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Les Athlètes de l'Entreprise

Les Valeurs Sportives au service du Leadership en Entreprise : Jean-Pierre Doly #2 (1ère partie)

Les Valeurs Sportives au service du Leadership en Entreprise : Jean-Pierre Doly #2 (1ère partie)

38min |08/04/2025|

46

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Les Valeurs Sportives au service du Leadership en Entreprise : Jean-Pierre Doly #2 (1ère partie)

38min |08/04/2025|

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Description

Jean-Pierre Doly, "Accordeur de talents" - Les Athlètes de l'Entreprise


Êtes-vous prêt à découvrir comment les principes du sport de haut niveau peuvent transformer votre entreprise ? Dans cet épisode captivant de "Les Athlètes de l'Entreprise", Gwénaël Sinquin reçoit Jean-Pierre Doly, un expert en management et en ressources humaines, qui nous plonge au cœur de son parcours fascinant entre le monde du sport et celui de l'entreprise.


Ancien directeur général chez Danone et consultant en organisation, Jean-Pierre nous révèle comment l'agilité en entreprise et les pratiques managériales inspirées du sport peuvent propulser les équipes vers de nouveaux sommets.

Au fil de cette discussion enrichissante, Jean-Pierre aborde des thèmes essentiels tels que la gestion de crise, le leadership en entreprise, et le développement des talents. Il nous rappelle que les valeurs du sport, comme l'esprit d'équipe et la performance, ne sont pas seulement des concepts abstraits, mais des éléments fondamentaux qui peuvent enrichir la culture d'entreprise. En intégrant ces valeurs, les dirigeants peuvent favoriser un épanouissement sportif au sein de leurs équipes, créant ainsi un environnement propice à l'innovation et à la réussite.

À travers des témoignages sportifs inspirants, il met en lumière les parallèles entre le monde du sport et celui de l'entreprise, offrant des clés de la résilience et des stratégies d'amélioration continue.


Les auditeurs découvriront comment l'activité physique et mentale peut jouer un rôle crucial dans le self-improvement des collaborateurs et comment ces pratiques peuvent être mises en œuvre dans le quotidien des entreprises.

Ne manquez pas cette opportunité d'apprendre des meilleures pratiques managériales et de découvrir comment les méthodes utilisées dans le sport de haut niveau peut servir de modèle pour les entreprises d'aujourd'hui.


Que vous soyez dirigeant, manager ou simplement passionné par le développement personnel et professionnel, cet épisode de "Les Athlètes de l'Entreprise" vous fournira des outils précieux pour transformer votre approche du leadership et de la gestion des talents.


Rejoignez-nous pour un échange inspirant qui pourrait bien changer votre vision du management et vous aider à devenir un véritable athlète de l'entreprise !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravi de vous accueillir pour le podcast Les athlètes de l'entreprise avec Jean-Pierre Doly aujourd'hui. Je m'appelle Gwenaël Sinquin, je suis dirigeant de Lodaël et créateur du concept Campus Club Formation. Campus Club Formation, c'est de la formation et du conseil dans les domaines des activités physiques et cérébrales au service de la performance, de l'épanouissement, de tout ce qui va au titre personnel et professionnel. Et donc, on est ravis aujourd'hui d'accueillir dans ce podcast Jean-Pierre Doly, qui a, lui, travaillé dans l'entreprise, qui a aussi travaillé dans le sport. Et c'est pour ça que je me suis permis de l'accueillir. Et comme vous voyez, d'habitude, les podcasts, on a un arrière-plan qui est en visio. Et ici, on a quand même la chance d'avoir un point de vue assez sympathique parce qu'on est à la presqu'île de Conleau, à Vannes, à l'établissement Le Best Western Le Roof. Et on remercie Mathieu, le directeur, qui nous accueille aujourd'hui. Alors, quelques mots pour présenter Jean-Pierre. Jean-Pierre, déjà, tu es en forme. Impeccable,

  • Speaker #1

    impeccable, formidable. Dans cette atmosphère, c'est quand même génial.

  • Speaker #0

    C'est quand même génial. En plus, on est vendredi, donc c'est pas mal. Pour démarrer, je trouve que c'est pas... C'est extraordinaire.

  • Speaker #1

    Un bon pré-week-end.

  • Speaker #0

    Alors, pour une longue carrière, tu m'avais envoyé ça. Je te connaissais puisqu'on avait déjà eu l'occasion de travailler ensemble pour une conférence. Et j'avais vraiment dans la tête, quand j'ai monté le podcast, de t'inviter, d'être dans les premiers invités. Parce que tout ce que j'ai pu voir de toi, ce que tu as pu expliquer, m'avait vraiment parlé. C'est la raison pour laquelle tu es avec nous aujourd'hui. Alors, dans les principales choses concernant Jean-Pierre, il voulait devenir prof d'EPS. Il avait déjà un bout de sport bien trempé pour commencer. Et puis, c'est ce que j'avais découvert, recaler à la visite médicale. Il y avait une raison à voir, mais pas sur la physique médicinaire.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une raison à voir. Je fais partie du baby-boom, évidemment. Et donc, il y avait beaucoup de candidats. Et j'ai été élu, puisque j'ai fait la première année. Mais ils m'ont découvert une anomalie à la colonne vertébrale que je n'ai jamais souffert, vraiment. J'ai eu, à partir de 40 ans, des limbagos, des sciatiques, mais liés au sport que j'avais fait, évidemment. Mais c'était éliminatoire. Donc, on continue le plus fort. Entre nous, je ne l'ai jamais regretté. J'ai plein d'autres choses après.

  • Speaker #0

    qui était passionnante aussi, j'imagine. Donc, tu as continué à faire du sport, c'est ce que tu as noté, qui t'ont amené dans tout ton cursus, on va dire, de formation, qui t'ont amené à travailler après 10 ans chez Renault et puis une vingtaine d'années ensuite chez Danone, dans des postes à la fois de RH, de direction générale. Et puis, tu as créé un cabinet de conseil aussi en organisation et management RH qui s'appelle Doly Partners. Et la formule, accordeur de talent, tu en as d'ailleurs fait un livre et on en reparlera dans le questionnaire. Une belle formule pour accorder les talons à la fois dans le sport et l'entreprise. Donc j'ai bien aimé aussi dans ton portrait, on va dire, la notion, on y reviendra aussi, de management interculturel au niveau international, puisque tu as eu la chance aussi de voyager et de travailler à l'étranger pour un grand groupe. Et puis, tu partages ton expérience maître de conférence à l'ESCP Europe et professeur au STAPS de Nanterre. Et donc, différents livres, dont l'accord d'or de talent, dont on parlera tout à l'heure. Alors, ton objectif, c'est d'initier et contribuer à la mise en place de politiques et pratiques sportives dans l'activité actuelle que tu occupes de conseil avec l'objectif de fédérer, motiver l'ensemble des salariés et la partie prenante autour des valeurs du sport, avec l'engagement, le courage et toutes les valeurs importantes du sport. Un point également qui est essentiel, surtout une année post-Olympique, parce que ça a été des Jeux qui ont marqué la France, je pense, et tu es aussi dans le parasport, et notamment dans un groupe de travail qui est sport, handicap et intelligence collective, donc un élément important aussi de ta carrière. Et tu interviens dans le monde du sport en général, dans le foot, le cyclisme, le basket bientôt aussi, si tu as envie de suivre. Pourquoi pas ? Pourquoi pas, pour une prochaine. Je sais que tu croises bientôt. Un de mes partenaires, Jean-François Martin, qui est lui dans le basket, nous intervenait ensemble, je crois, bientôt à l'IREE. Donc, il n'y a pas de hasard dans la vie. On se croit à ce qu'on a des motivations communes. Donc, tu animes régulièrement des conférences ou formations et tu participes aussi à des podcasts comme celui qu'on fait cet après-midi. Et c'est ainsi que tu as créé et animé aussi à une époque, grâce sans doute à ces interventions-là, la demande d'Aimé Jaquet, qui est l'ancien entraîneur de l'équipe de France de foot. qui est à l'époque d'Étienne du football, et des formations que tu as données pour la partie gestion RH, directeur de centre de formation pour la Fédération française de football, les CTR, CTD, et les entraîneurs qui passent le diplôme de DEPF, qui est le diplôme officiel des entraîneurs professionnels. Et tu as suivi l'équipe de France dans le staff pendant six ans, entre 2004 et 2010. Et tu as également, dans un autre registre, parce que tu es multi-activité, on parle du sport et de l'entreprise, mais ça dépasse bien tout ça aussi dans toutes tes différentes missions. En particulier dans le football, tu as participé à un programme qui s'appelle le DMVE, 10 mois vers l'emploi, qui était organisé par le syndicat national des entraîneurs. de football pour le coup, destiné aux éducateurs et aux entraîneurs de foot sans emploi. Il y a une vie après le sport de haut niveau. Et donc tu viens travailler activement. Et tu accompagnes des sportifs, des coachs de haut niveau pour leur repositionnement professionnel, rebond. Ça va bien avec le basket,

  • Speaker #1

    le rebond.

  • Speaker #0

    Il y a un peu de cygne quand même. Et puis tu accompagnes amicalement, c'est le mot que tu as employé, depuis plusieurs années les équipes cyclistes professionnelles d'Arkea. C'est là qu'on s'est rencontrés physiquement la première fois, puisque tu suivais l'équipe féminine qui était en compétition en Bretagne. On s'était croisés lors de cette compétition. Et depuis tu es également en 2019 président de l'association Arkea Pro Cycling Team. Et tu es membre, pour terminer cette longue présentation, mais quand on a une belle carrière comme ça, c'est important de commencer par cela. Actuellement membre du conseil d'administration du CERAL, Centre d'études et de recherche Amérique latine. On va comprendre pourquoi, tu peux nous en dire peut-être un petit mot en introduction. Et du comité stratégique de Alpha Chambre Argentino, on revient un peu, française du business. Jean-Pierre s'investit également dans un projet vitivinicole, sociétal, dans son pays d'adoption, l'Argentine. Et a présidé auprès de son ami chef d'orchestre Michel Podolac le fonds de dotation des amis d'artistes en mouvement, destinés à créer des spectacles vivants. Donc, un peu comme la baseline du Campus Club, on parle d'activité physique, d'activité cérébrale. Il y a tout ce qui rentre aussi dans le culturel, qui t'attire aussi au-delà du sport.

  • Speaker #1

    C'est vivant.

  • Speaker #0

    Alors, pourquoi l'Argentine, avant qu'on attaque peut-être les questions officielles du podcast ?

  • Speaker #1

    Donc, j'ai fait une vingtaine d'années dans le groupe Danone. Et j'ai contribué d'ailleurs, modestement, mais à mon niveau, à l'internationalisation du groupe. C'est-à-dire que... Mon job à un moment était directeur général du développement social, socio-économique du groupe. Et donc quand je suis rentré, on faisait 80% du chiffre d'affaires des effectifs en France. Quand j'ai quitté 20 ans après, et c'est le cas maintenant, on fait 80 à 90% du chiffre d'affaires des effectifs à l'étranger. Donc j'ai contribué à développer le groupe en Europe de l'Est après l'écroulement du Mille-Derlin, sur le continent américain. un peu partout en Asie, mais je n'ai pas beaucoup touché à l'Asie. Et donc, un beau jour, j'étais candidat pour partir. Et puis, un beau jour, le patron, Franck Riboud, me dit, viens avec moi, on va faire le closing du rachat du leader du biscuit argentin. Donc, nous partons. Et donc, il y a la signature de l'achat de cette boîte qui s'appelle Bagley. Et c'est un vendredi, donc on passe le week-end à Punta del Este, parce qu'il voulait faire son golf. Le lundi matin, en petit-déj, il dit « Bon, moi je rentre, mais toi tu restes là. » « Ah bon, je reste là, mais... »

  • Speaker #0

    Quand c'était un cadeau ou une punition, alors je reviens.

  • Speaker #1

    « Non, non, non, ça... » « Franck, j'ai une femme, deux enfants, on est à 12 000 km de la France, peut-être que je rentre quand même là. » « Ah ben, tu peux rentrer, mais tu reviendras. T'es le patron de l'Argentine, quoi. Et le premier expatrié. » Donc voilà, finalement, c'est très bien tombé. Parce qu'il me l'a vendu aussi en me disant, t'aimes les grands espaces, t'es originaire de l'Aveyron, t'aimes le foot, c'est un pays magnifique, ça va te plaire et tu vas bien développer le groupe ici. Donc, ce que j'ai fait pendant 4 ans et demi, et j'y retourne en gros tous les 2 ou 3 ans, puisqu'avec des amis, on a monté un projet, effectivement, vinicole depuis une dizaine d'années. Donc on fait du vin à Mendoza, à 1000 km de Buenos Aires, au pied de la Cordillère. On fait aussi de l'huile d'olive d'ailleurs, qui est très bonne. C'est aussi un motif pour revenir voir des amis. Donc j'y étais encore la décembre dernière. Un beau voyage aussi au Chili, sur l'île de Pâques, qui est extraordinaire. Bon voilà un peu le pourquoi. C'est un pays... Alors la semaine prochaine sort un... Un sur l'Argentine que j'ai écrit comme un fil rouge depuis 20 ans, que j'ai intitulé Mucho Mas, qui veut dire beaucoup plus et beaucoup plus. pour montrer aux Français ce qu'est ce pays qui connaît et qui adore la France et les Français. Ce qui n'est pas partout le cas dans le monde.

  • Speaker #0

    Sauf au football. J'adore la France et les Français.

  • Speaker #1

    Si, parce que justement, j'étais là-bas en 98 et j'étais un héros. Parce que j'étais un des rares Français et on a battu leurs ennemis jurés qui étaient les Brésiliens. Alors ça,

  • Speaker #0

    c'était la fête.

  • Speaker #1

    On était des héros. Non, voilà, donc c'est un pays. Dans ce bouquin, j'explique que l'Argentine, c'est plus... que les Français n'en connaissent, connaissent les stéréotypes, Maradona, le tango, la viande. Là, j'ai écrit une dizaine de chapitres sur le foot est plus qu'un sport, le asado est plus qu'un repas, le maté est plus qu'une boisson, etc. Le lien se continue avec ce pays que j'adore, où j'ai passé, pas seulement moi professionnellement, mais même avec la famille, on a passé quatre ans et demi des plus belles de notre vie.

  • Speaker #0

    Ok, ça fait une belle introduction. Donc le ballon rond qui est là, c'est pas le ballon qui t'a emmené là-bas, mais c'est plutôt le...

  • Speaker #1

    Mais si, c'est le ballon un peu quand même. Mais c'est l'Argentine qui m'a permis d'être dans le foot, parce que j'avais joué quand j'étais jeune, jusqu'en honneur régional, on va dire, ce qui n'est pas un très haut niveau, mais bon, quand même. Et j'ai fait la connaissance d'un monsieur extraordinaire qui malheureusement est décédé beaucoup trop tôt, José Farias, qui a joué longtemps en France. au Racing Club de Paris, à Strasbourg, à Toulouse, et il a fini au Red Star. Et un de ses meilleurs amis en France était Aimé Jacquet. Donc, on l'a laissé tranquille pendant la Coupe du Monde.

  • Speaker #0

    C'était vieux, c'était vieux.

  • Speaker #1

    Mais après la Coupe du Monde, déjà il a été un peu secoué avec tout ce qu'il avait pris dans la tête avant. Mais on l'a fait venir en Argentine pour lui faire découvrir le foot argentin. également faire des conférences avec les entraîneurs argentins qui étaient avides de savoir comment la France avait gagné le mondial, comment c'était organisé, la formation, etc. Et José, avant de partir de France, avait passé le fameux diplôme d'entraîneur professionnel de foot. Et il était en train de créer une école d'entraîneurs, tout est privé là-bas, une école d'entraîneurs chez lui à côté de Bénauzère. Et il m'a demandé de l'aider. Donc, je l'ai aidé sur le plan organisation, management, RH, communication, marketing, commercial, un peu. Et lui, il faisait tout le terrain. Tactique, physique, stratégie, etc. Donc voilà, j'ai fait ça. Et on a été les premiers à gagner la Danone Cup, qui était un espèce de tournoi mondial de Benjamin, avec Boca Junior. Et ensuite, on a créé la Danone World Cup. pour les salariés et même la Danone World Cup Junior pour les enfants des salariés. Donc on était très axés sur le foot, évidemment. Grâce à José, j'avais pris Mario Kempes comme Public Relation pendant le Mondial.

  • Speaker #0

    Pas mal, un peu connu aussi. Oui,

  • Speaker #1

    absolument. Et puis, c'était marrant parce que tous les samedis, on avait la possibilité de jouer dans l'équipe de France d'Argentine. Et je n'y allais pas tout le temps parce que j'étais pris aussi. J'y étais plusieurs fois. Donc, on avait les maillots de l'équipe de France. Et c'était pour la plupart des joueurs qui avaient joué en France. Par exemple, à Nantes, Trocero, Vargas, El Potro Dominguez qui avait joué à Nice, Fernando Sapia qui a joué à Metz et à Lille.

  • Speaker #0

    Une fois au Rue de l'Accédant d'Argentine, il jouait dans cette équipe. Exactement.

  • Speaker #1

    Il était maillot de l'équipe de France.

  • Speaker #0

    Il était maillot de l'équipe de France. C'est extraordinaire.

  • Speaker #1

    Donc, voilà, on a fait tout ça. Et puis, Aimé me dit, il va falloir que tu m'aides. Parce que... Bon, après le Mondial, on m'a nommé directeur technique national du foot. C'est un boulot très administratif, bureaucratique. De mon bureau, je vois les jeunes s'entraîner, j'ai qu'une envie, c'est d'y aller. D'ailleurs, j'y vais. Donc, il faut que tu m'aides. Donc, j'ai encore plus travaillé la question. En offre, tout ça, parce que j'avais un métier quand même. Donc, le soir, le week-end. Et puis, finalement, j'ai mis en place, avec son accord, une organisation. Et surtout, j'ai mis des formations. pour ce que tu as dit dans l'introduction, c'est-à-dire essentiellement pour les 35 directeurs de centres de formation, pour les CTR, CTD. Et puis, j'ai fait la partie management du DEPF, qui s'appelle maintenant BEPF. D'accord.

  • Speaker #0

    D'État, revêt d'État, quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Et alors, après la catastrophe de Corée-Japon en 2002, on élimine au premier tour.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Et la moindre catastrophe, mais quand même, au Portugal, deux ans après, à l'Euro, j'ai osé écrire un projet, gagner le Mondial 2006. D'accord. Ça a beaucoup plu à Aimé. Il est parti au Conseil fédéral, à l'Assemblée générale avec ce dossier. Et puis voilà, il a fait nommer son adjoint, Domenech, comme nouveau sélectionneur. Et voilà, il a suivi tout ça, évidemment, parce que sans le projet et puis sans aimer, Nomenek n'aurait pas pu être sélectionneur.

  • Speaker #0

    À l'époque.

  • Speaker #1

    Voilà un peu l'histoire. Et je suis resté donc, j'ai développé avec le staff le projet pendant deux ans. Et entre autres, au coup de boule près de qui tu sais, on aurait dû gagner ce mondial contre les Italiens, les dominer. Et puis après, ça s'est un peu délité parce qu'il y avait de gros problèmes de dirigeants, de joueurs aussi. Parce que tous les 98 qui avaient été jusqu'à 2006, ils avaient pris leur retraite. Donc les vieux étaient vieux, les jeunes étaient jeunes.

  • Speaker #0

    Il y avait des générations intermédiaires.

  • Speaker #1

    Et puis il n'y avait plus de projet, surtout.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est passé à autre chose. Voilà. Super. Ça fait une super belle introduction. On va dire merci. Merci Jean-Pierre encore pour ça. Le thème qu'on a choisi, le fil rouge, c'est l'application des principes du sport de haut niveau. Tu as fréquenté de très près le fil de France de football, et même à différents niveaux. D'ailleurs, ça ruisselle aussi dans ton quotidien à l'époque chez Danone jusqu'aux salariés, puisque tu parlais du tournoi où les salariés participaient. Puis ça, c'est une clé. On y reviendra peut-être dans notre échange. Mais on parle du sport de haut niveau, et puis on parle de la gestion des organisations, du leadership en entier. entreprise, c'est ce qu'on va aborder dans la dizaine de questions qu'on a prévues de faire cet après-midi.

  • Speaker #1

    Si tu me permets une petite précision, c'est vrai que j'ai beaucoup donné dans qu'est-ce que le sport ou l'activité physique et sportive peut apporter l'entreprise. Maintenant, je suis beaucoup plus concentré sur l'inverse. D'accord, viens. Sur qu'est-ce que l'entreprise peut apporter au monde du sport. Je ne sais pas toi ce que tu en penses dans le basket, mais moi j'ai trouvé que dans le foot, dans le cyclisme et aussi j'ai fait quelques escapades dans la date. dans l'attention, dans le water polo, dans le judo. Je trouve que c'est dommage que les clubs et les fédés ne s'inspirent pas de méthodes d'organisation et de management qui marchent dans l'entreprise. Je suis toujours surpris, moi, de voir des grands patrons qui sont les sponsors de clubs. Ils donnent beaucoup d'argent, d'ailleurs. Ils donnent beaucoup d'argent, mais ils n'appliquent pas, ou ils ne font pas appliquer à leur club, ils appliquent à leur entreprise. Sur le recrutement, sur la formation, sur la rémunération. sur l'évaluation, sur la gestion de crise. Il y a quatre défaites, ils virent leur entraîneur. Tu as été dans le commercial, moi aussi. Ce n'est pas parce que tu as quatre mois sans rente que tu vires ton commercial.

