- Speaker #0
Allez, bonjour à toutes et tous, je suis ravi aujourd'hui d'accueillir Jamil pour le podcast Les athlètes de l'entreprise. Les athlètes de l'entreprise, c'est un podcast qui est réalisé par Campus Club Formation sur les valeurs de l'activité physique et cérébrale au service du développement personnel et professionnel. Et donc aujourd'hui, on accueille Jamil pour ce podcast. Avant de lui passer, bonjour Jamil déjà, ça va ?
- Speaker #1
Bonjour Gwénaël, ça fait très plaisir de te voir.
- Speaker #0
Tu es en forme ?
- Speaker #1
Ça va, ça va, ça va.
- Speaker #0
Alors Jamil nous parle exceptionnellement de Nantes parce qu'il est plutôt à l'étranger en général, soit en Égypte, soit en Grèce. Donc on a la chance de l'attraper par les réseaux français pour le coup puisqu'il est à Nantes aujourd'hui pour ce podcast. Alors comme à chacun et chacune des invités, je lui ai demandé sa bio, alors je le connaissais un peu mais j'ai appris encore d'autres choses sur lui. Et je vous propose en introduction de vous la lire. Et puis ensuite, on va démarrer bien sûr le jeu des questions. Donc, Jamil est né et grandit à Nantes, où dès la classe de première, il jouait déjà au basket, parce que ça a été un fil rouge. Tu vois qu'il y a le ballon qui n'est pas très loin, qui est en fil rouge dans pas mal de... Voilà, un ballon de basket là pour le coup. Donc, il jouait quand même de manière assez à un bon niveau et il poursuivait en parallèle des études de sciences de l'ingénieur. Oh, éh oh ! tout en préparant son bac. Il a joué dans un club à la Bôle, alors qu'il habitait Nantes. Tu devais prendre le train, à ce moment-là, tu prenais le train.
- Speaker #1
Tu jouais à la voiture avec un joueur.
- Speaker #0
Tu allais avec un collègue joueur. Tu as eu la chance même de jouer avec l'équipe, de t'entraîner à plusieurs reprises avec l'équipe de Chaland, qui était top niveau à ce moment-là. D'ailleurs, qui est en National 1, qui est un très beau niveau, qui est dans les équipes plutôt top de 3e division, la National 1 du basket aujourd'hui. Et tu as eu la chance de fréquenter l'entraîneur Carmine Calzoniti.
- Speaker #1
Ça veut dire beaucoup de choses. Ça veut dire beaucoup de choses.
- Speaker #0
C'est clair. Dans le milieu du basket, qui a presté pour le coup ton jeu. Et l'année suivante, tu es passé plutôt dans la partie études pour le coup, pour rentrer en classe préparatoire, pour aller vers des métiers d'ingénieur. Donc tu as intégré l'école normale supérieure de Cachan, d'où tu es sorti à l'époque en tant qu'agrégé de génie civil. Et puis tu as continué le basket quand même en parallèle en National 3, qui est déjà un très bon niveau de basket. Mais ce que tu indiques là, c'est par manque de motivation que tu as arrêté ?
- Speaker #1
Les exigences du sport de haut niveau ne me convenaient plus.
- Speaker #0
Ok, super. Et tu as réalisé plein de choses, on va le voir.
- Speaker #1
La recherche en même temps, donc ce n'est pas simple.
- Speaker #0
Ok, parce que tu as eu l'agrégation, tu as entamé une carrière d'enseignant en chercheur. courte durée finalement parce qu'un manque d'intérêt, alors tu indiques peut-être de talent, alors j'en doute un peu, te connaissant, mais voilà. Et une relation difficile, ce que tu indiques là avec ton directeur de thèse, comme quoi, dans les entreprises, dans les écoles.
- Speaker #1
La relation humaine, c'est essentiel.
- Speaker #0
La relation humaine est essentielle, et donc tu t'es réorienté pour être enseignant à un lycée qui est très connu sur les Pays de Loire, c'est le lycée de Livette, et également tu poursuivais à l'université de Nantes, où tu as... Et ce n'est pas un vain mot chez toi. Pendant dix ans, tu as œuvré à renforcer les liens entre l'école et le monde de l'entreprise, et en particulier avec un club d'entrepreneurs qui s'appelle Cobati, où tu as créé une formation post-bac à la fois européenne et entrepreneuriale.
- Speaker #1
Post-BTS.
- Speaker #0
Post-BTS, pardon. Post-BTS. Et donc, tu as aussi fréquenté ce qui t'a ouvert aussi, probablement, tu me le disais tout à l'heure, le MEDEF, qui a été aussi une rencontre importante puisque tu as décidé de... de financer aussi et de rentrer dans le financement d'entreprise. Et donc, tu as rencontré à l'époque Louis Peloux, qui est une figure reconnue du monde immobilier et du Médès parisien, avec qui tu as collaboré au sein d'un groupe de réflexion. Donc, c'est même pas un virage puisque tu continuais d'être de l'enseignement. C'était en complément de tes postes à l'époque. Et on y reviendra tout à l'heure. Tu as fait mention de la qualité globale, qui est la qualité totale. plus l'impact social, on y reviendra au fil des questions tout à l'heure, avec des projets très concrets. Ensuite, c'est là qu'à l'époque on s'est croisés, tu étais proviseur à Chemillé, puis lycée également au lycée du Mont-Sud, puis à l'international, où tu es aujourd'hui à Tannanarive, et à nouveau le Caire, tu as circulé à l'étranger. Aujourd'hui, tu travailles dans le secteur privé via le cabinet de conseil Discovery Pass, principalement en Égypte auprès d'investisseurs. le monde de l'entreprise, le monde du sport, le monde de l'école, puisqu'on apprend toute sa vie et grâce à des parcours comme le tien, ça enrichit aussi probablement ceux qui vont avoir le luxe d'écouter ce podcast. Alors, pour débuter la dizaine de questions qui vont nous occuper dans les minutes qui viennent. Alors, j'ai expliqué que tu étais à Nantes. Explique-nous cette carrière un peu internationale, même si aujourd'hui tu es à Nantes. Mais voilà, tu te déplaces beaucoup pour savoir où tu en es de ce côté-là, de ta géographie.
