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Les dialogues théologiques de la NRT

les enjeux théologiques de Dilexi te du pape Léon XIV

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08min |14/10/2025|

97

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Description

Dans ce premier épisode des podcast de la Nouvelle revue théologique, François Odinet propose dans les Nouvelles théologiques une lecture théologique de Dilexi te, premier document du pape Léon XIV, qui place les pauvres au cœur de la mission de l’Église. Les pauvres ne sont pas d’abord des bénéficiaires de l’aide, sociale ou  ecclésiale, mais des sujets spirituels et des témoins actifs de l’Évangile. Léon XIV relit dans cette perspective l’histoire de cet amour envers les pauvres et assume clairement l’héritage latino-américain et de la théologie de la libération. L’option préférentielle pour les pauvres doit être accueillie non seulement dans la pastorale de l’Église, mais dans la compréhension même du salut et du Royaume. Pour retrouver l'article de François Odinet : allez sur le site de la revue www.nrt.be


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Chers auditeurs et auditrices, bonjour et bienvenue dans les podcasts de la nouvelle revue théologique, la revue qui s'écoute autant qu'on la lit. Ici, nous allons donner la parole à celles et ceux qui font vivre la théologie aujourd'hui et qui écrivent le fruit de leurs trouvailles, de leurs interrogations, de leurs recherches. Chaque épisode sera une invitation à penser, à croire, à dialoguer, dans l'esprit de la revue, au service de la foi et de la recherche. Si ces échanges vous plaisent, abonnez-vous à ce podcast pour ne rien manquer des prochaines parutions. Pour cette première émission, nous réfléchissons aux enjeux théologiques du premier document promulgué par le pape Léon XIV sur l'amour des pauvres. avec la réflexion de François Audinet, enseignant aux facultés Loyola Paris et Aumônier National du Secours Catholique. Vous pouvez retrouver son texte dans les nouvelles théologiques sur le site de la revue. Je vous souhaite une bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui, on se penche sur un texte majeur, un texte qui a vraiment marqué les esprits, la première grande exhortation du pape Léon XIV d'Ilexité. Et pour en saisir toute la profondeur, on va s'appuyer sur l'analyse remarquable de François Audinet, qui est aumônier général du Secours catholique et enseignant aux facultés Loyola Paris. Son article dans la Nouvelle Revue Théologique nous servira de guide. Et vous allez voir, ce texte place les pauvres au centre de la mission de l'Église d'une manière assez radicale. Dès le départ, le temps est donné avec cette phrase clé. Pour le pape Léon XIV, la mort des pauvres, ce n'est pas juste une bonne action parmi d'autres. Non, c'est le test décisif. C'est la garantie, le critère ultime. qui dit si oui ou non, l'Église est fidèle à ce que Dieu veut. C'est une affirmation incroyablement forte, et tout le reste du document va en découler. Alors, comment va-t-on aborder ce texte si riche ? Eh bien, on va suivre le plan très clair proposé par François Audinet dans son analyse. On va procéder en quatre étapes. D'abord, on regardera l'héritage historique dans lequel le pape s'inscrit. Ensuite, on verra le changement de regard vraiment radical qu'il propose sur les pauvres. Puis, on ira creuser les racines théologiques de ce changement. Et enfin, on terminera par le fondement biblique de tout ça, l'écoute. du cri des pauvres. Allez, c'est parti pour le premier point. Ce qui est essentiel de comprendre, c'est que le pape Léon XIV n'invente rien. Il ne sort pas cette idée de son chapeau. Au contraire, il insiste énormément sur le fait que son appel s'enracine dans une très très longue tradition de l'Église, une histoire de 2000 ans de préoccupations pour les plus fragiles. Et ce chemin, il ne date pas d'hier, regardez. Ça commence des tout premiers siècles, avec les pères de l'Église qui disaient « Impossible de célébrer la messe et de se désintéresser de la justice sociale. » Les deux sont liés. Puis au Moyen-Âge, les monastères ont été de véritables lieux d'accueil, une sorte de rempart contre la culture de l'exclusion. Évidemment, on pense à des figures lumineuses comme François d'Assise. Et puis, beaucoup plus près de nous, le Concile Vatican II et le pape François ont vraiment remis cette question au centre de tout. Et là, on touche à un point vraiment central de l'analyse du père Audinet. Le pape ne fait pas que rappeler le passé, il le réinterprète pour notre temps. Prenez l'aumône, par exemple. C'est une pratique historique fondamentale. Mais le pape nous dit Aujourd'hui, la priorité, ce n'est plus seulement de donner, c'est de créer les conditions pour un travail digne, pour que chacun ait sa place. Bref, on passe d'une logique de secours à une logique de justice. La dignité avant tout. On arrive maintenant au point qui est sans doute le plus révolutionnaire de Dilexité. C'est un véritable basculement du regard. Une invitation à changer complètement notre manière de voir les personnes qui vivent dans la pauvreté. Soyons francs, pendant très longtemps, même avec les meilleures intentions du monde, On a souvent perçu les pauvres comme des objets de notre charité. Des personnes à aider, certes, mais des bénéficiaires passifs. Des gens à qui on donne, point. Le pape nous dit, attention, cette vision, aussi généreuse soit-elle, n'est plus suffisante. Et voilà le retournement. Les pauvres ne sont plus des objets, mais des sujets. Et même plus que ça, des maîtres spirituels. L'expression maître d'évangile est d'une puissance folle. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que leur expérience de vie, leur fragilité, leur donne un accès privilégié à l'évangile. Un accès que les autres n'ont pas forcément. En fait, ce sont eux qui ont quelque chose d'essentiel à nous apprendre. Et ça, c'est une intuition très forte reprise dans le texte. La rencontre avec la personne en situation de précarité a le pouvoir de faire tomber nos barrières, nos certitudes, nos murs idéologiques, nos clans. Tout ça peut voler en éclats quand on se met vraiment à l'écoute de l'autre. Le pauvre devient alors un chemin, peut-être le plus concret, vers l'unité entre les humains. D'ailleurs, cette analyse passionnante qu'on est en train de parcourir, elle est tirée de la nouvelle revue théologique. Alors juste une petite parenthèse, si ce genre de réflexion vous intéresse, la revue propose une offre spéciale en ce moment. Vous pouvez bénéficier de 40% de réduction sur l'abonnement numérique avec le code 202640. C'est vraiment une belle occasion de continuer à nourrir la réflexion. On reprend notre parcours juste après. Bon, on a vu ce changement de regard. Mais d'où ça vient, théologiquement parlant ? D'où vient cette idée que les pauvres sont des maîtres d'évangile ? Eh bien, le pape Léon XIII est très clair là-dessus. Il assume un héritage théologique majeur du siècle dernier. Comme le souligne François Audinet, le pape rend ici un hommage assez inédit à l'Église d'Amérique latine. Il reprend et intègre dans son enseignement des concepts très forts qui viennent de ce continent, de ce courant de pensée qui lie l'évangile à partir de la situation des opprimés. Par exemple, L'idée d'une option préférentielle pour les pauvres, ou encore la notion de structure de péché, qui nous fait comprendre que la pauvreté, souvent, n'est pas une fatalité, mais le résultat de systèmes injustes. Mais attention, le point crucial, c'est que cette option pour les pauvres n'est pas juste une stratégie pastorale ou une question sociale. Non, c'est bien plus profond que ça. C'est une question théologique. C'est enraciné en Dieu lui-même. Le salut que Dieu propose, nous dit le pape, il ne commence pas dans les nuages. Il commence ici et maintenant, dans l'histoire, et toujours, toujours chez les plus vulnérables. Allez, dernier point, et pas des moindres, les fondements bibliques de toute cette exhortation. Sur quoi tout cela repose-t-il ? Le texte est littéralement traversé par les Écritures. Ici, l'analyse de François Audinet est super éclairante. Il montre qu'en fait, il y a deux grandes logiques bibliques qui cohabitent dans le texte. La première, on la connaît bien, c'est celle de l'identification. Le Christ est le pauvre. Ce que vous avez fait au plus petit, c'est à moi que vous l'avez fait. On rencontre le Christ dans le pauvre. Mais il y a une deuxième logique, tout aussi importante. celle de la miséricorde. Là, c'est Dieu qui librement, par amour, choisit les pauvres, écoute leurs cris et prend leur défense. C'est tout le chant du Magnificat de Marie. Et ce qui est magnifique, c'est que le pape montre comment ces deux logiques, l'identification et la miséricorde, ne s'opposent pas mais se rejoignent. Et le point de rencontre, c'est Jésus-Christ lui-même. Sa propre vie de pauvre, sa proximité avec les exclus. C'est là que cette longue histoire de l'amour de Dieu pour les petits s'accomplit. En Jésus, l'amour de Dieu pour les pauvres et la présence de Dieu dans les pauvres ne font plus qu'un. Et voilà, on arrive vraiment à la conviction qui porte tout le texte du début à la fin. Faire le choix prioritaire des pauvres, ce n'est pas un poids, ce n'est pas une charge, c'est au contraire une source de renouveau incroyable pour l'Église mais aussi pour toute la société. Mais il y a une condition, une seule, être capable de se décentrer de soi-même, de se libérer de ses certitudes pour parvenir à écouter vraiment leur cri. Au fond, c'est la question que cette exhortation nous renvoie. Une question immense, exigeante, qui nous interroge tous, bien au-delà des murs de l'Église. Elle interroge nos sociétés, nos modèles économiques, nos relations les uns avec les autres. Et si la clé d'un monde plus juste, d'un monde plus fraternel, se trouvait précisément là, dans cette écoute ? C'est une question qui mérite d'être creusée, bien sûr, et pour continuer à nourrir cette réflexion, des revues comme la Nouvelle Revue Théologique sont vraiment des outils précieux. C'est pourquoi on vous rappelle une dernière fois cette offre spéciale, 40% de réduction sur l'abonnement numérique, avec le code 202640, valable jusqu'au 31 décembre 2025. C'est sans doute un des meilleurs moyens de poursuivre la réflexion. Merci pour votre écoute.

