- Speaker #0
Champion du monde, pour la France, Eric Navet.
- Speaker #1
Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Pour ce... 45e épisode, je vous propose un joli cadeau de Noël. C'est l'histoire d'un couple dont les triomphes résonnent encore dans le cœur de tous les amoureux de Saut d'obstacle. Pour les plus jeunes, c'est un duo dont les exploits ont été racontés par les plus anciens. Avec toujours beaucoup d'émerveillement et d'admiration. Ce destin, ces exploits, ce sont ceux d'Éric Navet et Kito de Bossy, champions du monde par équipe et individuelle en 1990, puis multimédaillé dans les championnats du monde, d'Europe et aux Jeux Olympiques. Dans la seconde partie de ce podcast, Éric Navet, que Sébastien Roulier-Varlamoff a rencontré au CHI de Genève, où il accompagnait son élève américain Carl Cook, évoquera les grandes heures et les grandes émotions vécues avec l'étalon B. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes ! L'histoire de Kito de Bossy et Éric Navet aurait pu ne jamais exister. Rapide retour, 40 ans plus tôt, pendant la Seconde Guerre mondiale. Kyrida, poulinière de l'élevage Navet, échappe miraculeusement à la réquisition des forces allemandes désireuses de faire main basse sur toutes les meilleures souches. Plus tard, Kyrida donnera naissance à Jolietta, qui à son tour fera naître Urgande B, la mère de Kito. Jalisco B, le père de Kito, fut un grand étalon sel français, un reproducteur exceptionnel ayant notamment produit papillons rouges, quidames de Revelle, dollars du Murier ou encore rochers M, des craques qui ont marqué l'histoire du saut d'obstacle. Kito est né en 1982 au Hara de Bossy, à Longueville, dans le Calvados, chez Alain Navet, éleveur, mais aussi cavalier de haut niveau qui, sans une cheville fracturée, aurait dû participer aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964. Dans un reportage, France 3 Normandie raconte l'histoire, avec pour témoin le regretté Alain Navet.
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Sous-tit
- Speaker #1
Kito est débourré par Eric, le fils d'Alain. Né en mai 1959, Eric n'a pas encore 30 ans, mais son talent est déjà reconnu. En 1984, à seulement 25 ans, il a déjà participé aux Jeux Olympiques de Los Angeles avec Stador, que lui avait confié Hervé Godignon à une époque où les Jeux Olympiques étaient réservés aux amateurs. Eric fut aussi champion d'Europe junior individuel et par équipe en 1977. Très occupé par son projet olympique avec Narcos 2, en vue des Jeux de Séoul 88, il ne peut se consacrer à Quito. C'est Franck Goubard, cavalier du Hara, qui forme le baie. Il suit le traditionnel circuit des jeunes chevaux et participe à la Grande Semaine à 4 et 5 ans. En 1989, Eric reprend le relais. Il connaît le potentiel du futur crack. En mars 1990, il n'hésite pas à l'engager en Coupe du Monde à Paris-Bercy. Si John Whittaker et Milton font retentir le God Save the Queen, Eric Navet et Kito de Bossy, quatrième, marquent les esprits. Dès cette première sortie internationale, toute la classe de l'étalon saute déjà aux yeux du monde équestre. Deux mois plus tard, le couple s'illustre au CSIO de Lucerne, en Suisse, où il remporte la Coupe des Nations avec la France, mais aussi le Grand Prix. Cinq parcours, cinq sans faute. Le talent de Kito est une évidence. La perspective des premiers Jeux équestres mondiaux, organisés au stade olympique de Stockholm, suscite évidemment quelques projections. Mais le crack n'a encore que 8 ans. Trop jeune pour un tel championnat, estime d'abord son cavalier qui a davantage ciblé les Jeux olympiques de Barcelone, prévus en 1992. Il se laisse finalement convaincre par Patrick Caron, le sélectionneur, mais surtout par Pierre Durand. Pierre m'a donné confiance. Sans lui, je ne serais pas là. Confiera-t-il plus tard ? Kito et Navet seront donc du voyage. Mais dans l'esprit du Normand, uniquement pour l'équipe. La chasse, les deux manches du paréquipe et ce sera tout. Pas question de trop solliciter Kito. A leur côté, Hubert Bourdi avec Morgat, Pierre Durand avec Japlou, sacré deux ans plus tôt champions olympiques à Séoul, et Roger Yves Bost avec Norton de Ruys. Une équipe de rêve. Quatre couples qui, trois décennies plus tard, réveillent encore beaucoup de souvenirs à leur simple évocation. Sur un parcours dessiné par Olaf Petersen, la première épreuve, la chasse, est remportée par l'Espagnol Cayetano Martinez des Hiruyo, devant notre Bosti National. Eric Navet, huitième, avec 3,92 points. Les performances des quatre couples tricolores placent les Bleus en pôle position avec déjà près de six points d'avance sur l'Allemagne. De quoi être très optimiste. La suite de l'histoire est belle, très belle même. La première manche n'ajoute que 4 points au bleu, avec les 2 sans faute de Navet, placé en ouvreur, et de Durand, pilier de l'équipe et donc dernier à s'élancer. Une petite barre aussi pour Hubert Bourdi. Les 12 points de Bost sont effacés. L'écart reste toutefois le même avec la Mannschaft, également très performante. Entre les deux manches, dans son box, Kito s'allonge. et s'endort. Rien de ce qui l'entoure ne le perturbe. Eric ressent lui aussi le besoin de s'isoler. Il rejoint Kito dans son boxe et s'allonge à ses côtés. La seconde manche confirme la hiérarchie. Nouveau sans faute de Navet et Kito et sans faute de Bourdi et Morgat. Avec seulement quatre points, Bosti et Norton scellent la victoire de la France avant le passage de Durand et Japlot. Les Bleus devancent l'Allemagne avec... Otto Baker, Ron Etebel, Carsten Höck et le jeune Ludger Berbaum, alors âgé de 27 ans. La Grande-Bretagne, avec les deux frères Whittaker, John, sur le légendaire Milton, et Michael sur Monsanta, ainsi que Nick Skelton et David Broome, complètent le podium. La France est sacrée championne du monde de jumping pour la deuxième fois après l'exploit de Dublin, accompli huit ans plus tôt par une équipe totalement différente. Eric Navey et Kito Debossi ont offert au public un véritable festival, double sans faute. Seuls trois autres couples ont réalisé pareilles performances. Le belge Ludo Philipparts avec Darko, le suisse. Thomas Fuchs avec Dollar Girl et l'américain Greg Best avec le pur sang Gem Twist. Grâce à ce double sans faute, Eric se retrouve à la première position. Même s'il avait imaginé se retirer après l'épreuve par équipe, impossible de déclarer forfait dans une telle situation. D'autant que Kito montre une grande fraîcheur physique et mentale. Le voilà donc en lice pour les deux manches de la demi-finale individuelle. Porte d'entrée vers la finale tournante où seuls les 4 meilleurs seront conviés. Malgré les 5 points ajoutés à son compteur, le français se maintient dans le top 4. Il est accompagné dans ce carré d'as par Greg Best, John Whittaker, mais aussi par Hubert Bourdi, quatrième qualifié pour seulement 0,47 points devant Otto Becker. Le dimanche 5 août, dans une chaleur étouffante, les... quatre finalistes sont réunis sur la piste suédoise. Les tribunes de ce stade historique, où se sont déroulés les Jeux Olympiques de 1912, puis les épreuves équestres des Jeux de 1956, en raison de l'impossibilité de les organiser à Melbourne, sont pleines. Chaque cavalier effectue la première rotation avec son cheval. On retrouve Jean Marquet, monsieur équitation de l'époque, dans Stade 2.
