- Speaker #0
On était tellement content de rentrer sur cette piste et de galoper sur cette piste que c'était le rêve de tout le monde, de galoper sur la piste du Grand Parquet. Le Grand Parquet, c'est le Grand Parquet, tu peux parler dans le monde entier, tout le monde connaît le Grand Parquet. C'est un endroit qui était mythique, on pouvait tous les ans aller performer là-bas. Ça fait vraiment partie de ma vie, le Grand Parquet.
- Speaker #1
Containe-Blo, pour nous Français en tout cas, et plus particulièrement peut-être pour ma génération, c'est évidemment un lieu mythique où c'est... construit l'histoire de notre sport, c'est un lieu sacré pour l'équitation française. Bienvenue dans Légende Cavalière, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Depuis sa création, il y a désormais plus de 4 ans, Légende Cavalière vous fait revivre quelques-unes des plus belles pages de l'histoire des sports équestres. En début d'année, votre podcast ... vous avez replongé dans l'histoire du Grand Palais, lieu indissociable du développement de l'équitation. Dans ce 51e numéro, je vous propose une autre visite d'un lieu emblématique des sports équestres, le Grand Parquet de Fontainebleau, dont le terrain d'honneur vient d'achever sa dernière mue. Terre de chasse, au XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, cet écrin a toujours gardé un lien privilégié avec le cheval. Il est aujourd'hui un terrain mondialement connu et reconnu. qui a accueilli bien plus de grandes compétitions qu'on ne pourrait l'imaginer. Dans la seconde partie de cet épisode, Pierre Durand, Philippe Rosier, Roger Yves Bost ou encore Camille Condé-Ferreira nous livreront leurs souvenirs Béli-Fontain. N'oubliez pas de vous abonner à Légende Cavalière, c'est gratuit sur toutes les plateformes. Il y a quelques jours, des chevaux ont de nouveau foulé la piste en herbe du grand parquet de Fontainebleau. Roger Yves Bost, Philippe Rosier et Max Tiron ont eu le privilège d'effectuer un dernier test. Le nouveau terrain d'honneur est inoxydable. en cette fin juin à l'occasion de fontainebleau classique l'événement estival francilien de grand prix events après une nouvelle campagne de rénovation menée en plusieurs phases le stade équestre de 26 hectares a retrouvé tout son brillant les plus nostalgiques regretteront peut-être la disparition des reliefs qui caractérisaient le terrain d'honneur mais les exigences du sport de haut niveau ont évolué copier coller l'ancienne piste s'était risqué de voir les meilleurs cavaliers internationaux boudé l'endroit. Le grand parquet, le cheval y a depuis longtemps tenu une place essentielle. Fontainebleau fut en effet un lieu incontournable pour les rois amateurs de vénerie, la chasse à cours, une pratique aujourd'hui plus que contestée mais une occupation royale très prisée pendant plusieurs siècles. Louis XIV avait commandé des enclos sains autour de la forêt de Fontainebleau pour y chasser plus facilement perdris et faisans. Dans le remarquable ouvrage « Le Grand Parquet, une histoire équestre de Fontainebleau » paru en 2011 aux éditions Heliopole, les auteurs Sarah Berrier et Christophe Brunet nous apprennent que ces zones étaient alors appelées des parquets. Ce Grand Parquet a traversé les époques. Les premières compétitions équestres, essentiellement à destination des militaires, s'y sont tenues dès 1913. Un hippodrome y fut dessiné en 1922. En 1924, Paris accueille les Jeux Olympiques pour la deuxième fois. Les épreuves équestres sont organisées au stade olympique de Colombe. Le cross du complet est alors long de 36 km. Oui, oui, vous avez bien entendu, 36 km, une autre époque. De son côté, Fontainebleau accueille les épreuves d'équitation du Pentathlon moderne, triplé suédois à la clé. En 1950, le premier championnat de France de saut d'obstacle est organisé au Grand Parquet. jusqu'en 1978, s'achevait par une finale tournante. Lire la liste des champions de France, sacré au Grand Parquet, c'est retracer l'histoire du saut d'obstacle français. Le double champion olympique individuel Pierre Jonquière d'Oriola, 4 fois en or. Eric Navet, champion à 5 reprises. Hervé Gaudignon à 4 reprises. Pierre Durand et Japlou, 2 fois sacrés. Michel Robert, 3 fois. Frédéric Cotier, Roger Yves Bost. Gilles Bertrand de Ballanda, Eric Levallois, Édouard Coupéry, l'actuel sélectionneur de l'équipe de France, champion en 1990, et bien d'autres encore. Dans la seconde partie de cet épisode, Bosty, Pierre Durand et Philippe Rosier se souviendront de cette époque sur ce terrain composé d'obstacles naturels, dingué et et surtout de fort dénivelé, réclamant une vraie science de l'équilibre. Mais auparavant, retour en 1979 avec Jean Marquet au commentaire dans Stade 2.
- Speaker #2
Hervé Godignon, c'était le champion de France en titre avec Electre. Nous allons le retrouver ici après ce panoramique du grand parquet de Fontainebleau qui est vraiment pour le concours de saut d'obstacle le terrain idéal. Et il va prendre ici la deuxième place sur cet excellent terrain. Il y avait beaucoup de monde à Fontainebleau pour les deux dernières journées de ce championnat de France. Et Rémy Guignol qui va être suivi par celui qui était le favori. et qui a gagné, et qui a gagné en particulier grâce à ce cheval que nous voyons ici, qui s'appelle Galoubet, appartenant à Madame Pellegrin. Galoubet qui est un baie de 7 ans, et vous voyez c'est un superbe cheval, vous voyez avec quelle aisance il franchit ici les obstacles, il a de très très grandes qualités, c'est déjà le champion des 5 ans, c'est un cheval entier, quant à Gilbert-Franck de Ballanda, qui a 29 ans, et bien c'est, on peut le dire, sa première grande victoire.
- Speaker #1
Un an plus tard sur TF1, Bruno Mazur évoque le titre d'Hervé Godignon.
