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Les BienvAillantes

SPECIAL Maternité, handicap et inclusion. Un combat invisible qui nous concerne tous. Avec réseau Loisirs pluriel (#43)

SPECIAL Maternité, handicap et inclusion. Un combat invisible qui nous concerne tous. Avec réseau Loisirs pluriel (#43)

37min |19/03/2025
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37min |19/03/2025
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Description

Au départ, je voulais simplement te faire découvrir une association formidable et les résultats concrets de son action. Mais à travers nos échanges, c’est bien plus qu’un simple témoignage associatif qui émerge…

Un autre regard sur la maternité – celle portée à l’extrême par des femmes qui n’ont pas d’autre choix que d’avancer.
👀 Le regard des enfants sur le handicap – un regard dépourvu de peur, d’étiquettes, qui nous enseigne l’essentiel.
💪 La force et la résilience – celles d’un quotidien qui bouscule, épuise parfois, mais révèle aussi des trésors d’amour et d’entraide.
❤️ L’inclusion en action – comment offrir aux enfants un espace de loisirs et de mixité où ils peuvent être simplement eux-mêmes.


Aujourd’hui, je t’emmène dans l’univers de Loisirs Pluriel, une association qui crée des espaces où enfants en situation de handicap et enfants valides grandissent ensemble. Des mercredis, des samedis, des vacances scolaires où tout devient possible : jouer, rire, être simplement un enfant, sans étiquette, sans différence.

Avec Laurie-Anne et Amanda, on parle de ce que signifie vraiment l’inclusion quand elle se vit au quotidien, des histoires qui marquent à jamais, des victoires silencieuses et des leçons de vie qu’on reçoit en plein cœur. Et au fond, on parle aussi de toi, de nous, de cette parentalité qui nous demande toujours plus, de la solitude, des forces qu’on cherche, des mains qu’on aimerait voir se tendre.



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🎵 Musique : A Thoughtful Journey – Irina Kakhiani - Lynne Publishing (PRS) - LynneMusic



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Transcription

  • Speaker #0

    C'est l'occasion du podcaston qui m'a donné l'impulsion d'inviter Lauriane, présidente du réseau Loisirs Pluriels qui gère des centres de loisirs, accueillant des enfants valides et porteurs de handicap, et Amanda, la directrice du centre de Tourcoing. Et quel épisode, vous allez voir. Entendre Amanda et Lauriane parler de leur vie, au cœur de cette association si essentielle, mais aussi de leur quotidien de maman, vivant avec le handicap, m'a absolument bouleversée. Un épisode profond qui, je l'espère, te touchera aussi par la dignité et l'ouverture qu'il inspire. Je suis super contente d'être avec vous sur cet épisode vraiment particulier. Donc, je le rappelle, c'est dans le cadre du podcaston. Il y a 6000 podcasteurs qui, cette semaine, vont mettre à l'honneur des associations. Montrer comme ce monde peut être beau aussi, comme il y a aussi beaucoup de générosité, d'amour qu'on ne voit pas toujours. Et j'ai choisi de mettre en avant le réseau Loisirs Pluriels et je suis très contente d'accueillir Amanda et Lauriane qui vont être là avec moi. Je vais leur laisser vraiment la parole pour expliquer ce qu'on fait chez Loisirs Pluriels. Mais avant, il y a une petite tradition dans mon podcast quand j'ai des invités, c'est qu'il y a toujours une première question et une question à la fin qui est toujours la même. Donc, ma question commence par quand je dis bienveillante, qui est le nom du podcast, à quoi ou à qui ça vous fait penser ? Je ne sais pas, est-ce que tu veux commencer ?

  • Speaker #1

    Bienveillante, à quoi ça me ferait penser ? Au fait qu'il faut qu'on soit toujours debout, à gérer tout de front, et que même si parfois on aurait envie de faire une pause ou de s'écrouler, on ne peut pas. On ne peut pas, mais il faut aussi qu'on prenne soin de nous. Et parfois, les deux sont un peu compliqués à concilier.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #2

    Tu as un peu tout résumé, mais pour le coup, moi, je vais être en rapport avec l'assaut. Moi, ça me fait penser à toutes ces mamans et ces familles qui ont des enfants en situation de handicap et qui sont tous les jours, qui ont fait un combat quotidien. Et je trouve que... Donc, moi, je penserais... à toutes ces familles du centre de loisirs.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez justement nous raconter ce réseau, Loisirs Pluriels, son origine, sa mission, ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    Loisirs Pluriels, ça existe depuis 1992. À l'origine, c'est Laurent Thomas qui l'a créé. Laurent Thomas qui n'était pas... initialement concerné par le handicap, mais un jour, il a eu une idée de se dire pourquoi les enfants en situation de handicap n'auraient pas le droit au loisir et pourquoi les familles concernées par le handicap n'auraient pas le droit au répit au même titre que tout le monde. Et voilà comment est né le loisir pluriel à la base. Et puis après, chaque loisir pluriel s'est créé dans des villes à l'initiative de collectifs de parents. Qu'est-ce qu'on y fait ? C'est un centre de loisirs où on accueille principalement des enfants en situation de handicap, mais pas que. On est dans la mixité, donc on accueille aussi des enfants valides. Et le projet, c'est de jouer ensemble, de montrer que la différence n'existe pas et qu'on peut tout à fait adapter tous les loisirs de tous les enfants valides aux enfants en situation de handicap. Donc ça parle de bienveillance finalement. Les enfants valides vont apprendre à être bienveillants avec les enfants en situation de handicap. Et ça se construit dès le plus jeune âge, en fait. Donc, quand ils sont tout petits, les enfants, la différence, ils ne la voient pas. Donc, ils ont cette bienveillance et ils ont ce regard pur, en fait, sur les autres et sur la vie.

  • Speaker #0

    C'est des enfants de quel âge à quel âge alors que vous accueillez ?

  • Speaker #1

    Initialement, c'était 3 ans jusqu'à 13 ans. Et puis très vite, on s'est rendu compte qu'à 13 ans, on ne pouvait pas dire aux enfants à qui on avait offert du loisir pendant 10 ans, « bon ben voilà, c'est terminé, rentrez chez vous » . Et puis on ne pouvait pas non plus enlever ce répit aux familles sur le temps des mercredis ou des vacances scolaires. Donc de là, s'est créé les centres ados, les espaces jeunes qui vont de 13 à 18 ans.

  • Speaker #0

    Et donc, il y a combien de centres aujourd'hui en France ? Combien ça fait d'enfants qui peuvent être accueillis ?

  • Speaker #1

    En termes de centres, on est sur 18 associations. Donc, on va dire une trentaine de centres à peu près, les centres enfants et les espaces jeunes, du coup. On est reparti un peu sur toute la France.

  • Speaker #2

    Ça fait à peu près 1 200 enfants accueillis.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et qu'est-ce que vous observez finalement en créant ces espaces où on accueille des enfants en situation de handicap comme des enfants valides ? Qu'est-ce qui se crée ? Qu'est-ce qui se passe quand on crée ça ?

  • Speaker #1

    Le premier constat quand même que j'aimerais faire, c'est que c'est à l'initiative des familles, encore, des parents, encore, bien souvent des mamans. C'est très bien que ça se passe comme ça parce qu'il en faut, mais c'est problématique dans le sens où... où en fait l'État ne prend pas ses responsabilités. C'est-à-dire qu'effectivement, il y a une loi qui dit que tout enfant doit être accueilli à l'école ou dans les centres de loisirs, c'est sur le papier. Mais dans les faits, ça ne peut pas se créer comme ça, parce qu'un enfant en situation de handicap a des besoins, a des besoins spécifiques, a des besoins particuliers, et bien souvent, il a besoin d'un accueil d'un pour un. Et c'est la spécificité justement de loisirs pluriels, puisque on est... taux d'encadrement, on est sur deux animateurs pour un enfant, voire de plus en plus un pour un. Et donc, dans les centres de loisirs ordinaires, c'est absolument pas faisable aujourd'hui, parce que ça demande beaucoup de financement, ça demande beaucoup de personnel. Donc ça, c'est le premier constat que je pourrais faire. Après, au niveau des enfants, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire que la différence, ils la voient pas entre eux, donc en fait, tout naturellement, ils s'entraident les uns les autres. Oui. Et puis, quand ces petits enfants deviennent pré-adolescents, adolescents, alors là je parle des valides, puis adultes, ils ont vraiment une vision du handicap qui est complètement réaliste en fait. Et ça va devenir des belles personnes après. Moi, je le vois par rapport à ma fille qui du coup est valide et a fréquenté le loisir pluriel en étant petite, puis ado. Aujourd'hui, elle est animatrice et on le voit. Pour elle, la différence du handicap, quel que soit le handicap et quel que soit l'âge de la personne en face d'elle, il n'y a pas d'obstacle, elle va essayer de faire en sorte d'apporter ce qu'il faut à la personne en face d'elle.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il y a une grande méconnaissance.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais l'inconnu fait peur. Mais comme tout le monde, même en tant que parent, finalement, à la base, quand on nous parle du handicap, quand on nous annonce un handicap, ça fait peur. On ne sait pas, on ne sait pas où on va, on ne sait pas… comment faire et puis finalement on apprend à vivre avec et puis la personne qui est en situation de handicap c'est notre guide c'est notre moteur donc en fait on se laisse porter et on se laisse guider par eux c'est eux qui montent le chemin c'est

  • Speaker #0

    vrai que je ne l'ai pas spécifié mais je connais aussi l'association parce que mon neveu a eu la chance maintenant il est grand malheureusement il ne peut plus venir à loisirs pluriels à Tourcoing Mais Sven, qui a un trouble autistique, a participé. Et c'est vrai que nous, le fait d'avoir Sven dans la famille, ça nous enseigne énormément. Et mes enfants, tous ses cousins, ils ont fatalement un regard très différent sur le handicap en général. Et je me rends compte à quel point, ben oui, la société n'a pas ce regard, parce qu'il n'y a pas ces endroits de mixité qui existent. Et en ça, c'est très douloureux pour les mamans. Moi, j'ai une sœur qui est... formidable, exemplaire, qui porte énormément. Et elle se bat tous les jours pour son fils, mais pour elle aussi, parce que les endroits de répit, il n'y en a pas beaucoup. Et puis l'autre peine, c'est que finalement, le reste de la société n'a pas la chance de connaître ces enfants qui ont une force de vie juste extraordinaire. Ce qui m'a marquée quand on a échangé, c'est quand Amanda, j'ai eu Amanda au téléphone au début, m'a dit ... Nous, on a une liste d'attentes incroyable. Elle m'a parlé de Tourcoing, où il y a 90 familles qui attendent une place. Donc ça, je crois qu'il faut se rendre compte de ce que c'est. Et on ne parle que des familles de Tourcoing.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Il y a une demande et un besoin qui est énorme. Et ce que je trouve extraordinaire, c'est que c'est premier arrivé, premier servi. Donc, il n'y a pas de passe-droit, il n'y a pas de choix. Vous accueillez tous les enfants. Et vous vous adaptez aux enfants. C'est-à-dire que si il faut qu'il y ait un animateur de plus pour pouvoir accueillir cet enfant-là, vous le faites. J'ai trouvé que le fait que vous restiez sur cette ligne de conduite et ces valeurs-là, qui devaient, à mon avis, vous créer bien des tracas, c'était vraiment extraordinaire de se donner tous les moyens pour que l'intégration puisse se faire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est complètement ça. On est complètement dans l'inconditionnalité de l'accueil. Tout handicap est accueilli à loisirs pluriels et effectivement, c'est au directeur de centre, au président, de faire en sorte de pouvoir accueillir l'enfant. Effectivement, on ne va pas essayer de lésiner sur les moyens. S'il faut apprendre le langage des signes, on va former l'équipe au langage des signes. S'il faut former une équipe à une gastrostomie, on va former l'équipe à une gastrostomie. Vraiment, il n'y a pas de barrière. Mais effectivement, ce n'est pas de tourpeau. Ce n'est pas de tourpeau parce qu'il y a des périodes où on arrive à moins trouver d'animateurs. Et les financements, comme on est une association, ce n'est que des subventions. Et du coup, on revient dans le contexte actuel dans lequel on est. tous les budgets sont revus à la baisse. Et ce qu'ils rajoutent sur la charge des familles, des parents, des mamans, bien principalement, on le voit, sur la totalité des familles, c'est principalement des mamans. Bien souvent, c'est même du monoparental. Finalement, on les re-sollicite encore. C'est un peu le gros point noir de l'association, c'est qu'on offre du répit, mais en contrepartie du fait des coûts budgétaire qui est un peu partout, on est obligé de solliciter ces mêmes familles pour nous aider à mettre en place des manifestations, pour aller trouver des fonds supplémentaires pour pallier aux coûts budgétaires.

  • Speaker #0

    C'est la réalité économique et malheureusement qui n'est pas assez entendue, c'est une évidence. On a parlé de l'impact sur les enfants, vous nous avez expliqué que pour les enfants finalement ils sont ensemble, ils jouent, ils partagent ce moment, ils sont contents. Voilà, et pour les familles, qu'est-ce que vous voyez changer pour ces femmes ? Et on le sait, dès qu'il y a un handicap qui est déclaré, les femmes se retrouvent souvent seules, ou quand il y a un choix de vie à faire, c'est souvent les femmes qui arrêtent de travailler, parce qu'elles n'ont pas beaucoup de choix. Alors, ce n'est peut-être pas le cas pour tous les enfants accueillis, mais qu'est-ce que vous observez chez ces femmes ou chez ces familles quand elles rentrent dans l'association ?

  • Speaker #2

    Pour le coup, j'ai un cas concret, c'est qu'on a accueilli... Deux enfants en situation de handicap d'une famille, et cela a permis à la maman, parce que c'était la maman qui ne travaillait pas, de reprendre une activité professionnelle, parce qu'elle avait une solution de garde le mercredi, et donc ça lui permettait de reprendre une activité professionnelle. Le fait de savoir que ces enfants étaient accueillis dans des bonnes conditions et qu'on mettait les moyens pour qu'ils soient accueillis au mieux. ça lui a permis de reprendre une activité, d'être sereine, de déposer ses enfants le matin et d'être complètement sereine pour aller travailler la journée du mercredi.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, c'est exactement ça. En fait, il y a deux cas de figure sur les mamans. Il y a celles qui, effectivement, vont pouvoir reprendre une activité, ne serait-ce qu'un mi-temps, voire un 80% pour les plus chanceuses, parce que... Le lundi, mardi, jeudi et vendredi, l'enfant est accueilli en institut ou en hôpital de jour, selon le type de handicap. Sauf que le mercredi et les vacances scolaires, quand les établissements sont fermés, puisque les IME ne sont pas ouverts 365 jours sur 365, bien souvent, en tant que maman, on se disait « mais oui, techniquement, je pourrais travailler le lundi, mardi, jeudi et vendredi, mais sur toutes les semaines de vacances qu'il y a, comment je fais ? » Et du coup, le loisir pluriel leur a permis de reprendre un minimum une petite activité.

  • Speaker #0

    Et puis,

  • Speaker #1

    il y a l'autre cas de figure où là, vraiment, c'est le répit et le soulagement. Pour soit les familles qui n'ont pas du tout repris le travail, ça va être cette pause du mercredi et des vacances où je souffle parce que tous les autres jours de la semaine, on gère l'enfant. Et je n'ai pas une journée où je peux dire stop, où je peux dormir tout simplement, ou aller chez le coiffeur, aller boire un café chez des amis. Donc, il y a aussi ce cas-là. Ce cas de figure-là, où il y a des familles où c'est leur seul, le mercredi, c'est la seule journée dans la semaine où elles mettent en pause le handicap. Et moi, je sais que sur Cholet, j'ai vu des mamans qui pleuraient, en fait, mais qui pleuraient de soulagement, de dire merci, merci, parce que ce mercredi, je souffle. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends ça complètement. Non pas que je le vie, pas du tout. On sait à quel point c'est difficile d'être... sur le front constamment. Et en plus, j'imagine que ces personnes ont beaucoup de mal à trouver des solutions autres pour faire garder leur enfant avec tous ces atypismes, en fait, qui demandent des soins ou des surveillances différentes. Et donc, on ne peut pas demander à la petite baby-sitter, pas toujours, la voisine de garder. Donc, les solutions deviennent extrêmement minimes. Je ne sais pas, en plus, j'imagine que beaucoup peuvent être isolés. Tout le monde n'a pas des familles qui peuvent prendre le relais, etc. Donc là, c'est déjà vraiment pas simple. Quand on a un enfant sans handicap, alors avec handicap, tout devient tellement plus complexe. Donc, c'est en ça où je trouve que ça devrait être obligatoire. En fait, toutes les mairies devraient pouvoir offrir ça. C'est ça. C'est sûr, c'est sûr. De fait, vous avez développé une vraie expertise. J'aimerais bien qu'on en parle parce que vos animateurs, ils développent plein de compétences. Et je sais que vous avez des projets pour essaimer ces compétences aussi d'autres manières et pouvoir apporter ça.

  • Speaker #1

    Au sein de la section loisirs pluriels, on a en fait effectivement des journées de formation. pour les animateurs sur des thématiques particulières. Il va y avoir la thématique du langage des signes, la thématique des premiers secours, la thématique comment manipuler un fauteuil roulant. C'est des choses de base, mais de rien. Quand on est avec un fauteuil roulant et qu'on se retrouve devant un trottoir, on ne peut pas faire n'importe quoi. On ne peut pas se trouver de fauteuil roulant n'importe comment. Donc, en fait, dans l'année, chaque animateur reçoit trois jours de formation. effectivement, c'est plutôt un plus. Après, dans certaines associations, il y a un partenariat qui peut se faire aussi avec les mairies pour aller former leurs animateurs pour qu'ils puissent aussi accueillir quelques enfants en situation de handicap. Alors, on va rester sur du handicap un peu plus léger et facile à gérer, je dirais. Mais il y a un partenariat aussi qui se fait avec les villes de plus en plus. Oui, on sent vraiment... une envie de mairie.

  • Speaker #0

    C'est ce que vous appelez la labellisation ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un projet, effectivement. C'est un projet qu'on tente de développer là, c'est tout récent, mais qui, je pense, est l'avenir, en fait, de loisirs pluriels, puisqu'on ne peut plus ouvrir de loisirs pluriels comme il n'y a plus de budget dans les enveloppes. Mais effectivement, le projet de labellisation va faire en sorte que chaque centre de loisirs va pouvoir bénéficier de l'expertise de loisirs pluriels. pour pouvoir accueillir de plus en plus d'enfants en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Oui, ça semble une voie super prometteuse, en tout cas d'essaimer comme ça. Et il y avait aussi ce projet que je trouve chouette de Happy Sitting.

  • Speaker #2

    Alors ça, c'est un projet à Tourcoing.

  • Speaker #0

    Ah, à Tourcoing !

  • Speaker #2

    Je ne sais pas si c'est mis en place dans les autres centres, mais à Tourcoing est née l'idée de créer une page sur Facebook où les familles et les... Les animateurs du centre de loisirs sont en contact s'ils ont besoin de babysitting le week-end. Et donc, on a créé cette page parce qu'on nous a beaucoup sollicité, enfin voilà, les familles du centre pour avoir les coordonnées des animateurs pour avoir des modes de garde les soirs ou les week-ends. Et donc, on a décidé de créer cette page pour la mise en relation. Et c'est quelque chose qu'on va élargir parce qu'une ancienne directrice d'un de nos centres, qui maintenant travaille sur la ville de Roubaix, donc la ville à côté, toujours dans le domaine du handicap. Elle était à l'initiative de cette page et donc elle nous a demandé si c'était possible de l'ouvrir aussi sur d'autres familles, même si elles ne fréquentent pas le centre, pour pouvoir ouvrir le champ des possibles parce que trouver des baby-sitters qui sont formés ou qui sont disponibles ou qui veuillent s'occuper d'enfants en situation de handicap, ça aussi c'est une autre problématique.