Description

Dans ce premier épisode des podcast de la Nouvelle revue théologique, François Odinet propose dans les Nouvelles théologiques une lecture théologique de Dilexi te, premier document du pape Léon XIV, qui place les pauvres au cœur de la mission de l’Église. Les pauvres ne sont pas d’abord des bénéficiaires de l’aide, sociale ou  ecclésiale, mais des sujets spirituels et des témoins actifs de l’Évangile. Léon XIV relit dans cette perspective l’histoire de cet amour envers les pauvres et assume clairement l’héritage latino-américain et de la théologie de la libération. L’option préférentielle pour les pauvres doit être accueillie non seulement dans la pastorale de l’Église, mais dans la compréhension même du salut et du Royaume. Pour retrouver l'article de François Odinet : allez sur le site de la revue www.nrt.be


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  • Speaker #0

    Chers auditeurs et auditrices, bonjour et bienvenue dans les podcasts de la nouvelle revue théologique, la revue qui s'écoute autant qu'on la lit. Ici, nous allons donner la parole à celles et ceux qui font vivre la théologie aujourd'hui et qui écrivent le fruit de leurs trouvailles, de leurs interrogations, de leurs recherches. Chaque épisode sera une invitation à penser, à croire, à dialoguer, dans l'esprit de la revue, au service de la foi et de la recherche. Si ces échanges vous plaisent, abonnez-vous à ce podcast pour ne rien manquer des prochaines parutions. Pour cette première émission, nous réfléchissons aux enjeux théologiques du premier document promulgué par le pape Léon XIV sur l'amour des pauvres. avec la réflexion de François Audinet, enseignant aux facultés Loyola Paris et Aumônier National du Secours Catholique. Vous pouvez retrouver son texte dans les nouvelles théologiques sur le site de la revue. Je vous souhaite une bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui, on se penche sur un texte majeur, un texte qui a vraiment marqué les esprits, la première grande exhortation du pape Léon XIV d'Ilexité. Et pour en saisir toute la profondeur, on va s'appuyer sur l'analyse remarquable de François Audinet, qui est aumônier général du Secours catholique et enseignant aux facultés Loyola Paris. Son article dans la Nouvelle Revue Théologique nous servira de guide. Et vous allez voir, ce texte place les pauvres au centre de la mission de l'Église d'une manière assez radicale. Dès le départ, le temps est donné avec cette phrase clé. Pour le pape Léon XIV, la mort des pauvres, ce n'est pas juste une bonne action parmi d'autres. Non, c'est le test décisif. C'est la garantie, le critère ultime. qui dit si oui ou non, l'Église est fidèle à ce que Dieu veut. C'est une affirmation incroyablement forte, et tout le reste du document va en découler. Alors, comment va-t-on aborder ce texte si riche ? Eh bien, on va suivre le plan très clair proposé par François Audinet dans son analyse. On va procéder en quatre étapes. D'abord, on regardera l'héritage historique dans lequel le pape s'inscrit. Ensuite, on verra le changement de regard vraiment radical qu'il propose sur les pauvres. Puis, on ira creuser les racines théologiques de ce changement. Et enfin, on terminera par le fondement biblique de tout ça, l'écoute. du cri des pauvres. Allez, c'est parti pour le premier point. Ce qui est essentiel de comprendre, c'est que le pape Léon XIV n'invente rien. Il ne sort pas cette idée de son chapeau. Au contraire, il insiste énormément sur le fait que son appel s'enracine dans une très très longue tradition de l'Église, une histoire de 2000 ans de préoccupations pour les plus fragiles. Et ce chemin, il ne date pas d'hier, regardez. Ça commence des tout premiers siècles, avec les pères de l'Église qui disaient « Impossible de célébrer la messe et de se désintéresser de la justice sociale. » Les deux sont liés. Puis au Moyen-Âge, les monastères ont été de véritables lieux d'accueil, une sorte de rempart contre la culture de l'exclusion. Évidemment, on pense à des figures lumineuses comme François d'Assise. Et puis, beaucoup plus près de nous, le Concile Vatican II et le pape François ont vraiment remis cette question au centre de tout. Et là, on touche à un point vraiment central de l'analyse du père Audinet. Le pape ne fait pas que rappeler le passé, il le réinterprète pour notre temps. Prenez l'aumône, par exemple. C'est une pratique historique fondamentale. Mais le pape nous dit Aujourd'hui, la priorité, ce n'est plus seulement de donner, c'est de créer les conditions pour un travail digne, pour que chacun ait sa place. Bref, on passe d'une logique de secours à une logique de justice. La dignité avant tout. On arrive maintenant au point qui est sans doute le plus révolutionnaire de Dilexité. C'est un véritable basculement du regard. Une invitation à changer complètement notre manière de voir les personnes qui vivent dans la pauvreté. Soyons francs, pendant très longtemps, même avec les meilleures intentions du monde, On a souvent perçu les pauvres comme des objets de notre charité. Des personnes à aider, certes, mais des bénéficiaires passifs. Des gens à qui on donne, point. Le pape nous dit, attention, cette vision, aussi généreuse soit-elle, n'est plus suffisante. Et voilà le retournement. Les pauvres ne sont plus des objets, mais des sujets. Et même plus que ça, des maîtres spirituels. L'expression maître d'évangile est d'une puissance folle. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que leur expérience de vie, leur fragilité, leur donne un accès privilégié à l'évangile. Un accès que les autres n'ont pas forcément. En fait, ce sont eux qui ont quelque chose d'essentiel à nous apprendre. Et ça, c'est une intuition très forte reprise dans le texte. La rencontre avec la personne en situation de précarité a le pouvoir de faire tomber nos barrières, nos certitudes, nos murs idéologiques, nos clans. Tout ça peut voler en éclats quand on se met vraiment à l'écoute de l'autre. Le pauvre devient alors un chemin, peut-être le plus concret, vers l'unité entre les humains. D'ailleurs, cette analyse passionnante qu'on est en train de parcourir, elle est tirée de la nouvelle revue théologique. Alors juste une petite parenthèse, si ce genre de réflexion vous intéresse, la revue propose une offre spéciale en ce moment. Vous pouvez bénéficier de 40% de réduction sur l'abonnement numérique avec le code 202640. C'est vraiment une belle occasion de continuer à nourrir la réflexion. On reprend notre parcours juste après. Bon, on a vu ce changement de regard. Mais d'où ça vient, théologiquement parlant ? D'où vient cette idée que les pauvres sont des maîtres d'évangile ? Eh bien, le pape Léon XIII est très clair là-dessus. Il assume un héritage théologique majeur du siècle dernier. Comme le souligne François Audinet, le pape rend ici un hommage assez inédit à l'Église d'Amérique latine. Il reprend et intègre dans son enseignement des concepts très forts qui viennent de ce continent, de ce courant de pensée qui lie l'évangile à partir de la situation des opprimés. Par exemple, L'idée d'une option préférentielle pour les pauvres, ou encore la notion de structure de péché, qui nous fait comprendre que la pauvreté, souvent, n'est pas une fatalité, mais le résultat de systèmes injustes. Mais attention, le point crucial, c'est que cette option pour les pauvres n'est pas juste une stratégie pastorale ou une question sociale. Non, c'est bien plus profond que ça. C'est une question théologique. C'est enraciné en Dieu lui-même. Le salut que Dieu propose, nous dit le pape, il ne commence pas dans les nuages. Il commence ici et maintenant, dans l'histoire, et toujours, toujours chez les plus vulnérables. Allez, dernier point, et pas des moindres, les fondements bibliques de toute cette exhortation. Sur quoi tout cela repose-t-il ? Le texte est littéralement traversé par les Écritures. Ici, l'analyse de François Audinet est super éclairante. Il montre qu'en fait, il y a deux grandes logiques bibliques qui cohabitent dans le texte. La première, on la connaît bien, c'est celle de l'identification. Le Christ est le pauvre. Ce que vous avez fait au plus petit, c'est à moi que vous l'avez fait. On rencontre le Christ dans le pauvre. Mais il y a une deuxième logique, tout aussi importante. celle de la miséricorde. Là, c'est Dieu qui librement, par amour, choisit les pauvres, écoute leurs cris et prend leur défense. C'est tout le chant du Magnificat de Marie. Et ce qui est magnifique, c'est que le pape montre comment ces deux logiques, l'identification et la miséricorde, ne s'opposent pas mais se rejoignent. Et le point de rencontre, c'est Jésus-Christ lui-même. Sa propre vie de pauvre, sa proximité avec les exclus. C'est là que cette longue histoire de l'amour de Dieu pour les petits s'accomplit. En Jésus, l'amour de Dieu pour les pauvres et la présence de Dieu dans les pauvres ne font plus qu'un. Et voilà, on arrive vraiment à la conviction qui porte tout le texte du début à la fin. Faire le choix prioritaire des pauvres, ce n'est pas un poids, ce n'est pas une charge, c'est au contraire une source de renouveau incroyable pour l'Église mais aussi pour toute la société. Mais il y a une condition, une seule, être capable de se décentrer de soi-même, de se libérer de ses certitudes pour parvenir à écouter vraiment leur cri. Au fond, c'est la question que cette exhortation nous renvoie. Une question immense, exigeante, qui nous interroge tous, bien au-delà des murs de l'Église. Elle interroge nos sociétés, nos modèles économiques, nos relations les uns avec les autres. Et si la clé d'un monde plus juste, d'un monde plus fraternel, se trouvait précisément là, dans cette écoute ? C'est une question qui mérite d'être creusée, bien sûr, et pour continuer à nourrir cette réflexion, des revues comme la Nouvelle Revue Théologique sont vraiment des outils précieux. C'est pourquoi on vous rappelle une dernière fois cette offre spéciale, 40% de réduction sur l'abonnement numérique, avec le code 202640, valable jusqu'au 31 décembre 2025. C'est sans doute un des meilleurs moyens de poursuivre la réflexion. Merci pour votre écoute.