  • Speaker #0

    Ton commercial, ton vendeur. C'est clair, c'est clair. Mais il y a plein de choses. Je pense que c'est vrai que le thème du podcast, c'est les activités physiques et cérébrales au service de l'entreprise de manière un peu générale et en particulier le sport. Dans l'activité physique, on parle du sport. et le sport de haut niveau qu'on vient d'évoquer. C'est aussi vrai par l'ensemble des activités physiques aussi, de manière générale. Et puis, c'est vrai que les dirigeants, ce qu'ils ont du mal à comprendre pour les dirigeants que je croise parfois, j'en ai croisé un cette semaine d'un club pro, et je pense qu'ils ont du mal à sortir du quotidien, on va dire, ce qui est vrai aussi en entreprise, mais du quotidien qui les met sous pression, c'est-à-dire la pression des résultats, la pression des budgets à boucler, surtout des sports collectifs. Quand on sort du football, il y a beaucoup de moyens, mais beaucoup de dettes aussi, tu me diras. à moindre échelle que le basket français par exemple où les budgets ont grossi ces dernières années mais les équipes on va dire les staffs autour ont du mal à se dire il faut qu'on s'organise différemment, il faut qu'on fasse des choses différentes, c'est-à-dire au-delà de vendre des places VIP, au-delà de mettre des marques autour du terrain ou sur les maillots ça c'est de la collaboration mais on peut aller bien au-delà de ça avec un club et c'est tout l'enjeu de ce que je défends.

  • Speaker #1

    C'est très bien et moi aussi parce qu'il y en a vraiment besoin alors modestement à notre niveau on est des colibris tout à fait pour mastodonte du sport d'entreprise n'importe nos gouttes d'eau mais en même temps c'est apparemment ça ça donne des résultats je serais pas resté

  • Speaker #0

    15 ans dans le foot si je racontais que des bêtises bêtises c'est clair c'est clair alors pour les quelques questions je va démarrer donc la question officielle numéro un après avoir fait cette question d'introduction avec cette belle introduction sur l'argentine tout ton histoire qui qui ruisselle autour de ce voyage-là qui commence avec Franck Riboud, quelqu'un qui est un peu connu aussi pour le coup. Et donc, tu as parlé de ça, du staff de l'équipe de France que tu as accompagné soit dans du projet pendant 6 à 10 ans. Et quel enseignement clé de cette expérience tu pourrais appliquer à la gestion des organisations et au leadership de l'entreprise ? Donc, tu dis l'entreprise, sans doute à ce moment-là, tu as apporté des choses, toi, ta vision de l'entreprise, d'après ce que j'ai compris, de dire, moi, j'ai été DRH, je vais vous aider déjà à structurer un peu les recrutes. Le pilotage, les formations, ce que tu as évoqué. Et à l'inverse, qu'est-ce que tu as puisé toi pour ramener en entreprise ce que tu as observé ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai élaboré ce projet dont j'ai parlé, Gagné une mondiale 2006, je me suis évidemment inspiré. de ce que j'avais appris chez Renault et Danone. C'est vrai que pour fabriquer une nouvelle voiture, ou monter une nouvelle voiture, ou fabriquer un nouveau yaourt, ce n'est pas tout à fait la même chose que gagner un mondial de foot. Mais en même temps, la méthode de conduite de projet, c'est exactement la même. Et je dirais qu'à la limite, c'est plus facile dans le foot, puisque là, en l'occurrence, il y a des paliers. Les paliers, c'était les qualifications. Chaque... Voilà, il y a... Il y a un groupe et puis chaque mois, tous les deux mois, trois mois, il y avait des matchs qui nous permettent d'être qualifiés. Après, il faut faire toute la préparation pour le Mondial. Et ils ont été très réceptifs à ce que j'ai essayé modestement et intelligemment d'appliquer. Par exemple, je découvrais qu'il y a un match un vendredi, les joueurs arrivent le lundi après-midi, mais le staff aussi. Et là, je dis, ce n'est pas possible. Il faut que le staff vienne au moins le lundi matin, voire même le dimanche, pour préparer tout. Deuxièmement, après la fin du match, tout le monde part chez lui. Parce qu'en fait, il y a 23 joueurs. Les 23 joueurs, c'est pour une compétition. C'est des jeunes de 20 à 32, 33 ans. Et puis, il y a 23 staffs qui sont de 30 à 60 ans. Et à part le sélectionneur et ses deux adjoints, tous les autres ont un boulot à côté. Sinon, regarde, en ce moment, il y a quatre mois sans match, heureusement qu'ils ont un boulot à côté. Donc, ils repartaient. Et j'ai dit, ce n'est pas possible. Il faut s'inspirer de ce qu'on fait en entreprise, pas dans toutes les entreprises, mais la chance de le faire. Ça s'appelle le feedback. Et que les militaires appellent le RETEX. Voilà, Retour des Stations. Parce qu'après chaque rassemblement, on ne va pas réinventer le chaud. On va... On va tenir compte de ce qu'on a prévu, ça s'est bien déroulé, est-ce qu'il y a eu des accros, lesquels, etc.

  • Speaker #0

    Là, tu en es l'entreprise vers le... Pour le coup, l'entreprise vers le...

  • Speaker #1

    À l'inverse, je trouve moi que un staff, je l'ai vu ailleurs d'ailleurs, un staff d'équipe sportive de haut niveau, il a apporté, j'allais dire, plus que les joueurs. Les joueurs, c'est facile, c'est... Si on a la chance de faire venir un joueur en activité dans une entreprise, les gens vont prendre leurs pieds. Ils vont être contents, ils vont faire des autographes à l'affaire.

  • Speaker #0

    C'est l'admiration.

  • Speaker #1

    Mais so what ? Qu'est-ce qu'il en fait ? Qu'est-ce que j'en fais derrière ? Alors que des entraîneurs qui ont réfléchi un peu et qui savent expliquer comment ils fonctionnent, comment ils sont organisés, la stratégie, la vision, l'organisation, les systèmes qu'ils mettent en place, etc. Moi, je trouve ça très intéressant et d'ailleurs, je le fais de temps en temps avec certains entraîneurs. Je trouve que c'est plus riche et plus intéressant pour les entreprises de découvrir ça parce que c'est la face cachée. La spectacle, c'est les joueurs, les matchs et derrière, il faut voir toute la tendance qu'il peut y avoir. Par exemple, l'homme sécurité, c'est un militaire détaché pour l'équipe de France. Il a un boulot considérable. On ne le voit pas. L'intendant, celui qui prépare tous les vestiaires, les maillots, etc. Tout ça, là, ça doit être d'une précision vraiment très fine. Et moi, quand je les présentais à des entreprises, elles étaient un peu sur le cul. On m'a dit, oui, de voir ce luxe de détails. Par exemple, pour le Mondial de 2006, On avait préparé à l'heure près, voire même parfois à la minute près, tout ce qui allait se passer entre le moment où on allait partir à Tignes pour le stage de pré-compétition. Et puis après, pendant la compétition, jusqu'au moment où l'idéal, c'est d'aller jusqu'en finale. Et ça aussi, les gens ne s'en rendent pas compte, mais dans l'entreprise, c'est quasi impossible. Imaginez-vous, c'est 23 jeunes de 30 ans. de 20 à 32 ans, et ces 23 adultes de 30 à 60 qui sont dans un bunker, petit déjeuner, déjeuner, dîner, va se clôt, avec un match tous les 3-4 jours, donc beaucoup de temps libre. Je pense qu'avec vos conjoints, vous aurez du mal à tenir 7 semaines, 7 à 8 semaines, quand vous allez jusqu'au bout, jusqu'à la finale. Donc, voilà, il y a ces éléments-là à retirer. Alors après, Ça dépend aussi de la personnalité des coachs. Par exemple, le préparateur physique qu'on avait à l'époque, il a créé une salle, et il avait beaucoup de gens d'entreprise qui venaient. Parce qu'il adaptait ce qu'il faisait dans le sport de haut niveau avec l'équipe de France à des personnes d'entreprise.

  • Speaker #0

    Et il amenait l'activité physique dans une entreprise, ce qui est quand même quelque chose d'assez amusant. Moi j'ai connu la piscine chez Brioche Pasquier. À l'époque, ils avaient mis une piscine à l'arrière de l'usine parce qu'il fallait faire une réserve d'eau. Les gens allaient faire de l'activité, allaient nager. Dès qu'on emmène l'activité physique et le sport dans l'entreprise. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a les choses évidemment hyper connues maintenant, qui sont toutes les valeurs que transmet le sport. L'esprit d'équipe, la solidarité, l'abnégation, le sacrifice, la volonté de gagner, la performance. Toutes ces valeurs-là, face notamment à des commerciaux, mais pas seulement, c'est des thèmes qui parlent. Moi, je me régalais. de voir transposer ce que j'avais appris à la fois en RH, en production chez Renault, et en RH et commercial, puis direction générale chez Danone, le transférer dans le sport REC Procman. Je me rappelle par exemple, on sortait quatre produits nouveaux chez Danone. Donc j'avais fait venir un pote qui avait fait de l'athlétisme avec moi, et il était DTN de l'athlétisme. Et comme il y avait quatre produits, on a eu beaucoup de mal à trouver, on va faire un relais. Donc, on a fait une journée sur le thème du relais. Donc, avec du vrai relais. Il nous coachait pour faire des relais mixtes avec des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes. Une équipe de vente d'une centaine de personnes quand même. Et puis, à la fin, un peu plus ludique avec des plateaux. Le relais, c'était un plateau avec les nouveaux produits.

  • Speaker #0

    Comme les serveurs qui font le tour de Paris avec leurs tomates.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Et donc, toute cette journée, les vendeurs ont bu les paroles de cet ami qui était venu raconter un peu son job de DTN.

  • Speaker #0

    Les principes du relais, c'est pas mal pour imager. Je sais que c'est ce que tu mets aussi parfois dans les visuels de tes conférences. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et puis, j'ai un petit film qui montre l'importance de... Le bâton. L'important, ce n'est pas tant les quatre athlètes, c'est le bâton.

  • Speaker #0

    C'est le dossier aussi, c'est le dossier qu'on se passe. Quand on est sur un dossier, je parlais de projet, on fait passer le dossier, on a préparé le dossier, on l'envoie à son collègue dans de bonnes conditions.

  • Speaker #1

    Si un responsable R&D ne s'entend pas bien avec le responsable marketing, si le marketing ne s'entend pas bien avec la production et le commercial, ça foire. Parce que tout va se passer dans les interstices. C'est Rinald Edouex, un compte entraîneur de Nantes. On connaît la valeur d'un joueur A, on connaît la valeur d'un joueur B, mais on ne connaît pas la valeur du joueur A, B quand ils jouent ensemble. Et même Aimé aussi le disait, il dit, moi je fais des matchs amicaux, entre guillemets, je m'en fous un peu du résultat. Par contre, je veux voir un 4 et un 5 ensemble derrière, un 2 et un 7, un 3 et un 11, un Elie et un arrière. Je veux voir comment Comment ils peuvent jouer ensemble ? On a une mi-temps, je change à la mi-temps. Comment à deux, à trois, à quatre ? Et puis finalement, ils arrivent à faire équipe.

  • Speaker #0

    C'est quoi la liaison neuronal ?

  • Speaker #1

    Et quand je faisais la partie management du EPF, je faisais un débat entre Franck Riboud, mon ancien patron, et Aimé Jacquet, sur le thème, le management, l'organisation, c'est quoi, comment vous faites ? Et en fait, sur ce terrain-là, ils disaient la même chose. Aimé a été champion du monde. en 1998, 102 des meilleurs Français, Ginola et Cantona. Donc, il expliquait pourquoi. Et Franck disait, moi, pour faire le COMEX de Danone, j'ai besoin de, je ne sais pas, 6, 8 personnes, mais j'en ai 15, 20 candidats possibles. Donc, qu'est-ce que je fais ? Je sélectionne ceux dont je sais qu'ils vont travailler avec moi et surtout, qu'ils vont travailler ensemble, au niveau du COMEX, parce que tout va se jouer dans les interstices entre eux.

  • Speaker #0

    Alors, ça fait sens complètement avec notre deuxième question, qui est à Cornor de Talon. Tu as écrit un livre dessus, donc... Justement, tu dis que les talents du joueur A, du joueur B, de toute une équipe, on dit l'addition de tous les talents ne fait pas une équipe. Alors, c'est quoi ton concept de l'accordeur de talents ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà le thème, ma plus grande surprise, c'est que personne n'y est pensé avant moi. Parce que moi, c'est une évidence. Elle n'est pas devenue évidente comme ça, puisque comme tu l'as dit au départ, j'ai un ami qui est chef d'orchestre, chef de chœur, qui a fait d'ailleurs la préface de l'accordeur de talents. Il y a quelque chose à voir avec ça. sur l'accord.

  • Speaker #0

    C'est les accords de piano qui font le... Moi, c'est...

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    c'est les accords-là de talent. C'est quoi ? Je parle d'un principe que tout le monde a un ou des talents, mais il ne le sait pas, donc il faut les détecter. Et plus que les talents, même, c'est maintenant les atouts. C'est quelque chose qui nous différencie, quelque chose, une aspérité, quelque chose que l'on a et que tout le monde n'a pas, quelque chose que l'on a fait et que tout le monde n'a pas fait, ou en tout cas de la même façon. Et donc, j'ai essayé de chercher, je connais évidemment... des managers d'entreprise, je connais pas mal de coachs sportifs, je connais quelques et surtout un chef de cuisine étoilé, je connais un chef d'orchestre, un chef de chœur, j'ai rencontré un ancien leader de la patrouille de France, un aventurier aussi. J'essayais de réfléchir, qu'est-ce qui fait que ces gens qui ne se connaissent pas, qui ne sont pas du tout dans les mêmes mondes, comment ils réussissent dans la durée ? Ils réussissent dans la durée justement... en accordant des talents. Et si tu as la chance de visiter un jour les cuisines d'un 3 étoiles, tu vas voir que c'est très comparable à ce que tu as dans une équipe de basket, à ce que tu as dans une équipe commerciale, à ce que tu as dans un orchestre, un chef d'orchestre, entre guillemets nomade, qui n'a pas un orchestre attitré. Il nous racontait, je l'ai fait venir avec l'équipe de France. qu'il a un concert un mercredi, il voit son orchestre le lundi. C'est-à-dire qu'il a deux jours, deux jours et demi pour s'accorder. Donc, il faut détecter au départ, bien sûr, les talents, les chercher, les trouver, et puis les accorder. C'est ça la finesse du management. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut rendre un peu moins introvertis et timides ceux qui le sont, un peu moins... extravertis et ceux qui sont au secours, et c'est dans le dosage.

  • Speaker #1

    Parce que la régulation, presque. Exactement.

  • Speaker #0

    On demande à un neuf en foot de mettre début, donc d'avoir un peu d'ego, un peu plus d'ego que le demi qui, lui, doit transmettre du goal vers les avant. C'est ça qui fait toute la saveur et toute l'astuce de ces sports collectifs et qu'on retrouve évidemment dans l'entreprise. On disait sur un comex Un comité de direction avec une seule personne représentant une fonction, s'ils ne s'entendent pas entre eux,

  • Speaker #1

    ça ne va pas le faire. Donc si je retiens une chose, c'est de dire, c'est réguler le rôle de régulation quand on est manager, des talents, réguler l'ensemble des talents que vous avez à disposition.

  • Speaker #0

    Gérer les égaux, mais gérer aussi les autres, ceux qui n'ont pas assez d'égaux. Si, les talents, ils l'ont, ils en ont tous.

  • Speaker #1

    Des talents différents.

  • Speaker #0

    Oui, pas assez d'égo, pas assez de charisme. Pour des jeunes, c'est compliqué, mais un 6 et un 8 dans le foot, ils ont moins de personnalité, moins de charisme, en théorie, que le 10 ou le 9. Et d'ailleurs, les ballons d'or, c'est toujours des 9 ou des 10, vu que ce ne sont pas des arrières ou des gardiens.

  • Speaker #1

    Mordric, au réel, il a tordu un peu le coup parce qu'il était plutôt au milieu de terre. Maudric ? Ah, Maudric, oui, des Jus, voilà, mais c'est plutôt effectivement des 9 et des 10 comme tu dis. Alors, un autre sujet qu'on a décidé d'aborder, c'est la gestion de la pression, des crises, un enjeu clé aussi pour les dirigeants, alors des crises dans les entreprises, il y en a toujours eu, dans le sport, il y en a toujours aussi, il y a des clubs ou des équipes qui sont plus sujettes à ça que d'autres, on ne va pas citer de nom, mais voilà, il y a des crises permanentes dans certains clubs et alors que... certains clubs gèrent ça pas trop mal, on va dire ça. Et la question, c'est comment on peut s'inspirer du sport, parce que la gestion de crise, au sens large, c'est on vient de perdre, pendant quatre mois, on perd tous les matchs, et voilà. Qu'est-ce qu'on va pouvoir, encore une fois, rapporter dans l'entreprise et dans l'inspiration dans le sport ? Alors, la crise,

  • Speaker #0

    toujours pareil, c'est toujours ces échanges réciproques. Moi, quand j'ai été le premier expatrié pour Danone en Argentine, dans tous les pays où on a été, l'une des premières formations, C'est justement la gestion de crise. Donc on met en place une cellule de crise et on forme la cellule de crise à la gestion de crise. En espérant une chose, c'est qu'elle n'arrive jamais. Mais si par hasard elle arrive, et elle arrive inévitablement, un jour ou l'autre, soit une crise alimentaire par exemple, là on a eu un problème nous parce que les personnes qui avaient lavé les palettes l'avaient fait avec un produit chimique qui remontait dans les produits. Bref. Des choses comme ça, il faut le prévoir. Donc j'ai transféré dans l'équipe de France et on a fait ensemble un guide de crise. Bon, alors, entre nous, on ne peut pas tout prévoir. Là, nous, on a fait du brainstorming. On se disait, qu'est-ce qui se passe si notre bus qui nous emmène de l'hôtel au stade renverse un gamin ? Qu'est-ce qui se passe si le motard tombe ? Qu'est-ce qui se passe si on va à Tignes, on fait venir les femmes et les enfants ? Il y a des menaces d'enlèvement des enfants de Zidane. On avait prévu un peu de brainstorming, tout ça. Mais il y a une chose qu'on n'avait jamais prévue, c'est une grève de joueurs. On nous disait ça,

  • Speaker #1

    mais ça n'est jamais arrivé. Ça, ça n'est jamais arrivé. C'est incroyable. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Mais bon,

  • Speaker #1

    c'est la vie, on essaie de tout prévoir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans mon bouquin, je fais une comparaison, c'est une double comparaison d'ailleurs, entre la négociation sociale et la négociation commerciale, peut-être qu'on pourrait y revenir, mais aussi entre un conflit, j'ai connu des conflits évidemment chez Renault et Danone, il y a des conflits avec la CGT Leader et des conflits dans le monde du sport. Par exemple, là, ce conflit d'Afrique du Sud, Il y a des leaders sur place, il y a des intervenants extérieurs qu'on ne connaît pas, qu'on a influencé. Et puis moi, dans beaucoup de grèves, j'ai des délégués de mon secteur d'activité, quand j'étais en production par exemple, qui me disaient, on est un peu obligé, c'est le central qui nous demande de faire, on ne fera pas trop de dégâts, etc. C'est-à-dire qu'ils étaient obligés. Leur mandant leur disait de faire grève. Et ils le faisaient. Ou des salariés même qui lui disaient, notre délégué CGT veut, pour ne pas me fâcher avec tout le monde, je suis.

  • Speaker #1

    Mais je ne suis pas trop d'accord. Je suis caboté.

  • Speaker #0

    C'est pareil. Là aussi, il y a beaucoup de choses qui se jouent. À la fois dans le positif, pour faire des choses bien, mais aussi, c'est les limites du groupe. Une équipe qui s'entend bien, elle peut faire des choses formidables, mais elle peut faire des conneries aussi, avec des leaders un peu toxiques, voire des gens de l'extérieur qui influencent ces leaders toxiques.

  • Speaker #1

    C'est mieux la spirale positive qui emmène vers le haut, mais malheureusement, les spirales partent au sol et vers le bas, parfois, avec des leaders.

  • Speaker #0

    Pour répondre bien à ta question, la crise est permanente, dans l'entreprise comme dans le sport, ou la pré-crise en tout cas. Et moi, ma recommandation, c'est de se former. Et c'est ce que je fais d'ailleurs. Je fais à la fois dans l'entreprise et dans le sport, je continue à mettre en place des formations à la gestion de crise ou à la gestion de conflit.

  • Speaker #1

    Et donc, si je comprends bien, c'est aussi de prévoir un maximum de situations dramatiques ou de crises qui peuvent se passer. Et puis,

  • Speaker #0

    il y a une méthode après. Il y a une méthode. Quels sont mes alliés ? Quels sont mes ennemis ? Sur quel levier je peux jouer ? Est-ce que le temps va jouer pour moi ou au contraire, il faut aller vite ? Il y a une méthode de réflexion à propos d'une pré-crise ou d'une crise.