  • Speaker #1

    C'est très drôle parce que sur Cholet, Alors nous ça s'appelle pas Happy City mais c'est Andy City, clairement dans le même registre. Et en fait c'est un partenariat qui a été fait avec justement les animateurs de Loisirs pluriels sur Cholet et la directrice et puis un espace jeune d'une commune à voisinant de Cholet. Les adolescents de l'espace jeune, pour beaucoup, allaient passer leur BAFA, étaient intéressés par l'animation et du coup... où on a mis en place une sensibilisation sur le handicap. Donc, ils sont venus pendant une année à chaque vacances scolaires pour se former directement sur le centre avec nos enfants, avec la directrice de centre, pour acquérir certaines compétences. Et de là, est né une liste d'handi-sitters. Donc, pareil, qu'on fait tourner aux familles quand elles ont besoin. Mais ce qui fait que tous les ans, le partenariat avec cet espace jeune, en fait, on le rejet parce qu'il y a toujours des nouvelles personnes qui sont intéressées. Et c'est vrai que ça marche plutôt pas mal.

  • Speaker #0

    Tous les moyens de soulager, de toute façon,

  • Speaker #1

    sont là.

  • Speaker #0

    Tous les moyens. On sait qu'on vit dans une société où, en tant que parents, aujourd'hui, on est très, très seul. On a assez peu de relais. La société a beaucoup changé là-dessus. On nous fait croire, en plus, qu'on doit tout porter. Donc, vous devez vraiment sentir ça, cette pression mise sur les femmes, notamment, de devoir être forte et de devoir porter seule. Est-ce que vous ressentez ça ? Et qu'est-ce que vous avez envie de leur dire d'ailleurs à ces femmes qui, plus que les autres encore, sont là ? Courage ! Courage ! Ouais !

  • Speaker #1

    Effectivement, cette pression, on la ressent, je dirais, même encore plus multipliée quand on est concerné sur le handicap parce que, à tout ce que les femmes de familles ordinaires, on va dire, ont déjà en charge mentale, quand on est maman, concernée par le handicap, à tout ça vient se rajouter toute la paperasse du handicap puisque là aussi on vit dans un système où… Oui, c'est vrai. Il faut toujours prouver jusqu'à la fin que l'enfant est toujours bien en situation de handicap. Donc, tous les six ans, c'est un dossier à refaire pour continuer à obtenir des aides. À chaque fois qu'on a besoin de quelque chose, c'est un dossier qui doit passer en commission. Il faut prouver qu'il ne faut pas louper les délais. Donc, il faut tout le temps les avoir en tête. Il faut tout le temps, tout le temps, tout le temps aller se battre. Donc, ça vient rajouter en plus. Et effectivement, c'est bien souvent les femmes qui portent ça. Moi pour la petite anecdote, j'ai créé un cahier au cas où il m'arrivait quelque chose, avec toutes les dates, tous les organismes, toutes les personnes en charge du handicap pour mon enfant. Ce cahier est destiné au papa à la base puisque clairement si demain il m'arrive quelque chose, je ne suis pas sûre qui gère, qui sache où aller trouver, à quelle porte toquer. Quels sont les prochains rendez-vous ? Quels sont les prochains délais à respecter ? C'est triste, mais effectivement, quand on est maman, on se dit, si je ne suis plus là, que va devenir mon enfant ? Alors déjà, on se le dit avec un enfant valide, forcément. Mais en plus, avec le handicap, il faut gérer l'après au cas où. Parce que ce n'est pas un long fleuve tranquille, parce que ce n'est pas comme tout un chacun, il va passer son gros départ, il va passer son bac, il va trouver un appartement, il va avoir un travail, il va partir, il va vivre sa vie. Pas du tout, on n'est pas du tout là-dedans.

  • Speaker #0

    On doit pouvoir à tout, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et un inconnu qu'on ne connaît pas.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #2

    Et c'est sur ça que moi, je trouve que la société, elle n'évolue pas. Surtout cet aspect administratif, etc. Je trouve qu'on ne facilite pas le quotidien de ces familles qui est déjà lourd.

  • Speaker #0

    Même dès l'annonce du handicap. C'est un parcours du combattant ?

  • Speaker #2

    C'est un parcours du combattant jusqu'à la fin, en fait. Quand est-ce qu'on va enfin prendre, au niveau de l'État, les choses en place ? On n'a même pas un ministère en lien avec le handicap, donc ça veut dire que ce n'est pas une priorité. Tous les bâtiments ne sont pas adaptés, tous les enfants ne sont pas accueillis, il n'y a pas de place dans les structures adaptées. Quand est-ce qu'on va s'occuper enfin du handicap en France, que ce soit pour des enfants ou des adultes ? Moi, mon papa est en situation de handicap adulte. J'ai vécu suite à un AVC, j'ai vécu un quotidien. qui nous est tombé dessus. Moi, j'ai trouvé ça aberrant, les transports en commun. Il y a plein de choses, en fait, et on est loin, et on est en 2025, et on est en France. C'est ça aussi, on est en France. On est dans un pays développé. Nos voisins, la Bélgique, par exemple, puisque nous, on est frontalier, qui sont déjà en avance sur plein de choses. Je suis révoltée par rapport à ça, je suis désolée, mais je trouve ça aberrant.

  • Speaker #0

    De fait, c'est ce qu'on disait au tout début, c'est un système qui ne tient que par... La force et la volonté des mamans, c'est, il y a probablement des papas dedans,

  • Speaker #1

    bien sûr,

  • Speaker #0

    qui portent parce qu'ils n'ont pas le choix.

  • Speaker #1

    On est révoltés, mais en même temps, on n'a pas le temps d'être révoltés. C'est ça que vous faites. Moi, j'aimerais militer pour plein de choses, mais en fait, je... Il faut faire des choix et la priorité, c'est d'avancer avec mon enfant, de faire en sorte qu'il ait une meilleure vie possible. Et parfois, j'ai ma petite voix qui me dit « Oui, mais non, il faut faire bouger les choses, mais on n'a pas le temps. » On n'a plus le temps.

  • Speaker #0

    Le temps, l'énergie et puis faire bouger les choses, c'est aussi faire ça, concrètement. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ce que j'allais dire.

  • Speaker #0

    Cet engagement, il est déjà merveilleux. extraordinaire, de montrer que ça existe, de montrer que ça marche, de montrer que finalement, il y a des animateurs qui sont là, qui s'y retrouvent, c'est montrer ça. Ça, c'est déjà énorme. D'ailleurs, je me posais la question, il y a quand même eu un film qui a fait un carton plein, un petit truc en plus. Est-ce que vous avez vu des choses changer ? Toute la France s'est ruée pour aller voir le... Le film, est-ce que c'est porteur d'espoir ? Est-ce que c'est une vision un peu utopique de ce que c'est le handicap ? Qu'est-ce que c'est votre regard là-dessus ?

  • Speaker #1

    Moi, je ne pourrais pas en parler parce que je ne l'ai pas vu. Parce que c'est aussi compliqué d'aller au cinéma quand on est parent d'un enfant en situation de handicap.

  • Speaker #2

    du coup je ne l'ai pas vu je ne sais pas si toi Amanda tu l'avais vu oui oui sur conseil de Sven qui est allé en premier le voir parce que pour la petite anecdote Sven il adore le cinéma il y va régulièrement et donc à chaque fois j'ai un petit message sur Instagram pour me dire Amanda j'ai vu ce film il faut que tu ailles le voir ça m'a fait un petit peu penser à Loisirs pluriels parce que dans le sens sur l'accueil etc etc moi très honnêtement j'ai bien aimé le film parce que ça a mis en lumière le handicap, le fait que ce soit aussi joué par des acteurs en situation de handicap. Enfin voilà, j'ai trouvé ça sympa. Après, est-ce que ça a changé dans le quotidien ? Oui, je pense que ça a dû faire évoluer le regard des gens par rapport au handicap, en tout cas sur loisirs pluriels ou enfin sur l'association. Pour moi, ça n'a rien apporté. Alors maintenant, je sais que Artus, il a des projets de créer, par lui, d'une association des lieux inclusifs de vacances. Je trouve ça bien. Je trouve que ce genre de film permet aussi d'avoir un autre regard pour les personnes qui peuvent en avoir peur sur le handicap. C'est quand même bien que ça existe et que ce soit fait et que là, pour le coup, ce soit en plus des acteurs en situation de handicap qui ont joué. Moi, j'ai trouvé ça très, très bien fait.

  • Speaker #0

    Et ça n'a pas été un sujet repoussoir ?

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #0

    Les Français sont allés le voir, donc je pense qu'il y a matière à ouvrir davantage aussi, puisque voilà, ça a été accueilli, bien accueilli.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Si les enfants que vous accueillez pouvaient prendre le micro, qu'est-ce qu'ils diraient d'après vous s'ils étaient là à votre place ?

  • Speaker #2

    Pour le coup, alors nous on l'a fait, parce que malheureusement, on a eu des difficultés financières au mois de décembre et que l'ensemble du réseau a dû fermer pour qu'on puisse réouvrir. en 2024 pour être un peu plus serein financièrement. Nous, on a donné la parole à des ados pour leur dire qu'est-ce que ça vous apporte. On a eu un témoignage d'un de nos ados qui disait que grâce à loisirs pluriels, il s'est fait des copains. Alors, ça peut paraître vraiment anodin, mais voilà, qu'il s'était fait des copains qui venaient les samedis avec grand plaisir parce qu'il retrouvait ses copains, qu'il faisait des activités. et qu'il vivait sa vie d'ado comme tout à chacun et que ça lui apportait beaucoup. Et que la fermeture a été compliquée pour le coup, puisque pendant un mois, ils n'ont pas pu venir. Et qu'il espérait que ça ne ferme pas définitivement, parce que sinon, il ne pourrait plus faire les activités avec les copains qu'il voit les samedis bien et de pouvoir continuer cette vie d'ado.

  • Speaker #0

    J'ai deux dernières questions. Comment on peut vous soutenir ? De quoi vous avez besoin ? s'il y a un message à envoyer, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Un message ? Demandons les choses. Effectivement, la grosse difficulté, on ne va pas se le cacher, c'est la difficulté financière. En fait, les subventions qu'on a à l'année ne sont jamais pérennes. On ne sait jamais si l'année d'après, on aura le même pour le même montant. Il y en a qui nous lâchent en cours de route. En fait, ce qu'il nous faudrait, c'est vraiment... un mécène sur plusieurs années, histoire de souffler un peu et de faire en sorte de pouvoir avoir des projets et non plus survivre d'année en année. Là déjà, depuis janvier 2025, on a fusionné avec l'Adapela, c'est l'Adapel Loire Atlantique. Déjà, on a une grosse structure derrière nous de soutien, surtout en termes de trésorerie. Et puis, dans la construction de cette fusion, on va pouvoir faire des économies sur certains de nos budgets, puisqu'on va s'adosser à eux. Donc déjà, on est un peu plus serein. Et puis, je dirais la deuxième chose qu'il nous faudrait, c'est avoir des plus gros budgets pour pouvoir embaucher nos animateurs.

  • Speaker #0

    soit en CDD, soit en CDI, de manière à les garder d'année en année. Puisque bien souvent, c'est des jeunes en études. Et passer l'année scolaire, ils s'en vont parce qu'ils partent ailleurs faire leurs études. Et du coup, on a un turnover qui est quand même assez important. Donc, c'est très chronophage de refaire les formations à chaque fois pour les directeurs, pour reformer ces équipes, réapprendre à connaître les enfants. Je dirais que ce serait vraiment les deux choses qui nous manquent aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ok. Ça marche. On mettra les liens dans les notes des épisodes. Je suppose qu'il y a des dons qui sont possibles, même si on a bien compris que... Il y a une plateforme de dons,

  • Speaker #0

    effectivement,

  • Speaker #1

    pour le site. Il faut un engagement un peu plus large pour vous laisser travailler, œuvrer, faire ces très belles choses pour les familles et les enfants, d'une manière un peu plus stable et un peu plus pérenne, comme tu disais, Lauriane. Alors, ma dernière question traditionnelle du podcast, c'est pour vous. c'est quoi le plus grand défi des femmes aujourd'hui et c'est quoi leur plus grande force pour le surmonter ?

  • Speaker #0

    Je dirais moi qu'à l'heure où on est le plus grand défi d'une femme c'est de ne pas s'oublier et comment faire pour ça et bien si vous avez la réponse je la veux bien moi je ne l'ai pas encore trouvé Je n'ai pas la réponse.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Non. Non. Je sais qu'il faut garder en tête qu'avant d'être une épouse, avant d'être une maman, on est nous-mêmes. Mais dans la tumulte d'un quotidien, sans parler de handicap, vraiment, parce que le temps s'accélère. Tout doit être fait vite, bien, pourrière. Je ne sais pas comment on arrive à... à rester soi. Je n'ai pas encore trouvé, moi.

  • Speaker #1

    C'est sûr que je fais ce constat aussi en accompagnant les mamans. Il y a une forme d'acte de résistance à avoir contre cette société qui met une pression folle sur les parents, mais sur nous tous. On est dans un stress qui est très, très important. Donc, il faut se faire accompagner, avoir des outils, mais aussi être dans un mode de résistance, de se dire, non, ça, non. Ça, mon téléphone, les notifications, non. Ça, répondre immédiatement, non. Je m'autorise à être en retard, etc. Donc, c'est une forme de résistance à tout ça. C'est très, très, très difficile. Mais, Lauriane, je te disais, tu ne vois pas. Moi, ce qui me semble évident, dans le prendre soin de soi, et dans une force qu'ont les femmes, c'est cette capacité à s'unir et à s'allier à des êtres très sociaux. Et c'est le chemin que tu fais. Dans cet engagement avec cette association, tu tends la main et tu fais en sorte que les femmes ne soient pas seules. Et pour le coup, il me semble que le meilleur moyen de prendre soin de soi, c'est en étant entouré. C'est-à-dire, devant le regard des autres, c'est autour d'une tasse de café, de thé, c'est l'autre personne qui va nous laisser cet espace de parole et ce sera ça qui va nous aider. Je pense que c'est vraiment un point bien.

  • Speaker #0

    En fait, maintenant que tu en parles, moi je ne me suis jamais… En fait, je ne prends jamais le temps de me poser pour analyser les choses. et en fait chaque jour j'avance et je fais tout ce qu'il y a à faire et comme tu dis, je réponds aux mails, je réponds aux messages je fais ceci, je fais des vidéos mais sans jamais me poser la question de pourquoi je le fais et non plus me poser la question de ce que ça m'apporte en fait je le fais vraiment tel un robot, souvent on m'identifie à un robot, je le fais, j'avance on verra plus tard, je réfléchirai plus tard mais là il faut avancer, il faut avancer effectivement, je ne prends pas ce temps à m'amener et du coup là t'entendre me dire finalement ce que vous faites au sein de Loisirs Pluriels c'est tendre la main aux autres, c'est écouter les autres moi je ne l'ai jamais vu comme ça parce que je ne me suis jamais posé la question parce qu'il faut que ça reste ouvert parce qu'il faut que il faut, il faut, il faut,

  • Speaker #1

    il faut... C'est ce moment peut-être que tu pourras l'expérimenter pour toi-même où tu échanges avec quelqu'un et tu laisses l'autre par sa bienveillance et son écoute prendre soin de toi.

  • Speaker #0

    On essaie.

  • Speaker #1

    Tu me diras. Amanda, pour toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes et leur force pour le dépasser ?

  • Speaker #2

    Maintenant, Lauriane, elle a bien tout résumé. Je pense que dans la société, les femmes ont une charge importante, que ce soit sur... Enfin, voilà. professionnellement, familial, et pour nous, nous concernant sur nos vies associatives. Et moi, on me l'a toujours dit, on n'est pas des superwomen. À un moment, il faut savoir se poser, prendre du temps. C'est très compliqué. C'est compliqué à l'entendre peut-être, mais moi, mes engagements associatifs, pour moi, c'est prendre du temps pour moi quand même, même si je le fais pour les autres. Mais moi, ça m'apporte énormément dans ma vie, au quotidien. Et aujourd'hui, je ne pourrais pas faire sans. Je continue à être actrice, agir dans cette association, même si mes enfants n'y vont plus et que mes enfants sont valides. Donc, c'est aussi un vrai choix pour moi de m'être engagée dans cette association. C'est parce qu'en fait, d'être au quotidien avec ses familles, d'être dans l'échange avec eux, d'être avec les animateurs, les directeurs, les directrices, moi, ça m'apporte énormément. Alors certes, ce n'est pas prendre du temps pour moi, de me poser.

  • Speaker #1

    Bon, on a été coupés, mais on est arrivés à la fin de l'épisode. Donc tout va bien, sauf qu'on a perdu Lauriane, entre deux, qui a été appelée par son fils. Voilà, c'est la vraie vie, celle à laquelle on s'adapte de toute façon. On parlait notamment du fait... que c'était ça, vraiment, le quotidien des familles, avec des enfants porteurs de handicap, c'est qu'on était obligés de s'adapter, obligés d'avancer, sans se poser trop de questions de « et si c'était différent ? » « et si, machin ? » Et cette résilience dont Lauriane nous parlait, j'aurais bien voulu qu'elle soit là pour conclure avec nous. J'ai été super contente de vous avoir, merci encore d'être venue, de partager, et au-delà de ça, merci tellement pour votre engagement, de pouvoir concrètement apporté, du soutien à toutes ces familles, du répit et tous ces sourires à tous ces enfants. Je trouve ça merveilleux. Donc bravo et merci pour tout ça.

  • Speaker #2

    Merci surtout à toi, Rozenn, de permettre de parler de cette si belle association en effet. Et merci de ton soutien pour l'assaut et pour la cause. Merci beaucoup. C'était un réel plaisir, en tout cas, d'échanger avec toi. Ce qu'on disait avec Lauriane, l'échange a permis, enfin voilà, on réouvre des choses et puis on écoutera bien tes podcasts. Merci énormément.

  • Speaker #1

    Je pensais qu'elle prendrait le temps.

  • Speaker #2

    Elle prendrait le temps, exact.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est ça aussi, prendre le temps pour soi, quelle que soit notre situation en tant que maman, c'est ne jamais s'oublier. En épluchant les carottes, d'écouter quelque chose qui nous dévertit. Mais c'est notre réalité à toutes. C'est en tout cas de... de s'entourer et un podcast peut être une manière de s'entourer donc si ça vous apporte des petites choses bien évidemment que ça sera toujours un grand honneur.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup en tout cas merci.

  • Speaker #1

    Et puis bisous à Sven qui va nous écouter bien évidemment Bisous Sven,

  • Speaker #2

    oui oui gros gros bisous.

