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Légendes cavalières #39 : Simon Delestre, la quête olympique en quatre actes d’un grand champion de saut d’obstacles

Légendes cavalières #39 : Simon Delestre, la quête olympique en quatre actes d’un grand champion de saut d’obstacles

38min |25/06/2024
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Légendes cavalières #39 : Simon Delestre, la quête olympique en quatre actes d’un grand champion de saut d’obstacles

Légendes cavalières #39 : Simon Delestre, la quête olympique en quatre actes d’un grand champion de saut d’obstacles

38min |25/06/2024
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Description

Quelques semaines avant le coup d’envoi des épreuves équestres des Jeux olympiques de Paris, dans les jardins du Château de Versailles, Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX, poursuit sa série d’épisodes faisant revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Jappeloup, Mark Todd et Charisma, Pierre Jonquères d’Oriola ou encore Nick Skelton et Big Star, Pascal Boutreau retrace les expériences olympiques de Simon Delestre, sélectionné avec Napoli du Ry à Londres en 2012, où l’une de ses rênes avait cédé en plein parcours, à Rio en 2016 avec Hermès Ryan des Hayettes… qui s’était blessé dans son box, puis à Tokyo, dont il était rentré bredouille malgré deux parcours d’exception avec Berlux. Rencontré à La Baule, le cavalier évoques tous ses souvenirs olympiques. L’occasion aussi de se projeter sur Paris 2024, où il devrait monter soit Cayman Jolly Jumper, soit I Amelusina R 51. Cet épisode est présenté par Équiplus Sols Équestres, spécialiste dédié à la performance et au confort des chevaux, et fidèle partenaire de Simon Delestre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Oh là là là là là là là, il était en train de faire un sans faute.

  • Speaker #1

    Non, l'arène est cassée,

  • Speaker #0

    l'arène est cassée, c'est un truc de fou, l'arène est cassée. Ah là là là là, il a passé l'auffaire. Alors là,

  • Speaker #1

    on vient de prendre une grosse claque par équipe avec 6 points de pénalité, tout simplement en raison d'une casse. Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Plus que quelques semaines avant de se retrouver dans les jardins du château de Versailles pour les épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris. Depuis plusieurs mois, Légende Cavalière vous fait revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Japlou, après le néo-zélandais Mark Todd et Charisma, après le français Pierre Jonquière d'Oriola et après Nick Skelton et Big Star, je vous propose dans ce 39e épisode de retracer les expériences olympiques de Simon Delestre Présent à Londres en 2012 avec Napoli Dury, à Rio avec Hermès Ryan Dehaillet, jusqu'à la blessure de ce dernier, et enfin à Tokyo avec Berlux. Dans la seconde partie de ce podcast, le Lorrain, que j'ai rencontré à l'occasion du Jumping International de la Bôle, reviendra spécialement pour nous sur ses souvenirs olympiques. L'occasion aussi de se projeter sur Paris 2024. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Cet épisode de Légende Cavalière est présenté par Equiplus Sols et Questres, spécialistes dédiés à la performance et au confort des chevaux et fidèles partenaires de Simon Delestre. Simon de Lestre est né le 21 juin 1981 à Metz. Le premier jour de l'été, forcément un bon signe. Très tôt initié par son père Marcel, cavalier de haut niveau, Simon a vite montré de grandes qualités. Son poney arabe, Panama du Cassou, fut le partenaire de ses premiers exploits avec notamment deux titres nationaux en 1994 et 1995. En 1999, chez les juniors, il est sacré champion de France. Avec Bella de Charmois, puis participe à la médaille de bronze des Bleuets au championnat d'Europe à Münchvillen en Suisse sur Eddy de Villiers. Un an plus tard, cette fois chez les jeunes cavaliers, il est champion d'Europe par équipe avec Didam de Larécé. Il est alors associé à Marie Pellegrin, Sébastien Battilla et Kevin Stott. Quelques années plus tard, inédite de Balme, lui permet d'intégrer l'équipe de France senior et notamment de décrocher une médaille d'argent par équipe au jeu méditerranéen d'Almeria. Mélodie Ardente, Kouleto et quelques autres chevaux le propulsent régulièrement sur les podiums de gros Grand Prix. Au début des années 2010, les résultats glanés avec Napoli-Durie le conduisent aux Jeux Olympiques de Londres. A 31 ans, Simon découvre ce rendez-vous unique avec toute sa pression mais aussi toute sa magie. Août 2012, Greenwich Park. Première épreuve, une qualificative sans chronomètre. Le parcours dessiné par Bob Ellis ressemble avant tout à une mise en route. Les 100 fautes se multiplient, on en comptera 32. Le lendemain, épreuve par équipe. 16 couples parviennent à nouveau à sortir de la première manche sans pénalité. Malheureusement, les choses se passent mal pour le clan tricolore. 4 points pour Olivier Guillon et Lorde Thézé. 4 points pour Kevin Stott et Sylvain HDC. 8 points pour Pénélope Leprévost et Mylord Carthago. Pour Simon Delestre et Napoli, le parcours débute idéalement. On retrouve Christian Choupin avec Virginie Copéry-Effel sur France Télévisions. Bienvenue à Greenwich Park. Regardez Simon Delestre, il est sur la piste. Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    on va disputer...

  • Speaker #1

    Une première manche par équipe qui risque d'être exceptionnelle puisque la France est en grande forme. Pour l'instant c'est parfait, il aborde le triple après la rivière de 4m60, c'est parfait. Attention,

  • Speaker #0

    allez,

  • Speaker #1

    oh oh, attention la sortie, un triple qui a fait beaucoup de fautes,

  • Speaker #0

    qui est très clair. Allez,

  • Speaker #1

    l'enchaînement, la combinaison qui a été très bien exécutée,

  • Speaker #0

    on a entendu une barre chanter,

  • Speaker #1

    mais c'est bien passé pour Simon Delestre avec Napoli-Lurie.

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #1

    l'essentiel c'est de faire un sans faute,

  • Speaker #0

    et t'es bien parti pour l'instant. Le petit bidet attention parce que les choses sont pressées sur cet obstacle. Le spa c'est très bien passé pour le spa. Attention il va falloir virer court Ouh encore une barre qui chante Mais pour l'instant c'est toujours un zviropaute Le temps imparti est de 88 secondes Sur le parcours

  • Speaker #1

    Le dernier obstacle Il a perdu ses règles

  • Speaker #0

    Ah ça c'est une catastrophe Oh la la la la la Il était en train de faire un sans faute.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    l'arène est cassée, l'arène est cassée.

  • Speaker #1

    C'est un truc de fou, l'arène est cassée.

  • Speaker #0

    Ah là là là là, il a passé l'auteur. Il est perdu, regarde. Alors là,

  • Speaker #1

    on vient de prendre une grosse claque par équipe avec 6 points de pénalité,

  • Speaker #0

    tout simplement en raison d'une casse, Virginie.

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais vu ça,

  • Speaker #0

    je n'ai jamais vu ça aujourd'hui.

  • Speaker #1

    La reine droite de Simon l'a lâché avant le dernier obstacle. Dans un incroyable réflexe, le cavalier réussit à opérer une volte pour finalement terminer son parcours avec seulement 6 points de pénalité. Un moindre mal. Douzième, les bleus sont éliminés de la compétition par équipe. Simon revient en seconde manche, au seul titre de l'individuel. Mais deux nouvelles fautes le repoussent loin, au quatorzième rang. suffisant néanmoins pour revenir en finale individuelle.

  • Speaker #0

    Simon a déjà commis un exploit en première manche de l'épreuve par équipe,

  • Speaker #1

    puisque vous vous souvenez,

  • Speaker #0

    sa reine a cassé,

  • Speaker #1

    il a réussi quand même à sauter le dernier obstacle.

  • Speaker #0

    Allez, la dernière raison !

  • Speaker #1

    Oh, oh, oh, c'est très court,

  • Speaker #0

    vous avez vu comme c'était court,

  • Speaker #1

    il a vraiment été obligé de resserrer son cheval.

  • Speaker #0

    très large et cet obstacle qui est absolument

  • Speaker #1

    4 points,

  • Speaker #0

    une barre à terre absolument à franchir,

  • Speaker #1

    il est très creux c'est très désagréable d'arriver face à cet obstacle il ne faut pas se déconcentrer,

  • Speaker #0

    justement il faut aller jusqu'au bout maintenant et réaliser à partir à partir de maintenant sans faute on oublie ce 4 points oui parce qu'il peut encore rentrer dans la deuxième manche avec 4 points sans aucun problème la rivière parfait,

  • Speaker #1

    allez on temporise L'Auxerre. Il arrive sur ce vertical numéro 10 qui fait 1m60.

  • Speaker #0

    Je vous promets, on va à côté. C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Et les Auxerres coupent plus d'1m80 et en a 1m90 de large.

  • Speaker #0

    La combinaison, pas facile du tout.

  • Speaker #1

    Premier jeu de la piste.

  • Speaker #0

    L'Auxerre. Deux poulets. Hop, le vertical.

  • Speaker #1

    Deux poulets.

  • Speaker #0

    Hop, on enchaîne.

  • Speaker #1

    Allez, la palanque. Pendant que Steve Garda et Nino Debuissonnais réalisent le seul double sans faute du jour et se partent d'or à triomphe à revivre dans les jeunes cavalières, Simon et Napoli Dury doivent se contenter de 4 et 8 points pour une 19e place finale. Quelques jours plus tard, de retour dans ses écuries de Solgne, il revient sur son expérience pour France 3 Lorraine. Cavalier et serein, Simon Delestre, à peine de retour de Londres, a déjà remis le pied à l'étrier, mais les souvenirs se bousculent encore dans sa tête.

  • Speaker #0

    Je suis assez satisfait, le chat a vraiment fait un bon championnat, il a bien sauté. On peut toujours espérer mieux mais bon ça peut surtout être pire parce que bon voilà j'étais jusqu'au dernier passage, la finale de la finale donc c'était déjà bien. Le cheval a sauté vraiment super bien tous les jours donc ça c'est vraiment le point le plus positif de ce championnat. Après au niveau de la pression je pense que j'ai su bien gérer sans en avoir trop et juste ce qu'il fallait. C'était bien de pouvoir voir en situation vraiment, puisque là c'était le maximum de pression, je pense que plus ce n'est pas possible. C'était intéressant pour tout ça, ça donne beaucoup d'expérience et puis c'était quand même un bon championnat pour moi quoi qu'il en soit.

  • Speaker #1

    Et puis il y a ce fameux samedi noir, une panne qui lâche à l'avant-dernier obstacle, c'est rarissime dans le jumping.

  • Speaker #0

    Ça ne m'est jamais arrivé. Les reines, ça fait maintenant six mois que je les utilise parce que je ne voulais ni du matériel neuf ni du matériel vieux. Je voulais du matériel qui est fait déjà une demi-saison. Je les ai depuis le début de la saison. Je n'ai jamais eu de souci avec aucune reine. C'est vraiment le coup de pas de bol.

  • Speaker #1

    La saga de l'Est se poursuit encore quelques années avec Napoli-Durie qui prendra sa retraite en 2015, mais également Whisper et Valentino Velvette. Classique Bois-Margot est lui aussi entré dans le piquet du Lorrain. L'étalon bébrun va mener Simon vers les sommets avec notamment en 2013 un succès en finale mondiale des Coupes des Nations à Barcelone, une victoire à Bordeaux, plusieurs autres grosses performances et bien évidemment une participation aux Jeux équestres mondiaux de 2014 en Normandie. A Caen, 14e après la chasse, Simon sort de chacune des deux manches de la compétition par équipe avec une barre. Trop pour espérer un classement individuel. Mais avec Patrice Delaveau sur Orient Express HDC, Kevin Stott et Réveur de Hurtubise HDC et Pénélope Leprévot avec Flora de Mariposa, il monte sur la deuxième marge du podium par équipe derrière les Pays-Bas. Depuis quelques mois, un petit cheval de 1m60 a commencé à faire parler de lui. Son nom ? Ryan Derriette, plus tard rebaptisé Hermès Ryan. Dans l'épisode 24 de Légende Cavalière, nous avions évoqué la success story du couple Ryan de l'Est avec Philippe Berthold, propriétaire du cheval. Vous pouvez bien sûr réécouter cet épisode. Petit résumé, Ryan est né le 1er juin 2005 au Hara des Hayettes à Saint-Maclou dans l'Eure, issu du croisement entre Hugo Gésmeret et Ryan des Hayettes par l'anglo-arabe Ryan Danzex. Quand il arrive dans les écuries de Simon à l'âge de 5 ans, Ryan est encore un bébé qui n'a disputé que deux parcours dans sa vie. Très anxieux, il saute très haut et il laisse forcément beaucoup d'énergie. Avec le temps, il finit par se détendre et les barres montent peu à peu. Jusqu'à... 1,60 m, sa taille. Ses capacités physiques sont exceptionnelles, c'est un crack. Quand il est en compétition, c'est un lion explique Simon. Étonnant contraste avec son attitude à la maison. Il est comme un chien, sourit son cavalier, un véritable animal de compagnie. Il est très proche de l'homme et aime qu'on s'occupe de lui. Il a une présence, une intelligence et une clairvoyance surprenantes. Sa groom, Audrey Moranda, raconte son Ryan. Ryan, c'est un vrai clown. C'est caractériel. Il faut toujours qu'on s'occupe de lui. Sinon, il est très jaloux des autres. Là,

  • Speaker #0

    il cherche tout le temps de l'attention. Il est incroyable.

  • Speaker #1

    À s'occuper, il n'y a pas plus gentil. C'est un amour de cheval. Championnat d'Europe 2015, dans le mythique Stade d'Aix-la-Chapelle, où il a pris quelques semaines plus tôt la troisième place du Rolex Grand Prix du CHIO, il décroche sa première grande médaille en championnat senior. Du bronze. Derrière, le néerlandais Jeroen Dubeldam, sacré champion du monde à Caen un an plus tôt avec Zenit, et le belge Grégory Watley avec Conrad. Les mois suivants, les bons résultats s'enchaînent avec une deuxième place au top 10 de Genève, une autre sur le global d'Anvers, un double sans faute à la bolle et au début de l'été 2016, une nouvelle deuxième place sur le champ de Mars à l'occasion du Paris-Eiffel-Jumping. A la sortie de l'hiver 2016, Simon devient même numéro 1 mondial. Il est alors le troisième Français à atteindre ce rang après Eric Navet et Kevin Stott. Les Jeux Olympiques de Rio se profilent idéalement. Au jeu de la désignation des favoris, beaucoup placent Simon et Ryan en tête de liste. Le sélectionneur Philippe Garda a bien évidemment fait du couple un des piliers de son équipe. Tous les voyants sont au vert. Mais le 10 août, une terrible nouvelle assomme le cavalier et tout le clan tricolore. Au cours de la nuit précédente, Ryan s'est blessé dans son box. Au micro de Kamel Boudra sur Equidia, Philippe Gerdat au Club France confirme l'information. C'est au niveau de la hanche, on ne sait pas si le cheval s'est roulé,

  • Speaker #0

    si c'est mal levé.

  • Speaker #1

    C'est vraiment quelque chose qui est inexplicable,

  • Speaker #0

    c'est vraiment plus qu'un coup de malchance.

  • Speaker #1

    Il faudra attendre demain et puis...

  • Speaker #0

    On se donne 48 heures pour donner un pronostic,

  • Speaker #1

    mais même si je suis plutôt pessimiste en ce moment.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous n'écartez pas le fait que le cheval puisse être forfait pour ces Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Malheureusement oui,

  • Speaker #0

    malheureusement pour Simon, malheureusement pour l'équipe de France.

  • Speaker #1

    C'est quand même un de nos deux atouts majeurs.

  • Speaker #0

    On avait quand même construit l'équipe autour de Flora et de Ryan.

  • Speaker #1

    Il a été préservé vraiment tout au long de la saison pour ses Jeux Olympiques, donc ce serait vraiment malheureux qu'il ne puisse pas participer.

  • Speaker #0

    Mais de toute manière, la santé de Ryan est la première chose qui compte.

  • Speaker #1

    Tout sera mis en œuvre pour qu'il retrouve le plus vite possible son meilleur état physique. Mais s'il y avait un risque à prendre, on ne va pas le prendre pour les Jeux Olympiques,

  • Speaker #0

    même si c'est les Jeux Olympiques.

  • Speaker #1

    Des examens complémentaires révèlent une micro-fracture sur la pointe du jarret. Fin du rêve olympique. Quatre ans après la reine cassée de Londres, Brutale et sans appel. Dévasté, Simon rentre en France. Philippe Garda évoque cet instant dans l'épisode de Riders Club sur Grand Prix TV, en face à face avec Kamel. Pendant un jour et demi, moi je savais où j'en étais. Parce que l'autre, il était au tapis. Donc j'ai essayé de... J'ai été l'accompagner à l'aéroport parce qu'il était tout seul dans un immense bus. Il pleurait dans ce bus. Puis après, quand je suis rentré, il y en a un qui n'était pas content parce que... je m'étais pas assez occupé de lui alors qu'il a doit monter donc c'est des choses qui m'ont touché parce que moi je suis quelqu'un qui suis dans l'affectif et puis là j'ai essayé de tout faire juste. Simon est remplacé par Philippe Rosier et Raoult Teb de Toscane avec une issue en or pour les Bleus dont on se souvient tous. Les gens de Cavalière vous la fait revivre dans son épisode numéro 9. Ryan reviendra en compétition en février 2017. Les succès, certes moins réguliers, rythmeront ses sorties pendant plusieurs années en alternance avec ceux de chez Zal. En point d'orgue, bien évidemment, ces deux victoires au Sceau Hermès en 2018 et 2019 et d'autres en Coupe du Monde Longines à Lyon 2017, Véronne en 2021 ou encore au Longines Masters en décembre 2019 à Villepinte. Jusqu'à sa retraite en juillet 2022 après une ultime victoire à 1m50 à Monte Carlo. Le troisième chapitre de l'histoire olympique de Simon de Lestre s'écrit avec Berlux, un Hongre inscrit au studbook Zangerscheid, né en avril 2011, fils de Berlin et dame de la cour par major de la cour. Acheté en 2018 par Nicolas Orsteder pour sa fille Jennifer, le gris est régulièrement monté en compétition par Simon de Lestre, qui travaille avec la famille représentant le Liechtenstein en compétition. Le Français en devient le cavalier principal en décembre 2019 et commence à le sortir en CSI 4 étoiles et bientôt 5 étoiles. Le report d'un an des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo, en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, offre une belle opportunité à ce nouveau couple. 7e à Grimaud en juin, 4e à Valkenswaard en juillet, Simon décroche sur le fil sa sélection pour le Japon. Portrait du couple sur France 3 Lorraine. Une robe blanche immaculée et une stature impressionnante.

  • Speaker #0

    Depuis trois ans,

  • Speaker #1

    Berlux Z a été préparé, façonné et mené au plus haut niveau par Simon Deleste. C'est avec ce jeune cheval de 10 ans que le cavalier mausélant s'apprête à participer à ses 3e Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    C'est un cheval puissant, très puissant, sensible mais à la fois courageux, avec de gros moyens, une grande action, ce qui lui permet malgré son jeune âge de pouvoir accéder à un championnat de ce niveau-là à 10 ans. C'est ma troisième Olympiade avec un troisième cheval. J'ai formé déjà trois chevaux olympiques sur les trois dernières Olympiades. C'est vraiment une satisfaction à la fois personnelle et encourageante pour tout le reste de mon entourage et de mon équipe.

  • Speaker #1

    Perturbés dans leur préparation par la crise sanitaire et la rhinopneumonie équine, Simon Delestre et Berlux Z sont montés en puissance ces derniers mois, avec 14 sans faute sur leurs 16 derniers parcours. Le cavalier Lorrain part à Tokyo avec le statut de remplaçant, mais il devrait participer à l'épreuve par équipe, avec la ferme attention d'aider la France à conserver son titre. Le staff tricolore a décidé de préserver le couple pour la compétition par équipe. disputé après l'individuel et remporté par le britannique Ben Maher avec Explosion W. Le Mosellan entre donc en piste le 6 août pour la qualificative par équipe. Sur le parcours, dessiné par l'espagnol Santiago Varela, son gris de 10 ans survole les barres malgré son peu d'expérience. Le couple concède un petit point de temps sans importance. Berlux est un cheval hors-nomme, commande son cavalier. Sixième, la France se qualifie pour la finale. Le lendemain, les compteurs sont remis à zéro. France 3 Lorraine résume les performances des Français. Ils y ont cru jusqu'au bout. Mais les cavaliers français ne réitèrent pas l'exploit de Rio.

