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Les Afters de la Transformation

#135 Myrium : au cœur d'une entreprise qui prolonge la vie des bâtiments

#135 Myrium : au cœur d'une entreprise qui prolonge la vie des bâtiments

44min |20/11/2025
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Les Afters de la Transformation

#135 Myrium : au cœur d'une entreprise qui prolonge la vie des bâtiments

#135 Myrium : au cœur d'une entreprise qui prolonge la vie des bâtiments

44min |20/11/2025
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Description

Une plongée au cœur d’une entreprise industrielle française qui entame une nouvelle phase de structuration, d’innovation et d’investissement — dans un marché exigeant où qualité, sécurité et anticipation sont essentielles.

Dans ce nouvel épisode des Afters de la Transformation, Frédéric Viet, Président de Myrium, revient sur la manière dont l’entreprise renforce ses fondamentaux et réorganise ses métiers pour mieux accompagner ses clients.


Reprendre une entreprise et redéfinir un cap clair

Frédéric Viet revient sur son arrivée chez Myrium, sa prise de fonction comme président et les premières priorités : comprendre l’organisation, sécuriser l’existant et clarifier la stratégie.

Structurer l’entreprise pour gagner en efficacité

Organisation interne, montée en compétence, création de processus plus solides : Myrium pose les bases d’une transformation opérationnelle durable.

Faire de la sécurité un pilier stratégique

Dans un secteur sensible comme le bâtiment, l’exigence est non négociable. Frédéric détaille les actions clés engagées pour renforcer sécurité, qualité et maîtrise des risques.

Investir pour préparer l’avenir

Modernisation des outils industriels, nouveaux équipements, innovation sur les produits : Myrium met en place un plan d’investissement ambitieux pour soutenir sa croissance.

Construire une dynamique collective

Collaborateurs, partenaires, clients : l’entreprise mise sur l’implication collective et une communication interne renforcée pour embarquer tout l’écosystème.


Un échange inspirant sur la manière dont un dirigeant pilote la transformation d’une PME industrielle : méthode, vision, pragmatisme — et une priorité constante donnée à l’humain et à la sécurité.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je pourrais vous parler de valeur en fait. On est des métiers d'hommes et de femmes. Dans nos métiers, il n'y a pas de machine, il n'y a pas d'outil de production. Je ne peux pas rendre une meilleure offre à mes clients en allant investir dans la dernière machine super moderne et tout. Non. Nous, notre travail, ce sont la compétence des hommes et des femmes qui vont diriger les entreprises, qui vont piloter les projets, les contrats de maintenance des affaires et qui vont réaliser sur le terrain. avec des projets et des bâtiments qui sont plutôt sur mesure que des problèmes standards.

  • Speaker #1

    Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les After de la Transformation, un podcast adéquat qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des After de la Transformation. Aujourd'hui, nous partons sur le terrain concret de la transition écologique, celui des bâtiments. qui représente près de 40% de notre consommation d'énergie et une part majeure de nos émissions de CO2. Alors notre invité, Frédéric Viette, est président de Mirium, un groupe qui s'est imposé en quelques années comme un acteur singulier de la rénovation et de la maintenance globale des bâtiments. Sa conviction ? On ne peut pas isoler la performance énergétique de la qualité globale d'un bâtiment et de son usage. Avec lui, nous allons explorer comment Mirium s'est construit, ce qui fait sa différence sur le marché, comment il embarque ses équipes dans un modèle décentralisé et responsabilisant, on va le détailler. Puis nous élargirons le regard. Où en est réellement la transition écologique ? Pourquoi avance-t-elle si lentement malgré l'urgence et la prise de conscience ? Et quel rôle les entreprises, les États, la réglementation peuvent-ils jouer dans ce contexte politique et économique chahuté ? Bonjour Frédéric.

  • Speaker #0

    Bonjour Anne-Laure.

  • Speaker #1

    Bienvenue avec nous, je suis ravie de vous accueillir. Est-ce que ça vous va le programme ?

  • Speaker #0

    Ben oui.

  • Speaker #1

    Oui, on est bon ?

  • Speaker #0

    Il y a de la matière.

  • Speaker #1

    Il y a de la matière. La difficulté ça va tenir le timing, mais je suis sûre qu'on va y arriver.

  • Speaker #0

    On va essayer.

  • Speaker #1

    Alors, on a très envie de découvrir Myriam, mais juste avant, j'aurais aimé qu'on revienne un tout petit peu sur votre parcours pour mieux vous connaître et savoir ce qui vous a amené à prendre la présidence de Myriam.

  • Speaker #0

    Écoutez, je ne vais pas vous infliger tout mon parcours, mais moi je vois que finalement j'ai toujours eu un peu deux petites voies qui ont guidé tous mes choix et tout mon parcours. La première, j'avais une attirance pour les métiers de service collectif, les métiers de service liés aux infrastructures. aux collectivités locales, aux services publics, etc. La première boîte que j'ai choisie pour démarrer ma carrière, c'était la Générale des eaux. Je me suis occupé un petit peu d'eau potable, mais très vite, très vite, et c'était là où j'ai dirigé ma première boîte, dans le métier qui était alors émergent de la collecte et du début du tri et de la valorisation des déchets, en dirigeant une petite boîte en Lorraine. À l'époque où ça commençait en fait, c'était naissant ces activités-là. Exactement, des activités, mais encore totalement artisanales, en train de devenir un vrai métier industriel. doucement. Ça, c'est la première petite voie. Et la deuxième, je n'ai jamais été attiré par être l'expert d'une des facettes du problème. Je n'ai jamais voulu être ni le financier, ni l'expert technique, ni etc. J'ai toujours souhaité avoir la responsabilité de concilier toutes les facettes d'un problème et de faire les meilleurs choix pour le gérer.

  • Speaker #1

    Un rôle d'orchestrateur ?

  • Speaker #0

    Un rôle d'orchestrateur ou un rôle de patron d'équipe. Ce qui m'a amené évidemment à avoir envie d'être dans des métiers décentralisés, des métiers de proximité. Parce que voilà, je n'allais pas diriger sans expérience, tout bébé, 500 personnes, 1000 personnes. Mais donc voilà, des métiers où il y a des équipes à taille humaine, de proximité, de gens qui s'occupent localement d'entretenir un certain nombre de choses.

  • Speaker #1

    Donc sur le terrain, vous avez parcouru toutes les routes de France pour aller voir les usines, les bâtiments, etc. aussi, au plus proche ?

  • Speaker #0

    Oui, puis travailler finalement dans les services aux collectivités locales, les services à l'industrie, les services aux bâtiments. Donc, finalement, je garde un prisme généraliste.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je réparerai très mal une chaudière. Chacun ses talents. Voilà, je n'ai pas cette ambition. Mais j'ai évidemment un certain regard et compréhension de l'ensemble des métiers de service urbain et de toutes leurs transformations.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc c'est ça qui vous a amené chez Myriam ?

  • Speaker #0

    Tout à fait, tout à fait. C'est ça, au bout bien sûr d'un certain nombre, enfin d'une expérience. Et c'est une histoire de transmission. C'est une histoire de transmission puisque Myriam c'est d'abord une boîte centenaire d'origine familiale.

  • Speaker #1

    Qui ne s'appelait pas Myriam à l'époque ?

  • Speaker #0

    Qui s'appelait le groupe Rougnon. Et donc il y a eu trois générations d'une famille, Rougnon qui a développé, dirigé cette boîte. Et une quatrième génération qui n'a pas fait le choix. de travailler dans l'entreprise et qui vit heureuse dans d'autres domaines.

  • Speaker #1

    Vous étiez le premier, pas de la famille ?

  • Speaker #0

    Absolument, mais en fait, on a passé un an avec François Rougnon à réfléchir, faire connaissance, évidemment, en détail. décider que j'allais mener le projet de transmission de cette boîte. Transmission bien sûr à la direction exécutive de l'entreprise, mais ensuite transmission capitalistique pour pérenniser la boîte, qu'elle ne soit pas vendue tout simplement, et organiser la pérennité d'une structure capitalistique centrée sur les équipes.

  • Speaker #1

    Donc il y avait quand même déjà une mission de transformation dans la transmission.

  • Speaker #0

    Tout est une transformation.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai qu'on transforme toujours, vous avez raison. c'est particulier d'arriver comme le Premier à reprendre le flambeau d'une lignée familiale, comment ça s'est passé ? Est-ce que vous l'avez vécu différemment que votre précédente prise de poste ?

  • Speaker #0

    Je pense que chaque cas est spécifique et dans chaque cas, les choix humains, en tout cas dans ces domaines-là, priment sur beaucoup de choses. Moi, j'aime bien dire qu'avec François, nous avons mené une transmission qui est maintenant parfaite. Et parfaite, il y a deux sens dans le mot. On a vraiment réussi cette transmission avec comme boussole l'intérêt permanent de l'entreprise, de la continuité de l'entreprise et du nouveau chapitre de son développement que l'on a ouvert. Ce qui bien sûr implique, tant pour François que pour moi, de ne pas avoir d'égo qui brouille l'importance de cette boussole de l'intérêt de l'entreprise et de la construction de l'entreprise. et puis après parfaite Au sens, elle n'est pas achevée, elle est terminée. L'entreprise est pérennisée avec plutôt une belle trajectoire et plutôt un bel avenir devant elle. Avec un socle actionnarial qui est pluriel, mais qui nous donne la puissance et l'ancrage que l'on souhaite. Les équipes comme socle actionnarial de long terme puissant avec plus de 600 personnes actionnaires. Nous avons des fonds d'investissement à notre capital parce qu'on a de l'ambition, on investit. Et puis, la famille Rougnon, qui a encore 10% du capital et qui accompagne la transmission au long cours à chaque fois qu'il y a besoin. Donc voilà, c'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est très chouette. Ça va bientôt faire 9 ans. Donc ça a été une transmission sur un chapitre durable. Vous n'étiez pas de passage juste pour faire une cheville vers autre chose.

  • Speaker #0

    Et on regarde autant devant nous et même au-delà de nous que les racines et l'histoire derrière nous.

  • Speaker #1

    Alors pour nos auditeurs qui ne connaissent pas forcément encore Myriam, est-ce que vous pouvez en dire quelques mots ? Vous êtes une belle ETI en croissance. Près de 1600 ou peut-être plus de 1600 collaborateurs venaient nous dire où est-ce que vous en êtes aujourd'hui et quelle est votre mission ?

  • Speaker #0

    Peut-être juste un mot de ce qu'on fait pour que ça parle à tout le monde. Si je dis basiquement nous on s'occupe des bâtiments, c'est un peu global mais c'est quand même à peu près ça. Nous on est des opérateurs de terrain, des techniciens de terrain qui s'occupons de absolument tous les métiers techniques et les corps d'état techniques qui doivent intervenir pour entretenir, adapter, faire des travaux dans un bâtiment. Donc, nos troupes, les hommes et les femmes de Myriam, ce sont, aux trois quarts, des cols bleus, pour faire une image, des techniciens de terrain. Donc, des électriciens, des chauffagistes, des électromécaniciens, des plombiers, des couvreurs, etc.

  • Speaker #1

    Une multitude de métiers et d'expertises de terrain.

  • Speaker #0

    Nous sommes des opérateurs qui font sur le terrain. maintiennent, démontent, réparent, etc.

  • Speaker #1

    Agissent au quotidien. Voilà,

  • Speaker #0

    agissent au quotidien. Nous ne sommes pas des cols blancs qui vont faire des études et de la conception, nous sommes ceux qui réalisons. Et donc quand je dis on s'occupe des bâtiments, nous faisons absolument tous les métiers, sauf, comme on ne s'occupe pas des bâtiments neufs, on n'a pas de grue, on ne coule pas de béton, on ne fait pas de bâtiment neuf. Mais dès qu'un bâtiment est construit, nous avons toutes les compétences pour... l'entretenir, l'adapter pour qu'il dure.

  • Speaker #1

    Vous ne travaillez pas que sur des anciens bâtis. Vous êtes aussi sur des bâtiments qui sont assez récents, mais que vous opérez pour leur donner un maximum de performance dans leur opération. Tout à fait.

  • Speaker #0

    En fait, quand on s'occupe des bâtiments existants, les bâtiments existants sont un tissu de dentelle d'une hétérogénéité complète. Vous avez la prise en charge d'un bâtiment neuf qui a été livré l'année dernière, le château de Versailles, des bâtiments haussmanniens, des bâtiments des Trente Glorieuses. Les petits des moyens des gros.

  • Speaker #1

    Et ça, c'était déjà le cas quand vous êtes arrivé dans le groupe Rougnon. Il y avait déjà cette multitude de bâtiments différents et du coup d'expertise nécessaire pour les opérer.

  • Speaker #0

    C'est par essence. Si vous faites du neuf, vous pouvez à la limite standardiser sur ordinateur et répliquer plusieurs fois. Si vous vous occupez des bâtiments existants. Vous faites un travail de coups humains sur mesure.

  • Speaker #1

    Quoi qu'il arrive.

  • Speaker #0

    Quoi qu'il arrive. Je pense que si on veut s'occuper correctement d'un bâtiment, trouver des bonnes solutions, je pense que c'est ça qu'il faut faire.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est une approche qui diffère des autres acteurs du marché ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas qu'elle diffère complètement et qu'elle est aux antipodes, parce que c'est ça la nature. Chaque bâtiment est spécial. même deux bâtiments haussmanniens qui se ressemblent vu de l'extérieur, peut-être que le premier, peut-être que ce sera une copropriété de logement et que dans celui d'à côté, finalement, des entreprises se seront installées. Peut-être qu'il y en aura un qui aura un chauffage au gaz et l'autre qui sera raccordé à un réseau de chaleur. Peut-être qu'il y en aura un où la copropriété aura fait l'ensemble des travaux et tout est neuf, tout est nickel. Et puis peut-être qu'il y en aura un où il y a un sérieux programme de boulot devant soi. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Vous travaillez bien sûr sur la performance technique des bâtiments, mais avec à cœur la sobriété, la performance écologique aussi des bâtiments et leur pérennité. Comment on arrive à réconcilier ces trois objectifs qui sont parfois peut-être un peu paradoxales ou en tout cas qui demandent des ajustements ?

  • Speaker #0

    C'est sûr qu'il y a une multitude de contraintes et il y a une multitude de choses qu'il faut essayer de prendre en compte. D'abord, un bâtiment, il est là pour rendre un usage. donc il est là pour être habitable ou pour pouvoir y travailler, donc pour qu'il y ait un confort, pour qu'il y ait des fonctionnalités, etc. Il doit respecter un paquet de normes. Il doit pouvoir progresser et donc consommer moins d'énergie ou consommer des énergies basées sur de l'électrification n'émettant pas de gaz à effet de serre, par exemple, plutôt qu'utiliser des énergies fossiles. Donc des contraintes qui à chaque fois finalement sont nouvelles, qui certaines existent depuis longtemps. Les économies d'énergie, ça fait un bout de temps que c'est un sujet. Mais la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ça fait, allez, 5 ans environ que c'est une conscience collective profondément partagée. C'est l'espace d'un éclair à l'échelle de concevoir des travaux et un programme pour faire évoluer des infrastructures. Bien sûr, il y a la contrainte économique. les budgets ne sont pas infinis, l'argent est rare, et donc il ne faut pas jeter l'argent par les fenêtres avec des mauvais choix de travaux, ou avec des installations de choses qui ne seraient pas maintenables, ou avec de l'incohérence entre eux. Comment on fait pour concilier tout ça ? C'est là où je vais redire qu'il n'y a pas une solution unique qu'on plaquerait sur tous les bâtiments, et ça serait tellement simple. Il faut un vrai regard dans la durée sur chaque bâtiment, C'est le rôle, bien sûr, du propriétaire maître d'ouvrage, qui a naturellement intérêt à ce que ses choix soient bien faits. C'est le rôle des intervenants techniques, que ce soit les architectes, les bureaux d'études, les syndicats de copropriété, etc. C'est le rôle d'entreprise sachante comme nous, d'amener un regard complémentaire et un retour d'expérience et la présence dans la durée sur le terrain, sur les bâtiments, pour assurer que... Les bons choix soient faits, que les interventions soient planifiées dans le temps, pas forcément tout en même temps, mais pour qu'à la fois en termes de budget ce soit gérable, et puis qu'on fasse progresser, qu'on adapte en continu le bâtiment.

  • Speaker #1

    Donc c'est vraiment quand même la qualité des hommes et l'engagement auprès des bâtiments qui va faire la différence ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est un vrai travail. Moi j'aime bien employer l'image de médecin de famille. il faut se pencher sérieusement sur chaque bâtiment non pas ponctuellement une fois, mais dans la durée, pour faire les bons choix et réaliser, ensuite exécuter correctement ce qui a été choisi.

  • Speaker #1

    Parce qu'on apprend toujours, en opérant le bâtiment, on apprend toujours mieux à le rendre performant. Pour cela, on voit bien la multitude des métiers que vous devez réunir. Depuis que vous êtes chez Myriam, vous avez réalisé plusieurs acquisitions, vous êtes allé rechercher ces métiers-là, vous êtes allé rechercher peut-être de la couverture régionale. Quelle a été votre volonté dans ces acquisitions ?

  • Speaker #0

    Première volonté constante, c'est finalement d'avoir une capacité assez multitechnique, donc de maîtriser toute cette palette de métiers, globalement l'énergie thermique, l'énergie électrique, la data aussi, ce qu'on appelle les courants faibles dans notre métier, la plomberie. La plomberie, dit comme ça, mais la plomberie c'est l'eau. Et l'eau, parfois il n'y en a pas assez, quand il y a une grosse sécheresse de plus en plus forte. Parfois, il y en a trop. C'est un enjeu, l'eau et la rareté de l'eau. C'est tout ce qui touche à la peau du bâtiment. Et la peau, elle a tout un tas de rôles essentiels pour protéger le bâtiment des intempéries, assurer le confort intérieur, gérer l'humidité, gérer la ventilation également. Donc, c'est les métiers de couverture, d'étanchéité, de ravalement, d'isolation thermique par l'extérieur. Et puis, il y a tout un tas d'autres métiers liés aux équipements de sécurité, portes, fermetures, etc. Le but n'est pas. Et pas de faire l'inventaire, mais je veux dire qu'on est également complet en termes de, si on regarde ces métiers, sous l'angle du cycle de vie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire à la fois la maintenance-entretien, parce qu'il y a tout un tas d'installations sur lesquelles il faut régulièrement faire de la maintenance préventive. Donc passer tous les mois. Faire un certain nombre d'opérations, de contrôles, de nettoyages, de remplacements préventifs. C'est tous les mois, c'est tous les six mois, c'est tous les ans en fonction de la nature des équipements. Par exemple, les équipements de chauffage, les portées automatiques, tout un tas de choses comme ça. Il y a des interventions de dépannage et puis il y a des petits travaux, des moyens travaux et des gros travaux. Et l'ensemble de ce cycle de vie jusqu'au pilotage de la performance des bâtiments, là aussi on attache de l'importance à cette complétude. Ensuite, ces métiers, si vous voulez, ils interviennent soit un par un, soit réunis, mais en fonction du besoin. Je dis souvent... C'est unique, en fait, à chaque fois. Très concrètement, plein de bon sens, mais il y a une fuite d'eau. Le client, il a besoin d'un plombier, pas d'une offre globale. Et puis, s'il y a un projet de transformation plus lourde d'un bâtiment, là, il peut être pertinent. d'être capable d'assembler, de traiter en même temps le génie électrique, le génie climatique, la plomberie et un certain nombre d'autres métiers.

  • Speaker #1

    Et la plomberie qui connaît déjà le bâtiment.

  • Speaker #0

    Par exemple, pour finalement avoir quelque chose de cohérent, gérer les interfaces, faire que le client ne se retrouve pas confronté à gérer lui-même des problèmes aux interfaces, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et donc, j'ai bien compris que vous aviez agrégé beaucoup de métiers, d'expertise et de compétences sur le terrain. Comment on mène cette intégration ? Comment on arrive à créer une unité, un groupe Myriam avec un savoir-faire qui est le même sur l'ensemble de vos interventions ? Un service Myriam, j'imagine que ça a été un de vos projets aussi sur ces dernières années ?

  • Speaker #0

    Je pourrais vous parler de valeur en fait. On est des métiers d'hommes et de femmes. Dans nos métiers, il n'y a pas de machine, il n'y a pas d'outil de production. Je ne peux pas rendre une meilleure offre. à mes clients en allant investir dans la dernière machine super moderne et tout. Non, nous, notre travail, ce sont la compétence des hommes et des femmes qui vont diriger les entreprises, qui vont piloter les projets, les contrats de maintenance des affaires et qui vont réaliser sur le terrain. Avec des projets et des bâtiments qui sont plutôt sur mesure que des problèmes standards. Comment on fait pour effectivement créer ces valeurs communes, cette communauté, et assurer que ce soit une réalité et pas juste du papier glacé dans les bureaux ? C'est profondément, si vous voulez, par les valeurs partagées et pas par des kilos de paperasse et de procédure.

  • Speaker #1

    Par le concret.

  • Speaker #0

    Oui, notre organisation est décentralisée, volontairement et fortement. Ça veut dire qu'elle est basée sur la confiance. que l'on fait aux gens. Et cette confiance, elle est... C'est un cercle vertueux, si vous voulez. Un client qui a des travaux en cours sur son bâtiment, il a besoin de quelqu'un de compétent, de proche, et qui est profondément responsable de cette affaire-là. Les clients, ils veulent juste un interlocuteur en charge. Donc, quand on a une organisation décentralisée où on fait confiance à nos gens, on met un interlocuteur en charge. Et si vous voulez ce cercle vertueux, il nous permet tout simplement que les meilleurs professionnels qui ont envie d'exercer leur métier et pas de gérer de la tringlerie interne, ils s'épanouissent chez Myriam. Quand ensuite cette façon de faire, elle est commune, elle est partagée dans toutes nos entreprises, en fait ces professionnels, ces très bons professionnels engagés, évidemment ils se respectent mutuellement. Évidemment, ils ont plaisir à travailler ensemble. Évidemment, ils n'ont pas d'inquiétude s'ils ont à intervenir à deux, un couvreur et un étancheur, etc. Pour un client, parce qu'ils savent que chacun va faire du bon boulot et que personne ne va planter l'autre.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça permet la bonne action collective.

  • Speaker #0

    Ça, ça permet la bonne action collective. La confiance, elle est donnée, mais elle est aussi reçue. Quand on dit, alors c'est des mots à la mode, mais quand on dit les gens recherchent du sens, le sens, vaste concept, mais juste si on reconnaît le professionnalisme des gens et qu'on accepte de leur faire confiance, et que c'est une vérité de dire que personne est un numéro et pas juste un joli mot, les gens s'engagent, ils reçoivent et ils mesurent la valeur de cette confiance, ils font du bon boulot. Nos clients sont contents.

  • Speaker #1

    Ils s'inscrivent dans la durée.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    L'ouverture au salarié...

  • Speaker #0

    J'ai l'impression de dire des choses d'une banalité terrible, mais quand on le fait en vrai, c'est tellement puissant.

  • Speaker #1

    Oui, oui, revenir à l'essentiel. Beaucoup de bon sens à l'essentiel et l'appliquer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que vous avez ouvert l'actionnariat aux salariés ?

  • Speaker #0

    Absolument, absolument. Ça procède bien sûr de... Ça vous paraissait complètement naturel. Oui, c'était la même volonté profonde. Je l'ai fait en plusieurs étapes. Parce que bien sûr, ça ne se fait pas en acclinquement de doigts, c'est beaucoup de travail derrière, de l'investissement, du juridique, etc. Mais effectivement, j'ai d'abord progressivement ouvert l'actionnariat au cercle dirigeant, au cadre. Et puis, en 2022, j'ai mis en place l'actionnariat salarié, vraiment s'adressant à tous. Donc, c'est à la fois... Il y a si peu de temps, 2022, ça fait trois ans. Et en fait, c'est déjà... Quelque chose qui est vraiment ancré dans l'entreprise, qui prend sa puissance et de plus en plus de gens y souscrivent chaque année.

