les Jeux Olympiques se sont terminés par une victoire française. Le cheval étant la plus noble conquête de la France, c'est Pierre Jonquière d'Oriola qui nous apporte notre médaille d'or en jumping. Roland Messmer. Et bien entendu, nous joignons Jean Rénal qui tout à l'heure nous faisait part de cette bonne nouvelle. Donc à vous Tokyo, à vous Jean Rénal.

  • #0

    Bien ici le Stadium National de Tokyo, oui, le dernier hymne national joué ici au Stadium National pour les Jeux Olympiques sera la Marseillaise. En effet, il y a moins d'une demi-heure, Jonker Doriola a rapporté la première place du jumping sur l'huteur avec 9 points seulement de pénalisation devant l'allemand Hermann Schried, 13 points, un quart. Il faut rappeler que Jonker Doriola avait déjà remporté le saut d'obstacle en 1952. J'ai eu quelques années malheureuses, mais en fait, c'est une histoire de contrôle de tout. Comment le concours s'est passé pour vous ? Le concours s'est très bien passé. Ce matin, j'avais un léger retard, mais enfin, la preuve qu'il était insurmontable. Et le joueur, il ne s'est pas tenté, il s'est très bien sorti de toutes les difficultés qu'il y avait dans ce parcours. Et donc, c'est très mauvais terrain. Le terrain est assez mauvais, très lourd. Très, très, très, très lourd. C'est un piège pour vous, c'est-à-dire ? Oui, mais en fait, c'est pareil pour tout le monde, en fait. Quel est l'adversaire que vous craignez le plus au moment des prix de départ ? Il y en avait beaucoup. Il y avait un Allemand qui était très talent, puisqu'il n'avait que 12 points. Par contre, il fallait que je fasse un temps de vote pour gagner. Il fallait. Je le voulais d'ailleurs entièrement. Elle a répondu à exactement tout ce que je lui ai demandé. Vous regardez ce que j'ai dit. Au contraire. Je vous le dis, parce que ce n'est pas pour ça que vous êtes obligés de prendre des risques. C'est un risque que vous ne faites rien.

  • #1

    La France, avec Jeannot Lefebvre et Guy Lefranc, s'offre l'argent derrière l'Allemagne et devant l'Italie. Des médailles qui occupent bien évidemment une place de choix dans la rétrospective de l'année.

  • #5

    La seule médaille d'or obtenue par la France à Tokyo, il a fallu attendre la toute dernière minute pour la recevoir devant la grande poule, il est vrai, quelques minutes avant la cérémonie de clôture des Jeux de la 18ème Olympia. Plus en plus tôt, Pierre Joncker d'Oriola, en selle sur l'Utter Bay, enlevait magistralement le Grand Prix de saut d'obstacle. Après un premier parcours prudent, il était le seul parmi tous les concurrents à effectuer son second parcours sans la plus petite erreur, un parcours qu'on ne peut s'empêcher d'applaudir, même trois mois après, tant il est à la fois sûr, souple et brillant. En ce 24 octobre, grâce à un Catalan de 44 ans et un Hongre de 9 ans, le drapeau tricolore montait enfin au plus haut des trois mains olympiques, tandis que retentissait la Marseillaise,

  • #2

    mais il était temps.

  • #3

    Pas 52, mais enfin, évidemment, c'est formidable aussi pour moi. Mais évidemment, ceux d'aucuns sont quand même plus récents. Par conséquent, j'en ai un souvenir encore plus vivant. Et puis j'adorais mon cheval. Le cheval, lui, ça a l'air d'être un géganisme.

  • #6

    Comment ça s'est passé ?

  • #3

    C'est tout simplement. C'est pas la peine d'essayer de compliquer. Il faut faire le show simplement.

  • #6

    Comme quoi, plus on est fort, moins on en parle. Et c'est vrai qu'il n'y a rien à dire. Bravo, tout simplement.

  • #1

    Le désormais double champion olympique devient un héros national. Il fait même la une de Paris Match. Dès la descente de l'avion, il est accueilli comme une star.

  • #2

    Nous sommes actuellement à l'aérodrome de Nice et

  • #3

    Jean-Claire Doriola vient d'arriver. N'êtes-vous pas surpris de voir tout ce monde autour de vous, Jean-Claire Doriola ? Un peu, oui, parce que je ne pensais pas que mon voyage soit un suivi aussi près. Vous savez qu'il y a eu un suspense terrible en France pour votre arrivée. Des journalistes vous ont attendu durant toute la journée d'hier. Vous êtes au courant ? Ah non, mais ce n'était pas prévu. Il a toujours été prévu, enfin, sur mes... Sur mes projets à moi que je m'arrêtais à Nice et à Marseille. Bon alors vous êtes quand même revenu par le chemin des écoliers. Ah tout à fait, oui, oui. Et nous avons fait plusieurs escales un peu partout et visité de très beaux pays.

  • #2

    Comment s'est passé ce voyage de retour ?

  • #3

    Ah d'une façon formidable, grâce à France surtout. Et vos impressions de Tokyo ? Excellente, malheureusement nous n'avons pas eu toujours beau temps mais l'organisation était parfaite à tout point de vue Alors on vous a réclamé justement cette médaille là, vous ne l'avez pas Malheureusement je ne l'ai pas parce qu'elle est partie autour du cou de Luther

  • #2

    C'est le cheval qui l'a alors Comment s'est passé l'épreuve d'Oriola ?

  • #3

    Pour moi elle s'est bien passée la première marche a été un petit peu plus difficile à cause de l'état du terrain qui était épouvantable il n'avait plus pendant les journées précédentes l'épreuve et le terrain était terriblement lourd Et seulement ce jour-là, justement, il faisait beau. Et le deuxième manche qui avait levé en après-midi, le terrain s'était quand même un peu amélioré, séché.

  • #1

    Et le cheval ?

  • #3

    Le cheval était formidable. Ce que je comptais bien, d'ailleurs. Bon, eh bien, Dorio, là, je vous remercie. Et je vous laisse aux autres journalistes qui sont très nombreux ici. Merci beaucoup.

  • #1

    Un peu plus tard, il est reçu à l'hôtel Matignon par le premier ministre de l'époque, Georges Pompidou.

  • #3

    Jean-Renald, tout à l'heure, M. Pompidou, a reçu la médaille d'or française des Jeux Olympiques, à savoir Jean-Claire d'Oriola. Oui, et Roland Mesmer est sur place, bien entendu, Jean-Claire d'Oriola est présent, l'Hôtel Matignon en compagnie des 14 autres médaillés français des Jeux Olympiques de Tokyo. Alors à vous Roland Mesmer, à vous l'Hôtel Matignon.

  • #2

    Jean-Claire d'Oriola, une seule question. Je me permettrais, j'étais le témoin de votre victoire d'Helzinki, on a parlé beaucoup du cheval lutteur, mais on a oublié Alibaba. Si vous deviez faire un parallèle entre les deux chevaux ?

  • #3

    Eh bien, ce sont des chevaux quand même qui sont complètement différents, parce que Luther est beaucoup plus puissant qu'un de l'été Alibaba. Alibaba, j'ai gagné en prenant tous les risques possibles, tandis qu'à Tokyo, je n'ai pas eu besoin, car Luther est un cheval très puissant, et à ce moment-là, tous les deux, nous étions les meilleurs.

  • #1

    Fort caractère. Il s'autorise aussi quelques prises de position radicales contre sa fédération. Il déclinera également une invitation du général de Gaulle. Plus tard, son engagement auprès du Front National fera également beaucoup parler. Mais à cette époque, dans la foulée de Tokyo, le catalan se projette déjà vers les Jeux Olympiques de Mexico.

  • #3

    Oui, évidemment, c'est assez difficile de répondre à cette question dès maintenant, mais enfin, il y a toutes les chances pour pouvoir répondre au oui.

  • #6

    Présent pour tous les deux, Luther et vous-même ?

  • #3

    Oui, certainement.

  • #1

    Luther B mourra hélas tragiquement quelques années plus tard, attaqué dans son pré par un étalon furieux et jaloux. Le Perpignanais participera une fois encore aux Jeux Olympiques, à Mexico justement, en 1968, en selle sur Naguir, 9 ans, loué par la Fédération. Il fait alors équipe avec Janou Lefebvre sur Roquette et Marcel Rosier sur Covadis. Comme son cavalier le craignait, le cheval perd ses moyens et les points de pénalité s'accumulent. Pourtant, le podium par équipe est encore envisageable. Le catalan est hors du coup, mais il doit absolument terminer son parcours pour ne pas éliminer toutes les victoires. L'équipe a la lutte pour l'or avec le Canada. La seconde manche est un interminable chemin de croix. Il sort de piste avec 29,5 points. Néanmoins, la France s'offre l'argent à 7,25 points des Canadiens. La compétition individuelle ne sera guère meilleure pour le Français. Le cavalier la résume sur France Inter.

  • #0

    Jumping, déception hier. Pierre-Jean-Pierre Doriola, champion olympique à Tokyo, ne peut terminer que 17ème. Jean-Claire Doriolla, pouvez-vous analyser votre cours ? Il y a eu un parcours,

  • #1

    le premier parcours,

  • #0

    qui était très facile, à mon avis, trop facile même, au point de vue construction des obstacles,

  • #3

    hauteur, etc.

  • #0

    Maintenant,

  • #3

    moi j'avais un cheval qui était quand même assez nouveau pour moi, il y avait trois mois que je l'ai,

  • #0

    il est plein de qualités,

  • #3

    mais il aurait fallu que je l'ai depuis plus longtemps pour pouvoir espérer faire quelque chose de mieux avec lui.

  • #0

    Pierre-Jean-Claire Doriolla passait avant-dernier au deuxième tour. Il peut alors prétendre à la médaille d'argent s'il fait un sans-poste. Au deuxième tour, on espère qu'il y avait... Il a remarquablement bien commencé son parcours. C'est effondré sur le cinquième obstacle, absolument. Il était impressionné. Il a été certainement impressionné parce que c'était très gros, très très très gros. C'était un obstacle de 1m70 au carré sur 2m de large. Alors vous vous rendez compte, c'était vraiment un obstacle qui était énorme. Obstacle infranchissable puisque tous les concurrents l'ont renversé, y compris le champion olympique.

  • #1

    De l'argent collectif pour le saut d'obstacle donc, et de l'or individuel en concours complet pour Jean-Jacques Guyon avec Pitou. Pour les Jeux Olympiques de Munich en 1972, Jean-Claire d'Oriola est encore dans le coup pour une sélection. Habituellement, il concourt avec Tournebride, talentueuse mais limitée. Consciente de la faiblesse de la jument, la Fédération lui propose de monter Varin, un cheval d'un bien meilleur niveau. Mais au dernier moment, celui-ci est confié au colonel, devenu général ensuite, Pierre Durand. Attention, rien à voir avec le Pierre Durand de Japlot. D'Oriola doit donc se replier sur Tournebride. Tournebride

  • #3

    Alors comment allez-vous faire ? J'en sais rien, j'ai assez fait de kilomètres maintenant, j'ai parcouru... La Normandie, l'Allemagne, je vous dis, je suis allé un peu partout, sans rien trouver encore. J'espère que dans l'hiver, j'aurai un peu plus de temps pour essayer de trouver autre chose. En tout cas, si je ne trouve rien, je serai obligé de m'arrêter, puisqu'on ne peut pas participer à des grosses épreuves si on n'est pas bien monté. Vous envisagez même de ne pas participer à Munich 72 si vous n'avez pas trouvé le bon choix. Ah non, pourquoi participer avec un choix qui ne vous convient pas ?

  • #1

    Il déclinera finalement sa sélection. Ce refus marque la fin de ces épopées olympiques. Sa carrière fut également marquée par les championnats du monde. Médaille d'argent à Madrid en 1954 avec Harlequin D, troisième à Paris en 1953 avec Alibaba. On écoute un extrait du journal télévisé de l'ORTF à cette occasion.

  • #2

    La mission mondiale du global est terminée à Paris par une véritable apothéose. Les cavaliers de l'escorte de Sa Majesté le Roi des Belges, précédant la garde de Barcelone, Les carabiniers d'Italie, ainsi que l'Espai, la garde noire du sultan et la garde républicaine, ont présenté un carousel qui a enchanté le prince Bernard des Pays-Bas. Et ce fut la finale du championnat du monde avec le lieutenant italien D'Inzio. L'allemand M. Tiedemann sur son cheval diamant. M. Jonquière d'Orgiola, champion olympique sur Alibaba.

  • #1

    Le catalan terminera également quatrième à Aix-la-Chapelle en 1955 avec Voulette. Et puis bien sûr, il y a cet or mondial décroché en 1966 à Buenos Aires en Argentine avec Pomom. Jumand des haras nationaux, demi-sœur de Luther B, fille du pur sang irlandais Furioso. Il remporte le titre au terme d'une finale tournante avec l'espagnol José Alvarez de Boorquez sur Cuizas, l'italien Raimondo Dinzeo sur Bojack et le brésilien Nelson Pessoa sur 8 piles.

  • #2

    Doriola, vous êtes dans une forme splendide à 44 ans, ça se voit, donc si vous le permettez...

  • #1

    46, parfait !

  • #2

    Donc je ne vous demanderai pas de vos nouvelles, mais si vous me permettez, je m'enquêlerai d'abord de la santé de Luther B d'une part et de Pomone de l'autre.

  • #3

    Luther B a eu une déchirure musculaire il y a quelque temps, c'est pour ça que je n'ai pas pu l'amener à Buenos Aires. Mais il a été très bien remplacé par Pomone qui est sa soeur.

  • #2

    Vous aviez des craintes au départ sur Pomone ?

  • #3

    Non, non, au début elle a été assez difficile, mais en fait elle est venue assez rapidement et maintenant c'est une jugement qui va être sans aucun doute sensationnel. Oui, ça,

  • #2

    surtout monté par vous. Dites-moi, nous avons suivi bien entendu vos exploits dans les journaux, est-ce qu'ils ont dit exactement ce qui s'était passé ? Vous n'avez pas eu de difficultés particulières ?

  • #3

    Je n'ai jamais eu de difficultés pendant toute la durée du championnat, puisqu'avec Pommon, je n'ai pas touché une seule barre pendant toute la durée du concours.

  • #2

    Avec les autres non plus, je crois,

  • #3

    d'ailleurs. En finale, avec quelques-uns, oui, mais enfin, pas des fautes sérieuses, ni nombreuses, non.

  • #2

    Vos concurrents sur Pommon, vous étiez heureux de la monter ?

  • #3

    Oui, mais ils étaient très surpris. Oui, parce que le Jumain est quand même très, très, très sensible et il était quelquefois difficile de la combinaison.

