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Les alignées

Prendre sa place de leader dans les métiers opérationnels - Caroline Dupeuble et Aurélie Pavageau denous partagent leur expérience en live !

Prendre sa place de leader dans les métiers opérationnels - Caroline Dupeuble et Aurélie Pavageau denous partagent leur expérience en live !

1h24 |09/12/2025
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1h24 |09/12/2025
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Description

Aujourd'hui, une seule personne sur cinq exerce un métier réellement mixte, c'est-à-dire où femmes et hommes se partagent des rôles à parts égales. Les femmes continuent d'être majoritaires dans les métiers du care et quasi absentes dans les métiers techniques. Et ces déséquilibres ne sont pas sans conséquences ! Ils façonnent nos organisations, influencent leur culture et fragilisent leur capacité à attirer et retenir des talents en cas d'environnement plus juste, plus ouvert, plus mixte. Et si on tendait le micro à celles et ceux qui ont choisi de bousculer les codes ? Et notamment à celles qui ont osé occuper des postes que beaucoup considèrent encore comme des métiers d'hommes. Aujourd'hui, je reçois Caroline Dupeuble et Aurélie Pavageau, deux dirigeantes de SUEZ qui évoluent au cœur des opérations dans le monde de l'eau et des déchets.

 

Lors d'un échange enregistré en live devant 40 femmes et hommes du groupe, elles ont accepté de partager leur parcours, leur questionnement, leur prise de conscience et surtout ce qui leur a permis d'oser prendre toute leur place. Ce podcast est propulsé par Les Alignés et par WO&MEN, le réseau mixité de SUEZ qui rassemble celles et ceux qui s'engagent pour une organisation plus égalitaire au travers de talks inspirants, d'ateliers et de groupes de travail.

 

Installe-toi, tu es sur le point d'entendre deux voix qui changent la donne.


✨ Et si cet épisode te plaît, n'hésite pas à me contacter pour organiser une interview live dans ton organisation. Un moment inspirant, fédérateur et surtout inoubliable à partager sans modération.


 ✨ Si veux en savoir plus sur Les alignées, file découvrir le site internet www.lesalignees.com ou sur mon LinkedIn dans lequel tu découvriras comment nous oeuvrons pour transformer le monde professionnel pour plus d'alignement des salarié·es et favoriser la mixité femme/homme.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Les Alignés, je suis Charline Moreau, consultante et coach en entreprise, et grâce à ce podcast, je tends le micro à des femmes qui ont osé aligner leur vie professionnelle avec leurs valeurs. Ici, on parle sans tabou de réinventer notre vision de l'ambition, de la réussite et de la place du travail dans nos lits. Après plus de 60 interviews, le podcast évolue. Aujourd'hui, j'explore l'alignement professionnel de manière plus globale, plus systémique, parce que derrière chaque transition, chaque réinvention ou chaque déclic. Il y a aussi un environnement, un cadre, des croyances qui impactent le chemin qu'on décide d'emprunter. Désormais, les alignés donnent la parole à des femmes inspirantes, mais aussi à d'autres voix qui questionnent la notion même de trouver sa place dans le monde du travail. On y parle de réinvention, de réussite, de maternité, de doute, de mixité, d'ambition, d'engagement, et de tous ces sujets qui façonnent la vie professionnelle de toutes celles et ceux en quête d'alignement. L'objectif est simple, offrir des perspectives, des ressources concrètes et des histoires vraies qui donnent envie d'agir, de comprendre et d'oser. Si ce podcast t'inspire, tu peux m'aider à le faire grandir. Partage-le autour de toi, laisse un commentaire et 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Ce geste simple contribue à faire entendre ces voix qui changent le monde. Les métiers restent encore largement genrés. Aujourd'hui, une seule personne sur 5 exerce un métier réellement mixte. C'est-à-dire où femmes et hommes se partagent les rôles à parts égales. Les femmes continuent d'être majoritaires dans les métiers du care et quasi-absentes dans les métiers techniques. Et ces déséquilibres ne sont pas sans conséquences. Ils façonnent nos organisations, influencent leur culture et fragilisent leur capacité à attirer et retenir des talents en quête d'environnements plus justes, plus ouverts, plus mixtes. Et si on tendait le micro à celles et ceux qui ont choisi de bousculer les codes ? et notamment à celles qui ont osé occuper des postes que beaucoup considèrent encore comme des métiers d'hommes. Aujourd'hui, je reçois Caroline Dupuble et Aurélie Pavageau, deux dirigeantes de Suez qui évoluent au cœur des opérations dans le monde de l'eau et des déchets. Lors d'un échange enregistré en live devant 40 femmes et hommes du groupe, elles ont accepté de partager leur parcours, leurs questionnements, leurs prises de conscience et surtout, ce qui leur a permis d'oser prendre toute leur place. Ce podcast est propulsé par Les Alignés et par WENMEN, le réseau mixité de Suez qui rassemble celles et ceux qui s'engagent pour une organisation plus égalitaire au travers de talks inspirants, d'ateliers et de groupes de travail. Bienvenue dans cette interview croisée. Installe-toi, tu es sur le point d'entendre deux voix qui changent la donne. Et si cet épisode te plaît, n'hésite pas à me contacter pour organiser une interview live dans ton organisation. Un moment inspirant, fédérateur et surtout inoubliable. à partager sans modération. Pourquoi est-ce qu'on interview deux dirigeantes de Suez aujourd'hui qui sont surtout à des postes dans l'opérationnel ? Alors moi, j'avais envie de vous partager un constat qu'on a fait avec Ségolène et Émilie. C'est que dès l'enfance, on nous intègre dans une machine à répartition des rôles. Les garçons, eux, sont au milieu de la cour en train de jouer au foot et on les encourage à être dans l'action. Et les petites filles, elles, on leur fait rêver d'être des jolies princesses. aux abords de cette jolie cour en train de jouer à l'élastique. Elles sont surtout dans l'espace qui est laissé par les garçons. Et donc aujourd'hui, on a la chance d'avoir Aurélie et Caroline qui, elles, ont osé prendre cette place au cœur de cette cour pour continuer cette idée au cœur du business, au cœur de l'opérationnel. C'est pour ça qu'on est là, en fait, pour se dire que c'est quelque chose qu'on a construit dès l'enfance. La mixité dans les métiers, est-ce que c'est vraiment encore un sujet en 2025 ? Est-ce que finalement, ce n'est pas un truc des années 2000 et qu'on se rabâche quelque chose qui est déjà réglé ? Alors moi, j'ai cherché des chiffres pour vous partager où est-ce qu'on en est sur le sujet de la mixité. Alors, une personne sur cinq qui exerce un métier d'e-mixed. Donc, la mixité, c'est aussi se dire que, par exemple, il n'y a pas de mixité dans le monde de la santé. Notamment pour des infirmières, il y a uniquement des femmes qui pratiquent ce métier-là. Et donc, dans les métiers opérationnels, par exemple, les reapers, il y a majoritairement des hommes qui pratiquent ce métier. Et ce qu'il faut savoir, c'est que la mixité dans les métiers, c'est quelque chose qui progresse très, très, très lentement depuis les 35 dernières années. Donc, dans les métiers opérationnels, je me suis posé la question de où est-ce qu'on en était chez Suez. Je vais partager avec vous quelques infos. Chez Suez, dans les métiers opérationnels, donc exploitation, production, ingénierie, service client, il y a 15% de femmes chez R&V France et il y a 22% chez Suez-Eau-France. Alors que chez Suez Consulting, on atteint 38%. pour cent. de femmes. Mais, ce qu'il faut savoir, c'est que les femmes occupent près de 67% des fonctions support, donc finance, RH, marketing chez R&V, France, et 61% chez Eau France. Donc là, ce que j'ai envie de partager avec vous, c'est qu'on a deux dirigeantes qui sont dans des métiers opérationnels, mais chez Suez, les femmes représentent 23% des effectifs, elles sont majoritairement dans des fonctions support. Et globalement, chez Suez, quand on voit deux dirigeantes, on se dit que c'est possible d'évoluer, mais concrètement, quelle est la place des femmes au niveau hiérarchique ? Est-ce qu'on peut avoir de l'ambition chez Suez et gravir les échelons ? Donc les femmes représentent 35%. des cadres chez Suez. Et c'est à peu près la moyenne des entreprises du CAC 40. Donc vous n'êtes ni bon élève, ni mauvais élève. Vous êtes dans la moyenne. Pareil pour le COMEX. Le COMEX représente à 27% de femmes. C'est la moyenne du CAC 40 aussi. J'avais juste envie de faire un petit focus quand même sur la région avec le CODIR. Ara qui a 50% de femmes. J'ai dit quoi ? Ara O. J'avais pourtant révisé. Donc, le Codir-Arao, qui comprend 50% de femmes, et le Codir-Au-France, lui, ne comprend que 25% de femmes. Donc, il y a encore une progression à faire. Et enfin, j'avais envie de partager avec vous un dernier chiffre, et après, j'arrêterai avec les chiffres promis. Il y a 50% de femmes au Conseil d'administration de Suez, mais peut-être le savez-vous, il y a une loi qui s'appelle la loi Copé-Zimmermann qui oblige les conseils d'administration à être composés à au moins 40% de femmes. Voilà. où on en est chez Suez. Et ce que j'ai envie que vous reteniez concrètement, c'est que les femmes chez Suez occupent des postes à responsabilité. C'est vraiment une stratégie gagnante parce que le pourcentage de femmes, il y a une personne qui crée à l'ASCE-KEMA un observatoire de la féminisation, si vous vous intéressez à ce sujet, qui est hyper intéressant, qui a montré la corrélation entre le pourcentage de femmes dans les populations d'ingénieurs et cadres. et le lien entre la rentabilité opérationnelle de l'entreprise, et il y a une réelle corrélation. Mais moi, au-delà de tout ça, au-delà de la rentabilité opérationnelle, j'ai aussi envie de vous dire qu'en général, la féminisation, ça permet également d'être un vrai levier d'équité, notamment sur les sujets d'équilibre vie-pre-vie perso, les sujets sociaux, et aussi les sujets des finances, des finances des uns et des autres.

  • Speaker #1

    Quand Ségolène, Émilie et Charline nous ont sollicité pour avoir ce temps d'interview, ce que j'ai trouvé vraiment super intéressant, c'est que moi, ça correspondait aussi à un moment où j'avais beaucoup de sollicitations en direct de jeunes femmes dans le groupe, qui, je ne sais pas trop comment, mais elles trouvaient mon nom et mon adresse mail, et qui me demandaient, est-ce qu'on peut se prendre un moment pour échanger sur ton parcours, sur les métiers opérationnels, sur comment tu gères ça, etc. Et donc, je pense que c'était effectivement intéressant de pouvoir partager là-dessus parce que je sentais que c'était aussi un besoin, alors que certaines prennent un peu leur bâton de pèlerin pour essayer de trouver. Donc, c'est bien de pouvoir aussi donner cette possibilité de façon un petit peu plus large d'avoir ce temps d'échange et de pouvoir poser les questions que vous pourriez avoir sur ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Alors l'objectif aujourd'hui, c'est vraiment de puiser dans l'expérience de nos deux invités qui vont partager avec vous en toute authenticité. L'idée, c'est de comprendre aussi comment elles ont pris leur place de leader, elles ont pris leur place dans cette cour d'école et donc de tirer le fil de leur parcours avec elles pour s'en inspirer et qui sait, peut-être oser, en sortant de cette pièce, se dire moi aussi. La première question pour vous, mesdames, que je pose toujours dans mon podcast, qui semble assez simple mais qui en réalité est assez complexe, c'est qui es-tu ? Qui es-tu Aurélie ? Qui es-tu Caroline ?

  • Speaker #2

    On ne sait pas qui commence. Donc, qui je suis ? Je suis Aurélie Pavageau.

  • Speaker #0

    Je suis rentrée dans le groupe en 2003, en tant qu'intérimaire,

  • Speaker #2

    à pomper des fosses sceptiques. Je faisais du sport à haut niveau, je cherchais un métier un peu physique. Et on m'a dit, tu vas aller pomper des fosses sceptiques. C'est quoi une fosse sceptique ? Je vais regarder sur Internet. pompe à caca, je fais ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Mais aussi des bacs à graisse et tout, parce qu'il y a pire que la fausse sceptique, il y a le bac à graisse quand même. Donc voilà, c'est comme ça que je suis rentrée, que j'ai rencontré Suez. Enfin, à l'époque, c'était Serra Savac, pour les anciens qui connaissent.

  • Speaker #2

    Ensuite, c'est là où j'ai été embauchée en CDI, parce que j'ai obtenu mon BTS, qualité, sécurité, environnement. Et j'étais animatrice QSE dans une petite agence d'Essera Savac, où j'intervenais en tant qu'intérim. Et puis voilà, j'ai agrandi. Au début, j'étais agence et puis après région. Et puis j'ai basculé chez Citasolving. Maintenant, c'est FM, c'est les grands comptes délégués de Suez. Et j'étais responsable QSE. Donc voilà, un coup à Dunkerque, Michelin en Auvergne. Et ensuite, j'étais à Saint-Nazaire, Marseille. Enfin bon, voilà. Et puis j'ai eu l'opportunité de partir à La Réunion. où la responsable QSE partait et j'ai dit, moi je postule, allez j'y vais. Donc j'ai fait mon mètre cube de déménagement. Et me voici à l'île de la Réunion, responsable QSE, et j'intervenais sur Mayotte, parce qu'on avait une petite agence à Mayotte, il y avait 20 collaborateurs qui travaillaient là-bas. Et mon chef à l'époque me dit, écoute Aurélie, comme tu vas mettre en place le contrat des déchets hospitaliers, parce qu'on mettait en place un contrat de traitement des déchets hospitaliers à Mayotte, Est-ce que tu peux aller passer trois semaines là-bas parce que le responsable d'exploit part en vacances ? Et j'aimerais qu'il y ait quand même quelqu'un qui reste sur place à ce moment-là. Je lui dis, bah oui, carrément, allez. Donc voilà, je vais passer trois semaines à Mayotte. Sauf que malheureusement, je vis un accident mortel. Voilà, avec une belle ordure ménagère, on écrase un enfant de six ans qui ne rentrera pas à l'école le soir. Et donc, gestion de crise, machin, suèze. Puis je rentre à la réunion, je vois mon chef et je lui dis, écoute, écoutez. En fait, je ne veux plus être... QSE, service support. Parce que pour moi, c'est vraiment le manager qui doit gérer la santé et la sécurité des gars et ce n'est pas un service support qui doit faire l'animation. Donc soit je gère une petite équipe, soit je partirai parce que je ne suis plus en phase avec cette génération de managers.

  • Speaker #1

    Et donc, il se passe des événements à Mayotte, le responsable d'exploit vit une grève là-bas, les salariés se manifestent et mon chef me dit, écoute Aurélie, est-ce que tu veux reprendre, être responsable d'exploitation ? à Mayotte.

  • Speaker #2

    Oh là là, mais responsable d'exploit, donc ça veut dire que je suis à trois heures d'avion de toi, une heure de décalage horaire. Ouais, ouais, mais vas-y, qu'une chose à t'occuper. Deux choses. Les hommes et les femmes de l'agence. Petite agence, parce que c'était 20 gars, 20 femmes et hommes. Et les clients. C'est tout. Le reste, on s'en occupe, on gère tout de la réunion. Bon, bah ok, allez, j'y vais. Entre temps, j'avais rencontré mon mec, qui est devenu le père de mes enfants et mon mari. Et il m'a suivi. Donc, nous voilà arrivés à Mayotte. Et là, je gère ma petite équipe, donc Vingade. J'étais moitié chef d'équipe, moitié attachée d'exploitation, responsable d'exploit. Et en fait, six ans et demi à Mayotte, je me suis éclatée. J'ai fait de la croissance organique, de la croissance externe. J'ai créé une société, j'ai signé une DSP de 90 millions d'euros. Enfin, vraiment, créer un site, un écopole. Je me suis éclatée, six ans et demi. Et quand je suis partie, au bout de six ans et demi, c'était deux fois 50 salariés. Et j'étais, entre temps, j'étais passée directrice d'agence, parce qu'il fallait quelqu'un qui ait vraiment un statut de dirigeant. Et mon chef me dit, écoute Aurélie, le DG de Nouméa part, et je veux que tu postules au poste. Oh, mais Nouméa ? Non mais attends, parce que là, c'est à l'autre bout de la planète. On a 12 heures de décalage horaire, et là, on parle de 140 salariés, quoi. Tu crois ? Oui, oui, je veux que tu postules. Donc je postule, et là, j'ai le poste. Oh, bah dis donc, hop ! Là, avec mon mari et mes filles, on fait notre container de déménagement.

  • Speaker #1

    Parce que du mètre cube, je suis passée au container entre-temps. Me voilà à Nouméa. Et Nouméa, là, c'est moins drôle, j'ai fait une session d'entreprise. Là, par contre, on est passé de 140 à 3 salariés.

  • Speaker #2

    Donc, il a fallu déménager, machin. J'ai fait une session complexe d'entreprise dans un climat social très compliqué. Mais c'était hyper constructif. Dur, très dur, mais constructif. Et François Pirec me dit, je passe mon entretien pour le poste à Lyon et j'ai le poste. Donc voilà, ça fait six ans que je suis à ce poste-là, directrice d'agence sur Lyon. Alors j'ai laissé la mer,

  • Speaker #1

    mais je suis près des fleuves.

  • Speaker #0

    Voilà mon histoire. Génial, merci beaucoup. Et toi Caroline, qui es-tu ? Alors moi, c'est vachement moins exotique.

  • Speaker #1

    Je suis restée globalement sur le territoire métropolitain à peu près tout le temps, mais même tout le temps, tout court. Donc, alors moi, je suis ingénieure de formation. Je n'ai pas fait toute ma carrière chez Suez, comme pour le coup, c'est le cas de pas mal de personnes dans le groupe qui ont fait, elles, leur carrière, toute leur carrière chez Suez. Moi, j'ai commencé à travailler chez Vinci Énergie, dans lequel directement, ce qui a été un peu le marqueur de ma carrière, ça a été tout de suite d'avoir des responsabilités de gestion. Gestion d'équipe, gestion commerciale, gestion de contrat. Et donc forcément, tout le moment où j'étais stagiaire et puis après l'évolution derrière, ça a augmenté petit à petit. Au début, j'avais une petite équipe avec deux, trois personnes et puis on a augmenté le périmètre, développé des nouvelles activités chez Vinci. Donc j'ai fait ça dans plusieurs entreprises du groupe Vinci, qui est une structure très différente de Suez. C'est plein de petites PME en fait, ça n'a pas l'air comme ça quand on dit Vinci, mais c'est plein de petites boîtes de 50 personnes en fait. Donc c'était très challengeant, très autonome. et donc de très belles années. Moi, j'avais fait la fin de mes études en région parisienne, mais j'étais lyonnaise. Donc voilà, je suis rentrée à Lyon finalement par une mutation au sein de Vinci en 2017. Et en 2019, j'ai l'occasion de rejoindre Suez en rentrant dans l'eau. Un petit signe à Denis, qui a été mon chef quand même les six dernières années, qui m'a accepté dans son codire. Et donc, effectivement, je rejoins les métiers de l'eau où j'ai trouvé un métier qui m'a énormément parlé. En termes de sens, qui était quelque chose que je retrouvais un petit peu moins dans mes anciennes fonctions que je pouvais avoir chez Vinci. Et donc, pris la direction de l'agence Vallée du Rhône, Saint-Etienne Métropole, la partie Saint-Etienne qui est arrivée en... en 2022. Donc ça fait six ans que je suis dans le groupe. Après, par rapport à ta question, qui es-tu ? Ça, c'est ma partie professionnelle. À côté de ça, j'ai aussi des enfants, trois merveilleux enfants qui me tiennent plus ou moins éveillée selon les nuits. Et cette nuit, mon petit dernier avait envie de ne pas beaucoup dormir. Et donc, c'est aussi quelque chose qui est très important pour moi, la partie famille. équilibre, on reviendra dessus un petit peu après, mais je trouve que dans le côté qui es-tu, ce côté, quelque part, de vie perso est aussi important.

  • Speaker #0

    Merci de le dire. C'est pour ça que je dis que cette question est simple, mais en même temps très complexe de qui on est. Alors, vous êtes toutes les deux, on comprend, directrices au sein de Suez. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de votre rôle et aussi de ce que ça veut dire, selon vous, concrètement, au quotidien, travailler dans l'opérationnel ?

  • Speaker #1

    Comme je disais tout à l'heure, dans mes différentes fonctions que j'ai pu avoir dans ma carrière, j'ai toujours apprécié ce côté opérationnel. Et donc, pour répondre à ta question, le côté opérationnel, pour moi, c'est vraiment être au contact des équipes terrain. C'est vraiment des métiers qui sont humains. Et moi, c'est vraiment quelque chose que je trouve passionnant, en fait, de pouvoir travailler avec énormément de gens, une grande richesse humaine, des gens qui viennent de parcours qui sont très différents, qui apportent des choses aussi complémentaires à l'entreprise. Et donc, ce côté opérationnel, pour moi, c'est vraiment... les rencontres, le partage et la collaboration qu'on peut avoir avec les personnes qui font vivre l'entreprise. Parce que c'est finalement le dernier maillon, le lien avec le client final. Donc pour moi, c'est ça l'opérationnel.

  • Speaker #2

    En complément, je pense que ça sera beaucoup de « et plus » . C'est beaucoup gérer les imprévus, gérer les imprévus, gérer des crises. En fait, on est gestionnaire de crise. Et clairement, pour moi, être opérationnel, c'est avoir les chaussures de sécurité, être sur le marche-pied, être à l'écoute aussi du camion qui en banne, du collaborateur qui s'est peut-être blessé au travail. Et tout ça, c'est que des... crise tout le temps. Ce que je rajouterais en plus de ce que tu as dit, ce serait...

  • Speaker #0

    Et là, quand tu dis que c'est que des crises tout le temps, la question que je me pose, c'est comment on en vient ? Comment on a un déclic pour se dire, allez, ça, c'est pour moi ?

  • Speaker #2

    Clairement, le déclic, vous l'avez eu, c'était l'accident mortel que j'ai eu, où vraiment la santé et la sécurité, ça doit être porté par le manager. Ça, c'était mon premier déclic. C'est là où je me suis dit peut-être que j'ai quelque chose à apporter à mes collaborateurs sur le terrain. Et après, j'ai quand même eu un deuxième déclic un peu plus tôt dans ma carrière, où un jour, j'ai un gars sur le terrain qui m'a dit... Non, c'était un gars parce qu'on était ensemble sur un chantier. Il me dit peut-être que tu gères comme un gars. Et je lui ai répondu, mais comme ça, je lui ai répondu, en fait, je le gère comme moi. Il n'y avait pas de comme un gars ou comme un paga. En fait, on a la même tenue, on est pareil. Mais le plus gros déclic, moi, ça a été l'accident. Moi,

  • Speaker #1

    je n'ai pas forcément eu un déclic. Je pense que c'est plutôt construit au fil de mes différentes expériences. Le point pour moi qui était très important, finalement, c'était de pouvoir un peu rester soi-même. Parce que tu disais, le rôle de dirigeant opérationnel, quel a été le déclic pour faire ce rôle ? Je ne me suis pas réveillée un jour en disant « J'ai très envie d'être dirigeante opérationnelle. » C'est juste que je me suis dit « Tiens, quels sont mes besoins à moi ? » quelles sont les choses dans lesquelles... Je me réalise dans les calls, je pense que je peux apporter des choses. Et pour moi, un de mes drivers, c'est vraiment pouvoir avoir de l'impact et apporter des choses aux collaborateurs avec lesquels je travaille, que ce soit dans mes équipes ou avec moi, ou même dans d'autres équipes de façon un peu plus large. Et en fait, cette vision de dirigeant opérationnel, ça a été plutôt de se dire, on pourrait se demander, c'est quoi ma place à moi là-dedans ?

  • Speaker #0

    Et juste pour une petite anecdote, moi, il y a un moment, j'avais un de mes chefs. Dans ma tête, ce n'était pas un très bon chef entre nous.

  • Speaker #1

    Et un jour, il me dit, oui, tu es un peu trop gentille. un peu trop gentil. Donc moi, je me demande et puis je me dis, mais est-ce que vraiment je suis trop gentil ? Parce qu'on se remet quand même en question. Est-ce que je suis gentil ? Est-ce que je suis juste ? Est-ce que ce que je fais avec les équipes, ça leur permet vraiment de grandir ou pas ? Est-ce qu'au fond, c'est un peu, on ne sait jamais avec les enfants, est-ce qu'il faut être strict, pas strict ? Tout le monde se pose tout le temps des questions de comment on doit faire au mieux. Au fond, c'est des sujets qui reviennent toujours. Quelle est la meilleure manière de travailler avec les gens ? Et donc, ça m'a remis en question. Et en fait, à un moment, je me suis rendu compte que... le dirigeant opérationnel, on en a tous une vision. Ça doit être quoi un dirigeant opérationnel ? Généralement, si on vous demande à quelqu'un, globalement, ça va être un homme blanc de 55 ans avec un costume un peu rigide.

  • Speaker #0

    Un peu dur. Un peu dur. Un peu dur à actuer.

  • Speaker #1

    Désolée, non, mais c'est un peu une image. Non, mais il y a quand même cette vision-là. Et à un moment... Et puis avec une vision de... Il faut être dur, il faut être dur, il faut être froid, il faut donner de la distance avec les gens. Parce que les gens, si on ne met pas de la distance, ils ne vont pas te respecter. Je pense qu'il y a un peu ce côté-là. Et à un moment, se dire, le dirigeant, peut-être un peu moins, mais ça existe quand même encore. Et se dire, moi, quand j'avais eu cet échange, après, je l'avais dit, mais en fait, moi, j'ai envie d'avoir un leadership qui soit différent. Et en fait, si ça ne convient pas à l'entreprise dans laquelle je suis, j'irai faire ce leadership différent ailleurs. Mais c'est assez important d'être aligné avec ça pour être le dirigeant opérationnel que tu as envie d'être et pas le dirigeant opérationnel que quelqu'un veut que tu sois, en fait.

  • Speaker #0

    Et là, merci beaucoup de partager ça. Déjà, toutes les deux, c'est vrai que le déclic, c'est une question un petit peu complexe parce que le sujet des rôles modèles, c'est vraiment fondamental et notamment l'image qu'on peut se faire du leader. Donc, merci de déconstruire ça. Quand vous parlez de votre travail, de l'opérationnel, on sent que vous êtes dans l'action. Et moi, j'ai envie de vous demander comment est-ce que vous trouvez cette énergie-là ? Qu'est-ce qui vous donne envie d'aller de l'avant ? Vous avez parlé du sens, vous avez parlé de beaucoup de choses. Mais voilà, nous, on sent quand même de notre côté que ce sont des métiers exigeants avec, comme tu disais, beaucoup des crises. Mais voilà, comment est-ce que vous trouvez cette énergie et qu'est-ce qui vous passionne dans votre métier ?

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai deux choses qui me passionnent. Déjà l'humain. L'humain avec un H majuscule, les hommes et les femmes qui font l'entreprise. J'aime voir des parcours. de collaborateurs et collaboratrices qui évoluent. Une reaper qui rentre et qui devient reaper plus, donc ambassadeur de tri, qui ensuite conduit une mini-bombe, et puis après on lui fait passer son permis, et puis elle est conductrice-bombe. Et puis aujourd'hui, elle est presque chef d'équipe. Enfin voilà, ou un parcours d'insertion. Un collaborateur qu'on recrute, il était SDF, on l'a en insertion. Et puis, en e-science, on CDI chez nous. Enfin, voilà, ça, c'est des moments chez moi qui me passionnent, clairement. Ces histoires qu'on raconte. Et puis, j'ai une autre passion, c'est la régénération. J'ai fait la Convention des entreprises pour le climat, là, il y a deux ans. Et donc, comment on régénère le vivant ? Comment on met de la régénération dans nos métiers ? On intègre la biodiversité, on régénère l'humain. Voilà, ça, c'est ce qui me passionne et je pourrais vous en parler pendant des heures.

  • Speaker #0

    Merci. Oui, parce que j'étais en train de réfléchir.

  • Speaker #1

    J'étais en train de réfléchir. J'étais sur le climat, la régénération, en disant que tu pourrais encore nous en parler des heures. Je pense que ça intéresserait sans doute pas de personne de continuer de parler de la régénération du vivant. Mais après, je vais dire des choses finalement assez similaires parce que j'en ai déjà un peu parlé. Moi, vraiment, là où je trouve mon énergie dans ces métiers, effectivement... Comme vous l'avez déjà souligné, c'est des métiers qui sont aussi parfois difficiles. Et donc, on a besoin de se raccrocher à ce qui nous passionne et ce qui nous donne de l'énergie. Et c'est vraiment aussi ce contact humain, le fait de pouvoir avoir de l'impact, le fait de pouvoir accompagner des solutions qui sont aussi positives. Tu parlais de la régénération, mais positive d'une manière générale, du fait des métiers qu'on opère. C'est vrai que j'y pense. En fait, je n'ai pas du tout dit ce que je faisais aujourd'hui, parce que j'ai parlé de l'eau pendant six ans, mais je viens juste de changer il y a deux semaines. pour passer dans le fabuleux monde du recyclage et de la valorisation en tant que directrice territoire Auvergne-Grenalpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. J'en avais même pas parlé. Cette passion est aussi dans le contact, la proximité. C'est vrai que souvent, on a des métiers qui sont très diversifiés où on a aussi des injonctions, on a toute une partie de finance, de gestion. Les jours où c'est un peu dur, j'avoue que ce que j'aime bien, c'est... C'est de dire, allez, je me prends deux heures, tant pis, j'enlève une réunion, etc. et je vais voir les équipes. Je vais sur le terrain, je vais me régénérer finalement au plus proche des personnes qui travaillent avec nous sur finalement nos enjeux.

  • Speaker #0

    Alors, quand vous parlez de votre rythme intense, que vous parlez de vos métiers, on sent que finalement... l'inattendu est au cœur de tout. Est-ce que vous pourriez nous donner un peu des... Déjà, quelles sont vos grandes difficultés que vous rencontrez au quotidien ? Parce que l'idée, ce n'est pas qu'on franchisse la porte là en se disant, ça a l'air facile en fait. Moi, demain, je le fais. Et surtout, dans l'état d'esprit que vous partagez avec nous, comment est-ce que vous potentiellement transformez ces difficultés en opportunités ? Facile la question.

  • Speaker #1

    Alors, sur le côté difficulté... Je pense que moi, un des sujets forcément sur le... Alors, tu peux déjà avoir la difficulté de se dire comment tu arrives à te positionner sur un certain nombre de postes pour gravir un peu ces échelons dont tu parlais tout à l'heure. Moi, aujourd'hui, ce que je ressens beaucoup, c'est un peu la pression que je me mets parfois, qui est aussi parfois un peu sous-tendue par la société, mais par rapport à mon équilibre aussi vie pro-vie perso. Moi, c'est un point, j'en ai parlé tout à l'heure, par rapport à mes enfants, qui est très important de me dire... Je veux voir grandir mes enfants, ça paraît un peu con comme ça, mais j'ai envie d'être présente pour eux et j'ai envie d'être là. Et finalement, il y a pas mal de fois où on se met soi-même des freins en se disant, ça, est-ce que c'est faisable ? Est-ce que vraiment, je vais pouvoir bien faire mon travail tout en tenant cet équilibre vie pro-vie perso ? Et en fait, une des difficultés, justement, c'est de réussir à mettre le bon curseur pour à la fois s'engager pleinement dans son travail, parce que je suis aussi quelqu'un qui aime bien quand les choses sont bien belles et je suis assez passionnée par mon travail. C'est une sphère qui est importante dans ma vie. Mais en même temps, ne pas se laisser totalement embarquer parce qu'en parallèle, il y a aussi la sphère privée qui est très importante pour moi. Et donc, trouver le bon équilibre entre les deux. Et je trouve que ça, c'est une difficulté qui est parfois un peu psychologique aussi, pas que physique, parce que finalement, c'est aussi apprendre à dire non à un certain nombre de choses, ce qui n'est pas toujours évident. Et savoir aussi se mettre des limites qui soient claires et mettre la limite aussi autour de nous. Donc ça, c'est pour moi, on va dire, les... plus gros risque, mais qui est un risque un peu inhérent aussi à ma personnalité, qui est de me dire quand je fais un truc, j'aime bien le faire à fond. C'est sûr que je suis un peu frustrée quand finalement le truc, je me dis que je pourrais le faire mieux, mais que si je voulais le faire encore mieux, il faudrait que je bouffe deux heures de temps avec mes enfants et qu'en fait, j'ai aussi envie de faire les deux. Donc, il faut trouver le bon milieu pour réussir à naviguer entre ça. Et ce n'est pas toujours... Parfois, on est un petit peu frustré de ne pas pouvoir être toujours à fond sur tout, mais c'est aussi la vie et je trouve que c'est un truc à apprendre à gérer.

  • Speaker #2

    Alors quoi en plus ? Si, je vais vous partager un petit secret. Parce que des fois, on parle de pression, on est en clôture d'appel d'offres, vous imaginez le truc. C'est 22h, on doit dématérialiser là avant minuit d'ailleurs, on est large. Non, maintenant on s'y prend en avance,

  • Speaker #1

    on s'y prend 24h en avance.

  • Speaker #2

    et le lendemain matin il faut être à 7h devant son PC avec un café je vous partage mon petit secret, c'est les fortune cookies vous connaissez ou pas en fait voilà c'est des petits gâteaux qui en soi n'ont pas de goût ils ne sont pas forcément très bons mais ils ne sont pas sucrés, enfin pas trop sucrés ceux-là en tout cas et à l'intérieur il y a des petits messages bienveillants avec beaucoup de positifs, c'est un peu comme quand on ouvre la papillote en mois de décembre donc voilà c'est trop bien et ça quand on est en clôture d'appel d'offres, qu'on a une pression de fou ou en gestion de crise un petit fortune cookie pour soi-même et pour les autres j'adore,

  • Speaker #0

    merci pour ces clips c'est trop bien,

  • Speaker #2

    donc voilà, si jamais vous avez un coup de mot venez nous voir avec Agnès on a des fortunes cookies merci pour ce partage,

  • Speaker #0

    en plus franchement ça a l'air d'être disponible pour tout le monde il y en a dedans, il y en a deux donc ton fortune cookie, ok tu ne m'attendais pas à cette réponse voilà Mais du coup, ça me permet de surfer parce que là, je sens qu'il y a un état d'esprit autour de ce sujet, de la difficulté et comment je fais avec cette difficulté. Et la question que j'avais envie de vous poser, c'est est-ce que vous avez... Alors, tu nous as parlé de ton fortune cookie, mais il y a peut-être d'autres rituels personnels, philosophies qui te permettent de garder le cap et de ne pas te laisser déborder. Notamment, tu parlais de la période de rush, de l'appel d'offres, mais il y en a plein dans vos métiers. des moments où potentiellement on se laisse un peu submergé. Donc quel est ton rituel ? Autre que le fortune cookie, philosophie, stratégie ?

  • Speaker #2

    Après, comme je l'ai dit, en exploit, notre métier, c'est de gérer des imprévus, c'est de gérer des crises toute la journée. Et donc je pense que c'est important d'avoir des rituels avec ces équipes d'exploit. Le café du matin, c'est super important. Des temps où on ritualise nos réunions d'exploit, nos réunions d'agence, nos moments. Et ce qui fait que... le fait d'avoir ces rituels-là, les VMS ou les quarts d'heure prévention, les QHP, on a ces rituels-là, et ce qui fait que

  • Speaker #0

    Ça nous laisse de la place pour faire place aux imprévus, justement, à la bobologie, à l'écoute. Donc ça, pour moi, c'est super important d'être à l'écoute des collaborateurs et de laisser place aux imprévus et vraiment d'accueillir chaque gestion de crise comme une opportunité de s'exprimer, une opportunité de communiquer, une opportunité d'écouter ses collaborateurs. Pour moi, c'est super important.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a... En plus ! Non, moi, je trouve que sur les moments où il y a énormément de pression, un des enjeux, finalement, c'est de la faire retomber. C'est de se dire comment j'arrive à prendre du recul et à me dire... Et parfois, la pression, on l'a tout seul, mais on l'a aussi à plusieurs. C'est de se dire comment, collectivement, on se pose et on dit, attends, on va prendre 5 minutes, là, on se pose, c'est quoi la priorité ? Comment on va prendre le sujet ? Et ça, en fait, pour moi, c'est vraiment un temps qui est important en solo ou en collaboration avec les personnes avec qui on travaille à ce moment-là, de réussir à se dire bon, là, on va se calmer, on va reprioriser, on va souffler un bon coup, on va faire un tour dehors, on va marcher 10 minutes et puis on revient. Et c'est des temps finalement de récupération qui sont nécessaires pour pouvoir aussi repartir dans une bonne dynamique. Tout à l'heure, je parlais aussi parfois de se mettre un peu la pression. Moi, je sais que je disais souvent à mes équipes, le mieux est l'ennemi du bien. Alors, c'est un peu facile, mais bon, parfois, on se met tellement la pression qu'on repousse la décision à plus tard. On se dit vraiment qu'en fait, à un moment, il faut trancher, il faut avancer. Et donc, c'est aussi ça parfois de se dire bon, là, le truc, il n'est pas parfait. De toute façon, quand tu es en train de rendre ton appel d'offre, qu'il arrive 24 heures avant et qu'il faut le déposer, à un moment, tu es là genre bon, oui, on pourrait encore faire mieux. Mais là, il va falloir le balancer. et c'est en fait finalement être assez d'accord avec ça et donc sur... Sur le côté, parce que depuis tout à l'heure, on parle de la place de la femme dans l'opérationnel. Il y a le fait de trouver sa place. Il y a le fait aussi d'avoir envie d'aller dans ces métiers-là. Et dans ces métiers-là, il y a aussi ça. Je pense qu'il faut avoir cette capacité à prendre du recul, à voir ce qui est vraiment un sujet prioritaire, ce qui est un sujet compliqué, comment on va le traiter. Et moi, je sais que j'ai vraiment une vision des choses qui est très optimiste. Vraiment, ce qui drive ma façon de voir les choses, c'est que c'est optimiste.

  • Speaker #2

    C'est peu de le dire, d'ailleurs. Je dirais qu'on te connaît ça un petit peu.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est un optimisme. Ce n'est pas un optimisme un peu niais, entre guillemets, parce que souvent, on voit ça comme c'est un peu enquête et content de tout. Non, moi, c'est quelque chose que j'ai forgé sur des expériences qui ont été assez difficiles dans ma vie, dans ma vie perso principalement. Et en fait, c'est se dire c'est quoi qui est grave ou qui n'est pas grave, en fait. Et on prend du recul et on avance ensemble sur les sujets. et je trouve que tout ça c'est aussi des états d'esprit qu'il faut qu'il faut avoir pour aller dans ces métiers-là, parce que comme tu dis, il y a quand même plein d'emmerdes. Et si à un moment, on n'aime pas gérer un peu les emmerdes ou on ne sait pas prendre du recul par rapport à celles-là, désolé, je parle très mal, c'est effectivement des métiers dans lesquels on peut se cramer. Et l'objectif pour personne, c'est de se cramer. C'est le point d'être aligné.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et d'ailleurs, si j'étais dans mon podcast juste avec toi, je te dirais qu'on s'autorise à dire qu'on est positive, sans trouver sa niais. on s'autorise à dire qu'on est gentil. sans trouver ça moche et nul et pas à la hauteur. Et c'est aussi ça que j'avais envie que vous véhiculiez aujourd'hui, c'est de se dire, je suis positive, je m'autorise à l'être et c'est un leadership que j'incarne aujourd'hui pleinement et je l'assume. Donc merci beaucoup de le dire, parce que probablement que ça fait écho chez certains ou certaines d'entre vous. Une question que j'ai envie de vous poser, parce qu'on a envie aussi au sein de One Man, je pense, de parler d'équilibre vie pro-vie perso, parce que c'est un sujet pour les hommes et pour les femmes du réseau. Est-ce qu'il y a des non négociables dans votre vie que vous protégez coûte que coûte ? Et comment vous maintenez cet équilibre vie pro-vie perso, mesdames ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'en ai déjà parlé, effectivement, non négociables. Donc moi, j'ai trois merveilleux enfants de 10 ans, 7 ans et 4 ans. Et donc, ils sont assez peu autonomes encore, globalement. Enfin, plus ou moins selon leur envie du matin. Pour moi, c'est vraiment non négociable d'être là pour les accompagner, pour être présente et être aussi avec eux. Non négociable, aussi mon ancrage familial, amical, sentimental. Ce sont des points pour moi qui sont vraiment importants et où je pense que si on veut avoir un bon équilibre, il faut savoir ménager ces différents aspects-là de sa vie, même si ce n'est pas facile. Est-ce qu'on y arrive ? Oui, c'est un petit jonglage. il faut y arriver, moi par exemple j'aimerais bien me remettre au sport un peu plus et pour l'instant j'ai pas encore réellement réussi à le mettre comme il faut dans l'agenda tout ça mais ça ça arrive, ça arrive, ma fille me faisait remarquer ça faisait longtemps qu'on avait pas fait une séance de yoga toutes les deux donc on va y aller mais voilà je pense qu'après oui alors le c'est bien Voilà, le Cébien Yoga, je me suis fait une double fracture de la cheville il y a un an et demi, où je me suis pété les deux maléoles à l'escalade. Donc effectivement, les gens autour de moi essayent de me dire de me calmer. Donc je me suis un peu calmée, mais je compte quand même me remettre un peu plus au sport que ce que je fais aujourd'hui. Donc voilà, les non négociables, pour moi, c'est ça. C'est les temps de vacances aussi, où justement, on est avec ses proches, on est avec ses amis, qu'il faut aussi savoir sanctuariser pour aussi avoir des vrais temps de respiration. Et moi, pour moi, c'est vraiment des choses qui sont primordiales.

  • Speaker #0

    Je ne vais pas revenir sur les non négociables, mais... qui sont dans l'agenda d'ailleurs. Mais moi, je vais vous parler des trois écologies. Vous savez, il y a l'écologie planétaire, qu'on connaît tous. Il y a les ressources naturelles qui ne sont pas illimitées. Il y a l'écologie sociale et organisationnelle, donc l'entreprise dans laquelle on vit. On vit dans un monde social, dans une famille. Et il y a l'écologie personnelle, où en fait, soi-même, nos propres ressources sont limitées. Elles ne sont pas illimitées. Et donc, il faut les protéger. Il faut protéger son écologie personnelle. Parce que si on ne protège pas, ça peut aller loin, en fait. Burnout, suicide, voilà. Donc vraiment, protégeons notre écologie personnelle, tout comme on protégerait l'écologie sociale et l'écologie planétaire. Donc voilà, j'aime bien ce petit graphique parce qu'on peut facilement l'avoir en tête. Et voilà. Donc, il faut des noms négociables, je pense, pour protéger son écologie personnelle.

  • Speaker #2

    Et toi, tu en as des noms négociables ? Ouais,

  • Speaker #0

    récupérer ma fille à 16h30 à l'école le vendredi. Et puis du sport, deux fois dans la semaine, c'est dans mon agenda.

  • Speaker #2

    Du coup, tu mettras dans l'agenda de Caroline. Voilà. Mais merci, merci beaucoup de les nommer, parce que effectivement, tu sais, le... Je vais devoir aller chercher mes enfants. Mais que vont penser mes collègues ? Merci beaucoup de dire que vous vous autorisez à le faire, que vous vous autorisez à mettre dans l'agenda le sport et toute autre chose qui vous appartient, mais que vous le mettez dans l'agenda, que vous y tenez et que vous êtes fixé. C'est non négociable. C'est, à mon sens, hyper important.

  • Speaker #1

    Alors, juste complète, dans mon agenda, je n'ai pas encore mis le sport, mais il y a le nom de mes enfants à peu près tout le temps. Sur les matins, alors moi, en plus, je suis divorcée. Donc ça rajoute un petit sujet vie pro, vie perso. Et donc, j'ai les matins où je les ai, les soirs où je les ai, où c'est noté, matin, soir, etc. Pour justement, l'agenda soit préservé sur tous ces moments-là que je veux passer avec mes enfants. Et bientôt, le sport.

  • Speaker #2

    Bientôt, le sport. Dès la sortie, là, tac.

  • Speaker #0

    Janvier,

  • Speaker #1

    janvier.

  • Speaker #2

    Alors, quand on vous écoute et qu'on est probablement assise dans la salle à se poser plein de questions de « est-ce que je suis capable ou non ? » Est-ce que ça vous aide ? déjà arrivé d'avoir la peur d'échouer, de ne pas être à la hauteur ? Et comment est-ce que vous avez fait avec cette peur et osé, finalement ?

  • Speaker #0

    J'ai eu des chefs qui n'étaient pas forcément très bienveillants. Il y a des chefs qui sont inspirants. On se dit « j'aimerais bien être comme lui quand je serai plus grande » . Et il y a des chefs qui, au contraire, on se dit « bon, il a des points positifs, mais il y a aussi des points où je n'aimerais pas être comme lui si demain je suis comme lui un jour » . je ne serais pas comme ça. Typiquement, ça, c'est un sujet où je suis allée chercher chez mes chefs inspirants. J'avais notamment un chef qui me disait qu'il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés. Je suis restée là-dessus. Que ce soit pour moi, pour mes équipes ou n'importe qui, il n'y a que ceux qui ne font jamais rien, qui ne font jamais de bêtises. Au contraire,

  • Speaker #2

    profitons d'un échec individuel et collectif.

  • Speaker #0

    pour une remise en question. Et c'est mon côté un peu qualité, plein de doutes, chèques, actes, vous voyez la roue là. C'est comment on en profite pour s'améliorer individuellement et collectivement. Donc il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés.

  • Speaker #1

    Moi l'échec, je trouve que c'est une question qui n'est pas évidente parce que pareil, tout le monde n'a pas la même vision de c'est quoi un échec. C'est juste, je n'ai pas remporté l'appel d'offres ou... ou c'est ma vie est en train de partir en lambeaux, ou c'est les deux en même temps. Et moi, j'ai une vision assez globalisante de tout ça. C'est-à-dire qu'à un moment, un vrai échec, ça serait vraiment, il y a tout qui part en vrille, il n'y a plus rien qui va. Et donc, c'est quand même une situation assez bout du rouleau. C'est vraiment difficile. Je pense qu'aujourd'hui, mes plus grandes peurs sur ces sujets-là, c'est plutôt de décevoir parce que j'ai envie de pouvoir accompagner les gens, c'est ce que je disais tout à l'heure, avoir de l'impact et en fait finalement C'est peur à un moment de ne pas réussir à trouver la bonne solution pour accompagner comme il faut les personnes. être à la hauteur à un moment de l'enjeu que je m'étais fixé ou qu'on s'était fixé de manière collective. Je pense que je n'appellerais pas forcément un échec global parce que tu peux avoir fait quelque chose globalement qui marche et ce n'est juste pas totalement aux attendus. Et moi, je pense que déjà, juste le côté ne pas être aux attendus, ça peut être quelque chose sur lequel travailler. Sachant que, juste pour la petite anecdote, moi, un de mes échecs, mais plutôt sur mon parcours, un jour, j'avais été recalée en dernière année d'école d'ingé, je voulais rentrer dans une formation. J'étais recalée parce qu'on m'a dit que j'étais trop optimiste. Il y avait sans doute d'autres raisons. Mais la version officielle, c'était un peu trop optimiste pour être ingénieur. Au début, ça m'a quand même un peu énervée. J'étais genre, quand même, j'aurais bien aimé faire le truc, etc. Et en fait, en y erreur, je suis allée dans un autre cursus sur de l'innovation, de l'entrepreneuriat que j'ai trouvé génial, où je me suis fait des amis formidables et tout. Donc en fait, super dynamique, qui me correspondait finalement beaucoup mieux. et en fait cet échec, c'était juste parce que aussi j'étais... pas aller sur, finalement, la chose qui était alignée avec ce que j'avais envie de faire. Et s'ils m'avaient pris, en n'étant pas, en fait, sur des sujets de vision, en fait, de ce qu'est un ingénieur, de ce que doit être le management, qui n'était pas dans la lignée de ce que je voulais faire, en fait, finalement, je n'aurais pas été alignée, je ne me serais pas réalisée comme il faut. Et en fait, c'est un échec qui était un échec, pour quelque part, la bonne cause, puisque, en fait, je n'étais sans doute pas forcément à ma place dans cet endroit-là. Et donc, c'est aussi savoir rebondir. C'est un peu ce que tu disais, c'est un succès reporté. Ce n'est pas forcément un succès, ne pas remporter la chose que tu avais voulu faire, mais c'est juste te rendre compte que ce n'était peut-être pas vraiment ça qu'il fallait faire. Et même quand on parle d'appel d'offres, on a perdu l'appel d'offres. Est-ce que le prix, de toute façon, ne serait pas descendu aussi bas ? Est-ce qu'on est aligné avec ce que le client a envie de faire ? En fait, à un moment, si ça ne fit pas, ça ne fit pas. Et puis, il y a d'autres opportunités. Concentrons-nous sur les opportunités qui sont alignées avec ce qu'on a envie de faire.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup. Une question que je me pose quand je vous... Donc là, on a traité le thème de l'échec. Mais souvent, quand on parle aux femmes, on parle de leur intuition. Est-ce que vous faites preuve d'intuition dans vos prises de décision ? Et là, vous avez le droit de me dire pourquoi tu parles d'une femme.