- Speaker #1
Dans ma vie, je vais m'arrêter un petit peu quand j'ai commencé à être proviseur. Assez rapidement, j'ai eu la chance d'avoir des projets. On va en parler avec le sport des hauts niveaux. Et le sport des nouveaux, c'est aussi les déplacements. Et donc, ça m'a donné des idées pour aller à l'étranger. Et j'ai eu la chance d'être retenu pour une première expérience en Grèce. Et d'ailleurs, c'est très, très étonnant parce que quand je suis allé en Grèce, le mois d'octobre, Le Mans était joué contre l'Olympiakos. Et je connaissais bien Le Mans parce que j'étais joué du Mans. Et donc, mes aériens étaient très surpris parce que quand je suis allé avec eux voir l'équipe du Mans... Et bien j'ai vu le loup qui dit « Ah monsieur Mallorand, comment allez-vous ? » Et donc pour les élèves, c'était très surprenant de voir leur proviseur qui était intégré dans une équipe de rolling. Donc c'était déjà un petit clin d'œil rigolo à ma carrière. Et donc en fait, globalement, j'ai travaillé en Grèce. Et en fait, je suis un peu le spécialiste des établissements un peu difficiles. Donc j'ai été envoyé en Grèce pour des problèmes un peu complexes à régler, que j'ai réglés. Ensuite, je suis allé en Égypte. Là aussi, c'était la révolution. Il y avait une crise dans l'établissement. Donc, je me suis dit, je vais y aller pour cinq ans. J'ai réglé le problème de la crise et j'ai construit un lycée. Le nouveau lycée du tiers, c'est moi qui l'ai construit. Et puis après, je suis parti à Tannanarive pour trois ans. Et à Tannanarive, ce n'était pas une crise. C'était vraiment une optimisation et un développement. Mais au bout de trois ans, j'ai souhaité pouvoir faire une expérience un petit peu dans le privé. Et donc, des investisseurs égyptiens m'ont demandé de venir les rejoindre dans un projet de développement. Donc, c'est comme ça que je me suis retrouvé aussi en Égypte. Et donc, voilà un petit peu pourquoi, comme tu le dis, je bascule entre la France, la Grèce et l'Égypte, parce que maintenant, je suis en retraite, mais toujours conseiller dans une entreprise. Le Disco Marie n'est pas assez typé du conseil. Et donc, actuellement, je m'intéresse vraiment aux projets globaux, c'est-à-dire que les investisseurs dans mon éducatif sont de plus en plus présents. Il y a beaucoup de pays où le privé est l'acteur numéro un éducatif. Et donc, vous avez des groupes qui font 25 000 élèves, 20 000... 30 établissements, 25 000 élèves, des groupes énormes. Et ces groupes aujourd'hui se posent beaucoup de questions quant à l'évaluation et l'évolution de l'école. Et le système français a des atouts, des atouts dans sa rigueur, dans sa créativité. Et donc voilà pourquoi je suis assez sollicité pour essayer d'aider ces groupes à avoir des approches stratégiques dans lesquelles l'enseignement à l'art français a beaucoup de sens. Et donc évidemment, aujourd'hui, l'enseignement c'est aussi l'artiste public, l'artiste virtuel, le côté nomade. Est-ce que les élèves iront toujours à l'école ? Ou est-ce qu'ils iront à l'école un peu ? Est-ce qu'ils seront restés dans la maison ? Il y a plein de questions qui se posent et c'est passionnant et donc je reste passionné par tout ça. Mais dans cet élément-là, il y a toujours le sport parce que partout où je suis allé, à chaque fois, j'ai réussi à développer des activités de sport et études. Là, par exemple, en Égypte, on a une structure de sport et études. Et donc, on a la numéro 3 africaine de Baddington est chez nous. Et on a deux joueurs de l'équipe nationale de U17 qui sont au lycée où je travaillais. Donc voilà, le sport est toujours très important pour nous parce que ces élèves-là qui sont des sports de haut niveau sont aussi des référents pour les autres. Et c'est ça qui nous paraît très important, c'est vu la médiatisation et l'importance du sport maintenant, même à l'état de jeunes, quand des écoles acceptent de rentrer dans la relation école-sport de haut niveau, ces élèves-là tout de suite deviennent des référents. Donc le petit joueur loulou qui veut faire... Aujourd'hui, dans un studio comme ça, il ne peut pas parce qu'il est déjà responsable de son image. Il donne un plat de son image sur sa camarade. Et donc ça, je crois que c'est un des éléments que tu veux valoriser à travers les relations entre le sport et l'entreprise. Les valeurs du sport sont vraiment très importantes, mais elles doivent être maîtrisées. On ne peut pas les laisser... Enfin, je veux dire, il faut vraiment les entretenir. Et je pense que vraiment, beaucoup de structures sport-études dans les lycées réussissent des choses vraiment intéressantes parce que c'est la chance d'avoir, dans le même lieu, l'école et le sport. Parce que ces élèves sont à la fois élèves et sportifs de haut niveau. Moi, quand j'étais au Monde, il y avait Nicolas Batum qui était présent. Avec qui, d'ailleurs, j'ai encore des contacts. Donc, bonjour Nicolas. Eh bien, il n'était pas comme les autres. Il faisait des matchs de relis, comme j'avais vu à Loup. Et ils étaient aussi élèves du lycée. Eh bien, c'est l'heure de l'esprit, c'est l'heure des différentes. Et donc, je crois que ces convergences-là sont très, très importantes. Et tout à l'heure, tu parlais de la qualité globale. Eh bien, en fait, c'est un concept que je crois avoir inventé. Il y a 20, 30 ans, en disant, en fait... Lorsqu'un entrepreneur vend un objet, c'est la qualité totale. C'est-à-dire qu'on lui vend un produit et il s'est qualifié. Mais en fait, ce produit-là, il a un impact. Et cet impact-là, souvent, il n'est pas très valorisé. Je vous donne un exemple. Moi, quand j'étais prof dans un lycée, on a construit un établissement scolaire, et bien si on n'avait pas été là, l'établissement aurait été imaginé comme un bâtiment comme un autre. Comme on a appliqué la qualité globale, c'est la première fois qu'on le faisait, et bien on a inventé un ascenseur par exemple, qui était instrumenté et qui faisait de la physique. Donc ça veut dire que l'architecte et l'entrepreneur, parce qu'ils étaient dans une démarche de qualité globale soutenue par le maître d'oeuvre, c'est-à-dire la région, ils ont accepté de réfléchir autrement. Et donc à l'IVET, par exemple, vous avez un ascenseur dans lequel on peut faire de la physique. F égale N gamma, Newton, on le fait dans sa physique. Il n'y a pas de secret. Aujourd'hui, lorsque c'est vous, c'est quand les élèves portent les concepts, c'est beaucoup plus important. Et globalement, les élèves peuvent se peser en appliquant Newton. Et bref, ça va s'en faire.
- Speaker #0
Grâce à des choses concrètes, en fait, ce que tu m'expliques là, c'est que grâce à des choses très concrètes d'aménagement d'un bâtiment, ça va pouvoir inspirer, au-delà d'inspirer, et même aider au cours, concrètement, au cours dans les délits.
- Speaker #1
Et par exemple, il y a une vingtaine d'années, lorsqu'on a continué à appuyer cette réalité globale, un concept simple, j'avais des élèves qui partaient à l'étranger. Le ministère des Affaires étrangères construit des bâtiments à l'étranger. Il n'y avait jamais cette relation entre les bâtiments construits par les ambassades à l'étranger ou que les réflexions soient restées à eux. Des entreprises qui ne faisaient pas. Nous, on a intégré, grâce à nos relations avec le chef de charrette, une clause spéciale qui disait, voilà, Ce projet-là, il a aussi un intérêt éducatif. Et donc l'entreprise s'est répondue, devait, devait avoir un projet éducatif. Et c'est comme ça que nous, on a envoyé les élèves en Lituanie pendant deux ans. Et ça a eu un impact extraordinaire qu'on n'aurait jamais pu avoir sans cette clause sociale. Et qui, quand on l'appelle maintenant qualité globale, et au fait, ça a répété à l'entreprise. Simplement, c'est une posture différente, un intérêt différent. Et un petit allégatif, c'est ce parcours-là. qui a fait que l'entreprise a été créée par ces étudiants plus tard, dans lesquels je suis devenu acte solaire.
