undefined cover
undefined cover
Chapitre 6 : Jojoko cover
Chapitre 6 : Jojoko cover
Les Aventures de Moustache Malloré

Chapitre 6 : Jojoko

Chapitre 6 : Jojoko

14min |07/07/2025|

12

Play
undefined cover
undefined cover
Chapitre 6 : Jojoko cover
Chapitre 6 : Jojoko cover
Les Aventures de Moustache Malloré

Chapitre 6 : Jojoko

Chapitre 6 : Jojoko

14min |07/07/2025|

12

Play

Description


Que feriez-vous si vous étiez témoin d'une arnaque ?

Dans cet épisode captivant des Les Aventures de Moustache Malloré, Mademoiselle M nous entraîne dans une histoire palpitante où Mike et Jojoko se retrouvent face à un vendeur peu scrupuleux. Ce podcast pour enfants met en lumière l'importance de la solidarité et de l'amitié au sein de notre famille, qu'elle soit humaine ou animale.

Notre héros, Moustache, nous raconte comment Mike, un ancien chat de gouttière ayant miraculeusement échappé à une mort certaine, observe avec inquiétude un représentant de produits cosmétiques tenter de duper Jojoko, une vieille dame au grand cœur. Ce vendeur utilise des techniques de manipulation sournoises pour convaincre Jojoko d'acheter des produits inutiles, exploitant ainsi sa vulnérabilité.

Mike, témoin de cette scène révoltante, ressent une colère profonde et de la pitié pour Jojoko. Face à cette injustice, son sang ne fait qu'un tour ! En parvenant à faire fuir le vendeur, il démontre que la véritable famille se construit dès lors que l'on sait prendre soin les uns des autres. Ce récit, riche en humour et en émotions, nous rappelle que même dans les moments difficiles, l'amitié et la solidarité peuvent triompher.

Moustache réalise ainsi qu'en prenant soin des Malloré, il s'intègrera pleinement dans leur foyer.

Ce podcast familial est une véritable invitation à écouter des histoires qui touchent le cœur, tout en divertissant les jeunes auditeurs. Que vous soyez un amoureux des chats, des chiens ou de la littérature jeunesse, cet épisode est fait pour vous !

Ne manquez pas cette aventure pleine de rebondissements et d'enseignements précieux sur la vie, l'amour et l'amitié.

Rejoignez-nous dans cette série audio et découvrez pourquoi Moustache Malloré est devenu un héros incontournable du roman adapté pour enfants.

Écoutez, riez et apprenez avec nous dans ce podcast littéraire qui saura captiver l'imagination des petits et des grands !


Cette série de romans jeunesse compte actuellement trois tomes.

Les deux premiers, L'Esprit de famille et Un manoir en héritage, ont été tous deux édités aux éditions Mercileslivres en 2021 et 2022. Cependant, victimes de leur succès, ils sont actuellement épuisés...

Le troisième volet de la saga, intitulé Le Secret de Belleville, a fait l'objet d'une édition en auto-édition sur la plate-forme L'Ecritoire.

