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LES LOIS NATURELLES - Le podcast de la naturopathie holistique & de la santé naturelle

34- "Accompagner son enfant vers le sommeil" avec Véronique BELLEMARE BRIERE, fondatrice de l'institut Somna

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59min |28/11/2024
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LES LOIS NATURELLES - Le podcast de la naturopathie holistique & de la santé naturelle

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59min |28/11/2024
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Description

Les enfants, dès leur plus jeune âge, sont susceptibles de rencontrer des embûches sur le chemin de l'apprentissage du sommeil. De nombreux spécialistes +/- autoproclamés du sommeil font la promotion de méthodes miraculeuses promettant des nuits de sommeil complètes pour votre bébé surfant ainsi sur la détresse des parents en manque de sommeil.


Pour faire toute la lumière sur ce sujet, Véronique BELLEMARE BRIERE, spécialiste de la gestion naturelle du sommeil, Somnopédagogue™ / Somnothérapeute intégrative™ et fondatrice de l'institut Somna basé au Québec et qui a développé un réseau mondial d'experts accompagnants au sommeil, est mon invitée.


Parce qu'un bon sommeil est le plus beau des voyages... Véronique a créé une approche intégrative unique et individualisée du sommeil, empathique et bienveillante, fondée sur l'alliance entre la nature et la science, grâce à laquelle elle nous propose de retrouver un sommeil de qualité quel que soit notre âge.


Pour plus d'information sur l'Institut Somna, 1er institut de somnopédagogie™ et de somnothérapie intégrative™ au monde : https://www.somna.ca


Faîtes du sommeil un droit fondamental et signez la pétition pour le droit de dormir à sa fatigue initiée par l'institut Somna: https://www.leslignesbougent.org/petitions/pour-que-dormir-a-sa-fatigue-devienne-un-droit-fondamental-pour-tous-les-etres-humains-20108/


Poursuivez l'écoute avec l'épisode #319 de VLAN! "Tout comprendre pour mieux dormir" avec Véronique BELLEMARE BRIERE,


C’est en transformant mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation, que j’ai découvert toute l’énergie et la vitalité dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation, basée sur des habitudes saines, que je souhaite vous offrir. 💫


Je suis Camille LANGLET, naturopathe et créatrice du podcast LES LOIS NATURELLES.


Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main : que vous soyez épuisé par le stress, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être, ou que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie en leur inculquant des habitudes de vie saines, et notamment une cuisine santé riche en fruits et légumes variés de saison.


Si vous aimez le podcast Les Lois Naturelles, laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 ⭐ de préférence, ou un commentaire sur ApplePodcast. En plus de diffuser et valoriser mon travail, cela aide à faire connaître la naturopathie et la santé naturelle, afin de promouvoir une approche intégrative du bien-être et de la santé.


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🌿 Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie. Je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche, que ce soit pour manger mieux, retrouver votre vitalité, ou améliorer votre bien-être général.


Pour prendre rendez-vous, contactez-moi via Instagram @lesloisnaturelles, ou envoyez-moi un mail à lesloisnaturelles@gmail.com.



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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Les Lois Naturelles. Je suis Camille Langlet, naturopathe et fondatrice de ce podcast. C'est en transformant mon hygiène de vie, et particulièrement mon alimentation, que j'ai découvert toute l'énergie dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation que je souhaite vous offrir. Ce podcast... s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main, que vous soyez fatigué de vous sentir constamment épuisé, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être ou encore que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie. À travers des épisodes en solo ou avec des invités experts, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel, tant sur le plan physique que sur tous les autres plans de l'être. Et comme je suis convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, je dédie une partie de mon activité aux parents soucieux d'accompagner leurs enfants, de la petite enfance à l'adolescence, vers une vie saine et équilibrée. Si vous êtes prêt à transformer votre vie ou celle de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Si vous aimez le podcast et que vous souhaitez soutenir les lois naturelles, n'oubliez pas de laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 étoiles de préférence ou un commentaire sur Apple Podcast. Cela m'aide. énormément à faire découvrir la naturopathie au plus grand nombre. Bonne écoute ! Bonjour, bienvenue dans un nouvel épisode des Lois naturelles. Le sommeil a une importance capitale pour notre santé, vous le savez, je ne vous apprends rien. Bien dormir est essentiel pour de nombreuses fonctions physiologiques de notre corps, le système nerveux, le système hormonal, le système immunitaire, mais aussi pour la croissance, le développement cérébral, la gestion du stress et des émotions, la concentration ou encore la consolidation de la mémoire, pour n'en citer que certaines. Un mauvais sommeil fait donc inéluctablement le lit de la maladie. Je vous en parle un petit peu plus longuement dans l'épisode numéro 5 que je vous invite à découvrir. C'est d'ailleurs un épisode qui a eu beaucoup de succès. Mais c'est un épisode qui est consacré aux adultes, et aujourd'hui j'aimerais vous parler du sommeil des enfants. Les enfants, dès leur plus jeune âge, dès la naissance même, sont susceptibles de rencontrer des embûches, sur le chemin de l'apprentissage du sommeil. Car effectivement, il s'agit bien d'un apprentissage. D'ailleurs, de nombreux spécialistes, plus ou moins autoproclamés, du sommeil font la promotion de méthodes toutes plus miraculeuses les unes que les autres, vous promettant des nuits de sommeil complètes pour votre bébé, surfant ainsi sur la détresse des parents en manque de sommeil. En tant que maman de 4 enfants, dont le dernier aura bientôt 18 mois, j'ai été confrontée au réveil nocturne de mes bébés. À moi aussi, on m'a mille fois demandé si mon bébé faisait ses nuits. Je ne compte plus les fois où je me suis endormie en donnant le sein ou à même le sol en tenant la main de mon bébé pour l'accompagner vers le sommeil. Alors je dois dire que toutes ces méthodes et leurs promesses me laissent perplexe. Et pour vous faire une confidence, je vous avouerai même que mon bébé dort encore dans notre lit depuis sa naissance. Alors, dois-je être fustigée sur la place publique ? Pour répondre à cette question et faire toute la lumière sur ce sujet, j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui dans le podcast Véronique Bellemare-Brière. Véronique est spécialiste de la gestion naturelle du sommeil. somnopédagogue, somnothérapeute holistique et fondatrice de l'Institut Somna, basé au Québec, qui a développé un réseau d'experts accompagnants au sommeil. Parce qu'un bon sommeil est le plus beau des voyages, Véronique a créé une approche holistique, unique et individualisée du sommeil, empathique et bienveillante, fondée sur l'alliance entre la nature et la science, grâce à laquelle elle nous propose de retrouver un sommeil de qualité, et ce, quel que soit notre âge. Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Bonjour Camille.

  • Speaker #0

    Merci pour ton accueil et merci pour ta présence au sein du podcast. C'est un honneur pour moi de recevoir une spécialiste de ton niveau en matière de sommeil.

  • Speaker #1

    Merci. En fait, merci de m'inviter, mais je te rassure, je ne suis pas là pour te fustiger aujourd'hui. Merci.

  • Speaker #0

    Je suis rassurée.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    est-ce qu'en premier lieu, tu pourrais nous expliquer comment se construit le sommeil des enfants depuis leur naissance jusqu'à l'adolescence et puis jusqu'à l'âge adulte ? Est-ce qu'il est composé de cycles, à l'instar du sommeil des adultes ? Et quelle est la durée de ces cycles ? Comment ils vont évoluer ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est sûr qu'un bébé, par exemple, de zéro à deux mois, va avoir ce qu'on appelle un petit train de sommeil. Train de sommeil, c'est vraiment une analogie que les spécialistes utilisent pour expliquer justement comment se déroule un cycle de sommeil. Alors, c'est un petit train qui va durer environ 50 minutes, qui va être composé de deux wagons. lorsqu'on a entre 0 et 2 mois. Donc, c'est pour ça que c'est assez court. Puis au départ, quand on est bébé, on commence par s'endormir avec un sommeil agité, alors que lorsqu'on est adulte... on va plutôt s'endormir dans une phase de sommeil lent. Alors ça, c'est vraiment une différence fondamentale, mais par la suite, le sommeil va évoluer. Donc, entre deux mois et six à neuf mois environ, on va avoir trois wagons dans notre train de sommeil. Alors, ça va durer plutôt autour de 70 minutes, le cycle de sommeil. On va commencer en s'endormant en sommeil paradoxal à cet âge-là, puis par la suite, lorsqu'on va arriver vers l'âge de neuf mois, C'est là qu'on va commencer à s'endormir en sommeil lent léger. Alors, ça change un peu la dynamique du coucher parce qu'au départ, lorsqu'on a un enfant qui vient de naître, on se dit souvent Ah, je le pose et il se réveille en sursaut très facilement mais c'est qu'il s'endort aussi en sommeil agité. Alors, lorsqu'on laisse passer cette phase de sommeil agité, c'est déjà plus facile de le poser parce que, justement, il va rentrer dans son sommeil lent tranquillement. Mais lorsqu'on arrive vers l'âge de 9 mois, justement, généralement, c'est déjà plus facile parce que l'enfant va débuter son cycle de sommeil par ce wagon de sommeil. Mais par la suite, entre 3 et 6 ans, là, on va avoir un train qui va s'allonger, qui va être rendu à 4 wagons. Donc, on va avoir le sommeil lent léger au début, toujours, mais aussi le sommeil lent profond. Puis ensuite, on va avoir le sommeil paradoxal. Donc, on va avoir deux wagons comme de sommeil profond puis sommeil paradoxal à la fin. Et ça va durer à ce moment-là entre 90 et 120 minutes un cycle. Donc, c'est pourquoi les gens, lorsqu'ils ont un bébé naissant, ils disent mais je ne comprends pas, il se réveille à chaque heure Mais oui, c'est normal, son cycle dure 50 minutes. Alors qu'autour de trois ans, ça va se rapprocher davantage du cycle de sommeil de l'adulte qui, lui, peut durer jusqu'à 120 minutes. Mais encore là, ça varie d'une période. d'une personne plutôt, d'un individu à l'autre. Et il faut toujours prendre tout ce qui est donné, tout ce qui est statistique avec des pincettes, parce que c'est vraiment des indicateurs généraux, des moyennes, mais il y a toujours des variantes autour de tout ça, puis il ne faut pas s'affoler non plus. Alors bref, à partir de 3 ans, on peut dire que le sommeil va ressembler davantage au sommeil de l'adulte.

  • Speaker #0

    D'accord, OK. Est-ce que tu peux nous préciser combien d'heures de sommeil ont besoin les enfants ? S'il y a une norme, des statistiques, est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #1

    En fait, généralement, on va se rapporter au tableau de la National Sleep Foundation, qui est comme la référence au niveau des spécialistes du sommeil à un niveau international. Mais moi, je prends encore une fois toujours ça avec des pincettes parce que ça va varier d'un individu à l'autre. On a, oui, des petits dormeurs, on a des plus gros dormeurs. On a des moyennes qui vont être très larges même dans ce tableau-là. Alors, si on regarde par exemple un enfant de 0 à 3 mois, la moyenne inférieure va être de 11 heures de sommeil sur 24 heures, alors que la moyenne supérieure va être de 19 heures de sommeil sur 24 heures. Donc là, il y a 8 heures de différence. Alors, c'est sûr qu'on parle toujours de sur 24 heures, on ne parle pas du sommeil de nuit. on part des siestes et tout ça, on accumule toutes les heures de sommeil sur les 24 heures. Mais c'est sûr qu'on ne peut pas se comparer à sa soeur, à sa voisine, à sa cousine, parce qu'il y a tellement une grande marge d'un enfant à l'autre à cet âge-là qu'on ne sait pas exactement quel numéro on a pigé. Il y en a qui gagnent tout de suite à la loto du sommeil, mais il y en a d'autres qui, effectivement, vont avoir un enfant tout aussi adorable, mais qui va avoir besoin d'un peu plus de temps. Pour consolider son sommeil, c'est tout à fait normal. Et puis d'ailleurs, entre zéro et trois mois, les nuits assurées, c'est la norme. Si on n'avait pas des nuits assurées, il y aurait un problème parce que l'enfant, en fait, doit dormir en mode polyphasique, en petite phase de jour et de nuit, de manière très assurée pour assurer sa survie. Alors, c'est sûr qu'un enfant qui dormirait trop longtemps, c'est pourquoi d'ailleurs les enfants qui ont un petit poids, on va parfois exiger de les réveiller pour les nourrir parce que s'ils dormaient un peu trop longtemps, trop longtemps et qui ne prenait pas le poids au bon moment suffisamment, ça pourrait compromettre sa survie. Alors, entre zéro et trois mois, c'est tout à fait normal. Mais ensuite, évidemment, ça va augmenter, ça va diminuer plutôt au fur et à mesure que l'enfant va grandir. Alors déjà, entre quatre et onze mois, on va avoir, selon toujours la National Sleep Foundation, entre onze et dix-huit heures de sommeil sur vingt-quatre heures. Donc, la moyenne générale, ça va être entre 12 et 15 heures, mais on va avoir des moyennes inférieures, supérieures, puis on va avoir des individualités à prendre en compte, des enfants qui vont être hors de ces moyennes-là. C'est pour ça que je dis toujours, moi, aux parents, on ne s'attache pas trop aux chiffres. On va vraiment plutôt observer son enfant, regarder ce qu'il a l'air de bien se développer. Est-ce qu'il a l'air heureux durant la journée ? Est-ce qu'il démontre beaucoup de signes d'irritabilité ou au contraire, il semble relativement serein ? Est-ce que le matin déjà, l'éveil se fait bien ? Donc, c'est ce qu'on va regarder. Mais encore à cet âge-là, entre 4 et 11 mois, il y a des enfants qui ne vont pas encore dormir de manière continue. C'est tout à fait normal aussi. Donc, bref, là, on peut faire des choses, par contre, pour favoriser l'acquisition. ou l'apprentissage, ou en tout cas, moi, j'ai mon mot à dire là-dessus, parce qu'on voit des gens qui vont mettre en opposition les termes d'acquisition et d'apprentissage du sommeil, alors que, d'un côté, c'est sûr que le sommeil comme tel, ce n'est ni acquis ni appris. C'est un processus qui est inné. L'enfant dormait déjà dans le ventre de sa mère. Donc, c'est un processus inné, mais par contre, arriver à dormir en mode monophasique, et donc... plusieurs heures d'affilée d'une seule traite la nuit, bien là, oui, il y a une forme d'apprentissage qui peut être inconsciente parce que l'enfant, évidemment, va être soumis au cadre que lui crée son parent puis éventuellement, les cycles de sommeil vont s'enchaîner. Mais il y a quand même une forme, en tout cas, d'évolution qui va survenir, qu'on appelle ça de l'apprentissage, qu'on appelle ça de l'acquisition. De toute façon, moi, ce qui me dérange, c'est que des gens vont opposer les termes. acquisition et apprentissage alors qu'on a besoin d'un apprentissage, qu'il soit conscient ou non, pour obtenir une acquisition. Mais encore là, je veux apporter une nuance parce qu'on n'acquiert jamais totalement le sommeil en mode monophasé. Parce que si on regarde les adultes, par exemple, peut-être qu'ils dormaient très, très bien quand ils étaient petits, ils avaient réussi à faire des nuits d'une traite, comme on dit, puis tout à coup, ils développent des insomnies à l'âge adulte, puis ils n'arrivent plus à dormir d'une traite. Et là, qu'est-ce qu'on fait ? On doit... réapprendre à dormir en mode monophasique et non pas réapprendre à dormir tout court, mais réapprendre à dormir d'une traite. Donc, bref, il y a toutes sortes de confusions autour de ces termes-là que je vois en ce moment. Mais tout ça pour dire qu'un enfant va avoir un rythme d'évolution qui va différer d'un à l'autre. Et bien sûr que c'est un processus neurophysiologique. Alors, il y a la maturation du cerveau qui va entrer en compte pour lui permettre d'enchaîner ces cycles de sommeil éventuellement. Donc, si on appelle ça une forme d'acquisition, bien oui, on va réussir à ce moment-là à enchaîner les cycles du sommeil, mais ça ne veut pas dire que c'est définitif. Donc, c'est en évolution tout au cours de la vie, le sommeil. Alors, c'est pour ça que le terme acquisition est un peu galvaudé dans ce sens-là, parce qu'effectivement, il y a une forme d'acquisition au niveau cérébral qui va permettre d'enchaîner les cycles de sommeil. Mais tout ça peut être mis en question à n'importe quel moment. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, tu nous as donné des chiffres qui sont quand même assez différents, des fourchettes qui sont très différentes, avec parfois même huit heures d'écart entre la fourchette basse et la fourchette haute. Quand on est parent, comment on peut faire la différence entre un enfant qui sera un petit dormeur, tout simplement, et un enfant qui sera en carence de sommeil ?

  • Speaker #1

    C'est sûr qu'un enfant qui est un petit dormeur, Alors, premièrement, j'insiste sur le fait que je mentionne ces données-là parce que ce sont celles qui font consensus à l'international, mais je ne réfère jamais les parents à ces tableaux-là parce qu'on ne veut pas créer d'anxiété ou quoi que ce soit. À la préhistoire, on n'avait pas ces tableaux-là, on n'avait pas ces recherches-là et on dormait. On peut vous dire qu'on est des réseaux sociaux. On peut vous dire qu'on est des réseaux sociaux. Moi, ce que je me souviens toujours, c'est vraiment d'observer son enfant avant tout et de ne pas observer nécessairement, de se comparer à la voisine, comme je le disais tout à l'heure, parce que les enfants vont avoir des rythmes différents, une évolution différente et des besoins différents. En termes de besoin de sommeil, oui, il y a des petits dormeurs, puis comment on va se rendre compte qu'eux n'ont pas nécessairement besoin de plus ? Bien, généralement, il va être très serein, très souriant, joyeux, tout ça, le développement va bien se faire. Alors qu'un autre enfant va peut-être être très agité, très irritable. Et là, on va penser qu'il y a des troubles de comportement, alors que non, probablement que c'est juste un déficit de sommeil. Donc, là, c'est vraiment dans l'observation au cas par cas. Est-ce que mon enfant au réveil est bien régénéré ? Est-ce qu'il est de bonne humeur ? Est-ce que... Est-ce qu'il arrive à se concentrer ? Ça dépend évidemment de l'âge de l'enfant. On ne parle pas d'un bébé de zéro à trois mois. Mais au moment où il aurait consolidé relativement ses nuits, ce sont les signes qu'on devrait regarder. Et ça m'amène à parler aussi de la distinction entre les signes de fatigue et de somnolence parce que, justement, il y a une confusion qu'on entend largement aussi à ce sujet-là des gens qui parlent des signes de fatigue en parlant des signes de somnolence en réalité. Et les signes de fatigue, bien, ça peut être, oui, un signe qui va se rapprocher d'un signe de somnolence, comme par exemple un manque de concentration, on commence à tomber dans la lune, comme on dit. Donc, ça, ça peut être un signe, oui, de fatigue qui concorde avec un signe de somnolence. Mais on a aussi beaucoup de signes de fatigue, comme l'irritabilité, comme les troubles du comportement, comme une mauvaise gestion des émotions, comme des douleurs musculaires, comme, bon. Tout ça, ça rentre aussi dans les signes de fatigue et ce ne sont pas des signes de somnolence. Donc, quand on parle de signes de fatigue, on peut avoir une fatigue psychique, on peut avoir une fatigue physique, une fatigue physiologique. Donc, ça peut être aussi une espèce de suractivation des fonctions physiologiques aussi qui engendre une certaine fatigue. Alors que quand on parle des signes de somnolence, là, on parle vraiment des baillements, des paupières lourdes, des petits frissons, du regard fixe aussi qu'on peut avoir. Et c'est tout autre chose. Donc, des signes de somnolence, c'est ce qui annonce la venue imminente du train du sommeil, alors que des signes de fatigue, c'est ce qui résulte d'un déficit de sommeil ou qui va survenir suite à un effort physique, par exemple. Ça, ça peut être un signe de fatigue. On a couru beaucoup, on se sent fatigué, mais pas nécessairement somnolent. Et ça, la confusion est généralisée, alors je trouvais quand même important de le mentionner. Et là, j'ai fait une grande boucle, donc là, on était rendu aux échelles. La variabilité des échelles, c'est ça. En fait, on va observer aussi les signes de somnolence de l'enfant durant la journée. Si évidemment l'enfant baille et se frotte les yeux toute la journée, il a sûrement aussi besoin d'aller faire la sieste. Puis souvent, les parents vont oublier un peu ces signes de somnolence-là en fin de journée parce qu'ils sont au retour du travail, ils sont pressés à faire le repas du soir. C'est comme le moment le plus occupé de la journée. Et là, ils ne vont pas voir les signes de somnolence des enfants. Puis au moment où l'enfant va... être finalement couché, eh bien, là, l'enfant va avoir les yeux grands ouverts, puis il ne voudra plus nécessairement, en fait, il ne pourra plus nécessairement se laisser emporter par la vague du sommeil parce que il va avoir été suractivé pendant ce moment-là, alors que ses signes de sonnolence étaient peut-être bien présents, puis s'il s'était couché plus tôt, ça aurait été plus facile. Alors, c'est pour ça que je trouve important de distinguer tout ça, puis en même temps de prendre un recul par rapport aux chiffres, mais vraiment regarder ce qui se passe chez moi. Est-ce que je vois que mon enfant a des signes de somnolence à ce moment-là, puis moi, je suis complètement en hyperactivation pour la préparation du repas ? Est-ce qu'il mange trop tard, puis il pourrait s'endormir en plein repas, il tombe carrément la tête dans son assiette, puis là, par la suite, je lui fais prendre un bain, mais il est trop tard, l'éveil est reparti ? Ou alors, est-ce que je pourrais inverser justement cette heure de fin de journée pour que mon enfant mange plus tôt, puis... prennent son bain relativement plus tôt pour se mener plus facilement au sommeil. Donc ça, c'est vraiment, moi je vous invite vraiment plus à observer au cas par cas, c'est ce qu'on fait à l'Institut Somenant, que de vous attacher à des données. Ça, c'est vraiment, je ne pense pas que c'est la bonne voie pour faire baisser l'anxiété.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, parce que les parents, c'est facile de les inquiéter, surtout quand il s'agit du sommeil de leurs enfants. Pourquoi cette distinction précisément sur les signes de somnolence et les signes de fatigue ? C'est pour repérer le moment idéal du coucher de l'enfant ?

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, les signes de somnolence, comme on le disait tout à l'heure, les baillements, les paupières lourdes, les frissons, c'est un peu comme l'arrivée du fameux train de sommeil. Donc, c'est un peu comme si la locomotive entrait en guerre. Alors, c'est sûr que si on profite de ce moment-là pour aller coucher notre enfant, ça va être beaucoup plus facile pour lui de se laisser... emporté par la vague du sommeil. Que si on attend que ce moment-là passe, puis on essaie de rattraper le train par la suite. Je ne suis pas de celles qui disent que lorsque le train est passé, c'est fini, il faut attendre deux heures avant qu'il revienne. Mais par contre, c'est vrai que parfois, ça peut aller jusqu'à deux heures avant qu'il revienne. Mais il y a bien des cas où on arrive à rattraper le train par la suite. C'est tout simplement que lorsqu'un cycle de sommeil se débute, puis qu'on ne prend pas le... la locomotive tout de suite, en fait, c'est possible que notre cerveau comprenne que ce n'est pas le bon moment et qu'on doit enclencher un cycle d'éveil. Et là, il y a d'autres hormones qui sont sécrétées. Puis, on le voit aussi chez les adultes. Si on dit, bon, je vais aller me coucher dans 10 minutes, il me reste encore ce rapport-là à terminer. Puis là, on essaie de dormir tout de suite après sans faire de transition. Bien là, malheureusement, une fois dans le lit, les yeux vont être complètement ouverts, puis on n'arrivera plus à basculer vers le sommeil. C'est la même chose pour les enfants. S'il n'y a pas la transition entre les deux, si on n'y va pas au bon moment, c'est vraiment une question de timing. Si on y va trop tôt, ça ne va pas fonctionner. Si on y va trop tard, ça ne va pas fonctionner. Mais ça ne veut pas dire que c'est peine perdue durant deux heures. Mais par contre, oui, il va falloir. pour attendre de ressentir à nouveau les signes de somnolence pour pouvoir à nouveau essayer de monter dans le train. Donc ça, c'est vraiment quelque chose aussi qu'on voit beaucoup circuler, des gens qui vont dire, Bien, si le train est raté, c'est foutu pendant deux heures, attendez deux heures et retournez-y. Non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. C'est attendez le retour des signes de somnolence ou faites ce qu'il faut pour que les signes de somnolence reviennent.

  • Speaker #0

    Très intéressant.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    on peut faire revenir le train plus rapidement que possible.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, tu en as un petit peu parlé déjà en amont, mais j'aimerais qu'on revienne dessus. Pour moi, c'est comme une idée reçue. Est-ce qu'en fait, un sommeil ininterrompu, c'est toujours la clé d'un sommeil réparateur chez les enfants ? Est-ce qu'un bébé qui aurait des réveils, quelques-uns, parfois pas une vingtaine, mais des réveils au cours de la nuit, est-ce que c'est un bébé qui quand même peut être reposé ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que tout le monde, adultes, enfants, bébés, ont des réveils au cours de la nuit. Comment ça fonctionne ? C'est qu'entre chaque cycle de sommeil, il y a quand même un éveil. La différence entre certaines personnes et d'autres, c'est qu'il y a des gens qui sont très conscients de cet éveil-là et d'autres qui ne sont pas conscients. Normalement, on ne devrait pas trop en être conscient, on devrait simplement replacer notre oreiller, repartir vers le sommeil. Donc, c'est une affaire d'une minute environ, puis on repart. Mais il y a des personnes qui n'arrivent pas à repartir rapidement parce qu'elles se réveillent complètement. Puis c'est là qu'on voit des insomnies de réveil nocturne chez les adultes notamment. Donc, il faut comprendre que tout le monde a des réveils nocturnes. C'est simplement le niveau de conscience qui varie. Mais ceci étant dit, si on a trop de réveils, comme par exemple si on souffre d'apnée du sommeil, là, si on a des réveils plusieurs fois par heure, Donc là, ça peut être nécessaire vraiment d'investiguer. C'est autre chose. Les réveils d'apnée du sommeil, on n'en a pas conscience. Mais par contre, là, on a un sommeil qui est encore plus fragmenté. Et là, évidemment, ça va être plus difficile la journée. On va avoir des signes de somnolence qui vont être très, très présents. Alors, dans ces cas-là, moi, ce que je déplore, c'est que c'est très peu diagnostiqué l'apnée du sommeil. Il y a des bébés, il y a des enfants, il y a des adolescents, des adultes qui en souffrent. Ça n'a pas de lien nécessairement avec la morphologie, en fait oui, c'est-à-dire la morphologie des voies aériennes supérieures, oui, mais pas parce que parfois on a tendance à penser que l'apnée c'est une sorte de maladie de vieux entre guillemets. Mais ce n'est pas vraiment le cas, ni le fait que ce soit forcément quelqu'un qui va être en surplus de poids. C'est sûr que le surplus de poids peut aggraver l'apnée du sommeil. Mais ce n'est pas forcément. Il y a des gens qui sont très, très minces, qui souffrent d'apnée du sommeil. Ça va plutôt être aussi des gens qui vont avoir des mentons fuyants, qu'on dit, donc qui vont avoir moins d'espace, justement, pour que la langue puisse bien se positionner pour la respiration. Il y a toutes sortes de configurations. Je vais laisser ça aux spécialistes en apnée du sommeil. Mais ceci étant dit, c'est important de réaliser qu'il y a quand même une partie des enfants qui en souffrent. Et parfois, les signaux de somnolence que l'on peut capter durant la journée peuvent être aussi dus à de l'apnée du sommeil. Ou encore, si on voit un enfant qui a vraiment du mal à émerger du lit le matin. Et ici, vous avez une bonne spécialiste en France qui a créé justement l'application Le Sommeil de Marmotte et qui se consacre à l'apnée du sommeil chez l'enfant. J'ai oublié son nom, malheureusement. Nadia quelque chose. En tout cas, on pourra le mettre. dans le descriptif, mais elle fait du travail formidable. Donc voilà, c'est une spécialiste de l'apnée du sommeil. Puis vous pouvez déjà aller naviguer sur son site par rapport à tout ce qui est question d'apnée du sommeil.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des petits signes au cours du sommeil qui pourraient nous diriger vers une apnée du sommeil chez notre enfant ?

  • Speaker #1

    C'est moi, ce que je remarque, c'est parfois on a des bébés qui vont déjà ronfler bébé, des jeunes enfants qui vont ronfler. On a des enfants dans la voiture, par exemple, qui vont avoir la tête vers l'arrière, la bouche grande ouverte, qui vont dormir comme ça. Ça, ça peut être des signes. Évidemment, il y en a sûrement d'autres que je pourrais mentionner. Mais moi, c'est ce que je remarque le plus souvent qui revient. Mais c'est ça. Je tenais quand même à mentionner le fait qu'il y a beaucoup plus d'enfants que l'on pense. En même temps, je ne veux pas affoler les gens et je ne veux pas non plus que tout le monde aille chez le médecin en disant ben ça y est, mon enfant souffre d'apnée du sommeil Ce n'est pas le cas non plus. C'est quand même un minimum, un pourcentage minimum des enfants. Mais on ne peut pas l'évacuer complètement. Alors comme vous avez... la possibilité de poser la question, parfois, si on est dans le doute, on peut demander de passer une polygraphie ambulatoire à la maison ou encore, dans les cas un peu plus sévères, des polysomnographies à l'hôpital. Donc, voilà. Mais ça, c'est du côté médical. Alors, ça, c'est quelque chose dont on doit parler avec le médecin, mais il ne faut pas non plus attribuer les difficultés de mise en place du rythme de sommeil à la... apnée du sommeil. Ça, c'est autre chose. On est dans un autre thème complètement. Mais par contre, on peut justement considérer que si on a tout mis en place et que l'enfant est encore somnolent alors qu'il dort bien, là, on peut se poser la question parce que ça ne paraît pas l'apnée du sommeil. Donc, à moins d'être à côté de l'enfant toute la nuit, de voir comment il respire, tout ça, c'est difficile. La plupart des gens ne sont pas diagnostiqués. Quand il y en a eu dans la famille, quand il y a de l'hérédité, là, on peut aussi souffrir d'apnée du sommeil. C'est très, très fréquent que ça passe d'une génération à l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important de le savoir parce qu'effectivement, moi, j'en avais pas du tout connaissance. Je pensais pas que ça pouvait toucher également les enfants.