  • Speaker #1

    Et vos investisseurs, ils vous ont suivi pleinement, directement sur cette ouverture d'Axelheim ? Oui,

  • Speaker #0

    alors à la fois. On est toujours très attaché à choisir des investisseurs qui comprennent en profondeur notre projet, qui l'aiment, qui le choisissent. On se choisit mutuellement. Nous les choisissons comme... de bons partenaires et ils nous choisissent parce qu'ils aiment notre projet et ils y croient. Et donc effectivement, dans notre métier où le travail est fait par des hommes et des femmes, d'avoir cette puissance de motivation, d'engagement collectif et d'intérêt à réussir ensemble en ayant un maximum de gens actionnaires, c'est effectivement là aussi de bon sens.

  • Speaker #1

    Le socle aujourd'hui est là, il est bien établi, vous êtes en croissance, vous êtes une ETI qui a apporté sa culture et qui fait ses preuves sur le terrain. Vous avez un business model qui est ultra résilient, c'est plutôt des contrats à long terme que vous opérez.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est quoi votre perspective de croissance, c'est quoi la feuille de route aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Si vous voulez, aujourd'hui, on a fait à peu près 400 millions de chiffres d'affaires l'année dernière en Ile-de-France. Parce qu'on a toujours fait un choix de développement par étapes, solide, en construisant des bases solides avant de faire le pas suivant. 400 millions d'euros d'activité dans l'ensemble de ces métiers en Ile-de-France nous placent comme probablement le premier indépendant et le leader indépendant en Ile-de-France. Sur cette base, à terme, nous avons une ambition assez large et une ambition globale. Parce que nous avons un modèle qui est sain, qui permet de satisfaire nos clients, qui permet de satisfaire nos équipes avec des gens compétents et engagés. et ce modèle peut grandir, il est prêt, il a le socle et les bases pour grandir. Donc, on va continuer à se développer avec constance, avec la plus grande constance selon ce modèle, à la fois continuer à nous développer en Ile-de-France, mais aussi répliquer le modèle Miriam en région.

  • Speaker #1

    Sur d'autres régions.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    L'international un jour ? Oui, sûrement un jour,

  • Speaker #0

    mais pas après pas. Un socle solide et ensuite on fait un nouveau pas.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup là, c'est l'idée de faire du développement en propre régional ou c'est d'aller chercher à nouveau des acteurs locaux déjà implantés ?

  • Speaker #0

    C'est plutôt effectivement des métiers de proximité. Donc, on n'arrive pas comme ça, dans le train, avec sa valise et sa boîte à outils. Effectivement, ce que l'on souhaite, c'est nous rapprocher d'acteurs locaux, partageant profondément notre ADN et nos valeurs. C'est-à-dire d'humilité, de travail sérieux, de proximité pour leurs clients, de confiance faite dans les gens, pour pouvoir effectivement, qu'ils soient nos fers de lance. dans les nouvelles régions et qu'on puisse ensuite les aider à être meilleurs, à être plus forts, à se consolider, à avoir des collègues locaux multitechniques pour pouvoir travailler ensemble parce que la solitude du chef d'entreprise c'est aussi quelque chose de pas évident. Et puis comme ça réussir ensemble.

  • Speaker #1

    L'innovation chez vous elle est presque plus fonctionnelle que technologique même si j'imagine que vous vous appuyez sur la technologie, c'est pas une fin en soi la technologie dans vos métiers. Votre innovation elle est plutôt sur... La qualité de la prestation et la qualité de l'exécution que vous allez pouvoir apporter sur le terrain, c'est bien ça ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a des innovations, il y a des choses qui bougent, mais effectivement, vous avez raison, ce sont à la fois... Des innovations qu'il faut pouvoir intégrer correctement dans du travail classique, des choses radicalement nouvelles qui n'existaient pas il y a quelques années. Je donne un exemple sur comment réduire les émissions de gaz à effet de serre. On va penser tout de suite économie d'énergie si je dis ça. Le poste majeur d'émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments, 80% c'est plus les matériaux. Ce n'est pas le chauffage ? Le chauffage, ça va être plutôt la plus petite part. C'est vraiment l'empreinte carbone d'avoir fabriqué les matériaux. Donc évidemment, c'est pour ça que la construction neuve, il ne faut le faire que quand il n'y a pas d'autre solution. Parce que voilà, le béton, l'acier, mais même dans les métiers de la rénovation, l'empreinte carbone des équipements métalliques, des tuyauteries, des câbles, des ventilos convecteurs, des éclairages, etc. pèsent plus lourd que la consommation des bâtiments dans la durée. Et donc à partir de là, un axe par exemple sur lequel on travaille, c'est faire durer, mais c'est aussi le réemploi. Le réemploi, c'est des problèmes de filières, de démontage autrement, de stockage, de reconditionnement, d'assurance, de choses comme ça. Donc vous voyez que ce n'est pas une nouvelle techno qui viendrait de là. Mais c'est juste des ingénieries de service assez différentes. C'est aussi la connaissance et la capacité à bien mesurer et connaître l'empreinte carbone individuelle de tel équipement qu'on va acheter. Et s'il y a peut-être la possibilité de le remplacer par un autre équipement qui serait peut-être plus produit en France, ou qui serait plus léger, ou qui serait donc avec une empreinte carbone moins importante. Et tout ça, c'est des choses... Encore assez balbutiante, parce que ça implique déjà que toute la chaîne de production, de distribution elle-même, soit capable de mieux maîtriser l'empreinte carbone et de savoir mesurer l'empreinte carbone de tout équipement mis sur le marché. Donc tout le monde apprend un peu en marchant.

  • Speaker #1

    Oui, là il y a deux challenges. C'est comment vous avez vos équipes et vous les embarquez pour qu'elles-mêmes dans leur métier connaissent ça et soient capables de le prendre en considération au maximum. Et puis j'imagine qu'il y a tout l'écosystème, parce que vous ne pouvez pas y aller seul sur ces chaînes-là.

  • Speaker #0

    Et tout l'écosystème. Et puis il y a d'autres exemples. Souvent les choses simples et les low-tech ont un rôle très important. Et donc j'ai fait le choix il y a quelques années de prendre pied et d'intégrer à notre palette de compétences la végétalisation. La végétalisation, mais avec vraiment une entreprise qui a l'expertise de la végétalisation en milieu bâtimentaire et en milieu urbain. Ça ne résout pas tout, mais j'ai la conviction que c'est un outil qui fait partie de la boîte à outils pertinente. Pour lutter contre les îlots de chaleur, pour... Aussi, personne n'a envie de vivre dans des cubes de béton. Aussi, pour rendre la ville et les bâtiments suffisamment vivables et désirables. Parce que si la ville est invivable, on ne va pas bétonner les campagnes pour refaire la ville à la campagne. Donc on a besoin que la ville reste vivable et désirable.

  • Speaker #1

    Là, on voit bien la notion d'innovation fonctionnelle et cette notion de boîte à outils. Il n'y a pas une solution miracle qui sera applicable à ce bâtiment. C'est une multitude d'efforts et donc vraiment une ingénierie de tous ces nouveaux outils à intégrer dans vos prestations.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Vous la formalisez cette offre aujourd'hui parce qu'on a bien compris que vous traitiez toujours le bâtiment dans sa globalité. Performance technique, durabilité, pérennité. Mais vous avez créé comme une offre qui s'appelle Myriaca, une filiale Myriaca dédiée à l'énergie et l'environnement. Pourquoi cette filiale propre pour cette branche-là ? Qu'est-ce qu'elle vous apporte ?

  • Speaker #0

    En fait, Myrieka vise surtout à être capable d'articuler des offres globales et des projets globaux avec un pilote et un coordinateur unique. Ce qui est un type de besoin auquel on ne répondait pas avant parce que nos entreprises ont plutôt chacune leur spécialité. Ce qui ne les empêchait pas de travailler. très pragmatique, à deux, à trois, etc. Mais dans certains cas où le client souhaite vraiment une étude globale, un engagement global de performance sur une rénovation tout corps d'État, un pilotage global, un interlocuteur unique, Myrièque a fait ça. Et elle le fait pas uniquement pour un objectif énergétique, parce que comme vous l'avez dit en intro, si on a refait le ravalement d'un bâtiment l'année dernière, on va pas jeter par les fenêtres l'argent dépensé pour aller... faire une isolation par l'extérieur, par-dessus. Donc le bon geste, c'est plutôt, quand il y a besoin de faire le ravalement, en profiter pour le faire, en allant chercher une amélioration de la performance du bâtiment et en intégrant une technique d'isolation qui n'existait pas il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi le driver pour vos clients, finalement, pour lancer des grandes opérations de rénovation ? C'est un driver économique ? C'est un driver de pérennité et de maintien du bâti, ou est-ce qu'il y a aussi le driver écologique qui est un moteur ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'ensemble de ces drivers se rejoignent. Un bâtiment vaut cher. Un investissement immobilier, c'est un investissement énorme. Dans le monde du logement, les particuliers sont investisseurs. Dans le monde du tertiaire, souvent ce sont des foncières dont le métier même... Finalement, c'est de savoir bien acheter des bâtiments, de savoir les valoriser, de savoir améliorer ou préserver leur valeur patrimoniale. C'est leur métier par essence. Donc, l'enjeu économique est toujours majeur et c'est normal. Mais finalement, vous voyez davantage sur la valeur patrimoniale du bâtiment. On y pense moins et on pense plus aux dépenses, au budget de dépense annuel. La valeur patrimoniale du bâtiment, elle est finalement... très indissociables de l'enjeu écologique, à la fois parce qu'il y a des normes, et donc un bâtiment qui n'est plus aux normes, c'est un bâtiment qui va être soit difficile à louer, soit difficile à revendre, soit dans lequel il va falloir dépenser beaucoup pour le remettre aux normes. Et puis parce que les attentes des preneurs, les attentes des clients de ces bâtiments, finalement, elles ont aussi beaucoup évolué, mais en lien avec cette prise de conscience écologique et en lien avec ces normes. Je prends les bureaux, le monde du tertiaire. Aujourd'hui, après la grande vague du télétravail après le Covid, toutes les organisations ont besoin, et c'est plutôt de faire revenir les gens au bureau, parce qu'on travaille bien quand on est ensemble, quand même suffisamment souvent. On le voit bien,

  • Speaker #1

    il y a une grande vague de marche arrière.

  • Speaker #0

    Exactement. Pour donner envie aux gens de revenir au bureau, en sachant que le recrutement n'est facile dans aucun secteur. C'est quand même mieux si les bureaux sont un peu... plaisant, si vous êtes un peu sympa. Vos bureaux sont sympas. Ils ont un rôle social très fort. On a envie d'y être. Il y a à la fois une attente qualitative, mais l'attente qualitative avec aussi des générations qui sont sensibles aux sujets environnementaux, aux sujets RSE. Le regard de dire finalement, est-ce que ce bâtiment, est-ce que l'entreprise a fait un effort de ce point de vue-là, ça va être un critère. Vous voyez, en fait, tous ces critères se rejoignent.

  • Speaker #1

    Il ne faut surtout pas les dissocier. Je voudrais bien quand même faire un focus sur le volet de la transition environnementale. D'une part parce que c'est un sujet important dont il faut parler. Parce que j'ai le sentiment que c'est une conviction personnelle aussi chez vous, que vous avez portée au cœur du projet Miriam. Et puis parce que le contexte aujourd'hui, il est un peu paradoxal sur cette transition environnementale. Et je voudrais bien avoir votre regard, parce qu'on a le sentiment qu'on n'a jamais eu autant d'entreprises qui innovaient, qui voulaient se lancer justement pour accompagner cette transition. On a une conscience civique qui est forte, et puis on a des politiques qui suivent mal, on a des orientations économiques qui vont même à rebours. C'est un peu le bazar, non ?

  • Speaker #0

    Ben, si vous voulez, si je vous dis que le monde est compliqué... Oui, oui,

  • Speaker #1

    là je suis.

  • Speaker #0

    Non mais, bon, effectivement c'est une conviction personnelle, mais c'est pas juste une conviction. Je suis ingénieur, je suis scientifique, nous sommes sur des domaines où la science est claire. Donc la réalité du fait que l'émission de quantités croissantes de dioxyde de carbone, de méthane dans l'atmosphère produit de l'effet de serre augmente les températures. Et on le voit avec des hausses de température et de canicule qui depuis 40 ans suivent parfaitement les prévisions des modèles. Donc nous sommes sur des faits implacables et c'est exactement la même chose sur un certain nombre d'autres sujets d'épuisement des ressources, de limites planétaires. Je prends juste un exemple, mais le cuivre.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Le cuivre, bon ben oui, on en a besoin du cuivre. C'est un des métaux sur lequel l'horizon d'épuisement des mines connues est extrêmement proche. C'est quelques dizaines d'années. C'est de l'ordre de la trentaine d'années. C'est demain. Voilà, donc c'est demain. Donc ces sujets sont réels et c'est pas une question d'opinion. Et y croire ou pas y croire changera rien au déroulement implacable de la réalité qui va se passer.

  • Speaker #1

    Donc il faut s'y préparer.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc une fois que j'ai dit ça, pourquoi tout le monde ne bouge pas et tout ? Nous sommes dans un monde où nous sommes tous interdépendants. Parce qu'on est près de 10 milliards au sein de l'ordre de 200 pays. Et donc soit, s'il y avait un dictateur suprême, maître du monde, convaincu de la cause écologique, peut-être qu'il prendrait toutes les mesures pour mettre tout ça au carré. Mais ce n'est pas forcément non plus le truc dont tout le monde rêve. Donc nous sommes dans un monde où les centres de décision sont totalement éclatés, sur lequel tout le monde est interdépendant. La compétition. économique entre états, fait qu'aucun état ne peut décréter seul, que lui il va faire cavalier seul et puis montrer à tout le monde comment ça se passe, qu'aucune entreprise ne peut seule ignorer le contexte, que nos politiques effectivement, je ne commenterai pas dessus, mais nos politiques c'est aussi nous qui les élisons. Alors bon, il faudrait qu'ils nous proposent deux trois trucs qui tiennent la route. Mais ils nous proposeraient qu'ils tiennent la route sur ce sujet-là et on ne les élit pas non plus sur ces sujets-là. Et beaucoup sont également convaincus de ces trucs-là, mais impuissants à être élus sur la base d'un programme qui tienne la route. Donc oui, il y a des bonnes volontés, il y a partout, à tous les niveaux, dans les habitants, dans les salariés, dans les chefs d'entreprise, dans les politiques, dans les dirigeants. Mais tout le monde est complètement interdépendant et personne n'a les clés pour renverser le truc. Une fois que j'ai dit ça, quelques convictions. Écoutez, un, une espèce de conviction que, ouais, ça n'avance pas en ligne droite et ça se cogne contre les murs, mais néanmoins, il se passe des choses et ça avance. Je prends un truc qui est très loin de nous, mais la Chine installe des capacités d'énergie renouvelable à un rythme absolument vertigineux dont on n'a pas la moindre idée et annonce, à l'horizon 2035, des vraies baisses de ses émissions de gaz à effet de serre. Et la Chine a une puissance, que ce soit en termes de détermination et de puissance industrielle, je pense que tout le monde a compris. Et capacité d'exécution, tout le monde a compris. À un moment, on se réveillera et on se dira, nom de Dieu, des trucs ont changé, des trucs se sont passés. L'ère de la voiture, l'ère du tout voiture, est en train de basculer. C'est des bascules, si vous voulez, qui se passent en décennies et pas en années. Mais un paquet de bascules sont en train d'avoir lieu. Ça ne va pas en ligne droite, c'est compliqué, ça se cogne contre les murs, mais le monde change. Après, une conviction profonde sur un renversement complet de façon de penser que l'on doit intégrer. Et il touche tous les métiers. Il touche le mien comme d'autres métiers. Comment calcule-t-on les émissions de gaz à effet de serre de la France ?

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est celles qui sont émises ou inventées ?

  • Speaker #0

    On calcule les émissions émises sur le sol français.

  • Speaker #1

    C'est une absurdité par rapport à la qualité. C'est une absurdité totale.

  • Speaker #0

    Donc, quand on ferme une usine en France qui peut-être produirait avec de l'électricité décarbonée en France et qu'on va acheter des produits qui sont importés et qui ont été fabriqués dans une usine qui est loin probablement des standards français, on baisse les émissions de gaz à effet de serre de la France. Et on fait à la fin de l'année, ouais bravo, moins 3%. C'est une aberration qu'il faut renverser. Mais c'est une aberration qui touche tous les types de normes et la manière de penser.

  • Speaker #1

    Et l'éducation ? La compréhension du quidam ?

  • Speaker #0

    Et la compréhension. Je prends un exemple qui n'est pas dans mon métier, mais sur quelque chose qui a fait beaucoup, qui a défrayé la chronique il y a quelques semaines, sur les néonicotinoïdes. Il faut arrêter de mettre des contraintes uniquement sur ce qui est produit sur le sol français ou sur le sol européen. et qui ne soit pas à armes égales avec ce qui est importé. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut enlever les contraintes. Ça veut dire qu'il faut aller réglementer ce qui est consommé sur le sol français et européen, de manière à ce qu'on puisse développer des filières d'excellence qui s'appuieront sur notre marché intérieur français et européen, qui est énorme, qui est puissant. Nous sommes une des premières économies mondiales, le marché intérieur européen. Nous avons cette puissance, arrêtons de ne pas la regarder, de ne pas l'exploiter, pour développer des filières d'excellence, parce qu'on a le savoir-faire et on a une vraie avance dans la conscience et les écosystèmes industriels. Et bien sûr, être à armes égales et donc régénérer de la production locale, parce que ça fait sens, ça fait sens à tout point de vue, et résoudre réellement les problèmes environnementaux.

  • Speaker #1

    Et influencer l'industrie au-delà de nos frontières du coup.

  • Speaker #0

    Tout à fait, et pouvoir prendre un vrai leadership.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on n'a pas un problème d'avoir aussi cette notion de temps court qui ne va pas très bien avec tous ces projets de temps long pour porter ces transformations ?

  • Speaker #0

    C'est pour ça que ça n'avance pas en ligne droite, mais je pense qu'effectivement, il ne faut pas trop bouger les choses, il ne faut pas trop bouger de changements réglementaires dans tous les sens. Il faut plutôt renverser cette logique profondément, des signaux économiques, si possible un peu clairs et stables, parce que les acteurs économiques adaptent leurs actions en fonction des signaux économiques. Il faut quand même que les énergies fossiles puissent être plus chères que les énergies non fossiles, d'une manière ou d'une autre. Il faut le faire progressivement, il ne faut pas faire des bêtises comme une taxe carbone sans compenser les gens qui ne peuvent pas se passer de leur voiture, bien sûr. Ce n'est pas facile à faire, mais il faut quand même des signaux économiques cohérents, qui ne bougent pas trop, et après laisser les acteurs faire des meilleurs choix grâce à ces signaux économiques.

  • Speaker #1

    Donc oui à la réglementation ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit.

  • Speaker #1

    Mais pourquoi pas si c'est bien appliqué et si c'est conscient ? Ça reste quand même un catalyseur de temps en temps. Vous avez raison. Je suis un peu provo, mais...

  • Speaker #0

    Oui à la réglementation sur, effectivement, une consommation sur le sol européen de choses, de produits, de services qui aillent dans le bon sens et qui répondent aux différents impératifs écologiques.

  • Speaker #1

    On parle souvent du coût de la transformation, de la transition aussi. On est dans une période budgétaire tendue. Toutes les entreprises et tous les secteurs d'activité sont touchés. Comment on fait pour contourner ça, pour continuer à faire la transition ?

  • Speaker #0

    Je pense que ce n'est pas un problème insurmontable. D'accord, c'est une excuse. Disons que c'est une affaire de temps long. Les budgets dans la longue durée sont nécessaires et sont importants. Mais dans la longue durée, ça ne fait pas des budgets annuels vertigineux. Et on jette beaucoup de l'argent par les fenêtres dans beaucoup de bêtises. Le prix moyen d'une voiture de 2,5 tonnes, qui est bien sûr, je ne sais pas si elle est totalement indispensable, pour citer mille autres exemples, et puis bien sûr l'État a besoin de pouvoir consacrer les capacités de dépense et les budgets, bien sûr davantage sur des investissements que sur... Mais bon, j'enfonce des portes ouvertes et je dis des choses que tout le monde sait.

  • Speaker #1

    En fait, ça peut être tout à fait désirable, cette transition écologique, quand on y met du bon sens, et qu'elle peut être tout à fait un vecteur de croissance et de pérennité d'entreprise. Et effectivement,

  • Speaker #0

    les regards vont changer. Les regards doivent évoluer, et ce qui est désirable hier ne sera plus désirable demain. Quand il y a des travaux partout, dans Paris par exemple, on se dit, ponctuellement, pfff... c'est invivable, il y a des travaux partout, c'est l'enfer. Et puis quand un certain nombre de places, finalement, avec un tramway, avec de la verdure, etc., sont plutôt sympas, on ne le voit pas forcément consciemment, mais ça devient notre nouveau standard et on ne va plus aimer quelque chose qui est de l'ancien monde.

  • Speaker #1

    Oui, on est tous un peu réticents au changement, mais finalement, on s'y habitue vite quand ça apporte vraiment du confort. Quand il est bien, voilà,

  • Speaker #0

    et ça apporte plein de choses de bien.

  • Speaker #1

    Donc, un bel imaginaire autour de cette transition.

  • Speaker #0

    Oui, ben oui.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Frédéric. On arrive déjà à la fin de notre échange et c'était passionnant. Je vous remercie beaucoup d'avoir partagé la vision de Myriam, sa mission, comment vous arrivez à traduire concrètement sur le terrain avec vos équipes, ces convictions que vous avez partagées avec nous aussi sur la place des entreprises et comment on peut rendre désirable la transition tout en assurant et la pérennité de l'existant. Il ne faut pas tout raser, finalement.

  • Speaker #0

    Surtout pas. Au contraire.

  • Speaker #1

    Peut-être pour le mot de la fin, qu'est-ce que vous diriez à une entreprise aujourd'hui qui a du mal à trouver sa place, à avoir un peu plus de radicalité dans son action pour prendre part au jeu de la transition environnementale ?

  • Speaker #0

    Écoutez, il faut être très modeste et très humble. Je ne donnerai de leçons à personne. Le mot radicalité, c'est un mot compliqué parce que soit il est possible à un moment d'avoir finalement vraiment quelque chose de profondément transformant par une innovation de rupture, qui peut être une technologie ou qui peut être un business model et que ce business model finalement soit gagnant. Et bien sûr, à ce moment-là, on coche toutes les cases, c'est génial. Mais c'est tellement difficile, c'est tellement rare, combien de startups se cassent les dents par exemple ? Soit, si vous n'avez pas ça, vous ne pouvez pas vous écarter radicalement de la façon de faire, des besoins de vos clients. Et donc il faut essayer d'être force de proposition, d'être sachant, de comprendre le mieux possible ces nouveaux enjeux, de pouvoir proposer des alternatives, de pouvoir avoir cette boussole la plus forte possible. C'est pas toute la radicalité, mais déjà pousser le curseur le plus loin possible dans ce sens-là, c'est déjà pas mal. C'est pas suffisant, mais c'est l'état réel du monde aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et tout le monde peut prendre part. Et tout le monde va prendre part, il n'y a pas de raison.

  • Speaker #0

    De plus en plus.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Frédéric, j'étais ravie de vous avoir.

  • Speaker #0

    Pas en ligne droite, mais c'est pas parce qu'en ce moment c'est une phase de recul que le recul va continuer. Ça va, ça se coigne contre les murs, mais le sens, le cap général, il est limpide.

