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Les Icônes du Jour

#8 Jeanne Deroin – Première femme à se présenter aux élections (en 1849 !)

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03min |13/08/2025
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Description

🔥 Droit de vote des femmes en France? 1944

Et pourtant en 1849, presqu'un siècle plutôt, une femme ose se porter candidate aux élections législatives.
Son nom? Jeanne Deroin

Son programme ? Éducation pour toutes, justice sociale, égalité réelle.
Son score ? Quinze voix.

Mais le geste est historique.

Instit’ ouvrière devenue journaliste, socialiste et féministe, elle signe des tribunes, fonde La Voix des Femmes, milite pour le droit au divorce, l’égalité salariale… et finit exilée à Londres, pauvre mais libre.

Un siècle plus tard, ses combats résonnent toujours.


🎙️ En moins de 5 minutes, redécouvre l’histoire de cette pionnière, visionnaire trop tôt, qui a semé l’égalité dans un monde qui ne la voyait pas.


💌 Écris-moi en commentaire le nom d’une femme qu’on devrait toutes et tous connaître
et n’hésite pas à m’envoyer tes retours sur l’épisode ici


📚 Sources principales :

• Christine Bard, Les Femmes dans la société française au XIXe siècle, Armand Colin, 2001.

• Martin, Sylvie. « Jeanne Deroin (1805–1894) : une femme politique oubliée », Revue d’histoire du XIXe siècle, n°28, 2004.

• Archives du Sénat français, dossier "Femmes et citoyenneté" : https://www.senat.fr

• Notice biographique Jeanne Deroin, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (Maitron) : https://maitron.fr

• Archives parlementaires de 1849, intervention sur la candidature de Jeanne Deroin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les icônes du jour, le podcast qui répare l'histoire, une femme à la fois. Aujourd'hui, on vous parle d'une pionnière oubliée. Une femme qui a levé la main là où les femmes n'avaient même pas le droit de s'asseoir. Voici Jeanne Desroings, la première femme à se présenter à une élection en France en 1849. À une époque où le droit de vote était encore réservé aux hommes. Jeanne naît en 1805 à Paris, dans une famille ouvrière. Très vite, elle s'affranchit des cases. Elle devient institutrice, un métier rare pour les femmes à l'époque, et s'intéresse aux idées de Saint-Simon, un penseur socialiste visionnaire. Elle adhère à ses cercles, mais refuse l'idée que les femmes doivent attendre l'égalité des classes pour obtenir l'égalité des sexes. En 1848, alors que la France traverse une révolution, Jeanne fonde le journal La Voix des Femmes avec Eugénie Niboyer. Elle y défend des idées radicales pour l'époque. Le droit de vote pour les femmes, l'accès égal à l'éducation, l'égalité salariale, le divorce et la fin du patriarcat bourgeois. En 1849, elle ose ce qu'aucune autre femme n'avait tenté avant elle. Elle se porte candidate aux élections législatives dans le 12e arrondissement de Paris. Son programme est simple, justice sociale, instructions universelles et droits civiques pour tous. Elle sait qu'elle est inéligible, mais veut marquer le coup symbolique. Elle récote 15 voix. Le chiffre est dérisoire, mais le geste reste immense. L'État ne goûte pas à son audace. Jeanne est arrêtée, emprisonnée et plus tard condamnée à l'exil. Elle part à Londres, où elle vivra jusqu'à sa mort. Là-bas, elle refuse toute charité et continue à enseigner, à écrire et à penser. Elle développe des idées avant-gardistes sur l'organisation du travail, en rêvant de coopératives autogérées et féministes. Elle tente même de créer une école pour les enfants d'exilés. Elle continue de signer ses textes, d'écrire des lettres ouvertes, de réclamer des droits, dans le silence général. Elle finit sa vie pauvre et oubliée, mais ne renonce jamais. Ce que Jeanne des Rois demandait en 1848, ce sont des choses que la République mettra plus d'un siècle à accorder. Le droit de vote, accordé aux femmes françaises en 1944. Le droit au divorce, vraiment renforcé dans les années 1970. L'égalité salariale, ça reste toujours en débat. Jeanne avait donc cent ans d'avance. Ce n'était pas une utopiste, c'était une visionnaire. Et même si les manuels ne la citent pas, elle a ouvert un passage pour celles qui allaient suivre. Hubertine Auclair, Louise Michel, et plus tard Simone Veil, Gisèle Halimi. Un jour, Jeanne Desroings a écrit « Je ne suis pas la représentante d'un sexe, je suis la voix d'une justice » . Elle ne voulait pas être une exception. Elle voulait une révolution tranquille, menée par les femmes, pour toutes les femmes. Merci d'avoir écouté les Icones du jour. Jeanne Desroings nous rappelle qu'avant de voter, il eut fallu déposer un bulletin, dans le silence et parfois dans la clandestinité. Elle a bravé l'interdit pour faire entendre sa voix et ouvrir la voie à des générations de femmes engagées. Cet épisode t'a plu ? Alors abonne-toi, partage-le et mets 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Et dis-moi en commentaire le nom d'une femme qu'on devrait tous et toutes connaître. A demain, pour une autre icône qui a semé l'égalité, bien avant qu'elle ne fleurisse.

