- Speaker #0
Dans cet épisode, j'ai eu la joie de retrouver Emma, une ancienne camarade de promo, une femme simple, lumineuse et pleine de cette pétillance rare. Et avec elle, on a parlé de ses mille vies, d'un parcours qui, au fil des virages, révèle une force tranquille, une incroyable persévérance et une vraie capacité à danser avec le changement. Expatriation, maternité, création de l'entreprise Maison Jeanne, co-création de l'association Les Fourchettes Roses et ce combat contre la maladie qui dure depuis 15 ans. Emma nous partage tout cela avec tendresse, sincérité et, tu verras, beaucoup de pudeur. Un épisode intime, inspirant, qui nous rappelle que l'on peut choisir de croquer la vie, même quand elle nous bouscule fort. Je te laisse embarquer avec nous dans ce moment suspendu.
- Speaker #1
Je suis super contente de t'avoir Emma avec moi. Merci de m'accueillir sur ton podcast.
- Speaker #0
On se connaît depuis longtemps puisqu'on a fait nos études ensemble, mais finalement on a poursuivi des chemins assez parallèles qui ne sont... pas tant que ça croisés. À chaque fois qu'on se voit, on est content de se voir. Je suis toujours marquée par ta gaieté, ton sourire, ta joie de vivre. Et puis, la magie des réseaux fait que même quand on a des chemins parallèles, on voit toujours le chemin de l'un ou de l'autre. Et voilà. Et récemment, sur LinkedIn, je t'ai envoyé une petite invite à partager ton parcours de femme qui me semble plein de richesse et de pépites. Et je te remercie de répondre à cet appel.
- Speaker #1
Merci à toi. Ça m'a fait plaisir de me reconnecter. Et puis... de partager un petit moment avec toi.
- Speaker #0
Alors, le podcast s'appelle Les Bienveillantes. Et ma première question, quand je te dis bienveillante,
- Speaker #1
à quoi ou à qui ça te fait penser ? Ah, intéressant. Déjà, le nom est très chouette parce que c'est vrai que dans ce monde difficile, mais encore plus dans les jours qu'on vit aujourd'hui, en général, la vie pour personne, je pense, c'est un haut fleuve tranquille et apporter un peu de bienveillance. Moi, ça m'évoque vraiment la douceur. La compréhension, l'acceptation, c'est vraiment quelque chose qui me parle beaucoup. à qui ça me fait penser ? Oh là là, ça c'est une question difficile. Je n'ai rien préparé, comme tu m'avais bien demandé. Je pense à ma maman. Oui.
- Speaker #0
J'ai voulu t'interviewer parce que quand je regarde ton parcours, je me dis, mais tu as eu mille vies de femmes en fait.
- Speaker #1
Comme toi d'ailleurs. Mille vies, ça paraît beaucoup.
- Speaker #0
Tu t'es beaucoup renoncelée humainement. Il y a eu, bon ben les études qu'on a faites, où on a beaucoup travaillé. Puis après, il y a eu ton démarrage de carrière, tu as eu tes enfants tôt. T'es partie en expatriation pour suivre ton conjoint. T'as dû redémarrer quelque chose, réinventer. T'as lancé ton entreprise, la Maison Jeanne. T'as lancé aussi une association. Voilà, il y a eu des retours en France, tout ça. Et pour moi, c'est ça qui me marque. C'est tous ces ronds que t'as embrassés et cette capacité que t'as eue à lancer des nouvelles choses, à rebondir. C'est quoi ton regard, justement, là-dessus ? Comment tu as réussi à chaque fois à... Ça a reparti de zéro, mais a relancé des trucs comme ça aussi fortement ?
- Speaker #1
Écoute, ça s'est fait un peu naturellement, sans que je l'écrive, comme beaucoup de choses. La vie est arrivée un peu comme ça. Déjà là, c'est vrai que je suis nantaise à la base, donc j'étais partie faire mes études à Lille. Et c'était un premier recommencement, on va dire, à 18 ans, de partir un peu loin de chez moi quand même. Et puis cette première partie de vie à Lille, avec les études d'abord. puis de vie professionnelle. J'aurais pu vivre toute ma vie à Lille, ça aurait été très bien aussi. Mais c'est vrai que mon mari a eu cette opportunité de partir à Lisbonne pour quelques années et du coup, on s'est dit que c'était le bon moment, les enfants étaient petits, donc on avait aussi envie de découvrir d'autres nouveaux horizons, même si moi je n'avais pas envie de partir trop loin, j'avais un peu mis mes conditions. Mais j'avoue que Lisbonne, ça cochait quand même beaucoup de cases. Même si ça m'a obligée en effet à quitter mon deuxième boulot. Et en effet, se réinventer une deuxième fois après Nantes, Lille et puis Lisbonne. Où là, en effet, on redémarre complètement. Donc, il n'y a pas de... Enfin, je ne sais pas dire pourquoi ou comment j'ai fait. Mais en fait, c'est plus de dire, allez, prenons le petit risque. Je dis petit parce qu'il y a bien plus, je pense, compliqué comme changement de vie. On partait en famille, dans un cadre sécurisé, avec un travail pour un de nos deux. En tout cas, il y avait juste la santé qui n'était pas au top de nouveau à ce moment-là. Et donc, il y avait ce risque aussi de voir comment ça allait se passer à ce niveau-là. Mais c'est aussi le petit côté à chaque fois, bon, on sait ce qu'on perd, on ne sait pas de ce qu'on gagne, mais vivons une nouvelle aventure. Et puis, sans trop se poser de questions, en se disant, en fait, moi, j'écoute aussi pas mal mon instant, dans pas mal de moments, et là, on s'est dit, ben voilà, c'est le moment, jetons-nous à l'aune, on y va. Et puis après, il y a eu le retour, en effet, cinq ans après, à Lille, de nouveau, où là, pareil, pas forcément prévu, mais dans le cadre du boulot de mon mari, c'était quand même... inscrit qu'il y aurait un retour. Et là, il a fallu aussi recommencer et se réhabituer, et se réinventer une vie dans le Nord. Et puis, professionnellement, à chaque fois, se réinventer, en effet, et trouver de nouveaux projets. Et c'est ça qui est aussi hyper stimulant, c'est de ne pas s'endormir ou sous le même poste, ou dans la même boîte. Au final, je me dis que c'était une chance, même si à chaque fois, ça a été dur, de pouvoir vivre comme ça des trucs hyper différents, selon les expériences que j'ai pu faire.
