Speaker #0Wow, comme cet épisode numéro 27 a créé un engouement. Comme si l'omerta sur la réalité des parents avait été levée. Et oui, on ne le dit certainement pas assez, mais la vie de parent actuellement, c'est vraiment extrêmement difficile. Et ça fait du bien de se le dire. Ça fait du bien de se rassembler autour de cette réalité aussi. Alors, merci à Olivier qui m'a écrit sur YouTube en dessous de cet épisode. Je me sens complètement concernée par ton podcast. C'est épuisant, usant. On vit tellement pour ses enfants qu'on ne vit même plus pour nous et pour notre couple. Les enfants nous vampirisent. Et puis Olivier, il m'a aussi interpellé en direct en me disant, tu dénonces et c'est très bien, mais tu ne donnes pas de solution. Et effectivement, ce n'était pas l'axe de cet épisode qui consistait plutôt en une balade en hélicoptère en fait, pour vous faire prendre de la hauteur. Mais j'ai bien pris note de la remarque d'Olivier et j'ai décidé dans cet épisode-ci de reprendre le même sujet mais axé solution.
Alors quand je dis solution, il faut... que je précise parce qu'en fait, je ne suis pas très truc et astuce. Pour moi, les trucs et astuces, ça marche pour la cuisine ou le bricolage, mais pas vraiment quand on parle de comportement ou de mental. Ma vision, c'est que souvent, quand on est dans le mal-être, quand on est dans la souffrance, c'est que la vie nous invite à changer, à changer de regard, d'attitude, de comportement. Et ça, ça se fait rarement en un claquement de doigts. Donc je ne vais pas enlever toute la pression que tu subis en tant que parent en te faisant juste une liste de petits trucs que tu pourrais faire dans ton quotidien, non. Par contre, ce que je peux faire, c'est te dire comment moi je fais dans ma vie de parent face à toute cette pression et tous ces phénomènes dont je t'ai parlé dans l'épisode numéro 27. La première chose qui m'est venue quand je me suis posé la question, c'est d'abord que je suis extrêmement consciente de l'impact de mes pensées, de mes croyances sur moi. Alors c'est vrai pour tout le monde. En fait, nos pensées, nos croyances, c'est une perspective, c'est un choix. On choisit de penser à propos de cette situation, de cette manière-là. On choisit de croire les choses de cette manière-là. Alors souvent, on n'en est pas conscient parce que ça vient soit de notre culture, soit de notre famille, soit de notre environnement. Mais ça n'empêche que pour moi et chez moi, c'est très, très, très intégré. Et je sais très bien que mes pensées, mes croyances vont conditionner mon vécu, déjà et mes actions. Par exemple, si je crois que ma fille est incontrôlable, eh bien, ça ne va pas donner la même chose que si je me dis que elle est ado et ça lui passera. Je ne vis pas le même quotidien et je n'agis pas de la même manière avec elle. Et c'est vrai pour tout. Si, comme mon conjoint regarde la télévision alors que moi, je suis encore en train de m'affairer dans la maison, si je me dis, ah là là, il ne voit même pas ce que je fais et lui, il se la coule douce, il ne se rend pas compte de tout. de tout ce qu'il y a à faire. Ce n'est pas pareil que si ma pensée à ce moment-là, c'est il se détend, il a raison, un temps pour lui, un temps pour moi, tout va bien. Et donc l'impact de nos pensées est extrêmement important dans notre rôle de parent, parce que ce que l'on subit aujourd'hui, c'est bien une guerre idéologique entre ce que c'est que d'être un bon parent versus ce qu'était l'éducation avant. Et c'est là où toi, tu as un libre arbitre. En tout cas, moi, je l'utilise vraiment, vraiment consciemment. je me pose régulièrement cette question de qu'est-ce qu'être un bon parent ? En tout cas, quelle mère je veux être pour mes enfants ? Si la réponse est calquée de l'éducation positive et bienveillante et de tout ce qu'on nous envoie sur les réseaux sociaux, si mon image et ma pensée, ma croyance, c'est qu'il faut être calme tout le temps, à l'écoute tout le temps, ça c'est impossible. Et donc je vais me trouver personnellement très défaillante très souvent. Si je me dis qu'être un bon parent, c'est savoir donner de la sécurité, du cadre, d'être à l'écoute, tout en étant authentique et imparfaite, eh bien, soudainement, je le vis beaucoup mieux. Donc, c'est pour ça que, personnellement, j'ai beaucoup lu et écouté d'autres versions que