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Conseil Sport, le podcast bien-être, santé et nutrition de DECATHLON

Le déclic de Vincent Machet (Marathonien) : “Trop gros pour courir”

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25min |22/05/2024|

2648

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Description

Vincent Machet est passionné depuis son adolescence par le running. Ce sport a pour lui été un exutoire face une situation familiale compliquée : une maman malade et la disparition soudaine de ton père. Un parcours de vie qui lui fait, en partie, développer des troubles du comportement alimentaire. Au rythme de sa santé mentale, son corps se transforme, change : Vincent prend et perd du poids, mais ne cesse de s’attacher tant que possible à la course à pied. Cette histoire est écrite dans ton livre Trop gros pour courir : une envie d’en partager davantage sur lui et son parcours. Le besoin, aussi, de mettre sur le papier ce qui se cache derrière ces kilomètres. L’histoire d’un coureur “hors gabarit” — c'est en tout cas comme cela qu’il se surnomme — voilà ce qu’il vous attend dans cet épisode. 


📲💻 Retrouvez Vincent Machet sur Instagram !


💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.

🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Et si vous aimez courir, écoutez plus de conseils dédiés à la course à pied, c’est par ici que ça se passe : https://podcast.ausha.co/les-conseils-de-sportifs/playlist/courses-a-pied-tous-les-episodes-dedies-du-podcast-de-decathlon


Découvrez également Conseil Sport, le média dont l'objectif est de vous encourager à vous (re)mettre au sport et de vous aider à progresser dans votre pratique.


On nous le dit assez souvent : courir, marcher, pratiquer une activité physique, c'est bon pour la santé. Ce qu'on nous dit moins c'est comment on s'y prend ? Par où on commence ? Plus que de vous voir accomplir un exploit sportif, notre plus grande fierté serait de vous faire aimer le sport, durablement. Parce que c'est ça, le secret de la motivation : trouver l'activité qui vous apporte la dose de joie qu'il vous faut dans votre quotidien.


Producteur : Pipo et Lola


Vous aimez le sport, la course à pied ou le cyclisme ? Vous êtes à la recherche d'un lifestyle healthy et de conseils pour améliorer votre bien-être physique et mental ? Le podcast Conseil Sport est fait pour vous. Que vous soyez débutant•e ou athlète confirmé•e, vous y trouverez de l'inspiration pour améliorer votre performance, que ce soit en running, en trail ou dans d'autres disciplines. Le podcast propose également des témoignages de personnes ordinaires aux parcours extraordinaires, ainsi que des interviews de vos créateurs et créatrices de contenu préférés.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Vincent Maché. Salut Vincent !

  • Speaker #1

    Salut Manon !

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup de m'accueillir dans le sud, dans le pays des Manons, c'est ce qu'on disait. Voilà,

  • Speaker #1

    les Manons, le pays des sources et les Manons.

  • Speaker #0

    Alors je vais commencer par te présenter pour commencer cet épisode et pour une fois j'ai envie de commencer par te présenter en citant ni ton âge, ni ton poids, même si je sais que ce n'est pas quelque chose que tu souhaites forcément cacher. Mais j'ai plutôt envie de parler de ta passion pour la course à pied qui t'anime depuis ton adolescence, une passion qu'on a en commun je dois dire. Et je crois que ça a commencé à 15 ans pour toi, tu vas nous en parler. Aujourd'hui, plus de 35 ans plus tard, tu te dis coureur et trailer hors gabarit. Tu es en effet en situation d'obésité, mais ce n'est pas ça qui t'arrête, loin de là. Ce sport, la course à pied, ça a été ton exitoire déjà très jeune, face à une situation familiale compliquée, une maman malade, la disparition soudaine de ton père. Un parcours de vie difficile qui te fait en partie développer tes troubles du comportement alimentaire. Au rythme de ta santé mentale, donc, ton corps te transforme, il change. Tu prends, tu perds du poids, mais tu t'attaches tant que possible à la course à pied. Aujourd'hui, tu as ton palmarès, le célèbre Marseille-Cassis, presque à la maison finalement pour toi.

  • Speaker #1

    À domicile.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ou encore le mythique marathon de New York, on en parlera aussi dans cet épisode. Tu as récemment publié ton livre « Trop gros pour courir » , une envie d'en partager davantage sur toi, ton parcours, et le besoin aussi de mettre sur le papier ce qui se cache derrière ces kilomètres. Alors avant qu'on reparle de tout ça, j'ai une première question pour toi. Selon toi, ça veut dire quoi être sportif ?

  • Speaker #1

    Ah ! Bon, t'attaques sur la partie philosophique. Ça veut dire quoi être sportif ? Ça veut dire... Je vais te faire une réponse philosophique. Ça veut dire être libre. Bien sûr qu'il y a une partie d'effort, de dépassement de soi. Il y a l'envie de sortir, l'envie de bouger, l'envie de sentir son corps, l'envie de... Voilà, ce qu'on pourrait ressentir en faisant de la danse peut-être aussi. Voilà, moi j'ai besoin de bouger, j'ai besoin de me mouvoir, j'ai besoin d'être dans... De sentir tout mon corps qui est en action. Je ne supporte pas l'inaction. Donc être sportif, c'est déjà être dehors. Et être sportif dans cette discipline, pas toujours facile qu'est la course à pied, c'est un moyen d'être heureux, d'être en harmonie avec ce qu'on attend à l'intérieur de soi, d'être en équilibre et puis d'être libre.

  • Speaker #0

    Je retiens du coup le premier et dernier truc que tu as dit, c'est être libre. Donc en fait, ça sous-entend qu'on peut tous être sportifs, on peut tous être libres, on peut tous être sportifs et sportives.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si on peut tous, mais en tout cas, on aspire à ce qu'on a envie d'être. On a envie d'être musicien, on a envie d'être artiste. Moi, j'ai envie d'être sportif. La course à pied en particulier, parmi les nombreux sports qui existent, est un des sports quand même les plus accessibles, on peut dire. Une paire de baskets, un bon short et puis pas forcément de t-shirt. Moi, j'aime bien en mettre un, mais ça suffit pour pouvoir sortir et s'exprimer. Donc oui, c'est...

  • Speaker #0

    Et justement, est-ce que tu te souviens de cette première fois où tu as mis tes baskets et enfilé ton t-shirt et que tu es parti courir ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais en effet une quinzaine d'années. Et en fait, je sais pourquoi j'ai commencé et ce qui a été un élément déclencheur, puisque pour moi, c'est un film. C'est l'époque Silver Star Stallone, Rocky. Et moi, ça m'a donné envie de sortir. Et c'était un moment où je pense que j'en avais besoin. j'ai pris des baskets, j'ai pris un short j'ai pris un beau débardeur à l'époque, le mode des débardeurs, et je suis sorti courir dans la rue.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, quand tu as commencé à courir, tu avais déjà des problèmes de poids ?

  • Speaker #1

    Oui, je les ai eus avant. C'est-à-dire que déjà tout petit, j'ai toujours eu une tendance à ce qu'on appelle l'embonpoint, on va dire. J'aime bien ce mot, je le trouve joli. Malgré tout. Malgré tout ce qu'il cache derrière. Mais oui, j'ai eu une première prise de poids dès l'âge de 7 ans suite à une maladie. Et ensuite, ça ne m'a jamais vraiment quitté. Et puis ensuite, des prises de poids plus importantes à l'adolescence. Et plus tard encore avec des prises de poids fulgurantes, j'allais dire, et massives. Qui m'ont freiné dans ma progression de jeune coureur.

  • Speaker #0

    Et pour autant, tu n'as pas du tout commencé la course à pied pour perdre du poids. Parce que souvent, quand même... Malheureusement, d'ailleurs, les gens se mettent au sport pour perdre du poids, notamment la course à pied. Toi, ce n'était pas du tout dans tes motivations ?

  • Speaker #1

    Moi, ce n'est pas venu comme ça. Et ça a toujours été complètement parallèle à ma problématique d'obésité. Donc, j'ai à la fois ma vie d'adolescent et puis d'adulte obèse qui a évolué dans la vie. Et en même temps, la course à pied n'était pas l'objectif pour aller perdre du poids. En revanche, Je le dis quelques fois, je me sers parfois d'un objectif de course, d'un dossard que je veux mettre, ça va être même un 5 km, un 10 km, ou un semi-marathon, je vais essayer de perdre du poids, comme je suis en train de le faire en ce moment. pour mon bien-être personnel, bien sûr, pour ma santé avant tout, mais en même temps, parce que j'ai l'objectif de réaliser et de finir cette course, et de la finir en bon état. Donc voilà, c'est un peu le contraire chez moi.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi je trouve ça chouette justement que tu commences ce sport-là, le sport même pas pour ça en fait, parce que je trouve qu'à tort, les gens ont tendance parfois à commencer le sport pour perdre du poids, alors ça dépend des problématiques de santé, mais c'est chouette aussi de se dire, je fais du sport pour me vider la tête, pour mon bien-être mental avant tout.

  • Speaker #1

    Il y a la passion. En fait, je me compare quelquefois à Obélix, mais je suis tombé dedans quand j'étais petit. C'est-à-dire que j'aurais pu faire d'autres sports, j'aurais pu faire du rugby, je faisais du foot, j'ai fait un petit peu d'escalade, ce qui n'était pas non plus, je n'étais pas prédisposé non plus à ça non plus, mais j'ai fait des sports de combat, de la boxe française, un petit peu d'arts martiaux. Voilà, c'était tous les sports m'ont toujours attiré. J'ai commencé à courir. Le virus m'a atteint dès les premières foulées, je crois. Donc j'ai été très vite dans l'effort, j'ai très vite compris que mon poids allait me poser, non pas un problème, mais allait être à certains moments un obstacle. Mais je l'ai toujours dépassé, je me suis toujours arrangé avec ça, parce que j'ai été pris d'une passion, c'est aussi simple que ça.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'elle t'a apporté cette passion ?

  • Speaker #1

    On en revient à la thématique philosophique de la liberté, du bonheur. Je pense que ça m'a apporté une joie que je n'ai jamais... On met de côté, bien sûr. les bonheurs familiaux et tout ce qu'on peut découvrir tout ce qu'on peut découvrir mais ou dans l'enrichissement professionnel mais moi j'ai vécu des choses grâce grâce à la course à pied des moments d'une des moments de grâce des moments de grâce et bizarrement étonnamment et c'est très paradoxal pour moi de de légèreté Je me suis senti léger plusieurs fois quand j'ai couru et ça, ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    C'était quoi ta première compétition sportive, en tout cas celle qui t'a marqué le plus ?

  • Speaker #1

    On va dire que la première reste, ça s'appelait le Cross du Provençal à l'époque, c'était en 1985 ou 1986. Et c'était un parcours en ville, dans Marseille. C'était mon premier dossard avec au milieu de coureurs tous plus affûtés les uns que les autres. Là, j'ai découvert qu'il y avait un intrus. Mais voilà, moi, je me suis quand même senti très vite dans mon élément. Je n'ai pas vécu la différence. Je pouvais avoir certains regards, mais pas tant que ça, extérieurs. Quelquefois, chez les spectateurs, en bord de course. Mais finalement, c'est très peu. Moi, je me suis de suite senti bien, tout simplement. Et puis, ce challenge de mettre un dossard, d'avoir un petit moment de track au moment du départ. d'être... Voilà. Pour moi, c'est quelque chose de... Et puis, évidemment, de franchir la ligne d'arrivée. Pour moi, même en arrivant dans les derniers ou derniers, de sprinter à la fin, quelque chose d'incompréhensible. Tu vas comprendre pourquoi, d'un coup, tu te...

  • Speaker #0

    Tu te rends léger, justement,

  • Speaker #1

    c'est ce que tu voulais. Tu retrouves des jambes, tu t'emballes, alors que tu n'as rien à gagner. Non, non, c'est quelque chose de... C'est un sport fantastique.

  • Speaker #0

    Et du coup, la compétition qui t'a le plus marqué ?

  • Speaker #1

    Alors celle qui m'a le plus marqué, je vais te dire quand même mon premier Marseille-Cassis. Parce que franchement, c'était un vrai défi pour moi. De passer du 10 km au semi, je pense que ça m'a plus marqué que de passer du semi au marathon. Pourtant, le premier marathon à Marseille était quand même quelque chose d'incroyable. Mais mon premier Marseille-Cassis, c'était autant dans la préparation avant. Cette course qui est mythique avec un parcours qui est sublime et puis parce que je sais pas toute mon enfance on faisait du vélo on allait à cassis en vélo on revenait avec les potes on allait enfin les premiers restos avec mon épouse c'était à cassis enfin voilà il ya une histoire et cette histoire ben voilà se concrétise à ce moment là et je vis des émotions lors de cette course je crois qu'ils sont uniques que j'ai revécu aussi à new york mais Oui,

  • Speaker #0

    c'est marrant, je pensais que tu allais me parler du marathon de New York.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai hésité.

  • Speaker #0

    Et alors, pourquoi elle était importante pour toi cette course aussi ?

  • Speaker #1

    À New York, il y a plusieurs choses. Il y a l'histoire familiale qui fait que ma maman a vécu à New York avant de m'avoir. Et donc, j'ai visionné New York dans des soirées diapositives familiales où elle nous montrait à la fois la Floride, Disneyland et Disney World, puisqu'il y a les deux, je crois. Et puis New York, et moi je me suis nourri un peu de toutes ces images dans mon inconscient. Je me mets à la course à pied, la logique pour un coureur qui commence à évoluer, même s'il est dernier, c'est de progresser, de voir. Et puis New York, c'est la mecque du marathon, c'est la mecque du coureur, je crois que de toutes les courses, c'est la plus emblématique dans une vie. juste incroyable là aussi qu'on a toujours vu à la télé dans des séries moi je suis de l'époque de Starsky Hutch donc c'est un aimant et donc de me dire un jour j'irai à New York, mais pas forcément avec toi mais pour aller y courir c'était juste quelque chose de mythique et donc de participer à cette aventure et d'aller vivre ce rêve américain sur place pour moi c'est ... Oui, on peut dire que ça, c'est le plus grand moment de ma vie de coureur.

  • Speaker #0

    J'ai toujours trouvé ça assez dingue de se dire que, tu vois, un semi-marathon, au final, que tu le fasses à Marseille, à Paris, à New York, ça reste 21 kilomètres. L'effort est sensiblement le même en fonction du parcours. Mais tu vois, le ressenti est toujours super différent. Je me questionne toujours sur ça. Je me dis, mais c'est dingue, comment ça peut être aussi différent ? Je ne sais pas, qu'est-ce que tu en penses, toi ?

  • Speaker #1

    Partout où tu es, je pense que tu profites. De l'instant. De toute façon, physiquement, plus ou moins, tu t'es quand même préparé pour. C'est rare que tu arrives... Enfin, si, j'ai fait des courses où je n'étais pas prêt.

  • Speaker #0

    Ne refaites pas ça chez moi.

  • Speaker #1

    Ne le faites pas. Mais non, quand tu arrives, tu es prêt. Donc forcément, tu profites aussi des instants. Je suis rarement la tête baissée... Enfin, si, ça m'arrive d'être aussi la tête baissée à regarder le bout de mes crampons, parce qu'avec la fatigue, tu courbes les chines, et tu regardes tes crampons, et tu regardes le macadam, et quelquefois, ça te paraît très lent, surtout à mon allure. Mais sinon, tu profites de l'instant. Partout où tu es, tu vis le moment présent. C'est épicurien.