  • Speaker #1

    Elles sont pas formidables ces femmes? j'ai bien mis dans les notes de cet épisode le lien si vous voulez soutenir le réseau Loisirs Pluriel Si vous avez aimé cet épisode et si vous appréciez mon podcast en général, n'oubliez pas de faire ces tout petits gestes qui sont tellement utiles pour moi et qui m'aident à continuer ce travail à destination de nous toutes. Vous pouvez liker, vous abonner si vous m'écoutez sur YouTube, vous pouvez mettre un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts par exemple. Et puis vous pouvez surtout partager, en parler autour de vous, à vos voisines, à vos collègues, à vos sœurs, à vos amis. Merci beaucoup de faire ce travail de diffusion, c'est très très très important pour moi. je vous embrasse et je vous dis à très vite, ciao

Description

Au départ, je voulais simplement te faire découvrir une association formidable et les résultats concrets de son action. Mais à travers nos échanges, c’est bien plus qu’un simple témoignage associatif qui émerge…

Un autre regard sur la maternité – celle portée à l’extrême par des femmes qui n’ont pas d’autre choix que d’avancer.
👀 Le regard des enfants sur le handicap – un regard dépourvu de peur, d’étiquettes, qui nous enseigne l’essentiel.
💪 La force et la résilience – celles d’un quotidien qui bouscule, épuise parfois, mais révèle aussi des trésors d’amour et d’entraide.
❤️ L’inclusion en action – comment offrir aux enfants un espace de loisirs et de mixité où ils peuvent être simplement eux-mêmes.


Aujourd’hui, je t’emmène dans l’univers de Loisirs Pluriel, une association qui crée des espaces où enfants en situation de handicap et enfants valides grandissent ensemble. Des mercredis, des samedis, des vacances scolaires où tout devient possible : jouer, rire, être simplement un enfant, sans étiquette, sans différence.

Avec Laurie-Anne et Amanda, on parle de ce que signifie vraiment l’inclusion quand elle se vit au quotidien, des histoires qui marquent à jamais, des victoires silencieuses et des leçons de vie qu’on reçoit en plein cœur. Et au fond, on parle aussi de toi, de nous, de cette parentalité qui nous demande toujours plus, de la solitude, des forces qu’on cherche, des mains qu’on aimerait voir se tendre.



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Transcription

  • Speaker #0

    C'est l'occasion du podcaston qui m'a donné l'impulsion d'inviter Lauriane, présidente du réseau Loisirs Pluriels qui gère des centres de loisirs, accueillant des enfants valides et porteurs de handicap, et Amanda, la directrice du centre de Tourcoing. Et quel épisode, vous allez voir. Entendre Amanda et Lauriane parler de leur vie, au cœur de cette association si essentielle, mais aussi de leur quotidien de maman, vivant avec le handicap, m'a absolument bouleversée. Un épisode profond qui, je l'espère, te touchera aussi par la dignité et l'ouverture qu'il inspire. Je suis super contente d'être avec vous sur cet épisode vraiment particulier. Donc, je le rappelle, c'est dans le cadre du podcaston. Il y a 6000 podcasteurs qui, cette semaine, vont mettre à l'honneur des associations. Montrer comme ce monde peut être beau aussi, comme il y a aussi beaucoup de générosité, d'amour qu'on ne voit pas toujours. Et j'ai choisi de mettre en avant le réseau Loisirs Pluriels et je suis très contente d'accueillir Amanda et Lauriane qui vont être là avec moi. Je vais leur laisser vraiment la parole pour expliquer ce qu'on fait chez Loisirs Pluriels. Mais avant, il y a une petite tradition dans mon podcast quand j'ai des invités, c'est qu'il y a toujours une première question et une question à la fin qui est toujours la même. Donc, ma question commence par quand je dis bienveillante, qui est le nom du podcast, à quoi ou à qui ça vous fait penser ? Je ne sais pas, est-ce que tu veux commencer ?

  • Speaker #1

    Bienveillante, à quoi ça me ferait penser ? Au fait qu'il faut qu'on soit toujours debout, à gérer tout de front, et que même si parfois on aurait envie de faire une pause ou de s'écrouler, on ne peut pas. On ne peut pas, mais il faut aussi qu'on prenne soin de nous. Et parfois, les deux sont un peu compliqués à concilier.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #2

    Tu as un peu tout résumé, mais pour le coup, moi, je vais être en rapport avec l'assaut. Moi, ça me fait penser à toutes ces mamans et ces familles qui ont des enfants en situation de handicap et qui sont tous les jours, qui ont fait un combat quotidien. Et je trouve que... Donc, moi, je penserais... à toutes ces familles du centre de loisirs.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez justement nous raconter ce réseau, Loisirs Pluriels, son origine, sa mission, ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    Loisirs Pluriels, ça existe depuis 1992. À l'origine, c'est Laurent Thomas qui l'a créé. Laurent Thomas qui n'était pas... initialement concerné par le handicap, mais un jour, il a eu une idée de se dire pourquoi les enfants en situation de handicap n'auraient pas le droit au loisir et pourquoi les familles concernées par le handicap n'auraient pas le droit au répit au même titre que tout le monde. Et voilà comment est né le loisir pluriel à la base. Et puis après, chaque loisir pluriel s'est créé dans des villes à l'initiative de collectifs de parents. Qu'est-ce qu'on y fait ? C'est un centre de loisirs où on accueille principalement des enfants en situation de handicap, mais pas que. On est dans la mixité, donc on accueille aussi des enfants valides. Et le projet, c'est de jouer ensemble, de montrer que la différence n'existe pas et qu'on peut tout à fait adapter tous les loisirs de tous les enfants valides aux enfants en situation de handicap. Donc ça parle de bienveillance finalement. Les enfants valides vont apprendre à être bienveillants avec les enfants en situation de handicap. Et ça se construit dès le plus jeune âge, en fait. Donc, quand ils sont tout petits, les enfants, la différence, ils ne la voient pas. Donc, ils ont cette bienveillance et ils ont ce regard pur, en fait, sur les autres et sur la vie.

  • Speaker #0

    C'est des enfants de quel âge à quel âge alors que vous accueillez ?

  • Speaker #1

    Initialement, c'était 3 ans jusqu'à 13 ans. Et puis très vite, on s'est rendu compte qu'à 13 ans, on ne pouvait pas dire aux enfants à qui on avait offert du loisir pendant 10 ans, « bon ben voilà, c'est terminé, rentrez chez vous » . Et puis on ne pouvait pas non plus enlever ce répit aux familles sur le temps des mercredis ou des vacances scolaires. Donc de là, s'est créé les centres ados, les espaces jeunes qui vont de 13 à 18 ans.

  • Speaker #0

    Et donc, il y a combien de centres aujourd'hui en France ? Combien ça fait d'enfants qui peuvent être accueillis ?

  • Speaker #1

    En termes de centres, on est sur 18 associations. Donc, on va dire une trentaine de centres à peu près, les centres enfants et les espaces jeunes, du coup. On est reparti un peu sur toute la France.

  • Speaker #2

    Ça fait à peu près 1 200 enfants accueillis.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et qu'est-ce que vous observez finalement en créant ces espaces où on accueille des enfants en situation de handicap comme des enfants valides ? Qu'est-ce qui se crée ? Qu'est-ce qui se passe quand on crée ça ?

  • Speaker #1

    Le premier constat quand même que j'aimerais faire, c'est que c'est à l'initiative des familles, encore, des parents, encore, bien souvent des mamans. C'est très bien que ça se passe comme ça parce qu'il en faut, mais c'est problématique dans le sens où... où en fait l'État ne prend pas ses responsabilités. C'est-à-dire qu'effectivement, il y a une loi qui dit que tout enfant doit être accueilli à l'école ou dans les centres de loisirs, c'est sur le papier. Mais dans les faits, ça ne peut pas se créer comme ça, parce qu'un enfant en situation de handicap a des besoins, a des besoins spécifiques, a des besoins particuliers, et bien souvent, il a besoin d'un accueil d'un pour un. Et c'est la spécificité justement de loisirs pluriels, puisque on est... taux d'encadrement, on est sur deux animateurs pour un enfant, voire de plus en plus un pour un. Et donc, dans les centres de loisirs ordinaires, c'est absolument pas faisable aujourd'hui, parce que ça demande beaucoup de financement, ça demande beaucoup de personnel. Donc ça, c'est le premier constat que je pourrais faire. Après, au niveau des enfants, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire que la différence, ils la voient pas entre eux, donc en fait, tout naturellement, ils s'entraident les uns les autres. Oui. Et puis, quand ces petits enfants deviennent pré-adolescents, adolescents, alors là je parle des valides, puis adultes, ils ont vraiment une vision du handicap qui est complètement réaliste en fait. Et ça va devenir des belles personnes après. Moi, je le vois par rapport à ma fille qui du coup est valide et a fréquenté le loisir pluriel en étant petite, puis ado. Aujourd'hui, elle est animatrice et on le voit. Pour elle, la différence du handicap, quel que soit le handicap et quel que soit l'âge de la personne en face d'elle, il n'y a pas d'obstacle, elle va essayer de faire en sorte d'apporter ce qu'il faut à la personne en face d'elle.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il y a une grande méconnaissance.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais l'inconnu fait peur. Mais comme tout le monde, même en tant que parent, finalement, à la base, quand on nous parle du handicap, quand on nous annonce un handicap, ça fait peur. On ne sait pas, on ne sait pas où on va, on ne sait pas… comment faire et puis finalement on apprend à vivre avec et puis la personne qui est en situation de handicap c'est notre guide c'est notre moteur donc en fait on se laisse porter et on se laisse guider par eux c'est eux qui montent le chemin c'est

  • Speaker #0

    vrai que je ne l'ai pas spécifié mais je connais aussi l'association parce que mon neveu a eu la chance maintenant il est grand malheureusement il ne peut plus venir à loisirs pluriels à Tourcoing Mais Sven, qui a un trouble autistique, a participé. Et c'est vrai que nous, le fait d'avoir Sven dans la famille, ça nous enseigne énormément. Et mes enfants, tous ses cousins, ils ont fatalement un regard très différent sur le handicap en général. Et je me rends compte à quel point, ben oui, la société n'a pas ce regard, parce qu'il n'y a pas ces endroits de mixité qui existent. Et en ça, c'est très douloureux pour les mamans. Moi, j'ai une sœur qui est... formidable, exemplaire, qui porte énormément. Et elle se bat tous les jours pour son fils, mais pour elle aussi, parce que les endroits de répit, il n'y en a pas beaucoup. Et puis l'autre peine, c'est que finalement, le reste de la société n'a pas la chance de connaître ces enfants qui ont une force de vie juste extraordinaire. Ce qui m'a marquée quand on a échangé, c'est quand Amanda, j'ai eu Amanda au téléphone au début, m'a dit ... Nous, on a une liste d'attentes incroyable. Elle m'a parlé de Tourcoing, où il y a 90 familles qui attendent une place. Donc ça, je crois qu'il faut se rendre compte de ce que c'est. Et on ne parle que des familles de Tourcoing.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Il y a une demande et un besoin qui est énorme. Et ce que je trouve extraordinaire, c'est que c'est premier arrivé, premier servi. Donc, il n'y a pas de passe-droit, il n'y a pas de choix. Vous accueillez tous les enfants. Et vous vous adaptez aux enfants. C'est-à-dire que si il faut qu'il y ait un animateur de plus pour pouvoir accueillir cet enfant-là, vous le faites. J'ai trouvé que le fait que vous restiez sur cette ligne de conduite et ces valeurs-là, qui devaient, à mon avis, vous créer bien des tracas, c'était vraiment extraordinaire de se donner tous les moyens pour que l'intégration puisse se faire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est complètement ça. On est complètement dans l'inconditionnalité de l'accueil. Tout handicap est accueilli à loisirs pluriels et effectivement, c'est au directeur de centre, au président, de faire en sorte de pouvoir accueillir l'enfant. Effectivement, on ne va pas essayer de lésiner sur les moyens. S'il faut apprendre le langage des signes, on va former l'équipe au langage des signes. S'il faut former une équipe à une gastrostomie, on va former l'équipe à une gastrostomie. Vraiment, il n'y a pas de barrière. Mais effectivement, ce n'est pas de tourpeau. Ce n'est pas de tourpeau parce qu'il y a des périodes où on arrive à moins trouver d'animateurs. Et les financements, comme on est une association, ce n'est que des subventions. Et du coup, on revient dans le contexte actuel dans lequel on est. tous les budgets sont revus à la baisse. Et ce qu'ils rajoutent sur la charge des familles, des parents, des mamans, bien principalement, on le voit, sur la totalité des familles, c'est principalement des mamans. Bien souvent, c'est même du monoparental. Finalement, on les re-sollicite encore. C'est un peu le gros point noir de l'association, c'est qu'on offre du répit, mais en contrepartie du fait des coûts budgétaire qui est un peu partout, on est obligé de solliciter ces mêmes familles pour nous aider à mettre en place des manifestations, pour aller trouver des fonds supplémentaires pour pallier aux coûts budgétaires.

  • Speaker #0

    C'est la réalité économique et malheureusement qui n'est pas assez entendue, c'est une évidence. On a parlé de l'impact sur les enfants, vous nous avez expliqué que pour les enfants finalement ils sont ensemble, ils jouent, ils partagent ce moment, ils sont contents. Voilà, et pour les familles, qu'est-ce que vous voyez changer pour ces femmes ? Et on le sait, dès qu'il y a un handicap qui est déclaré, les femmes se retrouvent souvent seules, ou quand il y a un choix de vie à faire, c'est souvent les femmes qui arrêtent de travailler, parce qu'elles n'ont pas beaucoup de choix. Alors, ce n'est peut-être pas le cas pour tous les enfants accueillis, mais qu'est-ce que vous observez chez ces femmes ou chez ces familles quand elles rentrent dans l'association ?

  • Speaker #2

    Pour le coup, j'ai un cas concret, c'est qu'on a accueilli... Deux enfants en situation de handicap d'une famille, et cela a permis à la maman, parce que c'était la maman qui ne travaillait pas, de reprendre une activité professionnelle, parce qu'elle avait une solution de garde le mercredi, et donc ça lui permettait de reprendre une activité professionnelle. Le fait de savoir que ces enfants étaient accueillis dans des bonnes conditions et qu'on mettait les moyens pour qu'ils soient accueillis au mieux. ça lui a permis de reprendre une activité, d'être sereine, de déposer ses enfants le matin et d'être complètement sereine pour aller travailler la journée du mercredi.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, c'est exactement ça. En fait, il y a deux cas de figure sur les mamans. Il y a celles qui, effectivement, vont pouvoir reprendre une activité, ne serait-ce qu'un mi-temps, voire un 80% pour les plus chanceuses, parce que... Le lundi, mardi, jeudi et vendredi, l'enfant est accueilli en institut ou en hôpital de jour, selon le type de handicap. Sauf que le mercredi et les vacances scolaires, quand les établissements sont fermés, puisque les IME ne sont pas ouverts 365 jours sur 365, bien souvent, en tant que maman, on se disait « mais oui, techniquement, je pourrais travailler le lundi, mardi, jeudi et vendredi, mais sur toutes les semaines de vacances qu'il y a, comment je fais ? » Et du coup, le loisir pluriel leur a permis de reprendre un minimum une petite activité.

  • Speaker #0

    Et puis,

  • Speaker #1

    il y a l'autre cas de figure où là, vraiment, c'est le répit et le soulagement. Pour soit les familles qui n'ont pas du tout repris le travail, ça va être cette pause du mercredi et des vacances où je souffle parce que tous les autres jours de la semaine, on gère l'enfant. Et je n'ai pas une journée où je peux dire stop, où je peux dormir tout simplement, ou aller chez le coiffeur, aller boire un café chez des amis. Donc, il y a aussi ce cas-là. Ce cas de figure-là, où il y a des familles où c'est leur seul, le mercredi, c'est la seule journée dans la semaine où elles mettent en pause le handicap. Et moi, je sais que sur Cholet, j'ai vu des mamans qui pleuraient, en fait, mais qui pleuraient de soulagement, de dire merci, merci, parce que ce mercredi, je souffle. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends ça complètement. Non pas que je le vie, pas du tout. On sait à quel point c'est difficile d'être... sur le front constamment. Et en plus, j'imagine que ces personnes ont beaucoup de mal à trouver des solutions autres pour faire garder leur enfant avec tous ces atypismes, en fait, qui demandent des soins ou des surveillances différentes. Et donc, on ne peut pas demander à la petite baby-sitter, pas toujours, la voisine de garder. Donc, les solutions deviennent extrêmement minimes. Je ne sais pas, en plus, j'imagine que beaucoup peuvent être isolés. Tout le monde n'a pas des familles qui peuvent prendre le relais, etc. Donc là, c'est déjà vraiment pas simple. Quand on a un enfant sans handicap, alors avec handicap, tout devient tellement plus complexe. Donc, c'est en ça où je trouve que ça devrait être obligatoire. En fait, toutes les mairies devraient pouvoir offrir ça. C'est ça. C'est sûr, c'est sûr. De fait, vous avez développé une vraie expertise. J'aimerais bien qu'on en parle parce que vos animateurs, ils développent plein de compétences. Et je sais que vous avez des projets pour essaimer ces compétences aussi d'autres manières et pouvoir apporter ça.

  • Speaker #1

    Au sein de la section loisirs pluriels, on a en fait effectivement des journées de formation. pour les animateurs sur des thématiques particulières. Il va y avoir la thématique du langage des signes, la thématique des premiers secours, la thématique comment manipuler un fauteuil roulant. C'est des choses de base, mais de rien. Quand on est avec un fauteuil roulant et qu'on se retrouve devant un trottoir, on ne peut pas faire n'importe quoi. On ne peut pas se trouver de fauteuil roulant n'importe comment. Donc, en fait, dans l'année, chaque animateur reçoit trois jours de formation. effectivement, c'est plutôt un plus. Après, dans certaines associations, il y a un partenariat qui peut se faire aussi avec les mairies pour aller former leurs animateurs pour qu'ils puissent aussi accueillir quelques enfants en situation de handicap. Alors, on va rester sur du handicap un peu plus léger et facile à gérer, je dirais. Mais il y a un partenariat aussi qui se fait avec les villes de plus en plus. Oui, on sent vraiment... une envie de mairie.

  • Speaker #0

    C'est ce que vous appelez la labellisation ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un projet, effectivement. C'est un projet qu'on tente de développer là, c'est tout récent, mais qui, je pense, est l'avenir, en fait, de loisirs pluriels, puisqu'on ne peut plus ouvrir de loisirs pluriels comme il n'y a plus de budget dans les enveloppes. Mais effectivement, le projet de labellisation va faire en sorte que chaque centre de loisirs va pouvoir bénéficier de l'expertise de loisirs pluriels. pour pouvoir accueillir de plus en plus d'enfants en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Oui, ça semble une voie super prometteuse, en tout cas d'essaimer comme ça. Et il y avait aussi ce projet que je trouve chouette de Happy Sitting.

  • Speaker #2

    Alors ça, c'est un projet à Tourcoing.

  • Speaker #0

    Ah, à Tourcoing !

  • Speaker #2

    Je ne sais pas si c'est mis en place dans les autres centres, mais à Tourcoing est née l'idée de créer une page sur Facebook où les familles et les... Les animateurs du centre de loisirs sont en contact s'ils ont besoin de babysitting le week-end. Et donc, on a créé cette page parce qu'on nous a beaucoup sollicité, enfin voilà, les familles du centre pour avoir les coordonnées des animateurs pour avoir des modes de garde les soirs ou les week-ends. Et donc, on a décidé de créer cette page pour la mise en relation. Et c'est quelque chose qu'on va élargir parce qu'une ancienne directrice d'un de nos centres, qui maintenant travaille sur la ville de Roubaix, donc la ville à côté, toujours dans le domaine du handicap. Elle était à l'initiative de cette page et donc elle nous a demandé si c'était possible de l'ouvrir aussi sur d'autres familles, même si elles ne fréquentent pas le centre, pour pouvoir ouvrir le champ des possibles parce que trouver des baby-sitters qui sont formés ou qui sont disponibles ou qui veuillent s'occuper d'enfants en situation de handicap, ça aussi c'est une autre problématique.