le mainstream de l'éducation positive et bienveillante. Bien sûr, je me suis formée à cette éducation. J'ai lu et j'ai trouvé plein de solutions et de ressources dans cette littérature. Et en même temps, j'aime bien écouter ce qui se dit. contre ça parce que ça vient aiguiser ma pensée, ça vient vraiment m'aider à trouver ce que j'en pense et ce qui me semble le plus juste et ce qui va m'aider. Et faire ce travail d'écoute et d'ouverture, je trouve ça vraiment important pour finalement choisir et reprendre notre pouvoir. C'est pour ça que je te rappelle que je t'ai donné la semaine dernière deux ressources qui m'ont vraiment beaucoup aidé à mettre du relief dans mes pensées sur l'éducation. C'était le livre Non coupables d'Aude de Sécheret et de Vincent Joly et le podcast Vivons heureux avant la fin du monde de Delphine Saltel qui consacre deux épisodes sur l'éducation positive et bienveillante et sur l'injonction d'être des parents parfaits. Bref, en résumé, je ne gobe pas tout, tout cru, et je le fais tout ça très, très, très volontairement. Et c'est très lié aussi à mon deuxième point, qui est un point sur les réseaux sociaux. Je fais hyper attention au scrollage, parce que j'ai conscience que ça va nourrir mon cerveau d'une nourriture que je n'ai pas sélectionnée. Et c'est très rigolo, parce que je le vois vraiment comme ça. Moi, toutes les infos... Tout ce que je lis, je le vois comme la nourriture que je donne à mon cerveau, tout comme la nourriture que je vais donner à mon corps en ouvrant le frigo. Donc, dès que tu vois sur les réseaux la maman parfaite, avec des enfants parfaits, dans un cadre idyllique et une vie qui fait rêver, même si tu sais qu'Instagram, ce n'est pas la vraie vie, le problème, c'est que ton cerveau ne fait pas la différence. Donc, personnellement, pas trop de scrollage. Je ne crois pas d'emblée tout ce qui est mignon, joli, avec des très belles couleurs, etc. Même si c'est plaisant à regarder. En fait, je fais vraiment ce travail de barrage par rapport aux informations pour protéger mon cerveau qui est une véritable éponge. Et ça, c'est vrai pour les réseaux sociaux, mais c'est vrai aussi pour toutes les informations. Ça fait des années en fait, depuis que Isée est née, donc il y a 12 ans, qu'on n'a plus la télévision allumée à la maison. Ça fait des années, au moins 6 ans maintenant. que je n'écoute plus la radio. Alors qu'avant, dès que je rentrais dans ma voiture, j'allumais la radio et j'avais ce flux d'informations. Maintenant, je fais la guerre avec tous les emails que je reçois. Pareil, je fais très attention à ce que j'ouvre, ce que je baigne directement. En fait, tu as certainement entendu parler que la guerre aujourd'hui, c'est la guerre de l'attention. Donc, tout ce qui m'assaille, en fait, souvent je me dis ça, c'est la priorité et c'est l'agenda des autres. Et moi, je me dis que mon travail, c'est de faire barrage et de choisir ce qui est mon agenda. à moi. Alors c'est fatigant, c'est fatigant de toujours décider je regarde, je ne regarde pas, j'écoute, j'écoute pas. C'est pour ça qu'il y a certains réflexes, notamment en étant en diète médiatique, qui sont hyper intéressants, notamment en arrêtant les notifications, ça aussi c'est hyper intéressant parce qu'on n'a pas à décider tout le temps si on regarde, si on ne regarde pas ou quand est-ce qu'on va le regarder. Donc c'est un effort, mais moi je vois là-dedans un geste d'indépendance. C'est comme ça que je gagne mon indépendance et ma liberté de penser. Mon troisième point, il concerne les écrans, la société de consommation dont je t'ai parlé dans le dernier épisode. Et pour ce point-là, je me suis demandé ce que je faisais. Je crois que je suis assez philosophe, c'est-à-dire que je suis très consciente et pleine de recul, voire même réac pour certaines choses concernant la société dans laquelle on est. Alors, je ne suis pas dans une logique zéro déchet. Je ne fais pas des choix trop stricts parce que j'ai choisi d'avoir une vie équilibrée, donc de faire... du mieux que je peux avec les contraintes que j'ai. Mais je roule en vélo électrique dès que je peux. J'ai une co-voiture, c'est-à-dire une voiture que je partage avec un de mes voisins. Je me balade avec mes sacs réutilisables partout. J'achète une seconde main, je n'achète rien de la fast fashion envoyée directement