- Speaker #2
Pour ramener des médailles de Moscou, les Français comptent beaucoup sur les cavaliers. Aujourd'hui, le ministre des Sports a annoncé qu'il donnerait aux cavaliers français les moyens de briller à Moscou. Les épreuves ont duré cinq jours à Fontainebleau et ils annoncent un très net renouveau de l'équitation française qui semblait un peu au creux de la vague, il faut bien le dire. Un reportage de Jean-François Robinet. Il a 25 ans, il aime passionnément les chevaux et s'il n'en possède pas lui-même... Il doit à son talent et son travail la confiance des propriétaires. Hervé Godignon a bien mérité sa victoire avec la jument Electre 2. Une victoire de justesse devant le favori Daniel Constant, qui lui aussi forme avec Danozo un couple de taille internationale. Hubert Parot, le champion olympique, n'est que troisième.
- Speaker #1
En 1982, le premier titre de Pierre Durand, avec Japlou, bien évidemment.
- Speaker #2
Patrick Caron ici était en tête avant les deux parcours d'aujourd'hui construits par Philippe Gaillot. Il n'a pas pu s'y maintenir, mais sa performance est encourageante. A quelques jours du départ de l'équipe de France pour une tournée aux Etats-Unis, Caron s'est placé deuxième. Patrick Caron précède un autre cavalier champion du monde, Michel Robert, qui montait idéal de la haie. Un parcours de très obstacles, très technique, difficile, avec des combinaisons assez grosses. Sévrierité, élégance, classe. Ainsi se caractérise la montre de Michel Robert, champion du monde par équipe et des médailles de bronze à titre individuel, certainement le plus beau cavalier que l'on pouvait suivre au Grand Parquet de Fontainebleau. Il va participer lui aussi à la tournée américaine, ainsi que Frédéric Cotier et Xavier Leray. Laurent Elias, champion de France 1981, s'est classé 4e. Hubert Tiroin et Philippe Rosier, fils de Marcel, 5e ex-éco. Gilles Bertrand de Ballorda, 7e. Médaille de bronze, ici encore pour Luc Delrobert, ancien champion de France de tonture complet. Le vainqueur, Pierre Durand. Pierre Durand, bordelais de 27 ans, est un cavalier qui ne peut consacrer que peu de temps chaque semaine à l'équitation puisqu'il remplit la fonction de syndic de faillite. C'est donc un cas à part, un vrai amateur. Pierre Durand a eu le choix heureux en découvrant Japlou, dont il est le propriétaire.
- Speaker #1
Avec 5 titres. Éric Navet, le recordman, retour en 2004.
- Speaker #2
Éric Navet a écrasé de toute sa classe ses championnats de France de saut d'obstacle. C'est la quatrième couronne nationale pour le cavalier normand, après celles de 92, 98 et 99. Éric Navet et son cheval Dolard Dumurier ne venaient pas à Fontainebleau pour gagner. Ils étaient ici pour affiner certains réglages et convaincre l'entraîneur national de les emmener aux Jeux Olympiques d'Athènes. Le cavalier de panilleuse près de Vernon, champion du monde d'équitation à Reres en 2002 à 45 ans. Il sera probablement l'homme de base de l'équipe de France à Athènes.
- Speaker #1
Eric Navet ajoutera un cinquième titre, toujours sur le grand parquet, en 2007 avec Imdizini. Jusqu'en 1980, les concours internationaux ne sont pas aussi nombreux qu'aujourd'hui. Mais Fontainebleau reçoit déjà les meilleurs du saut d'obstacle. Le grand parquet accueillera même plusieurs années l'officiel de France avec sa très attendue Coupe des Nations. Pourtant, dans les années 1990, le complexe commence à être boudé par une partie des compétiteurs, de plus en plus réservés sur la qualité du terrain en herbe. Pendant un concours international, de grosses pluies transforment même le centre de la piste en lac. Pour replacer Fontainebleau parmi les meilleurs sites de l'Hexagone, un vaste projet architectural et environnemental d'un coût de 14 millions d'euros est lancé en 2005. Frédéric Valtoux, maire de Fontainebleau, explique ses travaux dans un sujet de France 3.
- Speaker #2
Il fallait rénover parce que même si Fontainebleau est un site naturellement magnifique, même si Fontainebleau est un site historiquement recherché par les cavaliers, ça ne suffisait pas et qu'aujourd'hui, beaucoup d'organisateurs ne trouvaient plus ici des conditions modernes pour accueillir et organiser des grandes manifestations internationales. En 2009, le Grand Parquet accueillera les championnats d'Europe de concours complet.
- Speaker #1
Mais avec ce lifting prévu pour durer 4 ans,
- Speaker #2
Fontainebleau rêve de championnat du monde,
- Speaker #0
voire même de Jeux Olympiques, au cas où Paris déciderait de se lancer dans une nouvelle candidature.
- Speaker #1
Ces dernières années, une nouvelle campagne de rénovation a été entreprise avec les Jeux Olympiques de Paris 2024 en ligne de mire. Dès juin 2020, le site a présenté un visage nouveau, avec notamment le passage en sable du petit parquet, une piste apparue en 1984. Si le grand parquet est essentiellement associé au saut d'obstacle, le concours complet y a également tenu une place majeure à partir de 1962. Parmi les temps forts, le site accueille en 1980 les épreuves de complet des Jeux dits de « remplacement » à la suite du boycott des Jeux de Moscou après l'invasion de l'Afghanistan. La compétition se conclut par une marseillaise grâce à la médaille d'or par équipe de Joël Ponce, Jean-Yves Toussaint, Thierry Toussaint et du regretté Armand Bigaud. Dans Stade 2, Thierry Roland et Alain Teller évoquent cette performance.
- Speaker #2
Le concours complet, sport généralement considéré comme confidentiel, a attiré la grande foule à Fontainebleau où les cavaliers français ont réussi l'exploit de battre les Américains à l'occasion de ces contre-jeux olympiques. Les Américains qui sont considérés dans cette discipline comme les meilleurs du monde. Nous allons immédiatement parler de ce concours complet, Alain Teller. C'est donc, je l'ai dit, un très brillant succès pour les cavaliers français. C'est un brillant succès par équipe Thierry. C'est aussi un résultat probant au niveau du nombre, puisque 50 000 personnes à Fontainebleau, ça rappelle les chiffres que l'on a coutume de voir,
- Speaker #0
notamment en Angleterre,
- Speaker #2
dans les complets de Burley. Un bon succès.