- Speaker #0
Dans le Stade Olympique de Stockholm, le tirage au sort n'a pas été favorable à Eric Navey, qui part le premier avec Kito de Bossy, son bête de 8 ans, un étalon qui poursuit simultanément une double carrière. Kito de Bossy, pour qui il craignait avant ce championnat, le manque de maturité, un parcours de 8 obstacles dont un triple. Eric Navey, qui déjà avait pris la place de Godignon, alors professionnel aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984. avec le cheval de Godignon en plus. Éric Navet dans le triple, c'est la faute, 4 points. Éric Navet, qui depuis son plus jeune âge est un cheval, qui forme des 4 et 5 ans, pouvait être considéré, contrairement à Pierre Durand, comme favorisé par le système de la tournante.
- Speaker #1
Pour Éric Navet, cette faute sera la seule de la journée. Il enchaîne d'abord un sans faute avec le gris James Twist. Au tour de Milton.
- Speaker #0
Avant le troisième tour, Navé en tête devant Whitehacker à une barre, Best et Bourdi à deux barres. Eric Navé ici avec Milton, le cheval considéré actuellement comme le plus beau, comme le meilleur du monde également. Eric Navé cherche le pote, il assure et il le réussit avec un petit dépassement de temps.
- Speaker #1
Un moment inoubliable, commentera plus tard le français. À aucun moment je n'ai douté sur le parcours, je ne pensais pas qu'on pouvait avoir de telles sensations sur un cheval, ajoutera-t-il. Peut-être pour prolonger un peu le plaisir. Navet se fait légèrement surprendre par le chronomètre et se retrouve pénalisé de 0,5 point. Rien de grave. Pour les autres cavaliers, les barres tombent.
- Speaker #0
Quelques minutes sur le stade pour faire connaissance avec le cheval que l'on doit monter. C'est ici Greg Best sur Morgat. Une faute aux quatre. Greg Best est désormais pratiquement hors des médailles. Avec encore une fois John Whiteacker avec le cheval d'Eric Navet, quito de Bossy. Quatre points à l'entrée du trip. C'est très très bon pour le cavalier français. Hubert Bourdi à la recherche d'une médaille avec Game Twist. Une faute d'antérieur, ce sera pour Bourdi qui prend ensuite 4 points avec Milton, la médaille de bronze.
- Speaker #1
Au moment d'attaquer la dernière rotation, le Français a son destin entre les mains. Mais toujours sous la menace de Whittaker, il ne peut se permettre qu'une barre avec Morgat, le partenaire de son coéquipier. Eric a vu John Whittaker fauter dans le triple sur Morgat, une faute qu'il a parfaitement analysée. Il décide d'aborder cette combinaison d'une toute autre manière. Choix judicieux.
- Speaker #0
La situation avant le dernier tour, Eric Navey a une barre d'avance sur John Whitehacker, autrement dit calme prudence avec le cheval de Bourdie, Morgat. Sans l'avoir monté, Navey connaît bien néanmoins cet alzand qu'il voit sauter très fréquemment. Il en connaît les qualités, les difficultés. Il sait qu'il n'a pas droit à deux erreurs puisque John Whitehacker avec Game Twist vient de faire un 100 pour le triple. Navet est champion du monde avant le dernier obstacle.
- Speaker #1
Il est champion du monde ! 24 ans après Pierre-Jean-Caird d'Oriola, sacré en 1966 à Buenos Aires avec Pomone. Triomphe que vous pouvez d'ailleurs revivre dans l'épisode 37 de Légende Cavalière, consacré au seul double champion olympique individuel de l'histoire en saut d'obstacle. Les autres cavaliers n'ont pas réussi à s'adapter aussi bien que le normand, en particulier Akito. qui alourdit de 4 points les scores de Whittaker et Best et de 12 celui de Bourdi. Avec seulement 4,5 points, Eric s'offre une seconde marseillaise. Devant le Britannique, crédité de 12 points et Hubert Bourdi en bronze avec 20 points, soit 4 de moins que Best. Eric Navet et Kito Debussy deviennent les premiers champions du monde par équipe et individuel de l'histoire du saut d'obstacle. Deux jours plus tard, il est de retour dans son box au hara de Bossy. France 3 Normandie est sur place et y retrouve Gilles Fillon, le groom.
- Speaker #2
S
- Speaker #1
Rendez-vous un an plus tard à La Baule, sur la pelouse du stade François André Haute des championnats d'Europe. Annoncé comme favori, le couple passe complètement à côté de la chasse. Un refus sur le spa, puis deux autres fautes, le voilà à la 24ème place. Utopique dans ces conditions d'imaginer se rapprocher du podium. Un double sans faute dans les deux manches par équipe permet néanmoins aux Normands de se rapprocher de la tête. Malheureusement, Eric Navet... Hervé Gaudignon sur Kidam de Revelle, Michel Robert sur Nonix et Roger Yves Bost, toujours avec Norton, doivent se contenter de la quatrième place derrière les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et la Suisse. Reste l'individuel. Après un nouveau sans faute en première manche de la finale, voilà Eric Equito à la deuxième place. Comme le veut le règlement, ils sont donc les avant-derniers à s'élancer dans ce dernier acte. On retrouve Jean Marquet au micro.
- Speaker #0
Double sans faute dans la Coupe des Nations, sans faute aujourd'hui encore dans les deux parcours du Grand Prix, Eric Navey, champion du monde individué par équipe il y a un an à Stockholm, était assuré de la médaille d'argent avec plutôt de beau sou. Pour l'or, il fallait une faute du couple hollandais Piet Remaker avec Ratina. Dans un silence de cathédrale, le normand Eric Navey terminait son parcours sans faute avant de recevoir une très très belle ovation.
- Speaker #1
Le parcours est parfait. Toujours leader, le néerlandais. Et Piet Reijmakers, avec la légendaire Ratina Z, est sous pression. Il n'a pas le droit à la moindre barre.
- Speaker #0
Piet Reijmakers, le voici. Avec la pression, comme l'on dit, et une jument un peu chaude. Il abordait sans faute le triple. C'était la faute. Une deuxième faute lui faisait perdre la place sur le podium. Il ne terminait qu'à la quatrième place. Eric Navet, magnifique champion d'Europe. Finalement, Franck Schluetag, médaille d'argent. Le Hollandais, Joss Lansing.
- Speaker #1
Un an après le titre mondial, Naveh Kito s'empare de la couronne européenne. Quelques minutes après, il confie son analyse à Jean Marquet et se projette déjà un peu plus loin.
- Speaker #3
J'étais un petit peu déçu de mon premier parcours avec Waïti Kito de Bossy, le premier jour dans l'épreuve de vitesse. Le cheval était très très frais puisqu'il est resté sans compétition pendant un mois.
- Speaker #0
Il nous a fait une partie de rodéo assez exceptionnelle.
