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#111 Transformation et Innovation : Le mariage stratégique de John Cockerill et Arquus cover
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Les Afters de la Transformation

#111 Transformation et Innovation : Le mariage stratégique de John Cockerill et Arquus

#111 Transformation et Innovation : Le mariage stratégique de John Cockerill et Arquus

17min |13/03/2025
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#111 Transformation et Innovation : Le mariage stratégique de John Cockerill et Arquus

#111 Transformation et Innovation : Le mariage stratégique de John Cockerill et Arquus

17min |13/03/2025
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Description

Plongez au cœur de la transformation du secteur de la défense avec Anne-Françoise Laime, directrice de l'intégration chez John Cockerill. Découvrez les enjeux de l'acquisition stratégique d'Arquus et les défis d'une intégration réussie entre deux acteurs majeurs de l'industrie de défense.


Au programme :


  • La fusion d'Arquus et John Cockerill : enjeux et objectifs

  • Les défis d'intégration dans un secteur de haute technologie

  • La gestion des différences culturelles et organisationnelles

  • L'importance de l'innovation et de la cybersécurité dans la défense moderne

  • Les perspectives d'avenir et la stratégie à long terme du groupe John Cockerill


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Afters de la Transformation, le podcast des acteurs qui façonnent l'entreprise de demain. Un rendez-vous qui donne la parole aux dirigeants, présenté par Fanny Bourdin, une production à des coins de scie.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode des Afters de la Transformation, le podcast qui met en lumière les acteurs du changement. Nous sommes aujourd'hui avec Anne-Françoise Leym, directrice de l'intégration chez John Cochrill. Bonjour Anne-Françoise, merci d'être avec nous.

  • Speaker #0

    Bonjour Fanny.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez nous parler de l'histoire du groupe ?

  • Speaker #0

    Alors John Cottrill c'est un groupe privé, familial, qui appartient à un industriel français qui s'appelle Bernard Serin. Le groupe a plus de 200 ans. Il a été créé en 1817 avant la création de la Belgique par un industriel qui s'appelle John Cottrill à qui Guillaume d'Orange a demandé de développer les activités autour de l'acier et de la vapeur. Donc John Cotrill développe ses activités, on commence à produire des canons, des fours à coque, des locomotives. Au XXe siècle, c'est vraiment l'essor de la sidérurgie et puis d'acquisition, de fusion en acquisition, etc. John Cotrill devient Cotrill-Sambre, puis Usinor, Arcelor. Et en 2002, Bernard Serin qui travaillait chez Usinor, Arcelor. décide de racheter à son propre compte les activités d'ingénierie et de maintenance qui n'étaient pas core à l'époque. Donc le groupe devient à l'époque CMI et il y a 5-6 ans a repris son identité d'origine John Cotrill. Le groupe à l'époque du spin-off avait un chiffre d'affaires de peu près 350 000 euros, 1500 collaborateurs avant l'acquisition, la dernière acquisition d'Arcus. On était pratiquement 6 000 présents dans 29 pays avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard. Donc une formidable réussite industrielle.

  • Speaker #1

    Une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Bernard Serin est toujours là, c'est lui qui a fait le spin-off en 2002. Il est toujours président du groupe John Cotrill, c'est toujours le groupe familial. Ce groupe est co-présidé avec son fils Nicolas Serin qui prendra la relève après.

  • Speaker #1

    Avec des valeurs familiales j'imagine ?

  • Speaker #0

    Avec des valeurs familiales, avec vraiment un groupe où on se sent bien, où on est fier de travailler. Merci. pour un entrepreneur comme Bernard Serin.

  • Speaker #1

    Alors qu'est-ce qui a motivé cette acquisition et quelles sont les synergies principales entre ces deux entreprises ?

  • Speaker #0

    Alors c'est deux sociétés qui adressent les mêmes marchés, le marché de la défense. Arctus est un leader dans les véhicules blindés, John Cotrill est leader dans les systèmes d'armes. Donc le rapprochement c'est pour rapprocher un véhicule, un système d'armes et pouvoir proposer à nos clients un système combiné. armes et véhicules.

  • Speaker #1

    C'était Volvo je crois, Arcus c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui c'est ça, Arcus appartenait à Volvo avant notre acquisition.

  • Speaker #1

    Et comment s'est passée l'acquisition ? Déjà elle date d'il y a combien de temps ?

  • Speaker #0

    Alors l'acquisition elle est toute récente, elle date du 1er juillet 2024, donc c'est tout tout récent.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'on peut parler en chiffres des deux entreprises ?

  • Speaker #0

    Toute acquisition est toujours différente, ça dépend énormément de la nature des sociétés. Ici on va appeler ça un reverse integration. Pourquoi ? Parce que... John Cotrill acquiert Arctus avec 2000 collaborateurs, alors que John Cotrill dans le domaine de la défense a 500 collaborateurs. Le groupe John Cotrill c'est plus de 6000 collaborateurs avant l'acquisition d'Arctus, mais dans le domaine de la défense on n'était que 500. Donc on acquiert là une société de 2000 personnes, donc c'est ce qu'on appelle un reverse integration.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe alors ? Comment on intègre justement 2000 personnes ?

  • Speaker #0

    Alors un reverse integration... Évidemment, il y a des points d'attention qu'il faut vraiment étudier. Alors ici, une intégration, comme je vous l'ai dit, un système d'armes et un véhicule, il n'y a pas de recouvrement d'activité. Donc il n'y a pas de tension comme si on achetait un concurrent pour dire avec deux équipes, il va falloir n'en garder qu'une seule. Ici, c'est vraiment deux activités qu'on met côte à côte. Donc pour ça, il n'y a pas d'inquiétude. Mais le reverse integration, si il y a des différences culturelles. notamment liées à l'histoire industrielle. Arcus vient du groupe Volvo, qui est un groupe coté. John Cottrill est un groupe familial, privé, donc avec des cultures industrielles complètement différentes. Il faut faire attention au leadership, à la gouvernance, parce que certains cadres du grand vont dire « Mais pourquoi je devrais être dirigé par le CIO du plus petit ? » Donc ça, il faut faire très attention et bien définir les rôles, les responsabilités, etc. Il y a aussi l'image. Comment va-t-on combiner la marque Arcus avec le John Cotterill ? Il faut qu'il y ait un endossement. La marque Arcus est une marque reconnue pour sa qualité, ses véhicules, etc. Un endossement, ça va être Arcus, a John Cottrell Company. Dans cette acquisition, nos deux États, c'est-à-dire l'État belge et l'État français, nous ont très fortement soutenus et ont souhaité prendre une part du capital. Donc on a 10% pour la France et 10% pour la Belgique, John Cottrell ayant 80%. Et ça, c'est très important de savoir que les États soutenaient l'opération.

  • Speaker #1

    Comment vous arrivez à homogénéiser tout ça ?

  • Speaker #0

    Une intégration, c'est avant tout une aventure humaine. Vous achetez une société, la société ce sont des talents qui la composent et donc il faut faire très attention à toujours garder les talents motivés. Un talent qui est heureux de venir travailler le matin, c'est un talent performant. Donc ça c'est vraiment la partie sur laquelle il faut vraiment faire le plus attention. Après, vous préparez. Nous ce qu'on a fait, c'est acquisition le 1er juillet. Le 3 et 4 juillet, on avait déjà 40 à 50 managers de Arcus dans nos locaux. On les accueillait dans le siège du groupe John Cochrill, qui est très beau en Belgique, un château qui date de plus de deux siècles, vraiment magnifique. Et donc on les a accueillis pour leur présenter le groupe. Ensuite, quelques jours après, on a fait un roadshow sur tous les sites d'Arcus. avec le CEO lui-même du groupe, l'équipe de direction, etc. pour aller à la rencontre des salariés, des représentants du personnel et leur souhaiter la bienvenue. Et ensuite, moi, en charge de l'intégration, je suis pratiquement maintenant à 100% dans leurs locaux avec la porte ouverte. Et je leur dis à chaque fois, si vous avez la moindre question sur l'intégration, sur le groupe John Jotrill, ma porte est ouverte.

  • Speaker #1

    Ce rachat, il a pris combien de temps ? Depuis combien de temps vous en parlez ? Oula !

  • Speaker #0

    En fait, j'avais été embauchée il y a 7 ans et demi pour racheter Arcus, qui s'appelait à l'époque Renault Traits Defense. Puis Volvo avait annulé la vente après 6 mois de discussion d'analyse et a repris les négociations il y a un peu plus de 2 ans. C'est vraiment très très long. Oui,

  • Speaker #1

    c'est très très long. C'est très très long. Donc une fois que c'est mis en place...

  • Speaker #0

    Par contre, c'est vraiment un mariage voulu du coup.

  • Speaker #1

    Effectivement. Le secteur de l'industrie de défense est en pleine mutation. Les besoins sont de plus en plus complexes. Quelles sont les grandes priorités de John Cochrill après ce rachat, avec ce rachat ?

  • Speaker #0

    Avec ce rachat, effectivement, parce que dans une acquisition, c'est ce qu'on appelle toujours dans le jargon, un plus un doit être plus grand que deux. Donc, je dirais, ce mariage, il doit créer de la valeur. Et on va chercher à créer cette valeur. Alors, l'intégration, il y a plusieurs types d'actions. D'abord, il y a ce qu'on appelle la séparation. Parce que quand vous acquérez une société, il y a... tous les systèmes, systèmes d'information, systèmes financiers, systèmes RH, la paye, etc., qui étaient sur les systèmes de Volvo, et il faut pouvoir les intégrer dans les systèmes de John Cotterill. C'est ce qu'on appelle la séparation. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, ça prend quelques semaines, quelques mois, et donc pendant ce laps de temps, nous avons ce qu'on appelle des TSC, qui sont des accords court terme avec Volvo pour la continuité des différents services. Vous avez après l'intégration dans les processus de John Cotrill, ces processus, je dirais les processus essentiels de John Cotrill. Par exemple, le reporting financier ne se fait pas n'importe quand, il faut s'intégrer dans le reporting et la consolidation du groupe. La RH c'est pareil, la communication aussi. Puis après vous allez chercher toutes les créations de valeurs. Pour cela, on a mis en place tous des binômes, des ateliers de travail, avec chaque fois une personne de John Cotrill, une personne d'Arcus. Celle adresse vraiment toutes les activités de la société, que ce soit les fonctions opérationnelles ou les fonctions support. Et là, les personnes se rencontrent, se parlent au moins une fois par semaine, pour identifier des idées de création de valeur.

