- Speaker #0
Tu sais qu'on va devoir recommencer.
- Speaker #1
On va recommencer. C'est parti. On y arrive. On va y arriver.
- Speaker #0
Bon, c'est Guylaine. On va passer toutes les petites épreuves techniques que l'on vient de traverser ensemble. Donc, cette parole va être tellement précieuse pour toutes les personnes qui nous écoutent. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point on est contentes si l'enregistrement marche.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
D'abord je voulais te remercier d'être là et notre rencontre est assez chouette je trouve puisque tu m'as contacté et quand on s'est appelé tu m'as expliqué que je t'avais accompagné à un moment où c'était pas trop la forme pour toi et t'étais partie courir et avec mon podcast dans les oreilles et mes mots avaient bien résonné dans ce moment de creux et j'ai trouvé ça très très très chouette de se dire que à distance, sans se connaître ... en tant que femme ou en tant qu'être humain, tout simplement, on pouvait se soutenir. Et puis, j'ai trouvé ça chouette aussi de se dire qu'au-delà de l'apparence, on est tous dans nos vies à beaucoup courir, on a tous des moments de creux. Parce qu'on va parler de toi, tu es multi-entrepreneuse, super maman de deux enfants, mais comme tout le monde, tu as des moments de creux. Et moi, j'aime bien quand on parle des vraies choses, du vrai quotidien en fait, de ce qu'on traverse et de partager ça.
- Speaker #1
Moi, je trouve que le podcast, c'est un format vraiment extraordinaire parce qu'en fait, déjà, toi, en tant que personne, tu crées un lien avec la personne qui est à l'origine du podcast et que tu vas entendre. C'est une voix que tu vas entendre régulièrement. Et en fait, c'est comme si tu créais des liens avec cette personne parce qu'en fait, elle interview une autre femme. Et en fait, si tu veux, la projection mentale et les messages audios sont hyper intéressants. Moi, je t'ai découvert un jour de décembre, où il fallait que j'aille sortir cette énergie et faire un footing. Et généralement, quand je cours, soit j'écoute de la musique, soit j'écoute un podcast. Et là, tu m'avais accompagnée sur ce… Enfin, vous m'aviez accompagnée, vous étiez deux, sur ce podcast. Et c'était vraiment hyper intéressant. Et en fait, ce que j'ai vraiment beaucoup aimé, c'est dans le type de podcast que tu fais, c'est en fait avoir des femmes qui sont aussi des mamans, qui sont aussi des entrepreneurs, qui ont des problématiques qu'on peut toutes traverser à un moment donné et qui, en fait, déculpabilise, fait beaucoup de bien. Et en fait, je trouve que c'est un vent d'empathie, tu vois. Et donc, c'est vraiment chouette. Et donc, je t'ai découvert de cette manière, d'avoir la possibilité de rencontrer cette personne en vrai. Donc, toi, en te contactant, c'était quand même très facile de te contacter, de t'avoir. Et donc, ça, c'est vraiment hyper chouette, en fait. C'est vraiment très cool.
- Speaker #0
Oui, une belle rencontre. Alors, le podcast s'appelle Les Bienveillantes. Et ma première question pour toi, c'est quand je te dis bienveillante, à quoi ou à qui cela te fait-il penser ?
- Speaker #1
Alors, tu vois, j'ai des mots qui me viennent sur ce mot-là, les bienveillantes. Tu vois, je pourrais le définir comme une approche positive, douce, où en fait, ça renvoie à l'idée de prendre soin des autres avec empathie. En fait, c'est une ouverture au monde et en même temps avec beaucoup de respect, de compréhension, d'empathie. Et puis, tu as un côté un peu, avec le mot vaillant, niaque. Tu vois, leadership, niaque, quelque chose de à la fois très féminin et en même temps extrêmement powerful, tu vois, très fort. Et alors, à qui? C'est vrai, c'est rigolo, comme en fait, là, j'ai plus genre une vision, tu sais, genre d'un chocolat enrobé excellent qui, genre en première couche, va avoir des petits carrés, enfin, des petits morceaux. de cacahuètes et au fond c'est très fondant tu vois très doux voilà j'ai plus cette image là en fait un excellent chocolat qui t'apporte tout ce que tu veux quoi ton shoot de fer ça fait du bien après un bon café et ça tombe au bon moment et ça fait du bien comme il faut quoi excellent
- Speaker #0
j'avais pas cette image là qui me venait merci de me l'offrir je prends toujours le chocolat donc j'aime bien que tu me racontes ton début dans l'entrepreneuriat parce que j'ai trouvé ça très très Comment dire ça ? Très surprenant, en tout cas,
- Speaker #1
comme parcours. Ça m'a surpris aussi. En fait, moi, j'ai fait une école de commerce en cinq ans, tu vois, avec un format très classique. Et en fait, à la fin de mon année, de ma cinquième année, j'ai décidé de partir faire un tour du monde toute seule pendant un an. Et ce n'était pas encore trop la mode des tours du monde à ce moment-là. Du coup, alors, ça a été tout un parcours pour ma famille... à comprendre et que j'avais beaucoup rassurée aussi. Donc, j'avais pris un trajet allé de 13 billets d'avion pour partir, traverser le monde en sac à dos. Et donc, t'imagines bien que je me suis rencontrée. je me suis découverte en plus à un âge où vraiment en fait on te dit qu'est-ce que tu veux faire de ta vie tu vois et en fait si tu veux c'est en rentrant que..., en France que je me suis vraiment dit je ne sais pas exactement précisément ce que je veux mais en tout cas je sais ce que je ne veux pas et en fait j'ai souhaité vraiment avoir cette même sensation d'adrénaline en fait que tu peux vivre dans un voyage où en fait concrètement l'histoire n'est pas