Description
Transcription
- Speaker #0
Coureurs, nageurs, basketteurs, derrière chaque athlète de haut niveau, il y a une trajectoire, des routines. Plus qu'une pratique, un état d'esprit. Dans ce podcast by Decathlon, on se glisse dans la tête et les baskets de celles et ceux qui vivent le sport au plus haut niveau pour découvrir les secrets de leurs résultats hors normes. Bienvenue dans ADN d'athlète, une plongée dans les coulisses de la performance. Pour cette première saison, en partenariat avec Keep Run, le champion d'athlétisme Jimmy Gressier nous ouvre les portes de son quotidien. À ses côtés, des experts, coachs, nutritionnistes, ingénieurs, préparateurs mentaux, nous livrent dans chaque épisode des leviers concrets pour repousser nos limites et atteindre de nouveaux objectifs. Dans ce premier épisode, nous remontons le fil du parcours de Jimmy, coureur de l'équipe de France, spécialiste du fond. Retour sur son enfance, Ses premiers entraînements et cette détermination à toute épreuve qui le pousse à toujours viser plus haut. Une rencontre intimiste pour mieux comprendre l'homme derrière l'athlète, avant d'explorer dans les prochains épisodes les dimensions plus techniques et scientifiques du sport de haut niveau.
- Speaker #1
Je m'appelle Dimi Gressier, je viens de Boulogne-sur-Mer. J'ai 28 ans et je fais de la course à pied et je suis en équipe de France depuis plus de 10 ans maintenant. Mon métier consiste à courir. courir longtemps et si possible rapidement, et d'aller chercher le plus de médailles possibles, le plus de records possibles.
- Speaker #0
Et les records de Jimmy sont assez dingues. Champion d'Europe du semi-marathon, il améliore sans cesse ses chronos sur 5 km. En 2024, il signe un exploit en battant le record de France du 10 000 mètres en 26 minutes et 58 secondes. Côté compétition, sur piste comme sur route, les rendez-vous sont nombreux. De Lille à Monaco, en passant par Rome, Jimmy multiplie les courses à la conquête de nouvelles médailles. Mais derrière ces podiums se cache d'abord l'histoire d'un jeune sportif, animé par le goût du dépassement et l'envie de tout rafler. Pour en parler, cap sur le stade voisin de l'INSEP, l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, au cœur du bois de Vincennes.
- Speaker #1
Quand j'étais petit, au quartier, je courais partout sur le terrain, déjà pour commencer. On faisait des chasses à l'homme, pareil, on ne m'attrapait jamais. Mon frère et surtout mon père étaient entraîneurs de football au FC Conti. Ça m'a donné envie de faire du football comme eux. On a baigné dans le sport parce que mon père s'est mis à la boxe, mes frères aussi. J'ai fait un peu tous les sports, que ce soit la boxe, la lutte, le football, le rugby. On avait la chance d'avoir un city en bas de mon immeuble, mais vraiment un city-stade à 10 mètres. Je pouvais me mettre à ma fenêtre, je voyais tous mes copains jouer. Et donc, entre l'école, les matchs au City, les entraînements de football, je pense que je ne m'arrêtais pas déjà quand j'étais jeune. Pour donner un petit créneau horaire, c'était 8h-9h avant l'école, je jouais déjà au City Stade. J'allais à l'école, je rentrais manger, je mangeais en 5 minutes même pas. Je rejouais 1h avant l'école, il y avait la récré de l'école où on jouait pareil au football. De 16h30 à 18h, je jouais au football sur le City Stade et à 18h30, j'avais entraînement le soir. avec l'Asso Aiglon, le club par lequel Franck Ribéry aussi est passé. J'avais d'ailleurs le même entraîneur, Pascal Bonvalet, que lui à l'époque. Donc mes journées étaient un peu rythmées comme ça quand j'étais plutôt jeune. C'était aussi surtout le meilleur moyen de partager des bons moments avec les potes. Depuis qu'on est jeunes, on a vu nous, Franck Ribéry, réussir dans le football. On l'a vu revenir au quartier avec des belles voitures. On l'a vu améliorer la vie de toute sa famille. Et donc du coup, on voulait... tous, tous, tous, mais vraiment tous, devenir un footballeur professionnel. Et ouais, c'était l'envie de partager avec les autres des moments plutôt sympas, que des moments un peu plus compliqués qu'on pouvait avoir une fois que la porte de chez nous était fermée. Moi j'habite dans un quartier qui s'appelle Le Chemin Vert, c'est un quartier défavorisé des Hauts-de-France. Moi quand j'étais jeune, j'ai vu pas mal de fois les huissiers taper à la porte de ma mère