- Speaker #0
Une boule d'énergie avec un cœur plus gros que lui, il avait vraiment juste envie de bien faire et de donner pour son cavalier de l'énergie et de l'envie.
- Speaker #1
Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Pour ce 44e épisode, je vous propose de nous souvenir de l'un des poneys les plus admirés de ces dernières années. Un petit gris de seulement 1m43 que beaucoup qualifiaient de génie et qui a participé cette fois au championnat d'Europe et remporté de nombreux succès sur tous les terrains. Il s'agit bien évidemment de Jimmerdor de Floris, l'un des piliers de l'équipe de France entre 2005, année de ses premiers championnats d'Europe, à 2013, sa dernière sélection. Dans la seconde partie de ce podcast, Mégane Moissonnier, aujourd'hui habituée... Des grands concours partout dans le monde évoquera ses souvenirs avec Jim Erdor de Floris, ou plutôt Gigi ou Jim, comme il était surnommé. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. L'histoire débute le 1er avril 1997 à Saint-Dolay, dans le Morbihan. Elle n'a pourtant rien d'une blague. Ce jour-là naît un étalon poney français de sel nommé Gimerdor de Floris par ses naisseurs, Valéry et Guillaume Lévesque. Nous sommes au haras de Floris. Floris, comme le nom d'un Shetland monté par Valéry, la naisseuse, quand elle était encore enfant. Ce poney est le fils du renommé KWPN Nimerdor, élu étalon du siècle en 2000, et de Niki II, première poulinière de l'élevage, issue du Connemara Islam Sparrow Kim. Nimerdor passe ses premières années en Bretagne, avant de bientôt faire le voyage vers la Normandie. A cette époque, vendeurs et acheteurs échangeaient encore leurs informations et les photos par la poste. Première à avoir monté ce petit poney,
- Speaker #2
pour un poney de taille B. Et elle est tombée sur Guillaume Lévesque, qui finalement lui a dit, ah, j'ai un poney, j'ai un croisant, qui est pas mal, qui est un peu petit, mais qui pourrait convenir à ta cavalière. Et donc de là, il nous a envoyé des photos, à l'époque, par la poste, parce que bien sûr, on n'avait pas Internet, etc. à cette époque-là. On a décidé de le prendre, et mon papa, on a été le chercher, c'est Guillaume, qui avait à l'élevage de Florie.
- Speaker #1
Tout de suite, le lien est là. Mais il nécessite encore un peu de patience.
- Speaker #2
J'ai passé mes journées aux éturiers. J'avais vraiment jeune, en pied. Il fallait que j'attende que tous les cavaliers aient monté avant de pouvoir le monter pour qu'il soit tout seul, au calme. Il avait déjà beaucoup de sang et il fallait faire attention. Du coup, je passais mes journées avec lui, dans son boxe, à m'occuper de lui. Et c'est comme ça aussi que l'osmose s'est créée, c'est que je ne faisais pas que monter dessus et il y avait vraiment notre relation à pied en plus de le monter. On a attendu qu'il grandisse bien. Ma coach l'avait monté à 2-3 épreuves classiques à 4 ans et la carrière de Jimmerdor a vraiment démarré à 5 ans.
- Speaker #1
Lors de la saison de concours 2001-2002, Jimmerdor se qualifie aisément pour le championnat de France de D2 Ausha. A 5 ans puis 6 ans, ses saisons sur le cycle classique... sont marqués par 800 fautes sur 10 parcours, dont un en finale, 9 podiums en D1 Ausha et 3 autres en épreuve chevaux. Oui, oui, chez les chevaux malgré son mètre 43. En 2005, Morgane de Chastenay et Jim Erdor, établis au Hara de la Haute-Fontaine, dans l'Orne, commencent à apparaître sur les premières lignes de feuilles de résultats au niveau Grand Prix. Dès janvier, à Bois-Guillaume, en Seine-Maritime, le couple se classe quatrième. Au printemps, il se place à nouveau dans le top 8 du CSIP du Touquet. Cette régularité est récompensée par une première sélection en équipe de France à l'occasion du CSIOP de Eldon au Pays de l'Oise. aux Pays-Bas en mai. La France y prend une belle deuxième place dans la Coupe des Nations avec, en bonus, la victoire dans le Grand Prix de Julia Dallamano et Black Devil. Pour Morgan et Jim Erdor, l'apprentissage est rude, avec une première manche à 20 points et une seconde à 12. Qui dit poney dit la mode beuveron, bien évidemment, et le rendez-vous des championnats de France en juillet. Un must pour tous les jeunes cavaliers de l'Hexagone. Morgan. Et Gimère d'Or, ils sont bien évidemment présents.
