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ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

Le déclic de Jérémy Gorskie (diététicien psychonutritionniste et auteur)

Le déclic de Jérémy Gorskie (diététicien psychonutritionniste et auteur)

30min |08/05/2024|

3264

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30min |08/05/2024|

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Description

"Être à l'aise dans sa tête, son assiette et ses baskets !". Jérémy Gorskie est diététicien psycho-nutritionniste. Vous le connaissez peut-être sur les réseaux sociaux derrière le pseudo Menthe Banane qui rassemble aujourd’hui une communauté de plus de 155 000 personnes. Sur ce compte, comme dans les deux livres qu’il a publiés, Jérémy parle de son histoire avec les régimes, la perte de poids, les troubles du comportement alimentaire, en bref : son rapport parfois très compliqué à son corps. S'il est passé par des périodes très difficiles avec entre autres régimes, troubles de la conduite alimentaire, et bigorexie, il prône aujourd’hui un rapport sain à soi. Dans cet épisode, il nous aide à trouver notre équilibre aussi bien dans la tête, l’assiette que nos baskets. 


📲💻 Retrouvez Jérémy Gorskie, Menthe Banane sur Instagram !


💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.


🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur, tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Jérémy Gorski. Salut Jérémy. Hello. Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va super bien, merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi, je suis ravie de te rencontrer et de te recevoir dans le déclic aujourd'hui. Pour commencer, je vais te présenter à nos auditeurs et à nos auditrices. Donc Jérémy, tu es diététicien et psychonutritionniste, passionné, enfin je crois, par l'alimentation, la nutrition et le sport aussi, mais surtout par tout ce qui en découle au niveau humain. Puisque plutôt que le rapport à l'alimentation, au poids, c'est plutôt le rapport au corps et à soi, je crois, qui t'intéresse. Si aujourd'hui tu accordes une grande importance à tout ça, c'est parce que tu as été le premier concerné par ces questions et comme de nombreuses personnes, je pense. Tu fais passer par les régimes, la perte de poids, les troubles du comportement alimentaire, un rapport très compliqué à ton corps. Je pense que tu nous en reparleras dans cet épisode. Cette histoire et tes connaissances, tu les partages au plus grand nombre, que ce soit par l'intermédiaire de ton compte Instagram, sous le pseudo MandeBanane, qui rassemble aujourd'hui une communauté de plus de 155 000 personnes, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu es aussi créateur de contenu et il y a également ton podcast Histoire de Poids. Et puis tes livres, le premier de La Tête à l'Assiette et le deuxième qui vient de sortir quand on enregistre cet épisode. qui s'appelle « Ce n'était pas qu'une histoire de poids » . À travers tout ça, tu prônes un rapport à la nutrition et au sport apaisé, à l'écoute du corps et de ses sensations. Des sujets passionnants dont on va avoir la chance de parler ensemble aujourd'hui. Mais avant, j'ai une question pour commencer, et c'est simplement pour ma curiosité personnelle. Pourquoi menthe-banane ?

  • Speaker #1

    C'est la question toujours un peu gênante. En fait, c'est une dédicace à mon ancien crush. C'est trop marrant ! En fait, je m'appelais un diététicien en cuisine avant, et un jour, on se baladait dans un parc à Paris. On est tombé sur un plan de menthe-banane. C'est de la menthe qui sent la banane à ribots. Et je lui ai fait une dédicace et c'est resté. Mais du coup, c'est facile à retenir. Donc c'est plutôt gentil.

  • Speaker #0

    Trop bon. Et du coup, quand tu crées ce compte avec ce pseudo, c'était quoi l'objectif ? C'était un compte perso de base ?

  • Speaker #1

    Alors à la base, c'était un compte personnel. C'était un besoin de connexion avec le monde. On va dire que c'est une période où j'étais assez seul. J'étais dans une relation un peu toxique avec quelqu'un et avec moi-même, surtout. Et en fait, j'ai commencé à partager un petit peu mes états d'âme, mes recettes, etc. Parce qu'à la base, c'était vraiment l'alimentation. Le poids était vraiment une énorme question pour moi encore. Et j'ai commencé comme ça. Ça a pris de l'ampleur. C'est devenu un compte nutrition. Après, parce que je m'y suis intéressé beaucoup plus, parce qu'on me posait des questions, etc. J'avais lâché la diététique depuis un petit moment déjà. Et j'y suis revenu.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu avais quel âge à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ça date de 2016. donc j'avais ben 27 ans. Ok. J'ai nul en calcul.

  • Speaker #0

    Et donc avant ça, tu n'avais aucune expérience dans la création de contenu ?

  • Speaker #1

    Aucune expérience, en fait. Alors, j'ai toujours un peu aucune expérience parce que je fais tout au feeling. Donc aujourd'hui, je suis un peu plus entouré, etc. Mais c'est toujours du feeling. Enfin, voilà, c'est surtout l'humain qui pose quand il veut. Enfin, il y a un peu une déa, entre guillemets. Mais c'est surtout, voilà, les sujets qui m'inspirent et ce dont j'ai besoin, moi, surtout égoïstement de faire le stagiaire

  • Speaker #0

    Et déjà au moment où tu as lancé ce compte Parce qu'aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, on trouve beaucoup de contenus nutrition, tout ça. À ce moment-là, c'était encore les débuts ?

  • Speaker #1

    C'était les débuts. Il y en avait quand même pas mal de créateurs qui sont installés. Thibaut Geoffray, etc. Tous ceux qu'on connaît, les coachs, que ce soit sportifs, nutrition. C'était un peu les prémices où on était encore peu nombreux. Moi, j'étais un des premiers diététiciens connectés, comme on dit. Maintenant, on est beaucoup plus. Et il y a aussi beaucoup de coachs en nutrition improvisée et d'autres petits charlatans qui... Tu oublies tout et n'importe quoi. C'était ma prochaine question,

  • Speaker #0

    justement, parce que c'est vrai qu'on trouve un lot d'informations assez énormes sur ça. Comment on trouve ce qui nous correspond ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui nous correspond, je ne sais pas. Déjà, il y a l'algorithme, pour le coup. Mais, ouais, plusieurs conseils, ça serait déjà de suivre des experts, diététiciens nutritionnistes, médecins nutritionnistes, des vrais coachs sportifs, diplômés, etc. Éviter tout ce qui est... coach en nutrition, parce que c'est pas vraiment un métier qui est légal et légalisé, etc. Tous les comptes qui fleurissent énormément aujourd'hui, par exemple, alors moi, j'ai un biais parce que je suis spécialisé en troubles alimentaires, mais tout ce qui est comptes sur les troubles alimentaires sont souvent tenus par des personnes qui ont vaincu les troubles et qui s'auto-proclament coach sans connaissance, ni master de psychologie, ni... Voilà, et ça, c'est une expérience qui pense comme une vérité et un un protocole qui fonctionne alors que ça a fonctionné sur eux mais pas forcément sur les autres quoi.

  • Speaker #0

    Et toi justement pour tes contenus tu te bases de ta propre expérience personnelle. En quoi c'est important de mettre du toit dans tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors il y a mon expérience personnelle, il y a aussi toutes les études parce que voilà ça sera un conseil aussi c'est de vérifier tous les contenus qui sortent en regardant les études, en les demandant aux créateurs de contenus ou en cherchant soi-même parce que la curiosité c'est top aussi. Mais ouais pour le côté humain en fait moi je mets vraiment l'humain au cœur déjà de mes consultations. Mon expérience parle aussi, j'ai eu des troubles alimentaires, j'ai eu des problèmes de poids, donc il y a ce côté empathie qui ressort pour le coup. Les gens aujourd'hui, ils veulent l'humain. Il y a énormément de personnes, déjà quand on vient me consulter, alors moi, ils m'ont vu parce qu'ils me voient sur les réseaux, ils savent un petit peu qui ils vont avoir à faire. Mais aujourd'hui, les gens ont peur de consulter des diététiens ou même d'autres professionnels de santé parce que c'est un peu la peur de la blouse blanche et mettre le côté vraiment humain de voir qu'on est tous pareils. avec des problématiques qui sont peut-être différentes, mais ça rassure les gens et ça met du sens aussi. Je tiens vraiment aussi à montrer qu'on n'est pas un poids à perdre, un poids à traiter. Une problématique à traiter sur pattes, c'est vraiment un ensemble de choses.

  • Speaker #0

    En fait, il y a plein d'autres choses derrière ça, il y a le rapport à l'alimentation, au sport, tout ça. En fait, je me dis que c'est très intime finalement notre alimentation.

  • Speaker #1

    Oui, très intime, c'est personnel, c'est complexe surtout. On a tous une histoire. Enfin voilà, ça peut être des schémas parentaux, familiaux. Il y a aussi la société qui nous met pas mal de choses en tête, etc. Mais oui, c'est ça qui est passionnant dans le métier, c'est que chacun est différent. C'est aussi la limite des réseaux sociaux. Parce que voilà, on fait du contenu qui est généraliste. Et ça ne dispense pas d'aller voir un diète, soit spécialisé en nutrition du sportif ou en TCA, etc.

  • Speaker #0

    Toi, justement, à quel moment tu as décidé de passer le diplôme ? C'est un BTS, c'est ça pour être...

  • Speaker #1

    C'est un BTS diététique. Alors, je n'ai jamais décidé, je n'ai jamais pensé à être diète, en fait. J'étais à l'époque en fac de psycho. Ça ne se passait pas forcément bien, il y avait plein de grèves, etc. Donc, c'était un peu plutôt une année sabbatique, on va dire. Et un jour, en fait, je sortais de chez le médecin, je suis tombé devant la plaque d'une collègue, diète. Et en fait, je me suis dit, en fait, c'est ça, parce que j'ai toujours baigné. Dans ces histoires de poids, de kilos perdus, de régime, etc. Pour moi, diète, c'était vraiment donneur de régime, ce qui n'est pas du tout le cas en réalité. C'est le cas dans la tête de beaucoup de monde, mais on fait bien plus que ça. Et ouais, c'était plutôt un déclic, plutôt qu'une vocation, qui finalement en est une. Voilà, ce n'était pas le projet initial.

  • Speaker #0

    Et ton premier régime, justement, c'est quoi l'histoire ?

  • Speaker #1

    J'avais 10 ans, donc ça remonte. consécutif à de la grossophobie médicale. En gros j'ai été chez le médecin, ça j'en parle dans mon dernier livre justement, j'ai été chez mon pédiatre à 10 ans parce que j'avais mal au ventre etc etc et en gros il m'a pas pesé et il m'a dit voilà j'ai vraiment pas besoin de te peser je vois en te regardant que tu es obèse et ces mots ça a été l'enfer, c'était super violent donc ouais t'es obèse j'ai pas besoin de te peser c'est pas normal d'être comme ça à ton âge Ça a été renforcé par un épisode à la piscine, les cours de natation c'est un trauma chez beaucoup de personnes malheureusement, où en fait on était à la queue pour plonger et j'ai mon meilleur copain qui m'a pincé le ventre et le sein. Et suite à ça en fait je me suis jamais remis en maillot ni à poil jusqu'à mes 27 ans, c'était long. Et voilà, premier régime à ce moment-là. Et après début des troubles alimentaires plus à l'adolescence, quand il faut plaire etc. Donc là c'était plus vers l'anorexie puis l'hyperphagie etc.

  • Speaker #0

    Tu parlais de la natation, justement, je me demandais, le sport, quelle place il avait dans ta vie à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était un enfer. Parce que, comme beaucoup de monde, je crois, j'ai fait l'amalgame entre les cours de paix et le sport. C'est-à-dire que le sport, ce n'était pas du tout pour moi. Vu que j'étais gros, que j'étais nul, parce que du coup, je ne pratiquais pas et ce n'est même pas être nul, c'est juste que je n'avais pas d'expérience. Je n'étais jamais choisi. Donc, c'était vraiment connoté, enfin, souffrance, torture, etc. D'ailleurs, pour les prochains cours de piscine, je m'enfermais dans les toilettes chez moi. Une anecdote con On parle souvent avec ma mère, pour le coup. Mais ouais, c'était vraiment pas une histoire d'amour à cette époque.

  • Speaker #0

    Et alors, quelle a été ta motivation après ? Quand est-ce que t'as trouvé le goût du sport et l'amour du sport ?

  • Speaker #1

    Alors, le goût du sport, je l'ai pas eu tout de suite. J'ai d'abord été au sport pour transformer mon corps, comme beaucoup de personnes. Là, c'était plus vers mes 25 ans, parce que, dictat de la société, je suis gay. Il y a énormément d'injonctions dans ce milieu-là, où il faut être super bien foutu, musclé, etc. Sinon... On n'existe pas, en fait. C'est ça, le mot. Donc, j'allais vraiment à la salle tous les jours, jusqu'à deux fois par jour. Donc, là aussi, remplacer les troubles alimentaires. Là, on était plus sûr de l'hyperphagie à cette époque-là, par de la bigorexie, donc l'addiction au sport et cette volonté de transformer le corps et l'obsession du corps beau, etc. Et le déclic, ça a été il y a seulement deux, trois ans. En fait, j'ai fait un burn-out. Et en gros, j'étais vraiment... couché sur le canapé, mais constamment mangeait des fast-foods 4-5 fois par semaine. Enfin, elle avait pris énormément de poids. Et un jour, je ne sais pas comment, j'ai senti mon corps. Je bouillonnais de l'intérieur, j'avais vraiment envie de bouger. Et à l'époque, c'était le début de la « mode » du running. Mon agent est fan de running, de trail, etc. Je voyais souvent courir. Et en fait, j'ai enfilé mes chaussures, je suis sorti, j'ai couru pendant deux minutes. C'était pas du tout le truc incroyable, etc. Mais les résultats étaient vraiment incroyables. Niveau estime de soi, j'ai vu que mon corps ne me lâchait pas après. Et le burn-out est toutes les années où je lui ai fait vivre un enfer. Et ça a été le commencement, en fait. On est passé de deux minutes à cinq kilomètres, à dix, etc. Et je n'ai plus commandé de fast-food pendant six mois. Parce qu'en fait, là, il y a aussi eu ce déclic au niveau de la nutrition. Parce que vu que mon corps m'apportait ça, je devais lui rendre l'appareil en nourrissant correctement.

  • Speaker #0

    En fait, c'est marrant parce que je me dis que le sport, c'est un peu contradictoire. Dans le sens où, toi, tu disais, tu as commencé à faire du sport, c'est devenu la bigorexie. En fait, ça peut être un facteur de troubles du comportement alimentaire. et à l'inverse Toi, ça t'a aidé à sortir dans certains mal-êtres ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est l'intention qu'on y met. C'est-à-dire que le sport, ça va être souvent un processus compensatoire dans les troubles alimentaires. S'il est relié uniquement à l'apparence physique, oui, il y a des risques de tomber dans les troubles alimentaires. Parce que ce sera un moyen d'atteindre le corps rêvé qu'on a. Mais encore une fois, c'est vraiment l'intention. C'est-à-dire que là, aujourd'hui, le sport, c'est plus pour avoir un corps particulier, etc. Maintenant, le corps que je peux avoir, c'est un bonus. Je vais... être amené à le transformer aussi. Si par exemple, j'ai une épreuve sportive, si je veux perdre du gras pour m'alléger et courir plus vite, oui, là, ça sera une bonne raison, parce que c'est pour les performances, etc. Aujourd'hui, le sport, c'est plus pour ma... Comme pour le burn-out, c'est pour ma santé mentale. C'est ma soupape, c'est mon sas. Personne n'a le droit d'entrer dans ma bulle quand je le fais. Et l'intention, elle est bien meilleure.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour trouver la limite, pour avoir un rapport au sport équilibré, et se dire, là, je fais beaucoup de sport, mais j'ai le droit de le faire, je suis pas bigorexique et c'est pas la...

  • Speaker #1

    addiction ? La bigorexie, c'est un peu différent parce qu'il y a vraiment cette notion de dysmorphophobie qui est reliée, c'est-à-dire qu'on ne se voit jamais assez musclé, assez affûté, etc. Encore une fois, c'est une question d'intention, c'est une question d'intensité, c'est une question d'écoute de son corps, c'est-à-dire qu'on peut aller au sport tous les jours, c'est pas forcément conseillé, il faut des jours de récup, etc. Quand on commence à vouloir supprimer ses jours de récup et qu'on n'écoute plus justement ce que raconte le corps, là ça devient un petit peu trop et la question à se poser c'est pourquoi je fais ça est-ce que les valeurs derrière sont bonnes est-ce que je suis toujours dans ma santé mentale,

  • Speaker #0

    dans ma santé physique ou est-ce que j'oublie une partie qui compte pour moi finalement je te pose la question parce que moi je fais beaucoup de sport ça m'arrive il y a des semaines où j'en fais tous les jours et mes proches me disent parfois non mais c'est trop et en fait moi je me dis mais non parce que j'ai l'impression que je suis ok avec ça en

  • Speaker #1

    fait il y a aussi ce rapport aujourd'hui où c'est un peu aussi à cause des réseaux sociaux c'est que le fait de prendre soin de soi, ça peut être aussi apparenté à... Voilà, le sport est vraiment connoté perte de poids. Bien manger, c'est connoté beaucoup perte de poids. Et en fait, des fois, on dit « Oh là là, mais tu manges pas de burger, t'es au régime, etc. » En fait, non. J'ai juste envie de manger, je sais pas, une salade ou des pâtes, etc. Le burger, ouais, on est dans un truc à burger surtout. En fait, si j'ai envie d'une entrecôte, j'ai envie d'une entrecôte. C'est pas que je suis au régime ou que je fais attention à mes prots, etc. Et de la même façon, en fait, que souvent quand on a des remarques des autres... On dit souvent que la vie des autres, c'est la vie des autres, pour le coup. Qu'est-ce que ça questionne chez eux ? Effectivement, pour eux, s'ils n'aiment pas le sport, ils ne vont pas forcément comprendre qu'on en fait six fois avec plaisir, qu'il n'y a rien de négatif là-dessus. Et dans tous les cas, c'est notre corps, c'est nos choix. Encore une fois, la question, c'est est-ce que je suis OK avec ce que je fais ?

  • Speaker #0

    Tu disais que, toi justement, c'est quand tu t'es remis à la course, notamment que tu avais commencé à arrêter les fast-foods. Est-ce que c'est nécessaire de faire le lien entre sport et alimentation où on peut totalement dissocier les deux ?

  • Speaker #1

    Je pense que le lien se fait tout seul du moment où on est vraiment à l'écoute du corps. C'est-à-dire que quand on arrête de vouloir le contrôler et qu'on apprend de lui, et c'est ce que j'essaie de faire avec mes patients, c'est totalement différent. C'est-à-dire que je ne vais pas forcément contrôler mon assiette. C'est que ce que me renvoie mon corps va me permettre d'agir sur mon assiette. C'est-à-dire que si j'ai été au sport, je ne vais pas me dire qu'il faut absolument que je mange beaucoup, etc. Si j'apprends à écouter mon corps, si je sors du sport, je vais avoir un peu plus faim. Peut-être pas tout de suite après parce qu'il y a plein de mécanismes physiologiques, etc. Mais ça va augmenter les dépenses énergiques, donc ça va augmenter l'appétit. Donc forcément, on va se diriger vers des produits souvent plus glucides parce qu'on a dépensé beaucoup d'énergie. Pareil, quand on fait un marathon, souvent on a envie de manger des trucs salés parce qu'on a perdu tout le sodium en transpirant, etc. En fait, le corps sait s'il n'y a pas de dysfonctionnement, bien sûr. Voilà, c'est OK, mon corps, je fais ça avec. là Qu'est-ce qu'il me raconte et qu'est-ce que je fais ? Et c'est aussi faisable aussi au début. Par exemple, si un vendredi soir, je suis super fatigué, que mes yeux se ferment tout seul, que j'ai mal aux genoux, là, mon corps me dit quelque chose. Est-ce que je décide d'aller au sport ou pas ? Peut-être que je peux me reposer ce soir et j'irai demain. Parce que c'est toujours lié à des valeurs motrices. Je sais que ça me fait du bien d'y aller, donc je vais forcément y retourner. Je sais que j'ai un marathon à préparer, donc je dois y aller. Mais je vais mettre le curseur là où c'est bon pour moi, pour mon corps et pour ce que je souhaite.