  • Speaker #1

    Oui, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, on sait que c'est primordial, le sommeil, mais... Est-ce que tu pourrais revenir un petit peu dessus et nous rappeler pourquoi le sommeil est absolument fondamental chez les enfants ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, c'est durant le sommeil qu'on va libérer les hormones de croissance. Donc, c'est sûr qu'un enfant qui ne dormirait pas pourrait, dans les cas les plus sévères, aller jusqu'à un arrêt de croissance. C'est aussi le sommeil qui va permettre à l'enfant de développer au maximum son cerveau, ses fonctions cérébrales qui font partie de la croissance. Mais parfois, les gens ont tendance à couper. couper dans le sommeil pour étudier davantage ou en tout cas faire plus de devoirs et tout ça, alors que c'est durant le sommeil qu'on consolide les apprentissages. Donc, c'est sûr que si on coupe durant le sommeil, les apprentissages vont être plus difficiles. Ça peut engendrer des troubles de comportement aussi. Ça peut engendrer, en fait, toutes sortes de difficultés connexes. C'est sûr qu'un enfant qui va avoir du mal à gérer ses émotions, on va penser que c'est une question de tempérament, mais ça peut être carrément un déficit de sommeil. Il peut y avoir des symptômes d'hyperactivité, justement, qui vont ressembler énormément aux symptômes du TDA-TDAH et qui vont être confondus souvent dans les diagnostics. On a remarqué qu'il y avait eu plusieurs faux diagnostics de TDA-TDAH parce que, justement, le sommeil n'avait pas été évalué préalablement. Et les signes de déficit de sommeil sont très similaires aux signes de TDA-TDAH. En même temps, les résultats du manque de sommeil peuvent être le manque de concentration et tout ça. Et le TDAH peut aussi engendrer le manque de concentration. Et si on parle du TDAH, c'est sûr que ça va engendrer toutes sortes d'autres cas de figure, parce que parfois les enfants vont être médicamentés, notamment au ritalin, pour maintenir leur concentration le jour. mais lorsqu'ils vont aller se coucher le soir, il y a des effets secondaires à ces médications-là qui peuvent engendrer une difficulté d'endormissement. Donc, parfois, c'est le TDAH qui engendre la difficulté d'endormissement en lui-même, mais d'autres fois, c'est le médicament qui est pris aussi pour contrer le TDAH. Alors là, ça devient assez complexe, mais ce qu'on sait de façon générale, c'est que chez les enfants qui souffrent de TDAH, il y a des difficultés d'endormissement qui sont plus prépondérantes que chez d'autres enfants. Parfois, c'est de l'hyperactivité mentale, mais d'autres fois, c'est de l'hyperactivité physique aussi. On bouge tout le temps ou alors on n'a pas envie d'aller se coucher ou on est surstimulé. Une hyperactivation, ça peut être à la fois physique, mentale, physiologique aussi. Donc, il y a des réveils matinaux aussi que l'on voit souvent chez ces enfants-là. Une somnolence diurne, encore une fois. On va avoir...

  • Speaker #0

    Une latence d'endormissement, si on a l'effet secondaire du médicament dont je parlais tout à l'heure, le Ritalin, mais il y a peut-être d'autres médicaments qui sont pris. Ça, ce n'est pas ma spécialité. Mais ceci étant dit, c'est quand même important aussi de voir qu'il y a des enfants qui souffrent de TDAH qui peuvent aussi souffrir d'apnée. Et là, tous les symptômes se combinent. Donc bref, quand on a des enfants qui ont soi-disant des troubles de comportement, on devrait regarder du côté du sommeil avant. Donc, troubles de concentration, troubles d'apprentissage, tout ça, on devrait vraiment mettre le sommeil en priorité. Pour nous, à l'Institut SOMNA, le sommeil, c'est comme les racines de l'arbre de la santé. Alors, quand je présente cette image-là aux gens qu'on accompagne ou à nos étudiants, c'est dans le but que les gens comprennent que si on nourrit bien les racines, le tronc de l'arbre va être solide, les branches vont proliférer et éventuellement, elles vont s'orner de belles feuilles vertes pleines de chlorophylle. Alors que si c'est l'inverse... bien, le tronc va être moins solide, les branches vont s'assécher, vont peut-être se mettre à casser et les feuilles vont peut-être se mettre à tomber une à une. Et c'est comme ça qu'on représente les maux qui sont liés à un manque de sommeil. Donc, ça peut aller jusqu'à engendrer des diabètes, on a parlé des arrêts de croissance, on a parlé des difficultés d'apprentissage, de concentration, mais aussi ça peut aller jusqu'à des problèmes cardiovasculaires, prise de poids. parce que le métabolisme est géré aussi durant le sommeil, des douleurs musculo-squelettiques, évidemment. Donc, c'est toujours à la fois psychique, physique, physiologique. Et il y a une partie génétique, bien sûr, en ce qui a trait au sommeil. On n'est pas tous égaux face au sommeil. Mais nous, on insiste beaucoup sur le puzzle du sommeil à l'Institut SOMNA de comprendre est-ce que tout ce qui est physique, psychique, physiologique est bien mis en place pour que le sommeil fonctionne bien. Et s'il manque une... pièce au puzzle, on va essayer d'aller la retracer pour la repositionner. Et ça, ça se passe autant auprès des enfants que des adultes. Alors, si on parle de physique, on peut parler de position de jour. Par exemple, des enfants qui sont assis toute la journée, c'est sûr qu'ils vont avoir plus de mal à dormir le soir venu. On peut parler de posture aussi, de sommeil, qui peuvent engendrer des douleurs, tout ça. Si on parle de physiologique, c'est toute la partie respiratoire. alimentation, sécrétion des bonnes hormones au bon moment, reflux gastro-ésovagien, justement, qui peuvent être des facteurs de risque en ce qui a trait au sommeil. Mais si on parle au niveau psychique, il y a toute la partie anxiété, stress, hyperactivité mentale. Donc, il faut d'abord ratisser large puis voir où pourraient être les sources des difficultés de sommeil pour pouvoir créer, en quelque sorte, le puzzle du sommeil de l'enfant qu'on accompagne. ou recréer quand c'est un enfant plus vieux qui a commencé à développer des insomnies un peu plus tard après avoir consolidé son sommeil une première fois. Donc, ça, c'est vraiment fondamental. Puis, ça me fait beaucoup de peine de voir que des gens lancent des méthodes soi-disant garanties en trois ou cinq jours pour bien dormir ou des choses comme ça et qu'ils appliquent la même méthode à tous les enfants. Parce que c'est sûr que ça peut fonctionner chez certains, mais sauf que chaque enfant est unique. contexte est unique, chaque famille est unique, puis pour bien accompagner un enfant, on n'a pas le choix de prendre en compte toutes les dimensions que je viens de mentionner. Alors, si on ne sait pas quelle est la source des difficultés de sommeil, on ne peut absolument pas y répondre par une méthode. Si, par exemple, un enfant faisait de l'apnée du sommeil puis qu'on disait, on va te faire une méthode d'accompagnement, ça n'aurait aucun effet parce qu'il y a une source physiologique qui n'a pas été investiguée par des médecins. Alors, c'est vraiment fondamental de comprendre que le sommeil, c'est un tout, c'est global, que c'est multifactoriel, il y a des moments où ça va bien aller, il y a des moments où ça va moins bien aller. C'est pas un long fleuve tranquille, c'est vraiment une mer qui peut être en mouvement ou qui peut être en accalmie ponctuellement, puis bon, il y a toutes sortes de facteurs qui vont avoir une influence sur le sommeil. Alors bref, moi, ce que je remarque, c'est que effectivement, il y a eu beaucoup de faux diagnostics du côté du TDAH. Il y a des études qui sont sorties là-dessus par rapport au fait qu'on n'avait pas d'abord dépisté des difficultés de sommeil. Et je suis contente d'annoncer qu'on a maintenant quelqu'un en France qui est une certifiée, mais en tout cas qui est sur le point d'être certifiée, qui est une attestée de l'Institut SOMNA pour l'instant, qui est neuropsychologue et qui a intégré justement un... un bilan du sommeil avant même de faire ses diagnostics dans sa démarche pour faire des diagnostics de TDA, TDAH. Donc, elle s'appelle Cindy Gilles. Elle a été formée à l'Institut Sommeil. Et c'est la première en France qui a... qui est montée dans ce train-là et qui va finalement proposer de faire le tour du sommeil parce qu'elle voyait qu'il y avait des liens énormes entre les symptômes du TDAH et du déficit de sommeil. Puis elle voulait s'assurer justement d'offrir des bons diagnostics. Alors ça, c'est vraiment une marche qui devrait être à suivre éventuellement pour toutes les personnes qui font des diagnostics de TDAH, TDAH, parce que sinon, on n'est pas sûr que ce soit vraiment le bon diagnostic.

  • Speaker #1

    Oui, je suis tout à fait d'accord. Et moi, je suis assez surprise du nombre d'enfants aujourd'hui qui sembleraient souffrir de ce trouble-là. Il y en a un nombre incroyable par classe et c'est très surprenant. Je ne serais pas étonnée qu'il y ait quand même un surdiagnostic. Donc, ça me paraît très intéressant d'aller investiguer du côté du sommeil.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Du côté du Québec, en tout cas, les spécialistes sont sortis il y a quelques années pour dire qu'ils avaient réalisé… qu'il y avait beaucoup de faux diagnostics. Puis en même temps, du côté de l'apnée, du sommeil, là, il y a des sous-diagnostics, en fait. Il y a plein de gens qui ne sont pas diagnostiqués. Donc, c'est sûr que nous, de notre côté, on ne fait pas de diagnostics parce qu'on n'est pas des médecins. Mais lorsqu'on soupçonne des choses comme celles-là, on va référer pour que la personne puisse avoir un diagnostic dès que possible par son médecin. Puis du côté du TDA, TDAH, moi, je milite pour que... il y ait vraiment un bilan de sommeil qui soit fait.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc, cette méthode que tu as développée de somnopédagogie, elle se fonde sur ce puzzle du sommeil ?

  • Speaker #0

    En fait, ce n'est pas une méthode, justement. Moi, je n'aime pas le mot méthode parce que dans ce temps-là, les gens pensent à un mode d'emploi. Puis, évidemment, on ne peut pas dire, vous faites 1, 2, 3, 4, 5 et vous allez dormir ou votre enfant va dormir parce qu'on vient de voir à quel point c'était complexe. Selon moi, les personnes qui proposent des méthodes, c'est vraiment une approche marketing. Parfois, c'est même limite arnaqueur. Donc, bref, je n'irai jamais dans ce sens-là. Un accompagnement au sommeil doit toujours être personnalisé. On n'a pas du one size fits all dans l'accompagnement au sommeil. C'est vraiment du sur-mesure. Alors, pour nous, en somnopédagogie, c'est super important, effectivement, de se fonder sur le puzzle du sommeil, d'aller chercher… vraiment tout le portrait global, voir est-ce qu'il y aurait possiblement des perturbateurs au niveau physique, psychique, physiologique. Est-ce que peut-être aussi il y aurait une dimension génétique, mais nous, on ne va pas faire de diagnostic. On va simplement explorer avec la personne pour voir où il y aurait plus de potentialité de trouver ces perturbateurs-là, les déclencheurs des difficultés de sommeil. Puis par la suite, on va valider avec la personne qu'on accompagne pour créer un un accompagnement sur mesure. Alors, ça va être complètement différent d'une personne à l'autre. Puis c'est pour ça qu'on a vraiment un taux très élevé de réussite parce que, justement, on ne cherche pas à faire entrer tout le monde dans le même moule préfabriqué. Au contraire, on cherche à se mouler à chaque personne qu'on accompagne. Puis quand ce sont les enfants qu'on accompagne, on accompagne les parents en même temps. Il faut comprendre, tout à l'heure, on parlait du fait que... Parfois, les parents sont stressés, il y a une contagion émotionnelle aussi qui peut se faire chez l'enfant. Il y a un apprentissage, en tout cas, de l'association qu'on fait avec le sommeil. Ça, c'est vraiment un apprentissage. Parce que si on voit que les parents n'ont pas un bon rapport au sommeil, comme enfant, on n'aura pas un bon rapport au sommeil. Si on voit que le sommeil est la dernière des priorités après le travail, après les sorties, après les repas, après... Bon... Si on voit que c'est vraiment en tout dernier lieu qu'on laisse une place au sommeil, les enfants ne vont pas le mettre en priorité non plus. Donc, la première chose, c'est vraiment d'avoir un bon rapport comme parent au sommeil et d'enseigner ce bon rapport-là. Et avec l'approche d'un institut somnolent, on vise à développer une association positive avec le sommeil. Pour que le sommeil soit perçu un peu, comme tu le disais en introduction, comme le plus beau des voyages, qu'il soit perçu un peu comme une récompense aussi à la fin de la journée pour l'enfant. Que ce soit quelque chose de positif, d'agréable, un plaisir de la journée, plutôt qu'une punition. Alors, on va éviter, bien sûr, de punir les enfants dans leur chambre ou en leur disant tu vas aller dormir Même si, oui, on le sait, on le touche, déjà dit, en désespoir de cause. Mais bref, c'est sûr qu'il faut essayer de trouver une autre formulation si on veut créer une belle association avec le sommeil. Donc ça, c'est vraiment typique à l'institution, là, et aussi l'approche par les cinq sens, parce qu'on sait que le sommeil, bien, en fait, va résulter... de sécrétions hormonales qui vont en fait survenir au bon moment dans la journée et à l'approche du sommeil. Donc évidemment, si on se met à sécréter du cortisol juste avant d'aller se coucher, ça ne va pas fonctionner. Alors nous, ce qu'on veut, c'est favoriser le cortisol, oui, dans la journée pour rester en état d'énergie, d'éveil, mais par la suite, on veut basculer tranquillement vers la mélatonine, qui est l'hormone qui va permettre d'induire le sommeil. Alors on va créer... En fait, il y a des journées idéales aussi en ce sens-là avec le parent. On va voir est-ce qu'il y a des perturbateurs durant la journée qui entravent la bascule vers l'endormissement le soir. Donc ça, ça va être super important. Puis par les cinq sens, pourquoi on travaille comme ça ? C'est parce que c'est par les organes sensoriels que le cerveau va capter les messages environnants, les stimulus, et va pouvoir les transcoder en quelque sorte en hormones à sécréter. Alors, bien sûr, si on s'expose à des stimulus qui sont stimulants, ce n'est pas la même chose que si on s'expose à des stimulus qui sont apaisants. Donc, on a un certain contrôle à ce niveau-là et c'est pour ça qu'on va passer par l'ouïe, par l'odorat, par le toucher, par l'alimentation aussi. Donc, on va passer vraiment, j'en ai sûrement oublié la vue, donc on va passer par tous ces sens-là pour créer le rituel idéal sur mesure. Pour l'enfant, on va y aller avec les sens dominants aussi de l'enfant. Donc, il y a des enfants qui sont très, très visuels, des enfants qui sont plus auditifs, mais on va regarder quel est son sens dominant et qu'est-ce qui l'aide à s'apaiser, qui peut justement entrer dans les stimulus qu'il va capter et qui vont l'aider à sécréter plutôt les bonnes hormones au bon moment. Alors, nous, c'est vraiment... Puis, c'est une approche très globale, donc holistique, oui, corps, cœur, esprit, mais aussi... très globale où on va se permettre d'utiliser différents outils qui peuvent provenir de différentes disciplines, puis on va aider le parent ou l'enfant directement à constituer sa propre boîte à outils pour devenir autonome face à son sommeil. Donc là, on devient vraiment un vrai gestionnaire de son sommeil, puis en acquérant une sorte de contrôle sur cette partie-là, l'anxiété va baisser aussi. Donc c'est très, très, très efficace. efficace, autant avec les enfants, les ados, les adultes, à tous les âges de la vie. Il s'agit vraiment de réaliser, de s'observer, de réaliser, bien moi, qu'est-ce qui vraiment peut fonctionner pour moi ? Puis il y a des milliers d'outils et de possibilités. Donc, il faut simplement avoir quelqu'un parfois pour nous guider parce que c'est difficile de s'y retrouver à travers toutes les possibilités. Mais si on a quelqu'un qui nous aide à filtrer tout de suite vers les bonnes options, les bonnes directions en fonction de notre puzzle du sommeil à nous, bien là, on n'a plus de chance de se tromper. Donc, c'est pour ça que ça fonctionne généralement très, très bien.

  • Speaker #1

    Mais je me pose une question. Est-ce que la société dans laquelle on vit n'est pas constituée de trop d'ennemis du sommeil, finalement, pour que ce soit pour nous adultes, mais aussi pour nos enfants ? Tout à l'heure, tu disais, quand on est assis toute la journée, forcément, le soir, on va avoir des difficultés à trouver le sommeil. Donc, j'imagine... un enfant qui avait passé sa journée de classe assis, puis qui fait son sport le soir, parce que forcément ça se fait en fin de journée, est-ce que tout ça, ça ne facilite pas du tout le sommeil ?

  • Speaker #0

    C'est sûr. C'est sûr que c'est un des perturbateurs. Quand on parle de perturbateurs soit physiques, soit physiologiques, ça en serait un. Parce que si par exemple on fait du sport le soir, je sais que les entraîneurs et tout ça ont tendance à programmer des cours à 20 heures le soir, mais c'est... C'est beaucoup trop tard pour un enfant. Donc, c'est sûr que si on s'expose à la lumière d'un gymnase, par exemple, juste avant d'aller dormir, qu'est-ce que ça va faire ? Ça va engendrer la sécrétion de cortisol, parce que l'œil qui va capter la lumière du gymnase, pour lui, c'est comme s'il captait la lumière du soleil. Et le soleil, c'est le principal synchroniseur de l'horloge biologique, mais qui va nous permettre de s'activer, de s'éveiller le matin. Alors, c'est sûr que si on s'expose à des gros néons le soir, on va avoir déjà beaucoup plus de mal à basculer vers le sommeil. Ensuite, si on a une hyperactivation, on parlait physique, psychique, dans ce cas-ci, physiologique aussi, c'est sûr que là, par la suite, la température corporelle va augmenter. Et pour réussir à plonger dans le sommeil, il faut que la température corporelle s'abaisse d'environ un demi à un degré. Alors là, il va falloir attendre que la température rebaisse avant d'être capable. capable de dormir. Tout ça, je vous le dis avec toujours des petites nuances parce qu'évidemment, il y a des enfants qui s'endorment n'importe où, n'importe quand, comme des adultes. Il y en a d'autres qui vont avoir plus de difficultés. Mais pour ceux qui ont ces difficultés-là, oui, ça peut être à cause de ça. Moi, par exemple, comme adulte, j'ai une température interne qui est assez élevée à la base. Et si je vais au spa le soir, que je vais dans un, je crois que vous appelez ça un jacuzzi ici, mais dans les bains tourbillons, c'est sûr que je ne dors pas de la nuit. Alors que c'est relaxant, ça fait du bien aux muscles et tout. Mais ça fait aussi augmenter la température corporelle. Puis ça active la circulation sanguine, donc je ne dormirai pas de la nuit. Alors c'est la même chose pour un enfant qui serait sensible comme moi, qui aurait peut-être une température corporelle élevée. Il y a l'activation, il y a le fait de s'exposer à la lumière, il y a l'augmentation de la température corporelle, et il y a le fait aussi parfois d'être pressé pour se rendre au cours à l'heure, de revenir rapidement pour aller se coucher à l'heure, et alors que... Le sommeil, ça ne fonctionne pas comme ça. On a tous une horloge interne, puis c'est l'horloge interne qu'on devrait écouter, pas l'horloge au mur. L'horloge au mur, c'est vraiment quelque chose qui nous permet de quantifier le temps, mais ce n'est pas synchronisé avec nos rythmes biologiques internes. Alors là, il faut vraiment, comme parent, regarder encore une fois à quel moment se manifestent les pics de somnolence et les pics d'éveil de son enfant, puis d'essayer d'organiser les activités en fonction de ça. Il y a un autre problème du côté de la France ou de l'Europe que l'on voit souvent, c'est les repas très tardifs. Ça, oui, ça va nuire aussi au sommeil. Si on regarde du côté du Canada, généralement, les gens vont manger le soir autour de 18 heures. Il y en a qui vont manger quand même à 20 heures, mais une moyenne, 18 heures, 18 heures 30. Ici, il y a des enfants qui mangent à 21 heures alors qu'ils devraient être couchés à 19 heures. Donc, c'est sûr que là, ça engendre des problèmes. D'une part, parce que l'enfant a essayé de tenir plus longtemps, alors qu'il aurait pu très bien aller se coucher plus tôt, mais aussi parce que le moment où il mange va avoir un effet sur sa température corporelle. Donc, quand on mange, il y a un processus qui s'enclenche qui s'appelle la thermogénèse, donc qui est vraiment le fait d'activer la combustion des aliments, la digestion. et qui va faire augmenter la température corporelle. Et là, le processus de digestion va entrer en compétition avec le processus d'endormissement. Et là, malheureusement, qu'est-ce qui va arriver ? Des enfants qui vont avoir beaucoup de mal à basculer d'un état à l'autre. Alors ça, je sais qu'au niveau culturel, c'est très répandu en France, mais quand il y a des parents qui sont ouverts à devancer les heures de repas, on a tout de suite une différence. Vraiment, ça peut être vraiment un problème. Ensuite, je suis consciente aussi que les gens rentrent plus tard du bureau en France et tout ça. Mais là, c'est de voir quel compromis on peut faire. Puis si on n'est pas capable de faire du tout de compromis, au moins d'être conscient de ce qui se passe. Parce que là, l'enfant, oui, est en déficit de sommeil, va avoir plus de mal à gérer ses émotions, va avoir plus de mal à se concentrer peut-être à l'école. Encore une fois, ça dépend si c'est un petit ou un grand dormeur. Donc, c'est toujours du cas par cas. Mais oui, ça peut être une cause. Alors là, c'est à chaque famille de voir comment elle peut gérer ça.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est vraiment un accompagnement individuel comme tu le proposes au sein de l'Institut Somna.

  • Speaker #0

    En fait, déjà, quand on est conscient de toutes les grandes lignes que je viens de vous donner, il y a déjà une amélioration nette qui va se produire. Mais c'est sûr que dans un accompagnement individuel, on peut... tout ou tout voir d'un coup, avoir vraiment un portrait global. Et bon, il y a plusieurs certifiés de l'Institut SOMNA maintenant dans le monde, donc on est rendu dans une douzaine de pays qui ont été formés pour faire un bilan, justement, avec les parents ou auprès des enfants, mais aussi qui travaillent auprès des adultes pour les gens qui souffrent d'insomnie chronique. Et là, ce que ça nous permet, c'est de... tracer le parcours du dormeur ou de retracer le parcours du dormeur. Un peu comme si on avait bien dormi auparavant, mais qu'éventuellement on a des difficultés de sommeil. C'est un peu comme quelqu'un qui se serait fracturé une jambe, par exemple, qui irait en rééducation pour réapprendre à marcher un pas à la fois. Mais du côté du sommeil, si on a en quelque sorte brisé notre sommeil sans le vouloir, pour toutes sortes de raisons. On peut réapprendre à dormir une nuit à la fois, mais là, encore une fois, je parle de dormir en mode monophasique, parce que je rappelle que dormir, c'est quand même un processus qui est inné. Alors bref, c'est tout simplement parce que dans notre société, on n'a pas le choix de dormir d'une traite, comme on dit, étant donné qu'on s'est créé une sorte de cadre artificiel. où tout le monde devrait être en état d'éveil entre 7h du matin et 18h environ, dépendant des emplois et tout ça, mais qui nous force à avoir un sommeil consolidé la nuit. Alors, quand les parents veulent que leur enfant dorme bien, qu'ils fassent leur nuit entre guillemets, c'est plutôt parce qu'ils veulent que leur enfant fasse leur nuit à eux, parce qu'eux ont besoin de dormir pour aller travailler. Mais l'enfant, lui, ne travaille pas encore, donc c'est sûr qu'il... Il ne peut pas nécessairement tout saisir ça. Puis son rythme n'est pas en concordance avec le rythme artificiel qu'on s'est créé. Puis d'ailleurs, il y a des adultes qui ont du mal à suivre ce rythme-là. Il y a des adultes qui, par exemple, pourraient mieux fonctionner s'ils commençaient à travailler à, je ne sais pas, à 11 heures le matin puis qu'ils terminaient à 20 heures le soir. Il y a beaucoup d'adultes qui ont du mal à émerger le matin. Alors, c'est la même chose pour les enfants. Comme on s'est créé un moule social qui est assez rigide, Là, on essaie de les amener dans notre moule à nous graduellement, mais on ne peut pas exiger non plus que ça se fasse en un claquement de doigts. Donc, c'est vraiment une transition qui se fait très graduellement. On essaie de respecter le plus possible les besoins, les rythmes naturels de l'enfant, son rythme de développement aussi. On ne peut pas espérer qu'un enfant de trois mois dorme huit heures d'affilée. Ce n'est pas physiologiquement. naturel. Donc, bref, c'est ça. Il faut vraiment aussi avoir des attentes réalistes. Le sommeil, c'est vraiment une question d'horloge interne et non pas d'horloge externe ou de tout carcan externe qu'on pourrait imposer. Mais il y a moyen de faire des compromis. Quand on apprend la gestion du sommeil, on voit où ça accroche puis on essaie de se rapprocher le plus possible des rythmes naturels internes, mais... tout en étant conscient des perturbateurs de sommeil. Donc, c'est ça à quoi un somnopédagogue, un somnothérapeute holistique ou un accompagnant au sommeil de la petite enfance qui a été formé par l'Institut SOMNA va amener les parents, ce vers quoi il va amener ou elle va amener les parents à se conscientiser, puis ça va être plus facile par la suite. On va voir, OK, là, ça va être difficile peut-être de faire un compromis, mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'on peut... aménagé ailleurs pour pallier à ce problème-là. Puis c'est un vrai travail d'équipe. Ce n'est pas une consultation comme lorsqu'on va chez le médecin où on nous donne une prescription en 15 minutes et c'est terminé, on nous laisse avec ça. Premièrement, on ne prescrit rien à ingérer, mais on explique comment le sommeil fonctionne puis quelles sont les meilleures stratégies dans chaque cas précis. Et puis comme ça, le parent... peut développer sa propre boîte à outils et éventuellement va pouvoir transmettre ces outils-là à son enfant qui va aussi pouvoir, à son tour, s'autonomiser face au sommeil. Surtout, développer une association positive avec le sommeil pour toute la vie. Donc, c'est important.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un cadeau qu'on s'offre pour toute la vie.

  • Speaker #0

    Voilà. Un cadeau pour toute la famille aussi parce que tout le monde a des rythmes différents dans la famille, des chronotypes différents. Donc, c'est vraiment le rythme veille-sommeil individuel qui va varier. d'une personne à l'autre. Et il faut arriver à arrimer ces rythmes-là de l'ensemble des membres de la tribu, entre guillemets. Parce que c'est sûr que dans une famille, on peut avoir un papa qui élève tôt, une maman qui élève tard. Déjà, il peut y avoir des petits conflits parce qu'un va se coucher plus tôt, l'autre va se coucher plus tard, en tout cas. Bref, mais les enfants, c'est pareil. On peut avoir des enfants lève-tôt, des enfants plus couche-tard. Et puis... il faut réussir à, justement, au lieu de créer une cacophonie avec tous ces rythmes-là, réussir à trouver la meilleure façon d'en créer une symphonie. Même si, évidemment, ce ne sera jamais complètement réglé au quart de tour. C'est physiologiquement impossible. Alors, si on comprend ça, déjà, on est beaucoup plus tolérant aussi par rapport au fait qu'on est tous distincts face à notre sommeil. Puis, effectivement, il y a des gens pour lesquels ça va être beaucoup plus facile. de tomber endormi facilement, rapidement, et d'autres pour lesquels ça peut prendre plus de temps. Mais nous, ce qu'on va faire, c'est essayer d'aider les gens à ce que ça prenne maximum 30 minutes, parce qu'après ça, ça commence à être vraiment plus, ça tombe plus du côté de l'insomnie. Donc ça, généralement, on peut l'atteindre. Même avec des gens qui ont été insomniaques chroniques pendant 40 ans, moi, je l'ai été pendant plus de 20 ans. J'ai réussi à certains moments à m'endormir en moins de 10 minutes, qui pour moi est vraiment un record absolu. Je ne peux pas dire que c'est à chaque fois que ça se produit, mais c'est déjà une énorme différence avec une nuit blanche. Donc, voilà. Alors que, bon, mon conjoint, par exemple, va mettre la tête sur l'oreiller puis va s'endormir tout de suite. Mais ça, c'est encore une fois, c'est la génétique. Donc ça, on n'a pas un contrôle absolu là-dessus. Mais au moins, si on peut faire au mieux pour que ça fonctionne bien pour soi, pour ses enfants, pour la cohésion familiale, déjà, on a un gros pas de fait. Alors c'est un peu ça qu'on fait à l'Institut SOMNA. Puis je dirais que les certifiés sont très bien formés, ont des bonnes compétences aussi de l'emploi. empathie, c'est des gens très bienveillants. Nous, avec les enfants, ce qu'on utilise, l'approche spécifique pour les enfants, ça s'appelle la mise en scène du sommeil en douceur. Et ça, ce que ça veut dire, c'est que justement, ce n'est pas une méthode comme telle, c'est qu'on va apprendre aux parents à mettre en scène le sommeil de l'enfant pour que lui, l'enfant, puisse se laisser aller plus facilement à sa vague du sommeil à lui. Alors, parce que l'enfant, pour nous, Le parent, c'est le metteur en scène, mais l'enfant, ça demeure l'acteur principal de son sommeil. Alors, c'est ce qu'on va faire. On va créer le contexte idéal. On va l'élaborer avec le parent. Puis par la suite, ça va permettre à l'enfant de développer une association positive avec le sommeil. Moi, je peux dire que mes enfants, je n'ai même pas à leur dire d'aller se coucher. Pour eux, c'est évident le moment où ils doivent aller se coucher. Puis ils montent au lit. Puis c'est bonne nuit. Merci. Je suis fatiguée. J'ai mes signes annonciateurs du sommeil, donc de somnolence, et voilà. Le rêve de tous parents.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est le contraire de... En fait, moi, j'allais me coucher quand j'étais petite, mais mes parents ne savaient pas, mais ça pouvait me prendre trois heures à m'endormir parce que je cogitais énormément dans ma tête. J'avais plein de scénarios que je m'imaginais qui n'étaient pas négatifs, en fait. Dans mon cas, moi, il n'y avait aucun perturbateur. ou quoi que ce soit, mais c'était vraiment que j'essayais de réinventer le monde. J'étais toujours en phase ultra créative, donc hyperactivité mentale. Mais c'est ça, pour moi, c'était normal de prendre trois heures pour m'endormir. Je ne savais pas à ce moment-là que c'était de l'insomnie. Donc, rendu à l'âge adulte, j'en suis venue au point où je ne dormais plus du tout. Alors, c'est sûr qu'on ne veut pas que ça arrive à nos enfants. Donc, à force d'avoir eu des expériences de parcours, du combattant, l'approche qui a été créée vise à pallier toutes les lacunes qui ont été vécues au cours de ce parcours. Et justement, de mon côté à moi, pourquoi c'est de la somnopédagogie ? C'est parce que c'est la pédagogie que je trouvais qui manquait énormément dans l'accompagnement. Parce qu'on nous disait fais-ci, fais-ça mais on voyait que les gens n'étaient pas nécessairement sûrs de ce qu'ils nous proposaient. Ils n'avaient pas nécessairement ciblé la source des difficultés de sommeil. C'est un peu comme si je vous proposais d'acheter de la pommade pour les muscles alors que vous me dites que vous avez du stress. Ça n'a pas de lien. C'est un peu ce qu'on m'a fait faire pendant 20 ans. On me disait d'essayer plein de choses sans savoir c'était quoi la source des difficultés de mon sommeil. Et puis, en même temps, ils n'étaient pas convaincus eux-mêmes parce que ce que j'ai appris après, c'est qu'ils n'étaient pas formés du tout en accompagnement au sommeil. Ça n'existait pas. Alors, même chez les médecins, il n'y avait pas vraiment de formation. Alors, c'est pourquoi… La somnopédagogie a été créée du point de vue d'une personne qui l'a vécu, ce parcours du combattant, de la toute petite enfance, dans mon cas, vers l'âge de 5 ans, jusqu'à 30 ans environ. Donc, c'est sûr que quand on a vécu toutes ces étapes-là, on a pu être en mesure de voir comment on ressentait les choses au fur et à mesure qu'on avançait dans le parcours, l'état de désespoir qu'on pouvait atteindre, qu'est-ce qui nous a manqué. Et c'est à partir de... tout ça que l'approche a été créée et qu'elle est enseignée maintenant. C'est pourquoi c'est vraiment empathique, c'est vraiment sur mesure, personnalisé et c'est pourquoi ça fonctionne si bien aussi.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Véronique. J'invite tous les auditeurs à consulter le site de l'Institut SOMNA, je mettrai les notes dans les références de l'épisode.