- Speaker #0
Ok. Alors, si je comprends bien, c'est l'ouverture aussi, de manière générale, sur le monde, sur l'entreprise. Tu as nourri l'école avec de l'ouverture internationale, avec de l'ouverture sur l'entreprise. Alors, est-ce qu'il n'y a pas aussi un petit bout de ton histoire familiale qui t'engage justement à cette ouverture-là ?
- Speaker #1
Alors, effectivement, le hasard, c'est que je suis le fils d'un boxeur célèbre qui s'appelle Jimmy King, qui est un boxeur américain des années... 50 et donc si vous allez sur internet mais jimmy king ouverte sont son visage du basset mon papa et peut-être même si j'ai pas vécu avec lui peut-être que de façon dans le sang ou dans les gènes il ya eu des choses qui m'ont qui m'ont marqué sur l'atout de du sport mais qu'est ce qui a qu'est ce qui a motivé alors le donc
- Speaker #0
tu as choisi un moment le mont tu as été professeur déjà avec plein de projets quand tu étais à l'ivette et puis un moment tu as décidé de devenir promiseur pour le coup et de franchir encore un cap Qu'est-ce qui t'a motivé dans ce métier-là de proviseur ? Et qu'est-ce qui a été la perspective, les perspectives qui ont été une fois que tu as été proviseur ?
- Speaker #1
En fait, quand j'étais enseignant pendant 10 ans, j'avais des projets qui avaient quand même une certaine ambition. Et donc, assez souvent, je voyais que la clé, c'était le proviseur. Alors moi, j'ai eu de très bonnes relations avec mon proviseur à l'IVET, M. Joubert. Mais je me disais, au fond, ce métier-là, c'est la clé. Si lui, il ne m'autorise pas à faire ça, si lui, il ne m'encourage pas à faire ça, je ne pourrais pas faire tout ça. Or, moi, je pense vraiment que l'avenir de l'école, et ça l'a été démontré, c'est son ouverture, sa capacité à apporter de façon explicite sur le terrain, que tu m'as poussé à devenir proviseur, parce que c'était un niveau de responsabilité qui permettait de faire et de ne pas être trop pris par la monstruosité du système éducatif. Parce que dès que vous devenez inspecteur, par exemple, vous devenez responsable de dizaines, voire de centaines de profs, c'est assez compliqué à gérer. Au niveau du proviseur, vous avez le sentiment de pouvoir peser de façon opérationnelle. Et moi, je suis plutôt un opérationnel. C'est pour ça que cette carrière m'a vraiment très satisfait et que je suis resté proviseur jusqu'au bout.
- Speaker #0
Mais est-ce que tu as réussi quand même à trouver une autonomie ? Parce que j'entends ce que tu dis, on se dit, tiens, l'éducation, le mammouth, il y a un moment, le ministre de l'Éducation, finalement, pour avoir collaboré aussi avec toi, mais au travers de ce que tu as fait durant toute ta carrière, tu as réussi à construire des choses différentes. Comment on arrive, et s'il y a des gens d'entreprise qui entendent ça aussi, alors on parle de l'éducation nationale, mais dans une grande entreprise, c'est des fois compliqué d'avoir ces initiatives. Alors dans le gros mammouth de l'éducation nationale, comment en tant que proviseur, tu arrivais quand même à avoir une liberté de manœuvre et faire des projets ?
- Speaker #1
D'abord, ce qui est intéressant quand on est proviseur, c'est qu'on a un cadre, mais il est quand même aménageable et on a le droit à l'innovation. Donc moi, il y a une vingtaine d'années, ça a été de façon officielle, on a le droit d'innover et d'expérimenter. Et donc moi j'ai beaucoup utilisé cette possibilité parce qu'en fait, si tu expérimentes et que tu démontres l'efficacité de ce que tu fais, En général, tu n'es pas empêché. Ce qui est très difficile après, c'est de diffuser, c'est-à-dire que tes bonnes idées et les bonnes pratiques diffusent. Mais en fait, les bonnes pratiques dans l'éducation nationale et dans l'éducation, il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup, et déjà, les choses exceptionnelles. Ce qui est très difficile, c'est de leur diffusion, parce qu'on considère souvent que la diffusion, elle est liée à la personne et tout ça, ce qui n'est pas vrai. C'est le système qui n'est pas encore bien organisé pour diffuser. Le système est très bien fait pour du bas vers le haut, top-down, c'est comme ça qu'on dit, top-down. C'est plus compliqué dans le système éducatif. Et c'est ça, vraiment, le problème. Alors, moi, qui ai travaillé un peu dans le privé, dans des écoles privées avec des réseaux beaucoup plus petits, puisque l'éducation nationale, c'est quand même un million de personnel, c'est des milliers d'établissements. Moi, je travaillais pour un groupe qui avait neuf écoles. Donc, c'est quand même... Ça devait être 10 000 élèves, 12 000 élèves. Neuf écoles, c'est quand même... Mais là, une grande autonomie. Par contre... la difficulté, c'est la rentabilité, puisque ces écoles-là sont toutes dans des schémas de rentabilité. Donc, ça veut dire qu'il faut avoir le trip-tip qualité, qualité, qualité, rentabilité, efficacité. C'est ça, vraiment, dans le but de l'entreprise que j'ai appris, parce que là, il y avait un enjeu de rentabilité. Ce qui n'est pas forcément négatif, puisque ça peut aussi ouvrir des portes différentes. Et regardez, ils sont vrais chouettes.
- Speaker #0
De réfléchir différemment, comme tu dis, regarder autrement. On a bien compris que le basket a été un peu ton fil rouge dans ta carrière. On s'est croisés il y a plus de 25 ans maintenant, quand tu étais proviseur du lycée de Chemillet, lycée professionnel à Chemillet. Pourquoi tu m'as contacté à l'époque ? Parce que moi, j'étais directeur du club. Où est venue cette idée d'aller dire, je vais aller démarcher le directeur de Chouet et Basket ?
