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Les alignées

Oser Réussir : Le Parcours Inspirant d'Amina pour l'Égalité de Genre et l'Empowerment des Femmes

Oser Réussir : Le Parcours Inspirant d'Amina pour l'Égalité de Genre et l'Empowerment des Femmes

45min |08/04/2025
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45min |08/04/2025
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Description

As-tu déjà ressenti l'envie d'aligner tes aspirations à la réalité de ta vie professionnelle ?


Dans cet épisode, je te propose une rencontre inspirante avec Amina Ladjici, une entrepreneuse engagée dans l'égalité de genre. Amina nous partage son parcours de vie et ses expériences qui l'ont poussée à créer son propre cabinet de conseil et de coaching. Un cabinet qui, dès sa création est imaginé pour être à la fois rentable mais également solidaire avec des offres RSE by design. Ensemble, nous plongeons dans des thèmes essentiels tels que l'autonomie financière des femmes et l'importance cruciale de l'éducation pour réussir.

Au fil de notre conversation, Amina évoque son projet de coeur, "l'Alternative Média", qui vise à sensibiliser sur l'égalité de genre en impliquant les hommes dans la discussion.


Et parce que nous avons à coeur de parler de tout au micro de ce podcast, Amina nous partage également son expérience avec l'épuisement professionnel, et souligne combien il est vital de prendre soin de soi pour maintenir un équilibre vie.

Cet épisode est une véritable ode à la solidarité et à la célébration de toutes les réussites, qu'elles soient personnelles ou professionnelles.


Place à ce nouvel épisode des alignées.


Pour aller plus loin :

  • Pourquoi le patriarcat ? de Carol Gilligan et Naomi Snider

  • bell hooks - l'ensemble de la bibliographie


Pour suivre Amina :


✨ Si veux en savoir plus sur Les alignées, file découvrir le site internet www.lesalignees.com ou sur mon LinkedIn dans lequel tu découvriras comment nous oeuvrons pour transformer le monde professionnel pour plus d'alignement des salarié·es et la mixité femme/homme.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Amina.

  • Speaker #1

    Bonjour Charline.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Très bien, je suis très excitée à l'idée de notre rencontre.

  • Speaker #0

    Je suis excitée aussi comme une puce depuis ce matin, je n'arrête pas d'y penser. Je me dis mais qu'est-ce qu'on va se dire, ça va être génial ! Parce que les personnes qui connaissent un petit peu le podcast Les Alignés savent que dans ce podcast, on s'autorise à laisser place à tous les sujets qui vont émerger d'une conversation entre deux personnes qui ont envie de se découvrir. Et donc c'est exactement le cas aujourd'hui et je suis ravie que tu aies accepté cette invitation. Alors, toi qui as écouté un certain nombre de podcasts d'Illés Alignés, je commence toujours par une question qui semble simple, mais qui en réalité est assez complexe. La première question pour toi, Amina, c'est Amina Ladjici, qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, en effet, j'ai eu un petit peu d'avance parce que j'ai écouté les autres épisodes. Donc, je suis Amina Ladjici, j'ai 35 ans, j'habite à Paris, enfin plus précisément entre Paris et la Normandie. Je me définirais comme une personne passionnée, très créative. courageuse, très travailleuse et ça c'est ce qui me caractérise et sinon quand même je suis dans la vraie vie entrepreneuse puisque j'ai créé un cabinet de conseil de formation et de coaching, on pourra y revenir je suis une femme très engagée en particulier sur le sujet de l'égalité de genre en milieu professionnel parce que je suis intimement convaincue que l'indépendance, l'autonomisation des femmes leur liberté d'ailleurs vient du fait qu'elles soient autonomes financièrement ... Ça, ça passe donc par un salaire décent et par une éducation aussi.

  • Speaker #0

    Les personnes qui nous écoutent se sont dit, oula, je sais pourquoi elle l'a invitée. Effectivement, il n'y a pas de doute, chers auditeurs, auditrices, on sait pourquoi Amina est là. Pour remettre un petit peu l'église au centre du village, notamment sur le sujet de cette égalité de genre dans le monde professionnel qui, tu le sais aussi, me tient à cœur. Et je pense que ça va être hyper intéressant de parler de ce sujet-là. Mais pour commencer... Ce podcast a été créé pour que les femmes parlent aux femmes, pour que les parcours des unes inspirent le parcours d'autres. En fait, j'ai inventé un processus dans lequel on revient un petit peu à la genèse de qui tu es. À ce moment, alors que j'ai appelé les moments d'alignement, dans lequel vraiment tu as senti que ça grattait, que tu avais le besoin d'agir pour aligner ta tête, ton cœur et ton corps. Ça a été quoi pour toi ce tout premier moment d'alignement ?

  • Speaker #1

    En effet, je pense que des moments de... désalignement, où ça a gratté, j'en ai eu énormément dans ma vie, mais je pense que je n'avais pas encore la maturité pour savoir qu'ils étaient là. Mais je pense que ça fait partie de notre construction. Mais sur des faits un peu plus récents, je dirais que le premier moment de désalignement dans ma dernière expérience professionnelle qui m'a amenée aujourd'hui à ce que je fais, on y reviendra plus tard, c'était je pense, il y a 5 ans, premier jour en fait, je pense, dans un cabinet de conseil français, premier jour, première mission. Je tombe sur un manager qui souhaite en fait avoir l'ascendant sur moi, me dominer. Ça se passe plutôt bien. C'est une relation assez bizarre où je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas, qui n'est pas dans le bon sens professionnel du terme. Et en fait, ça tombe bien parce que moi, j'en avais connu des managers comme ça. Et je m'étais déjà construite en fait une carapace. J'étais devenue beaucoup plus solide. Donc, j'ai réussi à percevoir en lui quelles étaient ses faiblesses et pourquoi il avait besoin d'être dominant avec moi. Et en fait, je ne me suis pas laissée faire. Et donc, j'étais hyper fière de moi. Donc, ça, c'était le premier moment de désalignement. Mais bon, c'était quand même un signal que je n'ai pas perçu et que j'aurais dû attraper à ce moment-là sur cette entreprise, ses valeurs, etc. Et donc, le deuxième moment de désalignement quand même important qui m'a menée à aujourd'hui. Là où j'en suis, c'est vraiment toujours dans cette même entreprise, puisque entre deux, en fait, je n'étais plus en contact avec ce manager. J'ai évolué, j'ai été promue et augmentée tous les ans. Enfin, tout se passait vraiment très bien pour moi. Donc, c'était plutôt post-Covid. l'entreprise a décidé de s'organiser différemment. Et ce qui est très marrant, c'est que, tu vois, post-Covid, on a eu besoin de plus de solidarité, de s'organiser autrement. L'entreprise a pris un virage complètement différent, donc a décidé plutôt de créer des clans, d'organiser un peu ce qu'on appelle les business units sur des modèles beaucoup plus individualistes, sectorisés, etc. Et donc, ça allait quand même à contresens de l'histoire, j'ai envie de dire. Et puis, l'histoire leur a donné tort. puisqu'en fait, aujourd'hui, l'entreprise ne tient plus de bout. Et donc, en fait, moi, je me suis retrouvée à être dans un... On m'enfermait parce que moi, j'adore faire plein de choses. J'adore explorer plein de secteurs, plein d'offres. Et en fait, on m'a dit, mes associés à ce moment-là m'ont dit, en fait, soit t'es avec nous, soit t'es contre nous. Soit tu bosses uniquement pour ce secteur d'activité, pour cette offre-là, soit t'es contre nous. Et moi, j'étais profondément malheureuse parce que moi, j'adore faire plein de choses. Moi, j'ai une... créativité débordante, en fait. Je peux aller explorer le retail comme l'énergie, comme la mobilité. Et donc, voilà, on m'a enfermée. Et donc, c'est à ce moment-là, en fait, où je me suis dit « ça ne va pas le faire » .

  • Speaker #0

    Alors, deux choses que j'entends, parce que j'aime bien rebondir un petit peu sur les signaux que j'entends. Tu parles de signaux faibles. J'ai hâte de savoir la suite. En fait, tu nous fais un petit teasing par rapport à ce manager où tu te dis « j'avais la carapace que je m'étais construite qui m'a permis finalement de survivre pendant ce temps-là » . Je pense que les auditrices et les auditeurs qui écoutent, ils se disent, oula, effectivement, cet environnement qu'on peut nommer quand même toxique, c'est vrai que l'humain, les humains, on est très fort pour réussir à faire avec. Et toi, c'est hyper intéressant que tu dises, dans ta construction, tu avais la capacité à faire avec. Donc, j'ai hâte de savoir ce qui s'est passé pour toi et comment tu as vu ce signaux faible peut-être revenir dans un deuxième temps. Et aussi, je trouve ça hyper intéressant que tu montres que tu es une personne curieuse et que tu as envie de traiter plein de sujets. Et d'ailleurs, je trouve ça... D'ailleurs, très étonnant pour une boîte de conseils d'avoir dit, OK, t'es ultra spécialisé. Alors que finalement, quand on fait du conseil, c'est aussi parce qu'on aime les différentes missions, les différents clients, la pluralité des sujets et de se questionner sur comment on va faire bien sur cette thématique en s'inspirant des autres. Donc, effectivement, je peux comprendre. OK, donc là, on comprend que finalement, la phrase que tu as dite, c'est tu es soit avec nous, soit contre nous. Mais bon, toi, globalement, au fond de toi, tu sentais que t'étais plus trop avec eux.

  • Speaker #1

    Si j'avais envie d'être avec eux, parce que je suis plutôt loyale en fait, et ça faisait quand même cinq ans que je travaillais avec eux, on avait développé un tas de choses avec notamment une très belle équipe, une solidarité, etc. Mais en fait, moi, je leur disais, en fait, moi, je veux être à la fois avec vous et à la fois au niveau du cabinet, en fait, travailler sur plein d'offres, plein de choses, parce que c'est ce qui m'anime. Sinon, moi, je m'éteins en fait et ça ne va pas. Et en fait, ce qui a été quand même aussi marquant, parce que je t'avais donné une partie de l'histoire quand même. Ce qui a, je pense, achevé de me faire prendre ma décision, c'était que, comme le cabinet s'organisait, c'est que moi, mes dossiers, les clients qui étaient hors de mon secteur d'activité, le président de l'entreprise a décidé de me les enlever et de les donner à d'autres. Sauf que moi, j'avais travaillé des années pour les développer. C'est tellement difficile. En plus, je travaillais pour des clients grands comptes du CAC 40. Donc, c'est déjà des comptes très difficiles à aller chercher. Et moi, en l'occurrence, ce dossier qui m'a profondément... touché, qu'on le donne à quelqu'un d'autre. J'avais travaillé pendant un an pour l'avoir. J'étais tellement fière de moi et j'avais fait toute seule. Et en fait, du jour au lendemain, on me dit on va le transférer à quelqu'un et tu n'as pas ton mot à dire.

  • Speaker #0

    Tu utilises des mots un peu forts. Finalement, c'est difficile de se sentir encore engagée quand ce qui te tient à cœur profondément dans ton travail est donné à une autre personne. Et donc, qu'est-ce qui s'est passé pour toi à ce moment-là où tu sens que finalement, ces dossiers ne sont plus pour toi, ils sont pour quelqu'un d'autre ?

  • Speaker #1

    Une profonde injustice. un sentiment d'injustice, d'autant plus que l'injustice est quand même un sentiment, une valeur qui est très, très chère à mon cœur. On en parlera tout à l'heure, j'imagine, mais en fait, ça devenait très dur pour moi, le quotidien, parce que je voyais mon quotidien se rétrécir, devoir faire des choix qui n'étaient pas dans le sens du collectif, de la solidarité. Il fallait piquer les dossiers de l'autre, les contacts de l'autre. En fait, ça devenait un peu un truc qui ne me ressemblait plus et qui ne faisait pas l'âme, d'ailleurs, de ce cabinet, l'âme entrepreneuriale, etc. Et donc, en fait, ce qui s'est passé, c'est que moi, je travaillais encore plus. En fait, ce qui est bizarre, c'est que déjà, je suis une très grande bosseuse. Donc là, j'arrivais au bureau à 7 heures du matin. Je partais à 21 heures, 22 heures. Je ne dormais pas et j'ai fait ça pendant six mois. Et j'ai quand même réussi à résister. Mon corps m'envoyait quand même des signaux parce que déjà, l'insomnie, ce n'est pas un bon signe. Oui, tu verrais ma tête à cette époque-là. Et donc, en fait, je crois que je ne sais plus comment est arrivé le moment de bascule. Je n'arrive plus à trop le situer. Et j'ai dit stop, en fait. Je suis allée voir un médecin, je lui ai dit donnez-moi des médocs pour dormir. Et comme ça, le lendemain, je vais y retourner hyper forte. Oui,

  • Speaker #0

    et puis comme ça, je serai encore plus performante. Et d'ailleurs, si vous pouviez me donner quelque chose pour que je ne dorme pas du tout, mais que ça ne pose aucun problème, ce serait peut-être encore mieux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et donc, le médecin me regarde et me dit mais en fait, non, ça ne va pas du tout. Je n'ai pas vous donné ça. Vous me dites que ça fait six mois que vous avez un sommeil hyper perturbé. Vraiment, je me réveille à trois heures du matin. À 6h30, j'allais au boulot. J'arrivais à 7h comme une folle dans la rue. Il m'a dit non, vous allez vous arrêter un peu, réfléchir, peut-être être accompagnée, etc. Je lui ai dit non, ça ne va pas le faire. J'ai plein de dossiers, j'ai plein de clients qui m'attendent. Bref, ça a été une négociation. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    j'ai pris le dernier rendez-vous ce soir à 20h pour pouvoir venir vous voir. Mais donc, on aime d'amour ce fameux médecin qui a tiré la sonnette d'alarme où finalement, c'était dur à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Eh bien, si, si, bien évidemment, je le remercie parce que, ouais, en effet, c'était, il y avait ce médecin, mais aussi avec tout mon entourage, bien évidemment, qui me disait, écoute, là, ça ne va pas du tout. En fait, regarde-toi, tu as maigri, tu ne dors pas, enfin, bref. Et donc, oui, et c'était, écoute, l'une des décisions les plus sages, j'ai envie de dire, de ma vie qui m'a amenée aujourd'hui à faire ce que je fais.

  • Speaker #0

    Donc la décision que tu as prise, c'est de quitter ce cabinet ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. De le quitter, de me reposer par la suite.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander parce qu'en fait, il y a pas mal de personnes, je me suis rendue compte, qui m'écrivent pour me dire qu'elles suivent les alignés parce qu'elles sont justement dans ces périodes de transition qui ne sont pas évidentes, notamment des périodes, on peut le dire, d'épuisement ou de burn-out, nommons les choses. Et donc j'ai envie de savoir pour toi comment ça s'est passé. Tu sors de ces six mois infernaux. où tu ne dormais plus ? Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Qu'est-ce que tu ressentais ? Qu'est-ce que tu as fait pour être la personne que je vois en face de moi qui n'a tout à fait rien à voir avec une personne en burn-out ?

  • Speaker #1

    Écoute, ce que j'ai fait, c'est que dans un premier temps, j'ai essayé de remplir mon temps. Parce qu'en fait, du jour au lendemain, quand on ne travaille pas plus de 10 heures par jour, qu'est-ce qu'on fait en fait ? Et ça tombait bien parce que moi, je suis passionnée de plein de choses. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai rempli mon temps avec de la natation le matin ou de la course à pied. Ensuite, aller à une séance de ciné ou à un musée, faire des déjeuners avec des copines, des copains, etc. Mais j'ai occupé mon temps parce que je ne voulais absolument pas ressentir ce vide que je n'étais pas en train de travailler. Mais bon, c'est fatiguant quand même tout ça. Et donc, j'ai eu un petit peu de mal à me reposer. Mais finalement, j'ai réussi un peu plus tard à... C'est ce que me disait mon mari, en fait. C'est qu'il me dit, mais je ne comprends pas. Pourquoi tu te lèves tous les jours à 7h du matin alors que tu as le temps de te reposer ? Et en fait, je n'y arrivais pas. Je n'ai jamais réussi d'ailleurs à me laisser complètement aller. Mais parce que ça fait partie de moi, de ma nature. J'ai tellement peur du temps qui passe et de ne pas assez profiter de la vie. C'est vraiment une grande crainte chez moi. Donc, j'ai occupé mon temps. Mais figure-toi que comme je l'ai occupé avec vraiment de l'art, du sport, ça m'a permis de développer. une belle créativité jusqu'à en arriver aujourd'hui à tous les projets que j'ai développés.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que justement en fait la créativité, il y a pas mal d'artistes que je suis où j'ai l'impression que de toute manière ils ont un peu ce cet espace à eux en fait. Sans espace, sans créer de l'espace, de temps, il n'y a pas de créativité. Donc finalement en ouvrant cet espace, qu'est-ce que ça t'a permis de créer ?

  • Speaker #1

    Et bien, écoute, complètement. Pareil comme toi, j'avais beaucoup entendu cette phrase auprès des artistes où ils avaient besoin un peu de juste que tout s'arrête, aller à la montagne, au rando, etc. Et en effet, moi, j'ai ressenti les effets de cette créativité, de penser à autre chose que son quotidien. Et bien, écoute, ça m'a permis de créer un média qui s'appelle l'Alternative Média pour évoquer les sujets d'égalité de genre en entreprise, mais d'un point de vue systémique. Parce qu'en fait, aujourd'hui, ce que j'avais remarqué pendant très longtemps, et tu sais, on avait parlé un petit peu en préparation de ce podcast, c'est de conceptualiser un petit peu le cheminement dans ce féminisme qu'on porte. Et en fait, je me suis dit, il y a beaucoup de personnes qui parlent aux femmes, qui leur disent, tiens, forme-toi, coache-toi. Il y a eu tellement de business qui a été créé autour de ça. C'est une bonne chose, certainement. Bien évidemment, ça a permis à plein de femmes de prendre confiance, etc. Mais je me suis dit, dans un système, il n'y a pas que les femmes, il y a aussi les hommes. Et en fait, on ne s'adresse pas assez aux hommes. Et donc, c'est pour cette raison que j'ai décidé de créer l'Alternative Média pour m'adresser aux hommes, aux dirigeants, aux femmes, bien évidemment. Mais vraiment avec ce souci de m'adresser à eux, avec peut-être leurs mots. Et puis de me dire, c'est peut-être comme ça que j'aurai de l'impact ou que je ferai avancer les choses à ma petite échelle.

  • Speaker #0

    Ce que je trouve intéressant, et c'est quelque chose qu'on développe quand même assez régulièrement, au fil des discussions ici. au micro des alignés, c'est qu'il y a beaucoup d'espaces d'injonction pour expliquer aux femmes qu'elles doivent être la meilleure version d'elles-mêmes. Elles sont coachées dans le développement personnel. C'est assez impressionnant la quantité de femmes par rapport aux hommes, la proportion de femmes par rapport aux hommes qui suivent ce genre d'atelier, de retraite. Après, ça passe du yoga au coaching, en passant par tout ce qui peut être proposé pour être cette meilleure version de soi-même. J'ai même eu envie d'être d'elle-même. Et ce qui est intéressant, je trouve, c'est que finalement, ce que tu poses là, c'est que le syndrome de l'imposture, le plafond de verre, le syndrome de la bonne élève qu'on incombe aux femmes, en effet, on ne peut pas se cacher que nos manières de fonctionner sont différentes des hommes parce qu'on a été élevés différemment. Donc ça, c'est un premier cheval de bataille. Mais ce que toi, tu soulignes que je trouve hyper intéressant dans ton introduction à ton média, c'est comment finalement, on doit faire évoluer le système avec les hommes. Parce que si le système n'évolue pas, alors les femmes auront beau être la meilleure version d'elles-mêmes, faire fi de syndrome de l'imposture, si la porte n'est pas ouverte, si on ne les invite pas à danser, alors il ne se passera rien. Donc, je trouve ça hyper intéressant. Et donc, ce podcast, enfin ce podcast, ce média, pardon, tu l'as créé il y a combien de temps ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, je pense que je l'ai créé il y a huit mois à peu près. Ça prend du temps parce qu'en fait, encore une fois, dans ma logique... que de la manière dont je vais écrire les articles. C'est ce que je dis toujours à mes amis pour rire, c'est que moi, j'ai besoin de lire dix livres avant d'écrire un article. En fait, je lis énormément d'études, c'est très documenté. Je n'ai pas envie de parler uniquement de ma propre expérience parce qu'en effet, peut-être qu'elle peut être intéressante, je ne sais pas. Mais je me dis que le fait de le documenter, d'apporter un peu une vision d'autrice ou d'auteur qui ont écrit des choses, en fait, je ne sais pas, ça donne du crédit. Mais c'est peut-être mon côté un peu très scolaire. Mais voilà. Moi, c'est ma démarche pour ce média.

  • Speaker #0

    Je dois dire que j'ai lu tes articles. Je pense que je les ai tous lus. Ce n'est pas pour te passer de la crème, mais simplement pour dire qu'effectivement, je recommande aux auditrices qui nous écoutent d'aller faire un tour sur l'alternative média parce qu'effectivement, on sent que ce sont des propos qui sont étayés, dans lesquels, moi, j'aime bien dire à mes clients, quand je traite du sujet de la mixité en entreprise, on enlève ce côté émotionnel de « chez nous, c'est différent » . En fait, il y a vraiment des études qui existent. Il y a des gens, des sociologues, des philosophes, des personnes du business qui étudient la place des femmes dans le monde professionnel et l'égalité des genres dans le monde professionnel. Effectivement, j'ai eu envie de te tendre le micro parce que je trouve ça hyper intéressant de revenir à la base et puis d'utiliser les mêmes armes que sur d'autres sujets. On n'aurait pas idée maintenant, aujourd'hui, de traiter un sujet, notamment, par exemple, un sujet environnemental, sans aller parler de... d'éléments scientifiques. Là, toi, finalement, c'est ce que tu fais. Tu fais la même chose. Si je veux reformuler un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et tu sais, parfois, je m'en voulais parce que je voyais les recettes un peu miracles qui marchaient pour les autres. En fait, aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, c'est un peu, allez, je me mets en selfie, puis je raconte mon histoire et ça marche. Alors, bien évidemment, je ne suis personne pour critiquer ces Ausha, mais je me dis... Ça ne me ressemblait pas. En tout cas, moi, ce n'est pas ce dont j'avais envie, d'autant plus que vraiment, moi, ma cible, c'est les dirigeants d'entreprise. Et donc, j'avais envie de m'adresser aussi sur leur langage en fouillant ma documentation, etc. Et donc, oui, c'est vraiment cette Ausha. Et je ne sais pas si vraiment elle a trouvé son public. Mais en tout cas, c'est le début et je suis plutôt de nature très patiente. Donc, ça va ranger mes affaires parce que je vais continuer à le faire, même si aujourd'hui, je n'ai pas l'audience. que j'aurais envie d'avoir, mais ce n'est pas grave. Au moins, j'aurais documenté, je n'aurais pas de regret de ne pas l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Écoute, je rebondis comme ça à chaud. Tu me diras si c'est pertinent, mais effectivement, ce que je trouve hyper intéressant dans la création de médias, c'est que c'est vraiment un vecteur du temps long. Et en effet, quand on va sur les réseaux sociaux, sans critique aucune, il y a une espèce d'instantanéité dans les posts, dans la volonté de partager très rapidement des informations. et qui n'est pas du tout la même chose que ce soit un sujet de podcast ou d'un média ou d'un blog. Effectivement, c'est du temps long. Néanmoins, ça reste gravé dans le marbre. En fait, ce n'est pas juste. En tout cas, je trouve ça très juste et ça m'a beaucoup parlé. Donc, sache qu'effectivement, ce temps long, finalement, est-ce qu'on n'a pas le droit d'être des résistantes du temps long ?

  • Speaker #1

    Complètement. Tu as complètement raison et c'est fou parce que tu sais, quand j'ai écrit le « à propos » un peu de mon média pour expliquer le pourquoi, J'ai dit que j'allais prendre le temps. Parce qu'en effet, moi, dans le business, je n'avais jamais le temps. Je ne voyais pas le temps. J'achevais un boulot monstre, mais je ne prenais pas le temps de le réfléchir. Et donc, c'est pour cette raison qu'en fait, j'ai changé un peu d'approche. Et justement, tout à l'heure, tu me posais la question de ce que j'avais créé pendant ce temps. Donc, il y a bien évidemment ce média, mais aussi une entreprise quand même. Parce que ce média ne me fait pas vivre. Je ne me rémunère pas avec ce média. J'ai créé donc une entreprise, un cabinet de conseil, de coaching et de formation. Parce qu'il faut savoir que j'aime beaucoup ce métier de conseil. Et je n'en suis pas partie parce que je ne voulais plus le faire. Mais c'est parce que les conditions n'étaient pas bonnes. Mais en fait, moi, je considère le conseil comme un métier d'aide à l'autre. En fait, c'est quelqu'un qui a besoin de nous. Donc, on lui apporte notre aide, notre expertise sur un sujet. Donc, j'ai créé ce cabinet-là. Et d'ailleurs, je veux juste en profiter pour remercier les personnes qui m'ont aidée. Donc, ça fait un an que j'ai créé cette entreprise-là et c'est assez fou. Donc, c'est des femmes, en fait, qui m'ont donné énormément de business, qui m'ont apporté énormément d'affaires. Donc, ça ne dérange pas si je les cite. Mais absolument pas.

  • Speaker #0

    Parce que vraiment,

  • Speaker #1

    pour rendre hommage, je pense bien évidemment en premier lieu à Isabelle, Charlotte, Léa, Périne, Fatima, Anne, Philippine. Enfin, elles sont hyper nombreuses, tu vois. Et si. Toutes ces femmes-là qui ont fait que ma première année, j'ai eu aucune difficulté à avoir des missions. Elles m'ont ouvert les portes des grandes entreprises et elles m'ont fait bosser, recommander. Et vraiment, je les remercie chaleureusement parce que c'est assez fou de se dire que du jour au lendemain, on part, on crée sa boîte. Et en fait, les missions, elles sont là. Elles nous attendaient.