- Speaker #0
Ouais, c'est-à-dire que... Ce que je comprends, c'est qu'il y a quand même une sorte de contrainte qui t'oblige à arrêter quelque chose, toi, dans ta carrière et ta vie. Tu le prends comme, bon, c'est un challenge, on y va, ça oblige à se réinventer. C'est comme ça ? Tu arrives à faire ça automatiquement ?
- Speaker #1
Non, non, ce n'est pas du tout automatique. C'est à chaque fois des périodes compliquées, mais je pense aussi que c'est le fait de stopper des choses qui permettent d'en ouvrir de nouvelles. C'est vrai que quand on est dans un rythme, soit d'un boulot, soit d'une vie, dans un endroit, une vie sociale, une vie professionnelle. En fait, quand tout roule, c'est vrai que c'est confortable de ne pas aller chercher autre chose pour parfois regretter ensuite ce qu'on vivait. Par contre, quand un élément extérieur et la vie nous amènent comme ça à ces changements, c'est vrai que se dire, voilà, c'est comme ça, et quelque part, on l'a aussi choisi. Parce que, par exemple, quand le départ à Lisbonne, on aurait pu dire, nous, on n'y va pas. ou pour... pour plein de moments dans la vie, on a à choisir autre chose, mais à un moment, on choisit. Et puis oui, une fois qu'on choisit, il faut l'accepter et le transformer, en se disant c'est quand même une opportunité top à plein d'égards, donc allons-y, vivons cette aventure.
- Speaker #0
Ça t'a changé, tu crois, le fait d'avoir ce parcours où tu as dû faire des stop and go et te réinventer ?
- Speaker #1
Ça m'a changé, je ne sais pas, mais en tout cas... En tout cas, oui, ça m'a stimulée, je pense. Parce qu'en effet, par exemple, pour l'expatriation, arriver dans un nouveau pays, ne pas parler la langue, ne plus avoir d'ailleurs un travail et en chercher un nouveau, se refaire une vie sociale, vivre loin de ce qu'on aime et de la France, ce n'est pas simple du tout. Même si, de nouveau, Lisbonne, je pense, c'est une destination très sympa, plutôt facile en termes d'intégration. Mais oui, ça oblige à sortir un peu de sa zone de confort, à s'ouvrir encore plus. aux autres, aux choses, à ce qui peut arriver, et aller vers l'inconnu. Donc, c'est une petite mise en danger qui fait qu'avec les années, à force de l'avoir fait quand même quelques fois de suite, des raisons différentes, ça forge un petit peu plus de, je ne sais pas, peut-être d'adaptabilité, peut-être d'ouverture, de curiosité, de dire que chaque situation est différente. Des fois, elle est plus sympa, des fois, elle est moins.
- Speaker #0
Et donc, Maison Jeanne est née là-dedans, dans ce contexte-là.
- Speaker #1
C'est ça. Maison Jeanne est née à Lisbonne en 2016-2017. Avant Maison Jeanne, en sortant de l'ISF, j'avais eu un parcours un peu classique dans une PME d'abord qui vendait et développait des produits d'entretien auto. Et donc là, j'ai fait différents métiers, marketing, achat et puis ensuite commercial. Et après, j'étais chez Decathlon pour être chef de produit dans le textile chez Domios, et Je redis ça parce qu'en effet, en arrivant à Lisbonne sans boulot, ça a été quand même assez violent de me retrouver à la maison. Je n'avais pas trop l'habitude. Et puis, du coup, je me suis dit aussi que c'était un moment pour peut-être réfléchir à un nouveau projet professionnel. Et là, j'ai démarré une formation de coaching à Paris qui m'a permis de travailler pendant 18 mois sur moi aussi, sur mes envies, mes projections, mes regrets. Et finalement, j'avais quand même toujours baigné dans des familles d'entrepreneurs, de constructeurs, de plein de choses, dans des domaines très différents, que ce soit l'alimentaire, le bâtiment ou le service, parce que mon papa était dans la qualité, l'accompagnement des boîtes, de la transformation. Et donc tout ça a bien germé pendant ma formation de coaching et j'ai finalement décidé de me dire, tiens... Je suis dans un autre pays, je ne suis plus salariée. C'est le moment peut-être pour entreprendre, prendre ce risque-là qui est difficile à prendre quand on est salarié et qu'on a une sécurité difficile à quitter. Donc c'est là que j'ai décidé de créer une entreprise, plutôt dans la production de textiles, parce que c'était mon expérience et mon envie. Et en plus au Portugal, on a vraiment des ateliers, des savoir-faire très bons en termes de maroquinerie, d'accessoires et de textiles. Donc je me suis dit, voilà, je suis dans un pays sympa pour ça, faisons ça. Et comme je voyageais beaucoup pour mon boulot dans les années d'avant, et aussi dans ma vie, j'avais envie d'avoir un peu la valise clé en main de la femme qui voyage. Donc, j'ai créé Maison Jeanne avec cette envie d'avoir dans une valise cabine l'essentiel d'une garde-robe minimaliste et qui s'adapte à toute situation. Et tous les accessoires qui vont avec pour partir 24, 48 heures en déplacement ou au week-end.