- Speaker #1
Toujours en complet, en septembre 2009, le Grand Parquet se met à l'heure des championnats d'Europe. A domicile, la France compte bien aller chercher cette médaille d'or qui lui a toujours échappé. Sur France 3, Thierry Touzin évoque cette échéance.
- Speaker #0
Thierry Touzin, bonjour. Bonjour.
- Speaker #2
Vos collègues du SAUDOPTAC vous ont mis un petit peu la pression il y a quelques jours avec ce titre de Kevin Toth ?
- Speaker #0
Non, je ne pense pas qu'on puisse parler de pression. Au contraire, ils nous ont donné l'envie de faire comme eux. Donc ça va au contraire nous booster. Si on peut ramener une deuxième, on ne va pas s'en priver.
- Speaker #2
Les Anglais vous ont justement un peu en kick mini dans ces derniers championnats.
- Speaker #0
Là,
- Speaker #2
ce sont les Allemands qui cette fois vont peut-être faire figure de favoris ?
- Speaker #0
Oui, ça va être les deux nations qui sont toutes. temps les plus en vue l'angleterre et l'allemagne en pensée souvent intercalé de nombreuses fois deuxième au championnat d'europe par équipe la plus haute marche nous a pas encore sourit c'est peut-être pour cette année mais les allemands surtout avec leur niveau de dressage nous font assez peur mais bon une compétition n'est jamais couru d'avancé on a beaucoup travaillé sur ce plan là je pense qu'ils font devant nous au provisoire après le dressage mais mais bon, après... Le cross c'est Fontainebleau, et Fontainebleau on est chez nous, et nos cavaliers aiment bien galoper dans la forêt.
- Speaker #1
Pierre Michelet trace le cross. Le parcours débute sur le Grand Parquet, puis rejoint le terrain militaire de la Salamandre, puis la forêt, pour revenir s'achever sur le Grand Parquet. 12 couples tricolores sont au départ. Pour représenter l'équipe de France, Nicolas Toussaint avec Tachou, Jean Teler avec Espoir de Lamarre, sacré champion du monde individuel, 7 ans plus tôt à Réresse de la Frontera. et champion olympique par équipe en 2004 à Athènes, mais aussi Cédric Liard avec Jesse Mail et Eric Viganel avec Coronado Prior.
- Speaker #0
Ça va me permettre en début d'Olympiade de tester des gens que je n'ai pas l'habitude d'emmener. Je pense que c'est très porteur pour la suite.
- Speaker #2
Même si les chefs de file restent, les Nicolas Toussaint,
- Speaker #0
les Jean Tolère,
- Speaker #2
vous avez quand même des garçons sur lesquels vous appuyez ?
- Speaker #0
Complètement, mais il faut quand même préparer la relève. Je pense qu'il y a pas mal de jeunes couples, de nouveaux couples qui... qui ont l'aider en langue et qui vont essayer un petit peu de montrer qu'ils ont du potentiel pour l'avenir. Je pense que pour le renouveau de l'équipe de France, Jean Teller qui est très performant en tant que 55 ans ne sera pas éternel. Donc il est bon qu'il y ait des jeunes qui poussent derrière.
- Speaker #1
Sur le papier, la France peut rivaliser avec la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Mais le cross va noyer les espoirs tricolores et allemands. Nicolas Toussaint est éliminé pour un franchissement en dehors des deux fagnons. Même issue pour Jean Teller, recalé à la seconde inspection vétérinaire entre le cross et l'Ipique. La France n'a plus d'équipe. L'Allemagne non plus, après les éliminations au cross d'Ingrid Klimke, d'Andreas Dibowski et de Dirk Ausha. Seul Michael Jung et Sam, couple dont vous pouvez revivre l'histoire dans l'épisode 40 de Légende Cavalière, ont évité le naufrage. Ils finiront en bronze. Derrière les deux Britanniques, Christina Cook, sacrée avec Miners Frolic, et Piggy March, ex-French. La Grande-Bretagne est bien évidemment couronnée par équipe. Côté tricolore, Didier Denain et Ismène Dutemple, engagés en individuel, prendront une belle cinquième place. Le Grand Parquet de Fontainebleau, ce sont aussi des compétitions d'endurance, avec de très nombreuses années une CEI 3 étoiles. d'attelage, de hunter et de multiples autres disciplines. Ce sont aussi les grandes semaines de la société hippique française où les meilleurs jeunes chevaux se retrouvent chaque année pour disputer la finale de leur championnat. D'abord du dressage et du saut d'obstacle bien sûr avec les finales des cycles classiques et libres. En 2023, les jeunes poneys ont rejoint l'aventure. Organisé depuis 1994 à la mode Beuvron, le soloing pony, rebaptisé cette année le saut pony, a débarqué en Seine-et-Marne. En réalité, Les poneys sont chez eux depuis bien longtemps, avec un temps fort, le Bono International Poney, plus connu sous l'appellation du BIP. Une épreuve née en 2001 sous l'impulsion d'André Bonneau, labellisé CSI Europe un peu plus tard avec la création d'une Coupe des Nations Poney. Claire Griot et André Bonneau racontent la genèse du BIP.
- Speaker #0
Déjà j'étais à l'époque adjoint à l'entraîneur national. Et mon épouse avait vu dans un journal qu'on pouvait louer le Grand Parquet. Et elle me dit, ce serait bien qu'on organise un Grand Prix. Pourquoi on n'irait pas le faire au Grand Parquet ? Je lui ai dit, c'est une super idée. Donc, j'ai pris ma voiture. Un quart d'heure après, j'étais là. Et j'avais déjà dans ma tête tout ce que j'allais faire.
- Speaker #2
Et on a commencé comme ça.
- Speaker #0
Est-ce que ça a été tout de suite une compétition internationale ou est-ce que ça a mis quelques années à... à se mettre en place.