  • Speaker #0

    Et c'est très intéressant que tu remettes ça. sur la table, dans le sens où, tu sais, le monde de l'entrepreneuriat, c'est un monde qui est un petit peu nébuleux pour certaines personnes qui sont en entreprise. Et finalement, elles ne se rendent pas compte, pour certaines, combien une main tendue, mais quand je dis une main tendue, on dirait quelque chose qui est de l'ordre de de l'aumône. Non, pas du tout, mais c'est plutôt que, en fait, avoir le courage d'aller donner du business à quelqu'un qui n'a pas encore la centaine de références des gros cabinets. en fait, ça va faire toute la différence dans son business et dans sa pérennité. Et je trouve ça génial que tu cites le nom de toutes tes clientes, parce qu'effectivement, je pourrais dire exactement la même chose que des miens. C'est grâce à eux que tu vis et c'est aussi grâce à eux que ce média de l'alternative média existe. Et tu vois, tu disais que tu ne vis pas de ça, mais moi, je suis persuadée que finalement, c'est un tout. C'est l'alternative qu'elles viennent chercher, c'est ce que tu représentes. Et finalement, c'est une... excellentes stratégies. Je trouve que tu adoptes là pour dire qui tu es et ce en quoi tu crois. Donc voilà, petit retour business que je trouve vraiment génial. En fait, finalement, tu as du business sur les sujets qui t'intéressent. Donc là, vous ne voyez pas, mais elle me dit oui. Donc je me dis, finalement, tu es alignée. Tout va bien pour toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, oui, tout va bien pour moi. Et puis, comme je te disais, en fait... On n'arrête pas la créativité, c'est mon expression en ce moment, parce qu'en fait, à chaque fois, j'ai de nouvelles idées. Là, je viens de créer les alternatives, donc un cycle de conférences engagées, puisque, encore une fois, ça va être une fois par mois sur des sujets aussi variés que l'intelligence artificielle, l'éducation financière, la santé mentale. Il va y avoir plein d'intervenantes et d'intervenants incroyables. Et puis, en fait, à chaque fois, ces conférences ne sont pas payantes, mais en fait, à chaque fois, vous avez la possibilité de participer, d'aider des associations. Donc, pourquoi j'ai fait ça ? En fait, c'est là où c'est important pour moi l'engagement. C'est là où peut-être on peut en parler un petit peu parce que ça me tient énormément à cœur. Donc, si tu veux, tout ce que je viens de te dire là comme projet, je les ai réfléchis, comment dire, un peu dans le jargon RSE by design. Très rapidement, pour te dire que, par exemple, pour mon cabinet de conseil coaching formation, donc il y a bien évidemment, il y a du business, il y a des prestations payantes. Mais en fait, tous mes clients, quand ils me payent, en fait, ils payent une partie solidaire. Je n'en parle pas beaucoup, mais donc mes clients le savent. Donc, à chaque fois, par exemple, qu'ils prennent un coaching, Ça paye un coaching d'une personne qui n'a pas les moyens de se payer un coaching. Voilà, donc ça, c'est intégré dès le départ. Ça a été intégré dans mon offre. Donc, c'est comme ça que j'ai pu accompagner 3-4 personnes pour qu'elles puissent retrouver le goût d'aller au travail. Donc, c'était plutôt des personnes qui étaient en situation d'épuisement professionnel. Mais il y a aussi une association que je soutiens qui est Social Builder, qui travaille œuvre pour les facteurs numériques.

  • Speaker #0

    On connaît très bien ici chez les alignés.

  • Speaker #1

    J'imagine. Donc, pareil, je coache les salariés de Social Reader parce qu'elles n'ont pas les moyens de financer les coachings. Voilà, donc en fait, il y a vraiment cette... À chaque fois, il y a eu un objectif de me dire, en fait, à quel moment je suis, moi aussi, solidaire. Et c'est pour ça qu'en fait, les alternatives, ce qui m'a poussée à me dire, c'est bien, tu vas donner du savoir à des personnes mais qui vont plutôt te ressembler, des personnes qui sont éduquées, CSP, etc. Mais quand on se dit féministe engagée, à quel moment on pense à toutes les femmes, aux petites filles ? qui n'ont pas les moyens d'accéder à tout ça. Et c'est pour ça que je me suis dit, il faut que dans ma vie, je ne perde jamais de vue ces personnes qu'on côtoie peut-être pas au quotidien, parce qu'on est dans les entreprises, etc. Et ça, c'est hyper important pour moi. Et j'espère toujours, et j'espère vraiment que je vais pouvoir en faire plus. Mais en tout cas, je ne les oublie pas. Elles sont toujours là, à côté de moi, dans mes pensées. Ces femmes-là qui n'ont pas vraiment accès à tout ce... Même à un podcast, à tout ce qu'on est en train de se dire.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et je trouve ça vraiment... beau que tu parles de ça ici et que ce soit un point d'honneur pour toi et je pense que ça va beaucoup inspirer des personnes qui nous écoutent ce que ça m'inspire c'est aussi que tu as eu la capacité à créer un business qui te ressemble avec quand tu utilises des mots comme Eressa by Design, je me dis ok elle a pas fait ça par hasard et que tu montres en fait que tu sois la preuve que ça fonctionne, je trouve ça très beau aussi même si à ton échelle pour l'instant t'es un petit cabinet en termes de taille, pas en termes d'engagement et que tu puisses le mettre en place dès la création, je trouve ça vraiment génial. Donc vraiment, bravo à toi. Je suis encore plus fière que tu acceptes de passer à ce podcast désaligné. Donc écoute, voilà, le volet engagement, c'est fait. Tu as passé ton message. Est-ce qu'il y a d'autres sujets sur l'alignement que tu as envie de partager avec moi aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, oui, peut-être. Tu vois, sur le sujet d'être une femme de 35 ans qui n'a pas d'enfant, Pour quelle que soit la raison, qu'elle n'ait pas envie, qu'elle ne se sent pas encore prête, tu vois. Et il y a cette injonction autour de la maternité. Alors moi, bien évidemment, je suis à un âge où toutes mes copines sont en train d'avoir des bébés. Je suis ravie, moi je suis gaga et je suis hyper heureuse pour elles. Mais tu vois, on les célèbre, on est fiers d'elles. Bien sûr, il y a quelque chose qui se matérialise par un enfant, par un être humain qui est présent. Et c'est génial, on le voit, c'est visible. Mais moi, tu vois, parfois je me dis, bah oui, mais en fait, moi j'ai accouché d'un... de plusieurs projets même. Il y a eu cette période un peu de gestation qui a été plus ou moins longue. Mais j'ai accouché d'un projet et je me dis, en fait, parfois... Oui, mais il n'est pas assez valorisé. Je trouve ça un peu dommage que dans nos sociétés, on se dise qu'à 35 ans, tu es marié.

  • Speaker #0

    Tu vis bien, il te manque un enfant. Et en fait, si tu ne fais pas d'enfant, si tu fais une entreprise, on ne va pas autant l'admirer, mais en tout cas te féliciter.

  • Speaker #1

    L'entrepreneuriat et les femmes, je trouve que c'est un gros sujet. Notamment le fait d'être une femme de 35 ans qui n'a pas d'enfant et qui, du coup, est 100% investie dans son travail. Toi, tu sens qu'il n'y a pas cette reconnaissance-là au même titre que tu aurais pu l'avoir si tu avais été un homme. Et je trouve ça très intéressant que tu le soulignes. Et c'est vrai que... Moi, je suis un peu dire, il n'y a pas de bon schéma, parce qu'il y a ces fameuses mômes preneurs, où dès lors que tu montres une entreprise, ce qui a été mon cas, je te partage ça, dès lors que tu as des enfants, en même temps que tu montes ta boîte, on considère que tu fais ça pour aller chercher tes enfants à 16h30 et pour te simplifier la vie. Donc, si tu veux, je trouve qu'il y a vraiment un sujet hyper intéressant dans ce que tu dis, c'est à quel moment est-ce que la femme va pouvoir avoir sa place dans le monde professionnel et que son statut, finalement... personnelle n'impacte pas la qualité et la reconnaissance qu'elle peut avoir de ses pairs et puis de ses potentiels clients et de toutes les personnes qui la voient évoluer et faire des choses absolument dingues parce que tout ce que tu as fait depuis 8 mois c'est quand même assez exceptionnel, on doit se le dire et tu m'as parlé tout à l'heure en off d'un concept que effectivement j'avais... Récemment, oui. Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est ce fameux concept que tu as envie de mettre en place ? Et je me demande si on ne le ferait pas ensemble.

  • Speaker #0

    Écoute, Charline, je pense qu'on va peut-être faire une annonce là. On va trouver une date et puis on va inviter toutes nos copines, nos copains, notre famille, pourquoi pas, à notre business shower. Carrément. Voilà, donc c'est un concept qui nous vient encore une fois des États-Unis. Mais que, tu vois, malgré un peu le côté paillette, etc., de ce truc-là qu'on pourrait de prime abord se dire, c'est un truc comme ça. En fait, moi, j'ai vachement réfléchi et je me suis dit, en fait, oui, pourquoi pas ? À l'heure où les copines font des baby showers, et moi, j'adore organiser ça et je suis super contente. Mais je me dis, en fait, moi, j'ai envie d'organiser ma business shower et d'inviter vraiment tout mon entourage proche, d'ailleurs, qui me soutient. Eh bien, tiens, on va en faire une ensemble et comme ça, on va... On va aller chercher la fierté de ces personnes qui nous tiennent à cœur à ces moments-là pour déjà le célébrer, de célébrer tout ce qu'on a fait. Parce que c'est énorme et on ne s'en rend pas compte. Et moi, la première, parce que comme je bosse énormément, je n'ai jamais l'impression que c'est assez. Donc, en fait, comme je ne le matérialise pas, peut-être autour d'un événement ou de quelque chose,

  • Speaker #1

    ça serait peut-être le moment de penser à cet énorme événement. co-organiser les alternatives et les aligner, je peux te dire que ça va être un truc génial écoute, je trouve ça super et puis tu vois en plus c'est hyper intéressant parce que ça encourage notamment à se poser pour célébrer les victoires et ça c'est quelque chose que déjà à titre personnel je ne fais pas du tout assez et je trouve que on a tendance à pas assez le faire donc voilà, je trouve que ce sujet là, merci de l'avoir mis sur la table de Business Shower Merci pour toutes les personnes qui sont en train de monter des boîtes ou monter des projets au sein de leur boîte, où ce n'est pas si simple, mine de rien, en ce moment. Donc voilà, merci pour ce partage d'enthousiasme, on aime bien. Bon, donc là, ce que j'entends, c'est que te voilà alignée avec les alternatives médias, engagée sur les rails, avec des cycles de conférences. En fait, on sent que là, tu es vraiment sur une rampe de lancement, finalement. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Déjà, dans un premier temps, que ça continue, que je puisse continuer à faire des belles missions. pour continuer aussi mon engagement par ailleurs parce qu'on ne va pas se mentir, s'il n'y a pas de business moi je ne peux pas soutenir d'autres personnes en difficulté donc vraiment que je continue comme ça quelque chose à laquelle j'ai pensé sur cette question c'est que tu vois mon réseau, mon courage qu'il soit le réseau proche ou lointain tu vois par exemple quand on fait des publications sur LinkedIn, qu'on poste un article sur lequel on a passé énormément de temps, toi quand tu fais un podcast ... Moi, je trouve que ce qui est un peu dommage, c'est que parfois ton entourage professionnel, même parfois amical, il voit ce qui se passe. Mais en fait, il ne t'encourage pas et il ne se rend pas compte à quel point c'est important de mettre un like, de partager, non pas vraiment par pur ego ce que je suis en train de dire, mais je me dis qu'on passe tellement de temps à réfléchir à ces choses-là, à les monter, etc. qu'en fait, malheureusement, on est dans un monde où l'algorithme, s'il n'est pas encouragé, il ne va pas t'exposer. Et je trouve que c'est, moi, ce qu'on peut me souhaiter, c'est que mes amis, mon entourage me soutiennent plus. Enfin, tout comme toi, j'imagine, pour le podcast, parce qu'il y a un travail incroyable derrière et que c'est tellement dommage que par les jeux, les calculs d'un algorithme, on ne soit pas exposé. Non pas que je dise que mon travail est merveilleux, mais en tout cas, il mérite peut-être au moins d'être vu. Enfin,

  • Speaker #1

    j'ai envie de rebondir là-dessus. J'avais super envie de rebondir parce que souvent, je me rends compte. que finalement les gens sont derrière leurs écrans, hyper fiers d'avoir quelqu'un qu'ils connaissent dans leur entourage qui fait ce que tu fais. Et c'est juste que je pense que tu fais bien de le dire parce que ce n'est pas un réflexe. Et je m'étais d'ailleurs notée à moi-même de faire ce qu'on appelle des call to action parce que finalement, le fait de commenter, de liker, de partager, ce n'est pas forcément... On est tellement dans une société où on zappe, tu vois, on scrolle. On ne se rend pas compte que finalement, ce poste qui mène à cet article de blog, tu as mis des heures et des heures de travail derrière pour le créer. Donc, c'est super de le rappeler là. Et c'est vrai qu'à moins d'être dans ce domaine-là, on ne se rend pas bien compte de la quantité de travail et d'énergie que ça demande. Donc, effectivement, on te souhaite que ton entourage partage plus largement tout ça et que tes clients, parce qu'il y a aussi quelque chose que tu as dit, c'est sans tes clients, l'alternative Nuna n'existe pas. Donc voilà, tout ce cercle vertueux que tu as réussi à créer, qu'il perdure au maximum. Est-ce qu'il y a autre chose qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça c'est peut-être quelque chose de plus personnel et peut-être un message, je ne sais pas. Je le pose ici, tu me dis si c'est pertinent. Mais j'aimerais bien que mon entourage, justement, en fait moi j'essaye de me poser toujours la question si je reste trop longtemps dans un entre-soi. Parce que si on prône la diversité, l'égalité, etc., qui sont des valeurs très fortes pour moi, à un moment, je me dis, est-ce que le fait de rester toujours entre soi, est-ce que finalement, on développe notre esprit critique ? Et aujourd'hui, je suis arrivée à un moment de ma vie où ça devient de plus en plus difficile pour moi que des gens de mon entourage, en fait, ne se posent pas de questions au-delà de leur cercle très restreint, bourgeois, CSP+, etc. Je me dis que c'est peut-être limite par les... temps qu'on traverse aujourd'hui, qui sont très difficiles et particulièrement me touchent, voire me blessent, moi en particulier, que si on ne développe pas sa pensée critique, on fait le lit du fascisme. Ils nous guettent, vraiment, et c'est des sujets qui me touchent énormément. Je suis très émue d'en parler parce que ce n'est pas parce qu'on est bien lotis, qu'on vit bien, et c'est mon cas, et celui de mes amis, de mon entourage, que... C'est important quand même de penser à l'autre, de sortir un peu de sa zone de confort et de se dire, OK, en fait, aller voter, être contre un certain nombre de lois, c'est pour protéger les autres qui sont un peu plus loin de l'eau, même si on ne les voit pas au quotidien.

  • Speaker #1

    Et je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est vrai que ça me fait un peu le même effet. En fait, ces sujets engagés dont tu parles, ça fait écho aussi sur toutes les thématiques environnementales. On a beaucoup parlé aujourd'hui dans ma journée d'ambivalence. Et je pense qu'il y a une réelle ambivalence dans certaines couches de la société où effectivement il y a une prise de conscience qui est là. Ce n'est pas si simple pour certaines personnes de trouver la juste posture. Sans être militant, ils ne se sentent ni militants, ni engagés suffisamment. C'est vrai que c'est dur de trouver dans les temps qui courent, dans les temps de... Aujourd'hui il y a eu un mot qui est sorti sur l'environnement actuel qui était le mot de violence, dans un environnement qui est très violent. Trouver sa place. sa juste place, trouver quelle est sa juste responsabilité dans cette histoire, et c'est un peu ça, j'ai l'impression que tu questionnes, c'est quelle est notre responsabilité à titre individuel là-dedans, je trouve ça très juste de le poser ici, justement, de ne pas rester dans un entre-soi, et en même temps clairement, je n'ai pas la réponse sur le comment, parce que c'est tellement complexe mais tout à l'heure, on parlait de pont, et je trouve que c'est assez juste de parler de comment on maintient ces ponts parce que finalement, là on est en train de parler d'un sujet on a parlé de dirigeants, on a parlé de conseils qui sont quand même des business dans lesquels il y a de l'argent qui sont très différents d'autres business qui dans les dernières années ont vraiment subi beaucoup de vagues, de complexités difficiles et voilà je te partage ça comme ça je ne sais pas si c'est juste c'est tout à fait juste ce que tu dis sur le fait que ce n'est pas simple ce que je suis en train de dire,

  • Speaker #0

    attention je ne dis pas que c'est simple et je... Et je sais que les personnes qui, dernièrement, je me suis rendue compte que finalement, elles ne préféraient pas s'occuper de la misère du monde, c'est parce qu'elles avaient d'autres choses à faire. Et je les comprends. C'est humain quand on a déjà un travail, une maison à gérer, des enfants, bien évidemment. Qui suis-je pour les juger ? Mais c'est juste que je me dis que... Juste, je le pose là parce qu'en fait, en ce moment, ce qui se passe est assez grave et dangereux pour nos démocraties. En fait, juste, je me dis que... peut-être qu'il faut qu'on en parle le plus possible et tu disais comment faire, moi aujourd'hui ce que je fais c'est, j'invite toutes les personnes peut-être qui nous écoutent c'est à vraiment se construire une pensée critique à lire énormément à se renseigner et c'est vraiment par cette manière, en plus aujourd'hui on a un accès assez incroyable à plein de ressources, donc vraiment ça serait le premier pas peut-être à faire, de se dégager un peu de temps pour trouver ces moments, pour lire, avoir accès au savoir.

  • Speaker #1

    Et au savoir documenté avec des sources. et effectivement pour pas rester dans cette roue de hamster dans laquelle on a uniquement les informations qu'on veut bien nous donner donc effectivement je suis tout à fait en phase avec toi et je trouve que c'est un sujet tellement vertigineux que je trouve ça intéressant de le poser là et d'ailleurs j'invite les auditeurs, auditrices qui nous écoutent à peut-être nous envoyer eux leur manière de résister, de s'engager de trouver des solutions dans ce monde là qui est, on peut le dire, violent et dangereux Maintenant, laisse-moi enchaîner là-dessus.

  • Speaker #0

    Ça fait une belle transition, je pense.

  • Speaker #1

    C'est une très belle transition pour te demander, selon toi, le sujet de l'alignement, au vu de ce que tu as vécu, quels sont les conseils que tu aimes donner aux personnes qui ont envie de s'aligner ?

  • Speaker #0

    C'est toujours difficile ce sujet des conseils, parce qu'en fait, on se demande si un conseil qu'on s'applique à soi, il est valable pour les autres. Mais je vais quand même jouer le jeu et faire l'exercice. Rassure-toi, Charline.

  • Speaker #1

    Sache que la plupart des personnes que j'invite à ce micro me répondent exactement ça. Donc finalement, c'est peut-être un peu ça le critère de base de la sélection de l'invité. L'humilité fait partie intégrante de ce podcast. Donc partage en tout cas ce qui est juste pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, alors en effet, ce qui est juste pour moi, c'est, tu vois, on est quand même dans une société très rationnelle. On est dans le cartisien, on reste dans sa tête. Mais moi, j'adorerais qu'on apprenne à l'école ou dans les entreprises à ressentir avec son corps. Et je pense que le fait d'apprendre à ressentir avec son corps et son cœur d'ailleurs, n'est-ce pas ? Et bien en fait, ce sont des indicateurs assez incroyables pour savoir si on est au bon endroit. Et si on est bien avec la personne avec laquelle on est, si on est dans une situation toxique ou pas, le corps a des choses tellement incroyables à nous dire. Donc, en fait, peut-être que je me limiterai à ce conseil-là pour dire aux personnes d'essayer de cultiver la connaissance de leur corps par la pratique, je ne sais pas, de sport ou de méditation, de choses comme ça qui vont leur permettre de renouer avec le corps et de sortir parfois un peu de la tête.

  • Speaker #1

    Voilà. Très intéressant, effectivement. Et j'ajouterais finalement de se reconnecter à ces émotions. J'entendais justement hier que les émotions, ça vient d'une racine latine qui signifie mettre en mouvement. Et donc si la racine nous indique qu'une émotion est là pour nous mettre en mouvement, alors c'est sûrement très juste de l'écouter. Et j'ai trouvé que c'est... Voilà, simplement, je fais ma... Surtout que je n'ai pas du tout dit la racine, donc voilà. je vous donne les informations que j'ai sans chercher sur internet mais effectivement je trouve que c'est très juste si chacun, chacune revenait un petit peu à ce qui est important pour elle d'un point de vue corporel, émotionnel certainement que le monde irait un petit peu mieux, je suis d'accord avec toi et puis comme on a entendu que tu aimais tout ce qui était sources, livres, médias podcasts je pense qu'on va se régaler avec la sélection de tout ce qui t'inspire et que tu as envie de partager avec nous pour aller sur ton chemin ?

  • Speaker #0

    Alors en effet, je pourrais t'en citer, mais vraiment te faire une bibliographie, tellement je suis absolument passionnée d'apprentissage. Je lis énormément, j'écoute énormément de podcasts, donc je pourrais vous faire une liste énorme. D'ailleurs, je fais des recommandations, j'ai un book club dans l'alternative, donc si vous souhaitez regarder un petit peu. Mais là, j'ai fait juste une sélection de livres. Mon premier ouvrage, c'est plutôt tout ce qu'a écrit Bell Hooks. En fait, c'est une féministe, autrice, philosophe afro-américaine. Donc, il faut absolument lire tous ses livres. En particulier, à propos d'amour et pourquoi changer, c'est un livre... En fait, elle écrit beaucoup sur la masculinité. Bien sûr, elle est féministe engagée dans l'égalité des genres, mais elle parle aux hommes. Et vraiment, c'est assez incroyable parce que c'est une approche où elle dit finalement qu'autant que les femmes, les hommes souffrent du patriarcat. Et c'est marrant parce que justement, tu viens de parler des émotions ou les hommes à qui on coupe en fait cette connexion à leurs émotions et à tout un tas d'autres choses. Et c'est tellement dommage pour eux en fait. Et j'adore cette autrice pour ces raisons-là. Et la deuxième autrice que je, pareil, vraiment c'est dans la même mouvance, c'est Carol Gilligan qui est plutôt une psychologue américaine qui a écrit Pourquoi le patriarcat ? C'est assez incroyable parce que vraiment, ce livre, je le recommande à tout le monde. En plus, il est en poche, il est accessible, vous pouvez le trouver d'occasion. Vraiment, tout le monde pourrait l'acheter. J'espère qu'il va donner envie à beaucoup de personnes de l'acheter parce qu'il s'adresse à la fois aux hommes et aux femmes. Pour commencer avec les femmes, en fait, ce qui est assez incroyable, c'est que tu vois, on a parlé de syndrome d'imposture, de plein de choses que les femmes, avec lesquelles les femmes gèrent au quotidien. Et en fait, ce qui est génial dans ce livre-là, c'est que l'autrice, en fait, elle explique pourquoi en fait les origines, pourquoi en fait on est comme ça. Et je trouve que tu peux faire du coaching, de la formation, de plein de choses, mais quand tu lis ce livre-là, tu respires et tu dis « Ok, je comprends la cause racine d'où vient mon manque de confiance en moi, mon ceci, mon cela. » Et en fait, c'est un peu une thérapie, vraiment ce livre-là. Et la deuxième, et donc ça c'est pour les femmes, et pour terminer, sur les hommes. Et bien en fait, grâce à un ensemble d'exemples qu'elle donne, c'est comment les hommes, parce qu'ils n'expriment pas leurs émotions, parce qu'ils ne disent pas à leurs amis hommes qu'ils les aiment par exemple, parce que pour un tas de choses, comment ils ont développé l'orgueil, la fierté, des choses qui n'ont pas lieu d'être dans des relations amicales ou même professionnelles. Et comment on se coupe d'une part de ces relations. Et vraiment, moi, si j'avais lu ce livre-là avant, si je l'avais eu entre mes mains. J'aurais pu éviter vraiment des ruptures amicales, professionnelles, des non-dits. Et j'aurais géré les choses autrement parce que je me serais rendu compte d'un plein de choses grâce à ces autrices que je viens de te citer.

  • Speaker #1

    Écoute, Belle Hooks, je la connais. Et ce que j'aime bien dans son écriture, c'est qu'effectivement, elle simplifie sans que ce soit trop simpliste. Donc effectivement, son écriture est assez accessible. Donc c'est vraiment une... un très bel ouvrage. En fait, elle en a plusieurs, mais effectivement, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Et la deuxième, en fait, je vais aller l'acheter direct. Écoute, franchement, c'est que des belles recommandations. J'ai juste envie de te dire que c'est un échange où j'ai été absolument ravie. La dernière question pour toi, c'est concrètement, comment est-ce qu'on te suit ? Si on a adoré cet échange, comment est-ce qu'on t'écrit pour te dire qu'on a adoré cet échange ?

  • Speaker #0

    C'est gentil. Écoute, comment on peut me retrouver ? Aujourd'hui, sur LinkedIn. Et sinon, l'alternativemedia.com pour lire mes articles, me faire un retour. Je serais ravie d'avoir des retours sur si c'est bien, si ce n'est pas bien. Vraiment, je suis preneuse de tous les retours. Donc, LinkedIn et les alternatives essentiellement. Et moi, je serais ravie de répondre et de pouvoir m'améliorer grâce au retour des lectrices et des lecteurs.