  • Speaker #0

    Tout avait pourtant bien commencé.

  • Speaker #1

    Simon Delestre est le premier des trois à s'élancer.

  • Speaker #0

    Première difficulté du parcours, un triple.

  • Speaker #1

    Allez, le milieu. Allez, allez.

  • Speaker #0

    1.

  • Speaker #1

    Ça passe pour le Moselland. Une rivière de 4 mètres à franchir. Nouvelle démonstration. Allez,

  • Speaker #0

    allez,

  • Speaker #1

    y'a ! À l'arrivée, c'est un sans faute pour Simon et son cheval Berlux. Le duo écope juste d'une pénalité pour avoir dépassé le temps imparti.

  • Speaker #0

    Mais l'équipe de France est bel et bien lancée.

  • Speaker #1

    Au tour maintenant de Mathieu Billot.

  • Speaker #0

    Sur ce parcours ultra-sélectif,

  • Speaker #1

    il fait aussi bien. La France maintient la pression sur ses concurrents. Et la pression justement était sans doute trop forte pour Pénélope Le Prévost. C'est le dernier passage et à cet instant, la France est en tête. La suite a un goût amer. Refus d'obstacle, c'est l'élimination. Énorme désillusion, la France termine finalement à la huitième place. Comme la veille, Simon a été parfait. Presque parfait avec un seul point de temps. Appelés de dernière minute pour remplacer Nicolas Delmotte après les coliques d'Urvoso du Roc, Mathieu Billot et Kelfilou ont parfaitement réagi après leurs 9 points de la veille. La France a cru pouvoir signer un doublé, 5 ans après le sacre de Rio. Malheureusement, l'élimination de Pénélope Le Prévost et Vancouver Delanlore, dans cette formule à trois couples qui ne laisse aucune marge de manœuvre, a mis fin à ce rêve. Les Bleus ont dégringolé à la 8e place. La fin d'une troisième expérience pour Simon Delestre, toujours pas médaillé olympique, mais de retour en France avec le sentiment du devoir accompli. Berlux quittera ses écuries dans la foulée, vendues aux richissimes écuries Coulemort pour être montées par les Irlandais Kino Connor et Max Warkman. Pour autant, le Lorrain a déjà Paris à l'esprit. Un rendez-vous qu'il évoque déjà dans un entretien accordé à France 3 Lorraine, quelques semaines seulement après son retour du Japon.

  • Speaker #0

    Avec les chevaux, on a toujours des idées, des objectifs. Après, on est obligé de se réadapter à l'évolution de tel ou tel cheval. On a trois neuvans sur lesquels on a vraiment beaucoup misé en vue de Paris. Un qu'on a depuis longtemps, qu'on a acheté à 6 ans. qui est né, qu'on l'a depuis qu'il est né. Et on a encore un autre cheval qui s'appelle Caïman, Joey Jumper, qui est arrivé après les Jeux, qui a déjà gagné un 5 étoiles indoor. Donc voilà, ça c'est vraiment, je dirais, les 4 chevaux qui sont potentiels pour Paris et sur lesquels on va vraiment axer le développement. C'est une pression, oui. Paris sera mes quatrièmes Jeux, donc il sera temps que j'arrive à attraper une médaille, si j'arrive à y aller. C'est vrai que maintenant j'ai fait trois fois les Jeux, donc je sais à quelle sauce on va être mangé. Ça je pense que c'est vraiment ça qui peut faire la différence sur Paris, c'est l'expérience.

  • Speaker #1

    Plus que quelques semaines pour connaître la réponse. Il est désormais temps de retrouver Simon Delestre. Simon Delestre, merci de nous accorder un petit peu de temps pour les gens de Cavalier. On profite ici de votre présence à la balle, dans ce magnifique jumping de la balle. Les Jeux Olympiques, on va évoquer bien sûr vos expériences olympiques. Il y a eu des biens, il y a eu des un peu moins biens. C'est un événement à part, les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #0

    Alors les Jeux Olympiques, c'est un événement, je dirais, vraiment différent. C'est une bulle dans le sport, c'est un événement planétaire. Il y a un engouement dans tout. De tous les gens, dans tous les sports, qui n'y arrivent qu'une fois tous les quatre ans, et c'est pendant les Jeux. Donc les Jeux, oui, restent un événement très particulier pour tout sportif.

  • Speaker #1

    Si on remonte un petit peu dans le temps, votre première expérience 2012, Londres, Napoli-Durie. Vous étiez dans quel état d'esprit ? Parce que vous aviez une petite trentaine d'années. Quand on attaque les Jeux Olympiques, on a à peine 30 ans, ça se passe comment ?

  • Speaker #0

    J'étais dans un état de stress assez important. Après... Les jeux, si on ne les a jamais vécu, on ne peut pas se rendre compte. C'est quand on y est qu'on se rend compte de l'ampleur de l'événement qui est colossale. C'est beaucoup de stress. C'était un moment intense de ma carrière.

  • Speaker #1

    Ça représentait quoi ? Vous aviez des images des sports écaisses, mais pas forcément d'autres sports aussi avant d'arriver à Londres ?

  • Speaker #0

    On a des images, mais quand on le voit de l'intérieur, c'est vraiment quelque chose de grandiose et d'encore plus impressionnant que ce qu'on pourrait imaginer. Donc c'est vrai qu'il faut vraiment être préparé à ça. Mais même en étant préparé, c'est compliqué de s'imaginer ou de se rendre compte sans l'avoir vécu de ce que ça représente.

  • Speaker #1

    Sportivement, vous aviez quelle ambition ? Vous étiez confiant, on rêve de médaille, on veut juste participer comme le disait Coubertin. On est dans quel état d'esprit ?

  • Speaker #0

    Juste participer, ce n'est pas quelque chose qui me qualifie. Rêver de médaille, c'était un peu présomptueux à cette époque par rapport à la concurrence. C'est ça. Mais écoute, de bien figurer, j'ai pu aller en finale, j'ai dû finir 15e ou quelque chose comme ça, ce qui était correct, je dirais honorable, même si on se dit toujours avec une barre de moins j'étais 5e, mais bon ça c'est souvent le cas. C'était pas mal, c'était une bonne expérience, ce n'était pas des jeux ratés mais ce n'était pas non plus un exploit.

  • Speaker #1

    Le temps est passé, parlez-nous un petit peu de Napoli, quel type de cheval c'était ?

  • Speaker #0

    Napoli c'était un cheval comme je les aime, bourré de sang, extrêmement respectueux. Au début c'était un cheval qui n'était pas téméraire, qui était un peu prudent et à la fin c'était vraiment un cheval qui se battait pour moi. C'est un cheval qui a mis un peu de temps à venir, mais à la fin, il était vraiment un cheval solide et sur lequel on pouvait vraiment compter.

  • Speaker #1

    Vous l'avez dit, vous avez fait une bonne place finalement, très honorable pour une première participation. Et la frustration, évidemment, je suis obligé d'y revenir, sur cette reine qui casse dans la première manche du paréquipe sur l'avant-dernier obstacle. C'est frustrant que les gens aujourd'hui, il faut être honnête, retiennent surtout cet épisode.

  • Speaker #0

    Non, pour moi ce n'est pas frustrant qu'on retienne ça. Après l'avantage des Jeux, c'est que c'est la finale individuelle, on repart à zéro. Et puis malgré l'arène qui a cassé, j'ai réussi à sauter le dernier. Et je suis sorti avec 6 points qui n'étaient pas catastrophiques. Et en finale, les 6 points sont gommés et tu repars à zéro. Donc j'ai quand même pu accéder à la finale et me qualifier pour la finale individuelle. C'était un incident qui n'a pas eu de conséquences désastreuses pour la suite de mes jeux.

  • Speaker #1

    Cet incident, sur l'instant, on passe tout de suite en mode réaction. Il se passe quoi dans la tête quand ça arrive ?

  • Speaker #0

    On dit qu'il faut trouver une solution pour sauter le dernier. On est au jeu, c'est hors de question de baisser les bras. J'ai réussi à faire une toute petite volte et puis à sauter le dernier comme ça. Ça s'est plutôt pas trop mal goupillé.

  • Speaker #1

    L'ambiance de Greenwich Park, c'était quelque chose d'incroyable. On avait Nick Skelton, dont il n'a pas gagné, mais qui était attendu par tous.

  • Speaker #0

    L'endroit était magnifique. Les gradins étaient... de ma mémoire monstrueuse et remplie comme j'avais rarement vu. Et puis, il y a une atmosphère incroyable.

  • Speaker #1

    On fait un petit bond dans le temps. On part du côté de Rio. Là, ce coup-ci, vous avez des ambitions quand vous montez dans l'avion avec Hermès. C'est une autre approche. L'expérience de Londres aussi avait été utile.

  • Speaker #0

    L'expérience de Londres avait été utile. Maintenant, oui, c'est complètement une autre approche parce que le mois des Jeux, j'étais numéro 2 mondial. Le mois d'avant, j'étais numéro 1 mondial. Ryan était honnêtement au top de sa forme, il ne loupait pas un parcours à ce moment-là. J'étais aussi plutôt en forme forcément, quand on est dans les 1er ou 2ème mondiales, on est forcément en forme. Donc là, j'avais d'autres ambitions, j'espérais brimer un podium ou par équipe ou en individuel. Et voilà, ça a été le moment le plus dur de ma carrière sportive. Parce que c'était pas possible de l'envisager ou d'y penser. J'avais pas d'alerte avec le cheval. C'est pas comme si t'as un cheval et tu te dis, bon, il y a un petit truc qui bouge, mais ça va. Le cheval était en pleine forme, il avait sauté à Paris, il était deuxième du Grand Prix trois semaines avant. J'étais un peu tendu avec l'avion parce que Ryan est sensible, il avait super bien voyagé, on avait pris plein de précautions. On a émis le vétérinaire avec, mais tout s'était passé de façon remarquable. On était arrivé à Rio, ça faisait six jours qu'on était là, que je le montais tous les jours et que tout était nickel. Le matin de la visite vétérinaire, je suis arrivé au box et ma groupe me dit qu'il a une patte en l'air. J'ai dit que c'était incompréhensible. Toujours pas d'explication, si ce n'est qu'il a probablement dû ou faire un faux mouvement, ou glisser en se relevant, le truc qui arrive une fois dans ta carrière, au plus mauvais moment. Il n'y a pas d'autre explication. Donc là, c'est un moment très très difficile. à vivre.

  • Speaker #1

    Et on comprend que vous ne soyez pas resté sur place parce que c'était trop dur de rester sur place.

  • Speaker #0

    Déjà, il faut aussi savoir qu'en fait, tu as ton accréditation pour aller au village avec les autres. Et puis d'un coup, tu sors de l'équipe. Donc ils reprennent ton accréditation. Et puis si tu veux rester, tu as le droit d'aller dans un hôtel tout seul. Donc effectivement, aller dans un hôtel tout seul en dehors de l'équipe, c'était inenvisageable. De toute façon, qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre ?

  • Speaker #1

    Et vous avez coupé après ? Comment vous avez vécu ? Parce que finalement, l'équipe de France est championne olympique par équipe. On vit ça comment ? Là encore, je vais employer le mot de frustration, mais quel est le sentiment ?

  • Speaker #0

    Ce qu'il faut voir aussi, c'est qu'à ce moment-là, on avait 3 ou 4 cavaliers dans les 15 meilleurs mondiaux. Donc en plus d'avoir une chance en individuel, on avait... Sur le papier, l'équipe la plus forte. Et ça a été prouvé puisqu'ils ont gagné. Donc j'étais frustré, non, mais déçu de ne pas être dans l'équipe, évidemment, parce qu'il n'y avait pas d'autre solution. Après, comme on dit, quand on tombe, il faut se relever le plus vite possible. Et la semaine d'après, j'ai été à Valence avec Chézal qui gagne le Grand Prix. Ça permet de paumer un petit peu.

  • Speaker #1

    De toute façon, les chevaux, les concours, c'est comme ça. Moi, je dis toujours quand on gagne, c'est du dimanche après le Grand Prix jusqu'au dimanche soir. Et le lundi matin, on redémarre et on repart sur un autre concours. Et l'avantage, c'est que quand c'est une défaite, c'est un peu la même chose. Tu as la possibilité de refaire quelque chose la semaine d'après, même si quand les Jeux, c'est loupé, ce n'est pas la semaine d'après, mais c'est quatre ans ou huit ans plus tard. Mais de toute façon il n'y a pas d'autre solution et de regarder dans le rétroviseur ça sert pas à grand chose.

  • Speaker #0

    Sur l'approche des jeux olympiques, il y a deux approches différentes entre Londres et Rio. A Londres vous avez un petit peu isolé, vous étiez un petit peu entre vous les gens de l'équitation. A Rio, Philippe Garda avait souhaité vous mettre dans l'ambiance des jeux olympiques. A votre avis quel est le bon choix ?

  • Speaker #1

    Je pense que le bon choix c'est surtout qu'à Londres c'était comme à Paris, le village olympique était à 2 heures. Du site équestre, donc s'il faut faire 4 heures par jour pour aller monter les chevaux, honnêtement c'est pas possible. Moi j'aime bien monter toujours entre 6 et 7 ou plus tard à 7h30. Si je dois commencer à partir à 4h pour être à l'heure aux écuries, c'est une fatigue qui n'est pas nécessaire. Et Rio, le village n'était pas très loin du site, donc c'était super de pouvoir être au site.

  • Speaker #0

    Hermès, c'est aujourd'hui encore le cheval, on emploie souvent l'expression le cheval de ma vie, c'est un peu ça Hermès Ryan ou Ryan Dehaillet autrefois ?

  • Speaker #1

    Hermès Ryan, c'est mon cheval de cœur, après le cheval de ma vie parmi d'autres, parce que moi j'ai la chance d'avoir déjà croisé un certain nombre de grands champions. Que ce soit Napoli, Ryan, Berlux, Caïman, Dexter, encore Ameluzina pour cet après-midi et j'en passe. Donc c'est tous des chevaux qui sont exceptionnels, qui sont des êtres exceptionnels et avec lesquels j'ai eu la chance de pouvoir tisser une relation incroyable, même si chaque relation avec chaque cheval est complètement différente. Des chevaux de ce niveau, ça reste des chevaux vraiment différents, avec une personnalité, une intelligence qui est hors du commun. Donc je les ai tous aimés à leur juste valeur. Après, j'ai eu une carrière incroyable avec Hermès, mais j'ai eu des moments incroyables avec les autres aussi.

  • Speaker #0

    Tokyo, justement, j'allais dire 2020, mais non, 2021, ça a changé quelque chose pour vous, ce report d'une année des Jeux Olympiques de Tokyo ?

  • Speaker #1

    C'est quand même frustrant, c'est très bizarre de se préparer pour une échéance et puis d'un coup qu'il n'y a plus lieu. Tu fais tout un planning, toute une organisation parce que les jeux ne se préparent pas 15 jours avant. C'est au moins un an avant, un planning de concours et tu te dis je vais faire ça, je vais faire ça, je vais faire tel parcours. Puis d'un coup d'un seul, il n'y a plus d'échéance. Donc tu te retrouves un peu dans le vide quand même. Mais bon, c'était pour tout le monde pareil. Donc on a continué d'avancer et puis on a refait la même chose l'année d'après. De nouveau un programme en vue des jeux.

  • Speaker #0

    Berlux les aurait fait aussi en 2020 ?

  • Speaker #1

    Superlux a été un cheval incroyable avec des moyens surdimensionnés, un courage et une assurance que peu de chevaux ont. Il a fait deux parcours à Tokyo, c'est parmi les plus beaux parcours que j'ai fait de ma carrière et c'était vraiment un régal à monter.

  • Speaker #0

    Justement, Tokyo, pour vous, sportivement, il y a des belles performances.

  • Speaker #1

    Oui, comme je te dis, ces deux parcours à Tokyo, ils étaient incroyables. Le cheval était à 100% et j'ai eu un sentiment exceptionnel. C'était magique.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on se sentait aux Jeux Olympiques à Tokyo ? Parce qu'on connaît les conditions de huis clos avec le Covid.

  • Speaker #1

    Alors on était fort isolé bien sûr entre le site et puis le village, mais après quand tu reconnais la piste et quand il y a le niveau qu'on a sauté à Tokyo, ouais il y a un moment tu sais, en fait tu fais abstraction de toute façon, tu rentres dans une bulle et tu rentres en piste et vu la difficulté des parcours, tu te sentais bien aux jeux.

  • Speaker #0

    On sent, j'ai discuté avec pas mal de personnes des jeux olympiques, ils disent Quand on regarde la start 10, quand on voit les noms des chevaux, on se rend compte qu'on n'est pas dans un événement comme les autres parce qu'avec tous les concours 5 étoiles qu'il y a aujourd'hui, vous êtes un petit peu dispersés sur certains week-ends, mais là, le temps des Jeux Olympiques, vous êtes tous là.

  • Speaker #1

    Oui, tout le monde est là au même moment avec son meilleur cheval et qui a essayé vraiment de faire une construction de saison pour arriver ce week-end-là le plus en forme possible. Tout le monde se concentre sur un événement et tu as tous les meilleurs au même moment avec les chevaux les plus en forme.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est nécessaire pour un cheval pour être champion olympique ?

  • Speaker #1

    énormément de choses et en plus de ça un peu de chance et beaucoup de réussite un bon cavalier déjà de toute façon des couples des couples incroyables je pense que quand tu regardes la start list tu te dis ah oui et puis il y a lui encore et puis encore ce cheval là ce couple là c'est interminable tu as peut-être 25 où tu te dis ça peut passer Après, nous notre sport, il est comme ça, tu sais très bien qu'une touchette chanceuse ou malchanceuse, ça change absolument tout entre 4 points et sans faute par rapport à un tennisman qui fait une double faute au service, il n'a pas perdu son match, ça ne change pas grand-chose à la tournure de son match. Nous, une touchette sur le 1 et la barre reste ou la barre tombe, c'est soit tu rentres, soit tu peux continuer. C'est vraiment une mort subite. Il y aura des couples qui auront une touchette malchanceuse et qui pourraient potentiellement quand même être champions olympiques s'ils avaient eu la touchette qui était restée dessus. Donc ça c'est notre sport, ça il faut vivre avec. Après la loi du sport on l'accepte tous et on la connaît. Par exemple moi à Rio le fait de ne pas pouvoir concourir, ça c'était très frustrant. Tu concours, tu loupes, ça arrive et ça nous arrive tous les week-ends. Mais ne pas avoir la chance de concourir quand tout est bien, ça c'est frustrant.

  • Speaker #0

    On peut imaginer Simon que vous serez à Versailles l'été prochain. Il peut se passer beaucoup de choses, il reste de moi. On va dire que sur le papier aujourd'hui, votre nom est cité. Qu'y a-t-il de différent entre le Simon de l'Est de 2012 et le Simon de l'Est de 2024 ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'au niveau expérience, ce n'est pas comparable. Aussi, la chance d'avoir déjà fait trois Olympiades, je sais exactement ce qui va nous arriver et à quelle sauce on va être mangé. On sait que ça va être dur à tout point de vue. Mais ça, c'est sûr que du coup, j'y suis déjà préparé. Même si, à mon avis, le fait d'être Français en France, ce sera encore un cran supplémentaire, mais qui... Ça peut aussi se transformer en quelque chose de positif parce que quand tu as tout le public et tout le monde derrière toi, ça peut aussi te porter et te donner encore un élan supplémentaire.

  • Speaker #0

    On est ici à la boule, il y a Pierre Durand qui commente pour une chaîne de télévision. Pierre Durand, on le présente comme champion olympique pour toute la vie, c'est quelque chose qui fait rêver ?