- Speaker #0
Quand tu racontais comme ça, ça a l'air évident. On se dit, oui, finalement, elle pouvait se recréer puisqu'il n'y avait plus le travail salarié. et puis le... les entrepreneurs dans son passé, puis son savoir-faire qu'elle avait de l'année, puis son envie de l'idée qui était là. Mais j'imagine que ça n'a pas dû être si simple qu'on se raconte l'histoire toujours après. Et après, ça a une sorte d'évidence. Ça a été quoi la plus grosse difficulté en passant à l'entrepreneuriat, qui est quand même un monde en tant que tel ?
- Speaker #1
La plus grosse difficulté, je ne saurais pas dire. Il y en a de nombreuses. Une des premières étapes au début, c'est vraiment de gagner la confiance de ses partenaires, notamment des fournisseurs, parce que mon idée était de créer des produits, des gammes de produits et de les faire fabriquer au Portugal, mais n'ayant pas d'entreprise, pas de marque et ne parlant pas trop le portugais non plus. J'ai appris en plusieurs mesures. Et donc, en fait, quand j'ai commencé à monter tout le projet et à aller chercher des fournisseurs, là, il faut convaincre. en fait ces fournisseurs que oui c'est pas juste une idée comme ça qui m'est venue et que je vais vraiment lancer des gammes de produits j'avais rien pour leur montrer j'avais pas d'un site internet j'avais pas de carte de visite enfin voilà donc il faut la première difficulté quand on entreprend je pense dans plein de domaines ça doit être le cas c'est de convaincre son banquier son fournisseur son , toute la chaîne les gens qui travaillent avec qui vont travailler avec nous de bien vouloir accepter et prendre le risque aussi parce que est-ce que - Est-ce que j'allais pouvoir les payer ? Est-ce que ça allait être sérieux ? Est-ce qu'ils ne vont pas passer du temps pour rien avec, en effet, quelqu'un qui avait juste envie de faire un petit hobby et de s'amuser ? Donc, il y a ça, vraiment, de savoir s'entourer. Ça, c'est hyper important et ce n'est pas simple dans un cadre comme celui-là, quand on est dans un pays où on ne connaît pas grand monde et on n'a pas du tout de réseau et de contacts. Avoir les financements, parce que l'argent, c'est quand même le nerf de la guerre aussi, pour démarrer, mais aussi après pouvoir... développer. Donc voilà, tout ça était des étapes pas simples et aussi je venais d'entreprise, j'avais toujours été salariée et donc j'avais toujours travaillé des équipes compétentes, expertes, dans plein de domaines et là j'étais toute seule. Donc en fait, il faut apprendre à être un peu couteau suisse et savoir tout faire tout seul et donc j'ai vite compris que je ne saurais pas tout faire toute seule et donc je suis entourée de personnes qui sont venues travailler avec moi bénévolement. dans un premier temps pour m'aider à monter le projet. Toute seule, je pense que je n'aurais pas pu avancer. Puis assez vite, Sandra, mon associée, m'a rejoint et on a vraiment travaillé à deux pendant toutes ces années, quasiment jusqu'à la fin.
- Speaker #0
Yes. Et donc, tu as après eu la joie de jongler entre vie de famille, entreprenariat, qui j'imagine te prenait beaucoup d'énergie, de ton temps, de tes pensées, de ton stress. Comment tu as allié tout ça ?
- Speaker #1
En fait, les enfants ont toujours évolué avec nos , je dis nos avec mon maris, parce que nos boulots respectifs, l'un étant parfois plus présent, l'autre, l'un ou l'autre, on a toujours essayé, on a la chance d'être, tous les deux, donc à pouvoir nous occuper d'eux. Et c'est vrai que le fait d'être entrepreneure, ça m'a quand même permis, dans un pays étranger où, justement, OX J'avais moins d'aide autour de moi, de pouvoir être un peu plus à la maison. En tout cas, ça mixe le travail à la maison. Bien sûr, je n'avais pas de bureau au début, donc je travaillais beaucoup, mais de la maison, ce qui a permis dans les années où les enfants avaient entre 8 et 12, 13, d'être quand même là pour eux, de pouvoir aller les chercher à l'école au début, quand ils n'étaient pas encore autonomes, et puis d'être quand même un peu plus présente que quand j'étais salariée, où j'étais beaucoup en déplacement. et où j'avais une autre organisation avec des nounous, etc. Donc, j'ai changé un petit peu de mode de fonctionnement et c'était sympa aussi d'avoir ce temps-là avec eux au moment où on avait besoin. Et puis après, L'avantage quand on est entrepreneur, c'est qu'on peut travailler à d'autres moments.