  • #1

    Le Français compte aussi une médaille d'argent européenne en 1959 à Paris avec Virtuoso. Quatre titres de champion de France en 1954, 1956, 1958 et 1959 et totalise près de 500 victoires en 25 ans de carrière. Il mettra un terme à cette carrière à la fin des années 70. Pierre-Jean-Caird d'Oriola n'a jamais été un théoricien de l'équitation. Il montait à l'astin. Ses priorités, la bonne condition physique du cheval et l'association du cavalier et de son cheval. Pour obtenir la première, ses chevaux vivaient à l'extérieur, pour s'habituer à sauter des fossés et des banquettes et ainsi trouver leur équilibre. il résumait la seconde de la façon suivante accompagner le cheval dans son mouvement en avant et dans accompagner il y a compagnon ajoutait-il Doriola était d'ailleurs connu pour son style aux rênes courtes et son buste porté vers l'avant. Pas de séance de saut non plus le matin d'un concours, une petite détente et en piste. Dans une longue interview accordée à Xavier Librecht de Léperon en 2000, il déclarait Je crois que le sport doit être pratiqué dans la gaieté, l'allégresse. C'était ça mon secret. Quand j'étais content, quand j'étais bien, j'étais sûr de bien monter.

  • #0

    Homme de terroir, viscéralement attaché à ses terres, Jonquère d'Oriola était revenu dans son village natal de Corneia d'Elvercole sur le domaine familial où il avait à cœur de cultiver ses vignes, auprès de sa seconde épouse Renaté. Sur la grille d'entrée de la propriété, il avait fait forger les anneaux olympiques. Il y décédera en 2011 à l'âge de 91 ans. Il est désormais temps de retrouver nos témoins. Première rencontre, celle de Guy Jonquière d'Oriola, neveu du grand champion. Monsieur d'Oriola, merci beaucoup de nous consacrer un petit peu de temps pour parler de vos souvenirs, évidemment, puisque vous êtes né en 1963. Quels souvenirs vous avez de votre oncle, justement ?

  • #1

    J'ai eu la chance, quand j'étais jeune, de pouvoir monter un petit peu avec lui, à Cornillat, justement. Le mercredi ou les week-ends, on allait sauter sur son terrain. Et le souvenir que j'ai, moi j'étais très impressionné par le cavalier qu'il était, par son palmarès. Ce que je peux dire, c'est que j'ai le souvenir d'une équitation très naturelle. C'est-à-dire dans le travail de tous les jours avec ses chevaux, c'était beaucoup de balades dans les vignes, beaucoup de conditions dans les prés. Et voilà, il avait un grand terrain en herbe, un magnifique terrain en herbe, à côté du village, et où on allait s'entraîner de temps en temps.

  • #0

    Oui, parce que dans les archives, quand on fouille un petit peu, il mettait ça en avant le côté. Pour lui, la chose essentielle, c'était la condition physique de ses chevaux. C'est ce que vous aviez noté aussi.

  • #1

    Oui, c'était amusant quand il me disait demain on saute pas, on va travailler sur le plat. Ça consistait à aller dans les prés en bas de chez lui et on faisait un grand canter dans les prés. Au botte à botte, j'ai ce souvenir-là. C'était très naturel, il utilisait très peu d'embouchures compliquées, souvent il montait en filet simple. J'ai le souvenir d'un matériel très simple, des selles très plates. Ce que j'ai envie de dire, c'est que je trouve que c'était un cavalier très moderne dans sa forme. Donc, je recule maintenant. Quand je remontais dans le calabre aujourd'hui, comme René Kerman ou Épaillard, par exemple, c'était assez dans ce style-là.

  • #0

    C'est quelqu'un qui vous parlait de ses exploits ? Il y avait des dîners de famille où on racontait les exploits ? Ça se passait comment ?

  • #1

    Non, il était très discret, par rapport à tout ce qu'il avait fait.

  • #0

    Vous faites des concours à l'étranger, et l'aura, le nom, il est encore très important ?

  • #1

    Oui, oui. Oui, oui. Mon métier de marchand de chevaux, je suis allé beaucoup en Amérique du Sud. Et il avait beaucoup, beaucoup d'amis et de relations là-bas.

  • #0

    Quand on s'appelle Jean-Claire Doriola, on est obligé de faire de l'équitation ?

  • #1

    Non, tout le monde n'en fait pas. Mais ce qui est sûr, c'est que c'est une famille où beaucoup d'entre nous montons. Mon père aussi faisait du concours. Ils étaient plusieurs cousins à monter en concours. Et on était voisins aussi des Bertrand Ballanda. Nos familles sont très proches. J'ai le souvenir d'ailleurs, une fois que Pierrot avait organisé un stage avec Gilles, au moment où Gilles montait galoubé et était champion du monde. Je me souviens, gamin, avoir fait ce stage. J'étais très impressionné par ça.

  • #0

    Oui, ça faisait un peu du palmarès sur la piste, de l'ancien et du futur, en quelque sorte, avec Gilles.

  • #1

    C'est vrai qu'à ce moment-là, il y avait des sacrés cavaliers chez les 14.

  • #0

    C'est difficile de se projeter aujourd'hui Oui, mais quand vous dites très moderne, avec des chevaux d'aujourd'hui, ça serait efficace encore ?

  • #1

    Ah, sûr, sûr, sûr, sûr. Oui, oui, oui. Bon, après, je ne sais pas, c'est peut-être... Ce qui a beaucoup changé, c'est les parcours. C'est un peu complètement différent. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'indoors, beaucoup de... Je me souviens, ils commentaient ça beaucoup, qu'ils regrettaient que les grands terrains disparaissent, que la spécificité de chaque concours disparaisse. Ils se plaignaient de ça. que les concours devenaient tous les mêmes, que c'était beaucoup de concours de bar, et que ça perdait beaucoup, le fait qu'il n'y ait plus d'obstacles naturels, et tout ça, ils regrettaient beaucoup ça.

  • #0

    Merci beaucoup pour ce petit retour en arrière, un petit peu lointain, mais voilà, retour en enfance pour vous en tout cas.

  • #1

    Merci.

  • #0

    Guy Jonquière d'Oriola a évoqué Gilles Bertrand de Ballanda. Lui aussi se souvient de ces moments. Gilles Bertrand de Ballanda, merci d'être avec nous, de nous consacrer un petit peu de temps pour évoquer votre jeunesse, Gilles, puisqu'on va parler de Pierre Jonquière d'Oriola. Rien que ce nom, ça vous évoque quoi ?

  • #2

    Pierre Jonquière d'Oriola, ça m'évoque... Alors, cet initial, c'est P-J-O. Donc ça m'évoque premier aux Jeux Olympiques.

  • #0

    Pas mal, bien trouvé !

  • #2

    Non mais c'est vrai en plus, parce qu'il a quand même gagné deux fois les Jeux Olympiques en individuel, ce qui est quand même extraordinaire. Ça m'évoque surtout toute ma jeunesse quand même, parce que c'était notre idole, et moi j'ai débuté, j'ai des anecdotes pas mal avec lui, et c'est un peu nostalgique tout ça, mais voilà, c'est quand même une époque. Ma jeunesse, voilà.

  • #0

    Vous étiez voisin, parce que vous avez un autre point commun au-delà de la grande carrière de cavalier. Vous êtes catalan.

  • #2

    Oui, moi je suis d'origine catalan. J'habitais de Sud-Ouest, on habitait Béziers. Et lui, il est catalan, ce qui n'est pas loin. On y allait presque, pas tous les week-ends, mais presque. On allait chez lui, j'ai passé des séjours entiers chez lui. Des vacances. On allait presque, on dirait, la famille d'Oyola et la famille d'Ajambarla. On n'est pas cousins, mais on est presque. Mon grand-père et le père de Pierre-Jean-Claude Oriola, c'est la même famille. Ils me parlaient tout le temps de mon grand-père. On était très, très, très, très liés, très proches, très proches.

  • #0

    Vous vous souvenez de vos rencontres, justement, avec lui ? Oui. Il avait déjà percé.

  • #2

    Oui, bien sûr, bien sûr. Moi, j'ai débuté, j'ai fait des Coupes des Nations avec lui et j'ai fait un championnat d'Europe avec lui, avec Sted. Mais je me souviens de plein de choses, oui. Vous voulez une anecdote ?

  • #0

    Ah bah oui, oui, je suis friand, Gilles, allez-y !

  • #2

    Quand il a été à Tokyo, c'était un peu compliqué, avec la fédération, il a toujours eu des petits trucs comme ça, il était un peu avec la fédération et tout, et la fédération a hésité beaucoup à l'envoyer, finalement il y a été, et ils sont partis à trois. C'était en 64, donc j'avais 14 ans, et on était dans les juniors avec un copain, mon meilleur copain à l'époque. C'était notre idole. Un jour, dans la voiture, mon père conduisait, on allait dans un concours junior, et avec mon copain qui s'appelait Louis-Charles, on dit, bien sûr, Pierrot, il va y aller au jeu, et puis il va avoir une médaille, c'est sûr, il va avoir une médaille. Et puis on a décidé que s'il avait une médaille, on irait à Lourdes à cheval, depuis Toulouse, depuis Saint-Félix-de-Lauraguet. On a décidé ça comme ça, comme deux jeunes... Un peu jeune chien comme ça. Alors on ira à Lourdes s'il a une médaille. Mon père l'a dit à Pierrot avant de partir. Il a dit écoute, les enfants, Gilles et Louis Charles, on fait un vœu. S'il tient une médaille, ils iront à Lourdes à cheval. Et lui, il a répondu, c'est incroyable. Il avait les larmes aux yeux et tout. Il a dit mais c'est incroyable. Si je suis médaille d'or, je vais avec eux. Et donc on est allé à Lourdes à cheval.

  • #0

    Belle histoire, effectivement. Le voyage a duré longtemps ?

  • #2

    Deux jours, trois jours parce qu'on est parti de... C'était 200 bornes, on est partis de Saint-Félix-de-Loraguet pour inviter mon copain, on a pris trois chevaux, on est allés en octobre l'année d'après, pour s'organiser et tout, mais on est partis tous les trois avec Pierre-Jean-Claude Auriola et tout ça, donc ça c'est une anecdote quand même.

  • #0

    Ah bah oui, une sacrée anecdote effectivement. Il était dans la transmission, il était dans le partage ?

  • #2

    Alors, à sa manière. Pourquoi je dis à sa manière ? Parce que les gens comme Naxon Pessoa... On s'est travaillé sur le plat et tatati tatata, puis comme s'il est comme ça. Lui, c'était plus dans l'instinct, dans le moral, comme ça. Oui, vas-y, ça va aller, c'est bien, galope, monte. Oui, des conseils, bien sûr, mais pas tant que... Moi, je me rappelle avoir fait des stages chez lui, mais lui, il regardait à peine les stages et tout ça. Pour lui, il transmettait ce que c'était. Ce n'était pas compliqué, quoi. Ce n'était pas très difficile. Tu n'as qu'à galoper un peu, monte et tu verras bien. Voilà, ce n'est pas très dans la technique et tout ça. D'ailleurs, ce n'est pas complètement tort, mais...

  • #0

    Ce n'était pas un théoricien, quoi, de l'équitation.

  • #2

    Non, puis... Il n'avait pas d'élèves, il ne donnait pas de stage, d'ailleurs ça se faisait moins à l'époque, alors qu'un gars comme Nelson Pessoa, complètement. Mais ça ne veut pas dire que j'étais jeune et j'ai fait beaucoup de concours. Lui, il m'a prêté des chevaux, je me rappelle un concours en Italie où c'était la première fois que je prenais l'avion de ma vie. On est parti faire un concours, faire un derby, il m'a prêté un cheval de lui, j'avais 16 ans ou 17 ans.

  • #0

    Je crois que vous vous êtes croisés encore plus tard, même quand vous aviez Galoubet, Gilles, vous vous croisiez régulièrement avec Pierre-Jean Cardoriola, toujours.

  • #2

    Oui, oui, encore bien entendu, bien sûr, bien sûr. Et puis après, il était à l'ARS quand on a gagné les championnats du monde aussi, il était là. Il avait gagné un championnat de France junior, il atterrissait de Pédosaès où il avait gagné les championnats du monde en 1966. Et c'est lui qui m'a remis les charpes de champion de France. Quand j'ai gagné les championnats de France à Galoubet, c'est lui aussi qui m'avait remis les charpes de champion de France.

  • #0

    Vous m'avez évoqué tout à l'heure le souvenir des Jeux Olympiques de Tokyo. Vous vous souvenez comment vous les aviez vécu ? Parce qu'il n'y avait pas les télés, l'Internet, etc.

  • #2

    Il n'y avait rien à la télévision. Moi, je ne sais pas, c'est... Moi, je sors de l'école et j'entends... Pierre Jean-Claude Auriola gagner les Jeux Olympiques, voilà.

  • #0

    Quel était son rapport avec les chevaux ?

  • #2

    Je me rappelle... Quelqu'un qui disait, si j'étais cheval, j'aimerais être cheval chez Pierrot d'Oriola. Il ne montait que par... Il travaillait le moral et le physique, que des grandes balades, qu'il avait un grand terrain en air, des galopées, il ne faisait pas de... Alors on disait, il ne travaille pas sur le plat et tout, ce qui était complètement faux, parce qu'il avait sa manière à lui de travailler, et les chevaux étaient incroyables. Il avait une connexion et de... Une complicité avec les chevaux absolument incroyable. C'était le Marc Cousseline de l'époque.

  • #0

    C'est une source d'inspiration forcément quand on est jeune cavalier comme vous à cette époque.

  • #2

    Ah ben oui, ah oui. Vraiment, vraiment, vraiment. Moi je sais que j'ai fait des championnats et que je me suis beaucoup... J'ai toujours été inspiré de lui. Personnellement, j'ai toujours été attiré par les championnats et j'adorais les championnats. Parce qu'en fait, à l'époque, c'était quand même aussi une autre époque. On ne peut pas comparer les époques quand même. Mais un gars comme Doriola, il ne gagnait pas tant d'épreuves que ça. Il gagnait les Grands Prix et les championnats. Et lui, il a gagné des épreuves, évidemment qu'il a gagné des épreuves. Mais il allait dans un concours, il allait à Rome, c'était pour gagner un Grand Prix de Rome. Mais il y avait beaucoup moins d'épreuves qu'aujourd'hui, c'était pas du tout la même chose. La Coupe du Monde n'existait pas. Il y avait des Fildors, évidemment, il y avait Genève, il y avait des concours comme ça. Et voilà, il a gagné tous les Grands Prix du Monde. Peut-être qu'il n'a pas gagné avec sa chapelle. C'était vraiment un athlète, un sportif, un cavalier de championnat.