  • Speaker #1

    Une médaille olympique, c'est vrai que c'est quelque chose qui marque ta carrière à vie.

  • Speaker #0

    donc oui forcément ça fait rêver tout sportif écoutez Simon c'est tout ce qu'on vous souhaite pour cet été merci beaucoup Simon c'était un podcast de grand prix un très grand merci à Simon Delestre merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam notre fidèle monteur et mixeur Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

Description

Quelques semaines avant le coup d’envoi des épreuves équestres des Jeux olympiques de Paris, dans les jardins du Château de Versailles, Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX, poursuit sa série d’épisodes faisant revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Jappeloup, Mark Todd et Charisma, Pierre Jonquères d’Oriola ou encore Nick Skelton et Big Star, Pascal Boutreau retrace les expériences olympiques de Simon Delestre, sélectionné avec Napoli du Ry à Londres en 2012, où l’une de ses rênes avait cédé en plein parcours, à Rio en 2016 avec Hermès Ryan des Hayettes… qui s’était blessé dans son box, puis à Tokyo, dont il était rentré bredouille malgré deux parcours d’exception avec Berlux. Rencontré à La Baule, le cavalier évoques tous ses souvenirs olympiques. L’occasion aussi de se projeter sur Paris 2024, où il devrait monter soit Cayman Jolly Jumper, soit I Amelusina R 51. Cet épisode est présenté par Équiplus Sols Équestres, spécialiste dédié à la performance et au confort des chevaux, et fidèle partenaire de Simon Delestre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Oh là là là là là là là, il était en train de faire un sans faute.

  • Speaker #1

    Non, l'arène est cassée,

  • Speaker #0

    l'arène est cassée, c'est un truc de fou, l'arène est cassée. Ah là là là là, il a passé l'auffaire. Alors là,

  • Speaker #1

    on vient de prendre une grosse claque par équipe avec 6 points de pénalité, tout simplement en raison d'une casse. Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Plus que quelques semaines avant de se retrouver dans les jardins du château de Versailles pour les épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris. Depuis plusieurs mois, Légende Cavalière vous fait revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Japlou, après le néo-zélandais Mark Todd et Charisma, après le français Pierre Jonquière d'Oriola et après Nick Skelton et Big Star, je vous propose dans ce 39e épisode de retracer les expériences olympiques de Simon Delestre Présent à Londres en 2012 avec Napoli Dury, à Rio avec Hermès Ryan Dehaillet, jusqu'à la blessure de ce dernier, et enfin à Tokyo avec Berlux. Dans la seconde partie de ce podcast, le Lorrain, que j'ai rencontré à l'occasion du Jumping International de la Bôle, reviendra spécialement pour nous sur ses souvenirs olympiques. L'occasion aussi de se projeter sur Paris 2024. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Cet épisode de Légende Cavalière est présenté par Equiplus Sols et Questres, spécialistes dédiés à la performance et au confort des chevaux et fidèles partenaires de Simon Delestre. Simon de Lestre est né le 21 juin 1981 à Metz. Le premier jour de l'été, forcément un bon signe. Très tôt initié par son père Marcel, cavalier de haut niveau, Simon a vite montré de grandes qualités. Son poney arabe, Panama du Cassou, fut le partenaire de ses premiers exploits avec notamment deux titres nationaux en 1994 et 1995. En 1999, chez les juniors, il est sacré champion de France. Avec Bella de Charmois, puis participe à la médaille de bronze des Bleuets au championnat d'Europe à Münchvillen en Suisse sur Eddy de Villiers. Un an plus tard, cette fois chez les jeunes cavaliers, il est champion d'Europe par équipe avec Didam de Larécé. Il est alors associé à Marie Pellegrin, Sébastien Battilla et Kevin Stott. Quelques années plus tard, inédite de Balme, lui permet d'intégrer l'équipe de France senior et notamment de décrocher une médaille d'argent par équipe au jeu méditerranéen d'Almeria. Mélodie Ardente, Kouleto et quelques autres chevaux le propulsent régulièrement sur les podiums de gros Grand Prix. Au début des années 2010, les résultats glanés avec Napoli-Durie le conduisent aux Jeux Olympiques de Londres. A 31 ans, Simon découvre ce rendez-vous unique avec toute sa pression mais aussi toute sa magie. Août 2012, Greenwich Park. Première épreuve, une qualificative sans chronomètre. Le parcours dessiné par Bob Ellis ressemble avant tout à une mise en route. Les 100 fautes se multiplient, on en comptera 32. Le lendemain, épreuve par équipe. 16 couples parviennent à nouveau à sortir de la première manche sans pénalité. Malheureusement, les choses se passent mal pour le clan tricolore. 4 points pour Olivier Guillon et Lorde Thézé. 4 points pour Kevin Stott et Sylvain HDC. 8 points pour Pénélope Leprévost et Mylord Carthago. Pour Simon Delestre et Napoli, le parcours débute idéalement. On retrouve Christian Choupin avec Virginie Copéry-Effel sur France Télévisions. Bienvenue à Greenwich Park. Regardez Simon Delestre, il est sur la piste. Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    on va disputer...

  • Speaker #1

    Une première manche par équipe qui risque d'être exceptionnelle puisque la France est en grande forme. Pour l'instant c'est parfait, il aborde le triple après la rivière de 4m60, c'est parfait. Attention,

  • Speaker #0

    allez,

  • Speaker #1

    oh oh, attention la sortie, un triple qui a fait beaucoup de fautes,

  • Speaker #0

    qui est très clair. Allez,

  • Speaker #1

    l'enchaînement, la combinaison qui a été très bien exécutée,

  • Speaker #0

    on a entendu une barre chanter,

  • Speaker #1

    mais c'est bien passé pour Simon Delestre avec Napoli-Lurie.

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #1

    l'essentiel c'est de faire un sans faute,

  • Speaker #0

    et t'es bien parti pour l'instant. Le petit bidet attention parce que les choses sont pressées sur cet obstacle. Le spa c'est très bien passé pour le spa. Attention il va falloir virer court Ouh encore une barre qui chante Mais pour l'instant c'est toujours un zviropaute Le temps imparti est de 88 secondes Sur le parcours

  • Speaker #1

    Le dernier obstacle Il a perdu ses règles

  • Speaker #0

    Ah ça c'est une catastrophe Oh la la la la la Il était en train de faire un sans faute.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    l'arène est cassée, l'arène est cassée.

  • Speaker #1

    C'est un truc de fou, l'arène est cassée.

  • Speaker #0

    Ah là là là là, il a passé l'auteur. Il est perdu, regarde. Alors là,

  • Speaker #1

    on vient de prendre une grosse claque par équipe avec 6 points de pénalité,

  • Speaker #0

    tout simplement en raison d'une casse, Virginie.

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais vu ça,

  • Speaker #0

    je n'ai jamais vu ça aujourd'hui.

  • Speaker #1

    La reine droite de Simon l'a lâché avant le dernier obstacle. Dans un incroyable réflexe, le cavalier réussit à opérer une volte pour finalement terminer son parcours avec seulement 6 points de pénalité. Un moindre mal. Douzième, les bleus sont éliminés de la compétition par équipe. Simon revient en seconde manche, au seul titre de l'individuel. Mais deux nouvelles fautes le repoussent loin, au quatorzième rang. suffisant néanmoins pour revenir en finale individuelle.

  • Speaker #0

    Simon a déjà commis un exploit en première manche de l'épreuve par équipe,

  • Speaker #1

    puisque vous vous souvenez,

  • Speaker #0

    sa reine a cassé,

  • Speaker #1

    il a réussi quand même à sauter le dernier obstacle.

  • Speaker #0

    Allez, la dernière raison !

  • Speaker #1

    Oh, oh, oh, c'est très court,

  • Speaker #0

    vous avez vu comme c'était court,

  • Speaker #1

    il a vraiment été obligé de resserrer son cheval.

  • Speaker #0

    très large et cet obstacle qui est absolument

  • Speaker #1

    4 points,

  • Speaker #0

    une barre à terre absolument à franchir,

  • Speaker #1

    il est très creux c'est très désagréable d'arriver face à cet obstacle il ne faut pas se déconcentrer,

  • Speaker #0

    justement il faut aller jusqu'au bout maintenant et réaliser à partir à partir de maintenant sans faute on oublie ce 4 points oui parce qu'il peut encore rentrer dans la deuxième manche avec 4 points sans aucun problème la rivière parfait,

  • Speaker #1

    allez on temporise L'Auxerre. Il arrive sur ce vertical numéro 10 qui fait 1m60.

  • Speaker #0

    Je vous promets, on va à côté. C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Et les Auxerres coupent plus d'1m80 et en a 1m90 de large.

  • Speaker #0

    La combinaison, pas facile du tout.

  • Speaker #1

    Premier jeu de la piste.

  • Speaker #0

    L'Auxerre. Deux poulets. Hop, le vertical.

  • Speaker #1

    Deux poulets.

  • Speaker #0

    Hop, on enchaîne.

  • Speaker #1

    Allez, la palanque. Pendant que Steve Garda et Nino Debuissonnais réalisent le seul double sans faute du jour et se partent d'or à triomphe à revivre dans les jeunes cavalières, Simon et Napoli Dury doivent se contenter de 4 et 8 points pour une 19e place finale. Quelques jours plus tard, de retour dans ses écuries de Solgne, il revient sur son expérience pour France 3 Lorraine. Cavalier et serein, Simon Delestre, à peine de retour de Londres, a déjà remis le pied à l'étrier, mais les souvenirs se bousculent encore dans sa tête.

  • Speaker #0

    Je suis assez satisfait, le chat a vraiment fait un bon championnat, il a bien sauté. On peut toujours espérer mieux mais bon ça peut surtout être pire parce que bon voilà j'étais jusqu'au dernier passage, la finale de la finale donc c'était déjà bien. Le cheval a sauté vraiment super bien tous les jours donc ça c'est vraiment le point le plus positif de ce championnat. Après au niveau de la pression je pense que j'ai su bien gérer sans en avoir trop et juste ce qu'il fallait. C'était bien de pouvoir voir en situation vraiment, puisque là c'était le maximum de pression, je pense que plus ce n'est pas possible. C'était intéressant pour tout ça, ça donne beaucoup d'expérience et puis c'était quand même un bon championnat pour moi quoi qu'il en soit.

  • Speaker #1

    Et puis il y a ce fameux samedi noir, une panne qui lâche à l'avant-dernier obstacle, c'est rarissime dans le jumping.

  • Speaker #0

    Ça ne m'est jamais arrivé. Les reines, ça fait maintenant six mois que je les utilise parce que je ne voulais ni du matériel neuf ni du matériel vieux. Je voulais du matériel qui est fait déjà une demi-saison. Je les ai depuis le début de la saison. Je n'ai jamais eu de souci avec aucune reine. C'est vraiment le coup de pas de bol.

  • Speaker #1

    La saga de l'Est se poursuit encore quelques années avec Napoli-Durie qui prendra sa retraite en 2015, mais également Whisper et Valentino Velvette. Classique Bois-Margot est lui aussi entré dans le piquet du Lorrain. L'étalon bébrun va mener Simon vers les sommets avec notamment en 2013 un succès en finale mondiale des Coupes des Nations à Barcelone, une victoire à Bordeaux, plusieurs autres grosses performances et bien évidemment une participation aux Jeux équestres mondiaux de 2014 en Normandie. A Caen, 14e après la chasse, Simon sort de chacune des deux manches de la compétition par équipe avec une barre. Trop pour espérer un classement individuel. Mais avec Patrice Delaveau sur Orient Express HDC, Kevin Stott et Réveur de Hurtubise HDC et Pénélope Leprévot avec Flora de Mariposa, il monte sur la deuxième marge du podium par équipe derrière les Pays-Bas. Depuis quelques mois, un petit cheval de 1m60 a commencé à faire parler de lui. Son nom ? Ryan Derriette, plus tard rebaptisé Hermès Ryan. Dans l'épisode 24 de Légende Cavalière, nous avions évoqué la success story du couple Ryan de l'Est avec Philippe Berthold, propriétaire du cheval. Vous pouvez bien sûr réécouter cet épisode. Petit résumé, Ryan est né le 1er juin 2005 au Hara des Hayettes à Saint-Maclou dans l'Eure, issu du croisement entre Hugo Gésmeret et Ryan des Hayettes par l'anglo-arabe Ryan Danzex. Quand il arrive dans les écuries de Simon à l'âge de 5 ans, Ryan est encore un bébé qui n'a disputé que deux parcours dans sa vie. Très anxieux, il saute très haut et il laisse forcément beaucoup d'énergie. Avec le temps, il finit par se détendre et les barres montent peu à peu. Jusqu'à... 1,60 m, sa taille. Ses capacités physiques sont exceptionnelles, c'est un crack. Quand il est en compétition, c'est un lion explique Simon. Étonnant contraste avec son attitude à la maison. Il est comme un chien, sourit son cavalier, un véritable animal de compagnie. Il est très proche de l'homme et aime qu'on s'occupe de lui. Il a une présence, une intelligence et une clairvoyance surprenantes. Sa groom, Audrey Moranda, raconte son Ryan. Ryan, c'est un vrai clown. C'est caractériel. Il faut toujours qu'on s'occupe de lui. Sinon, il est très jaloux des autres. Là,

  • Speaker #0

    il cherche tout le temps de l'attention. Il est incroyable.

  • Speaker #1

    À s'occuper, il n'y a pas plus gentil. C'est un amour de cheval. Championnat d'Europe 2015, dans le mythique Stade d'Aix-la-Chapelle, où il a pris quelques semaines plus tôt la troisième place du Rolex Grand Prix du CHIO, il décroche sa première grande médaille en championnat senior. Du bronze. Derrière, le néerlandais Jeroen Dubeldam, sacré champion du monde à Caen un an plus tôt avec Zenit, et le belge Grégory Watley avec Conrad. Les mois suivants, les bons résultats s'enchaînent avec une deuxième place au top 10 de Genève, une autre sur le global d'Anvers, un double sans faute à la bolle et au début de l'été 2016, une nouvelle deuxième place sur le champ de Mars à l'occasion du Paris-Eiffel-Jumping. A la sortie de l'hiver 2016, Simon devient même numéro 1 mondial. Il est alors le troisième Français à atteindre ce rang après Eric Navet et Kevin Stott. Les Jeux Olympiques de Rio se profilent idéalement. Au jeu de la désignation des favoris, beaucoup placent Simon et Ryan en tête de liste. Le sélectionneur Philippe Garda a bien évidemment fait du couple un des piliers de son équipe. Tous les voyants sont au vert. Mais le 10 août, une terrible nouvelle assomme le cavalier et tout le clan tricolore. Au cours de la nuit précédente, Ryan s'est blessé dans son box. Au micro de Kamel Boudra sur Equidia, Philippe Gerdat au Club France confirme l'information. C'est au niveau de la hanche, on ne sait pas si le cheval s'est roulé,

  • Speaker #0

    si c'est mal levé.

  • Speaker #1

    C'est vraiment quelque chose qui est inexplicable,

  • Speaker #0

    c'est vraiment plus qu'un coup de malchance.

  • Speaker #1

    Il faudra attendre demain et puis...

  • Speaker #0

    On se donne 48 heures pour donner un pronostic,

  • Speaker #1

    mais même si je suis plutôt pessimiste en ce moment.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous n'écartez pas le fait que le cheval puisse être forfait pour ces Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Malheureusement oui,

  • Speaker #0

    malheureusement pour Simon, malheureusement pour l'équipe de France.

  • Speaker #1

    C'est quand même un de nos deux atouts majeurs.

  • Speaker #0

    On avait quand même construit l'équipe autour de Flora et de Ryan.

  • Speaker #1

    Il a été préservé vraiment tout au long de la saison pour ses Jeux Olympiques, donc ce serait vraiment malheureux qu'il ne puisse pas participer.

  • Speaker #0

    Mais de toute manière, la santé de Ryan est la première chose qui compte.

  • Speaker #1

    Tout sera mis en œuvre pour qu'il retrouve le plus vite possible son meilleur état physique. Mais s'il y avait un risque à prendre, on ne va pas le prendre pour les Jeux Olympiques,

  • Speaker #0

    même si c'est les Jeux Olympiques.

  • Speaker #1

    Des examens complémentaires révèlent une micro-fracture sur la pointe du jarret. Fin du rêve olympique. Quatre ans après la reine cassée de Londres, Brutale et sans appel. Dévasté, Simon rentre en France. Philippe Garda évoque cet instant dans l'épisode de Riders Club sur Grand Prix TV, en face à face avec Kamel. Pendant un jour et demi, moi je savais où j'en étais. Parce que l'autre, il était au tapis. Donc j'ai essayé de... J'ai été l'accompagner à l'aéroport parce qu'il était tout seul dans un immense bus. Il pleurait dans ce bus. Puis après, quand je suis rentré, il y en a un qui n'était pas content parce que... je m'étais pas assez occupé de lui alors qu'il a doit monter donc c'est des choses qui m'ont touché parce que moi je suis quelqu'un qui suis dans l'affectif et puis là j'ai essayé de tout faire juste. Simon est remplacé par Philippe Rosier et Raoult Teb de Toscane avec une issue en or pour les Bleus dont on se souvient tous. Les gens de Cavalière vous la fait revivre dans son épisode numéro 9. Ryan reviendra en compétition en février 2017. Les succès, certes moins réguliers, rythmeront ses sorties pendant plusieurs années en alternance avec ceux de chez Zal. En point d'orgue, bien évidemment, ces deux victoires au Sceau Hermès en 2018 et 2019 et d'autres en Coupe du Monde Longines à Lyon 2017, Véronne en 2021 ou encore au Longines Masters en décembre 2019 à Villepinte. Jusqu'à sa retraite en juillet 2022 après une ultime victoire à 1m50 à Monte Carlo. Le troisième chapitre de l'histoire olympique de Simon de Lestre s'écrit avec Berlux, un Hongre inscrit au studbook Zangerscheid, né en avril 2011, fils de Berlin et dame de la cour par major de la cour. Acheté en 2018 par Nicolas Orsteder pour sa fille Jennifer, le gris est régulièrement monté en compétition par Simon de Lestre, qui travaille avec la famille représentant le Liechtenstein en compétition. Le Français en devient le cavalier principal en décembre 2019 et commence à le sortir en CSI 4 étoiles et bientôt 5 étoiles. Le report d'un an des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo, en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, offre une belle opportunité à ce nouveau couple. 7e à Grimaud en juin, 4e à Valkenswaard en juillet, Simon décroche sur le fil sa sélection pour le Japon. Portrait du couple sur France 3 Lorraine. Une robe blanche immaculée et une stature impressionnante.

  • Speaker #0

    Depuis trois ans,

  • Speaker #1

    Berlux Z a été préparé, façonné et mené au plus haut niveau par Simon Deleste. C'est avec ce jeune cheval de 10 ans que le cavalier mausélant s'apprête à participer à ses 3e Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    C'est un cheval puissant, très puissant, sensible mais à la fois courageux, avec de gros moyens, une grande action, ce qui lui permet malgré son jeune âge de pouvoir accéder à un championnat de ce niveau-là à 10 ans. C'est ma troisième Olympiade avec un troisième cheval. J'ai formé déjà trois chevaux olympiques sur les trois dernières Olympiades. C'est vraiment une satisfaction à la fois personnelle et encourageante pour tout le reste de mon entourage et de mon équipe.

  • Speaker #1

    Perturbés dans leur préparation par la crise sanitaire et la rhinopneumonie équine, Simon Delestre et Berlux Z sont montés en puissance ces derniers mois, avec 14 sans faute sur leurs 16 derniers parcours. Le cavalier Lorrain part à Tokyo avec le statut de remplaçant, mais il devrait participer à l'épreuve par équipe, avec la ferme attention d'aider la France à conserver son titre. Le staff tricolore a décidé de préserver le couple pour la compétition par équipe. disputé après l'individuel et remporté par le britannique Ben Maher avec Explosion W. Le Mosellan entre donc en piste le 6 août pour la qualificative par équipe. Sur le parcours, dessiné par l'espagnol Santiago Varela, son gris de 10 ans survole les barres malgré son peu d'expérience. Le couple concède un petit point de temps sans importance. Berlux est un cheval hors-nomme, commande son cavalier. Sixième, la France se qualifie pour la finale. Le lendemain, les compteurs sont remis à zéro. France 3 Lorraine résume les performances des Français. Ils y ont cru jusqu'au bout. Mais les cavaliers français ne réitèrent pas l'exploit de Rio.