  • Speaker #0

    C'est clair, carrément. Tu parlais de la préparation. Est-ce que la prépa, c'est quelque chose d'important pour toi, qui te marque ? Parce que quand on prépare un marathon, c'est quand même plusieurs mois d'effort. En plus, comment tu gères au niveau alimentation ? Est-ce que c'est des périodes beaucoup plus compliquées pour toi ? Comment tu vis ça ?

  • Speaker #1

    Plus compliquées, de toute façon, mes périodes compliquées, elles sont tout le temps. moi c'est les montagnes russes donc avec des périodes plus difficiles au moment de la crise automne on va dire, qui courent jusqu'en début d'année les périodes difficiles je les connais tout le temps, donc pour moi c'est pas plus difficile en revanche bien sûr qu'il faut se préparer et bien sûr que quand tu pèses entre 120 je crois que c'est le plus bas le plus bas sur un semi ça doit être 130, je devais faire 130 kilos et que tu vas jusqu'au-dessus de 150 largement, allègrement, il faut évidemment que tu prépares tout. C'est-à-dire pas seulement l'endurance, pas seulement faire un peu de fractionnés pour avoir un peu le cardio qui tient la route, mais tu es obligé de préparer la proprioception, tu es obligé de préparer le dos, tu es obligé de préparer évidemment les genoux. Il faut que tout t'encaisse. Donc évidemment que la préparation est importante. Alors c'est encore plus décuplé pour un marathon puisque évidemment les temps s'allongent. Les entraînements, les courses longues, avant, au lieu de faire une heure et une heure et demie, tu vas faire du deux heures, deux heures et demie. Et évidemment, moi, je prends du poids. En général, quand je prépare une grosse course, je prends du poids, c'est-à-dire que je prends de la masse musculaire aussi. Sur la balance, c'est un peu frustrant. Et tu parles de régime alimentaire, là, c'est tout l'effet pervers de ma maladie aussi, c'est que quelquefois, je suis en tel besoin de calories et d'énergie, que je vais quand même aller bouffer un peu pour me donner de l'énergie. Mais là encore, ça va être plus lié à mon état d'esprit et à mon moral à ce moment-là. Il y a ce que ma tête va dicter au challenge et à la préparation de l'événement.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que pour autant, tu dirais que quand tu es plus régulier dans la pratique sportive, tes symptômes alimentaires, ça pèse un peu quand même ?

  • Speaker #1

    Déjà, c'est un petit coup fin quand même, mine de rien. Un bon entraînement, en général je rentre, je n'ai pas faim, mais je peux avoir quand même le contre-coup plusieurs heures plus tard. Donc moi avec le problème des compulsions alimentaires et quelquefois des crises de somnambulisme, c'est la nuit que les problèmes peuvent arriver. Donc moi si je suis bien entamé, sur le coup je ne vais pas manger, mais après je risque d'avoir... Alors si moralement je suis dans une bonne phase, comme en ce moment... Mon cerveau est verrouillé, il n'y a rien qui rentre, il n'y a rien qui sort, c'est mes endives, c'est ma viande blanche. Là en ce moment, depuis plusieurs mois, mes enfants, tout le monde, je fais à manger pour tout le monde. On a un potager, c'est génial, on fait plein de légumes, plein de choses. Mais moi par contre, c'est une diète, diète, diète. Même pendant les fêtes, j'ai toujours fait très attention à ma diète. La préparation au niveau hygiène alimentaire, c'est... Là aussi, c'est comme cette passion pour la course à pied, ce n'est pas lié forcément à un événement.

  • Speaker #0

    Tu dissocies totalement sport et nutrition. Malheureusement. Parce que souvent, c'est quand on commence à se mettre au sport qu'on s'intéresse un peu à ce que Manon a dit.

  • Speaker #1

    Comme je te dis, je suis obligé tout le temps d'être au contrôle. Finalement, en étant tout le temps sous contrôle, je fais à la fois soit tout le temps attention à Manon Nutrition, soit ça part en live quand ça part en live. Mais en fait, le sport ne vient pas rattraper. Même quelques fois avec des gros événements, comme la préparation de Marseille-Cassy d'ici quelques mois. Et bien, quand j'ai des crises, j'ai des crises. Donc, il faut que je les gère différemment. Et malgré mes entraînements et la récurrence des entraînements, ça ne suffit pas.

  • Speaker #0

    Le titre de ton livre, c'est « Trop gros pour courir » . Est-ce que c'est un fait que tu énonces ? C'est une question que tu poses ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un titre un peu punchy, volontairement un petit peu rentre dedans. Mais c'est un petit peu le préjugé de base. On est toujours trop ceci, trop cela.

  • Speaker #0

    Pas assez.

  • Speaker #1

    Ou pas assez. Moi, de toute façon, comme je dis, j'essaie de ne pas être un exemple. Je ne veux pas être un exemple parce que je ne suis pas un exemple. Mais par contre, j'ai cette passion qui est un art de vivre et qui, lui, est viscéral chez moi. Je ne sais plus le début de la question, mais...

  • Speaker #0

    C'était ton titre, le titre de ton livre.

  • Speaker #1

    Pour courir, oui, les préjugés, voilà. Le contenu du livre est un petit peu le pied de nez à ce genre de préjugés qu'on entend depuis la cour d'école et qui, évidemment, continue plus tard, que l'on retrouve par une minorité, quand même. Parce que la société a quand même vachement évolué. On accepte plus les différences, toutes les différences. après il y a une petite souche qui n'accepte pas les différences. Et qui me fait bien savoir. C'est une petite souche qui est très développée sur les réseaux sociaux aussi. Souvent cachée derrière des pseudos. Ça, c'est quand on a le courage. Mais oui, je ne m'érige pas comme un exemple. En revanche, je suis peut-être trop gros pour courir, même pour certains dans le milieu médical aussi. Il faut être très honnête. Pendant longtemps, on a dit qu'il ne faut surtout pas faire de la course à pied quand on est obèse ou en surpoids. Bien sûr qu'il faut faire très attention parce que les articulations morflent, le dos morfle, tout morfle. À un moment, je pense qu'il faut faire ce qu'on aime, ce qu'on a envie de faire, le faire du mieux possible. Dans la plupart des cas, il faut se faire accompagner. Si on est évidemment qu'on démarre... Moi, c'est vrai que j'ai commencé à l'âge de 15 ans. Donc, plus ou moins, j'ai fait ce que j'ai voulu. Je sais que dans quelques années, il faudra que je fasse peut-être de la marche nordique ou du vélo. J'essaie encore de gratter quelques petites courses par-ci, par-là et de tenir encore quelques années. Je tiens à ma liberté. Mais non, trop gros pour courir. Pourquoi trop gros pour courir ? Pas assez pour être libre.

  • Speaker #0

    C'est quoi le plus difficile aujourd'hui avec ton corps ? Que ce soit sportivement ou pas ?

  • Speaker #1

    Avec mon corps, la relation avec mon corps, elle est complexe. Mais bon, plus ou moins, j'arrive à m'assumer à peu près. Je ne vais pas te dire que je suis très heureux si on me dit « Tiens, tu vas aller sur la plage et tu vas te foutre en maillot de bain. » Je ne suis pas le mec le plus à l'aise dans ces cas-là. Mais en même temps, à 50 ans, tu commences quand même un peu à gérer. Je crois que je me suis construit une identité de mec costaud, de runner balèze. de... Quelque part, je suis un peu reconnu aussi comme ça. Et l'image que me renvoient les autres est quand même positive. Donc, elle me fait finalement du bien. C'est-à-dire que le peu d'estime que j'ai de moi parfois est quand même conforté et un peu contre-attaqué par l'estime des gens et le miroir que j'ai en face de moi. Donc, ce n'est pas simple, mais on vit. Et moi, j'ai juste envie de vivre. Je me suis construit comme ça. Pas à 50 ans que je vais tout changer, que je vais tout révolutionner. Je finirai peut-être gros, mais l'essentiel, c'est que je finisse gros et heureux et avec plein de choses, plein de souvenirs, plein de choses qui m'ont plu.

  • Speaker #0

    À t'entendre, je me demande, est-ce que le sport t'a pas sauvé finalement ? C'est peut-être un peu fort, mais...

  • Speaker #1

    Non, c'est une question qu'on m'a déjà posée. Si je m'imagine sans passion... Que ce soit le sport ou une autre, parce que je sais dessiner, j'aurais pu aussi choisir le dessin ou la toile pour m'exprimer. Ce n'était pas le cas. Certains utilisent la musique. Je pense que c'est un super vecteur pour canaliser ses émotions.

  • Speaker #0

    En fait, c'est la passion.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'à un moment dans la vie, on a suffisamment d'emmerdes comme ça. Et c'est quand même vachement bien quand on trouve une passion. Cette passion-là, oui, m'a sauvé la vie parce que je ne m'imagine pas... Tu t'imagines, maintenant, je fais 150 kilos en étant actif, en faisant des journées de 15 heures à faire 10 000 trucs dans une journée. Si j'étais sur mon canapé en train de picoler ou parce que j'ai été grand fumeur aussi à une époque, on ne serait même pas là à parler ensemble. Donc oui, quelque part, ça m'a sauvé.

  • Speaker #0

    Ce podcast, il s'appelle Le Déclic. Ça a été quoi ton plus gros déclic, toi, dans ta vie ? Que ce soit sportif ou pas, mais j'imagine que le sport a forcément une petite place.

  • Speaker #1

    Des déclics, il y en a plusieurs dans une vie quand même. Parce que je pense que la naissance des enfants, c'est aussi des sacrés déclics. Bizarrement, ton nombril se déplace. Alors moi, je ne le voyais pas trop, mon nombril. Mais là, d'un coup, les choses que tu commences à faire, tu ne les fais plus pour toi, tu les fais pour d'autres. Donc là, tu as des déclics quand même qui sont importants. Si je dois, par exemple, essayer aussi d'arranger ma santé quelquefois, parce que je suis capable de... Donc de prendre entre 25 et 30 kilos en deux mois quand ça ne va pas. Et après, il ne faut plus d'un an pour aller les perdre. Évidemment, le déclic, c'est les enfants. Je fais tout pour être dans la meilleure santé possible, compte tenu de mon état, pour eux. Après, les déclics sportifs et les déclics... Je pense que la première fois que je suis allé sur la corniche et que j'ai vu la mer la nuit avec les lumières de la ville... Je dis dans le livre que c'est une ville qui peut être très crade, mais une ville qui est magnifique. Et quand on vit ça et qu'on est là, qu'on a ces moments... quasi-estatique, en fait, où tu n'es plus dans ta course, tu n'es plus dans ton effort, mais ton esprit s'élève un peu ailleurs. Là, on part dans la milieu philo-no. Oui, mais si. Oui, mais c'est philo. Ouais, où t'as la pression de voler, quoi. Ça, je l'ai vécu, et c'est d'autant plus paradoxal pour quelqu'un qui te dit ça, qui fait plus de 150 kilos, mais quand tu le vis en courant ou sur les cimes d'une montagne, parce que t'es en trail, que tu viens de te faire... 200 ou 300 dénives, que t'arrives en haut et que d'un coup, t'as un replay et tu te remets à courir, et que là, t'es au milieu des nuages, au milieu de l'immensité, de la beauté, ouais, là, les déclics, tu peux en avoir quelques-uns, mais il y a des moments d'absolue liberté, de symbiose, de bonheur.

  • Speaker #0

    Alors, quels sont tes prochains défis sportifs ? Enfin, défis pas forcément, mais... Est-ce que tu as des prochains moments clés sportifs qui vont te donner des ailes, justement ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai des rêves.

  • Speaker #0

    Des rêves,

  • Speaker #1

    c'est pas grave. J'ai des rêves. Puis après, tes rêves se teintent un peu de raison, parce que j'ai 50 ans, parce que je sais aussi que mon corps a déjà quand même bien encaissé, qu'il faut aussi le ménager, si je veux tenir encore un peu et prévoir la suite. Oui, j'ai encore des rêves. Là, c'est un rêve qui, j'espère, va devenir réalité, c'est de revenir sur Marseille-Cassis. une septième ou huitième participation. On va être un paquet là. On va être une bonne équipe. Mais je rêve de le refaire parce que c'est un peu ma course fétiche. Et puis, c'est pas rien. Ça n'est pas un semi-marathon puisqu'il fait un petit peu moins que 21 kilomètres. C'est une course géniale. Et évidemment, c'est en préparation d'autres rêves. J'ai eu la chance de faire le marathon de New York. J'ai eu la chance de faire d'autres courses ce sublime des... des trails comme à Cerchevalier, où je suis le parrain, où je vis des moments à chaque fois magnifiques. Mais j'ai envie du désert. Depuis que je suis enfant, j'ai envie d'aller dans le désert. Je rêvais de marathon des sables. Physiologiquement, ça ne sera, je pense, pas possible. Donc ça aussi, il faut savoir quelle est la limite que ton corps peut t'autoriser. Moi, le marathon des sables ne sera pas possible. Donc, j'ai d'autres rêves. Le désert jordanien, le Wadi Rum, Petra, enfin, tout ce que tu vois, les paysages que tu vois dans Dune. Enfin, moi, je les ai vus. Je les ai vus jeunes dans le Roast d'Arabie ou dans Indiana Jones et j'ai envie d'aller découvrir ça. Il y a des trails qui sont presque faisables. Donc là, je m'accroche à ces rêves-là pour continuer à avancer, pour continuer à rêver.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est beau ça pour terminer cet épisode il faut continuer à rêver et essayer de vivre ses rêves Où est-ce qu'on pourra justement te suivre pour voir ton avancée tes prochains rêves en train de se réaliser sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Oui, moi j'ai mon petit mur Facebook depuis plus d'une dizaine d'années où je raconte un peu ma life Dernièrement je m'étais mis sur Insta aussi et ça prend un petit peu d'ampleur je l'avais fait au départ alors... Parce que je ne veux pas non plus devenir une bête des réseaux, mais on se laisse en plus très vite happer, et ça peut devenir très chronophage aussi. Et il faut du temps pour aller s'entraîner. Il faut trouver le temps. Je repartage certaines de mes progressions, mes moments aussi un petit peu spleen quand ça ne va pas. Je n'hésite pas aussi à...

  • Speaker #0

    C'est important de le partager aussi.

  • Speaker #1

    Oui, pas que pas. Tu peux mettre des moments de béatitude. Tout n'est pas toujours tout rose. Et c'est bien aussi de le partager, de voir que les gens sont aussi réceptifs. il y a des... Il y a des petits messages comme ça qui sont au milieu du nombre de likes. Je ne fais pas dans le quantitatif, j'aime bien le qualitatif. J'aime bien souvent lire un petit message qui me touche particulièrement et où je sais que ça fait écho chez quelqu'un, donc ça c'est important.

  • Speaker #0

    Super. Et bien comme ça, nos auditeurs et nos auditrices savent où te retrouver et où t'accéder de Timon. Merci beaucoup Vincent pour ton partage, le partage de tes rêves et pour toute cette sincérité. Et on te souhaite plein de succès et de réalisation dans tes prochains rêves.