  • Speaker #1

    Ce rachat est un tournant important dans l'industrie de la défense, mais j'aimerais savoir en quoi et comment accuse l'Enforce-Tel la stratégie de l'entreprise de John Cochrill ?

  • Speaker #0

    La stratégie, on ne va pas dire qu'elle n'est pas décidée par John Cochrill et imposée par Arcus. On a fait une... co-construction ensemble. C'était aussi très important, étant donné aussi le caractère de reverse integration. On ne peut pas arriver en disant, nous, on est les plus forts, on va vous imposer votre stratégie. Donc, on a fait au moins deux séminaires depuis le 1er juillet, avec les équipes de direction d'une part et d'autre pour co-construire notre stratégie, que ce soit une stratégie produite, une stratégie commerciale, etc., les missions, les visions, etc.

  • Speaker #1

    Donc finalement, tout est une question de communication.

  • Speaker #0

    Oui, communication, conduite du changement, pour accompagner les personnes, parce que c'est quand même un changement. Même si on le co-construit, ce n'est plus tout à fait le même contexte qu'avant et donc il faut vraiment accompagner les salariés.

  • Speaker #1

    Quels ont été les plus grands défis lors de cet acquis ?

  • Speaker #0

    Moi je n'ai pas fait partie vraiment de la due diligence comme on appelle cette période de due diligence parce qu'elle était quand même dans un cercle très restreint et Volvo avait blacklisté toute l'équipe qui avait fait partie de la première tentative d'acquisition il y a 7 ans et demi. Donc j'étais blacklistée, donc je suis arrivée qu'à la fin, juste avant l'acquisition, le groupe Volvo étant listé, il ne souhaitait pas qu'il y ait trop de rapprochements. en amont de l'acquisition pour éviter évidemment de l'information non contrôlée. Parce que même si Volvo a vendu Arcus, ça reste quand même un sous-traitant, un fournisseur assez important pour les véhicules. Par contre, ils avaient mis en place ce qu'on appelle des deep dive sessions sur l'IT, la finance et les RH, en fait les systèmes, pour assurer quand même la continuité des opérations le 1er juillet. Mais la découverte, je dirais, de nos... aux collègues, la culture d'entreprise, etc. Elle s'est faite vraiment le 1er juillet.

  • Speaker #1

    Un chamboulement.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Par la petite blague, je disais à mes collègues, on a l'impression d'être à tourner manège, et puis le rideau se lève et on dit, c'est vous, c'est nous, etc. Mais c'est très, très excitant. C'est vrai que c'est vraiment une belle aventure.

  • Speaker #1

    La défense et les technologies de sécurité sont des secteurs de l'innovation clés aujourd'hui. Dans le monde, quelles sont selon vous les prochaines grandes tendances dans ces domaines ?

  • Speaker #0

    On voit de grandes tendances, vous voyez dans le combat pour l'instant entre l'Ukraine et la Russie, on parle énormément de drones, on en a parlé aussi du côté du Yémen, etc. Donc tous ces drones...

  • Speaker #1

    Vous en produisez des drones ?

  • Speaker #0

    Nous on produit de l'anti-drone, c'est-à-dire de l'anti-drone, c'est vraiment une protection contre les drones. Une fois que vous avez détecté... un drone, que vous avez analysé ce drone et que vous voyez que c'est un drone ennemi, soit vous arrivez à en prendre le contrôle, soit vous arrivez à le brouiller, soit vous allez devoir tirer pour le détruire.

  • Speaker #1

    Les deux entités combinées vont développer d'autres technologies ?

  • Speaker #0

    Après, on parle de la digitalisation, on parle de la robotisation, on parle de l'autonomie. On a beaucoup de discussions aussi sur le champ de bataille connecté. où vous pouvez avoir différents véhicules qui vont par exemple repérer un ennemi, mais ce n'est peut-être pas le véhicule qui a repéré le système ennemi qui va tirer, c'est peut-être un véhicule qui est mieux positionné sur le champ de bataille. Puis après vous avez bien sûr la cybersécurité pour éviter, quand vous parlez de digitalisation, forcément il faut aussi se protéger de l'ennemi et donc la cybersécurité est aussi très importante.

  • Speaker #1

    Vous y êtes quoi avant John Cochrill ?

  • Speaker #0

    J'ai travaillé pendant 28 ans pour le groupe Safran. D'abord pour Sagem à l'époque, et puis à fusionner avec Snetma pour donner le groupe Safran. À des postes divers, moi j'ai un background d'ingénieur, j'ai fait un MBA, puis j'ai du coup travaillé plutôt en finance et puis en stratégie.

  • Speaker #1

    Donc vous avez quand même une longue expérience dans les secteurs industriels stratégiques. Quel conseil donneriez-vous à une entreprise dans le secteur de la défense qui envisage une acquisition pour se renforcer à l'international ?

  • Speaker #0

    D'abord, pour se renforcer à l'international, la première des choses, c'est d'avoir les autorisations administratives. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce qu'on parle vraiment de technologie stratégique. Donc, même nous, en tant que société belge, on a dû demander une autorisation d'investissement étranger en France parce que Arcus est vraiment une technologie stratégique pour la France. Donc la première des choses c'est déjà de s'assurer de la compatibilité on va dire stratégique entre les deux pays et d'avoir toutes les autorisations administratives.

  • Speaker #1

    Ça doit prendre des années ça ?

  • Speaker #0

    Non pas nécessairement. Pas nécessairement ? Non non pas nécessairement mais bon voilà il faut pouvoir démontrer que toutes les technologies, la R&D, la propriété industrielle etc. française restera sur le terrain. sur le territoire français et ne s'ébattra pas. Vous ne pouvez pas avoir une société aujourd'hui, à la limite de défense française, qui va aller investir dans une société en Chine avec une fuite des technologies chinoises.

  • Speaker #1

    Évidemment. Donc, c'est fabriqué, tout est fabriqué en France.

  • Speaker #0

    Donc, tout est fabriqué en France,

  • Speaker #1

    oui. Et vos usines sont où ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a une à Saint-Nazaire, il y en a une à Limoges, il y en a une à Garchisy près de Nevers, ça c'est pour la partie Arctus, et à Distrof, donc dans l'Est de la France, pour la partie système d'armes, anciennement John Trottrill, et une autre en Belgique.

  • Speaker #1

    Et si une entreprise souhaite diversifier ses produits et services, quel conseil vous lui donneriez ?

  • Speaker #0

    C'est de travailler beaucoup l'idéation, l'innovation, et d'être très très proche de ses clients. et surtout des utilisateurs finaux des produits parce que finalement quand vous voulez diversifier ou si vous voulez innover Absolument que ce produit puisse répondre à une contrainte et un besoin du client. Si vous ne voulez vous faire que... Vous pouvez vous faire plaisir en tant qu'ingénieur à dire « Moi je vais développer la Rolls Royce parce que c'est vraiment une belle voiture. » Si votre client n'a besoin que d'une 2 chevaux ou d'un blindé, vous pouvez arriver avec la plus belle des voitures. Si ça ne répond pas à son besoin, vous n'avez pas créé de valeur.

  • Speaker #1

    Les deux entreprises recrutent tout le temps.

  • Speaker #0

    Oui, on recrute régulièrement.

  • Speaker #1

    Pour conclure, en fait, quelle est votre vision à long terme pour le secteur de la défense, notamment en termes de développement technologique, de sécurité, de transition énergétique ?

  • Speaker #0

    Alors, transition énergétique, on commence à y penser. Dans la défense, oui, on commence à y penser. C'est Florence Parly, lorsqu'elle était en poste, qui avait dit à un moment donné qu'elle voulait rendre l'armée plus verte que Tati. Voilà, c'était une belle expression, mais pour montrer quand même que l'armée commençait aussi à penser environnement. Oui. Donc c'est vrai qu'on va essayer de travailler sur des moteurs hybrides, par exemple pour les véhicules, regarder un petit peu la consommation énergétique aussi. Le groupe est déjà très engagé dans une démarche ESG, notamment pour mesurer l'empreinte carbone de nos produits, que ce soit notre propre empreinte carbone en tant qu'organisation, mais aussi l'empreinte carbone de nos différents produits. Le groupe John Cotterill regarde aussi tout ce qui est un peu sociétal, la fondation, la gouvernance, on a des administrateurs très engagés.

  • Speaker #1

    Génial !

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on pourrait vous souhaiter pour l'avenir ?

  • Speaker #0

    L'avenir ? Ouais. Je dirais l'avenir proche sincèrement, c'est que l'intégration qui se passe très bien pour l'instant continue à bien se passer et que nos... nouveaux collègues d'Arctus se sentent vraiment à l'aise dans le groupe John Cochrill qui est un groupe extrêmement familial, motivant et voilà ils y prennent autant de plaisir que ce que j'y prends depuis 7 ans

  • Speaker #1

    Merci infiniment Anne-Françoise Lem pour ce partage d'expérience exceptionnel, je rappelle que vous êtes la directrice de l'intégration chez John Cochrill, nous vous souhaitons beaucoup de succès dans l'intégration de ces deux grands acteurs industriels, merci beaucoup d'être venu sur notre plateau

  • Speaker #0

    Merci Fanny de m'avoir reçu.