Pour toute proposition littéraire honorable, n'hésitez pas à contacter l'autrice : mademoisellemautrice@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Aventures de Moustache Malloré. Une histoire originale, écrite et mise en voix par Mademoiselle M. Tome 1. L'Esprit de famille. Pour profiter au mieux de ce podcast, je te donne quelques conseils. Une bonne écoute implique bien plus qu'entendre simplement les mots qui vont suivre. Il s'agit de comprendre une histoire, de ressentir des émotions. Pour cela, tu dois être bien détendu. Écoute ta respiration, essaye de la faire légèrement ralentir. Visualise les mouvements de ta cage thoracique dans ton esprit. Ensuite, laisse-toi tout doucement glisser dans cet univers imaginaire créé pour toi. Je te souhaite à présent une très belle écoute en compagnie de Moustache, de Mike et de Jojoko. Chapitre 6 : Jojoko - Qu’est-ce qu’il avait de bizarre ? m’étonnai-je, curieux. - Il était louche, c’est tout. Je dressai le museau : - Louche ? Venant d’un borgne, c'était plutôt drôle ! Je me retins néanmoins de rire : Mike affichait un air sérieux... Et je ne voulais pas prendre le risque de le vexer. Le sujet avait l’air sensible. - Je ne sais pas comment l’expliquer... Il avait un sourire à mille dents accroché au visage qui m’a semblé faux. D’instinct, j’ai su qu’il préparait un mauvais coup. Il marqua une pause. - Alors, plutôt que de partir, eh ben j’ai préféré me rapprocher et écouter ce qu’il disait. Mike se posta à la fenêtre et, discrètement, il les espionna. L’homme insistait – un peu trop lourdement à son goût - pour vendre à Jojoko une gamme de cosmétiques dont les vertus purifiantes étaient soi-disant spectaculaires. Mike se fit aussitôt la réflexion qu’il avait eu raison de se méfier... Cet homme en faisait un peu trop pour être sincère : il en déduisit que ses intentions étaient sûrement loin d’être charitables. Mike observa la façon décontractée avec laquelle le représentant s'installait sur une des chaises de la cuisine, comme s’il était chez lui. C'est alors qu'il entendit ce dernier dérouler un à un la liste de ses arguments de vente, marquant une pause de temps à autre pour siroter une gorgée de café. La vieille dame lui avait poliment offert une tasse et le vendeur faisait exprès de boire tout doucement, en prenant bien son temps. - Je me doutais qu’il allait lui jouer un sale tour... J’ai le flair pour ces types-là. Très vite, Jojoko ne parvint plus à s’en dépêtrer : le représentant, coriace, avait réponse à tout. Il lui suggérait même de souscrire un abonnement mensuel, afin d’être directement livrée par le service postal ! - Grâce à cet avantage unique, que nous n’offrons qu’à notre clientèle privilégiée - et vous avez de la chance, Madame, d’en faire partie - vous n’aurez même plus à vous déplacer ! N’est-ce pas une nouvelle formidable ? - Mais enfin... Je n’ai pas besoin de toutes ces crèmes, objectait-elle, désespérée. - Vous êtes une femme coquette, cela se voit tout de suite, la flatta-il d’une voix mielleuse. Croyez-moi, ces produits-là sont révolutionnaires ! Vous sentirez immédiatement la différence sur votre peau, et ce, dès la première application ! Bien entendu, les produits dont il vantait les mérites n’étaient autres que des invendus de magasins discount. - Monsieur... Regardez par exemple, celle-ci : c’est un masque contre l’acné… A mon âge, je me demande bien ce que j'en ferais... - Généreuse comme vous êtes, vous n’aurez qu’à l’offrir à l’un de vos petits-enfants, répondit le représentant, imperturbable. Un voile gris passa devant les yeux de la vieille dame. - Malheureusement, c’est impossible... Vous savez, je n’ai pas de famille. Le représentant fit mine de compatir : - Ah… C’est triste, en effet... Avant de rebondir, sur un ton presque guilleret : - Mais vous avez des amis, qui n’en a pas ? Vous ne me ferez pas croire qu’il n’y a aucun adolescent boutonneux dans votre entourage ! Allons donc, je suis sûr qu’en cherchant bien, vous trouverez un petit jeune qui se débat dans les affres de l’âge ingrat… Ce dernier ne pourra que se montrer reconnaissant, croyez-moi ! D’où il se trouvait, Mike ne perdait rien de la scène grotesque qui se jouait sous ses yeux. Il regardait Jojoko farfouiller nerveusement dans le panier d’échantillons, et commençait sérieusement à bouillir. Il sentit son ventre se tordre de pitié et de colère mêlées tandis que la vieille dame ajustait d’une main tremblante les demi-lunes de sa paire de lunettes… Ses verres, en plus d’être rayés, ne semblaient plus du tout adaptés à sa vue, ce qui qui la rendait encore plus vulnérable à ses yeux. - D’accord pour celle-ci, continua-t-elle, peu convaincue, mais que ferais-je d’un… « au-to-bron-zant » ? balbutia-elle en déchiffrant maladroitement l'inscription collée sur le tube. Selon toute vraisemblance, ce devait être la première fois qu'elle prononçait ce mot. - Ne vous y trompez pas, cette crème est le produit-phare de la gamme ! Elle vous donnera un teint hâlé, dit-il, étouffant un petit rire, à faire pâlir d’envie vos amies du club de bridge. Jojoko semblait moyennement goûter la plaisanterie,. Les sourcils de la vieille dame, lassée, s’affaissèrent juste après. - Vous passerez pour une des retraitées les plus chanceuses du quartier ! Celle qui peut s’offrir des vacances toute l’année ! Visiblement, il semblait très satisfait de sa nouvelle parade. De son côté, Mike vit à nouveau Jojoko souffler. Une terrible colère monta en lui. Elle tambourinait dans ses veines si violemment, qu’il s’étonna même d’avoir réussi à la contenir jusque-là ! En effet, Jojoko n’était inscrite à aucun club, ne partait jamais en vacances et n'avait aucune véritable ami, Mike le savait. Elle entretenait des relations courtoises avec les voisins du quartier, mais de là à ce qu’elle les considère comme des amis... A cet instant précis, Mike vit subitement Jojoko flancher. L’instant d’après, la vieille dame n’eut plus le moindre courage de tenir tête au représentant... Elle n’espérait qu’une chose : qu’il s’en aille, et, de préférence, le plus vite possible. Ces signes de reddition n’échappèrent pas à son interlocuteur. A sa mine réjouie, Mike supposa qu’il se félicitait d’avoir déniché une proie aussi facile pour refourguer ses abonnements. Cette nouvelle souscription lui générerait une grasse commission et, qui sait, peut-être même qu'il décrocherait la prime du meilleur vendeur à domicile du mois... Il voyait déjà son portrait s’afficher en grand sur le site web de l’entreprise ! Mike, l’œil révulsé, écouta Jojoko protester une dernière fois, d’une voix désespérée : - Elles coûtent un prix faramineux... Je n’ai pas les moyens, je suis vraiment désolée... - Je vous comprends Madame… Heureusement, j’ai LA solution ! s’écria-t-il à nouveau d’un ton victorieux. Mike sentait l’estocade finale se préparer. - Nous offrons des facilités de paiement, Madame, en trois, cinq ou dix fois ! Et ceci, évidemment, sans aucun frais additionnels ! Les yeux du représentant brillaient d’un éclat presque diabolique : - Oh mais ne me remerciez pas c'est tout naturel. Vous voyez, nous savons ménager nos clients…, déclara-t-il au moment même où un bulletin d’adhésion et un stylo tout neuf se matérialisaient sur la table, comme par magie. Tenez, dit-il en les lui tendant, vous n’avez plus qu’à signer dans le cadre en bas et après, promis, je vous laisse tranquille… Pour Mike, c’en était trop ! Il bondit dans la cuisine et se mit furieusement à grogner, feulant méchamment en direction du vendeur, le menaçant de son œil borgne, le poil hérissé de colère ! Sa queue, quant à elle, avait quasiment triplé de volume ! L’autre, surpris, eut aussitôt peine à déglutir, et pour cause… le représentant étrangla un cri de peur à la vue de l'animal en furie ! - Il est à vous ce chat ? articula l’escroc en opérant un rapide mouvement de recul. - Qu’est-ce qu’il lui prend ? - Euh… Eh bien…, balbutia Jojoko qui ne savait quoi répondre. Ce dernier leva l’index en direction de Mike, le repliant presque aussitôt de peur qu’il ne le lui morde. - Regardez… il bave ! dit-il, les yeux grands ouverts. Une soudaine panique s’empara du représentant. - Il ne faudrait pas qu'il ait la rage !!! Mike continuait de fixer le représentant avec un regard menaçant, plus noir que ne l’était sa fourrure électrique. Son œil encore valide jetait des éclairs en direction de l’homme, ce dernier ne parvenait plus à dissimuler la peur panique qu'il éprouvait… Son visage, saisi d’effroi, était plus pâle que la mort. - Bon, déclara-t-il soudain, reculant encore à la hâte, je crois qu’il serait plus raisonnable que je vous laisse réfléchir... Ce n’était plus qu’une question de temps. D’un instant à l’autre, Mike lui sauterait à la gorge, il n'avait plus le moindre doute à ce sujet ! L’homme fit glisser le document sur la table avant de reculer à nouveau prudemment, empoignant son attaché-case avant de tourner les talons vers la sortie ! L’instant d’après, il détalait sans demander son reste laissant la porte claquer bruyamment derrière lui ! - Eh bien... On dirait que je te dois une fière chandelle ! lança Jojoko en direction de Mike tout en regardant par la fenêtre l'escroc s’engouffrer dans sa voiture avec une précipitation qu'elle ne lui aurait jamais soupçonnée. Pour toute réponse, Mike s’approcha et se frotta à ses bas de contention, en ronronnant de satisfaction. - Mais... je te reconnais ! C'est toi que j'ai trouvé à la déchetterie, n'est-ce pas ? Il confirma d’un miaulement bref. Elle sourit. - Ça te dirait de boire un peu de lait ? lui demanda-t-elle de sa voix douce. Subitement, elle tourna la tête et se mit à taper nerveusement dans ses mains : - Chuuuut ! s’exclama-t-elle, agacée. Mike marqua un temps d'arrêt, perplexe, se demandant ce qu’il lui prenait tout à coup. Chuut, mais... Taisez-vous... Ces orchidées, alors ! Mais... Qu’est-ce qu'elles chantent faux, tu ne trouves pas ? Mike dévisagea Jojoko quelques instants, avant de se rappeler qu’il l’avait déjà vue agir ainsi. Jojoko fit un effort pour se concentrer avant de reprendre là où elle en était, l’air de rien : - Ne bouge pas... Il doit bien me rester quelque chose au frigo. A partir de ce jour-là, Mike et Jojoko ne s’étaient plus quittés. Quand Mike eut fini de me raconter cette histoire, il adopta une voix aux accents devenus très sages : - Tu vois Moustache, c’est ça, la clé, pour s’intégrer... Je le regardai bêtement, ignorant où il voulait en venir. - Pourquoi crois-tu que je t’ai raconté cette histoire, boy scout ? Mon expression, figée, ne lui donna d’autre choix que de continuer : - En vérité, dans un foyer, il n’y a pas de secret... Pour trouver sa place, il faut prendre soin les uns des autres… Pour que les Malloré prennent soin de moi, il fallait donc également que je prenne soin d’eux ? Mais... Ce n’était pas marqué dans le contrat, ça ! - Ils t'ont adopté… Maintenant, tu dois veiller sur eux aussi longtemps qu'ils veilleront sur toi. En rentrant chez moi, j’observai trois jours de bouderie, pour la forme, avant de mettre ses conseils en pratique. Je me mis alors à passer la majeure partie de mon temps auprès des Malloré : je les écoutais, les accompagnais partout où ils allaient. Je m’empressais de les cajoler quand ils rentraient de leur journée, fatigués. Et c’est ainsi que, comme Mike me l’avait annoncé, je fus peu à peu considéré comme un membre de la famille à part entière. C'est également grâce à cela que, très vite, je sus que Mike deviendrait mon meilleur ami.