pour lui dire qu'ils allaient lui prendre ses meubles, etc. Donc quand t'es chez toi, c'est un peu plus triste, mais par contre une fois que tu descends en bas de ton quartier et que tu joues avec les copains, t'oublies tout. Et je suis un peu nostalgique aujourd'hui de ces années passées, parce que c'était des journées où on se prenait pas la tête tout le temps qu'on est un peu autour du sport. Même limite à cet âge-là encore, l'école était un peu secondaire. Pour nous, dans notre tête, on y allait parce que sinon on se faisait taper sur les doigts par maman, papa. C'est un peu plus tard que j'ai compris que l'école, c'était aussi important. C'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai aussi un bac plus deux et que je compte continuer mes études à la fin de ma carrière aussi.
- Speaker #0
Une carrière de haut niveau dure rarement plus d'une dizaine d'années et les athlètes prennent généralement leur retraite vers 34 ans. C'est pour cette raison que nombreux sont celles et ceux qui préparent un second projet professionnel en parallèle des compétitions. La plupart poursuivent d'ailleurs leur carrière dans le sport en tant qu'entraîneur, préparateur mental ou agent sportif.
- Speaker #1
Quand j'étais jeune, c'était avant tout le sport, le sport, parce que quand j'étais plus jeune, je n'avais pas grand-chose. J'avais des amis ou même des copains de classe, etc., qui pouvaient se moquer de moi à chaque fois en rigolant. Ce n'était pas méchant parce que quand tu es gamin, tu ne te rends pas compte que des fois, on peut se moquer et ça peut faire mal aux personnes qu'on a en face. Sauf que moi, je le prenais plutôt mal parce que je n'étais pas content. forcément du milieu dans lequel j'évoluais etc ça me faisait mal et bien moi je me disais ok je vais être le meilleur je vais essayer d'être meilleur dans ce que je sais faire et de toute façon je vais réussir comme Franck Ribéry je serai footballeur professionnel sauf que déjà les entraîneurs de football me disaient que je courrais trop sur le terrain pour être un footballeur parce qu'un footballeur il fallait être un peu plus entre guillemets reposé pour être efficace devant le but Et puis c'est surtout après quand il a commencé à y avoir les cross UNSS au collège, où là tout de suite j'ai commencé à gagner les cross sur des athlètes vraiment qui faisaient ce sport. Alors que moi j'étais footeur, j'arrivais avec les crampons de football, le short de football. Du coup le fait que moi j'arrive et que je batte tous les records, c'est qui lui ? Tout le monde se posait des questions. Et puis moi j'ai commencé à me prendre au jeu, et mon objectif numéro un quand j'étais plus jeune c'était d'être le meilleur. partout, dans n'importe quel sport dans lequel je m'initiais. Dans la course à pied, c'était pareil. C'était inconcevable que je finisse deuxième. Et puis, quand t'es au collège ou au lycée, c'est un peu la classe d'être le premier parmi tous les élèves. Donc, c'était assez drôle quand j'étais plus jeune aussi de le faire un peu pour la fame aussi. En fait, il y a plusieurs entraîneurs de football, profs de sport aussi, qui ont essayé de m'y mettre. Mais à chaque fois, ça a été compliqué de me faire arrêter le football parce que j'aimais tellement le football. Et donc jusqu'à l'âge de 17 ans, je n'ai pas fait le choix d'arrêter le football. Au bout d'un moment, il y a un prof de sport qui a su me parler avec les bons mots. Et en fait, à l'époque, on m'offre la licence gratuite. Et donc du coup, je décide d'y aller. On m'offre aussi une paire de pointes. Je les ai encore chez mon grand-père parce que chez mon grand-père, aujourd'hui, c'est un petit peu un musée. Il y a plein de dossards, de chaussures que j'ai portées plus jeune. J'ai un rituel d'avant-course. Généralement, j'aime bien être avec mes proches. J'aime bien aussi écouter la musique. Quand on allait chez ma grand-mère dans la voiture, mon père mettait des chansons un peu plus années 80, un peu Claude François, Belle Belle Belle. C'est des souvenirs, des chansons que je connais par cœur, parce que tous les dimanches on y allait et à force ça m'est rentré dans la tête. Et du coup, quand je fais mes échauffements, j'aime bien chanter. Et puis, vu que c'est des musiques que je connais par cœur, ça me donne l'impression un peu d'exister pendant mon footing, d'être déjà en mode. en mode actif et donc ça m'aide.
