- Speaker #0
Bienvenue sur Les Alignés, je suis Charline Moreau, consultante et coach en entreprise et depuis plus de trois ans, je tends le micro à des femmes qui ont osé aligner leur vie avec leurs valeurs. Depuis toujours, ce sont des conversations authentiques avec des femmes sur leur parcours qui m'ont permis de profondément questionner ma vision de l'ambition et de la place que je voulais prendre. Alors je me suis dit que ces échanges intimistes pourraient inspirer d'autres personnes s'ils étaient diffusés plus largement. C'est comme ça que les alignés sont nés. Tous les 15 jours, je partage avec toi des discussions inspirantes où l'on parle de tout. De pro, de perso, de passion, de reconversion, de réussite, de doute ou encore d'engagement. Parce que trouver sa place en tant que femme dans la société est un cheminement. Et chaque parcours peut nous éclairer. Si ce podcast te plaît déjà, j'ai besoin de toi pour le faire grandir. Partage-le à une personne qui en a besoin. Et surtout, laisse-moi un commentaire et 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Je sais, ça n'a l'air de rien. Mais c'est vraiment très utile pour moi et pour faire connaître ce podcast. Maintenant, je laisse la place à ce nouvel épisode des Alignées. On dit souvent que pour se lancer dans l'entrepreneuriat, il faut avoir la bonne idée au bon moment. Je dirais tout simplement que cet épisode prouve qu'il faut bien plus que cela. Natacha a puisé son inspiration dans son quotidien de maman. En 2019, elle ne parvient pas à soigner... l'eczéma de sa fille qui refuse d'appliquer les crèmes prescrites quotidiennement. Au détour d'un voyage en Corée, elle trouve une jolie boîte avec un nœud dont seuls les Coréens ont le secret. Elle transvase la crème de sa fille et transforme cette corvée en un moment de plaisir. Et là, la magie opère. L'eczéma de sa fille disparaît petit à petit et cette petite boîte va faire germer chez Natacha une idée qui ne la quittera plus. En révolutionnant le packaging, créant elle-même des formulations adaptées, Elle rêve d'aider d'autres enfants dans la même situation avec une idée simple. Une crème appliquée avec soin et quotidiennement est l'unique moyen de soigner des peaux sensibles ou atopiques. Après deux ans de travail sur les formulations, grâce à son expertise de pharmacienne, Natacha lance son produit en pleine pandémie depuis la Chine. Pour cette pharmacienne ayant travaillé pendant 20 ans dans les cosmétiques, c'est un vrai coup dur. Mais Natacha s'accroche, revoit ses objectifs et adapte sa stratégie pour faire perdurer sa toute jeune main. En écoutant Natacha, je me suis dit qu'il fallait une résilience infinie et un mental à toute épreuve pour mener à bout ses projets. Je te laisse découvrir cet épisode qui donne envie de trouver la bonne idée qui devient un moteur inépuisable pour oser monter son business et faire fi des pandémies. Place à ce nouvel épisode des Alignés ! Bonjour Natacha !
- Speaker #1
Bonjour Charline, enchantée.
- Speaker #2
Comment vas-tu ?
- Speaker #1
En pleine forme, oui, je crois qu'on est un peu loin l'une de l'autre, mais moi le soleil se couche et toi il doit se lever, je pense.
- Speaker #2
Écoute, moi sur les montagnes ce matin, le soleil était très beau. Donc oui, effectivement, on est très loin l'une de l'autre. Et les auditrices qui écoutent ce podcast savent que j'aime bien être en face à face, mais cette fois-ci, ce n'est pas possible parce que... Est-ce que tu peux nous dire où tu es ?
- Speaker #1
J'habite à Shanghai.
- Speaker #2
Voilà, donc tu es à Shanghai, on se verra cet été très probablement. Diti, là, en fait, tu as une histoire et tu as un parcours qui m'a semblé très intéressant à partager avec nos auditrices. En fait, dans ce podcast, j'ai inventé un process et la toute première question qui semble simple, mais qui en réalité est assez complexe, que je pose à mes invités, est la suivante. Natacha Tarascon, qui es-tu ?
- Speaker #1
Effectivement, c'est complexe parce que je pense qu'on est toutes multipersonnelles, mais avant tout, je suis quand même une maman parce que je suis une maman de trois enfants et que c'est quelque chose de... très important pour moi. Je suis aussi pharmacien et je le revendique parce que c'est important pour le métier que je fais. Ça donne de la crédibilité dans mon travail. Je suis aussi la femme de Florent puisque c'est important aussi ce point-là parce que c'est aussi l'histoire de notre vie et puis de différentes expatriations. Et puis, je suis la fondatrice d'une marque toute jeune puisque je l'ai créée il n'y a pas si longtemps. Donc voilà, un peu ce qu'on appelle Octopus. La pieuvre avec plusieurs bras, mais on essaye de mener ça de front.
- Speaker #2
Effectivement, une femme avec tout un champ, là tu disais octopus, donc la pieuvre avec une pluralité de casquettes. Moi, j'aime bien parler de casquettes. Et donc, dans ce podcast, en fait, l'objectif, c'est de comprendre comment tu en es arrivé à être la femme que tu es. Et on suit un process assez simple, qui est de réfléchir ensemble à quel a été ton tout. tout premier moment à toi. d'alignement, le premier moment où tu as senti la nécessité d'aligner ta tête, ton cœur et ton corps ?
- Speaker #1
Alors je pense qu'effectivement c'est vraiment lié avec l'histoire de Doucea. Alors toi tu dis aligner et moi je disais le puzzle de ma vie. En fait je suis maman de trois enfants, je suis pharmacien, j'avais travaillé 20 ans dans les cosmétiques. J'étais arrivée à un moment dans ma vie où... Je pouvais me permettre financièrement et intellectuellement, parce que j'avais assez de connaissances sur ce marché, de me dire maintenant je me lance. Donc je pense qu'effectivement les planètes se sont alignées au moment où j'ai créé Doucea. C'est à mon avis le premier alignement que j'ai vu. C'était le bon moment, j'étais ni trop vieille, ni trop jeune. J'avais mes trois enfants qui étaient plutôt sur la voie. Et je me suis dit c'est maintenant. ou jamais parce qu'après, ce sera trop tard.