Description


Que feriez-vous si vous étiez témoin d'une arnaque ?

Dans cet épisode captivant des Les Aventures de Moustache Malloré, Mademoiselle M nous entraîne dans une histoire palpitante où Mike et Jojoko se retrouvent face à un vendeur peu scrupuleux. Ce podcast pour enfants met en lumière l'importance de la solidarité et de l'amitié au sein de notre famille, qu'elle soit humaine ou animale.

Notre héros, Moustache, nous raconte comment Mike, un ancien chat de gouttière ayant miraculeusement échappé à une mort certaine, observe avec inquiétude un représentant de produits cosmétiques tenter de duper Jojoko, une vieille dame au grand cœur. Ce vendeur utilise des techniques de manipulation sournoises pour convaincre Jojoko d'acheter des produits inutiles, exploitant ainsi sa vulnérabilité.

Mike, témoin de cette scène révoltante, ressent une colère profonde et de la pitié pour Jojoko. Face à cette injustice, son sang ne fait qu'un tour ! En parvenant à faire fuir le vendeur, il démontre que la véritable famille se construit dès lors que l'on sait prendre soin les uns des autres. Ce récit, riche en humour et en émotions, nous rappelle que même dans les moments difficiles, l'amitié et la solidarité peuvent triompher.

Moustache réalise ainsi qu'en prenant soin des Malloré, il s'intègrera pleinement dans leur foyer.

Ce podcast familial est une véritable invitation à écouter des histoires qui touchent le cœur, tout en divertissant les jeunes auditeurs. Que vous soyez un amoureux des chats, des chiens ou de la littérature jeunesse, cet épisode est fait pour vous !

Ne manquez pas cette aventure pleine de rebondissements et d'enseignements précieux sur la vie, l'amour et l'amitié.

Rejoignez-nous dans cette série audio et découvrez pourquoi Moustache Malloré est devenu un héros incontournable du roman adapté pour enfants.

Écoutez, riez et apprenez avec nous dans ce podcast littéraire qui saura captiver l'imagination des petits et des grands !


Cette série de romans jeunesse compte actuellement trois tomes.

Les deux premiers, L'Esprit de famille et Un manoir en héritage, ont été tous deux édités aux éditions Mercileslivres en 2021 et 2022. Cependant, victimes de leur succès, ils sont actuellement épuisés...

Le troisième volet de la saga, intitulé Le Secret de Belleville, a fait l'objet d'une édition en auto-édition sur la plate-forme L'Ecritoire.