  • Speaker #0

    Tout avait pourtant bien commencé.

  • Speaker #1

    Simon Delestre est le premier des trois à s'élancer.

  • Speaker #0

    Première difficulté du parcours, un triple.

  • Speaker #1

    Allez, le milieu. Allez, allez.

  • Speaker #0

    1.

  • Speaker #1

    Ça passe pour le Moselland. Une rivière de 4 mètres à franchir. Nouvelle démonstration. Allez,

  • Speaker #0

    allez,

  • Speaker #1

    y'a ! À l'arrivée, c'est un sans faute pour Simon et son cheval Berlux. Le duo écope juste d'une pénalité pour avoir dépassé le temps imparti.

  • Speaker #0

    Mais l'équipe de France est bel et bien lancée.

  • Speaker #1

    Au tour maintenant de Mathieu Billot.

  • Speaker #0

    Sur ce parcours ultra-sélectif,

  • Speaker #1

    il fait aussi bien. La France maintient la pression sur ses concurrents. Et la pression justement était sans doute trop forte pour Pénélope Le Prévost. C'est le dernier passage et à cet instant, la France est en tête. La suite a un goût amer. Refus d'obstacle, c'est l'élimination. Énorme désillusion, la France termine finalement à la huitième place. Comme la veille, Simon a été parfait. Presque parfait avec un seul point de temps. Appelés de dernière minute pour remplacer Nicolas Delmotte après les coliques d'Urvoso du Roc, Mathieu Billot et Kelfilou ont parfaitement réagi après leurs 9 points de la veille. La France a cru pouvoir signer un doublé, 5 ans après le sacre de Rio. Malheureusement, l'élimination de Pénélope Le Prévost et Vancouver Delanlore, dans cette formule à trois couples qui ne laisse aucune marge de manœuvre, a mis fin à ce rêve. Les Bleus ont dégringolé à la 8e place. La fin d'une troisième expérience pour Simon Delestre, toujours pas médaillé olympique, mais de retour en France avec le sentiment du devoir accompli. Berlux quittera ses écuries dans la foulée, vendues aux richissimes écuries Coulemort pour être montées par les Irlandais Kino Connor et Max Warkman. Pour autant, le Lorrain a déjà Paris à l'esprit. Un rendez-vous qu'il évoque déjà dans un entretien accordé à France 3 Lorraine, quelques semaines seulement après son retour du Japon.

  • Speaker #0

    Avec les chevaux, on a toujours des idées, des objectifs. Après, on est obligé de se réadapter à l'évolution de tel ou tel cheval. On a trois neuvans sur lesquels on a vraiment beaucoup misé en vue de Paris. Un qu'on a depuis longtemps, qu'on a acheté à 6 ans. qui est né, qu'on l'a depuis qu'il est né. Et on a encore un autre cheval qui s'appelle Caïman, Joey Jumper, qui est arrivé après les Jeux, qui a déjà gagné un 5 étoiles indoor. Donc voilà, ça c'est vraiment, je dirais, les 4 chevaux qui sont potentiels pour Paris et sur lesquels on va vraiment axer le développement. C'est une pression, oui. Paris sera mes quatrièmes Jeux, donc il sera temps que j'arrive à attraper une médaille, si j'arrive à y aller. C'est vrai que maintenant j'ai fait trois fois les Jeux, donc je sais à quelle sauce on va être mangé. Ça je pense que c'est vraiment ça qui peut faire la différence sur Paris, c'est l'expérience.

  • Speaker #1

    Plus que quelques semaines pour connaître la réponse. Il est désormais temps de retrouver Simon Delestre. Simon Delestre, merci de nous accorder un petit peu de temps pour les gens de Cavalier. On profite ici de votre présence à la balle, dans ce magnifique jumping de la balle. Les Jeux Olympiques, on va évoquer bien sûr vos expériences olympiques. Il y a eu des biens, il y a eu des un peu moins biens. C'est un événement à part, les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #0

    Alors les Jeux Olympiques, c'est un événement, je dirais, vraiment différent. C'est une bulle dans le sport, c'est un événement planétaire. Il y a un engouement dans tout. De tous les gens, dans tous les sports, qui n'y arrivent qu'une fois tous les quatre ans, et c'est pendant les Jeux. Donc les Jeux, oui, restent un événement très particulier pour tout sportif.

  • Speaker #1

    Si on remonte un petit peu dans le temps, votre première expérience 2012, Londres, Napoli-Durie. Vous étiez dans quel état d'esprit ? Parce que vous aviez une petite trentaine d'années. Quand on attaque les Jeux Olympiques, on a à peine 30 ans, ça se passe comment ?

  • Speaker #0

    J'étais dans un état de stress assez important. Après... Les jeux, si on ne les a jamais vécu, on ne peut pas se rendre compte. C'est quand on y est qu'on se rend compte de l'ampleur de l'événement qui est colossale. C'est beaucoup de stress. C'était un moment intense de ma carrière.

  • Speaker #1

    Ça représentait quoi ? Vous aviez des images des sports écaisses, mais pas forcément d'autres sports aussi avant d'arriver à Londres ?

  • Speaker #0

    On a des images, mais quand on le voit de l'intérieur, c'est vraiment quelque chose de grandiose et d'encore plus impressionnant que ce qu'on pourrait imaginer. Donc c'est vrai qu'il faut vraiment être préparé à ça. Mais même en étant préparé, c'est compliqué de s'imaginer ou de se rendre compte sans l'avoir vécu de ce que ça représente.

  • Speaker #1

    Sportivement, vous aviez quelle ambition ? Vous étiez confiant, on rêve de médaille, on veut juste participer comme le disait Coubertin. On est dans quel état d'esprit ?

  • Speaker #0

    Juste participer, ce n'est pas quelque chose qui me qualifie. Rêver de médaille, c'était un peu présomptueux à cette époque par rapport à la concurrence. C'est ça. Mais écoute, de bien figurer, j'ai pu aller en finale, j'ai dû finir 15e ou quelque chose comme ça, ce qui était correct, je dirais honorable, même si on se dit toujours avec une barre de moins j'étais 5e, mais bon ça c'est souvent le cas. C'était pas mal, c'était une bonne expérience, ce n'était pas des jeux ratés mais ce n'était pas non plus un exploit.

  • Speaker #1

    Le temps est passé, parlez-nous un petit peu de Napoli, quel type de cheval c'était ?

  • Speaker #0

    Napoli c'était un cheval comme je les aime, bourré de sang, extrêmement respectueux. Au début c'était un cheval qui n'était pas téméraire, qui était un peu prudent et à la fin c'était vraiment un cheval qui se battait pour moi. C'est un cheval qui a mis un peu de temps à venir, mais à la fin, il était vraiment un cheval solide et sur lequel on pouvait vraiment compter.

  • Speaker #1

    Vous l'avez dit, vous avez fait une bonne place finalement, très honorable pour une première participation. Et la frustration, évidemment, je suis obligé d'y revenir, sur cette reine qui casse dans la première manche du paréquipe sur l'avant-dernier obstacle. C'est frustrant que les gens aujourd'hui, il faut être honnête, retiennent surtout cet épisode.

  • Speaker #0

    Non, pour moi ce n'est pas frustrant qu'on retienne ça. Après l'avantage des Jeux, c'est que c'est la finale individuelle, on repart à zéro. Et puis malgré l'arène qui a cassé, j'ai réussi à sauter le dernier. Et je suis sorti avec 6 points qui n'étaient pas catastrophiques. Et en finale, les 6 points sont gommés et tu repars à zéro. Donc j'ai quand même pu accéder à la finale et me qualifier pour la finale individuelle. C'était un incident qui n'a pas eu de conséquences désastreuses pour la suite de mes jeux.

  • Speaker #1

    Cet incident, sur l'instant, on passe tout de suite en mode réaction. Il se passe quoi dans la tête quand ça arrive ?

  • Speaker #0

    On dit qu'il faut trouver une solution pour sauter le dernier. On est au jeu, c'est hors de question de baisser les bras. J'ai réussi à faire une toute petite volte et puis à sauter le dernier comme ça. Ça s'est plutôt pas trop mal goupillé.

  • Speaker #1

    L'ambiance de Greenwich Park, c'était quelque chose d'incroyable. On avait Nick Skelton, dont il n'a pas gagné, mais qui était attendu par tous.

  • Speaker #0

    L'endroit était magnifique. Les gradins étaient... de ma mémoire monstrueuse et remplie comme j'avais rarement vu. Et puis, il y a une atmosphère incroyable.

  • Speaker #1

    On fait un petit bond dans le temps. On part du côté de Rio. Là, ce coup-ci, vous avez des ambitions quand vous montez dans l'avion avec Hermès. C'est une autre approche. L'expérience de Londres aussi avait été utile.

  • Speaker #0

    L'expérience de Londres avait été utile. Maintenant, oui, c'est complètement une autre approche parce que le mois des Jeux, j'étais numéro 2 mondial. Le mois d'avant, j'étais numéro 1 mondial. Ryan était honnêtement au top de sa forme, il ne loupait pas un parcours à ce moment-là. J'étais aussi plutôt en forme forcément, quand on est dans les 1er ou 2ème mondiales, on est forcément en forme. Donc là, j'avais d'autres ambitions, j'espérais brimer un podium ou par équipe ou en individuel. Et voilà, ça a été le moment le plus dur de ma carrière sportive. Parce que c'était pas possible de l'envisager ou d'y penser. J'avais pas d'alerte avec le cheval. C'est pas comme si t'as un cheval et tu te dis, bon, il y a un petit truc qui bouge, mais ça va. Le cheval était en pleine forme, il avait sauté à Paris, il était deuxième du Grand Prix trois semaines avant. J'étais un peu tendu avec l'avion parce que Ryan est sensible, il avait super bien voyagé, on avait pris plein de précautions. On a émis le vétérinaire avec, mais tout s'était passé de façon remarquable. On était arrivé à Rio, ça faisait six jours qu'on était là, que je le montais tous les jours et que tout était nickel. Le matin de la visite vétérinaire, je suis arrivé au box et ma groupe me dit qu'il a une patte en l'air. J'ai dit que c'était incompréhensible. Toujours pas d'explication, si ce n'est qu'il a probablement dû ou faire un faux mouvement, ou glisser en se relevant, le truc qui arrive une fois dans ta carrière, au plus mauvais moment. Il n'y a pas d'autre explication. Donc là, c'est un moment très très difficile. à vivre.

  • Speaker #1

    Et on comprend que vous ne soyez pas resté sur place parce que c'était trop dur de rester sur place.

  • Speaker #0

    Déjà, il faut aussi savoir qu'en fait, tu as ton accréditation pour aller au village avec les autres. Et puis d'un coup, tu sors de l'équipe. Donc ils reprennent ton accréditation. Et puis si tu veux rester, tu as le droit d'aller dans un hôtel tout seul. Donc effectivement, aller dans un hôtel tout seul en dehors de l'équipe, c'était inenvisageable. De toute façon, qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre ?

  • Speaker #1

    Et vous avez coupé après ? Comment vous avez vécu ? Parce que finalement, l'équipe de France est championne olympique par équipe. On vit ça comment ? Là encore, je vais employer le mot de frustration, mais quel est le sentiment ?

  • Speaker #0

    Ce qu'il faut voir aussi, c'est qu'à ce moment-là, on avait 3 ou 4 cavaliers dans les 15 meilleurs mondiaux. Donc en plus d'avoir une chance en individuel, on avait... Sur le papier, l'équipe la plus forte. Et ça a été prouvé puisqu'ils ont gagné. Donc j'étais frustré, non, mais déçu de ne pas être dans l'équipe, évidemment, parce qu'il n'y avait pas d'autre solution. Après, comme on dit, quand on tombe, il faut se relever le plus vite possible. Et la semaine d'après, j'ai été à Valence avec Chézal qui gagne le Grand Prix. Ça permet de paumer un petit peu.

  • Speaker #1

    De toute façon, les chevaux, les concours, c'est comme ça. Moi, je dis toujours quand on gagne, c'est du dimanche après le Grand Prix jusqu'au dimanche soir. Et le lundi matin, on redémarre et on repart sur un autre concours. Et l'avantage, c'est que quand c'est une défaite, c'est un peu la même chose. Tu as la possibilité de refaire quelque chose la semaine d'après, même si quand les Jeux, c'est loupé, ce n'est pas la semaine d'après, mais c'est quatre ans ou huit ans plus tard. Mais de toute façon il n'y a pas d'autre solution et de regarder dans le rétroviseur ça sert pas à grand chose.

  • Speaker #0

    Sur l'approche des jeux olympiques, il y a deux approches différentes entre Londres et Rio. A Londres vous avez un petit peu isolé, vous étiez un petit peu entre vous les gens de l'équitation. A Rio, Philippe Garda avait souhaité vous mettre dans l'ambiance des jeux olympiques. A votre avis quel est le bon choix ?

  • Speaker #1

    Je pense que le bon choix c'est surtout qu'à Londres c'était comme à Paris, le village olympique était à 2 heures. Du site équestre, donc s'il faut faire 4 heures par jour pour aller monter les chevaux, honnêtement c'est pas possible. Moi j'aime bien monter toujours entre 6 et 7 ou plus tard à 7h30. Si je dois commencer à partir à 4h pour être à l'heure aux écuries, c'est une fatigue qui n'est pas nécessaire. Et Rio, le village n'était pas très loin du site, donc c'était super de pouvoir être au site.

  • Speaker #0

    Hermès, c'est aujourd'hui encore le cheval, on emploie souvent l'expression le cheval de ma vie, c'est un peu ça Hermès Ryan ou Ryan Dehaillet autrefois ?

  • Speaker #1

    Hermès Ryan, c'est mon cheval de cœur, après le cheval de ma vie parmi d'autres, parce que moi j'ai la chance d'avoir déjà croisé un certain nombre de grands champions. Que ce soit Napoli, Ryan, Berlux, Caïman, Dexter, encore Ameluzina pour cet après-midi et j'en passe. Donc c'est tous des chevaux qui sont exceptionnels, qui sont des êtres exceptionnels et avec lesquels j'ai eu la chance de pouvoir tisser une relation incroyable, même si chaque relation avec chaque cheval est complètement différente. Des chevaux de ce niveau, ça reste des chevaux vraiment différents, avec une personnalité, une intelligence qui est hors du commun. Donc je les ai tous aimés à leur juste valeur. Après, j'ai eu une carrière incroyable avec Hermès, mais j'ai eu des moments incroyables avec les autres aussi.

  • Speaker #0

    Tokyo, justement, j'allais dire 2020, mais non, 2021, ça a changé quelque chose pour vous, ce report d'une année des Jeux Olympiques de Tokyo ?

  • Speaker #1

    C'est quand même frustrant, c'est très bizarre de se préparer pour une échéance et puis d'un coup qu'il n'y a plus lieu. Tu fais tout un planning, toute une organisation parce que les jeux ne se préparent pas 15 jours avant. C'est au moins un an avant, un planning de concours et tu te dis je vais faire ça, je vais faire ça, je vais faire tel parcours. Puis d'un coup d'un seul, il n'y a plus d'échéance. Donc tu te retrouves un peu dans le vide quand même. Mais bon, c'était pour tout le monde pareil. Donc on a continué d'avancer et puis on a refait la même chose l'année d'après. De nouveau un programme en vue des jeux.

  • Speaker #0

    Berlux les aurait fait aussi en 2020 ?

  • Speaker #1

    Superlux a été un cheval incroyable avec des moyens surdimensionnés, un courage et une assurance que peu de chevaux ont. Il a fait deux parcours à Tokyo, c'est parmi les plus beaux parcours que j'ai fait de ma carrière et c'était vraiment un régal à monter.

  • Speaker #0

    Justement, Tokyo, pour vous, sportivement, il y a des belles performances.

  • Speaker #1

    Oui, comme je te dis, ces deux parcours à Tokyo, ils étaient incroyables. Le cheval était à 100% et j'ai eu un sentiment exceptionnel. C'était magique.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on se sentait aux Jeux Olympiques à Tokyo ? Parce qu'on connaît les conditions de huis clos avec le Covid.

  • Speaker #1

    Alors on était fort isolé bien sûr entre le site et puis le village, mais après quand tu reconnais la piste et quand il y a le niveau qu'on a sauté à Tokyo, ouais il y a un moment tu sais, en fait tu fais abstraction de toute façon, tu rentres dans une bulle et tu rentres en piste et vu la difficulté des parcours, tu te sentais bien aux jeux.

  • Speaker #0

    On sent, j'ai discuté avec pas mal de personnes des jeux olympiques, ils disent Quand on regarde la start 10, quand on voit les noms des chevaux, on se rend compte qu'on n'est pas dans un événement comme les autres parce qu'avec tous les concours 5 étoiles qu'il y a aujourd'hui, vous êtes un petit peu dispersés sur certains week-ends, mais là, le temps des Jeux Olympiques, vous êtes tous là.

  • Speaker #1

    Oui, tout le monde est là au même moment avec son meilleur cheval et qui a essayé vraiment de faire une construction de saison pour arriver ce week-end-là le plus en forme possible. Tout le monde se concentre sur un événement et tu as tous les meilleurs au même moment avec les chevaux les plus en forme.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est nécessaire pour un cheval pour être champion olympique ?

  • Speaker #1

    énormément de choses et en plus de ça un peu de chance et beaucoup de réussite un bon cavalier déjà de toute façon des couples des couples incroyables je pense que quand tu regardes la start list tu te dis ah oui et puis il y a lui encore et puis encore ce cheval là ce couple là c'est interminable tu as peut-être 25 où tu te dis ça peut passer Après, nous notre sport, il est comme ça, tu sais très bien qu'une touchette chanceuse ou malchanceuse, ça change absolument tout entre 4 points et sans faute par rapport à un tennisman qui fait une double faute au service, il n'a pas perdu son match, ça ne change pas grand-chose à la tournure de son match. Nous, une touchette sur le 1 et la barre reste ou la barre tombe, c'est soit tu rentres, soit tu peux continuer. C'est vraiment une mort subite. Il y aura des couples qui auront une touchette malchanceuse et qui pourraient potentiellement quand même être champions olympiques s'ils avaient eu la touchette qui était restée dessus. Donc ça c'est notre sport, ça il faut vivre avec. Après la loi du sport on l'accepte tous et on la connaît. Par exemple moi à Rio le fait de ne pas pouvoir concourir, ça c'était très frustrant. Tu concours, tu loupes, ça arrive et ça nous arrive tous les week-ends. Mais ne pas avoir la chance de concourir quand tout est bien, ça c'est frustrant.

  • Speaker #0

    On peut imaginer Simon que vous serez à Versailles l'été prochain. Il peut se passer beaucoup de choses, il reste de moi. On va dire que sur le papier aujourd'hui, votre nom est cité. Qu'y a-t-il de différent entre le Simon de l'Est de 2012 et le Simon de l'Est de 2024 ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'au niveau expérience, ce n'est pas comparable. Aussi, la chance d'avoir déjà fait trois Olympiades, je sais exactement ce qui va nous arriver et à quelle sauce on va être mangé. On sait que ça va être dur à tout point de vue. Mais ça, c'est sûr que du coup, j'y suis déjà préparé. Même si, à mon avis, le fait d'être Français en France, ce sera encore un cran supplémentaire, mais qui... Ça peut aussi se transformer en quelque chose de positif parce que quand tu as tout le public et tout le monde derrière toi, ça peut aussi te porter et te donner encore un élan supplémentaire.

  • Speaker #0

    On est ici à la boule, il y a Pierre Durand qui commente pour une chaîne de télévision. Pierre Durand, on le présente comme champion olympique pour toute la vie, c'est quelque chose qui fait rêver ?

  • Speaker #1

    Une médaille olympique, c'est vrai que c'est quelque chose qui marque ta carrière à vie.

