- Speaker #0
Allez petit, allez Orient. Oui, donne-moi ça. Orient, vas-y, donne-lui, il s'en fout. Oui ! Oui ! Bravo ! On tient notre choc. Bien joué, merci à tous. Bien joué, on y va avec express. Bravo ! C'est bien, c'est fait.
- Speaker #1
Bienvenue dans Légendes Cavalières, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. On s'était dit rendez-vous dans 10 ans, place des grands hommes et des grands chevaux. Comme pour le précédent numéro consacré aux 10 ans du titre européen de l'équipe de France Poney de saut d'obstacle, ce 43e épisode nous ramène en 2014. Cette fois au stade Michel d'Ornano. de Caen. Arène de foot transformait le temps des Jeux équestres mondiaux de Normandie en une grande piste aux étoiles. Parmi ces étoiles, un couple a tout particulièrement marqué les esprits. Patrice Delaveau et Orient Express HDC. Je vous propose de revivre l'épopée de ce formidable duo avec en point d'orgue les médailles d'argent individuelles et par équipe que les Normands ont conquises à domicile. Dans la seconde partie de ce podcast, Patrice Delaveau évoquera ses nombreux souvenirs avec Orient Express et reviendra bien entendu sur cette inoubliable semaine normande. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière. C'est gratuit sur toutes les plateformes. Lorsque Patrice Delaveau croise le chemin d'Orient Express, il est déjà un grand nom de l'équitation française, mondiale même. Le cavalier, né en janvier 1965, compte à son actif deux participations aux Jeux Olympiques, en 1996 avec Roxane de Gruchy, puis en 2000 avec Cocalis. Avec, à chaque fois, une frustrante quatrième place par équipe. En 1986, avec Laken, cheval qui lui avait déjà permis de décrocher le titre européen individuel jeune cavalier un an plus tôt, il a remporté le bronze par équipe au championnat du monde d'Aix-la-Chapelle avec Pierre Durand et Japlou, Michel Robert et Lafayette et Frédéric Cotier et Flambossier. Sur son tableau des médailles est aussi accroché l'argent collectif des JEM de Lexington en 2010, cette fois avec Kachina Mail. Orient Express, lui, est né le 22 février 2002 au Hara de la Gis Loterie à Sainte-Marguerite d'Elle dans le Calvados chez Patrice Bourreau. Il est le fruit du croisement du très compétitif Quickstar, qui avait lancé à haut niveau une certaine Mérédith Michaels-Berbaum, et de Kamchatka, fille de le Tho de Sémilly et sœur utérine de l'étalon Dollar de la Pierre, sacré champion du monde par équipe, en 2002 avec Reynald Angot. Le sel français dans toute son excellence. Dans une vidéo produite pour EquiAction, le fonds de dotation de la Fédération française d'équitation, l'éleveur raconte cette naissance. Le poulard.
- Speaker #2
arrive et c'est un petit poulain bien fait ça correspond à ce que je veux manque peut-être un peu de chic il est à vendre comme les deux ou trois autres que j'aime personne en veut parce que c'est un nain et puis comme je trouvais pas le ventre ben je l'ai emmené chez mon pote andré grand
- Speaker #0
connaisseur de chevaux et puis il l'a regardé une fois dans le rond et m'a dit on est dans le bon wagon sans doute parce qu'il s'appelait le ralent express Et puis l'histoire a commencé
- Speaker #1
A 5 ans, Orient Express est agréé étalon SF et se classe élite en finale nationale du cycle classique de la société hippique française à Fontainebleau. En 2008, toujours en Seine-et-Marne, il remporte la finale des 6 ans. Un an plus tard, il terminera au 6e rang du championnat des 7 ans cette fois. Place aux grosses compétitions. Monté par Jonathan Thirard, Orient Express est sacré champion de France Pro 1 en 2010 et commence à se classer sur le circuit international. avec, en point d'orgue, une sixième place dans le Grand Prix du CSI 3 étoiles de Mantes-la-Jolie et une troisième au CSI 2 étoiles de Caen. André Chenu est propriétaire de l'étalon. Une de ses voisines et amies s'appelle Emmanuelle Perrompette, à la tête du hara des coudrettes avec son mari Armand. A cette époque, le couple a entamé une collaboration avec Patrice Delaveau, qu'Emmanuel avait connue lorsqu'elle concourait en junior. Patrice, lui, a déjà dit tout le bien qu'il pensait de cette Orient Express, dont parle tout le petit monde du saut d'obstacle. Le cavalier ne pense pas à l'affaire réalisable, mais impossible n'est pas pérompète. Un samedi, en plein hiver, elle appelle Patrice. Patrice, demain matin à 9h, tu essaies Orient Express. Un mois plus tard, le cheval rejoint ses écuries. 2011, année de naissance du couple formé avec Patrice Delaveau. La première sortie sur un CSI se déroula la Baule, avec un premier podium sur une des épreuves de début de concours. Deux mois plus tard, à Valsterbaud, en Suède, Patrice et Orient s'imposent dans le Grand Prix du CSI Haut 5 étoiles. Ils remettent ça un mois plus tard, en Espagne cette fois, dans le Grand Prix du CSI Haut 5 étoiles de Riron. Viendront vite une autre victoire, au CSI 4 étoiles de Liège, ou encore une troisième place, dans le très relevé Grand Prix de Genève, alors étape de Coupe du Monde. Le couple se place bien évidemment parmi les principaux prétendants à une sélection pour les Jeux Olympiques de Londres. Malheureusement, lors du mythique CSI Audex-La Chapelle, les talons se blessent. Le verdict tombe. Fêlure sur un canon postérieur dû à un traumatisme. Probablement lors de son dernier parcours. La guérison nécessite environ trois mois. Fin du rêve olympique. En 2013, le Grand Prix de la Bôle disputé sous un ciel exécrable est un des temps forts du couple. Sans faute, en première manche, Patrice entame la seconde tambour battant.
- Speaker #0
Oh, pisse, pisse, pisse. Il est large, il est large. C'est mon amour, c'est mon amour. Pas de pitié là-bas, t'en rabattes. Allez, allez, je vais la laisser.