Pour toute proposition littéraire honorable, n'hésitez pas à contacter l'autrice : mademoisellemautrice@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Aventures de Moustache Malloré. Une histoire originale, écrite et mise en voix par Mademoiselle M. Tome 1. L'Esprit de famille. Pour profiter au mieux de ce podcast, je te donne quelques conseils. Une bonne écoute implique bien plus qu'entendre simplement les mots qui vont suivre. Il s'agit de comprendre une histoire, de ressentir des émotions. Pour cela, tu dois être bien détendu. Écoute ta respiration, essaye de la faire légèrement ralentir. Visualise les mouvements de ta cage thoracique dans ton esprit. Ensuite, laisse-toi tout doucement glisser dans cet univers imaginaire créé pour toi. Je te souhaite à présent une très belle écoute en compagnie de Moustache, de Mike et de Jojoko. Chapitre 6 : Jojoko - Qu’est-ce qu’il avait de bizarre ? m’étonnai-je, curieux. - Il était louche, c’est tout. Je dressai le museau : - Louche ? Venant d’un borgne, c'était plutôt drôle ! Je me retins néanmoins de rire : Mike affichait un air sérieux... Et je ne voulais pas prendre le risque de le vexer. Le sujet avait l’air sensible. - Je ne sais pas comment l’expliquer... Il avait un sourire à mille dents accroché au visage qui m’a semblé faux. D’instinct, j’ai su qu’il préparait un mauvais coup. Il marqua une pause. - Alors, plutôt que de partir, eh ben j’ai préféré me rapprocher et écouter ce qu’il disait. Mike se posta à la fenêtre et, discrètement, il les espionna. L’homme insistait – un peu trop lourdement à son goût - pour vendre à Jojoko une gamme de cosmétiques dont les vertus purifiantes étaient soi-disant spectaculaires. Mike se fit aussitôt la réflexion qu’il avait eu raison de se méfier... Cet homme en faisait un peu trop pour être sincère : il en déduisit que ses intentions étaient sûrement loin d’être charitables. Mike observa la façon décontractée avec laquelle le représentant s'installait sur une des chaises de la cuisine, comme s’il était chez lui. C'est alors qu'il entendit ce dernier dérouler un à un la liste de ses arguments de vente, marquant une pause de temps à autre pour siroter une gorgée de café. La vieille dame lui avait poliment offert une tasse et le vendeur faisait exprès de boire tout doucement, en prenant bien son temps. - Je me doutais qu’il allait lui jouer un sale tour... J’ai le flair pour ces types-là. Très vite, Jojoko ne parvint plus à s’en dépêtrer : le représentant, coriace, avait réponse à tout. Il lui suggérait même de souscrire un abonnement mensuel, afin d’être directement livrée par le service postal ! - Grâce à cet avantage unique, que nous n’offrons qu’à notre clientèle privilégiée - et vous avez de la chance, Madame, d’en faire partie - vous n’aurez même plus à vous déplacer ! N’est-ce pas une nouvelle formidable ? - Mais enfin... Je n’ai pas besoin de toutes ces crèmes, objectait-elle, désespérée. - Vous êtes une femme coquette, cela se voit tout de suite, la flatta-il d’une voix mielleuse. Croyez-moi, ces produits-là sont révolutionnaires ! Vous sentirez immédiatement la différence sur votre peau, et ce, dès la première application ! Bien entendu, les produits dont il vantait les mérites n’étaient autres que des invendus de magasins discount. - Monsieur... Regardez par exemple, celle-ci : c’est un masque contre l’acné… A mon âge, je me demande bien ce que j'en ferais... - Généreuse comme vous êtes, vous n’aurez qu’à l’offrir à l’un de vos petits-enfants, répondit le représentant, imperturbable. Un voile gris passa devant les yeux de la vieille dame. - Malheureusement, c’est impossible... Vous savez, je n’ai pas de famille. Le représentant fit mine de compatir : - Ah… C’est triste, en effet... Avant de rebondir, sur un ton presque guilleret : - Mais vous avez des amis, qui n’en a pas ? Vous ne me ferez pas croire qu’il n’y a aucun adolescent boutonneux dans votre entourage ! Allons donc, je suis sûr qu’en cherchant bien, vous trouverez un petit jeune qui se débat dans les affres de l’âge ingrat… Ce dernier ne pourra que se montrer reconnaissant, croyez-moi ! D’où il se trouvait, Mike ne perdait rien de la scène grotesque qui se jouait sous ses yeux. Il regardait Jojoko farfouiller nerveusement dans le panier d’échantillons, et commençait sérieusement à bouillir. Il sentit son ventre se tordre de pitié et de colère mêlées tandis que la vieille dame ajustait d’une main tremblante les demi-lunes de sa paire de lunettes… Ses verres, en plus d’être rayés, ne semblaient plus du tout adaptés à sa vue, ce qui qui la rendait encore plus vulnérable à ses yeux. - D’accord pour celle-ci, continua-t-elle, peu convaincue, mais que ferais-je d’un… « au-to-bron-zant » ? balbutia-elle en déchiffrant maladroitement l'inscription collée sur le tube. Selon toute vraisemblance, ce devait être la première fois qu'elle prononçait ce mot. - Ne vous y trompez pas, cette crème est le produit-phare de la gamme ! Elle vous donnera un teint hâlé, dit-il, étouffant un petit rire, à faire pâlir d’envie vos amies du club de bridge. Jojoko semblait moyennement goûter la plaisanterie,. Les sourcils de la vieille dame, lassée, s’affaissèrent juste après. - Vous passerez pour une des retraitées les plus chanceuses du quartier ! Celle qui peut s’offrir des vacances toute l’année ! Visiblement, il semblait très satisfait de sa nouvelle parade. De son côté, Mike vit à nouveau Jojoko souffler. Une terrible colère monta en lui. Elle tambourinait dans ses veines si violemment, qu’il s’étonna même d’avoir réussi à la contenir jusque-là ! En effet, Jojoko n’était inscrite à aucun club, ne partait jamais en vacances et n'avait aucune véritable ami, Mike le savait. Elle entretenait des relations courtoises avec les voisins du quartier, mais de là à ce qu’elle les considère comme des amis... A cet instant précis, Mike vit subitement Jojoko flancher. L’instant d’après, la vieille dame n’eut plus le moindre courage de tenir tête au représentant... Elle n’espérait qu’une chose : qu’il s’en aille, et, de préférence, le plus vite possible. Ces signes de reddition n’échappèrent pas à son interlocuteur. A sa mine réjouie, Mike supposa qu’il se félicitait d’avoir déniché une proie aussi facile pour refourguer ses abonnements. Cette nouvelle souscription lui générerait une grasse commission et, qui sait, peut-être même qu'il décrocherait la prime du meilleur vendeur à domicile du mois... Il voyait déjà son portrait s’afficher en grand sur le site web de l’entreprise ! Mike, l’œil révulsé, écouta Jojoko protester une dernière fois, d’une voix désespérée : - Elles coûtent un prix faramineux... Je n’ai pas les moyens, je suis vraiment désolée... - Je vous comprends Madame… Heureusement, j’ai LA solution ! s’écria-t-il à nouveau d’un ton victorieux. Mike sentait l’estocade finale se préparer. - Nous offrons des facilités de paiement, Madame, en trois, cinq ou dix fois ! Et ceci, évidemment, sans aucun frais additionnels ! Les yeux du représentant brillaient d’un éclat presque diabolique : - Oh mais ne me remerciez pas c'est tout naturel. Vous voyez, nous savons ménager nos clients…, déclara-t-il au moment même où un bulletin d’adhésion et un stylo tout neuf se matérialisaient sur la table, comme par magie. Tenez, dit-il en les lui tendant, vous n’avez plus qu’à signer dans le cadre en bas et après, promis, je vous laisse tranquille… Pour Mike, c’en était trop ! Il bondit dans la cuisine et se mit furieusement à grogner, feulant méchamment en direction du vendeur, le menaçant de son œil borgne, le poil hérissé de colère ! Sa queue, quant à elle, avait quasiment triplé de volume ! L’autre, surpris, eut aussitôt peine à déglutir, et pour cause… le représentant étrangla un cri de peur à la vue de l'animal en furie ! - Il est à vous ce chat ? articula l’escroc en opérant un rapide mouvement de recul. - Qu’est-ce qu’il lui prend ? - Euh… Eh bien…, balbutia Jojoko qui ne savait quoi répondre. Ce dernier leva l’index en direction de Mike, le repliant presque aussitôt de peur qu’il ne le lui morde. - Regardez… il bave ! dit-il, les yeux grands ouverts. Une soudaine panique s’empara du représentant. - Il ne faudrait pas qu'il ait la rage !!! Mike continuait de fixer le représentant avec un regard menaçant, plus noir que ne l’était sa fourrure électrique. Son œil encore valide jetait des éclairs en direction de l’homme, ce dernier ne parvenait plus à dissimuler la peur panique qu'il éprouvait… Son visage, saisi d’effroi, était plus pâle que la mort. - Bon, déclara-t-il soudain, reculant encore à la hâte, je crois qu’il serait plus raisonnable que je vous laisse réfléchir... Ce n’était plus qu’une question de temps. D’un instant à l’autre, Mike lui sauterait à la gorge, il n'avait plus le moindre doute à ce sujet ! L’homme fit glisser le document sur la table avant de reculer à nouveau prudemment, empoignant son attaché-case avant de tourner les talons vers la sortie ! L’instant d’après, il détalait sans demander son reste laissant la porte claquer bruyamment derrière lui ! - Eh bien... On dirait que je te dois une fière chandelle ! lança Jojoko en direction de Mike tout en regardant par la fenêtre l'escroc s’engouffrer dans sa voiture avec une précipitation qu'elle ne lui aurait jamais soupçonnée. Pour toute réponse, Mike s’approcha et se frotta à ses bas de contention, en ronronnant de satisfaction. - Mais... je te reconnais ! C'est toi que j'ai trouvé à la déchetterie, n'est-ce pas ? Il confirma d’un miaulement bref. Elle sourit. - Ça te dirait de boire un peu de lait ? lui demanda-t-elle de sa voix douce. Subitement, elle tourna la tête et se mit à taper nerveusement dans ses mains : - Chuuuut ! s’exclama-t-elle, agacée. Mike marqua un temps d'arrêt, perplexe, se demandant ce qu’il lui prenait tout à coup. Chuut, mais... Taisez-vous... Ces orchidées, alors ! Mais... Qu’est-ce qu'elles chantent faux, tu ne trouves pas ? Mike dévisagea Jojoko quelques instants, avant de se rappeler qu’il l’avait déjà vue agir ainsi. Jojoko fit un effort pour se concentrer avant de reprendre là où elle en était, l’air de rien : - Ne bouge pas... Il doit bien me rester quelque chose au frigo. A partir de ce jour-là, Mike et Jojoko ne s’étaient plus quittés. Quand Mike eut fini de me raconter cette histoire, il adopta une voix aux accents devenus très sages : - Tu vois Moustache, c’est ça, la clé, pour s’intégrer... Je le regardai bêtement, ignorant où il voulait en venir. - Pourquoi crois-tu que je t’ai raconté cette histoire, boy scout ? Mon expression, figée, ne lui donna d’autre choix que de continuer : - En vérité, dans un foyer, il n’y a pas de secret... Pour trouver sa place, il faut prendre soin les uns des autres… Pour que les Malloré prennent soin de moi, il fallait donc également que je prenne soin d’eux ? Mais... Ce n’était pas marqué dans le contrat, ça ! - Ils t'ont adopté… Maintenant, tu dois veiller sur eux aussi longtemps qu'ils veilleront sur toi. En rentrant chez moi, j’observai trois jours de bouderie, pour la forme, avant de mettre ses conseils en pratique. Je me mis alors à passer la majeure partie de mon temps auprès des Malloré : je les écoutais, les accompagnais partout où ils allaient. Je m’empressais de les cajoler quand ils rentraient de leur journée, fatigués. Et c’est ainsi que, comme Mike me l’avait annoncé, je fus peu à peu considéré comme un membre de la famille à part entière. C'est également grâce à cela que, très vite, je sus que Mike deviendrait mon meilleur ami.

