undefined cover
undefined cover
[Coup de coeur]  L’aventure : le jour où j’ai traversé l’Atlantique en bateau cover
[Coup de coeur]  L’aventure : le jour où j’ai traversé l’Atlantique en bateau cover
ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

[Coup de coeur] L’aventure : le jour où j’ai traversé l’Atlantique en bateau

[Coup de coeur] L’aventure : le jour où j’ai traversé l’Atlantique en bateau

31min |01/07/2025|

2033

Play
undefined cover
undefined cover
[Coup de coeur]  L’aventure : le jour où j’ai traversé l’Atlantique en bateau cover
[Coup de coeur]  L’aventure : le jour où j’ai traversé l’Atlantique en bateau cover
ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

[Coup de coeur] L’aventure : le jour où j’ai traversé l’Atlantique en bateau

[Coup de coeur] L’aventure : le jour où j’ai traversé l’Atlantique en bateau

31min |01/07/2025|

2033

Play

Description

Une nouvelle histoire se prépare pour la chaîne. Avant de revenir très vite avec des épisodes inédits, on se replonge dans vos épisodes coups de cœur. Bonne écoute et à très bientôt !


Dans cette Aventure, rencontrez la navigatrice Justine Mettraux. 


En novembre 2023, un an après avoir navigué sur la route du Rhum, elle part avec son coéquipier Julien Villion pour la célèbre course Transatlantique Jacques Vabre. Départ : Le Havre. Arrivée : La Martinique. 


Justine veut participer au Vendée Globe à l’automne 2024. Pour s’y qualifier, elle doit participer à plusieurs autres courses et navigations avec le même bateau. La Transat Jacques Vabre en fait partie. 


Alors, arrivera-t-elle comme prévu en Martinique ? L’itinéraire tracé sera-t-il respecté ? 


Réponse dans cet épisode !


Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous à l’émission pour être notifié•e des nouveaux épisodes. Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Vous pouvez aussi nous laisser un commentaire et des étoiles sur Apple podcast ou Spotify, toute l’équipe a hâte de vous lire.


Le podcast Conseil Sport peut plaire à toutes celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux, de leur corps, leur santé, leur bien être mental et physique, celles et ceux qui cherchent des conseils pour un lifestyle healthy, se remettre au sport, entretenir leur santé, que ce soit à travers la course à pied, le yoga, cyclisme, ou tout autre sport, ou encore mettre en place de bonnes habitudes d’alimentation, nutrition, ou enfin celles et ceux qui cherchent de l’inspiration à travers des récits d’aventures extraordinaires de personnes ordinaires, ou passer un bon moment en découvrant une nouvelle facette de leurs athlètes et créateur•ices de contenus préférés.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    Toutes les courses sont souvent riches, il y a quand même toujours des parties intenses, justement comme on disait au départ, avec des conditions qui ne sont pas très chouettes et qui peuvent être exigeantes.