Chapters

  • Révolutionnaire dès l’encrier

    00:26

  • Une voix traquée

    01:39

  • Elle parlait déjà de notre futur

    02:18

  • Punchline républicaine

    03:00

Description

🔥 Droit de vote des femmes en France? 1944

Et pourtant en 1849, presqu'un siècle plutôt, une femme ose se porter candidate aux élections législatives.
Son nom? Jeanne Deroin

Son programme ? Éducation pour toutes, justice sociale, égalité réelle.
Son score ? Quinze voix.

Mais le geste est historique.

Instit’ ouvrière devenue journaliste, socialiste et féministe, elle signe des tribunes, fonde La Voix des Femmes, milite pour le droit au divorce, l’égalité salariale… et finit exilée à Londres, pauvre mais libre.

Un siècle plus tard, ses combats résonnent toujours.


🎙️ En moins de 5 minutes, redécouvre l’histoire de cette pionnière, visionnaire trop tôt, qui a semé l’égalité dans un monde qui ne la voyait pas.


💌 Écris-moi en commentaire le nom d’une femme qu’on devrait toutes et tous connaître
et n’hésite pas à m’envoyer tes retours sur l’épisode ici


📚 Sources principales :

• Christine Bard, Les Femmes dans la société française au XIXe siècle, Armand Colin, 2001.

• Martin, Sylvie. « Jeanne Deroin (1805–1894) : une femme politique oubliée », Revue d’histoire du XIXe siècle, n°28, 2004.

• Archives du Sénat français, dossier "Femmes et citoyenneté" : https://www.senat.fr

• Notice biographique Jeanne Deroin, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (Maitron) : https://maitron.fr