Share

Embed

You may also like

Description


Que feriez-vous si vous étiez témoin d'une arnaque ?

Dans cet épisode captivant des Les Aventures de Moustache Malloré, Mademoiselle M nous entraîne dans une histoire palpitante où Mike et Jojoko se retrouvent face à un vendeur peu scrupuleux. Ce podcast pour enfants met en lumière l'importance de la solidarité et de l'amitié au sein de notre famille, qu'elle soit humaine ou animale.

Notre héros, Moustache, nous raconte comment Mike, un ancien chat de gouttière ayant miraculeusement échappé à une mort certaine, observe avec inquiétude un représentant de produits cosmétiques tenter de duper Jojoko, une vieille dame au grand cœur. Ce vendeur utilise des techniques de manipulation sournoises pour convaincre Jojoko d'acheter des produits inutiles, exploitant ainsi sa vulnérabilité.

Mike, témoin de cette scène révoltante, ressent une colère profonde et de la pitié pour Jojoko. Face à cette injustice, son sang ne fait qu'un tour ! En parvenant à faire fuir le vendeur, il démontre que la véritable famille se construit dès lors que l'on sait prendre soin les uns des autres. Ce récit, riche en humour et en émotions, nous rappelle que même dans les moments difficiles, l'amitié et la solidarité peuvent triompher.

Moustache réalise ainsi qu'en prenant soin des Malloré, il s'intègrera pleinement dans leur foyer.

Ce podcast familial est une véritable invitation à écouter des histoires qui touchent le cœur, tout en divertissant les jeunes auditeurs. Que vous soyez un amoureux des chats, des chiens ou de la littérature jeunesse, cet épisode est fait pour vous !

Ne manquez pas cette aventure pleine de rebondissements et d'enseignements précieux sur la vie, l'amour et l'amitié.

Rejoignez-nous dans cette série audio et découvrez pourquoi Moustache Malloré est devenu un héros incontournable du roman adapté pour enfants.

Écoutez, riez et apprenez avec nous dans ce podcast littéraire qui saura captiver l'imagination des petits et des grands !


Cette série de romans jeunesse compte actuellement trois tomes.

Les deux premiers, L'Esprit de famille et Un manoir en héritage, ont été tous deux édités aux éditions Mercileslivres en 2021 et 2022. Cependant, victimes de leur succès, ils sont actuellement épuisés...

Le troisième volet de la saga, intitulé Le Secret de Belleville, a fait l'objet d'une édition en auto-édition sur la plate-forme L'Ecritoire.