  • Speaker #0

    Oui, certainement, merci du coup Camille.

  • Speaker #1

    Merci à toi, à bientôt.

  • Speaker #0

    Bonne nuit à tout le monde.

  • Speaker #1

    Et bonne nuit. Merci d'avoir écouté cet épisode. Rejoignez la communauté des lois naturelles en vous abonnant au podcast et découvrez comment mettre en place des changements simples mais puissants dans votre quotidien. Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie où je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche de santé naturelle. Ensemble, nous explorerons comment la naturopathie peut transformer votre bien-être et celui de votre famille. Pour prendre rendez-vous, contactez-moi directement via mon compte Instagram lesloisnaturelles ou envoyez-moi un mail à l'adresse suivante lesloisnaturelles.com Je serai ravie de vous accompagner sur votre chemin vers une meilleure santé. A bientôt !

Description

Les enfants, dès leur plus jeune âge, sont susceptibles de rencontrer des embûches sur le chemin de l'apprentissage du sommeil. De nombreux spécialistes +/- autoproclamés du sommeil font la promotion de méthodes miraculeuses promettant des nuits de sommeil complètes pour votre bébé surfant ainsi sur la détresse des parents en manque de sommeil.


Pour faire toute la lumière sur ce sujet, Véronique BELLEMARE BRIERE, spécialiste de la gestion naturelle du sommeil, Somnopédagogue™ / Somnothérapeute intégrative™ et fondatrice de l'institut Somna basé au Québec et qui a développé un réseau mondial d'experts accompagnants au sommeil, est mon invitée.


Parce qu'un bon sommeil est le plus beau des voyages... Véronique a créé une approche intégrative unique et individualisée du sommeil, empathique et bienveillante, fondée sur l'alliance entre la nature et la science, grâce à laquelle elle nous propose de retrouver un sommeil de qualité quel que soit notre âge.


Pour plus d'information sur l'Institut Somna, 1er institut de somnopédagogie™ et de somnothérapie intégrative™ au monde : https://www.somna.ca


Faîtes du sommeil un droit fondamental et signez la pétition pour le droit de dormir à sa fatigue initiée par l'institut Somna: https://www.leslignesbougent.org/petitions/pour-que-dormir-a-sa-fatigue-devienne-un-droit-fondamental-pour-tous-les-etres-humains-20108/


Poursuivez l'écoute avec l'épisode #319 de VLAN! "Tout comprendre pour mieux dormir" avec Véronique BELLEMARE BRIERE,


C’est en transformant mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation, que j’ai découvert toute l’énergie et la vitalité dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation, basée sur des habitudes saines, que je souhaite vous offrir. 💫


Je suis Camille LANGLET, naturopathe et créatrice du podcast LES LOIS NATURELLES.


Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main : que vous soyez épuisé par le stress, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être, ou que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie en leur inculquant des habitudes de vie saines, et notamment une cuisine santé riche en fruits et légumes variés de saison.


Si vous aimez le podcast Les Lois Naturelles, laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 ⭐ de préférence, ou un commentaire sur ApplePodcast. En plus de diffuser et valoriser mon travail, cela aide à faire connaître la naturopathie et la santé naturelle, afin de promouvoir une approche intégrative du bien-être et de la santé.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Les Lois Naturelles. Je suis Camille Langlet, naturopathe et fondatrice de ce podcast. C'est en transformant mon hygiène de vie, et particulièrement mon alimentation, que j'ai découvert toute l'énergie dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation que je souhaite vous offrir. Ce podcast... s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main, que vous soyez fatigué de vous sentir constamment épuisé, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être ou encore que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie. À travers des épisodes en solo ou avec des invités experts, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel, tant sur le plan physique que sur tous les autres plans de l'être. Et comme je suis convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, je dédie une partie de mon activité aux parents soucieux d'accompagner leurs enfants, de la petite enfance à l'adolescence, vers une vie saine et équilibrée. Si vous êtes prêt à transformer votre vie ou celle de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Si vous aimez le podcast et que vous souhaitez soutenir les lois naturelles, n'oubliez pas de laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 étoiles de préférence ou un commentaire sur Apple Podcast. Cela m'aide. énormément à faire découvrir la naturopathie au plus grand nombre. Bonne écoute ! Bonjour, bienvenue dans un nouvel épisode des Lois naturelles. Le sommeil a une importance capitale pour notre santé, vous le savez, je ne vous apprends rien. Bien dormir est essentiel pour de nombreuses fonctions physiologiques de notre corps, le système nerveux, le système hormonal, le système immunitaire, mais aussi pour la croissance, le développement cérébral, la gestion du stress et des émotions, la concentration ou encore la consolidation de la mémoire, pour n'en citer que certaines. Un mauvais sommeil fait donc inéluctablement le lit de la maladie. Je vous en parle un petit peu plus longuement dans l'épisode numéro 5 que je vous invite à découvrir. C'est d'ailleurs un épisode qui a eu beaucoup de succès. Mais c'est un épisode qui est consacré aux adultes, et aujourd'hui j'aimerais vous parler du sommeil des enfants. Les enfants, dès leur plus jeune âge, dès la naissance même, sont susceptibles de rencontrer des embûches, sur le chemin de l'apprentissage du sommeil. Car effectivement, il s'agit bien d'un apprentissage. D'ailleurs, de nombreux spécialistes, plus ou moins autoproclamés, du sommeil font la promotion de méthodes toutes plus miraculeuses les unes que les autres, vous promettant des nuits de sommeil complètes pour votre bébé, surfant ainsi sur la détresse des parents en manque de sommeil. En tant que maman de 4 enfants, dont le dernier aura bientôt 18 mois, j'ai été confrontée au réveil nocturne de mes bébés. À moi aussi, on m'a mille fois demandé si mon bébé faisait ses nuits. Je ne compte plus les fois où je me suis endormie en donnant le sein ou à même le sol en tenant la main de mon bébé pour l'accompagner vers le sommeil. Alors je dois dire que toutes ces méthodes et leurs promesses me laissent perplexe. Et pour vous faire une confidence, je vous avouerai même que mon bébé dort encore dans notre lit depuis sa naissance. Alors, dois-je être fustigée sur la place publique ? Pour répondre à cette question et faire toute la lumière sur ce sujet, j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui dans le podcast Véronique Bellemare-Brière. Véronique est spécialiste de la gestion naturelle du sommeil. somnopédagogue, somnothérapeute holistique et fondatrice de l'Institut Somna, basé au Québec, qui a développé un réseau d'experts accompagnants au sommeil. Parce qu'un bon sommeil est le plus beau des voyages, Véronique a créé une approche holistique, unique et individualisée du sommeil, empathique et bienveillante, fondée sur l'alliance entre la nature et la science, grâce à laquelle elle nous propose de retrouver un sommeil de qualité, et ce, quel que soit notre âge. Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Bonjour Camille.

  • Speaker #0

    Merci pour ton accueil et merci pour ta présence au sein du podcast. C'est un honneur pour moi de recevoir une spécialiste de ton niveau en matière de sommeil.

  • Speaker #1

    Merci. En fait, merci de m'inviter, mais je te rassure, je ne suis pas là pour te fustiger aujourd'hui. Merci.

  • Speaker #0

    Je suis rassurée.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    est-ce qu'en premier lieu, tu pourrais nous expliquer comment se construit le sommeil des enfants depuis leur naissance jusqu'à l'adolescence et puis jusqu'à l'âge adulte ? Est-ce qu'il est composé de cycles, à l'instar du sommeil des adultes ? Et quelle est la durée de ces cycles ? Comment ils vont évoluer ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est sûr qu'un bébé, par exemple, de zéro à deux mois, va avoir ce qu'on appelle un petit train de sommeil. Train de sommeil, c'est vraiment une analogie que les spécialistes utilisent pour expliquer justement comment se déroule un cycle de sommeil. Alors, c'est un petit train qui va durer environ 50 minutes, qui va être composé de deux wagons. lorsqu'on a entre 0 et 2 mois. Donc, c'est pour ça que c'est assez court. Puis au départ, quand on est bébé, on commence par s'endormir avec un sommeil agité, alors que lorsqu'on est adulte... on va plutôt s'endormir dans une phase de sommeil lent. Alors ça, c'est vraiment une différence fondamentale, mais par la suite, le sommeil va évoluer. Donc, entre deux mois et six à neuf mois environ, on va avoir trois wagons dans notre train de sommeil. Alors, ça va durer plutôt autour de 70 minutes, le cycle de sommeil. On va commencer en s'endormant en sommeil paradoxal à cet âge-là, puis par la suite, lorsqu'on va arriver vers l'âge de neuf mois, C'est là qu'on va commencer à s'endormir en sommeil lent léger. Alors, ça change un peu la dynamique du coucher parce qu'au départ, lorsqu'on a un enfant qui vient de naître, on se dit souvent Ah, je le pose et il se réveille en sursaut très facilement mais c'est qu'il s'endort aussi en sommeil agité. Alors, lorsqu'on laisse passer cette phase de sommeil agité, c'est déjà plus facile de le poser parce que, justement, il va rentrer dans son sommeil lent tranquillement. Mais lorsqu'on arrive vers l'âge de 9 mois, justement, généralement, c'est déjà plus facile parce que l'enfant va débuter son cycle de sommeil par ce wagon de sommeil. Mais par la suite, entre 3 et 6 ans, là, on va avoir un train qui va s'allonger, qui va être rendu à 4 wagons. Donc, on va avoir le sommeil lent léger au début, toujours, mais aussi le sommeil lent profond. Puis ensuite, on va avoir le sommeil paradoxal. Donc, on va avoir deux wagons comme de sommeil profond puis sommeil paradoxal à la fin. Et ça va durer à ce moment-là entre 90 et 120 minutes un cycle. Donc, c'est pourquoi les gens, lorsqu'ils ont un bébé naissant, ils disent mais je ne comprends pas, il se réveille à chaque heure Mais oui, c'est normal, son cycle dure 50 minutes. Alors qu'autour de trois ans, ça va se rapprocher davantage du cycle de sommeil de l'adulte qui, lui, peut durer jusqu'à 120 minutes. Mais encore là, ça varie d'une période. d'une personne plutôt, d'un individu à l'autre. Et il faut toujours prendre tout ce qui est donné, tout ce qui est statistique avec des pincettes, parce que c'est vraiment des indicateurs généraux, des moyennes, mais il y a toujours des variantes autour de tout ça, puis il ne faut pas s'affoler non plus. Alors bref, à partir de 3 ans, on peut dire que le sommeil va ressembler davantage au sommeil de l'adulte.

  • Speaker #0

    D'accord, OK. Est-ce que tu peux nous préciser combien d'heures de sommeil ont besoin les enfants ? S'il y a une norme, des statistiques, est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #1

    En fait, généralement, on va se rapporter au tableau de la National Sleep Foundation, qui est comme la référence au niveau des spécialistes du sommeil à un niveau international. Mais moi, je prends encore une fois toujours ça avec des pincettes parce que ça va varier d'un individu à l'autre. On a, oui, des petits dormeurs, on a des plus gros dormeurs. On a des moyennes qui vont être très larges même dans ce tableau-là. Alors, si on regarde par exemple un enfant de 0 à 3 mois, la moyenne inférieure va être de 11 heures de sommeil sur 24 heures, alors que la moyenne supérieure va être de 19 heures de sommeil sur 24 heures. Donc là, il y a 8 heures de différence. Alors, c'est sûr qu'on parle toujours de sur 24 heures, on ne parle pas du sommeil de nuit. on part des siestes et tout ça, on accumule toutes les heures de sommeil sur les 24 heures. Mais c'est sûr qu'on ne peut pas se comparer à sa soeur, à sa voisine, à sa cousine, parce qu'il y a tellement une grande marge d'un enfant à l'autre à cet âge-là qu'on ne sait pas exactement quel numéro on a pigé. Il y en a qui gagnent tout de suite à la loto du sommeil, mais il y en a d'autres qui, effectivement, vont avoir un enfant tout aussi adorable, mais qui va avoir besoin d'un peu plus de temps. Pour consolider son sommeil, c'est tout à fait normal. Et puis d'ailleurs, entre zéro et trois mois, les nuits assurées, c'est la norme. Si on n'avait pas des nuits assurées, il y aurait un problème parce que l'enfant, en fait, doit dormir en mode polyphasique, en petite phase de jour et de nuit, de manière très assurée pour assurer sa survie. Alors, c'est sûr qu'un enfant qui dormirait trop longtemps, c'est pourquoi d'ailleurs les enfants qui ont un petit poids, on va parfois exiger de les réveiller pour les nourrir parce que s'ils dormaient un peu trop longtemps, trop longtemps et qui ne prenait pas le poids au bon moment suffisamment, ça pourrait compromettre sa survie. Alors, entre zéro et trois mois, c'est tout à fait normal. Mais ensuite, évidemment, ça va augmenter, ça va diminuer plutôt au fur et à mesure que l'enfant va grandir. Alors déjà, entre quatre et onze mois, on va avoir, selon toujours la National Sleep Foundation, entre onze et dix-huit heures de sommeil sur vingt-quatre heures. Donc, la moyenne générale, ça va être entre 12 et 15 heures, mais on va avoir des moyennes inférieures, supérieures, puis on va avoir des individualités à prendre en compte, des enfants qui vont être hors de ces moyennes-là. C'est pour ça que je dis toujours, moi, aux parents, on ne s'attache pas trop aux chiffres. On va vraiment plutôt observer son enfant, regarder ce qu'il a l'air de bien se développer. Est-ce qu'il a l'air heureux durant la journée ? Est-ce qu'il démontre beaucoup de signes d'irritabilité ou au contraire, il semble relativement serein ? Est-ce que le matin déjà, l'éveil se fait bien ? Donc, c'est ce qu'on va regarder. Mais encore à cet âge-là, entre 4 et 11 mois, il y a des enfants qui ne vont pas encore dormir de manière continue. C'est tout à fait normal aussi. Donc, bref, là, on peut faire des choses, par contre, pour favoriser l'acquisition. ou l'apprentissage, ou en tout cas, moi, j'ai mon mot à dire là-dessus, parce qu'on voit des gens qui vont mettre en opposition les termes d'acquisition et d'apprentissage du sommeil, alors que, d'un côté, c'est sûr que le sommeil comme tel, ce n'est ni acquis ni appris. C'est un processus qui est inné. L'enfant dormait déjà dans le ventre de sa mère. Donc, c'est un processus inné, mais par contre, arriver à dormir en mode monophasique, et donc... plusieurs heures d'affilée d'une seule traite la nuit, bien là, oui, il y a une forme d'apprentissage qui peut être inconsciente parce que l'enfant, évidemment, va être soumis au cadre que lui crée son parent puis éventuellement, les cycles de sommeil vont s'enchaîner. Mais il y a quand même une forme, en tout cas, d'évolution qui va survenir, qu'on appelle ça de l'apprentissage, qu'on appelle ça de l'acquisition. De toute façon, moi, ce qui me dérange, c'est que des gens vont opposer les termes. acquisition et apprentissage alors qu'on a besoin d'un apprentissage, qu'il soit conscient ou non, pour obtenir une acquisition. Mais encore là, je veux apporter une nuance parce qu'on n'acquiert jamais totalement le sommeil en mode monophasé. Parce que si on regarde les adultes, par exemple, peut-être qu'ils dormaient très, très bien quand ils étaient petits, ils avaient réussi à faire des nuits d'une traite, comme on dit, puis tout à coup, ils développent des insomnies à l'âge adulte, puis ils n'arrivent plus à dormir d'une traite. Et là, qu'est-ce qu'on fait ? On doit... réapprendre à dormir en mode monophasique et non pas réapprendre à dormir tout court, mais réapprendre à dormir d'une traite. Donc, bref, il y a toutes sortes de confusions autour de ces termes-là que je vois en ce moment. Mais tout ça pour dire qu'un enfant va avoir un rythme d'évolution qui va différer d'un à l'autre. Et bien sûr que c'est un processus neurophysiologique. Alors, il y a la maturation du cerveau qui va entrer en compte pour lui permettre d'enchaîner ces cycles de sommeil éventuellement. Donc, si on appelle ça une forme d'acquisition, bien oui, on va réussir à ce moment-là à enchaîner les cycles du sommeil, mais ça ne veut pas dire que c'est définitif. Donc, c'est en évolution tout au cours de la vie, le sommeil. Alors, c'est pour ça que le terme acquisition est un peu galvaudé dans ce sens-là, parce qu'effectivement, il y a une forme d'acquisition au niveau cérébral qui va permettre d'enchaîner les cycles de sommeil. Mais tout ça peut être mis en question à n'importe quel moment. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, tu nous as donné des chiffres qui sont quand même assez différents, des fourchettes qui sont très différentes, avec parfois même huit heures d'écart entre la fourchette basse et la fourchette haute. Quand on est parent, comment on peut faire la différence entre un enfant qui sera un petit dormeur, tout simplement, et un enfant qui sera en carence de sommeil ?

  • Speaker #1

    C'est sûr qu'un enfant qui est un petit dormeur, Alors, premièrement, j'insiste sur le fait que je mentionne ces données-là parce que ce sont celles qui font consensus à l'international, mais je ne réfère jamais les parents à ces tableaux-là parce qu'on ne veut pas créer d'anxiété ou quoi que ce soit. À la préhistoire, on n'avait pas ces tableaux-là, on n'avait pas ces recherches-là et on dormait. On peut vous dire qu'on est des réseaux sociaux. On peut vous dire qu'on est des réseaux sociaux. Moi, ce que je me souviens toujours, c'est vraiment d'observer son enfant avant tout et de ne pas observer nécessairement, de se comparer à la voisine, comme je le disais tout à l'heure, parce que les enfants vont avoir des rythmes différents, une évolution différente et des besoins différents. En termes de besoin de sommeil, oui, il y a des petits dormeurs, puis comment on va se rendre compte qu'eux n'ont pas nécessairement besoin de plus ? Bien, généralement, il va être très serein, très souriant, joyeux, tout ça, le développement va bien se faire. Alors qu'un autre enfant va peut-être être très agité, très irritable. Et là, on va penser qu'il y a des troubles de comportement, alors que non, probablement que c'est juste un déficit de sommeil. Donc, là, c'est vraiment dans l'observation au cas par cas. Est-ce que mon enfant au réveil est bien régénéré ? Est-ce qu'il est de bonne humeur ? Est-ce que... Est-ce qu'il arrive à se concentrer ? Ça dépend évidemment de l'âge de l'enfant. On ne parle pas d'un bébé de zéro à trois mois. Mais au moment où il aurait consolidé relativement ses nuits, ce sont les signes qu'on devrait regarder. Et ça m'amène à parler aussi de la distinction entre les signes de fatigue et de somnolence parce que, justement, il y a une confusion qu'on entend largement aussi à ce sujet-là des gens qui parlent des signes de fatigue en parlant des signes de somnolence en réalité. Et les signes de fatigue, bien, ça peut être, oui, un signe qui va se rapprocher d'un signe de somnolence, comme par exemple un manque de concentration, on commence à tomber dans la lune, comme on dit. Donc, ça, ça peut être un signe, oui, de fatigue qui concorde avec un signe de somnolence. Mais on a aussi beaucoup de signes de fatigue, comme l'irritabilité, comme les troubles du comportement, comme une mauvaise gestion des émotions, comme des douleurs musculaires, comme, bon. Tout ça, ça rentre aussi dans les signes de fatigue et ce ne sont pas des signes de somnolence. Donc, quand on parle de signes de fatigue, on peut avoir une fatigue psychique, on peut avoir une fatigue physique, une fatigue physiologique. Donc, ça peut être aussi une espèce de suractivation des fonctions physiologiques aussi qui engendre une certaine fatigue. Alors que quand on parle des signes de somnolence, là, on parle vraiment des baillements, des paupières lourdes, des petits frissons, du regard fixe aussi qu'on peut avoir. Et c'est tout autre chose. Donc, des signes de somnolence, c'est ce qui annonce la venue imminente du train du sommeil, alors que des signes de fatigue, c'est ce qui résulte d'un déficit de sommeil ou qui va survenir suite à un effort physique, par exemple. Ça, ça peut être un signe de fatigue. On a couru beaucoup, on se sent fatigué, mais pas nécessairement somnolent. Et ça, la confusion est généralisée, alors je trouvais quand même important de le mentionner. Et là, j'ai fait une grande boucle, donc là, on était rendu aux échelles. La variabilité des échelles, c'est ça. En fait, on va observer aussi les signes de somnolence de l'enfant durant la journée. Si évidemment l'enfant baille et se frotte les yeux toute la journée, il a sûrement aussi besoin d'aller faire la sieste. Puis souvent, les parents vont oublier un peu ces signes de somnolence-là en fin de journée parce qu'ils sont au retour du travail, ils sont pressés à faire le repas du soir. C'est comme le moment le plus occupé de la journée. Et là, ils ne vont pas voir les signes de somnolence des enfants. Puis au moment où l'enfant va... être finalement couché, eh bien, là, l'enfant va avoir les yeux grands ouverts, puis il ne voudra plus nécessairement, en fait, il ne pourra plus nécessairement se laisser emporter par la vague du sommeil parce que il va avoir été suractivé pendant ce moment-là, alors que ses signes de sonnolence étaient peut-être bien présents, puis s'il s'était couché plus tôt, ça aurait été plus facile. Alors, c'est pour ça que je trouve important de distinguer tout ça, puis en même temps de prendre un recul par rapport aux chiffres, mais vraiment regarder ce qui se passe chez moi. Est-ce que je vois que mon enfant a des signes de somnolence à ce moment-là, puis moi, je suis complètement en hyperactivation pour la préparation du repas ? Est-ce qu'il mange trop tard, puis il pourrait s'endormir en plein repas, il tombe carrément la tête dans son assiette, puis là, par la suite, je lui fais prendre un bain, mais il est trop tard, l'éveil est reparti ? Ou alors, est-ce que je pourrais inverser justement cette heure de fin de journée pour que mon enfant mange plus tôt, puis... prennent son bain relativement plus tôt pour se mener plus facilement au sommeil. Donc ça, c'est vraiment, moi je vous invite vraiment plus à observer au cas par cas, c'est ce qu'on fait à l'Institut Somenant, que de vous attacher à des données. Ça, c'est vraiment, je ne pense pas que c'est la bonne voie pour faire baisser l'anxiété.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, parce que les parents, c'est facile de les inquiéter, surtout quand il s'agit du sommeil de leurs enfants. Pourquoi cette distinction précisément sur les signes de somnolence et les signes de fatigue ? C'est pour repérer le moment idéal du coucher de l'enfant ?

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, les signes de somnolence, comme on le disait tout à l'heure, les baillements, les paupières lourdes, les frissons, c'est un peu comme l'arrivée du fameux train de sommeil. Donc, c'est un peu comme si la locomotive entrait en guerre. Alors, c'est sûr que si on profite de ce moment-là pour aller coucher notre enfant, ça va être beaucoup plus facile pour lui de se laisser... emporté par la vague du sommeil. Que si on attend que ce moment-là passe, puis on essaie de rattraper le train par la suite. Je ne suis pas de celles qui disent que lorsque le train est passé, c'est fini, il faut attendre deux heures avant qu'il revienne. Mais par contre, c'est vrai que parfois, ça peut aller jusqu'à deux heures avant qu'il revienne. Mais il y a bien des cas où on arrive à rattraper le train par la suite. C'est tout simplement que lorsqu'un cycle de sommeil se débute, puis qu'on ne prend pas le... la locomotive tout de suite, en fait, c'est possible que notre cerveau comprenne que ce n'est pas le bon moment et qu'on doit enclencher un cycle d'éveil. Et là, il y a d'autres hormones qui sont sécrétées. Puis, on le voit aussi chez les adultes. Si on dit, bon, je vais aller me coucher dans 10 minutes, il me reste encore ce rapport-là à terminer. Puis là, on essaie de dormir tout de suite après sans faire de transition. Bien là, malheureusement, une fois dans le lit, les yeux vont être complètement ouverts, puis on n'arrivera plus à basculer vers le sommeil. C'est la même chose pour les enfants. S'il n'y a pas la transition entre les deux, si on n'y va pas au bon moment, c'est vraiment une question de timing. Si on y va trop tôt, ça ne va pas fonctionner. Si on y va trop tard, ça ne va pas fonctionner. Mais ça ne veut pas dire que c'est peine perdue durant deux heures. Mais par contre, oui, il va falloir. pour attendre de ressentir à nouveau les signes de somnolence pour pouvoir à nouveau essayer de monter dans le train. Donc ça, c'est vraiment quelque chose aussi qu'on voit beaucoup circuler, des gens qui vont dire, Bien, si le train est raté, c'est foutu pendant deux heures, attendez deux heures et retournez-y. Non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. C'est attendez le retour des signes de somnolence ou faites ce qu'il faut pour que les signes de somnolence reviennent.

  • Speaker #0

    Très intéressant.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    on peut faire revenir le train plus rapidement que possible.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, tu en as un petit peu parlé déjà en amont, mais j'aimerais qu'on revienne dessus. Pour moi, c'est comme une idée reçue. Est-ce qu'en fait, un sommeil ininterrompu, c'est toujours la clé d'un sommeil réparateur chez les enfants ? Est-ce qu'un bébé qui aurait des réveils, quelques-uns, parfois pas une vingtaine, mais des réveils au cours de la nuit, est-ce que c'est un bébé qui quand même peut être reposé ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que tout le monde, adultes, enfants, bébés, ont des réveils au cours de la nuit. Comment ça fonctionne ? C'est qu'entre chaque cycle de sommeil, il y a quand même un éveil. La différence entre certaines personnes et d'autres, c'est qu'il y a des gens qui sont très conscients de cet éveil-là et d'autres qui ne sont pas conscients. Normalement, on ne devrait pas trop en être conscient, on devrait simplement replacer notre oreiller, repartir vers le sommeil. Donc, c'est une affaire d'une minute environ, puis on repart. Mais il y a des personnes qui n'arrivent pas à repartir rapidement parce qu'elles se réveillent complètement. Puis c'est là qu'on voit des insomnies de réveil nocturne chez les adultes notamment. Donc, il faut comprendre que tout le monde a des réveils nocturnes. C'est simplement le niveau de conscience qui varie. Mais ceci étant dit, si on a trop de réveils, comme par exemple si on souffre d'apnée du sommeil, là, si on a des réveils plusieurs fois par heure, Donc là, ça peut être nécessaire vraiment d'investiguer. C'est autre chose. Les réveils d'apnée du sommeil, on n'en a pas conscience. Mais par contre, là, on a un sommeil qui est encore plus fragmenté. Et là, évidemment, ça va être plus difficile la journée. On va avoir des signes de somnolence qui vont être très, très présents. Alors, dans ces cas-là, moi, ce que je déplore, c'est que c'est très peu diagnostiqué l'apnée du sommeil. Il y a des bébés, il y a des enfants, il y a des adolescents, des adultes qui en souffrent. Ça n'a pas de lien nécessairement avec la morphologie, en fait oui, c'est-à-dire la morphologie des voies aériennes supérieures, oui, mais pas parce que parfois on a tendance à penser que l'apnée c'est une sorte de maladie de vieux entre guillemets. Mais ce n'est pas vraiment le cas, ni le fait que ce soit forcément quelqu'un qui va être en surplus de poids. C'est sûr que le surplus de poids peut aggraver l'apnée du sommeil. Mais ce n'est pas forcément. Il y a des gens qui sont très, très minces, qui souffrent d'apnée du sommeil. Ça va plutôt être aussi des gens qui vont avoir des mentons fuyants, qu'on dit, donc qui vont avoir moins d'espace, justement, pour que la langue puisse bien se positionner pour la respiration. Il y a toutes sortes de configurations. Je vais laisser ça aux spécialistes en apnée du sommeil. Mais ceci étant dit, c'est important de réaliser qu'il y a quand même une partie des enfants qui en souffrent. Et parfois, les signaux de somnolence que l'on peut capter durant la journée peuvent être aussi dus à de l'apnée du sommeil. Ou encore, si on voit un enfant qui a vraiment du mal à émerger du lit le matin. Et ici, vous avez une bonne spécialiste en France qui a créé justement l'application Le Sommeil de Marmotte et qui se consacre à l'apnée du sommeil chez l'enfant. J'ai oublié son nom, malheureusement. Nadia quelque chose. En tout cas, on pourra le mettre. dans le descriptif, mais elle fait du travail formidable. Donc voilà, c'est une spécialiste de l'apnée du sommeil. Puis vous pouvez déjà aller naviguer sur son site par rapport à tout ce qui est question d'apnée du sommeil.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des petits signes au cours du sommeil qui pourraient nous diriger vers une apnée du sommeil chez notre enfant ?