- Speaker #2
Toi, le tout premier moment dans ta vie, c'est vraiment ce moment-là où tu as senti les planètes du puzzle s'aligner. Alors, en général, les personnes reviennent à des choses très, très anciennes. Mais toi, pour parler de ce moment-là en particulier, comment ça s'est matérialisé ? Tu étais où ? Qu'est-ce que tu faisais ? On a envie de savoir dans quelle configuration tu étais.
- Speaker #1
Alors déjà, l'histoire vraiment de Doucette, c'est que ma fille avait de l'eczéma. et beaucoup d'eczéma. Et un peu comme toutes les mamans qui vivent à l'étranger, je ramenais tous mes produits de France dans mes valises. Et puis, c'était l'âge où elle avait 4-5 ans. C'était l'époque de la Reine des Neiges. C'est l'époque où c'était une princesse. Elle ne voulait plus se soigner. Elle boudait tous les produits que je ramenais. Donc, je ne m'en sortais pas trop. En plus, j'étais un peu débordée au niveau du travail, au niveau des enfants. Et en plus, c'est l'Isaac qui avait des gros problèmes de peau. Je ne savais plus trop où j'en étais et je suis partie en Corée pour un client. Et là, j'ai vu un petit pot avec un petit nœud rose tout mignon. Et je me suis dit, mais mon Dieu, si moi j'avais eu sa petite fille ou si je pouvais ramener ça pour ma fille, ce serait vraiment extraordinaire. Et donc, j'ai acheté ce petit pot. Je suis arrivée, je l'ai lavé. J'ai mis sa crème à l'intérieur. J'ai revissé le petit pot et je lui ai dit, tiens ma chérie, c'est le petit pot qui soigne toutes les petites princesses. De ce jour-là, elle a utilisé la crème, même si ça l'a piqué un peu, parce que c'est vrai que tous les packagings sont assez austères dans la dermatologie. Ils sont efficaces, mais ils sont austères. Et en fait, de ce jour-là, tout de suite, elle l'avait mis sur sa table de nuit. Elle me disait, on met la crème de princesse. On avait vraiment trouvé une petite poutine et un petit moment à nous. Et je me suis dit, c'est vraiment ce qui me manquait justement, c'est qu'avec chaque enfant, je puisse avoir ce petit moment un peu sympathique et de transmission maternelle en fait. Et je me suis posé la question, je me suis dit, c'est vrai que dans la dermatologie, immenses ce côté un peu glamour, un peu sympa, un peu on est dans l'autonomie de l'enfant et ça devrait exister. Donc avec mon côté un peu pharmacien, on revient à cet alignement, mon côté pharmacien, mon côté scientifique, mais aussi ce côté un peu marketing que j'avais cumulé pendant ces 20 ans. Puis cette expérience que j'avais en tant que maman, j'ai un peu combiné ces trois pour pouvoir créer Doucea. Et puis après, l'aventure a démarré. Mais effectivement, ça vient d'un constat, d'un constat personnel. C'est souvent comme ça, quand tu crées une startup, c'est qu'il y a un vide. C'est comme ça qu'a été créé pas mal de petits starters. On a observé qu'il y avait un vide, même niche soit-il, même petit soit-il, mais j'ai essayé de le combler en arrivant avec des produits dermatologiques, mais un petit peu plus agréables à utiliser.
- Speaker #2
Et tu nous dis que tu as passé 20 ans dans la cosmétique. Tu nous as aussi parlé d'expatriation. En fait, moi, je suis assez curieuse. J'ai envie de savoir comment est-ce qu'on passe d'un… On va dire, tu parlais tout à l'heure d'être sur les rails. Du moment où on est sur les rails, au moment où on se dit, tiens, je vais monter une startup. En fait, est-ce qu'il s'est passé des questions dans ta tête ou est-ce que finalement, ça s'est passé de manière tout à fait naturelle ? Surtout pour les personnes qui nous écoutent et qui se disent, OK, donc moi, je suis dans un job, je suis sur mes rails, j'ai mes trois enfants. C'est quand même des choses qui font qu'on peut se dire que ça peut être des freins. Qu'est-ce qui a fait que toi, effectivement, tu observes un vide, mais tu y vas ?
- Speaker #1
Déjà, effectivement, je pense que j'ai quand même un côté assez aventurière parce que j'ai toujours aimé les voyages. Je suis partie jeune en sac à dos aux États-Unis. J'ai quand même toujours eu ce goût du risque, en fait. Je pense que je suis allée en Amérique latine toute seule. On voit, il y a des personnalités qui sont plus réservées, qui sont plus… Moi, j'ai quand même eu toujours le goût du risque. Et pourtant, c'est vrai que quand tu fais des études de pharmacie, jamais j'aurais pensé avoir fait une carrière à l'étranger parce que notre niveau d'anglais, quand même… En France, quand je vois mes enfants, de la manière dont ils vont à l'école, ils ont déjà trois langues, ils parlent trois langues couramment, c'est vrai que le système français est quand même assez lent au niveau des langues. Donc moi, je n'ai pas en plus de skills en français. Je perds mes mots des fois. Je ne suis pas vraiment douée pour les langues et jamais je ne me suis réimaginée faire une carrière à l'étranger. Je n'étais pas très douée en anglais, pas non plus exceptionnelle en espagnol. Et pourtant, j'ai travaillé en Amérique latine, j'ai travaillé au Moyen-Orient et ensuite en Asie. Mais je pense que j'avais vraiment envie de ça. Donc c'est vrai que même en pharmacie pendant six ans où je n'ai pas parlé anglais, j'ai pris de moi-même pour payer des cours en plus, pour pouvoir aller l'été voir une cousine qui vivait aux États-Unis. Donc vraiment, c'était quand même une envie de me dire, même si j'ai... pas toutes les cartes, finalement, avec de la bonne volonté, on peut y arriver. Donc, voilà, c'est quand même ce côté un petit peu aventurière et me dire, bon, écoute, j'ai pas eu toutes les chances de mon côté, mais maintenant, je vais essayer de rattraper tout ça. Et je pense qu'effectivement, avec de la bonne volonté, on y arrive.