Pour toute proposition littéraire honorable, n'hésitez pas à contacter l'autrice : mademoisellemautrice@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Aventures de Moustache Malloré. Une histoire originale, écrite et mise en voix par Mademoiselle M. Tome 1. L'Esprit de famille. Pour profiter au mieux de ce podcast, je te donne quelques conseils. Une bonne écoute implique bien plus qu'entendre simplement les mots qui vont suivre. Il s'agit de comprendre une histoire, de ressentir des émotions. Pour cela, tu dois être bien détendu. Écoute ta respiration, essaye de la faire légèrement ralentir. Visualise les mouvements de ta cage thoracique dans ton esprit. Ensuite, laisse-toi tout doucement glisser dans cet univers imaginaire créé pour toi. Je te souhaite à présent une très belle écoute en compagnie de Moustache, de Mike et de Jojoko. Chapitre 6 : Jojoko - Qu’est-ce qu’il avait de bizarre ? m’étonnai-je, curieux. - Il était louche, c’est tout. Je dressai le museau : - Louche ? Venant d’un borgne, c'était plutôt drôle ! Je me retins néanmoins de rire : Mike affichait un air sérieux... Et je ne voulais pas prendre le risque de le vexer. Le sujet avait l’air sensible. - Je ne sais pas comment l’expliquer... Il avait un sourire à mille dents accroché au visage qui m’a semblé faux. D’instinct, j’ai su qu’il préparait un mauvais coup. Il marqua une pause. - Alors, plutôt que de partir, eh ben j’ai préféré me rapprocher et écouter ce qu’il disait. Mike se posta à la fenêtre et, discrètement, il les espionna. L’homme insistait – un peu trop lourdement à son goût - pour vendre à Jojoko une gamme de cosmétiques dont les vertus purifiantes étaient soi-disant spectaculaires. Mike se fit aussitôt la réflexion qu’il avait eu raison de se méfier... Cet homme en faisait un peu trop pour être sincère : il en déduisit que ses intentions étaient sûrement loin d’être charitables. Mike observa la façon décontractée avec laquelle le représentant s'installait sur une des chaises de la cuisine, comme s’il était chez lui. C'est alors qu'il entendit ce dernier dérouler un à un la liste de ses arguments de vente, marquant une pause de temps à autre pour siroter une gorgée de café. La vieille dame lui avait poliment offert une tasse et le vendeur faisait exprès de boire tout doucement, en prenant bien son temps. - Je me doutais qu’il allait lui jouer un sale tour... J’ai le flair pour ces types-là. Très vite, Jojoko ne parvint plus à s’en dépêtrer : le représentant, coriace, avait réponse à tout. Il lui suggérait même de souscrire un abonnement mensuel, afin d’être directement livrée par le service postal ! - Grâce à cet avantage unique, que nous n’offrons qu’à notre clientèle privilégiée - et vous avez de la chance, Madame, d’en faire partie - vous n’aurez même plus à vous déplacer ! N’est-ce pas une nouvelle formidable ? - Mais enfin... Je n’ai pas besoin de toutes ces crèmes, objectait-elle, désespérée. - Vous êtes une femme coquette, cela se voit tout de suite, la flatta-il d’une voix mielleuse. Croyez-moi, ces produits-là sont révolutionnaires ! Vous sentirez immédiatement la différence sur votre peau, et ce, dès la première application ! Bien entendu, les produits dont il vantait les mérites n’étaient autres que des invendus de magasins discount. - Monsieur... Regardez par exemple, celle-ci : c’est un masque contre l’acné… A mon âge, je me demande bien ce que j'en ferais... - Généreuse comme vous êtes, vous n’aurez qu’à l’offrir à l’un de vos petits-enfants, répondit le représentant, imperturbable. Un voile gris passa devant les yeux de la vieille dame. - Malheureusement, c’est impossible... Vous savez, je n’ai pas de famille. Le représentant fit mine de compatir : - Ah… C’est triste, en effet... Avant de rebondir, sur un ton presque guilleret : - Mais vous avez des amis, qui n’en a pas ? Vous ne me ferez pas croire qu’il n’y a aucun adolescent boutonneux dans votre entourage ! Allons donc, je suis sûr qu’en cherchant bien, vous trouverez un petit jeune qui se débat dans les affres de l’âge ingrat… Ce dernier ne pourra que se montrer reconnaissant, croyez-moi ! D’où il se trouvait, Mike ne perdait rien de la scène grotesque qui se jouait sous ses yeux. Il regardait Jojoko farfouiller nerveusement dans le panier d’échantillons, et commençait sérieusement à bouillir. Il sentit son ventre se tordre de pitié et de colère mêlées tandis que la vieille dame ajustait d’une main tremblante les demi-lunes de sa paire de lunettes… Ses verres, en plus d’être rayés, ne semblaient plus du tout adaptés à sa vue, ce qui qui la rendait encore plus vulnérable à ses yeux. - D’accord pour celle-ci, continua-t-elle, peu convaincue, mais que ferais-je d’un… « au-to-bron-zant » ? balbutia-elle en déchiffrant maladroitement l'inscription collée sur le tube. Selon toute vraisemblance, ce devait être la première fois qu'elle prononçait ce mot. - Ne vous y trompez pas, cette crème est le produit-phare de la gamme ! Elle vous donnera un teint hâlé, dit-il, étouffant un petit rire, à faire pâlir d’envie vos amies du club de bridge. Jojoko semblait moyennement goûter la plaisanterie,. Les sourcils de la vieille dame, lassée, s’affaissèrent juste après. - Vous passerez pour une des retraitées les plus chanceuses du quartier ! Celle qui peut s’offrir des vacances toute l’année ! Visiblement, il semblait très satisfait de sa nouvelle parade. De son côté, Mike vit à nouveau Jojoko souffler. Une terrible colère monta en lui. Elle tambourinait dans ses veines si violemment, qu’il s’étonna même d’avoir réussi à la contenir jusque-là ! En effet, Jojoko n’était inscrite à aucun club, ne partait jamais en vacances et n'avait aucune véritable ami, Mike le savait. Elle entretenait des relations courtoises avec les voisins du quartier, mais de là à ce qu’elle les considère comme des amis... A cet instant précis, Mike vit subitement Jojoko flancher. L’instant d’après, la vieille dame n’eut plus le moindre courage de tenir tête au représentant... Elle n’espérait qu’une chose : qu’il s’en aille, et, de préférence, le plus vite possible. Ces signes de reddition n’échappèrent pas à son interlocuteur. A sa mine réjouie, Mike supposa qu’il se félicitait d’avoir déniché une proie aussi facile pour refourguer ses abonnements. Cette nouvelle souscription lui générerait une grasse commission et, qui sait, peut-être même qu'il décrocherait la prime du meilleur vendeur à domicile du mois... Il voyait déjà son portrait s’afficher en grand sur le site web de l’entreprise ! Mike, l’œil révulsé, écouta Jojoko protester une dernière fois, d’une voix désespérée : - Elles coûtent un prix faramineux... Je n’ai pas les moyens, je suis vraiment désolée... - Je vous comprends Madame… Heureusement, j’ai LA solution ! s’écria-t-il à nouveau d’un ton victorieux. Mike sentait l’estocade finale se préparer. - Nous offrons des facilités de paiement, Madame, en trois, cinq ou dix fois ! Et ceci, évidemment, sans aucun frais additionnels ! Les yeux du représentant brillaient d’un éclat presque diabolique : - Oh mais ne me remerciez pas c'est tout naturel. Vous voyez, nous savons ménager nos clients…, déclara-t-il au moment même où un bulletin d’adhésion et un stylo tout neuf se matérialisaient sur la table, comme par magie. Tenez, dit-il en les lui tendant, vous n’avez plus qu’à signer dans le cadre en bas et après, promis, je vous laisse tranquille… Pour Mike, c’en était trop ! Il bondit dans la cuisine et se mit furieusement à grogner, feulant méchamment en direction du vendeur, le menaçant de son œil borgne, le poil hérissé de colère ! Sa queue, quant à elle, avait quasiment triplé de volume ! L’autre, surpris, eut aussitôt peine à déglutir, et pour cause… le représentant étrangla un cri de peur à la vue de l'animal en furie ! - Il est à vous ce chat ? articula l’escroc en opérant un rapide mouvement de recul. - Qu’est-ce qu’il lui prend ? - Euh… Eh bien…, balbutia Jojoko qui ne savait quoi répondre. Ce dernier leva l’index en direction de Mike, le repliant presque aussitôt de peur qu’il ne le lui morde. - Regardez… il bave ! dit-il, les yeux grands ouverts. Une soudaine panique s’empara du représentant. - Il ne faudrait pas qu'il ait la rage !!! Mike continuait de fixer le représentant avec un regard menaçant, plus noir que ne l’était sa fourrure électrique. Son œil encore valide jetait des éclairs en direction de l’homme, ce dernier ne parvenait plus à dissimuler la peur panique qu'il éprouvait… Son visage, saisi d’effroi, était plus pâle que la mort. - Bon, déclara-t-il soudain, reculant encore à la hâte, je crois qu’il serait plus raisonnable que je vous laisse réfléchir... Ce n’était plus qu’une question de temps. D’un instant à l’autre, Mike lui sauterait à la gorge, il n'avait plus le moindre doute à ce sujet ! L’homme fit glisser le document sur la table avant de reculer à nouveau prudemment, empoignant son attaché-case avant de tourner les talons vers la sortie ! L’instant d’après, il détalait sans demander son reste laissant la porte claquer bruyamment derrière lui ! - Eh bien... On dirait que je te dois une fière chandelle ! lança Jojoko en direction de Mike tout en regardant par la fenêtre l'escroc s’engouffrer dans sa voiture avec une précipitation qu'elle ne lui aurait jamais soupçonnée. Pour toute réponse, Mike s’approcha et se frotta à ses bas de contention, en ronronnant de satisfaction. - Mais... je te reconnais ! C'est toi que j'ai trouvé à la déchetterie, n'est-ce pas ? Il confirma d’un miaulement bref. Elle sourit. - Ça te dirait de boire un peu de lait ? lui demanda-t-elle de sa voix douce. Subitement, elle tourna la tête et se mit à taper nerveusement dans ses mains : - Chuuuut ! s’exclama-t-elle, agacée. Mike marqua un temps d'arrêt, perplexe, se demandant ce qu’il lui prenait tout à coup. Chuut, mais... Taisez-vous... Ces orchidées, alors ! Mais... Qu’est-ce qu'elles chantent faux, tu ne trouves pas ? Mike dévisagea Jojoko quelques instants, avant de se rappeler qu’il l’avait déjà vue agir ainsi. Jojoko fit un effort pour se concentrer avant de reprendre là où elle en était, l’air de rien : - Ne bouge pas... Il doit bien me rester quelque chose au frigo. A partir de ce jour-là, Mike et Jojoko ne s’étaient plus quittés. Quand Mike eut fini de me raconter cette histoire, il adopta une voix aux accents devenus très sages : - Tu vois Moustache, c’est ça, la clé, pour s’intégrer... Je le regardai bêtement, ignorant où il voulait en venir. - Pourquoi crois-tu que je t’ai raconté cette histoire, boy scout ? Mon expression, figée, ne lui donna d’autre choix que de continuer : - En vérité, dans un foyer, il n’y a pas de secret... Pour trouver sa place, il faut prendre soin les uns des autres… Pour que les Malloré prennent soin de moi, il fallait donc également que je prenne soin d’eux ? Mais... Ce n’était pas marqué dans le contrat, ça ! - Ils t'ont adopté… Maintenant, tu dois veiller sur eux aussi longtemps qu'ils veilleront sur toi. En rentrant chez moi, j’observai trois jours de bouderie, pour la forme, avant de mettre ses conseils en pratique. Je me mis alors à passer la majeure partie de mon temps auprès des Malloré : je les écoutais, les accompagnais partout où ils allaient. Je m’empressais de les cajoler quand ils rentraient de leur journée, fatigués. Et c’est ainsi que, comme Mike me l’avait annoncé, je fus peu à peu considéré comme un membre de la famille à part entière. C'est également grâce à cela que, très vite, je sus que Mike deviendrait mon meilleur ami.

