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Légendes cavalières #40 : Michael Jung et Sam, le concours complet d’équitation et l’olympisme dans le sang cover
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Légendes cavalières

Légendes cavalières #40 : Michael Jung et Sam, le concours complet d’équitation et l’olympisme dans le sang

Légendes cavalières #40 : Michael Jung et Sam, le concours complet d’équitation et l’olympisme dans le sang

40min |26/07/2024
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Légendes cavalières #40 : Michael Jung et Sam, le concours complet d’équitation et l’olympisme dans le sang

40min |26/07/2024
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Description

Ce lundi 29 juillet, Michael Jung pourrait inscrire son nom un peu plus profondément encore dans la légende de l’équitation en devenant champion olympique de concours complet pour la troisième fois de sa carrière. En 2016 à Rio de Janeiro, il y a huit ans déjà, l’Allemand, déjà sacré en 2012 à Londres, est devenu le troisième cavalier à avoir remporté deux titres olympiques consécutifs dans ce triathlon si exigeant. Comme le Néerlandais Charles Pahud de Mortanges, en 1928 à Amsterdam et 32 à Los Angeles sur Marcroix, puis le Néo-Zélandais Mark Todd, en 1984 à Los Angeles et 88 à Séoul avec Charisma, “Michi” a accompli cet exploit associé au même cheval, le génialissime Sam. C’est ce couple dont Pascal Boutreau a choisi de retracer le destin dans le quarantième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX qui vous replonge dans l’histoire des sports équestres. Avant, pendant ou après les Jeux olympiques de Paris 2024, offrez-vous un nouveau récit enrichi de belles archives sonores, suivi d’un entretien passionnant avec l’ancien champion Jean-Luc Force, entraîneur, membre de la direction technique nationale de la Fédération française d’équitation et fin observateur du concours complet.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il est champion olympique pour la deuxième fois. Bravo monsieur Michael Jung. Ça c'est formidable. Quel champion. Parce que vraiment il faut se souvenir qu'il devait venir avec l'anglo-arabe. Il prend ce cheval en numéro 2. Et monsieur est tout le champion olympique.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste. passionnés par l'histoire du sport. Dans deux jours, les meilleurs cavaliers et chevaux du monde se retrouveront dans les jardins du château de Versailles pour les épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris. Depuis plusieurs mois, légendes Cavalières vous font revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Japlou, Marc Todd et Charisma, Pierre Jonquière d'Oriola, Nick Skelton et Big Star, et enfin après Simon Delestre et ses précédentes expériences olympiques, je vous propose de revivre les deux sacres de Michel Jung et son crack Sam, en or à Londres en 2012, puis à Rio en 2016. Dans la seconde partie de ce 40e épisode, Jean-Luc Force, membre de la Direction Technique Nationale de la FFE, entraîneur et ancien champion de complet, nous livrera son expertise sur l'empereur de la discipline. L'occasion aussi de se projeter sur Paris 2024, où l'Allemand visera un troisième titre olympique individuel qui le placerait encore un peu plus haut dans le panthéon de ce sport. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Les précédents épisodes de Légendes Cavalières l'ont souvent rappelé. Le destin des grands couples de l'histoire des sports équestres n'est pas toujours né d'une évidence. Japlou n'aurait... jamais dû rencontrer Pierre Durand. Charisma n'aurait jamais dû mener Mark Todd vers la gloire olympique. Et les débuts du couple formé par Michael Young et le prodige Sam suivent un scénario comparable. En effet, le destin de Sam, l'un des meilleurs chevaux de l'histoire du complet, sinon peut-être le meilleur, était loin d'être écrit à l'avance. Günther Seiter, éleveur amateur établi à Eidlingen, petit village au sud-ouest de Stuttgart, est son essor. Né le 10 mars 2000, Sam est le fruit de l'union de Halla, fille du pur sang Héraldique et du pur sang Stanzemann. Alors qu'approchait le terme de la gestation, le naisseur a passé la nuit dans son sac de couchage à l'écurie. Halla n'aurait jamais pu y arriver sans mon aide se souvient-il. Dès les premiers jours, le poulain se déplace librement aux côtés de sa mère dans la nature. Les poulains apprennent naturellement à se débrouiller sur des terrains différents, sautent dans l'eau et dépassent des obstacles. explique le naisseur. Ce que l'on n'assimile pas jeune, on ne l'assimile jamais. À deux ans et demi, Sam est présenté à l'approbation du petit studbook du Badewürttemberg, où il a été inscrit à sa naissance. Et les commentaires des experts de Marbach sont sans appel. Un cheval sans intérêt avec une grosse tête. Non approuvé, le mâle est vendu aux enchères. À cette époque, il ne toise qu'un mètre soixante-trois. Il grandira jusqu'à un mètre soixante-huit. pas à grand-chose. Sam est présenté en dernier. Beaucoup d'acheteurs sont déjà partis et personne ne semble intéressé. Sabine Kreuter, cavalière amateur alors âgée de 26 ans, lève la main et l'acquiert pour 8 000 euros. Elle va vite comprendre le potentiel de son cheval. Sam a désormais 5 ans. Sous l'impulsion d'une sœur, déjà en relation avec la famille Young, un essai est organisé pour Michael. Né en juillet 82, près de Francfort, ce prometteur cavalier de 23 ans a déjà été sacré champion d'Allemagne junior en 1999 et 2000, puis jeune cavalier en 2001, et surtout champion d'Europe junior par équipe en 1999 et jeune cavalier en individuel en 2003. L'essai est non concluant, pour le moment. Günther Seiter insiste, convaincu de la qualité de son cheval. Une solution est finalement trouvée pour confier le jeune Sam à Michel Young. Très proche de son père Joachim, cavalier de bon niveau lui aussi, avec notamment quatre titres de champion de sa région en concours complet. En 2006, le couple se présente au Lyon d'Angers pour le championnat du monde des chevaux de 6 ans. Deux ans plus tôt, Jung avait déjà imposé Grafenstolz TSF. Avec Sam, il y prend cette fois la deuxième place. L'année suivante, il termine à nouveau sur la deuxième marche du podium. En 2008, en finale de l'ancienne Coupe du Monde organisée à Deauville, huit points olympiques le dernier jour relèguent le duo à la quatrième place. D'une certaine façon, un concours historique. Car après ce rendez-vous normand, Jung et Sam ne quitteront plus le podium lors de leurs 28 compétitions suivantes. En juin 2009, à Lomulen, il signe son premier succès en CCI 4 étoiles, l'équivalent des CCI 5 étoiles L d'aujourd'hui. Deux mois plus tard, en Pologne, il remporte cette fois la finale de la Coupe du Monde. En septembre, pénalisé par un dressage relativement modeste et surtout par une faute olympique, il doit se contenter de la médaille de bronze individuelle au championnat d'Europe de Fontaineboulot, remporté par la Britannique. Christina Cook sur Miners Frolic. Les podiums s'enchaînent. Direction Lexington et les Jeux Équestres Mondiaux 2010. Cette fois, Young et Sam se positionnent d'entrée à la première place avec un superbe score de 33 points de pénalité à l'issue du dressage. Le cross, comme d'habitude, ne pose aucun problème au couple. Avant le dernier épisode, le saut d'obstacle, il compte 9 points d'avance. Un boulevard s'ouvre à lui vers le titre mondial. Il ajoute le panache, avec un sans faute et devance le britannique William Foxpitt, sur Cool Mountain, et le néo-zélandais Andrew Nicholson, avec Nereo. Champion du monde ! L'été suivant, devant leurs supporters, à Lomulen, Michel Young et la biostétique Sam FBW ajoutent à leur tableau de chasse les titres européens individuels et par équipe. Deuxième à l'issue du dressage, derrière Ingrid Klimke et Abraxas, Il signe un maxi sur le cross. Mais les leaders tiennent le choc. Pressé par Sandra Hoffart et Obun Louvo, troisième à un peu moins de 4 points, le binôme est dans l'obligation de réaliser un sans-faute aux obstacles pour assurer l'argent. Mission accomplie. Dernière à se présenter, Klimke passe complètement au travers. 24 points. Elle finira au 11e rang. Jung et Sam sont champions d'Europe. L'Allemagne signe cette année-là un quadruplet en individuel et devance la France par équipe. 2012, année olympique. À Londres, Jung et Sam, auteurs de grosses performances les mois précédents, sont les grandissimes favoris pour la médaille d'or. Le dressage ne se passe pas comme espéré. Après deux foulées de trous allongés, Sam commence à trottiner au pas. La note finale est décevante, 40,6 points et une 11e place provisoire. Le lendemain, le soleil se lève sur le parcours du cross tracé dans le sublime Greenwich Park. Michel l'a reconnu à cinq reprises, tantôt seul, tantôt avec son père, tantôt avec son élève, le japonais Kenki Sato, et tantôt avec ses coéquipiers allemands et leur génial entraîneur national Chris Bartle. Il a enregistré chaque centimètre du tracé. Christian Choupin. et Virginie Coupé-Rieffel commentent son parcours sur France Télévisions.

  • Speaker #3

    Alors que Michael Young, la sénance sur le passage de diamants, c'est-à-dire la première difficulté, le premier obstacle de ce parcours de cross, à savoir qu'il y a 28 obstacles à passer, soit 39 efforts demandés au ciel.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #4

    alors c'était un parcours qui n'est pas très difficile. Les obstacles ont des hauteurs très raisonnables, par contre c'est compliqué parce que ça monte et ça descend et ça fatigue énormément les chevaux.

  • Speaker #3

    Le passage de ce cavalier allemand est très important puisque l'Allemagne est troisième pour l'instant par équipe avec Thomsen, Schrade, Klimke qui sont déjà passés. Et Jung est le dernier cavalier allemand à négocier ce parcours de grosse.

  • Speaker #1

    Le couple boucle son cross sans faute en 9 minutes 58 pour un temps autorisé de 10 minutes 03, maxi. Il ne seront que 9 couples à le réaliser. Dernier jour du triathlon équestre, l'Hippique. A la fin du premier parcours, l'Allemagne remporte sans surprise la médaille d'or par équipe et prive ainsi la Grande-Bretagne, sacrée en dressage et en saut, d'un triplé. Spécificité des Jeux Olympiques, les médailles individuelles se jouent à l'issue d'une nouvelle manche. de saut d'obstacle.

  • Speaker #3

    Ce n'est pas un homonyme d'un célèbre humoriste, mais c'est Michael Jung qui est sur la piste. L'Allemagne, qui est fortement représentée, qui vient de décrocher une sacrée breloque par équipe et qui, là, est vraiment motivée pour avoir plus qu'une médaille d'or. sur ce concours en individuel. Là, pour l'instant, ça te passe à merveille et beaucoup de vitesse avec Sam.

  • Speaker #4

    Absolument. Regardez ce cavalier. Il peut décrocher l'or. Il y aura juste une cavalière devant lui après. Là, de toute façon, s'il est sans faute, il est sûr d'être médaille d'argent. Michael Ngui, petit parcours, est absolument dans le temps. Ça, c'est du grand, grand, grand sport que vient de nous faire Michael Ngui.

  • Speaker #1

    Nouveau sans faute ! En tête avant ce dernier acte, mais avec seulement 1,3 point d'avance, la Suédoise Sarah Algodson-Hostholt sur Vega est la dernière à se présenter. La pression est énorme.

  • Speaker #4

    Cette femme peut battre Michael Duke, elle peut attraper la médaille d'or, elle a un cheval fantastique. Cette gym en saute vraiment très très bien et moi qui suis une spécialiste de jumping, je l'envisse.

  • Speaker #1

    La Suédoise touche au but.

  • Speaker #4

    La pression a mort là, elle sait qu'elle court pour une médaille.

  • Speaker #1

    Allez,

  • Speaker #3

    la palanque, super. Allez, il faut préserver ce rythme, tourner court, se concentrer, jeter le regard sur le bidet, ça passe, super.

  • Speaker #4

    Le cheval saute bien, le toile est haut, attention. Arrive le triple, le triple,

  • Speaker #1

    oxy.

  • Speaker #3

    L'enchaînement, les poulets à respecter impérativement.

  • Speaker #2

    Oh,

  • Speaker #4

    oh, oh, oh, c'est court,

  • Speaker #3

    oh. C'est pas mal,

  • Speaker #1

    ça passe.

  • Speaker #4

    C'est la dernière.

  • Speaker #3

    C'est absolument génial,

  • Speaker #5

    allez.

  • Speaker #4

    C'est au bout. La médaille est là ! Allez !

  • Speaker #1

    Allez ! Allez ! Non !

  • Speaker #0

    Dommage ! 4 points de pénalité !

  • Speaker #1

    Elle prend la deuxième place !

  • Speaker #0

    Mais c'est une super médaille d'argent ! C'est dommage parce qu'elle est passée à côté de l'or ! Zut pour une barre ! 4 points de pénalité ! Mais c'est absolument génial ce qu'elle vient de faire !

  • Speaker #1

    Oh !

  • Speaker #4

    Elle a un tout petit peu forcé ! Elle était pressée de finir, ça s'est manqué ! Et elle a fait sa petite faute sur le dernier obstacle ! Oui, c'était magnifique ! Oh, quel dommage, elle aurait dû gagner, elle aurait dû avoir cette médaille d'or. Bravo en tout cas à Michael Jung, un nouveau champion olympique, encore pour l'Allemagne. Ils ont pris l'équipe et l'individuel.

  • Speaker #1

    Michel, Jung et Sam, seuls pères à avoir franchi la ligne d'arriver avec ces seuls points du dressage, deviennent champions olympiques individuels. Durant les années suivantes, le couple allemand est quasi intouchable. Pendant trois saisons, il multiplie les victoires. Quand il est battu, il ne l'est que de très peu et assure au minimum une place sur le podium. Parmi ses principaux titres de gloire, Burglès. en 2015 et le mythique badminton en mai 2016, trois ans après y avoir déjà pris la deuxième place. Au terme du cross de cette édition 2016 de badminton,

  • Speaker #6

    Young explique le rapport qu'il entretient avec son partenaire. Tout fonctionne très bien, très facilement. Il galope très facilement à l'intérieur du temps. C'est un sentiment merveilleux.

  • Speaker #1

    Traduction. Sam est un cheval formidable. Je suis très fier de pouvoir monter un tel cheval. Il m'écoute, il me fait confiance. J'avais l'impression que c'était un CCI une étoile. Tout a bien fonctionné. Il galopait facilement. C'était vraiment un sentiment très agréable. Nous sommes alors en mai. Les Jeux Olympiques de Rio approchent. Mais Sam... n'est pas le plan A de Jung, qui a davantage misé sur son anglo-arabe Takinou Dume, né dans le sud-ouest de la France, chez Mathieu Boisselier, et avec lequel il a réalisé le doublé individuel et par équipe aux Européens de Blair Castle en 2015. Le CICO 3 étoiles d'Aix-la-Chapelle constitue la dernière répétition. Jung et Takinou s'imposent. Le cavalier prend également la sixième place, avec son fidèle Sam. Quelques jours après la fin de l'épreuve, Jung communique. Je dois annoncer la p... pire nouvelle de l'année, explique-t-il. Takinu souffre d'une petite infection et d'un peu de fièvre. Il ne pourra pas s'envoler pour Rio. Le cavalier conserve alors le choix entre son expérimenté Sam et la plus jeune Rokana, avec laquelle il s'est imposé en 2015 et 2016 à Lexington dans le Kentucky, et avec laquelle il a glané l'argent individuel et l'or par équipe aux Jeux équestres mondiaux de Normandie en 2014. Il privilégie l'expérience. À 16 ans, Sam s'envole pour ses deuxièmes Jeux Olympiques. Premier acte, le dressage. Sur Equidia, Kamel Boudra, Jean-Luc Force et Nicolas Canteloup sont aux commentaires.

  • Speaker #0

    Terminator, c'est déjà son surnom. Double médaille d'or à Londres, d'accord ? Aux Jeux Olympiques de Londres. Double médaille d'or aux championnats du monde. Sept médailles d'or aux championnats d'Europe depuis le début de sa carrière. Ça va la coupe est pleine, non ? Il est numéro un mondial.

  • Speaker #1

    Là,

  • Speaker #5

    on a réussi. Oh là là là là là là là. Il va coûter cher, très cher. C'est une grosse faute. Ça c'est... On a l'impression que le cheval était parti pour tourner à droite.

  • Speaker #1

    4-4-4.

  • Speaker #5

    Et là, il y a eu une incompréhension. Incompréhension.

  • Speaker #0

    C'est Michael Young qui, peut-être, peut-être, nous ne sommes pas juges, a perdu la possibilité de quitter cette journée en tête à cause de cette faute étonnante. Incroyable. Il ressemble plus, on partage votre avis avec Nico, je crois. une incompréhension du cheval plus qu'une réelle faute technique.

  • Speaker #5

    Ça se passait tellement bien, tellement bien, qu'à un moment donné, il y a eu une espèce d'afflottement, on a l'impression qu'il y a eu une incertitude. C'est dommage parce que vraiment, c'était une reprise magnifique sans faute.

  • Speaker #0

    Il va prendre la troisième place, c'est une contre-performance et toute relative bien sûr, elle le fait rêver beaucoup de monde. Mais les amis, n'est-ce pas Nico, sur le papier, on pense toujours que Michael Young est invincible, personne n'est invincible et surtout dans cette discipline, surtout dans le sport court.

  • Speaker #1

    Au micro de Claire Griot, Jung réagit.

  • Speaker #6

    Je suis très heureux. Normalement, il est un très bon cheval. Il a aussi fait un très bon test de dressage. On a eu juste un petit erreur. C'était un peu de la malentendance. Mais tout le reste était vraiment bien. Donc, je suis heureux avec lui.

  • Speaker #5

    Bien sûr,

  • Speaker #1

    il est un petit peu déçu de sa faute. Il nous explique que ce n'était pas vraiment une faute technique.

  • Speaker #4

    C'était plus...

  • Speaker #1

    de l'incompréhension,

  • Speaker #5

    comme vous le disiez au commentaire,

  • Speaker #1

    puisqu'après le reste des changements de pied ou les autres serpentines se sont bien passés. Le parcours de Cross est déjà dans les esprits.

  • Speaker #6

    C'est dur,

  • Speaker #1

    mais c'est bien construit. Mon cheval est en grande forme. Je suis très impatient. Michel Jung est plutôt optimiste. On retrouve le couple sur le parcours.

  • Speaker #0

    Michael Young qui se lance maintenant pour aller savoir pourquoi pas une nouvelle médaille à son comique. Il a 34 ans. Depuis fin juillet, c'est une Terminator. La bouche, ce n'est pas parfait. Oh, blablabla. Il a du génisme.

  • Speaker #5

    Il a une complicité entre les deux. Regardez ça. Il imagine de toute façon pas passer à côté. Il tire à la droite. Il tire à la droite.

  • Speaker #0

    C'est formidable. Sur le plané. L'info que vous aviez soulignée tout de suite, Nicolas Cantu, c'est que le cheval est… Pétri d'énergie, ça veut dire qu'il va vraiment, a priori, pouvoir rentrer dans le temps s'il n'y a pas un embûche. On ne sent pas du tout un cheval quand on pense que c'est son deuxième cheval pour les Jeux Olympiques. Tout va bien. On retrouve Young avec Sam.

  • Speaker #5

    La pointe. Oula,

  • Speaker #0

    oula, oula, petit appel de langue. Bien joué. La belle complicité dont vous parliez Jean-Luc Force, on l'a vu immédiatement ici. On a entendu ce petit appel de langue pour... Pour Sam, ça c'est beau, c'est une belle image. L'harmonie, la symbiose, parfaite pour l'instant pour l'allemand.

  • Speaker #5

    Bien remplacé.

  • Speaker #0

    Regardez. Cette entrée. Mal qui revient.

  • Speaker #5

    Encore pied, voilà.