  • Speaker #1

    Surtout dans le monde dans lequel on vit, où il se passe le moindre petit événement, il est tout de suite sur la toile, sur les réseaux sociaux, etc.

Description

Jean-Pierre Doly, "Accordeur de talents" - Les Athlètes de l'Entreprise


Êtes-vous prêt à découvrir comment les principes du sport de haut niveau peuvent transformer votre entreprise ? Dans cet épisode captivant de "Les Athlètes de l'Entreprise", Gwénaël Sinquin reçoit Jean-Pierre Doly, un expert en management et en ressources humaines, qui nous plonge au cœur de son parcours fascinant entre le monde du sport et celui de l'entreprise.


Ancien directeur général chez Danone et consultant en organisation, Jean-Pierre nous révèle comment l'agilité en entreprise et les pratiques managériales inspirées du sport peuvent propulser les équipes vers de nouveaux sommets.

Au fil de cette discussion enrichissante, Jean-Pierre aborde des thèmes essentiels tels que la gestion de crise, le leadership en entreprise, et le développement des talents. Il nous rappelle que les valeurs du sport, comme l'esprit d'équipe et la performance, ne sont pas seulement des concepts abstraits, mais des éléments fondamentaux qui peuvent enrichir la culture d'entreprise. En intégrant ces valeurs, les dirigeants peuvent favoriser un épanouissement sportif au sein de leurs équipes, créant ainsi un environnement propice à l'innovation et à la réussite.

À travers des témoignages sportifs inspirants, il met en lumière les parallèles entre le monde du sport et celui de l'entreprise, offrant des clés de la résilience et des stratégies d'amélioration continue.


Les auditeurs découvriront comment l'activité physique et mentale peut jouer un rôle crucial dans le self-improvement des collaborateurs et comment ces pratiques peuvent être mises en œuvre dans le quotidien des entreprises.

Ne manquez pas cette opportunité d'apprendre des meilleures pratiques managériales et de découvrir comment les méthodes utilisées dans le sport de haut niveau peut servir de modèle pour les entreprises d'aujourd'hui.


Que vous soyez dirigeant, manager ou simplement passionné par le développement personnel et professionnel, cet épisode de "Les Athlètes de l'Entreprise" vous fournira des outils précieux pour transformer votre approche du leadership et de la gestion des talents.


Rejoignez-nous pour un échange inspirant qui pourrait bien changer votre vision du management et vous aider à devenir un véritable athlète de l'entreprise !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravi de vous accueillir pour le podcast Les athlètes de l'entreprise avec Jean-Pierre Doly aujourd'hui. Je m'appelle Gwenaël Sinquin, je suis dirigeant de Lodaël et créateur du concept Campus Club Formation. Campus Club Formation, c'est de la formation et du conseil dans les domaines des activités physiques et cérébrales au service de la performance, de l'épanouissement, de tout ce qui va au titre personnel et professionnel. Et donc, on est ravis aujourd'hui d'accueillir dans ce podcast Jean-Pierre Doly, qui a, lui, travaillé dans l'entreprise, qui a aussi travaillé dans le sport. Et c'est pour ça que je me suis permis de l'accueillir. Et comme vous voyez, d'habitude, les podcasts, on a un arrière-plan qui est en visio. Et ici, on a quand même la chance d'avoir un point de vue assez sympathique parce qu'on est à la presqu'île de Conleau, à Vannes, à l'établissement Le Best Western Le Roof. Et on remercie Mathieu, le directeur, qui nous accueille aujourd'hui. Alors, quelques mots pour présenter Jean-Pierre. Jean-Pierre, déjà, tu es en forme. Impeccable,

  • Speaker #1

    impeccable, formidable. Dans cette atmosphère, c'est quand même génial.

  • Speaker #0

    C'est quand même génial. En plus, on est vendredi, donc c'est pas mal. Pour démarrer, je trouve que c'est pas... C'est extraordinaire.

  • Speaker #1

    Un bon pré-week-end.

  • Speaker #0

    Alors, pour une longue carrière, tu m'avais envoyé ça. Je te connaissais puisqu'on avait déjà eu l'occasion de travailler ensemble pour une conférence. Et j'avais vraiment dans la tête, quand j'ai monté le podcast, de t'inviter, d'être dans les premiers invités. Parce que tout ce que j'ai pu voir de toi, ce que tu as pu expliquer, m'avait vraiment parlé. C'est la raison pour laquelle tu es avec nous aujourd'hui. Alors, dans les principales choses concernant Jean-Pierre, il voulait devenir prof d'EPS. Il avait déjà un bout de sport bien trempé pour commencer. Et puis, c'est ce que j'avais découvert, recaler à la visite médicale. Il y avait une raison à voir, mais pas sur la physique médicinaire.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une raison à voir. Je fais partie du baby-boom, évidemment. Et donc, il y avait beaucoup de candidats. Et j'ai été élu, puisque j'ai fait la première année. Mais ils m'ont découvert une anomalie à la colonne vertébrale que je n'ai jamais souffert, vraiment. J'ai eu, à partir de 40 ans, des limbagos, des sciatiques, mais liés au sport que j'avais fait, évidemment. Mais c'était éliminatoire. Donc, on continue le plus fort. Entre nous, je ne l'ai jamais regretté. J'ai plein d'autres choses après.

  • Speaker #0

    qui était passionnante aussi, j'imagine. Donc, tu as continué à faire du sport, c'est ce que tu as noté, qui t'ont amené dans tout ton cursus, on va dire, de formation, qui t'ont amené à travailler après 10 ans chez Renault et puis une vingtaine d'années ensuite chez Danone, dans des postes à la fois de RH, de direction générale. Et puis, tu as créé un cabinet de conseil aussi en organisation et management RH qui s'appelle Doly Partners. Et la formule, accordeur de talent, tu en as d'ailleurs fait un livre et on en reparlera dans le questionnaire. Une belle formule pour accorder les talons à la fois dans le sport et l'entreprise. Donc j'ai bien aimé aussi dans ton portrait, on va dire, la notion, on y reviendra aussi, de management interculturel au niveau international, puisque tu as eu la chance aussi de voyager et de travailler à l'étranger pour un grand groupe. Et puis, tu partages ton expérience maître de conférence à l'ESCP Europe et professeur au STAPS de Nanterre. Et donc, différents livres, dont l'accord d'or de talent, dont on parlera tout à l'heure. Alors, ton objectif, c'est d'initier et contribuer à la mise en place de politiques et pratiques sportives dans l'activité actuelle que tu occupes de conseil avec l'objectif de fédérer, motiver l'ensemble des salariés et la partie prenante autour des valeurs du sport, avec l'engagement, le courage et toutes les valeurs importantes du sport. Un point également qui est essentiel, surtout une année post-Olympique, parce que ça a été des Jeux qui ont marqué la France, je pense, et tu es aussi dans le parasport, et notamment dans un groupe de travail qui est sport, handicap et intelligence collective, donc un élément important aussi de ta carrière. Et tu interviens dans le monde du sport en général, dans le foot, le cyclisme, le basket bientôt aussi, si tu as envie de suivre. Pourquoi pas ? Pourquoi pas, pour une prochaine. Je sais que tu croises bientôt. Un de mes partenaires, Jean-François Martin, qui est lui dans le basket, nous intervenait ensemble, je crois, bientôt à l'IREE. Donc, il n'y a pas de hasard dans la vie. On se croit à ce qu'on a des motivations communes. Donc, tu animes régulièrement des conférences ou formations et tu participes aussi à des podcasts comme celui qu'on fait cet après-midi. Et c'est ainsi que tu as créé et animé aussi à une époque, grâce sans doute à ces interventions-là, la demande d'Aimé Jaquet, qui est l'ancien entraîneur de l'équipe de France de foot. qui est à l'époque d'Étienne du football, et des formations que tu as données pour la partie gestion RH, directeur de centre de formation pour la Fédération française de football, les CTR, CTD, et les entraîneurs qui passent le diplôme de DEPF, qui est le diplôme officiel des entraîneurs professionnels. Et tu as suivi l'équipe de France dans le staff pendant six ans, entre 2004 et 2010. Et tu as également, dans un autre registre, parce que tu es multi-activité, on parle du sport et de l'entreprise, mais ça dépasse bien tout ça aussi dans toutes tes différentes missions. En particulier dans le football, tu as participé à un programme qui s'appelle le DMVE, 10 mois vers l'emploi, qui était organisé par le syndicat national des entraîneurs. de football pour le coup, destiné aux éducateurs et aux entraîneurs de foot sans emploi. Il y a une vie après le sport de haut niveau. Et donc tu viens travailler activement. Et tu accompagnes des sportifs, des coachs de haut niveau pour leur repositionnement professionnel, rebond. Ça va bien avec le basket,

  • Speaker #1

    le rebond.

  • Speaker #0

    Il y a un peu de cygne quand même. Et puis tu accompagnes amicalement, c'est le mot que tu as employé, depuis plusieurs années les équipes cyclistes professionnelles d'Arkea. C'est là qu'on s'est rencontrés physiquement la première fois, puisque tu suivais l'équipe féminine qui était en compétition en Bretagne. On s'était croisés lors de cette compétition. Et depuis tu es également en 2019 président de l'association Arkea Pro Cycling Team. Et tu es membre, pour terminer cette longue présentation, mais quand on a une belle carrière comme ça, c'est important de commencer par cela. Actuellement membre du conseil d'administration du CERAL, Centre d'études et de recherche Amérique latine. On va comprendre pourquoi, tu peux nous en dire peut-être un petit mot en introduction. Et du comité stratégique de Alpha Chambre Argentino, on revient un peu, française du business. Jean-Pierre s'investit également dans un projet vitivinicole, sociétal, dans son pays d'adoption, l'Argentine. Et a présidé auprès de son ami chef d'orchestre Michel Podolac le fonds de dotation des amis d'artistes en mouvement, destinés à créer des spectacles vivants. Donc, un peu comme la baseline du Campus Club, on parle d'activité physique, d'activité cérébrale. Il y a tout ce qui rentre aussi dans le culturel, qui t'attire aussi au-delà du sport.

  • Speaker #1

    C'est vivant.

  • Speaker #0

    Alors, pourquoi l'Argentine, avant qu'on attaque peut-être les questions officielles du podcast ?

  • Speaker #1

    Donc, j'ai fait une vingtaine d'années dans le groupe Danone. Et j'ai contribué d'ailleurs, modestement, mais à mon niveau, à l'internationalisation du groupe. C'est-à-dire que... Mon job à un moment était directeur général du développement social, socio-économique du groupe. Et donc quand je suis rentré, on faisait 80% du chiffre d'affaires des effectifs en France. Quand j'ai quitté 20 ans après, et c'est le cas maintenant, on fait 80 à 90% du chiffre d'affaires des effectifs à l'étranger. Donc j'ai contribué à développer le groupe en Europe de l'Est après l'écroulement du Mille-Derlin, sur le continent américain. un peu partout en Asie, mais je n'ai pas beaucoup touché à l'Asie. Et donc, un beau jour, j'étais candidat pour partir. Et puis, un beau jour, le patron, Franck Riboud, me dit, viens avec moi, on va faire le closing du rachat du leader du biscuit argentin. Donc, nous partons. Et donc, il y a la signature de l'achat de cette boîte qui s'appelle Bagley. Et c'est un vendredi, donc on passe le week-end à Punta del Este, parce qu'il voulait faire son golf. Le lundi matin, en petit-déj, il dit « Bon, moi je rentre, mais toi tu restes là. » « Ah bon, je reste là, mais... »

  • Speaker #0

    Quand c'était un cadeau ou une punition, alors je reviens.

  • Speaker #1

    « Non, non, non, ça... » « Franck, j'ai une femme, deux enfants, on est à 12 000 km de la France, peut-être que je rentre quand même là. » « Ah ben, tu peux rentrer, mais tu reviendras. T'es le patron de l'Argentine, quoi. Et le premier expatrié. » Donc voilà, finalement, c'est très bien tombé. Parce qu'il me l'a vendu aussi en me disant, t'aimes les grands espaces, t'es originaire de l'Aveyron, t'aimes le foot, c'est un pays magnifique, ça va te plaire et tu vas bien développer le groupe ici. Donc, ce que j'ai fait pendant 4 ans et demi, et j'y retourne en gros tous les 2 ou 3 ans, puisqu'avec des amis, on a monté un projet, effectivement, vinicole depuis une dizaine d'années. Donc on fait du vin à Mendoza, à 1000 km de Buenos Aires, au pied de la Cordillère. On fait aussi de l'huile d'olive d'ailleurs, qui est très bonne. C'est aussi un motif pour revenir voir des amis. Donc j'y étais encore la décembre dernière. Un beau voyage aussi au Chili, sur l'île de Pâques, qui est extraordinaire. Bon voilà un peu le pourquoi. C'est un pays... Alors la semaine prochaine sort un... Un sur l'Argentine que j'ai écrit comme un fil rouge depuis 20 ans, que j'ai intitulé Mucho Mas, qui veut dire beaucoup plus et beaucoup plus. pour montrer aux Français ce qu'est ce pays qui connaît et qui adore la France et les Français. Ce qui n'est pas partout le cas dans le monde.

  • Speaker #0

    Sauf au football. J'adore la France et les Français.

  • Speaker #1

    Si, parce que justement, j'étais là-bas en 98 et j'étais un héros. Parce que j'étais un des rares Français et on a battu leurs ennemis jurés qui étaient les Brésiliens. Alors ça,

  • Speaker #0

    c'était la fête.

  • Speaker #1

    On était des héros. Non, voilà, donc c'est un pays. Dans ce bouquin, j'explique que l'Argentine, c'est plus... que les Français n'en connaissent, connaissent les stéréotypes, Maradona, le tango, la viande. Là, j'ai écrit une dizaine de chapitres sur le foot est plus qu'un sport, le asado est plus qu'un repas, le maté est plus qu'une boisson, etc. Le lien se continue avec ce pays que j'adore, où j'ai passé, pas seulement moi professionnellement, mais même avec la famille, on a passé quatre ans et demi des plus belles de notre vie.

  • Speaker #0

    Ok, ça fait une belle introduction. Donc le ballon rond qui est là, c'est pas le ballon qui t'a emmené là-bas, mais c'est plutôt le...

  • Speaker #1

    Mais si, c'est le ballon un peu quand même. Mais c'est l'Argentine qui m'a permis d'être dans le foot, parce que j'avais joué quand j'étais jeune, jusqu'en honneur régional, on va dire, ce qui n'est pas un très haut niveau, mais bon, quand même. Et j'ai fait la connaissance d'un monsieur extraordinaire qui malheureusement est décédé beaucoup trop tôt, José Farias, qui a joué longtemps en France. au Racing Club de Paris, à Strasbourg, à Toulouse, et il a fini au Red Star. Et un de ses meilleurs amis en France était Aimé Jacquet. Donc, on l'a laissé tranquille pendant la Coupe du Monde.

  • Speaker #0

    C'était vieux, c'était vieux.

  • Speaker #1

    Mais après la Coupe du Monde, déjà il a été un peu secoué avec tout ce qu'il avait pris dans la tête avant. Mais on l'a fait venir en Argentine pour lui faire découvrir le foot argentin. également faire des conférences avec les entraîneurs argentins qui étaient avides de savoir comment la France avait gagné le mondial, comment c'était organisé, la formation, etc. Et José, avant de partir de France, avait passé le fameux diplôme d'entraîneur professionnel de foot. Et il était en train de créer une école d'entraîneurs, tout est privé là-bas, une école d'entraîneurs chez lui à côté de Bénauzère. Et il m'a demandé de l'aider. Donc, je l'ai aidé sur le plan organisation, management, RH, communication, marketing, commercial, un peu. Et lui, il faisait tout le terrain. Tactique, physique, stratégie, etc. Donc voilà, j'ai fait ça. Et on a été les premiers à gagner la Danone Cup, qui était un espèce de tournoi mondial de Benjamin, avec Boca Junior. Et ensuite, on a créé la Danone World Cup. pour les salariés et même la Danone World Cup Junior pour les enfants des salariés. Donc on était très axés sur le foot, évidemment. Grâce à José, j'avais pris Mario Kempes comme Public Relation pendant le Mondial.

  • Speaker #0

    Pas mal, un peu connu aussi. Oui,

  • Speaker #1

    absolument. Et puis, c'était marrant parce que tous les samedis, on avait la possibilité de jouer dans l'équipe de France d'Argentine. Et je n'y allais pas tout le temps parce que j'étais pris aussi. J'y étais plusieurs fois. Donc, on avait les maillots de l'équipe de France. Et c'était pour la plupart des joueurs qui avaient joué en France. Par exemple, à Nantes, Trocero, Vargas, El Potro Dominguez qui avait joué à Nice, Fernando Sapia qui a joué à Metz et à Lille.

  • Speaker #0

    Une fois au Rue de l'Accédant d'Argentine, il jouait dans cette équipe. Exactement.

  • Speaker #1

    Il était maillot de l'équipe de France.

  • Speaker #0

    Il était maillot de l'équipe de France. C'est extraordinaire.

  • Speaker #1

    Donc, voilà, on a fait tout ça. Et puis, Aimé me dit, il va falloir que tu m'aides. Parce que... Bon, après le Mondial, on m'a nommé directeur technique national du foot. C'est un boulot très administratif, bureaucratique. De mon bureau, je vois les jeunes s'entraîner, j'ai qu'une envie, c'est d'y aller. D'ailleurs, j'y vais. Donc, il faut que tu m'aides. Donc, j'ai encore plus travaillé la question. En offre, tout ça, parce que j'avais un métier quand même. Donc, le soir, le week-end. Et puis, finalement, j'ai mis en place, avec son accord, une organisation. Et surtout, j'ai mis des formations. pour ce que tu as dit dans l'introduction, c'est-à-dire essentiellement pour les 35 directeurs de centres de formation, pour les CTR, CTD. Et puis, j'ai fait la partie management du DEPF, qui s'appelle maintenant BEPF. D'accord.

  • Speaker #0

    D'État, revêt d'État, quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Et alors, après la catastrophe de Corée-Japon en 2002, on élimine au premier tour.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Et la moindre catastrophe, mais quand même, au Portugal, deux ans après, à l'Euro, j'ai osé écrire un projet, gagner le Mondial 2006. D'accord. Ça a beaucoup plu à Aimé. Il est parti au Conseil fédéral, à l'Assemblée générale avec ce dossier. Et puis voilà, il a fait nommer son adjoint, Domenech, comme nouveau sélectionneur. Et voilà, il a suivi tout ça, évidemment, parce que sans le projet et puis sans aimer, Nomenek n'aurait pas pu être sélectionneur.

  • Speaker #0

    À l'époque.

  • Speaker #1

    Voilà un peu l'histoire. Et je suis resté donc, j'ai développé avec le staff le projet pendant deux ans. Et entre autres, au coup de boule près de qui tu sais, on aurait dû gagner ce mondial contre les Italiens, les dominer. Et puis après, ça s'est un peu délité parce qu'il y avait de gros problèmes de dirigeants, de joueurs aussi. Parce que tous les 98 qui avaient été jusqu'à 2006, ils avaient pris leur retraite. Donc les vieux étaient vieux, les jeunes étaient jeunes.

  • Speaker #0

    Il y avait des générations intermédiaires.

  • Speaker #1

    Et puis il n'y avait plus de projet, surtout.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est passé à autre chose. Voilà. Super. Ça fait une super belle introduction. On va dire merci. Merci Jean-Pierre encore pour ça. Le thème qu'on a choisi, le fil rouge, c'est l'application des principes du sport de haut niveau. Tu as fréquenté de très près le fil de France de football, et même à différents niveaux. D'ailleurs, ça ruisselle aussi dans ton quotidien à l'époque chez Danone jusqu'aux salariés, puisque tu parlais du tournoi où les salariés participaient. Puis ça, c'est une clé. On y reviendra peut-être dans notre échange. Mais on parle du sport de haut niveau, et puis on parle de la gestion des organisations, du leadership en entier. entreprise, c'est ce qu'on va aborder dans la dizaine de questions qu'on a prévues de faire cet après-midi.

  • Speaker #1

    Si tu me permets une petite précision, c'est vrai que j'ai beaucoup donné dans qu'est-ce que le sport ou l'activité physique et sportive peut apporter l'entreprise. Maintenant, je suis beaucoup plus concentré sur l'inverse. D'accord, viens. Sur qu'est-ce que l'entreprise peut apporter au monde du sport. Je ne sais pas toi ce que tu en penses dans le basket, mais moi j'ai trouvé que dans le foot, dans le cyclisme et aussi j'ai fait quelques escapades dans la date. dans l'attention, dans le water polo, dans le judo. Je trouve que c'est dommage que les clubs et les fédés ne s'inspirent pas de méthodes d'organisation et de management qui marchent dans l'entreprise. Je suis toujours surpris, moi, de voir des grands patrons qui sont les sponsors de clubs. Ils donnent beaucoup d'argent, d'ailleurs. Ils donnent beaucoup d'argent, mais ils n'appliquent pas, ou ils ne font pas appliquer à leur club, ils appliquent à leur entreprise. Sur le recrutement, sur la formation, sur la rémunération. sur l'évaluation, sur la gestion de crise. Il y a quatre défaites, ils virent leur entraîneur. Tu as été dans le commercial, moi aussi. Ce n'est pas parce que tu as quatre mois sans rente que tu vires ton commercial.