  • Speaker #1

    C'est très drôle parce que sur Cholet, Alors nous ça s'appelle pas Happy City mais c'est Andy City, clairement dans le même registre. Et en fait c'est un partenariat qui a été fait avec justement les animateurs de Loisirs pluriels sur Cholet et la directrice et puis un espace jeune d'une commune à voisinant de Cholet. Les adolescents de l'espace jeune, pour beaucoup, allaient passer leur BAFA, étaient intéressés par l'animation et du coup... où on a mis en place une sensibilisation sur le handicap. Donc, ils sont venus pendant une année à chaque vacances scolaires pour se former directement sur le centre avec nos enfants, avec la directrice de centre, pour acquérir certaines compétences. Et de là, est né une liste d'handi-sitters. Donc, pareil, qu'on fait tourner aux familles quand elles ont besoin. Mais ce qui fait que tous les ans, le partenariat avec cet espace jeune, en fait, on le rejet parce qu'il y a toujours des nouvelles personnes qui sont intéressées. Et c'est vrai que ça marche plutôt pas mal.

  • Speaker #0

    Tous les moyens de soulager, de toute façon,

  • Speaker #1

    sont là.

  • Speaker #0

    Tous les moyens. On sait qu'on vit dans une société où, en tant que parents, aujourd'hui, on est très, très seul. On a assez peu de relais. La société a beaucoup changé là-dessus. On nous fait croire, en plus, qu'on doit tout porter. Donc, vous devez vraiment sentir ça, cette pression mise sur les femmes, notamment, de devoir être forte et de devoir porter seule. Est-ce que vous ressentez ça ? Et qu'est-ce que vous avez envie de leur dire d'ailleurs à ces femmes qui, plus que les autres encore, sont là ? Courage ! Courage ! Ouais !

  • Speaker #1

    Effectivement, cette pression, on la ressent, je dirais, même encore plus multipliée quand on est concerné sur le handicap parce que, à tout ce que les femmes de familles ordinaires, on va dire, ont déjà en charge mentale, quand on est maman, concernée par le handicap, à tout ça vient se rajouter toute la paperasse du handicap puisque là aussi on vit dans un système où… Oui, c'est vrai. Il faut toujours prouver jusqu'à la fin que l'enfant est toujours bien en situation de handicap. Donc, tous les six ans, c'est un dossier à refaire pour continuer à obtenir des aides. À chaque fois qu'on a besoin de quelque chose, c'est un dossier qui doit passer en commission. Il faut prouver qu'il ne faut pas louper les délais. Donc, il faut tout le temps les avoir en tête. Il faut tout le temps, tout le temps, tout le temps aller se battre. Donc, ça vient rajouter en plus. Et effectivement, c'est bien souvent les femmes qui portent ça. Moi pour la petite anecdote, j'ai créé un cahier au cas où il m'arrivait quelque chose, avec toutes les dates, tous les organismes, toutes les personnes en charge du handicap pour mon enfant. Ce cahier est destiné au papa à la base puisque clairement si demain il m'arrive quelque chose, je ne suis pas sûre qui gère, qui sache où aller trouver, à quelle porte toquer. Quels sont les prochains rendez-vous ? Quels sont les prochains délais à respecter ? C'est triste, mais effectivement, quand on est maman, on se dit, si je ne suis plus là, que va devenir mon enfant ? Alors déjà, on se le dit avec un enfant valide, forcément. Mais en plus, avec le handicap, il faut gérer l'après au cas où. Parce que ce n'est pas un long fleuve tranquille, parce que ce n'est pas comme tout un chacun, il va passer son gros départ, il va passer son bac, il va trouver un appartement, il va avoir un travail, il va partir, il va vivre sa vie. Pas du tout, on n'est pas du tout là-dedans.

  • Speaker #0

    On doit pouvoir à tout, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et un inconnu qu'on ne connaît pas.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #2

    Et c'est sur ça que moi, je trouve que la société, elle n'évolue pas. Surtout cet aspect administratif, etc. Je trouve qu'on ne facilite pas le quotidien de ces familles qui est déjà lourd.

  • Speaker #0

    Même dès l'annonce du handicap. C'est un parcours du combattant ?

  • Speaker #2

    C'est un parcours du combattant jusqu'à la fin, en fait. Quand est-ce qu'on va enfin prendre, au niveau de l'État, les choses en place ? On n'a même pas un ministère en lien avec le handicap, donc ça veut dire que ce n'est pas une priorité. Tous les bâtiments ne sont pas adaptés, tous les enfants ne sont pas accueillis, il n'y a pas de place dans les structures adaptées. Quand est-ce qu'on va s'occuper enfin du handicap en France, que ce soit pour des enfants ou des adultes ? Moi, mon papa est en situation de handicap adulte. J'ai vécu suite à un AVC, j'ai vécu un quotidien. qui nous est tombé dessus. Moi, j'ai trouvé ça aberrant, les transports en commun. Il y a plein de choses, en fait, et on est loin, et on est en 2025, et on est en France. C'est ça aussi, on est en France. On est dans un pays développé. Nos voisins, la Bélgique, par exemple, puisque nous, on est frontalier, qui sont déjà en avance sur plein de choses. Je suis révoltée par rapport à ça, je suis désolée, mais je trouve ça aberrant.

  • Speaker #0

    De fait, c'est ce qu'on disait au tout début, c'est un système qui ne tient que par... La force et la volonté des mamans, c'est, il y a probablement des papas dedans,

  • Speaker #1

    bien sûr,

  • Speaker #0

    qui portent parce qu'ils n'ont pas le choix.

  • Speaker #1

    On est révoltés, mais en même temps, on n'a pas le temps d'être révoltés. C'est ça que vous faites. Moi, j'aimerais militer pour plein de choses, mais en fait, je... Il faut faire des choix et la priorité, c'est d'avancer avec mon enfant, de faire en sorte qu'il ait une meilleure vie possible. Et parfois, j'ai ma petite voix qui me dit « Oui, mais non, il faut faire bouger les choses, mais on n'a pas le temps. » On n'a plus le temps.

  • Speaker #0

    Le temps, l'énergie et puis faire bouger les choses, c'est aussi faire ça, concrètement. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ce que j'allais dire.

  • Speaker #0

    Cet engagement, il est déjà merveilleux. extraordinaire, de montrer que ça existe, de montrer que ça marche, de montrer que finalement, il y a des animateurs qui sont là, qui s'y retrouvent, c'est montrer ça. Ça, c'est déjà énorme. D'ailleurs, je me posais la question, il y a quand même eu un film qui a fait un carton plein, un petit truc en plus. Est-ce que vous avez vu des choses changer ? Toute la France s'est ruée pour aller voir le... Le film, est-ce que c'est porteur d'espoir ? Est-ce que c'est une vision un peu utopique de ce que c'est le handicap ? Qu'est-ce que c'est votre regard là-dessus ?

  • Speaker #1

    Moi, je ne pourrais pas en parler parce que je ne l'ai pas vu. Parce que c'est aussi compliqué d'aller au cinéma quand on est parent d'un enfant en situation de handicap.

  • Speaker #2

    du coup je ne l'ai pas vu je ne sais pas si toi Amanda tu l'avais vu oui oui sur conseil de Sven qui est allé en premier le voir parce que pour la petite anecdote Sven il adore le cinéma il y va régulièrement et donc à chaque fois j'ai un petit message sur Instagram pour me dire Amanda j'ai vu ce film il faut que tu ailles le voir ça m'a fait un petit peu penser à Loisirs pluriels parce que dans le sens sur l'accueil etc etc moi très honnêtement j'ai bien aimé le film parce que ça a mis en lumière le handicap, le fait que ce soit aussi joué par des acteurs en situation de handicap. Enfin voilà, j'ai trouvé ça sympa. Après, est-ce que ça a changé dans le quotidien ? Oui, je pense que ça a dû faire évoluer le regard des gens par rapport au handicap, en tout cas sur loisirs pluriels ou enfin sur l'association. Pour moi, ça n'a rien apporté. Alors maintenant, je sais que Artus, il a des projets de créer, par lui, d'une association des lieux inclusifs de vacances. Je trouve ça bien. Je trouve que ce genre de film permet aussi d'avoir un autre regard pour les personnes qui peuvent en avoir peur sur le handicap. C'est quand même bien que ça existe et que ce soit fait et que là, pour le coup, ce soit en plus des acteurs en situation de handicap qui ont joué. Moi, j'ai trouvé ça très, très bien fait.

  • Speaker #0

    Et ça n'a pas été un sujet repoussoir ?

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #0

    Les Français sont allés le voir, donc je pense qu'il y a matière à ouvrir davantage aussi, puisque voilà, ça a été accueilli, bien accueilli.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Si les enfants que vous accueillez pouvaient prendre le micro, qu'est-ce qu'ils diraient d'après vous s'ils étaient là à votre place ?

  • Speaker #2

    Pour le coup, alors nous on l'a fait, parce que malheureusement, on a eu des difficultés financières au mois de décembre et que l'ensemble du réseau a dû fermer pour qu'on puisse réouvrir. en 2024 pour être un peu plus serein financièrement. Nous, on a donné la parole à des ados pour leur dire qu'est-ce que ça vous apporte. On a eu un témoignage d'un de nos ados qui disait que grâce à loisirs pluriels, il s'est fait des copains. Alors, ça peut paraître vraiment anodin, mais voilà, qu'il s'était fait des copains qui venaient les samedis avec grand plaisir parce qu'il retrouvait ses copains, qu'il faisait des activités. et qu'il vivait sa vie d'ado comme tout à chacun et que ça lui apportait beaucoup. Et que la fermeture a été compliquée pour le coup, puisque pendant un mois, ils n'ont pas pu venir. Et qu'il espérait que ça ne ferme pas définitivement, parce que sinon, il ne pourrait plus faire les activités avec les copains qu'il voit les samedis bien et de pouvoir continuer cette vie d'ado.

  • Speaker #0

    J'ai deux dernières questions. Comment on peut vous soutenir ? De quoi vous avez besoin ? s'il y a un message à envoyer, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Un message ? Demandons les choses. Effectivement, la grosse difficulté, on ne va pas se le cacher, c'est la difficulté financière. En fait, les subventions qu'on a à l'année ne sont jamais pérennes. On ne sait jamais si l'année d'après, on aura le même pour le même montant. Il y en a qui nous lâchent en cours de route. En fait, ce qu'il nous faudrait, c'est vraiment... un mécène sur plusieurs années, histoire de souffler un peu et de faire en sorte de pouvoir avoir des projets et non plus survivre d'année en année. Là déjà, depuis janvier 2025, on a fusionné avec l'Adapela, c'est l'Adapel Loire Atlantique. Déjà, on a une grosse structure derrière nous de soutien, surtout en termes de trésorerie. Et puis, dans la construction de cette fusion, on va pouvoir faire des économies sur certains de nos budgets, puisqu'on va s'adosser à eux. Donc déjà, on est un peu plus serein. Et puis, je dirais la deuxième chose qu'il nous faudrait, c'est avoir des plus gros budgets pour pouvoir embaucher nos animateurs.

  • Speaker #0

    soit en CDD, soit en CDI, de manière à les garder d'année en année. Puisque bien souvent, c'est des jeunes en études. Et passer l'année scolaire, ils s'en vont parce qu'ils partent ailleurs faire leurs études. Et du coup, on a un turnover qui est quand même assez important. Donc, c'est très chronophage de refaire les formations à chaque fois pour les directeurs, pour reformer ces équipes, réapprendre à connaître les enfants. Je dirais que ce serait vraiment les deux choses qui nous manquent aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ok. Ça marche. On mettra les liens dans les notes des épisodes. Je suppose qu'il y a des dons qui sont possibles, même si on a bien compris que... Il y a une plateforme de dons,

  • Speaker #0

    effectivement,

  • Speaker #1

    pour le site. Il faut un engagement un peu plus large pour vous laisser travailler, œuvrer, faire ces très belles choses pour les familles et les enfants, d'une manière un peu plus stable et un peu plus pérenne, comme tu disais, Lauriane. Alors, ma dernière question traditionnelle du podcast, c'est pour vous. c'est quoi le plus grand défi des femmes aujourd'hui et c'est quoi leur plus grande force pour le surmonter ?

  • Speaker #0

    Je dirais moi qu'à l'heure où on est le plus grand défi d'une femme c'est de ne pas s'oublier et comment faire pour ça et bien si vous avez la réponse je la veux bien moi je ne l'ai pas encore trouvé Je n'ai pas la réponse.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Non. Non. Je sais qu'il faut garder en tête qu'avant d'être une épouse, avant d'être une maman, on est nous-mêmes. Mais dans la tumulte d'un quotidien, sans parler de handicap, vraiment, parce que le temps s'accélère. Tout doit être fait vite, bien, pourrière. Je ne sais pas comment on arrive à... à rester soi. Je n'ai pas encore trouvé, moi.

  • Speaker #1

    C'est sûr que je fais ce constat aussi en accompagnant les mamans. Il y a une forme d'acte de résistance à avoir contre cette société qui met une pression folle sur les parents, mais sur nous tous. On est dans un stress qui est très, très important. Donc, il faut se faire accompagner, avoir des outils, mais aussi être dans un mode de résistance, de se dire, non, ça, non. Ça, mon téléphone, les notifications, non. Ça, répondre immédiatement, non. Je m'autorise à être en retard, etc. Donc, c'est une forme de résistance à tout ça. C'est très, très, très difficile. Mais, Lauriane, je te disais, tu ne vois pas. Moi, ce qui me semble évident, dans le prendre soin de soi, et dans une force qu'ont les femmes, c'est cette capacité à s'unir et à s'allier à des êtres très sociaux. Et c'est le chemin que tu fais. Dans cet engagement avec cette association, tu tends la main et tu fais en sorte que les femmes ne soient pas seules. Et pour le coup, il me semble que le meilleur moyen de prendre soin de soi, c'est en étant entouré. C'est-à-dire, devant le regard des autres, c'est autour d'une tasse de café, de thé, c'est l'autre personne qui va nous laisser cet espace de parole et ce sera ça qui va nous aider. Je pense que c'est vraiment un point bien.

  • Speaker #0

    En fait, maintenant que tu en parles, moi je ne me suis jamais… En fait, je ne prends jamais le temps de me poser pour analyser les choses. et en fait chaque jour j'avance et je fais tout ce qu'il y a à faire et comme tu dis, je réponds aux mails, je réponds aux messages je fais ceci, je fais des vidéos mais sans jamais me poser la question de pourquoi je le fais et non plus me poser la question de ce que ça m'apporte en fait je le fais vraiment tel un robot, souvent on m'identifie à un robot, je le fais, j'avance on verra plus tard, je réfléchirai plus tard mais là il faut avancer, il faut avancer effectivement, je ne prends pas ce temps à m'amener et du coup là t'entendre me dire finalement ce que vous faites au sein de Loisirs Pluriels c'est tendre la main aux autres, c'est écouter les autres moi je ne l'ai jamais vu comme ça parce que je ne me suis jamais posé la question parce qu'il faut que ça reste ouvert parce qu'il faut que il faut, il faut, il faut,

  • Speaker #1

    il faut... C'est ce moment peut-être que tu pourras l'expérimenter pour toi-même où tu échanges avec quelqu'un et tu laisses l'autre par sa bienveillance et son écoute prendre soin de toi.

  • Speaker #0

    On essaie.

  • Speaker #1

    Tu me diras. Amanda, pour toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes et leur force pour le dépasser ?

  • Speaker #2

    Maintenant, Lauriane, elle a bien tout résumé. Je pense que dans la société, les femmes ont une charge importante, que ce soit sur... Enfin, voilà. professionnellement, familial, et pour nous, nous concernant sur nos vies associatives. Et moi, on me l'a toujours dit, on n'est pas des superwomen. À un moment, il faut savoir se poser, prendre du temps. C'est très compliqué. C'est compliqué à l'entendre peut-être, mais moi, mes engagements associatifs, pour moi, c'est prendre du temps pour moi quand même, même si je le fais pour les autres. Mais moi, ça m'apporte énormément dans ma vie, au quotidien. Et aujourd'hui, je ne pourrais pas faire sans. Je continue à être actrice, agir dans cette association, même si mes enfants n'y vont plus et que mes enfants sont valides. Donc, c'est aussi un vrai choix pour moi de m'être engagée dans cette association. C'est parce qu'en fait, d'être au quotidien avec ses familles, d'être dans l'échange avec eux, d'être avec les animateurs, les directeurs, les directrices, moi, ça m'apporte énormément. Alors certes, ce n'est pas prendre du temps pour moi, de me poser.

  • Speaker #1

    Bon, on a été coupés, mais on est arrivés à la fin de l'épisode. Donc tout va bien, sauf qu'on a perdu Lauriane, entre deux, qui a été appelée par son fils. Voilà, c'est la vraie vie, celle à laquelle on s'adapte de toute façon. On parlait notamment du fait... que c'était ça, vraiment, le quotidien des familles, avec des enfants porteurs de handicap, c'est qu'on était obligés de s'adapter, obligés d'avancer, sans se poser trop de questions de « et si c'était différent ? » « et si, machin ? » Et cette résilience dont Lauriane nous parlait, j'aurais bien voulu qu'elle soit là pour conclure avec nous. J'ai été super contente de vous avoir, merci encore d'être venue, de partager, et au-delà de ça, merci tellement pour votre engagement, de pouvoir concrètement apporté, du soutien à toutes ces familles, du répit et tous ces sourires à tous ces enfants. Je trouve ça merveilleux. Donc bravo et merci pour tout ça.

  • Speaker #2

    Merci surtout à toi, Rozenn, de permettre de parler de cette si belle association en effet. Et merci de ton soutien pour l'assaut et pour la cause. Merci beaucoup. C'était un réel plaisir, en tout cas, d'échanger avec toi. Ce qu'on disait avec Lauriane, l'échange a permis, enfin voilà, on réouvre des choses et puis on écoutera bien tes podcasts. Merci énormément.

  • Speaker #1

    Je pensais qu'elle prendrait le temps.

  • Speaker #2

    Elle prendrait le temps, exact.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est ça aussi, prendre le temps pour soi, quelle que soit notre situation en tant que maman, c'est ne jamais s'oublier. En épluchant les carottes, d'écouter quelque chose qui nous dévertit. Mais c'est notre réalité à toutes. C'est en tout cas de... de s'entourer et un podcast peut être une manière de s'entourer donc si ça vous apporte des petites choses bien évidemment que ça sera toujours un grand honneur.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup en tout cas merci.

  • Speaker #1

    Et puis bisous à Sven qui va nous écouter bien évidemment Bisous Sven,

  • Speaker #2

    oui oui gros gros bisous.