  • Speaker #1

    Merci à vous toutes et tous de nous écouter de plus en plus nombreux chaque semaine. Retrouvez les autres épisodes des After de la Transformation sur vos plateformes d'écoute préférées. A très vite.

  • Speaker #0

    Les After de la Transformation, le podcast des acteurs qui façonnent l'entreprise de demain. Un rendez-vous qui donne la parole aux dirigeants. Présenté par Fanny Bourdin, une production Adequancy.

Description

Plongez au cœur de la transformation du secteur de la défense avec Anne-Françoise Laime, directrice de l'intégration chez John Cockerill. Découvrez les enjeux de l'acquisition stratégique d'Arquus et les défis d'une intégration réussie entre deux acteurs majeurs de l'industrie de défense.


Au programme :


  • La fusion d'Arquus et John Cockerill : enjeux et objectifs

  • Les défis d'intégration dans un secteur de haute technologie

  • La gestion des différences culturelles et organisationnelles

  • L'importance de l'innovation et de la cybersécurité dans la défense moderne

  • Les perspectives d'avenir et la stratégie à long terme du groupe John Cockerill


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Afters de la Transformation, le podcast des acteurs qui façonnent l'entreprise de demain. Un rendez-vous qui donne la parole aux dirigeants, présenté par Fanny Bourdin, une production à des coins de scie.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode des Afters de la Transformation, le podcast qui met en lumière les acteurs du changement. Nous sommes aujourd'hui avec Anne-Françoise Leym, directrice de l'intégration chez John Cochrill. Bonjour Anne-Françoise, merci d'être avec nous.

  • Speaker #0

    Bonjour Fanny.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez nous parler de l'histoire du groupe ?

  • Speaker #0

    Alors John Cottrill c'est un groupe privé, familial, qui appartient à un industriel français qui s'appelle Bernard Serin. Le groupe a plus de 200 ans. Il a été créé en 1817 avant la création de la Belgique par un industriel qui s'appelle John Cottrill à qui Guillaume d'Orange a demandé de développer les activités autour de l'acier et de la vapeur. Donc John Cotrill développe ses activités, on commence à produire des canons, des fours à coque, des locomotives. Au XXe siècle, c'est vraiment l'essor de la sidérurgie et puis d'acquisition, de fusion en acquisition, etc. John Cotrill devient Cotrill-Sambre, puis Usinor, Arcelor. Et en 2002, Bernard Serin qui travaillait chez Usinor, Arcelor. décide de racheter à son propre compte les activités d'ingénierie et de maintenance qui n'étaient pas core à l'époque. Donc le groupe devient à l'époque CMI et il y a 5-6 ans a repris son identité d'origine John Cotrill. Le groupe à l'époque du spin-off avait un chiffre d'affaires de peu près 350 000 euros, 1500 collaborateurs avant l'acquisition, la dernière acquisition d'Arcus. On était pratiquement 6 000 présents dans 29 pays avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard. Donc une formidable réussite industrielle.

  • Speaker #1

    Une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Bernard Serin est toujours là, c'est lui qui a fait le spin-off en 2002. Il est toujours président du groupe John Cotrill, c'est toujours le groupe familial. Ce groupe est co-présidé avec son fils Nicolas Serin qui prendra la relève après.

  • Speaker #1

    Avec des valeurs familiales j'imagine ?

  • Speaker #0

    Avec des valeurs familiales, avec vraiment un groupe où on se sent bien, où on est fier de travailler. Merci. pour un entrepreneur comme Bernard Serin.

  • Speaker #1

    Alors qu'est-ce qui a motivé cette acquisition et quelles sont les synergies principales entre ces deux entreprises ?

  • Speaker #0

    Alors c'est deux sociétés qui adressent les mêmes marchés, le marché de la défense. Arctus est un leader dans les véhicules blindés, John Cotrill est leader dans les systèmes d'armes. Donc le rapprochement c'est pour rapprocher un véhicule, un système d'armes et pouvoir proposer à nos clients un système combiné. armes et véhicules.

  • Speaker #1

    C'était Volvo je crois, Arcus c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui c'est ça, Arcus appartenait à Volvo avant notre acquisition.

  • Speaker #1

    Et comment s'est passée l'acquisition ? Déjà elle date d'il y a combien de temps ?

  • Speaker #0

    Alors l'acquisition elle est toute récente, elle date du 1er juillet 2024, donc c'est tout tout récent.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'on peut parler en chiffres des deux entreprises ?

  • Speaker #0

    Toute acquisition est toujours différente, ça dépend énormément de la nature des sociétés. Ici on va appeler ça un reverse integration. Pourquoi ? Parce que... John Cotrill acquiert Arctus avec 2000 collaborateurs, alors que John Cotrill dans le domaine de la défense a 500 collaborateurs. Le groupe John Cotrill c'est plus de 6000 collaborateurs avant l'acquisition d'Arctus, mais dans le domaine de la défense on n'était que 500. Donc on acquiert là une société de 2000 personnes, donc c'est ce qu'on appelle un reverse integration.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe alors ? Comment on intègre justement 2000 personnes ?

  • Speaker #0

    Alors un reverse integration... Évidemment, il y a des points d'attention qu'il faut vraiment étudier. Alors ici, une intégration, comme je vous l'ai dit, un système d'armes et un véhicule, il n'y a pas de recouvrement d'activité. Donc il n'y a pas de tension comme si on achetait un concurrent pour dire avec deux équipes, il va falloir n'en garder qu'une seule. Ici, c'est vraiment deux activités qu'on met côte à côte. Donc pour ça, il n'y a pas d'inquiétude. Mais le reverse integration, si il y a des différences culturelles. notamment liées à l'histoire industrielle. Arcus vient du groupe Volvo, qui est un groupe coté. John Cottrill est un groupe familial, privé, donc avec des cultures industrielles complètement différentes. Il faut faire attention au leadership, à la gouvernance, parce que certains cadres du grand vont dire « Mais pourquoi je devrais être dirigé par le CIO du plus petit ? » Donc ça, il faut faire très attention et bien définir les rôles, les responsabilités, etc. Il y a aussi l'image. Comment va-t-on combiner la marque Arcus avec le John Cotterill ? Il faut qu'il y ait un endossement. La marque Arcus est une marque reconnue pour sa qualité, ses véhicules, etc. Un endossement, ça va être Arcus, a John Cottrell Company. Dans cette acquisition, nos deux États, c'est-à-dire l'État belge et l'État français, nous ont très fortement soutenus et ont souhaité prendre une part du capital. Donc on a 10% pour la France et 10% pour la Belgique, John Cottrell ayant 80%. Et ça, c'est très important de savoir que les États soutenaient l'opération.

  • Speaker #1

    Comment vous arrivez à homogénéiser tout ça ?

  • Speaker #0

    Une intégration, c'est avant tout une aventure humaine. Vous achetez une société, la société ce sont des talents qui la composent et donc il faut faire très attention à toujours garder les talents motivés. Un talent qui est heureux de venir travailler le matin, c'est un talent performant. Donc ça c'est vraiment la partie sur laquelle il faut vraiment faire le plus attention. Après, vous préparez. Nous ce qu'on a fait, c'est acquisition le 1er juillet. Le 3 et 4 juillet, on avait déjà 40 à 50 managers de Arcus dans nos locaux. On les accueillait dans le siège du groupe John Cochrill, qui est très beau en Belgique, un château qui date de plus de deux siècles, vraiment magnifique. Et donc on les a accueillis pour leur présenter le groupe. Ensuite, quelques jours après, on a fait un roadshow sur tous les sites d'Arcus. avec le CEO lui-même du groupe, l'équipe de direction, etc. pour aller à la rencontre des salariés, des représentants du personnel et leur souhaiter la bienvenue. Et ensuite, moi, en charge de l'intégration, je suis pratiquement maintenant à 100% dans leurs locaux avec la porte ouverte. Et je leur dis à chaque fois, si vous avez la moindre question sur l'intégration, sur le groupe John Jotrill, ma porte est ouverte.

  • Speaker #1

    Ce rachat, il a pris combien de temps ? Depuis combien de temps vous en parlez ? Oula !

  • Speaker #0

    En fait, j'avais été embauchée il y a 7 ans et demi pour racheter Arcus, qui s'appelait à l'époque Renault Traits Defense. Puis Volvo avait annulé la vente après 6 mois de discussion d'analyse et a repris les négociations il y a un peu plus de 2 ans. C'est vraiment très très long. Oui,

  • Speaker #1

    c'est très très long. C'est très très long. Donc une fois que c'est mis en place...

  • Speaker #0

    Par contre, c'est vraiment un mariage voulu du coup.

  • Speaker #1

    Effectivement. Le secteur de l'industrie de défense est en pleine mutation. Les besoins sont de plus en plus complexes. Quelles sont les grandes priorités de John Cochrill après ce rachat, avec ce rachat ?

  • Speaker #0

    Avec ce rachat, effectivement, parce que dans une acquisition, c'est ce qu'on appelle toujours dans le jargon, un plus un doit être plus grand que deux. Donc, je dirais, ce mariage, il doit créer de la valeur. Et on va chercher à créer cette valeur. Alors, l'intégration, il y a plusieurs types d'actions. D'abord, il y a ce qu'on appelle la séparation. Parce que quand vous acquérez une société, il y a... tous les systèmes, systèmes d'information, systèmes financiers, systèmes RH, la paye, etc., qui étaient sur les systèmes de Volvo, et il faut pouvoir les intégrer dans les systèmes de John Cotterill. C'est ce qu'on appelle la séparation. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, ça prend quelques semaines, quelques mois, et donc pendant ce laps de temps, nous avons ce qu'on appelle des TSC, qui sont des accords court terme avec Volvo pour la continuité des différents services. Vous avez après l'intégration dans les processus de John Cotrill, ces processus, je dirais les processus essentiels de John Cotrill. Par exemple, le reporting financier ne se fait pas n'importe quand, il faut s'intégrer dans le reporting et la consolidation du groupe. La RH c'est pareil, la communication aussi. Puis après vous allez chercher toutes les créations de valeurs. Pour cela, on a mis en place tous des binômes, des ateliers de travail, avec chaque fois une personne de John Cotrill, une personne d'Arcus. Celle adresse vraiment toutes les activités de la société, que ce soit les fonctions opérationnelles ou les fonctions support. Et là, les personnes se rencontrent, se parlent au moins une fois par semaine, pour identifier des idées de création de valeur.