  • Speaker #0

    Je me demande comment tu fais en ayant toutes ces connaissances en tête, au niveau notamment de nutrition, pour justement continuer à manger de manière libérée et sans contrôle. Parce que quand tu sais que ça, c'est pas bon, il n'y a pas de bon ou de pas bon, mais on sait quand même qu'il y a des choses qui sont meilleures que d'autres. Comment tu fais ? Pouc ! pas culpabiliser et être 100% à l'écoute de toi.

  • Speaker #1

    En fait, c'est la conclusion de mon deuxième livre, un peu spoiler. Et sur la couverture, j'ai marqué...

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une histoire de poids.

  • Speaker #1

    J'ai mis le journal d'un mangeur presque libéré, presque entre parenthèses. Parce qu'en fait, on ne sera jamais libéré. Et on a toujours cette part de contrôle qui est utile. Je vais contrôler si je vais au travail, je vais contrôler si je vois mes potes ou pas. Et je contrôle ce qui est dans ma nassiette pour les valeurs qui sont importantes pour moi. Moi, j'ai la chance d'avoir toutes les connaissances que j'ai aujourd'hui, donc c'est un peu automatique et c'est facile. Et ça a été un sujet pendant longtemps. J'ai réappris à écouter mes sensations de faim, de rassasiement, etc. J'ai appris à me poser la question, voilà, là, j'ai envie d'un cookie. Je n'ai pas forcément faim. Ce cookie, il sert à quoi, pour le coup ? Donc, je sais que si ça ne va pas sur le moment, le cookie va m'aider. Par contre, je sais que si je compte sur les cookies pour m'aider à chaque fois, ça ne va pas fonctionner. mais si je vais courir pour m'aider la tête des fois ça va fonctionner, des fois ça va moins fonctionner etc Encore une fois, c'est le juste milieu. Mais en fait, le contrôle est souvent connoté négativement. Mais en fait, on est obligé d'en mettre. Il y a des moments où je n'ai pas forcément envie de manger des protéines. Mais voilà, si je n'en mange pas et que je fais de la musculation ou du sport, en fait, ça ne va pas fonctionner pour les performances, etc. Donc là, je dois en mettre. Des fois, je vais me foutre la paix, je ne vais même pas aller au sport. Ou alors, je vais me faire une assiette de cookies et au beurre, etc. Et en fait, c'est vraiment ce juste milieu. Et encore une fois, j'insiste, c'est vraiment cette question. est-ce que je suis ok avec ce que je fais ? Pourquoi je le fais ? Est-ce que je suis en accord avec mes valeurs ? Et si oui, en fait, c'est l'essentiel.

  • Speaker #0

    En fait, on a tendance à diaboliser le contrôle et à prôner le lâcher-prise. Mais en fait, le lâcher-prise à l'extrême, c'est peut-être pas bon non plus. En fait, c'est ça, justement, cet équilibre.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Et pour le burn-out, en fait, c'est là où j'ai pris énormément de poids. En fait, je me suis dit que j'avais mis trop de contrôle à gérer mon alimentation, mon travail, ma carrière, le côté social, etc. Fatigue extrême, du coup, lâcher-prise. un lâcher prise qui était efficace au début et qui s'est transformée en laxisme total parce que j'avais complètement oublié ce qui comptait pour moi et j'ai fini immobilisé dans le canapé donc voilà c'est encore une fois le juste milieu c'est ce que je disais par exemple pour le sport le vendredi soir si je suis fatigué en gros voilà mon corps me dit que je suis fatigué mes valeurs me disent que voilà ce marathon que je prépare c'est important pour moi que ma santé mentale est importante pour moi et je sais que courir est bon et y participe donc ce soir je fais le choix de ne pas y aller pour me reposer ça veut pas dire que je suis nul que j'ai pas de volonté J'ai soustruit la volonté de ce marathon et de ma santé mentale. Donc ce soir, stop. Mais demain ou lundi, oui, j'y retourne.

  • Speaker #0

    Et ça, tu arrives à l'appliquer toujours ? Tu arrives toujours à t'écouter ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, oui. Après, des fois, il y a de la flemme, comme tout le monde. Merci. Et voilà, c'est vraiment un juste milieu. Des fois, pendant une semaine, je ne vais pas faire de sport parce que j'ai d'autres priorités. Mais encore une fois, si ma carrière est importante pour moi, sur une semaine, c'est ma carrière. Quand je commence à voir que le sport me manque et que ça joue sur ma carrière, je retourne au sport et ouais c'est vraiment une question d'équilibre comme ça.

  • Speaker #0

    Tu disais que tu faisais plus de sport pour des objectifs physiques, sauf en cas de compétition parfois, t'arrives à placer le curseur pour pas retourner vers tes vieux démons ?

  • Speaker #1

    Ouais, aujourd'hui j'ai suffisamment d'outils justement, alors je me suis formé en troubles alimentaires, en psychologie, en TCC etc, donc j'ai plein d'exercices pratiques où je peux restructurer mes pensées de je dois et il faut, donc ça c'est facile. j'arrivais à placer le curseur encore une fois parce que je suis à l'écoute de mon corps c'est à dire que quand je vais crever la dalle je vais remettre en place des choses qui sont beaucoup plus saines pour le coup en fait l'idée c'est aussi de faire les choses bien c'est à dire que l'année dernière j'ai fait une recomposition corporelle donc c'est complètement différent d'une perte de poids, une recomposition corporelle c'est perdre du gras et soit maintenir le muscle soit en prendre en jouant surtout sur l'alimentation et sur le renforcement musculaire et un peu de cardio donc je me suis mis à compter mes calories c'est quelque chose qui me faisait très peur parce que je suis tombé un peu dans l'obsession Mais aujourd'hui, j'arrive à compter mes calories et trouver mes priorités. C'est-à-dire que quand je suis avec mon copain, par exemple, les calories, on s'en fout, on va manger une pizza. Le lendemain, je ne vais pas compter parce que je sais très bien que ce n'est pas foutu avec la pizza. Mais la question à se poser, c'est le soir, j'ai mangé ma pizza, elle n'existe déjà plus, on est le matin. Petit-déj, est-ce que j'ai faim ou pas ? Est-ce que je mange comme d'habitude ? Non. Si je fais du sport et que j'ai faim et que je dois me préparer pour le sport, je vais adapter. Si je ne fais pas de sport et que je n'ai pas faim, je ne prends pas de petit-déj. Ça ne veut pas dire que je rattrape la pizza, ça veut dire que j'écoute mes besoins. Et en fait, je jongle comme ça entre du contrôle et du... C'est même pas du lâcher prise, c'est... Un changement d'angle, de contrôle, finalement.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'à t'entendre, l'entourage est très important aussi, que ça a été la source de ton mal-être à un certain moment. Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, c'est aussi un vrai pilier pour toi, pour justement conserver cet équilibre.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un pilier. Et je vois aussi que je suis libéré de tout ça, parce que l'année dernière, j'étais super bien foutu. J'en parle dans mon livre, c'est qu'en fait, j'ai eu le corps qui est très demandé dans le milieu gay, du coup. Alors j'en ai bien profité, etc. Puis après, j'ai rencontré quelqu'un. où le corps n'est pas un sujet du tout. J'ai repris 5 kilos. On ne voit plus mes abdos. L'année dernière, c'est la seule fois où j'ai vu mes abdos de toute ma vie. Au début, ça m'a fait un peu chier. Mais aujourd'hui, c'est quelle est la priorité ? Tant que mon corps m'aide à faire ce que j'ai envie de faire, de courir, de partager un bon moment, de faire une rondeau un dimanche, etc. Faites qu'il y ait 5 kilos ou pas, je reste en bonne santé parce que le poids... Alors oui, si on a trop de poids, ça peut jouer sur la santé, aimé. L'aspect physique n'est pas synonyme de mauvaise santé. Donc voilà, c'est encore l'équilibre. Je sais aujourd'hui où sont mes priorités. C'est l'équilibre dans le travail, c'est l'équilibre dans l'actif physique. Si j'en fais un peu moins pour passer plus de temps avec mes proches, tant mieux. Si j'ai besoin de faire plus de sport, je sais que mes proches y comprennent, etc.

  • Speaker #0

    Les kilos que tu parlais, que tu avais repris, ma petite sœur appelle ça les kilos de bonheur.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    On a parlé de tes objectifs que tu avais l'année dernière sportivement, c'était dans quel but ?

  • Speaker #1

    C'était pour faire le half marathon des sables, donc je suis parti au Maroc l'année dernière, c'était presque un coup de tête, c'est mon agent qui m'a inscrit, parce que je lui avais dit ouais carrément etc, alors je ne le pensais pas du tout moi-même. Finalement je suis parti, j'avais prévu de faire les 70 km et dans ma tête je n'y arriverais pas parce que je n'avais jamais fait de semi marathon ni de marathon. parce que j'avais été demandé ah ouais ok c'était ma première expérience de grande grande course le max c'était 17 kilomètres donc là j'ai fait les 120 finalement ok parce que incroyable mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti sur le moment c'est à dire que à la fois on ressent le corps parce qu'il souffre et à la fois en fait on est porté par les paysages par les gens aussi parce que voilà il y a ce côté communauté c'est super soudé là-bas dans le sable etc et en fait je me suis rendu compte que c'était possible Alors pour l'épreuve des 60 km, j'ai complètement déconnecté à la fin. Je marchais et je réfléchissais plus, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    pilote automatique quoi.

  • Speaker #1

    C'était pilote automatique, mais j'ai aussi beaucoup travaillé sur moi. Ça a changé la conclusion de mon livre, d'ailleurs. Pas spoiler la conclusion de mon livre. Mais ouais, c'était une super expérience et une tellement belle expérience qu'au mois de juin, je repars en Turquie le faire. pour le coup et t'as pas d'autres courses prévues entre temps peut-être la maxi race à Annecy c'est que des trucs alors maxi race en relais ok mais ouais le plus gros objectif de cette année c'est vraiment le half marathon en Turquie et cette fois je vais faire le 120 sûr mais je vise le top 50 ok mais c'est incroyable et t'as pas de

  • Speaker #0

    plus petites échéances enfin pas d'échéances mais Merci. Les plus petites étapes, on va dire, qui t'attirent ?

  • Speaker #1

    Alors, si ça m'attire, mais c'est juste que là, j'ai pas eu le temps avec l'écriture de mon livre, etc. Il y avait le semi, etc. de Paris, tout ça. Mais c'est plus une question d'organisation et de temps qu'autre chose. Là, je m'entraîne parce que je ne me suis pas du tout entraîné pour la première fois. Ce n'est pas le pire.

  • Speaker #0

    Je te dis ça parce que moi, je prépare un marathon et je pense au marathon des sables. Et je me dis, pour moi, c'est encore très petit. Toi, tu me dis que tu as été tranquille. Je trouve ça dingue.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est différent parce que voilà, un marathon... Peut-être aussi que le semi et le marathon, ça m'attire un peu moins parce que quand on est en ville, c'est beaucoup moins dépaysant. Là, dans le désert, ce qui est incroyable, en fait, c'est les paysages. C'est que ça occupe le temps, ça occupe l'esprit. Et en fait, on ne voit pas le temps passer. Et même, il y a ce soutien en marathon, semi-marathon. Alors, je le vois aussi sur les vidéos, etc., qu'il y a quand même du contact. Mais là, c'est vraiment le côté un peu familial de... Le soir, on est sur le bivouac, on est ensemble, on fait des connaissances. Donc il y a aussi ça qui est énergisant.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce genre de compétition, tu penses que ça a changé ta vision du sport ?

  • Speaker #1

    Oui, là j'ai vraiment vu le dépassement, j'ai vraiment compris pourquoi je le faisais. C'est-à-dire que c'était pour moi, c'est bien loin de l'image que j'en avais. L'EPS pour moi, ça...

  • Speaker #0

    pendant 25 ans, 30 ans, j'ai vu le sport comme le PS, c'est-à-dire qu'on court autour d'un terrain comme des bébêtes. C'est un peu compliqué. Et encore une fois, c'est vraiment l'intention qui change. C'est pourquoi je le fais ? Pour le dépassement, pour me sentir bien, pour la santé mentale, pour découvrir d'autres pays, etc. Et c'est ça qui donne l'énergie de le faire.

  • Speaker #1

    Est-ce que dans ces moments-là, tu repenses justement au... Au petit Jérémy qui avait 10 ans et qui détestait le sport, est-ce que ça revient régulièrement quand même ?

  • Speaker #0

    J'ai pensé, et surtout dans le désert, j'ai beaucoup pensé à lui parce que, anecdote encore une fois, comme quoi la société, elle ne changera pas forcément. J'ai fait la course avec un go muscu, comme je les appelle, donc vraiment les gros baraques où le sport, c'est toute leur vie, etc. Et le jour de la première épreuve où j'ai fait un vraiment bon temps, il m'a regardé de la tête aux pieds et il m'a dit, parce que j'avais déjà repris du poids à cause du couple. Il m'a regardé la tête au pied et me fait « je suis vachement surpris que tu arrives à faire ça » . Et en fait, je me suis dit « wow, on revient en arrière, ça me rappelle tout ce qu'on a pu me dire avant » . Et en fait, j'ai repensé au petit Jérémy. Au début, ça a été un petit peu la guerre avec lui, on va dire, pas avec le gomuscu, avec le petit Jérémy. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n'était vraiment pas moi qui devais pousser le petit Jérémy, mais c'est le petit Jérémy qui m'a poussé dans le sable. alors il y avait ce côté égo de en fait il va falloir que je montre que j'arrive à faire les 120 ça c'est clair et net qu'il a été là mais c'est ce petit Jérémy qui a vécu tout ça qui m'a tiré en fait dans le sable et ça j'en parle justement dans le livre et c'est pour ça que j'ai du coup c'est un spoiler, c'est la conclusion mais ouais c'est plutôt le petit Jérémy qui me pousse à faire ça plutôt que l'inverse.

  • Speaker #1

    Pourquoi t'as ressenti le besoin de remettre tout ça dans un livre ?

  • Speaker #0

    C'est surtout égocentrique pour le coup J'écris dans des carnets depuis que je suis super jeune. En fait, là, c'est un peu tous mes carnets qui sont réunis dedans. Je parle de plein de choses, de la grosse phobie médicale intériorisée aussi, celle qui nous concerne, pourquoi je perds du poids vis-à-vis de la société. En fait, de la construction de soi, de l'enfance à l'adolescence, etc. Et c'était important pour moi d'en parler. Déjà pour montrer qu'on est tous pareils, parce qu'il y a beaucoup de personnes qui vont se retrouver et qui se retrouvent déjà avec les témoignages que j'ai, qui se retrouvent dedans. C'est pour dire aux gens qu'on n'est pas seul, qu'on peut aussi s'en sortir malgré tout ce qu'on peut vivre. Je parle dans le livre de mon géniteur, de ce que j'ai vécu, de la grossophobie aussi bien médicale que dans le milieu gay qui m'a aussi construit, de l'hyperphagie parce que j'étais, avant de faire mon coming out, comme je dis dans le livre, je suis resté enfermé dans le placard et j'ai mangé à l'intérieur du placard, littéralement. il y a toutes ces questions là tout le rapport au sport, au corps etc et pour moi c'est un Pourtant de libérer la parole justement sur ces sujets-là, qui sont encore un peu trop tabous à mon goût.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui tu peux affirmer que ton rapport au sport, au corps et à l'alimentation il est sain ?

  • Speaker #0

    Il est sain, ça ne veut pas dire que je serai à l'abri forcément, parce que comme je disais on n'est jamais vraiment libéré. Il y aura toujours des injonctions de la société, si on va dans la rue il y aura 50 000 fast-foods, etc. Donc il y aura toujours ce rapport, ce tabache de l'alimentation ultra transformée. quand on regarde la télé les publics comme j'aime 25 fois par cube on est harcelé sur la question du poids et encore une fois on ne sera jamais libéré de tout ça mais quand on a les outils travailler sur l'estime de soi là qu'on conçoit par le sport notamment l'affirmation de soi aussi en fait on arrive à se libérer de ces prisons là

  • Speaker #1

    Puis ça revient à ce qu'on disait au début aussi c'est comme ça il y a des sujets qui sont intimes je pense que tout ce qui relève de l'intime de toute façon c'est un peu le travail d'une vie aussi

  • Speaker #0

    Justement dans le livre je parle au tout début je parle d'une patiente qui me disait Voilà. je suis épuisé, j'ai l'impression d'être toujours en chantier. Mais en vrai, c'est le cas. C'est épuisant parce que ça prend beaucoup d'énergie quand on met l'importance qu'on y met, de façon malsaine, on va dire. Mais en fait, on sera toujours en chantier. Et heureusement qu'on est toujours en chantier parce que ça nous permet de nous adapter aux différents contextes de vie. Donc, c'est plutôt chouette.

  • Speaker #1

    De tout ça, de tout ton parcours, tu dirais que c'est quoi ton plus grand déclic ?

  • Speaker #0

    C'est apprendre à m'aimer, je crois. Pas m'aimer, à m'accepter. C'est-à-dire que je n'ai pas forcément accepté mon corps parce que mon corps, je l'ai changé. Dans tous les cas, j'ai voulu changer mon corps pour faire plus de performances. Je me suis fait opérer d'une gynécomastie parce que ça me complexait, etc. Mais c'est accepter là où j'en étais. C'est-à-dire que le livre, c'est aussi un côté thérapie. C'est-à-dire que je fais le point sur toute ma vie. Et c'est ce que je conseille souvent, et c'est la première étape avec mes patients, c'est d'accepter là où on en est. C'est-à-dire que j'accepte que là, aujourd'hui, j'ai 25 Quand on l'accepte, les 25 kilos ne vont pas pousser d'un coup, ils sont déjà là pour le coup, mais c'est de se dire ok là je suis à 25 kilos par rapport à avant, qu'est-ce qui s'est passé ? Ça n'empêche pas que je suis une mauvaise personne parce que le poids c'est toujours un symptôme. Dans tous les cas, une femme enceinte qui aurait pris 25 kilos, peut-être que son mari l'a quitté et qu'elle a tout géré toute seule, il y a toujours une explication. Le poids ce n'est pas une question de volonté, c'est toujours une question de volonté mais ça dépend des sources de motivation qu'il y a derrière. Ouais, c'est savoir où j'en étais et se poser la question maintenant, là où je vais ? Est-ce que je décide de rester comme ça, dans le fait de ne pas être bien dans ma santé physique comme mentale ? Où est-ce que j'avance et qu'est-ce que je fais pour avancer ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour tous tes présents. Merci à toi. Où est-ce qu'on peut te suivre ?

  • Speaker #0

    Sur Mandebanane, Instagram, sur YouTube, j'ai mis Sumi il n'y a pas longtemps, mon podcast Histoire de poids où je ne suis pas très régulier, sur Instagram. Et sur mes deux livres, le premier, c'est plus un guide nutrition, psychologie, recettes. Et le deuxième, c'est vraiment le témoignage de ma vie.