- Speaker #2
La première année,
- Speaker #0
on a fait un national qui était une réussite parce qu'on avait déjà 1700 chevaux. Et puis tout le monde nous a félicité sur l'organisation qui n'avait rien à voir avec celle-ci, entre parenthèses. Et on s'est dit pourquoi pas faire un international. Donc 2002, on a fait notre premier international.
- Speaker #1
De très nombreux cavaliers, aujourd'hui habitués aux grandes épreuves internationales, ont un jour couru sur le Grand Parquet à Poney. Les Allemands Catherine Eckermann, Maurice Tebel et Patrick Stuhlmeier. Les Belges Olivier et Nicolas Philipparts, ainsi que Peter De Vos, l'Irlandais Bertram Allen et bien évidemment pléthore de tricolores dont Nina Malvey, notre actuel numéro 1 mondial des moins de 25 ans, Pierre-Alain Mortier, Alexandre Apaio, Alexandre Fontanel, Julia Dallamano, Mégane Moissonnier et tant d'autres. Tête d'affiche de toute une génération, Camille Condé-Ferreira s'y est illustrée en 2015 avec la victoire dans la Coupe des Nations, puis dans le Grand Prix avec son Pumpkins Pondi. Nous l'avons rencontré. dans la seconde partie du podcast. En 2012, le Grand Parquet a également reçu les championnats d'Europe poney de saut complet et dressage. En jumping, la Grande-Bretagne l'avait emporté. La France avait dû se contenter de la cinquième place avec dans ses rangs une certaine Mégane Moissonnier avec Jimmerdor de Floris, cinquième en individuel, Inès Jolie avec Jamaïque, Florine Rousseau avec Politica de Floris et Trécy Mur avec Milford de Grange. Dans l'épisode 44 de Légende Cavalière, Mégane se souvenait.
- Speaker #0
Quand on a recommencé à le faire sauter, j'étais directement au championnat d'Europe la saison qui a suivi. J'avais déjà gagné plusieurs Grands Prix Excellence, j'avais fait quelques Coupes des Nations, quelques Grands Prix Iponais qui étaient vraiment bien. Puis oui, les championnats d'Europe sont arrivés avec une cinquième place en individuel. Donc c'était déjà vraiment un tout petit peu décevant parce que j'étais vraiment pas loin du podium, mais vraiment très satisfaisante en si peu de temps.
- Speaker #1
Quel souvenir vous gardez justement de ce championnat d'Europe qui avait lieu à Fontainebleau, à la maison en plus ?
- Speaker #0
C'était un super championnat. Il y avait vraiment une bonne ambiance, c'était très bien organisé. On avait fait tous des bons parcours, mais des parcours à quatre points. Donc dans une Coupe des Nations, ça coûte vite cher. Ça nous avait éloigné un peu du podium, bêtement. Mais après, j'avais quand même fait une belle performance individuelle. Donc ça reste un très beau souvenir.
- Speaker #1
Le complet sacrera l'Irlande et le dressage, l'Allemagne. Cette année-là, Fontainebleau n'a pas réussi au tricolore reparti sans la moindre médaille. Les grands organisateurs d'événements équestres se prestent à Fontainebleau. Après la famille Mars et son été du Grand Parquet qui comportait un CSI 4 étoiles, Grand Prix Events, créateur de Fontainebleau Classique, anime le site depuis 2013. En juillet 2018, pour la première fois de l'histoire des sports équestres, Grand Prix Events y a même orchestré de magnifiques championnats d'Europe longines, enfants, juniors et jeunes cavaliers dans les trois disciplines olympiques. Avec de très belles victoires tricolores, en concours complet. Or par équipe chez les jeunes cavaliers grâce à Victor Lévesque, également sacré en individuel, Romain Sens, Victor Burtin et la regrettée Thaïs Méheust. Deux ors également chez les juniors grâce à Anouk Canteloup, sacré en individuel, avec Daniel Del Imperméable, Julie Simonnet, Chiara Autain et Zazie Gardeau. On réécoute la fin du parcours d'Anouk. Depuis 2022, GL Events Equestrian orchestre le printemps des sports équestres avec le Master Pro de saut d'obstacle et des épreuves de très haut niveau en jumping, dressage et paradressage. Un temps proche de tomber dans un relatif anonymat et de ne plus rassembler que des souvenirs d'anciens combattants, le grand parquet de Fontainebleau a retrouvé toute sa vigueur, toute sa splendeur. L'histoire des sports équestres s'y est écrite depuis des siècles. Elle s'y écrira encore, espérons-le, pour de nombreuses années. Pour cet épisode de Légende Cavalière, quelques grands cavaliers se sont souvenus des émotions vécues par le passé sur ce grand parquet de Fontainebleau. Avec pour tous la même première question. Si je vous dis grand parquet, ça vous évoque quoi ? Pour débuter, le voisin, Philippe Rosier.
- Speaker #0
Toute ma jeunesse, ma région, j'irais chez moi, chez nous.
- Speaker #1
Votre premier souvenir là-bas, parce que vous avez dû y aller très jeune là-bas.
- Speaker #0
Oui, très très jeune, avec mon père et tout. et c'est... de piste en air était incroyable et on y allait une fois par an c'était pour les championnats de france que je regardais que mon père montait pas et puis voilà c'est plein plein de souvenirs des championnats de france avec la tournante surtout c'est à dire que tu sais à la fin tu avais quatre cavaliers quatre chevaux et les cavaliers tournaient et je me souviens comme si c'était hier il y avait une grosse butte au milieu et les cavaliers étaient sur la butte les chevaux étaient à côté ils étaient là et les championnats de france voilà j'ai eu Mon père allait être champion de France, Christophe Cuyet qui était le jeune qui arrivait quand on ne savait pas d'où il débarquait, qui a mis une raclée à tout le monde. Je crois qu'il doit avoir à peine 20 ans. Voilà, ça c'est les soldats de Fontainebleau.
- Speaker #1
Ça ressemblait à quoi le site à l'époque ?