  • Speaker #0

    Ton commercial, ton vendeur. C'est clair, c'est clair. Mais il y a plein de choses. Je pense que c'est vrai que le thème du podcast, c'est les activités physiques et cérébrales au service de l'entreprise de manière un peu générale et en particulier le sport. Dans l'activité physique, on parle du sport. et le sport de haut niveau qu'on vient d'évoquer. C'est aussi vrai par l'ensemble des activités physiques aussi, de manière générale. Et puis, c'est vrai que les dirigeants, ce qu'ils ont du mal à comprendre pour les dirigeants que je croise parfois, j'en ai croisé un cette semaine d'un club pro, et je pense qu'ils ont du mal à sortir du quotidien, on va dire, ce qui est vrai aussi en entreprise, mais du quotidien qui les met sous pression, c'est-à-dire la pression des résultats, la pression des budgets à boucler, surtout des sports collectifs. Quand on sort du football, il y a beaucoup de moyens, mais beaucoup de dettes aussi, tu me diras. à moindre échelle que le basket français par exemple où les budgets ont grossi ces dernières années mais les équipes on va dire les staffs autour ont du mal à se dire il faut qu'on s'organise différemment, il faut qu'on fasse des choses différentes, c'est-à-dire au-delà de vendre des places VIP, au-delà de mettre des marques autour du terrain ou sur les maillots ça c'est de la collaboration mais on peut aller bien au-delà de ça avec un club et c'est tout l'enjeu de ce que je défends.

  • Speaker #1

    C'est très bien et moi aussi parce qu'il y en a vraiment besoin alors modestement à notre niveau on est des colibris tout à fait pour mastodonte du sport d'entreprise n'importe nos gouttes d'eau mais en même temps c'est apparemment ça ça donne des résultats je serais pas resté

  • Speaker #0

    15 ans dans le foot si je racontais que des bêtises bêtises c'est clair c'est clair alors pour les quelques questions je va démarrer donc la question officielle numéro un après avoir fait cette question d'introduction avec cette belle introduction sur l'argentine tout ton histoire qui qui ruisselle autour de ce voyage-là qui commence avec Franck Riboud, quelqu'un qui est un peu connu aussi pour le coup. Et donc, tu as parlé de ça, du staff de l'équipe de France que tu as accompagné soit dans du projet pendant 6 à 10 ans. Et quel enseignement clé de cette expérience tu pourrais appliquer à la gestion des organisations et au leadership de l'entreprise ? Donc, tu dis l'entreprise, sans doute à ce moment-là, tu as apporté des choses, toi, ta vision de l'entreprise, d'après ce que j'ai compris, de dire, moi, j'ai été DRH, je vais vous aider déjà à structurer un peu les recrutes. Le pilotage, les formations, ce que tu as évoqué. Et à l'inverse, qu'est-ce que tu as puisé toi pour ramener en entreprise ce que tu as observé ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai élaboré ce projet dont j'ai parlé, Gagné une mondiale 2006, je me suis évidemment inspiré. de ce que j'avais appris chez Renault et Danone. C'est vrai que pour fabriquer une nouvelle voiture, ou monter une nouvelle voiture, ou fabriquer un nouveau yaourt, ce n'est pas tout à fait la même chose que gagner un mondial de foot. Mais en même temps, la méthode de conduite de projet, c'est exactement la même. Et je dirais qu'à la limite, c'est plus facile dans le foot, puisque là, en l'occurrence, il y a des paliers. Les paliers, c'était les qualifications. Chaque... Voilà, il y a... Il y a un groupe et puis chaque mois, tous les deux mois, trois mois, il y avait des matchs qui nous permettent d'être qualifiés. Après, il faut faire toute la préparation pour le Mondial. Et ils ont été très réceptifs à ce que j'ai essayé modestement et intelligemment d'appliquer. Par exemple, je découvrais qu'il y a un match un vendredi, les joueurs arrivent le lundi après-midi, mais le staff aussi. Et là, je dis, ce n'est pas possible. Il faut que le staff vienne au moins le lundi matin, voire même le dimanche, pour préparer tout. Deuxièmement, après la fin du match, tout le monde part chez lui. Parce qu'en fait, il y a 23 joueurs. Les 23 joueurs, c'est pour une compétition. C'est des jeunes de 20 à 32, 33 ans. Et puis, il y a 23 staffs qui sont de 30 à 60 ans. Et à part le sélectionneur et ses deux adjoints, tous les autres ont un boulot à côté. Sinon, regarde, en ce moment, il y a quatre mois sans match, heureusement qu'ils ont un boulot à côté. Donc, ils repartaient. Et j'ai dit, ce n'est pas possible. Il faut s'inspirer de ce qu'on fait en entreprise, pas dans toutes les entreprises, mais la chance de le faire. Ça s'appelle le feedback. Et que les militaires appellent le RETEX. Voilà, Retour des Stations. Parce qu'après chaque rassemblement, on ne va pas réinventer le chaud. On va... On va tenir compte de ce qu'on a prévu, ça s'est bien déroulé, est-ce qu'il y a eu des accros, lesquels, etc.

  • Speaker #0

    Là, tu en es l'entreprise vers le... Pour le coup, l'entreprise vers le...

  • Speaker #1

    À l'inverse, je trouve moi que un staff, je l'ai vu ailleurs d'ailleurs, un staff d'équipe sportive de haut niveau, il a apporté, j'allais dire, plus que les joueurs. Les joueurs, c'est facile, c'est... Si on a la chance de faire venir un joueur en activité dans une entreprise, les gens vont prendre leurs pieds. Ils vont être contents, ils vont faire des autographes à l'affaire.

  • Speaker #0

    C'est l'admiration.

  • Speaker #1

    Mais so what ? Qu'est-ce qu'il en fait ? Qu'est-ce que j'en fais derrière ? Alors que des entraîneurs qui ont réfléchi un peu et qui savent expliquer comment ils fonctionnent, comment ils sont organisés, la stratégie, la vision, l'organisation, les systèmes qu'ils mettent en place, etc. Moi, je trouve ça très intéressant et d'ailleurs, je le fais de temps en temps avec certains entraîneurs. Je trouve que c'est plus riche et plus intéressant pour les entreprises de découvrir ça parce que c'est la face cachée. La spectacle, c'est les joueurs, les matchs et derrière, il faut voir toute la tendance qu'il peut y avoir. Par exemple, l'homme sécurité, c'est un militaire détaché pour l'équipe de France. Il a un boulot considérable. On ne le voit pas. L'intendant, celui qui prépare tous les vestiaires, les maillots, etc. Tout ça, là, ça doit être d'une précision vraiment très fine. Et moi, quand je les présentais à des entreprises, elles étaient un peu sur le cul. On m'a dit, oui, de voir ce luxe de détails. Par exemple, pour le Mondial de 2006, On avait préparé à l'heure près, voire même parfois à la minute près, tout ce qui allait se passer entre le moment où on allait partir à Tignes pour le stage de pré-compétition. Et puis après, pendant la compétition, jusqu'au moment où l'idéal, c'est d'aller jusqu'en finale. Et ça aussi, les gens ne s'en rendent pas compte, mais dans l'entreprise, c'est quasi impossible. Imaginez-vous, c'est 23 jeunes de 30 ans. de 20 à 32 ans, et ces 23 adultes de 30 à 60 qui sont dans un bunker, petit déjeuner, déjeuner, dîner, va se clôt, avec un match tous les 3-4 jours, donc beaucoup de temps libre. Je pense qu'avec vos conjoints, vous aurez du mal à tenir 7 semaines, 7 à 8 semaines, quand vous allez jusqu'au bout, jusqu'à la finale. Donc, voilà, il y a ces éléments-là à retirer. Alors après, Ça dépend aussi de la personnalité des coachs. Par exemple, le préparateur physique qu'on avait à l'époque, il a créé une salle, et il avait beaucoup de gens d'entreprise qui venaient. Parce qu'il adaptait ce qu'il faisait dans le sport de haut niveau avec l'équipe de France à des personnes d'entreprise.

  • Speaker #0

    Et il amenait l'activité physique dans une entreprise, ce qui est quand même quelque chose d'assez amusant. Moi j'ai connu la piscine chez Brioche Pasquier. À l'époque, ils avaient mis une piscine à l'arrière de l'usine parce qu'il fallait faire une réserve d'eau. Les gens allaient faire de l'activité, allaient nager. Dès qu'on emmène l'activité physique et le sport dans l'entreprise. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a les choses évidemment hyper connues maintenant, qui sont toutes les valeurs que transmet le sport. L'esprit d'équipe, la solidarité, l'abnégation, le sacrifice, la volonté de gagner, la performance. Toutes ces valeurs-là, face notamment à des commerciaux, mais pas seulement, c'est des thèmes qui parlent. Moi, je me régalais. de voir transposer ce que j'avais appris à la fois en RH, en production chez Renault, et en RH et commercial, puis direction générale chez Danone, le transférer dans le sport REC Procman. Je me rappelle par exemple, on sortait quatre produits nouveaux chez Danone. Donc j'avais fait venir un pote qui avait fait de l'athlétisme avec moi, et il était DTN de l'athlétisme. Et comme il y avait quatre produits, on a eu beaucoup de mal à trouver, on va faire un relais. Donc, on a fait une journée sur le thème du relais. Donc, avec du vrai relais. Il nous coachait pour faire des relais mixtes avec des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes. Une équipe de vente d'une centaine de personnes quand même. Et puis, à la fin, un peu plus ludique avec des plateaux. Le relais, c'était un plateau avec les nouveaux produits.

  • Speaker #0

    Comme les serveurs qui font le tour de Paris avec leurs tomates.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Et donc, toute cette journée, les vendeurs ont bu les paroles de cet ami qui était venu raconter un peu son job de DTN.

  • Speaker #0

    Les principes du relais, c'est pas mal pour imager. Je sais que c'est ce que tu mets aussi parfois dans les visuels de tes conférences. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et puis, j'ai un petit film qui montre l'importance de... Le bâton. L'important, ce n'est pas tant les quatre athlètes, c'est le bâton.

  • Speaker #0

    C'est le dossier aussi, c'est le dossier qu'on se passe. Quand on est sur un dossier, je parlais de projet, on fait passer le dossier, on a préparé le dossier, on l'envoie à son collègue dans de bonnes conditions.

  • Speaker #1

    Si un responsable R&D ne s'entend pas bien avec le responsable marketing, si le marketing ne s'entend pas bien avec la production et le commercial, ça foire. Parce que tout va se passer dans les interstices. C'est Rinald Edouex, un compte entraîneur de Nantes. On connaît la valeur d'un joueur A, on connaît la valeur d'un joueur B, mais on ne connaît pas la valeur du joueur A, B quand ils jouent ensemble. Et même Aimé aussi le disait, il dit, moi je fais des matchs amicaux, entre guillemets, je m'en fous un peu du résultat. Par contre, je veux voir un 4 et un 5 ensemble derrière, un 2 et un 7, un 3 et un 11, un Elie et un arrière. Je veux voir comment Comment ils peuvent jouer ensemble ? On a une mi-temps, je change à la mi-temps. Comment à deux, à trois, à quatre ? Et puis finalement, ils arrivent à faire équipe.

  • Speaker #0

    C'est quoi la liaison neuronal ?

  • Speaker #1

    Et quand je faisais la partie management du EPF, je faisais un débat entre Franck Riboud, mon ancien patron, et Aimé Jacquet, sur le thème, le management, l'organisation, c'est quoi, comment vous faites ? Et en fait, sur ce terrain-là, ils disaient la même chose. Aimé a été champion du monde. en 1998, 102 des meilleurs Français, Ginola et Cantona. Donc, il expliquait pourquoi. Et Franck disait, moi, pour faire le COMEX de Danone, j'ai besoin de, je ne sais pas, 6, 8 personnes, mais j'en ai 15, 20 candidats possibles. Donc, qu'est-ce que je fais ? Je sélectionne ceux dont je sais qu'ils vont travailler avec moi et surtout, qu'ils vont travailler ensemble, au niveau du COMEX, parce que tout va se jouer dans les interstices entre eux.

  • Speaker #0

    Alors, ça fait sens complètement avec notre deuxième question, qui est à Cornor de Talon. Tu as écrit un livre dessus, donc... Justement, tu dis que les talents du joueur A, du joueur B, de toute une équipe, on dit l'addition de tous les talents ne fait pas une équipe. Alors, c'est quoi ton concept de l'accordeur de talents ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà le thème, ma plus grande surprise, c'est que personne n'y est pensé avant moi. Parce que moi, c'est une évidence. Elle n'est pas devenue évidente comme ça, puisque comme tu l'as dit au départ, j'ai un ami qui est chef d'orchestre, chef de chœur, qui a fait d'ailleurs la préface de l'accordeur de talents. Il y a quelque chose à voir avec ça. sur l'accord.

  • Speaker #0

    C'est les accords de piano qui font le... Moi, c'est...

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    c'est les accords-là de talent. C'est quoi ? Je parle d'un principe que tout le monde a un ou des talents, mais il ne le sait pas, donc il faut les détecter. Et plus que les talents, même, c'est maintenant les atouts. C'est quelque chose qui nous différencie, quelque chose, une aspérité, quelque chose que l'on a et que tout le monde n'a pas, quelque chose que l'on a fait et que tout le monde n'a pas fait, ou en tout cas de la même façon. Et donc, j'ai essayé de chercher, je connais évidemment... des managers d'entreprise, je connais pas mal de coachs sportifs, je connais quelques et surtout un chef de cuisine étoilé, je connais un chef d'orchestre, un chef de chœur, j'ai rencontré un ancien leader de la patrouille de France, un aventurier aussi. J'essayais de réfléchir, qu'est-ce qui fait que ces gens qui ne se connaissent pas, qui ne sont pas du tout dans les mêmes mondes, comment ils réussissent dans la durée ? Ils réussissent dans la durée justement... en accordant des talents. Et si tu as la chance de visiter un jour les cuisines d'un 3 étoiles, tu vas voir que c'est très comparable à ce que tu as dans une équipe de basket, à ce que tu as dans une équipe commerciale, à ce que tu as dans un orchestre, un chef d'orchestre, entre guillemets nomade, qui n'a pas un orchestre attitré. Il nous racontait, je l'ai fait venir avec l'équipe de France. qu'il a un concert un mercredi, il voit son orchestre le lundi. C'est-à-dire qu'il a deux jours, deux jours et demi pour s'accorder. Donc, il faut détecter au départ, bien sûr, les talents, les chercher, les trouver, et puis les accorder. C'est ça la finesse du management. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut rendre un peu moins introvertis et timides ceux qui le sont, un peu moins... extravertis et ceux qui sont au secours, et c'est dans le dosage.

  • Speaker #1

    Parce que la régulation, presque. Exactement.

  • Speaker #0

    On demande à un neuf en foot de mettre début, donc d'avoir un peu d'ego, un peu plus d'ego que le demi qui, lui, doit transmettre du goal vers les avant. C'est ça qui fait toute la saveur et toute l'astuce de ces sports collectifs et qu'on retrouve évidemment dans l'entreprise. On disait sur un comex Un comité de direction avec une seule personne représentant une fonction, s'ils ne s'entendent pas entre eux,

  • Speaker #1

    ça ne va pas le faire. Donc si je retiens une chose, c'est de dire, c'est réguler le rôle de régulation quand on est manager, des talents, réguler l'ensemble des talents que vous avez à disposition.

  • Speaker #0

    Gérer les égaux, mais gérer aussi les autres, ceux qui n'ont pas assez d'égaux. Si, les talents, ils l'ont, ils en ont tous.

  • Speaker #1

    Des talents différents.

  • Speaker #0

    Oui, pas assez d'égo, pas assez de charisme. Pour des jeunes, c'est compliqué, mais un 6 et un 8 dans le foot, ils ont moins de personnalité, moins de charisme, en théorie, que le 10 ou le 9. Et d'ailleurs, les ballons d'or, c'est toujours des 9 ou des 10, vu que ce ne sont pas des arrières ou des gardiens.

  • Speaker #1

    Mordric, au réel, il a tordu un peu le coup parce qu'il était plutôt au milieu de terre. Maudric ? Ah, Maudric, oui, des Jus, voilà, mais c'est plutôt effectivement des 9 et des 10 comme tu dis. Alors, un autre sujet qu'on a décidé d'aborder, c'est la gestion de la pression, des crises, un enjeu clé aussi pour les dirigeants, alors des crises dans les entreprises, il y en a toujours eu, dans le sport, il y en a toujours aussi, il y a des clubs ou des équipes qui sont plus sujettes à ça que d'autres, on ne va pas citer de nom, mais voilà, il y a des crises permanentes dans certains clubs et alors que... certains clubs gèrent ça pas trop mal, on va dire ça. Et la question, c'est comment on peut s'inspirer du sport, parce que la gestion de crise, au sens large, c'est on vient de perdre, pendant quatre mois, on perd tous les matchs, et voilà. Qu'est-ce qu'on va pouvoir, encore une fois, rapporter dans l'entreprise et dans l'inspiration dans le sport ? Alors, la crise,

  • Speaker #0

    toujours pareil, c'est toujours ces échanges réciproques. Moi, quand j'ai été le premier expatrié pour Danone en Argentine, dans tous les pays où on a été, l'une des premières formations, C'est justement la gestion de crise. Donc on met en place une cellule de crise et on forme la cellule de crise à la gestion de crise. En espérant une chose, c'est qu'elle n'arrive jamais. Mais si par hasard elle arrive, et elle arrive inévitablement, un jour ou l'autre, soit une crise alimentaire par exemple, là on a eu un problème nous parce que les personnes qui avaient lavé les palettes l'avaient fait avec un produit chimique qui remontait dans les produits. Bref. Des choses comme ça, il faut le prévoir. Donc j'ai transféré dans l'équipe de France et on a fait ensemble un guide de crise. Bon, alors, entre nous, on ne peut pas tout prévoir. Là, nous, on a fait du brainstorming. On se disait, qu'est-ce qui se passe si notre bus qui nous emmène de l'hôtel au stade renverse un gamin ? Qu'est-ce qui se passe si le motard tombe ? Qu'est-ce qui se passe si on va à Tignes, on fait venir les femmes et les enfants ? Il y a des menaces d'enlèvement des enfants de Zidane. On avait prévu un peu de brainstorming, tout ça. Mais il y a une chose qu'on n'avait jamais prévue, c'est une grève de joueurs. On nous disait ça,

  • Speaker #1

    mais ça n'est jamais arrivé. Ça, ça n'est jamais arrivé. C'est incroyable. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Mais bon,

  • Speaker #1

    c'est la vie, on essaie de tout prévoir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans mon bouquin, je fais une comparaison, c'est une double comparaison d'ailleurs, entre la négociation sociale et la négociation commerciale, peut-être qu'on pourrait y revenir, mais aussi entre un conflit, j'ai connu des conflits évidemment chez Renault et Danone, il y a des conflits avec la CGT Leader et des conflits dans le monde du sport. Par exemple, là, ce conflit d'Afrique du Sud, Il y a des leaders sur place, il y a des intervenants extérieurs qu'on ne connaît pas, qu'on a influencé. Et puis moi, dans beaucoup de grèves, j'ai des délégués de mon secteur d'activité, quand j'étais en production par exemple, qui me disaient, on est un peu obligé, c'est le central qui nous demande de faire, on ne fera pas trop de dégâts, etc. C'est-à-dire qu'ils étaient obligés. Leur mandant leur disait de faire grève. Et ils le faisaient. Ou des salariés même qui lui disaient, notre délégué CGT veut, pour ne pas me fâcher avec tout le monde, je suis.

  • Speaker #1

    Mais je ne suis pas trop d'accord. Je suis caboté.

  • Speaker #0

    C'est pareil. Là aussi, il y a beaucoup de choses qui se jouent. À la fois dans le positif, pour faire des choses bien, mais aussi, c'est les limites du groupe. Une équipe qui s'entend bien, elle peut faire des choses formidables, mais elle peut faire des conneries aussi, avec des leaders un peu toxiques, voire des gens de l'extérieur qui influencent ces leaders toxiques.

  • Speaker #1

    C'est mieux la spirale positive qui emmène vers le haut, mais malheureusement, les spirales partent au sol et vers le bas, parfois, avec des leaders.

  • Speaker #0

    Pour répondre bien à ta question, la crise est permanente, dans l'entreprise comme dans le sport, ou la pré-crise en tout cas. Et moi, ma recommandation, c'est de se former. Et c'est ce que je fais d'ailleurs. Je fais à la fois dans l'entreprise et dans le sport, je continue à mettre en place des formations à la gestion de crise ou à la gestion de conflit.

  • Speaker #1

    Et donc, si je comprends bien, c'est aussi de prévoir un maximum de situations dramatiques ou de crises qui peuvent se passer. Et puis,

  • Speaker #0

    il y a une méthode après. Il y a une méthode. Quels sont mes alliés ? Quels sont mes ennemis ? Sur quel levier je peux jouer ? Est-ce que le temps va jouer pour moi ou au contraire, il faut aller vite ? Il y a une méthode de réflexion à propos d'une pré-crise ou d'une crise.