  • Speaker #1

    Tu nous l'as bien teasé là.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Jérémy.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci.

  • Speaker #2

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

Description

"Être à l'aise dans sa tête, son assiette et ses baskets !". Jérémy Gorskie est diététicien psycho-nutritionniste. Vous le connaissez peut-être sur les réseaux sociaux derrière le pseudo Menthe Banane qui rassemble aujourd’hui une communauté de plus de 155 000 personnes. Sur ce compte, comme dans les deux livres qu’il a publiés, Jérémy parle de son histoire avec les régimes, la perte de poids, les troubles du comportement alimentaire, en bref : son rapport parfois très compliqué à son corps. S'il est passé par des périodes très difficiles avec entre autres régimes, troubles de la conduite alimentaire, et bigorexie, il prône aujourd’hui un rapport sain à soi. Dans cet épisode, il nous aide à trouver notre équilibre aussi bien dans la tête, l’assiette que nos baskets. 


📲💻 Retrouvez Jérémy Gorskie, Menthe Banane sur Instagram !


💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.


🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur, tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Jérémy Gorski. Salut Jérémy. Hello. Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va super bien, merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi, je suis ravie de te rencontrer et de te recevoir dans le déclic aujourd'hui. Pour commencer, je vais te présenter à nos auditeurs et à nos auditrices. Donc Jérémy, tu es diététicien et psychonutritionniste, passionné, enfin je crois, par l'alimentation, la nutrition et le sport aussi, mais surtout par tout ce qui en découle au niveau humain. Puisque plutôt que le rapport à l'alimentation, au poids, c'est plutôt le rapport au corps et à soi, je crois, qui t'intéresse. Si aujourd'hui tu accordes une grande importance à tout ça, c'est parce que tu as été le premier concerné par ces questions et comme de nombreuses personnes, je pense. Tu fais passer par les régimes, la perte de poids, les troubles du comportement alimentaire, un rapport très compliqué à ton corps. Je pense que tu nous en reparleras dans cet épisode. Cette histoire et tes connaissances, tu les partages au plus grand nombre, que ce soit par l'intermédiaire de ton compte Instagram, sous le pseudo MandeBanane, qui rassemble aujourd'hui une communauté de plus de 155 000 personnes, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu es aussi créateur de contenu et il y a également ton podcast Histoire de Poids. Et puis tes livres, le premier de La Tête à l'Assiette et le deuxième qui vient de sortir quand on enregistre cet épisode. qui s'appelle « Ce n'était pas qu'une histoire de poids » . À travers tout ça, tu prônes un rapport à la nutrition et au sport apaisé, à l'écoute du corps et de ses sensations. Des sujets passionnants dont on va avoir la chance de parler ensemble aujourd'hui. Mais avant, j'ai une question pour commencer, et c'est simplement pour ma curiosité personnelle. Pourquoi menthe-banane ?

  • Speaker #1

    C'est la question toujours un peu gênante. En fait, c'est une dédicace à mon ancien crush. C'est trop marrant ! En fait, je m'appelais un diététicien en cuisine avant, et un jour, on se baladait dans un parc à Paris. On est tombé sur un plan de menthe-banane. C'est de la menthe qui sent la banane à ribots. Et je lui ai fait une dédicace et c'est resté. Mais du coup, c'est facile à retenir. Donc c'est plutôt gentil.

  • Speaker #0

    Trop bon. Et du coup, quand tu crées ce compte avec ce pseudo, c'était quoi l'objectif ? C'était un compte perso de base ?

  • Speaker #1

    Alors à la base, c'était un compte personnel. C'était un besoin de connexion avec le monde. On va dire que c'est une période où j'étais assez seul. J'étais dans une relation un peu toxique avec quelqu'un et avec moi-même, surtout. Et en fait, j'ai commencé à partager un petit peu mes états d'âme, mes recettes, etc. Parce qu'à la base, c'était vraiment l'alimentation. Le poids était vraiment une énorme question pour moi encore. Et j'ai commencé comme ça. Ça a pris de l'ampleur. C'est devenu un compte nutrition. Après, parce que je m'y suis intéressé beaucoup plus, parce qu'on me posait des questions, etc. J'avais lâché la diététique depuis un petit moment déjà. Et j'y suis revenu.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu avais quel âge à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ça date de 2016. donc j'avais ben 27 ans. Ok. J'ai nul en calcul.

  • Speaker #0

    Et donc avant ça, tu n'avais aucune expérience dans la création de contenu ?

  • Speaker #1

    Aucune expérience, en fait. Alors, j'ai toujours un peu aucune expérience parce que je fais tout au feeling. Donc aujourd'hui, je suis un peu plus entouré, etc. Mais c'est toujours du feeling. Enfin, voilà, c'est surtout l'humain qui pose quand il veut. Enfin, il y a un peu une déa, entre guillemets. Mais c'est surtout, voilà, les sujets qui m'inspirent et ce dont j'ai besoin, moi, surtout égoïstement de faire le stagiaire

  • Speaker #0

    Et déjà au moment où tu as lancé ce compte Parce qu'aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, on trouve beaucoup de contenus nutrition, tout ça. À ce moment-là, c'était encore les débuts ?

  • Speaker #1

    C'était les débuts. Il y en avait quand même pas mal de créateurs qui sont installés. Thibaut Geoffray, etc. Tous ceux qu'on connaît, les coachs, que ce soit sportifs, nutrition. C'était un peu les prémices où on était encore peu nombreux. Moi, j'étais un des premiers diététiciens connectés, comme on dit. Maintenant, on est beaucoup plus. Et il y a aussi beaucoup de coachs en nutrition improvisée et d'autres petits charlatans qui... Tu oublies tout et n'importe quoi. C'était ma prochaine question,

  • Speaker #0

    justement, parce que c'est vrai qu'on trouve un lot d'informations assez énormes sur ça. Comment on trouve ce qui nous correspond ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui nous correspond, je ne sais pas. Déjà, il y a l'algorithme, pour le coup. Mais, ouais, plusieurs conseils, ça serait déjà de suivre des experts, diététiciens nutritionnistes, médecins nutritionnistes, des vrais coachs sportifs, diplômés, etc. Éviter tout ce qui est... coach en nutrition, parce que c'est pas vraiment un métier qui est légal et légalisé, etc. Tous les comptes qui fleurissent énormément aujourd'hui, par exemple, alors moi, j'ai un biais parce que je suis spécialisé en troubles alimentaires, mais tout ce qui est comptes sur les troubles alimentaires sont souvent tenus par des personnes qui ont vaincu les troubles et qui s'auto-proclament coach sans connaissance, ni master de psychologie, ni... Voilà, et ça, c'est une expérience qui pense comme une vérité et un un protocole qui fonctionne alors que ça a fonctionné sur eux mais pas forcément sur les autres quoi.

  • Speaker #0

    Et toi justement pour tes contenus tu te bases de ta propre expérience personnelle. En quoi c'est important de mettre du toit dans tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors il y a mon expérience personnelle, il y a aussi toutes les études parce que voilà ça sera un conseil aussi c'est de vérifier tous les contenus qui sortent en regardant les études, en les demandant aux créateurs de contenus ou en cherchant soi-même parce que la curiosité c'est top aussi. Mais ouais pour le côté humain en fait moi je mets vraiment l'humain au cœur déjà de mes consultations. Mon expérience parle aussi, j'ai eu des troubles alimentaires, j'ai eu des problèmes de poids, donc il y a ce côté empathie qui ressort pour le coup. Les gens aujourd'hui, ils veulent l'humain. Il y a énormément de personnes, déjà quand on vient me consulter, alors moi, ils m'ont vu parce qu'ils me voient sur les réseaux, ils savent un petit peu qui ils vont avoir à faire. Mais aujourd'hui, les gens ont peur de consulter des diététiens ou même d'autres professionnels de santé parce que c'est un peu la peur de la blouse blanche et mettre le côté vraiment humain de voir qu'on est tous pareils. avec des problématiques qui sont peut-être différentes, mais ça rassure les gens et ça met du sens aussi. Je tiens vraiment aussi à montrer qu'on n'est pas un poids à perdre, un poids à traiter. Une problématique à traiter sur pattes, c'est vraiment un ensemble de choses.

  • Speaker #0

    En fait, il y a plein d'autres choses derrière ça, il y a le rapport à l'alimentation, au sport, tout ça. En fait, je me dis que c'est très intime finalement notre alimentation.

  • Speaker #1

    Oui, très intime, c'est personnel, c'est complexe surtout. On a tous une histoire. Enfin voilà, ça peut être des schémas parentaux, familiaux. Il y a aussi la société qui nous met pas mal de choses en tête, etc. Mais oui, c'est ça qui est passionnant dans le métier, c'est que chacun est différent. C'est aussi la limite des réseaux sociaux. Parce que voilà, on fait du contenu qui est généraliste. Et ça ne dispense pas d'aller voir un diète, soit spécialisé en nutrition du sportif ou en TCA, etc.

  • Speaker #0

    Toi, justement, à quel moment tu as décidé de passer le diplôme ? C'est un BTS, c'est ça pour être...

  • Speaker #1

    C'est un BTS diététique. Alors, je n'ai jamais décidé, je n'ai jamais pensé à être diète, en fait. J'étais à l'époque en fac de psycho. Ça ne se passait pas forcément bien, il y avait plein de grèves, etc. Donc, c'était un peu plutôt une année sabbatique, on va dire. Et un jour, en fait, je sortais de chez le médecin, je suis tombé devant la plaque d'une collègue, diète. Et en fait, je me suis dit, en fait, c'est ça, parce que j'ai toujours baigné. Dans ces histoires de poids, de kilos perdus, de régime, etc. Pour moi, diète, c'était vraiment donneur de régime, ce qui n'est pas du tout le cas en réalité. C'est le cas dans la tête de beaucoup de monde, mais on fait bien plus que ça. Et ouais, c'était plutôt un déclic, plutôt qu'une vocation, qui finalement en est une. Voilà, ce n'était pas le projet initial.

  • Speaker #0

    Et ton premier régime, justement, c'est quoi l'histoire ?

  • Speaker #1

    J'avais 10 ans, donc ça remonte. consécutif à de la grossophobie médicale. En gros j'ai été chez le médecin, ça j'en parle dans mon dernier livre justement, j'ai été chez mon pédiatre à 10 ans parce que j'avais mal au ventre etc etc et en gros il m'a pas pesé et il m'a dit voilà j'ai vraiment pas besoin de te peser je vois en te regardant que tu es obèse et ces mots ça a été l'enfer, c'était super violent donc ouais t'es obèse j'ai pas besoin de te peser c'est pas normal d'être comme ça à ton âge Ça a été renforcé par un épisode à la piscine, les cours de natation c'est un trauma chez beaucoup de personnes malheureusement, où en fait on était à la queue pour plonger et j'ai mon meilleur copain qui m'a pincé le ventre et le sein. Et suite à ça en fait je me suis jamais remis en maillot ni à poil jusqu'à mes 27 ans, c'était long. Et voilà, premier régime à ce moment-là. Et après début des troubles alimentaires plus à l'adolescence, quand il faut plaire etc. Donc là c'était plus vers l'anorexie puis l'hyperphagie etc.

  • Speaker #0

    Tu parlais de la natation, justement, je me demandais, le sport, quelle place il avait dans ta vie à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était un enfer. Parce que, comme beaucoup de monde, je crois, j'ai fait l'amalgame entre les cours de paix et le sport. C'est-à-dire que le sport, ce n'était pas du tout pour moi. Vu que j'étais gros, que j'étais nul, parce que du coup, je ne pratiquais pas et ce n'est même pas être nul, c'est juste que je n'avais pas d'expérience. Je n'étais jamais choisi. Donc, c'était vraiment connoté, enfin, souffrance, torture, etc. D'ailleurs, pour les prochains cours de piscine, je m'enfermais dans les toilettes chez moi. Une anecdote con On parle souvent avec ma mère, pour le coup. Mais ouais, c'était vraiment pas une histoire d'amour à cette époque.

  • Speaker #0

    Et alors, quelle a été ta motivation après ? Quand est-ce que t'as trouvé le goût du sport et l'amour du sport ?

  • Speaker #1

    Alors, le goût du sport, je l'ai pas eu tout de suite. J'ai d'abord été au sport pour transformer mon corps, comme beaucoup de personnes. Là, c'était plus vers mes 25 ans, parce que, dictat de la société, je suis gay. Il y a énormément d'injonctions dans ce milieu-là, où il faut être super bien foutu, musclé, etc. Sinon... On n'existe pas, en fait. C'est ça, le mot. Donc, j'allais vraiment à la salle tous les jours, jusqu'à deux fois par jour. Donc, là aussi, remplacer les troubles alimentaires. Là, on était plus sûr de l'hyperphagie à cette époque-là, par de la bigorexie, donc l'addiction au sport et cette volonté de transformer le corps et l'obsession du corps beau, etc. Et le déclic, ça a été il y a seulement deux, trois ans. En fait, j'ai fait un burn-out. Et en gros, j'étais vraiment... couché sur le canapé, mais constamment mangeait des fast-foods 4-5 fois par semaine. Enfin, elle avait pris énormément de poids. Et un jour, je ne sais pas comment, j'ai senti mon corps. Je bouillonnais de l'intérieur, j'avais vraiment envie de bouger. Et à l'époque, c'était le début de la « mode » du running. Mon agent est fan de running, de trail, etc. Je voyais souvent courir. Et en fait, j'ai enfilé mes chaussures, je suis sorti, j'ai couru pendant deux minutes. C'était pas du tout le truc incroyable, etc. Mais les résultats étaient vraiment incroyables. Niveau estime de soi, j'ai vu que mon corps ne me lâchait pas après. Et le burn-out est toutes les années où je lui ai fait vivre un enfer. Et ça a été le commencement, en fait. On est passé de deux minutes à cinq kilomètres, à dix, etc. Et je n'ai plus commandé de fast-food pendant six mois. Parce qu'en fait, là, il y a aussi eu ce déclic au niveau de la nutrition. Parce que vu que mon corps m'apportait ça, je devais lui rendre l'appareil en nourrissant correctement.

  • Speaker #0

    En fait, c'est marrant parce que je me dis que le sport, c'est un peu contradictoire. Dans le sens où, toi, tu disais, tu as commencé à faire du sport, c'est devenu la bigorexie. En fait, ça peut être un facteur de troubles du comportement alimentaire. et à l'inverse Toi, ça t'a aidé à sortir dans certains mal-êtres ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est l'intention qu'on y met. C'est-à-dire que le sport, ça va être souvent un processus compensatoire dans les troubles alimentaires. S'il est relié uniquement à l'apparence physique, oui, il y a des risques de tomber dans les troubles alimentaires. Parce que ce sera un moyen d'atteindre le corps rêvé qu'on a. Mais encore une fois, c'est vraiment l'intention. C'est-à-dire que là, aujourd'hui, le sport, c'est plus pour avoir un corps particulier, etc. Maintenant, le corps que je peux avoir, c'est un bonus. Je vais... être amené à le transformer aussi. Si par exemple, j'ai une épreuve sportive, si je veux perdre du gras pour m'alléger et courir plus vite, oui, là, ça sera une bonne raison, parce que c'est pour les performances, etc. Aujourd'hui, le sport, c'est plus pour ma... Comme pour le burn-out, c'est pour ma santé mentale. C'est ma soupape, c'est mon sas. Personne n'a le droit d'entrer dans ma bulle quand je le fais. Et l'intention, elle est bien meilleure.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour trouver la limite, pour avoir un rapport au sport équilibré, et se dire, là, je fais beaucoup de sport, mais j'ai le droit de le faire, je suis pas bigorexique et c'est pas la...

  • Speaker #1

    addiction ? La bigorexie, c'est un peu différent parce qu'il y a vraiment cette notion de dysmorphophobie qui est reliée, c'est-à-dire qu'on ne se voit jamais assez musclé, assez affûté, etc. Encore une fois, c'est une question d'intention, c'est une question d'intensité, c'est une question d'écoute de son corps, c'est-à-dire qu'on peut aller au sport tous les jours, c'est pas forcément conseillé, il faut des jours de récup, etc. Quand on commence à vouloir supprimer ses jours de récup et qu'on n'écoute plus justement ce que raconte le corps, là ça devient un petit peu trop et la question à se poser c'est pourquoi je fais ça est-ce que les valeurs derrière sont bonnes est-ce que je suis toujours dans ma santé mentale,

  • Speaker #0

    dans ma santé physique ou est-ce que j'oublie une partie qui compte pour moi finalement je te pose la question parce que moi je fais beaucoup de sport ça m'arrive il y a des semaines où j'en fais tous les jours et mes proches me disent parfois non mais c'est trop et en fait moi je me dis mais non parce que j'ai l'impression que je suis ok avec ça en

  • Speaker #1

    fait il y a aussi ce rapport aujourd'hui où c'est un peu aussi à cause des réseaux sociaux c'est que le fait de prendre soin de soi, ça peut être aussi apparenté à... Voilà, le sport est vraiment connoté perte de poids. Bien manger, c'est connoté beaucoup perte de poids. Et en fait, des fois, on dit « Oh là là, mais tu manges pas de burger, t'es au régime, etc. » En fait, non. J'ai juste envie de manger, je sais pas, une salade ou des pâtes, etc. Le burger, ouais, on est dans un truc à burger surtout. En fait, si j'ai envie d'une entrecôte, j'ai envie d'une entrecôte. C'est pas que je suis au régime ou que je fais attention à mes prots, etc. Et de la même façon, en fait, que souvent quand on a des remarques des autres... On dit souvent que la vie des autres, c'est la vie des autres, pour le coup. Qu'est-ce que ça questionne chez eux ? Effectivement, pour eux, s'ils n'aiment pas le sport, ils ne vont pas forcément comprendre qu'on en fait six fois avec plaisir, qu'il n'y a rien de négatif là-dessus. Et dans tous les cas, c'est notre corps, c'est nos choix. Encore une fois, la question, c'est est-ce que je suis OK avec ce que je fais ?

  • Speaker #0

    Tu disais que, toi justement, c'est quand tu t'es remis à la course, notamment que tu avais commencé à arrêter les fast-foods. Est-ce que c'est nécessaire de faire le lien entre sport et alimentation où on peut totalement dissocier les deux ?

  • Speaker #1

    Je pense que le lien se fait tout seul du moment où on est vraiment à l'écoute du corps. C'est-à-dire que quand on arrête de vouloir le contrôler et qu'on apprend de lui, et c'est ce que j'essaie de faire avec mes patients, c'est totalement différent. C'est-à-dire que je ne vais pas forcément contrôler mon assiette. C'est que ce que me renvoie mon corps va me permettre d'agir sur mon assiette. C'est-à-dire que si j'ai été au sport, je ne vais pas me dire qu'il faut absolument que je mange beaucoup, etc. Si j'apprends à écouter mon corps, si je sors du sport, je vais avoir un peu plus faim. Peut-être pas tout de suite après parce qu'il y a plein de mécanismes physiologiques, etc. Mais ça va augmenter les dépenses énergiques, donc ça va augmenter l'appétit. Donc forcément, on va se diriger vers des produits souvent plus glucides parce qu'on a dépensé beaucoup d'énergie. Pareil, quand on fait un marathon, souvent on a envie de manger des trucs salés parce qu'on a perdu tout le sodium en transpirant, etc. En fait, le corps sait s'il n'y a pas de dysfonctionnement, bien sûr. Voilà, c'est OK, mon corps, je fais ça avec. là Qu'est-ce qu'il me raconte et qu'est-ce que je fais ? Et c'est aussi faisable aussi au début. Par exemple, si un vendredi soir, je suis super fatigué, que mes yeux se ferment tout seul, que j'ai mal aux genoux, là, mon corps me dit quelque chose. Est-ce que je décide d'aller au sport ou pas ? Peut-être que je peux me reposer ce soir et j'irai demain. Parce que c'est toujours lié à des valeurs motrices. Je sais que ça me fait du bien d'y aller, donc je vais forcément y retourner. Je sais que j'ai un marathon à préparer, donc je dois y aller. Mais je vais mettre le curseur là où c'est bon pour moi, pour mon corps et pour ce que je souhaite.

