Description
Transcription
- Speaker #0
Comme je dis, la course à pied, ce n'est pas un jeu. Si avant, tu t'es mal entraîné, que tu n'as pas été sérieux, que tu as mal dormi, que tu n'es pas bien hydraté, que tu es sorti en boîte avec tes potes à chaque fois, etc. Oublie, tu n'arriveras pas à faire ce que tu as envie de faire. Quand tu es athlète de haut niveau, chaque détail compte parce qu'améliorer la performance d'un pour cent, c'est énorme.
- Speaker #1
Bienvenue dans ADN d'athlète, le podcast by Décathlon qui explore les coulisses de la performance. Pour cette première saison, en partenariat avec Keep Run, le champion d'athlétisme Jimmy Gressier nous ouvre les portes de son quotidien. À ses côtés, des experts nous livrent dans chaque épisode des leviers concrets pour repousser nos limites et atteindre de nouveaux objectifs. Dans ce deuxième épisode, on explore la triade indispensable à l'équilibre de Jimmy. Sommeil, hydratation et alimentation. Pour performer, l'entraînement invisible est tout aussi crucial que les séances sur piste. Pour aller plus loin, Mojeun, diététicienne spécialisée dans le suivi des sportifs, et François Chiron, coach adjoint et docteur en physiologie, partagent leurs conseils pour optimiser ces trois piliers au quotidien. Mais avant tout, Jimmy nous parle de ce triptyque gagnant.
- Speaker #0
Être professionnel, ce n'est pas que courir, c'est aussi ce qu'il y a autour de bien se reposer, de bien manger, de bien s'hydrater. d'écouter son corps, d'écouter sa tête aussi. Il y a des périodes où je suis un peu plus à 100%, il y a des périodes où je suis un peu plus à 60%, parce que c'est important de gérer aussi la fatigue mentale, parce qu'il y en a beaucoup en course à pied, de bien gérer les pics de forme, de bien gérer quand on met son implication à 100% et quand on la met un peu plus à 80%, pour éviter de se rapprocher du burn-out, ou plein de choses comme ça qui peuvent nous dériver de la course à pied. Et donc j'essaye de prendre quand même soin de moi à côté. Généralement j'essaie de me coucher avant minuit, ça c'est sûr. Parce qu'on dit toujours que les heures avant minuit comptent double, et ça c'est rentré dans ma tête depuis qu'on me l'a dit. Donc j'essaie d'y faire attention, mais généralement c'est minimum 9h. J'essaie de dormir à 9h. Si je me couche à 23h, je peux me lever à 8h, voire 8h30, voire des fois plus, donc des fois je dors plus que 9h. J'ai de la chance d'avoir un mode on-off, comme en course à pied. Et le midi, obligé de caler une sieste, on me dit généralement de faire 30 minutes. Mais je n'y arrive pas quand je suis fatigué, je dors 1h à 1h30. Quand je me lève, je suis un peu vaseux. Mais par contre, ça m'aide à récupérer des entraînements.
- Speaker #1
Jimmy gère sa routine sommeil de manière autonome. Et pour ses entraînements, il travaille avec ses coachs. Mais pour toutes les questions liées à sa santé, il est accompagné par une équipe pluridisciplinaire. Car même si, sur la ligne de départ, Jimmy est seul, c'est avec son staff qu'il construit son projet. Une équipe qui se constitue au fil des années et des besoins de l'athlète. Plusieurs coachs, un kiné, un diététicien, un ou plusieurs médecins, un préparateur mental. En moyenne, les athlètes s'entourent d'une petite dizaine de professionnels.