- Speaker #2
C'est assez inspirant, en fait, effectivement, parce que tu vois le côté pharmacie, déjà, ce sont des études longues. Et en fait, toi, par rapport au sujet d'être pharmacienne, tu te destinais dans tes études à travailler dans le monde des cosmétiques. ou travailler en officine de manière classique ?
- Speaker #1
Moi, en fait, j'avais toujours prévu de travailler dans les cosmétiques. Et c'est vrai que j'avais dans ma famille quelqu'un qui travaillait dans les cosmétiques qui était passé par la voie commerciale, donc des écoles de commerce, et m'avait dit, tu sais, Natacha, j'ai un regret, et si je peux me permettre, je vais te le transmettre, c'est de ne pas avoir une formation scientifique. Parce que quand même, quand tu es dans les cosmétiques, que tu parles du collagène, que tu parles du fibroblast, que tu peux t'entraîner, ce n'est pas une lacune, on peut s'entraîner. mais si tu peux avoir déjà cette... de base, ça avait quand même... Moi, j'ai toujours aimé les cosmétiques, la parfumerie, etc. Donc, je me suis dit, de toute façon, la pharmacie, et j'engage souvent les étudiants à suivre cette voie, parce que c'est assez généraliste, finalement. Tu peux travailler après dans beaucoup de domaines, dans la publicité, dans la production, en hôpital, dans la cosmétique, en vétérinaire, ça reste quand même très généraliste. Donc, c'est cette voie, en fait. Donc, on m'avait donné ce conseil, que j'ai suivi, et je ne regrette pas, finalement.
- Speaker #2
Oui, parce qu'au début, tout à l'heure, tu as dit, je suis une scientifique, que ça fait partie partie de ce que tu as présenté, de ton ADN de départ. En tout cas, c'est ce que j'ai ressenti aussi de toi. Effectivement, c'est quelque chose qui transpire le côté goût du risque. Tu me parles de ton goût du risque. Et comment ça se matérialise ? Parce que là, on te voit avec ta fille qui a ses problèmes de peau. Tu trouves cette petite boîte. Tu commences à créer un packaging comme ça avec cette petite boîte. Tu vois que ça fonctionne. Et comment tu te lances ?
- Speaker #1
En fait, c'est assez rigolo parce que ma fille avait fait une soirée. Yama chez sa super copine et la maman me dit, parce qu'elle connaissait Elisa parce que je disais, c'était pas la première fois après avoir pris le bain est-ce que tu peux lui mettre la crème parce que sinon ça va la gratter cette nuit et elle me dit, tiens c'est marrant, Elisa n'a plus d'eczéma elle me dit, t'as acheté un nouveau produit je dis non, j'ai pas acheté un nouveau produit juste le produit que j'achète depuis toujours elle le met, donc quand tu mets ta crème tu vois les effets on parle de la régénération cellulaire, c'est 28 jours donc si tu mets ta crème tous les jours ta peau réagit, bon alors des fois elle peut mal réagir à un produit mais de manière générale elle réagit elle me dit ah mais c'est incroyable et donc je raconte l'histoire, je suis allée en Corée j'ai acheté ce pot, parce qu'ils sont doués les Coréens pour faire ce genre de petits produits ce qu'on appelle des produits gimmicks, des packagings un peu rigolos elle me dit écoute la prochaine fois, elle avait 4 filles la prochaine fois que tu y vas, est-ce que tu peux m'en ramener et je vais faire la même chose je me suis dit il y a une demande en fait, c'est pas que la mienne il y a une vraie demande auprès des mamans de se dire voilà et puis donc un jour j'ai rassemblé toutes mes copines, j'ai dit, voilà, écoutez, j'ai un projet, qu'est-ce que vous en pensez ? Donc, on a brainstormé ensemble, on a regardé, est-ce que c'est vraiment un projet niche ? Ensuite, j'en ai parlé à mon mari. J'ai fait un petit business plan. Je dis, ben voilà, tout ce qu'on va avoir, tout ce qu'on a besoin. Il faut que j'investisse, voilà, tout ce que ça va répercuter parce que c'est important aussi. Quand on a un salaire et qu'on a une situation plutôt confortable, de passer dans l'ère de la start-up, il faut vraiment que tout le monde soit au courant parce que ça, je le dis souvent, non seulement vous gagnez plus d'argent, mais vous en perdez. Donc, c'est vraiment un projet familial. C'est-à-dire qu'il y a plein de choses qu'il faut faire attention. Il y a plein de choses en termes d'investissement. Est-ce qu'on peut continuer à faire de nouveaux investissements ? Est-ce qu'il faut vendre quelque chose ? C'est un vrai projet familial quand on parle d'une entreprise comme ça. Il faut en discuter en famille. C'est pour ça que je te dis que je reviens dans ton alignement. C'était un moment dans ma vie où c'était possible parce que j'avais travaillé pendant 20 ans, j'avais mis un peu d'argent de côté pour pouvoir faire le démarrage de cette entreprise parce que mon mari était arrivé à un certain niveau. où même si je me plantais, je ne mettais pas en danger ma famille. C'est-à-dire qu'il y avait un toit, il y avait de quoi manger. Alors, il n'y avait pas d'extra, mais on était dans un climat, comme on dit en anglais, safe. Donc, on ne mettait pas la famille en danger. C'est là où je me dis vraiment, j'admire les hommes qui sont entrepreneurs parce qu'eux, en plus, ils ont souvent ce stress de famille. Donc, moi, j'avoue que j'étais encadrée avec mon mari qui me disait écoute, on tente tout, tu tentes tout. Et puis, ça marche, c'est super, ça ne marche pas, on aura perdu de l'argent, on aura tenté, mais on ne met pas la famille en danger. Donc ça, c'est pour te dire qu'il fallait choisir aussi le moment. Et c'était le bon moment. Après, c'était trop tard.