  • Speaker #0

    Je me demande comment tu fais en ayant toutes ces connaissances en tête, au niveau notamment de nutrition, pour justement continuer à manger de manière libérée et sans contrôle. Parce que quand tu sais que ça, c'est pas bon, il n'y a pas de bon ou de pas bon, mais on sait quand même qu'il y a des choses qui sont meilleures que d'autres. Comment tu fais ? Pouc ! pas culpabiliser et être 100% à l'écoute de toi.

  • Speaker #1

    En fait, c'est la conclusion de mon deuxième livre, un peu spoiler. Et sur la couverture, j'ai marqué...

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une histoire de poids.

  • Speaker #1

    J'ai mis le journal d'un mangeur presque libéré, presque entre parenthèses. Parce qu'en fait, on ne sera jamais libéré. Et on a toujours cette part de contrôle qui est utile. Je vais contrôler si je vais au travail, je vais contrôler si je vois mes potes ou pas. Et je contrôle ce qui est dans ma nassiette pour les valeurs qui sont importantes pour moi. Moi, j'ai la chance d'avoir toutes les connaissances que j'ai aujourd'hui, donc c'est un peu automatique et c'est facile. Et ça a été un sujet pendant longtemps. J'ai réappris à écouter mes sensations de faim, de rassasiement, etc. J'ai appris à me poser la question, voilà, là, j'ai envie d'un cookie. Je n'ai pas forcément faim. Ce cookie, il sert à quoi, pour le coup ? Donc, je sais que si ça ne va pas sur le moment, le cookie va m'aider. Par contre, je sais que si je compte sur les cookies pour m'aider à chaque fois, ça ne va pas fonctionner. mais si je vais courir pour m'aider la tête des fois ça va fonctionner, des fois ça va moins fonctionner etc Encore une fois, c'est le juste milieu. Mais en fait, le contrôle est souvent connoté négativement. Mais en fait, on est obligé d'en mettre. Il y a des moments où je n'ai pas forcément envie de manger des protéines. Mais voilà, si je n'en mange pas et que je fais de la musculation ou du sport, en fait, ça ne va pas fonctionner pour les performances, etc. Donc là, je dois en mettre. Des fois, je vais me foutre la paix, je ne vais même pas aller au sport. Ou alors, je vais me faire une assiette de cookies et au beurre, etc. Et en fait, c'est vraiment ce juste milieu. Et encore une fois, j'insiste, c'est vraiment cette question. est-ce que je suis ok avec ce que je fais ? Pourquoi je le fais ? Est-ce que je suis en accord avec mes valeurs ? Et si oui, en fait, c'est l'essentiel.

  • Speaker #0

    En fait, on a tendance à diaboliser le contrôle et à prôner le lâcher-prise. Mais en fait, le lâcher-prise à l'extrême, c'est peut-être pas bon non plus. En fait, c'est ça, justement, cet équilibre.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Et pour le burn-out, en fait, c'est là où j'ai pris énormément de poids. En fait, je me suis dit que j'avais mis trop de contrôle à gérer mon alimentation, mon travail, ma carrière, le côté social, etc. Fatigue extrême, du coup, lâcher-prise. un lâcher prise qui était efficace au début et qui s'est transformée en laxisme total parce que j'avais complètement oublié ce qui comptait pour moi et j'ai fini immobilisé dans le canapé donc voilà c'est encore une fois le juste milieu c'est ce que je disais par exemple pour le sport le vendredi soir si je suis fatigué en gros voilà mon corps me dit que je suis fatigué mes valeurs me disent que voilà ce marathon que je prépare c'est important pour moi que ma santé mentale est importante pour moi et je sais que courir est bon et y participe donc ce soir je fais le choix de ne pas y aller pour me reposer ça veut pas dire que je suis nul que j'ai pas de volonté J'ai soustruit la volonté de ce marathon et de ma santé mentale. Donc ce soir, stop. Mais demain ou lundi, oui, j'y retourne.

  • Speaker #0

    Et ça, tu arrives à l'appliquer toujours ? Tu arrives toujours à t'écouter ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, oui. Après, des fois, il y a de la flemme, comme tout le monde. Merci. Et voilà, c'est vraiment un juste milieu. Des fois, pendant une semaine, je ne vais pas faire de sport parce que j'ai d'autres priorités. Mais encore une fois, si ma carrière est importante pour moi, sur une semaine, c'est ma carrière. Quand je commence à voir que le sport me manque et que ça joue sur ma carrière, je retourne au sport et ouais c'est vraiment une question d'équilibre comme ça.

  • Speaker #0

    Tu disais que tu faisais plus de sport pour des objectifs physiques, sauf en cas de compétition parfois, t'arrives à placer le curseur pour pas retourner vers tes vieux démons ?

  • Speaker #1

    Ouais, aujourd'hui j'ai suffisamment d'outils justement, alors je me suis formé en troubles alimentaires, en psychologie, en TCC etc, donc j'ai plein d'exercices pratiques où je peux restructurer mes pensées de je dois et il faut, donc ça c'est facile. j'arrivais à placer le curseur encore une fois parce que je suis à l'écoute de mon corps c'est à dire que quand je vais crever la dalle je vais remettre en place des choses qui sont beaucoup plus saines pour le coup en fait l'idée c'est aussi de faire les choses bien c'est à dire que l'année dernière j'ai fait une recomposition corporelle donc c'est complètement différent d'une perte de poids, une recomposition corporelle c'est perdre du gras et soit maintenir le muscle soit en prendre en jouant surtout sur l'alimentation et sur le renforcement musculaire et un peu de cardio donc je me suis mis à compter mes calories c'est quelque chose qui me faisait très peur parce que je suis tombé un peu dans l'obsession Mais aujourd'hui, j'arrive à compter mes calories et trouver mes priorités. C'est-à-dire que quand je suis avec mon copain, par exemple, les calories, on s'en fout, on va manger une pizza. Le lendemain, je ne vais pas compter parce que je sais très bien que ce n'est pas foutu avec la pizza. Mais la question à se poser, c'est le soir, j'ai mangé ma pizza, elle n'existe déjà plus, on est le matin. Petit-déj, est-ce que j'ai faim ou pas ? Est-ce que je mange comme d'habitude ? Non. Si je fais du sport et que j'ai faim et que je dois me préparer pour le sport, je vais adapter. Si je ne fais pas de sport et que je n'ai pas faim, je ne prends pas de petit-déj. Ça ne veut pas dire que je rattrape la pizza, ça veut dire que j'écoute mes besoins. Et en fait, je jongle comme ça entre du contrôle et du... C'est même pas du lâcher prise, c'est... Un changement d'angle, de contrôle, finalement.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'à t'entendre, l'entourage est très important aussi, que ça a été la source de ton mal-être à un certain moment. Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, c'est aussi un vrai pilier pour toi, pour justement conserver cet équilibre.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un pilier. Et je vois aussi que je suis libéré de tout ça, parce que l'année dernière, j'étais super bien foutu. J'en parle dans mon livre, c'est qu'en fait, j'ai eu le corps qui est très demandé dans le milieu gay, du coup. Alors j'en ai bien profité, etc. Puis après, j'ai rencontré quelqu'un. où le corps n'est pas un sujet du tout. J'ai repris 5 kilos. On ne voit plus mes abdos. L'année dernière, c'est la seule fois où j'ai vu mes abdos de toute ma vie. Au début, ça m'a fait un peu chier. Mais aujourd'hui, c'est quelle est la priorité ? Tant que mon corps m'aide à faire ce que j'ai envie de faire, de courir, de partager un bon moment, de faire une rondeau un dimanche, etc. Faites qu'il y ait 5 kilos ou pas, je reste en bonne santé parce que le poids... Alors oui, si on a trop de poids, ça peut jouer sur la santé, aimé. L'aspect physique n'est pas synonyme de mauvaise santé. Donc voilà, c'est encore l'équilibre. Je sais aujourd'hui où sont mes priorités. C'est l'équilibre dans le travail, c'est l'équilibre dans l'actif physique. Si j'en fais un peu moins pour passer plus de temps avec mes proches, tant mieux. Si j'ai besoin de faire plus de sport, je sais que mes proches y comprennent, etc.

  • Speaker #0

    Les kilos que tu parlais, que tu avais repris, ma petite sœur appelle ça les kilos de bonheur.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    On a parlé de tes objectifs que tu avais l'année dernière sportivement, c'était dans quel but ?

  • Speaker #1

    C'était pour faire le half marathon des sables, donc je suis parti au Maroc l'année dernière, c'était presque un coup de tête, c'est mon agent qui m'a inscrit, parce que je lui avais dit ouais carrément etc, alors je ne le pensais pas du tout moi-même. Finalement je suis parti, j'avais prévu de faire les 70 km et dans ma tête je n'y arriverais pas parce que je n'avais jamais fait de semi marathon ni de marathon. parce que j'avais été demandé ah ouais ok c'était ma première expérience de grande grande course le max c'était 17 kilomètres donc là j'ai fait les 120 finalement ok parce que incroyable mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti sur le moment c'est à dire que à la fois on ressent le corps parce qu'il souffre et à la fois en fait on est porté par les paysages par les gens aussi parce que voilà il y a ce côté communauté c'est super soudé là-bas dans le sable etc et en fait je me suis rendu compte que c'était possible Alors pour l'épreuve des 60 km, j'ai complètement déconnecté à la fin. Je marchais et je réfléchissais plus, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    pilote automatique quoi.

  • Speaker #1

    C'était pilote automatique, mais j'ai aussi beaucoup travaillé sur moi. Ça a changé la conclusion de mon livre, d'ailleurs. Pas spoiler la conclusion de mon livre. Mais ouais, c'était une super expérience et une tellement belle expérience qu'au mois de juin, je repars en Turquie le faire. pour le coup et t'as pas d'autres courses prévues entre temps peut-être la maxi race à Annecy c'est que des trucs alors maxi race en relais ok mais ouais le plus gros objectif de cette année c'est vraiment le half marathon en Turquie et cette fois je vais faire le 120 sûr mais je vise le top 50 ok mais c'est incroyable et t'as pas de

  • Speaker #0

    plus petites échéances enfin pas d'échéances mais Merci. Les plus petites étapes, on va dire, qui t'attirent ?

  • Speaker #1

    Alors, si ça m'attire, mais c'est juste que là, j'ai pas eu le temps avec l'écriture de mon livre, etc. Il y avait le semi, etc. de Paris, tout ça. Mais c'est plus une question d'organisation et de temps qu'autre chose. Là, je m'entraîne parce que je ne me suis pas du tout entraîné pour la première fois. Ce n'est pas le pire.

  • Speaker #0

    Je te dis ça parce que moi, je prépare un marathon et je pense au marathon des sables. Et je me dis, pour moi, c'est encore très petit. Toi, tu me dis que tu as été tranquille. Je trouve ça dingue.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est différent parce que voilà, un marathon... Peut-être aussi que le semi et le marathon, ça m'attire un peu moins parce que quand on est en ville, c'est beaucoup moins dépaysant. Là, dans le désert, ce qui est incroyable, en fait, c'est les paysages. C'est que ça occupe le temps, ça occupe l'esprit. Et en fait, on ne voit pas le temps passer. Et même, il y a ce soutien en marathon, semi-marathon. Alors, je le vois aussi sur les vidéos, etc., qu'il y a quand même du contact. Mais là, c'est vraiment le côté un peu familial de... Le soir, on est sur le bivouac, on est ensemble, on fait des connaissances. Donc il y a aussi ça qui est énergisant.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce genre de compétition, tu penses que ça a changé ta vision du sport ?

  • Speaker #1

    Oui, là j'ai vraiment vu le dépassement, j'ai vraiment compris pourquoi je le faisais. C'est-à-dire que c'était pour moi, c'est bien loin de l'image que j'en avais. L'EPS pour moi, ça...

  • Speaker #0

    pendant 25 ans, 30 ans, j'ai vu le sport comme le PS, c'est-à-dire qu'on court autour d'un terrain comme des bébêtes. C'est un peu compliqué. Et encore une fois, c'est vraiment l'intention qui change. C'est pourquoi je le fais ? Pour le dépassement, pour me sentir bien, pour la santé mentale, pour découvrir d'autres pays, etc. Et c'est ça qui donne l'énergie de le faire.

  • Speaker #1

    Est-ce que dans ces moments-là, tu repenses justement au... Au petit Jérémy qui avait 10 ans et qui détestait le sport, est-ce que ça revient régulièrement quand même ?

  • Speaker #0

    J'ai pensé, et surtout dans le désert, j'ai beaucoup pensé à lui parce que, anecdote encore une fois, comme quoi la société, elle ne changera pas forcément. J'ai fait la course avec un go muscu, comme je les appelle, donc vraiment les gros baraques où le sport, c'est toute leur vie, etc. Et le jour de la première épreuve où j'ai fait un vraiment bon temps, il m'a regardé de la tête aux pieds et il m'a dit, parce que j'avais déjà repris du poids à cause du couple. Il m'a regardé la tête au pied et me fait « je suis vachement surpris que tu arrives à faire ça » . Et en fait, je me suis dit « wow, on revient en arrière, ça me rappelle tout ce qu'on a pu me dire avant » . Et en fait, j'ai repensé au petit Jérémy. Au début, ça a été un petit peu la guerre avec lui, on va dire, pas avec le gomuscu, avec le petit Jérémy. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n'était vraiment pas moi qui devais pousser le petit Jérémy, mais c'est le petit Jérémy qui m'a poussé dans le sable. alors il y avait ce côté égo de en fait il va falloir que je montre que j'arrive à faire les 120 ça c'est clair et net qu'il a été là mais c'est ce petit Jérémy qui a vécu tout ça qui m'a tiré en fait dans le sable et ça j'en parle justement dans le livre et c'est pour ça que j'ai du coup c'est un spoiler, c'est la conclusion mais ouais c'est plutôt le petit Jérémy qui me pousse à faire ça plutôt que l'inverse.

  • Speaker #1

    Pourquoi t'as ressenti le besoin de remettre tout ça dans un livre ?

  • Speaker #0

    C'est surtout égocentrique pour le coup J'écris dans des carnets depuis que je suis super jeune. En fait, là, c'est un peu tous mes carnets qui sont réunis dedans. Je parle de plein de choses, de la grosse phobie médicale intériorisée aussi, celle qui nous concerne, pourquoi je perds du poids vis-à-vis de la société. En fait, de la construction de soi, de l'enfance à l'adolescence, etc. Et c'était important pour moi d'en parler. Déjà pour montrer qu'on est tous pareils, parce qu'il y a beaucoup de personnes qui vont se retrouver et qui se retrouvent déjà avec les témoignages que j'ai, qui se retrouvent dedans. C'est pour dire aux gens qu'on n'est pas seul, qu'on peut aussi s'en sortir malgré tout ce qu'on peut vivre. Je parle dans le livre de mon géniteur, de ce que j'ai vécu, de la grossophobie aussi bien médicale que dans le milieu gay qui m'a aussi construit, de l'hyperphagie parce que j'étais, avant de faire mon coming out, comme je dis dans le livre, je suis resté enfermé dans le placard et j'ai mangé à l'intérieur du placard, littéralement. il y a toutes ces questions là tout le rapport au sport, au corps etc et pour moi c'est un Pourtant de libérer la parole justement sur ces sujets-là, qui sont encore un peu trop tabous à mon goût.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui tu peux affirmer que ton rapport au sport, au corps et à l'alimentation il est sain ?

  • Speaker #0

    Il est sain, ça ne veut pas dire que je serai à l'abri forcément, parce que comme je disais on n'est jamais vraiment libéré. Il y aura toujours des injonctions de la société, si on va dans la rue il y aura 50 000 fast-foods, etc. Donc il y aura toujours ce rapport, ce tabache de l'alimentation ultra transformée. quand on regarde la télé les publics comme j'aime 25 fois par cube on est harcelé sur la question du poids et encore une fois on ne sera jamais libéré de tout ça mais quand on a les outils travailler sur l'estime de soi là qu'on conçoit par le sport notamment l'affirmation de soi aussi en fait on arrive à se libérer de ces prisons là

  • Speaker #1

    Puis ça revient à ce qu'on disait au début aussi c'est comme ça il y a des sujets qui sont intimes je pense que tout ce qui relève de l'intime de toute façon c'est un peu le travail d'une vie aussi

  • Speaker #0

    Justement dans le livre je parle au tout début je parle d'une patiente qui me disait Voilà. je suis épuisé, j'ai l'impression d'être toujours en chantier. Mais en vrai, c'est le cas. C'est épuisant parce que ça prend beaucoup d'énergie quand on met l'importance qu'on y met, de façon malsaine, on va dire. Mais en fait, on sera toujours en chantier. Et heureusement qu'on est toujours en chantier parce que ça nous permet de nous adapter aux différents contextes de vie. Donc, c'est plutôt chouette.

  • Speaker #1

    De tout ça, de tout ton parcours, tu dirais que c'est quoi ton plus grand déclic ?

  • Speaker #0

    C'est apprendre à m'aimer, je crois. Pas m'aimer, à m'accepter. C'est-à-dire que je n'ai pas forcément accepté mon corps parce que mon corps, je l'ai changé. Dans tous les cas, j'ai voulu changer mon corps pour faire plus de performances. Je me suis fait opérer d'une gynécomastie parce que ça me complexait, etc. Mais c'est accepter là où j'en étais. C'est-à-dire que le livre, c'est aussi un côté thérapie. C'est-à-dire que je fais le point sur toute ma vie. Et c'est ce que je conseille souvent, et c'est la première étape avec mes patients, c'est d'accepter là où on en est. C'est-à-dire que j'accepte que là, aujourd'hui, j'ai 25 Quand on l'accepte, les 25 kilos ne vont pas pousser d'un coup, ils sont déjà là pour le coup, mais c'est de se dire ok là je suis à 25 kilos par rapport à avant, qu'est-ce qui s'est passé ? Ça n'empêche pas que je suis une mauvaise personne parce que le poids c'est toujours un symptôme. Dans tous les cas, une femme enceinte qui aurait pris 25 kilos, peut-être que son mari l'a quitté et qu'elle a tout géré toute seule, il y a toujours une explication. Le poids ce n'est pas une question de volonté, c'est toujours une question de volonté mais ça dépend des sources de motivation qu'il y a derrière. Ouais, c'est savoir où j'en étais et se poser la question maintenant, là où je vais ? Est-ce que je décide de rester comme ça, dans le fait de ne pas être bien dans ma santé physique comme mentale ? Où est-ce que j'avance et qu'est-ce que je fais pour avancer ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour tous tes présents. Merci à toi. Où est-ce qu'on peut te suivre ?

  • Speaker #0

    Sur Mandebanane, Instagram, sur YouTube, j'ai mis Sumi il n'y a pas longtemps, mon podcast Histoire de poids où je ne suis pas très régulier, sur Instagram. Et sur mes deux livres, le premier, c'est plus un guide nutrition, psychologie, recettes. Et le deuxième, c'est vraiment le témoignage de ma vie.