- Speaker #0
Je travaille avec une équipe autour de moi. J'ai aussi un médecin à Boulogne-sur-Mer, le médecin aussi de l'équipe de France d'athlétisme. Et mon kiné, qui me suit quasiment à plein temps. Je suis adepte vraiment du massage de récupération, plus que toute autre chose. Vraiment, le massage de récupération, c'est vraiment quelque chose qui va m'aider à me relaxer aussi à côté. Il y a quelqu'un qui s'occupe de toi et qui essaie de te relâcher un maximum. Il y a les bains froids, je pense que c'est efficace. Mais par contre, mentalement, on vient se crisper parce que c'est dur les bains froids. Et puis, quand je me sens vraiment fatigué aussi, je vais prendre deux jours de repos. Comme avant les Jeux Olympiques, je me sentais un peu cramé physiquement. J'ai pris trois jours de pause et quand je suis revenu, j'ai été fort aux Jeux Olympiques. Donc, il faut savoir écouter son corps aussi bien physiquement que mentalement. Et aujourd'hui, je pense que ce qui fait mon équilibre, c'est que je l'ai bien compris. Moi, de base. Je suis plutôt quelqu'un, on ne va pas dire fast-food, mais restaurant, pizza, burger, qui aime se faire plaisir. Il y a des périodes de l'année où je m'entraîne, mais les objectifs sont assez lointains. Là, je me fais plaisir. Et plus les objectifs se rapprochent, et au plus je mange de légumes plutôt que de pizza et de burger. Tous les 2-3 mois, on fait quand même des prises de sang pour la fédération pour vérifier que la féritine est bonne, regarder un peu les bilans sanguins. Et ce qui ne va pas, on va essayer de venir le corriger avec la nourriture. Et quand on a du mal à le corriger avec la nourriture, on va essayer de prendre un peu plus des compléments alimentaires pour nous aider à nous supplémenter. Et si là, ça ne fonctionne pas, on va essayer de prendre du repos, de diminuer l'entraînement pour essayer de régénérer au niveau du corps. Et donc, généralement, ça fonctionne bien.
- Speaker #1
Aujourd'hui, il existe toute une palette de solutions censées améliorer la performance. Compléments alimentaires, vitamines, shakers, boissons d'effort, électrolytes, applis de suivi, régimes ou jeûnes intermittents. Mais est-ce que tout ça fonctionne vraiment ?
- Speaker #2
Pour performer, il y a l'entraînement bien sûr, mais aussi tout le reste. Tu as le sommeil, tu as le stress, tu as l'alimentation. L'alimentation, ça va être une des briques qui va permettre à la personne de performer.
- Speaker #1
Maudjeune ? Diététicienne spécialisée dans le suivi des sportifs, nous rappelle qu'une alimentation équilibrée répond à tous les besoins de notre corps, que l'on soit en période d'entraînement, de compétition ou de repos. Mais si l'alimentation du quotidien couvre la majorité de nos besoins, lorsque l'activité physique est importante, une complémentation peut alors devenir nécessaire.
- Speaker #2
Pour la partie nutrition, on va avoir l'approche assez macro, apport d'énergie, apport de protéines, etc. Mais aussi, ce qu'on n'a pas toujours en tête, la nutrition, et ça que tu sois sportif ou pas, ça va t'apporter des micro-éléments, des vitamines, des minéraux, qui en fonction de son volume horaire d'entraînement, de son intensité, peut parfois avoir un besoin en micronutriments assez important, et nous on va aussi être là pour verrouiller ça. On va bien sûr verrouiller tout ce qui est hydratation, on va verrouiller aussi toutes les stratégies alimentaires qui vont évoluer en fonction du cycle d'entraînement de l'athlète. mais aussi du moment, comment tu t'alimentes avant, pendant, après ton épreuve. L'alimentation en plus de perfer au moment, à l'instant T, ça va te permettre de prévenir les blessures. Et dernière chose aussi chez les femmes, en alimentation du quotidien et encore plus aussi en nutrition sportive, comment on adapte ton alimentation à ton cycle hormonal ?