  • Speaker #2

    Pour éviter le risque de déséquilibre.

  • Speaker #5

    Je suis allé à la sortie.

  • Speaker #0

    Et du coup Nicolas, comme le cheval a jeté un peu sur le feu, il devient plus maîtrisable maintenant. Le cavalier peut plus le reprendre et le remettre en état libre. Le contrôle. Regarde son chronomètre.

  • Speaker #5

    Vous voyez cette belle image pour tous nos jeunes cavaliers qui regardent, qui ont fait le parcours, qui replacent son cheval.

  • Speaker #0

    Il va être dans le temps,

  • Speaker #5

    ça c'est vigilant. Il faut qu'il soit dans le chrono, mais il soit une dernière saut. Il ne bâcle pas ses derniers abords.

  • Speaker #0

    Ne pas confondre vitesse et précipitation.

  • Speaker #5

    Il place,

  • Speaker #0

    voilà. Il va être dans le temps. Younes va être dans le temps, vous vous rendez compte. 10 secondes 51, il avait 15 secondes d'avance.

  • Speaker #5

    15 secondes d'avance.

  • Speaker #0

    Quelle insolence de la part du numéro 1 mondial.

  • Speaker #1

    Le saut d'obstacle va mettre fin au suspense. Place d'abord à la compétition par équipe. Younes se présente sur le parcours. 15 sauts.

  • Speaker #0

    Sam, il a 16 ans, on l'a dit un peu fatigué. Keneni, il était à la visite vétérinaire ce matin dans un bien bel état.

  • Speaker #5

    On ne voit pas ce qui peut lui arriver.

  • Speaker #0

    Crono facile.

  • Speaker #5

    Voilà. Romade,

  • Speaker #0

    l'Allemagne ne laisse à la France aucune chance.

  • Speaker #5

    Eric était vert à la visite parce qu'il me disait que les Allemands vont nous faire 300 fautes.

  • Speaker #0

    Aucune chance de faire une faute, aucun espace.

  • Speaker #5

    Deux pas d'espace à l'équipe de France.

  • Speaker #0

    172 points, 80 pour l'Allemagne, 169. pour la France. Si Astier Nicolas veut que son pays soit sur le podium, il faut signer un parcours sans faute. Il le veut, bien sûr.

  • Speaker #1

    Allez, pour le plaisir, la fin du parcours d'Astier Nicolas avec Piaf de Beneville, synonyme de médaille assurée.

  • Speaker #5

    Allez Astier,

  • Speaker #2

    on est tous avec toi. Allez

  • Speaker #5

    Astier, attention. Récupérez. Doucement, doucement. Reste en place, reste en place. Bien joué. Retrouvez du rythme. Repréparez cet oxyre. Repréparez. Bien joué. Gardez le galop. Restez en retrait. Bien joué. Attention.

  • Speaker #2

    En place.

  • Speaker #0

    En place. Oh, champion ! Attends, attends, attends. Oui, mais je les attends. Ah ! Oui, oui, oui, il a fait le parcours sans faute, il n'est pas moins bon que Michael Young, il a signé le parcours sans faute, il est historique, je vous l'ai dit que s'il battait, Young vous faisait la même chose, il était un héros, c'était juste formidable. On a pris un coup de chaud, un coup de pression de ouf.

  • Speaker #1

    La France ira même décrocher l'or avec les fautes du Néo-Zélandais Mark Todd puis de l'Australien Christopher Burton. Un moment de gloire à revivre dans l'épisode 8 de Légendes Cavalières. Quelques minutes plus tard, les 25 meilleurs se retrouvent pour la finale individuelle. Michael Young et Sam sont les derniers à se présenter, juste après Astier et Piaf. Le couple français, malgré quatre points, a assuré l'argent. L'avance de l'Allemand est conséquente. On revit son parcours.

  • Speaker #5

    Il n'y a pas de grand-chose, il n'a que deux sauts. Le temps est bien.

  • Speaker #2

    Allez,

  • Speaker #5

    il est là notre champion.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est chouette. C'est vraiment chouette. C'est vraiment beau. Il est champion olympique pour la deuxième fois. Bravo monsieur. Ça c'est formidable, quel champion, parce que vraiment il faut se souvenir qu'il va venir avec l'anglo-arabe, il prend ce cheval en numéro 2 et monsieur est double champion olympique. Sam est double champion olympique, le meilleur cheval du monde. Comme Charisma. Exactement, la même histoire, absolument. C'est la même histoire que Mark Todd, double champion olympique. De suite.

  • Speaker #1

    Le champion de la Ligue de Ligue 1. vient d'écrire une page supplémentaire de sa légende et même de la grande histoire de sa discipline. À seulement 34 ans, il égale le néerlandais Charles Pahut de Mortange, sacré en 1932 et 1936 avec Marc Roy, et plus récemment, le néo-zélandais Mark Todd, deux fois en or en 1984 et 1988, lui aussi avec le même cheval, Charisma. L'épisode 36 de Légende Cavalière est d'ailleurs consacré à cet autre couple mythique. Les Jeux Olympiques de Rio seront la dernière victoire de Sam. Il signera encore une deuxième place à badminton en 2017. En 2018, Sam a désormais 18 ans. Young a annoncé en début d'année que ce serait sa dernière saison. Sam va bien, il est en bonne forme et s'exerce monté tous les jours. Mais des soucis avec ses pieds l'empêchent d'être aussi performant que par le passé. Le CCI 4 étoiles de badminton... Conclu à la 10e place, restera donc son dernier concours. Dans sa carrière, Sam a obtenu 24 victoires internationales, dont deux titres olympiques individuels, ses titres de champion du monde et d'Europe, et ses succès à Lumulène, Burglay et Badminton. Cet été, Michel Young pourrait devenir le premier triple champion olympique individuel en concours complet. Le crack Chipmunk sera sa monture. Mais dans l'esprit de beaucoup, il restera à jamais associé à Sam. Il est désormais temps de retrouver Jean-Luc Force. Jean-Luc Force, merci de nous accorder un petit peu de temps. On va parler d'un cavalier allemand, Michael Jung. Si je vous dis Michael Jung, ça vous évoque quoi ?

  • Speaker #5

    Ça m'évoque une star dans le monde du concours complet, un cavalier qui pour moi est un précurseur. Il nous a ouvert la voie, il a montré qu'il était capable d'aligner les performances successives sur des championnats. et il a aujourd'hui un palmarès énorme et on se demande si un jour il pourrait être égalé dans son palmarès. Donc c'est vraiment pour moi une référence énorme. Alors la particularité que je lui vois, à Mickaël, c'est qu'il nous a prouvé qu'on pouvait exceller dans les trois tests. Et en concours complet, même si on a eu Mark Todd qui a été le cavalier du... du XXème siècle.

  • Speaker #1

    Deux fois champion olympique aussi.

  • Speaker #5

    Deux fois champion olympique. Avec Charisma. Avec Charisma qui était pour nous la référence. Quand on a vu arriver Michael Young, on a découvert progressivement un cavalier qui était capable de jouer l'excellence dans les trois tests en pouvant réellement construire une filiation entre les trois, un petit fil rouge. C'est-à-dire à la fois un cheval très disponible, très à l'écoute. très bien préparé, très cadré sur le dressage, capable d'être rapide sans faute avec une très bonne technique sur le cross et en même temps rester un très bon sauteur. On l'a vu avec des chevaux successivement, plusieurs types de chevaux, et à chaque fois capable de reproduire la même chose. Pour moi, c'est un ouvreur d'une nouvelle génération de cavaliers qui... qui ont travaillé sur les trois tests et qui nous ont montré qu'en fait le concours complet, c'était bien la maîtrise de cette qualité de fonctionnement du cheval, que ce soit sur le dressage, sur le cross, sur le saut d'obstacle.

  • Speaker #1

    Deux fois champion olympique avec le même cheval, avec Sam. On parle souvent en complet d'autant plus de couple, la notion de couple. Sam et Michael Jung, c'était quel type de couple ?

  • Speaker #5

    C'était un couple mythique. dans le fait qu'il était capable de reproduire les mêmes performances successivement sur différents événements avec un cheval qui paraissait au premier abord assez normal, on ne peut pas dire que c'était un extraterrestre qui n'avait pas des allures extraordinaires mais très très cadré, très organisé, très disponible. une véritable entente, une alchimie entre les deux qui faisait que du dressage jusqu'au saut d'obstacle on avait une vraie véritable écoute un Sam qui était toujours très à l'écoute et un Michael Young qui lui est d'une précision énorme ce qui faisait que ce couple de petits personnages parce qu'on a un cheval qui n'est pas très grand, un cavalier qui n'est pas grand et qui alignait des résultats incroyables. On l'a vu arriver au début sur des deux étoiles, bon, il les collectionne, puis trois étoiles, ok, on le retrouve aux championnats d'Europe, on se dit bon, ok, trois étoiles. Il va aux Jeux, il gagne les Jeux, il gagne d'abord les championnats du monde d'Alexington, puis après, derrière ça, il avait gagné les Europes, il revient gagner les Europes, derrière ça, il aligne les Jeux de Londres. avec la faute de Linda Algodson sur le dernier obstacle.

  • Speaker #1

    Un moment incroyable.

  • Speaker #5

    Incroyable. Et on se dit, bon, c'est bien beau tout ça, mais on va voir Badminton. C'est le test Badminton. Le test et l'année d'après, l'engagement Badminton. Et on le retrouve, premier au provisoire, avant le saut d'obstacle. Et qu'est-ce qui se passe ? Il fait la faute sur le dernier. La faute qui lui a rapporté la médaille d'or l'année d'avant. C'est lui qui le prive de la victoire à badminton. Mais bon, il venait de courir badminton. Et bon, il était deuxième à badminton. Donc, on s'est aperçu en fait que c'était carton plein. Et la réflexion qu'on avait fait avec Karim, parce qu'un jour, dans la discussion avec Karim Lagouag, il me disait, j'ai découvert quelque chose. Parce que tu me le disais, mais je ne le croyais pas. Qu'en fait... on peut être bon sur les trois tests. Et on peut exceller sur les trois tests. Parce qu'il me disait, moi, à force de dresser beaucoup sur le dressage, j'avais l'impression de perdre un peu sur la qualité de saut, ou de perdre un peu en vitesse sur le cross. Et quand je vois Michael Young, je m'aperçois en fait qu'on peut être bon sur les trois tests, et qu'il faut aujourd'hui, si on veut tirer notre épingle du jeu, être bon sur les trois tests. Et je dirais que pour moi, c'est un précurseur dans... Dans cet esprit-là, c'est-à-dire qu'on voit aujourd'hui, j'y vais arriver toute une génération de jeunes cavaliers, et pour moi, Michael Young, ça a été un chef de file, qui se sont dit, de toute façon, si on veut être compétitif, il va falloir bosser sur les trois tests.

  • Speaker #0

    Et on peut dire que cette ouverture-là, c'est lui qui l'a faite véritablement, dans l'esprit des gens.

  • Speaker #1

    Ça a été un petit peu aussi la locomotive de l'Allemagne, parce qu'aujourd'hui, l'Allemagne fait partie des nations fortes, évidemment, du complet. Ça n'a pas toujours été le cas. C'était la Grande-Bretagne qui dominait. L'Allemagne était un petit peu en retrait. Il a servi un petit peu de locomotive aussi à tout le complet allemand.

  • Speaker #0

    Complètement. Il a servi de locomotive. Parce qu'évidemment, quand on est sur un sport qui d'abord se traduit au niveau national avant d'aller à l'international, On le voit bien là, puisqu'on est dans la préparation de Paris. Pour être sélectionné, il faut être dans les meilleurs de sa nation. Donc les Allemands se sont dit, si on veut être dedans, il faut se mettre derrière Michael Jung. Donc il a été une très grosse locomotive. Si on a un athlète comme ça dans une nation, il va de toute façon servir d'aspirateur. Et ça a été le cas avec les Allemands. Derrière, on a eu Sandra Hoffart, on a eu tout un tas de cavaliers qui se sont dit qu'il faut absolument se mettre derrière, parce que là, on a un vrai chef de file. Moi je trouve que ce qui est fantastique c'est qu'avec différents types de chevaux, parce qu'on peut dire oui mais à Sam il y avait une alchimie, il y avait un couple, c'est peut-être une étoile filante, c'est pas une étoile filante, derrière ça il a présenté d'autres chevaux et avec les autres chevaux, des jeunes chevaux, des chevaux à l'âge humain qui n'étaient pas une... On avait l'impression, on disait toujours, c'est une petite mécanique. Il n'empêche qu'il gagne les championnats d'Europe. Il est performant avec différents types de chevaux.

  • Speaker #1

    Il y a Fischer au canard, Takinou.

  • Speaker #0

    Takinou, alors avec Takinou, quand on l'a vu à Blair Castle, avec Takinou, au moment où il passe, il y a eu un déluge. Le terrain est en train d'énormément se modifier et défoncer. On voit que les chevaux n'avancent plus. On voit que les gars ont vraiment du mal à finir. Il n'y en a pas un qui fait le chrono. Il part avec Takinou qui, à ce moment-là, avait... Je ne veux pas dire qu'il avait 8 ans. Il part avec Taquinou. Moi, je le suis sur toute la totalité. J'étais commentateur. Et je le vois dans l'économie maximale, c'est-à-dire que jeune cheval, terrain difficile, temps difficile à faire. Il le conduit avec beaucoup de fluidité. Il prend le moins d'énergie possible. Il l'emmène jusqu'au bout. Et jusqu'au bout sans faute, avec un cheval jeune. qui sécurise au maximum et il est maxi. Donc il nous fait une démonstration incroyable avec différents types de chevaux. Pour moi, c'est un cavalier qui le montre puisqu'il performe aussi en saut d'obstacle. C'est un crack.

  • Speaker #1

    Il est le troisième à avoir été deux fois champion olympique avec le bel cheval. Il y en a un dans les années avant la guerre, il y a très longtemps, un Hollandais. évidemment Mark Todd avec Charisma, Michael Young avec Sam. Si on devait comparer Mark Todd, Charisma et Michael Young avec Sam ?

  • Speaker #0

    Je dirais que Mark Todd, c'est un artiste, c'est un funambule, une équitation très souple, très fluide, cavalier avec beaucoup de sensibilité. Pour moi, c'est un véritable artiste, c'est un musicien qui nous présente. magnifique chorégraphie et beaucoup de belles choses. Mickaël est beaucoup plus cadré, c'est un très bon ouvrier, c'est un perfectionniste qui est vraiment dans la recherche de la précision. Lui, beaucoup plus dans la gestion, dans la recherche de l'attention, précision. Tout le temps un contact très précis avec son cheval. Une relation à la bouche très forte, plus solide, aussi pas la même taille que Mark Todd. Mark Todd sur ses étriers, plus debout, lui plus près de sa selle, plus accroché. Deux équitations différentes, mais deux équitations magnifiques.

  • Speaker #1

    Mais c'est du concours complet, tout peut arriver. On l'a vu au championnat d'Europe au pain, où Mickaël est. Personne n'est à l'abri, même quand on s'appelle Mickaël Jung.

  • Speaker #0

    Non, personne n'est à l'abri, évidemment. Et on monte sur le fil du rasoir. Quand on est sur ces événements-là, on est obligé d'aller au-delà du normal. On va essayer de transcender pour aller chercher la performance qui est une prise de risque, forcément. Et à des moments, on tombe du mauvais côté. Et c'est ce qui est arrivé à Mickaël O'Hara-Dupin. en sachant que c'était une épreuve difficile, une épreuve très sollicitante au niveau physique. Il était en train de courir une très belle épreuve. Et puis, cheval un peu fatigué, petites difficultés dans la compréhension peut-être, à la fin de l'épreuve, fin de parcours. Et puis voilà, cheval surprenant. qui se trompe un peu, qui se mélange les pieds à réception et puis voilà, lui il tombe et il est obligé de subir ce petit désagrément qui coûte beaucoup, très cher qui lui coûte très cher à lui et à son équipe

  • Speaker #1

    Un petit mot sur son entourage et son père ils sont toujours ensemble ?

  • Speaker #0

    Le père, la mère il faut savoir qu'il y a un respect énorme moi pour l'avoir un peu suivi parce qu'on est très intéressé par le fait que... Essayer de comprendre ce qui construit des athlètes hors normes comme ceux-là. On va essayer de puiser dans toute leur histoire. Je me suis un peu penché sur l'histoire de Mickaël. C'est son père qui l'accompagne tout le temps, qui est toujours là, qui structure vraiment le système, qui lui garde les pieds sur terre. Il le rappelle éventuellement alors s'il y avait besoin. Pour qu'il reste tout le temps très concentré, très méthodique, qu'il reste sur sa base, sur ce qui le construit et ce qui le solidifie, qu'il l'a progressivement conduit vers la haute perf. Et donc, forcément, il connaît très bien son histoire, il sait comment il s'est construit, il a la maîtrise de tous ses éléments, de tous ses paramètres. permettre de bâtir une trajectoire de haute performance. Donc je pense que Mickaël n'imagine pas partir sans son père. Et je pense que le père n'imagine pas de laisser Mickaël partir tout seul. Mais bon, c'est un système qui fonctionne bien. Après, moi, pour être entraîneur dans cette situation-là, je sais que l'équilibre n'est pas évident à trouver entre l'entraîneur et l'entraîné. et qu'il faut arriver à les laisser développer leur autonomie, se construire pour devenir véritablement suffisamment solide pour qu'ils prennent bien conscience que la ressource, c'est eux qui l'ont. Donc il faut être capable de rester en retrait, ce que fait son père. C'est-à-dire que si on l'observe, on s'aperçoit qu'il est là. Mickaël sait qu'il est là. Un regard suffit, mais il n'est pas obligé d'intervenir en permanence. Il est juste là pour... appuyer, aider éventuellement dans des moments où il y a problème, mais sinon il reste en retrait, parce que l'athlète aujourd'hui est suffisamment solide pour pouvoir construire sa perf tout seul. Mais il est quand même là, parce qu'il tranquillise, parce qu'il continue à l'aider à maintenir son système à flot, et pour pouvoir performer.

  • Speaker #1

    Nous réalisons ce petit entretien dans le cadre du stage de préparation de l'équipe de France à quelques jours des JO. Les Français vont le battre ? Il y a des Français pour le battre, Michael Jung,

  • Speaker #0

    cette année ? J'espère bien, oui, j'espère bien. Évidemment, les Allemands sont très forts et que Michael fait partie des cavaliers qui nous inquiètent, nous, concurrents. Oui, il y a des Français pour le battre. On sait qu'il va forcément mettre la barre en dressage, on sait que c'est un cavalier sur le cross qui est dans la vitesse, dans la maîtrise technique, dans la gestion de l'effort, qui est super. Donc, par contre, il nous montre quand même qu'il peut être fautif en CSO, en saut d'obstacle, une petite barre qui traîne et puis ça peut changer la donne. Donc bon, je pense qu'il est battu à bout. Il faut rester jusqu'au bout et nous, on a des super cracks.

  • Speaker #1

    Dernière question, Jean-Luc. S'il venait néanmoins à remporter cette troisième médaille d'or, est-ce que ça en ferait le plus grand cavalier, le plus grand complétiste de l'histoire de la discipline ?

  • Speaker #0

    Moi, je me dis souvent, quand je vois son palmarès, je ne sais pas qui va être capable de l'égaler. Parce qu'il a quand même réussi à... à décrocher successivement un nombre de championnats, que ce soit les Jeux, les Championnats du Monde, les Championnats d'Europe. Difficile de les galer. Donc s'il décroche une troisième médaille, je ne sais pas si sur ce siècle-là, si on arrivera à retrouver les mêmes niveaux de perf.

  • Speaker #1

    En gros, en tennis, on ne sait pas qui est le meilleur, de Nadal, Federer ou Djokovic. Mais là, on sait que c'est Young en complet.