  • Speaker #1

    Non, mais je pense que pour moi, l'intuition, c'est un point qui est important. Je ne me fie pas que à mon intuition. C'est-à-dire qu'à un moment, il y a un petit côté ingénieur derrière tout ça. Et j'aime bien avoir les différentes options, les points rationnels, etc. Pour moi, l'intuition, elle vient plutôt quand tu n'arrives pas à trancher ou quand tu ressens quelque chose. En fait, si tu ressens quelque chose qui ne va pas, même si rationnellement, les choses vont, on va dire sur le papier, tout est coché. Là, moi, j'ai appris aussi par des expériences qu'il vaut mieux quand même s'écouter dans des expériences pro. Ou en fait, tu te dis, j'avais un moment des profils qui postulaient. Je me disais, la personne est tout bien sur le... tout bien vraiment, le CV, au moment de l'entretien, ils ont dit tout ce qu'il fallait, c'est bien. Mais il y a un truc qui me chagrine, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, il y a un truc qui ne va pas. C'était il y a longtemps, mais on avait pris la personne, c'est quand j'étais chez Vinci, et en fait, c'était le pire recrutement qu'on ait jamais fait, parce qu'en fait, il y avait aussi une prise de position qui n'était pas la bonne, une posture qui n'était pas la bonne avec les collaborateurs, c'était quelqu'un finalement d'un peu haut teint, etc. Parfois, on ressent des choses, on ne sait pas forcément expliquer. Il faut aussi savoir écouter ça. Et ça, ce n'est pas toujours valorisé. Je trouve que ce sont des points qui sont quand même importants. Donc, je dirais un mix des deux. Un peu de rationnel et aussi de l'intuition.

  • Speaker #0

    La question est super intéressante parce que quand on est manager, des fois, on a des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. On doit licencier quelqu'un, par exemple. En fait, moi, je travaille sur ce que j'appelle… Je vous donne encore un petit tip.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est le triangle identitaire. Donc en fait, vous imaginez un triangle, d'accord ? Il y a trois côtés. Il y a un côté, c'est Aurélie perso, d'accord ? Donc maman, deux enfants, qui a un parcours Mayotte, pays en voie de développement, donc sensible sur ces sujets-là. Voilà, Nouméa, l'ancrage social, syndical. Ma vie perso, mon ancrage à moi. Il y a Aurélie experte. Donc Aurélie experte. C'est QSE. QSE, éthique, qualité, sécurité. Ça peut être des noms négociables, ces points-là. Et il y a la Aurélie en fonction. Je suis DG de Citalion, je suis directrice d'agence, j'ai un mandat social. Et en fait, il faut que dans chaque prise de décision, ce triangle soit équilatéral. Il faut qu'à chaque fois, je sois claire et que je puisse donner du sens à ma prise de décision. Je licencie, je prends la décision de licencier. un collaborateur ou une collaboratrice, mon triangle est équilatéral. Je sais pourquoi je prends cette décision-là. Et donc, un jour, mon chef, je lui dis, j'ai une décision à prendre sur un licenciement, justement. je lui explique mon triangle identitaire. Voilà pourquoi, les plus, les pour, les contre. Il est quand même jeune papa, il vient d'avoir un troisième enfant, sa femme ne travaille pas, c'est compliqué. Mais entre ça, il a consommé de la drogue. Mon chef m'a dit, Aurélie, laisse parler ton ventre. Là, on revient un peu sur le côté intuition. Quand il m'a dit ça, il y avait plein de choses subtiles derrière. Il y avait un peu le « je te suivrai, n'importe quelle décision que tu prends » . Donc moi, j'avais une sensation de « il a confiance en moi » . Moi, je lui fais confiance parce que je sais que n'importe quoi qui se passera derrière, il me soutiendra. Moi, dans ma décision, parce que la décision que j'ai prise, elle est bonne. Donc en fait, les planètes s'alignent. Et donc, je prends cette décision-là. Parce que quand on est manager de 250 personnes, des fois, on a des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. C'est important d'être aligné, que notre triangle soit équilatéral pour prendre les bonnes décisions qui ont du sens, qu'on peut expliquer.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup de parler de ce triangle, parce que je trouve que ça permet vraiment de prendre du recul, notamment sur le côté « moi Aurélie qui prends une décision qui va impacter quelqu'un » , le côté très empathique. Et en même temps, on sent que l'expertise et ta posture, ça permet de rééquilibrer la décision. Merci pour ce partage et je trouve que c'est applicable dans tous les domaines de la vie.

  • Speaker #0

    Avec vos enfants !

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour ça ! Alors, j'imagine que le chemin n'est pas toujours si simple, n'a pas été si aligné, si droit, si facile. Est-ce qu'il y a un message que vous répétez, un principe, un mantra que vous avez pour vous guider dans ces moments d'incertitude ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors pas forcément de mantra, comme je disais, c'était dans l'incertitude sur la façon de se projeter dans les métiers, d'avancer.

  • Speaker #2

    Ouais, d'avancer quand tu as un chemin qui semble incertain, que tu ne sais pas vraiment où aller. Est-ce que tu as un tips par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un peu ce que je disais tout à l'heure sur le côté optimisme. J'ai tendance à penser que voir les choses du bon côté, ça nous permet quand même de... d'être dans une démarche qui soit positive. Et donc, je pense que ma vision, d'une manière générale, c'est de me dire, voilà, quels sont les choses, quel est le chemin dans lequel je vais le plus me réaliser, le plus s'impacter. C'est un peu ce que je disais en introduction tout à l'heure. Et on va dire, c'est plutôt ça, moi, mon mantra, c'est de vérifier, on va dire, aux différents points que je suis alignée. Alors, c'est effectivement peut-être avec ce triangle, quelque part, dans les décisions que je prends et dans les chemins que je prends pour pouvoir avancer.

  • Speaker #0

    En fonction de mon triangle identitaire, je peux en avoir plusieurs. L'Aurélie, perso, elle aurait envie de dire, en parlant de l'échec, il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés. Après, il y en a un autre de mantra que j'aime bien, c'est tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut sortir la poubelle. C'est hyper concret, en fait, et c'est vrai pour la santé et la sécurité. C'est vrai pour les relations sociales et ça demande vraiment du concret. Donc ça, c'est un mantra qui me tient à cœur. Et puis, bien sûr, il y a « Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants » . C'est tellement vrai et ça, ça rejoint avec la Convention des entreprises pour le climat que j'ai pu suivre. Et quelque part, c'est aussi dans ce mantra, comment faire grandir nos collaborateurs et collaboratrices dans l'aventure humaine.

  • Speaker #2

    Merci. Pour terminer sur cette partie de votre place, votre état d'esprit en tant que dirigeante dans l'opérationnel, est-ce qu'il y a une leçon que vous avez envie de partager avec nous ? sur le fait de suivre cette voie malgré les obstacles, malgré les difficultés. Et est-ce que vous avez envie de la partager avec nous ? Ouais, on est sur des trucs très proches.

  • Speaker #1

    Méditation. Non, mais je pense que c'est un peu l'objet de cette interview aujourd'hui. En fait, je pense que l'idée, c'est vraiment de rester authentique. Parce qu'en fait, notre légitimité de chacune et de chacune d'entre vous dans vos métiers, elle se fait par rapport à qui vous êtes. Et si vous êtes aligné, si vous êtes serein, on va dire, par rapport à l'expertise que tu disais, si vous savez ce que vous apportez, si vous savez ce que vous voulez donner. Si aussi vous êtes clair sur vos limites, c'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure, les non négociables, etc. En fait, vous serez authentique et en étant authentique, vous irez aussi sur les postes qui vous conviendront ou pas. C'est un peu ce que je disais tout à l'heure. Tout le monde n'a pas non plus envie de faire de l'opérationnel, comme tout le monde n'a pas envie d'aller faire de la comptabilité ou d'aller faire des RH. Et à un moment, c'est s'écouter et se dire, moi, comment je m'écoute et comment je reste authentique ? Et de toute façon, si à un moment, vous n'êtes pas authentique, vous, vous allez vous sentir pas bien dans votre métier. Et en plus, pour de vrai, vous ne serez sans doute pas très performant dans ce qu'on vous demande de faire parce que ça ne sera pas aligné avec ce que vous voulez faire. Donc c'est là où je trouve que c'est un point qui est important.

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai, souvent je dis qu'il faut être aligné tête-coeur-corps. Voilà, les trois, il faut que ce soit cohérent. On ne peut pas aller la tête d'un côté, le cœur de l'autre et le corps de l'autre. Voilà, il faut être aligné tête-coeur-corps, donner du sens. Et puis toujours, moi, dans mon management du quotidien, c'est être juste et équitable. C'est le management juste, c'est l'écoute.

  • Speaker #2

    Merci, parce que c'était ma question aussi. En quoi tout ce que vous nous avez dit insuffle peut-être un vent différent par rapport à des leaderships que vous avez connus ? Si vous deviez décrire votre style de leadership, pour aussi donner des clés concrètes à votre manière de fonctionner dans un contexte opérationnel, comment vous le décririez ?

  • Speaker #0

    Là, comme ça, j'aurais envie de dire que je suis plutôt dans un leadership, dans un management participatif, contributif. Comment je peux t'aider ? Comment je peux t'aider au quotidien pour améliorer ? Comment être plus performant ? De quoi tu as besoin ? Et je vais me plier en quatre pour t'aider. Et puis, sache que je serai toujours là pour toi quoi qu'il arrive.

  • Speaker #2

    À l'image de ton chef.

  • Speaker #0

    À l'image de mon chef,

  • Speaker #1

    qui était inspirant.

  • Speaker #0

    J'en ai vu plusieurs comme ça, j'ai de la chance.

  • Speaker #1

    J'aime aussi ce sujet-là, parce que mon leadership, mon management, est quand même aussi très collaboratif dans le fait de travailler ensemble. Je trouve que c'est très important, ce que je disais tout à l'heure sur l'authenticité, sur la transparence aussi, sur vraiment la clarté du message et de se dire les choses. Parce que parfois, ce n'est pas toujours toutes les sociétés. Et pour le coup, j'étais aussi très alignée avec Denis, qui n'est pas... Le cadre classique, on va dire, non plus. Non, mais de tous les dirigeants, il faut se le dire. Que tu ne l'aies pas pris pour toi tout à l'heure. Que tu n'aies pas pris le petit coup pour toi tout à l'heure. Mais je trouve que c'est très important de pouvoir donner la vision et que parfois, on a quand même dans certaines structures, et ça peut être le cas parfois chez Suez, selon dans quelle partie de Suez vous êtes aussi, d'être vraiment dans un partage global des informations et de ne pas... que les collaborateurs et la sensation qu'on ne leur dit pas tout, etc. Enfin, il n'y a pas de secret, on travaille tous ensemble, on est là pour avancer. Et donc, moi, je trouve que c'est très important d'avoir ce côté de management collaboratif et de vision avec un sens. Donc, un des points qui a été très... Parce que là, comme je viens de changer de poste, j'ai mes anciens collaborateurs qui ont pu me faire un peu leur retour sur les six années qu'on avait passées ensemble. Et je pense que... Ce qui m'a le plus marquée, c'est les collaborateurs, certains qui m'ont remercié en disant en fait, ça m'a vraiment permis de me recentrer. Et souvent des hommes qui ne se le permettaient pas. Ce n'est pas forcément que la structure ne leur permettait pas. C'est que je pense que quand on insuffle un leadership bienveillant de communication, d'empathie, ça permet aussi aux gens d'oser venir parler de certaines choses. et de pouvoir changer des comportements qui, finalement, étaient aussi pas bons pour eux. Moi, j'ai un de mes collaborateurs, un des anciens, qui m'a dit « Je me suis enfin autorisée à aller chercher ma fille une fois par semaine. » C'est un peu toi, ton non négociable. Mais en fait, lui ne s'était jamais autorisé à avoir ce non négociable-là. Et finalement, le fait que moi, je sois très claire sur le « Non, mais en fait, les gars, moi, à 18h, je vais chercher ma fille, enfin mes enfants. » En fait, c'est un truc où ils se sont dit « Ah ouais, en fait, c'est possible. En fait, j'ai le droit de le faire. » Et en fait, ça n'empêche pas le fait que tu as des résultats à faire. Tu as une mission dans l'entreprise. Tu dois effectivement faire les deux, mais ça ne t'empêche pas d'avoir ce non négociable qui te permet d'avoir cet équilibre qui est important. Et effectivement, quand ils m'ont dit grâce à toi, entre guillemets, alors pas que moi, mais aussi à l'organisation qu'on a mis en place de façon plus globale avec les autres managers de l'agence, j'ai pu me réaligner et j'ai pu avoir cet équilibre qui fait aussi que pour nous, j'ai aussi des collaborateurs où la concurrence avait voulu aller les chercher. Ils m'ont dit non, moi, je n'y vais pas. J'ai un super équilibre dans cette boîte, je ne vais pas aller dans une autre.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup de partager ça. J'ai deux dernières questions pour vous et après, on passe aux questions de la salle. Est-ce que vous avez un conseil à donner aux personnes qui auraient envie de sauter le pas, d'aller se lancer dans les métiers opérationnels que vous avez envie de partager ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, en fait, si j'avais un conseil, c'est vraiment de se renseigner. C'est-à-dire qu'en fait, si jamais vous voulez aller dans l'opérationnel, souvent, on a quand même... des images, des idées reçues sur plein de sujets. Et en fait, la meilleure manière de déconstruire cette idée préconçue, c'est de poser la question réellement à la personne qui fait le métier ou à plusieurs personnes qui font le métier et dire, en fait, pour de vrai, comment tu fais ? Est-ce que ça marche ? Et aussi savoir que ce n'est pas parce qu'une personne le fait d'une certaine manière qu'on ne peut pas le faire différemment aussi. Donc, c'est vraiment se poser la question, se dire, au fond, de quoi j'ai envie ? Qu'est-ce qui me nourrit ? Qu'est-ce qui me donne envie de me lever le matin ? Et qu'est-ce qui va me donner de l'énergie ? Et après, se dire, OK, est-ce que là, j'ai visé ce poste-là ? Poser la question. Je reviens un peu à l'authenticité. C'est-à-dire qu'à un moment, si vous faites un entretien pour un poste, s'il y a un sujet qui est vachement important, par exemple, si le vendredi soir, vous voulez aller chercher votre fille, et que pour vous, c'est un incontournable, et que vous ne le dites pas parce que vous dites si je le dis, je ne vais peut-être pas avoir le poste. quelque part, il y a déjà un peu le souci, parce que ça veut dire que vous vous mettez déjà une barrière. Et en fait, la question, c'est peut-être de dire, moi, dans mon équilibre global, j'ai besoin de ça. Est-ce que c'est faisable dans ce poste-là ? Comme ça, vous savez tout de suite si ce n'est pas faisable ou si c'est faisable. Enfin voilà, je trouve que ce côté de se renseigner de façon assez ouverte, d'être authentique et de finalement pas avoir peur de se positionner, parce qu'en fait, on peut aussi faire les choses différemment. On peut trouver des équilibres. Enfin moi, globalement... Il y a plein de gens qui m'ont dit, écoute, maman diversée de trois enfants, es-tu bien sûre de vouloir prendre un poste un peu plus important alors qu'en plus, ils sont encore petits ? Ben ouais, j'ai envie parce que j'ai travaillé sur ce que j'ai envie d'avoir dans ma vie professionnelle, ce que je peux potentiellement apporter, comment je me donne de l'énergie. Et en fait, pour moi, c'est quelque chose qui me correspond. Mais il faut aussi se poser réellement la question.

  • Speaker #0

    Rien de plus si ce n'est oser. Voilà, juste oser. Et puis, le train, il passe. Et puis, on monte dans le train. Et puis, au pire, on prendra le train suivant.

  • Speaker #2

    Et peut-être toi, Aurélie, pour terminer, est-ce qu'il y a un livre, un podcast, une citation ? Moi, j'adore poser ça pour continuer l'aventure ensemble après ce joli moment ensemble. Est-ce que tu veux nous partager une ressource qui a transformé ta vision du leadership ou t'aide à garder le cap ? Je vais encore vous partager un petit tips.

  • Speaker #0

    J'ai un livre que j'aime beaucoup, ça s'appelle Le leadership au féminin de Elena Foures, qui a plein de tips, comme ce que je vous ai raconté aujourd'hui sur le triangle identitaire. C'est un livre qui m'a vraiment accompagnée dans mon rôle de manager de terrain. Et en fait, ce que je vous propose, c'est que je le mette à dispo et que, vous savez, l'histoire du livre où on peut mettre à l'intérieur chacun une petite fiche avec ses impressions, son nom, et puis comme ça, il sera signé de toutes et tous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas que pour les femmes, c'est aussi pour les hommes.

  • Speaker #1

    Oui. Je voulais justement rebondir là-dessus sur le côté aussi des hommes parce qu'on a beaucoup parlé. Et en fait, tout ce qu'on a dit aujourd'hui, pour moi, c'est quelque chose qui s'adresse. Alors effectivement, c'est dans le cadre du réseau Women's. C'est un peu ce que vous avez dit tout à l'heure en introduction. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qu'on a dit qui aujourd'hui s'appliquent aussi à beaucoup d'hommes qui ne se retrouvent pas non plus forcément dans la vision qu'on peut avoir du leadership opérationnel. les exemples que j'ai donnés c'était des collaborateurs masculins qui au fond avaient envie de mettre de la place à leur vie perso mais ne l'autorisaient pas parce que c'est aussi mieux perçu quand la femme dit à 17h je dois aller chercher mes enfants que l'homme qui dit à 17h je dois aller chercher mes enfants on avance doucement sur ces sujets là mais il y a aussi une une conscience un peu globale de tout le monde, un sexisme ordinaire sur le l'homme quand même, il devrait rester au travail. Elle fait quoi ? Pourquoi il doit partir à 18h ? Sa femme, elle ne peut pas y aller, quand même. Et que l'homme, finalement, ose aussi dire non mais en fait, moi j'ai envie d'aller chercher mes enfants et puis j'ai envie d'avoir un management bienveillant et j'ai envie de faire les choses différentes. Je trouve que c'est aussi important de se dire que tout ce qu'on s'est dit, en fait, ça marche aussi pour les hommes et que finalement, je trouve que le... Le fait d'ouvrir des modalités différentes qui, encore une fois, ne peuvent pas correspondre aussi à... Il faut s'adapter à son contexte, à ses besoins. Tout le monde n'aura pas le même type de discours. Mais savoir que ça existe, qu'on peut faire les choses différemment, qu'on soit finalement un homme ou une femme, je trouve que c'est important.

  • Speaker #2

    Et merci beaucoup de partager ça parce que c'est vraiment l'objet de tout le travail que fait One Man. C'est aussi de déconstruire les modèles de leadership. One Man travaille également sur le sujet de la parentalité et la parentalité c'est bien sûr pour les hommes et pour les femmes et de comment on intègre il faut savoir que 80% des salariés sont des parents donc ça touche globalement tout le monde et merci de dire que tous les tips les autorisations que vous nous avez partagées c'est pour tout le monde et bravo aux hommes qui sont dans la salle j'espère que vous allez pouvoir aussi s'aimer et dire que One Man on n'a pas que des talks sur les morning routines mais qu'on parle de plein d'autres choses

  • Speaker #1

    Comment faire lorsqu'on est confronté lors d'un entretien à des propos limites ?

  • Speaker #0

    notamment au sujet de l'organisation pro-perso.

  • Speaker #1

    Oui, alors après, ça dépend un peu de la personne en face. J'ai envie de dire, si la personne en face qui te passe l'entretien, c'est le manager, si jamais tu sens que vous n'êtes pas aligné sur les sujets, il ne faut sans doute pas aller là-bas. Non, mais parce qu'à un moment, si la question justement est comme ça, c'est quelqu'un avec qui tu vas travailler tous les jours et je trouve que ça peut être réellement bloquant. Moi, aujourd'hui, dans mes entretiens... C'est un peu ce que je disais tout à l'heure, le cas de dire j'ai trois enfants, je veux les voir. Les soirs où je les ai, il y a une partie en plus du temps où ils sont chez leur père. Ce n'est pas vraiment mon projet initialement, mais quand je les ai, je veux pouvoir les voir. Ça met des contraintes sur ta vie pro de base. Ça a été un peu la question que je me suis posée. Est-ce que j'en parle dans les entretiens de façon très ouverte ou est-ce que je ne le dis pas trop et puis à la fin je dis « Ah, au fait ! » Les lundis soirs et mardis soirs, ça serait bien que je sois à la maison. En fait, j'ai pris le parti d'être très transparente sur le sujet et de dire, voilà, moi, c'est un des sujets qui me pose question. Parce que souvent, il y a quand même ce sujet-là de dire, je veux pouvoir avoir cet équilibre. Je pense que c'est faisable. Est-ce que c'est un sujet ? Et une des réponses que m'avait fait une RH que j'avais trouvée très bien, qui m'avait dit, non, mais Caroline, en fait, tu t'en fais toute une histoire, mais c'est un peu ce que tu disais, il y a 80% de gens qui sont des parents. en fait t'es en train de demander de rentrer à 19h le soir où t'as tes gosses franchement c'est pas enfin Ce n'est pas vraiment un sujet. Donc parfois, je pense qu'on se met aussi nous-mêmes la barrière parce que c'est un peu ce que je disais tout à l'heure, on aimerait pouvoir donner plus. On a l'impression que ce n'est pas suffisant, ce qu'on va donner en gardant ces non négociables. Mais en fait, j'ai envie de dire, si on est efficace et qu'à côté, on fait bien notre boulot, il n'y a pas de raison que ce soit bloquant. Donc voilà, c'était la réponse. Et c'était plutôt la RH qui m'avait dit, non mais en fait, toi, ça te paraît très compliqué parce que tu... Tu sais que c'est le sujet. Quand on m'a parlé de comment tu... Voilà, tout à l'heure, quelle est ta peur ? Enfin, il y a beaucoup de sujets à me dire comment je vais gérer ça. Et comme moi, c'était ma peur, je le retranscrivais dans l'entretien. Et en fait, à un moment, ça a été aussi de se décomplexer sur le sujet en disant, comme tu dis, on est 80% de parents. C'est normal que les gens veuillent aller... Donc, en fait, juste, j'ai des enfants. J'ai des enfants, point. Et après, je n'ai jamais senti le sujet qui n'était pas totalement ta question, mais qui peut l'être pour certains qui n'ont pas encore d'enfant. Le sujet, t'es une femme, t'as 27 ans, t'as pas d'enfant. Est-ce vraiment une bonne idée de t'embaucher ? Moi, j'ai aussi ressenti que c'était plus moi qui m'éveillais. Après, j'ai eu des managers qui étaient pour la plupart très bienveillants. Je n'ai jamais eu à faire face à quelqu'un qui m'a dit « Non, tu es enceinte. Vraiment, ça va être compliqué. » J'avais plutôt des gens très bienveillants autour de moi et pourtant, je me mettais la pression. Je me rappelle à chaque fois que j'annonçais que j'étais enceinte, je m'étais mise avant la pression en me disant « Mais comment on va faire ? » pendant ces quatre mois, qui va s'occuper de ça et comment on va s'organiser. En fait, je me mettais la pression limite toute seule. Alors que pour de vrai, quand je me suis pété le pied, j'ai été absente pendant quatre mois, du jour au lendemain, et il n'y a pas vraiment eu le choix. J'ai appelé Denis, j'étais dans le truc des pompiers. J'ai dit, demain, je ne vais peut-être pas venir. A priori, le pied, il est comme ça. Donc finalement, un congé mat, ce n'est pas si long. Et puis comme les hommes vont le faire aussi.

  • Speaker #0

    Je vais juste rebondir parce que ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est deux choses. La première chose, c'est un, déjà, t'es mère et tu l'as assumée. Mais la deuxième chose qui me semble fondamentale dans ce que tu viens de dire, c'est quand vous sentez que l'écosystème en face ne sera pas réceptif à vos besoins, autorisez-vous à ne pas y aller. Et ça, je trouve qu'au travers de toutes les interviews que j'ai pu faire, c'est comment finalement je me fais confiance à me dire que cet écosystème-là ne sera pas OK pour moi. Il y a plein d'écosystèmes, il y a plein de beaux écosystèmes qui seront prêts à accueillir vos besoins. Et ça, parfois, quand on cherche un job, quand on est dans la peur de ne pas trouver la prochaine opportunité, on ne s'autorise pas ça. Alors qu'en fait, quelques mois plus tard, quelques années plus tard, finalement, on se dit, mais en fait, je le savais que ça allait être soit très positif, soit très négatif. Donc voilà, deux choses que je retiens.

  • Speaker #2

    Juste pour compléter, autorisez-vous et alertez. Je pense qu'aujourd'hui, on a des moyens d'alerte aussi en fonction du niveau. Parce que moi, j'ai malheureusement eu à vivre des situations où j'avais un patron qui était hyper malveillant, voire même très, très malveillant. C'est aussi pour ça que j'ai quitté la France et que j'ai saisi l'opportunité de la réunion. Donc, merci, j'ai envie de lui dire. Donc, aujourd'hui, il n'est plus dans le groupe. Non, mais toi, pour toutes les... S'il y a aujourd'hui des jeunes femmes qui sont dans la situation dans laquelle j'ai eu été quand j'avais 25 ans, j'ai envie de dire qu'aujourd'hui, on a les moyens d'alerter sur des situations qui... peuvent être malveillantes. Et donc, autorisons-nous à dire non, oui, c'est un fait.

  • Speaker #1

    Mais on peut aussi s'autoriser à aller à l'air. Comment tu as réagi à ce moment-là ? Pour aller plus loin dans la question, ce que tu dis, il était malveillant. Je ne sais pas si tu as un exemple que tu peux partager. Et puis, toi, comment tu as réagi ? Comment t'as été peut-être accompagnée ? Ou est-ce que tu t'es retrouvée toute seule ?

  • Speaker #2

    J'étais toute seule. J'étais la seule femme dans le Codire. Les seules fois où je faisais de la boxe à haut niveau. Je lui disais, je ne peux pas être à Paris ce soir parce que j'ai un entraînement de boxe super important. Je lui disais, c'est pas toi qui fixes la date du Codire. Je te dis juste que le soir, je ne pourrais pas être là. Le Codire, je serai là, mais pas le soir. Donc limite, voilà. situations, par exemple, c'est quoi le code de ton portail ? Non, mais des trucs, des situations, on ne peut même pas imaginer, en fait. Mais, heureusement, je pense qu'aujourd'hui, on n'a plus ces situations-là. Voilà, ça, c'était, j'avais 25 ans, c'était il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    Alors, je pense, contrairement à ce que je pense, que ça peut arriver encore. Et donc, pour toutes les personnes qui sont là et qui peuvent nous écouter, je pense que c'est important de dire, malheureusement, je pense que ce type de situation peut encore arriver. Pas forcément d'un hiérarchique, potentiellement aussi d'une personne, un père, un collègue, etc. Et donc, ne pas hésiter, effectivement, c'est inadmissible. Il ne faut pas hésiter à le remonter. Si jamais vous ne vous sentez pas à l'aise, si c'est votre manager, bypassez. Si jamais vous n'êtes pas à l'aise aussi pour en parler, il y a les RH, il y a la filière éthique. Comme tu dis, en fait, il y a des relais. Mais moi, j'avais un exemple qui était bien moins important que toi. Une fois, je vais à une audition, je suis là parce que je suis l'experte sur le sujet de la mobilité électrique. Donc je suis là pour apporter un peu la caution à la mobilité électrique. Je suis quand même la petite jeune, la seule femme. Et il y a un des directeurs qui était là. Alors, tous qui sont là depuis très longtemps. Et il y en a un qui commence à faire des blagues. Il se fait, c'est bon, on va pouvoir gagner. Caroline va faire une petite danse, machin. Et puis, le truc qui sera dans la poche. Et moi, je me suis fait... Parce qu'à l'époque, je savais aussi moins bien, je pense, répondre à ce genre de choses. Donc, petit sourire gêné. Et en fait, je me suis rendu compte qu'il n'y en a aucun autre qui a... parler à ce moment-là. Le soir, après, j'étais avec un des autres directeurs, qui était un gars super, qui vient me voir, qui dit « Ah putain, tout à l'heure, c'était un peu limite, il n'aurait pas dû te dire ça, je suis vraiment désolée. » Donc, démarche positive, mais démarche un peu incomplète, parce qu'en fait, il n'en a pas parlé. Non, mais il ne l'a pas dit sur le coup, il n'en a pas parlé. Alors oui, c'était aussi il y a 15 ans, mais je pense que malheureusement, ce genre de petites remarques, ça peut encore exister. Et donc, n'hésitez pas, c'est pas facile, d'autant plus quand on est plus jeunes parce qu'on a... On a été moins confrontés, donc le sourire gêné, on a l'habitude quand on marche dans la rue et qu'on se fait apostrophé, qu'on fait la même. En fait, il ne faut pas hésiter à le remonter ou à dire, en fait, non, tu ne peux pas parler comme ça. Et au pire, il dira, là, tu es une hystérique. Alors, écoute, on a l'habitude, ce n'est pas grave. Mais c'est important.

  • Speaker #0

    Je vais faire la pub pour One Man qui traite également de ce sujet-là. Voilà, donc c'est tout. plein de thématiques aussi vastes. Est-ce qu'il y a d'autres questions que vous avez envie de poser ?

  • Speaker #1

    Comment est-ce que vous vous entourez ? Est-ce que vous faites confiance ? Alors, au boulot, moi, j'ai toujours eu des équipes qui étaient super, que je n'avais pas forcément embauchées. Les choix avant avaient été très bons. Je pense qu'un des enjeux, c'est de vraiment être avec une dynamique qui est positive, bienveillante. Et dans un groupe de pères qui est accompagnant. Tout à l'heure, je parlais de ma cheville. J'ai été accompagnée à la fois par mes pères, par ma hiérarchie, par mes équipes aussi qui ont beaucoup été là. Effectivement, je trouve que c'est super important d'être bien accompagnée. Après, c'est le niveau de transparence que vous voulez mettre avec eux. Moi, j'ai ce côté où je suis vite assez proche avec les gens. Et donc, c'est important pour moi de me faire entourer. Et dans la vie perso, j'ai un peu les multi casquettes, mais j'ai aussi la capacité à déclencher les différents cercles amicaux. C'est aussi pour ça que c'est super important de garder ces différentes sphères. Et le fait de finalement savoir aussi lever la main. En fait, moi, c'est aussi quelque chose qui clairement m'a sauvée. Lever la main à la fois côté pro, avec toutes les gens qui m'entouraient et pour dire en fait, j'ai ça qui m'arrive et en fait, j'ai besoin d'aide. Et parlons-en. Il faut savoir aussi le dire. Et après, c'est une question de personnalité, mais savoir lever la main et dire qu'on a besoin d'aide. Et aussi avoir les cercles d'amis, les cercles de proches qui peuvent nous accompagner. Parce que quand on a un sujet pro qui va mal, parfois, c'est bien d'en parler un peu. à la maison. Et puis parfois, quand tu as des problèmes à la maison, c'est bien d'en parler aussi un peu avec nos collègues pros qui ne connaissent pas forcément trop cette partie-là de notre vie. Donc, voilà. Moi, j'ai une vision assez globale de ma vie où les différents mondes interfèrent. Tout le monde n'a pas cette vision, mais je trouve que c'est des points, en tout cas, qui, moi, m'aident

  • Speaker #2

    Pour le coup, mes filles sont un peu plus grandes maintenant. Elles ont 10 et 15 ans, donc elles sont relativement autonomes. Zoé, qui a 10 ans, elle va à l'école toute seule, elle revient toute seule. Elle va au judo en vélo. Aujourd'hui, c'est plutôt sain. Mais il y a encore trois ans, j'ai la chance d'avoir un mari qui est exceptionnel, qui est très souvent à la maison. Il est en home office tout le temps. Par contre, quand il part, Il part deux mois, là, par exemple. En ce moment, il a Mayotte pendant deux mois parce qu'il a gardé du business à Mayotte. Et en fait, il y a encore trois ans, je prenais une fille au père. Et ça, c'est un super deal pour les jeunes mamans qui sont seules ou avec un mari qui n'est aussi pas très disponible. Et ça permet d'avoir aussi quelqu'un qui... qui parlent anglais à la maison, donc tout le monde s'y retrouve. On avait choisi anglais, à chaque fois on a pris des irlandaises, parce que c'était européen, donc très pratique. Et voilà, je peux vous donner plein de conseils là-dessus, parce que je suis experte en filles au père. Donc voilà, c'est aussi une bonne organisation. Après, je sais que toi, Émilie, c'est bien aussi, parce que vous avez choisi le 90%, 80%, 90%. Voilà, et ça, je trouve que c'est bien que chacun... chacun soit à 90%, comme ça, tu as une journée tous les 15 jours, un mercredi pour s'occuper des enfants. Je trouve que ça, c'est un super deal aussi. Et en termes d'équité ?

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à un forum auquel j'avais participé il y a 13 ans, Elle Active, je ne sais pas s'il y en a qui ont entendu parler de ce forum. Et j'étais allée en toute jeune ingénieure à une présentation, et la personne qui parlait avait dit... « Mesdemoiselles, si vous devez retenir dix choses pour évoluer dans le monde professionnel, la première chose, c'est choisissez votre conjoint pour qu'il vous accompagne dans votre ambition. » Et moi, j'avais dit Réa que ça va, on n'est pas dans les années 60, je n'ai pas besoin d'un conjoint pour évoluer, pour faire ce que je veux. Et maintenant, après les deux enfants plus tard, je me dis qu'en fait, finalement, elle avait raison. Et en fait, au même titre que Chirac a été... propulsée grâce à Bernadette avec une femme de l'ombre, je me dis que c'est aussi intéressant de se questionner comment on s'autorise, nous femmes, à choisir le bon conjoint pour nous accompagner dans la vie,

  • Speaker #1

    pour atteindre nos ambitions, mais de couple, l'un et l'autre.

  • Speaker #0

    Comment faire quand on rencontre des difficultés à poser le cadre ? lorsqu'on a un statut justement de cadre et qu'on n'est pas parent, comment est-ce qu'on arrive à mettre la limite pour faire, par exemple, des activités sportives ?

  • Speaker #1

    Alors, tu as raison, je trouve, de le souligner. Alors ça, je pense que c'est un peu notre rôle à tous de déconstruire ça. On ne va pas le faire en claquant des droits, mais je pense que c'est effectivement un truc super important. Toi, tu disais tout à l'heure avec la boxe, c'était un peu le cas. mettre aussi ta limite et dire en fait j'y vais et moi-même je me rends compte que personnellement parfois j'ai du mal quand même quand je suis chez moi, quand je sais toute la liste des trucs que j'ai à faire, j'ai du mal à m'octroyer du temps perso, à me dire allez je vais courir parce que je vois tous les trucs que j'ai à faire, je fais non mais pour de vrai je vais pas me prendre une heure pour lire tranquille dans mon lit alors qu'en fait j'ai tout ça à faire et en fait c'est aussi un peu ça c'est de pouvoir dire clairement bah non en fait là c'est important pour moi de faire mon heure de sport, mon heure J'ai une sortie avec des amis, j'ai un théâtre qui est prévu depuis 1000 ans, et donc non, je vais partir parce que je dois faire ça. Et je pense que c'est un peu à nous de déconstruire ça. Malheureusement, aujourd'hui, on n'y est pas encore, je suis d'accord. Le point positif, c'est la flexibilité, normalement. Le point positif du cadre, normalement, c'est justement cette flexibilité qui saute si jamais tu dois faire du présentiel horaire, entre guillemets. Et donc, je pense qu'on est à raison. Après, moi, une des manières, en tout cas, que j'avais de réagir là-dessus, c'est que dans nos métiers, opérationnel, on peut ne jamais s'arrêter. On peut. Moi, normalement, à jour de tous mes mails, hier soir, je suis allée me coucher, il y en avait 20 non lus. Ça ne m'arrive jamais. Vraiment. J'aime pas ça. J'avais enchaîné des réunions toute la journée, j'en avais 20 non lus. Et en fait, à un moment, il faut se dire non, là, c'est ma limite. Franchement, j'avais une petite fin de série à regarder. j'avais réussi à coucher les enfants à 10h j'ai pu regarder la fin de ma série et c'était très bien Mais ce n'est pas facile de se l'autoriser parce qu'effectivement, on pourrait faire plus. Mais dans nos métiers, s'il y a un moment où on ne met pas une limite et qu'on se dit en fait, maintenant, c'est fini pour aujourd'hui, on verra demain. Effectivement, on peut ne pas s'en sortir. Je ne sais pas si tu veux.

  • Speaker #2

    Oui, non, mais je vois complètement ce que tu veux dire. Mais moi, j'aurais juste envie de te dire. Là, Estelle, OK, tu es là depuis 7 heures. C'est vendredi. C'est quoi ? À 15 heures, tu te barres. Voilà. Et tu vas faire du shopping.

  • Speaker #1

    Du sport, du sport.

  • Speaker #2

    Du sport. Et tu vas marcher en faisant les magasins. Non, mais clairement, tu vois. En fait, pour le coup, je suis passée par là. Et je sais ô combien c'est super important de laisser faire ses collaborateurs et collaboratrices. et ouais moi honnêtement après tu te...

  • Speaker #0

    Est-ce que il vous est arrivé de prendre le lead quand un collaborateur reste tard pour lui donner une limite pour par exemple qu'il rentre chez lui ?

  • Speaker #1

    Alors moi, c'était plutôt un peu dans l'autre sens. Quand je voyais des collaborateurs qui avaient fait une grosse semaine, etc., j'avais tendance à dire, franchement, t'as enchaîné, décolle peut-être un peu plus tôt un peu ce que tu disais tout à l'heure. Moi, ça, je l'ai déjà dit à des collaborateurs où parfois à 18h30 ou 19h, on était en train de terminer un point et là, je vois sa femme qui appelle mes anciens collaborateurs. Je lui dis, alors déjà, je la rappellerai. Je fais non, non, tu sors, tu prends. le coup de fil et puis après tu lui dis que t'arrives dans 5 minutes et tu plies et tu rentres mais donc oui moi ça m'est déjà arrivé après j'ai jamais eu la conversation de dire souvent dans les entretiens pro d'ailleurs c'est une question que normalement vous avez tous dans les entretiens de perf de dire comment tu vas sur ton équilibre vie pro, vie perso moi c'est vrai que c'est quelque chose quand j'ai fait le tour des équipes de dire comment tu te sens aujourd'hui est-ce que tu as ton bon équilibre euh C'est une question que je pose. Après, c'est vrai que les semaines ne se ressemblent pas. Donc, je trouve que c'est important de s'autoriser des temps de respiration quand parfois tu en as l'opportunité.

  • Speaker #2

    Puis après, c'est vrai qu'on a un métier qui est hyper fluctuant. On est en réponse d'appel d'offres, on va faire 60 heures dans la semaine. Et bien, autant dire, la semaine d'après, je vais peut-être en faire 30. Et au final, je n'ai pas forcément de scrupules à le faire.

  • Speaker #0

    On a parlé de la partie incontournable perso. Est-ce que vous avez des incontournables pour le travail ?

  • Speaker #2

    Tu vois, tu fais bien en parler le 5 décembre. On a rendez-vous avec Caroline à 5 heures du matin chez mes équipes pour faire un démarrage de collègue. Et on passe toute la journée ensemble jusqu'à... Peut-être qu'on finira un peu plus tôt le vendredi. Mais tu vois, ça rejoint ce que tu disais, Estelle, c'est qu'en fait, quand on démarre tôt le matin, on a une deuxième journée derrière et puis une troisième avec le sport ou la vie de famille ou d'autres choses. Et donc, oui, il y a des incontournables au travail aussi. C'est-à-dire que moi, le mois de janvier, c'est un mois qui est horrible pour moi parce que c'est tous les voeux des maires, des présidents de syndicats. Donc, toutes les soirées sont prises. Mais en même temps, c'est le temps où je vais voir 100% des équipes le matin au démarrage pour faire la galette des rois avec eux. Donc, le mois de janvier, c'est un mois qui est... C'est un gros mois pour moi, mais je le sais. Donc oui, j'ai des incontournables au travail aussi. La semaine prochaine, je suis à l'agence à Sainte-Consorse. Je sais que j'arrive avant 8h pour prendre le café avec tout le monde.

  • Speaker #1

    Et puis moi, dans la même lignée, j'essaie de bloquer. Alors pareil, c'est bloquer l'agenda pour dire, là, le périmètre est grand entre Auvergne-Grenalpe et Paca. J'ai essayé de dire, moi, toutes les deux semaines, à peu près, j'essaie d'aller dans le sud, soit Avignon, soit Marseille, et donc de bloquer dans l'agenda pour dire, en fait, là, je suis à Marseille. Et j'ai déjà eu le cas. On a essayé de me mettre une réunion parisienne sur un jour où j'étais à Marseille. j'ai dit en fait non déjà regarder mon agenda et je pense que ça serait bien que je sois à cette réunion parisienne mais en fait, ce jour-là, ça ne passe pas parce que j'ai calé ça. Est-ce que ça marche toujours ? Pour de vrai, les agendas, le truc qui pourrait venir tout se prendre l'air, c'est que tu as un accident grave, tu as un sujet avec un collaborateur qui doit passer en priorité. Pour moi, je pense que l'humain, dans ces cas-là, parfois, on peut brinque-baller un peu tout l'agenda pour un sujet particulier mais l'idée, c'est surtout d'essayer de l'anticiper. ces moments un peu clés là que tu dis pour essayer de les mettre dans l'agenda pour bloquer parce qu'en fait si tu le fais pas tu te fais bouffer, effectivement même le café en fait faut le noter, le côté tiens ce jour là j'ai envie d'être alors moi j'essaye tant que possible de pas mettre la réunion tout pile au moment où t'arrives au bureau parce que je trouve que c'est toujours un peu emmerdant t'arrives t'as à peine dit bonjour t'es déjà bloqué dans ta salle Parfois, pas le choix parce que sinon, ça ne se rentre pas. Mais l'idée, c'est quand même d'avoir au moins 15-20 minutes de temps un peu de flottement qui permet de dire bonjour, de boire le café, de savoir comment vont les gens. C'est toute cette partie-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un sujet d'être une femme dans les métiers techniques ?

  • Speaker #1

    Je pense dire que ce n'est pas du tout un sujet. Ça serait aussi quand même un peu se mentir parce qu'il y a quand même un imaginaire autour de ça qui est différent. Moi, je ne l'ai jamais senti comme un frein. je me suis toujours sentie bien accueillie dans les différents métiers j'ai pas eu de responsable aussi déviant qu'Aurélie j'ai pas vécu ça comme ça je l'ai plutôt vécu comme mes clients généralement ils se souviennent très vite de moi comme je suis la seule femme ils repèrent ton nom, ton prénom beaucoup plus vite que toi, tu apprends tous les noms des hommes autour de toi c'est plutôt un point positif après j'ai toujours quand même ressenti je sais pas si c'est Merci. internalisée sur le côté on veut montrer qu'on sait faire ou pas ou si c'est vraiment une attente de la société mais que quelque part je me suis toujours sentie à devoir peut-être plus prouver ma légitimité sur les sujets. J'ai souvent eu en plus le sujet de ah bah t'es la commerciale ou t'es... J'avais eu un maire, des voeux d'un maire où j'arrive avec mon adjoint, je connaissais pas ce maire là j'arrive avec mon adjoint et mon adjoint me présente, moi j'arrive je dis Caroline, bonjour, je travaille aussi chez Suez Ah, très bien. Et donc, vous êtes l'assistante de Xavier. Et là, Xavier, qui était mon agent, il dit non, c'est ma chef. Il fait. Là, il fait. Ah, bon, bah, pardon, mais c'est que vous aviez l'air très jeune. En sachant qu'avec Xavier, on avait le même âge. Donc là, Xavier, il a dit moi aussi. Alors moi, j'ai l'air vieux. Il y a eu un petit moment. Donc, je pense qu'on a dire que c'est a priori. n'existent pas. Je pense que ça serait se mentir quelque part. Après, aujourd'hui, je n'ai pas vécu de frein réel. Je ne sais pas si c'est plutôt moi qui ai voulu plus montrer ou si réellement, les personnes à face attendaient que je montre plus les choses. Je ne sais pas si toi, tu l'as ressenti différemment.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de métier homme, il n'y a pas de métier femme. Les tuyaux d'assainissement, je les ai tirés. Mon chauffeur est tombé dans le bac à graisse. Ah non, mais horrible, le truc horrible. On a des femmes qui sont chauffeurs, on a des femmes qui sont rippers.

  • Speaker #1

    On a même des mecs à la com.

  • Speaker #2

    On a même des mecs dans les RH.

  • Speaker #1

    Des mecs RH. Il y a le petit côté où on se souvient de toi. Effectivement, ça peut aider dans la partie commerce quand même. On ne va pas se le cacher. Il se rappelle de toi parce que globalement, comme il ne voit que des hommes, il se dit ça. Et quels atouts ? Non, je pense que notre principal atout, mais qui n'est pas forcément un côté femme, parce qu'on en parlait tout à l'heure sur la mixité, l'homme peut aussi avoir ce côté. Je pense qu'on apporte quelque chose de différent dans le côté type de management, bienveillance, ouverture. que des hommes peuvent très bien aussi y amener, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on n'a pas forcément cette image-là. Donc, je pense que l'atout, c'est plutôt de peut-être aussi permettre, en fait, la mixité d'une manière générale permet aussi, par rapport à ce que tu disais, Charline, d'avoir des sortes de rôles modèles et de se dire, c'est aussi possible. Ou peut-être de sentir dans une zone de confort un peu plus importante. Moi, je me suis posé la question, quand je suis partie de mon agence, de la direction de l'agence O de Valais-du-Rhône-Saint-Étienne, à mon comité de direction, il y avait que des femmes, sauf un homme. Ma dernière personne promue étant Hélène, ici présente, qui a finalisé le fait d'avoir que des femmes au métier opérationnel à la tête de l'agence. Et je me suis dit, est-ce que c'est moi qui... Est-ce que j'ai voulu faire ça ? Est-ce que je ne suis pas finalement sexiste dans notre sens ? À un moment, je me suis dit, je ne vais pas non plus embaucher un homme moins pertinent juste parce que c'est un homme. Là, je commencerais à... Ça serait quand même un peu cousser. Et en fait, je me suis demandé si à un moment, les femmes... ne se sentaient peut-être pas plus à l'aise en entretien avec une autre femme ? Est-ce que le fait d'avoir des femmes à des postes de responsabilité, il y a à la fois le côté rôle modèle et la fois peut-être de pouvoir parler différemment ou se sentir un peu différemment lors d'un entretien que quand on a un homme en face ? Ça peut être des... Je n'ai pas eu la réponse, mais je pense que ça donne aussi des dynamiques qui sont différentes dans le recrutement également.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des intervenantes

    00:02

  • Discussion sur la mixité dans les métiers et l'importance de l'alignement

    02:02

  • Réflexions sur l'enfance et les stéréotypes de genre

    03:00

  • Présentation des parcours de Caroline et Aurélie

    08:22

  • Exploration du rôle opérationnel et des défis rencontrés

    16:21

  • Équilibre vie pro-vie perso et gestion des priorités

    21:56

  • Réflexions sur l'échec et l'intuition dans la prise de décision

    41:35

  • Leçons de leadership et conseils pour les auditeur·ices

    48:33

Description

Aujourd'hui, une seule personne sur cinq exerce un métier réellement mixte, c'est-à-dire où femmes et hommes se partagent des rôles à parts égales. Les femmes continuent d'être majoritaires dans les métiers du care et quasi absentes dans les métiers techniques. Et ces déséquilibres ne sont pas sans conséquences ! Ils façonnent nos organisations, influencent leur culture et fragilisent leur capacité à attirer et retenir des talents en cas d'environnement plus juste, plus ouvert, plus mixte. Et si on tendait le micro à celles et ceux qui ont choisi de bousculer les codes ? Et notamment à celles qui ont osé occuper des postes que beaucoup considèrent encore comme des métiers d'hommes. Aujourd'hui, je reçois Caroline Dupeuble et Aurélie Pavageau, deux dirigeantes de SUEZ qui évoluent au cœur des opérations dans le monde de l'eau et des déchets.