- Speaker #1
Le hasard est que j'étais dans le monde du basket. Et à Nantes, il y avait un coach qui avait des joueurs américains. Et un jour, je parlais avec lui et je lui disais, moi, quand j'étais prof à l'Ibata, je me disais, mais... Tous nos élèves, ils ont un niveau très faible en anglais. Ils n'ont aucune relation avec le langage natif, alors qu'ils avaient des joueurs américains à Nantes. Il y avait même à l'époque un Irlandais qui s'appelait Johnson, je crois, qui jouait au FC Nantes. Donc, il y avait des élèves qui parlaient de ces gens-là. Donc, c'est là que c'est de dire... Et puis, quand je suis donc arrivé à cheminer, je me suis dit, cette idée-là, comme je suis proviseur, maintenant, je peux la mettre en œuvre. Et donc, je t'ai contacté. J'avoue que tu as été d'un approche très facile. Ça, je... Je dis à tous les dirigeants, soyez faciles d'accès, parce que ça vous permet d'avoir des belles rencontres. Et donc, très facilement, ça a été possible de se rencontrer. Et je crois que tu as compris tout de suite la convergence. C'est-à-dire, moi, j'étais à Cheminier, le plus petit lycée de l'académie. Vraiment un lycée atypique, j'étais jeune proviseur. Et au fond, grâce à toi, on a fait une première. C'était de faire que l'école, enfin que le club de sport professionnel Cheminier Basket. était devenu un lieu d'expérimentation pédagogique. On a fait de l'anglais, on a fait des mathématiques, on a fait de l'entreprenariat avec vous. Et c'est ainsi que moi, j'ai pu rencontrer le médiateur au plus haut niveau. Parce que le médiateur, quand ils ont vu ça, ils n'ont pas vu chevalier de basket comme club de sport, ils ont vu chevalier de basket comme entreprise. Ils se sont dit, c'est quoi ce truc ? Une école qui s'appuie sur une entreprise pour faire des mathématiques, pour faire de l'anglais, pour faire de l'entreprenariat, c'est pas un impasse.
- Speaker #0
C'est clair, c'est clair. Je me rappelle en particulier la sortie au cinéma qu'on avait faite avec... Avec Diron Ice, son fils a pris encore une autre dimension. Et on avait été voir American History X, le film. Les élèves avaient pu, à l'issue, alors il n'y avait pas que les élèves de ton lycée d'ailleurs, il y avait plusieurs lycées qui étaient représentés. Et public et privé, moi je me rappelle aussi ça, qu'on avait réussi quand même à rapprocher le public et le privé autour de ce projet-là. Et ça c'est une belle réussite, je pense.
- Speaker #1
Et d'ailleurs, Cheminier était très heureux de ça, parce que ça veut dire que Cheminier avait été juste le clinique l'encheur, et après il y avait eu Renaud Do, les lycées privés. Tous les lycées avaient été engagés. Et moi, je me souviens qu'on avait aussi trouvé une entreprise française, Nantes, qui s'appelle ITI, dirigée par M. J'ai oublié son nom, qui nous avait financé le déplacement de deux élèves au Réal de Madrid dans le cadre de l'Euroleague. Donc, imagine, tu te rappelles la dynamique que ça avait généré dans les lycées, de savoir qu'il y avait une possibilité, et il y aura deux élèves qui vont partir en déplacement au Réal de Madrid. Et donc ça... Deux élèves ont été blessés, mais c'est des centaines d'élèves qui ont été impactés, des centaines de parents qui ont été impactés, et ça, c'était fabuleux.
- Speaker #0
Ça créait à l'époque une dynamique...
- Speaker #1
Monsieur Lhoné, le directeur de l'ITI, le propriétaire de l'ITI, c'était Monsieur Lhoné à l'époque.
- Speaker #0
Lhoné, d'accord, ok. Et c'est vrai que ça a été une belle réussite à l'époque, et en parallèle d'ailleurs, on va paraître des... des vieux là pour le coup mais le site ça a permis aussi de financer le lancement du site internet 1 2 de chevaux les baskets parce qu'on est dans les années avant les années 2000 où les les clubs commençait à s'équiper du on va dire de support digital mais On avait intégré des modules d'ailleurs sur le site internet à l'époque, des modules d'anglais, de maths, qui étaient support pour l'Élysée. Donc on est au cœur, on va dire, de la collaboration entre l'entreprise et l'entreprise.
- Speaker #1
Mais Dubos, pour être concret, c'était Dubos, c'était un joueur ?
- Speaker #0
Fabien Dubos,
- Speaker #1
Fabien Dubos. La question était, est-ce que Fabien Dubos est à des dimensions normales ? Et que un prof de maths de Renaudot, le terminal C, avait utilisé toutes les lois, les lois normales et les lois de statistique ? pour savoir si est-ce qu'il était normal. Et en fait, la démonstration, c'était oui, il était hors nord en termes de taille, mais d'un certain point de vue, il était normal. Donc, c'était vraiment intéressant de voir comment, sur une question assez rigolote et un petit peu pour le public, un des élèves de Terminace avait appliqué des théories très sophistiquées. Oui,
- Speaker #0
des règles de calcul à l'époque. Alors, on parle de formation, on parle d'accompagnement, on parle de... collaboration avec l'entreprise, si on fait un focus plus sur les lycéens et l'éducation parce que Campus Club c'est les valeurs des activités physiques, des activités cérébrales au travers de l'épanouissement le développement comment tu vois toi les changements qu'il peut y avoir dans cette dimension là des activités physiques et cérébrales pour que les jeunes se développent et les jeunes et aussi les moins jeunes qui sont des salariés, des managers qui vont écouter ce podcast, comment tu vois les choses soit l'éducation, le grandir en gros dans ses fonctions.
- Speaker #1
Moi, je pense qu'il y a quand même une grande, grande, grande dimension qui a changé depuis maintenant une quinzaine d'années, c'est l'évaluation des soft skills. C'est vrai que dans le système français, on était quand même très sur les hard skills, c'est-à-dire les académiques, les maths, la physique. On était bon parce qu'on était bon en maths, tout ça. Et là, je pense qu'il y a une vraie révolution. Maintenant, pour un petit Français, c'est clair que sa réussite, ça ne va pas simplement être sa capacité à avoir des bonnes notes. En plus maintenant il y a le développement des cours particuliers donc en fait d'avoir des bonnes notes c'est pas si compliqué que ça. Mais en fait ils se rendent maintenant tous compte que c'est d'autres dimensions qui jouent. Alors c'est vrai que ces dimensions là elles apparaissent aussi dans le sport. Et moi je suis toujours étonné quand je vois mes petits enfants qui jouent au basket, voir comment il y a du respect pour des joueurs qui ne sont pas forcément les meilleurs, mais qui ont du charisme, du... Moi je pense pas qu'à cette époque là j'y étais sensible. Aujourd'hui je vois qu'il y a certains... telles dimensions qui sont prises en compte, et même chez les professeurs maintenant. On a de plus en plus de stratégies où les élèves s'entraident, et là on voit ces compétences-là, pas être les meilleurs élèves en termes académiques, mais ceux qui font que le projet se passe bien, que le projet avance, que le projet aboutit. Et il y a aussi une dimension qui est de plus en plus importante, et moi je le vois avec les élèves qui sont dans les lycées internationaux, c'est que la compétition avec les autres universités, avec les autres profils, elle met en évidence ça. Donc, ça veut dire que maintenant, lorsque vous avez 22, 23 ans et que vous allez chercher un emploi, eh bien, toutes ces dimensions sont en jeu. Et donc, Parcoursup, même Parcoursup, là, c'est l'actualité, Parcoursup, qui vient en haut et demande, qu'est-ce que vous avez fait en dehors de l'école ? Qu'avez-vous apporté en dehors de l'école ? Et donc, il y a cette appétence, et comme elle est valorisée, c'est ça qui est assez super maintenant, elle est valorisée. Donc, l'élève qui a été très bon sportif, qui a... il est valorisé, on dit que ce garçon-là a plus de chances pour entrer, même un peu de technique, parce qu'il a ça.