  • Speaker #1

    Écoute Manon, je te souhaite aussi depuis ton jeune âge d'avoir toute une suite de beaux rêves à accomplir.

  • Speaker #0

    J'en ai plein de rêves et plein de déclics. Super. A bientôt, merci Vincent.

  • Speaker #1

    A bientôt, merci à toi.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait ? Il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

Description

Vincent Machet est passionné depuis son adolescence par le running. Ce sport a pour lui été un exutoire face une situation familiale compliquée : une maman malade et la disparition soudaine de ton père. Un parcours de vie qui lui fait, en partie, développer des troubles du comportement alimentaire. Au rythme de sa santé mentale, son corps se transforme, change : Vincent prend et perd du poids, mais ne cesse de s’attacher tant que possible à la course à pied. Cette histoire est écrite dans ton livre Trop gros pour courir : une envie d’en partager davantage sur lui et son parcours. Le besoin, aussi, de mettre sur le papier ce qui se cache derrière ces kilomètres. L’histoire d’un coureur “hors gabarit” — c'est en tout cas comme cela qu’il se surnomme — voilà ce qu’il vous attend dans cet épisode. 


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💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.

🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Et si vous aimez courir, écoutez plus de conseils dédiés à la course à pied, c’est par ici que ça se passe : https://podcast.ausha.co/les-conseils-de-sportifs/playlist/courses-a-pied-tous-les-episodes-dedies-du-podcast-de-decathlon


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On nous le dit assez souvent : courir, marcher, pratiquer une activité physique, c'est bon pour la santé. Ce qu'on nous dit moins c'est comment on s'y prend ? Par où on commence ? Plus que de vous voir accomplir un exploit sportif, notre plus grande fierté serait de vous faire aimer le sport, durablement. Parce que c'est ça, le secret de la motivation : trouver l'activité qui vous apporte la dose de joie qu'il vous faut dans votre quotidien.


Producteur : Pipo et Lola


Vous aimez le sport, la course à pied ou le cyclisme ? Vous êtes à la recherche d'un lifestyle healthy et de conseils pour améliorer votre bien-être physique et mental ? Le podcast Conseil Sport est fait pour vous. Que vous soyez débutant•e ou athlète confirmé•e, vous y trouverez de l'inspiration pour améliorer votre performance, que ce soit en running, en trail ou dans d'autres disciplines. Le podcast propose également des témoignages de personnes ordinaires aux parcours extraordinaires, ainsi que des interviews de vos créateurs et créatrices de contenu préférés.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Vincent Maché. Salut Vincent !

  • Speaker #1

    Salut Manon !

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup de m'accueillir dans le sud, dans le pays des Manons, c'est ce qu'on disait. Voilà,

  • Speaker #1

    les Manons, le pays des sources et les Manons.

  • Speaker #0

    Alors je vais commencer par te présenter pour commencer cet épisode et pour une fois j'ai envie de commencer par te présenter en citant ni ton âge, ni ton poids, même si je sais que ce n'est pas quelque chose que tu souhaites forcément cacher. Mais j'ai plutôt envie de parler de ta passion pour la course à pied qui t'anime depuis ton adolescence, une passion qu'on a en commun je dois dire. Et je crois que ça a commencé à 15 ans pour toi, tu vas nous en parler. Aujourd'hui, plus de 35 ans plus tard, tu te dis coureur et trailer hors gabarit. Tu es en effet en situation d'obésité, mais ce n'est pas ça qui t'arrête, loin de là. Ce sport, la course à pied, ça a été ton exitoire déjà très jeune, face à une situation familiale compliquée, une maman malade, la disparition soudaine de ton père. Un parcours de vie difficile qui te fait en partie développer tes troubles du comportement alimentaire. Au rythme de ta santé mentale, donc, ton corps te transforme, il change. Tu prends, tu perds du poids, mais tu t'attaches tant que possible à la course à pied. Aujourd'hui, tu as ton palmarès, le célèbre Marseille-Cassis, presque à la maison finalement pour toi.

  • Speaker #1

    À domicile.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ou encore le mythique marathon de New York, on en parlera aussi dans cet épisode. Tu as récemment publié ton livre « Trop gros pour courir » , une envie d'en partager davantage sur toi, ton parcours, et le besoin aussi de mettre sur le papier ce qui se cache derrière ces kilomètres. Alors avant qu'on reparle de tout ça, j'ai une première question pour toi. Selon toi, ça veut dire quoi être sportif ?

  • Speaker #1

    Ah ! Bon, t'attaques sur la partie philosophique. Ça veut dire quoi être sportif ? Ça veut dire... Je vais te faire une réponse philosophique. Ça veut dire être libre. Bien sûr qu'il y a une partie d'effort, de dépassement de soi. Il y a l'envie de sortir, l'envie de bouger, l'envie de sentir son corps, l'envie de... Voilà, ce qu'on pourrait ressentir en faisant de la danse peut-être aussi. Voilà, moi j'ai besoin de bouger, j'ai besoin de me mouvoir, j'ai besoin d'être dans... De sentir tout mon corps qui est en action. Je ne supporte pas l'inaction. Donc être sportif, c'est déjà être dehors. Et être sportif dans cette discipline, pas toujours facile qu'est la course à pied, c'est un moyen d'être heureux, d'être en harmonie avec ce qu'on attend à l'intérieur de soi, d'être en équilibre et puis d'être libre.

  • Speaker #0

    Je retiens du coup le premier et dernier truc que tu as dit, c'est être libre. Donc en fait, ça sous-entend qu'on peut tous être sportifs, on peut tous être libres, on peut tous être sportifs et sportives.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si on peut tous, mais en tout cas, on aspire à ce qu'on a envie d'être. On a envie d'être musicien, on a envie d'être artiste. Moi, j'ai envie d'être sportif. La course à pied en particulier, parmi les nombreux sports qui existent, est un des sports quand même les plus accessibles, on peut dire. Une paire de baskets, un bon short et puis pas forcément de t-shirt. Moi, j'aime bien en mettre un, mais ça suffit pour pouvoir sortir et s'exprimer. Donc oui, c'est...

  • Speaker #0

    Et justement, est-ce que tu te souviens de cette première fois où tu as mis tes baskets et enfilé ton t-shirt et que tu es parti courir ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais en effet une quinzaine d'années. Et en fait, je sais pourquoi j'ai commencé et ce qui a été un élément déclencheur, puisque pour moi, c'est un film. C'est l'époque Silver Star Stallone, Rocky. Et moi, ça m'a donné envie de sortir. Et c'était un moment où je pense que j'en avais besoin. j'ai pris des baskets, j'ai pris un short j'ai pris un beau débardeur à l'époque, le mode des débardeurs, et je suis sorti courir dans la rue.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, quand tu as commencé à courir, tu avais déjà des problèmes de poids ?

  • Speaker #1

    Oui, je les ai eus avant. C'est-à-dire que déjà tout petit, j'ai toujours eu une tendance à ce qu'on appelle l'embonpoint, on va dire. J'aime bien ce mot, je le trouve joli. Malgré tout. Malgré tout ce qu'il cache derrière. Mais oui, j'ai eu une première prise de poids dès l'âge de 7 ans suite à une maladie. Et ensuite, ça ne m'a jamais vraiment quitté. Et puis ensuite, des prises de poids plus importantes à l'adolescence. Et plus tard encore avec des prises de poids fulgurantes, j'allais dire, et massives. Qui m'ont freiné dans ma progression de jeune coureur.

  • Speaker #0

    Et pour autant, tu n'as pas du tout commencé la course à pied pour perdre du poids. Parce que souvent, quand même... Malheureusement, d'ailleurs, les gens se mettent au sport pour perdre du poids, notamment la course à pied. Toi, ce n'était pas du tout dans tes motivations ?

  • Speaker #1

    Moi, ce n'est pas venu comme ça. Et ça a toujours été complètement parallèle à ma problématique d'obésité. Donc, j'ai à la fois ma vie d'adolescent et puis d'adulte obèse qui a évolué dans la vie. Et en même temps, la course à pied n'était pas l'objectif pour aller perdre du poids. En revanche, Je le dis quelques fois, je me sers parfois d'un objectif de course, d'un dossard que je veux mettre, ça va être même un 5 km, un 10 km, ou un semi-marathon, je vais essayer de perdre du poids, comme je suis en train de le faire en ce moment. pour mon bien-être personnel, bien sûr, pour ma santé avant tout, mais en même temps, parce que j'ai l'objectif de réaliser et de finir cette course, et de la finir en bon état. Donc voilà, c'est un peu le contraire chez moi.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi je trouve ça chouette justement que tu commences ce sport-là, le sport même pas pour ça en fait, parce que je trouve qu'à tort, les gens ont tendance parfois à commencer le sport pour perdre du poids, alors ça dépend des problématiques de santé, mais c'est chouette aussi de se dire, je fais du sport pour me vider la tête, pour mon bien-être mental avant tout.

  • Speaker #1

    Il y a la passion. En fait, je me compare quelquefois à Obélix, mais je suis tombé dedans quand j'étais petit. C'est-à-dire que j'aurais pu faire d'autres sports, j'aurais pu faire du rugby, je faisais du foot, j'ai fait un petit peu d'escalade, ce qui n'était pas non plus, je n'étais pas prédisposé non plus à ça non plus, mais j'ai fait des sports de combat, de la boxe française, un petit peu d'arts martiaux. Voilà, c'était tous les sports m'ont toujours attiré. J'ai commencé à courir. Le virus m'a atteint dès les premières foulées, je crois. Donc j'ai été très vite dans l'effort, j'ai très vite compris que mon poids allait me poser, non pas un problème, mais allait être à certains moments un obstacle. Mais je l'ai toujours dépassé, je me suis toujours arrangé avec ça, parce que j'ai été pris d'une passion, c'est aussi simple que ça.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'elle t'a apporté cette passion ?

  • Speaker #1

    On en revient à la thématique philosophique de la liberté, du bonheur. Je pense que ça m'a apporté une joie que je n'ai jamais... On met de côté, bien sûr. les bonheurs familiaux et tout ce qu'on peut découvrir tout ce qu'on peut découvrir mais ou dans l'enrichissement professionnel mais moi j'ai vécu des choses grâce grâce à la course à pied des moments d'une des moments de grâce des moments de grâce et bizarrement étonnamment et c'est très paradoxal pour moi de de légèreté Je me suis senti léger plusieurs fois quand j'ai couru et ça, ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    C'était quoi ta première compétition sportive, en tout cas celle qui t'a marqué le plus ?

  • Speaker #1

    On va dire que la première reste, ça s'appelait le Cross du Provençal à l'époque, c'était en 1985 ou 1986. Et c'était un parcours en ville, dans Marseille. C'était mon premier dossard avec au milieu de coureurs tous plus affûtés les uns que les autres. Là, j'ai découvert qu'il y avait un intrus. Mais voilà, moi, je me suis quand même senti très vite dans mon élément. Je n'ai pas vécu la différence. Je pouvais avoir certains regards, mais pas tant que ça, extérieurs. Quelquefois, chez les spectateurs, en bord de course. Mais finalement, c'est très peu. Moi, je me suis de suite senti bien, tout simplement. Et puis, ce challenge de mettre un dossard, d'avoir un petit moment de track au moment du départ. d'être... Voilà. Pour moi, c'est quelque chose de... Et puis, évidemment, de franchir la ligne d'arrivée. Pour moi, même en arrivant dans les derniers ou derniers, de sprinter à la fin, quelque chose d'incompréhensible. Tu vas comprendre pourquoi, d'un coup, tu te...

  • Speaker #0

    Tu te rends léger, justement,

  • Speaker #1

    c'est ce que tu voulais. Tu retrouves des jambes, tu t'emballes, alors que tu n'as rien à gagner. Non, non, c'est quelque chose de... C'est un sport fantastique.

  • Speaker #0

    Et du coup, la compétition qui t'a le plus marqué ?

  • Speaker #1

    Alors celle qui m'a le plus marqué, je vais te dire quand même mon premier Marseille-Cassis. Parce que franchement, c'était un vrai défi pour moi. De passer du 10 km au semi, je pense que ça m'a plus marqué que de passer du semi au marathon. Pourtant, le premier marathon à Marseille était quand même quelque chose d'incroyable. Mais mon premier Marseille-Cassis, c'était autant dans la préparation avant. Cette course qui est mythique avec un parcours qui est sublime et puis parce que je sais pas toute mon enfance on faisait du vélo on allait à cassis en vélo on revenait avec les potes on allait enfin les premiers restos avec mon épouse c'était à cassis enfin voilà il ya une histoire et cette histoire ben voilà se concrétise à ce moment là et je vis des émotions lors de cette course je crois qu'ils sont uniques que j'ai revécu aussi à new york mais Oui,

  • Speaker #0

    c'est marrant, je pensais que tu allais me parler du marathon de New York.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai hésité.

  • Speaker #0

    Et alors, pourquoi elle était importante pour toi cette course aussi ?

  • Speaker #1

    À New York, il y a plusieurs choses. Il y a l'histoire familiale qui fait que ma maman a vécu à New York avant de m'avoir. Et donc, j'ai visionné New York dans des soirées diapositives familiales où elle nous montrait à la fois la Floride, Disneyland et Disney World, puisqu'il y a les deux, je crois. Et puis New York, et moi je me suis nourri un peu de toutes ces images dans mon inconscient. Je me mets à la course à pied, la logique pour un coureur qui commence à évoluer, même s'il est dernier, c'est de progresser, de voir. Et puis New York, c'est la mecque du marathon, c'est la mecque du coureur, je crois que de toutes les courses, c'est la plus emblématique dans une vie. juste incroyable là aussi qu'on a toujours vu à la télé dans des séries moi je suis de l'époque de Starsky Hutch donc c'est un aimant et donc de me dire un jour j'irai à New York, mais pas forcément avec toi mais pour aller y courir c'était juste quelque chose de mythique et donc de participer à cette aventure et d'aller vivre ce rêve américain sur place pour moi c'est ... Oui, on peut dire que ça, c'est le plus grand moment de ma vie de coureur.

  • Speaker #0

    J'ai toujours trouvé ça assez dingue de se dire que, tu vois, un semi-marathon, au final, que tu le fasses à Marseille, à Paris, à New York, ça reste 21 kilomètres. L'effort est sensiblement le même en fonction du parcours. Mais tu vois, le ressenti est toujours super différent. Je me questionne toujours sur ça. Je me dis, mais c'est dingue, comment ça peut être aussi différent ? Je ne sais pas, qu'est-ce que tu en penses, toi ?

  • Speaker #1

    Partout où tu es, je pense que tu profites. De l'instant. De toute façon, physiquement, plus ou moins, tu t'es quand même préparé pour. C'est rare que tu arrives... Enfin, si, j'ai fait des courses où je n'étais pas prêt.

  • Speaker #0

    Ne refaites pas ça chez moi.

  • Speaker #1

    Ne le faites pas. Mais non, quand tu arrives, tu es prêt. Donc forcément, tu profites aussi des instants. Je suis rarement la tête baissée... Enfin, si, ça m'arrive d'être aussi la tête baissée à regarder le bout de mes crampons, parce qu'avec la fatigue, tu courbes les chines, et tu regardes tes crampons, et tu regardes le macadam, et quelquefois, ça te paraît très lent, surtout à mon allure. Mais sinon, tu profites de l'instant. Partout où tu es, tu vis le moment présent. C'est épicurien.