écrite tu ne sais pas à chaque seconde ce qui va se passer tu ne sais pas toujours où tu vas dormir tu ne sais pas Et en fait, c'est un peu ça pour moi le parcours de l'entreprenariat. C'est un grand voyage où tu dois trouver des solutions, tu dois faire évoluer un projet sans savoir si ça va vraiment être rémunérateur, si ça va vraiment marcher. Et c'est cette adrénaline-là que j'ai retrouvée dans l'entreprenariat et donc j'ai monté une première entreprise juste en rentrant de voyage. Par la force des choses, j'ai rencontré une personne qui est mon ancienne associée qui venait juste de déposer les statuts d'une entreprise. qui s'appelle Josépho, et qui avait pour projet de faire des photobooths, donc des bornes photos que tu disposes sur des événements privés ou publics. Et à cette époque-là, c'était en 2015, vraiment le photobooth commençait, tu vois, son essor, mais c'était en France extrêmement nouveau. C'était plus développé dans les pays comme les États-Unis, l'Australie, and co. Mais en France, il y avait très, très peu d'acteurs. C'était encore la phase où tu parlais à des entreprises. de mettre des photobooths sur des événements, ils te disaient, mais à quoi ça sert ? Donc, il y avait un enjeu, en fait, si tu veux, extrêmement excitant et stimulant de... S'il faut tout construire, tu ne sais pas où tu vas, mais il faut y aller parce que ta survi en dépens, en fait. Il y a une fin de demain. Et ça, j'ai trouvé ça extrêmement excitant. Donc, j'ai commencé Josépho en 2015 avec une casquette de commercial. On était trois dans l'équipe et... Et j'ai très vite acheté des parts. Donc, si tu veux, cette entreprise, je n'étais pas là à la signature des statuts. J'étais là trois mois après. J'ai acheté des parts trois mois après. Et j'ai fait grossir cette entreprise-là avec un rapport tout à fait nouveau. Parce que tu imagines bien, du coup, je n'avais pas d'expérience professionnelle avant. Où j'ai vraiment développé un lien extrêmement maternel avec ce projet.
- Speaker #0
C'est ton premier bébé.
- Speaker #1
C'est mon premier enfant. Oui, tout à fait. Et j'avais aussi cette espèce de fougue liée à la jeunesse, je pense. Moi, je rêve d'une boîte. respectueuse envers l'humain où en fait si tu veux le capital hiérarchique n'est pas forcément respecté et aussi demain j'ai des employés je leur laisse la place je leur donne la place et je leur laisse la place et en fait c'est exactement sous cet ADN là qu'on a construit Josepho après les associés avec lesquels je travaillais étaient vraiment très humains aussi tu vois très ils avaient d'autres si tu veux formes d'empathie on était extrêmement complémentaires, mais qu'il y a cet ADN-là du respect de l'autre, du respect de l'humain, était quelque chose qu'on avait fondamentalement ancré en nous tous les trois. Et on a fait grossir le projet. Je suis restée en tout dix ans dedans. On a ouvert quatre villes. On a eu en moyenne une quinzaine de salariés, avec des salariés d'une moyenne d'âge très jeune, à peu près du même âge que le nôtre. J'avais entre 25 et 33 ans. Donc, ça a été ma période de vie chez Josefo. Donc, des gens très jeunes, mais en fait, qu'on a réussi à fidéliser et garder en moyenne 4 ans et demi, 5 ans et demi. Et ils sont encore là. Donc, tu vois, vraiment. Et puis, avec beaucoup de respect, beaucoup de… Voilà, vraiment une chouette entreprise qui véhicule de très jolies valeurs et pas juste des valeurs, tu vois, marketing.
- Speaker #0
Tu as réussi à construire la vision, en tout cas, ce que tu voulais autour du monde. Et là, patatras, rebelote, comment tu dis ? Et…
- Speaker #1
Et là, pour Minimood ?
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Ouais. Alors, écoute, Minimood, c'est pareil. En fait, c'est un autre moment de vie où, si tu veux, forcément, chez Josépho, je suis rentrée. Josépho, c'était mon bébé. J'avais un lien très maternel avec ce projet. Et puis, un jour, je suis vraiment devenue maman. Donc, j'ai eu deux enfants assez rapprochés. Ils ont un an et demi d'écart, quoi. Donc, deux grossesses un peu coup sur coup. Et là, en fait, si tu veux, ma vision, forcément, des choses ont totalement changé. Et donc, évidemment, mon énergie était dirigée vers ces deux enfants très jeunes, enfin, tout petits bébés qui, en plus, ne dormaient pas, blablabla. Mais en fait, moi, si tu veux, j'avais vraiment fondamentalement un système de valeur et un système, vraiment un besoin d'être aligné qui était beaucoup plus profond qu'au début de Josépho. Au début de Josépho, si tu veux, j'étais… Bah, toi, t'es jeune, t'es heureux, t'as la niaque, t'as envie de sortir le truc. Et là, en fait, t'as une énergie qui est quand même un peu limitée. Et tu as autre chose qui s'installe. Et en fait, j'étais plus en quête de sens sur quelque chose qui me ressemblait et me faisait vibrer, moi, en fait, en tant que femme. Et c'est là qu'à la rencontre de mes enfants, et donc à la rencontre de la maternité... cette fois la vraie maternité, je me suis rendue compte qu'il y avait quelque chose qui me trottait un peu dans la tête avec ma fille Louise, à qui je commençais à lire des histoires. Les livres, c'est un des objets les plus anciens qui accompagnent l'être humain depuis toujours. On lit des histoires depuis des millénaires aux enfants. Et elles ont des vertus incroyables, les histoires. Elles te permettent de développer ton sens émotionnel, ta relation, ça te permet d'apprendre énormément de choses. Pour moi, c'est un... si tu veux, livre, c'est vraiment un objet respectueux.