  • Speaker #1

    Tu nous l'as bien teasé là.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Jérémy.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci.

  • Speaker #2

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

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Description

"Être à l'aise dans sa tête, son assiette et ses baskets !". Jérémy Gorskie est diététicien psycho-nutritionniste. Vous le connaissez peut-être sur les réseaux sociaux derrière le pseudo Menthe Banane qui rassemble aujourd’hui une communauté de plus de 155 000 personnes. Sur ce compte, comme dans les deux livres qu’il a publiés, Jérémy parle de son histoire avec les régimes, la perte de poids, les troubles du comportement alimentaire, en bref : son rapport parfois très compliqué à son corps. S'il est passé par des périodes très difficiles avec entre autres régimes, troubles de la conduite alimentaire, et bigorexie, il prône aujourd’hui un rapport sain à soi. Dans cet épisode, il nous aide à trouver notre équilibre aussi bien dans la tête, l’assiette que nos baskets. 


📲💻 Retrouvez Jérémy Gorskie, Menthe Banane sur Instagram !


💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.


🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur, tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Jérémy Gorski. Salut Jérémy. Hello. Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va super bien, merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi, je suis ravie de te rencontrer et de te recevoir dans le déclic aujourd'hui. Pour commencer, je vais te présenter à nos auditeurs et à nos auditrices. Donc Jérémy, tu es diététicien et psychonutritionniste, passionné, enfin je crois, par l'alimentation, la nutrition et le sport aussi, mais surtout par tout ce qui en découle au niveau humain. Puisque plutôt que le rapport à l'alimentation, au poids, c'est plutôt le rapport au corps et à soi, je crois, qui t'intéresse. Si aujourd'hui tu accordes une grande importance à tout ça, c'est parce que tu as été le premier concerné par ces questions et comme de nombreuses personnes, je pense. Tu fais passer par les régimes, la perte de poids, les troubles du comportement alimentaire, un rapport très compliqué à ton corps. Je pense que tu nous en reparleras dans cet épisode. Cette histoire et tes connaissances, tu les partages au plus grand nombre, que ce soit par l'intermédiaire de ton compte Instagram, sous le pseudo MandeBanane, qui rassemble aujourd'hui une communauté de plus de 155 000 personnes, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu es aussi créateur de contenu et il y a également ton podcast Histoire de Poids. Et puis tes livres, le premier de La Tête à l'Assiette et le deuxième qui vient de sortir quand on enregistre cet épisode. qui s'appelle « Ce n'était pas qu'une histoire de poids » . À travers tout ça, tu prônes un rapport à la nutrition et au sport apaisé, à l'écoute du corps et de ses sensations. Des sujets passionnants dont on va avoir la chance de parler ensemble aujourd'hui. Mais avant, j'ai une question pour commencer, et c'est simplement pour ma curiosité personnelle. Pourquoi menthe-banane ?

  • Speaker #1

    C'est la question toujours un peu gênante. En fait, c'est une dédicace à mon ancien crush. C'est trop marrant ! En fait, je m'appelais un diététicien en cuisine avant, et un jour, on se baladait dans un parc à Paris. On est tombé sur un plan de menthe-banane. C'est de la menthe qui sent la banane à ribots. Et je lui ai fait une dédicace et c'est resté. Mais du coup, c'est facile à retenir. Donc c'est plutôt gentil.

  • Speaker #0

    Trop bon. Et du coup, quand tu crées ce compte avec ce pseudo, c'était quoi l'objectif ? C'était un compte perso de base ?

  • Speaker #1

    Alors à la base, c'était un compte personnel. C'était un besoin de connexion avec le monde. On va dire que c'est une période où j'étais assez seul. J'étais dans une relation un peu toxique avec quelqu'un et avec moi-même, surtout. Et en fait, j'ai commencé à partager un petit peu mes états d'âme, mes recettes, etc. Parce qu'à la base, c'était vraiment l'alimentation. Le poids était vraiment une énorme question pour moi encore. Et j'ai commencé comme ça. Ça a pris de l'ampleur. C'est devenu un compte nutrition. Après, parce que je m'y suis intéressé beaucoup plus, parce qu'on me posait des questions, etc. J'avais lâché la diététique depuis un petit moment déjà. Et j'y suis revenu.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu avais quel âge à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ça date de 2016. donc j'avais ben 27 ans. Ok. J'ai nul en calcul.

  • Speaker #0

    Et donc avant ça, tu n'avais aucune expérience dans la création de contenu ?

  • Speaker #1

    Aucune expérience, en fait. Alors, j'ai toujours un peu aucune expérience parce que je fais tout au feeling. Donc aujourd'hui, je suis un peu plus entouré, etc. Mais c'est toujours du feeling. Enfin, voilà, c'est surtout l'humain qui pose quand il veut. Enfin, il y a un peu une déa, entre guillemets. Mais c'est surtout, voilà, les sujets qui m'inspirent et ce dont j'ai besoin, moi, surtout égoïstement de faire le stagiaire

  • Speaker #0

    Et déjà au moment où tu as lancé ce compte Parce qu'aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, on trouve beaucoup de contenus nutrition, tout ça. À ce moment-là, c'était encore les débuts ?

  • Speaker #1

    C'était les débuts. Il y en avait quand même pas mal de créateurs qui sont installés. Thibaut Geoffray, etc. Tous ceux qu'on connaît, les coachs, que ce soit sportifs, nutrition. C'était un peu les prémices où on était encore peu nombreux. Moi, j'étais un des premiers diététiciens connectés, comme on dit. Maintenant, on est beaucoup plus. Et il y a aussi beaucoup de coachs en nutrition improvisée et d'autres petits charlatans qui... Tu oublies tout et n'importe quoi. C'était ma prochaine question,

  • Speaker #0

    justement, parce que c'est vrai qu'on trouve un lot d'informations assez énormes sur ça. Comment on trouve ce qui nous correspond ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui nous correspond, je ne sais pas. Déjà, il y a l'algorithme, pour le coup. Mais, ouais, plusieurs conseils, ça serait déjà de suivre des experts, diététiciens nutritionnistes, médecins nutritionnistes, des vrais coachs sportifs, diplômés, etc. Éviter tout ce qui est... coach en nutrition, parce que c'est pas vraiment un métier qui est légal et légalisé, etc. Tous les comptes qui fleurissent énormément aujourd'hui, par exemple, alors moi, j'ai un biais parce que je suis spécialisé en troubles alimentaires, mais tout ce qui est comptes sur les troubles alimentaires sont souvent tenus par des personnes qui ont vaincu les troubles et qui s'auto-proclament coach sans connaissance, ni master de psychologie, ni... Voilà, et ça, c'est une expérience qui pense comme une vérité et un un protocole qui fonctionne alors que ça a fonctionné sur eux mais pas forcément sur les autres quoi.

  • Speaker #0

    Et toi justement pour tes contenus tu te bases de ta propre expérience personnelle. En quoi c'est important de mettre du toit dans tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors il y a mon expérience personnelle, il y a aussi toutes les études parce que voilà ça sera un conseil aussi c'est de vérifier tous les contenus qui sortent en regardant les études, en les demandant aux créateurs de contenus ou en cherchant soi-même parce que la curiosité c'est top aussi. Mais ouais pour le côté humain en fait moi je mets vraiment l'humain au cœur déjà de mes consultations. Mon expérience parle aussi, j'ai eu des troubles alimentaires, j'ai eu des problèmes de poids, donc il y a ce côté empathie qui ressort pour le coup. Les gens aujourd'hui, ils veulent l'humain. Il y a énormément de personnes, déjà quand on vient me consulter, alors moi, ils m'ont vu parce qu'ils me voient sur les réseaux, ils savent un petit peu qui ils vont avoir à faire. Mais aujourd'hui, les gens ont peur de consulter des diététiens ou même d'autres professionnels de santé parce que c'est un peu la peur de la blouse blanche et mettre le côté vraiment humain de voir qu'on est tous pareils. avec des problématiques qui sont peut-être différentes, mais ça rassure les gens et ça met du sens aussi. Je tiens vraiment aussi à montrer qu'on n'est pas un poids à perdre, un poids à traiter. Une problématique à traiter sur pattes, c'est vraiment un ensemble de choses.

  • Speaker #0

    En fait, il y a plein d'autres choses derrière ça, il y a le rapport à l'alimentation, au sport, tout ça. En fait, je me dis que c'est très intime finalement notre alimentation.

  • Speaker #1

    Oui, très intime, c'est personnel, c'est complexe surtout. On a tous une histoire. Enfin voilà, ça peut être des schémas parentaux, familiaux. Il y a aussi la société qui nous met pas mal de choses en tête, etc. Mais oui, c'est ça qui est passionnant dans le métier, c'est que chacun est différent. C'est aussi la limite des réseaux sociaux. Parce que voilà, on fait du contenu qui est généraliste. Et ça ne dispense pas d'aller voir un diète, soit spécialisé en nutrition du sportif ou en TCA, etc.

  • Speaker #0

    Toi, justement, à quel moment tu as décidé de passer le diplôme ? C'est un BTS, c'est ça pour être...

  • Speaker #1

    C'est un BTS diététique. Alors, je n'ai jamais décidé, je n'ai jamais pensé à être diète, en fait. J'étais à l'époque en fac de psycho. Ça ne se passait pas forcément bien, il y avait plein de grèves, etc. Donc, c'était un peu plutôt une année sabbatique, on va dire. Et un jour, en fait, je sortais de chez le médecin, je suis tombé devant la plaque d'une collègue, diète. Et en fait, je me suis dit, en fait, c'est ça, parce que j'ai toujours baigné. Dans ces histoires de poids, de kilos perdus, de régime, etc. Pour moi, diète, c'était vraiment donneur de régime, ce qui n'est pas du tout le cas en réalité. C'est le cas dans la tête de beaucoup de monde, mais on fait bien plus que ça. Et ouais, c'était plutôt un déclic, plutôt qu'une vocation, qui finalement en est une. Voilà, ce n'était pas le projet initial.

  • Speaker #0

    Et ton premier régime, justement, c'est quoi l'histoire ?

  • Speaker #1

    J'avais 10 ans, donc ça remonte. consécutif à de la grossophobie médicale. En gros j'ai été chez le médecin, ça j'en parle dans mon dernier livre justement, j'ai été chez mon pédiatre à 10 ans parce que j'avais mal au ventre etc etc et en gros il m'a pas pesé et il m'a dit voilà j'ai vraiment pas besoin de te peser je vois en te regardant que tu es obèse et ces mots ça a été l'enfer, c'était super violent donc ouais t'es obèse j'ai pas besoin de te peser c'est pas normal d'être comme ça à ton âge Ça a été renforcé par un épisode à la piscine, les cours de natation c'est un trauma chez beaucoup de personnes malheureusement, où en fait on était à la queue pour plonger et j'ai mon meilleur copain qui m'a pincé le ventre et le sein. Et suite à ça en fait je me suis jamais remis en maillot ni à poil jusqu'à mes 27 ans, c'était long. Et voilà, premier régime à ce moment-là. Et après début des troubles alimentaires plus à l'adolescence, quand il faut plaire etc. Donc là c'était plus vers l'anorexie puis l'hyperphagie etc.

  • Speaker #0

    Tu parlais de la natation, justement, je me demandais, le sport, quelle place il avait dans ta vie à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était un enfer. Parce que, comme beaucoup de monde, je crois, j'ai fait l'amalgame entre les cours de paix et le sport. C'est-à-dire que le sport, ce n'était pas du tout pour moi. Vu que j'étais gros, que j'étais nul, parce que du coup, je ne pratiquais pas et ce n'est même pas être nul, c'est juste que je n'avais pas d'expérience. Je n'étais jamais choisi. Donc, c'était vraiment connoté, enfin, souffrance, torture, etc. D'ailleurs, pour les prochains cours de piscine, je m'enfermais dans les toilettes chez moi. Une anecdote con On parle souvent avec ma mère, pour le coup. Mais ouais, c'était vraiment pas une histoire d'amour à cette époque.

  • Speaker #0

    Et alors, quelle a été ta motivation après ? Quand est-ce que t'as trouvé le goût du sport et l'amour du sport ?

  • Speaker #1

    Alors, le goût du sport, je l'ai pas eu tout de suite. J'ai d'abord été au sport pour transformer mon corps, comme beaucoup de personnes. Là, c'était plus vers mes 25 ans, parce que, dictat de la société, je suis gay. Il y a énormément d'injonctions dans ce milieu-là, où il faut être super bien foutu, musclé, etc. Sinon... On n'existe pas, en fait. C'est ça, le mot. Donc, j'allais vraiment à la salle tous les jours, jusqu'à deux fois par jour. Donc, là aussi, remplacer les troubles alimentaires. Là, on était plus sûr de l'hyperphagie à cette époque-là, par de la bigorexie, donc l'addiction au sport et cette volonté de transformer le corps et l'obsession du corps beau, etc. Et le déclic, ça a été il y a seulement deux, trois ans. En fait, j'ai fait un burn-out. Et en gros, j'étais vraiment... couché sur le canapé, mais constamment mangeait des fast-foods 4-5 fois par semaine. Enfin, elle avait pris énormément de poids. Et un jour, je ne sais pas comment, j'ai senti mon corps. Je bouillonnais de l'intérieur, j'avais vraiment envie de bouger. Et à l'époque, c'était le début de la « mode » du running. Mon agent est fan de running, de trail, etc. Je voyais souvent courir. Et en fait, j'ai enfilé mes chaussures, je suis sorti, j'ai couru pendant deux minutes. C'était pas du tout le truc incroyable, etc. Mais les résultats étaient vraiment incroyables. Niveau estime de soi, j'ai vu que mon corps ne me lâchait pas après. Et le burn-out est toutes les années où je lui ai fait vivre un enfer. Et ça a été le commencement, en fait. On est passé de deux minutes à cinq kilomètres, à dix, etc. Et je n'ai plus commandé de fast-food pendant six mois. Parce qu'en fait, là, il y a aussi eu ce déclic au niveau de la nutrition. Parce que vu que mon corps m'apportait ça, je devais lui rendre l'appareil en nourrissant correctement.

  • Speaker #0

    En fait, c'est marrant parce que je me dis que le sport, c'est un peu contradictoire. Dans le sens où, toi, tu disais, tu as commencé à faire du sport, c'est devenu la bigorexie. En fait, ça peut être un facteur de troubles du comportement alimentaire. et à l'inverse Toi, ça t'a aidé à sortir dans certains mal-êtres ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est l'intention qu'on y met. C'est-à-dire que le sport, ça va être souvent un processus compensatoire dans les troubles alimentaires. S'il est relié uniquement à l'apparence physique, oui, il y a des risques de tomber dans les troubles alimentaires. Parce que ce sera un moyen d'atteindre le corps rêvé qu'on a. Mais encore une fois, c'est vraiment l'intention. C'est-à-dire que là, aujourd'hui, le sport, c'est plus pour avoir un corps particulier, etc. Maintenant, le corps que je peux avoir, c'est un bonus. Je vais... être amené à le transformer aussi. Si par exemple, j'ai une épreuve sportive, si je veux perdre du gras pour m'alléger et courir plus vite, oui, là, ça sera une bonne raison, parce que c'est pour les performances, etc. Aujourd'hui, le sport, c'est plus pour ma... Comme pour le burn-out, c'est pour ma santé mentale. C'est ma soupape, c'est mon sas. Personne n'a le droit d'entrer dans ma bulle quand je le fais. Et l'intention, elle est bien meilleure.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour trouver la limite, pour avoir un rapport au sport équilibré, et se dire, là, je fais beaucoup de sport, mais j'ai le droit de le faire, je suis pas bigorexique et c'est pas la...

  • Speaker #1

    addiction ? La bigorexie, c'est un peu différent parce qu'il y a vraiment cette notion de dysmorphophobie qui est reliée, c'est-à-dire qu'on ne se voit jamais assez musclé, assez affûté, etc. Encore une fois, c'est une question d'intention, c'est une question d'intensité, c'est une question d'écoute de son corps, c'est-à-dire qu'on peut aller au sport tous les jours, c'est pas forcément conseillé, il faut des jours de récup, etc. Quand on commence à vouloir supprimer ses jours de récup et qu'on n'écoute plus justement ce que raconte le corps, là ça devient un petit peu trop et la question à se poser c'est pourquoi je fais ça est-ce que les valeurs derrière sont bonnes est-ce que je suis toujours dans ma santé mentale,

  • Speaker #0

    dans ma santé physique ou est-ce que j'oublie une partie qui compte pour moi finalement je te pose la question parce que moi je fais beaucoup de sport ça m'arrive il y a des semaines où j'en fais tous les jours et mes proches me disent parfois non mais c'est trop et en fait moi je me dis mais non parce que j'ai l'impression que je suis ok avec ça en

  • Speaker #1

    fait il y a aussi ce rapport aujourd'hui où c'est un peu aussi à cause des réseaux sociaux c'est que le fait de prendre soin de soi, ça peut être aussi apparenté à... Voilà, le sport est vraiment connoté perte de poids. Bien manger, c'est connoté beaucoup perte de poids. Et en fait, des fois, on dit « Oh là là, mais tu manges pas de burger, t'es au régime, etc. » En fait, non. J'ai juste envie de manger, je sais pas, une salade ou des pâtes, etc. Le burger, ouais, on est dans un truc à burger surtout. En fait, si j'ai envie d'une entrecôte, j'ai envie d'une entrecôte. C'est pas que je suis au régime ou que je fais attention à mes prots, etc. Et de la même façon, en fait, que souvent quand on a des remarques des autres... On dit souvent que la vie des autres, c'est la vie des autres, pour le coup. Qu'est-ce que ça questionne chez eux ? Effectivement, pour eux, s'ils n'aiment pas le sport, ils ne vont pas forcément comprendre qu'on en fait six fois avec plaisir, qu'il n'y a rien de négatif là-dessus. Et dans tous les cas, c'est notre corps, c'est nos choix. Encore une fois, la question, c'est est-ce que je suis OK avec ce que je fais ?

  • Speaker #0

    Tu disais que, toi justement, c'est quand tu t'es remis à la course, notamment que tu avais commencé à arrêter les fast-foods. Est-ce que c'est nécessaire de faire le lien entre sport et alimentation où on peut totalement dissocier les deux ?

  • Speaker #1

    Je pense que le lien se fait tout seul du moment où on est vraiment à l'écoute du corps. C'est-à-dire que quand on arrête de vouloir le contrôler et qu'on apprend de lui, et c'est ce que j'essaie de faire avec mes patients, c'est totalement différent. C'est-à-dire que je ne vais pas forcément contrôler mon assiette. C'est que ce que me renvoie mon corps va me permettre d'agir sur mon assiette. C'est-à-dire que si j'ai été au sport, je ne vais pas me dire qu'il faut absolument que je mange beaucoup, etc. Si j'apprends à écouter mon corps, si je sors du sport, je vais avoir un peu plus faim. Peut-être pas tout de suite après parce qu'il y a plein de mécanismes physiologiques, etc. Mais ça va augmenter les dépenses énergiques, donc ça va augmenter l'appétit. Donc forcément, on va se diriger vers des produits souvent plus glucides parce qu'on a dépensé beaucoup d'énergie. Pareil, quand on fait un marathon, souvent on a envie de manger des trucs salés parce qu'on a perdu tout le sodium en transpirant, etc. En fait, le corps sait s'il n'y a pas de dysfonctionnement, bien sûr. Voilà, c'est OK, mon corps, je fais ça avec. là Qu'est-ce qu'il me raconte et qu'est-ce que je fais ? Et c'est aussi faisable aussi au début. Par exemple, si un vendredi soir, je suis super fatigué, que mes yeux se ferment tout seul, que j'ai mal aux genoux, là, mon corps me dit quelque chose. Est-ce que je décide d'aller au sport ou pas ? Peut-être que je peux me reposer ce soir et j'irai demain. Parce que c'est toujours lié à des valeurs motrices. Je sais que ça me fait du bien d'y aller, donc je vais forcément y retourner. Je sais que j'ai un marathon à préparer, donc je dois y aller. Mais je vais mettre le curseur là où c'est bon pour moi, pour mon corps et pour ce que je souhaite.