  • Speaker #1

    La boussole est là.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est une bonne nouvelle. Je vous remercie de ce que vous en parlez avec beaucoup d'optimisme, beaucoup de joie. Il y a vraiment un côté réjouissant et désirable dans la route que l'on prend. Donc merci pour avoir partagé tout cela. A très bientôt. Merci à vous. On reparlera de Myriam dans 5 ans pour savoir où vous en êtes, votre développement régional et savoir si ce modèle Île-de-France très bien établi se reproduit bien et j'en doute pas partout en France.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté les After de la Transformation, une production à des coins de scie. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Une plongée au cœur d’une entreprise industrielle française qui entame une nouvelle phase de structuration, d’innovation et d’investissement — dans un marché exigeant où qualité, sécurité et anticipation sont essentielles.

Dans ce nouvel épisode des Afters de la Transformation, Frédéric Viet, Président de Myrium, revient sur la manière dont l’entreprise renforce ses fondamentaux et réorganise ses métiers pour mieux accompagner ses clients.


Reprendre une entreprise et redéfinir un cap clair

Frédéric Viet revient sur son arrivée chez Myrium, sa prise de fonction comme président et les premières priorités : comprendre l’organisation, sécuriser l’existant et clarifier la stratégie.

Structurer l’entreprise pour gagner en efficacité

Organisation interne, montée en compétence, création de processus plus solides : Myrium pose les bases d’une transformation opérationnelle durable.

Faire de la sécurité un pilier stratégique

Dans un secteur sensible comme le bâtiment, l’exigence est non négociable. Frédéric détaille les actions clés engagées pour renforcer sécurité, qualité et maîtrise des risques.

Investir pour préparer l’avenir

Modernisation des outils industriels, nouveaux équipements, innovation sur les produits : Myrium met en place un plan d’investissement ambitieux pour soutenir sa croissance.

Construire une dynamique collective

Collaborateurs, partenaires, clients : l’entreprise mise sur l’implication collective et une communication interne renforcée pour embarquer tout l’écosystème.


Un échange inspirant sur la manière dont un dirigeant pilote la transformation d’une PME industrielle : méthode, vision, pragmatisme — et une priorité constante donnée à l’humain et à la sécurité.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je pourrais vous parler de valeur en fait. On est des métiers d'hommes et de femmes. Dans nos métiers, il n'y a pas de machine, il n'y a pas d'outil de production. Je ne peux pas rendre une meilleure offre à mes clients en allant investir dans la dernière machine super moderne et tout. Non. Nous, notre travail, ce sont la compétence des hommes et des femmes qui vont diriger les entreprises, qui vont piloter les projets, les contrats de maintenance des affaires et qui vont réaliser sur le terrain. avec des projets et des bâtiments qui sont plutôt sur mesure que des problèmes standards.

  • Speaker #1

    Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les After de la Transformation, un podcast adéquat qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des After de la Transformation. Aujourd'hui, nous partons sur le terrain concret de la transition écologique, celui des bâtiments. qui représente près de 40% de notre consommation d'énergie et une part majeure de nos émissions de CO2. Alors notre invité, Frédéric Viette, est président de Mirium, un groupe qui s'est imposé en quelques années comme un acteur singulier de la rénovation et de la maintenance globale des bâtiments. Sa conviction ? On ne peut pas isoler la performance énergétique de la qualité globale d'un bâtiment et de son usage. Avec lui, nous allons explorer comment Mirium s'est construit, ce qui fait sa différence sur le marché, comment il embarque ses équipes dans un modèle décentralisé et responsabilisant, on va le détailler. Puis nous élargirons le regard. Où en est réellement la transition écologique ? Pourquoi avance-t-elle si lentement malgré l'urgence et la prise de conscience ? Et quel rôle les entreprises, les États, la réglementation peuvent-ils jouer dans ce contexte politique et économique chahuté ? Bonjour Frédéric.

  • Speaker #0

    Bonjour Anne-Laure.

  • Speaker #1

    Bienvenue avec nous, je suis ravie de vous accueillir. Est-ce que ça vous va le programme ?

  • Speaker #0

    Ben oui.

  • Speaker #1

    Oui, on est bon ?

  • Speaker #0

    Il y a de la matière.

  • Speaker #1

    Il y a de la matière. La difficulté ça va tenir le timing, mais je suis sûre qu'on va y arriver.

  • Speaker #0

    On va essayer.

  • Speaker #1

    Alors, on a très envie de découvrir Myriam, mais juste avant, j'aurais aimé qu'on revienne un tout petit peu sur votre parcours pour mieux vous connaître et savoir ce qui vous a amené à prendre la présidence de Myriam.

  • Speaker #0

    Écoutez, je ne vais pas vous infliger tout mon parcours, mais moi je vois que finalement j'ai toujours eu un peu deux petites voies qui ont guidé tous mes choix et tout mon parcours. La première, j'avais une attirance pour les métiers de service collectif, les métiers de service liés aux infrastructures. aux collectivités locales, aux services publics, etc. La première boîte que j'ai choisie pour démarrer ma carrière, c'était la Générale des eaux. Je me suis occupé un petit peu d'eau potable, mais très vite, très vite, et c'était là où j'ai dirigé ma première boîte, dans le métier qui était alors émergent de la collecte et du début du tri et de la valorisation des déchets, en dirigeant une petite boîte en Lorraine. À l'époque où ça commençait en fait, c'était naissant ces activités-là. Exactement, des activités, mais encore totalement artisanales, en train de devenir un vrai métier industriel. doucement. Ça, c'est la première petite voie. Et la deuxième, je n'ai jamais été attiré par être l'expert d'une des facettes du problème. Je n'ai jamais voulu être ni le financier, ni l'expert technique, ni etc. J'ai toujours souhaité avoir la responsabilité de concilier toutes les facettes d'un problème et de faire les meilleurs choix pour le gérer.

  • Speaker #1

    Un rôle d'orchestrateur ?

  • Speaker #0

    Un rôle d'orchestrateur ou un rôle de patron d'équipe. Ce qui m'a amené évidemment à avoir envie d'être dans des métiers décentralisés, des métiers de proximité. Parce que voilà, je n'allais pas diriger sans expérience, tout bébé, 500 personnes, 1000 personnes. Mais donc voilà, des métiers où il y a des équipes à taille humaine, de proximité, de gens qui s'occupent localement d'entretenir un certain nombre de choses.

  • Speaker #1

    Donc sur le terrain, vous avez parcouru toutes les routes de France pour aller voir les usines, les bâtiments, etc. aussi, au plus proche ?

  • Speaker #0

    Oui, puis travailler finalement dans les services aux collectivités locales, les services à l'industrie, les services aux bâtiments. Donc, finalement, je garde un prisme généraliste.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je réparerai très mal une chaudière. Chacun ses talents. Voilà, je n'ai pas cette ambition. Mais j'ai évidemment un certain regard et compréhension de l'ensemble des métiers de service urbain et de toutes leurs transformations.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc c'est ça qui vous a amené chez Myriam ?

  • Speaker #0

    Tout à fait, tout à fait. C'est ça, au bout bien sûr d'un certain nombre, enfin d'une expérience. Et c'est une histoire de transmission. C'est une histoire de transmission puisque Myriam c'est d'abord une boîte centenaire d'origine familiale.

  • Speaker #1

    Qui ne s'appelait pas Myriam à l'époque ?

  • Speaker #0

    Qui s'appelait le groupe Rougnon. Et donc il y a eu trois générations d'une famille, Rougnon qui a développé, dirigé cette boîte. Et une quatrième génération qui n'a pas fait le choix. de travailler dans l'entreprise et qui vit heureuse dans d'autres domaines.

  • Speaker #1

    Vous étiez le premier, pas de la famille ?

  • Speaker #0

    Absolument, mais en fait, on a passé un an avec François Rougnon à réfléchir, faire connaissance, évidemment, en détail. décider que j'allais mener le projet de transmission de cette boîte. Transmission bien sûr à la direction exécutive de l'entreprise, mais ensuite transmission capitalistique pour pérenniser la boîte, qu'elle ne soit pas vendue tout simplement, et organiser la pérennité d'une structure capitalistique centrée sur les équipes.

  • Speaker #1

    Donc il y avait quand même déjà une mission de transformation dans la transmission.

  • Speaker #0

    Tout est une transformation.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai qu'on transforme toujours, vous avez raison. c'est particulier d'arriver comme le Premier à reprendre le flambeau d'une lignée familiale, comment ça s'est passé ? Est-ce que vous l'avez vécu différemment que votre précédente prise de poste ?

  • Speaker #0

    Je pense que chaque cas est spécifique et dans chaque cas, les choix humains, en tout cas dans ces domaines-là, priment sur beaucoup de choses. Moi, j'aime bien dire qu'avec François, nous avons mené une transmission qui est maintenant parfaite. Et parfaite, il y a deux sens dans le mot. On a vraiment réussi cette transmission avec comme boussole l'intérêt permanent de l'entreprise, de la continuité de l'entreprise et du nouveau chapitre de son développement que l'on a ouvert. Ce qui bien sûr implique, tant pour François que pour moi, de ne pas avoir d'égo qui brouille l'importance de cette boussole de l'intérêt de l'entreprise et de la construction de l'entreprise. et puis après parfaite Au sens, elle n'est pas achevée, elle est terminée. L'entreprise est pérennisée avec plutôt une belle trajectoire et plutôt un bel avenir devant elle. Avec un socle actionnarial qui est pluriel, mais qui nous donne la puissance et l'ancrage que l'on souhaite. Les équipes comme socle actionnarial de long terme puissant avec plus de 600 personnes actionnaires. Nous avons des fonds d'investissement à notre capital parce qu'on a de l'ambition, on investit. Et puis, la famille Rougnon, qui a encore 10% du capital et qui accompagne la transmission au long cours à chaque fois qu'il y a besoin. Donc voilà, c'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est très chouette. Ça va bientôt faire 9 ans. Donc ça a été une transmission sur un chapitre durable. Vous n'étiez pas de passage juste pour faire une cheville vers autre chose.

  • Speaker #0

    Et on regarde autant devant nous et même au-delà de nous que les racines et l'histoire derrière nous.

  • Speaker #1

    Alors pour nos auditeurs qui ne connaissent pas forcément encore Myriam, est-ce que vous pouvez en dire quelques mots ? Vous êtes une belle ETI en croissance. Près de 1600 ou peut-être plus de 1600 collaborateurs venaient nous dire où est-ce que vous en êtes aujourd'hui et quelle est votre mission ?

  • Speaker #0

    Peut-être juste un mot de ce qu'on fait pour que ça parle à tout le monde. Si je dis basiquement nous on s'occupe des bâtiments, c'est un peu global mais c'est quand même à peu près ça. Nous on est des opérateurs de terrain, des techniciens de terrain qui s'occupons de absolument tous les métiers techniques et les corps d'état techniques qui doivent intervenir pour entretenir, adapter, faire des travaux dans un bâtiment. Donc, nos troupes, les hommes et les femmes de Myriam, ce sont, aux trois quarts, des cols bleus, pour faire une image, des techniciens de terrain. Donc, des électriciens, des chauffagistes, des électromécaniciens, des plombiers, des couvreurs, etc.

  • Speaker #1

    Une multitude de métiers et d'expertises de terrain.

  • Speaker #0

    Nous sommes des opérateurs qui font sur le terrain. maintiennent, démontent, réparent, etc.

  • Speaker #1

    Agissent au quotidien. Voilà,

  • Speaker #0

    agissent au quotidien. Nous ne sommes pas des cols blancs qui vont faire des études et de la conception, nous sommes ceux qui réalisons. Et donc quand je dis on s'occupe des bâtiments, nous faisons absolument tous les métiers, sauf, comme on ne s'occupe pas des bâtiments neufs, on n'a pas de grue, on ne coule pas de béton, on ne fait pas de bâtiment neuf. Mais dès qu'un bâtiment est construit, nous avons toutes les compétences pour... l'entretenir, l'adapter pour qu'il dure.

  • Speaker #1

    Vous ne travaillez pas que sur des anciens bâtis. Vous êtes aussi sur des bâtiments qui sont assez récents, mais que vous opérez pour leur donner un maximum de performance dans leur opération. Tout à fait.

  • Speaker #0

    En fait, quand on s'occupe des bâtiments existants, les bâtiments existants sont un tissu de dentelle d'une hétérogénéité complète. Vous avez la prise en charge d'un bâtiment neuf qui a été livré l'année dernière, le château de Versailles, des bâtiments haussmanniens, des bâtiments des Trente Glorieuses. Les petits des moyens des gros.

  • Speaker #1

    Et ça, c'était déjà le cas quand vous êtes arrivé dans le groupe Rougnon. Il y avait déjà cette multitude de bâtiments différents et du coup d'expertise nécessaire pour les opérer.

  • Speaker #0

    C'est par essence. Si vous faites du neuf, vous pouvez à la limite standardiser sur ordinateur et répliquer plusieurs fois. Si vous vous occupez des bâtiments existants. Vous faites un travail de coups humains sur mesure.

  • Speaker #1

    Quoi qu'il arrive.

  • Speaker #0

    Quoi qu'il arrive. Je pense que si on veut s'occuper correctement d'un bâtiment, trouver des bonnes solutions, je pense que c'est ça qu'il faut faire.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est une approche qui diffère des autres acteurs du marché ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas qu'elle diffère complètement et qu'elle est aux antipodes, parce que c'est ça la nature. Chaque bâtiment est spécial. même deux bâtiments haussmanniens qui se ressemblent vu de l'extérieur, peut-être que le premier, peut-être que ce sera une copropriété de logement et que dans celui d'à côté, finalement, des entreprises se seront installées. Peut-être qu'il y en aura un qui aura un chauffage au gaz et l'autre qui sera raccordé à un réseau de chaleur. Peut-être qu'il y en aura un où la copropriété aura fait l'ensemble des travaux et tout est neuf, tout est nickel. Et puis peut-être qu'il y en aura un où il y a un sérieux programme de boulot devant soi. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Vous travaillez bien sûr sur la performance technique des bâtiments, mais avec à cœur la sobriété, la performance écologique aussi des bâtiments et leur pérennité. Comment on arrive à réconcilier ces trois objectifs qui sont parfois peut-être un peu paradoxales ou en tout cas qui demandent des ajustements ?

  • Speaker #0

    C'est sûr qu'il y a une multitude de contraintes et il y a une multitude de choses qu'il faut essayer de prendre en compte. D'abord, un bâtiment, il est là pour rendre un usage. donc il est là pour être habitable ou pour pouvoir y travailler, donc pour qu'il y ait un confort, pour qu'il y ait des fonctionnalités, etc. Il doit respecter un paquet de normes. Il doit pouvoir progresser et donc consommer moins d'énergie ou consommer des énergies basées sur de l'électrification n'émettant pas de gaz à effet de serre, par exemple, plutôt qu'utiliser des énergies fossiles. Donc des contraintes qui à chaque fois finalement sont nouvelles, qui certaines existent depuis longtemps. Les économies d'énergie, ça fait un bout de temps que c'est un sujet. Mais la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ça fait, allez, 5 ans environ que c'est une conscience collective profondément partagée. C'est l'espace d'un éclair à l'échelle de concevoir des travaux et un programme pour faire évoluer des infrastructures. Bien sûr, il y a la contrainte économique. les budgets ne sont pas infinis, l'argent est rare, et donc il ne faut pas jeter l'argent par les fenêtres avec des mauvais choix de travaux, ou avec des installations de choses qui ne seraient pas maintenables, ou avec de l'incohérence entre eux. Comment on fait pour concilier tout ça ? C'est là où je vais redire qu'il n'y a pas une solution unique qu'on plaquerait sur tous les bâtiments, et ça serait tellement simple. Il faut un vrai regard dans la durée sur chaque bâtiment, C'est le rôle, bien sûr, du propriétaire maître d'ouvrage, qui a naturellement intérêt à ce que ses choix soient bien faits. C'est le rôle des intervenants techniques, que ce soit les architectes, les bureaux d'études, les syndicats de copropriété, etc. C'est le rôle d'entreprise sachante comme nous, d'amener un regard complémentaire et un retour d'expérience et la présence dans la durée sur le terrain, sur les bâtiments, pour assurer que... Les bons choix soient faits, que les interventions soient planifiées dans le temps, pas forcément tout en même temps, mais pour qu'à la fois en termes de budget ce soit gérable, et puis qu'on fasse progresser, qu'on adapte en continu le bâtiment.

  • Speaker #1

    Donc c'est vraiment quand même la qualité des hommes et l'engagement auprès des bâtiments qui va faire la différence ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est un vrai travail. Moi j'aime bien employer l'image de médecin de famille. il faut se pencher sérieusement sur chaque bâtiment non pas ponctuellement une fois, mais dans la durée, pour faire les bons choix et réaliser, ensuite exécuter correctement ce qui a été choisi.

  • Speaker #1

    Parce qu'on apprend toujours, en opérant le bâtiment, on apprend toujours mieux à le rendre performant. Pour cela, on voit bien la multitude des métiers que vous devez réunir. Depuis que vous êtes chez Myriam, vous avez réalisé plusieurs acquisitions, vous êtes allé rechercher ces métiers-là, vous êtes allé rechercher peut-être de la couverture régionale. Quelle a été votre volonté dans ces acquisitions ?

  • Speaker #0

    Première volonté constante, c'est finalement d'avoir une capacité assez multitechnique, donc de maîtriser toute cette palette de métiers, globalement l'énergie thermique, l'énergie électrique, la data aussi, ce qu'on appelle les courants faibles dans notre métier, la plomberie. La plomberie, dit comme ça, mais la plomberie c'est l'eau. Et l'eau, parfois il n'y en a pas assez, quand il y a une grosse sécheresse de plus en plus forte. Parfois, il y en a trop. C'est un enjeu, l'eau et la rareté de l'eau. C'est tout ce qui touche à la peau du bâtiment. Et la peau, elle a tout un tas de rôles essentiels pour protéger le bâtiment des intempéries, assurer le confort intérieur, gérer l'humidité, gérer la ventilation également. Donc, c'est les métiers de couverture, d'étanchéité, de ravalement, d'isolation thermique par l'extérieur. Et puis, il y a tout un tas d'autres métiers liés aux équipements de sécurité, portes, fermetures, etc. Le but n'est pas. Et pas de faire l'inventaire, mais je veux dire qu'on est également complet en termes de, si on regarde ces métiers, sous l'angle du cycle de vie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire à la fois la maintenance-entretien, parce qu'il y a tout un tas d'installations sur lesquelles il faut régulièrement faire de la maintenance préventive. Donc passer tous les mois. Faire un certain nombre d'opérations, de contrôles, de nettoyages, de remplacements préventifs. C'est tous les mois, c'est tous les six mois, c'est tous les ans en fonction de la nature des équipements. Par exemple, les équipements de chauffage, les portées automatiques, tout un tas de choses comme ça. Il y a des interventions de dépannage et puis il y a des petits travaux, des moyens travaux et des gros travaux. Et l'ensemble de ce cycle de vie jusqu'au pilotage de la performance des bâtiments, là aussi on attache de l'importance à cette complétude. Ensuite, ces métiers, si vous voulez, ils interviennent soit un par un, soit réunis, mais en fonction du besoin. Je dis souvent... C'est unique, en fait, à chaque fois. Très concrètement, plein de bon sens, mais il y a une fuite d'eau. Le client, il a besoin d'un plombier, pas d'une offre globale. Et puis, s'il y a un projet de transformation plus lourde d'un bâtiment, là, il peut être pertinent. d'être capable d'assembler, de traiter en même temps le génie électrique, le génie climatique, la plomberie et un certain nombre d'autres métiers.

  • Speaker #1

    Et la plomberie qui connaît déjà le bâtiment.

  • Speaker #0

    Par exemple, pour finalement avoir quelque chose de cohérent, gérer les interfaces, faire que le client ne se retrouve pas confronté à gérer lui-même des problèmes aux interfaces, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et donc, j'ai bien compris que vous aviez agrégé beaucoup de métiers, d'expertise et de compétences sur le terrain. Comment on mène cette intégration ? Comment on arrive à créer une unité, un groupe Myriam avec un savoir-faire qui est le même sur l'ensemble de vos interventions ? Un service Myriam, j'imagine que ça a été un de vos projets aussi sur ces dernières années ?

  • Speaker #0

    Je pourrais vous parler de valeur en fait. On est des métiers d'hommes et de femmes. Dans nos métiers, il n'y a pas de machine, il n'y a pas d'outil de production. Je ne peux pas rendre une meilleure offre. à mes clients en allant investir dans la dernière machine super moderne et tout. Non, nous, notre travail, ce sont la compétence des hommes et des femmes qui vont diriger les entreprises, qui vont piloter les projets, les contrats de maintenance des affaires et qui vont réaliser sur le terrain. Avec des projets et des bâtiments qui sont plutôt sur mesure que des problèmes standards. Comment on fait pour effectivement créer ces valeurs communes, cette communauté, et assurer que ce soit une réalité et pas juste du papier glacé dans les bureaux ? C'est profondément, si vous voulez, par les valeurs partagées et pas par des kilos de paperasse et de procédure.

  • Speaker #1

    Par le concret.

  • Speaker #0

    Oui, notre organisation est décentralisée, volontairement et fortement. Ça veut dire qu'elle est basée sur la confiance. que l'on fait aux gens. Et cette confiance, elle est... C'est un cercle vertueux, si vous voulez. Un client qui a des travaux en cours sur son bâtiment, il a besoin de quelqu'un de compétent, de proche, et qui est profondément responsable de cette affaire-là. Les clients, ils veulent juste un interlocuteur en charge. Donc, quand on a une organisation décentralisée où on fait confiance à nos gens, on met un interlocuteur en charge. Et si vous voulez ce cercle vertueux, il nous permet tout simplement que les meilleurs professionnels qui ont envie d'exercer leur métier et pas de gérer de la tringlerie interne, ils s'épanouissent chez Myriam. Quand ensuite cette façon de faire, elle est commune, elle est partagée dans toutes nos entreprises, en fait ces professionnels, ces très bons professionnels engagés, évidemment ils se respectent mutuellement. Évidemment, ils ont plaisir à travailler ensemble. Évidemment, ils n'ont pas d'inquiétude s'ils ont à intervenir à deux, un couvreur et un étancheur, etc. Pour un client, parce qu'ils savent que chacun va faire du bon boulot et que personne ne va planter l'autre.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça permet la bonne action collective.

  • Speaker #0

    Ça, ça permet la bonne action collective. La confiance, elle est donnée, mais elle est aussi reçue. Quand on dit, alors c'est des mots à la mode, mais quand on dit les gens recherchent du sens, le sens, vaste concept, mais juste si on reconnaît le professionnalisme des gens et qu'on accepte de leur faire confiance, et que c'est une vérité de dire que personne est un numéro et pas juste un joli mot, les gens s'engagent, ils reçoivent et ils mesurent la valeur de cette confiance, ils font du bon boulot. Nos clients sont contents.

  • Speaker #1

    Ils s'inscrivent dans la durée.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    L'ouverture au salarié...

  • Speaker #0

    J'ai l'impression de dire des choses d'une banalité terrible, mais quand on le fait en vrai, c'est tellement puissant.

  • Speaker #1

    Oui, oui, revenir à l'essentiel. Beaucoup de bon sens à l'essentiel et l'appliquer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que vous avez ouvert l'actionnariat aux salariés ?

  • Speaker #0

    Absolument, absolument. Ça procède bien sûr de... Ça vous paraissait complètement naturel. Oui, c'était la même volonté profonde. Je l'ai fait en plusieurs étapes. Parce que bien sûr, ça ne se fait pas en acclinquement de doigts, c'est beaucoup de travail derrière, de l'investissement, du juridique, etc. Mais effectivement, j'ai d'abord progressivement ouvert l'actionnariat au cercle dirigeant, au cadre. Et puis, en 2022, j'ai mis en place l'actionnariat salarié, vraiment s'adressant à tous. Donc, c'est à la fois... Il y a si peu de temps, 2022, ça fait trois ans. Et en fait, c'est déjà... Quelque chose qui est vraiment ancré dans l'entreprise, qui prend sa puissance et de plus en plus de gens y souscrivent chaque année.