- Speaker #0
Quand on est athlète de haut niveau, on essaye d'améliorer tous les petits pourcentages qui peuvent être améliorés. Ce que je fais généralement avant les séances, c'est que je prends une boisson d'effort qui va me préparer à l'effort que je vais faire après, généralement basée sur des glucides pour essayer d'avoir un maximum d'énergie. Ensuite, j'ai la boisson pendant que je prends et ensuite derrière, la boisson de récupération. Ça varie soit avec des barres, soit avec des checks en poudre. Mais généralement, j'essaie de faire attention à l'avant, pendant et après.
- Speaker #1
Et chaque sportif a ses secrets pour gagner ce fameux pourcent. Jimmy, lui, intègre une boisson dans sa stratégie pour optimiser ses performances.
- Speaker #0
Quand tu es athlète de haut niveau, chaque détail compte parce qu'améliorer la performance d'un pourcent, c'est énorme. Le jus de betterave, c'est connu pour être un vasodilatateur et absorber un peu mieux de l'oxygène. Et donc, généralement, c'est une cure à peu près de huit jours. C'est prouvé scientifiquement que ça fonctionne, mais ce n'est pas non plus un effet super boost. Après, je ne le conseille pas quand on est athlète amateur, il n'y a aucun intérêt de le faire.
- Speaker #1
Dans ce métier qui repose sur le corps et la capacité à atteindre une forme de perfection, le niveau de trouble du comportement alimentaire est plus élevé que la moyenne, et de manière encore plus marquée pour les femmes. Il existe d'ailleurs une forme subclinique de trouble des conduites alimentaires propre au domaine sportif. C'est avec précaution et en s'entourant de professionnels qualifiés, notamment des psychologues, que les équipes adressent ces sujets avec les sportifs de haut niveau.
- Speaker #3
Il faut toujours faire très attention quand on parle du poids avec un athlète. Par expérience, on peut avoir des athlètes qui ont des troubles du comportement alimentaire et là c'est un autre type d'expertise qui n'est pas d'une autre et de notre ressort et ça peut même être très dangereux.
- Speaker #1
François Chiron, coach adjoint de Jimmy au sein de l'équipe d'Adrien Taogi et docteur en physiologie, sait à quel point l'alimentation joue un rôle clé dans la performance.
- Speaker #3
Il faut se rendre compte que notre corps est notre outil à l'entraînement. On est accompagné par une nutritionniste. On a notre équipe, on sait quoi faire, il se connaît. Mais c'est lui qui doit gérer, c'est son projet. Nous ne sommes que les garants du projet, on est là pour l'accompagner. On n'est pas là pour l'infantiliser.
- Speaker #2
On essaye, en tant que diététicien nutritionniste, de te trouver l'équilibre alimentaire que tu vas pouvoir tenir tout le temps.
- Speaker #1
Mojeun, diététicienne spécialisée dans le suivi des sportifs.
- Speaker #2
Bien sûr que ça, ça intègre toutes les familles d'aliments. Nous, on ne va pas interdire un aliment loin de là. Par contre, s'il y a des dérives sur certaines familles d'aliments, nous, notre rôle, ça va plus être de remonter à la source, on va plutôt travailler en amont. Une alimentation qui va te permettre de perfer durablement, c'est vraiment une alimentation qui va se faire en prenant en compte l'ensemble des paramètres, donc le niveau de stress, le niveau de sommeil, le niveau d'entraînement. Nous, quand on fait une répartition en tant que diététicien, on a des vrais pourcentages d'apport énergétique à t'apporter selon les repas. Ton travail va varier en fonction de la discipline. Tu ne vas pas travailler justement avec un sprinter comme tu vas travailler avec un ou une coureuse d'ultra endurance. On va toujours d'abord verrouiller la nutrition du quotidien. Que tu sois athlète professionnelle, mais aussi amateur. J'ai des patients en nutrition du sport qui sont amateurs, mais qui tournent à 15 heures de sport par semaine. Là, tu as quand même une sacrée adaptation de ta nutrition. Ce qu'il faut, c'est vraiment de la régularité dans les apports au cours de la journée. Un sportif ou une sportive qui aura une grosse pratique peut s'alimenter six fois dans la journée. Il n'y a pas de souci. Un petit déj le matin, collation le matin, le midi, collation l'après-midi, le soir. Ça, c'est toujours en accord avec ton ou ta diététicienne.
