- Speaker #0
Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Stéphane Le Yarik. Salut Stéphane.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #0
Comment ça va ?
- Speaker #1
Ça va, franchement ça va, je me suis niqué le genou. J'ai dit le premier gros mot au bout de 15 secondes. Je me suis fait mal au genou gauche. J'ai fait une course de trail ce week-end. UTMB Nice, métropole. Je suis tombé un peu mal au bout de 20 bornes. Mais ça va. Je pensais qu'il y avait une fissure. Du coup, là, j'arrive juste de la radio.
- Speaker #0
D'où la radio que tu avais sous le bras en arrivant. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. J'ai rarement une radio sous le bras. Mais là, j'ai enchaîné une radio plus une radio médicale. Et ça va. Je suis vivant.
- Speaker #0
heureusement t'auras pas besoin de tes genoux pour le podcast le corps est un peu au repos ouais juste dans le micro donc Steven t'as été cycliste route au niveau élite tu as commencé le vélo je crois à 5 ans et demi c'est ce que j'ai entendu et puis ensuite ce sport ça a été un peu une histoire de potes je crois au début tu as vite pris goût comme à celui de la victoire et puis des courses et ensuite j'ai l'impression que les choses se sont presque enchaînées naturellement avec du travail et de l'investissement bien sûr tu as gravilisé le long et pourtant un jour t'as décidé de dire stop Merci. au sport à haut niveau, et il me semble que ça s'est passé après les Jeux Olympiques. T'évoques un manque de sensation, d'envie, une baisse de morale, tu nous en reparleras sûrement au cours de l'épisode. Aujourd'hui, tu te décris comme un aventurier professionnel, sans cesse en quête de défis, et t'es en effet athlète en ultra-endurance, avec notamment à ton palmarès plusieurs records du monde. J'ai pas fait la liste parce que c'était trop long. Ce que tu cherches dans tes différentes aventures, qu'elles soient à pied ou à vélo, j'ai l'impression que c'est l'hostilité. Et que ce soit pendant ta carrière en haut niveau, comme aujourd'hui dans tes différentes activités sportives, j'ai aussi l'impression que tu cherches le challenge, que tu veux battre des records et aussi tes propres records. Alors je me demande, est-ce que tu cherches à prouver quelque chose ? Et si oui, quoi et à qui ?
- Speaker #1
Ouais, ouais, ouais, je cherche à prouver quelque chose, ouais. Je cherche à prouver que je suis vivant, je cherche à prouver que je suis capable de faire quelque chose de ma vie. Ça, c'est la genèse, en fait. Ça, c'est le stéven, je pense, de 5 ans à 35 piges. Ça change depuis, mais il y a toujours ce fond de truc. Par exemple, dans un final de course, quelle que soit la course ou l'aventure, j'ai toujours un réflexe de « c'est quoi qui me raccroche ? » « Là, ça fait tellement mal, qu'est-ce que… » En gros, c'est « je vais leur prouver tout ce que je vais y arriver, parce que je suis un petit garçon au fond de moi. » J'en ai chié pas mal, franchement j'étais pas bon, j'étais laborieux, j'ai jamais eu énormément de talent je pense. Je me suis toujours entraîné beaucoup, je sais pas si je m'entraînais bien, mais je m'entraînais beaucoup. Quand j'étais petit j'étais un peu hyperactif et tout, mais ouais je veux prouver au monde que j'existe maintenant. Bah j'existe quoi, j'existe et puis je suis là, je suis en vie. Maintenant prouver des trucs, ouais j'aime bien. Mais c'est surtout que j'ai envie de me prouver à moi-même que je suis encore capable de faire des choses. Et surtout, j'adore découvrir. Parce que le levier extrêmement important dans tout ce que je fais, au-delà du dépassement, au-delà de se challenger, de battre des records et tout, c'est la découverte de moi, des autres, de ce monde qui nous entoure. Parce que c'est ça au fond qui me donne des sensations. Franchement, gagner des courses, une fois que t'as passé la ligne, 15 secondes après, tu te dis oh putain, ok, bon, faut s'entraîner pour la suivante. Alors que sur le chemin, t'avais que des trucs intenses, t'es rempli quoi, c'est ça qui compte.