  • Speaker #1

    Et vos investisseurs, ils vous ont suivi pleinement, directement sur cette ouverture d'Axelheim ? Oui,

  • Speaker #0

    alors à la fois. On est toujours très attaché à choisir des investisseurs qui comprennent en profondeur notre projet, qui l'aiment, qui le choisissent. On se choisit mutuellement. Nous les choisissons comme... de bons partenaires et ils nous choisissent parce qu'ils aiment notre projet et ils y croient. Et donc effectivement, dans notre métier où le travail est fait par des hommes et des femmes, d'avoir cette puissance de motivation, d'engagement collectif et d'intérêt à réussir ensemble en ayant un maximum de gens actionnaires, c'est effectivement là aussi de bon sens.

  • Speaker #1

    Le socle aujourd'hui est là, il est bien établi, vous êtes en croissance, vous êtes une ETI qui a apporté sa culture et qui fait ses preuves sur le terrain. Vous avez un business model qui est ultra résilient, c'est plutôt des contrats à long terme que vous opérez.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est quoi votre perspective de croissance, c'est quoi la feuille de route aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Si vous voulez, aujourd'hui, on a fait à peu près 400 millions de chiffres d'affaires l'année dernière en Ile-de-France. Parce qu'on a toujours fait un choix de développement par étapes, solide, en construisant des bases solides avant de faire le pas suivant. 400 millions d'euros d'activité dans l'ensemble de ces métiers en Ile-de-France nous placent comme probablement le premier indépendant et le leader indépendant en Ile-de-France. Sur cette base, à terme, nous avons une ambition assez large et une ambition globale. Parce que nous avons un modèle qui est sain, qui permet de satisfaire nos clients, qui permet de satisfaire nos équipes avec des gens compétents et engagés. et ce modèle peut grandir, il est prêt, il a le socle et les bases pour grandir. Donc, on va continuer à se développer avec constance, avec la plus grande constance selon ce modèle, à la fois continuer à nous développer en Ile-de-France, mais aussi répliquer le modèle Miriam en région.

  • Speaker #1

    Sur d'autres régions.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    L'international un jour ? Oui, sûrement un jour,

  • Speaker #0

    mais pas après pas. Un socle solide et ensuite on fait un nouveau pas.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup là, c'est l'idée de faire du développement en propre régional ou c'est d'aller chercher à nouveau des acteurs locaux déjà implantés ?

  • Speaker #0

    C'est plutôt effectivement des métiers de proximité. Donc, on n'arrive pas comme ça, dans le train, avec sa valise et sa boîte à outils. Effectivement, ce que l'on souhaite, c'est nous rapprocher d'acteurs locaux, partageant profondément notre ADN et nos valeurs. C'est-à-dire d'humilité, de travail sérieux, de proximité pour leurs clients, de confiance faite dans les gens, pour pouvoir effectivement, qu'ils soient nos fers de lance. dans les nouvelles régions et qu'on puisse ensuite les aider à être meilleurs, à être plus forts, à se consolider, à avoir des collègues locaux multitechniques pour pouvoir travailler ensemble parce que la solitude du chef d'entreprise c'est aussi quelque chose de pas évident. Et puis comme ça réussir ensemble.

  • Speaker #1

    L'innovation chez vous elle est presque plus fonctionnelle que technologique même si j'imagine que vous vous appuyez sur la technologie, c'est pas une fin en soi la technologie dans vos métiers. Votre innovation elle est plutôt sur... La qualité de la prestation et la qualité de l'exécution que vous allez pouvoir apporter sur le terrain, c'est bien ça ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a des innovations, il y a des choses qui bougent, mais effectivement, vous avez raison, ce sont à la fois... Des innovations qu'il faut pouvoir intégrer correctement dans du travail classique, des choses radicalement nouvelles qui n'existaient pas il y a quelques années. Je donne un exemple sur comment réduire les émissions de gaz à effet de serre. On va penser tout de suite économie d'énergie si je dis ça. Le poste majeur d'émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments, 80% c'est plus les matériaux. Ce n'est pas le chauffage ? Le chauffage, ça va être plutôt la plus petite part. C'est vraiment l'empreinte carbone d'avoir fabriqué les matériaux. Donc évidemment, c'est pour ça que la construction neuve, il ne faut le faire que quand il n'y a pas d'autre solution. Parce que voilà, le béton, l'acier, mais même dans les métiers de la rénovation, l'empreinte carbone des équipements métalliques, des tuyauteries, des câbles, des ventilos convecteurs, des éclairages, etc. pèsent plus lourd que la consommation des bâtiments dans la durée. Et donc à partir de là, un axe par exemple sur lequel on travaille, c'est faire durer, mais c'est aussi le réemploi. Le réemploi, c'est des problèmes de filières, de démontage autrement, de stockage, de reconditionnement, d'assurance, de choses comme ça. Donc vous voyez que ce n'est pas une nouvelle techno qui viendrait de là. Mais c'est juste des ingénieries de service assez différentes. C'est aussi la connaissance et la capacité à bien mesurer et connaître l'empreinte carbone individuelle de tel équipement qu'on va acheter. Et s'il y a peut-être la possibilité de le remplacer par un autre équipement qui serait peut-être plus produit en France, ou qui serait plus léger, ou qui serait donc avec une empreinte carbone moins importante. Et tout ça, c'est des choses... Encore assez balbutiante, parce que ça implique déjà que toute la chaîne de production, de distribution elle-même, soit capable de mieux maîtriser l'empreinte carbone et de savoir mesurer l'empreinte carbone de tout équipement mis sur le marché. Donc tout le monde apprend un peu en marchant.

  • Speaker #1

    Oui, là il y a deux challenges. C'est comment vous avez vos équipes et vous les embarquez pour qu'elles-mêmes dans leur métier connaissent ça et soient capables de le prendre en considération au maximum. Et puis j'imagine qu'il y a tout l'écosystème, parce que vous ne pouvez pas y aller seul sur ces chaînes-là.

  • Speaker #0

    Et tout l'écosystème. Et puis il y a d'autres exemples. Souvent les choses simples et les low-tech ont un rôle très important. Et donc j'ai fait le choix il y a quelques années de prendre pied et d'intégrer à notre palette de compétences la végétalisation. La végétalisation, mais avec vraiment une entreprise qui a l'expertise de la végétalisation en milieu bâtimentaire et en milieu urbain. Ça ne résout pas tout, mais j'ai la conviction que c'est un outil qui fait partie de la boîte à outils pertinente. Pour lutter contre les îlots de chaleur, pour... Aussi, personne n'a envie de vivre dans des cubes de béton. Aussi, pour rendre la ville et les bâtiments suffisamment vivables et désirables. Parce que si la ville est invivable, on ne va pas bétonner les campagnes pour refaire la ville à la campagne. Donc on a besoin que la ville reste vivable et désirable.

  • Speaker #1

    Là, on voit bien la notion d'innovation fonctionnelle et cette notion de boîte à outils. Il n'y a pas une solution miracle qui sera applicable à ce bâtiment. C'est une multitude d'efforts et donc vraiment une ingénierie de tous ces nouveaux outils à intégrer dans vos prestations.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Vous la formalisez cette offre aujourd'hui parce qu'on a bien compris que vous traitiez toujours le bâtiment dans sa globalité. Performance technique, durabilité, pérennité. Mais vous avez créé comme une offre qui s'appelle Myriaca, une filiale Myriaca dédiée à l'énergie et l'environnement. Pourquoi cette filiale propre pour cette branche-là ? Qu'est-ce qu'elle vous apporte ?

  • Speaker #0

    En fait, Myrieka vise surtout à être capable d'articuler des offres globales et des projets globaux avec un pilote et un coordinateur unique. Ce qui est un type de besoin auquel on ne répondait pas avant parce que nos entreprises ont plutôt chacune leur spécialité. Ce qui ne les empêchait pas de travailler. très pragmatique, à deux, à trois, etc. Mais dans certains cas où le client souhaite vraiment une étude globale, un engagement global de performance sur une rénovation tout corps d'État, un pilotage global, un interlocuteur unique, Myrièque a fait ça. Et elle le fait pas uniquement pour un objectif énergétique, parce que comme vous l'avez dit en intro, si on a refait le ravalement d'un bâtiment l'année dernière, on va pas jeter par les fenêtres l'argent dépensé pour aller... faire une isolation par l'extérieur, par-dessus. Donc le bon geste, c'est plutôt, quand il y a besoin de faire le ravalement, en profiter pour le faire, en allant chercher une amélioration de la performance du bâtiment et en intégrant une technique d'isolation qui n'existait pas il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi le driver pour vos clients, finalement, pour lancer des grandes opérations de rénovation ? C'est un driver économique ? C'est un driver de pérennité et de maintien du bâti, ou est-ce qu'il y a aussi le driver écologique qui est un moteur ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'ensemble de ces drivers se rejoignent. Un bâtiment vaut cher. Un investissement immobilier, c'est un investissement énorme. Dans le monde du logement, les particuliers sont investisseurs. Dans le monde du tertiaire, souvent ce sont des foncières dont le métier même... Finalement, c'est de savoir bien acheter des bâtiments, de savoir les valoriser, de savoir améliorer ou préserver leur valeur patrimoniale. C'est leur métier par essence. Donc, l'enjeu économique est toujours majeur et c'est normal. Mais finalement, vous voyez davantage sur la valeur patrimoniale du bâtiment. On y pense moins et on pense plus aux dépenses, au budget de dépense annuel. La valeur patrimoniale du bâtiment, elle est finalement... très indissociables de l'enjeu écologique, à la fois parce qu'il y a des normes, et donc un bâtiment qui n'est plus aux normes, c'est un bâtiment qui va être soit difficile à louer, soit difficile à revendre, soit dans lequel il va falloir dépenser beaucoup pour le remettre aux normes. Et puis parce que les attentes des preneurs, les attentes des clients de ces bâtiments, finalement, elles ont aussi beaucoup évolué, mais en lien avec cette prise de conscience écologique et en lien avec ces normes. Je prends les bureaux, le monde du tertiaire. Aujourd'hui, après la grande vague du télétravail après le Covid, toutes les organisations ont besoin, et c'est plutôt de faire revenir les gens au bureau, parce qu'on travaille bien quand on est ensemble, quand même suffisamment souvent. On le voit bien,

  • Speaker #1

    il y a une grande vague de marche arrière.

  • Speaker #0

    Exactement. Pour donner envie aux gens de revenir au bureau, en sachant que le recrutement n'est facile dans aucun secteur. C'est quand même mieux si les bureaux sont un peu... plaisant, si vous êtes un peu sympa. Vos bureaux sont sympas. Ils ont un rôle social très fort. On a envie d'y être. Il y a à la fois une attente qualitative, mais l'attente qualitative avec aussi des générations qui sont sensibles aux sujets environnementaux, aux sujets RSE. Le regard de dire finalement, est-ce que ce bâtiment, est-ce que l'entreprise a fait un effort de ce point de vue-là, ça va être un critère. Vous voyez, en fait, tous ces critères se rejoignent.

  • Speaker #1

    Il ne faut surtout pas les dissocier. Je voudrais bien quand même faire un focus sur le volet de la transition environnementale. D'une part parce que c'est un sujet important dont il faut parler. Parce que j'ai le sentiment que c'est une conviction personnelle aussi chez vous, que vous avez portée au cœur du projet Miriam. Et puis parce que le contexte aujourd'hui, il est un peu paradoxal sur cette transition environnementale. Et je voudrais bien avoir votre regard, parce qu'on a le sentiment qu'on n'a jamais eu autant d'entreprises qui innovaient, qui voulaient se lancer justement pour accompagner cette transition. On a une conscience civique qui est forte, et puis on a des politiques qui suivent mal, on a des orientations économiques qui vont même à rebours. C'est un peu le bazar, non ?

  • Speaker #0

    Ben, si vous voulez, si je vous dis que le monde est compliqué... Oui, oui,

  • Speaker #1

    là je suis.

  • Speaker #0

    Non mais, bon, effectivement c'est une conviction personnelle, mais c'est pas juste une conviction. Je suis ingénieur, je suis scientifique, nous sommes sur des domaines où la science est claire. Donc la réalité du fait que l'émission de quantités croissantes de dioxyde de carbone, de méthane dans l'atmosphère produit de l'effet de serre augmente les températures. Et on le voit avec des hausses de température et de canicule qui depuis 40 ans suivent parfaitement les prévisions des modèles. Donc nous sommes sur des faits implacables et c'est exactement la même chose sur un certain nombre d'autres sujets d'épuisement des ressources, de limites planétaires. Je prends juste un exemple, mais le cuivre.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Le cuivre, bon ben oui, on en a besoin du cuivre. C'est un des métaux sur lequel l'horizon d'épuisement des mines connues est extrêmement proche. C'est quelques dizaines d'années. C'est de l'ordre de la trentaine d'années. C'est demain. Voilà, donc c'est demain. Donc ces sujets sont réels et c'est pas une question d'opinion. Et y croire ou pas y croire changera rien au déroulement implacable de la réalité qui va se passer.

  • Speaker #1

    Donc il faut s'y préparer.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc une fois que j'ai dit ça, pourquoi tout le monde ne bouge pas et tout ? Nous sommes dans un monde où nous sommes tous interdépendants. Parce qu'on est près de 10 milliards au sein de l'ordre de 200 pays. Et donc soit, s'il y avait un dictateur suprême, maître du monde, convaincu de la cause écologique, peut-être qu'il prendrait toutes les mesures pour mettre tout ça au carré. Mais ce n'est pas forcément non plus le truc dont tout le monde rêve. Donc nous sommes dans un monde où les centres de décision sont totalement éclatés, sur lequel tout le monde est interdépendant. La compétition. économique entre états, fait qu'aucun état ne peut décréter seul, que lui il va faire cavalier seul et puis montrer à tout le monde comment ça se passe, qu'aucune entreprise ne peut seule ignorer le contexte, que nos politiques effectivement, je ne commenterai pas dessus, mais nos politiques c'est aussi nous qui les élisons. Alors bon, il faudrait qu'ils nous proposent deux trois trucs qui tiennent la route. Mais ils nous proposeraient qu'ils tiennent la route sur ce sujet-là et on ne les élit pas non plus sur ces sujets-là. Et beaucoup sont également convaincus de ces trucs-là, mais impuissants à être élus sur la base d'un programme qui tienne la route. Donc oui, il y a des bonnes volontés, il y a partout, à tous les niveaux, dans les habitants, dans les salariés, dans les chefs d'entreprise, dans les politiques, dans les dirigeants. Mais tout le monde est complètement interdépendant et personne n'a les clés pour renverser le truc. Une fois que j'ai dit ça, quelques convictions. Écoutez, un, une espèce de conviction que, ouais, ça n'avance pas en ligne droite et ça se cogne contre les murs, mais néanmoins, il se passe des choses et ça avance. Je prends un truc qui est très loin de nous, mais la Chine installe des capacités d'énergie renouvelable à un rythme absolument vertigineux dont on n'a pas la moindre idée et annonce, à l'horizon 2035, des vraies baisses de ses émissions de gaz à effet de serre. Et la Chine a une puissance, que ce soit en termes de détermination et de puissance industrielle, je pense que tout le monde a compris. Et capacité d'exécution, tout le monde a compris. À un moment, on se réveillera et on se dira, nom de Dieu, des trucs ont changé, des trucs se sont passés. L'ère de la voiture, l'ère du tout voiture, est en train de basculer. C'est des bascules, si vous voulez, qui se passent en décennies et pas en années. Mais un paquet de bascules sont en train d'avoir lieu. Ça ne va pas en ligne droite, c'est compliqué, ça se cogne contre les murs, mais le monde change. Après, une conviction profonde sur un renversement complet de façon de penser que l'on doit intégrer. Et il touche tous les métiers. Il touche le mien comme d'autres métiers. Comment calcule-t-on les émissions de gaz à effet de serre de la France ?

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est celles qui sont émises ou inventées ?

  • Speaker #0

    On calcule les émissions émises sur le sol français.

  • Speaker #1

    C'est une absurdité par rapport à la qualité. C'est une absurdité totale.

  • Speaker #0

    Donc, quand on ferme une usine en France qui peut-être produirait avec de l'électricité décarbonée en France et qu'on va acheter des produits qui sont importés et qui ont été fabriqués dans une usine qui est loin probablement des standards français, on baisse les émissions de gaz à effet de serre de la France. Et on fait à la fin de l'année, ouais bravo, moins 3%. C'est une aberration qu'il faut renverser. Mais c'est une aberration qui touche tous les types de normes et la manière de penser.

  • Speaker #1

    Et l'éducation ? La compréhension du quidam ?

  • Speaker #0

    Et la compréhension. Je prends un exemple qui n'est pas dans mon métier, mais sur quelque chose qui a fait beaucoup, qui a défrayé la chronique il y a quelques semaines, sur les néonicotinoïdes. Il faut arrêter de mettre des contraintes uniquement sur ce qui est produit sur le sol français ou sur le sol européen. et qui ne soit pas à armes égales avec ce qui est importé. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut enlever les contraintes. Ça veut dire qu'il faut aller réglementer ce qui est consommé sur le sol français et européen, de manière à ce qu'on puisse développer des filières d'excellence qui s'appuieront sur notre marché intérieur français et européen, qui est énorme, qui est puissant. Nous sommes une des premières économies mondiales, le marché intérieur européen. Nous avons cette puissance, arrêtons de ne pas la regarder, de ne pas l'exploiter, pour développer des filières d'excellence, parce qu'on a le savoir-faire et on a une vraie avance dans la conscience et les écosystèmes industriels. Et bien sûr, être à armes égales et donc régénérer de la production locale, parce que ça fait sens, ça fait sens à tout point de vue, et résoudre réellement les problèmes environnementaux.

  • Speaker #1

    Et influencer l'industrie au-delà de nos frontières du coup.

  • Speaker #0

    Tout à fait, et pouvoir prendre un vrai leadership.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on n'a pas un problème d'avoir aussi cette notion de temps court qui ne va pas très bien avec tous ces projets de temps long pour porter ces transformations ?

  • Speaker #0

    C'est pour ça que ça n'avance pas en ligne droite, mais je pense qu'effectivement, il ne faut pas trop bouger les choses, il ne faut pas trop bouger de changements réglementaires dans tous les sens. Il faut plutôt renverser cette logique profondément, des signaux économiques, si possible un peu clairs et stables, parce que les acteurs économiques adaptent leurs actions en fonction des signaux économiques. Il faut quand même que les énergies fossiles puissent être plus chères que les énergies non fossiles, d'une manière ou d'une autre. Il faut le faire progressivement, il ne faut pas faire des bêtises comme une taxe carbone sans compenser les gens qui ne peuvent pas se passer de leur voiture, bien sûr. Ce n'est pas facile à faire, mais il faut quand même des signaux économiques cohérents, qui ne bougent pas trop, et après laisser les acteurs faire des meilleurs choix grâce à ces signaux économiques.

  • Speaker #1

    Donc oui à la réglementation ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit.

  • Speaker #1

    Mais pourquoi pas si c'est bien appliqué et si c'est conscient ? Ça reste quand même un catalyseur de temps en temps. Vous avez raison. Je suis un peu provo, mais...

  • Speaker #0

    Oui à la réglementation sur, effectivement, une consommation sur le sol européen de choses, de produits, de services qui aillent dans le bon sens et qui répondent aux différents impératifs écologiques.

  • Speaker #1

    On parle souvent du coût de la transformation, de la transition aussi. On est dans une période budgétaire tendue. Toutes les entreprises et tous les secteurs d'activité sont touchés. Comment on fait pour contourner ça, pour continuer à faire la transition ?

  • Speaker #0

    Je pense que ce n'est pas un problème insurmontable. D'accord, c'est une excuse. Disons que c'est une affaire de temps long. Les budgets dans la longue durée sont nécessaires et sont importants. Mais dans la longue durée, ça ne fait pas des budgets annuels vertigineux. Et on jette beaucoup de l'argent par les fenêtres dans beaucoup de bêtises. Le prix moyen d'une voiture de 2,5 tonnes, qui est bien sûr, je ne sais pas si elle est totalement indispensable, pour citer mille autres exemples, et puis bien sûr l'État a besoin de pouvoir consacrer les capacités de dépense et les budgets, bien sûr davantage sur des investissements que sur... Mais bon, j'enfonce des portes ouvertes et je dis des choses que tout le monde sait.

  • Speaker #1

    En fait, ça peut être tout à fait désirable, cette transition écologique, quand on y met du bon sens, et qu'elle peut être tout à fait un vecteur de croissance et de pérennité d'entreprise. Et effectivement,

  • Speaker #0

    les regards vont changer. Les regards doivent évoluer, et ce qui est désirable hier ne sera plus désirable demain. Quand il y a des travaux partout, dans Paris par exemple, on se dit, ponctuellement, pfff... c'est invivable, il y a des travaux partout, c'est l'enfer. Et puis quand un certain nombre de places, finalement, avec un tramway, avec de la verdure, etc., sont plutôt sympas, on ne le voit pas forcément consciemment, mais ça devient notre nouveau standard et on ne va plus aimer quelque chose qui est de l'ancien monde.

  • Speaker #1

    Oui, on est tous un peu réticents au changement, mais finalement, on s'y habitue vite quand ça apporte vraiment du confort. Quand il est bien, voilà,

  • Speaker #0

    et ça apporte plein de choses de bien.

  • Speaker #1

    Donc, un bel imaginaire autour de cette transition.

  • Speaker #0

    Oui, ben oui.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Frédéric. On arrive déjà à la fin de notre échange et c'était passionnant. Je vous remercie beaucoup d'avoir partagé la vision de Myriam, sa mission, comment vous arrivez à traduire concrètement sur le terrain avec vos équipes, ces convictions que vous avez partagées avec nous aussi sur la place des entreprises et comment on peut rendre désirable la transition tout en assurant et la pérennité de l'existant. Il ne faut pas tout raser, finalement.

  • Speaker #0

    Surtout pas. Au contraire.

  • Speaker #1

    Peut-être pour le mot de la fin, qu'est-ce que vous diriez à une entreprise aujourd'hui qui a du mal à trouver sa place, à avoir un peu plus de radicalité dans son action pour prendre part au jeu de la transition environnementale ?

  • Speaker #0

    Écoutez, il faut être très modeste et très humble. Je ne donnerai de leçons à personne. Le mot radicalité, c'est un mot compliqué parce que soit il est possible à un moment d'avoir finalement vraiment quelque chose de profondément transformant par une innovation de rupture, qui peut être une technologie ou qui peut être un business model et que ce business model finalement soit gagnant. Et bien sûr, à ce moment-là, on coche toutes les cases, c'est génial. Mais c'est tellement difficile, c'est tellement rare, combien de startups se cassent les dents par exemple ? Soit, si vous n'avez pas ça, vous ne pouvez pas vous écarter radicalement de la façon de faire, des besoins de vos clients. Et donc il faut essayer d'être force de proposition, d'être sachant, de comprendre le mieux possible ces nouveaux enjeux, de pouvoir proposer des alternatives, de pouvoir avoir cette boussole la plus forte possible. C'est pas toute la radicalité, mais déjà pousser le curseur le plus loin possible dans ce sens-là, c'est déjà pas mal. C'est pas suffisant, mais c'est l'état réel du monde aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et tout le monde peut prendre part. Et tout le monde va prendre part, il n'y a pas de raison.

  • Speaker #0

    De plus en plus.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Frédéric, j'étais ravie de vous avoir.

  • Speaker #0

    Pas en ligne droite, mais c'est pas parce qu'en ce moment c'est une phase de recul que le recul va continuer. Ça va, ça se coigne contre les murs, mais le sens, le cap général, il est limpide.

  • Speaker #1

    La boussole est là.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est une bonne nouvelle. Je vous remercie de ce que vous en parlez avec beaucoup d'optimisme, beaucoup de joie. Il y a vraiment un côté réjouissant et désirable dans la route que l'on prend. Donc merci pour avoir partagé tout cela. A très bientôt. Merci à vous. On reparlera de Myriam dans 5 ans pour savoir où vous en êtes, votre développement régional et savoir si ce modèle Île-de-France très bien établi se reproduit bien et j'en doute pas partout en France.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté les After de la Transformation, une production à des coins de scie. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.