  • Speaker #0

    C'est clair, carrément. Tu parlais de la préparation. Est-ce que la prépa, c'est quelque chose d'important pour toi, qui te marque ? Parce que quand on prépare un marathon, c'est quand même plusieurs mois d'effort. En plus, comment tu gères au niveau alimentation ? Est-ce que c'est des périodes beaucoup plus compliquées pour toi ? Comment tu vis ça ?

  • Speaker #1

    Plus compliquées, de toute façon, mes périodes compliquées, elles sont tout le temps. moi c'est les montagnes russes donc avec des périodes plus difficiles au moment de la crise automne on va dire, qui courent jusqu'en début d'année les périodes difficiles je les connais tout le temps, donc pour moi c'est pas plus difficile en revanche bien sûr qu'il faut se préparer et bien sûr que quand tu pèses entre 120 je crois que c'est le plus bas le plus bas sur un semi ça doit être 130, je devais faire 130 kilos et que tu vas jusqu'au-dessus de 150 largement, allègrement, il faut évidemment que tu prépares tout. C'est-à-dire pas seulement l'endurance, pas seulement faire un peu de fractionnés pour avoir un peu le cardio qui tient la route, mais tu es obligé de préparer la proprioception, tu es obligé de préparer le dos, tu es obligé de préparer évidemment les genoux. Il faut que tout t'encaisse. Donc évidemment que la préparation est importante. Alors c'est encore plus décuplé pour un marathon puisque évidemment les temps s'allongent. Les entraînements, les courses longues, avant, au lieu de faire une heure et une heure et demie, tu vas faire du deux heures, deux heures et demie. Et évidemment, moi, je prends du poids. En général, quand je prépare une grosse course, je prends du poids, c'est-à-dire que je prends de la masse musculaire aussi. Sur la balance, c'est un peu frustrant. Et tu parles de régime alimentaire, là, c'est tout l'effet pervers de ma maladie aussi, c'est que quelquefois, je suis en tel besoin de calories et d'énergie, que je vais quand même aller bouffer un peu pour me donner de l'énergie. Mais là encore, ça va être plus lié à mon état d'esprit et à mon moral à ce moment-là. Il y a ce que ma tête va dicter au challenge et à la préparation de l'événement.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que pour autant, tu dirais que quand tu es plus régulier dans la pratique sportive, tes symptômes alimentaires, ça pèse un peu quand même ?

  • Speaker #1

    Déjà, c'est un petit coup fin quand même, mine de rien. Un bon entraînement, en général je rentre, je n'ai pas faim, mais je peux avoir quand même le contre-coup plusieurs heures plus tard. Donc moi avec le problème des compulsions alimentaires et quelquefois des crises de somnambulisme, c'est la nuit que les problèmes peuvent arriver. Donc moi si je suis bien entamé, sur le coup je ne vais pas manger, mais après je risque d'avoir... Alors si moralement je suis dans une bonne phase, comme en ce moment... Mon cerveau est verrouillé, il n'y a rien qui rentre, il n'y a rien qui sort, c'est mes endives, c'est ma viande blanche. Là en ce moment, depuis plusieurs mois, mes enfants, tout le monde, je fais à manger pour tout le monde. On a un potager, c'est génial, on fait plein de légumes, plein de choses. Mais moi par contre, c'est une diète, diète, diète. Même pendant les fêtes, j'ai toujours fait très attention à ma diète. La préparation au niveau hygiène alimentaire, c'est... Là aussi, c'est comme cette passion pour la course à pied, ce n'est pas lié forcément à un événement.

  • Speaker #0

    Tu dissocies totalement sport et nutrition. Malheureusement. Parce que souvent, c'est quand on commence à se mettre au sport qu'on s'intéresse un peu à ce que Manon a dit.

  • Speaker #1

    Comme je te dis, je suis obligé tout le temps d'être au contrôle. Finalement, en étant tout le temps sous contrôle, je fais à la fois soit tout le temps attention à Manon Nutrition, soit ça part en live quand ça part en live. Mais en fait, le sport ne vient pas rattraper. Même quelques fois avec des gros événements, comme la préparation de Marseille-Cassy d'ici quelques mois. Et bien, quand j'ai des crises, j'ai des crises. Donc, il faut que je les gère différemment. Et malgré mes entraînements et la récurrence des entraînements, ça ne suffit pas.

  • Speaker #0

    Le titre de ton livre, c'est « Trop gros pour courir » . Est-ce que c'est un fait que tu énonces ? C'est une question que tu poses ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un titre un peu punchy, volontairement un petit peu rentre dedans. Mais c'est un petit peu le préjugé de base. On est toujours trop ceci, trop cela.

  • Speaker #0

    Pas assez.

  • Speaker #1

    Ou pas assez. Moi, de toute façon, comme je dis, j'essaie de ne pas être un exemple. Je ne veux pas être un exemple parce que je ne suis pas un exemple. Mais par contre, j'ai cette passion qui est un art de vivre et qui, lui, est viscéral chez moi. Je ne sais plus le début de la question, mais...

  • Speaker #0

    C'était ton titre, le titre de ton livre.

  • Speaker #1

    Pour courir, oui, les préjugés, voilà. Le contenu du livre est un petit peu le pied de nez à ce genre de préjugés qu'on entend depuis la cour d'école et qui, évidemment, continue plus tard, que l'on retrouve par une minorité, quand même. Parce que la société a quand même vachement évolué. On accepte plus les différences, toutes les différences. après il y a une petite souche qui n'accepte pas les différences. Et qui me fait bien savoir. C'est une petite souche qui est très développée sur les réseaux sociaux aussi. Souvent cachée derrière des pseudos. Ça, c'est quand on a le courage. Mais oui, je ne m'érige pas comme un exemple. En revanche, je suis peut-être trop gros pour courir, même pour certains dans le milieu médical aussi. Il faut être très honnête. Pendant longtemps, on a dit qu'il ne faut surtout pas faire de la course à pied quand on est obèse ou en surpoids. Bien sûr qu'il faut faire très attention parce que les articulations morflent, le dos morfle, tout morfle. À un moment, je pense qu'il faut faire ce qu'on aime, ce qu'on a envie de faire, le faire du mieux possible. Dans la plupart des cas, il faut se faire accompagner. Si on est évidemment qu'on démarre... Moi, c'est vrai que j'ai commencé à l'âge de 15 ans. Donc, plus ou moins, j'ai fait ce que j'ai voulu. Je sais que dans quelques années, il faudra que je fasse peut-être de la marche nordique ou du vélo. J'essaie encore de gratter quelques petites courses par-ci, par-là et de tenir encore quelques années. Je tiens à ma liberté. Mais non, trop gros pour courir. Pourquoi trop gros pour courir ? Pas assez pour être libre.

  • Speaker #0

    C'est quoi le plus difficile aujourd'hui avec ton corps ? Que ce soit sportivement ou pas ?

  • Speaker #1

    Avec mon corps, la relation avec mon corps, elle est complexe. Mais bon, plus ou moins, j'arrive à m'assumer à peu près. Je ne vais pas te dire que je suis très heureux si on me dit « Tiens, tu vas aller sur la plage et tu vas te foutre en maillot de bain. » Je ne suis pas le mec le plus à l'aise dans ces cas-là. Mais en même temps, à 50 ans, tu commences quand même un peu à gérer. Je crois que je me suis construit une identité de mec costaud, de runner balèze. de... Quelque part, je suis un peu reconnu aussi comme ça. Et l'image que me renvoient les autres est quand même positive. Donc, elle me fait finalement du bien. C'est-à-dire que le peu d'estime que j'ai de moi parfois est quand même conforté et un peu contre-attaqué par l'estime des gens et le miroir que j'ai en face de moi. Donc, ce n'est pas simple, mais on vit. Et moi, j'ai juste envie de vivre. Je me suis construit comme ça. Pas à 50 ans que je vais tout changer, que je vais tout révolutionner. Je finirai peut-être gros, mais l'essentiel, c'est que je finisse gros et heureux et avec plein de choses, plein de souvenirs, plein de choses qui m'ont plu.

  • Speaker #0

    À t'entendre, je me demande, est-ce que le sport t'a pas sauvé finalement ? C'est peut-être un peu fort, mais...

  • Speaker #1

    Non, c'est une question qu'on m'a déjà posée. Si je m'imagine sans passion... Que ce soit le sport ou une autre, parce que je sais dessiner, j'aurais pu aussi choisir le dessin ou la toile pour m'exprimer. Ce n'était pas le cas. Certains utilisent la musique. Je pense que c'est un super vecteur pour canaliser ses émotions.

  • Speaker #0

    En fait, c'est la passion.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'à un moment dans la vie, on a suffisamment d'emmerdes comme ça. Et c'est quand même vachement bien quand on trouve une passion. Cette passion-là, oui, m'a sauvé la vie parce que je ne m'imagine pas... Tu t'imagines, maintenant, je fais 150 kilos en étant actif, en faisant des journées de 15 heures à faire 10 000 trucs dans une journée. Si j'étais sur mon canapé en train de picoler ou parce que j'ai été grand fumeur aussi à une époque, on ne serait même pas là à parler ensemble. Donc oui, quelque part, ça m'a sauvé.

  • Speaker #0

    Ce podcast, il s'appelle Le Déclic. Ça a été quoi ton plus gros déclic, toi, dans ta vie ? Que ce soit sportif ou pas, mais j'imagine que le sport a forcément une petite place.

  • Speaker #1

    Des déclics, il y en a plusieurs dans une vie quand même. Parce que je pense que la naissance des enfants, c'est aussi des sacrés déclics. Bizarrement, ton nombril se déplace. Alors moi, je ne le voyais pas trop, mon nombril. Mais là, d'un coup, les choses que tu commences à faire, tu ne les fais plus pour toi, tu les fais pour d'autres. Donc là, tu as des déclics quand même qui sont importants. Si je dois, par exemple, essayer aussi d'arranger ma santé quelquefois, parce que je suis capable de... Donc de prendre entre 25 et 30 kilos en deux mois quand ça ne va pas. Et après, il ne faut plus d'un an pour aller les perdre. Évidemment, le déclic, c'est les enfants. Je fais tout pour être dans la meilleure santé possible, compte tenu de mon état, pour eux. Après, les déclics sportifs et les déclics... Je pense que la première fois que je suis allé sur la corniche et que j'ai vu la mer la nuit avec les lumières de la ville... Je dis dans le livre que c'est une ville qui peut être très crade, mais une ville qui est magnifique. Et quand on vit ça et qu'on est là, qu'on a ces moments... quasi-estatique, en fait, où tu n'es plus dans ta course, tu n'es plus dans ton effort, mais ton esprit s'élève un peu ailleurs. Là, on part dans la milieu philo-no. Oui, mais si. Oui, mais c'est philo. Ouais, où t'as la pression de voler, quoi. Ça, je l'ai vécu, et c'est d'autant plus paradoxal pour quelqu'un qui te dit ça, qui fait plus de 150 kilos, mais quand tu le vis en courant ou sur les cimes d'une montagne, parce que t'es en trail, que tu viens de te faire... 200 ou 300 dénives, que t'arrives en haut et que d'un coup, t'as un replay et tu te remets à courir, et que là, t'es au milieu des nuages, au milieu de l'immensité, de la beauté, ouais, là, les déclics, tu peux en avoir quelques-uns, mais il y a des moments d'absolue liberté, de symbiose, de bonheur.

  • Speaker #0

    Alors, quels sont tes prochains défis sportifs ? Enfin, défis pas forcément, mais... Est-ce que tu as des prochains moments clés sportifs qui vont te donner des ailes, justement ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai des rêves.

  • Speaker #0

    Des rêves,

  • Speaker #1

    c'est pas grave. J'ai des rêves. Puis après, tes rêves se teintent un peu de raison, parce que j'ai 50 ans, parce que je sais aussi que mon corps a déjà quand même bien encaissé, qu'il faut aussi le ménager, si je veux tenir encore un peu et prévoir la suite. Oui, j'ai encore des rêves. Là, c'est un rêve qui, j'espère, va devenir réalité, c'est de revenir sur Marseille-Cassis. une septième ou huitième participation. On va être un paquet là. On va être une bonne équipe. Mais je rêve de le refaire parce que c'est un peu ma course fétiche. Et puis, c'est pas rien. Ça n'est pas un semi-marathon puisqu'il fait un petit peu moins que 21 kilomètres. C'est une course géniale. Et évidemment, c'est en préparation d'autres rêves. J'ai eu la chance de faire le marathon de New York. J'ai eu la chance de faire d'autres courses ce sublime des... des trails comme à Cerchevalier, où je suis le parrain, où je vis des moments à chaque fois magnifiques. Mais j'ai envie du désert. Depuis que je suis enfant, j'ai envie d'aller dans le désert. Je rêvais de marathon des sables. Physiologiquement, ça ne sera, je pense, pas possible. Donc ça aussi, il faut savoir quelle est la limite que ton corps peut t'autoriser. Moi, le marathon des sables ne sera pas possible. Donc, j'ai d'autres rêves. Le désert jordanien, le Wadi Rum, Petra, enfin, tout ce que tu vois, les paysages que tu vois dans Dune. Enfin, moi, je les ai vus. Je les ai vus jeunes dans le Roast d'Arabie ou dans Indiana Jones et j'ai envie d'aller découvrir ça. Il y a des trails qui sont presque faisables. Donc là, je m'accroche à ces rêves-là pour continuer à avancer, pour continuer à rêver.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est beau ça pour terminer cet épisode il faut continuer à rêver et essayer de vivre ses rêves Où est-ce qu'on pourra justement te suivre pour voir ton avancée tes prochains rêves en train de se réaliser sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Oui, moi j'ai mon petit mur Facebook depuis plus d'une dizaine d'années où je raconte un peu ma life Dernièrement je m'étais mis sur Insta aussi et ça prend un petit peu d'ampleur je l'avais fait au départ alors... Parce que je ne veux pas non plus devenir une bête des réseaux, mais on se laisse en plus très vite happer, et ça peut devenir très chronophage aussi. Et il faut du temps pour aller s'entraîner. Il faut trouver le temps. Je repartage certaines de mes progressions, mes moments aussi un petit peu spleen quand ça ne va pas. Je n'hésite pas aussi à...

  • Speaker #0

    C'est important de le partager aussi.

  • Speaker #1

    Oui, pas que pas. Tu peux mettre des moments de béatitude. Tout n'est pas toujours tout rose. Et c'est bien aussi de le partager, de voir que les gens sont aussi réceptifs. il y a des... Il y a des petits messages comme ça qui sont au milieu du nombre de likes. Je ne fais pas dans le quantitatif, j'aime bien le qualitatif. J'aime bien souvent lire un petit message qui me touche particulièrement et où je sais que ça fait écho chez quelqu'un, donc ça c'est important.

  • Speaker #0

    Super. Et bien comme ça, nos auditeurs et nos auditrices savent où te retrouver et où t'accéder de Timon. Merci beaucoup Vincent pour ton partage, le partage de tes rêves et pour toute cette sincérité. Et on te souhaite plein de succès et de réalisation dans tes prochains rêves.

  • Speaker #1

    Écoute Manon, je te souhaite aussi depuis ton jeune âge d'avoir toute une suite de beaux rêves à accomplir.