- Speaker #2
Et tu vois, ça, je trouve quelque chose de très intéressant à partager parce que tu dis les hommes entrepreneurs, mais en fait, il y a beaucoup de femmes entrepreneuses qui se posent la question justement parce que ce côté capacité à subvenir aux besoins de sa famille. c'est très généralement aussi féminin. Et ça peut être un vrai blocage. Et je trouve qu'aujourd'hui, c'est juste mon point de vue en tant qu'entrepreneuse, qu'il y a beaucoup de femmes qui se reconvertissent dans des métiers ou qui créent des boîtes, qui ne gagnent pas d'argent au début parce que c'est la réalité. d'une entreprise qui se crée. Et je trouve ça très intéressant en fait que tu parles de ce côté-là, de ce début de je crée un business plan, je me pose la question, est-ce que je suis en capacité de répondre financièrement à mes besoins familiaux ? Et voilà, il se trouve que dans l'organisation familiale, c'est ton mari qui arrive à faire le tampon si jamais il y a un problème. Mais je trouve ça très intéressant en termes de conseils, enfin en tout cas je le ressens comme ça, pour des personnes qui auront envie de faire comme toi, de poser les bases. de qu'est-ce que je suis en capacité de mettre en œuvre ou non en fonction de mes finances et de prendre en compte cette espèce d'insécurité financière qui n'est pas à négliger au départ et de se faire un peu avoir par ces chimères, le côté ultra tendance de monter une boîte. En fait, derrière, il y a quand même une réalité, comme tu le disais très bien, de ne pas gagner d'argent, de ne plus avoir ce salaire-là et donc qui va avoir des répercussions très nettes sur la réalité de ta famille, tu disais, plus d'extra.
- Speaker #1
c'est une réalité et c'est un fait et je trouve ça vraiment super que tu puisses en parler il faut être honnête parce que déjà en plus moi dans le plan que j'avais fait, j'ai lancé en 2021 parce que j'ai mis deux ans pour préparer mes formules, pour les enregistrer, pour les faire tester et le jour où on le lance c'est en 2021 en plein moment où l'épidémie va exploser donc autant te dire qu'en plus je me suis pris l'épidémie sur la tête et c'est à dire que quand tout est fermé Merci. tout s'arrête, que tu as des produits à vendre que tu ne peux plus vendre, donc non seulement tu as dépensé de l'argent mais tu n'as aucun revenu qui sort, donc c'est vraiment quelque chose qu'il faut vraiment maîtriser c'est se dire quel est le plan A et B si je ne peux pas vendre mes produits et ça c'est la garde que je dis à tout le monde, faites un business plan et trouvez tout de suite et dès à présent quelles sont les options que vous pouvez mettre en place pour vraiment subvenir au risque et à Du jour au lendemain, il peut se repasser une épidémie. Du jour au lendemain, il peut se passer quelque chose au niveau politique. Du jour au lendemain, tout peut être compliqué. Il peut y avoir une nouvelle réglementation. Du jour au lendemain, vous avez promis quelque chose et finalement, le gouvernement a décidé. Il y a vraiment beaucoup de choses à prendre, mais il faut prendre le risque.
- Speaker #2
Et donc là, je comprends que tu as monté 12 CA juste après le Covid. Comment tu as réussi à rebondir justement dans ce monde à l'arrêt ? Qu'est-ce que tu as fait de ces produits ?
- Speaker #1
Alors, ce que j'ai fait de ces produits, j'ai fait tout ce que j'ai pu. Je les ai vendus comme j'ai pu, mais ça a été vraiment une période vraiment très, très compliquée. Je ne vais pas rentrer dans tous ces moments-là parce que ce qu'il faut savoir, c'est que moi, j'ai fait les choses dans le désordre. Normalement, tu développes une marque en France, made in France, et une fois qu'elle est développée et qu'elle est arrivée à un certain niveau, tu vas la lancer à l'étranger. Moi, j'ai fait les choses totalement à l'envers pour des tas de raisons. J'ai d'abord lancé et développé la marque ici en Chine. avec, je fais venir tous mes ingrédients, je fais formuler en France, mais par contre, je fais produire en Chine. Donc la qualité, elle est excellente, mais c'est quand même à la fin du made in China. Et puis, seulement maintenant, il y a seulement un an, j'ai lancé une petite production en France, made in France, j'allais dire même made in Normandie, pour le marché français et l'export. Donc ça, c'est quelque chose qui existe très peu dans le domaine de la cosmétique. Et je pense que je suis une des seules entrepreneuse dans la cosmétique, avoir fait toutes les choses comme ça, un peu à l'envers. Donc, pour vous dire que dans la prise de risque, j'ai pris la prise de risque à tout niveau. Moi, j'ai lancé en 2021 et en Chine, c'était probablement la pire période pour lancer. On ne va pas revenir là-dessus. Donc, qu'est-ce que j'ai fait ? Je me suis dit, de toute façon, je n'arriverai jamais à mes objectifs. De toute façon, je n'arriverai jamais à couvrir mes frais. De toute façon, ma société, elle est à perte parce que ce n'est pas possible. Tous les mois, il y a un lockdown, une fermeture. Tous les mois, j'ouvre une boutique, elle ferme. Il y a un distributeur, il fait faillite. Je mets en ligne, tout s'arrête, on ne peut plus. Enfin, voilà. De toute façon, il m'est arrivé. Donc, j'ai pris confiance en me disant, écoutez, je vais faire le maximum que je peux. Je vais essayer de travailler le mieux possible. Et tant pis pour les résultats. Je ne me focalise pas là-dessus. Je voudrais juste ce qu'on appelle en anglais proof of concept, c'est-à-dire donner la... preuve à un futur investisseur, parce que de toute façon, il fallait que j'aie un investisseur, quoi qu'il arrive, pour pouvoir continuer l'aventure, prouver à l'investisseur que, en mettant de l'argent, ce que j'ai créé à mon petit niveau, et malgré tous les challenges que j'ai eus, parce que j'en ai eu beaucoup, je ne te parle pas que du Covid, mais j'ai eu aussi de la réglementation qui m'est tombée dessus en Chine, j'ai eu des tas de choses, de prouver que, quand tu passes tous ces facteurs, tu peux réussir. Donc en fait, ça a été vraiment, je me suis dit, écoute, il faut être résiliente. Je n'arriverai pas à faire exploser ma marque, je n'arriverai pas à la lancer de manière normale. Toutes les planètes se désalignent, autant elles étaient bien alignées, autant elles se désalignent. Tant pis, il faut quand même que je donne tout à fond pour pouvoir prouver au bout de ces trois ans et le cycle de vie d'un produit que les résultats ne sont pas exceptionnels, mais que dès que tu mets un peu d'argent et au moins les trois ans d'énergie que tu as mis, ça va payer. Et c'est un peu ce qui s'est passé.