  • Speaker #0

    donc oui forcément ça fait rêver tout sportif écoutez Simon c'est tout ce qu'on vous souhaite pour cet été merci beaucoup Simon c'était un podcast de grand prix un très grand merci à Simon Delestre merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam notre fidèle monteur et mixeur Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

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Description

Quelques semaines avant le coup d’envoi des épreuves équestres des Jeux olympiques de Paris, dans les jardins du Château de Versailles, Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX, poursuit sa série d’épisodes faisant revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Jappeloup, Mark Todd et Charisma, Pierre Jonquères d’Oriola ou encore Nick Skelton et Big Star, Pascal Boutreau retrace les expériences olympiques de Simon Delestre, sélectionné avec Napoli du Ry à Londres en 2012, où l’une de ses rênes avait cédé en plein parcours, à Rio en 2016 avec Hermès Ryan des Hayettes… qui s’était blessé dans son box, puis à Tokyo, dont il était rentré bredouille malgré deux parcours d’exception avec Berlux. Rencontré à La Baule, le cavalier évoques tous ses souvenirs olympiques. L’occasion aussi de se projeter sur Paris 2024, où il devrait monter soit Cayman Jolly Jumper, soit I Amelusina R 51. Cet épisode est présenté par Équiplus Sols Équestres, spécialiste dédié à la performance et au confort des chevaux, et fidèle partenaire de Simon Delestre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Oh là là là là là là là, il était en train de faire un sans faute.

  • Speaker #1

    Non, l'arène est cassée,

  • Speaker #0

    l'arène est cassée, c'est un truc de fou, l'arène est cassée. Ah là là là là, il a passé l'auffaire. Alors là,

  • Speaker #1

    on vient de prendre une grosse claque par équipe avec 6 points de pénalité, tout simplement en raison d'une casse. Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Plus que quelques semaines avant de se retrouver dans les jardins du château de Versailles pour les épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris. Depuis plusieurs mois, Légende Cavalière vous fait revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Japlou, après le néo-zélandais Mark Todd et Charisma, après le français Pierre Jonquière d'Oriola et après Nick Skelton et Big Star, je vous propose dans ce 39e épisode de retracer les expériences olympiques de Simon Delestre Présent à Londres en 2012 avec Napoli Dury, à Rio avec Hermès Ryan Dehaillet, jusqu'à la blessure de ce dernier, et enfin à Tokyo avec Berlux. Dans la seconde partie de ce podcast, le Lorrain, que j'ai rencontré à l'occasion du Jumping International de la Bôle, reviendra spécialement pour nous sur ses souvenirs olympiques. L'occasion aussi de se projeter sur Paris 2024. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Cet épisode de Légende Cavalière est présenté par Equiplus Sols et Questres, spécialistes dédiés à la performance et au confort des chevaux et fidèles partenaires de Simon Delestre. Simon de Lestre est né le 21 juin 1981 à Metz. Le premier jour de l'été, forcément un bon signe. Très tôt initié par son père Marcel, cavalier de haut niveau, Simon a vite montré de grandes qualités. Son poney arabe, Panama du Cassou, fut le partenaire de ses premiers exploits avec notamment deux titres nationaux en 1994 et 1995. En 1999, chez les juniors, il est sacré champion de France. Avec Bella de Charmois, puis participe à la médaille de bronze des Bleuets au championnat d'Europe à Münchvillen en Suisse sur Eddy de Villiers. Un an plus tard, cette fois chez les jeunes cavaliers, il est champion d'Europe par équipe avec Didam de Larécé. Il est alors associé à Marie Pellegrin, Sébastien Battilla et Kevin Stott. Quelques années plus tard, inédite de Balme, lui permet d'intégrer l'équipe de France senior et notamment de décrocher une médaille d'argent par équipe au jeu méditerranéen d'Almeria. Mélodie Ardente, Kouleto et quelques autres chevaux le propulsent régulièrement sur les podiums de gros Grand Prix. Au début des années 2010, les résultats glanés avec Napoli-Durie le conduisent aux Jeux Olympiques de Londres. A 31 ans, Simon découvre ce rendez-vous unique avec toute sa pression mais aussi toute sa magie. Août 2012, Greenwich Park. Première épreuve, une qualificative sans chronomètre. Le parcours dessiné par Bob Ellis ressemble avant tout à une mise en route. Les 100 fautes se multiplient, on en comptera 32. Le lendemain, épreuve par équipe. 16 couples parviennent à nouveau à sortir de la première manche sans pénalité. Malheureusement, les choses se passent mal pour le clan tricolore. 4 points pour Olivier Guillon et Lorde Thézé. 4 points pour Kevin Stott et Sylvain HDC. 8 points pour Pénélope Leprévost et Mylord Carthago. Pour Simon Delestre et Napoli, le parcours débute idéalement. On retrouve Christian Choupin avec Virginie Copéry-Effel sur France Télévisions. Bienvenue à Greenwich Park. Regardez Simon Delestre, il est sur la piste. Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    on va disputer...

  • Speaker #1

    Une première manche par équipe qui risque d'être exceptionnelle puisque la France est en grande forme. Pour l'instant c'est parfait, il aborde le triple après la rivière de 4m60, c'est parfait. Attention,

  • Speaker #0

    allez,

  • Speaker #1

    oh oh, attention la sortie, un triple qui a fait beaucoup de fautes,

  • Speaker #0

    qui est très clair. Allez,

  • Speaker #1

    l'enchaînement, la combinaison qui a été très bien exécutée,

  • Speaker #0

    on a entendu une barre chanter,

  • Speaker #1

    mais c'est bien passé pour Simon Delestre avec Napoli-Lurie.

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #1

    l'essentiel c'est de faire un sans faute,

  • Speaker #0

    et t'es bien parti pour l'instant. Le petit bidet attention parce que les choses sont pressées sur cet obstacle. Le spa c'est très bien passé pour le spa. Attention il va falloir virer court Ouh encore une barre qui chante Mais pour l'instant c'est toujours un zviropaute Le temps imparti est de 88 secondes Sur le parcours

  • Speaker #1

    Le dernier obstacle Il a perdu ses règles

  • Speaker #0

    Ah ça c'est une catastrophe Oh la la la la la Il était en train de faire un sans faute.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    l'arène est cassée, l'arène est cassée.

  • Speaker #1

    C'est un truc de fou, l'arène est cassée.

  • Speaker #0

    Ah là là là là, il a passé l'auteur. Il est perdu, regarde. Alors là,

  • Speaker #1

    on vient de prendre une grosse claque par équipe avec 6 points de pénalité,

  • Speaker #0

    tout simplement en raison d'une casse, Virginie.

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais vu ça,

  • Speaker #0

    je n'ai jamais vu ça aujourd'hui.

  • Speaker #1

    La reine droite de Simon l'a lâché avant le dernier obstacle. Dans un incroyable réflexe, le cavalier réussit à opérer une volte pour finalement terminer son parcours avec seulement 6 points de pénalité. Un moindre mal. Douzième, les bleus sont éliminés de la compétition par équipe. Simon revient en seconde manche, au seul titre de l'individuel. Mais deux nouvelles fautes le repoussent loin, au quatorzième rang. suffisant néanmoins pour revenir en finale individuelle.

  • Speaker #0

    Simon a déjà commis un exploit en première manche de l'épreuve par équipe,

  • Speaker #1

    puisque vous vous souvenez,

  • Speaker #0

    sa reine a cassé,

  • Speaker #1

    il a réussi quand même à sauter le dernier obstacle.

  • Speaker #0

    Allez, la dernière raison !

  • Speaker #1

    Oh, oh, oh, c'est très court,

  • Speaker #0

    vous avez vu comme c'était court,

  • Speaker #1

    il a vraiment été obligé de resserrer son cheval.

  • Speaker #0

    très large et cet obstacle qui est absolument

  • Speaker #1

    4 points,

  • Speaker #0

    une barre à terre absolument à franchir,

  • Speaker #1

    il est très creux c'est très désagréable d'arriver face à cet obstacle il ne faut pas se déconcentrer,

  • Speaker #0

    justement il faut aller jusqu'au bout maintenant et réaliser à partir à partir de maintenant sans faute on oublie ce 4 points oui parce qu'il peut encore rentrer dans la deuxième manche avec 4 points sans aucun problème la rivière parfait,

  • Speaker #1

    allez on temporise L'Auxerre. Il arrive sur ce vertical numéro 10 qui fait 1m60.

  • Speaker #0

    Je vous promets, on va à côté. C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Et les Auxerres coupent plus d'1m80 et en a 1m90 de large.

  • Speaker #0

    La combinaison, pas facile du tout.

  • Speaker #1

    Premier jeu de la piste.

  • Speaker #0

    L'Auxerre. Deux poulets. Hop, le vertical.

  • Speaker #1

    Deux poulets.

  • Speaker #0

    Hop, on enchaîne.

  • Speaker #1

    Allez, la palanque. Pendant que Steve Garda et Nino Debuissonnais réalisent le seul double sans faute du jour et se partent d'or à triomphe à revivre dans les jeunes cavalières, Simon et Napoli Dury doivent se contenter de 4 et 8 points pour une 19e place finale. Quelques jours plus tard, de retour dans ses écuries de Solgne, il revient sur son expérience pour France 3 Lorraine. Cavalier et serein, Simon Delestre, à peine de retour de Londres, a déjà remis le pied à l'étrier, mais les souvenirs se bousculent encore dans sa tête.

  • Speaker #0

    Je suis assez satisfait, le chat a vraiment fait un bon championnat, il a bien sauté. On peut toujours espérer mieux mais bon ça peut surtout être pire parce que bon voilà j'étais jusqu'au dernier passage, la finale de la finale donc c'était déjà bien. Le cheval a sauté vraiment super bien tous les jours donc ça c'est vraiment le point le plus positif de ce championnat. Après au niveau de la pression je pense que j'ai su bien gérer sans en avoir trop et juste ce qu'il fallait. C'était bien de pouvoir voir en situation vraiment, puisque là c'était le maximum de pression, je pense que plus ce n'est pas possible. C'était intéressant pour tout ça, ça donne beaucoup d'expérience et puis c'était quand même un bon championnat pour moi quoi qu'il en soit.

  • Speaker #1

    Et puis il y a ce fameux samedi noir, une panne qui lâche à l'avant-dernier obstacle, c'est rarissime dans le jumping.

  • Speaker #0

    Ça ne m'est jamais arrivé. Les reines, ça fait maintenant six mois que je les utilise parce que je ne voulais ni du matériel neuf ni du matériel vieux. Je voulais du matériel qui est fait déjà une demi-saison. Je les ai depuis le début de la saison. Je n'ai jamais eu de souci avec aucune reine. C'est vraiment le coup de pas de bol.

  • Speaker #1

    La saga de l'Est se poursuit encore quelques années avec Napoli-Durie qui prendra sa retraite en 2015, mais également Whisper et Valentino Velvette. Classique Bois-Margot est lui aussi entré dans le piquet du Lorrain. L'étalon bébrun va mener Simon vers les sommets avec notamment en 2013 un succès en finale mondiale des Coupes des Nations à Barcelone, une victoire à Bordeaux, plusieurs autres grosses performances et bien évidemment une participation aux Jeux équestres mondiaux de 2014 en Normandie. A Caen, 14e après la chasse, Simon sort de chacune des deux manches de la compétition par équipe avec une barre. Trop pour espérer un classement individuel. Mais avec Patrice Delaveau sur Orient Express HDC, Kevin Stott et Réveur de Hurtubise HDC et Pénélope Leprévot avec Flora de Mariposa, il monte sur la deuxième marge du podium par équipe derrière les Pays-Bas. Depuis quelques mois, un petit cheval de 1m60 a commencé à faire parler de lui. Son nom ? Ryan Derriette, plus tard rebaptisé Hermès Ryan. Dans l'épisode 24 de Légende Cavalière, nous avions évoqué la success story du couple Ryan de l'Est avec Philippe Berthold, propriétaire du cheval. Vous pouvez bien sûr réécouter cet épisode. Petit résumé, Ryan est né le 1er juin 2005 au Hara des Hayettes à Saint-Maclou dans l'Eure, issu du croisement entre Hugo Gésmeret et Ryan des Hayettes par l'anglo-arabe Ryan Danzex. Quand il arrive dans les écuries de Simon à l'âge de 5 ans, Ryan est encore un bébé qui n'a disputé que deux parcours dans sa vie. Très anxieux, il saute très haut et il laisse forcément beaucoup d'énergie. Avec le temps, il finit par se détendre et les barres montent peu à peu. Jusqu'à... 1,60 m, sa taille. Ses capacités physiques sont exceptionnelles, c'est un crack. Quand il est en compétition, c'est un lion explique Simon. Étonnant contraste avec son attitude à la maison. Il est comme un chien, sourit son cavalier, un véritable animal de compagnie. Il est très proche de l'homme et aime qu'on s'occupe de lui. Il a une présence, une intelligence et une clairvoyance surprenantes. Sa groom, Audrey Moranda, raconte son Ryan. Ryan, c'est un vrai clown. C'est caractériel. Il faut toujours qu'on s'occupe de lui. Sinon, il est très jaloux des autres. Là,

  • Speaker #0

    il cherche tout le temps de l'attention. Il est incroyable.

  • Speaker #1

    À s'occuper, il n'y a pas plus gentil. C'est un amour de cheval. Championnat d'Europe 2015, dans le mythique Stade d'Aix-la-Chapelle, où il a pris quelques semaines plus tôt la troisième place du Rolex Grand Prix du CHIO, il décroche sa première grande médaille en championnat senior. Du bronze. Derrière, le néerlandais Jeroen Dubeldam, sacré champion du monde à Caen un an plus tôt avec Zenit, et le belge Grégory Watley avec Conrad. Les mois suivants, les bons résultats s'enchaînent avec une deuxième place au top 10 de Genève, une autre sur le global d'Anvers, un double sans faute à la bolle et au début de l'été 2016, une nouvelle deuxième place sur le champ de Mars à l'occasion du Paris-Eiffel-Jumping. A la sortie de l'hiver 2016, Simon devient même numéro 1 mondial. Il est alors le troisième Français à atteindre ce rang après Eric Navet et Kevin Stott. Les Jeux Olympiques de Rio se profilent idéalement. Au jeu de la désignation des favoris, beaucoup placent Simon et Ryan en tête de liste. Le sélectionneur Philippe Garda a bien évidemment fait du couple un des piliers de son équipe. Tous les voyants sont au vert. Mais le 10 août, une terrible nouvelle assomme le cavalier et tout le clan tricolore. Au cours de la nuit précédente, Ryan s'est blessé dans son box. Au micro de Kamel Boudra sur Equidia, Philippe Gerdat au Club France confirme l'information. C'est au niveau de la hanche, on ne sait pas si le cheval s'est roulé,

  • Speaker #0

    si c'est mal levé.

  • Speaker #1

    C'est vraiment quelque chose qui est inexplicable,

  • Speaker #0

    c'est vraiment plus qu'un coup de malchance.

  • Speaker #1

    Il faudra attendre demain et puis...

  • Speaker #0

    On se donne 48 heures pour donner un pronostic,

  • Speaker #1

    mais même si je suis plutôt pessimiste en ce moment.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous n'écartez pas le fait que le cheval puisse être forfait pour ces Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Malheureusement oui,

  • Speaker #0

    malheureusement pour Simon, malheureusement pour l'équipe de France.

  • Speaker #1

    C'est quand même un de nos deux atouts majeurs.

  • Speaker #0

    On avait quand même construit l'équipe autour de Flora et de Ryan.

  • Speaker #1

    Il a été préservé vraiment tout au long de la saison pour ses Jeux Olympiques, donc ce serait vraiment malheureux qu'il ne puisse pas participer.

  • Speaker #0

    Mais de toute manière, la santé de Ryan est la première chose qui compte.

  • Speaker #1

    Tout sera mis en œuvre pour qu'il retrouve le plus vite possible son meilleur état physique. Mais s'il y avait un risque à prendre, on ne va pas le prendre pour les Jeux Olympiques,

  • Speaker #0

    même si c'est les Jeux Olympiques.

  • Speaker #1

    Des examens complémentaires révèlent une micro-fracture sur la pointe du jarret. Fin du rêve olympique. Quatre ans après la reine cassée de Londres, Brutale et sans appel. Dévasté, Simon rentre en France. Philippe Garda évoque cet instant dans l'épisode de Riders Club sur Grand Prix TV, en face à face avec Kamel. Pendant un jour et demi, moi je savais où j'en étais. Parce que l'autre, il était au tapis. Donc j'ai essayé de... J'ai été l'accompagner à l'aéroport parce qu'il était tout seul dans un immense bus. Il pleurait dans ce bus. Puis après, quand je suis rentré, il y en a un qui n'était pas content parce que... je m'étais pas assez occupé de lui alors qu'il a doit monter donc c'est des choses qui m'ont touché parce que moi je suis quelqu'un qui suis dans l'affectif et puis là j'ai essayé de tout faire juste. Simon est remplacé par Philippe Rosier et Raoult Teb de Toscane avec une issue en or pour les Bleus dont on se souvient tous. Les gens de Cavalière vous la fait revivre dans son épisode numéro 9. Ryan reviendra en compétition en février 2017. Les succès, certes moins réguliers, rythmeront ses sorties pendant plusieurs années en alternance avec ceux de chez Zal. En point d'orgue, bien évidemment, ces deux victoires au Sceau Hermès en 2018 et 2019 et d'autres en Coupe du Monde Longines à Lyon 2017, Véronne en 2021 ou encore au Longines Masters en décembre 2019 à Villepinte. Jusqu'à sa retraite en juillet 2022 après une ultime victoire à 1m50 à Monte Carlo. Le troisième chapitre de l'histoire olympique de Simon de Lestre s'écrit avec Berlux, un Hongre inscrit au studbook Zangerscheid, né en avril 2011, fils de Berlin et dame de la cour par major de la cour. Acheté en 2018 par Nicolas Orsteder pour sa fille Jennifer, le gris est régulièrement monté en compétition par Simon de Lestre, qui travaille avec la famille représentant le Liechtenstein en compétition. Le Français en devient le cavalier principal en décembre 2019 et commence à le sortir en CSI 4 étoiles et bientôt 5 étoiles. Le report d'un an des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo, en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, offre une belle opportunité à ce nouveau couple. 7e à Grimaud en juin, 4e à Valkenswaard en juillet, Simon décroche sur le fil sa sélection pour le Japon. Portrait du couple sur France 3 Lorraine. Une robe blanche immaculée et une stature impressionnante.

  • Speaker #0

    Depuis trois ans,

  • Speaker #1

    Berlux Z a été préparé, façonné et mené au plus haut niveau par Simon Deleste. C'est avec ce jeune cheval de 10 ans que le cavalier mausélant s'apprête à participer à ses 3e Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    C'est un cheval puissant, très puissant, sensible mais à la fois courageux, avec de gros moyens, une grande action, ce qui lui permet malgré son jeune âge de pouvoir accéder à un championnat de ce niveau-là à 10 ans. C'est ma troisième Olympiade avec un troisième cheval. J'ai formé déjà trois chevaux olympiques sur les trois dernières Olympiades. C'est vraiment une satisfaction à la fois personnelle et encourageante pour tout le reste de mon entourage et de mon équipe.

  • Speaker #1

    Perturbés dans leur préparation par la crise sanitaire et la rhinopneumonie équine, Simon Delestre et Berlux Z sont montés en puissance ces derniers mois, avec 14 sans faute sur leurs 16 derniers parcours. Le cavalier Lorrain part à Tokyo avec le statut de remplaçant, mais il devrait participer à l'épreuve par équipe, avec la ferme attention d'aider la France à conserver son titre. Le staff tricolore a décidé de préserver le couple pour la compétition par équipe. disputé après l'individuel et remporté par le britannique Ben Maher avec Explosion W. Le Mosellan entre donc en piste le 6 août pour la qualificative par équipe. Sur le parcours, dessiné par l'espagnol Santiago Varela, son gris de 10 ans survole les barres malgré son peu d'expérience. Le couple concède un petit point de temps sans importance. Berlux est un cheval hors-nomme, commande son cavalier. Sixième, la France se qualifie pour la finale. Le lendemain, les compteurs sont remis à zéro. France 3 Lorraine résume les performances des Français. Ils y ont cru jusqu'au bout. Mais les cavaliers français ne réitèrent pas l'exploit de Rio.