d'Asie. J'achète mes fruits et légumes en local et que de saison. J'utilise Yuka et je n'encombre plus ma maison. Bref, je fais ce que je peux à mon niveau et je le fais très consciemment en résistance avec cette société de consommation. Au milieu de tout ça, je pense que je fais mon job en fait. Je ne me rajoute pas une couche de culpabilité par rapport à mes enfants. Je me dis que par mes exemple, par mes prises de décision, par mes actions, je fais ce que je peux faire pour les éduquer à ce niveau. Et en même temps, je sais que je ne peux pas tout faire, je ne peux pas les protéger. Tout ça, ça fait partie de leur temps. C'est ce qu'on appelle cette génération de verts, cette génération qui avait une existence numérique avant même d'avoir une existence réelles. Donc toute cette lutte contre la société de consommation, les écrans, les réseaux sociaux, je ne m'y oppose pas pleinement, mais j'essaye au maximum de les accompagner avec ma prise de recul. En ce sens, mon métier de coach, il m'aide énormément parce que je les questionne, je les fais observer des choses comme comment ils se sentent, par exemple, ou cet effet de satisfaction immédiate contre la satisfaction différée, par exemple. Je leur montre aussi quelques fois qu'ils ont le choix, qu'ils ont même parfois une diversité de choix et d'options. Bref, je les laisse vivre avec leur temps, mais je leur apporte ma vision, ma manière de vivre qui, je le crois, leur apportera du recul. Et puis, ce que je leur apporte aussi, c'est mon quatrième point, c'est que je résiste. Je dis non. Ce n'est pas toujours sympa de leur point de vue, mais par contre, j'ai appris à être hyper OK avec ces noms. J'ai appris profondément que mon job, ce n'est pas de rendre mes enfants heureux, mais d'être leur mère, leurs parents. Et c'est quelque chose que j'enseigne dans mon programme d'accompagnement pour parents débordés, NEST. On aimerait tous rendre nos enfants heureux parce qu'on les aime, parce que c'est plus agréable. pour nous, parce que c'est plus simple à vivre, mais en fait, non. C'est nous les parents. Et si nous ne tenons pas le rôle de parents pour nos enfants, qui le fera ? Personne. Donc nous donnons les soins quotidiens, nous donnons les repères, nous sommes là pour les aider à affronter toute leur immaturité du cerveau. Nous donnons un certain sens, nous donnons des règles de vie et de communication. Et pour un être qui grandit dans ce monde, ça génère énormément de frustration. énormément de colère, mais c'est ça notre job. Et moi, personnellement, je l'ai pleinement intégré. Je sais qu'à plein de moments, je vais m'opposer au désir de mon enfant et que c'est ça mon travail. Et quelquefois, je me dis, ok, c'est frustrant pour lui maintenant, mais c'est pour son bien plus tard. Concernant la solitude des parents, c'est un peu plus compliqué parce que peut-être comme toi ou comme une majorité de parents, je n'ai pas de famille autour de moi. Alors on fait comme on peut. Donc, je n'ai pas encore pris la décision, et je ne le ferai pas, de déménager dans un habitat partagé. Mais quand je regarde, bon, maintenant, mes enfants sont un petit peu plus grands, mais quand ils étaient petits, voilà comment on s'est organisé. D'abord, on s'est largement appuyé sur une nounou qu'on avait vraiment pris le temps de sélectionner, une retraitée, Joël, je l'embrasse, qui a été vraiment comme une autre mamie pour mes enfants. Donc ça, ça a été une super décision et un super relais. On a beaucoup utilisé l'entraide entre voisins assez rapidement. On a pu... voir dans notre quartier, ses voisins avec qui les échanges de services, ça se faisait facilement. Et c'est ce qu'on a fait, on a rendu service, ils nous ont rendu service et ça continue de se faire. L'autre chose qu'on a fait beaucoup, c'est l'appel aux autres parents, aux autres mamans et papas de copains. Et notamment quand mon mari et moi on se déplaçait tous les deux à un moment donné, il y avait des soirs où on était coincés et puis on appelait et puis on refourguait nos enfants, même un soir de semaine en soirée pyjama. Et pour mes enfants, c'était les meilleurs soirs d'ailleurs, ils n'attendaient que ça. Donc, merci à tous ces parents qui ont été des relais hyper importants. Et les week-ends et les vacances, on essaye au maximum d'être avec les cousins. Alors, bien