Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du Journal d'une agoraphobe. Dans ce podcast, je partage mon parcours d'ancienne agoraphobe. Je ne suis ni médecin ni thérapeute. Mais si mon humble expérience peut offrir quelques pistes à certains d'entre vous et contribuer à libérer la parole sur un sujet qui stigmatise encore trop de personnes, eh bien mission accomplie. Lors de l'épisode précédent, nous avons rappelé qu'un suivi professionnel psychiatrique ou psychologique, parfois les deux, constituent la pierre angulaire de toute prise en charge sérieuse. Nous avons également souligné qu'une personne ne se résume pas à son diagnostic. Son bien-être dépend d'un équilibre global où alimentation, activité physique, les habitudes de vie et le tissu social jouent chacun un rôle décisif. Existe-t-il des thérapies qui prennent en charge tout cela ? Pas à ma connaissance, mais je suis certaine que cela doit exister. Ce type de thérapie est certainement rare, raison pour laquelle il faut que vous soyez autonome. Si vous souhaitez accélérer et pérenniser votre guérison, il est primordial que vous appreniez à prendre soin de vous. Alors, comment faire quand nous ne sommes pas coutumiers du fait ? Aujourd'hui, il existe beaucoup de choses, peut-être même qu'elles existaient à l'époque, mais je n'étais pas au courant. J'ai donc élaboré toute seule, comme une grande, un plan relativement simple, me mettre au yoga et aux étirements. Il était hors de question, à l'époque pour moi, d'effectuer une pratique sportive qui me ferait transpirer. Pratiquer cinq minutes quotidiennes de cohérence cardiaque pour réguler le stress, privilégier les produits frais aux produits industriels, atteindre un litre et demi d'eau par jour, et enfin réduire ma consommation de tabac à cinq cigarettes. Sur le papier, tout paraissait limpide. La confrontation au réel s'est révélée un peu plus nuancée. La réduction tabagique d'abord. Elle s'est soldée par des résultats en dents de scie. Certains jours, j'atteignais l'objectif sans difficulté. D'autres, je retombais dans mes anciens automatismes. Voire pire, parce qu'une fois qu'on sait qu'on a dépassé notre nombre de cigarettes par jour, on continue à fumer de plus belle. Trop fumer pour trop fumer... J'étais une assez grosse fumeuse, comme tous ces gens un peu stressés qui se servent de la cigarette comme exutoire. Vous imaginez le genre ? L'hydratation, elle, a progressé de façon modeste. Très modeste même. À l'époque, les bouteilles en plastique n'avaient pas aussi mauvaise réputation qu'aujourd'hui, donc mon intention était de gérer ma consommation d'eau via l'achat d'eau minérale dans des bouteilles en plastique. Mais je suis un vrai chameau. Je ne bois jamais d'eau à table. Je bois rarement de l'eau entre les repas. Autant vous dire que j'étais bien loin des 1,5 litres d'eau préconisés par jour. Donc la sensation de soif me faisant défaut, une bouteille pouvait me durer 4 à 5 jours. L'exercice physique. J'ai trouvé une application géniale et gratuite. Mais malgré une application mobile, Très bien conçu, je n'ai pas trouvé mon rythme. Pourtant, elle est géniale cette appli. Il y en a pour tous les goûts, tous les niveaux. Il y a un super suivi. Que demander de plus ? Peut-être que quelqu'un fasse ce fameux sport à ma place, parce qu'effectivement, je n'ai pas beaucoup activé cette application. En revanche, l'alimentation a connu un réel mieux. D'avantage de légumes, de fruits, de protéines de qualité, même si les écarts subsistent. Quant à la... cohérence cardiaque, elle demeure ma discipline la plus stable. Je mesure chaque jour ses bénéfices immédiats sur mon niveau d'anxiété. Effectivement, comme je l'ai indiqué dans un autre épisode dont je vous mets les liens dans les notes, c'est une pratique que j'affectionnais particulièrement et qui a eu une grande incidence positive sur mon comportement de manière générale. C'est d'ailleurs une pratique que j'affectionne toujours. 5 minutes de... pause pour respirer lentement, c'est gratuit et c'est d'une efficacité redoutable. Je pensais avoir mis en place pour moi un plan me permettant de reprendre le contrôle de ma santé mentale et de ma vie. Dans les faits, tout ne s'est pas exactement passé comme cela. Pourtant, j'avais très envie de le mettre en place ce plan. J'étais même assez motivée, mais rien ne se passait vraiment comme j'aurais aimé que cela se passe. Eh bien voilà, je comprends que pour que mes problèmes de santé mentale se stabilisent, il est nécessaire que je prenne soin de moi, que prendre soin de moi, cela passe par une baisse de ma consommation de cigarettes, une augmentation de ma consommation d'eau, un peu d'exercice physique et une alimentation plus saine. Je fais des recherches, je trouve des applications, des conseils. Je me fais un petit programme en pensant que tout allait virer comme sur des rails. Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé. Un problème de temps. Je ne sais pas si je vais arriver à vous le faire croire parce qu'à cette époque, j'ai revu... l'intégralité des saisons de la série Friends sur Netflix. Et voilà, une fois de plus, je me suis déçue. Mon déménagement approche. Il est nécessaire que je gagne en autonomie là où je vais habiter et je n'arrive pas à maintenir un cap sur de l'exercice sportif, blablabla. Ces premières tentatives m'ont surtout rappelé qu'entre comprendre et appliquer, il existe un fossé. franchissable, certes, mais exigeant constance et indulgence envers soi-même. J'en retire la nécessité d'objectifs progressifs. Je ne sais pas pourquoi j'ai voulu tout changer d'un coup. Mon cerveau, en tout cas, lui, n'a pas voulu suivre. Viser un petit pas durable plutôt qu'une révolution vouée à l'essoufflement. Je constate aussi l'importance d'un déclencheur concret. Dans mon cas, le déménagement imminent agit comme un aiguillon, mais il ne suffira pas sans une stratégie plus opérationnelle. Avouez que pour mon futur déménagement, c'est pas gagné. Et pourtant, à ce jour, toutes les démarches sont bouclées, les cartons se remplissent et un tri minutieux allège déjà le futur déménagement. Et oui, vous commencez à me connaître. Je ne suis pas à un paradoxe près. Je crois que ma phrase fétiche va devenir « je procrastine quand je sors de ma zone de confort » et « je ne procrastine pas quand je sors de ma zone de confort » . Promis, je vous raconte la suite dans le prochain épisode. Je vous remercie sincèrement de votre écoute. Si ce témoignage fait écho à votre propre parcours, je vous invite à laisser un commentaire, une évaluation ou à vous abonner. Vos retours enrichissent la réflexion collective. Et si vous avez découvert vos propres méthodes pour prendre soin de vous, je serais ravie que vous les partagiez. Au plaisir de vous retrouver très bientôt pour la suite du Journal d'une agoraphobe.