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Description

Une plongée au cœur d’une entreprise industrielle française qui entame une nouvelle phase de structuration, d’innovation et d’investissement — dans un marché exigeant où qualité, sécurité et anticipation sont essentielles.

Dans ce nouvel épisode des Afters de la Transformation, Frédéric Viet, Président de Myrium, revient sur la manière dont l’entreprise renforce ses fondamentaux et réorganise ses métiers pour mieux accompagner ses clients.


Reprendre une entreprise et redéfinir un cap clair

Frédéric Viet revient sur son arrivée chez Myrium, sa prise de fonction comme président et les premières priorités : comprendre l’organisation, sécuriser l’existant et clarifier la stratégie.

Structurer l’entreprise pour gagner en efficacité

Organisation interne, montée en compétence, création de processus plus solides : Myrium pose les bases d’une transformation opérationnelle durable.

Faire de la sécurité un pilier stratégique

Dans un secteur sensible comme le bâtiment, l’exigence est non négociable. Frédéric détaille les actions clés engagées pour renforcer sécurité, qualité et maîtrise des risques.

Investir pour préparer l’avenir

Modernisation des outils industriels, nouveaux équipements, innovation sur les produits : Myrium met en place un plan d’investissement ambitieux pour soutenir sa croissance.

Construire une dynamique collective

Collaborateurs, partenaires, clients : l’entreprise mise sur l’implication collective et une communication interne renforcée pour embarquer tout l’écosystème.


Un échange inspirant sur la manière dont un dirigeant pilote la transformation d’une PME industrielle : méthode, vision, pragmatisme — et une priorité constante donnée à l’humain et à la sécurité.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je pourrais vous parler de valeur en fait. On est des métiers d'hommes et de femmes. Dans nos métiers, il n'y a pas de machine, il n'y a pas d'outil de production. Je ne peux pas rendre une meilleure offre à mes clients en allant investir dans la dernière machine super moderne et tout. Non. Nous, notre travail, ce sont la compétence des hommes et des femmes qui vont diriger les entreprises, qui vont piloter les projets, les contrats de maintenance des affaires et qui vont réaliser sur le terrain. avec des projets et des bâtiments qui sont plutôt sur mesure que des problèmes standards.

  • Speaker #1

    Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les After de la Transformation, un podcast adéquat qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des After de la Transformation. Aujourd'hui, nous partons sur le terrain concret de la transition écologique, celui des bâtiments. qui représente près de 40% de notre consommation d'énergie et une part majeure de nos émissions de CO2. Alors notre invité, Frédéric Viette, est président de Mirium, un groupe qui s'est imposé en quelques années comme un acteur singulier de la rénovation et de la maintenance globale des bâtiments. Sa conviction ? On ne peut pas isoler la performance énergétique de la qualité globale d'un bâtiment et de son usage. Avec lui, nous allons explorer comment Mirium s'est construit, ce qui fait sa différence sur le marché, comment il embarque ses équipes dans un modèle décentralisé et responsabilisant, on va le détailler. Puis nous élargirons le regard. Où en est réellement la transition écologique ? Pourquoi avance-t-elle si lentement malgré l'urgence et la prise de conscience ? Et quel rôle les entreprises, les États, la réglementation peuvent-ils jouer dans ce contexte politique et économique chahuté ? Bonjour Frédéric.

  • Speaker #0

    Bonjour Anne-Laure.

  • Speaker #1

    Bienvenue avec nous, je suis ravie de vous accueillir. Est-ce que ça vous va le programme ?

  • Speaker #0

    Ben oui.

  • Speaker #1

    Oui, on est bon ?

  • Speaker #0

    Il y a de la matière.

  • Speaker #1

    Il y a de la matière. La difficulté ça va tenir le timing, mais je suis sûre qu'on va y arriver.

  • Speaker #0

    On va essayer.

  • Speaker #1

    Alors, on a très envie de découvrir Myriam, mais juste avant, j'aurais aimé qu'on revienne un tout petit peu sur votre parcours pour mieux vous connaître et savoir ce qui vous a amené à prendre la présidence de Myriam.

  • Speaker #0

    Écoutez, je ne vais pas vous infliger tout mon parcours, mais moi je vois que finalement j'ai toujours eu un peu deux petites voies qui ont guidé tous mes choix et tout mon parcours. La première, j'avais une attirance pour les métiers de service collectif, les métiers de service liés aux infrastructures. aux collectivités locales, aux services publics, etc. La première boîte que j'ai choisie pour démarrer ma carrière, c'était la Générale des eaux. Je me suis occupé un petit peu d'eau potable, mais très vite, très vite, et c'était là où j'ai dirigé ma première boîte, dans le métier qui était alors émergent de la collecte et du début du tri et de la valorisation des déchets, en dirigeant une petite boîte en Lorraine. À l'époque où ça commençait en fait, c'était naissant ces activités-là. Exactement, des activités, mais encore totalement artisanales, en train de devenir un vrai métier industriel. doucement. Ça, c'est la première petite voie. Et la deuxième, je n'ai jamais été attiré par être l'expert d'une des facettes du problème. Je n'ai jamais voulu être ni le financier, ni l'expert technique, ni etc. J'ai toujours souhaité avoir la responsabilité de concilier toutes les facettes d'un problème et de faire les meilleurs choix pour le gérer.

  • Speaker #1

    Un rôle d'orchestrateur ?

  • Speaker #0

    Un rôle d'orchestrateur ou un rôle de patron d'équipe. Ce qui m'a amené évidemment à avoir envie d'être dans des métiers décentralisés, des métiers de proximité. Parce que voilà, je n'allais pas diriger sans expérience, tout bébé, 500 personnes, 1000 personnes. Mais donc voilà, des métiers où il y a des équipes à taille humaine, de proximité, de gens qui s'occupent localement d'entretenir un certain nombre de choses.

  • Speaker #1

    Donc sur le terrain, vous avez parcouru toutes les routes de France pour aller voir les usines, les bâtiments, etc. aussi, au plus proche ?

  • Speaker #0

    Oui, puis travailler finalement dans les services aux collectivités locales, les services à l'industrie, les services aux bâtiments. Donc, finalement, je garde un prisme généraliste.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je réparerai très mal une chaudière. Chacun ses talents. Voilà, je n'ai pas cette ambition. Mais j'ai évidemment un certain regard et compréhension de l'ensemble des métiers de service urbain et de toutes leurs transformations.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc c'est ça qui vous a amené chez Myriam ?

  • Speaker #0

    Tout à fait, tout à fait. C'est ça, au bout bien sûr d'un certain nombre, enfin d'une expérience. Et c'est une histoire de transmission. C'est une histoire de transmission puisque Myriam c'est d'abord une boîte centenaire d'origine familiale.

  • Speaker #1

    Qui ne s'appelait pas Myriam à l'époque ?

  • Speaker #0

    Qui s'appelait le groupe Rougnon. Et donc il y a eu trois générations d'une famille, Rougnon qui a développé, dirigé cette boîte. Et une quatrième génération qui n'a pas fait le choix. de travailler dans l'entreprise et qui vit heureuse dans d'autres domaines.

  • Speaker #1

    Vous étiez le premier, pas de la famille ?

  • Speaker #0

    Absolument, mais en fait, on a passé un an avec François Rougnon à réfléchir, faire connaissance, évidemment, en détail. décider que j'allais mener le projet de transmission de cette boîte. Transmission bien sûr à la direction exécutive de l'entreprise, mais ensuite transmission capitalistique pour pérenniser la boîte, qu'elle ne soit pas vendue tout simplement, et organiser la pérennité d'une structure capitalistique centrée sur les équipes.

  • Speaker #1

    Donc il y avait quand même déjà une mission de transformation dans la transmission.

  • Speaker #0

    Tout est une transformation.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai qu'on transforme toujours, vous avez raison. c'est particulier d'arriver comme le Premier à reprendre le flambeau d'une lignée familiale, comment ça s'est passé ? Est-ce que vous l'avez vécu différemment que votre précédente prise de poste ?

  • Speaker #0

    Je pense que chaque cas est spécifique et dans chaque cas, les choix humains, en tout cas dans ces domaines-là, priment sur beaucoup de choses. Moi, j'aime bien dire qu'avec François, nous avons mené une transmission qui est maintenant parfaite. Et parfaite, il y a deux sens dans le mot. On a vraiment réussi cette transmission avec comme boussole l'intérêt permanent de l'entreprise, de la continuité de l'entreprise et du nouveau chapitre de son développement que l'on a ouvert. Ce qui bien sûr implique, tant pour François que pour moi, de ne pas avoir d'égo qui brouille l'importance de cette boussole de l'intérêt de l'entreprise et de la construction de l'entreprise. et puis après parfaite Au sens, elle n'est pas achevée, elle est terminée. L'entreprise est pérennisée avec plutôt une belle trajectoire et plutôt un bel avenir devant elle. Avec un socle actionnarial qui est pluriel, mais qui nous donne la puissance et l'ancrage que l'on souhaite. Les équipes comme socle actionnarial de long terme puissant avec plus de 600 personnes actionnaires. Nous avons des fonds d'investissement à notre capital parce qu'on a de l'ambition, on investit. Et puis, la famille Rougnon, qui a encore 10% du capital et qui accompagne la transmission au long cours à chaque fois qu'il y a besoin. Donc voilà, c'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est très chouette. Ça va bientôt faire 9 ans. Donc ça a été une transmission sur un chapitre durable. Vous n'étiez pas de passage juste pour faire une cheville vers autre chose.

  • Speaker #0

    Et on regarde autant devant nous et même au-delà de nous que les racines et l'histoire derrière nous.

  • Speaker #1

    Alors pour nos auditeurs qui ne connaissent pas forcément encore Myriam, est-ce que vous pouvez en dire quelques mots ? Vous êtes une belle ETI en croissance. Près de 1600 ou peut-être plus de 1600 collaborateurs venaient nous dire où est-ce que vous en êtes aujourd'hui et quelle est votre mission ?

  • Speaker #0

    Peut-être juste un mot de ce qu'on fait pour que ça parle à tout le monde. Si je dis basiquement nous on s'occupe des bâtiments, c'est un peu global mais c'est quand même à peu près ça. Nous on est des opérateurs de terrain, des techniciens de terrain qui s'occupons de absolument tous les métiers techniques et les corps d'état techniques qui doivent intervenir pour entretenir, adapter, faire des travaux dans un bâtiment. Donc, nos troupes, les hommes et les femmes de Myriam, ce sont, aux trois quarts, des cols bleus, pour faire une image, des techniciens de terrain. Donc, des électriciens, des chauffagistes, des électromécaniciens, des plombiers, des couvreurs, etc.

  • Speaker #1

    Une multitude de métiers et d'expertises de terrain.

  • Speaker #0

    Nous sommes des opérateurs qui font sur le terrain. maintiennent, démontent, réparent, etc.

  • Speaker #1

    Agissent au quotidien. Voilà,

  • Speaker #0

    agissent au quotidien. Nous ne sommes pas des cols blancs qui vont faire des études et de la conception, nous sommes ceux qui réalisons. Et donc quand je dis on s'occupe des bâtiments, nous faisons absolument tous les métiers, sauf, comme on ne s'occupe pas des bâtiments neufs, on n'a pas de grue, on ne coule pas de béton, on ne fait pas de bâtiment neuf. Mais dès qu'un bâtiment est construit, nous avons toutes les compétences pour... l'entretenir, l'adapter pour qu'il dure.

  • Speaker #1

    Vous ne travaillez pas que sur des anciens bâtis. Vous êtes aussi sur des bâtiments qui sont assez récents, mais que vous opérez pour leur donner un maximum de performance dans leur opération. Tout à fait.

  • Speaker #0

    En fait, quand on s'occupe des bâtiments existants, les bâtiments existants sont un tissu de dentelle d'une hétérogénéité complète. Vous avez la prise en charge d'un bâtiment neuf qui a été livré l'année dernière, le château de Versailles, des bâtiments haussmanniens, des bâtiments des Trente Glorieuses. Les petits des moyens des gros.

  • Speaker #1

    Et ça, c'était déjà le cas quand vous êtes arrivé dans le groupe Rougnon. Il y avait déjà cette multitude de bâtiments différents et du coup d'expertise nécessaire pour les opérer.

  • Speaker #0

    C'est par essence. Si vous faites du neuf, vous pouvez à la limite standardiser sur ordinateur et répliquer plusieurs fois. Si vous vous occupez des bâtiments existants. Vous faites un travail de coups humains sur mesure.

  • Speaker #1

    Quoi qu'il arrive.

  • Speaker #0

    Quoi qu'il arrive. Je pense que si on veut s'occuper correctement d'un bâtiment, trouver des bonnes solutions, je pense que c'est ça qu'il faut faire.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est une approche qui diffère des autres acteurs du marché ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas qu'elle diffère complètement et qu'elle est aux antipodes, parce que c'est ça la nature. Chaque bâtiment est spécial. même deux bâtiments haussmanniens qui se ressemblent vu de l'extérieur, peut-être que le premier, peut-être que ce sera une copropriété de logement et que dans celui d'à côté, finalement, des entreprises se seront installées. Peut-être qu'il y en aura un qui aura un chauffage au gaz et l'autre qui sera raccordé à un réseau de chaleur. Peut-être qu'il y en aura un où la copropriété aura fait l'ensemble des travaux et tout est neuf, tout est nickel. Et puis peut-être qu'il y en aura un où il y a un sérieux programme de boulot devant soi. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Vous travaillez bien sûr sur la performance technique des bâtiments, mais avec à cœur la sobriété, la performance écologique aussi des bâtiments et leur pérennité. Comment on arrive à réconcilier ces trois objectifs qui sont parfois peut-être un peu paradoxales ou en tout cas qui demandent des ajustements ?

  • Speaker #0

    C'est sûr qu'il y a une multitude de contraintes et il y a une multitude de choses qu'il faut essayer de prendre en compte. D'abord, un bâtiment, il est là pour rendre un usage. donc il est là pour être habitable ou pour pouvoir y travailler, donc pour qu'il y ait un confort, pour qu'il y ait des fonctionnalités, etc. Il doit respecter un paquet de normes. Il doit pouvoir progresser et donc consommer moins d'énergie ou consommer des énergies basées sur de l'électrification n'émettant pas de gaz à effet de serre, par exemple, plutôt qu'utiliser des énergies fossiles. Donc des contraintes qui à chaque fois finalement sont nouvelles, qui certaines existent depuis longtemps. Les économies d'énergie, ça fait un bout de temps que c'est un sujet. Mais la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ça fait, allez, 5 ans environ que c'est une conscience collective profondément partagée. C'est l'espace d'un éclair à l'échelle de concevoir des travaux et un programme pour faire évoluer des infrastructures. Bien sûr, il y a la contrainte économique. les budgets ne sont pas infinis, l'argent est rare, et donc il ne faut pas jeter l'argent par les fenêtres avec des mauvais choix de travaux, ou avec des installations de choses qui ne seraient pas maintenables, ou avec de l'incohérence entre eux. Comment on fait pour concilier tout ça ? C'est là où je vais redire qu'il n'y a pas une solution unique qu'on plaquerait sur tous les bâtiments, et ça serait tellement simple. Il faut un vrai regard dans la durée sur chaque bâtiment, C'est le rôle, bien sûr, du propriétaire maître d'ouvrage, qui a naturellement intérêt à ce que ses choix soient bien faits. C'est le rôle des intervenants techniques, que ce soit les architectes, les bureaux d'études, les syndicats de copropriété, etc. C'est le rôle d'entreprise sachante comme nous, d'amener un regard complémentaire et un retour d'expérience et la présence dans la durée sur le terrain, sur les bâtiments, pour assurer que... Les bons choix soient faits, que les interventions soient planifiées dans le temps, pas forcément tout en même temps, mais pour qu'à la fois en termes de budget ce soit gérable, et puis qu'on fasse progresser, qu'on adapte en continu le bâtiment.

  • Speaker #1

    Donc c'est vraiment quand même la qualité des hommes et l'engagement auprès des bâtiments qui va faire la différence ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est un vrai travail. Moi j'aime bien employer l'image de médecin de famille. il faut se pencher sérieusement sur chaque bâtiment non pas ponctuellement une fois, mais dans la durée, pour faire les bons choix et réaliser, ensuite exécuter correctement ce qui a été choisi.

  • Speaker #1

    Parce qu'on apprend toujours, en opérant le bâtiment, on apprend toujours mieux à le rendre performant. Pour cela, on voit bien la multitude des métiers que vous devez réunir. Depuis que vous êtes chez Myriam, vous avez réalisé plusieurs acquisitions, vous êtes allé rechercher ces métiers-là, vous êtes allé rechercher peut-être de la couverture régionale. Quelle a été votre volonté dans ces acquisitions ?

  • Speaker #0

    Première volonté constante, c'est finalement d'avoir une capacité assez multitechnique, donc de maîtriser toute cette palette de métiers, globalement l'énergie thermique, l'énergie électrique, la data aussi, ce qu'on appelle les courants faibles dans notre métier, la plomberie. La plomberie, dit comme ça, mais la plomberie c'est l'eau. Et l'eau, parfois il n'y en a pas assez, quand il y a une grosse sécheresse de plus en plus forte. Parfois, il y en a trop. C'est un enjeu, l'eau et la rareté de l'eau. C'est tout ce qui touche à la peau du bâtiment. Et la peau, elle a tout un tas de rôles essentiels pour protéger le bâtiment des intempéries, assurer le confort intérieur, gérer l'humidité, gérer la ventilation également. Donc, c'est les métiers de couverture, d'étanchéité, de ravalement, d'isolation thermique par l'extérieur. Et puis, il y a tout un tas d'autres métiers liés aux équipements de sécurité, portes, fermetures, etc. Le but n'est pas. Et pas de faire l'inventaire, mais je veux dire qu'on est également complet en termes de, si on regarde ces métiers, sous l'angle du cycle de vie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire à la fois la maintenance-entretien, parce qu'il y a tout un tas d'installations sur lesquelles il faut régulièrement faire de la maintenance préventive. Donc passer tous les mois. Faire un certain nombre d'opérations, de contrôles, de nettoyages, de remplacements préventifs. C'est tous les mois, c'est tous les six mois, c'est tous les ans en fonction de la nature des équipements. Par exemple, les équipements de chauffage, les portées automatiques, tout un tas de choses comme ça. Il y a des interventions de dépannage et puis il y a des petits travaux, des moyens travaux et des gros travaux. Et l'ensemble de ce cycle de vie jusqu'au pilotage de la performance des bâtiments, là aussi on attache de l'importance à cette complétude. Ensuite, ces métiers, si vous voulez, ils interviennent soit un par un, soit réunis, mais en fonction du besoin. Je dis souvent... C'est unique, en fait, à chaque fois. Très concrètement, plein de bon sens, mais il y a une fuite d'eau. Le client, il a besoin d'un plombier, pas d'une offre globale. Et puis, s'il y a un projet de transformation plus lourde d'un bâtiment, là, il peut être pertinent. d'être capable d'assembler, de traiter en même temps le génie électrique, le génie climatique, la plomberie et un certain nombre d'autres métiers.

  • Speaker #1

    Et la plomberie qui connaît déjà le bâtiment.

  • Speaker #0

    Par exemple, pour finalement avoir quelque chose de cohérent, gérer les interfaces, faire que le client ne se retrouve pas confronté à gérer lui-même des problèmes aux interfaces, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et donc, j'ai bien compris que vous aviez agrégé beaucoup de métiers, d'expertise et de compétences sur le terrain. Comment on mène cette intégration ? Comment on arrive à créer une unité, un groupe Myriam avec un savoir-faire qui est le même sur l'ensemble de vos interventions ? Un service Myriam, j'imagine que ça a été un de vos projets aussi sur ces dernières années ?

  • Speaker #0

    Je pourrais vous parler de valeur en fait. On est des métiers d'hommes et de femmes. Dans nos métiers, il n'y a pas de machine, il n'y a pas d'outil de production. Je ne peux pas rendre une meilleure offre. à mes clients en allant investir dans la dernière machine super moderne et tout. Non, nous, notre travail, ce sont la compétence des hommes et des femmes qui vont diriger les entreprises, qui vont piloter les projets, les contrats de maintenance des affaires et qui vont réaliser sur le terrain. Avec des projets et des bâtiments qui sont plutôt sur mesure que des problèmes standards. Comment on fait pour effectivement créer ces valeurs communes, cette communauté, et assurer que ce soit une réalité et pas juste du papier glacé dans les bureaux ? C'est profondément, si vous voulez, par les valeurs partagées et pas par des kilos de paperasse et de procédure.

  • Speaker #1

    Par le concret.

  • Speaker #0

    Oui, notre organisation est décentralisée, volontairement et fortement. Ça veut dire qu'elle est basée sur la confiance. que l'on fait aux gens. Et cette confiance, elle est... C'est un cercle vertueux, si vous voulez. Un client qui a des travaux en cours sur son bâtiment, il a besoin de quelqu'un de compétent, de proche, et qui est profondément responsable de cette affaire-là. Les clients, ils veulent juste un interlocuteur en charge. Donc, quand on a une organisation décentralisée où on fait confiance à nos gens, on met un interlocuteur en charge. Et si vous voulez ce cercle vertueux, il nous permet tout simplement que les meilleurs professionnels qui ont envie d'exercer leur métier et pas de gérer de la tringlerie interne, ils s'épanouissent chez Myriam. Quand ensuite cette façon de faire, elle est commune, elle est partagée dans toutes nos entreprises, en fait ces professionnels, ces très bons professionnels engagés, évidemment ils se respectent mutuellement. Évidemment, ils ont plaisir à travailler ensemble. Évidemment, ils n'ont pas d'inquiétude s'ils ont à intervenir à deux, un couvreur et un étancheur, etc. Pour un client, parce qu'ils savent que chacun va faire du bon boulot et que personne ne va planter l'autre.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça permet la bonne action collective.

  • Speaker #0

    Ça, ça permet la bonne action collective. La confiance, elle est donnée, mais elle est aussi reçue. Quand on dit, alors c'est des mots à la mode, mais quand on dit les gens recherchent du sens, le sens, vaste concept, mais juste si on reconnaît le professionnalisme des gens et qu'on accepte de leur faire confiance, et que c'est une vérité de dire que personne est un numéro et pas juste un joli mot, les gens s'engagent, ils reçoivent et ils mesurent la valeur de cette confiance, ils font du bon boulot. Nos clients sont contents.

  • Speaker #1

    Ils s'inscrivent dans la durée.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    L'ouverture au salarié...

  • Speaker #0

    J'ai l'impression de dire des choses d'une banalité terrible, mais quand on le fait en vrai, c'est tellement puissant.

  • Speaker #1

    Oui, oui, revenir à l'essentiel. Beaucoup de bon sens à l'essentiel et l'appliquer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que vous avez ouvert l'actionnariat aux salariés ?

  • Speaker #0

    Absolument, absolument. Ça procède bien sûr de... Ça vous paraissait complètement naturel. Oui, c'était la même volonté profonde. Je l'ai fait en plusieurs étapes. Parce que bien sûr, ça ne se fait pas en acclinquement de doigts, c'est beaucoup de travail derrière, de l'investissement, du juridique, etc. Mais effectivement, j'ai d'abord progressivement ouvert l'actionnariat au cercle dirigeant, au cadre. Et puis, en 2022, j'ai mis en place l'actionnariat salarié, vraiment s'adressant à tous. Donc, c'est à la fois... Il y a si peu de temps, 2022, ça fait trois ans. Et en fait, c'est déjà... Quelque chose qui est vraiment ancré dans l'entreprise, qui prend sa puissance et de plus en plus de gens y souscrivent chaque année.