  • Speaker #1

    Elles sont pas formidables ces femmes? j'ai bien mis dans les notes de cet épisode le lien si vous voulez soutenir le réseau Loisirs Pluriel Si vous avez aimé cet épisode et si vous appréciez mon podcast en général, n'oubliez pas de faire ces tout petits gestes qui sont tellement utiles pour moi et qui m'aident à continuer ce travail à destination de nous toutes. Vous pouvez liker, vous abonner si vous m'écoutez sur YouTube, vous pouvez mettre un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts par exemple. Et puis vous pouvez surtout partager, en parler autour de vous, à vos voisines, à vos collègues, à vos sœurs, à vos amis. Merci beaucoup de faire ce travail de diffusion, c'est très très très important pour moi. je vous embrasse et je vous dis à très vite, ciao

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Description

Au départ, je voulais simplement te faire découvrir une association formidable et les résultats concrets de son action. Mais à travers nos échanges, c’est bien plus qu’un simple témoignage associatif qui émerge…

Un autre regard sur la maternité – celle portée à l’extrême par des femmes qui n’ont pas d’autre choix que d’avancer.
👀 Le regard des enfants sur le handicap – un regard dépourvu de peur, d’étiquettes, qui nous enseigne l’essentiel.
💪 La force et la résilience – celles d’un quotidien qui bouscule, épuise parfois, mais révèle aussi des trésors d’amour et d’entraide.
❤️ L’inclusion en action – comment offrir aux enfants un espace de loisirs et de mixité où ils peuvent être simplement eux-mêmes.


Aujourd’hui, je t’emmène dans l’univers de Loisirs Pluriel, une association qui crée des espaces où enfants en situation de handicap et enfants valides grandissent ensemble. Des mercredis, des samedis, des vacances scolaires où tout devient possible : jouer, rire, être simplement un enfant, sans étiquette, sans différence.

Avec Laurie-Anne et Amanda, on parle de ce que signifie vraiment l’inclusion quand elle se vit au quotidien, des histoires qui marquent à jamais, des victoires silencieuses et des leçons de vie qu’on reçoit en plein cœur. Et au fond, on parle aussi de toi, de nous, de cette parentalité qui nous demande toujours plus, de la solitude, des forces qu’on cherche, des mains qu’on aimerait voir se tendre.



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🎵 Musique : A Thoughtful Journey – Irina Kakhiani - Lynne Publishing (PRS) - LynneMusic



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est l'occasion du podcaston qui m'a donné l'impulsion d'inviter Lauriane, présidente du réseau Loisirs Pluriels qui gère des centres de loisirs, accueillant des enfants valides et porteurs de handicap, et Amanda, la directrice du centre de Tourcoing. Et quel épisode, vous allez voir. Entendre Amanda et Lauriane parler de leur vie, au cœur de cette association si essentielle, mais aussi de leur quotidien de maman, vivant avec le handicap, m'a absolument bouleversée. Un épisode profond qui, je l'espère, te touchera aussi par la dignité et l'ouverture qu'il inspire. Je suis super contente d'être avec vous sur cet épisode vraiment particulier. Donc, je le rappelle, c'est dans le cadre du podcaston. Il y a 6000 podcasteurs qui, cette semaine, vont mettre à l'honneur des associations. Montrer comme ce monde peut être beau aussi, comme il y a aussi beaucoup de générosité, d'amour qu'on ne voit pas toujours. Et j'ai choisi de mettre en avant le réseau Loisirs Pluriels et je suis très contente d'accueillir Amanda et Lauriane qui vont être là avec moi. Je vais leur laisser vraiment la parole pour expliquer ce qu'on fait chez Loisirs Pluriels. Mais avant, il y a une petite tradition dans mon podcast quand j'ai des invités, c'est qu'il y a toujours une première question et une question à la fin qui est toujours la même. Donc, ma question commence par quand je dis bienveillante, qui est le nom du podcast, à quoi ou à qui ça vous fait penser ? Je ne sais pas, est-ce que tu veux commencer ?

  • Speaker #1

    Bienveillante, à quoi ça me ferait penser ? Au fait qu'il faut qu'on soit toujours debout, à gérer tout de front, et que même si parfois on aurait envie de faire une pause ou de s'écrouler, on ne peut pas. On ne peut pas, mais il faut aussi qu'on prenne soin de nous. Et parfois, les deux sont un peu compliqués à concilier.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #2

    Tu as un peu tout résumé, mais pour le coup, moi, je vais être en rapport avec l'assaut. Moi, ça me fait penser à toutes ces mamans et ces familles qui ont des enfants en situation de handicap et qui sont tous les jours, qui ont fait un combat quotidien. Et je trouve que... Donc, moi, je penserais... à toutes ces familles du centre de loisirs.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez justement nous raconter ce réseau, Loisirs Pluriels, son origine, sa mission, ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    Loisirs Pluriels, ça existe depuis 1992. À l'origine, c'est Laurent Thomas qui l'a créé. Laurent Thomas qui n'était pas... initialement concerné par le handicap, mais un jour, il a eu une idée de se dire pourquoi les enfants en situation de handicap n'auraient pas le droit au loisir et pourquoi les familles concernées par le handicap n'auraient pas le droit au répit au même titre que tout le monde. Et voilà comment est né le loisir pluriel à la base. Et puis après, chaque loisir pluriel s'est créé dans des villes à l'initiative de collectifs de parents. Qu'est-ce qu'on y fait ? C'est un centre de loisirs où on accueille principalement des enfants en situation de handicap, mais pas que. On est dans la mixité, donc on accueille aussi des enfants valides. Et le projet, c'est de jouer ensemble, de montrer que la différence n'existe pas et qu'on peut tout à fait adapter tous les loisirs de tous les enfants valides aux enfants en situation de handicap. Donc ça parle de bienveillance finalement. Les enfants valides vont apprendre à être bienveillants avec les enfants en situation de handicap. Et ça se construit dès le plus jeune âge, en fait. Donc, quand ils sont tout petits, les enfants, la différence, ils ne la voient pas. Donc, ils ont cette bienveillance et ils ont ce regard pur, en fait, sur les autres et sur la vie.

  • Speaker #0

    C'est des enfants de quel âge à quel âge alors que vous accueillez ?

  • Speaker #1

    Initialement, c'était 3 ans jusqu'à 13 ans. Et puis très vite, on s'est rendu compte qu'à 13 ans, on ne pouvait pas dire aux enfants à qui on avait offert du loisir pendant 10 ans, « bon ben voilà, c'est terminé, rentrez chez vous » . Et puis on ne pouvait pas non plus enlever ce répit aux familles sur le temps des mercredis ou des vacances scolaires. Donc de là, s'est créé les centres ados, les espaces jeunes qui vont de 13 à 18 ans.

  • Speaker #0

    Et donc, il y a combien de centres aujourd'hui en France ? Combien ça fait d'enfants qui peuvent être accueillis ?

  • Speaker #1

    En termes de centres, on est sur 18 associations. Donc, on va dire une trentaine de centres à peu près, les centres enfants et les espaces jeunes, du coup. On est reparti un peu sur toute la France.

  • Speaker #2

    Ça fait à peu près 1 200 enfants accueillis.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et qu'est-ce que vous observez finalement en créant ces espaces où on accueille des enfants en situation de handicap comme des enfants valides ? Qu'est-ce qui se crée ? Qu'est-ce qui se passe quand on crée ça ?

  • Speaker #1

    Le premier constat quand même que j'aimerais faire, c'est que c'est à l'initiative des familles, encore, des parents, encore, bien souvent des mamans. C'est très bien que ça se passe comme ça parce qu'il en faut, mais c'est problématique dans le sens où... où en fait l'État ne prend pas ses responsabilités. C'est-à-dire qu'effectivement, il y a une loi qui dit que tout enfant doit être accueilli à l'école ou dans les centres de loisirs, c'est sur le papier. Mais dans les faits, ça ne peut pas se créer comme ça, parce qu'un enfant en situation de handicap a des besoins, a des besoins spécifiques, a des besoins particuliers, et bien souvent, il a besoin d'un accueil d'un pour un. Et c'est la spécificité justement de loisirs pluriels, puisque on est... taux d'encadrement, on est sur deux animateurs pour un enfant, voire de plus en plus un pour un. Et donc, dans les centres de loisirs ordinaires, c'est absolument pas faisable aujourd'hui, parce que ça demande beaucoup de financement, ça demande beaucoup de personnel. Donc ça, c'est le premier constat que je pourrais faire. Après, au niveau des enfants, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire que la différence, ils la voient pas entre eux, donc en fait, tout naturellement, ils s'entraident les uns les autres. Oui. Et puis, quand ces petits enfants deviennent pré-adolescents, adolescents, alors là je parle des valides, puis adultes, ils ont vraiment une vision du handicap qui est complètement réaliste en fait. Et ça va devenir des belles personnes après. Moi, je le vois par rapport à ma fille qui du coup est valide et a fréquenté le loisir pluriel en étant petite, puis ado. Aujourd'hui, elle est animatrice et on le voit. Pour elle, la différence du handicap, quel que soit le handicap et quel que soit l'âge de la personne en face d'elle, il n'y a pas d'obstacle, elle va essayer de faire en sorte d'apporter ce qu'il faut à la personne en face d'elle.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il y a une grande méconnaissance.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais l'inconnu fait peur. Mais comme tout le monde, même en tant que parent, finalement, à la base, quand on nous parle du handicap, quand on nous annonce un handicap, ça fait peur. On ne sait pas, on ne sait pas où on va, on ne sait pas… comment faire et puis finalement on apprend à vivre avec et puis la personne qui est en situation de handicap c'est notre guide c'est notre moteur donc en fait on se laisse porter et on se laisse guider par eux c'est eux qui montent le chemin c'est

  • Speaker #0

    vrai que je ne l'ai pas spécifié mais je connais aussi l'association parce que mon neveu a eu la chance maintenant il est grand malheureusement il ne peut plus venir à loisirs pluriels à Tourcoing Mais Sven, qui a un trouble autistique, a participé. Et c'est vrai que nous, le fait d'avoir Sven dans la famille, ça nous enseigne énormément. Et mes enfants, tous ses cousins, ils ont fatalement un regard très différent sur le handicap en général. Et je me rends compte à quel point, ben oui, la société n'a pas ce regard, parce qu'il n'y a pas ces endroits de mixité qui existent. Et en ça, c'est très douloureux pour les mamans. Moi, j'ai une sœur qui est... formidable, exemplaire, qui porte énormément. Et elle se bat tous les jours pour son fils, mais pour elle aussi, parce que les endroits de répit, il n'y en a pas beaucoup. Et puis l'autre peine, c'est que finalement, le reste de la société n'a pas la chance de connaître ces enfants qui ont une force de vie juste extraordinaire. Ce qui m'a marquée quand on a échangé, c'est quand Amanda, j'ai eu Amanda au téléphone au début, m'a dit ... Nous, on a une liste d'attentes incroyable. Elle m'a parlé de Tourcoing, où il y a 90 familles qui attendent une place. Donc ça, je crois qu'il faut se rendre compte de ce que c'est. Et on ne parle que des familles de Tourcoing.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Il y a une demande et un besoin qui est énorme. Et ce que je trouve extraordinaire, c'est que c'est premier arrivé, premier servi. Donc, il n'y a pas de passe-droit, il n'y a pas de choix. Vous accueillez tous les enfants. Et vous vous adaptez aux enfants. C'est-à-dire que si il faut qu'il y ait un animateur de plus pour pouvoir accueillir cet enfant-là, vous le faites. J'ai trouvé que le fait que vous restiez sur cette ligne de conduite et ces valeurs-là, qui devaient, à mon avis, vous créer bien des tracas, c'était vraiment extraordinaire de se donner tous les moyens pour que l'intégration puisse se faire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est complètement ça. On est complètement dans l'inconditionnalité de l'accueil. Tout handicap est accueilli à loisirs pluriels et effectivement, c'est au directeur de centre, au président, de faire en sorte de pouvoir accueillir l'enfant. Effectivement, on ne va pas essayer de lésiner sur les moyens. S'il faut apprendre le langage des signes, on va former l'équipe au langage des signes. S'il faut former une équipe à une gastrostomie, on va former l'équipe à une gastrostomie. Vraiment, il n'y a pas de barrière. Mais effectivement, ce n'est pas de tourpeau. Ce n'est pas de tourpeau parce qu'il y a des périodes où on arrive à moins trouver d'animateurs. Et les financements, comme on est une association, ce n'est que des subventions. Et du coup, on revient dans le contexte actuel dans lequel on est. tous les budgets sont revus à la baisse. Et ce qu'ils rajoutent sur la charge des familles, des parents, des mamans, bien principalement, on le voit, sur la totalité des familles, c'est principalement des mamans. Bien souvent, c'est même du monoparental. Finalement, on les re-sollicite encore. C'est un peu le gros point noir de l'association, c'est qu'on offre du répit, mais en contrepartie du fait des coûts budgétaire qui est un peu partout, on est obligé de solliciter ces mêmes familles pour nous aider à mettre en place des manifestations, pour aller trouver des fonds supplémentaires pour pallier aux coûts budgétaires.

  • Speaker #0

    C'est la réalité économique et malheureusement qui n'est pas assez entendue, c'est une évidence. On a parlé de l'impact sur les enfants, vous nous avez expliqué que pour les enfants finalement ils sont ensemble, ils jouent, ils partagent ce moment, ils sont contents. Voilà, et pour les familles, qu'est-ce que vous voyez changer pour ces femmes ? Et on le sait, dès qu'il y a un handicap qui est déclaré, les femmes se retrouvent souvent seules, ou quand il y a un choix de vie à faire, c'est souvent les femmes qui arrêtent de travailler, parce qu'elles n'ont pas beaucoup de choix. Alors, ce n'est peut-être pas le cas pour tous les enfants accueillis, mais qu'est-ce que vous observez chez ces femmes ou chez ces familles quand elles rentrent dans l'association ?

  • Speaker #2

    Pour le coup, j'ai un cas concret, c'est qu'on a accueilli... Deux enfants en situation de handicap d'une famille, et cela a permis à la maman, parce que c'était la maman qui ne travaillait pas, de reprendre une activité professionnelle, parce qu'elle avait une solution de garde le mercredi, et donc ça lui permettait de reprendre une activité professionnelle. Le fait de savoir que ces enfants étaient accueillis dans des bonnes conditions et qu'on mettait les moyens pour qu'ils soient accueillis au mieux. ça lui a permis de reprendre une activité, d'être sereine, de déposer ses enfants le matin et d'être complètement sereine pour aller travailler la journée du mercredi.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, c'est exactement ça. En fait, il y a deux cas de figure sur les mamans. Il y a celles qui, effectivement, vont pouvoir reprendre une activité, ne serait-ce qu'un mi-temps, voire un 80% pour les plus chanceuses, parce que... Le lundi, mardi, jeudi et vendredi, l'enfant est accueilli en institut ou en hôpital de jour, selon le type de handicap. Sauf que le mercredi et les vacances scolaires, quand les établissements sont fermés, puisque les IME ne sont pas ouverts 365 jours sur 365, bien souvent, en tant que maman, on se disait « mais oui, techniquement, je pourrais travailler le lundi, mardi, jeudi et vendredi, mais sur toutes les semaines de vacances qu'il y a, comment je fais ? » Et du coup, le loisir pluriel leur a permis de reprendre un minimum une petite activité.

  • Speaker #0

    Et puis,

  • Speaker #1

    il y a l'autre cas de figure où là, vraiment, c'est le répit et le soulagement. Pour soit les familles qui n'ont pas du tout repris le travail, ça va être cette pause du mercredi et des vacances où je souffle parce que tous les autres jours de la semaine, on gère l'enfant. Et je n'ai pas une journée où je peux dire stop, où je peux dormir tout simplement, ou aller chez le coiffeur, aller boire un café chez des amis. Donc, il y a aussi ce cas-là. Ce cas de figure-là, où il y a des familles où c'est leur seul, le mercredi, c'est la seule journée dans la semaine où elles mettent en pause le handicap. Et moi, je sais que sur Cholet, j'ai vu des mamans qui pleuraient, en fait, mais qui pleuraient de soulagement, de dire merci, merci, parce que ce mercredi, je souffle. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends ça complètement. Non pas que je le vie, pas du tout. On sait à quel point c'est difficile d'être... sur le front constamment. Et en plus, j'imagine que ces personnes ont beaucoup de mal à trouver des solutions autres pour faire garder leur enfant avec tous ces atypismes, en fait, qui demandent des soins ou des surveillances différentes. Et donc, on ne peut pas demander à la petite baby-sitter, pas toujours, la voisine de garder. Donc, les solutions deviennent extrêmement minimes. Je ne sais pas, en plus, j'imagine que beaucoup peuvent être isolés. Tout le monde n'a pas des familles qui peuvent prendre le relais, etc. Donc là, c'est déjà vraiment pas simple. Quand on a un enfant sans handicap, alors avec handicap, tout devient tellement plus complexe. Donc, c'est en ça où je trouve que ça devrait être obligatoire. En fait, toutes les mairies devraient pouvoir offrir ça. C'est ça. C'est sûr, c'est sûr. De fait, vous avez développé une vraie expertise. J'aimerais bien qu'on en parle parce que vos animateurs, ils développent plein de compétences. Et je sais que vous avez des projets pour essaimer ces compétences aussi d'autres manières et pouvoir apporter ça.

  • Speaker #1

    Au sein de la section loisirs pluriels, on a en fait effectivement des journées de formation. pour les animateurs sur des thématiques particulières. Il va y avoir la thématique du langage des signes, la thématique des premiers secours, la thématique comment manipuler un fauteuil roulant. C'est des choses de base, mais de rien. Quand on est avec un fauteuil roulant et qu'on se retrouve devant un trottoir, on ne peut pas faire n'importe quoi. On ne peut pas se trouver de fauteuil roulant n'importe comment. Donc, en fait, dans l'année, chaque animateur reçoit trois jours de formation. effectivement, c'est plutôt un plus. Après, dans certaines associations, il y a un partenariat qui peut se faire aussi avec les mairies pour aller former leurs animateurs pour qu'ils puissent aussi accueillir quelques enfants en situation de handicap. Alors, on va rester sur du handicap un peu plus léger et facile à gérer, je dirais. Mais il y a un partenariat aussi qui se fait avec les villes de plus en plus. Oui, on sent vraiment... une envie de mairie.

  • Speaker #0

    C'est ce que vous appelez la labellisation ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un projet, effectivement. C'est un projet qu'on tente de développer là, c'est tout récent, mais qui, je pense, est l'avenir, en fait, de loisirs pluriels, puisqu'on ne peut plus ouvrir de loisirs pluriels comme il n'y a plus de budget dans les enveloppes. Mais effectivement, le projet de labellisation va faire en sorte que chaque centre de loisirs va pouvoir bénéficier de l'expertise de loisirs pluriels. pour pouvoir accueillir de plus en plus d'enfants en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Oui, ça semble une voie super prometteuse, en tout cas d'essaimer comme ça. Et il y avait aussi ce projet que je trouve chouette de Happy Sitting.

  • Speaker #2

    Alors ça, c'est un projet à Tourcoing.

  • Speaker #0

    Ah, à Tourcoing !

  • Speaker #2

    Je ne sais pas si c'est mis en place dans les autres centres, mais à Tourcoing est née l'idée de créer une page sur Facebook où les familles et les... Les animateurs du centre de loisirs sont en contact s'ils ont besoin de babysitting le week-end. Et donc, on a créé cette page parce qu'on nous a beaucoup sollicité, enfin voilà, les familles du centre pour avoir les coordonnées des animateurs pour avoir des modes de garde les soirs ou les week-ends. Et donc, on a décidé de créer cette page pour la mise en relation. Et c'est quelque chose qu'on va élargir parce qu'une ancienne directrice d'un de nos centres, qui maintenant travaille sur la ville de Roubaix, donc la ville à côté, toujours dans le domaine du handicap. Elle était à l'initiative de cette page et donc elle nous a demandé si c'était possible de l'ouvrir aussi sur d'autres familles, même si elles ne fréquentent pas le centre, pour pouvoir ouvrir le champ des possibles parce que trouver des baby-sitters qui sont formés ou qui sont disponibles ou qui veuillent s'occuper d'enfants en situation de handicap, ça aussi c'est une autre problématique.