- Speaker #1
Avoir une routine alimentaire bien rodée, c'est aussi savoir ne pas tout bouleverser quand l'échéance approche. Adapter ses fibres, être vigilant aux différents signaux digestifs, c'est souvent la clé pour éviter les mauvaises surprises au départ et pendant l'épreuve. Alors, comment gérer la veille de course sans faire d'impair ?
- Speaker #2
Il faut éviter la veille de course de changer tes habitudes sous prétexte que tu as une course. Tu ne sais pas comment ton organisme et ton système digestif vont réagir à ça. Tu vas essayer de rester dans ce que tu fais habituellement. Il faut juste faire attention à ta porte de fibres. avant une compétition qui peut engendrer des troubles digestifs chez la personne.
- Speaker #1
En tant qu'athlète de haut niveau, qu'on se lance sur un 5 km ou sur un marathon, l'enjeu sportif reste le même, performer et repousser ses limites. Mais côté nutrition, l'approche est un peu différente. Pour tenir de longues distances, mieux vaut optimiser la principale source d'énergie sur des efforts prolongés, le glycogène.
- Speaker #2
Sur un 10 km, tu as moins d'enjeux parce que souvent, un 10 km, tu le cours en moins d'une heure par exemple. Tu n'as pas le temps d'utiliser toutes tes réserves en glycogène. Le glycogène, c'est le mode de stockage du glucose dans ton foie et tes muscles. Ces réserves doivent être optimales avant ta compétition. Par contre, dès lors que tu vas faire un semi-marathon ou marathon, tu augmenteras ta part de glucides pour optimiser tes réserves en glycogène. Il faut vraiment que tu fasses attention à ça.
- Speaker #0
La course à pied, c'est un sport quand même qui est inconfortable. Comme je dis, la course à pied, ce n'est pas un jeu. C'est soit un métier, soit un objectif. C'est sûr que nous, quand on court, on n'est pas en train de jouer, on est en train de tout donner. Si avant, tu t'es mal entraîné, que tu n'as pas été sérieux, que tu as mal dormi, que tu n'es pas bien hydraté, que tu es sorti en boîte avec tes potes à chaque fois, etc. Oublie, tu n'arriveras pas à faire ce que tu as envie de faire. Par contre, si tu es sérieux et que tu mets tous les efforts nécessaires pour réussir, je pense que généralement ça paye parce qu'on se trompe pas trop sur les objectifs qu'on se fixe avec mes entraîneurs.
- Speaker #1
Vous venez d'écouter le deuxième épisode d'ADN d'athlète avec Jimmy Gressier, la première saison du podcast qui vous dévoile le quotidien d'athlète de haut niveau. Dans le prochain épisode, on explore les routines d'entraînement de Jimmy et le rôle de son équipement pour optimiser ses sensations et atteindre ses objectifs de course. Cette série a été imaginée par Décathlon en partenariat avec Keep Run. Écriture et mise en voix, Mery Royer. Réalisation et mix, Tahissia Froidure. Production, LACME. Si le podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner sur votre appli audio et à partager l'info autour de vous. Vous pouvez aussi nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify.
Chapters
Introduction
00:00
La triade indispensable : sommeil, hydratation et alimentation
00:25
L'importance de l'entraînement invisible
00:49
Gestion de la fatigue mentale et physique
01:15
Les routines de sommeil de Jimmy Gressier
01:54
L'équipe pluridisciplinaire autour de l'athlète
02:34
L'importance des massages et de la récupération
03:03
Compléments alimentaires et nutrition sportive
04:43
Optimisation des performances et secrets de l'athlète
06:34
Troubles alimentaires et précautions à prendre
07:49
Conclusion et aperçu du prochain épisode
12:28
Description
Transcription
- Speaker #0
Comme je dis, la course à pied, ce n'est pas un jeu. Si avant, tu t'es mal entraîné, que tu n'as pas été sérieux, que tu as mal dormi, que tu n'es pas bien hydraté, que tu es sorti en boîte avec tes potes à chaque fois, etc. Oublie, tu n'arriveras pas à faire ce que tu as envie de faire. Quand tu es athlète de haut niveau, chaque détail compte parce qu'améliorer la performance d'un pour cent, c'est énorme.