• Archives parlementaires de 1849, intervention sur la candidature de Jeanne Deroin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les icônes du jour, le podcast qui répare l'histoire, une femme à la fois. Aujourd'hui, on vous parle d'une pionnière oubliée. Une femme qui a levé la main là où les femmes n'avaient même pas le droit de s'asseoir. Voici Jeanne Desroings, la première femme à se présenter à une élection en France en 1849. À une époque où le droit de vote était encore réservé aux hommes. Jeanne naît en 1805 à Paris, dans une famille ouvrière. Très vite, elle s'affranchit des cases. Elle devient institutrice, un métier rare pour les femmes à l'époque, et s'intéresse aux idées de Saint-Simon, un penseur socialiste visionnaire. Elle adhère à ses cercles, mais refuse l'idée que les femmes doivent attendre l'égalité des classes pour obtenir l'égalité des sexes. En 1848, alors que la France traverse une révolution, Jeanne fonde le journal La Voix des Femmes avec Eugénie Niboyer. Elle y défend des idées radicales pour l'époque. Le droit de vote pour les femmes, l'accès égal à l'éducation, l'égalité salariale, le divorce et la fin du patriarcat bourgeois. En 1849, elle ose ce qu'aucune autre femme n'avait tenté avant elle. Elle se porte candidate aux élections législatives dans le 12e arrondissement de Paris. Son programme est simple, justice sociale, instructions universelles et droits civiques pour tous. Elle sait qu'elle est inéligible, mais veut marquer le coup symbolique. Elle récote 15 voix. Le chiffre est dérisoire, mais le geste reste immense. L'État ne goûte pas à son audace. Jeanne est arrêtée, emprisonnée et plus tard condamnée à l'exil. Elle part à Londres, où elle vivra jusqu'à sa mort. Là-bas, elle refuse toute charité et continue à enseigner, à écrire et à penser. Elle développe des idées avant-gardistes sur l'organisation du travail, en rêvant de coopératives autogérées et féministes. Elle tente même de créer une école pour les enfants d'exilés. Elle continue de signer ses textes, d'écrire des lettres ouvertes, de réclamer des droits, dans le silence général. Elle finit sa vie pauvre et oubliée, mais ne renonce jamais. Ce que Jeanne des Rois demandait en 1848, ce sont des choses que la République mettra plus d'un siècle à accorder. Le droit de vote, accordé aux femmes françaises en 1944. Le droit au divorce, vraiment renforcé dans les années 1970. L'égalité salariale, ça reste toujours en débat. Jeanne avait donc cent ans d'avance. Ce n'était pas une utopiste, c'était une visionnaire. Et même si les manuels ne la citent pas, elle a ouvert un passage pour celles qui allaient suivre. Hubertine Auclair, Louise Michel, et plus tard Simone Veil, Gisèle Halimi. Un jour, Jeanne Desroings a écrit « Je ne suis pas la représentante d'un sexe, je suis la voix d'une justice » . Elle ne voulait pas être une exception. Elle voulait une révolution tranquille, menée par les femmes, pour toutes les femmes. Merci d'avoir écouté les Icones du jour. Jeanne Desroings nous rappelle qu'avant de voter, il eut fallu déposer un bulletin, dans le silence et parfois dans la clandestinité. Elle a bravé l'interdit pour faire entendre sa voix et ouvrir la voie à des générations de femmes engagées. Cet épisode t'a plu ? Alors abonne-toi, partage-le et mets 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Et dis-moi en commentaire le nom d'une femme qu'on devrait tous et toutes connaître. A demain, pour une autre icône qui a semé l'égalité, bien avant qu'elle ne fleurisse.

Chapters

  • Révolutionnaire dès l’encrier

    00:26

  • Une voix traquée

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  • Punchline républicaine

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🔥 Droit de vote des femmes en France? 1944

Et pourtant en 1849, presqu'un siècle plutôt, une femme ose se porter candidate aux élections législatives.
Son nom? Jeanne Deroin

Son programme ? Éducation pour toutes, justice sociale, égalité réelle.
Son score ? Quinze voix.

Mais le geste est historique.

Instit’ ouvrière devenue journaliste, socialiste et féministe, elle signe des tribunes, fonde La Voix des Femmes, milite pour le droit au divorce, l’égalité salariale… et finit exilée à Londres, pauvre mais libre.

Un siècle plus tard, ses combats résonnent toujours.


🎙️ En moins de 5 minutes, redécouvre l’histoire de cette pionnière, visionnaire trop tôt, qui a semé l’égalité dans un monde qui ne la voyait pas.


💌 Écris-moi en commentaire le nom d’une femme qu’on devrait toutes et tous connaître
et n’hésite pas à m’envoyer tes retours sur l’épisode ici


📚 Sources principales :

• Christine Bard, Les Femmes dans la société française au XIXe siècle, Armand Colin, 2001.

• Martin, Sylvie. « Jeanne Deroin (1805–1894) : une femme politique oubliée », Revue d’histoire du XIXe siècle, n°28, 2004.

• Archives du Sénat français, dossier "Femmes et citoyenneté" : https://www.senat.fr

• Notice biographique Jeanne Deroin, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (Maitron) : https://maitron.fr