  • Speaker #0

    Dans cette aventure, rencontrez la navigatrice Justine Métraud. Si pour elle tout a commencé dans les eaux du lac Léman, en Suisse, son pays natal, aujourd'hui ce sont les mers et les océans que la skipeuse aime traverser. Justine a le goût du large, mais aussi de la compétition. En novembre 2023, un an après avoir navigué sur la route du Rhum, elle part avec son coéquipier Julien Villon pour la célèbre course transatlantique Jacques Vabre. Départ le Havre, arrivée la Martinique. Justine veut participer au Vendée Globe à l'automne 2024. Pour s'y qualifier, elle doit participer à plusieurs autres courses et navigations avec le même bateau. La Transat Jacques Vabre en fait partie. Alors, arrivera-t-elle comme prévu en Martinique ? L'itinéraire tracé sera-t-il respecté ? Dans cet épisode, la navigatrice revient sur cette course en équipe. Apprêtez-vous à plonger dans le quotidien des marins à bord. Justine, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Justine Métraud, j'ai 37 ans et ça fait maintenant une douzaine d'années que je fais de la course au linge professionnellement. Actuellement je suis basée à Lorient en Bretagne avec mon bateau Teamwork TeamSnaf avec lequel je prépare le prochain Vendée Globe. J'ai grandi en Suisse, mes parents viennent de la campagne, mais quand ils se sont installés à Genève, ils ont acheté un petit bateau pour pouvoir profiter du lac pendant les week-ends ou pendant les vacances. Du coup, j'ai vraiment les souvenirs d'enfance avec mes parents et ma grande sœur en croisière ou à la journée sur le lac Léman. La Transat Jacques Vabre, c'est une transatlantique en double, donc on court à deux. C'est une course qui part toujours du Havre, de Normandie, et l'arrivée en Martinique. Il y a eu d'autres éditions où la course s'est terminée au Brésil ou dans d'autres pays d'Amérique du Sud, mais ça dépend. Le parcours peut changer d'édition en édition, mais la ville de départ par contre est toujours la même. Quand on prend le départ, c'est vraiment l'aboutissement de beaucoup de choses qui ont eu lieu en amont. Généralement, quand on veut courir sur une grande course, comme la Transat Jacques Vabre, comme le Vendée Globe ou comme la Routuram, on a l'envie du projet en tant que marin. Il faut monter un projet, trouver les sponsors qui veulent le financer. Donc on définit un budget, un calendrier de course auquel on veut participer. Il faut trouver le bateau pour pouvoir faire ses courses. Donc voilà, il y a toute une mise en place avant. Je cours en Imoca, qui sont les bateaux sur lesquels on fait aussi le Vendée Globe. On a une équipe à peu près de 10 personnes qui nous aident à préparer le bateau et préparer les courses. Donc voilà, il y a tout ça qu'il faut mettre en place aussi pour pouvoir aller prendre le départ d'une Transat. Et généralement, les Transatlantiques, c'est des courses qui partent au mois de novembre. Et avant ça, pendant la saison, on a d'autres courses plus petites qui nous permettent aussi de nous préparer. C'est une étape mais ça peut aussi ne pas être le cas, ça peut être vraiment un objectif en soi de faire la Transat Jalabat, de la terminer ou de performer. Sur les courses il y a des marins qui sont là depuis très longtemps, qui sont vraiment professionnels et il y a aussi toujours quelques projets un peu plus amateurs. Il y a des personnes qui peuvent se dire j'ai l'objectif dans ma vie d'aller faire une fois une Transat en course et puis qui montent des projets comme ça, qui n'ont pas les mêmes ambitions sportives mais qui peuvent aussi aller prendre le départ de ce genre de course. Le classement ne rentre pas forcément en ligne de compte, mais c'est plus le fait de ne pas terminer ses courses. Ça pourrait nuire à la qualification du Vendée Globe. Pour participer au Vendée Globe, il fallait finir une transatlantique entre l'année 2022 et 2023, et en refaire une aussi en 2024. Et puis les personnes qui ont fini le plus de courses, si on veut, sont mieux classées dans l'ordre de qualification. Pour pouvoir prendre le départ du Vendée Globe, il y a un nombre de places limité. Pour participer au Vendée Globe, on peut être 40 marins au départ. Actuellement, il y a quelques personnes encore en liste d'attente. Il faut être sûr d'avoir fait ou terminé plus de courses que nos concurrents directs pour pouvoir avoir la chance de partir. J'étais plutôt confiante parce que je sais que j'ai un bon bateau, qu'il a été bien préparé. Avec mon coéquipier Julien Villon avec qui j'ai fait la course, on avait fait un bon début de saison. On n'avait pas eu de soucis sur le bateau. On avait terminé toutes les autres courses plus petites auxquelles on avait participé. Et ça avait bien marché aussi entre nous, on était contents en tout cas de notre fonctionnement et des résultats, donc on était plutôt confiants quand on est partis. Julien, j'avais déjà couru avec lui en 2019 sur le circuit Figaro, donc ils sont des plus petits bateaux. On ne se connaissait pas très bien, mais ça s'était super bien passé. On s'était aussi super bien entendus juste à terre humainement et puis aussi sur l'eau. Donc j'avais vraiment envie de renaviguer avec lui. Et du coup, quand mon projet Vendée Globe s'est mis en place, je lui ai demandé de travailler avec moi. Même sur l'année de préparation de la route du Rhum, qui était une course en solitaire, il m'a accompagnée pendant l'année. Il était là pendant la plupart des navigations et c'est lui qui est responsable du dossier. performant sur mon projet, donc qui va toujours voir ce qu'on peut faire pour progresser, mieux gérer le bateau et être plus performant sur l'eau. Le critère principal pour moi il est vraiment humain, on sait qu'on va passer toujours juste à deux dans un espace réduit, dans des conditions qui sont pas toujours faciles, donc voilà il faut être sûr que ça se passe bien humainement avec notre équipier, qu'on va pouvoir bien fonctionner ensemble, être performant mais aussi bien s'entendre. On peut aller chercher des compétences complémentaires de celles qu'on a. Julien est très compétent dans tout ce qui est météo. J'avais envie de pouvoir progresser un peu sur ce point-là à son contact. Notre préparation a commencé déjà en 2022 quand j'ai récupéré le bateau pour préparer la roue du Rhum. Vu que Julien était à bord, ça lui a permis aussi de lui prendre en main le bateau, de commencer à le comprendre mieux. Et puis après on a commencé à se préparer vraiment spécifiquement les deux ensemble en 2023 pour préparer la course qui partait au mois de novembre. Donc voilà, la préparation se fait principalement sur l'eau, on fait des navigations. technique, des navigations, on va chercher aussi plus, trouver les meilleurs réglages du bateau, le bon fonctionnement aussi dans les manœuvres à deux, comment on se répartit les tâches à bord, dans les différentes situations, et puis nous on s'entraîne aussi avec mon bateau, on s'entraîne au pôle Finistère-Cours au large, qui est basé à Port-la-Forêt, dans le Finistère, et puis dans ce cadre-là, tout au long de l'année, on a plusieurs stages, où on va aller naviguer contre d'autres bateaux qu'on retrouvera après en compétition, donc voilà, des bateaux qui font partie de notre classe, avec qui on peut se confronter en vitesse, faire des parcours. C'est aussi hyper important, hyper riche, parce qu'on se confronte et puis après on échange sur qui avait tel ou tel réglage, qui a fait tel choix, pourquoi il y a eu tel ou tel choix stratégique. Donc c'est toujours très riche de pouvoir participer à ces stages-là, où il y a un peu le haut niveau de la course au large et des marins qui naviguent sur notre circuit. La météo, elle commence à être fiable vraiment à peu près à trois jours avant qu'on parte. Donc on suit ça jusqu'au moment du départ. On n'a pas le droit d'avoir de l'assistance une fois qu'on est en mer. Mais avant ça, on se prépare aussi avec des routeurs, des personnes qui sont vraiment spécialisées des trajectoires ou des routes qu'on pourrait suivre en course au large. Donc on a de l'aide là-dessus. Là, typiquement sur cette Transat Jacques Vabre, on voyait qu'il y avait deux options un peu tranchées. Celle que nous, on a prise au final est une route un peu plus sud. On savait depuis quelques jours avant le départ que potentiellement, il faudrait faire un choix au niveau du Cap Finistère, donc au niveau du nord de l'Espagne. Et puis ça s'est confirmé. Mais voilà, c'est vrai que c'est difficile de se projeter vraiment dans la course. Bien sûr, on sait les grandes lignes. bien longtemps avant le départ, on sait à peu près les conditions qu'on va rencontrer dans tel ou tel endroit mais la finesse et le choix de route définitif on le sait que soit peu avant le départ soit même une fois qu'on est en mer on va pouvoir le mettre à jour petit à petit au fil du parcours. Là on sait qu'on part au mois de novembre en Normandie généralement les conditions elles sont pas très bonnes, il peut y avoir des vents forts là ça a été le cas sur cette édition là en plus le départ a été repoussé pour nous de plus d'une semaine parce qu'il y a eu la tempête Tcharan qui passait au moment du départ puis on savait que le jour où on partait finalement Merci. Il y avait aussi des conditions dures qui allaient venir pendant les 24 premières heures. Donc voilà, il y a toujours un peu de crainte d'avoir un souci ou une collision parce qu'on est très groupé sur le moment du départ avec un concurrent. Donc ça, c'est vraiment quelque chose qu'on a envie d'éviter, que la course qu'on a préparée pendant une année, elle soit compromise. Et puis voilà, on sait que généralement sur les transatlantiques comme ça, qui partent à l'automne, il faut passer les quelques premiers jours qui sont dans des conditions dures automnales de la Bretagne ou de la Normandie avant d'aller vers des conditions qui seront un peu plus faciles une fois qu'on arrive vers le large du Portugal. En général. La situation générale demain, 22, 25 nœuds peut-être, il peut y avoir des grains, donc il peut y avoir des grains avec du vent un petit peu vers le sud, vers le nord. Il a bougé un peu les derniers jours. On doit être à peu près une dizaine de jours avant le départ, on doit être dans le port de départ. Ça permet d'être à disponibilité de l'organisation, il y a des briefings, bien sûr on est présent pour les médias. On suit aussi beaucoup la météo et de plus en plus au fil que l'échéance se rapproche. Typiquement les proches on préfère les avoir à l'arrivée parce qu'on est beaucoup plus disponible, la course elle est finie, on peut profiter de prendre du temps avec ses proches, avec son équipe. Et c'est vrai que sur le moment du départ on est souvent bien pris entre les différentes obligations qu'on a pour l'organisation, pour les médias et puis pour aussi avoir bien mis toutes nos affaires à bord et puis être bien au clair sur ce qui va se passer en termes de météo. On passe je pense tous pas une très bonne nuit parce que les conditions étaient vraiment très mauvaises pour partir. On sait quand on va repartir. C'est juste quand on est au petit déjeuner, alors qu'on se prépare à aller sur le bateau pour prendre le départ, que là on apprend que c'est décalé. Généralement, les directeurs de course et les organisations essayent de nous la donner le plus tôt possible. La situation était claire vu la grosse tempête qui approchait, que dans les 4 ou 5 jours, en tout cas, on ne pourrait pas partir. Et puis après, c'est plus peut-être 3 jours avant, on sait quand on va repartir. C'est quelque chose qui m'est déjà arrivé plusieurs fois, donc voilà, on l'accepte. On sait aussi que c'est pour le bien de tous. Au final, ça ne sert à rien d'envoyer les bateaux dans des conditions qui seraient dangereuses pour les marins. On est quand même content que tout le monde puisse être au départ et à l'arrivée en un seul morceau. Donc voilà, moi, c'est quelque chose que j'accepte. Et puis voilà, il faut se dire que c'est la bonne décision pour toute la flotte. Et puis après, on essaie de relâcher un peu la pression qui est bien montée sur le moment du départ qu'on pensait prendre. Et puis se reconcentrer pour être de nouveau bien prêt sur le vrai départ. Ce départ, c'est un peu particulier parce que les bateaux doivent quitter le port très tôt, je crois vers 5h du matin. Le départ, il a lieu vers 9h ou un petit peu après. C'est assez exceptionnel, mais du coup, Julien et moi, on n'est pas à bord pour la sortie du bateau. On laisse l'équipe sortir le bateau parce que comme ça, ça nous permet juste d'avoir une nuit un peu plus longue avant de partir en mer. Donc on rejoint le bateau à la sortie du port du Havre. On est déposé en Zodiac. Et puis à ce moment-là, on se remet dans la situation, on vérifie que le bateau soit bien prêt comme on a envie pour le moment du départ. Julien peut se replonger un peu plus dans la météo. On a aussi un dernier briefing avec notre météorologue une fois qu'on est à bord. On l'a au téléphone encore une dernière fois, pour être sûr qu'on a vu les mêmes choses que lui, qu'il nous dise aussi les derniers petits changements qui ont eu lieu. On a toujours du monde qui nous aide à sortir le bateau, à le préparer, pour manœuvrer les voiles, pour aussi être sûr qu'il y ait toujours quelqu'un qui a un œil dehors, pour qu'on n'ait pas de collision avec un concurrent ou avec des spectateurs avant le départ. Et puis par contre, à 10 minutes avant le départ, on doit se retrouver que les deux à bord. Donc il y a un moment donné où on débarque l'équipe, on leur dit un dernier au revoir et puis on se prépare à se mettre en position pour prendre le départ. C'est un peu émouvant, c'est sûr que toute l'équipe technique est autour de nous. Elle travaille vraiment hyper dur pendant toute l'année pour nous aider à être prêts le jour J. Nous, on a envie de bien faire sur la course pour aussi valoriser toute l'énergie qu'ils ont mis dans le projet. C'est un peu un soulagement quand le bateau est bien parti. Pour l'équipe technique, ça devient un petit peu plus cool. Le jour du départ, on part au milieu de matinée. Il y a à peu près une trentaine de nœuds, donc c'est quand même du vent assez fort. On n'a pas beaucoup de toiles. On a deux riz dans la grand voile, on est à J3. C'est un peu presque le minimum de voile qu'on pourrait avoir. C'est assez beau parce que tous les bateaux sont assez rapides. On a des foils comme des sortes d'ailes sur les côtés des bateaux. Les bateaux accélèrent bien, ça commence un peu à voler, à fumer autour de nos concurrents. Nous, on est relativement contents de nos départs. On est bien partis, on n'a pas eu de soucis, on est plutôt bien placés. On longe les côtes normandes. Il y a des marins avec qui, soit on a couru, avec qui on s'est entraînés pendant longtemps. Il y a des marins, typiquement, qui ont commencé leur carrière en même temps que moi, sur les mêmes circuits, donc je connais très bien. Il y a des gens avec qui on a plus ou moins d'infinité, parce qu'on s'est plus ou moins côtoyés aussi, ou parce qu'on s'entend plus ou moins. Mais en général, l'entente est bonne, et sur les circuits de course au large, c'est plutôt bon enfant. Et puis on sait aussi qu'en cas de souci, les premières personnes potentiellement à venir nous aider, ce sera aussi nos concurrents, donc il y a aussi cette notion de solidarité et d'entraide qui est importante. Bonjour à tous, on est vendredi matin à bord de Teamwork. Si j'ai l'air un peu fatiguée, c'est normal, le début de course a été bien engagé, avec un premier front à traverser la première nuit, avec 40 nœuds constants et des rapales plus fortes. pendant une bonne partie de la nuit. La première nuit, on longe les côtes bretonnes, on a quelques virements à faire et on va passer une première grosse dépression qui est quand même assez forte, dans laquelle on sait qu'on peut avoir des grosses rafales. Ça ne manque pas, on est bien dans le haut des rafales qu'on attendait sur des bateaux qui sont très puissants. Il faut trouver le compromis entre aller vite mais pas trop contre la vague pour ne pas abîmer non plus les bateaux. Cette première nuit, il y a déjà quelques abandons dans la flotte. Il y a des gens qui ont des assez gros dégâts sur leurs bateaux. Et pour nous ça se passe plutôt bien, au petit matin on passe le front de cette dépression, donc on a une bascule de vent et puis le vent baisse aussi assez rapidement. On part vers le sud et on part vers des conditions qui vont faire que de s'améliorer petit à petit. Donc c'est déjà un premier soulagement d'avoir passé cette première nuit un peu sensible. Sur ce genre de course on ne fait pas de distinction entre le jour et la nuit, il faut que le bateau aille le plus vite tout le temps. Au mois de novembre aussi les heures de nuit... Elles sont quand même assez importantes, donc on fait quand même pas mal d'heures dans des conditions sombres. Vu qu'on est deux, on peut essayer de se relayer un peu. Les premières journées, elles sont souvent assez intenses, il y a de la manœuvre, il y a des conditions fortes, donc ce n'est pas forcément facile de se reposer. Mais même si on n'arrive pas à dormir, on essaye de se relayer quand même à s'allonger l'un ou l'autre quand il n'y a pas de manœuvre ou quand un des deux peut gérer le bateau tout seul. Le seul contact qu'on peut avoir, c'est de demander de l'assistance technique. Donc généralement, on a une petite cellule de veille avec le directeur technique du bateau et puis souvent l'électronicien qui peut être pas mal sollicité. Parce qu'aujourd'hui, nos bateaux sont tellement complexes que c'est compliqué que le marin soit vraiment capable de tout solutionner tout seul. Aujourd'hui, notre moyen de communication principal, c'est WhatsApp parce qu'on a du Wi-Fi à bord. Ça passe par communication satellite, donc on n'a pas du tout le même débit qu'on aurait à terre. Mais voilà, c'est comme ça qu'on fonctionne. On essaye de les tenir à jour s'il y a des choses qu'on a rencontrées, qu'on a pu soit solutionner directement, soit pour lesquelles on a besoin qu'ils nous guident. La notion du temps, elle est vraiment rythmée sur les courses au large par les mises à jour des fichiers météo, généralement vers 7h du matin et vers 7h du soir. Donc c'est toujours un peu des moments clés où on sait qu'il va falloir prendre du temps à ce moment-là pour prendre les fichiers, remettre à jour nos stratégies. Ça rythme quand même bien les 24 heures et puis autour de ça on a toutes les manœuvres, les changements de voile qu'il faudra faire. Il y a aussi les repas qui règnent nos journées, on essaie quand même de respecter à peu près les heures du petit déjeuner, du déjeuner et du dîner. Par rapport au sommeil, c'est souvent difficile de savoir combien de temps on a dormi en 24 heures. C'est là où on peut assez vite perdre le fil. On aura une moyenne de sommeil peut-être entre 4 et 6 heures sur ce genre de course par 24 heures. Des fois c'est difficile d'en garder une bonne trace et d'être sûr d'où on se situe. est-ce que je commence à être vraiment dans le rouge ? Parce que là, ça fait quand même... Trois jours où j'ai dormi que 2h par 24h et ça commence à être chaud. Ou est-ce que j'en ai eu assez ? C'est important d'essayer de le mesurer bien. On part avec toute la nourriture qu'on aura besoin pendant la course à bord. Ça a été préparé et organisé avant par la logisticienne qui s'en occupe. On peut aussi travailler avec une nutritionniste qui va nous aider à bien organiser tout le côté nutrition. Souvent en course large, on manque de sommeil. On peut en tout cas compenser par rapport à l'alimentation. Donc c'est important d'essayer de ne pas rater de repas. Être sûr qu'on a bien toute l'énergie qu'on peut de ce côté-là. Un petit déjeuner, on peut avoir en plat soit lyophilisé, soit des plats sous vide. Souvent on aime bien, il y a un petit déjeuner anglais avec des patates, des œufs et des saucisses. Généralement ça permet de bien recommencer la journée, ou ça peut être des céréales. Et puis après on mange principalement des plats lyophilisés. Donc aujourd'hui il y a vraiment tout, il y a plein de marques différentes, il y a vraiment moyen de choisir les choses qui nous plaisent. Et on a aussi pas mal de petits snacks, des compotes, des graines, des fruits secs, qui aident à avoir aussi régulièrement un apport en énergie. Sur nos bateaux, déjà, on n'a pas de douche, il n'y a pas de toilette. Donc nos besoins, on les fait soit dans un seau, soit directement à l'arrière du bateau. C'est vrai qu'il n'y a pas trop d'intimité, mais c'est une chose à laquelle on s'habitue vraiment. Et puis pour tout ce qui est plus douche, généralement, on attend qu'on soit dans des conditions plus chaudes pour pouvoir vraiment se laver. Donc là, nous, on a pu le faire avec Julien, je pense vraiment au large, peut-être de la Floride ou comme ça. Donc quand les conditions de mer, elles deviennent plus chaudes. Et sinon, s'il fait froid, on va se laver juste à la lingette ou comme ça. On essaie quand même de garder une hygiène, mais c'est vrai qu'elle est vraiment relative, parce que généralement le créneau où on se dit qu'il faut faire quelque chose, c'est peut-être 4-5 jours. On va rester dans les mêmes habits avant de pouvoir avoir le temps de se laver un peu et puis de se changer. On ne se sent pas bien quand on commence à être trop sale, à avoir les cheveux sales, à ne pas sentir bon. Ce n'est pas cool ni pour notre équipe ni pour nous-mêmes. L'énergie principalement, on la met dans le fait de faire marcher le bateau comme il faut, d'avoir les bonnes voiles, de prendre le temps aussi de faire les bons choix stratégiques. C'est sûr que ça prend la majorité du temps, en tout cas peut-être 18h sur 24. Et puis après dans le reste, on va essayer de se reposer et puis de manger et de prendre soin de soi. Bien sûr, il y a une grosse partie d'échanges techniques sur la stratégie, sur chaque fois qu'on se relaie, que l'un ou l'autre va se reposer, puis que l'autre reprend le bateau, de communiquer sur comment on était réglé, pourquoi on a fait telle ou telle chose, qu'est-ce qui fait que le bateau marche bien ou pas, pour être sûr que l'autre puisse soit reproduire, soit continuer de faire marcher mieux le bateau. Puis il y a aussi des échanges qui n'ont complètement rien à voir, où ça peut être des discussions sur tel ou tel sujet, ou s'il y a des choses qui sont passées dans la course aussi par rapport à nos concurrents, on va pouvoir en parler, on peut se parler. C'est vrai que des fois en mer, quand on est super fatigué, du coup on fait des rêves super bizarres quand on arrive à se reposer. Donc voilà, on peut se raconter nos rêves quand on se réveille. Mais là, c'était trop... ça partait vraiment dans tous les sens. Il y a vraiment un peu de tout. Après, c'est vrai qu'on est à deux à bord, mais il y a quand même beaucoup de moments... Une fois que l'intensité du départ et des premiers jours de course sont passés et qu'on se retrouve dans un rythme un peu plus régulier, il y a aussi beaucoup de temps où on est soit l'un, soit l'autre sur le pont et puis l'autre peut prendre du repos, manger, faire de la stratégie. Donc il y a aussi pas mal de moments où finalement on est tout seul. Bonjour à tous, bienvenue à bord de l'Ibaka Timor. Donc on est sur la Transat Jacques Vabre. On est planté en... Première place ce matin avec une herbillon qui a beaucoup d'équipiers. Donc on a fait un choix de route plus direct que la plupart de nos concurrents qui sont partis chercher une route dans les canaries et chercher la visée profond. Donc là on arrive gentiment à la deuxième nuit de course. On commence à pouvoir un peu mieux se reposer, commencer à remanger, à récupérer un peu. On est bien classé à ce moment-là, je crois qu'on est quatrième, donc on a fait un bon départ de course. On était un peu moins de 40 je crois à partir. Le bateau est en bon état. Nous on est en bon état donc c'est déjà pas mal. On arrive gentiment vers le nord de l'Espagne et puis on savait à ce moment-là qu'il y aurait toujours les choix à faire entre le fait de partir soit vers le sud et continuer à allonger le Portugal, soit repartir vers l'ouest, vers les Açores. Et puis on continue de suivre les mises à jour météo à ce niveau-là. Et puis nous on a tous les indicateurs qui nous encouragent à aller sur une route plus directe vers l'ouest. Donc c'est ce qu'on se décide à faire, même si au final on n'est que deux bateaux à faire ce choix-là. Donc nous et puis un bateau qui est un peu derrière nous. et que tous les bateaux qui étaient autour de nous préfèrent aller vers le sud. On a la position exacte sur notre cartographie de tous les concurrents, qui est remise à jour toutes les heures, donc on arrive à suivre ça. On se dit qu'il n'y a pas vraiment de gros risques, parce que justement les routages qui partent vers l'ouest nous donnent une avance qu'on estime quand même assez confortable. On n'aura pas tout ce qu'on est censé avoir, parce que ce sera plus difficile de faire marcher le bateau que ce que voient les routages. En tout cas, on se dit qu'on n'a pas l'impression. Que c'est trop risqué et que le risque il est peut-être plutôt dans le sud où ils vont devoir passer une zone de vent très faible dans laquelle potentiellement ils pourront être pas mal arrêtés. En tout cas ça nous semble être un risque mesuré. On sait que de faire ce choix là ça va nous mettre en tête de la flotte parce qu'on va se rapprocher plus vite du but que nos concurrents donc en classement on sera premier. Mais nous on est quand même très réalistes, on sait que le vrai classement on l'aura dans presque une semaine quand on pourra faire vraiment route vers la Martinique et vers le sud après avoir traversé presque la totalité de l'océan. qu'à ce moment-là, on est vraiment plus clair entre les différents choix qui ont été faits par les concurrents. La décision, elle vient un peu plus de Julien, parce que c'est lui qui a pris le temps de remettre à jour la météo sur l'approche de ce point de décision. C'est lui qui le fait parce qu'il a vraiment l'habitude de tout ça et il est un peu plus rapide que moi. Mais en fait, la discussion, elle avait commencé déjà au Havre avant le départ, parce qu'on savait qu'il y avait ces deux options potentielles. Donc la discussion, elle continue vraiment jusqu'à ce moment-clé. On a l'impression de bien faire notre travail, disons. En ayant vraiment pris toutes les informations qui étaient à notre disposition, d'avoir pris le temps vraiment de les traiter bien, on n'a pas l'impression de faire un coup de poker ou quoi que ce soit. On a vraiment l'impression que c'est une décision raisonnable et qui est construite sur plein d'éléments qui nous permettent de faire ce choix. Et puis, je pense qu'il y a vraiment de la confiance entre nous, de se dire, OK, on y va et puis on assume notre choix. Ça a plu au public, le fait qu'un bateau quitte un peu le groupe et tente une option différente, parce que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on voit très souvent, ou en tout cas pas de manière aussi marquée que ce qui a été le cas sur cette jackpot. On doit s'arrêter peut-être trois jours avant l'arrivée. Je crois qu'on a fait à peu près 12 jours de course en tout. Une fois qu'on arrive un peu au large des Etats-Unis, on a encore une dernière grosse dépression à passer. La première grosse dépression la première nuit. Et puis là, on a des conditions un peu similaires. À ce moment-là, on sait que ça va être très fort et on est un peu les seuls dans cet endroit-là parce que le bateau qui avait pris la route ouest avec nous, ils ont eu un peu des soucis et ils sont un peu plus loin derrière. Et au sortir de cette dépression, ça se passe bien pour nous. Mais par contre, on a un système, une pièce mécanique qui nous aide à positionner notre grand voile à différents endroits qui, elle, est endommagée et qu'on doit changer. Et du coup, ça, ça veut dire de descendre complètement la grand voile, donc notre voile principale. Et de faire le changement de la pièce, ça nous fait perdre à peu près deux heures où on doit régler ce problème-là. Ça nous fait perdre 40 000, donc à peu près 60 km. Ça nous fait perdre pas mal de distance sur nos concurrents. Mais on n'avait pas le choix, il fallait faire cette réparation-là pour pouvoir finir la course. On n'a pas vraiment l'idée complètement du classement, mais par contre on fait tourner nos routages à nous qui nous disent quel trajectoire on va suivre. Ça peut nous dire précisément à quelle heure on va arriver, mais ça reste toujours une estimation. Et puis on peut faire pareil avec nos concurrents, avec la météo qu'ils vont avoir, etc. Donc on sait à peu près où on en est par rapport à nos concurrents. Donc on sait qu'on ne va pas gagner typiquement, mais on sait qu'on peut jouer encore entre la 4e et la 7e place en gros. Donc on peut se dire, voilà, si on n'avait pas eu ce souci-là, on aurait pu mieux terminer. Mais voilà, ça fait partie du jeu. Et après, avec des 6, on gagnerait toutes les courses auxquelles on participerait. Ça fait partie aussi de la préparation pour les courses suivantes. ça nous permet de voir des choses qui dysfonctionnent auxquelles on n'attendait pas. De mettre en avant des détails qu'il faut soigner, et tout ça, ça fait partie des apprentissages sur ces bateaux. Je sais que Julien, il s'est plus projeté dans l'arrivée que moi, mais c'est vrai que, voilà, un peu avant l'arrivée, on savait encore qu'on avait cette très grosse dépression à passer. puis à ce moment là qu'on a un souci de pièce en tout cas moi je pense qu'avec l'expérience aujourd'hui je suis vraiment plus dans les choses à faire il faut réparer, on accepte la perte parce que c'est Comme ça, et c'est pas autrement. En tout cas, je pense que le fait qu'on ne soit pas dit quand on était en tête « Ah ben, c'est sûr qu'on va gagner ou quoi » , je pense qu'on savait qu'on aurait le fin mot de l'histoire que sur la fin. Donc ça aide aussi à accepter les choses et à juste se concentrer sur les choses qu'on veut faire. Et bien sûr, essayer d'aller au plus vite en Martinique. En tout cas, moi, j'ai l'impression d'avoir bien géré cette situation. Là ça s'est pas mal amélioré, le bateau brise bien, on va pouvoir se reposer un petit peu plus parce qu'il y a un petit peu de fatigue. Donc on a fait le changement de ce houg de grand voile, donc on peut repartir avec le plein potentiel du bateau. Il y a du soleil, la mer se réchauffe, on se retrouve sur des vents portants, donc avec le vent qui vient plutôt de l'arrière du bateau, où du coup on n'est plus face à la mer mais on avance avec elle, donc voilà. Le bateau il est à plat, il accélère bien, là c'est vraiment les conditions un peu de plaisir de navigation. On se rapproche des climats plus tropicaux, on voit la faune qui évolue, on commence à voir des poissons volants, le ciel devient plus bleu, la mer est assez bleue aussi dans ces endroits-là. Et puis aussi il y a un peu une évolution qu'on peut voir des fois aussi avec la faune, avec les oiseaux. On a pu bien s'alimenter sur la course, je crois qu'on a raté chacun peut-être quelques repas, mais vraiment pas grand-chose. On a pris soin de l'autre, ça s'est bien passé entre nous. On arrive justement vers les zones chaudes donc on peut aussi prendre une première douche. Tout ça, ça fait du bien aussi au moral. Et puis on sait qu'on se rapproche gentiment de l'arrivée aussi. Alors ces petites touches, ça ne fait pas du bien ? Je pense qu'on est encore concentrés sur la course. C'est vrai que nous on savait justement que le classement peut être très chaud entre... Avec nos concurrents directs, et d'ailleurs en arrivant proche de la Martinique, on dépasse un dernier bateau, on sait qu'on peut finir 6 ou 7 et là on arrive à terminer 6ème. Et on arrive vraiment, notre concurrent je crois qu'il finit une minute derrière nous, après 12 jours de course. Donc on est vraiment encore à fond pour essayer de faire marcher le bateau au mieux sur les derniers jours de course et encore sur le contournement de la Martinique pour pouvoir rallier Fort-de-France. Ça dépend des courses, des fois on a plus d'écart par rapport à notre concurrent et l'arrivée peut être un peu plus cool. Là c'est vrai que nous il y a eu vraiment le relâchement qu'une fois la ligne d'arrivée passée, parce que ça s'est encore joué sur les derniers positionnements et les dernières manœuvres jusqu'à l'arrivée, donc ça a été vraiment intense jusqu'à la fin. Nous on était satisfaits parce que ça correspond aux résultats qu'on a fait sur le reste de la saison. Nous on navigue sur un bateau qui a été mis à l'eau en 2018, il y a eu des bateaux qui ont été mis à l'eau après ça, une dizaine, qui sont sur le papier censés être plus performants que nous. C'est vrai que sur une transat on sait qu'il peut se passer plein de choses, Il y a des bateaux qui n'ont pas pu terminer la course parce qu'ils ont eu des soucis. Nous on est arrivés dans un résultat qui était dans nos objectifs. On était content. C'est le cours, bravo ! Bravo ! Eh ouais ! Alors une arrivée de course, ça se passe, donc tu as une ligne d'arrivée entre généralement un bateau et une bouée que tu dois laisser chacun d'un côté. Généralement un peu avant l'arrivée, c'est vrai que là on arrive vers la matinique, donc souvent il y a des bateaux, un peu des spectateurs qui vont venir nous saluer, et c'est vrai que c'est toujours sympa, nous c'est les premières personnes qu'on voit en vrai en dehors de l'un et l'autre. Ces grandes courses, ils sont toujours contents de voir arriver les bateaux. C'est vrai que c'est des bateaux de course qu'on est habitués de voir en Bretagne, mais pas forcément partout ailleurs. Et il y a souvent un Zodiac avec aussi notre équipe technique qui est arrivée en Martinique en avion et qui vient nous accueillir. Donc c'est aussi chouette de les revoir eux. On passe la ligne d'arrivée et après, il y a toujours aussi un peu de média. Et puis notre équipe technique qui peut monter à bord, nous aider à venir descendre les voiles, ranger le bateau et préparer à rentrer dans le port. Sur les arrivées de course, il y a toujours un moment où on va aller se mettre sur une sorte de ponton d'honneur. Donc voilà, on a marre le bateau, on peut faire les quelques interviews qu'on a besoin, il y a des photos. Et puis après, on va pouvoir passer un peu du temps avec notre équipe, aller manger un bon morceau et puis commencer à préparer gentiment la suite. Bravo et bienvenue. Merci. Super content d'arriver en Martinique, d'avoir pu encore jouer avec Malitia là sur le dernier tronçon. C'était bien intense parce qu'il n'était vraiment pas loin derrière. Et super content d'avoir pu faire cette belle transat avec Julien. Je crois que si on n'avait pas pris cette route-là, au vu des différences de vitesse, et nous on les sous-estimait encore, et quand on voit à quelle vitesse ont été les bateaux de tête, on serait loin de la Martinique encore si on n'avait pas pris cette route-là. Donc c'est notre option qui nous permet d'être là à 6e aujourd'hui. Zéro regret, mais elle nous a donné du fil à retordre. Merci à Justine et à Gilles. Souvent en fait on s'y prépare je pense inconsciemment, on sait qu'on est à trois jours, deux jours, un jour de l'arrivée donc je pense que la tête elle s'y prépare petit à petit, on commence à revoir la faune de l'autre côté de l'Atlantique, on voit après on voit apparaître les îles, ça c'est toujours chouette quand on voit, quand on revoit la terre. Puis en fait ça se fait de manière assez fluide et puis on est content de retrouver la terre, les proches, l'équipe qui a travaillé dur pour préparer tout ça et quand justement en plus ça a marché c'est c'est une belle satisfaction pour tout le monde. Là en plus en Martinique de pouvoir profiter d'un cadre chouette. Une fois qu'on est arrivé. Avec Julien, on s'entend très bien aussi à terre. Moi, j'avais de la famille qui était à l'arrivée, lui, il avait sa femme. Donc, on a passé un peu du temps chacun avec nos proches, mais aussi ensemble. Et on a fait des choses ensemble et c'était chouette. Nous, on était contents de passer encore du temps ensemble. Bien sûr, toutes les expériences, elles te servent à chaque fois dans le futur. Et tout ce qu'on a appris en stratégie, en réglage sur le bateau, en fonctionnement aussi à deux, c'est toujours riche pour le futur. Toutes les courses, elles sont souvent riches. Il y a quand même toujours des parties intenses, justement, comme on disait au départ, avec des conditions qui ne sont pas très chouettes et qui peuvent être exigeantes. Il y a toujours des moments de plaisir, des chouettes moments de partage aussi avec nos cailloux de pied quand on est à plusieurs. C'est toujours très riche sur des parcours comme ça, sur les transats. Il y a toujours plein de choses qui se passent et c'est super intéressant.