- Speaker #3
Tout à fait, on a voulu le ménager, donc pas de compétition depuis avec sa chapelle, c'est-à-dire un mois. Il était très très frais, très gai et il a énormément bondi. Le premier jour, ça m'a beaucoup gêné. J'ai terminé 24e et je pensais que tout était perdu pour l'individuel en tout cas. Après ça, je me suis dit, je tire un trait sur l'individuel, maintenant c'est fini. Mais par équipe, on a encore toutes nos chances et j'étais très optimiste. Dans l'épreuve par équipe, le cheval a très bien sauté puisqu'il est le seul double sans faute de l'épreuve. C'est ça qui m'a permis ma remontée fulgurante à la troisième place hier soir.
- Speaker #0
90, pardon, Stockholm, champion du monde. 91, champion d'Europe. Alors évidemment, on pense forcément 92, Barcelone.
- Speaker #3
Bien sûr, c'est-à-dire que le cheval va continuer d'être ménagé comme il l'a été jusqu'à présent. Et j'espère que Whitey Kito de Bossy sera aussi bien l'année prochaine à Barcelone qu'ici à la Bôle cette année, qu'à Stockholm l'année dernière.
- Speaker #1
Objectif initial d'Eric Navet, les Jeux Olympiques de Barcelone se présentent. Quelques mois plus tôt, en mars, il a pris une deuxième place en Coupe du Monde à Bercy, derrière Alexandra Lederman et punition. Les Jeux espagnols s'annoncent prometteurs. Le français s'y présente parmi les favoris. est déjà fort d'un palmarès conséquent. Une ligne supplémentaire va s'y ajouter, par équipe. Il est associé à Hervé Godignon, sur qui Dame de Revelle, demi-frère de Kito, Hubert Bourdi, sur Radzia Duponcelle et Michel Robert, sur Nonix. Il est le dernier bleu à se présenter. Antenne 2 est en direct avec Marcel Rosier comme consultant. En ce temps,
- Speaker #0
pour saluer l'entrée en piste d'Éric Navet. Champion du monde, champion d'Europe, qui depuis n'a plus rien à prouver quant à sa valeur... Rire. Allez, et riole... Oui, oui, aïe aïe aïe. Attention, le triplique se cale en dedans, vous voyez, il passe à l'intérieur là. Allez, c'est parti. Allez, allez !
- Speaker #1
Allez !
- Speaker #0
Ouh, aïe aïe aïe aïe. Oh,
- Speaker #1
ah ! Oh là là là là là là là là !
- Speaker #0
Mais, mais, on était loin pour sortir. Ah là là. Ah là là, la France, 8 points, 8 points 75. Allez, l'Oxford, on le dirait. Oui, allez, le dernier,
- Speaker #1
il va assez loin, le temps, le temps est bon,
- Speaker #0
oui, le temps est bon. Allez, Eric, le dernier, allez, allez, allez. Oui, oui, c'est le point. 10 points 75 au total pour la France, et je le pense, malgré tout, devrait Marcel... Mérite, on tape très vite. On permet néanmoins la troisième place au classement provisoire de cette épreuve. Exact, troisième place.
- Speaker #1
La France repart cette fois donc avec le bronze, derrière les Pays-Bas et les surprenants Autrichiens. Les Bleus sont invités le lendemain au journal d'Antenne 2, au micro de Jean Mamère.
- Speaker #3
Alors Eric Navé, pour vous aussi, c'est votre première médaille olympique. Vous avez été champion du monde, champion d'Europe. Vous avez le même goût que le reste. C'est un peu différent parce que les Jeux Olympiques, bien que ce soit à peu près le même niveau de difficulté que des championnats du monde, c'est toujours les Jeux Olympiques et c'est quelque chose en plus. J'avais participé aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 avec mes camarades de l'équipe de France. Malheureusement, on avait une contre-performance puisqu'on n'avait terminé que sixième par équipe. Et puis malheureusement pour moi, je n'étais pas dans l'équipe de Séoul qui avait terminé médaille de bronze. Donc je suis ravi cette année d'être dans l'équipe qui a remporté cette médaille de bronze.
- Speaker #1
Le bilan individuel d'Eric est en demi-teinte. suffisant toutefois pour accéder à la finale individuelle où les compteurs sont remis à zéro. Seul double sans faute avec la sick touch, Ludger Berbaum y décroche l'or. Le duo, Navek Ito, perd tous ses espoirs dès le premier acte avec déjà 8 points. Il en ajoutera 8,5 dans le second avec à la clé une 11e place. Hervé Godignon est cette année-là le meilleur tricolore au quatrième rang. Une autre médaille de bronze par équipe viendra enrichir la vitrine des trophées du Normand. l'année suivante lors des championnats d'Europe de Riron, remporté par la Suisse. La collection s'achèvera en 1994 lors des Jeux équestres mondiaux de l'AE. Kito de Bossy décroche sa dernière médaille, l'argent par équipe, cette fois accompagné sur le podium par Michel Robert, vice-champion du monde, en individuel sur Sissi de la Lande, Bosti sur Souviens-toi et Philippe Rosier avec Baïko Roko 5. Malheureusement, Il ne rééditera pas son exploit de 1990 en individuel, non qualifié pour la finale après une chasse catastrophique conclue avec 20,67 points et une épreuve par équipe décevante avec 8 et 12 points. En 1995, le fils de Jalis Kobe n'est âgé que de 13 ans. Il affiche déjà 6 médailles décrochées en grand championnat. Il est encore en forme. Pourtant... Éric décide de le retirer de la compétition et de lui offrir la retraite qu'il mérite. Il aurait pu continuer encore plus longtemps explique son cavalier, mais mentalement, je le sentais moins motivé. Par respect pour le cheval, j'ai préféré ne pas aller plus loin Les Talons fait ses adieux à la baule, sur l'herbe du stade François André. Une dernière fois, Éric l'a décelé, puis lui a offert une dernière galopade devant ses admirateurs. Avec forcément beaucoup d'émotion, dans des tribunes, archi-comble. Un cheval comme ça, on ne rencontre qu'un dans une vie, lâche alors Alexandre Artaud, son groom. Éric va poursuivre sa carrière avec notamment Atoudé Zigny et bien sûr, Dollar Dumurier, fils de Jalisco B, comme Kito, qui le conduira à un nouveau titre mondial par équipe et une médaille d'argent au JUN de Reres de la Frontera. L'épisode numéro 2 de Légende Cavalière est consacré à cet exploit des Bleus avec pour grand témoin le trait très regretté Jean-Maurice Bonneau. Roxane de Gruchy, Alligator Fontaine ou encore Imdi Zini lui offriront aussi de belles réussites. Il se consacre ensuite à sa brillante carrière d'entraîneur, notamment aux Etats-Unis auprès du talentueux Carl Cook. Après sa retraite sportive, loin des pistes internationales, Kito de Bossy oeuvre en tant que reproducteur. D'abord, Oara de Bossy, avec Thierry Navey, le frère d'Eric. Il part ensuite un an faire la monte au Chili. en 1997. En rentrant, les talons rejoignent les écuries de Sylvie Navet, la sœur d'Eric, à Boisfle-dans-leur.