- Speaker #0
Il y a une notion multidimensionnelle d'évaluation de la personnalité, ce n'est plus seulement les compétences techniques, mais les compétences comportementales qui deviennent essentielles. C'est le cas aussi à l'école et dans les universités, et c'est aussi vrai dans les entreprises aujourd'hui. De plus en plus d'entreprises font des recrutements différents. Parfois, on fait faire du sport à des DRH et des demandeurs d'emploi. Voilà, dans les stades de l'emploi, par exemple, pour justement que les gens, sans savoir qui est qui, puissent s'évaluer dans un cadre.
- Speaker #1
Ils se valorisent, ils se valorisent, ils se valorisent, ils posent des valorités différentes avant. Ça, c'est très important.
- Speaker #0
Oui, et la place du digital dans tout ça aussi, qui révolutionne l'intelligence artificielle, le digital en général, qui révolutionne le vie d'un salarié, qui révolutionne probablement aussi la vie des professeurs et la vie des écoles, que ce soit d'ailleurs les écoles, les collèges ou les études supérieures. C'est quoi ton avis là-dessus ?
- Speaker #1
Alors, moi, mon avis, un peu mon expérience, parce que dans l'école, avec un de nos partenaires égyptiens, on a expérimenté depuis trois ans une plateforme de réalité virtuelle où des élèves, avec leurs professeurs, vont se promener dans des mondes virtuels. Et donc, ça veut dire que ce n'est plus l'élève qui rencontre son professeur, c'est l'avatar de l'élève qui rencontre l'avatar de son professeur et qui vont faire une expérience virtuelle, mais qui sont aussi des vraies expériences. Alors, un exemple. Il y a des élèves qui vont étudier un roman de science-fiction qui se passe sur la Lune, ils étudient dans les livres, et puis à un moment ils disent, on va essayer de créer une suite à tout ça, comment on va la créer ? Les élèves embarquent, concrètement leurs avatars embarquent dans une station, et ils vont sur la Lune, et on a leurs professeurs. Et alors ce qui est intéressant, c'est que là... ça diluit complètement la créativité. Ce qu'on avait noté, c'est que, et en particulier les élèves qui sont un peu plus dyslexiques, qui sont un petit peu en difficulté parfois à l'écrit ou à l'oral, parce qu'ils vont faire une vraie expérience dans laquelle ils peuvent s'exprimer, il y a une créativité qui est très remarquable. Et dans cette même logique, on a aujourd'hui des avatars un peu automatiques, grâce à la distance artificielle, qui répondent aux élèves. Vous avez des élèves qui voient leur prof, alors ce n'est pas leur prof, c'est un avatar qui est à la tête de leur prof, et avec qui ils peuvent dialoguer. Et on voit que ça donne des effets. Ça ne remplacera pas les professeurs, mais ça va quand même avoir un grand impact quant à la façon de travailler des élèves. Et donc, aujourd'hui, c'est une vraie évolution. Il y a des dizaines et des dizaines de sites qui sortent, des dizaines de formations qui se mettent en place, beaucoup d'établissements se mettent en marche là-dessus. C'est un vrai sujet. Et je pense que dans un an, deux ans, si on se revoit à nouveau, j'espère, il y aura des avancées significatives parce que ça va très vite. Et surtout, les élèves le portent. La grande différence, c'est que les élèves le portent. Quand eux, ils... Ils ont été voir Tchadzi Pt ou Le Chat et ils ont été dire, j'ai discuté avec un tel, il m'a dit ça. Et le tel, ce n'est pas un individu. C'est un avatar. C'est un avatar. Donc, il faut vérifier la réalité. Il y a plein de formations à avoir, d'éthique, mais c'est vraiment révolutionnaire.
- Speaker #0
Ok. Si je comprends bien, c'est, on va dire, le bon côté de l'IA ou de la progression, de la réalité virtuelle, comme tu le cites, c'est que ça pousse aussi les jeunes à... imaginer des choses, aller creuser aussi leur imagination et qu'ils sortent de leur cache-camp. Et je pense que c'est vrai aussi pour les entreprises. Si on toque ce nouveau client-là, qu'est-ce qui va se passer ? On peut imaginer des choses.
- Speaker #1
Et on avait un programme sur l'entrepreneuriat avec des jeunes de seconde. Et à la fin de leur projet, ils présentaient leur projet d'entrepreneuriat à des entreprises. Et en fait, on se rend compte qu'ils ont une créativité qui est très décalée, très naïve. Et donc, il y a un entrepreneur qui avait demandé à ce qu'un des jeunes vienne chez lui pour penser un petit peu sa relation client. Alors, le jeune n'a pas osé le faire. Il n'a pas osé le faire. Mais j'avais trouvé ça intéressant que devant la qualité et le côté out of the box des élèves, c'est l'entreprise, c'est dans le domaine de la restauration. Il s'est dit, ah, eux, moi, je veux qu'ils viennent chez moi pour qu'ils me disent comment ils pensent ça. Et les élèves n'ont pas osé. on n'a pas encore été assez loin peut-être que plus tard ils seront plus à l'aise ce qui est intéressant c'est que dans ce cas là on voit que l'école peut apporter à l'entreprise parce que souvent on voit le schéma école entreprise où c'est l'entreprise qui apporte à l'école soit de l'argent, soit des ressources c'est net des fois l'école apporte à l'entreprise et avec ce monde là ça va être de plus en plus vrai ça va être de plus en plus vrai tu vis donc entre la Grèce,
- Speaker #0
l'Egypte un peu de temps en temps la France, tout à l'heure tu as dit c'est ça Ce qui n'est pas forcément ce qu'on entend toujours, que l'éducation française finalement n'est pas si mal que ça. Alors, c'est quoi ton idée là-dessus ? Avec toutes tes expériences à l'international, ce que tu connais de l'éducation française, et voilà, quelle mesure tu fais de ça ?
- Speaker #1
D'abord, je pense qu'on sous-estime complètement l'exigence de l'éducation nationale française. On est toujours censé sur nous-mêmes, mais si on compare, il y a quand même beaucoup d'exigences. Et donc, quand nos élèves, par exemple, donc moi, je dirais que je délicie les français dans le monde entier, quand ces élèves-là vont dans l'université en Grèce, à Madagascar, enfin, Madagascar moins, parce qu'ils ne vont pas à Madagascar, ou ils vont en Égypte, eh bien, les élèves français sont très efficaces, sont très efficaces. Alors, c'est un public très particulier, mais quand même, le programme français est très reconnu et très valorisé. Et ça, il ne faut pas l'oublier. Et donc, quand il est combiné, Quand il est combiné à des soft skills, à des situations de projet de soft skills, ça fait un système très performant. Et il y a aussi une dimension non négligeable, c'est que dans un certain nombre de pays, l'anglais est installé. Et donc pour beaucoup de familles, le fait de pouvoir parler français, c'est une façon de se différencier.