  • #0

    C'était le Steve Garda qui s'est ciblé ses objectifs

  • #2

    Exactement c'est une très bonne comparaison parce qu'il a amené ses chevaux pour aller il sera prêt pour le championnat ça c'est pas un chanteur de championnat ça c'est un chanteur de championnat d'ailleurs il les a tous gagnés sauf les championnats d'Europe

  • #0

    Merci beaucoup Gilles pour ce petit retour dans votre jeunesse Merci Pascal,

  • #2

    merci, à bientôt A bientôt

  • #0

    C'était un podcast de grand prix. Un très très grand merci à Guy Jonquière d'Oriola et à Gilles Bertrand de Ballanda. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à le soutenir par votre vote et par vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez également réécouter les épisodes précédents sur toutes les plateformes. Et surtout rendez-vous au prochain épisode de Légendes Cavalières.

Share

Embed

You may also like

Description

Sacré champion olympique de saut d’obstacles en 1952 à Helsinki avec Ali Baba, puis en 1964 à Tokyo avec Lutteur B, Pierre Jonquères d’Oriola reste encore aujourd’hui le seul cavalier de jumping à avoir réussi cet exploit après lequel courent encore Rodrigo Pessoa, Steve Guerdat et Ben Maher. Catalan au caractère bien trempé et à l’équitation naturelle, Pierre Jonquères d’Oriola fut également médaillé d’argent par équipes en 1964 et 1968 à Mexico, et couronné champion du monde en 1966 à Buenos Aires avec Pomone B. À travers un récit illustré d’archives sonores, Pascal Boutreau remet en lumière cette idole de l’équitation française, dans le trente-septième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX. Dans la seconde partie, son neveu Guy Jonquères d’Oriola et Gilles Bertrán de Balanda, l’autre légende catalane du saut d’obstacles tricolore, livrent leurs souvenirs et anecdotes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Le dernier rythme national joué ici au Stadium National pour les Jeux Olympiques sera la Marseillaise. En effet, il y a moins d'une demi-heure, Jonker Doriola a remporté la première place du jumping sur l'huteur avec 9 points seulement de pénalisation. Il faut rappeler que Jonker Doriola avait déjà remporté le saut d'obstacle en 1952 à Helsinki.

  • #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix. qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutroux, journaliste passionné par l'histoire du sport. Cet été, les amoureux d'équitation ont rendez-vous dans les jardins du château de Versailles. Les meilleurs cavaliers et chevaux au monde s'y retrouveront en quête du Graal olympique. Jusqu'à l'ouverture de ces Jeux, Légende Cavalière a choisi de nourrir cette flamme en retraçant quelques beaux moments et en mettant en lumière de grands couples qui ont marqué l'histoire olympique. Après Pierre Durand et Japlou, dernier champions olympiques français sacré en individuel à Séoul en 1988, puis le Néo-Zélandais Mark Todd et Charisma couronnés en concours complet en 1984. Et 1988, dans ce 37e épisode, Légende Cavalière retrace l'histoire du seul double champion olympique individuel de saut d'obstacle, le français Pierre Jonquière d'Oriola, en or en 1952 à Helsinki, puis 12 ans plus tard à Tokyo. Et restez avec nous jusqu'au bout, Guy Jonquière d'Oriola, cavalier international, nous racontera ses souvenirs de son oncle Pierre. Et Gilles Bertrand de Ballanda, champion du monde par équipe en 1982 et 2002 et dont le grand-père, Pierre aussi, fut médaillé d'argent individuel aux Jeux Olympiques d'Amsterdam en 1928, nous parlera de ses rencontres et des anecdotes partagées avec Pierre Jonquière d'Oriola, l'idole de sa jeunesse. Pierre Jonquière d'Oriola est né le 1er février 1920 dans le château familial de Cornella d'Elvercole, dans les Pyrénées-Orientales, entre Collioure et Perpignan, tout près de la frontière espagnole. Sa famille de riches propriétaires terriens, anoblis sous l'Ui XV, y cultive la vigne depuis 1485. Dans sa jeunesse, le petit Pierre, fils de Joseph, cavalier de haut niveau et petit-fils d'un écuyer du cadre noir, est déjà un amoureux du sport. Qu'il soit engagé sur une épreuve d'athlétisme ou dans un match de rugby, ce qu'il veut plus que tout, c'est se surpasser et surtout gagner. Son père, Joseph, plutôt du genre autoritaire, le met très vite en selle sur son premier poney, baptisé sans souci. Pierre n'a que 3 ans et se rappellera encore longtemps de ses éraflures sur les jambes à force de frotter les barrières du manège. Parce que oui, à cette époque, on monte en culottes courtes. A la fin de la classe de première, Pierre dit stop aux études. A 17 ans, il préfère seconder son père sur la propriété. il arpente déjà les terrains de concours depuis quelques années en à seize ans avec anna corette un pur sans-borgne déniché par son père à tarbes il franchit pour la première fois une barricée à deux mètres une fierté d'autant plus grande qu'il partage ce jour-là la vedette avec un officier du deuxième régiment de hussars La compétition équestre le passionne déjà, mais l'adolescent n'envisage pas encore de faire carrière. A la maison, il dévore la presse sportive, en particulier les revues hippiques. Son père parcourt l'Europe à une époque où les chevaux voyagent en train. Ils embarquaient à 9h du soir et arrivaient à Rome le lendemain midi, se souvenait-il. Arrive le temps des premiers grands concours. Pierre Jonquière d'Oriola est encore inconnu quand il débarque à Bordeaux. Il y croise d'autres jeunes, plus habitués à ce niveau, comme Jean d'Orgex par exemple, cavalier auquel il sera souvent opposé par la suite, sur la piste mais aussi dans les coulisses. Il obtient de premiers résultats probants grâce à sa petite jument historiette. Ces résultats lui permettent d'être convié à un essai à l'école militaire de Fontainebleau. Il y décroche dans la foulée sa première sélection internationale, à Genève, en 1946. Il n'y a pas encore d'argent à gagner, mais peu importe, le plaisir de monter à cheval, de sauter et de gagner suffit au catalan, sans oublier celui de représenter son pays en Coupe des Nations, dont il sera un très grand fidèle. Après avoir été désigné remplaçant aux Jeux Olympiques de Londres en 1948, Pierre Jonquière d'Oriola fait désormais partie des meilleurs, comme ici au Palais des Sports en 1950.

  • #2

    Le cadre noir de Saumur présente sa célèbre reprise à la 5e nuit du cheval au Palais des Sports de Paris. L'assistance est de choix, Duke est du chef de Windsor. Le jumping reprend alors ses droits avec Miss Pessmace. Et la coupe du président de la République où l'Espagnol Goyo Aga est aux prises en finale avec le Français Jean-Pierre Doriola. C'est le France qui triomphe après un parcours magistral.

  • #1

    Ils découvrent l'univers olympique en 1952 à Helsinki. Le catalan monte Alibaba, un anglo-arabe pas très grand mais plein de sang et de volonté. Le couple n'a débuté en concours qu'au mois de mai au CSIO de Rome. le premier jour ali baba est monté par bertrand de broglie suivant une intuition le colonel cavalier chef de l'équipe de france décide de changer de cavalier et de le confier à janquière d'oriola ce que permet alors le règlement un cheval peut en effet être monté par plusieurs cavaliers dans le même concours Après une première épreuve convaincante, le couple termine le CSIO de Rome par une très belle troisième place dans le Grand Prix. Le chef d'équipe a compris qu'il se passait quelque chose. Ça, c'est un cheval sur lequel tu pourras compter, confie-t-il. Il te convient à la perfection. Prémonitoire. Aux Jeux Olympiques, la compétition ne se déroule que sur une épreuve avec trois couples par équipe, chaque score étant comptabilisé. Comme aujourd'hui d'ailleurs. 3 août 1952. Une manche pour déterminer le classement par équipe, puis une autre, plus un éventuel barrage pour le classement individuel. A la reconnaissance, Doriola doit forcer le passage pour entrer en piste. Il a choisi une petite porte et le policier posté à cet endroit refuse de le laisser passer. Mais on n'arrête pas comme ça le Perpignanais. Il prend quelques pas de recul et revient, tel le rugbyman qu'il a été, percuter le policier qui recule. La reconnaissance peut débuter. Avec Jean Dorchex sur Harlequin, Bernard Pernaut-Dubreuil sur Tourbillon et donc Jean-Claire Doriola sur Alibaba, la France ne termine qu'à la 7e place d'une épreuve remportée par la Grande-Bretagne devant le Chili et les Etats-Unis. Un seul couple a signé un sans-faute dans la première manche. Doriola et Alibaba se sont fait surprendre à deux reprises, dures. Mais la seconde manche est tout aussi difficile. Trois cavaliers trouvent les solutions. Mais la compétition s'achève sans le moindre double sans faute. Le meilleur total est de 8 points. Ils sont 5 à avoir cumulé 2 fautes, dont le français. Barrage avec face au tricolore, l'allemand Fritz Tiedermann, le seul sans faute du premier acte, le chilien Oscar Cristi, le brésilien Eloi de Menezes et l'anglais Wilfried White. Doriola est le premier à partir, motivé comme jamais, sans faute, dans un superbe chrono de 40 secondes. Personne ne fera mieux. De fait, aucun des quatre autres concurrents ne sortira de piste sans pénalité. L'argent revient aux Chiliens, le bronze à l'Allemand. A 32 ans, Pierre-Jean-Cairdoriolla est champion olympique, 40 ans après Jacques Cariou, premier cavalier tricolore sacré, en 1912 à Stockholm avec Mignon. Et quelques jours après le titre de son cousin, Christian, au fleuret, en escrime. Ce dernier cumulera d'ailleurs 4 médailles d'or, 2 en individuel et 2 par équipe. Sacrée famille ! Avec l'argent de Guy Lefranc en complet sur Verdun et le bronze en dressage d'André Jousseau avec Arpagon, la France revient d'Helsinki avec un excellent bilan. Sur Radio France, quelques semaines plus tard, Jonquère d'Oriola revient rapidement sur sa victoire à l'occasion de l'ouverture du Jumping de Paris. au Palais des Sports.

  • #3

    Oui, c'était fascinant.

  • #2

    Vous avez rencontré là-bas des concurrents que vous n'aviez encore jamais rencontrés ?

  • #3

    Ah oui, il y avait des quantités d'équipes, de nouvelles équipes que nous n'avions jamais vues jusque-là. Votre mérite n'en est que plus grand. Alors rendez-vous demain soir au Jumping et puis j'aurais aimé aller vous voir au Mexique quand même,

  • #1

    je ne pourrais pas.

  • #3

    C'était génial.

  • #2

    Au revoir, monsieur Jonquière d'Oriola.

  • #1

    Jonquière d'Oriola est désormais attendu dans chacun des événements auxquels il participe, comme ici au Grand Palais en 1954.

  • #2

    C'est le Grand Palais qui a abrité à Paris cette année le concours hippique international. Dans le Grand Prix de Paris, Miss Patsmike défend avec bonheur les couleurs anglaises avec Prince Hall. Mais c'est le champion français Jonquerdant Yola sur houlette qui enlève l'épreuve en battant Miss Pax Mike et le lieutenant des Almeida. Et en manière d'apothéose, une évocation de la cavalerie française à travers l'histoire.

  • #1

    En 1956, Stockholm, en Suède, accueille les épreuves équestres des JO de Melbourne en raison des contraintes sanitaires qui empêchent alors le déplacement des chevaux en Australie. Le français prend encore une bonne sixième place individuelle avec Voulette, une petite jument de 1m56, très typée anglo. Le podium accueille trois légendes, l'allemand Hans-Gunther Winkler, également sacré par équipe, devant les deux frères italiens Raimondo et Piero D'Inzio.

  • #4

    Merci.

  • #1

    Nouvelle participation de Pierre-Jean-Carré d'Oriola aux Jeux Olympiques à Rome en 1960. Les premiers Jeux a proposé une épreuve individuelle, puis une épreuve par équipe. Avec éclair au chocolat, d'Oriola n'est que 18ème de la compétition individuelle avec 41,25 points. Une épreuve individuelle disputée sur la sublime place de Sienne et marquée par le doublé des frères d'Inzeo. C'est un peu mieux par équipe sur les deux manches dessinées dans le grand stade olympique cette fois, avec une cinquième place obtenue avec le capitaine Bernard de Fombelle sur Buffalo et le commandant Max Fresson sur Grand Veneur. L'équitation française a raté ses jeux. Pire, la France rentre d'Italie sans la moindre médaille d'or et un bilan famélique de cinq médailles. Une déroute qui déclenchera une révolution dans l'organisation du sport français et sa démocratisation sous l'impulsion du général de Gaulle. Quatre ans plus tard, à Tokyo, la France n'est pas loin du même fiasco. Le dernier jour des Jeux se profile et la Marseillaise n'a pas encore retenti une seule fois. Ne reste plus que l'épreuve d'équitation en ce samedi 24 octobre. Mais personne n'y croit vraiment. Jonquière d'Oriola fait cette fois équipe avec Luther B, un sel français bébrin de 9 ans, fils du pur sang Furioso. Il l'a acquis une bonne année avant Tokyo auprès d'une cavalière d'Aix-en-Provence qui le trouvait en train de se faire un petit déjeuner. trop puissant pour elle. Il l'a échangé avec une petite jument. Les débuts furent un peu délicats, mais peu à peu, le cheval a accordé sa confiance au cavalier. En froid avec la fédération, Jean-Claire d'Oriola est sélectionné au dernier moment. Au Japon, la formule est revenue à celle d'Helsinki. Une seule compétition en deux manches et un éventuel barrage. Comme en Finlande, la première manche du français est médiocre. Neuf points au compteur, dont une fois... Pôte sur la rivière, rare pour lutteur. Mais, comme en Finlande, les scores sont lourds. Il pointe à la quatrième place derrière trois cavaliers à huit points. Rien n'est encore perdu. Le midi, il déjeune avec le colonel de Castry, grand cavalier qui a détenu des records en saut en hauteur, franchissant notamment plus de 2,30 m, et en saut en longueur avec 7,60 m en selle sur tenace. Grand cavalier, mais aussi grand militaire, engagé dans la bataille. Le détail de Dien Bien Phu en ex-Indochine. Joyeux l'uron aussi. Les deux hommes profitent de l'instant et s'offrent du très bon vin. Le moral est là, au beau fixe. Devant 80 000 spectateurs, la seconde manche est un récital. Sans faute, tous les adversaires du français faillissent. Cette fois, il n'y aura pas de barrage. Pierre Jonquière d'Oriola remporte son deuxième titre olympique. Dans son émission Interactualité, France Inter ouvre son journal sur cette sublime médaille d'or.

  • #2

    Les Jeux Olympiques se sont terminés par une victoire française. Le cheval étant la plus noble conquête de la France, c'est Pierre Jonquière d'Oriola qui nous apporte notre médaille d'or en jumping. Roland Messmer. Et bien entendu, nous joignons Jean Rénal qui tout à l'heure nous faisait part de cette bonne nouvelle. Donc à vous Tokyo, à vous Jean Rénal.