  • Speaker #0

    Merci Justine de nous avoir fait vivre à tes côtés un peu de cette traversée des océans. Te voilà arrivée à Bonport. Nous avons hâte de pouvoir te suivre pour cette prochaine étape, le Vendée Globe. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage de Justine, vous pouvez prolonger l'aventure en la suivant sur les réseaux sociaux. Et s'il vous a plu, n'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour le faire vivre encore et encore. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Et pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic.

Description

Une nouvelle histoire se prépare pour la chaîne. Avant de revenir très vite avec des épisodes inédits, on se replonge dans vos épisodes coups de cœur. Bonne écoute et à très bientôt !


Dans cette Aventure, rencontrez la navigatrice Justine Mettraux. 


En novembre 2023, un an après avoir navigué sur la route du Rhum, elle part avec son coéquipier Julien Villion pour la célèbre course Transatlantique Jacques Vabre. Départ : Le Havre. Arrivée : La Martinique. 


Justine veut participer au Vendée Globe à l’automne 2024. Pour s’y qualifier, elle doit participer à plusieurs autres courses et navigations avec le même bateau. La Transat Jacques Vabre en fait partie. 


Alors, arrivera-t-elle comme prévu en Martinique ? L’itinéraire tracé sera-t-il respecté ? 


Réponse dans cet épisode !


Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous à l’émission pour être notifié•e des nouveaux épisodes. Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Vous pouvez aussi nous laisser un commentaire et des étoiles sur Apple podcast ou Spotify, toute l’équipe a hâte de vous lire.


Le podcast Conseil Sport peut plaire à toutes celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux, de leur corps, leur santé, leur bien être mental et physique, celles et ceux qui cherchent des conseils pour un lifestyle healthy, se remettre au sport, entretenir leur santé, que ce soit à travers la course à pied, le yoga, cyclisme, ou tout autre sport, ou encore mettre en place de bonnes habitudes d’alimentation, nutrition, ou enfin celles et ceux qui cherchent de l’inspiration à travers des récits d’aventures extraordinaires de personnes ordinaires, ou passer un bon moment en découvrant une nouvelle facette de leurs athlètes et créateur•ices de contenus préférés.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    Toutes les courses sont souvent riches, il y a quand même toujours des parties intenses, justement comme on disait au départ, avec des conditions qui ne sont pas très chouettes et qui peuvent être exigeantes.