- Speaker #0
Et puis, c'est une culture aussi, ce qu'on lit à nos enfants. Moi, c'est très marrant, il y a des bébés qui sont nés dans ma famille. Et puis, comme cadeau, on va leur faire un paquet de livres. Et je dis à mes enfants, alors c'est quoi les livres qui tournent plus ? C'est devenu la culture familiale.
- Speaker #1
C'est une culture familiale et puis c'est une culture, mais tu vois, c'est aussi un... outil éducatif essentiel parce qu'en fait, ils jouent un rôle essentiel dans le développement cognitif, émotionnel, social. Ça va stimuler sa créativité, enrichir son vocabulaire. C'est magique. Et puis, c'est un moment de partage fantastique avec la personne qui te le lit. Donc bon, tout ça pour te dire que je lisais des histoires à mes enfants comme tout le monde. Et pareil pour les comptines, j'ai commencé un petit peu à me dire mais en fait... C'est quoi le sens profond de cette histoire ? Je me suis vraiment rendue compte que l'éducation dont on a bénéficié, mais aussi que tu donnes à tes enfants, il est très, très parental, dans le sens où c'est un adulte qui a besoin de transmettre un message pour modeler l'enfant. Je remarquais très souvent quand même un système de morale, ou bien un rythme gentil-méchant, tu vois,... des enfants. T'as le gentil, t'as le méchant, dans les histoires c'est pareil, les comptines on n'en parle même pas. Il y a systématiquement un drame.
- Speaker #0
Surtout les comptines, je crois, parce qu'il y en a plein qui n'ont pas du tout été dépoussiérées. Et quand on en écoute certaines, c'est terrible.
- Speaker #1
En fait, toi, quand tu es gamin, tu récites machinalement, tu apprends par cœur et puis c'est une chanson et puis c'est génial et tout. Mais en fait, quand tu vraiment, tu te rends compte du sens de l'histoire, c'est incroyable. Tu te dis, mais attends, mais c'est horrible en fait de chanter un truc comme ça. Celle qui me marque le plus, c'est qu'il était un petit navire. où en fait, ils sont tous en galère sur un bateau et il faut en tuer un parce qu'il y a trop de monde et on va tuer le plus petit parce que c'est le plus faible. Et en fait, finalement, il a de la chance, on ne va pas le tuer parce que... Non, en fait, tu vois, du coup, je trouve qu'ancrer ces choses-là dans la tête des gamins, forte dualité, tu vois, marquée, soit t'es gentil, soit t'es méchant, soit t'es fort, soit t'es faible, ce n'est pas ce que je pense de la vie. En fait, je pense que tu es et gentil et méchant. Et c'est OK d'être méchant, c'est juste qu'en fait, c'est... ta boussole intérieure qui te dit là, je me sens en insécurité, je me sens en déséquilibre, c'est un indicateur pour aller mieux, travailler sur toi ou régler une situation. Mais tu ne peux pas dire que tu es méchant à quelqu'un. Ou alors, tu es faible. Moi, il y a des fois, je suis faible. En décembre, tous les mois de décembre, je suis faible. C'est comme ça, c'est parce que je suis un être vivant, c'est cyclique et c'est OK. Donc ça, c'est parti de ce postulat-là. Et en fait aussi, il y avait un autre épisode médiatique qui m'avait quand même pas mal marquée. Il y a eu une vague énorme de suicides stéréotypiques. Ce moment-là, ça m'a beaucoup marquée, de suicides de jeunes, en fait, parce qu'ils se font harceler scolairement. Et je me suis vraiment dit, mais comment est-ce que la nature humaine peut se manifester de manière aussi violente aussitôt ? Parce qu'en fait, je pense que moi, dans ma génération, à moi, il n'y avait pas ça, tu vois. Il n'y avait pas ça. Et puis, en fait, tu vois,
- Speaker #0
il y avait pas de... Chez les jeunes, il n'y avait pas autant ...
- Speaker #1
Vachement de violence, vachement de violence. Tous ces trucs-là m'ont un peu trotté dans la tête. Et je pense aussi que quand tu éduques des enfants, que tu te rencontres avec la maternité, tu te souviens un peu aussi des schémas que toi, tu as eus en fait en tant qu'enfant. Tu te questionnes beaucoup sur l'éducation, le système de valeurs que tu veux, toi, construire. Tu te rends compte que c'est tellement important, en fait. Si tu veux l'éducation, les mots sont extrêmement importants. L'attitude est extrêmement importante. Mais en fait, on ne t'a jamais appris à toi le faire avant. On ne t'a jamais appris à te poser sur tes propres émotions, sur ce genre de choses. Et demain, tu es responsable de le faire pour un enfant. Voilà, cette prise de confiance.