- Speaker #0
C'était beau parce que c'était, enfin l'ancienne bien sûr, mais c'était entretenu par l'armée, par les militaires de Fontainebleau. Et en plus, moi j'ai fait mon armée en 83. On appelait l'équipe piste. Et tu partais avec les camions pour aller arranger, couper les troncs d'arbres. Je me souviens aussi, il y avait un truc qui était incroyable. Il y avait un grand, grand hangar à l'entrée où il y avait tout le parc obstacle. Il y avait un menuisier qui était là, ébéniste, qui était là l'année et qui peignait. Je pense qu'il était militaire et qui s'occupait de tout le parc d'obstacles du 1er janvier au 31 décembre. C'était un musée. C'était un musée. Je me souviens de ça comme si c'était hier. Il avait tous les appareils pour couper toutes les cils et les machins. Et il inventait des obstacles. Voilà, ça c'est le souvenir que j'ai du Grand Parquet de Fontainebleau. Et un truc que tout le monde, ceux qui ont connu, ça s'appelait la paillote. Et tu avais une tribune qui n'existe plus maintenant, c'est une nouvelle. Il y avait une grande tribune et au bout de la tribune, tu avais une paillote en toit de chaume. Et c'était le rendez-vous des cavaliers qui étaient là. Et quand tu parles avec les anciens, la paillote, elle est toujours là. C'était vraiment le rendez-vous de tout le monde au bord de la piste.
- Speaker #1
Et en tant que cavalier, cette piste, elle avait quand même ses particularités avec du relief, avec ses coulées, etc.
- Speaker #0
Oui, très difficile à monter. Parce qu'en plus, il y avait beaucoup d'obsac naturel à l'époque. Tu avais des talus, des trous, des buts. Il y avait un passage de route, il me semble aussi. Une fosse au loup. Il y avait beaucoup de naturel. Puis c'était comme ça à l'époque. Tu allais avec sa chapelle, il y avait beaucoup de naturel. Tu allais avec ses têtes, il y avait beaucoup de naturel. Ça faisait tous ces beaux concours mythiques. En herbe, avec cette particularité d'avoir beaucoup d'obstacles naturels en plus. On a vu ça à Dinard aussi d'ailleurs. Donc ce n'était pas facile à monter, beaucoup de dénivelé. On avait les auxerres dans la côte et les versicaux dans la descente, c'était très agréable. Mais ça se passait très bien. On était tellement contents de rentrer sur cette piste et de galoper sur cette piste. C'était le rêve de tout le monde de galoper sur la piste du Grand Parquet. Quand j'ai eu la chance de le faire pour la première fois, c'était cool.
- Speaker #1
Vous vous en souvenez ?
- Speaker #0
C'est en junior. Ils ont fait les Ausha de France junior les premières années. Avant, ce n'était pas là. On a eu le temps de faire les championnats de France junior avec Patrice Delaveau, Bosti, de monter sur le grand parquet. C'est la première fois que je vais monter sur le grand parquet en junior.
- Speaker #1
On parlait des championnats de France, aussi des grands, des élites. C'était un petit peu perdu, mais c'était un rendez-vous où il y avait tous les meilleurs à l'époque.
- Speaker #0
C'était obligatoire déjà. Et puis, il faut savoir que c'était en direct sur TF1. Il faut quand même remettre les choses en ordre. Je crois que tu avais peut-être deux chaînes, peut-être trois, je ne suis pas sûr. Les championnats de France étaient en direct avec Yves Monrouzy. Ça aussi c'est des souvenirs. Les championnats de France étaient en direct sur TF1.
- Speaker #1
Maintenant aujourd'hui, on va retrouver le grand parquet en herbe.
- Speaker #0
Oui, parce que le grand parquet avait perdu toute sa flamme pendant un moment. Je ne veux pas dire qu'il était à l'abandon parce que ce n'est pas ça. Mais il avait besoin d'un coup de jeunesse, il avait besoin de refaire les travaux. Et en plus je me suis beaucoup investi après les Jeux Olympiques de Rio avec Bosti. Parce que c'est chez nous, c'est Fontainebleau, c'est ma région, je dois la défendre, c'est normal. Et puis l'endroit, c'est le seul stade équestre en France où tu peux faire les trois disciplines. Ici à La Baule, tu ne peux pas, à Dinard, tu ne peux pas. Ils sont des restes à l'équestre aussi. Mais le seul que je connais où tu peux faire les trois disciplines, c'est Fontainebleau. Et en plus, c'est chez nous. Donc c'est l'île de France et c'est Fontainebleau. donc après les Jeux de Rio comme il y a eu l'annonce des Jeux Olympiques de Paris je me suis permis de contacter Valérie Pécresse avec Bosti, on avait fait un courrier signé par les 4 cavaliers olympiques pour... entamer des travaux au grand parquet de fontainebleau parce que j'ai dit c'est le moment c'est maintenant qu'il faut il ya des fonds qui vont se débloquer et on a les jeux olympiques dans quatre ans je dis pas qu'ils vont être à fontainebleau parce qu'on savait que depuis le départ c'était versailles mais on devait se servir des jeux olympiques de versailles pour pour moderniser le Grand Parquet pour l'avenir. Et ça a marché. Valérie Pécresse nous a reçus, avec Patrick Caram, qui est le big boss du sport sur toute l'île de France. Et des fonds ont été débloqués, et tout le monde a mis la main à la patte pour que le Grand Parquet reprenne son nom et son aura. Voilà, son aura, exactement ce que je cherchais. Parce que le Grand Parquet, c'est le Grand Parquet, et tu peux parler dans le monde entier, tout le monde connaît le Grand Parquet.
- Speaker #1
Très performante dans ses années à Poney, Camille Condé-Ferreira se souvient aussi. Camille, si je vous dis grand parquet de Fontainebleau, ça vous évoque quoi ?
- Speaker #2
Ça m'évoque mes belles années à Poney, les nombreux BIP où j'ai participé, où j'ai eu la chance de participer. Et puis d'autres championnats, comme les championnats de pro pendant... Plusieurs années.
- Speaker #1
Justement, on revient sur l'époque un peu ponelle. La première fois que vous foulez la pelouse du Grand Parquet, parce qu'en ponelle, forcément, on est tout jeunes. C'est impressionnant.