  • Speaker #1

    C'est moi, ce que je remarque, c'est parfois on a des bébés qui vont déjà ronfler bébé, des jeunes enfants qui vont ronfler. On a des enfants dans la voiture, par exemple, qui vont avoir la tête vers l'arrière, la bouche grande ouverte, qui vont dormir comme ça. Ça, ça peut être des signes. Évidemment, il y en a sûrement d'autres que je pourrais mentionner. Mais moi, c'est ce que je remarque le plus souvent qui revient. Mais c'est ça. Je tenais quand même à mentionner le fait qu'il y a beaucoup plus d'enfants que l'on pense. En même temps, je ne veux pas affoler les gens et je ne veux pas non plus que tout le monde aille chez le médecin en disant ben ça y est, mon enfant souffre d'apnée du sommeil Ce n'est pas le cas non plus. C'est quand même un minimum, un pourcentage minimum des enfants. Mais on ne peut pas l'évacuer complètement. Alors comme vous avez... la possibilité de poser la question, parfois, si on est dans le doute, on peut demander de passer une polygraphie ambulatoire à la maison ou encore, dans les cas un peu plus sévères, des polysomnographies à l'hôpital. Donc, voilà. Mais ça, c'est du côté médical. Alors, ça, c'est quelque chose dont on doit parler avec le médecin, mais il ne faut pas non plus attribuer les difficultés de mise en place du rythme de sommeil à la... apnée du sommeil. Ça, c'est autre chose. On est dans un autre thème complètement. Mais par contre, on peut justement considérer que si on a tout mis en place et que l'enfant est encore somnolent alors qu'il dort bien, là, on peut se poser la question parce que ça ne paraît pas l'apnée du sommeil. Donc, à moins d'être à côté de l'enfant toute la nuit, de voir comment il respire, tout ça, c'est difficile. La plupart des gens ne sont pas diagnostiqués. Quand il y en a eu dans la famille, quand il y a de l'hérédité, là, on peut aussi souffrir d'apnée du sommeil. C'est très, très fréquent que ça passe d'une génération à l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important de le savoir parce qu'effectivement, moi, j'en avais pas du tout connaissance. Je pensais pas que ça pouvait toucher également les enfants.

  • Speaker #1

    Oui, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, on sait que c'est primordial, le sommeil, mais... Est-ce que tu pourrais revenir un petit peu dessus et nous rappeler pourquoi le sommeil est absolument fondamental chez les enfants ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, c'est durant le sommeil qu'on va libérer les hormones de croissance. Donc, c'est sûr qu'un enfant qui ne dormirait pas pourrait, dans les cas les plus sévères, aller jusqu'à un arrêt de croissance. C'est aussi le sommeil qui va permettre à l'enfant de développer au maximum son cerveau, ses fonctions cérébrales qui font partie de la croissance. Mais parfois, les gens ont tendance à couper. couper dans le sommeil pour étudier davantage ou en tout cas faire plus de devoirs et tout ça, alors que c'est durant le sommeil qu'on consolide les apprentissages. Donc, c'est sûr que si on coupe durant le sommeil, les apprentissages vont être plus difficiles. Ça peut engendrer des troubles de comportement aussi. Ça peut engendrer, en fait, toutes sortes de difficultés connexes. C'est sûr qu'un enfant qui va avoir du mal à gérer ses émotions, on va penser que c'est une question de tempérament, mais ça peut être carrément un déficit de sommeil. Il peut y avoir des symptômes d'hyperactivité, justement, qui vont ressembler énormément aux symptômes du TDA-TDAH et qui vont être confondus souvent dans les diagnostics. On a remarqué qu'il y avait eu plusieurs faux diagnostics de TDA-TDAH parce que, justement, le sommeil n'avait pas été évalué préalablement. Et les signes de déficit de sommeil sont très similaires aux signes de TDA-TDAH. En même temps, les résultats du manque de sommeil peuvent être le manque de concentration et tout ça. Et le TDAH peut aussi engendrer le manque de concentration. Et si on parle du TDAH, c'est sûr que ça va engendrer toutes sortes d'autres cas de figure, parce que parfois les enfants vont être médicamentés, notamment au ritalin, pour maintenir leur concentration le jour. mais lorsqu'ils vont aller se coucher le soir, il y a des effets secondaires à ces médications-là qui peuvent engendrer une difficulté d'endormissement. Donc, parfois, c'est le TDAH qui engendre la difficulté d'endormissement en lui-même, mais d'autres fois, c'est le médicament qui est pris aussi pour contrer le TDAH. Alors là, ça devient assez complexe, mais ce qu'on sait de façon générale, c'est que chez les enfants qui souffrent de TDAH, il y a des difficultés d'endormissement qui sont plus prépondérantes que chez d'autres enfants. Parfois, c'est de l'hyperactivité mentale, mais d'autres fois, c'est de l'hyperactivité physique aussi. On bouge tout le temps ou alors on n'a pas envie d'aller se coucher ou on est surstimulé. Une hyperactivation, ça peut être à la fois physique, mentale, physiologique aussi. Donc, il y a des réveils matinaux aussi que l'on voit souvent chez ces enfants-là. Une somnolence diurne, encore une fois. On va avoir...

  • Speaker #0

    Une latence d'endormissement, si on a l'effet secondaire du médicament dont je parlais tout à l'heure, le Ritalin, mais il y a peut-être d'autres médicaments qui sont pris. Ça, ce n'est pas ma spécialité. Mais ceci étant dit, c'est quand même important aussi de voir qu'il y a des enfants qui souffrent de TDAH qui peuvent aussi souffrir d'apnée. Et là, tous les symptômes se combinent. Donc bref, quand on a des enfants qui ont soi-disant des troubles de comportement, on devrait regarder du côté du sommeil avant. Donc, troubles de concentration, troubles d'apprentissage, tout ça, on devrait vraiment mettre le sommeil en priorité. Pour nous, à l'Institut SOMNA, le sommeil, c'est comme les racines de l'arbre de la santé. Alors, quand je présente cette image-là aux gens qu'on accompagne ou à nos étudiants, c'est dans le but que les gens comprennent que si on nourrit bien les racines, le tronc de l'arbre va être solide, les branches vont proliférer et éventuellement, elles vont s'orner de belles feuilles vertes pleines de chlorophylle. Alors que si c'est l'inverse... bien, le tronc va être moins solide, les branches vont s'assécher, vont peut-être se mettre à casser et les feuilles vont peut-être se mettre à tomber une à une. Et c'est comme ça qu'on représente les maux qui sont liés à un manque de sommeil. Donc, ça peut aller jusqu'à engendrer des diabètes, on a parlé des arrêts de croissance, on a parlé des difficultés d'apprentissage, de concentration, mais aussi ça peut aller jusqu'à des problèmes cardiovasculaires, prise de poids. parce que le métabolisme est géré aussi durant le sommeil, des douleurs musculo-squelettiques, évidemment. Donc, c'est toujours à la fois psychique, physique, physiologique. Et il y a une partie génétique, bien sûr, en ce qui a trait au sommeil. On n'est pas tous égaux face au sommeil. Mais nous, on insiste beaucoup sur le puzzle du sommeil à l'Institut SOMNA de comprendre est-ce que tout ce qui est physique, psychique, physiologique est bien mis en place pour que le sommeil fonctionne bien. Et s'il manque une... pièce au puzzle, on va essayer d'aller la retracer pour la repositionner. Et ça, ça se passe autant auprès des enfants que des adultes. Alors, si on parle de physique, on peut parler de position de jour. Par exemple, des enfants qui sont assis toute la journée, c'est sûr qu'ils vont avoir plus de mal à dormir le soir venu. On peut parler de posture aussi, de sommeil, qui peuvent engendrer des douleurs, tout ça. Si on parle de physiologique, c'est toute la partie respiratoire. alimentation, sécrétion des bonnes hormones au bon moment, reflux gastro-ésovagien, justement, qui peuvent être des facteurs de risque en ce qui a trait au sommeil. Mais si on parle au niveau psychique, il y a toute la partie anxiété, stress, hyperactivité mentale. Donc, il faut d'abord ratisser large puis voir où pourraient être les sources des difficultés de sommeil pour pouvoir créer, en quelque sorte, le puzzle du sommeil de l'enfant qu'on accompagne. ou recréer quand c'est un enfant plus vieux qui a commencé à développer des insomnies un peu plus tard après avoir consolidé son sommeil une première fois. Donc, ça, c'est vraiment fondamental. Puis, ça me fait beaucoup de peine de voir que des gens lancent des méthodes soi-disant garanties en trois ou cinq jours pour bien dormir ou des choses comme ça et qu'ils appliquent la même méthode à tous les enfants. Parce que c'est sûr que ça peut fonctionner chez certains, mais sauf que chaque enfant est unique. contexte est unique, chaque famille est unique, puis pour bien accompagner un enfant, on n'a pas le choix de prendre en compte toutes les dimensions que je viens de mentionner. Alors, si on ne sait pas quelle est la source des difficultés de sommeil, on ne peut absolument pas y répondre par une méthode. Si, par exemple, un enfant faisait de l'apnée du sommeil puis qu'on disait, on va te faire une méthode d'accompagnement, ça n'aurait aucun effet parce qu'il y a une source physiologique qui n'a pas été investiguée par des médecins. Alors, c'est vraiment fondamental de comprendre que le sommeil, c'est un tout, c'est global, que c'est multifactoriel, il y a des moments où ça va bien aller, il y a des moments où ça va moins bien aller. C'est pas un long fleuve tranquille, c'est vraiment une mer qui peut être en mouvement ou qui peut être en accalmie ponctuellement, puis bon, il y a toutes sortes de facteurs qui vont avoir une influence sur le sommeil. Alors bref, moi, ce que je remarque, c'est que effectivement, il y a eu beaucoup de faux diagnostics du côté du TDAH. Il y a des études qui sont sorties là-dessus par rapport au fait qu'on n'avait pas d'abord dépisté des difficultés de sommeil. Et je suis contente d'annoncer qu'on a maintenant quelqu'un en France qui est une certifiée, mais en tout cas qui est sur le point d'être certifiée, qui est une attestée de l'Institut SOMNA pour l'instant, qui est neuropsychologue et qui a intégré justement un... un bilan du sommeil avant même de faire ses diagnostics dans sa démarche pour faire des diagnostics de TDA, TDAH. Donc, elle s'appelle Cindy Gilles. Elle a été formée à l'Institut Sommeil. Et c'est la première en France qui a... qui est montée dans ce train-là et qui va finalement proposer de faire le tour du sommeil parce qu'elle voyait qu'il y avait des liens énormes entre les symptômes du TDAH et du déficit de sommeil. Puis elle voulait s'assurer justement d'offrir des bons diagnostics. Alors ça, c'est vraiment une marche qui devrait être à suivre éventuellement pour toutes les personnes qui font des diagnostics de TDAH, TDAH, parce que sinon, on n'est pas sûr que ce soit vraiment le bon diagnostic.

  • Speaker #1

    Oui, je suis tout à fait d'accord. Et moi, je suis assez surprise du nombre d'enfants aujourd'hui qui sembleraient souffrir de ce trouble-là. Il y en a un nombre incroyable par classe et c'est très surprenant. Je ne serais pas étonnée qu'il y ait quand même un surdiagnostic. Donc, ça me paraît très intéressant d'aller investiguer du côté du sommeil.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Du côté du Québec, en tout cas, les spécialistes sont sortis il y a quelques années pour dire qu'ils avaient réalisé… qu'il y avait beaucoup de faux diagnostics. Puis en même temps, du côté de l'apnée, du sommeil, là, il y a des sous-diagnostics, en fait. Il y a plein de gens qui ne sont pas diagnostiqués. Donc, c'est sûr que nous, de notre côté, on ne fait pas de diagnostics parce qu'on n'est pas des médecins. Mais lorsqu'on soupçonne des choses comme celles-là, on va référer pour que la personne puisse avoir un diagnostic dès que possible par son médecin. Puis du côté du TDA, TDAH, moi, je milite pour que... il y ait vraiment un bilan de sommeil qui soit fait.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc, cette méthode que tu as développée de somnopédagogie, elle se fonde sur ce puzzle du sommeil ?

  • Speaker #0

    En fait, ce n'est pas une méthode, justement. Moi, je n'aime pas le mot méthode parce que dans ce temps-là, les gens pensent à un mode d'emploi. Puis, évidemment, on ne peut pas dire, vous faites 1, 2, 3, 4, 5 et vous allez dormir ou votre enfant va dormir parce qu'on vient de voir à quel point c'était complexe. Selon moi, les personnes qui proposent des méthodes, c'est vraiment une approche marketing. Parfois, c'est même limite arnaqueur. Donc, bref, je n'irai jamais dans ce sens-là. Un accompagnement au sommeil doit toujours être personnalisé. On n'a pas du one size fits all dans l'accompagnement au sommeil. C'est vraiment du sur-mesure. Alors, pour nous, en somnopédagogie, c'est super important, effectivement, de se fonder sur le puzzle du sommeil, d'aller chercher… vraiment tout le portrait global, voir est-ce qu'il y aurait possiblement des perturbateurs au niveau physique, psychique, physiologique. Est-ce que peut-être aussi il y aurait une dimension génétique, mais nous, on ne va pas faire de diagnostic. On va simplement explorer avec la personne pour voir où il y aurait plus de potentialité de trouver ces perturbateurs-là, les déclencheurs des difficultés de sommeil. Puis par la suite, on va valider avec la personne qu'on accompagne pour créer un un accompagnement sur mesure. Alors, ça va être complètement différent d'une personne à l'autre. Puis c'est pour ça qu'on a vraiment un taux très élevé de réussite parce que, justement, on ne cherche pas à faire entrer tout le monde dans le même moule préfabriqué. Au contraire, on cherche à se mouler à chaque personne qu'on accompagne. Puis quand ce sont les enfants qu'on accompagne, on accompagne les parents en même temps. Il faut comprendre, tout à l'heure, on parlait du fait que... Parfois, les parents sont stressés, il y a une contagion émotionnelle aussi qui peut se faire chez l'enfant. Il y a un apprentissage, en tout cas, de l'association qu'on fait avec le sommeil. Ça, c'est vraiment un apprentissage. Parce que si on voit que les parents n'ont pas un bon rapport au sommeil, comme enfant, on n'aura pas un bon rapport au sommeil. Si on voit que le sommeil est la dernière des priorités après le travail, après les sorties, après les repas, après... Bon... Si on voit que c'est vraiment en tout dernier lieu qu'on laisse une place au sommeil, les enfants ne vont pas le mettre en priorité non plus. Donc, la première chose, c'est vraiment d'avoir un bon rapport comme parent au sommeil et d'enseigner ce bon rapport-là. Et avec l'approche d'un institut somnolent, on vise à développer une association positive avec le sommeil. Pour que le sommeil soit perçu un peu, comme tu le disais en introduction, comme le plus beau des voyages, qu'il soit perçu un peu comme une récompense aussi à la fin de la journée pour l'enfant. Que ce soit quelque chose de positif, d'agréable, un plaisir de la journée, plutôt qu'une punition. Alors, on va éviter, bien sûr, de punir les enfants dans leur chambre ou en leur disant tu vas aller dormir Même si, oui, on le sait, on le touche, déjà dit, en désespoir de cause. Mais bref, c'est sûr qu'il faut essayer de trouver une autre formulation si on veut créer une belle association avec le sommeil. Donc ça, c'est vraiment typique à l'institution, là, et aussi l'approche par les cinq sens, parce qu'on sait que le sommeil, bien, en fait, va résulter... de sécrétions hormonales qui vont en fait survenir au bon moment dans la journée et à l'approche du sommeil. Donc évidemment, si on se met à sécréter du cortisol juste avant d'aller se coucher, ça ne va pas fonctionner. Alors nous, ce qu'on veut, c'est favoriser le cortisol, oui, dans la journée pour rester en état d'énergie, d'éveil, mais par la suite, on veut basculer tranquillement vers la mélatonine, qui est l'hormone qui va permettre d'induire le sommeil. Alors on va créer... En fait, il y a des journées idéales aussi en ce sens-là avec le parent. On va voir est-ce qu'il y a des perturbateurs durant la journée qui entravent la bascule vers l'endormissement le soir. Donc ça, ça va être super important. Puis par les cinq sens, pourquoi on travaille comme ça ? C'est parce que c'est par les organes sensoriels que le cerveau va capter les messages environnants, les stimulus, et va pouvoir les transcoder en quelque sorte en hormones à sécréter. Alors, bien sûr, si on s'expose à des stimulus qui sont stimulants, ce n'est pas la même chose que si on s'expose à des stimulus qui sont apaisants. Donc, on a un certain contrôle à ce niveau-là et c'est pour ça qu'on va passer par l'ouïe, par l'odorat, par le toucher, par l'alimentation aussi. Donc, on va passer vraiment, j'en ai sûrement oublié la vue, donc on va passer par tous ces sens-là pour créer le rituel idéal sur mesure. Pour l'enfant, on va y aller avec les sens dominants aussi de l'enfant. Donc, il y a des enfants qui sont très, très visuels, des enfants qui sont plus auditifs, mais on va regarder quel est son sens dominant et qu'est-ce qui l'aide à s'apaiser, qui peut justement entrer dans les stimulus qu'il va capter et qui vont l'aider à sécréter plutôt les bonnes hormones au bon moment. Alors, nous, c'est vraiment... Puis, c'est une approche très globale, donc holistique, oui, corps, cœur, esprit, mais aussi... très globale où on va se permettre d'utiliser différents outils qui peuvent provenir de différentes disciplines, puis on va aider le parent ou l'enfant directement à constituer sa propre boîte à outils pour devenir autonome face à son sommeil. Donc là, on devient vraiment un vrai gestionnaire de son sommeil, puis en acquérant une sorte de contrôle sur cette partie-là, l'anxiété va baisser aussi. Donc c'est très, très, très efficace. efficace, autant avec les enfants, les ados, les adultes, à tous les âges de la vie. Il s'agit vraiment de réaliser, de s'observer, de réaliser, bien moi, qu'est-ce qui vraiment peut fonctionner pour moi ? Puis il y a des milliers d'outils et de possibilités. Donc, il faut simplement avoir quelqu'un parfois pour nous guider parce que c'est difficile de s'y retrouver à travers toutes les possibilités. Mais si on a quelqu'un qui nous aide à filtrer tout de suite vers les bonnes options, les bonnes directions en fonction de notre puzzle du sommeil à nous, bien là, on n'a plus de chance de se tromper. Donc, c'est pour ça que ça fonctionne généralement très, très bien.

  • Speaker #1

    Mais je me pose une question. Est-ce que la société dans laquelle on vit n'est pas constituée de trop d'ennemis du sommeil, finalement, pour que ce soit pour nous adultes, mais aussi pour nos enfants ? Tout à l'heure, tu disais, quand on est assis toute la journée, forcément, le soir, on va avoir des difficultés à trouver le sommeil. Donc, j'imagine... un enfant qui avait passé sa journée de classe assis, puis qui fait son sport le soir, parce que forcément ça se fait en fin de journée, est-ce que tout ça, ça ne facilite pas du tout le sommeil ?

  • Speaker #0

    C'est sûr. C'est sûr que c'est un des perturbateurs. Quand on parle de perturbateurs soit physiques, soit physiologiques, ça en serait un. Parce que si par exemple on fait du sport le soir, je sais que les entraîneurs et tout ça ont tendance à programmer des cours à 20 heures le soir, mais c'est... C'est beaucoup trop tard pour un enfant. Donc, c'est sûr que si on s'expose à la lumière d'un gymnase, par exemple, juste avant d'aller dormir, qu'est-ce que ça va faire ? Ça va engendrer la sécrétion de cortisol, parce que l'œil qui va capter la lumière du gymnase, pour lui, c'est comme s'il captait la lumière du soleil. Et le soleil, c'est le principal synchroniseur de l'horloge biologique, mais qui va nous permettre de s'activer, de s'éveiller le matin. Alors, c'est sûr que si on s'expose à des gros néons le soir, on va avoir déjà beaucoup plus de mal à basculer vers le sommeil. Ensuite, si on a une hyperactivation, on parlait physique, psychique, dans ce cas-ci, physiologique aussi, c'est sûr que là, par la suite, la température corporelle va augmenter. Et pour réussir à plonger dans le sommeil, il faut que la température corporelle s'abaisse d'environ un demi à un degré. Alors là, il va falloir attendre que la température rebaisse avant d'être capable. capable de dormir. Tout ça, je vous le dis avec toujours des petites nuances parce qu'évidemment, il y a des enfants qui s'endorment n'importe où, n'importe quand, comme des adultes. Il y en a d'autres qui vont avoir plus de difficultés. Mais pour ceux qui ont ces difficultés-là, oui, ça peut être à cause de ça. Moi, par exemple, comme adulte, j'ai une température interne qui est assez élevée à la base. Et si je vais au spa le soir, que je vais dans un, je crois que vous appelez ça un jacuzzi ici, mais dans les bains tourbillons, c'est sûr que je ne dors pas de la nuit. Alors que c'est relaxant, ça fait du bien aux muscles et tout. Mais ça fait aussi augmenter la température corporelle. Puis ça active la circulation sanguine, donc je ne dormirai pas de la nuit. Alors c'est la même chose pour un enfant qui serait sensible comme moi, qui aurait peut-être une température corporelle élevée. Il y a l'activation, il y a le fait de s'exposer à la lumière, il y a l'augmentation de la température corporelle, et il y a le fait aussi parfois d'être pressé pour se rendre au cours à l'heure, de revenir rapidement pour aller se coucher à l'heure, et alors que... Le sommeil, ça ne fonctionne pas comme ça. On a tous une horloge interne, puis c'est l'horloge interne qu'on devrait écouter, pas l'horloge au mur. L'horloge au mur, c'est vraiment quelque chose qui nous permet de quantifier le temps, mais ce n'est pas synchronisé avec nos rythmes biologiques internes. Alors là, il faut vraiment, comme parent, regarder encore une fois à quel moment se manifestent les pics de somnolence et les pics d'éveil de son enfant, puis d'essayer d'organiser les activités en fonction de ça. Il y a un autre problème du côté de la France ou de l'Europe que l'on voit souvent, c'est les repas très tardifs. Ça, oui, ça va nuire aussi au sommeil. Si on regarde du côté du Canada, généralement, les gens vont manger le soir autour de 18 heures. Il y en a qui vont manger quand même à 20 heures, mais une moyenne, 18 heures, 18 heures 30. Ici, il y a des enfants qui mangent à 21 heures alors qu'ils devraient être couchés à 19 heures. Donc, c'est sûr que là, ça engendre des problèmes. D'une part, parce que l'enfant a essayé de tenir plus longtemps, alors qu'il aurait pu très bien aller se coucher plus tôt, mais aussi parce que le moment où il mange va avoir un effet sur sa température corporelle. Donc, quand on mange, il y a un processus qui s'enclenche qui s'appelle la thermogénèse, donc qui est vraiment le fait d'activer la combustion des aliments, la digestion. et qui va faire augmenter la température corporelle. Et là, le processus de digestion va entrer en compétition avec le processus d'endormissement. Et là, malheureusement, qu'est-ce qui va arriver ? Des enfants qui vont avoir beaucoup de mal à basculer d'un état à l'autre. Alors ça, je sais qu'au niveau culturel, c'est très répandu en France, mais quand il y a des parents qui sont ouverts à devancer les heures de repas, on a tout de suite une différence. Vraiment, ça peut être vraiment un problème. Ensuite, je suis consciente aussi que les gens rentrent plus tard du bureau en France et tout ça. Mais là, c'est de voir quel compromis on peut faire. Puis si on n'est pas capable de faire du tout de compromis, au moins d'être conscient de ce qui se passe. Parce que là, l'enfant, oui, est en déficit de sommeil, va avoir plus de mal à gérer ses émotions, va avoir plus de mal à se concentrer peut-être à l'école. Encore une fois, ça dépend si c'est un petit ou un grand dormeur. Donc, c'est toujours du cas par cas. Mais oui, ça peut être une cause. Alors là, c'est à chaque famille de voir comment elle peut gérer ça.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est vraiment un accompagnement individuel comme tu le proposes au sein de l'Institut Somna.

  • Speaker #0

    En fait, déjà, quand on est conscient de toutes les grandes lignes que je viens de vous donner, il y a déjà une amélioration nette qui va se produire. Mais c'est sûr que dans un accompagnement individuel, on peut... tout ou tout voir d'un coup, avoir vraiment un portrait global. Et bon, il y a plusieurs certifiés de l'Institut SOMNA maintenant dans le monde, donc on est rendu dans une douzaine de pays qui ont été formés pour faire un bilan, justement, avec les parents ou auprès des enfants, mais aussi qui travaillent auprès des adultes pour les gens qui souffrent d'insomnie chronique. Et là, ce que ça nous permet, c'est de... tracer le parcours du dormeur ou de retracer le parcours du dormeur. Un peu comme si on avait bien dormi auparavant, mais qu'éventuellement on a des difficultés de sommeil. C'est un peu comme quelqu'un qui se serait fracturé une jambe, par exemple, qui irait en rééducation pour réapprendre à marcher un pas à la fois. Mais du côté du sommeil, si on a en quelque sorte brisé notre sommeil sans le vouloir, pour toutes sortes de raisons. On peut réapprendre à dormir une nuit à la fois, mais là, encore une fois, je parle de dormir en mode monophasique, parce que je rappelle que dormir, c'est quand même un processus qui est inné. Alors bref, c'est tout simplement parce que dans notre société, on n'a pas le choix de dormir d'une traite, comme on dit, étant donné qu'on s'est créé une sorte de cadre artificiel. où tout le monde devrait être en état d'éveil entre 7h du matin et 18h environ, dépendant des emplois et tout ça, mais qui nous force à avoir un sommeil consolidé la nuit. Alors, quand les parents veulent que leur enfant dorme bien, qu'ils fassent leur nuit entre guillemets, c'est plutôt parce qu'ils veulent que leur enfant fasse leur nuit à eux, parce qu'eux ont besoin de dormir pour aller travailler. Mais l'enfant, lui, ne travaille pas encore, donc c'est sûr qu'il... Il ne peut pas nécessairement tout saisir ça. Puis son rythme n'est pas en concordance avec le rythme artificiel qu'on s'est créé. Puis d'ailleurs, il y a des adultes qui ont du mal à suivre ce rythme-là. Il y a des adultes qui, par exemple, pourraient mieux fonctionner s'ils commençaient à travailler à, je ne sais pas, à 11 heures le matin puis qu'ils terminaient à 20 heures le soir. Il y a beaucoup d'adultes qui ont du mal à émerger le matin. Alors, c'est la même chose pour les enfants. Comme on s'est créé un moule social qui est assez rigide, Là, on essaie de les amener dans notre moule à nous graduellement, mais on ne peut pas exiger non plus que ça se fasse en un claquement de doigts. Donc, c'est vraiment une transition qui se fait très graduellement. On essaie de respecter le plus possible les besoins, les rythmes naturels de l'enfant, son rythme de développement aussi. On ne peut pas espérer qu'un enfant de trois mois dorme huit heures d'affilée. Ce n'est pas physiologiquement. naturel. Donc, bref, c'est ça. Il faut vraiment aussi avoir des attentes réalistes. Le sommeil, c'est vraiment une question d'horloge interne et non pas d'horloge externe ou de tout carcan externe qu'on pourrait imposer. Mais il y a moyen de faire des compromis. Quand on apprend la gestion du sommeil, on voit où ça accroche puis on essaie de se rapprocher le plus possible des rythmes naturels internes, mais... tout en étant conscient des perturbateurs de sommeil. Donc, c'est ça à quoi un somnopédagogue, un somnothérapeute holistique ou un accompagnant au sommeil de la petite enfance qui a été formé par l'Institut SOMNA va amener les parents, ce vers quoi il va amener ou elle va amener les parents à se conscientiser, puis ça va être plus facile par la suite. On va voir, OK, là, ça va être difficile peut-être de faire un compromis, mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'on peut... aménagé ailleurs pour pallier à ce problème-là. Puis c'est un vrai travail d'équipe. Ce n'est pas une consultation comme lorsqu'on va chez le médecin où on nous donne une prescription en 15 minutes et c'est terminé, on nous laisse avec ça. Premièrement, on ne prescrit rien à ingérer, mais on explique comment le sommeil fonctionne puis quelles sont les meilleures stratégies dans chaque cas précis. Et puis comme ça, le parent... peut développer sa propre boîte à outils et éventuellement va pouvoir transmettre ces outils-là à son enfant qui va aussi pouvoir, à son tour, s'autonomiser face au sommeil. Surtout, développer une association positive avec le sommeil pour toute la vie. Donc, c'est important.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un cadeau qu'on s'offre pour toute la vie.