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Dans ce premier épisode des podcast de la Nouvelle revue théologique, François Odinet propose dans les Nouvelles théologiques une lecture théologique de Dilexi te, premier document du pape Léon XIV, qui place les pauvres au cœur de la mission de l’Église. Les pauvres ne sont pas d’abord des bénéficiaires de l’aide, sociale ou  ecclésiale, mais des sujets spirituels et des témoins actifs de l’Évangile. Léon XIV relit dans cette perspective l’histoire de cet amour envers les pauvres et assume clairement l’héritage latino-américain et de la théologie de la libération. L’option préférentielle pour les pauvres doit être accueillie non seulement dans la pastorale de l’Église, mais dans la compréhension même du salut et du Royaume. Pour retrouver l'article de François Odinet : allez sur le site de la revue www.nrt.be


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  • Speaker #0

    Chers auditeurs et auditrices, bonjour et bienvenue dans les podcasts de la nouvelle revue théologique, la revue qui s'écoute autant qu'on la lit. Ici, nous allons donner la parole à celles et ceux qui font vivre la théologie aujourd'hui et qui écrivent le fruit de leurs trouvailles, de leurs interrogations, de leurs recherches. Chaque épisode sera une invitation à penser, à croire, à dialoguer, dans l'esprit de la revue, au service de la foi et de la recherche. Si ces échanges vous plaisent, abonnez-vous à ce podcast pour ne rien manquer des prochaines parutions. Pour cette première émission, nous réfléchissons aux enjeux théologiques du premier document promulgué par le pape Léon XIV sur l'amour des pauvres. avec la réflexion de François Audinet, enseignant aux facultés Loyola Paris et Aumônier National du Secours Catholique. Vous pouvez retrouver son texte dans les nouvelles théologiques sur le site de la revue. Je vous souhaite une bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui, on se penche sur un texte majeur, un texte qui a vraiment marqué les esprits, la première grande exhortation du pape Léon XIV d'Ilexité. Et pour en saisir toute la profondeur, on va s'appuyer sur l'analyse remarquable de François Audinet, qui est aumônier général du Secours catholique et enseignant aux facultés Loyola Paris. Son article dans la Nouvelle Revue Théologique nous servira de guide. Et vous allez voir, ce texte place les pauvres au centre de la mission de l'Église d'une manière assez radicale. Dès le départ, le temps est donné avec cette phrase clé. Pour le pape Léon XIV, la mort des pauvres, ce n'est pas juste une bonne action parmi d'autres. Non, c'est le test décisif. C'est la garantie, le critère ultime. qui dit si oui ou non, l'Église est fidèle à ce que Dieu veut. C'est une affirmation incroyablement forte, et tout le reste du document va en découler. Alors, comment va-t-on aborder ce texte si riche ? Eh bien, on va suivre le plan très clair proposé par François Audinet dans son analyse. On va procéder en quatre étapes. D'abord, on regardera l'héritage historique dans lequel le pape s'inscrit. Ensuite, on verra le changement de regard vraiment radical qu'il propose sur les pauvres. Puis, on ira creuser les racines théologiques de ce changement. Et enfin, on terminera par le fondement biblique de tout ça, l'écoute. du cri des pauvres. Allez, c'est parti pour le premier point. Ce qui est essentiel de comprendre, c'est que le pape Léon XIV n'invente rien. Il ne sort pas cette idée de son chapeau. Au contraire, il insiste énormément sur le fait que son appel s'enracine dans une très très longue tradition de l'Église, une histoire de 2000 ans de préoccupations pour les plus fragiles. Et ce chemin, il ne date pas d'hier, regardez. Ça commence des tout premiers siècles, avec les pères de l'Église qui disaient « Impossible de célébrer la messe et de se désintéresser de la justice sociale. » Les deux sont liés. Puis au Moyen-Âge, les monastères ont été de véritables lieux d'accueil, une sorte de rempart contre la culture de l'exclusion. Évidemment, on pense à des figures lumineuses comme François d'Assise. Et puis, beaucoup plus près de nous, le Concile Vatican II et le pape François ont vraiment remis cette question au centre de tout. Et là, on touche à un point vraiment central de l'analyse du père Audinet. Le pape ne fait pas que rappeler le passé, il le réinterprète pour notre temps. Prenez l'aumône, par exemple. C'est une pratique historique fondamentale. Mais le pape nous dit Aujourd'hui, la priorité, ce n'est plus seulement de donner, c'est de créer les conditions pour un travail digne, pour que chacun ait sa place. Bref, on passe d'une logique de secours à une logique de justice. La dignité avant tout. On arrive maintenant au point qui est sans doute le plus révolutionnaire de Dilexité. C'est un véritable basculement du regard. Une invitation à changer complètement notre manière de voir les personnes qui vivent dans la pauvreté. Soyons francs, pendant très longtemps, même avec les meilleures intentions du monde, On a souvent perçu les pauvres comme des objets de notre charité. Des personnes à aider, certes, mais des bénéficiaires passifs. Des gens à qui on donne, point. Le pape nous dit, attention, cette vision, aussi généreuse soit-elle, n'est plus suffisante. Et voilà le retournement. Les pauvres ne sont plus des objets, mais des sujets. Et même plus que ça, des maîtres spirituels. L'expression maître d'évangile est d'une puissance folle. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que leur expérience de vie, leur fragilité, leur donne un accès privilégié à l'évangile. Un accès que les autres n'ont pas forcément. En fait, ce sont eux qui ont quelque chose d'essentiel à nous apprendre. Et ça, c'est une intuition très forte reprise dans le texte. La rencontre avec la personne en situation de précarité a le pouvoir de faire tomber nos barrières, nos certitudes, nos murs idéologiques, nos clans. Tout ça peut voler en éclats quand on se met vraiment à l'écoute de l'autre. Le pauvre devient alors un chemin, peut-être le plus concret, vers l'unité entre les humains. D'ailleurs, cette analyse passionnante qu'on est en train de parcourir, elle est tirée de la nouvelle revue théologique. Alors juste une petite parenthèse, si ce genre de réflexion vous intéresse, la revue propose une offre spéciale en ce moment. Vous pouvez bénéficier de 40% de réduction sur l'abonnement numérique avec le code 202640. C'est vraiment une belle occasion de continuer à nourrir la réflexion. On reprend notre parcours juste après. Bon, on a vu ce changement de regard. Mais d'où ça vient, théologiquement parlant ? D'où vient cette idée que les pauvres sont des maîtres d'évangile ? Eh bien, le pape Léon XIII est très clair là-dessus. Il assume un héritage théologique majeur du siècle dernier. Comme le souligne François Audinet, le pape rend ici un hommage assez inédit à l'Église d'Amérique latine. Il reprend et intègre dans son enseignement des concepts très forts qui viennent de ce continent, de ce courant de pensée qui lie l'évangile à partir de la situation des opprimés. Par exemple, L'idée d'une option préférentielle pour les pauvres, ou encore la notion de structure de péché, qui nous fait comprendre que la pauvreté, souvent, n'est pas une fatalité, mais le résultat de systèmes injustes. Mais attention, le point crucial, c'est que cette option pour les pauvres n'est pas juste une stratégie pastorale ou une question sociale. Non, c'est bien plus profond que ça. C'est une question théologique. C'est enraciné en Dieu lui-même. Le salut que Dieu propose, nous dit le pape, il ne commence pas dans les nuages. Il commence ici et maintenant, dans l'histoire, et toujours, toujours chez les plus vulnérables. Allez, dernier point, et pas des moindres, les fondements bibliques de toute cette exhortation. Sur quoi tout cela repose-t-il ? Le texte est littéralement traversé par les Écritures. Ici, l'analyse de François Audinet est super éclairante. Il montre qu'en fait, il y a deux grandes logiques bibliques qui cohabitent dans le texte. La première, on la connaît bien, c'est celle de l'identification. Le Christ est le pauvre. Ce que vous avez fait au plus petit, c'est à moi que vous l'avez fait. On rencontre le Christ dans le pauvre. Mais il y a une deuxième logique, tout aussi importante. celle de la miséricorde. Là, c'est Dieu qui librement, par amour, choisit les pauvres, écoute leurs cris et prend leur défense. C'est tout le chant du Magnificat de Marie. Et ce qui est magnifique, c'est que le pape montre comment ces deux logiques, l'identification et la miséricorde, ne s'opposent pas mais se rejoignent. Et le point de rencontre, c'est Jésus-Christ lui-même. Sa propre vie de pauvre, sa proximité avec les exclus. C'est là que cette longue histoire de l'amour de Dieu pour les petits s'accomplit. En Jésus, l'amour de Dieu pour les pauvres et la présence de Dieu dans les pauvres ne font plus qu'un. Et voilà, on arrive vraiment à la conviction qui porte tout le texte du début à la fin. Faire le choix prioritaire des pauvres, ce n'est pas un poids, ce n'est pas une charge, c'est au contraire une source de renouveau incroyable pour l'Église mais aussi pour toute la société. Mais il y a une condition, une seule, être capable de se décentrer de soi-même, de se libérer de ses certitudes pour parvenir à écouter vraiment leur cri. Au fond, c'est la question que cette exhortation nous renvoie. Une question immense, exigeante, qui nous interroge tous, bien au-delà des murs de l'Église. Elle interroge nos sociétés, nos modèles économiques, nos relations les uns avec les autres. Et si la clé d'un monde plus juste, d'un monde plus fraternel, se trouvait précisément là, dans cette écoute ? C'est une question qui mérite d'être creusée, bien sûr, et pour continuer à nourrir cette réflexion, des revues comme la Nouvelle Revue Théologique sont vraiment des outils précieux. C'est pourquoi on vous rappelle une dernière fois cette offre spéciale, 40% de réduction sur l'abonnement numérique, avec le code 202640, valable jusqu'au 31 décembre 2025. C'est sans doute un des meilleurs moyens de poursuivre la réflexion. Merci pour votre écoute.