  • Speaker #0

    Je me demande comment tu fais en ayant toutes ces connaissances en tête, au niveau notamment de nutrition, pour justement continuer à manger de manière libérée et sans contrôle. Parce que quand tu sais que ça, c'est pas bon, il n'y a pas de bon ou de pas bon, mais on sait quand même qu'il y a des choses qui sont meilleures que d'autres. Comment tu fais ? Pouc ! pas culpabiliser et être 100% à l'écoute de toi.

  • Speaker #1

    En fait, c'est la conclusion de mon deuxième livre, un peu spoiler. Et sur la couverture, j'ai marqué...

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une histoire de poids.

  • Speaker #1

    J'ai mis le journal d'un mangeur presque libéré, presque entre parenthèses. Parce qu'en fait, on ne sera jamais libéré. Et on a toujours cette part de contrôle qui est utile. Je vais contrôler si je vais au travail, je vais contrôler si je vois mes potes ou pas. Et je contrôle ce qui est dans ma nassiette pour les valeurs qui sont importantes pour moi. Moi, j'ai la chance d'avoir toutes les connaissances que j'ai aujourd'hui, donc c'est un peu automatique et c'est facile. Et ça a été un sujet pendant longtemps. J'ai réappris à écouter mes sensations de faim, de rassasiement, etc. J'ai appris à me poser la question, voilà, là, j'ai envie d'un cookie. Je n'ai pas forcément faim. Ce cookie, il sert à quoi, pour le coup ? Donc, je sais que si ça ne va pas sur le moment, le cookie va m'aider. Par contre, je sais que si je compte sur les cookies pour m'aider à chaque fois, ça ne va pas fonctionner. mais si je vais courir pour m'aider la tête des fois ça va fonctionner, des fois ça va moins fonctionner etc Encore une fois, c'est le juste milieu. Mais en fait, le contrôle est souvent connoté négativement. Mais en fait, on est obligé d'en mettre. Il y a des moments où je n'ai pas forcément envie de manger des protéines. Mais voilà, si je n'en mange pas et que je fais de la musculation ou du sport, en fait, ça ne va pas fonctionner pour les performances, etc. Donc là, je dois en mettre. Des fois, je vais me foutre la paix, je ne vais même pas aller au sport. Ou alors, je vais me faire une assiette de cookies et au beurre, etc. Et en fait, c'est vraiment ce juste milieu. Et encore une fois, j'insiste, c'est vraiment cette question. est-ce que je suis ok avec ce que je fais ? Pourquoi je le fais ? Est-ce que je suis en accord avec mes valeurs ? Et si oui, en fait, c'est l'essentiel.

  • Speaker #0

    En fait, on a tendance à diaboliser le contrôle et à prôner le lâcher-prise. Mais en fait, le lâcher-prise à l'extrême, c'est peut-être pas bon non plus. En fait, c'est ça, justement, cet équilibre.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Et pour le burn-out, en fait, c'est là où j'ai pris énormément de poids. En fait, je me suis dit que j'avais mis trop de contrôle à gérer mon alimentation, mon travail, ma carrière, le côté social, etc. Fatigue extrême, du coup, lâcher-prise. un lâcher prise qui était efficace au début et qui s'est transformée en laxisme total parce que j'avais complètement oublié ce qui comptait pour moi et j'ai fini immobilisé dans le canapé donc voilà c'est encore une fois le juste milieu c'est ce que je disais par exemple pour le sport le vendredi soir si je suis fatigué en gros voilà mon corps me dit que je suis fatigué mes valeurs me disent que voilà ce marathon que je prépare c'est important pour moi que ma santé mentale est importante pour moi et je sais que courir est bon et y participe donc ce soir je fais le choix de ne pas y aller pour me reposer ça veut pas dire que je suis nul que j'ai pas de volonté J'ai soustruit la volonté de ce marathon et de ma santé mentale. Donc ce soir, stop. Mais demain ou lundi, oui, j'y retourne.

  • Speaker #0

    Et ça, tu arrives à l'appliquer toujours ? Tu arrives toujours à t'écouter ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, oui. Après, des fois, il y a de la flemme, comme tout le monde. Merci. Et voilà, c'est vraiment un juste milieu. Des fois, pendant une semaine, je ne vais pas faire de sport parce que j'ai d'autres priorités. Mais encore une fois, si ma carrière est importante pour moi, sur une semaine, c'est ma carrière. Quand je commence à voir que le sport me manque et que ça joue sur ma carrière, je retourne au sport et ouais c'est vraiment une question d'équilibre comme ça.

  • Speaker #0

    Tu disais que tu faisais plus de sport pour des objectifs physiques, sauf en cas de compétition parfois, t'arrives à placer le curseur pour pas retourner vers tes vieux démons ?

  • Speaker #1

    Ouais, aujourd'hui j'ai suffisamment d'outils justement, alors je me suis formé en troubles alimentaires, en psychologie, en TCC etc, donc j'ai plein d'exercices pratiques où je peux restructurer mes pensées de je dois et il faut, donc ça c'est facile. j'arrivais à placer le curseur encore une fois parce que je suis à l'écoute de mon corps c'est à dire que quand je vais crever la dalle je vais remettre en place des choses qui sont beaucoup plus saines pour le coup en fait l'idée c'est aussi de faire les choses bien c'est à dire que l'année dernière j'ai fait une recomposition corporelle donc c'est complètement différent d'une perte de poids, une recomposition corporelle c'est perdre du gras et soit maintenir le muscle soit en prendre en jouant surtout sur l'alimentation et sur le renforcement musculaire et un peu de cardio donc je me suis mis à compter mes calories c'est quelque chose qui me faisait très peur parce que je suis tombé un peu dans l'obsession Mais aujourd'hui, j'arrive à compter mes calories et trouver mes priorités. C'est-à-dire que quand je suis avec mon copain, par exemple, les calories, on s'en fout, on va manger une pizza. Le lendemain, je ne vais pas compter parce que je sais très bien que ce n'est pas foutu avec la pizza. Mais la question à se poser, c'est le soir, j'ai mangé ma pizza, elle n'existe déjà plus, on est le matin. Petit-déj, est-ce que j'ai faim ou pas ? Est-ce que je mange comme d'habitude ? Non. Si je fais du sport et que j'ai faim et que je dois me préparer pour le sport, je vais adapter. Si je ne fais pas de sport et que je n'ai pas faim, je ne prends pas de petit-déj. Ça ne veut pas dire que je rattrape la pizza, ça veut dire que j'écoute mes besoins. Et en fait, je jongle comme ça entre du contrôle et du... C'est même pas du lâcher prise, c'est... Un changement d'angle, de contrôle, finalement.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'à t'entendre, l'entourage est très important aussi, que ça a été la source de ton mal-être à un certain moment. Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, c'est aussi un vrai pilier pour toi, pour justement conserver cet équilibre.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un pilier. Et je vois aussi que je suis libéré de tout ça, parce que l'année dernière, j'étais super bien foutu. J'en parle dans mon livre, c'est qu'en fait, j'ai eu le corps qui est très demandé dans le milieu gay, du coup. Alors j'en ai bien profité, etc. Puis après, j'ai rencontré quelqu'un. où le corps n'est pas un sujet du tout. J'ai repris 5 kilos. On ne voit plus mes abdos. L'année dernière, c'est la seule fois où j'ai vu mes abdos de toute ma vie. Au début, ça m'a fait un peu chier. Mais aujourd'hui, c'est quelle est la priorité ? Tant que mon corps m'aide à faire ce que j'ai envie de faire, de courir, de partager un bon moment, de faire une rondeau un dimanche, etc. Faites qu'il y ait 5 kilos ou pas, je reste en bonne santé parce que le poids... Alors oui, si on a trop de poids, ça peut jouer sur la santé, aimé. L'aspect physique n'est pas synonyme de mauvaise santé. Donc voilà, c'est encore l'équilibre. Je sais aujourd'hui où sont mes priorités. C'est l'équilibre dans le travail, c'est l'équilibre dans l'actif physique. Si j'en fais un peu moins pour passer plus de temps avec mes proches, tant mieux. Si j'ai besoin de faire plus de sport, je sais que mes proches y comprennent, etc.

  • Speaker #0

    Les kilos que tu parlais, que tu avais repris, ma petite sœur appelle ça les kilos de bonheur.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    On a parlé de tes objectifs que tu avais l'année dernière sportivement, c'était dans quel but ?

  • Speaker #1

    C'était pour faire le half marathon des sables, donc je suis parti au Maroc l'année dernière, c'était presque un coup de tête, c'est mon agent qui m'a inscrit, parce que je lui avais dit ouais carrément etc, alors je ne le pensais pas du tout moi-même. Finalement je suis parti, j'avais prévu de faire les 70 km et dans ma tête je n'y arriverais pas parce que je n'avais jamais fait de semi marathon ni de marathon. parce que j'avais été demandé ah ouais ok c'était ma première expérience de grande grande course le max c'était 17 kilomètres donc là j'ai fait les 120 finalement ok parce que incroyable mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti sur le moment c'est à dire que à la fois on ressent le corps parce qu'il souffre et à la fois en fait on est porté par les paysages par les gens aussi parce que voilà il y a ce côté communauté c'est super soudé là-bas dans le sable etc et en fait je me suis rendu compte que c'était possible Alors pour l'épreuve des 60 km, j'ai complètement déconnecté à la fin. Je marchais et je réfléchissais plus, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    pilote automatique quoi.

  • Speaker #1

    C'était pilote automatique, mais j'ai aussi beaucoup travaillé sur moi. Ça a changé la conclusion de mon livre, d'ailleurs. Pas spoiler la conclusion de mon livre. Mais ouais, c'était une super expérience et une tellement belle expérience qu'au mois de juin, je repars en Turquie le faire. pour le coup et t'as pas d'autres courses prévues entre temps peut-être la maxi race à Annecy c'est que des trucs alors maxi race en relais ok mais ouais le plus gros objectif de cette année c'est vraiment le half marathon en Turquie et cette fois je vais faire le 120 sûr mais je vise le top 50 ok mais c'est incroyable et t'as pas de

  • Speaker #0

    plus petites échéances enfin pas d'échéances mais Merci. Les plus petites étapes, on va dire, qui t'attirent ?

  • Speaker #1

    Alors, si ça m'attire, mais c'est juste que là, j'ai pas eu le temps avec l'écriture de mon livre, etc. Il y avait le semi, etc. de Paris, tout ça. Mais c'est plus une question d'organisation et de temps qu'autre chose. Là, je m'entraîne parce que je ne me suis pas du tout entraîné pour la première fois. Ce n'est pas le pire.

  • Speaker #0

    Je te dis ça parce que moi, je prépare un marathon et je pense au marathon des sables. Et je me dis, pour moi, c'est encore très petit. Toi, tu me dis que tu as été tranquille. Je trouve ça dingue.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est différent parce que voilà, un marathon... Peut-être aussi que le semi et le marathon, ça m'attire un peu moins parce que quand on est en ville, c'est beaucoup moins dépaysant. Là, dans le désert, ce qui est incroyable, en fait, c'est les paysages. C'est que ça occupe le temps, ça occupe l'esprit. Et en fait, on ne voit pas le temps passer. Et même, il y a ce soutien en marathon, semi-marathon. Alors, je le vois aussi sur les vidéos, etc., qu'il y a quand même du contact. Mais là, c'est vraiment le côté un peu familial de... Le soir, on est sur le bivouac, on est ensemble, on fait des connaissances. Donc il y a aussi ça qui est énergisant.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce genre de compétition, tu penses que ça a changé ta vision du sport ?

  • Speaker #1

    Oui, là j'ai vraiment vu le dépassement, j'ai vraiment compris pourquoi je le faisais. C'est-à-dire que c'était pour moi, c'est bien loin de l'image que j'en avais. L'EPS pour moi, ça...

  • Speaker #0

    pendant 25 ans, 30 ans, j'ai vu le sport comme le PS, c'est-à-dire qu'on court autour d'un terrain comme des bébêtes. C'est un peu compliqué. Et encore une fois, c'est vraiment l'intention qui change. C'est pourquoi je le fais ? Pour le dépassement, pour me sentir bien, pour la santé mentale, pour découvrir d'autres pays, etc. Et c'est ça qui donne l'énergie de le faire.

  • Speaker #1

    Est-ce que dans ces moments-là, tu repenses justement au... Au petit Jérémy qui avait 10 ans et qui détestait le sport, est-ce que ça revient régulièrement quand même ?

  • Speaker #0

    J'ai pensé, et surtout dans le désert, j'ai beaucoup pensé à lui parce que, anecdote encore une fois, comme quoi la société, elle ne changera pas forcément. J'ai fait la course avec un go muscu, comme je les appelle, donc vraiment les gros baraques où le sport, c'est toute leur vie, etc. Et le jour de la première épreuve où j'ai fait un vraiment bon temps, il m'a regardé de la tête aux pieds et il m'a dit, parce que j'avais déjà repris du poids à cause du couple. Il m'a regardé la tête au pied et me fait « je suis vachement surpris que tu arrives à faire ça » . Et en fait, je me suis dit « wow, on revient en arrière, ça me rappelle tout ce qu'on a pu me dire avant » . Et en fait, j'ai repensé au petit Jérémy. Au début, ça a été un petit peu la guerre avec lui, on va dire, pas avec le gomuscu, avec le petit Jérémy. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n'était vraiment pas moi qui devais pousser le petit Jérémy, mais c'est le petit Jérémy qui m'a poussé dans le sable. alors il y avait ce côté égo de en fait il va falloir que je montre que j'arrive à faire les 120 ça c'est clair et net qu'il a été là mais c'est ce petit Jérémy qui a vécu tout ça qui m'a tiré en fait dans le sable et ça j'en parle justement dans le livre et c'est pour ça que j'ai du coup c'est un spoiler, c'est la conclusion mais ouais c'est plutôt le petit Jérémy qui me pousse à faire ça plutôt que l'inverse.

  • Speaker #1

    Pourquoi t'as ressenti le besoin de remettre tout ça dans un livre ?

  • Speaker #0

    C'est surtout égocentrique pour le coup J'écris dans des carnets depuis que je suis super jeune. En fait, là, c'est un peu tous mes carnets qui sont réunis dedans. Je parle de plein de choses, de la grosse phobie médicale intériorisée aussi, celle qui nous concerne, pourquoi je perds du poids vis-à-vis de la société. En fait, de la construction de soi, de l'enfance à l'adolescence, etc. Et c'était important pour moi d'en parler. Déjà pour montrer qu'on est tous pareils, parce qu'il y a beaucoup de personnes qui vont se retrouver et qui se retrouvent déjà avec les témoignages que j'ai, qui se retrouvent dedans. C'est pour dire aux gens qu'on n'est pas seul, qu'on peut aussi s'en sortir malgré tout ce qu'on peut vivre. Je parle dans le livre de mon géniteur, de ce que j'ai vécu, de la grossophobie aussi bien médicale que dans le milieu gay qui m'a aussi construit, de l'hyperphagie parce que j'étais, avant de faire mon coming out, comme je dis dans le livre, je suis resté enfermé dans le placard et j'ai mangé à l'intérieur du placard, littéralement. il y a toutes ces questions là tout le rapport au sport, au corps etc et pour moi c'est un Pourtant de libérer la parole justement sur ces sujets-là, qui sont encore un peu trop tabous à mon goût.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui tu peux affirmer que ton rapport au sport, au corps et à l'alimentation il est sain ?

  • Speaker #0

    Il est sain, ça ne veut pas dire que je serai à l'abri forcément, parce que comme je disais on n'est jamais vraiment libéré. Il y aura toujours des injonctions de la société, si on va dans la rue il y aura 50 000 fast-foods, etc. Donc il y aura toujours ce rapport, ce tabache de l'alimentation ultra transformée. quand on regarde la télé les publics comme j'aime 25 fois par cube on est harcelé sur la question du poids et encore une fois on ne sera jamais libéré de tout ça mais quand on a les outils travailler sur l'estime de soi là qu'on conçoit par le sport notamment l'affirmation de soi aussi en fait on arrive à se libérer de ces prisons là

  • Speaker #1

    Puis ça revient à ce qu'on disait au début aussi c'est comme ça il y a des sujets qui sont intimes je pense que tout ce qui relève de l'intime de toute façon c'est un peu le travail d'une vie aussi

  • Speaker #0

    Justement dans le livre je parle au tout début je parle d'une patiente qui me disait Voilà. je suis épuisé, j'ai l'impression d'être toujours en chantier. Mais en vrai, c'est le cas. C'est épuisant parce que ça prend beaucoup d'énergie quand on met l'importance qu'on y met, de façon malsaine, on va dire. Mais en fait, on sera toujours en chantier. Et heureusement qu'on est toujours en chantier parce que ça nous permet de nous adapter aux différents contextes de vie. Donc, c'est plutôt chouette.

  • Speaker #1

    De tout ça, de tout ton parcours, tu dirais que c'est quoi ton plus grand déclic ?

  • Speaker #0

    C'est apprendre à m'aimer, je crois. Pas m'aimer, à m'accepter. C'est-à-dire que je n'ai pas forcément accepté mon corps parce que mon corps, je l'ai changé. Dans tous les cas, j'ai voulu changer mon corps pour faire plus de performances. Je me suis fait opérer d'une gynécomastie parce que ça me complexait, etc. Mais c'est accepter là où j'en étais. C'est-à-dire que le livre, c'est aussi un côté thérapie. C'est-à-dire que je fais le point sur toute ma vie. Et c'est ce que je conseille souvent, et c'est la première étape avec mes patients, c'est d'accepter là où on en est. C'est-à-dire que j'accepte que là, aujourd'hui, j'ai 25 Quand on l'accepte, les 25 kilos ne vont pas pousser d'un coup, ils sont déjà là pour le coup, mais c'est de se dire ok là je suis à 25 kilos par rapport à avant, qu'est-ce qui s'est passé ? Ça n'empêche pas que je suis une mauvaise personne parce que le poids c'est toujours un symptôme. Dans tous les cas, une femme enceinte qui aurait pris 25 kilos, peut-être que son mari l'a quitté et qu'elle a tout géré toute seule, il y a toujours une explication. Le poids ce n'est pas une question de volonté, c'est toujours une question de volonté mais ça dépend des sources de motivation qu'il y a derrière. Ouais, c'est savoir où j'en étais et se poser la question maintenant, là où je vais ? Est-ce que je décide de rester comme ça, dans le fait de ne pas être bien dans ma santé physique comme mentale ? Où est-ce que j'avance et qu'est-ce que je fais pour avancer ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour tous tes présents. Merci à toi. Où est-ce qu'on peut te suivre ?

  • Speaker #0

    Sur Mandebanane, Instagram, sur YouTube, j'ai mis Sumi il n'y a pas longtemps, mon podcast Histoire de poids où je ne suis pas très régulier, sur Instagram. Et sur mes deux livres, le premier, c'est plus un guide nutrition, psychologie, recettes. Et le deuxième, c'est vraiment le témoignage de ma vie.

  • Speaker #1

    Tu nous l'as bien teasé là.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Jérémy.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci.