  • Speaker #0

    J'en ai plein de rêves et plein de déclics. Super. A bientôt, merci Vincent.

  • Speaker #1

    A bientôt, merci à toi.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait ? Il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

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Description

Vincent Machet est passionné depuis son adolescence par le running. Ce sport a pour lui été un exutoire face une situation familiale compliquée : une maman malade et la disparition soudaine de ton père. Un parcours de vie qui lui fait, en partie, développer des troubles du comportement alimentaire. Au rythme de sa santé mentale, son corps se transforme, change : Vincent prend et perd du poids, mais ne cesse de s’attacher tant que possible à la course à pied. Cette histoire est écrite dans ton livre Trop gros pour courir : une envie d’en partager davantage sur lui et son parcours. Le besoin, aussi, de mettre sur le papier ce qui se cache derrière ces kilomètres. L’histoire d’un coureur “hors gabarit” — c'est en tout cas comme cela qu’il se surnomme — voilà ce qu’il vous attend dans cet épisode. 


📲💻 Retrouvez Vincent Machet sur Instagram !


💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.

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Et si vous aimez courir, écoutez plus de conseils dédiés à la course à pied, c’est par ici que ça se passe : https://podcast.ausha.co/les-conseils-de-sportifs/playlist/courses-a-pied-tous-les-episodes-dedies-du-podcast-de-decathlon


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On nous le dit assez souvent : courir, marcher, pratiquer une activité physique, c'est bon pour la santé. Ce qu'on nous dit moins c'est comment on s'y prend ? Par où on commence ? Plus que de vous voir accomplir un exploit sportif, notre plus grande fierté serait de vous faire aimer le sport, durablement. Parce que c'est ça, le secret de la motivation : trouver l'activité qui vous apporte la dose de joie qu'il vous faut dans votre quotidien.


Producteur : Pipo et Lola


Vous aimez le sport, la course à pied ou le cyclisme ? Vous êtes à la recherche d'un lifestyle healthy et de conseils pour améliorer votre bien-être physique et mental ? Le podcast Conseil Sport est fait pour vous. Que vous soyez débutant•e ou athlète confirmé•e, vous y trouverez de l'inspiration pour améliorer votre performance, que ce soit en running, en trail ou dans d'autres disciplines. Le podcast propose également des témoignages de personnes ordinaires aux parcours extraordinaires, ainsi que des interviews de vos créateurs et créatrices de contenu préférés.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Vincent Maché. Salut Vincent !

  • Speaker #1

    Salut Manon !

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup de m'accueillir dans le sud, dans le pays des Manons, c'est ce qu'on disait. Voilà,

  • Speaker #1

    les Manons, le pays des sources et les Manons.

  • Speaker #0

    Alors je vais commencer par te présenter pour commencer cet épisode et pour une fois j'ai envie de commencer par te présenter en citant ni ton âge, ni ton poids, même si je sais que ce n'est pas quelque chose que tu souhaites forcément cacher. Mais j'ai plutôt envie de parler de ta passion pour la course à pied qui t'anime depuis ton adolescence, une passion qu'on a en commun je dois dire. Et je crois que ça a commencé à 15 ans pour toi, tu vas nous en parler. Aujourd'hui, plus de 35 ans plus tard, tu te dis coureur et trailer hors gabarit. Tu es en effet en situation d'obésité, mais ce n'est pas ça qui t'arrête, loin de là. Ce sport, la course à pied, ça a été ton exitoire déjà très jeune, face à une situation familiale compliquée, une maman malade, la disparition soudaine de ton père. Un parcours de vie difficile qui te fait en partie développer tes troubles du comportement alimentaire. Au rythme de ta santé mentale, donc, ton corps te transforme, il change. Tu prends, tu perds du poids, mais tu t'attaches tant que possible à la course à pied. Aujourd'hui, tu as ton palmarès, le célèbre Marseille-Cassis, presque à la maison finalement pour toi.

  • Speaker #1

    À domicile.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ou encore le mythique marathon de New York, on en parlera aussi dans cet épisode. Tu as récemment publié ton livre « Trop gros pour courir » , une envie d'en partager davantage sur toi, ton parcours, et le besoin aussi de mettre sur le papier ce qui se cache derrière ces kilomètres. Alors avant qu'on reparle de tout ça, j'ai une première question pour toi. Selon toi, ça veut dire quoi être sportif ?

  • Speaker #1

    Ah ! Bon, t'attaques sur la partie philosophique. Ça veut dire quoi être sportif ? Ça veut dire... Je vais te faire une réponse philosophique. Ça veut dire être libre. Bien sûr qu'il y a une partie d'effort, de dépassement de soi. Il y a l'envie de sortir, l'envie de bouger, l'envie de sentir son corps, l'envie de... Voilà, ce qu'on pourrait ressentir en faisant de la danse peut-être aussi. Voilà, moi j'ai besoin de bouger, j'ai besoin de me mouvoir, j'ai besoin d'être dans... De sentir tout mon corps qui est en action. Je ne supporte pas l'inaction. Donc être sportif, c'est déjà être dehors. Et être sportif dans cette discipline, pas toujours facile qu'est la course à pied, c'est un moyen d'être heureux, d'être en harmonie avec ce qu'on attend à l'intérieur de soi, d'être en équilibre et puis d'être libre.

  • Speaker #0

    Je retiens du coup le premier et dernier truc que tu as dit, c'est être libre. Donc en fait, ça sous-entend qu'on peut tous être sportifs, on peut tous être libres, on peut tous être sportifs et sportives.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si on peut tous, mais en tout cas, on aspire à ce qu'on a envie d'être. On a envie d'être musicien, on a envie d'être artiste. Moi, j'ai envie d'être sportif. La course à pied en particulier, parmi les nombreux sports qui existent, est un des sports quand même les plus accessibles, on peut dire. Une paire de baskets, un bon short et puis pas forcément de t-shirt. Moi, j'aime bien en mettre un, mais ça suffit pour pouvoir sortir et s'exprimer. Donc oui, c'est...

  • Speaker #0

    Et justement, est-ce que tu te souviens de cette première fois où tu as mis tes baskets et enfilé ton t-shirt et que tu es parti courir ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais en effet une quinzaine d'années. Et en fait, je sais pourquoi j'ai commencé et ce qui a été un élément déclencheur, puisque pour moi, c'est un film. C'est l'époque Silver Star Stallone, Rocky. Et moi, ça m'a donné envie de sortir. Et c'était un moment où je pense que j'en avais besoin. j'ai pris des baskets, j'ai pris un short j'ai pris un beau débardeur à l'époque, le mode des débardeurs, et je suis sorti courir dans la rue.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, quand tu as commencé à courir, tu avais déjà des problèmes de poids ?

  • Speaker #1

    Oui, je les ai eus avant. C'est-à-dire que déjà tout petit, j'ai toujours eu une tendance à ce qu'on appelle l'embonpoint, on va dire. J'aime bien ce mot, je le trouve joli. Malgré tout. Malgré tout ce qu'il cache derrière. Mais oui, j'ai eu une première prise de poids dès l'âge de 7 ans suite à une maladie. Et ensuite, ça ne m'a jamais vraiment quitté. Et puis ensuite, des prises de poids plus importantes à l'adolescence. Et plus tard encore avec des prises de poids fulgurantes, j'allais dire, et massives. Qui m'ont freiné dans ma progression de jeune coureur.

  • Speaker #0

    Et pour autant, tu n'as pas du tout commencé la course à pied pour perdre du poids. Parce que souvent, quand même... Malheureusement, d'ailleurs, les gens se mettent au sport pour perdre du poids, notamment la course à pied. Toi, ce n'était pas du tout dans tes motivations ?

  • Speaker #1

    Moi, ce n'est pas venu comme ça. Et ça a toujours été complètement parallèle à ma problématique d'obésité. Donc, j'ai à la fois ma vie d'adolescent et puis d'adulte obèse qui a évolué dans la vie. Et en même temps, la course à pied n'était pas l'objectif pour aller perdre du poids. En revanche, Je le dis quelques fois, je me sers parfois d'un objectif de course, d'un dossard que je veux mettre, ça va être même un 5 km, un 10 km, ou un semi-marathon, je vais essayer de perdre du poids, comme je suis en train de le faire en ce moment. pour mon bien-être personnel, bien sûr, pour ma santé avant tout, mais en même temps, parce que j'ai l'objectif de réaliser et de finir cette course, et de la finir en bon état. Donc voilà, c'est un peu le contraire chez moi.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi je trouve ça chouette justement que tu commences ce sport-là, le sport même pas pour ça en fait, parce que je trouve qu'à tort, les gens ont tendance parfois à commencer le sport pour perdre du poids, alors ça dépend des problématiques de santé, mais c'est chouette aussi de se dire, je fais du sport pour me vider la tête, pour mon bien-être mental avant tout.

  • Speaker #1

    Il y a la passion. En fait, je me compare quelquefois à Obélix, mais je suis tombé dedans quand j'étais petit. C'est-à-dire que j'aurais pu faire d'autres sports, j'aurais pu faire du rugby, je faisais du foot, j'ai fait un petit peu d'escalade, ce qui n'était pas non plus, je n'étais pas prédisposé non plus à ça non plus, mais j'ai fait des sports de combat, de la boxe française, un petit peu d'arts martiaux. Voilà, c'était tous les sports m'ont toujours attiré. J'ai commencé à courir. Le virus m'a atteint dès les premières foulées, je crois. Donc j'ai été très vite dans l'effort, j'ai très vite compris que mon poids allait me poser, non pas un problème, mais allait être à certains moments un obstacle. Mais je l'ai toujours dépassé, je me suis toujours arrangé avec ça, parce que j'ai été pris d'une passion, c'est aussi simple que ça.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'elle t'a apporté cette passion ?

  • Speaker #1

    On en revient à la thématique philosophique de la liberté, du bonheur. Je pense que ça m'a apporté une joie que je n'ai jamais... On met de côté, bien sûr. les bonheurs familiaux et tout ce qu'on peut découvrir tout ce qu'on peut découvrir mais ou dans l'enrichissement professionnel mais moi j'ai vécu des choses grâce grâce à la course à pied des moments d'une des moments de grâce des moments de grâce et bizarrement étonnamment et c'est très paradoxal pour moi de de légèreté Je me suis senti léger plusieurs fois quand j'ai couru et ça, ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    C'était quoi ta première compétition sportive, en tout cas celle qui t'a marqué le plus ?

  • Speaker #1

    On va dire que la première reste, ça s'appelait le Cross du Provençal à l'époque, c'était en 1985 ou 1986. Et c'était un parcours en ville, dans Marseille. C'était mon premier dossard avec au milieu de coureurs tous plus affûtés les uns que les autres. Là, j'ai découvert qu'il y avait un intrus. Mais voilà, moi, je me suis quand même senti très vite dans mon élément. Je n'ai pas vécu la différence. Je pouvais avoir certains regards, mais pas tant que ça, extérieurs. Quelquefois, chez les spectateurs, en bord de course. Mais finalement, c'est très peu. Moi, je me suis de suite senti bien, tout simplement. Et puis, ce challenge de mettre un dossard, d'avoir un petit moment de track au moment du départ. d'être... Voilà. Pour moi, c'est quelque chose de... Et puis, évidemment, de franchir la ligne d'arrivée. Pour moi, même en arrivant dans les derniers ou derniers, de sprinter à la fin, quelque chose d'incompréhensible. Tu vas comprendre pourquoi, d'un coup, tu te...

  • Speaker #0

    Tu te rends léger, justement,

  • Speaker #1

    c'est ce que tu voulais. Tu retrouves des jambes, tu t'emballes, alors que tu n'as rien à gagner. Non, non, c'est quelque chose de... C'est un sport fantastique.

  • Speaker #0

    Et du coup, la compétition qui t'a le plus marqué ?

  • Speaker #1

    Alors celle qui m'a le plus marqué, je vais te dire quand même mon premier Marseille-Cassis. Parce que franchement, c'était un vrai défi pour moi. De passer du 10 km au semi, je pense que ça m'a plus marqué que de passer du semi au marathon. Pourtant, le premier marathon à Marseille était quand même quelque chose d'incroyable. Mais mon premier Marseille-Cassis, c'était autant dans la préparation avant. Cette course qui est mythique avec un parcours qui est sublime et puis parce que je sais pas toute mon enfance on faisait du vélo on allait à cassis en vélo on revenait avec les potes on allait enfin les premiers restos avec mon épouse c'était à cassis enfin voilà il ya une histoire et cette histoire ben voilà se concrétise à ce moment là et je vis des émotions lors de cette course je crois qu'ils sont uniques que j'ai revécu aussi à new york mais Oui,

  • Speaker #0

    c'est marrant, je pensais que tu allais me parler du marathon de New York.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai hésité.

  • Speaker #0

    Et alors, pourquoi elle était importante pour toi cette course aussi ?

  • Speaker #1

    À New York, il y a plusieurs choses. Il y a l'histoire familiale qui fait que ma maman a vécu à New York avant de m'avoir. Et donc, j'ai visionné New York dans des soirées diapositives familiales où elle nous montrait à la fois la Floride, Disneyland et Disney World, puisqu'il y a les deux, je crois. Et puis New York, et moi je me suis nourri un peu de toutes ces images dans mon inconscient. Je me mets à la course à pied, la logique pour un coureur qui commence à évoluer, même s'il est dernier, c'est de progresser, de voir. Et puis New York, c'est la mecque du marathon, c'est la mecque du coureur, je crois que de toutes les courses, c'est la plus emblématique dans une vie. juste incroyable là aussi qu'on a toujours vu à la télé dans des séries moi je suis de l'époque de Starsky Hutch donc c'est un aimant et donc de me dire un jour j'irai à New York, mais pas forcément avec toi mais pour aller y courir c'était juste quelque chose de mythique et donc de participer à cette aventure et d'aller vivre ce rêve américain sur place pour moi c'est ... Oui, on peut dire que ça, c'est le plus grand moment de ma vie de coureur.

  • Speaker #0

    J'ai toujours trouvé ça assez dingue de se dire que, tu vois, un semi-marathon, au final, que tu le fasses à Marseille, à Paris, à New York, ça reste 21 kilomètres. L'effort est sensiblement le même en fonction du parcours. Mais tu vois, le ressenti est toujours super différent. Je me questionne toujours sur ça. Je me dis, mais c'est dingue, comment ça peut être aussi différent ? Je ne sais pas, qu'est-ce que tu en penses, toi ?

  • Speaker #1

    Partout où tu es, je pense que tu profites. De l'instant. De toute façon, physiquement, plus ou moins, tu t'es quand même préparé pour. C'est rare que tu arrives... Enfin, si, j'ai fait des courses où je n'étais pas prêt.

  • Speaker #0

    Ne refaites pas ça chez moi.

  • Speaker #1

    Ne le faites pas. Mais non, quand tu arrives, tu es prêt. Donc forcément, tu profites aussi des instants. Je suis rarement la tête baissée... Enfin, si, ça m'arrive d'être aussi la tête baissée à regarder le bout de mes crampons, parce qu'avec la fatigue, tu courbes les chines, et tu regardes tes crampons, et tu regardes le macadam, et quelquefois, ça te paraît très lent, surtout à mon allure. Mais sinon, tu profites de l'instant. Partout où tu es, tu vis le moment présent. C'est épicurien.