- Speaker #2
Et tu vois, je te remercie de partager ça ici parce que justement, je parlais un petit peu des fantasmes autour de l'entrepreneuriat. Et en réalité, comme tu le dis très bien, il y a les facteurs internes, c'est-à-dire ce que nous, on va mettre dans le produit ou dans notre idée ou dans notre vision. Et puis aussi, toi, là, avec le Covid, clairement, on observe que c'est les planètes, la planète tout entière qui s'effondre et qui n'est plus du tout alignée avec tout ce que tu avais imaginé et construit. et je te remercie vraiment de partager avec autant d'authenticité toutes les difficultés que tu as pu rencontrer parce que clairement, moi ce que j'observe, c'est que tu as utilisé le mot résiliente et ta capacité à faire preuve de résilience dans des moments où je pense, enfin personnellement ce que je ressens, c'est qu'il y en aura certainement qui auraient abandonné. Et donc après toutes ces étapes, donc tu as monté une filière 100% française, 100% normande comme tu le dis très bien. Ça ressemble à quoi maintenant ? où tu disais que tu cherchais un investisseur. Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
- Speaker #1
J'allais dire un moment le mot résilience, mais au-delà de résilience, c'est aussi y croire. Si tu flanches un moment et que tu as le moindre doute et que tu donnes le moindre doute à tes partenaires, à tes fournisseurs, à tes employés, et à tes clients, c'est fondre. Parce que les clients se rendent compte que ça ne va plus, tes partenaires se rendent compte que ça ne va plus. Je pense qu'effectivement, il faut avoir une résilience et aussi croire. Moi, j'y croyais. Ce n'est pas possible que quand tu crées un produit qui est de bonne qualité, un produit qui est innovant dans le terme où il y a quelque chose de différent, quand tu as créé ce produit de manière différente, c'est-à-dire qu'on a travaillé avec 400 enfants, on les a interviewés, on les a écoutés, on les a travaillés. Je me dis que ce n'est pas possible qu'une marque comme ça ne fonctionne pas. Mais après, c'est le destin. Il y a des super produits qui ne décolleront jamais parce que c'est trop tôt, parce que c'est trop tard, parce qu'ils n'ont pas eu le financement qu'ils voulaient, parce qu'il y a eu une... une météorite qui est tombée dessus, puisque si on regarde toujours l'histoire des planètes, et puis tu as des produits qui ne sont pas forcément très très bons et qui explosent. Bon, mais voilà. Après, il y a un facteur chance. Mais je me suis dit, écoute, jusqu'à présent, quand même, ce facteur chance, il doit être là, la résilience et l'énergie. Et il n'y a pas de raison que ce produit ne fonctionne pas. Donc ça, c'était vraiment pour te dire et même les auditrices. Souvent, j'ai dit, testez vos produits, pas avec vos copines. Testez vos produits avec des consommatrices. Moi, je vais énormément faire des marchés. allez auprès des consommatrices et les écoutez parce que c'est elles qui vous disent la vérité en fait, c'est elles qui vous disent la vérité et qui fait tester les consommateurs. Vos copines, elles sont adorables, elles ne veulent pas vous blesser et bon, maintenant, elles ont l'habitude, elles me disent « Ah non, là, ça colle, ça se scisse, c'est cela, on refait les formulations, etc. » Elles sont très honnêtes mais c'est vrai que la famille ne veut pas vous blesser, les amis ne veulent pas vous blesser et ce n'est pas elles qu'il faut aller. C'est vraiment voir les consommatrices et je me rappelle quelqu'un qui m'avait dit « Oh là là, Ça dénigre un peu ta marque. Je dis oui, je le sais, ça dénigre peut-être un peu ma marque, mais en même temps, c'est le seul moyen pour moi de travailler mon discours, voir si ça vend, et surtout, le retour des clients. Et ça, on en a besoin. Donc, souvent, je demandais un espace de vente, quelque part, dans une boutique, pour pouvoir moi-même vendre. Parce que quand vous déléguez la vente, vous n'avez pas les vrais retours. C'est hyper important. Vous faites tester votre produit. Là,
- Speaker #0
pareil,
- Speaker #2
je le note comme un vrai enseignement. Tu as le fait d'aller au plus près. des consommateurs, consommatrices, c'est aussi valable. En fait, je pense que ça, ce conseil, il est valable dans n'importe quel domaine. Même si on a monté une boîte, qu'on a plusieurs offres, en fait, de continuer à être proche du terrain, à être au plus proche de celles et ceux qui vont acheter, qui vont avoir... Enfin, je dis acheter, parce que là, c'est un produit, mais qui vont être dans l'expérience que nous, on a envie de proposer. Je trouve que c'est hyper intéressant de se dire, en fait, moi, je suis pharmacienne, j'ai monté une boîte. ça fonctionne et en fait je continue toujours à aller sur le terrain pour savoir vraiment ce que les gens en pensent parce que au travers d'un écran de questionnaire ou autre ça n'a pas la même saveur, ça n'a pas la même intensité en termes d'informations que quand je vais vendre moi-même je trouve que ça c'est vraiment c'est vraiment quelque chose aussi de très intéressant et on sent ton côté très entrepreneur là dedans. Écoute merci beaucoup de partager ça ici là on comprend que tu continues à tester ton projet, ton produit, c'est hyper intéressant. Qu'est ce que c'est maintenant Doosan ? Doucea, et qu'est-ce qu'on peut te souhaiter par rapport à toi, déjà l'entrepreneuse que tu es, et aussi vis-à-vis de ta marque ?
