Speaker #0Je m'appelle Sébastien Savin, j'ai 42 ans, je suis parisien, célibataire et comédien. Et nous sommes en 2020. Détail spatio-temporel qui rend la description précédente lourde de sens. Mais en fait ça va, car pour la première fois de cette année sans dessus dessous, une perspective joyeuse s'ouvre à nous. C'est bientôt Noël. Mercredi 2 décembre. Ah, les enfants et leur innocence. Une bouffée de fraîcheur que je ne rechigne jamais à m'offrir. Surtout avec mon filleul. Cette huitième merveille du monde de trois ans et demi. La magie de Noël, à travers les yeux d'un enfant, c'est quand même quelque chose. Voilà, allez, je vais lui dire au revoir. Ça y est, c'est bon. Oui, mais il y a d'autres petits blancs-pens qui veulent le rencontrer aussi. Eh ben, il faut partager quand même. Oui, c'est vrai qu'on ne l'a pas vraiment rencontré. Derrière la vitre, au parloir, quoi. Ah ben si, c'était lui. Ben, regarde la photo. T'as bien pris la photo avec lui. Enfin, le selfie, peut-être mettre de lui. Eh oui, vous avez bien parlé ensemble, tu lui as bien hurlé ta liste avec tes mains en porte-voix. Ça, c'est les charmes de 2020. Non, arrête de lécher la vitre, là. Non, c'est sale. Ben, à cause du virus, tu sais bien. Ah tu veux jouer à cette pince ? C'est mou de la pince ce truc, c'est nul. Bon d'accord, d'accord, ok. Bien sûr qu'il existe puisque tu viens de le voir. Ah le virus ! Ben oui, il existe le virus. Oui, c'est aussi vrai qu'il existe le Père Noël. Oui, je suis d'accord avec toi, le virus, on ne l'a jamais vu le virus. Le Père Noël, lui, on vient de le voir. Il existe, c'est le problème. Bon. Ah bah t'as perdu. Bah si t'as perdu. Ça se voit, tu as joué, tu as perdu là. Bah, il dit qu'il a pas perdu. Mais qu'est-ce qu'il faut vérifier ? Si c'est truqué ? Mais tu sais qu'on peut perdre à ce jeu-là. Enfin si t'as perdu. Oui, on peut recommencer, mais enfin... Perdu. Oui, oui, va faire du manage. Il est flippant lui. Allô Valérie ? Oui, qu'est-ce qui se passe ? T'as perdu le gosse ? Non, j'ai pas perdu le petit. Ah, bon. Alors tu me prends. Non, je t'appelle parce que j'ai l'impression que ton fils flirterait un peu avec la théorie du complot. Enfin, il a 3 ans et... Oui, mais c'est ce que je me suis dit. Il m'a dit que le virus n'existe pas parce qu'on le voit pas. Alors que le Père Noël, lui, il existe parce qu'il vient de le voir. Ensuite, tu sais, il a joué à la pince molle. Oui, oui, il a perdu. Comme tout le monde, il dit qu'il n'a pas perdu. Il dit qu'il n'a pas perdu. Et là, au manège, il s'est précipité sur Donald. Mais tu me fais flipper. Bah écoute... Mais enfin, on a toujours voté écolo. Je sais, je sais. Ça, c'est pas vrai, il a des gènes de facho. Il a tout pris de mes parents. Attends, attends, le revoilà. C'était bien ? Oui. Donald c'est le meilleur. Mon dieu c'est horrible. Ah oui. Ok voilà ce qu'on va faire Seb. Oui ? Demande lui s'il serait prêt à héberger Yolanda et toute sa famille. C'est qui ? C'est ma femme de ménage, elle est mexicaine. Ok. Tu voudrais que la femme de ménage vienne vivre chez toi ? Oh ! C'est la cata Seb. Je lui prends toujours le camion de police pour Noël ? Ah non certainement pas. Tu veux le rendre encore plus monstrueux ? Ah non. Tu lui prends tous les Kiri-Fu et le discours de Martin Luther King. On va le permettre dans une prochaine. Oui oui. T'as raison. Rendez-vous demain matin dès 7h pour ouvrir ensemble une nouvelle fenêtre du calendrier de la mort. En attendant, retrouvons-nous sur Instagram ou Facebook, arrobase Sébastien Savant. Bonne journée.