  • Speaker #0

    Young est déjà pas mal parti pour coiffer tout le monde sur le poteau pendant longtemps.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Luc.

  • Speaker #0

    De rien, avec plaisir.

  • Speaker #2

    C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Jean-Luc Force. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam, notre fidèle monteur et mixeur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

Description

Ce lundi 29 juillet, Michael Jung pourrait inscrire son nom un peu plus profondément encore dans la légende de l’équitation en devenant champion olympique de concours complet pour la troisième fois de sa carrière. En 2016 à Rio de Janeiro, il y a huit ans déjà, l’Allemand, déjà sacré en 2012 à Londres, est devenu le troisième cavalier à avoir remporté deux titres olympiques consécutifs dans ce triathlon si exigeant. Comme le Néerlandais Charles Pahud de Mortanges, en 1928 à Amsterdam et 32 à Los Angeles sur Marcroix, puis le Néo-Zélandais Mark Todd, en 1984 à Los Angeles et 88 à Séoul avec Charisma, “Michi” a accompli cet exploit associé au même cheval, le génialissime Sam. C’est ce couple dont Pascal Boutreau a choisi de retracer le destin dans le quarantième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX qui vous replonge dans l’histoire des sports équestres. Avant, pendant ou après les Jeux olympiques de Paris 2024, offrez-vous un nouveau récit enrichi de belles archives sonores, suivi d’un entretien passionnant avec l’ancien champion Jean-Luc Force, entraîneur, membre de la direction technique nationale de la Fédération française d’équitation et fin observateur du concours complet.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il est champion olympique pour la deuxième fois. Bravo monsieur Michael Jung. Ça c'est formidable. Quel champion. Parce que vraiment il faut se souvenir qu'il devait venir avec l'anglo-arabe. Il prend ce cheval en numéro 2. Et monsieur est tout le champion olympique.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste. passionnés par l'histoire du sport. Dans deux jours, les meilleurs cavaliers et chevaux du monde se retrouveront dans les jardins du château de Versailles pour les épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris. Depuis plusieurs mois, légendes Cavalières vous font revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Japlou, Marc Todd et Charisma, Pierre Jonquière d'Oriola, Nick Skelton et Big Star, et enfin après Simon Delestre et ses précédentes expériences olympiques, je vous propose de revivre les deux sacres de Michel Jung et son crack Sam, en or à Londres en 2012, puis à Rio en 2016. Dans la seconde partie de ce 40e épisode, Jean-Luc Force, membre de la Direction Technique Nationale de la FFE, entraîneur et ancien champion de complet, nous livrera son expertise sur l'empereur de la discipline. L'occasion aussi de se projeter sur Paris 2024, où l'Allemand visera un troisième titre olympique individuel qui le placerait encore un peu plus haut dans le panthéon de ce sport. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Les précédents épisodes de Légendes Cavalières l'ont souvent rappelé. Le destin des grands couples de l'histoire des sports équestres n'est pas toujours né d'une évidence. Japlou n'aurait... jamais dû rencontrer Pierre Durand. Charisma n'aurait jamais dû mener Mark Todd vers la gloire olympique. Et les débuts du couple formé par Michael Young et le prodige Sam suivent un scénario comparable. En effet, le destin de Sam, l'un des meilleurs chevaux de l'histoire du complet, sinon peut-être le meilleur, était loin d'être écrit à l'avance. Günther Seiter, éleveur amateur établi à Eidlingen, petit village au sud-ouest de Stuttgart, est son essor. Né le 10 mars 2000, Sam est le fruit de l'union de Halla, fille du pur sang Héraldique et du pur sang Stanzemann. Alors qu'approchait le terme de la gestation, le naisseur a passé la nuit dans son sac de couchage à l'écurie. Halla n'aurait jamais pu y arriver sans mon aide se souvient-il. Dès les premiers jours, le poulain se déplace librement aux côtés de sa mère dans la nature. Les poulains apprennent naturellement à se débrouiller sur des terrains différents, sautent dans l'eau et dépassent des obstacles. explique le naisseur. Ce que l'on n'assimile pas jeune, on ne l'assimile jamais. À deux ans et demi, Sam est présenté à l'approbation du petit studbook du Badewürttemberg, où il a été inscrit à sa naissance. Et les commentaires des experts de Marbach sont sans appel. Un cheval sans intérêt avec une grosse tête. Non approuvé, le mâle est vendu aux enchères. À cette époque, il ne toise qu'un mètre soixante-trois. Il grandira jusqu'à un mètre soixante-huit. pas à grand-chose. Sam est présenté en dernier. Beaucoup d'acheteurs sont déjà partis et personne ne semble intéressé. Sabine Kreuter, cavalière amateur alors âgée de 26 ans, lève la main et l'acquiert pour 8 000 euros. Elle va vite comprendre le potentiel de son cheval. Sam a désormais 5 ans. Sous l'impulsion d'une sœur, déjà en relation avec la famille Young, un essai est organisé pour Michael. Né en juillet 82, près de Francfort, ce prometteur cavalier de 23 ans a déjà été sacré champion d'Allemagne junior en 1999 et 2000, puis jeune cavalier en 2001, et surtout champion d'Europe junior par équipe en 1999 et jeune cavalier en individuel en 2003. L'essai est non concluant, pour le moment. Günther Seiter insiste, convaincu de la qualité de son cheval. Une solution est finalement trouvée pour confier le jeune Sam à Michel Young. Très proche de son père Joachim, cavalier de bon niveau lui aussi, avec notamment quatre titres de champion de sa région en concours complet. En 2006, le couple se présente au Lyon d'Angers pour le championnat du monde des chevaux de 6 ans. Deux ans plus tôt, Jung avait déjà imposé Grafenstolz TSF. Avec Sam, il y prend cette fois la deuxième place. L'année suivante, il termine à nouveau sur la deuxième marche du podium. En 2008, en finale de l'ancienne Coupe du Monde organisée à Deauville, huit points olympiques le dernier jour relèguent le duo à la quatrième place. D'une certaine façon, un concours historique. Car après ce rendez-vous normand, Jung et Sam ne quitteront plus le podium lors de leurs 28 compétitions suivantes. En juin 2009, à Lomulen, il signe son premier succès en CCI 4 étoiles, l'équivalent des CCI 5 étoiles L d'aujourd'hui. Deux mois plus tard, en Pologne, il remporte cette fois la finale de la Coupe du Monde. En septembre, pénalisé par un dressage relativement modeste et surtout par une faute olympique, il doit se contenter de la médaille de bronze individuelle au championnat d'Europe de Fontaineboulot, remporté par la Britannique. Christina Cook sur Miners Frolic. Les podiums s'enchaînent. Direction Lexington et les Jeux Équestres Mondiaux 2010. Cette fois, Young et Sam se positionnent d'entrée à la première place avec un superbe score de 33 points de pénalité à l'issue du dressage. Le cross, comme d'habitude, ne pose aucun problème au couple. Avant le dernier épisode, le saut d'obstacle, il compte 9 points d'avance. Un boulevard s'ouvre à lui vers le titre mondial. Il ajoute le panache, avec un sans faute et devance le britannique William Foxpitt, sur Cool Mountain, et le néo-zélandais Andrew Nicholson, avec Nereo. Champion du monde ! L'été suivant, devant leurs supporters, à Lomulen, Michel Young et la biostétique Sam FBW ajoutent à leur tableau de chasse les titres européens individuels et par équipe. Deuxième à l'issue du dressage, derrière Ingrid Klimke et Abraxas, Il signe un maxi sur le cross. Mais les leaders tiennent le choc. Pressé par Sandra Hoffart et Obun Louvo, troisième à un peu moins de 4 points, le binôme est dans l'obligation de réaliser un sans-faute aux obstacles pour assurer l'argent. Mission accomplie. Dernière à se présenter, Klimke passe complètement au travers. 24 points. Elle finira au 11e rang. Jung et Sam sont champions d'Europe. L'Allemagne signe cette année-là un quadruplet en individuel et devance la France par équipe. 2012, année olympique. À Londres, Jung et Sam, auteurs de grosses performances les mois précédents, sont les grandissimes favoris pour la médaille d'or. Le dressage ne se passe pas comme espéré. Après deux foulées de trous allongés, Sam commence à trottiner au pas. La note finale est décevante, 40,6 points et une 11e place provisoire. Le lendemain, le soleil se lève sur le parcours du cross tracé dans le sublime Greenwich Park. Michel l'a reconnu à cinq reprises, tantôt seul, tantôt avec son père, tantôt avec son élève, le japonais Kenki Sato, et tantôt avec ses coéquipiers allemands et leur génial entraîneur national Chris Bartle. Il a enregistré chaque centimètre du tracé. Christian Choupin. et Virginie Coupé-Rieffel commentent son parcours sur France Télévisions.

  • Speaker #3

    Alors que Michael Young, la sénance sur le passage de diamants, c'est-à-dire la première difficulté, le premier obstacle de ce parcours de cross, à savoir qu'il y a 28 obstacles à passer, soit 39 efforts demandés au ciel.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #4

    alors c'était un parcours qui n'est pas très difficile. Les obstacles ont des hauteurs très raisonnables, par contre c'est compliqué parce que ça monte et ça descend et ça fatigue énormément les chevaux.

  • Speaker #3

    Le passage de ce cavalier allemand est très important puisque l'Allemagne est troisième pour l'instant par équipe avec Thomsen, Schrade, Klimke qui sont déjà passés. Et Jung est le dernier cavalier allemand à négocier ce parcours de grosse.

  • Speaker #1

    Le couple boucle son cross sans faute en 9 minutes 58 pour un temps autorisé de 10 minutes 03, maxi. Il ne seront que 9 couples à le réaliser. Dernier jour du triathlon équestre, l'Hippique. A la fin du premier parcours, l'Allemagne remporte sans surprise la médaille d'or par équipe et prive ainsi la Grande-Bretagne, sacrée en dressage et en saut, d'un triplé. Spécificité des Jeux Olympiques, les médailles individuelles se jouent à l'issue d'une nouvelle manche. de saut d'obstacle.

  • Speaker #3

    Ce n'est pas un homonyme d'un célèbre humoriste, mais c'est Michael Jung qui est sur la piste. L'Allemagne, qui est fortement représentée, qui vient de décrocher une sacrée breloque par équipe et qui, là, est vraiment motivée pour avoir plus qu'une médaille d'or. sur ce concours en individuel. Là, pour l'instant, ça te passe à merveille et beaucoup de vitesse avec Sam.

  • Speaker #4

    Absolument. Regardez ce cavalier. Il peut décrocher l'or. Il y aura juste une cavalière devant lui après. Là, de toute façon, s'il est sans faute, il est sûr d'être médaille d'argent. Michael Ngui, petit parcours, est absolument dans le temps. Ça, c'est du grand, grand, grand sport que vient de nous faire Michael Ngui.

  • Speaker #1

    Nouveau sans faute ! En tête avant ce dernier acte, mais avec seulement 1,3 point d'avance, la Suédoise Sarah Algodson-Hostholt sur Vega est la dernière à se présenter. La pression est énorme.

  • Speaker #4

    Cette femme peut battre Michael Duke, elle peut attraper la médaille d'or, elle a un cheval fantastique. Cette gym en saute vraiment très très bien et moi qui suis une spécialiste de jumping, je l'envisse.

  • Speaker #1

    La Suédoise touche au but.

  • Speaker #4

    La pression a mort là, elle sait qu'elle court pour une médaille.

  • Speaker #1

    Allez,

  • Speaker #3

    la palanque, super. Allez, il faut préserver ce rythme, tourner court, se concentrer, jeter le regard sur le bidet, ça passe, super.

  • Speaker #4

    Le cheval saute bien, le toile est haut, attention. Arrive le triple, le triple,

  • Speaker #1

    oxy.

  • Speaker #3

    L'enchaînement, les poulets à respecter impérativement.

  • Speaker #2

    Oh,

  • Speaker #4

    oh, oh, oh, c'est court,

  • Speaker #3

    oh. C'est pas mal,

  • Speaker #1

    ça passe.

  • Speaker #4

    C'est la dernière.

  • Speaker #3

    C'est absolument génial,

  • Speaker #5

    allez.

  • Speaker #4

    C'est au bout. La médaille est là ! Allez !

  • Speaker #1

    Allez ! Allez ! Non !

  • Speaker #0

    Dommage ! 4 points de pénalité !

  • Speaker #1

    Elle prend la deuxième place !

  • Speaker #0

    Mais c'est une super médaille d'argent ! C'est dommage parce qu'elle est passée à côté de l'or ! Zut pour une barre ! 4 points de pénalité ! Mais c'est absolument génial ce qu'elle vient de faire !

  • Speaker #1

    Oh !

  • Speaker #4

    Elle a un tout petit peu forcé ! Elle était pressée de finir, ça s'est manqué ! Et elle a fait sa petite faute sur le dernier obstacle ! Oui, c'était magnifique ! Oh, quel dommage, elle aurait dû gagner, elle aurait dû avoir cette médaille d'or. Bravo en tout cas à Michael Jung, un nouveau champion olympique, encore pour l'Allemagne. Ils ont pris l'équipe et l'individuel.

  • Speaker #1

    Michel, Jung et Sam, seuls pères à avoir franchi la ligne d'arriver avec ces seuls points du dressage, deviennent champions olympiques individuels. Durant les années suivantes, le couple allemand est quasi intouchable. Pendant trois saisons, il multiplie les victoires. Quand il est battu, il ne l'est que de très peu et assure au minimum une place sur le podium. Parmi ses principaux titres de gloire, Burglès. en 2015 et le mythique badminton en mai 2016, trois ans après y avoir déjà pris la deuxième place. Au terme du cross de cette édition 2016 de badminton,

  • Speaker #6

    Young explique le rapport qu'il entretient avec son partenaire. Tout fonctionne très bien, très facilement. Il galope très facilement à l'intérieur du temps. C'est un sentiment merveilleux.

  • Speaker #1

    Traduction. Sam est un cheval formidable. Je suis très fier de pouvoir monter un tel cheval. Il m'écoute, il me fait confiance. J'avais l'impression que c'était un CCI une étoile. Tout a bien fonctionné. Il galopait facilement. C'était vraiment un sentiment très agréable. Nous sommes alors en mai. Les Jeux Olympiques de Rio approchent. Mais Sam... n'est pas le plan A de Jung, qui a davantage misé sur son anglo-arabe Takinou Dume, né dans le sud-ouest de la France, chez Mathieu Boisselier, et avec lequel il a réalisé le doublé individuel et par équipe aux Européens de Blair Castle en 2015. Le CICO 3 étoiles d'Aix-la-Chapelle constitue la dernière répétition. Jung et Takinou s'imposent. Le cavalier prend également la sixième place, avec son fidèle Sam. Quelques jours après la fin de l'épreuve, Jung communique. Je dois annoncer la p... pire nouvelle de l'année, explique-t-il. Takinu souffre d'une petite infection et d'un peu de fièvre. Il ne pourra pas s'envoler pour Rio. Le cavalier conserve alors le choix entre son expérimenté Sam et la plus jeune Rokana, avec laquelle il s'est imposé en 2015 et 2016 à Lexington dans le Kentucky, et avec laquelle il a glané l'argent individuel et l'or par équipe aux Jeux équestres mondiaux de Normandie en 2014. Il privilégie l'expérience. À 16 ans, Sam s'envole pour ses deuxièmes Jeux Olympiques. Premier acte, le dressage. Sur Equidia, Kamel Boudra, Jean-Luc Force et Nicolas Canteloup sont aux commentaires.

  • Speaker #0

    Terminator, c'est déjà son surnom. Double médaille d'or à Londres, d'accord ? Aux Jeux Olympiques de Londres. Double médaille d'or aux championnats du monde. Sept médailles d'or aux championnats d'Europe depuis le début de sa carrière. Ça va la coupe est pleine, non ? Il est numéro un mondial.

  • Speaker #1

    Là,

  • Speaker #5

    on a réussi. Oh là là là là là là là. Il va coûter cher, très cher. C'est une grosse faute. Ça c'est... On a l'impression que le cheval était parti pour tourner à droite.

  • Speaker #1

    4-4-4.

  • Speaker #5

    Et là, il y a eu une incompréhension. Incompréhension.

  • Speaker #0

    C'est Michael Young qui, peut-être, peut-être, nous ne sommes pas juges, a perdu la possibilité de quitter cette journée en tête à cause de cette faute étonnante. Incroyable. Il ressemble plus, on partage votre avis avec Nico, je crois. une incompréhension du cheval plus qu'une réelle faute technique.

  • Speaker #5

    Ça se passait tellement bien, tellement bien, qu'à un moment donné, il y a eu une espèce d'afflottement, on a l'impression qu'il y a eu une incertitude. C'est dommage parce que vraiment, c'était une reprise magnifique sans faute.

  • Speaker #0

    Il va prendre la troisième place, c'est une contre-performance et toute relative bien sûr, elle le fait rêver beaucoup de monde. Mais les amis, n'est-ce pas Nico, sur le papier, on pense toujours que Michael Young est invincible, personne n'est invincible et surtout dans cette discipline, surtout dans le sport court.

  • Speaker #1

    Au micro de Claire Griot, Jung réagit.

  • Speaker #6

    Je suis très heureux. Normalement, il est un très bon cheval. Il a aussi fait un très bon test de dressage. On a eu juste un petit erreur. C'était un peu de la malentendance. Mais tout le reste était vraiment bien. Donc, je suis heureux avec lui.

  • Speaker #5

    Bien sûr,

  • Speaker #1

    il est un petit peu déçu de sa faute. Il nous explique que ce n'était pas vraiment une faute technique.

  • Speaker #4

    C'était plus...

  • Speaker #1

    de l'incompréhension,

  • Speaker #5

    comme vous le disiez au commentaire,

  • Speaker #1

    puisqu'après le reste des changements de pied ou les autres serpentines se sont bien passés. Le parcours de Cross est déjà dans les esprits.

  • Speaker #6

    C'est dur,

  • Speaker #1

    mais c'est bien construit. Mon cheval est en grande forme. Je suis très impatient. Michel Jung est plutôt optimiste. On retrouve le couple sur le parcours.

  • Speaker #0

    Michael Young qui se lance maintenant pour aller savoir pourquoi pas une nouvelle médaille à son comique. Il a 34 ans. Depuis fin juillet, c'est une Terminator. La bouche, ce n'est pas parfait. Oh, blablabla. Il a du génisme.

  • Speaker #5

    Il a une complicité entre les deux. Regardez ça. Il imagine de toute façon pas passer à côté. Il tire à la droite. Il tire à la droite.

  • Speaker #0

    C'est formidable. Sur le plané. L'info que vous aviez soulignée tout de suite, Nicolas Cantu, c'est que le cheval est… Pétri d'énergie, ça veut dire qu'il va vraiment, a priori, pouvoir rentrer dans le temps s'il n'y a pas un embûche. On ne sent pas du tout un cheval quand on pense que c'est son deuxième cheval pour les Jeux Olympiques. Tout va bien. On retrouve Young avec Sam.

  • Speaker #5

    La pointe. Oula,

  • Speaker #0

    oula, oula, petit appel de langue. Bien joué. La belle complicité dont vous parliez Jean-Luc Force, on l'a vu immédiatement ici. On a entendu ce petit appel de langue pour... Pour Sam, ça c'est beau, c'est une belle image. L'harmonie, la symbiose, parfaite pour l'instant pour l'allemand.

  • Speaker #5

    Bien remplacé.

  • Speaker #0

    Regardez. Cette entrée. Mal qui revient.

  • Speaker #5

    Encore pied, voilà.

  • Speaker #2

    Pour éviter le risque de déséquilibre.

  • Speaker #5

    Je suis allé à la sortie.