sûr, quelquefois, quand mes enfants étaient plus petits, notamment, on rêvait de vacances à quatre, loin du monde. Mais objectivement, c'est hyper crevant. C'est quand même vachement mieux quand on peut se reposer aussi sur les cousins, avec les enfants qui jouent ensemble, les parents qui peuvent se reposer, se reposer mentalement. Donc, voilà comment on s'y est pris. Et moi, j'ai vraiment cette, comment dire ? Cette attitude que j'apporte des choses à mes enfants, mais je n'apporte pas tout. Ce que leur grand cousin va leur apporter, c'est quelque chose de différent. Quand ils vont chez ma voisine, qui est scientifique, prof de techno, et qu'elle leur montre plein de trucs que je ne penserais même pas leur montrer, je les ouvre à autre chose, à d'autres visions, à d'autres cultures. En tout cas, de mon point de vue, demander de l'aide, faire ces échanges de services, ça n'a jamais été un problème, voire même une solution dégradée. C'était un vrai choix. Et probablement que ça m'a évité de ressentir trop de solitude dans l'éducation. Le dernier point qui m'aide à affronter tout ça, c'est que ça fait des années maintenant que je travaille sur mon bien-être. Alors je sais que c'est un point délicat pour beaucoup de parents. Travailler sur soi, prendre soin de soi, ça ressemble à de l'égoïsme. Mais en fait, c'est de mon point de vue le seul moyen de résister au stress, à cet environnement anxiogène, que ce soit... notre environnement anxiogène de cette société ou que ce soit l'environnement anxiogène de notre vie de parent. Quand on est mieux, quand on est plus détendu, quand on a appris à gérer nous-mêmes notre émotionnel, on a beaucoup plus de bandes passantes pour gérer nos enfants, pour leur montrer l'exemple. Je reviens toujours à ce livre Chasseurs, cueilleurs, parents qui est un excellent bouquin, je mettrai la référence dans les notes également. Les enfants apprennent principalement par l'exemple et par la pratique. Et donc, quand moi je suis bien dans ma peau, c'est beaucoup plus simple de donner un bon exemple, de donner un exemple inspirant pour grandir à mes enfants. Et puis quand je suis bien dans ma peau, c'est beaucoup plus simple pour moi de les accompagner à pratiquer, pour des choses bêtes, par exemple, quand je suis bien, c'est beaucoup plus facile pour moi d'être patient avec eux, de leur apprendre à cuisiner, même si la cuisine après va être sale et va me demander plus de travail. C'est plus facile pour moi de leur laisser le temps pour faire leur lacet plutôt que... de les faire à la place parce que tu comprends, on n'a pas le temps et que je suis stressée. Et c'est ça leur permettre d'avoir la pratique. Donc, s'occuper de soi, de son mental, de sa gestion émotionnelle, pour moi, c'est le préalable à tout ça. Et dans la société actuelle, il me semble que c'est... obligatoire. C'est pour ça que la manière dont je pratique mon coaching aujourd'hui vise à ça. C'est des programmes où la maman est au centre d'abord pour retrouver cela, pour retrouver son bien-être et être ensuite mieux dans sa vie de maman et son rôle éducatif. Voilà. Et puis, je voudrais juste conclure en disant que le résultat de tout ça, c'est que je me donne beaucoup, beaucoup, beaucoup de bienveillance ainsi qu'à tous les parents. En fait, j'ai conscience que nous faisons un travail très difficile dans un contexte de dingue. J'ai conscience que nous sommes souvent bien seuls et que nous n'avons surtout pas été préparés à ça. Et face à ça, il me semble que pratiquer la bienveillance et l'autocompassion, c'est vraiment une arme fantastique à utiliser absolument sans modération. Voilà, j'espère que cela vous aura apporté des pistes et vous aura donné envie de travailler sur vous parce que c'est là-dedans que vous allez trouver la force, que vous allez trouver vos solutions à vous pour vivre votre vie de parent telle que vous la voulez. Merci encore à Olivier de m'avoir donné cette inspiration. N'hésite pas, toi aussi, à me faire des commentaires puisque ça m'aide à vous proposer des épisodes. N'oublie pas de me mettre une note sur Apple Podcasts, par exemple, à partager autour de toi mon travail si tu penses qu'il peut aider d'autres parents comme toi qui ont besoin d'entendre une autre vision de la vie. Je t'embrasse, je te souhaite une excellente semaine et je te dis à très bientôt. Ciao !