  • Speaker #0

    Dans cette aventure, rencontrez la navigatrice Justine Métraud. Si pour elle tout a commencé dans les eaux du lac Léman, en Suisse, son pays natal, aujourd'hui ce sont les mers et les océans que la skipeuse aime traverser. Justine a le goût du large, mais aussi de la compétition. En novembre 2023, un an après avoir navigué sur la route du Rhum, elle part avec son coéquipier Julien Villon pour la célèbre course transatlantique Jacques Vabre. Départ le Havre, arrivée la Martinique. Justine veut participer au Vendée Globe à l'automne 2024. Pour s'y qualifier, elle doit participer à plusieurs autres courses et navigations avec le même bateau. La Transat Jacques Vabre en fait partie. Alors, arrivera-t-elle comme prévu en Martinique ? L'itinéraire tracé sera-t-il respecté ? Dans cet épisode, la navigatrice revient sur cette course en équipe. Apprêtez-vous à plonger dans le quotidien des marins à bord. Justine, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Justine Métraud, j'ai 37 ans et ça fait maintenant une douzaine d'années que je fais de la course au linge professionnellement. Actuellement je suis basée à Lorient en Bretagne avec mon bateau Teamwork TeamSnaf avec lequel je prépare le prochain Vendée Globe. J'ai grandi en Suisse, mes parents viennent de la campagne, mais quand ils se sont installés à Genève, ils ont acheté un petit bateau pour pouvoir profiter du lac pendant les week-ends ou pendant les vacances. Du coup, j'ai vraiment les souvenirs d'enfance avec mes parents et ma grande sœur en croisière ou à la journée sur le lac Léman. La Transat Jacques Vabre, c'est une transatlantique en double, donc on court à deux. C'est une course qui part toujours du Havre, de Normandie, et l'arrivée en Martinique. Il y a eu d'autres éditions où la course s'est terminée au Brésil ou dans d'autres pays d'Amérique du Sud, mais ça dépend. Le parcours peut changer d'édition en édition, mais la ville de départ par contre est toujours la même. Quand on prend le départ, c'est vraiment l'aboutissement de beaucoup de choses qui ont eu lieu en amont. Généralement, quand on veut courir sur une grande course, comme la Transat Jacques Vabre, comme le Vendée Globe ou comme la Routuram, on a l'envie du projet en tant que marin. Il faut monter un projet, trouver les sponsors qui veulent le financer. Donc on définit un budget, un calendrier de course auquel on veut participer. Il faut trouver le bateau pour pouvoir faire ses courses. Donc voilà, il y a toute une mise en place avant. Je cours en Imoca, qui sont les bateaux sur lesquels on fait aussi le Vendée Globe. On a une équipe à peu près de 10 personnes qui nous aident à préparer le bateau et préparer les courses. Donc voilà, il y a tout ça qu'il faut mettre en place aussi pour pouvoir aller prendre le départ d'une Transat. Et généralement, les Transatlantiques, c'est des courses qui partent au mois de novembre. Et avant ça, pendant la saison, on a d'autres courses plus petites qui nous permettent aussi de nous préparer. C'est une étape mais ça peut aussi ne pas être le cas, ça peut être vraiment un objectif en soi de faire la Transat Jalabat, de la terminer ou de performer. Sur les courses il y a des marins qui sont là depuis très longtemps, qui sont vraiment professionnels et il y a aussi toujours quelques projets un peu plus amateurs. Il y a des personnes qui peuvent se dire j'ai l'objectif dans ma vie d'aller faire une fois une Transat en course et puis qui montent des projets comme ça, qui n'ont pas les mêmes ambitions sportives mais qui peuvent aussi aller prendre le départ de ce genre de course. Le classement ne rentre pas forcément en ligne de compte, mais c'est plus le fait de ne pas terminer ses courses. Ça pourrait nuire à la qualification du Vendée Globe. Pour participer au Vendée Globe, il fallait finir une transatlantique entre l'année 2022 et 2023, et en refaire une aussi en 2024. Et puis les personnes qui ont fini le plus de courses, si on veut, sont mieux classées dans l'ordre de qualification. Pour pouvoir prendre le départ du Vendée Globe, il y a un nombre de places limité. Pour participer au Vendée Globe, on peut être 40 marins au départ. Actuellement, il y a quelques personnes encore en liste d'attente. Il faut être sûr d'avoir fait ou terminé plus de courses que nos concurrents directs pour pouvoir avoir la chance de partir. J'étais plutôt confiante parce que je sais que j'ai un bon bateau, qu'il a été bien préparé. Avec mon coéquipier Julien Villon avec qui j'ai fait la course, on avait fait un bon début de saison. On n'avait pas eu de soucis sur le bateau. On avait terminé toutes les autres courses plus petites auxquelles on avait participé. Et ça avait bien marché aussi entre nous, on était contents en tout cas de notre fonctionnement et des résultats, donc on était plutôt confiants quand on est partis. Julien, j'avais déjà couru avec lui en 2019 sur le circuit Figaro, donc ils sont des plus petits bateaux. On ne se connaissait pas très bien, mais ça s'était super bien passé. On s'était aussi super bien entendus juste à terre humainement et puis aussi sur l'eau. Donc j'avais vraiment envie de renaviguer avec lui. Et du coup, quand mon projet Vendée Globe s'est mis en place, je lui ai demandé de travailler avec moi. Même sur l'année de préparation de la route du Rhum, qui était une course en solitaire, il m'a accompagnée pendant l'année. Il était là pendant la plupart des navigations et c'est lui qui est responsable du dossier. performant sur mon projet, donc qui va toujours voir ce qu'on peut faire pour progresser, mieux gérer le bateau et être plus performant sur l'eau. Le critère principal pour moi il est vraiment humain, on sait qu'on va passer toujours juste à deux dans un espace réduit, dans des conditions qui sont pas toujours faciles, donc voilà il faut être sûr que ça se passe bien humainement avec notre équipier, qu'on va pouvoir bien fonctionner ensemble, être performant mais aussi bien s'entendre. On peut aller chercher des compétences complémentaires de celles qu'on a. Julien est très compétent dans tout ce qui est météo. J'avais envie de pouvoir progresser un peu sur ce point-là à son contact. Notre préparation a commencé déjà en 2022 quand j'ai récupéré le bateau pour préparer la roue du Rhum. Vu que Julien était à bord, ça lui a permis aussi de lui prendre en main le bateau, de commencer à le comprendre mieux. Et puis après on a commencé à se préparer vraiment spécifiquement les deux ensemble en 2023 pour préparer la course qui partait au mois de novembre. Donc voilà, la préparation se fait principalement sur l'eau, on fait des navigations. technique, des navigations, on va chercher aussi plus, trouver les meilleurs réglages du bateau, le bon fonctionnement aussi dans les manœuvres à deux, comment on se répartit les tâches à bord, dans les différentes situations, et puis nous on s'entraîne aussi avec mon bateau, on s'entraîne au pôle Finistère-Cours au large, qui est basé à Port-la-Forêt, dans le Finistère, et puis dans ce cadre-là, tout au long de l'année, on a plusieurs stages, où on va aller naviguer contre d'autres bateaux qu'on retrouvera après en compétition, donc voilà, des bateaux qui font partie de notre classe, avec qui on peut se confronter en vitesse, faire des parcours. C'est aussi hyper important, hyper riche, parce qu'on se confronte et puis après on échange sur qui avait tel ou tel réglage, qui a fait tel choix, pourquoi il y a eu tel ou tel choix stratégique. Donc c'est toujours très riche de pouvoir participer à ces stages-là, où il y a un peu le haut niveau de la course au large et des marins qui naviguent sur notre circuit. La météo, elle commence à être fiable vraiment à peu près à trois jours avant qu'on parte. Donc on suit ça jusqu'au moment du départ. On n'a pas le droit d'avoir de l'assistance une fois qu'on est en mer. Mais avant ça, on se prépare aussi avec des routeurs, des personnes qui sont vraiment spécialisées des trajectoires ou des routes qu'on pourrait suivre en course au large. Donc on a de l'aide là-dessus. Là, typiquement sur cette Transat Jacques Vabre, on voyait qu'il y avait deux options un peu tranchées. Celle que nous, on a prise au final est une route un peu plus sud. On savait depuis quelques jours avant le départ que potentiellement, il faudrait faire un choix au niveau du Cap Finistère, donc au niveau du nord de l'Espagne. Et puis ça s'est confirmé. Mais voilà, c'est vrai que c'est difficile de se projeter vraiment dans la course. Bien sûr, on sait les grandes lignes. bien longtemps avant le départ, on sait à peu près les conditions qu'on va rencontrer dans tel ou tel endroit mais la finesse et le choix de route définitif on le sait que soit peu avant le départ soit même une fois qu'on est en mer on va pouvoir le mettre à jour petit à petit au fil du parcours. Là on sait qu'on part au mois de novembre en Normandie généralement les conditions elles sont pas très bonnes, il peut y avoir des vents forts là ça a été le cas sur cette édition là en plus le départ a été repoussé pour nous de plus d'une semaine parce qu'il y a eu la tempête Tcharan qui passait au moment du départ puis on savait que le jour où on partait finalement Merci. Il y avait aussi des conditions dures qui allaient venir pendant les 24 premières heures. Donc voilà, il y a toujours un peu de crainte d'avoir un souci ou une collision parce qu'on est très groupé sur le moment du départ avec un concurrent. Donc ça, c'est vraiment quelque chose qu'on a envie d'éviter, que la course qu'on a préparée pendant une année, elle soit compromise. Et puis voilà, on sait que généralement sur les transatlantiques comme ça, qui partent à l'automne, il faut passer les quelques premiers jours qui sont dans des conditions dures automnales de la Bretagne ou de la Normandie avant d'aller vers des conditions qui seront un peu plus faciles une fois qu'on arrive vers le large du Portugal. En général. La situation générale demain, 22, 25 nœuds peut-être, il peut y avoir des grains, donc il peut y avoir des grains avec du vent un petit peu vers le sud, vers le nord. Il a bougé un peu les derniers jours. On doit être à peu près une dizaine de jours avant le départ, on doit être dans le port de départ. Ça permet d'être à disponibilité de l'organisation, il y a des briefings, bien sûr on est présent pour les médias. On suit aussi beaucoup la météo et de plus en plus au fil que l'échéance se rapproche. Typiquement les proches on préfère les avoir à l'arrivée parce qu'on est beaucoup plus disponible, la course elle est finie, on peut profiter de prendre du temps avec ses proches, avec son équipe. Et c'est vrai que sur le moment du départ on est souvent bien pris entre les différentes obligations qu'on a pour l'organisation, pour les médias et puis pour aussi avoir bien mis toutes nos affaires à bord et puis être bien au clair sur ce qui va se passer en termes de météo. On passe je pense tous pas une très bonne nuit parce que les conditions étaient vraiment très mauvaises pour partir. On sait quand on va repartir. C'est juste quand on est au petit déjeuner, alors qu'on se prépare à aller sur le bateau pour prendre le départ, que là on apprend que c'est décalé. Généralement, les directeurs de course et les organisations essayent de nous la donner le plus tôt possible. La situation était claire vu la grosse tempête qui approchait, que dans les 4 ou 5 jours, en tout cas, on ne pourrait pas partir. Et puis après, c'est plus peut-être 3 jours avant, on sait quand on va repartir. C'est quelque chose qui m'est déjà arrivé plusieurs fois, donc voilà, on l'accepte. On sait aussi que c'est pour le bien de tous. Au final, ça ne sert à rien d'envoyer les bateaux dans des conditions qui seraient dangereuses pour les marins. On est quand même content que tout le monde puisse être au départ et à l'arrivée en un seul morceau. Donc voilà, moi, c'est quelque chose que j'accepte. Et puis voilà, il faut se dire que c'est la bonne décision pour toute la flotte. Et puis après, on essaie de relâcher un peu la pression qui est bien montée sur le moment du départ qu'on pensait prendre. Et puis se reconcentrer pour être de nouveau bien prêt sur le vrai départ. Ce départ, c'est un peu particulier parce que les bateaux doivent quitter le port très tôt, je crois vers 5h du matin. Le départ, il a lieu vers 9h ou un petit peu après. C'est assez exceptionnel, mais du coup, Julien et moi, on n'est pas à bord pour la sortie du bateau. On laisse l'équipe sortir le bateau parce que comme ça, ça nous permet juste d'avoir une nuit un peu plus longue avant de partir en mer. Donc on rejoint le bateau à la sortie du port du Havre. On est déposé en Zodiac. Et puis à ce moment-là, on se remet dans la situation, on vérifie que le bateau soit bien prêt comme on a envie pour le moment du départ. Julien peut se replonger un peu plus dans la météo. On a aussi un dernier briefing avec notre météorologue une fois qu'on est à bord. On l'a au téléphone encore une dernière fois, pour être sûr qu'on a vu les mêmes choses que lui, qu'il nous dise aussi les derniers petits changements qui ont eu lieu. On a toujours du monde qui nous aide à sortir le bateau, à le préparer, pour manœuvrer les voiles, pour aussi être sûr qu'il y ait toujours quelqu'un qui a un œil dehors, pour qu'on n'ait pas de collision avec un concurrent ou avec des spectateurs avant le départ. Et puis par contre, à 10 minutes avant le départ, on doit se retrouver que les deux à bord. Donc il y a un moment donné où on débarque l'équipe, on leur dit un dernier au revoir et puis on se prépare à se mettre en position pour prendre le départ. C'est un peu émouvant, c'est sûr que toute l'équipe technique est autour de nous. Elle travaille vraiment hyper dur pendant toute l'année pour nous aider à être prêts le jour J. Nous, on a envie de bien faire sur la course pour aussi valoriser toute l'énergie qu'ils ont mis dans le projet. C'est un peu un soulagement quand le bateau est bien parti. Pour l'équipe technique, ça devient un petit peu plus cool. Le jour du départ, on part au milieu de matinée. Il y a à peu près une trentaine de nœuds, donc c'est quand même du vent assez fort. On n'a pas beaucoup de toiles. On a deux riz dans la grand voile, on est à J3. C'est un peu presque le minimum de voile qu'on pourrait avoir. C'est assez beau parce que tous les bateaux sont assez rapides. On a des foils comme des sortes d'ailes sur les côtés des bateaux. Les bateaux accélèrent bien, ça commence un peu à voler, à fumer autour de nos concurrents. Nous, on est relativement contents de nos départs. On est bien partis, on n'a pas eu de soucis, on est plutôt bien placés. On longe les côtes normandes. Il y a des marins avec qui, soit on a couru, avec qui on s'est entraînés pendant longtemps. Il y a des marins, typiquement, qui ont commencé leur carrière en même temps que moi, sur les mêmes circuits, donc je connais très bien. Il y a des gens avec qui on a plus ou moins d'infinité, parce qu'on s'est plus ou moins côtoyés aussi, ou parce qu'on s'entend plus ou moins. Mais en général, l'entente est bonne, et sur les circuits de course au large, c'est plutôt bon enfant. Et puis on sait aussi qu'en cas de souci, les premières personnes potentiellement à venir nous aider, ce sera aussi nos concurrents, donc il y a aussi cette notion de solidarité et d'entraide qui est importante. Bonjour à tous, on est vendredi matin à bord de Teamwork. Si j'ai l'air un peu fatiguée, c'est normal, le début de course a été bien engagé, avec un premier front à traverser la première nuit, avec 40 nœuds constants et des rapales plus fortes. pendant une bonne partie de la nuit. La première nuit, on longe les côtes bretonnes, on a quelques virements à faire et on va passer une première grosse dépression qui est quand même assez forte, dans laquelle on sait qu'on peut avoir des grosses rafales. Ça ne manque pas, on est bien dans le haut des rafales qu'on attendait sur des bateaux qui sont très puissants. Il faut trouver le compromis entre aller vite mais pas trop contre la vague pour ne pas abîmer non plus les bateaux. Cette première nuit, il y a déjà quelques abandons dans la flotte. Il y a des gens qui ont des assez gros dégâts sur leurs bateaux. Et pour nous ça se passe plutôt bien, au petit matin on passe le front de cette dépression, donc on a une bascule de vent et puis le vent baisse aussi assez rapidement. On part vers le sud et on part vers des conditions qui vont faire que de s'améliorer petit à petit. Donc c'est déjà un premier soulagement d'avoir passé cette première nuit un peu sensible. Sur ce genre de course on ne fait pas de distinction entre le jour et la nuit, il faut que le bateau aille le plus vite tout le temps. Au mois de novembre aussi les heures de nuit... Elles sont quand même assez importantes, donc on fait quand même pas mal d'heures dans des conditions sombres. Vu qu'on est deux, on peut essayer de se relayer un peu. Les premières journées, elles sont souvent assez intenses, il y a de la manœuvre, il y a des conditions fortes, donc ce n'est pas forcément facile de se reposer. Mais même si on n'arrive pas à dormir, on essaye de se relayer quand même à s'allonger l'un ou l'autre quand il n'y a pas de manœuvre ou quand un des deux peut gérer le bateau tout seul. Le seul contact qu'on peut avoir, c'est de demander de l'assistance technique. Donc généralement, on a une petite cellule de veille avec le directeur technique du bateau et puis souvent l'électronicien qui peut être pas mal sollicité. Parce qu'aujourd'hui, nos bateaux sont tellement complexes que c'est compliqué que le marin soit vraiment capable de tout solutionner tout seul. Aujourd'hui, notre moyen de communication principal, c'est WhatsApp parce qu'on a du Wi-Fi à bord. Ça passe par communication satellite, donc on n'a pas du tout le même débit qu'on aurait à terre. Mais voilà, c'est comme ça qu'on fonctionne. On essaye de les tenir à jour s'il y a des choses qu'on a rencontrées, qu'on a pu soit solutionner directement, soit pour lesquelles on a besoin qu'ils nous guident. La notion du temps, elle est vraiment rythmée sur les courses au large par les mises à jour des fichiers météo, généralement vers 7h du matin et vers 7h du soir. Donc c'est toujours un peu des moments clés où on sait qu'il va falloir prendre du temps à ce moment-là pour prendre les fichiers, remettre à jour nos stratégies. Ça rythme quand même bien les 24 heures et puis autour de ça on a toutes les manœuvres, les changements de voile qu'il faudra faire. Il y a aussi les repas qui règnent nos journées, on essaie quand même de respecter à peu près les heures du petit déjeuner, du déjeuner et du dîner. Par rapport au sommeil, c'est souvent difficile de savoir combien de temps on a dormi en 24 heures. C'est là où on peut assez vite perdre le fil. On aura une moyenne de sommeil peut-être entre 4 et 6 heures sur ce genre de course par 24 heures. Des fois c'est difficile d'en garder une bonne trace et d'être sûr d'où on se situe. est-ce que je commence à être vraiment dans le rouge ? Parce que là, ça fait quand même... Trois jours où j'ai dormi que 2h par 24h et ça commence à être chaud. Ou est-ce que j'en ai eu assez ? C'est important d'essayer de le mesurer bien. On part avec toute la nourriture qu'on aura besoin pendant la course à bord. Ça a été préparé et organisé avant par la logisticienne qui s'en occupe. On peut aussi travailler avec une nutritionniste qui va nous aider à bien organiser tout le côté nutrition. Souvent en course large, on manque de sommeil. On peut en tout cas compenser par rapport à l'alimentation. Donc c'est important d'essayer de ne pas rater de repas. Être sûr qu'on a bien toute l'énergie qu'on peut de ce côté-là. Un petit déjeuner, on peut avoir en plat soit lyophilisé, soit des plats sous vide. Souvent on aime bien, il y a un petit déjeuner anglais avec des patates, des œufs et des saucisses. Généralement ça permet de bien recommencer la journée, ou ça peut être des céréales. Et puis après on mange principalement des plats lyophilisés. Donc aujourd'hui il y a vraiment tout, il y a plein de marques différentes, il y a vraiment moyen de choisir les choses qui nous plaisent. Et on a aussi pas mal de petits snacks, des compotes, des graines, des fruits secs, qui aident à avoir aussi régulièrement un apport en énergie. Sur nos bateaux, déjà, on n'a pas de douche, il n'y a pas de toilette. Donc nos besoins, on les fait soit dans un seau, soit directement à l'arrière du bateau. C'est vrai qu'il n'y a pas trop d'intimité, mais c'est une chose à laquelle on s'habitue vraiment. Et puis pour tout ce qui est plus douche, généralement, on attend qu'on soit dans des conditions plus chaudes pour pouvoir vraiment se laver. Donc là, nous, on a pu le faire avec Julien, je pense vraiment au large, peut-être de la Floride ou comme ça. Donc quand les conditions de mer, elles deviennent plus chaudes. Et sinon, s'il fait froid, on va se laver juste à la lingette ou comme ça. On essaie quand même de garder une hygiène, mais c'est vrai qu'elle est vraiment relative, parce que généralement le créneau où on se dit qu'il faut faire quelque chose, c'est peut-être 4-5 jours. On va rester dans les mêmes habits avant de pouvoir avoir le temps de se laver un peu et puis de se changer. On ne se sent pas bien quand on commence à être trop sale, à avoir les cheveux sales, à ne pas sentir bon. Ce n'est pas cool ni pour notre équipe ni pour nous-mêmes. L'énergie principalement, on la met dans le fait de faire marcher le bateau comme il faut, d'avoir les bonnes voiles, de prendre le temps aussi de faire les bons choix stratégiques. C'est sûr que ça prend la majorité du temps, en tout cas peut-être 18h sur 24. Et puis après dans le reste, on va essayer de se reposer et puis de manger et de prendre soin de soi. Bien sûr, il y a une grosse partie d'échanges techniques sur la stratégie, sur chaque fois qu'on se relaie, que l'un ou l'autre va se reposer, puis que l'autre reprend le bateau, de communiquer sur comment on était réglé, pourquoi on a fait telle ou telle chose, qu'est-ce qui fait que le bateau marche bien ou pas, pour être sûr que l'autre puisse soit reproduire, soit continuer de faire marcher mieux le bateau. Puis il y a aussi des échanges qui n'ont complètement rien à voir, où ça peut être des discussions sur tel ou tel sujet, ou s'il y a des choses qui sont passées dans la course aussi par rapport à nos concurrents, on va pouvoir en parler, on peut se parler. C'est vrai que des fois en mer, quand on est super fatigué, du coup on fait des rêves super bizarres quand on arrive à se reposer. Donc voilà, on peut se raconter nos rêves quand on se réveille. Mais là, c'était trop... ça partait vraiment dans tous les sens. Il y a vraiment un peu de tout. Après, c'est vrai qu'on est à deux à bord, mais il y a quand même beaucoup de moments... Une fois que l'intensité du départ et des premiers jours de course sont passés et qu'on se retrouve dans un rythme un peu plus régulier, il y a aussi beaucoup de temps où on est soit l'un, soit l'autre sur le pont et puis l'autre peut prendre du repos, manger, faire de la stratégie. Donc il y a aussi pas mal de moments où finalement on est tout seul. Bonjour à tous, bienvenue à bord de l'Ibaka Timor. Donc on est sur la Transat Jacques Vabre. On est planté en... Première place ce matin avec une herbillon qui a beaucoup d'équipiers. Donc on a fait un choix de route plus direct que la plupart de nos concurrents qui sont partis chercher une route dans les canaries et chercher la visée profond. Donc là on arrive gentiment à la deuxième nuit de course. On commence à pouvoir un peu mieux se reposer, commencer à remanger, à récupérer un peu. On est bien classé à ce moment-là, je crois qu'on est quatrième, donc on a fait un bon départ de course. On était un peu moins de 40 je crois à partir. Le bateau est en bon état. Nous on est en bon état donc c'est déjà pas mal. On arrive gentiment vers le nord de l'Espagne et puis on savait à ce moment-là qu'il y aurait toujours les choix à faire entre le fait de partir soit vers le sud et continuer à allonger le Portugal, soit repartir vers l'ouest, vers les Açores. Et puis on continue de suivre les mises à jour météo à ce niveau-là. Et puis nous on a tous les indicateurs qui nous encouragent à aller sur une route plus directe vers l'ouest. Donc c'est ce qu'on se décide à faire, même si au final on n'est que deux bateaux à faire ce choix-là. Donc nous et puis un bateau qui est un peu derrière nous. et que tous les bateaux qui étaient autour de nous préfèrent aller vers le sud. On a la position exacte sur notre cartographie de tous les concurrents, qui est remise à jour toutes les heures, donc on arrive à suivre ça. On se dit qu'il n'y a pas vraiment de gros risques, parce que justement les routages qui partent vers l'ouest nous donnent une avance qu'on estime quand même assez confortable. On n'aura pas tout ce qu'on est censé avoir, parce que ce sera plus difficile de faire marcher le bateau que ce que voient les routages. En tout cas, on se dit qu'on n'a pas l'impression. Que c'est trop risqué et que le risque il est peut-être plutôt dans le sud où ils vont devoir passer une zone de vent très faible dans laquelle potentiellement ils pourront être pas mal arrêtés. En tout cas ça nous semble être un risque mesuré. On sait que de faire ce choix là ça va nous mettre en tête de la flotte parce qu'on va se rapprocher plus vite du but que nos concurrents donc en classement on sera premier. Mais nous on est quand même très réalistes, on sait que le vrai classement on l'aura dans presque une semaine quand on pourra faire vraiment route vers la Martinique et vers le sud après avoir traversé presque la totalité de l'océan. qu'à ce moment-là, on est vraiment plus clair entre les différents choix qui ont été faits par les concurrents. La décision, elle vient un peu plus de Julien, parce que c'est lui qui a pris le temps de remettre à jour la météo sur l'approche de ce point de décision. C'est lui qui le fait parce qu'il a vraiment l'habitude de tout ça et il est un peu plus rapide que moi. Mais en fait, la discussion, elle avait commencé déjà au Havre avant le départ, parce qu'on savait qu'il y avait ces deux options potentielles. Donc la discussion, elle continue vraiment jusqu'à ce moment-clé. On a l'impression de bien faire notre travail, disons. En ayant vraiment pris toutes les informations qui étaient à notre disposition, d'avoir pris le temps vraiment de les traiter bien, on n'a pas l'impression de faire un coup de poker ou quoi que ce soit. On a vraiment l'impression que c'est une décision raisonnable et qui est construite sur plein d'éléments qui nous permettent de faire ce choix. Et puis, je pense qu'il y a vraiment de la confiance entre nous, de se dire, OK, on y va et puis on assume notre choix. Ça a plu au public, le fait qu'un bateau quitte un peu le groupe et tente une option différente, parce que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on voit très souvent, ou en tout cas pas de manière aussi marquée que ce qui a été le cas sur cette jackpot. On doit s'arrêter peut-être trois jours avant l'arrivée. Je crois qu'on a fait à peu près 12 jours de course en tout. Une fois qu'on arrive un peu au large des Etats-Unis, on a encore une dernière grosse dépression à passer. La première grosse dépression la première nuit. Et puis là, on a des conditions un peu similaires. À ce moment-là, on sait que ça va être très fort et on est un peu les seuls dans cet endroit-là parce que le bateau qui avait pris la route ouest avec nous, ils ont eu un peu des soucis et ils sont un peu plus loin derrière. Et au sortir de cette dépression, ça se passe bien pour nous. Mais par contre, on a un système, une pièce mécanique qui nous aide à positionner notre grand voile à différents endroits qui, elle, est endommagée et qu'on doit changer. Et du coup, ça, ça veut dire de descendre complètement la grand voile, donc notre voile principale. Et de faire le changement de la pièce, ça nous fait perdre à peu près deux heures où on doit régler ce problème-là. Ça nous fait perdre 40 000, donc à peu près 60 km. Ça nous fait perdre pas mal de distance sur nos concurrents. Mais on n'avait pas le choix, il fallait faire cette réparation-là pour pouvoir finir la course. On n'a pas vraiment l'idée complètement du classement, mais par contre on fait tourner nos routages à nous qui nous disent quel trajectoire on va suivre. Ça peut nous dire précisément à quelle heure on va arriver, mais ça reste toujours une estimation. Et puis on peut faire pareil avec nos concurrents, avec la météo qu'ils vont avoir, etc. Donc on sait à peu près où on en est par rapport à nos concurrents. Donc on sait qu'on ne va pas gagner typiquement, mais on sait qu'on peut jouer encore entre la 4e et la 7e place en gros. Donc on peut se dire, voilà, si on n'avait pas eu ce souci-là, on aurait pu mieux terminer. Mais voilà, ça fait partie du jeu. Et après, avec des 6, on gagnerait toutes les courses auxquelles on participerait. Ça fait partie aussi de la préparation pour les courses suivantes. ça nous permet de voir des choses qui dysfonctionnent auxquelles on n'attendait pas. De mettre en avant des détails qu'il faut soigner, et tout ça, ça fait partie des apprentissages sur ces bateaux. Je sais que Julien, il s'est plus projeté dans l'arrivée que moi, mais c'est vrai que, voilà, un peu avant l'arrivée, on savait encore qu'on avait cette très grosse dépression à passer. puis à ce moment là qu'on a un souci de pièce en tout cas moi je pense qu'avec l'expérience aujourd'hui je suis vraiment plus dans les choses à faire il faut réparer, on accepte la perte parce que c'est Comme ça, et c'est pas autrement. En tout cas, je pense que le fait qu'on ne soit pas dit quand on était en tête « Ah ben, c'est sûr qu'on va gagner ou quoi » , je pense qu'on savait qu'on aurait le fin mot de l'histoire que sur la fin. Donc ça aide aussi à accepter les choses et à juste se concentrer sur les choses qu'on veut faire. Et bien sûr, essayer d'aller au plus vite en Martinique. En tout cas, moi, j'ai l'impression d'avoir bien géré cette situation. Là ça s'est pas mal amélioré, le bateau brise bien, on va pouvoir se reposer un petit peu plus parce qu'il y a un petit peu de fatigue. Donc on a fait le changement de ce houg de grand voile, donc on peut repartir avec le plein potentiel du bateau. Il y a du soleil, la mer se réchauffe, on se retrouve sur des vents portants, donc avec le vent qui vient plutôt de l'arrière du bateau, où du coup on n'est plus face à la mer mais on avance avec elle, donc voilà. Le bateau il est à plat, il accélère bien, là c'est vraiment les conditions un peu de plaisir de navigation. On se rapproche des climats plus tropicaux, on voit la faune qui évolue, on commence à voir des poissons volants, le ciel devient plus bleu, la mer est assez bleue aussi dans ces endroits-là. Et puis aussi il y a un peu une évolution qu'on peut voir des fois aussi avec la faune, avec les oiseaux. On a pu bien s'alimenter sur la course, je crois qu'on a raté chacun peut-être quelques repas, mais vraiment pas grand-chose. On a pris soin de l'autre, ça s'est bien passé entre nous. On arrive justement vers les zones chaudes donc on peut aussi prendre une première douche. Tout ça, ça fait du bien aussi au moral. Et puis on sait qu'on se rapproche gentiment de l'arrivée aussi. Alors ces petites touches, ça ne fait pas du bien ? Je pense qu'on est encore concentrés sur la course. C'est vrai que nous on savait justement que le classement peut être très chaud entre... Avec nos concurrents directs, et d'ailleurs en arrivant proche de la Martinique, on dépasse un dernier bateau, on sait qu'on peut finir 6 ou 7 et là on arrive à terminer 6ème. Et on arrive vraiment, notre concurrent je crois qu'il finit une minute derrière nous, après 12 jours de course. Donc on est vraiment encore à fond pour essayer de faire marcher le bateau au mieux sur les derniers jours de course et encore sur le contournement de la Martinique pour pouvoir rallier Fort-de-France. Ça dépend des courses, des fois on a plus d'écart par rapport à notre concurrent et l'arrivée peut être un peu plus cool. Là c'est vrai que nous il y a eu vraiment le relâchement qu'une fois la ligne d'arrivée passée, parce que ça s'est encore joué sur les derniers positionnements et les dernières manœuvres jusqu'à l'arrivée, donc ça a été vraiment intense jusqu'à la fin. Nous on était satisfaits parce que ça correspond aux résultats qu'on a fait sur le reste de la saison. Nous on navigue sur un bateau qui a été mis à l'eau en 2018, il y a eu des bateaux qui ont été mis à l'eau après ça, une dizaine, qui sont sur le papier censés être plus performants que nous. C'est vrai que sur une transat on sait qu'il peut se passer plein de choses, Il y a des bateaux qui n'ont pas pu terminer la course parce qu'ils ont eu des soucis. Nous on est arrivés dans un résultat qui était dans nos objectifs. On était content. C'est le cours, bravo ! Bravo ! Eh ouais ! Alors une arrivée de course, ça se passe, donc tu as une ligne d'arrivée entre généralement un bateau et une bouée que tu dois laisser chacun d'un côté. Généralement un peu avant l'arrivée, c'est vrai que là on arrive vers la matinique, donc souvent il y a des bateaux, un peu des spectateurs qui vont venir nous saluer, et c'est vrai que c'est toujours sympa, nous c'est les premières personnes qu'on voit en vrai en dehors de l'un et l'autre. Ces grandes courses, ils sont toujours contents de voir arriver les bateaux. C'est vrai que c'est des bateaux de course qu'on est habitués de voir en Bretagne, mais pas forcément partout ailleurs. Et il y a souvent un Zodiac avec aussi notre équipe technique qui est arrivée en Martinique en avion et qui vient nous accueillir. Donc c'est aussi chouette de les revoir eux. On passe la ligne d'arrivée et après, il y a toujours aussi un peu de média. Et puis notre équipe technique qui peut monter à bord, nous aider à venir descendre les voiles, ranger le bateau et préparer à rentrer dans le port. Sur les arrivées de course, il y a toujours un moment où on va aller se mettre sur une sorte de ponton d'honneur. Donc voilà, on a marre le bateau, on peut faire les quelques interviews qu'on a besoin, il y a des photos. Et puis après, on va pouvoir passer un peu du temps avec notre équipe, aller manger un bon morceau et puis commencer à préparer gentiment la suite. Bravo et bienvenue. Merci. Super content d'arriver en Martinique, d'avoir pu encore jouer avec Malitia là sur le dernier tronçon. C'était bien intense parce qu'il n'était vraiment pas loin derrière. Et super content d'avoir pu faire cette belle transat avec Julien. Je crois que si on n'avait pas pris cette route-là, au vu des différences de vitesse, et nous on les sous-estimait encore, et quand on voit à quelle vitesse ont été les bateaux de tête, on serait loin de la Martinique encore si on n'avait pas pris cette route-là. Donc c'est notre option qui nous permet d'être là à 6e aujourd'hui. Zéro regret, mais elle nous a donné du fil à retordre. Merci à Justine et à Gilles. Souvent en fait on s'y prépare je pense inconsciemment, on sait qu'on est à trois jours, deux jours, un jour de l'arrivée donc je pense que la tête elle s'y prépare petit à petit, on commence à revoir la faune de l'autre côté de l'Atlantique, on voit après on voit apparaître les îles, ça c'est toujours chouette quand on voit, quand on revoit la terre. Puis en fait ça se fait de manière assez fluide et puis on est content de retrouver la terre, les proches, l'équipe qui a travaillé dur pour préparer tout ça et quand justement en plus ça a marché c'est c'est une belle satisfaction pour tout le monde. Là en plus en Martinique de pouvoir profiter d'un cadre chouette. Une fois qu'on est arrivé. Avec Julien, on s'entend très bien aussi à terre. Moi, j'avais de la famille qui était à l'arrivée, lui, il avait sa femme. Donc, on a passé un peu du temps chacun avec nos proches, mais aussi ensemble. Et on a fait des choses ensemble et c'était chouette. Nous, on était contents de passer encore du temps ensemble. Bien sûr, toutes les expériences, elles te servent à chaque fois dans le futur. Et tout ce qu'on a appris en stratégie, en réglage sur le bateau, en fonctionnement aussi à deux, c'est toujours riche pour le futur. Toutes les courses, elles sont souvent riches. Il y a quand même toujours des parties intenses, justement, comme on disait au départ, avec des conditions qui ne sont pas très chouettes et qui peuvent être exigeantes. Il y a toujours des moments de plaisir, des chouettes moments de partage aussi avec nos cailloux de pied quand on est à plusieurs. C'est toujours très riche sur des parcours comme ça, sur les transats. Il y a toujours plein de choses qui se passent et c'est super intéressant.