- Speaker #0
Cette génération là, qui n'a pas été guidée et qui a le souci d'accompagner ses enfants. Et c'est vrai que ce n'est pas évident pour nous, du tout.
- Speaker #1
On est très peu équipés. On est très peu équipés. Il y a plein de choses qui sortent maintenant beaucoup plus qu'avant. Tout ça pour te dire que c'est vraiment une partie de ces additions de choses qui ont fait mûrir Minimood et qui, en fait, Minimood, en surf sur l'IA, où l'idée, c'est de…
- Speaker #0
Tu peux expliquer, peut-être ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Oui, Minimood, c'est en fait l'idée de créer des histoires qui sont 100% personnalisées pour les enfants grâce à un parcours très, très simple. En fait, c'est un site Internet. De suite, tu vas rentrer dans un parcours pour créer une histoire, générer une histoire. On va te demander le prénom de ton enfant à toi, quel âge il a, qui sont les personnages qui sont importants pour lui. Donc, ça peut être des membres de sa famille ou bien son doudou, sa poupée, peu importe. Et ensuite, on va… catégoriser les types d'histoires que le parent souhaite faire avec son enfant. Donc, ça peut être une histoire qui va l'aider à gérer ses émotions, donc généralement des émotions comme la frustration, la colère, ce genre de choses, ou bien d'autres styles d'histoires qui vont juste tout simplement coller à sa réalité. Donc, tu vas rentrer de quelques éléments de ton histoire, où ça se passe, donc dans un petit village spécifique en France, par exemple, à Brinon-sur-Saoudre. un endroit que tu ne retrouveras jamais dans une autre histoire que la tienne. Et puis, qu'est-ce qui se passe ? Mon enfant a passé ses premières vacances avec son grand-père et sa grand-mère. Ils ont fait toutes ces choses-là. Et en fait, l'IA va prendre, c'est comme une recette de cuisine, va prendre ces ingrédients et va en faire une histoire qui a pour objectif d'être un réel outil pour les parents et les enfants. Pourquoi ? Parce que ces histoires-là, en fait, elles doivent être, je les voulais vraiment basées sur l'éducation positive et bienveillante. Donc, avec des phrases type que tu vas dire à un enfant pour lui laisser la place de s'exprimer, d'exprimer ses émotions, de lui dire « Ok, là, tu vis une colère. C'est très bien de la sortir. On va la traverser ensemble. Moi aussi, ça m'arrive. C'est ok. » Versus dans la réalité, tu as plus tendance à dire « Bon, allez, tais-toi. Arrête. » Des phrases qu'on t'a dites à toi et que tu peux sortir naturellement. C'est un outil pour le parent et pour l'enfant parce que j'estime qu'à force de lire une histoire On te dit de manière bienveillante que ces émotions-là sont valides et que le parent lui lit. Au fur et à mesure, ce sont des phrases qui peuvent revenir naturellement dans un quotidien et qui permettront demain d'éviter d'avoir des générations qui sont déconnectées de leurs émotions et qui, à un moment donné de leur vie, explosent en faisant du mal, soit à soi-même, soit aux autres. Un peu la mission de Minimood, c'est vraiment cette mission d'aider les gens à se connecter à leurs enfants créer une société qui sera un petit peu plus empathique, bien vaillante demain, tu vois.
- Speaker #0
Oui, c'est chouette. C'est chouette cette idée de... Quand tu le racontes, on voit bien entre l'outil de tous les jours et vraiment la vision que tu portes, autant pour les enfants que pour les parents, que pour la société. Tu as fait le lien entre tout ça. Et ce qui m'intéresse aussi, c'est que... de voir que tu as repris, même pas peur, des enfants petits. Pouf, tu es reparti, remonté ta boîte. Josépho n'était plus dans sa phase de lancement. Et hop, même pas peur, tu y repars.
- Speaker #1
C'est vrai. En fait, après, il y a eu quelques questionnements, forcément, parce que tu as la responsabilité de deux enfants. Donc, c'est des questionnements qui sont d'ordre très matériel, en fait. Mais ..., en fait… En fin, après, c'est ma façon de fonctionner. Moi, j'estime que, si tu veux, quand tu es portée par quelque chose qui te passionne, c'est comme si, en fait, depuis que je me suis remise à fond, à 100 % sur ce projet, je n'ai pas l'impression de bosser. Tu vois, en fait, j'ai l'impression, au contraire, de nourrir mon épanouissement personnel et professionnel, comme si, si tu veux, tout était OK, tu vois. Et oui, peut-être qu'il y aura des issues, peut-être que ça ne va pas marcher, peut-être que, peut-être que. Mais au fond de moi, si tu veux, genre, je ne me fais pas de soucis parce que je sais qu'on peut rebondir. Il y aura d'autres solutions s'il faut. Et moi, je suis plus à me dire, s'il y a quelque chose que tu sens de faire, pas juste que tu as envie de faire, parce que l'envie, pour moi, ça développe un petit peu ce côté cérébral, mental. Là, vraiment, en fait, tu as l'instinct, tu vois. Tu as cet instinct qui te dit, vas-y, fais-le. Genre, réfléchis pas trop, fais-le. Et tu verras, il y aura plein de belles choses sur le chemin. Il y aura des moments où tu tombes, il y aura des moments où tu te relèves, il y aura des moments où ce sera en pleine ascension, il y aura d'autres moments où tu seras en pleine descente. Mais en fait, dans tous les cas, il faudra embrasser chaque instant parce qu'il y a un apprentissage derrière.