  • #0

    Bien ici le Stadium National de Tokyo, oui, le dernier hymne national joué ici au Stadium National pour les Jeux Olympiques sera la Marseillaise. En effet, il y a moins d'une demi-heure, Jonker Doriola a rapporté la première place du jumping sur l'huteur avec 9 points seulement de pénalisation devant l'allemand Hermann Schried, 13 points, un quart. Il faut rappeler que Jonker Doriola avait déjà remporté le saut d'obstacle en 1952. J'ai eu quelques années malheureuses, mais en fait, c'est une histoire de contrôle de tout. Comment le concours s'est passé pour vous ? Le concours s'est très bien passé. Ce matin, j'avais un léger retard, mais enfin, la preuve qu'il était insurmontable. Et le joueur, il ne s'est pas tenté, il s'est très bien sorti de toutes les difficultés qu'il y avait dans ce parcours. Et donc, c'est très mauvais terrain. Le terrain est assez mauvais, très lourd. Très, très, très, très lourd. C'est un piège pour vous, c'est-à-dire ? Oui, mais en fait, c'est pareil pour tout le monde, en fait. Quel est l'adversaire que vous craignez le plus au moment des prix de départ ? Il y en avait beaucoup. Il y avait un Allemand qui était très talent, puisqu'il n'avait que 12 points. Par contre, il fallait que je fasse un temps de vote pour gagner. Il fallait. Je le voulais d'ailleurs entièrement. Elle a répondu à exactement tout ce que je lui ai demandé. Vous regardez ce que j'ai dit. Au contraire. Je vous le dis, parce que ce n'est pas pour ça que vous êtes obligés de prendre des risques. C'est un risque que vous ne faites rien.

  • #1

    La France, avec Jeannot Lefebvre et Guy Lefranc, s'offre l'argent derrière l'Allemagne et devant l'Italie. Des médailles qui occupent bien évidemment une place de choix dans la rétrospective de l'année.

  • #5

    La seule médaille d'or obtenue par la France à Tokyo, il a fallu attendre la toute dernière minute pour la recevoir devant la grande poule, il est vrai, quelques minutes avant la cérémonie de clôture des Jeux de la 18ème Olympia. Plus en plus tôt, Pierre Joncker d'Oriola, en selle sur l'Utter Bay, enlevait magistralement le Grand Prix de saut d'obstacle. Après un premier parcours prudent, il était le seul parmi tous les concurrents à effectuer son second parcours sans la plus petite erreur, un parcours qu'on ne peut s'empêcher d'applaudir, même trois mois après, tant il est à la fois sûr, souple et brillant. En ce 24 octobre, grâce à un Catalan de 44 ans et un Hongre de 9 ans, le drapeau tricolore montait enfin au plus haut des trois mains olympiques, tandis que retentissait la Marseillaise,

  • #2

    mais il était temps.

  • #3

    Pas 52, mais enfin, évidemment, c'est formidable aussi pour moi. Mais évidemment, ceux d'aucuns sont quand même plus récents. Par conséquent, j'en ai un souvenir encore plus vivant. Et puis j'adorais mon cheval. Le cheval, lui, ça a l'air d'être un géganisme.

  • #6

    Comment ça s'est passé ?

  • #3

    C'est tout simplement. C'est pas la peine d'essayer de compliquer. Il faut faire le show simplement.

  • #6

    Comme quoi, plus on est fort, moins on en parle. Et c'est vrai qu'il n'y a rien à dire. Bravo, tout simplement.

  • #1

    Le désormais double champion olympique devient un héros national. Il fait même la une de Paris Match. Dès la descente de l'avion, il est accueilli comme une star.

  • #2

    Nous sommes actuellement à l'aérodrome de Nice et

  • #3

    Jean-Claire Doriola vient d'arriver. N'êtes-vous pas surpris de voir tout ce monde autour de vous, Jean-Claire Doriola ? Un peu, oui, parce que je ne pensais pas que mon voyage soit un suivi aussi près. Vous savez qu'il y a eu un suspense terrible en France pour votre arrivée. Des journalistes vous ont attendu durant toute la journée d'hier. Vous êtes au courant ? Ah non, mais ce n'était pas prévu. Il a toujours été prévu, enfin, sur mes... Sur mes projets à moi que je m'arrêtais à Nice et à Marseille. Bon alors vous êtes quand même revenu par le chemin des écoliers. Ah tout à fait, oui, oui. Et nous avons fait plusieurs escales un peu partout et visité de très beaux pays.

  • #2

    Comment s'est passé ce voyage de retour ?

  • #3

    Ah d'une façon formidable, grâce à France surtout. Et vos impressions de Tokyo ? Excellente, malheureusement nous n'avons pas eu toujours beau temps mais l'organisation était parfaite à tout point de vue Alors on vous a réclamé justement cette médaille là, vous ne l'avez pas Malheureusement je ne l'ai pas parce qu'elle est partie autour du cou de Luther

  • #2

    C'est le cheval qui l'a alors Comment s'est passé l'épreuve d'Oriola ?

  • #3

    Pour moi elle s'est bien passée la première marche a été un petit peu plus difficile à cause de l'état du terrain qui était épouvantable il n'avait plus pendant les journées précédentes l'épreuve et le terrain était terriblement lourd Et seulement ce jour-là, justement, il faisait beau. Et le deuxième manche qui avait levé en après-midi, le terrain s'était quand même un peu amélioré, séché.

  • #1

    Et le cheval ?

  • #3

    Le cheval était formidable. Ce que je comptais bien, d'ailleurs. Bon, eh bien, Dorio, là, je vous remercie. Et je vous laisse aux autres journalistes qui sont très nombreux ici. Merci beaucoup.

  • #1

    Un peu plus tard, il est reçu à l'hôtel Matignon par le premier ministre de l'époque, Georges Pompidou.

  • #3

    Jean-Renald, tout à l'heure, M. Pompidou, a reçu la médaille d'or française des Jeux Olympiques, à savoir Jean-Claire d'Oriola. Oui, et Roland Mesmer est sur place, bien entendu, Jean-Claire d'Oriola est présent, l'Hôtel Matignon en compagnie des 14 autres médaillés français des Jeux Olympiques de Tokyo. Alors à vous Roland Mesmer, à vous l'Hôtel Matignon.

  • #2

    Jean-Claire d'Oriola, une seule question. Je me permettrais, j'étais le témoin de votre victoire d'Helzinki, on a parlé beaucoup du cheval lutteur, mais on a oublié Alibaba. Si vous deviez faire un parallèle entre les deux chevaux ?

  • #3

    Eh bien, ce sont des chevaux quand même qui sont complètement différents, parce que Luther est beaucoup plus puissant qu'un de l'été Alibaba. Alibaba, j'ai gagné en prenant tous les risques possibles, tandis qu'à Tokyo, je n'ai pas eu besoin, car Luther est un cheval très puissant, et à ce moment-là, tous les deux, nous étions les meilleurs.

  • #1

    Fort caractère. Il s'autorise aussi quelques prises de position radicales contre sa fédération. Il déclinera également une invitation du général de Gaulle. Plus tard, son engagement auprès du Front National fera également beaucoup parler. Mais à cette époque, dans la foulée de Tokyo, le catalan se projette déjà vers les Jeux Olympiques de Mexico.

  • #3

    Oui, évidemment, c'est assez difficile de répondre à cette question dès maintenant, mais enfin, il y a toutes les chances pour pouvoir répondre au oui.

  • #6

    Présent pour tous les deux, Luther et vous-même ?

  • #3

    Oui, certainement.

  • #1

    Luther B mourra hélas tragiquement quelques années plus tard, attaqué dans son pré par un étalon furieux et jaloux. Le Perpignanais participera une fois encore aux Jeux Olympiques, à Mexico justement, en 1968, en selle sur Naguir, 9 ans, loué par la Fédération. Il fait alors équipe avec Janou Lefebvre sur Roquette et Marcel Rosier sur Covadis. Comme son cavalier le craignait, le cheval perd ses moyens et les points de pénalité s'accumulent. Pourtant, le podium par équipe est encore envisageable. Le catalan est hors du coup, mais il doit absolument terminer son parcours pour ne pas éliminer toutes les victoires. L'équipe a la lutte pour l'or avec le Canada. La seconde manche est un interminable chemin de croix. Il sort de piste avec 29,5 points. Néanmoins, la France s'offre l'argent à 7,25 points des Canadiens. La compétition individuelle ne sera guère meilleure pour le Français. Le cavalier la résume sur France Inter.

  • #0

    Jumping, déception hier. Pierre-Jean-Pierre Doriola, champion olympique à Tokyo, ne peut terminer que 17ème. Jean-Claire Doriolla, pouvez-vous analyser votre cours ? Il y a eu un parcours,

  • #1

    le premier parcours,

  • #0

    qui était très facile, à mon avis, trop facile même, au point de vue construction des obstacles,

  • #3

    hauteur, etc.

  • #0

    Maintenant,

  • #3

    moi j'avais un cheval qui était quand même assez nouveau pour moi, il y avait trois mois que je l'ai,

  • #0

    il est plein de qualités,

  • #3

    mais il aurait fallu que je l'ai depuis plus longtemps pour pouvoir espérer faire quelque chose de mieux avec lui.

  • #0

    Pierre-Jean-Claire Doriolla passait avant-dernier au deuxième tour. Il peut alors prétendre à la médaille d'argent s'il fait un sans-poste. Au deuxième tour, on espère qu'il y avait... Il a remarquablement bien commencé son parcours. C'est effondré sur le cinquième obstacle, absolument. Il était impressionné. Il a été certainement impressionné parce que c'était très gros, très très très gros. C'était un obstacle de 1m70 au carré sur 2m de large. Alors vous vous rendez compte, c'était vraiment un obstacle qui était énorme. Obstacle infranchissable puisque tous les concurrents l'ont renversé, y compris le champion olympique.

  • #1

    De l'argent collectif pour le saut d'obstacle donc, et de l'or individuel en concours complet pour Jean-Jacques Guyon avec Pitou. Pour les Jeux Olympiques de Munich en 1972, Jean-Claire d'Oriola est encore dans le coup pour une sélection. Habituellement, il concourt avec Tournebride, talentueuse mais limitée. Consciente de la faiblesse de la jument, la Fédération lui propose de monter Varin, un cheval d'un bien meilleur niveau. Mais au dernier moment, celui-ci est confié au colonel, devenu général ensuite, Pierre Durand. Attention, rien à voir avec le Pierre Durand de Japlot. D'Oriola doit donc se replier sur Tournebride. Tournebride

  • #3

    Alors comment allez-vous faire ? J'en sais rien, j'ai assez fait de kilomètres maintenant, j'ai parcouru... La Normandie, l'Allemagne, je vous dis, je suis allé un peu partout, sans rien trouver encore. J'espère que dans l'hiver, j'aurai un peu plus de temps pour essayer de trouver autre chose. En tout cas, si je ne trouve rien, je serai obligé de m'arrêter, puisqu'on ne peut pas participer à des grosses épreuves si on n'est pas bien monté. Vous envisagez même de ne pas participer à Munich 72 si vous n'avez pas trouvé le bon choix. Ah non, pourquoi participer avec un choix qui ne vous convient pas ?

  • #1

    Il déclinera finalement sa sélection. Ce refus marque la fin de ces épopées olympiques. Sa carrière fut également marquée par les championnats du monde. Médaille d'argent à Madrid en 1954 avec Harlequin D, troisième à Paris en 1953 avec Alibaba. On écoute un extrait du journal télévisé de l'ORTF à cette occasion.

  • #2

    La mission mondiale du global est terminée à Paris par une véritable apothéose. Les cavaliers de l'escorte de Sa Majesté le Roi des Belges, précédant la garde de Barcelone, Les carabiniers d'Italie, ainsi que l'Espai, la garde noire du sultan et la garde républicaine, ont présenté un carousel qui a enchanté le prince Bernard des Pays-Bas. Et ce fut la finale du championnat du monde avec le lieutenant italien D'Inzio. L'allemand M. Tiedemann sur son cheval diamant. M. Jonquière d'Orgiola, champion olympique sur Alibaba.

  • #1

    Le catalan terminera également quatrième à Aix-la-Chapelle en 1955 avec Voulette. Et puis bien sûr, il y a cet or mondial décroché en 1966 à Buenos Aires en Argentine avec Pomom. Jumand des haras nationaux, demi-sœur de Luther B, fille du pur sang irlandais Furioso. Il remporte le titre au terme d'une finale tournante avec l'espagnol José Alvarez de Boorquez sur Cuizas, l'italien Raimondo Dinzeo sur Bojack et le brésilien Nelson Pessoa sur 8 piles.

  • #2

    Doriola, vous êtes dans une forme splendide à 44 ans, ça se voit, donc si vous le permettez...

  • #1

    46, parfait !

  • #2

    Donc je ne vous demanderai pas de vos nouvelles, mais si vous me permettez, je m'enquêlerai d'abord de la santé de Luther B d'une part et de Pomone de l'autre.

  • #3

    Luther B a eu une déchirure musculaire il y a quelque temps, c'est pour ça que je n'ai pas pu l'amener à Buenos Aires. Mais il a été très bien remplacé par Pomone qui est sa soeur.

  • #2

    Vous aviez des craintes au départ sur Pomone ?

  • #3

    Non, non, au début elle a été assez difficile, mais en fait elle est venue assez rapidement et maintenant c'est une jugement qui va être sans aucun doute sensationnel. Oui, ça,

  • #2

    surtout monté par vous. Dites-moi, nous avons suivi bien entendu vos exploits dans les journaux, est-ce qu'ils ont dit exactement ce qui s'était passé ? Vous n'avez pas eu de difficultés particulières ?

  • #3

    Je n'ai jamais eu de difficultés pendant toute la durée du championnat, puisqu'avec Pommon, je n'ai pas touché une seule barre pendant toute la durée du concours.

  • #2

    Avec les autres non plus, je crois,

  • #3

    d'ailleurs. En finale, avec quelques-uns, oui, mais enfin, pas des fautes sérieuses, ni nombreuses, non.

  • #2

    Vos concurrents sur Pommon, vous étiez heureux de la monter ?

  • #3

    Oui, mais ils étaient très surpris. Oui, parce que le Jumain est quand même très, très, très sensible et il était quelquefois difficile de la combinaison.