- Speaker #1
Bienvenue dans ADN d'athlète, le podcast by Décathlon qui explore les coulisses de la performance. Pour cette première saison, en partenariat avec Keep Run, le champion d'athlétisme Jimmy Gressier nous ouvre les portes de son quotidien. À ses côtés, des experts nous livrent dans chaque épisode des leviers concrets pour repousser nos limites et atteindre de nouveaux objectifs. Dans ce deuxième épisode, on explore la triade indispensable à l'équilibre de Jimmy. Sommeil, hydratation et alimentation. Pour performer, l'entraînement invisible est tout aussi crucial que les séances sur piste. Pour aller plus loin, Mojeun, diététicienne spécialisée dans le suivi des sportifs, et François Chiron, coach adjoint et docteur en physiologie, partagent leurs conseils pour optimiser ces trois piliers au quotidien. Mais avant tout, Jimmy nous parle de ce triptyque gagnant.
- Speaker #0
Être professionnel, ce n'est pas que courir, c'est aussi ce qu'il y a autour de bien se reposer, de bien manger, de bien s'hydrater. d'écouter son corps, d'écouter sa tête aussi. Il y a des périodes où je suis un peu plus à 100%, il y a des périodes où je suis un peu plus à 60%, parce que c'est important de gérer aussi la fatigue mentale, parce qu'il y en a beaucoup en course à pied, de bien gérer les pics de forme, de bien gérer quand on met son implication à 100% et quand on la met un peu plus à 80%, pour éviter de se rapprocher du burn-out, ou plein de choses comme ça qui peuvent nous dériver de la course à pied. Et donc j'essaye de prendre quand même soin de moi à côté. Généralement j'essaie de me coucher avant minuit, ça c'est sûr. Parce qu'on dit toujours que les heures avant minuit comptent double, et ça c'est rentré dans ma tête depuis qu'on me l'a dit. Donc j'essaie d'y faire attention, mais généralement c'est minimum 9h. J'essaie de dormir à 9h. Si je me couche à 23h, je peux me lever à 8h, voire 8h30, voire des fois plus, donc des fois je dors plus que 9h. J'ai de la chance d'avoir un mode on-off, comme en course à pied. Et le midi, obligé de caler une sieste, on me dit généralement de faire 30 minutes. Mais je n'y arrive pas quand je suis fatigué, je dors 1h à 1h30. Quand je me lève, je suis un peu vaseux. Mais par contre, ça m'aide à récupérer des entraînements.
- Speaker #1
Jimmy gère sa routine sommeil de manière autonome. Et pour ses entraînements, il travaille avec ses coachs. Mais pour toutes les questions liées à sa santé, il est accompagné par une équipe pluridisciplinaire. Car même si, sur la ligne de départ, Jimmy est seul, c'est avec son staff qu'il construit son projet. Une équipe qui se constitue au fil des années et des besoins de l'athlète. Plusieurs coachs, un kiné, un diététicien, un ou plusieurs médecins, un préparateur mental. En moyenne, les athlètes s'entourent d'une petite dizaine de professionnels.