  • Speaker #1

    Surtout dans le monde dans lequel on vit, où il se passe le moindre petit événement, il est tout de suite sur la toile, sur les réseaux sociaux, etc.

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Jean-Pierre Doly, "Accordeur de talents" - Les Athlètes de l'Entreprise


Êtes-vous prêt à découvrir comment les principes du sport de haut niveau peuvent transformer votre entreprise ? Dans cet épisode captivant de "Les Athlètes de l'Entreprise", Gwénaël Sinquin reçoit Jean-Pierre Doly, un expert en management et en ressources humaines, qui nous plonge au cœur de son parcours fascinant entre le monde du sport et celui de l'entreprise.


Ancien directeur général chez Danone et consultant en organisation, Jean-Pierre nous révèle comment l'agilité en entreprise et les pratiques managériales inspirées du sport peuvent propulser les équipes vers de nouveaux sommets.

Au fil de cette discussion enrichissante, Jean-Pierre aborde des thèmes essentiels tels que la gestion de crise, le leadership en entreprise, et le développement des talents. Il nous rappelle que les valeurs du sport, comme l'esprit d'équipe et la performance, ne sont pas seulement des concepts abstraits, mais des éléments fondamentaux qui peuvent enrichir la culture d'entreprise. En intégrant ces valeurs, les dirigeants peuvent favoriser un épanouissement sportif au sein de leurs équipes, créant ainsi un environnement propice à l'innovation et à la réussite.

À travers des témoignages sportifs inspirants, il met en lumière les parallèles entre le monde du sport et celui de l'entreprise, offrant des clés de la résilience et des stratégies d'amélioration continue.


Les auditeurs découvriront comment l'activité physique et mentale peut jouer un rôle crucial dans le self-improvement des collaborateurs et comment ces pratiques peuvent être mises en œuvre dans le quotidien des entreprises.

Ne manquez pas cette opportunité d'apprendre des meilleures pratiques managériales et de découvrir comment les méthodes utilisées dans le sport de haut niveau peut servir de modèle pour les entreprises d'aujourd'hui.


Que vous soyez dirigeant, manager ou simplement passionné par le développement personnel et professionnel, cet épisode de "Les Athlètes de l'Entreprise" vous fournira des outils précieux pour transformer votre approche du leadership et de la gestion des talents.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravi de vous accueillir pour le podcast Les athlètes de l'entreprise avec Jean-Pierre Doly aujourd'hui. Je m'appelle Gwenaël Sinquin, je suis dirigeant de Lodaël et créateur du concept Campus Club Formation. Campus Club Formation, c'est de la formation et du conseil dans les domaines des activités physiques et cérébrales au service de la performance, de l'épanouissement, de tout ce qui va au titre personnel et professionnel. Et donc, on est ravis aujourd'hui d'accueillir dans ce podcast Jean-Pierre Doly, qui a, lui, travaillé dans l'entreprise, qui a aussi travaillé dans le sport. Et c'est pour ça que je me suis permis de l'accueillir. Et comme vous voyez, d'habitude, les podcasts, on a un arrière-plan qui est en visio. Et ici, on a quand même la chance d'avoir un point de vue assez sympathique parce qu'on est à la presqu'île de Conleau, à Vannes, à l'établissement Le Best Western Le Roof. Et on remercie Mathieu, le directeur, qui nous accueille aujourd'hui. Alors, quelques mots pour présenter Jean-Pierre. Jean-Pierre, déjà, tu es en forme. Impeccable,

  • Speaker #1

    impeccable, formidable. Dans cette atmosphère, c'est quand même génial.

  • Speaker #0

    C'est quand même génial. En plus, on est vendredi, donc c'est pas mal. Pour démarrer, je trouve que c'est pas... C'est extraordinaire.

  • Speaker #1

    Un bon pré-week-end.

  • Speaker #0

    Alors, pour une longue carrière, tu m'avais envoyé ça. Je te connaissais puisqu'on avait déjà eu l'occasion de travailler ensemble pour une conférence. Et j'avais vraiment dans la tête, quand j'ai monté le podcast, de t'inviter, d'être dans les premiers invités. Parce que tout ce que j'ai pu voir de toi, ce que tu as pu expliquer, m'avait vraiment parlé. C'est la raison pour laquelle tu es avec nous aujourd'hui. Alors, dans les principales choses concernant Jean-Pierre, il voulait devenir prof d'EPS. Il avait déjà un bout de sport bien trempé pour commencer. Et puis, c'est ce que j'avais découvert, recaler à la visite médicale. Il y avait une raison à voir, mais pas sur la physique médicinaire.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une raison à voir. Je fais partie du baby-boom, évidemment. Et donc, il y avait beaucoup de candidats. Et j'ai été élu, puisque j'ai fait la première année. Mais ils m'ont découvert une anomalie à la colonne vertébrale que je n'ai jamais souffert, vraiment. J'ai eu, à partir de 40 ans, des limbagos, des sciatiques, mais liés au sport que j'avais fait, évidemment. Mais c'était éliminatoire. Donc, on continue le plus fort. Entre nous, je ne l'ai jamais regretté. J'ai plein d'autres choses après.

  • Speaker #0

    qui était passionnante aussi, j'imagine. Donc, tu as continué à faire du sport, c'est ce que tu as noté, qui t'ont amené dans tout ton cursus, on va dire, de formation, qui t'ont amené à travailler après 10 ans chez Renault et puis une vingtaine d'années ensuite chez Danone, dans des postes à la fois de RH, de direction générale. Et puis, tu as créé un cabinet de conseil aussi en organisation et management RH qui s'appelle Doly Partners. Et la formule, accordeur de talent, tu en as d'ailleurs fait un livre et on en reparlera dans le questionnaire. Une belle formule pour accorder les talons à la fois dans le sport et l'entreprise. Donc j'ai bien aimé aussi dans ton portrait, on va dire, la notion, on y reviendra aussi, de management interculturel au niveau international, puisque tu as eu la chance aussi de voyager et de travailler à l'étranger pour un grand groupe. Et puis, tu partages ton expérience maître de conférence à l'ESCP Europe et professeur au STAPS de Nanterre. Et donc, différents livres, dont l'accord d'or de talent, dont on parlera tout à l'heure. Alors, ton objectif, c'est d'initier et contribuer à la mise en place de politiques et pratiques sportives dans l'activité actuelle que tu occupes de conseil avec l'objectif de fédérer, motiver l'ensemble des salariés et la partie prenante autour des valeurs du sport, avec l'engagement, le courage et toutes les valeurs importantes du sport. Un point également qui est essentiel, surtout une année post-Olympique, parce que ça a été des Jeux qui ont marqué la France, je pense, et tu es aussi dans le parasport, et notamment dans un groupe de travail qui est sport, handicap et intelligence collective, donc un élément important aussi de ta carrière. Et tu interviens dans le monde du sport en général, dans le foot, le cyclisme, le basket bientôt aussi, si tu as envie de suivre. Pourquoi pas ? Pourquoi pas, pour une prochaine. Je sais que tu croises bientôt. Un de mes partenaires, Jean-François Martin, qui est lui dans le basket, nous intervenait ensemble, je crois, bientôt à l'IREE. Donc, il n'y a pas de hasard dans la vie. On se croit à ce qu'on a des motivations communes. Donc, tu animes régulièrement des conférences ou formations et tu participes aussi à des podcasts comme celui qu'on fait cet après-midi. Et c'est ainsi que tu as créé et animé aussi à une époque, grâce sans doute à ces interventions-là, la demande d'Aimé Jaquet, qui est l'ancien entraîneur de l'équipe de France de foot. qui est à l'époque d'Étienne du football, et des formations que tu as données pour la partie gestion RH, directeur de centre de formation pour la Fédération française de football, les CTR, CTD, et les entraîneurs qui passent le diplôme de DEPF, qui est le diplôme officiel des entraîneurs professionnels. Et tu as suivi l'équipe de France dans le staff pendant six ans, entre 2004 et 2010. Et tu as également, dans un autre registre, parce que tu es multi-activité, on parle du sport et de l'entreprise, mais ça dépasse bien tout ça aussi dans toutes tes différentes missions. En particulier dans le football, tu as participé à un programme qui s'appelle le DMVE, 10 mois vers l'emploi, qui était organisé par le syndicat national des entraîneurs. de football pour le coup, destiné aux éducateurs et aux entraîneurs de foot sans emploi. Il y a une vie après le sport de haut niveau. Et donc tu viens travailler activement. Et tu accompagnes des sportifs, des coachs de haut niveau pour leur repositionnement professionnel, rebond. Ça va bien avec le basket,

  • Speaker #1

    le rebond.

  • Speaker #0

    Il y a un peu de cygne quand même. Et puis tu accompagnes amicalement, c'est le mot que tu as employé, depuis plusieurs années les équipes cyclistes professionnelles d'Arkea. C'est là qu'on s'est rencontrés physiquement la première fois, puisque tu suivais l'équipe féminine qui était en compétition en Bretagne. On s'était croisés lors de cette compétition. Et depuis tu es également en 2019 président de l'association Arkea Pro Cycling Team. Et tu es membre, pour terminer cette longue présentation, mais quand on a une belle carrière comme ça, c'est important de commencer par cela. Actuellement membre du conseil d'administration du CERAL, Centre d'études et de recherche Amérique latine. On va comprendre pourquoi, tu peux nous en dire peut-être un petit mot en introduction. Et du comité stratégique de Alpha Chambre Argentino, on revient un peu, française du business. Jean-Pierre s'investit également dans un projet vitivinicole, sociétal, dans son pays d'adoption, l'Argentine. Et a présidé auprès de son ami chef d'orchestre Michel Podolac le fonds de dotation des amis d'artistes en mouvement, destinés à créer des spectacles vivants. Donc, un peu comme la baseline du Campus Club, on parle d'activité physique, d'activité cérébrale. Il y a tout ce qui rentre aussi dans le culturel, qui t'attire aussi au-delà du sport.

  • Speaker #1

    C'est vivant.

  • Speaker #0

    Alors, pourquoi l'Argentine, avant qu'on attaque peut-être les questions officielles du podcast ?

  • Speaker #1

    Donc, j'ai fait une vingtaine d'années dans le groupe Danone. Et j'ai contribué d'ailleurs, modestement, mais à mon niveau, à l'internationalisation du groupe. C'est-à-dire que... Mon job à un moment était directeur général du développement social, socio-économique du groupe. Et donc quand je suis rentré, on faisait 80% du chiffre d'affaires des effectifs en France. Quand j'ai quitté 20 ans après, et c'est le cas maintenant, on fait 80 à 90% du chiffre d'affaires des effectifs à l'étranger. Donc j'ai contribué à développer le groupe en Europe de l'Est après l'écroulement du Mille-Derlin, sur le continent américain. un peu partout en Asie, mais je n'ai pas beaucoup touché à l'Asie. Et donc, un beau jour, j'étais candidat pour partir. Et puis, un beau jour, le patron, Franck Riboud, me dit, viens avec moi, on va faire le closing du rachat du leader du biscuit argentin. Donc, nous partons. Et donc, il y a la signature de l'achat de cette boîte qui s'appelle Bagley. Et c'est un vendredi, donc on passe le week-end à Punta del Este, parce qu'il voulait faire son golf. Le lundi matin, en petit-déj, il dit « Bon, moi je rentre, mais toi tu restes là. » « Ah bon, je reste là, mais... »

  • Speaker #0

    Quand c'était un cadeau ou une punition, alors je reviens.

  • Speaker #1

    « Non, non, non, ça... » « Franck, j'ai une femme, deux enfants, on est à 12 000 km de la France, peut-être que je rentre quand même là. » « Ah ben, tu peux rentrer, mais tu reviendras. T'es le patron de l'Argentine, quoi. Et le premier expatrié. » Donc voilà, finalement, c'est très bien tombé. Parce qu'il me l'a vendu aussi en me disant, t'aimes les grands espaces, t'es originaire de l'Aveyron, t'aimes le foot, c'est un pays magnifique, ça va te plaire et tu vas bien développer le groupe ici. Donc, ce que j'ai fait pendant 4 ans et demi, et j'y retourne en gros tous les 2 ou 3 ans, puisqu'avec des amis, on a monté un projet, effectivement, vinicole depuis une dizaine d'années. Donc on fait du vin à Mendoza, à 1000 km de Buenos Aires, au pied de la Cordillère. On fait aussi de l'huile d'olive d'ailleurs, qui est très bonne. C'est aussi un motif pour revenir voir des amis. Donc j'y étais encore la décembre dernière. Un beau voyage aussi au Chili, sur l'île de Pâques, qui est extraordinaire. Bon voilà un peu le pourquoi. C'est un pays... Alors la semaine prochaine sort un... Un sur l'Argentine que j'ai écrit comme un fil rouge depuis 20 ans, que j'ai intitulé Mucho Mas, qui veut dire beaucoup plus et beaucoup plus. pour montrer aux Français ce qu'est ce pays qui connaît et qui adore la France et les Français. Ce qui n'est pas partout le cas dans le monde.

  • Speaker #0

    Sauf au football. J'adore la France et les Français.

  • Speaker #1

    Si, parce que justement, j'étais là-bas en 98 et j'étais un héros. Parce que j'étais un des rares Français et on a battu leurs ennemis jurés qui étaient les Brésiliens. Alors ça,

  • Speaker #0

    c'était la fête.

  • Speaker #1

    On était des héros. Non, voilà, donc c'est un pays. Dans ce bouquin, j'explique que l'Argentine, c'est plus... que les Français n'en connaissent, connaissent les stéréotypes, Maradona, le tango, la viande. Là, j'ai écrit une dizaine de chapitres sur le foot est plus qu'un sport, le asado est plus qu'un repas, le maté est plus qu'une boisson, etc. Le lien se continue avec ce pays que j'adore, où j'ai passé, pas seulement moi professionnellement, mais même avec la famille, on a passé quatre ans et demi des plus belles de notre vie.

  • Speaker #0

    Ok, ça fait une belle introduction. Donc le ballon rond qui est là, c'est pas le ballon qui t'a emmené là-bas, mais c'est plutôt le...

  • Speaker #1

    Mais si, c'est le ballon un peu quand même. Mais c'est l'Argentine qui m'a permis d'être dans le foot, parce que j'avais joué quand j'étais jeune, jusqu'en honneur régional, on va dire, ce qui n'est pas un très haut niveau, mais bon, quand même. Et j'ai fait la connaissance d'un monsieur extraordinaire qui malheureusement est décédé beaucoup trop tôt, José Farias, qui a joué longtemps en France. au Racing Club de Paris, à Strasbourg, à Toulouse, et il a fini au Red Star. Et un de ses meilleurs amis en France était Aimé Jacquet. Donc, on l'a laissé tranquille pendant la Coupe du Monde.

  • Speaker #0

    C'était vieux, c'était vieux.

  • Speaker #1

    Mais après la Coupe du Monde, déjà il a été un peu secoué avec tout ce qu'il avait pris dans la tête avant. Mais on l'a fait venir en Argentine pour lui faire découvrir le foot argentin. également faire des conférences avec les entraîneurs argentins qui étaient avides de savoir comment la France avait gagné le mondial, comment c'était organisé, la formation, etc. Et José, avant de partir de France, avait passé le fameux diplôme d'entraîneur professionnel de foot. Et il était en train de créer une école d'entraîneurs, tout est privé là-bas, une école d'entraîneurs chez lui à côté de Bénauzère. Et il m'a demandé de l'aider. Donc, je l'ai aidé sur le plan organisation, management, RH, communication, marketing, commercial, un peu. Et lui, il faisait tout le terrain. Tactique, physique, stratégie, etc. Donc voilà, j'ai fait ça. Et on a été les premiers à gagner la Danone Cup, qui était un espèce de tournoi mondial de Benjamin, avec Boca Junior. Et ensuite, on a créé la Danone World Cup. pour les salariés et même la Danone World Cup Junior pour les enfants des salariés. Donc on était très axés sur le foot, évidemment. Grâce à José, j'avais pris Mario Kempes comme Public Relation pendant le Mondial.

  • Speaker #0

    Pas mal, un peu connu aussi. Oui,

  • Speaker #1

    absolument. Et puis, c'était marrant parce que tous les samedis, on avait la possibilité de jouer dans l'équipe de France d'Argentine. Et je n'y allais pas tout le temps parce que j'étais pris aussi. J'y étais plusieurs fois. Donc, on avait les maillots de l'équipe de France. Et c'était pour la plupart des joueurs qui avaient joué en France. Par exemple, à Nantes, Trocero, Vargas, El Potro Dominguez qui avait joué à Nice, Fernando Sapia qui a joué à Metz et à Lille.

  • Speaker #0

    Une fois au Rue de l'Accédant d'Argentine, il jouait dans cette équipe. Exactement.

  • Speaker #1

    Il était maillot de l'équipe de France.

  • Speaker #0

    Il était maillot de l'équipe de France. C'est extraordinaire.

  • Speaker #1

    Donc, voilà, on a fait tout ça. Et puis, Aimé me dit, il va falloir que tu m'aides. Parce que... Bon, après le Mondial, on m'a nommé directeur technique national du foot. C'est un boulot très administratif, bureaucratique. De mon bureau, je vois les jeunes s'entraîner, j'ai qu'une envie, c'est d'y aller. D'ailleurs, j'y vais. Donc, il faut que tu m'aides. Donc, j'ai encore plus travaillé la question. En offre, tout ça, parce que j'avais un métier quand même. Donc, le soir, le week-end. Et puis, finalement, j'ai mis en place, avec son accord, une organisation. Et surtout, j'ai mis des formations. pour ce que tu as dit dans l'introduction, c'est-à-dire essentiellement pour les 35 directeurs de centres de formation, pour les CTR, CTD. Et puis, j'ai fait la partie management du DEPF, qui s'appelle maintenant BEPF. D'accord.

  • Speaker #0

    D'État, revêt d'État, quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Et alors, après la catastrophe de Corée-Japon en 2002, on élimine au premier tour.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Et la moindre catastrophe, mais quand même, au Portugal, deux ans après, à l'Euro, j'ai osé écrire un projet, gagner le Mondial 2006. D'accord. Ça a beaucoup plu à Aimé. Il est parti au Conseil fédéral, à l'Assemblée générale avec ce dossier. Et puis voilà, il a fait nommer son adjoint, Domenech, comme nouveau sélectionneur. Et voilà, il a suivi tout ça, évidemment, parce que sans le projet et puis sans aimer, Nomenek n'aurait pas pu être sélectionneur.

  • Speaker #0

    À l'époque.

  • Speaker #1

    Voilà un peu l'histoire. Et je suis resté donc, j'ai développé avec le staff le projet pendant deux ans. Et entre autres, au coup de boule près de qui tu sais, on aurait dû gagner ce mondial contre les Italiens, les dominer. Et puis après, ça s'est un peu délité parce qu'il y avait de gros problèmes de dirigeants, de joueurs aussi. Parce que tous les 98 qui avaient été jusqu'à 2006, ils avaient pris leur retraite. Donc les vieux étaient vieux, les jeunes étaient jeunes.

  • Speaker #0

    Il y avait des générations intermédiaires.

  • Speaker #1

    Et puis il n'y avait plus de projet, surtout.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est passé à autre chose. Voilà. Super. Ça fait une super belle introduction. On va dire merci. Merci Jean-Pierre encore pour ça. Le thème qu'on a choisi, le fil rouge, c'est l'application des principes du sport de haut niveau. Tu as fréquenté de très près le fil de France de football, et même à différents niveaux. D'ailleurs, ça ruisselle aussi dans ton quotidien à l'époque chez Danone jusqu'aux salariés, puisque tu parlais du tournoi où les salariés participaient. Puis ça, c'est une clé. On y reviendra peut-être dans notre échange. Mais on parle du sport de haut niveau, et puis on parle de la gestion des organisations, du leadership en entier. entreprise, c'est ce qu'on va aborder dans la dizaine de questions qu'on a prévues de faire cet après-midi.

  • Speaker #1

    Si tu me permets une petite précision, c'est vrai que j'ai beaucoup donné dans qu'est-ce que le sport ou l'activité physique et sportive peut apporter l'entreprise. Maintenant, je suis beaucoup plus concentré sur l'inverse. D'accord, viens. Sur qu'est-ce que l'entreprise peut apporter au monde du sport. Je ne sais pas toi ce que tu en penses dans le basket, mais moi j'ai trouvé que dans le foot, dans le cyclisme et aussi j'ai fait quelques escapades dans la date. dans l'attention, dans le water polo, dans le judo. Je trouve que c'est dommage que les clubs et les fédés ne s'inspirent pas de méthodes d'organisation et de management qui marchent dans l'entreprise. Je suis toujours surpris, moi, de voir des grands patrons qui sont les sponsors de clubs. Ils donnent beaucoup d'argent, d'ailleurs. Ils donnent beaucoup d'argent, mais ils n'appliquent pas, ou ils ne font pas appliquer à leur club, ils appliquent à leur entreprise. Sur le recrutement, sur la formation, sur la rémunération. sur l'évaluation, sur la gestion de crise. Il y a quatre défaites, ils virent leur entraîneur. Tu as été dans le commercial, moi aussi. Ce n'est pas parce que tu as quatre mois sans rente que tu vires ton commercial.