  • #1

    Le Français compte aussi une médaille d'argent européenne en 1959 à Paris avec Virtuoso. Quatre titres de champion de France en 1954, 1956, 1958 et 1959 et totalise près de 500 victoires en 25 ans de carrière. Il mettra un terme à cette carrière à la fin des années 70. Pierre-Jean-Caird d'Oriola n'a jamais été un théoricien de l'équitation. Il montait à l'astin. Ses priorités, la bonne condition physique du cheval et l'association du cavalier et de son cheval. Pour obtenir la première, ses chevaux vivaient à l'extérieur, pour s'habituer à sauter des fossés et des banquettes et ainsi trouver leur équilibre. il résumait la seconde de la façon suivante accompagner le cheval dans son mouvement en avant et dans accompagner il y a compagnon ajoutait-il Doriola était d'ailleurs connu pour son style aux rênes courtes et son buste porté vers l'avant. Pas de séance de saut non plus le matin d'un concours, une petite détente et en piste. Dans une longue interview accordée à Xavier Librecht de Léperon en 2000, il déclarait Je crois que le sport doit être pratiqué dans la gaieté, l'allégresse. C'était ça mon secret. Quand j'étais content, quand j'étais bien, j'étais sûr de bien monter.

  • #0

    Homme de terroir, viscéralement attaché à ses terres, Jonquère d'Oriola était revenu dans son village natal de Corneia d'Elvercole sur le domaine familial où il avait à cœur de cultiver ses vignes, auprès de sa seconde épouse Renaté. Sur la grille d'entrée de la propriété, il avait fait forger les anneaux olympiques. Il y décédera en 2011 à l'âge de 91 ans. Il est désormais temps de retrouver nos témoins. Première rencontre, celle de Guy Jonquière d'Oriola, neveu du grand champion. Monsieur d'Oriola, merci beaucoup de nous consacrer un petit peu de temps pour parler de vos souvenirs, évidemment, puisque vous êtes né en 1963. Quels souvenirs vous avez de votre oncle, justement ?

  • #1

    J'ai eu la chance, quand j'étais jeune, de pouvoir monter un petit peu avec lui, à Cornillat, justement. Le mercredi ou les week-ends, on allait sauter sur son terrain. Et le souvenir que j'ai, moi j'étais très impressionné par le cavalier qu'il était, par son palmarès. Ce que je peux dire, c'est que j'ai le souvenir d'une équitation très naturelle. C'est-à-dire dans le travail de tous les jours avec ses chevaux, c'était beaucoup de balades dans les vignes, beaucoup de conditions dans les prés. Et voilà, il avait un grand terrain en herbe, un magnifique terrain en herbe, à côté du village, et où on allait s'entraîner de temps en temps.

  • #0

    Oui, parce que dans les archives, quand on fouille un petit peu, il mettait ça en avant le côté. Pour lui, la chose essentielle, c'était la condition physique de ses chevaux. C'est ce que vous aviez noté aussi.

  • #1

    Oui, c'était amusant quand il me disait demain on saute pas, on va travailler sur le plat. Ça consistait à aller dans les prés en bas de chez lui et on faisait un grand canter dans les prés. Au botte à botte, j'ai ce souvenir-là. C'était très naturel, il utilisait très peu d'embouchures compliquées, souvent il montait en filet simple. J'ai le souvenir d'un matériel très simple, des selles très plates. Ce que j'ai envie de dire, c'est que je trouve que c'était un cavalier très moderne dans sa forme. Donc, je recule maintenant. Quand je remontais dans le calabre aujourd'hui, comme René Kerman ou Épaillard, par exemple, c'était assez dans ce style-là.

  • #0

    C'est quelqu'un qui vous parlait de ses exploits ? Il y avait des dîners de famille où on racontait les exploits ? Ça se passait comment ?

  • #1

    Non, il était très discret, par rapport à tout ce qu'il avait fait.

  • #0

    Vous faites des concours à l'étranger, et l'aura, le nom, il est encore très important ?

  • #1

    Oui, oui. Oui, oui. Mon métier de marchand de chevaux, je suis allé beaucoup en Amérique du Sud. Et il avait beaucoup, beaucoup d'amis et de relations là-bas.

  • #0

    Quand on s'appelle Jean-Claire Doriola, on est obligé de faire de l'équitation ?

  • #1

    Non, tout le monde n'en fait pas. Mais ce qui est sûr, c'est que c'est une famille où beaucoup d'entre nous montons. Mon père aussi faisait du concours. Ils étaient plusieurs cousins à monter en concours. Et on était voisins aussi des Bertrand Ballanda. Nos familles sont très proches. J'ai le souvenir d'ailleurs, une fois que Pierrot avait organisé un stage avec Gilles, au moment où Gilles montait galoubé et était champion du monde. Je me souviens, gamin, avoir fait ce stage. J'étais très impressionné par ça.

  • #0

    Oui, ça faisait un peu du palmarès sur la piste, de l'ancien et du futur, en quelque sorte, avec Gilles.

  • #1

    C'est vrai qu'à ce moment-là, il y avait des sacrés cavaliers chez les 14.

  • #0

    C'est difficile de se projeter aujourd'hui Oui, mais quand vous dites très moderne, avec des chevaux d'aujourd'hui, ça serait efficace encore ?

  • #1

    Ah, sûr, sûr, sûr, sûr. Oui, oui, oui. Bon, après, je ne sais pas, c'est peut-être... Ce qui a beaucoup changé, c'est les parcours. C'est un peu complètement différent. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'indoors, beaucoup de... Je me souviens, ils commentaient ça beaucoup, qu'ils regrettaient que les grands terrains disparaissent, que la spécificité de chaque concours disparaisse. Ils se plaignaient de ça. que les concours devenaient tous les mêmes, que c'était beaucoup de concours de bar, et que ça perdait beaucoup, le fait qu'il n'y ait plus d'obstacles naturels, et tout ça, ils regrettaient beaucoup ça.

  • #0

    Merci beaucoup pour ce petit retour en arrière, un petit peu lointain, mais voilà, retour en enfance pour vous en tout cas.

  • #1

    Merci.

  • #0

    Guy Jonquière d'Oriola a évoqué Gilles Bertrand de Ballanda. Lui aussi se souvient de ces moments. Gilles Bertrand de Ballanda, merci d'être avec nous, de nous consacrer un petit peu de temps pour évoquer votre jeunesse, Gilles, puisqu'on va parler de Pierre Jonquière d'Oriola. Rien que ce nom, ça vous évoque quoi ?

  • #2

    Pierre Jonquière d'Oriola, ça m'évoque... Alors, cet initial, c'est P-J-O. Donc ça m'évoque premier aux Jeux Olympiques.

  • #0

    Pas mal, bien trouvé !

  • #2

    Non mais c'est vrai en plus, parce qu'il a quand même gagné deux fois les Jeux Olympiques en individuel, ce qui est quand même extraordinaire. Ça m'évoque surtout toute ma jeunesse quand même, parce que c'était notre idole, et moi j'ai débuté, j'ai des anecdotes pas mal avec lui, et c'est un peu nostalgique tout ça, mais voilà, c'est quand même une époque. Ma jeunesse, voilà.

  • #0

    Vous étiez voisin, parce que vous avez un autre point commun au-delà de la grande carrière de cavalier. Vous êtes catalan.

  • #2

    Oui, moi je suis d'origine catalan. J'habitais de Sud-Ouest, on habitait Béziers. Et lui, il est catalan, ce qui n'est pas loin. On y allait presque, pas tous les week-ends, mais presque. On allait chez lui, j'ai passé des séjours entiers chez lui. Des vacances. On allait presque, on dirait, la famille d'Oyola et la famille d'Ajambarla. On n'est pas cousins, mais on est presque. Mon grand-père et le père de Pierre-Jean-Claude Oriola, c'est la même famille. Ils me parlaient tout le temps de mon grand-père. On était très, très, très, très liés, très proches, très proches.

  • #0

    Vous vous souvenez de vos rencontres, justement, avec lui ? Oui. Il avait déjà percé.

  • #2

    Oui, bien sûr, bien sûr. Moi, j'ai débuté, j'ai fait des Coupes des Nations avec lui et j'ai fait un championnat d'Europe avec lui, avec Sted. Mais je me souviens de plein de choses, oui. Vous voulez une anecdote ?

  • #0

    Ah bah oui, oui, je suis friand, Gilles, allez-y !

  • #2

    Quand il a été à Tokyo, c'était un peu compliqué, avec la fédération, il a toujours eu des petits trucs comme ça, il était un peu avec la fédération et tout, et la fédération a hésité beaucoup à l'envoyer, finalement il y a été, et ils sont partis à trois. C'était en 64, donc j'avais 14 ans, et on était dans les juniors avec un copain, mon meilleur copain à l'époque. C'était notre idole. Un jour, dans la voiture, mon père conduisait, on allait dans un concours junior, et avec mon copain qui s'appelait Louis-Charles, on dit, bien sûr, Pierrot, il va y aller au jeu, et puis il va avoir une médaille, c'est sûr, il va avoir une médaille. Et puis on a décidé que s'il avait une médaille, on irait à Lourdes à cheval, depuis Toulouse, depuis Saint-Félix-de-Lauraguet. On a décidé ça comme ça, comme deux jeunes... Un peu jeune chien comme ça. Alors on ira à Lourdes s'il a une médaille. Mon père l'a dit à Pierrot avant de partir. Il a dit écoute, les enfants, Gilles et Louis Charles, on fait un vœu. S'il tient une médaille, ils iront à Lourdes à cheval. Et lui, il a répondu, c'est incroyable. Il avait les larmes aux yeux et tout. Il a dit mais c'est incroyable. Si je suis médaille d'or, je vais avec eux. Et donc on est allé à Lourdes à cheval.

  • #0

    Belle histoire, effectivement. Le voyage a duré longtemps ?

  • #2

    Deux jours, trois jours parce qu'on est parti de... C'était 200 bornes, on est partis de Saint-Félix-de-Loraguet pour inviter mon copain, on a pris trois chevaux, on est allés en octobre l'année d'après, pour s'organiser et tout, mais on est partis tous les trois avec Pierre-Jean-Claude Auriola et tout ça, donc ça c'est une anecdote quand même.

  • #0

    Ah bah oui, une sacrée anecdote effectivement. Il était dans la transmission, il était dans le partage ?

  • #2

    Alors, à sa manière. Pourquoi je dis à sa manière ? Parce que les gens comme Naxon Pessoa... On s'est travaillé sur le plat et tatati tatata, puis comme s'il est comme ça. Lui, c'était plus dans l'instinct, dans le moral, comme ça. Oui, vas-y, ça va aller, c'est bien, galope, monte. Oui, des conseils, bien sûr, mais pas tant que... Moi, je me rappelle avoir fait des stages chez lui, mais lui, il regardait à peine les stages et tout ça. Pour lui, il transmettait ce que c'était. Ce n'était pas compliqué, quoi. Ce n'était pas très difficile. Tu n'as qu'à galoper un peu, monte et tu verras bien. Voilà, ce n'est pas très dans la technique et tout ça. D'ailleurs, ce n'est pas complètement tort, mais...

  • #0

    Ce n'était pas un théoricien, quoi, de l'équitation.

  • #2

    Non, puis... Il n'avait pas d'élèves, il ne donnait pas de stage, d'ailleurs ça se faisait moins à l'époque, alors qu'un gars comme Nelson Pessoa, complètement. Mais ça ne veut pas dire que j'étais jeune et j'ai fait beaucoup de concours. Lui, il m'a prêté des chevaux, je me rappelle un concours en Italie où c'était la première fois que je prenais l'avion de ma vie. On est parti faire un concours, faire un derby, il m'a prêté un cheval de lui, j'avais 16 ans ou 17 ans.

  • #0

    Je crois que vous vous êtes croisés encore plus tard, même quand vous aviez Galoubet, Gilles, vous vous croisiez régulièrement avec Pierre-Jean Cardoriola, toujours.

  • #2

    Oui, oui, encore bien entendu, bien sûr, bien sûr. Et puis après, il était à l'ARS quand on a gagné les championnats du monde aussi, il était là. Il avait gagné un championnat de France junior, il atterrissait de Pédosaès où il avait gagné les championnats du monde en 1966. Et c'est lui qui m'a remis les charpes de champion de France. Quand j'ai gagné les championnats de France à Galoubet, c'est lui aussi qui m'avait remis les charpes de champion de France.

  • #0

    Vous m'avez évoqué tout à l'heure le souvenir des Jeux Olympiques de Tokyo. Vous vous souvenez comment vous les aviez vécu ? Parce qu'il n'y avait pas les télés, l'Internet, etc.

  • #2

    Il n'y avait rien à la télévision. Moi, je ne sais pas, c'est... Moi, je sors de l'école et j'entends... Pierre Jean-Claude Auriola gagner les Jeux Olympiques, voilà.

  • #0

    Quel était son rapport avec les chevaux ?

  • #2

    Je me rappelle... Quelqu'un qui disait, si j'étais cheval, j'aimerais être cheval chez Pierrot d'Oriola. Il ne montait que par... Il travaillait le moral et le physique, que des grandes balades, qu'il avait un grand terrain en air, des galopées, il ne faisait pas de... Alors on disait, il ne travaille pas sur le plat et tout, ce qui était complètement faux, parce qu'il avait sa manière à lui de travailler, et les chevaux étaient incroyables. Il avait une connexion et de... Une complicité avec les chevaux absolument incroyable. C'était le Marc Cousseline de l'époque.

  • #0

    C'est une source d'inspiration forcément quand on est jeune cavalier comme vous à cette époque.

  • #2

    Ah ben oui, ah oui. Vraiment, vraiment, vraiment. Moi je sais que j'ai fait des championnats et que je me suis beaucoup... J'ai toujours été inspiré de lui. Personnellement, j'ai toujours été attiré par les championnats et j'adorais les championnats. Parce qu'en fait, à l'époque, c'était quand même aussi une autre époque. On ne peut pas comparer les époques quand même. Mais un gars comme Doriola, il ne gagnait pas tant d'épreuves que ça. Il gagnait les Grands Prix et les championnats. Et lui, il a gagné des épreuves, évidemment qu'il a gagné des épreuves. Mais il allait dans un concours, il allait à Rome, c'était pour gagner un Grand Prix de Rome. Mais il y avait beaucoup moins d'épreuves qu'aujourd'hui, c'était pas du tout la même chose. La Coupe du Monde n'existait pas. Il y avait des Fildors, évidemment, il y avait Genève, il y avait des concours comme ça. Et voilà, il a gagné tous les Grands Prix du Monde. Peut-être qu'il n'a pas gagné avec sa chapelle. C'était vraiment un athlète, un sportif, un cavalier de championnat.

  • #0

    C'était le Steve Garda qui s'est ciblé ses objectifs

  • #2

    Exactement c'est une très bonne comparaison parce qu'il a amené ses chevaux pour aller il sera prêt pour le championnat ça c'est pas un chanteur de championnat ça c'est un chanteur de championnat d'ailleurs il les a tous gagnés sauf les championnats d'Europe

  • #0

    Merci beaucoup Gilles pour ce petit retour dans votre jeunesse Merci Pascal,

  • #2

    merci, à bientôt A bientôt

  • #0

    C'était un podcast de grand prix. Un très très grand merci à Guy Jonquière d'Oriola et à Gilles Bertrand de Ballanda. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à le soutenir par votre vote et par vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez également réécouter les épisodes précédents sur toutes les plateformes. Et surtout rendez-vous au prochain épisode de Légendes Cavalières.