- Speaker #0
Ça m'avait déjà beaucoup marquée quand on s'était parlé et tu utilisais ce mot instinct et tu l'utilisais autant pour parler de ton tour du monde. que ton aventure entrepreneuriale. Et je trouve ça assez singulier, finalement, parce que ce n'est pas hyper communément partagé dans notre société qui est très mentale, déjà. Et peut-être encore moins en tant que mère, parce que je trouve qu'on nous coupe beaucoup de notre instinct, déjà, en cadrant hyper fort la grossesse, hyper fort les accouchements. Et puis ensuite, on est submergé d'infos. Il faut être comme ci, comme ça, etc. Et puis, je pense qu'assez naturellement, comme on est quand même encore très élevés en tant que bonnes élèves, on va suivre ce qu'il faut. Et je crois que c'est une terrible erreur, mais j'aimerais que tu m'en parles toi, de se couper de cet instinct que l'on a pourtant.
- Speaker #1
Déjà, je pense que ça peut être intéressant de définir ce qu'est l'instinct parce que la sensation que j'ai quand on parle de ça qui n'est pas quelque chose qui est très discuté, dont on parle énormément que ce soit dans une vie professionnelle ou dans une vie personnelle avec des enfants parce que ton rythme de vie naturel en tant qu'humain il est extrêmement installé tu te réveilles le matin, tu ne vas pas utiliser ton instinct pour allumer ta machine à café et faire tout ça ton café, ni pour déposer tes enfants à l'école, ni pour rentrer chez toi et te mettre sur tes réunions Zoom de la journée. Il n'y a aucune fois, en fait, où tu utilises cet instinct-là. J'ai presque l'impression que c'est un mot que tu vas utiliser dans le domaine public, tu vois, en parlant par exemple à tes associés ou bien à des salariés ou à d'autres entrepreneurs comme si, si tu veux, tu avais une dimension en mode « Oh là, elle est ché-per elle ! » Ou alors tu es genre..., comme s'il y avait une dimension extrêmement spirituelle ou truc, tu vois? Donc, que ça catégorise. Mais la façon dont je définis l'instinct, pour moi, c'est une forme de connaissance à la base intuitive. Donc, en fait, c'est quelque chose qui va apparaître avant ta raison, avant ton raisonnement. Et c'est comme une petite voix qui va te guider, comme si tu veux, tu peux comparer ça au dard d'une abeille, qui va dans l'espace se déplacer pour aller à un endroit, tu vois, c'est un peu ce genre-là. et donc en fait pour moi c'est un muscle un peu si tu veux qui est extrêmement important de développer parce que elle va t'apporter plusieurs choses elle va t'apporter une sensation profonde d'alignement parce que si tu te dis ok il faut que j'aille par ici ou il faut que je prenne cette décision là et que tu t'entraînes à ne pas raisonner et à pas te faire des espèces de noeuds au cerveau pour finalement laisser le temps passer et laisser l'opportunité s'enfuir, pour moi c'est vraiment une source si tu veux d'alignement et de... de aussi un peu si tu veux se laisser la place en fait en tant que personne, tu vois. En fait, je me fais confiance à moi, je me laisse la place de ressentir quelque chose, de le légitimer et d'être alignée à la fin.
- Speaker #0
Tu dis, c'est aussi partir de soi, de partir de soi dans ce que tu fais, en tout cas que ce soit des actes d'entrepreneur ou que ce soit... ... des actions de tous les jours pour toi-même ou avec tes enfants. Et ça souvent, tu sais que j'accompagne les femmes et les mamans au quotidien, et que souvent, une des premières choses que l'on fait, c'est de se reconnecter à soi, parce que la plupart des femmes s'oublient tellement, mais tellement. Et là, tu es en train de nous dire que c'est un peu ta clé pour décider, pour au quotidien avoir ce sentiment d'alignement, avoir cet appétit de faire plein de choses. C'est l'élan de démarrer des boîtes alors que tes enfants sont très, très petits. Donc, c'est une force intéressante, ça.
- Speaker #1
Oui, c'est un peu ce que tu disais. Je trouve que tu vois, dans le monde de l'entrepreneuriat ou de la maternité, en fait, tu es tellement, constamment confronté à des attentes externes, genre, par exemple, être parfaite, réussir rapidement, tout maîtriser, reprendre ta taille de guêpe après avoir accouché, plaire à tout le monde, tu vois. Je trouve que l'instinct, justement, il va t'inviter à te défaire de ces normes et à t'autoriser à être toi-même dans ton authenticité. Je trouve que finalement, c'est un peu ça pour moi la définition de la réussite et de la liberté. C'est en fait de dire, peut-être que ce que je vais faire ne va pas plaire à tout le monde, mais je ne suis pas là pour plaire, je ne suis pas là pour représenter une figure qui pourrait correspondre à tel œil ou tel œil. Et pour moi, c'est ça, en fait, se reconnecter à son instinct, c'est cultiver un espace intérieur. Tu acceptes de ne pas tout savoir, tu acceptes de ne pas tout contrôler, tu acceptes de ne pas toujours répondre aux attentes extérieures, et en fait, tu l'assumes, tu vois. Et c'est OK.