  • Speaker #0

    Merci Justine de nous avoir fait vivre à tes côtés un peu de cette traversée des océans. Te voilà arrivée à Bonport. Nous avons hâte de pouvoir te suivre pour cette prochaine étape, le Vendée Globe. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage de Justine, vous pouvez prolonger l'aventure en la suivant sur les réseaux sociaux. Et s'il vous a plu, n'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour le faire vivre encore et encore. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Et pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic.

Share

Embed

You may also like

Description

Une nouvelle histoire se prépare pour la chaîne. Avant de revenir très vite avec des épisodes inédits, on se replonge dans vos épisodes coups de cœur. Bonne écoute et à très bientôt !


Dans cette Aventure, rencontrez la navigatrice Justine Mettraux. 


En novembre 2023, un an après avoir navigué sur la route du Rhum, elle part avec son coéquipier Julien Villion pour la célèbre course Transatlantique Jacques Vabre. Départ : Le Havre. Arrivée : La Martinique. 


Justine veut participer au Vendée Globe à l’automne 2024. Pour s’y qualifier, elle doit participer à plusieurs autres courses et navigations avec le même bateau. La Transat Jacques Vabre en fait partie. 


Alors, arrivera-t-elle comme prévu en Martinique ? L’itinéraire tracé sera-t-il respecté ? 


Réponse dans cet épisode !


Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous à l’émission pour être notifié•e des nouveaux épisodes. Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Vous pouvez aussi nous laisser un commentaire et des étoiles sur Apple podcast ou Spotify, toute l’équipe a hâte de vous lire.


Le podcast Conseil Sport peut plaire à toutes celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux, de leur corps, leur santé, leur bien être mental et physique, celles et ceux qui cherchent des conseils pour un lifestyle healthy, se remettre au sport, entretenir leur santé, que ce soit à travers la course à pied, le yoga, cyclisme, ou tout autre sport, ou encore mettre en place de bonnes habitudes d’alimentation, nutrition, ou enfin celles et ceux qui cherchent de l’inspiration à travers des récits d’aventures extraordinaires de personnes ordinaires, ou passer un bon moment en découvrant une nouvelle facette de leurs athlètes et créateur•ices de contenus préférés.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    Toutes les courses sont souvent riches, il y a quand même toujours des parties intenses, justement comme on disait au départ, avec des conditions qui ne sont pas très chouettes et qui peuvent être exigeantes.