  • Speaker #1

    Ce rachat est un tournant important dans l'industrie de la défense, mais j'aimerais savoir en quoi et comment accuse l'Enforce-Tel la stratégie de l'entreprise de John Cochrill ?

  • Speaker #0

    La stratégie, on ne va pas dire qu'elle n'est pas décidée par John Cochrill et imposée par Arcus. On a fait une... co-construction ensemble. C'était aussi très important, étant donné aussi le caractère de reverse integration. On ne peut pas arriver en disant, nous, on est les plus forts, on va vous imposer votre stratégie. Donc, on a fait au moins deux séminaires depuis le 1er juillet, avec les équipes de direction d'une part et d'autre pour co-construire notre stratégie, que ce soit une stratégie produite, une stratégie commerciale, etc., les missions, les visions, etc.

  • Speaker #1

    Donc finalement, tout est une question de communication.

  • Speaker #0

    Oui, communication, conduite du changement, pour accompagner les personnes, parce que c'est quand même un changement. Même si on le co-construit, ce n'est plus tout à fait le même contexte qu'avant et donc il faut vraiment accompagner les salariés.

  • Speaker #1

    Quels ont été les plus grands défis lors de cet acquis ?

  • Speaker #0

    Moi je n'ai pas fait partie vraiment de la due diligence comme on appelle cette période de due diligence parce qu'elle était quand même dans un cercle très restreint et Volvo avait blacklisté toute l'équipe qui avait fait partie de la première tentative d'acquisition il y a 7 ans et demi. Donc j'étais blacklistée, donc je suis arrivée qu'à la fin, juste avant l'acquisition, le groupe Volvo étant listé, il ne souhaitait pas qu'il y ait trop de rapprochements. en amont de l'acquisition pour éviter évidemment de l'information non contrôlée. Parce que même si Volvo a vendu Arcus, ça reste quand même un sous-traitant, un fournisseur assez important pour les véhicules. Par contre, ils avaient mis en place ce qu'on appelle des deep dive sessions sur l'IT, la finance et les RH, en fait les systèmes, pour assurer quand même la continuité des opérations le 1er juillet. Mais la découverte, je dirais, de nos... aux collègues, la culture d'entreprise, etc. Elle s'est faite vraiment le 1er juillet.

  • Speaker #1

    Un chamboulement.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Par la petite blague, je disais à mes collègues, on a l'impression d'être à tourner manège, et puis le rideau se lève et on dit, c'est vous, c'est nous, etc. Mais c'est très, très excitant. C'est vrai que c'est vraiment une belle aventure.

  • Speaker #1

    La défense et les technologies de sécurité sont des secteurs de l'innovation clés aujourd'hui. Dans le monde, quelles sont selon vous les prochaines grandes tendances dans ces domaines ?

  • Speaker #0

    On voit de grandes tendances, vous voyez dans le combat pour l'instant entre l'Ukraine et la Russie, on parle énormément de drones, on en a parlé aussi du côté du Yémen, etc. Donc tous ces drones...

  • Speaker #1

    Vous en produisez des drones ?

  • Speaker #0

    Nous on produit de l'anti-drone, c'est-à-dire de l'anti-drone, c'est vraiment une protection contre les drones. Une fois que vous avez détecté... un drone, que vous avez analysé ce drone et que vous voyez que c'est un drone ennemi, soit vous arrivez à en prendre le contrôle, soit vous arrivez à le brouiller, soit vous allez devoir tirer pour le détruire.

  • Speaker #1

    Les deux entités combinées vont développer d'autres technologies ?

  • Speaker #0

    Après, on parle de la digitalisation, on parle de la robotisation, on parle de l'autonomie. On a beaucoup de discussions aussi sur le champ de bataille connecté. où vous pouvez avoir différents véhicules qui vont par exemple repérer un ennemi, mais ce n'est peut-être pas le véhicule qui a repéré le système ennemi qui va tirer, c'est peut-être un véhicule qui est mieux positionné sur le champ de bataille. Puis après vous avez bien sûr la cybersécurité pour éviter, quand vous parlez de digitalisation, forcément il faut aussi se protéger de l'ennemi et donc la cybersécurité est aussi très importante.

  • Speaker #1

    Vous y êtes quoi avant John Cochrill ?

  • Speaker #0

    J'ai travaillé pendant 28 ans pour le groupe Safran. D'abord pour Sagem à l'époque, et puis à fusionner avec Snetma pour donner le groupe Safran. À des postes divers, moi j'ai un background d'ingénieur, j'ai fait un MBA, puis j'ai du coup travaillé plutôt en finance et puis en stratégie.

  • Speaker #1

    Donc vous avez quand même une longue expérience dans les secteurs industriels stratégiques. Quel conseil donneriez-vous à une entreprise dans le secteur de la défense qui envisage une acquisition pour se renforcer à l'international ?

  • Speaker #0

    D'abord, pour se renforcer à l'international, la première des choses, c'est d'avoir les autorisations administratives. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce qu'on parle vraiment de technologie stratégique. Donc, même nous, en tant que société belge, on a dû demander une autorisation d'investissement étranger en France parce que Arcus est vraiment une technologie stratégique pour la France. Donc la première des choses c'est déjà de s'assurer de la compatibilité on va dire stratégique entre les deux pays et d'avoir toutes les autorisations administratives.

  • Speaker #1

    Ça doit prendre des années ça ?

  • Speaker #0

    Non pas nécessairement. Pas nécessairement ? Non non pas nécessairement mais bon voilà il faut pouvoir démontrer que toutes les technologies, la R&D, la propriété industrielle etc. française restera sur le terrain. sur le territoire français et ne s'ébattra pas. Vous ne pouvez pas avoir une société aujourd'hui, à la limite de défense française, qui va aller investir dans une société en Chine avec une fuite des technologies chinoises.

  • Speaker #1

    Évidemment. Donc, c'est fabriqué, tout est fabriqué en France.

  • Speaker #0

    Donc, tout est fabriqué en France,

  • Speaker #1

    oui. Et vos usines sont où ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a une à Saint-Nazaire, il y en a une à Limoges, il y en a une à Garchisy près de Nevers, ça c'est pour la partie Arctus, et à Distrof, donc dans l'Est de la France, pour la partie système d'armes, anciennement John Trottrill, et une autre en Belgique.

  • Speaker #1

    Et si une entreprise souhaite diversifier ses produits et services, quel conseil vous lui donneriez ?

  • Speaker #0

    C'est de travailler beaucoup l'idéation, l'innovation, et d'être très très proche de ses clients. et surtout des utilisateurs finaux des produits parce que finalement quand vous voulez diversifier ou si vous voulez innover Absolument que ce produit puisse répondre à une contrainte et un besoin du client. Si vous ne voulez vous faire que... Vous pouvez vous faire plaisir en tant qu'ingénieur à dire « Moi je vais développer la Rolls Royce parce que c'est vraiment une belle voiture. » Si votre client n'a besoin que d'une 2 chevaux ou d'un blindé, vous pouvez arriver avec la plus belle des voitures. Si ça ne répond pas à son besoin, vous n'avez pas créé de valeur.

  • Speaker #1

    Les deux entreprises recrutent tout le temps.

  • Speaker #0

    Oui, on recrute régulièrement.

  • Speaker #1

    Pour conclure, en fait, quelle est votre vision à long terme pour le secteur de la défense, notamment en termes de développement technologique, de sécurité, de transition énergétique ?

  • Speaker #0

    Alors, transition énergétique, on commence à y penser. Dans la défense, oui, on commence à y penser. C'est Florence Parly, lorsqu'elle était en poste, qui avait dit à un moment donné qu'elle voulait rendre l'armée plus verte que Tati. Voilà, c'était une belle expression, mais pour montrer quand même que l'armée commençait aussi à penser environnement. Oui. Donc c'est vrai qu'on va essayer de travailler sur des moteurs hybrides, par exemple pour les véhicules, regarder un petit peu la consommation énergétique aussi. Le groupe est déjà très engagé dans une démarche ESG, notamment pour mesurer l'empreinte carbone de nos produits, que ce soit notre propre empreinte carbone en tant qu'organisation, mais aussi l'empreinte carbone de nos différents produits. Le groupe John Cotterill regarde aussi tout ce qui est un peu sociétal, la fondation, la gouvernance, on a des administrateurs très engagés.

  • Speaker #1

    Génial !

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on pourrait vous souhaiter pour l'avenir ?

  • Speaker #0

    L'avenir ? Ouais. Je dirais l'avenir proche sincèrement, c'est que l'intégration qui se passe très bien pour l'instant continue à bien se passer et que nos... nouveaux collègues d'Arctus se sentent vraiment à l'aise dans le groupe John Cochrill qui est un groupe extrêmement familial, motivant et voilà ils y prennent autant de plaisir que ce que j'y prends depuis 7 ans

  • Speaker #1

    Merci infiniment Anne-Françoise Lem pour ce partage d'expérience exceptionnel, je rappelle que vous êtes la directrice de l'intégration chez John Cochrill, nous vous souhaitons beaucoup de succès dans l'intégration de ces deux grands acteurs industriels, merci beaucoup d'être venu sur notre plateau

  • Speaker #0

    Merci Fanny de m'avoir reçu.

  • Speaker #1

    Merci à vous toutes et tous de nous écouter de plus en plus nombreux chaque semaine. Retrouvez les autres épisodes des After de la Transformation sur vos plateformes d'écoute préférées. A très vite.