 

Lors d'un échange enregistré en live devant 40 femmes et hommes du groupe, elles ont accepté de partager leur parcours, leur questionnement, leur prise de conscience et surtout ce qui leur a permis d'oser prendre toute leur place. Ce podcast est propulsé par Les Alignés et par WO&MEN, le réseau mixité de SUEZ qui rassemble celles et ceux qui s'engagent pour une organisation plus égalitaire au travers de talks inspirants, d'ateliers et de groupes de travail.

 

Installe-toi, tu es sur le point d'entendre deux voix qui changent la donne.


✨ Et si cet épisode te plaît, n'hésite pas à me contacter pour organiser une interview live dans ton organisation. Un moment inspirant, fédérateur et surtout inoubliable à partager sans modération.


 ✨ Si veux en savoir plus sur Les alignées, file découvrir le site internet www.lesalignees.com ou sur mon LinkedIn dans lequel tu découvriras comment nous oeuvrons pour transformer le monde professionnel pour plus d'alignement des salarié·es et favoriser la mixité femme/homme.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Les Alignés, je suis Charline Moreau, consultante et coach en entreprise, et grâce à ce podcast, je tends le micro à des femmes qui ont osé aligner leur vie professionnelle avec leurs valeurs. Ici, on parle sans tabou de réinventer notre vision de l'ambition, de la réussite et de la place du travail dans nos lits. Après plus de 60 interviews, le podcast évolue. Aujourd'hui, j'explore l'alignement professionnel de manière plus globale, plus systémique, parce que derrière chaque transition, chaque réinvention ou chaque déclic. Il y a aussi un environnement, un cadre, des croyances qui impactent le chemin qu'on décide d'emprunter. Désormais, les alignés donnent la parole à des femmes inspirantes, mais aussi à d'autres voix qui questionnent la notion même de trouver sa place dans le monde du travail. On y parle de réinvention, de réussite, de maternité, de doute, de mixité, d'ambition, d'engagement, et de tous ces sujets qui façonnent la vie professionnelle de toutes celles et ceux en quête d'alignement. L'objectif est simple, offrir des perspectives, des ressources concrètes et des histoires vraies qui donnent envie d'agir, de comprendre et d'oser. Si ce podcast t'inspire, tu peux m'aider à le faire grandir. Partage-le autour de toi, laisse un commentaire et 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Ce geste simple contribue à faire entendre ces voix qui changent le monde. Les métiers restent encore largement genrés. Aujourd'hui, une seule personne sur 5 exerce un métier réellement mixte. C'est-à-dire où femmes et hommes se partagent les rôles à parts égales. Les femmes continuent d'être majoritaires dans les métiers du care et quasi-absentes dans les métiers techniques. Et ces déséquilibres ne sont pas sans conséquences. Ils façonnent nos organisations, influencent leur culture et fragilisent leur capacité à attirer et retenir des talents en quête d'environnements plus justes, plus ouverts, plus mixtes. Et si on tendait le micro à celles et ceux qui ont choisi de bousculer les codes ? et notamment à celles qui ont osé occuper des postes que beaucoup considèrent encore comme des métiers d'hommes. Aujourd'hui, je reçois Caroline Dupuble et Aurélie Pavageau, deux dirigeantes de Suez qui évoluent au cœur des opérations dans le monde de l'eau et des déchets. Lors d'un échange enregistré en live devant 40 femmes et hommes du groupe, elles ont accepté de partager leur parcours, leurs questionnements, leurs prises de conscience et surtout, ce qui leur a permis d'oser prendre toute leur place. Ce podcast est propulsé par Les Alignés et par WENMEN, le réseau mixité de Suez qui rassemble celles et ceux qui s'engagent pour une organisation plus égalitaire au travers de talks inspirants, d'ateliers et de groupes de travail. Bienvenue dans cette interview croisée. Installe-toi, tu es sur le point d'entendre deux voix qui changent la donne. Et si cet épisode te plaît, n'hésite pas à me contacter pour organiser une interview live dans ton organisation. Un moment inspirant, fédérateur et surtout inoubliable. à partager sans modération. Pourquoi est-ce qu'on interview deux dirigeantes de Suez aujourd'hui qui sont surtout à des postes dans l'opérationnel ? Alors moi, j'avais envie de vous partager un constat qu'on a fait avec Ségolène et Émilie. C'est que dès l'enfance, on nous intègre dans une machine à répartition des rôles. Les garçons, eux, sont au milieu de la cour en train de jouer au foot et on les encourage à être dans l'action. Et les petites filles, elles, on leur fait rêver d'être des jolies princesses. aux abords de cette jolie cour en train de jouer à l'élastique. Elles sont surtout dans l'espace qui est laissé par les garçons. Et donc aujourd'hui, on a la chance d'avoir Aurélie et Caroline qui, elles, ont osé prendre cette place au cœur de cette cour pour continuer cette idée au cœur du business, au cœur de l'opérationnel. C'est pour ça qu'on est là, en fait, pour se dire que c'est quelque chose qu'on a construit dès l'enfance. La mixité dans les métiers, est-ce que c'est vraiment encore un sujet en 2025 ? Est-ce que finalement, ce n'est pas un truc des années 2000 et qu'on se rabâche quelque chose qui est déjà réglé ? Alors moi, j'ai cherché des chiffres pour vous partager où est-ce qu'on en est sur le sujet de la mixité. Alors, une personne sur cinq qui exerce un métier d'e-mixed. Donc, la mixité, c'est aussi se dire que, par exemple, il n'y a pas de mixité dans le monde de la santé. Notamment pour des infirmières, il y a uniquement des femmes qui pratiquent ce métier-là. Et donc, dans les métiers opérationnels, par exemple, les reapers, il y a majoritairement des hommes qui pratiquent ce métier. Et ce qu'il faut savoir, c'est que la mixité dans les métiers, c'est quelque chose qui progresse très, très, très lentement depuis les 35 dernières années. Donc, dans les métiers opérationnels, je me suis posé la question de où est-ce qu'on en était chez Suez. Je vais partager avec vous quelques infos. Chez Suez, dans les métiers opérationnels, donc exploitation, production, ingénierie, service client, il y a 15% de femmes chez R&V France et il y a 22% chez Suez-Eau-France. Alors que chez Suez Consulting, on atteint 38%. pour cent. de femmes. Mais, ce qu'il faut savoir, c'est que les femmes occupent près de 67% des fonctions support, donc finance, RH, marketing chez R&V, France, et 61% chez Eau France. Donc là, ce que j'ai envie de partager avec vous, c'est qu'on a deux dirigeantes qui sont dans des métiers opérationnels, mais chez Suez, les femmes représentent 23% des effectifs, elles sont majoritairement dans des fonctions support. Et globalement, chez Suez, quand on voit deux dirigeantes, on se dit que c'est possible d'évoluer, mais concrètement, quelle est la place des femmes au niveau hiérarchique ? Est-ce qu'on peut avoir de l'ambition chez Suez et gravir les échelons ? Donc les femmes représentent 35%. des cadres chez Suez. Et c'est à peu près la moyenne des entreprises du CAC 40. Donc vous n'êtes ni bon élève, ni mauvais élève. Vous êtes dans la moyenne. Pareil pour le COMEX. Le COMEX représente à 27% de femmes. C'est la moyenne du CAC 40 aussi. J'avais juste envie de faire un petit focus quand même sur la région avec le CODIR. Ara qui a 50% de femmes. J'ai dit quoi ? Ara O. J'avais pourtant révisé. Donc, le Codir-Arao, qui comprend 50% de femmes, et le Codir-Au-France, lui, ne comprend que 25% de femmes. Donc, il y a encore une progression à faire. Et enfin, j'avais envie de partager avec vous un dernier chiffre, et après, j'arrêterai avec les chiffres promis. Il y a 50% de femmes au Conseil d'administration de Suez, mais peut-être le savez-vous, il y a une loi qui s'appelle la loi Copé-Zimmermann qui oblige les conseils d'administration à être composés à au moins 40% de femmes. Voilà. où on en est chez Suez. Et ce que j'ai envie que vous reteniez concrètement, c'est que les femmes chez Suez occupent des postes à responsabilité. C'est vraiment une stratégie gagnante parce que le pourcentage de femmes, il y a une personne qui crée à l'ASCE-KEMA un observatoire de la féminisation, si vous vous intéressez à ce sujet, qui est hyper intéressant, qui a montré la corrélation entre le pourcentage de femmes dans les populations d'ingénieurs et cadres. et le lien entre la rentabilité opérationnelle de l'entreprise, et il y a une réelle corrélation. Mais moi, au-delà de tout ça, au-delà de la rentabilité opérationnelle, j'ai aussi envie de vous dire qu'en général, la féminisation, ça permet également d'être un vrai levier d'équité, notamment sur les sujets d'équilibre vie-pre-vie perso, les sujets sociaux, et aussi les sujets des finances, des finances des uns et des autres.

  • Speaker #1

    Quand Ségolène, Émilie et Charline nous ont sollicité pour avoir ce temps d'interview, ce que j'ai trouvé vraiment super intéressant, c'est que moi, ça correspondait aussi à un moment où j'avais beaucoup de sollicitations en direct de jeunes femmes dans le groupe, qui, je ne sais pas trop comment, mais elles trouvaient mon nom et mon adresse mail, et qui me demandaient, est-ce qu'on peut se prendre un moment pour échanger sur ton parcours, sur les métiers opérationnels, sur comment tu gères ça, etc. Et donc, je pense que c'était effectivement intéressant de pouvoir partager là-dessus parce que je sentais que c'était aussi un besoin, alors que certaines prennent un peu leur bâton de pèlerin pour essayer de trouver. Donc, c'est bien de pouvoir aussi donner cette possibilité de façon un petit peu plus large d'avoir ce temps d'échange et de pouvoir poser les questions que vous pourriez avoir sur ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Alors l'objectif aujourd'hui, c'est vraiment de puiser dans l'expérience de nos deux invités qui vont partager avec vous en toute authenticité. L'idée, c'est de comprendre aussi comment elles ont pris leur place de leader, elles ont pris leur place dans cette cour d'école et donc de tirer le fil de leur parcours avec elles pour s'en inspirer et qui sait, peut-être oser, en sortant de cette pièce, se dire moi aussi. La première question pour vous, mesdames, que je pose toujours dans mon podcast, qui semble assez simple mais qui en réalité est assez complexe, c'est qui es-tu ? Qui es-tu Aurélie ? Qui es-tu Caroline ?

  • Speaker #2

    On ne sait pas qui commence. Donc, qui je suis ? Je suis Aurélie Pavageau.

  • Speaker #0

    Je suis rentrée dans le groupe en 2003, en tant qu'intérimaire,

  • Speaker #2

    à pomper des fosses sceptiques. Je faisais du sport à haut niveau, je cherchais un métier un peu physique. Et on m'a dit, tu vas aller pomper des fosses sceptiques. C'est quoi une fosse sceptique ? Je vais regarder sur Internet. pompe à caca, je fais ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Mais aussi des bacs à graisse et tout, parce qu'il y a pire que la fausse sceptique, il y a le bac à graisse quand même. Donc voilà, c'est comme ça que je suis rentrée, que j'ai rencontré Suez. Enfin, à l'époque, c'était Serra Savac, pour les anciens qui connaissent.

  • Speaker #2

    Ensuite, c'est là où j'ai été embauchée en CDI, parce que j'ai obtenu mon BTS, qualité, sécurité, environnement. Et j'étais animatrice QSE dans une petite agence d'Essera Savac, où j'intervenais en tant qu'intérim. Et puis voilà, j'ai agrandi. Au début, j'étais agence et puis après région. Et puis j'ai basculé chez Citasolving. Maintenant, c'est FM, c'est les grands comptes délégués de Suez. Et j'étais responsable QSE. Donc voilà, un coup à Dunkerque, Michelin en Auvergne. Et ensuite, j'étais à Saint-Nazaire, Marseille. Enfin bon, voilà. Et puis j'ai eu l'opportunité de partir à La Réunion. où la responsable QSE partait et j'ai dit, moi je postule, allez j'y vais. Donc j'ai fait mon mètre cube de déménagement. Et me voici à l'île de la Réunion, responsable QSE, et j'intervenais sur Mayotte, parce qu'on avait une petite agence à Mayotte, il y avait 20 collaborateurs qui travaillaient là-bas. Et mon chef à l'époque me dit, écoute Aurélie, comme tu vas mettre en place le contrat des déchets hospitaliers, parce qu'on mettait en place un contrat de traitement des déchets hospitaliers à Mayotte, Est-ce que tu peux aller passer trois semaines là-bas parce que le responsable d'exploit part en vacances ? Et j'aimerais qu'il y ait quand même quelqu'un qui reste sur place à ce moment-là. Je lui dis, bah oui, carrément, allez. Donc voilà, je vais passer trois semaines à Mayotte. Sauf que malheureusement, je vis un accident mortel. Voilà, avec une belle ordure ménagère, on écrase un enfant de six ans qui ne rentrera pas à l'école le soir. Et donc, gestion de crise, machin, suèze. Puis je rentre à la réunion, je vois mon chef et je lui dis, écoute, écoutez. En fait, je ne veux plus être... QSE, service support. Parce que pour moi, c'est vraiment le manager qui doit gérer la santé et la sécurité des gars et ce n'est pas un service support qui doit faire l'animation. Donc soit je gère une petite équipe, soit je partirai parce que je ne suis plus en phase avec cette génération de managers.

  • Speaker #1

    Et donc, il se passe des événements à Mayotte, le responsable d'exploit vit une grève là-bas, les salariés se manifestent et mon chef me dit, écoute Aurélie, est-ce que tu veux reprendre, être responsable d'exploitation ? à Mayotte.

  • Speaker #2

    Oh là là, mais responsable d'exploit, donc ça veut dire que je suis à trois heures d'avion de toi, une heure de décalage horaire. Ouais, ouais, mais vas-y, qu'une chose à t'occuper. Deux choses. Les hommes et les femmes de l'agence. Petite agence, parce que c'était 20 gars, 20 femmes et hommes. Et les clients. C'est tout. Le reste, on s'en occupe, on gère tout de la réunion. Bon, bah ok, allez, j'y vais. Entre temps, j'avais rencontré mon mec, qui est devenu le père de mes enfants et mon mari. Et il m'a suivi. Donc, nous voilà arrivés à Mayotte. Et là, je gère ma petite équipe, donc Vingade. J'étais moitié chef d'équipe, moitié attachée d'exploitation, responsable d'exploit. Et en fait, six ans et demi à Mayotte, je me suis éclatée. J'ai fait de la croissance organique, de la croissance externe. J'ai créé une société, j'ai signé une DSP de 90 millions d'euros. Enfin, vraiment, créer un site, un écopole. Je me suis éclatée, six ans et demi. Et quand je suis partie, au bout de six ans et demi, c'était deux fois 50 salariés. Et j'étais, entre temps, j'étais passée directrice d'agence, parce qu'il fallait quelqu'un qui ait vraiment un statut de dirigeant. Et mon chef me dit, écoute Aurélie, le DG de Nouméa part, et je veux que tu postules au poste. Oh, mais Nouméa ? Non mais attends, parce que là, c'est à l'autre bout de la planète. On a 12 heures de décalage horaire, et là, on parle de 140 salariés, quoi. Tu crois ? Oui, oui, je veux que tu postules. Donc je postule, et là, j'ai le poste. Oh, bah dis donc, hop ! Là, avec mon mari et mes filles, on fait notre container de déménagement.

  • Speaker #1

    Parce que du mètre cube, je suis passée au container entre-temps. Me voilà à Nouméa. Et Nouméa, là, c'est moins drôle, j'ai fait une session d'entreprise. Là, par contre, on est passé de 140 à 3 salariés.

  • Speaker #2

    Donc, il a fallu déménager, machin. J'ai fait une session complexe d'entreprise dans un climat social très compliqué. Mais c'était hyper constructif. Dur, très dur, mais constructif. Et François Pirec me dit, je passe mon entretien pour le poste à Lyon et j'ai le poste. Donc voilà, ça fait six ans que je suis à ce poste-là, directrice d'agence sur Lyon. Alors j'ai laissé la mer,

  • Speaker #1

    mais je suis près des fleuves.

  • Speaker #0

    Voilà mon histoire. Génial, merci beaucoup. Et toi Caroline, qui es-tu ? Alors moi, c'est vachement moins exotique.

  • Speaker #1

    Je suis restée globalement sur le territoire métropolitain à peu près tout le temps, mais même tout le temps, tout court. Donc, alors moi, je suis ingénieure de formation. Je n'ai pas fait toute ma carrière chez Suez, comme pour le coup, c'est le cas de pas mal de personnes dans le groupe qui ont fait, elles, leur carrière, toute leur carrière chez Suez. Moi, j'ai commencé à travailler chez Vinci Énergie, dans lequel directement, ce qui a été un peu le marqueur de ma carrière, ça a été tout de suite d'avoir des responsabilités de gestion. Gestion d'équipe, gestion commerciale, gestion de contrat. Et donc forcément, tout le moment où j'étais stagiaire et puis après l'évolution derrière, ça a augmenté petit à petit. Au début, j'avais une petite équipe avec deux, trois personnes et puis on a augmenté le périmètre, développé des nouvelles activités chez Vinci. Donc j'ai fait ça dans plusieurs entreprises du groupe Vinci, qui est une structure très différente de Suez. C'est plein de petites PME en fait, ça n'a pas l'air comme ça quand on dit Vinci, mais c'est plein de petites boîtes de 50 personnes en fait. Donc c'était très challengeant, très autonome. et donc de très belles années. Moi, j'avais fait la fin de mes études en région parisienne, mais j'étais lyonnaise. Donc voilà, je suis rentrée à Lyon finalement par une mutation au sein de Vinci en 2017. Et en 2019, j'ai l'occasion de rejoindre Suez en rentrant dans l'eau. Un petit signe à Denis, qui a été mon chef quand même les six dernières années, qui m'a accepté dans son codire. Et donc, effectivement, je rejoins les métiers de l'eau où j'ai trouvé un métier qui m'a énormément parlé. En termes de sens, qui était quelque chose que je retrouvais un petit peu moins dans mes anciennes fonctions que je pouvais avoir chez Vinci. Et donc, pris la direction de l'agence Vallée du Rhône, Saint-Etienne Métropole, la partie Saint-Etienne qui est arrivée en... en 2022. Donc ça fait six ans que je suis dans le groupe. Après, par rapport à ta question, qui es-tu ? Ça, c'est ma partie professionnelle. À côté de ça, j'ai aussi des enfants, trois merveilleux enfants qui me tiennent plus ou moins éveillée selon les nuits. Et cette nuit, mon petit dernier avait envie de ne pas beaucoup dormir. Et donc, c'est aussi quelque chose qui est très important pour moi, la partie famille. équilibre, on reviendra dessus un petit peu après, mais je trouve que dans le côté qui es-tu, ce côté, quelque part, de vie perso est aussi important.

  • Speaker #0

    Merci de le dire. C'est pour ça que je dis que cette question est simple, mais en même temps très complexe de qui on est. Alors, vous êtes toutes les deux, on comprend, directrices au sein de Suez. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de votre rôle et aussi de ce que ça veut dire, selon vous, concrètement, au quotidien, travailler dans l'opérationnel ?

  • Speaker #1

    Comme je disais tout à l'heure, dans mes différentes fonctions que j'ai pu avoir dans ma carrière, j'ai toujours apprécié ce côté opérationnel. Et donc, pour répondre à ta question, le côté opérationnel, pour moi, c'est vraiment être au contact des équipes terrain. C'est vraiment des métiers qui sont humains. Et moi, c'est vraiment quelque chose que je trouve passionnant, en fait, de pouvoir travailler avec énormément de gens, une grande richesse humaine, des gens qui viennent de parcours qui sont très différents, qui apportent des choses aussi complémentaires à l'entreprise. Et donc, ce côté opérationnel, pour moi, c'est vraiment... les rencontres, le partage et la collaboration qu'on peut avoir avec les personnes qui font vivre l'entreprise. Parce que c'est finalement le dernier maillon, le lien avec le client final. Donc pour moi, c'est ça l'opérationnel.

  • Speaker #2

    En complément, je pense que ça sera beaucoup de « et plus » . C'est beaucoup gérer les imprévus, gérer les imprévus, gérer des crises. En fait, on est gestionnaire de crise. Et clairement, pour moi, être opérationnel, c'est avoir les chaussures de sécurité, être sur le marche-pied, être à l'écoute aussi du camion qui en banne, du collaborateur qui s'est peut-être blessé au travail. Et tout ça, c'est que des... crise tout le temps. Ce que je rajouterais en plus de ce que tu as dit, ce serait...

  • Speaker #0

    Et là, quand tu dis que c'est que des crises tout le temps, la question que je me pose, c'est comment on en vient ? Comment on a un déclic pour se dire, allez, ça, c'est pour moi ?

  • Speaker #2

    Clairement, le déclic, vous l'avez eu, c'était l'accident mortel que j'ai eu, où vraiment la santé et la sécurité, ça doit être porté par le manager. Ça, c'était mon premier déclic. C'est là où je me suis dit peut-être que j'ai quelque chose à apporter à mes collaborateurs sur le terrain. Et après, j'ai quand même eu un deuxième déclic un peu plus tôt dans ma carrière, où un jour, j'ai un gars sur le terrain qui m'a dit... Non, c'était un gars parce qu'on était ensemble sur un chantier. Il me dit peut-être que tu gères comme un gars. Et je lui ai répondu, mais comme ça, je lui ai répondu, en fait, je le gère comme moi. Il n'y avait pas de comme un gars ou comme un paga. En fait, on a la même tenue, on est pareil. Mais le plus gros déclic, moi, ça a été l'accident. Moi,

  • Speaker #1

    je n'ai pas forcément eu un déclic. Je pense que c'est plutôt construit au fil de mes différentes expériences. Le point pour moi qui était très important, finalement, c'était de pouvoir un peu rester soi-même. Parce que tu disais, le rôle de dirigeant opérationnel, quel a été le déclic pour faire ce rôle ? Je ne me suis pas réveillée un jour en disant « J'ai très envie d'être dirigeante opérationnelle. » C'est juste que je me suis dit « Tiens, quels sont mes besoins à moi ? » quelles sont les choses dans lesquelles... Je me réalise dans les calls, je pense que je peux apporter des choses. Et pour moi, un de mes drivers, c'est vraiment pouvoir avoir de l'impact et apporter des choses aux collaborateurs avec lesquels je travaille, que ce soit dans mes équipes ou avec moi, ou même dans d'autres équipes de façon un peu plus large. Et en fait, cette vision de dirigeant opérationnel, ça a été plutôt de se dire, on pourrait se demander, c'est quoi ma place à moi là-dedans ?

  • Speaker #0

    Et juste pour une petite anecdote, moi, il y a un moment, j'avais un de mes chefs. Dans ma tête, ce n'était pas un très bon chef entre nous.

  • Speaker #1

    Et un jour, il me dit, oui, tu es un peu trop gentille. un peu trop gentil. Donc moi, je me demande et puis je me dis, mais est-ce que vraiment je suis trop gentil ? Parce qu'on se remet quand même en question. Est-ce que je suis gentil ? Est-ce que je suis juste ? Est-ce que ce que je fais avec les équipes, ça leur permet vraiment de grandir ou pas ? Est-ce qu'au fond, c'est un peu, on ne sait jamais avec les enfants, est-ce qu'il faut être strict, pas strict ? Tout le monde se pose tout le temps des questions de comment on doit faire au mieux. Au fond, c'est des sujets qui reviennent toujours. Quelle est la meilleure manière de travailler avec les gens ? Et donc, ça m'a remis en question. Et en fait, à un moment, je me suis rendu compte que... le dirigeant opérationnel, on en a tous une vision. Ça doit être quoi un dirigeant opérationnel ? Généralement, si on vous demande à quelqu'un, globalement, ça va être un homme blanc de 55 ans avec un costume un peu rigide.

  • Speaker #0

    Un peu dur. Un peu dur. Un peu dur à actuer.

  • Speaker #1

    Désolée, non, mais c'est un peu une image. Non, mais il y a quand même cette vision-là. Et à un moment... Et puis avec une vision de... Il faut être dur, il faut être dur, il faut être froid, il faut donner de la distance avec les gens. Parce que les gens, si on ne met pas de la distance, ils ne vont pas te respecter. Je pense qu'il y a un peu ce côté-là. Et à un moment, se dire, le dirigeant, peut-être un peu moins, mais ça existe quand même encore. Et se dire, moi, quand j'avais eu cet échange, après, je l'avais dit, mais en fait, moi, j'ai envie d'avoir un leadership qui soit différent. Et en fait, si ça ne convient pas à l'entreprise dans laquelle je suis, j'irai faire ce leadership différent ailleurs. Mais c'est assez important d'être aligné avec ça pour être le dirigeant opérationnel que tu as envie d'être et pas le dirigeant opérationnel que quelqu'un veut que tu sois, en fait.

  • Speaker #0

    Et là, merci beaucoup de partager ça. Déjà, toutes les deux, c'est vrai que le déclic, c'est une question un petit peu complexe parce que le sujet des rôles modèles, c'est vraiment fondamental et notamment l'image qu'on peut se faire du leader. Donc, merci de déconstruire ça. Quand vous parlez de votre travail, de l'opérationnel, on sent que vous êtes dans l'action. Et moi, j'ai envie de vous demander comment est-ce que vous trouvez cette énergie-là ? Qu'est-ce qui vous donne envie d'aller de l'avant ? Vous avez parlé du sens, vous avez parlé de beaucoup de choses. Mais voilà, nous, on sent quand même de notre côté que ce sont des métiers exigeants avec, comme tu disais, beaucoup des crises. Mais voilà, comment est-ce que vous trouvez cette énergie et qu'est-ce qui vous passionne dans votre métier ?

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai deux choses qui me passionnent. Déjà l'humain. L'humain avec un H majuscule, les hommes et les femmes qui font l'entreprise. J'aime voir des parcours. de collaborateurs et collaboratrices qui évoluent. Une reaper qui rentre et qui devient reaper plus, donc ambassadeur de tri, qui ensuite conduit une mini-bombe, et puis après on lui fait passer son permis, et puis elle est conductrice-bombe. Et puis aujourd'hui, elle est presque chef d'équipe. Enfin voilà, ou un parcours d'insertion. Un collaborateur qu'on recrute, il était SDF, on l'a en insertion. Et puis, en e-science, on CDI chez nous. Enfin, voilà, ça, c'est des moments chez moi qui me passionnent, clairement. Ces histoires qu'on raconte. Et puis, j'ai une autre passion, c'est la régénération. J'ai fait la Convention des entreprises pour le climat, là, il y a deux ans. Et donc, comment on régénère le vivant ? Comment on met de la régénération dans nos métiers ? On intègre la biodiversité, on régénère l'humain. Voilà, ça, c'est ce qui me passionne et je pourrais vous en parler pendant des heures.

  • Speaker #0

    Merci. Oui, parce que j'étais en train de réfléchir.

  • Speaker #1

    J'étais en train de réfléchir. J'étais sur le climat, la régénération, en disant que tu pourrais encore nous en parler des heures. Je pense que ça intéresserait sans doute pas de personne de continuer de parler de la régénération du vivant. Mais après, je vais dire des choses finalement assez similaires parce que j'en ai déjà un peu parlé. Moi, vraiment, là où je trouve mon énergie dans ces métiers, effectivement... Comme vous l'avez déjà souligné, c'est des métiers qui sont aussi parfois difficiles. Et donc, on a besoin de se raccrocher à ce qui nous passionne et ce qui nous donne de l'énergie. Et c'est vraiment aussi ce contact humain, le fait de pouvoir avoir de l'impact, le fait de pouvoir accompagner des solutions qui sont aussi positives. Tu parlais de la régénération, mais positive d'une manière générale, du fait des métiers qu'on opère. C'est vrai que j'y pense. En fait, je n'ai pas du tout dit ce que je faisais aujourd'hui, parce que j'ai parlé de l'eau pendant six ans, mais je viens juste de changer il y a deux semaines. pour passer dans le fabuleux monde du recyclage et de la valorisation en tant que directrice territoire Auvergne-Grenalpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. J'en avais même pas parlé. Cette passion est aussi dans le contact, la proximité. C'est vrai que souvent, on a des métiers qui sont très diversifiés où on a aussi des injonctions, on a toute une partie de finance, de gestion. Les jours où c'est un peu dur, j'avoue que ce que j'aime bien, c'est... C'est de dire, allez, je me prends deux heures, tant pis, j'enlève une réunion, etc. et je vais voir les équipes. Je vais sur le terrain, je vais me régénérer finalement au plus proche des personnes qui travaillent avec nous sur finalement nos enjeux.

  • Speaker #0

    Alors, quand vous parlez de votre rythme intense, que vous parlez de vos métiers, on sent que finalement... l'inattendu est au cœur de tout. Est-ce que vous pourriez nous donner un peu des... Déjà, quelles sont vos grandes difficultés que vous rencontrez au quotidien ? Parce que l'idée, ce n'est pas qu'on franchisse la porte là en se disant, ça a l'air facile en fait. Moi, demain, je le fais. Et surtout, dans l'état d'esprit que vous partagez avec nous, comment est-ce que vous potentiellement transformez ces difficultés en opportunités ? Facile la question.

  • Speaker #1

    Alors, sur le côté difficulté... Je pense que moi, un des sujets forcément sur le... Alors, tu peux déjà avoir la difficulté de se dire comment tu arrives à te positionner sur un certain nombre de postes pour gravir un peu ces échelons dont tu parlais tout à l'heure. Moi, aujourd'hui, ce que je ressens beaucoup, c'est un peu la pression que je me mets parfois, qui est aussi parfois un peu sous-tendue par la société, mais par rapport à mon équilibre aussi vie pro-vie perso. Moi, c'est un point, j'en ai parlé tout à l'heure, par rapport à mes enfants, qui est très important de me dire... Je veux voir grandir mes enfants, ça paraît un peu con comme ça, mais j'ai envie d'être présente pour eux et j'ai envie d'être là. Et finalement, il y a pas mal de fois où on se met soi-même des freins en se disant, ça, est-ce que c'est faisable ? Est-ce que vraiment, je vais pouvoir bien faire mon travail tout en tenant cet équilibre vie pro-vie perso ? Et en fait, une des difficultés, justement, c'est de réussir à mettre le bon curseur pour à la fois s'engager pleinement dans son travail, parce que je suis aussi quelqu'un qui aime bien quand les choses sont bien belles et je suis assez passionnée par mon travail. C'est une sphère qui est importante dans ma vie. Mais en même temps, ne pas se laisser totalement embarquer parce qu'en parallèle, il y a aussi la sphère privée qui est très importante pour moi. Et donc, trouver le bon équilibre entre les deux. Et je trouve que ça, c'est une difficulté qui est parfois un peu psychologique aussi, pas que physique, parce que finalement, c'est aussi apprendre à dire non à un certain nombre de choses, ce qui n'est pas toujours évident. Et savoir aussi se mettre des limites qui soient claires et mettre la limite aussi autour de nous. Donc ça, c'est pour moi, on va dire, les... plus gros risque, mais qui est un risque un peu inhérent aussi à ma personnalité, qui est de me dire quand je fais un truc, j'aime bien le faire à fond. C'est sûr que je suis un peu frustrée quand finalement le truc, je me dis que je pourrais le faire mieux, mais que si je voulais le faire encore mieux, il faudrait que je bouffe deux heures de temps avec mes enfants et qu'en fait, j'ai aussi envie de faire les deux. Donc, il faut trouver le bon milieu pour réussir à naviguer entre ça. Et ce n'est pas toujours... Parfois, on est un petit peu frustré de ne pas pouvoir être toujours à fond sur tout, mais c'est aussi la vie et je trouve que c'est un truc à apprendre à gérer.

  • Speaker #2

    Alors quoi en plus ? Si, je vais vous partager un petit secret. Parce que des fois, on parle de pression, on est en clôture d'appel d'offres, vous imaginez le truc. C'est 22h, on doit dématérialiser là avant minuit d'ailleurs, on est large. Non, maintenant on s'y prend en avance,

  • Speaker #1

    on s'y prend 24h en avance.

  • Speaker #2

    et le lendemain matin il faut être à 7h devant son PC avec un café je vous partage mon petit secret, c'est les fortune cookies vous connaissez ou pas en fait voilà c'est des petits gâteaux qui en soi n'ont pas de goût ils ne sont pas forcément très bons mais ils ne sont pas sucrés, enfin pas trop sucrés ceux-là en tout cas et à l'intérieur il y a des petits messages bienveillants avec beaucoup de positifs, c'est un peu comme quand on ouvre la papillote en mois de décembre donc voilà c'est trop bien et ça quand on est en clôture d'appel d'offres, qu'on a une pression de fou ou en gestion de crise un petit fortune cookie pour soi-même et pour les autres j'adore,

  • Speaker #0

    merci pour ces clips c'est trop bien,

  • Speaker #2

    donc voilà, si jamais vous avez un coup de mot venez nous voir avec Agnès on a des fortunes cookies merci pour ce partage,

  • Speaker #0

    en plus franchement ça a l'air d'être disponible pour tout le monde il y en a dedans, il y en a deux donc ton fortune cookie, ok tu ne m'attendais pas à cette réponse voilà Mais du coup, ça me permet de surfer parce que là, je sens qu'il y a un état d'esprit autour de ce sujet, de la difficulté et comment je fais avec cette difficulté. Et la question que j'avais envie de vous poser, c'est est-ce que vous avez... Alors, tu nous as parlé de ton fortune cookie, mais il y a peut-être d'autres rituels personnels, philosophies qui te permettent de garder le cap et de ne pas te laisser déborder. Notamment, tu parlais de la période de rush, de l'appel d'offres, mais il y en a plein dans vos métiers. des moments où potentiellement on se laisse un peu submergé. Donc quel est ton rituel ? Autre que le fortune cookie, philosophie, stratégie ?

  • Speaker #2

    Après, comme je l'ai dit, en exploit, notre métier, c'est de gérer des imprévus, c'est de gérer des crises toute la journée. Et donc je pense que c'est important d'avoir des rituels avec ces équipes d'exploit. Le café du matin, c'est super important. Des temps où on ritualise nos réunions d'exploit, nos réunions d'agence, nos moments. Et ce qui fait que... le fait d'avoir ces rituels-là, les VMS ou les quarts d'heure prévention, les QHP, on a ces rituels-là, et ce qui fait que

  • Speaker #0

    Ça nous laisse de la place pour faire place aux imprévus, justement, à la bobologie, à l'écoute. Donc ça, pour moi, c'est super important d'être à l'écoute des collaborateurs et de laisser place aux imprévus et vraiment d'accueillir chaque gestion de crise comme une opportunité de s'exprimer, une opportunité de communiquer, une opportunité d'écouter ses collaborateurs. Pour moi, c'est super important.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a... En plus ! Non, moi, je trouve que sur les moments où il y a énormément de pression, un des enjeux, finalement, c'est de la faire retomber. C'est de se dire comment j'arrive à prendre du recul et à me dire... Et parfois, la pression, on l'a tout seul, mais on l'a aussi à plusieurs. C'est de se dire comment, collectivement, on se pose et on dit, attends, on va prendre 5 minutes, là, on se pose, c'est quoi la priorité ? Comment on va prendre le sujet ? Et ça, en fait, pour moi, c'est vraiment un temps qui est important en solo ou en collaboration avec les personnes avec qui on travaille à ce moment-là, de réussir à se dire bon, là, on va se calmer, on va reprioriser, on va souffler un bon coup, on va faire un tour dehors, on va marcher 10 minutes et puis on revient. Et c'est des temps finalement de récupération qui sont nécessaires pour pouvoir aussi repartir dans une bonne dynamique. Tout à l'heure, je parlais aussi parfois de se mettre un peu la pression. Moi, je sais que je disais souvent à mes équipes, le mieux est l'ennemi du bien. Alors, c'est un peu facile, mais bon, parfois, on se met tellement la pression qu'on repousse la décision à plus tard. On se dit vraiment qu'en fait, à un moment, il faut trancher, il faut avancer. Et donc, c'est aussi ça parfois de se dire bon, là, le truc, il n'est pas parfait. De toute façon, quand tu es en train de rendre ton appel d'offre, qu'il arrive 24 heures avant et qu'il faut le déposer, à un moment, tu es là genre bon, oui, on pourrait encore faire mieux. Mais là, il va falloir le balancer. et c'est en fait finalement être assez d'accord avec ça et donc sur... Sur le côté, parce que depuis tout à l'heure, on parle de la place de la femme dans l'opérationnel. Il y a le fait de trouver sa place. Il y a le fait aussi d'avoir envie d'aller dans ces métiers-là. Et dans ces métiers-là, il y a aussi ça. Je pense qu'il faut avoir cette capacité à prendre du recul, à voir ce qui est vraiment un sujet prioritaire, ce qui est un sujet compliqué, comment on va le traiter. Et moi, je sais que j'ai vraiment une vision des choses qui est très optimiste. Vraiment, ce qui drive ma façon de voir les choses, c'est que c'est optimiste.

  • Speaker #2

    C'est peu de le dire, d'ailleurs. Je dirais qu'on te connaît ça un petit peu.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est un optimisme. Ce n'est pas un optimisme un peu niais, entre guillemets, parce que souvent, on voit ça comme c'est un peu enquête et content de tout. Non, moi, c'est quelque chose que j'ai forgé sur des expériences qui ont été assez difficiles dans ma vie, dans ma vie perso principalement. Et en fait, c'est se dire c'est quoi qui est grave ou qui n'est pas grave, en fait. Et on prend du recul et on avance ensemble sur les sujets. et je trouve que tout ça c'est aussi des états d'esprit qu'il faut qu'il faut avoir pour aller dans ces métiers-là, parce que comme tu dis, il y a quand même plein d'emmerdes. Et si à un moment, on n'aime pas gérer un peu les emmerdes ou on ne sait pas prendre du recul par rapport à celles-là, désolé, je parle très mal, c'est effectivement des métiers dans lesquels on peut se cramer. Et l'objectif pour personne, c'est de se cramer. C'est le point d'être aligné.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et d'ailleurs, si j'étais dans mon podcast juste avec toi, je te dirais qu'on s'autorise à dire qu'on est positive, sans trouver sa niais. on s'autorise à dire qu'on est gentil. sans trouver ça moche et nul et pas à la hauteur. Et c'est aussi ça que j'avais envie que vous véhiculiez aujourd'hui, c'est de se dire, je suis positive, je m'autorise à l'être et c'est un leadership que j'incarne aujourd'hui pleinement et je l'assume. Donc merci beaucoup de le dire, parce que probablement que ça fait écho chez certains ou certaines d'entre vous. Une question que j'ai envie de vous poser, parce qu'on a envie aussi au sein de One Man, je pense, de parler d'équilibre vie pro-vie perso, parce que c'est un sujet pour les hommes et pour les femmes du réseau. Est-ce qu'il y a des non négociables dans votre vie que vous protégez coûte que coûte ? Et comment vous maintenez cet équilibre vie pro-vie perso, mesdames ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'en ai déjà parlé, effectivement, non négociables. Donc moi, j'ai trois merveilleux enfants de 10 ans, 7 ans et 4 ans. Et donc, ils sont assez peu autonomes encore, globalement. Enfin, plus ou moins selon leur envie du matin. Pour moi, c'est vraiment non négociable d'être là pour les accompagner, pour être présente et être aussi avec eux. Non négociable, aussi mon ancrage familial, amical, sentimental. Ce sont des points pour moi qui sont vraiment importants et où je pense que si on veut avoir un bon équilibre, il faut savoir ménager ces différents aspects-là de sa vie, même si ce n'est pas facile. Est-ce qu'on y arrive ? Oui, c'est un petit jonglage. il faut y arriver, moi par exemple j'aimerais bien me remettre au sport un peu plus et pour l'instant j'ai pas encore réellement réussi à le mettre comme il faut dans l'agenda tout ça mais ça ça arrive, ça arrive, ma fille me faisait remarquer ça faisait longtemps qu'on avait pas fait une séance de yoga toutes les deux donc on va y aller mais voilà je pense qu'après oui alors le c'est bien Voilà, le Cébien Yoga, je me suis fait une double fracture de la cheville il y a un an et demi, où je me suis pété les deux maléoles à l'escalade. Donc effectivement, les gens autour de moi essayent de me dire de me calmer. Donc je me suis un peu calmée, mais je compte quand même me remettre un peu plus au sport que ce que je fais aujourd'hui. Donc voilà, les non négociables, pour moi, c'est ça. C'est les temps de vacances aussi, où justement, on est avec ses proches, on est avec ses amis, qu'il faut aussi savoir sanctuariser pour aussi avoir des vrais temps de respiration. Et moi, pour moi, c'est vraiment des choses qui sont primordiales.

  • Speaker #0

    Je ne vais pas revenir sur les non négociables, mais... qui sont dans l'agenda d'ailleurs. Mais moi, je vais vous parler des trois écologies. Vous savez, il y a l'écologie planétaire, qu'on connaît tous. Il y a les ressources naturelles qui ne sont pas illimitées. Il y a l'écologie sociale et organisationnelle, donc l'entreprise dans laquelle on vit. On vit dans un monde social, dans une famille. Et il y a l'écologie personnelle, où en fait, soi-même, nos propres ressources sont limitées. Elles ne sont pas illimitées. Et donc, il faut les protéger. Il faut protéger son écologie personnelle. Parce que si on ne protège pas, ça peut aller loin, en fait. Burnout, suicide, voilà. Donc vraiment, protégeons notre écologie personnelle, tout comme on protégerait l'écologie sociale et l'écologie planétaire. Donc voilà, j'aime bien ce petit graphique parce qu'on peut facilement l'avoir en tête. Et voilà. Donc, il faut des noms négociables, je pense, pour protéger son écologie personnelle.

  • Speaker #2

    Et toi, tu en as des noms négociables ? Ouais,

  • Speaker #0

    récupérer ma fille à 16h30 à l'école le vendredi. Et puis du sport, deux fois dans la semaine, c'est dans mon agenda.

  • Speaker #2

    Du coup, tu mettras dans l'agenda de Caroline. Voilà. Mais merci, merci beaucoup de les nommer, parce que effectivement, tu sais, le... Je vais devoir aller chercher mes enfants. Mais que vont penser mes collègues ? Merci beaucoup de dire que vous vous autorisez à le faire, que vous vous autorisez à mettre dans l'agenda le sport et toute autre chose qui vous appartient, mais que vous le mettez dans l'agenda, que vous y tenez et que vous êtes fixé. C'est non négociable. C'est, à mon sens, hyper important.

  • Speaker #1

    Alors, juste complète, dans mon agenda, je n'ai pas encore mis le sport, mais il y a le nom de mes enfants à peu près tout le temps. Sur les matins, alors moi, en plus, je suis divorcée. Donc ça rajoute un petit sujet vie pro, vie perso. Et donc, j'ai les matins où je les ai, les soirs où je les ai, où c'est noté, matin, soir, etc. Pour justement, l'agenda soit préservé sur tous ces moments-là que je veux passer avec mes enfants. Et bientôt, le sport.

  • Speaker #2

    Bientôt, le sport. Dès la sortie, là, tac.

  • Speaker #0

    Janvier,

  • Speaker #1

    janvier.

  • Speaker #2

    Alors, quand on vous écoute et qu'on est probablement assise dans la salle à se poser plein de questions de « est-ce que je suis capable ou non ? » Est-ce que ça vous aide ? déjà arrivé d'avoir la peur d'échouer, de ne pas être à la hauteur ? Et comment est-ce que vous avez fait avec cette peur et osé, finalement ?

  • Speaker #0

    J'ai eu des chefs qui n'étaient pas forcément très bienveillants. Il y a des chefs qui sont inspirants. On se dit « j'aimerais bien être comme lui quand je serai plus grande » . Et il y a des chefs qui, au contraire, on se dit « bon, il a des points positifs, mais il y a aussi des points où je n'aimerais pas être comme lui si demain je suis comme lui un jour » . je ne serais pas comme ça. Typiquement, ça, c'est un sujet où je suis allée chercher chez mes chefs inspirants. J'avais notamment un chef qui me disait qu'il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés. Je suis restée là-dessus. Que ce soit pour moi, pour mes équipes ou n'importe qui, il n'y a que ceux qui ne font jamais rien, qui ne font jamais de bêtises. Au contraire,

  • Speaker #2

    profitons d'un échec individuel et collectif.

  • Speaker #0

    pour une remise en question. Et c'est mon côté un peu qualité, plein de doutes, chèques, actes, vous voyez la roue là. C'est comment on en profite pour s'améliorer individuellement et collectivement. Donc il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés.

  • Speaker #1

    Moi l'échec, je trouve que c'est une question qui n'est pas évidente parce que pareil, tout le monde n'a pas la même vision de c'est quoi un échec. C'est juste, je n'ai pas remporté l'appel d'offres ou... ou c'est ma vie est en train de partir en lambeaux, ou c'est les deux en même temps. Et moi, j'ai une vision assez globalisante de tout ça. C'est-à-dire qu'à un moment, un vrai échec, ça serait vraiment, il y a tout qui part en vrille, il n'y a plus rien qui va. Et donc, c'est quand même une situation assez bout du rouleau. C'est vraiment difficile. Je pense qu'aujourd'hui, mes plus grandes peurs sur ces sujets-là, c'est plutôt de décevoir parce que j'ai envie de pouvoir accompagner les gens, c'est ce que je disais tout à l'heure, avoir de l'impact et en fait finalement C'est peur à un moment de ne pas réussir à trouver la bonne solution pour accompagner comme il faut les personnes. être à la hauteur à un moment de l'enjeu que je m'étais fixé ou qu'on s'était fixé de manière collective. Je pense que je n'appellerais pas forcément un échec global parce que tu peux avoir fait quelque chose globalement qui marche et ce n'est juste pas totalement aux attendus. Et moi, je pense que déjà, juste le côté ne pas être aux attendus, ça peut être quelque chose sur lequel travailler. Sachant que, juste pour la petite anecdote, moi, un de mes échecs, mais plutôt sur mon parcours, un jour, j'avais été recalée en dernière année d'école d'ingé, je voulais rentrer dans une formation. J'étais recalée parce qu'on m'a dit que j'étais trop optimiste. Il y avait sans doute d'autres raisons. Mais la version officielle, c'était un peu trop optimiste pour être ingénieur. Au début, ça m'a quand même un peu énervée. J'étais genre, quand même, j'aurais bien aimé faire le truc, etc. Et en fait, en y erreur, je suis allée dans un autre cursus sur de l'innovation, de l'entrepreneuriat que j'ai trouvé génial, où je me suis fait des amis formidables et tout. Donc en fait, super dynamique, qui me correspondait finalement beaucoup mieux. et en fait cet échec, c'était juste parce que aussi j'étais... pas aller sur, finalement, la chose qui était alignée avec ce que j'avais envie de faire. Et s'ils m'avaient pris, en n'étant pas, en fait, sur des sujets de vision, en fait, de ce qu'est un ingénieur, de ce que doit être le management, qui n'était pas dans la lignée de ce que je voulais faire, en fait, finalement, je n'aurais pas été alignée, je ne me serais pas réalisée comme il faut. Et en fait, c'est un échec qui était un échec, pour quelque part, la bonne cause, puisque, en fait, je n'étais sans doute pas forcément à ma place dans cet endroit-là. Et donc, c'est aussi savoir rebondir. C'est un peu ce que tu disais, c'est un succès reporté. Ce n'est pas forcément un succès, ne pas remporter la chose que tu avais voulu faire, mais c'est juste te rendre compte que ce n'était peut-être pas vraiment ça qu'il fallait faire. Et même quand on parle d'appel d'offres, on a perdu l'appel d'offres. Est-ce que le prix, de toute façon, ne serait pas descendu aussi bas ? Est-ce qu'on est aligné avec ce que le client a envie de faire ? En fait, à un moment, si ça ne fit pas, ça ne fit pas. Et puis, il y a d'autres opportunités. Concentrons-nous sur les opportunités qui sont alignées avec ce qu'on a envie de faire.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup. Une question que je me pose quand je vous... Donc là, on a traité le thème de l'échec. Mais souvent, quand on parle aux femmes, on parle de leur intuition. Est-ce que vous faites preuve d'intuition dans vos prises de décision ? Et là, vous avez le droit de me dire pourquoi tu parles d'une femme.