  • Speaker #0

    Et du coup Nicolas, comme le cheval a jeté un peu sur le feu, il devient plus maîtrisable maintenant. Le cavalier peut plus le reprendre et le remettre en état libre. Le contrôle. Regarde son chronomètre.

  • Speaker #5

    Vous voyez cette belle image pour tous nos jeunes cavaliers qui regardent, qui ont fait le parcours, qui replacent son cheval.

  • Speaker #0

    Il va être dans le temps,

  • Speaker #5

    ça c'est vigilant. Il faut qu'il soit dans le chrono, mais il soit une dernière saut. Il ne bâcle pas ses derniers abords.

  • Speaker #0

    Ne pas confondre vitesse et précipitation.

  • Speaker #5

    Il place,

  • Speaker #0

    voilà. Il va être dans le temps. Younes va être dans le temps, vous vous rendez compte. 10 secondes 51, il avait 15 secondes d'avance.

  • Speaker #5

    15 secondes d'avance.

  • Speaker #0

    Quelle insolence de la part du numéro 1 mondial.

  • Speaker #1

    Le saut d'obstacle va mettre fin au suspense. Place d'abord à la compétition par équipe. Younes se présente sur le parcours. 15 sauts.

  • Speaker #0

    Sam, il a 16 ans, on l'a dit un peu fatigué. Keneni, il était à la visite vétérinaire ce matin dans un bien bel état.

  • Speaker #5

    On ne voit pas ce qui peut lui arriver.

  • Speaker #0

    Crono facile.

  • Speaker #5

    Voilà. Romade,

  • Speaker #0

    l'Allemagne ne laisse à la France aucune chance.

  • Speaker #5

    Eric était vert à la visite parce qu'il me disait que les Allemands vont nous faire 300 fautes.

  • Speaker #0

    Aucune chance de faire une faute, aucun espace.

  • Speaker #5

    Deux pas d'espace à l'équipe de France.

  • Speaker #0

    172 points, 80 pour l'Allemagne, 169. pour la France. Si Astier Nicolas veut que son pays soit sur le podium, il faut signer un parcours sans faute. Il le veut, bien sûr.

  • Speaker #1

    Allez, pour le plaisir, la fin du parcours d'Astier Nicolas avec Piaf de Beneville, synonyme de médaille assurée.

  • Speaker #5

    Allez Astier,

  • Speaker #2

    on est tous avec toi. Allez

  • Speaker #5

    Astier, attention. Récupérez. Doucement, doucement. Reste en place, reste en place. Bien joué. Retrouvez du rythme. Repréparez cet oxyre. Repréparez. Bien joué. Gardez le galop. Restez en retrait. Bien joué. Attention.

  • Speaker #2

    En place.

  • Speaker #0

    En place. Oh, champion ! Attends, attends, attends. Oui, mais je les attends. Ah ! Oui, oui, oui, il a fait le parcours sans faute, il n'est pas moins bon que Michael Young, il a signé le parcours sans faute, il est historique, je vous l'ai dit que s'il battait, Young vous faisait la même chose, il était un héros, c'était juste formidable. On a pris un coup de chaud, un coup de pression de ouf.

  • Speaker #1

    La France ira même décrocher l'or avec les fautes du Néo-Zélandais Mark Todd puis de l'Australien Christopher Burton. Un moment de gloire à revivre dans l'épisode 8 de Légendes Cavalières. Quelques minutes plus tard, les 25 meilleurs se retrouvent pour la finale individuelle. Michael Young et Sam sont les derniers à se présenter, juste après Astier et Piaf. Le couple français, malgré quatre points, a assuré l'argent. L'avance de l'Allemand est conséquente. On revit son parcours.

  • Speaker #5

    Il n'y a pas de grand-chose, il n'a que deux sauts. Le temps est bien.

  • Speaker #2

    Allez,

  • Speaker #5

    il est là notre champion.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est chouette. C'est vraiment chouette. C'est vraiment beau. Il est champion olympique pour la deuxième fois. Bravo monsieur. Ça c'est formidable, quel champion, parce que vraiment il faut se souvenir qu'il va venir avec l'anglo-arabe, il prend ce cheval en numéro 2 et monsieur est double champion olympique. Sam est double champion olympique, le meilleur cheval du monde. Comme Charisma. Exactement, la même histoire, absolument. C'est la même histoire que Mark Todd, double champion olympique. De suite.

  • Speaker #1

    Le champion de la Ligue de Ligue 1. vient d'écrire une page supplémentaire de sa légende et même de la grande histoire de sa discipline. À seulement 34 ans, il égale le néerlandais Charles Pahut de Mortange, sacré en 1932 et 1936 avec Marc Roy, et plus récemment, le néo-zélandais Mark Todd, deux fois en or en 1984 et 1988, lui aussi avec le même cheval, Charisma. L'épisode 36 de Légende Cavalière est d'ailleurs consacré à cet autre couple mythique. Les Jeux Olympiques de Rio seront la dernière victoire de Sam. Il signera encore une deuxième place à badminton en 2017. En 2018, Sam a désormais 18 ans. Young a annoncé en début d'année que ce serait sa dernière saison. Sam va bien, il est en bonne forme et s'exerce monté tous les jours. Mais des soucis avec ses pieds l'empêchent d'être aussi performant que par le passé. Le CCI 4 étoiles de badminton... Conclu à la 10e place, restera donc son dernier concours. Dans sa carrière, Sam a obtenu 24 victoires internationales, dont deux titres olympiques individuels, ses titres de champion du monde et d'Europe, et ses succès à Lumulène, Burglay et Badminton. Cet été, Michel Young pourrait devenir le premier triple champion olympique individuel en concours complet. Le crack Chipmunk sera sa monture. Mais dans l'esprit de beaucoup, il restera à jamais associé à Sam. Il est désormais temps de retrouver Jean-Luc Force. Jean-Luc Force, merci de nous accorder un petit peu de temps. On va parler d'un cavalier allemand, Michael Jung. Si je vous dis Michael Jung, ça vous évoque quoi ?

  • Speaker #5

    Ça m'évoque une star dans le monde du concours complet, un cavalier qui pour moi est un précurseur. Il nous a ouvert la voie, il a montré qu'il était capable d'aligner les performances successives sur des championnats. et il a aujourd'hui un palmarès énorme et on se demande si un jour il pourrait être égalé dans son palmarès. Donc c'est vraiment pour moi une référence énorme. Alors la particularité que je lui vois, à Mickaël, c'est qu'il nous a prouvé qu'on pouvait exceller dans les trois tests. Et en concours complet, même si on a eu Mark Todd qui a été le cavalier du... du XXème siècle.

  • Speaker #1

    Deux fois champion olympique aussi.

  • Speaker #5

    Deux fois champion olympique. Avec Charisma. Avec Charisma qui était pour nous la référence. Quand on a vu arriver Michael Young, on a découvert progressivement un cavalier qui était capable de jouer l'excellence dans les trois tests en pouvant réellement construire une filiation entre les trois, un petit fil rouge. C'est-à-dire à la fois un cheval très disponible, très à l'écoute. très bien préparé, très cadré sur le dressage, capable d'être rapide sans faute avec une très bonne technique sur le cross et en même temps rester un très bon sauteur. On l'a vu avec des chevaux successivement, plusieurs types de chevaux, et à chaque fois capable de reproduire la même chose. Pour moi, c'est un ouvreur d'une nouvelle génération de cavaliers qui... qui ont travaillé sur les trois tests et qui nous ont montré qu'en fait le concours complet, c'était bien la maîtrise de cette qualité de fonctionnement du cheval, que ce soit sur le dressage, sur le cross, sur le saut d'obstacle.

  • Speaker #1

    Deux fois champion olympique avec le même cheval, avec Sam. On parle souvent en complet d'autant plus de couple, la notion de couple. Sam et Michael Jung, c'était quel type de couple ?

  • Speaker #5

    C'était un couple mythique. dans le fait qu'il était capable de reproduire les mêmes performances successivement sur différents événements avec un cheval qui paraissait au premier abord assez normal, on ne peut pas dire que c'était un extraterrestre qui n'avait pas des allures extraordinaires mais très très cadré, très organisé, très disponible. une véritable entente, une alchimie entre les deux qui faisait que du dressage jusqu'au saut d'obstacle on avait une vraie véritable écoute un Sam qui était toujours très à l'écoute et un Michael Young qui lui est d'une précision énorme ce qui faisait que ce couple de petits personnages parce qu'on a un cheval qui n'est pas très grand, un cavalier qui n'est pas grand et qui alignait des résultats incroyables. On l'a vu arriver au début sur des deux étoiles, bon, il les collectionne, puis trois étoiles, ok, on le retrouve aux championnats d'Europe, on se dit bon, ok, trois étoiles. Il va aux Jeux, il gagne les Jeux, il gagne d'abord les championnats du monde d'Alexington, puis après, derrière ça, il avait gagné les Europes, il revient gagner les Europes, derrière ça, il aligne les Jeux de Londres. avec la faute de Linda Algodson sur le dernier obstacle.

  • Speaker #1

    Un moment incroyable.

  • Speaker #5

    Incroyable. Et on se dit, bon, c'est bien beau tout ça, mais on va voir Badminton. C'est le test Badminton. Le test et l'année d'après, l'engagement Badminton. Et on le retrouve, premier au provisoire, avant le saut d'obstacle. Et qu'est-ce qui se passe ? Il fait la faute sur le dernier. La faute qui lui a rapporté la médaille d'or l'année d'avant. C'est lui qui le prive de la victoire à badminton. Mais bon, il venait de courir badminton. Et bon, il était deuxième à badminton. Donc, on s'est aperçu en fait que c'était carton plein. Et la réflexion qu'on avait fait avec Karim, parce qu'un jour, dans la discussion avec Karim Lagouag, il me disait, j'ai découvert quelque chose. Parce que tu me le disais, mais je ne le croyais pas. Qu'en fait... on peut être bon sur les trois tests. Et on peut exceller sur les trois tests. Parce qu'il me disait, moi, à force de dresser beaucoup sur le dressage, j'avais l'impression de perdre un peu sur la qualité de saut, ou de perdre un peu en vitesse sur le cross. Et quand je vois Michael Young, je m'aperçois en fait qu'on peut être bon sur les trois tests, et qu'il faut aujourd'hui, si on veut tirer notre épingle du jeu, être bon sur les trois tests. Et je dirais que pour moi, c'est un précurseur dans... Dans cet esprit-là, c'est-à-dire qu'on voit aujourd'hui, j'y vais arriver toute une génération de jeunes cavaliers, et pour moi, Michael Young, ça a été un chef de file, qui se sont dit, de toute façon, si on veut être compétitif, il va falloir bosser sur les trois tests.

  • Speaker #0

    Et on peut dire que cette ouverture-là, c'est lui qui l'a faite véritablement, dans l'esprit des gens.

  • Speaker #1

    Ça a été un petit peu aussi la locomotive de l'Allemagne, parce qu'aujourd'hui, l'Allemagne fait partie des nations fortes, évidemment, du complet. Ça n'a pas toujours été le cas. C'était la Grande-Bretagne qui dominait. L'Allemagne était un petit peu en retrait. Il a servi un petit peu de locomotive aussi à tout le complet allemand.

  • Speaker #0

    Complètement. Il a servi de locomotive. Parce qu'évidemment, quand on est sur un sport qui d'abord se traduit au niveau national avant d'aller à l'international, On le voit bien là, puisqu'on est dans la préparation de Paris. Pour être sélectionné, il faut être dans les meilleurs de sa nation. Donc les Allemands se sont dit, si on veut être dedans, il faut se mettre derrière Michael Jung. Donc il a été une très grosse locomotive. Si on a un athlète comme ça dans une nation, il va de toute façon servir d'aspirateur. Et ça a été le cas avec les Allemands. Derrière, on a eu Sandra Hoffart, on a eu tout un tas de cavaliers qui se sont dit qu'il faut absolument se mettre derrière, parce que là, on a un vrai chef de file. Moi je trouve que ce qui est fantastique c'est qu'avec différents types de chevaux, parce qu'on peut dire oui mais à Sam il y avait une alchimie, il y avait un couple, c'est peut-être une étoile filante, c'est pas une étoile filante, derrière ça il a présenté d'autres chevaux et avec les autres chevaux, des jeunes chevaux, des chevaux à l'âge humain qui n'étaient pas une... On avait l'impression, on disait toujours, c'est une petite mécanique. Il n'empêche qu'il gagne les championnats d'Europe. Il est performant avec différents types de chevaux.

  • Speaker #1

    Il y a Fischer au canard, Takinou.

  • Speaker #0

    Takinou, alors avec Takinou, quand on l'a vu à Blair Castle, avec Takinou, au moment où il passe, il y a eu un déluge. Le terrain est en train d'énormément se modifier et défoncer. On voit que les chevaux n'avancent plus. On voit que les gars ont vraiment du mal à finir. Il n'y en a pas un qui fait le chrono. Il part avec Takinou qui, à ce moment-là, avait... Je ne veux pas dire qu'il avait 8 ans. Il part avec Taquinou. Moi, je le suis sur toute la totalité. J'étais commentateur. Et je le vois dans l'économie maximale, c'est-à-dire que jeune cheval, terrain difficile, temps difficile à faire. Il le conduit avec beaucoup de fluidité. Il prend le moins d'énergie possible. Il l'emmène jusqu'au bout. Et jusqu'au bout sans faute, avec un cheval jeune. qui sécurise au maximum et il est maxi. Donc il nous fait une démonstration incroyable avec différents types de chevaux. Pour moi, c'est un cavalier qui le montre puisqu'il performe aussi en saut d'obstacle. C'est un crack.

  • Speaker #1

    Il est le troisième à avoir été deux fois champion olympique avec le bel cheval. Il y en a un dans les années avant la guerre, il y a très longtemps, un Hollandais. évidemment Mark Todd avec Charisma, Michael Young avec Sam. Si on devait comparer Mark Todd, Charisma et Michael Young avec Sam ?

  • Speaker #0

    Je dirais que Mark Todd, c'est un artiste, c'est un funambule, une équitation très souple, très fluide, cavalier avec beaucoup de sensibilité. Pour moi, c'est un véritable artiste, c'est un musicien qui nous présente. magnifique chorégraphie et beaucoup de belles choses. Mickaël est beaucoup plus cadré, c'est un très bon ouvrier, c'est un perfectionniste qui est vraiment dans la recherche de la précision. Lui, beaucoup plus dans la gestion, dans la recherche de l'attention, précision. Tout le temps un contact très précis avec son cheval. Une relation à la bouche très forte, plus solide, aussi pas la même taille que Mark Todd. Mark Todd sur ses étriers, plus debout, lui plus près de sa selle, plus accroché. Deux équitations différentes, mais deux équitations magnifiques.

  • Speaker #1

    Mais c'est du concours complet, tout peut arriver. On l'a vu au championnat d'Europe au pain, où Mickaël est. Personne n'est à l'abri, même quand on s'appelle Mickaël Jung.

  • Speaker #0

    Non, personne n'est à l'abri, évidemment. Et on monte sur le fil du rasoir. Quand on est sur ces événements-là, on est obligé d'aller au-delà du normal. On va essayer de transcender pour aller chercher la performance qui est une prise de risque, forcément. Et à des moments, on tombe du mauvais côté. Et c'est ce qui est arrivé à Mickaël O'Hara-Dupin. en sachant que c'était une épreuve difficile, une épreuve très sollicitante au niveau physique. Il était en train de courir une très belle épreuve. Et puis, cheval un peu fatigué, petites difficultés dans la compréhension peut-être, à la fin de l'épreuve, fin de parcours. Et puis voilà, cheval surprenant. qui se trompe un peu, qui se mélange les pieds à réception et puis voilà, lui il tombe et il est obligé de subir ce petit désagrément qui coûte beaucoup, très cher qui lui coûte très cher à lui et à son équipe

  • Speaker #1

    Un petit mot sur son entourage et son père ils sont toujours ensemble ?

  • Speaker #0

    Le père, la mère il faut savoir qu'il y a un respect énorme moi pour l'avoir un peu suivi parce qu'on est très intéressé par le fait que... Essayer de comprendre ce qui construit des athlètes hors normes comme ceux-là. On va essayer de puiser dans toute leur histoire. Je me suis un peu penché sur l'histoire de Mickaël. C'est son père qui l'accompagne tout le temps, qui est toujours là, qui structure vraiment le système, qui lui garde les pieds sur terre. Il le rappelle éventuellement alors s'il y avait besoin. Pour qu'il reste tout le temps très concentré, très méthodique, qu'il reste sur sa base, sur ce qui le construit et ce qui le solidifie, qu'il l'a progressivement conduit vers la haute perf. Et donc, forcément, il connaît très bien son histoire, il sait comment il s'est construit, il a la maîtrise de tous ses éléments, de tous ses paramètres. permettre de bâtir une trajectoire de haute performance. Donc je pense que Mickaël n'imagine pas partir sans son père. Et je pense que le père n'imagine pas de laisser Mickaël partir tout seul. Mais bon, c'est un système qui fonctionne bien. Après, moi, pour être entraîneur dans cette situation-là, je sais que l'équilibre n'est pas évident à trouver entre l'entraîneur et l'entraîné. et qu'il faut arriver à les laisser développer leur autonomie, se construire pour devenir véritablement suffisamment solide pour qu'ils prennent bien conscience que la ressource, c'est eux qui l'ont. Donc il faut être capable de rester en retrait, ce que fait son père. C'est-à-dire que si on l'observe, on s'aperçoit qu'il est là. Mickaël sait qu'il est là. Un regard suffit, mais il n'est pas obligé d'intervenir en permanence. Il est juste là pour... appuyer, aider éventuellement dans des moments où il y a problème, mais sinon il reste en retrait, parce que l'athlète aujourd'hui est suffisamment solide pour pouvoir construire sa perf tout seul. Mais il est quand même là, parce qu'il tranquillise, parce qu'il continue à l'aider à maintenir son système à flot, et pour pouvoir performer.

  • Speaker #1

    Nous réalisons ce petit entretien dans le cadre du stage de préparation de l'équipe de France à quelques jours des JO. Les Français vont le battre ? Il y a des Français pour le battre, Michael Jung,

  • Speaker #0

    cette année ? J'espère bien, oui, j'espère bien. Évidemment, les Allemands sont très forts et que Michael fait partie des cavaliers qui nous inquiètent, nous, concurrents. Oui, il y a des Français pour le battre. On sait qu'il va forcément mettre la barre en dressage, on sait que c'est un cavalier sur le cross qui est dans la vitesse, dans la maîtrise technique, dans la gestion de l'effort, qui est super. Donc, par contre, il nous montre quand même qu'il peut être fautif en CSO, en saut d'obstacle, une petite barre qui traîne et puis ça peut changer la donne. Donc bon, je pense qu'il est battu à bout. Il faut rester jusqu'au bout et nous, on a des super cracks.

  • Speaker #1

    Dernière question, Jean-Luc. S'il venait néanmoins à remporter cette troisième médaille d'or, est-ce que ça en ferait le plus grand cavalier, le plus grand complétiste de l'histoire de la discipline ?

  • Speaker #0

    Moi, je me dis souvent, quand je vois son palmarès, je ne sais pas qui va être capable de l'égaler. Parce qu'il a quand même réussi à... à décrocher successivement un nombre de championnats, que ce soit les Jeux, les Championnats du Monde, les Championnats d'Europe. Difficile de les galer. Donc s'il décroche une troisième médaille, je ne sais pas si sur ce siècle-là, si on arrivera à retrouver les mêmes niveaux de perf.

  • Speaker #1

    En gros, en tennis, on ne sait pas qui est le meilleur, de Nadal, Federer ou Djokovic. Mais là, on sait que c'est Young en complet.

  • Speaker #0

    Young est déjà pas mal parti pour coiffer tout le monde sur le poteau pendant longtemps.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Luc.