- Speaker #0
Il y a beaucoup de mamans qui nous écoutent qui vont donc partir faire un tour du monde toute seule pour acquérir tout ça.
- Speaker #1
Je pense que les mamans ont exactement besoin d'un tour du monde toute seule pendant un an au moment où elles écoutent ce podcast.
- Speaker #0
Elles sont là et se disent « Oui, oui, promenez les enfants quelques temps, on y va ! »
- Speaker #1
On déclenche la belle-mère, on prend des billets et il n'y a pas de retour. Mais bien sûr, c'est sûr que c'est hyper… Après, tu vois, c'est marrant parce que je trouve que c'est un peu les trucs que tu lis ou que tu parcours en développement personnel qui te paraissent tellement simples, tu vois, et en même temps, en fait, t'es tellement rattrapée au quotidien par des milliers de trucs, mais concrètement, c'est pas évident, tu vois. Mais je pense que quand t'as déclenché cette petite case-là, et en fait, ça laisse la place aux doutes, ça laisse la place aux doutes.
- Speaker #0
Ces deux choses, c'est toi, on entend comme très fortement ce tour du monde t'as construit, et qu'il y a une forme de reprogrammation, et que t'arrives à être loin des injonctions, et à suivre ça. Et puis après, il y a bien évidemment la force de l'habitude. C'est que plus on agit en étant comme ça, plus ça devient quelque chose qui s'ancre encore et une manière de fonctionner, des réflexes, une habitude, même une personnalité.
- Speaker #1
Je pense que c'est comme un muscle qui se travaille. À force de s'autoriser à l'écouter et pas systématiquement tout réfléchir avec son cerveau. Après, il y a... plein de personnes qui ont des systèmes de fonctionnement différents, mais en fait, je pense que ne pas tout raisonner et parfois, justement, relaisser place à cet instinct, ce signal. Par exemple, dans la maternité, c'est quelque chose qui parle énormément et je pense qu'il doit y avoir des milliers de preuves de femmes qui ont senti qu'il y avait un truc qui n'allait pas avec son enfant et qui n'ont pas attendu l'expertise du médecin pour aller aux urgences, parce qu'en fait, elles le sentent, ça. Et je pense que d'ailleurs, c'est entre autres grâce à la maternité aussi que l'instinct se développe vachement plus parce que tu as une connexion extrêmement animale. Mais ça, c'est un truc qu'on oublie de temps en temps, en fait, dans la société dans laquelle on vit. C'est qu'à la base, on est des animaux, on est des mammifères, on est connectés à la nature, on est connectés à nos enfants, on est connectés à la vie, on est connectés aux éléments. Enfin, tu vois, genre par exemple… Ce matin, on est en pleine pleine lune. Ce matin, j'ai vu une différence de tension du nombre de mamans que j'ai croisées, moi inclue, parce qu'on s'est tous pris la tête avec notre gamin. Et en fait, tu te dis, bon, attends, c'est la pleine lune, on réagit tous à ça et c'est OK, tu vois.
- Speaker #0
Et ça,
- Speaker #1
parfois, je trouve que c'est… En fait, ce n'est même pas une question de mettre ça dans une cage, genre, OK, tu es trop spirituelle, tu es si. C'est juste que fondamentalement, c'est vrai, on est des animaux. Et la maternité est un terrain qui est rigolo parce que je pense que c'est… le plus beau moment de ta vie pour te connecter à ton instinct, mais en même temps, le pire, parce qu'entre toutes les injonctions de ta famille, des beaux-parents, des générations…
- Speaker #0
La pression que tu te mets, qu'on se met à réussir en tant que maman.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Alors que finalement, si tu veux, moi après, ça c'est un truc que j'ai appris en tant qu'entrepreneure, et finalement, en fait, au final, en tant que chef d'entreprise, parce qu'au bout d'un moment, quand tu as une boîte qui… commence à fonctionner, à grossir, tu n'es plus un entrepreneur, tu es un chef d'entreprise. Au final, il y a une phrase qu'on disait beaucoup. Nous, on dit toujours merci et bravo à nos employés, mais nous, personne ne le dit. Et en fait, la maternité, c'est pareil. En fait, tu peux être dans le perfectionnisme, tu es tiré à quatre épingles, ta maison, elle est nickel, ton gamin, ils sont polis, tes trucs. Tu mets beaucoup de pression dans tout ça, mais à la fin, qui va te dire bravo et merci ? Personne.
- Speaker #0
Et c'est super important, pourtant.
- Speaker #1
Et exactement. Alors, du coup, nous, ça, d'ailleurs, petite parenthèse, on l'a dit à nos employés. On leur a dit, en fait, là, je crois que j'ai besoin que tu me dises merci et bravo, parce que je suis un humain, moi aussi, je donne beaucoup, et je crois que j'ai besoin de ça. C'est ça.