  • Speaker #1

    Non, mais je pense que pour moi, l'intuition, c'est un point qui est important. Je ne me fie pas que à mon intuition. C'est-à-dire qu'à un moment, il y a un petit côté ingénieur derrière tout ça. Et j'aime bien avoir les différentes options, les points rationnels, etc. Pour moi, l'intuition, elle vient plutôt quand tu n'arrives pas à trancher ou quand tu ressens quelque chose. En fait, si tu ressens quelque chose qui ne va pas, même si rationnellement, les choses vont, on va dire sur le papier, tout est coché. Là, moi, j'ai appris aussi par des expériences qu'il vaut mieux quand même s'écouter dans des expériences pro. Ou en fait, tu te dis, j'avais un moment des profils qui postulaient. Je me disais, la personne est tout bien sur le... tout bien vraiment, le CV, au moment de l'entretien, ils ont dit tout ce qu'il fallait, c'est bien. Mais il y a un truc qui me chagrine, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, il y a un truc qui ne va pas. C'était il y a longtemps, mais on avait pris la personne, c'est quand j'étais chez Vinci, et en fait, c'était le pire recrutement qu'on ait jamais fait, parce qu'en fait, il y avait aussi une prise de position qui n'était pas la bonne, une posture qui n'était pas la bonne avec les collaborateurs, c'était quelqu'un finalement d'un peu haut teint, etc. Parfois, on ressent des choses, on ne sait pas forcément expliquer. Il faut aussi savoir écouter ça. Et ça, ce n'est pas toujours valorisé. Je trouve que ce sont des points qui sont quand même importants. Donc, je dirais un mix des deux. Un peu de rationnel et aussi de l'intuition.

  • Speaker #0

    La question est super intéressante parce que quand on est manager, des fois, on a des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. On doit licencier quelqu'un, par exemple. En fait, moi, je travaille sur ce que j'appelle… Je vous donne encore un petit tip.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est le triangle identitaire. Donc en fait, vous imaginez un triangle, d'accord ? Il y a trois côtés. Il y a un côté, c'est Aurélie perso, d'accord ? Donc maman, deux enfants, qui a un parcours Mayotte, pays en voie de développement, donc sensible sur ces sujets-là. Voilà, Nouméa, l'ancrage social, syndical. Ma vie perso, mon ancrage à moi. Il y a Aurélie experte. Donc Aurélie experte. C'est QSE. QSE, éthique, qualité, sécurité. Ça peut être des noms négociables, ces points-là. Et il y a la Aurélie en fonction. Je suis DG de Citalion, je suis directrice d'agence, j'ai un mandat social. Et en fait, il faut que dans chaque prise de décision, ce triangle soit équilatéral. Il faut qu'à chaque fois, je sois claire et que je puisse donner du sens à ma prise de décision. Je licencie, je prends la décision de licencier. un collaborateur ou une collaboratrice, mon triangle est équilatéral. Je sais pourquoi je prends cette décision-là. Et donc, un jour, mon chef, je lui dis, j'ai une décision à prendre sur un licenciement, justement. je lui explique mon triangle identitaire. Voilà pourquoi, les plus, les pour, les contre. Il est quand même jeune papa, il vient d'avoir un troisième enfant, sa femme ne travaille pas, c'est compliqué. Mais entre ça, il a consommé de la drogue. Mon chef m'a dit, Aurélie, laisse parler ton ventre. Là, on revient un peu sur le côté intuition. Quand il m'a dit ça, il y avait plein de choses subtiles derrière. Il y avait un peu le « je te suivrai, n'importe quelle décision que tu prends » . Donc moi, j'avais une sensation de « il a confiance en moi » . Moi, je lui fais confiance parce que je sais que n'importe quoi qui se passera derrière, il me soutiendra. Moi, dans ma décision, parce que la décision que j'ai prise, elle est bonne. Donc en fait, les planètes s'alignent. Et donc, je prends cette décision-là. Parce que quand on est manager de 250 personnes, des fois, on a des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. C'est important d'être aligné, que notre triangle soit équilatéral pour prendre les bonnes décisions qui ont du sens, qu'on peut expliquer.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup de parler de ce triangle, parce que je trouve que ça permet vraiment de prendre du recul, notamment sur le côté « moi Aurélie qui prends une décision qui va impacter quelqu'un » , le côté très empathique. Et en même temps, on sent que l'expertise et ta posture, ça permet de rééquilibrer la décision. Merci pour ce partage et je trouve que c'est applicable dans tous les domaines de la vie.

  • Speaker #0

    Avec vos enfants !

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour ça ! Alors, j'imagine que le chemin n'est pas toujours si simple, n'a pas été si aligné, si droit, si facile. Est-ce qu'il y a un message que vous répétez, un principe, un mantra que vous avez pour vous guider dans ces moments d'incertitude ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors pas forcément de mantra, comme je disais, c'était dans l'incertitude sur la façon de se projeter dans les métiers, d'avancer.

  • Speaker #2

    Ouais, d'avancer quand tu as un chemin qui semble incertain, que tu ne sais pas vraiment où aller. Est-ce que tu as un tips par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un peu ce que je disais tout à l'heure sur le côté optimisme. J'ai tendance à penser que voir les choses du bon côté, ça nous permet quand même de... d'être dans une démarche qui soit positive. Et donc, je pense que ma vision, d'une manière générale, c'est de me dire, voilà, quels sont les choses, quel est le chemin dans lequel je vais le plus me réaliser, le plus s'impacter. C'est un peu ce que je disais en introduction tout à l'heure. Et on va dire, c'est plutôt ça, moi, mon mantra, c'est de vérifier, on va dire, aux différents points que je suis alignée. Alors, c'est effectivement peut-être avec ce triangle, quelque part, dans les décisions que je prends et dans les chemins que je prends pour pouvoir avancer.

  • Speaker #0

    En fonction de mon triangle identitaire, je peux en avoir plusieurs. L'Aurélie, perso, elle aurait envie de dire, en parlant de l'échec, il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés. Après, il y en a un autre de mantra que j'aime bien, c'est tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut sortir la poubelle. C'est hyper concret, en fait, et c'est vrai pour la santé et la sécurité. C'est vrai pour les relations sociales et ça demande vraiment du concret. Donc ça, c'est un mantra qui me tient à cœur. Et puis, bien sûr, il y a « Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants » . C'est tellement vrai et ça, ça rejoint avec la Convention des entreprises pour le climat que j'ai pu suivre. Et quelque part, c'est aussi dans ce mantra, comment faire grandir nos collaborateurs et collaboratrices dans l'aventure humaine.

  • Speaker #2

    Merci. Pour terminer sur cette partie de votre place, votre état d'esprit en tant que dirigeante dans l'opérationnel, est-ce qu'il y a une leçon que vous avez envie de partager avec nous ? sur le fait de suivre cette voie malgré les obstacles, malgré les difficultés. Et est-ce que vous avez envie de la partager avec nous ? Ouais, on est sur des trucs très proches.

  • Speaker #1

    Méditation. Non, mais je pense que c'est un peu l'objet de cette interview aujourd'hui. En fait, je pense que l'idée, c'est vraiment de rester authentique. Parce qu'en fait, notre légitimité de chacune et de chacune d'entre vous dans vos métiers, elle se fait par rapport à qui vous êtes. Et si vous êtes aligné, si vous êtes serein, on va dire, par rapport à l'expertise que tu disais, si vous savez ce que vous apportez, si vous savez ce que vous voulez donner. Si aussi vous êtes clair sur vos limites, c'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure, les non négociables, etc. En fait, vous serez authentique et en étant authentique, vous irez aussi sur les postes qui vous conviendront ou pas. C'est un peu ce que je disais tout à l'heure. Tout le monde n'a pas non plus envie de faire de l'opérationnel, comme tout le monde n'a pas envie d'aller faire de la comptabilité ou d'aller faire des RH. Et à un moment, c'est s'écouter et se dire, moi, comment je m'écoute et comment je reste authentique ? Et de toute façon, si à un moment, vous n'êtes pas authentique, vous, vous allez vous sentir pas bien dans votre métier. Et en plus, pour de vrai, vous ne serez sans doute pas très performant dans ce qu'on vous demande de faire parce que ça ne sera pas aligné avec ce que vous voulez faire. Donc c'est là où je trouve que c'est un point qui est important.

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai, souvent je dis qu'il faut être aligné tête-coeur-corps. Voilà, les trois, il faut que ce soit cohérent. On ne peut pas aller la tête d'un côté, le cœur de l'autre et le corps de l'autre. Voilà, il faut être aligné tête-coeur-corps, donner du sens. Et puis toujours, moi, dans mon management du quotidien, c'est être juste et équitable. C'est le management juste, c'est l'écoute.

  • Speaker #2

    Merci, parce que c'était ma question aussi. En quoi tout ce que vous nous avez dit insuffle peut-être un vent différent par rapport à des leaderships que vous avez connus ? Si vous deviez décrire votre style de leadership, pour aussi donner des clés concrètes à votre manière de fonctionner dans un contexte opérationnel, comment vous le décririez ?

  • Speaker #0

    Là, comme ça, j'aurais envie de dire que je suis plutôt dans un leadership, dans un management participatif, contributif. Comment je peux t'aider ? Comment je peux t'aider au quotidien pour améliorer ? Comment être plus performant ? De quoi tu as besoin ? Et je vais me plier en quatre pour t'aider. Et puis, sache que je serai toujours là pour toi quoi qu'il arrive.

  • Speaker #2

    À l'image de ton chef.

  • Speaker #0

    À l'image de mon chef,

  • Speaker #1

    qui était inspirant.

  • Speaker #0

    J'en ai vu plusieurs comme ça, j'ai de la chance.

  • Speaker #1

    J'aime aussi ce sujet-là, parce que mon leadership, mon management, est quand même aussi très collaboratif dans le fait de travailler ensemble. Je trouve que c'est très important, ce que je disais tout à l'heure sur l'authenticité, sur la transparence aussi, sur vraiment la clarté du message et de se dire les choses. Parce que parfois, ce n'est pas toujours toutes les sociétés. Et pour le coup, j'étais aussi très alignée avec Denis, qui n'est pas... Le cadre classique, on va dire, non plus. Non, mais de tous les dirigeants, il faut se le dire. Que tu ne l'aies pas pris pour toi tout à l'heure. Que tu n'aies pas pris le petit coup pour toi tout à l'heure. Mais je trouve que c'est très important de pouvoir donner la vision et que parfois, on a quand même dans certaines structures, et ça peut être le cas parfois chez Suez, selon dans quelle partie de Suez vous êtes aussi, d'être vraiment dans un partage global des informations et de ne pas... que les collaborateurs et la sensation qu'on ne leur dit pas tout, etc. Enfin, il n'y a pas de secret, on travaille tous ensemble, on est là pour avancer. Et donc, moi, je trouve que c'est très important d'avoir ce côté de management collaboratif et de vision avec un sens. Donc, un des points qui a été très... Parce que là, comme je viens de changer de poste, j'ai mes anciens collaborateurs qui ont pu me faire un peu leur retour sur les six années qu'on avait passées ensemble. Et je pense que... Ce qui m'a le plus marquée, c'est les collaborateurs, certains qui m'ont remercié en disant en fait, ça m'a vraiment permis de me recentrer. Et souvent des hommes qui ne se le permettaient pas. Ce n'est pas forcément que la structure ne leur permettait pas. C'est que je pense que quand on insuffle un leadership bienveillant de communication, d'empathie, ça permet aussi aux gens d'oser venir parler de certaines choses. et de pouvoir changer des comportements qui, finalement, étaient aussi pas bons pour eux. Moi, j'ai un de mes collaborateurs, un des anciens, qui m'a dit « Je me suis enfin autorisée à aller chercher ma fille une fois par semaine. » C'est un peu toi, ton non négociable. Mais en fait, lui ne s'était jamais autorisé à avoir ce non négociable-là. Et finalement, le fait que moi, je sois très claire sur le « Non, mais en fait, les gars, moi, à 18h, je vais chercher ma fille, enfin mes enfants. » En fait, c'est un truc où ils se sont dit « Ah ouais, en fait, c'est possible. En fait, j'ai le droit de le faire. » Et en fait, ça n'empêche pas le fait que tu as des résultats à faire. Tu as une mission dans l'entreprise. Tu dois effectivement faire les deux, mais ça ne t'empêche pas d'avoir ce non négociable qui te permet d'avoir cet équilibre qui est important. Et effectivement, quand ils m'ont dit grâce à toi, entre guillemets, alors pas que moi, mais aussi à l'organisation qu'on a mis en place de façon plus globale avec les autres managers de l'agence, j'ai pu me réaligner et j'ai pu avoir cet équilibre qui fait aussi que pour nous, j'ai aussi des collaborateurs où la concurrence avait voulu aller les chercher. Ils m'ont dit non, moi, je n'y vais pas. J'ai un super équilibre dans cette boîte, je ne vais pas aller dans une autre.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup de partager ça. J'ai deux dernières questions pour vous et après, on passe aux questions de la salle. Est-ce que vous avez un conseil à donner aux personnes qui auraient envie de sauter le pas, d'aller se lancer dans les métiers opérationnels que vous avez envie de partager ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, en fait, si j'avais un conseil, c'est vraiment de se renseigner. C'est-à-dire qu'en fait, si jamais vous voulez aller dans l'opérationnel, souvent, on a quand même... des images, des idées reçues sur plein de sujets. Et en fait, la meilleure manière de déconstruire cette idée préconçue, c'est de poser la question réellement à la personne qui fait le métier ou à plusieurs personnes qui font le métier et dire, en fait, pour de vrai, comment tu fais ? Est-ce que ça marche ? Et aussi savoir que ce n'est pas parce qu'une personne le fait d'une certaine manière qu'on ne peut pas le faire différemment aussi. Donc, c'est vraiment se poser la question, se dire, au fond, de quoi j'ai envie ? Qu'est-ce qui me nourrit ? Qu'est-ce qui me donne envie de me lever le matin ? Et qu'est-ce qui va me donner de l'énergie ? Et après, se dire, OK, est-ce que là, j'ai visé ce poste-là ? Poser la question. Je reviens un peu à l'authenticité. C'est-à-dire qu'à un moment, si vous faites un entretien pour un poste, s'il y a un sujet qui est vachement important, par exemple, si le vendredi soir, vous voulez aller chercher votre fille, et que pour vous, c'est un incontournable, et que vous ne le dites pas parce que vous dites si je le dis, je ne vais peut-être pas avoir le poste. quelque part, il y a déjà un peu le souci, parce que ça veut dire que vous vous mettez déjà une barrière. Et en fait, la question, c'est peut-être de dire, moi, dans mon équilibre global, j'ai besoin de ça. Est-ce que c'est faisable dans ce poste-là ? Comme ça, vous savez tout de suite si ce n'est pas faisable ou si c'est faisable. Enfin voilà, je trouve que ce côté de se renseigner de façon assez ouverte, d'être authentique et de finalement pas avoir peur de se positionner, parce qu'en fait, on peut aussi faire les choses différemment. On peut trouver des équilibres. Enfin moi, globalement... Il y a plein de gens qui m'ont dit, écoute, maman diversée de trois enfants, es-tu bien sûre de vouloir prendre un poste un peu plus important alors qu'en plus, ils sont encore petits ? Ben ouais, j'ai envie parce que j'ai travaillé sur ce que j'ai envie d'avoir dans ma vie professionnelle, ce que je peux potentiellement apporter, comment je me donne de l'énergie. Et en fait, pour moi, c'est quelque chose qui me correspond. Mais il faut aussi se poser réellement la question.

  • Speaker #0

    Rien de plus si ce n'est oser. Voilà, juste oser. Et puis, le train, il passe. Et puis, on monte dans le train. Et puis, au pire, on prendra le train suivant.

  • Speaker #2

    Et peut-être toi, Aurélie, pour terminer, est-ce qu'il y a un livre, un podcast, une citation ? Moi, j'adore poser ça pour continuer l'aventure ensemble après ce joli moment ensemble. Est-ce que tu veux nous partager une ressource qui a transformé ta vision du leadership ou t'aide à garder le cap ? Je vais encore vous partager un petit tips.

  • Speaker #0

    J'ai un livre que j'aime beaucoup, ça s'appelle Le leadership au féminin de Elena Foures, qui a plein de tips, comme ce que je vous ai raconté aujourd'hui sur le triangle identitaire. C'est un livre qui m'a vraiment accompagnée dans mon rôle de manager de terrain. Et en fait, ce que je vous propose, c'est que je le mette à dispo et que, vous savez, l'histoire du livre où on peut mettre à l'intérieur chacun une petite fiche avec ses impressions, son nom, et puis comme ça, il sera signé de toutes et tous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas que pour les femmes, c'est aussi pour les hommes.

  • Speaker #1

    Oui. Je voulais justement rebondir là-dessus sur le côté aussi des hommes parce qu'on a beaucoup parlé. Et en fait, tout ce qu'on a dit aujourd'hui, pour moi, c'est quelque chose qui s'adresse. Alors effectivement, c'est dans le cadre du réseau Women's. C'est un peu ce que vous avez dit tout à l'heure en introduction. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qu'on a dit qui aujourd'hui s'appliquent aussi à beaucoup d'hommes qui ne se retrouvent pas non plus forcément dans la vision qu'on peut avoir du leadership opérationnel. les exemples que j'ai donnés c'était des collaborateurs masculins qui au fond avaient envie de mettre de la place à leur vie perso mais ne l'autorisaient pas parce que c'est aussi mieux perçu quand la femme dit à 17h je dois aller chercher mes enfants que l'homme qui dit à 17h je dois aller chercher mes enfants on avance doucement sur ces sujets là mais il y a aussi une une conscience un peu globale de tout le monde, un sexisme ordinaire sur le l'homme quand même, il devrait rester au travail. Elle fait quoi ? Pourquoi il doit partir à 18h ? Sa femme, elle ne peut pas y aller, quand même. Et que l'homme, finalement, ose aussi dire non mais en fait, moi j'ai envie d'aller chercher mes enfants et puis j'ai envie d'avoir un management bienveillant et j'ai envie de faire les choses différentes. Je trouve que c'est aussi important de se dire que tout ce qu'on s'est dit, en fait, ça marche aussi pour les hommes et que finalement, je trouve que le... Le fait d'ouvrir des modalités différentes qui, encore une fois, ne peuvent pas correspondre aussi à... Il faut s'adapter à son contexte, à ses besoins. Tout le monde n'aura pas le même type de discours. Mais savoir que ça existe, qu'on peut faire les choses différemment, qu'on soit finalement un homme ou une femme, je trouve que c'est important.

  • Speaker #2

    Et merci beaucoup de partager ça parce que c'est vraiment l'objet de tout le travail que fait One Man. C'est aussi de déconstruire les modèles de leadership. One Man travaille également sur le sujet de la parentalité et la parentalité c'est bien sûr pour les hommes et pour les femmes et de comment on intègre il faut savoir que 80% des salariés sont des parents donc ça touche globalement tout le monde et merci de dire que tous les tips les autorisations que vous nous avez partagées c'est pour tout le monde et bravo aux hommes qui sont dans la salle j'espère que vous allez pouvoir aussi s'aimer et dire que One Man on n'a pas que des talks sur les morning routines mais qu'on parle de plein d'autres choses

  • Speaker #1

    Comment faire lorsqu'on est confronté lors d'un entretien à des propos limites ?

  • Speaker #0

    notamment au sujet de l'organisation pro-perso.

  • Speaker #1

    Oui, alors après, ça dépend un peu de la personne en face. J'ai envie de dire, si la personne en face qui te passe l'entretien, c'est le manager, si jamais tu sens que vous n'êtes pas aligné sur les sujets, il ne faut sans doute pas aller là-bas. Non, mais parce qu'à un moment, si la question justement est comme ça, c'est quelqu'un avec qui tu vas travailler tous les jours et je trouve que ça peut être réellement bloquant. Moi, aujourd'hui, dans mes entretiens... C'est un peu ce que je disais tout à l'heure, le cas de dire j'ai trois enfants, je veux les voir. Les soirs où je les ai, il y a une partie en plus du temps où ils sont chez leur père. Ce n'est pas vraiment mon projet initialement, mais quand je les ai, je veux pouvoir les voir. Ça met des contraintes sur ta vie pro de base. Ça a été un peu la question que je me suis posée. Est-ce que j'en parle dans les entretiens de façon très ouverte ou est-ce que je ne le dis pas trop et puis à la fin je dis « Ah, au fait ! » Les lundis soirs et mardis soirs, ça serait bien que je sois à la maison. En fait, j'ai pris le parti d'être très transparente sur le sujet et de dire, voilà, moi, c'est un des sujets qui me pose question. Parce que souvent, il y a quand même ce sujet-là de dire, je veux pouvoir avoir cet équilibre. Je pense que c'est faisable. Est-ce que c'est un sujet ? Et une des réponses que m'avait fait une RH que j'avais trouvée très bien, qui m'avait dit, non, mais Caroline, en fait, tu t'en fais toute une histoire, mais c'est un peu ce que tu disais, il y a 80% de gens qui sont des parents. en fait t'es en train de demander de rentrer à 19h le soir où t'as tes gosses franchement c'est pas enfin Ce n'est pas vraiment un sujet. Donc parfois, je pense qu'on se met aussi nous-mêmes la barrière parce que c'est un peu ce que je disais tout à l'heure, on aimerait pouvoir donner plus. On a l'impression que ce n'est pas suffisant, ce qu'on va donner en gardant ces non négociables. Mais en fait, j'ai envie de dire, si on est efficace et qu'à côté, on fait bien notre boulot, il n'y a pas de raison que ce soit bloquant. Donc voilà, c'était la réponse. Et c'était plutôt la RH qui m'avait dit, non mais en fait, toi, ça te paraît très compliqué parce que tu... Tu sais que c'est le sujet. Quand on m'a parlé de comment tu... Voilà, tout à l'heure, quelle est ta peur ? Enfin, il y a beaucoup de sujets à me dire comment je vais gérer ça. Et comme moi, c'était ma peur, je le retranscrivais dans l'entretien. Et en fait, à un moment, ça a été aussi de se décomplexer sur le sujet en disant, comme tu dis, on est 80% de parents. C'est normal que les gens veuillent aller... Donc, en fait, juste, j'ai des enfants. J'ai des enfants, point. Et après, je n'ai jamais senti le sujet qui n'était pas totalement ta question, mais qui peut l'être pour certains qui n'ont pas encore d'enfant. Le sujet, t'es une femme, t'as 27 ans, t'as pas d'enfant. Est-ce vraiment une bonne idée de t'embaucher ? Moi, j'ai aussi ressenti que c'était plus moi qui m'éveillais. Après, j'ai eu des managers qui étaient pour la plupart très bienveillants. Je n'ai jamais eu à faire face à quelqu'un qui m'a dit « Non, tu es enceinte. Vraiment, ça va être compliqué. » J'avais plutôt des gens très bienveillants autour de moi et pourtant, je me mettais la pression. Je me rappelle à chaque fois que j'annonçais que j'étais enceinte, je m'étais mise avant la pression en me disant « Mais comment on va faire ? » pendant ces quatre mois, qui va s'occuper de ça et comment on va s'organiser. En fait, je me mettais la pression limite toute seule. Alors que pour de vrai, quand je me suis pété le pied, j'ai été absente pendant quatre mois, du jour au lendemain, et il n'y a pas vraiment eu le choix. J'ai appelé Denis, j'étais dans le truc des pompiers. J'ai dit, demain, je ne vais peut-être pas venir. A priori, le pied, il est comme ça. Donc finalement, un congé mat, ce n'est pas si long. Et puis comme les hommes vont le faire aussi.

  • Speaker #0

    Je vais juste rebondir parce que ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est deux choses. La première chose, c'est un, déjà, t'es mère et tu l'as assumée. Mais la deuxième chose qui me semble fondamentale dans ce que tu viens de dire, c'est quand vous sentez que l'écosystème en face ne sera pas réceptif à vos besoins, autorisez-vous à ne pas y aller. Et ça, je trouve qu'au travers de toutes les interviews que j'ai pu faire, c'est comment finalement je me fais confiance à me dire que cet écosystème-là ne sera pas OK pour moi. Il y a plein d'écosystèmes, il y a plein de beaux écosystèmes qui seront prêts à accueillir vos besoins. Et ça, parfois, quand on cherche un job, quand on est dans la peur de ne pas trouver la prochaine opportunité, on ne s'autorise pas ça. Alors qu'en fait, quelques mois plus tard, quelques années plus tard, finalement, on se dit, mais en fait, je le savais que ça allait être soit très positif, soit très négatif. Donc voilà, deux choses que je retiens.

  • Speaker #2

    Juste pour compléter, autorisez-vous et alertez. Je pense qu'aujourd'hui, on a des moyens d'alerte aussi en fonction du niveau. Parce que moi, j'ai malheureusement eu à vivre des situations où j'avais un patron qui était hyper malveillant, voire même très, très malveillant. C'est aussi pour ça que j'ai quitté la France et que j'ai saisi l'opportunité de la réunion. Donc, merci, j'ai envie de lui dire. Donc, aujourd'hui, il n'est plus dans le groupe. Non, mais toi, pour toutes les... S'il y a aujourd'hui des jeunes femmes qui sont dans la situation dans laquelle j'ai eu été quand j'avais 25 ans, j'ai envie de dire qu'aujourd'hui, on a les moyens d'alerter sur des situations qui... peuvent être malveillantes. Et donc, autorisons-nous à dire non, oui, c'est un fait.

  • Speaker #1

    Mais on peut aussi s'autoriser à aller à l'air. Comment tu as réagi à ce moment-là ? Pour aller plus loin dans la question, ce que tu dis, il était malveillant. Je ne sais pas si tu as un exemple que tu peux partager. Et puis, toi, comment tu as réagi ? Comment t'as été peut-être accompagnée ? Ou est-ce que tu t'es retrouvée toute seule ?

  • Speaker #2

    J'étais toute seule. J'étais la seule femme dans le Codire. Les seules fois où je faisais de la boxe à haut niveau. Je lui disais, je ne peux pas être à Paris ce soir parce que j'ai un entraînement de boxe super important. Je lui disais, c'est pas toi qui fixes la date du Codire. Je te dis juste que le soir, je ne pourrais pas être là. Le Codire, je serai là, mais pas le soir. Donc limite, voilà. situations, par exemple, c'est quoi le code de ton portail ? Non, mais des trucs, des situations, on ne peut même pas imaginer, en fait. Mais, heureusement, je pense qu'aujourd'hui, on n'a plus ces situations-là. Voilà, ça, c'était, j'avais 25 ans, c'était il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    Alors, je pense, contrairement à ce que je pense, que ça peut arriver encore. Et donc, pour toutes les personnes qui sont là et qui peuvent nous écouter, je pense que c'est important de dire, malheureusement, je pense que ce type de situation peut encore arriver. Pas forcément d'un hiérarchique, potentiellement aussi d'une personne, un père, un collègue, etc. Et donc, ne pas hésiter, effectivement, c'est inadmissible. Il ne faut pas hésiter à le remonter. Si jamais vous ne vous sentez pas à l'aise, si c'est votre manager, bypassez. Si jamais vous n'êtes pas à l'aise aussi pour en parler, il y a les RH, il y a la filière éthique. Comme tu dis, en fait, il y a des relais. Mais moi, j'avais un exemple qui était bien moins important que toi. Une fois, je vais à une audition, je suis là parce que je suis l'experte sur le sujet de la mobilité électrique. Donc je suis là pour apporter un peu la caution à la mobilité électrique. Je suis quand même la petite jeune, la seule femme. Et il y a un des directeurs qui était là. Alors, tous qui sont là depuis très longtemps. Et il y en a un qui commence à faire des blagues. Il se fait, c'est bon, on va pouvoir gagner. Caroline va faire une petite danse, machin. Et puis, le truc qui sera dans la poche. Et moi, je me suis fait... Parce qu'à l'époque, je savais aussi moins bien, je pense, répondre à ce genre de choses. Donc, petit sourire gêné. Et en fait, je me suis rendu compte qu'il n'y en a aucun autre qui a... parler à ce moment-là. Le soir, après, j'étais avec un des autres directeurs, qui était un gars super, qui vient me voir, qui dit « Ah putain, tout à l'heure, c'était un peu limite, il n'aurait pas dû te dire ça, je suis vraiment désolée. » Donc, démarche positive, mais démarche un peu incomplète, parce qu'en fait, il n'en a pas parlé. Non, mais il ne l'a pas dit sur le coup, il n'en a pas parlé. Alors oui, c'était aussi il y a 15 ans, mais je pense que malheureusement, ce genre de petites remarques, ça peut encore exister. Et donc, n'hésitez pas, c'est pas facile, d'autant plus quand on est plus jeunes parce qu'on a... On a été moins confrontés, donc le sourire gêné, on a l'habitude quand on marche dans la rue et qu'on se fait apostrophé, qu'on fait la même. En fait, il ne faut pas hésiter à le remonter ou à dire, en fait, non, tu ne peux pas parler comme ça. Et au pire, il dira, là, tu es une hystérique. Alors, écoute, on a l'habitude, ce n'est pas grave. Mais c'est important.

  • Speaker #0

    Je vais faire la pub pour One Man qui traite également de ce sujet-là. Voilà, donc c'est tout. plein de thématiques aussi vastes. Est-ce qu'il y a d'autres questions que vous avez envie de poser ?

  • Speaker #1

    Comment est-ce que vous vous entourez ? Est-ce que vous faites confiance ? Alors, au boulot, moi, j'ai toujours eu des équipes qui étaient super, que je n'avais pas forcément embauchées. Les choix avant avaient été très bons. Je pense qu'un des enjeux, c'est de vraiment être avec une dynamique qui est positive, bienveillante. Et dans un groupe de pères qui est accompagnant. Tout à l'heure, je parlais de ma cheville. J'ai été accompagnée à la fois par mes pères, par ma hiérarchie, par mes équipes aussi qui ont beaucoup été là. Effectivement, je trouve que c'est super important d'être bien accompagnée. Après, c'est le niveau de transparence que vous voulez mettre avec eux. Moi, j'ai ce côté où je suis vite assez proche avec les gens. Et donc, c'est important pour moi de me faire entourer. Et dans la vie perso, j'ai un peu les multi casquettes, mais j'ai aussi la capacité à déclencher les différents cercles amicaux. C'est aussi pour ça que c'est super important de garder ces différentes sphères. Et le fait de finalement savoir aussi lever la main. En fait, moi, c'est aussi quelque chose qui clairement m'a sauvée. Lever la main à la fois côté pro, avec toutes les gens qui m'entouraient et pour dire en fait, j'ai ça qui m'arrive et en fait, j'ai besoin d'aide. Et parlons-en. Il faut savoir aussi le dire. Et après, c'est une question de personnalité, mais savoir lever la main et dire qu'on a besoin d'aide. Et aussi avoir les cercles d'amis, les cercles de proches qui peuvent nous accompagner. Parce que quand on a un sujet pro qui va mal, parfois, c'est bien d'en parler un peu. à la maison. Et puis parfois, quand tu as des problèmes à la maison, c'est bien d'en parler aussi un peu avec nos collègues pros qui ne connaissent pas forcément trop cette partie-là de notre vie. Donc, voilà. Moi, j'ai une vision assez globale de ma vie où les différents mondes interfèrent. Tout le monde n'a pas cette vision, mais je trouve que c'est des points, en tout cas, qui, moi, m'aident

  • Speaker #2

    Pour le coup, mes filles sont un peu plus grandes maintenant. Elles ont 10 et 15 ans, donc elles sont relativement autonomes. Zoé, qui a 10 ans, elle va à l'école toute seule, elle revient toute seule. Elle va au judo en vélo. Aujourd'hui, c'est plutôt sain. Mais il y a encore trois ans, j'ai la chance d'avoir un mari qui est exceptionnel, qui est très souvent à la maison. Il est en home office tout le temps. Par contre, quand il part, Il part deux mois, là, par exemple. En ce moment, il a Mayotte pendant deux mois parce qu'il a gardé du business à Mayotte. Et en fait, il y a encore trois ans, je prenais une fille au père. Et ça, c'est un super deal pour les jeunes mamans qui sont seules ou avec un mari qui n'est aussi pas très disponible. Et ça permet d'avoir aussi quelqu'un qui... qui parlent anglais à la maison, donc tout le monde s'y retrouve. On avait choisi anglais, à chaque fois on a pris des irlandaises, parce que c'était européen, donc très pratique. Et voilà, je peux vous donner plein de conseils là-dessus, parce que je suis experte en filles au père. Donc voilà, c'est aussi une bonne organisation. Après, je sais que toi, Émilie, c'est bien aussi, parce que vous avez choisi le 90%, 80%, 90%. Voilà, et ça, je trouve que c'est bien que chacun... chacun soit à 90%, comme ça, tu as une journée tous les 15 jours, un mercredi pour s'occuper des enfants. Je trouve que ça, c'est un super deal aussi. Et en termes d'équité ?

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à un forum auquel j'avais participé il y a 13 ans, Elle Active, je ne sais pas s'il y en a qui ont entendu parler de ce forum. Et j'étais allée en toute jeune ingénieure à une présentation, et la personne qui parlait avait dit... « Mesdemoiselles, si vous devez retenir dix choses pour évoluer dans le monde professionnel, la première chose, c'est choisissez votre conjoint pour qu'il vous accompagne dans votre ambition. » Et moi, j'avais dit Réa que ça va, on n'est pas dans les années 60, je n'ai pas besoin d'un conjoint pour évoluer, pour faire ce que je veux. Et maintenant, après les deux enfants plus tard, je me dis qu'en fait, finalement, elle avait raison. Et en fait, au même titre que Chirac a été... propulsée grâce à Bernadette avec une femme de l'ombre, je me dis que c'est aussi intéressant de se questionner comment on s'autorise, nous femmes, à choisir le bon conjoint pour nous accompagner dans la vie,

  • Speaker #1

    pour atteindre nos ambitions, mais de couple, l'un et l'autre.

  • Speaker #0

    Comment faire quand on rencontre des difficultés à poser le cadre ? lorsqu'on a un statut justement de cadre et qu'on n'est pas parent, comment est-ce qu'on arrive à mettre la limite pour faire, par exemple, des activités sportives ?

  • Speaker #1

    Alors, tu as raison, je trouve, de le souligner. Alors ça, je pense que c'est un peu notre rôle à tous de déconstruire ça. On ne va pas le faire en claquant des droits, mais je pense que c'est effectivement un truc super important. Toi, tu disais tout à l'heure avec la boxe, c'était un peu le cas. mettre aussi ta limite et dire en fait j'y vais et moi-même je me rends compte que personnellement parfois j'ai du mal quand même quand je suis chez moi, quand je sais toute la liste des trucs que j'ai à faire, j'ai du mal à m'octroyer du temps perso, à me dire allez je vais courir parce que je vois tous les trucs que j'ai à faire, je fais non mais pour de vrai je vais pas me prendre une heure pour lire tranquille dans mon lit alors qu'en fait j'ai tout ça à faire et en fait c'est aussi un peu ça c'est de pouvoir dire clairement bah non en fait là c'est important pour moi de faire mon heure de sport, mon heure J'ai une sortie avec des amis, j'ai un théâtre qui est prévu depuis 1000 ans, et donc non, je vais partir parce que je dois faire ça. Et je pense que c'est un peu à nous de déconstruire ça. Malheureusement, aujourd'hui, on n'y est pas encore, je suis d'accord. Le point positif, c'est la flexibilité, normalement. Le point positif du cadre, normalement, c'est justement cette flexibilité qui saute si jamais tu dois faire du présentiel horaire, entre guillemets. Et donc, je pense qu'on est à raison. Après, moi, une des manières, en tout cas, que j'avais de réagir là-dessus, c'est que dans nos métiers, opérationnel, on peut ne jamais s'arrêter. On peut. Moi, normalement, à jour de tous mes mails, hier soir, je suis allée me coucher, il y en avait 20 non lus. Ça ne m'arrive jamais. Vraiment. J'aime pas ça. J'avais enchaîné des réunions toute la journée, j'en avais 20 non lus. Et en fait, à un moment, il faut se dire non, là, c'est ma limite. Franchement, j'avais une petite fin de série à regarder. j'avais réussi à coucher les enfants à 10h j'ai pu regarder la fin de ma série et c'était très bien Mais ce n'est pas facile de se l'autoriser parce qu'effectivement, on pourrait faire plus. Mais dans nos métiers, s'il y a un moment où on ne met pas une limite et qu'on se dit en fait, maintenant, c'est fini pour aujourd'hui, on verra demain. Effectivement, on peut ne pas s'en sortir. Je ne sais pas si tu veux.

  • Speaker #2

    Oui, non, mais je vois complètement ce que tu veux dire. Mais moi, j'aurais juste envie de te dire. Là, Estelle, OK, tu es là depuis 7 heures. C'est vendredi. C'est quoi ? À 15 heures, tu te barres. Voilà. Et tu vas faire du shopping.

  • Speaker #1

    Du sport, du sport.

  • Speaker #2

    Du sport. Et tu vas marcher en faisant les magasins. Non, mais clairement, tu vois. En fait, pour le coup, je suis passée par là. Et je sais ô combien c'est super important de laisser faire ses collaborateurs et collaboratrices. et ouais moi honnêtement après tu te...

  • Speaker #0

    Est-ce que il vous est arrivé de prendre le lead quand un collaborateur reste tard pour lui donner une limite pour par exemple qu'il rentre chez lui ?

  • Speaker #1

    Alors moi, c'était plutôt un peu dans l'autre sens. Quand je voyais des collaborateurs qui avaient fait une grosse semaine, etc., j'avais tendance à dire, franchement, t'as enchaîné, décolle peut-être un peu plus tôt un peu ce que tu disais tout à l'heure. Moi, ça, je l'ai déjà dit à des collaborateurs où parfois à 18h30 ou 19h, on était en train de terminer un point et là, je vois sa femme qui appelle mes anciens collaborateurs. Je lui dis, alors déjà, je la rappellerai. Je fais non, non, tu sors, tu prends. le coup de fil et puis après tu lui dis que t'arrives dans 5 minutes et tu plies et tu rentres mais donc oui moi ça m'est déjà arrivé après j'ai jamais eu la conversation de dire souvent dans les entretiens pro d'ailleurs c'est une question que normalement vous avez tous dans les entretiens de perf de dire comment tu vas sur ton équilibre vie pro, vie perso moi c'est vrai que c'est quelque chose quand j'ai fait le tour des équipes de dire comment tu te sens aujourd'hui est-ce que tu as ton bon équilibre euh C'est une question que je pose. Après, c'est vrai que les semaines ne se ressemblent pas. Donc, je trouve que c'est important de s'autoriser des temps de respiration quand parfois tu en as l'opportunité.

  • Speaker #2

    Puis après, c'est vrai qu'on a un métier qui est hyper fluctuant. On est en réponse d'appel d'offres, on va faire 60 heures dans la semaine. Et bien, autant dire, la semaine d'après, je vais peut-être en faire 30. Et au final, je n'ai pas forcément de scrupules à le faire.

  • Speaker #0

    On a parlé de la partie incontournable perso. Est-ce que vous avez des incontournables pour le travail ?

  • Speaker #2

    Tu vois, tu fais bien en parler le 5 décembre. On a rendez-vous avec Caroline à 5 heures du matin chez mes équipes pour faire un démarrage de collègue. Et on passe toute la journée ensemble jusqu'à... Peut-être qu'on finira un peu plus tôt le vendredi. Mais tu vois, ça rejoint ce que tu disais, Estelle, c'est qu'en fait, quand on démarre tôt le matin, on a une deuxième journée derrière et puis une troisième avec le sport ou la vie de famille ou d'autres choses. Et donc, oui, il y a des incontournables au travail aussi. C'est-à-dire que moi, le mois de janvier, c'est un mois qui est horrible pour moi parce que c'est tous les voeux des maires, des présidents de syndicats. Donc, toutes les soirées sont prises. Mais en même temps, c'est le temps où je vais voir 100% des équipes le matin au démarrage pour faire la galette des rois avec eux. Donc, le mois de janvier, c'est un mois qui est... C'est un gros mois pour moi, mais je le sais. Donc oui, j'ai des incontournables au travail aussi. La semaine prochaine, je suis à l'agence à Sainte-Consorse. Je sais que j'arrive avant 8h pour prendre le café avec tout le monde.

  • Speaker #1

    Et puis moi, dans la même lignée, j'essaie de bloquer. Alors pareil, c'est bloquer l'agenda pour dire, là, le périmètre est grand entre Auvergne-Grenalpe et Paca. J'ai essayé de dire, moi, toutes les deux semaines, à peu près, j'essaie d'aller dans le sud, soit Avignon, soit Marseille, et donc de bloquer dans l'agenda pour dire, en fait, là, je suis à Marseille. Et j'ai déjà eu le cas. On a essayé de me mettre une réunion parisienne sur un jour où j'étais à Marseille. j'ai dit en fait non déjà regarder mon agenda et je pense que ça serait bien que je sois à cette réunion parisienne mais en fait, ce jour-là, ça ne passe pas parce que j'ai calé ça. Est-ce que ça marche toujours ? Pour de vrai, les agendas, le truc qui pourrait venir tout se prendre l'air, c'est que tu as un accident grave, tu as un sujet avec un collaborateur qui doit passer en priorité. Pour moi, je pense que l'humain, dans ces cas-là, parfois, on peut brinque-baller un peu tout l'agenda pour un sujet particulier mais l'idée, c'est surtout d'essayer de l'anticiper. ces moments un peu clés là que tu dis pour essayer de les mettre dans l'agenda pour bloquer parce qu'en fait si tu le fais pas tu te fais bouffer, effectivement même le café en fait faut le noter, le côté tiens ce jour là j'ai envie d'être alors moi j'essaye tant que possible de pas mettre la réunion tout pile au moment où t'arrives au bureau parce que je trouve que c'est toujours un peu emmerdant t'arrives t'as à peine dit bonjour t'es déjà bloqué dans ta salle Parfois, pas le choix parce que sinon, ça ne se rentre pas. Mais l'idée, c'est quand même d'avoir au moins 15-20 minutes de temps un peu de flottement qui permet de dire bonjour, de boire le café, de savoir comment vont les gens. C'est toute cette partie-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un sujet d'être une femme dans les métiers techniques ?

  • Speaker #1

    Je pense dire que ce n'est pas du tout un sujet. Ça serait aussi quand même un peu se mentir parce qu'il y a quand même un imaginaire autour de ça qui est différent. Moi, je ne l'ai jamais senti comme un frein. je me suis toujours sentie bien accueillie dans les différents métiers j'ai pas eu de responsable aussi déviant qu'Aurélie j'ai pas vécu ça comme ça je l'ai plutôt vécu comme mes clients généralement ils se souviennent très vite de moi comme je suis la seule femme ils repèrent ton nom, ton prénom beaucoup plus vite que toi, tu apprends tous les noms des hommes autour de toi c'est plutôt un point positif après j'ai toujours quand même ressenti je sais pas si c'est Merci. internalisée sur le côté on veut montrer qu'on sait faire ou pas ou si c'est vraiment une attente de la société mais que quelque part je me suis toujours sentie à devoir peut-être plus prouver ma légitimité sur les sujets. J'ai souvent eu en plus le sujet de ah bah t'es la commerciale ou t'es... J'avais eu un maire, des voeux d'un maire où j'arrive avec mon adjoint, je connaissais pas ce maire là j'arrive avec mon adjoint et mon adjoint me présente, moi j'arrive je dis Caroline, bonjour, je travaille aussi chez Suez Ah, très bien. Et donc, vous êtes l'assistante de Xavier. Et là, Xavier, qui était mon agent, il dit non, c'est ma chef. Il fait. Là, il fait. Ah, bon, bah, pardon, mais c'est que vous aviez l'air très jeune. En sachant qu'avec Xavier, on avait le même âge. Donc là, Xavier, il a dit moi aussi. Alors moi, j'ai l'air vieux. Il y a eu un petit moment. Donc, je pense qu'on a dire que c'est a priori. n'existent pas. Je pense que ça serait se mentir quelque part. Après, aujourd'hui, je n'ai pas vécu de frein réel. Je ne sais pas si c'est plutôt moi qui ai voulu plus montrer ou si réellement, les personnes à face attendaient que je montre plus les choses. Je ne sais pas si toi, tu l'as ressenti différemment.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de métier homme, il n'y a pas de métier femme. Les tuyaux d'assainissement, je les ai tirés. Mon chauffeur est tombé dans le bac à graisse. Ah non, mais horrible, le truc horrible. On a des femmes qui sont chauffeurs, on a des femmes qui sont rippers.

  • Speaker #1

    On a même des mecs à la com.

  • Speaker #2

    On a même des mecs dans les RH.

  • Speaker #1

    Des mecs RH. Il y a le petit côté où on se souvient de toi. Effectivement, ça peut aider dans la partie commerce quand même. On ne va pas se le cacher. Il se rappelle de toi parce que globalement, comme il ne voit que des hommes, il se dit ça. Et quels atouts ? Non, je pense que notre principal atout, mais qui n'est pas forcément un côté femme, parce qu'on en parlait tout à l'heure sur la mixité, l'homme peut aussi avoir ce côté. Je pense qu'on apporte quelque chose de différent dans le côté type de management, bienveillance, ouverture. que des hommes peuvent très bien aussi y amener, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on n'a pas forcément cette image-là. Donc, je pense que l'atout, c'est plutôt de peut-être aussi permettre, en fait, la mixité d'une manière générale permet aussi, par rapport à ce que tu disais, Charline, d'avoir des sortes de rôles modèles et de se dire, c'est aussi possible. Ou peut-être de sentir dans une zone de confort un peu plus importante. Moi, je me suis posé la question, quand je suis partie de mon agence, de la direction de l'agence O de Valais-du-Rhône-Saint-Étienne, à mon comité de direction, il y avait que des femmes, sauf un homme. Ma dernière personne promue étant Hélène, ici présente, qui a finalisé le fait d'avoir que des femmes au métier opérationnel à la tête de l'agence. Et je me suis dit, est-ce que c'est moi qui... Est-ce que j'ai voulu faire ça ? Est-ce que je ne suis pas finalement sexiste dans notre sens ? À un moment, je me suis dit, je ne vais pas non plus embaucher un homme moins pertinent juste parce que c'est un homme. Là, je commencerais à... Ça serait quand même un peu cousser. Et en fait, je me suis demandé si à un moment, les femmes... ne se sentaient peut-être pas plus à l'aise en entretien avec une autre femme ? Est-ce que le fait d'avoir des femmes à des postes de responsabilité, il y a à la fois le côté rôle modèle et la fois peut-être de pouvoir parler différemment ou se sentir un peu différemment lors d'un entretien que quand on a un homme en face ? Ça peut être des... Je n'ai pas eu la réponse, mais je pense que ça donne aussi des dynamiques qui sont différentes dans le recrutement également.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des intervenantes

    00:02

  • Discussion sur la mixité dans les métiers et l'importance de l'alignement

    02:02

  • Réflexions sur l'enfance et les stéréotypes de genre

    03:00

  • Présentation des parcours de Caroline et Aurélie

    08:22

  • Exploration du rôle opérationnel et des défis rencontrés

    16:21

  • Équilibre vie pro-vie perso et gestion des priorités

    21:56

  • Réflexions sur l'échec et l'intuition dans la prise de décision

    41:35

  • Leçons de leadership et conseils pour les auditeur·ices

    48:33

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Description

Aujourd'hui, une seule personne sur cinq exerce un métier réellement mixte, c'est-à-dire où femmes et hommes se partagent des rôles à parts égales. Les femmes continuent d'être majoritaires dans les métiers du care et quasi absentes dans les métiers techniques. Et ces déséquilibres ne sont pas sans conséquences ! Ils façonnent nos organisations, influencent leur culture et fragilisent leur capacité à attirer et retenir des talents en cas d'environnement plus juste, plus ouvert, plus mixte. Et si on tendait le micro à celles et ceux qui ont choisi de bousculer les codes ? Et notamment à celles qui ont osé occuper des postes que beaucoup considèrent encore comme des métiers d'hommes. Aujourd'hui, je reçois Caroline Dupeuble et Aurélie Pavageau, deux dirigeantes de SUEZ qui évoluent au cœur des opérations dans le monde de l'eau et des déchets.