  • Speaker #0

    Les After de la Transformation, le podcast des acteurs qui façonnent l'entreprise de demain. Un rendez-vous qui donne la parole aux dirigeants. Présenté par Fanny Bourdin, une production Adequancy.

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Description

Plongez au cœur de la transformation du secteur de la défense avec Anne-Françoise Laime, directrice de l'intégration chez John Cockerill. Découvrez les enjeux de l'acquisition stratégique d'Arquus et les défis d'une intégration réussie entre deux acteurs majeurs de l'industrie de défense.


Au programme :


  • La fusion d'Arquus et John Cockerill : enjeux et objectifs

  • Les défis d'intégration dans un secteur de haute technologie

  • La gestion des différences culturelles et organisationnelles

  • L'importance de l'innovation et de la cybersécurité dans la défense moderne

  • Les perspectives d'avenir et la stratégie à long terme du groupe John Cockerill


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Afters de la Transformation, le podcast des acteurs qui façonnent l'entreprise de demain. Un rendez-vous qui donne la parole aux dirigeants, présenté par Fanny Bourdin, une production à des coins de scie.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode des Afters de la Transformation, le podcast qui met en lumière les acteurs du changement. Nous sommes aujourd'hui avec Anne-Françoise Leym, directrice de l'intégration chez John Cochrill. Bonjour Anne-Françoise, merci d'être avec nous.

  • Speaker #0

    Bonjour Fanny.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez nous parler de l'histoire du groupe ?

  • Speaker #0

    Alors John Cottrill c'est un groupe privé, familial, qui appartient à un industriel français qui s'appelle Bernard Serin. Le groupe a plus de 200 ans. Il a été créé en 1817 avant la création de la Belgique par un industriel qui s'appelle John Cottrill à qui Guillaume d'Orange a demandé de développer les activités autour de l'acier et de la vapeur. Donc John Cotrill développe ses activités, on commence à produire des canons, des fours à coque, des locomotives. Au XXe siècle, c'est vraiment l'essor de la sidérurgie et puis d'acquisition, de fusion en acquisition, etc. John Cotrill devient Cotrill-Sambre, puis Usinor, Arcelor. Et en 2002, Bernard Serin qui travaillait chez Usinor, Arcelor. décide de racheter à son propre compte les activités d'ingénierie et de maintenance qui n'étaient pas core à l'époque. Donc le groupe devient à l'époque CMI et il y a 5-6 ans a repris son identité d'origine John Cotrill. Le groupe à l'époque du spin-off avait un chiffre d'affaires de peu près 350 000 euros, 1500 collaborateurs avant l'acquisition, la dernière acquisition d'Arcus. On était pratiquement 6 000 présents dans 29 pays avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard. Donc une formidable réussite industrielle.

  • Speaker #1

    Une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Bernard Serin est toujours là, c'est lui qui a fait le spin-off en 2002. Il est toujours président du groupe John Cotrill, c'est toujours le groupe familial. Ce groupe est co-présidé avec son fils Nicolas Serin qui prendra la relève après.

  • Speaker #1

    Avec des valeurs familiales j'imagine ?

  • Speaker #0

    Avec des valeurs familiales, avec vraiment un groupe où on se sent bien, où on est fier de travailler. Merci. pour un entrepreneur comme Bernard Serin.

  • Speaker #1

    Alors qu'est-ce qui a motivé cette acquisition et quelles sont les synergies principales entre ces deux entreprises ?

  • Speaker #0

    Alors c'est deux sociétés qui adressent les mêmes marchés, le marché de la défense. Arctus est un leader dans les véhicules blindés, John Cotrill est leader dans les systèmes d'armes. Donc le rapprochement c'est pour rapprocher un véhicule, un système d'armes et pouvoir proposer à nos clients un système combiné. armes et véhicules.

  • Speaker #1

    C'était Volvo je crois, Arcus c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui c'est ça, Arcus appartenait à Volvo avant notre acquisition.

  • Speaker #1

    Et comment s'est passée l'acquisition ? Déjà elle date d'il y a combien de temps ?

  • Speaker #0

    Alors l'acquisition elle est toute récente, elle date du 1er juillet 2024, donc c'est tout tout récent.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'on peut parler en chiffres des deux entreprises ?

  • Speaker #0

    Toute acquisition est toujours différente, ça dépend énormément de la nature des sociétés. Ici on va appeler ça un reverse integration. Pourquoi ? Parce que... John Cotrill acquiert Arctus avec 2000 collaborateurs, alors que John Cotrill dans le domaine de la défense a 500 collaborateurs. Le groupe John Cotrill c'est plus de 6000 collaborateurs avant l'acquisition d'Arctus, mais dans le domaine de la défense on n'était que 500. Donc on acquiert là une société de 2000 personnes, donc c'est ce qu'on appelle un reverse integration.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe alors ? Comment on intègre justement 2000 personnes ?

  • Speaker #0

    Alors un reverse integration... Évidemment, il y a des points d'attention qu'il faut vraiment étudier. Alors ici, une intégration, comme je vous l'ai dit, un système d'armes et un véhicule, il n'y a pas de recouvrement d'activité. Donc il n'y a pas de tension comme si on achetait un concurrent pour dire avec deux équipes, il va falloir n'en garder qu'une seule. Ici, c'est vraiment deux activités qu'on met côte à côte. Donc pour ça, il n'y a pas d'inquiétude. Mais le reverse integration, si il y a des différences culturelles. notamment liées à l'histoire industrielle. Arcus vient du groupe Volvo, qui est un groupe coté. John Cottrill est un groupe familial, privé, donc avec des cultures industrielles complètement différentes. Il faut faire attention au leadership, à la gouvernance, parce que certains cadres du grand vont dire « Mais pourquoi je devrais être dirigé par le CIO du plus petit ? » Donc ça, il faut faire très attention et bien définir les rôles, les responsabilités, etc. Il y a aussi l'image. Comment va-t-on combiner la marque Arcus avec le John Cotterill ? Il faut qu'il y ait un endossement. La marque Arcus est une marque reconnue pour sa qualité, ses véhicules, etc. Un endossement, ça va être Arcus, a John Cottrell Company. Dans cette acquisition, nos deux États, c'est-à-dire l'État belge et l'État français, nous ont très fortement soutenus et ont souhaité prendre une part du capital. Donc on a 10% pour la France et 10% pour la Belgique, John Cottrell ayant 80%. Et ça, c'est très important de savoir que les États soutenaient l'opération.

  • Speaker #1

    Comment vous arrivez à homogénéiser tout ça ?

  • Speaker #0

    Une intégration, c'est avant tout une aventure humaine. Vous achetez une société, la société ce sont des talents qui la composent et donc il faut faire très attention à toujours garder les talents motivés. Un talent qui est heureux de venir travailler le matin, c'est un talent performant. Donc ça c'est vraiment la partie sur laquelle il faut vraiment faire le plus attention. Après, vous préparez. Nous ce qu'on a fait, c'est acquisition le 1er juillet. Le 3 et 4 juillet, on avait déjà 40 à 50 managers de Arcus dans nos locaux. On les accueillait dans le siège du groupe John Cochrill, qui est très beau en Belgique, un château qui date de plus de deux siècles, vraiment magnifique. Et donc on les a accueillis pour leur présenter le groupe. Ensuite, quelques jours après, on a fait un roadshow sur tous les sites d'Arcus. avec le CEO lui-même du groupe, l'équipe de direction, etc. pour aller à la rencontre des salariés, des représentants du personnel et leur souhaiter la bienvenue. Et ensuite, moi, en charge de l'intégration, je suis pratiquement maintenant à 100% dans leurs locaux avec la porte ouverte. Et je leur dis à chaque fois, si vous avez la moindre question sur l'intégration, sur le groupe John Jotrill, ma porte est ouverte.

  • Speaker #1

    Ce rachat, il a pris combien de temps ? Depuis combien de temps vous en parlez ? Oula !

  • Speaker #0

    En fait, j'avais été embauchée il y a 7 ans et demi pour racheter Arcus, qui s'appelait à l'époque Renault Traits Defense. Puis Volvo avait annulé la vente après 6 mois de discussion d'analyse et a repris les négociations il y a un peu plus de 2 ans. C'est vraiment très très long. Oui,

  • Speaker #1

    c'est très très long. C'est très très long. Donc une fois que c'est mis en place...

  • Speaker #0

    Par contre, c'est vraiment un mariage voulu du coup.

  • Speaker #1

    Effectivement. Le secteur de l'industrie de défense est en pleine mutation. Les besoins sont de plus en plus complexes. Quelles sont les grandes priorités de John Cochrill après ce rachat, avec ce rachat ?

  • Speaker #0

    Avec ce rachat, effectivement, parce que dans une acquisition, c'est ce qu'on appelle toujours dans le jargon, un plus un doit être plus grand que deux. Donc, je dirais, ce mariage, il doit créer de la valeur. Et on va chercher à créer cette valeur. Alors, l'intégration, il y a plusieurs types d'actions. D'abord, il y a ce qu'on appelle la séparation. Parce que quand vous acquérez une société, il y a... tous les systèmes, systèmes d'information, systèmes financiers, systèmes RH, la paye, etc., qui étaient sur les systèmes de Volvo, et il faut pouvoir les intégrer dans les systèmes de John Cotterill. C'est ce qu'on appelle la séparation. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, ça prend quelques semaines, quelques mois, et donc pendant ce laps de temps, nous avons ce qu'on appelle des TSC, qui sont des accords court terme avec Volvo pour la continuité des différents services. Vous avez après l'intégration dans les processus de John Cotrill, ces processus, je dirais les processus essentiels de John Cotrill. Par exemple, le reporting financier ne se fait pas n'importe quand, il faut s'intégrer dans le reporting et la consolidation du groupe. La RH c'est pareil, la communication aussi. Puis après vous allez chercher toutes les créations de valeurs. Pour cela, on a mis en place tous des binômes, des ateliers de travail, avec chaque fois une personne de John Cotrill, une personne d'Arcus. Celle adresse vraiment toutes les activités de la société, que ce soit les fonctions opérationnelles ou les fonctions support. Et là, les personnes se rencontrent, se parlent au moins une fois par semaine, pour identifier des idées de création de valeur.