  • Speaker #1

    C'est très drôle parce que sur Cholet, Alors nous ça s'appelle pas Happy City mais c'est Andy City, clairement dans le même registre. Et en fait c'est un partenariat qui a été fait avec justement les animateurs de Loisirs pluriels sur Cholet et la directrice et puis un espace jeune d'une commune à voisinant de Cholet. Les adolescents de l'espace jeune, pour beaucoup, allaient passer leur BAFA, étaient intéressés par l'animation et du coup... où on a mis en place une sensibilisation sur le handicap. Donc, ils sont venus pendant une année à chaque vacances scolaires pour se former directement sur le centre avec nos enfants, avec la directrice de centre, pour acquérir certaines compétences. Et de là, est né une liste d'handi-sitters. Donc, pareil, qu'on fait tourner aux familles quand elles ont besoin. Mais ce qui fait que tous les ans, le partenariat avec cet espace jeune, en fait, on le rejet parce qu'il y a toujours des nouvelles personnes qui sont intéressées. Et c'est vrai que ça marche plutôt pas mal.

  • Speaker #0

    Tous les moyens de soulager, de toute façon,

  • Speaker #1

    sont là.

  • Speaker #0

    Tous les moyens. On sait qu'on vit dans une société où, en tant que parents, aujourd'hui, on est très, très seul. On a assez peu de relais. La société a beaucoup changé là-dessus. On nous fait croire, en plus, qu'on doit tout porter. Donc, vous devez vraiment sentir ça, cette pression mise sur les femmes, notamment, de devoir être forte et de devoir porter seule. Est-ce que vous ressentez ça ? Et qu'est-ce que vous avez envie de leur dire d'ailleurs à ces femmes qui, plus que les autres encore, sont là ? Courage ! Courage ! Ouais !

  • Speaker #1

    Effectivement, cette pression, on la ressent, je dirais, même encore plus multipliée quand on est concerné sur le handicap parce que, à tout ce que les femmes de familles ordinaires, on va dire, ont déjà en charge mentale, quand on est maman, concernée par le handicap, à tout ça vient se rajouter toute la paperasse du handicap puisque là aussi on vit dans un système où… Oui, c'est vrai. Il faut toujours prouver jusqu'à la fin que l'enfant est toujours bien en situation de handicap. Donc, tous les six ans, c'est un dossier à refaire pour continuer à obtenir des aides. À chaque fois qu'on a besoin de quelque chose, c'est un dossier qui doit passer en commission. Il faut prouver qu'il ne faut pas louper les délais. Donc, il faut tout le temps les avoir en tête. Il faut tout le temps, tout le temps, tout le temps aller se battre. Donc, ça vient rajouter en plus. Et effectivement, c'est bien souvent les femmes qui portent ça. Moi pour la petite anecdote, j'ai créé un cahier au cas où il m'arrivait quelque chose, avec toutes les dates, tous les organismes, toutes les personnes en charge du handicap pour mon enfant. Ce cahier est destiné au papa à la base puisque clairement si demain il m'arrive quelque chose, je ne suis pas sûre qui gère, qui sache où aller trouver, à quelle porte toquer. Quels sont les prochains rendez-vous ? Quels sont les prochains délais à respecter ? C'est triste, mais effectivement, quand on est maman, on se dit, si je ne suis plus là, que va devenir mon enfant ? Alors déjà, on se le dit avec un enfant valide, forcément. Mais en plus, avec le handicap, il faut gérer l'après au cas où. Parce que ce n'est pas un long fleuve tranquille, parce que ce n'est pas comme tout un chacun, il va passer son gros départ, il va passer son bac, il va trouver un appartement, il va avoir un travail, il va partir, il va vivre sa vie. Pas du tout, on n'est pas du tout là-dedans.

  • Speaker #0

    On doit pouvoir à tout, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et un inconnu qu'on ne connaît pas.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #2

    Et c'est sur ça que moi, je trouve que la société, elle n'évolue pas. Surtout cet aspect administratif, etc. Je trouve qu'on ne facilite pas le quotidien de ces familles qui est déjà lourd.

  • Speaker #0

    Même dès l'annonce du handicap. C'est un parcours du combattant ?

  • Speaker #2

    C'est un parcours du combattant jusqu'à la fin, en fait. Quand est-ce qu'on va enfin prendre, au niveau de l'État, les choses en place ? On n'a même pas un ministère en lien avec le handicap, donc ça veut dire que ce n'est pas une priorité. Tous les bâtiments ne sont pas adaptés, tous les enfants ne sont pas accueillis, il n'y a pas de place dans les structures adaptées. Quand est-ce qu'on va s'occuper enfin du handicap en France, que ce soit pour des enfants ou des adultes ? Moi, mon papa est en situation de handicap adulte. J'ai vécu suite à un AVC, j'ai vécu un quotidien. qui nous est tombé dessus. Moi, j'ai trouvé ça aberrant, les transports en commun. Il y a plein de choses, en fait, et on est loin, et on est en 2025, et on est en France. C'est ça aussi, on est en France. On est dans un pays développé. Nos voisins, la Bélgique, par exemple, puisque nous, on est frontalier, qui sont déjà en avance sur plein de choses. Je suis révoltée par rapport à ça, je suis désolée, mais je trouve ça aberrant.

  • Speaker #0

    De fait, c'est ce qu'on disait au tout début, c'est un système qui ne tient que par... La force et la volonté des mamans, c'est, il y a probablement des papas dedans,

  • Speaker #1

    bien sûr,

  • Speaker #0

    qui portent parce qu'ils n'ont pas le choix.

  • Speaker #1

    On est révoltés, mais en même temps, on n'a pas le temps d'être révoltés. C'est ça que vous faites. Moi, j'aimerais militer pour plein de choses, mais en fait, je... Il faut faire des choix et la priorité, c'est d'avancer avec mon enfant, de faire en sorte qu'il ait une meilleure vie possible. Et parfois, j'ai ma petite voix qui me dit « Oui, mais non, il faut faire bouger les choses, mais on n'a pas le temps. » On n'a plus le temps.

  • Speaker #0

    Le temps, l'énergie et puis faire bouger les choses, c'est aussi faire ça, concrètement. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ce que j'allais dire.

  • Speaker #0

    Cet engagement, il est déjà merveilleux. extraordinaire, de montrer que ça existe, de montrer que ça marche, de montrer que finalement, il y a des animateurs qui sont là, qui s'y retrouvent, c'est montrer ça. Ça, c'est déjà énorme. D'ailleurs, je me posais la question, il y a quand même eu un film qui a fait un carton plein, un petit truc en plus. Est-ce que vous avez vu des choses changer ? Toute la France s'est ruée pour aller voir le... Le film, est-ce que c'est porteur d'espoir ? Est-ce que c'est une vision un peu utopique de ce que c'est le handicap ? Qu'est-ce que c'est votre regard là-dessus ?

  • Speaker #1

    Moi, je ne pourrais pas en parler parce que je ne l'ai pas vu. Parce que c'est aussi compliqué d'aller au cinéma quand on est parent d'un enfant en situation de handicap.

  • Speaker #2

    du coup je ne l'ai pas vu je ne sais pas si toi Amanda tu l'avais vu oui oui sur conseil de Sven qui est allé en premier le voir parce que pour la petite anecdote Sven il adore le cinéma il y va régulièrement et donc à chaque fois j'ai un petit message sur Instagram pour me dire Amanda j'ai vu ce film il faut que tu ailles le voir ça m'a fait un petit peu penser à Loisirs pluriels parce que dans le sens sur l'accueil etc etc moi très honnêtement j'ai bien aimé le film parce que ça a mis en lumière le handicap, le fait que ce soit aussi joué par des acteurs en situation de handicap. Enfin voilà, j'ai trouvé ça sympa. Après, est-ce que ça a changé dans le quotidien ? Oui, je pense que ça a dû faire évoluer le regard des gens par rapport au handicap, en tout cas sur loisirs pluriels ou enfin sur l'association. Pour moi, ça n'a rien apporté. Alors maintenant, je sais que Artus, il a des projets de créer, par lui, d'une association des lieux inclusifs de vacances. Je trouve ça bien. Je trouve que ce genre de film permet aussi d'avoir un autre regard pour les personnes qui peuvent en avoir peur sur le handicap. C'est quand même bien que ça existe et que ce soit fait et que là, pour le coup, ce soit en plus des acteurs en situation de handicap qui ont joué. Moi, j'ai trouvé ça très, très bien fait.

  • Speaker #0

    Et ça n'a pas été un sujet repoussoir ?

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #0

    Les Français sont allés le voir, donc je pense qu'il y a matière à ouvrir davantage aussi, puisque voilà, ça a été accueilli, bien accueilli.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Si les enfants que vous accueillez pouvaient prendre le micro, qu'est-ce qu'ils diraient d'après vous s'ils étaient là à votre place ?

  • Speaker #2

    Pour le coup, alors nous on l'a fait, parce que malheureusement, on a eu des difficultés financières au mois de décembre et que l'ensemble du réseau a dû fermer pour qu'on puisse réouvrir. en 2024 pour être un peu plus serein financièrement. Nous, on a donné la parole à des ados pour leur dire qu'est-ce que ça vous apporte. On a eu un témoignage d'un de nos ados qui disait que grâce à loisirs pluriels, il s'est fait des copains. Alors, ça peut paraître vraiment anodin, mais voilà, qu'il s'était fait des copains qui venaient les samedis avec grand plaisir parce qu'il retrouvait ses copains, qu'il faisait des activités. et qu'il vivait sa vie d'ado comme tout à chacun et que ça lui apportait beaucoup. Et que la fermeture a été compliquée pour le coup, puisque pendant un mois, ils n'ont pas pu venir. Et qu'il espérait que ça ne ferme pas définitivement, parce que sinon, il ne pourrait plus faire les activités avec les copains qu'il voit les samedis bien et de pouvoir continuer cette vie d'ado.

  • Speaker #0

    J'ai deux dernières questions. Comment on peut vous soutenir ? De quoi vous avez besoin ? s'il y a un message à envoyer, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Un message ? Demandons les choses. Effectivement, la grosse difficulté, on ne va pas se le cacher, c'est la difficulté financière. En fait, les subventions qu'on a à l'année ne sont jamais pérennes. On ne sait jamais si l'année d'après, on aura le même pour le même montant. Il y en a qui nous lâchent en cours de route. En fait, ce qu'il nous faudrait, c'est vraiment... un mécène sur plusieurs années, histoire de souffler un peu et de faire en sorte de pouvoir avoir des projets et non plus survivre d'année en année. Là déjà, depuis janvier 2025, on a fusionné avec l'Adapela, c'est l'Adapel Loire Atlantique. Déjà, on a une grosse structure derrière nous de soutien, surtout en termes de trésorerie. Et puis, dans la construction de cette fusion, on va pouvoir faire des économies sur certains de nos budgets, puisqu'on va s'adosser à eux. Donc déjà, on est un peu plus serein. Et puis, je dirais la deuxième chose qu'il nous faudrait, c'est avoir des plus gros budgets pour pouvoir embaucher nos animateurs.

  • Speaker #0

    soit en CDD, soit en CDI, de manière à les garder d'année en année. Puisque bien souvent, c'est des jeunes en études. Et passer l'année scolaire, ils s'en vont parce qu'ils partent ailleurs faire leurs études. Et du coup, on a un turnover qui est quand même assez important. Donc, c'est très chronophage de refaire les formations à chaque fois pour les directeurs, pour reformer ces équipes, réapprendre à connaître les enfants. Je dirais que ce serait vraiment les deux choses qui nous manquent aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ok. Ça marche. On mettra les liens dans les notes des épisodes. Je suppose qu'il y a des dons qui sont possibles, même si on a bien compris que... Il y a une plateforme de dons,

  • Speaker #0

    effectivement,

  • Speaker #1

    pour le site. Il faut un engagement un peu plus large pour vous laisser travailler, œuvrer, faire ces très belles choses pour les familles et les enfants, d'une manière un peu plus stable et un peu plus pérenne, comme tu disais, Lauriane. Alors, ma dernière question traditionnelle du podcast, c'est pour vous. c'est quoi le plus grand défi des femmes aujourd'hui et c'est quoi leur plus grande force pour le surmonter ?

  • Speaker #0

    Je dirais moi qu'à l'heure où on est le plus grand défi d'une femme c'est de ne pas s'oublier et comment faire pour ça et bien si vous avez la réponse je la veux bien moi je ne l'ai pas encore trouvé Je n'ai pas la réponse.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Non. Non. Je sais qu'il faut garder en tête qu'avant d'être une épouse, avant d'être une maman, on est nous-mêmes. Mais dans la tumulte d'un quotidien, sans parler de handicap, vraiment, parce que le temps s'accélère. Tout doit être fait vite, bien, pourrière. Je ne sais pas comment on arrive à... à rester soi. Je n'ai pas encore trouvé, moi.

  • Speaker #1

    C'est sûr que je fais ce constat aussi en accompagnant les mamans. Il y a une forme d'acte de résistance à avoir contre cette société qui met une pression folle sur les parents, mais sur nous tous. On est dans un stress qui est très, très important. Donc, il faut se faire accompagner, avoir des outils, mais aussi être dans un mode de résistance, de se dire, non, ça, non. Ça, mon téléphone, les notifications, non. Ça, répondre immédiatement, non. Je m'autorise à être en retard, etc. Donc, c'est une forme de résistance à tout ça. C'est très, très, très difficile. Mais, Lauriane, je te disais, tu ne vois pas. Moi, ce qui me semble évident, dans le prendre soin de soi, et dans une force qu'ont les femmes, c'est cette capacité à s'unir et à s'allier à des êtres très sociaux. Et c'est le chemin que tu fais. Dans cet engagement avec cette association, tu tends la main et tu fais en sorte que les femmes ne soient pas seules. Et pour le coup, il me semble que le meilleur moyen de prendre soin de soi, c'est en étant entouré. C'est-à-dire, devant le regard des autres, c'est autour d'une tasse de café, de thé, c'est l'autre personne qui va nous laisser cet espace de parole et ce sera ça qui va nous aider. Je pense que c'est vraiment un point bien.

  • Speaker #0

    En fait, maintenant que tu en parles, moi je ne me suis jamais… En fait, je ne prends jamais le temps de me poser pour analyser les choses. et en fait chaque jour j'avance et je fais tout ce qu'il y a à faire et comme tu dis, je réponds aux mails, je réponds aux messages je fais ceci, je fais des vidéos mais sans jamais me poser la question de pourquoi je le fais et non plus me poser la question de ce que ça m'apporte en fait je le fais vraiment tel un robot, souvent on m'identifie à un robot, je le fais, j'avance on verra plus tard, je réfléchirai plus tard mais là il faut avancer, il faut avancer effectivement, je ne prends pas ce temps à m'amener et du coup là t'entendre me dire finalement ce que vous faites au sein de Loisirs Pluriels c'est tendre la main aux autres, c'est écouter les autres moi je ne l'ai jamais vu comme ça parce que je ne me suis jamais posé la question parce qu'il faut que ça reste ouvert parce qu'il faut que il faut, il faut, il faut,

  • Speaker #1

    il faut... C'est ce moment peut-être que tu pourras l'expérimenter pour toi-même où tu échanges avec quelqu'un et tu laisses l'autre par sa bienveillance et son écoute prendre soin de toi.

  • Speaker #0

    On essaie.

  • Speaker #1

    Tu me diras. Amanda, pour toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes et leur force pour le dépasser ?

  • Speaker #2

    Maintenant, Lauriane, elle a bien tout résumé. Je pense que dans la société, les femmes ont une charge importante, que ce soit sur... Enfin, voilà. professionnellement, familial, et pour nous, nous concernant sur nos vies associatives. Et moi, on me l'a toujours dit, on n'est pas des superwomen. À un moment, il faut savoir se poser, prendre du temps. C'est très compliqué. C'est compliqué à l'entendre peut-être, mais moi, mes engagements associatifs, pour moi, c'est prendre du temps pour moi quand même, même si je le fais pour les autres. Mais moi, ça m'apporte énormément dans ma vie, au quotidien. Et aujourd'hui, je ne pourrais pas faire sans. Je continue à être actrice, agir dans cette association, même si mes enfants n'y vont plus et que mes enfants sont valides. Donc, c'est aussi un vrai choix pour moi de m'être engagée dans cette association. C'est parce qu'en fait, d'être au quotidien avec ses familles, d'être dans l'échange avec eux, d'être avec les animateurs, les directeurs, les directrices, moi, ça m'apporte énormément. Alors certes, ce n'est pas prendre du temps pour moi, de me poser.

  • Speaker #1

    Bon, on a été coupés, mais on est arrivés à la fin de l'épisode. Donc tout va bien, sauf qu'on a perdu Lauriane, entre deux, qui a été appelée par son fils. Voilà, c'est la vraie vie, celle à laquelle on s'adapte de toute façon. On parlait notamment du fait... que c'était ça, vraiment, le quotidien des familles, avec des enfants porteurs de handicap, c'est qu'on était obligés de s'adapter, obligés d'avancer, sans se poser trop de questions de « et si c'était différent ? » « et si, machin ? » Et cette résilience dont Lauriane nous parlait, j'aurais bien voulu qu'elle soit là pour conclure avec nous. J'ai été super contente de vous avoir, merci encore d'être venue, de partager, et au-delà de ça, merci tellement pour votre engagement, de pouvoir concrètement apporté, du soutien à toutes ces familles, du répit et tous ces sourires à tous ces enfants. Je trouve ça merveilleux. Donc bravo et merci pour tout ça.

  • Speaker #2

    Merci surtout à toi, Rozenn, de permettre de parler de cette si belle association en effet. Et merci de ton soutien pour l'assaut et pour la cause. Merci beaucoup. C'était un réel plaisir, en tout cas, d'échanger avec toi. Ce qu'on disait avec Lauriane, l'échange a permis, enfin voilà, on réouvre des choses et puis on écoutera bien tes podcasts. Merci énormément.

  • Speaker #1

    Je pensais qu'elle prendrait le temps.

  • Speaker #2

    Elle prendrait le temps, exact.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est ça aussi, prendre le temps pour soi, quelle que soit notre situation en tant que maman, c'est ne jamais s'oublier. En épluchant les carottes, d'écouter quelque chose qui nous dévertit. Mais c'est notre réalité à toutes. C'est en tout cas de... de s'entourer et un podcast peut être une manière de s'entourer donc si ça vous apporte des petites choses bien évidemment que ça sera toujours un grand honneur.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup en tout cas merci.

  • Speaker #1

    Et puis bisous à Sven qui va nous écouter bien évidemment Bisous Sven,

  • Speaker #2

    oui oui gros gros bisous.