  • Speaker #0

    C'est clair, carrément. Tu parlais de la préparation. Est-ce que la prépa, c'est quelque chose d'important pour toi, qui te marque ? Parce que quand on prépare un marathon, c'est quand même plusieurs mois d'effort. En plus, comment tu gères au niveau alimentation ? Est-ce que c'est des périodes beaucoup plus compliquées pour toi ? Comment tu vis ça ?

  • Speaker #1

    Plus compliquées, de toute façon, mes périodes compliquées, elles sont tout le temps. moi c'est les montagnes russes donc avec des périodes plus difficiles au moment de la crise automne on va dire, qui courent jusqu'en début d'année les périodes difficiles je les connais tout le temps, donc pour moi c'est pas plus difficile en revanche bien sûr qu'il faut se préparer et bien sûr que quand tu pèses entre 120 je crois que c'est le plus bas le plus bas sur un semi ça doit être 130, je devais faire 130 kilos et que tu vas jusqu'au-dessus de 150 largement, allègrement, il faut évidemment que tu prépares tout. C'est-à-dire pas seulement l'endurance, pas seulement faire un peu de fractionnés pour avoir un peu le cardio qui tient la route, mais tu es obligé de préparer la proprioception, tu es obligé de préparer le dos, tu es obligé de préparer évidemment les genoux. Il faut que tout t'encaisse. Donc évidemment que la préparation est importante. Alors c'est encore plus décuplé pour un marathon puisque évidemment les temps s'allongent. Les entraînements, les courses longues, avant, au lieu de faire une heure et une heure et demie, tu vas faire du deux heures, deux heures et demie. Et évidemment, moi, je prends du poids. En général, quand je prépare une grosse course, je prends du poids, c'est-à-dire que je prends de la masse musculaire aussi. Sur la balance, c'est un peu frustrant. Et tu parles de régime alimentaire, là, c'est tout l'effet pervers de ma maladie aussi, c'est que quelquefois, je suis en tel besoin de calories et d'énergie, que je vais quand même aller bouffer un peu pour me donner de l'énergie. Mais là encore, ça va être plus lié à mon état d'esprit et à mon moral à ce moment-là. Il y a ce que ma tête va dicter au challenge et à la préparation de l'événement.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que pour autant, tu dirais que quand tu es plus régulier dans la pratique sportive, tes symptômes alimentaires, ça pèse un peu quand même ?

  • Speaker #1

    Déjà, c'est un petit coup fin quand même, mine de rien. Un bon entraînement, en général je rentre, je n'ai pas faim, mais je peux avoir quand même le contre-coup plusieurs heures plus tard. Donc moi avec le problème des compulsions alimentaires et quelquefois des crises de somnambulisme, c'est la nuit que les problèmes peuvent arriver. Donc moi si je suis bien entamé, sur le coup je ne vais pas manger, mais après je risque d'avoir... Alors si moralement je suis dans une bonne phase, comme en ce moment... Mon cerveau est verrouillé, il n'y a rien qui rentre, il n'y a rien qui sort, c'est mes endives, c'est ma viande blanche. Là en ce moment, depuis plusieurs mois, mes enfants, tout le monde, je fais à manger pour tout le monde. On a un potager, c'est génial, on fait plein de légumes, plein de choses. Mais moi par contre, c'est une diète, diète, diète. Même pendant les fêtes, j'ai toujours fait très attention à ma diète. La préparation au niveau hygiène alimentaire, c'est... Là aussi, c'est comme cette passion pour la course à pied, ce n'est pas lié forcément à un événement.

  • Speaker #0

    Tu dissocies totalement sport et nutrition. Malheureusement. Parce que souvent, c'est quand on commence à se mettre au sport qu'on s'intéresse un peu à ce que Manon a dit.

  • Speaker #1

    Comme je te dis, je suis obligé tout le temps d'être au contrôle. Finalement, en étant tout le temps sous contrôle, je fais à la fois soit tout le temps attention à Manon Nutrition, soit ça part en live quand ça part en live. Mais en fait, le sport ne vient pas rattraper. Même quelques fois avec des gros événements, comme la préparation de Marseille-Cassy d'ici quelques mois. Et bien, quand j'ai des crises, j'ai des crises. Donc, il faut que je les gère différemment. Et malgré mes entraînements et la récurrence des entraînements, ça ne suffit pas.

  • Speaker #0

    Le titre de ton livre, c'est « Trop gros pour courir » . Est-ce que c'est un fait que tu énonces ? C'est une question que tu poses ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un titre un peu punchy, volontairement un petit peu rentre dedans. Mais c'est un petit peu le préjugé de base. On est toujours trop ceci, trop cela.

  • Speaker #0

    Pas assez.

  • Speaker #1

    Ou pas assez. Moi, de toute façon, comme je dis, j'essaie de ne pas être un exemple. Je ne veux pas être un exemple parce que je ne suis pas un exemple. Mais par contre, j'ai cette passion qui est un art de vivre et qui, lui, est viscéral chez moi. Je ne sais plus le début de la question, mais...

  • Speaker #0

    C'était ton titre, le titre de ton livre.

  • Speaker #1

    Pour courir, oui, les préjugés, voilà. Le contenu du livre est un petit peu le pied de nez à ce genre de préjugés qu'on entend depuis la cour d'école et qui, évidemment, continue plus tard, que l'on retrouve par une minorité, quand même. Parce que la société a quand même vachement évolué. On accepte plus les différences, toutes les différences. après il y a une petite souche qui n'accepte pas les différences. Et qui me fait bien savoir. C'est une petite souche qui est très développée sur les réseaux sociaux aussi. Souvent cachée derrière des pseudos. Ça, c'est quand on a le courage. Mais oui, je ne m'érige pas comme un exemple. En revanche, je suis peut-être trop gros pour courir, même pour certains dans le milieu médical aussi. Il faut être très honnête. Pendant longtemps, on a dit qu'il ne faut surtout pas faire de la course à pied quand on est obèse ou en surpoids. Bien sûr qu'il faut faire très attention parce que les articulations morflent, le dos morfle, tout morfle. À un moment, je pense qu'il faut faire ce qu'on aime, ce qu'on a envie de faire, le faire du mieux possible. Dans la plupart des cas, il faut se faire accompagner. Si on est évidemment qu'on démarre... Moi, c'est vrai que j'ai commencé à l'âge de 15 ans. Donc, plus ou moins, j'ai fait ce que j'ai voulu. Je sais que dans quelques années, il faudra que je fasse peut-être de la marche nordique ou du vélo. J'essaie encore de gratter quelques petites courses par-ci, par-là et de tenir encore quelques années. Je tiens à ma liberté. Mais non, trop gros pour courir. Pourquoi trop gros pour courir ? Pas assez pour être libre.

  • Speaker #0

    C'est quoi le plus difficile aujourd'hui avec ton corps ? Que ce soit sportivement ou pas ?

  • Speaker #1

    Avec mon corps, la relation avec mon corps, elle est complexe. Mais bon, plus ou moins, j'arrive à m'assumer à peu près. Je ne vais pas te dire que je suis très heureux si on me dit « Tiens, tu vas aller sur la plage et tu vas te foutre en maillot de bain. » Je ne suis pas le mec le plus à l'aise dans ces cas-là. Mais en même temps, à 50 ans, tu commences quand même un peu à gérer. Je crois que je me suis construit une identité de mec costaud, de runner balèze. de... Quelque part, je suis un peu reconnu aussi comme ça. Et l'image que me renvoient les autres est quand même positive. Donc, elle me fait finalement du bien. C'est-à-dire que le peu d'estime que j'ai de moi parfois est quand même conforté et un peu contre-attaqué par l'estime des gens et le miroir que j'ai en face de moi. Donc, ce n'est pas simple, mais on vit. Et moi, j'ai juste envie de vivre. Je me suis construit comme ça. Pas à 50 ans que je vais tout changer, que je vais tout révolutionner. Je finirai peut-être gros, mais l'essentiel, c'est que je finisse gros et heureux et avec plein de choses, plein de souvenirs, plein de choses qui m'ont plu.

  • Speaker #0

    À t'entendre, je me demande, est-ce que le sport t'a pas sauvé finalement ? C'est peut-être un peu fort, mais...

  • Speaker #1

    Non, c'est une question qu'on m'a déjà posée. Si je m'imagine sans passion... Que ce soit le sport ou une autre, parce que je sais dessiner, j'aurais pu aussi choisir le dessin ou la toile pour m'exprimer. Ce n'était pas le cas. Certains utilisent la musique. Je pense que c'est un super vecteur pour canaliser ses émotions.

  • Speaker #0

    En fait, c'est la passion.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'à un moment dans la vie, on a suffisamment d'emmerdes comme ça. Et c'est quand même vachement bien quand on trouve une passion. Cette passion-là, oui, m'a sauvé la vie parce que je ne m'imagine pas... Tu t'imagines, maintenant, je fais 150 kilos en étant actif, en faisant des journées de 15 heures à faire 10 000 trucs dans une journée. Si j'étais sur mon canapé en train de picoler ou parce que j'ai été grand fumeur aussi à une époque, on ne serait même pas là à parler ensemble. Donc oui, quelque part, ça m'a sauvé.

  • Speaker #0

    Ce podcast, il s'appelle Le Déclic. Ça a été quoi ton plus gros déclic, toi, dans ta vie ? Que ce soit sportif ou pas, mais j'imagine que le sport a forcément une petite place.

  • Speaker #1

    Des déclics, il y en a plusieurs dans une vie quand même. Parce que je pense que la naissance des enfants, c'est aussi des sacrés déclics. Bizarrement, ton nombril se déplace. Alors moi, je ne le voyais pas trop, mon nombril. Mais là, d'un coup, les choses que tu commences à faire, tu ne les fais plus pour toi, tu les fais pour d'autres. Donc là, tu as des déclics quand même qui sont importants. Si je dois, par exemple, essayer aussi d'arranger ma santé quelquefois, parce que je suis capable de... Donc de prendre entre 25 et 30 kilos en deux mois quand ça ne va pas. Et après, il ne faut plus d'un an pour aller les perdre. Évidemment, le déclic, c'est les enfants. Je fais tout pour être dans la meilleure santé possible, compte tenu de mon état, pour eux. Après, les déclics sportifs et les déclics... Je pense que la première fois que je suis allé sur la corniche et que j'ai vu la mer la nuit avec les lumières de la ville... Je dis dans le livre que c'est une ville qui peut être très crade, mais une ville qui est magnifique. Et quand on vit ça et qu'on est là, qu'on a ces moments... quasi-estatique, en fait, où tu n'es plus dans ta course, tu n'es plus dans ton effort, mais ton esprit s'élève un peu ailleurs. Là, on part dans la milieu philo-no. Oui, mais si. Oui, mais c'est philo. Ouais, où t'as la pression de voler, quoi. Ça, je l'ai vécu, et c'est d'autant plus paradoxal pour quelqu'un qui te dit ça, qui fait plus de 150 kilos, mais quand tu le vis en courant ou sur les cimes d'une montagne, parce que t'es en trail, que tu viens de te faire... 200 ou 300 dénives, que t'arrives en haut et que d'un coup, t'as un replay et tu te remets à courir, et que là, t'es au milieu des nuages, au milieu de l'immensité, de la beauté, ouais, là, les déclics, tu peux en avoir quelques-uns, mais il y a des moments d'absolue liberté, de symbiose, de bonheur.

  • Speaker #0

    Alors, quels sont tes prochains défis sportifs ? Enfin, défis pas forcément, mais... Est-ce que tu as des prochains moments clés sportifs qui vont te donner des ailes, justement ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai des rêves.

  • Speaker #0

    Des rêves,

  • Speaker #1

    c'est pas grave. J'ai des rêves. Puis après, tes rêves se teintent un peu de raison, parce que j'ai 50 ans, parce que je sais aussi que mon corps a déjà quand même bien encaissé, qu'il faut aussi le ménager, si je veux tenir encore un peu et prévoir la suite. Oui, j'ai encore des rêves. Là, c'est un rêve qui, j'espère, va devenir réalité, c'est de revenir sur Marseille-Cassis. une septième ou huitième participation. On va être un paquet là. On va être une bonne équipe. Mais je rêve de le refaire parce que c'est un peu ma course fétiche. Et puis, c'est pas rien. Ça n'est pas un semi-marathon puisqu'il fait un petit peu moins que 21 kilomètres. C'est une course géniale. Et évidemment, c'est en préparation d'autres rêves. J'ai eu la chance de faire le marathon de New York. J'ai eu la chance de faire d'autres courses ce sublime des... des trails comme à Cerchevalier, où je suis le parrain, où je vis des moments à chaque fois magnifiques. Mais j'ai envie du désert. Depuis que je suis enfant, j'ai envie d'aller dans le désert. Je rêvais de marathon des sables. Physiologiquement, ça ne sera, je pense, pas possible. Donc ça aussi, il faut savoir quelle est la limite que ton corps peut t'autoriser. Moi, le marathon des sables ne sera pas possible. Donc, j'ai d'autres rêves. Le désert jordanien, le Wadi Rum, Petra, enfin, tout ce que tu vois, les paysages que tu vois dans Dune. Enfin, moi, je les ai vus. Je les ai vus jeunes dans le Roast d'Arabie ou dans Indiana Jones et j'ai envie d'aller découvrir ça. Il y a des trails qui sont presque faisables. Donc là, je m'accroche à ces rêves-là pour continuer à avancer, pour continuer à rêver.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est beau ça pour terminer cet épisode il faut continuer à rêver et essayer de vivre ses rêves Où est-ce qu'on pourra justement te suivre pour voir ton avancée tes prochains rêves en train de se réaliser sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Oui, moi j'ai mon petit mur Facebook depuis plus d'une dizaine d'années où je raconte un peu ma life Dernièrement je m'étais mis sur Insta aussi et ça prend un petit peu d'ampleur je l'avais fait au départ alors... Parce que je ne veux pas non plus devenir une bête des réseaux, mais on se laisse en plus très vite happer, et ça peut devenir très chronophage aussi. Et il faut du temps pour aller s'entraîner. Il faut trouver le temps. Je repartage certaines de mes progressions, mes moments aussi un petit peu spleen quand ça ne va pas. Je n'hésite pas aussi à...

  • Speaker #0

    C'est important de le partager aussi.

  • Speaker #1

    Oui, pas que pas. Tu peux mettre des moments de béatitude. Tout n'est pas toujours tout rose. Et c'est bien aussi de le partager, de voir que les gens sont aussi réceptifs. il y a des... Il y a des petits messages comme ça qui sont au milieu du nombre de likes. Je ne fais pas dans le quantitatif, j'aime bien le qualitatif. J'aime bien souvent lire un petit message qui me touche particulièrement et où je sais que ça fait écho chez quelqu'un, donc ça c'est important.

  • Speaker #0

    Super. Et bien comme ça, nos auditeurs et nos auditrices savent où te retrouver et où t'accéder de Timon. Merci beaucoup Vincent pour ton partage, le partage de tes rêves et pour toute cette sincérité. Et on te souhaite plein de succès et de réalisation dans tes prochains rêves.

  • Speaker #1

    Écoute Manon, je te souhaite aussi depuis ton jeune âge d'avoir toute une suite de beaux rêves à accomplir.

  • Speaker #0

    J'en ai plein de rêves et plein de déclics. Super. A bientôt, merci Vincent.