- Speaker #0
mais aussi d'avoir un apport culturel différent. Parce que les familles dans lesquelles je vis sont plutôt des familles qui ont un projet international. Et l'international, ce n'est pas que la langue, c'est aussi la culture. Et donc, pouvoir intégrer des lycées français, c'est aussi intégrer une troisième culture. Parce que, par exemple, un petit Égyptien qui vient dans un lycée français, il est d'abord Égyptien, dans le système français, il apprend une culture à la française, mais le système anglais est très présent en Égypte, donc il a aussi cet apport. Et il peut comparer. Et surtout, il peut comparer et donc ça me donne une grande rouchesse. Et on voit bien que dans ce monde mondialisé, se trouver son identité, ce n'est pas simple. Et donc, plus on a d'expérience, plus de repères, mieux c'est.
- Speaker #1
Avec cette triple culture pour un petit Égyptien, comme tu le dis, anglo-saxonne, française et si bon, au lycée français. Auxquels tu participes ?
- Speaker #0
Très rigolo, c'est qu'il y a deux ans, on avait une coopération avec une école de Paris, 14e. Donc, nos élèves égyptiens. Ils ne se sont pas déplacés, ils se sont vus en visio, mais ils imaginaient que tous les petits Français, c'était des Jean-René, des Louis, des Pierre, et ils se sont rendus compte que c'est une classe de petits Français dans le 14e, c'était pluriculturel, et ça les a rassurés.
- Speaker #1
Ça les a rassurés aussi sur leur capacité à sortir et à partir à l'international aussi.
- Speaker #0
Mais le monde est pluriel, parce que nous-mêmes, la France l'est, donc si la France l'est, c'est que le monde est comme ça.
- Speaker #1
Tu as eu plusieurs casquettes en entreprise, dans des écoles, aujourd'hui dans des écoles internationales privées. Mais c'est quoi, si tu mets en parallèle ce que tu as fait en entreprise et ce que tu as fait à l'école, qu'est-ce que tu retiens de tout ça, ton expérience d'entrepreneur pour le coup ?
- Speaker #0
Alors c'est vrai qu'actuellement, je suis accélère de deux entreprises. Une entreprise à Madagascar qui fabrique des sacs bidons. Donc on transforme les bidons en sacs. Alors si vous allez à Madagascar, vous pourrez les acheter. Et bientôt, à Maurice et à la Réunion, ça va être le CERICAN. Et je participe aussi à une entreprise de conseil, c'est pas déjà dit ce qu'on y passe. Mais c'est vrai qu'à ta question, je voudrais utiliser l'expérience que j'ai sur les sacs. Parce que c'était un peu la fin de ma vie, que j'avais un côté un peu industriel. Et donc, je devais travailler sur les process. Et donc, j'avoue que j'étais très, très surpris par la rigueur. la rigueur et un sac doit être parfait. On voit un produit, ce produit, il est parfait. Quand je vais dans l'éducation, les élèves, ils ont entre 12, 15, 14, 8, 9. On n'a pas cette expérience de l'entreprise où on vend un sac, le sac, s'il est vendu, il est parfait. Donc, ça veut dire que lorsque je travaille avec, d'ailleurs, mon collègue actionnaire, c'est un ancien élève de l'IVET, avec qui on s'est associé pour faire ça. Le prof et l'élève se sont rejoints. D'ailleurs, c'est un vendéen qui s'appelle M. Angpotero. Et là, c'est vraiment la rigueur. J'ai trouvé que dans l'entreprise, il y avait une idée de... Il faut... Ce n'est pas forcément très dur, ce qu'on a à faire, mais ce qui est dur, c'est de le faire tout le temps, comme prévu. Et ça, je pense que dans l'école, c'est une dimension qu'on n'a pas forcément en tête. parce qu'on met des grilles, on met des évaluations, et peut-être que ce n'est pas besoin de le faire à l'école, mais tout à fait, c'est une dimension qui va beaucoup m'inscrire dans l'entreprise en me disant, j'ai découvert ça il y a 10 ans, et en me disant, je n'avais pas cette notion-là, que quand on vend, quand je prends une voiture, elle est parfaite, sinon, c'est le réchauffement.
- Speaker #1
Et ton expérience, si tu regardes dans le rétroviseur toute ta carrière, initiatives, école, entreprise, étrangers, c'est quoi ta plus belle réussite ? Si tu regardes dans le rétroviseur.
- Speaker #0
C'est très difficile, mais en fait, je pense que je suis très content d'une chose, c'est d'avoir formalisé le concept de qualité globale. Parce que je l'ai formalisé et je l'ai appliqué et je me rends compte que maintenant, c'est vraiment comme ça que beaucoup de gens réfléchissent. Il y a le marketing, c'est la qualité globale. Et je pense que ce concept-là, qui était quand même assez novateur à une époque, eh bien aujourd'hui, c'est peut-être ce qui va faire que notre monde... il va être vivable. C'est-à-dire que les emplois prises, les produits vont être forcément vendus avec cette qualité totale et cette qualité sociale parce que le client, il va comprendre que c'est l'enjeu numéro un, c'est la totalité. Si j'ai un yacht, si j'ai un yacht, je vais aller fruire la planète et à un moment, je n'ai plus à acheter de yacht. Donc si je veux continuer à développer des yachts, il faut que ces yachts ne développent plus la planète. Si je vends des saucisses, et que en France 206, j'ai autour de moi des gens qui viennent de plus en plus pauvres et qui disent « je dois participer à l'éradication de la pauvreté » . quand je vois les F6, j'aurais aussi cet impact là. Et ça, je pense que c'est... Je suis assez content d'avoir pu conceptualiser ça à une époque où les gens, quand je présentais, les gens voyaient à peu près sur les cannes que je présentais, ils ne voyaient pas du tout la dimension.
- Speaker #1
La dimension est perspective. Et est-ce que tu as... La question que j'aurais envie de te poser, tu as cité d'ailleurs dans... Voilà, qualité globale avec l'exemple que tu as donné en Lituanie, l'exemple que tu as donné en Pays-Bois avec la région. Mais c'est quelque chose que tu as rédigé ? C'est-à-dire aujourd'hui, si on dit que tu as écrit à Boukas ?
- Speaker #0
Tu sais, j'ai écrit un article dans un symposium en Lituanie sur la qualité globale. Mais j'avais l'intention à l'époque de faire une thèse. Mais en fait, je suis allé voir un ami qui est sociologue, il m'a dit que ce n'est pas la sociologie, c'est plutôt l'économie. Et son ami d'économie qui ne connaissait pas, lui, il me dit que ce n'est pas l'économie. Et donc, ça va pas.
- Speaker #1
C'est entre deux, c'est pour ça que c'est bien d'ailleurs. C'est pour ça que c'est bien, c'est un peu entre deux.