- Speaker #0
Tu le disais au début que t'étais pas forcément doué, t'avais dû beaucoup travailler et tout ça. Est-ce que tu penses que du coup, ça veut dire qu'on est tous et toutes capables de faire des trucs de dingue, avec de l'entraînement, où il y a quand même des facteurs extérieurs sur lesquels on peut pas agir quoi ?
- Speaker #1
ouais, j'étais pas nul à chier mais j'ai dû gagner en école de vélo je sais pas, 150 courses ou plus que ça, mais quand je voyais d'autres gens, là où ça se fixe, c'est entre minimes, cadets, juniors juniors, il y a des mecs qui arrivaient et surtout quand je suis arrivé, le moins de 23 ans espoir, il y a des générations qui sont arrivées, génération Bardet, Pinault, Alaphilippe etc, enfin tous ces mecs que... qu'on a vu pendant 10 ans, Chris Froome, Quintana et tout, quand tu cours avec des gars comme ça, tu te dis... Je suis vraiment une merde. Tu sais que tu t'entraînes, et là tu te dis, il y a un problème. Soit ils ont une surmultipliée, soit ils ont énormément de talent, soit juste je suis pas fait pour ça. Et je pense que j'étais pas énormément fait pour ça. Je pense que j'avais un mental friable, ou en tous les cas j'avais pas les leviers mentaux qui me permettaient de faire. Il y a plein de gens qui me disent, ouais aujourd'hui tu... Non, aujourd'hui je serais pas du tout capable, aujourd'hui je fais 80 kilos. Oui j'ai un niveau physique... extrêmement élevé en ultra-endurance vélo dès que ça dépasse 5-7 jours où là je pense que je suis un des meilleurs dans ma discipline sur les expéditions qui durent plus de 10 jours et ça concerne 10 courses dans le monde donc très peu d'intérêt c'est comme un gars qui je sais pas mais qui saute d'un parachute à 30 000 mètres ça n'existe pas vraiment du coup ouais c'est ce que je fais un peu extrême ... Mais au fond, c'est juste que j'adore être dehors très longtemps et que ça me procure des émotions incroyables de découvrir mon corps, découvrir mon esprit, découvrir... J'ai dépassé des limites énormes de confiance en moi, confiance en la vie, en les autres. Et ça, ça me permet de me dire, c'est pas grave. Il n'y a rien qui est grave. Et ça, c'est important dans la vie parce qu'on est dans un monde de choses graves. Et voir le beau, essayer de le donner, de le montrer, de le transmettre, de le mettre dans la tête des gens, ça me donne de la force. Après, je me suis entraîné un peu, c'est vrai.
- Speaker #0
Oui, donc il y a quand même de l'entraînement. Et j'ai l'impression, en t'entendant, c'est aussi le fait de trouver quelque chose, un sport, là si on prend l'exemple du sport, qui nous passionne et qui a du sens pour nous. Ça n'avait peut-être plus de sens, le cyclisme sur route, pour toi. C'est peut-être aussi pour ça que...
- Speaker #1
Oui, ce n'est pas le cyclisme sur route. Le cyclisme sur route, c'est un outil. Mais c'est la compétition. La compétition, en fait, mais moi, tu mets sur une course à pied encore ce week-end. Dès que j'ai un dossard, je deviens complètement teubé, quoi. Je commence à stresser. Et je ne suis pas bon. Je ne suis pas bon. Si j'étais bon, je n'imagine même pas le niveau de stress. Mais je supporte assez mal la pression. Parce que je m'en mets déjà énormément à la base. Aujourd'hui, mes aventures, c'est plus un jeu. Mais des fois, il me faut trois jours pour entrer dans le jeu.
- Speaker #0
Par rapport à cette notion de dépassement, est-ce que toi, tu as l'impression d'avoir déjà été au bout de toi ?