Description


Que feriez-vous si vous étiez témoin d'une arnaque ?

Dans cet épisode captivant des Les Aventures de Moustache Malloré, Mademoiselle M nous entraîne dans une histoire palpitante où Mike et Jojoko se retrouvent face à un vendeur peu scrupuleux. Ce podcast pour enfants met en lumière l'importance de la solidarité et de l'amitié au sein de notre famille, qu'elle soit humaine ou animale.

Notre héros, Moustache, nous raconte comment Mike, un ancien chat de gouttière ayant miraculeusement échappé à une mort certaine, observe avec inquiétude un représentant de produits cosmétiques tenter de duper Jojoko, une vieille dame au grand cœur. Ce vendeur utilise des techniques de manipulation sournoises pour convaincre Jojoko d'acheter des produits inutiles, exploitant ainsi sa vulnérabilité.

Mike, témoin de cette scène révoltante, ressent une colère profonde et de la pitié pour Jojoko. Face à cette injustice, son sang ne fait qu'un tour ! En parvenant à faire fuir le vendeur, il démontre que la véritable famille se construit dès lors que l'on sait prendre soin les uns des autres. Ce récit, riche en humour et en émotions, nous rappelle que même dans les moments difficiles, l'amitié et la solidarité peuvent triompher.

Moustache réalise ainsi qu'en prenant soin des Malloré, il s'intègrera pleinement dans leur foyer.

Ce podcast familial est une véritable invitation à écouter des histoires qui touchent le cœur, tout en divertissant les jeunes auditeurs. Que vous soyez un amoureux des chats, des chiens ou de la littérature jeunesse, cet épisode est fait pour vous !

Ne manquez pas cette aventure pleine de rebondissements et d'enseignements précieux sur la vie, l'amour et l'amitié.

Rejoignez-nous dans cette série audio et découvrez pourquoi Moustache Malloré est devenu un héros incontournable du roman adapté pour enfants.

Écoutez, riez et apprenez avec nous dans ce podcast littéraire qui saura captiver l'imagination des petits et des grands !


Cette série de romans jeunesse compte actuellement trois tomes.

Les deux premiers, L'Esprit de famille et Un manoir en héritage, ont été tous deux édités aux éditions Mercileslivres en 2021 et 2022. Cependant, victimes de leur succès, ils sont actuellement épuisés...

Le troisième volet de la saga, intitulé Le Secret de Belleville, a fait l'objet d'une édition en auto-édition sur la plate-forme L'Ecritoire.