  • Speaker #1

    Et vos investisseurs, ils vous ont suivi pleinement, directement sur cette ouverture d'Axelheim ? Oui,

  • Speaker #0

    alors à la fois. On est toujours très attaché à choisir des investisseurs qui comprennent en profondeur notre projet, qui l'aiment, qui le choisissent. On se choisit mutuellement. Nous les choisissons comme... de bons partenaires et ils nous choisissent parce qu'ils aiment notre projet et ils y croient. Et donc effectivement, dans notre métier où le travail est fait par des hommes et des femmes, d'avoir cette puissance de motivation, d'engagement collectif et d'intérêt à réussir ensemble en ayant un maximum de gens actionnaires, c'est effectivement là aussi de bon sens.

  • Speaker #1

    Le socle aujourd'hui est là, il est bien établi, vous êtes en croissance, vous êtes une ETI qui a apporté sa culture et qui fait ses preuves sur le terrain. Vous avez un business model qui est ultra résilient, c'est plutôt des contrats à long terme que vous opérez.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est quoi votre perspective de croissance, c'est quoi la feuille de route aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Si vous voulez, aujourd'hui, on a fait à peu près 400 millions de chiffres d'affaires l'année dernière en Ile-de-France. Parce qu'on a toujours fait un choix de développement par étapes, solide, en construisant des bases solides avant de faire le pas suivant. 400 millions d'euros d'activité dans l'ensemble de ces métiers en Ile-de-France nous placent comme probablement le premier indépendant et le leader indépendant en Ile-de-France. Sur cette base, à terme, nous avons une ambition assez large et une ambition globale. Parce que nous avons un modèle qui est sain, qui permet de satisfaire nos clients, qui permet de satisfaire nos équipes avec des gens compétents et engagés. et ce modèle peut grandir, il est prêt, il a le socle et les bases pour grandir. Donc, on va continuer à se développer avec constance, avec la plus grande constance selon ce modèle, à la fois continuer à nous développer en Ile-de-France, mais aussi répliquer le modèle Miriam en région.

  • Speaker #1

    Sur d'autres régions.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    L'international un jour ? Oui, sûrement un jour,

  • Speaker #0

    mais pas après pas. Un socle solide et ensuite on fait un nouveau pas.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup là, c'est l'idée de faire du développement en propre régional ou c'est d'aller chercher à nouveau des acteurs locaux déjà implantés ?

  • Speaker #0

    C'est plutôt effectivement des métiers de proximité. Donc, on n'arrive pas comme ça, dans le train, avec sa valise et sa boîte à outils. Effectivement, ce que l'on souhaite, c'est nous rapprocher d'acteurs locaux, partageant profondément notre ADN et nos valeurs. C'est-à-dire d'humilité, de travail sérieux, de proximité pour leurs clients, de confiance faite dans les gens, pour pouvoir effectivement, qu'ils soient nos fers de lance. dans les nouvelles régions et qu'on puisse ensuite les aider à être meilleurs, à être plus forts, à se consolider, à avoir des collègues locaux multitechniques pour pouvoir travailler ensemble parce que la solitude du chef d'entreprise c'est aussi quelque chose de pas évident. Et puis comme ça réussir ensemble.

  • Speaker #1

    L'innovation chez vous elle est presque plus fonctionnelle que technologique même si j'imagine que vous vous appuyez sur la technologie, c'est pas une fin en soi la technologie dans vos métiers. Votre innovation elle est plutôt sur... La qualité de la prestation et la qualité de l'exécution que vous allez pouvoir apporter sur le terrain, c'est bien ça ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a des innovations, il y a des choses qui bougent, mais effectivement, vous avez raison, ce sont à la fois... Des innovations qu'il faut pouvoir intégrer correctement dans du travail classique, des choses radicalement nouvelles qui n'existaient pas il y a quelques années. Je donne un exemple sur comment réduire les émissions de gaz à effet de serre. On va penser tout de suite économie d'énergie si je dis ça. Le poste majeur d'émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments, 80% c'est plus les matériaux. Ce n'est pas le chauffage ? Le chauffage, ça va être plutôt la plus petite part. C'est vraiment l'empreinte carbone d'avoir fabriqué les matériaux. Donc évidemment, c'est pour ça que la construction neuve, il ne faut le faire que quand il n'y a pas d'autre solution. Parce que voilà, le béton, l'acier, mais même dans les métiers de la rénovation, l'empreinte carbone des équipements métalliques, des tuyauteries, des câbles, des ventilos convecteurs, des éclairages, etc. pèsent plus lourd que la consommation des bâtiments dans la durée. Et donc à partir de là, un axe par exemple sur lequel on travaille, c'est faire durer, mais c'est aussi le réemploi. Le réemploi, c'est des problèmes de filières, de démontage autrement, de stockage, de reconditionnement, d'assurance, de choses comme ça. Donc vous voyez que ce n'est pas une nouvelle techno qui viendrait de là. Mais c'est juste des ingénieries de service assez différentes. C'est aussi la connaissance et la capacité à bien mesurer et connaître l'empreinte carbone individuelle de tel équipement qu'on va acheter. Et s'il y a peut-être la possibilité de le remplacer par un autre équipement qui serait peut-être plus produit en France, ou qui serait plus léger, ou qui serait donc avec une empreinte carbone moins importante. Et tout ça, c'est des choses... Encore assez balbutiante, parce que ça implique déjà que toute la chaîne de production, de distribution elle-même, soit capable de mieux maîtriser l'empreinte carbone et de savoir mesurer l'empreinte carbone de tout équipement mis sur le marché. Donc tout le monde apprend un peu en marchant.

  • Speaker #1

    Oui, là il y a deux challenges. C'est comment vous avez vos équipes et vous les embarquez pour qu'elles-mêmes dans leur métier connaissent ça et soient capables de le prendre en considération au maximum. Et puis j'imagine qu'il y a tout l'écosystème, parce que vous ne pouvez pas y aller seul sur ces chaînes-là.

  • Speaker #0

    Et tout l'écosystème. Et puis il y a d'autres exemples. Souvent les choses simples et les low-tech ont un rôle très important. Et donc j'ai fait le choix il y a quelques années de prendre pied et d'intégrer à notre palette de compétences la végétalisation. La végétalisation, mais avec vraiment une entreprise qui a l'expertise de la végétalisation en milieu bâtimentaire et en milieu urbain. Ça ne résout pas tout, mais j'ai la conviction que c'est un outil qui fait partie de la boîte à outils pertinente. Pour lutter contre les îlots de chaleur, pour... Aussi, personne n'a envie de vivre dans des cubes de béton. Aussi, pour rendre la ville et les bâtiments suffisamment vivables et désirables. Parce que si la ville est invivable, on ne va pas bétonner les campagnes pour refaire la ville à la campagne. Donc on a besoin que la ville reste vivable et désirable.

  • Speaker #1

    Là, on voit bien la notion d'innovation fonctionnelle et cette notion de boîte à outils. Il n'y a pas une solution miracle qui sera applicable à ce bâtiment. C'est une multitude d'efforts et donc vraiment une ingénierie de tous ces nouveaux outils à intégrer dans vos prestations.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Vous la formalisez cette offre aujourd'hui parce qu'on a bien compris que vous traitiez toujours le bâtiment dans sa globalité. Performance technique, durabilité, pérennité. Mais vous avez créé comme une offre qui s'appelle Myriaca, une filiale Myriaca dédiée à l'énergie et l'environnement. Pourquoi cette filiale propre pour cette branche-là ? Qu'est-ce qu'elle vous apporte ?

  • Speaker #0

    En fait, Myrieka vise surtout à être capable d'articuler des offres globales et des projets globaux avec un pilote et un coordinateur unique. Ce qui est un type de besoin auquel on ne répondait pas avant parce que nos entreprises ont plutôt chacune leur spécialité. Ce qui ne les empêchait pas de travailler. très pragmatique, à deux, à trois, etc. Mais dans certains cas où le client souhaite vraiment une étude globale, un engagement global de performance sur une rénovation tout corps d'État, un pilotage global, un interlocuteur unique, Myrièque a fait ça. Et elle le fait pas uniquement pour un objectif énergétique, parce que comme vous l'avez dit en intro, si on a refait le ravalement d'un bâtiment l'année dernière, on va pas jeter par les fenêtres l'argent dépensé pour aller... faire une isolation par l'extérieur, par-dessus. Donc le bon geste, c'est plutôt, quand il y a besoin de faire le ravalement, en profiter pour le faire, en allant chercher une amélioration de la performance du bâtiment et en intégrant une technique d'isolation qui n'existait pas il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi le driver pour vos clients, finalement, pour lancer des grandes opérations de rénovation ? C'est un driver économique ? C'est un driver de pérennité et de maintien du bâti, ou est-ce qu'il y a aussi le driver écologique qui est un moteur ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'ensemble de ces drivers se rejoignent. Un bâtiment vaut cher. Un investissement immobilier, c'est un investissement énorme. Dans le monde du logement, les particuliers sont investisseurs. Dans le monde du tertiaire, souvent ce sont des foncières dont le métier même... Finalement, c'est de savoir bien acheter des bâtiments, de savoir les valoriser, de savoir améliorer ou préserver leur valeur patrimoniale. C'est leur métier par essence. Donc, l'enjeu économique est toujours majeur et c'est normal. Mais finalement, vous voyez davantage sur la valeur patrimoniale du bâtiment. On y pense moins et on pense plus aux dépenses, au budget de dépense annuel. La valeur patrimoniale du bâtiment, elle est finalement... très indissociables de l'enjeu écologique, à la fois parce qu'il y a des normes, et donc un bâtiment qui n'est plus aux normes, c'est un bâtiment qui va être soit difficile à louer, soit difficile à revendre, soit dans lequel il va falloir dépenser beaucoup pour le remettre aux normes. Et puis parce que les attentes des preneurs, les attentes des clients de ces bâtiments, finalement, elles ont aussi beaucoup évolué, mais en lien avec cette prise de conscience écologique et en lien avec ces normes. Je prends les bureaux, le monde du tertiaire. Aujourd'hui, après la grande vague du télétravail après le Covid, toutes les organisations ont besoin, et c'est plutôt de faire revenir les gens au bureau, parce qu'on travaille bien quand on est ensemble, quand même suffisamment souvent. On le voit bien,

  • Speaker #1

    il y a une grande vague de marche arrière.

  • Speaker #0

    Exactement. Pour donner envie aux gens de revenir au bureau, en sachant que le recrutement n'est facile dans aucun secteur. C'est quand même mieux si les bureaux sont un peu... plaisant, si vous êtes un peu sympa. Vos bureaux sont sympas. Ils ont un rôle social très fort. On a envie d'y être. Il y a à la fois une attente qualitative, mais l'attente qualitative avec aussi des générations qui sont sensibles aux sujets environnementaux, aux sujets RSE. Le regard de dire finalement, est-ce que ce bâtiment, est-ce que l'entreprise a fait un effort de ce point de vue-là, ça va être un critère. Vous voyez, en fait, tous ces critères se rejoignent.

  • Speaker #1

    Il ne faut surtout pas les dissocier. Je voudrais bien quand même faire un focus sur le volet de la transition environnementale. D'une part parce que c'est un sujet important dont il faut parler. Parce que j'ai le sentiment que c'est une conviction personnelle aussi chez vous, que vous avez portée au cœur du projet Miriam. Et puis parce que le contexte aujourd'hui, il est un peu paradoxal sur cette transition environnementale. Et je voudrais bien avoir votre regard, parce qu'on a le sentiment qu'on n'a jamais eu autant d'entreprises qui innovaient, qui voulaient se lancer justement pour accompagner cette transition. On a une conscience civique qui est forte, et puis on a des politiques qui suivent mal, on a des orientations économiques qui vont même à rebours. C'est un peu le bazar, non ?

  • Speaker #0

    Ben, si vous voulez, si je vous dis que le monde est compliqué... Oui, oui,

  • Speaker #1

    là je suis.

  • Speaker #0

    Non mais, bon, effectivement c'est une conviction personnelle, mais c'est pas juste une conviction. Je suis ingénieur, je suis scientifique, nous sommes sur des domaines où la science est claire. Donc la réalité du fait que l'émission de quantités croissantes de dioxyde de carbone, de méthane dans l'atmosphère produit de l'effet de serre augmente les températures. Et on le voit avec des hausses de température et de canicule qui depuis 40 ans suivent parfaitement les prévisions des modèles. Donc nous sommes sur des faits implacables et c'est exactement la même chose sur un certain nombre d'autres sujets d'épuisement des ressources, de limites planétaires. Je prends juste un exemple, mais le cuivre.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Le cuivre, bon ben oui, on en a besoin du cuivre. C'est un des métaux sur lequel l'horizon d'épuisement des mines connues est extrêmement proche. C'est quelques dizaines d'années. C'est de l'ordre de la trentaine d'années. C'est demain. Voilà, donc c'est demain. Donc ces sujets sont réels et c'est pas une question d'opinion. Et y croire ou pas y croire changera rien au déroulement implacable de la réalité qui va se passer.

  • Speaker #1

    Donc il faut s'y préparer.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc une fois que j'ai dit ça, pourquoi tout le monde ne bouge pas et tout ? Nous sommes dans un monde où nous sommes tous interdépendants. Parce qu'on est près de 10 milliards au sein de l'ordre de 200 pays. Et donc soit, s'il y avait un dictateur suprême, maître du monde, convaincu de la cause écologique, peut-être qu'il prendrait toutes les mesures pour mettre tout ça au carré. Mais ce n'est pas forcément non plus le truc dont tout le monde rêve. Donc nous sommes dans un monde où les centres de décision sont totalement éclatés, sur lequel tout le monde est interdépendant. La compétition. économique entre états, fait qu'aucun état ne peut décréter seul, que lui il va faire cavalier seul et puis montrer à tout le monde comment ça se passe, qu'aucune entreprise ne peut seule ignorer le contexte, que nos politiques effectivement, je ne commenterai pas dessus, mais nos politiques c'est aussi nous qui les élisons. Alors bon, il faudrait qu'ils nous proposent deux trois trucs qui tiennent la route. Mais ils nous proposeraient qu'ils tiennent la route sur ce sujet-là et on ne les élit pas non plus sur ces sujets-là. Et beaucoup sont également convaincus de ces trucs-là, mais impuissants à être élus sur la base d'un programme qui tienne la route. Donc oui, il y a des bonnes volontés, il y a partout, à tous les niveaux, dans les habitants, dans les salariés, dans les chefs d'entreprise, dans les politiques, dans les dirigeants. Mais tout le monde est complètement interdépendant et personne n'a les clés pour renverser le truc. Une fois que j'ai dit ça, quelques convictions. Écoutez, un, une espèce de conviction que, ouais, ça n'avance pas en ligne droite et ça se cogne contre les murs, mais néanmoins, il se passe des choses et ça avance. Je prends un truc qui est très loin de nous, mais la Chine installe des capacités d'énergie renouvelable à un rythme absolument vertigineux dont on n'a pas la moindre idée et annonce, à l'horizon 2035, des vraies baisses de ses émissions de gaz à effet de serre. Et la Chine a une puissance, que ce soit en termes de détermination et de puissance industrielle, je pense que tout le monde a compris. Et capacité d'exécution, tout le monde a compris. À un moment, on se réveillera et on se dira, nom de Dieu, des trucs ont changé, des trucs se sont passés. L'ère de la voiture, l'ère du tout voiture, est en train de basculer. C'est des bascules, si vous voulez, qui se passent en décennies et pas en années. Mais un paquet de bascules sont en train d'avoir lieu. Ça ne va pas en ligne droite, c'est compliqué, ça se cogne contre les murs, mais le monde change. Après, une conviction profonde sur un renversement complet de façon de penser que l'on doit intégrer. Et il touche tous les métiers. Il touche le mien comme d'autres métiers. Comment calcule-t-on les émissions de gaz à effet de serre de la France ?

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est celles qui sont émises ou inventées ?

  • Speaker #0

    On calcule les émissions émises sur le sol français.

  • Speaker #1

    C'est une absurdité par rapport à la qualité. C'est une absurdité totale.

  • Speaker #0

    Donc, quand on ferme une usine en France qui peut-être produirait avec de l'électricité décarbonée en France et qu'on va acheter des produits qui sont importés et qui ont été fabriqués dans une usine qui est loin probablement des standards français, on baisse les émissions de gaz à effet de serre de la France. Et on fait à la fin de l'année, ouais bravo, moins 3%. C'est une aberration qu'il faut renverser. Mais c'est une aberration qui touche tous les types de normes et la manière de penser.

  • Speaker #1

    Et l'éducation ? La compréhension du quidam ?

  • Speaker #0

    Et la compréhension. Je prends un exemple qui n'est pas dans mon métier, mais sur quelque chose qui a fait beaucoup, qui a défrayé la chronique il y a quelques semaines, sur les néonicotinoïdes. Il faut arrêter de mettre des contraintes uniquement sur ce qui est produit sur le sol français ou sur le sol européen. et qui ne soit pas à armes égales avec ce qui est importé. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut enlever les contraintes. Ça veut dire qu'il faut aller réglementer ce qui est consommé sur le sol français et européen, de manière à ce qu'on puisse développer des filières d'excellence qui s'appuieront sur notre marché intérieur français et européen, qui est énorme, qui est puissant. Nous sommes une des premières économies mondiales, le marché intérieur européen. Nous avons cette puissance, arrêtons de ne pas la regarder, de ne pas l'exploiter, pour développer des filières d'excellence, parce qu'on a le savoir-faire et on a une vraie avance dans la conscience et les écosystèmes industriels. Et bien sûr, être à armes égales et donc régénérer de la production locale, parce que ça fait sens, ça fait sens à tout point de vue, et résoudre réellement les problèmes environnementaux.

  • Speaker #1

    Et influencer l'industrie au-delà de nos frontières du coup.

  • Speaker #0

    Tout à fait, et pouvoir prendre un vrai leadership.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on n'a pas un problème d'avoir aussi cette notion de temps court qui ne va pas très bien avec tous ces projets de temps long pour porter ces transformations ?

  • Speaker #0

    C'est pour ça que ça n'avance pas en ligne droite, mais je pense qu'effectivement, il ne faut pas trop bouger les choses, il ne faut pas trop bouger de changements réglementaires dans tous les sens. Il faut plutôt renverser cette logique profondément, des signaux économiques, si possible un peu clairs et stables, parce que les acteurs économiques adaptent leurs actions en fonction des signaux économiques. Il faut quand même que les énergies fossiles puissent être plus chères que les énergies non fossiles, d'une manière ou d'une autre. Il faut le faire progressivement, il ne faut pas faire des bêtises comme une taxe carbone sans compenser les gens qui ne peuvent pas se passer de leur voiture, bien sûr. Ce n'est pas facile à faire, mais il faut quand même des signaux économiques cohérents, qui ne bougent pas trop, et après laisser les acteurs faire des meilleurs choix grâce à ces signaux économiques.

  • Speaker #1

    Donc oui à la réglementation ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit.

  • Speaker #1

    Mais pourquoi pas si c'est bien appliqué et si c'est conscient ? Ça reste quand même un catalyseur de temps en temps. Vous avez raison. Je suis un peu provo, mais...

  • Speaker #0

    Oui à la réglementation sur, effectivement, une consommation sur le sol européen de choses, de produits, de services qui aillent dans le bon sens et qui répondent aux différents impératifs écologiques.

  • Speaker #1

    On parle souvent du coût de la transformation, de la transition aussi. On est dans une période budgétaire tendue. Toutes les entreprises et tous les secteurs d'activité sont touchés. Comment on fait pour contourner ça, pour continuer à faire la transition ?

  • Speaker #0

    Je pense que ce n'est pas un problème insurmontable. D'accord, c'est une excuse. Disons que c'est une affaire de temps long. Les budgets dans la longue durée sont nécessaires et sont importants. Mais dans la longue durée, ça ne fait pas des budgets annuels vertigineux. Et on jette beaucoup de l'argent par les fenêtres dans beaucoup de bêtises. Le prix moyen d'une voiture de 2,5 tonnes, qui est bien sûr, je ne sais pas si elle est totalement indispensable, pour citer mille autres exemples, et puis bien sûr l'État a besoin de pouvoir consacrer les capacités de dépense et les budgets, bien sûr davantage sur des investissements que sur... Mais bon, j'enfonce des portes ouvertes et je dis des choses que tout le monde sait.

  • Speaker #1

    En fait, ça peut être tout à fait désirable, cette transition écologique, quand on y met du bon sens, et qu'elle peut être tout à fait un vecteur de croissance et de pérennité d'entreprise. Et effectivement,

  • Speaker #0

    les regards vont changer. Les regards doivent évoluer, et ce qui est désirable hier ne sera plus désirable demain. Quand il y a des travaux partout, dans Paris par exemple, on se dit, ponctuellement, pfff... c'est invivable, il y a des travaux partout, c'est l'enfer. Et puis quand un certain nombre de places, finalement, avec un tramway, avec de la verdure, etc., sont plutôt sympas, on ne le voit pas forcément consciemment, mais ça devient notre nouveau standard et on ne va plus aimer quelque chose qui est de l'ancien monde.

  • Speaker #1

    Oui, on est tous un peu réticents au changement, mais finalement, on s'y habitue vite quand ça apporte vraiment du confort. Quand il est bien, voilà,

  • Speaker #0

    et ça apporte plein de choses de bien.

  • Speaker #1

    Donc, un bel imaginaire autour de cette transition.

  • Speaker #0

    Oui, ben oui.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Frédéric. On arrive déjà à la fin de notre échange et c'était passionnant. Je vous remercie beaucoup d'avoir partagé la vision de Myriam, sa mission, comment vous arrivez à traduire concrètement sur le terrain avec vos équipes, ces convictions que vous avez partagées avec nous aussi sur la place des entreprises et comment on peut rendre désirable la transition tout en assurant et la pérennité de l'existant. Il ne faut pas tout raser, finalement.

  • Speaker #0

    Surtout pas. Au contraire.

  • Speaker #1

    Peut-être pour le mot de la fin, qu'est-ce que vous diriez à une entreprise aujourd'hui qui a du mal à trouver sa place, à avoir un peu plus de radicalité dans son action pour prendre part au jeu de la transition environnementale ?

  • Speaker #0

    Écoutez, il faut être très modeste et très humble. Je ne donnerai de leçons à personne. Le mot radicalité, c'est un mot compliqué parce que soit il est possible à un moment d'avoir finalement vraiment quelque chose de profondément transformant par une innovation de rupture, qui peut être une technologie ou qui peut être un business model et que ce business model finalement soit gagnant. Et bien sûr, à ce moment-là, on coche toutes les cases, c'est génial. Mais c'est tellement difficile, c'est tellement rare, combien de startups se cassent les dents par exemple ? Soit, si vous n'avez pas ça, vous ne pouvez pas vous écarter radicalement de la façon de faire, des besoins de vos clients. Et donc il faut essayer d'être force de proposition, d'être sachant, de comprendre le mieux possible ces nouveaux enjeux, de pouvoir proposer des alternatives, de pouvoir avoir cette boussole la plus forte possible. C'est pas toute la radicalité, mais déjà pousser le curseur le plus loin possible dans ce sens-là, c'est déjà pas mal. C'est pas suffisant, mais c'est l'état réel du monde aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et tout le monde peut prendre part. Et tout le monde va prendre part, il n'y a pas de raison.

  • Speaker #0

    De plus en plus.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Frédéric, j'étais ravie de vous avoir.

  • Speaker #0

    Pas en ligne droite, mais c'est pas parce qu'en ce moment c'est une phase de recul que le recul va continuer. Ça va, ça se coigne contre les murs, mais le sens, le cap général, il est limpide.

  • Speaker #1

    La boussole est là.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est une bonne nouvelle. Je vous remercie de ce que vous en parlez avec beaucoup d'optimisme, beaucoup de joie. Il y a vraiment un côté réjouissant et désirable dans la route que l'on prend. Donc merci pour avoir partagé tout cela. A très bientôt. Merci à vous. On reparlera de Myriam dans 5 ans pour savoir où vous en êtes, votre développement régional et savoir si ce modèle Île-de-France très bien établi se reproduit bien et j'en doute pas partout en France.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté les After de la Transformation, une production à des coins de scie. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Une plongée au cœur d’une entreprise industrielle française qui entame une nouvelle phase de structuration, d’innovation et d’investissement — dans un marché exigeant où qualité, sécurité et anticipation sont essentielles.