- Speaker #0
Dans une carrière de haut niveau, être bien entouré est essentiel. Jimmy en a donné un bel exemple lors de sa victoire européenne au semi-marathon à Bruxelles. Une fois la ligne d'arrivée franchie et avant même de faire ses premiers commentaires post-run, il se dirige instinctivement vers ses parents pour les enlacer. Cet entourage familial, amical et professionnel joue un rôle déterminant dans la trajectoire d'un athlète. Tant pour traverser les épreuves que pour atteindre ses objectifs ou garder la tête sur les épaules face aux sentiments grisants des victoires.
- Speaker #1
La première course que je fais, c'est aux départementaux. Et là, on me pose la question à l'échauffement. Il y a quelqu'un qui me demande « tu veux faire combien aujourd'hui ? » Moi, je dis « je veux gagner » . Et cette personne, elle me dit « non, impossible, il y a Pierre-Louis Détourbe qui est là » . Donc, c'était le meilleur chez les jeunes au niveau du cross-country en France. Et il est là, c'est impossible, tu ne gagneras pas. et il s'avère que... que sur la ligne de départ, on part, je tombe. Et à la fin, j'arrive dans la dernière ligne droite, je le bats avec 200-300 m d'avance, et le speaker, je m'en rappellerai toute ma vie, il dit « Eh oui, Pierre-Louis de Tourbe ! » Et au final, il dit « Eh non, le numéro, parce qu'en fait, il ne me connaissait pas. » Et il dit « Le numéro de mon dossard. » Et à partir de là, ça a commencé à décoller, tout le monde s'est intéressé un peu à moi. Cette année-là, je fais encore des courses dans le Boulonnais, la course du Portel, la course de Boulogne. Et ensuite sur cette course... Je rencontre mon entraîneur avec qui j'ai fait une longue partie de ma carrière, Arnaud Dignell. Il m'appelle après la course, il me dit « écoute, j'ai jamais vu ça » . Il me dit « je suis entraîneur de demi-fond, je pense que tu ne te rends pas compte des capacités que tu as. Moi je t'ai vu aujourd'hui avec les meilleurs régionaux, parce que là sur ces courses j'étais avec les hommes aussi, j'étais encore un gamin. Et je finis troisième de la course du Portel et de Boulogne. Et il me dit « il y a un truc à faire » . En fait, Arnaud assume parler et je lui ai fait totalement confiance. Et la première année, j'ai commencé à m'entraîner une fois par semaine. Donc ma semaine à cette époque-là a rythmé avec le lundi football, le mardi une séance d'athlètes, mercredi football, jeudi football, vendredi football, samedi football, dimanche athlètes. Donc tous les jours, quand j'étais gamin, j'alternais entre les deux et au final, ça s'est très bien passé et ça a commencé à décoller un peu.