  • Speaker #1

    Merci Amina pour ce temps avec moi. Et j'ai juste envie de te dire à très bientôt.

  • Speaker #0

    Oui, merci beaucoup Charline.

Description

As-tu déjà ressenti l'envie d'aligner tes aspirations à la réalité de ta vie professionnelle ?


Dans cet épisode, je te propose une rencontre inspirante avec Amina Ladjici, une entrepreneuse engagée dans l'égalité de genre. Amina nous partage son parcours de vie et ses expériences qui l'ont poussée à créer son propre cabinet de conseil et de coaching. Un cabinet qui, dès sa création est imaginé pour être à la fois rentable mais également solidaire avec des offres RSE by design. Ensemble, nous plongeons dans des thèmes essentiels tels que l'autonomie financière des femmes et l'importance cruciale de l'éducation pour réussir.

Au fil de notre conversation, Amina évoque son projet de coeur, "l'Alternative Média", qui vise à sensibiliser sur l'égalité de genre en impliquant les hommes dans la discussion.


Et parce que nous avons à coeur de parler de tout au micro de ce podcast, Amina nous partage également son expérience avec l'épuisement professionnel, et souligne combien il est vital de prendre soin de soi pour maintenir un équilibre vie.

Cet épisode est une véritable ode à la solidarité et à la célébration de toutes les réussites, qu'elles soient personnelles ou professionnelles.


Place à ce nouvel épisode des alignées.


Pour aller plus loin :

  • Pourquoi le patriarcat ? de Carol Gilligan et Naomi Snider

  • bell hooks - l'ensemble de la bibliographie


Pour suivre Amina :


✨ Si veux en savoir plus sur Les alignées, file découvrir le site internet www.lesalignees.com ou sur mon LinkedIn dans lequel tu découvriras comment nous oeuvrons pour transformer le monde professionnel pour plus d'alignement des salarié·es et la mixité femme/homme.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Amina.

  • Speaker #1

    Bonjour Charline.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Très bien, je suis très excitée à l'idée de notre rencontre.

  • Speaker #0

    Je suis excitée aussi comme une puce depuis ce matin, je n'arrête pas d'y penser. Je me dis mais qu'est-ce qu'on va se dire, ça va être génial ! Parce que les personnes qui connaissent un petit peu le podcast Les Alignés savent que dans ce podcast, on s'autorise à laisser place à tous les sujets qui vont émerger d'une conversation entre deux personnes qui ont envie de se découvrir. Et donc c'est exactement le cas aujourd'hui et je suis ravie que tu aies accepté cette invitation. Alors, toi qui as écouté un certain nombre de podcasts d'Illés Alignés, je commence toujours par une question qui semble simple, mais qui en réalité est assez complexe. La première question pour toi, Amina, c'est Amina Ladjici, qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, en effet, j'ai eu un petit peu d'avance parce que j'ai écouté les autres épisodes. Donc, je suis Amina Ladjici, j'ai 35 ans, j'habite à Paris, enfin plus précisément entre Paris et la Normandie. Je me définirais comme une personne passionnée, très créative. courageuse, très travailleuse et ça c'est ce qui me caractérise et sinon quand même je suis dans la vraie vie entrepreneuse puisque j'ai créé un cabinet de conseil de formation et de coaching, on pourra y revenir je suis une femme très engagée en particulier sur le sujet de l'égalité de genre en milieu professionnel parce que je suis intimement convaincue que l'indépendance, l'autonomisation des femmes leur liberté d'ailleurs vient du fait qu'elles soient autonomes financièrement ... Ça, ça passe donc par un salaire décent et par une éducation aussi.

  • Speaker #0

    Les personnes qui nous écoutent se sont dit, oula, je sais pourquoi elle l'a invitée. Effectivement, il n'y a pas de doute, chers auditeurs, auditrices, on sait pourquoi Amina est là. Pour remettre un petit peu l'église au centre du village, notamment sur le sujet de cette égalité de genre dans le monde professionnel qui, tu le sais aussi, me tient à cœur. Et je pense que ça va être hyper intéressant de parler de ce sujet-là. Mais pour commencer... Ce podcast a été créé pour que les femmes parlent aux femmes, pour que les parcours des unes inspirent le parcours d'autres. En fait, j'ai inventé un processus dans lequel on revient un petit peu à la genèse de qui tu es. À ce moment, alors que j'ai appelé les moments d'alignement, dans lequel vraiment tu as senti que ça grattait, que tu avais le besoin d'agir pour aligner ta tête, ton cœur et ton corps. Ça a été quoi pour toi ce tout premier moment d'alignement ?

  • Speaker #1

    En effet, je pense que des moments de... désalignement, où ça a gratté, j'en ai eu énormément dans ma vie, mais je pense que je n'avais pas encore la maturité pour savoir qu'ils étaient là. Mais je pense que ça fait partie de notre construction. Mais sur des faits un peu plus récents, je dirais que le premier moment de désalignement dans ma dernière expérience professionnelle qui m'a amenée aujourd'hui à ce que je fais, on y reviendra plus tard, c'était je pense, il y a 5 ans, premier jour en fait, je pense, dans un cabinet de conseil français, premier jour, première mission. Je tombe sur un manager qui souhaite en fait avoir l'ascendant sur moi, me dominer. Ça se passe plutôt bien. C'est une relation assez bizarre où je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas, qui n'est pas dans le bon sens professionnel du terme. Et en fait, ça tombe bien parce que moi, j'en avais connu des managers comme ça. Et je m'étais déjà construite en fait une carapace. J'étais devenue beaucoup plus solide. Donc, j'ai réussi à percevoir en lui quelles étaient ses faiblesses et pourquoi il avait besoin d'être dominant avec moi. Et en fait, je ne me suis pas laissée faire. Et donc, j'étais hyper fière de moi. Donc, ça, c'était le premier moment de désalignement. Mais bon, c'était quand même un signal que je n'ai pas perçu et que j'aurais dû attraper à ce moment-là sur cette entreprise, ses valeurs, etc. Et donc, le deuxième moment de désalignement quand même important qui m'a menée à aujourd'hui. Là où j'en suis, c'est vraiment toujours dans cette même entreprise, puisque entre deux, en fait, je n'étais plus en contact avec ce manager. J'ai évolué, j'ai été promue et augmentée tous les ans. Enfin, tout se passait vraiment très bien pour moi. Donc, c'était plutôt post-Covid. l'entreprise a décidé de s'organiser différemment. Et ce qui est très marrant, c'est que, tu vois, post-Covid, on a eu besoin de plus de solidarité, de s'organiser autrement. L'entreprise a pris un virage complètement différent, donc a décidé plutôt de créer des clans, d'organiser un peu ce qu'on appelle les business units sur des modèles beaucoup plus individualistes, sectorisés, etc. Et donc, ça allait quand même à contresens de l'histoire, j'ai envie de dire. Et puis, l'histoire leur a donné tort. puisqu'en fait, aujourd'hui, l'entreprise ne tient plus de bout. Et donc, en fait, moi, je me suis retrouvée à être dans un... On m'enfermait parce que moi, j'adore faire plein de choses. J'adore explorer plein de secteurs, plein d'offres. Et en fait, on m'a dit, mes associés à ce moment-là m'ont dit, en fait, soit t'es avec nous, soit t'es contre nous. Soit tu bosses uniquement pour ce secteur d'activité, pour cette offre-là, soit t'es contre nous. Et moi, j'étais profondément malheureuse parce que moi, j'adore faire plein de choses. Moi, j'ai une... créativité débordante, en fait. Je peux aller explorer le retail comme l'énergie, comme la mobilité. Et donc, voilà, on m'a enfermée. Et donc, c'est à ce moment-là, en fait, où je me suis dit « ça ne va pas le faire » .

  • Speaker #0

    Alors, deux choses que j'entends, parce que j'aime bien rebondir un petit peu sur les signaux que j'entends. Tu parles de signaux faibles. J'ai hâte de savoir la suite. En fait, tu nous fais un petit teasing par rapport à ce manager où tu te dis « j'avais la carapace que je m'étais construite qui m'a permis finalement de survivre pendant ce temps-là » . Je pense que les auditrices et les auditeurs qui écoutent, ils se disent, oula, effectivement, cet environnement qu'on peut nommer quand même toxique, c'est vrai que l'humain, les humains, on est très fort pour réussir à faire avec. Et toi, c'est hyper intéressant que tu dises, dans ta construction, tu avais la capacité à faire avec. Donc, j'ai hâte de savoir ce qui s'est passé pour toi et comment tu as vu ce signaux faible peut-être revenir dans un deuxième temps. Et aussi, je trouve ça hyper intéressant que tu montres que tu es une personne curieuse et que tu as envie de traiter plein de sujets. Et d'ailleurs, je trouve ça... D'ailleurs, très étonnant pour une boîte de conseils d'avoir dit, OK, t'es ultra spécialisé. Alors que finalement, quand on fait du conseil, c'est aussi parce qu'on aime les différentes missions, les différents clients, la pluralité des sujets et de se questionner sur comment on va faire bien sur cette thématique en s'inspirant des autres. Donc, effectivement, je peux comprendre. OK, donc là, on comprend que finalement, la phrase que tu as dite, c'est tu es soit avec nous, soit contre nous. Mais bon, toi, globalement, au fond de toi, tu sentais que t'étais plus trop avec eux.

  • Speaker #1

    Si j'avais envie d'être avec eux, parce que je suis plutôt loyale en fait, et ça faisait quand même cinq ans que je travaillais avec eux, on avait développé un tas de choses avec notamment une très belle équipe, une solidarité, etc. Mais en fait, moi, je leur disais, en fait, moi, je veux être à la fois avec vous et à la fois au niveau du cabinet, en fait, travailler sur plein d'offres, plein de choses, parce que c'est ce qui m'anime. Sinon, moi, je m'éteins en fait et ça ne va pas. Et en fait, ce qui a été quand même aussi marquant, parce que je t'avais donné une partie de l'histoire quand même. Ce qui a, je pense, achevé de me faire prendre ma décision, c'était que, comme le cabinet s'organisait, c'est que moi, mes dossiers, les clients qui étaient hors de mon secteur d'activité, le président de l'entreprise a décidé de me les enlever et de les donner à d'autres. Sauf que moi, j'avais travaillé des années pour les développer. C'est tellement difficile. En plus, je travaillais pour des clients grands comptes du CAC 40. Donc, c'est déjà des comptes très difficiles à aller chercher. Et moi, en l'occurrence, ce dossier qui m'a profondément... touché, qu'on le donne à quelqu'un d'autre. J'avais travaillé pendant un an pour l'avoir. J'étais tellement fière de moi et j'avais fait toute seule. Et en fait, du jour au lendemain, on me dit on va le transférer à quelqu'un et tu n'as pas ton mot à dire.

  • Speaker #0

    Tu utilises des mots un peu forts. Finalement, c'est difficile de se sentir encore engagée quand ce qui te tient à cœur profondément dans ton travail est donné à une autre personne. Et donc, qu'est-ce qui s'est passé pour toi à ce moment-là où tu sens que finalement, ces dossiers ne sont plus pour toi, ils sont pour quelqu'un d'autre ?

  • Speaker #1

    Une profonde injustice. un sentiment d'injustice, d'autant plus que l'injustice est quand même un sentiment, une valeur qui est très, très chère à mon cœur. On en parlera tout à l'heure, j'imagine, mais en fait, ça devenait très dur pour moi, le quotidien, parce que je voyais mon quotidien se rétrécir, devoir faire des choix qui n'étaient pas dans le sens du collectif, de la solidarité. Il fallait piquer les dossiers de l'autre, les contacts de l'autre. En fait, ça devenait un peu un truc qui ne me ressemblait plus et qui ne faisait pas l'âme, d'ailleurs, de ce cabinet, l'âme entrepreneuriale, etc. Et donc, en fait, ce qui s'est passé, c'est que moi, je travaillais encore plus. En fait, ce qui est bizarre, c'est que déjà, je suis une très grande bosseuse. Donc là, j'arrivais au bureau à 7 heures du matin. Je partais à 21 heures, 22 heures. Je ne dormais pas et j'ai fait ça pendant six mois. Et j'ai quand même réussi à résister. Mon corps m'envoyait quand même des signaux parce que déjà, l'insomnie, ce n'est pas un bon signe. Oui, tu verrais ma tête à cette époque-là. Et donc, en fait, je crois que je ne sais plus comment est arrivé le moment de bascule. Je n'arrive plus à trop le situer. Et j'ai dit stop, en fait. Je suis allée voir un médecin, je lui ai dit donnez-moi des médocs pour dormir. Et comme ça, le lendemain, je vais y retourner hyper forte. Oui,

  • Speaker #0

    et puis comme ça, je serai encore plus performante. Et d'ailleurs, si vous pouviez me donner quelque chose pour que je ne dorme pas du tout, mais que ça ne pose aucun problème, ce serait peut-être encore mieux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et donc, le médecin me regarde et me dit mais en fait, non, ça ne va pas du tout. Je n'ai pas vous donné ça. Vous me dites que ça fait six mois que vous avez un sommeil hyper perturbé. Vraiment, je me réveille à trois heures du matin. À 6h30, j'allais au boulot. J'arrivais à 7h comme une folle dans la rue. Il m'a dit non, vous allez vous arrêter un peu, réfléchir, peut-être être accompagnée, etc. Je lui ai dit non, ça ne va pas le faire. J'ai plein de dossiers, j'ai plein de clients qui m'attendent. Bref, ça a été une négociation. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    j'ai pris le dernier rendez-vous ce soir à 20h pour pouvoir venir vous voir. Mais donc, on aime d'amour ce fameux médecin qui a tiré la sonnette d'alarme où finalement, c'était dur à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Eh bien, si, si, bien évidemment, je le remercie parce que, ouais, en effet, c'était, il y avait ce médecin, mais aussi avec tout mon entourage, bien évidemment, qui me disait, écoute, là, ça ne va pas du tout. En fait, regarde-toi, tu as maigri, tu ne dors pas, enfin, bref. Et donc, oui, et c'était, écoute, l'une des décisions les plus sages, j'ai envie de dire, de ma vie qui m'a amenée aujourd'hui à faire ce que je fais.

  • Speaker #0

    Donc la décision que tu as prise, c'est de quitter ce cabinet ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. De le quitter, de me reposer par la suite.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander parce qu'en fait, il y a pas mal de personnes, je me suis rendue compte, qui m'écrivent pour me dire qu'elles suivent les alignés parce qu'elles sont justement dans ces périodes de transition qui ne sont pas évidentes, notamment des périodes, on peut le dire, d'épuisement ou de burn-out, nommons les choses. Et donc j'ai envie de savoir pour toi comment ça s'est passé. Tu sors de ces six mois infernaux. où tu ne dormais plus ? Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Qu'est-ce que tu ressentais ? Qu'est-ce que tu as fait pour être la personne que je vois en face de moi qui n'a tout à fait rien à voir avec une personne en burn-out ?

  • Speaker #1

    Écoute, ce que j'ai fait, c'est que dans un premier temps, j'ai essayé de remplir mon temps. Parce qu'en fait, du jour au lendemain, quand on ne travaille pas plus de 10 heures par jour, qu'est-ce qu'on fait en fait ? Et ça tombait bien parce que moi, je suis passionnée de plein de choses. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai rempli mon temps avec de la natation le matin ou de la course à pied. Ensuite, aller à une séance de ciné ou à un musée, faire des déjeuners avec des copines, des copains, etc. Mais j'ai occupé mon temps parce que je ne voulais absolument pas ressentir ce vide que je n'étais pas en train de travailler. Mais bon, c'est fatiguant quand même tout ça. Et donc, j'ai eu un petit peu de mal à me reposer. Mais finalement, j'ai réussi un peu plus tard à... C'est ce que me disait mon mari, en fait. C'est qu'il me dit, mais je ne comprends pas. Pourquoi tu te lèves tous les jours à 7h du matin alors que tu as le temps de te reposer ? Et en fait, je n'y arrivais pas. Je n'ai jamais réussi d'ailleurs à me laisser complètement aller. Mais parce que ça fait partie de moi, de ma nature. J'ai tellement peur du temps qui passe et de ne pas assez profiter de la vie. C'est vraiment une grande crainte chez moi. Donc, j'ai occupé mon temps. Mais figure-toi que comme je l'ai occupé avec vraiment de l'art, du sport, ça m'a permis de développer. une belle créativité jusqu'à en arriver aujourd'hui à tous les projets que j'ai développés.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que justement en fait la créativité, il y a pas mal d'artistes que je suis où j'ai l'impression que de toute manière ils ont un peu ce cet espace à eux en fait. Sans espace, sans créer de l'espace, de temps, il n'y a pas de créativité. Donc finalement en ouvrant cet espace, qu'est-ce que ça t'a permis de créer ?

  • Speaker #1

    Et bien, écoute, complètement. Pareil comme toi, j'avais beaucoup entendu cette phrase auprès des artistes où ils avaient besoin un peu de juste que tout s'arrête, aller à la montagne, au rando, etc. Et en effet, moi, j'ai ressenti les effets de cette créativité, de penser à autre chose que son quotidien. Et bien, écoute, ça m'a permis de créer un média qui s'appelle l'Alternative Média pour évoquer les sujets d'égalité de genre en entreprise, mais d'un point de vue systémique. Parce qu'en fait, aujourd'hui, ce que j'avais remarqué pendant très longtemps, et tu sais, on avait parlé un petit peu en préparation de ce podcast, c'est de conceptualiser un petit peu le cheminement dans ce féminisme qu'on porte. Et en fait, je me suis dit, il y a beaucoup de personnes qui parlent aux femmes, qui leur disent, tiens, forme-toi, coache-toi. Il y a eu tellement de business qui a été créé autour de ça. C'est une bonne chose, certainement. Bien évidemment, ça a permis à plein de femmes de prendre confiance, etc. Mais je me suis dit, dans un système, il n'y a pas que les femmes, il y a aussi les hommes. Et en fait, on ne s'adresse pas assez aux hommes. Et donc, c'est pour cette raison que j'ai décidé de créer l'Alternative Média pour m'adresser aux hommes, aux dirigeants, aux femmes, bien évidemment. Mais vraiment avec ce souci de m'adresser à eux, avec peut-être leurs mots. Et puis de me dire, c'est peut-être comme ça que j'aurai de l'impact ou que je ferai avancer les choses à ma petite échelle.

  • Speaker #0

    Ce que je trouve intéressant, et c'est quelque chose qu'on développe quand même assez régulièrement, au fil des discussions ici. au micro des alignés, c'est qu'il y a beaucoup d'espaces d'injonction pour expliquer aux femmes qu'elles doivent être la meilleure version d'elles-mêmes. Elles sont coachées dans le développement personnel. C'est assez impressionnant la quantité de femmes par rapport aux hommes, la proportion de femmes par rapport aux hommes qui suivent ce genre d'atelier, de retraite. Après, ça passe du yoga au coaching, en passant par tout ce qui peut être proposé pour être cette meilleure version de soi-même. J'ai même eu envie d'être d'elle-même. Et ce qui est intéressant, je trouve, c'est que finalement, ce que tu poses là, c'est que le syndrome de l'imposture, le plafond de verre, le syndrome de la bonne élève qu'on incombe aux femmes, en effet, on ne peut pas se cacher que nos manières de fonctionner sont différentes des hommes parce qu'on a été élevés différemment. Donc ça, c'est un premier cheval de bataille. Mais ce que toi, tu soulignes que je trouve hyper intéressant dans ton introduction à ton média, c'est comment finalement, on doit faire évoluer le système avec les hommes. Parce que si le système n'évolue pas, alors les femmes auront beau être la meilleure version d'elles-mêmes, faire fi de syndrome de l'imposture, si la porte n'est pas ouverte, si on ne les invite pas à danser, alors il ne se passera rien. Donc, je trouve ça hyper intéressant. Et donc, ce podcast, enfin ce podcast, ce média, pardon, tu l'as créé il y a combien de temps ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, je pense que je l'ai créé il y a huit mois à peu près. Ça prend du temps parce qu'en fait, encore une fois, dans ma logique... que de la manière dont je vais écrire les articles. C'est ce que je dis toujours à mes amis pour rire, c'est que moi, j'ai besoin de lire dix livres avant d'écrire un article. En fait, je lis énormément d'études, c'est très documenté. Je n'ai pas envie de parler uniquement de ma propre expérience parce qu'en effet, peut-être qu'elle peut être intéressante, je ne sais pas. Mais je me dis que le fait de le documenter, d'apporter un peu une vision d'autrice ou d'auteur qui ont écrit des choses, en fait, je ne sais pas, ça donne du crédit. Mais c'est peut-être mon côté un peu très scolaire. Mais voilà. Moi, c'est ma démarche pour ce média.

  • Speaker #0

    Je dois dire que j'ai lu tes articles. Je pense que je les ai tous lus. Ce n'est pas pour te passer de la crème, mais simplement pour dire qu'effectivement, je recommande aux auditrices qui nous écoutent d'aller faire un tour sur l'alternative média parce qu'effectivement, on sent que ce sont des propos qui sont étayés, dans lesquels, moi, j'aime bien dire à mes clients, quand je traite du sujet de la mixité en entreprise, on enlève ce côté émotionnel de « chez nous, c'est différent » . En fait, il y a vraiment des études qui existent. Il y a des gens, des sociologues, des philosophes, des personnes du business qui étudient la place des femmes dans le monde professionnel et l'égalité des genres dans le monde professionnel. Effectivement, j'ai eu envie de te tendre le micro parce que je trouve ça hyper intéressant de revenir à la base et puis d'utiliser les mêmes armes que sur d'autres sujets. On n'aurait pas idée maintenant, aujourd'hui, de traiter un sujet, notamment, par exemple, un sujet environnemental, sans aller parler de... d'éléments scientifiques. Là, toi, finalement, c'est ce que tu fais. Tu fais la même chose. Si je veux reformuler un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et tu sais, parfois, je m'en voulais parce que je voyais les recettes un peu miracles qui marchaient pour les autres. En fait, aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, c'est un peu, allez, je me mets en selfie, puis je raconte mon histoire et ça marche. Alors, bien évidemment, je ne suis personne pour critiquer ces Ausha, mais je me dis... Ça ne me ressemblait pas. En tout cas, moi, ce n'est pas ce dont j'avais envie, d'autant plus que vraiment, moi, ma cible, c'est les dirigeants d'entreprise. Et donc, j'avais envie de m'adresser aussi sur leur langage en fouillant ma documentation, etc. Et donc, oui, c'est vraiment cette Ausha. Et je ne sais pas si vraiment elle a trouvé son public. Mais en tout cas, c'est le début et je suis plutôt de nature très patiente. Donc, ça va ranger mes affaires parce que je vais continuer à le faire, même si aujourd'hui, je n'ai pas l'audience. que j'aurais envie d'avoir, mais ce n'est pas grave. Au moins, j'aurais documenté, je n'aurais pas de regret de ne pas l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Écoute, je rebondis comme ça à chaud. Tu me diras si c'est pertinent, mais effectivement, ce que je trouve hyper intéressant dans la création de médias, c'est que c'est vraiment un vecteur du temps long. Et en effet, quand on va sur les réseaux sociaux, sans critique aucune, il y a une espèce d'instantanéité dans les posts, dans la volonté de partager très rapidement des informations. et qui n'est pas du tout la même chose que ce soit un sujet de podcast ou d'un média ou d'un blog. Effectivement, c'est du temps long. Néanmoins, ça reste gravé dans le marbre. En fait, ce n'est pas juste. En tout cas, je trouve ça très juste et ça m'a beaucoup parlé. Donc, sache qu'effectivement, ce temps long, finalement, est-ce qu'on n'a pas le droit d'être des résistantes du temps long ?

  • Speaker #1

    Complètement. Tu as complètement raison et c'est fou parce que tu sais, quand j'ai écrit le « à propos » un peu de mon média pour expliquer le pourquoi, J'ai dit que j'allais prendre le temps. Parce qu'en effet, moi, dans le business, je n'avais jamais le temps. Je ne voyais pas le temps. J'achevais un boulot monstre, mais je ne prenais pas le temps de le réfléchir. Et donc, c'est pour cette raison qu'en fait, j'ai changé un peu d'approche. Et justement, tout à l'heure, tu me posais la question de ce que j'avais créé pendant ce temps. Donc, il y a bien évidemment ce média, mais aussi une entreprise quand même. Parce que ce média ne me fait pas vivre. Je ne me rémunère pas avec ce média. J'ai créé donc une entreprise, un cabinet de conseil, de coaching et de formation. Parce qu'il faut savoir que j'aime beaucoup ce métier de conseil. Et je n'en suis pas partie parce que je ne voulais plus le faire. Mais c'est parce que les conditions n'étaient pas bonnes. Mais en fait, moi, je considère le conseil comme un métier d'aide à l'autre. En fait, c'est quelqu'un qui a besoin de nous. Donc, on lui apporte notre aide, notre expertise sur un sujet. Donc, j'ai créé ce cabinet-là. Et d'ailleurs, je veux juste en profiter pour remercier les personnes qui m'ont aidée. Donc, ça fait un an que j'ai créé cette entreprise-là et c'est assez fou. Donc, c'est des femmes, en fait, qui m'ont donné énormément de business, qui m'ont apporté énormément d'affaires. Donc, ça ne dérange pas si je les cite. Mais absolument pas.

  • Speaker #0

    Parce que vraiment,

  • Speaker #1

    pour rendre hommage, je pense bien évidemment en premier lieu à Isabelle, Charlotte, Léa, Périne, Fatima, Anne, Philippine. Enfin, elles sont hyper nombreuses, tu vois. Et si. Toutes ces femmes-là qui ont fait que ma première année, j'ai eu aucune difficulté à avoir des missions. Elles m'ont ouvert les portes des grandes entreprises et elles m'ont fait bosser, recommander. Et vraiment, je les remercie chaleureusement parce que c'est assez fou de se dire que du jour au lendemain, on part, on crée sa boîte. Et en fait, les missions, elles sont là. Elles nous attendaient.