Dans ce nouvel épisode des Afters de la Transformation, Frédéric Viet, Président de Myrium, revient sur la manière dont l’entreprise renforce ses fondamentaux et réorganise ses métiers pour mieux accompagner ses clients.


Reprendre une entreprise et redéfinir un cap clair

Frédéric Viet revient sur son arrivée chez Myrium, sa prise de fonction comme président et les premières priorités : comprendre l’organisation, sécuriser l’existant et clarifier la stratégie.

Structurer l’entreprise pour gagner en efficacité

Organisation interne, montée en compétence, création de processus plus solides : Myrium pose les bases d’une transformation opérationnelle durable.

Faire de la sécurité un pilier stratégique

Dans un secteur sensible comme le bâtiment, l’exigence est non négociable. Frédéric détaille les actions clés engagées pour renforcer sécurité, qualité et maîtrise des risques.

Investir pour préparer l’avenir

Modernisation des outils industriels, nouveaux équipements, innovation sur les produits : Myrium met en place un plan d’investissement ambitieux pour soutenir sa croissance.

Construire une dynamique collective

Collaborateurs, partenaires, clients : l’entreprise mise sur l’implication collective et une communication interne renforcée pour embarquer tout l’écosystème.


Un échange inspirant sur la manière dont un dirigeant pilote la transformation d’une PME industrielle : méthode, vision, pragmatisme — et une priorité constante donnée à l’humain et à la sécurité.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je pourrais vous parler de valeur en fait. On est des métiers d'hommes et de femmes. Dans nos métiers, il n'y a pas de machine, il n'y a pas d'outil de production. Je ne peux pas rendre une meilleure offre à mes clients en allant investir dans la dernière machine super moderne et tout. Non. Nous, notre travail, ce sont la compétence des hommes et des femmes qui vont diriger les entreprises, qui vont piloter les projets, les contrats de maintenance des affaires et qui vont réaliser sur le terrain. avec des projets et des bâtiments qui sont plutôt sur mesure que des problèmes standards.

  • Speaker #1

    Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les After de la Transformation, un podcast adéquat qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des After de la Transformation. Aujourd'hui, nous partons sur le terrain concret de la transition écologique, celui des bâtiments. qui représente près de 40% de notre consommation d'énergie et une part majeure de nos émissions de CO2. Alors notre invité, Frédéric Viette, est président de Mirium, un groupe qui s'est imposé en quelques années comme un acteur singulier de la rénovation et de la maintenance globale des bâtiments. Sa conviction ? On ne peut pas isoler la performance énergétique de la qualité globale d'un bâtiment et de son usage. Avec lui, nous allons explorer comment Mirium s'est construit, ce qui fait sa différence sur le marché, comment il embarque ses équipes dans un modèle décentralisé et responsabilisant, on va le détailler. Puis nous élargirons le regard. Où en est réellement la transition écologique ? Pourquoi avance-t-elle si lentement malgré l'urgence et la prise de conscience ? Et quel rôle les entreprises, les États, la réglementation peuvent-ils jouer dans ce contexte politique et économique chahuté ? Bonjour Frédéric.

  • Speaker #0

    Bonjour Anne-Laure.

  • Speaker #1

    Bienvenue avec nous, je suis ravie de vous accueillir. Est-ce que ça vous va le programme ?

  • Speaker #0

    Ben oui.

  • Speaker #1

    Oui, on est bon ?

  • Speaker #0

    Il y a de la matière.

  • Speaker #1

    Il y a de la matière. La difficulté ça va tenir le timing, mais je suis sûre qu'on va y arriver.

  • Speaker #0

    On va essayer.

  • Speaker #1

    Alors, on a très envie de découvrir Myriam, mais juste avant, j'aurais aimé qu'on revienne un tout petit peu sur votre parcours pour mieux vous connaître et savoir ce qui vous a amené à prendre la présidence de Myriam.

  • Speaker #0

    Écoutez, je ne vais pas vous infliger tout mon parcours, mais moi je vois que finalement j'ai toujours eu un peu deux petites voies qui ont guidé tous mes choix et tout mon parcours. La première, j'avais une attirance pour les métiers de service collectif, les métiers de service liés aux infrastructures. aux collectivités locales, aux services publics, etc. La première boîte que j'ai choisie pour démarrer ma carrière, c'était la Générale des eaux. Je me suis occupé un petit peu d'eau potable, mais très vite, très vite, et c'était là où j'ai dirigé ma première boîte, dans le métier qui était alors émergent de la collecte et du début du tri et de la valorisation des déchets, en dirigeant une petite boîte en Lorraine. À l'époque où ça commençait en fait, c'était naissant ces activités-là. Exactement, des activités, mais encore totalement artisanales, en train de devenir un vrai métier industriel. doucement. Ça, c'est la première petite voie. Et la deuxième, je n'ai jamais été attiré par être l'expert d'une des facettes du problème. Je n'ai jamais voulu être ni le financier, ni l'expert technique, ni etc. J'ai toujours souhaité avoir la responsabilité de concilier toutes les facettes d'un problème et de faire les meilleurs choix pour le gérer.

  • Speaker #1

    Un rôle d'orchestrateur ?

  • Speaker #0

    Un rôle d'orchestrateur ou un rôle de patron d'équipe. Ce qui m'a amené évidemment à avoir envie d'être dans des métiers décentralisés, des métiers de proximité. Parce que voilà, je n'allais pas diriger sans expérience, tout bébé, 500 personnes, 1000 personnes. Mais donc voilà, des métiers où il y a des équipes à taille humaine, de proximité, de gens qui s'occupent localement d'entretenir un certain nombre de choses.

  • Speaker #1

    Donc sur le terrain, vous avez parcouru toutes les routes de France pour aller voir les usines, les bâtiments, etc. aussi, au plus proche ?

  • Speaker #0

    Oui, puis travailler finalement dans les services aux collectivités locales, les services à l'industrie, les services aux bâtiments. Donc, finalement, je garde un prisme généraliste.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je réparerai très mal une chaudière. Chacun ses talents. Voilà, je n'ai pas cette ambition. Mais j'ai évidemment un certain regard et compréhension de l'ensemble des métiers de service urbain et de toutes leurs transformations.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc c'est ça qui vous a amené chez Myriam ?

  • Speaker #0

    Tout à fait, tout à fait. C'est ça, au bout bien sûr d'un certain nombre, enfin d'une expérience. Et c'est une histoire de transmission. C'est une histoire de transmission puisque Myriam c'est d'abord une boîte centenaire d'origine familiale.

  • Speaker #1

    Qui ne s'appelait pas Myriam à l'époque ?

  • Speaker #0

    Qui s'appelait le groupe Rougnon. Et donc il y a eu trois générations d'une famille, Rougnon qui a développé, dirigé cette boîte. Et une quatrième génération qui n'a pas fait le choix. de travailler dans l'entreprise et qui vit heureuse dans d'autres domaines.

  • Speaker #1

    Vous étiez le premier, pas de la famille ?

  • Speaker #0

    Absolument, mais en fait, on a passé un an avec François Rougnon à réfléchir, faire connaissance, évidemment, en détail. décider que j'allais mener le projet de transmission de cette boîte. Transmission bien sûr à la direction exécutive de l'entreprise, mais ensuite transmission capitalistique pour pérenniser la boîte, qu'elle ne soit pas vendue tout simplement, et organiser la pérennité d'une structure capitalistique centrée sur les équipes.

  • Speaker #1

    Donc il y avait quand même déjà une mission de transformation dans la transmission.

  • Speaker #0

    Tout est une transformation.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai qu'on transforme toujours, vous avez raison. c'est particulier d'arriver comme le Premier à reprendre le flambeau d'une lignée familiale, comment ça s'est passé ? Est-ce que vous l'avez vécu différemment que votre précédente prise de poste ?

  • Speaker #0

    Je pense que chaque cas est spécifique et dans chaque cas, les choix humains, en tout cas dans ces domaines-là, priment sur beaucoup de choses. Moi, j'aime bien dire qu'avec François, nous avons mené une transmission qui est maintenant parfaite. Et parfaite, il y a deux sens dans le mot. On a vraiment réussi cette transmission avec comme boussole l'intérêt permanent de l'entreprise, de la continuité de l'entreprise et du nouveau chapitre de son développement que l'on a ouvert. Ce qui bien sûr implique, tant pour François que pour moi, de ne pas avoir d'égo qui brouille l'importance de cette boussole de l'intérêt de l'entreprise et de la construction de l'entreprise. et puis après parfaite Au sens, elle n'est pas achevée, elle est terminée. L'entreprise est pérennisée avec plutôt une belle trajectoire et plutôt un bel avenir devant elle. Avec un socle actionnarial qui est pluriel, mais qui nous donne la puissance et l'ancrage que l'on souhaite. Les équipes comme socle actionnarial de long terme puissant avec plus de 600 personnes actionnaires. Nous avons des fonds d'investissement à notre capital parce qu'on a de l'ambition, on investit. Et puis, la famille Rougnon, qui a encore 10% du capital et qui accompagne la transmission au long cours à chaque fois qu'il y a besoin. Donc voilà, c'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est très chouette. Ça va bientôt faire 9 ans. Donc ça a été une transmission sur un chapitre durable. Vous n'étiez pas de passage juste pour faire une cheville vers autre chose.

  • Speaker #0

    Et on regarde autant devant nous et même au-delà de nous que les racines et l'histoire derrière nous.

  • Speaker #1

    Alors pour nos auditeurs qui ne connaissent pas forcément encore Myriam, est-ce que vous pouvez en dire quelques mots ? Vous êtes une belle ETI en croissance. Près de 1600 ou peut-être plus de 1600 collaborateurs venaient nous dire où est-ce que vous en êtes aujourd'hui et quelle est votre mission ?

  • Speaker #0

    Peut-être juste un mot de ce qu'on fait pour que ça parle à tout le monde. Si je dis basiquement nous on s'occupe des bâtiments, c'est un peu global mais c'est quand même à peu près ça. Nous on est des opérateurs de terrain, des techniciens de terrain qui s'occupons de absolument tous les métiers techniques et les corps d'état techniques qui doivent intervenir pour entretenir, adapter, faire des travaux dans un bâtiment. Donc, nos troupes, les hommes et les femmes de Myriam, ce sont, aux trois quarts, des cols bleus, pour faire une image, des techniciens de terrain. Donc, des électriciens, des chauffagistes, des électromécaniciens, des plombiers, des couvreurs, etc.

  • Speaker #1

    Une multitude de métiers et d'expertises de terrain.

  • Speaker #0

    Nous sommes des opérateurs qui font sur le terrain. maintiennent, démontent, réparent, etc.

  • Speaker #1

    Agissent au quotidien. Voilà,

  • Speaker #0

    agissent au quotidien. Nous ne sommes pas des cols blancs qui vont faire des études et de la conception, nous sommes ceux qui réalisons. Et donc quand je dis on s'occupe des bâtiments, nous faisons absolument tous les métiers, sauf, comme on ne s'occupe pas des bâtiments neufs, on n'a pas de grue, on ne coule pas de béton, on ne fait pas de bâtiment neuf. Mais dès qu'un bâtiment est construit, nous avons toutes les compétences pour... l'entretenir, l'adapter pour qu'il dure.

  • Speaker #1

    Vous ne travaillez pas que sur des anciens bâtis. Vous êtes aussi sur des bâtiments qui sont assez récents, mais que vous opérez pour leur donner un maximum de performance dans leur opération. Tout à fait.

  • Speaker #0

    En fait, quand on s'occupe des bâtiments existants, les bâtiments existants sont un tissu de dentelle d'une hétérogénéité complète. Vous avez la prise en charge d'un bâtiment neuf qui a été livré l'année dernière, le château de Versailles, des bâtiments haussmanniens, des bâtiments des Trente Glorieuses. Les petits des moyens des gros.

  • Speaker #1

    Et ça, c'était déjà le cas quand vous êtes arrivé dans le groupe Rougnon. Il y avait déjà cette multitude de bâtiments différents et du coup d'expertise nécessaire pour les opérer.

  • Speaker #0

    C'est par essence. Si vous faites du neuf, vous pouvez à la limite standardiser sur ordinateur et répliquer plusieurs fois. Si vous vous occupez des bâtiments existants. Vous faites un travail de coups humains sur mesure.

  • Speaker #1

    Quoi qu'il arrive.

  • Speaker #0

    Quoi qu'il arrive. Je pense que si on veut s'occuper correctement d'un bâtiment, trouver des bonnes solutions, je pense que c'est ça qu'il faut faire.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est une approche qui diffère des autres acteurs du marché ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas qu'elle diffère complètement et qu'elle est aux antipodes, parce que c'est ça la nature. Chaque bâtiment est spécial. même deux bâtiments haussmanniens qui se ressemblent vu de l'extérieur, peut-être que le premier, peut-être que ce sera une copropriété de logement et que dans celui d'à côté, finalement, des entreprises se seront installées. Peut-être qu'il y en aura un qui aura un chauffage au gaz et l'autre qui sera raccordé à un réseau de chaleur. Peut-être qu'il y en aura un où la copropriété aura fait l'ensemble des travaux et tout est neuf, tout est nickel. Et puis peut-être qu'il y en aura un où il y a un sérieux programme de boulot devant soi. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Vous travaillez bien sûr sur la performance technique des bâtiments, mais avec à cœur la sobriété, la performance écologique aussi des bâtiments et leur pérennité. Comment on arrive à réconcilier ces trois objectifs qui sont parfois peut-être un peu paradoxales ou en tout cas qui demandent des ajustements ?

  • Speaker #0

    C'est sûr qu'il y a une multitude de contraintes et il y a une multitude de choses qu'il faut essayer de prendre en compte. D'abord, un bâtiment, il est là pour rendre un usage. donc il est là pour être habitable ou pour pouvoir y travailler, donc pour qu'il y ait un confort, pour qu'il y ait des fonctionnalités, etc. Il doit respecter un paquet de normes. Il doit pouvoir progresser et donc consommer moins d'énergie ou consommer des énergies basées sur de l'électrification n'émettant pas de gaz à effet de serre, par exemple, plutôt qu'utiliser des énergies fossiles. Donc des contraintes qui à chaque fois finalement sont nouvelles, qui certaines existent depuis longtemps. Les économies d'énergie, ça fait un bout de temps que c'est un sujet. Mais la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ça fait, allez, 5 ans environ que c'est une conscience collective profondément partagée. C'est l'espace d'un éclair à l'échelle de concevoir des travaux et un programme pour faire évoluer des infrastructures. Bien sûr, il y a la contrainte économique. les budgets ne sont pas infinis, l'argent est rare, et donc il ne faut pas jeter l'argent par les fenêtres avec des mauvais choix de travaux, ou avec des installations de choses qui ne seraient pas maintenables, ou avec de l'incohérence entre eux. Comment on fait pour concilier tout ça ? C'est là où je vais redire qu'il n'y a pas une solution unique qu'on plaquerait sur tous les bâtiments, et ça serait tellement simple. Il faut un vrai regard dans la durée sur chaque bâtiment, C'est le rôle, bien sûr, du propriétaire maître d'ouvrage, qui a naturellement intérêt à ce que ses choix soient bien faits. C'est le rôle des intervenants techniques, que ce soit les architectes, les bureaux d'études, les syndicats de copropriété, etc. C'est le rôle d'entreprise sachante comme nous, d'amener un regard complémentaire et un retour d'expérience et la présence dans la durée sur le terrain, sur les bâtiments, pour assurer que... Les bons choix soient faits, que les interventions soient planifiées dans le temps, pas forcément tout en même temps, mais pour qu'à la fois en termes de budget ce soit gérable, et puis qu'on fasse progresser, qu'on adapte en continu le bâtiment.

  • Speaker #1

    Donc c'est vraiment quand même la qualité des hommes et l'engagement auprès des bâtiments qui va faire la différence ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est un vrai travail. Moi j'aime bien employer l'image de médecin de famille. il faut se pencher sérieusement sur chaque bâtiment non pas ponctuellement une fois, mais dans la durée, pour faire les bons choix et réaliser, ensuite exécuter correctement ce qui a été choisi.

  • Speaker #1

    Parce qu'on apprend toujours, en opérant le bâtiment, on apprend toujours mieux à le rendre performant. Pour cela, on voit bien la multitude des métiers que vous devez réunir. Depuis que vous êtes chez Myriam, vous avez réalisé plusieurs acquisitions, vous êtes allé rechercher ces métiers-là, vous êtes allé rechercher peut-être de la couverture régionale. Quelle a été votre volonté dans ces acquisitions ?

  • Speaker #0

    Première volonté constante, c'est finalement d'avoir une capacité assez multitechnique, donc de maîtriser toute cette palette de métiers, globalement l'énergie thermique, l'énergie électrique, la data aussi, ce qu'on appelle les courants faibles dans notre métier, la plomberie. La plomberie, dit comme ça, mais la plomberie c'est l'eau. Et l'eau, parfois il n'y en a pas assez, quand il y a une grosse sécheresse de plus en plus forte. Parfois, il y en a trop. C'est un enjeu, l'eau et la rareté de l'eau. C'est tout ce qui touche à la peau du bâtiment. Et la peau, elle a tout un tas de rôles essentiels pour protéger le bâtiment des intempéries, assurer le confort intérieur, gérer l'humidité, gérer la ventilation également. Donc, c'est les métiers de couverture, d'étanchéité, de ravalement, d'isolation thermique par l'extérieur. Et puis, il y a tout un tas d'autres métiers liés aux équipements de sécurité, portes, fermetures, etc. Le but n'est pas. Et pas de faire l'inventaire, mais je veux dire qu'on est également complet en termes de, si on regarde ces métiers, sous l'angle du cycle de vie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire à la fois la maintenance-entretien, parce qu'il y a tout un tas d'installations sur lesquelles il faut régulièrement faire de la maintenance préventive. Donc passer tous les mois. Faire un certain nombre d'opérations, de contrôles, de nettoyages, de remplacements préventifs. C'est tous les mois, c'est tous les six mois, c'est tous les ans en fonction de la nature des équipements. Par exemple, les équipements de chauffage, les portées automatiques, tout un tas de choses comme ça. Il y a des interventions de dépannage et puis il y a des petits travaux, des moyens travaux et des gros travaux. Et l'ensemble de ce cycle de vie jusqu'au pilotage de la performance des bâtiments, là aussi on attache de l'importance à cette complétude. Ensuite, ces métiers, si vous voulez, ils interviennent soit un par un, soit réunis, mais en fonction du besoin. Je dis souvent... C'est unique, en fait, à chaque fois. Très concrètement, plein de bon sens, mais il y a une fuite d'eau. Le client, il a besoin d'un plombier, pas d'une offre globale. Et puis, s'il y a un projet de transformation plus lourde d'un bâtiment, là, il peut être pertinent. d'être capable d'assembler, de traiter en même temps le génie électrique, le génie climatique, la plomberie et un certain nombre d'autres métiers.

  • Speaker #1

    Et la plomberie qui connaît déjà le bâtiment.

  • Speaker #0

    Par exemple, pour finalement avoir quelque chose de cohérent, gérer les interfaces, faire que le client ne se retrouve pas confronté à gérer lui-même des problèmes aux interfaces, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et donc, j'ai bien compris que vous aviez agrégé beaucoup de métiers, d'expertise et de compétences sur le terrain. Comment on mène cette intégration ? Comment on arrive à créer une unité, un groupe Myriam avec un savoir-faire qui est le même sur l'ensemble de vos interventions ? Un service Myriam, j'imagine que ça a été un de vos projets aussi sur ces dernières années ?

  • Speaker #0

    Je pourrais vous parler de valeur en fait. On est des métiers d'hommes et de femmes. Dans nos métiers, il n'y a pas de machine, il n'y a pas d'outil de production. Je ne peux pas rendre une meilleure offre. à mes clients en allant investir dans la dernière machine super moderne et tout. Non, nous, notre travail, ce sont la compétence des hommes et des femmes qui vont diriger les entreprises, qui vont piloter les projets, les contrats de maintenance des affaires et qui vont réaliser sur le terrain. Avec des projets et des bâtiments qui sont plutôt sur mesure que des problèmes standards. Comment on fait pour effectivement créer ces valeurs communes, cette communauté, et assurer que ce soit une réalité et pas juste du papier glacé dans les bureaux ? C'est profondément, si vous voulez, par les valeurs partagées et pas par des kilos de paperasse et de procédure.

  • Speaker #1

    Par le concret.

  • Speaker #0

    Oui, notre organisation est décentralisée, volontairement et fortement. Ça veut dire qu'elle est basée sur la confiance. que l'on fait aux gens. Et cette confiance, elle est... C'est un cercle vertueux, si vous voulez. Un client qui a des travaux en cours sur son bâtiment, il a besoin de quelqu'un de compétent, de proche, et qui est profondément responsable de cette affaire-là. Les clients, ils veulent juste un interlocuteur en charge. Donc, quand on a une organisation décentralisée où on fait confiance à nos gens, on met un interlocuteur en charge. Et si vous voulez ce cercle vertueux, il nous permet tout simplement que les meilleurs professionnels qui ont envie d'exercer leur métier et pas de gérer de la tringlerie interne, ils s'épanouissent chez Myriam. Quand ensuite cette façon de faire, elle est commune, elle est partagée dans toutes nos entreprises, en fait ces professionnels, ces très bons professionnels engagés, évidemment ils se respectent mutuellement. Évidemment, ils ont plaisir à travailler ensemble. Évidemment, ils n'ont pas d'inquiétude s'ils ont à intervenir à deux, un couvreur et un étancheur, etc. Pour un client, parce qu'ils savent que chacun va faire du bon boulot et que personne ne va planter l'autre.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça permet la bonne action collective.

  • Speaker #0

    Ça, ça permet la bonne action collective. La confiance, elle est donnée, mais elle est aussi reçue. Quand on dit, alors c'est des mots à la mode, mais quand on dit les gens recherchent du sens, le sens, vaste concept, mais juste si on reconnaît le professionnalisme des gens et qu'on accepte de leur faire confiance, et que c'est une vérité de dire que personne est un numéro et pas juste un joli mot, les gens s'engagent, ils reçoivent et ils mesurent la valeur de cette confiance, ils font du bon boulot. Nos clients sont contents.

  • Speaker #1

    Ils s'inscrivent dans la durée.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    L'ouverture au salarié...

  • Speaker #0

    J'ai l'impression de dire des choses d'une banalité terrible, mais quand on le fait en vrai, c'est tellement puissant.

  • Speaker #1

    Oui, oui, revenir à l'essentiel. Beaucoup de bon sens à l'essentiel et l'appliquer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que vous avez ouvert l'actionnariat aux salariés ?

  • Speaker #0

    Absolument, absolument. Ça procède bien sûr de... Ça vous paraissait complètement naturel. Oui, c'était la même volonté profonde. Je l'ai fait en plusieurs étapes. Parce que bien sûr, ça ne se fait pas en acclinquement de doigts, c'est beaucoup de travail derrière, de l'investissement, du juridique, etc. Mais effectivement, j'ai d'abord progressivement ouvert l'actionnariat au cercle dirigeant, au cadre. Et puis, en 2022, j'ai mis en place l'actionnariat salarié, vraiment s'adressant à tous. Donc, c'est à la fois... Il y a si peu de temps, 2022, ça fait trois ans. Et en fait, c'est déjà... Quelque chose qui est vraiment ancré dans l'entreprise, qui prend sa puissance et de plus en plus de gens y souscrivent chaque année.