- Speaker #0
Jimmy enchaîne les courses. Il rejoint l'équipe de France pour les championnats d'Europe de cross en 2015 où il remporte l'or par équipe. Sa première médaille en solo arrive un an plus tard lors des championnats de France de cross-country. Il monte alors sur la troisième marche du podium junior. La même année, il remporte le championnat de France junior du 10 km sur route en seulement 30 minutes 19 secondes et décroche ainsi son premier titre national. Si Jimmy excelle dès ses débuts, c'est aussi grâce à son coach, Arnaud Dignell, et la discipline d'entraînement qu'ils mettent en place ensemble. Avoir un cadre stable, une équipe... pluridisciplinaires et des objectifs, c'est précisément ce qui aide à tenir sur le long terme. Et ça, Jimmy l'a compris dès le début de sa carrière.
- Speaker #1
L'objectif, c'est d'aller au bout. Ce n'est pas facile, mais il n'y a rien de facile dans la vie quand on veut accomplir de belles choses. Maintenant, ça fait un peu plus de dix ans que je fais du haut niveau et en fait, j'ai gravi les échelons petit à petit pour essayer d'arriver au sommet avec beaucoup plus d'actifs au niveau professionnalisation. Je peux encore un peu pousser pour aller chercher des meilleurs résultats. Aujourd'hui, je suis vraiment professionnel à 100% et c'est ce qui fait la différence.
- Speaker #0
Vous venez d'écouter le premier épisode d'ADN d'athlète avec Jimmy Gressier, la première saison du podcast qui vous dévoile le quotidien d'athlète de haut niveau. Dans le prochain épisode, Jimmy partage les habitudes qui soutiennent sa progression. Bien s'alimenter, bien dormir, bien s'hydrater pour tenir la distance jour après jour. Cette série a été imaginée par Décathlon en partenariat avec Kiprun. Écriture et mise en voix, Mery Royer. Réalisation et mix, Tahissia Froidure. Production, Lacmé. Si le podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner sur votre appli audio et à partager l'info autour de vous. Vous pouvez aussi nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify.
Chapters
Présentation du parcours de Jimmy Gressier, athlète de haut niveau
00:02
Les débuts de Jimmy : enfance et influences sportives
00:30
La passion pour le sport et les premiers entraînements
02:18
Les défis et la détermination dans le sport de haut niveau
04:47
Les succès et l'importance de l'entourage dans la carrière de Jimmy
10:10
Description
Transcription
- Speaker #0
Coureurs, nageurs, basketteurs, derrière chaque athlète de haut niveau, il y a une trajectoire, des routines. Plus qu'une pratique, un état d'esprit. Dans ce podcast by Decathlon, on se glisse dans la tête et les baskets de celles et ceux qui vivent le sport au plus haut niveau pour découvrir les secrets de leurs résultats hors normes. Bienvenue dans ADN d'athlète, une plongée dans les coulisses de la performance. Pour cette première saison, en partenariat avec Keep Run, le champion d'athlétisme Jimmy Gressier nous ouvre les portes de son quotidien. À ses côtés, des experts, coachs, nutritionnistes, ingénieurs, préparateurs mentaux, nous livrent dans chaque épisode des leviers concrets pour repousser nos limites et atteindre de nouveaux objectifs. Dans ce premier épisode, nous remontons le fil du parcours de Jimmy, coureur de l'équipe de France, spécialiste du fond. Retour sur son enfance, Ses premiers entraînements et cette détermination à toute épreuve qui le pousse à toujours viser plus haut. Une rencontre intimiste pour mieux comprendre l'homme derrière l'athlète, avant d'explorer dans les prochains épisodes les dimensions plus techniques et scientifiques du sport de haut niveau.
- Speaker #1
Je m'appelle Dimi Gressier, je viens de Boulogne-sur-Mer. J'ai 28 ans et je fais de la course à pied et je suis en équipe de France depuis plus de 10 ans maintenant. Mon métier consiste à courir. courir longtemps et si possible rapidement, et d'aller chercher le plus de médailles possibles, le plus de records possibles.