  • Speaker #0

    Et c'est très intéressant que tu remettes ça. sur la table, dans le sens où, tu sais, le monde de l'entrepreneuriat, c'est un monde qui est un petit peu nébuleux pour certaines personnes qui sont en entreprise. Et finalement, elles ne se rendent pas compte, pour certaines, combien une main tendue, mais quand je dis une main tendue, on dirait quelque chose qui est de l'ordre de de l'aumône. Non, pas du tout, mais c'est plutôt que, en fait, avoir le courage d'aller donner du business à quelqu'un qui n'a pas encore la centaine de références des gros cabinets. en fait, ça va faire toute la différence dans son business et dans sa pérennité. Et je trouve ça génial que tu cites le nom de toutes tes clientes, parce qu'effectivement, je pourrais dire exactement la même chose que des miens. C'est grâce à eux que tu vis et c'est aussi grâce à eux que ce média de l'alternative média existe. Et tu vois, tu disais que tu ne vis pas de ça, mais moi, je suis persuadée que finalement, c'est un tout. C'est l'alternative qu'elles viennent chercher, c'est ce que tu représentes. Et finalement, c'est une... excellentes stratégies. Je trouve que tu adoptes là pour dire qui tu es et ce en quoi tu crois. Donc voilà, petit retour business que je trouve vraiment génial. En fait, finalement, tu as du business sur les sujets qui t'intéressent. Donc là, vous ne voyez pas, mais elle me dit oui. Donc je me dis, finalement, tu es alignée. Tout va bien pour toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, oui, tout va bien pour moi. Et puis, comme je te disais, en fait... On n'arrête pas la créativité, c'est mon expression en ce moment, parce qu'en fait, à chaque fois, j'ai de nouvelles idées. Là, je viens de créer les alternatives, donc un cycle de conférences engagées, puisque, encore une fois, ça va être une fois par mois sur des sujets aussi variés que l'intelligence artificielle, l'éducation financière, la santé mentale. Il va y avoir plein d'intervenantes et d'intervenants incroyables. Et puis, en fait, à chaque fois, ces conférences ne sont pas payantes, mais en fait, à chaque fois, vous avez la possibilité de participer, d'aider des associations. Donc, pourquoi j'ai fait ça ? En fait, c'est là où c'est important pour moi l'engagement. C'est là où peut-être on peut en parler un petit peu parce que ça me tient énormément à cœur. Donc, si tu veux, tout ce que je viens de te dire là comme projet, je les ai réfléchis, comment dire, un peu dans le jargon RSE by design. Très rapidement, pour te dire que, par exemple, pour mon cabinet de conseil coaching formation, donc il y a bien évidemment, il y a du business, il y a des prestations payantes. Mais en fait, tous mes clients, quand ils me payent, en fait, ils payent une partie solidaire. Je n'en parle pas beaucoup, mais donc mes clients le savent. Donc, à chaque fois, par exemple, qu'ils prennent un coaching, Ça paye un coaching d'une personne qui n'a pas les moyens de se payer un coaching. Voilà, donc ça, c'est intégré dès le départ. Ça a été intégré dans mon offre. Donc, c'est comme ça que j'ai pu accompagner 3-4 personnes pour qu'elles puissent retrouver le goût d'aller au travail. Donc, c'était plutôt des personnes qui étaient en situation d'épuisement professionnel. Mais il y a aussi une association que je soutiens qui est Social Builder, qui travaille œuvre pour les facteurs numériques.

  • Speaker #0

    On connaît très bien ici chez les alignés.

  • Speaker #1

    J'imagine. Donc, pareil, je coache les salariés de Social Reader parce qu'elles n'ont pas les moyens de financer les coachings. Voilà, donc en fait, il y a vraiment cette... À chaque fois, il y a eu un objectif de me dire, en fait, à quel moment je suis, moi aussi, solidaire. Et c'est pour ça qu'en fait, les alternatives, ce qui m'a poussée à me dire, c'est bien, tu vas donner du savoir à des personnes mais qui vont plutôt te ressembler, des personnes qui sont éduquées, CSP, etc. Mais quand on se dit féministe engagée, à quel moment on pense à toutes les femmes, aux petites filles ? qui n'ont pas les moyens d'accéder à tout ça. Et c'est pour ça que je me suis dit, il faut que dans ma vie, je ne perde jamais de vue ces personnes qu'on côtoie peut-être pas au quotidien, parce qu'on est dans les entreprises, etc. Et ça, c'est hyper important pour moi. Et j'espère toujours, et j'espère vraiment que je vais pouvoir en faire plus. Mais en tout cas, je ne les oublie pas. Elles sont toujours là, à côté de moi, dans mes pensées. Ces femmes-là qui n'ont pas vraiment accès à tout ce... Même à un podcast, à tout ce qu'on est en train de se dire.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et je trouve ça vraiment... beau que tu parles de ça ici et que ce soit un point d'honneur pour toi et je pense que ça va beaucoup inspirer des personnes qui nous écoutent ce que ça m'inspire c'est aussi que tu as eu la capacité à créer un business qui te ressemble avec quand tu utilises des mots comme Eressa by Design, je me dis ok elle a pas fait ça par hasard et que tu montres en fait que tu sois la preuve que ça fonctionne, je trouve ça très beau aussi même si à ton échelle pour l'instant t'es un petit cabinet en termes de taille, pas en termes d'engagement et que tu puisses le mettre en place dès la création, je trouve ça vraiment génial. Donc vraiment, bravo à toi. Je suis encore plus fière que tu acceptes de passer à ce podcast désaligné. Donc écoute, voilà, le volet engagement, c'est fait. Tu as passé ton message. Est-ce qu'il y a d'autres sujets sur l'alignement que tu as envie de partager avec moi aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, oui, peut-être. Tu vois, sur le sujet d'être une femme de 35 ans qui n'a pas d'enfant, Pour quelle que soit la raison, qu'elle n'ait pas envie, qu'elle ne se sent pas encore prête, tu vois. Et il y a cette injonction autour de la maternité. Alors moi, bien évidemment, je suis à un âge où toutes mes copines sont en train d'avoir des bébés. Je suis ravie, moi je suis gaga et je suis hyper heureuse pour elles. Mais tu vois, on les célèbre, on est fiers d'elles. Bien sûr, il y a quelque chose qui se matérialise par un enfant, par un être humain qui est présent. Et c'est génial, on le voit, c'est visible. Mais moi, tu vois, parfois je me dis, bah oui, mais en fait, moi j'ai accouché d'un... de plusieurs projets même. Il y a eu cette période un peu de gestation qui a été plus ou moins longue. Mais j'ai accouché d'un projet et je me dis, en fait, parfois... Oui, mais il n'est pas assez valorisé. Je trouve ça un peu dommage que dans nos sociétés, on se dise qu'à 35 ans, tu es marié.

  • Speaker #0

    Tu vis bien, il te manque un enfant. Et en fait, si tu ne fais pas d'enfant, si tu fais une entreprise, on ne va pas autant l'admirer, mais en tout cas te féliciter.

  • Speaker #1

    L'entrepreneuriat et les femmes, je trouve que c'est un gros sujet. Notamment le fait d'être une femme de 35 ans qui n'a pas d'enfant et qui, du coup, est 100% investie dans son travail. Toi, tu sens qu'il n'y a pas cette reconnaissance-là au même titre que tu aurais pu l'avoir si tu avais été un homme. Et je trouve ça très intéressant que tu le soulignes. Et c'est vrai que... Moi, je suis un peu dire, il n'y a pas de bon schéma, parce qu'il y a ces fameuses mômes preneurs, où dès lors que tu montres une entreprise, ce qui a été mon cas, je te partage ça, dès lors que tu as des enfants, en même temps que tu montes ta boîte, on considère que tu fais ça pour aller chercher tes enfants à 16h30 et pour te simplifier la vie. Donc, si tu veux, je trouve qu'il y a vraiment un sujet hyper intéressant dans ce que tu dis, c'est à quel moment est-ce que la femme va pouvoir avoir sa place dans le monde professionnel et que son statut, finalement... personnelle n'impacte pas la qualité et la reconnaissance qu'elle peut avoir de ses pairs et puis de ses potentiels clients et de toutes les personnes qui la voient évoluer et faire des choses absolument dingues parce que tout ce que tu as fait depuis 8 mois c'est quand même assez exceptionnel, on doit se le dire et tu m'as parlé tout à l'heure en off d'un concept que effectivement j'avais... Récemment, oui. Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est ce fameux concept que tu as envie de mettre en place ? Et je me demande si on ne le ferait pas ensemble.

  • Speaker #0

    Écoute, Charline, je pense qu'on va peut-être faire une annonce là. On va trouver une date et puis on va inviter toutes nos copines, nos copains, notre famille, pourquoi pas, à notre business shower. Carrément. Voilà, donc c'est un concept qui nous vient encore une fois des États-Unis. Mais que, tu vois, malgré un peu le côté paillette, etc., de ce truc-là qu'on pourrait de prime abord se dire, c'est un truc comme ça. En fait, moi, j'ai vachement réfléchi et je me suis dit, en fait, oui, pourquoi pas ? À l'heure où les copines font des baby showers, et moi, j'adore organiser ça et je suis super contente. Mais je me dis, en fait, moi, j'ai envie d'organiser ma business shower et d'inviter vraiment tout mon entourage proche, d'ailleurs, qui me soutient. Eh bien, tiens, on va en faire une ensemble et comme ça, on va... On va aller chercher la fierté de ces personnes qui nous tiennent à cœur à ces moments-là pour déjà le célébrer, de célébrer tout ce qu'on a fait. Parce que c'est énorme et on ne s'en rend pas compte. Et moi, la première, parce que comme je bosse énormément, je n'ai jamais l'impression que c'est assez. Donc, en fait, comme je ne le matérialise pas, peut-être autour d'un événement ou de quelque chose,

  • Speaker #1

    ça serait peut-être le moment de penser à cet énorme événement. co-organiser les alternatives et les aligner, je peux te dire que ça va être un truc génial écoute, je trouve ça super et puis tu vois en plus c'est hyper intéressant parce que ça encourage notamment à se poser pour célébrer les victoires et ça c'est quelque chose que déjà à titre personnel je ne fais pas du tout assez et je trouve que on a tendance à pas assez le faire donc voilà, je trouve que ce sujet là, merci de l'avoir mis sur la table de Business Shower Merci pour toutes les personnes qui sont en train de monter des boîtes ou monter des projets au sein de leur boîte, où ce n'est pas si simple, mine de rien, en ce moment. Donc voilà, merci pour ce partage d'enthousiasme, on aime bien. Bon, donc là, ce que j'entends, c'est que te voilà alignée avec les alternatives médias, engagée sur les rails, avec des cycles de conférences. En fait, on sent que là, tu es vraiment sur une rampe de lancement, finalement. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Déjà, dans un premier temps, que ça continue, que je puisse continuer à faire des belles missions. pour continuer aussi mon engagement par ailleurs parce qu'on ne va pas se mentir, s'il n'y a pas de business moi je ne peux pas soutenir d'autres personnes en difficulté donc vraiment que je continue comme ça quelque chose à laquelle j'ai pensé sur cette question c'est que tu vois mon réseau, mon courage qu'il soit le réseau proche ou lointain tu vois par exemple quand on fait des publications sur LinkedIn, qu'on poste un article sur lequel on a passé énormément de temps, toi quand tu fais un podcast ... Moi, je trouve que ce qui est un peu dommage, c'est que parfois ton entourage professionnel, même parfois amical, il voit ce qui se passe. Mais en fait, il ne t'encourage pas et il ne se rend pas compte à quel point c'est important de mettre un like, de partager, non pas vraiment par pur ego ce que je suis en train de dire, mais je me dis qu'on passe tellement de temps à réfléchir à ces choses-là, à les monter, etc. qu'en fait, malheureusement, on est dans un monde où l'algorithme, s'il n'est pas encouragé, il ne va pas t'exposer. Et je trouve que c'est, moi, ce qu'on peut me souhaiter, c'est que mes amis, mon entourage me soutiennent plus. Enfin, tout comme toi, j'imagine, pour le podcast, parce qu'il y a un travail incroyable derrière et que c'est tellement dommage que par les jeux, les calculs d'un algorithme, on ne soit pas exposé. Non pas que je dise que mon travail est merveilleux, mais en tout cas, il mérite peut-être au moins d'être vu. Enfin,

  • Speaker #1

    j'ai envie de rebondir là-dessus. J'avais super envie de rebondir parce que souvent, je me rends compte. que finalement les gens sont derrière leurs écrans, hyper fiers d'avoir quelqu'un qu'ils connaissent dans leur entourage qui fait ce que tu fais. Et c'est juste que je pense que tu fais bien de le dire parce que ce n'est pas un réflexe. Et je m'étais d'ailleurs notée à moi-même de faire ce qu'on appelle des call to action parce que finalement, le fait de commenter, de liker, de partager, ce n'est pas forcément... On est tellement dans une société où on zappe, tu vois, on scrolle. On ne se rend pas compte que finalement, ce poste qui mène à cet article de blog, tu as mis des heures et des heures de travail derrière pour le créer. Donc, c'est super de le rappeler là. Et c'est vrai qu'à moins d'être dans ce domaine-là, on ne se rend pas bien compte de la quantité de travail et d'énergie que ça demande. Donc, effectivement, on te souhaite que ton entourage partage plus largement tout ça et que tes clients, parce qu'il y a aussi quelque chose que tu as dit, c'est sans tes clients, l'alternative Nuna n'existe pas. Donc voilà, tout ce cercle vertueux que tu as réussi à créer, qu'il perdure au maximum. Est-ce qu'il y a autre chose qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça c'est peut-être quelque chose de plus personnel et peut-être un message, je ne sais pas. Je le pose ici, tu me dis si c'est pertinent. Mais j'aimerais bien que mon entourage, justement, en fait moi j'essaye de me poser toujours la question si je reste trop longtemps dans un entre-soi. Parce que si on prône la diversité, l'égalité, etc., qui sont des valeurs très fortes pour moi, à un moment, je me dis, est-ce que le fait de rester toujours entre soi, est-ce que finalement, on développe notre esprit critique ? Et aujourd'hui, je suis arrivée à un moment de ma vie où ça devient de plus en plus difficile pour moi que des gens de mon entourage, en fait, ne se posent pas de questions au-delà de leur cercle très restreint, bourgeois, CSP+, etc. Je me dis que c'est peut-être limite par les... temps qu'on traverse aujourd'hui, qui sont très difficiles et particulièrement me touchent, voire me blessent, moi en particulier, que si on ne développe pas sa pensée critique, on fait le lit du fascisme. Ils nous guettent, vraiment, et c'est des sujets qui me touchent énormément. Je suis très émue d'en parler parce que ce n'est pas parce qu'on est bien lotis, qu'on vit bien, et c'est mon cas, et celui de mes amis, de mon entourage, que... C'est important quand même de penser à l'autre, de sortir un peu de sa zone de confort et de se dire, OK, en fait, aller voter, être contre un certain nombre de lois, c'est pour protéger les autres qui sont un peu plus loin de l'eau, même si on ne les voit pas au quotidien.

  • Speaker #1

    Et je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est vrai que ça me fait un peu le même effet. En fait, ces sujets engagés dont tu parles, ça fait écho aussi sur toutes les thématiques environnementales. On a beaucoup parlé aujourd'hui dans ma journée d'ambivalence. Et je pense qu'il y a une réelle ambivalence dans certaines couches de la société où effectivement il y a une prise de conscience qui est là. Ce n'est pas si simple pour certaines personnes de trouver la juste posture. Sans être militant, ils ne se sentent ni militants, ni engagés suffisamment. C'est vrai que c'est dur de trouver dans les temps qui courent, dans les temps de... Aujourd'hui il y a eu un mot qui est sorti sur l'environnement actuel qui était le mot de violence, dans un environnement qui est très violent. Trouver sa place. sa juste place, trouver quelle est sa juste responsabilité dans cette histoire, et c'est un peu ça, j'ai l'impression que tu questionnes, c'est quelle est notre responsabilité à titre individuel là-dedans, je trouve ça très juste de le poser ici, justement, de ne pas rester dans un entre-soi, et en même temps clairement, je n'ai pas la réponse sur le comment, parce que c'est tellement complexe mais tout à l'heure, on parlait de pont, et je trouve que c'est assez juste de parler de comment on maintient ces ponts parce que finalement, là on est en train de parler d'un sujet on a parlé de dirigeants, on a parlé de conseils qui sont quand même des business dans lesquels il y a de l'argent qui sont très différents d'autres business qui dans les dernières années ont vraiment subi beaucoup de vagues, de complexités difficiles et voilà je te partage ça comme ça je ne sais pas si c'est juste c'est tout à fait juste ce que tu dis sur le fait que ce n'est pas simple ce que je suis en train de dire,

  • Speaker #0

    attention je ne dis pas que c'est simple et je... Et je sais que les personnes qui, dernièrement, je me suis rendue compte que finalement, elles ne préféraient pas s'occuper de la misère du monde, c'est parce qu'elles avaient d'autres choses à faire. Et je les comprends. C'est humain quand on a déjà un travail, une maison à gérer, des enfants, bien évidemment. Qui suis-je pour les juger ? Mais c'est juste que je me dis que... Juste, je le pose là parce qu'en fait, en ce moment, ce qui se passe est assez grave et dangereux pour nos démocraties. En fait, juste, je me dis que... peut-être qu'il faut qu'on en parle le plus possible et tu disais comment faire, moi aujourd'hui ce que je fais c'est, j'invite toutes les personnes peut-être qui nous écoutent c'est à vraiment se construire une pensée critique à lire énormément à se renseigner et c'est vraiment par cette manière, en plus aujourd'hui on a un accès assez incroyable à plein de ressources, donc vraiment ça serait le premier pas peut-être à faire, de se dégager un peu de temps pour trouver ces moments, pour lire, avoir accès au savoir.

  • Speaker #1

    Et au savoir documenté avec des sources. et effectivement pour pas rester dans cette roue de hamster dans laquelle on a uniquement les informations qu'on veut bien nous donner donc effectivement je suis tout à fait en phase avec toi et je trouve que c'est un sujet tellement vertigineux que je trouve ça intéressant de le poser là et d'ailleurs j'invite les auditeurs, auditrices qui nous écoutent à peut-être nous envoyer eux leur manière de résister, de s'engager de trouver des solutions dans ce monde là qui est, on peut le dire, violent et dangereux Maintenant, laisse-moi enchaîner là-dessus.

  • Speaker #0

    Ça fait une belle transition, je pense.

  • Speaker #1

    C'est une très belle transition pour te demander, selon toi, le sujet de l'alignement, au vu de ce que tu as vécu, quels sont les conseils que tu aimes donner aux personnes qui ont envie de s'aligner ?

  • Speaker #0

    C'est toujours difficile ce sujet des conseils, parce qu'en fait, on se demande si un conseil qu'on s'applique à soi, il est valable pour les autres. Mais je vais quand même jouer le jeu et faire l'exercice. Rassure-toi, Charline.

  • Speaker #1

    Sache que la plupart des personnes que j'invite à ce micro me répondent exactement ça. Donc finalement, c'est peut-être un peu ça le critère de base de la sélection de l'invité. L'humilité fait partie intégrante de ce podcast. Donc partage en tout cas ce qui est juste pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, alors en effet, ce qui est juste pour moi, c'est, tu vois, on est quand même dans une société très rationnelle. On est dans le cartisien, on reste dans sa tête. Mais moi, j'adorerais qu'on apprenne à l'école ou dans les entreprises à ressentir avec son corps. Et je pense que le fait d'apprendre à ressentir avec son corps et son cœur d'ailleurs, n'est-ce pas ? Et bien en fait, ce sont des indicateurs assez incroyables pour savoir si on est au bon endroit. Et si on est bien avec la personne avec laquelle on est, si on est dans une situation toxique ou pas, le corps a des choses tellement incroyables à nous dire. Donc, en fait, peut-être que je me limiterai à ce conseil-là pour dire aux personnes d'essayer de cultiver la connaissance de leur corps par la pratique, je ne sais pas, de sport ou de méditation, de choses comme ça qui vont leur permettre de renouer avec le corps et de sortir parfois un peu de la tête.

  • Speaker #1

    Voilà. Très intéressant, effectivement. Et j'ajouterais finalement de se reconnecter à ces émotions. J'entendais justement hier que les émotions, ça vient d'une racine latine qui signifie mettre en mouvement. Et donc si la racine nous indique qu'une émotion est là pour nous mettre en mouvement, alors c'est sûrement très juste de l'écouter. Et j'ai trouvé que c'est... Voilà, simplement, je fais ma... Surtout que je n'ai pas du tout dit la racine, donc voilà. je vous donne les informations que j'ai sans chercher sur internet mais effectivement je trouve que c'est très juste si chacun, chacune revenait un petit peu à ce qui est important pour elle d'un point de vue corporel, émotionnel certainement que le monde irait un petit peu mieux, je suis d'accord avec toi et puis comme on a entendu que tu aimais tout ce qui était sources, livres, médias podcasts je pense qu'on va se régaler avec la sélection de tout ce qui t'inspire et que tu as envie de partager avec nous pour aller sur ton chemin ?

  • Speaker #0

    Alors en effet, je pourrais t'en citer, mais vraiment te faire une bibliographie, tellement je suis absolument passionnée d'apprentissage. Je lis énormément, j'écoute énormément de podcasts, donc je pourrais vous faire une liste énorme. D'ailleurs, je fais des recommandations, j'ai un book club dans l'alternative, donc si vous souhaitez regarder un petit peu. Mais là, j'ai fait juste une sélection de livres. Mon premier ouvrage, c'est plutôt tout ce qu'a écrit Bell Hooks. En fait, c'est une féministe, autrice, philosophe afro-américaine. Donc, il faut absolument lire tous ses livres. En particulier, à propos d'amour et pourquoi changer, c'est un livre... En fait, elle écrit beaucoup sur la masculinité. Bien sûr, elle est féministe engagée dans l'égalité des genres, mais elle parle aux hommes. Et vraiment, c'est assez incroyable parce que c'est une approche où elle dit finalement qu'autant que les femmes, les hommes souffrent du patriarcat. Et c'est marrant parce que justement, tu viens de parler des émotions ou les hommes à qui on coupe en fait cette connexion à leurs émotions et à tout un tas d'autres choses. Et c'est tellement dommage pour eux en fait. Et j'adore cette autrice pour ces raisons-là. Et la deuxième autrice que je, pareil, vraiment c'est dans la même mouvance, c'est Carol Gilligan qui est plutôt une psychologue américaine qui a écrit Pourquoi le patriarcat ? C'est assez incroyable parce que vraiment, ce livre, je le recommande à tout le monde. En plus, il est en poche, il est accessible, vous pouvez le trouver d'occasion. Vraiment, tout le monde pourrait l'acheter. J'espère qu'il va donner envie à beaucoup de personnes de l'acheter parce qu'il s'adresse à la fois aux hommes et aux femmes. Pour commencer avec les femmes, en fait, ce qui est assez incroyable, c'est que tu vois, on a parlé de syndrome d'imposture, de plein de choses que les femmes, avec lesquelles les femmes gèrent au quotidien. Et en fait, ce qui est génial dans ce livre-là, c'est que l'autrice, en fait, elle explique pourquoi en fait les origines, pourquoi en fait on est comme ça. Et je trouve que tu peux faire du coaching, de la formation, de plein de choses, mais quand tu lis ce livre-là, tu respires et tu dis « Ok, je comprends la cause racine d'où vient mon manque de confiance en moi, mon ceci, mon cela. » Et en fait, c'est un peu une thérapie, vraiment ce livre-là. Et la deuxième, et donc ça c'est pour les femmes, et pour terminer, sur les hommes. Et bien en fait, grâce à un ensemble d'exemples qu'elle donne, c'est comment les hommes, parce qu'ils n'expriment pas leurs émotions, parce qu'ils ne disent pas à leurs amis hommes qu'ils les aiment par exemple, parce que pour un tas de choses, comment ils ont développé l'orgueil, la fierté, des choses qui n'ont pas lieu d'être dans des relations amicales ou même professionnelles. Et comment on se coupe d'une part de ces relations. Et vraiment, moi, si j'avais lu ce livre-là avant, si je l'avais eu entre mes mains. J'aurais pu éviter vraiment des ruptures amicales, professionnelles, des non-dits. Et j'aurais géré les choses autrement parce que je me serais rendu compte d'un plein de choses grâce à ces autrices que je viens de te citer.

  • Speaker #1

    Écoute, Belle Hooks, je la connais. Et ce que j'aime bien dans son écriture, c'est qu'effectivement, elle simplifie sans que ce soit trop simpliste. Donc effectivement, son écriture est assez accessible. Donc c'est vraiment une... un très bel ouvrage. En fait, elle en a plusieurs, mais effectivement, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Et la deuxième, en fait, je vais aller l'acheter direct. Écoute, franchement, c'est que des belles recommandations. J'ai juste envie de te dire que c'est un échange où j'ai été absolument ravie. La dernière question pour toi, c'est concrètement, comment est-ce qu'on te suit ? Si on a adoré cet échange, comment est-ce qu'on t'écrit pour te dire qu'on a adoré cet échange ?

  • Speaker #0

    C'est gentil. Écoute, comment on peut me retrouver ? Aujourd'hui, sur LinkedIn. Et sinon, l'alternativemedia.com pour lire mes articles, me faire un retour. Je serais ravie d'avoir des retours sur si c'est bien, si ce n'est pas bien. Vraiment, je suis preneuse de tous les retours. Donc, LinkedIn et les alternatives essentiellement. Et moi, je serais ravie de répondre et de pouvoir m'améliorer grâce au retour des lectrices et des lecteurs.