  • Speaker #2

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

Description

"Être à l'aise dans sa tête, son assiette et ses baskets !". Jérémy Gorskie est diététicien psycho-nutritionniste. Vous le connaissez peut-être sur les réseaux sociaux derrière le pseudo Menthe Banane qui rassemble aujourd’hui une communauté de plus de 155 000 personnes. Sur ce compte, comme dans les deux livres qu’il a publiés, Jérémy parle de son histoire avec les régimes, la perte de poids, les troubles du comportement alimentaire, en bref : son rapport parfois très compliqué à son corps. S'il est passé par des périodes très difficiles avec entre autres régimes, troubles de la conduite alimentaire, et bigorexie, il prône aujourd’hui un rapport sain à soi. Dans cet épisode, il nous aide à trouver notre équilibre aussi bien dans la tête, l’assiette que nos baskets. 


📲💻 Retrouvez Jérémy Gorskie, Menthe Banane sur Instagram !


💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.


🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur, tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Jérémy Gorski. Salut Jérémy. Hello. Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va super bien, merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi, je suis ravie de te rencontrer et de te recevoir dans le déclic aujourd'hui. Pour commencer, je vais te présenter à nos auditeurs et à nos auditrices. Donc Jérémy, tu es diététicien et psychonutritionniste, passionné, enfin je crois, par l'alimentation, la nutrition et le sport aussi, mais surtout par tout ce qui en découle au niveau humain. Puisque plutôt que le rapport à l'alimentation, au poids, c'est plutôt le rapport au corps et à soi, je crois, qui t'intéresse. Si aujourd'hui tu accordes une grande importance à tout ça, c'est parce que tu as été le premier concerné par ces questions et comme de nombreuses personnes, je pense. Tu fais passer par les régimes, la perte de poids, les troubles du comportement alimentaire, un rapport très compliqué à ton corps. Je pense que tu nous en reparleras dans cet épisode. Cette histoire et tes connaissances, tu les partages au plus grand nombre, que ce soit par l'intermédiaire de ton compte Instagram, sous le pseudo MandeBanane, qui rassemble aujourd'hui une communauté de plus de 155 000 personnes, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu es aussi créateur de contenu et il y a également ton podcast Histoire de Poids. Et puis tes livres, le premier de La Tête à l'Assiette et le deuxième qui vient de sortir quand on enregistre cet épisode. qui s'appelle « Ce n'était pas qu'une histoire de poids » . À travers tout ça, tu prônes un rapport à la nutrition et au sport apaisé, à l'écoute du corps et de ses sensations. Des sujets passionnants dont on va avoir la chance de parler ensemble aujourd'hui. Mais avant, j'ai une question pour commencer, et c'est simplement pour ma curiosité personnelle. Pourquoi menthe-banane ?

  • Speaker #1

    C'est la question toujours un peu gênante. En fait, c'est une dédicace à mon ancien crush. C'est trop marrant ! En fait, je m'appelais un diététicien en cuisine avant, et un jour, on se baladait dans un parc à Paris. On est tombé sur un plan de menthe-banane. C'est de la menthe qui sent la banane à ribots. Et je lui ai fait une dédicace et c'est resté. Mais du coup, c'est facile à retenir. Donc c'est plutôt gentil.

  • Speaker #0

    Trop bon. Et du coup, quand tu crées ce compte avec ce pseudo, c'était quoi l'objectif ? C'était un compte perso de base ?

  • Speaker #1

    Alors à la base, c'était un compte personnel. C'était un besoin de connexion avec le monde. On va dire que c'est une période où j'étais assez seul. J'étais dans une relation un peu toxique avec quelqu'un et avec moi-même, surtout. Et en fait, j'ai commencé à partager un petit peu mes états d'âme, mes recettes, etc. Parce qu'à la base, c'était vraiment l'alimentation. Le poids était vraiment une énorme question pour moi encore. Et j'ai commencé comme ça. Ça a pris de l'ampleur. C'est devenu un compte nutrition. Après, parce que je m'y suis intéressé beaucoup plus, parce qu'on me posait des questions, etc. J'avais lâché la diététique depuis un petit moment déjà. Et j'y suis revenu.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu avais quel âge à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ça date de 2016. donc j'avais ben 27 ans. Ok. J'ai nul en calcul.

  • Speaker #0

    Et donc avant ça, tu n'avais aucune expérience dans la création de contenu ?

  • Speaker #1

    Aucune expérience, en fait. Alors, j'ai toujours un peu aucune expérience parce que je fais tout au feeling. Donc aujourd'hui, je suis un peu plus entouré, etc. Mais c'est toujours du feeling. Enfin, voilà, c'est surtout l'humain qui pose quand il veut. Enfin, il y a un peu une déa, entre guillemets. Mais c'est surtout, voilà, les sujets qui m'inspirent et ce dont j'ai besoin, moi, surtout égoïstement de faire le stagiaire

  • Speaker #0

    Et déjà au moment où tu as lancé ce compte Parce qu'aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, on trouve beaucoup de contenus nutrition, tout ça. À ce moment-là, c'était encore les débuts ?

  • Speaker #1

    C'était les débuts. Il y en avait quand même pas mal de créateurs qui sont installés. Thibaut Geoffray, etc. Tous ceux qu'on connaît, les coachs, que ce soit sportifs, nutrition. C'était un peu les prémices où on était encore peu nombreux. Moi, j'étais un des premiers diététiciens connectés, comme on dit. Maintenant, on est beaucoup plus. Et il y a aussi beaucoup de coachs en nutrition improvisée et d'autres petits charlatans qui... Tu oublies tout et n'importe quoi. C'était ma prochaine question,

  • Speaker #0

    justement, parce que c'est vrai qu'on trouve un lot d'informations assez énormes sur ça. Comment on trouve ce qui nous correspond ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui nous correspond, je ne sais pas. Déjà, il y a l'algorithme, pour le coup. Mais, ouais, plusieurs conseils, ça serait déjà de suivre des experts, diététiciens nutritionnistes, médecins nutritionnistes, des vrais coachs sportifs, diplômés, etc. Éviter tout ce qui est... coach en nutrition, parce que c'est pas vraiment un métier qui est légal et légalisé, etc. Tous les comptes qui fleurissent énormément aujourd'hui, par exemple, alors moi, j'ai un biais parce que je suis spécialisé en troubles alimentaires, mais tout ce qui est comptes sur les troubles alimentaires sont souvent tenus par des personnes qui ont vaincu les troubles et qui s'auto-proclament coach sans connaissance, ni master de psychologie, ni... Voilà, et ça, c'est une expérience qui pense comme une vérité et un un protocole qui fonctionne alors que ça a fonctionné sur eux mais pas forcément sur les autres quoi.

  • Speaker #0

    Et toi justement pour tes contenus tu te bases de ta propre expérience personnelle. En quoi c'est important de mettre du toit dans tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors il y a mon expérience personnelle, il y a aussi toutes les études parce que voilà ça sera un conseil aussi c'est de vérifier tous les contenus qui sortent en regardant les études, en les demandant aux créateurs de contenus ou en cherchant soi-même parce que la curiosité c'est top aussi. Mais ouais pour le côté humain en fait moi je mets vraiment l'humain au cœur déjà de mes consultations. Mon expérience parle aussi, j'ai eu des troubles alimentaires, j'ai eu des problèmes de poids, donc il y a ce côté empathie qui ressort pour le coup. Les gens aujourd'hui, ils veulent l'humain. Il y a énormément de personnes, déjà quand on vient me consulter, alors moi, ils m'ont vu parce qu'ils me voient sur les réseaux, ils savent un petit peu qui ils vont avoir à faire. Mais aujourd'hui, les gens ont peur de consulter des diététiens ou même d'autres professionnels de santé parce que c'est un peu la peur de la blouse blanche et mettre le côté vraiment humain de voir qu'on est tous pareils. avec des problématiques qui sont peut-être différentes, mais ça rassure les gens et ça met du sens aussi. Je tiens vraiment aussi à montrer qu'on n'est pas un poids à perdre, un poids à traiter. Une problématique à traiter sur pattes, c'est vraiment un ensemble de choses.

  • Speaker #0

    En fait, il y a plein d'autres choses derrière ça, il y a le rapport à l'alimentation, au sport, tout ça. En fait, je me dis que c'est très intime finalement notre alimentation.

  • Speaker #1

    Oui, très intime, c'est personnel, c'est complexe surtout. On a tous une histoire. Enfin voilà, ça peut être des schémas parentaux, familiaux. Il y a aussi la société qui nous met pas mal de choses en tête, etc. Mais oui, c'est ça qui est passionnant dans le métier, c'est que chacun est différent. C'est aussi la limite des réseaux sociaux. Parce que voilà, on fait du contenu qui est généraliste. Et ça ne dispense pas d'aller voir un diète, soit spécialisé en nutrition du sportif ou en TCA, etc.

  • Speaker #0

    Toi, justement, à quel moment tu as décidé de passer le diplôme ? C'est un BTS, c'est ça pour être...

  • Speaker #1

    C'est un BTS diététique. Alors, je n'ai jamais décidé, je n'ai jamais pensé à être diète, en fait. J'étais à l'époque en fac de psycho. Ça ne se passait pas forcément bien, il y avait plein de grèves, etc. Donc, c'était un peu plutôt une année sabbatique, on va dire. Et un jour, en fait, je sortais de chez le médecin, je suis tombé devant la plaque d'une collègue, diète. Et en fait, je me suis dit, en fait, c'est ça, parce que j'ai toujours baigné. Dans ces histoires de poids, de kilos perdus, de régime, etc. Pour moi, diète, c'était vraiment donneur de régime, ce qui n'est pas du tout le cas en réalité. C'est le cas dans la tête de beaucoup de monde, mais on fait bien plus que ça. Et ouais, c'était plutôt un déclic, plutôt qu'une vocation, qui finalement en est une. Voilà, ce n'était pas le projet initial.

  • Speaker #0

    Et ton premier régime, justement, c'est quoi l'histoire ?

  • Speaker #1

    J'avais 10 ans, donc ça remonte. consécutif à de la grossophobie médicale. En gros j'ai été chez le médecin, ça j'en parle dans mon dernier livre justement, j'ai été chez mon pédiatre à 10 ans parce que j'avais mal au ventre etc etc et en gros il m'a pas pesé et il m'a dit voilà j'ai vraiment pas besoin de te peser je vois en te regardant que tu es obèse et ces mots ça a été l'enfer, c'était super violent donc ouais t'es obèse j'ai pas besoin de te peser c'est pas normal d'être comme ça à ton âge Ça a été renforcé par un épisode à la piscine, les cours de natation c'est un trauma chez beaucoup de personnes malheureusement, où en fait on était à la queue pour plonger et j'ai mon meilleur copain qui m'a pincé le ventre et le sein. Et suite à ça en fait je me suis jamais remis en maillot ni à poil jusqu'à mes 27 ans, c'était long. Et voilà, premier régime à ce moment-là. Et après début des troubles alimentaires plus à l'adolescence, quand il faut plaire etc. Donc là c'était plus vers l'anorexie puis l'hyperphagie etc.

  • Speaker #0

    Tu parlais de la natation, justement, je me demandais, le sport, quelle place il avait dans ta vie à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était un enfer. Parce que, comme beaucoup de monde, je crois, j'ai fait l'amalgame entre les cours de paix et le sport. C'est-à-dire que le sport, ce n'était pas du tout pour moi. Vu que j'étais gros, que j'étais nul, parce que du coup, je ne pratiquais pas et ce n'est même pas être nul, c'est juste que je n'avais pas d'expérience. Je n'étais jamais choisi. Donc, c'était vraiment connoté, enfin, souffrance, torture, etc. D'ailleurs, pour les prochains cours de piscine, je m'enfermais dans les toilettes chez moi. Une anecdote con On parle souvent avec ma mère, pour le coup. Mais ouais, c'était vraiment pas une histoire d'amour à cette époque.

  • Speaker #0

    Et alors, quelle a été ta motivation après ? Quand est-ce que t'as trouvé le goût du sport et l'amour du sport ?

  • Speaker #1

    Alors, le goût du sport, je l'ai pas eu tout de suite. J'ai d'abord été au sport pour transformer mon corps, comme beaucoup de personnes. Là, c'était plus vers mes 25 ans, parce que, dictat de la société, je suis gay. Il y a énormément d'injonctions dans ce milieu-là, où il faut être super bien foutu, musclé, etc. Sinon... On n'existe pas, en fait. C'est ça, le mot. Donc, j'allais vraiment à la salle tous les jours, jusqu'à deux fois par jour. Donc, là aussi, remplacer les troubles alimentaires. Là, on était plus sûr de l'hyperphagie à cette époque-là, par de la bigorexie, donc l'addiction au sport et cette volonté de transformer le corps et l'obsession du corps beau, etc. Et le déclic, ça a été il y a seulement deux, trois ans. En fait, j'ai fait un burn-out. Et en gros, j'étais vraiment... couché sur le canapé, mais constamment mangeait des fast-foods 4-5 fois par semaine. Enfin, elle avait pris énormément de poids. Et un jour, je ne sais pas comment, j'ai senti mon corps. Je bouillonnais de l'intérieur, j'avais vraiment envie de bouger. Et à l'époque, c'était le début de la « mode » du running. Mon agent est fan de running, de trail, etc. Je voyais souvent courir. Et en fait, j'ai enfilé mes chaussures, je suis sorti, j'ai couru pendant deux minutes. C'était pas du tout le truc incroyable, etc. Mais les résultats étaient vraiment incroyables. Niveau estime de soi, j'ai vu que mon corps ne me lâchait pas après. Et le burn-out est toutes les années où je lui ai fait vivre un enfer. Et ça a été le commencement, en fait. On est passé de deux minutes à cinq kilomètres, à dix, etc. Et je n'ai plus commandé de fast-food pendant six mois. Parce qu'en fait, là, il y a aussi eu ce déclic au niveau de la nutrition. Parce que vu que mon corps m'apportait ça, je devais lui rendre l'appareil en nourrissant correctement.

  • Speaker #0

    En fait, c'est marrant parce que je me dis que le sport, c'est un peu contradictoire. Dans le sens où, toi, tu disais, tu as commencé à faire du sport, c'est devenu la bigorexie. En fait, ça peut être un facteur de troubles du comportement alimentaire. et à l'inverse Toi, ça t'a aidé à sortir dans certains mal-êtres ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est l'intention qu'on y met. C'est-à-dire que le sport, ça va être souvent un processus compensatoire dans les troubles alimentaires. S'il est relié uniquement à l'apparence physique, oui, il y a des risques de tomber dans les troubles alimentaires. Parce que ce sera un moyen d'atteindre le corps rêvé qu'on a. Mais encore une fois, c'est vraiment l'intention. C'est-à-dire que là, aujourd'hui, le sport, c'est plus pour avoir un corps particulier, etc. Maintenant, le corps que je peux avoir, c'est un bonus. Je vais... être amené à le transformer aussi. Si par exemple, j'ai une épreuve sportive, si je veux perdre du gras pour m'alléger et courir plus vite, oui, là, ça sera une bonne raison, parce que c'est pour les performances, etc. Aujourd'hui, le sport, c'est plus pour ma... Comme pour le burn-out, c'est pour ma santé mentale. C'est ma soupape, c'est mon sas. Personne n'a le droit d'entrer dans ma bulle quand je le fais. Et l'intention, elle est bien meilleure.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour trouver la limite, pour avoir un rapport au sport équilibré, et se dire, là, je fais beaucoup de sport, mais j'ai le droit de le faire, je suis pas bigorexique et c'est pas la...

  • Speaker #1

    addiction ? La bigorexie, c'est un peu différent parce qu'il y a vraiment cette notion de dysmorphophobie qui est reliée, c'est-à-dire qu'on ne se voit jamais assez musclé, assez affûté, etc. Encore une fois, c'est une question d'intention, c'est une question d'intensité, c'est une question d'écoute de son corps, c'est-à-dire qu'on peut aller au sport tous les jours, c'est pas forcément conseillé, il faut des jours de récup, etc. Quand on commence à vouloir supprimer ses jours de récup et qu'on n'écoute plus justement ce que raconte le corps, là ça devient un petit peu trop et la question à se poser c'est pourquoi je fais ça est-ce que les valeurs derrière sont bonnes est-ce que je suis toujours dans ma santé mentale,

  • Speaker #0

    dans ma santé physique ou est-ce que j'oublie une partie qui compte pour moi finalement je te pose la question parce que moi je fais beaucoup de sport ça m'arrive il y a des semaines où j'en fais tous les jours et mes proches me disent parfois non mais c'est trop et en fait moi je me dis mais non parce que j'ai l'impression que je suis ok avec ça en

  • Speaker #1

    fait il y a aussi ce rapport aujourd'hui où c'est un peu aussi à cause des réseaux sociaux c'est que le fait de prendre soin de soi, ça peut être aussi apparenté à... Voilà, le sport est vraiment connoté perte de poids. Bien manger, c'est connoté beaucoup perte de poids. Et en fait, des fois, on dit « Oh là là, mais tu manges pas de burger, t'es au régime, etc. » En fait, non. J'ai juste envie de manger, je sais pas, une salade ou des pâtes, etc. Le burger, ouais, on est dans un truc à burger surtout. En fait, si j'ai envie d'une entrecôte, j'ai envie d'une entrecôte. C'est pas que je suis au régime ou que je fais attention à mes prots, etc. Et de la même façon, en fait, que souvent quand on a des remarques des autres... On dit souvent que la vie des autres, c'est la vie des autres, pour le coup. Qu'est-ce que ça questionne chez eux ? Effectivement, pour eux, s'ils n'aiment pas le sport, ils ne vont pas forcément comprendre qu'on en fait six fois avec plaisir, qu'il n'y a rien de négatif là-dessus. Et dans tous les cas, c'est notre corps, c'est nos choix. Encore une fois, la question, c'est est-ce que je suis OK avec ce que je fais ?

  • Speaker #0

    Tu disais que, toi justement, c'est quand tu t'es remis à la course, notamment que tu avais commencé à arrêter les fast-foods. Est-ce que c'est nécessaire de faire le lien entre sport et alimentation où on peut totalement dissocier les deux ?

  • Speaker #1

    Je pense que le lien se fait tout seul du moment où on est vraiment à l'écoute du corps. C'est-à-dire que quand on arrête de vouloir le contrôler et qu'on apprend de lui, et c'est ce que j'essaie de faire avec mes patients, c'est totalement différent. C'est-à-dire que je ne vais pas forcément contrôler mon assiette. C'est que ce que me renvoie mon corps va me permettre d'agir sur mon assiette. C'est-à-dire que si j'ai été au sport, je ne vais pas me dire qu'il faut absolument que je mange beaucoup, etc. Si j'apprends à écouter mon corps, si je sors du sport, je vais avoir un peu plus faim. Peut-être pas tout de suite après parce qu'il y a plein de mécanismes physiologiques, etc. Mais ça va augmenter les dépenses énergiques, donc ça va augmenter l'appétit. Donc forcément, on va se diriger vers des produits souvent plus glucides parce qu'on a dépensé beaucoup d'énergie. Pareil, quand on fait un marathon, souvent on a envie de manger des trucs salés parce qu'on a perdu tout le sodium en transpirant, etc. En fait, le corps sait s'il n'y a pas de dysfonctionnement, bien sûr. Voilà, c'est OK, mon corps, je fais ça avec. là Qu'est-ce qu'il me raconte et qu'est-ce que je fais ? Et c'est aussi faisable aussi au début. Par exemple, si un vendredi soir, je suis super fatigué, que mes yeux se ferment tout seul, que j'ai mal aux genoux, là, mon corps me dit quelque chose. Est-ce que je décide d'aller au sport ou pas ? Peut-être que je peux me reposer ce soir et j'irai demain. Parce que c'est toujours lié à des valeurs motrices. Je sais que ça me fait du bien d'y aller, donc je vais forcément y retourner. Je sais que j'ai un marathon à préparer, donc je dois y aller. Mais je vais mettre le curseur là où c'est bon pour moi, pour mon corps et pour ce que je souhaite.

