Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du Journal d'une agoraphobe. Dans ce podcast, je partage mon parcours d'ancienne agoraphobe. Je ne suis ni médecin, ni thérapeute, mais si mon humble d'expérience peut offrir quelques pistes à certains d'entre vous et contribuer à libérer la parole sur un sujet qui stigmatise encore trop de personnes, eh bien mission accomplie. La semaine dernière, on a parlé de ce fameux fossé entre comprendre et appliquer. Vous savez, ce grand écart entre « je sais ce qu'il faut faire » et « j'arrive à le faire vraiment » . On entend souvent « quand on comprend, on accepte » . Oui, enfin, pas toujours. Parfois, on comprend très bien, mais ça ne change rien à ce qu'on ressent. On reste bloqué parce que comprendre... ne suffit pas toujours à enclencher le mouvement. Ma première tentative de plan d'action, nous en avons parlé la semaine dernière, un joyeux fiasco. J'ai voulu tout révolutionner d'un coup, alimentation, sport, clope, sauf que mon cerveau, lui, n'a pas suivi. Il m'a gentiment dit « non merci » et vous savez quoi ? Il avait raison. Ce que j'en ai tiré, c'est simple. Il vaut mieux un petit pas qu'on tient dans le temps qu'un grand saut qui nous essouffle dès le départ. L'idée, ce n'est pas de courir le marathon dès le premier jour. C'est de marcher un pas, puis un autre, lentement mais sûrement. En ce qui concerne le changement, je constate aussi également l'importance d'un déclencheur concret. Dans mon cas, le déménagement imminent agit comme un aiguillon. Mais nous allons voir aujourd'hui que, pas que... il y a un truc dont je ne vous ai pas parlé la semaine dernière. J'ai complètement oublié. Je me suis demandé toute la semaine s'il était nécessaire d'y revenir cette semaine et ma réponse est « oui » . En effet, une phrase dans mon journal m'a marquée. J'étais en train d'écrire au sujet de ces messages négatifs ancrés dans mon cerveau comme « tu n'es pas capable » , « tu ne mérites pas » . Et à ce propos... J'ai écrit dans mon journal « Ces messages sont ancrés, mais moi, je n'ai pas l'impression d'être ancré. » Et je pense que l'air de rien, cette phrase est très importante. Pourquoi ? À l'époque, j'avais effectué un exercice génial que j'ai trouvé dans un livre de Laurent Gounel, « L'homme qui voulait être heureux » . Un exercice tout simple, écrire sur papier la personne que j'aimerais être. C'est là que j'ai repensé à une carte postale qui m'avait vraiment interpellée et que j'avais achetée quelques années auparavant. Cette carte postale représentait sur fond rouge une femme très joliment dessinée en train de méditer. La première chose qui m'est venue en faisant cet exercice, c'est « j'aurais aimé être elle » . Intéressant, non ? Pourquoi cette carte m'a-t-elle autant interpellée à l'époque au point de l'acheter ? Pourquoi tout cela ? émergé des années plus tard, lors de cet exercice. Je ne l'avais pas choisi par hasard, cette carte. À l'époque, déjà, sans mettre de mots dessus, je sentais bien que la sérénité m'a manqué, que quelque chose en moi n'était pas à sa place. Cette femme, sur fond rouge, elle respirait l'ancrage, une aura, un calme, un truc presque mystique. Et moi, moi j'étais l'opposé de ça. C'est à ce moment-là que j'ai compris que je devais m'ancrer. Mais pour ça, il fallait que j'apprenne à me connaître. Sauf que, eh bien, je ne me connaissais pas. Pas du tout, en fait. Comment faire pour apprendre à se connaître ? Qui suis-je ? Franchement, à cette question, je n'avais pas l'ombre d'une réponse. Ou je ne voulais pas l'avoir. C'est fou à dire, mais j'étais incapable de me décrire autrement que par mon anxiété. C'était devenu toute mon identité. Je ne voyais que ça, je ne ressentais que ça, comme si c'était la seule chose qui me définissait. Alors m'est revenue une phrase de Christophe André. Je crois que c'était dans « Méditer jour après jour » . J'aime tellement Christophe André que j'ai lu quasiment toute son œuvre plusieurs fois. Donc des fois, il peut m'arriver de m'emmêler les pinceaux. Quoi qu'il en soit, cette phrase disait « Accueillir une émotion, l'observer » . accepter de ressentir dans quel état mais cette émotion Quelle pensée induit-elle ? Vers quoi me dirige-t-elle ? Ainsi, on n'est pas dans l'émotion, mais on est dans l'expérience de l'émotion. Accueillir pour moins subir. Et la révélation. Je me suis dit, ok, si je veux me connaître, je dois apprendre à observer mes émotions, à les comprendre, à les écouter au lieu de les fuir. C'est comme ça que j'ai décidé de renforcer et d'orienter ma pensée. pratique de la méditation de pleine conscience. Un vrai game changer. Nous en avons parlé plus en détail dans un autre épisode. Je vous mets les liens dans les notes, comme d'habitude. Mais attention, je ne vais pas vous mentir sur la méditation de pleine conscience. Ce n'est pas difficile, mais ce n'est pas facile non plus. Nous en sommes plus à un paradoxe près dans ce podcast, de toutes les façons. Ce que je faisais, c'était simple. Quand une émotion montait, ou quand je repensais à une émotion mal digérée de la journée, je m'arrêtais, je m'asseyais et je la regardais en face. Pas pour me faire du mal, pas pour l'analyser avec une loupe, encore moins pour la juger, juste pour l'accueillir. Pourquoi est-elle là ? Qu'est-ce qu'elle me dit ? Qu'est-ce qu'elle me pousse à faire ? Rien que ça déjà, ça change tout. Parce qu'au lieu de la refouler, je la vis. Et quand on vit une émotion, même difficile, on la digère. On lui permet d'exister, puis de partir, de toutes les façons. Elle partira. C'est en apprenant à analyser mes émotions comme cela que j'ai commencé à apprendre à me connaître, terminer les émotions accumulées sous le tapis. Et vous savez quoi ? On a peur d'affronter ces émotions, alors on les étouffe. Elles reviennent sous des formes différentes. Elles reviennent tant que le problème n'est pas réglé. C'est une source d'anxiété inconsciente, d'ailleurs. Alors qu'en acceptant de vivre l'expérience de l'émotion, je ne dis pas que ça résout tout, comme par magie. C'est loin d'être le cas, mais au moins on sait qu'elle est là. Du coup, on sait plus ou moins comment réagir, on sait à quoi s'attendre. Et finalement, c'est rassurant. Et ça réduit le terrain anxieux. Alors avec tout ça... Ce fameux déménagement qui est approché, s'est-il passé dans la sérénité ? Est-ce que tous ces efforts m'ont permis de traverser ce cap plus calmement ? Eh bien ça, je vous le raconte dans le prochain épisode. Merci du fond du cœur pour votre écoute. Si mon histoire vous parle, si vous vous êtes reconnu même un peu, n'hésitez pas à me le dire. Laissez un commentaire, une évaluation ou abonnez-vous. Ce podcast, c'est aussi le vôtre. Vos retours, vos messages, vos histoires, ça nourrit. cette aventure. Au plaisir de vous retrouver très bientôt pour la suite du Journal d'une agoraphobe.