Description

Sacré champion olympique de saut d’obstacles en 1952 à Helsinki avec Ali Baba, puis en 1964 à Tokyo avec Lutteur B, Pierre Jonquères d’Oriola reste encore aujourd’hui le seul cavalier de jumping à avoir réussi cet exploit après lequel courent encore Rodrigo Pessoa, Steve Guerdat et Ben Maher. Catalan au caractère bien trempé et à l’équitation naturelle, Pierre Jonquères d’Oriola fut également médaillé d’argent par équipes en 1964 et 1968 à Mexico, et couronné champion du monde en 1966 à Buenos Aires avec Pomone B. À travers un récit illustré d’archives sonores, Pascal Boutreau remet en lumière cette idole de l’équitation française, dans le trente-septième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX. Dans la seconde partie, son neveu Guy Jonquères d’Oriola et Gilles Bertrán de Balanda, l’autre légende catalane du saut d’obstacles tricolore, livrent leurs souvenirs et anecdotes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Le dernier rythme national joué ici au Stadium National pour les Jeux Olympiques sera la Marseillaise. En effet, il y a moins d'une demi-heure, Jonker Doriola a remporté la première place du jumping sur l'huteur avec 9 points seulement de pénalisation. Il faut rappeler que Jonker Doriola avait déjà remporté le saut d'obstacle en 1952 à Helsinki.

  • #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix. qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutroux, journaliste passionné par l'histoire du sport. Cet été, les amoureux d'équitation ont rendez-vous dans les jardins du château de Versailles. Les meilleurs cavaliers et chevaux au monde s'y retrouveront en quête du Graal olympique. Jusqu'à l'ouverture de ces Jeux, Légende Cavalière a choisi de nourrir cette flamme en retraçant quelques beaux moments et en mettant en lumière de grands couples qui ont marqué l'histoire olympique. Après Pierre Durand et Japlou, dernier champions olympiques français sacré en individuel à Séoul en 1988, puis le Néo-Zélandais Mark Todd et Charisma couronnés en concours complet en 1984. Et 1988, dans ce 37e épisode, Légende Cavalière retrace l'histoire du seul double champion olympique individuel de saut d'obstacle, le français Pierre Jonquière d'Oriola, en or en 1952 à Helsinki, puis 12 ans plus tard à Tokyo. Et restez avec nous jusqu'au bout, Guy Jonquière d'Oriola, cavalier international, nous racontera ses souvenirs de son oncle Pierre. Et Gilles Bertrand de Ballanda, champion du monde par équipe en 1982 et 2002 et dont le grand-père, Pierre aussi, fut médaillé d'argent individuel aux Jeux Olympiques d'Amsterdam en 1928, nous parlera de ses rencontres et des anecdotes partagées avec Pierre Jonquière d'Oriola, l'idole de sa jeunesse. Pierre Jonquière d'Oriola est né le 1er février 1920 dans le château familial de Cornella d'Elvercole, dans les Pyrénées-Orientales, entre Collioure et Perpignan, tout près de la frontière espagnole. Sa famille de riches propriétaires terriens, anoblis sous l'Ui XV, y cultive la vigne depuis 1485. Dans sa jeunesse, le petit Pierre, fils de Joseph, cavalier de haut niveau et petit-fils d'un écuyer du cadre noir, est déjà un amoureux du sport. Qu'il soit engagé sur une épreuve d'athlétisme ou dans un match de rugby, ce qu'il veut plus que tout, c'est se surpasser et surtout gagner. Son père, Joseph, plutôt du genre autoritaire, le met très vite en selle sur son premier poney, baptisé sans souci. Pierre n'a que 3 ans et se rappellera encore longtemps de ses éraflures sur les jambes à force de frotter les barrières du manège. Parce que oui, à cette époque, on monte en culottes courtes. A la fin de la classe de première, Pierre dit stop aux études. A 17 ans, il préfère seconder son père sur la propriété. il arpente déjà les terrains de concours depuis quelques années en à seize ans avec anna corette un pur sans-borgne déniché par son père à tarbes il franchit pour la première fois une barricée à deux mètres une fierté d'autant plus grande qu'il partage ce jour-là la vedette avec un officier du deuxième régiment de hussars La compétition équestre le passionne déjà, mais l'adolescent n'envisage pas encore de faire carrière. A la maison, il dévore la presse sportive, en particulier les revues hippiques. Son père parcourt l'Europe à une époque où les chevaux voyagent en train. Ils embarquaient à 9h du soir et arrivaient à Rome le lendemain midi, se souvenait-il. Arrive le temps des premiers grands concours. Pierre Jonquière d'Oriola est encore inconnu quand il débarque à Bordeaux. Il y croise d'autres jeunes, plus habitués à ce niveau, comme Jean d'Orgex par exemple, cavalier auquel il sera souvent opposé par la suite, sur la piste mais aussi dans les coulisses. Il obtient de premiers résultats probants grâce à sa petite jument historiette. Ces résultats lui permettent d'être convié à un essai à l'école militaire de Fontainebleau. Il y décroche dans la foulée sa première sélection internationale, à Genève, en 1946. Il n'y a pas encore d'argent à gagner, mais peu importe, le plaisir de monter à cheval, de sauter et de gagner suffit au catalan, sans oublier celui de représenter son pays en Coupe des Nations, dont il sera un très grand fidèle. Après avoir été désigné remplaçant aux Jeux Olympiques de Londres en 1948, Pierre Jonquière d'Oriola fait désormais partie des meilleurs, comme ici au Palais des Sports en 1950.

  • #2

    Le cadre noir de Saumur présente sa célèbre reprise à la 5e nuit du cheval au Palais des Sports de Paris. L'assistance est de choix, Duke est du chef de Windsor. Le jumping reprend alors ses droits avec Miss Pessmace. Et la coupe du président de la République où l'Espagnol Goyo Aga est aux prises en finale avec le Français Jean-Pierre Doriola. C'est le France qui triomphe après un parcours magistral.

  • #1

    Ils découvrent l'univers olympique en 1952 à Helsinki. Le catalan monte Alibaba, un anglo-arabe pas très grand mais plein de sang et de volonté. Le couple n'a débuté en concours qu'au mois de mai au CSIO de Rome. le premier jour ali baba est monté par bertrand de broglie suivant une intuition le colonel cavalier chef de l'équipe de france décide de changer de cavalier et de le confier à janquière d'oriola ce que permet alors le règlement un cheval peut en effet être monté par plusieurs cavaliers dans le même concours Après une première épreuve convaincante, le couple termine le CSIO de Rome par une très belle troisième place dans le Grand Prix. Le chef d'équipe a compris qu'il se passait quelque chose. Ça, c'est un cheval sur lequel tu pourras compter, confie-t-il. Il te convient à la perfection. Prémonitoire. Aux Jeux Olympiques, la compétition ne se déroule que sur une épreuve avec trois couples par équipe, chaque score étant comptabilisé. Comme aujourd'hui d'ailleurs. 3 août 1952. Une manche pour déterminer le classement par équipe, puis une autre, plus un éventuel barrage pour le classement individuel. A la reconnaissance, Doriola doit forcer le passage pour entrer en piste. Il a choisi une petite porte et le policier posté à cet endroit refuse de le laisser passer. Mais on n'arrête pas comme ça le Perpignanais. Il prend quelques pas de recul et revient, tel le rugbyman qu'il a été, percuter le policier qui recule. La reconnaissance peut débuter. Avec Jean Dorchex sur Harlequin, Bernard Pernaut-Dubreuil sur Tourbillon et donc Jean-Claire Doriola sur Alibaba, la France ne termine qu'à la 7e place d'une épreuve remportée par la Grande-Bretagne devant le Chili et les Etats-Unis. Un seul couple a signé un sans-faute dans la première manche. Doriola et Alibaba se sont fait surprendre à deux reprises, dures. Mais la seconde manche est tout aussi difficile. Trois cavaliers trouvent les solutions. Mais la compétition s'achève sans le moindre double sans faute. Le meilleur total est de 8 points. Ils sont 5 à avoir cumulé 2 fautes, dont le français. Barrage avec face au tricolore, l'allemand Fritz Tiedermann, le seul sans faute du premier acte, le chilien Oscar Cristi, le brésilien Eloi de Menezes et l'anglais Wilfried White. Doriola est le premier à partir, motivé comme jamais, sans faute, dans un superbe chrono de 40 secondes. Personne ne fera mieux. De fait, aucun des quatre autres concurrents ne sortira de piste sans pénalité. L'argent revient aux Chiliens, le bronze à l'Allemand. A 32 ans, Pierre-Jean-Cairdoriolla est champion olympique, 40 ans après Jacques Cariou, premier cavalier tricolore sacré, en 1912 à Stockholm avec Mignon. Et quelques jours après le titre de son cousin, Christian, au fleuret, en escrime. Ce dernier cumulera d'ailleurs 4 médailles d'or, 2 en individuel et 2 par équipe. Sacrée famille ! Avec l'argent de Guy Lefranc en complet sur Verdun et le bronze en dressage d'André Jousseau avec Arpagon, la France revient d'Helsinki avec un excellent bilan. Sur Radio France, quelques semaines plus tard, Jonquère d'Oriola revient rapidement sur sa victoire à l'occasion de l'ouverture du Jumping de Paris. au Palais des Sports.

  • #3

    Oui, c'était fascinant.

  • #2

    Vous avez rencontré là-bas des concurrents que vous n'aviez encore jamais rencontrés ?

  • #3

    Ah oui, il y avait des quantités d'équipes, de nouvelles équipes que nous n'avions jamais vues jusque-là. Votre mérite n'en est que plus grand. Alors rendez-vous demain soir au Jumping et puis j'aurais aimé aller vous voir au Mexique quand même,

  • #1

    je ne pourrais pas.

  • #3

    C'était génial.

  • #2

    Au revoir, monsieur Jonquière d'Oriola.

  • #1

    Jonquière d'Oriola est désormais attendu dans chacun des événements auxquels il participe, comme ici au Grand Palais en 1954.

  • #2

    C'est le Grand Palais qui a abrité à Paris cette année le concours hippique international. Dans le Grand Prix de Paris, Miss Patsmike défend avec bonheur les couleurs anglaises avec Prince Hall. Mais c'est le champion français Jonquerdant Yola sur houlette qui enlève l'épreuve en battant Miss Pax Mike et le lieutenant des Almeida. Et en manière d'apothéose, une évocation de la cavalerie française à travers l'histoire.

  • #1

    En 1956, Stockholm, en Suède, accueille les épreuves équestres des JO de Melbourne en raison des contraintes sanitaires qui empêchent alors le déplacement des chevaux en Australie. Le français prend encore une bonne sixième place individuelle avec Voulette, une petite jument de 1m56, très typée anglo. Le podium accueille trois légendes, l'allemand Hans-Gunther Winkler, également sacré par équipe, devant les deux frères italiens Raimondo et Piero D'Inzio.

  • #4

    Merci.

  • #1

    Nouvelle participation de Pierre-Jean-Carré d'Oriola aux Jeux Olympiques à Rome en 1960. Les premiers Jeux a proposé une épreuve individuelle, puis une épreuve par équipe. Avec éclair au chocolat, d'Oriola n'est que 18ème de la compétition individuelle avec 41,25 points. Une épreuve individuelle disputée sur la sublime place de Sienne et marquée par le doublé des frères d'Inzeo. C'est un peu mieux par équipe sur les deux manches dessinées dans le grand stade olympique cette fois, avec une cinquième place obtenue avec le capitaine Bernard de Fombelle sur Buffalo et le commandant Max Fresson sur Grand Veneur. L'équitation française a raté ses jeux. Pire, la France rentre d'Italie sans la moindre médaille d'or et un bilan famélique de cinq médailles. Une déroute qui déclenchera une révolution dans l'organisation du sport français et sa démocratisation sous l'impulsion du général de Gaulle. Quatre ans plus tard, à Tokyo, la France n'est pas loin du même fiasco. Le dernier jour des Jeux se profile et la Marseillaise n'a pas encore retenti une seule fois. Ne reste plus que l'épreuve d'équitation en ce samedi 24 octobre. Mais personne n'y croit vraiment. Jonquière d'Oriola fait cette fois équipe avec Luther B, un sel français bébrin de 9 ans, fils du pur sang Furioso. Il l'a acquis une bonne année avant Tokyo auprès d'une cavalière d'Aix-en-Provence qui le trouvait en train de se faire un petit déjeuner. trop puissant pour elle. Il l'a échangé avec une petite jument. Les débuts furent un peu délicats, mais peu à peu, le cheval a accordé sa confiance au cavalier. En froid avec la fédération, Jean-Claire d'Oriola est sélectionné au dernier moment. Au Japon, la formule est revenue à celle d'Helsinki. Une seule compétition en deux manches et un éventuel barrage. Comme en Finlande, la première manche du français est médiocre. Neuf points au compteur, dont une fois... Pôte sur la rivière, rare pour lutteur. Mais, comme en Finlande, les scores sont lourds. Il pointe à la quatrième place derrière trois cavaliers à huit points. Rien n'est encore perdu. Le midi, il déjeune avec le colonel de Castry, grand cavalier qui a détenu des records en saut en hauteur, franchissant notamment plus de 2,30 m, et en saut en longueur avec 7,60 m en selle sur tenace. Grand cavalier, mais aussi grand militaire, engagé dans la bataille. Le détail de Dien Bien Phu en ex-Indochine. Joyeux l'uron aussi. Les deux hommes profitent de l'instant et s'offrent du très bon vin. Le moral est là, au beau fixe. Devant 80 000 spectateurs, la seconde manche est un récital. Sans faute, tous les adversaires du français faillissent. Cette fois, il n'y aura pas de barrage. Pierre Jonquière d'Oriola remporte son deuxième titre olympique. Dans son émission Interactualité, France Inter ouvre son journal sur cette sublime médaille d'or.

  • #2

    Les Jeux Olympiques se sont terminés par une victoire française. Le cheval étant la plus noble conquête de la France, c'est Pierre Jonquière d'Oriola qui nous apporte notre médaille d'or en jumping. Roland Messmer. Et bien entendu, nous joignons Jean Rénal qui tout à l'heure nous faisait part de cette bonne nouvelle. Donc à vous Tokyo, à vous Jean Rénal.