  • Speaker #0

    Voilà. Un cadeau pour toute la famille aussi parce que tout le monde a des rythmes différents dans la famille, des chronotypes différents. Donc, c'est vraiment le rythme veille-sommeil individuel qui va varier. d'une personne à l'autre. Et il faut arriver à arrimer ces rythmes-là de l'ensemble des membres de la tribu, entre guillemets. Parce que c'est sûr que dans une famille, on peut avoir un papa qui élève tôt, une maman qui élève tard. Déjà, il peut y avoir des petits conflits parce qu'un va se coucher plus tôt, l'autre va se coucher plus tard, en tout cas. Bref, mais les enfants, c'est pareil. On peut avoir des enfants lève-tôt, des enfants plus couche-tard. Et puis... il faut réussir à, justement, au lieu de créer une cacophonie avec tous ces rythmes-là, réussir à trouver la meilleure façon d'en créer une symphonie. Même si, évidemment, ce ne sera jamais complètement réglé au quart de tour. C'est physiologiquement impossible. Alors, si on comprend ça, déjà, on est beaucoup plus tolérant aussi par rapport au fait qu'on est tous distincts face à notre sommeil. Puis, effectivement, il y a des gens pour lesquels ça va être beaucoup plus facile. de tomber endormi facilement, rapidement, et d'autres pour lesquels ça peut prendre plus de temps. Mais nous, ce qu'on va faire, c'est essayer d'aider les gens à ce que ça prenne maximum 30 minutes, parce qu'après ça, ça commence à être vraiment plus, ça tombe plus du côté de l'insomnie. Donc ça, généralement, on peut l'atteindre. Même avec des gens qui ont été insomniaques chroniques pendant 40 ans, moi, je l'ai été pendant plus de 20 ans. J'ai réussi à certains moments à m'endormir en moins de 10 minutes, qui pour moi est vraiment un record absolu. Je ne peux pas dire que c'est à chaque fois que ça se produit, mais c'est déjà une énorme différence avec une nuit blanche. Donc, voilà. Alors que, bon, mon conjoint, par exemple, va mettre la tête sur l'oreiller puis va s'endormir tout de suite. Mais ça, c'est encore une fois, c'est la génétique. Donc ça, on n'a pas un contrôle absolu là-dessus. Mais au moins, si on peut faire au mieux pour que ça fonctionne bien pour soi, pour ses enfants, pour la cohésion familiale, déjà, on a un gros pas de fait. Alors c'est un peu ça qu'on fait à l'Institut SOMNA. Puis je dirais que les certifiés sont très bien formés, ont des bonnes compétences aussi de l'emploi. empathie, c'est des gens très bienveillants. Nous, avec les enfants, ce qu'on utilise, l'approche spécifique pour les enfants, ça s'appelle la mise en scène du sommeil en douceur. Et ça, ce que ça veut dire, c'est que justement, ce n'est pas une méthode comme telle, c'est qu'on va apprendre aux parents à mettre en scène le sommeil de l'enfant pour que lui, l'enfant, puisse se laisser aller plus facilement à sa vague du sommeil à lui. Alors, parce que l'enfant, pour nous, Le parent, c'est le metteur en scène, mais l'enfant, ça demeure l'acteur principal de son sommeil. Alors, c'est ce qu'on va faire. On va créer le contexte idéal. On va l'élaborer avec le parent. Puis par la suite, ça va permettre à l'enfant de développer une association positive avec le sommeil. Moi, je peux dire que mes enfants, je n'ai même pas à leur dire d'aller se coucher. Pour eux, c'est évident le moment où ils doivent aller se coucher. Puis ils montent au lit. Puis c'est bonne nuit. Merci. Je suis fatiguée. J'ai mes signes annonciateurs du sommeil, donc de somnolence, et voilà. Le rêve de tous parents.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est le contraire de... En fait, moi, j'allais me coucher quand j'étais petite, mais mes parents ne savaient pas, mais ça pouvait me prendre trois heures à m'endormir parce que je cogitais énormément dans ma tête. J'avais plein de scénarios que je m'imaginais qui n'étaient pas négatifs, en fait. Dans mon cas, moi, il n'y avait aucun perturbateur. ou quoi que ce soit, mais c'était vraiment que j'essayais de réinventer le monde. J'étais toujours en phase ultra créative, donc hyperactivité mentale. Mais c'est ça, pour moi, c'était normal de prendre trois heures pour m'endormir. Je ne savais pas à ce moment-là que c'était de l'insomnie. Donc, rendu à l'âge adulte, j'en suis venue au point où je ne dormais plus du tout. Alors, c'est sûr qu'on ne veut pas que ça arrive à nos enfants. Donc, à force d'avoir eu des expériences de parcours, du combattant, l'approche qui a été créée vise à pallier toutes les lacunes qui ont été vécues au cours de ce parcours. Et justement, de mon côté à moi, pourquoi c'est de la somnopédagogie ? C'est parce que c'est la pédagogie que je trouvais qui manquait énormément dans l'accompagnement. Parce qu'on nous disait fais-ci, fais-ça mais on voyait que les gens n'étaient pas nécessairement sûrs de ce qu'ils nous proposaient. Ils n'avaient pas nécessairement ciblé la source des difficultés de sommeil. C'est un peu comme si je vous proposais d'acheter de la pommade pour les muscles alors que vous me dites que vous avez du stress. Ça n'a pas de lien. C'est un peu ce qu'on m'a fait faire pendant 20 ans. On me disait d'essayer plein de choses sans savoir c'était quoi la source des difficultés de mon sommeil. Et puis, en même temps, ils n'étaient pas convaincus eux-mêmes parce que ce que j'ai appris après, c'est qu'ils n'étaient pas formés du tout en accompagnement au sommeil. Ça n'existait pas. Alors, même chez les médecins, il n'y avait pas vraiment de formation. Alors, c'est pourquoi… La somnopédagogie a été créée du point de vue d'une personne qui l'a vécu, ce parcours du combattant, de la toute petite enfance, dans mon cas, vers l'âge de 5 ans, jusqu'à 30 ans environ. Donc, c'est sûr que quand on a vécu toutes ces étapes-là, on a pu être en mesure de voir comment on ressentait les choses au fur et à mesure qu'on avançait dans le parcours, l'état de désespoir qu'on pouvait atteindre, qu'est-ce qui nous a manqué. Et c'est à partir de... tout ça que l'approche a été créée et qu'elle est enseignée maintenant. C'est pourquoi c'est vraiment empathique, c'est vraiment sur mesure, personnalisé et c'est pourquoi ça fonctionne si bien aussi.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Véronique. J'invite tous les auditeurs à consulter le site de l'Institut SOMNA, je mettrai les notes dans les références de l'épisode.

  • Speaker #0

    Oui, certainement, merci du coup Camille.

  • Speaker #1

    Merci à toi, à bientôt.

  • Speaker #0

    Bonne nuit à tout le monde.

  • Speaker #1

    Et bonne nuit. Merci d'avoir écouté cet épisode. Rejoignez la communauté des lois naturelles en vous abonnant au podcast et découvrez comment mettre en place des changements simples mais puissants dans votre quotidien. Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie où je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche de santé naturelle. Ensemble, nous explorerons comment la naturopathie peut transformer votre bien-être et celui de votre famille. Pour prendre rendez-vous, contactez-moi directement via mon compte Instagram lesloisnaturelles ou envoyez-moi un mail à l'adresse suivante lesloisnaturelles.com Je serai ravie de vous accompagner sur votre chemin vers une meilleure santé. A bientôt !

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Les enfants, dès leur plus jeune âge, sont susceptibles de rencontrer des embûches sur le chemin de l'apprentissage du sommeil. De nombreux spécialistes +/- autoproclamés du sommeil font la promotion de méthodes miraculeuses promettant des nuits de sommeil complètes pour votre bébé surfant ainsi sur la détresse des parents en manque de sommeil.


Pour faire toute la lumière sur ce sujet, Véronique BELLEMARE BRIERE, spécialiste de la gestion naturelle du sommeil, Somnopédagogue™ / Somnothérapeute intégrative™ et fondatrice de l'institut Somna basé au Québec et qui a développé un réseau mondial d'experts accompagnants au sommeil, est mon invitée.


Parce qu'un bon sommeil est le plus beau des voyages... Véronique a créé une approche intégrative unique et individualisée du sommeil, empathique et bienveillante, fondée sur l'alliance entre la nature et la science, grâce à laquelle elle nous propose de retrouver un sommeil de qualité quel que soit notre âge.


Pour plus d'information sur l'Institut Somna, 1er institut de somnopédagogie™ et de somnothérapie intégrative™ au monde : https://www.somna.ca


Faîtes du sommeil un droit fondamental et signez la pétition pour le droit de dormir à sa fatigue initiée par l'institut Somna: https://www.leslignesbougent.org/petitions/pour-que-dormir-a-sa-fatigue-devienne-un-droit-fondamental-pour-tous-les-etres-humains-20108/


Poursuivez l'écoute avec l'épisode #319 de VLAN! "Tout comprendre pour mieux dormir" avec Véronique BELLEMARE BRIERE,


C’est en transformant mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation, que j’ai découvert toute l’énergie et la vitalité dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation, basée sur des habitudes saines, que je souhaite vous offrir. 💫


Je suis Camille LANGLET, naturopathe et créatrice du podcast LES LOIS NATURELLES.


Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main : que vous soyez épuisé par le stress, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être, ou que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie en leur inculquant des habitudes de vie saines, et notamment une cuisine santé riche en fruits et légumes variés de saison.


Si vous aimez le podcast Les Lois Naturelles, laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 ⭐ de préférence, ou un commentaire sur ApplePodcast. En plus de diffuser et valoriser mon travail, cela aide à faire connaître la naturopathie et la santé naturelle, afin de promouvoir une approche intégrative du bien-être et de la santé.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Les Lois Naturelles. Je suis Camille Langlet, naturopathe et fondatrice de ce podcast. C'est en transformant mon hygiène de vie, et particulièrement mon alimentation, que j'ai découvert toute l'énergie dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation que je souhaite vous offrir. Ce podcast... s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main, que vous soyez fatigué de vous sentir constamment épuisé, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être ou encore que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie. À travers des épisodes en solo ou avec des invités experts, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel, tant sur le plan physique que sur tous les autres plans de l'être. Et comme je suis convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, je dédie une partie de mon activité aux parents soucieux d'accompagner leurs enfants, de la petite enfance à l'adolescence, vers une vie saine et équilibrée. Si vous êtes prêt à transformer votre vie ou celle de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Si vous aimez le podcast et que vous souhaitez soutenir les lois naturelles, n'oubliez pas de laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 étoiles de préférence ou un commentaire sur Apple Podcast. Cela m'aide. énormément à faire découvrir la naturopathie au plus grand nombre. Bonne écoute ! Bonjour, bienvenue dans un nouvel épisode des Lois naturelles. Le sommeil a une importance capitale pour notre santé, vous le savez, je ne vous apprends rien. Bien dormir est essentiel pour de nombreuses fonctions physiologiques de notre corps, le système nerveux, le système hormonal, le système immunitaire, mais aussi pour la croissance, le développement cérébral, la gestion du stress et des émotions, la concentration ou encore la consolidation de la mémoire, pour n'en citer que certaines. Un mauvais sommeil fait donc inéluctablement le lit de la maladie. Je vous en parle un petit peu plus longuement dans l'épisode numéro 5 que je vous invite à découvrir. C'est d'ailleurs un épisode qui a eu beaucoup de succès. Mais c'est un épisode qui est consacré aux adultes, et aujourd'hui j'aimerais vous parler du sommeil des enfants. Les enfants, dès leur plus jeune âge, dès la naissance même, sont susceptibles de rencontrer des embûches, sur le chemin de l'apprentissage du sommeil. Car effectivement, il s'agit bien d'un apprentissage. D'ailleurs, de nombreux spécialistes, plus ou moins autoproclamés, du sommeil font la promotion de méthodes toutes plus miraculeuses les unes que les autres, vous promettant des nuits de sommeil complètes pour votre bébé, surfant ainsi sur la détresse des parents en manque de sommeil. En tant que maman de 4 enfants, dont le dernier aura bientôt 18 mois, j'ai été confrontée au réveil nocturne de mes bébés. À moi aussi, on m'a mille fois demandé si mon bébé faisait ses nuits. Je ne compte plus les fois où je me suis endormie en donnant le sein ou à même le sol en tenant la main de mon bébé pour l'accompagner vers le sommeil. Alors je dois dire que toutes ces méthodes et leurs promesses me laissent perplexe. Et pour vous faire une confidence, je vous avouerai même que mon bébé dort encore dans notre lit depuis sa naissance. Alors, dois-je être fustigée sur la place publique ? Pour répondre à cette question et faire toute la lumière sur ce sujet, j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui dans le podcast Véronique Bellemare-Brière. Véronique est spécialiste de la gestion naturelle du sommeil. somnopédagogue, somnothérapeute holistique et fondatrice de l'Institut Somna, basé au Québec, qui a développé un réseau d'experts accompagnants au sommeil. Parce qu'un bon sommeil est le plus beau des voyages, Véronique a créé une approche holistique, unique et individualisée du sommeil, empathique et bienveillante, fondée sur l'alliance entre la nature et la science, grâce à laquelle elle nous propose de retrouver un sommeil de qualité, et ce, quel que soit notre âge. Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Bonjour Camille.

  • Speaker #0

    Merci pour ton accueil et merci pour ta présence au sein du podcast. C'est un honneur pour moi de recevoir une spécialiste de ton niveau en matière de sommeil.

  • Speaker #1

    Merci. En fait, merci de m'inviter, mais je te rassure, je ne suis pas là pour te fustiger aujourd'hui. Merci.

  • Speaker #0

    Je suis rassurée.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    est-ce qu'en premier lieu, tu pourrais nous expliquer comment se construit le sommeil des enfants depuis leur naissance jusqu'à l'adolescence et puis jusqu'à l'âge adulte ? Est-ce qu'il est composé de cycles, à l'instar du sommeil des adultes ? Et quelle est la durée de ces cycles ? Comment ils vont évoluer ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est sûr qu'un bébé, par exemple, de zéro à deux mois, va avoir ce qu'on appelle un petit train de sommeil. Train de sommeil, c'est vraiment une analogie que les spécialistes utilisent pour expliquer justement comment se déroule un cycle de sommeil. Alors, c'est un petit train qui va durer environ 50 minutes, qui va être composé de deux wagons. lorsqu'on a entre 0 et 2 mois. Donc, c'est pour ça que c'est assez court. Puis au départ, quand on est bébé, on commence par s'endormir avec un sommeil agité, alors que lorsqu'on est adulte... on va plutôt s'endormir dans une phase de sommeil lent. Alors ça, c'est vraiment une différence fondamentale, mais par la suite, le sommeil va évoluer. Donc, entre deux mois et six à neuf mois environ, on va avoir trois wagons dans notre train de sommeil. Alors, ça va durer plutôt autour de 70 minutes, le cycle de sommeil. On va commencer en s'endormant en sommeil paradoxal à cet âge-là, puis par la suite, lorsqu'on va arriver vers l'âge de neuf mois, C'est là qu'on va commencer à s'endormir en sommeil lent léger. Alors, ça change un peu la dynamique du coucher parce qu'au départ, lorsqu'on a un enfant qui vient de naître, on se dit souvent Ah, je le pose et il se réveille en sursaut très facilement mais c'est qu'il s'endort aussi en sommeil agité. Alors, lorsqu'on laisse passer cette phase de sommeil agité, c'est déjà plus facile de le poser parce que, justement, il va rentrer dans son sommeil lent tranquillement. Mais lorsqu'on arrive vers l'âge de 9 mois, justement, généralement, c'est déjà plus facile parce que l'enfant va débuter son cycle de sommeil par ce wagon de sommeil. Mais par la suite, entre 3 et 6 ans, là, on va avoir un train qui va s'allonger, qui va être rendu à 4 wagons. Donc, on va avoir le sommeil lent léger au début, toujours, mais aussi le sommeil lent profond. Puis ensuite, on va avoir le sommeil paradoxal. Donc, on va avoir deux wagons comme de sommeil profond puis sommeil paradoxal à la fin. Et ça va durer à ce moment-là entre 90 et 120 minutes un cycle. Donc, c'est pourquoi les gens, lorsqu'ils ont un bébé naissant, ils disent mais je ne comprends pas, il se réveille à chaque heure Mais oui, c'est normal, son cycle dure 50 minutes. Alors qu'autour de trois ans, ça va se rapprocher davantage du cycle de sommeil de l'adulte qui, lui, peut durer jusqu'à 120 minutes. Mais encore là, ça varie d'une période. d'une personne plutôt, d'un individu à l'autre. Et il faut toujours prendre tout ce qui est donné, tout ce qui est statistique avec des pincettes, parce que c'est vraiment des indicateurs généraux, des moyennes, mais il y a toujours des variantes autour de tout ça, puis il ne faut pas s'affoler non plus. Alors bref, à partir de 3 ans, on peut dire que le sommeil va ressembler davantage au sommeil de l'adulte.

  • Speaker #0

    D'accord, OK. Est-ce que tu peux nous préciser combien d'heures de sommeil ont besoin les enfants ? S'il y a une norme, des statistiques, est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #1

    En fait, généralement, on va se rapporter au tableau de la National Sleep Foundation, qui est comme la référence au niveau des spécialistes du sommeil à un niveau international. Mais moi, je prends encore une fois toujours ça avec des pincettes parce que ça va varier d'un individu à l'autre. On a, oui, des petits dormeurs, on a des plus gros dormeurs. On a des moyennes qui vont être très larges même dans ce tableau-là. Alors, si on regarde par exemple un enfant de 0 à 3 mois, la moyenne inférieure va être de 11 heures de sommeil sur 24 heures, alors que la moyenne supérieure va être de 19 heures de sommeil sur 24 heures. Donc là, il y a 8 heures de différence. Alors, c'est sûr qu'on parle toujours de sur 24 heures, on ne parle pas du sommeil de nuit. on part des siestes et tout ça, on accumule toutes les heures de sommeil sur les 24 heures. Mais c'est sûr qu'on ne peut pas se comparer à sa soeur, à sa voisine, à sa cousine, parce qu'il y a tellement une grande marge d'un enfant à l'autre à cet âge-là qu'on ne sait pas exactement quel numéro on a pigé. Il y en a qui gagnent tout de suite à la loto du sommeil, mais il y en a d'autres qui, effectivement, vont avoir un enfant tout aussi adorable, mais qui va avoir besoin d'un peu plus de temps. Pour consolider son sommeil, c'est tout à fait normal. Et puis d'ailleurs, entre zéro et trois mois, les nuits assurées, c'est la norme. Si on n'avait pas des nuits assurées, il y aurait un problème parce que l'enfant, en fait, doit dormir en mode polyphasique, en petite phase de jour et de nuit, de manière très assurée pour assurer sa survie. Alors, c'est sûr qu'un enfant qui dormirait trop longtemps, c'est pourquoi d'ailleurs les enfants qui ont un petit poids, on va parfois exiger de les réveiller pour les nourrir parce que s'ils dormaient un peu trop longtemps, trop longtemps et qui ne prenait pas le poids au bon moment suffisamment, ça pourrait compromettre sa survie. Alors, entre zéro et trois mois, c'est tout à fait normal. Mais ensuite, évidemment, ça va augmenter, ça va diminuer plutôt au fur et à mesure que l'enfant va grandir. Alors déjà, entre quatre et onze mois, on va avoir, selon toujours la National Sleep Foundation, entre onze et dix-huit heures de sommeil sur vingt-quatre heures. Donc, la moyenne générale, ça va être entre 12 et 15 heures, mais on va avoir des moyennes inférieures, supérieures, puis on va avoir des individualités à prendre en compte, des enfants qui vont être hors de ces moyennes-là. C'est pour ça que je dis toujours, moi, aux parents, on ne s'attache pas trop aux chiffres. On va vraiment plutôt observer son enfant, regarder ce qu'il a l'air de bien se développer. Est-ce qu'il a l'air heureux durant la journée ? Est-ce qu'il démontre beaucoup de signes d'irritabilité ou au contraire, il semble relativement serein ? Est-ce que le matin déjà, l'éveil se fait bien ? Donc, c'est ce qu'on va regarder. Mais encore à cet âge-là, entre 4 et 11 mois, il y a des enfants qui ne vont pas encore dormir de manière continue. C'est tout à fait normal aussi. Donc, bref, là, on peut faire des choses, par contre, pour favoriser l'acquisition. ou l'apprentissage, ou en tout cas, moi, j'ai mon mot à dire là-dessus, parce qu'on voit des gens qui vont mettre en opposition les termes d'acquisition et d'apprentissage du sommeil, alors que, d'un côté, c'est sûr que le sommeil comme tel, ce n'est ni acquis ni appris. C'est un processus qui est inné. L'enfant dormait déjà dans le ventre de sa mère. Donc, c'est un processus inné, mais par contre, arriver à dormir en mode monophasique, et donc... plusieurs heures d'affilée d'une seule traite la nuit, bien là, oui, il y a une forme d'apprentissage qui peut être inconsciente parce que l'enfant, évidemment, va être soumis au cadre que lui crée son parent puis éventuellement, les cycles de sommeil vont s'enchaîner. Mais il y a quand même une forme, en tout cas, d'évolution qui va survenir, qu'on appelle ça de l'apprentissage, qu'on appelle ça de l'acquisition. De toute façon, moi, ce qui me dérange, c'est que des gens vont opposer les termes. acquisition et apprentissage alors qu'on a besoin d'un apprentissage, qu'il soit conscient ou non, pour obtenir une acquisition. Mais encore là, je veux apporter une nuance parce qu'on n'acquiert jamais totalement le sommeil en mode monophasé. Parce que si on regarde les adultes, par exemple, peut-être qu'ils dormaient très, très bien quand ils étaient petits, ils avaient réussi à faire des nuits d'une traite, comme on dit, puis tout à coup, ils développent des insomnies à l'âge adulte, puis ils n'arrivent plus à dormir d'une traite. Et là, qu'est-ce qu'on fait ? On doit... réapprendre à dormir en mode monophasique et non pas réapprendre à dormir tout court, mais réapprendre à dormir d'une traite. Donc, bref, il y a toutes sortes de confusions autour de ces termes-là que je vois en ce moment. Mais tout ça pour dire qu'un enfant va avoir un rythme d'évolution qui va différer d'un à l'autre. Et bien sûr que c'est un processus neurophysiologique. Alors, il y a la maturation du cerveau qui va entrer en compte pour lui permettre d'enchaîner ces cycles de sommeil éventuellement. Donc, si on appelle ça une forme d'acquisition, bien oui, on va réussir à ce moment-là à enchaîner les cycles du sommeil, mais ça ne veut pas dire que c'est définitif. Donc, c'est en évolution tout au cours de la vie, le sommeil. Alors, c'est pour ça que le terme acquisition est un peu galvaudé dans ce sens-là, parce qu'effectivement, il y a une forme d'acquisition au niveau cérébral qui va permettre d'enchaîner les cycles de sommeil. Mais tout ça peut être mis en question à n'importe quel moment. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, tu nous as donné des chiffres qui sont quand même assez différents, des fourchettes qui sont très différentes, avec parfois même huit heures d'écart entre la fourchette basse et la fourchette haute. Quand on est parent, comment on peut faire la différence entre un enfant qui sera un petit dormeur, tout simplement, et un enfant qui sera en carence de sommeil ?

  • Speaker #1

    C'est sûr qu'un enfant qui est un petit dormeur, Alors, premièrement, j'insiste sur le fait que je mentionne ces données-là parce que ce sont celles qui font consensus à l'international, mais je ne réfère jamais les parents à ces tableaux-là parce qu'on ne veut pas créer d'anxiété ou quoi que ce soit. À la préhistoire, on n'avait pas ces tableaux-là, on n'avait pas ces recherches-là et on dormait. On peut vous dire qu'on est des réseaux sociaux. On peut vous dire qu'on est des réseaux sociaux. Moi, ce que je me souviens toujours, c'est vraiment d'observer son enfant avant tout et de ne pas observer nécessairement, de se comparer à la voisine, comme je le disais tout à l'heure, parce que les enfants vont avoir des rythmes différents, une évolution différente et des besoins différents. En termes de besoin de sommeil, oui, il y a des petits dormeurs, puis comment on va se rendre compte qu'eux n'ont pas nécessairement besoin de plus ? Bien, généralement, il va être très serein, très souriant, joyeux, tout ça, le développement va bien se faire. Alors qu'un autre enfant va peut-être être très agité, très irritable. Et là, on va penser qu'il y a des troubles de comportement, alors que non, probablement que c'est juste un déficit de sommeil. Donc, là, c'est vraiment dans l'observation au cas par cas. Est-ce que mon enfant au réveil est bien régénéré ? Est-ce qu'il est de bonne humeur ? Est-ce que... Est-ce qu'il arrive à se concentrer ? Ça dépend évidemment de l'âge de l'enfant. On ne parle pas d'un bébé de zéro à trois mois. Mais au moment où il aurait consolidé relativement ses nuits, ce sont les signes qu'on devrait regarder. Et ça m'amène à parler aussi de la distinction entre les signes de fatigue et de somnolence parce que, justement, il y a une confusion qu'on entend largement aussi à ce sujet-là des gens qui parlent des signes de fatigue en parlant des signes de somnolence en réalité. Et les signes de fatigue, bien, ça peut être, oui, un signe qui va se rapprocher d'un signe de somnolence, comme par exemple un manque de concentration, on commence à tomber dans la lune, comme on dit. Donc, ça, ça peut être un signe, oui, de fatigue qui concorde avec un signe de somnolence. Mais on a aussi beaucoup de signes de fatigue, comme l'irritabilité, comme les troubles du comportement, comme une mauvaise gestion des émotions, comme des douleurs musculaires, comme, bon. Tout ça, ça rentre aussi dans les signes de fatigue et ce ne sont pas des signes de somnolence. Donc, quand on parle de signes de fatigue, on peut avoir une fatigue psychique, on peut avoir une fatigue physique, une fatigue physiologique. Donc, ça peut être aussi une espèce de suractivation des fonctions physiologiques aussi qui engendre une certaine fatigue. Alors que quand on parle des signes de somnolence, là, on parle vraiment des baillements, des paupières lourdes, des petits frissons, du regard fixe aussi qu'on peut avoir. Et c'est tout autre chose. Donc, des signes de somnolence, c'est ce qui annonce la venue imminente du train du sommeil, alors que des signes de fatigue, c'est ce qui résulte d'un déficit de sommeil ou qui va survenir suite à un effort physique, par exemple. Ça, ça peut être un signe de fatigue. On a couru beaucoup, on se sent fatigué, mais pas nécessairement somnolent. Et ça, la confusion est généralisée, alors je trouvais quand même important de le mentionner. Et là, j'ai fait une grande boucle, donc là, on était rendu aux échelles. La variabilité des échelles, c'est ça. En fait, on va observer aussi les signes de somnolence de l'enfant durant la journée. Si évidemment l'enfant baille et se frotte les yeux toute la journée, il a sûrement aussi besoin d'aller faire la sieste. Puis souvent, les parents vont oublier un peu ces signes de somnolence-là en fin de journée parce qu'ils sont au retour du travail, ils sont pressés à faire le repas du soir. C'est comme le moment le plus occupé de la journée. Et là, ils ne vont pas voir les signes de somnolence des enfants. Puis au moment où l'enfant va... être finalement couché, eh bien, là, l'enfant va avoir les yeux grands ouverts, puis il ne voudra plus nécessairement, en fait, il ne pourra plus nécessairement se laisser emporter par la vague du sommeil parce que il va avoir été suractivé pendant ce moment-là, alors que ses signes de sonnolence étaient peut-être bien présents, puis s'il s'était couché plus tôt, ça aurait été plus facile. Alors, c'est pour ça que je trouve important de distinguer tout ça, puis en même temps de prendre un recul par rapport aux chiffres, mais vraiment regarder ce qui se passe chez moi. Est-ce que je vois que mon enfant a des signes de somnolence à ce moment-là, puis moi, je suis complètement en hyperactivation pour la préparation du repas ? Est-ce qu'il mange trop tard, puis il pourrait s'endormir en plein repas, il tombe carrément la tête dans son assiette, puis là, par la suite, je lui fais prendre un bain, mais il est trop tard, l'éveil est reparti ? Ou alors, est-ce que je pourrais inverser justement cette heure de fin de journée pour que mon enfant mange plus tôt, puis... prennent son bain relativement plus tôt pour se mener plus facilement au sommeil. Donc ça, c'est vraiment, moi je vous invite vraiment plus à observer au cas par cas, c'est ce qu'on fait à l'Institut Somenant, que de vous attacher à des données. Ça, c'est vraiment, je ne pense pas que c'est la bonne voie pour faire baisser l'anxiété.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, parce que les parents, c'est facile de les inquiéter, surtout quand il s'agit du sommeil de leurs enfants. Pourquoi cette distinction précisément sur les signes de somnolence et les signes de fatigue ? C'est pour repérer le moment idéal du coucher de l'enfant ?

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, les signes de somnolence, comme on le disait tout à l'heure, les baillements, les paupières lourdes, les frissons, c'est un peu comme l'arrivée du fameux train de sommeil. Donc, c'est un peu comme si la locomotive entrait en guerre. Alors, c'est sûr que si on profite de ce moment-là pour aller coucher notre enfant, ça va être beaucoup plus facile pour lui de se laisser... emporté par la vague du sommeil. Que si on attend que ce moment-là passe, puis on essaie de rattraper le train par la suite. Je ne suis pas de celles qui disent que lorsque le train est passé, c'est fini, il faut attendre deux heures avant qu'il revienne. Mais par contre, c'est vrai que parfois, ça peut aller jusqu'à deux heures avant qu'il revienne. Mais il y a bien des cas où on arrive à rattraper le train par la suite. C'est tout simplement que lorsqu'un cycle de sommeil se débute, puis qu'on ne prend pas le... la locomotive tout de suite, en fait, c'est possible que notre cerveau comprenne que ce n'est pas le bon moment et qu'on doit enclencher un cycle d'éveil. Et là, il y a d'autres hormones qui sont sécrétées. Puis, on le voit aussi chez les adultes. Si on dit, bon, je vais aller me coucher dans 10 minutes, il me reste encore ce rapport-là à terminer. Puis là, on essaie de dormir tout de suite après sans faire de transition. Bien là, malheureusement, une fois dans le lit, les yeux vont être complètement ouverts, puis on n'arrivera plus à basculer vers le sommeil. C'est la même chose pour les enfants. S'il n'y a pas la transition entre les deux, si on n'y va pas au bon moment, c'est vraiment une question de timing. Si on y va trop tôt, ça ne va pas fonctionner. Si on y va trop tard, ça ne va pas fonctionner. Mais ça ne veut pas dire que c'est peine perdue durant deux heures. Mais par contre, oui, il va falloir. pour attendre de ressentir à nouveau les signes de somnolence pour pouvoir à nouveau essayer de monter dans le train. Donc ça, c'est vraiment quelque chose aussi qu'on voit beaucoup circuler, des gens qui vont dire, Bien, si le train est raté, c'est foutu pendant deux heures, attendez deux heures et retournez-y. Non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. C'est attendez le retour des signes de somnolence ou faites ce qu'il faut pour que les signes de somnolence reviennent.