  • Speaker #0

    De rien, avec plaisir.

  • Speaker #2

    C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Jean-Luc Force. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam, notre fidèle monteur et mixeur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

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Description

Ce lundi 29 juillet, Michael Jung pourrait inscrire son nom un peu plus profondément encore dans la légende de l’équitation en devenant champion olympique de concours complet pour la troisième fois de sa carrière. En 2016 à Rio de Janeiro, il y a huit ans déjà, l’Allemand, déjà sacré en 2012 à Londres, est devenu le troisième cavalier à avoir remporté deux titres olympiques consécutifs dans ce triathlon si exigeant. Comme le Néerlandais Charles Pahud de Mortanges, en 1928 à Amsterdam et 32 à Los Angeles sur Marcroix, puis le Néo-Zélandais Mark Todd, en 1984 à Los Angeles et 88 à Séoul avec Charisma, “Michi” a accompli cet exploit associé au même cheval, le génialissime Sam. C’est ce couple dont Pascal Boutreau a choisi de retracer le destin dans le quarantième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX qui vous replonge dans l’histoire des sports équestres. Avant, pendant ou après les Jeux olympiques de Paris 2024, offrez-vous un nouveau récit enrichi de belles archives sonores, suivi d’un entretien passionnant avec l’ancien champion Jean-Luc Force, entraîneur, membre de la direction technique nationale de la Fédération française d’équitation et fin observateur du concours complet.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il est champion olympique pour la deuxième fois. Bravo monsieur Michael Jung. Ça c'est formidable. Quel champion. Parce que vraiment il faut se souvenir qu'il devait venir avec l'anglo-arabe. Il prend ce cheval en numéro 2. Et monsieur est tout le champion olympique.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste. passionnés par l'histoire du sport. Dans deux jours, les meilleurs cavaliers et chevaux du monde se retrouveront dans les jardins du château de Versailles pour les épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris. Depuis plusieurs mois, légendes Cavalières vous font revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Japlou, Marc Todd et Charisma, Pierre Jonquière d'Oriola, Nick Skelton et Big Star, et enfin après Simon Delestre et ses précédentes expériences olympiques, je vous propose de revivre les deux sacres de Michel Jung et son crack Sam, en or à Londres en 2012, puis à Rio en 2016. Dans la seconde partie de ce 40e épisode, Jean-Luc Force, membre de la Direction Technique Nationale de la FFE, entraîneur et ancien champion de complet, nous livrera son expertise sur l'empereur de la discipline. L'occasion aussi de se projeter sur Paris 2024, où l'Allemand visera un troisième titre olympique individuel qui le placerait encore un peu plus haut dans le panthéon de ce sport. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Les précédents épisodes de Légendes Cavalières l'ont souvent rappelé. Le destin des grands couples de l'histoire des sports équestres n'est pas toujours né d'une évidence. Japlou n'aurait... jamais dû rencontrer Pierre Durand. Charisma n'aurait jamais dû mener Mark Todd vers la gloire olympique. Et les débuts du couple formé par Michael Young et le prodige Sam suivent un scénario comparable. En effet, le destin de Sam, l'un des meilleurs chevaux de l'histoire du complet, sinon peut-être le meilleur, était loin d'être écrit à l'avance. Günther Seiter, éleveur amateur établi à Eidlingen, petit village au sud-ouest de Stuttgart, est son essor. Né le 10 mars 2000, Sam est le fruit de l'union de Halla, fille du pur sang Héraldique et du pur sang Stanzemann. Alors qu'approchait le terme de la gestation, le naisseur a passé la nuit dans son sac de couchage à l'écurie. Halla n'aurait jamais pu y arriver sans mon aide se souvient-il. Dès les premiers jours, le poulain se déplace librement aux côtés de sa mère dans la nature. Les poulains apprennent naturellement à se débrouiller sur des terrains différents, sautent dans l'eau et dépassent des obstacles. explique le naisseur. Ce que l'on n'assimile pas jeune, on ne l'assimile jamais. À deux ans et demi, Sam est présenté à l'approbation du petit studbook du Badewürttemberg, où il a été inscrit à sa naissance. Et les commentaires des experts de Marbach sont sans appel. Un cheval sans intérêt avec une grosse tête. Non approuvé, le mâle est vendu aux enchères. À cette époque, il ne toise qu'un mètre soixante-trois. Il grandira jusqu'à un mètre soixante-huit. pas à grand-chose. Sam est présenté en dernier. Beaucoup d'acheteurs sont déjà partis et personne ne semble intéressé. Sabine Kreuter, cavalière amateur alors âgée de 26 ans, lève la main et l'acquiert pour 8 000 euros. Elle va vite comprendre le potentiel de son cheval. Sam a désormais 5 ans. Sous l'impulsion d'une sœur, déjà en relation avec la famille Young, un essai est organisé pour Michael. Né en juillet 82, près de Francfort, ce prometteur cavalier de 23 ans a déjà été sacré champion d'Allemagne junior en 1999 et 2000, puis jeune cavalier en 2001, et surtout champion d'Europe junior par équipe en 1999 et jeune cavalier en individuel en 2003. L'essai est non concluant, pour le moment. Günther Seiter insiste, convaincu de la qualité de son cheval. Une solution est finalement trouvée pour confier le jeune Sam à Michel Young. Très proche de son père Joachim, cavalier de bon niveau lui aussi, avec notamment quatre titres de champion de sa région en concours complet. En 2006, le couple se présente au Lyon d'Angers pour le championnat du monde des chevaux de 6 ans. Deux ans plus tôt, Jung avait déjà imposé Grafenstolz TSF. Avec Sam, il y prend cette fois la deuxième place. L'année suivante, il termine à nouveau sur la deuxième marche du podium. En 2008, en finale de l'ancienne Coupe du Monde organisée à Deauville, huit points olympiques le dernier jour relèguent le duo à la quatrième place. D'une certaine façon, un concours historique. Car après ce rendez-vous normand, Jung et Sam ne quitteront plus le podium lors de leurs 28 compétitions suivantes. En juin 2009, à Lomulen, il signe son premier succès en CCI 4 étoiles, l'équivalent des CCI 5 étoiles L d'aujourd'hui. Deux mois plus tard, en Pologne, il remporte cette fois la finale de la Coupe du Monde. En septembre, pénalisé par un dressage relativement modeste et surtout par une faute olympique, il doit se contenter de la médaille de bronze individuelle au championnat d'Europe de Fontaineboulot, remporté par la Britannique. Christina Cook sur Miners Frolic. Les podiums s'enchaînent. Direction Lexington et les Jeux Équestres Mondiaux 2010. Cette fois, Young et Sam se positionnent d'entrée à la première place avec un superbe score de 33 points de pénalité à l'issue du dressage. Le cross, comme d'habitude, ne pose aucun problème au couple. Avant le dernier épisode, le saut d'obstacle, il compte 9 points d'avance. Un boulevard s'ouvre à lui vers le titre mondial. Il ajoute le panache, avec un sans faute et devance le britannique William Foxpitt, sur Cool Mountain, et le néo-zélandais Andrew Nicholson, avec Nereo. Champion du monde ! L'été suivant, devant leurs supporters, à Lomulen, Michel Young et la biostétique Sam FBW ajoutent à leur tableau de chasse les titres européens individuels et par équipe. Deuxième à l'issue du dressage, derrière Ingrid Klimke et Abraxas, Il signe un maxi sur le cross. Mais les leaders tiennent le choc. Pressé par Sandra Hoffart et Obun Louvo, troisième à un peu moins de 4 points, le binôme est dans l'obligation de réaliser un sans-faute aux obstacles pour assurer l'argent. Mission accomplie. Dernière à se présenter, Klimke passe complètement au travers. 24 points. Elle finira au 11e rang. Jung et Sam sont champions d'Europe. L'Allemagne signe cette année-là un quadruplet en individuel et devance la France par équipe. 2012, année olympique. À Londres, Jung et Sam, auteurs de grosses performances les mois précédents, sont les grandissimes favoris pour la médaille d'or. Le dressage ne se passe pas comme espéré. Après deux foulées de trous allongés, Sam commence à trottiner au pas. La note finale est décevante, 40,6 points et une 11e place provisoire. Le lendemain, le soleil se lève sur le parcours du cross tracé dans le sublime Greenwich Park. Michel l'a reconnu à cinq reprises, tantôt seul, tantôt avec son père, tantôt avec son élève, le japonais Kenki Sato, et tantôt avec ses coéquipiers allemands et leur génial entraîneur national Chris Bartle. Il a enregistré chaque centimètre du tracé. Christian Choupin. et Virginie Coupé-Rieffel commentent son parcours sur France Télévisions.

  • Speaker #3

    Alors que Michael Young, la sénance sur le passage de diamants, c'est-à-dire la première difficulté, le premier obstacle de ce parcours de cross, à savoir qu'il y a 28 obstacles à passer, soit 39 efforts demandés au ciel.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #4

    alors c'était un parcours qui n'est pas très difficile. Les obstacles ont des hauteurs très raisonnables, par contre c'est compliqué parce que ça monte et ça descend et ça fatigue énormément les chevaux.

  • Speaker #3

    Le passage de ce cavalier allemand est très important puisque l'Allemagne est troisième pour l'instant par équipe avec Thomsen, Schrade, Klimke qui sont déjà passés. Et Jung est le dernier cavalier allemand à négocier ce parcours de grosse.

  • Speaker #1

    Le couple boucle son cross sans faute en 9 minutes 58 pour un temps autorisé de 10 minutes 03, maxi. Il ne seront que 9 couples à le réaliser. Dernier jour du triathlon équestre, l'Hippique. A la fin du premier parcours, l'Allemagne remporte sans surprise la médaille d'or par équipe et prive ainsi la Grande-Bretagne, sacrée en dressage et en saut, d'un triplé. Spécificité des Jeux Olympiques, les médailles individuelles se jouent à l'issue d'une nouvelle manche. de saut d'obstacle.

  • Speaker #3

    Ce n'est pas un homonyme d'un célèbre humoriste, mais c'est Michael Jung qui est sur la piste. L'Allemagne, qui est fortement représentée, qui vient de décrocher une sacrée breloque par équipe et qui, là, est vraiment motivée pour avoir plus qu'une médaille d'or. sur ce concours en individuel. Là, pour l'instant, ça te passe à merveille et beaucoup de vitesse avec Sam.

  • Speaker #4

    Absolument. Regardez ce cavalier. Il peut décrocher l'or. Il y aura juste une cavalière devant lui après. Là, de toute façon, s'il est sans faute, il est sûr d'être médaille d'argent. Michael Ngui, petit parcours, est absolument dans le temps. Ça, c'est du grand, grand, grand sport que vient de nous faire Michael Ngui.

  • Speaker #1

    Nouveau sans faute ! En tête avant ce dernier acte, mais avec seulement 1,3 point d'avance, la Suédoise Sarah Algodson-Hostholt sur Vega est la dernière à se présenter. La pression est énorme.

  • Speaker #4

    Cette femme peut battre Michael Duke, elle peut attraper la médaille d'or, elle a un cheval fantastique. Cette gym en saute vraiment très très bien et moi qui suis une spécialiste de jumping, je l'envisse.

  • Speaker #1

    La Suédoise touche au but.

  • Speaker #4

    La pression a mort là, elle sait qu'elle court pour une médaille.

  • Speaker #1

    Allez,

  • Speaker #3

    la palanque, super. Allez, il faut préserver ce rythme, tourner court, se concentrer, jeter le regard sur le bidet, ça passe, super.

  • Speaker #4

    Le cheval saute bien, le toile est haut, attention. Arrive le triple, le triple,

  • Speaker #1

    oxy.

  • Speaker #3

    L'enchaînement, les poulets à respecter impérativement.

  • Speaker #2

    Oh,

  • Speaker #4

    oh, oh, oh, c'est court,

  • Speaker #3

    oh. C'est pas mal,

  • Speaker #1

    ça passe.

  • Speaker #4

    C'est la dernière.

  • Speaker #3

    C'est absolument génial,

  • Speaker #5

    allez.

  • Speaker #4

    C'est au bout. La médaille est là ! Allez !

  • Speaker #1

    Allez ! Allez ! Non !

  • Speaker #0

    Dommage ! 4 points de pénalité !

  • Speaker #1

    Elle prend la deuxième place !

  • Speaker #0

    Mais c'est une super médaille d'argent ! C'est dommage parce qu'elle est passée à côté de l'or ! Zut pour une barre ! 4 points de pénalité ! Mais c'est absolument génial ce qu'elle vient de faire !

  • Speaker #1

    Oh !

  • Speaker #4

    Elle a un tout petit peu forcé ! Elle était pressée de finir, ça s'est manqué ! Et elle a fait sa petite faute sur le dernier obstacle ! Oui, c'était magnifique ! Oh, quel dommage, elle aurait dû gagner, elle aurait dû avoir cette médaille d'or. Bravo en tout cas à Michael Jung, un nouveau champion olympique, encore pour l'Allemagne. Ils ont pris l'équipe et l'individuel.

  • Speaker #1

    Michel, Jung et Sam, seuls pères à avoir franchi la ligne d'arriver avec ces seuls points du dressage, deviennent champions olympiques individuels. Durant les années suivantes, le couple allemand est quasi intouchable. Pendant trois saisons, il multiplie les victoires. Quand il est battu, il ne l'est que de très peu et assure au minimum une place sur le podium. Parmi ses principaux titres de gloire, Burglès. en 2015 et le mythique badminton en mai 2016, trois ans après y avoir déjà pris la deuxième place. Au terme du cross de cette édition 2016 de badminton,

  • Speaker #6

    Young explique le rapport qu'il entretient avec son partenaire. Tout fonctionne très bien, très facilement. Il galope très facilement à l'intérieur du temps. C'est un sentiment merveilleux.

  • Speaker #1

    Traduction. Sam est un cheval formidable. Je suis très fier de pouvoir monter un tel cheval. Il m'écoute, il me fait confiance. J'avais l'impression que c'était un CCI une étoile. Tout a bien fonctionné. Il galopait facilement. C'était vraiment un sentiment très agréable. Nous sommes alors en mai. Les Jeux Olympiques de Rio approchent. Mais Sam... n'est pas le plan A de Jung, qui a davantage misé sur son anglo-arabe Takinou Dume, né dans le sud-ouest de la France, chez Mathieu Boisselier, et avec lequel il a réalisé le doublé individuel et par équipe aux Européens de Blair Castle en 2015. Le CICO 3 étoiles d'Aix-la-Chapelle constitue la dernière répétition. Jung et Takinou s'imposent. Le cavalier prend également la sixième place, avec son fidèle Sam. Quelques jours après la fin de l'épreuve, Jung communique. Je dois annoncer la p... pire nouvelle de l'année, explique-t-il. Takinu souffre d'une petite infection et d'un peu de fièvre. Il ne pourra pas s'envoler pour Rio. Le cavalier conserve alors le choix entre son expérimenté Sam et la plus jeune Rokana, avec laquelle il s'est imposé en 2015 et 2016 à Lexington dans le Kentucky, et avec laquelle il a glané l'argent individuel et l'or par équipe aux Jeux équestres mondiaux de Normandie en 2014. Il privilégie l'expérience. À 16 ans, Sam s'envole pour ses deuxièmes Jeux Olympiques. Premier acte, le dressage. Sur Equidia, Kamel Boudra, Jean-Luc Force et Nicolas Canteloup sont aux commentaires.

  • Speaker #0

    Terminator, c'est déjà son surnom. Double médaille d'or à Londres, d'accord ? Aux Jeux Olympiques de Londres. Double médaille d'or aux championnats du monde. Sept médailles d'or aux championnats d'Europe depuis le début de sa carrière. Ça va la coupe est pleine, non ? Il est numéro un mondial.

  • Speaker #1

    Là,

  • Speaker #5

    on a réussi. Oh là là là là là là là. Il va coûter cher, très cher. C'est une grosse faute. Ça c'est... On a l'impression que le cheval était parti pour tourner à droite.

  • Speaker #1

    4-4-4.

  • Speaker #5

    Et là, il y a eu une incompréhension. Incompréhension.

  • Speaker #0

    C'est Michael Young qui, peut-être, peut-être, nous ne sommes pas juges, a perdu la possibilité de quitter cette journée en tête à cause de cette faute étonnante. Incroyable. Il ressemble plus, on partage votre avis avec Nico, je crois. une incompréhension du cheval plus qu'une réelle faute technique.

  • Speaker #5

    Ça se passait tellement bien, tellement bien, qu'à un moment donné, il y a eu une espèce d'afflottement, on a l'impression qu'il y a eu une incertitude. C'est dommage parce que vraiment, c'était une reprise magnifique sans faute.

  • Speaker #0

    Il va prendre la troisième place, c'est une contre-performance et toute relative bien sûr, elle le fait rêver beaucoup de monde. Mais les amis, n'est-ce pas Nico, sur le papier, on pense toujours que Michael Young est invincible, personne n'est invincible et surtout dans cette discipline, surtout dans le sport court.

  • Speaker #1

    Au micro de Claire Griot, Jung réagit.

  • Speaker #6

    Je suis très heureux. Normalement, il est un très bon cheval. Il a aussi fait un très bon test de dressage. On a eu juste un petit erreur. C'était un peu de la malentendance. Mais tout le reste était vraiment bien. Donc, je suis heureux avec lui.

  • Speaker #5

    Bien sûr,

  • Speaker #1

    il est un petit peu déçu de sa faute. Il nous explique que ce n'était pas vraiment une faute technique.

  • Speaker #4

    C'était plus...

  • Speaker #1

    de l'incompréhension,

  • Speaker #5

    comme vous le disiez au commentaire,

  • Speaker #1

    puisqu'après le reste des changements de pied ou les autres serpentines se sont bien passés. Le parcours de Cross est déjà dans les esprits.

  • Speaker #6

    C'est dur,

  • Speaker #1

    mais c'est bien construit. Mon cheval est en grande forme. Je suis très impatient. Michel Jung est plutôt optimiste. On retrouve le couple sur le parcours.

  • Speaker #0

    Michael Young qui se lance maintenant pour aller savoir pourquoi pas une nouvelle médaille à son comique. Il a 34 ans. Depuis fin juillet, c'est une Terminator. La bouche, ce n'est pas parfait. Oh, blablabla. Il a du génisme.

  • Speaker #5

    Il a une complicité entre les deux. Regardez ça. Il imagine de toute façon pas passer à côté. Il tire à la droite. Il tire à la droite.

  • Speaker #0

    C'est formidable. Sur le plané. L'info que vous aviez soulignée tout de suite, Nicolas Cantu, c'est que le cheval est… Pétri d'énergie, ça veut dire qu'il va vraiment, a priori, pouvoir rentrer dans le temps s'il n'y a pas un embûche. On ne sent pas du tout un cheval quand on pense que c'est son deuxième cheval pour les Jeux Olympiques. Tout va bien. On retrouve Young avec Sam.

  • Speaker #5

    La pointe. Oula,

  • Speaker #0

    oula, oula, petit appel de langue. Bien joué. La belle complicité dont vous parliez Jean-Luc Force, on l'a vu immédiatement ici. On a entendu ce petit appel de langue pour... Pour Sam, ça c'est beau, c'est une belle image. L'harmonie, la symbiose, parfaite pour l'instant pour l'allemand.

  • Speaker #5

    Bien remplacé.

  • Speaker #0

    Regardez. Cette entrée. Mal qui revient.

  • Speaker #5

    Encore pied, voilà.

  • Speaker #2

    Pour éviter le risque de déséquilibre.

  • Speaker #5

    Je suis allé à la sortie.

  • Speaker #0

    Et du coup Nicolas, comme le cheval a jeté un peu sur le feu, il devient plus maîtrisable maintenant. Le cavalier peut plus le reprendre et le remettre en état libre. Le contrôle. Regarde son chronomètre.