  • #0

    Bien ici le Stadium National de Tokyo, oui, le dernier hymne national joué ici au Stadium National pour les Jeux Olympiques sera la Marseillaise. En effet, il y a moins d'une demi-heure, Jonker Doriola a rapporté la première place du jumping sur l'huteur avec 9 points seulement de pénalisation devant l'allemand Hermann Schried, 13 points, un quart. Il faut rappeler que Jonker Doriola avait déjà remporté le saut d'obstacle en 1952. J'ai eu quelques années malheureuses, mais en fait, c'est une histoire de contrôle de tout. Comment le concours s'est passé pour vous ? Le concours s'est très bien passé. Ce matin, j'avais un léger retard, mais enfin, la preuve qu'il était insurmontable. Et le joueur, il ne s'est pas tenté, il s'est très bien sorti de toutes les difficultés qu'il y avait dans ce parcours. Et donc, c'est très mauvais terrain. Le terrain est assez mauvais, très lourd. Très, très, très, très lourd. C'est un piège pour vous, c'est-à-dire ? Oui, mais en fait, c'est pareil pour tout le monde, en fait. Quel est l'adversaire que vous craignez le plus au moment des prix de départ ? Il y en avait beaucoup. Il y avait un Allemand qui était très talent, puisqu'il n'avait que 12 points. Par contre, il fallait que je fasse un temps de vote pour gagner. Il fallait. Je le voulais d'ailleurs entièrement. Elle a répondu à exactement tout ce que je lui ai demandé. Vous regardez ce que j'ai dit. Au contraire. Je vous le dis, parce que ce n'est pas pour ça que vous êtes obligés de prendre des risques. C'est un risque que vous ne faites rien.

  • #1

    La France, avec Jeannot Lefebvre et Guy Lefranc, s'offre l'argent derrière l'Allemagne et devant l'Italie. Des médailles qui occupent bien évidemment une place de choix dans la rétrospective de l'année.

  • #5

    La seule médaille d'or obtenue par la France à Tokyo, il a fallu attendre la toute dernière minute pour la recevoir devant la grande poule, il est vrai, quelques minutes avant la cérémonie de clôture des Jeux de la 18ème Olympia. Plus en plus tôt, Pierre Joncker d'Oriola, en selle sur l'Utter Bay, enlevait magistralement le Grand Prix de saut d'obstacle. Après un premier parcours prudent, il était le seul parmi tous les concurrents à effectuer son second parcours sans la plus petite erreur, un parcours qu'on ne peut s'empêcher d'applaudir, même trois mois après, tant il est à la fois sûr, souple et brillant. En ce 24 octobre, grâce à un Catalan de 44 ans et un Hongre de 9 ans, le drapeau tricolore montait enfin au plus haut des trois mains olympiques, tandis que retentissait la Marseillaise,

  • #2

    mais il était temps.

  • #3

    Pas 52, mais enfin, évidemment, c'est formidable aussi pour moi. Mais évidemment, ceux d'aucuns sont quand même plus récents. Par conséquent, j'en ai un souvenir encore plus vivant. Et puis j'adorais mon cheval. Le cheval, lui, ça a l'air d'être un géganisme.

  • #6

    Comment ça s'est passé ?

  • #3

    C'est tout simplement. C'est pas la peine d'essayer de compliquer. Il faut faire le show simplement.

  • #6

    Comme quoi, plus on est fort, moins on en parle. Et c'est vrai qu'il n'y a rien à dire. Bravo, tout simplement.

  • #1

    Le désormais double champion olympique devient un héros national. Il fait même la une de Paris Match. Dès la descente de l'avion, il est accueilli comme une star.

  • #2

    Nous sommes actuellement à l'aérodrome de Nice et

  • #3

    Jean-Claire Doriola vient d'arriver. N'êtes-vous pas surpris de voir tout ce monde autour de vous, Jean-Claire Doriola ? Un peu, oui, parce que je ne pensais pas que mon voyage soit un suivi aussi près. Vous savez qu'il y a eu un suspense terrible en France pour votre arrivée. Des journalistes vous ont attendu durant toute la journée d'hier. Vous êtes au courant ? Ah non, mais ce n'était pas prévu. Il a toujours été prévu, enfin, sur mes... Sur mes projets à moi que je m'arrêtais à Nice et à Marseille. Bon alors vous êtes quand même revenu par le chemin des écoliers. Ah tout à fait, oui, oui. Et nous avons fait plusieurs escales un peu partout et visité de très beaux pays.

  • #2

    Comment s'est passé ce voyage de retour ?

  • #3

    Ah d'une façon formidable, grâce à France surtout. Et vos impressions de Tokyo ? Excellente, malheureusement nous n'avons pas eu toujours beau temps mais l'organisation était parfaite à tout point de vue Alors on vous a réclamé justement cette médaille là, vous ne l'avez pas Malheureusement je ne l'ai pas parce qu'elle est partie autour du cou de Luther

  • #2

    C'est le cheval qui l'a alors Comment s'est passé l'épreuve d'Oriola ?

  • #3

    Pour moi elle s'est bien passée la première marche a été un petit peu plus difficile à cause de l'état du terrain qui était épouvantable il n'avait plus pendant les journées précédentes l'épreuve et le terrain était terriblement lourd Et seulement ce jour-là, justement, il faisait beau. Et le deuxième manche qui avait levé en après-midi, le terrain s'était quand même un peu amélioré, séché.

  • #1

    Et le cheval ?

  • #3

    Le cheval était formidable. Ce que je comptais bien, d'ailleurs. Bon, eh bien, Dorio, là, je vous remercie. Et je vous laisse aux autres journalistes qui sont très nombreux ici. Merci beaucoup.

  • #1

    Un peu plus tard, il est reçu à l'hôtel Matignon par le premier ministre de l'époque, Georges Pompidou.

  • #3

    Jean-Renald, tout à l'heure, M. Pompidou, a reçu la médaille d'or française des Jeux Olympiques, à savoir Jean-Claire d'Oriola. Oui, et Roland Mesmer est sur place, bien entendu, Jean-Claire d'Oriola est présent, l'Hôtel Matignon en compagnie des 14 autres médaillés français des Jeux Olympiques de Tokyo. Alors à vous Roland Mesmer, à vous l'Hôtel Matignon.

  • #2

    Jean-Claire d'Oriola, une seule question. Je me permettrais, j'étais le témoin de votre victoire d'Helzinki, on a parlé beaucoup du cheval lutteur, mais on a oublié Alibaba. Si vous deviez faire un parallèle entre les deux chevaux ?

  • #3

    Eh bien, ce sont des chevaux quand même qui sont complètement différents, parce que Luther est beaucoup plus puissant qu'un de l'été Alibaba. Alibaba, j'ai gagné en prenant tous les risques possibles, tandis qu'à Tokyo, je n'ai pas eu besoin, car Luther est un cheval très puissant, et à ce moment-là, tous les deux, nous étions les meilleurs.

  • #1

    Fort caractère. Il s'autorise aussi quelques prises de position radicales contre sa fédération. Il déclinera également une invitation du général de Gaulle. Plus tard, son engagement auprès du Front National fera également beaucoup parler. Mais à cette époque, dans la foulée de Tokyo, le catalan se projette déjà vers les Jeux Olympiques de Mexico.

  • #3

    Oui, évidemment, c'est assez difficile de répondre à cette question dès maintenant, mais enfin, il y a toutes les chances pour pouvoir répondre au oui.

  • #6

    Présent pour tous les deux, Luther et vous-même ?

  • #3

    Oui, certainement.

  • #1

    Luther B mourra hélas tragiquement quelques années plus tard, attaqué dans son pré par un étalon furieux et jaloux. Le Perpignanais participera une fois encore aux Jeux Olympiques, à Mexico justement, en 1968, en selle sur Naguir, 9 ans, loué par la Fédération. Il fait alors équipe avec Janou Lefebvre sur Roquette et Marcel Rosier sur Covadis. Comme son cavalier le craignait, le cheval perd ses moyens et les points de pénalité s'accumulent. Pourtant, le podium par équipe est encore envisageable. Le catalan est hors du coup, mais il doit absolument terminer son parcours pour ne pas éliminer toutes les victoires. L'équipe a la lutte pour l'or avec le Canada. La seconde manche est un interminable chemin de croix. Il sort de piste avec 29,5 points. Néanmoins, la France s'offre l'argent à 7,25 points des Canadiens. La compétition individuelle ne sera guère meilleure pour le Français. Le cavalier la résume sur France Inter.

  • #0

    Jumping, déception hier. Pierre-Jean-Pierre Doriola, champion olympique à Tokyo, ne peut terminer que 17ème. Jean-Claire Doriolla, pouvez-vous analyser votre cours ? Il y a eu un parcours,

  • #1

    le premier parcours,

  • #0

    qui était très facile, à mon avis, trop facile même, au point de vue construction des obstacles,

  • #3

    hauteur, etc.

  • #0

    Maintenant,

  • #3

    moi j'avais un cheval qui était quand même assez nouveau pour moi, il y avait trois mois que je l'ai,

  • #0

    il est plein de qualités,

  • #3

    mais il aurait fallu que je l'ai depuis plus longtemps pour pouvoir espérer faire quelque chose de mieux avec lui.

  • #0

    Pierre-Jean-Claire Doriolla passait avant-dernier au deuxième tour. Il peut alors prétendre à la médaille d'argent s'il fait un sans-poste. Au deuxième tour, on espère qu'il y avait... Il a remarquablement bien commencé son parcours. C'est effondré sur le cinquième obstacle, absolument. Il était impressionné. Il a été certainement impressionné parce que c'était très gros, très très très gros. C'était un obstacle de 1m70 au carré sur 2m de large. Alors vous vous rendez compte, c'était vraiment un obstacle qui était énorme. Obstacle infranchissable puisque tous les concurrents l'ont renversé, y compris le champion olympique.

  • #1

    De l'argent collectif pour le saut d'obstacle donc, et de l'or individuel en concours complet pour Jean-Jacques Guyon avec Pitou. Pour les Jeux Olympiques de Munich en 1972, Jean-Claire d'Oriola est encore dans le coup pour une sélection. Habituellement, il concourt avec Tournebride, talentueuse mais limitée. Consciente de la faiblesse de la jument, la Fédération lui propose de monter Varin, un cheval d'un bien meilleur niveau. Mais au dernier moment, celui-ci est confié au colonel, devenu général ensuite, Pierre Durand. Attention, rien à voir avec le Pierre Durand de Japlot. D'Oriola doit donc se replier sur Tournebride. Tournebride

  • #3

    Alors comment allez-vous faire ? J'en sais rien, j'ai assez fait de kilomètres maintenant, j'ai parcouru... La Normandie, l'Allemagne, je vous dis, je suis allé un peu partout, sans rien trouver encore. J'espère que dans l'hiver, j'aurai un peu plus de temps pour essayer de trouver autre chose. En tout cas, si je ne trouve rien, je serai obligé de m'arrêter, puisqu'on ne peut pas participer à des grosses épreuves si on n'est pas bien monté. Vous envisagez même de ne pas participer à Munich 72 si vous n'avez pas trouvé le bon choix. Ah non, pourquoi participer avec un choix qui ne vous convient pas ?

  • #1

    Il déclinera finalement sa sélection. Ce refus marque la fin de ces épopées olympiques. Sa carrière fut également marquée par les championnats du monde. Médaille d'argent à Madrid en 1954 avec Harlequin D, troisième à Paris en 1953 avec Alibaba. On écoute un extrait du journal télévisé de l'ORTF à cette occasion.

  • #2

    La mission mondiale du global est terminée à Paris par une véritable apothéose. Les cavaliers de l'escorte de Sa Majesté le Roi des Belges, précédant la garde de Barcelone, Les carabiniers d'Italie, ainsi que l'Espai, la garde noire du sultan et la garde républicaine, ont présenté un carousel qui a enchanté le prince Bernard des Pays-Bas. Et ce fut la finale du championnat du monde avec le lieutenant italien D'Inzio. L'allemand M. Tiedemann sur son cheval diamant. M. Jonquière d'Orgiola, champion olympique sur Alibaba.

  • #1

    Le catalan terminera également quatrième à Aix-la-Chapelle en 1955 avec Voulette. Et puis bien sûr, il y a cet or mondial décroché en 1966 à Buenos Aires en Argentine avec Pomom. Jumand des haras nationaux, demi-sœur de Luther B, fille du pur sang irlandais Furioso. Il remporte le titre au terme d'une finale tournante avec l'espagnol José Alvarez de Boorquez sur Cuizas, l'italien Raimondo Dinzeo sur Bojack et le brésilien Nelson Pessoa sur 8 piles.

  • #2

    Doriola, vous êtes dans une forme splendide à 44 ans, ça se voit, donc si vous le permettez...

  • #1

    46, parfait !

  • #2

    Donc je ne vous demanderai pas de vos nouvelles, mais si vous me permettez, je m'enquêlerai d'abord de la santé de Luther B d'une part et de Pomone de l'autre.

  • #3

    Luther B a eu une déchirure musculaire il y a quelque temps, c'est pour ça que je n'ai pas pu l'amener à Buenos Aires. Mais il a été très bien remplacé par Pomone qui est sa soeur.

  • #2

    Vous aviez des craintes au départ sur Pomone ?

  • #3

    Non, non, au début elle a été assez difficile, mais en fait elle est venue assez rapidement et maintenant c'est une jugement qui va être sans aucun doute sensationnel. Oui, ça,

  • #2

    surtout monté par vous. Dites-moi, nous avons suivi bien entendu vos exploits dans les journaux, est-ce qu'ils ont dit exactement ce qui s'était passé ? Vous n'avez pas eu de difficultés particulières ?

  • #3

    Je n'ai jamais eu de difficultés pendant toute la durée du championnat, puisqu'avec Pommon, je n'ai pas touché une seule barre pendant toute la durée du concours.

  • #2

    Avec les autres non plus, je crois,

  • #3

    d'ailleurs. En finale, avec quelques-uns, oui, mais enfin, pas des fautes sérieuses, ni nombreuses, non.

  • #2

    Vos concurrents sur Pommon, vous étiez heureux de la monter ?

  • #3

    Oui, mais ils étaient très surpris. Oui, parce que le Jumain est quand même très, très, très sensible et il était quelquefois difficile de la combinaison.

  • #1

    Le Français compte aussi une médaille d'argent européenne en 1959 à Paris avec Virtuoso. Quatre titres de champion de France en 1954, 1956, 1958 et 1959 et totalise près de 500 victoires en 25 ans de carrière. Il mettra un terme à cette carrière à la fin des années 70. Pierre-Jean-Caird d'Oriola n'a jamais été un théoricien de l'équitation. Il montait à l'astin. Ses priorités, la bonne condition physique du cheval et l'association du cavalier et de son cheval. Pour obtenir la première, ses chevaux vivaient à l'extérieur, pour s'habituer à sauter des fossés et des banquettes et ainsi trouver leur équilibre. il résumait la seconde de la façon suivante accompagner le cheval dans son mouvement en avant et dans accompagner il y a compagnon ajoutait-il Doriola était d'ailleurs connu pour son style aux rênes courtes et son buste porté vers l'avant. Pas de séance de saut non plus le matin d'un concours, une petite détente et en piste. Dans une longue interview accordée à Xavier Librecht de Léperon en 2000, il déclarait Je crois que le sport doit être pratiqué dans la gaieté, l'allégresse. C'était ça mon secret. Quand j'étais content, quand j'étais bien, j'étais sûr de bien monter.