  • Speaker #0

    Très intéressant.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    on peut faire revenir le train plus rapidement que possible.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, tu en as un petit peu parlé déjà en amont, mais j'aimerais qu'on revienne dessus. Pour moi, c'est comme une idée reçue. Est-ce qu'en fait, un sommeil ininterrompu, c'est toujours la clé d'un sommeil réparateur chez les enfants ? Est-ce qu'un bébé qui aurait des réveils, quelques-uns, parfois pas une vingtaine, mais des réveils au cours de la nuit, est-ce que c'est un bébé qui quand même peut être reposé ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que tout le monde, adultes, enfants, bébés, ont des réveils au cours de la nuit. Comment ça fonctionne ? C'est qu'entre chaque cycle de sommeil, il y a quand même un éveil. La différence entre certaines personnes et d'autres, c'est qu'il y a des gens qui sont très conscients de cet éveil-là et d'autres qui ne sont pas conscients. Normalement, on ne devrait pas trop en être conscient, on devrait simplement replacer notre oreiller, repartir vers le sommeil. Donc, c'est une affaire d'une minute environ, puis on repart. Mais il y a des personnes qui n'arrivent pas à repartir rapidement parce qu'elles se réveillent complètement. Puis c'est là qu'on voit des insomnies de réveil nocturne chez les adultes notamment. Donc, il faut comprendre que tout le monde a des réveils nocturnes. C'est simplement le niveau de conscience qui varie. Mais ceci étant dit, si on a trop de réveils, comme par exemple si on souffre d'apnée du sommeil, là, si on a des réveils plusieurs fois par heure, Donc là, ça peut être nécessaire vraiment d'investiguer. C'est autre chose. Les réveils d'apnée du sommeil, on n'en a pas conscience. Mais par contre, là, on a un sommeil qui est encore plus fragmenté. Et là, évidemment, ça va être plus difficile la journée. On va avoir des signes de somnolence qui vont être très, très présents. Alors, dans ces cas-là, moi, ce que je déplore, c'est que c'est très peu diagnostiqué l'apnée du sommeil. Il y a des bébés, il y a des enfants, il y a des adolescents, des adultes qui en souffrent. Ça n'a pas de lien nécessairement avec la morphologie, en fait oui, c'est-à-dire la morphologie des voies aériennes supérieures, oui, mais pas parce que parfois on a tendance à penser que l'apnée c'est une sorte de maladie de vieux entre guillemets. Mais ce n'est pas vraiment le cas, ni le fait que ce soit forcément quelqu'un qui va être en surplus de poids. C'est sûr que le surplus de poids peut aggraver l'apnée du sommeil. Mais ce n'est pas forcément. Il y a des gens qui sont très, très minces, qui souffrent d'apnée du sommeil. Ça va plutôt être aussi des gens qui vont avoir des mentons fuyants, qu'on dit, donc qui vont avoir moins d'espace, justement, pour que la langue puisse bien se positionner pour la respiration. Il y a toutes sortes de configurations. Je vais laisser ça aux spécialistes en apnée du sommeil. Mais ceci étant dit, c'est important de réaliser qu'il y a quand même une partie des enfants qui en souffrent. Et parfois, les signaux de somnolence que l'on peut capter durant la journée peuvent être aussi dus à de l'apnée du sommeil. Ou encore, si on voit un enfant qui a vraiment du mal à émerger du lit le matin. Et ici, vous avez une bonne spécialiste en France qui a créé justement l'application Le Sommeil de Marmotte et qui se consacre à l'apnée du sommeil chez l'enfant. J'ai oublié son nom, malheureusement. Nadia quelque chose. En tout cas, on pourra le mettre. dans le descriptif, mais elle fait du travail formidable. Donc voilà, c'est une spécialiste de l'apnée du sommeil. Puis vous pouvez déjà aller naviguer sur son site par rapport à tout ce qui est question d'apnée du sommeil.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des petits signes au cours du sommeil qui pourraient nous diriger vers une apnée du sommeil chez notre enfant ?

  • Speaker #1

    C'est moi, ce que je remarque, c'est parfois on a des bébés qui vont déjà ronfler bébé, des jeunes enfants qui vont ronfler. On a des enfants dans la voiture, par exemple, qui vont avoir la tête vers l'arrière, la bouche grande ouverte, qui vont dormir comme ça. Ça, ça peut être des signes. Évidemment, il y en a sûrement d'autres que je pourrais mentionner. Mais moi, c'est ce que je remarque le plus souvent qui revient. Mais c'est ça. Je tenais quand même à mentionner le fait qu'il y a beaucoup plus d'enfants que l'on pense. En même temps, je ne veux pas affoler les gens et je ne veux pas non plus que tout le monde aille chez le médecin en disant ben ça y est, mon enfant souffre d'apnée du sommeil Ce n'est pas le cas non plus. C'est quand même un minimum, un pourcentage minimum des enfants. Mais on ne peut pas l'évacuer complètement. Alors comme vous avez... la possibilité de poser la question, parfois, si on est dans le doute, on peut demander de passer une polygraphie ambulatoire à la maison ou encore, dans les cas un peu plus sévères, des polysomnographies à l'hôpital. Donc, voilà. Mais ça, c'est du côté médical. Alors, ça, c'est quelque chose dont on doit parler avec le médecin, mais il ne faut pas non plus attribuer les difficultés de mise en place du rythme de sommeil à la... apnée du sommeil. Ça, c'est autre chose. On est dans un autre thème complètement. Mais par contre, on peut justement considérer que si on a tout mis en place et que l'enfant est encore somnolent alors qu'il dort bien, là, on peut se poser la question parce que ça ne paraît pas l'apnée du sommeil. Donc, à moins d'être à côté de l'enfant toute la nuit, de voir comment il respire, tout ça, c'est difficile. La plupart des gens ne sont pas diagnostiqués. Quand il y en a eu dans la famille, quand il y a de l'hérédité, là, on peut aussi souffrir d'apnée du sommeil. C'est très, très fréquent que ça passe d'une génération à l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important de le savoir parce qu'effectivement, moi, j'en avais pas du tout connaissance. Je pensais pas que ça pouvait toucher également les enfants.

  • Speaker #1

    Oui, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, on sait que c'est primordial, le sommeil, mais... Est-ce que tu pourrais revenir un petit peu dessus et nous rappeler pourquoi le sommeil est absolument fondamental chez les enfants ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, c'est durant le sommeil qu'on va libérer les hormones de croissance. Donc, c'est sûr qu'un enfant qui ne dormirait pas pourrait, dans les cas les plus sévères, aller jusqu'à un arrêt de croissance. C'est aussi le sommeil qui va permettre à l'enfant de développer au maximum son cerveau, ses fonctions cérébrales qui font partie de la croissance. Mais parfois, les gens ont tendance à couper. couper dans le sommeil pour étudier davantage ou en tout cas faire plus de devoirs et tout ça, alors que c'est durant le sommeil qu'on consolide les apprentissages. Donc, c'est sûr que si on coupe durant le sommeil, les apprentissages vont être plus difficiles. Ça peut engendrer des troubles de comportement aussi. Ça peut engendrer, en fait, toutes sortes de difficultés connexes. C'est sûr qu'un enfant qui va avoir du mal à gérer ses émotions, on va penser que c'est une question de tempérament, mais ça peut être carrément un déficit de sommeil. Il peut y avoir des symptômes d'hyperactivité, justement, qui vont ressembler énormément aux symptômes du TDA-TDAH et qui vont être confondus souvent dans les diagnostics. On a remarqué qu'il y avait eu plusieurs faux diagnostics de TDA-TDAH parce que, justement, le sommeil n'avait pas été évalué préalablement. Et les signes de déficit de sommeil sont très similaires aux signes de TDA-TDAH. En même temps, les résultats du manque de sommeil peuvent être le manque de concentration et tout ça. Et le TDAH peut aussi engendrer le manque de concentration. Et si on parle du TDAH, c'est sûr que ça va engendrer toutes sortes d'autres cas de figure, parce que parfois les enfants vont être médicamentés, notamment au ritalin, pour maintenir leur concentration le jour. mais lorsqu'ils vont aller se coucher le soir, il y a des effets secondaires à ces médications-là qui peuvent engendrer une difficulté d'endormissement. Donc, parfois, c'est le TDAH qui engendre la difficulté d'endormissement en lui-même, mais d'autres fois, c'est le médicament qui est pris aussi pour contrer le TDAH. Alors là, ça devient assez complexe, mais ce qu'on sait de façon générale, c'est que chez les enfants qui souffrent de TDAH, il y a des difficultés d'endormissement qui sont plus prépondérantes que chez d'autres enfants. Parfois, c'est de l'hyperactivité mentale, mais d'autres fois, c'est de l'hyperactivité physique aussi. On bouge tout le temps ou alors on n'a pas envie d'aller se coucher ou on est surstimulé. Une hyperactivation, ça peut être à la fois physique, mentale, physiologique aussi. Donc, il y a des réveils matinaux aussi que l'on voit souvent chez ces enfants-là. Une somnolence diurne, encore une fois. On va avoir...

  • Speaker #0

    Une latence d'endormissement, si on a l'effet secondaire du médicament dont je parlais tout à l'heure, le Ritalin, mais il y a peut-être d'autres médicaments qui sont pris. Ça, ce n'est pas ma spécialité. Mais ceci étant dit, c'est quand même important aussi de voir qu'il y a des enfants qui souffrent de TDAH qui peuvent aussi souffrir d'apnée. Et là, tous les symptômes se combinent. Donc bref, quand on a des enfants qui ont soi-disant des troubles de comportement, on devrait regarder du côté du sommeil avant. Donc, troubles de concentration, troubles d'apprentissage, tout ça, on devrait vraiment mettre le sommeil en priorité. Pour nous, à l'Institut SOMNA, le sommeil, c'est comme les racines de l'arbre de la santé. Alors, quand je présente cette image-là aux gens qu'on accompagne ou à nos étudiants, c'est dans le but que les gens comprennent que si on nourrit bien les racines, le tronc de l'arbre va être solide, les branches vont proliférer et éventuellement, elles vont s'orner de belles feuilles vertes pleines de chlorophylle. Alors que si c'est l'inverse... bien, le tronc va être moins solide, les branches vont s'assécher, vont peut-être se mettre à casser et les feuilles vont peut-être se mettre à tomber une à une. Et c'est comme ça qu'on représente les maux qui sont liés à un manque de sommeil. Donc, ça peut aller jusqu'à engendrer des diabètes, on a parlé des arrêts de croissance, on a parlé des difficultés d'apprentissage, de concentration, mais aussi ça peut aller jusqu'à des problèmes cardiovasculaires, prise de poids. parce que le métabolisme est géré aussi durant le sommeil, des douleurs musculo-squelettiques, évidemment. Donc, c'est toujours à la fois psychique, physique, physiologique. Et il y a une partie génétique, bien sûr, en ce qui a trait au sommeil. On n'est pas tous égaux face au sommeil. Mais nous, on insiste beaucoup sur le puzzle du sommeil à l'Institut SOMNA de comprendre est-ce que tout ce qui est physique, psychique, physiologique est bien mis en place pour que le sommeil fonctionne bien. Et s'il manque une... pièce au puzzle, on va essayer d'aller la retracer pour la repositionner. Et ça, ça se passe autant auprès des enfants que des adultes. Alors, si on parle de physique, on peut parler de position de jour. Par exemple, des enfants qui sont assis toute la journée, c'est sûr qu'ils vont avoir plus de mal à dormir le soir venu. On peut parler de posture aussi, de sommeil, qui peuvent engendrer des douleurs, tout ça. Si on parle de physiologique, c'est toute la partie respiratoire. alimentation, sécrétion des bonnes hormones au bon moment, reflux gastro-ésovagien, justement, qui peuvent être des facteurs de risque en ce qui a trait au sommeil. Mais si on parle au niveau psychique, il y a toute la partie anxiété, stress, hyperactivité mentale. Donc, il faut d'abord ratisser large puis voir où pourraient être les sources des difficultés de sommeil pour pouvoir créer, en quelque sorte, le puzzle du sommeil de l'enfant qu'on accompagne. ou recréer quand c'est un enfant plus vieux qui a commencé à développer des insomnies un peu plus tard après avoir consolidé son sommeil une première fois. Donc, ça, c'est vraiment fondamental. Puis, ça me fait beaucoup de peine de voir que des gens lancent des méthodes soi-disant garanties en trois ou cinq jours pour bien dormir ou des choses comme ça et qu'ils appliquent la même méthode à tous les enfants. Parce que c'est sûr que ça peut fonctionner chez certains, mais sauf que chaque enfant est unique. contexte est unique, chaque famille est unique, puis pour bien accompagner un enfant, on n'a pas le choix de prendre en compte toutes les dimensions que je viens de mentionner. Alors, si on ne sait pas quelle est la source des difficultés de sommeil, on ne peut absolument pas y répondre par une méthode. Si, par exemple, un enfant faisait de l'apnée du sommeil puis qu'on disait, on va te faire une méthode d'accompagnement, ça n'aurait aucun effet parce qu'il y a une source physiologique qui n'a pas été investiguée par des médecins. Alors, c'est vraiment fondamental de comprendre que le sommeil, c'est un tout, c'est global, que c'est multifactoriel, il y a des moments où ça va bien aller, il y a des moments où ça va moins bien aller. C'est pas un long fleuve tranquille, c'est vraiment une mer qui peut être en mouvement ou qui peut être en accalmie ponctuellement, puis bon, il y a toutes sortes de facteurs qui vont avoir une influence sur le sommeil. Alors bref, moi, ce que je remarque, c'est que effectivement, il y a eu beaucoup de faux diagnostics du côté du TDAH. Il y a des études qui sont sorties là-dessus par rapport au fait qu'on n'avait pas d'abord dépisté des difficultés de sommeil. Et je suis contente d'annoncer qu'on a maintenant quelqu'un en France qui est une certifiée, mais en tout cas qui est sur le point d'être certifiée, qui est une attestée de l'Institut SOMNA pour l'instant, qui est neuropsychologue et qui a intégré justement un... un bilan du sommeil avant même de faire ses diagnostics dans sa démarche pour faire des diagnostics de TDA, TDAH. Donc, elle s'appelle Cindy Gilles. Elle a été formée à l'Institut Sommeil. Et c'est la première en France qui a... qui est montée dans ce train-là et qui va finalement proposer de faire le tour du sommeil parce qu'elle voyait qu'il y avait des liens énormes entre les symptômes du TDAH et du déficit de sommeil. Puis elle voulait s'assurer justement d'offrir des bons diagnostics. Alors ça, c'est vraiment une marche qui devrait être à suivre éventuellement pour toutes les personnes qui font des diagnostics de TDAH, TDAH, parce que sinon, on n'est pas sûr que ce soit vraiment le bon diagnostic.

  • Speaker #1

    Oui, je suis tout à fait d'accord. Et moi, je suis assez surprise du nombre d'enfants aujourd'hui qui sembleraient souffrir de ce trouble-là. Il y en a un nombre incroyable par classe et c'est très surprenant. Je ne serais pas étonnée qu'il y ait quand même un surdiagnostic. Donc, ça me paraît très intéressant d'aller investiguer du côté du sommeil.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Du côté du Québec, en tout cas, les spécialistes sont sortis il y a quelques années pour dire qu'ils avaient réalisé… qu'il y avait beaucoup de faux diagnostics. Puis en même temps, du côté de l'apnée, du sommeil, là, il y a des sous-diagnostics, en fait. Il y a plein de gens qui ne sont pas diagnostiqués. Donc, c'est sûr que nous, de notre côté, on ne fait pas de diagnostics parce qu'on n'est pas des médecins. Mais lorsqu'on soupçonne des choses comme celles-là, on va référer pour que la personne puisse avoir un diagnostic dès que possible par son médecin. Puis du côté du TDA, TDAH, moi, je milite pour que... il y ait vraiment un bilan de sommeil qui soit fait.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc, cette méthode que tu as développée de somnopédagogie, elle se fonde sur ce puzzle du sommeil ?

  • Speaker #0

    En fait, ce n'est pas une méthode, justement. Moi, je n'aime pas le mot méthode parce que dans ce temps-là, les gens pensent à un mode d'emploi. Puis, évidemment, on ne peut pas dire, vous faites 1, 2, 3, 4, 5 et vous allez dormir ou votre enfant va dormir parce qu'on vient de voir à quel point c'était complexe. Selon moi, les personnes qui proposent des méthodes, c'est vraiment une approche marketing. Parfois, c'est même limite arnaqueur. Donc, bref, je n'irai jamais dans ce sens-là. Un accompagnement au sommeil doit toujours être personnalisé. On n'a pas du one size fits all dans l'accompagnement au sommeil. C'est vraiment du sur-mesure. Alors, pour nous, en somnopédagogie, c'est super important, effectivement, de se fonder sur le puzzle du sommeil, d'aller chercher… vraiment tout le portrait global, voir est-ce qu'il y aurait possiblement des perturbateurs au niveau physique, psychique, physiologique. Est-ce que peut-être aussi il y aurait une dimension génétique, mais nous, on ne va pas faire de diagnostic. On va simplement explorer avec la personne pour voir où il y aurait plus de potentialité de trouver ces perturbateurs-là, les déclencheurs des difficultés de sommeil. Puis par la suite, on va valider avec la personne qu'on accompagne pour créer un un accompagnement sur mesure. Alors, ça va être complètement différent d'une personne à l'autre. Puis c'est pour ça qu'on a vraiment un taux très élevé de réussite parce que, justement, on ne cherche pas à faire entrer tout le monde dans le même moule préfabriqué. Au contraire, on cherche à se mouler à chaque personne qu'on accompagne. Puis quand ce sont les enfants qu'on accompagne, on accompagne les parents en même temps. Il faut comprendre, tout à l'heure, on parlait du fait que... Parfois, les parents sont stressés, il y a une contagion émotionnelle aussi qui peut se faire chez l'enfant. Il y a un apprentissage, en tout cas, de l'association qu'on fait avec le sommeil. Ça, c'est vraiment un apprentissage. Parce que si on voit que les parents n'ont pas un bon rapport au sommeil, comme enfant, on n'aura pas un bon rapport au sommeil. Si on voit que le sommeil est la dernière des priorités après le travail, après les sorties, après les repas, après... Bon... Si on voit que c'est vraiment en tout dernier lieu qu'on laisse une place au sommeil, les enfants ne vont pas le mettre en priorité non plus. Donc, la première chose, c'est vraiment d'avoir un bon rapport comme parent au sommeil et d'enseigner ce bon rapport-là. Et avec l'approche d'un institut somnolent, on vise à développer une association positive avec le sommeil. Pour que le sommeil soit perçu un peu, comme tu le disais en introduction, comme le plus beau des voyages, qu'il soit perçu un peu comme une récompense aussi à la fin de la journée pour l'enfant. Que ce soit quelque chose de positif, d'agréable, un plaisir de la journée, plutôt qu'une punition. Alors, on va éviter, bien sûr, de punir les enfants dans leur chambre ou en leur disant tu vas aller dormir Même si, oui, on le sait, on le touche, déjà dit, en désespoir de cause. Mais bref, c'est sûr qu'il faut essayer de trouver une autre formulation si on veut créer une belle association avec le sommeil. Donc ça, c'est vraiment typique à l'institution, là, et aussi l'approche par les cinq sens, parce qu'on sait que le sommeil, bien, en fait, va résulter... de sécrétions hormonales qui vont en fait survenir au bon moment dans la journée et à l'approche du sommeil. Donc évidemment, si on se met à sécréter du cortisol juste avant d'aller se coucher, ça ne va pas fonctionner. Alors nous, ce qu'on veut, c'est favoriser le cortisol, oui, dans la journée pour rester en état d'énergie, d'éveil, mais par la suite, on veut basculer tranquillement vers la mélatonine, qui est l'hormone qui va permettre d'induire le sommeil. Alors on va créer... En fait, il y a des journées idéales aussi en ce sens-là avec le parent. On va voir est-ce qu'il y a des perturbateurs durant la journée qui entravent la bascule vers l'endormissement le soir. Donc ça, ça va être super important. Puis par les cinq sens, pourquoi on travaille comme ça ? C'est parce que c'est par les organes sensoriels que le cerveau va capter les messages environnants, les stimulus, et va pouvoir les transcoder en quelque sorte en hormones à sécréter. Alors, bien sûr, si on s'expose à des stimulus qui sont stimulants, ce n'est pas la même chose que si on s'expose à des stimulus qui sont apaisants. Donc, on a un certain contrôle à ce niveau-là et c'est pour ça qu'on va passer par l'ouïe, par l'odorat, par le toucher, par l'alimentation aussi. Donc, on va passer vraiment, j'en ai sûrement oublié la vue, donc on va passer par tous ces sens-là pour créer le rituel idéal sur mesure. Pour l'enfant, on va y aller avec les sens dominants aussi de l'enfant. Donc, il y a des enfants qui sont très, très visuels, des enfants qui sont plus auditifs, mais on va regarder quel est son sens dominant et qu'est-ce qui l'aide à s'apaiser, qui peut justement entrer dans les stimulus qu'il va capter et qui vont l'aider à sécréter plutôt les bonnes hormones au bon moment. Alors, nous, c'est vraiment... Puis, c'est une approche très globale, donc holistique, oui, corps, cœur, esprit, mais aussi... très globale où on va se permettre d'utiliser différents outils qui peuvent provenir de différentes disciplines, puis on va aider le parent ou l'enfant directement à constituer sa propre boîte à outils pour devenir autonome face à son sommeil. Donc là, on devient vraiment un vrai gestionnaire de son sommeil, puis en acquérant une sorte de contrôle sur cette partie-là, l'anxiété va baisser aussi. Donc c'est très, très, très efficace. efficace, autant avec les enfants, les ados, les adultes, à tous les âges de la vie. Il s'agit vraiment de réaliser, de s'observer, de réaliser, bien moi, qu'est-ce qui vraiment peut fonctionner pour moi ? Puis il y a des milliers d'outils et de possibilités. Donc, il faut simplement avoir quelqu'un parfois pour nous guider parce que c'est difficile de s'y retrouver à travers toutes les possibilités. Mais si on a quelqu'un qui nous aide à filtrer tout de suite vers les bonnes options, les bonnes directions en fonction de notre puzzle du sommeil à nous, bien là, on n'a plus de chance de se tromper. Donc, c'est pour ça que ça fonctionne généralement très, très bien.

  • Speaker #1

    Mais je me pose une question. Est-ce que la société dans laquelle on vit n'est pas constituée de trop d'ennemis du sommeil, finalement, pour que ce soit pour nous adultes, mais aussi pour nos enfants ? Tout à l'heure, tu disais, quand on est assis toute la journée, forcément, le soir, on va avoir des difficultés à trouver le sommeil. Donc, j'imagine... un enfant qui avait passé sa journée de classe assis, puis qui fait son sport le soir, parce que forcément ça se fait en fin de journée, est-ce que tout ça, ça ne facilite pas du tout le sommeil ?

  • Speaker #0

    C'est sûr. C'est sûr que c'est un des perturbateurs. Quand on parle de perturbateurs soit physiques, soit physiologiques, ça en serait un. Parce que si par exemple on fait du sport le soir, je sais que les entraîneurs et tout ça ont tendance à programmer des cours à 20 heures le soir, mais c'est... C'est beaucoup trop tard pour un enfant. Donc, c'est sûr que si on s'expose à la lumière d'un gymnase, par exemple, juste avant d'aller dormir, qu'est-ce que ça va faire ? Ça va engendrer la sécrétion de cortisol, parce que l'œil qui va capter la lumière du gymnase, pour lui, c'est comme s'il captait la lumière du soleil. Et le soleil, c'est le principal synchroniseur de l'horloge biologique, mais qui va nous permettre de s'activer, de s'éveiller le matin. Alors, c'est sûr que si on s'expose à des gros néons le soir, on va avoir déjà beaucoup plus de mal à basculer vers le sommeil. Ensuite, si on a une hyperactivation, on parlait physique, psychique, dans ce cas-ci, physiologique aussi, c'est sûr que là, par la suite, la température corporelle va augmenter. Et pour réussir à plonger dans le sommeil, il faut que la température corporelle s'abaisse d'environ un demi à un degré. Alors là, il va falloir attendre que la température rebaisse avant d'être capable. capable de dormir. Tout ça, je vous le dis avec toujours des petites nuances parce qu'évidemment, il y a des enfants qui s'endorment n'importe où, n'importe quand, comme des adultes. Il y en a d'autres qui vont avoir plus de difficultés. Mais pour ceux qui ont ces difficultés-là, oui, ça peut être à cause de ça. Moi, par exemple, comme adulte, j'ai une température interne qui est assez élevée à la base. Et si je vais au spa le soir, que je vais dans un, je crois que vous appelez ça un jacuzzi ici, mais dans les bains tourbillons, c'est sûr que je ne dors pas de la nuit. Alors que c'est relaxant, ça fait du bien aux muscles et tout. Mais ça fait aussi augmenter la température corporelle. Puis ça active la circulation sanguine, donc je ne dormirai pas de la nuit. Alors c'est la même chose pour un enfant qui serait sensible comme moi, qui aurait peut-être une température corporelle élevée. Il y a l'activation, il y a le fait de s'exposer à la lumière, il y a l'augmentation de la température corporelle, et il y a le fait aussi parfois d'être pressé pour se rendre au cours à l'heure, de revenir rapidement pour aller se coucher à l'heure, et alors que... Le sommeil, ça ne fonctionne pas comme ça. On a tous une horloge interne, puis c'est l'horloge interne qu'on devrait écouter, pas l'horloge au mur. L'horloge au mur, c'est vraiment quelque chose qui nous permet de quantifier le temps, mais ce n'est pas synchronisé avec nos rythmes biologiques internes. Alors là, il faut vraiment, comme parent, regarder encore une fois à quel moment se manifestent les pics de somnolence et les pics d'éveil de son enfant, puis d'essayer d'organiser les activités en fonction de ça. Il y a un autre problème du côté de la France ou de l'Europe que l'on voit souvent, c'est les repas très tardifs. Ça, oui, ça va nuire aussi au sommeil. Si on regarde du côté du Canada, généralement, les gens vont manger le soir autour de 18 heures. Il y en a qui vont manger quand même à 20 heures, mais une moyenne, 18 heures, 18 heures 30. Ici, il y a des enfants qui mangent à 21 heures alors qu'ils devraient être couchés à 19 heures. Donc, c'est sûr que là, ça engendre des problèmes. D'une part, parce que l'enfant a essayé de tenir plus longtemps, alors qu'il aurait pu très bien aller se coucher plus tôt, mais aussi parce que le moment où il mange va avoir un effet sur sa température corporelle. Donc, quand on mange, il y a un processus qui s'enclenche qui s'appelle la thermogénèse, donc qui est vraiment le fait d'activer la combustion des aliments, la digestion. et qui va faire augmenter la température corporelle. Et là, le processus de digestion va entrer en compétition avec le processus d'endormissement. Et là, malheureusement, qu'est-ce qui va arriver ? Des enfants qui vont avoir beaucoup de mal à basculer d'un état à l'autre. Alors ça, je sais qu'au niveau culturel, c'est très répandu en France, mais quand il y a des parents qui sont ouverts à devancer les heures de repas, on a tout de suite une différence. Vraiment, ça peut être vraiment un problème. Ensuite, je suis consciente aussi que les gens rentrent plus tard du bureau en France et tout ça. Mais là, c'est de voir quel compromis on peut faire. Puis si on n'est pas capable de faire du tout de compromis, au moins d'être conscient de ce qui se passe. Parce que là, l'enfant, oui, est en déficit de sommeil, va avoir plus de mal à gérer ses émotions, va avoir plus de mal à se concentrer peut-être à l'école. Encore une fois, ça dépend si c'est un petit ou un grand dormeur. Donc, c'est toujours du cas par cas. Mais oui, ça peut être une cause. Alors là, c'est à chaque famille de voir comment elle peut gérer ça.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est vraiment un accompagnement individuel comme tu le proposes au sein de l'Institut Somna.