  • Speaker #1

    Ce rachat est un tournant important dans l'industrie de la défense, mais j'aimerais savoir en quoi et comment accuse l'Enforce-Tel la stratégie de l'entreprise de John Cochrill ?

  • Speaker #0

    La stratégie, on ne va pas dire qu'elle n'est pas décidée par John Cochrill et imposée par Arcus. On a fait une... co-construction ensemble. C'était aussi très important, étant donné aussi le caractère de reverse integration. On ne peut pas arriver en disant, nous, on est les plus forts, on va vous imposer votre stratégie. Donc, on a fait au moins deux séminaires depuis le 1er juillet, avec les équipes de direction d'une part et d'autre pour co-construire notre stratégie, que ce soit une stratégie produite, une stratégie commerciale, etc., les missions, les visions, etc.

  • Speaker #1

    Donc finalement, tout est une question de communication.

  • Speaker #0

    Oui, communication, conduite du changement, pour accompagner les personnes, parce que c'est quand même un changement. Même si on le co-construit, ce n'est plus tout à fait le même contexte qu'avant et donc il faut vraiment accompagner les salariés.

  • Speaker #1

    Quels ont été les plus grands défis lors de cet acquis ?

  • Speaker #0

    Moi je n'ai pas fait partie vraiment de la due diligence comme on appelle cette période de due diligence parce qu'elle était quand même dans un cercle très restreint et Volvo avait blacklisté toute l'équipe qui avait fait partie de la première tentative d'acquisition il y a 7 ans et demi. Donc j'étais blacklistée, donc je suis arrivée qu'à la fin, juste avant l'acquisition, le groupe Volvo étant listé, il ne souhaitait pas qu'il y ait trop de rapprochements. en amont de l'acquisition pour éviter évidemment de l'information non contrôlée. Parce que même si Volvo a vendu Arcus, ça reste quand même un sous-traitant, un fournisseur assez important pour les véhicules. Par contre, ils avaient mis en place ce qu'on appelle des deep dive sessions sur l'IT, la finance et les RH, en fait les systèmes, pour assurer quand même la continuité des opérations le 1er juillet. Mais la découverte, je dirais, de nos... aux collègues, la culture d'entreprise, etc. Elle s'est faite vraiment le 1er juillet.

  • Speaker #1

    Un chamboulement.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Par la petite blague, je disais à mes collègues, on a l'impression d'être à tourner manège, et puis le rideau se lève et on dit, c'est vous, c'est nous, etc. Mais c'est très, très excitant. C'est vrai que c'est vraiment une belle aventure.

  • Speaker #1

    La défense et les technologies de sécurité sont des secteurs de l'innovation clés aujourd'hui. Dans le monde, quelles sont selon vous les prochaines grandes tendances dans ces domaines ?

  • Speaker #0

    On voit de grandes tendances, vous voyez dans le combat pour l'instant entre l'Ukraine et la Russie, on parle énormément de drones, on en a parlé aussi du côté du Yémen, etc. Donc tous ces drones...

  • Speaker #1

    Vous en produisez des drones ?

  • Speaker #0

    Nous on produit de l'anti-drone, c'est-à-dire de l'anti-drone, c'est vraiment une protection contre les drones. Une fois que vous avez détecté... un drone, que vous avez analysé ce drone et que vous voyez que c'est un drone ennemi, soit vous arrivez à en prendre le contrôle, soit vous arrivez à le brouiller, soit vous allez devoir tirer pour le détruire.

  • Speaker #1

    Les deux entités combinées vont développer d'autres technologies ?

  • Speaker #0

    Après, on parle de la digitalisation, on parle de la robotisation, on parle de l'autonomie. On a beaucoup de discussions aussi sur le champ de bataille connecté. où vous pouvez avoir différents véhicules qui vont par exemple repérer un ennemi, mais ce n'est peut-être pas le véhicule qui a repéré le système ennemi qui va tirer, c'est peut-être un véhicule qui est mieux positionné sur le champ de bataille. Puis après vous avez bien sûr la cybersécurité pour éviter, quand vous parlez de digitalisation, forcément il faut aussi se protéger de l'ennemi et donc la cybersécurité est aussi très importante.

  • Speaker #1

    Vous y êtes quoi avant John Cochrill ?

  • Speaker #0

    J'ai travaillé pendant 28 ans pour le groupe Safran. D'abord pour Sagem à l'époque, et puis à fusionner avec Snetma pour donner le groupe Safran. À des postes divers, moi j'ai un background d'ingénieur, j'ai fait un MBA, puis j'ai du coup travaillé plutôt en finance et puis en stratégie.

  • Speaker #1

    Donc vous avez quand même une longue expérience dans les secteurs industriels stratégiques. Quel conseil donneriez-vous à une entreprise dans le secteur de la défense qui envisage une acquisition pour se renforcer à l'international ?

  • Speaker #0

    D'abord, pour se renforcer à l'international, la première des choses, c'est d'avoir les autorisations administratives. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce qu'on parle vraiment de technologie stratégique. Donc, même nous, en tant que société belge, on a dû demander une autorisation d'investissement étranger en France parce que Arcus est vraiment une technologie stratégique pour la France. Donc la première des choses c'est déjà de s'assurer de la compatibilité on va dire stratégique entre les deux pays et d'avoir toutes les autorisations administratives.

  • Speaker #1

    Ça doit prendre des années ça ?

  • Speaker #0

    Non pas nécessairement. Pas nécessairement ? Non non pas nécessairement mais bon voilà il faut pouvoir démontrer que toutes les technologies, la R&D, la propriété industrielle etc. française restera sur le terrain. sur le territoire français et ne s'ébattra pas. Vous ne pouvez pas avoir une société aujourd'hui, à la limite de défense française, qui va aller investir dans une société en Chine avec une fuite des technologies chinoises.

  • Speaker #1

    Évidemment. Donc, c'est fabriqué, tout est fabriqué en France.

  • Speaker #0

    Donc, tout est fabriqué en France,

  • Speaker #1

    oui. Et vos usines sont où ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a une à Saint-Nazaire, il y en a une à Limoges, il y en a une à Garchisy près de Nevers, ça c'est pour la partie Arctus, et à Distrof, donc dans l'Est de la France, pour la partie système d'armes, anciennement John Trottrill, et une autre en Belgique.

  • Speaker #1

    Et si une entreprise souhaite diversifier ses produits et services, quel conseil vous lui donneriez ?

  • Speaker #0

    C'est de travailler beaucoup l'idéation, l'innovation, et d'être très très proche de ses clients. et surtout des utilisateurs finaux des produits parce que finalement quand vous voulez diversifier ou si vous voulez innover Absolument que ce produit puisse répondre à une contrainte et un besoin du client. Si vous ne voulez vous faire que... Vous pouvez vous faire plaisir en tant qu'ingénieur à dire « Moi je vais développer la Rolls Royce parce que c'est vraiment une belle voiture. » Si votre client n'a besoin que d'une 2 chevaux ou d'un blindé, vous pouvez arriver avec la plus belle des voitures. Si ça ne répond pas à son besoin, vous n'avez pas créé de valeur.

  • Speaker #1

    Les deux entreprises recrutent tout le temps.

  • Speaker #0

    Oui, on recrute régulièrement.

  • Speaker #1

    Pour conclure, en fait, quelle est votre vision à long terme pour le secteur de la défense, notamment en termes de développement technologique, de sécurité, de transition énergétique ?

  • Speaker #0

    Alors, transition énergétique, on commence à y penser. Dans la défense, oui, on commence à y penser. C'est Florence Parly, lorsqu'elle était en poste, qui avait dit à un moment donné qu'elle voulait rendre l'armée plus verte que Tati. Voilà, c'était une belle expression, mais pour montrer quand même que l'armée commençait aussi à penser environnement. Oui. Donc c'est vrai qu'on va essayer de travailler sur des moteurs hybrides, par exemple pour les véhicules, regarder un petit peu la consommation énergétique aussi. Le groupe est déjà très engagé dans une démarche ESG, notamment pour mesurer l'empreinte carbone de nos produits, que ce soit notre propre empreinte carbone en tant qu'organisation, mais aussi l'empreinte carbone de nos différents produits. Le groupe John Cotterill regarde aussi tout ce qui est un peu sociétal, la fondation, la gouvernance, on a des administrateurs très engagés.

  • Speaker #1

    Génial !

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on pourrait vous souhaiter pour l'avenir ?

  • Speaker #0

    L'avenir ? Ouais. Je dirais l'avenir proche sincèrement, c'est que l'intégration qui se passe très bien pour l'instant continue à bien se passer et que nos... nouveaux collègues d'Arctus se sentent vraiment à l'aise dans le groupe John Cochrill qui est un groupe extrêmement familial, motivant et voilà ils y prennent autant de plaisir que ce que j'y prends depuis 7 ans

  • Speaker #1

    Merci infiniment Anne-Françoise Lem pour ce partage d'expérience exceptionnel, je rappelle que vous êtes la directrice de l'intégration chez John Cochrill, nous vous souhaitons beaucoup de succès dans l'intégration de ces deux grands acteurs industriels, merci beaucoup d'être venu sur notre plateau

  • Speaker #0

    Merci Fanny de m'avoir reçu.

  • Speaker #1

    Merci à vous toutes et tous de nous écouter de plus en plus nombreux chaque semaine. Retrouvez les autres épisodes des After de la Transformation sur vos plateformes d'écoute préférées. A très vite.

  • Speaker #0

    Les After de la Transformation, le podcast des acteurs qui façonnent l'entreprise de demain. Un rendez-vous qui donne la parole aux dirigeants. Présenté par Fanny Bourdin, une production Adequancy.