- Speaker #0
Nous n'aurions jamais imaginé qu'il aurait une carrière aussi longue expliquait Sylvie, juge internationale, dans un hors-série de Grand Prix paru en 2014. Revenue dans les écuries de Pannilleuse, chez son cavalier, Kito Debossy a rendu son dernier souffle, le 6 octobre 2015, à 33 ans. Il est désormais temps de retrouver Eric Navet au micro de Sébastien Roulier-Varlamoff à l'occasion du CHI de Genève.
- Speaker #1
Eric Navet, bonjour. Je suis évidemment ravi de vous retrouver ici au CHI de Genève à Pâlexpo. Vous avez évidemment quelques souvenirs de cavalier et maintenant vous êtes ici en tant qu'entraîneur de Carl Cook, le cavalier américain. Notre sujet aujourd'hui c'est Kito de Bossy, bien sûr. Kito de Bossy est né chez vous, dans votre famille. Est-ce qu'on repère facilement quand un poulain est différent des autres ?
- Speaker #2
Alors, je pense qu'il y a certains poulains au sujet desquels on a une sorte de croche. Et au sujet desquels on pense qu'ils ont au moins les qualités physiques requises, déjà dans leur conformation, et puis même aussi dans leur comportement. C'est-à-dire, vous avez... Je vous décris,
- Speaker #1
vous venez de relever les épaules et de relever la tête, c'est un peu ça ?
- Speaker #2
Oui, oui, en fait, si vous voulez, ce qui est assez intéressant, bon alors pas dès la naissance, c'est un peu comme les enfants, vous voyez, ceux qui sont timides et puis ceux qui sont... Alors dans les chevaux, évidemment, il y a les leaders et puis il y a les followers. Et il y a des chevaux qui ont du charisme de par leur comportement. Ça a toujours été le cas de Kito. On voyait que lui, dans le milieu d'un... d'un troupeau de poulains. Beaucoup de classe, beaucoup de présence. Et en même temps, ça a toujours été un cheval, et quand je dis toujours, déjà quand il était poulain, attiré par l'homme et très communiquant. Kito aimait beaucoup les gens et ça a toujours été. Ça a toujours été un cheval super sympa, très très attachant.
- Speaker #1
De ce point de vue-là, il a été fait pour vous rencontrer.
- Speaker #2
C'est très gentil, je prends ça comme un énorme compliment.
- Speaker #1
Alors évidemment, avant Stockholm, on sait qu'Hito avait 8 ans en 1990. On sait à quel point vous êtes méticuleux. Vraiment, ça a été difficile cette décision à prendre d'y aller ?
- Speaker #2
Oui, bien sûr, parce que pour moi, il était hors de question d'aller faire un championnat du monde avec un cheval de 8 ans. En fin d'année de 7 ans, début d'année de 8 ans, j'ai commencé à réaliser le cheval que j'avais entre mes jambes. Kito ça a toujours été une crème de cheval, il était entier, il était étalon mais il était super gentil, comme je disais très attachant. Et c'est moi qui l'ai débourré évidemment parce qu'à cette époque là je débourrais les chevaux de l'élevage de mon père. Et il a toujours été très facile. Et aussi physiquement c'est un cheval qui avait un équilibre naturel extraordinaire. C'est à dire qu'au débourrage j'étais sur un cheval dressé.
- Speaker #1
Chapeau à l'éleveur !
- Speaker #2
Je pense que le croisement a été bien choisi. Je prends le compliment pour mon papa, puisque c'est lui qui a imaginé le croisement. Kito a toujours été très facile au débourrage. Un galop très équilibré. Je serais resté toute la journée au galop pour ce cheval. Première diagonale de sa vie au galop, premier changement de pied impeccable. L'autre diagonale, changement de pied, le cheval a été naturellement dressé. Je n'ai jamais monté dans ma carrière, et j'en ai monté beaucoup. En 50 années de concours épique, je n'ai jamais monté un cheval avec un tel équilibre, une telle locomotion. Donc ça, c'était vraiment ses atouts. Après, comme jeune cheval, il était très honnête, mais jamais il ne crevait l'écran. C'est-à-dire qu'il sautait ce qu'il avait à sauter. Beaucoup de s'en faut d'un jeune cheval, 4 ans, 5 ans, 6 ans. Mais il n'était pas très démonstratif.
- Speaker #1
Rien à voir avec Ausha Dumurier de ce point de vue.
- Speaker #2
Voilà. Et même, surtout, par rapport à... Puisqu'on est dans les comparaisons, surtout par rapport à un cheval de la même génération qui s'appelait Kidam de Revelle, et qui lui sautait un mètre au-dessus des barres avec un contrôle extrêmement difficile, c'était l'opposé. Ils étaient aux antipodes l'un de l'autre. Et mon Kito, on ne le remarquait pas. C'est-à-dire qu'au milieu d'une épreuve de jeunes chevaux, on ne le remarquait pas. Mais par contre, il était pratiquement tout le temps sans faute. Et puis en fin d'année de 7 ans, j'ai commencé à le mettre sur un peu plus gros. J'ai fait un Grand Prix National où il s'était très bien comporté. Et après tout est allé très très vite. Début d'année de 8 ans, je me retrouve à Bercy, Paris-Bercy, Coupe du Monde. Premier gros concours pour le cheval. très très tôt dans la saison. Donc là, ça a été vraiment une... C'est pas trois marches d'un coup qu'il a monté, mais dix marches d'un coup. Mais il est très à l'aise. Et puis je me suis dit, mais c'est incroyable ce cheval quand même. Parce que j'avais pas prévu le monter dans le Grand Prix Coupe du Monde à Bercy, début d'année de huit ans. C'était le deuxième concours de l'année.
- Speaker #1
Et puis il faut rappeler que Bercy était peut-être l'équivalent en termes de niveau de chevaux et de cavaliers de ce qu'est aujourd'hui Lyon. C'est pas une petite étape de la Coupe du Monde.
- Speaker #2
C'était un gros concours Coupe du Monde et concours formidable du reste à l'époque. Donc après ça, on a commencé à se dire, bon maintenant, qu'est-ce qu'on fait, comment on le gère, etc. Et puis, vu la manière dont il avait sauté, non seulement le résultat, mais la facilité qu'il avait dégagé dans ce Grand Prix Coupe du Monde à Bercy, Patrick Caron, qui était entraîneur national à l'époque, s'est rapproché de moi et il m'a dit, écoute, je vais avoir besoin de toi dans une équipe pour la Coupe des Nations de Lucerne. Oui.
- Speaker #1
en Suisse et à l'époque était en alternance avec Saint Gall en alternance avec Saint Gall,
- Speaker #2
cette année là c'était Lucerne le cheval est double sans faute dans la coupe, on la gagne, triple sans faute dans le grand prix je gagne le grand prix avec Kito donc c'était assez tôt quand même encore, premier CSIO, examen de passage amplement réussi voilà et puis ensuite on est allé faire un CSIO au Luxembourg si je me souviens bien au Beerenwen et où le cheval a été formidable encore et puis c'est là que Patrick Caron a commencé à m'émettre l'idée du championnat du monde. J'ai dit, écoute Patrick, je pense que c'est le cheval de ma vie. Je ne vais pas le saccager pour aller faire un championnat du monde alors qu'on a les Jeux Olympiques dans deux ans et c'est ça mon objectif. On en était plus ou moins resté là. Et puis cette année-là, il y avait vraiment un vide à combler dans l'équipe.