  • Speaker #0

    En fait, déjà, quand on est conscient de toutes les grandes lignes que je viens de vous donner, il y a déjà une amélioration nette qui va se produire. Mais c'est sûr que dans un accompagnement individuel, on peut... tout ou tout voir d'un coup, avoir vraiment un portrait global. Et bon, il y a plusieurs certifiés de l'Institut SOMNA maintenant dans le monde, donc on est rendu dans une douzaine de pays qui ont été formés pour faire un bilan, justement, avec les parents ou auprès des enfants, mais aussi qui travaillent auprès des adultes pour les gens qui souffrent d'insomnie chronique. Et là, ce que ça nous permet, c'est de... tracer le parcours du dormeur ou de retracer le parcours du dormeur. Un peu comme si on avait bien dormi auparavant, mais qu'éventuellement on a des difficultés de sommeil. C'est un peu comme quelqu'un qui se serait fracturé une jambe, par exemple, qui irait en rééducation pour réapprendre à marcher un pas à la fois. Mais du côté du sommeil, si on a en quelque sorte brisé notre sommeil sans le vouloir, pour toutes sortes de raisons. On peut réapprendre à dormir une nuit à la fois, mais là, encore une fois, je parle de dormir en mode monophasique, parce que je rappelle que dormir, c'est quand même un processus qui est inné. Alors bref, c'est tout simplement parce que dans notre société, on n'a pas le choix de dormir d'une traite, comme on dit, étant donné qu'on s'est créé une sorte de cadre artificiel. où tout le monde devrait être en état d'éveil entre 7h du matin et 18h environ, dépendant des emplois et tout ça, mais qui nous force à avoir un sommeil consolidé la nuit. Alors, quand les parents veulent que leur enfant dorme bien, qu'ils fassent leur nuit entre guillemets, c'est plutôt parce qu'ils veulent que leur enfant fasse leur nuit à eux, parce qu'eux ont besoin de dormir pour aller travailler. Mais l'enfant, lui, ne travaille pas encore, donc c'est sûr qu'il... Il ne peut pas nécessairement tout saisir ça. Puis son rythme n'est pas en concordance avec le rythme artificiel qu'on s'est créé. Puis d'ailleurs, il y a des adultes qui ont du mal à suivre ce rythme-là. Il y a des adultes qui, par exemple, pourraient mieux fonctionner s'ils commençaient à travailler à, je ne sais pas, à 11 heures le matin puis qu'ils terminaient à 20 heures le soir. Il y a beaucoup d'adultes qui ont du mal à émerger le matin. Alors, c'est la même chose pour les enfants. Comme on s'est créé un moule social qui est assez rigide, Là, on essaie de les amener dans notre moule à nous graduellement, mais on ne peut pas exiger non plus que ça se fasse en un claquement de doigts. Donc, c'est vraiment une transition qui se fait très graduellement. On essaie de respecter le plus possible les besoins, les rythmes naturels de l'enfant, son rythme de développement aussi. On ne peut pas espérer qu'un enfant de trois mois dorme huit heures d'affilée. Ce n'est pas physiologiquement. naturel. Donc, bref, c'est ça. Il faut vraiment aussi avoir des attentes réalistes. Le sommeil, c'est vraiment une question d'horloge interne et non pas d'horloge externe ou de tout carcan externe qu'on pourrait imposer. Mais il y a moyen de faire des compromis. Quand on apprend la gestion du sommeil, on voit où ça accroche puis on essaie de se rapprocher le plus possible des rythmes naturels internes, mais... tout en étant conscient des perturbateurs de sommeil. Donc, c'est ça à quoi un somnopédagogue, un somnothérapeute holistique ou un accompagnant au sommeil de la petite enfance qui a été formé par l'Institut SOMNA va amener les parents, ce vers quoi il va amener ou elle va amener les parents à se conscientiser, puis ça va être plus facile par la suite. On va voir, OK, là, ça va être difficile peut-être de faire un compromis, mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'on peut... aménagé ailleurs pour pallier à ce problème-là. Puis c'est un vrai travail d'équipe. Ce n'est pas une consultation comme lorsqu'on va chez le médecin où on nous donne une prescription en 15 minutes et c'est terminé, on nous laisse avec ça. Premièrement, on ne prescrit rien à ingérer, mais on explique comment le sommeil fonctionne puis quelles sont les meilleures stratégies dans chaque cas précis. Et puis comme ça, le parent... peut développer sa propre boîte à outils et éventuellement va pouvoir transmettre ces outils-là à son enfant qui va aussi pouvoir, à son tour, s'autonomiser face au sommeil. Surtout, développer une association positive avec le sommeil pour toute la vie. Donc, c'est important.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un cadeau qu'on s'offre pour toute la vie.

  • Speaker #0

    Voilà. Un cadeau pour toute la famille aussi parce que tout le monde a des rythmes différents dans la famille, des chronotypes différents. Donc, c'est vraiment le rythme veille-sommeil individuel qui va varier. d'une personne à l'autre. Et il faut arriver à arrimer ces rythmes-là de l'ensemble des membres de la tribu, entre guillemets. Parce que c'est sûr que dans une famille, on peut avoir un papa qui élève tôt, une maman qui élève tard. Déjà, il peut y avoir des petits conflits parce qu'un va se coucher plus tôt, l'autre va se coucher plus tard, en tout cas. Bref, mais les enfants, c'est pareil. On peut avoir des enfants lève-tôt, des enfants plus couche-tard. Et puis... il faut réussir à, justement, au lieu de créer une cacophonie avec tous ces rythmes-là, réussir à trouver la meilleure façon d'en créer une symphonie. Même si, évidemment, ce ne sera jamais complètement réglé au quart de tour. C'est physiologiquement impossible. Alors, si on comprend ça, déjà, on est beaucoup plus tolérant aussi par rapport au fait qu'on est tous distincts face à notre sommeil. Puis, effectivement, il y a des gens pour lesquels ça va être beaucoup plus facile. de tomber endormi facilement, rapidement, et d'autres pour lesquels ça peut prendre plus de temps. Mais nous, ce qu'on va faire, c'est essayer d'aider les gens à ce que ça prenne maximum 30 minutes, parce qu'après ça, ça commence à être vraiment plus, ça tombe plus du côté de l'insomnie. Donc ça, généralement, on peut l'atteindre. Même avec des gens qui ont été insomniaques chroniques pendant 40 ans, moi, je l'ai été pendant plus de 20 ans. J'ai réussi à certains moments à m'endormir en moins de 10 minutes, qui pour moi est vraiment un record absolu. Je ne peux pas dire que c'est à chaque fois que ça se produit, mais c'est déjà une énorme différence avec une nuit blanche. Donc, voilà. Alors que, bon, mon conjoint, par exemple, va mettre la tête sur l'oreiller puis va s'endormir tout de suite. Mais ça, c'est encore une fois, c'est la génétique. Donc ça, on n'a pas un contrôle absolu là-dessus. Mais au moins, si on peut faire au mieux pour que ça fonctionne bien pour soi, pour ses enfants, pour la cohésion familiale, déjà, on a un gros pas de fait. Alors c'est un peu ça qu'on fait à l'Institut SOMNA. Puis je dirais que les certifiés sont très bien formés, ont des bonnes compétences aussi de l'emploi. empathie, c'est des gens très bienveillants. Nous, avec les enfants, ce qu'on utilise, l'approche spécifique pour les enfants, ça s'appelle la mise en scène du sommeil en douceur. Et ça, ce que ça veut dire, c'est que justement, ce n'est pas une méthode comme telle, c'est qu'on va apprendre aux parents à mettre en scène le sommeil de l'enfant pour que lui, l'enfant, puisse se laisser aller plus facilement à sa vague du sommeil à lui. Alors, parce que l'enfant, pour nous, Le parent, c'est le metteur en scène, mais l'enfant, ça demeure l'acteur principal de son sommeil. Alors, c'est ce qu'on va faire. On va créer le contexte idéal. On va l'élaborer avec le parent. Puis par la suite, ça va permettre à l'enfant de développer une association positive avec le sommeil. Moi, je peux dire que mes enfants, je n'ai même pas à leur dire d'aller se coucher. Pour eux, c'est évident le moment où ils doivent aller se coucher. Puis ils montent au lit. Puis c'est bonne nuit. Merci. Je suis fatiguée. J'ai mes signes annonciateurs du sommeil, donc de somnolence, et voilà. Le rêve de tous parents.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est le contraire de... En fait, moi, j'allais me coucher quand j'étais petite, mais mes parents ne savaient pas, mais ça pouvait me prendre trois heures à m'endormir parce que je cogitais énormément dans ma tête. J'avais plein de scénarios que je m'imaginais qui n'étaient pas négatifs, en fait. Dans mon cas, moi, il n'y avait aucun perturbateur. ou quoi que ce soit, mais c'était vraiment que j'essayais de réinventer le monde. J'étais toujours en phase ultra créative, donc hyperactivité mentale. Mais c'est ça, pour moi, c'était normal de prendre trois heures pour m'endormir. Je ne savais pas à ce moment-là que c'était de l'insomnie. Donc, rendu à l'âge adulte, j'en suis venue au point où je ne dormais plus du tout. Alors, c'est sûr qu'on ne veut pas que ça arrive à nos enfants. Donc, à force d'avoir eu des expériences de parcours, du combattant, l'approche qui a été créée vise à pallier toutes les lacunes qui ont été vécues au cours de ce parcours. Et justement, de mon côté à moi, pourquoi c'est de la somnopédagogie ? C'est parce que c'est la pédagogie que je trouvais qui manquait énormément dans l'accompagnement. Parce qu'on nous disait fais-ci, fais-ça mais on voyait que les gens n'étaient pas nécessairement sûrs de ce qu'ils nous proposaient. Ils n'avaient pas nécessairement ciblé la source des difficultés de sommeil. C'est un peu comme si je vous proposais d'acheter de la pommade pour les muscles alors que vous me dites que vous avez du stress. Ça n'a pas de lien. C'est un peu ce qu'on m'a fait faire pendant 20 ans. On me disait d'essayer plein de choses sans savoir c'était quoi la source des difficultés de mon sommeil. Et puis, en même temps, ils n'étaient pas convaincus eux-mêmes parce que ce que j'ai appris après, c'est qu'ils n'étaient pas formés du tout en accompagnement au sommeil. Ça n'existait pas. Alors, même chez les médecins, il n'y avait pas vraiment de formation. Alors, c'est pourquoi… La somnopédagogie a été créée du point de vue d'une personne qui l'a vécu, ce parcours du combattant, de la toute petite enfance, dans mon cas, vers l'âge de 5 ans, jusqu'à 30 ans environ. Donc, c'est sûr que quand on a vécu toutes ces étapes-là, on a pu être en mesure de voir comment on ressentait les choses au fur et à mesure qu'on avançait dans le parcours, l'état de désespoir qu'on pouvait atteindre, qu'est-ce qui nous a manqué. Et c'est à partir de... tout ça que l'approche a été créée et qu'elle est enseignée maintenant. C'est pourquoi c'est vraiment empathique, c'est vraiment sur mesure, personnalisé et c'est pourquoi ça fonctionne si bien aussi.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Véronique. J'invite tous les auditeurs à consulter le site de l'Institut SOMNA, je mettrai les notes dans les références de l'épisode.

  • Speaker #0

    Oui, certainement, merci du coup Camille.

  • Speaker #1

    Merci à toi, à bientôt.

  • Speaker #0

    Bonne nuit à tout le monde.

  • Speaker #1

    Et bonne nuit. Merci d'avoir écouté cet épisode. Rejoignez la communauté des lois naturelles en vous abonnant au podcast et découvrez comment mettre en place des changements simples mais puissants dans votre quotidien. Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie où je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche de santé naturelle. Ensemble, nous explorerons comment la naturopathie peut transformer votre bien-être et celui de votre famille. Pour prendre rendez-vous, contactez-moi directement via mon compte Instagram lesloisnaturelles ou envoyez-moi un mail à l'adresse suivante lesloisnaturelles.com Je serai ravie de vous accompagner sur votre chemin vers une meilleure santé. A bientôt !

Description

Les enfants, dès leur plus jeune âge, sont susceptibles de rencontrer des embûches sur le chemin de l'apprentissage du sommeil. De nombreux spécialistes +/- autoproclamés du sommeil font la promotion de méthodes miraculeuses promettant des nuits de sommeil complètes pour votre bébé surfant ainsi sur la détresse des parents en manque de sommeil.


Pour faire toute la lumière sur ce sujet, Véronique BELLEMARE BRIERE, spécialiste de la gestion naturelle du sommeil, Somnopédagogue™ / Somnothérapeute intégrative™ et fondatrice de l'institut Somna basé au Québec et qui a développé un réseau mondial d'experts accompagnants au sommeil, est mon invitée.


Parce qu'un bon sommeil est le plus beau des voyages... Véronique a créé une approche intégrative unique et individualisée du sommeil, empathique et bienveillante, fondée sur l'alliance entre la nature et la science, grâce à laquelle elle nous propose de retrouver un sommeil de qualité quel que soit notre âge.


Pour plus d'information sur l'Institut Somna, 1er institut de somnopédagogie™ et de somnothérapie intégrative™ au monde : https://www.somna.ca


Faîtes du sommeil un droit fondamental et signez la pétition pour le droit de dormir à sa fatigue initiée par l'institut Somna: https://www.leslignesbougent.org/petitions/pour-que-dormir-a-sa-fatigue-devienne-un-droit-fondamental-pour-tous-les-etres-humains-20108/


Poursuivez l'écoute avec l'épisode #319 de VLAN! "Tout comprendre pour mieux dormir" avec Véronique BELLEMARE BRIERE,


C’est en transformant mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation, que j’ai découvert toute l’énergie et la vitalité dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation, basée sur des habitudes saines, que je souhaite vous offrir. 💫


Je suis Camille LANGLET, naturopathe et créatrice du podcast LES LOIS NATURELLES.


Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main : que vous soyez épuisé par le stress, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être, ou que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie en leur inculquant des habitudes de vie saines, et notamment une cuisine santé riche en fruits et légumes variés de saison.


Si vous aimez le podcast Les Lois Naturelles, laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 ⭐ de préférence, ou un commentaire sur ApplePodcast. En plus de diffuser et valoriser mon travail, cela aide à faire connaître la naturopathie et la santé naturelle, afin de promouvoir une approche intégrative du bien-être et de la santé.


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🌿 Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie. Je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche, que ce soit pour manger mieux, retrouver votre vitalité, ou améliorer votre bien-être général.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Les Lois Naturelles. Je suis Camille Langlet, naturopathe et fondatrice de ce podcast. C'est en transformant mon hygiène de vie, et particulièrement mon alimentation, que j'ai découvert toute l'énergie dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation que je souhaite vous offrir. Ce podcast... s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main, que vous soyez fatigué de vous sentir constamment épuisé, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être ou encore que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie. À travers des épisodes en solo ou avec des invités experts, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel, tant sur le plan physique que sur tous les autres plans de l'être. Et comme je suis convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, je dédie une partie de mon activité aux parents soucieux d'accompagner leurs enfants, de la petite enfance à l'adolescence, vers une vie saine et équilibrée. Si vous êtes prêt à transformer votre vie ou celle de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Si vous aimez le podcast et que vous souhaitez soutenir les lois naturelles, n'oubliez pas de laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 étoiles de préférence ou un commentaire sur Apple Podcast. Cela m'aide. énormément à faire découvrir la naturopathie au plus grand nombre. Bonne écoute ! Bonjour, bienvenue dans un nouvel épisode des Lois naturelles. Le sommeil a une importance capitale pour notre santé, vous le savez, je ne vous apprends rien. Bien dormir est essentiel pour de nombreuses fonctions physiologiques de notre corps, le système nerveux, le système hormonal, le système immunitaire, mais aussi pour la croissance, le développement cérébral, la gestion du stress et des émotions, la concentration ou encore la consolidation de la mémoire, pour n'en citer que certaines. Un mauvais sommeil fait donc inéluctablement le lit de la maladie. Je vous en parle un petit peu plus longuement dans l'épisode numéro 5 que je vous invite à découvrir. C'est d'ailleurs un épisode qui a eu beaucoup de succès. Mais c'est un épisode qui est consacré aux adultes, et aujourd'hui j'aimerais vous parler du sommeil des enfants. Les enfants, dès leur plus jeune âge, dès la naissance même, sont susceptibles de rencontrer des embûches, sur le chemin de l'apprentissage du sommeil. Car effectivement, il s'agit bien d'un apprentissage. D'ailleurs, de nombreux spécialistes, plus ou moins autoproclamés, du sommeil font la promotion de méthodes toutes plus miraculeuses les unes que les autres, vous promettant des nuits de sommeil complètes pour votre bébé, surfant ainsi sur la détresse des parents en manque de sommeil. En tant que maman de 4 enfants, dont le dernier aura bientôt 18 mois, j'ai été confrontée au réveil nocturne de mes bébés. À moi aussi, on m'a mille fois demandé si mon bébé faisait ses nuits. Je ne compte plus les fois où je me suis endormie en donnant le sein ou à même le sol en tenant la main de mon bébé pour l'accompagner vers le sommeil. Alors je dois dire que toutes ces méthodes et leurs promesses me laissent perplexe. Et pour vous faire une confidence, je vous avouerai même que mon bébé dort encore dans notre lit depuis sa naissance. Alors, dois-je être fustigée sur la place publique ? Pour répondre à cette question et faire toute la lumière sur ce sujet, j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui dans le podcast Véronique Bellemare-Brière. Véronique est spécialiste de la gestion naturelle du sommeil. somnopédagogue, somnothérapeute holistique et fondatrice de l'Institut Somna, basé au Québec, qui a développé un réseau d'experts accompagnants au sommeil. Parce qu'un bon sommeil est le plus beau des voyages, Véronique a créé une approche holistique, unique et individualisée du sommeil, empathique et bienveillante, fondée sur l'alliance entre la nature et la science, grâce à laquelle elle nous propose de retrouver un sommeil de qualité, et ce, quel que soit notre âge. Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Bonjour Camille.

  • Speaker #0

    Merci pour ton accueil et merci pour ta présence au sein du podcast. C'est un honneur pour moi de recevoir une spécialiste de ton niveau en matière de sommeil.

  • Speaker #1

    Merci. En fait, merci de m'inviter, mais je te rassure, je ne suis pas là pour te fustiger aujourd'hui. Merci.

  • Speaker #0

    Je suis rassurée.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    est-ce qu'en premier lieu, tu pourrais nous expliquer comment se construit le sommeil des enfants depuis leur naissance jusqu'à l'adolescence et puis jusqu'à l'âge adulte ? Est-ce qu'il est composé de cycles, à l'instar du sommeil des adultes ? Et quelle est la durée de ces cycles ? Comment ils vont évoluer ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est sûr qu'un bébé, par exemple, de zéro à deux mois, va avoir ce qu'on appelle un petit train de sommeil. Train de sommeil, c'est vraiment une analogie que les spécialistes utilisent pour expliquer justement comment se déroule un cycle de sommeil. Alors, c'est un petit train qui va durer environ 50 minutes, qui va être composé de deux wagons. lorsqu'on a entre 0 et 2 mois. Donc, c'est pour ça que c'est assez court. Puis au départ, quand on est bébé, on commence par s'endormir avec un sommeil agité, alors que lorsqu'on est adulte... on va plutôt s'endormir dans une phase de sommeil lent. Alors ça, c'est vraiment une différence fondamentale, mais par la suite, le sommeil va évoluer. Donc, entre deux mois et six à neuf mois environ, on va avoir trois wagons dans notre train de sommeil. Alors, ça va durer plutôt autour de 70 minutes, le cycle de sommeil. On va commencer en s'endormant en sommeil paradoxal à cet âge-là, puis par la suite, lorsqu'on va arriver vers l'âge de neuf mois, C'est là qu'on va commencer à s'endormir en sommeil lent léger. Alors, ça change un peu la dynamique du coucher parce qu'au départ, lorsqu'on a un enfant qui vient de naître, on se dit souvent Ah, je le pose et il se réveille en sursaut très facilement mais c'est qu'il s'endort aussi en sommeil agité. Alors, lorsqu'on laisse passer cette phase de sommeil agité, c'est déjà plus facile de le poser parce que, justement, il va rentrer dans son sommeil lent tranquillement. Mais lorsqu'on arrive vers l'âge de 9 mois, justement, généralement, c'est déjà plus facile parce que l'enfant va débuter son cycle de sommeil par ce wagon de sommeil. Mais par la suite, entre 3 et 6 ans, là, on va avoir un train qui va s'allonger, qui va être rendu à 4 wagons. Donc, on va avoir le sommeil lent léger au début, toujours, mais aussi le sommeil lent profond. Puis ensuite, on va avoir le sommeil paradoxal. Donc, on va avoir deux wagons comme de sommeil profond puis sommeil paradoxal à la fin. Et ça va durer à ce moment-là entre 90 et 120 minutes un cycle. Donc, c'est pourquoi les gens, lorsqu'ils ont un bébé naissant, ils disent mais je ne comprends pas, il se réveille à chaque heure Mais oui, c'est normal, son cycle dure 50 minutes. Alors qu'autour de trois ans, ça va se rapprocher davantage du cycle de sommeil de l'adulte qui, lui, peut durer jusqu'à 120 minutes. Mais encore là, ça varie d'une période. d'une personne plutôt, d'un individu à l'autre. Et il faut toujours prendre tout ce qui est donné, tout ce qui est statistique avec des pincettes, parce que c'est vraiment des indicateurs généraux, des moyennes, mais il y a toujours des variantes autour de tout ça, puis il ne faut pas s'affoler non plus. Alors bref, à partir de 3 ans, on peut dire que le sommeil va ressembler davantage au sommeil de l'adulte.

  • Speaker #0

    D'accord, OK. Est-ce que tu peux nous préciser combien d'heures de sommeil ont besoin les enfants ? S'il y a une norme, des statistiques, est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #1

    En fait, généralement, on va se rapporter au tableau de la National Sleep Foundation, qui est comme la référence au niveau des spécialistes du sommeil à un niveau international. Mais moi, je prends encore une fois toujours ça avec des pincettes parce que ça va varier d'un individu à l'autre. On a, oui, des petits dormeurs, on a des plus gros dormeurs. On a des moyennes qui vont être très larges même dans ce tableau-là. Alors, si on regarde par exemple un enfant de 0 à 3 mois, la moyenne inférieure va être de 11 heures de sommeil sur 24 heures, alors que la moyenne supérieure va être de 19 heures de sommeil sur 24 heures. Donc là, il y a 8 heures de différence. Alors, c'est sûr qu'on parle toujours de sur 24 heures, on ne parle pas du sommeil de nuit. on part des siestes et tout ça, on accumule toutes les heures de sommeil sur les 24 heures. Mais c'est sûr qu'on ne peut pas se comparer à sa soeur, à sa voisine, à sa cousine, parce qu'il y a tellement une grande marge d'un enfant à l'autre à cet âge-là qu'on ne sait pas exactement quel numéro on a pigé. Il y en a qui gagnent tout de suite à la loto du sommeil, mais il y en a d'autres qui, effectivement, vont avoir un enfant tout aussi adorable, mais qui va avoir besoin d'un peu plus de temps. Pour consolider son sommeil, c'est tout à fait normal. Et puis d'ailleurs, entre zéro et trois mois, les nuits assurées, c'est la norme. Si on n'avait pas des nuits assurées, il y aurait un problème parce que l'enfant, en fait, doit dormir en mode polyphasique, en petite phase de jour et de nuit, de manière très assurée pour assurer sa survie. Alors, c'est sûr qu'un enfant qui dormirait trop longtemps, c'est pourquoi d'ailleurs les enfants qui ont un petit poids, on va parfois exiger de les réveiller pour les nourrir parce que s'ils dormaient un peu trop longtemps, trop longtemps et qui ne prenait pas le poids au bon moment suffisamment, ça pourrait compromettre sa survie. Alors, entre zéro et trois mois, c'est tout à fait normal. Mais ensuite, évidemment, ça va augmenter, ça va diminuer plutôt au fur et à mesure que l'enfant va grandir. Alors déjà, entre quatre et onze mois, on va avoir, selon toujours la National Sleep Foundation, entre onze et dix-huit heures de sommeil sur vingt-quatre heures. Donc, la moyenne générale, ça va être entre 12 et 15 heures, mais on va avoir des moyennes inférieures, supérieures, puis on va avoir des individualités à prendre en compte, des enfants qui vont être hors de ces moyennes-là. C'est pour ça que je dis toujours, moi, aux parents, on ne s'attache pas trop aux chiffres. On va vraiment plutôt observer son enfant, regarder ce qu'il a l'air de bien se développer. Est-ce qu'il a l'air heureux durant la journée ? Est-ce qu'il démontre beaucoup de signes d'irritabilité ou au contraire, il semble relativement serein ? Est-ce que le matin déjà, l'éveil se fait bien ? Donc, c'est ce qu'on va regarder. Mais encore à cet âge-là, entre 4 et 11 mois, il y a des enfants qui ne vont pas encore dormir de manière continue. C'est tout à fait normal aussi. Donc, bref, là, on peut faire des choses, par contre, pour favoriser l'acquisition. ou l'apprentissage, ou en tout cas, moi, j'ai mon mot à dire là-dessus, parce qu'on voit des gens qui vont mettre en opposition les termes d'acquisition et d'apprentissage du sommeil, alors que, d'un côté, c'est sûr que le sommeil comme tel, ce n'est ni acquis ni appris. C'est un processus qui est inné. L'enfant dormait déjà dans le ventre de sa mère. Donc, c'est un processus inné, mais par contre, arriver à dormir en mode monophasique, et donc... plusieurs heures d'affilée d'une seule traite la nuit, bien là, oui, il y a une forme d'apprentissage qui peut être inconsciente parce que l'enfant, évidemment, va être soumis au cadre que lui crée son parent puis éventuellement, les cycles de sommeil vont s'enchaîner. Mais il y a quand même une forme, en tout cas, d'évolution qui va survenir, qu'on appelle ça de l'apprentissage, qu'on appelle ça de l'acquisition. De toute façon, moi, ce qui me dérange, c'est que des gens vont opposer les termes. acquisition et apprentissage alors qu'on a besoin d'un apprentissage, qu'il soit conscient ou non, pour obtenir une acquisition. Mais encore là, je veux apporter une nuance parce qu'on n'acquiert jamais totalement le sommeil en mode monophasé. Parce que si on regarde les adultes, par exemple, peut-être qu'ils dormaient très, très bien quand ils étaient petits, ils avaient réussi à faire des nuits d'une traite, comme on dit, puis tout à coup, ils développent des insomnies à l'âge adulte, puis ils n'arrivent plus à dormir d'une traite. Et là, qu'est-ce qu'on fait ? On doit... réapprendre à dormir en mode monophasique et non pas réapprendre à dormir tout court, mais réapprendre à dormir d'une traite. Donc, bref, il y a toutes sortes de confusions autour de ces termes-là que je vois en ce moment. Mais tout ça pour dire qu'un enfant va avoir un rythme d'évolution qui va différer d'un à l'autre. Et bien sûr que c'est un processus neurophysiologique. Alors, il y a la maturation du cerveau qui va entrer en compte pour lui permettre d'enchaîner ces cycles de sommeil éventuellement. Donc, si on appelle ça une forme d'acquisition, bien oui, on va réussir à ce moment-là à enchaîner les cycles du sommeil, mais ça ne veut pas dire que c'est définitif. Donc, c'est en évolution tout au cours de la vie, le sommeil. Alors, c'est pour ça que le terme acquisition est un peu galvaudé dans ce sens-là, parce qu'effectivement, il y a une forme d'acquisition au niveau cérébral qui va permettre d'enchaîner les cycles de sommeil. Mais tout ça peut être mis en question à n'importe quel moment. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, tu nous as donné des chiffres qui sont quand même assez différents, des fourchettes qui sont très différentes, avec parfois même huit heures d'écart entre la fourchette basse et la fourchette haute. Quand on est parent, comment on peut faire la différence entre un enfant qui sera un petit dormeur, tout simplement, et un enfant qui sera en carence de sommeil ?

  • Speaker #1

    C'est sûr qu'un enfant qui est un petit dormeur, Alors, premièrement, j'insiste sur le fait que je mentionne ces données-là parce que ce sont celles qui font consensus à l'international, mais je ne réfère jamais les parents à ces tableaux-là parce qu'on ne veut pas créer d'anxiété ou quoi que ce soit. À la préhistoire, on n'avait pas ces tableaux-là, on n'avait pas ces recherches-là et on dormait. On peut vous dire qu'on est des réseaux sociaux. On peut vous dire qu'on est des réseaux sociaux. Moi, ce que je me souviens toujours, c'est vraiment d'observer son enfant avant tout et de ne pas observer nécessairement, de se comparer à la voisine, comme je le disais tout à l'heure, parce que les enfants vont avoir des rythmes différents, une évolution différente et des besoins différents. En termes de besoin de sommeil, oui, il y a des petits dormeurs, puis comment on va se rendre compte qu'eux n'ont pas nécessairement besoin de plus ? Bien, généralement, il va être très serein, très souriant, joyeux, tout ça, le développement va bien se faire. Alors qu'un autre enfant va peut-être être très agité, très irritable. Et là, on va penser qu'il y a des troubles de comportement, alors que non, probablement que c'est juste un déficit de sommeil. Donc, là, c'est vraiment dans l'observation au cas par cas. Est-ce que mon enfant au réveil est bien régénéré ? Est-ce qu'il est de bonne humeur ? Est-ce que... Est-ce qu'il arrive à se concentrer ? Ça dépend évidemment de l'âge de l'enfant. On ne parle pas d'un bébé de zéro à trois mois. Mais au moment où il aurait consolidé relativement ses nuits, ce sont les signes qu'on devrait regarder. Et ça m'amène à parler aussi de la distinction entre les signes de fatigue et de somnolence parce que, justement, il y a une confusion qu'on entend largement aussi à ce sujet-là des gens qui parlent des signes de fatigue en parlant des signes de somnolence en réalité. Et les signes de fatigue, bien, ça peut être, oui, un signe qui va se rapprocher d'un signe de somnolence, comme par exemple un manque de concentration, on commence à tomber dans la lune, comme on dit. Donc, ça, ça peut être un signe, oui, de fatigue qui concorde avec un signe de somnolence. Mais on a aussi beaucoup de signes de fatigue, comme l'irritabilité, comme les troubles du comportement, comme une mauvaise gestion des émotions, comme des douleurs musculaires, comme, bon. Tout ça, ça rentre aussi dans les signes de fatigue et ce ne sont pas des signes de somnolence. Donc, quand on parle de signes de fatigue, on peut avoir une fatigue psychique, on peut avoir une fatigue physique, une fatigue physiologique. Donc, ça peut être aussi une espèce de suractivation des fonctions physiologiques aussi qui engendre une certaine fatigue. Alors que quand on parle des signes de somnolence, là, on parle vraiment des baillements, des paupières lourdes, des petits frissons, du regard fixe aussi qu'on peut avoir. Et c'est tout autre chose. Donc, des signes de somnolence, c'est ce qui annonce la venue imminente du train du sommeil, alors que des signes de fatigue, c'est ce qui résulte d'un déficit de sommeil ou qui va survenir suite à un effort physique, par exemple. Ça, ça peut être un signe de fatigue. On a couru beaucoup, on se sent fatigué, mais pas nécessairement somnolent. Et ça, la confusion est généralisée, alors je trouvais quand même important de le mentionner. Et là, j'ai fait une grande boucle, donc là, on était rendu aux échelles. La variabilité des échelles, c'est ça. En fait, on va observer aussi les signes de somnolence de l'enfant durant la journée. Si évidemment l'enfant baille et se frotte les yeux toute la journée, il a sûrement aussi besoin d'aller faire la sieste. Puis souvent, les parents vont oublier un peu ces signes de somnolence-là en fin de journée parce qu'ils sont au retour du travail, ils sont pressés à faire le repas du soir. C'est comme le moment le plus occupé de la journée. Et là, ils ne vont pas voir les signes de somnolence des enfants. Puis au moment où l'enfant va... être finalement couché, eh bien, là, l'enfant va avoir les yeux grands ouverts, puis il ne voudra plus nécessairement, en fait, il ne pourra plus nécessairement se laisser emporter par la vague du sommeil parce que il va avoir été suractivé pendant ce moment-là, alors que ses signes de sonnolence étaient peut-être bien présents, puis s'il s'était couché plus tôt, ça aurait été plus facile. Alors, c'est pour ça que je trouve important de distinguer tout ça, puis en même temps de prendre un recul par rapport aux chiffres, mais vraiment regarder ce qui se passe chez moi. Est-ce que je vois que mon enfant a des signes de somnolence à ce moment-là, puis moi, je suis complètement en hyperactivation pour la préparation du repas ? Est-ce qu'il mange trop tard, puis il pourrait s'endormir en plein repas, il tombe carrément la tête dans son assiette, puis là, par la suite, je lui fais prendre un bain, mais il est trop tard, l'éveil est reparti ? Ou alors, est-ce que je pourrais inverser justement cette heure de fin de journée pour que mon enfant mange plus tôt, puis... prennent son bain relativement plus tôt pour se mener plus facilement au sommeil. Donc ça, c'est vraiment, moi je vous invite vraiment plus à observer au cas par cas, c'est ce qu'on fait à l'Institut Somenant, que de vous attacher à des données. Ça, c'est vraiment, je ne pense pas que c'est la bonne voie pour faire baisser l'anxiété.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, parce que les parents, c'est facile de les inquiéter, surtout quand il s'agit du sommeil de leurs enfants. Pourquoi cette distinction précisément sur les signes de somnolence et les signes de fatigue ? C'est pour repérer le moment idéal du coucher de l'enfant ?