  • Speaker #0

    Je me demande comment tu fais en ayant toutes ces connaissances en tête, au niveau notamment de nutrition, pour justement continuer à manger de manière libérée et sans contrôle. Parce que quand tu sais que ça, c'est pas bon, il n'y a pas de bon ou de pas bon, mais on sait quand même qu'il y a des choses qui sont meilleures que d'autres. Comment tu fais ? Pouc ! pas culpabiliser et être 100% à l'écoute de toi.

  • Speaker #1

    En fait, c'est la conclusion de mon deuxième livre, un peu spoiler. Et sur la couverture, j'ai marqué...

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une histoire de poids.

  • Speaker #1

    J'ai mis le journal d'un mangeur presque libéré, presque entre parenthèses. Parce qu'en fait, on ne sera jamais libéré. Et on a toujours cette part de contrôle qui est utile. Je vais contrôler si je vais au travail, je vais contrôler si je vois mes potes ou pas. Et je contrôle ce qui est dans ma nassiette pour les valeurs qui sont importantes pour moi. Moi, j'ai la chance d'avoir toutes les connaissances que j'ai aujourd'hui, donc c'est un peu automatique et c'est facile. Et ça a été un sujet pendant longtemps. J'ai réappris à écouter mes sensations de faim, de rassasiement, etc. J'ai appris à me poser la question, voilà, là, j'ai envie d'un cookie. Je n'ai pas forcément faim. Ce cookie, il sert à quoi, pour le coup ? Donc, je sais que si ça ne va pas sur le moment, le cookie va m'aider. Par contre, je sais que si je compte sur les cookies pour m'aider à chaque fois, ça ne va pas fonctionner. mais si je vais courir pour m'aider la tête des fois ça va fonctionner, des fois ça va moins fonctionner etc Encore une fois, c'est le juste milieu. Mais en fait, le contrôle est souvent connoté négativement. Mais en fait, on est obligé d'en mettre. Il y a des moments où je n'ai pas forcément envie de manger des protéines. Mais voilà, si je n'en mange pas et que je fais de la musculation ou du sport, en fait, ça ne va pas fonctionner pour les performances, etc. Donc là, je dois en mettre. Des fois, je vais me foutre la paix, je ne vais même pas aller au sport. Ou alors, je vais me faire une assiette de cookies et au beurre, etc. Et en fait, c'est vraiment ce juste milieu. Et encore une fois, j'insiste, c'est vraiment cette question. est-ce que je suis ok avec ce que je fais ? Pourquoi je le fais ? Est-ce que je suis en accord avec mes valeurs ? Et si oui, en fait, c'est l'essentiel.

  • Speaker #0

    En fait, on a tendance à diaboliser le contrôle et à prôner le lâcher-prise. Mais en fait, le lâcher-prise à l'extrême, c'est peut-être pas bon non plus. En fait, c'est ça, justement, cet équilibre.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Et pour le burn-out, en fait, c'est là où j'ai pris énormément de poids. En fait, je me suis dit que j'avais mis trop de contrôle à gérer mon alimentation, mon travail, ma carrière, le côté social, etc. Fatigue extrême, du coup, lâcher-prise. un lâcher prise qui était efficace au début et qui s'est transformée en laxisme total parce que j'avais complètement oublié ce qui comptait pour moi et j'ai fini immobilisé dans le canapé donc voilà c'est encore une fois le juste milieu c'est ce que je disais par exemple pour le sport le vendredi soir si je suis fatigué en gros voilà mon corps me dit que je suis fatigué mes valeurs me disent que voilà ce marathon que je prépare c'est important pour moi que ma santé mentale est importante pour moi et je sais que courir est bon et y participe donc ce soir je fais le choix de ne pas y aller pour me reposer ça veut pas dire que je suis nul que j'ai pas de volonté J'ai soustruit la volonté de ce marathon et de ma santé mentale. Donc ce soir, stop. Mais demain ou lundi, oui, j'y retourne.

  • Speaker #0

    Et ça, tu arrives à l'appliquer toujours ? Tu arrives toujours à t'écouter ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, oui. Après, des fois, il y a de la flemme, comme tout le monde. Merci. Et voilà, c'est vraiment un juste milieu. Des fois, pendant une semaine, je ne vais pas faire de sport parce que j'ai d'autres priorités. Mais encore une fois, si ma carrière est importante pour moi, sur une semaine, c'est ma carrière. Quand je commence à voir que le sport me manque et que ça joue sur ma carrière, je retourne au sport et ouais c'est vraiment une question d'équilibre comme ça.

  • Speaker #0

    Tu disais que tu faisais plus de sport pour des objectifs physiques, sauf en cas de compétition parfois, t'arrives à placer le curseur pour pas retourner vers tes vieux démons ?

  • Speaker #1

    Ouais, aujourd'hui j'ai suffisamment d'outils justement, alors je me suis formé en troubles alimentaires, en psychologie, en TCC etc, donc j'ai plein d'exercices pratiques où je peux restructurer mes pensées de je dois et il faut, donc ça c'est facile. j'arrivais à placer le curseur encore une fois parce que je suis à l'écoute de mon corps c'est à dire que quand je vais crever la dalle je vais remettre en place des choses qui sont beaucoup plus saines pour le coup en fait l'idée c'est aussi de faire les choses bien c'est à dire que l'année dernière j'ai fait une recomposition corporelle donc c'est complètement différent d'une perte de poids, une recomposition corporelle c'est perdre du gras et soit maintenir le muscle soit en prendre en jouant surtout sur l'alimentation et sur le renforcement musculaire et un peu de cardio donc je me suis mis à compter mes calories c'est quelque chose qui me faisait très peur parce que je suis tombé un peu dans l'obsession Mais aujourd'hui, j'arrive à compter mes calories et trouver mes priorités. C'est-à-dire que quand je suis avec mon copain, par exemple, les calories, on s'en fout, on va manger une pizza. Le lendemain, je ne vais pas compter parce que je sais très bien que ce n'est pas foutu avec la pizza. Mais la question à se poser, c'est le soir, j'ai mangé ma pizza, elle n'existe déjà plus, on est le matin. Petit-déj, est-ce que j'ai faim ou pas ? Est-ce que je mange comme d'habitude ? Non. Si je fais du sport et que j'ai faim et que je dois me préparer pour le sport, je vais adapter. Si je ne fais pas de sport et que je n'ai pas faim, je ne prends pas de petit-déj. Ça ne veut pas dire que je rattrape la pizza, ça veut dire que j'écoute mes besoins. Et en fait, je jongle comme ça entre du contrôle et du... C'est même pas du lâcher prise, c'est... Un changement d'angle, de contrôle, finalement.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'à t'entendre, l'entourage est très important aussi, que ça a été la source de ton mal-être à un certain moment. Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, c'est aussi un vrai pilier pour toi, pour justement conserver cet équilibre.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un pilier. Et je vois aussi que je suis libéré de tout ça, parce que l'année dernière, j'étais super bien foutu. J'en parle dans mon livre, c'est qu'en fait, j'ai eu le corps qui est très demandé dans le milieu gay, du coup. Alors j'en ai bien profité, etc. Puis après, j'ai rencontré quelqu'un. où le corps n'est pas un sujet du tout. J'ai repris 5 kilos. On ne voit plus mes abdos. L'année dernière, c'est la seule fois où j'ai vu mes abdos de toute ma vie. Au début, ça m'a fait un peu chier. Mais aujourd'hui, c'est quelle est la priorité ? Tant que mon corps m'aide à faire ce que j'ai envie de faire, de courir, de partager un bon moment, de faire une rondeau un dimanche, etc. Faites qu'il y ait 5 kilos ou pas, je reste en bonne santé parce que le poids... Alors oui, si on a trop de poids, ça peut jouer sur la santé, aimé. L'aspect physique n'est pas synonyme de mauvaise santé. Donc voilà, c'est encore l'équilibre. Je sais aujourd'hui où sont mes priorités. C'est l'équilibre dans le travail, c'est l'équilibre dans l'actif physique. Si j'en fais un peu moins pour passer plus de temps avec mes proches, tant mieux. Si j'ai besoin de faire plus de sport, je sais que mes proches y comprennent, etc.

  • Speaker #0

    Les kilos que tu parlais, que tu avais repris, ma petite sœur appelle ça les kilos de bonheur.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    On a parlé de tes objectifs que tu avais l'année dernière sportivement, c'était dans quel but ?

  • Speaker #1

    C'était pour faire le half marathon des sables, donc je suis parti au Maroc l'année dernière, c'était presque un coup de tête, c'est mon agent qui m'a inscrit, parce que je lui avais dit ouais carrément etc, alors je ne le pensais pas du tout moi-même. Finalement je suis parti, j'avais prévu de faire les 70 km et dans ma tête je n'y arriverais pas parce que je n'avais jamais fait de semi marathon ni de marathon. parce que j'avais été demandé ah ouais ok c'était ma première expérience de grande grande course le max c'était 17 kilomètres donc là j'ai fait les 120 finalement ok parce que incroyable mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti sur le moment c'est à dire que à la fois on ressent le corps parce qu'il souffre et à la fois en fait on est porté par les paysages par les gens aussi parce que voilà il y a ce côté communauté c'est super soudé là-bas dans le sable etc et en fait je me suis rendu compte que c'était possible Alors pour l'épreuve des 60 km, j'ai complètement déconnecté à la fin. Je marchais et je réfléchissais plus, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    pilote automatique quoi.

  • Speaker #1

    C'était pilote automatique, mais j'ai aussi beaucoup travaillé sur moi. Ça a changé la conclusion de mon livre, d'ailleurs. Pas spoiler la conclusion de mon livre. Mais ouais, c'était une super expérience et une tellement belle expérience qu'au mois de juin, je repars en Turquie le faire. pour le coup et t'as pas d'autres courses prévues entre temps peut-être la maxi race à Annecy c'est que des trucs alors maxi race en relais ok mais ouais le plus gros objectif de cette année c'est vraiment le half marathon en Turquie et cette fois je vais faire le 120 sûr mais je vise le top 50 ok mais c'est incroyable et t'as pas de

  • Speaker #0

    plus petites échéances enfin pas d'échéances mais Merci. Les plus petites étapes, on va dire, qui t'attirent ?

  • Speaker #1

    Alors, si ça m'attire, mais c'est juste que là, j'ai pas eu le temps avec l'écriture de mon livre, etc. Il y avait le semi, etc. de Paris, tout ça. Mais c'est plus une question d'organisation et de temps qu'autre chose. Là, je m'entraîne parce que je ne me suis pas du tout entraîné pour la première fois. Ce n'est pas le pire.

  • Speaker #0

    Je te dis ça parce que moi, je prépare un marathon et je pense au marathon des sables. Et je me dis, pour moi, c'est encore très petit. Toi, tu me dis que tu as été tranquille. Je trouve ça dingue.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est différent parce que voilà, un marathon... Peut-être aussi que le semi et le marathon, ça m'attire un peu moins parce que quand on est en ville, c'est beaucoup moins dépaysant. Là, dans le désert, ce qui est incroyable, en fait, c'est les paysages. C'est que ça occupe le temps, ça occupe l'esprit. Et en fait, on ne voit pas le temps passer. Et même, il y a ce soutien en marathon, semi-marathon. Alors, je le vois aussi sur les vidéos, etc., qu'il y a quand même du contact. Mais là, c'est vraiment le côté un peu familial de... Le soir, on est sur le bivouac, on est ensemble, on fait des connaissances. Donc il y a aussi ça qui est énergisant.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce genre de compétition, tu penses que ça a changé ta vision du sport ?

  • Speaker #1

    Oui, là j'ai vraiment vu le dépassement, j'ai vraiment compris pourquoi je le faisais. C'est-à-dire que c'était pour moi, c'est bien loin de l'image que j'en avais. L'EPS pour moi, ça...

  • Speaker #0

    pendant 25 ans, 30 ans, j'ai vu le sport comme le PS, c'est-à-dire qu'on court autour d'un terrain comme des bébêtes. C'est un peu compliqué. Et encore une fois, c'est vraiment l'intention qui change. C'est pourquoi je le fais ? Pour le dépassement, pour me sentir bien, pour la santé mentale, pour découvrir d'autres pays, etc. Et c'est ça qui donne l'énergie de le faire.

  • Speaker #1

    Est-ce que dans ces moments-là, tu repenses justement au... Au petit Jérémy qui avait 10 ans et qui détestait le sport, est-ce que ça revient régulièrement quand même ?

  • Speaker #0

    J'ai pensé, et surtout dans le désert, j'ai beaucoup pensé à lui parce que, anecdote encore une fois, comme quoi la société, elle ne changera pas forcément. J'ai fait la course avec un go muscu, comme je les appelle, donc vraiment les gros baraques où le sport, c'est toute leur vie, etc. Et le jour de la première épreuve où j'ai fait un vraiment bon temps, il m'a regardé de la tête aux pieds et il m'a dit, parce que j'avais déjà repris du poids à cause du couple. Il m'a regardé la tête au pied et me fait « je suis vachement surpris que tu arrives à faire ça » . Et en fait, je me suis dit « wow, on revient en arrière, ça me rappelle tout ce qu'on a pu me dire avant » . Et en fait, j'ai repensé au petit Jérémy. Au début, ça a été un petit peu la guerre avec lui, on va dire, pas avec le gomuscu, avec le petit Jérémy. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n'était vraiment pas moi qui devais pousser le petit Jérémy, mais c'est le petit Jérémy qui m'a poussé dans le sable. alors il y avait ce côté égo de en fait il va falloir que je montre que j'arrive à faire les 120 ça c'est clair et net qu'il a été là mais c'est ce petit Jérémy qui a vécu tout ça qui m'a tiré en fait dans le sable et ça j'en parle justement dans le livre et c'est pour ça que j'ai du coup c'est un spoiler, c'est la conclusion mais ouais c'est plutôt le petit Jérémy qui me pousse à faire ça plutôt que l'inverse.

  • Speaker #1

    Pourquoi t'as ressenti le besoin de remettre tout ça dans un livre ?

  • Speaker #0

    C'est surtout égocentrique pour le coup J'écris dans des carnets depuis que je suis super jeune. En fait, là, c'est un peu tous mes carnets qui sont réunis dedans. Je parle de plein de choses, de la grosse phobie médicale intériorisée aussi, celle qui nous concerne, pourquoi je perds du poids vis-à-vis de la société. En fait, de la construction de soi, de l'enfance à l'adolescence, etc. Et c'était important pour moi d'en parler. Déjà pour montrer qu'on est tous pareils, parce qu'il y a beaucoup de personnes qui vont se retrouver et qui se retrouvent déjà avec les témoignages que j'ai, qui se retrouvent dedans. C'est pour dire aux gens qu'on n'est pas seul, qu'on peut aussi s'en sortir malgré tout ce qu'on peut vivre. Je parle dans le livre de mon géniteur, de ce que j'ai vécu, de la grossophobie aussi bien médicale que dans le milieu gay qui m'a aussi construit, de l'hyperphagie parce que j'étais, avant de faire mon coming out, comme je dis dans le livre, je suis resté enfermé dans le placard et j'ai mangé à l'intérieur du placard, littéralement. il y a toutes ces questions là tout le rapport au sport, au corps etc et pour moi c'est un Pourtant de libérer la parole justement sur ces sujets-là, qui sont encore un peu trop tabous à mon goût.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui tu peux affirmer que ton rapport au sport, au corps et à l'alimentation il est sain ?

  • Speaker #0

    Il est sain, ça ne veut pas dire que je serai à l'abri forcément, parce que comme je disais on n'est jamais vraiment libéré. Il y aura toujours des injonctions de la société, si on va dans la rue il y aura 50 000 fast-foods, etc. Donc il y aura toujours ce rapport, ce tabache de l'alimentation ultra transformée. quand on regarde la télé les publics comme j'aime 25 fois par cube on est harcelé sur la question du poids et encore une fois on ne sera jamais libéré de tout ça mais quand on a les outils travailler sur l'estime de soi là qu'on conçoit par le sport notamment l'affirmation de soi aussi en fait on arrive à se libérer de ces prisons là

  • Speaker #1

    Puis ça revient à ce qu'on disait au début aussi c'est comme ça il y a des sujets qui sont intimes je pense que tout ce qui relève de l'intime de toute façon c'est un peu le travail d'une vie aussi

  • Speaker #0

    Justement dans le livre je parle au tout début je parle d'une patiente qui me disait Voilà. je suis épuisé, j'ai l'impression d'être toujours en chantier. Mais en vrai, c'est le cas. C'est épuisant parce que ça prend beaucoup d'énergie quand on met l'importance qu'on y met, de façon malsaine, on va dire. Mais en fait, on sera toujours en chantier. Et heureusement qu'on est toujours en chantier parce que ça nous permet de nous adapter aux différents contextes de vie. Donc, c'est plutôt chouette.

  • Speaker #1

    De tout ça, de tout ton parcours, tu dirais que c'est quoi ton plus grand déclic ?

  • Speaker #0

    C'est apprendre à m'aimer, je crois. Pas m'aimer, à m'accepter. C'est-à-dire que je n'ai pas forcément accepté mon corps parce que mon corps, je l'ai changé. Dans tous les cas, j'ai voulu changer mon corps pour faire plus de performances. Je me suis fait opérer d'une gynécomastie parce que ça me complexait, etc. Mais c'est accepter là où j'en étais. C'est-à-dire que le livre, c'est aussi un côté thérapie. C'est-à-dire que je fais le point sur toute ma vie. Et c'est ce que je conseille souvent, et c'est la première étape avec mes patients, c'est d'accepter là où on en est. C'est-à-dire que j'accepte que là, aujourd'hui, j'ai 25 Quand on l'accepte, les 25 kilos ne vont pas pousser d'un coup, ils sont déjà là pour le coup, mais c'est de se dire ok là je suis à 25 kilos par rapport à avant, qu'est-ce qui s'est passé ? Ça n'empêche pas que je suis une mauvaise personne parce que le poids c'est toujours un symptôme. Dans tous les cas, une femme enceinte qui aurait pris 25 kilos, peut-être que son mari l'a quitté et qu'elle a tout géré toute seule, il y a toujours une explication. Le poids ce n'est pas une question de volonté, c'est toujours une question de volonté mais ça dépend des sources de motivation qu'il y a derrière. Ouais, c'est savoir où j'en étais et se poser la question maintenant, là où je vais ? Est-ce que je décide de rester comme ça, dans le fait de ne pas être bien dans ma santé physique comme mentale ? Où est-ce que j'avance et qu'est-ce que je fais pour avancer ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour tous tes présents. Merci à toi. Où est-ce qu'on peut te suivre ?

  • Speaker #0

    Sur Mandebanane, Instagram, sur YouTube, j'ai mis Sumi il n'y a pas longtemps, mon podcast Histoire de poids où je ne suis pas très régulier, sur Instagram. Et sur mes deux livres, le premier, c'est plus un guide nutrition, psychologie, recettes. Et le deuxième, c'est vraiment le témoignage de ma vie.

  • Speaker #1

    Tu nous l'as bien teasé là.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Jérémy.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci.

  • Speaker #2

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

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