- Speaker #1
Une démonstration pour une éclatante victoire. Sur le podium, il partage sa joie avec le géant néerlandais Frank Schuttert, deuxième avec Winchester, battu d'une seconde et demie. Le britannique Nick Skelton et Big Star, futurs champions olympiques à Rio, se classent 3e. Le couple français est à nouveau double sans faute une semaine plus tard dans la Coupe des Nations de Rome. Direction Aix-la-Chapelle. Nouveau grand moment de sport avec deux premières manches parfaites pour se hisser dans un barrage à trois. Pas de victoire cette fois, certes, mais une belle 3e place d'un Grand Prix remporté par Nick Skelton et Big Star. Seul triple sans faute du jour. devant la Suissesse Yannick Aspronger et Paloubet Dalong. Au cœur de l'été, les championnats d'Europe à Erning, au Danemark, sont moins satisfaisants avec une 13e place individuelle, après une faute dans l'épreuve par équipe, puis 8 et 9 points en finale individuelle. Quatrième par équipe, les Bleus repartent toutefois avec l'or individuel de Roger Yves Bost et Myrtille Paulois, que vous pouvez revivre dans le sixième épisode de Légende Cavalière. L'année se termine beaucoup mieux. avec un succès des Bleus en finale mondiale des Coupes des Nations Fursia à Barcelone. Patrice y est accompagné par Emeric Depona et Armitage Boy, Simon Delestre et Classique Bois-Margot, ainsi que Pénélope Leprévost et Nayana. La dernière victoire tricolore encore aujourd'hui. Dernier épisode de l'année 2013, une victoire en Coupe du Monde à Helsinki devant Steve Gerda et Nino De Bissonnay, couple dont vous pouvez aussi revivre les heures de gloire et notamment le titre olympique de 2012. dans l'épisode 17 de ce podcast. 2014, année des Jeux équestres mondiaux de Normandie. Patrice et Orient Express y arrivent en très belle forme. Pour preuve, la victoire dans le Grand Prix du CSI aux 5 étoiles de Rotterdam en juin et de belles performances dans le Paris FL Jumping et le Grand Prix de Riron. Le 2 septembre, dans un stade entièrement acquis à la cause tricolore, Le Normand entame idéalement la compétition en finissant deuxième de la chasse, derrière l'irlandais Bertrand Malen avec Molly Malone 5. Place à la compétition par équipe. Philippe Gerda, le sélectionneur, l'a placé en numéro 4 de l'équipe de France. Celui sur qui pèse toute la pression, celui qui est chargé de conclure pour aller chercher une médaille ou bien de sauver une situation délicate. Première manche, sans faute. Quand il se présente pour la seconde, les sans-faute de Pénélope Leprévost et Flora de Mariposa, de Kevin Stott sur Everdeur, Tobis HDC, ainsi que les 4 points de Simon Delestre avec la Sigboa Margot ont assuré les bleus d'une médaille. L'or est même encore envisageable et se jouera avec les Pays-Bas.
- Speaker #0
Le mec qui est en tête, c'est le championnat du monde, Patrice Delavaux, avec Coriandre Express HDC, le fils de Quickstar, mais c'est Patrice Bourreau, Patrice Bourreau, qui ne veut pas regarder. tellement il a peur le chan le cavalier de son enfant produit c'est parti pour le mental du cavalier la médaille d'or en asie où tout soit là facile en Ça c'est mauvais, il va perdre la leadership. Allez, allez, vas-y. C'est pas qu'elle mon Patrice. C'est rageant, c'est rageant les 4 points sur le début du parcours pour Patrice Delaveau, très vite à visionner. Il perd beaucoup là, ça lui coûte extrêmement cher.
- Speaker #1
4 points, hélas pour Patrice, sur le vertical numéro 3. Pas de titre mondial, désormais promis aux Néerlandais avant même le passage de Gerko Schroeder. et London. La France se parera finalement d'argent, comme quatre ans plus tôt à Lexington. Individuellement, Patrice et Orient pointent au quatrième rang. Tout reste évidemment encore possible. Leader après les trois premiers parcours, l'américaine Bidzi Maden, avec Cortez, est à moins d'une barre. Première manche de la demi-finale individuelle. J'aurais qu'Idiak Amel Boudra et Michel Roubert sont aux commentaires.
- Speaker #0
C'est parti pour Patrice. oui oui oui allez tiens jusqu'au bout petit way c'est bon attention à celui ci a il est tombé il est tombé plusieurs fois ça passe les risques de la vaux bon temps sur la dernière ligne vous n'aimez pas d'auxerre la bleue avec personne l'herbe au milieu à l'île mais le paquet là un aller petit aller orient oui orient vas-y orient vas-y la roulade lui donne lui il s'en fout Alors ça, c'est encore pas... On tient avec ça. J'appuie, j'appuie, j'appuie. Merci à tous. Bien joué, on est à l'express. J'ai fait le message, c'est pas de frise-boue. Ça c'est bien, ça c'est fait. Le public est debout, tout le public est debout. Sans faute et de belle manière, et ça c'est très important. Il a porté dans le triple, le cheval voulait sauter bien sûr, mais en plus lui il a mis le paquet, mais vraiment. Oh là je dois souffler. Il était... Mais bon, il y a encore une manche mon pauvre quand même. Ah ouais, mais c'est bien quand même, il prend la tête.
- Speaker #1
Sans faute, seconde manche.
- Speaker #0
Écoutez, imaginez-vous être un cheval, rentrer sur la piste maintenant, au galop, dans tout ce monde. Là il faut avoir les mères cellules. encore un Patrice s'il te plaît celui-là, celui-là, il est en travers le mot, le mot oh la la la la la la la, magnifique cheval Patrice Formidable, magnifique cheval là il est en finale bravo, bravo, ah ouais c'est bon Patrice, de la bonne, de la bonne on regarde express la décès, bravo Bravo, bravo, merci Sivan, merci Patrice. Mon sport a été formidable ici. Oh, quel plaisir, quel bonheur. Ce n'était pas gagné, ce n'était pas gagné. Moi j'avais la poule. Ça c'est beau, tout le monde avait la poule Michel, il faut avoir le courage de le dire.
- Speaker #1
À la réception du dernier obstacle, un oxer, Patrice a lâché les rênes et s'est pris la tête entre les mains. Merveilleux moment, un saut pour l'éternité.
- Speaker #2
Ça a été fantastique, j'ai fait 2-3 erreurs de monte au premier tour avec une telle pression. J'ai pas monté super serein, il a tout fait pour pas toucher les barres et encore au deuxième tour il a sauté avec beaucoup d'aisance et même très fatigué, je le sentais un peu fatigué, il m'a tout donné, comme on dit dans le jargon, il a mis son cœur sur la piste, il a été fantastique.