  • Speaker #1

    A bientôt, merci à toi.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait ? Il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

Description

Vincent Machet est passionné depuis son adolescence par le running. Ce sport a pour lui été un exutoire face une situation familiale compliquée : une maman malade et la disparition soudaine de ton père. Un parcours de vie qui lui fait, en partie, développer des troubles du comportement alimentaire. Au rythme de sa santé mentale, son corps se transforme, change : Vincent prend et perd du poids, mais ne cesse de s’attacher tant que possible à la course à pied. Cette histoire est écrite dans ton livre Trop gros pour courir : une envie d’en partager davantage sur lui et son parcours. Le besoin, aussi, de mettre sur le papier ce qui se cache derrière ces kilomètres. L’histoire d’un coureur “hors gabarit” — c'est en tout cas comme cela qu’il se surnomme — voilà ce qu’il vous attend dans cet épisode. 


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💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.

🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Et si vous aimez courir, écoutez plus de conseils dédiés à la course à pied, c’est par ici que ça se passe : https://podcast.ausha.co/les-conseils-de-sportifs/playlist/courses-a-pied-tous-les-episodes-dedies-du-podcast-de-decathlon


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On nous le dit assez souvent : courir, marcher, pratiquer une activité physique, c'est bon pour la santé. Ce qu'on nous dit moins c'est comment on s'y prend ? Par où on commence ? Plus que de vous voir accomplir un exploit sportif, notre plus grande fierté serait de vous faire aimer le sport, durablement. Parce que c'est ça, le secret de la motivation : trouver l'activité qui vous apporte la dose de joie qu'il vous faut dans votre quotidien.


Producteur : Pipo et Lola


Vous aimez le sport, la course à pied ou le cyclisme ? Vous êtes à la recherche d'un lifestyle healthy et de conseils pour améliorer votre bien-être physique et mental ? Le podcast Conseil Sport est fait pour vous. Que vous soyez débutant•e ou athlète confirmé•e, vous y trouverez de l'inspiration pour améliorer votre performance, que ce soit en running, en trail ou dans d'autres disciplines. Le podcast propose également des témoignages de personnes ordinaires aux parcours extraordinaires, ainsi que des interviews de vos créateurs et créatrices de contenu préférés.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Vincent Maché. Salut Vincent !

  • Speaker #1

    Salut Manon !

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup de m'accueillir dans le sud, dans le pays des Manons, c'est ce qu'on disait. Voilà,

  • Speaker #1

    les Manons, le pays des sources et les Manons.

  • Speaker #0

    Alors je vais commencer par te présenter pour commencer cet épisode et pour une fois j'ai envie de commencer par te présenter en citant ni ton âge, ni ton poids, même si je sais que ce n'est pas quelque chose que tu souhaites forcément cacher. Mais j'ai plutôt envie de parler de ta passion pour la course à pied qui t'anime depuis ton adolescence, une passion qu'on a en commun je dois dire. Et je crois que ça a commencé à 15 ans pour toi, tu vas nous en parler. Aujourd'hui, plus de 35 ans plus tard, tu te dis coureur et trailer hors gabarit. Tu es en effet en situation d'obésité, mais ce n'est pas ça qui t'arrête, loin de là. Ce sport, la course à pied, ça a été ton exitoire déjà très jeune, face à une situation familiale compliquée, une maman malade, la disparition soudaine de ton père. Un parcours de vie difficile qui te fait en partie développer tes troubles du comportement alimentaire. Au rythme de ta santé mentale, donc, ton corps te transforme, il change. Tu prends, tu perds du poids, mais tu t'attaches tant que possible à la course à pied. Aujourd'hui, tu as ton palmarès, le célèbre Marseille-Cassis, presque à la maison finalement pour toi.

  • Speaker #1

    À domicile.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ou encore le mythique marathon de New York, on en parlera aussi dans cet épisode. Tu as récemment publié ton livre « Trop gros pour courir » , une envie d'en partager davantage sur toi, ton parcours, et le besoin aussi de mettre sur le papier ce qui se cache derrière ces kilomètres. Alors avant qu'on reparle de tout ça, j'ai une première question pour toi. Selon toi, ça veut dire quoi être sportif ?

  • Speaker #1

    Ah ! Bon, t'attaques sur la partie philosophique. Ça veut dire quoi être sportif ? Ça veut dire... Je vais te faire une réponse philosophique. Ça veut dire être libre. Bien sûr qu'il y a une partie d'effort, de dépassement de soi. Il y a l'envie de sortir, l'envie de bouger, l'envie de sentir son corps, l'envie de... Voilà, ce qu'on pourrait ressentir en faisant de la danse peut-être aussi. Voilà, moi j'ai besoin de bouger, j'ai besoin de me mouvoir, j'ai besoin d'être dans... De sentir tout mon corps qui est en action. Je ne supporte pas l'inaction. Donc être sportif, c'est déjà être dehors. Et être sportif dans cette discipline, pas toujours facile qu'est la course à pied, c'est un moyen d'être heureux, d'être en harmonie avec ce qu'on attend à l'intérieur de soi, d'être en équilibre et puis d'être libre.

  • Speaker #0

    Je retiens du coup le premier et dernier truc que tu as dit, c'est être libre. Donc en fait, ça sous-entend qu'on peut tous être sportifs, on peut tous être libres, on peut tous être sportifs et sportives.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si on peut tous, mais en tout cas, on aspire à ce qu'on a envie d'être. On a envie d'être musicien, on a envie d'être artiste. Moi, j'ai envie d'être sportif. La course à pied en particulier, parmi les nombreux sports qui existent, est un des sports quand même les plus accessibles, on peut dire. Une paire de baskets, un bon short et puis pas forcément de t-shirt. Moi, j'aime bien en mettre un, mais ça suffit pour pouvoir sortir et s'exprimer. Donc oui, c'est...

  • Speaker #0

    Et justement, est-ce que tu te souviens de cette première fois où tu as mis tes baskets et enfilé ton t-shirt et que tu es parti courir ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais en effet une quinzaine d'années. Et en fait, je sais pourquoi j'ai commencé et ce qui a été un élément déclencheur, puisque pour moi, c'est un film. C'est l'époque Silver Star Stallone, Rocky. Et moi, ça m'a donné envie de sortir. Et c'était un moment où je pense que j'en avais besoin. j'ai pris des baskets, j'ai pris un short j'ai pris un beau débardeur à l'époque, le mode des débardeurs, et je suis sorti courir dans la rue.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, quand tu as commencé à courir, tu avais déjà des problèmes de poids ?

  • Speaker #1

    Oui, je les ai eus avant. C'est-à-dire que déjà tout petit, j'ai toujours eu une tendance à ce qu'on appelle l'embonpoint, on va dire. J'aime bien ce mot, je le trouve joli. Malgré tout. Malgré tout ce qu'il cache derrière. Mais oui, j'ai eu une première prise de poids dès l'âge de 7 ans suite à une maladie. Et ensuite, ça ne m'a jamais vraiment quitté. Et puis ensuite, des prises de poids plus importantes à l'adolescence. Et plus tard encore avec des prises de poids fulgurantes, j'allais dire, et massives. Qui m'ont freiné dans ma progression de jeune coureur.

  • Speaker #0

    Et pour autant, tu n'as pas du tout commencé la course à pied pour perdre du poids. Parce que souvent, quand même... Malheureusement, d'ailleurs, les gens se mettent au sport pour perdre du poids, notamment la course à pied. Toi, ce n'était pas du tout dans tes motivations ?

  • Speaker #1

    Moi, ce n'est pas venu comme ça. Et ça a toujours été complètement parallèle à ma problématique d'obésité. Donc, j'ai à la fois ma vie d'adolescent et puis d'adulte obèse qui a évolué dans la vie. Et en même temps, la course à pied n'était pas l'objectif pour aller perdre du poids. En revanche, Je le dis quelques fois, je me sers parfois d'un objectif de course, d'un dossard que je veux mettre, ça va être même un 5 km, un 10 km, ou un semi-marathon, je vais essayer de perdre du poids, comme je suis en train de le faire en ce moment. pour mon bien-être personnel, bien sûr, pour ma santé avant tout, mais en même temps, parce que j'ai l'objectif de réaliser et de finir cette course, et de la finir en bon état. Donc voilà, c'est un peu le contraire chez moi.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi je trouve ça chouette justement que tu commences ce sport-là, le sport même pas pour ça en fait, parce que je trouve qu'à tort, les gens ont tendance parfois à commencer le sport pour perdre du poids, alors ça dépend des problématiques de santé, mais c'est chouette aussi de se dire, je fais du sport pour me vider la tête, pour mon bien-être mental avant tout.

  • Speaker #1

    Il y a la passion. En fait, je me compare quelquefois à Obélix, mais je suis tombé dedans quand j'étais petit. C'est-à-dire que j'aurais pu faire d'autres sports, j'aurais pu faire du rugby, je faisais du foot, j'ai fait un petit peu d'escalade, ce qui n'était pas non plus, je n'étais pas prédisposé non plus à ça non plus, mais j'ai fait des sports de combat, de la boxe française, un petit peu d'arts martiaux. Voilà, c'était tous les sports m'ont toujours attiré. J'ai commencé à courir. Le virus m'a atteint dès les premières foulées, je crois. Donc j'ai été très vite dans l'effort, j'ai très vite compris que mon poids allait me poser, non pas un problème, mais allait être à certains moments un obstacle. Mais je l'ai toujours dépassé, je me suis toujours arrangé avec ça, parce que j'ai été pris d'une passion, c'est aussi simple que ça.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'elle t'a apporté cette passion ?

  • Speaker #1

    On en revient à la thématique philosophique de la liberté, du bonheur. Je pense que ça m'a apporté une joie que je n'ai jamais... On met de côté, bien sûr. les bonheurs familiaux et tout ce qu'on peut découvrir tout ce qu'on peut découvrir mais ou dans l'enrichissement professionnel mais moi j'ai vécu des choses grâce grâce à la course à pied des moments d'une des moments de grâce des moments de grâce et bizarrement étonnamment et c'est très paradoxal pour moi de de légèreté Je me suis senti léger plusieurs fois quand j'ai couru et ça, ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    C'était quoi ta première compétition sportive, en tout cas celle qui t'a marqué le plus ?

  • Speaker #1

    On va dire que la première reste, ça s'appelait le Cross du Provençal à l'époque, c'était en 1985 ou 1986. Et c'était un parcours en ville, dans Marseille. C'était mon premier dossard avec au milieu de coureurs tous plus affûtés les uns que les autres. Là, j'ai découvert qu'il y avait un intrus. Mais voilà, moi, je me suis quand même senti très vite dans mon élément. Je n'ai pas vécu la différence. Je pouvais avoir certains regards, mais pas tant que ça, extérieurs. Quelquefois, chez les spectateurs, en bord de course. Mais finalement, c'est très peu. Moi, je me suis de suite senti bien, tout simplement. Et puis, ce challenge de mettre un dossard, d'avoir un petit moment de track au moment du départ. d'être... Voilà. Pour moi, c'est quelque chose de... Et puis, évidemment, de franchir la ligne d'arrivée. Pour moi, même en arrivant dans les derniers ou derniers, de sprinter à la fin, quelque chose d'incompréhensible. Tu vas comprendre pourquoi, d'un coup, tu te...

  • Speaker #0

    Tu te rends léger, justement,

  • Speaker #1

    c'est ce que tu voulais. Tu retrouves des jambes, tu t'emballes, alors que tu n'as rien à gagner. Non, non, c'est quelque chose de... C'est un sport fantastique.

  • Speaker #0

    Et du coup, la compétition qui t'a le plus marqué ?

  • Speaker #1

    Alors celle qui m'a le plus marqué, je vais te dire quand même mon premier Marseille-Cassis. Parce que franchement, c'était un vrai défi pour moi. De passer du 10 km au semi, je pense que ça m'a plus marqué que de passer du semi au marathon. Pourtant, le premier marathon à Marseille était quand même quelque chose d'incroyable. Mais mon premier Marseille-Cassis, c'était autant dans la préparation avant. Cette course qui est mythique avec un parcours qui est sublime et puis parce que je sais pas toute mon enfance on faisait du vélo on allait à cassis en vélo on revenait avec les potes on allait enfin les premiers restos avec mon épouse c'était à cassis enfin voilà il ya une histoire et cette histoire ben voilà se concrétise à ce moment là et je vis des émotions lors de cette course je crois qu'ils sont uniques que j'ai revécu aussi à new york mais Oui,

  • Speaker #0

    c'est marrant, je pensais que tu allais me parler du marathon de New York.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai hésité.

  • Speaker #0

    Et alors, pourquoi elle était importante pour toi cette course aussi ?

  • Speaker #1

    À New York, il y a plusieurs choses. Il y a l'histoire familiale qui fait que ma maman a vécu à New York avant de m'avoir. Et donc, j'ai visionné New York dans des soirées diapositives familiales où elle nous montrait à la fois la Floride, Disneyland et Disney World, puisqu'il y a les deux, je crois. Et puis New York, et moi je me suis nourri un peu de toutes ces images dans mon inconscient. Je me mets à la course à pied, la logique pour un coureur qui commence à évoluer, même s'il est dernier, c'est de progresser, de voir. Et puis New York, c'est la mecque du marathon, c'est la mecque du coureur, je crois que de toutes les courses, c'est la plus emblématique dans une vie. juste incroyable là aussi qu'on a toujours vu à la télé dans des séries moi je suis de l'époque de Starsky Hutch donc c'est un aimant et donc de me dire un jour j'irai à New York, mais pas forcément avec toi mais pour aller y courir c'était juste quelque chose de mythique et donc de participer à cette aventure et d'aller vivre ce rêve américain sur place pour moi c'est ... Oui, on peut dire que ça, c'est le plus grand moment de ma vie de coureur.

  • Speaker #0

    J'ai toujours trouvé ça assez dingue de se dire que, tu vois, un semi-marathon, au final, que tu le fasses à Marseille, à Paris, à New York, ça reste 21 kilomètres. L'effort est sensiblement le même en fonction du parcours. Mais tu vois, le ressenti est toujours super différent. Je me questionne toujours sur ça. Je me dis, mais c'est dingue, comment ça peut être aussi différent ? Je ne sais pas, qu'est-ce que tu en penses, toi ?

  • Speaker #1

    Partout où tu es, je pense que tu profites. De l'instant. De toute façon, physiquement, plus ou moins, tu t'es quand même préparé pour. C'est rare que tu arrives... Enfin, si, j'ai fait des courses où je n'étais pas prêt.

  • Speaker #0

    Ne refaites pas ça chez moi.

  • Speaker #1

    Ne le faites pas. Mais non, quand tu arrives, tu es prêt. Donc forcément, tu profites aussi des instants. Je suis rarement la tête baissée... Enfin, si, ça m'arrive d'être aussi la tête baissée à regarder le bout de mes crampons, parce qu'avec la fatigue, tu courbes les chines, et tu regardes tes crampons, et tu regardes le macadam, et quelquefois, ça te paraît très lent, surtout à mon allure. Mais sinon, tu profites de l'instant. Partout où tu es, tu vis le moment présent. C'est épicurien.