  • Speaker #1

    Et vos investisseurs, ils vous ont suivi pleinement, directement sur cette ouverture d'Axelheim ? Oui,

  • Speaker #0

    alors à la fois. On est toujours très attaché à choisir des investisseurs qui comprennent en profondeur notre projet, qui l'aiment, qui le choisissent. On se choisit mutuellement. Nous les choisissons comme... de bons partenaires et ils nous choisissent parce qu'ils aiment notre projet et ils y croient. Et donc effectivement, dans notre métier où le travail est fait par des hommes et des femmes, d'avoir cette puissance de motivation, d'engagement collectif et d'intérêt à réussir ensemble en ayant un maximum de gens actionnaires, c'est effectivement là aussi de bon sens.

  • Speaker #1

    Le socle aujourd'hui est là, il est bien établi, vous êtes en croissance, vous êtes une ETI qui a apporté sa culture et qui fait ses preuves sur le terrain. Vous avez un business model qui est ultra résilient, c'est plutôt des contrats à long terme que vous opérez.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est quoi votre perspective de croissance, c'est quoi la feuille de route aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Si vous voulez, aujourd'hui, on a fait à peu près 400 millions de chiffres d'affaires l'année dernière en Ile-de-France. Parce qu'on a toujours fait un choix de développement par étapes, solide, en construisant des bases solides avant de faire le pas suivant. 400 millions d'euros d'activité dans l'ensemble de ces métiers en Ile-de-France nous placent comme probablement le premier indépendant et le leader indépendant en Ile-de-France. Sur cette base, à terme, nous avons une ambition assez large et une ambition globale. Parce que nous avons un modèle qui est sain, qui permet de satisfaire nos clients, qui permet de satisfaire nos équipes avec des gens compétents et engagés. et ce modèle peut grandir, il est prêt, il a le socle et les bases pour grandir. Donc, on va continuer à se développer avec constance, avec la plus grande constance selon ce modèle, à la fois continuer à nous développer en Ile-de-France, mais aussi répliquer le modèle Miriam en région.

  • Speaker #1

    Sur d'autres régions.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    L'international un jour ? Oui, sûrement un jour,

  • Speaker #0

    mais pas après pas. Un socle solide et ensuite on fait un nouveau pas.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup là, c'est l'idée de faire du développement en propre régional ou c'est d'aller chercher à nouveau des acteurs locaux déjà implantés ?

  • Speaker #0

    C'est plutôt effectivement des métiers de proximité. Donc, on n'arrive pas comme ça, dans le train, avec sa valise et sa boîte à outils. Effectivement, ce que l'on souhaite, c'est nous rapprocher d'acteurs locaux, partageant profondément notre ADN et nos valeurs. C'est-à-dire d'humilité, de travail sérieux, de proximité pour leurs clients, de confiance faite dans les gens, pour pouvoir effectivement, qu'ils soient nos fers de lance. dans les nouvelles régions et qu'on puisse ensuite les aider à être meilleurs, à être plus forts, à se consolider, à avoir des collègues locaux multitechniques pour pouvoir travailler ensemble parce que la solitude du chef d'entreprise c'est aussi quelque chose de pas évident. Et puis comme ça réussir ensemble.

  • Speaker #1

    L'innovation chez vous elle est presque plus fonctionnelle que technologique même si j'imagine que vous vous appuyez sur la technologie, c'est pas une fin en soi la technologie dans vos métiers. Votre innovation elle est plutôt sur... La qualité de la prestation et la qualité de l'exécution que vous allez pouvoir apporter sur le terrain, c'est bien ça ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a des innovations, il y a des choses qui bougent, mais effectivement, vous avez raison, ce sont à la fois... Des innovations qu'il faut pouvoir intégrer correctement dans du travail classique, des choses radicalement nouvelles qui n'existaient pas il y a quelques années. Je donne un exemple sur comment réduire les émissions de gaz à effet de serre. On va penser tout de suite économie d'énergie si je dis ça. Le poste majeur d'émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments, 80% c'est plus les matériaux. Ce n'est pas le chauffage ? Le chauffage, ça va être plutôt la plus petite part. C'est vraiment l'empreinte carbone d'avoir fabriqué les matériaux. Donc évidemment, c'est pour ça que la construction neuve, il ne faut le faire que quand il n'y a pas d'autre solution. Parce que voilà, le béton, l'acier, mais même dans les métiers de la rénovation, l'empreinte carbone des équipements métalliques, des tuyauteries, des câbles, des ventilos convecteurs, des éclairages, etc. pèsent plus lourd que la consommation des bâtiments dans la durée. Et donc à partir de là, un axe par exemple sur lequel on travaille, c'est faire durer, mais c'est aussi le réemploi. Le réemploi, c'est des problèmes de filières, de démontage autrement, de stockage, de reconditionnement, d'assurance, de choses comme ça. Donc vous voyez que ce n'est pas une nouvelle techno qui viendrait de là. Mais c'est juste des ingénieries de service assez différentes. C'est aussi la connaissance et la capacité à bien mesurer et connaître l'empreinte carbone individuelle de tel équipement qu'on va acheter. Et s'il y a peut-être la possibilité de le remplacer par un autre équipement qui serait peut-être plus produit en France, ou qui serait plus léger, ou qui serait donc avec une empreinte carbone moins importante. Et tout ça, c'est des choses... Encore assez balbutiante, parce que ça implique déjà que toute la chaîne de production, de distribution elle-même, soit capable de mieux maîtriser l'empreinte carbone et de savoir mesurer l'empreinte carbone de tout équipement mis sur le marché. Donc tout le monde apprend un peu en marchant.

  • Speaker #1

    Oui, là il y a deux challenges. C'est comment vous avez vos équipes et vous les embarquez pour qu'elles-mêmes dans leur métier connaissent ça et soient capables de le prendre en considération au maximum. Et puis j'imagine qu'il y a tout l'écosystème, parce que vous ne pouvez pas y aller seul sur ces chaînes-là.

  • Speaker #0

    Et tout l'écosystème. Et puis il y a d'autres exemples. Souvent les choses simples et les low-tech ont un rôle très important. Et donc j'ai fait le choix il y a quelques années de prendre pied et d'intégrer à notre palette de compétences la végétalisation. La végétalisation, mais avec vraiment une entreprise qui a l'expertise de la végétalisation en milieu bâtimentaire et en milieu urbain. Ça ne résout pas tout, mais j'ai la conviction que c'est un outil qui fait partie de la boîte à outils pertinente. Pour lutter contre les îlots de chaleur, pour... Aussi, personne n'a envie de vivre dans des cubes de béton. Aussi, pour rendre la ville et les bâtiments suffisamment vivables et désirables. Parce que si la ville est invivable, on ne va pas bétonner les campagnes pour refaire la ville à la campagne. Donc on a besoin que la ville reste vivable et désirable.

  • Speaker #1

    Là, on voit bien la notion d'innovation fonctionnelle et cette notion de boîte à outils. Il n'y a pas une solution miracle qui sera applicable à ce bâtiment. C'est une multitude d'efforts et donc vraiment une ingénierie de tous ces nouveaux outils à intégrer dans vos prestations.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Vous la formalisez cette offre aujourd'hui parce qu'on a bien compris que vous traitiez toujours le bâtiment dans sa globalité. Performance technique, durabilité, pérennité. Mais vous avez créé comme une offre qui s'appelle Myriaca, une filiale Myriaca dédiée à l'énergie et l'environnement. Pourquoi cette filiale propre pour cette branche-là ? Qu'est-ce qu'elle vous apporte ?

  • Speaker #0

    En fait, Myrieka vise surtout à être capable d'articuler des offres globales et des projets globaux avec un pilote et un coordinateur unique. Ce qui est un type de besoin auquel on ne répondait pas avant parce que nos entreprises ont plutôt chacune leur spécialité. Ce qui ne les empêchait pas de travailler. très pragmatique, à deux, à trois, etc. Mais dans certains cas où le client souhaite vraiment une étude globale, un engagement global de performance sur une rénovation tout corps d'État, un pilotage global, un interlocuteur unique, Myrièque a fait ça. Et elle le fait pas uniquement pour un objectif énergétique, parce que comme vous l'avez dit en intro, si on a refait le ravalement d'un bâtiment l'année dernière, on va pas jeter par les fenêtres l'argent dépensé pour aller... faire une isolation par l'extérieur, par-dessus. Donc le bon geste, c'est plutôt, quand il y a besoin de faire le ravalement, en profiter pour le faire, en allant chercher une amélioration de la performance du bâtiment et en intégrant une technique d'isolation qui n'existait pas il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi le driver pour vos clients, finalement, pour lancer des grandes opérations de rénovation ? C'est un driver économique ? C'est un driver de pérennité et de maintien du bâti, ou est-ce qu'il y a aussi le driver écologique qui est un moteur ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'ensemble de ces drivers se rejoignent. Un bâtiment vaut cher. Un investissement immobilier, c'est un investissement énorme. Dans le monde du logement, les particuliers sont investisseurs. Dans le monde du tertiaire, souvent ce sont des foncières dont le métier même... Finalement, c'est de savoir bien acheter des bâtiments, de savoir les valoriser, de savoir améliorer ou préserver leur valeur patrimoniale. C'est leur métier par essence. Donc, l'enjeu économique est toujours majeur et c'est normal. Mais finalement, vous voyez davantage sur la valeur patrimoniale du bâtiment. On y pense moins et on pense plus aux dépenses, au budget de dépense annuel. La valeur patrimoniale du bâtiment, elle est finalement... très indissociables de l'enjeu écologique, à la fois parce qu'il y a des normes, et donc un bâtiment qui n'est plus aux normes, c'est un bâtiment qui va être soit difficile à louer, soit difficile à revendre, soit dans lequel il va falloir dépenser beaucoup pour le remettre aux normes. Et puis parce que les attentes des preneurs, les attentes des clients de ces bâtiments, finalement, elles ont aussi beaucoup évolué, mais en lien avec cette prise de conscience écologique et en lien avec ces normes. Je prends les bureaux, le monde du tertiaire. Aujourd'hui, après la grande vague du télétravail après le Covid, toutes les organisations ont besoin, et c'est plutôt de faire revenir les gens au bureau, parce qu'on travaille bien quand on est ensemble, quand même suffisamment souvent. On le voit bien,

  • Speaker #1

    il y a une grande vague de marche arrière.

  • Speaker #0

    Exactement. Pour donner envie aux gens de revenir au bureau, en sachant que le recrutement n'est facile dans aucun secteur. C'est quand même mieux si les bureaux sont un peu... plaisant, si vous êtes un peu sympa. Vos bureaux sont sympas. Ils ont un rôle social très fort. On a envie d'y être. Il y a à la fois une attente qualitative, mais l'attente qualitative avec aussi des générations qui sont sensibles aux sujets environnementaux, aux sujets RSE. Le regard de dire finalement, est-ce que ce bâtiment, est-ce que l'entreprise a fait un effort de ce point de vue-là, ça va être un critère. Vous voyez, en fait, tous ces critères se rejoignent.

  • Speaker #1

    Il ne faut surtout pas les dissocier. Je voudrais bien quand même faire un focus sur le volet de la transition environnementale. D'une part parce que c'est un sujet important dont il faut parler. Parce que j'ai le sentiment que c'est une conviction personnelle aussi chez vous, que vous avez portée au cœur du projet Miriam. Et puis parce que le contexte aujourd'hui, il est un peu paradoxal sur cette transition environnementale. Et je voudrais bien avoir votre regard, parce qu'on a le sentiment qu'on n'a jamais eu autant d'entreprises qui innovaient, qui voulaient se lancer justement pour accompagner cette transition. On a une conscience civique qui est forte, et puis on a des politiques qui suivent mal, on a des orientations économiques qui vont même à rebours. C'est un peu le bazar, non ?

  • Speaker #0

    Ben, si vous voulez, si je vous dis que le monde est compliqué... Oui, oui,

  • Speaker #1

    là je suis.

  • Speaker #0

    Non mais, bon, effectivement c'est une conviction personnelle, mais c'est pas juste une conviction. Je suis ingénieur, je suis scientifique, nous sommes sur des domaines où la science est claire. Donc la réalité du fait que l'émission de quantités croissantes de dioxyde de carbone, de méthane dans l'atmosphère produit de l'effet de serre augmente les températures. Et on le voit avec des hausses de température et de canicule qui depuis 40 ans suivent parfaitement les prévisions des modèles. Donc nous sommes sur des faits implacables et c'est exactement la même chose sur un certain nombre d'autres sujets d'épuisement des ressources, de limites planétaires. Je prends juste un exemple, mais le cuivre.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Le cuivre, bon ben oui, on en a besoin du cuivre. C'est un des métaux sur lequel l'horizon d'épuisement des mines connues est extrêmement proche. C'est quelques dizaines d'années. C'est de l'ordre de la trentaine d'années. C'est demain. Voilà, donc c'est demain. Donc ces sujets sont réels et c'est pas une question d'opinion. Et y croire ou pas y croire changera rien au déroulement implacable de la réalité qui va se passer.

  • Speaker #1

    Donc il faut s'y préparer.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc une fois que j'ai dit ça, pourquoi tout le monde ne bouge pas et tout ? Nous sommes dans un monde où nous sommes tous interdépendants. Parce qu'on est près de 10 milliards au sein de l'ordre de 200 pays. Et donc soit, s'il y avait un dictateur suprême, maître du monde, convaincu de la cause écologique, peut-être qu'il prendrait toutes les mesures pour mettre tout ça au carré. Mais ce n'est pas forcément non plus le truc dont tout le monde rêve. Donc nous sommes dans un monde où les centres de décision sont totalement éclatés, sur lequel tout le monde est interdépendant. La compétition. économique entre états, fait qu'aucun état ne peut décréter seul, que lui il va faire cavalier seul et puis montrer à tout le monde comment ça se passe, qu'aucune entreprise ne peut seule ignorer le contexte, que nos politiques effectivement, je ne commenterai pas dessus, mais nos politiques c'est aussi nous qui les élisons. Alors bon, il faudrait qu'ils nous proposent deux trois trucs qui tiennent la route. Mais ils nous proposeraient qu'ils tiennent la route sur ce sujet-là et on ne les élit pas non plus sur ces sujets-là. Et beaucoup sont également convaincus de ces trucs-là, mais impuissants à être élus sur la base d'un programme qui tienne la route. Donc oui, il y a des bonnes volontés, il y a partout, à tous les niveaux, dans les habitants, dans les salariés, dans les chefs d'entreprise, dans les politiques, dans les dirigeants. Mais tout le monde est complètement interdépendant et personne n'a les clés pour renverser le truc. Une fois que j'ai dit ça, quelques convictions. Écoutez, un, une espèce de conviction que, ouais, ça n'avance pas en ligne droite et ça se cogne contre les murs, mais néanmoins, il se passe des choses et ça avance. Je prends un truc qui est très loin de nous, mais la Chine installe des capacités d'énergie renouvelable à un rythme absolument vertigineux dont on n'a pas la moindre idée et annonce, à l'horizon 2035, des vraies baisses de ses émissions de gaz à effet de serre. Et la Chine a une puissance, que ce soit en termes de détermination et de puissance industrielle, je pense que tout le monde a compris. Et capacité d'exécution, tout le monde a compris. À un moment, on se réveillera et on se dira, nom de Dieu, des trucs ont changé, des trucs se sont passés. L'ère de la voiture, l'ère du tout voiture, est en train de basculer. C'est des bascules, si vous voulez, qui se passent en décennies et pas en années. Mais un paquet de bascules sont en train d'avoir lieu. Ça ne va pas en ligne droite, c'est compliqué, ça se cogne contre les murs, mais le monde change. Après, une conviction profonde sur un renversement complet de façon de penser que l'on doit intégrer. Et il touche tous les métiers. Il touche le mien comme d'autres métiers. Comment calcule-t-on les émissions de gaz à effet de serre de la France ?

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est celles qui sont émises ou inventées ?

  • Speaker #0

    On calcule les émissions émises sur le sol français.

  • Speaker #1

    C'est une absurdité par rapport à la qualité. C'est une absurdité totale.

  • Speaker #0

    Donc, quand on ferme une usine en France qui peut-être produirait avec de l'électricité décarbonée en France et qu'on va acheter des produits qui sont importés et qui ont été fabriqués dans une usine qui est loin probablement des standards français, on baisse les émissions de gaz à effet de serre de la France. Et on fait à la fin de l'année, ouais bravo, moins 3%. C'est une aberration qu'il faut renverser. Mais c'est une aberration qui touche tous les types de normes et la manière de penser.

  • Speaker #1

    Et l'éducation ? La compréhension du quidam ?

  • Speaker #0

    Et la compréhension. Je prends un exemple qui n'est pas dans mon métier, mais sur quelque chose qui a fait beaucoup, qui a défrayé la chronique il y a quelques semaines, sur les néonicotinoïdes. Il faut arrêter de mettre des contraintes uniquement sur ce qui est produit sur le sol français ou sur le sol européen. et qui ne soit pas à armes égales avec ce qui est importé. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut enlever les contraintes. Ça veut dire qu'il faut aller réglementer ce qui est consommé sur le sol français et européen, de manière à ce qu'on puisse développer des filières d'excellence qui s'appuieront sur notre marché intérieur français et européen, qui est énorme, qui est puissant. Nous sommes une des premières économies mondiales, le marché intérieur européen. Nous avons cette puissance, arrêtons de ne pas la regarder, de ne pas l'exploiter, pour développer des filières d'excellence, parce qu'on a le savoir-faire et on a une vraie avance dans la conscience et les écosystèmes industriels. Et bien sûr, être à armes égales et donc régénérer de la production locale, parce que ça fait sens, ça fait sens à tout point de vue, et résoudre réellement les problèmes environnementaux.

  • Speaker #1

    Et influencer l'industrie au-delà de nos frontières du coup.

  • Speaker #0

    Tout à fait, et pouvoir prendre un vrai leadership.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on n'a pas un problème d'avoir aussi cette notion de temps court qui ne va pas très bien avec tous ces projets de temps long pour porter ces transformations ?

  • Speaker #0

    C'est pour ça que ça n'avance pas en ligne droite, mais je pense qu'effectivement, il ne faut pas trop bouger les choses, il ne faut pas trop bouger de changements réglementaires dans tous les sens. Il faut plutôt renverser cette logique profondément, des signaux économiques, si possible un peu clairs et stables, parce que les acteurs économiques adaptent leurs actions en fonction des signaux économiques. Il faut quand même que les énergies fossiles puissent être plus chères que les énergies non fossiles, d'une manière ou d'une autre. Il faut le faire progressivement, il ne faut pas faire des bêtises comme une taxe carbone sans compenser les gens qui ne peuvent pas se passer de leur voiture, bien sûr. Ce n'est pas facile à faire, mais il faut quand même des signaux économiques cohérents, qui ne bougent pas trop, et après laisser les acteurs faire des meilleurs choix grâce à ces signaux économiques.

  • Speaker #1

    Donc oui à la réglementation ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit.

  • Speaker #1

    Mais pourquoi pas si c'est bien appliqué et si c'est conscient ? Ça reste quand même un catalyseur de temps en temps. Vous avez raison. Je suis un peu provo, mais...

  • Speaker #0

    Oui à la réglementation sur, effectivement, une consommation sur le sol européen de choses, de produits, de services qui aillent dans le bon sens et qui répondent aux différents impératifs écologiques.

  • Speaker #1

    On parle souvent du coût de la transformation, de la transition aussi. On est dans une période budgétaire tendue. Toutes les entreprises et tous les secteurs d'activité sont touchés. Comment on fait pour contourner ça, pour continuer à faire la transition ?

  • Speaker #0

    Je pense que ce n'est pas un problème insurmontable. D'accord, c'est une excuse. Disons que c'est une affaire de temps long. Les budgets dans la longue durée sont nécessaires et sont importants. Mais dans la longue durée, ça ne fait pas des budgets annuels vertigineux. Et on jette beaucoup de l'argent par les fenêtres dans beaucoup de bêtises. Le prix moyen d'une voiture de 2,5 tonnes, qui est bien sûr, je ne sais pas si elle est totalement indispensable, pour citer mille autres exemples, et puis bien sûr l'État a besoin de pouvoir consacrer les capacités de dépense et les budgets, bien sûr davantage sur des investissements que sur... Mais bon, j'enfonce des portes ouvertes et je dis des choses que tout le monde sait.

  • Speaker #1

    En fait, ça peut être tout à fait désirable, cette transition écologique, quand on y met du bon sens, et qu'elle peut être tout à fait un vecteur de croissance et de pérennité d'entreprise. Et effectivement,

  • Speaker #0

    les regards vont changer. Les regards doivent évoluer, et ce qui est désirable hier ne sera plus désirable demain. Quand il y a des travaux partout, dans Paris par exemple, on se dit, ponctuellement, pfff... c'est invivable, il y a des travaux partout, c'est l'enfer. Et puis quand un certain nombre de places, finalement, avec un tramway, avec de la verdure, etc., sont plutôt sympas, on ne le voit pas forcément consciemment, mais ça devient notre nouveau standard et on ne va plus aimer quelque chose qui est de l'ancien monde.

  • Speaker #1

    Oui, on est tous un peu réticents au changement, mais finalement, on s'y habitue vite quand ça apporte vraiment du confort. Quand il est bien, voilà,

  • Speaker #0

    et ça apporte plein de choses de bien.

  • Speaker #1

    Donc, un bel imaginaire autour de cette transition.

  • Speaker #0

    Oui, ben oui.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Frédéric. On arrive déjà à la fin de notre échange et c'était passionnant. Je vous remercie beaucoup d'avoir partagé la vision de Myriam, sa mission, comment vous arrivez à traduire concrètement sur le terrain avec vos équipes, ces convictions que vous avez partagées avec nous aussi sur la place des entreprises et comment on peut rendre désirable la transition tout en assurant et la pérennité de l'existant. Il ne faut pas tout raser, finalement.

  • Speaker #0

    Surtout pas. Au contraire.

  • Speaker #1

    Peut-être pour le mot de la fin, qu'est-ce que vous diriez à une entreprise aujourd'hui qui a du mal à trouver sa place, à avoir un peu plus de radicalité dans son action pour prendre part au jeu de la transition environnementale ?

  • Speaker #0

    Écoutez, il faut être très modeste et très humble. Je ne donnerai de leçons à personne. Le mot radicalité, c'est un mot compliqué parce que soit il est possible à un moment d'avoir finalement vraiment quelque chose de profondément transformant par une innovation de rupture, qui peut être une technologie ou qui peut être un business model et que ce business model finalement soit gagnant. Et bien sûr, à ce moment-là, on coche toutes les cases, c'est génial. Mais c'est tellement difficile, c'est tellement rare, combien de startups se cassent les dents par exemple ? Soit, si vous n'avez pas ça, vous ne pouvez pas vous écarter radicalement de la façon de faire, des besoins de vos clients. Et donc il faut essayer d'être force de proposition, d'être sachant, de comprendre le mieux possible ces nouveaux enjeux, de pouvoir proposer des alternatives, de pouvoir avoir cette boussole la plus forte possible. C'est pas toute la radicalité, mais déjà pousser le curseur le plus loin possible dans ce sens-là, c'est déjà pas mal. C'est pas suffisant, mais c'est l'état réel du monde aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et tout le monde peut prendre part. Et tout le monde va prendre part, il n'y a pas de raison.

  • Speaker #0

    De plus en plus.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Frédéric, j'étais ravie de vous avoir.

  • Speaker #0

    Pas en ligne droite, mais c'est pas parce qu'en ce moment c'est une phase de recul que le recul va continuer. Ça va, ça se coigne contre les murs, mais le sens, le cap général, il est limpide.

  • Speaker #1

    La boussole est là.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est une bonne nouvelle. Je vous remercie de ce que vous en parlez avec beaucoup d'optimisme, beaucoup de joie. Il y a vraiment un côté réjouissant et désirable dans la route que l'on prend. Donc merci pour avoir partagé tout cela. A très bientôt. Merci à vous. On reparlera de Myriam dans 5 ans pour savoir où vous en êtes, votre développement régional et savoir si ce modèle Île-de-France très bien établi se reproduit bien et j'en doute pas partout en France.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté les After de la Transformation, une production à des coins de scie. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.

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