- Speaker #1
Alors Doucea, de toute façon, c'est une marque qui quand même, par son envergure, avait, depuis le début, je savais qu'il fallait que je fasse entrer des investisseurs. Donc là, ça a été un an et demi de travail avec mon copartner, puisqu'on a créé Doucea avec une autre personne. Donc, ça a été un travail à deux pour trouver des financements. Donc, au début, c'est classique. Donc, tu autofinances ton entreprise, tu commences à épuiser tes fonds. Donc, tu vas travailler avec ce qu'on appelle des business angels, ce qu'on appelle des friends and family. Donc, tu demandes auprès de tous les gens. de t'aider financièrement, ce qu'on appelle des préconvertibles. Ils te prêtent de l'argent et ça se convertit. Je ne vais pas rentrer dans le détail de ces trucs, mais c'est un peu la suite logique. J'ai vraiment suivi tout ce que vous pouvez trouver en termes de tuto, de comment financer son entreprise. Ça a été nos fonds propres. Ensuite, les fonds propres, ça a été les friends and family. Et arrivé à un moment, comme je t'ai dit, au bout des 3-4 ans, on avait de toute façon la vocation de faire entrer un investisseur et c'est ce qu'on a fait. Donc, on a un investisseur qui a pris... départ dans la société et on a démarré depuis le mois de septembre et on a relancé 12CA de manière vraiment beaucoup plus professionnelle. Au début, ça restait quand même artisanal avec la petite start-up qui travaille artisanalement. Là, maintenant, on a pris des équipes, on est presque une dizaine de personnes. Moi, je travaille encore très frileusement avec les employés, c'est-à-dire que je n'emploie pas beaucoup de personnes, mais par contre, je choisis des freelancers, des key freelancers et ça, pour moi, ça m'a énormément aidée, quitte à payer plus cher parce qu'un freelancer est plus cher finalement que un propre employé, mais je trouve ça super de pouvoir choisir et compléter avec des freelancers. Donc là, on est une équipe de cinq personnes salariées de l'entreprise et tout le reste, c'est une dizaine de freelancers. Alors, on en a dans tous les pays qui est basé en France, bien évidemment en Chine. On a un designer qui est là depuis le début, qui est au UK. Mon coéquipier qui est à Singapour. Donc, c'est la nouvelle génération des start-upers. Il n'y en a pas un dans le même pays. Et puis, beaucoup de freelancers, parce que je trouve que c'est important. Il y a certains moments où il y a des freelancers qui sont bien pour un démarrage et quand ça commence à accélérer, il faut changer. Ce n'est pas qu'ils sont mauvais, simplement, c'est qu'ils sont plus spécifiques pour un démarrage. Il y en a qui sont plus spécifiques pour scale-up, ce qui est assez intéressant. Et puis, quand l'activité ne va pas bien, on arrête, ce qui nous a permis d'être vraiment flexibles, justement. Et ça, c'est l'épidémie qui m'a appris aussi ça. c'est de choisir les bonnes personnes au bon endroit, au bon moment et de s'arrêter quand ça vraiment ça ne va pas.
- Speaker #2
Et tu vois, pareil, je pense que pour les auditeurs, auditrices qui nous écoutent et qui sont à la tête de start-up, je trouve que c'est très intéressant de partager qu'effectivement tu as des personnes qui sont salariées et qu'ensuite tu vas aller chercher les compétences et que tu vas juste choisir la bonne compétence au bon moment et que c'est OK de fonctionner comme ça.
- Speaker #1
Et qu'il faut changer surtout. Il y en a qui, je dis, sont spécialisés pour certaines tâches. Et puis, au bout d'un moment, ça se fatigue, ça s'épuise. Donc, il faut toujours rester en bon terme. Et je pense que c'est vrai que tous les gens sont très motivés par le projet. Donc, c'est ça qui est important aussi. Et ils y croient.
- Speaker #2
Le fait d'avoir des personnes dans différents pays en tant que CEO comme toi, tu as des tips à partager avec nous ?
- Speaker #1
Déjà, un, c'est la confiance. C'est la base des choses. Si tu n'as pas confiance, tu ne peux pas travailler comme ça avec des personnes étrangers. Après, on se donne rendez-vous tous les mardis. À 17h, on fait le stand-up meeting. C'est un des freelancers qui m'a dit, écoute, voilà, il faut mettre ça en place. Donc, il me coache aussi un petit peu. Donc, tous les mardis, on se retrouve tous. Une demi-heure, on donne nos points clés, etc. Après, on essaye d'être… C'est un peu comme une routine chez les enfants. Tu te brosses les dents, tu mets ta crème douce et… C'est exactement ça. On a une petite routine aussi. Le lundi, c'est avec Stéphanie. Le jeudi, c'est… Et ce qui nous permet d'avoir nos points réguliers. Plutôt court, parce que tous les gens sont en train de courir. mais ça c'est important régulièrement et puis moi j'écris des groupes où je partage. Tiens, aujourd'hui, on a une bonne nouvelle. Je ne partage que les bonnes nouvelles. Tiens, on a gagné 12 followers. J'ai n'importe quoi. Tiens, aujourd'hui, on a lancé la première vidéo. Il faut vraiment partager et animer un groupe. Même si les gens ne répondent pas, ils regardent, ils continuent et ça permet de motiver au maximum. Effectivement, c'est la communication et à mon avis, la base de la base, c'est la confiance.
- Speaker #0
Une question que j'aime bien poser aux personnes qui sont à ce micro, c'est qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à toi, intuitive personnelle, Natacha ?