- Speaker #2
Au début, en fait, je pense qu'on ne se rend pas compte de ce que ça représente parce qu'on est un peu dans l'inconscience. Nous, honnêtement, moi, tout ce qui m'importait, c'était de monter, de faire mes épreuves. Évidemment, c'était de gagner parce qu'on n'avait pas pour rien, entre guillemets. Il y avait toujours cette envie de faire un podium. Après... Sur le coup, on ne se rend pas vraiment compte. C'est surtout l'après où on se rend compte que, oui, en fait, on commence à être connu sur les terrains de concours où le nom de Jim Erdorff sortait. Il avait un surnom, d'ailleurs. La plupart des cavaliers l'appelaient la balle de ping-pong parce qu'il était très bondissant. Et en fait, c'est vraiment l'après, quand on commence à être reconnu, qu'on se rend compte de la valeur de ce qu'on fait et de se dire, oui, finalement, on a fait une super performance et on commence à être reconnu.
- Speaker #1
En cette année 2005, la Marseillaise retentit pour Julia Dallamano et Black Devil. Mais Morgan de Chastenay et Jimmerdor de Floris se hissent sur la troisième marche du podium de ce championnat de France. Alors entraîneur national, Marcel Delestre a rapidement décelé le potentiel de Jimmerdor. Il sélectionne le pourtant très jeune couple pour les championnats d'Europe organisés à Pratony del Vivaro en Italie fin juillet. Le premier d'une très longue série. Morgan a seulement 13 ans et son poney, 8.
- Speaker #2
Ça a été très surprenant d'abord parce qu'on ne s'y attendait pas. Moi j'avais un rêve d'enfant et en fait Gimardor est venu un peu, c'était complètement le hasard et les résultats sont arrivés très rapidement. On était très surpris dès 2005 de faire partie du groupe 1 à l'époque que Marcel Delestre gérait, il était entraîneur national. Et on a été sélectionné tout de suite parce que je pense que Marcel a vraiment déclé en Gimardor le potentiel. essentielle de faire les championnats d'Europe. Mais à aucun moment on ne se serait douté de faire les championnats d'Europe en 2005 après Tony Daldivaro, parce que nous on visait plutôt les championnats d'Europe de Saumur.
- Speaker #1
La première expérience est difficile. Par équipe, les Bleuets avec également Julia Dallamano sur Black Deville, Alice Chambeau sur Dexter Lim Pondy et Agathe Kremser sur Ausha ne peut faire mieux que septième d'un championnat remporté par les Pays-Bas. Individuellement, Morgan et Jimmerdor sont les seuls à se qualifier pour la finale. Ils y prennent la 24e place avec 14 points en première manche. Pour le clin d'œil, dans l'épreuve de concours complet, le meilleur tricolore est un certain Astier Nicolas, 6e avec Java Bleu Labré. Et en dressage, Camille Judet-Cheret, 14e, est la mieux placée. Quelques mois plus tard, en octobre, Morgane de Chastenay remporte un Grand Prix CSIP à Bois-le-Roi et se place à nouveau sur le podium au Grand Prix du Salon du Cheval avec une belle troisième place. Une victoire au Grand Prix national de Marne-la-Coquette lance parfaitement la saison 2006. Une saison marquée par une cinquième place à la motte au terme d'un championnat remporté par, devinez qui ? Julia Dallamano et Black Devil. Et bien évidemment... Une saison marquée par les championnats d'Europe. Cette année-là, ils sont organisés à Saumur. Accompagnés de Julia Dallamano, Daphne Radzel et Rosalie Donze, Morgane et Jim Erdor se partent de bronze par équipe. Mais comme l'été précédent, le résultat individuel est décevant avec 16 et 8 points dans la Coupe des Nations et une non-qualification en finale. Jim Erdor, qui va changer de partenaire à l'issue de ses championnats, a véritablement marqué l'enfance et l'adolescence de Morgane. Elle nous raconte.