- Speaker #0
Je pense que peut-être que ça, c'était il y a 20 ans. Peut-être qu'aujourd'hui, j'aurais un endroit où je pourrais travailler le sujet. Mais au fond, je l'ai gardé pour moi et c'est un des éléments du cabinet. Discovail Pass qui développe des stratégies d'entreprise pour nos partenaires investisseurs d'éducation. Nous, on applique la qualité globale. Donc, on a des projets que j'espère bientôt pouvoir te présenter, seront complètement décalés parce qu'ils intègrent cette qualité globale qui offre des perspectives toutes nouvelles. Alors, un exemple qui est très récent, il y a 15 jours, donc Discovail Pass a organisé la première compétition de e-sport entre lycées avec une plus-value éducative qui est le français. Donc c'était FIFA, les élèves jouaient FIFA, la FIFA, et compétition sur les commentateurs. Et les commentateurs étaient aussi évalués sur le français. Et donc la finale était extraordinaire, puisque la finale c'était les deux joueurs finalistes, et il y avait deux commentateurs qui étaient finalistes. Un commentait la première mi-temps, le deuxième la deuxième mi-temps. Mais là ça veut dire qu'il y avait une centaine de gamins qui regardaient, parce qu'on faisait une expérience, une centaine d'enfants qui étaient présents, pas un bruit, pas un bruit. parce qu'il y avait des commentateurs en français et qu'il fallait les évaluer et donc les écouter. Et donc là, on a vu qu'il y avait une dynamique extraordinaire du e-sport, c'est une dynamique extraordinaire pour les élèves, mais qu'il y avait une réelle plus-value éducative et les gens qui ont vu ça, et en particulier Orange, un des partenaires, c'était dans le cadre de la francophonie, et donc Orange qui a vu ça, il a dit « c'est extraordinaire, c'est génial » . Et Orange, avec les phonies, moi ça m'intéresse de regarder qu'est-ce que vous pouvez faire avec ça. Donc la qualité globale, ça ouvre des opportunités très intéressantes. Le e-sport, évidemment, ça va devenir un acteur habitatif. Il y a plein de gens qui y pensent. Pour l'instant, ça ne se fait pas. Mais ça se fait par des choses ponctuelles. Il n'y a pas ce qui va pas.
- Speaker #1
C'est dans un plan stratégique.
- Speaker #0
Alors qu'en fait, c'est un enjeu majeur. C'est un enjeu majeur.
- Speaker #1
Alors, tu sais, on est quasiment à la fin. C'est avec mes mots, mais je trouve qu'à l'époque, quand on s'est croisés il y a 25 ans, tu cassais les codes. Je crois que tu l'as fait un peu durant toute ta carrière. Est-ce que tu aurais un conseil à donner à des jeunes, à des entrepreneurs, à des dirigeants ? Comment casser les codes ?
- Speaker #0
Alors, en fait, c'est vrai que peut-être que j'ai cassé les codes, mais je trouve que j'ai été moi-même. Donc, j'ai eu la chance d'assez rapidement savoir ce que j'aimais et ce que j'aimais faire, et ce que je faisais bien. Et après, j'ai été moi-même. Alors, moi, ce que je dis souvent à mes élèves, mais aussi maintenant, comme je suis vu à des gens un peu plus âgés, mes élèves qui sont un peu plus âgés et qui se posent des questions, Je leur dis qu'il y a vraiment une chose qui est vraie, c'est que quand on pense à quelque chose, ça ne se passe jamais comme prévu. Ça ne se passe jamais comme prévu. Donc déjà, se dire, ça ne se passera pas comme prévu, mais je vais y aller. Deuxième élément, accepter l'échec. Je peux me tromper et je vais me tromper. Et troisième élément, le plus important, c'est penser bonheur et plaisir. Moi, je pense qu'on ne peut pas se réaliser. persuadé qu'il y a des grands joueurs de basket qui sont les plus grands, pas les plus grands, mais qui sont malheureux. Et ça, je pense qu'à la fin de sa vie, lorsqu'on se regarde et qu'on s'écoute, on se dit j'aimerais bien être heureux. Et donc cette notion d'être heureux, c'est quelque chose qu'il faut se conduire quand même souvent. Et puis dernier petit conseil, le mouvement, oser et avancer.
- Speaker #1
Ok, super. Alors on va passer pour conclure au portrait Pinouface. Alors je vais te proposer des mots. Il va falloir que tu... Tu sélectionnes ce qui te parle le plus en expliquant le pourquoi au-delà du choix. Alors si tu choisis, tu auras deux mots. Donc il y a un mot que tu dois choisir. C'est « on jette comme au toss » . Tu sais quand on jette le toss au début du match. Alors pas trop au basket, ça ne se fait pas sous cette forme très cérémoniale du football. Au football, on a la pièce qui vole, qui tombe et tout ça. Donc là, tu vas choisir à ta moitié de terrain, on va dire ça comme ça. Alors, premier choix, c'est cérébral ou sportif ?
- Speaker #0
Sportif, parce qu'il y a l'option de plaisir, évident. Et donc, je veux jouer entre sport et cérébral. Moi, j'aime le plaisir et j'aime le temps plaisir.
- Speaker #1
Talent ou entraînement ?
- Speaker #0
Je m'effraie talent, parce que le talent, c'est se connaître. Et donc, OK, il faut travailler, mais il vaut mieux aller sur les choses où on se connaît, où on se connaît. Et donc, le talent, en général, on sait quoi, du talent.
- Speaker #1
Ok, le talent c'est se connaître. J'aime bien, je l'ai noté cette formule-là, on pourra la mettre dans notre conclusion tout à l'heure. Réunion ou brief-débrief ?
- Speaker #0
Alors, brief-débrief, même s'il fait beaucoup de réunions, parce que ceux qui le connaissent, j'aime bien brief-débrief, et direct, et à chaud.
- Speaker #1
À chaud, à chaud, ok. Pourquoi à chaud d'ailleurs ? Pourquoi c'est important ?
- Speaker #0
À chaud, lorsqu'on est en confiance, Lorsqu'on est dans une structure de confiance, à chaud, c'est bien parce qu'on se dit les choses quelles qu'on pense. C'est pas bien lorsqu'on est dans une structure qui n'est pas en confiance. Là, c'est dangereux parce qu'on ne sait pas comment l'autre va réagir à ce que je vais dire. Mais moi, j'aime bien les réactions où c'est à chaud et on se dit les choses. Et après, on analyse et on prend du temps pour analyser. Mais à chaud, on dit ce qu'on a ressenti. Mais par contre, pour faire ça, il faut être dans une ambiance de respect et de dire je peux dire. Et même si c'est choquant, je sais que l'autre va l'entendre. Il va respecter que j'ai dit ça, j'ai pensé ça à l'instant. Mais par contre, il faut que le système l'accepte. Et dans mes organisations à moi, toujours, je dis, vous pouvez me dire ce que vous voulez, mais gentiment.
- Speaker #1
C'est établir un cadre de confiance, on pourrait dire.
- Speaker #0
Ce que je dis est peut-être choquant, c'est important de le savoir.
- Speaker #1
Je crois avoir la réponse, mais tu sais que moi, je te questionne de Vannes. Il y a un truc qui s'est passé récemment, c'est qu'il y a un club au plus haut niveau. La question que je pose toujours, c'est ballon de basket ou ballon de rugby. Alors, je pense avoir la réponse, mais je te la pose quand même.
- Speaker #0
Oui, là, je vais parler parce que j'aime le plaisir et moi, le basket.