- Speaker #1
Que l'aventure d'Océa continue, tu vois. Là, on a passé la première étape de proof of concept. Maintenant, on est avec des investisseurs qui semblent motivés et passionnés par la marque. Et oui, je n'ai pas une vocation à devenir un grand, grand groupe, mais que ça continue, qu'on continue, que je puisse développer, que je puisse recruter, que je puisse développer, c'est quelque chose qui… qui me passionne. C'est vrai que tous les matins, je me lève et je me dis quelle va être la bonne nouvelle de la journée et quelle est la mauvaise parce que c'est que ça. Sur une bonne nouvelle, il y en a deux mauvaises nouvelles, mais ce n'est pas grave. Mais voilà, s'y préparer et c'est vrai que c'est ce qui est intéressant, c'est que tous les jours, ce n'est jamais la même chose et qu'il faut varier ses émotions entre ces mauvaises nouvelles et c'est le rollercoaster de l'entrepreneur. Des fois, c'est top, ça danse, c'est hop, ça danse. et voilà, écoute, là j'aimerais bien avoir un peu plus de routine c'est-à-dire que j'ai quand même connu beaucoup vous savez je disais toujours pacemaker en fait c'est en haut en bas j'aimerais que ce soit un peu plus routinier maintenant que les choses deviennent un petit peu plus routines et pouvoir déléguer un peu plus parce que c'est vrai que je fais encore beaucoup beaucoup de choses mais j'aimerais avoir une équipe beaucoup plus grosse pour pouvoir déléguer prendre un peu plus de recul et voilà mais bon j'ai
- Speaker #0
encore la main beaucoup dans le cambouis et j'ai encore à mon avis encore quelques années être dans le cambouis et effectivement c'est intéressant que tu le partages ici de montrer que tu as imaginé les formules Merci. En 2019, à partir de 2019, si je compte bien, que tu as commencé à te lancer en 2021 en plein milieu du Covid, que tu as vécu toutes ces vagues de pacemaker comme tu dis, et qu'aujourd'hui on est en 2025 et que tu es toujours les mains dans le cambuit. Encore une fois, je trouve que c'est super de pouvoir parler vrai à ce micro de la réalité, de ce qui se passe derrière les sites internet, ton tout beau, tout joli, et de se raconter la réalité de l'entrepreneuriat parce que comme tu le dis très bien, Il y a des super nouvelles, mais il y a aussi plein de choses à gérer en tant qu'entrepreneuse. Je sens que cette question va être très croustillante. Toi qui es entrepreneuse depuis un certain nombre d'années, quels sont les conseils que tu aimes bien donner aux personnes qui sont dans leur recherche d'alignement ?
- Speaker #1
Alors déjà, un, demander de l'aide. J'avoue que je suis quelqu'un d'assez généreuse de manière générale et je n'hésite pas. En fait, des fois, je me dis qu'il faudrait que j'arrête de dire oui à tout. mais c'est ma nature, c'est comme ça. Il faut recevoir des étudiants, je les recevois. Il faut faire un... Je le fais, voilà. Je suis quelqu'un de manière généreuse, donc je pense qu'il ne faut pas hésiter à demander de l'aide. J'ai demandé de l'aide à mes amis. Toi qui as une compétence, tu es super en photo, est-ce que tu peux m'aider à m'offrir quelques photos au début ? Et moi, je te donne ça en retour. Il faut faire du troc et de l'échange. N'hésitez pas, il y a des gens qui sont là pour aider. Donc, tu as la même générosité, en fait. et qui sont là pour vous aider. Il ne faut pas hésiter à dire, les filles, est-ce que ça ne vous ennuie pas de poster ça sur vos réseaux ? Est-ce que vous pouvez envoyer ce post ? Il faut demander de l'aide. Tout le monde court après le temps, après ses enfants, après sa vie et on n'y pense pas forcément. Donc quand on fait un petit rappel, tiens les filles, excusez-moi, est-ce que vous pouvez m'aider à faire ci ? Est-ce que vous pouvez m'aider à faire ça ? Les gens répondent positivement. C'est que vous avez des compétences autour de vous, dans votre famille, dans vos amis et s'ils ont confiance en vous, parce qu'on peut faire des choses gratuitement, mais il y a aussi... rendre l'appareil. Et c'est vrai qu'à un certain moment, on attend de vous aussi de l'aide. Donc, c'est un oui-oui, une partenariat. Donc, il ne faut pas hésiter. C'est demander autour de soi de l'aide, en disant, voilà, moi, j'ai cette compétence, on peut faire un troc. Et c'est vrai que moi, je donne beaucoup avant de demander. Mais le jour où je demande, c'est peut-être un an après, trois ans après, quatre ans après ou jamais, peu importe. Mais il y a ce phénomène-là. Donc, effectivement, c'est le premier conseil, c'est demander de l'aide, surtout si vous n'y arrivez pas.
- Speaker #0
Donc ce premier conseil pour s'aligner, c'est oser à demander de l'aide. Est-ce qu'il y a d'autres conseils que tu aimes bien donner ?
- Speaker #1
Se former, en fait, et pas hésiter à dire « je ne sais pas, je suis désolée, je ne sais pas le faire » . Moi, créer un pitch pour aller défendre sa société auprès des investisseurs, c'est quelque chose que je ne savais pas. Donc, j'ai rencontré des tas de gens, j'ai regardé des tas de tutos, je me suis formée et je… Il faut, il y a un moment, ça revient au même, c'est demander de l'aide et aussi se dire « je ne sais pas, je suis pharmacien, je ne suis pas financière » . « Désolée, je ne peux pas vous répondre à cette question. Désolée, je ne peux pas vous dire dans 10 ans si je ferai 100 millions de chiffres d'affaires. Je fais des produits avec mon cœur. J'essaie de le faire le mieux possible. Cette question, je ne peux pas vous répondre. Je ne suis pas. » Et ce n'est pas grave. Mais il faut se former un minimum et ne pas hésiter à lire, à faire des tutos, à aller rencontrer des gens. « Comment tu as fait ça ? Comment j'ai fait ça ? » Créer des groupes et demander. Parce que souvent, on reste un peu enfermé. Et des fois, on a honte. Alors, je pense que les femmes, on a cette capacité de se dire, je ne sais pas le faire, ce n'est pas grave, je vais demander. C'est vrai que souvent, je vois des hommes qui sont plus timides, en fait. Alors, est-ce que c'est un côté un peu, je ne sais pas, c'est gênant de se dire, je ne sais pas le faire. mais en tout cas les femmes je les vois autour de moi, elles osent quand même beaucoup plus que certains certains hommes, je ne sais pas le faire,
- Speaker #0
je ne sais pas le faire donc on demande de l'aide on se forme et on ose dire quand on ne sait pas, est-ce qu'il y a un dernier conseil que tu aimes bien donner ?