  • Speaker #5

    Vous voyez cette belle image pour tous nos jeunes cavaliers qui regardent, qui ont fait le parcours, qui replacent son cheval.

  • Speaker #0

    Il va être dans le temps,

  • Speaker #5

    ça c'est vigilant. Il faut qu'il soit dans le chrono, mais il soit une dernière saut. Il ne bâcle pas ses derniers abords.

  • Speaker #0

    Ne pas confondre vitesse et précipitation.

  • Speaker #5

    Il place,

  • Speaker #0

    voilà. Il va être dans le temps. Younes va être dans le temps, vous vous rendez compte. 10 secondes 51, il avait 15 secondes d'avance.

  • Speaker #5

    15 secondes d'avance.

  • Speaker #0

    Quelle insolence de la part du numéro 1 mondial.

  • Speaker #1

    Le saut d'obstacle va mettre fin au suspense. Place d'abord à la compétition par équipe. Younes se présente sur le parcours. 15 sauts.

  • Speaker #0

    Sam, il a 16 ans, on l'a dit un peu fatigué. Keneni, il était à la visite vétérinaire ce matin dans un bien bel état.

  • Speaker #5

    On ne voit pas ce qui peut lui arriver.

  • Speaker #0

    Crono facile.

  • Speaker #5

    Voilà. Romade,

  • Speaker #0

    l'Allemagne ne laisse à la France aucune chance.

  • Speaker #5

    Eric était vert à la visite parce qu'il me disait que les Allemands vont nous faire 300 fautes.

  • Speaker #0

    Aucune chance de faire une faute, aucun espace.

  • Speaker #5

    Deux pas d'espace à l'équipe de France.

  • Speaker #0

    172 points, 80 pour l'Allemagne, 169. pour la France. Si Astier Nicolas veut que son pays soit sur le podium, il faut signer un parcours sans faute. Il le veut, bien sûr.

  • Speaker #1

    Allez, pour le plaisir, la fin du parcours d'Astier Nicolas avec Piaf de Beneville, synonyme de médaille assurée.

  • Speaker #5

    Allez Astier,

  • Speaker #2

    on est tous avec toi. Allez

  • Speaker #5

    Astier, attention. Récupérez. Doucement, doucement. Reste en place, reste en place. Bien joué. Retrouvez du rythme. Repréparez cet oxyre. Repréparez. Bien joué. Gardez le galop. Restez en retrait. Bien joué. Attention.

  • Speaker #2

    En place.

  • Speaker #0

    En place. Oh, champion ! Attends, attends, attends. Oui, mais je les attends. Ah ! Oui, oui, oui, il a fait le parcours sans faute, il n'est pas moins bon que Michael Young, il a signé le parcours sans faute, il est historique, je vous l'ai dit que s'il battait, Young vous faisait la même chose, il était un héros, c'était juste formidable. On a pris un coup de chaud, un coup de pression de ouf.

  • Speaker #1

    La France ira même décrocher l'or avec les fautes du Néo-Zélandais Mark Todd puis de l'Australien Christopher Burton. Un moment de gloire à revivre dans l'épisode 8 de Légendes Cavalières. Quelques minutes plus tard, les 25 meilleurs se retrouvent pour la finale individuelle. Michael Young et Sam sont les derniers à se présenter, juste après Astier et Piaf. Le couple français, malgré quatre points, a assuré l'argent. L'avance de l'Allemand est conséquente. On revit son parcours.

  • Speaker #5

    Il n'y a pas de grand-chose, il n'a que deux sauts. Le temps est bien.

  • Speaker #2

    Allez,

  • Speaker #5

    il est là notre champion.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est chouette. C'est vraiment chouette. C'est vraiment beau. Il est champion olympique pour la deuxième fois. Bravo monsieur. Ça c'est formidable, quel champion, parce que vraiment il faut se souvenir qu'il va venir avec l'anglo-arabe, il prend ce cheval en numéro 2 et monsieur est double champion olympique. Sam est double champion olympique, le meilleur cheval du monde. Comme Charisma. Exactement, la même histoire, absolument. C'est la même histoire que Mark Todd, double champion olympique. De suite.

  • Speaker #1

    Le champion de la Ligue de Ligue 1. vient d'écrire une page supplémentaire de sa légende et même de la grande histoire de sa discipline. À seulement 34 ans, il égale le néerlandais Charles Pahut de Mortange, sacré en 1932 et 1936 avec Marc Roy, et plus récemment, le néo-zélandais Mark Todd, deux fois en or en 1984 et 1988, lui aussi avec le même cheval, Charisma. L'épisode 36 de Légende Cavalière est d'ailleurs consacré à cet autre couple mythique. Les Jeux Olympiques de Rio seront la dernière victoire de Sam. Il signera encore une deuxième place à badminton en 2017. En 2018, Sam a désormais 18 ans. Young a annoncé en début d'année que ce serait sa dernière saison. Sam va bien, il est en bonne forme et s'exerce monté tous les jours. Mais des soucis avec ses pieds l'empêchent d'être aussi performant que par le passé. Le CCI 4 étoiles de badminton... Conclu à la 10e place, restera donc son dernier concours. Dans sa carrière, Sam a obtenu 24 victoires internationales, dont deux titres olympiques individuels, ses titres de champion du monde et d'Europe, et ses succès à Lumulène, Burglay et Badminton. Cet été, Michel Young pourrait devenir le premier triple champion olympique individuel en concours complet. Le crack Chipmunk sera sa monture. Mais dans l'esprit de beaucoup, il restera à jamais associé à Sam. Il est désormais temps de retrouver Jean-Luc Force. Jean-Luc Force, merci de nous accorder un petit peu de temps. On va parler d'un cavalier allemand, Michael Jung. Si je vous dis Michael Jung, ça vous évoque quoi ?

  • Speaker #5

    Ça m'évoque une star dans le monde du concours complet, un cavalier qui pour moi est un précurseur. Il nous a ouvert la voie, il a montré qu'il était capable d'aligner les performances successives sur des championnats. et il a aujourd'hui un palmarès énorme et on se demande si un jour il pourrait être égalé dans son palmarès. Donc c'est vraiment pour moi une référence énorme. Alors la particularité que je lui vois, à Mickaël, c'est qu'il nous a prouvé qu'on pouvait exceller dans les trois tests. Et en concours complet, même si on a eu Mark Todd qui a été le cavalier du... du XXème siècle.

  • Speaker #1

    Deux fois champion olympique aussi.

  • Speaker #5

    Deux fois champion olympique. Avec Charisma. Avec Charisma qui était pour nous la référence. Quand on a vu arriver Michael Young, on a découvert progressivement un cavalier qui était capable de jouer l'excellence dans les trois tests en pouvant réellement construire une filiation entre les trois, un petit fil rouge. C'est-à-dire à la fois un cheval très disponible, très à l'écoute. très bien préparé, très cadré sur le dressage, capable d'être rapide sans faute avec une très bonne technique sur le cross et en même temps rester un très bon sauteur. On l'a vu avec des chevaux successivement, plusieurs types de chevaux, et à chaque fois capable de reproduire la même chose. Pour moi, c'est un ouvreur d'une nouvelle génération de cavaliers qui... qui ont travaillé sur les trois tests et qui nous ont montré qu'en fait le concours complet, c'était bien la maîtrise de cette qualité de fonctionnement du cheval, que ce soit sur le dressage, sur le cross, sur le saut d'obstacle.

  • Speaker #1

    Deux fois champion olympique avec le même cheval, avec Sam. On parle souvent en complet d'autant plus de couple, la notion de couple. Sam et Michael Jung, c'était quel type de couple ?

  • Speaker #5

    C'était un couple mythique. dans le fait qu'il était capable de reproduire les mêmes performances successivement sur différents événements avec un cheval qui paraissait au premier abord assez normal, on ne peut pas dire que c'était un extraterrestre qui n'avait pas des allures extraordinaires mais très très cadré, très organisé, très disponible. une véritable entente, une alchimie entre les deux qui faisait que du dressage jusqu'au saut d'obstacle on avait une vraie véritable écoute un Sam qui était toujours très à l'écoute et un Michael Young qui lui est d'une précision énorme ce qui faisait que ce couple de petits personnages parce qu'on a un cheval qui n'est pas très grand, un cavalier qui n'est pas grand et qui alignait des résultats incroyables. On l'a vu arriver au début sur des deux étoiles, bon, il les collectionne, puis trois étoiles, ok, on le retrouve aux championnats d'Europe, on se dit bon, ok, trois étoiles. Il va aux Jeux, il gagne les Jeux, il gagne d'abord les championnats du monde d'Alexington, puis après, derrière ça, il avait gagné les Europes, il revient gagner les Europes, derrière ça, il aligne les Jeux de Londres. avec la faute de Linda Algodson sur le dernier obstacle.

  • Speaker #1

    Un moment incroyable.

  • Speaker #5

    Incroyable. Et on se dit, bon, c'est bien beau tout ça, mais on va voir Badminton. C'est le test Badminton. Le test et l'année d'après, l'engagement Badminton. Et on le retrouve, premier au provisoire, avant le saut d'obstacle. Et qu'est-ce qui se passe ? Il fait la faute sur le dernier. La faute qui lui a rapporté la médaille d'or l'année d'avant. C'est lui qui le prive de la victoire à badminton. Mais bon, il venait de courir badminton. Et bon, il était deuxième à badminton. Donc, on s'est aperçu en fait que c'était carton plein. Et la réflexion qu'on avait fait avec Karim, parce qu'un jour, dans la discussion avec Karim Lagouag, il me disait, j'ai découvert quelque chose. Parce que tu me le disais, mais je ne le croyais pas. Qu'en fait... on peut être bon sur les trois tests. Et on peut exceller sur les trois tests. Parce qu'il me disait, moi, à force de dresser beaucoup sur le dressage, j'avais l'impression de perdre un peu sur la qualité de saut, ou de perdre un peu en vitesse sur le cross. Et quand je vois Michael Young, je m'aperçois en fait qu'on peut être bon sur les trois tests, et qu'il faut aujourd'hui, si on veut tirer notre épingle du jeu, être bon sur les trois tests. Et je dirais que pour moi, c'est un précurseur dans... Dans cet esprit-là, c'est-à-dire qu'on voit aujourd'hui, j'y vais arriver toute une génération de jeunes cavaliers, et pour moi, Michael Young, ça a été un chef de file, qui se sont dit, de toute façon, si on veut être compétitif, il va falloir bosser sur les trois tests.

  • Speaker #0

    Et on peut dire que cette ouverture-là, c'est lui qui l'a faite véritablement, dans l'esprit des gens.

  • Speaker #1

    Ça a été un petit peu aussi la locomotive de l'Allemagne, parce qu'aujourd'hui, l'Allemagne fait partie des nations fortes, évidemment, du complet. Ça n'a pas toujours été le cas. C'était la Grande-Bretagne qui dominait. L'Allemagne était un petit peu en retrait. Il a servi un petit peu de locomotive aussi à tout le complet allemand.

  • Speaker #0

    Complètement. Il a servi de locomotive. Parce qu'évidemment, quand on est sur un sport qui d'abord se traduit au niveau national avant d'aller à l'international, On le voit bien là, puisqu'on est dans la préparation de Paris. Pour être sélectionné, il faut être dans les meilleurs de sa nation. Donc les Allemands se sont dit, si on veut être dedans, il faut se mettre derrière Michael Jung. Donc il a été une très grosse locomotive. Si on a un athlète comme ça dans une nation, il va de toute façon servir d'aspirateur. Et ça a été le cas avec les Allemands. Derrière, on a eu Sandra Hoffart, on a eu tout un tas de cavaliers qui se sont dit qu'il faut absolument se mettre derrière, parce que là, on a un vrai chef de file. Moi je trouve que ce qui est fantastique c'est qu'avec différents types de chevaux, parce qu'on peut dire oui mais à Sam il y avait une alchimie, il y avait un couple, c'est peut-être une étoile filante, c'est pas une étoile filante, derrière ça il a présenté d'autres chevaux et avec les autres chevaux, des jeunes chevaux, des chevaux à l'âge humain qui n'étaient pas une... On avait l'impression, on disait toujours, c'est une petite mécanique. Il n'empêche qu'il gagne les championnats d'Europe. Il est performant avec différents types de chevaux.

  • Speaker #1

    Il y a Fischer au canard, Takinou.

  • Speaker #0

    Takinou, alors avec Takinou, quand on l'a vu à Blair Castle, avec Takinou, au moment où il passe, il y a eu un déluge. Le terrain est en train d'énormément se modifier et défoncer. On voit que les chevaux n'avancent plus. On voit que les gars ont vraiment du mal à finir. Il n'y en a pas un qui fait le chrono. Il part avec Takinou qui, à ce moment-là, avait... Je ne veux pas dire qu'il avait 8 ans. Il part avec Taquinou. Moi, je le suis sur toute la totalité. J'étais commentateur. Et je le vois dans l'économie maximale, c'est-à-dire que jeune cheval, terrain difficile, temps difficile à faire. Il le conduit avec beaucoup de fluidité. Il prend le moins d'énergie possible. Il l'emmène jusqu'au bout. Et jusqu'au bout sans faute, avec un cheval jeune. qui sécurise au maximum et il est maxi. Donc il nous fait une démonstration incroyable avec différents types de chevaux. Pour moi, c'est un cavalier qui le montre puisqu'il performe aussi en saut d'obstacle. C'est un crack.

  • Speaker #1

    Il est le troisième à avoir été deux fois champion olympique avec le bel cheval. Il y en a un dans les années avant la guerre, il y a très longtemps, un Hollandais. évidemment Mark Todd avec Charisma, Michael Young avec Sam. Si on devait comparer Mark Todd, Charisma et Michael Young avec Sam ?

  • Speaker #0

    Je dirais que Mark Todd, c'est un artiste, c'est un funambule, une équitation très souple, très fluide, cavalier avec beaucoup de sensibilité. Pour moi, c'est un véritable artiste, c'est un musicien qui nous présente. magnifique chorégraphie et beaucoup de belles choses. Mickaël est beaucoup plus cadré, c'est un très bon ouvrier, c'est un perfectionniste qui est vraiment dans la recherche de la précision. Lui, beaucoup plus dans la gestion, dans la recherche de l'attention, précision. Tout le temps un contact très précis avec son cheval. Une relation à la bouche très forte, plus solide, aussi pas la même taille que Mark Todd. Mark Todd sur ses étriers, plus debout, lui plus près de sa selle, plus accroché. Deux équitations différentes, mais deux équitations magnifiques.

  • Speaker #1

    Mais c'est du concours complet, tout peut arriver. On l'a vu au championnat d'Europe au pain, où Mickaël est. Personne n'est à l'abri, même quand on s'appelle Mickaël Jung.

  • Speaker #0

    Non, personne n'est à l'abri, évidemment. Et on monte sur le fil du rasoir. Quand on est sur ces événements-là, on est obligé d'aller au-delà du normal. On va essayer de transcender pour aller chercher la performance qui est une prise de risque, forcément. Et à des moments, on tombe du mauvais côté. Et c'est ce qui est arrivé à Mickaël O'Hara-Dupin. en sachant que c'était une épreuve difficile, une épreuve très sollicitante au niveau physique. Il était en train de courir une très belle épreuve. Et puis, cheval un peu fatigué, petites difficultés dans la compréhension peut-être, à la fin de l'épreuve, fin de parcours. Et puis voilà, cheval surprenant. qui se trompe un peu, qui se mélange les pieds à réception et puis voilà, lui il tombe et il est obligé de subir ce petit désagrément qui coûte beaucoup, très cher qui lui coûte très cher à lui et à son équipe

  • Speaker #1

    Un petit mot sur son entourage et son père ils sont toujours ensemble ?

  • Speaker #0

    Le père, la mère il faut savoir qu'il y a un respect énorme moi pour l'avoir un peu suivi parce qu'on est très intéressé par le fait que... Essayer de comprendre ce qui construit des athlètes hors normes comme ceux-là. On va essayer de puiser dans toute leur histoire. Je me suis un peu penché sur l'histoire de Mickaël. C'est son père qui l'accompagne tout le temps, qui est toujours là, qui structure vraiment le système, qui lui garde les pieds sur terre. Il le rappelle éventuellement alors s'il y avait besoin. Pour qu'il reste tout le temps très concentré, très méthodique, qu'il reste sur sa base, sur ce qui le construit et ce qui le solidifie, qu'il l'a progressivement conduit vers la haute perf. Et donc, forcément, il connaît très bien son histoire, il sait comment il s'est construit, il a la maîtrise de tous ses éléments, de tous ses paramètres. permettre de bâtir une trajectoire de haute performance. Donc je pense que Mickaël n'imagine pas partir sans son père. Et je pense que le père n'imagine pas de laisser Mickaël partir tout seul. Mais bon, c'est un système qui fonctionne bien. Après, moi, pour être entraîneur dans cette situation-là, je sais que l'équilibre n'est pas évident à trouver entre l'entraîneur et l'entraîné. et qu'il faut arriver à les laisser développer leur autonomie, se construire pour devenir véritablement suffisamment solide pour qu'ils prennent bien conscience que la ressource, c'est eux qui l'ont. Donc il faut être capable de rester en retrait, ce que fait son père. C'est-à-dire que si on l'observe, on s'aperçoit qu'il est là. Mickaël sait qu'il est là. Un regard suffit, mais il n'est pas obligé d'intervenir en permanence. Il est juste là pour... appuyer, aider éventuellement dans des moments où il y a problème, mais sinon il reste en retrait, parce que l'athlète aujourd'hui est suffisamment solide pour pouvoir construire sa perf tout seul. Mais il est quand même là, parce qu'il tranquillise, parce qu'il continue à l'aider à maintenir son système à flot, et pour pouvoir performer.

  • Speaker #1

    Nous réalisons ce petit entretien dans le cadre du stage de préparation de l'équipe de France à quelques jours des JO. Les Français vont le battre ? Il y a des Français pour le battre, Michael Jung,

  • Speaker #0

    cette année ? J'espère bien, oui, j'espère bien. Évidemment, les Allemands sont très forts et que Michael fait partie des cavaliers qui nous inquiètent, nous, concurrents. Oui, il y a des Français pour le battre. On sait qu'il va forcément mettre la barre en dressage, on sait que c'est un cavalier sur le cross qui est dans la vitesse, dans la maîtrise technique, dans la gestion de l'effort, qui est super. Donc, par contre, il nous montre quand même qu'il peut être fautif en CSO, en saut d'obstacle, une petite barre qui traîne et puis ça peut changer la donne. Donc bon, je pense qu'il est battu à bout. Il faut rester jusqu'au bout et nous, on a des super cracks.

  • Speaker #1

    Dernière question, Jean-Luc. S'il venait néanmoins à remporter cette troisième médaille d'or, est-ce que ça en ferait le plus grand cavalier, le plus grand complétiste de l'histoire de la discipline ?

  • Speaker #0

    Moi, je me dis souvent, quand je vois son palmarès, je ne sais pas qui va être capable de l'égaler. Parce qu'il a quand même réussi à... à décrocher successivement un nombre de championnats, que ce soit les Jeux, les Championnats du Monde, les Championnats d'Europe. Difficile de les galer. Donc s'il décroche une troisième médaille, je ne sais pas si sur ce siècle-là, si on arrivera à retrouver les mêmes niveaux de perf.

  • Speaker #1

    En gros, en tennis, on ne sait pas qui est le meilleur, de Nadal, Federer ou Djokovic. Mais là, on sait que c'est Young en complet.

  • Speaker #0

    Young est déjà pas mal parti pour coiffer tout le monde sur le poteau pendant longtemps.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Luc.

  • Speaker #0

    De rien, avec plaisir.