  • Speaker #1

    Merci Amina pour ce temps avec moi. Et j'ai juste envie de te dire à très bientôt.

  • Speaker #0

    Oui, merci beaucoup Charline.

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Description

As-tu déjà ressenti l'envie d'aligner tes aspirations à la réalité de ta vie professionnelle ?


Dans cet épisode, je te propose une rencontre inspirante avec Amina Ladjici, une entrepreneuse engagée dans l'égalité de genre. Amina nous partage son parcours de vie et ses expériences qui l'ont poussée à créer son propre cabinet de conseil et de coaching. Un cabinet qui, dès sa création est imaginé pour être à la fois rentable mais également solidaire avec des offres RSE by design. Ensemble, nous plongeons dans des thèmes essentiels tels que l'autonomie financière des femmes et l'importance cruciale de l'éducation pour réussir.

Au fil de notre conversation, Amina évoque son projet de coeur, "l'Alternative Média", qui vise à sensibiliser sur l'égalité de genre en impliquant les hommes dans la discussion.


Et parce que nous avons à coeur de parler de tout au micro de ce podcast, Amina nous partage également son expérience avec l'épuisement professionnel, et souligne combien il est vital de prendre soin de soi pour maintenir un équilibre vie.

Cet épisode est une véritable ode à la solidarité et à la célébration de toutes les réussites, qu'elles soient personnelles ou professionnelles.


Place à ce nouvel épisode des alignées.


Pour aller plus loin :

  • Pourquoi le patriarcat ? de Carol Gilligan et Naomi Snider

  • bell hooks - l'ensemble de la bibliographie


Pour suivre Amina :


✨ Si veux en savoir plus sur Les alignées, file découvrir le site internet www.lesalignees.com ou sur mon LinkedIn dans lequel tu découvriras comment nous oeuvrons pour transformer le monde professionnel pour plus d'alignement des salarié·es et la mixité femme/homme.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Amina.

  • Speaker #1

    Bonjour Charline.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Très bien, je suis très excitée à l'idée de notre rencontre.

  • Speaker #0

    Je suis excitée aussi comme une puce depuis ce matin, je n'arrête pas d'y penser. Je me dis mais qu'est-ce qu'on va se dire, ça va être génial ! Parce que les personnes qui connaissent un petit peu le podcast Les Alignés savent que dans ce podcast, on s'autorise à laisser place à tous les sujets qui vont émerger d'une conversation entre deux personnes qui ont envie de se découvrir. Et donc c'est exactement le cas aujourd'hui et je suis ravie que tu aies accepté cette invitation. Alors, toi qui as écouté un certain nombre de podcasts d'Illés Alignés, je commence toujours par une question qui semble simple, mais qui en réalité est assez complexe. La première question pour toi, Amina, c'est Amina Ladjici, qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, en effet, j'ai eu un petit peu d'avance parce que j'ai écouté les autres épisodes. Donc, je suis Amina Ladjici, j'ai 35 ans, j'habite à Paris, enfin plus précisément entre Paris et la Normandie. Je me définirais comme une personne passionnée, très créative. courageuse, très travailleuse et ça c'est ce qui me caractérise et sinon quand même je suis dans la vraie vie entrepreneuse puisque j'ai créé un cabinet de conseil de formation et de coaching, on pourra y revenir je suis une femme très engagée en particulier sur le sujet de l'égalité de genre en milieu professionnel parce que je suis intimement convaincue que l'indépendance, l'autonomisation des femmes leur liberté d'ailleurs vient du fait qu'elles soient autonomes financièrement ... Ça, ça passe donc par un salaire décent et par une éducation aussi.

  • Speaker #0

    Les personnes qui nous écoutent se sont dit, oula, je sais pourquoi elle l'a invitée. Effectivement, il n'y a pas de doute, chers auditeurs, auditrices, on sait pourquoi Amina est là. Pour remettre un petit peu l'église au centre du village, notamment sur le sujet de cette égalité de genre dans le monde professionnel qui, tu le sais aussi, me tient à cœur. Et je pense que ça va être hyper intéressant de parler de ce sujet-là. Mais pour commencer... Ce podcast a été créé pour que les femmes parlent aux femmes, pour que les parcours des unes inspirent le parcours d'autres. En fait, j'ai inventé un processus dans lequel on revient un petit peu à la genèse de qui tu es. À ce moment, alors que j'ai appelé les moments d'alignement, dans lequel vraiment tu as senti que ça grattait, que tu avais le besoin d'agir pour aligner ta tête, ton cœur et ton corps. Ça a été quoi pour toi ce tout premier moment d'alignement ?

  • Speaker #1

    En effet, je pense que des moments de... désalignement, où ça a gratté, j'en ai eu énormément dans ma vie, mais je pense que je n'avais pas encore la maturité pour savoir qu'ils étaient là. Mais je pense que ça fait partie de notre construction. Mais sur des faits un peu plus récents, je dirais que le premier moment de désalignement dans ma dernière expérience professionnelle qui m'a amenée aujourd'hui à ce que je fais, on y reviendra plus tard, c'était je pense, il y a 5 ans, premier jour en fait, je pense, dans un cabinet de conseil français, premier jour, première mission. Je tombe sur un manager qui souhaite en fait avoir l'ascendant sur moi, me dominer. Ça se passe plutôt bien. C'est une relation assez bizarre où je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas, qui n'est pas dans le bon sens professionnel du terme. Et en fait, ça tombe bien parce que moi, j'en avais connu des managers comme ça. Et je m'étais déjà construite en fait une carapace. J'étais devenue beaucoup plus solide. Donc, j'ai réussi à percevoir en lui quelles étaient ses faiblesses et pourquoi il avait besoin d'être dominant avec moi. Et en fait, je ne me suis pas laissée faire. Et donc, j'étais hyper fière de moi. Donc, ça, c'était le premier moment de désalignement. Mais bon, c'était quand même un signal que je n'ai pas perçu et que j'aurais dû attraper à ce moment-là sur cette entreprise, ses valeurs, etc. Et donc, le deuxième moment de désalignement quand même important qui m'a menée à aujourd'hui. Là où j'en suis, c'est vraiment toujours dans cette même entreprise, puisque entre deux, en fait, je n'étais plus en contact avec ce manager. J'ai évolué, j'ai été promue et augmentée tous les ans. Enfin, tout se passait vraiment très bien pour moi. Donc, c'était plutôt post-Covid. l'entreprise a décidé de s'organiser différemment. Et ce qui est très marrant, c'est que, tu vois, post-Covid, on a eu besoin de plus de solidarité, de s'organiser autrement. L'entreprise a pris un virage complètement différent, donc a décidé plutôt de créer des clans, d'organiser un peu ce qu'on appelle les business units sur des modèles beaucoup plus individualistes, sectorisés, etc. Et donc, ça allait quand même à contresens de l'histoire, j'ai envie de dire. Et puis, l'histoire leur a donné tort. puisqu'en fait, aujourd'hui, l'entreprise ne tient plus de bout. Et donc, en fait, moi, je me suis retrouvée à être dans un... On m'enfermait parce que moi, j'adore faire plein de choses. J'adore explorer plein de secteurs, plein d'offres. Et en fait, on m'a dit, mes associés à ce moment-là m'ont dit, en fait, soit t'es avec nous, soit t'es contre nous. Soit tu bosses uniquement pour ce secteur d'activité, pour cette offre-là, soit t'es contre nous. Et moi, j'étais profondément malheureuse parce que moi, j'adore faire plein de choses. Moi, j'ai une... créativité débordante, en fait. Je peux aller explorer le retail comme l'énergie, comme la mobilité. Et donc, voilà, on m'a enfermée. Et donc, c'est à ce moment-là, en fait, où je me suis dit « ça ne va pas le faire » .

  • Speaker #0

    Alors, deux choses que j'entends, parce que j'aime bien rebondir un petit peu sur les signaux que j'entends. Tu parles de signaux faibles. J'ai hâte de savoir la suite. En fait, tu nous fais un petit teasing par rapport à ce manager où tu te dis « j'avais la carapace que je m'étais construite qui m'a permis finalement de survivre pendant ce temps-là » . Je pense que les auditrices et les auditeurs qui écoutent, ils se disent, oula, effectivement, cet environnement qu'on peut nommer quand même toxique, c'est vrai que l'humain, les humains, on est très fort pour réussir à faire avec. Et toi, c'est hyper intéressant que tu dises, dans ta construction, tu avais la capacité à faire avec. Donc, j'ai hâte de savoir ce qui s'est passé pour toi et comment tu as vu ce signaux faible peut-être revenir dans un deuxième temps. Et aussi, je trouve ça hyper intéressant que tu montres que tu es une personne curieuse et que tu as envie de traiter plein de sujets. Et d'ailleurs, je trouve ça... D'ailleurs, très étonnant pour une boîte de conseils d'avoir dit, OK, t'es ultra spécialisé. Alors que finalement, quand on fait du conseil, c'est aussi parce qu'on aime les différentes missions, les différents clients, la pluralité des sujets et de se questionner sur comment on va faire bien sur cette thématique en s'inspirant des autres. Donc, effectivement, je peux comprendre. OK, donc là, on comprend que finalement, la phrase que tu as dite, c'est tu es soit avec nous, soit contre nous. Mais bon, toi, globalement, au fond de toi, tu sentais que t'étais plus trop avec eux.

  • Speaker #1

    Si j'avais envie d'être avec eux, parce que je suis plutôt loyale en fait, et ça faisait quand même cinq ans que je travaillais avec eux, on avait développé un tas de choses avec notamment une très belle équipe, une solidarité, etc. Mais en fait, moi, je leur disais, en fait, moi, je veux être à la fois avec vous et à la fois au niveau du cabinet, en fait, travailler sur plein d'offres, plein de choses, parce que c'est ce qui m'anime. Sinon, moi, je m'éteins en fait et ça ne va pas. Et en fait, ce qui a été quand même aussi marquant, parce que je t'avais donné une partie de l'histoire quand même. Ce qui a, je pense, achevé de me faire prendre ma décision, c'était que, comme le cabinet s'organisait, c'est que moi, mes dossiers, les clients qui étaient hors de mon secteur d'activité, le président de l'entreprise a décidé de me les enlever et de les donner à d'autres. Sauf que moi, j'avais travaillé des années pour les développer. C'est tellement difficile. En plus, je travaillais pour des clients grands comptes du CAC 40. Donc, c'est déjà des comptes très difficiles à aller chercher. Et moi, en l'occurrence, ce dossier qui m'a profondément... touché, qu'on le donne à quelqu'un d'autre. J'avais travaillé pendant un an pour l'avoir. J'étais tellement fière de moi et j'avais fait toute seule. Et en fait, du jour au lendemain, on me dit on va le transférer à quelqu'un et tu n'as pas ton mot à dire.

  • Speaker #0

    Tu utilises des mots un peu forts. Finalement, c'est difficile de se sentir encore engagée quand ce qui te tient à cœur profondément dans ton travail est donné à une autre personne. Et donc, qu'est-ce qui s'est passé pour toi à ce moment-là où tu sens que finalement, ces dossiers ne sont plus pour toi, ils sont pour quelqu'un d'autre ?

  • Speaker #1

    Une profonde injustice. un sentiment d'injustice, d'autant plus que l'injustice est quand même un sentiment, une valeur qui est très, très chère à mon cœur. On en parlera tout à l'heure, j'imagine, mais en fait, ça devenait très dur pour moi, le quotidien, parce que je voyais mon quotidien se rétrécir, devoir faire des choix qui n'étaient pas dans le sens du collectif, de la solidarité. Il fallait piquer les dossiers de l'autre, les contacts de l'autre. En fait, ça devenait un peu un truc qui ne me ressemblait plus et qui ne faisait pas l'âme, d'ailleurs, de ce cabinet, l'âme entrepreneuriale, etc. Et donc, en fait, ce qui s'est passé, c'est que moi, je travaillais encore plus. En fait, ce qui est bizarre, c'est que déjà, je suis une très grande bosseuse. Donc là, j'arrivais au bureau à 7 heures du matin. Je partais à 21 heures, 22 heures. Je ne dormais pas et j'ai fait ça pendant six mois. Et j'ai quand même réussi à résister. Mon corps m'envoyait quand même des signaux parce que déjà, l'insomnie, ce n'est pas un bon signe. Oui, tu verrais ma tête à cette époque-là. Et donc, en fait, je crois que je ne sais plus comment est arrivé le moment de bascule. Je n'arrive plus à trop le situer. Et j'ai dit stop, en fait. Je suis allée voir un médecin, je lui ai dit donnez-moi des médocs pour dormir. Et comme ça, le lendemain, je vais y retourner hyper forte. Oui,

  • Speaker #0

    et puis comme ça, je serai encore plus performante. Et d'ailleurs, si vous pouviez me donner quelque chose pour que je ne dorme pas du tout, mais que ça ne pose aucun problème, ce serait peut-être encore mieux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et donc, le médecin me regarde et me dit mais en fait, non, ça ne va pas du tout. Je n'ai pas vous donné ça. Vous me dites que ça fait six mois que vous avez un sommeil hyper perturbé. Vraiment, je me réveille à trois heures du matin. À 6h30, j'allais au boulot. J'arrivais à 7h comme une folle dans la rue. Il m'a dit non, vous allez vous arrêter un peu, réfléchir, peut-être être accompagnée, etc. Je lui ai dit non, ça ne va pas le faire. J'ai plein de dossiers, j'ai plein de clients qui m'attendent. Bref, ça a été une négociation. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    j'ai pris le dernier rendez-vous ce soir à 20h pour pouvoir venir vous voir. Mais donc, on aime d'amour ce fameux médecin qui a tiré la sonnette d'alarme où finalement, c'était dur à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Eh bien, si, si, bien évidemment, je le remercie parce que, ouais, en effet, c'était, il y avait ce médecin, mais aussi avec tout mon entourage, bien évidemment, qui me disait, écoute, là, ça ne va pas du tout. En fait, regarde-toi, tu as maigri, tu ne dors pas, enfin, bref. Et donc, oui, et c'était, écoute, l'une des décisions les plus sages, j'ai envie de dire, de ma vie qui m'a amenée aujourd'hui à faire ce que je fais.

  • Speaker #0

    Donc la décision que tu as prise, c'est de quitter ce cabinet ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. De le quitter, de me reposer par la suite.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander parce qu'en fait, il y a pas mal de personnes, je me suis rendue compte, qui m'écrivent pour me dire qu'elles suivent les alignés parce qu'elles sont justement dans ces périodes de transition qui ne sont pas évidentes, notamment des périodes, on peut le dire, d'épuisement ou de burn-out, nommons les choses. Et donc j'ai envie de savoir pour toi comment ça s'est passé. Tu sors de ces six mois infernaux. où tu ne dormais plus ? Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Qu'est-ce que tu ressentais ? Qu'est-ce que tu as fait pour être la personne que je vois en face de moi qui n'a tout à fait rien à voir avec une personne en burn-out ?

  • Speaker #1

    Écoute, ce que j'ai fait, c'est que dans un premier temps, j'ai essayé de remplir mon temps. Parce qu'en fait, du jour au lendemain, quand on ne travaille pas plus de 10 heures par jour, qu'est-ce qu'on fait en fait ? Et ça tombait bien parce que moi, je suis passionnée de plein de choses. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai rempli mon temps avec de la natation le matin ou de la course à pied. Ensuite, aller à une séance de ciné ou à un musée, faire des déjeuners avec des copines, des copains, etc. Mais j'ai occupé mon temps parce que je ne voulais absolument pas ressentir ce vide que je n'étais pas en train de travailler. Mais bon, c'est fatiguant quand même tout ça. Et donc, j'ai eu un petit peu de mal à me reposer. Mais finalement, j'ai réussi un peu plus tard à... C'est ce que me disait mon mari, en fait. C'est qu'il me dit, mais je ne comprends pas. Pourquoi tu te lèves tous les jours à 7h du matin alors que tu as le temps de te reposer ? Et en fait, je n'y arrivais pas. Je n'ai jamais réussi d'ailleurs à me laisser complètement aller. Mais parce que ça fait partie de moi, de ma nature. J'ai tellement peur du temps qui passe et de ne pas assez profiter de la vie. C'est vraiment une grande crainte chez moi. Donc, j'ai occupé mon temps. Mais figure-toi que comme je l'ai occupé avec vraiment de l'art, du sport, ça m'a permis de développer. une belle créativité jusqu'à en arriver aujourd'hui à tous les projets que j'ai développés.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que justement en fait la créativité, il y a pas mal d'artistes que je suis où j'ai l'impression que de toute manière ils ont un peu ce cet espace à eux en fait. Sans espace, sans créer de l'espace, de temps, il n'y a pas de créativité. Donc finalement en ouvrant cet espace, qu'est-ce que ça t'a permis de créer ?

  • Speaker #1

    Et bien, écoute, complètement. Pareil comme toi, j'avais beaucoup entendu cette phrase auprès des artistes où ils avaient besoin un peu de juste que tout s'arrête, aller à la montagne, au rando, etc. Et en effet, moi, j'ai ressenti les effets de cette créativité, de penser à autre chose que son quotidien. Et bien, écoute, ça m'a permis de créer un média qui s'appelle l'Alternative Média pour évoquer les sujets d'égalité de genre en entreprise, mais d'un point de vue systémique. Parce qu'en fait, aujourd'hui, ce que j'avais remarqué pendant très longtemps, et tu sais, on avait parlé un petit peu en préparation de ce podcast, c'est de conceptualiser un petit peu le cheminement dans ce féminisme qu'on porte. Et en fait, je me suis dit, il y a beaucoup de personnes qui parlent aux femmes, qui leur disent, tiens, forme-toi, coache-toi. Il y a eu tellement de business qui a été créé autour de ça. C'est une bonne chose, certainement. Bien évidemment, ça a permis à plein de femmes de prendre confiance, etc. Mais je me suis dit, dans un système, il n'y a pas que les femmes, il y a aussi les hommes. Et en fait, on ne s'adresse pas assez aux hommes. Et donc, c'est pour cette raison que j'ai décidé de créer l'Alternative Média pour m'adresser aux hommes, aux dirigeants, aux femmes, bien évidemment. Mais vraiment avec ce souci de m'adresser à eux, avec peut-être leurs mots. Et puis de me dire, c'est peut-être comme ça que j'aurai de l'impact ou que je ferai avancer les choses à ma petite échelle.

  • Speaker #0

    Ce que je trouve intéressant, et c'est quelque chose qu'on développe quand même assez régulièrement, au fil des discussions ici. au micro des alignés, c'est qu'il y a beaucoup d'espaces d'injonction pour expliquer aux femmes qu'elles doivent être la meilleure version d'elles-mêmes. Elles sont coachées dans le développement personnel. C'est assez impressionnant la quantité de femmes par rapport aux hommes, la proportion de femmes par rapport aux hommes qui suivent ce genre d'atelier, de retraite. Après, ça passe du yoga au coaching, en passant par tout ce qui peut être proposé pour être cette meilleure version de soi-même. J'ai même eu envie d'être d'elle-même. Et ce qui est intéressant, je trouve, c'est que finalement, ce que tu poses là, c'est que le syndrome de l'imposture, le plafond de verre, le syndrome de la bonne élève qu'on incombe aux femmes, en effet, on ne peut pas se cacher que nos manières de fonctionner sont différentes des hommes parce qu'on a été élevés différemment. Donc ça, c'est un premier cheval de bataille. Mais ce que toi, tu soulignes que je trouve hyper intéressant dans ton introduction à ton média, c'est comment finalement, on doit faire évoluer le système avec les hommes. Parce que si le système n'évolue pas, alors les femmes auront beau être la meilleure version d'elles-mêmes, faire fi de syndrome de l'imposture, si la porte n'est pas ouverte, si on ne les invite pas à danser, alors il ne se passera rien. Donc, je trouve ça hyper intéressant. Et donc, ce podcast, enfin ce podcast, ce média, pardon, tu l'as créé il y a combien de temps ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, je pense que je l'ai créé il y a huit mois à peu près. Ça prend du temps parce qu'en fait, encore une fois, dans ma logique... que de la manière dont je vais écrire les articles. C'est ce que je dis toujours à mes amis pour rire, c'est que moi, j'ai besoin de lire dix livres avant d'écrire un article. En fait, je lis énormément d'études, c'est très documenté. Je n'ai pas envie de parler uniquement de ma propre expérience parce qu'en effet, peut-être qu'elle peut être intéressante, je ne sais pas. Mais je me dis que le fait de le documenter, d'apporter un peu une vision d'autrice ou d'auteur qui ont écrit des choses, en fait, je ne sais pas, ça donne du crédit. Mais c'est peut-être mon côté un peu très scolaire. Mais voilà. Moi, c'est ma démarche pour ce média.

  • Speaker #0

    Je dois dire que j'ai lu tes articles. Je pense que je les ai tous lus. Ce n'est pas pour te passer de la crème, mais simplement pour dire qu'effectivement, je recommande aux auditrices qui nous écoutent d'aller faire un tour sur l'alternative média parce qu'effectivement, on sent que ce sont des propos qui sont étayés, dans lesquels, moi, j'aime bien dire à mes clients, quand je traite du sujet de la mixité en entreprise, on enlève ce côté émotionnel de « chez nous, c'est différent » . En fait, il y a vraiment des études qui existent. Il y a des gens, des sociologues, des philosophes, des personnes du business qui étudient la place des femmes dans le monde professionnel et l'égalité des genres dans le monde professionnel. Effectivement, j'ai eu envie de te tendre le micro parce que je trouve ça hyper intéressant de revenir à la base et puis d'utiliser les mêmes armes que sur d'autres sujets. On n'aurait pas idée maintenant, aujourd'hui, de traiter un sujet, notamment, par exemple, un sujet environnemental, sans aller parler de... d'éléments scientifiques. Là, toi, finalement, c'est ce que tu fais. Tu fais la même chose. Si je veux reformuler un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et tu sais, parfois, je m'en voulais parce que je voyais les recettes un peu miracles qui marchaient pour les autres. En fait, aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, c'est un peu, allez, je me mets en selfie, puis je raconte mon histoire et ça marche. Alors, bien évidemment, je ne suis personne pour critiquer ces Ausha, mais je me dis... Ça ne me ressemblait pas. En tout cas, moi, ce n'est pas ce dont j'avais envie, d'autant plus que vraiment, moi, ma cible, c'est les dirigeants d'entreprise. Et donc, j'avais envie de m'adresser aussi sur leur langage en fouillant ma documentation, etc. Et donc, oui, c'est vraiment cette Ausha. Et je ne sais pas si vraiment elle a trouvé son public. Mais en tout cas, c'est le début et je suis plutôt de nature très patiente. Donc, ça va ranger mes affaires parce que je vais continuer à le faire, même si aujourd'hui, je n'ai pas l'audience. que j'aurais envie d'avoir, mais ce n'est pas grave. Au moins, j'aurais documenté, je n'aurais pas de regret de ne pas l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Écoute, je rebondis comme ça à chaud. Tu me diras si c'est pertinent, mais effectivement, ce que je trouve hyper intéressant dans la création de médias, c'est que c'est vraiment un vecteur du temps long. Et en effet, quand on va sur les réseaux sociaux, sans critique aucune, il y a une espèce d'instantanéité dans les posts, dans la volonté de partager très rapidement des informations. et qui n'est pas du tout la même chose que ce soit un sujet de podcast ou d'un média ou d'un blog. Effectivement, c'est du temps long. Néanmoins, ça reste gravé dans le marbre. En fait, ce n'est pas juste. En tout cas, je trouve ça très juste et ça m'a beaucoup parlé. Donc, sache qu'effectivement, ce temps long, finalement, est-ce qu'on n'a pas le droit d'être des résistantes du temps long ?

  • Speaker #1

    Complètement. Tu as complètement raison et c'est fou parce que tu sais, quand j'ai écrit le « à propos » un peu de mon média pour expliquer le pourquoi, J'ai dit que j'allais prendre le temps. Parce qu'en effet, moi, dans le business, je n'avais jamais le temps. Je ne voyais pas le temps. J'achevais un boulot monstre, mais je ne prenais pas le temps de le réfléchir. Et donc, c'est pour cette raison qu'en fait, j'ai changé un peu d'approche. Et justement, tout à l'heure, tu me posais la question de ce que j'avais créé pendant ce temps. Donc, il y a bien évidemment ce média, mais aussi une entreprise quand même. Parce que ce média ne me fait pas vivre. Je ne me rémunère pas avec ce média. J'ai créé donc une entreprise, un cabinet de conseil, de coaching et de formation. Parce qu'il faut savoir que j'aime beaucoup ce métier de conseil. Et je n'en suis pas partie parce que je ne voulais plus le faire. Mais c'est parce que les conditions n'étaient pas bonnes. Mais en fait, moi, je considère le conseil comme un métier d'aide à l'autre. En fait, c'est quelqu'un qui a besoin de nous. Donc, on lui apporte notre aide, notre expertise sur un sujet. Donc, j'ai créé ce cabinet-là. Et d'ailleurs, je veux juste en profiter pour remercier les personnes qui m'ont aidée. Donc, ça fait un an que j'ai créé cette entreprise-là et c'est assez fou. Donc, c'est des femmes, en fait, qui m'ont donné énormément de business, qui m'ont apporté énormément d'affaires. Donc, ça ne dérange pas si je les cite. Mais absolument pas.

  • Speaker #0

    Parce que vraiment,

  • Speaker #1

    pour rendre hommage, je pense bien évidemment en premier lieu à Isabelle, Charlotte, Léa, Périne, Fatima, Anne, Philippine. Enfin, elles sont hyper nombreuses, tu vois. Et si. Toutes ces femmes-là qui ont fait que ma première année, j'ai eu aucune difficulté à avoir des missions. Elles m'ont ouvert les portes des grandes entreprises et elles m'ont fait bosser, recommander. Et vraiment, je les remercie chaleureusement parce que c'est assez fou de se dire que du jour au lendemain, on part, on crée sa boîte. Et en fait, les missions, elles sont là. Elles nous attendaient.

