Speaker #031 décembre 2020 23h58 Ah passe moi un apéricule Gout jambon ça vous va ? Ouais vas-y file le ralou C'est qui cette grande saucisse qui se dandite sur ce piano en couillant ? Ça c'est Mickaël T'es pas mal ? Pour la première fois depuis des années je... Je ne célèbre pas le passage à Longuevaux en grande pompe. On aurait pourtant bien eu des raisons valables de vouloir enterrer l'année passée à grand renfort de langue de belle-mère et de village people. Ouais, bon allez, bonne année, bonne santé, et puis crotte au cul toute l'année, à la main de l'huile. Ouais, bah je pense qu'on l'a déjà eu assez au derrière la crotte l'année dernière. On a peut-être d'en souhaiter plus. Qu'est-ce qu'il chante, il est cul, il a coupé les couilles, il voit. Qu'est-ce que vous souhaitez, vous ? La santé ? non juste deux on voit la santé mon fils là ça devient décent car une loi à pétard va accélérer le processus oui cette année avec le couvre-merde à vingt heures les restrictions fagail tout y j'ai opté pour un réveillon minimaliste la pièce de la lave-moconcière vivette devant pépinborne elle est bonne cette Ah ta gueule espèce de suceboule ! Bon bah c'est fini, on danse un peu ? Bah avec plaisir ! Tu me fais valser ? Allez, bah je ne sais pas... Bah c'est le réveillon de la Saint-Sylvestre avec sa gardienne octogénaire et annonciateur de renouveau. Oh, bon bienvenue à vous, ça va Yvette ? Ni même les désespérants messages de bonne année de mes ex-saints Sébastien, Jean, Louis et Philippe. Je te souhaite une merveilleuse année. Allez, messieurs, d'un la bête à tous, donnez-nous l'appel pour la surprise. le renouveler comme ça rendez-vous chez mon psy docteur est-ce brassage de merde entrez sébastien oui le gars n'a rien trouvé de mieux que de me fixer un rendez-vous le 1er janvier bonne année samuel oh bah lui il s'en fout oui sa saint-sylvestre allait passer tous mes voeux C'était en septembre au Shoshana. Alors Sébastien, dites-moi, que s'est-il passé depuis notre dernier rendez-vous ? Oh ben, tout va bien. Alors vraiment, tout va très bien. Mais vraiment très bien. Ah oui, très très bien. Et vous, votre femme ? Va bien votre femme ? Il va très bien. Les enfants ? Ils vont bien aussi. Oui, merci. Vos parents ? Ils vont bien, je vous remercie. Ils vont bien. Eh bien, puisque tout le monde va bien. Merci Samuel. Pardon Sébastien, restez assis. J'aimerais que nous abordions aujourd'hui un sujet que vous gardez bien d'évoquer depuis maintenant des mois. Oui, parce qu'en fait je préfère aller de l'avant. Non, mais pour aller de l'avant, il faut parfois savoir regarder le passé. Parlez-moi de votre père. Oh, vous écoute Sébastien ? Il n'y a pas grand chose à en dire puisqu'il est mort. Justement, ça me semble important. Ah, quand vous avez une idée derrière la tête. Et voilà. Il était bouché charcutier. Moi qui l'ont visqué l'homme de poulet. 46, 25, on a oublié à 47, non oui, poste, allez voir ma femme à la caisse, elle va s'occuper de vous. J'avais mon 5 jours avant, je n'ai pas eu le temps d'imaginer que j'allais me retrouver dans cette église glaciale sur ce banc qui me détruit les f... fesses parce que ce cercueil j'en ai dit ou là bas qu'est ce qu'elle touche mais regardez moi j'en dirais un petit mot j'avais 16 ans je l'appris comme ça ma grand mère m'a appelé et elle m'a dit ton père a eu un accident de voiture mais comment il va ah mais je ne sais pas oui demande à ta mère alors j'ai appelé la boucherie et je suis tombé sur le comi pascal ouais mais nous aura traqué de portes ou persiste « C'est juste coupé avec la troncheuse à rameaux, il est à l'hosto, ça va. » « Bon, écoute, ta mère va te rappeler. » Et quand finalement elle a rappelé, elle