• Archives parlementaires de 1849, intervention sur la candidature de Jeanne Deroin.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les icônes du jour, le podcast qui répare l'histoire, une femme à la fois. Aujourd'hui, on vous parle d'une pionnière oubliée. Une femme qui a levé la main là où les femmes n'avaient même pas le droit de s'asseoir. Voici Jeanne Desroings, la première femme à se présenter à une élection en France en 1849. À une époque où le droit de vote était encore réservé aux hommes. Jeanne naît en 1805 à Paris, dans une famille ouvrière. Très vite, elle s'affranchit des cases. Elle devient institutrice, un métier rare pour les femmes à l'époque, et s'intéresse aux idées de Saint-Simon, un penseur socialiste visionnaire. Elle adhère à ses cercles, mais refuse l'idée que les femmes doivent attendre l'égalité des classes pour obtenir l'égalité des sexes. En 1848, alors que la France traverse une révolution, Jeanne fonde le journal La Voix des Femmes avec Eugénie Niboyer. Elle y défend des idées radicales pour l'époque. Le droit de vote pour les femmes, l'accès égal à l'éducation, l'égalité salariale, le divorce et la fin du patriarcat bourgeois. En 1849, elle ose ce qu'aucune autre femme n'avait tenté avant elle. Elle se porte candidate aux élections législatives dans le 12e arrondissement de Paris. Son programme est simple, justice sociale, instructions universelles et droits civiques pour tous. Elle sait qu'elle est inéligible, mais veut marquer le coup symbolique. Elle récote 15 voix. Le chiffre est dérisoire, mais le geste reste immense. L'État ne goûte pas à son audace. Jeanne est arrêtée, emprisonnée et plus tard condamnée à l'exil. Elle part à Londres, où elle vivra jusqu'à sa mort. Là-bas, elle refuse toute charité et continue à enseigner, à écrire et à penser. Elle développe des idées avant-gardistes sur l'organisation du travail, en rêvant de coopératives autogérées et féministes. Elle tente même de créer une école pour les enfants d'exilés. Elle continue de signer ses textes, d'écrire des lettres ouvertes, de réclamer des droits, dans le silence général. Elle finit sa vie pauvre et oubliée, mais ne renonce jamais. Ce que Jeanne des Rois demandait en 1848, ce sont des choses que la République mettra plus d'un siècle à accorder. Le droit de vote, accordé aux femmes françaises en 1944. Le droit au divorce, vraiment renforcé dans les années 1970. L'égalité salariale, ça reste toujours en débat. Jeanne avait donc cent ans d'avance. Ce n'était pas une utopiste, c'était une visionnaire. Et même si les manuels ne la citent pas, elle a ouvert un passage pour celles qui allaient suivre. Hubertine Auclair, Louise Michel, et plus tard Simone Veil, Gisèle Halimi. Un jour, Jeanne Desroings a écrit « Je ne suis pas la représentante d'un sexe, je suis la voix d'une justice » . Elle ne voulait pas être une exception. Elle voulait une révolution tranquille, menée par les femmes, pour toutes les femmes. Merci d'avoir écouté les Icones du jour. Jeanne Desroings nous rappelle qu'avant de voter, il eut fallu déposer un bulletin, dans le silence et parfois dans la clandestinité. Elle a bravé l'interdit pour faire entendre sa voix et ouvrir la voie à des générations de femmes engagées. Cet épisode t'a plu ? Alors abonne-toi, partage-le et mets 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Et dis-moi en commentaire le nom d'une femme qu'on devrait tous et toutes connaître. A demain, pour une autre icône qui a semé l'égalité, bien avant qu'elle ne fleurisse.

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  • Révolutionnaire dès l’encrier

    00:26

  • Une voix traquée

    01:39

  • Elle parlait déjà de notre futur

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🔥 Droit de vote des femmes en France? 1944

Et pourtant en 1849, presqu'un siècle plutôt, une femme ose se porter candidate aux élections législatives.
Son nom? Jeanne Deroin

Son programme ? Éducation pour toutes, justice sociale, égalité réelle.
Son score ? Quinze voix.

Mais le geste est historique.

Instit’ ouvrière devenue journaliste, socialiste et féministe, elle signe des tribunes, fonde La Voix des Femmes, milite pour le droit au divorce, l’égalité salariale… et finit exilée à Londres, pauvre mais libre.

Un siècle plus tard, ses combats résonnent toujours.


🎙️ En moins de 5 minutes, redécouvre l’histoire de cette pionnière, visionnaire trop tôt, qui a semé l’égalité dans un monde qui ne la voyait pas.


💌 Écris-moi en commentaire le nom d’une femme qu’on devrait toutes et tous connaître
et n’hésite pas à m’envoyer tes retours sur l’épisode ici


📚 Sources principales :

• Christine Bard, Les Femmes dans la société française au XIXe siècle, Armand Colin, 2001.