- Speaker #2
Oui, non, parce que étant Sénémarnaise, le Grand Parquet, c'est un petit peu mon jardin. J'avais l'occasion de sauter assez facilement dessus, parce qu'à l'époque, on sautait quand même beaucoup plus facilement que maintenant dessus. Ce n'était pas très impressionnant. Après, la première fois que je suis rentrée en piste pour ma première Coupe des Nations à Fontainebleau pendant le BIP, qui était quand même un peu… Voilà, faire la Coupe des Nations au BIP, c'était un peu… Voilà, l'étape à passer dans la vie de cavalière-poney. Ça, c'était très impressionnant. J'avais 12 ans.
- Speaker #1
C'était avec quel poney ?
- Speaker #2
C'était avec Duke Box Dubuo. qui a été mon premier poney qui m'a permis de faire mes premiers championnats d'Europe et mes premières Coupes des Nations aussi. Et là, c'était assez impressionnant.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui impressionne quand on est au Grand Parquet ?
- Speaker #2
À l'époque, c'était la taille de la piste et quand même sa subtilité. C'était une piste peu commune avec un peu vallonné, des descentes, des montées. Des fois, on avait des verticaux de palanque dans une descente et on les trouvait insottables. Les combinaisons n'étaient pas forcément toujours faciles non plus. Et puis après, toutes ces rivières qui étaient là permanentes, les bidets permanents aussi, c'était toujours un peu impressionnant et stressant de devoir les sauter.
- Speaker #1
Les poneys, ils comprenaient quelque chose à ce qui leur arrivait ?
- Speaker #2
J'ai eu la chance, Duke Box était un poney qui était imperturbable, vraiment. Donc, je ne me posais pas du tout la question. Après, j'ai eu Pumpkin Spondy, avec qui j'ai gagné les deux fois le bip sur cette piste-là. et lui était un p... poil plus délicat. Alors avec le temps, ça a été... Il avait pris un petit peu d'assurance. Mais quand il y avait ce fameux bidet enterré, on prenait une petite suée et on était bien content de le sauter.
- Speaker #1
On a parlé du Grand Parquet dans ce podcast, avec le Championnat de France, avec tous les cavaliers élites. Mais pour les poneys, il faut bien préciser que le bip, quand on est cavalière-poney en France, le bip, c'est presque le sommet, en dehors des Championnats d'Europe, évidemment.
- Speaker #2
Ah oui, complètement. Le BIP, c'était le sommet. On avait trois gros rendez-vous dans l'année, sans parler des championnats d'Europe. On avait le BIP, on avait Hagen à l'époque, en Allemagne, qui était l'incontournable. C'était un peu le dernier concours sélection championnat d'Europe. Et la mode Bevon, c'était les championnats de France. C'était un peu les trois incontournables de l'année. Le BIP étant le premier, c'était le premier où il ne fallait pas se louper.
- Speaker #1
Il y a eu un championnat d'Europe aussi au Grand Parquet ?
- Speaker #2
Oui. Il y a eu un championnat d'Europe au Grand Parquet, je n'en garde pas un souvenir formidable. Mais j'ai quand même été la seule Française à réussir à faire son foot dans la Coupe des Nations. Je ne faisais pas partie de l'équipe, mais j'ai réussi quand même ça. Et on va retenir que ça.
- Speaker #1
Par contre, sur le bip, il y a donc les victoires, on en a parlé. En Coupe des Nations ou seulement en individuel ? Les deux ?
- Speaker #2
Oui, les deux. On a eu la chance de gagner les deux. J'ai gagné deux fois le Grand Prix. Et pour la petite anecdote, la deuxième année, je pars dans la Coupe des Nations et je tombe sur l'avant-dernier de la première manche. Je pense qu'encore aujourd'hui, on ne sait pas pourquoi. Il y a eu un loupé, le poney n'est pas parti. On a littéralement traversé l'avant-dernier obstacle. Et j'avais une super équipe, enfin on était une super équipe, donc ils ont très bien fait le travail. Je n'ai pas eu besoin de repartir dans la deuxième manche. Mais le lendemain, il y avait quand même le Grand Prix et il fallait revenir. et fallait douter de rien. C'est quand même un peu une épreuve psychologique. Et du coup je reviens dans le Grand Prix et je regagne le Grand Prix pour la deuxième année consécutive.
- Speaker #1
Il se passe comment ce Grand Prix ?
- Speaker #2
Et bien il se passe très bien et si je dis pas de bêtises et mes souvenirs sont bons, je gagne à 1 centième juste devant, à l'époque Justine Meyert, 1 centième juste devant elle. Donc vraiment de justesse.
- Speaker #1
C'est un concours à part quand on revient au Grand Parquet, même si vous avez connu aussi beaucoup d'autres concours, beaucoup d'autres terrains ?
- Speaker #2
Alors oui, j'aimerais beaucoup ressauter sur le Grand Parquet lui-même. Parce que des concours à Fontainebleau, on en fait beaucoup. Mais ressauter sur le Grand Parquet, maintenant qu'il est tout beau, tout neuf, il donne vraiment envie. Et puis, ça nous rappellera des bons souvenirs.
- Speaker #1
Basé à quelques minutes seulement du Grand Parquet, un autre champion olympique, Roger Yves Bost. Posty, si je vous dis le Grand Parquet de Fontainebleau, quels souvenirs remontent en vous ?
- Speaker #3
C'est toute ma jeunesse. J'ai passé toute ma jeunesse là-bas, mon père montait déjà en concours dans les années 70. J'ai des super souvenirs, j'ai assisté au championnat de France à l'époque. Il y avait Alain Hinnard qui avait gagné, il y avait Japlou qui avait gagné aussi le championnat de France. Après j'ai monté, j'ai été champion de France là-bas en 88. C'est un endroit qui était mythique. Je me souviens tous les ans d'aller performer là-bas.
- Speaker #1
Quand on est gamin voisin, en plus de ce terrain, Quand on y arrive pour la première fois, on a un peu les yeux grand ouverts. En plus, quand on est une famille de cavaliers comme vous.