 

Lors d'un échange enregistré en live devant 40 femmes et hommes du groupe, elles ont accepté de partager leur parcours, leur questionnement, leur prise de conscience et surtout ce qui leur a permis d'oser prendre toute leur place. Ce podcast est propulsé par Les Alignés et par WO&MEN, le réseau mixité de SUEZ qui rassemble celles et ceux qui s'engagent pour une organisation plus égalitaire au travers de talks inspirants, d'ateliers et de groupes de travail.

 

Installe-toi, tu es sur le point d'entendre deux voix qui changent la donne.


✨ Et si cet épisode te plaît, n'hésite pas à me contacter pour organiser une interview live dans ton organisation. Un moment inspirant, fédérateur et surtout inoubliable à partager sans modération.


 ✨ Si veux en savoir plus sur Les alignées, file découvrir le site internet www.lesalignees.com ou sur mon LinkedIn dans lequel tu découvriras comment nous oeuvrons pour transformer le monde professionnel pour plus d'alignement des salarié·es et favoriser la mixité femme/homme.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Les Alignés, je suis Charline Moreau, consultante et coach en entreprise, et grâce à ce podcast, je tends le micro à des femmes qui ont osé aligner leur vie professionnelle avec leurs valeurs. Ici, on parle sans tabou de réinventer notre vision de l'ambition, de la réussite et de la place du travail dans nos lits. Après plus de 60 interviews, le podcast évolue. Aujourd'hui, j'explore l'alignement professionnel de manière plus globale, plus systémique, parce que derrière chaque transition, chaque réinvention ou chaque déclic. Il y a aussi un environnement, un cadre, des croyances qui impactent le chemin qu'on décide d'emprunter. Désormais, les alignés donnent la parole à des femmes inspirantes, mais aussi à d'autres voix qui questionnent la notion même de trouver sa place dans le monde du travail. On y parle de réinvention, de réussite, de maternité, de doute, de mixité, d'ambition, d'engagement, et de tous ces sujets qui façonnent la vie professionnelle de toutes celles et ceux en quête d'alignement. L'objectif est simple, offrir des perspectives, des ressources concrètes et des histoires vraies qui donnent envie d'agir, de comprendre et d'oser. Si ce podcast t'inspire, tu peux m'aider à le faire grandir. Partage-le autour de toi, laisse un commentaire et 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Ce geste simple contribue à faire entendre ces voix qui changent le monde. Les métiers restent encore largement genrés. Aujourd'hui, une seule personne sur 5 exerce un métier réellement mixte. C'est-à-dire où femmes et hommes se partagent les rôles à parts égales. Les femmes continuent d'être majoritaires dans les métiers du care et quasi-absentes dans les métiers techniques. Et ces déséquilibres ne sont pas sans conséquences. Ils façonnent nos organisations, influencent leur culture et fragilisent leur capacité à attirer et retenir des talents en quête d'environnements plus justes, plus ouverts, plus mixtes. Et si on tendait le micro à celles et ceux qui ont choisi de bousculer les codes ? et notamment à celles qui ont osé occuper des postes que beaucoup considèrent encore comme des métiers d'hommes. Aujourd'hui, je reçois Caroline Dupuble et Aurélie Pavageau, deux dirigeantes de Suez qui évoluent au cœur des opérations dans le monde de l'eau et des déchets. Lors d'un échange enregistré en live devant 40 femmes et hommes du groupe, elles ont accepté de partager leur parcours, leurs questionnements, leurs prises de conscience et surtout, ce qui leur a permis d'oser prendre toute leur place. Ce podcast est propulsé par Les Alignés et par WENMEN, le réseau mixité de Suez qui rassemble celles et ceux qui s'engagent pour une organisation plus égalitaire au travers de talks inspirants, d'ateliers et de groupes de travail. Bienvenue dans cette interview croisée. Installe-toi, tu es sur le point d'entendre deux voix qui changent la donne. Et si cet épisode te plaît, n'hésite pas à me contacter pour organiser une interview live dans ton organisation. Un moment inspirant, fédérateur et surtout inoubliable. à partager sans modération. Pourquoi est-ce qu'on interview deux dirigeantes de Suez aujourd'hui qui sont surtout à des postes dans l'opérationnel ? Alors moi, j'avais envie de vous partager un constat qu'on a fait avec Ségolène et Émilie. C'est que dès l'enfance, on nous intègre dans une machine à répartition des rôles. Les garçons, eux, sont au milieu de la cour en train de jouer au foot et on les encourage à être dans l'action. Et les petites filles, elles, on leur fait rêver d'être des jolies princesses. aux abords de cette jolie cour en train de jouer à l'élastique. Elles sont surtout dans l'espace qui est laissé par les garçons. Et donc aujourd'hui, on a la chance d'avoir Aurélie et Caroline qui, elles, ont osé prendre cette place au cœur de cette cour pour continuer cette idée au cœur du business, au cœur de l'opérationnel. C'est pour ça qu'on est là, en fait, pour se dire que c'est quelque chose qu'on a construit dès l'enfance. La mixité dans les métiers, est-ce que c'est vraiment encore un sujet en 2025 ? Est-ce que finalement, ce n'est pas un truc des années 2000 et qu'on se rabâche quelque chose qui est déjà réglé ? Alors moi, j'ai cherché des chiffres pour vous partager où est-ce qu'on en est sur le sujet de la mixité. Alors, une personne sur cinq qui exerce un métier d'e-mixed. Donc, la mixité, c'est aussi se dire que, par exemple, il n'y a pas de mixité dans le monde de la santé. Notamment pour des infirmières, il y a uniquement des femmes qui pratiquent ce métier-là. Et donc, dans les métiers opérationnels, par exemple, les reapers, il y a majoritairement des hommes qui pratiquent ce métier. Et ce qu'il faut savoir, c'est que la mixité dans les métiers, c'est quelque chose qui progresse très, très, très lentement depuis les 35 dernières années. Donc, dans les métiers opérationnels, je me suis posé la question de où est-ce qu'on en était chez Suez. Je vais partager avec vous quelques infos. Chez Suez, dans les métiers opérationnels, donc exploitation, production, ingénierie, service client, il y a 15% de femmes chez R&V France et il y a 22% chez Suez-Eau-France. Alors que chez Suez Consulting, on atteint 38%. pour cent. de femmes. Mais, ce qu'il faut savoir, c'est que les femmes occupent près de 67% des fonctions support, donc finance, RH, marketing chez R&V, France, et 61% chez Eau France. Donc là, ce que j'ai envie de partager avec vous, c'est qu'on a deux dirigeantes qui sont dans des métiers opérationnels, mais chez Suez, les femmes représentent 23% des effectifs, elles sont majoritairement dans des fonctions support. Et globalement, chez Suez, quand on voit deux dirigeantes, on se dit que c'est possible d'évoluer, mais concrètement, quelle est la place des femmes au niveau hiérarchique ? Est-ce qu'on peut avoir de l'ambition chez Suez et gravir les échelons ? Donc les femmes représentent 35%. des cadres chez Suez. Et c'est à peu près la moyenne des entreprises du CAC 40. Donc vous n'êtes ni bon élève, ni mauvais élève. Vous êtes dans la moyenne. Pareil pour le COMEX. Le COMEX représente à 27% de femmes. C'est la moyenne du CAC 40 aussi. J'avais juste envie de faire un petit focus quand même sur la région avec le CODIR. Ara qui a 50% de femmes. J'ai dit quoi ? Ara O. J'avais pourtant révisé. Donc, le Codir-Arao, qui comprend 50% de femmes, et le Codir-Au-France, lui, ne comprend que 25% de femmes. Donc, il y a encore une progression à faire. Et enfin, j'avais envie de partager avec vous un dernier chiffre, et après, j'arrêterai avec les chiffres promis. Il y a 50% de femmes au Conseil d'administration de Suez, mais peut-être le savez-vous, il y a une loi qui s'appelle la loi Copé-Zimmermann qui oblige les conseils d'administration à être composés à au moins 40% de femmes. Voilà. où on en est chez Suez. Et ce que j'ai envie que vous reteniez concrètement, c'est que les femmes chez Suez occupent des postes à responsabilité. C'est vraiment une stratégie gagnante parce que le pourcentage de femmes, il y a une personne qui crée à l'ASCE-KEMA un observatoire de la féminisation, si vous vous intéressez à ce sujet, qui est hyper intéressant, qui a montré la corrélation entre le pourcentage de femmes dans les populations d'ingénieurs et cadres. et le lien entre la rentabilité opérationnelle de l'entreprise, et il y a une réelle corrélation. Mais moi, au-delà de tout ça, au-delà de la rentabilité opérationnelle, j'ai aussi envie de vous dire qu'en général, la féminisation, ça permet également d'être un vrai levier d'équité, notamment sur les sujets d'équilibre vie-pre-vie perso, les sujets sociaux, et aussi les sujets des finances, des finances des uns et des autres.

  • Speaker #1

    Quand Ségolène, Émilie et Charline nous ont sollicité pour avoir ce temps d'interview, ce que j'ai trouvé vraiment super intéressant, c'est que moi, ça correspondait aussi à un moment où j'avais beaucoup de sollicitations en direct de jeunes femmes dans le groupe, qui, je ne sais pas trop comment, mais elles trouvaient mon nom et mon adresse mail, et qui me demandaient, est-ce qu'on peut se prendre un moment pour échanger sur ton parcours, sur les métiers opérationnels, sur comment tu gères ça, etc. Et donc, je pense que c'était effectivement intéressant de pouvoir partager là-dessus parce que je sentais que c'était aussi un besoin, alors que certaines prennent un peu leur bâton de pèlerin pour essayer de trouver. Donc, c'est bien de pouvoir aussi donner cette possibilité de façon un petit peu plus large d'avoir ce temps d'échange et de pouvoir poser les questions que vous pourriez avoir sur ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Alors l'objectif aujourd'hui, c'est vraiment de puiser dans l'expérience de nos deux invités qui vont partager avec vous en toute authenticité. L'idée, c'est de comprendre aussi comment elles ont pris leur place de leader, elles ont pris leur place dans cette cour d'école et donc de tirer le fil de leur parcours avec elles pour s'en inspirer et qui sait, peut-être oser, en sortant de cette pièce, se dire moi aussi. La première question pour vous, mesdames, que je pose toujours dans mon podcast, qui semble assez simple mais qui en réalité est assez complexe, c'est qui es-tu ? Qui es-tu Aurélie ? Qui es-tu Caroline ?

  • Speaker #2

    On ne sait pas qui commence. Donc, qui je suis ? Je suis Aurélie Pavageau.

  • Speaker #0

    Je suis rentrée dans le groupe en 2003, en tant qu'intérimaire,

  • Speaker #2

    à pomper des fosses sceptiques. Je faisais du sport à haut niveau, je cherchais un métier un peu physique. Et on m'a dit, tu vas aller pomper des fosses sceptiques. C'est quoi une fosse sceptique ? Je vais regarder sur Internet. pompe à caca, je fais ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Mais aussi des bacs à graisse et tout, parce qu'il y a pire que la fausse sceptique, il y a le bac à graisse quand même. Donc voilà, c'est comme ça que je suis rentrée, que j'ai rencontré Suez. Enfin, à l'époque, c'était Serra Savac, pour les anciens qui connaissent.

  • Speaker #2

    Ensuite, c'est là où j'ai été embauchée en CDI, parce que j'ai obtenu mon BTS, qualité, sécurité, environnement. Et j'étais animatrice QSE dans une petite agence d'Essera Savac, où j'intervenais en tant qu'intérim. Et puis voilà, j'ai agrandi. Au début, j'étais agence et puis après région. Et puis j'ai basculé chez Citasolving. Maintenant, c'est FM, c'est les grands comptes délégués de Suez. Et j'étais responsable QSE. Donc voilà, un coup à Dunkerque, Michelin en Auvergne. Et ensuite, j'étais à Saint-Nazaire, Marseille. Enfin bon, voilà. Et puis j'ai eu l'opportunité de partir à La Réunion. où la responsable QSE partait et j'ai dit, moi je postule, allez j'y vais. Donc j'ai fait mon mètre cube de déménagement. Et me voici à l'île de la Réunion, responsable QSE, et j'intervenais sur Mayotte, parce qu'on avait une petite agence à Mayotte, il y avait 20 collaborateurs qui travaillaient là-bas. Et mon chef à l'époque me dit, écoute Aurélie, comme tu vas mettre en place le contrat des déchets hospitaliers, parce qu'on mettait en place un contrat de traitement des déchets hospitaliers à Mayotte, Est-ce que tu peux aller passer trois semaines là-bas parce que le responsable d'exploit part en vacances ? Et j'aimerais qu'il y ait quand même quelqu'un qui reste sur place à ce moment-là. Je lui dis, bah oui, carrément, allez. Donc voilà, je vais passer trois semaines à Mayotte. Sauf que malheureusement, je vis un accident mortel. Voilà, avec une belle ordure ménagère, on écrase un enfant de six ans qui ne rentrera pas à l'école le soir. Et donc, gestion de crise, machin, suèze. Puis je rentre à la réunion, je vois mon chef et je lui dis, écoute, écoutez. En fait, je ne veux plus être... QSE, service support. Parce que pour moi, c'est vraiment le manager qui doit gérer la santé et la sécurité des gars et ce n'est pas un service support qui doit faire l'animation. Donc soit je gère une petite équipe, soit je partirai parce que je ne suis plus en phase avec cette génération de managers.

  • Speaker #1

    Et donc, il se passe des événements à Mayotte, le responsable d'exploit vit une grève là-bas, les salariés se manifestent et mon chef me dit, écoute Aurélie, est-ce que tu veux reprendre, être responsable d'exploitation ? à Mayotte.

  • Speaker #2

    Oh là là, mais responsable d'exploit, donc ça veut dire que je suis à trois heures d'avion de toi, une heure de décalage horaire. Ouais, ouais, mais vas-y, qu'une chose à t'occuper. Deux choses. Les hommes et les femmes de l'agence. Petite agence, parce que c'était 20 gars, 20 femmes et hommes. Et les clients. C'est tout. Le reste, on s'en occupe, on gère tout de la réunion. Bon, bah ok, allez, j'y vais. Entre temps, j'avais rencontré mon mec, qui est devenu le père de mes enfants et mon mari. Et il m'a suivi. Donc, nous voilà arrivés à Mayotte. Et là, je gère ma petite équipe, donc Vingade. J'étais moitié chef d'équipe, moitié attachée d'exploitation, responsable d'exploit. Et en fait, six ans et demi à Mayotte, je me suis éclatée. J'ai fait de la croissance organique, de la croissance externe. J'ai créé une société, j'ai signé une DSP de 90 millions d'euros. Enfin, vraiment, créer un site, un écopole. Je me suis éclatée, six ans et demi. Et quand je suis partie, au bout de six ans et demi, c'était deux fois 50 salariés. Et j'étais, entre temps, j'étais passée directrice d'agence, parce qu'il fallait quelqu'un qui ait vraiment un statut de dirigeant. Et mon chef me dit, écoute Aurélie, le DG de Nouméa part, et je veux que tu postules au poste. Oh, mais Nouméa ? Non mais attends, parce que là, c'est à l'autre bout de la planète. On a 12 heures de décalage horaire, et là, on parle de 140 salariés, quoi. Tu crois ? Oui, oui, je veux que tu postules. Donc je postule, et là, j'ai le poste. Oh, bah dis donc, hop ! Là, avec mon mari et mes filles, on fait notre container de déménagement.

  • Speaker #1

    Parce que du mètre cube, je suis passée au container entre-temps. Me voilà à Nouméa. Et Nouméa, là, c'est moins drôle, j'ai fait une session d'entreprise. Là, par contre, on est passé de 140 à 3 salariés.

  • Speaker #2

    Donc, il a fallu déménager, machin. J'ai fait une session complexe d'entreprise dans un climat social très compliqué. Mais c'était hyper constructif. Dur, très dur, mais constructif. Et François Pirec me dit, je passe mon entretien pour le poste à Lyon et j'ai le poste. Donc voilà, ça fait six ans que je suis à ce poste-là, directrice d'agence sur Lyon. Alors j'ai laissé la mer,

  • Speaker #1

    mais je suis près des fleuves.

  • Speaker #0

    Voilà mon histoire. Génial, merci beaucoup. Et toi Caroline, qui es-tu ? Alors moi, c'est vachement moins exotique.

  • Speaker #1

    Je suis restée globalement sur le territoire métropolitain à peu près tout le temps, mais même tout le temps, tout court. Donc, alors moi, je suis ingénieure de formation. Je n'ai pas fait toute ma carrière chez Suez, comme pour le coup, c'est le cas de pas mal de personnes dans le groupe qui ont fait, elles, leur carrière, toute leur carrière chez Suez. Moi, j'ai commencé à travailler chez Vinci Énergie, dans lequel directement, ce qui a été un peu le marqueur de ma carrière, ça a été tout de suite d'avoir des responsabilités de gestion. Gestion d'équipe, gestion commerciale, gestion de contrat. Et donc forcément, tout le moment où j'étais stagiaire et puis après l'évolution derrière, ça a augmenté petit à petit. Au début, j'avais une petite équipe avec deux, trois personnes et puis on a augmenté le périmètre, développé des nouvelles activités chez Vinci. Donc j'ai fait ça dans plusieurs entreprises du groupe Vinci, qui est une structure très différente de Suez. C'est plein de petites PME en fait, ça n'a pas l'air comme ça quand on dit Vinci, mais c'est plein de petites boîtes de 50 personnes en fait. Donc c'était très challengeant, très autonome. et donc de très belles années. Moi, j'avais fait la fin de mes études en région parisienne, mais j'étais lyonnaise. Donc voilà, je suis rentrée à Lyon finalement par une mutation au sein de Vinci en 2017. Et en 2019, j'ai l'occasion de rejoindre Suez en rentrant dans l'eau. Un petit signe à Denis, qui a été mon chef quand même les six dernières années, qui m'a accepté dans son codire. Et donc, effectivement, je rejoins les métiers de l'eau où j'ai trouvé un métier qui m'a énormément parlé. En termes de sens, qui était quelque chose que je retrouvais un petit peu moins dans mes anciennes fonctions que je pouvais avoir chez Vinci. Et donc, pris la direction de l'agence Vallée du Rhône, Saint-Etienne Métropole, la partie Saint-Etienne qui est arrivée en... en 2022. Donc ça fait six ans que je suis dans le groupe. Après, par rapport à ta question, qui es-tu ? Ça, c'est ma partie professionnelle. À côté de ça, j'ai aussi des enfants, trois merveilleux enfants qui me tiennent plus ou moins éveillée selon les nuits. Et cette nuit, mon petit dernier avait envie de ne pas beaucoup dormir. Et donc, c'est aussi quelque chose qui est très important pour moi, la partie famille. équilibre, on reviendra dessus un petit peu après, mais je trouve que dans le côté qui es-tu, ce côté, quelque part, de vie perso est aussi important.

  • Speaker #0

    Merci de le dire. C'est pour ça que je dis que cette question est simple, mais en même temps très complexe de qui on est. Alors, vous êtes toutes les deux, on comprend, directrices au sein de Suez. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de votre rôle et aussi de ce que ça veut dire, selon vous, concrètement, au quotidien, travailler dans l'opérationnel ?

  • Speaker #1

    Comme je disais tout à l'heure, dans mes différentes fonctions que j'ai pu avoir dans ma carrière, j'ai toujours apprécié ce côté opérationnel. Et donc, pour répondre à ta question, le côté opérationnel, pour moi, c'est vraiment être au contact des équipes terrain. C'est vraiment des métiers qui sont humains. Et moi, c'est vraiment quelque chose que je trouve passionnant, en fait, de pouvoir travailler avec énormément de gens, une grande richesse humaine, des gens qui viennent de parcours qui sont très différents, qui apportent des choses aussi complémentaires à l'entreprise. Et donc, ce côté opérationnel, pour moi, c'est vraiment... les rencontres, le partage et la collaboration qu'on peut avoir avec les personnes qui font vivre l'entreprise. Parce que c'est finalement le dernier maillon, le lien avec le client final. Donc pour moi, c'est ça l'opérationnel.

  • Speaker #2

    En complément, je pense que ça sera beaucoup de « et plus » . C'est beaucoup gérer les imprévus, gérer les imprévus, gérer des crises. En fait, on est gestionnaire de crise. Et clairement, pour moi, être opérationnel, c'est avoir les chaussures de sécurité, être sur le marche-pied, être à l'écoute aussi du camion qui en banne, du collaborateur qui s'est peut-être blessé au travail. Et tout ça, c'est que des... crise tout le temps. Ce que je rajouterais en plus de ce que tu as dit, ce serait...

  • Speaker #0

    Et là, quand tu dis que c'est que des crises tout le temps, la question que je me pose, c'est comment on en vient ? Comment on a un déclic pour se dire, allez, ça, c'est pour moi ?

  • Speaker #2

    Clairement, le déclic, vous l'avez eu, c'était l'accident mortel que j'ai eu, où vraiment la santé et la sécurité, ça doit être porté par le manager. Ça, c'était mon premier déclic. C'est là où je me suis dit peut-être que j'ai quelque chose à apporter à mes collaborateurs sur le terrain. Et après, j'ai quand même eu un deuxième déclic un peu plus tôt dans ma carrière, où un jour, j'ai un gars sur le terrain qui m'a dit... Non, c'était un gars parce qu'on était ensemble sur un chantier. Il me dit peut-être que tu gères comme un gars. Et je lui ai répondu, mais comme ça, je lui ai répondu, en fait, je le gère comme moi. Il n'y avait pas de comme un gars ou comme un paga. En fait, on a la même tenue, on est pareil. Mais le plus gros déclic, moi, ça a été l'accident. Moi,

  • Speaker #1

    je n'ai pas forcément eu un déclic. Je pense que c'est plutôt construit au fil de mes différentes expériences. Le point pour moi qui était très important, finalement, c'était de pouvoir un peu rester soi-même. Parce que tu disais, le rôle de dirigeant opérationnel, quel a été le déclic pour faire ce rôle ? Je ne me suis pas réveillée un jour en disant « J'ai très envie d'être dirigeante opérationnelle. » C'est juste que je me suis dit « Tiens, quels sont mes besoins à moi ? » quelles sont les choses dans lesquelles... Je me réalise dans les calls, je pense que je peux apporter des choses. Et pour moi, un de mes drivers, c'est vraiment pouvoir avoir de l'impact et apporter des choses aux collaborateurs avec lesquels je travaille, que ce soit dans mes équipes ou avec moi, ou même dans d'autres équipes de façon un peu plus large. Et en fait, cette vision de dirigeant opérationnel, ça a été plutôt de se dire, on pourrait se demander, c'est quoi ma place à moi là-dedans ?

  • Speaker #0

    Et juste pour une petite anecdote, moi, il y a un moment, j'avais un de mes chefs. Dans ma tête, ce n'était pas un très bon chef entre nous.

  • Speaker #1

    Et un jour, il me dit, oui, tu es un peu trop gentille. un peu trop gentil. Donc moi, je me demande et puis je me dis, mais est-ce que vraiment je suis trop gentil ? Parce qu'on se remet quand même en question. Est-ce que je suis gentil ? Est-ce que je suis juste ? Est-ce que ce que je fais avec les équipes, ça leur permet vraiment de grandir ou pas ? Est-ce qu'au fond, c'est un peu, on ne sait jamais avec les enfants, est-ce qu'il faut être strict, pas strict ? Tout le monde se pose tout le temps des questions de comment on doit faire au mieux. Au fond, c'est des sujets qui reviennent toujours. Quelle est la meilleure manière de travailler avec les gens ? Et donc, ça m'a remis en question. Et en fait, à un moment, je me suis rendu compte que... le dirigeant opérationnel, on en a tous une vision. Ça doit être quoi un dirigeant opérationnel ? Généralement, si on vous demande à quelqu'un, globalement, ça va être un homme blanc de 55 ans avec un costume un peu rigide.

  • Speaker #0

    Un peu dur. Un peu dur. Un peu dur à actuer.

  • Speaker #1

    Désolée, non, mais c'est un peu une image. Non, mais il y a quand même cette vision-là. Et à un moment... Et puis avec une vision de... Il faut être dur, il faut être dur, il faut être froid, il faut donner de la distance avec les gens. Parce que les gens, si on ne met pas de la distance, ils ne vont pas te respecter. Je pense qu'il y a un peu ce côté-là. Et à un moment, se dire, le dirigeant, peut-être un peu moins, mais ça existe quand même encore. Et se dire, moi, quand j'avais eu cet échange, après, je l'avais dit, mais en fait, moi, j'ai envie d'avoir un leadership qui soit différent. Et en fait, si ça ne convient pas à l'entreprise dans laquelle je suis, j'irai faire ce leadership différent ailleurs. Mais c'est assez important d'être aligné avec ça pour être le dirigeant opérationnel que tu as envie d'être et pas le dirigeant opérationnel que quelqu'un veut que tu sois, en fait.

  • Speaker #0

    Et là, merci beaucoup de partager ça. Déjà, toutes les deux, c'est vrai que le déclic, c'est une question un petit peu complexe parce que le sujet des rôles modèles, c'est vraiment fondamental et notamment l'image qu'on peut se faire du leader. Donc, merci de déconstruire ça. Quand vous parlez de votre travail, de l'opérationnel, on sent que vous êtes dans l'action. Et moi, j'ai envie de vous demander comment est-ce que vous trouvez cette énergie-là ? Qu'est-ce qui vous donne envie d'aller de l'avant ? Vous avez parlé du sens, vous avez parlé de beaucoup de choses. Mais voilà, nous, on sent quand même de notre côté que ce sont des métiers exigeants avec, comme tu disais, beaucoup des crises. Mais voilà, comment est-ce que vous trouvez cette énergie et qu'est-ce qui vous passionne dans votre métier ?

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai deux choses qui me passionnent. Déjà l'humain. L'humain avec un H majuscule, les hommes et les femmes qui font l'entreprise. J'aime voir des parcours. de collaborateurs et collaboratrices qui évoluent. Une reaper qui rentre et qui devient reaper plus, donc ambassadeur de tri, qui ensuite conduit une mini-bombe, et puis après on lui fait passer son permis, et puis elle est conductrice-bombe. Et puis aujourd'hui, elle est presque chef d'équipe. Enfin voilà, ou un parcours d'insertion. Un collaborateur qu'on recrute, il était SDF, on l'a en insertion. Et puis, en e-science, on CDI chez nous. Enfin, voilà, ça, c'est des moments chez moi qui me passionnent, clairement. Ces histoires qu'on raconte. Et puis, j'ai une autre passion, c'est la régénération. J'ai fait la Convention des entreprises pour le climat, là, il y a deux ans. Et donc, comment on régénère le vivant ? Comment on met de la régénération dans nos métiers ? On intègre la biodiversité, on régénère l'humain. Voilà, ça, c'est ce qui me passionne et je pourrais vous en parler pendant des heures.

  • Speaker #0

    Merci. Oui, parce que j'étais en train de réfléchir.

  • Speaker #1

    J'étais en train de réfléchir. J'étais sur le climat, la régénération, en disant que tu pourrais encore nous en parler des heures. Je pense que ça intéresserait sans doute pas de personne de continuer de parler de la régénération du vivant. Mais après, je vais dire des choses finalement assez similaires parce que j'en ai déjà un peu parlé. Moi, vraiment, là où je trouve mon énergie dans ces métiers, effectivement... Comme vous l'avez déjà souligné, c'est des métiers qui sont aussi parfois difficiles. Et donc, on a besoin de se raccrocher à ce qui nous passionne et ce qui nous donne de l'énergie. Et c'est vraiment aussi ce contact humain, le fait de pouvoir avoir de l'impact, le fait de pouvoir accompagner des solutions qui sont aussi positives. Tu parlais de la régénération, mais positive d'une manière générale, du fait des métiers qu'on opère. C'est vrai que j'y pense. En fait, je n'ai pas du tout dit ce que je faisais aujourd'hui, parce que j'ai parlé de l'eau pendant six ans, mais je viens juste de changer il y a deux semaines. pour passer dans le fabuleux monde du recyclage et de la valorisation en tant que directrice territoire Auvergne-Grenalpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. J'en avais même pas parlé. Cette passion est aussi dans le contact, la proximité. C'est vrai que souvent, on a des métiers qui sont très diversifiés où on a aussi des injonctions, on a toute une partie de finance, de gestion. Les jours où c'est un peu dur, j'avoue que ce que j'aime bien, c'est... C'est de dire, allez, je me prends deux heures, tant pis, j'enlève une réunion, etc. et je vais voir les équipes. Je vais sur le terrain, je vais me régénérer finalement au plus proche des personnes qui travaillent avec nous sur finalement nos enjeux.

  • Speaker #0

    Alors, quand vous parlez de votre rythme intense, que vous parlez de vos métiers, on sent que finalement... l'inattendu est au cœur de tout. Est-ce que vous pourriez nous donner un peu des... Déjà, quelles sont vos grandes difficultés que vous rencontrez au quotidien ? Parce que l'idée, ce n'est pas qu'on franchisse la porte là en se disant, ça a l'air facile en fait. Moi, demain, je le fais. Et surtout, dans l'état d'esprit que vous partagez avec nous, comment est-ce que vous potentiellement transformez ces difficultés en opportunités ? Facile la question.

  • Speaker #1

    Alors, sur le côté difficulté... Je pense que moi, un des sujets forcément sur le... Alors, tu peux déjà avoir la difficulté de se dire comment tu arrives à te positionner sur un certain nombre de postes pour gravir un peu ces échelons dont tu parlais tout à l'heure. Moi, aujourd'hui, ce que je ressens beaucoup, c'est un peu la pression que je me mets parfois, qui est aussi parfois un peu sous-tendue par la société, mais par rapport à mon équilibre aussi vie pro-vie perso. Moi, c'est un point, j'en ai parlé tout à l'heure, par rapport à mes enfants, qui est très important de me dire... Je veux voir grandir mes enfants, ça paraît un peu con comme ça, mais j'ai envie d'être présente pour eux et j'ai envie d'être là. Et finalement, il y a pas mal de fois où on se met soi-même des freins en se disant, ça, est-ce que c'est faisable ? Est-ce que vraiment, je vais pouvoir bien faire mon travail tout en tenant cet équilibre vie pro-vie perso ? Et en fait, une des difficultés, justement, c'est de réussir à mettre le bon curseur pour à la fois s'engager pleinement dans son travail, parce que je suis aussi quelqu'un qui aime bien quand les choses sont bien belles et je suis assez passionnée par mon travail. C'est une sphère qui est importante dans ma vie. Mais en même temps, ne pas se laisser totalement embarquer parce qu'en parallèle, il y a aussi la sphère privée qui est très importante pour moi. Et donc, trouver le bon équilibre entre les deux. Et je trouve que ça, c'est une difficulté qui est parfois un peu psychologique aussi, pas que physique, parce que finalement, c'est aussi apprendre à dire non à un certain nombre de choses, ce qui n'est pas toujours évident. Et savoir aussi se mettre des limites qui soient claires et mettre la limite aussi autour de nous. Donc ça, c'est pour moi, on va dire, les... plus gros risque, mais qui est un risque un peu inhérent aussi à ma personnalité, qui est de me dire quand je fais un truc, j'aime bien le faire à fond. C'est sûr que je suis un peu frustrée quand finalement le truc, je me dis que je pourrais le faire mieux, mais que si je voulais le faire encore mieux, il faudrait que je bouffe deux heures de temps avec mes enfants et qu'en fait, j'ai aussi envie de faire les deux. Donc, il faut trouver le bon milieu pour réussir à naviguer entre ça. Et ce n'est pas toujours... Parfois, on est un petit peu frustré de ne pas pouvoir être toujours à fond sur tout, mais c'est aussi la vie et je trouve que c'est un truc à apprendre à gérer.

  • Speaker #2

    Alors quoi en plus ? Si, je vais vous partager un petit secret. Parce que des fois, on parle de pression, on est en clôture d'appel d'offres, vous imaginez le truc. C'est 22h, on doit dématérialiser là avant minuit d'ailleurs, on est large. Non, maintenant on s'y prend en avance,

  • Speaker #1

    on s'y prend 24h en avance.

  • Speaker #2

    et le lendemain matin il faut être à 7h devant son PC avec un café je vous partage mon petit secret, c'est les fortune cookies vous connaissez ou pas en fait voilà c'est des petits gâteaux qui en soi n'ont pas de goût ils ne sont pas forcément très bons mais ils ne sont pas sucrés, enfin pas trop sucrés ceux-là en tout cas et à l'intérieur il y a des petits messages bienveillants avec beaucoup de positifs, c'est un peu comme quand on ouvre la papillote en mois de décembre donc voilà c'est trop bien et ça quand on est en clôture d'appel d'offres, qu'on a une pression de fou ou en gestion de crise un petit fortune cookie pour soi-même et pour les autres j'adore,

  • Speaker #0

    merci pour ces clips c'est trop bien,

  • Speaker #2

    donc voilà, si jamais vous avez un coup de mot venez nous voir avec Agnès on a des fortunes cookies merci pour ce partage,

  • Speaker #0

    en plus franchement ça a l'air d'être disponible pour tout le monde il y en a dedans, il y en a deux donc ton fortune cookie, ok tu ne m'attendais pas à cette réponse voilà Mais du coup, ça me permet de surfer parce que là, je sens qu'il y a un état d'esprit autour de ce sujet, de la difficulté et comment je fais avec cette difficulté. Et la question que j'avais envie de vous poser, c'est est-ce que vous avez... Alors, tu nous as parlé de ton fortune cookie, mais il y a peut-être d'autres rituels personnels, philosophies qui te permettent de garder le cap et de ne pas te laisser déborder. Notamment, tu parlais de la période de rush, de l'appel d'offres, mais il y en a plein dans vos métiers. des moments où potentiellement on se laisse un peu submergé. Donc quel est ton rituel ? Autre que le fortune cookie, philosophie, stratégie ?

  • Speaker #2

    Après, comme je l'ai dit, en exploit, notre métier, c'est de gérer des imprévus, c'est de gérer des crises toute la journée. Et donc je pense que c'est important d'avoir des rituels avec ces équipes d'exploit. Le café du matin, c'est super important. Des temps où on ritualise nos réunions d'exploit, nos réunions d'agence, nos moments. Et ce qui fait que... le fait d'avoir ces rituels-là, les VMS ou les quarts d'heure prévention, les QHP, on a ces rituels-là, et ce qui fait que

  • Speaker #0

    Ça nous laisse de la place pour faire place aux imprévus, justement, à la bobologie, à l'écoute. Donc ça, pour moi, c'est super important d'être à l'écoute des collaborateurs et de laisser place aux imprévus et vraiment d'accueillir chaque gestion de crise comme une opportunité de s'exprimer, une opportunité de communiquer, une opportunité d'écouter ses collaborateurs. Pour moi, c'est super important.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a... En plus ! Non, moi, je trouve que sur les moments où il y a énormément de pression, un des enjeux, finalement, c'est de la faire retomber. C'est de se dire comment j'arrive à prendre du recul et à me dire... Et parfois, la pression, on l'a tout seul, mais on l'a aussi à plusieurs. C'est de se dire comment, collectivement, on se pose et on dit, attends, on va prendre 5 minutes, là, on se pose, c'est quoi la priorité ? Comment on va prendre le sujet ? Et ça, en fait, pour moi, c'est vraiment un temps qui est important en solo ou en collaboration avec les personnes avec qui on travaille à ce moment-là, de réussir à se dire bon, là, on va se calmer, on va reprioriser, on va souffler un bon coup, on va faire un tour dehors, on va marcher 10 minutes et puis on revient. Et c'est des temps finalement de récupération qui sont nécessaires pour pouvoir aussi repartir dans une bonne dynamique. Tout à l'heure, je parlais aussi parfois de se mettre un peu la pression. Moi, je sais que je disais souvent à mes équipes, le mieux est l'ennemi du bien. Alors, c'est un peu facile, mais bon, parfois, on se met tellement la pression qu'on repousse la décision à plus tard. On se dit vraiment qu'en fait, à un moment, il faut trancher, il faut avancer. Et donc, c'est aussi ça parfois de se dire bon, là, le truc, il n'est pas parfait. De toute façon, quand tu es en train de rendre ton appel d'offre, qu'il arrive 24 heures avant et qu'il faut le déposer, à un moment, tu es là genre bon, oui, on pourrait encore faire mieux. Mais là, il va falloir le balancer. et c'est en fait finalement être assez d'accord avec ça et donc sur... Sur le côté, parce que depuis tout à l'heure, on parle de la place de la femme dans l'opérationnel. Il y a le fait de trouver sa place. Il y a le fait aussi d'avoir envie d'aller dans ces métiers-là. Et dans ces métiers-là, il y a aussi ça. Je pense qu'il faut avoir cette capacité à prendre du recul, à voir ce qui est vraiment un sujet prioritaire, ce qui est un sujet compliqué, comment on va le traiter. Et moi, je sais que j'ai vraiment une vision des choses qui est très optimiste. Vraiment, ce qui drive ma façon de voir les choses, c'est que c'est optimiste.

  • Speaker #2

    C'est peu de le dire, d'ailleurs. Je dirais qu'on te connaît ça un petit peu.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est un optimisme. Ce n'est pas un optimisme un peu niais, entre guillemets, parce que souvent, on voit ça comme c'est un peu enquête et content de tout. Non, moi, c'est quelque chose que j'ai forgé sur des expériences qui ont été assez difficiles dans ma vie, dans ma vie perso principalement. Et en fait, c'est se dire c'est quoi qui est grave ou qui n'est pas grave, en fait. Et on prend du recul et on avance ensemble sur les sujets. et je trouve que tout ça c'est aussi des états d'esprit qu'il faut qu'il faut avoir pour aller dans ces métiers-là, parce que comme tu dis, il y a quand même plein d'emmerdes. Et si à un moment, on n'aime pas gérer un peu les emmerdes ou on ne sait pas prendre du recul par rapport à celles-là, désolé, je parle très mal, c'est effectivement des métiers dans lesquels on peut se cramer. Et l'objectif pour personne, c'est de se cramer. C'est le point d'être aligné.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et d'ailleurs, si j'étais dans mon podcast juste avec toi, je te dirais qu'on s'autorise à dire qu'on est positive, sans trouver sa niais. on s'autorise à dire qu'on est gentil. sans trouver ça moche et nul et pas à la hauteur. Et c'est aussi ça que j'avais envie que vous véhiculiez aujourd'hui, c'est de se dire, je suis positive, je m'autorise à l'être et c'est un leadership que j'incarne aujourd'hui pleinement et je l'assume. Donc merci beaucoup de le dire, parce que probablement que ça fait écho chez certains ou certaines d'entre vous. Une question que j'ai envie de vous poser, parce qu'on a envie aussi au sein de One Man, je pense, de parler d'équilibre vie pro-vie perso, parce que c'est un sujet pour les hommes et pour les femmes du réseau. Est-ce qu'il y a des non négociables dans votre vie que vous protégez coûte que coûte ? Et comment vous maintenez cet équilibre vie pro-vie perso, mesdames ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'en ai déjà parlé, effectivement, non négociables. Donc moi, j'ai trois merveilleux enfants de 10 ans, 7 ans et 4 ans. Et donc, ils sont assez peu autonomes encore, globalement. Enfin, plus ou moins selon leur envie du matin. Pour moi, c'est vraiment non négociable d'être là pour les accompagner, pour être présente et être aussi avec eux. Non négociable, aussi mon ancrage familial, amical, sentimental. Ce sont des points pour moi qui sont vraiment importants et où je pense que si on veut avoir un bon équilibre, il faut savoir ménager ces différents aspects-là de sa vie, même si ce n'est pas facile. Est-ce qu'on y arrive ? Oui, c'est un petit jonglage. il faut y arriver, moi par exemple j'aimerais bien me remettre au sport un peu plus et pour l'instant j'ai pas encore réellement réussi à le mettre comme il faut dans l'agenda tout ça mais ça ça arrive, ça arrive, ma fille me faisait remarquer ça faisait longtemps qu'on avait pas fait une séance de yoga toutes les deux donc on va y aller mais voilà je pense qu'après oui alors le c'est bien Voilà, le Cébien Yoga, je me suis fait une double fracture de la cheville il y a un an et demi, où je me suis pété les deux maléoles à l'escalade. Donc effectivement, les gens autour de moi essayent de me dire de me calmer. Donc je me suis un peu calmée, mais je compte quand même me remettre un peu plus au sport que ce que je fais aujourd'hui. Donc voilà, les non négociables, pour moi, c'est ça. C'est les temps de vacances aussi, où justement, on est avec ses proches, on est avec ses amis, qu'il faut aussi savoir sanctuariser pour aussi avoir des vrais temps de respiration. Et moi, pour moi, c'est vraiment des choses qui sont primordiales.

  • Speaker #0

    Je ne vais pas revenir sur les non négociables, mais... qui sont dans l'agenda d'ailleurs. Mais moi, je vais vous parler des trois écologies. Vous savez, il y a l'écologie planétaire, qu'on connaît tous. Il y a les ressources naturelles qui ne sont pas illimitées. Il y a l'écologie sociale et organisationnelle, donc l'entreprise dans laquelle on vit. On vit dans un monde social, dans une famille. Et il y a l'écologie personnelle, où en fait, soi-même, nos propres ressources sont limitées. Elles ne sont pas illimitées. Et donc, il faut les protéger. Il faut protéger son écologie personnelle. Parce que si on ne protège pas, ça peut aller loin, en fait. Burnout, suicide, voilà. Donc vraiment, protégeons notre écologie personnelle, tout comme on protégerait l'écologie sociale et l'écologie planétaire. Donc voilà, j'aime bien ce petit graphique parce qu'on peut facilement l'avoir en tête. Et voilà. Donc, il faut des noms négociables, je pense, pour protéger son écologie personnelle.

  • Speaker #2

    Et toi, tu en as des noms négociables ? Ouais,

  • Speaker #0

    récupérer ma fille à 16h30 à l'école le vendredi. Et puis du sport, deux fois dans la semaine, c'est dans mon agenda.

  • Speaker #2

    Du coup, tu mettras dans l'agenda de Caroline. Voilà. Mais merci, merci beaucoup de les nommer, parce que effectivement, tu sais, le... Je vais devoir aller chercher mes enfants. Mais que vont penser mes collègues ? Merci beaucoup de dire que vous vous autorisez à le faire, que vous vous autorisez à mettre dans l'agenda le sport et toute autre chose qui vous appartient, mais que vous le mettez dans l'agenda, que vous y tenez et que vous êtes fixé. C'est non négociable. C'est, à mon sens, hyper important.

  • Speaker #1

    Alors, juste complète, dans mon agenda, je n'ai pas encore mis le sport, mais il y a le nom de mes enfants à peu près tout le temps. Sur les matins, alors moi, en plus, je suis divorcée. Donc ça rajoute un petit sujet vie pro, vie perso. Et donc, j'ai les matins où je les ai, les soirs où je les ai, où c'est noté, matin, soir, etc. Pour justement, l'agenda soit préservé sur tous ces moments-là que je veux passer avec mes enfants. Et bientôt, le sport.

  • Speaker #2

    Bientôt, le sport. Dès la sortie, là, tac.

  • Speaker #0

    Janvier,

  • Speaker #1

    janvier.

  • Speaker #2

    Alors, quand on vous écoute et qu'on est probablement assise dans la salle à se poser plein de questions de « est-ce que je suis capable ou non ? » Est-ce que ça vous aide ? déjà arrivé d'avoir la peur d'échouer, de ne pas être à la hauteur ? Et comment est-ce que vous avez fait avec cette peur et osé, finalement ?

  • Speaker #0

    J'ai eu des chefs qui n'étaient pas forcément très bienveillants. Il y a des chefs qui sont inspirants. On se dit « j'aimerais bien être comme lui quand je serai plus grande » . Et il y a des chefs qui, au contraire, on se dit « bon, il a des points positifs, mais il y a aussi des points où je n'aimerais pas être comme lui si demain je suis comme lui un jour » . je ne serais pas comme ça. Typiquement, ça, c'est un sujet où je suis allée chercher chez mes chefs inspirants. J'avais notamment un chef qui me disait qu'il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés. Je suis restée là-dessus. Que ce soit pour moi, pour mes équipes ou n'importe qui, il n'y a que ceux qui ne font jamais rien, qui ne font jamais de bêtises. Au contraire,

  • Speaker #2

    profitons d'un échec individuel et collectif.

  • Speaker #0

    pour une remise en question. Et c'est mon côté un peu qualité, plein de doutes, chèques, actes, vous voyez la roue là. C'est comment on en profite pour s'améliorer individuellement et collectivement. Donc il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés.

  • Speaker #1

    Moi l'échec, je trouve que c'est une question qui n'est pas évidente parce que pareil, tout le monde n'a pas la même vision de c'est quoi un échec. C'est juste, je n'ai pas remporté l'appel d'offres ou... ou c'est ma vie est en train de partir en lambeaux, ou c'est les deux en même temps. Et moi, j'ai une vision assez globalisante de tout ça. C'est-à-dire qu'à un moment, un vrai échec, ça serait vraiment, il y a tout qui part en vrille, il n'y a plus rien qui va. Et donc, c'est quand même une situation assez bout du rouleau. C'est vraiment difficile. Je pense qu'aujourd'hui, mes plus grandes peurs sur ces sujets-là, c'est plutôt de décevoir parce que j'ai envie de pouvoir accompagner les gens, c'est ce que je disais tout à l'heure, avoir de l'impact et en fait finalement C'est peur à un moment de ne pas réussir à trouver la bonne solution pour accompagner comme il faut les personnes. être à la hauteur à un moment de l'enjeu que je m'étais fixé ou qu'on s'était fixé de manière collective. Je pense que je n'appellerais pas forcément un échec global parce que tu peux avoir fait quelque chose globalement qui marche et ce n'est juste pas totalement aux attendus. Et moi, je pense que déjà, juste le côté ne pas être aux attendus, ça peut être quelque chose sur lequel travailler. Sachant que, juste pour la petite anecdote, moi, un de mes échecs, mais plutôt sur mon parcours, un jour, j'avais été recalée en dernière année d'école d'ingé, je voulais rentrer dans une formation. J'étais recalée parce qu'on m'a dit que j'étais trop optimiste. Il y avait sans doute d'autres raisons. Mais la version officielle, c'était un peu trop optimiste pour être ingénieur. Au début, ça m'a quand même un peu énervée. J'étais genre, quand même, j'aurais bien aimé faire le truc, etc. Et en fait, en y erreur, je suis allée dans un autre cursus sur de l'innovation, de l'entrepreneuriat que j'ai trouvé génial, où je me suis fait des amis formidables et tout. Donc en fait, super dynamique, qui me correspondait finalement beaucoup mieux. et en fait cet échec, c'était juste parce que aussi j'étais... pas aller sur, finalement, la chose qui était alignée avec ce que j'avais envie de faire. Et s'ils m'avaient pris, en n'étant pas, en fait, sur des sujets de vision, en fait, de ce qu'est un ingénieur, de ce que doit être le management, qui n'était pas dans la lignée de ce que je voulais faire, en fait, finalement, je n'aurais pas été alignée, je ne me serais pas réalisée comme il faut. Et en fait, c'est un échec qui était un échec, pour quelque part, la bonne cause, puisque, en fait, je n'étais sans doute pas forcément à ma place dans cet endroit-là. Et donc, c'est aussi savoir rebondir. C'est un peu ce que tu disais, c'est un succès reporté. Ce n'est pas forcément un succès, ne pas remporter la chose que tu avais voulu faire, mais c'est juste te rendre compte que ce n'était peut-être pas vraiment ça qu'il fallait faire. Et même quand on parle d'appel d'offres, on a perdu l'appel d'offres. Est-ce que le prix, de toute façon, ne serait pas descendu aussi bas ? Est-ce qu'on est aligné avec ce que le client a envie de faire ? En fait, à un moment, si ça ne fit pas, ça ne fit pas. Et puis, il y a d'autres opportunités. Concentrons-nous sur les opportunités qui sont alignées avec ce qu'on a envie de faire.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup. Une question que je me pose quand je vous... Donc là, on a traité le thème de l'échec. Mais souvent, quand on parle aux femmes, on parle de leur intuition. Est-ce que vous faites preuve d'intuition dans vos prises de décision ? Et là, vous avez le droit de me dire pourquoi tu parles d'une femme.