- Speaker #0
Oui, complètement. Et en même temps, c'est aussi la difficulté. C'est que souvent, quand on est entrepreneur à la maison, on se retrouve avec la double charge. Ça paraît plus simple. Et en réalité, notre temps, c'est aussi notre temps de création. Et donc, ça ne peut pas être la variable d'ajustement de toute la famille. En tout cas, si ça l'est, ça met aussi un péril à l'évolution de l'entreprise.
- Speaker #1
Non, mais ça s'est bien passé dans le sens où... Mon mari a toujours été, toujours beaucoup travaillé, mais a toujours été très présent aussi avec les garçons, les deux garçons, Léo et Raphaël. Et donc, voilà, on s'organisait l'un l'autre selon les besoins. Quand moi, parce que je recommence à me déplacer, ça s'est relativement bien passé avec la vie classique aussi et tout ce que ça a comporté. Les années d'adolescence des garçons n'ont pas été simples, mais quand même, c'est vrai que la repère, enfin, en tout cas, moi, dans mon modèle d'entreprise, J 'ai perdu un salaire que j'avais qui était plutôt correct avant de partir de France. Et quand j'ai démarré l'entrepreneuriat, je ne me suis pas du tout payée comme je l'étais avant pendant de longues années. Mais par contre, on gagne cette fameuse liberté qui est un luxe et qui est précieuse quand on a des enfants et qui permet d'être là, de choisir quasiment complètement son agenda. Et ça compte, quand on a été pendant 15 ans avant salarié, c'est vrai que c'est quand même très, très vagabond. Et ça a permis d'ajuster tout ça.
- Speaker #0
Et puis de créer quelque chose. Ce plaisir de créer quelque chose. Départ de zéro, de le voir naître, de le voir marcher, grandir, c'est quand même...
- Speaker #1
Oui, c'était vraiment la page blanche pour le repos, Départ de zéro. Donc c'est long, c'est plus long. Je pense que quand on reprend une entreprise où il y a déjà quelque chose qui existe, c'est plus long, mais c'est vraiment un plaisir de tout construire soi-même. du nom, du logo, à l'offre, au site internet, positionnement marketing, tout est à travailler. Donc c'est hyper intéressant, passionnant, dur aussi, mais c'est vrai que c'est un petit peu, on va dire, un mix de toutes les expériences que j'avais eu la chance d'avoir avant aussi. Dans chacun de mes métiers, ça m'a appris un petit peu du métier d'entrepreneur. Oui,
- Speaker #0
tu étais équipée. Après, ce qui change beaucoup, c'est quand même le mindset. Je ne sais pas si on est complètement préparé à ça, si nos expériences salariales nous aident à se préparer à ce grand saut qu'est l'entrepreneuriat au final.
- Speaker #1
Oui, et puis après, il y a des gens pour qui c'est fait, d'autres moins ou qui aiment plus ou moins. Moi, j'ai eu la chance à Lisbonne d'être hyper entourée. Je me suis entourée, j'ai été vers des milliers de personnes qui étaient beaucoup d'entrepreneurs, justement. Beaucoup de gens qui montaient des projets divers et variés. Et du coup, ça, ça m'a beaucoup stimulée. Le fait de voir que c'était possible, que d'autres le faisaient sans moyens, en venant d'expériences ou de chemins de vie très différents, ça donne un petit peu la sensation du tout est possible. Allez, pourquoi pas moi ? Je me suis aussi beaucoup inspirée et entourée de personnes qui avaient cette énergie-là et qui avaient ce mindset-là. Donc ça, je pense que j'ai aussi cherché dans les rencontres que j'ai pu faire. Oui,
- Speaker #0
carrément, ça, c'est une ressource hyper précieuse de s'entourer. dynamique de ces personnes qui sont déjà ou sont en train de vivre les vies qu'on a envie de vivre, en fait. Quand on s'est parlé, tu m'as dit... Je suis désolée, je t'ai oublié de le redire.
- Speaker #1
Ah ben, vas-y. J'ai dit que toi,
- Speaker #0
tu t'étais dit que t'étais une mère indigne. Même si aujourd'hui, tes enfants sont grands, ils vont très bien. Et j'avais envie d'en reparler parce que il y a plein de femmes qui nous écoutent, qui vivent encore des enfants plus petits, qui sont entre le boulot, la maison. les enfants, leurs ambitions perso, etc. et qui se disent qu'elles sont aussi des mères indignes. Qu'est-ce que tu peux nous en dire ? Qu'est-ce qui te faisait dire ça ? Et finalement, avec le recul de leur âge, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à cette jeune femme qui se disait qu'elle était une mère indigne à l'époque ?