- Speaker #3
Moi, j'ai toujours vécu la 5 minutes. Du coup, j'allais tout le temps. Il y avait les jeunes chevaux, les vieux chevaux. Quand je sortais de l'école, j'étais à 3 minutes à pied. J'allais même entre midi et 2. Ça fait vraiment partie de ma vie, le grand parquet.
- Speaker #1
Comment vous le décririez ? Ça ressemblait à quoi, le grand parquet ?
- Speaker #3
C'était un outil important pour les chevaux. C'était un des plus beaux terrains de France. On voyait les bons chevaux sauter là-bas. On savait que s'il y a un cheval sauté bien sur le grand parquet, c'était un crack. Mais c'était un endroit fabuleux. Il y avait le cross à côté, il y avait les vieux obstacles. Ça ressemblait vraiment au concours d'Aix-la-Chapelle. Ça a évolué maintenant.
- Speaker #1
Pas simple techniquement, parce que du dénivelé, donc forcément compliqué.
- Speaker #3
Il y avait beaucoup de montées et de descentes. Il y avait des obstacles de cross, il y avait plein de choses. C'est vrai que ça faisait partie de sa spécificité. Et maintenant, il est devenu plat. Ça a évolué, les concours ont évolué.
- Speaker #1
C'est toujours un bon moment d'aller monter au Grand Parquet, au-delà du fait qu'il n'y a pas beaucoup de transports pour vous. Sinon, c'est quand même un endroit qui reste aujourd'hui, parce qu'il a été quand même complètement renouvelé. Il est joli aussi aujourd'hui.
- Speaker #3
Maintenant, il y a les carrières à côté qui sont magnifiques. On a des concours super à organiser là-bas. Ça évolue tout le temps. Depuis, avec la dynamique des Jeux Olympiques, la région a vraiment aidé à refaire tout. à neuf et debout et là on a le grand parquet en herbe qui est refait.
- Speaker #1
Le championnat de France, quand vous êtes champion de France, vous vous souvenez comment ça s'était passé ?
- Speaker #3
C'était en 88, j'avais mon cheval Norton que je venais de récupérer deux mois avant. Et je connaissais, j'avais monté beaucoup de championnats déjà avant. Je suis champion de France plein de fois là-bas. C'est vrai que c'est un endroit où on voulait performer. On préparait toute notre saison en vue de cet événement-là.
- Speaker #1
Parce qu'il faut rappeler qu'à cette époque, c'était les meilleurs cavaliers avec leurs meilleurs chevaux qui venaient disputer le championnat de France.
- Speaker #3
On avait le championnat début octobre et on se préparait vraiment la saison. C'était le dernier concours de la saison extérieure. Tous les meilleurs chevaux étaient là.
- Speaker #1
Il y avait des tournantes déjà avec vous ?
- Speaker #3
Moi je n'ai pas fait des tournantes mais dans les années 75-78 c'était tournante encore et ils ont arrêté après.
- Speaker #1
Quel avenir vous lui voyez à ce Grand Parquet aujourd'hui ?
- Speaker #3
Le Grand Parquet a été tout refait, je pense qu'il va y avoir vraiment des super concours, il y aura des 5 étoiles, des jeunes chevaux. C'est reparti pour plusieurs années je pense, des grandes décennies. C'est vrai que ça a évolué, tout le monde est content d'être à cet endroit-là. Il y a l'histoire qu'il y a eu avant. Je pense qu'il y a encore des belles histoires à écrire.
- Speaker #1
J'ai eu Philippe Rosier qui m'a parlé aussi d'une ambiance, d'une paillote, etc. Il y avait une vie aussi au Grand Parquet ?
- Speaker #3
Il y avait une vie autour, il y avait les stands, il y avait le gars Dollar, le cheval noir qui est en statue. Il y avait toujours une super ambiance, c'était vraiment... Il y avait la paillote, comme il dit Philippe Rosier, le stand des cavaliers, il y avait vraiment une âme là-bas. C'était au départ par rapport avec les militaires à côté qui se sont occupés du site et tout en permanence. Et ça a évolué. C'est vraiment un endroit où moi, j'adore aller parce que j'ai à côté. C'était facile, mais toute ma vie est là-bas.
- Speaker #1
Merci, Bosti. Et pour finir, notre champion olympique individuel, Pierre Durand. Si je vous dis grand parquet de Fontainebleau, qu'est-ce qui vous vient à l'esprit ?
- Speaker #4
Il me vient des étoiles à l'esprit. Ça,
- Speaker #1
c'est une bonne réponse.
- Speaker #4
Et dans les yeux. et dans les yeux parce que Fontainebleau... pour nous Français en tout cas, et plus particulièrement peut-être pour ma génération, c'est évidemment un lieu mythique, où s'est construit l'histoire de notre sport, où se sont révélés à la fois des caméliers et des grands chevaux. Et évidemment, il y avait à mon époque en tout cas, et pendant très longtemps, un rendez-vous incontournable, qui était le championnat de France, qui se déroulait toujours début octobre. Ça clôturait d'ailleurs la saison. en extérieur, et où il n'y avait pas un couple parmi les meilleurs qui ne soit pas là pour essayer de gagner ce titre de champion de France qui avait une véritable signification. Et tout ça, c'était sur ce terrain de Fontainebleau.
- Speaker #1
En plus, être champion de France avec les meilleurs couples, les meilleurs chevaux, à cette époque où vous étiez aussi champion du monde, la France avait quand même des carrières de très haut niveau. Être champion de France, c'était presque être champion du monde, non ?
- Speaker #4
Alors là, je parle d'une époque, en tout cas pour ce qui me concerne, moi, et avec les deux titres que j'ai gagnés avec Japlou, dont le premier, il avait 7 ans. C'est jamais refait depuis. Nous n'étions pas encore ni champion du monde, ni champion d'Europe, ni champion olympique. Mais il n'en demeure pas moins que c'était un passage obligatoire pour se mettre en valeur. être remarqué par le sélectionneur entraîneur national. Et généralement, les résultats qu'on obtenait à Fontainebleau, notamment à l'occasion de ce rendez-vous incontournable du championnat de France, eh bien ensuite, vous ouvrez les portes de l'équipe de France. Donc voilà, pour plein de raisons, Fontainebleau était un endroit incontournable où il fallait absolument se révéler. Et il réalisait une belle performance. Mais j'ai le souvenir aussi, bien avant, quand j'étais junior, les championnats de France se déroulaient aussi sur ce grand parquet. Et j'ai terminé sur un podium avec une jument quand j'avais 17 ans, en étant troisième du championnat de France. Et déjà, on était familiarisés avec ce terrain très particulier.