  • Speaker #1

    Non, mais je pense que pour moi, l'intuition, c'est un point qui est important. Je ne me fie pas que à mon intuition. C'est-à-dire qu'à un moment, il y a un petit côté ingénieur derrière tout ça. Et j'aime bien avoir les différentes options, les points rationnels, etc. Pour moi, l'intuition, elle vient plutôt quand tu n'arrives pas à trancher ou quand tu ressens quelque chose. En fait, si tu ressens quelque chose qui ne va pas, même si rationnellement, les choses vont, on va dire sur le papier, tout est coché. Là, moi, j'ai appris aussi par des expériences qu'il vaut mieux quand même s'écouter dans des expériences pro. Ou en fait, tu te dis, j'avais un moment des profils qui postulaient. Je me disais, la personne est tout bien sur le... tout bien vraiment, le CV, au moment de l'entretien, ils ont dit tout ce qu'il fallait, c'est bien. Mais il y a un truc qui me chagrine, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, il y a un truc qui ne va pas. C'était il y a longtemps, mais on avait pris la personne, c'est quand j'étais chez Vinci, et en fait, c'était le pire recrutement qu'on ait jamais fait, parce qu'en fait, il y avait aussi une prise de position qui n'était pas la bonne, une posture qui n'était pas la bonne avec les collaborateurs, c'était quelqu'un finalement d'un peu haut teint, etc. Parfois, on ressent des choses, on ne sait pas forcément expliquer. Il faut aussi savoir écouter ça. Et ça, ce n'est pas toujours valorisé. Je trouve que ce sont des points qui sont quand même importants. Donc, je dirais un mix des deux. Un peu de rationnel et aussi de l'intuition.

  • Speaker #0

    La question est super intéressante parce que quand on est manager, des fois, on a des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. On doit licencier quelqu'un, par exemple. En fait, moi, je travaille sur ce que j'appelle… Je vous donne encore un petit tip.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est le triangle identitaire. Donc en fait, vous imaginez un triangle, d'accord ? Il y a trois côtés. Il y a un côté, c'est Aurélie perso, d'accord ? Donc maman, deux enfants, qui a un parcours Mayotte, pays en voie de développement, donc sensible sur ces sujets-là. Voilà, Nouméa, l'ancrage social, syndical. Ma vie perso, mon ancrage à moi. Il y a Aurélie experte. Donc Aurélie experte. C'est QSE. QSE, éthique, qualité, sécurité. Ça peut être des noms négociables, ces points-là. Et il y a la Aurélie en fonction. Je suis DG de Citalion, je suis directrice d'agence, j'ai un mandat social. Et en fait, il faut que dans chaque prise de décision, ce triangle soit équilatéral. Il faut qu'à chaque fois, je sois claire et que je puisse donner du sens à ma prise de décision. Je licencie, je prends la décision de licencier. un collaborateur ou une collaboratrice, mon triangle est équilatéral. Je sais pourquoi je prends cette décision-là. Et donc, un jour, mon chef, je lui dis, j'ai une décision à prendre sur un licenciement, justement. je lui explique mon triangle identitaire. Voilà pourquoi, les plus, les pour, les contre. Il est quand même jeune papa, il vient d'avoir un troisième enfant, sa femme ne travaille pas, c'est compliqué. Mais entre ça, il a consommé de la drogue. Mon chef m'a dit, Aurélie, laisse parler ton ventre. Là, on revient un peu sur le côté intuition. Quand il m'a dit ça, il y avait plein de choses subtiles derrière. Il y avait un peu le « je te suivrai, n'importe quelle décision que tu prends » . Donc moi, j'avais une sensation de « il a confiance en moi » . Moi, je lui fais confiance parce que je sais que n'importe quoi qui se passera derrière, il me soutiendra. Moi, dans ma décision, parce que la décision que j'ai prise, elle est bonne. Donc en fait, les planètes s'alignent. Et donc, je prends cette décision-là. Parce que quand on est manager de 250 personnes, des fois, on a des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. C'est important d'être aligné, que notre triangle soit équilatéral pour prendre les bonnes décisions qui ont du sens, qu'on peut expliquer.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup de parler de ce triangle, parce que je trouve que ça permet vraiment de prendre du recul, notamment sur le côté « moi Aurélie qui prends une décision qui va impacter quelqu'un » , le côté très empathique. Et en même temps, on sent que l'expertise et ta posture, ça permet de rééquilibrer la décision. Merci pour ce partage et je trouve que c'est applicable dans tous les domaines de la vie.

  • Speaker #0

    Avec vos enfants !

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour ça ! Alors, j'imagine que le chemin n'est pas toujours si simple, n'a pas été si aligné, si droit, si facile. Est-ce qu'il y a un message que vous répétez, un principe, un mantra que vous avez pour vous guider dans ces moments d'incertitude ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors pas forcément de mantra, comme je disais, c'était dans l'incertitude sur la façon de se projeter dans les métiers, d'avancer.

  • Speaker #2

    Ouais, d'avancer quand tu as un chemin qui semble incertain, que tu ne sais pas vraiment où aller. Est-ce que tu as un tips par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un peu ce que je disais tout à l'heure sur le côté optimisme. J'ai tendance à penser que voir les choses du bon côté, ça nous permet quand même de... d'être dans une démarche qui soit positive. Et donc, je pense que ma vision, d'une manière générale, c'est de me dire, voilà, quels sont les choses, quel est le chemin dans lequel je vais le plus me réaliser, le plus s'impacter. C'est un peu ce que je disais en introduction tout à l'heure. Et on va dire, c'est plutôt ça, moi, mon mantra, c'est de vérifier, on va dire, aux différents points que je suis alignée. Alors, c'est effectivement peut-être avec ce triangle, quelque part, dans les décisions que je prends et dans les chemins que je prends pour pouvoir avancer.

  • Speaker #0

    En fonction de mon triangle identitaire, je peux en avoir plusieurs. L'Aurélie, perso, elle aurait envie de dire, en parlant de l'échec, il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés. Après, il y en a un autre de mantra que j'aime bien, c'est tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut sortir la poubelle. C'est hyper concret, en fait, et c'est vrai pour la santé et la sécurité. C'est vrai pour les relations sociales et ça demande vraiment du concret. Donc ça, c'est un mantra qui me tient à cœur. Et puis, bien sûr, il y a « Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants » . C'est tellement vrai et ça, ça rejoint avec la Convention des entreprises pour le climat que j'ai pu suivre. Et quelque part, c'est aussi dans ce mantra, comment faire grandir nos collaborateurs et collaboratrices dans l'aventure humaine.

  • Speaker #2

    Merci. Pour terminer sur cette partie de votre place, votre état d'esprit en tant que dirigeante dans l'opérationnel, est-ce qu'il y a une leçon que vous avez envie de partager avec nous ? sur le fait de suivre cette voie malgré les obstacles, malgré les difficultés. Et est-ce que vous avez envie de la partager avec nous ? Ouais, on est sur des trucs très proches.

  • Speaker #1

    Méditation. Non, mais je pense que c'est un peu l'objet de cette interview aujourd'hui. En fait, je pense que l'idée, c'est vraiment de rester authentique. Parce qu'en fait, notre légitimité de chacune et de chacune d'entre vous dans vos métiers, elle se fait par rapport à qui vous êtes. Et si vous êtes aligné, si vous êtes serein, on va dire, par rapport à l'expertise que tu disais, si vous savez ce que vous apportez, si vous savez ce que vous voulez donner. Si aussi vous êtes clair sur vos limites, c'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure, les non négociables, etc. En fait, vous serez authentique et en étant authentique, vous irez aussi sur les postes qui vous conviendront ou pas. C'est un peu ce que je disais tout à l'heure. Tout le monde n'a pas non plus envie de faire de l'opérationnel, comme tout le monde n'a pas envie d'aller faire de la comptabilité ou d'aller faire des RH. Et à un moment, c'est s'écouter et se dire, moi, comment je m'écoute et comment je reste authentique ? Et de toute façon, si à un moment, vous n'êtes pas authentique, vous, vous allez vous sentir pas bien dans votre métier. Et en plus, pour de vrai, vous ne serez sans doute pas très performant dans ce qu'on vous demande de faire parce que ça ne sera pas aligné avec ce que vous voulez faire. Donc c'est là où je trouve que c'est un point qui est important.

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai, souvent je dis qu'il faut être aligné tête-coeur-corps. Voilà, les trois, il faut que ce soit cohérent. On ne peut pas aller la tête d'un côté, le cœur de l'autre et le corps de l'autre. Voilà, il faut être aligné tête-coeur-corps, donner du sens. Et puis toujours, moi, dans mon management du quotidien, c'est être juste et équitable. C'est le management juste, c'est l'écoute.

  • Speaker #2

    Merci, parce que c'était ma question aussi. En quoi tout ce que vous nous avez dit insuffle peut-être un vent différent par rapport à des leaderships que vous avez connus ? Si vous deviez décrire votre style de leadership, pour aussi donner des clés concrètes à votre manière de fonctionner dans un contexte opérationnel, comment vous le décririez ?

  • Speaker #0

    Là, comme ça, j'aurais envie de dire que je suis plutôt dans un leadership, dans un management participatif, contributif. Comment je peux t'aider ? Comment je peux t'aider au quotidien pour améliorer ? Comment être plus performant ? De quoi tu as besoin ? Et je vais me plier en quatre pour t'aider. Et puis, sache que je serai toujours là pour toi quoi qu'il arrive.

  • Speaker #2

    À l'image de ton chef.

  • Speaker #0

    À l'image de mon chef,

  • Speaker #1

    qui était inspirant.

  • Speaker #0

    J'en ai vu plusieurs comme ça, j'ai de la chance.

  • Speaker #1

    J'aime aussi ce sujet-là, parce que mon leadership, mon management, est quand même aussi très collaboratif dans le fait de travailler ensemble. Je trouve que c'est très important, ce que je disais tout à l'heure sur l'authenticité, sur la transparence aussi, sur vraiment la clarté du message et de se dire les choses. Parce que parfois, ce n'est pas toujours toutes les sociétés. Et pour le coup, j'étais aussi très alignée avec Denis, qui n'est pas... Le cadre classique, on va dire, non plus. Non, mais de tous les dirigeants, il faut se le dire. Que tu ne l'aies pas pris pour toi tout à l'heure. Que tu n'aies pas pris le petit coup pour toi tout à l'heure. Mais je trouve que c'est très important de pouvoir donner la vision et que parfois, on a quand même dans certaines structures, et ça peut être le cas parfois chez Suez, selon dans quelle partie de Suez vous êtes aussi, d'être vraiment dans un partage global des informations et de ne pas... que les collaborateurs et la sensation qu'on ne leur dit pas tout, etc. Enfin, il n'y a pas de secret, on travaille tous ensemble, on est là pour avancer. Et donc, moi, je trouve que c'est très important d'avoir ce côté de management collaboratif et de vision avec un sens. Donc, un des points qui a été très... Parce que là, comme je viens de changer de poste, j'ai mes anciens collaborateurs qui ont pu me faire un peu leur retour sur les six années qu'on avait passées ensemble. Et je pense que... Ce qui m'a le plus marquée, c'est les collaborateurs, certains qui m'ont remercié en disant en fait, ça m'a vraiment permis de me recentrer. Et souvent des hommes qui ne se le permettaient pas. Ce n'est pas forcément que la structure ne leur permettait pas. C'est que je pense que quand on insuffle un leadership bienveillant de communication, d'empathie, ça permet aussi aux gens d'oser venir parler de certaines choses. et de pouvoir changer des comportements qui, finalement, étaient aussi pas bons pour eux. Moi, j'ai un de mes collaborateurs, un des anciens, qui m'a dit « Je me suis enfin autorisée à aller chercher ma fille une fois par semaine. » C'est un peu toi, ton non négociable. Mais en fait, lui ne s'était jamais autorisé à avoir ce non négociable-là. Et finalement, le fait que moi, je sois très claire sur le « Non, mais en fait, les gars, moi, à 18h, je vais chercher ma fille, enfin mes enfants. » En fait, c'est un truc où ils se sont dit « Ah ouais, en fait, c'est possible. En fait, j'ai le droit de le faire. » Et en fait, ça n'empêche pas le fait que tu as des résultats à faire. Tu as une mission dans l'entreprise. Tu dois effectivement faire les deux, mais ça ne t'empêche pas d'avoir ce non négociable qui te permet d'avoir cet équilibre qui est important. Et effectivement, quand ils m'ont dit grâce à toi, entre guillemets, alors pas que moi, mais aussi à l'organisation qu'on a mis en place de façon plus globale avec les autres managers de l'agence, j'ai pu me réaligner et j'ai pu avoir cet équilibre qui fait aussi que pour nous, j'ai aussi des collaborateurs où la concurrence avait voulu aller les chercher. Ils m'ont dit non, moi, je n'y vais pas. J'ai un super équilibre dans cette boîte, je ne vais pas aller dans une autre.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup de partager ça. J'ai deux dernières questions pour vous et après, on passe aux questions de la salle. Est-ce que vous avez un conseil à donner aux personnes qui auraient envie de sauter le pas, d'aller se lancer dans les métiers opérationnels que vous avez envie de partager ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, en fait, si j'avais un conseil, c'est vraiment de se renseigner. C'est-à-dire qu'en fait, si jamais vous voulez aller dans l'opérationnel, souvent, on a quand même... des images, des idées reçues sur plein de sujets. Et en fait, la meilleure manière de déconstruire cette idée préconçue, c'est de poser la question réellement à la personne qui fait le métier ou à plusieurs personnes qui font le métier et dire, en fait, pour de vrai, comment tu fais ? Est-ce que ça marche ? Et aussi savoir que ce n'est pas parce qu'une personne le fait d'une certaine manière qu'on ne peut pas le faire différemment aussi. Donc, c'est vraiment se poser la question, se dire, au fond, de quoi j'ai envie ? Qu'est-ce qui me nourrit ? Qu'est-ce qui me donne envie de me lever le matin ? Et qu'est-ce qui va me donner de l'énergie ? Et après, se dire, OK, est-ce que là, j'ai visé ce poste-là ? Poser la question. Je reviens un peu à l'authenticité. C'est-à-dire qu'à un moment, si vous faites un entretien pour un poste, s'il y a un sujet qui est vachement important, par exemple, si le vendredi soir, vous voulez aller chercher votre fille, et que pour vous, c'est un incontournable, et que vous ne le dites pas parce que vous dites si je le dis, je ne vais peut-être pas avoir le poste. quelque part, il y a déjà un peu le souci, parce que ça veut dire que vous vous mettez déjà une barrière. Et en fait, la question, c'est peut-être de dire, moi, dans mon équilibre global, j'ai besoin de ça. Est-ce que c'est faisable dans ce poste-là ? Comme ça, vous savez tout de suite si ce n'est pas faisable ou si c'est faisable. Enfin voilà, je trouve que ce côté de se renseigner de façon assez ouverte, d'être authentique et de finalement pas avoir peur de se positionner, parce qu'en fait, on peut aussi faire les choses différemment. On peut trouver des équilibres. Enfin moi, globalement... Il y a plein de gens qui m'ont dit, écoute, maman diversée de trois enfants, es-tu bien sûre de vouloir prendre un poste un peu plus important alors qu'en plus, ils sont encore petits ? Ben ouais, j'ai envie parce que j'ai travaillé sur ce que j'ai envie d'avoir dans ma vie professionnelle, ce que je peux potentiellement apporter, comment je me donne de l'énergie. Et en fait, pour moi, c'est quelque chose qui me correspond. Mais il faut aussi se poser réellement la question.

  • Speaker #0

    Rien de plus si ce n'est oser. Voilà, juste oser. Et puis, le train, il passe. Et puis, on monte dans le train. Et puis, au pire, on prendra le train suivant.

  • Speaker #2

    Et peut-être toi, Aurélie, pour terminer, est-ce qu'il y a un livre, un podcast, une citation ? Moi, j'adore poser ça pour continuer l'aventure ensemble après ce joli moment ensemble. Est-ce que tu veux nous partager une ressource qui a transformé ta vision du leadership ou t'aide à garder le cap ? Je vais encore vous partager un petit tips.

  • Speaker #0

    J'ai un livre que j'aime beaucoup, ça s'appelle Le leadership au féminin de Elena Foures, qui a plein de tips, comme ce que je vous ai raconté aujourd'hui sur le triangle identitaire. C'est un livre qui m'a vraiment accompagnée dans mon rôle de manager de terrain. Et en fait, ce que je vous propose, c'est que je le mette à dispo et que, vous savez, l'histoire du livre où on peut mettre à l'intérieur chacun une petite fiche avec ses impressions, son nom, et puis comme ça, il sera signé de toutes et tous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas que pour les femmes, c'est aussi pour les hommes.

  • Speaker #1

    Oui. Je voulais justement rebondir là-dessus sur le côté aussi des hommes parce qu'on a beaucoup parlé. Et en fait, tout ce qu'on a dit aujourd'hui, pour moi, c'est quelque chose qui s'adresse. Alors effectivement, c'est dans le cadre du réseau Women's. C'est un peu ce que vous avez dit tout à l'heure en introduction. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qu'on a dit qui aujourd'hui s'appliquent aussi à beaucoup d'hommes qui ne se retrouvent pas non plus forcément dans la vision qu'on peut avoir du leadership opérationnel. les exemples que j'ai donnés c'était des collaborateurs masculins qui au fond avaient envie de mettre de la place à leur vie perso mais ne l'autorisaient pas parce que c'est aussi mieux perçu quand la femme dit à 17h je dois aller chercher mes enfants que l'homme qui dit à 17h je dois aller chercher mes enfants on avance doucement sur ces sujets là mais il y a aussi une une conscience un peu globale de tout le monde, un sexisme ordinaire sur le l'homme quand même, il devrait rester au travail. Elle fait quoi ? Pourquoi il doit partir à 18h ? Sa femme, elle ne peut pas y aller, quand même. Et que l'homme, finalement, ose aussi dire non mais en fait, moi j'ai envie d'aller chercher mes enfants et puis j'ai envie d'avoir un management bienveillant et j'ai envie de faire les choses différentes. Je trouve que c'est aussi important de se dire que tout ce qu'on s'est dit, en fait, ça marche aussi pour les hommes et que finalement, je trouve que le... Le fait d'ouvrir des modalités différentes qui, encore une fois, ne peuvent pas correspondre aussi à... Il faut s'adapter à son contexte, à ses besoins. Tout le monde n'aura pas le même type de discours. Mais savoir que ça existe, qu'on peut faire les choses différemment, qu'on soit finalement un homme ou une femme, je trouve que c'est important.

  • Speaker #2

    Et merci beaucoup de partager ça parce que c'est vraiment l'objet de tout le travail que fait One Man. C'est aussi de déconstruire les modèles de leadership. One Man travaille également sur le sujet de la parentalité et la parentalité c'est bien sûr pour les hommes et pour les femmes et de comment on intègre il faut savoir que 80% des salariés sont des parents donc ça touche globalement tout le monde et merci de dire que tous les tips les autorisations que vous nous avez partagées c'est pour tout le monde et bravo aux hommes qui sont dans la salle j'espère que vous allez pouvoir aussi s'aimer et dire que One Man on n'a pas que des talks sur les morning routines mais qu'on parle de plein d'autres choses

  • Speaker #1

    Comment faire lorsqu'on est confronté lors d'un entretien à des propos limites ?

  • Speaker #0

    notamment au sujet de l'organisation pro-perso.

  • Speaker #1

    Oui, alors après, ça dépend un peu de la personne en face. J'ai envie de dire, si la personne en face qui te passe l'entretien, c'est le manager, si jamais tu sens que vous n'êtes pas aligné sur les sujets, il ne faut sans doute pas aller là-bas. Non, mais parce qu'à un moment, si la question justement est comme ça, c'est quelqu'un avec qui tu vas travailler tous les jours et je trouve que ça peut être réellement bloquant. Moi, aujourd'hui, dans mes entretiens... C'est un peu ce que je disais tout à l'heure, le cas de dire j'ai trois enfants, je veux les voir. Les soirs où je les ai, il y a une partie en plus du temps où ils sont chez leur père. Ce n'est pas vraiment mon projet initialement, mais quand je les ai, je veux pouvoir les voir. Ça met des contraintes sur ta vie pro de base. Ça a été un peu la question que je me suis posée. Est-ce que j'en parle dans les entretiens de façon très ouverte ou est-ce que je ne le dis pas trop et puis à la fin je dis « Ah, au fait ! » Les lundis soirs et mardis soirs, ça serait bien que je sois à la maison. En fait, j'ai pris le parti d'être très transparente sur le sujet et de dire, voilà, moi, c'est un des sujets qui me pose question. Parce que souvent, il y a quand même ce sujet-là de dire, je veux pouvoir avoir cet équilibre. Je pense que c'est faisable. Est-ce que c'est un sujet ? Et une des réponses que m'avait fait une RH que j'avais trouvée très bien, qui m'avait dit, non, mais Caroline, en fait, tu t'en fais toute une histoire, mais c'est un peu ce que tu disais, il y a 80% de gens qui sont des parents. en fait t'es en train de demander de rentrer à 19h le soir où t'as tes gosses franchement c'est pas enfin Ce n'est pas vraiment un sujet. Donc parfois, je pense qu'on se met aussi nous-mêmes la barrière parce que c'est un peu ce que je disais tout à l'heure, on aimerait pouvoir donner plus. On a l'impression que ce n'est pas suffisant, ce qu'on va donner en gardant ces non négociables. Mais en fait, j'ai envie de dire, si on est efficace et qu'à côté, on fait bien notre boulot, il n'y a pas de raison que ce soit bloquant. Donc voilà, c'était la réponse. Et c'était plutôt la RH qui m'avait dit, non mais en fait, toi, ça te paraît très compliqué parce que tu... Tu sais que c'est le sujet. Quand on m'a parlé de comment tu... Voilà, tout à l'heure, quelle est ta peur ? Enfin, il y a beaucoup de sujets à me dire comment je vais gérer ça. Et comme moi, c'était ma peur, je le retranscrivais dans l'entretien. Et en fait, à un moment, ça a été aussi de se décomplexer sur le sujet en disant, comme tu dis, on est 80% de parents. C'est normal que les gens veuillent aller... Donc, en fait, juste, j'ai des enfants. J'ai des enfants, point. Et après, je n'ai jamais senti le sujet qui n'était pas totalement ta question, mais qui peut l'être pour certains qui n'ont pas encore d'enfant. Le sujet, t'es une femme, t'as 27 ans, t'as pas d'enfant. Est-ce vraiment une bonne idée de t'embaucher ? Moi, j'ai aussi ressenti que c'était plus moi qui m'éveillais. Après, j'ai eu des managers qui étaient pour la plupart très bienveillants. Je n'ai jamais eu à faire face à quelqu'un qui m'a dit « Non, tu es enceinte. Vraiment, ça va être compliqué. » J'avais plutôt des gens très bienveillants autour de moi et pourtant, je me mettais la pression. Je me rappelle à chaque fois que j'annonçais que j'étais enceinte, je m'étais mise avant la pression en me disant « Mais comment on va faire ? » pendant ces quatre mois, qui va s'occuper de ça et comment on va s'organiser. En fait, je me mettais la pression limite toute seule. Alors que pour de vrai, quand je me suis pété le pied, j'ai été absente pendant quatre mois, du jour au lendemain, et il n'y a pas vraiment eu le choix. J'ai appelé Denis, j'étais dans le truc des pompiers. J'ai dit, demain, je ne vais peut-être pas venir. A priori, le pied, il est comme ça. Donc finalement, un congé mat, ce n'est pas si long. Et puis comme les hommes vont le faire aussi.

  • Speaker #0

    Je vais juste rebondir parce que ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est deux choses. La première chose, c'est un, déjà, t'es mère et tu l'as assumée. Mais la deuxième chose qui me semble fondamentale dans ce que tu viens de dire, c'est quand vous sentez que l'écosystème en face ne sera pas réceptif à vos besoins, autorisez-vous à ne pas y aller. Et ça, je trouve qu'au travers de toutes les interviews que j'ai pu faire, c'est comment finalement je me fais confiance à me dire que cet écosystème-là ne sera pas OK pour moi. Il y a plein d'écosystèmes, il y a plein de beaux écosystèmes qui seront prêts à accueillir vos besoins. Et ça, parfois, quand on cherche un job, quand on est dans la peur de ne pas trouver la prochaine opportunité, on ne s'autorise pas ça. Alors qu'en fait, quelques mois plus tard, quelques années plus tard, finalement, on se dit, mais en fait, je le savais que ça allait être soit très positif, soit très négatif. Donc voilà, deux choses que je retiens.

  • Speaker #2

    Juste pour compléter, autorisez-vous et alertez. Je pense qu'aujourd'hui, on a des moyens d'alerte aussi en fonction du niveau. Parce que moi, j'ai malheureusement eu à vivre des situations où j'avais un patron qui était hyper malveillant, voire même très, très malveillant. C'est aussi pour ça que j'ai quitté la France et que j'ai saisi l'opportunité de la réunion. Donc, merci, j'ai envie de lui dire. Donc, aujourd'hui, il n'est plus dans le groupe. Non, mais toi, pour toutes les... S'il y a aujourd'hui des jeunes femmes qui sont dans la situation dans laquelle j'ai eu été quand j'avais 25 ans, j'ai envie de dire qu'aujourd'hui, on a les moyens d'alerter sur des situations qui... peuvent être malveillantes. Et donc, autorisons-nous à dire non, oui, c'est un fait.

  • Speaker #1

    Mais on peut aussi s'autoriser à aller à l'air. Comment tu as réagi à ce moment-là ? Pour aller plus loin dans la question, ce que tu dis, il était malveillant. Je ne sais pas si tu as un exemple que tu peux partager. Et puis, toi, comment tu as réagi ? Comment t'as été peut-être accompagnée ? Ou est-ce que tu t'es retrouvée toute seule ?

  • Speaker #2

    J'étais toute seule. J'étais la seule femme dans le Codire. Les seules fois où je faisais de la boxe à haut niveau. Je lui disais, je ne peux pas être à Paris ce soir parce que j'ai un entraînement de boxe super important. Je lui disais, c'est pas toi qui fixes la date du Codire. Je te dis juste que le soir, je ne pourrais pas être là. Le Codire, je serai là, mais pas le soir. Donc limite, voilà. situations, par exemple, c'est quoi le code de ton portail ? Non, mais des trucs, des situations, on ne peut même pas imaginer, en fait. Mais, heureusement, je pense qu'aujourd'hui, on n'a plus ces situations-là. Voilà, ça, c'était, j'avais 25 ans, c'était il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    Alors, je pense, contrairement à ce que je pense, que ça peut arriver encore. Et donc, pour toutes les personnes qui sont là et qui peuvent nous écouter, je pense que c'est important de dire, malheureusement, je pense que ce type de situation peut encore arriver. Pas forcément d'un hiérarchique, potentiellement aussi d'une personne, un père, un collègue, etc. Et donc, ne pas hésiter, effectivement, c'est inadmissible. Il ne faut pas hésiter à le remonter. Si jamais vous ne vous sentez pas à l'aise, si c'est votre manager, bypassez. Si jamais vous n'êtes pas à l'aise aussi pour en parler, il y a les RH, il y a la filière éthique. Comme tu dis, en fait, il y a des relais. Mais moi, j'avais un exemple qui était bien moins important que toi. Une fois, je vais à une audition, je suis là parce que je suis l'experte sur le sujet de la mobilité électrique. Donc je suis là pour apporter un peu la caution à la mobilité électrique. Je suis quand même la petite jeune, la seule femme. Et il y a un des directeurs qui était là. Alors, tous qui sont là depuis très longtemps. Et il y en a un qui commence à faire des blagues. Il se fait, c'est bon, on va pouvoir gagner. Caroline va faire une petite danse, machin. Et puis, le truc qui sera dans la poche. Et moi, je me suis fait... Parce qu'à l'époque, je savais aussi moins bien, je pense, répondre à ce genre de choses. Donc, petit sourire gêné. Et en fait, je me suis rendu compte qu'il n'y en a aucun autre qui a... parler à ce moment-là. Le soir, après, j'étais avec un des autres directeurs, qui était un gars super, qui vient me voir, qui dit « Ah putain, tout à l'heure, c'était un peu limite, il n'aurait pas dû te dire ça, je suis vraiment désolée. » Donc, démarche positive, mais démarche un peu incomplète, parce qu'en fait, il n'en a pas parlé. Non, mais il ne l'a pas dit sur le coup, il n'en a pas parlé. Alors oui, c'était aussi il y a 15 ans, mais je pense que malheureusement, ce genre de petites remarques, ça peut encore exister. Et donc, n'hésitez pas, c'est pas facile, d'autant plus quand on est plus jeunes parce qu'on a... On a été moins confrontés, donc le sourire gêné, on a l'habitude quand on marche dans la rue et qu'on se fait apostrophé, qu'on fait la même. En fait, il ne faut pas hésiter à le remonter ou à dire, en fait, non, tu ne peux pas parler comme ça. Et au pire, il dira, là, tu es une hystérique. Alors, écoute, on a l'habitude, ce n'est pas grave. Mais c'est important.

  • Speaker #0

    Je vais faire la pub pour One Man qui traite également de ce sujet-là. Voilà, donc c'est tout. plein de thématiques aussi vastes. Est-ce qu'il y a d'autres questions que vous avez envie de poser ?

  • Speaker #1

    Comment est-ce que vous vous entourez ? Est-ce que vous faites confiance ? Alors, au boulot, moi, j'ai toujours eu des équipes qui étaient super, que je n'avais pas forcément embauchées. Les choix avant avaient été très bons. Je pense qu'un des enjeux, c'est de vraiment être avec une dynamique qui est positive, bienveillante. Et dans un groupe de pères qui est accompagnant. Tout à l'heure, je parlais de ma cheville. J'ai été accompagnée à la fois par mes pères, par ma hiérarchie, par mes équipes aussi qui ont beaucoup été là. Effectivement, je trouve que c'est super important d'être bien accompagnée. Après, c'est le niveau de transparence que vous voulez mettre avec eux. Moi, j'ai ce côté où je suis vite assez proche avec les gens. Et donc, c'est important pour moi de me faire entourer. Et dans la vie perso, j'ai un peu les multi casquettes, mais j'ai aussi la capacité à déclencher les différents cercles amicaux. C'est aussi pour ça que c'est super important de garder ces différentes sphères. Et le fait de finalement savoir aussi lever la main. En fait, moi, c'est aussi quelque chose qui clairement m'a sauvée. Lever la main à la fois côté pro, avec toutes les gens qui m'entouraient et pour dire en fait, j'ai ça qui m'arrive et en fait, j'ai besoin d'aide. Et parlons-en. Il faut savoir aussi le dire. Et après, c'est une question de personnalité, mais savoir lever la main et dire qu'on a besoin d'aide. Et aussi avoir les cercles d'amis, les cercles de proches qui peuvent nous accompagner. Parce que quand on a un sujet pro qui va mal, parfois, c'est bien d'en parler un peu. à la maison. Et puis parfois, quand tu as des problèmes à la maison, c'est bien d'en parler aussi un peu avec nos collègues pros qui ne connaissent pas forcément trop cette partie-là de notre vie. Donc, voilà. Moi, j'ai une vision assez globale de ma vie où les différents mondes interfèrent. Tout le monde n'a pas cette vision, mais je trouve que c'est des points, en tout cas, qui, moi, m'aident

  • Speaker #2

    Pour le coup, mes filles sont un peu plus grandes maintenant. Elles ont 10 et 15 ans, donc elles sont relativement autonomes. Zoé, qui a 10 ans, elle va à l'école toute seule, elle revient toute seule. Elle va au judo en vélo. Aujourd'hui, c'est plutôt sain. Mais il y a encore trois ans, j'ai la chance d'avoir un mari qui est exceptionnel, qui est très souvent à la maison. Il est en home office tout le temps. Par contre, quand il part, Il part deux mois, là, par exemple. En ce moment, il a Mayotte pendant deux mois parce qu'il a gardé du business à Mayotte. Et en fait, il y a encore trois ans, je prenais une fille au père. Et ça, c'est un super deal pour les jeunes mamans qui sont seules ou avec un mari qui n'est aussi pas très disponible. Et ça permet d'avoir aussi quelqu'un qui... qui parlent anglais à la maison, donc tout le monde s'y retrouve. On avait choisi anglais, à chaque fois on a pris des irlandaises, parce que c'était européen, donc très pratique. Et voilà, je peux vous donner plein de conseils là-dessus, parce que je suis experte en filles au père. Donc voilà, c'est aussi une bonne organisation. Après, je sais que toi, Émilie, c'est bien aussi, parce que vous avez choisi le 90%, 80%, 90%. Voilà, et ça, je trouve que c'est bien que chacun... chacun soit à 90%, comme ça, tu as une journée tous les 15 jours, un mercredi pour s'occuper des enfants. Je trouve que ça, c'est un super deal aussi. Et en termes d'équité ?

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à un forum auquel j'avais participé il y a 13 ans, Elle Active, je ne sais pas s'il y en a qui ont entendu parler de ce forum. Et j'étais allée en toute jeune ingénieure à une présentation, et la personne qui parlait avait dit... « Mesdemoiselles, si vous devez retenir dix choses pour évoluer dans le monde professionnel, la première chose, c'est choisissez votre conjoint pour qu'il vous accompagne dans votre ambition. » Et moi, j'avais dit Réa que ça va, on n'est pas dans les années 60, je n'ai pas besoin d'un conjoint pour évoluer, pour faire ce que je veux. Et maintenant, après les deux enfants plus tard, je me dis qu'en fait, finalement, elle avait raison. Et en fait, au même titre que Chirac a été... propulsée grâce à Bernadette avec une femme de l'ombre, je me dis que c'est aussi intéressant de se questionner comment on s'autorise, nous femmes, à choisir le bon conjoint pour nous accompagner dans la vie,

  • Speaker #1

    pour atteindre nos ambitions, mais de couple, l'un et l'autre.

  • Speaker #0

    Comment faire quand on rencontre des difficultés à poser le cadre ? lorsqu'on a un statut justement de cadre et qu'on n'est pas parent, comment est-ce qu'on arrive à mettre la limite pour faire, par exemple, des activités sportives ?

  • Speaker #1

    Alors, tu as raison, je trouve, de le souligner. Alors ça, je pense que c'est un peu notre rôle à tous de déconstruire ça. On ne va pas le faire en claquant des droits, mais je pense que c'est effectivement un truc super important. Toi, tu disais tout à l'heure avec la boxe, c'était un peu le cas. mettre aussi ta limite et dire en fait j'y vais et moi-même je me rends compte que personnellement parfois j'ai du mal quand même quand je suis chez moi, quand je sais toute la liste des trucs que j'ai à faire, j'ai du mal à m'octroyer du temps perso, à me dire allez je vais courir parce que je vois tous les trucs que j'ai à faire, je fais non mais pour de vrai je vais pas me prendre une heure pour lire tranquille dans mon lit alors qu'en fait j'ai tout ça à faire et en fait c'est aussi un peu ça c'est de pouvoir dire clairement bah non en fait là c'est important pour moi de faire mon heure de sport, mon heure J'ai une sortie avec des amis, j'ai un théâtre qui est prévu depuis 1000 ans, et donc non, je vais partir parce que je dois faire ça. Et je pense que c'est un peu à nous de déconstruire ça. Malheureusement, aujourd'hui, on n'y est pas encore, je suis d'accord. Le point positif, c'est la flexibilité, normalement. Le point positif du cadre, normalement, c'est justement cette flexibilité qui saute si jamais tu dois faire du présentiel horaire, entre guillemets. Et donc, je pense qu'on est à raison. Après, moi, une des manières, en tout cas, que j'avais de réagir là-dessus, c'est que dans nos métiers, opérationnel, on peut ne jamais s'arrêter. On peut. Moi, normalement, à jour de tous mes mails, hier soir, je suis allée me coucher, il y en avait 20 non lus. Ça ne m'arrive jamais. Vraiment. J'aime pas ça. J'avais enchaîné des réunions toute la journée, j'en avais 20 non lus. Et en fait, à un moment, il faut se dire non, là, c'est ma limite. Franchement, j'avais une petite fin de série à regarder. j'avais réussi à coucher les enfants à 10h j'ai pu regarder la fin de ma série et c'était très bien Mais ce n'est pas facile de se l'autoriser parce qu'effectivement, on pourrait faire plus. Mais dans nos métiers, s'il y a un moment où on ne met pas une limite et qu'on se dit en fait, maintenant, c'est fini pour aujourd'hui, on verra demain. Effectivement, on peut ne pas s'en sortir. Je ne sais pas si tu veux.

  • Speaker #2

    Oui, non, mais je vois complètement ce que tu veux dire. Mais moi, j'aurais juste envie de te dire. Là, Estelle, OK, tu es là depuis 7 heures. C'est vendredi. C'est quoi ? À 15 heures, tu te barres. Voilà. Et tu vas faire du shopping.

  • Speaker #1

    Du sport, du sport.

  • Speaker #2

    Du sport. Et tu vas marcher en faisant les magasins. Non, mais clairement, tu vois. En fait, pour le coup, je suis passée par là. Et je sais ô combien c'est super important de laisser faire ses collaborateurs et collaboratrices. et ouais moi honnêtement après tu te...

  • Speaker #0

    Est-ce que il vous est arrivé de prendre le lead quand un collaborateur reste tard pour lui donner une limite pour par exemple qu'il rentre chez lui ?

  • Speaker #1

    Alors moi, c'était plutôt un peu dans l'autre sens. Quand je voyais des collaborateurs qui avaient fait une grosse semaine, etc., j'avais tendance à dire, franchement, t'as enchaîné, décolle peut-être un peu plus tôt un peu ce que tu disais tout à l'heure. Moi, ça, je l'ai déjà dit à des collaborateurs où parfois à 18h30 ou 19h, on était en train de terminer un point et là, je vois sa femme qui appelle mes anciens collaborateurs. Je lui dis, alors déjà, je la rappellerai. Je fais non, non, tu sors, tu prends. le coup de fil et puis après tu lui dis que t'arrives dans 5 minutes et tu plies et tu rentres mais donc oui moi ça m'est déjà arrivé après j'ai jamais eu la conversation de dire souvent dans les entretiens pro d'ailleurs c'est une question que normalement vous avez tous dans les entretiens de perf de dire comment tu vas sur ton équilibre vie pro, vie perso moi c'est vrai que c'est quelque chose quand j'ai fait le tour des équipes de dire comment tu te sens aujourd'hui est-ce que tu as ton bon équilibre euh C'est une question que je pose. Après, c'est vrai que les semaines ne se ressemblent pas. Donc, je trouve que c'est important de s'autoriser des temps de respiration quand parfois tu en as l'opportunité.

  • Speaker #2

    Puis après, c'est vrai qu'on a un métier qui est hyper fluctuant. On est en réponse d'appel d'offres, on va faire 60 heures dans la semaine. Et bien, autant dire, la semaine d'après, je vais peut-être en faire 30. Et au final, je n'ai pas forcément de scrupules à le faire.

  • Speaker #0

    On a parlé de la partie incontournable perso. Est-ce que vous avez des incontournables pour le travail ?

  • Speaker #2

    Tu vois, tu fais bien en parler le 5 décembre. On a rendez-vous avec Caroline à 5 heures du matin chez mes équipes pour faire un démarrage de collègue. Et on passe toute la journée ensemble jusqu'à... Peut-être qu'on finira un peu plus tôt le vendredi. Mais tu vois, ça rejoint ce que tu disais, Estelle, c'est qu'en fait, quand on démarre tôt le matin, on a une deuxième journée derrière et puis une troisième avec le sport ou la vie de famille ou d'autres choses. Et donc, oui, il y a des incontournables au travail aussi. C'est-à-dire que moi, le mois de janvier, c'est un mois qui est horrible pour moi parce que c'est tous les voeux des maires, des présidents de syndicats. Donc, toutes les soirées sont prises. Mais en même temps, c'est le temps où je vais voir 100% des équipes le matin au démarrage pour faire la galette des rois avec eux. Donc, le mois de janvier, c'est un mois qui est... C'est un gros mois pour moi, mais je le sais. Donc oui, j'ai des incontournables au travail aussi. La semaine prochaine, je suis à l'agence à Sainte-Consorse. Je sais que j'arrive avant 8h pour prendre le café avec tout le monde.

  • Speaker #1

    Et puis moi, dans la même lignée, j'essaie de bloquer. Alors pareil, c'est bloquer l'agenda pour dire, là, le périmètre est grand entre Auvergne-Grenalpe et Paca. J'ai essayé de dire, moi, toutes les deux semaines, à peu près, j'essaie d'aller dans le sud, soit Avignon, soit Marseille, et donc de bloquer dans l'agenda pour dire, en fait, là, je suis à Marseille. Et j'ai déjà eu le cas. On a essayé de me mettre une réunion parisienne sur un jour où j'étais à Marseille. j'ai dit en fait non déjà regarder mon agenda et je pense que ça serait bien que je sois à cette réunion parisienne mais en fait, ce jour-là, ça ne passe pas parce que j'ai calé ça. Est-ce que ça marche toujours ? Pour de vrai, les agendas, le truc qui pourrait venir tout se prendre l'air, c'est que tu as un accident grave, tu as un sujet avec un collaborateur qui doit passer en priorité. Pour moi, je pense que l'humain, dans ces cas-là, parfois, on peut brinque-baller un peu tout l'agenda pour un sujet particulier mais l'idée, c'est surtout d'essayer de l'anticiper. ces moments un peu clés là que tu dis pour essayer de les mettre dans l'agenda pour bloquer parce qu'en fait si tu le fais pas tu te fais bouffer, effectivement même le café en fait faut le noter, le côté tiens ce jour là j'ai envie d'être alors moi j'essaye tant que possible de pas mettre la réunion tout pile au moment où t'arrives au bureau parce que je trouve que c'est toujours un peu emmerdant t'arrives t'as à peine dit bonjour t'es déjà bloqué dans ta salle Parfois, pas le choix parce que sinon, ça ne se rentre pas. Mais l'idée, c'est quand même d'avoir au moins 15-20 minutes de temps un peu de flottement qui permet de dire bonjour, de boire le café, de savoir comment vont les gens. C'est toute cette partie-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un sujet d'être une femme dans les métiers techniques ?

  • Speaker #1

    Je pense dire que ce n'est pas du tout un sujet. Ça serait aussi quand même un peu se mentir parce qu'il y a quand même un imaginaire autour de ça qui est différent. Moi, je ne l'ai jamais senti comme un frein. je me suis toujours sentie bien accueillie dans les différents métiers j'ai pas eu de responsable aussi déviant qu'Aurélie j'ai pas vécu ça comme ça je l'ai plutôt vécu comme mes clients généralement ils se souviennent très vite de moi comme je suis la seule femme ils repèrent ton nom, ton prénom beaucoup plus vite que toi, tu apprends tous les noms des hommes autour de toi c'est plutôt un point positif après j'ai toujours quand même ressenti je sais pas si c'est Merci. internalisée sur le côté on veut montrer qu'on sait faire ou pas ou si c'est vraiment une attente de la société mais que quelque part je me suis toujours sentie à devoir peut-être plus prouver ma légitimité sur les sujets. J'ai souvent eu en plus le sujet de ah bah t'es la commerciale ou t'es... J'avais eu un maire, des voeux d'un maire où j'arrive avec mon adjoint, je connaissais pas ce maire là j'arrive avec mon adjoint et mon adjoint me présente, moi j'arrive je dis Caroline, bonjour, je travaille aussi chez Suez Ah, très bien. Et donc, vous êtes l'assistante de Xavier. Et là, Xavier, qui était mon agent, il dit non, c'est ma chef. Il fait. Là, il fait. Ah, bon, bah, pardon, mais c'est que vous aviez l'air très jeune. En sachant qu'avec Xavier, on avait le même âge. Donc là, Xavier, il a dit moi aussi. Alors moi, j'ai l'air vieux. Il y a eu un petit moment. Donc, je pense qu'on a dire que c'est a priori. n'existent pas. Je pense que ça serait se mentir quelque part. Après, aujourd'hui, je n'ai pas vécu de frein réel. Je ne sais pas si c'est plutôt moi qui ai voulu plus montrer ou si réellement, les personnes à face attendaient que je montre plus les choses. Je ne sais pas si toi, tu l'as ressenti différemment.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de métier homme, il n'y a pas de métier femme. Les tuyaux d'assainissement, je les ai tirés. Mon chauffeur est tombé dans le bac à graisse. Ah non, mais horrible, le truc horrible. On a des femmes qui sont chauffeurs, on a des femmes qui sont rippers.

  • Speaker #1

    On a même des mecs à la com.

  • Speaker #2

    On a même des mecs dans les RH.

  • Speaker #1

    Des mecs RH. Il y a le petit côté où on se souvient de toi. Effectivement, ça peut aider dans la partie commerce quand même. On ne va pas se le cacher. Il se rappelle de toi parce que globalement, comme il ne voit que des hommes, il se dit ça. Et quels atouts ? Non, je pense que notre principal atout, mais qui n'est pas forcément un côté femme, parce qu'on en parlait tout à l'heure sur la mixité, l'homme peut aussi avoir ce côté. Je pense qu'on apporte quelque chose de différent dans le côté type de management, bienveillance, ouverture. que des hommes peuvent très bien aussi y amener, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on n'a pas forcément cette image-là. Donc, je pense que l'atout, c'est plutôt de peut-être aussi permettre, en fait, la mixité d'une manière générale permet aussi, par rapport à ce que tu disais, Charline, d'avoir des sortes de rôles modèles et de se dire, c'est aussi possible. Ou peut-être de sentir dans une zone de confort un peu plus importante. Moi, je me suis posé la question, quand je suis partie de mon agence, de la direction de l'agence O de Valais-du-Rhône-Saint-Étienne, à mon comité de direction, il y avait que des femmes, sauf un homme. Ma dernière personne promue étant Hélène, ici présente, qui a finalisé le fait d'avoir que des femmes au métier opérationnel à la tête de l'agence. Et je me suis dit, est-ce que c'est moi qui... Est-ce que j'ai voulu faire ça ? Est-ce que je ne suis pas finalement sexiste dans notre sens ? À un moment, je me suis dit, je ne vais pas non plus embaucher un homme moins pertinent juste parce que c'est un homme. Là, je commencerais à... Ça serait quand même un peu cousser. Et en fait, je me suis demandé si à un moment, les femmes... ne se sentaient peut-être pas plus à l'aise en entretien avec une autre femme ? Est-ce que le fait d'avoir des femmes à des postes de responsabilité, il y a à la fois le côté rôle modèle et la fois peut-être de pouvoir parler différemment ou se sentir un peu différemment lors d'un entretien que quand on a un homme en face ? Ça peut être des... Je n'ai pas eu la réponse, mais je pense que ça donne aussi des dynamiques qui sont différentes dans le recrutement également.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des intervenantes

    00:02

  • Discussion sur la mixité dans les métiers et l'importance de l'alignement

    02:02

  • Réflexions sur l'enfance et les stéréotypes de genre

    03:00

  • Présentation des parcours de Caroline et Aurélie

    08:22

  • Exploration du rôle opérationnel et des défis rencontrés

    16:21

  • Équilibre vie pro-vie perso et gestion des priorités

    21:56

  • Réflexions sur l'échec et l'intuition dans la prise de décision

    41:35

  • Leçons de leadership et conseils pour les auditeur·ices

    48:33

Description

Aujourd'hui, une seule personne sur cinq exerce un métier réellement mixte, c'est-à-dire où femmes et hommes se partagent des rôles à parts égales. Les femmes continuent d'être majoritaires dans les métiers du care et quasi absentes dans les métiers techniques. Et ces déséquilibres ne sont pas sans conséquences ! Ils façonnent nos organisations, influencent leur culture et fragilisent leur capacité à attirer et retenir des talents en cas d'environnement plus juste, plus ouvert, plus mixte. Et si on tendait le micro à celles et ceux qui ont choisi de bousculer les codes ? Et notamment à celles qui ont osé occuper des postes que beaucoup considèrent encore comme des métiers d'hommes. Aujourd'hui, je reçois Caroline Dupeuble et Aurélie Pavageau, deux dirigeantes de SUEZ qui évoluent au cœur des opérations dans le monde de l'eau et des déchets.