  • Speaker #0

    Ton commercial, ton vendeur. C'est clair, c'est clair. Mais il y a plein de choses. Je pense que c'est vrai que le thème du podcast, c'est les activités physiques et cérébrales au service de l'entreprise de manière un peu générale et en particulier le sport. Dans l'activité physique, on parle du sport. et le sport de haut niveau qu'on vient d'évoquer. C'est aussi vrai par l'ensemble des activités physiques aussi, de manière générale. Et puis, c'est vrai que les dirigeants, ce qu'ils ont du mal à comprendre pour les dirigeants que je croise parfois, j'en ai croisé un cette semaine d'un club pro, et je pense qu'ils ont du mal à sortir du quotidien, on va dire, ce qui est vrai aussi en entreprise, mais du quotidien qui les met sous pression, c'est-à-dire la pression des résultats, la pression des budgets à boucler, surtout des sports collectifs. Quand on sort du football, il y a beaucoup de moyens, mais beaucoup de dettes aussi, tu me diras. à moindre échelle que le basket français par exemple où les budgets ont grossi ces dernières années mais les équipes on va dire les staffs autour ont du mal à se dire il faut qu'on s'organise différemment, il faut qu'on fasse des choses différentes, c'est-à-dire au-delà de vendre des places VIP, au-delà de mettre des marques autour du terrain ou sur les maillots ça c'est de la collaboration mais on peut aller bien au-delà de ça avec un club et c'est tout l'enjeu de ce que je défends.

  • Speaker #1

    C'est très bien et moi aussi parce qu'il y en a vraiment besoin alors modestement à notre niveau on est des colibris tout à fait pour mastodonte du sport d'entreprise n'importe nos gouttes d'eau mais en même temps c'est apparemment ça ça donne des résultats je serais pas resté

  • Speaker #0

    15 ans dans le foot si je racontais que des bêtises bêtises c'est clair c'est clair alors pour les quelques questions je va démarrer donc la question officielle numéro un après avoir fait cette question d'introduction avec cette belle introduction sur l'argentine tout ton histoire qui qui ruisselle autour de ce voyage-là qui commence avec Franck Riboud, quelqu'un qui est un peu connu aussi pour le coup. Et donc, tu as parlé de ça, du staff de l'équipe de France que tu as accompagné soit dans du projet pendant 6 à 10 ans. Et quel enseignement clé de cette expérience tu pourrais appliquer à la gestion des organisations et au leadership de l'entreprise ? Donc, tu dis l'entreprise, sans doute à ce moment-là, tu as apporté des choses, toi, ta vision de l'entreprise, d'après ce que j'ai compris, de dire, moi, j'ai été DRH, je vais vous aider déjà à structurer un peu les recrutes. Le pilotage, les formations, ce que tu as évoqué. Et à l'inverse, qu'est-ce que tu as puisé toi pour ramener en entreprise ce que tu as observé ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai élaboré ce projet dont j'ai parlé, Gagné une mondiale 2006, je me suis évidemment inspiré. de ce que j'avais appris chez Renault et Danone. C'est vrai que pour fabriquer une nouvelle voiture, ou monter une nouvelle voiture, ou fabriquer un nouveau yaourt, ce n'est pas tout à fait la même chose que gagner un mondial de foot. Mais en même temps, la méthode de conduite de projet, c'est exactement la même. Et je dirais qu'à la limite, c'est plus facile dans le foot, puisque là, en l'occurrence, il y a des paliers. Les paliers, c'était les qualifications. Chaque... Voilà, il y a... Il y a un groupe et puis chaque mois, tous les deux mois, trois mois, il y avait des matchs qui nous permettent d'être qualifiés. Après, il faut faire toute la préparation pour le Mondial. Et ils ont été très réceptifs à ce que j'ai essayé modestement et intelligemment d'appliquer. Par exemple, je découvrais qu'il y a un match un vendredi, les joueurs arrivent le lundi après-midi, mais le staff aussi. Et là, je dis, ce n'est pas possible. Il faut que le staff vienne au moins le lundi matin, voire même le dimanche, pour préparer tout. Deuxièmement, après la fin du match, tout le monde part chez lui. Parce qu'en fait, il y a 23 joueurs. Les 23 joueurs, c'est pour une compétition. C'est des jeunes de 20 à 32, 33 ans. Et puis, il y a 23 staffs qui sont de 30 à 60 ans. Et à part le sélectionneur et ses deux adjoints, tous les autres ont un boulot à côté. Sinon, regarde, en ce moment, il y a quatre mois sans match, heureusement qu'ils ont un boulot à côté. Donc, ils repartaient. Et j'ai dit, ce n'est pas possible. Il faut s'inspirer de ce qu'on fait en entreprise, pas dans toutes les entreprises, mais la chance de le faire. Ça s'appelle le feedback. Et que les militaires appellent le RETEX. Voilà, Retour des Stations. Parce qu'après chaque rassemblement, on ne va pas réinventer le chaud. On va... On va tenir compte de ce qu'on a prévu, ça s'est bien déroulé, est-ce qu'il y a eu des accros, lesquels, etc.

  • Speaker #0

    Là, tu en es l'entreprise vers le... Pour le coup, l'entreprise vers le...

  • Speaker #1

    À l'inverse, je trouve moi que un staff, je l'ai vu ailleurs d'ailleurs, un staff d'équipe sportive de haut niveau, il a apporté, j'allais dire, plus que les joueurs. Les joueurs, c'est facile, c'est... Si on a la chance de faire venir un joueur en activité dans une entreprise, les gens vont prendre leurs pieds. Ils vont être contents, ils vont faire des autographes à l'affaire.

  • Speaker #0

    C'est l'admiration.

  • Speaker #1

    Mais so what ? Qu'est-ce qu'il en fait ? Qu'est-ce que j'en fais derrière ? Alors que des entraîneurs qui ont réfléchi un peu et qui savent expliquer comment ils fonctionnent, comment ils sont organisés, la stratégie, la vision, l'organisation, les systèmes qu'ils mettent en place, etc. Moi, je trouve ça très intéressant et d'ailleurs, je le fais de temps en temps avec certains entraîneurs. Je trouve que c'est plus riche et plus intéressant pour les entreprises de découvrir ça parce que c'est la face cachée. La spectacle, c'est les joueurs, les matchs et derrière, il faut voir toute la tendance qu'il peut y avoir. Par exemple, l'homme sécurité, c'est un militaire détaché pour l'équipe de France. Il a un boulot considérable. On ne le voit pas. L'intendant, celui qui prépare tous les vestiaires, les maillots, etc. Tout ça, là, ça doit être d'une précision vraiment très fine. Et moi, quand je les présentais à des entreprises, elles étaient un peu sur le cul. On m'a dit, oui, de voir ce luxe de détails. Par exemple, pour le Mondial de 2006, On avait préparé à l'heure près, voire même parfois à la minute près, tout ce qui allait se passer entre le moment où on allait partir à Tignes pour le stage de pré-compétition. Et puis après, pendant la compétition, jusqu'au moment où l'idéal, c'est d'aller jusqu'en finale. Et ça aussi, les gens ne s'en rendent pas compte, mais dans l'entreprise, c'est quasi impossible. Imaginez-vous, c'est 23 jeunes de 30 ans. de 20 à 32 ans, et ces 23 adultes de 30 à 60 qui sont dans un bunker, petit déjeuner, déjeuner, dîner, va se clôt, avec un match tous les 3-4 jours, donc beaucoup de temps libre. Je pense qu'avec vos conjoints, vous aurez du mal à tenir 7 semaines, 7 à 8 semaines, quand vous allez jusqu'au bout, jusqu'à la finale. Donc, voilà, il y a ces éléments-là à retirer. Alors après, Ça dépend aussi de la personnalité des coachs. Par exemple, le préparateur physique qu'on avait à l'époque, il a créé une salle, et il avait beaucoup de gens d'entreprise qui venaient. Parce qu'il adaptait ce qu'il faisait dans le sport de haut niveau avec l'équipe de France à des personnes d'entreprise.

  • Speaker #0

    Et il amenait l'activité physique dans une entreprise, ce qui est quand même quelque chose d'assez amusant. Moi j'ai connu la piscine chez Brioche Pasquier. À l'époque, ils avaient mis une piscine à l'arrière de l'usine parce qu'il fallait faire une réserve d'eau. Les gens allaient faire de l'activité, allaient nager. Dès qu'on emmène l'activité physique et le sport dans l'entreprise. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a les choses évidemment hyper connues maintenant, qui sont toutes les valeurs que transmet le sport. L'esprit d'équipe, la solidarité, l'abnégation, le sacrifice, la volonté de gagner, la performance. Toutes ces valeurs-là, face notamment à des commerciaux, mais pas seulement, c'est des thèmes qui parlent. Moi, je me régalais. de voir transposer ce que j'avais appris à la fois en RH, en production chez Renault, et en RH et commercial, puis direction générale chez Danone, le transférer dans le sport REC Procman. Je me rappelle par exemple, on sortait quatre produits nouveaux chez Danone. Donc j'avais fait venir un pote qui avait fait de l'athlétisme avec moi, et il était DTN de l'athlétisme. Et comme il y avait quatre produits, on a eu beaucoup de mal à trouver, on va faire un relais. Donc, on a fait une journée sur le thème du relais. Donc, avec du vrai relais. Il nous coachait pour faire des relais mixtes avec des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes. Une équipe de vente d'une centaine de personnes quand même. Et puis, à la fin, un peu plus ludique avec des plateaux. Le relais, c'était un plateau avec les nouveaux produits.

  • Speaker #0

    Comme les serveurs qui font le tour de Paris avec leurs tomates.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Et donc, toute cette journée, les vendeurs ont bu les paroles de cet ami qui était venu raconter un peu son job de DTN.

  • Speaker #0

    Les principes du relais, c'est pas mal pour imager. Je sais que c'est ce que tu mets aussi parfois dans les visuels de tes conférences. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et puis, j'ai un petit film qui montre l'importance de... Le bâton. L'important, ce n'est pas tant les quatre athlètes, c'est le bâton.

  • Speaker #0

    C'est le dossier aussi, c'est le dossier qu'on se passe. Quand on est sur un dossier, je parlais de projet, on fait passer le dossier, on a préparé le dossier, on l'envoie à son collègue dans de bonnes conditions.

  • Speaker #1

    Si un responsable R&D ne s'entend pas bien avec le responsable marketing, si le marketing ne s'entend pas bien avec la production et le commercial, ça foire. Parce que tout va se passer dans les interstices. C'est Rinald Edouex, un compte entraîneur de Nantes. On connaît la valeur d'un joueur A, on connaît la valeur d'un joueur B, mais on ne connaît pas la valeur du joueur A, B quand ils jouent ensemble. Et même Aimé aussi le disait, il dit, moi je fais des matchs amicaux, entre guillemets, je m'en fous un peu du résultat. Par contre, je veux voir un 4 et un 5 ensemble derrière, un 2 et un 7, un 3 et un 11, un Elie et un arrière. Je veux voir comment Comment ils peuvent jouer ensemble ? On a une mi-temps, je change à la mi-temps. Comment à deux, à trois, à quatre ? Et puis finalement, ils arrivent à faire équipe.

  • Speaker #0

    C'est quoi la liaison neuronal ?

  • Speaker #1

    Et quand je faisais la partie management du EPF, je faisais un débat entre Franck Riboud, mon ancien patron, et Aimé Jacquet, sur le thème, le management, l'organisation, c'est quoi, comment vous faites ? Et en fait, sur ce terrain-là, ils disaient la même chose. Aimé a été champion du monde. en 1998, 102 des meilleurs Français, Ginola et Cantona. Donc, il expliquait pourquoi. Et Franck disait, moi, pour faire le COMEX de Danone, j'ai besoin de, je ne sais pas, 6, 8 personnes, mais j'en ai 15, 20 candidats possibles. Donc, qu'est-ce que je fais ? Je sélectionne ceux dont je sais qu'ils vont travailler avec moi et surtout, qu'ils vont travailler ensemble, au niveau du COMEX, parce que tout va se jouer dans les interstices entre eux.

  • Speaker #0

    Alors, ça fait sens complètement avec notre deuxième question, qui est à Cornor de Talon. Tu as écrit un livre dessus, donc... Justement, tu dis que les talents du joueur A, du joueur B, de toute une équipe, on dit l'addition de tous les talents ne fait pas une équipe. Alors, c'est quoi ton concept de l'accordeur de talents ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà le thème, ma plus grande surprise, c'est que personne n'y est pensé avant moi. Parce que moi, c'est une évidence. Elle n'est pas devenue évidente comme ça, puisque comme tu l'as dit au départ, j'ai un ami qui est chef d'orchestre, chef de chœur, qui a fait d'ailleurs la préface de l'accordeur de talents. Il y a quelque chose à voir avec ça. sur l'accord.

  • Speaker #0

    C'est les accords de piano qui font le... Moi, c'est...

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    c'est les accords-là de talent. C'est quoi ? Je parle d'un principe que tout le monde a un ou des talents, mais il ne le sait pas, donc il faut les détecter. Et plus que les talents, même, c'est maintenant les atouts. C'est quelque chose qui nous différencie, quelque chose, une aspérité, quelque chose que l'on a et que tout le monde n'a pas, quelque chose que l'on a fait et que tout le monde n'a pas fait, ou en tout cas de la même façon. Et donc, j'ai essayé de chercher, je connais évidemment... des managers d'entreprise, je connais pas mal de coachs sportifs, je connais quelques et surtout un chef de cuisine étoilé, je connais un chef d'orchestre, un chef de chœur, j'ai rencontré un ancien leader de la patrouille de France, un aventurier aussi. J'essayais de réfléchir, qu'est-ce qui fait que ces gens qui ne se connaissent pas, qui ne sont pas du tout dans les mêmes mondes, comment ils réussissent dans la durée ? Ils réussissent dans la durée justement... en accordant des talents. Et si tu as la chance de visiter un jour les cuisines d'un 3 étoiles, tu vas voir que c'est très comparable à ce que tu as dans une équipe de basket, à ce que tu as dans une équipe commerciale, à ce que tu as dans un orchestre, un chef d'orchestre, entre guillemets nomade, qui n'a pas un orchestre attitré. Il nous racontait, je l'ai fait venir avec l'équipe de France. qu'il a un concert un mercredi, il voit son orchestre le lundi. C'est-à-dire qu'il a deux jours, deux jours et demi pour s'accorder. Donc, il faut détecter au départ, bien sûr, les talents, les chercher, les trouver, et puis les accorder. C'est ça la finesse du management. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut rendre un peu moins introvertis et timides ceux qui le sont, un peu moins... extravertis et ceux qui sont au secours, et c'est dans le dosage.

  • Speaker #1

    Parce que la régulation, presque. Exactement.

  • Speaker #0

    On demande à un neuf en foot de mettre début, donc d'avoir un peu d'ego, un peu plus d'ego que le demi qui, lui, doit transmettre du goal vers les avant. C'est ça qui fait toute la saveur et toute l'astuce de ces sports collectifs et qu'on retrouve évidemment dans l'entreprise. On disait sur un comex Un comité de direction avec une seule personne représentant une fonction, s'ils ne s'entendent pas entre eux,

  • Speaker #1

    ça ne va pas le faire. Donc si je retiens une chose, c'est de dire, c'est réguler le rôle de régulation quand on est manager, des talents, réguler l'ensemble des talents que vous avez à disposition.

  • Speaker #0

    Gérer les égaux, mais gérer aussi les autres, ceux qui n'ont pas assez d'égaux. Si, les talents, ils l'ont, ils en ont tous.

  • Speaker #1

    Des talents différents.

  • Speaker #0

    Oui, pas assez d'égo, pas assez de charisme. Pour des jeunes, c'est compliqué, mais un 6 et un 8 dans le foot, ils ont moins de personnalité, moins de charisme, en théorie, que le 10 ou le 9. Et d'ailleurs, les ballons d'or, c'est toujours des 9 ou des 10, vu que ce ne sont pas des arrières ou des gardiens.

  • Speaker #1

    Mordric, au réel, il a tordu un peu le coup parce qu'il était plutôt au milieu de terre. Maudric ? Ah, Maudric, oui, des Jus, voilà, mais c'est plutôt effectivement des 9 et des 10 comme tu dis. Alors, un autre sujet qu'on a décidé d'aborder, c'est la gestion de la pression, des crises, un enjeu clé aussi pour les dirigeants, alors des crises dans les entreprises, il y en a toujours eu, dans le sport, il y en a toujours aussi, il y a des clubs ou des équipes qui sont plus sujettes à ça que d'autres, on ne va pas citer de nom, mais voilà, il y a des crises permanentes dans certains clubs et alors que... certains clubs gèrent ça pas trop mal, on va dire ça. Et la question, c'est comment on peut s'inspirer du sport, parce que la gestion de crise, au sens large, c'est on vient de perdre, pendant quatre mois, on perd tous les matchs, et voilà. Qu'est-ce qu'on va pouvoir, encore une fois, rapporter dans l'entreprise et dans l'inspiration dans le sport ? Alors, la crise,

  • Speaker #0

    toujours pareil, c'est toujours ces échanges réciproques. Moi, quand j'ai été le premier expatrié pour Danone en Argentine, dans tous les pays où on a été, l'une des premières formations, C'est justement la gestion de crise. Donc on met en place une cellule de crise et on forme la cellule de crise à la gestion de crise. En espérant une chose, c'est qu'elle n'arrive jamais. Mais si par hasard elle arrive, et elle arrive inévitablement, un jour ou l'autre, soit une crise alimentaire par exemple, là on a eu un problème nous parce que les personnes qui avaient lavé les palettes l'avaient fait avec un produit chimique qui remontait dans les produits. Bref. Des choses comme ça, il faut le prévoir. Donc j'ai transféré dans l'équipe de France et on a fait ensemble un guide de crise. Bon, alors, entre nous, on ne peut pas tout prévoir. Là, nous, on a fait du brainstorming. On se disait, qu'est-ce qui se passe si notre bus qui nous emmène de l'hôtel au stade renverse un gamin ? Qu'est-ce qui se passe si le motard tombe ? Qu'est-ce qui se passe si on va à Tignes, on fait venir les femmes et les enfants ? Il y a des menaces d'enlèvement des enfants de Zidane. On avait prévu un peu de brainstorming, tout ça. Mais il y a une chose qu'on n'avait jamais prévue, c'est une grève de joueurs. On nous disait ça,

  • Speaker #1

    mais ça n'est jamais arrivé. Ça, ça n'est jamais arrivé. C'est incroyable. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Mais bon,

  • Speaker #1

    c'est la vie, on essaie de tout prévoir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans mon bouquin, je fais une comparaison, c'est une double comparaison d'ailleurs, entre la négociation sociale et la négociation commerciale, peut-être qu'on pourrait y revenir, mais aussi entre un conflit, j'ai connu des conflits évidemment chez Renault et Danone, il y a des conflits avec la CGT Leader et des conflits dans le monde du sport. Par exemple, là, ce conflit d'Afrique du Sud, Il y a des leaders sur place, il y a des intervenants extérieurs qu'on ne connaît pas, qu'on a influencé. Et puis moi, dans beaucoup de grèves, j'ai des délégués de mon secteur d'activité, quand j'étais en production par exemple, qui me disaient, on est un peu obligé, c'est le central qui nous demande de faire, on ne fera pas trop de dégâts, etc. C'est-à-dire qu'ils étaient obligés. Leur mandant leur disait de faire grève. Et ils le faisaient. Ou des salariés même qui lui disaient, notre délégué CGT veut, pour ne pas me fâcher avec tout le monde, je suis.

  • Speaker #1

    Mais je ne suis pas trop d'accord. Je suis caboté.

  • Speaker #0

    C'est pareil. Là aussi, il y a beaucoup de choses qui se jouent. À la fois dans le positif, pour faire des choses bien, mais aussi, c'est les limites du groupe. Une équipe qui s'entend bien, elle peut faire des choses formidables, mais elle peut faire des conneries aussi, avec des leaders un peu toxiques, voire des gens de l'extérieur qui influencent ces leaders toxiques.

  • Speaker #1

    C'est mieux la spirale positive qui emmène vers le haut, mais malheureusement, les spirales partent au sol et vers le bas, parfois, avec des leaders.

  • Speaker #0

    Pour répondre bien à ta question, la crise est permanente, dans l'entreprise comme dans le sport, ou la pré-crise en tout cas. Et moi, ma recommandation, c'est de se former. Et c'est ce que je fais d'ailleurs. Je fais à la fois dans l'entreprise et dans le sport, je continue à mettre en place des formations à la gestion de crise ou à la gestion de conflit.

  • Speaker #1

    Et donc, si je comprends bien, c'est aussi de prévoir un maximum de situations dramatiques ou de crises qui peuvent se passer. Et puis,

  • Speaker #0

    il y a une méthode après. Il y a une méthode. Quels sont mes alliés ? Quels sont mes ennemis ? Sur quel levier je peux jouer ? Est-ce que le temps va jouer pour moi ou au contraire, il faut aller vite ? Il y a une méthode de réflexion à propos d'une pré-crise ou d'une crise.

  • Speaker #1

    Surtout dans le monde dans lequel on vit, où il se passe le moindre petit événement, il est tout de suite sur la toile, sur les réseaux sociaux, etc.