  • Speaker #0

    Dans cette aventure, rencontrez la navigatrice Justine Métraud. Si pour elle tout a commencé dans les eaux du lac Léman, en Suisse, son pays natal, aujourd'hui ce sont les mers et les océans que la skipeuse aime traverser. Justine a le goût du large, mais aussi de la compétition. En novembre 2023, un an après avoir navigué sur la route du Rhum, elle part avec son coéquipier Julien Villon pour la célèbre course transatlantique Jacques Vabre. Départ le Havre, arrivée la Martinique. Justine veut participer au Vendée Globe à l'automne 2024. Pour s'y qualifier, elle doit participer à plusieurs autres courses et navigations avec le même bateau. La Transat Jacques Vabre en fait partie. Alors, arrivera-t-elle comme prévu en Martinique ? L'itinéraire tracé sera-t-il respecté ? Dans cet épisode, la navigatrice revient sur cette course en équipe. Apprêtez-vous à plonger dans le quotidien des marins à bord. Justine, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Justine Métraud, j'ai 37 ans et ça fait maintenant une douzaine d'années que je fais de la course au linge professionnellement. Actuellement je suis basée à Lorient en Bretagne avec mon bateau Teamwork TeamSnaf avec lequel je prépare le prochain Vendée Globe. J'ai grandi en Suisse, mes parents viennent de la campagne, mais quand ils se sont installés à Genève, ils ont acheté un petit bateau pour pouvoir profiter du lac pendant les week-ends ou pendant les vacances. Du coup, j'ai vraiment les souvenirs d'enfance avec mes parents et ma grande sœur en croisière ou à la journée sur le lac Léman. La Transat Jacques Vabre, c'est une transatlantique en double, donc on court à deux. C'est une course qui part toujours du Havre, de Normandie, et l'arrivée en Martinique. Il y a eu d'autres éditions où la course s'est terminée au Brésil ou dans d'autres pays d'Amérique du Sud, mais ça dépend. Le parcours peut changer d'édition en édition, mais la ville de départ par contre est toujours la même. Quand on prend le départ, c'est vraiment l'aboutissement de beaucoup de choses qui ont eu lieu en amont. Généralement, quand on veut courir sur une grande course, comme la Transat Jacques Vabre, comme le Vendée Globe ou comme la Routuram, on a l'envie du projet en tant que marin. Il faut monter un projet, trouver les sponsors qui veulent le financer. Donc on définit un budget, un calendrier de course auquel on veut participer. Il faut trouver le bateau pour pouvoir faire ses courses. Donc voilà, il y a toute une mise en place avant. Je cours en Imoca, qui sont les bateaux sur lesquels on fait aussi le Vendée Globe. On a une équipe à peu près de 10 personnes qui nous aident à préparer le bateau et préparer les courses. Donc voilà, il y a tout ça qu'il faut mettre en place aussi pour pouvoir aller prendre le départ d'une Transat. Et généralement, les Transatlantiques, c'est des courses qui partent au mois de novembre. Et avant ça, pendant la saison, on a d'autres courses plus petites qui nous permettent aussi de nous préparer. C'est une étape mais ça peut aussi ne pas être le cas, ça peut être vraiment un objectif en soi de faire la Transat Jalabat, de la terminer ou de performer. Sur les courses il y a des marins qui sont là depuis très longtemps, qui sont vraiment professionnels et il y a aussi toujours quelques projets un peu plus amateurs. Il y a des personnes qui peuvent se dire j'ai l'objectif dans ma vie d'aller faire une fois une Transat en course et puis qui montent des projets comme ça, qui n'ont pas les mêmes ambitions sportives mais qui peuvent aussi aller prendre le départ de ce genre de course. Le classement ne rentre pas forcément en ligne de compte, mais c'est plus le fait de ne pas terminer ses courses. Ça pourrait nuire à la qualification du Vendée Globe. Pour participer au Vendée Globe, il fallait finir une transatlantique entre l'année 2022 et 2023, et en refaire une aussi en 2024. Et puis les personnes qui ont fini le plus de courses, si on veut, sont mieux classées dans l'ordre de qualification. Pour pouvoir prendre le départ du Vendée Globe, il y a un nombre de places limité. Pour participer au Vendée Globe, on peut être 40 marins au départ. Actuellement, il y a quelques personnes encore en liste d'attente. Il faut être sûr d'avoir fait ou terminé plus de courses que nos concurrents directs pour pouvoir avoir la chance de partir. J'étais plutôt confiante parce que je sais que j'ai un bon bateau, qu'il a été bien préparé. Avec mon coéquipier Julien Villon avec qui j'ai fait la course, on avait fait un bon début de saison. On n'avait pas eu de soucis sur le bateau. On avait terminé toutes les autres courses plus petites auxquelles on avait participé. Et ça avait bien marché aussi entre nous, on était contents en tout cas de notre fonctionnement et des résultats, donc on était plutôt confiants quand on est partis. Julien, j'avais déjà couru avec lui en 2019 sur le circuit Figaro, donc ils sont des plus petits bateaux. On ne se connaissait pas très bien, mais ça s'était super bien passé. On s'était aussi super bien entendus juste à terre humainement et puis aussi sur l'eau. Donc j'avais vraiment envie de renaviguer avec lui. Et du coup, quand mon projet Vendée Globe s'est mis en place, je lui ai demandé de travailler avec moi. Même sur l'année de préparation de la route du Rhum, qui était une course en solitaire, il m'a accompagnée pendant l'année. Il était là pendant la plupart des navigations et c'est lui qui est responsable du dossier. performant sur mon projet, donc qui va toujours voir ce qu'on peut faire pour progresser, mieux gérer le bateau et être plus performant sur l'eau. Le critère principal pour moi il est vraiment humain, on sait qu'on va passer toujours juste à deux dans un espace réduit, dans des conditions qui sont pas toujours faciles, donc voilà il faut être sûr que ça se passe bien humainement avec notre équipier, qu'on va pouvoir bien fonctionner ensemble, être performant mais aussi bien s'entendre. On peut aller chercher des compétences complémentaires de celles qu'on a. Julien est très compétent dans tout ce qui est météo. J'avais envie de pouvoir progresser un peu sur ce point-là à son contact. Notre préparation a commencé déjà en 2022 quand j'ai récupéré le bateau pour préparer la roue du Rhum. Vu que Julien était à bord, ça lui a permis aussi de lui prendre en main le bateau, de commencer à le comprendre mieux. Et puis après on a commencé à se préparer vraiment spécifiquement les deux ensemble en 2023 pour préparer la course qui partait au mois de novembre. Donc voilà, la préparation se fait principalement sur l'eau, on fait des navigations. technique, des navigations, on va chercher aussi plus, trouver les meilleurs réglages du bateau, le bon fonctionnement aussi dans les manœuvres à deux, comment on se répartit les tâches à bord, dans les différentes situations, et puis nous on s'entraîne aussi avec mon bateau, on s'entraîne au pôle Finistère-Cours au large, qui est basé à Port-la-Forêt, dans le Finistère, et puis dans ce cadre-là, tout au long de l'année, on a plusieurs stages, où on va aller naviguer contre d'autres bateaux qu'on retrouvera après en compétition, donc voilà, des bateaux qui font partie de notre classe, avec qui on peut se confronter en vitesse, faire des parcours. C'est aussi hyper important, hyper riche, parce qu'on se confronte et puis après on échange sur qui avait tel ou tel réglage, qui a fait tel choix, pourquoi il y a eu tel ou tel choix stratégique. Donc c'est toujours très riche de pouvoir participer à ces stages-là, où il y a un peu le haut niveau de la course au large et des marins qui naviguent sur notre circuit. La météo, elle commence à être fiable vraiment à peu près à trois jours avant qu'on parte. Donc on suit ça jusqu'au moment du départ. On n'a pas le droit d'avoir de l'assistance une fois qu'on est en mer. Mais avant ça, on se prépare aussi avec des routeurs, des personnes qui sont vraiment spécialisées des trajectoires ou des routes qu'on pourrait suivre en course au large. Donc on a de l'aide là-dessus. Là, typiquement sur cette Transat Jacques Vabre, on voyait qu'il y avait deux options un peu tranchées. Celle que nous, on a prise au final est une route un peu plus sud. On savait depuis quelques jours avant le départ que potentiellement, il faudrait faire un choix au niveau du Cap Finistère, donc au niveau du nord de l'Espagne. Et puis ça s'est confirmé. Mais voilà, c'est vrai que c'est difficile de se projeter vraiment dans la course. Bien sûr, on sait les grandes lignes. bien longtemps avant le départ, on sait à peu près les conditions qu'on va rencontrer dans tel ou tel endroit mais la finesse et le choix de route définitif on le sait que soit peu avant le départ soit même une fois qu'on est en mer on va pouvoir le mettre à jour petit à petit au fil du parcours. Là on sait qu'on part au mois de novembre en Normandie généralement les conditions elles sont pas très bonnes, il peut y avoir des vents forts là ça a été le cas sur cette édition là en plus le départ a été repoussé pour nous de plus d'une semaine parce qu'il y a eu la tempête Tcharan qui passait au moment du départ puis on savait que le jour où on partait finalement Merci. Il y avait aussi des conditions dures qui allaient venir pendant les 24 premières heures. Donc voilà, il y a toujours un peu de crainte d'avoir un souci ou une collision parce qu'on est très groupé sur le moment du départ avec un concurrent. Donc ça, c'est vraiment quelque chose qu'on a envie d'éviter, que la course qu'on a préparée pendant une année, elle soit compromise. Et puis voilà, on sait que généralement sur les transatlantiques comme ça, qui partent à l'automne, il faut passer les quelques premiers jours qui sont dans des conditions dures automnales de la Bretagne ou de la Normandie avant d'aller vers des conditions qui seront un peu plus faciles une fois qu'on arrive vers le large du Portugal. En général. La situation générale demain, 22, 25 nœuds peut-être, il peut y avoir des grains, donc il peut y avoir des grains avec du vent un petit peu vers le sud, vers le nord. Il a bougé un peu les derniers jours. On doit être à peu près une dizaine de jours avant le départ, on doit être dans le port de départ. Ça permet d'être à disponibilité de l'organisation, il y a des briefings, bien sûr on est présent pour les médias. On suit aussi beaucoup la météo et de plus en plus au fil que l'échéance se rapproche. Typiquement les proches on préfère les avoir à l'arrivée parce qu'on est beaucoup plus disponible, la course elle est finie, on peut profiter de prendre du temps avec ses proches, avec son équipe. Et c'est vrai que sur le moment du départ on est souvent bien pris entre les différentes obligations qu'on a pour l'organisation, pour les médias et puis pour aussi avoir bien mis toutes nos affaires à bord et puis être bien au clair sur ce qui va se passer en termes de météo. On passe je pense tous pas une très bonne nuit parce que les conditions étaient vraiment très mauvaises pour partir. On sait quand on va repartir. C'est juste quand on est au petit déjeuner, alors qu'on se prépare à aller sur le bateau pour prendre le départ, que là on apprend que c'est décalé. Généralement, les directeurs de course et les organisations essayent de nous la donner le plus tôt possible. La situation était claire vu la grosse tempête qui approchait, que dans les 4 ou 5 jours, en tout cas, on ne pourrait pas partir. Et puis après, c'est plus peut-être 3 jours avant, on sait quand on va repartir. C'est quelque chose qui m'est déjà arrivé plusieurs fois, donc voilà, on l'accepte. On sait aussi que c'est pour le bien de tous. Au final, ça ne sert à rien d'envoyer les bateaux dans des conditions qui seraient dangereuses pour les marins. On est quand même content que tout le monde puisse être au départ et à l'arrivée en un seul morceau. Donc voilà, moi, c'est quelque chose que j'accepte. Et puis voilà, il faut se dire que c'est la bonne décision pour toute la flotte. Et puis après, on essaie de relâcher un peu la pression qui est bien montée sur le moment du départ qu'on pensait prendre. Et puis se reconcentrer pour être de nouveau bien prêt sur le vrai départ. Ce départ, c'est un peu particulier parce que les bateaux doivent quitter le port très tôt, je crois vers 5h du matin. Le départ, il a lieu vers 9h ou un petit peu après. C'est assez exceptionnel, mais du coup, Julien et moi, on n'est pas à bord pour la sortie du bateau. On laisse l'équipe sortir le bateau parce que comme ça, ça nous permet juste d'avoir une nuit un peu plus longue avant de partir en mer. Donc on rejoint le bateau à la sortie du port du Havre. On est déposé en Zodiac. Et puis à ce moment-là, on se remet dans la situation, on vérifie que le bateau soit bien prêt comme on a envie pour le moment du départ. Julien peut se replonger un peu plus dans la météo. On a aussi un dernier briefing avec notre météorologue une fois qu'on est à bord. On l'a au téléphone encore une dernière fois, pour être sûr qu'on a vu les mêmes choses que lui, qu'il nous dise aussi les derniers petits changements qui ont eu lieu. On a toujours du monde qui nous aide à sortir le bateau, à le préparer, pour manœuvrer les voiles, pour aussi être sûr qu'il y ait toujours quelqu'un qui a un œil dehors, pour qu'on n'ait pas de collision avec un concurrent ou avec des spectateurs avant le départ. Et puis par contre, à 10 minutes avant le départ, on doit se retrouver que les deux à bord. Donc il y a un moment donné où on débarque l'équipe, on leur dit un dernier au revoir et puis on se prépare à se mettre en position pour prendre le départ. C'est un peu émouvant, c'est sûr que toute l'équipe technique est autour de nous. Elle travaille vraiment hyper dur pendant toute l'année pour nous aider à être prêts le jour J. Nous, on a envie de bien faire sur la course pour aussi valoriser toute l'énergie qu'ils ont mis dans le projet. C'est un peu un soulagement quand le bateau est bien parti. Pour l'équipe technique, ça devient un petit peu plus cool. Le jour du départ, on part au milieu de matinée. Il y a à peu près une trentaine de nœuds, donc c'est quand même du vent assez fort. On n'a pas beaucoup de toiles. On a deux riz dans la grand voile, on est à J3. C'est un peu presque le minimum de voile qu'on pourrait avoir. C'est assez beau parce que tous les bateaux sont assez rapides. On a des foils comme des sortes d'ailes sur les côtés des bateaux. Les bateaux accélèrent bien, ça commence un peu à voler, à fumer autour de nos concurrents. Nous, on est relativement contents de nos départs. On est bien partis, on n'a pas eu de soucis, on est plutôt bien placés. On longe les côtes normandes. Il y a des marins avec qui, soit on a couru, avec qui on s'est entraînés pendant longtemps. Il y a des marins, typiquement, qui ont commencé leur carrière en même temps que moi, sur les mêmes circuits, donc je connais très bien. Il y a des gens avec qui on a plus ou moins d'infinité, parce qu'on s'est plus ou moins côtoyés aussi, ou parce qu'on s'entend plus ou moins. Mais en général, l'entente est bonne, et sur les circuits de course au large, c'est plutôt bon enfant. Et puis on sait aussi qu'en cas de souci, les premières personnes potentiellement à venir nous aider, ce sera aussi nos concurrents, donc il y a aussi cette notion de solidarité et d'entraide qui est importante. Bonjour à tous, on est vendredi matin à bord de Teamwork. Si j'ai l'air un peu fatiguée, c'est normal, le début de course a été bien engagé, avec un premier front à traverser la première nuit, avec 40 nœuds constants et des rapales plus fortes. pendant une bonne partie de la nuit. La première nuit, on longe les côtes bretonnes, on a quelques virements à faire et on va passer une première grosse dépression qui est quand même assez forte, dans laquelle on sait qu'on peut avoir des grosses rafales. Ça ne manque pas, on est bien dans le haut des rafales qu'on attendait sur des bateaux qui sont très puissants. Il faut trouver le compromis entre aller vite mais pas trop contre la vague pour ne pas abîmer non plus les bateaux. Cette première nuit, il y a déjà quelques abandons dans la flotte. Il y a des gens qui ont des assez gros dégâts sur leurs bateaux. Et pour nous ça se passe plutôt bien, au petit matin on passe le front de cette dépression, donc on a une bascule de vent et puis le vent baisse aussi assez rapidement. On part vers le sud et on part vers des conditions qui vont faire que de s'améliorer petit à petit. Donc c'est déjà un premier soulagement d'avoir passé cette première nuit un peu sensible. Sur ce genre de course on ne fait pas de distinction entre le jour et la nuit, il faut que le bateau aille le plus vite tout le temps. Au mois de novembre aussi les heures de nuit... Elles sont quand même assez importantes, donc on fait quand même pas mal d'heures dans des conditions sombres. Vu qu'on est deux, on peut essayer de se relayer un peu. Les premières journées, elles sont souvent assez intenses, il y a de la manœuvre, il y a des conditions fortes, donc ce n'est pas forcément facile de se reposer. Mais même si on n'arrive pas à dormir, on essaye de se relayer quand même à s'allonger l'un ou l'autre quand il n'y a pas de manœuvre ou quand un des deux peut gérer le bateau tout seul. Le seul contact qu'on peut avoir, c'est de demander de l'assistance technique. Donc généralement, on a une petite cellule de veille avec le directeur technique du bateau et puis souvent l'électronicien qui peut être pas mal sollicité. Parce qu'aujourd'hui, nos bateaux sont tellement complexes que c'est compliqué que le marin soit vraiment capable de tout solutionner tout seul. Aujourd'hui, notre moyen de communication principal, c'est WhatsApp parce qu'on a du Wi-Fi à bord. Ça passe par communication satellite, donc on n'a pas du tout le même débit qu'on aurait à terre. Mais voilà, c'est comme ça qu'on fonctionne. On essaye de les tenir à jour s'il y a des choses qu'on a rencontrées, qu'on a pu soit solutionner directement, soit pour lesquelles on a besoin qu'ils nous guident. La notion du temps, elle est vraiment rythmée sur les courses au large par les mises à jour des fichiers météo, généralement vers 7h du matin et vers 7h du soir. Donc c'est toujours un peu des moments clés où on sait qu'il va falloir prendre du temps à ce moment-là pour prendre les fichiers, remettre à jour nos stratégies. Ça rythme quand même bien les 24 heures et puis autour de ça on a toutes les manœuvres, les changements de voile qu'il faudra faire. Il y a aussi les repas qui règnent nos journées, on essaie quand même de respecter à peu près les heures du petit déjeuner, du déjeuner et du dîner. Par rapport au sommeil, c'est souvent difficile de savoir combien de temps on a dormi en 24 heures. C'est là où on peut assez vite perdre le fil. On aura une moyenne de sommeil peut-être entre 4 et 6 heures sur ce genre de course par 24 heures. Des fois c'est difficile d'en garder une bonne trace et d'être sûr d'où on se situe. est-ce que je commence à être vraiment dans le rouge ? Parce que là, ça fait quand même... Trois jours où j'ai dormi que 2h par 24h et ça commence à être chaud. Ou est-ce que j'en ai eu assez ? C'est important d'essayer de le mesurer bien. On part avec toute la nourriture qu'on aura besoin pendant la course à bord. Ça a été préparé et organisé avant par la logisticienne qui s'en occupe. On peut aussi travailler avec une nutritionniste qui va nous aider à bien organiser tout le côté nutrition. Souvent en course large, on manque de sommeil. On peut en tout cas compenser par rapport à l'alimentation. Donc c'est important d'essayer de ne pas rater de repas. Être sûr qu'on a bien toute l'énergie qu'on peut de ce côté-là. Un petit déjeuner, on peut avoir en plat soit lyophilisé, soit des plats sous vide. Souvent on aime bien, il y a un petit déjeuner anglais avec des patates, des œufs et des saucisses. Généralement ça permet de bien recommencer la journée, ou ça peut être des céréales. Et puis après on mange principalement des plats lyophilisés. Donc aujourd'hui il y a vraiment tout, il y a plein de marques différentes, il y a vraiment moyen de choisir les choses qui nous plaisent. Et on a aussi pas mal de petits snacks, des compotes, des graines, des fruits secs, qui aident à avoir aussi régulièrement un apport en énergie. Sur nos bateaux, déjà, on n'a pas de douche, il n'y a pas de toilette. Donc nos besoins, on les fait soit dans un seau, soit directement à l'arrière du bateau. C'est vrai qu'il n'y a pas trop d'intimité, mais c'est une chose à laquelle on s'habitue vraiment. Et puis pour tout ce qui est plus douche, généralement, on attend qu'on soit dans des conditions plus chaudes pour pouvoir vraiment se laver. Donc là, nous, on a pu le faire avec Julien, je pense vraiment au large, peut-être de la Floride ou comme ça. Donc quand les conditions de mer, elles deviennent plus chaudes. Et sinon, s'il fait froid, on va se laver juste à la lingette ou comme ça. On essaie quand même de garder une hygiène, mais c'est vrai qu'elle est vraiment relative, parce que généralement le créneau où on se dit qu'il faut faire quelque chose, c'est peut-être 4-5 jours. On va rester dans les mêmes habits avant de pouvoir avoir le temps de se laver un peu et puis de se changer. On ne se sent pas bien quand on commence à être trop sale, à avoir les cheveux sales, à ne pas sentir bon. Ce n'est pas cool ni pour notre équipe ni pour nous-mêmes. L'énergie principalement, on la met dans le fait de faire marcher le bateau comme il faut, d'avoir les bonnes voiles, de prendre le temps aussi de faire les bons choix stratégiques. C'est sûr que ça prend la majorité du temps, en tout cas peut-être 18h sur 24. Et puis après dans le reste, on va essayer de se reposer et puis de manger et de prendre soin de soi. Bien sûr, il y a une grosse partie d'échanges techniques sur la stratégie, sur chaque fois qu'on se relaie, que l'un ou l'autre va se reposer, puis que l'autre reprend le bateau, de communiquer sur comment on était réglé, pourquoi on a fait telle ou telle chose, qu'est-ce qui fait que le bateau marche bien ou pas, pour être sûr que l'autre puisse soit reproduire, soit continuer de faire marcher mieux le bateau. Puis il y a aussi des échanges qui n'ont complètement rien à voir, où ça peut être des discussions sur tel ou tel sujet, ou s'il y a des choses qui sont passées dans la course aussi par rapport à nos concurrents, on va pouvoir en parler, on peut se parler. C'est vrai que des fois en mer, quand on est super fatigué, du coup on fait des rêves super bizarres quand on arrive à se reposer. Donc voilà, on peut se raconter nos rêves quand on se réveille. Mais là, c'était trop... ça partait vraiment dans tous les sens. Il y a vraiment un peu de tout. Après, c'est vrai qu'on est à deux à bord, mais il y a quand même beaucoup de moments... Une fois que l'intensité du départ et des premiers jours de course sont passés et qu'on se retrouve dans un rythme un peu plus régulier, il y a aussi beaucoup de temps où on est soit l'un, soit l'autre sur le pont et puis l'autre peut prendre du repos, manger, faire de la stratégie. Donc il y a aussi pas mal de moments où finalement on est tout seul. Bonjour à tous, bienvenue à bord de l'Ibaka Timor. Donc on est sur la Transat Jacques Vabre. On est planté en... Première place ce matin avec une herbillon qui a beaucoup d'équipiers. Donc on a fait un choix de route plus direct que la plupart de nos concurrents qui sont partis chercher une route dans les canaries et chercher la visée profond. Donc là on arrive gentiment à la deuxième nuit de course. On commence à pouvoir un peu mieux se reposer, commencer à remanger, à récupérer un peu. On est bien classé à ce moment-là, je crois qu'on est quatrième, donc on a fait un bon départ de course. On était un peu moins de 40 je crois à partir. Le bateau est en bon état. Nous on est en bon état donc c'est déjà pas mal. On arrive gentiment vers le nord de l'Espagne et puis on savait à ce moment-là qu'il y aurait toujours les choix à faire entre le fait de partir soit vers le sud et continuer à allonger le Portugal, soit repartir vers l'ouest, vers les Açores. Et puis on continue de suivre les mises à jour météo à ce niveau-là. Et puis nous on a tous les indicateurs qui nous encouragent à aller sur une route plus directe vers l'ouest. Donc c'est ce qu'on se décide à faire, même si au final on n'est que deux bateaux à faire ce choix-là. Donc nous et puis un bateau qui est un peu derrière nous. et que tous les bateaux qui étaient autour de nous préfèrent aller vers le sud. On a la position exacte sur notre cartographie de tous les concurrents, qui est remise à jour toutes les heures, donc on arrive à suivre ça. On se dit qu'il n'y a pas vraiment de gros risques, parce que justement les routages qui partent vers l'ouest nous donnent une avance qu'on estime quand même assez confortable. On n'aura pas tout ce qu'on est censé avoir, parce que ce sera plus difficile de faire marcher le bateau que ce que voient les routages. En tout cas, on se dit qu'on n'a pas l'impression. Que c'est trop risqué et que le risque il est peut-être plutôt dans le sud où ils vont devoir passer une zone de vent très faible dans laquelle potentiellement ils pourront être pas mal arrêtés. En tout cas ça nous semble être un risque mesuré. On sait que de faire ce choix là ça va nous mettre en tête de la flotte parce qu'on va se rapprocher plus vite du but que nos concurrents donc en classement on sera premier. Mais nous on est quand même très réalistes, on sait que le vrai classement on l'aura dans presque une semaine quand on pourra faire vraiment route vers la Martinique et vers le sud après avoir traversé presque la totalité de l'océan. qu'à ce moment-là, on est vraiment plus clair entre les différents choix qui ont été faits par les concurrents. La décision, elle vient un peu plus de Julien, parce que c'est lui qui a pris le temps de remettre à jour la météo sur l'approche de ce point de décision. C'est lui qui le fait parce qu'il a vraiment l'habitude de tout ça et il est un peu plus rapide que moi. Mais en fait, la discussion, elle avait commencé déjà au Havre avant le départ, parce qu'on savait qu'il y avait ces deux options potentielles. Donc la discussion, elle continue vraiment jusqu'à ce moment-clé. On a l'impression de bien faire notre travail, disons. En ayant vraiment pris toutes les informations qui étaient à notre disposition, d'avoir pris le temps vraiment de les traiter bien, on n'a pas l'impression de faire un coup de poker ou quoi que ce soit. On a vraiment l'impression que c'est une décision raisonnable et qui est construite sur plein d'éléments qui nous permettent de faire ce choix. Et puis, je pense qu'il y a vraiment de la confiance entre nous, de se dire, OK, on y va et puis on assume notre choix. Ça a plu au public, le fait qu'un bateau quitte un peu le groupe et tente une option différente, parce que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on voit très souvent, ou en tout cas pas de manière aussi marquée que ce qui a été le cas sur cette jackpot. On doit s'arrêter peut-être trois jours avant l'arrivée. Je crois qu'on a fait à peu près 12 jours de course en tout. Une fois qu'on arrive un peu au large des Etats-Unis, on a encore une dernière grosse dépression à passer. La première grosse dépression la première nuit. Et puis là, on a des conditions un peu similaires. À ce moment-là, on sait que ça va être très fort et on est un peu les seuls dans cet endroit-là parce que le bateau qui avait pris la route ouest avec nous, ils ont eu un peu des soucis et ils sont un peu plus loin derrière. Et au sortir de cette dépression, ça se passe bien pour nous. Mais par contre, on a un système, une pièce mécanique qui nous aide à positionner notre grand voile à différents endroits qui, elle, est endommagée et qu'on doit changer. Et du coup, ça, ça veut dire de descendre complètement la grand voile, donc notre voile principale. Et de faire le changement de la pièce, ça nous fait perdre à peu près deux heures où on doit régler ce problème-là. Ça nous fait perdre 40 000, donc à peu près 60 km. Ça nous fait perdre pas mal de distance sur nos concurrents. Mais on n'avait pas le choix, il fallait faire cette réparation-là pour pouvoir finir la course. On n'a pas vraiment l'idée complètement du classement, mais par contre on fait tourner nos routages à nous qui nous disent quel trajectoire on va suivre. Ça peut nous dire précisément à quelle heure on va arriver, mais ça reste toujours une estimation. Et puis on peut faire pareil avec nos concurrents, avec la météo qu'ils vont avoir, etc. Donc on sait à peu près où on en est par rapport à nos concurrents. Donc on sait qu'on ne va pas gagner typiquement, mais on sait qu'on peut jouer encore entre la 4e et la 7e place en gros. Donc on peut se dire, voilà, si on n'avait pas eu ce souci-là, on aurait pu mieux terminer. Mais voilà, ça fait partie du jeu. Et après, avec des 6, on gagnerait toutes les courses auxquelles on participerait. Ça fait partie aussi de la préparation pour les courses suivantes. ça nous permet de voir des choses qui dysfonctionnent auxquelles on n'attendait pas. De mettre en avant des détails qu'il faut soigner, et tout ça, ça fait partie des apprentissages sur ces bateaux. Je sais que Julien, il s'est plus projeté dans l'arrivée que moi, mais c'est vrai que, voilà, un peu avant l'arrivée, on savait encore qu'on avait cette très grosse dépression à passer. puis à ce moment là qu'on a un souci de pièce en tout cas moi je pense qu'avec l'expérience aujourd'hui je suis vraiment plus dans les choses à faire il faut réparer, on accepte la perte parce que c'est Comme ça, et c'est pas autrement. En tout cas, je pense que le fait qu'on ne soit pas dit quand on était en tête « Ah ben, c'est sûr qu'on va gagner ou quoi » , je pense qu'on savait qu'on aurait le fin mot de l'histoire que sur la fin. Donc ça aide aussi à accepter les choses et à juste se concentrer sur les choses qu'on veut faire. Et bien sûr, essayer d'aller au plus vite en Martinique. En tout cas, moi, j'ai l'impression d'avoir bien géré cette situation. Là ça s'est pas mal amélioré, le bateau brise bien, on va pouvoir se reposer un petit peu plus parce qu'il y a un petit peu de fatigue. Donc on a fait le changement de ce houg de grand voile, donc on peut repartir avec le plein potentiel du bateau. Il y a du soleil, la mer se réchauffe, on se retrouve sur des vents portants, donc avec le vent qui vient plutôt de l'arrière du bateau, où du coup on n'est plus face à la mer mais on avance avec elle, donc voilà. Le bateau il est à plat, il accélère bien, là c'est vraiment les conditions un peu de plaisir de navigation. On se rapproche des climats plus tropicaux, on voit la faune qui évolue, on commence à voir des poissons volants, le ciel devient plus bleu, la mer est assez bleue aussi dans ces endroits-là. Et puis aussi il y a un peu une évolution qu'on peut voir des fois aussi avec la faune, avec les oiseaux. On a pu bien s'alimenter sur la course, je crois qu'on a raté chacun peut-être quelques repas, mais vraiment pas grand-chose. On a pris soin de l'autre, ça s'est bien passé entre nous. On arrive justement vers les zones chaudes donc on peut aussi prendre une première douche. Tout ça, ça fait du bien aussi au moral. Et puis on sait qu'on se rapproche gentiment de l'arrivée aussi. Alors ces petites touches, ça ne fait pas du bien ? Je pense qu'on est encore concentrés sur la course. C'est vrai que nous on savait justement que le classement peut être très chaud entre... Avec nos concurrents directs, et d'ailleurs en arrivant proche de la Martinique, on dépasse un dernier bateau, on sait qu'on peut finir 6 ou 7 et là on arrive à terminer 6ème. Et on arrive vraiment, notre concurrent je crois qu'il finit une minute derrière nous, après 12 jours de course. Donc on est vraiment encore à fond pour essayer de faire marcher le bateau au mieux sur les derniers jours de course et encore sur le contournement de la Martinique pour pouvoir rallier Fort-de-France. Ça dépend des courses, des fois on a plus d'écart par rapport à notre concurrent et l'arrivée peut être un peu plus cool. Là c'est vrai que nous il y a eu vraiment le relâchement qu'une fois la ligne d'arrivée passée, parce que ça s'est encore joué sur les derniers positionnements et les dernières manœuvres jusqu'à l'arrivée, donc ça a été vraiment intense jusqu'à la fin. Nous on était satisfaits parce que ça correspond aux résultats qu'on a fait sur le reste de la saison. Nous on navigue sur un bateau qui a été mis à l'eau en 2018, il y a eu des bateaux qui ont été mis à l'eau après ça, une dizaine, qui sont sur le papier censés être plus performants que nous. C'est vrai que sur une transat on sait qu'il peut se passer plein de choses, Il y a des bateaux qui n'ont pas pu terminer la course parce qu'ils ont eu des soucis. Nous on est arrivés dans un résultat qui était dans nos objectifs. On était content. C'est le cours, bravo ! Bravo ! Eh ouais ! Alors une arrivée de course, ça se passe, donc tu as une ligne d'arrivée entre généralement un bateau et une bouée que tu dois laisser chacun d'un côté. Généralement un peu avant l'arrivée, c'est vrai que là on arrive vers la matinique, donc souvent il y a des bateaux, un peu des spectateurs qui vont venir nous saluer, et c'est vrai que c'est toujours sympa, nous c'est les premières personnes qu'on voit en vrai en dehors de l'un et l'autre. Ces grandes courses, ils sont toujours contents de voir arriver les bateaux. C'est vrai que c'est des bateaux de course qu'on est habitués de voir en Bretagne, mais pas forcément partout ailleurs. Et il y a souvent un Zodiac avec aussi notre équipe technique qui est arrivée en Martinique en avion et qui vient nous accueillir. Donc c'est aussi chouette de les revoir eux. On passe la ligne d'arrivée et après, il y a toujours aussi un peu de média. Et puis notre équipe technique qui peut monter à bord, nous aider à venir descendre les voiles, ranger le bateau et préparer à rentrer dans le port. Sur les arrivées de course, il y a toujours un moment où on va aller se mettre sur une sorte de ponton d'honneur. Donc voilà, on a marre le bateau, on peut faire les quelques interviews qu'on a besoin, il y a des photos. Et puis après, on va pouvoir passer un peu du temps avec notre équipe, aller manger un bon morceau et puis commencer à préparer gentiment la suite. Bravo et bienvenue. Merci. Super content d'arriver en Martinique, d'avoir pu encore jouer avec Malitia là sur le dernier tronçon. C'était bien intense parce qu'il n'était vraiment pas loin derrière. Et super content d'avoir pu faire cette belle transat avec Julien. Je crois que si on n'avait pas pris cette route-là, au vu des différences de vitesse, et nous on les sous-estimait encore, et quand on voit à quelle vitesse ont été les bateaux de tête, on serait loin de la Martinique encore si on n'avait pas pris cette route-là. Donc c'est notre option qui nous permet d'être là à 6e aujourd'hui. Zéro regret, mais elle nous a donné du fil à retordre. Merci à Justine et à Gilles. Souvent en fait on s'y prépare je pense inconsciemment, on sait qu'on est à trois jours, deux jours, un jour de l'arrivée donc je pense que la tête elle s'y prépare petit à petit, on commence à revoir la faune de l'autre côté de l'Atlantique, on voit après on voit apparaître les îles, ça c'est toujours chouette quand on voit, quand on revoit la terre. Puis en fait ça se fait de manière assez fluide et puis on est content de retrouver la terre, les proches, l'équipe qui a travaillé dur pour préparer tout ça et quand justement en plus ça a marché c'est c'est une belle satisfaction pour tout le monde. Là en plus en Martinique de pouvoir profiter d'un cadre chouette. Une fois qu'on est arrivé. Avec Julien, on s'entend très bien aussi à terre. Moi, j'avais de la famille qui était à l'arrivée, lui, il avait sa femme. Donc, on a passé un peu du temps chacun avec nos proches, mais aussi ensemble. Et on a fait des choses ensemble et c'était chouette. Nous, on était contents de passer encore du temps ensemble. Bien sûr, toutes les expériences, elles te servent à chaque fois dans le futur. Et tout ce qu'on a appris en stratégie, en réglage sur le bateau, en fonctionnement aussi à deux, c'est toujours riche pour le futur. Toutes les courses, elles sont souvent riches. Il y a quand même toujours des parties intenses, justement, comme on disait au départ, avec des conditions qui ne sont pas très chouettes et qui peuvent être exigeantes. Il y a toujours des moments de plaisir, des chouettes moments de partage aussi avec nos cailloux de pied quand on est à plusieurs. C'est toujours très riche sur des parcours comme ça, sur les transats. Il y a toujours plein de choses qui se passent et c'est super intéressant.