  • Speaker #0

    Et c'est très intéressant que tu remettes ça. sur la table, dans le sens où, tu sais, le monde de l'entrepreneuriat, c'est un monde qui est un petit peu nébuleux pour certaines personnes qui sont en entreprise. Et finalement, elles ne se rendent pas compte, pour certaines, combien une main tendue, mais quand je dis une main tendue, on dirait quelque chose qui est de l'ordre de de l'aumône. Non, pas du tout, mais c'est plutôt que, en fait, avoir le courage d'aller donner du business à quelqu'un qui n'a pas encore la centaine de références des gros cabinets. en fait, ça va faire toute la différence dans son business et dans sa pérennité. Et je trouve ça génial que tu cites le nom de toutes tes clientes, parce qu'effectivement, je pourrais dire exactement la même chose que des miens. C'est grâce à eux que tu vis et c'est aussi grâce à eux que ce média de l'alternative média existe. Et tu vois, tu disais que tu ne vis pas de ça, mais moi, je suis persuadée que finalement, c'est un tout. C'est l'alternative qu'elles viennent chercher, c'est ce que tu représentes. Et finalement, c'est une... excellentes stratégies. Je trouve que tu adoptes là pour dire qui tu es et ce en quoi tu crois. Donc voilà, petit retour business que je trouve vraiment génial. En fait, finalement, tu as du business sur les sujets qui t'intéressent. Donc là, vous ne voyez pas, mais elle me dit oui. Donc je me dis, finalement, tu es alignée. Tout va bien pour toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, oui, tout va bien pour moi. Et puis, comme je te disais, en fait... On n'arrête pas la créativité, c'est mon expression en ce moment, parce qu'en fait, à chaque fois, j'ai de nouvelles idées. Là, je viens de créer les alternatives, donc un cycle de conférences engagées, puisque, encore une fois, ça va être une fois par mois sur des sujets aussi variés que l'intelligence artificielle, l'éducation financière, la santé mentale. Il va y avoir plein d'intervenantes et d'intervenants incroyables. Et puis, en fait, à chaque fois, ces conférences ne sont pas payantes, mais en fait, à chaque fois, vous avez la possibilité de participer, d'aider des associations. Donc, pourquoi j'ai fait ça ? En fait, c'est là où c'est important pour moi l'engagement. C'est là où peut-être on peut en parler un petit peu parce que ça me tient énormément à cœur. Donc, si tu veux, tout ce que je viens de te dire là comme projet, je les ai réfléchis, comment dire, un peu dans le jargon RSE by design. Très rapidement, pour te dire que, par exemple, pour mon cabinet de conseil coaching formation, donc il y a bien évidemment, il y a du business, il y a des prestations payantes. Mais en fait, tous mes clients, quand ils me payent, en fait, ils payent une partie solidaire. Je n'en parle pas beaucoup, mais donc mes clients le savent. Donc, à chaque fois, par exemple, qu'ils prennent un coaching, Ça paye un coaching d'une personne qui n'a pas les moyens de se payer un coaching. Voilà, donc ça, c'est intégré dès le départ. Ça a été intégré dans mon offre. Donc, c'est comme ça que j'ai pu accompagner 3-4 personnes pour qu'elles puissent retrouver le goût d'aller au travail. Donc, c'était plutôt des personnes qui étaient en situation d'épuisement professionnel. Mais il y a aussi une association que je soutiens qui est Social Builder, qui travaille œuvre pour les facteurs numériques.

  • Speaker #0

    On connaît très bien ici chez les alignés.

  • Speaker #1

    J'imagine. Donc, pareil, je coache les salariés de Social Reader parce qu'elles n'ont pas les moyens de financer les coachings. Voilà, donc en fait, il y a vraiment cette... À chaque fois, il y a eu un objectif de me dire, en fait, à quel moment je suis, moi aussi, solidaire. Et c'est pour ça qu'en fait, les alternatives, ce qui m'a poussée à me dire, c'est bien, tu vas donner du savoir à des personnes mais qui vont plutôt te ressembler, des personnes qui sont éduquées, CSP, etc. Mais quand on se dit féministe engagée, à quel moment on pense à toutes les femmes, aux petites filles ? qui n'ont pas les moyens d'accéder à tout ça. Et c'est pour ça que je me suis dit, il faut que dans ma vie, je ne perde jamais de vue ces personnes qu'on côtoie peut-être pas au quotidien, parce qu'on est dans les entreprises, etc. Et ça, c'est hyper important pour moi. Et j'espère toujours, et j'espère vraiment que je vais pouvoir en faire plus. Mais en tout cas, je ne les oublie pas. Elles sont toujours là, à côté de moi, dans mes pensées. Ces femmes-là qui n'ont pas vraiment accès à tout ce... Même à un podcast, à tout ce qu'on est en train de se dire.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et je trouve ça vraiment... beau que tu parles de ça ici et que ce soit un point d'honneur pour toi et je pense que ça va beaucoup inspirer des personnes qui nous écoutent ce que ça m'inspire c'est aussi que tu as eu la capacité à créer un business qui te ressemble avec quand tu utilises des mots comme Eressa by Design, je me dis ok elle a pas fait ça par hasard et que tu montres en fait que tu sois la preuve que ça fonctionne, je trouve ça très beau aussi même si à ton échelle pour l'instant t'es un petit cabinet en termes de taille, pas en termes d'engagement et que tu puisses le mettre en place dès la création, je trouve ça vraiment génial. Donc vraiment, bravo à toi. Je suis encore plus fière que tu acceptes de passer à ce podcast désaligné. Donc écoute, voilà, le volet engagement, c'est fait. Tu as passé ton message. Est-ce qu'il y a d'autres sujets sur l'alignement que tu as envie de partager avec moi aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, oui, peut-être. Tu vois, sur le sujet d'être une femme de 35 ans qui n'a pas d'enfant, Pour quelle que soit la raison, qu'elle n'ait pas envie, qu'elle ne se sent pas encore prête, tu vois. Et il y a cette injonction autour de la maternité. Alors moi, bien évidemment, je suis à un âge où toutes mes copines sont en train d'avoir des bébés. Je suis ravie, moi je suis gaga et je suis hyper heureuse pour elles. Mais tu vois, on les célèbre, on est fiers d'elles. Bien sûr, il y a quelque chose qui se matérialise par un enfant, par un être humain qui est présent. Et c'est génial, on le voit, c'est visible. Mais moi, tu vois, parfois je me dis, bah oui, mais en fait, moi j'ai accouché d'un... de plusieurs projets même. Il y a eu cette période un peu de gestation qui a été plus ou moins longue. Mais j'ai accouché d'un projet et je me dis, en fait, parfois... Oui, mais il n'est pas assez valorisé. Je trouve ça un peu dommage que dans nos sociétés, on se dise qu'à 35 ans, tu es marié.

  • Speaker #0

    Tu vis bien, il te manque un enfant. Et en fait, si tu ne fais pas d'enfant, si tu fais une entreprise, on ne va pas autant l'admirer, mais en tout cas te féliciter.

  • Speaker #1

    L'entrepreneuriat et les femmes, je trouve que c'est un gros sujet. Notamment le fait d'être une femme de 35 ans qui n'a pas d'enfant et qui, du coup, est 100% investie dans son travail. Toi, tu sens qu'il n'y a pas cette reconnaissance-là au même titre que tu aurais pu l'avoir si tu avais été un homme. Et je trouve ça très intéressant que tu le soulignes. Et c'est vrai que... Moi, je suis un peu dire, il n'y a pas de bon schéma, parce qu'il y a ces fameuses mômes preneurs, où dès lors que tu montres une entreprise, ce qui a été mon cas, je te partage ça, dès lors que tu as des enfants, en même temps que tu montes ta boîte, on considère que tu fais ça pour aller chercher tes enfants à 16h30 et pour te simplifier la vie. Donc, si tu veux, je trouve qu'il y a vraiment un sujet hyper intéressant dans ce que tu dis, c'est à quel moment est-ce que la femme va pouvoir avoir sa place dans le monde professionnel et que son statut, finalement... personnelle n'impacte pas la qualité et la reconnaissance qu'elle peut avoir de ses pairs et puis de ses potentiels clients et de toutes les personnes qui la voient évoluer et faire des choses absolument dingues parce que tout ce que tu as fait depuis 8 mois c'est quand même assez exceptionnel, on doit se le dire et tu m'as parlé tout à l'heure en off d'un concept que effectivement j'avais... Récemment, oui. Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est ce fameux concept que tu as envie de mettre en place ? Et je me demande si on ne le ferait pas ensemble.

  • Speaker #0

    Écoute, Charline, je pense qu'on va peut-être faire une annonce là. On va trouver une date et puis on va inviter toutes nos copines, nos copains, notre famille, pourquoi pas, à notre business shower. Carrément. Voilà, donc c'est un concept qui nous vient encore une fois des États-Unis. Mais que, tu vois, malgré un peu le côté paillette, etc., de ce truc-là qu'on pourrait de prime abord se dire, c'est un truc comme ça. En fait, moi, j'ai vachement réfléchi et je me suis dit, en fait, oui, pourquoi pas ? À l'heure où les copines font des baby showers, et moi, j'adore organiser ça et je suis super contente. Mais je me dis, en fait, moi, j'ai envie d'organiser ma business shower et d'inviter vraiment tout mon entourage proche, d'ailleurs, qui me soutient. Eh bien, tiens, on va en faire une ensemble et comme ça, on va... On va aller chercher la fierté de ces personnes qui nous tiennent à cœur à ces moments-là pour déjà le célébrer, de célébrer tout ce qu'on a fait. Parce que c'est énorme et on ne s'en rend pas compte. Et moi, la première, parce que comme je bosse énormément, je n'ai jamais l'impression que c'est assez. Donc, en fait, comme je ne le matérialise pas, peut-être autour d'un événement ou de quelque chose,

  • Speaker #1

    ça serait peut-être le moment de penser à cet énorme événement. co-organiser les alternatives et les aligner, je peux te dire que ça va être un truc génial écoute, je trouve ça super et puis tu vois en plus c'est hyper intéressant parce que ça encourage notamment à se poser pour célébrer les victoires et ça c'est quelque chose que déjà à titre personnel je ne fais pas du tout assez et je trouve que on a tendance à pas assez le faire donc voilà, je trouve que ce sujet là, merci de l'avoir mis sur la table de Business Shower Merci pour toutes les personnes qui sont en train de monter des boîtes ou monter des projets au sein de leur boîte, où ce n'est pas si simple, mine de rien, en ce moment. Donc voilà, merci pour ce partage d'enthousiasme, on aime bien. Bon, donc là, ce que j'entends, c'est que te voilà alignée avec les alternatives médias, engagée sur les rails, avec des cycles de conférences. En fait, on sent que là, tu es vraiment sur une rampe de lancement, finalement. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Déjà, dans un premier temps, que ça continue, que je puisse continuer à faire des belles missions. pour continuer aussi mon engagement par ailleurs parce qu'on ne va pas se mentir, s'il n'y a pas de business moi je ne peux pas soutenir d'autres personnes en difficulté donc vraiment que je continue comme ça quelque chose à laquelle j'ai pensé sur cette question c'est que tu vois mon réseau, mon courage qu'il soit le réseau proche ou lointain tu vois par exemple quand on fait des publications sur LinkedIn, qu'on poste un article sur lequel on a passé énormément de temps, toi quand tu fais un podcast ... Moi, je trouve que ce qui est un peu dommage, c'est que parfois ton entourage professionnel, même parfois amical, il voit ce qui se passe. Mais en fait, il ne t'encourage pas et il ne se rend pas compte à quel point c'est important de mettre un like, de partager, non pas vraiment par pur ego ce que je suis en train de dire, mais je me dis qu'on passe tellement de temps à réfléchir à ces choses-là, à les monter, etc. qu'en fait, malheureusement, on est dans un monde où l'algorithme, s'il n'est pas encouragé, il ne va pas t'exposer. Et je trouve que c'est, moi, ce qu'on peut me souhaiter, c'est que mes amis, mon entourage me soutiennent plus. Enfin, tout comme toi, j'imagine, pour le podcast, parce qu'il y a un travail incroyable derrière et que c'est tellement dommage que par les jeux, les calculs d'un algorithme, on ne soit pas exposé. Non pas que je dise que mon travail est merveilleux, mais en tout cas, il mérite peut-être au moins d'être vu. Enfin,

  • Speaker #1

    j'ai envie de rebondir là-dessus. J'avais super envie de rebondir parce que souvent, je me rends compte. que finalement les gens sont derrière leurs écrans, hyper fiers d'avoir quelqu'un qu'ils connaissent dans leur entourage qui fait ce que tu fais. Et c'est juste que je pense que tu fais bien de le dire parce que ce n'est pas un réflexe. Et je m'étais d'ailleurs notée à moi-même de faire ce qu'on appelle des call to action parce que finalement, le fait de commenter, de liker, de partager, ce n'est pas forcément... On est tellement dans une société où on zappe, tu vois, on scrolle. On ne se rend pas compte que finalement, ce poste qui mène à cet article de blog, tu as mis des heures et des heures de travail derrière pour le créer. Donc, c'est super de le rappeler là. Et c'est vrai qu'à moins d'être dans ce domaine-là, on ne se rend pas bien compte de la quantité de travail et d'énergie que ça demande. Donc, effectivement, on te souhaite que ton entourage partage plus largement tout ça et que tes clients, parce qu'il y a aussi quelque chose que tu as dit, c'est sans tes clients, l'alternative Nuna n'existe pas. Donc voilà, tout ce cercle vertueux que tu as réussi à créer, qu'il perdure au maximum. Est-ce qu'il y a autre chose qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça c'est peut-être quelque chose de plus personnel et peut-être un message, je ne sais pas. Je le pose ici, tu me dis si c'est pertinent. Mais j'aimerais bien que mon entourage, justement, en fait moi j'essaye de me poser toujours la question si je reste trop longtemps dans un entre-soi. Parce que si on prône la diversité, l'égalité, etc., qui sont des valeurs très fortes pour moi, à un moment, je me dis, est-ce que le fait de rester toujours entre soi, est-ce que finalement, on développe notre esprit critique ? Et aujourd'hui, je suis arrivée à un moment de ma vie où ça devient de plus en plus difficile pour moi que des gens de mon entourage, en fait, ne se posent pas de questions au-delà de leur cercle très restreint, bourgeois, CSP+, etc. Je me dis que c'est peut-être limite par les... temps qu'on traverse aujourd'hui, qui sont très difficiles et particulièrement me touchent, voire me blessent, moi en particulier, que si on ne développe pas sa pensée critique, on fait le lit du fascisme. Ils nous guettent, vraiment, et c'est des sujets qui me touchent énormément. Je suis très émue d'en parler parce que ce n'est pas parce qu'on est bien lotis, qu'on vit bien, et c'est mon cas, et celui de mes amis, de mon entourage, que... C'est important quand même de penser à l'autre, de sortir un peu de sa zone de confort et de se dire, OK, en fait, aller voter, être contre un certain nombre de lois, c'est pour protéger les autres qui sont un peu plus loin de l'eau, même si on ne les voit pas au quotidien.

  • Speaker #1

    Et je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est vrai que ça me fait un peu le même effet. En fait, ces sujets engagés dont tu parles, ça fait écho aussi sur toutes les thématiques environnementales. On a beaucoup parlé aujourd'hui dans ma journée d'ambivalence. Et je pense qu'il y a une réelle ambivalence dans certaines couches de la société où effectivement il y a une prise de conscience qui est là. Ce n'est pas si simple pour certaines personnes de trouver la juste posture. Sans être militant, ils ne se sentent ni militants, ni engagés suffisamment. C'est vrai que c'est dur de trouver dans les temps qui courent, dans les temps de... Aujourd'hui il y a eu un mot qui est sorti sur l'environnement actuel qui était le mot de violence, dans un environnement qui est très violent. Trouver sa place. sa juste place, trouver quelle est sa juste responsabilité dans cette histoire, et c'est un peu ça, j'ai l'impression que tu questionnes, c'est quelle est notre responsabilité à titre individuel là-dedans, je trouve ça très juste de le poser ici, justement, de ne pas rester dans un entre-soi, et en même temps clairement, je n'ai pas la réponse sur le comment, parce que c'est tellement complexe mais tout à l'heure, on parlait de pont, et je trouve que c'est assez juste de parler de comment on maintient ces ponts parce que finalement, là on est en train de parler d'un sujet on a parlé de dirigeants, on a parlé de conseils qui sont quand même des business dans lesquels il y a de l'argent qui sont très différents d'autres business qui dans les dernières années ont vraiment subi beaucoup de vagues, de complexités difficiles et voilà je te partage ça comme ça je ne sais pas si c'est juste c'est tout à fait juste ce que tu dis sur le fait que ce n'est pas simple ce que je suis en train de dire,

  • Speaker #0

    attention je ne dis pas que c'est simple et je... Et je sais que les personnes qui, dernièrement, je me suis rendue compte que finalement, elles ne préféraient pas s'occuper de la misère du monde, c'est parce qu'elles avaient d'autres choses à faire. Et je les comprends. C'est humain quand on a déjà un travail, une maison à gérer, des enfants, bien évidemment. Qui suis-je pour les juger ? Mais c'est juste que je me dis que... Juste, je le pose là parce qu'en fait, en ce moment, ce qui se passe est assez grave et dangereux pour nos démocraties. En fait, juste, je me dis que... peut-être qu'il faut qu'on en parle le plus possible et tu disais comment faire, moi aujourd'hui ce que je fais c'est, j'invite toutes les personnes peut-être qui nous écoutent c'est à vraiment se construire une pensée critique à lire énormément à se renseigner et c'est vraiment par cette manière, en plus aujourd'hui on a un accès assez incroyable à plein de ressources, donc vraiment ça serait le premier pas peut-être à faire, de se dégager un peu de temps pour trouver ces moments, pour lire, avoir accès au savoir.

  • Speaker #1

    Et au savoir documenté avec des sources. et effectivement pour pas rester dans cette roue de hamster dans laquelle on a uniquement les informations qu'on veut bien nous donner donc effectivement je suis tout à fait en phase avec toi et je trouve que c'est un sujet tellement vertigineux que je trouve ça intéressant de le poser là et d'ailleurs j'invite les auditeurs, auditrices qui nous écoutent à peut-être nous envoyer eux leur manière de résister, de s'engager de trouver des solutions dans ce monde là qui est, on peut le dire, violent et dangereux Maintenant, laisse-moi enchaîner là-dessus.

  • Speaker #0

    Ça fait une belle transition, je pense.

  • Speaker #1

    C'est une très belle transition pour te demander, selon toi, le sujet de l'alignement, au vu de ce que tu as vécu, quels sont les conseils que tu aimes donner aux personnes qui ont envie de s'aligner ?

  • Speaker #0

    C'est toujours difficile ce sujet des conseils, parce qu'en fait, on se demande si un conseil qu'on s'applique à soi, il est valable pour les autres. Mais je vais quand même jouer le jeu et faire l'exercice. Rassure-toi, Charline.

  • Speaker #1

    Sache que la plupart des personnes que j'invite à ce micro me répondent exactement ça. Donc finalement, c'est peut-être un peu ça le critère de base de la sélection de l'invité. L'humilité fait partie intégrante de ce podcast. Donc partage en tout cas ce qui est juste pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, alors en effet, ce qui est juste pour moi, c'est, tu vois, on est quand même dans une société très rationnelle. On est dans le cartisien, on reste dans sa tête. Mais moi, j'adorerais qu'on apprenne à l'école ou dans les entreprises à ressentir avec son corps. Et je pense que le fait d'apprendre à ressentir avec son corps et son cœur d'ailleurs, n'est-ce pas ? Et bien en fait, ce sont des indicateurs assez incroyables pour savoir si on est au bon endroit. Et si on est bien avec la personne avec laquelle on est, si on est dans une situation toxique ou pas, le corps a des choses tellement incroyables à nous dire. Donc, en fait, peut-être que je me limiterai à ce conseil-là pour dire aux personnes d'essayer de cultiver la connaissance de leur corps par la pratique, je ne sais pas, de sport ou de méditation, de choses comme ça qui vont leur permettre de renouer avec le corps et de sortir parfois un peu de la tête.

  • Speaker #1

    Voilà. Très intéressant, effectivement. Et j'ajouterais finalement de se reconnecter à ces émotions. J'entendais justement hier que les émotions, ça vient d'une racine latine qui signifie mettre en mouvement. Et donc si la racine nous indique qu'une émotion est là pour nous mettre en mouvement, alors c'est sûrement très juste de l'écouter. Et j'ai trouvé que c'est... Voilà, simplement, je fais ma... Surtout que je n'ai pas du tout dit la racine, donc voilà. je vous donne les informations que j'ai sans chercher sur internet mais effectivement je trouve que c'est très juste si chacun, chacune revenait un petit peu à ce qui est important pour elle d'un point de vue corporel, émotionnel certainement que le monde irait un petit peu mieux, je suis d'accord avec toi et puis comme on a entendu que tu aimais tout ce qui était sources, livres, médias podcasts je pense qu'on va se régaler avec la sélection de tout ce qui t'inspire et que tu as envie de partager avec nous pour aller sur ton chemin ?

  • Speaker #0

    Alors en effet, je pourrais t'en citer, mais vraiment te faire une bibliographie, tellement je suis absolument passionnée d'apprentissage. Je lis énormément, j'écoute énormément de podcasts, donc je pourrais vous faire une liste énorme. D'ailleurs, je fais des recommandations, j'ai un book club dans l'alternative, donc si vous souhaitez regarder un petit peu. Mais là, j'ai fait juste une sélection de livres. Mon premier ouvrage, c'est plutôt tout ce qu'a écrit Bell Hooks. En fait, c'est une féministe, autrice, philosophe afro-américaine. Donc, il faut absolument lire tous ses livres. En particulier, à propos d'amour et pourquoi changer, c'est un livre... En fait, elle écrit beaucoup sur la masculinité. Bien sûr, elle est féministe engagée dans l'égalité des genres, mais elle parle aux hommes. Et vraiment, c'est assez incroyable parce que c'est une approche où elle dit finalement qu'autant que les femmes, les hommes souffrent du patriarcat. Et c'est marrant parce que justement, tu viens de parler des émotions ou les hommes à qui on coupe en fait cette connexion à leurs émotions et à tout un tas d'autres choses. Et c'est tellement dommage pour eux en fait. Et j'adore cette autrice pour ces raisons-là. Et la deuxième autrice que je, pareil, vraiment c'est dans la même mouvance, c'est Carol Gilligan qui est plutôt une psychologue américaine qui a écrit Pourquoi le patriarcat ? C'est assez incroyable parce que vraiment, ce livre, je le recommande à tout le monde. En plus, il est en poche, il est accessible, vous pouvez le trouver d'occasion. Vraiment, tout le monde pourrait l'acheter. J'espère qu'il va donner envie à beaucoup de personnes de l'acheter parce qu'il s'adresse à la fois aux hommes et aux femmes. Pour commencer avec les femmes, en fait, ce qui est assez incroyable, c'est que tu vois, on a parlé de syndrome d'imposture, de plein de choses que les femmes, avec lesquelles les femmes gèrent au quotidien. Et en fait, ce qui est génial dans ce livre-là, c'est que l'autrice, en fait, elle explique pourquoi en fait les origines, pourquoi en fait on est comme ça. Et je trouve que tu peux faire du coaching, de la formation, de plein de choses, mais quand tu lis ce livre-là, tu respires et tu dis « Ok, je comprends la cause racine d'où vient mon manque de confiance en moi, mon ceci, mon cela. » Et en fait, c'est un peu une thérapie, vraiment ce livre-là. Et la deuxième, et donc ça c'est pour les femmes, et pour terminer, sur les hommes. Et bien en fait, grâce à un ensemble d'exemples qu'elle donne, c'est comment les hommes, parce qu'ils n'expriment pas leurs émotions, parce qu'ils ne disent pas à leurs amis hommes qu'ils les aiment par exemple, parce que pour un tas de choses, comment ils ont développé l'orgueil, la fierté, des choses qui n'ont pas lieu d'être dans des relations amicales ou même professionnelles. Et comment on se coupe d'une part de ces relations. Et vraiment, moi, si j'avais lu ce livre-là avant, si je l'avais eu entre mes mains. J'aurais pu éviter vraiment des ruptures amicales, professionnelles, des non-dits. Et j'aurais géré les choses autrement parce que je me serais rendu compte d'un plein de choses grâce à ces autrices que je viens de te citer.

  • Speaker #1

    Écoute, Belle Hooks, je la connais. Et ce que j'aime bien dans son écriture, c'est qu'effectivement, elle simplifie sans que ce soit trop simpliste. Donc effectivement, son écriture est assez accessible. Donc c'est vraiment une... un très bel ouvrage. En fait, elle en a plusieurs, mais effectivement, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Et la deuxième, en fait, je vais aller l'acheter direct. Écoute, franchement, c'est que des belles recommandations. J'ai juste envie de te dire que c'est un échange où j'ai été absolument ravie. La dernière question pour toi, c'est concrètement, comment est-ce qu'on te suit ? Si on a adoré cet échange, comment est-ce qu'on t'écrit pour te dire qu'on a adoré cet échange ?

  • Speaker #0

    C'est gentil. Écoute, comment on peut me retrouver ? Aujourd'hui, sur LinkedIn. Et sinon, l'alternativemedia.com pour lire mes articles, me faire un retour. Je serais ravie d'avoir des retours sur si c'est bien, si ce n'est pas bien. Vraiment, je suis preneuse de tous les retours. Donc, LinkedIn et les alternatives essentiellement. Et moi, je serais ravie de répondre et de pouvoir m'améliorer grâce au retour des lectrices et des lecteurs.

  • Speaker #1

    Merci Amina pour ce temps avec moi. Et j'ai juste envie de te dire à très bientôt.