- Speaker #1
Double sans faute, ils ne sont que trois à avoir réalisé cet exploit sur le parcours dessiné par Frédéric Cotier. Le néerlandais Jeroen de Buldam avec SFN Zenith et l'américain Macklen Ward avec Rothschild sont les deux autres. 4,08 points de pénalité depuis le premier jour de compétition, soit le meilleur score de tous les cavaliers, Patrice Delaveau se qualifie pour la finale tournante, la dernière de l'histoire jusqu'à ce jour. Dernier acte. Chaque cavalier va monter son cheval, bien évidemment, mais aussi ceux des trois autres cavaliers. Zenith, la monture de Double Dame, pourtant douzième avant la finale individuelle. Cortez C avec Bidzi Maden. Et enfin Casal, monté par le Suédois Rolf-Göran Bengtsson. Les compteurs sont remis à zéro. Sur France 3 Normandie, au micro d'Emilie Flau, Emmanuel Perrompette témoigne de l'avant-finale.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'on ressent quand on est propriétaire comme vous de ce cheval qui est incroyable ?
- Speaker #3
On pleure, on pleure d'abord je crois. Je crois que ce qui était incroyable hier, c'est que par rapport à un Grand Prix classique, on pleurait tous, le naisseur, l'éleveur, le cavalier, sa femme, l'entraîneur, le DTN, la fédération, tout le monde pleurait, voilà. Donc hier c'était beaucoup de larmes de joie et voilà, c'était très fort, beaucoup d'émotion.
- Speaker #0
Ils sont incroyables tous les deux, ils forment vraiment un couple au sens propre du terme. Oui,
- Speaker #3
je dis toujours qu'ils se ressemblent. Oui, tout à fait. Une warm-up à 140, il s'ennuie. Et un événement comme ça, ils sont complices. Il est très joueur,
- Speaker #2
nous disait.
- Speaker #0
On avait Patrice Delarueau dimanche dernier. Il était avec nous, exactement il y a une semaine. Et il nous disait,
- Speaker #1
Orient Express est très joueur.
- Speaker #3
Mais Patrice aussi. Dans des moments comme ça, ils ont la même folie. Et c'est là où le couple est formidable.
- Speaker #1
Éric Navet, vainqueur de la finale A4 des JEM de Stockholm en 1990 et deuxième de celle de Reres de la Frontera en 2002, est lui aussi enthousiaste.
- Speaker #2
Et après cette magnifique médaille d'argent des cavaliers français, vendredi, on s'est dit que l'aventure peut continuer. Et puis, grâce à Patrice et Orient Express, l'aventure continue. Et ce que je voudrais, je voudrais souligner le fait que le public est extraordinaire. Les cavaliers sont littéralement portés par le public. Une ambiance comme cela, je n'ai jamais vu ça dans ma carrière. Et c'est une grande, grande réussite. Mais ça donne beaucoup plus de pression à Patrice. Patrice, il a beaucoup de sang froid, il a énormément d'expérience, il a évidemment une super technique, sinon il n'en serait pas là. Mais ce qu'il a aussi, c'est beaucoup d'instinct et beaucoup de talent. Je voudrais dire, j'ai une petite anecdote, si j'ai le temps. Allez-y, allez-y. Je me souviens de Patrice, quand il a débarqué avec son père, Robert, qui avait le concours complet, tout petit, il devait avoir 12 ans, sur les concours hippiques, avec son père. Il était minuscule, Patrice. et puis il montait un trotteur qui s'appelait Etendard du Nord, je me souviens encore de son nom, et c'était vraiment la puce sur l'éléphant. Et quand j'ai vu ce petit gamin sur ce grand cheval qui gagnait les épreuves avec un sens inouï du galop, des trajectoires, des distances, etc., je me suis dit, ce petit-là, il ira loin. Et de le voir aujourd'hui ici, ça m'en donne la chair de poule. J'ai des frissons dans le dos et je suis super content.
- Speaker #1
C'est l'heure des pronostics. Ceux d'Éric Navet et Pierre Durand sont clairs.
- Speaker #2
Mon pronostic, sans hésiter, parce qu'il est tout à fait à la hauteur de l'événement, c'est Patrice, évidemment. La tâche sera d'autant plus difficile, comme vous l'avez cité précédemment, les quatre cavaliers sont d'un niveau parfaitement égal. Donc ça va être très très difficile, mais j'ai vraiment toute confiance en Patrice. Pierre Durand.
- Speaker #0
Écoutez,
- Speaker #1
moi j'en rejoins évidemment
- Speaker #0
Eric, d'abord parce que c'est le cœur qui parle, donc c'est de la subjectivité totale, mais également pour deux raisons. parce que
- Speaker #1
Patrice a une formidable envie de monter cette tournante. On en a parlé à maintes et maintes reprises.
- Speaker #0
Donc il est enthousiaste, ce qui n'était pas du tout mon cas, moi,
- Speaker #1
en 86.
- Speaker #0
Je l'ai redouté.
- Speaker #1
Lui, au contraire,
- Speaker #0
il l'attend avec envie et gourmandise. Donc ça, ça veut dire qu'il va avoir de l'enthousiasme. Et en plus, comme le dit Eric, il a, depuis qu'il est tout jeune, cette capacité à s'adapter à beaucoup de chevaux. Il n'est pas dans un format d'équitation.
- Speaker #1
Il est dans l'intuition,
- Speaker #0
il est dans l'instinct et donc ça, ça va lui être utile aujourd'hui.
- Speaker #1
Premier parcours avec Orient Express. On retrouve cette fois Christian Choupin et Virginie Couperie-Eiffel sur France Télévisions.
- Speaker #0
Plus que la dernière ligne. Regardez, regardez, l'encolure qui s'est dirigée un peu vers la droite. Et hop là, il faut remettre la bonne trajectoire maintenant. Le temps a parti. Un seul obstacle. C'est pas mal, il est dans les temps. Oh là ! En 60 secondes, 67 centièmes, Orient Express était à fond les gamelles. Parfait ! Vraiment un résultat parfait pour Patrice Delaveau, numéro 6 mondial.
- Speaker #1
Deuxième parcours avec Cortès.
- Speaker #0
C'est un cheval qui est un peu long et je pense qu'il peut bien convenir à Patrice ce cheval, dans sa monte qui est une monte très instinctive. C'est magnifique, magnifique pour Patrice Delaveau. C'est un homme de cheval, on le sait, et puis l'histoire serait vraiment d'autant plus belle, vu qu'il a perdu son frère cette année. Écoutez ça, écoutez ça ! C'est beau ! C'est beau !
- Speaker #1
Autour de Casal.