  • Speaker #0

    Merci Justine de nous avoir fait vivre à tes côtés un peu de cette traversée des océans. Te voilà arrivée à Bonport. Nous avons hâte de pouvoir te suivre pour cette prochaine étape, le Vendée Globe. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage de Justine, vous pouvez prolonger l'aventure en la suivant sur les réseaux sociaux. Et s'il vous a plu, n'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour le faire vivre encore et encore. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Et pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic.

Description

Une nouvelle histoire se prépare pour la chaîne. Avant de revenir très vite avec des épisodes inédits, on se replonge dans vos épisodes coups de cœur. Bonne écoute et à très bientôt !


Dans cette Aventure, rencontrez la navigatrice Justine Mettraux. 


En novembre 2023, un an après avoir navigué sur la route du Rhum, elle part avec son coéquipier Julien Villion pour la célèbre course Transatlantique Jacques Vabre. Départ : Le Havre. Arrivée : La Martinique. 


Justine veut participer au Vendée Globe à l’automne 2024. Pour s’y qualifier, elle doit participer à plusieurs autres courses et navigations avec le même bateau. La Transat Jacques Vabre en fait partie. 


Alors, arrivera-t-elle comme prévu en Martinique ? L’itinéraire tracé sera-t-il respecté ? 


Réponse dans cet épisode !


Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous à l’émission pour être notifié•e des nouveaux épisodes. Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Vous pouvez aussi nous laisser un commentaire et des étoiles sur Apple podcast ou Spotify, toute l’équipe a hâte de vous lire.


Le podcast Conseil Sport peut plaire à toutes celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux, de leur corps, leur santé, leur bien être mental et physique, celles et ceux qui cherchent des conseils pour un lifestyle healthy, se remettre au sport, entretenir leur santé, que ce soit à travers la course à pied, le yoga, cyclisme, ou tout autre sport, ou encore mettre en place de bonnes habitudes d’alimentation, nutrition, ou enfin celles et ceux qui cherchent de l’inspiration à travers des récits d’aventures extraordinaires de personnes ordinaires, ou passer un bon moment en découvrant une nouvelle facette de leurs athlètes et créateur•ices de contenus préférés.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    Toutes les courses sont souvent riches, il y a quand même toujours des parties intenses, justement comme on disait au départ, avec des conditions qui ne sont pas très chouettes et qui peuvent être exigeantes.