- Speaker #1
Ah ouais, j'ai souvent été au bout de moi. Mais le plus dur de ma vie dans ce sport, ça a été sans doute d'arrêter ma carrière vélo. Ah ouais, quand même. Le jour du championnat de France, où je me pose. Et en fait, 20 minutes après, j'étais dans un soulagement énorme. Aujourd'hui, ce qui est dur, c'est que des fois, je ne suis pas loin de ma finitude. Et quand j'approche d'une déshydratation extrême ou sur le lac Baïkal où je me suis intoxiqué avec une bouteille de monoxyde de carbone qui était à moitié ouverte, je me suis dit comme un idiot, apprenti Mike Horn, je vais un petit peu laisser le gaz comme ça, ça me réchauffe quand même encore pendant une heure dans la nuit. Il fait moins 40 dehors et j'ai failli crever. C'était mon ancienne... Une compagne périne qui avait ouvert la tempe, parce que je lui avais dit laisse-moi la tête dehors, elle me dit Stéphane il fait moins 30, je dis mais je préfère mourir de froid que de monoxyde de carbone. Et mon dernier projet dans l'Atacama, où j'ai voulu aller loin, j'ai accepté de me dire je vais remontrer aux gens la vérité. Et au fond les gens s'en foutent, que je montre le dérèglement climatique à crever dans un désert, pour 90%, c'est pas ça qu'ils viennent chercher chez moi. Mais moi, j'avais besoin de montrer que c'est dangereux de rouler quand tu fais 50 degrés ou 55 degrés. Et quand tu le fais entre 15 et 20 heures par jour, c'est encore plus dangereux. Moi, je vais loin, j'essaie d'aller de moins en moins loin. Non, je me suis calmé, j'ai fait quelques conneries, notamment sur le sommeil. J'ai eu plusieurs chutes comme ça où... Quand tu dors pas pendant plus de 50 heures, tu commences à pouvoir t'endormir à chaque seconde de ton existence, sauf que t'es sur un vélo à plus de 30 km à, et si tu tombes, tu peux vite t'envoler. Donc ça m'est arrivé 2-3 fois, ça m'a calmé, et puis voilà, mais non, je fais attention.
- Speaker #0
C'est super, j'ai l'impression qu'il y a un gros lien avec les conditions à chaque fois dans lesquelles tu fais ça, il fait très chaud, très froid. Est-ce que du coup tu penses que pour aller au bout de soi, on a besoin d'aller au bout du monde ? Est-ce qu'on peut pas le faire... Ah, on peut du tout.
- Speaker #1
On peut du tout. Là, j'étais au bout de moi dans le métro. Il y a 15 minutes. Non, chacun son bout de soi. Je dis toujours ça parce qu'il y a des gens qui me disent mais oui, mais et moi ? Mais je dis, mais même si c'est dans la peinture que t'arrives à t'épanouir, même si c'est apprendre 12 langues, même si c'est apprendre ce que tu veux, à dessiner, à créer des trucs avec toi. Mais non, en fait, c'est pas ça. C'est que ma frontière, c'était le parc de la Courneuve quand j'avais 5 ans. Après, c'était... Le département, quoi. Je suis sorti du département. Et après, la région. J'ai fait le championnat de France des écoles de vélo. C'est la première fois que je voyageais. C'était fou, quoi. Après, j'ai traversé la France. Pendant dix ans, j'ai fait ça. Et l'Europe. J'ai gagné une course continentale. Je commençais à toucher les frontières. France, Espagne, Italie, Suisse. J'ai touché un peu partout. Et après, j'ai décidé d'aller plus loin. Parce que j'avais besoin d'absolu. Comme l'Himalaya. Pour me montrer à moi-même que... T'es capable Steven, donc non, il n'y a pas besoin. Et surtout dans le monde dans lequel on vit, où il y a des vrais enjeux qui sont à très court terme. L'autre fois j'ai essayé de quantifier, parce que j'ai dit si je donne un chiffre aux gens, il n'a pas de sens. Mais en même temps je peux le donner. Je pense que j'ai fait plus de 600 000 kilomètres en France. Donc je l'ai un peu, si tu traces des lignes, la France doit faire 1000 bornes nord-sud et 750 kilomètres tout droit comme ça.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
donc tu l'as fait dans tous les... Du coup, oui, j'ai envie d'aller des fois plus loin, et puis j'adore aller vers d'autres cultures, et ça me fait prendre du recul. On a besoin d'entendre un autre langage, ou une autre culture, un autre truc un peu exotique. On est des humains, du coup, ça enrichit, et puis ça nous permet de relativiser.