- Speaker #1
Un vide à combler dans une équipe de rêve pour le reste. C'est-à-dire qu'il y avait quand même encore Pierre Durand-Japlou. Evidemment, Roger Yves Boss qui était à l'époque avec Norton de Ruys et puis Hubert Bourdi avec Morga. En tout cas, il y avait déjà un trio d'exception. Il y avait un super trio. Mais effectivement, Frédéric Cotier par exemple avait terminé sa carrière avec Flambeau l'année précédente. Voilà.
- Speaker #2
Et donc, c'est sûr que c'était assez tentant vu l'équipe qu'on avait. Bon, maintenant moi, j'en ai parlé bien évidemment avec le propriétaire du cheval qui était mon père en l'occurrence. Et nous, on s'est dit, ce n'est pas raisonnable, on ne veut pas faire ça. La logique, ce serait d'avoir le cheval aux championnats d'Europe l'année prochaine et puis les Jeux Olympiques dans deux ans. Et puis Patrick Caron est revenu à la charge et cette fois-ci avec Pierre Durand en renfort.
- Speaker #1
Deux hommes de conviction.
- Speaker #2
Voilà, voilà. Et c'est le moins qu'on puisse dire. Ils ont réussi à nous persuader, mon père et moi, dans la mesure où on s'est dit, on va faire l'équipe, ça veut dire quoi ? quoi, ça veut dire faire l'épreuve de vitesse le premier jour.
- Speaker #1
La chasse et les deux tours de la coupe.
- Speaker #2
La chasse, les deux tours de la coupe, et même si on se qualifie pour l'individuel, on en reste là. Le cheval aura fait, bon, trois parcours.
- Speaker #1
Mais il s'évitera les deux plus difficiles. C'est un peu ça.
- Speaker #2
Donc, le plan était établi comme ça. Donc, j'y suis allé comme renfort dans l'équipe, et puis on arrête là. Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'à l'issue de l'épreuve par équipe, que... où on a gagné la médaille d'or, j'étais en tête du classement provisoire.
- Speaker #1
Et dans ces cas-là, on imagine difficilement arriver en conférence de presse et dire Merci beaucoup, j'ai vécu un très bon moment, c'est beau. C'est premier José Caspondio, c'est très beau, mais je rentre en Normandie. Au revoir messieurs,
- Speaker #2
au revoir médailles. C'est exactement ce qui s'est passé, conférence de presse. Moi, j'avais annoncé avant, étant donné que mon cheval avait 8 ans, j'avais annoncé à la presse que j'y allais juste en renfort de l'équipe, mais qu'en cas de qualification pour l'individuel, j'en resterais là. Mais je ne m'attendais pas à être en tête du classement provisoire. Donc évidemment, la question m'a été posée en conférence de presse. Et là, il a bien fallu se rendre à évident. Je ne vais pas me retrouver en tête du championnat du monde et ne pas participer à la dernière qualif pour l'an.
- Speaker #1
Ça aurait été très embêtant pour ces organisateurs suédois qui avaient tout fait du mieux, qui aient traîné un nouveau système dans ce stade merveilleux qu'est le stade olympique de Stockholm, qui pour l'équitation, on revêt une histoire complètement dingue. Oui, c'est ça.
- Speaker #2
Complètement. Donc, il a fallu continuer. Parce que j'ai continué un peu à contrecoeur. Moi, j'étais très content avec ma médaille d'or par équipe. Et c'était bon. Mais évidemment, j'ai continué. Le samedi, qui est l'épreuve la plus difficile, puisqu'elle a toujours été aux championnats du monde. Pourquoi ? Parce que c'est les 20 meilleurs qui repartent, et les 20 meilleurs du monde. Et donc, le niveau est beaucoup plus élevé encore que l'épreuve par équipe. Et là, quand j'ai fait reconnaissance, je me suis dit, oh là là, mon pauvre cheval a eu le temps de lui faire subir ça. Mais c'est incroyable, Kito, à chaque fois qu'on l'a confronté à un niveau supérieur même, quand on a monté plusieurs marches à la fois. A chaque fois, il a fait ça avec beaucoup de sérénité et dit bon, on y va sans se poser de questions. Il avait une qualité extraordinaire.
- Speaker #1
Y compris au paddock, parce que j'imagine que quand on voit des obstacles pareils en piste, on travaille son paddock en conséquence,
- Speaker #2
forcément. Oui, quoique oui et non. C'est à dire que je n'ai jamais sauté plus haut au paddock parce que ce sont les champions du monde ou parce que ce sont les Jeux olympiques. Quand on a fait les Jeux olympiques, j'en suis resté à mes détentes habituelles. Je pense que ça ne sert à rien de sauter très gros au paddock, de sauter le même niveau d'obstacle au paddock qu'à la piste.
- Speaker #1
Peut-être une bonne leçon pour tous les cavaliers qui nous écoutent.
- Speaker #2
Non, je pense que c'est inutile, vraiment. Et donc, le cheval fait un petit 4 points, et je me retrouve qualifié pour la finale tournante. Alors là, c'était un rêve. Pour moi, je me sentais beaucoup plus de pression dans l'épreuve individuelle, non pas par rapport à la qualification. mais par le fait de ne pas détruire le cheval. C'était un risque énorme. Moi, c'était un risque presque inconsidéré de lui faire faire un parcours comme ça. Et puis alors après la finale tournante, j'en ai un souvenir mitigé, j'allais dire, parce que j'avais été tiré au sort comme premier à partir avec mon propre cheval. Et j'ai fait deux barres avec Kitto, qui venait de faire un championnat formidable. J'ai sorti avec eux... Non, quatre points, pardon, quatre points avec Kitto. Donc je fais un petit quatre points, c'est comme ça. Malheureusement, les trois autres sont sans faute. Je suis parti avec mon handicap de 4 points.
- Speaker #1
Mais Kito ne les a pas aidés.
- Speaker #2
Kito ne les a pas aidés. J'ai eu la chance d'être sans faute avec les trois autres chevaux d'emprunt. On s'est retrouvé double champion du monde. Avec un cheval de 8 ans, ce qui n'arrivera jamais plus. L'année d'après, l'âge minimum a été poussé à 9 ans. On pourrait penser que Kito a tout donné aux championnats du monde. On revient avec deux médailles d'or. Et puis, c'est compromettant pour la suite de sa carrière. Moi, c'est ce que je craignais quand même un peu. Seulement, voilà, Kito a fait cinq années à très haut niveau avec deux champions du monde, deux champions d'Europe, les Jeux Olympiques, cinq grands championnats, six médailles. Je ne sais pas s'il y a d'autres chevaux qui ont remporté six médailles en cinq années de suite, en faisant tous les grands championnats. Il a quand même marqué son époque. Il a été un grand serviteur de l'équipe de France.
- Speaker #1
Est-ce que vous avez pris du plaisir le jour de cette finale A4 à monter James Twist, Milton et Morgan ?