- Speaker #0
Et les records de Jimmy sont assez dingues. Champion d'Europe du semi-marathon, il améliore sans cesse ses chronos sur 5 km. En 2024, il signe un exploit en battant le record de France du 10 000 mètres en 26 minutes et 58 secondes. Côté compétition, sur piste comme sur route, les rendez-vous sont nombreux. De Lille à Monaco, en passant par Rome, Jimmy multiplie les courses à la conquête de nouvelles médailles. Mais derrière ces podiums se cache d'abord l'histoire d'un jeune sportif, animé par le goût du dépassement et l'envie de tout rafler. Pour en parler, cap sur le stade voisin de l'INSEP, l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, au cœur du bois de Vincennes.
- Speaker #1
Quand j'étais petit, au quartier, je courais partout sur le terrain, déjà pour commencer. On faisait des chasses à l'homme, pareil, on ne m'attrapait jamais. Mon frère et surtout mon père étaient entraîneurs de football au FC Conti. Ça m'a donné envie de faire du football comme eux. On a baigné dans le sport parce que mon père s'est mis à la boxe, mes frères aussi. J'ai fait un peu tous les sports, que ce soit la boxe, la lutte, le football, le rugby. On avait la chance d'avoir un city en bas de mon immeuble, mais vraiment un city-stade à 10 mètres. Je pouvais me mettre à ma fenêtre, je voyais tous mes copains jouer. Et donc, entre l'école, les matchs au City, les entraînements de football, je pense que je ne m'arrêtais pas déjà quand j'étais jeune. Pour donner un petit créneau horaire, c'était 8h-9h avant l'école, je jouais déjà au City Stade. J'allais à l'école, je rentrais manger, je mangeais en 5 minutes même pas. Je rejouais 1h avant l'école, il y avait la récré de l'école où on jouait pareil au football. De 16h30 à 18h, je jouais au football sur le City Stade et à 18h30, j'avais entraînement le soir. avec l'Asso Aiglon, le club par lequel Franck Ribéry aussi est passé. J'avais d'ailleurs le même entraîneur, Pascal Bonvalet, que lui à l'époque. Donc mes journées étaient un peu rythmées comme ça quand j'étais plutôt jeune. C'était aussi surtout le meilleur moyen de partager des bons moments avec les potes. Depuis qu'on est jeunes, on a vu nous, Franck Ribéry, réussir dans le football. On l'a vu revenir au quartier avec des belles voitures. On l'a vu améliorer la vie de toute sa famille. Et donc du coup, on voulait... tous, tous, tous, mais vraiment tous, devenir un footballeur professionnel. Et ouais, c'était l'envie de partager avec les autres des moments plutôt sympas, que des moments un peu plus compliqués qu'on pouvait avoir une fois que la porte de chez nous était fermée. Moi j'habite dans un quartier qui s'appelle Le Chemin Vert, c'est un quartier défavorisé des Hauts-de-France. Moi quand j'étais jeune, j'ai vu pas mal de fois les huissiers taper à la porte de ma mère pour lui dire qu'ils allaient lui prendre ses meubles, etc. Donc quand t'es chez toi, c'est un peu plus triste, mais par contre une fois que tu descends en bas de ton quartier et que tu joues avec les copains, t'oublies tout. Et je suis un peu nostalgique aujourd'hui de ces années passées, parce que c'était des journées où on se prenait pas la tête tout le temps qu'on est un peu autour du sport. Même limite à cet âge-là encore, l'école était un peu secondaire. Pour nous, dans notre tête, on y allait parce que sinon on se faisait taper sur les doigts par maman, papa. C'est un peu plus tard que j'ai compris que l'école, c'était aussi important. C'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai aussi un bac plus deux et que je compte continuer mes études à la fin de ma carrière aussi.
- Speaker #0
Une carrière de haut niveau dure rarement plus d'une dizaine d'années et les athlètes prennent généralement leur retraite vers 34 ans. C'est pour cette raison que nombreux sont celles et ceux qui préparent un second projet professionnel en parallèle des compétitions. La plupart poursuivent d'ailleurs leur carrière dans le sport en tant qu'entraîneur, préparateur mental ou agent sportif.