- Speaker #2
C'est un poney extraordinaire. En fait, il avait la particularité de plus il avançait dans un championnat, et plus il était en forme et il était encore meilleur que le premier jour. Et c'est d'ailleurs ce qui se ressentait aux Températes France à la mode, où en fait, à la finale, beaucoup de poneys étaient fatigués, il y avait une saleur de plomb, et en fait, Jim Merdor était encore plus impressionnant et encore plus motivé. J'ai d'autres poneys. Jim Merdor, il a des épreuves plus... Et ensuite, j'ai eu d'autres poneys, oui, mais qui ont pu prendre la place de Jim Herder. En fait, j'ai grandi avec lui. Quand il est arrivé, j'avais 8 ans, j'étais une enfant. Il est reparti, j'étais une adolescente. Donc, c'est pour ça que ça restera le poney de ma vie. Grâce à lui, j'ai réalisé les rêves que j'avais d'enfant. De regarder les codés poneys, de voir les plus grands cavaliers poneys, avec des poneys absolument incroyables, comme il y avait à l'époque, Colton Maestrom, McNo Carwin, Dexter aussi. J'ai admiré dans les magazines.
- Speaker #1
Entraîné par Cathy Lecomte, Marc Bracagny lui succède. Le cavalier, alors âgé de 15 ans, signe des débuts triomphants avec un succès dans le Grand Prix de Liverdi en octobre, puis une cinquième place à Equitalion. Quelques bons résultats et notamment des victoires à Compiègne et la Boissière-École et la deuxième place au Championnat de France de la Motte derrière Camille Jussiot en selle sur Intermed à bord. permettent à Marc et Jimmerdor de gagner leur place pour les Européens de Freudenberg en Allemagne. Mais là encore, le bilan est très mitigé. La France finit huitième par équipe avec 12 et 11 points de Jimmerdor. Le couple termine 24e en individuel. Marc ayant désormais 16 ans, le poney change à nouveau de cavalier. Il débute la saison avec Baptiste Lecomte, encadré par sa mère Cathy. Le duo obtient des résultats très satisfaisants avec plusieurs podiums individuels, mais aussi avec l'équipe de France lors de différents CSI OP. Les championnats de France de la mode consacrent enfin Jimmerdor. Baptiste Lecomte s'y impose devant Lara Postillon et Robin Mur. En route pour les quatrièmes championnats d'Europe du gris, cette fois à Avanches en Suisse. Pascal Henry est désormais le sélectionneur. Septième par équipe avec Camille Delaveau, Fanny Scali et Robin Mur. Baptiste et Jimmerdor signent le meilleur résultat tricolore en individuel avec la 11e place. Les mois suivants, les podiums s'enchaînent avec en point d'orgue un second titre national en juillet 2009 et une nouvelle sélection européenne à Morcel en Belgique. Hélas, une blessure lors de la familiarisation l'empêche de s'exprimer. Pendant deux saisons, Jimmerdor a leur... piloté par Antoine Lay se fait plus rare sur les tableaux d'honneur. Jusqu'en 2012, où il rencontre une certaine Mégane Moissonnier, la jeune fille à 14 ans. A la tête de l'équipe de France Poney, Olivier Bost est convaincu que Jim Erdor et la cavalière Ronalpine, déjà engagées à cheval sur le circuit enfant, sont faits l'un pour l'autre. Il s'en explique.
- Speaker #3
Jimi Erdor de Floris, ça me rappelle déjà Mégane Moissonnier, un couple qu'on a fabriqué avec le propriétaire de Jimi Erdor de Floris à l'issue du championnat d'Europe Children. On a dit, il faut absolument que Mégane passe à Poney. J'ai échangé à l'époque avec son propriétaire, avec la famille Moissonnier, et on s'est dit, allez, feu pour Mégane pendant deux ans. Je suis arrivé un peu dans ce monde du Children, où je me suis dit, les enfants m'ont bien. et il faut que je les garde à Poney deux années de plus, vu qu'on a la chance d'avoir les enfants à Poney jusqu'à 16 ans. Je me suis dit, il faut que je récupère des cavaliers de children pour être performant dans les Poney. C'était une vision que j'avais du truc. Et c'est vrai, quand j'ai vu que ce Poney était disponible, j'adorais la qualité du Poney, j'adorais la demande de Mégane. Je me suis dit, il faut que ça fasse. Je savais que l'autre cavalier avait fini. Et je me suis dit, je ne veux pas que ce Poney parte à l'étranger. On a eu le bon échange et tout de suite, on a fait feu sur Mégane. Elle a été essayée. et puis je te dis les parents de Mégane sont quand même pros moi je me suis dit ça va faire Mégane elle monte bien, bon feeling
- Speaker #1
Bonne idée, excellente idée même En mars, le nouveau couple s'impose déjà à Bourg-en-Bresse tout près de chez Mégane devant Inès Jolie et Jamaïque qui prennent leur revanche deux semaines plus tard à Rouen avec cette fois Mégane et Jimmerdor à la troisième place En cette année 2012 où les palmarès des diverses compétitions se sont réunis Font aussi apparaître Ninon Castex et Cabard Desmonceaux, couple dont vous pouvez retrouver l'histoire dans l'épisode 10 de Légende Cavalière, ou encore Camille Condé-Ferreira, à l'honneur dans l'épisode 23. Jiméard d'Or prend la deuxième place du Grand Prix de France au Bono International Poney, derrière la néerlandaise Lisa Noren sur Rock DJ. Une fois encore, pour la sixième fois, Jim Erdor, désormais âgé de 15 ans, est retenu pour les championnats d'Europe. Olivier Bost décrit ce fabuleux poney.