Description

Plongez au cœur de la transformation du secteur de la défense avec Anne-Françoise Laime, directrice de l'intégration chez John Cockerill. Découvrez les enjeux de l'acquisition stratégique d'Arquus et les défis d'une intégration réussie entre deux acteurs majeurs de l'industrie de défense.


Au programme :


  • La fusion d'Arquus et John Cockerill : enjeux et objectifs

  • Les défis d'intégration dans un secteur de haute technologie

  • La gestion des différences culturelles et organisationnelles

  • L'importance de l'innovation et de la cybersécurité dans la défense moderne

  • Les perspectives d'avenir et la stratégie à long terme du groupe John Cockerill


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Transcription

  • Speaker #0

    Les Afters de la Transformation, le podcast des acteurs qui façonnent l'entreprise de demain. Un rendez-vous qui donne la parole aux dirigeants, présenté par Fanny Bourdin, une production à des coins de scie.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode des Afters de la Transformation, le podcast qui met en lumière les acteurs du changement. Nous sommes aujourd'hui avec Anne-Françoise Leym, directrice de l'intégration chez John Cochrill. Bonjour Anne-Françoise, merci d'être avec nous.

  • Speaker #0

    Bonjour Fanny.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez nous parler de l'histoire du groupe ?

  • Speaker #0

    Alors John Cottrill c'est un groupe privé, familial, qui appartient à un industriel français qui s'appelle Bernard Serin. Le groupe a plus de 200 ans. Il a été créé en 1817 avant la création de la Belgique par un industriel qui s'appelle John Cottrill à qui Guillaume d'Orange a demandé de développer les activités autour de l'acier et de la vapeur. Donc John Cotrill développe ses activités, on commence à produire des canons, des fours à coque, des locomotives. Au XXe siècle, c'est vraiment l'essor de la sidérurgie et puis d'acquisition, de fusion en acquisition, etc. John Cotrill devient Cotrill-Sambre, puis Usinor, Arcelor. Et en 2002, Bernard Serin qui travaillait chez Usinor, Arcelor. décide de racheter à son propre compte les activités d'ingénierie et de maintenance qui n'étaient pas core à l'époque. Donc le groupe devient à l'époque CMI et il y a 5-6 ans a repris son identité d'origine John Cotrill. Le groupe à l'époque du spin-off avait un chiffre d'affaires de peu près 350 000 euros, 1500 collaborateurs avant l'acquisition, la dernière acquisition d'Arcus. On était pratiquement 6 000 présents dans 29 pays avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard. Donc une formidable réussite industrielle.

  • Speaker #1

    Une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Bernard Serin est toujours là, c'est lui qui a fait le spin-off en 2002. Il est toujours président du groupe John Cotrill, c'est toujours le groupe familial. Ce groupe est co-présidé avec son fils Nicolas Serin qui prendra la relève après.

  • Speaker #1

    Avec des valeurs familiales j'imagine ?

  • Speaker #0

    Avec des valeurs familiales, avec vraiment un groupe où on se sent bien, où on est fier de travailler. Merci. pour un entrepreneur comme Bernard Serin.

  • Speaker #1

    Alors qu'est-ce qui a motivé cette acquisition et quelles sont les synergies principales entre ces deux entreprises ?

  • Speaker #0

    Alors c'est deux sociétés qui adressent les mêmes marchés, le marché de la défense. Arctus est un leader dans les véhicules blindés, John Cotrill est leader dans les systèmes d'armes. Donc le rapprochement c'est pour rapprocher un véhicule, un système d'armes et pouvoir proposer à nos clients un système combiné. armes et véhicules.

  • Speaker #1

    C'était Volvo je crois, Arcus c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui c'est ça, Arcus appartenait à Volvo avant notre acquisition.

  • Speaker #1

    Et comment s'est passée l'acquisition ? Déjà elle date d'il y a combien de temps ?

  • Speaker #0

    Alors l'acquisition elle est toute récente, elle date du 1er juillet 2024, donc c'est tout tout récent.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'on peut parler en chiffres des deux entreprises ?

  • Speaker #0

    Toute acquisition est toujours différente, ça dépend énormément de la nature des sociétés. Ici on va appeler ça un reverse integration. Pourquoi ? Parce que... John Cotrill acquiert Arctus avec 2000 collaborateurs, alors que John Cotrill dans le domaine de la défense a 500 collaborateurs. Le groupe John Cotrill c'est plus de 6000 collaborateurs avant l'acquisition d'Arctus, mais dans le domaine de la défense on n'était que 500. Donc on acquiert là une société de 2000 personnes, donc c'est ce qu'on appelle un reverse integration.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe alors ? Comment on intègre justement 2000 personnes ?

  • Speaker #0

    Alors un reverse integration... Évidemment, il y a des points d'attention qu'il faut vraiment étudier. Alors ici, une intégration, comme je vous l'ai dit, un système d'armes et un véhicule, il n'y a pas de recouvrement d'activité. Donc il n'y a pas de tension comme si on achetait un concurrent pour dire avec deux équipes, il va falloir n'en garder qu'une seule. Ici, c'est vraiment deux activités qu'on met côte à côte. Donc pour ça, il n'y a pas d'inquiétude. Mais le reverse integration, si il y a des différences culturelles. notamment liées à l'histoire industrielle. Arcus vient du groupe Volvo, qui est un groupe coté. John Cottrill est un groupe familial, privé, donc avec des cultures industrielles complètement différentes. Il faut faire attention au leadership, à la gouvernance, parce que certains cadres du grand vont dire « Mais pourquoi je devrais être dirigé par le CIO du plus petit ? » Donc ça, il faut faire très attention et bien définir les rôles, les responsabilités, etc. Il y a aussi l'image. Comment va-t-on combiner la marque Arcus avec le John Cotterill ? Il faut qu'il y ait un endossement. La marque Arcus est une marque reconnue pour sa qualité, ses véhicules, etc. Un endossement, ça va être Arcus, a John Cottrell Company. Dans cette acquisition, nos deux États, c'est-à-dire l'État belge et l'État français, nous ont très fortement soutenus et ont souhaité prendre une part du capital. Donc on a 10% pour la France et 10% pour la Belgique, John Cottrell ayant 80%. Et ça, c'est très important de savoir que les États soutenaient l'opération.

  • Speaker #1

    Comment vous arrivez à homogénéiser tout ça ?

  • Speaker #0

    Une intégration, c'est avant tout une aventure humaine. Vous achetez une société, la société ce sont des talents qui la composent et donc il faut faire très attention à toujours garder les talents motivés. Un talent qui est heureux de venir travailler le matin, c'est un talent performant. Donc ça c'est vraiment la partie sur laquelle il faut vraiment faire le plus attention. Après, vous préparez. Nous ce qu'on a fait, c'est acquisition le 1er juillet. Le 3 et 4 juillet, on avait déjà 40 à 50 managers de Arcus dans nos locaux. On les accueillait dans le siège du groupe John Cochrill, qui est très beau en Belgique, un château qui date de plus de deux siècles, vraiment magnifique. Et donc on les a accueillis pour leur présenter le groupe. Ensuite, quelques jours après, on a fait un roadshow sur tous les sites d'Arcus. avec le CEO lui-même du groupe, l'équipe de direction, etc. pour aller à la rencontre des salariés, des représentants du personnel et leur souhaiter la bienvenue. Et ensuite, moi, en charge de l'intégration, je suis pratiquement maintenant à 100% dans leurs locaux avec la porte ouverte. Et je leur dis à chaque fois, si vous avez la moindre question sur l'intégration, sur le groupe John Jotrill, ma porte est ouverte.

  • Speaker #1

    Ce rachat, il a pris combien de temps ? Depuis combien de temps vous en parlez ? Oula !

  • Speaker #0

    En fait, j'avais été embauchée il y a 7 ans et demi pour racheter Arcus, qui s'appelait à l'époque Renault Traits Defense. Puis Volvo avait annulé la vente après 6 mois de discussion d'analyse et a repris les négociations il y a un peu plus de 2 ans. C'est vraiment très très long. Oui,

  • Speaker #1

    c'est très très long. C'est très très long. Donc une fois que c'est mis en place...

  • Speaker #0

    Par contre, c'est vraiment un mariage voulu du coup.

  • Speaker #1

    Effectivement. Le secteur de l'industrie de défense est en pleine mutation. Les besoins sont de plus en plus complexes. Quelles sont les grandes priorités de John Cochrill après ce rachat, avec ce rachat ?

  • Speaker #0

    Avec ce rachat, effectivement, parce que dans une acquisition, c'est ce qu'on appelle toujours dans le jargon, un plus un doit être plus grand que deux. Donc, je dirais, ce mariage, il doit créer de la valeur. Et on va chercher à créer cette valeur. Alors, l'intégration, il y a plusieurs types d'actions. D'abord, il y a ce qu'on appelle la séparation. Parce que quand vous acquérez une société, il y a... tous les systèmes, systèmes d'information, systèmes financiers, systèmes RH, la paye, etc., qui étaient sur les systèmes de Volvo, et il faut pouvoir les intégrer dans les systèmes de John Cotterill. C'est ce qu'on appelle la séparation. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, ça prend quelques semaines, quelques mois, et donc pendant ce laps de temps, nous avons ce qu'on appelle des TSC, qui sont des accords court terme avec Volvo pour la continuité des différents services. Vous avez après l'intégration dans les processus de John Cotrill, ces processus, je dirais les processus essentiels de John Cotrill. Par exemple, le reporting financier ne se fait pas n'importe quand, il faut s'intégrer dans le reporting et la consolidation du groupe. La RH c'est pareil, la communication aussi. Puis après vous allez chercher toutes les créations de valeurs. Pour cela, on a mis en place tous des binômes, des ateliers de travail, avec chaque fois une personne de John Cotrill, une personne d'Arcus. Celle adresse vraiment toutes les activités de la société, que ce soit les fonctions opérationnelles ou les fonctions support. Et là, les personnes se rencontrent, se parlent au moins une fois par semaine, pour identifier des idées de création de valeur.