- Speaker #2
Alors ça c'est le meilleur souvenir de ma vie. C'est le meilleur souvenir de ma vie parce que j'ai abordé cette finale en souhaitant et en réussissant à minimiser l'importance de l'enjeu. Pour moi, l'enjeu était moins important que cet immense privilège de monter ces chevaux mythiques le même jour, la même après-midi. Je me suis tellement fait plaisir sur ces chevaux-là, sur Milton, sur Jim Twist et même sur Morga. Parce que Morga, c'était mon dernier cheval. Morga, pour moi, c'était un poney. Et moi, j'avais l'habitude quand même de chevaux plus importants, surtout à l'époque. Après mon sans faute avec Milton, où j'étais sur un nuage, et avec Jim Twist, où je me suis fait un plaisir fou. Je me suis dit maintenant, quatrième, il me reste le poney, il me reste Morga. Est-ce que je vais être capable de monter ce cheval qui est... tellement différent.
- Speaker #1
Hubert Bourdi nous pardonne de là où il nous entend.
- Speaker #2
J'avais peur de tout faire tomber avec mon regard. C'était vraiment ma hantise. Et puis sur le mortgage, je me suis fait un plaisir formidable. Le cheval était tellement au point, il était tellement agréable à monter, tellement... Hubert était un cavalier remarquable, non seulement sur la piste, mais... au niveau du travail, de la mise au point de ses chevaux, etc. Ses chevaux étaient remarquablement dressés, remarquablement au point. Et je me suis senti très bien tout de suite sur Morgan. Là, du coup, avec très gros enjeux, parce que c'était mon dernier parcours, je savais qu'au bout du parcours, à la ligne d'arrivée, il y avait peut-être un titre de champion du monde individuel qui tombait deux jours après mon titre de champion du monde par équipe. Mais j'ai quand même réussi à prendre du plaisir. Et c'est parce que j'ai pris du plaisir que j'ai bien monté.
- Speaker #1
Est-ce que cette notion que vous avez réussi à transmettre ensuite un peu à Michel Robert, Thierry Pommel et puis Patrice Delaveau, qui tous les trois ont connu, vous aussi en 2002, une seconde fois. Mais c'est vrai qu'il y a eu souvent des Français dans ces finales à quatre. Et il y a un vrai piège de se faire saisir par l'enjeu, ce stade plein, la perspective terrible d'être quatrième. Qui pour le coup n'est arrivé à aucun Français.
- Speaker #2
C'était quelque chose de très, très spécial. Et ce qui était surtout stressant, c'était le risque. Le risque, il arrive quelque chose avec un cheval des autres.
- Speaker #1
Oui, de mal faire.
- Speaker #2
Le risque, mais imaginez, un accident arrive avec le cheval d'un autre. voulu casser sa carrière. Mais la pression est énorme. Imaginez, je fais une erreur avec Milton. La carrière de Milton est finie.
- Speaker #0
Vous vous rendez compte ? C'est ça la pression. Ce n'est pas le résultat, c'est ça la pression.
- Speaker #1
Dans ce que vous venez de dire, on a la raison pour laquelle il n'y a plus de finale A4 en fait.
- Speaker #0
Oui, c'est une des raisons. Mais je pense que le côté regrettable, c'est que c'était un spectacle formidable. Pour le public, c'était extraordinaire. Pour le welfare of the horses, je pense que c'était un peu trop. C'était trop de risques, d'une part, pour les chevaux. Et trop de parcours. Et puis trop de parcours. C'est-à-dire que... Moi, je n'ai jamais compris pourquoi le samedi, dans l'individuel, qui, avec le cumul, détermine les quatre de la tournante, est-ce qu'il y a besoin de deux manches ? Une manche aurait suffi. Donc, on aurait pu déjà… Ça aurait pu être un compromis. On aurait pu réduire le nombre de sauts, ça aurait pu être un compromis. Mais je pense que maintenant, aussi vu la valeur des chevaux très haut niveau et tout ça, même au niveau des cavaliers qui la font, je veux dire, c'est un risque énorme.
- Speaker #1
Casturia. Il y a un côté plaisir coupable d'être sur une journée, monter le cheval d'un autre. Et puis en même temps, tout ce que vous venez de décrire. Gagner ça et tout le reste ensuite, mais avec un cheval qui est né à la maison, ça représente quand même l'Everest gravi de tout en bas jusqu'à tout en haut.
- Speaker #0
Oui, c'est une énorme satisfaction. J'allais dire autant et presque même plus pour l'éleveur que pour le cavalier. Et là, je pense à mon père.
- Speaker #1
Il est à la fois l'éleveur et le père.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Et du reste, West France, à la suite d'une interview avec mon père, avait titré Mon fils, mon enfant Et j'ai des traits mollots dans la voix quand je dis ça. Ça m'émeut encore énormément en pensant à lui. Parce que Kito était son enfant et moi j'étais son fils. Et ça a été des moments extraordinaires. Et puis on va chercher très loin, on va chercher très loin, on va chercher jusqu'à mon grand-père qui était au départ de la souche, parce que c'était la souche la plus ancienne de l'élevage de mon père. Il faut aussi que les gens sachent que dans la même famille, dans la même souche, la grand-mère de Kito était la propre sœur des deux chevaux de la carrière de mon père en tant que cavalier international, qui s'appelaient Luma et Kaima, qui étaient deux frères. Ils avaient une sœur qui s'appelait Jolietta. Cette Jolietta. Un produit Urgande qui était la mère de Kito. Et ces deux chevaux ont permis à mon père de gagner un certain nombre de Grands Prix internationaux dans toute l'Europe. Et avec l'UMA, il avait été qualifié, il était dans la liste définitive des sélectionnés pour les Jeux Olympiques auxquels il n'a pas pu participer. Parce qu'en allant voir ses poulains en près, il s'est fait taper et il s'est cassé une cheville. Bon, ça a été le grand regret de sa vie. Mais tout ça pour dire que Kito, il n'est pas né par hasard.
- Speaker #1
Ensuite, il y a eu la boule avec un... Un scénario complètement dingue, les championnats d'Europe de 1991, où vous deviez avoir une drôle de tête à la sortie de la chasse.
- Speaker #0
C'est vrai que préparer mes championnats avec Kito, c'était compliqué. C'était compliqué parce que Kito, quand il était trop frais, il avait tendance à ruer sur ses parcours. Et parfois, au mauvais moment, j'ai perdu au Grand Prix de Calgary à cause de ça, à cause d'une roide au barrage. Et à la balle, le premier jour dans la chasse, il s'est passé que le cheval était trop frais. C'était toujours difficile entre... garder une certaine fraîcheur parce que c'était quand même pas non plus un cheval dans le sang, c'était un cheval quand même avec une certaine corpulence. Et donc il fallait quand même que j'ai un cheval qui puisse aller au bout. Et puis donc si j'en faisais trop, j'avais peur de ne pas aller au bout. Si je n'en faisais pas assez dans ma préparation, j'avais un cheval trop frais qui était difficile à monter le premier jour. Et c'est ce qui s'est passé dans la chasse, le cheval était trop frais, il m'a mis un coup de cul au mauvais moment pour aborder une triple barre. qu'on n'a pas pu sauter, on se retrouvait sur une demi-foulée, le cheval s'est arrêté. Donc le temps de faire une volte, revenir sur la triple barre, finir vite. Je me suis retrouvé, si ma mémoire est bonne, 23e le premier jour. 24e même. Et puis voilà, j'ai été double champion du monde depuis l'année d'avant, devant mon public à la balle. Bien sûr. Donc c'était quelque part un peu affligeant ce qui m'était arrivé. Bon, mais je me suis ressaisi, je me dis bon, l'individu...