- Speaker #3
C'est une petite balle, il faisait 1m42 ou 1m43 et Mégane a fait de super belles choses avec. C'est comme Japlou, un petit poney super tonique et par contre une grande foulée qui nous permettait de sauter les gros obstacles.
- Speaker #1
Sur le grand parquet de Fontainebleau, il prend la cinquième place individuelle et la sixième par équipe. Mégane, qui fait alors équipe avec Florine Roussel sur Politica de Floris, Tressimur sur Milford de Grange et Inès Jolie sur Jamaïque, nous parlera de ce rendez-vous dans la seconde partie de cet épisode. Jimmerdor de Floris concourra en CDIP jusqu'en septembre 2013, avec une septième et dernière sélection européenne à Arezzo, encore sous la selle de Mégane Moissonnier, puis il finira sa carrière sportive avec Priscilla Subtil. En 2014... Le gris se consacre à son rôle de reproducteur. Parmi ses meilleurs produits, figurent Baluche de la Bauche, mais aussi Urfa de Linquet, Vagueli Noble à Reims, Alto de Founiard, gagnant du Grand Prix CSIP de Fontainebleau, Boomerang de Tassin, Chimer d'Ordia, Éclair d'Or et tant d'autres. En novembre 2018, Chimer d'Or s'éteint à l'âge de 21 ans. Infesté de mélanome, il ne pouvait plus faire ses crottins. confie son essor Guillaume Lévesque au magazine Poneas. Rien, aucune opération ne peut être tentée. Gimerdor s'en va, avec un palmarès exceptionnel et plus de 230 produits. Pour toute une génération resteront les souvenirs d'un poney exceptionnel. Il est désormais temps de retrouver Mégane Moissonnier, que j'ai eu le plaisir de rencontrer dans le cadre du Salon Equitalion.
- Speaker #4
Mégane, merci de nous accorder un petit peu de temps. On est à Equita, entre deux compétitions.
- Speaker #1
Je vous propose de repartir une douzaine d'années en arrière maintenant.
- Speaker #4
Si je vous dis Jimmerdor de Floris,
- Speaker #1
qu'est-ce que ça vous évoque ?
- Speaker #0
Ça m'évoque une très belle période et puis surtout le choc quand on m'a annoncé que j'allais potentiellement pouvoir monter Jimmerdor. Un moment incroyable puisque je le suivais depuis de nombreuses années sur les championnats de France à la mode bevron. Je me disais, oh là là, ce poney, vraiment, ce serait... J'aimerais dans une vie peut-être pouvoir le monter. Il était incroyable. C'était un moment fantastique.
- Speaker #4
Oui, parce que Jimmy Erdor avait déjà un beau passé derrière lui, avec d'autres cavaliers, des championnats d'Europe, etc. Quand on est cavalière de poney, on regarde toutes ces compétitions ?
- Speaker #0
Oui, déjà on va à la mode beuveron. Quoi qu'on fasse comme catégorie, on va forcément voir le Grand Prix. On rêve un petit peu de ces catégories-là, de ces poneys. On se projette et puis on se dit que peut-être un jour on y arrivera. Mais je n'avais jamais imaginé pouvoir monter Gimerdor de Floris à ce moment-là.
- Speaker #4
Comment ça s'est fait alors ?
- Speaker #0
C'est Olivier Bost qui m'avait parlé de Gimerdor, qui était en convalescence à ce moment-là. Je sortais des championnats de children et il croyait beaucoup en mon potentiel. Et il a trouvé... C'était une bonne idée de pouvoir me faire monter Gimeur d'or. Il en avait parlé au propriétaire et on a pu faire quelque chose ensemble et que je monte ce fantastique petit poney.