  • Speaker #2

    C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Jean-Luc Force. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam, notre fidèle monteur et mixeur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

Description

Ce lundi 29 juillet, Michael Jung pourrait inscrire son nom un peu plus profondément encore dans la légende de l’équitation en devenant champion olympique de concours complet pour la troisième fois de sa carrière. En 2016 à Rio de Janeiro, il y a huit ans déjà, l’Allemand, déjà sacré en 2012 à Londres, est devenu le troisième cavalier à avoir remporté deux titres olympiques consécutifs dans ce triathlon si exigeant. Comme le Néerlandais Charles Pahud de Mortanges, en 1928 à Amsterdam et 32 à Los Angeles sur Marcroix, puis le Néo-Zélandais Mark Todd, en 1984 à Los Angeles et 88 à Séoul avec Charisma, “Michi” a accompli cet exploit associé au même cheval, le génialissime Sam. C’est ce couple dont Pascal Boutreau a choisi de retracer le destin dans le quarantième épisode de Légendes cavalières, le podcast de GRANDPRIX qui vous replonge dans l’histoire des sports équestres. Avant, pendant ou après les Jeux olympiques de Paris 2024, offrez-vous un nouveau récit enrichi de belles archives sonores, suivi d’un entretien passionnant avec l’ancien champion Jean-Luc Force, entraîneur, membre de la direction technique nationale de la Fédération française d’équitation et fin observateur du concours complet.


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Transcription

  • Speaker #0

    Il est champion olympique pour la deuxième fois. Bravo monsieur Michael Jung. Ça c'est formidable. Quel champion. Parce que vraiment il faut se souvenir qu'il devait venir avec l'anglo-arabe. Il prend ce cheval en numéro 2. Et monsieur est tout le champion olympique.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste. passionnés par l'histoire du sport. Dans deux jours, les meilleurs cavaliers et chevaux du monde se retrouveront dans les jardins du château de Versailles pour les épreuves équestres des Jeux Olympiques de Paris. Depuis plusieurs mois, légendes Cavalières vous font revivre quelques grands moments olympiques. Après Pierre Durand et Japlou, Marc Todd et Charisma, Pierre Jonquière d'Oriola, Nick Skelton et Big Star, et enfin après Simon Delestre et ses précédentes expériences olympiques, je vous propose de revivre les deux sacres de Michel Jung et son crack Sam, en or à Londres en 2012, puis à Rio en 2016. Dans la seconde partie de ce 40e épisode, Jean-Luc Force, membre de la Direction Technique Nationale de la FFE, entraîneur et ancien champion de complet, nous livrera son expertise sur l'empereur de la discipline. L'occasion aussi de se projeter sur Paris 2024, où l'Allemand visera un troisième titre olympique individuel qui le placerait encore un peu plus haut dans le panthéon de ce sport. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Les précédents épisodes de Légendes Cavalières l'ont souvent rappelé. Le destin des grands couples de l'histoire des sports équestres n'est pas toujours né d'une évidence. Japlou n'aurait... jamais dû rencontrer Pierre Durand. Charisma n'aurait jamais dû mener Mark Todd vers la gloire olympique. Et les débuts du couple formé par Michael Young et le prodige Sam suivent un scénario comparable. En effet, le destin de Sam, l'un des meilleurs chevaux de l'histoire du complet, sinon peut-être le meilleur, était loin d'être écrit à l'avance. Günther Seiter, éleveur amateur établi à Eidlingen, petit village au sud-ouest de Stuttgart, est son essor. Né le 10 mars 2000, Sam est le fruit de l'union de Halla, fille du pur sang Héraldique et du pur sang Stanzemann. Alors qu'approchait le terme de la gestation, le naisseur a passé la nuit dans son sac de couchage à l'écurie. Halla n'aurait jamais pu y arriver sans mon aide se souvient-il. Dès les premiers jours, le poulain se déplace librement aux côtés de sa mère dans la nature. Les poulains apprennent naturellement à se débrouiller sur des terrains différents, sautent dans l'eau et dépassent des obstacles. explique le naisseur. Ce que l'on n'assimile pas jeune, on ne l'assimile jamais. À deux ans et demi, Sam est présenté à l'approbation du petit studbook du Badewürttemberg, où il a été inscrit à sa naissance. Et les commentaires des experts de Marbach sont sans appel. Un cheval sans intérêt avec une grosse tête. Non approuvé, le mâle est vendu aux enchères. À cette époque, il ne toise qu'un mètre soixante-trois. Il grandira jusqu'à un mètre soixante-huit. pas à grand-chose. Sam est présenté en dernier. Beaucoup d'acheteurs sont déjà partis et personne ne semble intéressé. Sabine Kreuter, cavalière amateur alors âgée de 26 ans, lève la main et l'acquiert pour 8 000 euros. Elle va vite comprendre le potentiel de son cheval. Sam a désormais 5 ans. Sous l'impulsion d'une sœur, déjà en relation avec la famille Young, un essai est organisé pour Michael. Né en juillet 82, près de Francfort, ce prometteur cavalier de 23 ans a déjà été sacré champion d'Allemagne junior en 1999 et 2000, puis jeune cavalier en 2001, et surtout champion d'Europe junior par équipe en 1999 et jeune cavalier en individuel en 2003. L'essai est non concluant, pour le moment. Günther Seiter insiste, convaincu de la qualité de son cheval. Une solution est finalement trouvée pour confier le jeune Sam à Michel Young. Très proche de son père Joachim, cavalier de bon niveau lui aussi, avec notamment quatre titres de champion de sa région en concours complet. En 2006, le couple se présente au Lyon d'Angers pour le championnat du monde des chevaux de 6 ans. Deux ans plus tôt, Jung avait déjà imposé Grafenstolz TSF. Avec Sam, il y prend cette fois la deuxième place. L'année suivante, il termine à nouveau sur la deuxième marche du podium. En 2008, en finale de l'ancienne Coupe du Monde organisée à Deauville, huit points olympiques le dernier jour relèguent le duo à la quatrième place. D'une certaine façon, un concours historique. Car après ce rendez-vous normand, Jung et Sam ne quitteront plus le podium lors de leurs 28 compétitions suivantes. En juin 2009, à Lomulen, il signe son premier succès en CCI 4 étoiles, l'équivalent des CCI 5 étoiles L d'aujourd'hui. Deux mois plus tard, en Pologne, il remporte cette fois la finale de la Coupe du Monde. En septembre, pénalisé par un dressage relativement modeste et surtout par une faute olympique, il doit se contenter de la médaille de bronze individuelle au championnat d'Europe de Fontaineboulot, remporté par la Britannique. Christina Cook sur Miners Frolic. Les podiums s'enchaînent. Direction Lexington et les Jeux Équestres Mondiaux 2010. Cette fois, Young et Sam se positionnent d'entrée à la première place avec un superbe score de 33 points de pénalité à l'issue du dressage. Le cross, comme d'habitude, ne pose aucun problème au couple. Avant le dernier épisode, le saut d'obstacle, il compte 9 points d'avance. Un boulevard s'ouvre à lui vers le titre mondial. Il ajoute le panache, avec un sans faute et devance le britannique William Foxpitt, sur Cool Mountain, et le néo-zélandais Andrew Nicholson, avec Nereo. Champion du monde ! L'été suivant, devant leurs supporters, à Lomulen, Michel Young et la biostétique Sam FBW ajoutent à leur tableau de chasse les titres européens individuels et par équipe. Deuxième à l'issue du dressage, derrière Ingrid Klimke et Abraxas, Il signe un maxi sur le cross. Mais les leaders tiennent le choc. Pressé par Sandra Hoffart et Obun Louvo, troisième à un peu moins de 4 points, le binôme est dans l'obligation de réaliser un sans-faute aux obstacles pour assurer l'argent. Mission accomplie. Dernière à se présenter, Klimke passe complètement au travers. 24 points. Elle finira au 11e rang. Jung et Sam sont champions d'Europe. L'Allemagne signe cette année-là un quadruplet en individuel et devance la France par équipe. 2012, année olympique. À Londres, Jung et Sam, auteurs de grosses performances les mois précédents, sont les grandissimes favoris pour la médaille d'or. Le dressage ne se passe pas comme espéré. Après deux foulées de trous allongés, Sam commence à trottiner au pas. La note finale est décevante, 40,6 points et une 11e place provisoire. Le lendemain, le soleil se lève sur le parcours du cross tracé dans le sublime Greenwich Park. Michel l'a reconnu à cinq reprises, tantôt seul, tantôt avec son père, tantôt avec son élève, le japonais Kenki Sato, et tantôt avec ses coéquipiers allemands et leur génial entraîneur national Chris Bartle. Il a enregistré chaque centimètre du tracé. Christian Choupin. et Virginie Coupé-Rieffel commentent son parcours sur France Télévisions.

  • Speaker #3

    Alors que Michael Young, la sénance sur le passage de diamants, c'est-à-dire la première difficulté, le premier obstacle de ce parcours de cross, à savoir qu'il y a 28 obstacles à passer, soit 39 efforts demandés au ciel.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #4

    alors c'était un parcours qui n'est pas très difficile. Les obstacles ont des hauteurs très raisonnables, par contre c'est compliqué parce que ça monte et ça descend et ça fatigue énormément les chevaux.

  • Speaker #3

    Le passage de ce cavalier allemand est très important puisque l'Allemagne est troisième pour l'instant par équipe avec Thomsen, Schrade, Klimke qui sont déjà passés. Et Jung est le dernier cavalier allemand à négocier ce parcours de grosse.

  • Speaker #1

    Le couple boucle son cross sans faute en 9 minutes 58 pour un temps autorisé de 10 minutes 03, maxi. Il ne seront que 9 couples à le réaliser. Dernier jour du triathlon équestre, l'Hippique. A la fin du premier parcours, l'Allemagne remporte sans surprise la médaille d'or par équipe et prive ainsi la Grande-Bretagne, sacrée en dressage et en saut, d'un triplé. Spécificité des Jeux Olympiques, les médailles individuelles se jouent à l'issue d'une nouvelle manche. de saut d'obstacle.

  • Speaker #3

    Ce n'est pas un homonyme d'un célèbre humoriste, mais c'est Michael Jung qui est sur la piste. L'Allemagne, qui est fortement représentée, qui vient de décrocher une sacrée breloque par équipe et qui, là, est vraiment motivée pour avoir plus qu'une médaille d'or. sur ce concours en individuel. Là, pour l'instant, ça te passe à merveille et beaucoup de vitesse avec Sam.

  • Speaker #4

    Absolument. Regardez ce cavalier. Il peut décrocher l'or. Il y aura juste une cavalière devant lui après. Là, de toute façon, s'il est sans faute, il est sûr d'être médaille d'argent. Michael Ngui, petit parcours, est absolument dans le temps. Ça, c'est du grand, grand, grand sport que vient de nous faire Michael Ngui.

  • Speaker #1

    Nouveau sans faute ! En tête avant ce dernier acte, mais avec seulement 1,3 point d'avance, la Suédoise Sarah Algodson-Hostholt sur Vega est la dernière à se présenter. La pression est énorme.

  • Speaker #4

    Cette femme peut battre Michael Duke, elle peut attraper la médaille d'or, elle a un cheval fantastique. Cette gym en saute vraiment très très bien et moi qui suis une spécialiste de jumping, je l'envisse.

  • Speaker #1

    La Suédoise touche au but.

  • Speaker #4

    La pression a mort là, elle sait qu'elle court pour une médaille.

  • Speaker #1

    Allez,

  • Speaker #3

    la palanque, super. Allez, il faut préserver ce rythme, tourner court, se concentrer, jeter le regard sur le bidet, ça passe, super.

  • Speaker #4

    Le cheval saute bien, le toile est haut, attention. Arrive le triple, le triple,

  • Speaker #1

    oxy.

  • Speaker #3

    L'enchaînement, les poulets à respecter impérativement.

  • Speaker #2

    Oh,

  • Speaker #4

    oh, oh, oh, c'est court,

  • Speaker #3

    oh. C'est pas mal,

  • Speaker #1

    ça passe.

  • Speaker #4

    C'est la dernière.

  • Speaker #3

    C'est absolument génial,

  • Speaker #5

    allez.

  • Speaker #4

    C'est au bout. La médaille est là ! Allez !

  • Speaker #1

    Allez ! Allez ! Non !

  • Speaker #0

    Dommage ! 4 points de pénalité !

  • Speaker #1

    Elle prend la deuxième place !

  • Speaker #0

    Mais c'est une super médaille d'argent ! C'est dommage parce qu'elle est passée à côté de l'or ! Zut pour une barre ! 4 points de pénalité ! Mais c'est absolument génial ce qu'elle vient de faire !

  • Speaker #1

    Oh !

  • Speaker #4

    Elle a un tout petit peu forcé ! Elle était pressée de finir, ça s'est manqué ! Et elle a fait sa petite faute sur le dernier obstacle ! Oui, c'était magnifique ! Oh, quel dommage, elle aurait dû gagner, elle aurait dû avoir cette médaille d'or. Bravo en tout cas à Michael Jung, un nouveau champion olympique, encore pour l'Allemagne. Ils ont pris l'équipe et l'individuel.

  • Speaker #1

    Michel, Jung et Sam, seuls pères à avoir franchi la ligne d'arriver avec ces seuls points du dressage, deviennent champions olympiques individuels. Durant les années suivantes, le couple allemand est quasi intouchable. Pendant trois saisons, il multiplie les victoires. Quand il est battu, il ne l'est que de très peu et assure au minimum une place sur le podium. Parmi ses principaux titres de gloire, Burglès. en 2015 et le mythique badminton en mai 2016, trois ans après y avoir déjà pris la deuxième place. Au terme du cross de cette édition 2016 de badminton,

  • Speaker #6

    Young explique le rapport qu'il entretient avec son partenaire. Tout fonctionne très bien, très facilement. Il galope très facilement à l'intérieur du temps. C'est un sentiment merveilleux.

  • Speaker #1

    Traduction. Sam est un cheval formidable. Je suis très fier de pouvoir monter un tel cheval. Il m'écoute, il me fait confiance. J'avais l'impression que c'était un CCI une étoile. Tout a bien fonctionné. Il galopait facilement. C'était vraiment un sentiment très agréable. Nous sommes alors en mai. Les Jeux Olympiques de Rio approchent. Mais Sam... n'est pas le plan A de Jung, qui a davantage misé sur son anglo-arabe Takinou Dume, né dans le sud-ouest de la France, chez Mathieu Boisselier, et avec lequel il a réalisé le doublé individuel et par équipe aux Européens de Blair Castle en 2015. Le CICO 3 étoiles d'Aix-la-Chapelle constitue la dernière répétition. Jung et Takinou s'imposent. Le cavalier prend également la sixième place, avec son fidèle Sam. Quelques jours après la fin de l'épreuve, Jung communique. Je dois annoncer la p... pire nouvelle de l'année, explique-t-il. Takinu souffre d'une petite infection et d'un peu de fièvre. Il ne pourra pas s'envoler pour Rio. Le cavalier conserve alors le choix entre son expérimenté Sam et la plus jeune Rokana, avec laquelle il s'est imposé en 2015 et 2016 à Lexington dans le Kentucky, et avec laquelle il a glané l'argent individuel et l'or par équipe aux Jeux équestres mondiaux de Normandie en 2014. Il privilégie l'expérience. À 16 ans, Sam s'envole pour ses deuxièmes Jeux Olympiques. Premier acte, le dressage. Sur Equidia, Kamel Boudra, Jean-Luc Force et Nicolas Canteloup sont aux commentaires.

  • Speaker #0

    Terminator, c'est déjà son surnom. Double médaille d'or à Londres, d'accord ? Aux Jeux Olympiques de Londres. Double médaille d'or aux championnats du monde. Sept médailles d'or aux championnats d'Europe depuis le début de sa carrière. Ça va la coupe est pleine, non ? Il est numéro un mondial.

  • Speaker #1

    Là,

  • Speaker #5

    on a réussi. Oh là là là là là là là. Il va coûter cher, très cher. C'est une grosse faute. Ça c'est... On a l'impression que le cheval était parti pour tourner à droite.

  • Speaker #1

    4-4-4.

  • Speaker #5

    Et là, il y a eu une incompréhension. Incompréhension.

  • Speaker #0

    C'est Michael Young qui, peut-être, peut-être, nous ne sommes pas juges, a perdu la possibilité de quitter cette journée en tête à cause de cette faute étonnante. Incroyable. Il ressemble plus, on partage votre avis avec Nico, je crois. une incompréhension du cheval plus qu'une réelle faute technique.

  • Speaker #5

    Ça se passait tellement bien, tellement bien, qu'à un moment donné, il y a eu une espèce d'afflottement, on a l'impression qu'il y a eu une incertitude. C'est dommage parce que vraiment, c'était une reprise magnifique sans faute.

  • Speaker #0

    Il va prendre la troisième place, c'est une contre-performance et toute relative bien sûr, elle le fait rêver beaucoup de monde. Mais les amis, n'est-ce pas Nico, sur le papier, on pense toujours que Michael Young est invincible, personne n'est invincible et surtout dans cette discipline, surtout dans le sport court.

  • Speaker #1

    Au micro de Claire Griot, Jung réagit.

  • Speaker #6

    Je suis très heureux. Normalement, il est un très bon cheval. Il a aussi fait un très bon test de dressage. On a eu juste un petit erreur. C'était un peu de la malentendance. Mais tout le reste était vraiment bien. Donc, je suis heureux avec lui.

  • Speaker #5

    Bien sûr,

  • Speaker #1

    il est un petit peu déçu de sa faute. Il nous explique que ce n'était pas vraiment une faute technique.

  • Speaker #4

    C'était plus...

  • Speaker #1

    de l'incompréhension,

  • Speaker #5

    comme vous le disiez au commentaire,

  • Speaker #1

    puisqu'après le reste des changements de pied ou les autres serpentines se sont bien passés. Le parcours de Cross est déjà dans les esprits.

  • Speaker #6

    C'est dur,

  • Speaker #1

    mais c'est bien construit. Mon cheval est en grande forme. Je suis très impatient. Michel Jung est plutôt optimiste. On retrouve le couple sur le parcours.

  • Speaker #0

    Michael Young qui se lance maintenant pour aller savoir pourquoi pas une nouvelle médaille à son comique. Il a 34 ans. Depuis fin juillet, c'est une Terminator. La bouche, ce n'est pas parfait. Oh, blablabla. Il a du génisme.

  • Speaker #5

    Il a une complicité entre les deux. Regardez ça. Il imagine de toute façon pas passer à côté. Il tire à la droite. Il tire à la droite.

  • Speaker #0

    C'est formidable. Sur le plané. L'info que vous aviez soulignée tout de suite, Nicolas Cantu, c'est que le cheval est… Pétri d'énergie, ça veut dire qu'il va vraiment, a priori, pouvoir rentrer dans le temps s'il n'y a pas un embûche. On ne sent pas du tout un cheval quand on pense que c'est son deuxième cheval pour les Jeux Olympiques. Tout va bien. On retrouve Young avec Sam.

  • Speaker #5

    La pointe. Oula,

  • Speaker #0

    oula, oula, petit appel de langue. Bien joué. La belle complicité dont vous parliez Jean-Luc Force, on l'a vu immédiatement ici. On a entendu ce petit appel de langue pour... Pour Sam, ça c'est beau, c'est une belle image. L'harmonie, la symbiose, parfaite pour l'instant pour l'allemand.

  • Speaker #5

    Bien remplacé.

  • Speaker #0

    Regardez. Cette entrée. Mal qui revient.

  • Speaker #5

    Encore pied, voilà.

  • Speaker #2

    Pour éviter le risque de déséquilibre.

  • Speaker #5

    Je suis allé à la sortie.

  • Speaker #0

    Et du coup Nicolas, comme le cheval a jeté un peu sur le feu, il devient plus maîtrisable maintenant. Le cavalier peut plus le reprendre et le remettre en état libre. Le contrôle. Regarde son chronomètre.