- Speaker #0
C'est un des problèmes, bon, moi, je m'occupe beaucoup des mamans, c'est-à-dire qu'elles donnent, elles donnent. Bon, c'est un problème qu'elle donne autant. Mais ce n'est pas tant le problème. Le problème, c'est que c'est la difficulté à se ressourcer. Et il y a un enjeu aussi autour de la reconnaissance, qui n'est pas... Bon, alors, il y a plein, plein, plein de ressorts. Mais parce que les enfants donnent, d'une certaine manière, de la reconnaissance, peut-être pas... Voilà, enfin, ce qu'ils peuvent. Mais ce n'est peut-être pas ça qu'il faut exiger d'eux, dans tous les cas. Et souvent, on fait énormément de tâches ingrates, sans que ça soit vu. Et puis, comme on est aussi parfois beaucoup dans le contrôle du foyer, on fait toute seule, etc. On a montré, d'une certaine manière, qu'on était fortes, qu'on n'avait besoin de rien. Et on finit épuisés par manque de reconnaissance. On a besoin de ça. D'où l'importance, je crois, du couple pour ne pas tomber dans ce piège, notamment. Et puis, des liens autres, de ne pas s'isoler, surtout. Bon, on a fait une digression, mais c'était très... Très important effectivement ce point sur la... sur la reconnaissance en fait, dont on a tous besoin.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Dans ton quotidien, finalement, est-ce que tu as des trucs pour être et maman et entrepreneuse, chef d'entreprise, enfin voilà ?
- Speaker #1
C'est quoi tes meilleurs trucs ? Oui. Écoute, moi, je ne l'avais pas eu ça, je pense, la première année de naissance de Louise, ma première fille, mais j'ai eu une sorte de, je ne sais plus comment ça s'appelle, mais en fait, je pense que c'est genre, j'ai eu une phase de matrescence. À l'arrivée de mon deuxième, je me souviens très bien, il avait 4 mois. Et en fait, là, j'ai convoqué mon mari. Je lui ai dit « Bon, là, en fait, ça ne va pas. J'ai besoin d'être autre chose qu'une maman. En fait, je suis une femme aussi. Je suis une maman, je suis une femme, je suis ta femme aussi. » Je me suis rendue compte que si je n'allais pas bien, personne n'allait bien dans la famille. et en fait quand tu prends conscience de ça, parce qu'après chaque système de famille fonctionne d'une certaine façon, même si je reste profondément convaincue que la femme c'est l'épicentre de la famille tu vois c'est vraiment la fondation tu vois la structure de la maison, et prenant conscience de ça et en discutant et puis moi j'ai un mari qui enfin extrêmement porté vers l'autre, extrêmement empathique, qui t'écoute d'un bout en bout, et qui comprend. Et en fait, je lui ai dit, suite à cette conversation, que j'avais un peu redéfini des piliers forts qui étaient importants pour moi. Donc, j'avais trois piliers où j'avais besoin de temps pour être fière de moi. Et je pense qu'en fait, tu parlais de reconnaissance tout à l'heure, encore une fois, quand tu te libères de l'injonction, de la reconnaissance de l'autre, mais que tu la cherches auprès de toi-même, après, tu as l'impression d'avoir perdu 10 kilos. C'est légère, tu vois, vraiment. Et en fait, je lui ai dit, moi, j'ai besoin de faire du sport, j'ai besoin d'aller au théâtre et j'ai besoin de voir mes copines. Est-ce qu'on peut mettre ça en place ? Et en fait, c'est ce qu'on a fait, et pour l'un comme pour l'autre. En fait, c'est une organisation où, tout bêtement, le mardi, c'est son jour. Je m'occupe le matin et le soir des enfants et lui, il rentre quand ils sont couchés. Moi, le mercredi, je suis toujours avec les enfants et le jeudi, c'est mon jour. Et puis après, le reste du temps, je m'organise pour aller faire du sport, voir mes copines, de toute façon, un peu plus informel. Ce n'est jamais prévu à l'avance, c'est des dîners ou des verres qui tombent d'un moment à un autre. Tu vois, par exemple, c'est au moment-là que je m'autorise, qu'on s'autorise l'un et l'autre avec beaucoup de bienveillance. Ils font trop de bien parce que c'est des soirées où tu ne vas pas forcément parler de tes gosses. Tu vas parler avec tes copines de tout et de rien, comme avant. Parce qu'en fait, tu n'es pas qu'une maman. Tu es plein d'autres choses. Et tu es une femme, en fait. Tu es une personne humaine. Et ça, c'est quelque chose que j'ai défini un an et demi, globalement, après la naissance, l'arrivée des enfants, que j'ai mis en place extrêmement vite. Et après, je pense qu'honnêtement, si tu veux quelque chose, tu trouves le temps. Donc, tu vois, moi, j'avoue, j'ai beaucoup de mal avec cette phrase « je n'ai pas le temps » . en vrai si tu veux tu peux le temps c'est ce qu'on en fait exactement on peut toujours exactement et en fait après j'avoue j'ai aussi vachement plus écouté ce qui est cool quand t'es entrepreneur c'est que t'as pas fondamentalement un patron qui t'attend à 8h30 au bureau et qui va te dire que t'as 2 minutes de retard moi j'ai aussi vachement analysé mon rythme circadien donc comment est-ce que je fonctionne moi je suis quelqu'un du matin je produis beaucoup, beaucoup, beaucoup le matin. Donc, ça peut m'arriver de me lever à 5h30 du matin, 6h. Et là, mes bonheurs, c'est calme. Il fait noir. Personne. Il n'y aura ni message, ni enfant. Et là, tu produis. Après, tu te fais ta petite pause, tu recommences. Et puis l'après-midi, tu es toujours dans un volet de productivité, mais c'est le moment où je vais courir avec mon podcast, je vais faire une sortie en extérieur. Et après, souvent, je m'y remets le soir aussi. Donc, des rythmes un petit peu décalés, si tu veux, de ce que tu connais, en fait. Tu travailles de 9h à
- Speaker #0
19h. T'es adaptée à ton rythme. T'as pu découvrir ton rythme, ce qu'on ne peut pas faire, effectivement, quand on est employée, parce qu'il y a des horaires.