 

Lors d'un échange enregistré en live devant 40 femmes et hommes du groupe, elles ont accepté de partager leur parcours, leur questionnement, leur prise de conscience et surtout ce qui leur a permis d'oser prendre toute leur place. Ce podcast est propulsé par Les Alignés et par WO&MEN, le réseau mixité de SUEZ qui rassemble celles et ceux qui s'engagent pour une organisation plus égalitaire au travers de talks inspirants, d'ateliers et de groupes de travail.

 

Installe-toi, tu es sur le point d'entendre deux voix qui changent la donne.


✨ Et si cet épisode te plaît, n'hésite pas à me contacter pour organiser une interview live dans ton organisation. Un moment inspirant, fédérateur et surtout inoubliable à partager sans modération.


 ✨ Si veux en savoir plus sur Les alignées, file découvrir le site internet www.lesalignees.com ou sur mon LinkedIn dans lequel tu découvriras comment nous oeuvrons pour transformer le monde professionnel pour plus d'alignement des salarié·es et favoriser la mixité femme/homme.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Les Alignés, je suis Charline Moreau, consultante et coach en entreprise, et grâce à ce podcast, je tends le micro à des femmes qui ont osé aligner leur vie professionnelle avec leurs valeurs. Ici, on parle sans tabou de réinventer notre vision de l'ambition, de la réussite et de la place du travail dans nos lits. Après plus de 60 interviews, le podcast évolue. Aujourd'hui, j'explore l'alignement professionnel de manière plus globale, plus systémique, parce que derrière chaque transition, chaque réinvention ou chaque déclic. Il y a aussi un environnement, un cadre, des croyances qui impactent le chemin qu'on décide d'emprunter. Désormais, les alignés donnent la parole à des femmes inspirantes, mais aussi à d'autres voix qui questionnent la notion même de trouver sa place dans le monde du travail. On y parle de réinvention, de réussite, de maternité, de doute, de mixité, d'ambition, d'engagement, et de tous ces sujets qui façonnent la vie professionnelle de toutes celles et ceux en quête d'alignement. L'objectif est simple, offrir des perspectives, des ressources concrètes et des histoires vraies qui donnent envie d'agir, de comprendre et d'oser. Si ce podcast t'inspire, tu peux m'aider à le faire grandir. Partage-le autour de toi, laisse un commentaire et 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Ce geste simple contribue à faire entendre ces voix qui changent le monde. Les métiers restent encore largement genrés. Aujourd'hui, une seule personne sur 5 exerce un métier réellement mixte. C'est-à-dire où femmes et hommes se partagent les rôles à parts égales. Les femmes continuent d'être majoritaires dans les métiers du care et quasi-absentes dans les métiers techniques. Et ces déséquilibres ne sont pas sans conséquences. Ils façonnent nos organisations, influencent leur culture et fragilisent leur capacité à attirer et retenir des talents en quête d'environnements plus justes, plus ouverts, plus mixtes. Et si on tendait le micro à celles et ceux qui ont choisi de bousculer les codes ? et notamment à celles qui ont osé occuper des postes que beaucoup considèrent encore comme des métiers d'hommes. Aujourd'hui, je reçois Caroline Dupuble et Aurélie Pavageau, deux dirigeantes de Suez qui évoluent au cœur des opérations dans le monde de l'eau et des déchets. Lors d'un échange enregistré en live devant 40 femmes et hommes du groupe, elles ont accepté de partager leur parcours, leurs questionnements, leurs prises de conscience et surtout, ce qui leur a permis d'oser prendre toute leur place. Ce podcast est propulsé par Les Alignés et par WENMEN, le réseau mixité de Suez qui rassemble celles et ceux qui s'engagent pour une organisation plus égalitaire au travers de talks inspirants, d'ateliers et de groupes de travail. Bienvenue dans cette interview croisée. Installe-toi, tu es sur le point d'entendre deux voix qui changent la donne. Et si cet épisode te plaît, n'hésite pas à me contacter pour organiser une interview live dans ton organisation. Un moment inspirant, fédérateur et surtout inoubliable. à partager sans modération. Pourquoi est-ce qu'on interview deux dirigeantes de Suez aujourd'hui qui sont surtout à des postes dans l'opérationnel ? Alors moi, j'avais envie de vous partager un constat qu'on a fait avec Ségolène et Émilie. C'est que dès l'enfance, on nous intègre dans une machine à répartition des rôles. Les garçons, eux, sont au milieu de la cour en train de jouer au foot et on les encourage à être dans l'action. Et les petites filles, elles, on leur fait rêver d'être des jolies princesses. aux abords de cette jolie cour en train de jouer à l'élastique. Elles sont surtout dans l'espace qui est laissé par les garçons. Et donc aujourd'hui, on a la chance d'avoir Aurélie et Caroline qui, elles, ont osé prendre cette place au cœur de cette cour pour continuer cette idée au cœur du business, au cœur de l'opérationnel. C'est pour ça qu'on est là, en fait, pour se dire que c'est quelque chose qu'on a construit dès l'enfance. La mixité dans les métiers, est-ce que c'est vraiment encore un sujet en 2025 ? Est-ce que finalement, ce n'est pas un truc des années 2000 et qu'on se rabâche quelque chose qui est déjà réglé ? Alors moi, j'ai cherché des chiffres pour vous partager où est-ce qu'on en est sur le sujet de la mixité. Alors, une personne sur cinq qui exerce un métier d'e-mixed. Donc, la mixité, c'est aussi se dire que, par exemple, il n'y a pas de mixité dans le monde de la santé. Notamment pour des infirmières, il y a uniquement des femmes qui pratiquent ce métier-là. Et donc, dans les métiers opérationnels, par exemple, les reapers, il y a majoritairement des hommes qui pratiquent ce métier. Et ce qu'il faut savoir, c'est que la mixité dans les métiers, c'est quelque chose qui progresse très, très, très lentement depuis les 35 dernières années. Donc, dans les métiers opérationnels, je me suis posé la question de où est-ce qu'on en était chez Suez. Je vais partager avec vous quelques infos. Chez Suez, dans les métiers opérationnels, donc exploitation, production, ingénierie, service client, il y a 15% de femmes chez R&V France et il y a 22% chez Suez-Eau-France. Alors que chez Suez Consulting, on atteint 38%. pour cent. de femmes. Mais, ce qu'il faut savoir, c'est que les femmes occupent près de 67% des fonctions support, donc finance, RH, marketing chez R&V, France, et 61% chez Eau France. Donc là, ce que j'ai envie de partager avec vous, c'est qu'on a deux dirigeantes qui sont dans des métiers opérationnels, mais chez Suez, les femmes représentent 23% des effectifs, elles sont majoritairement dans des fonctions support. Et globalement, chez Suez, quand on voit deux dirigeantes, on se dit que c'est possible d'évoluer, mais concrètement, quelle est la place des femmes au niveau hiérarchique ? Est-ce qu'on peut avoir de l'ambition chez Suez et gravir les échelons ? Donc les femmes représentent 35%. des cadres chez Suez. Et c'est à peu près la moyenne des entreprises du CAC 40. Donc vous n'êtes ni bon élève, ni mauvais élève. Vous êtes dans la moyenne. Pareil pour le COMEX. Le COMEX représente à 27% de femmes. C'est la moyenne du CAC 40 aussi. J'avais juste envie de faire un petit focus quand même sur la région avec le CODIR. Ara qui a 50% de femmes. J'ai dit quoi ? Ara O. J'avais pourtant révisé. Donc, le Codir-Arao, qui comprend 50% de femmes, et le Codir-Au-France, lui, ne comprend que 25% de femmes. Donc, il y a encore une progression à faire. Et enfin, j'avais envie de partager avec vous un dernier chiffre, et après, j'arrêterai avec les chiffres promis. Il y a 50% de femmes au Conseil d'administration de Suez, mais peut-être le savez-vous, il y a une loi qui s'appelle la loi Copé-Zimmermann qui oblige les conseils d'administration à être composés à au moins 40% de femmes. Voilà. où on en est chez Suez. Et ce que j'ai envie que vous reteniez concrètement, c'est que les femmes chez Suez occupent des postes à responsabilité. C'est vraiment une stratégie gagnante parce que le pourcentage de femmes, il y a une personne qui crée à l'ASCE-KEMA un observatoire de la féminisation, si vous vous intéressez à ce sujet, qui est hyper intéressant, qui a montré la corrélation entre le pourcentage de femmes dans les populations d'ingénieurs et cadres. et le lien entre la rentabilité opérationnelle de l'entreprise, et il y a une réelle corrélation. Mais moi, au-delà de tout ça, au-delà de la rentabilité opérationnelle, j'ai aussi envie de vous dire qu'en général, la féminisation, ça permet également d'être un vrai levier d'équité, notamment sur les sujets d'équilibre vie-pre-vie perso, les sujets sociaux, et aussi les sujets des finances, des finances des uns et des autres.

  • Speaker #1

    Quand Ségolène, Émilie et Charline nous ont sollicité pour avoir ce temps d'interview, ce que j'ai trouvé vraiment super intéressant, c'est que moi, ça correspondait aussi à un moment où j'avais beaucoup de sollicitations en direct de jeunes femmes dans le groupe, qui, je ne sais pas trop comment, mais elles trouvaient mon nom et mon adresse mail, et qui me demandaient, est-ce qu'on peut se prendre un moment pour échanger sur ton parcours, sur les métiers opérationnels, sur comment tu gères ça, etc. Et donc, je pense que c'était effectivement intéressant de pouvoir partager là-dessus parce que je sentais que c'était aussi un besoin, alors que certaines prennent un peu leur bâton de pèlerin pour essayer de trouver. Donc, c'est bien de pouvoir aussi donner cette possibilité de façon un petit peu plus large d'avoir ce temps d'échange et de pouvoir poser les questions que vous pourriez avoir sur ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Alors l'objectif aujourd'hui, c'est vraiment de puiser dans l'expérience de nos deux invités qui vont partager avec vous en toute authenticité. L'idée, c'est de comprendre aussi comment elles ont pris leur place de leader, elles ont pris leur place dans cette cour d'école et donc de tirer le fil de leur parcours avec elles pour s'en inspirer et qui sait, peut-être oser, en sortant de cette pièce, se dire moi aussi. La première question pour vous, mesdames, que je pose toujours dans mon podcast, qui semble assez simple mais qui en réalité est assez complexe, c'est qui es-tu ? Qui es-tu Aurélie ? Qui es-tu Caroline ?

  • Speaker #2

    On ne sait pas qui commence. Donc, qui je suis ? Je suis Aurélie Pavageau.

  • Speaker #0

    Je suis rentrée dans le groupe en 2003, en tant qu'intérimaire,

  • Speaker #2

    à pomper des fosses sceptiques. Je faisais du sport à haut niveau, je cherchais un métier un peu physique. Et on m'a dit, tu vas aller pomper des fosses sceptiques. C'est quoi une fosse sceptique ? Je vais regarder sur Internet. pompe à caca, je fais ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Mais aussi des bacs à graisse et tout, parce qu'il y a pire que la fausse sceptique, il y a le bac à graisse quand même. Donc voilà, c'est comme ça que je suis rentrée, que j'ai rencontré Suez. Enfin, à l'époque, c'était Serra Savac, pour les anciens qui connaissent.

  • Speaker #2

    Ensuite, c'est là où j'ai été embauchée en CDI, parce que j'ai obtenu mon BTS, qualité, sécurité, environnement. Et j'étais animatrice QSE dans une petite agence d'Essera Savac, où j'intervenais en tant qu'intérim. Et puis voilà, j'ai agrandi. Au début, j'étais agence et puis après région. Et puis j'ai basculé chez Citasolving. Maintenant, c'est FM, c'est les grands comptes délégués de Suez. Et j'étais responsable QSE. Donc voilà, un coup à Dunkerque, Michelin en Auvergne. Et ensuite, j'étais à Saint-Nazaire, Marseille. Enfin bon, voilà. Et puis j'ai eu l'opportunité de partir à La Réunion. où la responsable QSE partait et j'ai dit, moi je postule, allez j'y vais. Donc j'ai fait mon mètre cube de déménagement. Et me voici à l'île de la Réunion, responsable QSE, et j'intervenais sur Mayotte, parce qu'on avait une petite agence à Mayotte, il y avait 20 collaborateurs qui travaillaient là-bas. Et mon chef à l'époque me dit, écoute Aurélie, comme tu vas mettre en place le contrat des déchets hospitaliers, parce qu'on mettait en place un contrat de traitement des déchets hospitaliers à Mayotte, Est-ce que tu peux aller passer trois semaines là-bas parce que le responsable d'exploit part en vacances ? Et j'aimerais qu'il y ait quand même quelqu'un qui reste sur place à ce moment-là. Je lui dis, bah oui, carrément, allez. Donc voilà, je vais passer trois semaines à Mayotte. Sauf que malheureusement, je vis un accident mortel. Voilà, avec une belle ordure ménagère, on écrase un enfant de six ans qui ne rentrera pas à l'école le soir. Et donc, gestion de crise, machin, suèze. Puis je rentre à la réunion, je vois mon chef et je lui dis, écoute, écoutez. En fait, je ne veux plus être... QSE, service support. Parce que pour moi, c'est vraiment le manager qui doit gérer la santé et la sécurité des gars et ce n'est pas un service support qui doit faire l'animation. Donc soit je gère une petite équipe, soit je partirai parce que je ne suis plus en phase avec cette génération de managers.

  • Speaker #1

    Et donc, il se passe des événements à Mayotte, le responsable d'exploit vit une grève là-bas, les salariés se manifestent et mon chef me dit, écoute Aurélie, est-ce que tu veux reprendre, être responsable d'exploitation ? à Mayotte.

  • Speaker #2

    Oh là là, mais responsable d'exploit, donc ça veut dire que je suis à trois heures d'avion de toi, une heure de décalage horaire. Ouais, ouais, mais vas-y, qu'une chose à t'occuper. Deux choses. Les hommes et les femmes de l'agence. Petite agence, parce que c'était 20 gars, 20 femmes et hommes. Et les clients. C'est tout. Le reste, on s'en occupe, on gère tout de la réunion. Bon, bah ok, allez, j'y vais. Entre temps, j'avais rencontré mon mec, qui est devenu le père de mes enfants et mon mari. Et il m'a suivi. Donc, nous voilà arrivés à Mayotte. Et là, je gère ma petite équipe, donc Vingade. J'étais moitié chef d'équipe, moitié attachée d'exploitation, responsable d'exploit. Et en fait, six ans et demi à Mayotte, je me suis éclatée. J'ai fait de la croissance organique, de la croissance externe. J'ai créé une société, j'ai signé une DSP de 90 millions d'euros. Enfin, vraiment, créer un site, un écopole. Je me suis éclatée, six ans et demi. Et quand je suis partie, au bout de six ans et demi, c'était deux fois 50 salariés. Et j'étais, entre temps, j'étais passée directrice d'agence, parce qu'il fallait quelqu'un qui ait vraiment un statut de dirigeant. Et mon chef me dit, écoute Aurélie, le DG de Nouméa part, et je veux que tu postules au poste. Oh, mais Nouméa ? Non mais attends, parce que là, c'est à l'autre bout de la planète. On a 12 heures de décalage horaire, et là, on parle de 140 salariés, quoi. Tu crois ? Oui, oui, je veux que tu postules. Donc je postule, et là, j'ai le poste. Oh, bah dis donc, hop ! Là, avec mon mari et mes filles, on fait notre container de déménagement.

  • Speaker #1

    Parce que du mètre cube, je suis passée au container entre-temps. Me voilà à Nouméa. Et Nouméa, là, c'est moins drôle, j'ai fait une session d'entreprise. Là, par contre, on est passé de 140 à 3 salariés.

  • Speaker #2

    Donc, il a fallu déménager, machin. J'ai fait une session complexe d'entreprise dans un climat social très compliqué. Mais c'était hyper constructif. Dur, très dur, mais constructif. Et François Pirec me dit, je passe mon entretien pour le poste à Lyon et j'ai le poste. Donc voilà, ça fait six ans que je suis à ce poste-là, directrice d'agence sur Lyon. Alors j'ai laissé la mer,

  • Speaker #1

    mais je suis près des fleuves.

  • Speaker #0

    Voilà mon histoire. Génial, merci beaucoup. Et toi Caroline, qui es-tu ? Alors moi, c'est vachement moins exotique.

  • Speaker #1

    Je suis restée globalement sur le territoire métropolitain à peu près tout le temps, mais même tout le temps, tout court. Donc, alors moi, je suis ingénieure de formation. Je n'ai pas fait toute ma carrière chez Suez, comme pour le coup, c'est le cas de pas mal de personnes dans le groupe qui ont fait, elles, leur carrière, toute leur carrière chez Suez. Moi, j'ai commencé à travailler chez Vinci Énergie, dans lequel directement, ce qui a été un peu le marqueur de ma carrière, ça a été tout de suite d'avoir des responsabilités de gestion. Gestion d'équipe, gestion commerciale, gestion de contrat. Et donc forcément, tout le moment où j'étais stagiaire et puis après l'évolution derrière, ça a augmenté petit à petit. Au début, j'avais une petite équipe avec deux, trois personnes et puis on a augmenté le périmètre, développé des nouvelles activités chez Vinci. Donc j'ai fait ça dans plusieurs entreprises du groupe Vinci, qui est une structure très différente de Suez. C'est plein de petites PME en fait, ça n'a pas l'air comme ça quand on dit Vinci, mais c'est plein de petites boîtes de 50 personnes en fait. Donc c'était très challengeant, très autonome. et donc de très belles années. Moi, j'avais fait la fin de mes études en région parisienne, mais j'étais lyonnaise. Donc voilà, je suis rentrée à Lyon finalement par une mutation au sein de Vinci en 2017. Et en 2019, j'ai l'occasion de rejoindre Suez en rentrant dans l'eau. Un petit signe à Denis, qui a été mon chef quand même les six dernières années, qui m'a accepté dans son codire. Et donc, effectivement, je rejoins les métiers de l'eau où j'ai trouvé un métier qui m'a énormément parlé. En termes de sens, qui était quelque chose que je retrouvais un petit peu moins dans mes anciennes fonctions que je pouvais avoir chez Vinci. Et donc, pris la direction de l'agence Vallée du Rhône, Saint-Etienne Métropole, la partie Saint-Etienne qui est arrivée en... en 2022. Donc ça fait six ans que je suis dans le groupe. Après, par rapport à ta question, qui es-tu ? Ça, c'est ma partie professionnelle. À côté de ça, j'ai aussi des enfants, trois merveilleux enfants qui me tiennent plus ou moins éveillée selon les nuits. Et cette nuit, mon petit dernier avait envie de ne pas beaucoup dormir. Et donc, c'est aussi quelque chose qui est très important pour moi, la partie famille. équilibre, on reviendra dessus un petit peu après, mais je trouve que dans le côté qui es-tu, ce côté, quelque part, de vie perso est aussi important.

  • Speaker #0

    Merci de le dire. C'est pour ça que je dis que cette question est simple, mais en même temps très complexe de qui on est. Alors, vous êtes toutes les deux, on comprend, directrices au sein de Suez. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de votre rôle et aussi de ce que ça veut dire, selon vous, concrètement, au quotidien, travailler dans l'opérationnel ?

  • Speaker #1

    Comme je disais tout à l'heure, dans mes différentes fonctions que j'ai pu avoir dans ma carrière, j'ai toujours apprécié ce côté opérationnel. Et donc, pour répondre à ta question, le côté opérationnel, pour moi, c'est vraiment être au contact des équipes terrain. C'est vraiment des métiers qui sont humains. Et moi, c'est vraiment quelque chose que je trouve passionnant, en fait, de pouvoir travailler avec énormément de gens, une grande richesse humaine, des gens qui viennent de parcours qui sont très différents, qui apportent des choses aussi complémentaires à l'entreprise. Et donc, ce côté opérationnel, pour moi, c'est vraiment... les rencontres, le partage et la collaboration qu'on peut avoir avec les personnes qui font vivre l'entreprise. Parce que c'est finalement le dernier maillon, le lien avec le client final. Donc pour moi, c'est ça l'opérationnel.

  • Speaker #2

    En complément, je pense que ça sera beaucoup de « et plus » . C'est beaucoup gérer les imprévus, gérer les imprévus, gérer des crises. En fait, on est gestionnaire de crise. Et clairement, pour moi, être opérationnel, c'est avoir les chaussures de sécurité, être sur le marche-pied, être à l'écoute aussi du camion qui en banne, du collaborateur qui s'est peut-être blessé au travail. Et tout ça, c'est que des... crise tout le temps. Ce que je rajouterais en plus de ce que tu as dit, ce serait...

  • Speaker #0

    Et là, quand tu dis que c'est que des crises tout le temps, la question que je me pose, c'est comment on en vient ? Comment on a un déclic pour se dire, allez, ça, c'est pour moi ?

  • Speaker #2

    Clairement, le déclic, vous l'avez eu, c'était l'accident mortel que j'ai eu, où vraiment la santé et la sécurité, ça doit être porté par le manager. Ça, c'était mon premier déclic. C'est là où je me suis dit peut-être que j'ai quelque chose à apporter à mes collaborateurs sur le terrain. Et après, j'ai quand même eu un deuxième déclic un peu plus tôt dans ma carrière, où un jour, j'ai un gars sur le terrain qui m'a dit... Non, c'était un gars parce qu'on était ensemble sur un chantier. Il me dit peut-être que tu gères comme un gars. Et je lui ai répondu, mais comme ça, je lui ai répondu, en fait, je le gère comme moi. Il n'y avait pas de comme un gars ou comme un paga. En fait, on a la même tenue, on est pareil. Mais le plus gros déclic, moi, ça a été l'accident. Moi,

  • Speaker #1

    je n'ai pas forcément eu un déclic. Je pense que c'est plutôt construit au fil de mes différentes expériences. Le point pour moi qui était très important, finalement, c'était de pouvoir un peu rester soi-même. Parce que tu disais, le rôle de dirigeant opérationnel, quel a été le déclic pour faire ce rôle ? Je ne me suis pas réveillée un jour en disant « J'ai très envie d'être dirigeante opérationnelle. » C'est juste que je me suis dit « Tiens, quels sont mes besoins à moi ? » quelles sont les choses dans lesquelles... Je me réalise dans les calls, je pense que je peux apporter des choses. Et pour moi, un de mes drivers, c'est vraiment pouvoir avoir de l'impact et apporter des choses aux collaborateurs avec lesquels je travaille, que ce soit dans mes équipes ou avec moi, ou même dans d'autres équipes de façon un peu plus large. Et en fait, cette vision de dirigeant opérationnel, ça a été plutôt de se dire, on pourrait se demander, c'est quoi ma place à moi là-dedans ?

  • Speaker #0

    Et juste pour une petite anecdote, moi, il y a un moment, j'avais un de mes chefs. Dans ma tête, ce n'était pas un très bon chef entre nous.

  • Speaker #1

    Et un jour, il me dit, oui, tu es un peu trop gentille. un peu trop gentil. Donc moi, je me demande et puis je me dis, mais est-ce que vraiment je suis trop gentil ? Parce qu'on se remet quand même en question. Est-ce que je suis gentil ? Est-ce que je suis juste ? Est-ce que ce que je fais avec les équipes, ça leur permet vraiment de grandir ou pas ? Est-ce qu'au fond, c'est un peu, on ne sait jamais avec les enfants, est-ce qu'il faut être strict, pas strict ? Tout le monde se pose tout le temps des questions de comment on doit faire au mieux. Au fond, c'est des sujets qui reviennent toujours. Quelle est la meilleure manière de travailler avec les gens ? Et donc, ça m'a remis en question. Et en fait, à un moment, je me suis rendu compte que... le dirigeant opérationnel, on en a tous une vision. Ça doit être quoi un dirigeant opérationnel ? Généralement, si on vous demande à quelqu'un, globalement, ça va être un homme blanc de 55 ans avec un costume un peu rigide.

  • Speaker #0

    Un peu dur. Un peu dur. Un peu dur à actuer.

  • Speaker #1

    Désolée, non, mais c'est un peu une image. Non, mais il y a quand même cette vision-là. Et à un moment... Et puis avec une vision de... Il faut être dur, il faut être dur, il faut être froid, il faut donner de la distance avec les gens. Parce que les gens, si on ne met pas de la distance, ils ne vont pas te respecter. Je pense qu'il y a un peu ce côté-là. Et à un moment, se dire, le dirigeant, peut-être un peu moins, mais ça existe quand même encore. Et se dire, moi, quand j'avais eu cet échange, après, je l'avais dit, mais en fait, moi, j'ai envie d'avoir un leadership qui soit différent. Et en fait, si ça ne convient pas à l'entreprise dans laquelle je suis, j'irai faire ce leadership différent ailleurs. Mais c'est assez important d'être aligné avec ça pour être le dirigeant opérationnel que tu as envie d'être et pas le dirigeant opérationnel que quelqu'un veut que tu sois, en fait.

  • Speaker #0

    Et là, merci beaucoup de partager ça. Déjà, toutes les deux, c'est vrai que le déclic, c'est une question un petit peu complexe parce que le sujet des rôles modèles, c'est vraiment fondamental et notamment l'image qu'on peut se faire du leader. Donc, merci de déconstruire ça. Quand vous parlez de votre travail, de l'opérationnel, on sent que vous êtes dans l'action. Et moi, j'ai envie de vous demander comment est-ce que vous trouvez cette énergie-là ? Qu'est-ce qui vous donne envie d'aller de l'avant ? Vous avez parlé du sens, vous avez parlé de beaucoup de choses. Mais voilà, nous, on sent quand même de notre côté que ce sont des métiers exigeants avec, comme tu disais, beaucoup des crises. Mais voilà, comment est-ce que vous trouvez cette énergie et qu'est-ce qui vous passionne dans votre métier ?

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai deux choses qui me passionnent. Déjà l'humain. L'humain avec un H majuscule, les hommes et les femmes qui font l'entreprise. J'aime voir des parcours. de collaborateurs et collaboratrices qui évoluent. Une reaper qui rentre et qui devient reaper plus, donc ambassadeur de tri, qui ensuite conduit une mini-bombe, et puis après on lui fait passer son permis, et puis elle est conductrice-bombe. Et puis aujourd'hui, elle est presque chef d'équipe. Enfin voilà, ou un parcours d'insertion. Un collaborateur qu'on recrute, il était SDF, on l'a en insertion. Et puis, en e-science, on CDI chez nous. Enfin, voilà, ça, c'est des moments chez moi qui me passionnent, clairement. Ces histoires qu'on raconte. Et puis, j'ai une autre passion, c'est la régénération. J'ai fait la Convention des entreprises pour le climat, là, il y a deux ans. Et donc, comment on régénère le vivant ? Comment on met de la régénération dans nos métiers ? On intègre la biodiversité, on régénère l'humain. Voilà, ça, c'est ce qui me passionne et je pourrais vous en parler pendant des heures.

  • Speaker #0

    Merci. Oui, parce que j'étais en train de réfléchir.

  • Speaker #1

    J'étais en train de réfléchir. J'étais sur le climat, la régénération, en disant que tu pourrais encore nous en parler des heures. Je pense que ça intéresserait sans doute pas de personne de continuer de parler de la régénération du vivant. Mais après, je vais dire des choses finalement assez similaires parce que j'en ai déjà un peu parlé. Moi, vraiment, là où je trouve mon énergie dans ces métiers, effectivement... Comme vous l'avez déjà souligné, c'est des métiers qui sont aussi parfois difficiles. Et donc, on a besoin de se raccrocher à ce qui nous passionne et ce qui nous donne de l'énergie. Et c'est vraiment aussi ce contact humain, le fait de pouvoir avoir de l'impact, le fait de pouvoir accompagner des solutions qui sont aussi positives. Tu parlais de la régénération, mais positive d'une manière générale, du fait des métiers qu'on opère. C'est vrai que j'y pense. En fait, je n'ai pas du tout dit ce que je faisais aujourd'hui, parce que j'ai parlé de l'eau pendant six ans, mais je viens juste de changer il y a deux semaines. pour passer dans le fabuleux monde du recyclage et de la valorisation en tant que directrice territoire Auvergne-Grenalpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. J'en avais même pas parlé. Cette passion est aussi dans le contact, la proximité. C'est vrai que souvent, on a des métiers qui sont très diversifiés où on a aussi des injonctions, on a toute une partie de finance, de gestion. Les jours où c'est un peu dur, j'avoue que ce que j'aime bien, c'est... C'est de dire, allez, je me prends deux heures, tant pis, j'enlève une réunion, etc. et je vais voir les équipes. Je vais sur le terrain, je vais me régénérer finalement au plus proche des personnes qui travaillent avec nous sur finalement nos enjeux.

  • Speaker #0

    Alors, quand vous parlez de votre rythme intense, que vous parlez de vos métiers, on sent que finalement... l'inattendu est au cœur de tout. Est-ce que vous pourriez nous donner un peu des... Déjà, quelles sont vos grandes difficultés que vous rencontrez au quotidien ? Parce que l'idée, ce n'est pas qu'on franchisse la porte là en se disant, ça a l'air facile en fait. Moi, demain, je le fais. Et surtout, dans l'état d'esprit que vous partagez avec nous, comment est-ce que vous potentiellement transformez ces difficultés en opportunités ? Facile la question.

  • Speaker #1

    Alors, sur le côté difficulté... Je pense que moi, un des sujets forcément sur le... Alors, tu peux déjà avoir la difficulté de se dire comment tu arrives à te positionner sur un certain nombre de postes pour gravir un peu ces échelons dont tu parlais tout à l'heure. Moi, aujourd'hui, ce que je ressens beaucoup, c'est un peu la pression que je me mets parfois, qui est aussi parfois un peu sous-tendue par la société, mais par rapport à mon équilibre aussi vie pro-vie perso. Moi, c'est un point, j'en ai parlé tout à l'heure, par rapport à mes enfants, qui est très important de me dire... Je veux voir grandir mes enfants, ça paraît un peu con comme ça, mais j'ai envie d'être présente pour eux et j'ai envie d'être là. Et finalement, il y a pas mal de fois où on se met soi-même des freins en se disant, ça, est-ce que c'est faisable ? Est-ce que vraiment, je vais pouvoir bien faire mon travail tout en tenant cet équilibre vie pro-vie perso ? Et en fait, une des difficultés, justement, c'est de réussir à mettre le bon curseur pour à la fois s'engager pleinement dans son travail, parce que je suis aussi quelqu'un qui aime bien quand les choses sont bien belles et je suis assez passionnée par mon travail. C'est une sphère qui est importante dans ma vie. Mais en même temps, ne pas se laisser totalement embarquer parce qu'en parallèle, il y a aussi la sphère privée qui est très importante pour moi. Et donc, trouver le bon équilibre entre les deux. Et je trouve que ça, c'est une difficulté qui est parfois un peu psychologique aussi, pas que physique, parce que finalement, c'est aussi apprendre à dire non à un certain nombre de choses, ce qui n'est pas toujours évident. Et savoir aussi se mettre des limites qui soient claires et mettre la limite aussi autour de nous. Donc ça, c'est pour moi, on va dire, les... plus gros risque, mais qui est un risque un peu inhérent aussi à ma personnalité, qui est de me dire quand je fais un truc, j'aime bien le faire à fond. C'est sûr que je suis un peu frustrée quand finalement le truc, je me dis que je pourrais le faire mieux, mais que si je voulais le faire encore mieux, il faudrait que je bouffe deux heures de temps avec mes enfants et qu'en fait, j'ai aussi envie de faire les deux. Donc, il faut trouver le bon milieu pour réussir à naviguer entre ça. Et ce n'est pas toujours... Parfois, on est un petit peu frustré de ne pas pouvoir être toujours à fond sur tout, mais c'est aussi la vie et je trouve que c'est un truc à apprendre à gérer.

  • Speaker #2

    Alors quoi en plus ? Si, je vais vous partager un petit secret. Parce que des fois, on parle de pression, on est en clôture d'appel d'offres, vous imaginez le truc. C'est 22h, on doit dématérialiser là avant minuit d'ailleurs, on est large. Non, maintenant on s'y prend en avance,

  • Speaker #1

    on s'y prend 24h en avance.

  • Speaker #2

    et le lendemain matin il faut être à 7h devant son PC avec un café je vous partage mon petit secret, c'est les fortune cookies vous connaissez ou pas en fait voilà c'est des petits gâteaux qui en soi n'ont pas de goût ils ne sont pas forcément très bons mais ils ne sont pas sucrés, enfin pas trop sucrés ceux-là en tout cas et à l'intérieur il y a des petits messages bienveillants avec beaucoup de positifs, c'est un peu comme quand on ouvre la papillote en mois de décembre donc voilà c'est trop bien et ça quand on est en clôture d'appel d'offres, qu'on a une pression de fou ou en gestion de crise un petit fortune cookie pour soi-même et pour les autres j'adore,

  • Speaker #0

    merci pour ces clips c'est trop bien,

  • Speaker #2

    donc voilà, si jamais vous avez un coup de mot venez nous voir avec Agnès on a des fortunes cookies merci pour ce partage,

  • Speaker #0

    en plus franchement ça a l'air d'être disponible pour tout le monde il y en a dedans, il y en a deux donc ton fortune cookie, ok tu ne m'attendais pas à cette réponse voilà Mais du coup, ça me permet de surfer parce que là, je sens qu'il y a un état d'esprit autour de ce sujet, de la difficulté et comment je fais avec cette difficulté. Et la question que j'avais envie de vous poser, c'est est-ce que vous avez... Alors, tu nous as parlé de ton fortune cookie, mais il y a peut-être d'autres rituels personnels, philosophies qui te permettent de garder le cap et de ne pas te laisser déborder. Notamment, tu parlais de la période de rush, de l'appel d'offres, mais il y en a plein dans vos métiers. des moments où potentiellement on se laisse un peu submergé. Donc quel est ton rituel ? Autre que le fortune cookie, philosophie, stratégie ?

  • Speaker #2

    Après, comme je l'ai dit, en exploit, notre métier, c'est de gérer des imprévus, c'est de gérer des crises toute la journée. Et donc je pense que c'est important d'avoir des rituels avec ces équipes d'exploit. Le café du matin, c'est super important. Des temps où on ritualise nos réunions d'exploit, nos réunions d'agence, nos moments. Et ce qui fait que... le fait d'avoir ces rituels-là, les VMS ou les quarts d'heure prévention, les QHP, on a ces rituels-là, et ce qui fait que

  • Speaker #0

    Ça nous laisse de la place pour faire place aux imprévus, justement, à la bobologie, à l'écoute. Donc ça, pour moi, c'est super important d'être à l'écoute des collaborateurs et de laisser place aux imprévus et vraiment d'accueillir chaque gestion de crise comme une opportunité de s'exprimer, une opportunité de communiquer, une opportunité d'écouter ses collaborateurs. Pour moi, c'est super important.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a... En plus ! Non, moi, je trouve que sur les moments où il y a énormément de pression, un des enjeux, finalement, c'est de la faire retomber. C'est de se dire comment j'arrive à prendre du recul et à me dire... Et parfois, la pression, on l'a tout seul, mais on l'a aussi à plusieurs. C'est de se dire comment, collectivement, on se pose et on dit, attends, on va prendre 5 minutes, là, on se pose, c'est quoi la priorité ? Comment on va prendre le sujet ? Et ça, en fait, pour moi, c'est vraiment un temps qui est important en solo ou en collaboration avec les personnes avec qui on travaille à ce moment-là, de réussir à se dire bon, là, on va se calmer, on va reprioriser, on va souffler un bon coup, on va faire un tour dehors, on va marcher 10 minutes et puis on revient. Et c'est des temps finalement de récupération qui sont nécessaires pour pouvoir aussi repartir dans une bonne dynamique. Tout à l'heure, je parlais aussi parfois de se mettre un peu la pression. Moi, je sais que je disais souvent à mes équipes, le mieux est l'ennemi du bien. Alors, c'est un peu facile, mais bon, parfois, on se met tellement la pression qu'on repousse la décision à plus tard. On se dit vraiment qu'en fait, à un moment, il faut trancher, il faut avancer. Et donc, c'est aussi ça parfois de se dire bon, là, le truc, il n'est pas parfait. De toute façon, quand tu es en train de rendre ton appel d'offre, qu'il arrive 24 heures avant et qu'il faut le déposer, à un moment, tu es là genre bon, oui, on pourrait encore faire mieux. Mais là, il va falloir le balancer. et c'est en fait finalement être assez d'accord avec ça et donc sur... Sur le côté, parce que depuis tout à l'heure, on parle de la place de la femme dans l'opérationnel. Il y a le fait de trouver sa place. Il y a le fait aussi d'avoir envie d'aller dans ces métiers-là. Et dans ces métiers-là, il y a aussi ça. Je pense qu'il faut avoir cette capacité à prendre du recul, à voir ce qui est vraiment un sujet prioritaire, ce qui est un sujet compliqué, comment on va le traiter. Et moi, je sais que j'ai vraiment une vision des choses qui est très optimiste. Vraiment, ce qui drive ma façon de voir les choses, c'est que c'est optimiste.

  • Speaker #2

    C'est peu de le dire, d'ailleurs. Je dirais qu'on te connaît ça un petit peu.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est un optimisme. Ce n'est pas un optimisme un peu niais, entre guillemets, parce que souvent, on voit ça comme c'est un peu enquête et content de tout. Non, moi, c'est quelque chose que j'ai forgé sur des expériences qui ont été assez difficiles dans ma vie, dans ma vie perso principalement. Et en fait, c'est se dire c'est quoi qui est grave ou qui n'est pas grave, en fait. Et on prend du recul et on avance ensemble sur les sujets. et je trouve que tout ça c'est aussi des états d'esprit qu'il faut qu'il faut avoir pour aller dans ces métiers-là, parce que comme tu dis, il y a quand même plein d'emmerdes. Et si à un moment, on n'aime pas gérer un peu les emmerdes ou on ne sait pas prendre du recul par rapport à celles-là, désolé, je parle très mal, c'est effectivement des métiers dans lesquels on peut se cramer. Et l'objectif pour personne, c'est de se cramer. C'est le point d'être aligné.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et d'ailleurs, si j'étais dans mon podcast juste avec toi, je te dirais qu'on s'autorise à dire qu'on est positive, sans trouver sa niais. on s'autorise à dire qu'on est gentil. sans trouver ça moche et nul et pas à la hauteur. Et c'est aussi ça que j'avais envie que vous véhiculiez aujourd'hui, c'est de se dire, je suis positive, je m'autorise à l'être et c'est un leadership que j'incarne aujourd'hui pleinement et je l'assume. Donc merci beaucoup de le dire, parce que probablement que ça fait écho chez certains ou certaines d'entre vous. Une question que j'ai envie de vous poser, parce qu'on a envie aussi au sein de One Man, je pense, de parler d'équilibre vie pro-vie perso, parce que c'est un sujet pour les hommes et pour les femmes du réseau. Est-ce qu'il y a des non négociables dans votre vie que vous protégez coûte que coûte ? Et comment vous maintenez cet équilibre vie pro-vie perso, mesdames ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'en ai déjà parlé, effectivement, non négociables. Donc moi, j'ai trois merveilleux enfants de 10 ans, 7 ans et 4 ans. Et donc, ils sont assez peu autonomes encore, globalement. Enfin, plus ou moins selon leur envie du matin. Pour moi, c'est vraiment non négociable d'être là pour les accompagner, pour être présente et être aussi avec eux. Non négociable, aussi mon ancrage familial, amical, sentimental. Ce sont des points pour moi qui sont vraiment importants et où je pense que si on veut avoir un bon équilibre, il faut savoir ménager ces différents aspects-là de sa vie, même si ce n'est pas facile. Est-ce qu'on y arrive ? Oui, c'est un petit jonglage. il faut y arriver, moi par exemple j'aimerais bien me remettre au sport un peu plus et pour l'instant j'ai pas encore réellement réussi à le mettre comme il faut dans l'agenda tout ça mais ça ça arrive, ça arrive, ma fille me faisait remarquer ça faisait longtemps qu'on avait pas fait une séance de yoga toutes les deux donc on va y aller mais voilà je pense qu'après oui alors le c'est bien Voilà, le Cébien Yoga, je me suis fait une double fracture de la cheville il y a un an et demi, où je me suis pété les deux maléoles à l'escalade. Donc effectivement, les gens autour de moi essayent de me dire de me calmer. Donc je me suis un peu calmée, mais je compte quand même me remettre un peu plus au sport que ce que je fais aujourd'hui. Donc voilà, les non négociables, pour moi, c'est ça. C'est les temps de vacances aussi, où justement, on est avec ses proches, on est avec ses amis, qu'il faut aussi savoir sanctuariser pour aussi avoir des vrais temps de respiration. Et moi, pour moi, c'est vraiment des choses qui sont primordiales.

  • Speaker #0

    Je ne vais pas revenir sur les non négociables, mais... qui sont dans l'agenda d'ailleurs. Mais moi, je vais vous parler des trois écologies. Vous savez, il y a l'écologie planétaire, qu'on connaît tous. Il y a les ressources naturelles qui ne sont pas illimitées. Il y a l'écologie sociale et organisationnelle, donc l'entreprise dans laquelle on vit. On vit dans un monde social, dans une famille. Et il y a l'écologie personnelle, où en fait, soi-même, nos propres ressources sont limitées. Elles ne sont pas illimitées. Et donc, il faut les protéger. Il faut protéger son écologie personnelle. Parce que si on ne protège pas, ça peut aller loin, en fait. Burnout, suicide, voilà. Donc vraiment, protégeons notre écologie personnelle, tout comme on protégerait l'écologie sociale et l'écologie planétaire. Donc voilà, j'aime bien ce petit graphique parce qu'on peut facilement l'avoir en tête. Et voilà. Donc, il faut des noms négociables, je pense, pour protéger son écologie personnelle.

  • Speaker #2

    Et toi, tu en as des noms négociables ? Ouais,

  • Speaker #0

    récupérer ma fille à 16h30 à l'école le vendredi. Et puis du sport, deux fois dans la semaine, c'est dans mon agenda.

  • Speaker #2

    Du coup, tu mettras dans l'agenda de Caroline. Voilà. Mais merci, merci beaucoup de les nommer, parce que effectivement, tu sais, le... Je vais devoir aller chercher mes enfants. Mais que vont penser mes collègues ? Merci beaucoup de dire que vous vous autorisez à le faire, que vous vous autorisez à mettre dans l'agenda le sport et toute autre chose qui vous appartient, mais que vous le mettez dans l'agenda, que vous y tenez et que vous êtes fixé. C'est non négociable. C'est, à mon sens, hyper important.

  • Speaker #1

    Alors, juste complète, dans mon agenda, je n'ai pas encore mis le sport, mais il y a le nom de mes enfants à peu près tout le temps. Sur les matins, alors moi, en plus, je suis divorcée. Donc ça rajoute un petit sujet vie pro, vie perso. Et donc, j'ai les matins où je les ai, les soirs où je les ai, où c'est noté, matin, soir, etc. Pour justement, l'agenda soit préservé sur tous ces moments-là que je veux passer avec mes enfants. Et bientôt, le sport.

  • Speaker #2

    Bientôt, le sport. Dès la sortie, là, tac.

  • Speaker #0

    Janvier,

  • Speaker #1

    janvier.

  • Speaker #2

    Alors, quand on vous écoute et qu'on est probablement assise dans la salle à se poser plein de questions de « est-ce que je suis capable ou non ? » Est-ce que ça vous aide ? déjà arrivé d'avoir la peur d'échouer, de ne pas être à la hauteur ? Et comment est-ce que vous avez fait avec cette peur et osé, finalement ?

  • Speaker #0

    J'ai eu des chefs qui n'étaient pas forcément très bienveillants. Il y a des chefs qui sont inspirants. On se dit « j'aimerais bien être comme lui quand je serai plus grande » . Et il y a des chefs qui, au contraire, on se dit « bon, il a des points positifs, mais il y a aussi des points où je n'aimerais pas être comme lui si demain je suis comme lui un jour » . je ne serais pas comme ça. Typiquement, ça, c'est un sujet où je suis allée chercher chez mes chefs inspirants. J'avais notamment un chef qui me disait qu'il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés. Je suis restée là-dessus. Que ce soit pour moi, pour mes équipes ou n'importe qui, il n'y a que ceux qui ne font jamais rien, qui ne font jamais de bêtises. Au contraire,

  • Speaker #2

    profitons d'un échec individuel et collectif.

  • Speaker #0

    pour une remise en question. Et c'est mon côté un peu qualité, plein de doutes, chèques, actes, vous voyez la roue là. C'est comment on en profite pour s'améliorer individuellement et collectivement. Donc il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés.

  • Speaker #1

    Moi l'échec, je trouve que c'est une question qui n'est pas évidente parce que pareil, tout le monde n'a pas la même vision de c'est quoi un échec. C'est juste, je n'ai pas remporté l'appel d'offres ou... ou c'est ma vie est en train de partir en lambeaux, ou c'est les deux en même temps. Et moi, j'ai une vision assez globalisante de tout ça. C'est-à-dire qu'à un moment, un vrai échec, ça serait vraiment, il y a tout qui part en vrille, il n'y a plus rien qui va. Et donc, c'est quand même une situation assez bout du rouleau. C'est vraiment difficile. Je pense qu'aujourd'hui, mes plus grandes peurs sur ces sujets-là, c'est plutôt de décevoir parce que j'ai envie de pouvoir accompagner les gens, c'est ce que je disais tout à l'heure, avoir de l'impact et en fait finalement C'est peur à un moment de ne pas réussir à trouver la bonne solution pour accompagner comme il faut les personnes. être à la hauteur à un moment de l'enjeu que je m'étais fixé ou qu'on s'était fixé de manière collective. Je pense que je n'appellerais pas forcément un échec global parce que tu peux avoir fait quelque chose globalement qui marche et ce n'est juste pas totalement aux attendus. Et moi, je pense que déjà, juste le côté ne pas être aux attendus, ça peut être quelque chose sur lequel travailler. Sachant que, juste pour la petite anecdote, moi, un de mes échecs, mais plutôt sur mon parcours, un jour, j'avais été recalée en dernière année d'école d'ingé, je voulais rentrer dans une formation. J'étais recalée parce qu'on m'a dit que j'étais trop optimiste. Il y avait sans doute d'autres raisons. Mais la version officielle, c'était un peu trop optimiste pour être ingénieur. Au début, ça m'a quand même un peu énervée. J'étais genre, quand même, j'aurais bien aimé faire le truc, etc. Et en fait, en y erreur, je suis allée dans un autre cursus sur de l'innovation, de l'entrepreneuriat que j'ai trouvé génial, où je me suis fait des amis formidables et tout. Donc en fait, super dynamique, qui me correspondait finalement beaucoup mieux. et en fait cet échec, c'était juste parce que aussi j'étais... pas aller sur, finalement, la chose qui était alignée avec ce que j'avais envie de faire. Et s'ils m'avaient pris, en n'étant pas, en fait, sur des sujets de vision, en fait, de ce qu'est un ingénieur, de ce que doit être le management, qui n'était pas dans la lignée de ce que je voulais faire, en fait, finalement, je n'aurais pas été alignée, je ne me serais pas réalisée comme il faut. Et en fait, c'est un échec qui était un échec, pour quelque part, la bonne cause, puisque, en fait, je n'étais sans doute pas forcément à ma place dans cet endroit-là. Et donc, c'est aussi savoir rebondir. C'est un peu ce que tu disais, c'est un succès reporté. Ce n'est pas forcément un succès, ne pas remporter la chose que tu avais voulu faire, mais c'est juste te rendre compte que ce n'était peut-être pas vraiment ça qu'il fallait faire. Et même quand on parle d'appel d'offres, on a perdu l'appel d'offres. Est-ce que le prix, de toute façon, ne serait pas descendu aussi bas ? Est-ce qu'on est aligné avec ce que le client a envie de faire ? En fait, à un moment, si ça ne fit pas, ça ne fit pas. Et puis, il y a d'autres opportunités. Concentrons-nous sur les opportunités qui sont alignées avec ce qu'on a envie de faire.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup. Une question que je me pose quand je vous... Donc là, on a traité le thème de l'échec. Mais souvent, quand on parle aux femmes, on parle de leur intuition. Est-ce que vous faites preuve d'intuition dans vos prises de décision ? Et là, vous avez le droit de me dire pourquoi tu parles d'une femme.