- Speaker #1
Il faut le dire aussi, la presse à l'époque, notamment nos confrères de l'équipe, ce n'était pas toujours des bandes de tendre dans les conférences de presse. Et ça ne devait pas être évident à assumer ensuite une chasse ratée dans un championnat organisé en France.
- Speaker #0
C'était sûr. Championnat d'Europe organisé en France, l'année d'après les champions du monde, où j'étais double médaille d'or, c'était un loupé. C'était un loupé, bon, ça arrive, c'est comme ça, c'est le concours, c'est les chevaux. Et bon, mais en fait, pour moi, à partir de ce moment là, j'avais plus qu'une chose en tête, c'est de soutenir l'équipe et pour qu'on remporte si possible le titre, mais au moins une médaille. J'ai été double sans faute avec Kito. Heureusement, on a terminé quatrième, médaille en chocolat. Et par contre, mon double sans faute m'a permis de me qualifier pour la finale individuelle. En faisant un sans faute dans la première manche de l'individuel, je me suis retrouvé au second en classement général. Je suis parti avant dernier puisque j'étais second en provisoire. Il restait Ratina avec Pitre et Makers derrière moi.
- Speaker #1
Exceptionnel Ratina. Ça, c'est une jument que vous auriez probablement aimé monter dans une finale à quatre.
- Speaker #0
Formidable jument. Et donc, après mon parcours, on est sans faute avec Kito. Je sors de piste, je vais faire ma récupération active dans le paddock. Pendant ce temps-là, Piet Remakers faisait son parcours avec Ratina. Et moi, je trottais et j'attendais. Je trottais et j'attendais. Ratina sans faute, Piet Remakers était champion d'Europe. Ratina à quatre points, c'est moi qui étais champion d'Europe. Ça,
- Speaker #1
c'est des situations que les cavaliers apprennent à appréhender dès les championnats jeunes, quand on a la chance d'en faire. C'est à la fois exceptionnel, mais en même temps, c'est des choses qui renvoient toujours à des expériences passées dans des championnats jeunes.
- Speaker #0
Complètement. Et donc, en fait, j'étais en train de trotter, puis j'attendais, j'attendais. Il y avait un silence de mort sur le concours de l'autre côté, parce que je ne voyais rien. Et on n'entendait rien, on n'entendait rien.
- Speaker #1
On ne pouvait pas regarder le parcours sur son téléphone portable à l'époque.
- Speaker #0
On ne pouvait rien voir, donc j'attendais, j'attendais. Et puis, ça a duré longtemps. Donc, je me suis dit, là, c'est foutu, il doit arriver à la fin de son parcours. Et puis, le parcours se terminait par une ligne en revenant vers la sortie avec le triple. fameux triple avec les pétales et puis l'Auxerre en venant vers le paddock. Et puis tout d'un coup, j'ai entendu une clameur, mais véritable clameur dans le public de satisfaction.
- Speaker #1
Pas du tout chauvin.
- Speaker #0
Pas du tout chauvin. Et là, je me suis dit bon, ça y est, je suis championne d'Europe. Mais ça a été une sorte de roller coaster ces championnes d'Europe pour moi. Et c'était formidable parce que c'était l'année d'après les championnes du monde. J'étais devant mon public. Et j'ai été comblé par ce titre de champion d'Europe.
- Speaker #1
La boule, vous y êtes revenu évidemment très souvent en tant que cavalier, en tant qu'entraîneur. Et puis dans cette épreuve, le Trophée des Légendes qu'on espère voir revenir l'année prochaine. On a l'impression que ce n'était pas du tout la même classe de chevaux que vous avez monté à cette occasion-là. Mais pour autant, on a l'impression que vous aviez aussi pris beaucoup de plaisir. Et pour tous les gens qui étaient dans les tribunes, c'était aussi un moment un peu suspendu ce Trophée des Légendes.
- Speaker #0
Oui, et puis je pense que c'est tombé à point nommé, puisque c'était mon retour récent des États-Unis, puisque je rentrais en France après dix années d'exil, entre guillemets, aux États-Unis. Donc c'est vrai que je n'étais plus au contact du public français pendant toute cette période. C'est quand même assez long. Et puis j'ai senti, depuis mon arrivée à la balle, je n'étais pas retourné à la balle depuis dix ans. Et puis j'ai senti beaucoup de messages de bienvenue, de retour de beaucoup de gens. Et après pendant l'épreuve aussi, j'ai ressenti, j'ai fait ça avec beaucoup d'émotion parce qu'il y a beaucoup de gens qui m'ont abordé en me disant J'étais là en 91, j'étais là quand vous avez gagné le championnat d'Europe. Et ça a été, c'était vraiment très, très émouvant. Et puis, je pensais que cette épreuve allait passer. C'était une épreuve en fin de journée. Je me disais, bon, les gens, ils auront déjà eu...
- Speaker #1
Du grand sport.
- Speaker #0
Du grand sport. Ils auront déjà vu le derby. Ils auront déjà vu la grosse épreuve avec barrage. C'était l'heure du dîner. Donc, je pensais que les tribunes allaient se vider.
- Speaker #1
En France, Eric, c'est l'heure de l'apéritif, pas du tout l'heure du dîner.
- Speaker #0
Voilà. C'est pas comme aux États-Unis. Mais voilà, je pensais qu'on allait faire un truc sympa devant des tribunes clairsemées. Mais pas du tout, pas du tout. Les tribunes étaient combles, le public était formidable. Et c'était très émouvant pour moi de ressentir ce soutien du public français après autant d'années pour quelque part fêter mon retour.
- Speaker #1
Cette sympathie au sens propre,
- Speaker #0
c'est ça ? Complètement.
- Speaker #1
Vous avez commencé à en parler, il y a eu évidemment les Jeux Olympiques de Barcelone, qui là aussi se déroulent sur un site que vous avez redécouvert ou revu récemment. J'imagine là aussi avec un peu d'émotion, mais quel souvenir vous en gardez de ces Jeux de Barcelone ?
- Speaker #0
Moi, évidemment, le meilleur souvenir que j'en garde, c'est non seulement évidemment notre belle médaille de bronze par équipe, qui est ma seule médaille olympique du reste, mais surtout le fait... qu'on était les seuls à monter à 4 sur le podium. Et ça, c'est le souvenir que j'en garde, parce que j'ai trouvé ce règlement tellement antisportif, contre l'esprit d'équipe. Si le score d'un cavalier ne comptait pas à aucune des deux manches, ce pauvre cavalier ne montait pas sur le podium avec les autres et ne recevait pas sa médaille. Ça a été le cas des Hollandais qui ont gagné l'or et des Autrichiens qui ont gagné l'argent. Et nous, on a eu la chance que ce ne soit pas le même cavalier qui soit le drop score sur les deux manches. Donc, on était les seuls à quatre sur le podium. Et ça, c'est le meilleur souvenir que j'en garde.
- Speaker #1
Et puis, d'un sélectionneur, on peut en parler quand même.