  • Speaker #1

    Elles sont pas formidables ces femmes? j'ai bien mis dans les notes de cet épisode le lien si vous voulez soutenir le réseau Loisirs Pluriel Si vous avez aimé cet épisode et si vous appréciez mon podcast en général, n'oubliez pas de faire ces tout petits gestes qui sont tellement utiles pour moi et qui m'aident à continuer ce travail à destination de nous toutes. Vous pouvez liker, vous abonner si vous m'écoutez sur YouTube, vous pouvez mettre un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts par exemple. Et puis vous pouvez surtout partager, en parler autour de vous, à vos voisines, à vos collègues, à vos sœurs, à vos amis. Merci beaucoup de faire ce travail de diffusion, c'est très très très important pour moi. je vous embrasse et je vous dis à très vite, ciao

Description

Au départ, je voulais simplement te faire découvrir une association formidable et les résultats concrets de son action. Mais à travers nos échanges, c’est bien plus qu’un simple témoignage associatif qui émerge…

Un autre regard sur la maternité – celle portée à l’extrême par des femmes qui n’ont pas d’autre choix que d’avancer.
👀 Le regard des enfants sur le handicap – un regard dépourvu de peur, d’étiquettes, qui nous enseigne l’essentiel.
💪 La force et la résilience – celles d’un quotidien qui bouscule, épuise parfois, mais révèle aussi des trésors d’amour et d’entraide.
❤️ L’inclusion en action – comment offrir aux enfants un espace de loisirs et de mixité où ils peuvent être simplement eux-mêmes.


Aujourd’hui, je t’emmène dans l’univers de Loisirs Pluriel, une association qui crée des espaces où enfants en situation de handicap et enfants valides grandissent ensemble. Des mercredis, des samedis, des vacances scolaires où tout devient possible : jouer, rire, être simplement un enfant, sans étiquette, sans différence.

Avec Laurie-Anne et Amanda, on parle de ce que signifie vraiment l’inclusion quand elle se vit au quotidien, des histoires qui marquent à jamais, des victoires silencieuses et des leçons de vie qu’on reçoit en plein cœur. Et au fond, on parle aussi de toi, de nous, de cette parentalité qui nous demande toujours plus, de la solitude, des forces qu’on cherche, des mains qu’on aimerait voir se tendre.



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Transcription

  • Speaker #0

    C'est l'occasion du podcaston qui m'a donné l'impulsion d'inviter Lauriane, présidente du réseau Loisirs Pluriels qui gère des centres de loisirs, accueillant des enfants valides et porteurs de handicap, et Amanda, la directrice du centre de Tourcoing. Et quel épisode, vous allez voir. Entendre Amanda et Lauriane parler de leur vie, au cœur de cette association si essentielle, mais aussi de leur quotidien de maman, vivant avec le handicap, m'a absolument bouleversée. Un épisode profond qui, je l'espère, te touchera aussi par la dignité et l'ouverture qu'il inspire. Je suis super contente d'être avec vous sur cet épisode vraiment particulier. Donc, je le rappelle, c'est dans le cadre du podcaston. Il y a 6000 podcasteurs qui, cette semaine, vont mettre à l'honneur des associations. Montrer comme ce monde peut être beau aussi, comme il y a aussi beaucoup de générosité, d'amour qu'on ne voit pas toujours. Et j'ai choisi de mettre en avant le réseau Loisirs Pluriels et je suis très contente d'accueillir Amanda et Lauriane qui vont être là avec moi. Je vais leur laisser vraiment la parole pour expliquer ce qu'on fait chez Loisirs Pluriels. Mais avant, il y a une petite tradition dans mon podcast quand j'ai des invités, c'est qu'il y a toujours une première question et une question à la fin qui est toujours la même. Donc, ma question commence par quand je dis bienveillante, qui est le nom du podcast, à quoi ou à qui ça vous fait penser ? Je ne sais pas, est-ce que tu veux commencer ?

  • Speaker #1

    Bienveillante, à quoi ça me ferait penser ? Au fait qu'il faut qu'on soit toujours debout, à gérer tout de front, et que même si parfois on aurait envie de faire une pause ou de s'écrouler, on ne peut pas. On ne peut pas, mais il faut aussi qu'on prenne soin de nous. Et parfois, les deux sont un peu compliqués à concilier.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #2

    Tu as un peu tout résumé, mais pour le coup, moi, je vais être en rapport avec l'assaut. Moi, ça me fait penser à toutes ces mamans et ces familles qui ont des enfants en situation de handicap et qui sont tous les jours, qui ont fait un combat quotidien. Et je trouve que... Donc, moi, je penserais... à toutes ces familles du centre de loisirs.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez justement nous raconter ce réseau, Loisirs Pluriels, son origine, sa mission, ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    Loisirs Pluriels, ça existe depuis 1992. À l'origine, c'est Laurent Thomas qui l'a créé. Laurent Thomas qui n'était pas... initialement concerné par le handicap, mais un jour, il a eu une idée de se dire pourquoi les enfants en situation de handicap n'auraient pas le droit au loisir et pourquoi les familles concernées par le handicap n'auraient pas le droit au répit au même titre que tout le monde. Et voilà comment est né le loisir pluriel à la base. Et puis après, chaque loisir pluriel s'est créé dans des villes à l'initiative de collectifs de parents. Qu'est-ce qu'on y fait ? C'est un centre de loisirs où on accueille principalement des enfants en situation de handicap, mais pas que. On est dans la mixité, donc on accueille aussi des enfants valides. Et le projet, c'est de jouer ensemble, de montrer que la différence n'existe pas et qu'on peut tout à fait adapter tous les loisirs de tous les enfants valides aux enfants en situation de handicap. Donc ça parle de bienveillance finalement. Les enfants valides vont apprendre à être bienveillants avec les enfants en situation de handicap. Et ça se construit dès le plus jeune âge, en fait. Donc, quand ils sont tout petits, les enfants, la différence, ils ne la voient pas. Donc, ils ont cette bienveillance et ils ont ce regard pur, en fait, sur les autres et sur la vie.

  • Speaker #0

    C'est des enfants de quel âge à quel âge alors que vous accueillez ?

  • Speaker #1

    Initialement, c'était 3 ans jusqu'à 13 ans. Et puis très vite, on s'est rendu compte qu'à 13 ans, on ne pouvait pas dire aux enfants à qui on avait offert du loisir pendant 10 ans, « bon ben voilà, c'est terminé, rentrez chez vous » . Et puis on ne pouvait pas non plus enlever ce répit aux familles sur le temps des mercredis ou des vacances scolaires. Donc de là, s'est créé les centres ados, les espaces jeunes qui vont de 13 à 18 ans.

  • Speaker #0

    Et donc, il y a combien de centres aujourd'hui en France ? Combien ça fait d'enfants qui peuvent être accueillis ?

  • Speaker #1

    En termes de centres, on est sur 18 associations. Donc, on va dire une trentaine de centres à peu près, les centres enfants et les espaces jeunes, du coup. On est reparti un peu sur toute la France.

  • Speaker #2

    Ça fait à peu près 1 200 enfants accueillis.

  • Speaker #0

    Ça marche. Et qu'est-ce que vous observez finalement en créant ces espaces où on accueille des enfants en situation de handicap comme des enfants valides ? Qu'est-ce qui se crée ? Qu'est-ce qui se passe quand on crée ça ?

  • Speaker #1

    Le premier constat quand même que j'aimerais faire, c'est que c'est à l'initiative des familles, encore, des parents, encore, bien souvent des mamans. C'est très bien que ça se passe comme ça parce qu'il en faut, mais c'est problématique dans le sens où... où en fait l'État ne prend pas ses responsabilités. C'est-à-dire qu'effectivement, il y a une loi qui dit que tout enfant doit être accueilli à l'école ou dans les centres de loisirs, c'est sur le papier. Mais dans les faits, ça ne peut pas se créer comme ça, parce qu'un enfant en situation de handicap a des besoins, a des besoins spécifiques, a des besoins particuliers, et bien souvent, il a besoin d'un accueil d'un pour un. Et c'est la spécificité justement de loisirs pluriels, puisque on est... taux d'encadrement, on est sur deux animateurs pour un enfant, voire de plus en plus un pour un. Et donc, dans les centres de loisirs ordinaires, c'est absolument pas faisable aujourd'hui, parce que ça demande beaucoup de financement, ça demande beaucoup de personnel. Donc ça, c'est le premier constat que je pourrais faire. Après, au niveau des enfants, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire que la différence, ils la voient pas entre eux, donc en fait, tout naturellement, ils s'entraident les uns les autres. Oui. Et puis, quand ces petits enfants deviennent pré-adolescents, adolescents, alors là je parle des valides, puis adultes, ils ont vraiment une vision du handicap qui est complètement réaliste en fait. Et ça va devenir des belles personnes après. Moi, je le vois par rapport à ma fille qui du coup est valide et a fréquenté le loisir pluriel en étant petite, puis ado. Aujourd'hui, elle est animatrice et on le voit. Pour elle, la différence du handicap, quel que soit le handicap et quel que soit l'âge de la personne en face d'elle, il n'y a pas d'obstacle, elle va essayer de faire en sorte d'apporter ce qu'il faut à la personne en face d'elle.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il y a une grande méconnaissance.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais l'inconnu fait peur. Mais comme tout le monde, même en tant que parent, finalement, à la base, quand on nous parle du handicap, quand on nous annonce un handicap, ça fait peur. On ne sait pas, on ne sait pas où on va, on ne sait pas… comment faire et puis finalement on apprend à vivre avec et puis la personne qui est en situation de handicap c'est notre guide c'est notre moteur donc en fait on se laisse porter et on se laisse guider par eux c'est eux qui montent le chemin c'est

  • Speaker #0

    vrai que je ne l'ai pas spécifié mais je connais aussi l'association parce que mon neveu a eu la chance maintenant il est grand malheureusement il ne peut plus venir à loisirs pluriels à Tourcoing Mais Sven, qui a un trouble autistique, a participé. Et c'est vrai que nous, le fait d'avoir Sven dans la famille, ça nous enseigne énormément. Et mes enfants, tous ses cousins, ils ont fatalement un regard très différent sur le handicap en général. Et je me rends compte à quel point, ben oui, la société n'a pas ce regard, parce qu'il n'y a pas ces endroits de mixité qui existent. Et en ça, c'est très douloureux pour les mamans. Moi, j'ai une sœur qui est... formidable, exemplaire, qui porte énormément. Et elle se bat tous les jours pour son fils, mais pour elle aussi, parce que les endroits de répit, il n'y en a pas beaucoup. Et puis l'autre peine, c'est que finalement, le reste de la société n'a pas la chance de connaître ces enfants qui ont une force de vie juste extraordinaire. Ce qui m'a marquée quand on a échangé, c'est quand Amanda, j'ai eu Amanda au téléphone au début, m'a dit ... Nous, on a une liste d'attentes incroyable. Elle m'a parlé de Tourcoing, où il y a 90 familles qui attendent une place. Donc ça, je crois qu'il faut se rendre compte de ce que c'est. Et on ne parle que des familles de Tourcoing.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Il y a une demande et un besoin qui est énorme. Et ce que je trouve extraordinaire, c'est que c'est premier arrivé, premier servi. Donc, il n'y a pas de passe-droit, il n'y a pas de choix. Vous accueillez tous les enfants. Et vous vous adaptez aux enfants. C'est-à-dire que si il faut qu'il y ait un animateur de plus pour pouvoir accueillir cet enfant-là, vous le faites. J'ai trouvé que le fait que vous restiez sur cette ligne de conduite et ces valeurs-là, qui devaient, à mon avis, vous créer bien des tracas, c'était vraiment extraordinaire de se donner tous les moyens pour que l'intégration puisse se faire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est complètement ça. On est complètement dans l'inconditionnalité de l'accueil. Tout handicap est accueilli à loisirs pluriels et effectivement, c'est au directeur de centre, au président, de faire en sorte de pouvoir accueillir l'enfant. Effectivement, on ne va pas essayer de lésiner sur les moyens. S'il faut apprendre le langage des signes, on va former l'équipe au langage des signes. S'il faut former une équipe à une gastrostomie, on va former l'équipe à une gastrostomie. Vraiment, il n'y a pas de barrière. Mais effectivement, ce n'est pas de tourpeau. Ce n'est pas de tourpeau parce qu'il y a des périodes où on arrive à moins trouver d'animateurs. Et les financements, comme on est une association, ce n'est que des subventions. Et du coup, on revient dans le contexte actuel dans lequel on est. tous les budgets sont revus à la baisse. Et ce qu'ils rajoutent sur la charge des familles, des parents, des mamans, bien principalement, on le voit, sur la totalité des familles, c'est principalement des mamans. Bien souvent, c'est même du monoparental. Finalement, on les re-sollicite encore. C'est un peu le gros point noir de l'association, c'est qu'on offre du répit, mais en contrepartie du fait des coûts budgétaire qui est un peu partout, on est obligé de solliciter ces mêmes familles pour nous aider à mettre en place des manifestations, pour aller trouver des fonds supplémentaires pour pallier aux coûts budgétaires.

  • Speaker #0

    C'est la réalité économique et malheureusement qui n'est pas assez entendue, c'est une évidence. On a parlé de l'impact sur les enfants, vous nous avez expliqué que pour les enfants finalement ils sont ensemble, ils jouent, ils partagent ce moment, ils sont contents. Voilà, et pour les familles, qu'est-ce que vous voyez changer pour ces femmes ? Et on le sait, dès qu'il y a un handicap qui est déclaré, les femmes se retrouvent souvent seules, ou quand il y a un choix de vie à faire, c'est souvent les femmes qui arrêtent de travailler, parce qu'elles n'ont pas beaucoup de choix. Alors, ce n'est peut-être pas le cas pour tous les enfants accueillis, mais qu'est-ce que vous observez chez ces femmes ou chez ces familles quand elles rentrent dans l'association ?

  • Speaker #2

    Pour le coup, j'ai un cas concret, c'est qu'on a accueilli... Deux enfants en situation de handicap d'une famille, et cela a permis à la maman, parce que c'était la maman qui ne travaillait pas, de reprendre une activité professionnelle, parce qu'elle avait une solution de garde le mercredi, et donc ça lui permettait de reprendre une activité professionnelle. Le fait de savoir que ces enfants étaient accueillis dans des bonnes conditions et qu'on mettait les moyens pour qu'ils soient accueillis au mieux. ça lui a permis de reprendre une activité, d'être sereine, de déposer ses enfants le matin et d'être complètement sereine pour aller travailler la journée du mercredi.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, c'est exactement ça. En fait, il y a deux cas de figure sur les mamans. Il y a celles qui, effectivement, vont pouvoir reprendre une activité, ne serait-ce qu'un mi-temps, voire un 80% pour les plus chanceuses, parce que... Le lundi, mardi, jeudi et vendredi, l'enfant est accueilli en institut ou en hôpital de jour, selon le type de handicap. Sauf que le mercredi et les vacances scolaires, quand les établissements sont fermés, puisque les IME ne sont pas ouverts 365 jours sur 365, bien souvent, en tant que maman, on se disait « mais oui, techniquement, je pourrais travailler le lundi, mardi, jeudi et vendredi, mais sur toutes les semaines de vacances qu'il y a, comment je fais ? » Et du coup, le loisir pluriel leur a permis de reprendre un minimum une petite activité.

  • Speaker #0

    Et puis,

  • Speaker #1

    il y a l'autre cas de figure où là, vraiment, c'est le répit et le soulagement. Pour soit les familles qui n'ont pas du tout repris le travail, ça va être cette pause du mercredi et des vacances où je souffle parce que tous les autres jours de la semaine, on gère l'enfant. Et je n'ai pas une journée où je peux dire stop, où je peux dormir tout simplement, ou aller chez le coiffeur, aller boire un café chez des amis. Donc, il y a aussi ce cas-là. Ce cas de figure-là, où il y a des familles où c'est leur seul, le mercredi, c'est la seule journée dans la semaine où elles mettent en pause le handicap. Et moi, je sais que sur Cholet, j'ai vu des mamans qui pleuraient, en fait, mais qui pleuraient de soulagement, de dire merci, merci, parce que ce mercredi, je souffle. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends ça complètement. Non pas que je le vie, pas du tout. On sait à quel point c'est difficile d'être... sur le front constamment. Et en plus, j'imagine que ces personnes ont beaucoup de mal à trouver des solutions autres pour faire garder leur enfant avec tous ces atypismes, en fait, qui demandent des soins ou des surveillances différentes. Et donc, on ne peut pas demander à la petite baby-sitter, pas toujours, la voisine de garder. Donc, les solutions deviennent extrêmement minimes. Je ne sais pas, en plus, j'imagine que beaucoup peuvent être isolés. Tout le monde n'a pas des familles qui peuvent prendre le relais, etc. Donc là, c'est déjà vraiment pas simple. Quand on a un enfant sans handicap, alors avec handicap, tout devient tellement plus complexe. Donc, c'est en ça où je trouve que ça devrait être obligatoire. En fait, toutes les mairies devraient pouvoir offrir ça. C'est ça. C'est sûr, c'est sûr. De fait, vous avez développé une vraie expertise. J'aimerais bien qu'on en parle parce que vos animateurs, ils développent plein de compétences. Et je sais que vous avez des projets pour essaimer ces compétences aussi d'autres manières et pouvoir apporter ça.

  • Speaker #1

    Au sein de la section loisirs pluriels, on a en fait effectivement des journées de formation. pour les animateurs sur des thématiques particulières. Il va y avoir la thématique du langage des signes, la thématique des premiers secours, la thématique comment manipuler un fauteuil roulant. C'est des choses de base, mais de rien. Quand on est avec un fauteuil roulant et qu'on se retrouve devant un trottoir, on ne peut pas faire n'importe quoi. On ne peut pas se trouver de fauteuil roulant n'importe comment. Donc, en fait, dans l'année, chaque animateur reçoit trois jours de formation. effectivement, c'est plutôt un plus. Après, dans certaines associations, il y a un partenariat qui peut se faire aussi avec les mairies pour aller former leurs animateurs pour qu'ils puissent aussi accueillir quelques enfants en situation de handicap. Alors, on va rester sur du handicap un peu plus léger et facile à gérer, je dirais. Mais il y a un partenariat aussi qui se fait avec les villes de plus en plus. Oui, on sent vraiment... une envie de mairie.

  • Speaker #0

    C'est ce que vous appelez la labellisation ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un projet, effectivement. C'est un projet qu'on tente de développer là, c'est tout récent, mais qui, je pense, est l'avenir, en fait, de loisirs pluriels, puisqu'on ne peut plus ouvrir de loisirs pluriels comme il n'y a plus de budget dans les enveloppes. Mais effectivement, le projet de labellisation va faire en sorte que chaque centre de loisirs va pouvoir bénéficier de l'expertise de loisirs pluriels. pour pouvoir accueillir de plus en plus d'enfants en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Oui, ça semble une voie super prometteuse, en tout cas d'essaimer comme ça. Et il y avait aussi ce projet que je trouve chouette de Happy Sitting.

  • Speaker #2

    Alors ça, c'est un projet à Tourcoing.

  • Speaker #0

    Ah, à Tourcoing !

  • Speaker #2

    Je ne sais pas si c'est mis en place dans les autres centres, mais à Tourcoing est née l'idée de créer une page sur Facebook où les familles et les... Les animateurs du centre de loisirs sont en contact s'ils ont besoin de babysitting le week-end. Et donc, on a créé cette page parce qu'on nous a beaucoup sollicité, enfin voilà, les familles du centre pour avoir les coordonnées des animateurs pour avoir des modes de garde les soirs ou les week-ends. Et donc, on a décidé de créer cette page pour la mise en relation. Et c'est quelque chose qu'on va élargir parce qu'une ancienne directrice d'un de nos centres, qui maintenant travaille sur la ville de Roubaix, donc la ville à côté, toujours dans le domaine du handicap. Elle était à l'initiative de cette page et donc elle nous a demandé si c'était possible de l'ouvrir aussi sur d'autres familles, même si elles ne fréquentent pas le centre, pour pouvoir ouvrir le champ des possibles parce que trouver des baby-sitters qui sont formés ou qui sont disponibles ou qui veuillent s'occuper d'enfants en situation de handicap, ça aussi c'est une autre problématique.