- Speaker #0
Je suis déjà commis une faute avec Rolf. Et c'était dans ce trip. La caution, c'est vraiment important. plus que deux obstacles là vous voyez on voit Patrice qui laisse un peu souffler son cheval pendant quelques foulées et là il resserre un peu il faut demander le saut 64 secondes 64 secondes ça sera pas facile c'est poulé un petit peu de pénalité pour t'en dépasser je le sentais arriver ça magnifique parcours on a qu'un cavalier à zéro chez Double Dame pour l'instant sans foot
- Speaker #1
Une fois encore aux obstacles. Mais le chrono s'est arrêté en 64 secondes et 43 centièmes. 43 centièmes de trop et un point de pénalité de temps. Comme Michel Robert en 1994 au JEM de l'AE et Thierry Pommel 4 ans plus tard à Rome. Dernier parcours sans faute obligatoire pour garder l'espoir d'offrir le titre à la France 24 ans après Eric Navet et Kito Debossy.
- Speaker #0
Allez c'est parti. Il joue très gros là Patrice. Il joue vraiment. sa médaille, maintenant, accrochez-vous,
- Speaker #3
allez,
- Speaker #0
il faut sauter avec lui, il faut que, il s'est écarté un peu, ouh là là, fort à droite, très fort à droite, il faut le ressembler tout à fait, là il va très loin Patrice, il le met bien en ligne, il le met bien en ligne, c'est parfait pour cet oxyre qui est assez long, le temps Christian, ouais, on est à 48 secondes, le temps à 14 secondes pour terminer ce parcours,
- Speaker #1
ça paraît faisable,
- Speaker #0
allez, c'est bien, allez, allez, l'oxyre, allez, C'est bon ça, c'est bien ça. Avec ce blancher d'avance en étant à partie, c'est parfait. C'est atteint zéro faute méritée. Et quel monde spectaculaire. Écoutez, il peut être champion maintenant. Tout est sur Double Dame.
- Speaker #1
Le Néerlandais a déjà compilé 300 fautes. Il a son destin entre les mains. Sur le bord de la piste, Patrice Delaveau observe.
- Speaker #0
Le triple, au revoir. Peut-être le milieu du triple. Très bien. Oh là là, il éplore la barre, elle tombe bas, elle rebondit sur les taquets. Et là, je ne vois pas où il peut faire une faute maintenant. C'était vraiment peut-être ce triple-là, milieu ou sortie. La Hollande, Medaille dehors par équipe, avec Gérald Daboldam qui... Il sera largement dans les temps en plus. Ah oui, le temps, il n'y a pas d'enfer. à moins de les fautes sur les derniers rôles de 5, le RSAIR. Il est champion, déjà là, ça fait des points d'A4. Et pourtant, la sortie de cette combinaison, moi je l'ai regardée, un coup de fuite à l'œil. Regardez Patrice comme il est spectaculaire, il applaudit à deux mains. On peut saluer une morsalande, ce cavalier, quelle finesse. C'est vraiment une démonstration, il a monté tous les chevaux en avant, vous, Terraine, magnifique. C'est quand même une belle médaille d'argent pour la France avec Patrice Delaveau. Donc la médaille d'or pour Double Dame et la médaille de bronze, il ne faut pas l'oublier pour l'Américaine. Vite, vie madame !
- Speaker #1
On écoute la réaction de Patrice Delaveau.
- Speaker #2
On a vécu vraiment une très très belle semaine. C'était nerveusement très très long. Malheureusement, je perds le titre pour un point. Enfin, je ne le perds pas, mais j'aurais pu. Alors, quelque part, ce n'est pas plus mal parce qu'on évite encore un barrage aux chevaux. Il fallait remettre encore un parcours, refaire un barrage, ce qui est vraiment très éprouvant pour les chevaux. Maintenant, je repars de cette semaine avec deux médailles d'argent. J'aurais signé avant ça, avant de commencer.
- Speaker #0
C'est 43 centimes, vous vous tournez un petit peu dans la tête.
- Speaker #2
Oui, bien sûr, on est des sportifs, on est des gagneurs. Ça risque de me chagriner un petit peu quelques temps, mais bon, il faut s'y relativiser. Deux fois ici, vice-tempion du monde, chez moi, à la maison, c'est quand même pas mal.
- Speaker #1
Kevin Stott et Philippe Gerdat. apporte également leur témoignage.
- Speaker #0
C'est une satisfaction parce que Patrice amène deux médailles d'argent pour le championnat du monde. Il a fait un championnat formidable avec son span. Et là encore, à cause d'un petit point, il rate l'or. Mais il a fait sans faute avec les quatre secondes aujourd'hui. Donc je pense qu'il y a un tout petit peu de déception de son côté. C'est même sûr parce qu'il avait d'énormes ambitions. Mais pour nous, c'est quand même un résultat extraordinaire. Je crois que comme Kevin a dit... Il méritait autant le titre de champion du monde que Jérôme. Les deux ont été en forme aujourd'hui. Ça s'est joué à un détail. C'est le sport, il faut l'accepter. Il faut surtout se dire qu'il n'est pas champion du monde, mais il est quand même vice-champion du monde.
- Speaker #1
En or par équipe et en individuel, les Pays-Bas sont les grands vainqueurs de ces mondiaux de sauts d'obstacles. Mais la France, avec deux breloques en argent, serait également très satisfaite. En 2015 et 2016, Orient Express et Patrice décrochent encore quelques bons résultats, mais beaucoup moins de victoires. Le début de l'année 2016 est même décevant. Le cheval a eu quelques problèmes de santé, notamment de la fièvre après le concours de la boule. Le hara des coudrettes, dont les cavaliers sont alors coachés par le regretté, Jean-Maurice Bonneau, abandonne la course aux Jeux Olympiques de Rio avec son étalon. Quelques mois plus tard, les propriétaires et le cavalier décident de lui offrir la retraite tant méritée. Les adieux se déroulent en décembre au salon du cheval de Paris à Villepinte. Kevin Stott, Pénélope Leprévost, Simon Delès, Géraud Murrel, Philippe Garda, le sélectionneur de l'équipe de France de 2013 à 2018, Sophie Dubourg, directrice technique nationale de la FFE, toute l'équipe de France est réunie autour de Patrice et de l'équipe du Haras des Coudrettes.
- Speaker #0
Place maintenant, et pour la dernière fois, devant tout le monde, sur une piste internationale, Orient Express HDC, le double-mille champion des membres de camp, Patrice Delaveau. J'ai vu de Jade,
- Speaker #1
ça grompe. Jérôme Double Dame, le champion de 2014, est là aussi et témoigne du plaisir qu'il a eu à monter Orient Express. Kevin Stott est encore là lui aussi.