- Speaker #1
Quand j'étais jeune, c'était avant tout le sport, le sport, parce que quand j'étais plus jeune, je n'avais pas grand-chose. J'avais des amis ou même des copains de classe, etc., qui pouvaient se moquer de moi à chaque fois en rigolant. Ce n'était pas méchant parce que quand tu es gamin, tu ne te rends pas compte que des fois, on peut se moquer et ça peut faire mal aux personnes qu'on a en face. Sauf que moi, je le prenais plutôt mal parce que je n'étais pas content. forcément du milieu dans lequel j'évoluais etc ça me faisait mal et bien moi je me disais ok je vais être le meilleur je vais essayer d'être meilleur dans ce que je sais faire et de toute façon je vais réussir comme Franck Ribéry je serai footballeur professionnel sauf que déjà les entraîneurs de football me disaient que je courrais trop sur le terrain pour être un footballeur parce qu'un footballeur il fallait être un peu plus entre guillemets reposé pour être efficace devant le but Et puis c'est surtout après quand il a commencé à y avoir les cross UNSS au collège, où là tout de suite j'ai commencé à gagner les cross sur des athlètes vraiment qui faisaient ce sport. Alors que moi j'étais footeur, j'arrivais avec les crampons de football, le short de football. Du coup le fait que moi j'arrive et que je batte tous les records, c'est qui lui ? Tout le monde se posait des questions. Et puis moi j'ai commencé à me prendre au jeu, et mon objectif numéro un quand j'étais plus jeune c'était d'être le meilleur. partout, dans n'importe quel sport dans lequel je m'initiais. Dans la course à pied, c'était pareil. C'était inconcevable que je finisse deuxième. Et puis, quand t'es au collège ou au lycée, c'est un peu la classe d'être le premier parmi tous les élèves. Donc, c'était assez drôle quand j'étais plus jeune aussi de le faire un peu pour la fame aussi. En fait, il y a plusieurs entraîneurs de football, profs de sport aussi, qui ont essayé de m'y mettre. Mais à chaque fois, ça a été compliqué de me faire arrêter le football parce que j'aimais tellement le football. Et donc jusqu'à l'âge de 17 ans, je n'ai pas fait le choix d'arrêter le football. Au bout d'un moment, il y a un prof de sport qui a su me parler avec les bons mots. Et en fait, à l'époque, on m'offre la licence gratuite. Et donc du coup, je décide d'y aller. On m'offre aussi une paire de pointes. Je les ai encore chez mon grand-père parce que chez mon grand-père, aujourd'hui, c'est un petit peu un musée. Il y a plein de dossards, de chaussures que j'ai portées plus jeune. J'ai un rituel d'avant-course. Généralement, j'aime bien être avec mes proches. J'aime bien aussi écouter la musique. Quand on allait chez ma grand-mère dans la voiture, mon père mettait des chansons un peu plus années 80, un peu Claude François, Belle Belle Belle. C'est des souvenirs, des chansons que je connais par cœur, parce que tous les dimanches on y allait et à force ça m'est rentré dans la tête. Et du coup, quand je fais mes échauffements, j'aime bien chanter. Et puis, vu que c'est des musiques que je connais par cœur, ça me donne l'impression un peu d'exister pendant mon footing, d'être déjà en mode. en mode actif et donc ça m'aide.
- Speaker #0
Dans une carrière de haut niveau, être bien entouré est essentiel. Jimmy en a donné un bel exemple lors de sa victoire européenne au semi-marathon à Bruxelles. Une fois la ligne d'arrivée franchie et avant même de faire ses premiers commentaires post-run, il se dirige instinctivement vers ses parents pour les enlacer. Cet entourage familial, amical et professionnel joue un rôle déterminant dans la trajectoire d'un athlète. Tant pour traverser les épreuves que pour atteindre ses objectifs ou garder la tête sur les épaules face aux sentiments grisants des victoires.