- Speaker #1
En fait, si c'était à refaire, je referais, je pense, tout à peu près de la même façon, même si rien n'était parfait, loin de là. Mais c'est vrai qu'en tant que jeune maman, en travaillant beaucoup... avec un rythme de vie intense aussi, avec des week-ends, des vacances. On était un peu à mille à l'heure pendant pas mal d'années, avec un mari aussi très pris. J'avais quand même cette frustration de dire peut-être que je ne m'occupe pas assez bien. J'avais en effet des nounous qui géraient beaucoup de choses, donc j'avais la chance d'être très accompagnée. Et ça m'a permis aussi d'avoir tous ces postes passionnants, des années de salariat. Mais c'est vrai que les enfants étaient très petits et que... J'avais un petit peu cette frustration. Maintenant, à refaire, la vie m'a amenée vers d'autres chemins. Et puis aujourd'hui, je suis, on va dire, en pause professionnelle pour d'autres raisons. Mais justement, je me dis, mais qu'est-ce que j'ai bien fait de... entre guillemets, à faire ma carrière. Je n'espère pas qu'elle soit finie non plus. C'est bientôt 50 ans, mais en tout cas, ces années-là où on a entre 25 et 45 ans, on a quand même beaucoup d'énergie, on a envie de tout faire, de renoncer à rien. Et peut-être, je ne sais pas, d'autres le font peut-être dans un autre sens, mais peut-être qu'on l'a moins à 50 ans. Et par rapport aux enfants, en tout cas... Voilà, ils étaient petits, mais je ne pense pas qu'ils aient souffert du fait que je travaille beaucoup. Ils ont toujours vu aussi une maman et un papa investis, passionnés par ce qu'ils faisaient, allant d'un projet à un autre. Et donc, au final, je referai pareil parce que je ne sais pas de quoi l'avenir est fait. Et quand les opportunités se présentent et quand la vie nous permet de nous éclairer dans un boulot, qu'il soit salarié, entrepreneur, ménarial, il ne faut pas trop se poser de questions. parce que dsi on se dit quand mes enfants auront 18 ans, je commencerai peut-être moi à me réaliser professionnellement. Il y en a qui le font. C'est peut-être cool aussi. Je n'ai pas cette expérience-là. Mais en tout cas, j'ai pu penser que j'étais une mère indigne, Il y a des moments où je me dis, bon en fait, j'ai bien faite de le faire. Ils vont bien, en effet. On les a emmenés dans tous nos projets, pro, perso. Je pense que le fait d'avoir eu comme ça plusieurs... phases de vie professionnelle, ça a aussi été riche pour eux. Donc, aux mamans qui nous écoutent, c'est vrai que c'est un peu inné de se dire qu'on ne fait peut-être pas assez bien pour nos enfants. Et on a toujours cette petite voix qui nous le rappelle. Mais au final, si c'est bien pour nous, et si... Moi, je sais que j'ai toujours adoré mes boulots. Je me suis toujours énormément investie dans ce que je faisais. Et voilà, la vie a été cool comme ça.
- Speaker #0
Puisqu'on entend, c'est le fait de vivre. en fonction de ce qui te faisait triper, tes valeurs, tes alignements. Je pense que quand on vit comme ça, on le vit dans la vie. On a parlé beaucoup de la vie professionnelle, mais on le vit dans toutes nos vies, en fait, quand on arrive à avoir cet alignement. Et on le vit aussi avec nos enfants. Même si, tu le dis, il y a toujours cette petite voix, cette culpabilité qui est là, dont on pourrait se libérer, qui est faite de toutes les injonctions que les autres nous envoient. Mais au final, on sait aussi que les enfants apprennent principalement par l'exemple. Et de ce que je comprends,
- Speaker #1
en tout cas,
- Speaker #0
ça a été des contextes pour eux d'apprendre et des exemples.
- Speaker #1
Exactement. Et aujourd'hui, du coup, c'est vrai que je suis dans cette pause, on va dire professionnelle, après avoir vendu Maison Jeanne et puis passé sur d'autres projets, et notamment un projet associatif qui me tient beaucoup à cœur. Je fais le lien avec les enfants parce qu'aujourd'hui, ils voient. Des fois, ils me disent « mais tu ne travailles plus, mais en fait, tu es toujours autant active » . Donc, il y a la vie de... À vue professionnelle, et puis il y a aussi, en effet, toute cette vie associative, bénévole, qui est aussi très, très riche et qui crée aussi, malgré tout, beaucoup de valeurs auprès de ma famille, qui voit tout ce que j'essaie de mettre en place et auprès des autres. Et donc, avec Bénédicte, une amie de notre promo, et aussi Sandra, mon associée Maison Jeanne, on a créé l'association Les Fourchettes Roses.
- Speaker #0
On va en parler un petit peu.