Pour toute proposition littéraire honorable, n'hésitez pas à contacter l'autrice : mademoisellemautrice@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Aventures de Moustache Malloré. Une histoire originale, écrite et mise en voix par Mademoiselle M. Tome 1. L'Esprit de famille. Pour profiter au mieux de ce podcast, je te donne quelques conseils. Une bonne écoute implique bien plus qu'entendre simplement les mots qui vont suivre. Il s'agit de comprendre une histoire, de ressentir des émotions. Pour cela, tu dois être bien détendu. Écoute ta respiration, essaye de la faire légèrement ralentir. Visualise les mouvements de ta cage thoracique dans ton esprit. Ensuite, laisse-toi tout doucement glisser dans cet univers imaginaire créé pour toi. Je te souhaite à présent une très belle écoute en compagnie de Moustache, de Mike et de Jojoko. Chapitre 6 : Jojoko - Qu’est-ce qu’il avait de bizarre ? m’étonnai-je, curieux. - Il était louche, c’est tout. Je dressai le museau : - Louche ? Venant d’un borgne, c'était plutôt drôle ! Je me retins néanmoins de rire : Mike affichait un air sérieux... Et je ne voulais pas prendre le risque de le vexer. Le sujet avait l’air sensible. - Je ne sais pas comment l’expliquer... Il avait un sourire à mille dents accroché au visage qui m’a semblé faux. D’instinct, j’ai su qu’il préparait un mauvais coup. Il marqua une pause. - Alors, plutôt que de partir, eh ben j’ai préféré me rapprocher et écouter ce qu’il disait. Mike se posta à la fenêtre et, discrètement, il les espionna. L’homme insistait – un peu trop lourdement à son goût - pour vendre à Jojoko une gamme de cosmétiques dont les vertus purifiantes étaient soi-disant spectaculaires. Mike se fit aussitôt la réflexion qu’il avait eu raison de se méfier... Cet homme en faisait un peu trop pour être sincère : il en déduisit que ses intentions étaient sûrement loin d’être charitables. Mike observa la façon décontractée avec laquelle le représentant s'installait sur une des chaises de la cuisine, comme s’il était chez lui. C'est alors qu'il entendit ce dernier dérouler un à un la liste de ses arguments de vente, marquant une pause de temps à autre pour siroter une gorgée de café. La vieille dame lui avait poliment offert une tasse et le vendeur faisait exprès de boire tout doucement, en prenant bien son temps. - Je me doutais qu’il allait lui jouer un sale tour... J’ai le flair pour ces types-là. Très vite, Jojoko ne parvint plus à s’en dépêtrer : le représentant, coriace, avait réponse à tout. Il lui suggérait même de souscrire un abonnement mensuel, afin d’être directement livrée par le service postal ! - Grâce à cet avantage unique, que nous n’offrons qu’à notre clientèle privilégiée - et vous avez de la chance, Madame, d’en faire partie - vous n’aurez même plus à vous déplacer ! N’est-ce pas une nouvelle formidable ? - Mais enfin... Je n’ai pas besoin de toutes ces crèmes, objectait-elle, désespérée. - Vous êtes une femme coquette, cela se voit tout de suite, la flatta-il d’une voix mielleuse. Croyez-moi, ces produits-là sont révolutionnaires ! Vous sentirez immédiatement la différence sur votre peau, et ce, dès la première application ! Bien entendu, les produits dont il vantait les mérites n’étaient autres que des invendus de magasins discount. - Monsieur... Regardez par exemple, celle-ci : c’est un masque contre l’acné… A mon âge, je me demande bien ce que j'en ferais... - Généreuse comme vous êtes, vous n’aurez qu’à l’offrir à l’un de vos petits-enfants, répondit le représentant, imperturbable. Un voile gris passa devant les yeux de la vieille dame. - Malheureusement, c’est impossible... Vous savez, je n’ai pas de famille. Le représentant fit mine de compatir : - Ah… C’est triste, en effet... Avant de rebondir, sur un ton presque guilleret : - Mais vous avez des amis, qui n’en a pas ? Vous ne me ferez pas croire qu’il n’y a aucun adolescent boutonneux dans votre entourage ! Allons donc, je suis sûr qu’en cherchant bien, vous trouverez un petit jeune qui se débat dans les affres de l’âge ingrat… Ce dernier ne pourra que se montrer reconnaissant, croyez-moi ! D’où il se trouvait, Mike ne perdait rien de la scène grotesque qui se jouait sous ses yeux. Il regardait Jojoko farfouiller nerveusement dans le panier d’échantillons, et commençait sérieusement à bouillir. Il sentit son ventre se tordre de pitié et de colère mêlées tandis que la vieille dame ajustait d’une main tremblante les demi-lunes de sa paire de lunettes… Ses verres, en plus d’être rayés, ne semblaient plus du tout adaptés à sa vue, ce qui qui la rendait encore plus vulnérable à ses yeux. - D’accord pour celle-ci, continua-t-elle, peu convaincue, mais que ferais-je d’un… « au-to-bron-zant » ? balbutia-elle en déchiffrant maladroitement l'inscription collée sur le tube. Selon toute vraisemblance, ce devait être la première fois qu'elle prononçait ce mot. - Ne vous y trompez pas, cette crème est le produit-phare de la gamme ! Elle vous donnera un teint hâlé, dit-il, étouffant un petit rire, à faire pâlir d’envie vos amies du club de bridge. Jojoko semblait moyennement goûter la plaisanterie,. Les sourcils de la vieille dame, lassée, s’affaissèrent juste après. - Vous passerez pour une des retraitées les plus chanceuses du quartier ! Celle qui peut s’offrir des vacances toute l’année ! Visiblement, il semblait très satisfait de sa nouvelle parade. De son côté, Mike vit à nouveau Jojoko souffler. Une terrible colère monta en lui. Elle tambourinait dans ses veines si violemment, qu’il s’étonna même d’avoir réussi à la contenir jusque-là ! En effet, Jojoko n’était inscrite à aucun club, ne partait jamais en vacances et n'avait aucune véritable ami, Mike le savait. Elle entretenait des relations courtoises avec les voisins du quartier, mais de là à ce qu’elle les considère comme des amis... A cet instant précis, Mike vit subitement Jojoko flancher. L’instant d’après, la vieille dame n’eut plus le moindre courage de tenir tête au représentant... Elle n’espérait qu’une chose : qu’il s’en aille, et, de préférence, le plus vite possible. Ces signes de reddition n’échappèrent pas à son interlocuteur. A sa mine réjouie, Mike supposa qu’il se félicitait d’avoir déniché une proie aussi facile pour refourguer ses abonnements. Cette nouvelle souscription lui générerait une grasse commission et, qui sait, peut-être même qu'il décrocherait la prime du meilleur vendeur à domicile du mois... Il voyait déjà son portrait s’afficher en grand sur le site web de l’entreprise ! Mike, l’œil révulsé, écouta Jojoko protester une dernière fois, d’une voix désespérée : - Elles coûtent un prix faramineux... Je n’ai pas les moyens, je suis vraiment désolée... - Je vous comprends Madame… Heureusement, j’ai LA solution ! s’écria-t-il à nouveau d’un ton victorieux. Mike sentait l’estocade finale se préparer. - Nous offrons des facilités de paiement, Madame, en trois, cinq ou dix fois ! Et ceci, évidemment, sans aucun frais additionnels ! Les yeux du représentant brillaient d’un éclat presque diabolique : - Oh mais ne me remerciez pas c'est tout naturel. Vous voyez, nous savons ménager nos clients…, déclara-t-il au moment même où un bulletin d’adhésion et un stylo tout neuf se matérialisaient sur la table, comme par magie. Tenez, dit-il en les lui tendant, vous n’avez plus qu’à signer dans le cadre en bas et après, promis, je vous laisse tranquille… Pour Mike, c’en était trop ! Il bondit dans la cuisine et se mit furieusement à grogner, feulant méchamment en direction du vendeur, le menaçant de son œil borgne, le poil hérissé de colère ! Sa queue, quant à elle, avait quasiment triplé de volume ! L’autre, surpris, eut aussitôt peine à déglutir, et pour cause… le représentant étrangla un cri de peur à la vue de l'animal en furie ! - Il est à vous ce chat ? articula l’escroc en opérant un rapide mouvement de recul. - Qu’est-ce qu’il lui prend ? - Euh… Eh bien…, balbutia Jojoko qui ne savait quoi répondre. Ce dernier leva l’index en direction de Mike, le repliant presque aussitôt de peur qu’il ne le lui morde. - Regardez… il bave ! dit-il, les yeux grands ouverts. Une soudaine panique s’empara du représentant. - Il ne faudrait pas qu'il ait la rage !!! Mike continuait de fixer le représentant avec un regard menaçant, plus noir que ne l’était sa fourrure électrique. Son œil encore valide jetait des éclairs en direction de l’homme, ce dernier ne parvenait plus à dissimuler la peur panique qu'il éprouvait… Son visage, saisi d’effroi, était plus pâle que la mort. - Bon, déclara-t-il soudain, reculant encore à la hâte, je crois qu’il serait plus raisonnable que je vous laisse réfléchir... Ce n’était plus qu’une question de temps. D’un instant à l’autre, Mike lui sauterait à la gorge, il n'avait plus le moindre doute à ce sujet ! L’homme fit glisser le document sur la table avant de reculer à nouveau prudemment, empoignant son attaché-case avant de tourner les talons vers la sortie ! L’instant d’après, il détalait sans demander son reste laissant la porte claquer bruyamment derrière lui ! - Eh bien... On dirait que je te dois une fière chandelle ! lança Jojoko en direction de Mike tout en regardant par la fenêtre l'escroc s’engouffrer dans sa voiture avec une précipitation qu'elle ne lui aurait jamais soupçonnée. Pour toute réponse, Mike s’approcha et se frotta à ses bas de contention, en ronronnant de satisfaction. - Mais... je te reconnais ! C'est toi que j'ai trouvé à la déchetterie, n'est-ce pas ? Il confirma d’un miaulement bref. Elle sourit. - Ça te dirait de boire un peu de lait ? lui demanda-t-elle de sa voix douce. Subitement, elle tourna la tête et se mit à taper nerveusement dans ses mains : - Chuuuut ! s’exclama-t-elle, agacée. Mike marqua un temps d'arrêt, perplexe, se demandant ce qu’il lui prenait tout à coup. Chuut, mais... Taisez-vous... Ces orchidées, alors ! Mais... Qu’est-ce qu'elles chantent faux, tu ne trouves pas ? Mike dévisagea Jojoko quelques instants, avant de se rappeler qu’il l’avait déjà vue agir ainsi. Jojoko fit un effort pour se concentrer avant de reprendre là où elle en était, l’air de rien : - Ne bouge pas... Il doit bien me rester quelque chose au frigo. A partir de ce jour-là, Mike et Jojoko ne s’étaient plus quittés. Quand Mike eut fini de me raconter cette histoire, il adopta une voix aux accents devenus très sages : - Tu vois Moustache, c’est ça, la clé, pour s’intégrer... Je le regardai bêtement, ignorant où il voulait en venir. - Pourquoi crois-tu que je t’ai raconté cette histoire, boy scout ? Mon expression, figée, ne lui donna d’autre choix que de continuer : - En vérité, dans un foyer, il n’y a pas de secret... Pour trouver sa place, il faut prendre soin les uns des autres… Pour que les Malloré prennent soin de moi, il fallait donc également que je prenne soin d’eux ? Mais... Ce n’était pas marqué dans le contrat, ça ! - Ils t'ont adopté… Maintenant, tu dois veiller sur eux aussi longtemps qu'ils veilleront sur toi. En rentrant chez moi, j’observai trois jours de bouderie, pour la forme, avant de mettre ses conseils en pratique. Je me mis alors à passer la majeure partie de mon temps auprès des Malloré : je les écoutais, les accompagnais partout où ils allaient. Je m’empressais de les cajoler quand ils rentraient de leur journée, fatigués. Et c’est ainsi que, comme Mike me l’avait annoncé, je fus peu à peu considéré comme un membre de la famille à part entière. C'est également grâce à cela que, très vite, je sus que Mike deviendrait mon meilleur ami.

Share

Embed

You may also like