  • Speaker #0

    C'est clair, carrément. Tu parlais de la préparation. Est-ce que la prépa, c'est quelque chose d'important pour toi, qui te marque ? Parce que quand on prépare un marathon, c'est quand même plusieurs mois d'effort. En plus, comment tu gères au niveau alimentation ? Est-ce que c'est des périodes beaucoup plus compliquées pour toi ? Comment tu vis ça ?

  • Speaker #1

    Plus compliquées, de toute façon, mes périodes compliquées, elles sont tout le temps. moi c'est les montagnes russes donc avec des périodes plus difficiles au moment de la crise automne on va dire, qui courent jusqu'en début d'année les périodes difficiles je les connais tout le temps, donc pour moi c'est pas plus difficile en revanche bien sûr qu'il faut se préparer et bien sûr que quand tu pèses entre 120 je crois que c'est le plus bas le plus bas sur un semi ça doit être 130, je devais faire 130 kilos et que tu vas jusqu'au-dessus de 150 largement, allègrement, il faut évidemment que tu prépares tout. C'est-à-dire pas seulement l'endurance, pas seulement faire un peu de fractionnés pour avoir un peu le cardio qui tient la route, mais tu es obligé de préparer la proprioception, tu es obligé de préparer le dos, tu es obligé de préparer évidemment les genoux. Il faut que tout t'encaisse. Donc évidemment que la préparation est importante. Alors c'est encore plus décuplé pour un marathon puisque évidemment les temps s'allongent. Les entraînements, les courses longues, avant, au lieu de faire une heure et une heure et demie, tu vas faire du deux heures, deux heures et demie. Et évidemment, moi, je prends du poids. En général, quand je prépare une grosse course, je prends du poids, c'est-à-dire que je prends de la masse musculaire aussi. Sur la balance, c'est un peu frustrant. Et tu parles de régime alimentaire, là, c'est tout l'effet pervers de ma maladie aussi, c'est que quelquefois, je suis en tel besoin de calories et d'énergie, que je vais quand même aller bouffer un peu pour me donner de l'énergie. Mais là encore, ça va être plus lié à mon état d'esprit et à mon moral à ce moment-là. Il y a ce que ma tête va dicter au challenge et à la préparation de l'événement.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que pour autant, tu dirais que quand tu es plus régulier dans la pratique sportive, tes symptômes alimentaires, ça pèse un peu quand même ?

  • Speaker #1

    Déjà, c'est un petit coup fin quand même, mine de rien. Un bon entraînement, en général je rentre, je n'ai pas faim, mais je peux avoir quand même le contre-coup plusieurs heures plus tard. Donc moi avec le problème des compulsions alimentaires et quelquefois des crises de somnambulisme, c'est la nuit que les problèmes peuvent arriver. Donc moi si je suis bien entamé, sur le coup je ne vais pas manger, mais après je risque d'avoir... Alors si moralement je suis dans une bonne phase, comme en ce moment... Mon cerveau est verrouillé, il n'y a rien qui rentre, il n'y a rien qui sort, c'est mes endives, c'est ma viande blanche. Là en ce moment, depuis plusieurs mois, mes enfants, tout le monde, je fais à manger pour tout le monde. On a un potager, c'est génial, on fait plein de légumes, plein de choses. Mais moi par contre, c'est une diète, diète, diète. Même pendant les fêtes, j'ai toujours fait très attention à ma diète. La préparation au niveau hygiène alimentaire, c'est... Là aussi, c'est comme cette passion pour la course à pied, ce n'est pas lié forcément à un événement.

  • Speaker #0

    Tu dissocies totalement sport et nutrition. Malheureusement. Parce que souvent, c'est quand on commence à se mettre au sport qu'on s'intéresse un peu à ce que Manon a dit.

  • Speaker #1

    Comme je te dis, je suis obligé tout le temps d'être au contrôle. Finalement, en étant tout le temps sous contrôle, je fais à la fois soit tout le temps attention à Manon Nutrition, soit ça part en live quand ça part en live. Mais en fait, le sport ne vient pas rattraper. Même quelques fois avec des gros événements, comme la préparation de Marseille-Cassy d'ici quelques mois. Et bien, quand j'ai des crises, j'ai des crises. Donc, il faut que je les gère différemment. Et malgré mes entraînements et la récurrence des entraînements, ça ne suffit pas.

  • Speaker #0

    Le titre de ton livre, c'est « Trop gros pour courir » . Est-ce que c'est un fait que tu énonces ? C'est une question que tu poses ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un titre un peu punchy, volontairement un petit peu rentre dedans. Mais c'est un petit peu le préjugé de base. On est toujours trop ceci, trop cela.

  • Speaker #0

    Pas assez.

  • Speaker #1

    Ou pas assez. Moi, de toute façon, comme je dis, j'essaie de ne pas être un exemple. Je ne veux pas être un exemple parce que je ne suis pas un exemple. Mais par contre, j'ai cette passion qui est un art de vivre et qui, lui, est viscéral chez moi. Je ne sais plus le début de la question, mais...

  • Speaker #0

    C'était ton titre, le titre de ton livre.

  • Speaker #1

    Pour courir, oui, les préjugés, voilà. Le contenu du livre est un petit peu le pied de nez à ce genre de préjugés qu'on entend depuis la cour d'école et qui, évidemment, continue plus tard, que l'on retrouve par une minorité, quand même. Parce que la société a quand même vachement évolué. On accepte plus les différences, toutes les différences. après il y a une petite souche qui n'accepte pas les différences. Et qui me fait bien savoir. C'est une petite souche qui est très développée sur les réseaux sociaux aussi. Souvent cachée derrière des pseudos. Ça, c'est quand on a le courage. Mais oui, je ne m'érige pas comme un exemple. En revanche, je suis peut-être trop gros pour courir, même pour certains dans le milieu médical aussi. Il faut être très honnête. Pendant longtemps, on a dit qu'il ne faut surtout pas faire de la course à pied quand on est obèse ou en surpoids. Bien sûr qu'il faut faire très attention parce que les articulations morflent, le dos morfle, tout morfle. À un moment, je pense qu'il faut faire ce qu'on aime, ce qu'on a envie de faire, le faire du mieux possible. Dans la plupart des cas, il faut se faire accompagner. Si on est évidemment qu'on démarre... Moi, c'est vrai que j'ai commencé à l'âge de 15 ans. Donc, plus ou moins, j'ai fait ce que j'ai voulu. Je sais que dans quelques années, il faudra que je fasse peut-être de la marche nordique ou du vélo. J'essaie encore de gratter quelques petites courses par-ci, par-là et de tenir encore quelques années. Je tiens à ma liberté. Mais non, trop gros pour courir. Pourquoi trop gros pour courir ? Pas assez pour être libre.

  • Speaker #0

    C'est quoi le plus difficile aujourd'hui avec ton corps ? Que ce soit sportivement ou pas ?

  • Speaker #1

    Avec mon corps, la relation avec mon corps, elle est complexe. Mais bon, plus ou moins, j'arrive à m'assumer à peu près. Je ne vais pas te dire que je suis très heureux si on me dit « Tiens, tu vas aller sur la plage et tu vas te foutre en maillot de bain. » Je ne suis pas le mec le plus à l'aise dans ces cas-là. Mais en même temps, à 50 ans, tu commences quand même un peu à gérer. Je crois que je me suis construit une identité de mec costaud, de runner balèze. de... Quelque part, je suis un peu reconnu aussi comme ça. Et l'image que me renvoient les autres est quand même positive. Donc, elle me fait finalement du bien. C'est-à-dire que le peu d'estime que j'ai de moi parfois est quand même conforté et un peu contre-attaqué par l'estime des gens et le miroir que j'ai en face de moi. Donc, ce n'est pas simple, mais on vit. Et moi, j'ai juste envie de vivre. Je me suis construit comme ça. Pas à 50 ans que je vais tout changer, que je vais tout révolutionner. Je finirai peut-être gros, mais l'essentiel, c'est que je finisse gros et heureux et avec plein de choses, plein de souvenirs, plein de choses qui m'ont plu.

  • Speaker #0

    À t'entendre, je me demande, est-ce que le sport t'a pas sauvé finalement ? C'est peut-être un peu fort, mais...

  • Speaker #1

    Non, c'est une question qu'on m'a déjà posée. Si je m'imagine sans passion... Que ce soit le sport ou une autre, parce que je sais dessiner, j'aurais pu aussi choisir le dessin ou la toile pour m'exprimer. Ce n'était pas le cas. Certains utilisent la musique. Je pense que c'est un super vecteur pour canaliser ses émotions.

  • Speaker #0

    En fait, c'est la passion.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'à un moment dans la vie, on a suffisamment d'emmerdes comme ça. Et c'est quand même vachement bien quand on trouve une passion. Cette passion-là, oui, m'a sauvé la vie parce que je ne m'imagine pas... Tu t'imagines, maintenant, je fais 150 kilos en étant actif, en faisant des journées de 15 heures à faire 10 000 trucs dans une journée. Si j'étais sur mon canapé en train de picoler ou parce que j'ai été grand fumeur aussi à une époque, on ne serait même pas là à parler ensemble. Donc oui, quelque part, ça m'a sauvé.

  • Speaker #0

    Ce podcast, il s'appelle Le Déclic. Ça a été quoi ton plus gros déclic, toi, dans ta vie ? Que ce soit sportif ou pas, mais j'imagine que le sport a forcément une petite place.

  • Speaker #1

    Des déclics, il y en a plusieurs dans une vie quand même. Parce que je pense que la naissance des enfants, c'est aussi des sacrés déclics. Bizarrement, ton nombril se déplace. Alors moi, je ne le voyais pas trop, mon nombril. Mais là, d'un coup, les choses que tu commences à faire, tu ne les fais plus pour toi, tu les fais pour d'autres. Donc là, tu as des déclics quand même qui sont importants. Si je dois, par exemple, essayer aussi d'arranger ma santé quelquefois, parce que je suis capable de... Donc de prendre entre 25 et 30 kilos en deux mois quand ça ne va pas. Et après, il ne faut plus d'un an pour aller les perdre. Évidemment, le déclic, c'est les enfants. Je fais tout pour être dans la meilleure santé possible, compte tenu de mon état, pour eux. Après, les déclics sportifs et les déclics... Je pense que la première fois que je suis allé sur la corniche et que j'ai vu la mer la nuit avec les lumières de la ville... Je dis dans le livre que c'est une ville qui peut être très crade, mais une ville qui est magnifique. Et quand on vit ça et qu'on est là, qu'on a ces moments... quasi-estatique, en fait, où tu n'es plus dans ta course, tu n'es plus dans ton effort, mais ton esprit s'élève un peu ailleurs. Là, on part dans la milieu philo-no. Oui, mais si. Oui, mais c'est philo. Ouais, où t'as la pression de voler, quoi. Ça, je l'ai vécu, et c'est d'autant plus paradoxal pour quelqu'un qui te dit ça, qui fait plus de 150 kilos, mais quand tu le vis en courant ou sur les cimes d'une montagne, parce que t'es en trail, que tu viens de te faire... 200 ou 300 dénives, que t'arrives en haut et que d'un coup, t'as un replay et tu te remets à courir, et que là, t'es au milieu des nuages, au milieu de l'immensité, de la beauté, ouais, là, les déclics, tu peux en avoir quelques-uns, mais il y a des moments d'absolue liberté, de symbiose, de bonheur.

  • Speaker #0

    Alors, quels sont tes prochains défis sportifs ? Enfin, défis pas forcément, mais... Est-ce que tu as des prochains moments clés sportifs qui vont te donner des ailes, justement ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai des rêves.

  • Speaker #0

    Des rêves,

  • Speaker #1

    c'est pas grave. J'ai des rêves. Puis après, tes rêves se teintent un peu de raison, parce que j'ai 50 ans, parce que je sais aussi que mon corps a déjà quand même bien encaissé, qu'il faut aussi le ménager, si je veux tenir encore un peu et prévoir la suite. Oui, j'ai encore des rêves. Là, c'est un rêve qui, j'espère, va devenir réalité, c'est de revenir sur Marseille-Cassis. une septième ou huitième participation. On va être un paquet là. On va être une bonne équipe. Mais je rêve de le refaire parce que c'est un peu ma course fétiche. Et puis, c'est pas rien. Ça n'est pas un semi-marathon puisqu'il fait un petit peu moins que 21 kilomètres. C'est une course géniale. Et évidemment, c'est en préparation d'autres rêves. J'ai eu la chance de faire le marathon de New York. J'ai eu la chance de faire d'autres courses ce sublime des... des trails comme à Cerchevalier, où je suis le parrain, où je vis des moments à chaque fois magnifiques. Mais j'ai envie du désert. Depuis que je suis enfant, j'ai envie d'aller dans le désert. Je rêvais de marathon des sables. Physiologiquement, ça ne sera, je pense, pas possible. Donc ça aussi, il faut savoir quelle est la limite que ton corps peut t'autoriser. Moi, le marathon des sables ne sera pas possible. Donc, j'ai d'autres rêves. Le désert jordanien, le Wadi Rum, Petra, enfin, tout ce que tu vois, les paysages que tu vois dans Dune. Enfin, moi, je les ai vus. Je les ai vus jeunes dans le Roast d'Arabie ou dans Indiana Jones et j'ai envie d'aller découvrir ça. Il y a des trails qui sont presque faisables. Donc là, je m'accroche à ces rêves-là pour continuer à avancer, pour continuer à rêver.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est beau ça pour terminer cet épisode il faut continuer à rêver et essayer de vivre ses rêves Où est-ce qu'on pourra justement te suivre pour voir ton avancée tes prochains rêves en train de se réaliser sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Oui, moi j'ai mon petit mur Facebook depuis plus d'une dizaine d'années où je raconte un peu ma life Dernièrement je m'étais mis sur Insta aussi et ça prend un petit peu d'ampleur je l'avais fait au départ alors... Parce que je ne veux pas non plus devenir une bête des réseaux, mais on se laisse en plus très vite happer, et ça peut devenir très chronophage aussi. Et il faut du temps pour aller s'entraîner. Il faut trouver le temps. Je repartage certaines de mes progressions, mes moments aussi un petit peu spleen quand ça ne va pas. Je n'hésite pas aussi à...

  • Speaker #0

    C'est important de le partager aussi.

  • Speaker #1

    Oui, pas que pas. Tu peux mettre des moments de béatitude. Tout n'est pas toujours tout rose. Et c'est bien aussi de le partager, de voir que les gens sont aussi réceptifs. il y a des... Il y a des petits messages comme ça qui sont au milieu du nombre de likes. Je ne fais pas dans le quantitatif, j'aime bien le qualitatif. J'aime bien souvent lire un petit message qui me touche particulièrement et où je sais que ça fait écho chez quelqu'un, donc ça c'est important.

  • Speaker #0

    Super. Et bien comme ça, nos auditeurs et nos auditrices savent où te retrouver et où t'accéder de Timon. Merci beaucoup Vincent pour ton partage, le partage de tes rêves et pour toute cette sincérité. Et on te souhaite plein de succès et de réalisation dans tes prochains rêves.

  • Speaker #1

    Écoute Manon, je te souhaite aussi depuis ton jeune âge d'avoir toute une suite de beaux rêves à accomplir.

  • Speaker #0

    J'en ai plein de rêves et plein de déclics. Super. A bientôt, merci Vincent.

  • Speaker #1

    A bientôt, merci à toi.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait ? Il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

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