Description

Jean-Pierre Doly, "Accordeur de talents" - Les Athlètes de l'Entreprise


Êtes-vous prêt à découvrir comment les principes du sport de haut niveau peuvent transformer votre entreprise ? Dans cet épisode captivant de "Les Athlètes de l'Entreprise", Gwénaël Sinquin reçoit Jean-Pierre Doly, un expert en management et en ressources humaines, qui nous plonge au cœur de son parcours fascinant entre le monde du sport et celui de l'entreprise.


Ancien directeur général chez Danone et consultant en organisation, Jean-Pierre nous révèle comment l'agilité en entreprise et les pratiques managériales inspirées du sport peuvent propulser les équipes vers de nouveaux sommets.

Au fil de cette discussion enrichissante, Jean-Pierre aborde des thèmes essentiels tels que la gestion de crise, le leadership en entreprise, et le développement des talents. Il nous rappelle que les valeurs du sport, comme l'esprit d'équipe et la performance, ne sont pas seulement des concepts abstraits, mais des éléments fondamentaux qui peuvent enrichir la culture d'entreprise. En intégrant ces valeurs, les dirigeants peuvent favoriser un épanouissement sportif au sein de leurs équipes, créant ainsi un environnement propice à l'innovation et à la réussite.

À travers des témoignages sportifs inspirants, il met en lumière les parallèles entre le monde du sport et celui de l'entreprise, offrant des clés de la résilience et des stratégies d'amélioration continue.


Les auditeurs découvriront comment l'activité physique et mentale peut jouer un rôle crucial dans le self-improvement des collaborateurs et comment ces pratiques peuvent être mises en œuvre dans le quotidien des entreprises.

Ne manquez pas cette opportunité d'apprendre des meilleures pratiques managériales et de découvrir comment les méthodes utilisées dans le sport de haut niveau peut servir de modèle pour les entreprises d'aujourd'hui.


Que vous soyez dirigeant, manager ou simplement passionné par le développement personnel et professionnel, cet épisode de "Les Athlètes de l'Entreprise" vous fournira des outils précieux pour transformer votre approche du leadership et de la gestion des talents.


Rejoignez-nous pour un échange inspirant qui pourrait bien changer votre vision du management et vous aider à devenir un véritable athlète de l'entreprise !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravi de vous accueillir pour le podcast Les athlètes de l'entreprise avec Jean-Pierre Doly aujourd'hui. Je m'appelle Gwenaël Sinquin, je suis dirigeant de Lodaël et créateur du concept Campus Club Formation. Campus Club Formation, c'est de la formation et du conseil dans les domaines des activités physiques et cérébrales au service de la performance, de l'épanouissement, de tout ce qui va au titre personnel et professionnel. Et donc, on est ravis aujourd'hui d'accueillir dans ce podcast Jean-Pierre Doly, qui a, lui, travaillé dans l'entreprise, qui a aussi travaillé dans le sport. Et c'est pour ça que je me suis permis de l'accueillir. Et comme vous voyez, d'habitude, les podcasts, on a un arrière-plan qui est en visio. Et ici, on a quand même la chance d'avoir un point de vue assez sympathique parce qu'on est à la presqu'île de Conleau, à Vannes, à l'établissement Le Best Western Le Roof. Et on remercie Mathieu, le directeur, qui nous accueille aujourd'hui. Alors, quelques mots pour présenter Jean-Pierre. Jean-Pierre, déjà, tu es en forme. Impeccable,

  • Speaker #1

    impeccable, formidable. Dans cette atmosphère, c'est quand même génial.

  • Speaker #0

    C'est quand même génial. En plus, on est vendredi, donc c'est pas mal. Pour démarrer, je trouve que c'est pas... C'est extraordinaire.

  • Speaker #1

    Un bon pré-week-end.

  • Speaker #0

    Alors, pour une longue carrière, tu m'avais envoyé ça. Je te connaissais puisqu'on avait déjà eu l'occasion de travailler ensemble pour une conférence. Et j'avais vraiment dans la tête, quand j'ai monté le podcast, de t'inviter, d'être dans les premiers invités. Parce que tout ce que j'ai pu voir de toi, ce que tu as pu expliquer, m'avait vraiment parlé. C'est la raison pour laquelle tu es avec nous aujourd'hui. Alors, dans les principales choses concernant Jean-Pierre, il voulait devenir prof d'EPS. Il avait déjà un bout de sport bien trempé pour commencer. Et puis, c'est ce que j'avais découvert, recaler à la visite médicale. Il y avait une raison à voir, mais pas sur la physique médicinaire.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une raison à voir. Je fais partie du baby-boom, évidemment. Et donc, il y avait beaucoup de candidats. Et j'ai été élu, puisque j'ai fait la première année. Mais ils m'ont découvert une anomalie à la colonne vertébrale que je n'ai jamais souffert, vraiment. J'ai eu, à partir de 40 ans, des limbagos, des sciatiques, mais liés au sport que j'avais fait, évidemment. Mais c'était éliminatoire. Donc, on continue le plus fort. Entre nous, je ne l'ai jamais regretté. J'ai plein d'autres choses après.

  • Speaker #0

    qui était passionnante aussi, j'imagine. Donc, tu as continué à faire du sport, c'est ce que tu as noté, qui t'ont amené dans tout ton cursus, on va dire, de formation, qui t'ont amené à travailler après 10 ans chez Renault et puis une vingtaine d'années ensuite chez Danone, dans des postes à la fois de RH, de direction générale. Et puis, tu as créé un cabinet de conseil aussi en organisation et management RH qui s'appelle Doly Partners. Et la formule, accordeur de talent, tu en as d'ailleurs fait un livre et on en reparlera dans le questionnaire. Une belle formule pour accorder les talons à la fois dans le sport et l'entreprise. Donc j'ai bien aimé aussi dans ton portrait, on va dire, la notion, on y reviendra aussi, de management interculturel au niveau international, puisque tu as eu la chance aussi de voyager et de travailler à l'étranger pour un grand groupe. Et puis, tu partages ton expérience maître de conférence à l'ESCP Europe et professeur au STAPS de Nanterre. Et donc, différents livres, dont l'accord d'or de talent, dont on parlera tout à l'heure. Alors, ton objectif, c'est d'initier et contribuer à la mise en place de politiques et pratiques sportives dans l'activité actuelle que tu occupes de conseil avec l'objectif de fédérer, motiver l'ensemble des salariés et la partie prenante autour des valeurs du sport, avec l'engagement, le courage et toutes les valeurs importantes du sport. Un point également qui est essentiel, surtout une année post-Olympique, parce que ça a été des Jeux qui ont marqué la France, je pense, et tu es aussi dans le parasport, et notamment dans un groupe de travail qui est sport, handicap et intelligence collective, donc un élément important aussi de ta carrière. Et tu interviens dans le monde du sport en général, dans le foot, le cyclisme, le basket bientôt aussi, si tu as envie de suivre. Pourquoi pas ? Pourquoi pas, pour une prochaine. Je sais que tu croises bientôt. Un de mes partenaires, Jean-François Martin, qui est lui dans le basket, nous intervenait ensemble, je crois, bientôt à l'IREE. Donc, il n'y a pas de hasard dans la vie. On se croit à ce qu'on a des motivations communes. Donc, tu animes régulièrement des conférences ou formations et tu participes aussi à des podcasts comme celui qu'on fait cet après-midi. Et c'est ainsi que tu as créé et animé aussi à une époque, grâce sans doute à ces interventions-là, la demande d'Aimé Jaquet, qui est l'ancien entraîneur de l'équipe de France de foot. qui est à l'époque d'Étienne du football, et des formations que tu as données pour la partie gestion RH, directeur de centre de formation pour la Fédération française de football, les CTR, CTD, et les entraîneurs qui passent le diplôme de DEPF, qui est le diplôme officiel des entraîneurs professionnels. Et tu as suivi l'équipe de France dans le staff pendant six ans, entre 2004 et 2010. Et tu as également, dans un autre registre, parce que tu es multi-activité, on parle du sport et de l'entreprise, mais ça dépasse bien tout ça aussi dans toutes tes différentes missions. En particulier dans le football, tu as participé à un programme qui s'appelle le DMVE, 10 mois vers l'emploi, qui était organisé par le syndicat national des entraîneurs. de football pour le coup, destiné aux éducateurs et aux entraîneurs de foot sans emploi. Il y a une vie après le sport de haut niveau. Et donc tu viens travailler activement. Et tu accompagnes des sportifs, des coachs de haut niveau pour leur repositionnement professionnel, rebond. Ça va bien avec le basket,

  • Speaker #1

    le rebond.

  • Speaker #0

    Il y a un peu de cygne quand même. Et puis tu accompagnes amicalement, c'est le mot que tu as employé, depuis plusieurs années les équipes cyclistes professionnelles d'Arkea. C'est là qu'on s'est rencontrés physiquement la première fois, puisque tu suivais l'équipe féminine qui était en compétition en Bretagne. On s'était croisés lors de cette compétition. Et depuis tu es également en 2019 président de l'association Arkea Pro Cycling Team. Et tu es membre, pour terminer cette longue présentation, mais quand on a une belle carrière comme ça, c'est important de commencer par cela. Actuellement membre du conseil d'administration du CERAL, Centre d'études et de recherche Amérique latine. On va comprendre pourquoi, tu peux nous en dire peut-être un petit mot en introduction. Et du comité stratégique de Alpha Chambre Argentino, on revient un peu, française du business. Jean-Pierre s'investit également dans un projet vitivinicole, sociétal, dans son pays d'adoption, l'Argentine. Et a présidé auprès de son ami chef d'orchestre Michel Podolac le fonds de dotation des amis d'artistes en mouvement, destinés à créer des spectacles vivants. Donc, un peu comme la baseline du Campus Club, on parle d'activité physique, d'activité cérébrale. Il y a tout ce qui rentre aussi dans le culturel, qui t'attire aussi au-delà du sport.

  • Speaker #1

    C'est vivant.

  • Speaker #0

    Alors, pourquoi l'Argentine, avant qu'on attaque peut-être les questions officielles du podcast ?

  • Speaker #1

    Donc, j'ai fait une vingtaine d'années dans le groupe Danone. Et j'ai contribué d'ailleurs, modestement, mais à mon niveau, à l'internationalisation du groupe. C'est-à-dire que... Mon job à un moment était directeur général du développement social, socio-économique du groupe. Et donc quand je suis rentré, on faisait 80% du chiffre d'affaires des effectifs en France. Quand j'ai quitté 20 ans après, et c'est le cas maintenant, on fait 80 à 90% du chiffre d'affaires des effectifs à l'étranger. Donc j'ai contribué à développer le groupe en Europe de l'Est après l'écroulement du Mille-Derlin, sur le continent américain. un peu partout en Asie, mais je n'ai pas beaucoup touché à l'Asie. Et donc, un beau jour, j'étais candidat pour partir. Et puis, un beau jour, le patron, Franck Riboud, me dit, viens avec moi, on va faire le closing du rachat du leader du biscuit argentin. Donc, nous partons. Et donc, il y a la signature de l'achat de cette boîte qui s'appelle Bagley. Et c'est un vendredi, donc on passe le week-end à Punta del Este, parce qu'il voulait faire son golf. Le lundi matin, en petit-déj, il dit « Bon, moi je rentre, mais toi tu restes là. » « Ah bon, je reste là, mais... »

  • Speaker #0

    Quand c'était un cadeau ou une punition, alors je reviens.

  • Speaker #1

    « Non, non, non, ça... » « Franck, j'ai une femme, deux enfants, on est à 12 000 km de la France, peut-être que je rentre quand même là. » « Ah ben, tu peux rentrer, mais tu reviendras. T'es le patron de l'Argentine, quoi. Et le premier expatrié. » Donc voilà, finalement, c'est très bien tombé. Parce qu'il me l'a vendu aussi en me disant, t'aimes les grands espaces, t'es originaire de l'Aveyron, t'aimes le foot, c'est un pays magnifique, ça va te plaire et tu vas bien développer le groupe ici. Donc, ce que j'ai fait pendant 4 ans et demi, et j'y retourne en gros tous les 2 ou 3 ans, puisqu'avec des amis, on a monté un projet, effectivement, vinicole depuis une dizaine d'années. Donc on fait du vin à Mendoza, à 1000 km de Buenos Aires, au pied de la Cordillère. On fait aussi de l'huile d'olive d'ailleurs, qui est très bonne. C'est aussi un motif pour revenir voir des amis. Donc j'y étais encore la décembre dernière. Un beau voyage aussi au Chili, sur l'île de Pâques, qui est extraordinaire. Bon voilà un peu le pourquoi. C'est un pays... Alors la semaine prochaine sort un... Un sur l'Argentine que j'ai écrit comme un fil rouge depuis 20 ans, que j'ai intitulé Mucho Mas, qui veut dire beaucoup plus et beaucoup plus. pour montrer aux Français ce qu'est ce pays qui connaît et qui adore la France et les Français. Ce qui n'est pas partout le cas dans le monde.

  • Speaker #0

    Sauf au football. J'adore la France et les Français.

  • Speaker #1

    Si, parce que justement, j'étais là-bas en 98 et j'étais un héros. Parce que j'étais un des rares Français et on a battu leurs ennemis jurés qui étaient les Brésiliens. Alors ça,

  • Speaker #0

    c'était la fête.

  • Speaker #1

    On était des héros. Non, voilà, donc c'est un pays. Dans ce bouquin, j'explique que l'Argentine, c'est plus... que les Français n'en connaissent, connaissent les stéréotypes, Maradona, le tango, la viande. Là, j'ai écrit une dizaine de chapitres sur le foot est plus qu'un sport, le asado est plus qu'un repas, le maté est plus qu'une boisson, etc. Le lien se continue avec ce pays que j'adore, où j'ai passé, pas seulement moi professionnellement, mais même avec la famille, on a passé quatre ans et demi des plus belles de notre vie.

  • Speaker #0

    Ok, ça fait une belle introduction. Donc le ballon rond qui est là, c'est pas le ballon qui t'a emmené là-bas, mais c'est plutôt le...

  • Speaker #1

    Mais si, c'est le ballon un peu quand même. Mais c'est l'Argentine qui m'a permis d'être dans le foot, parce que j'avais joué quand j'étais jeune, jusqu'en honneur régional, on va dire, ce qui n'est pas un très haut niveau, mais bon, quand même. Et j'ai fait la connaissance d'un monsieur extraordinaire qui malheureusement est décédé beaucoup trop tôt, José Farias, qui a joué longtemps en France. au Racing Club de Paris, à Strasbourg, à Toulouse, et il a fini au Red Star. Et un de ses meilleurs amis en France était Aimé Jacquet. Donc, on l'a laissé tranquille pendant la Coupe du Monde.

  • Speaker #0

    C'était vieux, c'était vieux.

  • Speaker #1

    Mais après la Coupe du Monde, déjà il a été un peu secoué avec tout ce qu'il avait pris dans la tête avant. Mais on l'a fait venir en Argentine pour lui faire découvrir le foot argentin. également faire des conférences avec les entraîneurs argentins qui étaient avides de savoir comment la France avait gagné le mondial, comment c'était organisé, la formation, etc. Et José, avant de partir de France, avait passé le fameux diplôme d'entraîneur professionnel de foot. Et il était en train de créer une école d'entraîneurs, tout est privé là-bas, une école d'entraîneurs chez lui à côté de Bénauzère. Et il m'a demandé de l'aider. Donc, je l'ai aidé sur le plan organisation, management, RH, communication, marketing, commercial, un peu. Et lui, il faisait tout le terrain. Tactique, physique, stratégie, etc. Donc voilà, j'ai fait ça. Et on a été les premiers à gagner la Danone Cup, qui était un espèce de tournoi mondial de Benjamin, avec Boca Junior. Et ensuite, on a créé la Danone World Cup. pour les salariés et même la Danone World Cup Junior pour les enfants des salariés. Donc on était très axés sur le foot, évidemment. Grâce à José, j'avais pris Mario Kempes comme Public Relation pendant le Mondial.

  • Speaker #0

    Pas mal, un peu connu aussi. Oui,

  • Speaker #1

    absolument. Et puis, c'était marrant parce que tous les samedis, on avait la possibilité de jouer dans l'équipe de France d'Argentine. Et je n'y allais pas tout le temps parce que j'étais pris aussi. J'y étais plusieurs fois. Donc, on avait les maillots de l'équipe de France. Et c'était pour la plupart des joueurs qui avaient joué en France. Par exemple, à Nantes, Trocero, Vargas, El Potro Dominguez qui avait joué à Nice, Fernando Sapia qui a joué à Metz et à Lille.

  • Speaker #0

    Une fois au Rue de l'Accédant d'Argentine, il jouait dans cette équipe. Exactement.

  • Speaker #1

    Il était maillot de l'équipe de France.

  • Speaker #0

    Il était maillot de l'équipe de France. C'est extraordinaire.

  • Speaker #1

    Donc, voilà, on a fait tout ça. Et puis, Aimé me dit, il va falloir que tu m'aides. Parce que... Bon, après le Mondial, on m'a nommé directeur technique national du foot. C'est un boulot très administratif, bureaucratique. De mon bureau, je vois les jeunes s'entraîner, j'ai qu'une envie, c'est d'y aller. D'ailleurs, j'y vais. Donc, il faut que tu m'aides. Donc, j'ai encore plus travaillé la question. En offre, tout ça, parce que j'avais un métier quand même. Donc, le soir, le week-end. Et puis, finalement, j'ai mis en place, avec son accord, une organisation. Et surtout, j'ai mis des formations. pour ce que tu as dit dans l'introduction, c'est-à-dire essentiellement pour les 35 directeurs de centres de formation, pour les CTR, CTD. Et puis, j'ai fait la partie management du DEPF, qui s'appelle maintenant BEPF. D'accord.

  • Speaker #0

    D'État, revêt d'État, quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Et alors, après la catastrophe de Corée-Japon en 2002, on élimine au premier tour.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Et la moindre catastrophe, mais quand même, au Portugal, deux ans après, à l'Euro, j'ai osé écrire un projet, gagner le Mondial 2006. D'accord. Ça a beaucoup plu à Aimé. Il est parti au Conseil fédéral, à l'Assemblée générale avec ce dossier. Et puis voilà, il a fait nommer son adjoint, Domenech, comme nouveau sélectionneur. Et voilà, il a suivi tout ça, évidemment, parce que sans le projet et puis sans aimer, Nomenek n'aurait pas pu être sélectionneur.

  • Speaker #0

    À l'époque.

  • Speaker #1

    Voilà un peu l'histoire. Et je suis resté donc, j'ai développé avec le staff le projet pendant deux ans. Et entre autres, au coup de boule près de qui tu sais, on aurait dû gagner ce mondial contre les Italiens, les dominer. Et puis après, ça s'est un peu délité parce qu'il y avait de gros problèmes de dirigeants, de joueurs aussi. Parce que tous les 98 qui avaient été jusqu'à 2006, ils avaient pris leur retraite. Donc les vieux étaient vieux, les jeunes étaient jeunes.

  • Speaker #0

    Il y avait des générations intermédiaires.

  • Speaker #1

    Et puis il n'y avait plus de projet, surtout.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est passé à autre chose. Voilà. Super. Ça fait une super belle introduction. On va dire merci. Merci Jean-Pierre encore pour ça. Le thème qu'on a choisi, le fil rouge, c'est l'application des principes du sport de haut niveau. Tu as fréquenté de très près le fil de France de football, et même à différents niveaux. D'ailleurs, ça ruisselle aussi dans ton quotidien à l'époque chez Danone jusqu'aux salariés, puisque tu parlais du tournoi où les salariés participaient. Puis ça, c'est une clé. On y reviendra peut-être dans notre échange. Mais on parle du sport de haut niveau, et puis on parle de la gestion des organisations, du leadership en entier. entreprise, c'est ce qu'on va aborder dans la dizaine de questions qu'on a prévues de faire cet après-midi.

  • Speaker #1

    Si tu me permets une petite précision, c'est vrai que j'ai beaucoup donné dans qu'est-ce que le sport ou l'activité physique et sportive peut apporter l'entreprise. Maintenant, je suis beaucoup plus concentré sur l'inverse. D'accord, viens. Sur qu'est-ce que l'entreprise peut apporter au monde du sport. Je ne sais pas toi ce que tu en penses dans le basket, mais moi j'ai trouvé que dans le foot, dans le cyclisme et aussi j'ai fait quelques escapades dans la date. dans l'attention, dans le water polo, dans le judo. Je trouve que c'est dommage que les clubs et les fédés ne s'inspirent pas de méthodes d'organisation et de management qui marchent dans l'entreprise. Je suis toujours surpris, moi, de voir des grands patrons qui sont les sponsors de clubs. Ils donnent beaucoup d'argent, d'ailleurs. Ils donnent beaucoup d'argent, mais ils n'appliquent pas, ou ils ne font pas appliquer à leur club, ils appliquent à leur entreprise. Sur le recrutement, sur la formation, sur la rémunération. sur l'évaluation, sur la gestion de crise. Il y a quatre défaites, ils virent leur entraîneur. Tu as été dans le commercial, moi aussi. Ce n'est pas parce que tu as quatre mois sans rente que tu vires ton commercial.