- Speaker #0
Je travaille avec une équipe autour de moi. J'ai aussi un médecin à Boulogne-sur-Mer, le médecin aussi de l'équipe de France d'athlétisme. Et mon kiné, qui me suit quasiment à plein temps. Je suis adepte vraiment du massage de récupération, plus que toute autre chose. Vraiment, le massage de récupération, c'est vraiment quelque chose qui va m'aider à me relaxer aussi à côté. Il y a quelqu'un qui s'occupe de toi et qui essaie de te relâcher un maximum. Il y a les bains froids, je pense que c'est efficace. Mais par contre, mentalement, on vient se crisper parce que c'est dur les bains froids. Et puis, quand je me sens vraiment fatigué aussi, je vais prendre deux jours de repos. Comme avant les Jeux Olympiques, je me sentais un peu cramé physiquement. J'ai pris trois jours de pause et quand je suis revenu, j'ai été fort aux Jeux Olympiques. Donc, il faut savoir écouter son corps aussi bien physiquement que mentalement. Et aujourd'hui, je pense que ce qui fait mon équilibre, c'est que je l'ai bien compris. Moi, de base. Je suis plutôt quelqu'un, on ne va pas dire fast-food, mais restaurant, pizza, burger, qui aime se faire plaisir. Il y a des périodes de l'année où je m'entraîne, mais les objectifs sont assez lointains. Là, je me fais plaisir. Et plus les objectifs se rapprochent, et au plus je mange de légumes plutôt que de pizza et de burger. Tous les 2-3 mois, on fait quand même des prises de sang pour la fédération pour vérifier que la féritine est bonne, regarder un peu les bilans sanguins. Et ce qui ne va pas, on va essayer de venir le corriger avec la nourriture. Et quand on a du mal à le corriger avec la nourriture, on va essayer de prendre un peu plus des compléments alimentaires pour nous aider à nous supplémenter. Et si là, ça ne fonctionne pas, on va essayer de prendre du repos, de diminuer l'entraînement pour essayer de régénérer au niveau du corps. Et donc, généralement, ça fonctionne bien.
- Speaker #1
Aujourd'hui, il existe toute une palette de solutions censées améliorer la performance. Compléments alimentaires, vitamines, shakers, boissons d'effort, électrolytes, applis de suivi, régimes ou jeûnes intermittents. Mais est-ce que tout ça fonctionne vraiment ?
- Speaker #2
Pour performer, il y a l'entraînement bien sûr, mais aussi tout le reste. Tu as le sommeil, tu as le stress, tu as l'alimentation. L'alimentation, ça va être une des briques qui va permettre à la personne de performer.
- Speaker #1
Maudjeune ? Diététicienne spécialisée dans le suivi des sportifs, nous rappelle qu'une alimentation équilibrée répond à tous les besoins de notre corps, que l'on soit en période d'entraînement, de compétition ou de repos. Mais si l'alimentation du quotidien couvre la majorité de nos besoins, lorsque l'activité physique est importante, une complémentation peut alors devenir nécessaire.
- Speaker #2
Pour la partie nutrition, on va avoir l'approche assez macro, apport d'énergie, apport de protéines, etc. Mais aussi, ce qu'on n'a pas toujours en tête, la nutrition, et ça que tu sois sportif ou pas, ça va t'apporter des micro-éléments, des vitamines, des minéraux, qui en fonction de son volume horaire d'entraînement, de son intensité, peut parfois avoir un besoin en micronutriments assez important, et nous on va aussi être là pour verrouiller ça. On va bien sûr verrouiller tout ce qui est hydratation, on va verrouiller aussi toutes les stratégies alimentaires qui vont évoluer en fonction du cycle d'entraînement de l'athlète. mais aussi du moment, comment tu t'alimentes avant, pendant, après ton épreuve. L'alimentation en plus de perfer au moment, à l'instant T, ça va te permettre de prévenir les blessures. Et dernière chose aussi chez les femmes, en alimentation du quotidien et encore plus aussi en nutrition sportive, comment on adapte ton alimentation à ton cycle hormonal ?