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Dans ce premier épisode des podcast de la Nouvelle revue théologique, François Odinet propose dans les Nouvelles théologiques une lecture théologique de Dilexi te, premier document du pape Léon XIV, qui place les pauvres au cœur de la mission de l’Église. Les pauvres ne sont pas d’abord des bénéficiaires de l’aide, sociale ou  ecclésiale, mais des sujets spirituels et des témoins actifs de l’Évangile. Léon XIV relit dans cette perspective l’histoire de cet amour envers les pauvres et assume clairement l’héritage latino-américain et de la théologie de la libération. L’option préférentielle pour les pauvres doit être accueillie non seulement dans la pastorale de l’Église, mais dans la compréhension même du salut et du Royaume. Pour retrouver l'article de François Odinet : allez sur le site de la revue www.nrt.be


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    Chers auditeurs et auditrices, bonjour et bienvenue dans les podcasts de la nouvelle revue théologique, la revue qui s'écoute autant qu'on la lit. Ici, nous allons donner la parole à celles et ceux qui font vivre la théologie aujourd'hui et qui écrivent le fruit de leurs trouvailles, de leurs interrogations, de leurs recherches. Chaque épisode sera une invitation à penser, à croire, à dialoguer, dans l'esprit de la revue, au service de la foi et de la recherche. Si ces échanges vous plaisent, abonnez-vous à ce podcast pour ne rien manquer des prochaines parutions. Pour cette première émission, nous réfléchissons aux enjeux théologiques du premier document promulgué par le pape Léon XIV sur l'amour des pauvres. avec la réflexion de François Audinet, enseignant aux facultés Loyola Paris et Aumônier National du Secours Catholique. Vous pouvez retrouver son texte dans les nouvelles théologiques sur le site de la revue. Je vous souhaite une bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui, on se penche sur un texte majeur, un texte qui a vraiment marqué les esprits, la première grande exhortation du pape Léon XIV d'Ilexité. Et pour en saisir toute la profondeur, on va s'appuyer sur l'analyse remarquable de François Audinet, qui est aumônier général du Secours catholique et enseignant aux facultés Loyola Paris. Son article dans la Nouvelle Revue Théologique nous servira de guide. Et vous allez voir, ce texte place les pauvres au centre de la mission de l'Église d'une manière assez radicale. Dès le départ, le temps est donné avec cette phrase clé. Pour le pape Léon XIV, la mort des pauvres, ce n'est pas juste une bonne action parmi d'autres. Non, c'est le test décisif. C'est la garantie, le critère ultime. qui dit si oui ou non, l'Église est fidèle à ce que Dieu veut. C'est une affirmation incroyablement forte, et tout le reste du document va en découler. Alors, comment va-t-on aborder ce texte si riche ? Eh bien, on va suivre le plan très clair proposé par François Audinet dans son analyse. On va procéder en quatre étapes. D'abord, on regardera l'héritage historique dans lequel le pape s'inscrit. Ensuite, on verra le changement de regard vraiment radical qu'il propose sur les pauvres. Puis, on ira creuser les racines théologiques de ce changement. Et enfin, on terminera par le fondement biblique de tout ça, l'écoute. du cri des pauvres. Allez, c'est parti pour le premier point. Ce qui est essentiel de comprendre, c'est que le pape Léon XIV n'invente rien. Il ne sort pas cette idée de son chapeau. Au contraire, il insiste énormément sur le fait que son appel s'enracine dans une très très longue tradition de l'Église, une histoire de 2000 ans de préoccupations pour les plus fragiles. Et ce chemin, il ne date pas d'hier, regardez. Ça commence des tout premiers siècles, avec les pères de l'Église qui disaient « Impossible de célébrer la messe et de se désintéresser de la justice sociale. » Les deux sont liés. Puis au Moyen-Âge, les monastères ont été de véritables lieux d'accueil, une sorte de rempart contre la culture de l'exclusion. Évidemment, on pense à des figures lumineuses comme François d'Assise. Et puis, beaucoup plus près de nous, le Concile Vatican II et le pape François ont vraiment remis cette question au centre de tout. Et là, on touche à un point vraiment central de l'analyse du père Audinet. Le pape ne fait pas que rappeler le passé, il le réinterprète pour notre temps. Prenez l'aumône, par exemple. C'est une pratique historique fondamentale. Mais le pape nous dit Aujourd'hui, la priorité, ce n'est plus seulement de donner, c'est de créer les conditions pour un travail digne, pour que chacun ait sa place. Bref, on passe d'une logique de secours à une logique de justice. La dignité avant tout. On arrive maintenant au point qui est sans doute le plus révolutionnaire de Dilexité. C'est un véritable basculement du regard. Une invitation à changer complètement notre manière de voir les personnes qui vivent dans la pauvreté. Soyons francs, pendant très longtemps, même avec les meilleures intentions du monde, On a souvent perçu les pauvres comme des objets de notre charité. Des personnes à aider, certes, mais des bénéficiaires passifs. Des gens à qui on donne, point. Le pape nous dit, attention, cette vision, aussi généreuse soit-elle, n'est plus suffisante. Et voilà le retournement. Les pauvres ne sont plus des objets, mais des sujets. Et même plus que ça, des maîtres spirituels. L'expression maître d'évangile est d'une puissance folle. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que leur expérience de vie, leur fragilité, leur donne un accès privilégié à l'évangile. Un accès que les autres n'ont pas forcément. En fait, ce sont eux qui ont quelque chose d'essentiel à nous apprendre. Et ça, c'est une intuition très forte reprise dans le texte. La rencontre avec la personne en situation de précarité a le pouvoir de faire tomber nos barrières, nos certitudes, nos murs idéologiques, nos clans. Tout ça peut voler en éclats quand on se met vraiment à l'écoute de l'autre. Le pauvre devient alors un chemin, peut-être le plus concret, vers l'unité entre les humains. D'ailleurs, cette analyse passionnante qu'on est en train de parcourir, elle est tirée de la nouvelle revue théologique. Alors juste une petite parenthèse, si ce genre de réflexion vous intéresse, la revue propose une offre spéciale en ce moment. Vous pouvez bénéficier de 40% de réduction sur l'abonnement numérique avec le code 202640. C'est vraiment une belle occasion de continuer à nourrir la réflexion. On reprend notre parcours juste après. Bon, on a vu ce changement de regard. Mais d'où ça vient, théologiquement parlant ? D'où vient cette idée que les pauvres sont des maîtres d'évangile ? Eh bien, le pape Léon XIII est très clair là-dessus. Il assume un héritage théologique majeur du siècle dernier. Comme le souligne François Audinet, le pape rend ici un hommage assez inédit à l'Église d'Amérique latine. Il reprend et intègre dans son enseignement des concepts très forts qui viennent de ce continent, de ce courant de pensée qui lie l'évangile à partir de la situation des opprimés. Par exemple, L'idée d'une option préférentielle pour les pauvres, ou encore la notion de structure de péché, qui nous fait comprendre que la pauvreté, souvent, n'est pas une fatalité, mais le résultat de systèmes injustes. Mais attention, le point crucial, c'est que cette option pour les pauvres n'est pas juste une stratégie pastorale ou une question sociale. Non, c'est bien plus profond que ça. C'est une question théologique. C'est enraciné en Dieu lui-même. Le salut que Dieu propose, nous dit le pape, il ne commence pas dans les nuages. Il commence ici et maintenant, dans l'histoire, et toujours, toujours chez les plus vulnérables. Allez, dernier point, et pas des moindres, les fondements bibliques de toute cette exhortation. Sur quoi tout cela repose-t-il ? Le texte est littéralement traversé par les Écritures. Ici, l'analyse de François Audinet est super éclairante. Il montre qu'en fait, il y a deux grandes logiques bibliques qui cohabitent dans le texte. La première, on la connaît bien, c'est celle de l'identification. Le Christ est le pauvre. Ce que vous avez fait au plus petit, c'est à moi que vous l'avez fait. On rencontre le Christ dans le pauvre. Mais il y a une deuxième logique, tout aussi importante. celle de la miséricorde. Là, c'est Dieu qui librement, par amour, choisit les pauvres, écoute leurs cris et prend leur défense. C'est tout le chant du Magnificat de Marie. Et ce qui est magnifique, c'est que le pape montre comment ces deux logiques, l'identification et la miséricorde, ne s'opposent pas mais se rejoignent. Et le point de rencontre, c'est Jésus-Christ lui-même. Sa propre vie de pauvre, sa proximité avec les exclus. C'est là que cette longue histoire de l'amour de Dieu pour les petits s'accomplit. En Jésus, l'amour de Dieu pour les pauvres et la présence de Dieu dans les pauvres ne font plus qu'un. Et voilà, on arrive vraiment à la conviction qui porte tout le texte du début à la fin. Faire le choix prioritaire des pauvres, ce n'est pas un poids, ce n'est pas une charge, c'est au contraire une source de renouveau incroyable pour l'Église mais aussi pour toute la société. Mais il y a une condition, une seule, être capable de se décentrer de soi-même, de se libérer de ses certitudes pour parvenir à écouter vraiment leur cri. Au fond, c'est la question que cette exhortation nous renvoie. Une question immense, exigeante, qui nous interroge tous, bien au-delà des murs de l'Église. Elle interroge nos sociétés, nos modèles économiques, nos relations les uns avec les autres. Et si la clé d'un monde plus juste, d'un monde plus fraternel, se trouvait précisément là, dans cette écoute ? C'est une question qui mérite d'être creusée, bien sûr, et pour continuer à nourrir cette réflexion, des revues comme la Nouvelle Revue Théologique sont vraiment des outils précieux. C'est pourquoi on vous rappelle une dernière fois cette offre spéciale, 40% de réduction sur l'abonnement numérique, avec le code 202640, valable jusqu'au 31 décembre 2025. C'est sans doute un des meilleurs moyens de poursuivre la réflexion. Merci pour votre écoute.

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