  • Speaker #0

    Oui, merci beaucoup Charline.

Description

As-tu déjà ressenti l'envie d'aligner tes aspirations à la réalité de ta vie professionnelle ?


Dans cet épisode, je te propose une rencontre inspirante avec Amina Ladjici, une entrepreneuse engagée dans l'égalité de genre. Amina nous partage son parcours de vie et ses expériences qui l'ont poussée à créer son propre cabinet de conseil et de coaching. Un cabinet qui, dès sa création est imaginé pour être à la fois rentable mais également solidaire avec des offres RSE by design. Ensemble, nous plongeons dans des thèmes essentiels tels que l'autonomie financière des femmes et l'importance cruciale de l'éducation pour réussir.

Au fil de notre conversation, Amina évoque son projet de coeur, "l'Alternative Média", qui vise à sensibiliser sur l'égalité de genre en impliquant les hommes dans la discussion.


Et parce que nous avons à coeur de parler de tout au micro de ce podcast, Amina nous partage également son expérience avec l'épuisement professionnel, et souligne combien il est vital de prendre soin de soi pour maintenir un équilibre vie.

Cet épisode est une véritable ode à la solidarité et à la célébration de toutes les réussites, qu'elles soient personnelles ou professionnelles.


Place à ce nouvel épisode des alignées.


Pour aller plus loin :

  • Pourquoi le patriarcat ? de Carol Gilligan et Naomi Snider

  • bell hooks - l'ensemble de la bibliographie


Pour suivre Amina :


✨ Si veux en savoir plus sur Les alignées, file découvrir le site internet www.lesalignees.com ou sur mon LinkedIn dans lequel tu découvriras comment nous oeuvrons pour transformer le monde professionnel pour plus d'alignement des salarié·es et la mixité femme/homme.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Amina.

  • Speaker #1

    Bonjour Charline.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Très bien, je suis très excitée à l'idée de notre rencontre.

  • Speaker #0

    Je suis excitée aussi comme une puce depuis ce matin, je n'arrête pas d'y penser. Je me dis mais qu'est-ce qu'on va se dire, ça va être génial ! Parce que les personnes qui connaissent un petit peu le podcast Les Alignés savent que dans ce podcast, on s'autorise à laisser place à tous les sujets qui vont émerger d'une conversation entre deux personnes qui ont envie de se découvrir. Et donc c'est exactement le cas aujourd'hui et je suis ravie que tu aies accepté cette invitation. Alors, toi qui as écouté un certain nombre de podcasts d'Illés Alignés, je commence toujours par une question qui semble simple, mais qui en réalité est assez complexe. La première question pour toi, Amina, c'est Amina Ladjici, qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, en effet, j'ai eu un petit peu d'avance parce que j'ai écouté les autres épisodes. Donc, je suis Amina Ladjici, j'ai 35 ans, j'habite à Paris, enfin plus précisément entre Paris et la Normandie. Je me définirais comme une personne passionnée, très créative. courageuse, très travailleuse et ça c'est ce qui me caractérise et sinon quand même je suis dans la vraie vie entrepreneuse puisque j'ai créé un cabinet de conseil de formation et de coaching, on pourra y revenir je suis une femme très engagée en particulier sur le sujet de l'égalité de genre en milieu professionnel parce que je suis intimement convaincue que l'indépendance, l'autonomisation des femmes leur liberté d'ailleurs vient du fait qu'elles soient autonomes financièrement ... Ça, ça passe donc par un salaire décent et par une éducation aussi.

  • Speaker #0

    Les personnes qui nous écoutent se sont dit, oula, je sais pourquoi elle l'a invitée. Effectivement, il n'y a pas de doute, chers auditeurs, auditrices, on sait pourquoi Amina est là. Pour remettre un petit peu l'église au centre du village, notamment sur le sujet de cette égalité de genre dans le monde professionnel qui, tu le sais aussi, me tient à cœur. Et je pense que ça va être hyper intéressant de parler de ce sujet-là. Mais pour commencer... Ce podcast a été créé pour que les femmes parlent aux femmes, pour que les parcours des unes inspirent le parcours d'autres. En fait, j'ai inventé un processus dans lequel on revient un petit peu à la genèse de qui tu es. À ce moment, alors que j'ai appelé les moments d'alignement, dans lequel vraiment tu as senti que ça grattait, que tu avais le besoin d'agir pour aligner ta tête, ton cœur et ton corps. Ça a été quoi pour toi ce tout premier moment d'alignement ?

  • Speaker #1

    En effet, je pense que des moments de... désalignement, où ça a gratté, j'en ai eu énormément dans ma vie, mais je pense que je n'avais pas encore la maturité pour savoir qu'ils étaient là. Mais je pense que ça fait partie de notre construction. Mais sur des faits un peu plus récents, je dirais que le premier moment de désalignement dans ma dernière expérience professionnelle qui m'a amenée aujourd'hui à ce que je fais, on y reviendra plus tard, c'était je pense, il y a 5 ans, premier jour en fait, je pense, dans un cabinet de conseil français, premier jour, première mission. Je tombe sur un manager qui souhaite en fait avoir l'ascendant sur moi, me dominer. Ça se passe plutôt bien. C'est une relation assez bizarre où je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas, qui n'est pas dans le bon sens professionnel du terme. Et en fait, ça tombe bien parce que moi, j'en avais connu des managers comme ça. Et je m'étais déjà construite en fait une carapace. J'étais devenue beaucoup plus solide. Donc, j'ai réussi à percevoir en lui quelles étaient ses faiblesses et pourquoi il avait besoin d'être dominant avec moi. Et en fait, je ne me suis pas laissée faire. Et donc, j'étais hyper fière de moi. Donc, ça, c'était le premier moment de désalignement. Mais bon, c'était quand même un signal que je n'ai pas perçu et que j'aurais dû attraper à ce moment-là sur cette entreprise, ses valeurs, etc. Et donc, le deuxième moment de désalignement quand même important qui m'a menée à aujourd'hui. Là où j'en suis, c'est vraiment toujours dans cette même entreprise, puisque entre deux, en fait, je n'étais plus en contact avec ce manager. J'ai évolué, j'ai été promue et augmentée tous les ans. Enfin, tout se passait vraiment très bien pour moi. Donc, c'était plutôt post-Covid. l'entreprise a décidé de s'organiser différemment. Et ce qui est très marrant, c'est que, tu vois, post-Covid, on a eu besoin de plus de solidarité, de s'organiser autrement. L'entreprise a pris un virage complètement différent, donc a décidé plutôt de créer des clans, d'organiser un peu ce qu'on appelle les business units sur des modèles beaucoup plus individualistes, sectorisés, etc. Et donc, ça allait quand même à contresens de l'histoire, j'ai envie de dire. Et puis, l'histoire leur a donné tort. puisqu'en fait, aujourd'hui, l'entreprise ne tient plus de bout. Et donc, en fait, moi, je me suis retrouvée à être dans un... On m'enfermait parce que moi, j'adore faire plein de choses. J'adore explorer plein de secteurs, plein d'offres. Et en fait, on m'a dit, mes associés à ce moment-là m'ont dit, en fait, soit t'es avec nous, soit t'es contre nous. Soit tu bosses uniquement pour ce secteur d'activité, pour cette offre-là, soit t'es contre nous. Et moi, j'étais profondément malheureuse parce que moi, j'adore faire plein de choses. Moi, j'ai une... créativité débordante, en fait. Je peux aller explorer le retail comme l'énergie, comme la mobilité. Et donc, voilà, on m'a enfermée. Et donc, c'est à ce moment-là, en fait, où je me suis dit « ça ne va pas le faire » .

  • Speaker #0

    Alors, deux choses que j'entends, parce que j'aime bien rebondir un petit peu sur les signaux que j'entends. Tu parles de signaux faibles. J'ai hâte de savoir la suite. En fait, tu nous fais un petit teasing par rapport à ce manager où tu te dis « j'avais la carapace que je m'étais construite qui m'a permis finalement de survivre pendant ce temps-là » . Je pense que les auditrices et les auditeurs qui écoutent, ils se disent, oula, effectivement, cet environnement qu'on peut nommer quand même toxique, c'est vrai que l'humain, les humains, on est très fort pour réussir à faire avec. Et toi, c'est hyper intéressant que tu dises, dans ta construction, tu avais la capacité à faire avec. Donc, j'ai hâte de savoir ce qui s'est passé pour toi et comment tu as vu ce signaux faible peut-être revenir dans un deuxième temps. Et aussi, je trouve ça hyper intéressant que tu montres que tu es une personne curieuse et que tu as envie de traiter plein de sujets. Et d'ailleurs, je trouve ça... D'ailleurs, très étonnant pour une boîte de conseils d'avoir dit, OK, t'es ultra spécialisé. Alors que finalement, quand on fait du conseil, c'est aussi parce qu'on aime les différentes missions, les différents clients, la pluralité des sujets et de se questionner sur comment on va faire bien sur cette thématique en s'inspirant des autres. Donc, effectivement, je peux comprendre. OK, donc là, on comprend que finalement, la phrase que tu as dite, c'est tu es soit avec nous, soit contre nous. Mais bon, toi, globalement, au fond de toi, tu sentais que t'étais plus trop avec eux.

  • Speaker #1

    Si j'avais envie d'être avec eux, parce que je suis plutôt loyale en fait, et ça faisait quand même cinq ans que je travaillais avec eux, on avait développé un tas de choses avec notamment une très belle équipe, une solidarité, etc. Mais en fait, moi, je leur disais, en fait, moi, je veux être à la fois avec vous et à la fois au niveau du cabinet, en fait, travailler sur plein d'offres, plein de choses, parce que c'est ce qui m'anime. Sinon, moi, je m'éteins en fait et ça ne va pas. Et en fait, ce qui a été quand même aussi marquant, parce que je t'avais donné une partie de l'histoire quand même. Ce qui a, je pense, achevé de me faire prendre ma décision, c'était que, comme le cabinet s'organisait, c'est que moi, mes dossiers, les clients qui étaient hors de mon secteur d'activité, le président de l'entreprise a décidé de me les enlever et de les donner à d'autres. Sauf que moi, j'avais travaillé des années pour les développer. C'est tellement difficile. En plus, je travaillais pour des clients grands comptes du CAC 40. Donc, c'est déjà des comptes très difficiles à aller chercher. Et moi, en l'occurrence, ce dossier qui m'a profondément... touché, qu'on le donne à quelqu'un d'autre. J'avais travaillé pendant un an pour l'avoir. J'étais tellement fière de moi et j'avais fait toute seule. Et en fait, du jour au lendemain, on me dit on va le transférer à quelqu'un et tu n'as pas ton mot à dire.

  • Speaker #0

    Tu utilises des mots un peu forts. Finalement, c'est difficile de se sentir encore engagée quand ce qui te tient à cœur profondément dans ton travail est donné à une autre personne. Et donc, qu'est-ce qui s'est passé pour toi à ce moment-là où tu sens que finalement, ces dossiers ne sont plus pour toi, ils sont pour quelqu'un d'autre ?

  • Speaker #1

    Une profonde injustice. un sentiment d'injustice, d'autant plus que l'injustice est quand même un sentiment, une valeur qui est très, très chère à mon cœur. On en parlera tout à l'heure, j'imagine, mais en fait, ça devenait très dur pour moi, le quotidien, parce que je voyais mon quotidien se rétrécir, devoir faire des choix qui n'étaient pas dans le sens du collectif, de la solidarité. Il fallait piquer les dossiers de l'autre, les contacts de l'autre. En fait, ça devenait un peu un truc qui ne me ressemblait plus et qui ne faisait pas l'âme, d'ailleurs, de ce cabinet, l'âme entrepreneuriale, etc. Et donc, en fait, ce qui s'est passé, c'est que moi, je travaillais encore plus. En fait, ce qui est bizarre, c'est que déjà, je suis une très grande bosseuse. Donc là, j'arrivais au bureau à 7 heures du matin. Je partais à 21 heures, 22 heures. Je ne dormais pas et j'ai fait ça pendant six mois. Et j'ai quand même réussi à résister. Mon corps m'envoyait quand même des signaux parce que déjà, l'insomnie, ce n'est pas un bon signe. Oui, tu verrais ma tête à cette époque-là. Et donc, en fait, je crois que je ne sais plus comment est arrivé le moment de bascule. Je n'arrive plus à trop le situer. Et j'ai dit stop, en fait. Je suis allée voir un médecin, je lui ai dit donnez-moi des médocs pour dormir. Et comme ça, le lendemain, je vais y retourner hyper forte. Oui,

  • Speaker #0

    et puis comme ça, je serai encore plus performante. Et d'ailleurs, si vous pouviez me donner quelque chose pour que je ne dorme pas du tout, mais que ça ne pose aucun problème, ce serait peut-être encore mieux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et donc, le médecin me regarde et me dit mais en fait, non, ça ne va pas du tout. Je n'ai pas vous donné ça. Vous me dites que ça fait six mois que vous avez un sommeil hyper perturbé. Vraiment, je me réveille à trois heures du matin. À 6h30, j'allais au boulot. J'arrivais à 7h comme une folle dans la rue. Il m'a dit non, vous allez vous arrêter un peu, réfléchir, peut-être être accompagnée, etc. Je lui ai dit non, ça ne va pas le faire. J'ai plein de dossiers, j'ai plein de clients qui m'attendent. Bref, ça a été une négociation. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    j'ai pris le dernier rendez-vous ce soir à 20h pour pouvoir venir vous voir. Mais donc, on aime d'amour ce fameux médecin qui a tiré la sonnette d'alarme où finalement, c'était dur à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Eh bien, si, si, bien évidemment, je le remercie parce que, ouais, en effet, c'était, il y avait ce médecin, mais aussi avec tout mon entourage, bien évidemment, qui me disait, écoute, là, ça ne va pas du tout. En fait, regarde-toi, tu as maigri, tu ne dors pas, enfin, bref. Et donc, oui, et c'était, écoute, l'une des décisions les plus sages, j'ai envie de dire, de ma vie qui m'a amenée aujourd'hui à faire ce que je fais.

  • Speaker #0

    Donc la décision que tu as prise, c'est de quitter ce cabinet ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. De le quitter, de me reposer par la suite.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander parce qu'en fait, il y a pas mal de personnes, je me suis rendue compte, qui m'écrivent pour me dire qu'elles suivent les alignés parce qu'elles sont justement dans ces périodes de transition qui ne sont pas évidentes, notamment des périodes, on peut le dire, d'épuisement ou de burn-out, nommons les choses. Et donc j'ai envie de savoir pour toi comment ça s'est passé. Tu sors de ces six mois infernaux. où tu ne dormais plus ? Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Qu'est-ce que tu ressentais ? Qu'est-ce que tu as fait pour être la personne que je vois en face de moi qui n'a tout à fait rien à voir avec une personne en burn-out ?

  • Speaker #1

    Écoute, ce que j'ai fait, c'est que dans un premier temps, j'ai essayé de remplir mon temps. Parce qu'en fait, du jour au lendemain, quand on ne travaille pas plus de 10 heures par jour, qu'est-ce qu'on fait en fait ? Et ça tombait bien parce que moi, je suis passionnée de plein de choses. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai rempli mon temps avec de la natation le matin ou de la course à pied. Ensuite, aller à une séance de ciné ou à un musée, faire des déjeuners avec des copines, des copains, etc. Mais j'ai occupé mon temps parce que je ne voulais absolument pas ressentir ce vide que je n'étais pas en train de travailler. Mais bon, c'est fatiguant quand même tout ça. Et donc, j'ai eu un petit peu de mal à me reposer. Mais finalement, j'ai réussi un peu plus tard à... C'est ce que me disait mon mari, en fait. C'est qu'il me dit, mais je ne comprends pas. Pourquoi tu te lèves tous les jours à 7h du matin alors que tu as le temps de te reposer ? Et en fait, je n'y arrivais pas. Je n'ai jamais réussi d'ailleurs à me laisser complètement aller. Mais parce que ça fait partie de moi, de ma nature. J'ai tellement peur du temps qui passe et de ne pas assez profiter de la vie. C'est vraiment une grande crainte chez moi. Donc, j'ai occupé mon temps. Mais figure-toi que comme je l'ai occupé avec vraiment de l'art, du sport, ça m'a permis de développer. une belle créativité jusqu'à en arriver aujourd'hui à tous les projets que j'ai développés.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que justement en fait la créativité, il y a pas mal d'artistes que je suis où j'ai l'impression que de toute manière ils ont un peu ce cet espace à eux en fait. Sans espace, sans créer de l'espace, de temps, il n'y a pas de créativité. Donc finalement en ouvrant cet espace, qu'est-ce que ça t'a permis de créer ?

  • Speaker #1

    Et bien, écoute, complètement. Pareil comme toi, j'avais beaucoup entendu cette phrase auprès des artistes où ils avaient besoin un peu de juste que tout s'arrête, aller à la montagne, au rando, etc. Et en effet, moi, j'ai ressenti les effets de cette créativité, de penser à autre chose que son quotidien. Et bien, écoute, ça m'a permis de créer un média qui s'appelle l'Alternative Média pour évoquer les sujets d'égalité de genre en entreprise, mais d'un point de vue systémique. Parce qu'en fait, aujourd'hui, ce que j'avais remarqué pendant très longtemps, et tu sais, on avait parlé un petit peu en préparation de ce podcast, c'est de conceptualiser un petit peu le cheminement dans ce féminisme qu'on porte. Et en fait, je me suis dit, il y a beaucoup de personnes qui parlent aux femmes, qui leur disent, tiens, forme-toi, coache-toi. Il y a eu tellement de business qui a été créé autour de ça. C'est une bonne chose, certainement. Bien évidemment, ça a permis à plein de femmes de prendre confiance, etc. Mais je me suis dit, dans un système, il n'y a pas que les femmes, il y a aussi les hommes. Et en fait, on ne s'adresse pas assez aux hommes. Et donc, c'est pour cette raison que j'ai décidé de créer l'Alternative Média pour m'adresser aux hommes, aux dirigeants, aux femmes, bien évidemment. Mais vraiment avec ce souci de m'adresser à eux, avec peut-être leurs mots. Et puis de me dire, c'est peut-être comme ça que j'aurai de l'impact ou que je ferai avancer les choses à ma petite échelle.

  • Speaker #0

    Ce que je trouve intéressant, et c'est quelque chose qu'on développe quand même assez régulièrement, au fil des discussions ici. au micro des alignés, c'est qu'il y a beaucoup d'espaces d'injonction pour expliquer aux femmes qu'elles doivent être la meilleure version d'elles-mêmes. Elles sont coachées dans le développement personnel. C'est assez impressionnant la quantité de femmes par rapport aux hommes, la proportion de femmes par rapport aux hommes qui suivent ce genre d'atelier, de retraite. Après, ça passe du yoga au coaching, en passant par tout ce qui peut être proposé pour être cette meilleure version de soi-même. J'ai même eu envie d'être d'elle-même. Et ce qui est intéressant, je trouve, c'est que finalement, ce que tu poses là, c'est que le syndrome de l'imposture, le plafond de verre, le syndrome de la bonne élève qu'on incombe aux femmes, en effet, on ne peut pas se cacher que nos manières de fonctionner sont différentes des hommes parce qu'on a été élevés différemment. Donc ça, c'est un premier cheval de bataille. Mais ce que toi, tu soulignes que je trouve hyper intéressant dans ton introduction à ton média, c'est comment finalement, on doit faire évoluer le système avec les hommes. Parce que si le système n'évolue pas, alors les femmes auront beau être la meilleure version d'elles-mêmes, faire fi de syndrome de l'imposture, si la porte n'est pas ouverte, si on ne les invite pas à danser, alors il ne se passera rien. Donc, je trouve ça hyper intéressant. Et donc, ce podcast, enfin ce podcast, ce média, pardon, tu l'as créé il y a combien de temps ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, je pense que je l'ai créé il y a huit mois à peu près. Ça prend du temps parce qu'en fait, encore une fois, dans ma logique... que de la manière dont je vais écrire les articles. C'est ce que je dis toujours à mes amis pour rire, c'est que moi, j'ai besoin de lire dix livres avant d'écrire un article. En fait, je lis énormément d'études, c'est très documenté. Je n'ai pas envie de parler uniquement de ma propre expérience parce qu'en effet, peut-être qu'elle peut être intéressante, je ne sais pas. Mais je me dis que le fait de le documenter, d'apporter un peu une vision d'autrice ou d'auteur qui ont écrit des choses, en fait, je ne sais pas, ça donne du crédit. Mais c'est peut-être mon côté un peu très scolaire. Mais voilà. Moi, c'est ma démarche pour ce média.

  • Speaker #0

    Je dois dire que j'ai lu tes articles. Je pense que je les ai tous lus. Ce n'est pas pour te passer de la crème, mais simplement pour dire qu'effectivement, je recommande aux auditrices qui nous écoutent d'aller faire un tour sur l'alternative média parce qu'effectivement, on sent que ce sont des propos qui sont étayés, dans lesquels, moi, j'aime bien dire à mes clients, quand je traite du sujet de la mixité en entreprise, on enlève ce côté émotionnel de « chez nous, c'est différent » . En fait, il y a vraiment des études qui existent. Il y a des gens, des sociologues, des philosophes, des personnes du business qui étudient la place des femmes dans le monde professionnel et l'égalité des genres dans le monde professionnel. Effectivement, j'ai eu envie de te tendre le micro parce que je trouve ça hyper intéressant de revenir à la base et puis d'utiliser les mêmes armes que sur d'autres sujets. On n'aurait pas idée maintenant, aujourd'hui, de traiter un sujet, notamment, par exemple, un sujet environnemental, sans aller parler de... d'éléments scientifiques. Là, toi, finalement, c'est ce que tu fais. Tu fais la même chose. Si je veux reformuler un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et tu sais, parfois, je m'en voulais parce que je voyais les recettes un peu miracles qui marchaient pour les autres. En fait, aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, c'est un peu, allez, je me mets en selfie, puis je raconte mon histoire et ça marche. Alors, bien évidemment, je ne suis personne pour critiquer ces Ausha, mais je me dis... Ça ne me ressemblait pas. En tout cas, moi, ce n'est pas ce dont j'avais envie, d'autant plus que vraiment, moi, ma cible, c'est les dirigeants d'entreprise. Et donc, j'avais envie de m'adresser aussi sur leur langage en fouillant ma documentation, etc. Et donc, oui, c'est vraiment cette Ausha. Et je ne sais pas si vraiment elle a trouvé son public. Mais en tout cas, c'est le début et je suis plutôt de nature très patiente. Donc, ça va ranger mes affaires parce que je vais continuer à le faire, même si aujourd'hui, je n'ai pas l'audience. que j'aurais envie d'avoir, mais ce n'est pas grave. Au moins, j'aurais documenté, je n'aurais pas de regret de ne pas l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Écoute, je rebondis comme ça à chaud. Tu me diras si c'est pertinent, mais effectivement, ce que je trouve hyper intéressant dans la création de médias, c'est que c'est vraiment un vecteur du temps long. Et en effet, quand on va sur les réseaux sociaux, sans critique aucune, il y a une espèce d'instantanéité dans les posts, dans la volonté de partager très rapidement des informations. et qui n'est pas du tout la même chose que ce soit un sujet de podcast ou d'un média ou d'un blog. Effectivement, c'est du temps long. Néanmoins, ça reste gravé dans le marbre. En fait, ce n'est pas juste. En tout cas, je trouve ça très juste et ça m'a beaucoup parlé. Donc, sache qu'effectivement, ce temps long, finalement, est-ce qu'on n'a pas le droit d'être des résistantes du temps long ?

  • Speaker #1

    Complètement. Tu as complètement raison et c'est fou parce que tu sais, quand j'ai écrit le « à propos » un peu de mon média pour expliquer le pourquoi, J'ai dit que j'allais prendre le temps. Parce qu'en effet, moi, dans le business, je n'avais jamais le temps. Je ne voyais pas le temps. J'achevais un boulot monstre, mais je ne prenais pas le temps de le réfléchir. Et donc, c'est pour cette raison qu'en fait, j'ai changé un peu d'approche. Et justement, tout à l'heure, tu me posais la question de ce que j'avais créé pendant ce temps. Donc, il y a bien évidemment ce média, mais aussi une entreprise quand même. Parce que ce média ne me fait pas vivre. Je ne me rémunère pas avec ce média. J'ai créé donc une entreprise, un cabinet de conseil, de coaching et de formation. Parce qu'il faut savoir que j'aime beaucoup ce métier de conseil. Et je n'en suis pas partie parce que je ne voulais plus le faire. Mais c'est parce que les conditions n'étaient pas bonnes. Mais en fait, moi, je considère le conseil comme un métier d'aide à l'autre. En fait, c'est quelqu'un qui a besoin de nous. Donc, on lui apporte notre aide, notre expertise sur un sujet. Donc, j'ai créé ce cabinet-là. Et d'ailleurs, je veux juste en profiter pour remercier les personnes qui m'ont aidée. Donc, ça fait un an que j'ai créé cette entreprise-là et c'est assez fou. Donc, c'est des femmes, en fait, qui m'ont donné énormément de business, qui m'ont apporté énormément d'affaires. Donc, ça ne dérange pas si je les cite. Mais absolument pas.

  • Speaker #0

    Parce que vraiment,

  • Speaker #1

    pour rendre hommage, je pense bien évidemment en premier lieu à Isabelle, Charlotte, Léa, Périne, Fatima, Anne, Philippine. Enfin, elles sont hyper nombreuses, tu vois. Et si. Toutes ces femmes-là qui ont fait que ma première année, j'ai eu aucune difficulté à avoir des missions. Elles m'ont ouvert les portes des grandes entreprises et elles m'ont fait bosser, recommander. Et vraiment, je les remercie chaleureusement parce que c'est assez fou de se dire que du jour au lendemain, on part, on crée sa boîte. Et en fait, les missions, elles sont là. Elles nous attendaient.