  • Speaker #5

    Vous voyez cette belle image pour tous nos jeunes cavaliers qui regardent, qui ont fait le parcours, qui replacent son cheval.

  • Speaker #0

    Il va être dans le temps,

  • Speaker #5

    ça c'est vigilant. Il faut qu'il soit dans le chrono, mais il soit une dernière saut. Il ne bâcle pas ses derniers abords.

  • Speaker #0

    Ne pas confondre vitesse et précipitation.

  • Speaker #5

    Il place,

  • Speaker #0

    voilà. Il va être dans le temps. Younes va être dans le temps, vous vous rendez compte. 10 secondes 51, il avait 15 secondes d'avance.

  • Speaker #5

    15 secondes d'avance.

  • Speaker #0

    Quelle insolence de la part du numéro 1 mondial.

  • Speaker #1

    Le saut d'obstacle va mettre fin au suspense. Place d'abord à la compétition par équipe. Younes se présente sur le parcours. 15 sauts.

  • Speaker #0

    Sam, il a 16 ans, on l'a dit un peu fatigué. Keneni, il était à la visite vétérinaire ce matin dans un bien bel état.

  • Speaker #5

    On ne voit pas ce qui peut lui arriver.

  • Speaker #0

    Crono facile.

  • Speaker #5

    Voilà. Romade,

  • Speaker #0

    l'Allemagne ne laisse à la France aucune chance.

  • Speaker #5

    Eric était vert à la visite parce qu'il me disait que les Allemands vont nous faire 300 fautes.

  • Speaker #0

    Aucune chance de faire une faute, aucun espace.

  • Speaker #5

    Deux pas d'espace à l'équipe de France.

  • Speaker #0

    172 points, 80 pour l'Allemagne, 169. pour la France. Si Astier Nicolas veut que son pays soit sur le podium, il faut signer un parcours sans faute. Il le veut, bien sûr.

  • Speaker #1

    Allez, pour le plaisir, la fin du parcours d'Astier Nicolas avec Piaf de Beneville, synonyme de médaille assurée.

  • Speaker #5

    Allez Astier,

  • Speaker #2

    on est tous avec toi. Allez

  • Speaker #5

    Astier, attention. Récupérez. Doucement, doucement. Reste en place, reste en place. Bien joué. Retrouvez du rythme. Repréparez cet oxyre. Repréparez. Bien joué. Gardez le galop. Restez en retrait. Bien joué. Attention.

  • Speaker #2

    En place.

  • Speaker #0

    En place. Oh, champion ! Attends, attends, attends. Oui, mais je les attends. Ah ! Oui, oui, oui, il a fait le parcours sans faute, il n'est pas moins bon que Michael Young, il a signé le parcours sans faute, il est historique, je vous l'ai dit que s'il battait, Young vous faisait la même chose, il était un héros, c'était juste formidable. On a pris un coup de chaud, un coup de pression de ouf.

  • Speaker #1

    La France ira même décrocher l'or avec les fautes du Néo-Zélandais Mark Todd puis de l'Australien Christopher Burton. Un moment de gloire à revivre dans l'épisode 8 de Légendes Cavalières. Quelques minutes plus tard, les 25 meilleurs se retrouvent pour la finale individuelle. Michael Young et Sam sont les derniers à se présenter, juste après Astier et Piaf. Le couple français, malgré quatre points, a assuré l'argent. L'avance de l'Allemand est conséquente. On revit son parcours.

  • Speaker #5

    Il n'y a pas de grand-chose, il n'a que deux sauts. Le temps est bien.

  • Speaker #2

    Allez,

  • Speaker #5

    il est là notre champion.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est chouette. C'est vraiment chouette. C'est vraiment beau. Il est champion olympique pour la deuxième fois. Bravo monsieur. Ça c'est formidable, quel champion, parce que vraiment il faut se souvenir qu'il va venir avec l'anglo-arabe, il prend ce cheval en numéro 2 et monsieur est double champion olympique. Sam est double champion olympique, le meilleur cheval du monde. Comme Charisma. Exactement, la même histoire, absolument. C'est la même histoire que Mark Todd, double champion olympique. De suite.

  • Speaker #1

    Le champion de la Ligue de Ligue 1. vient d'écrire une page supplémentaire de sa légende et même de la grande histoire de sa discipline. À seulement 34 ans, il égale le néerlandais Charles Pahut de Mortange, sacré en 1932 et 1936 avec Marc Roy, et plus récemment, le néo-zélandais Mark Todd, deux fois en or en 1984 et 1988, lui aussi avec le même cheval, Charisma. L'épisode 36 de Légende Cavalière est d'ailleurs consacré à cet autre couple mythique. Les Jeux Olympiques de Rio seront la dernière victoire de Sam. Il signera encore une deuxième place à badminton en 2017. En 2018, Sam a désormais 18 ans. Young a annoncé en début d'année que ce serait sa dernière saison. Sam va bien, il est en bonne forme et s'exerce monté tous les jours. Mais des soucis avec ses pieds l'empêchent d'être aussi performant que par le passé. Le CCI 4 étoiles de badminton... Conclu à la 10e place, restera donc son dernier concours. Dans sa carrière, Sam a obtenu 24 victoires internationales, dont deux titres olympiques individuels, ses titres de champion du monde et d'Europe, et ses succès à Lumulène, Burglay et Badminton. Cet été, Michel Young pourrait devenir le premier triple champion olympique individuel en concours complet. Le crack Chipmunk sera sa monture. Mais dans l'esprit de beaucoup, il restera à jamais associé à Sam. Il est désormais temps de retrouver Jean-Luc Force. Jean-Luc Force, merci de nous accorder un petit peu de temps. On va parler d'un cavalier allemand, Michael Jung. Si je vous dis Michael Jung, ça vous évoque quoi ?

  • Speaker #5

    Ça m'évoque une star dans le monde du concours complet, un cavalier qui pour moi est un précurseur. Il nous a ouvert la voie, il a montré qu'il était capable d'aligner les performances successives sur des championnats. et il a aujourd'hui un palmarès énorme et on se demande si un jour il pourrait être égalé dans son palmarès. Donc c'est vraiment pour moi une référence énorme. Alors la particularité que je lui vois, à Mickaël, c'est qu'il nous a prouvé qu'on pouvait exceller dans les trois tests. Et en concours complet, même si on a eu Mark Todd qui a été le cavalier du... du XXème siècle.

  • Speaker #1

    Deux fois champion olympique aussi.

  • Speaker #5

    Deux fois champion olympique. Avec Charisma. Avec Charisma qui était pour nous la référence. Quand on a vu arriver Michael Young, on a découvert progressivement un cavalier qui était capable de jouer l'excellence dans les trois tests en pouvant réellement construire une filiation entre les trois, un petit fil rouge. C'est-à-dire à la fois un cheval très disponible, très à l'écoute. très bien préparé, très cadré sur le dressage, capable d'être rapide sans faute avec une très bonne technique sur le cross et en même temps rester un très bon sauteur. On l'a vu avec des chevaux successivement, plusieurs types de chevaux, et à chaque fois capable de reproduire la même chose. Pour moi, c'est un ouvreur d'une nouvelle génération de cavaliers qui... qui ont travaillé sur les trois tests et qui nous ont montré qu'en fait le concours complet, c'était bien la maîtrise de cette qualité de fonctionnement du cheval, que ce soit sur le dressage, sur le cross, sur le saut d'obstacle.

  • Speaker #1

    Deux fois champion olympique avec le même cheval, avec Sam. On parle souvent en complet d'autant plus de couple, la notion de couple. Sam et Michael Jung, c'était quel type de couple ?

  • Speaker #5

    C'était un couple mythique. dans le fait qu'il était capable de reproduire les mêmes performances successivement sur différents événements avec un cheval qui paraissait au premier abord assez normal, on ne peut pas dire que c'était un extraterrestre qui n'avait pas des allures extraordinaires mais très très cadré, très organisé, très disponible. une véritable entente, une alchimie entre les deux qui faisait que du dressage jusqu'au saut d'obstacle on avait une vraie véritable écoute un Sam qui était toujours très à l'écoute et un Michael Young qui lui est d'une précision énorme ce qui faisait que ce couple de petits personnages parce qu'on a un cheval qui n'est pas très grand, un cavalier qui n'est pas grand et qui alignait des résultats incroyables. On l'a vu arriver au début sur des deux étoiles, bon, il les collectionne, puis trois étoiles, ok, on le retrouve aux championnats d'Europe, on se dit bon, ok, trois étoiles. Il va aux Jeux, il gagne les Jeux, il gagne d'abord les championnats du monde d'Alexington, puis après, derrière ça, il avait gagné les Europes, il revient gagner les Europes, derrière ça, il aligne les Jeux de Londres. avec la faute de Linda Algodson sur le dernier obstacle.

  • Speaker #1

    Un moment incroyable.

  • Speaker #5

    Incroyable. Et on se dit, bon, c'est bien beau tout ça, mais on va voir Badminton. C'est le test Badminton. Le test et l'année d'après, l'engagement Badminton. Et on le retrouve, premier au provisoire, avant le saut d'obstacle. Et qu'est-ce qui se passe ? Il fait la faute sur le dernier. La faute qui lui a rapporté la médaille d'or l'année d'avant. C'est lui qui le prive de la victoire à badminton. Mais bon, il venait de courir badminton. Et bon, il était deuxième à badminton. Donc, on s'est aperçu en fait que c'était carton plein. Et la réflexion qu'on avait fait avec Karim, parce qu'un jour, dans la discussion avec Karim Lagouag, il me disait, j'ai découvert quelque chose. Parce que tu me le disais, mais je ne le croyais pas. Qu'en fait... on peut être bon sur les trois tests. Et on peut exceller sur les trois tests. Parce qu'il me disait, moi, à force de dresser beaucoup sur le dressage, j'avais l'impression de perdre un peu sur la qualité de saut, ou de perdre un peu en vitesse sur le cross. Et quand je vois Michael Young, je m'aperçois en fait qu'on peut être bon sur les trois tests, et qu'il faut aujourd'hui, si on veut tirer notre épingle du jeu, être bon sur les trois tests. Et je dirais que pour moi, c'est un précurseur dans... Dans cet esprit-là, c'est-à-dire qu'on voit aujourd'hui, j'y vais arriver toute une génération de jeunes cavaliers, et pour moi, Michael Young, ça a été un chef de file, qui se sont dit, de toute façon, si on veut être compétitif, il va falloir bosser sur les trois tests.

  • Speaker #0

    Et on peut dire que cette ouverture-là, c'est lui qui l'a faite véritablement, dans l'esprit des gens.

  • Speaker #1

    Ça a été un petit peu aussi la locomotive de l'Allemagne, parce qu'aujourd'hui, l'Allemagne fait partie des nations fortes, évidemment, du complet. Ça n'a pas toujours été le cas. C'était la Grande-Bretagne qui dominait. L'Allemagne était un petit peu en retrait. Il a servi un petit peu de locomotive aussi à tout le complet allemand.

  • Speaker #0

    Complètement. Il a servi de locomotive. Parce qu'évidemment, quand on est sur un sport qui d'abord se traduit au niveau national avant d'aller à l'international, On le voit bien là, puisqu'on est dans la préparation de Paris. Pour être sélectionné, il faut être dans les meilleurs de sa nation. Donc les Allemands se sont dit, si on veut être dedans, il faut se mettre derrière Michael Jung. Donc il a été une très grosse locomotive. Si on a un athlète comme ça dans une nation, il va de toute façon servir d'aspirateur. Et ça a été le cas avec les Allemands. Derrière, on a eu Sandra Hoffart, on a eu tout un tas de cavaliers qui se sont dit qu'il faut absolument se mettre derrière, parce que là, on a un vrai chef de file. Moi je trouve que ce qui est fantastique c'est qu'avec différents types de chevaux, parce qu'on peut dire oui mais à Sam il y avait une alchimie, il y avait un couple, c'est peut-être une étoile filante, c'est pas une étoile filante, derrière ça il a présenté d'autres chevaux et avec les autres chevaux, des jeunes chevaux, des chevaux à l'âge humain qui n'étaient pas une... On avait l'impression, on disait toujours, c'est une petite mécanique. Il n'empêche qu'il gagne les championnats d'Europe. Il est performant avec différents types de chevaux.

  • Speaker #1

    Il y a Fischer au canard, Takinou.

  • Speaker #0

    Takinou, alors avec Takinou, quand on l'a vu à Blair Castle, avec Takinou, au moment où il passe, il y a eu un déluge. Le terrain est en train d'énormément se modifier et défoncer. On voit que les chevaux n'avancent plus. On voit que les gars ont vraiment du mal à finir. Il n'y en a pas un qui fait le chrono. Il part avec Takinou qui, à ce moment-là, avait... Je ne veux pas dire qu'il avait 8 ans. Il part avec Taquinou. Moi, je le suis sur toute la totalité. J'étais commentateur. Et je le vois dans l'économie maximale, c'est-à-dire que jeune cheval, terrain difficile, temps difficile à faire. Il le conduit avec beaucoup de fluidité. Il prend le moins d'énergie possible. Il l'emmène jusqu'au bout. Et jusqu'au bout sans faute, avec un cheval jeune. qui sécurise au maximum et il est maxi. Donc il nous fait une démonstration incroyable avec différents types de chevaux. Pour moi, c'est un cavalier qui le montre puisqu'il performe aussi en saut d'obstacle. C'est un crack.

  • Speaker #1

    Il est le troisième à avoir été deux fois champion olympique avec le bel cheval. Il y en a un dans les années avant la guerre, il y a très longtemps, un Hollandais. évidemment Mark Todd avec Charisma, Michael Young avec Sam. Si on devait comparer Mark Todd, Charisma et Michael Young avec Sam ?

  • Speaker #0

    Je dirais que Mark Todd, c'est un artiste, c'est un funambule, une équitation très souple, très fluide, cavalier avec beaucoup de sensibilité. Pour moi, c'est un véritable artiste, c'est un musicien qui nous présente. magnifique chorégraphie et beaucoup de belles choses. Mickaël est beaucoup plus cadré, c'est un très bon ouvrier, c'est un perfectionniste qui est vraiment dans la recherche de la précision. Lui, beaucoup plus dans la gestion, dans la recherche de l'attention, précision. Tout le temps un contact très précis avec son cheval. Une relation à la bouche très forte, plus solide, aussi pas la même taille que Mark Todd. Mark Todd sur ses étriers, plus debout, lui plus près de sa selle, plus accroché. Deux équitations différentes, mais deux équitations magnifiques.

  • Speaker #1

    Mais c'est du concours complet, tout peut arriver. On l'a vu au championnat d'Europe au pain, où Mickaël est. Personne n'est à l'abri, même quand on s'appelle Mickaël Jung.

  • Speaker #0

    Non, personne n'est à l'abri, évidemment. Et on monte sur le fil du rasoir. Quand on est sur ces événements-là, on est obligé d'aller au-delà du normal. On va essayer de transcender pour aller chercher la performance qui est une prise de risque, forcément. Et à des moments, on tombe du mauvais côté. Et c'est ce qui est arrivé à Mickaël O'Hara-Dupin. en sachant que c'était une épreuve difficile, une épreuve très sollicitante au niveau physique. Il était en train de courir une très belle épreuve. Et puis, cheval un peu fatigué, petites difficultés dans la compréhension peut-être, à la fin de l'épreuve, fin de parcours. Et puis voilà, cheval surprenant. qui se trompe un peu, qui se mélange les pieds à réception et puis voilà, lui il tombe et il est obligé de subir ce petit désagrément qui coûte beaucoup, très cher qui lui coûte très cher à lui et à son équipe

  • Speaker #1

    Un petit mot sur son entourage et son père ils sont toujours ensemble ?

  • Speaker #0

    Le père, la mère il faut savoir qu'il y a un respect énorme moi pour l'avoir un peu suivi parce qu'on est très intéressé par le fait que... Essayer de comprendre ce qui construit des athlètes hors normes comme ceux-là. On va essayer de puiser dans toute leur histoire. Je me suis un peu penché sur l'histoire de Mickaël. C'est son père qui l'accompagne tout le temps, qui est toujours là, qui structure vraiment le système, qui lui garde les pieds sur terre. Il le rappelle éventuellement alors s'il y avait besoin. Pour qu'il reste tout le temps très concentré, très méthodique, qu'il reste sur sa base, sur ce qui le construit et ce qui le solidifie, qu'il l'a progressivement conduit vers la haute perf. Et donc, forcément, il connaît très bien son histoire, il sait comment il s'est construit, il a la maîtrise de tous ses éléments, de tous ses paramètres. permettre de bâtir une trajectoire de haute performance. Donc je pense que Mickaël n'imagine pas partir sans son père. Et je pense que le père n'imagine pas de laisser Mickaël partir tout seul. Mais bon, c'est un système qui fonctionne bien. Après, moi, pour être entraîneur dans cette situation-là, je sais que l'équilibre n'est pas évident à trouver entre l'entraîneur et l'entraîné. et qu'il faut arriver à les laisser développer leur autonomie, se construire pour devenir véritablement suffisamment solide pour qu'ils prennent bien conscience que la ressource, c'est eux qui l'ont. Donc il faut être capable de rester en retrait, ce que fait son père. C'est-à-dire que si on l'observe, on s'aperçoit qu'il est là. Mickaël sait qu'il est là. Un regard suffit, mais il n'est pas obligé d'intervenir en permanence. Il est juste là pour... appuyer, aider éventuellement dans des moments où il y a problème, mais sinon il reste en retrait, parce que l'athlète aujourd'hui est suffisamment solide pour pouvoir construire sa perf tout seul. Mais il est quand même là, parce qu'il tranquillise, parce qu'il continue à l'aider à maintenir son système à flot, et pour pouvoir performer.

  • Speaker #1

    Nous réalisons ce petit entretien dans le cadre du stage de préparation de l'équipe de France à quelques jours des JO. Les Français vont le battre ? Il y a des Français pour le battre, Michael Jung,

  • Speaker #0

    cette année ? J'espère bien, oui, j'espère bien. Évidemment, les Allemands sont très forts et que Michael fait partie des cavaliers qui nous inquiètent, nous, concurrents. Oui, il y a des Français pour le battre. On sait qu'il va forcément mettre la barre en dressage, on sait que c'est un cavalier sur le cross qui est dans la vitesse, dans la maîtrise technique, dans la gestion de l'effort, qui est super. Donc, par contre, il nous montre quand même qu'il peut être fautif en CSO, en saut d'obstacle, une petite barre qui traîne et puis ça peut changer la donne. Donc bon, je pense qu'il est battu à bout. Il faut rester jusqu'au bout et nous, on a des super cracks.

  • Speaker #1

    Dernière question, Jean-Luc. S'il venait néanmoins à remporter cette troisième médaille d'or, est-ce que ça en ferait le plus grand cavalier, le plus grand complétiste de l'histoire de la discipline ?

  • Speaker #0

    Moi, je me dis souvent, quand je vois son palmarès, je ne sais pas qui va être capable de l'égaler. Parce qu'il a quand même réussi à... à décrocher successivement un nombre de championnats, que ce soit les Jeux, les Championnats du Monde, les Championnats d'Europe. Difficile de les galer. Donc s'il décroche une troisième médaille, je ne sais pas si sur ce siècle-là, si on arrivera à retrouver les mêmes niveaux de perf.

  • Speaker #1

    En gros, en tennis, on ne sait pas qui est le meilleur, de Nadal, Federer ou Djokovic. Mais là, on sait que c'est Young en complet.

  • Speaker #0

    Young est déjà pas mal parti pour coiffer tout le monde sur le poteau pendant longtemps.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Luc.

  • Speaker #0

    De rien, avec plaisir.

  • Speaker #2

    C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Jean-Luc Force. Merci à Sébastien Roulier pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam, notre fidèle monteur et mixeur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.

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