- Speaker #0
Je ne dois pas expliquer. que Orient est un très bon cheval parce qu'on a vu les résultats, on a vu tout ça. Mais le sentiment au Cannes quand j'ai monté le cheval dans la finale de la dernière 4 cavaliers, le sentiment du cheval d'Orient c'est extraordinaire, c'était fantastique. Très heureux que j'ai pu monter le cheval. Ce cheval était extraordinaire. Et au-delà de ça, je pense que c'est le couple qui a été magique. On l'a vu dans les images, des barrages de folie, des choses qui étaient complètement, même inexplicables. Quand tu étais en bord de piste et que tu regardais ce qui se passait, c'était absolument fabuleux d'émotion, d'intensité. Et je pense que ces deux-là ont réussi à ne faire qu'un. et à donner, que ce soit à l'équipe de France ou des victoires individuelles, qui sont très très rares dans notre sport.
- Speaker #1
Après le sport, l'élevage. Dans la vidéo d'EquiAction, Emmanuel Perrompette confie sa philosophie sur les craques à la retraite.
- Speaker #3
J'ai eu des offres très romanesques sur ce cheval, notamment à Abu Dhabi avec un grand carnet de chèques roses d'Arabie Saoudite. On me dit Madame, mettez le prix que vous voulez Mais je n'avais pas du tout envie de le voir, de le quitter. Et puis Patrice non plus. Et il est toujours parmi nous, non ? Non, ces chevaux-là, c'est nos chevaux de légende, comme on dit à la maison. Ils ne partent pas après avoir fait autant de réalisations avec nous. On les garde, on leur doit ça. Dans la vie d'un cheval, il y a ces différentes périodes. Il y a l'élevage, c'est un truc formidable. Il y a toute la formation avec l'équipe qu'on a à la maison. Il y a toute la réalisation avec un cavalier comme Patrice. Mais après, ils n'ont pas fait la moitié de leur vie. Et la moitié de leur vie, elle est à nous et à nous tout seuls. On les récupère à la maison et on profite d'eux.
- Speaker #1
Tous les passionnés ont également eu le bonheur de profiter des exploits de ce couple. Alors, merci Orient Express et merci Patrice.
- Speaker #0
Bonne retraite à vous, Orient Express, HDC, double champion, double vice-champion du monde. Et on est là. Merci beaucoup. Derniers applaudissements pour ces deux grands champions, deux illustres représentants du Sudboxel français. Je vous laisse faire.
- Speaker #1
Il est désormais temps de retrouver Patrice Delaveau.
- Speaker #0
Patrice Delaveau, merci beaucoup d'être avec nous pour évoquer le couple que vous formiez avec Orient Express et ses Jeux équestres mondiaux de Normandie en 2014. D'ailleurs pour vous, 2014, c'est comme si c'était hier ou ça vous semble déjà très loin ?
- Speaker #1
Non, bien sûr c'était hier, c'est bon 10 ans, 10 ans d'accord, il y a quand même un petit peu de temps, mais j'y pense souvent, j'ai toujours ce merveilleux souvenir dans ma tête, bien sûr.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui vient en premier comme ça, si on vous parle de ces Jeux équestres mondiaux ?
- Speaker #1
En premier, bien sûr, c'est deux médailles d'argent qui ressortent. Dans un championnat, c'est quand même une belle perf, même si c'est deux deuxième place, c'est quand même une très très belle performance dans un championnat d'un tel niveau.
- Speaker #0
On va parler évidemment d'Orient Express, HDC. On vous a souvent posé la question, mais rappelez-nous un petit peu comment s'est faite la rencontre avec Orient.
- Speaker #1
C'est très simple, la rencontre, la première fois que je l'ai vue, il avait 5 ans. Je m'en rappelle très bien, comme si c'était hier pareil. C'était au concours de Cabourg, il y avait des concours jeunes chevaux, et j'étais sur le bord du paddock et je regardais des chevaux, et j'aperçois André Chenu qui me dit Tiens, regarde ce cheval, c'est un crack, il s'appelle Orient, il est pour toi. Parce qu'à l'époque, il y a une trentaine d'années, j'avais aussi un crack qui s'appelait Orient de Frébourg. Donc ça avait le même nom et voilà ma première rencontre avec Orient. Donc j'avais regardé faire son parcours et évidemment il avait fait un super parcours. Le cheval était déjà très très bon, mais il était déjà très très bon à 4 ans, 5 ans, 6 ans, 7 ans. Il a fait toutes ses formations de jeunes chevaux et il a toujours fait partie des meilleurs jeunes chevaux qui sautaient en France.
- Speaker #0
Oui, je crois que beaucoup de monde parlait de lui dans les paddocks comme on dit.
- Speaker #1
Oui, c'était un cheval qui était vraiment très demandé. Tout le monde, bien sûr, d'acheteurs, était très intéressé par Orient. Et André a bien fait de le garder jusqu'à son année de 9 ans pour le céder à Emmanuel et Armand Perrompète, qui me l'ont confié par la suite.
- Speaker #0
Oui, les choses sont plutôt bien faites, puisque André Chenu habite juste à côté du Haradé-Coudrette et d'Emmanuel et Armand Perrompète. Donc, ça s'est fait comme ça, en gros. C'est un petit peu une histoire d'amitié aussi à la base.
- Speaker #1
Voilà, les chenus étaient très amis avec les perrons, donc bien sûr ça a facilité la chose pour acheter le cheval, bien sûr.
- Speaker #0
La première rencontre, c'était le coup de foudre ?
- Speaker #1
Oui, donc moi déjà je l'avais bien aimé quand il avait sauté à 5 ans, et puis bien sûr il s'est passé 3 ans, mais bon c'est un cheval que je voyais tout le temps régulièrement, parce qu'on faisait les mêmes concours. D'ailleurs, ce qui est drôle, c'est que je montais aussi Ornella Mail, HDC, qui avait le même âge. Et les chevaux concouraient toute l'année ensemble. Donc, je connaissais parfaitement, je le connaissais très, très bien, le cheval, bien sûr. Et bien sûr, la première fois que je l'ai essayé, j'avais eu déjà un très, très bon sentiment. Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Il y a eu, finalement, l'entente s'est faite assez rapidement. Il y a quelques concours nationaux, je crois. Et ensuite, directement, il y a des résultats qui arrivent assez vite derrière.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. C'est vrai que j'avais fait deux concours nationaux où c'était des bons parcours, mais le cheval était quand même un petit peu... Bon, bien sûr, c'était un crack, mais il avait son fonctionnement. C'est un cheval qui ne voulait absolument pas être dominé. Il avait... Comme un génie, il fallait le laisser un petit peu dans sa... Quelque part dans sa folie, parce que c'était un cheval qui était très, très nonchalant, très mou à la maison. Et dès qu'il arrivait sur le terrain, c'était un tout autre cheval, c'était un lion. Et donc pour moi, j'ai mis, c'est vrai, quelques mois à vraiment bien le comprendre. Et par contre, une fois que je l'avais bien compris, après c'était parti, c'est vrai que les résultats étaient arrivés en flèche la première année. On avait déjà gagné un grand prix de CSIO qui était Falsterbo, avec énormément de résultats bien sûr.