- Speaker #1
Écoute, oui, c'est un beau projet. qui est née de nos expériences personnelles de la maladie. Moi, je suis atteinte d'un cancer depuis plus d'une quinzaine d'années. Et du coup, on a vraiment eu cette envie déjà de créer cette association qui est une application pour mettre en lien les personnes malades et leurs proches aidants et faciliter le cercle d'entraide qui se produit pendant des traitements lourds, de longues maladies, alors pas que le cancer, mais toutes sortes de longues maladies. pour avoir été personnellement très accompagnée, très entourée, mais aussi très seule, parce qu'en fait, la maladie isole également beaucoup. Il isole le malade, mais aussi son premier aidant. En l'occurrence, moi, c'était mon mari, mais certains, c'est son parent ou son enfant. Il y a tout le cercle amical, social autour qui est là, qui voudrait aider, mais qui ne sait pas trop quelle place trouver. Et via cette application, ça permet d'avoir un calendrier partagé et le malade et son premier aidant indiquent les besoins qu'ils ont de nous apporter un repas demain soir parce que je sortirai de Chimio et que je n'aurai pas le temps de faire les courses et encore moins l'envie de cuisiner ou de rendre des petits services comme conduire mes enfants à l'école si je suis à l'hôpital ou aller chercher mes médicaments ou m'emmener à un rendez-vous. Donc tout ça est mis en forme dans l'application et en fait l'idée c'est vraiment de mieux se nourrir pendant la maladie et de garder le lien social grâce à cette mise en contact du cercle proche. Donc oui, c'est un très chouette projet porté aujourd'hui par une vingtaine de bénévoles à Lille essentiellement. Puis on est en train de lancer, là on avait une web app depuis deux ans qui existe déjà, qui fonctionne. Lesfourchettesrose.org. Et l'app est en train de sortir sur toutes les plateformes pour pouvoir faciliter encore plus l'accès.
- Speaker #0
C'est quoi les retours de toutes les personnes qui... bénéficient de cette application et de ce service, qu'est-ce que ça leur change ?
- Speaker #1
Alors, les personnes, déjà, nous disent que ça n'existait pas et que ça leur apporte vraiment un soutien dans une période de galère globalement dure, très dure psychologiquement, physiquement, bien évidemment, mais on a vraiment besoin d'aide et c'est difficile, en tant que malade, de demander de l'aide, justement. Et donc, les personnes disent, au moins, une fois que j'ai créé mon compte, ma communauté sur l'application, je peux dire à ma communauté là, cette semaine, je vais vraiment avoir besoin de vous parce que je suis en chimio et ça va être la galère. Ou voilà, ne m'embêtez pas, entre guillemets, cette semaine parce que je suis vraiment très fatiguée, j'ai envie de voir personne et c'est OK. Donc, en fait, c'est juste les malades nous disent le fait de pouvoir demander la juste dose d'aide, c'est déjà une grosse étape. Et puis, les proches, ça leur permet justement de savoir quoi faire à quel moment, dans quelle quantité. Donc, ne pas être trop envahissant si la personne ne le souhaite pas. Ou d'être là, parfois, ça va être une seule fois, ramener un repas à quelqu'un. Et parfois, d'autres vont dire, moi, je vais venir tous les jours lui ramener ses courses. Et voilà, donc les gens nous remercient. Donc, ça fait plaisir. C'est une application qui est complètement gratuite. Donc, là, on n'est pas du tout dans un business mercantile. Et ça change aussi. C'est vraiment agréable aussi de travailler dans... dans ce cadre associatif complètement solidaire et bénévole. Et donc, de dire, on aide des gens qui traversent vraiment des moments de vie difficiles. Et les malades et les aidants et les médecins, parce qu'on rencontre en ce moment beaucoup d'hôpitaux et de médecins qui nous disent « mais c'est génial votre outil, on a tellement de gens qui sont perdus pendant ces phases de maladie que si ça peut les aider un tout petit peu, ça va déjà les aider à lutter contre la maladie et qu'ils se sentent un peu mieux. »
- Speaker #0
Oui, et puis qu'il ne soit pas seul. Tu as beaucoup parlé de solitude. C'est quand même déjà, à la base, un mal du siècle. Connecté et en même temps extrêmement seul. Et c'est sûr que face aux épreuves, encore plus. Savoir demander de manière juste, c'est quand même très compliqué.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est un beau projet qui est en plein essor. Et donc, c'est quelque chose qui m'anime, qui me prend pas mal de temps. Et en même temps, j'ai aussi plein d'autres temps pour... pour faire autre chose et en tant que maman maintenant sans enfant, avec deux vies, encore une étape à, là où il faut, c'est encore réinventé. Ils sont, enfin, pas sans enfant du tout parce que je suis connectée avec eux H24, mais en tout cas, ils ne sont plus à la maison. En effet, c'est encore une autre étape qui est plutôt sympa si on l'appréhende bien et qui nous laisse plein de temps et de liberté aussi pour faire encore autre chose.
- Speaker #0
C'est peut-être bizarre de le demander comme ça, mais est-ce que la maladie, le fait de faire tout ton parcours avec la maladie t'a apporté ?
- Speaker #1
Apporté, je dirais que je m'en serais quand même bien passée, parce que forcément ça apporte surtout beaucoup de difficultés, d'inquiétudes, de moments à l'hôpital, de moments de traitement où on n'est pas du tout aussi en forme comme on souhaiterait l'être. mais par contre en effet ça apprend forcément à... relativiser énormément de choses qui paraissent, pour des personnes qui ne connaissent pas la maladie, peut-être plus problématiques. Donc, tout de suite, les choses prennent une autre hauteur et mesure. Et à vivre encore plus, même si j'ai beaucoup travaillé dans des phases de développement personnel, de stages de méditation ou autres, que j'ai développé à Lisbonne. Mais à vivre au jour le jour, en fait. Et à se dire que là, tant qu'on est là... et qu'on est bien, et qu'il fait beau ou pas beau d'ailleurs, mais que la vie est là, c'est quand même le plus important. Donc en fait, ça donne une perplexité différente, tout en continuant à faire des projets, parce que c'est ce qui nous nourrit, nous fait nous lever tous les matins, et qui est hyper dynamisant, mais vraiment en se disant, chaque jour est vraiment une chance, et profitons de tous les petits moments, ça prend ça, ça prend la résilience. même si ce mot est très galvaudé, mais en tout cas d'accepter ce qui est et de se dire qu'est-ce que je fais avec ce qui arrive. Si ce truc arrive et qu'il soit positif, négatif ou très, très difficile, de toute façon, il est là. Et puis ça permet aussi de faire des choix peut-être un peu plus radicaux parfois, mais en tout cas, déjà c'était un peu dans mon tempérament de base, mais je ne fais pas beaucoup de compromis. Si j'ai envie de...