  • Speaker #0

    Tout avait pourtant bien commencé.

  • Speaker #1

    Simon Delestre est le premier des trois à s'élancer.

  • Speaker #0

    Première difficulté du parcours, un triple.

  • Speaker #1

    Allez, le milieu. Allez, allez.

  • Speaker #0

    1.

  • Speaker #1

    Ça passe pour le Moselland. Une rivière de 4 mètres à franchir. Nouvelle démonstration. Allez,

  • Speaker #0

    allez,

  • Speaker #1

    y'a ! À l'arrivée, c'est un sans faute pour Simon et son cheval Berlux. Le duo écope juste d'une pénalité pour avoir dépassé le temps imparti.

  • Speaker #0

    Mais l'équipe de France est bel et bien lancée.

  • Speaker #1

    Au tour maintenant de Mathieu Billot.

  • Speaker #0

    Sur ce parcours ultra-sélectif,

  • Speaker #1

    il fait aussi bien. La France maintient la pression sur ses concurrents. Et la pression justement était sans doute trop forte pour Pénélope Le Prévost. C'est le dernier passage et à cet instant, la France est en tête. La suite a un goût amer. Refus d'obstacle, c'est l'élimination. Énorme désillusion, la France termine finalement à la huitième place. Comme la veille, Simon a été parfait. Presque parfait avec un seul point de temps. Appelés de dernière minute pour remplacer Nicolas Delmotte après les coliques d'Urvoso du Roc, Mathieu Billot et Kelfilou ont parfaitement réagi après leurs 9 points de la veille. La France a cru pouvoir signer un doublé, 5 ans après le sacre de Rio. Malheureusement, l'élimination de Pénélope Le Prévost et Vancouver Delanlore, dans cette formule à trois couples qui ne laisse aucune marge de manœuvre, a mis fin à ce rêve. Les Bleus ont dégringolé à la 8e place. La fin d'une troisième expérience pour Simon Delestre, toujours pas médaillé olympique, mais de retour en France avec le sentiment du devoir accompli. Berlux quittera ses écuries dans la foulée, vendues aux richissimes écuries Coulemort pour être montées par les Irlandais Kino Connor et Max Warkman. Pour autant, le Lorrain a déjà Paris à l'esprit. Un rendez-vous qu'il évoque déjà dans un entretien accordé à France 3 Lorraine, quelques semaines seulement après son retour du Japon.

  • Speaker #0

    Avec les chevaux, on a toujours des idées, des objectifs. Après, on est obligé de se réadapter à l'évolution de tel ou tel cheval. On a trois neuvans sur lesquels on a vraiment beaucoup misé en vue de Paris. Un qu'on a depuis longtemps, qu'on a acheté à 6 ans. qui est né, qu'on l'a depuis qu'il est né. Et on a encore un autre cheval qui s'appelle Caïman, Joey Jumper, qui est arrivé après les Jeux, qui a déjà gagné un 5 étoiles indoor. Donc voilà, ça c'est vraiment, je dirais, les 4 chevaux qui sont potentiels pour Paris et sur lesquels on va vraiment axer le développement. C'est une pression, oui. Paris sera mes quatrièmes Jeux, donc il sera temps que j'arrive à attraper une médaille, si j'arrive à y aller. C'est vrai que maintenant j'ai fait trois fois les Jeux, donc je sais à quelle sauce on va être mangé. Ça je pense que c'est vraiment ça qui peut faire la différence sur Paris, c'est l'expérience.

  • Speaker #1

    Plus que quelques semaines pour connaître la réponse. Il est désormais temps de retrouver Simon Delestre. Simon Delestre, merci de nous accorder un petit peu de temps pour les gens de Cavalier. On profite ici de votre présence à la balle, dans ce magnifique jumping de la balle. Les Jeux Olympiques, on va évoquer bien sûr vos expériences olympiques. Il y a eu des biens, il y a eu des un peu moins biens. C'est un événement à part, les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #0

    Alors les Jeux Olympiques, c'est un événement, je dirais, vraiment différent. C'est une bulle dans le sport, c'est un événement planétaire. Il y a un engouement dans tout. De tous les gens, dans tous les sports, qui n'y arrivent qu'une fois tous les quatre ans, et c'est pendant les Jeux. Donc les Jeux, oui, restent un événement très particulier pour tout sportif.

  • Speaker #1

    Si on remonte un petit peu dans le temps, votre première expérience 2012, Londres, Napoli-Durie. Vous étiez dans quel état d'esprit ? Parce que vous aviez une petite trentaine d'années. Quand on attaque les Jeux Olympiques, on a à peine 30 ans, ça se passe comment ?

  • Speaker #0

    J'étais dans un état de stress assez important. Après... Les jeux, si on ne les a jamais vécu, on ne peut pas se rendre compte. C'est quand on y est qu'on se rend compte de l'ampleur de l'événement qui est colossale. C'est beaucoup de stress. C'était un moment intense de ma carrière.

  • Speaker #1

    Ça représentait quoi ? Vous aviez des images des sports écaisses, mais pas forcément d'autres sports aussi avant d'arriver à Londres ?

  • Speaker #0

    On a des images, mais quand on le voit de l'intérieur, c'est vraiment quelque chose de grandiose et d'encore plus impressionnant que ce qu'on pourrait imaginer. Donc c'est vrai qu'il faut vraiment être préparé à ça. Mais même en étant préparé, c'est compliqué de s'imaginer ou de se rendre compte sans l'avoir vécu de ce que ça représente.

  • Speaker #1

    Sportivement, vous aviez quelle ambition ? Vous étiez confiant, on rêve de médaille, on veut juste participer comme le disait Coubertin. On est dans quel état d'esprit ?

  • Speaker #0

    Juste participer, ce n'est pas quelque chose qui me qualifie. Rêver de médaille, c'était un peu présomptueux à cette époque par rapport à la concurrence. C'est ça. Mais écoute, de bien figurer, j'ai pu aller en finale, j'ai dû finir 15e ou quelque chose comme ça, ce qui était correct, je dirais honorable, même si on se dit toujours avec une barre de moins j'étais 5e, mais bon ça c'est souvent le cas. C'était pas mal, c'était une bonne expérience, ce n'était pas des jeux ratés mais ce n'était pas non plus un exploit.

  • Speaker #1

    Le temps est passé, parlez-nous un petit peu de Napoli, quel type de cheval c'était ?

  • Speaker #0

    Napoli c'était un cheval comme je les aime, bourré de sang, extrêmement respectueux. Au début c'était un cheval qui n'était pas téméraire, qui était un peu prudent et à la fin c'était vraiment un cheval qui se battait pour moi. C'est un cheval qui a mis un peu de temps à venir, mais à la fin, il était vraiment un cheval solide et sur lequel on pouvait vraiment compter.

  • Speaker #1

    Vous l'avez dit, vous avez fait une bonne place finalement, très honorable pour une première participation. Et la frustration, évidemment, je suis obligé d'y revenir, sur cette reine qui casse dans la première manche du paréquipe sur l'avant-dernier obstacle. C'est frustrant que les gens aujourd'hui, il faut être honnête, retiennent surtout cet épisode.

  • Speaker #0

    Non, pour moi ce n'est pas frustrant qu'on retienne ça. Après l'avantage des Jeux, c'est que c'est la finale individuelle, on repart à zéro. Et puis malgré l'arène qui a cassé, j'ai réussi à sauter le dernier. Et je suis sorti avec 6 points qui n'étaient pas catastrophiques. Et en finale, les 6 points sont gommés et tu repars à zéro. Donc j'ai quand même pu accéder à la finale et me qualifier pour la finale individuelle. C'était un incident qui n'a pas eu de conséquences désastreuses pour la suite de mes jeux.

  • Speaker #1

    Cet incident, sur l'instant, on passe tout de suite en mode réaction. Il se passe quoi dans la tête quand ça arrive ?

  • Speaker #0

    On dit qu'il faut trouver une solution pour sauter le dernier. On est au jeu, c'est hors de question de baisser les bras. J'ai réussi à faire une toute petite volte et puis à sauter le dernier comme ça. Ça s'est plutôt pas trop mal goupillé.

  • Speaker #1

    L'ambiance de Greenwich Park, c'était quelque chose d'incroyable. On avait Nick Skelton, dont il n'a pas gagné, mais qui était attendu par tous.

  • Speaker #0

    L'endroit était magnifique. Les gradins étaient... de ma mémoire monstrueuse et remplie comme j'avais rarement vu. Et puis, il y a une atmosphère incroyable.

  • Speaker #1

    On fait un petit bond dans le temps. On part du côté de Rio. Là, ce coup-ci, vous avez des ambitions quand vous montez dans l'avion avec Hermès. C'est une autre approche. L'expérience de Londres aussi avait été utile.

  • Speaker #0

    L'expérience de Londres avait été utile. Maintenant, oui, c'est complètement une autre approche parce que le mois des Jeux, j'étais numéro 2 mondial. Le mois d'avant, j'étais numéro 1 mondial. Ryan était honnêtement au top de sa forme, il ne loupait pas un parcours à ce moment-là. J'étais aussi plutôt en forme forcément, quand on est dans les 1er ou 2ème mondiales, on est forcément en forme. Donc là, j'avais d'autres ambitions, j'espérais brimer un podium ou par équipe ou en individuel. Et voilà, ça a été le moment le plus dur de ma carrière sportive. Parce que c'était pas possible de l'envisager ou d'y penser. J'avais pas d'alerte avec le cheval. C'est pas comme si t'as un cheval et tu te dis, bon, il y a un petit truc qui bouge, mais ça va. Le cheval était en pleine forme, il avait sauté à Paris, il était deuxième du Grand Prix trois semaines avant. J'étais un peu tendu avec l'avion parce que Ryan est sensible, il avait super bien voyagé, on avait pris plein de précautions. On a émis le vétérinaire avec, mais tout s'était passé de façon remarquable. On était arrivé à Rio, ça faisait six jours qu'on était là, que je le montais tous les jours et que tout était nickel. Le matin de la visite vétérinaire, je suis arrivé au box et ma groupe me dit qu'il a une patte en l'air. J'ai dit que c'était incompréhensible. Toujours pas d'explication, si ce n'est qu'il a probablement dû ou faire un faux mouvement, ou glisser en se relevant, le truc qui arrive une fois dans ta carrière, au plus mauvais moment. Il n'y a pas d'autre explication. Donc là, c'est un moment très très difficile. à vivre.

  • Speaker #1

    Et on comprend que vous ne soyez pas resté sur place parce que c'était trop dur de rester sur place.

  • Speaker #0

    Déjà, il faut aussi savoir qu'en fait, tu as ton accréditation pour aller au village avec les autres. Et puis d'un coup, tu sors de l'équipe. Donc ils reprennent ton accréditation. Et puis si tu veux rester, tu as le droit d'aller dans un hôtel tout seul. Donc effectivement, aller dans un hôtel tout seul en dehors de l'équipe, c'était inenvisageable. De toute façon, qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre ?

  • Speaker #1

    Et vous avez coupé après ? Comment vous avez vécu ? Parce que finalement, l'équipe de France est championne olympique par équipe. On vit ça comment ? Là encore, je vais employer le mot de frustration, mais quel est le sentiment ?

  • Speaker #0

    Ce qu'il faut voir aussi, c'est qu'à ce moment-là, on avait 3 ou 4 cavaliers dans les 15 meilleurs mondiaux. Donc en plus d'avoir une chance en individuel, on avait... Sur le papier, l'équipe la plus forte. Et ça a été prouvé puisqu'ils ont gagné. Donc j'étais frustré, non, mais déçu de ne pas être dans l'équipe, évidemment, parce qu'il n'y avait pas d'autre solution. Après, comme on dit, quand on tombe, il faut se relever le plus vite possible. Et la semaine d'après, j'ai été à Valence avec Chézal qui gagne le Grand Prix. Ça permet de paumer un petit peu.

  • Speaker #1

    De toute façon, les chevaux, les concours, c'est comme ça. Moi, je dis toujours quand on gagne, c'est du dimanche après le Grand Prix jusqu'au dimanche soir. Et le lundi matin, on redémarre et on repart sur un autre concours. Et l'avantage, c'est que quand c'est une défaite, c'est un peu la même chose. Tu as la possibilité de refaire quelque chose la semaine d'après, même si quand les Jeux, c'est loupé, ce n'est pas la semaine d'après, mais c'est quatre ans ou huit ans plus tard. Mais de toute façon il n'y a pas d'autre solution et de regarder dans le rétroviseur ça sert pas à grand chose.

  • Speaker #0

    Sur l'approche des jeux olympiques, il y a deux approches différentes entre Londres et Rio. A Londres vous avez un petit peu isolé, vous étiez un petit peu entre vous les gens de l'équitation. A Rio, Philippe Garda avait souhaité vous mettre dans l'ambiance des jeux olympiques. A votre avis quel est le bon choix ?

  • Speaker #1

    Je pense que le bon choix c'est surtout qu'à Londres c'était comme à Paris, le village olympique était à 2 heures. Du site équestre, donc s'il faut faire 4 heures par jour pour aller monter les chevaux, honnêtement c'est pas possible. Moi j'aime bien monter toujours entre 6 et 7 ou plus tard à 7h30. Si je dois commencer à partir à 4h pour être à l'heure aux écuries, c'est une fatigue qui n'est pas nécessaire. Et Rio, le village n'était pas très loin du site, donc c'était super de pouvoir être au site.

  • Speaker #0

    Hermès, c'est aujourd'hui encore le cheval, on emploie souvent l'expression le cheval de ma vie, c'est un peu ça Hermès Ryan ou Ryan Dehaillet autrefois ?

  • Speaker #1

    Hermès Ryan, c'est mon cheval de cœur, après le cheval de ma vie parmi d'autres, parce que moi j'ai la chance d'avoir déjà croisé un certain nombre de grands champions. Que ce soit Napoli, Ryan, Berlux, Caïman, Dexter, encore Ameluzina pour cet après-midi et j'en passe. Donc c'est tous des chevaux qui sont exceptionnels, qui sont des êtres exceptionnels et avec lesquels j'ai eu la chance de pouvoir tisser une relation incroyable, même si chaque relation avec chaque cheval est complètement différente. Des chevaux de ce niveau, ça reste des chevaux vraiment différents, avec une personnalité, une intelligence qui est hors du commun. Donc je les ai tous aimés à leur juste valeur. Après, j'ai eu une carrière incroyable avec Hermès, mais j'ai eu des moments incroyables avec les autres aussi.

  • Speaker #0

    Tokyo, justement, j'allais dire 2020, mais non, 2021, ça a changé quelque chose pour vous, ce report d'une année des Jeux Olympiques de Tokyo ?

  • Speaker #1

    C'est quand même frustrant, c'est très bizarre de se préparer pour une échéance et puis d'un coup qu'il n'y a plus lieu. Tu fais tout un planning, toute une organisation parce que les jeux ne se préparent pas 15 jours avant. C'est au moins un an avant, un planning de concours et tu te dis je vais faire ça, je vais faire ça, je vais faire tel parcours. Puis d'un coup d'un seul, il n'y a plus d'échéance. Donc tu te retrouves un peu dans le vide quand même. Mais bon, c'était pour tout le monde pareil. Donc on a continué d'avancer et puis on a refait la même chose l'année d'après. De nouveau un programme en vue des jeux.

  • Speaker #0

    Berlux les aurait fait aussi en 2020 ?

  • Speaker #1

    Superlux a été un cheval incroyable avec des moyens surdimensionnés, un courage et une assurance que peu de chevaux ont. Il a fait deux parcours à Tokyo, c'est parmi les plus beaux parcours que j'ai fait de ma carrière et c'était vraiment un régal à monter.

  • Speaker #0

    Justement, Tokyo, pour vous, sportivement, il y a des belles performances.

  • Speaker #1

    Oui, comme je te dis, ces deux parcours à Tokyo, ils étaient incroyables. Le cheval était à 100% et j'ai eu un sentiment exceptionnel. C'était magique.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on se sentait aux Jeux Olympiques à Tokyo ? Parce qu'on connaît les conditions de huis clos avec le Covid.

  • Speaker #1

    Alors on était fort isolé bien sûr entre le site et puis le village, mais après quand tu reconnais la piste et quand il y a le niveau qu'on a sauté à Tokyo, ouais il y a un moment tu sais, en fait tu fais abstraction de toute façon, tu rentres dans une bulle et tu rentres en piste et vu la difficulté des parcours, tu te sentais bien aux jeux.

  • Speaker #0

    On sent, j'ai discuté avec pas mal de personnes des jeux olympiques, ils disent Quand on regarde la start 10, quand on voit les noms des chevaux, on se rend compte qu'on n'est pas dans un événement comme les autres parce qu'avec tous les concours 5 étoiles qu'il y a aujourd'hui, vous êtes un petit peu dispersés sur certains week-ends, mais là, le temps des Jeux Olympiques, vous êtes tous là.

  • Speaker #1

    Oui, tout le monde est là au même moment avec son meilleur cheval et qui a essayé vraiment de faire une construction de saison pour arriver ce week-end-là le plus en forme possible. Tout le monde se concentre sur un événement et tu as tous les meilleurs au même moment avec les chevaux les plus en forme.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est nécessaire pour un cheval pour être champion olympique ?

  • Speaker #1

    énormément de choses et en plus de ça un peu de chance et beaucoup de réussite un bon cavalier déjà de toute façon des couples des couples incroyables je pense que quand tu regardes la start list tu te dis ah oui et puis il y a lui encore et puis encore ce cheval là ce couple là c'est interminable tu as peut-être 25 où tu te dis ça peut passer Après, nous notre sport, il est comme ça, tu sais très bien qu'une touchette chanceuse ou malchanceuse, ça change absolument tout entre 4 points et sans faute par rapport à un tennisman qui fait une double faute au service, il n'a pas perdu son match, ça ne change pas grand-chose à la tournure de son match. Nous, une touchette sur le 1 et la barre reste ou la barre tombe, c'est soit tu rentres, soit tu peux continuer. C'est vraiment une mort subite. Il y aura des couples qui auront une touchette malchanceuse et qui pourraient potentiellement quand même être champions olympiques s'ils avaient eu la touchette qui était restée dessus. Donc ça c'est notre sport, ça il faut vivre avec. Après la loi du sport on l'accepte tous et on la connaît. Par exemple moi à Rio le fait de ne pas pouvoir concourir, ça c'était très frustrant. Tu concours, tu loupes, ça arrive et ça nous arrive tous les week-ends. Mais ne pas avoir la chance de concourir quand tout est bien, ça c'est frustrant.

  • Speaker #0

    On peut imaginer Simon que vous serez à Versailles l'été prochain. Il peut se passer beaucoup de choses, il reste de moi. On va dire que sur le papier aujourd'hui, votre nom est cité. Qu'y a-t-il de différent entre le Simon de l'Est de 2012 et le Simon de l'Est de 2024 ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'au niveau expérience, ce n'est pas comparable. Aussi, la chance d'avoir déjà fait trois Olympiades, je sais exactement ce qui va nous arriver et à quelle sauce on va être mangé. On sait que ça va être dur à tout point de vue. Mais ça, c'est sûr que du coup, j'y suis déjà préparé. Même si, à mon avis, le fait d'être Français en France, ce sera encore un cran supplémentaire, mais qui... Ça peut aussi se transformer en quelque chose de positif parce que quand tu as tout le public et tout le monde derrière toi, ça peut aussi te porter et te donner encore un élan supplémentaire.

  • Speaker #0

    On est ici à la boule, il y a Pierre Durand qui commente pour une chaîne de télévision. Pierre Durand, on le présente comme champion olympique pour toute la vie, c'est quelque chose qui fait rêver ?

  • Speaker #1

    Une médaille olympique, c'est vrai que c'est quelque chose qui marque ta carrière à vie.