- Speaker #0
Oui, je crois qu'il y a Riron aussi derrière.
- Speaker #1
Oui, Riron. D'ailleurs, le premier gros grand prix que j'ai gagné, c'était un concours très mythique en France, c'était Sainte-Mère-l'Église. C'était un concours qui était réputé pour être vraiment un des plus gros concours nationaux que l'on avait en France. Et c'était mon troisième concours. Il avait gagné le Grand Prix d'une façon déjà fantastique. Et je sentais bien qu'on allait faire des étincelles tous les deux.
- Speaker #0
Alors, il y a eu une belle étincelle. Ça a été même un feu d'artifice. C'est à Labo, là, en 2013, un concours incroyable, un barrage incroyable dans des conditions pas faciles, je crois me souvenir.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, on avait eu un temps épouvantable cette année-là à la Baule. Le terrain, à cette époque-là, n'était pas toujours parfait. Le terrain était très lourd, très glissant. Mais comme je disais toujours, ce cheval était muni d'une 4 roues motrices, donc il n'était jamais en difficulté. Il avait une telle énergie qu'il se sortait justement de ce bourbier avec une énergie et une facilité incroyables. Et il avait fait un barrage fantastique, je me rappelle.
- Speaker #0
Le deuxième, ça avait été le néerlandais Frank Shooter. Vous vous souvenez du troisième ?
- Speaker #1
Non, pas du tout.
- Speaker #0
Un dénommé Nick Skelton avec un certain Big Star, figurez-vous.
- Speaker #1
Ah oui, d'accord, en effet, ça me revient maintenant.
- Speaker #0
Ça fait une belle photo de famille avec le futur couple champion olympique. Les Jeux équestres mondiaux 2014 en Normandie. La Normandie, c'est chez vous. Caen, c'est un peu chez vous aussi. La pression, elle devait être énorme.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que... Un an avant, on sentait déjà une très très grosse pression. Moi je savais que j'avais quand même de bonnes chances de faire ce championnat. Donc évidemment, quand on a des championnats à la maison, d'ailleurs les cavaliers qui ont fait les Jeux Olympiques à Paris cette année, bien sûr on put s'en rendre compte. Tout le monde en parle, tous les journalistes en parlent, et il ne se passait pas une journée sans qu'on vienne nous parler des championnats du monde à Normandie 2014 chez nous. Donc c'est vrai que ça m'était une... une pression supplémentaire. En plus, moi habitant à 20 km de Caen, je me rappelle, j'étais même peut-être, je faisais mes premiers concours peut-être à Caen, à la chute de Caen. À l'époque, on avait un très très gros concours national là-bas. Donc bien sûr, pour moi, ça m'était beaucoup de joie de participer à un championnat chez nous, mais aussi beaucoup de pression, bien sûr.
- Speaker #0
La chasse, l'épreuve de vitesse se déroule parfaitement bien. Vous êtes deuxième, bonne position. C'est important de commencer comme ça ?
- Speaker #1
Oui, oui, très important. En plus, j'avais fait une chasse où j'étais deuxième, mais sans vraiment mettre le cheval dans le rouge, parce que le cheval était vraiment très, très rapide. Donc, c'est aussi important de ne pas mettre son cheval dans le rouge dès le premier jour, d'être bien placé. L'idéal, c'est d'être dans les championnats, dans les 15 premiers, parce que les écarts de points sont toujours assez serrés, sans mettre son cheval dans le rouge, bien sûr. Mais Orient avait une telle forme à ce moment-là que je pense que j'aurais pu lui demander ce que je voulais, tout passer.
- Speaker #0
20 000 spectateurs à Dornano, au stade de foot, transformé en arène d'équitation. Avec un accueil, j'ai lu des choses comme Orient Express, quand il est arrivé sur la piste et qu'il y a eu l'ovation des 20 000 personnes. Ça a été un moment un peu particulier, non ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que le premier jour, il y avait beaucoup d'ambiance, mais ça allait. On a surtout eu une très grosse ambiance sur la première épreuve, même la deuxième épreuve par équipe. où pour nous on n'a pas l'habitude de rentrer sur la piste dans un couloir comme ça et je me rappelle tout à fait que quand j'arrivais plus j'arrivais dans le couloir et plus j'entendais un brouhaha et je suis rentré sur la piste mais comme tous mes coéquipiers d'ailleurs on était tellement applaudi et il y avait tellement de résonance et j'ai senti mon cheval pendant quelques secondes je les ai perdu le cheval était Je pense qu'il serait rentré sous terre, en plus c'était un cheval un petit peu émotif, un petit peu nerveux comme ça. Et j'ai dû, c'est vrai avant de partir, j'ai eu quelques secondes d'inquiétude. J'ai dû vraiment le remotiver, le remettre avec moi pour qu'il revienne un petit peu au boulot parce que je sentais qu'il était un petit peu ailleurs. Mais bon, c'était un tel phénomène qu'une fois qu'il était 10 mètres devant le numéro 1, il s'est dit ok, maintenant je suis là et mon job c'est de sauter.
- Speaker #0
Vous étiez en numéro 4 de l'équipe de France. On dit toujours, le numéro 1, le numéro 4, c'est censé être les piliers d'une équipe. Quand on est numéro 4 comme ça, qu'on est devant son public, qu'on joue une médaille, c'est une pression encore supplémentaire ?
- Speaker #1
Oui, c'est sûr que quand on rentre en piste, on a tout le poids de l'équipe derrière. On sait que le sans faute nous met tout en haut du classement ou malheureusement la petite faute peut nous faire redescendre. Mais je dois dire, j'avais énormément de pression, mais c'était une très très bonne pression. J'étais aussi à cette époque-là comme mon cheval, je pense que j'étais en pleine forme, pleine confiance. Et à partir du moment où on est en pleine confiance, je pense qu'on peut, on le voit souvent tous les week-ends, on peut demander ce qu'on veut à tous les cavaliers et tous les chevaux, ça passe. Bien sûr, à condition d'être en pleine confiance, oui bien sûr. Et puis aussi c'est rassurant, quand on nous met en quatrième, c'est aussi... très gratifiant parce qu'on a aussi la confiance de l'entraîneur et de tous les coéquipiers. Donc ça aussi, ça met aussi beaucoup de pression, mais on se sent un petit peu fort. D'ailleurs, on en avait parlé, je pense, tous ensemble avec tous les coéquipiers, même quelques semaines avant, et on était bien rodés. On avait fait déjà toute une saison, pas mal de Coupes des Nations, et chacun avait sa place et je pense que tout le monde avait trouvé son confort dans ces places-là.