a dit, « Je l'ai retrouvé étendu sur le sol. » J'ai appelé les secours, mais... Ils n'ont rien pu faire. C'est une crise cardiaque. Est-ce que vous pouvez me raconter la suite, Sébastien ? Je suis donc là, le cul posé sur mon bras. J'observe les gens nous observer, et je ne sais pas ce qu'ils attendent de nous, parce que nous on ne sait pas faire dans le larmoyant, d'ailleurs on ne sait pas faire tout court. Je regarde des cousines, elles sont parfaites, elles vivent le moment avec en phase. Elles gémissent, reniflent, râlent, raclent, déversent des litres de larmes, tombent par terre, se relèvent. Moi je regarde ma mère, et bien tiens-toi droit, tout le monde nous regarde. C'est peut-être dû à l'inconscience de mes 16 ans, ou à la sidération due à la brutalité de l'événement, ou parce que pour la première fois de ma vie, quelque chose d'exceptionnel m'arrive enfin. D'exceptionnel Sébastien ? Eh ben oui, exceptionnel ! C'est moi qui ai tout organisé. Façons les obsèques de la Reine-Mère, vous voyez ? Il manquait plus que les Onzitrones. Je suis nul en Léon Zitrone. Je fais mieux Chirac. Effectivement. Je t'ai mis ça en scène en moins de 4 jours. Il a fallu être réactif et créatif. D'ailleurs, c'est intéressant de remarquer que l'anagramme de réactif, c'est créatif. Comme si la soudaineté d'un événement nous obligeait à sortir le meilleur de nous-mêmes. Alors j'ai choisi les textes. Moi j'ai pris tout ce qu'il y avait de plus long. Peu importe le sens, la beauté, la piété, de toute façon j'entravais rien à ce que ça racontait. J'ai minuté tous les textes. Seule la longueur m'a semblé être un critère valable. Plus c'était long, mieux c'était. Et puis le curé m'a dit, et puis il faudra une musique aussi. Ah bah oui, une musique bien sûr. Choisissez une belle musique que votre papa écoutait. Joe Dassin, Les yeux d'Emilie. C'est possible ? trouver quand même quelque chose de plus adéquat avec ben qu'est-ce qu'il y a de pas adéquat un peu plus convenable pour un dieu tel qu'une église et puis je me suis souvenu de cette pub des assurances les agf vous vous souvenez pas du tout ben enfin si samuel tout un tas de mecs habillés en télé-tubbies qui patinent sur un lac gelé ah je trouvais la musique incroyable donc j'ai pécho le curé je lui ai dit monsieur le curé est-ce que dans votre discothèque vous avez la musique des AGF ah le boléro de Ravel le boléro de Ravel si vous voulez d'accord magnifique ça Samuel c'est beau c'est lancinant ça tire l'alarme c'est royal Exactement ce qu'il nous fallait, quoi. Très bien, ce sera tout pour aujourd'hui, Sébastien. Quoi ? Ah non, mais vous, vous êtes vraiment fantastique. Vous déballez tout, et qui est-ce qui range après ? Ben, c'est Bibi, merci bien. Est-ce que pour une fois, Samuel, vous allez mettre un nom sur ce qui se passe et me donner l'impression que ces séances servent à quelque chose ? Un nom ? Oui, un nom. Un nom. Un nom, un sens, un... Eh bien, vous êtes hyper sensible. Quoi ? Vous vous êtes forgé une carapace psychologique vous permettant de vous blinder et d'éviter un monde que vous percevez comme excessivement violent. C'est pas vrai ? Non. Et ces mécanismes d'adaptation créent à leur tour des difficultés relationnelles, de la souffrance et de la frustration. Ça vous parle ? Oui. Oui, ça me parle. C'est ainsi que commence la saison 5 du podcast. Je vous donne rendez-vous chaque vendredi pour un épisode inédit. Pour ne rater aucune sortie d'épisode, abonnez-vous sur votre plateforme préférée, c'est gratuit. Et si vous souhaitez soutenir l'émission et la faire connaître au plus grand nombre, partagez les épisodes aux personnes que vous aimez. 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