  • Speaker #0

    Dans cette aventure, rencontrez la navigatrice Justine Métraud. Si pour elle tout a commencé dans les eaux du lac Léman, en Suisse, son pays natal, aujourd'hui ce sont les mers et les océans que la skipeuse aime traverser. Justine a le goût du large, mais aussi de la compétition. En novembre 2023, un an après avoir navigué sur la route du Rhum, elle part avec son coéquipier Julien Villon pour la célèbre course transatlantique Jacques Vabre. Départ le Havre, arrivée la Martinique. Justine veut participer au Vendée Globe à l'automne 2024. Pour s'y qualifier, elle doit participer à plusieurs autres courses et navigations avec le même bateau. La Transat Jacques Vabre en fait partie. Alors, arrivera-t-elle comme prévu en Martinique ? L'itinéraire tracé sera-t-il respecté ? Dans cet épisode, la navigatrice revient sur cette course en équipe. Apprêtez-vous à plonger dans le quotidien des marins à bord. Justine, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Justine Métraud, j'ai 37 ans et ça fait maintenant une douzaine d'années que je fais de la course au linge professionnellement. Actuellement je suis basée à Lorient en Bretagne avec mon bateau Teamwork TeamSnaf avec lequel je prépare le prochain Vendée Globe. J'ai grandi en Suisse, mes parents viennent de la campagne, mais quand ils se sont installés à Genève, ils ont acheté un petit bateau pour pouvoir profiter du lac pendant les week-ends ou pendant les vacances. Du coup, j'ai vraiment les souvenirs d'enfance avec mes parents et ma grande sœur en croisière ou à la journée sur le lac Léman. La Transat Jacques Vabre, c'est une transatlantique en double, donc on court à deux. C'est une course qui part toujours du Havre, de Normandie, et l'arrivée en Martinique. Il y a eu d'autres éditions où la course s'est terminée au Brésil ou dans d'autres pays d'Amérique du Sud, mais ça dépend. Le parcours peut changer d'édition en édition, mais la ville de départ par contre est toujours la même. Quand on prend le départ, c'est vraiment l'aboutissement de beaucoup de choses qui ont eu lieu en amont. Généralement, quand on veut courir sur une grande course, comme la Transat Jacques Vabre, comme le Vendée Globe ou comme la Routuram, on a l'envie du projet en tant que marin. Il faut monter un projet, trouver les sponsors qui veulent le financer. Donc on définit un budget, un calendrier de course auquel on veut participer. Il faut trouver le bateau pour pouvoir faire ses courses. Donc voilà, il y a toute une mise en place avant. Je cours en Imoca, qui sont les bateaux sur lesquels on fait aussi le Vendée Globe. On a une équipe à peu près de 10 personnes qui nous aident à préparer le bateau et préparer les courses. Donc voilà, il y a tout ça qu'il faut mettre en place aussi pour pouvoir aller prendre le départ d'une Transat. Et généralement, les Transatlantiques, c'est des courses qui partent au mois de novembre. Et avant ça, pendant la saison, on a d'autres courses plus petites qui nous permettent aussi de nous préparer. C'est une étape mais ça peut aussi ne pas être le cas, ça peut être vraiment un objectif en soi de faire la Transat Jalabat, de la terminer ou de performer. Sur les courses il y a des marins qui sont là depuis très longtemps, qui sont vraiment professionnels et il y a aussi toujours quelques projets un peu plus amateurs. Il y a des personnes qui peuvent se dire j'ai l'objectif dans ma vie d'aller faire une fois une Transat en course et puis qui montent des projets comme ça, qui n'ont pas les mêmes ambitions sportives mais qui peuvent aussi aller prendre le départ de ce genre de course. Le classement ne rentre pas forcément en ligne de compte, mais c'est plus le fait de ne pas terminer ses courses. Ça pourrait nuire à la qualification du Vendée Globe. Pour participer au Vendée Globe, il fallait finir une transatlantique entre l'année 2022 et 2023, et en refaire une aussi en 2024. Et puis les personnes qui ont fini le plus de courses, si on veut, sont mieux classées dans l'ordre de qualification. Pour pouvoir prendre le départ du Vendée Globe, il y a un nombre de places limité. Pour participer au Vendée Globe, on peut être 40 marins au départ. Actuellement, il y a quelques personnes encore en liste d'attente. Il faut être sûr d'avoir fait ou terminé plus de courses que nos concurrents directs pour pouvoir avoir la chance de partir. J'étais plutôt confiante parce que je sais que j'ai un bon bateau, qu'il a été bien préparé. Avec mon coéquipier Julien Villon avec qui j'ai fait la course, on avait fait un bon début de saison. On n'avait pas eu de soucis sur le bateau. On avait terminé toutes les autres courses plus petites auxquelles on avait participé. Et ça avait bien marché aussi entre nous, on était contents en tout cas de notre fonctionnement et des résultats, donc on était plutôt confiants quand on est partis. Julien, j'avais déjà couru avec lui en 2019 sur le circuit Figaro, donc ils sont des plus petits bateaux. On ne se connaissait pas très bien, mais ça s'était super bien passé. On s'était aussi super bien entendus juste à terre humainement et puis aussi sur l'eau. Donc j'avais vraiment envie de renaviguer avec lui. Et du coup, quand mon projet Vendée Globe s'est mis en place, je lui ai demandé de travailler avec moi. Même sur l'année de préparation de la route du Rhum, qui était une course en solitaire, il m'a accompagnée pendant l'année. Il était là pendant la plupart des navigations et c'est lui qui est responsable du dossier. performant sur mon projet, donc qui va toujours voir ce qu'on peut faire pour progresser, mieux gérer le bateau et être plus performant sur l'eau. Le critère principal pour moi il est vraiment humain, on sait qu'on va passer toujours juste à deux dans un espace réduit, dans des conditions qui sont pas toujours faciles, donc voilà il faut être sûr que ça se passe bien humainement avec notre équipier, qu'on va pouvoir bien fonctionner ensemble, être performant mais aussi bien s'entendre. On peut aller chercher des compétences complémentaires de celles qu'on a. Julien est très compétent dans tout ce qui est météo. J'avais envie de pouvoir progresser un peu sur ce point-là à son contact. Notre préparation a commencé déjà en 2022 quand j'ai récupéré le bateau pour préparer la roue du Rhum. Vu que Julien était à bord, ça lui a permis aussi de lui prendre en main le bateau, de commencer à le comprendre mieux. Et puis après on a commencé à se préparer vraiment spécifiquement les deux ensemble en 2023 pour préparer la course qui partait au mois de novembre. Donc voilà, la préparation se fait principalement sur l'eau, on fait des navigations. technique, des navigations, on va chercher aussi plus, trouver les meilleurs réglages du bateau, le bon fonctionnement aussi dans les manœuvres à deux, comment on se répartit les tâches à bord, dans les différentes situations, et puis nous on s'entraîne aussi avec mon bateau, on s'entraîne au pôle Finistère-Cours au large, qui est basé à Port-la-Forêt, dans le Finistère, et puis dans ce cadre-là, tout au long de l'année, on a plusieurs stages, où on va aller naviguer contre d'autres bateaux qu'on retrouvera après en compétition, donc voilà, des bateaux qui font partie de notre classe, avec qui on peut se confronter en vitesse, faire des parcours. C'est aussi hyper important, hyper riche, parce qu'on se confronte et puis après on échange sur qui avait tel ou tel réglage, qui a fait tel choix, pourquoi il y a eu tel ou tel choix stratégique. Donc c'est toujours très riche de pouvoir participer à ces stages-là, où il y a un peu le haut niveau de la course au large et des marins qui naviguent sur notre circuit. La météo, elle commence à être fiable vraiment à peu près à trois jours avant qu'on parte. Donc on suit ça jusqu'au moment du départ. On n'a pas le droit d'avoir de l'assistance une fois qu'on est en mer. Mais avant ça, on se prépare aussi avec des routeurs, des personnes qui sont vraiment spécialisées des trajectoires ou des routes qu'on pourrait suivre en course au large. Donc on a de l'aide là-dessus. Là, typiquement sur cette Transat Jacques Vabre, on voyait qu'il y avait deux options un peu tranchées. Celle que nous, on a prise au final est une route un peu plus sud. On savait depuis quelques jours avant le départ que potentiellement, il faudrait faire un choix au niveau du Cap Finistère, donc au niveau du nord de l'Espagne. Et puis ça s'est confirmé. Mais voilà, c'est vrai que c'est difficile de se projeter vraiment dans la course. Bien sûr, on sait les grandes lignes. bien longtemps avant le départ, on sait à peu près les conditions qu'on va rencontrer dans tel ou tel endroit mais la finesse et le choix de route définitif on le sait que soit peu avant le départ soit même une fois qu'on est en mer on va pouvoir le mettre à jour petit à petit au fil du parcours. Là on sait qu'on part au mois de novembre en Normandie généralement les conditions elles sont pas très bonnes, il peut y avoir des vents forts là ça a été le cas sur cette édition là en plus le départ a été repoussé pour nous de plus d'une semaine parce qu'il y a eu la tempête Tcharan qui passait au moment du départ puis on savait que le jour où on partait finalement Merci. Il y avait aussi des conditions dures qui allaient venir pendant les 24 premières heures. Donc voilà, il y a toujours un peu de crainte d'avoir un souci ou une collision parce qu'on est très groupé sur le moment du départ avec un concurrent. Donc ça, c'est vraiment quelque chose qu'on a envie d'éviter, que la course qu'on a préparée pendant une année, elle soit compromise. Et puis voilà, on sait que généralement sur les transatlantiques comme ça, qui partent à l'automne, il faut passer les quelques premiers jours qui sont dans des conditions dures automnales de la Bretagne ou de la Normandie avant d'aller vers des conditions qui seront un peu plus faciles une fois qu'on arrive vers le large du Portugal. En général. La situation générale demain, 22, 25 nœuds peut-être, il peut y avoir des grains, donc il peut y avoir des grains avec du vent un petit peu vers le sud, vers le nord. Il a bougé un peu les derniers jours. On doit être à peu près une dizaine de jours avant le départ, on doit être dans le port de départ. Ça permet d'être à disponibilité de l'organisation, il y a des briefings, bien sûr on est présent pour les médias. On suit aussi beaucoup la météo et de plus en plus au fil que l'échéance se rapproche. Typiquement les proches on préfère les avoir à l'arrivée parce qu'on est beaucoup plus disponible, la course elle est finie, on peut profiter de prendre du temps avec ses proches, avec son équipe. Et c'est vrai que sur le moment du départ on est souvent bien pris entre les différentes obligations qu'on a pour l'organisation, pour les médias et puis pour aussi avoir bien mis toutes nos affaires à bord et puis être bien au clair sur ce qui va se passer en termes de météo. On passe je pense tous pas une très bonne nuit parce que les conditions étaient vraiment très mauvaises pour partir. On sait quand on va repartir. C'est juste quand on est au petit déjeuner, alors qu'on se prépare à aller sur le bateau pour prendre le départ, que là on apprend que c'est décalé. Généralement, les directeurs de course et les organisations essayent de nous la donner le plus tôt possible. La situation était claire vu la grosse tempête qui approchait, que dans les 4 ou 5 jours, en tout cas, on ne pourrait pas partir. Et puis après, c'est plus peut-être 3 jours avant, on sait quand on va repartir. C'est quelque chose qui m'est déjà arrivé plusieurs fois, donc voilà, on l'accepte. On sait aussi que c'est pour le bien de tous. Au final, ça ne sert à rien d'envoyer les bateaux dans des conditions qui seraient dangereuses pour les marins. On est quand même content que tout le monde puisse être au départ et à l'arrivée en un seul morceau. Donc voilà, moi, c'est quelque chose que j'accepte. Et puis voilà, il faut se dire que c'est la bonne décision pour toute la flotte. Et puis après, on essaie de relâcher un peu la pression qui est bien montée sur le moment du départ qu'on pensait prendre. Et puis se reconcentrer pour être de nouveau bien prêt sur le vrai départ. Ce départ, c'est un peu particulier parce que les bateaux doivent quitter le port très tôt, je crois vers 5h du matin. Le départ, il a lieu vers 9h ou un petit peu après. C'est assez exceptionnel, mais du coup, Julien et moi, on n'est pas à bord pour la sortie du bateau. On laisse l'équipe sortir le bateau parce que comme ça, ça nous permet juste d'avoir une nuit un peu plus longue avant de partir en mer. Donc on rejoint le bateau à la sortie du port du Havre. On est déposé en Zodiac. Et puis à ce moment-là, on se remet dans la situation, on vérifie que le bateau soit bien prêt comme on a envie pour le moment du départ. Julien peut se replonger un peu plus dans la météo. On a aussi un dernier briefing avec notre météorologue une fois qu'on est à bord. On l'a au téléphone encore une dernière fois, pour être sûr qu'on a vu les mêmes choses que lui, qu'il nous dise aussi les derniers petits changements qui ont eu lieu. On a toujours du monde qui nous aide à sortir le bateau, à le préparer, pour manœuvrer les voiles, pour aussi être sûr qu'il y ait toujours quelqu'un qui a un œil dehors, pour qu'on n'ait pas de collision avec un concurrent ou avec des spectateurs avant le départ. Et puis par contre, à 10 minutes avant le départ, on doit se retrouver que les deux à bord. Donc il y a un moment donné où on débarque l'équipe, on leur dit un dernier au revoir et puis on se prépare à se mettre en position pour prendre le départ. C'est un peu émouvant, c'est sûr que toute l'équipe technique est autour de nous. Elle travaille vraiment hyper dur pendant toute l'année pour nous aider à être prêts le jour J. Nous, on a envie de bien faire sur la course pour aussi valoriser toute l'énergie qu'ils ont mis dans le projet. C'est un peu un soulagement quand le bateau est bien parti. Pour l'équipe technique, ça devient un petit peu plus cool. Le jour du départ, on part au milieu de matinée. Il y a à peu près une trentaine de nœuds, donc c'est quand même du vent assez fort. On n'a pas beaucoup de toiles. On a deux riz dans la grand voile, on est à J3. C'est un peu presque le minimum de voile qu'on pourrait avoir. C'est assez beau parce que tous les bateaux sont assez rapides. On a des foils comme des sortes d'ailes sur les côtés des bateaux. Les bateaux accélèrent bien, ça commence un peu à voler, à fumer autour de nos concurrents. Nous, on est relativement contents de nos départs. On est bien partis, on n'a pas eu de soucis, on est plutôt bien placés. On longe les côtes normandes. Il y a des marins avec qui, soit on a couru, avec qui on s'est entraînés pendant longtemps. Il y a des marins, typiquement, qui ont commencé leur carrière en même temps que moi, sur les mêmes circuits, donc je connais très bien. Il y a des gens avec qui on a plus ou moins d'infinité, parce qu'on s'est plus ou moins côtoyés aussi, ou parce qu'on s'entend plus ou moins. Mais en général, l'entente est bonne, et sur les circuits de course au large, c'est plutôt bon enfant. Et puis on sait aussi qu'en cas de souci, les premières personnes potentiellement à venir nous aider, ce sera aussi nos concurrents, donc il y a aussi cette notion de solidarité et d'entraide qui est importante. Bonjour à tous, on est vendredi matin à bord de Teamwork. Si j'ai l'air un peu fatiguée, c'est normal, le début de course a été bien engagé, avec un premier front à traverser la première nuit, avec 40 nœuds constants et des rapales plus fortes. pendant une bonne partie de la nuit. La première nuit, on longe les côtes bretonnes, on a quelques virements à faire et on va passer une première grosse dépression qui est quand même assez forte, dans laquelle on sait qu'on peut avoir des grosses rafales. Ça ne manque pas, on est bien dans le haut des rafales qu'on attendait sur des bateaux qui sont très puissants. Il faut trouver le compromis entre aller vite mais pas trop contre la vague pour ne pas abîmer non plus les bateaux. Cette première nuit, il y a déjà quelques abandons dans la flotte. Il y a des gens qui ont des assez gros dégâts sur leurs bateaux. Et pour nous ça se passe plutôt bien, au petit matin on passe le front de cette dépression, donc on a une bascule de vent et puis le vent baisse aussi assez rapidement. On part vers le sud et on part vers des conditions qui vont faire que de s'améliorer petit à petit. Donc c'est déjà un premier soulagement d'avoir passé cette première nuit un peu sensible. Sur ce genre de course on ne fait pas de distinction entre le jour et la nuit, il faut que le bateau aille le plus vite tout le temps. Au mois de novembre aussi les heures de nuit... Elles sont quand même assez importantes, donc on fait quand même pas mal d'heures dans des conditions sombres. Vu qu'on est deux, on peut essayer de se relayer un peu. Les premières journées, elles sont souvent assez intenses, il y a de la manœuvre, il y a des conditions fortes, donc ce n'est pas forcément facile de se reposer. Mais même si on n'arrive pas à dormir, on essaye de se relayer quand même à s'allonger l'un ou l'autre quand il n'y a pas de manœuvre ou quand un des deux peut gérer le bateau tout seul. Le seul contact qu'on peut avoir, c'est de demander de l'assistance technique. Donc généralement, on a une petite cellule de veille avec le directeur technique du bateau et puis souvent l'électronicien qui peut être pas mal sollicité. Parce qu'aujourd'hui, nos bateaux sont tellement complexes que c'est compliqué que le marin soit vraiment capable de tout solutionner tout seul. Aujourd'hui, notre moyen de communication principal, c'est WhatsApp parce qu'on a du Wi-Fi à bord. Ça passe par communication satellite, donc on n'a pas du tout le même débit qu'on aurait à terre. Mais voilà, c'est comme ça qu'on fonctionne. On essaye de les tenir à jour s'il y a des choses qu'on a rencontrées, qu'on a pu soit solutionner directement, soit pour lesquelles on a besoin qu'ils nous guident. La notion du temps, elle est vraiment rythmée sur les courses au large par les mises à jour des fichiers météo, généralement vers 7h du matin et vers 7h du soir. Donc c'est toujours un peu des moments clés où on sait qu'il va falloir prendre du temps à ce moment-là pour prendre les fichiers, remettre à jour nos stratégies. Ça rythme quand même bien les 24 heures et puis autour de ça on a toutes les manœuvres, les changements de voile qu'il faudra faire. Il y a aussi les repas qui règnent nos journées, on essaie quand même de respecter à peu près les heures du petit déjeuner, du déjeuner et du dîner. Par rapport au sommeil, c'est souvent difficile de savoir combien de temps on a dormi en 24 heures. C'est là où on peut assez vite perdre le fil. On aura une moyenne de sommeil peut-être entre 4 et 6 heures sur ce genre de course par 24 heures. Des fois c'est difficile d'en garder une bonne trace et d'être sûr d'où on se situe. est-ce que je commence à être vraiment dans le rouge ? Parce que là, ça fait quand même... Trois jours où j'ai dormi que 2h par 24h et ça commence à être chaud. Ou est-ce que j'en ai eu assez ? C'est important d'essayer de le mesurer bien. On part avec toute la nourriture qu'on aura besoin pendant la course à bord. Ça a été préparé et organisé avant par la logisticienne qui s'en occupe. On peut aussi travailler avec une nutritionniste qui va nous aider à bien organiser tout le côté nutrition. Souvent en course large, on manque de sommeil. On peut en tout cas compenser par rapport à l'alimentation. Donc c'est important d'essayer de ne pas rater de repas. Être sûr qu'on a bien toute l'énergie qu'on peut de ce côté-là. Un petit déjeuner, on peut avoir en plat soit lyophilisé, soit des plats sous vide. Souvent on aime bien, il y a un petit déjeuner anglais avec des patates, des œufs et des saucisses. Généralement ça permet de bien recommencer la journée, ou ça peut être des céréales. Et puis après on mange principalement des plats lyophilisés. Donc aujourd'hui il y a vraiment tout, il y a plein de marques différentes, il y a vraiment moyen de choisir les choses qui nous plaisent. Et on a aussi pas mal de petits snacks, des compotes, des graines, des fruits secs, qui aident à avoir aussi régulièrement un apport en énergie. Sur nos bateaux, déjà, on n'a pas de douche, il n'y a pas de toilette. Donc nos besoins, on les fait soit dans un seau, soit directement à l'arrière du bateau. C'est vrai qu'il n'y a pas trop d'intimité, mais c'est une chose à laquelle on s'habitue vraiment. Et puis pour tout ce qui est plus douche, généralement, on attend qu'on soit dans des conditions plus chaudes pour pouvoir vraiment se laver. Donc là, nous, on a pu le faire avec Julien, je pense vraiment au large, peut-être de la Floride ou comme ça. Donc quand les conditions de mer, elles deviennent plus chaudes. Et sinon, s'il fait froid, on va se laver juste à la lingette ou comme ça. On essaie quand même de garder une hygiène, mais c'est vrai qu'elle est vraiment relative, parce que généralement le créneau où on se dit qu'il faut faire quelque chose, c'est peut-être 4-5 jours. On va rester dans les mêmes habits avant de pouvoir avoir le temps de se laver un peu et puis de se changer. On ne se sent pas bien quand on commence à être trop sale, à avoir les cheveux sales, à ne pas sentir bon. Ce n'est pas cool ni pour notre équipe ni pour nous-mêmes. L'énergie principalement, on la met dans le fait de faire marcher le bateau comme il faut, d'avoir les bonnes voiles, de prendre le temps aussi de faire les bons choix stratégiques. C'est sûr que ça prend la majorité du temps, en tout cas peut-être 18h sur 24. Et puis après dans le reste, on va essayer de se reposer et puis de manger et de prendre soin de soi. Bien sûr, il y a une grosse partie d'échanges techniques sur la stratégie, sur chaque fois qu'on se relaie, que l'un ou l'autre va se reposer, puis que l'autre reprend le bateau, de communiquer sur comment on était réglé, pourquoi on a fait telle ou telle chose, qu'est-ce qui fait que le bateau marche bien ou pas, pour être sûr que l'autre puisse soit reproduire, soit continuer de faire marcher mieux le bateau. Puis il y a aussi des échanges qui n'ont complètement rien à voir, où ça peut être des discussions sur tel ou tel sujet, ou s'il y a des choses qui sont passées dans la course aussi par rapport à nos concurrents, on va pouvoir en parler, on peut se parler. C'est vrai que des fois en mer, quand on est super fatigué, du coup on fait des rêves super bizarres quand on arrive à se reposer. Donc voilà, on peut se raconter nos rêves quand on se réveille. Mais là, c'était trop... ça partait vraiment dans tous les sens. Il y a vraiment un peu de tout. Après, c'est vrai qu'on est à deux à bord, mais il y a quand même beaucoup de moments... Une fois que l'intensité du départ et des premiers jours de course sont passés et qu'on se retrouve dans un rythme un peu plus régulier, il y a aussi beaucoup de temps où on est soit l'un, soit l'autre sur le pont et puis l'autre peut prendre du repos, manger, faire de la stratégie. Donc il y a aussi pas mal de moments où finalement on est tout seul. Bonjour à tous, bienvenue à bord de l'Ibaka Timor. Donc on est sur la Transat Jacques Vabre. On est planté en... Première place ce matin avec une herbillon qui a beaucoup d'équipiers. Donc on a fait un choix de route plus direct que la plupart de nos concurrents qui sont partis chercher une route dans les canaries et chercher la visée profond. Donc là on arrive gentiment à la deuxième nuit de course. On commence à pouvoir un peu mieux se reposer, commencer à remanger, à récupérer un peu. On est bien classé à ce moment-là, je crois qu'on est quatrième, donc on a fait un bon départ de course. On était un peu moins de 40 je crois à partir. Le bateau est en bon état. Nous on est en bon état donc c'est déjà pas mal. On arrive gentiment vers le nord de l'Espagne et puis on savait à ce moment-là qu'il y aurait toujours les choix à faire entre le fait de partir soit vers le sud et continuer à allonger le Portugal, soit repartir vers l'ouest, vers les Açores. Et puis on continue de suivre les mises à jour météo à ce niveau-là. Et puis nous on a tous les indicateurs qui nous encouragent à aller sur une route plus directe vers l'ouest. Donc c'est ce qu'on se décide à faire, même si au final on n'est que deux bateaux à faire ce choix-là. Donc nous et puis un bateau qui est un peu derrière nous. et que tous les bateaux qui étaient autour de nous préfèrent aller vers le sud. On a la position exacte sur notre cartographie de tous les concurrents, qui est remise à jour toutes les heures, donc on arrive à suivre ça. On se dit qu'il n'y a pas vraiment de gros risques, parce que justement les routages qui partent vers l'ouest nous donnent une avance qu'on estime quand même assez confortable. On n'aura pas tout ce qu'on est censé avoir, parce que ce sera plus difficile de faire marcher le bateau que ce que voient les routages. En tout cas, on se dit qu'on n'a pas l'impression. Que c'est trop risqué et que le risque il est peut-être plutôt dans le sud où ils vont devoir passer une zone de vent très faible dans laquelle potentiellement ils pourront être pas mal arrêtés. En tout cas ça nous semble être un risque mesuré. On sait que de faire ce choix là ça va nous mettre en tête de la flotte parce qu'on va se rapprocher plus vite du but que nos concurrents donc en classement on sera premier. Mais nous on est quand même très réalistes, on sait que le vrai classement on l'aura dans presque une semaine quand on pourra faire vraiment route vers la Martinique et vers le sud après avoir traversé presque la totalité de l'océan. qu'à ce moment-là, on est vraiment plus clair entre les différents choix qui ont été faits par les concurrents. La décision, elle vient un peu plus de Julien, parce que c'est lui qui a pris le temps de remettre à jour la météo sur l'approche de ce point de décision. C'est lui qui le fait parce qu'il a vraiment l'habitude de tout ça et il est un peu plus rapide que moi. Mais en fait, la discussion, elle avait commencé déjà au Havre avant le départ, parce qu'on savait qu'il y avait ces deux options potentielles. Donc la discussion, elle continue vraiment jusqu'à ce moment-clé. On a l'impression de bien faire notre travail, disons. En ayant vraiment pris toutes les informations qui étaient à notre disposition, d'avoir pris le temps vraiment de les traiter bien, on n'a pas l'impression de faire un coup de poker ou quoi que ce soit. On a vraiment l'impression que c'est une décision raisonnable et qui est construite sur plein d'éléments qui nous permettent de faire ce choix. Et puis, je pense qu'il y a vraiment de la confiance entre nous, de se dire, OK, on y va et puis on assume notre choix. Ça a plu au public, le fait qu'un bateau quitte un peu le groupe et tente une option différente, parce que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on voit très souvent, ou en tout cas pas de manière aussi marquée que ce qui a été le cas sur cette jackpot. On doit s'arrêter peut-être trois jours avant l'arrivée. Je crois qu'on a fait à peu près 12 jours de course en tout. Une fois qu'on arrive un peu au large des Etats-Unis, on a encore une dernière grosse dépression à passer. La première grosse dépression la première nuit. Et puis là, on a des conditions un peu similaires. À ce moment-là, on sait que ça va être très fort et on est un peu les seuls dans cet endroit-là parce que le bateau qui avait pris la route ouest avec nous, ils ont eu un peu des soucis et ils sont un peu plus loin derrière. Et au sortir de cette dépression, ça se passe bien pour nous. Mais par contre, on a un système, une pièce mécanique qui nous aide à positionner notre grand voile à différents endroits qui, elle, est endommagée et qu'on doit changer. Et du coup, ça, ça veut dire de descendre complètement la grand voile, donc notre voile principale. Et de faire le changement de la pièce, ça nous fait perdre à peu près deux heures où on doit régler ce problème-là. Ça nous fait perdre 40 000, donc à peu près 60 km. Ça nous fait perdre pas mal de distance sur nos concurrents. Mais on n'avait pas le choix, il fallait faire cette réparation-là pour pouvoir finir la course. On n'a pas vraiment l'idée complètement du classement, mais par contre on fait tourner nos routages à nous qui nous disent quel trajectoire on va suivre. Ça peut nous dire précisément à quelle heure on va arriver, mais ça reste toujours une estimation. Et puis on peut faire pareil avec nos concurrents, avec la météo qu'ils vont avoir, etc. Donc on sait à peu près où on en est par rapport à nos concurrents. Donc on sait qu'on ne va pas gagner typiquement, mais on sait qu'on peut jouer encore entre la 4e et la 7e place en gros. Donc on peut se dire, voilà, si on n'avait pas eu ce souci-là, on aurait pu mieux terminer. Mais voilà, ça fait partie du jeu. Et après, avec des 6, on gagnerait toutes les courses auxquelles on participerait. Ça fait partie aussi de la préparation pour les courses suivantes. ça nous permet de voir des choses qui dysfonctionnent auxquelles on n'attendait pas. De mettre en avant des détails qu'il faut soigner, et tout ça, ça fait partie des apprentissages sur ces bateaux. Je sais que Julien, il s'est plus projeté dans l'arrivée que moi, mais c'est vrai que, voilà, un peu avant l'arrivée, on savait encore qu'on avait cette très grosse dépression à passer. puis à ce moment là qu'on a un souci de pièce en tout cas moi je pense qu'avec l'expérience aujourd'hui je suis vraiment plus dans les choses à faire il faut réparer, on accepte la perte parce que c'est Comme ça, et c'est pas autrement. En tout cas, je pense que le fait qu'on ne soit pas dit quand on était en tête « Ah ben, c'est sûr qu'on va gagner ou quoi » , je pense qu'on savait qu'on aurait le fin mot de l'histoire que sur la fin. Donc ça aide aussi à accepter les choses et à juste se concentrer sur les choses qu'on veut faire. Et bien sûr, essayer d'aller au plus vite en Martinique. En tout cas, moi, j'ai l'impression d'avoir bien géré cette situation. Là ça s'est pas mal amélioré, le bateau brise bien, on va pouvoir se reposer un petit peu plus parce qu'il y a un petit peu de fatigue. Donc on a fait le changement de ce houg de grand voile, donc on peut repartir avec le plein potentiel du bateau. Il y a du soleil, la mer se réchauffe, on se retrouve sur des vents portants, donc avec le vent qui vient plutôt de l'arrière du bateau, où du coup on n'est plus face à la mer mais on avance avec elle, donc voilà. Le bateau il est à plat, il accélère bien, là c'est vraiment les conditions un peu de plaisir de navigation. On se rapproche des climats plus tropicaux, on voit la faune qui évolue, on commence à voir des poissons volants, le ciel devient plus bleu, la mer est assez bleue aussi dans ces endroits-là. Et puis aussi il y a un peu une évolution qu'on peut voir des fois aussi avec la faune, avec les oiseaux. On a pu bien s'alimenter sur la course, je crois qu'on a raté chacun peut-être quelques repas, mais vraiment pas grand-chose. On a pris soin de l'autre, ça s'est bien passé entre nous. On arrive justement vers les zones chaudes donc on peut aussi prendre une première douche. Tout ça, ça fait du bien aussi au moral. Et puis on sait qu'on se rapproche gentiment de l'arrivée aussi. Alors ces petites touches, ça ne fait pas du bien ? Je pense qu'on est encore concentrés sur la course. C'est vrai que nous on savait justement que le classement peut être très chaud entre... Avec nos concurrents directs, et d'ailleurs en arrivant proche de la Martinique, on dépasse un dernier bateau, on sait qu'on peut finir 6 ou 7 et là on arrive à terminer 6ème. Et on arrive vraiment, notre concurrent je crois qu'il finit une minute derrière nous, après 12 jours de course. Donc on est vraiment encore à fond pour essayer de faire marcher le bateau au mieux sur les derniers jours de course et encore sur le contournement de la Martinique pour pouvoir rallier Fort-de-France. Ça dépend des courses, des fois on a plus d'écart par rapport à notre concurrent et l'arrivée peut être un peu plus cool. Là c'est vrai que nous il y a eu vraiment le relâchement qu'une fois la ligne d'arrivée passée, parce que ça s'est encore joué sur les derniers positionnements et les dernières manœuvres jusqu'à l'arrivée, donc ça a été vraiment intense jusqu'à la fin. Nous on était satisfaits parce que ça correspond aux résultats qu'on a fait sur le reste de la saison. Nous on navigue sur un bateau qui a été mis à l'eau en 2018, il y a eu des bateaux qui ont été mis à l'eau après ça, une dizaine, qui sont sur le papier censés être plus performants que nous. C'est vrai que sur une transat on sait qu'il peut se passer plein de choses, Il y a des bateaux qui n'ont pas pu terminer la course parce qu'ils ont eu des soucis. Nous on est arrivés dans un résultat qui était dans nos objectifs. On était content. C'est le cours, bravo ! Bravo ! Eh ouais ! Alors une arrivée de course, ça se passe, donc tu as une ligne d'arrivée entre généralement un bateau et une bouée que tu dois laisser chacun d'un côté. Généralement un peu avant l'arrivée, c'est vrai que là on arrive vers la matinique, donc souvent il y a des bateaux, un peu des spectateurs qui vont venir nous saluer, et c'est vrai que c'est toujours sympa, nous c'est les premières personnes qu'on voit en vrai en dehors de l'un et l'autre. Ces grandes courses, ils sont toujours contents de voir arriver les bateaux. C'est vrai que c'est des bateaux de course qu'on est habitués de voir en Bretagne, mais pas forcément partout ailleurs. Et il y a souvent un Zodiac avec aussi notre équipe technique qui est arrivée en Martinique en avion et qui vient nous accueillir. Donc c'est aussi chouette de les revoir eux. On passe la ligne d'arrivée et après, il y a toujours aussi un peu de média. Et puis notre équipe technique qui peut monter à bord, nous aider à venir descendre les voiles, ranger le bateau et préparer à rentrer dans le port. Sur les arrivées de course, il y a toujours un moment où on va aller se mettre sur une sorte de ponton d'honneur. Donc voilà, on a marre le bateau, on peut faire les quelques interviews qu'on a besoin, il y a des photos. Et puis après, on va pouvoir passer un peu du temps avec notre équipe, aller manger un bon morceau et puis commencer à préparer gentiment la suite. Bravo et bienvenue. Merci. Super content d'arriver en Martinique, d'avoir pu encore jouer avec Malitia là sur le dernier tronçon. C'était bien intense parce qu'il n'était vraiment pas loin derrière. Et super content d'avoir pu faire cette belle transat avec Julien. Je crois que si on n'avait pas pris cette route-là, au vu des différences de vitesse, et nous on les sous-estimait encore, et quand on voit à quelle vitesse ont été les bateaux de tête, on serait loin de la Martinique encore si on n'avait pas pris cette route-là. Donc c'est notre option qui nous permet d'être là à 6e aujourd'hui. Zéro regret, mais elle nous a donné du fil à retordre. Merci à Justine et à Gilles. Souvent en fait on s'y prépare je pense inconsciemment, on sait qu'on est à trois jours, deux jours, un jour de l'arrivée donc je pense que la tête elle s'y prépare petit à petit, on commence à revoir la faune de l'autre côté de l'Atlantique, on voit après on voit apparaître les îles, ça c'est toujours chouette quand on voit, quand on revoit la terre. Puis en fait ça se fait de manière assez fluide et puis on est content de retrouver la terre, les proches, l'équipe qui a travaillé dur pour préparer tout ça et quand justement en plus ça a marché c'est c'est une belle satisfaction pour tout le monde. Là en plus en Martinique de pouvoir profiter d'un cadre chouette. Une fois qu'on est arrivé. Avec Julien, on s'entend très bien aussi à terre. Moi, j'avais de la famille qui était à l'arrivée, lui, il avait sa femme. Donc, on a passé un peu du temps chacun avec nos proches, mais aussi ensemble. Et on a fait des choses ensemble et c'était chouette. Nous, on était contents de passer encore du temps ensemble. Bien sûr, toutes les expériences, elles te servent à chaque fois dans le futur. Et tout ce qu'on a appris en stratégie, en réglage sur le bateau, en fonctionnement aussi à deux, c'est toujours riche pour le futur. Toutes les courses, elles sont souvent riches. Il y a quand même toujours des parties intenses, justement, comme on disait au départ, avec des conditions qui ne sont pas très chouettes et qui peuvent être exigeantes. Il y a toujours des moments de plaisir, des chouettes moments de partage aussi avec nos cailloux de pied quand on est à plusieurs. C'est toujours très riche sur des parcours comme ça, sur les transats. Il y a toujours plein de choses qui se passent et c'est super intéressant.

  • Speaker #0

    Merci Justine de nous avoir fait vivre à tes côtés un peu de cette traversée des océans. Te voilà arrivée à Bonport. Nous avons hâte de pouvoir te suivre pour cette prochaine étape, le Vendée Globe. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage de Justine, vous pouvez prolonger l'aventure en la suivant sur les réseaux sociaux. Et s'il vous a plu, n'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour le faire vivre encore et encore. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Et pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic.

Share

Embed

You may also like