- Speaker #0
de faire telle ou telle chose ou de prévoir telle ou telle chose. C'est vrai qu'avec la maladie, qui est déjà une énorme contrainte dans sa vie et dans la vie de ses proches, on s'allège un petit peu plus d'autres contraintes qui sont finalement égards à la maladie beaucoup plus lointaine. Peut-être que je fais des choix différents, des priorités différentes et encore une fois, se concentrer sur l'essentiel.
- Speaker #1
Le conseil, je sais que tu vas réagir à ce mot en disant « je n'ai pas de conseil à donner » , mais quel message tu aurais envie de donner à ces femmes qui se battent souvent entre toute leur vie, toutes les injonctions qu'on leur fait, d'être fortes, d'être parfaites, de réussir, de tout gérer ? Qu'est-ce que tu as envie de leur dire ?
- Speaker #0
Oui, en effet, si je suis, je pourrais donner ce type de conseil. Moi, j'ai envie de dire, pour celles dont le... Le rêve absolu est de travailler 7 jours sur 7 et de faire une très belle carrière. Qu'est-ce qu'une très belle carrière ? En tout cas, de s'éclater dans un boulot, quel qu'il soit. Peut-être un peu au détriment de ses enfants et de son conjoint peut-être, ou de ses amis. De toute façon, je pense quand même qu'on peut difficilement tout faire bien. Donc, à un moment donné, peut-être juste accepter que si on est un peu plus dans cette phase de vie, dans le curseur au boulot, il y a... peut-être d'autres trucs qui vont un petit peu être moins parfaits. Et c'est pas grave si c'est pleinement vécu et que c'est chouette comme ça. Si par contre, c'est dans la souffrance et que finalement, c'est un choix qui est plus subi qu'assumer, là, c'est peut-être différent. Le plus dur, c'est d'assumer ces choix qui soient bon, là, je ne travaille plus, par exemple. C'est un peu compliqué pour moi encore de l'assumer, parce que je me dis je n'ai pas été élevée comme ça. il faut travailler, etc. Et en même temps, je me dis, bah oui, j'ai quand même fait tout ça. Donc là, je fais une pause et j'adore cette nouvelle phase où je ne travaille plus. C'est facile à dire, mais ça prend un petit peu de temps de le rechoisir, en fait. Donc c'est plutôt ça, c'est leur dire, faites ce qui vous fait kiffer et une fois que c'est OK pour soi et pour ses proches, parce qu'il faut quand même être aligné avec son petit système de base, c'est génial, quoi. Et puis surtout qu'on n'a qu'une vie et qu'elle peut être très courte.
- Speaker #1
C'est marrant, quand je t'entends, j'entends vraiment, bah oui, de toutes tes réalisations, tout ça, mais j'entends cette écoute que tu as de toi. Et on entend aussi que ce n'est pas inné, que ce n'est pas bon, allez, j'y vais, c'est comme ça, j'assume. Non, on entend ce dialogue en toi-même de dire, OK, qu'est-ce qui est bon pour moi ? Ça marche, OK, on va faire ça, j'assume maintenant.
- Speaker #0
Oui, oui. Bon, après, ça a été un travail assez long de travailler sur moi, d'accompagner. Et de savoir, en effet, écouter. écouter son corps, ses envies. Parce qu'en fait, quand on est pris à 100 à l'heure dans une vie qu'on a choisie ou qu'on subit un peu parfois, on ne prend pas le temps de s'écouter. Moi, mon choix d'arrêter a vraiment été lié à la maladie qui fait des hauts et des bas depuis pas mal d'années. Et là, il y a eu un gros bal cet été. Et plus de petits soucis physiques. Je me suis cassé l'épaule. J'ai eu un truc cancérigène sur ma joue qui a poussé. Enfin voilà, à un moment donné, mon corps m'envoyait quand même des... des signaux. Des gros signaux. Et j'ai enfin, et ça m'a pris quand même pas mal d'années à le faire, écouté et entendu que là, je sentais que ça n'allait vraiment pas dans le bon sens. Donc, j'ai par exemple pris cette décision d'arrêter de travailler chez Maison Jeanne. Mais en effet, c'est difficile de s'écouter et de se connecter à ce vrai point qui dit, en fait, là, j'ai vraiment envie de ça ou besoin de ça. L'autre question, c'est est-ce que je peux le faire ou pas ?
- Speaker #1
Je suis bien de toute façon en second temps. Et c'est vrai que souvent, on imagine que chez les autres, ça a l'air si simple. On a décidé ça. Mais la r��alité, c'est que pour beaucoup d'entre nous, peu importe ce qui s'impose, revenir à cet écoute et ces doutes et pas savoir, et cette difficulté d'assumer et d'avancer selon ce qui est important pour nous. À ce moment-là, c'est quand même le quotidien de beaucoup.