- Speaker #4
Vous vous souvenez de la première fois où vous l'avez essayé, où vous l'avez monté ?
- Speaker #0
Il est arrivé directement chez moi. Je ne l'avais pas essayé avant. Il était encore en combalescence. Je me rappelle qu'il faisait qu'aux alentours de deux minutes de trop seulement. Quand il est arrivé, ma première pensée était Oh mon Dieu, mais il est vraiment tout petit !
- Speaker #4
Oui, c'est ça,
- Speaker #1
vraiment 1m43,
- Speaker #4
je crois.
- Speaker #0
Oui, il était vraiment petit, mais quand je suis montée dessus, c'était fantastique déjà, c'était un rêve qui se réalisait finalement. Même ces deux petites minutes de trop, on sentait que le poney avait vraiment envie déjà de reprendre le boulot. Et les sensations étaient fantastiques.
- Speaker #4
Et ensuite, ça s'est passé comment ? C'est vous qui l'avez remis au travail petit à petit ?
- Speaker #0
Oui, c'est nous qui avons fait la fin de sa convalescence, qui l'avons remis doucement sur les obstacles et réemmené au concours. Pour lui, c'était la fête. Il adorait tellement sauter, il avait beaucoup d'énergie. Les premiers concours, c'était un petit peu compliqué même. Il était tellement heureux de sauter qu'il se mettait vraiment de travers. C'était typique Jimmerdor, mais ça surprend au début.
- Speaker #4
Justement, quand vous dites typique Jimmerdor, comment vous le qualifiez ce poney, ses caractéristiques ?
- Speaker #0
Une boule d'énergie avec un cœur plus gros que lui. Il avait vraiment juste envie de bien faire et de donner pour son cavalier.
- Speaker #4
Il y a eu les championnats d'Europe, il y a eu des compétitions, il y a déjà eu des belles victoires, des beaux résultats, c'est arrivé assez vite ?
- Speaker #0
Oui, puisque quand on a recommencé à le faire sauter, j'ai été directement aux championnats d'Europe la saison qui a suivi. J'avais déjà gagné plusieurs Grands Prix Excellence, j'avais fait quelques Coupes des Nations, quelques Grands Prix Ipponées qui étaient vraiment bien. Puis oui, les championnats d'Europe sont arrivés avec une cinquième place en Indie. C'était déjà vraiment un tout petit peu décevant parce que j'étais vraiment pas loin du podium, mais vraiment très satisfaisant en si peu de temps.
- Speaker #4
Quel souvenir vous gardez justement de ce championnat d'Europe qui avait lieu à Fontainebleau, à la maison en plus ?
- Speaker #0
C'était un super championnat, il y avait vraiment une bonne ambiance, c'était très bien organisé. On avait fait tous des bons parcours, mais des parcours à quatre points, donc dans une Coupe des Nations, ça coûte vite cher. Ça nous avait éloigné un peu du podium bêtement. Mais après, j'avais quand même fait une belle performance individuelle, donc ça reste un très beau souvenir.
- Speaker #4
Ces années Poney, c'est des choses qui marquent dans une carrière. Parce que je l'ai dit, vous avez 27 ans maintenant, bientôt 27, mais au moment où ce podcast sera diffusé, vous aurez 27 ans. Ces années Poney, elles remontent quand même l'air de rien, plus d'une dizaine d'années, mais elles sont encore très présentes.
- Speaker #0
Oui, surtout en ayant fait les championnats d'Europe et en ayant monté un Poney de cette qualité-là. Forcément, ça reste vraiment en mémoire. Et puis, c'est quand même un monde qui est vraiment différent du monde du cheval. Mais ça reste vraiment des très beaux souvenirs.
- Speaker #4
Justement, quelle est la différence ? Parce que vous montiez déjà en children, vous l'avez rappelé au préalable. Donc, c'est difficile ou ça se passe comment la transition entre le cheval, le poney, les allers-retours comme ça ?
- Speaker #0
J'ai rapidement... J'ai commencé à poney, bien sûr. J'ai rapidement monté à cheval. Mes parents ont tout de suite voulu que je fasse les deux. pour que le changement soit plus rapide et moins difficile. Après, honnêtement, c'est une question d'habitude. Poney, cheval, une fois qu'on a pris l'habitude, ça se fait assez facilement. Mais oui, la mentalité Poney est un petit peu différente. Il y a peut-être un petit peu plus de rivalité ou de jalousie. Mais non, avec les personnes avec qui j'ai fait les championnats, ça s'est toujours très bien passé. Il y a toujours eu un bon esprit d'équipe. Au final, ça a toujours été très convivial.