  • Speaker #0

    donc oui forcément ça fait rêver tout sportif écoutez Simon c'est tout ce qu'on vous souhaite pour cet été merci beaucoup Simon c'était un podcast de grand prix un très grand merci à Simon Delestre merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam notre fidèle monteur et mixeur Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

Description

Quelques semaines avant le coup d’envoi des épreuves équestres des Jeux olympiques de Paris, dans les jardins du Château de Versailles, Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX, poursuit sa série d’épisodes faisant revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Jappeloup, Mark Todd et Charisma, Pierre Jonquères d’Oriola ou encore Nick Skelton et Big Star, Pascal Boutreau retrace les expériences olympiques de Simon Delestre, sélectionné avec Napoli du Ry à Londres en 2012, où l’une de ses rênes avait cédé en plein parcours, à Rio en 2016 avec Hermès Ryan des Hayettes… qui s’était blessé dans son box, puis à Tokyo, dont il était rentré bredouille malgré deux parcours d’exception avec Berlux. Rencontré à La Baule, le cavalier évoques tous ses souvenirs olympiques. L’occasion aussi de se projeter sur Paris 2024, où il devrait monter soit Cayman Jolly Jumper, soit I Amelusina R 51. Cet épisode est présenté par Équiplus Sols Équestres, spécialiste dédié à la performance et au confort des chevaux, et fidèle partenaire de Simon Delestre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Oh là là là là là là là, il était en train de faire un sans faute.

  • Speaker #1

    Non, l'arène est cassée,

  • Speaker #0

    l'arène est cassée, c'est un truc de fou, l'arène est cassée. Ah là là là là, il a passé l'auffaire. Alors là,

  • Speaker #1

    on vient de prendre une grosse claque par équipe avec 6 points de pénalité, tout simplement en raison d'une casse. Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Plus que quelques semaines avant de se retrouver dans les jardins du château de Versailles pour les épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris. Depuis plusieurs mois, Légende Cavalière vous fait revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Japlou, après le néo-zélandais Mark Todd et Charisma, après le français Pierre Jonquière d'Oriola et après Nick Skelton et Big Star, je vous propose dans ce 39e épisode de retracer les expériences olympiques de Simon Delestre Présent à Londres en 2012 avec Napoli Dury, à Rio avec Hermès Ryan Dehaillet, jusqu'à la blessure de ce dernier, et enfin à Tokyo avec Berlux. Dans la seconde partie de ce podcast, le Lorrain, que j'ai rencontré à l'occasion du Jumping International de la Bôle, reviendra spécialement pour nous sur ses souvenirs olympiques. L'occasion aussi de se projeter sur Paris 2024. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Cet épisode de Légende Cavalière est présenté par Equiplus Sols et Questres, spécialistes dédiés à la performance et au confort des chevaux et fidèles partenaires de Simon Delestre. Simon de Lestre est né le 21 juin 1981 à Metz. Le premier jour de l'été, forcément un bon signe. Très tôt initié par son père Marcel, cavalier de haut niveau, Simon a vite montré de grandes qualités. Son poney arabe, Panama du Cassou, fut le partenaire de ses premiers exploits avec notamment deux titres nationaux en 1994 et 1995. En 1999, chez les juniors, il est sacré champion de France. Avec Bella de Charmois, puis participe à la médaille de bronze des Bleuets au championnat d'Europe à Münchvillen en Suisse sur Eddy de Villiers. Un an plus tard, cette fois chez les jeunes cavaliers, il est champion d'Europe par équipe avec Didam de Larécé. Il est alors associé à Marie Pellegrin, Sébastien Battilla et Kevin Stott. Quelques années plus tard, inédite de Balme, lui permet d'intégrer l'équipe de France senior et notamment de décrocher une médaille d'argent par équipe au jeu méditerranéen d'Almeria. Mélodie Ardente, Kouleto et quelques autres chevaux le propulsent régulièrement sur les podiums de gros Grand Prix. Au début des années 2010, les résultats glanés avec Napoli-Durie le conduisent aux Jeux Olympiques de Londres. A 31 ans, Simon découvre ce rendez-vous unique avec toute sa pression mais aussi toute sa magie. Août 2012, Greenwich Park. Première épreuve, une qualificative sans chronomètre. Le parcours dessiné par Bob Ellis ressemble avant tout à une mise en route. Les 100 fautes se multiplient, on en comptera 32. Le lendemain, épreuve par équipe. 16 couples parviennent à nouveau à sortir de la première manche sans pénalité. Malheureusement, les choses se passent mal pour le clan tricolore. 4 points pour Olivier Guillon et Lorde Thézé. 4 points pour Kevin Stott et Sylvain HDC. 8 points pour Pénélope Leprévost et Mylord Carthago. Pour Simon Delestre et Napoli, le parcours débute idéalement. On retrouve Christian Choupin avec Virginie Copéry-Effel sur France Télévisions. Bienvenue à Greenwich Park. Regardez Simon Delestre, il est sur la piste. Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    on va disputer...

  • Speaker #1

    Une première manche par équipe qui risque d'être exceptionnelle puisque la France est en grande forme. Pour l'instant c'est parfait, il aborde le triple après la rivière de 4m60, c'est parfait. Attention,

  • Speaker #0

    allez,

  • Speaker #1

    oh oh, attention la sortie, un triple qui a fait beaucoup de fautes,

  • Speaker #0

    qui est très clair. Allez,

  • Speaker #1

    l'enchaînement, la combinaison qui a été très bien exécutée,

  • Speaker #0

    on a entendu une barre chanter,

  • Speaker #1

    mais c'est bien passé pour Simon Delestre avec Napoli-Lurie.

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #1

    l'essentiel c'est de faire un sans faute,

  • Speaker #0

    et t'es bien parti pour l'instant. Le petit bidet attention parce que les choses sont pressées sur cet obstacle. Le spa c'est très bien passé pour le spa. Attention il va falloir virer court Ouh encore une barre qui chante Mais pour l'instant c'est toujours un zviropaute Le temps imparti est de 88 secondes Sur le parcours

  • Speaker #1

    Le dernier obstacle Il a perdu ses règles

  • Speaker #0

    Ah ça c'est une catastrophe Oh la la la la la Il était en train de faire un sans faute.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    l'arène est cassée, l'arène est cassée.

  • Speaker #1

    C'est un truc de fou, l'arène est cassée.

  • Speaker #0

    Ah là là là là, il a passé l'auteur. Il est perdu, regarde. Alors là,

  • Speaker #1

    on vient de prendre une grosse claque par équipe avec 6 points de pénalité,

  • Speaker #0

    tout simplement en raison d'une casse, Virginie.

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais vu ça,

  • Speaker #0

    je n'ai jamais vu ça aujourd'hui.

  • Speaker #1

    La reine droite de Simon l'a lâché avant le dernier obstacle. Dans un incroyable réflexe, le cavalier réussit à opérer une volte pour finalement terminer son parcours avec seulement 6 points de pénalité. Un moindre mal. Douzième, les bleus sont éliminés de la compétition par équipe. Simon revient en seconde manche, au seul titre de l'individuel. Mais deux nouvelles fautes le repoussent loin, au quatorzième rang. suffisant néanmoins pour revenir en finale individuelle.

  • Speaker #0

    Simon a déjà commis un exploit en première manche de l'épreuve par équipe,

  • Speaker #1

    puisque vous vous souvenez,

  • Speaker #0

    sa reine a cassé,

  • Speaker #1

    il a réussi quand même à sauter le dernier obstacle.

  • Speaker #0

    Allez, la dernière raison !

  • Speaker #1

    Oh, oh, oh, c'est très court,

  • Speaker #0

    vous avez vu comme c'était court,

  • Speaker #1

    il a vraiment été obligé de resserrer son cheval.

  • Speaker #0

    très large et cet obstacle qui est absolument

  • Speaker #1

    4 points,

  • Speaker #0

    une barre à terre absolument à franchir,

  • Speaker #1

    il est très creux c'est très désagréable d'arriver face à cet obstacle il ne faut pas se déconcentrer,

  • Speaker #0

    justement il faut aller jusqu'au bout maintenant et réaliser à partir à partir de maintenant sans faute on oublie ce 4 points oui parce qu'il peut encore rentrer dans la deuxième manche avec 4 points sans aucun problème la rivière parfait,

  • Speaker #1

    allez on temporise L'Auxerre. Il arrive sur ce vertical numéro 10 qui fait 1m60.

  • Speaker #0

    Je vous promets, on va à côté. C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Et les Auxerres coupent plus d'1m80 et en a 1m90 de large.

  • Speaker #0

    La combinaison, pas facile du tout.

  • Speaker #1

    Premier jeu de la piste.

  • Speaker #0

    L'Auxerre. Deux poulets. Hop, le vertical.

  • Speaker #1

    Deux poulets.

  • Speaker #0

    Hop, on enchaîne.

  • Speaker #1

    Allez, la palanque. Pendant que Steve Garda et Nino Debuissonnais réalisent le seul double sans faute du jour et se partent d'or à triomphe à revivre dans les jeunes cavalières, Simon et Napoli Dury doivent se contenter de 4 et 8 points pour une 19e place finale. Quelques jours plus tard, de retour dans ses écuries de Solgne, il revient sur son expérience pour France 3 Lorraine. Cavalier et serein, Simon Delestre, à peine de retour de Londres, a déjà remis le pied à l'étrier, mais les souvenirs se bousculent encore dans sa tête.

  • Speaker #0

    Je suis assez satisfait, le chat a vraiment fait un bon championnat, il a bien sauté. On peut toujours espérer mieux mais bon ça peut surtout être pire parce que bon voilà j'étais jusqu'au dernier passage, la finale de la finale donc c'était déjà bien. Le cheval a sauté vraiment super bien tous les jours donc ça c'est vraiment le point le plus positif de ce championnat. Après au niveau de la pression je pense que j'ai su bien gérer sans en avoir trop et juste ce qu'il fallait. C'était bien de pouvoir voir en situation vraiment, puisque là c'était le maximum de pression, je pense que plus ce n'est pas possible. C'était intéressant pour tout ça, ça donne beaucoup d'expérience et puis c'était quand même un bon championnat pour moi quoi qu'il en soit.

  • Speaker #1

    Et puis il y a ce fameux samedi noir, une panne qui lâche à l'avant-dernier obstacle, c'est rarissime dans le jumping.

  • Speaker #0

    Ça ne m'est jamais arrivé. Les reines, ça fait maintenant six mois que je les utilise parce que je ne voulais ni du matériel neuf ni du matériel vieux. Je voulais du matériel qui est fait déjà une demi-saison. Je les ai depuis le début de la saison. Je n'ai jamais eu de souci avec aucune reine. C'est vraiment le coup de pas de bol.

  • Speaker #1

    La saga de l'Est se poursuit encore quelques années avec Napoli-Durie qui prendra sa retraite en 2015, mais également Whisper et Valentino Velvette. Classique Bois-Margot est lui aussi entré dans le piquet du Lorrain. L'étalon bébrun va mener Simon vers les sommets avec notamment en 2013 un succès en finale mondiale des Coupes des Nations à Barcelone, une victoire à Bordeaux, plusieurs autres grosses performances et bien évidemment une participation aux Jeux équestres mondiaux de 2014 en Normandie. A Caen, 14e après la chasse, Simon sort de chacune des deux manches de la compétition par équipe avec une barre. Trop pour espérer un classement individuel. Mais avec Patrice Delaveau sur Orient Express HDC, Kevin Stott et Réveur de Hurtubise HDC et Pénélope Leprévot avec Flora de Mariposa, il monte sur la deuxième marge du podium par équipe derrière les Pays-Bas. Depuis quelques mois, un petit cheval de 1m60 a commencé à faire parler de lui. Son nom ? Ryan Derriette, plus tard rebaptisé Hermès Ryan. Dans l'épisode 24 de Légende Cavalière, nous avions évoqué la success story du couple Ryan de l'Est avec Philippe Berthold, propriétaire du cheval. Vous pouvez bien sûr réécouter cet épisode. Petit résumé, Ryan est né le 1er juin 2005 au Hara des Hayettes à Saint-Maclou dans l'Eure, issu du croisement entre Hugo Gésmeret et Ryan des Hayettes par l'anglo-arabe Ryan Danzex. Quand il arrive dans les écuries de Simon à l'âge de 5 ans, Ryan est encore un bébé qui n'a disputé que deux parcours dans sa vie. Très anxieux, il saute très haut et il laisse forcément beaucoup d'énergie. Avec le temps, il finit par se détendre et les barres montent peu à peu. Jusqu'à... 1,60 m, sa taille. Ses capacités physiques sont exceptionnelles, c'est un crack. Quand il est en compétition, c'est un lion explique Simon. Étonnant contraste avec son attitude à la maison. Il est comme un chien, sourit son cavalier, un véritable animal de compagnie. Il est très proche de l'homme et aime qu'on s'occupe de lui. Il a une présence, une intelligence et une clairvoyance surprenantes. Sa groom, Audrey Moranda, raconte son Ryan. Ryan, c'est un vrai clown. C'est caractériel. Il faut toujours qu'on s'occupe de lui. Sinon, il est très jaloux des autres. Là,

  • Speaker #0

    il cherche tout le temps de l'attention. Il est incroyable.

  • Speaker #1

    À s'occuper, il n'y a pas plus gentil. C'est un amour de cheval. Championnat d'Europe 2015, dans le mythique Stade d'Aix-la-Chapelle, où il a pris quelques semaines plus tôt la troisième place du Rolex Grand Prix du CHIO, il décroche sa première grande médaille en championnat senior. Du bronze. Derrière, le néerlandais Jeroen Dubeldam, sacré champion du monde à Caen un an plus tôt avec Zenit, et le belge Grégory Watley avec Conrad. Les mois suivants, les bons résultats s'enchaînent avec une deuxième place au top 10 de Genève, une autre sur le global d'Anvers, un double sans faute à la bolle et au début de l'été 2016, une nouvelle deuxième place sur le champ de Mars à l'occasion du Paris-Eiffel-Jumping. A la sortie de l'hiver 2016, Simon devient même numéro 1 mondial. Il est alors le troisième Français à atteindre ce rang après Eric Navet et Kevin Stott. Les Jeux Olympiques de Rio se profilent idéalement. Au jeu de la désignation des favoris, beaucoup placent Simon et Ryan en tête de liste. Le sélectionneur Philippe Garda a bien évidemment fait du couple un des piliers de son équipe. Tous les voyants sont au vert. Mais le 10 août, une terrible nouvelle assomme le cavalier et tout le clan tricolore. Au cours de la nuit précédente, Ryan s'est blessé dans son box. Au micro de Kamel Boudra sur Equidia, Philippe Gerdat au Club France confirme l'information. C'est au niveau de la hanche, on ne sait pas si le cheval s'est roulé,

  • Speaker #0

    si c'est mal levé.

  • Speaker #1

    C'est vraiment quelque chose qui est inexplicable,

  • Speaker #0

    c'est vraiment plus qu'un coup de malchance.

  • Speaker #1

    Il faudra attendre demain et puis...

  • Speaker #0

    On se donne 48 heures pour donner un pronostic,

  • Speaker #1

    mais même si je suis plutôt pessimiste en ce moment.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous n'écartez pas le fait que le cheval puisse être forfait pour ces Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Malheureusement oui,

  • Speaker #0

    malheureusement pour Simon, malheureusement pour l'équipe de France.

  • Speaker #1

    C'est quand même un de nos deux atouts majeurs.

  • Speaker #0

    On avait quand même construit l'équipe autour de Flora et de Ryan.

  • Speaker #1

    Il a été préservé vraiment tout au long de la saison pour ses Jeux Olympiques, donc ce serait vraiment malheureux qu'il ne puisse pas participer.

  • Speaker #0

    Mais de toute manière, la santé de Ryan est la première chose qui compte.

  • Speaker #1

    Tout sera mis en œuvre pour qu'il retrouve le plus vite possible son meilleur état physique. Mais s'il y avait un risque à prendre, on ne va pas le prendre pour les Jeux Olympiques,

  • Speaker #0

    même si c'est les Jeux Olympiques.

  • Speaker #1

    Des examens complémentaires révèlent une micro-fracture sur la pointe du jarret. Fin du rêve olympique. Quatre ans après la reine cassée de Londres, Brutale et sans appel. Dévasté, Simon rentre en France. Philippe Garda évoque cet instant dans l'épisode de Riders Club sur Grand Prix TV, en face à face avec Kamel. Pendant un jour et demi, moi je savais où j'en étais. Parce que l'autre, il était au tapis. Donc j'ai essayé de... J'ai été l'accompagner à l'aéroport parce qu'il était tout seul dans un immense bus. Il pleurait dans ce bus. Puis après, quand je suis rentré, il y en a un qui n'était pas content parce que... je m'étais pas assez occupé de lui alors qu'il a doit monter donc c'est des choses qui m'ont touché parce que moi je suis quelqu'un qui suis dans l'affectif et puis là j'ai essayé de tout faire juste. Simon est remplacé par Philippe Rosier et Raoult Teb de Toscane avec une issue en or pour les Bleus dont on se souvient tous. Les gens de Cavalière vous la fait revivre dans son épisode numéro 9. Ryan reviendra en compétition en février 2017. Les succès, certes moins réguliers, rythmeront ses sorties pendant plusieurs années en alternance avec ceux de chez Zal. En point d'orgue, bien évidemment, ces deux victoires au Sceau Hermès en 2018 et 2019 et d'autres en Coupe du Monde Longines à Lyon 2017, Véronne en 2021 ou encore au Longines Masters en décembre 2019 à Villepinte. Jusqu'à sa retraite en juillet 2022 après une ultime victoire à 1m50 à Monte Carlo. Le troisième chapitre de l'histoire olympique de Simon de Lestre s'écrit avec Berlux, un Hongre inscrit au studbook Zangerscheid, né en avril 2011, fils de Berlin et dame de la cour par major de la cour. Acheté en 2018 par Nicolas Orsteder pour sa fille Jennifer, le gris est régulièrement monté en compétition par Simon de Lestre, qui travaille avec la famille représentant le Liechtenstein en compétition. Le Français en devient le cavalier principal en décembre 2019 et commence à le sortir en CSI 4 étoiles et bientôt 5 étoiles. Le report d'un an des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo, en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, offre une belle opportunité à ce nouveau couple. 7e à Grimaud en juin, 4e à Valkenswaard en juillet, Simon décroche sur le fil sa sélection pour le Japon. Portrait du couple sur France 3 Lorraine. Une robe blanche immaculée et une stature impressionnante.

  • Speaker #0

    Depuis trois ans,

  • Speaker #1

    Berlux Z a été préparé, façonné et mené au plus haut niveau par Simon Deleste. C'est avec ce jeune cheval de 10 ans que le cavalier mausélant s'apprête à participer à ses 3e Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    C'est un cheval puissant, très puissant, sensible mais à la fois courageux, avec de gros moyens, une grande action, ce qui lui permet malgré son jeune âge de pouvoir accéder à un championnat de ce niveau-là à 10 ans. C'est ma troisième Olympiade avec un troisième cheval. J'ai formé déjà trois chevaux olympiques sur les trois dernières Olympiades. C'est vraiment une satisfaction à la fois personnelle et encourageante pour tout le reste de mon entourage et de mon équipe.

  • Speaker #1

    Perturbés dans leur préparation par la crise sanitaire et la rhinopneumonie équine, Simon Delestre et Berlux Z sont montés en puissance ces derniers mois, avec 14 sans faute sur leurs 16 derniers parcours. Le cavalier Lorrain part à Tokyo avec le statut de remplaçant, mais il devrait participer à l'épreuve par équipe, avec la ferme attention d'aider la France à conserver son titre. Le staff tricolore a décidé de préserver le couple pour la compétition par équipe. disputé après l'individuel et remporté par le britannique Ben Maher avec Explosion W. Le Mosellan entre donc en piste le 6 août pour la qualificative par équipe. Sur le parcours, dessiné par l'espagnol Santiago Varela, son gris de 10 ans survole les barres malgré son peu d'expérience. Le couple concède un petit point de temps sans importance. Berlux est un cheval hors-nomme, commande son cavalier. Sixième, la France se qualifie pour la finale. Le lendemain, les compteurs sont remis à zéro. France 3 Lorraine résume les performances des Français. Ils y ont cru jusqu'au bout. Mais les cavaliers français ne réitèrent pas l'exploit de Rio.