- Speaker #1
Et j'allais dire, il ressemblait à quoi ce grand parquet ?
- Speaker #4
A aucun autre terrain, déjà. D'abord parce qu'il était très vaste. Et surtout, il avait des dénivelés très importants, pas des petits dénivelés. Et évidemment, les chefs de piste qui se sont succédés sur ce terrain-là ont toujours joué en plaçant des obstacles dans les pentes, soit en montant, soit en descendant. Alors évidemment, en descendant, c'était toujours pour un bon vertical. Et en montant, c'était plutôt pour un oxyre un peu large.
- Speaker #1
Sinon, ce n'est pas drôle.
- Speaker #4
Non, sinon, ce n'était pas drôle. Donc, pour accentuer l'effort. Et donc, on apprenait. Et c'est là où ce terrain était aussi... J'allais dire très intéressant parce qu'il nous apprenait à gérer l'équilibre des chevaux dans le galop et savoir aborder les obstacles, justement en tenant compte de ces dénivelés qui modifiaient bien sûr l'équilibre du cheval dans son galop. On n'était pas sur une surface plate comme aujourd'hui. Et c'était vraiment très formateur de ce point de vue-là.
- Speaker #1
Et pourtant, comme vous l'avez dit, champion de France avec Japlou à 7 ans. Ça démontrait déjà le côté exceptionnel de Japlot ?
- Speaker #4
Là, il s'est révélé aux yeux de tout le monde. C'est une évidence. Et oui, d'autant plus exceptionnel qu'à l'époque, le championnat se déroulait sur cinq parcours. On partait même avec un handicap parce qu'il y avait un classement français à l'époque. Moi, j'étais dixième si mes souvenirs sont bons. On partait donc dès le début de l'épreuve avec un léger handicap en fonction du classement qui était le nôtre. Et je me souviens, parce que j'avais vraiment en tête de gagner ce championnat de France, que je m'étais dit, il faut que tu gagnes le premier jour pour tout de suite gommer ce handicap. Et c'est ce que j'ai fait. Et ensuite, surtout, l'exploit de Japlou, c'est qu'il n'a pas fait tomber un obstacle de ce championnat de France sur cinq épreuves. Et les terrains étaient quand même... Le terrain de Fontainebleau est magnifique, c'était de l'air, mais on était en fin d'année. Il ne faisait pas toujours très beau. à Fontainebleau à ce moment-là, ce n'était pas non plus des conditions tout à fait idéales comme on peut les retrouver aujourd'hui. Et là, évidemment, Jappelot a explosé aux yeux de tous les observateurs français dans un premier temps, avant de commencer ses premières Coupes des Nations. Non, il en avait commencé déjà cette année de 7 ans là, mais juste entré dans l'équipe de France pour longtemps, pour plus de 10 ans, dès l'année suivante.
- Speaker #1
Parlez-moi aussi de la vie qu'il y avait à Fontainebleau, en dehors du Côte des Cavaliers, parce qu'on m'a parlé de paillote, on m'a parlé d'environnement. Je vois les étoiles dès que je prononce le mot de paillote.
- Speaker #4
Oui, mais ce n'est pas la paillote comme en Corse. Voilà. Elle n'a pas brûlé d'abord. Non, mais c'était peu de choses en vérité, mais c'était effectivement une paillote qui était l'endroit. où on se restaurait, mais ce n'était pas la restauration d'aujourd'hui. C'était un sandwich, on avait quelques tables, on était debout, on prenait des coups, mais c'était hyper convivial. Et voilà, c'était le cœur battant de la convivialité de ce terrain, Fontainebleau. On est attaché à plein de souvenirs sur ce terrain-là, oui, mais qui n'étaient pas liés à des choses extraordinaires, à un réceptif. Les logiques. Non, non, non, non, non. On était vraiment dans l'authenticité du sport.
- Speaker #1
Aujourd'hui, le Grand Parquet a eu une période un peu plus difficile. Les Jeux de Paris 2024 ont permis de lancer beaucoup de travaux, etc. Le revoir fleurir, grandir à nouveau et accueillir les meilleurs, c'est une satisfaction, c'est une joie ?
- Speaker #4
Oui, mais devoir revivre ce terrain, effectivement, enfin ce lieu, ce lieu sacré. Oui, bien sûr, ça fait plaisir à tout le monde. J'en suis heureux. Je regrette, mais je le comprends. On voit bien l'évolution de notre sport tel qu'elle se fait aujourd'hui. Je regrette que ce terrain n'ait pas gardé justement sa particularité, ses pentes. Mais le problème c'est qu'à la fin, ce terrain était boudé. Notamment parce qu'il y a eu des compétitions internationales. Il y a même eu un CSIO, où nous avons gagné, je me souviens, la Coupe des Nations à l'époque. Et les étrangers boudaient à venir sur ce terrain, précisément parce qu'il avait ces caractéristiques qui compliquaient la monte. et les scores au final. Donc au fur et à mesure, malheureusement, le terrain, avec sa typicité, n'attirait plus suffisamment. Donc je comprends qu'aujourd'hui, on en ait fait une surface plate, en herbe quand même, donc ça c'est très bien. En tout cas, je suis content de voir que Fontainebleau revit. Mais paradoxalement, quand je regarde les championnats de France, par exemple, qui se déroulent, sur le terrain en sable, ce n'est pas du tout pareil. Ça n'a pas cette valorisation de cet écrin vert, de ce terrain du grand parc.
- Speaker #1
Et vous avez utilisé un mot qui peut peut-être résumer toute la situation, c'est sacré.
- Speaker #4
Oui, sacré, absolument. C'est un lieu sacré pour l'équitation française.
- Speaker #1
sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez évidemment y réécouter tous les épisodes précédents. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légendes Cavalières.