  • Speaker #1

    Ce rachat est un tournant important dans l'industrie de la défense, mais j'aimerais savoir en quoi et comment accuse l'Enforce-Tel la stratégie de l'entreprise de John Cochrill ?

  • Speaker #0

    La stratégie, on ne va pas dire qu'elle n'est pas décidée par John Cochrill et imposée par Arcus. On a fait une... co-construction ensemble. C'était aussi très important, étant donné aussi le caractère de reverse integration. On ne peut pas arriver en disant, nous, on est les plus forts, on va vous imposer votre stratégie. Donc, on a fait au moins deux séminaires depuis le 1er juillet, avec les équipes de direction d'une part et d'autre pour co-construire notre stratégie, que ce soit une stratégie produite, une stratégie commerciale, etc., les missions, les visions, etc.

  • Speaker #1

    Donc finalement, tout est une question de communication.

  • Speaker #0

    Oui, communication, conduite du changement, pour accompagner les personnes, parce que c'est quand même un changement. Même si on le co-construit, ce n'est plus tout à fait le même contexte qu'avant et donc il faut vraiment accompagner les salariés.

  • Speaker #1

    Quels ont été les plus grands défis lors de cet acquis ?

  • Speaker #0

    Moi je n'ai pas fait partie vraiment de la due diligence comme on appelle cette période de due diligence parce qu'elle était quand même dans un cercle très restreint et Volvo avait blacklisté toute l'équipe qui avait fait partie de la première tentative d'acquisition il y a 7 ans et demi. Donc j'étais blacklistée, donc je suis arrivée qu'à la fin, juste avant l'acquisition, le groupe Volvo étant listé, il ne souhaitait pas qu'il y ait trop de rapprochements. en amont de l'acquisition pour éviter évidemment de l'information non contrôlée. Parce que même si Volvo a vendu Arcus, ça reste quand même un sous-traitant, un fournisseur assez important pour les véhicules. Par contre, ils avaient mis en place ce qu'on appelle des deep dive sessions sur l'IT, la finance et les RH, en fait les systèmes, pour assurer quand même la continuité des opérations le 1er juillet. Mais la découverte, je dirais, de nos... aux collègues, la culture d'entreprise, etc. Elle s'est faite vraiment le 1er juillet.

  • Speaker #1

    Un chamboulement.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Par la petite blague, je disais à mes collègues, on a l'impression d'être à tourner manège, et puis le rideau se lève et on dit, c'est vous, c'est nous, etc. Mais c'est très, très excitant. C'est vrai que c'est vraiment une belle aventure.

  • Speaker #1

    La défense et les technologies de sécurité sont des secteurs de l'innovation clés aujourd'hui. Dans le monde, quelles sont selon vous les prochaines grandes tendances dans ces domaines ?

  • Speaker #0

    On voit de grandes tendances, vous voyez dans le combat pour l'instant entre l'Ukraine et la Russie, on parle énormément de drones, on en a parlé aussi du côté du Yémen, etc. Donc tous ces drones...

  • Speaker #1

    Vous en produisez des drones ?

  • Speaker #0

    Nous on produit de l'anti-drone, c'est-à-dire de l'anti-drone, c'est vraiment une protection contre les drones. Une fois que vous avez détecté... un drone, que vous avez analysé ce drone et que vous voyez que c'est un drone ennemi, soit vous arrivez à en prendre le contrôle, soit vous arrivez à le brouiller, soit vous allez devoir tirer pour le détruire.

  • Speaker #1

    Les deux entités combinées vont développer d'autres technologies ?

  • Speaker #0

    Après, on parle de la digitalisation, on parle de la robotisation, on parle de l'autonomie. On a beaucoup de discussions aussi sur le champ de bataille connecté. où vous pouvez avoir différents véhicules qui vont par exemple repérer un ennemi, mais ce n'est peut-être pas le véhicule qui a repéré le système ennemi qui va tirer, c'est peut-être un véhicule qui est mieux positionné sur le champ de bataille. Puis après vous avez bien sûr la cybersécurité pour éviter, quand vous parlez de digitalisation, forcément il faut aussi se protéger de l'ennemi et donc la cybersécurité est aussi très importante.

  • Speaker #1

    Vous y êtes quoi avant John Cochrill ?

  • Speaker #0

    J'ai travaillé pendant 28 ans pour le groupe Safran. D'abord pour Sagem à l'époque, et puis à fusionner avec Snetma pour donner le groupe Safran. À des postes divers, moi j'ai un background d'ingénieur, j'ai fait un MBA, puis j'ai du coup travaillé plutôt en finance et puis en stratégie.

  • Speaker #1

    Donc vous avez quand même une longue expérience dans les secteurs industriels stratégiques. Quel conseil donneriez-vous à une entreprise dans le secteur de la défense qui envisage une acquisition pour se renforcer à l'international ?

  • Speaker #0

    D'abord, pour se renforcer à l'international, la première des choses, c'est d'avoir les autorisations administratives. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce qu'on parle vraiment de technologie stratégique. Donc, même nous, en tant que société belge, on a dû demander une autorisation d'investissement étranger en France parce que Arcus est vraiment une technologie stratégique pour la France. Donc la première des choses c'est déjà de s'assurer de la compatibilité on va dire stratégique entre les deux pays et d'avoir toutes les autorisations administratives.

  • Speaker #1

    Ça doit prendre des années ça ?

  • Speaker #0

    Non pas nécessairement. Pas nécessairement ? Non non pas nécessairement mais bon voilà il faut pouvoir démontrer que toutes les technologies, la R&D, la propriété industrielle etc. française restera sur le terrain. sur le territoire français et ne s'ébattra pas. Vous ne pouvez pas avoir une société aujourd'hui, à la limite de défense française, qui va aller investir dans une société en Chine avec une fuite des technologies chinoises.

  • Speaker #1

    Évidemment. Donc, c'est fabriqué, tout est fabriqué en France.

  • Speaker #0

    Donc, tout est fabriqué en France,

  • Speaker #1

    oui. Et vos usines sont où ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a une à Saint-Nazaire, il y en a une à Limoges, il y en a une à Garchisy près de Nevers, ça c'est pour la partie Arctus, et à Distrof, donc dans l'Est de la France, pour la partie système d'armes, anciennement John Trottrill, et une autre en Belgique.

  • Speaker #1

    Et si une entreprise souhaite diversifier ses produits et services, quel conseil vous lui donneriez ?

  • Speaker #0

    C'est de travailler beaucoup l'idéation, l'innovation, et d'être très très proche de ses clients. et surtout des utilisateurs finaux des produits parce que finalement quand vous voulez diversifier ou si vous voulez innover Absolument que ce produit puisse répondre à une contrainte et un besoin du client. Si vous ne voulez vous faire que... Vous pouvez vous faire plaisir en tant qu'ingénieur à dire « Moi je vais développer la Rolls Royce parce que c'est vraiment une belle voiture. » Si votre client n'a besoin que d'une 2 chevaux ou d'un blindé, vous pouvez arriver avec la plus belle des voitures. Si ça ne répond pas à son besoin, vous n'avez pas créé de valeur.

  • Speaker #1

    Les deux entreprises recrutent tout le temps.

  • Speaker #0

    Oui, on recrute régulièrement.

  • Speaker #1

    Pour conclure, en fait, quelle est votre vision à long terme pour le secteur de la défense, notamment en termes de développement technologique, de sécurité, de transition énergétique ?

  • Speaker #0

    Alors, transition énergétique, on commence à y penser. Dans la défense, oui, on commence à y penser. C'est Florence Parly, lorsqu'elle était en poste, qui avait dit à un moment donné qu'elle voulait rendre l'armée plus verte que Tati. Voilà, c'était une belle expression, mais pour montrer quand même que l'armée commençait aussi à penser environnement. Oui. Donc c'est vrai qu'on va essayer de travailler sur des moteurs hybrides, par exemple pour les véhicules, regarder un petit peu la consommation énergétique aussi. Le groupe est déjà très engagé dans une démarche ESG, notamment pour mesurer l'empreinte carbone de nos produits, que ce soit notre propre empreinte carbone en tant qu'organisation, mais aussi l'empreinte carbone de nos différents produits. Le groupe John Cotterill regarde aussi tout ce qui est un peu sociétal, la fondation, la gouvernance, on a des administrateurs très engagés.

  • Speaker #1

    Génial !

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on pourrait vous souhaiter pour l'avenir ?

  • Speaker #0

    L'avenir ? Ouais. Je dirais l'avenir proche sincèrement, c'est que l'intégration qui se passe très bien pour l'instant continue à bien se passer et que nos... nouveaux collègues d'Arctus se sentent vraiment à l'aise dans le groupe John Cochrill qui est un groupe extrêmement familial, motivant et voilà ils y prennent autant de plaisir que ce que j'y prends depuis 7 ans

  • Speaker #1

    Merci infiniment Anne-Françoise Lem pour ce partage d'expérience exceptionnel, je rappelle que vous êtes la directrice de l'intégration chez John Cochrill, nous vous souhaitons beaucoup de succès dans l'intégration de ces deux grands acteurs industriels, merci beaucoup d'être venu sur notre plateau

  • Speaker #0

    Merci Fanny de m'avoir reçu.

  • Speaker #1

    Merci à vous toutes et tous de nous écouter de plus en plus nombreux chaque semaine. Retrouvez les autres épisodes des After de la Transformation sur vos plateformes d'écoute préférées. A très vite.

  • Speaker #0

    Les After de la Transformation, le podcast des acteurs qui façonnent l'entreprise de demain. Un rendez-vous qui donne la parole aux dirigeants. Présenté par Fanny Bourdin, une production Adequancy.

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