- Speaker #4
Justement, on parle de cet esprit d'équipe. On a l'impression à chaque fois qu'on parle de Poney dans Légende Cavalière, le dénominateur commun ces dernières années, c'est Olivier Bost. Il est très important aussi pour souder ses équipes.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr que ce soit n'importe quel sélectionnaire, il joue un rôle vraiment proéminent dans l'esprit d'équipe. Et puis Olivier est quelqu'un qui... qui partagent beaucoup, qui est vraiment à l'écoute et à l'aide de ses cavaliers. Donc ça crée davantage de liens autour de l'équipe.
- Speaker #4
Pour ces championnats d'Europe à Fontainebleau, vous étiez avec Inès Joly, notamment qu'on voit maintenant briller aussi sur le 5 étoiles. Vous vous croisez parfois sur les concours ?
- Speaker #0
Oui, on se croise régulièrement et ça reste des amitiés qui perdurent. On discute régulièrement et c'est sympa de pouvoir se recroiser. sur des beaux concours et voir que chacun fait sa route, mais on y arrive quand même.
- Speaker #4
Gimerdor, vous l'avez monté au BIP aussi, de mémoire. Le BIP, c'est un rendez-vous important dans l'univers du poney. Vous avez fait de beaux résultats aussi, je crois,
- Speaker #0
là-bas. Oui, alors j'avais fait la Coupe des Nations d'individuels, où j'avais fait sans faute. Oui, le BIP, c'était le concours de l'année avant les championnats. Mais j'ai eu l'occasion de le faire qu'une seule fois, d'ailleurs. Mais c'était vraiment un très beau concours et puis sur le Grand Parquet c'est assez impressionnant, encore plus à Poney.
- Speaker #4
Si vous aviez un petit conseil à donner aux gens qui sont sur l'univers du Poney actuellement et qui rêvent de faire carrière ?
- Speaker #0
C'est de continuer, de travailler, je crois que tout le monde dirait ça. Et puis surtout de s'inspirer des autres cavaliers du haut niveau. Chacun a fait sa propre route. Mais il n'y a pas de raison qu'il n'y arrive pas.
- Speaker #4
Souvent, au cavalier, il parle du cheval d'une vie. Est-ce que Jim Erdor, ça peut être considéré comme le poney d'une vie de cavalière poney ? Ah oui,
- Speaker #0
oui, oui. C'est le poney d'une vie. D'ailleurs, quand j'ai arrêté les poneys et que je suis allée totalement vers les chevaux, j'ai toujours dit j'aimerais retrouver le même en cheval.
- Speaker #4
Pour revenir justement à Jim Erdor. Quand on vous dit que vous allez le monter, est-ce que c'est aussi une pression supplémentaire ? Parce qu'on est regardé un petit peu différemment quand on monte un poney de cette dimension.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr. Je me rappellerai toujours du tout premier concours que j'ai fait. J'avais l'impression que tout le manège s'était arrêté de vivre pour regarder Jimmerdor. Alors oui, la pression était grande de voir si j'allais arriver à le monter après déjà toutes les bonnes performances qu'il avait fait. Il y avait un petit peu de stress quand même au départ et puis ça s'est bien passé dès le premier concours. Donc j'ai vite évacué et fait abstraction de tout ça.
- Speaker #4
Si vous aviez une image à conserver, un souvenir de Gimerdor ?
- Speaker #0
Je crois que ça resterait les championnats d'Europe à Fontainebleau. Je me rappellerais même d'ailleurs une fois en CSIO à Virden. J'étais tombée, je crois, au barrage du Grand Prix. Je m'étais relevé en le caressant et en m'excusant de m'être trompée parce que le pauvre ne méritait pas ça. Il adorait les câlins, les caresses, mais il était très chatouilleux. Dès qu'on le touchait quelque part, c'était au foyer de la queue et il n'aimait pas trop ça.
- Speaker #1
Écoutez,
- Speaker #4
merci beaucoup, Mégane, de ce retour en arrière. Ça fait toujours du bien.
- Speaker #0
Oui, totalement.
- Speaker #4
Merci beaucoup, Mégane.
- Speaker #0
De rien.
- Speaker #1
C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Mégane Moissonnier, Morgane de Chastenay et Olivier Bost. Merci à Sébastien Roulier-Varlamoff pour son précieux soutien éditorial et à Swan De Cam, notre fidèle monteur et mixeur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légendes Cavalières.