- Speaker #0
Alors finalement, il y a eu un petit peu moins de pression sur votre deuxième manche du paréquipe puisque la médaille était déjà assurée. Mais vous, vous aviez la pression individuelle parce que vous étiez bien placé. Donc quand on rentre sur la piste dans la Coupe des Nations, on est encore l'esprit complètement à la compétition par équipe ou on a quelque part dans sa tête aussi l'individuel ?
- Speaker #1
Non, c'était d'abord tout d'abord faire le mieux possible pour l'équipe. Moi, je me rappelle encore quand je suis rentré en piste, si j'étais sans faute, on était médaille d'or. et avec une faute malheureusement que j'ai fait assez tôt dans le parcours on savait qu'on avait une médaille on ne connaissait pas la couleur il fallait attendre le tour je pense que c'était mais michael van der blotten qui passait après et tout était dans ses mains après bien sûr j'étais très déçu d'avoir fait une faute parce que je me rappelle c'est une faute sur le numéro deux ou peut-être le numéro trois tout début de parcours sur un vertical un peu anodin, que normalement jamais Orient aurait fait une faute. On a fait vraiment une petite faute bête. Je pense que j'ai fait une petite faute de cavalier. Je n'ai pas dû être assez précis. Et franchement, j'étais vraiment très déçu, sorti de piste, parce que je savais que peut être on allait perdre cette médaille d'or qu'on a perdue d'ailleurs.
- Speaker #0
Bon, l'argent, ce n'était pas si mal. Vous avez été très sollicité. Je me souviens, à l'époque, j'animais le plateau d'Equidia. Vous étiez venu, il y avait 3000 personnes en bas du plateau pour vous acclamer et tout. Il faut quand même rester concentré parce que la compète, elle n'est pas terminée.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Mais vous savez, quand on a déjà une médaille par équipe, on a tous quand même fait un peu la fête le soir. Tout le monde avec tous les propriétaires, tout notre entourage qui était vraiment... Et on avait aussi un jour de repos pour se remotiver. Donc je pense qu'il y avait une telle pression qu'on avait aussi besoin de se relâcher un petit peu. Et ça a fait beaucoup de bien justement d'avoir une petite soirée où on a pu se relâcher un peu.
- Speaker #0
Alors on passe à la finale individuelle, enfin à la demi-finale individuelle. On arrive à remettre le compteur cérébral entre guillemets à zéro.
- Speaker #1
Oui tout à fait, en fait c'est un deuxième championnat qui commence. On a eu notre journée de repos, on a bien décompressé. Et puis le jour de... de cette demi-finale. On se remet dans un état comme si on repartait sur une épreuve par équipe, la même concentration, sachant que j'avais quand même une très bonne chance d'être bien. Mon cheval était aussi en forme, donc j'étais vraiment hyper concentré. D'ailleurs, le résultat l'a prouvé puisque j'ai réussi à sortir avec Corian un magnifique double sans faute, ce qui m'avait même propulsé en tête du championnat du monde, bien sûr.
- Speaker #0
Justement, double sans faute, mais parlez-nous Patrice de ce dernier saut sur cette Auxerre. Vous lâchez tout, vous prenez la tête entre les mains. Il se passe quoi à ce moment-là ?
- Speaker #1
C'est drôle parce que j'ai ressenti, bien sûr j'ai regardé la finale individuelle des Jeux Olympiques de Versailles cette année et le dernier obstacle était placé exactement comme il était placé à Caen. C'est-à-dire un grand tournant, le dos au paddock et les chevaux devaient repartir sur un très très gros auxerre. Et c'est vrai que je me souviens, moi, dans mon parcours, comme on a pu voir justement à Paris, énormément de cavaliers craquaient un petit peu sur le dernier parce qu'on a le sans-faute qui est là. Et comme on dit dans notre jargon, on voit un petit peu la coupe sur la cheminée. Et je me rappelle tout à fait, on avait un trip qui était assez difficile. On sortait du tournant et on avait une quinzaine de foulées plus loin. Sorti de tournant, à l'entrée de piste, un très très gros oxerbe. Et je me revois encore, je sors de mon tournant en me disant Je suis sans faute, je suis sans faute, je suis sans faute. Et je regarde mon obstacle, je ne vois pas de foulée, pas de distance. Et là, j'ai vu vraiment, j'ai un peu paniqué, pas de distance. Mais j'avais une telle confiance en Orient que j'avais une longue, une foulée très longue qui arrivait, mais sans vraiment trop d'action. Et je lui ai demandé, il m'a sorti un seau qui venait d'ailleurs. Normalement, un autre cheval serait été écrasé dans l'auxerre. Lui, il a réussi à se dépatouiller de ça. Et à ce moment-là, j'ai compris que j'étais sans faute et qualifié pour l'épreuve tournante, qui était pour moi un rêve de gosse de participer à cette épreuve. Pour moi, c'était quelque chose d'extraordinaire. Je me souviens, mon premier championnat du monde, avec sa chapelle, j'avais 21 ans à l'époque. J'avais assisté à cette épreuve, l'épreuve tournante, qui était une épreuve fantastique. À l'époque, il y avait Japlou, il y avait tous les meilleurs chevaux du monde. Et franchement, c'est quelque chose que j'avais dans la tête depuis longtemps, de participer à une telle épreuve.
- Speaker #0
La question est traditionnelle, justement, pour cette finale A4. Comment on vit le moment quand on voit les autres monter son cheval et qu'est-ce que ça fait de monter le cheval des autres ?
- Speaker #1
C'est une expérience incroyable. On est sur le bord de la piste et on voit son cheval qui est monté par les meilleurs cavaliers du monde du moment. Donc c'est quelque chose de très intéressant et aussi de pouvoir monter les chevaux des autres. C'était quatre chevaux exceptionnels. On se dit, je vais monter ce cheval. Et ce qui est drôle, c'est que la veille au soir, on était à un dîner avec Philippe Garda, Sabrine et Armand Emmanuel. Et je leur disais il faut absolument que je regarde toutes les vidéos des chevaux, il faut que je travaille sur comment les monter et tout ça. Et Philippe m'a dit oh calme, calme, tu vas monter comme tu le sens et tu ne te mets pas la pression avec ça. Tu vas les monter comme tu montes tes autres chevaux. C'est vrai, j'ai un peu d'instinct. Il me dit fais-toi confiance, ne te prends pas la tête avec ça et tu verras bien demain. Et voilà, c'est des petites anecdotes qui me restent bien sûr dans la tête.