- Speaker #0
Je vais revenir un peu plus tôt sur ce que tu disais, ton arrêt un peu brutal, on va dire, du cyclisme route au niveau élite. Tu disais que ça t'avait beaucoup soulagé, du coup j'ai l'impression que c'est un moment qui a été hyper dur pour toi et aussi peut-être une fierté d'avoir réussi à dire stop. Comment t'as rebondi après ça, comment t'en es arrivé après à ces sports d'ultra endurance ?
- Speaker #1
Non c'était pas une fierté de dire stop au sport de haut niveau, c'était une honte même pendant longtemps, pendant 2-3 ans et avec un deuil très difficile à faire. mais qui a été effectif le jour où je... où je suis devenu communicant pour des marques, des personnalités, des athlètes, jusqu'à l'équipe de France de triathlon aux Jeux Olympiques, où là, je me rends compte qu'ils n'étaient pas si différents que moi. Ils allaient beaucoup plus vite, ils étaient beaucoup plus aboutis en tant qu'athlètes, psychologiquement, physiquement, tous les paramètres du jeu. Ils avaient un jeu musclé par rapport à moi, qui n'était pas forcément un athlète abouti, je pense, par rapport à tous ces athlètes incroyables. mais Ça m'a rendu tellement, à ce moment-là, lucide que je n'étais pas fait pour le haut niveau. Parce que quand je les voyais, j'en avais la boule au ventre. Et deux mois après, je décide de faire de l'humanitaire au Népal, de quitter tout. Et pourquoi pas rentrer en monastère au Népal ? Parce que j'avais besoin de ça. Revenir à moi, en fait. Revenir à la vie. Et quitter tout ça, en fait, ça m'a permis de me dire aussi, c'est pas grave. C'est pas grave d'avoir été le haut niveau. Et de traverser ensuite l'Himalaya, ça m'a permis juste de rencontrer des gens qui sont tellement apaisés, tellement heureux, qui vivent tellement simplement et qui n'ont pas tout ça, qui n'ont pas besoin de la médaille. Nous, on a tout le temps besoin de la médaille, que ça soit sur Instagram, sur les réseaux sociaux, c'est tout. Tu as besoin d'amour. On a besoin de tellement d'amour, tellement de reconnaissance. On est dans ce monde de give me. Vas-y, donne, donne, s'il te plaît, donne, donne-moi de l'amour. et là-bas c'est J'étais prof dans les bidonvilles de Katmandou, alors qu'à l'école, j'étais pas très très bon, il faut le dire. Et les mômes, ils attendaient tout de moi, et je disais, mais c'est toi qui va lui apprendre quelque chose. Il attend tout de toi. Donc responsabilise-toi. Donc voilà, pendant un an, j'ai mis ma vie là-dedans, et ça a redonné un sens à ma vie. Parce que j'étais utile. C'est ça, le truc.
- Speaker #0
Il y a un truc qui me questionne vachement, parce que je me dis, à ce moment-là, t'as réussi à t'écouter, à sentir que c'était trop. mais pourtant pour moi les sports d'ultra-endurance c'est des sports où justement t'apprends à ne pas t'écouter tu vois comment tu fais la différence enfin comment tu sais t'écouter en fait tu sais qu'il y a une vraie limite si il faut s'écouter en ultra-endurance si t'as besoin de dormir et que tu dors pas il y a un moment où tu vas prendre un mur un
- Speaker #1
athlète de 100 mètres il va pas s'écouter mais quand tu passes 14 jours sur le vélo en dormant 2h par jour c'est un moment où tu t'écoutes pas soit tu prends une bagnole tout le monde s'écoute un peu Voilà. Le seul truc, c'est oui, quand je me suis blessé ce week-end, il y a un moment où j'ai eu une phase de... J'ai dit à mon corps, bon mec, on fait un marché, on va jusqu'à l'arrivée tous les deux, on va faire des radios, on va voir le médical parce que si je vais les voir avant, ils vont m'arrêter. On finit ce truc et demain, ça sera un autre jour. On va réfléchir à ça après. Pour l'instant, tu fais ton truc. Donc là, j'ai arrêté de m'écouter et c'est les gens qui m'ont remis dedans. C'est les gens, c'est des humains encore qui m'ont reconnu, qui m'ont dit putain Steven pas toi, pour eux c'était, il peut pas abandonner, c'est super mal, mais vous comprenez pas que moi je supporte pas avoir mal.