  • Speaker #0

    Ton commercial, ton vendeur. C'est clair, c'est clair. Mais il y a plein de choses. Je pense que c'est vrai que le thème du podcast, c'est les activités physiques et cérébrales au service de l'entreprise de manière un peu générale et en particulier le sport. Dans l'activité physique, on parle du sport. et le sport de haut niveau qu'on vient d'évoquer. C'est aussi vrai par l'ensemble des activités physiques aussi, de manière générale. Et puis, c'est vrai que les dirigeants, ce qu'ils ont du mal à comprendre pour les dirigeants que je croise parfois, j'en ai croisé un cette semaine d'un club pro, et je pense qu'ils ont du mal à sortir du quotidien, on va dire, ce qui est vrai aussi en entreprise, mais du quotidien qui les met sous pression, c'est-à-dire la pression des résultats, la pression des budgets à boucler, surtout des sports collectifs. Quand on sort du football, il y a beaucoup de moyens, mais beaucoup de dettes aussi, tu me diras. à moindre échelle que le basket français par exemple où les budgets ont grossi ces dernières années mais les équipes on va dire les staffs autour ont du mal à se dire il faut qu'on s'organise différemment, il faut qu'on fasse des choses différentes, c'est-à-dire au-delà de vendre des places VIP, au-delà de mettre des marques autour du terrain ou sur les maillots ça c'est de la collaboration mais on peut aller bien au-delà de ça avec un club et c'est tout l'enjeu de ce que je défends.

  • Speaker #1

    C'est très bien et moi aussi parce qu'il y en a vraiment besoin alors modestement à notre niveau on est des colibris tout à fait pour mastodonte du sport d'entreprise n'importe nos gouttes d'eau mais en même temps c'est apparemment ça ça donne des résultats je serais pas resté

  • Speaker #0

    15 ans dans le foot si je racontais que des bêtises bêtises c'est clair c'est clair alors pour les quelques questions je va démarrer donc la question officielle numéro un après avoir fait cette question d'introduction avec cette belle introduction sur l'argentine tout ton histoire qui qui ruisselle autour de ce voyage-là qui commence avec Franck Riboud, quelqu'un qui est un peu connu aussi pour le coup. Et donc, tu as parlé de ça, du staff de l'équipe de France que tu as accompagné soit dans du projet pendant 6 à 10 ans. Et quel enseignement clé de cette expérience tu pourrais appliquer à la gestion des organisations et au leadership de l'entreprise ? Donc, tu dis l'entreprise, sans doute à ce moment-là, tu as apporté des choses, toi, ta vision de l'entreprise, d'après ce que j'ai compris, de dire, moi, j'ai été DRH, je vais vous aider déjà à structurer un peu les recrutes. Le pilotage, les formations, ce que tu as évoqué. Et à l'inverse, qu'est-ce que tu as puisé toi pour ramener en entreprise ce que tu as observé ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai élaboré ce projet dont j'ai parlé, Gagné une mondiale 2006, je me suis évidemment inspiré. de ce que j'avais appris chez Renault et Danone. C'est vrai que pour fabriquer une nouvelle voiture, ou monter une nouvelle voiture, ou fabriquer un nouveau yaourt, ce n'est pas tout à fait la même chose que gagner un mondial de foot. Mais en même temps, la méthode de conduite de projet, c'est exactement la même. Et je dirais qu'à la limite, c'est plus facile dans le foot, puisque là, en l'occurrence, il y a des paliers. Les paliers, c'était les qualifications. Chaque... Voilà, il y a... Il y a un groupe et puis chaque mois, tous les deux mois, trois mois, il y avait des matchs qui nous permettent d'être qualifiés. Après, il faut faire toute la préparation pour le Mondial. Et ils ont été très réceptifs à ce que j'ai essayé modestement et intelligemment d'appliquer. Par exemple, je découvrais qu'il y a un match un vendredi, les joueurs arrivent le lundi après-midi, mais le staff aussi. Et là, je dis, ce n'est pas possible. Il faut que le staff vienne au moins le lundi matin, voire même le dimanche, pour préparer tout. Deuxièmement, après la fin du match, tout le monde part chez lui. Parce qu'en fait, il y a 23 joueurs. Les 23 joueurs, c'est pour une compétition. C'est des jeunes de 20 à 32, 33 ans. Et puis, il y a 23 staffs qui sont de 30 à 60 ans. Et à part le sélectionneur et ses deux adjoints, tous les autres ont un boulot à côté. Sinon, regarde, en ce moment, il y a quatre mois sans match, heureusement qu'ils ont un boulot à côté. Donc, ils repartaient. Et j'ai dit, ce n'est pas possible. Il faut s'inspirer de ce qu'on fait en entreprise, pas dans toutes les entreprises, mais la chance de le faire. Ça s'appelle le feedback. Et que les militaires appellent le RETEX. Voilà, Retour des Stations. Parce qu'après chaque rassemblement, on ne va pas réinventer le chaud. On va... On va tenir compte de ce qu'on a prévu, ça s'est bien déroulé, est-ce qu'il y a eu des accros, lesquels, etc.

  • Speaker #0

    Là, tu en es l'entreprise vers le... Pour le coup, l'entreprise vers le...

  • Speaker #1

    À l'inverse, je trouve moi que un staff, je l'ai vu ailleurs d'ailleurs, un staff d'équipe sportive de haut niveau, il a apporté, j'allais dire, plus que les joueurs. Les joueurs, c'est facile, c'est... Si on a la chance de faire venir un joueur en activité dans une entreprise, les gens vont prendre leurs pieds. Ils vont être contents, ils vont faire des autographes à l'affaire.

  • Speaker #0

    C'est l'admiration.

  • Speaker #1

    Mais so what ? Qu'est-ce qu'il en fait ? Qu'est-ce que j'en fais derrière ? Alors que des entraîneurs qui ont réfléchi un peu et qui savent expliquer comment ils fonctionnent, comment ils sont organisés, la stratégie, la vision, l'organisation, les systèmes qu'ils mettent en place, etc. Moi, je trouve ça très intéressant et d'ailleurs, je le fais de temps en temps avec certains entraîneurs. Je trouve que c'est plus riche et plus intéressant pour les entreprises de découvrir ça parce que c'est la face cachée. La spectacle, c'est les joueurs, les matchs et derrière, il faut voir toute la tendance qu'il peut y avoir. Par exemple, l'homme sécurité, c'est un militaire détaché pour l'équipe de France. Il a un boulot considérable. On ne le voit pas. L'intendant, celui qui prépare tous les vestiaires, les maillots, etc. Tout ça, là, ça doit être d'une précision vraiment très fine. Et moi, quand je les présentais à des entreprises, elles étaient un peu sur le cul. On m'a dit, oui, de voir ce luxe de détails. Par exemple, pour le Mondial de 2006, On avait préparé à l'heure près, voire même parfois à la minute près, tout ce qui allait se passer entre le moment où on allait partir à Tignes pour le stage de pré-compétition. Et puis après, pendant la compétition, jusqu'au moment où l'idéal, c'est d'aller jusqu'en finale. Et ça aussi, les gens ne s'en rendent pas compte, mais dans l'entreprise, c'est quasi impossible. Imaginez-vous, c'est 23 jeunes de 30 ans. de 20 à 32 ans, et ces 23 adultes de 30 à 60 qui sont dans un bunker, petit déjeuner, déjeuner, dîner, va se clôt, avec un match tous les 3-4 jours, donc beaucoup de temps libre. Je pense qu'avec vos conjoints, vous aurez du mal à tenir 7 semaines, 7 à 8 semaines, quand vous allez jusqu'au bout, jusqu'à la finale. Donc, voilà, il y a ces éléments-là à retirer. Alors après, Ça dépend aussi de la personnalité des coachs. Par exemple, le préparateur physique qu'on avait à l'époque, il a créé une salle, et il avait beaucoup de gens d'entreprise qui venaient. Parce qu'il adaptait ce qu'il faisait dans le sport de haut niveau avec l'équipe de France à des personnes d'entreprise.

  • Speaker #0

    Et il amenait l'activité physique dans une entreprise, ce qui est quand même quelque chose d'assez amusant. Moi j'ai connu la piscine chez Brioche Pasquier. À l'époque, ils avaient mis une piscine à l'arrière de l'usine parce qu'il fallait faire une réserve d'eau. Les gens allaient faire de l'activité, allaient nager. Dès qu'on emmène l'activité physique et le sport dans l'entreprise. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a les choses évidemment hyper connues maintenant, qui sont toutes les valeurs que transmet le sport. L'esprit d'équipe, la solidarité, l'abnégation, le sacrifice, la volonté de gagner, la performance. Toutes ces valeurs-là, face notamment à des commerciaux, mais pas seulement, c'est des thèmes qui parlent. Moi, je me régalais. de voir transposer ce que j'avais appris à la fois en RH, en production chez Renault, et en RH et commercial, puis direction générale chez Danone, le transférer dans le sport REC Procman. Je me rappelle par exemple, on sortait quatre produits nouveaux chez Danone. Donc j'avais fait venir un pote qui avait fait de l'athlétisme avec moi, et il était DTN de l'athlétisme. Et comme il y avait quatre produits, on a eu beaucoup de mal à trouver, on va faire un relais. Donc, on a fait une journée sur le thème du relais. Donc, avec du vrai relais. Il nous coachait pour faire des relais mixtes avec des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes. Une équipe de vente d'une centaine de personnes quand même. Et puis, à la fin, un peu plus ludique avec des plateaux. Le relais, c'était un plateau avec les nouveaux produits.

  • Speaker #0

    Comme les serveurs qui font le tour de Paris avec leurs tomates.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Et donc, toute cette journée, les vendeurs ont bu les paroles de cet ami qui était venu raconter un peu son job de DTN.

  • Speaker #0

    Les principes du relais, c'est pas mal pour imager. Je sais que c'est ce que tu mets aussi parfois dans les visuels de tes conférences. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et puis, j'ai un petit film qui montre l'importance de... Le bâton. L'important, ce n'est pas tant les quatre athlètes, c'est le bâton.

  • Speaker #0

    C'est le dossier aussi, c'est le dossier qu'on se passe. Quand on est sur un dossier, je parlais de projet, on fait passer le dossier, on a préparé le dossier, on l'envoie à son collègue dans de bonnes conditions.

  • Speaker #1

    Si un responsable R&D ne s'entend pas bien avec le responsable marketing, si le marketing ne s'entend pas bien avec la production et le commercial, ça foire. Parce que tout va se passer dans les interstices. C'est Rinald Edouex, un compte entraîneur de Nantes. On connaît la valeur d'un joueur A, on connaît la valeur d'un joueur B, mais on ne connaît pas la valeur du joueur A, B quand ils jouent ensemble. Et même Aimé aussi le disait, il dit, moi je fais des matchs amicaux, entre guillemets, je m'en fous un peu du résultat. Par contre, je veux voir un 4 et un 5 ensemble derrière, un 2 et un 7, un 3 et un 11, un Elie et un arrière. Je veux voir comment Comment ils peuvent jouer ensemble ? On a une mi-temps, je change à la mi-temps. Comment à deux, à trois, à quatre ? Et puis finalement, ils arrivent à faire équipe.

  • Speaker #0

    C'est quoi la liaison neuronal ?

  • Speaker #1

    Et quand je faisais la partie management du EPF, je faisais un débat entre Franck Riboud, mon ancien patron, et Aimé Jacquet, sur le thème, le management, l'organisation, c'est quoi, comment vous faites ? Et en fait, sur ce terrain-là, ils disaient la même chose. Aimé a été champion du monde. en 1998, 102 des meilleurs Français, Ginola et Cantona. Donc, il expliquait pourquoi. Et Franck disait, moi, pour faire le COMEX de Danone, j'ai besoin de, je ne sais pas, 6, 8 personnes, mais j'en ai 15, 20 candidats possibles. Donc, qu'est-ce que je fais ? Je sélectionne ceux dont je sais qu'ils vont travailler avec moi et surtout, qu'ils vont travailler ensemble, au niveau du COMEX, parce que tout va se jouer dans les interstices entre eux.

  • Speaker #0

    Alors, ça fait sens complètement avec notre deuxième question, qui est à Cornor de Talon. Tu as écrit un livre dessus, donc... Justement, tu dis que les talents du joueur A, du joueur B, de toute une équipe, on dit l'addition de tous les talents ne fait pas une équipe. Alors, c'est quoi ton concept de l'accordeur de talents ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà le thème, ma plus grande surprise, c'est que personne n'y est pensé avant moi. Parce que moi, c'est une évidence. Elle n'est pas devenue évidente comme ça, puisque comme tu l'as dit au départ, j'ai un ami qui est chef d'orchestre, chef de chœur, qui a fait d'ailleurs la préface de l'accordeur de talents. Il y a quelque chose à voir avec ça. sur l'accord.

  • Speaker #0

    C'est les accords de piano qui font le... Moi, c'est...

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    c'est les accords-là de talent. C'est quoi ? Je parle d'un principe que tout le monde a un ou des talents, mais il ne le sait pas, donc il faut les détecter. Et plus que les talents, même, c'est maintenant les atouts. C'est quelque chose qui nous différencie, quelque chose, une aspérité, quelque chose que l'on a et que tout le monde n'a pas, quelque chose que l'on a fait et que tout le monde n'a pas fait, ou en tout cas de la même façon. Et donc, j'ai essayé de chercher, je connais évidemment... des managers d'entreprise, je connais pas mal de coachs sportifs, je connais quelques et surtout un chef de cuisine étoilé, je connais un chef d'orchestre, un chef de chœur, j'ai rencontré un ancien leader de la patrouille de France, un aventurier aussi. J'essayais de réfléchir, qu'est-ce qui fait que ces gens qui ne se connaissent pas, qui ne sont pas du tout dans les mêmes mondes, comment ils réussissent dans la durée ? Ils réussissent dans la durée justement... en accordant des talents. Et si tu as la chance de visiter un jour les cuisines d'un 3 étoiles, tu vas voir que c'est très comparable à ce que tu as dans une équipe de basket, à ce que tu as dans une équipe commerciale, à ce que tu as dans un orchestre, un chef d'orchestre, entre guillemets nomade, qui n'a pas un orchestre attitré. Il nous racontait, je l'ai fait venir avec l'équipe de France. qu'il a un concert un mercredi, il voit son orchestre le lundi. C'est-à-dire qu'il a deux jours, deux jours et demi pour s'accorder. Donc, il faut détecter au départ, bien sûr, les talents, les chercher, les trouver, et puis les accorder. C'est ça la finesse du management. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut rendre un peu moins introvertis et timides ceux qui le sont, un peu moins... extravertis et ceux qui sont au secours, et c'est dans le dosage.

  • Speaker #1

    Parce que la régulation, presque. Exactement.

  • Speaker #0

    On demande à un neuf en foot de mettre début, donc d'avoir un peu d'ego, un peu plus d'ego que le demi qui, lui, doit transmettre du goal vers les avant. C'est ça qui fait toute la saveur et toute l'astuce de ces sports collectifs et qu'on retrouve évidemment dans l'entreprise. On disait sur un comex Un comité de direction avec une seule personne représentant une fonction, s'ils ne s'entendent pas entre eux,

  • Speaker #1

    ça ne va pas le faire. Donc si je retiens une chose, c'est de dire, c'est réguler le rôle de régulation quand on est manager, des talents, réguler l'ensemble des talents que vous avez à disposition.

  • Speaker #0

    Gérer les égaux, mais gérer aussi les autres, ceux qui n'ont pas assez d'égaux. Si, les talents, ils l'ont, ils en ont tous.

  • Speaker #1

    Des talents différents.

  • Speaker #0

    Oui, pas assez d'égo, pas assez de charisme. Pour des jeunes, c'est compliqué, mais un 6 et un 8 dans le foot, ils ont moins de personnalité, moins de charisme, en théorie, que le 10 ou le 9. Et d'ailleurs, les ballons d'or, c'est toujours des 9 ou des 10, vu que ce ne sont pas des arrières ou des gardiens.

  • Speaker #1

    Mordric, au réel, il a tordu un peu le coup parce qu'il était plutôt au milieu de terre. Maudric ? Ah, Maudric, oui, des Jus, voilà, mais c'est plutôt effectivement des 9 et des 10 comme tu dis. Alors, un autre sujet qu'on a décidé d'aborder, c'est la gestion de la pression, des crises, un enjeu clé aussi pour les dirigeants, alors des crises dans les entreprises, il y en a toujours eu, dans le sport, il y en a toujours aussi, il y a des clubs ou des équipes qui sont plus sujettes à ça que d'autres, on ne va pas citer de nom, mais voilà, il y a des crises permanentes dans certains clubs et alors que... certains clubs gèrent ça pas trop mal, on va dire ça. Et la question, c'est comment on peut s'inspirer du sport, parce que la gestion de crise, au sens large, c'est on vient de perdre, pendant quatre mois, on perd tous les matchs, et voilà. Qu'est-ce qu'on va pouvoir, encore une fois, rapporter dans l'entreprise et dans l'inspiration dans le sport ? Alors, la crise,

  • Speaker #0

    toujours pareil, c'est toujours ces échanges réciproques. Moi, quand j'ai été le premier expatrié pour Danone en Argentine, dans tous les pays où on a été, l'une des premières formations, C'est justement la gestion de crise. Donc on met en place une cellule de crise et on forme la cellule de crise à la gestion de crise. En espérant une chose, c'est qu'elle n'arrive jamais. Mais si par hasard elle arrive, et elle arrive inévitablement, un jour ou l'autre, soit une crise alimentaire par exemple, là on a eu un problème nous parce que les personnes qui avaient lavé les palettes l'avaient fait avec un produit chimique qui remontait dans les produits. Bref. Des choses comme ça, il faut le prévoir. Donc j'ai transféré dans l'équipe de France et on a fait ensemble un guide de crise. Bon, alors, entre nous, on ne peut pas tout prévoir. Là, nous, on a fait du brainstorming. On se disait, qu'est-ce qui se passe si notre bus qui nous emmène de l'hôtel au stade renverse un gamin ? Qu'est-ce qui se passe si le motard tombe ? Qu'est-ce qui se passe si on va à Tignes, on fait venir les femmes et les enfants ? Il y a des menaces d'enlèvement des enfants de Zidane. On avait prévu un peu de brainstorming, tout ça. Mais il y a une chose qu'on n'avait jamais prévue, c'est une grève de joueurs. On nous disait ça,

  • Speaker #1

    mais ça n'est jamais arrivé. Ça, ça n'est jamais arrivé. C'est incroyable. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Mais bon,

  • Speaker #1

    c'est la vie, on essaie de tout prévoir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans mon bouquin, je fais une comparaison, c'est une double comparaison d'ailleurs, entre la négociation sociale et la négociation commerciale, peut-être qu'on pourrait y revenir, mais aussi entre un conflit, j'ai connu des conflits évidemment chez Renault et Danone, il y a des conflits avec la CGT Leader et des conflits dans le monde du sport. Par exemple, là, ce conflit d'Afrique du Sud, Il y a des leaders sur place, il y a des intervenants extérieurs qu'on ne connaît pas, qu'on a influencé. Et puis moi, dans beaucoup de grèves, j'ai des délégués de mon secteur d'activité, quand j'étais en production par exemple, qui me disaient, on est un peu obligé, c'est le central qui nous demande de faire, on ne fera pas trop de dégâts, etc. C'est-à-dire qu'ils étaient obligés. Leur mandant leur disait de faire grève. Et ils le faisaient. Ou des salariés même qui lui disaient, notre délégué CGT veut, pour ne pas me fâcher avec tout le monde, je suis.

  • Speaker #1

    Mais je ne suis pas trop d'accord. Je suis caboté.

  • Speaker #0

    C'est pareil. Là aussi, il y a beaucoup de choses qui se jouent. À la fois dans le positif, pour faire des choses bien, mais aussi, c'est les limites du groupe. Une équipe qui s'entend bien, elle peut faire des choses formidables, mais elle peut faire des conneries aussi, avec des leaders un peu toxiques, voire des gens de l'extérieur qui influencent ces leaders toxiques.

  • Speaker #1

    C'est mieux la spirale positive qui emmène vers le haut, mais malheureusement, les spirales partent au sol et vers le bas, parfois, avec des leaders.

  • Speaker #0

    Pour répondre bien à ta question, la crise est permanente, dans l'entreprise comme dans le sport, ou la pré-crise en tout cas. Et moi, ma recommandation, c'est de se former. Et c'est ce que je fais d'ailleurs. Je fais à la fois dans l'entreprise et dans le sport, je continue à mettre en place des formations à la gestion de crise ou à la gestion de conflit.

  • Speaker #1

    Et donc, si je comprends bien, c'est aussi de prévoir un maximum de situations dramatiques ou de crises qui peuvent se passer. Et puis,

  • Speaker #0

    il y a une méthode après. Il y a une méthode. Quels sont mes alliés ? Quels sont mes ennemis ? Sur quel levier je peux jouer ? Est-ce que le temps va jouer pour moi ou au contraire, il faut aller vite ? Il y a une méthode de réflexion à propos d'une pré-crise ou d'une crise.

  • Speaker #1

    Surtout dans le monde dans lequel on vit, où il se passe le moindre petit événement, il est tout de suite sur la toile, sur les réseaux sociaux, etc.

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