- Speaker #0
Pour beaucoup,
- Speaker #1
ce qu'on cache, ce qu'on ne montre pas sur les réseaux, c'est plutôt tous ces moments où on essaye de trouver l'équilibre, l'incertitude,
- Speaker #0
mais se rappelle que si on ne s'écoute pas, personne ne le fera. Exactement. Et c'est vrai que c'est peut-être le truc le plus difficile à apprendre à faire et que si chacune, j'ai l'impression que tu as une audience plutôt féminine, si chacune peut se le permettre, s'offrir un... un petit temps de pause. Alors, ça peut être que moi, j'essaie de faire une fois par an ou tous les deux ans une petite retraite de yoga. Des fois, c'est juste 48 heures. Et ça peut être juste aller une heure respirer dans un parc et se poser avec moi. J'écris beaucoup. Donc, voilà. chacun sa technique et selon le temps dont elle dispose, mais savoir se poser et s'écrire ou se dire vraiment quel est l'important là si tout devait s'arrêter demain, ça permet de prendre des décisions différentes.
- Speaker #1
Ça me fait tenser. J'ai fait une interview avec ma tante Colette de 94 ans.
- Speaker #0
Épisode que je recommande vivement tellement il est chou-doudou.
- Speaker #1
Et elle avait une expression jolie, elle disait « c'est important de savoir faire le calme en soi » . Et c'est ça. Bon, j'ai une dernière question très rapide. C'est quoi,
- Speaker #0
d'après toi,
- Speaker #1
le plus grand défi des femmes aujourd'hui et leur plus grande force pour le surmonter ?
- Speaker #0
Le plus grand défi, je crois que c'est un peu ce qu'on disait, c'est se trouver soi-même. Ces moments d'écoute, de pause, de rupture dans une vie, qu'elle soit déménagée. changer de boulot, changer de fin, tout type de rupture apporte quand même, ouvre quand même autre chose et s'offrir ce luxe-là de se dire, tiens, je m'arrête deux minutes pour voir si ce que je fais là, c'est OK. Alors oui, c'est OK pour mon mari, c'est OK pour mes enfants, mais est-ce que pour moi, toute seule, égoïstement, parfois, c'est bon pour moi ou pas et je me sens bien ou pas ? On ne peut pas que vivre Euh... au travers des autres. Donc ce défi-là, en effet, quand on veut être une bonne maman, une bonne épouse, une bonne femme avec une belle carrière, c'est difficile de tout combiner. S'écouter, faire les bons choix, se faire accompagner parfois pour trouver son sens. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance finalement dans mes parcours et mes ruptures de vie, de trouver aussi plein de gens qui m'ont beaucoup inspiré sur ma route je lis beaucoup aussi j'écoute beaucoup de podcasts et tout ça voilà permet de construire sa propre sa propre maison et la deuxième partie de la question c'était avec elle pas mort elles peuvent s'appuyer pour relever ses chien oui ben là moi je pense quand même que tant qu'il y a de l'amour autour de nous je pense que c'est déjà de l'amour propre à s'aimer c'est un chemin aussi parfois qui prend beaucoup de temps. Et avoir aussi autour de soi, réussir à trouver l'amour avec un grand A, pas forcément que l'amour, l'amitié dans les relations, dans la rencontre. Moi, je crois vraiment à la force des rencontres qui permettent. Des fois, c'est une rencontre qui va durer une heure, deux heures, quelques semaines ou quelques années, ou toute une vie. Mais en tout cas, les rencontres permettent vraiment, et l'amour que ça procure, de... de grandir, tout simplement.
- Speaker #1
On va terminer là-dessus, alors. Merci beaucoup pour ton partage.
- Speaker #0
Merci Rozenn pour ton écoute.
- Speaker #1
Et dans les notes, le lien vers les Fourchettes Roses, non ?
- Speaker #0
Oui, lesfourchettesroses.org, c'est notre site internet. Oui. L'application, toutes les Apple Store, Google Play, etc. Et puis nous suis sur les réseaux sociaux, LinkedIn, Insta, Facebook, tout ce que vous voulez pour nous soutenir.
- Speaker #1
C'est parfait, on mettra tout ça. Je sais que vous organisez pas mal d'événements aussi, donc il faut bien suivre. Je trouve que vous êtes du côté de Lille.
- Speaker #0
C'est ça. Pour l'instant, on est plutôt en action sur Lille, mais on souhaite développer les événements et actions dans toute la France. Et de toute façon, comme c'est une appli, c'est bien sûr accessible de partout, pour l'instant, qu'en français. Donc, adressez aux personnes francophones, et peut-être un jour à l'international.
- Speaker #1
Super, merci Emma. Je t'embrasse fort.
- Speaker #0
Merci Rozenn, à bientôt.
- Speaker #1
Voilà, je suis hyper heureuse d'avoir passé ce moment avec Emma. J'espère que cet épisode t'a plu. Si tu aimes mon podcast, n'oublie pas de le partager autour de toi, d'en parler. Peut-être que ça aidera d'autres femmes à trouver de l'inspiration, de la lumière. Tu peux me suivre sur Instagram, sur LinkedIn. Tu peux me laisser un avis 5 étoiles, ça aide toujours. Voilà, je t'embrasse bien fort et je te dis à très vite.