  • Speaker #1

    C'est très drôle parce que sur Cholet, Alors nous ça s'appelle pas Happy City mais c'est Andy City, clairement dans le même registre. Et en fait c'est un partenariat qui a été fait avec justement les animateurs de Loisirs pluriels sur Cholet et la directrice et puis un espace jeune d'une commune à voisinant de Cholet. Les adolescents de l'espace jeune, pour beaucoup, allaient passer leur BAFA, étaient intéressés par l'animation et du coup... où on a mis en place une sensibilisation sur le handicap. Donc, ils sont venus pendant une année à chaque vacances scolaires pour se former directement sur le centre avec nos enfants, avec la directrice de centre, pour acquérir certaines compétences. Et de là, est né une liste d'handi-sitters. Donc, pareil, qu'on fait tourner aux familles quand elles ont besoin. Mais ce qui fait que tous les ans, le partenariat avec cet espace jeune, en fait, on le rejet parce qu'il y a toujours des nouvelles personnes qui sont intéressées. Et c'est vrai que ça marche plutôt pas mal.

  • Speaker #0

    Tous les moyens de soulager, de toute façon,

  • Speaker #1

    sont là.

  • Speaker #0

    Tous les moyens. On sait qu'on vit dans une société où, en tant que parents, aujourd'hui, on est très, très seul. On a assez peu de relais. La société a beaucoup changé là-dessus. On nous fait croire, en plus, qu'on doit tout porter. Donc, vous devez vraiment sentir ça, cette pression mise sur les femmes, notamment, de devoir être forte et de devoir porter seule. Est-ce que vous ressentez ça ? Et qu'est-ce que vous avez envie de leur dire d'ailleurs à ces femmes qui, plus que les autres encore, sont là ? Courage ! Courage ! Ouais !

  • Speaker #1

    Effectivement, cette pression, on la ressent, je dirais, même encore plus multipliée quand on est concerné sur le handicap parce que, à tout ce que les femmes de familles ordinaires, on va dire, ont déjà en charge mentale, quand on est maman, concernée par le handicap, à tout ça vient se rajouter toute la paperasse du handicap puisque là aussi on vit dans un système où… Oui, c'est vrai. Il faut toujours prouver jusqu'à la fin que l'enfant est toujours bien en situation de handicap. Donc, tous les six ans, c'est un dossier à refaire pour continuer à obtenir des aides. À chaque fois qu'on a besoin de quelque chose, c'est un dossier qui doit passer en commission. Il faut prouver qu'il ne faut pas louper les délais. Donc, il faut tout le temps les avoir en tête. Il faut tout le temps, tout le temps, tout le temps aller se battre. Donc, ça vient rajouter en plus. Et effectivement, c'est bien souvent les femmes qui portent ça. Moi pour la petite anecdote, j'ai créé un cahier au cas où il m'arrivait quelque chose, avec toutes les dates, tous les organismes, toutes les personnes en charge du handicap pour mon enfant. Ce cahier est destiné au papa à la base puisque clairement si demain il m'arrive quelque chose, je ne suis pas sûre qui gère, qui sache où aller trouver, à quelle porte toquer. Quels sont les prochains rendez-vous ? Quels sont les prochains délais à respecter ? C'est triste, mais effectivement, quand on est maman, on se dit, si je ne suis plus là, que va devenir mon enfant ? Alors déjà, on se le dit avec un enfant valide, forcément. Mais en plus, avec le handicap, il faut gérer l'après au cas où. Parce que ce n'est pas un long fleuve tranquille, parce que ce n'est pas comme tout un chacun, il va passer son gros départ, il va passer son bac, il va trouver un appartement, il va avoir un travail, il va partir, il va vivre sa vie. Pas du tout, on n'est pas du tout là-dedans.

  • Speaker #0

    On doit pouvoir à tout, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et un inconnu qu'on ne connaît pas.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #2

    Et c'est sur ça que moi, je trouve que la société, elle n'évolue pas. Surtout cet aspect administratif, etc. Je trouve qu'on ne facilite pas le quotidien de ces familles qui est déjà lourd.

  • Speaker #0

    Même dès l'annonce du handicap. C'est un parcours du combattant ?

  • Speaker #2

    C'est un parcours du combattant jusqu'à la fin, en fait. Quand est-ce qu'on va enfin prendre, au niveau de l'État, les choses en place ? On n'a même pas un ministère en lien avec le handicap, donc ça veut dire que ce n'est pas une priorité. Tous les bâtiments ne sont pas adaptés, tous les enfants ne sont pas accueillis, il n'y a pas de place dans les structures adaptées. Quand est-ce qu'on va s'occuper enfin du handicap en France, que ce soit pour des enfants ou des adultes ? Moi, mon papa est en situation de handicap adulte. J'ai vécu suite à un AVC, j'ai vécu un quotidien. qui nous est tombé dessus. Moi, j'ai trouvé ça aberrant, les transports en commun. Il y a plein de choses, en fait, et on est loin, et on est en 2025, et on est en France. C'est ça aussi, on est en France. On est dans un pays développé. Nos voisins, la Bélgique, par exemple, puisque nous, on est frontalier, qui sont déjà en avance sur plein de choses. Je suis révoltée par rapport à ça, je suis désolée, mais je trouve ça aberrant.

  • Speaker #0

    De fait, c'est ce qu'on disait au tout début, c'est un système qui ne tient que par... La force et la volonté des mamans, c'est, il y a probablement des papas dedans,

  • Speaker #1

    bien sûr,

  • Speaker #0

    qui portent parce qu'ils n'ont pas le choix.

  • Speaker #1

    On est révoltés, mais en même temps, on n'a pas le temps d'être révoltés. C'est ça que vous faites. Moi, j'aimerais militer pour plein de choses, mais en fait, je... Il faut faire des choix et la priorité, c'est d'avancer avec mon enfant, de faire en sorte qu'il ait une meilleure vie possible. Et parfois, j'ai ma petite voix qui me dit « Oui, mais non, il faut faire bouger les choses, mais on n'a pas le temps. » On n'a plus le temps.

  • Speaker #0

    Le temps, l'énergie et puis faire bouger les choses, c'est aussi faire ça, concrètement. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ce que j'allais dire.

  • Speaker #0

    Cet engagement, il est déjà merveilleux. extraordinaire, de montrer que ça existe, de montrer que ça marche, de montrer que finalement, il y a des animateurs qui sont là, qui s'y retrouvent, c'est montrer ça. Ça, c'est déjà énorme. D'ailleurs, je me posais la question, il y a quand même eu un film qui a fait un carton plein, un petit truc en plus. Est-ce que vous avez vu des choses changer ? Toute la France s'est ruée pour aller voir le... Le film, est-ce que c'est porteur d'espoir ? Est-ce que c'est une vision un peu utopique de ce que c'est le handicap ? Qu'est-ce que c'est votre regard là-dessus ?

  • Speaker #1

    Moi, je ne pourrais pas en parler parce que je ne l'ai pas vu. Parce que c'est aussi compliqué d'aller au cinéma quand on est parent d'un enfant en situation de handicap.

  • Speaker #2

    du coup je ne l'ai pas vu je ne sais pas si toi Amanda tu l'avais vu oui oui sur conseil de Sven qui est allé en premier le voir parce que pour la petite anecdote Sven il adore le cinéma il y va régulièrement et donc à chaque fois j'ai un petit message sur Instagram pour me dire Amanda j'ai vu ce film il faut que tu ailles le voir ça m'a fait un petit peu penser à Loisirs pluriels parce que dans le sens sur l'accueil etc etc moi très honnêtement j'ai bien aimé le film parce que ça a mis en lumière le handicap, le fait que ce soit aussi joué par des acteurs en situation de handicap. Enfin voilà, j'ai trouvé ça sympa. Après, est-ce que ça a changé dans le quotidien ? Oui, je pense que ça a dû faire évoluer le regard des gens par rapport au handicap, en tout cas sur loisirs pluriels ou enfin sur l'association. Pour moi, ça n'a rien apporté. Alors maintenant, je sais que Artus, il a des projets de créer, par lui, d'une association des lieux inclusifs de vacances. Je trouve ça bien. Je trouve que ce genre de film permet aussi d'avoir un autre regard pour les personnes qui peuvent en avoir peur sur le handicap. C'est quand même bien que ça existe et que ce soit fait et que là, pour le coup, ce soit en plus des acteurs en situation de handicap qui ont joué. Moi, j'ai trouvé ça très, très bien fait.

  • Speaker #0

    Et ça n'a pas été un sujet repoussoir ?

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #0

    Les Français sont allés le voir, donc je pense qu'il y a matière à ouvrir davantage aussi, puisque voilà, ça a été accueilli, bien accueilli.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Si les enfants que vous accueillez pouvaient prendre le micro, qu'est-ce qu'ils diraient d'après vous s'ils étaient là à votre place ?

  • Speaker #2

    Pour le coup, alors nous on l'a fait, parce que malheureusement, on a eu des difficultés financières au mois de décembre et que l'ensemble du réseau a dû fermer pour qu'on puisse réouvrir. en 2024 pour être un peu plus serein financièrement. Nous, on a donné la parole à des ados pour leur dire qu'est-ce que ça vous apporte. On a eu un témoignage d'un de nos ados qui disait que grâce à loisirs pluriels, il s'est fait des copains. Alors, ça peut paraître vraiment anodin, mais voilà, qu'il s'était fait des copains qui venaient les samedis avec grand plaisir parce qu'il retrouvait ses copains, qu'il faisait des activités. et qu'il vivait sa vie d'ado comme tout à chacun et que ça lui apportait beaucoup. Et que la fermeture a été compliquée pour le coup, puisque pendant un mois, ils n'ont pas pu venir. Et qu'il espérait que ça ne ferme pas définitivement, parce que sinon, il ne pourrait plus faire les activités avec les copains qu'il voit les samedis bien et de pouvoir continuer cette vie d'ado.

  • Speaker #0

    J'ai deux dernières questions. Comment on peut vous soutenir ? De quoi vous avez besoin ? s'il y a un message à envoyer, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Un message ? Demandons les choses. Effectivement, la grosse difficulté, on ne va pas se le cacher, c'est la difficulté financière. En fait, les subventions qu'on a à l'année ne sont jamais pérennes. On ne sait jamais si l'année d'après, on aura le même pour le même montant. Il y en a qui nous lâchent en cours de route. En fait, ce qu'il nous faudrait, c'est vraiment... un mécène sur plusieurs années, histoire de souffler un peu et de faire en sorte de pouvoir avoir des projets et non plus survivre d'année en année. Là déjà, depuis janvier 2025, on a fusionné avec l'Adapela, c'est l'Adapel Loire Atlantique. Déjà, on a une grosse structure derrière nous de soutien, surtout en termes de trésorerie. Et puis, dans la construction de cette fusion, on va pouvoir faire des économies sur certains de nos budgets, puisqu'on va s'adosser à eux. Donc déjà, on est un peu plus serein. Et puis, je dirais la deuxième chose qu'il nous faudrait, c'est avoir des plus gros budgets pour pouvoir embaucher nos animateurs.

  • Speaker #0

    soit en CDD, soit en CDI, de manière à les garder d'année en année. Puisque bien souvent, c'est des jeunes en études. Et passer l'année scolaire, ils s'en vont parce qu'ils partent ailleurs faire leurs études. Et du coup, on a un turnover qui est quand même assez important. Donc, c'est très chronophage de refaire les formations à chaque fois pour les directeurs, pour reformer ces équipes, réapprendre à connaître les enfants. Je dirais que ce serait vraiment les deux choses qui nous manquent aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ok. Ça marche. On mettra les liens dans les notes des épisodes. Je suppose qu'il y a des dons qui sont possibles, même si on a bien compris que... Il y a une plateforme de dons,

  • Speaker #0

    effectivement,

  • Speaker #1

    pour le site. Il faut un engagement un peu plus large pour vous laisser travailler, œuvrer, faire ces très belles choses pour les familles et les enfants, d'une manière un peu plus stable et un peu plus pérenne, comme tu disais, Lauriane. Alors, ma dernière question traditionnelle du podcast, c'est pour vous. c'est quoi le plus grand défi des femmes aujourd'hui et c'est quoi leur plus grande force pour le surmonter ?

  • Speaker #0

    Je dirais moi qu'à l'heure où on est le plus grand défi d'une femme c'est de ne pas s'oublier et comment faire pour ça et bien si vous avez la réponse je la veux bien moi je ne l'ai pas encore trouvé Je n'ai pas la réponse.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Non. Non. Je sais qu'il faut garder en tête qu'avant d'être une épouse, avant d'être une maman, on est nous-mêmes. Mais dans la tumulte d'un quotidien, sans parler de handicap, vraiment, parce que le temps s'accélère. Tout doit être fait vite, bien, pourrière. Je ne sais pas comment on arrive à... à rester soi. Je n'ai pas encore trouvé, moi.

  • Speaker #1

    C'est sûr que je fais ce constat aussi en accompagnant les mamans. Il y a une forme d'acte de résistance à avoir contre cette société qui met une pression folle sur les parents, mais sur nous tous. On est dans un stress qui est très, très important. Donc, il faut se faire accompagner, avoir des outils, mais aussi être dans un mode de résistance, de se dire, non, ça, non. Ça, mon téléphone, les notifications, non. Ça, répondre immédiatement, non. Je m'autorise à être en retard, etc. Donc, c'est une forme de résistance à tout ça. C'est très, très, très difficile. Mais, Lauriane, je te disais, tu ne vois pas. Moi, ce qui me semble évident, dans le prendre soin de soi, et dans une force qu'ont les femmes, c'est cette capacité à s'unir et à s'allier à des êtres très sociaux. Et c'est le chemin que tu fais. Dans cet engagement avec cette association, tu tends la main et tu fais en sorte que les femmes ne soient pas seules. Et pour le coup, il me semble que le meilleur moyen de prendre soin de soi, c'est en étant entouré. C'est-à-dire, devant le regard des autres, c'est autour d'une tasse de café, de thé, c'est l'autre personne qui va nous laisser cet espace de parole et ce sera ça qui va nous aider. Je pense que c'est vraiment un point bien.

  • Speaker #0

    En fait, maintenant que tu en parles, moi je ne me suis jamais… En fait, je ne prends jamais le temps de me poser pour analyser les choses. et en fait chaque jour j'avance et je fais tout ce qu'il y a à faire et comme tu dis, je réponds aux mails, je réponds aux messages je fais ceci, je fais des vidéos mais sans jamais me poser la question de pourquoi je le fais et non plus me poser la question de ce que ça m'apporte en fait je le fais vraiment tel un robot, souvent on m'identifie à un robot, je le fais, j'avance on verra plus tard, je réfléchirai plus tard mais là il faut avancer, il faut avancer effectivement, je ne prends pas ce temps à m'amener et du coup là t'entendre me dire finalement ce que vous faites au sein de Loisirs Pluriels c'est tendre la main aux autres, c'est écouter les autres moi je ne l'ai jamais vu comme ça parce que je ne me suis jamais posé la question parce qu'il faut que ça reste ouvert parce qu'il faut que il faut, il faut, il faut,

  • Speaker #1

    il faut... C'est ce moment peut-être que tu pourras l'expérimenter pour toi-même où tu échanges avec quelqu'un et tu laisses l'autre par sa bienveillance et son écoute prendre soin de toi.

  • Speaker #0

    On essaie.

  • Speaker #1

    Tu me diras. Amanda, pour toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes et leur force pour le dépasser ?

  • Speaker #2

    Maintenant, Lauriane, elle a bien tout résumé. Je pense que dans la société, les femmes ont une charge importante, que ce soit sur... Enfin, voilà. professionnellement, familial, et pour nous, nous concernant sur nos vies associatives. Et moi, on me l'a toujours dit, on n'est pas des superwomen. À un moment, il faut savoir se poser, prendre du temps. C'est très compliqué. C'est compliqué à l'entendre peut-être, mais moi, mes engagements associatifs, pour moi, c'est prendre du temps pour moi quand même, même si je le fais pour les autres. Mais moi, ça m'apporte énormément dans ma vie, au quotidien. Et aujourd'hui, je ne pourrais pas faire sans. Je continue à être actrice, agir dans cette association, même si mes enfants n'y vont plus et que mes enfants sont valides. Donc, c'est aussi un vrai choix pour moi de m'être engagée dans cette association. C'est parce qu'en fait, d'être au quotidien avec ses familles, d'être dans l'échange avec eux, d'être avec les animateurs, les directeurs, les directrices, moi, ça m'apporte énormément. Alors certes, ce n'est pas prendre du temps pour moi, de me poser.

  • Speaker #1

    Bon, on a été coupés, mais on est arrivés à la fin de l'épisode. Donc tout va bien, sauf qu'on a perdu Lauriane, entre deux, qui a été appelée par son fils. Voilà, c'est la vraie vie, celle à laquelle on s'adapte de toute façon. On parlait notamment du fait... que c'était ça, vraiment, le quotidien des familles, avec des enfants porteurs de handicap, c'est qu'on était obligés de s'adapter, obligés d'avancer, sans se poser trop de questions de « et si c'était différent ? » « et si, machin ? » Et cette résilience dont Lauriane nous parlait, j'aurais bien voulu qu'elle soit là pour conclure avec nous. J'ai été super contente de vous avoir, merci encore d'être venue, de partager, et au-delà de ça, merci tellement pour votre engagement, de pouvoir concrètement apporté, du soutien à toutes ces familles, du répit et tous ces sourires à tous ces enfants. Je trouve ça merveilleux. Donc bravo et merci pour tout ça.

  • Speaker #2

    Merci surtout à toi, Rozenn, de permettre de parler de cette si belle association en effet. Et merci de ton soutien pour l'assaut et pour la cause. Merci beaucoup. C'était un réel plaisir, en tout cas, d'échanger avec toi. Ce qu'on disait avec Lauriane, l'échange a permis, enfin voilà, on réouvre des choses et puis on écoutera bien tes podcasts. Merci énormément.

  • Speaker #1

    Je pensais qu'elle prendrait le temps.

  • Speaker #2

    Elle prendrait le temps, exact.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est ça aussi, prendre le temps pour soi, quelle que soit notre situation en tant que maman, c'est ne jamais s'oublier. En épluchant les carottes, d'écouter quelque chose qui nous dévertit. Mais c'est notre réalité à toutes. C'est en tout cas de... de s'entourer et un podcast peut être une manière de s'entourer donc si ça vous apporte des petites choses bien évidemment que ça sera toujours un grand honneur.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup en tout cas merci.

  • Speaker #1

    Et puis bisous à Sven qui va nous écouter bien évidemment Bisous Sven,

  • Speaker #2

    oui oui gros gros bisous.

  • Speaker #1

    Elles sont pas formidables ces femmes? j'ai bien mis dans les notes de cet épisode le lien si vous voulez soutenir le réseau Loisirs Pluriel Si vous avez aimé cet épisode et si vous appréciez mon podcast en général, n'oubliez pas de faire ces tout petits gestes qui sont tellement utiles pour moi et qui m'aident à continuer ce travail à destination de nous toutes. Vous pouvez liker, vous abonner si vous m'écoutez sur YouTube, vous pouvez mettre un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts par exemple. Et puis vous pouvez surtout partager, en parler autour de vous, à vos voisines, à vos collègues, à vos sœurs, à vos amis. Merci beaucoup de faire ce travail de diffusion, c'est très très très important pour moi. je vous embrasse et je vous dis à très vite, ciao

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