- Speaker #0
Quand on est athlète de haut niveau, on essaye d'améliorer tous les petits pourcentages qui peuvent être améliorés. Ce que je fais généralement avant les séances, c'est que je prends une boisson d'effort qui va me préparer à l'effort que je vais faire après, généralement basée sur des glucides pour essayer d'avoir un maximum d'énergie. Ensuite, j'ai la boisson pendant que je prends et ensuite derrière, la boisson de récupération. Ça varie soit avec des barres, soit avec des checks en poudre. Mais généralement, j'essaie de faire attention à l'avant, pendant et après.
- Speaker #1
Et chaque sportif a ses secrets pour gagner ce fameux pourcent. Jimmy, lui, intègre une boisson dans sa stratégie pour optimiser ses performances.
- Speaker #0
Quand tu es athlète de haut niveau, chaque détail compte parce qu'améliorer la performance d'un pourcent, c'est énorme. Le jus de betterave, c'est connu pour être un vasodilatateur et absorber un peu mieux de l'oxygène. Et donc, généralement, c'est une cure à peu près de huit jours. C'est prouvé scientifiquement que ça fonctionne, mais ce n'est pas non plus un effet super boost. Après, je ne le conseille pas quand on est athlète amateur, il n'y a aucun intérêt de le faire.
- Speaker #1
Dans ce métier qui repose sur le corps et la capacité à atteindre une forme de perfection, le niveau de trouble du comportement alimentaire est plus élevé que la moyenne, et de manière encore plus marquée pour les femmes. Il existe d'ailleurs une forme subclinique de trouble des conduites alimentaires propre au domaine sportif. C'est avec précaution et en s'entourant de professionnels qualifiés, notamment des psychologues, que les équipes adressent ces sujets avec les sportifs de haut niveau.
- Speaker #3
Il faut toujours faire très attention quand on parle du poids avec un athlète. Par expérience, on peut avoir des athlètes qui ont des troubles du comportement alimentaire et là c'est un autre type d'expertise qui n'est pas d'une autre et de notre ressort et ça peut même être très dangereux.
- Speaker #1
François Chiron, coach adjoint de Jimmy au sein de l'équipe d'Adrien Taogi et docteur en physiologie, sait à quel point l'alimentation joue un rôle clé dans la performance.
- Speaker #3
Il faut se rendre compte que notre corps est notre outil à l'entraînement. On est accompagné par une nutritionniste. On a notre équipe, on sait quoi faire, il se connaît. Mais c'est lui qui doit gérer, c'est son projet. Nous ne sommes que les garants du projet, on est là pour l'accompagner. On n'est pas là pour l'infantiliser.
- Speaker #2
On essaye, en tant que diététicien nutritionniste, de te trouver l'équilibre alimentaire que tu vas pouvoir tenir tout le temps.
- Speaker #1
Mojeun, diététicienne spécialisée dans le suivi des sportifs.
- Speaker #2
Bien sûr que ça, ça intègre toutes les familles d'aliments. Nous, on ne va pas interdire un aliment loin de là. Par contre, s'il y a des dérives sur certaines familles d'aliments, nous, notre rôle, ça va plus être de remonter à la source, on va plutôt travailler en amont. Une alimentation qui va te permettre de perfer durablement, c'est vraiment une alimentation qui va se faire en prenant en compte l'ensemble des paramètres, donc le niveau de stress, le niveau de sommeil, le niveau d'entraînement. Nous, quand on fait une répartition en tant que diététicien, on a des vrais pourcentages d'apport énergétique à t'apporter selon les repas. Ton travail va varier en fonction de la discipline. Tu ne vas pas travailler justement avec un sprinter comme tu vas travailler avec un ou une coureuse d'ultra endurance. On va toujours d'abord verrouiller la nutrition du quotidien. Que tu sois athlète professionnelle, mais aussi amateur. J'ai des patients en nutrition du sport qui sont amateurs, mais qui tournent à 15 heures de sport par semaine. Là, tu as quand même une sacrée adaptation de ta nutrition. Ce qu'il faut, c'est vraiment de la régularité dans les apports au cours de la journée. Un sportif ou une sportive qui aura une grosse pratique peut s'alimenter six fois dans la journée. Il n'y a pas de souci. Un petit déj le matin, collation le matin, le midi, collation l'après-midi, le soir. Ça, c'est toujours en accord avec ton ou ta diététicienne.