  • Speaker #0

    Et c'est très intéressant que tu remettes ça. sur la table, dans le sens où, tu sais, le monde de l'entrepreneuriat, c'est un monde qui est un petit peu nébuleux pour certaines personnes qui sont en entreprise. Et finalement, elles ne se rendent pas compte, pour certaines, combien une main tendue, mais quand je dis une main tendue, on dirait quelque chose qui est de l'ordre de de l'aumône. Non, pas du tout, mais c'est plutôt que, en fait, avoir le courage d'aller donner du business à quelqu'un qui n'a pas encore la centaine de références des gros cabinets. en fait, ça va faire toute la différence dans son business et dans sa pérennité. Et je trouve ça génial que tu cites le nom de toutes tes clientes, parce qu'effectivement, je pourrais dire exactement la même chose que des miens. C'est grâce à eux que tu vis et c'est aussi grâce à eux que ce média de l'alternative média existe. Et tu vois, tu disais que tu ne vis pas de ça, mais moi, je suis persuadée que finalement, c'est un tout. C'est l'alternative qu'elles viennent chercher, c'est ce que tu représentes. Et finalement, c'est une... excellentes stratégies. Je trouve que tu adoptes là pour dire qui tu es et ce en quoi tu crois. Donc voilà, petit retour business que je trouve vraiment génial. En fait, finalement, tu as du business sur les sujets qui t'intéressent. Donc là, vous ne voyez pas, mais elle me dit oui. Donc je me dis, finalement, tu es alignée. Tout va bien pour toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, oui, tout va bien pour moi. Et puis, comme je te disais, en fait... On n'arrête pas la créativité, c'est mon expression en ce moment, parce qu'en fait, à chaque fois, j'ai de nouvelles idées. Là, je viens de créer les alternatives, donc un cycle de conférences engagées, puisque, encore une fois, ça va être une fois par mois sur des sujets aussi variés que l'intelligence artificielle, l'éducation financière, la santé mentale. Il va y avoir plein d'intervenantes et d'intervenants incroyables. Et puis, en fait, à chaque fois, ces conférences ne sont pas payantes, mais en fait, à chaque fois, vous avez la possibilité de participer, d'aider des associations. Donc, pourquoi j'ai fait ça ? En fait, c'est là où c'est important pour moi l'engagement. C'est là où peut-être on peut en parler un petit peu parce que ça me tient énormément à cœur. Donc, si tu veux, tout ce que je viens de te dire là comme projet, je les ai réfléchis, comment dire, un peu dans le jargon RSE by design. Très rapidement, pour te dire que, par exemple, pour mon cabinet de conseil coaching formation, donc il y a bien évidemment, il y a du business, il y a des prestations payantes. Mais en fait, tous mes clients, quand ils me payent, en fait, ils payent une partie solidaire. Je n'en parle pas beaucoup, mais donc mes clients le savent. Donc, à chaque fois, par exemple, qu'ils prennent un coaching, Ça paye un coaching d'une personne qui n'a pas les moyens de se payer un coaching. Voilà, donc ça, c'est intégré dès le départ. Ça a été intégré dans mon offre. Donc, c'est comme ça que j'ai pu accompagner 3-4 personnes pour qu'elles puissent retrouver le goût d'aller au travail. Donc, c'était plutôt des personnes qui étaient en situation d'épuisement professionnel. Mais il y a aussi une association que je soutiens qui est Social Builder, qui travaille œuvre pour les facteurs numériques.

  • Speaker #0

    On connaît très bien ici chez les alignés.

  • Speaker #1

    J'imagine. Donc, pareil, je coache les salariés de Social Reader parce qu'elles n'ont pas les moyens de financer les coachings. Voilà, donc en fait, il y a vraiment cette... À chaque fois, il y a eu un objectif de me dire, en fait, à quel moment je suis, moi aussi, solidaire. Et c'est pour ça qu'en fait, les alternatives, ce qui m'a poussée à me dire, c'est bien, tu vas donner du savoir à des personnes mais qui vont plutôt te ressembler, des personnes qui sont éduquées, CSP, etc. Mais quand on se dit féministe engagée, à quel moment on pense à toutes les femmes, aux petites filles ? qui n'ont pas les moyens d'accéder à tout ça. Et c'est pour ça que je me suis dit, il faut que dans ma vie, je ne perde jamais de vue ces personnes qu'on côtoie peut-être pas au quotidien, parce qu'on est dans les entreprises, etc. Et ça, c'est hyper important pour moi. Et j'espère toujours, et j'espère vraiment que je vais pouvoir en faire plus. Mais en tout cas, je ne les oublie pas. Elles sont toujours là, à côté de moi, dans mes pensées. Ces femmes-là qui n'ont pas vraiment accès à tout ce... Même à un podcast, à tout ce qu'on est en train de se dire.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et je trouve ça vraiment... beau que tu parles de ça ici et que ce soit un point d'honneur pour toi et je pense que ça va beaucoup inspirer des personnes qui nous écoutent ce que ça m'inspire c'est aussi que tu as eu la capacité à créer un business qui te ressemble avec quand tu utilises des mots comme Eressa by Design, je me dis ok elle a pas fait ça par hasard et que tu montres en fait que tu sois la preuve que ça fonctionne, je trouve ça très beau aussi même si à ton échelle pour l'instant t'es un petit cabinet en termes de taille, pas en termes d'engagement et que tu puisses le mettre en place dès la création, je trouve ça vraiment génial. Donc vraiment, bravo à toi. Je suis encore plus fière que tu acceptes de passer à ce podcast désaligné. Donc écoute, voilà, le volet engagement, c'est fait. Tu as passé ton message. Est-ce qu'il y a d'autres sujets sur l'alignement que tu as envie de partager avec moi aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, oui, peut-être. Tu vois, sur le sujet d'être une femme de 35 ans qui n'a pas d'enfant, Pour quelle que soit la raison, qu'elle n'ait pas envie, qu'elle ne se sent pas encore prête, tu vois. Et il y a cette injonction autour de la maternité. Alors moi, bien évidemment, je suis à un âge où toutes mes copines sont en train d'avoir des bébés. Je suis ravie, moi je suis gaga et je suis hyper heureuse pour elles. Mais tu vois, on les célèbre, on est fiers d'elles. Bien sûr, il y a quelque chose qui se matérialise par un enfant, par un être humain qui est présent. Et c'est génial, on le voit, c'est visible. Mais moi, tu vois, parfois je me dis, bah oui, mais en fait, moi j'ai accouché d'un... de plusieurs projets même. Il y a eu cette période un peu de gestation qui a été plus ou moins longue. Mais j'ai accouché d'un projet et je me dis, en fait, parfois... Oui, mais il n'est pas assez valorisé. Je trouve ça un peu dommage que dans nos sociétés, on se dise qu'à 35 ans, tu es marié.

  • Speaker #0

    Tu vis bien, il te manque un enfant. Et en fait, si tu ne fais pas d'enfant, si tu fais une entreprise, on ne va pas autant l'admirer, mais en tout cas te féliciter.

  • Speaker #1

    L'entrepreneuriat et les femmes, je trouve que c'est un gros sujet. Notamment le fait d'être une femme de 35 ans qui n'a pas d'enfant et qui, du coup, est 100% investie dans son travail. Toi, tu sens qu'il n'y a pas cette reconnaissance-là au même titre que tu aurais pu l'avoir si tu avais été un homme. Et je trouve ça très intéressant que tu le soulignes. Et c'est vrai que... Moi, je suis un peu dire, il n'y a pas de bon schéma, parce qu'il y a ces fameuses mômes preneurs, où dès lors que tu montres une entreprise, ce qui a été mon cas, je te partage ça, dès lors que tu as des enfants, en même temps que tu montes ta boîte, on considère que tu fais ça pour aller chercher tes enfants à 16h30 et pour te simplifier la vie. Donc, si tu veux, je trouve qu'il y a vraiment un sujet hyper intéressant dans ce que tu dis, c'est à quel moment est-ce que la femme va pouvoir avoir sa place dans le monde professionnel et que son statut, finalement... personnelle n'impacte pas la qualité et la reconnaissance qu'elle peut avoir de ses pairs et puis de ses potentiels clients et de toutes les personnes qui la voient évoluer et faire des choses absolument dingues parce que tout ce que tu as fait depuis 8 mois c'est quand même assez exceptionnel, on doit se le dire et tu m'as parlé tout à l'heure en off d'un concept que effectivement j'avais... Récemment, oui. Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est ce fameux concept que tu as envie de mettre en place ? Et je me demande si on ne le ferait pas ensemble.

  • Speaker #0

    Écoute, Charline, je pense qu'on va peut-être faire une annonce là. On va trouver une date et puis on va inviter toutes nos copines, nos copains, notre famille, pourquoi pas, à notre business shower. Carrément. Voilà, donc c'est un concept qui nous vient encore une fois des États-Unis. Mais que, tu vois, malgré un peu le côté paillette, etc., de ce truc-là qu'on pourrait de prime abord se dire, c'est un truc comme ça. En fait, moi, j'ai vachement réfléchi et je me suis dit, en fait, oui, pourquoi pas ? À l'heure où les copines font des baby showers, et moi, j'adore organiser ça et je suis super contente. Mais je me dis, en fait, moi, j'ai envie d'organiser ma business shower et d'inviter vraiment tout mon entourage proche, d'ailleurs, qui me soutient. Eh bien, tiens, on va en faire une ensemble et comme ça, on va... On va aller chercher la fierté de ces personnes qui nous tiennent à cœur à ces moments-là pour déjà le célébrer, de célébrer tout ce qu'on a fait. Parce que c'est énorme et on ne s'en rend pas compte. Et moi, la première, parce que comme je bosse énormément, je n'ai jamais l'impression que c'est assez. Donc, en fait, comme je ne le matérialise pas, peut-être autour d'un événement ou de quelque chose,

  • Speaker #1

    ça serait peut-être le moment de penser à cet énorme événement. co-organiser les alternatives et les aligner, je peux te dire que ça va être un truc génial écoute, je trouve ça super et puis tu vois en plus c'est hyper intéressant parce que ça encourage notamment à se poser pour célébrer les victoires et ça c'est quelque chose que déjà à titre personnel je ne fais pas du tout assez et je trouve que on a tendance à pas assez le faire donc voilà, je trouve que ce sujet là, merci de l'avoir mis sur la table de Business Shower Merci pour toutes les personnes qui sont en train de monter des boîtes ou monter des projets au sein de leur boîte, où ce n'est pas si simple, mine de rien, en ce moment. Donc voilà, merci pour ce partage d'enthousiasme, on aime bien. Bon, donc là, ce que j'entends, c'est que te voilà alignée avec les alternatives médias, engagée sur les rails, avec des cycles de conférences. En fait, on sent que là, tu es vraiment sur une rampe de lancement, finalement. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Déjà, dans un premier temps, que ça continue, que je puisse continuer à faire des belles missions. pour continuer aussi mon engagement par ailleurs parce qu'on ne va pas se mentir, s'il n'y a pas de business moi je ne peux pas soutenir d'autres personnes en difficulté donc vraiment que je continue comme ça quelque chose à laquelle j'ai pensé sur cette question c'est que tu vois mon réseau, mon courage qu'il soit le réseau proche ou lointain tu vois par exemple quand on fait des publications sur LinkedIn, qu'on poste un article sur lequel on a passé énormément de temps, toi quand tu fais un podcast ... Moi, je trouve que ce qui est un peu dommage, c'est que parfois ton entourage professionnel, même parfois amical, il voit ce qui se passe. Mais en fait, il ne t'encourage pas et il ne se rend pas compte à quel point c'est important de mettre un like, de partager, non pas vraiment par pur ego ce que je suis en train de dire, mais je me dis qu'on passe tellement de temps à réfléchir à ces choses-là, à les monter, etc. qu'en fait, malheureusement, on est dans un monde où l'algorithme, s'il n'est pas encouragé, il ne va pas t'exposer. Et je trouve que c'est, moi, ce qu'on peut me souhaiter, c'est que mes amis, mon entourage me soutiennent plus. Enfin, tout comme toi, j'imagine, pour le podcast, parce qu'il y a un travail incroyable derrière et que c'est tellement dommage que par les jeux, les calculs d'un algorithme, on ne soit pas exposé. Non pas que je dise que mon travail est merveilleux, mais en tout cas, il mérite peut-être au moins d'être vu. Enfin,

  • Speaker #1

    j'ai envie de rebondir là-dessus. J'avais super envie de rebondir parce que souvent, je me rends compte. que finalement les gens sont derrière leurs écrans, hyper fiers d'avoir quelqu'un qu'ils connaissent dans leur entourage qui fait ce que tu fais. Et c'est juste que je pense que tu fais bien de le dire parce que ce n'est pas un réflexe. Et je m'étais d'ailleurs notée à moi-même de faire ce qu'on appelle des call to action parce que finalement, le fait de commenter, de liker, de partager, ce n'est pas forcément... On est tellement dans une société où on zappe, tu vois, on scrolle. On ne se rend pas compte que finalement, ce poste qui mène à cet article de blog, tu as mis des heures et des heures de travail derrière pour le créer. Donc, c'est super de le rappeler là. Et c'est vrai qu'à moins d'être dans ce domaine-là, on ne se rend pas bien compte de la quantité de travail et d'énergie que ça demande. Donc, effectivement, on te souhaite que ton entourage partage plus largement tout ça et que tes clients, parce qu'il y a aussi quelque chose que tu as dit, c'est sans tes clients, l'alternative Nuna n'existe pas. Donc voilà, tout ce cercle vertueux que tu as réussi à créer, qu'il perdure au maximum. Est-ce qu'il y a autre chose qu'on peut te souhaiter ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça c'est peut-être quelque chose de plus personnel et peut-être un message, je ne sais pas. Je le pose ici, tu me dis si c'est pertinent. Mais j'aimerais bien que mon entourage, justement, en fait moi j'essaye de me poser toujours la question si je reste trop longtemps dans un entre-soi. Parce que si on prône la diversité, l'égalité, etc., qui sont des valeurs très fortes pour moi, à un moment, je me dis, est-ce que le fait de rester toujours entre soi, est-ce que finalement, on développe notre esprit critique ? Et aujourd'hui, je suis arrivée à un moment de ma vie où ça devient de plus en plus difficile pour moi que des gens de mon entourage, en fait, ne se posent pas de questions au-delà de leur cercle très restreint, bourgeois, CSP+, etc. Je me dis que c'est peut-être limite par les... temps qu'on traverse aujourd'hui, qui sont très difficiles et particulièrement me touchent, voire me blessent, moi en particulier, que si on ne développe pas sa pensée critique, on fait le lit du fascisme. Ils nous guettent, vraiment, et c'est des sujets qui me touchent énormément. Je suis très émue d'en parler parce que ce n'est pas parce qu'on est bien lotis, qu'on vit bien, et c'est mon cas, et celui de mes amis, de mon entourage, que... C'est important quand même de penser à l'autre, de sortir un peu de sa zone de confort et de se dire, OK, en fait, aller voter, être contre un certain nombre de lois, c'est pour protéger les autres qui sont un peu plus loin de l'eau, même si on ne les voit pas au quotidien.

  • Speaker #1

    Et je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est vrai que ça me fait un peu le même effet. En fait, ces sujets engagés dont tu parles, ça fait écho aussi sur toutes les thématiques environnementales. On a beaucoup parlé aujourd'hui dans ma journée d'ambivalence. Et je pense qu'il y a une réelle ambivalence dans certaines couches de la société où effectivement il y a une prise de conscience qui est là. Ce n'est pas si simple pour certaines personnes de trouver la juste posture. Sans être militant, ils ne se sentent ni militants, ni engagés suffisamment. C'est vrai que c'est dur de trouver dans les temps qui courent, dans les temps de... Aujourd'hui il y a eu un mot qui est sorti sur l'environnement actuel qui était le mot de violence, dans un environnement qui est très violent. Trouver sa place. sa juste place, trouver quelle est sa juste responsabilité dans cette histoire, et c'est un peu ça, j'ai l'impression que tu questionnes, c'est quelle est notre responsabilité à titre individuel là-dedans, je trouve ça très juste de le poser ici, justement, de ne pas rester dans un entre-soi, et en même temps clairement, je n'ai pas la réponse sur le comment, parce que c'est tellement complexe mais tout à l'heure, on parlait de pont, et je trouve que c'est assez juste de parler de comment on maintient ces ponts parce que finalement, là on est en train de parler d'un sujet on a parlé de dirigeants, on a parlé de conseils qui sont quand même des business dans lesquels il y a de l'argent qui sont très différents d'autres business qui dans les dernières années ont vraiment subi beaucoup de vagues, de complexités difficiles et voilà je te partage ça comme ça je ne sais pas si c'est juste c'est tout à fait juste ce que tu dis sur le fait que ce n'est pas simple ce que je suis en train de dire,

  • Speaker #0

    attention je ne dis pas que c'est simple et je... Et je sais que les personnes qui, dernièrement, je me suis rendue compte que finalement, elles ne préféraient pas s'occuper de la misère du monde, c'est parce qu'elles avaient d'autres choses à faire. Et je les comprends. C'est humain quand on a déjà un travail, une maison à gérer, des enfants, bien évidemment. Qui suis-je pour les juger ? Mais c'est juste que je me dis que... Juste, je le pose là parce qu'en fait, en ce moment, ce qui se passe est assez grave et dangereux pour nos démocraties. En fait, juste, je me dis que... peut-être qu'il faut qu'on en parle le plus possible et tu disais comment faire, moi aujourd'hui ce que je fais c'est, j'invite toutes les personnes peut-être qui nous écoutent c'est à vraiment se construire une pensée critique à lire énormément à se renseigner et c'est vraiment par cette manière, en plus aujourd'hui on a un accès assez incroyable à plein de ressources, donc vraiment ça serait le premier pas peut-être à faire, de se dégager un peu de temps pour trouver ces moments, pour lire, avoir accès au savoir.

  • Speaker #1

    Et au savoir documenté avec des sources. et effectivement pour pas rester dans cette roue de hamster dans laquelle on a uniquement les informations qu'on veut bien nous donner donc effectivement je suis tout à fait en phase avec toi et je trouve que c'est un sujet tellement vertigineux que je trouve ça intéressant de le poser là et d'ailleurs j'invite les auditeurs, auditrices qui nous écoutent à peut-être nous envoyer eux leur manière de résister, de s'engager de trouver des solutions dans ce monde là qui est, on peut le dire, violent et dangereux Maintenant, laisse-moi enchaîner là-dessus.

  • Speaker #0

    Ça fait une belle transition, je pense.

  • Speaker #1

    C'est une très belle transition pour te demander, selon toi, le sujet de l'alignement, au vu de ce que tu as vécu, quels sont les conseils que tu aimes donner aux personnes qui ont envie de s'aligner ?

  • Speaker #0

    C'est toujours difficile ce sujet des conseils, parce qu'en fait, on se demande si un conseil qu'on s'applique à soi, il est valable pour les autres. Mais je vais quand même jouer le jeu et faire l'exercice. Rassure-toi, Charline.

  • Speaker #1

    Sache que la plupart des personnes que j'invite à ce micro me répondent exactement ça. Donc finalement, c'est peut-être un peu ça le critère de base de la sélection de l'invité. L'humilité fait partie intégrante de ce podcast. Donc partage en tout cas ce qui est juste pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, alors en effet, ce qui est juste pour moi, c'est, tu vois, on est quand même dans une société très rationnelle. On est dans le cartisien, on reste dans sa tête. Mais moi, j'adorerais qu'on apprenne à l'école ou dans les entreprises à ressentir avec son corps. Et je pense que le fait d'apprendre à ressentir avec son corps et son cœur d'ailleurs, n'est-ce pas ? Et bien en fait, ce sont des indicateurs assez incroyables pour savoir si on est au bon endroit. Et si on est bien avec la personne avec laquelle on est, si on est dans une situation toxique ou pas, le corps a des choses tellement incroyables à nous dire. Donc, en fait, peut-être que je me limiterai à ce conseil-là pour dire aux personnes d'essayer de cultiver la connaissance de leur corps par la pratique, je ne sais pas, de sport ou de méditation, de choses comme ça qui vont leur permettre de renouer avec le corps et de sortir parfois un peu de la tête.

  • Speaker #1

    Voilà. Très intéressant, effectivement. Et j'ajouterais finalement de se reconnecter à ces émotions. J'entendais justement hier que les émotions, ça vient d'une racine latine qui signifie mettre en mouvement. Et donc si la racine nous indique qu'une émotion est là pour nous mettre en mouvement, alors c'est sûrement très juste de l'écouter. Et j'ai trouvé que c'est... Voilà, simplement, je fais ma... Surtout que je n'ai pas du tout dit la racine, donc voilà. je vous donne les informations que j'ai sans chercher sur internet mais effectivement je trouve que c'est très juste si chacun, chacune revenait un petit peu à ce qui est important pour elle d'un point de vue corporel, émotionnel certainement que le monde irait un petit peu mieux, je suis d'accord avec toi et puis comme on a entendu que tu aimais tout ce qui était sources, livres, médias podcasts je pense qu'on va se régaler avec la sélection de tout ce qui t'inspire et que tu as envie de partager avec nous pour aller sur ton chemin ?

  • Speaker #0

    Alors en effet, je pourrais t'en citer, mais vraiment te faire une bibliographie, tellement je suis absolument passionnée d'apprentissage. Je lis énormément, j'écoute énormément de podcasts, donc je pourrais vous faire une liste énorme. D'ailleurs, je fais des recommandations, j'ai un book club dans l'alternative, donc si vous souhaitez regarder un petit peu. Mais là, j'ai fait juste une sélection de livres. Mon premier ouvrage, c'est plutôt tout ce qu'a écrit Bell Hooks. En fait, c'est une féministe, autrice, philosophe afro-américaine. Donc, il faut absolument lire tous ses livres. En particulier, à propos d'amour et pourquoi changer, c'est un livre... En fait, elle écrit beaucoup sur la masculinité. Bien sûr, elle est féministe engagée dans l'égalité des genres, mais elle parle aux hommes. Et vraiment, c'est assez incroyable parce que c'est une approche où elle dit finalement qu'autant que les femmes, les hommes souffrent du patriarcat. Et c'est marrant parce que justement, tu viens de parler des émotions ou les hommes à qui on coupe en fait cette connexion à leurs émotions et à tout un tas d'autres choses. Et c'est tellement dommage pour eux en fait. Et j'adore cette autrice pour ces raisons-là. Et la deuxième autrice que je, pareil, vraiment c'est dans la même mouvance, c'est Carol Gilligan qui est plutôt une psychologue américaine qui a écrit Pourquoi le patriarcat ? C'est assez incroyable parce que vraiment, ce livre, je le recommande à tout le monde. En plus, il est en poche, il est accessible, vous pouvez le trouver d'occasion. Vraiment, tout le monde pourrait l'acheter. J'espère qu'il va donner envie à beaucoup de personnes de l'acheter parce qu'il s'adresse à la fois aux hommes et aux femmes. Pour commencer avec les femmes, en fait, ce qui est assez incroyable, c'est que tu vois, on a parlé de syndrome d'imposture, de plein de choses que les femmes, avec lesquelles les femmes gèrent au quotidien. Et en fait, ce qui est génial dans ce livre-là, c'est que l'autrice, en fait, elle explique pourquoi en fait les origines, pourquoi en fait on est comme ça. Et je trouve que tu peux faire du coaching, de la formation, de plein de choses, mais quand tu lis ce livre-là, tu respires et tu dis « Ok, je comprends la cause racine d'où vient mon manque de confiance en moi, mon ceci, mon cela. » Et en fait, c'est un peu une thérapie, vraiment ce livre-là. Et la deuxième, et donc ça c'est pour les femmes, et pour terminer, sur les hommes. Et bien en fait, grâce à un ensemble d'exemples qu'elle donne, c'est comment les hommes, parce qu'ils n'expriment pas leurs émotions, parce qu'ils ne disent pas à leurs amis hommes qu'ils les aiment par exemple, parce que pour un tas de choses, comment ils ont développé l'orgueil, la fierté, des choses qui n'ont pas lieu d'être dans des relations amicales ou même professionnelles. Et comment on se coupe d'une part de ces relations. Et vraiment, moi, si j'avais lu ce livre-là avant, si je l'avais eu entre mes mains. J'aurais pu éviter vraiment des ruptures amicales, professionnelles, des non-dits. Et j'aurais géré les choses autrement parce que je me serais rendu compte d'un plein de choses grâce à ces autrices que je viens de te citer.

  • Speaker #1

    Écoute, Belle Hooks, je la connais. Et ce que j'aime bien dans son écriture, c'est qu'effectivement, elle simplifie sans que ce soit trop simpliste. Donc effectivement, son écriture est assez accessible. Donc c'est vraiment une... un très bel ouvrage. En fait, elle en a plusieurs, mais effectivement, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Et la deuxième, en fait, je vais aller l'acheter direct. Écoute, franchement, c'est que des belles recommandations. J'ai juste envie de te dire que c'est un échange où j'ai été absolument ravie. La dernière question pour toi, c'est concrètement, comment est-ce qu'on te suit ? Si on a adoré cet échange, comment est-ce qu'on t'écrit pour te dire qu'on a adoré cet échange ?

  • Speaker #0

    C'est gentil. Écoute, comment on peut me retrouver ? Aujourd'hui, sur LinkedIn. Et sinon, l'alternativemedia.com pour lire mes articles, me faire un retour. Je serais ravie d'avoir des retours sur si c'est bien, si ce n'est pas bien. Vraiment, je suis preneuse de tous les retours. Donc, LinkedIn et les alternatives essentiellement. Et moi, je serais ravie de répondre et de pouvoir m'améliorer grâce au retour des lectrices et des lecteurs.

  • Speaker #1

    Merci Amina pour ce temps avec moi. Et j'ai juste envie de te dire à très bientôt.

  • Speaker #0

    Oui, merci beaucoup Charline.

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