- Speaker #0
Je suis un humain aussi quoi.
- Speaker #1
Mais même je déteste avoir mal. Je supporte pas la douleur.
- Speaker #0
Mais c'est vrai que quand on voit ce que tu fais, on a du mal à le croire. Ah ouais,
- Speaker #1
mais il y a un moment, parce que j'ai plusieurs personnalités, il y a un autre gars qui arrive au bout d'un moment. Il y a un autre joueur. Quand, à bout de deux, trois jours, je me transforme et il y a un animal qui arrive. Ouais, c'est difficile à expliquer, mais je sais pas, j'ai des qualités qui sont tellement bizarres dans notre monde, tu vois, où on est dans un monde d'instantané, de rapidité. de trucs, mais en fait c'est pour ça que je dis, j'ai mis 38 ans à arriver là où je suis en fait tout m'a préparé à ça tu vois la méditation au Népal j'ai fait 20 jours de méditation silencieuse vipassana, ça m'a préparé à cet apaisement de me dire,
- Speaker #0
c'est pas grave quoi tu parlais de tes différentes personnalités en tant que sportif du coup on a parlé que du Stephen sportif qui es-tu en dehors du sport ? est-ce qu'il y a quelqu'un ?
- Speaker #1
euh... Qu'est-ce que c'est Steven Leïarik ? Je sais pas, un animal solitaire, battant, courageux parfois, et qui supporte pas la douleur, l'injustice, et qui aimerait, dans un monde idéal, essayer que tout le monde soit un peu apaisé, heureux, et puis que tout le monde se barre un peu dehors, parce que quand tu te retrouves face à la nature et à toi-même, tu redeviens humain, quoi.
- Speaker #0
C'est une forme de liberté qui est hyper importante pour toi ?
- Speaker #1
Moi, j'ai besoin de liberté, moi, c'est un gros problème. parce qu'on est dans un monde que ce soit en amour, en amitié tout le monde t'impose quelque chose d'une certaine manière ou dans le travail mais moi le travail c'est moi qui impose aux autres ou en tous les cas j'exige des choses et les gens exigent de moi que ce soit des médias ou des choses ou des gens mais chacun son truc sa manière de vivre, d'évoluer et puis d'être libre parce que moi c'est ça que j'ai été chercher dans le vélo ça aurait pu être autre chose justement à ce que j'allais te demander est-ce que tu penses que le sport ça peut nous aider justement ...
- Speaker #0
à se sentir libre en fait, à trouver... Bien sûr,
- Speaker #1
bien sûr, mais de toute façon il y a juste à le faire, tu prends des godasses, tu cours, tu cours, tout le monde va te regarder, putain, et on se dit, mais qu'est-ce qu'elle est libre, bah voilà ! Et la vérité c'est ça, c'est ça que je fais dans mes aventures, c'est que je me barre avec mon foutu vélo, tu vois, c'est un truc d'échapper quoi, qui est fort, qui est un truc de liberté profond et que je trouve vraiment pur.
- Speaker #0
Ce podcast il s'appelle Le Déclic, et je me souviens quand je t'avais contacté la première fois, tu m'avais dit que pour toi un déclic c'était pas quelque chose d'unique ? Tu avais eu plein de déclics dans ta vie. Parce que souvent, je demande aux gens quel a été leur plus grand déclic. J'imagine que toi, il n'y en a pas un. Quelle serait ta définition du déclic ?
- Speaker #1
Un moment parmi plein d'autres qui est plus fort. Que ce soit une rencontre, que ce soit une chute, une blessure, une rupture. Qu'elle soit professionnelle, amoureuse, amicale, etc. Une brisure en soi qui est wow, bon. Allez, c'est reparti, mais même si elle est positive.