- Speaker #0
Une question qui fâche entre guillemets Patrice. Si je vous dis 43.
- Speaker #1
Oui, voilà. 43 centièmes de retard. Oui, bien sûr, un petit peu de temps dépassé. Tout le monde, souvent, m'a dit Ah, tu as perdu la médaille parce que tu as fait du temps dépassé. Mais non, parce que si je n'avais pas fait de temps dépassé, j'aurais dû faire un barrage aussi avec Yeroun, qui était double dame, qui était aussi tout sans faute. Donc, OK, peut-être j'aurais gagné au barrage, mais j'aurais aussi peut-être perdu. Donc, voilà, c'est comme ça. Maintenant, on ne peut plus refaire la machine en arrière. Voilà, mais... Ce qui est drôle, c'est que je ne suis pas le seul cavalier français. Je crois qu'il y a Michel Robert qui est dans mon cas et Thierry Pommel aussi qui est dans mon cas vice-champion du monde avec du temps dépassé aussi. C'est quand même un très bon résultat, même si c'est que deuxième.
- Speaker #0
Comment on vit aussi le fait d'espérer une faute de l'autre ? Vous êtes habitué à un haut niveau parce que c'est ça le sport, c'est la compétition. Mais quand vous descendez de cheval, votre sort ne vous appartient plus. Il faut que Yeron Double Dame fasse faute. Comment on vit ce dernier parcours ?
- Speaker #1
Oui, alors bien sûr, ça m'est arrivé plusieurs fois. Ça nous arrive souvent. Je me rappelle très, très bien. On avait été quatrième par équipe aux Jeux Olympiques d'Atlanta en 96, je crois. Et il y avait un de mes meilleurs potes du milieu qui était en piste, c'était Rodrigo Pessoa. Et s'il était sans faute, on était quatrième. S'il faisait une petite faute, on était médaille de bronze. Donc ça m'a rappelé aussi ce moment, je regardais Yeroun faire son parcours, qui était avec peut-être Kazal, et je le regardais, il sautait des obstacles, il sautait des obstacles sans faute, rien ne tombait, et bon, il a passé le dernier sans faute, je me suis dit, bon ben voilà, c'est lui qui a gagné, moi j'ai perdu, ça nous arrive tous les week-ends. Alors c'est sûr, c'est pas très agréable, mais bon, après c'est le sport. Si j'avais... fait ce temps dépassé, me retrouver quatrième, là j'en aurais été malade, je pense. Mais là, en étant vice-champion du monde, c'est quelque part une petite défaite, mais c'est aussi une grande victoire et beaucoup de satisfaction.
- Speaker #0
Les deux années suivantes ont été un petit peu moins glorieuses. Il y a eu des résultats, il y a eu des victoires. Mais peut-être le regret avec Orient, c'est l'absence de Jeux Olympiques. Londres, ça n'a pas pu se faire. Rio non plus.
- Speaker #1
Oui, voilà, malheureusement, c'est vrai, le cheval avait pris un petit peu cher à Caen. Il avait fait un concours fantastique, mais il avait laissé aussi un petit peu, malheureusement, je pense, un petit peu de sa santé, un petit peu de son cœur. On a eu beaucoup de mal à le retrouver. On avait préparé le cheval au mieux pour essayer de participer à Londres, mais malheureusement, ça... Sa santé ne nous a pas permis de l'emmener jusqu'à son cours. Il avait eu un petit pépin de santé. Malheureusement, on n'a pas pu refaire, après les championnats du monde de Caen, un très bel événement. Mais c'est un cheval qui a quand même eu une carrière fantastique et je ne lui en veux pas.
- Speaker #0
Une belle retraite et des beaux adieux. En plus, vous aviez deux chevaux ce jour-là à Paris-Ville-Pinte qui partaient à la retraite avec le Haradé-Coudrette.
- Speaker #1
Oui, très émouvant. C'était une très belle cérémonie. C'est sûr que... C'est un souvenir aussi qui me reste gravé énormément dans mon cœur parce que ces deux chevaux-là ont quand même été de très grandes vedettes et quand on fait leurs adieux, c'est sûr que ça met quand même un petit coup au moral et c'était très émouvant. C'était très émouvant mais ils ont eu une très très belle cérémonie et d'ailleurs aujourd'hui les chevaux sont vraiment en pleine forme. Morian saillit beaucoup, fait plein de très bons chevaux. Ornella, on va bientôt voir ses premiers produits sortir. Ces chevaux-là continuent à... On pense toujours à eux et bien sûr je pense souvent à eux.
- Speaker #0
C'est ce que j'allais vous demander, est-ce qu'il vous envoie des SMS de temps en temps, Orient ? Est-ce que vous avez des nouvelles ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr, je le vois régulièrement, une fois ou deux par an. Il n'est pas très loin et bien sûr j'ai de ses nouvelles régulièrement.
- Speaker #0
Vous avez une belle carrière Patrice, qui n'est pas finie d'ailleurs, on espère toujours vous revoir. Est-ce que Orient Express a une place à part ?
- Speaker #1
Oui bien sûr, c'est toujours compliqué, difficile de dire oui Orient a été meilleur qu'un tel ou un tel. J'ai eu de très grands chevaux, beaucoup de la chance d'avoir monté de très grands chevaux. J'ai participé à plusieurs Jeux Olympiques avec des chevaux différents, des championnats d'Europe, des championnats du monde. Mais celui-ci, c'est vrai qu'avec ses deux médailles d'argent en championnat du monde, il se détache un petit peu des autres. Mais je n'oublie de toute façon pas les autres qui m'ont amené aussi de très, très belles victoires.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Patrice. On vous revoit bientôt ?
- Speaker #1
Bien sûr, je suis en concours régulièrement. Bien sûr, pas au même niveau. J'attends d'avoir la chance de retrouver un cheval qui me ramène sur de très, très gros concours. Mais je suis toujours en activité et en action.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Patrice Delaveau.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Patrice Delaveau. Merci à Sébastien Roulier-Varlamoff pour son précieux soutien éditorial et à Swan Decam, notre fidèle monteur et mixeur. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à vous abonner et à nous soutenir par vos votes et vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout rendez-vous. au prochain épisode de Légendes Cavalières.
- Speaker #1
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