• Martin, Sylvie. « Jeanne Deroin (1805–1894) : une femme politique oubliée », Revue d’histoire du XIXe siècle, n°28, 2004.

• Archives du Sénat français, dossier "Femmes et citoyenneté" : https://www.senat.fr

• Notice biographique Jeanne Deroin, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (Maitron) : https://maitron.fr

• Archives parlementaires de 1849, intervention sur la candidature de Jeanne Deroin.


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  • Speaker #0

    Bienvenue dans les icônes du jour, le podcast qui répare l'histoire, une femme à la fois. Aujourd'hui, on vous parle d'une pionnière oubliée. Une femme qui a levé la main là où les femmes n'avaient même pas le droit de s'asseoir. Voici Jeanne Desroings, la première femme à se présenter à une élection en France en 1849. À une époque où le droit de vote était encore réservé aux hommes. Jeanne naît en 1805 à Paris, dans une famille ouvrière. Très vite, elle s'affranchit des cases. Elle devient institutrice, un métier rare pour les femmes à l'époque, et s'intéresse aux idées de Saint-Simon, un penseur socialiste visionnaire. Elle adhère à ses cercles, mais refuse l'idée que les femmes doivent attendre l'égalité des classes pour obtenir l'égalité des sexes. En 1848, alors que la France traverse une révolution, Jeanne fonde le journal La Voix des Femmes avec Eugénie Niboyer. Elle y défend des idées radicales pour l'époque. Le droit de vote pour les femmes, l'accès égal à l'éducation, l'égalité salariale, le divorce et la fin du patriarcat bourgeois. En 1849, elle ose ce qu'aucune autre femme n'avait tenté avant elle. Elle se porte candidate aux élections législatives dans le 12e arrondissement de Paris. Son programme est simple, justice sociale, instructions universelles et droits civiques pour tous. Elle sait qu'elle est inéligible, mais veut marquer le coup symbolique. Elle récote 15 voix. Le chiffre est dérisoire, mais le geste reste immense. L'État ne goûte pas à son audace. Jeanne est arrêtée, emprisonnée et plus tard condamnée à l'exil. Elle part à Londres, où elle vivra jusqu'à sa mort. Là-bas, elle refuse toute charité et continue à enseigner, à écrire et à penser. Elle développe des idées avant-gardistes sur l'organisation du travail, en rêvant de coopératives autogérées et féministes. Elle tente même de créer une école pour les enfants d'exilés. Elle continue de signer ses textes, d'écrire des lettres ouvertes, de réclamer des droits, dans le silence général. Elle finit sa vie pauvre et oubliée, mais ne renonce jamais. Ce que Jeanne des Rois demandait en 1848, ce sont des choses que la République mettra plus d'un siècle à accorder. Le droit de vote, accordé aux femmes françaises en 1944. Le droit au divorce, vraiment renforcé dans les années 1970. L'égalité salariale, ça reste toujours en débat. Jeanne avait donc cent ans d'avance. Ce n'était pas une utopiste, c'était une visionnaire. Et même si les manuels ne la citent pas, elle a ouvert un passage pour celles qui allaient suivre. Hubertine Auclair, Louise Michel, et plus tard Simone Veil, Gisèle Halimi. Un jour, Jeanne Desroings a écrit « Je ne suis pas la représentante d'un sexe, je suis la voix d'une justice » . Elle ne voulait pas être une exception. Elle voulait une révolution tranquille, menée par les femmes, pour toutes les femmes. Merci d'avoir écouté les Icones du jour. Jeanne Desroings nous rappelle qu'avant de voter, il eut fallu déposer un bulletin, dans le silence et parfois dans la clandestinité. Elle a bravé l'interdit pour faire entendre sa voix et ouvrir la voie à des générations de femmes engagées. Cet épisode t'a plu ? Alors abonne-toi, partage-le et mets 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Et dis-moi en commentaire le nom d'une femme qu'on devrait tous et toutes connaître. A demain, pour une autre icône qui a semé l'égalité, bien avant qu'elle ne fleurisse.

Chapters

  • Révolutionnaire dès l’encrier

    00:26

  • Une voix traquée

    01:39

  • Elle parlait déjà de notre futur

    02:18

  • Punchline républicaine

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