- Speaker #0
Oui, c'est ce que j'allais dire,
- Speaker #1
ça peut être positif. Oui, ça peut être super positif. Moi, ça a été le Népal. Le Népal, c'était incroyablement positif. C'était que positif. Et d'aller là-bas, me dire... En fait, c'est ça que j'aime. J'aime bien, j'aime m'aventurer et j'aime transmettre aux gens. Et qui me le renvoient, pas de l'ego. Oh putain, t'as vu, j'existe. Le truc de... Steven, tu m'aides dans mon quotidien. Les gens qui te renvoient ça, tu te dis putain je suis utile. Et c'est la première fois dans ma vie, je suis la première fois dans la vallée du Kumbu, la vallée de l'Everest. Il y a une dame qui m'envoyait des messages très régulièrement. Elle me dit tu sais, mon mari il est en phase terminale de cancer et tout ce que tu fais tous les jours ça l'inspire énormément. Et ça lui fait du bien, ça l'apaise. Et je dis oh bordel. Là je suis en train de marcher dans la montagne, je fais pas grand chose d'extraordinaire tu vois. Et j'ai dit ça je pense que c'est ça que j'aime. Donc ça, ça a été un déclic. Après, évidemment, les méditations silencieuses là-bas, méditer beaucoup, revenir à moi, rencontrer des moines bouddhistes, des gens qui sont full apaisés toute leur vie, selon moi, ou en tous les cas, qui essaient toujours de revenir à la balle au centre, à l'apaisement et tout ça, ça a été un déclic pour moi, parce que je me dis que c'était possible. Et après, évidemment, il y a eu les choses d'avant. Il y a eu ma rencontre avec le vélo, il y a eu mon arrêt de ma carrière sportive. Il y a eu Rio, il y en a eu plein. Je pense que j'ai eu 40 trucs. Parce que là, j'en ai eu un autre qui est assez con. Mais je me suis dit, mais en fait, t'en as pas marre de faire des courses pour les gagner ou pour essayer de faire des performances alors que tout le monde s'en fout en fait. Parce que c'est pas forcément pour ça qu'on t'aime. C'est pas forcément pour ça que t'es heureux aussi. T'es apaisé. Parce que quand tu gagnes une course, tu penses à la prochaine. Et j'ai dit, mais en fait... Il faut que je refasse des choses qui me font vraiment vibrer. Du coup, il y a eu un nouveau déclic cette année, et avec un projet que je vais mettre six mois à préparer, alors que d'habitude, je me mets un ultra par mois. Des fois, je me mettais quatre, cinq aventures de plus de 5000 km à vélo. Mais c'était indécent. J'ai dit ça il y a deux, trois jours. En 2022, je fais 100 nuits blanches. Ce genre de truc. Faut que tu le fasses. Il faut prendre le temps. On va prendre un peu plus le temps cette année. Il faut. Il le faut pour moi.
- Speaker #0
Merci pour ce partage de Téléclick. J'espère que ton témoignage fera peut-être aussi des clics chez les personnes qui nous écoutent. En attendant, est-ce que tu peux nous redire où est-ce qu'on peut te suivre tes différentes aventures ?
- Speaker #1
Ouais, sur mes réseaux sociaux, principalement YouTube, Instagram, surtout Instagram, après un peu Facebook, LinkedIn. J'ai quelques films sur YouTube et là, je prépare probablement une tournée des cinémas avec deux films qui vont sortir, plus certainement une surprise. Des films inédits et puis, en fait, pour préparer ce projet, mon futur projet Bistarail, qui est d'aller à Manaslu en vélo, enfin à 8000 mètres avec un vélo. de Paris. J'ai envie de rencontrer les gens avant. Et du coup, je vais essayer de faire une dizaine de salles en France où on met deux films, on passe une soirée entre copains et on discute, on rigole et on parle d'aventure. Donc voilà, mais ouais, suivez-moi et puis venez sur mes épreuves. Comme ça, on se verra en vrai et c'est plus rigolo.
- Speaker #0
Le rendez-vous est donné.
- Speaker #1
Merci, merci à toi.
- Speaker #0
Merci beaucoup Stéphane et puis à bientôt.
- Speaker #1
A bientôt, merci.
- Speaker #0
Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin ce déclic !