- Speaker #1
Si vous y croyez, si toutes les preuves autour de vous font qu'on y croit votre produit, il faut quand même garder l'optimisme je sais que c'est difficile mais c'est vrai qu'il faut essayer de garder au maximum l'optimisme et ce n'est pas parce que vous avez 2, 3 mauvaises nouvelles qu'il faut s'effondrer. Au contraire, il faut y croire, garder son optimisme et ça, ça demande quand même un travail. Et je dis toujours, un entrepreneur, c'est comme un sportif. Ça doit s'entraîner, ça doit faire du sport, ça doit manger équilibré, ça doit faire attention à ce qu'il dit, à ce qu'il fait. Il doit garder quand même un certain rythme. Pour moi, parce qu'il y a des moments où sinon, tu deviens complètement débordé et mentalement et physiquement. Donc, il y a des moments où il faut savoir dire stop, il y a des moments où il faut savoir... Voilà. donc ça c'est un entraînement, il faut s'entraîner c'est comme ça qu'il y a des burn-out Moi, j'ai passé des moments vraiment extrêmement difficiles, mais du fait que je suis assez solide et que j'ai travaillé là-dessus, j'ai réussi à passer ces tempêtes en me disant, bon, tout peut s'effondrer, je serai en faillite, qu'est-ce que j'aurais tiré ? Je voyais toujours le verre à moitié plein, même en période de grande crise. Et ça, c'est quelque chose, parce que ça demande un entraînement un peu comme un sportif. S'il se blesse, ce n'est pas grave. Il croit en lui, il sait qu'il va se préparer, il va revenir sur le devant de la scène. C'est les trois conseils que... que je dis, que le mental et le physique doivent se travailler.
- Speaker #0
Écoute, c'est excellent comme conseil. Et encore une fois, tu vois, on déconstruit toutes les deux les mythes de l'entrepreneur à qui tout sourit et tous les jours sont faciles. La semaine dernière, tu vois, j'avais encore une personne qui réfléchissait à monter son entreprise pour développer son équilibre vie pro-vie perso. Et moi, dans ma tête, tu vois, je me disais « Waouh ! Mais avant d'en arriver à ce résultat-là, il faut des années de travail acharnées, de mauvaises nouvelles, de bonnes nouvelles, et de haut et de bas. » avant de se dire, ça a contribué à mon équilibre vie pro-vie perso. Je trouve que c'est vraiment super d'entendre tes conseils qui, je trouve, sont criants de vérité. On a envie de les suivre.
- Speaker #1
Oui, chaque entrepreneur est différent. Après, chaque produit est différent. Moi, c'est quand même des produits qui sont assez complexes, assez compliqués, qui demandent de la production. C'est vrai que si tu es dans le service, c'est beaucoup plus rapide à mettre en place. Tu as moins d'investissements de départ, etc. Donc, tu vois, chaque entrepreneuriat et chaque histoire d'entrepreneuriat est différente. plus compliquée, elle est plus scalable, c'est-à-dire que je peux plus vite monter parce que je peux ouvrir les Etats-Unis, je peux ouvrir ceci. Quand tu es dans un service, tu ne peux ouvrir qu'un pays ou qu'un salon, ou que ceci ou que cela. Donc, chaque entrepreneur est différent, mais oui, effectivement, dans mon domaine, je te dis la vérité. Tout ce qui demande de la production, que ce soit vestimentaire, skin care, maquillage, il y a beaucoup de travail derrière. il y a beaucoup de travail et de financement, ça demande des finances de départ assez importantes.
- Speaker #0
Merci beaucoup Natacha. Une dernière question que j'aime bien poser, tu as sûrement des médias, alors que ce soit des podcasts, des livres, peu importe, que tu aimes bien suivre et que tu recommandes pour aller sur ton chemin, est-ce que tu as envie de les partager avec nous et quels sont-ils ?
- Speaker #1
Moi j'aime bien regarder des petits tutos sur YouTube en fait souvent. Alors, je n'ai pas vraiment quelqu'un que je suis, mais si j'ai une question, j'aime bien regarder les tutos sur YouTube. C'est court, c'est intéressant, c'est rapide. Alors, je vais être très honnête avec toi. Pour nous, c'est très compliqué, les podcasts en Asie, parce qu'il faut un VPN, etc. Donc, c'est compliqué. Et c'est vrai que souvent, oui, les tutos, c'est quelque chose que j'utilise assez souvent.
- Speaker #0
Les tutos YouTube, pour toi, c'est vraiment… C'est ce que tu disais tout à l'heure. Tu as une question, tu vas sur YouTube, tu trouves la réponse.
- Speaker #1
Oui, voilà, j'essaye. ou alors je te dis j'ai Oui, je vais à la rencontre de d'autres entrepreneurs, en fait.
- Speaker #0
Comment est-ce qu'on peut te suivre, Natacha, si on a envie d'aller sur ton chemin ?
- Speaker #1
Il y a LinkedIn, il y a 12CA sur Instagram, il y a TikTok qui va être relancé. Mais on va dire que LinkedIn, oui, c'est l'endroit où on peut surtout me suivre et me contacter, en fait.
- Speaker #0
Écoute, je pense qu'on peut considérer que c'est une masterclass. Tu nous as fait une masterclass sur comment créer un produit, tenir le coup. à avoir un état d'esprit positif pour permettre à un produit d'émerger, clairement. J'ai trouvé cet échange vraiment riche. Je te remercie beaucoup d'avoir partagé avec autant d'authenticité à ce micro. Et j'ai juste envie d'attendre l'été pour te rencontrer en vrai et surtout de te dire à très bientôt.
- Speaker #1
Avec plaisir.