- Speaker #1
La première course que je fais, c'est aux départementaux. Et là, on me pose la question à l'échauffement. Il y a quelqu'un qui me demande « tu veux faire combien aujourd'hui ? » Moi, je dis « je veux gagner » . Et cette personne, elle me dit « non, impossible, il y a Pierre-Louis Détourbe qui est là » . Donc, c'était le meilleur chez les jeunes au niveau du cross-country en France. Et il est là, c'est impossible, tu ne gagneras pas. et il s'avère que... que sur la ligne de départ, on part, je tombe. Et à la fin, j'arrive dans la dernière ligne droite, je le bats avec 200-300 m d'avance, et le speaker, je m'en rappellerai toute ma vie, il dit « Eh oui, Pierre-Louis de Tourbe ! » Et au final, il dit « Eh non, le numéro, parce qu'en fait, il ne me connaissait pas. » Et il dit « Le numéro de mon dossard. » Et à partir de là, ça a commencé à décoller, tout le monde s'est intéressé un peu à moi. Cette année-là, je fais encore des courses dans le Boulonnais, la course du Portel, la course de Boulogne. Et ensuite sur cette course... Je rencontre mon entraîneur avec qui j'ai fait une longue partie de ma carrière, Arnaud Dignell. Il m'appelle après la course, il me dit « écoute, j'ai jamais vu ça » . Il me dit « je suis entraîneur de demi-fond, je pense que tu ne te rends pas compte des capacités que tu as. Moi je t'ai vu aujourd'hui avec les meilleurs régionaux, parce que là sur ces courses j'étais avec les hommes aussi, j'étais encore un gamin. Et je finis troisième de la course du Portel et de Boulogne. Et il me dit « il y a un truc à faire » . En fait, Arnaud assume parler et je lui ai fait totalement confiance. Et la première année, j'ai commencé à m'entraîner une fois par semaine. Donc ma semaine à cette époque-là a rythmé avec le lundi football, le mardi une séance d'athlètes, mercredi football, jeudi football, vendredi football, samedi football, dimanche athlètes. Donc tous les jours, quand j'étais gamin, j'alternais entre les deux et au final, ça s'est très bien passé et ça a commencé à décoller un peu.
- Speaker #0
Jimmy enchaîne les courses. Il rejoint l'équipe de France pour les championnats d'Europe de cross en 2015 où il remporte l'or par équipe. Sa première médaille en solo arrive un an plus tard lors des championnats de France de cross-country. Il monte alors sur la troisième marche du podium junior. La même année, il remporte le championnat de France junior du 10 km sur route en seulement 30 minutes 19 secondes et décroche ainsi son premier titre national. Si Jimmy excelle dès ses débuts, c'est aussi grâce à son coach, Arnaud Dignell, et la discipline d'entraînement qu'ils mettent en place ensemble. Avoir un cadre stable, une équipe... pluridisciplinaires et des objectifs, c'est précisément ce qui aide à tenir sur le long terme. Et ça, Jimmy l'a compris dès le début de sa carrière.
- Speaker #1
L'objectif, c'est d'aller au bout. Ce n'est pas facile, mais il n'y a rien de facile dans la vie quand on veut accomplir de belles choses. Maintenant, ça fait un peu plus de dix ans que je fais du haut niveau et en fait, j'ai gravi les échelons petit à petit pour essayer d'arriver au sommet avec beaucoup plus d'actifs au niveau professionnalisation. Je peux encore un peu pousser pour aller chercher des meilleurs résultats. Aujourd'hui, je suis vraiment professionnel à 100% et c'est ce qui fait la différence.
- Speaker #0
Vous venez d'écouter le premier épisode d'ADN d'athlète avec Jimmy Gressier, la première saison du podcast qui vous dévoile le quotidien d'athlète de haut niveau. Dans le prochain épisode, Jimmy partage les habitudes qui soutiennent sa progression. Bien s'alimenter, bien dormir, bien s'hydrater pour tenir la distance jour après jour. Cette série a été imaginée par Décathlon en partenariat avec Kiprun. Écriture et mise en voix, Mery Royer. Réalisation et mix, Tahissia Froidure. Production, Lacmé. Si le podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner sur votre appli audio et à partager l'info autour de vous. Vous pouvez aussi nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify.
Chapters
Présentation du parcours de Jimmy Gressier, athlète de haut niveau
00:02
Les débuts de Jimmy : enfance et influences sportives
00:30
La passion pour le sport et les premiers entraînements
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Les défis et la détermination dans le sport de haut niveau
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