- Speaker #1
Avoir une routine alimentaire bien rodée, c'est aussi savoir ne pas tout bouleverser quand l'échéance approche. Adapter ses fibres, être vigilant aux différents signaux digestifs, c'est souvent la clé pour éviter les mauvaises surprises au départ et pendant l'épreuve. Alors, comment gérer la veille de course sans faire d'impair ?
- Speaker #2
Il faut éviter la veille de course de changer tes habitudes sous prétexte que tu as une course. Tu ne sais pas comment ton organisme et ton système digestif vont réagir à ça. Tu vas essayer de rester dans ce que tu fais habituellement. Il faut juste faire attention à ta porte de fibres. avant une compétition qui peut engendrer des troubles digestifs chez la personne.
- Speaker #1
En tant qu'athlète de haut niveau, qu'on se lance sur un 5 km ou sur un marathon, l'enjeu sportif reste le même, performer et repousser ses limites. Mais côté nutrition, l'approche est un peu différente. Pour tenir de longues distances, mieux vaut optimiser la principale source d'énergie sur des efforts prolongés, le glycogène.
- Speaker #2
Sur un 10 km, tu as moins d'enjeux parce que souvent, un 10 km, tu le cours en moins d'une heure par exemple. Tu n'as pas le temps d'utiliser toutes tes réserves en glycogène. Le glycogène, c'est le mode de stockage du glucose dans ton foie et tes muscles. Ces réserves doivent être optimales avant ta compétition. Par contre, dès lors que tu vas faire un semi-marathon ou marathon, tu augmenteras ta part de glucides pour optimiser tes réserves en glycogène. Il faut vraiment que tu fasses attention à ça.
- Speaker #0
La course à pied, c'est un sport quand même qui est inconfortable. Comme je dis, la course à pied, ce n'est pas un jeu. C'est soit un métier, soit un objectif. C'est sûr que nous, quand on court, on n'est pas en train de jouer, on est en train de tout donner. Si avant, tu t'es mal entraîné, que tu n'as pas été sérieux, que tu as mal dormi, que tu n'es pas bien hydraté, que tu es sorti en boîte avec tes potes à chaque fois, etc. Oublie, tu n'arriveras pas à faire ce que tu as envie de faire. Par contre, si tu es sérieux et que tu mets tous les efforts nécessaires pour réussir, je pense que généralement ça paye parce qu'on se trompe pas trop sur les objectifs qu'on se fixe avec mes entraîneurs.
- Speaker #1
Vous venez d'écouter le deuxième épisode d'ADN d'athlète avec Jimmy Gressier, la première saison du podcast qui vous dévoile le quotidien d'athlète de haut niveau. Dans le prochain épisode, on explore les routines d'entraînement de Jimmy et le rôle de son équipement pour optimiser ses sensations et atteindre ses objectifs de course. Cette série a été imaginée par Décathlon en partenariat avec Keep Run. Écriture et mise en voix, Mery Royer. Réalisation et mix, Tahissia Froidure. Production, LACME. Si le podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner sur votre appli audio et à partager l'info autour de vous. Vous pouvez aussi nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify.
Chapters
Introduction
00:00
La triade indispensable : sommeil, hydratation et alimentation
00:25
L'importance de l'entraînement invisible
00:49
Gestion de la fatigue mentale et physique
01:15
Les routines de sommeil de Jimmy Gressier
01:54
L'équipe pluridisciplinaire autour de l'athlète
02:34
L'importance des massages et de la récupération
03:03
Compléments alimentaires et nutrition sportive
04:43
Optimisation des performances et secrets de l'athlète
06:34
Troubles alimentaires et précautions à prendre
07:49
Conclusion et aperçu du prochain épisode
12:28
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