- Speaker #0
Ah oui, et puis alors l'expérience. L'expérience de Patrick en tant que cavalier déjà, avec lequel on partageait beaucoup. Et puis, son expérience en tant qu'entraîneur. Quand même, 17 années au service de l'équipe de France. Vous vous rendez compte ?
- Speaker #1
Je ne vous poserai pas la question parce que je sais que tout le monde aimerait que vous soyez le sélectionneur, mais quoi qu'il en soit, vous ne feriez jamais ça à 17 ans.
- Speaker #0
Ah non, ça c'est bien certain. Non, je pense qu'il faut certaines qualités que je ne pense pas avoir. Et Patrick a prouvé qu'il les avait, non seulement par sa durée, mais par le nombre de médailles que l'équipe de France a remporté avec lui.
- Speaker #1
Et pour les souvenirs qu'il a laissés à ce poste-là.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
Ensuite, il y a eu des deuxièmes championnats du monde à l'AE. Est-ce que c'est la performance relativement décevante par rapport au palmarès de Kito qui nous a mis la puce à l'oreille sur la nécessité de ne pas l'arrêter très longtemps après ?
- Speaker #0
C'est vrai qu'à l'AE, Kito n'était pas l'ombre de lui-même. Disons que j'avais plus de travail en tant que cavalier pour tirer les sans-faute.
- Speaker #1
Vous dites tirer les sans-faute, donc on l'a dit.
- Speaker #0
Ce qui n'est pas un bon sentiment par rapport à tout ce qu'il m'avait apporté. On a quand même remporté une médaille d'argent par équipe, on est vice-champion du monde.
- Speaker #1
Et il y avait une médaille au championnat d'Europe l'année précédente déjà.
- Speaker #0
Voilà, une médaille de bronze l'année précédente au championnat d'Europe. Donc il a quand même collectionné les médailles. À la haie, je me suis dit, si je commence à être obligé de tirer les sans-faute et de l'exploiter comme un cheval qui n'aurait pas sa qualité, le cheval ne mérite pas ça. Donc je me suis promis que ce serait son dernier championnat. Et je pense qu'à la suite de ça, il était temps de le mettre à la retraite. Alors il aurait pu continuer. Physiquement, il était bien. Il était très très en forme, en parfaite santé et tout ça. Mais je le sentais un petit peu diminué. Je sentais que ce n'était plus le cheval que j'avais avant. Et donc j'avais beaucoup moins de plaisir. Mais alors bon, autant lui, il adore aller en concours comme la plupart des chevaux de haut niveau, si ce n'est tout. C'est vrai qu'il n'aimait pas trop rester à l'écurie quand les autres montaient dans le camion. Mais moi, je n'avais pas envie de le monter comme ça. Peut-être que lui, il avait encore envie, je pense. Mais moi, j'avais envie de le laisser sur la belle carrière qu'il avait eue au top niveau. Et puis, je pense que bien m'en a valu parce qu'il a profité de ses 17 années de retraite au bon soin de ma sœur Sylvie et de Laurette. qui m'a toujours accompagné sur les grands événements et qui collabore toujours avec moi à la maison depuis plus de 30 ans. Et donc, elles deux se sont occupées de la retraite bien méritée de Kito pendant 17 ans. Et voilà. Sylvie Vosser,
- Speaker #1
on le rappelle, qui est juge internationale et qu'on voit, si ce n'est tous les week-ends, au moins un week-end sur deux, dans tous les plus beaux concours.
- Speaker #0
Et qui est présidente du jury ici même à Genève. Et puis Kito est toujours chez... Kito est chez nous, il a terminé sa vie chez nous et il est toujours là.
- Speaker #1
Un mot peut-être sur sa carrière de reproducteur, quel héritage vous estimez qu'il ait laissé dans le...
- Speaker #0
Alors Kito a beaucoup produit à l'image de lui-même, c'est-à-dire des chevaux pas compliqués, très bon caractère, qualité moyenne excellente, mais pas des craques. Il n'a pas vraiment produit des chevaux... à l'image de son niveau, à la hauteur de son niveau.
- Speaker #1
Il en a produit quelques-uns qui ont gagné des grands prix à 1m60. Il y en a eu quelques-uns.
- Speaker #0
Oui, il y en a eu quelques-uns, mais je veux dire, c'est vrai qu'il n'a pas produit comme un cheval comme diamant.
- Speaker #1
Comme Kidam de Revelle dont vous parliez tout à l'heure.
- Speaker #0
Kidam de Revelle à l'époque.
- Speaker #1
Vous avez évidemment monté beaucoup de très bons chevaux. Vous avez été chanceux, mais vous avez aussi beaucoup travaillé pour ça, bien sûr. Vous avez toujours dit que lui a une place à part. C'est pour tout ce qu'on s'est dit. Il est impossible... de réunir tous ces ingrédients-là et en plus, le fait qu'il soit né chez vous et que vous l'ayez débourré, c'est ça qui fait toute la différence aussi.
- Speaker #0
Bien sûr, il a une place à part dans mon cœur, il a une place à part dans la famille. Pour tout ce que je vous ai expliqué précédemment, c'est le cheval de la famille, c'est le cheval qui m'a apporté mes plus grands titres et c'est aussi le cheval qui m'a permis de me dévoiler comme cavalier à très très haut niveau. Parce qu'avant Kito, j'avais eu la chance de participer aux Jeux Olympiques bien avant. En 1984 à Los Angeles,
- Speaker #1
on salue Hervé Gaudignon.
- Speaker #0
Il faut saluer Hervé Godignon absolument et Monsieur Duvinage qui était le propriétaire du cheval à l'époque.
- Speaker #1
Je t'adore.
- Speaker #0
Je t'adore absolument. Et puis pour la petite histoire, j'ai une petite anecdote. C'est que je suis allé aider Karl sur un 5 étoiles à Los Angeles il y a trois semaines. Et il se trouve que ce concours 5 étoiles s'est déroulé sur le site. à Santa Anita, sur le site des Jeux Olympiques que j'ai monté. C'était mes premiers Jeux en 1984. J'ai eu un petit pincement au cœur quand je suis arrivé au concours et que j'ai revu ces grandes tribunes et ce site-là, tous les souvenirs qui me sont remontés à la surface.
- Speaker #1
C'était il y a 40 ans, Eric.
- Speaker #0
C'était il y a 40 ans, vous pouvez imaginer ça. J'avais 25 ans. Et le plus grand cadeau que Karl ait pu me faire ce jour-là, c'est de gagner le Grand Prix 5 étoiles sur le même site avec Caracol. Donc la boucle était bouclée.
- Speaker #1
Il n'y a rien d'autre à dire, Eric. Merci beaucoup. C'était toujours formidable.
- Speaker #0
C'était un plaisir.
- Speaker #1
Et puis, on va continuer à vous suivre dans les pas de Karl Cook, qui n'a pas l'air de vouloir vous libérer. Et il a bien raison, vu les résultats qu'il accumule, ces Jeux Olympiques merveilleux à Paris. Et encore une fois, merci beaucoup pour votre générosité.
- Speaker #0
Merci à vous.
- Speaker #2
C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Eric Navet. Merci à Sébastien Roulier-Varlamoff pour son précieux soutien éditorial et à Swan De Cam, notre fidèle monteur et mixeur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légende Cavalière.
- Speaker #3
OK.