  • Speaker #1

    Non, mais je pense que pour moi, l'intuition, c'est un point qui est important. Je ne me fie pas que à mon intuition. C'est-à-dire qu'à un moment, il y a un petit côté ingénieur derrière tout ça. Et j'aime bien avoir les différentes options, les points rationnels, etc. Pour moi, l'intuition, elle vient plutôt quand tu n'arrives pas à trancher ou quand tu ressens quelque chose. En fait, si tu ressens quelque chose qui ne va pas, même si rationnellement, les choses vont, on va dire sur le papier, tout est coché. Là, moi, j'ai appris aussi par des expériences qu'il vaut mieux quand même s'écouter dans des expériences pro. Ou en fait, tu te dis, j'avais un moment des profils qui postulaient. Je me disais, la personne est tout bien sur le... tout bien vraiment, le CV, au moment de l'entretien, ils ont dit tout ce qu'il fallait, c'est bien. Mais il y a un truc qui me chagrine, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, il y a un truc qui ne va pas. C'était il y a longtemps, mais on avait pris la personne, c'est quand j'étais chez Vinci, et en fait, c'était le pire recrutement qu'on ait jamais fait, parce qu'en fait, il y avait aussi une prise de position qui n'était pas la bonne, une posture qui n'était pas la bonne avec les collaborateurs, c'était quelqu'un finalement d'un peu haut teint, etc. Parfois, on ressent des choses, on ne sait pas forcément expliquer. Il faut aussi savoir écouter ça. Et ça, ce n'est pas toujours valorisé. Je trouve que ce sont des points qui sont quand même importants. Donc, je dirais un mix des deux. Un peu de rationnel et aussi de l'intuition.

  • Speaker #0

    La question est super intéressante parce que quand on est manager, des fois, on a des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. On doit licencier quelqu'un, par exemple. En fait, moi, je travaille sur ce que j'appelle… Je vous donne encore un petit tip.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est le triangle identitaire. Donc en fait, vous imaginez un triangle, d'accord ? Il y a trois côtés. Il y a un côté, c'est Aurélie perso, d'accord ? Donc maman, deux enfants, qui a un parcours Mayotte, pays en voie de développement, donc sensible sur ces sujets-là. Voilà, Nouméa, l'ancrage social, syndical. Ma vie perso, mon ancrage à moi. Il y a Aurélie experte. Donc Aurélie experte. C'est QSE. QSE, éthique, qualité, sécurité. Ça peut être des noms négociables, ces points-là. Et il y a la Aurélie en fonction. Je suis DG de Citalion, je suis directrice d'agence, j'ai un mandat social. Et en fait, il faut que dans chaque prise de décision, ce triangle soit équilatéral. Il faut qu'à chaque fois, je sois claire et que je puisse donner du sens à ma prise de décision. Je licencie, je prends la décision de licencier. un collaborateur ou une collaboratrice, mon triangle est équilatéral. Je sais pourquoi je prends cette décision-là. Et donc, un jour, mon chef, je lui dis, j'ai une décision à prendre sur un licenciement, justement. je lui explique mon triangle identitaire. Voilà pourquoi, les plus, les pour, les contre. Il est quand même jeune papa, il vient d'avoir un troisième enfant, sa femme ne travaille pas, c'est compliqué. Mais entre ça, il a consommé de la drogue. Mon chef m'a dit, Aurélie, laisse parler ton ventre. Là, on revient un peu sur le côté intuition. Quand il m'a dit ça, il y avait plein de choses subtiles derrière. Il y avait un peu le « je te suivrai, n'importe quelle décision que tu prends » . Donc moi, j'avais une sensation de « il a confiance en moi » . Moi, je lui fais confiance parce que je sais que n'importe quoi qui se passera derrière, il me soutiendra. Moi, dans ma décision, parce que la décision que j'ai prise, elle est bonne. Donc en fait, les planètes s'alignent. Et donc, je prends cette décision-là. Parce que quand on est manager de 250 personnes, des fois, on a des décisions qui ne sont pas faciles à prendre. C'est important d'être aligné, que notre triangle soit équilatéral pour prendre les bonnes décisions qui ont du sens, qu'on peut expliquer.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup de parler de ce triangle, parce que je trouve que ça permet vraiment de prendre du recul, notamment sur le côté « moi Aurélie qui prends une décision qui va impacter quelqu'un » , le côté très empathique. Et en même temps, on sent que l'expertise et ta posture, ça permet de rééquilibrer la décision. Merci pour ce partage et je trouve que c'est applicable dans tous les domaines de la vie.

  • Speaker #0

    Avec vos enfants !

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour ça ! Alors, j'imagine que le chemin n'est pas toujours si simple, n'a pas été si aligné, si droit, si facile. Est-ce qu'il y a un message que vous répétez, un principe, un mantra que vous avez pour vous guider dans ces moments d'incertitude ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors pas forcément de mantra, comme je disais, c'était dans l'incertitude sur la façon de se projeter dans les métiers, d'avancer.

  • Speaker #2

    Ouais, d'avancer quand tu as un chemin qui semble incertain, que tu ne sais pas vraiment où aller. Est-ce que tu as un tips par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un peu ce que je disais tout à l'heure sur le côté optimisme. J'ai tendance à penser que voir les choses du bon côté, ça nous permet quand même de... d'être dans une démarche qui soit positive. Et donc, je pense que ma vision, d'une manière générale, c'est de me dire, voilà, quels sont les choses, quel est le chemin dans lequel je vais le plus me réaliser, le plus s'impacter. C'est un peu ce que je disais en introduction tout à l'heure. Et on va dire, c'est plutôt ça, moi, mon mantra, c'est de vérifier, on va dire, aux différents points que je suis alignée. Alors, c'est effectivement peut-être avec ce triangle, quelque part, dans les décisions que je prends et dans les chemins que je prends pour pouvoir avancer.

  • Speaker #0

    En fonction de mon triangle identitaire, je peux en avoir plusieurs. L'Aurélie, perso, elle aurait envie de dire, en parlant de l'échec, il n'y a pas d'échec, il n'y a que des succès reportés. Après, il y en a un autre de mantra que j'aime bien, c'est tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut sortir la poubelle. C'est hyper concret, en fait, et c'est vrai pour la santé et la sécurité. C'est vrai pour les relations sociales et ça demande vraiment du concret. Donc ça, c'est un mantra qui me tient à cœur. Et puis, bien sûr, il y a « Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants » . C'est tellement vrai et ça, ça rejoint avec la Convention des entreprises pour le climat que j'ai pu suivre. Et quelque part, c'est aussi dans ce mantra, comment faire grandir nos collaborateurs et collaboratrices dans l'aventure humaine.

  • Speaker #2

    Merci. Pour terminer sur cette partie de votre place, votre état d'esprit en tant que dirigeante dans l'opérationnel, est-ce qu'il y a une leçon que vous avez envie de partager avec nous ? sur le fait de suivre cette voie malgré les obstacles, malgré les difficultés. Et est-ce que vous avez envie de la partager avec nous ? Ouais, on est sur des trucs très proches.

  • Speaker #1

    Méditation. Non, mais je pense que c'est un peu l'objet de cette interview aujourd'hui. En fait, je pense que l'idée, c'est vraiment de rester authentique. Parce qu'en fait, notre légitimité de chacune et de chacune d'entre vous dans vos métiers, elle se fait par rapport à qui vous êtes. Et si vous êtes aligné, si vous êtes serein, on va dire, par rapport à l'expertise que tu disais, si vous savez ce que vous apportez, si vous savez ce que vous voulez donner. Si aussi vous êtes clair sur vos limites, c'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure, les non négociables, etc. En fait, vous serez authentique et en étant authentique, vous irez aussi sur les postes qui vous conviendront ou pas. C'est un peu ce que je disais tout à l'heure. Tout le monde n'a pas non plus envie de faire de l'opérationnel, comme tout le monde n'a pas envie d'aller faire de la comptabilité ou d'aller faire des RH. Et à un moment, c'est s'écouter et se dire, moi, comment je m'écoute et comment je reste authentique ? Et de toute façon, si à un moment, vous n'êtes pas authentique, vous, vous allez vous sentir pas bien dans votre métier. Et en plus, pour de vrai, vous ne serez sans doute pas très performant dans ce qu'on vous demande de faire parce que ça ne sera pas aligné avec ce que vous voulez faire. Donc c'est là où je trouve que c'est un point qui est important.

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai, souvent je dis qu'il faut être aligné tête-coeur-corps. Voilà, les trois, il faut que ce soit cohérent. On ne peut pas aller la tête d'un côté, le cœur de l'autre et le corps de l'autre. Voilà, il faut être aligné tête-coeur-corps, donner du sens. Et puis toujours, moi, dans mon management du quotidien, c'est être juste et équitable. C'est le management juste, c'est l'écoute.

  • Speaker #2

    Merci, parce que c'était ma question aussi. En quoi tout ce que vous nous avez dit insuffle peut-être un vent différent par rapport à des leaderships que vous avez connus ? Si vous deviez décrire votre style de leadership, pour aussi donner des clés concrètes à votre manière de fonctionner dans un contexte opérationnel, comment vous le décririez ?

  • Speaker #0

    Là, comme ça, j'aurais envie de dire que je suis plutôt dans un leadership, dans un management participatif, contributif. Comment je peux t'aider ? Comment je peux t'aider au quotidien pour améliorer ? Comment être plus performant ? De quoi tu as besoin ? Et je vais me plier en quatre pour t'aider. Et puis, sache que je serai toujours là pour toi quoi qu'il arrive.

  • Speaker #2

    À l'image de ton chef.

  • Speaker #0

    À l'image de mon chef,

  • Speaker #1

    qui était inspirant.

  • Speaker #0

    J'en ai vu plusieurs comme ça, j'ai de la chance.

  • Speaker #1

    J'aime aussi ce sujet-là, parce que mon leadership, mon management, est quand même aussi très collaboratif dans le fait de travailler ensemble. Je trouve que c'est très important, ce que je disais tout à l'heure sur l'authenticité, sur la transparence aussi, sur vraiment la clarté du message et de se dire les choses. Parce que parfois, ce n'est pas toujours toutes les sociétés. Et pour le coup, j'étais aussi très alignée avec Denis, qui n'est pas... Le cadre classique, on va dire, non plus. Non, mais de tous les dirigeants, il faut se le dire. Que tu ne l'aies pas pris pour toi tout à l'heure. Que tu n'aies pas pris le petit coup pour toi tout à l'heure. Mais je trouve que c'est très important de pouvoir donner la vision et que parfois, on a quand même dans certaines structures, et ça peut être le cas parfois chez Suez, selon dans quelle partie de Suez vous êtes aussi, d'être vraiment dans un partage global des informations et de ne pas... que les collaborateurs et la sensation qu'on ne leur dit pas tout, etc. Enfin, il n'y a pas de secret, on travaille tous ensemble, on est là pour avancer. Et donc, moi, je trouve que c'est très important d'avoir ce côté de management collaboratif et de vision avec un sens. Donc, un des points qui a été très... Parce que là, comme je viens de changer de poste, j'ai mes anciens collaborateurs qui ont pu me faire un peu leur retour sur les six années qu'on avait passées ensemble. Et je pense que... Ce qui m'a le plus marquée, c'est les collaborateurs, certains qui m'ont remercié en disant en fait, ça m'a vraiment permis de me recentrer. Et souvent des hommes qui ne se le permettaient pas. Ce n'est pas forcément que la structure ne leur permettait pas. C'est que je pense que quand on insuffle un leadership bienveillant de communication, d'empathie, ça permet aussi aux gens d'oser venir parler de certaines choses. et de pouvoir changer des comportements qui, finalement, étaient aussi pas bons pour eux. Moi, j'ai un de mes collaborateurs, un des anciens, qui m'a dit « Je me suis enfin autorisée à aller chercher ma fille une fois par semaine. » C'est un peu toi, ton non négociable. Mais en fait, lui ne s'était jamais autorisé à avoir ce non négociable-là. Et finalement, le fait que moi, je sois très claire sur le « Non, mais en fait, les gars, moi, à 18h, je vais chercher ma fille, enfin mes enfants. » En fait, c'est un truc où ils se sont dit « Ah ouais, en fait, c'est possible. En fait, j'ai le droit de le faire. » Et en fait, ça n'empêche pas le fait que tu as des résultats à faire. Tu as une mission dans l'entreprise. Tu dois effectivement faire les deux, mais ça ne t'empêche pas d'avoir ce non négociable qui te permet d'avoir cet équilibre qui est important. Et effectivement, quand ils m'ont dit grâce à toi, entre guillemets, alors pas que moi, mais aussi à l'organisation qu'on a mis en place de façon plus globale avec les autres managers de l'agence, j'ai pu me réaligner et j'ai pu avoir cet équilibre qui fait aussi que pour nous, j'ai aussi des collaborateurs où la concurrence avait voulu aller les chercher. Ils m'ont dit non, moi, je n'y vais pas. J'ai un super équilibre dans cette boîte, je ne vais pas aller dans une autre.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup de partager ça. J'ai deux dernières questions pour vous et après, on passe aux questions de la salle. Est-ce que vous avez un conseil à donner aux personnes qui auraient envie de sauter le pas, d'aller se lancer dans les métiers opérationnels que vous avez envie de partager ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, en fait, si j'avais un conseil, c'est vraiment de se renseigner. C'est-à-dire qu'en fait, si jamais vous voulez aller dans l'opérationnel, souvent, on a quand même... des images, des idées reçues sur plein de sujets. Et en fait, la meilleure manière de déconstruire cette idée préconçue, c'est de poser la question réellement à la personne qui fait le métier ou à plusieurs personnes qui font le métier et dire, en fait, pour de vrai, comment tu fais ? Est-ce que ça marche ? Et aussi savoir que ce n'est pas parce qu'une personne le fait d'une certaine manière qu'on ne peut pas le faire différemment aussi. Donc, c'est vraiment se poser la question, se dire, au fond, de quoi j'ai envie ? Qu'est-ce qui me nourrit ? Qu'est-ce qui me donne envie de me lever le matin ? Et qu'est-ce qui va me donner de l'énergie ? Et après, se dire, OK, est-ce que là, j'ai visé ce poste-là ? Poser la question. Je reviens un peu à l'authenticité. C'est-à-dire qu'à un moment, si vous faites un entretien pour un poste, s'il y a un sujet qui est vachement important, par exemple, si le vendredi soir, vous voulez aller chercher votre fille, et que pour vous, c'est un incontournable, et que vous ne le dites pas parce que vous dites si je le dis, je ne vais peut-être pas avoir le poste. quelque part, il y a déjà un peu le souci, parce que ça veut dire que vous vous mettez déjà une barrière. Et en fait, la question, c'est peut-être de dire, moi, dans mon équilibre global, j'ai besoin de ça. Est-ce que c'est faisable dans ce poste-là ? Comme ça, vous savez tout de suite si ce n'est pas faisable ou si c'est faisable. Enfin voilà, je trouve que ce côté de se renseigner de façon assez ouverte, d'être authentique et de finalement pas avoir peur de se positionner, parce qu'en fait, on peut aussi faire les choses différemment. On peut trouver des équilibres. Enfin moi, globalement... Il y a plein de gens qui m'ont dit, écoute, maman diversée de trois enfants, es-tu bien sûre de vouloir prendre un poste un peu plus important alors qu'en plus, ils sont encore petits ? Ben ouais, j'ai envie parce que j'ai travaillé sur ce que j'ai envie d'avoir dans ma vie professionnelle, ce que je peux potentiellement apporter, comment je me donne de l'énergie. Et en fait, pour moi, c'est quelque chose qui me correspond. Mais il faut aussi se poser réellement la question.

  • Speaker #0

    Rien de plus si ce n'est oser. Voilà, juste oser. Et puis, le train, il passe. Et puis, on monte dans le train. Et puis, au pire, on prendra le train suivant.

  • Speaker #2

    Et peut-être toi, Aurélie, pour terminer, est-ce qu'il y a un livre, un podcast, une citation ? Moi, j'adore poser ça pour continuer l'aventure ensemble après ce joli moment ensemble. Est-ce que tu veux nous partager une ressource qui a transformé ta vision du leadership ou t'aide à garder le cap ? Je vais encore vous partager un petit tips.

  • Speaker #0

    J'ai un livre que j'aime beaucoup, ça s'appelle Le leadership au féminin de Elena Foures, qui a plein de tips, comme ce que je vous ai raconté aujourd'hui sur le triangle identitaire. C'est un livre qui m'a vraiment accompagnée dans mon rôle de manager de terrain. Et en fait, ce que je vous propose, c'est que je le mette à dispo et que, vous savez, l'histoire du livre où on peut mettre à l'intérieur chacun une petite fiche avec ses impressions, son nom, et puis comme ça, il sera signé de toutes et tous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas que pour les femmes, c'est aussi pour les hommes.

  • Speaker #1

    Oui. Je voulais justement rebondir là-dessus sur le côté aussi des hommes parce qu'on a beaucoup parlé. Et en fait, tout ce qu'on a dit aujourd'hui, pour moi, c'est quelque chose qui s'adresse. Alors effectivement, c'est dans le cadre du réseau Women's. C'est un peu ce que vous avez dit tout à l'heure en introduction. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qu'on a dit qui aujourd'hui s'appliquent aussi à beaucoup d'hommes qui ne se retrouvent pas non plus forcément dans la vision qu'on peut avoir du leadership opérationnel. les exemples que j'ai donnés c'était des collaborateurs masculins qui au fond avaient envie de mettre de la place à leur vie perso mais ne l'autorisaient pas parce que c'est aussi mieux perçu quand la femme dit à 17h je dois aller chercher mes enfants que l'homme qui dit à 17h je dois aller chercher mes enfants on avance doucement sur ces sujets là mais il y a aussi une une conscience un peu globale de tout le monde, un sexisme ordinaire sur le l'homme quand même, il devrait rester au travail. Elle fait quoi ? Pourquoi il doit partir à 18h ? Sa femme, elle ne peut pas y aller, quand même. Et que l'homme, finalement, ose aussi dire non mais en fait, moi j'ai envie d'aller chercher mes enfants et puis j'ai envie d'avoir un management bienveillant et j'ai envie de faire les choses différentes. Je trouve que c'est aussi important de se dire que tout ce qu'on s'est dit, en fait, ça marche aussi pour les hommes et que finalement, je trouve que le... Le fait d'ouvrir des modalités différentes qui, encore une fois, ne peuvent pas correspondre aussi à... Il faut s'adapter à son contexte, à ses besoins. Tout le monde n'aura pas le même type de discours. Mais savoir que ça existe, qu'on peut faire les choses différemment, qu'on soit finalement un homme ou une femme, je trouve que c'est important.

  • Speaker #2

    Et merci beaucoup de partager ça parce que c'est vraiment l'objet de tout le travail que fait One Man. C'est aussi de déconstruire les modèles de leadership. One Man travaille également sur le sujet de la parentalité et la parentalité c'est bien sûr pour les hommes et pour les femmes et de comment on intègre il faut savoir que 80% des salariés sont des parents donc ça touche globalement tout le monde et merci de dire que tous les tips les autorisations que vous nous avez partagées c'est pour tout le monde et bravo aux hommes qui sont dans la salle j'espère que vous allez pouvoir aussi s'aimer et dire que One Man on n'a pas que des talks sur les morning routines mais qu'on parle de plein d'autres choses

  • Speaker #1

    Comment faire lorsqu'on est confronté lors d'un entretien à des propos limites ?

  • Speaker #0

    notamment au sujet de l'organisation pro-perso.

  • Speaker #1

    Oui, alors après, ça dépend un peu de la personne en face. J'ai envie de dire, si la personne en face qui te passe l'entretien, c'est le manager, si jamais tu sens que vous n'êtes pas aligné sur les sujets, il ne faut sans doute pas aller là-bas. Non, mais parce qu'à un moment, si la question justement est comme ça, c'est quelqu'un avec qui tu vas travailler tous les jours et je trouve que ça peut être réellement bloquant. Moi, aujourd'hui, dans mes entretiens... C'est un peu ce que je disais tout à l'heure, le cas de dire j'ai trois enfants, je veux les voir. Les soirs où je les ai, il y a une partie en plus du temps où ils sont chez leur père. Ce n'est pas vraiment mon projet initialement, mais quand je les ai, je veux pouvoir les voir. Ça met des contraintes sur ta vie pro de base. Ça a été un peu la question que je me suis posée. Est-ce que j'en parle dans les entretiens de façon très ouverte ou est-ce que je ne le dis pas trop et puis à la fin je dis « Ah, au fait ! » Les lundis soirs et mardis soirs, ça serait bien que je sois à la maison. En fait, j'ai pris le parti d'être très transparente sur le sujet et de dire, voilà, moi, c'est un des sujets qui me pose question. Parce que souvent, il y a quand même ce sujet-là de dire, je veux pouvoir avoir cet équilibre. Je pense que c'est faisable. Est-ce que c'est un sujet ? Et une des réponses que m'avait fait une RH que j'avais trouvée très bien, qui m'avait dit, non, mais Caroline, en fait, tu t'en fais toute une histoire, mais c'est un peu ce que tu disais, il y a 80% de gens qui sont des parents. en fait t'es en train de demander de rentrer à 19h le soir où t'as tes gosses franchement c'est pas enfin Ce n'est pas vraiment un sujet. Donc parfois, je pense qu'on se met aussi nous-mêmes la barrière parce que c'est un peu ce que je disais tout à l'heure, on aimerait pouvoir donner plus. On a l'impression que ce n'est pas suffisant, ce qu'on va donner en gardant ces non négociables. Mais en fait, j'ai envie de dire, si on est efficace et qu'à côté, on fait bien notre boulot, il n'y a pas de raison que ce soit bloquant. Donc voilà, c'était la réponse. Et c'était plutôt la RH qui m'avait dit, non mais en fait, toi, ça te paraît très compliqué parce que tu... Tu sais que c'est le sujet. Quand on m'a parlé de comment tu... Voilà, tout à l'heure, quelle est ta peur ? Enfin, il y a beaucoup de sujets à me dire comment je vais gérer ça. Et comme moi, c'était ma peur, je le retranscrivais dans l'entretien. Et en fait, à un moment, ça a été aussi de se décomplexer sur le sujet en disant, comme tu dis, on est 80% de parents. C'est normal que les gens veuillent aller... Donc, en fait, juste, j'ai des enfants. J'ai des enfants, point. Et après, je n'ai jamais senti le sujet qui n'était pas totalement ta question, mais qui peut l'être pour certains qui n'ont pas encore d'enfant. Le sujet, t'es une femme, t'as 27 ans, t'as pas d'enfant. Est-ce vraiment une bonne idée de t'embaucher ? Moi, j'ai aussi ressenti que c'était plus moi qui m'éveillais. Après, j'ai eu des managers qui étaient pour la plupart très bienveillants. Je n'ai jamais eu à faire face à quelqu'un qui m'a dit « Non, tu es enceinte. Vraiment, ça va être compliqué. » J'avais plutôt des gens très bienveillants autour de moi et pourtant, je me mettais la pression. Je me rappelle à chaque fois que j'annonçais que j'étais enceinte, je m'étais mise avant la pression en me disant « Mais comment on va faire ? » pendant ces quatre mois, qui va s'occuper de ça et comment on va s'organiser. En fait, je me mettais la pression limite toute seule. Alors que pour de vrai, quand je me suis pété le pied, j'ai été absente pendant quatre mois, du jour au lendemain, et il n'y a pas vraiment eu le choix. J'ai appelé Denis, j'étais dans le truc des pompiers. J'ai dit, demain, je ne vais peut-être pas venir. A priori, le pied, il est comme ça. Donc finalement, un congé mat, ce n'est pas si long. Et puis comme les hommes vont le faire aussi.

  • Speaker #0

    Je vais juste rebondir parce que ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est deux choses. La première chose, c'est un, déjà, t'es mère et tu l'as assumée. Mais la deuxième chose qui me semble fondamentale dans ce que tu viens de dire, c'est quand vous sentez que l'écosystème en face ne sera pas réceptif à vos besoins, autorisez-vous à ne pas y aller. Et ça, je trouve qu'au travers de toutes les interviews que j'ai pu faire, c'est comment finalement je me fais confiance à me dire que cet écosystème-là ne sera pas OK pour moi. Il y a plein d'écosystèmes, il y a plein de beaux écosystèmes qui seront prêts à accueillir vos besoins. Et ça, parfois, quand on cherche un job, quand on est dans la peur de ne pas trouver la prochaine opportunité, on ne s'autorise pas ça. Alors qu'en fait, quelques mois plus tard, quelques années plus tard, finalement, on se dit, mais en fait, je le savais que ça allait être soit très positif, soit très négatif. Donc voilà, deux choses que je retiens.

  • Speaker #2

    Juste pour compléter, autorisez-vous et alertez. Je pense qu'aujourd'hui, on a des moyens d'alerte aussi en fonction du niveau. Parce que moi, j'ai malheureusement eu à vivre des situations où j'avais un patron qui était hyper malveillant, voire même très, très malveillant. C'est aussi pour ça que j'ai quitté la France et que j'ai saisi l'opportunité de la réunion. Donc, merci, j'ai envie de lui dire. Donc, aujourd'hui, il n'est plus dans le groupe. Non, mais toi, pour toutes les... S'il y a aujourd'hui des jeunes femmes qui sont dans la situation dans laquelle j'ai eu été quand j'avais 25 ans, j'ai envie de dire qu'aujourd'hui, on a les moyens d'alerter sur des situations qui... peuvent être malveillantes. Et donc, autorisons-nous à dire non, oui, c'est un fait.

  • Speaker #1

    Mais on peut aussi s'autoriser à aller à l'air. Comment tu as réagi à ce moment-là ? Pour aller plus loin dans la question, ce que tu dis, il était malveillant. Je ne sais pas si tu as un exemple que tu peux partager. Et puis, toi, comment tu as réagi ? Comment t'as été peut-être accompagnée ? Ou est-ce que tu t'es retrouvée toute seule ?

  • Speaker #2

    J'étais toute seule. J'étais la seule femme dans le Codire. Les seules fois où je faisais de la boxe à haut niveau. Je lui disais, je ne peux pas être à Paris ce soir parce que j'ai un entraînement de boxe super important. Je lui disais, c'est pas toi qui fixes la date du Codire. Je te dis juste que le soir, je ne pourrais pas être là. Le Codire, je serai là, mais pas le soir. Donc limite, voilà. situations, par exemple, c'est quoi le code de ton portail ? Non, mais des trucs, des situations, on ne peut même pas imaginer, en fait. Mais, heureusement, je pense qu'aujourd'hui, on n'a plus ces situations-là. Voilà, ça, c'était, j'avais 25 ans, c'était il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    Alors, je pense, contrairement à ce que je pense, que ça peut arriver encore. Et donc, pour toutes les personnes qui sont là et qui peuvent nous écouter, je pense que c'est important de dire, malheureusement, je pense que ce type de situation peut encore arriver. Pas forcément d'un hiérarchique, potentiellement aussi d'une personne, un père, un collègue, etc. Et donc, ne pas hésiter, effectivement, c'est inadmissible. Il ne faut pas hésiter à le remonter. Si jamais vous ne vous sentez pas à l'aise, si c'est votre manager, bypassez. Si jamais vous n'êtes pas à l'aise aussi pour en parler, il y a les RH, il y a la filière éthique. Comme tu dis, en fait, il y a des relais. Mais moi, j'avais un exemple qui était bien moins important que toi. Une fois, je vais à une audition, je suis là parce que je suis l'experte sur le sujet de la mobilité électrique. Donc je suis là pour apporter un peu la caution à la mobilité électrique. Je suis quand même la petite jeune, la seule femme. Et il y a un des directeurs qui était là. Alors, tous qui sont là depuis très longtemps. Et il y en a un qui commence à faire des blagues. Il se fait, c'est bon, on va pouvoir gagner. Caroline va faire une petite danse, machin. Et puis, le truc qui sera dans la poche. Et moi, je me suis fait... Parce qu'à l'époque, je savais aussi moins bien, je pense, répondre à ce genre de choses. Donc, petit sourire gêné. Et en fait, je me suis rendu compte qu'il n'y en a aucun autre qui a... parler à ce moment-là. Le soir, après, j'étais avec un des autres directeurs, qui était un gars super, qui vient me voir, qui dit « Ah putain, tout à l'heure, c'était un peu limite, il n'aurait pas dû te dire ça, je suis vraiment désolée. » Donc, démarche positive, mais démarche un peu incomplète, parce qu'en fait, il n'en a pas parlé. Non, mais il ne l'a pas dit sur le coup, il n'en a pas parlé. Alors oui, c'était aussi il y a 15 ans, mais je pense que malheureusement, ce genre de petites remarques, ça peut encore exister. Et donc, n'hésitez pas, c'est pas facile, d'autant plus quand on est plus jeunes parce qu'on a... On a été moins confrontés, donc le sourire gêné, on a l'habitude quand on marche dans la rue et qu'on se fait apostrophé, qu'on fait la même. En fait, il ne faut pas hésiter à le remonter ou à dire, en fait, non, tu ne peux pas parler comme ça. Et au pire, il dira, là, tu es une hystérique. Alors, écoute, on a l'habitude, ce n'est pas grave. Mais c'est important.

  • Speaker #0

    Je vais faire la pub pour One Man qui traite également de ce sujet-là. Voilà, donc c'est tout. plein de thématiques aussi vastes. Est-ce qu'il y a d'autres questions que vous avez envie de poser ?

  • Speaker #1

    Comment est-ce que vous vous entourez ? Est-ce que vous faites confiance ? Alors, au boulot, moi, j'ai toujours eu des équipes qui étaient super, que je n'avais pas forcément embauchées. Les choix avant avaient été très bons. Je pense qu'un des enjeux, c'est de vraiment être avec une dynamique qui est positive, bienveillante. Et dans un groupe de pères qui est accompagnant. Tout à l'heure, je parlais de ma cheville. J'ai été accompagnée à la fois par mes pères, par ma hiérarchie, par mes équipes aussi qui ont beaucoup été là. Effectivement, je trouve que c'est super important d'être bien accompagnée. Après, c'est le niveau de transparence que vous voulez mettre avec eux. Moi, j'ai ce côté où je suis vite assez proche avec les gens. Et donc, c'est important pour moi de me faire entourer. Et dans la vie perso, j'ai un peu les multi casquettes, mais j'ai aussi la capacité à déclencher les différents cercles amicaux. C'est aussi pour ça que c'est super important de garder ces différentes sphères. Et le fait de finalement savoir aussi lever la main. En fait, moi, c'est aussi quelque chose qui clairement m'a sauvée. Lever la main à la fois côté pro, avec toutes les gens qui m'entouraient et pour dire en fait, j'ai ça qui m'arrive et en fait, j'ai besoin d'aide. Et parlons-en. Il faut savoir aussi le dire. Et après, c'est une question de personnalité, mais savoir lever la main et dire qu'on a besoin d'aide. Et aussi avoir les cercles d'amis, les cercles de proches qui peuvent nous accompagner. Parce que quand on a un sujet pro qui va mal, parfois, c'est bien d'en parler un peu. à la maison. Et puis parfois, quand tu as des problèmes à la maison, c'est bien d'en parler aussi un peu avec nos collègues pros qui ne connaissent pas forcément trop cette partie-là de notre vie. Donc, voilà. Moi, j'ai une vision assez globale de ma vie où les différents mondes interfèrent. Tout le monde n'a pas cette vision, mais je trouve que c'est des points, en tout cas, qui, moi, m'aident

  • Speaker #2

    Pour le coup, mes filles sont un peu plus grandes maintenant. Elles ont 10 et 15 ans, donc elles sont relativement autonomes. Zoé, qui a 10 ans, elle va à l'école toute seule, elle revient toute seule. Elle va au judo en vélo. Aujourd'hui, c'est plutôt sain. Mais il y a encore trois ans, j'ai la chance d'avoir un mari qui est exceptionnel, qui est très souvent à la maison. Il est en home office tout le temps. Par contre, quand il part, Il part deux mois, là, par exemple. En ce moment, il a Mayotte pendant deux mois parce qu'il a gardé du business à Mayotte. Et en fait, il y a encore trois ans, je prenais une fille au père. Et ça, c'est un super deal pour les jeunes mamans qui sont seules ou avec un mari qui n'est aussi pas très disponible. Et ça permet d'avoir aussi quelqu'un qui... qui parlent anglais à la maison, donc tout le monde s'y retrouve. On avait choisi anglais, à chaque fois on a pris des irlandaises, parce que c'était européen, donc très pratique. Et voilà, je peux vous donner plein de conseils là-dessus, parce que je suis experte en filles au père. Donc voilà, c'est aussi une bonne organisation. Après, je sais que toi, Émilie, c'est bien aussi, parce que vous avez choisi le 90%, 80%, 90%. Voilà, et ça, je trouve que c'est bien que chacun... chacun soit à 90%, comme ça, tu as une journée tous les 15 jours, un mercredi pour s'occuper des enfants. Je trouve que ça, c'est un super deal aussi. Et en termes d'équité ?

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à un forum auquel j'avais participé il y a 13 ans, Elle Active, je ne sais pas s'il y en a qui ont entendu parler de ce forum. Et j'étais allée en toute jeune ingénieure à une présentation, et la personne qui parlait avait dit... « Mesdemoiselles, si vous devez retenir dix choses pour évoluer dans le monde professionnel, la première chose, c'est choisissez votre conjoint pour qu'il vous accompagne dans votre ambition. » Et moi, j'avais dit Réa que ça va, on n'est pas dans les années 60, je n'ai pas besoin d'un conjoint pour évoluer, pour faire ce que je veux. Et maintenant, après les deux enfants plus tard, je me dis qu'en fait, finalement, elle avait raison. Et en fait, au même titre que Chirac a été... propulsée grâce à Bernadette avec une femme de l'ombre, je me dis que c'est aussi intéressant de se questionner comment on s'autorise, nous femmes, à choisir le bon conjoint pour nous accompagner dans la vie,

  • Speaker #1

    pour atteindre nos ambitions, mais de couple, l'un et l'autre.

  • Speaker #0

    Comment faire quand on rencontre des difficultés à poser le cadre ? lorsqu'on a un statut justement de cadre et qu'on n'est pas parent, comment est-ce qu'on arrive à mettre la limite pour faire, par exemple, des activités sportives ?

  • Speaker #1

    Alors, tu as raison, je trouve, de le souligner. Alors ça, je pense que c'est un peu notre rôle à tous de déconstruire ça. On ne va pas le faire en claquant des droits, mais je pense que c'est effectivement un truc super important. Toi, tu disais tout à l'heure avec la boxe, c'était un peu le cas. mettre aussi ta limite et dire en fait j'y vais et moi-même je me rends compte que personnellement parfois j'ai du mal quand même quand je suis chez moi, quand je sais toute la liste des trucs que j'ai à faire, j'ai du mal à m'octroyer du temps perso, à me dire allez je vais courir parce que je vois tous les trucs que j'ai à faire, je fais non mais pour de vrai je vais pas me prendre une heure pour lire tranquille dans mon lit alors qu'en fait j'ai tout ça à faire et en fait c'est aussi un peu ça c'est de pouvoir dire clairement bah non en fait là c'est important pour moi de faire mon heure de sport, mon heure J'ai une sortie avec des amis, j'ai un théâtre qui est prévu depuis 1000 ans, et donc non, je vais partir parce que je dois faire ça. Et je pense que c'est un peu à nous de déconstruire ça. Malheureusement, aujourd'hui, on n'y est pas encore, je suis d'accord. Le point positif, c'est la flexibilité, normalement. Le point positif du cadre, normalement, c'est justement cette flexibilité qui saute si jamais tu dois faire du présentiel horaire, entre guillemets. Et donc, je pense qu'on est à raison. Après, moi, une des manières, en tout cas, que j'avais de réagir là-dessus, c'est que dans nos métiers, opérationnel, on peut ne jamais s'arrêter. On peut. Moi, normalement, à jour de tous mes mails, hier soir, je suis allée me coucher, il y en avait 20 non lus. Ça ne m'arrive jamais. Vraiment. J'aime pas ça. J'avais enchaîné des réunions toute la journée, j'en avais 20 non lus. Et en fait, à un moment, il faut se dire non, là, c'est ma limite. Franchement, j'avais une petite fin de série à regarder. j'avais réussi à coucher les enfants à 10h j'ai pu regarder la fin de ma série et c'était très bien Mais ce n'est pas facile de se l'autoriser parce qu'effectivement, on pourrait faire plus. Mais dans nos métiers, s'il y a un moment où on ne met pas une limite et qu'on se dit en fait, maintenant, c'est fini pour aujourd'hui, on verra demain. Effectivement, on peut ne pas s'en sortir. Je ne sais pas si tu veux.

  • Speaker #2

    Oui, non, mais je vois complètement ce que tu veux dire. Mais moi, j'aurais juste envie de te dire. Là, Estelle, OK, tu es là depuis 7 heures. C'est vendredi. C'est quoi ? À 15 heures, tu te barres. Voilà. Et tu vas faire du shopping.

  • Speaker #1

    Du sport, du sport.

  • Speaker #2

    Du sport. Et tu vas marcher en faisant les magasins. Non, mais clairement, tu vois. En fait, pour le coup, je suis passée par là. Et je sais ô combien c'est super important de laisser faire ses collaborateurs et collaboratrices. et ouais moi honnêtement après tu te...

  • Speaker #0

    Est-ce que il vous est arrivé de prendre le lead quand un collaborateur reste tard pour lui donner une limite pour par exemple qu'il rentre chez lui ?

  • Speaker #1

    Alors moi, c'était plutôt un peu dans l'autre sens. Quand je voyais des collaborateurs qui avaient fait une grosse semaine, etc., j'avais tendance à dire, franchement, t'as enchaîné, décolle peut-être un peu plus tôt un peu ce que tu disais tout à l'heure. Moi, ça, je l'ai déjà dit à des collaborateurs où parfois à 18h30 ou 19h, on était en train de terminer un point et là, je vois sa femme qui appelle mes anciens collaborateurs. Je lui dis, alors déjà, je la rappellerai. Je fais non, non, tu sors, tu prends. le coup de fil et puis après tu lui dis que t'arrives dans 5 minutes et tu plies et tu rentres mais donc oui moi ça m'est déjà arrivé après j'ai jamais eu la conversation de dire souvent dans les entretiens pro d'ailleurs c'est une question que normalement vous avez tous dans les entretiens de perf de dire comment tu vas sur ton équilibre vie pro, vie perso moi c'est vrai que c'est quelque chose quand j'ai fait le tour des équipes de dire comment tu te sens aujourd'hui est-ce que tu as ton bon équilibre euh C'est une question que je pose. Après, c'est vrai que les semaines ne se ressemblent pas. Donc, je trouve que c'est important de s'autoriser des temps de respiration quand parfois tu en as l'opportunité.

  • Speaker #2

    Puis après, c'est vrai qu'on a un métier qui est hyper fluctuant. On est en réponse d'appel d'offres, on va faire 60 heures dans la semaine. Et bien, autant dire, la semaine d'après, je vais peut-être en faire 30. Et au final, je n'ai pas forcément de scrupules à le faire.

  • Speaker #0

    On a parlé de la partie incontournable perso. Est-ce que vous avez des incontournables pour le travail ?

  • Speaker #2

    Tu vois, tu fais bien en parler le 5 décembre. On a rendez-vous avec Caroline à 5 heures du matin chez mes équipes pour faire un démarrage de collègue. Et on passe toute la journée ensemble jusqu'à... Peut-être qu'on finira un peu plus tôt le vendredi. Mais tu vois, ça rejoint ce que tu disais, Estelle, c'est qu'en fait, quand on démarre tôt le matin, on a une deuxième journée derrière et puis une troisième avec le sport ou la vie de famille ou d'autres choses. Et donc, oui, il y a des incontournables au travail aussi. C'est-à-dire que moi, le mois de janvier, c'est un mois qui est horrible pour moi parce que c'est tous les voeux des maires, des présidents de syndicats. Donc, toutes les soirées sont prises. Mais en même temps, c'est le temps où je vais voir 100% des équipes le matin au démarrage pour faire la galette des rois avec eux. Donc, le mois de janvier, c'est un mois qui est... C'est un gros mois pour moi, mais je le sais. Donc oui, j'ai des incontournables au travail aussi. La semaine prochaine, je suis à l'agence à Sainte-Consorse. Je sais que j'arrive avant 8h pour prendre le café avec tout le monde.

  • Speaker #1

    Et puis moi, dans la même lignée, j'essaie de bloquer. Alors pareil, c'est bloquer l'agenda pour dire, là, le périmètre est grand entre Auvergne-Grenalpe et Paca. J'ai essayé de dire, moi, toutes les deux semaines, à peu près, j'essaie d'aller dans le sud, soit Avignon, soit Marseille, et donc de bloquer dans l'agenda pour dire, en fait, là, je suis à Marseille. Et j'ai déjà eu le cas. On a essayé de me mettre une réunion parisienne sur un jour où j'étais à Marseille. j'ai dit en fait non déjà regarder mon agenda et je pense que ça serait bien que je sois à cette réunion parisienne mais en fait, ce jour-là, ça ne passe pas parce que j'ai calé ça. Est-ce que ça marche toujours ? Pour de vrai, les agendas, le truc qui pourrait venir tout se prendre l'air, c'est que tu as un accident grave, tu as un sujet avec un collaborateur qui doit passer en priorité. Pour moi, je pense que l'humain, dans ces cas-là, parfois, on peut brinque-baller un peu tout l'agenda pour un sujet particulier mais l'idée, c'est surtout d'essayer de l'anticiper. ces moments un peu clés là que tu dis pour essayer de les mettre dans l'agenda pour bloquer parce qu'en fait si tu le fais pas tu te fais bouffer, effectivement même le café en fait faut le noter, le côté tiens ce jour là j'ai envie d'être alors moi j'essaye tant que possible de pas mettre la réunion tout pile au moment où t'arrives au bureau parce que je trouve que c'est toujours un peu emmerdant t'arrives t'as à peine dit bonjour t'es déjà bloqué dans ta salle Parfois, pas le choix parce que sinon, ça ne se rentre pas. Mais l'idée, c'est quand même d'avoir au moins 15-20 minutes de temps un peu de flottement qui permet de dire bonjour, de boire le café, de savoir comment vont les gens. C'est toute cette partie-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un sujet d'être une femme dans les métiers techniques ?

  • Speaker #1

    Je pense dire que ce n'est pas du tout un sujet. Ça serait aussi quand même un peu se mentir parce qu'il y a quand même un imaginaire autour de ça qui est différent. Moi, je ne l'ai jamais senti comme un frein. je me suis toujours sentie bien accueillie dans les différents métiers j'ai pas eu de responsable aussi déviant qu'Aurélie j'ai pas vécu ça comme ça je l'ai plutôt vécu comme mes clients généralement ils se souviennent très vite de moi comme je suis la seule femme ils repèrent ton nom, ton prénom beaucoup plus vite que toi, tu apprends tous les noms des hommes autour de toi c'est plutôt un point positif après j'ai toujours quand même ressenti je sais pas si c'est Merci. internalisée sur le côté on veut montrer qu'on sait faire ou pas ou si c'est vraiment une attente de la société mais que quelque part je me suis toujours sentie à devoir peut-être plus prouver ma légitimité sur les sujets. J'ai souvent eu en plus le sujet de ah bah t'es la commerciale ou t'es... J'avais eu un maire, des voeux d'un maire où j'arrive avec mon adjoint, je connaissais pas ce maire là j'arrive avec mon adjoint et mon adjoint me présente, moi j'arrive je dis Caroline, bonjour, je travaille aussi chez Suez Ah, très bien. Et donc, vous êtes l'assistante de Xavier. Et là, Xavier, qui était mon agent, il dit non, c'est ma chef. Il fait. Là, il fait. Ah, bon, bah, pardon, mais c'est que vous aviez l'air très jeune. En sachant qu'avec Xavier, on avait le même âge. Donc là, Xavier, il a dit moi aussi. Alors moi, j'ai l'air vieux. Il y a eu un petit moment. Donc, je pense qu'on a dire que c'est a priori. n'existent pas. Je pense que ça serait se mentir quelque part. Après, aujourd'hui, je n'ai pas vécu de frein réel. Je ne sais pas si c'est plutôt moi qui ai voulu plus montrer ou si réellement, les personnes à face attendaient que je montre plus les choses. Je ne sais pas si toi, tu l'as ressenti différemment.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de métier homme, il n'y a pas de métier femme. Les tuyaux d'assainissement, je les ai tirés. Mon chauffeur est tombé dans le bac à graisse. Ah non, mais horrible, le truc horrible. On a des femmes qui sont chauffeurs, on a des femmes qui sont rippers.

  • Speaker #1

    On a même des mecs à la com.

  • Speaker #2

    On a même des mecs dans les RH.

  • Speaker #1

    Des mecs RH. Il y a le petit côté où on se souvient de toi. Effectivement, ça peut aider dans la partie commerce quand même. On ne va pas se le cacher. Il se rappelle de toi parce que globalement, comme il ne voit que des hommes, il se dit ça. Et quels atouts ? Non, je pense que notre principal atout, mais qui n'est pas forcément un côté femme, parce qu'on en parlait tout à l'heure sur la mixité, l'homme peut aussi avoir ce côté. Je pense qu'on apporte quelque chose de différent dans le côté type de management, bienveillance, ouverture. que des hommes peuvent très bien aussi y amener, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on n'a pas forcément cette image-là. Donc, je pense que l'atout, c'est plutôt de peut-être aussi permettre, en fait, la mixité d'une manière générale permet aussi, par rapport à ce que tu disais, Charline, d'avoir des sortes de rôles modèles et de se dire, c'est aussi possible. Ou peut-être de sentir dans une zone de confort un peu plus importante. Moi, je me suis posé la question, quand je suis partie de mon agence, de la direction de l'agence O de Valais-du-Rhône-Saint-Étienne, à mon comité de direction, il y avait que des femmes, sauf un homme. Ma dernière personne promue étant Hélène, ici présente, qui a finalisé le fait d'avoir que des femmes au métier opérationnel à la tête de l'agence. Et je me suis dit, est-ce que c'est moi qui... Est-ce que j'ai voulu faire ça ? Est-ce que je ne suis pas finalement sexiste dans notre sens ? À un moment, je me suis dit, je ne vais pas non plus embaucher un homme moins pertinent juste parce que c'est un homme. Là, je commencerais à... Ça serait quand même un peu cousser. Et en fait, je me suis demandé si à un moment, les femmes... ne se sentaient peut-être pas plus à l'aise en entretien avec une autre femme ? Est-ce que le fait d'avoir des femmes à des postes de responsabilité, il y a à la fois le côté rôle modèle et la fois peut-être de pouvoir parler différemment ou se sentir un peu différemment lors d'un entretien que quand on a un homme en face ? Ça peut être des... Je n'ai pas eu la réponse, mais je pense que ça donne aussi des dynamiques qui sont différentes dans le recrutement également.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des intervenantes

    00:02

  • Discussion sur la mixité dans les métiers et l'importance de l'alignement

    02:02

  • Réflexions sur l'enfance et les stéréotypes de genre

    03:00

  • Présentation des parcours de Caroline et Aurélie

    08:22

  • Exploration du rôle opérationnel et des défis rencontrés

    16:21

  • Équilibre vie pro-vie perso et gestion des priorités

    21:56

  • Réflexions sur l'échec et l'intuition dans la prise de décision

    41:35

  • Leçons de leadership et conseils pour les auditeur·ices

    48:33

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