- Speaker #1
Oui. Et après, tu vois, moi, tu vois, j'avais des employés. Évidemment, on avait des horaires. Maintenant, je pense que c'est pareil. Tu vois, s'il y a des formules de « j'ai besoin de faire un jour de télétravail » ou de… peut-être que ça peut se retendre, tu vois. Mais en tout cas, c'est sûr que c'est beaucoup plus facile. Ce qui est certain, c'est que c'est beaucoup plus facile quand tu as cette liberté que quand tu es en CDI. Enfin, j'imagine. Se laisser du temps à soi et pas être tout le temps la tête dans le guidon, métro, boulot, dodo, enfant, machin. C'est la clé, je pense, vraiment.
- Speaker #0
J'ai une dernière question pour toi. Attention, elle est ardue. L'après toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes aujourd'hui ? Et c'est quoi leur plus grande force pour le surmonter ?
- Speaker #1
La réponse est très simple. En fait, pour moi, le plus grand défi d'une femme aujourd'hui, c'est de se libérer des injonctions. C'est exactement ça. Et des injonctions qui sont physiques, mentales, qui sont liées à une situation, et qui reviennent un peu à ce que je te disais sur cette notion d'instinct. En fait, c'est vraiment un ancrage. Et je pense que les femmes, on est quand même capables de faire 150 000 trucs et je pense qu'on est vachement plus rigides et solides que des hommes parce qu'on a des capacités organisationnelles qui sont décuplées. On est capables de faire 10 000 trucs. On a, je pense, une intelligence émotionnelle surdéveloppée. On a… quand même beaucoup de ressources qui te permettent justement, en priorité à mon sens, de te libérer des injonctions. Parce que si tu te libères des injonctions, automatiquement le travail, l'énergie, elle va être redirigée vers toi. Et donc vers quoi ? Vers une reconnaissance individuelle de toi envers toi et en fait un amour à te donner. Et je pense que ça c'est quelque chose qu'on ne cultive pas assez, c'est laisse-toi la place à tes propres yeux d'être intègre de la douceur, envers toi-même. Dis-toi je t'aime, dis-toi bravo, dis-toi que t'es belle, dis-toi que t'es forte à toi-même. Et sans attendre quoi que ce soit. Et je pense que quand t'arrêtes d'attendre, je te dis que tu perds 10 kilos. Toi, t'es légère et t'es bien avec toi-même. C'est hyper long en vrai à faire. Je trouve que c'est facile à dire, mais c'est long et moi ça a été un gros taf que j'ai fait l'année dernière justement en quittant Josépho. Parce que je pense que j'ai passé tellement de temps, j'ai passé dix ans dans cette boîte et j'ai pris la décision. Je suis 100% responsable d'avoir pris cette décision-là. Pour autant, elle a généré des vagues de deuil, vraiment. Et quand tu es dans ces endroits-là, un peu tristes, un peu durs de ta vie, tu sais qu'il y a un message derrière et que c'est le moment où tu te dis « Mais en fait, regarde, on est ensemble. » Et en fait, tu es ta meilleure pote. Tu es la personne sur laquelle il faut capitaliser. Parce que finalement, si tu passes ton temps à attendre que ta mère, ton père, ton mari ou tes gosses te disent « bravo, tu es la plus forte » , il sera trop tard. Donc, je pense que c'est ça, le plus gros défi. Et en même temps, leur plus grande force, parce que je pense que toutes les femmes ont la capacité, par cette intelligence émotionnelle, par cette capacité à prendre de la hauteur, par ces ressources intérieures, par le fait juste d'être mère, de travailler ça. de travailler cette liberté enlève tes chaînes prends ta place, cultive ton leadership assume-toi, sois sensuelle si t'as envie de l'être et t'excuses pas d'être belle si t'as envie de porter un décolleté avec du maquillage parce que tu te sens bien, fais-le et je pense que c'est ça le plus gros enjeu des femmes.
- Speaker #0
Merci pour cette conclusion très touchante j'étais pleine de frissons.
- Speaker #1
Merci beaucoup,
- Speaker #0
Ségolène,
- Speaker #1
pour ce temps.
- Speaker #0
Et Minimood sort quand ?
- Speaker #1
Minimood va sortir dans les prochaines semaines. On est sur les ajustements techniques qui sont toujours très longs parce que, après, moi, je suis quelqu'un d'extrêmement impatient aussi. Ça, c'est un autre de mes défis personnels. Mais oui, ça sort en mars. Et là, c'est génial, on a rejoint un incubateur bordelais qui s'appelle TechnoWest et qui est top, qui va nous permettre aussi, enfin, qui nous met sur une rampe de lancement qui va être vraiment très positive. Donc, je pense que la mission de Minimood va permettre, j'espère, de créer des histoires plus douces aux enfants et aider aussi les parents à trouver ces petits outils, ces petites phrases pour laisser la place à leurs émotions, à eux et à ceux de leurs enfants.
- Speaker #0
Super. Bon, on mettra les liens dans les notes de l'épisode. Merci encore.
- Speaker #1
Merci à toi Rozenn, merci pour tout ce que tu fais, pour ces superbes épisodes, et merci pour ce temps de qualité.