  • #0

    Homme de terroir, viscéralement attaché à ses terres, Jonquère d'Oriola était revenu dans son village natal de Corneia d'Elvercole sur le domaine familial où il avait à cœur de cultiver ses vignes, auprès de sa seconde épouse Renaté. Sur la grille d'entrée de la propriété, il avait fait forger les anneaux olympiques. Il y décédera en 2011 à l'âge de 91 ans. Il est désormais temps de retrouver nos témoins. Première rencontre, celle de Guy Jonquière d'Oriola, neveu du grand champion. Monsieur d'Oriola, merci beaucoup de nous consacrer un petit peu de temps pour parler de vos souvenirs, évidemment, puisque vous êtes né en 1963. Quels souvenirs vous avez de votre oncle, justement ?

  • #1

    J'ai eu la chance, quand j'étais jeune, de pouvoir monter un petit peu avec lui, à Cornillat, justement. Le mercredi ou les week-ends, on allait sauter sur son terrain. Et le souvenir que j'ai, moi j'étais très impressionné par le cavalier qu'il était, par son palmarès. Ce que je peux dire, c'est que j'ai le souvenir d'une équitation très naturelle. C'est-à-dire dans le travail de tous les jours avec ses chevaux, c'était beaucoup de balades dans les vignes, beaucoup de conditions dans les prés. Et voilà, il avait un grand terrain en herbe, un magnifique terrain en herbe, à côté du village, et où on allait s'entraîner de temps en temps.

  • #0

    Oui, parce que dans les archives, quand on fouille un petit peu, il mettait ça en avant le côté. Pour lui, la chose essentielle, c'était la condition physique de ses chevaux. C'est ce que vous aviez noté aussi.

  • #1

    Oui, c'était amusant quand il me disait demain on saute pas, on va travailler sur le plat. Ça consistait à aller dans les prés en bas de chez lui et on faisait un grand canter dans les prés. Au botte à botte, j'ai ce souvenir-là. C'était très naturel, il utilisait très peu d'embouchures compliquées, souvent il montait en filet simple. J'ai le souvenir d'un matériel très simple, des selles très plates. Ce que j'ai envie de dire, c'est que je trouve que c'était un cavalier très moderne dans sa forme. Donc, je recule maintenant. Quand je remontais dans le calabre aujourd'hui, comme René Kerman ou Épaillard, par exemple, c'était assez dans ce style-là.

  • #0

    C'est quelqu'un qui vous parlait de ses exploits ? Il y avait des dîners de famille où on racontait les exploits ? Ça se passait comment ?

  • #1

    Non, il était très discret, par rapport à tout ce qu'il avait fait.

  • #0

    Vous faites des concours à l'étranger, et l'aura, le nom, il est encore très important ?

  • #1

    Oui, oui. Oui, oui. Mon métier de marchand de chevaux, je suis allé beaucoup en Amérique du Sud. Et il avait beaucoup, beaucoup d'amis et de relations là-bas.

  • #0

    Quand on s'appelle Jean-Claire Doriola, on est obligé de faire de l'équitation ?

  • #1

    Non, tout le monde n'en fait pas. Mais ce qui est sûr, c'est que c'est une famille où beaucoup d'entre nous montons. Mon père aussi faisait du concours. Ils étaient plusieurs cousins à monter en concours. Et on était voisins aussi des Bertrand Ballanda. Nos familles sont très proches. J'ai le souvenir d'ailleurs, une fois que Pierrot avait organisé un stage avec Gilles, au moment où Gilles montait galoubé et était champion du monde. Je me souviens, gamin, avoir fait ce stage. J'étais très impressionné par ça.

  • #0

    Oui, ça faisait un peu du palmarès sur la piste, de l'ancien et du futur, en quelque sorte, avec Gilles.

  • #1

    C'est vrai qu'à ce moment-là, il y avait des sacrés cavaliers chez les 14.

  • #0

    C'est difficile de se projeter aujourd'hui Oui, mais quand vous dites très moderne, avec des chevaux d'aujourd'hui, ça serait efficace encore ?

  • #1

    Ah, sûr, sûr, sûr, sûr. Oui, oui, oui. Bon, après, je ne sais pas, c'est peut-être... Ce qui a beaucoup changé, c'est les parcours. C'est un peu complètement différent. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'indoors, beaucoup de... Je me souviens, ils commentaient ça beaucoup, qu'ils regrettaient que les grands terrains disparaissent, que la spécificité de chaque concours disparaisse. Ils se plaignaient de ça. que les concours devenaient tous les mêmes, que c'était beaucoup de concours de bar, et que ça perdait beaucoup, le fait qu'il n'y ait plus d'obstacles naturels, et tout ça, ils regrettaient beaucoup ça.

  • #0

    Merci beaucoup pour ce petit retour en arrière, un petit peu lointain, mais voilà, retour en enfance pour vous en tout cas.

  • #1

    Merci.

  • #0

    Guy Jonquière d'Oriola a évoqué Gilles Bertrand de Ballanda. Lui aussi se souvient de ces moments. Gilles Bertrand de Ballanda, merci d'être avec nous, de nous consacrer un petit peu de temps pour évoquer votre jeunesse, Gilles, puisqu'on va parler de Pierre Jonquière d'Oriola. Rien que ce nom, ça vous évoque quoi ?

  • #2

    Pierre Jonquière d'Oriola, ça m'évoque... Alors, cet initial, c'est P-J-O. Donc ça m'évoque premier aux Jeux Olympiques.

  • #0

    Pas mal, bien trouvé !

  • #2

    Non mais c'est vrai en plus, parce qu'il a quand même gagné deux fois les Jeux Olympiques en individuel, ce qui est quand même extraordinaire. Ça m'évoque surtout toute ma jeunesse quand même, parce que c'était notre idole, et moi j'ai débuté, j'ai des anecdotes pas mal avec lui, et c'est un peu nostalgique tout ça, mais voilà, c'est quand même une époque. Ma jeunesse, voilà.

  • #0

    Vous étiez voisin, parce que vous avez un autre point commun au-delà de la grande carrière de cavalier. Vous êtes catalan.

  • #2

    Oui, moi je suis d'origine catalan. J'habitais de Sud-Ouest, on habitait Béziers. Et lui, il est catalan, ce qui n'est pas loin. On y allait presque, pas tous les week-ends, mais presque. On allait chez lui, j'ai passé des séjours entiers chez lui. Des vacances. On allait presque, on dirait, la famille d'Oyola et la famille d'Ajambarla. On n'est pas cousins, mais on est presque. Mon grand-père et le père de Pierre-Jean-Claude Oriola, c'est la même famille. Ils me parlaient tout le temps de mon grand-père. On était très, très, très, très liés, très proches, très proches.

  • #0

    Vous vous souvenez de vos rencontres, justement, avec lui ? Oui. Il avait déjà percé.

  • #2

    Oui, bien sûr, bien sûr. Moi, j'ai débuté, j'ai fait des Coupes des Nations avec lui et j'ai fait un championnat d'Europe avec lui, avec Sted. Mais je me souviens de plein de choses, oui. Vous voulez une anecdote ?

  • #0

    Ah bah oui, oui, je suis friand, Gilles, allez-y !

  • #2

    Quand il a été à Tokyo, c'était un peu compliqué, avec la fédération, il a toujours eu des petits trucs comme ça, il était un peu avec la fédération et tout, et la fédération a hésité beaucoup à l'envoyer, finalement il y a été, et ils sont partis à trois. C'était en 64, donc j'avais 14 ans, et on était dans les juniors avec un copain, mon meilleur copain à l'époque. C'était notre idole. Un jour, dans la voiture, mon père conduisait, on allait dans un concours junior, et avec mon copain qui s'appelait Louis-Charles, on dit, bien sûr, Pierrot, il va y aller au jeu, et puis il va avoir une médaille, c'est sûr, il va avoir une médaille. Et puis on a décidé que s'il avait une médaille, on irait à Lourdes à cheval, depuis Toulouse, depuis Saint-Félix-de-Lauraguet. On a décidé ça comme ça, comme deux jeunes... Un peu jeune chien comme ça. Alors on ira à Lourdes s'il a une médaille. Mon père l'a dit à Pierrot avant de partir. Il a dit écoute, les enfants, Gilles et Louis Charles, on fait un vœu. S'il tient une médaille, ils iront à Lourdes à cheval. Et lui, il a répondu, c'est incroyable. Il avait les larmes aux yeux et tout. Il a dit mais c'est incroyable. Si je suis médaille d'or, je vais avec eux. Et donc on est allé à Lourdes à cheval.

  • #0

    Belle histoire, effectivement. Le voyage a duré longtemps ?

  • #2

    Deux jours, trois jours parce qu'on est parti de... C'était 200 bornes, on est partis de Saint-Félix-de-Loraguet pour inviter mon copain, on a pris trois chevaux, on est allés en octobre l'année d'après, pour s'organiser et tout, mais on est partis tous les trois avec Pierre-Jean-Claude Auriola et tout ça, donc ça c'est une anecdote quand même.

  • #0

    Ah bah oui, une sacrée anecdote effectivement. Il était dans la transmission, il était dans le partage ?

  • #2

    Alors, à sa manière. Pourquoi je dis à sa manière ? Parce que les gens comme Naxon Pessoa... On s'est travaillé sur le plat et tatati tatata, puis comme s'il est comme ça. Lui, c'était plus dans l'instinct, dans le moral, comme ça. Oui, vas-y, ça va aller, c'est bien, galope, monte. Oui, des conseils, bien sûr, mais pas tant que... Moi, je me rappelle avoir fait des stages chez lui, mais lui, il regardait à peine les stages et tout ça. Pour lui, il transmettait ce que c'était. Ce n'était pas compliqué, quoi. Ce n'était pas très difficile. Tu n'as qu'à galoper un peu, monte et tu verras bien. Voilà, ce n'est pas très dans la technique et tout ça. D'ailleurs, ce n'est pas complètement tort, mais...

  • #0

    Ce n'était pas un théoricien, quoi, de l'équitation.

  • #2

    Non, puis... Il n'avait pas d'élèves, il ne donnait pas de stage, d'ailleurs ça se faisait moins à l'époque, alors qu'un gars comme Nelson Pessoa, complètement. Mais ça ne veut pas dire que j'étais jeune et j'ai fait beaucoup de concours. Lui, il m'a prêté des chevaux, je me rappelle un concours en Italie où c'était la première fois que je prenais l'avion de ma vie. On est parti faire un concours, faire un derby, il m'a prêté un cheval de lui, j'avais 16 ans ou 17 ans.

  • #0

    Je crois que vous vous êtes croisés encore plus tard, même quand vous aviez Galoubet, Gilles, vous vous croisiez régulièrement avec Pierre-Jean Cardoriola, toujours.

  • #2

    Oui, oui, encore bien entendu, bien sûr, bien sûr. Et puis après, il était à l'ARS quand on a gagné les championnats du monde aussi, il était là. Il avait gagné un championnat de France junior, il atterrissait de Pédosaès où il avait gagné les championnats du monde en 1966. Et c'est lui qui m'a remis les charpes de champion de France. Quand j'ai gagné les championnats de France à Galoubet, c'est lui aussi qui m'avait remis les charpes de champion de France.

  • #0

    Vous m'avez évoqué tout à l'heure le souvenir des Jeux Olympiques de Tokyo. Vous vous souvenez comment vous les aviez vécu ? Parce qu'il n'y avait pas les télés, l'Internet, etc.

  • #2

    Il n'y avait rien à la télévision. Moi, je ne sais pas, c'est... Moi, je sors de l'école et j'entends... Pierre Jean-Claude Auriola gagner les Jeux Olympiques, voilà.

  • #0

    Quel était son rapport avec les chevaux ?

  • #2

    Je me rappelle... Quelqu'un qui disait, si j'étais cheval, j'aimerais être cheval chez Pierrot d'Oriola. Il ne montait que par... Il travaillait le moral et le physique, que des grandes balades, qu'il avait un grand terrain en air, des galopées, il ne faisait pas de... Alors on disait, il ne travaille pas sur le plat et tout, ce qui était complètement faux, parce qu'il avait sa manière à lui de travailler, et les chevaux étaient incroyables. Il avait une connexion et de... Une complicité avec les chevaux absolument incroyable. C'était le Marc Cousseline de l'époque.

  • #0

    C'est une source d'inspiration forcément quand on est jeune cavalier comme vous à cette époque.

  • #2

    Ah ben oui, ah oui. Vraiment, vraiment, vraiment. Moi je sais que j'ai fait des championnats et que je me suis beaucoup... J'ai toujours été inspiré de lui. Personnellement, j'ai toujours été attiré par les championnats et j'adorais les championnats. Parce qu'en fait, à l'époque, c'était quand même aussi une autre époque. On ne peut pas comparer les époques quand même. Mais un gars comme Doriola, il ne gagnait pas tant d'épreuves que ça. Il gagnait les Grands Prix et les championnats. Et lui, il a gagné des épreuves, évidemment qu'il a gagné des épreuves. Mais il allait dans un concours, il allait à Rome, c'était pour gagner un Grand Prix de Rome. Mais il y avait beaucoup moins d'épreuves qu'aujourd'hui, c'était pas du tout la même chose. La Coupe du Monde n'existait pas. Il y avait des Fildors, évidemment, il y avait Genève, il y avait des concours comme ça. Et voilà, il a gagné tous les Grands Prix du Monde. Peut-être qu'il n'a pas gagné avec sa chapelle. C'était vraiment un athlète, un sportif, un cavalier de championnat.

  • #0

    C'était le Steve Garda qui s'est ciblé ses objectifs

  • #2

    Exactement c'est une très bonne comparaison parce qu'il a amené ses chevaux pour aller il sera prêt pour le championnat ça c'est pas un chanteur de championnat ça c'est un chanteur de championnat d'ailleurs il les a tous gagnés sauf les championnats d'Europe

  • #0

    Merci beaucoup Gilles pour ce petit retour dans votre jeunesse Merci Pascal,

  • #2

    merci, à bientôt A bientôt

  • #0

    C'était un podcast de grand prix. Un très très grand merci à Guy Jonquière d'Oriola et à Gilles Bertrand de Ballanda. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à le soutenir par votre vote et par vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez également réécouter les épisodes précédents sur toutes les plateformes. Et surtout rendez-vous au prochain épisode de Légendes Cavalières.

Share

Embed

You may also like