  • Speaker #0

    Tout avait pourtant bien commencé.

  • Speaker #1

    Simon Delestre est le premier des trois à s'élancer.

  • Speaker #0

    Première difficulté du parcours, un triple.

  • Speaker #1

    Allez, le milieu. Allez, allez.

  • Speaker #0

    1.

  • Speaker #1

    Ça passe pour le Moselland. Une rivière de 4 mètres à franchir. Nouvelle démonstration. Allez,

  • Speaker #0

    allez,

  • Speaker #1

    y'a ! À l'arrivée, c'est un sans faute pour Simon et son cheval Berlux. Le duo écope juste d'une pénalité pour avoir dépassé le temps imparti.

  • Speaker #0

    Mais l'équipe de France est bel et bien lancée.

  • Speaker #1

    Au tour maintenant de Mathieu Billot.

  • Speaker #0

    Sur ce parcours ultra-sélectif,

  • Speaker #1

    il fait aussi bien. La France maintient la pression sur ses concurrents. Et la pression justement était sans doute trop forte pour Pénélope Le Prévost. C'est le dernier passage et à cet instant, la France est en tête. La suite a un goût amer. Refus d'obstacle, c'est l'élimination. Énorme désillusion, la France termine finalement à la huitième place. Comme la veille, Simon a été parfait. Presque parfait avec un seul point de temps. Appelés de dernière minute pour remplacer Nicolas Delmotte après les coliques d'Urvoso du Roc, Mathieu Billot et Kelfilou ont parfaitement réagi après leurs 9 points de la veille. La France a cru pouvoir signer un doublé, 5 ans après le sacre de Rio. Malheureusement, l'élimination de Pénélope Le Prévost et Vancouver Delanlore, dans cette formule à trois couples qui ne laisse aucune marge de manœuvre, a mis fin à ce rêve. Les Bleus ont dégringolé à la 8e place. La fin d'une troisième expérience pour Simon Delestre, toujours pas médaillé olympique, mais de retour en France avec le sentiment du devoir accompli. Berlux quittera ses écuries dans la foulée, vendues aux richissimes écuries Coulemort pour être montées par les Irlandais Kino Connor et Max Warkman. Pour autant, le Lorrain a déjà Paris à l'esprit. Un rendez-vous qu'il évoque déjà dans un entretien accordé à France 3 Lorraine, quelques semaines seulement après son retour du Japon.

  • Speaker #0

    Avec les chevaux, on a toujours des idées, des objectifs. Après, on est obligé de se réadapter à l'évolution de tel ou tel cheval. On a trois neuvans sur lesquels on a vraiment beaucoup misé en vue de Paris. Un qu'on a depuis longtemps, qu'on a acheté à 6 ans. qui est né, qu'on l'a depuis qu'il est né. Et on a encore un autre cheval qui s'appelle Caïman, Joey Jumper, qui est arrivé après les Jeux, qui a déjà gagné un 5 étoiles indoor. Donc voilà, ça c'est vraiment, je dirais, les 4 chevaux qui sont potentiels pour Paris et sur lesquels on va vraiment axer le développement. C'est une pression, oui. Paris sera mes quatrièmes Jeux, donc il sera temps que j'arrive à attraper une médaille, si j'arrive à y aller. C'est vrai que maintenant j'ai fait trois fois les Jeux, donc je sais à quelle sauce on va être mangé. Ça je pense que c'est vraiment ça qui peut faire la différence sur Paris, c'est l'expérience.

  • Speaker #1

    Plus que quelques semaines pour connaître la réponse. Il est désormais temps de retrouver Simon Delestre. Simon Delestre, merci de nous accorder un petit peu de temps pour les gens de Cavalier. On profite ici de votre présence à la balle, dans ce magnifique jumping de la balle. Les Jeux Olympiques, on va évoquer bien sûr vos expériences olympiques. Il y a eu des biens, il y a eu des un peu moins biens. C'est un événement à part, les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #0

    Alors les Jeux Olympiques, c'est un événement, je dirais, vraiment différent. C'est une bulle dans le sport, c'est un événement planétaire. Il y a un engouement dans tout. De tous les gens, dans tous les sports, qui n'y arrivent qu'une fois tous les quatre ans, et c'est pendant les Jeux. Donc les Jeux, oui, restent un événement très particulier pour tout sportif.

  • Speaker #1

    Si on remonte un petit peu dans le temps, votre première expérience 2012, Londres, Napoli-Durie. Vous étiez dans quel état d'esprit ? Parce que vous aviez une petite trentaine d'années. Quand on attaque les Jeux Olympiques, on a à peine 30 ans, ça se passe comment ?

  • Speaker #0

    J'étais dans un état de stress assez important. Après... Les jeux, si on ne les a jamais vécu, on ne peut pas se rendre compte. C'est quand on y est qu'on se rend compte de l'ampleur de l'événement qui est colossale. C'est beaucoup de stress. C'était un moment intense de ma carrière.

  • Speaker #1

    Ça représentait quoi ? Vous aviez des images des sports écaisses, mais pas forcément d'autres sports aussi avant d'arriver à Londres ?

  • Speaker #0

    On a des images, mais quand on le voit de l'intérieur, c'est vraiment quelque chose de grandiose et d'encore plus impressionnant que ce qu'on pourrait imaginer. Donc c'est vrai qu'il faut vraiment être préparé à ça. Mais même en étant préparé, c'est compliqué de s'imaginer ou de se rendre compte sans l'avoir vécu de ce que ça représente.

  • Speaker #1

    Sportivement, vous aviez quelle ambition ? Vous étiez confiant, on rêve de médaille, on veut juste participer comme le disait Coubertin. On est dans quel état d'esprit ?

  • Speaker #0

    Juste participer, ce n'est pas quelque chose qui me qualifie. Rêver de médaille, c'était un peu présomptueux à cette époque par rapport à la concurrence. C'est ça. Mais écoute, de bien figurer, j'ai pu aller en finale, j'ai dû finir 15e ou quelque chose comme ça, ce qui était correct, je dirais honorable, même si on se dit toujours avec une barre de moins j'étais 5e, mais bon ça c'est souvent le cas. C'était pas mal, c'était une bonne expérience, ce n'était pas des jeux ratés mais ce n'était pas non plus un exploit.

  • Speaker #1

    Le temps est passé, parlez-nous un petit peu de Napoli, quel type de cheval c'était ?

  • Speaker #0

    Napoli c'était un cheval comme je les aime, bourré de sang, extrêmement respectueux. Au début c'était un cheval qui n'était pas téméraire, qui était un peu prudent et à la fin c'était vraiment un cheval qui se battait pour moi. C'est un cheval qui a mis un peu de temps à venir, mais à la fin, il était vraiment un cheval solide et sur lequel on pouvait vraiment compter.

  • Speaker #1

    Vous l'avez dit, vous avez fait une bonne place finalement, très honorable pour une première participation. Et la frustration, évidemment, je suis obligé d'y revenir, sur cette reine qui casse dans la première manche du paréquipe sur l'avant-dernier obstacle. C'est frustrant que les gens aujourd'hui, il faut être honnête, retiennent surtout cet épisode.

  • Speaker #0

    Non, pour moi ce n'est pas frustrant qu'on retienne ça. Après l'avantage des Jeux, c'est que c'est la finale individuelle, on repart à zéro. Et puis malgré l'arène qui a cassé, j'ai réussi à sauter le dernier. Et je suis sorti avec 6 points qui n'étaient pas catastrophiques. Et en finale, les 6 points sont gommés et tu repars à zéro. Donc j'ai quand même pu accéder à la finale et me qualifier pour la finale individuelle. C'était un incident qui n'a pas eu de conséquences désastreuses pour la suite de mes jeux.

  • Speaker #1

    Cet incident, sur l'instant, on passe tout de suite en mode réaction. Il se passe quoi dans la tête quand ça arrive ?

  • Speaker #0

    On dit qu'il faut trouver une solution pour sauter le dernier. On est au jeu, c'est hors de question de baisser les bras. J'ai réussi à faire une toute petite volte et puis à sauter le dernier comme ça. Ça s'est plutôt pas trop mal goupillé.

  • Speaker #1

    L'ambiance de Greenwich Park, c'était quelque chose d'incroyable. On avait Nick Skelton, dont il n'a pas gagné, mais qui était attendu par tous.

  • Speaker #0

    L'endroit était magnifique. Les gradins étaient... de ma mémoire monstrueuse et remplie comme j'avais rarement vu. Et puis, il y a une atmosphère incroyable.

  • Speaker #1

    On fait un petit bond dans le temps. On part du côté de Rio. Là, ce coup-ci, vous avez des ambitions quand vous montez dans l'avion avec Hermès. C'est une autre approche. L'expérience de Londres aussi avait été utile.

  • Speaker #0

    L'expérience de Londres avait été utile. Maintenant, oui, c'est complètement une autre approche parce que le mois des Jeux, j'étais numéro 2 mondial. Le mois d'avant, j'étais numéro 1 mondial. Ryan était honnêtement au top de sa forme, il ne loupait pas un parcours à ce moment-là. J'étais aussi plutôt en forme forcément, quand on est dans les 1er ou 2ème mondiales, on est forcément en forme. Donc là, j'avais d'autres ambitions, j'espérais brimer un podium ou par équipe ou en individuel. Et voilà, ça a été le moment le plus dur de ma carrière sportive. Parce que c'était pas possible de l'envisager ou d'y penser. J'avais pas d'alerte avec le cheval. C'est pas comme si t'as un cheval et tu te dis, bon, il y a un petit truc qui bouge, mais ça va. Le cheval était en pleine forme, il avait sauté à Paris, il était deuxième du Grand Prix trois semaines avant. J'étais un peu tendu avec l'avion parce que Ryan est sensible, il avait super bien voyagé, on avait pris plein de précautions. On a émis le vétérinaire avec, mais tout s'était passé de façon remarquable. On était arrivé à Rio, ça faisait six jours qu'on était là, que je le montais tous les jours et que tout était nickel. Le matin de la visite vétérinaire, je suis arrivé au box et ma groupe me dit qu'il a une patte en l'air. J'ai dit que c'était incompréhensible. Toujours pas d'explication, si ce n'est qu'il a probablement dû ou faire un faux mouvement, ou glisser en se relevant, le truc qui arrive une fois dans ta carrière, au plus mauvais moment. Il n'y a pas d'autre explication. Donc là, c'est un moment très très difficile. à vivre.

  • Speaker #1

    Et on comprend que vous ne soyez pas resté sur place parce que c'était trop dur de rester sur place.

  • Speaker #0

    Déjà, il faut aussi savoir qu'en fait, tu as ton accréditation pour aller au village avec les autres. Et puis d'un coup, tu sors de l'équipe. Donc ils reprennent ton accréditation. Et puis si tu veux rester, tu as le droit d'aller dans un hôtel tout seul. Donc effectivement, aller dans un hôtel tout seul en dehors de l'équipe, c'était inenvisageable. De toute façon, qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre ?

  • Speaker #1

    Et vous avez coupé après ? Comment vous avez vécu ? Parce que finalement, l'équipe de France est championne olympique par équipe. On vit ça comment ? Là encore, je vais employer le mot de frustration, mais quel est le sentiment ?

  • Speaker #0

    Ce qu'il faut voir aussi, c'est qu'à ce moment-là, on avait 3 ou 4 cavaliers dans les 15 meilleurs mondiaux. Donc en plus d'avoir une chance en individuel, on avait... Sur le papier, l'équipe la plus forte. Et ça a été prouvé puisqu'ils ont gagné. Donc j'étais frustré, non, mais déçu de ne pas être dans l'équipe, évidemment, parce qu'il n'y avait pas d'autre solution. Après, comme on dit, quand on tombe, il faut se relever le plus vite possible. Et la semaine d'après, j'ai été à Valence avec Chézal qui gagne le Grand Prix. Ça permet de paumer un petit peu.

  • Speaker #1

    De toute façon, les chevaux, les concours, c'est comme ça. Moi, je dis toujours quand on gagne, c'est du dimanche après le Grand Prix jusqu'au dimanche soir. Et le lundi matin, on redémarre et on repart sur un autre concours. Et l'avantage, c'est que quand c'est une défaite, c'est un peu la même chose. Tu as la possibilité de refaire quelque chose la semaine d'après, même si quand les Jeux, c'est loupé, ce n'est pas la semaine d'après, mais c'est quatre ans ou huit ans plus tard. Mais de toute façon il n'y a pas d'autre solution et de regarder dans le rétroviseur ça sert pas à grand chose.

  • Speaker #0

    Sur l'approche des jeux olympiques, il y a deux approches différentes entre Londres et Rio. A Londres vous avez un petit peu isolé, vous étiez un petit peu entre vous les gens de l'équitation. A Rio, Philippe Garda avait souhaité vous mettre dans l'ambiance des jeux olympiques. A votre avis quel est le bon choix ?

  • Speaker #1

    Je pense que le bon choix c'est surtout qu'à Londres c'était comme à Paris, le village olympique était à 2 heures. Du site équestre, donc s'il faut faire 4 heures par jour pour aller monter les chevaux, honnêtement c'est pas possible. Moi j'aime bien monter toujours entre 6 et 7 ou plus tard à 7h30. Si je dois commencer à partir à 4h pour être à l'heure aux écuries, c'est une fatigue qui n'est pas nécessaire. Et Rio, le village n'était pas très loin du site, donc c'était super de pouvoir être au site.

  • Speaker #0

    Hermès, c'est aujourd'hui encore le cheval, on emploie souvent l'expression le cheval de ma vie, c'est un peu ça Hermès Ryan ou Ryan Dehaillet autrefois ?

  • Speaker #1

    Hermès Ryan, c'est mon cheval de cœur, après le cheval de ma vie parmi d'autres, parce que moi j'ai la chance d'avoir déjà croisé un certain nombre de grands champions. Que ce soit Napoli, Ryan, Berlux, Caïman, Dexter, encore Ameluzina pour cet après-midi et j'en passe. Donc c'est tous des chevaux qui sont exceptionnels, qui sont des êtres exceptionnels et avec lesquels j'ai eu la chance de pouvoir tisser une relation incroyable, même si chaque relation avec chaque cheval est complètement différente. Des chevaux de ce niveau, ça reste des chevaux vraiment différents, avec une personnalité, une intelligence qui est hors du commun. Donc je les ai tous aimés à leur juste valeur. Après, j'ai eu une carrière incroyable avec Hermès, mais j'ai eu des moments incroyables avec les autres aussi.

  • Speaker #0

    Tokyo, justement, j'allais dire 2020, mais non, 2021, ça a changé quelque chose pour vous, ce report d'une année des Jeux Olympiques de Tokyo ?

  • Speaker #1

    C'est quand même frustrant, c'est très bizarre de se préparer pour une échéance et puis d'un coup qu'il n'y a plus lieu. Tu fais tout un planning, toute une organisation parce que les jeux ne se préparent pas 15 jours avant. C'est au moins un an avant, un planning de concours et tu te dis je vais faire ça, je vais faire ça, je vais faire tel parcours. Puis d'un coup d'un seul, il n'y a plus d'échéance. Donc tu te retrouves un peu dans le vide quand même. Mais bon, c'était pour tout le monde pareil. Donc on a continué d'avancer et puis on a refait la même chose l'année d'après. De nouveau un programme en vue des jeux.

  • Speaker #0

    Berlux les aurait fait aussi en 2020 ?

  • Speaker #1

    Superlux a été un cheval incroyable avec des moyens surdimensionnés, un courage et une assurance que peu de chevaux ont. Il a fait deux parcours à Tokyo, c'est parmi les plus beaux parcours que j'ai fait de ma carrière et c'était vraiment un régal à monter.

  • Speaker #0

    Justement, Tokyo, pour vous, sportivement, il y a des belles performances.

  • Speaker #1

    Oui, comme je te dis, ces deux parcours à Tokyo, ils étaient incroyables. Le cheval était à 100% et j'ai eu un sentiment exceptionnel. C'était magique.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on se sentait aux Jeux Olympiques à Tokyo ? Parce qu'on connaît les conditions de huis clos avec le Covid.

  • Speaker #1

    Alors on était fort isolé bien sûr entre le site et puis le village, mais après quand tu reconnais la piste et quand il y a le niveau qu'on a sauté à Tokyo, ouais il y a un moment tu sais, en fait tu fais abstraction de toute façon, tu rentres dans une bulle et tu rentres en piste et vu la difficulté des parcours, tu te sentais bien aux jeux.

  • Speaker #0

    On sent, j'ai discuté avec pas mal de personnes des jeux olympiques, ils disent Quand on regarde la start 10, quand on voit les noms des chevaux, on se rend compte qu'on n'est pas dans un événement comme les autres parce qu'avec tous les concours 5 étoiles qu'il y a aujourd'hui, vous êtes un petit peu dispersés sur certains week-ends, mais là, le temps des Jeux Olympiques, vous êtes tous là.

  • Speaker #1

    Oui, tout le monde est là au même moment avec son meilleur cheval et qui a essayé vraiment de faire une construction de saison pour arriver ce week-end-là le plus en forme possible. Tout le monde se concentre sur un événement et tu as tous les meilleurs au même moment avec les chevaux les plus en forme.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est nécessaire pour un cheval pour être champion olympique ?

  • Speaker #1

    énormément de choses et en plus de ça un peu de chance et beaucoup de réussite un bon cavalier déjà de toute façon des couples des couples incroyables je pense que quand tu regardes la start list tu te dis ah oui et puis il y a lui encore et puis encore ce cheval là ce couple là c'est interminable tu as peut-être 25 où tu te dis ça peut passer Après, nous notre sport, il est comme ça, tu sais très bien qu'une touchette chanceuse ou malchanceuse, ça change absolument tout entre 4 points et sans faute par rapport à un tennisman qui fait une double faute au service, il n'a pas perdu son match, ça ne change pas grand-chose à la tournure de son match. Nous, une touchette sur le 1 et la barre reste ou la barre tombe, c'est soit tu rentres, soit tu peux continuer. C'est vraiment une mort subite. Il y aura des couples qui auront une touchette malchanceuse et qui pourraient potentiellement quand même être champions olympiques s'ils avaient eu la touchette qui était restée dessus. Donc ça c'est notre sport, ça il faut vivre avec. Après la loi du sport on l'accepte tous et on la connaît. Par exemple moi à Rio le fait de ne pas pouvoir concourir, ça c'était très frustrant. Tu concours, tu loupes, ça arrive et ça nous arrive tous les week-ends. Mais ne pas avoir la chance de concourir quand tout est bien, ça c'est frustrant.

  • Speaker #0

    On peut imaginer Simon que vous serez à Versailles l'été prochain. Il peut se passer beaucoup de choses, il reste de moi. On va dire que sur le papier aujourd'hui, votre nom est cité. Qu'y a-t-il de différent entre le Simon de l'Est de 2012 et le Simon de l'Est de 2024 ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'au niveau expérience, ce n'est pas comparable. Aussi, la chance d'avoir déjà fait trois Olympiades, je sais exactement ce qui va nous arriver et à quelle sauce on va être mangé. On sait que ça va être dur à tout point de vue. Mais ça, c'est sûr que du coup, j'y suis déjà préparé. Même si, à mon avis, le fait d'être Français en France, ce sera encore un cran supplémentaire, mais qui... Ça peut aussi se transformer en quelque chose de positif parce que quand tu as tout le public et tout le monde derrière toi, ça peut aussi te porter et te donner encore un élan supplémentaire.

  • Speaker #0

    On est ici à la boule, il y a Pierre Durand qui commente pour une chaîne de télévision. Pierre Durand, on le présente comme champion olympique pour toute la vie, c'est quelque chose qui fait rêver ?

  • Speaker #1

    Une médaille olympique, c'est vrai que c'est quelque chose qui marque ta carrière à vie.

  • Speaker #0

    donc oui forcément ça fait rêver tout sportif écoutez Simon c'est tout ce qu'on vous souhaite pour cet été merci beaucoup Simon c'était un podcast de grand prix un très grand merci à Simon Delestre merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam notre fidèle monteur et mixeur Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

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