- Speaker #1
Le basket. Alors, une petite question, un clin d'œil aussi pour le passé, on va dire ça comme ça. Ce sera plutôt un pitch ou une banane ? Alors, là, tu es obligé de te mouiller.
- Speaker #0
Oui, je vais dire pitch, tant que c'est là que j'ai commencé. C'est parce que c'est grâce au pitch que j'ai commencé ce que j'ai pu faire.
- Speaker #1
OK, super. Apprendre ou enseigner ?
- Speaker #0
Enseigner, parce que ça veut dire qu'on a appris.
- Speaker #1
Ok. Alors, dans le monde de l'éducation, et c'est vrai, et là, le parallèle entre l'entreprise et c'est au cœur de la collaboration entre les entreprises et l'école, stage ou alternance ?
- Speaker #0
Alternance, parce que dans l'alternance, il y a la notion d'impact sur les entreprises et la responsabilité de l'apprenant. L'apprenant, lorsqu'il est en alternance, il est modeste, mais il a... il est sûr d'avoir une responsabilité et de la compétitivité.
- Speaker #1
Ok, ce qui n'est pas toujours le cas en stage, pas à stage. Ok, vignons ou missions ?
- Speaker #0
Alors j'aime bien le mot vision, parce que le mot vision, il englobe plus généralement, il est plus global. C'est-à-dire, j'ai une vision globale des choses et je vois un peu un monde, et donc dans ce monde-là, d'ailleurs les missions peuvent s'intégrer, mais j'ai une vision. Et je pense que les entreprises qui marchent, elles ont des visions.
- Speaker #1
Et elles déclenchent leurs actions et donc leurs missions peut-être ? peut-être ensuite allez une dernière avant qu'on fasse la conclusion organiser ou improviser ?
- Speaker #0
il faut que je sois vice vu mon tempérament j'aime bien fission donc improviser mais avec ses limites parce que improviser sans organisation ça marche pas ça marche pas il faut un bout d'organisation il y a sa nature profonde et puis après il y a le quotidien qui revient au galop il faut quand même mettre ça dans un dans un plan une femme qui est très organisée et qui a une et on fait un bon duo
- Speaker #1
C'est ce qu'il faut, il faut être complémentaire, des duos complémentaires, que ce soit dans un couple ou que ce soit dans l'entreprise. D'ailleurs, c'est dans les différences qu'on fait la complémentarité, ça c'est sûr, c'est une règle énorme. Alors en tout cas, j'ai bien aimé ton analyse sur le talent. Je reprends la phrase, le talent c'est se connaître, c'est sans doute la première pierre à l'édifice, je ne sais pas ce que tu en penses.
- Speaker #0
Oui, et comme ça on le gâche moins, parce que quand on ne le sait pas, on peut le gâcher. On connaît beaucoup de talents qui se sont lâchés, mais parce qu'ils ne savaient pas qu'ils avaient ces talents.
- Speaker #1
Il faut chercher son talent. Il faut se faire aider, il faut s'intéresser, il faut regarder les choses, il faut s'impliquer et surtout demander l'avis des autres aussi, toujours, de ses proches, peu importe. Est-ce que tu as un mot de fin ? Je te rappelle, c'est des athlètes de l'entreprise. Juste pour conclure, ça t'inspire ? le titre du podcast.
- Speaker #0
C'est une très bonne initiative et je suis très fier d'avoir été dans les premiers avec un regard un peu différent. Mais ce que je vraiment voulais te dire là... c'est que tu veux être intéressé à des entreprises, parce que quand même, je pense que l'idée que le monde du sport est un vivier pour la formation et la stratégie pour l'entreprise, moi, j'ai toujours été étonné par les engagements des gens autour des clubs régionaux. Et je pense que la France, c'est les grands groupes, c'est aussi les entreprises plus modestes, et je pense qu'il y a des réalités de terrain où je pense qu'il y a des choses un peu fabuleuses et qui peuvent être encore... mieux développés au niveau du terrain parce que je pense vraiment que ce qu'ils ont parfois, c'est le mieux nous connaître encore. Et dans les clubs au niveau régional, au niveau local, je pense qu'il y a de plus en plus de télévisions locales qui vont se développer et je pense que c'est ça aussi la solution, c'est que je pense que le sport de haut niveau, c'est génial, mais ça fait des stars qui sont très loin de nous. Alors qu'en scène, le plaisir du sport, c'est aussi, moi j'ai eu le plaisir d'avoir mes enfants jouer au basket, mais je vais aller voir d'autres enfants. Parce qu'en fait, et là, je pense que là, dans tout ce que tu fais, peut-être que là, il y a un axe intéressant parce que c'est tout le territoire. Et c'est une échelle qui a un impact fabuleux. Une entreprise, lorsqu'elle finance, elle accompagne des clubs locaux, c'est plus qu'entreprise. C'est vraiment quelque chose d'important. Et donc, si vous avez un petit mot final sur cette, bien que ce soit étranger et tout ça, moi, j'ai le souvenir quand même de ce tissu, ce réseau de clubs. avec des dirigeants fabuleux, parfois isolés. Et puis peut-être que s'il y avait encore plus de densité et de qualité globale appliquée au sport, de proximité, ça peut organiser des choses extraordinaires. Et pas seulement des clubs énormes, avec des budgets énormes, des joueurs hors sol, alors qu'en fait, souvent, nos élèves, ils aiment bien ces proximités.
- Speaker #1
Ils sont dans la petite association sportive du coin, la petite ou la grosse association sportive du coin d'ailleurs. Et ce que tu dis là, c'est quelque chose qu'on parlera dans les podcasts, c'est le rapprochement aussi du monde associatif et du monde de l'entreprise. Parce que comme tu disais tout à l'heure, le monde de l'éducation s'inspire de l'entreprise. Je pense que l'entreprise a aussi à regarder du côté du monde de l'éducation. Et c'est vrai aussi avec les associations. Je ne sais plus combien il y a de millions de gens qui sont dans les associations. Dans les cinq sports majeurs en France, il y a quasiment 5 millions de gens qui sont licenciés et qui, tous les week-ends, jouent en équipe. avec un leadership de partenariat, etc., de capitana.
- Speaker #0
Et ils ne seront jamais des stars, mais ils seront très heureux. C'est ça qui me paraît important dans le sport. Ce n'est pas parce que tu es une star que tu es heureux. Des fois, c'est ça qui me fait un peu peur. C'est l'émotion extraordinaire du sportif de haut niveau qui a gagné la Coupe du Monde. Je ne suis pas sûr qu'elle soit si différente du gamin du dimanche qui a fait son truc. Je ne sais pas si elle est si différente.
- Speaker #1
Elle n'est pas différente. Soit que tu as raison. C'est les petites victoires de chacun qui sont importantes pour progresser plutôt que les grosses victoires.
- Speaker #0
Et heureusement, parce que sinon, s'il fallait le champion du monde pour être heureux...
- Speaker #1
Il ne serait pas nombreux. Bon, Jamil, merci pour...
- Speaker #0
C'était un plaisir. J'espère à bientôt. A bientôt.
- Speaker #1
Salut, Jamil.
- Speaker #0
Ciao.