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, les signes de somnolence, comme on le disait tout à l'heure, les baillements, les paupières lourdes, les frissons, c'est un peu comme l'arrivée du fameux train de sommeil. Donc, c'est un peu comme si la locomotive entrait en guerre. Alors, c'est sûr que si on profite de ce moment-là pour aller coucher notre enfant, ça va être beaucoup plus facile pour lui de se laisser... emporté par la vague du sommeil. Que si on attend que ce moment-là passe, puis on essaie de rattraper le train par la suite. Je ne suis pas de celles qui disent que lorsque le train est passé, c'est fini, il faut attendre deux heures avant qu'il revienne. Mais par contre, c'est vrai que parfois, ça peut aller jusqu'à deux heures avant qu'il revienne. Mais il y a bien des cas où on arrive à rattraper le train par la suite. C'est tout simplement que lorsqu'un cycle de sommeil se débute, puis qu'on ne prend pas le... la locomotive tout de suite, en fait, c'est possible que notre cerveau comprenne que ce n'est pas le bon moment et qu'on doit enclencher un cycle d'éveil. Et là, il y a d'autres hormones qui sont sécrétées. Puis, on le voit aussi chez les adultes. Si on dit, bon, je vais aller me coucher dans 10 minutes, il me reste encore ce rapport-là à terminer. Puis là, on essaie de dormir tout de suite après sans faire de transition. Bien là, malheureusement, une fois dans le lit, les yeux vont être complètement ouverts, puis on n'arrivera plus à basculer vers le sommeil. C'est la même chose pour les enfants. S'il n'y a pas la transition entre les deux, si on n'y va pas au bon moment, c'est vraiment une question de timing. Si on y va trop tôt, ça ne va pas fonctionner. Si on y va trop tard, ça ne va pas fonctionner. Mais ça ne veut pas dire que c'est peine perdue durant deux heures. Mais par contre, oui, il va falloir. pour attendre de ressentir à nouveau les signes de somnolence pour pouvoir à nouveau essayer de monter dans le train. Donc ça, c'est vraiment quelque chose aussi qu'on voit beaucoup circuler, des gens qui vont dire, Bien, si le train est raté, c'est foutu pendant deux heures, attendez deux heures et retournez-y. Non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. C'est attendez le retour des signes de somnolence ou faites ce qu'il faut pour que les signes de somnolence reviennent.

  • Speaker #0

    Très intéressant.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    on peut faire revenir le train plus rapidement que possible.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, tu en as un petit peu parlé déjà en amont, mais j'aimerais qu'on revienne dessus. Pour moi, c'est comme une idée reçue. Est-ce qu'en fait, un sommeil ininterrompu, c'est toujours la clé d'un sommeil réparateur chez les enfants ? Est-ce qu'un bébé qui aurait des réveils, quelques-uns, parfois pas une vingtaine, mais des réveils au cours de la nuit, est-ce que c'est un bébé qui quand même peut être reposé ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que tout le monde, adultes, enfants, bébés, ont des réveils au cours de la nuit. Comment ça fonctionne ? C'est qu'entre chaque cycle de sommeil, il y a quand même un éveil. La différence entre certaines personnes et d'autres, c'est qu'il y a des gens qui sont très conscients de cet éveil-là et d'autres qui ne sont pas conscients. Normalement, on ne devrait pas trop en être conscient, on devrait simplement replacer notre oreiller, repartir vers le sommeil. Donc, c'est une affaire d'une minute environ, puis on repart. Mais il y a des personnes qui n'arrivent pas à repartir rapidement parce qu'elles se réveillent complètement. Puis c'est là qu'on voit des insomnies de réveil nocturne chez les adultes notamment. Donc, il faut comprendre que tout le monde a des réveils nocturnes. C'est simplement le niveau de conscience qui varie. Mais ceci étant dit, si on a trop de réveils, comme par exemple si on souffre d'apnée du sommeil, là, si on a des réveils plusieurs fois par heure, Donc là, ça peut être nécessaire vraiment d'investiguer. C'est autre chose. Les réveils d'apnée du sommeil, on n'en a pas conscience. Mais par contre, là, on a un sommeil qui est encore plus fragmenté. Et là, évidemment, ça va être plus difficile la journée. On va avoir des signes de somnolence qui vont être très, très présents. Alors, dans ces cas-là, moi, ce que je déplore, c'est que c'est très peu diagnostiqué l'apnée du sommeil. Il y a des bébés, il y a des enfants, il y a des adolescents, des adultes qui en souffrent. Ça n'a pas de lien nécessairement avec la morphologie, en fait oui, c'est-à-dire la morphologie des voies aériennes supérieures, oui, mais pas parce que parfois on a tendance à penser que l'apnée c'est une sorte de maladie de vieux entre guillemets. Mais ce n'est pas vraiment le cas, ni le fait que ce soit forcément quelqu'un qui va être en surplus de poids. C'est sûr que le surplus de poids peut aggraver l'apnée du sommeil. Mais ce n'est pas forcément. Il y a des gens qui sont très, très minces, qui souffrent d'apnée du sommeil. Ça va plutôt être aussi des gens qui vont avoir des mentons fuyants, qu'on dit, donc qui vont avoir moins d'espace, justement, pour que la langue puisse bien se positionner pour la respiration. Il y a toutes sortes de configurations. Je vais laisser ça aux spécialistes en apnée du sommeil. Mais ceci étant dit, c'est important de réaliser qu'il y a quand même une partie des enfants qui en souffrent. Et parfois, les signaux de somnolence que l'on peut capter durant la journée peuvent être aussi dus à de l'apnée du sommeil. Ou encore, si on voit un enfant qui a vraiment du mal à émerger du lit le matin. Et ici, vous avez une bonne spécialiste en France qui a créé justement l'application Le Sommeil de Marmotte et qui se consacre à l'apnée du sommeil chez l'enfant. J'ai oublié son nom, malheureusement. Nadia quelque chose. En tout cas, on pourra le mettre. dans le descriptif, mais elle fait du travail formidable. Donc voilà, c'est une spécialiste de l'apnée du sommeil. Puis vous pouvez déjà aller naviguer sur son site par rapport à tout ce qui est question d'apnée du sommeil.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des petits signes au cours du sommeil qui pourraient nous diriger vers une apnée du sommeil chez notre enfant ?

  • Speaker #1

    C'est moi, ce que je remarque, c'est parfois on a des bébés qui vont déjà ronfler bébé, des jeunes enfants qui vont ronfler. On a des enfants dans la voiture, par exemple, qui vont avoir la tête vers l'arrière, la bouche grande ouverte, qui vont dormir comme ça. Ça, ça peut être des signes. Évidemment, il y en a sûrement d'autres que je pourrais mentionner. Mais moi, c'est ce que je remarque le plus souvent qui revient. Mais c'est ça. Je tenais quand même à mentionner le fait qu'il y a beaucoup plus d'enfants que l'on pense. En même temps, je ne veux pas affoler les gens et je ne veux pas non plus que tout le monde aille chez le médecin en disant ben ça y est, mon enfant souffre d'apnée du sommeil Ce n'est pas le cas non plus. C'est quand même un minimum, un pourcentage minimum des enfants. Mais on ne peut pas l'évacuer complètement. Alors comme vous avez... la possibilité de poser la question, parfois, si on est dans le doute, on peut demander de passer une polygraphie ambulatoire à la maison ou encore, dans les cas un peu plus sévères, des polysomnographies à l'hôpital. Donc, voilà. Mais ça, c'est du côté médical. Alors, ça, c'est quelque chose dont on doit parler avec le médecin, mais il ne faut pas non plus attribuer les difficultés de mise en place du rythme de sommeil à la... apnée du sommeil. Ça, c'est autre chose. On est dans un autre thème complètement. Mais par contre, on peut justement considérer que si on a tout mis en place et que l'enfant est encore somnolent alors qu'il dort bien, là, on peut se poser la question parce que ça ne paraît pas l'apnée du sommeil. Donc, à moins d'être à côté de l'enfant toute la nuit, de voir comment il respire, tout ça, c'est difficile. La plupart des gens ne sont pas diagnostiqués. Quand il y en a eu dans la famille, quand il y a de l'hérédité, là, on peut aussi souffrir d'apnée du sommeil. C'est très, très fréquent que ça passe d'une génération à l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important de le savoir parce qu'effectivement, moi, j'en avais pas du tout connaissance. Je pensais pas que ça pouvait toucher également les enfants.

  • Speaker #1

    Oui, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, on sait que c'est primordial, le sommeil, mais... Est-ce que tu pourrais revenir un petit peu dessus et nous rappeler pourquoi le sommeil est absolument fondamental chez les enfants ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, c'est durant le sommeil qu'on va libérer les hormones de croissance. Donc, c'est sûr qu'un enfant qui ne dormirait pas pourrait, dans les cas les plus sévères, aller jusqu'à un arrêt de croissance. C'est aussi le sommeil qui va permettre à l'enfant de développer au maximum son cerveau, ses fonctions cérébrales qui font partie de la croissance. Mais parfois, les gens ont tendance à couper. couper dans le sommeil pour étudier davantage ou en tout cas faire plus de devoirs et tout ça, alors que c'est durant le sommeil qu'on consolide les apprentissages. Donc, c'est sûr que si on coupe durant le sommeil, les apprentissages vont être plus difficiles. Ça peut engendrer des troubles de comportement aussi. Ça peut engendrer, en fait, toutes sortes de difficultés connexes. C'est sûr qu'un enfant qui va avoir du mal à gérer ses émotions, on va penser que c'est une question de tempérament, mais ça peut être carrément un déficit de sommeil. Il peut y avoir des symptômes d'hyperactivité, justement, qui vont ressembler énormément aux symptômes du TDA-TDAH et qui vont être confondus souvent dans les diagnostics. On a remarqué qu'il y avait eu plusieurs faux diagnostics de TDA-TDAH parce que, justement, le sommeil n'avait pas été évalué préalablement. Et les signes de déficit de sommeil sont très similaires aux signes de TDA-TDAH. En même temps, les résultats du manque de sommeil peuvent être le manque de concentration et tout ça. Et le TDAH peut aussi engendrer le manque de concentration. Et si on parle du TDAH, c'est sûr que ça va engendrer toutes sortes d'autres cas de figure, parce que parfois les enfants vont être médicamentés, notamment au ritalin, pour maintenir leur concentration le jour. mais lorsqu'ils vont aller se coucher le soir, il y a des effets secondaires à ces médications-là qui peuvent engendrer une difficulté d'endormissement. Donc, parfois, c'est le TDAH qui engendre la difficulté d'endormissement en lui-même, mais d'autres fois, c'est le médicament qui est pris aussi pour contrer le TDAH. Alors là, ça devient assez complexe, mais ce qu'on sait de façon générale, c'est que chez les enfants qui souffrent de TDAH, il y a des difficultés d'endormissement qui sont plus prépondérantes que chez d'autres enfants. Parfois, c'est de l'hyperactivité mentale, mais d'autres fois, c'est de l'hyperactivité physique aussi. On bouge tout le temps ou alors on n'a pas envie d'aller se coucher ou on est surstimulé. Une hyperactivation, ça peut être à la fois physique, mentale, physiologique aussi. Donc, il y a des réveils matinaux aussi que l'on voit souvent chez ces enfants-là. Une somnolence diurne, encore une fois. On va avoir...

  • Speaker #0

    Une latence d'endormissement, si on a l'effet secondaire du médicament dont je parlais tout à l'heure, le Ritalin, mais il y a peut-être d'autres médicaments qui sont pris. Ça, ce n'est pas ma spécialité. Mais ceci étant dit, c'est quand même important aussi de voir qu'il y a des enfants qui souffrent de TDAH qui peuvent aussi souffrir d'apnée. Et là, tous les symptômes se combinent. Donc bref, quand on a des enfants qui ont soi-disant des troubles de comportement, on devrait regarder du côté du sommeil avant. Donc, troubles de concentration, troubles d'apprentissage, tout ça, on devrait vraiment mettre le sommeil en priorité. Pour nous, à l'Institut SOMNA, le sommeil, c'est comme les racines de l'arbre de la santé. Alors, quand je présente cette image-là aux gens qu'on accompagne ou à nos étudiants, c'est dans le but que les gens comprennent que si on nourrit bien les racines, le tronc de l'arbre va être solide, les branches vont proliférer et éventuellement, elles vont s'orner de belles feuilles vertes pleines de chlorophylle. Alors que si c'est l'inverse... bien, le tronc va être moins solide, les branches vont s'assécher, vont peut-être se mettre à casser et les feuilles vont peut-être se mettre à tomber une à une. Et c'est comme ça qu'on représente les maux qui sont liés à un manque de sommeil. Donc, ça peut aller jusqu'à engendrer des diabètes, on a parlé des arrêts de croissance, on a parlé des difficultés d'apprentissage, de concentration, mais aussi ça peut aller jusqu'à des problèmes cardiovasculaires, prise de poids. parce que le métabolisme est géré aussi durant le sommeil, des douleurs musculo-squelettiques, évidemment. Donc, c'est toujours à la fois psychique, physique, physiologique. Et il y a une partie génétique, bien sûr, en ce qui a trait au sommeil. On n'est pas tous égaux face au sommeil. Mais nous, on insiste beaucoup sur le puzzle du sommeil à l'Institut SOMNA de comprendre est-ce que tout ce qui est physique, psychique, physiologique est bien mis en place pour que le sommeil fonctionne bien. Et s'il manque une... pièce au puzzle, on va essayer d'aller la retracer pour la repositionner. Et ça, ça se passe autant auprès des enfants que des adultes. Alors, si on parle de physique, on peut parler de position de jour. Par exemple, des enfants qui sont assis toute la journée, c'est sûr qu'ils vont avoir plus de mal à dormir le soir venu. On peut parler de posture aussi, de sommeil, qui peuvent engendrer des douleurs, tout ça. Si on parle de physiologique, c'est toute la partie respiratoire. alimentation, sécrétion des bonnes hormones au bon moment, reflux gastro-ésovagien, justement, qui peuvent être des facteurs de risque en ce qui a trait au sommeil. Mais si on parle au niveau psychique, il y a toute la partie anxiété, stress, hyperactivité mentale. Donc, il faut d'abord ratisser large puis voir où pourraient être les sources des difficultés de sommeil pour pouvoir créer, en quelque sorte, le puzzle du sommeil de l'enfant qu'on accompagne. ou recréer quand c'est un enfant plus vieux qui a commencé à développer des insomnies un peu plus tard après avoir consolidé son sommeil une première fois. Donc, ça, c'est vraiment fondamental. Puis, ça me fait beaucoup de peine de voir que des gens lancent des méthodes soi-disant garanties en trois ou cinq jours pour bien dormir ou des choses comme ça et qu'ils appliquent la même méthode à tous les enfants. Parce que c'est sûr que ça peut fonctionner chez certains, mais sauf que chaque enfant est unique. contexte est unique, chaque famille est unique, puis pour bien accompagner un enfant, on n'a pas le choix de prendre en compte toutes les dimensions que je viens de mentionner. Alors, si on ne sait pas quelle est la source des difficultés de sommeil, on ne peut absolument pas y répondre par une méthode. Si, par exemple, un enfant faisait de l'apnée du sommeil puis qu'on disait, on va te faire une méthode d'accompagnement, ça n'aurait aucun effet parce qu'il y a une source physiologique qui n'a pas été investiguée par des médecins. Alors, c'est vraiment fondamental de comprendre que le sommeil, c'est un tout, c'est global, que c'est multifactoriel, il y a des moments où ça va bien aller, il y a des moments où ça va moins bien aller. C'est pas un long fleuve tranquille, c'est vraiment une mer qui peut être en mouvement ou qui peut être en accalmie ponctuellement, puis bon, il y a toutes sortes de facteurs qui vont avoir une influence sur le sommeil. Alors bref, moi, ce que je remarque, c'est que effectivement, il y a eu beaucoup de faux diagnostics du côté du TDAH. Il y a des études qui sont sorties là-dessus par rapport au fait qu'on n'avait pas d'abord dépisté des difficultés de sommeil. Et je suis contente d'annoncer qu'on a maintenant quelqu'un en France qui est une certifiée, mais en tout cas qui est sur le point d'être certifiée, qui est une attestée de l'Institut SOMNA pour l'instant, qui est neuropsychologue et qui a intégré justement un... un bilan du sommeil avant même de faire ses diagnostics dans sa démarche pour faire des diagnostics de TDA, TDAH. Donc, elle s'appelle Cindy Gilles. Elle a été formée à l'Institut Sommeil. Et c'est la première en France qui a... qui est montée dans ce train-là et qui va finalement proposer de faire le tour du sommeil parce qu'elle voyait qu'il y avait des liens énormes entre les symptômes du TDAH et du déficit de sommeil. Puis elle voulait s'assurer justement d'offrir des bons diagnostics. Alors ça, c'est vraiment une marche qui devrait être à suivre éventuellement pour toutes les personnes qui font des diagnostics de TDAH, TDAH, parce que sinon, on n'est pas sûr que ce soit vraiment le bon diagnostic.

  • Speaker #1

    Oui, je suis tout à fait d'accord. Et moi, je suis assez surprise du nombre d'enfants aujourd'hui qui sembleraient souffrir de ce trouble-là. Il y en a un nombre incroyable par classe et c'est très surprenant. Je ne serais pas étonnée qu'il y ait quand même un surdiagnostic. Donc, ça me paraît très intéressant d'aller investiguer du côté du sommeil.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Du côté du Québec, en tout cas, les spécialistes sont sortis il y a quelques années pour dire qu'ils avaient réalisé… qu'il y avait beaucoup de faux diagnostics. Puis en même temps, du côté de l'apnée, du sommeil, là, il y a des sous-diagnostics, en fait. Il y a plein de gens qui ne sont pas diagnostiqués. Donc, c'est sûr que nous, de notre côté, on ne fait pas de diagnostics parce qu'on n'est pas des médecins. Mais lorsqu'on soupçonne des choses comme celles-là, on va référer pour que la personne puisse avoir un diagnostic dès que possible par son médecin. Puis du côté du TDA, TDAH, moi, je milite pour que... il y ait vraiment un bilan de sommeil qui soit fait.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc, cette méthode que tu as développée de somnopédagogie, elle se fonde sur ce puzzle du sommeil ?

  • Speaker #0

    En fait, ce n'est pas une méthode, justement. Moi, je n'aime pas le mot méthode parce que dans ce temps-là, les gens pensent à un mode d'emploi. Puis, évidemment, on ne peut pas dire, vous faites 1, 2, 3, 4, 5 et vous allez dormir ou votre enfant va dormir parce qu'on vient de voir à quel point c'était complexe. Selon moi, les personnes qui proposent des méthodes, c'est vraiment une approche marketing. Parfois, c'est même limite arnaqueur. Donc, bref, je n'irai jamais dans ce sens-là. Un accompagnement au sommeil doit toujours être personnalisé. On n'a pas du one size fits all dans l'accompagnement au sommeil. C'est vraiment du sur-mesure. Alors, pour nous, en somnopédagogie, c'est super important, effectivement, de se fonder sur le puzzle du sommeil, d'aller chercher… vraiment tout le portrait global, voir est-ce qu'il y aurait possiblement des perturbateurs au niveau physique, psychique, physiologique. Est-ce que peut-être aussi il y aurait une dimension génétique, mais nous, on ne va pas faire de diagnostic. On va simplement explorer avec la personne pour voir où il y aurait plus de potentialité de trouver ces perturbateurs-là, les déclencheurs des difficultés de sommeil. Puis par la suite, on va valider avec la personne qu'on accompagne pour créer un un accompagnement sur mesure. Alors, ça va être complètement différent d'une personne à l'autre. Puis c'est pour ça qu'on a vraiment un taux très élevé de réussite parce que, justement, on ne cherche pas à faire entrer tout le monde dans le même moule préfabriqué. Au contraire, on cherche à se mouler à chaque personne qu'on accompagne. Puis quand ce sont les enfants qu'on accompagne, on accompagne les parents en même temps. Il faut comprendre, tout à l'heure, on parlait du fait que... Parfois, les parents sont stressés, il y a une contagion émotionnelle aussi qui peut se faire chez l'enfant. Il y a un apprentissage, en tout cas, de l'association qu'on fait avec le sommeil. Ça, c'est vraiment un apprentissage. Parce que si on voit que les parents n'ont pas un bon rapport au sommeil, comme enfant, on n'aura pas un bon rapport au sommeil. Si on voit que le sommeil est la dernière des priorités après le travail, après les sorties, après les repas, après... Bon... Si on voit que c'est vraiment en tout dernier lieu qu'on laisse une place au sommeil, les enfants ne vont pas le mettre en priorité non plus. Donc, la première chose, c'est vraiment d'avoir un bon rapport comme parent au sommeil et d'enseigner ce bon rapport-là. Et avec l'approche d'un institut somnolent, on vise à développer une association positive avec le sommeil. Pour que le sommeil soit perçu un peu, comme tu le disais en introduction, comme le plus beau des voyages, qu'il soit perçu un peu comme une récompense aussi à la fin de la journée pour l'enfant. Que ce soit quelque chose de positif, d'agréable, un plaisir de la journée, plutôt qu'une punition. Alors, on va éviter, bien sûr, de punir les enfants dans leur chambre ou en leur disant tu vas aller dormir Même si, oui, on le sait, on le touche, déjà dit, en désespoir de cause. Mais bref, c'est sûr qu'il faut essayer de trouver une autre formulation si on veut créer une belle association avec le sommeil. Donc ça, c'est vraiment typique à l'institution, là, et aussi l'approche par les cinq sens, parce qu'on sait que le sommeil, bien, en fait, va résulter... de sécrétions hormonales qui vont en fait survenir au bon moment dans la journée et à l'approche du sommeil. Donc évidemment, si on se met à sécréter du cortisol juste avant d'aller se coucher, ça ne va pas fonctionner. Alors nous, ce qu'on veut, c'est favoriser le cortisol, oui, dans la journée pour rester en état d'énergie, d'éveil, mais par la suite, on veut basculer tranquillement vers la mélatonine, qui est l'hormone qui va permettre d'induire le sommeil. Alors on va créer... En fait, il y a des journées idéales aussi en ce sens-là avec le parent. On va voir est-ce qu'il y a des perturbateurs durant la journée qui entravent la bascule vers l'endormissement le soir. Donc ça, ça va être super important. Puis par les cinq sens, pourquoi on travaille comme ça ? C'est parce que c'est par les organes sensoriels que le cerveau va capter les messages environnants, les stimulus, et va pouvoir les transcoder en quelque sorte en hormones à sécréter. Alors, bien sûr, si on s'expose à des stimulus qui sont stimulants, ce n'est pas la même chose que si on s'expose à des stimulus qui sont apaisants. Donc, on a un certain contrôle à ce niveau-là et c'est pour ça qu'on va passer par l'ouïe, par l'odorat, par le toucher, par l'alimentation aussi. Donc, on va passer vraiment, j'en ai sûrement oublié la vue, donc on va passer par tous ces sens-là pour créer le rituel idéal sur mesure. Pour l'enfant, on va y aller avec les sens dominants aussi de l'enfant. Donc, il y a des enfants qui sont très, très visuels, des enfants qui sont plus auditifs, mais on va regarder quel est son sens dominant et qu'est-ce qui l'aide à s'apaiser, qui peut justement entrer dans les stimulus qu'il va capter et qui vont l'aider à sécréter plutôt les bonnes hormones au bon moment. Alors, nous, c'est vraiment... Puis, c'est une approche très globale, donc holistique, oui, corps, cœur, esprit, mais aussi... très globale où on va se permettre d'utiliser différents outils qui peuvent provenir de différentes disciplines, puis on va aider le parent ou l'enfant directement à constituer sa propre boîte à outils pour devenir autonome face à son sommeil. Donc là, on devient vraiment un vrai gestionnaire de son sommeil, puis en acquérant une sorte de contrôle sur cette partie-là, l'anxiété va baisser aussi. Donc c'est très, très, très efficace. efficace, autant avec les enfants, les ados, les adultes, à tous les âges de la vie. Il s'agit vraiment de réaliser, de s'observer, de réaliser, bien moi, qu'est-ce qui vraiment peut fonctionner pour moi ? Puis il y a des milliers d'outils et de possibilités. Donc, il faut simplement avoir quelqu'un parfois pour nous guider parce que c'est difficile de s'y retrouver à travers toutes les possibilités. Mais si on a quelqu'un qui nous aide à filtrer tout de suite vers les bonnes options, les bonnes directions en fonction de notre puzzle du sommeil à nous, bien là, on n'a plus de chance de se tromper. Donc, c'est pour ça que ça fonctionne généralement très, très bien.

  • Speaker #1

    Mais je me pose une question. Est-ce que la société dans laquelle on vit n'est pas constituée de trop d'ennemis du sommeil, finalement, pour que ce soit pour nous adultes, mais aussi pour nos enfants ? Tout à l'heure, tu disais, quand on est assis toute la journée, forcément, le soir, on va avoir des difficultés à trouver le sommeil. Donc, j'imagine... un enfant qui avait passé sa journée de classe assis, puis qui fait son sport le soir, parce que forcément ça se fait en fin de journée, est-ce que tout ça, ça ne facilite pas du tout le sommeil ?

  • Speaker #0

    C'est sûr. C'est sûr que c'est un des perturbateurs. Quand on parle de perturbateurs soit physiques, soit physiologiques, ça en serait un. Parce que si par exemple on fait du sport le soir, je sais que les entraîneurs et tout ça ont tendance à programmer des cours à 20 heures le soir, mais c'est... C'est beaucoup trop tard pour un enfant. Donc, c'est sûr que si on s'expose à la lumière d'un gymnase, par exemple, juste avant d'aller dormir, qu'est-ce que ça va faire ? Ça va engendrer la sécrétion de cortisol, parce que l'œil qui va capter la lumière du gymnase, pour lui, c'est comme s'il captait la lumière du soleil. Et le soleil, c'est le principal synchroniseur de l'horloge biologique, mais qui va nous permettre de s'activer, de s'éveiller le matin. Alors, c'est sûr que si on s'expose à des gros néons le soir, on va avoir déjà beaucoup plus de mal à basculer vers le sommeil. Ensuite, si on a une hyperactivation, on parlait physique, psychique, dans ce cas-ci, physiologique aussi, c'est sûr que là, par la suite, la température corporelle va augmenter. Et pour réussir à plonger dans le sommeil, il faut que la température corporelle s'abaisse d'environ un demi à un degré. Alors là, il va falloir attendre que la température rebaisse avant d'être capable. capable de dormir. Tout ça, je vous le dis avec toujours des petites nuances parce qu'évidemment, il y a des enfants qui s'endorment n'importe où, n'importe quand, comme des adultes. Il y en a d'autres qui vont avoir plus de difficultés. Mais pour ceux qui ont ces difficultés-là, oui, ça peut être à cause de ça. Moi, par exemple, comme adulte, j'ai une température interne qui est assez élevée à la base. Et si je vais au spa le soir, que je vais dans un, je crois que vous appelez ça un jacuzzi ici, mais dans les bains tourbillons, c'est sûr que je ne dors pas de la nuit. Alors que c'est relaxant, ça fait du bien aux muscles et tout. Mais ça fait aussi augmenter la température corporelle. Puis ça active la circulation sanguine, donc je ne dormirai pas de la nuit. Alors c'est la même chose pour un enfant qui serait sensible comme moi, qui aurait peut-être une température corporelle élevée. Il y a l'activation, il y a le fait de s'exposer à la lumière, il y a l'augmentation de la température corporelle, et il y a le fait aussi parfois d'être pressé pour se rendre au cours à l'heure, de revenir rapidement pour aller se coucher à l'heure, et alors que... Le sommeil, ça ne fonctionne pas comme ça. On a tous une horloge interne, puis c'est l'horloge interne qu'on devrait écouter, pas l'horloge au mur. L'horloge au mur, c'est vraiment quelque chose qui nous permet de quantifier le temps, mais ce n'est pas synchronisé avec nos rythmes biologiques internes. Alors là, il faut vraiment, comme parent, regarder encore une fois à quel moment se manifestent les pics de somnolence et les pics d'éveil de son enfant, puis d'essayer d'organiser les activités en fonction de ça. Il y a un autre problème du côté de la France ou de l'Europe que l'on voit souvent, c'est les repas très tardifs. Ça, oui, ça va nuire aussi au sommeil. Si on regarde du côté du Canada, généralement, les gens vont manger le soir autour de 18 heures. Il y en a qui vont manger quand même à 20 heures, mais une moyenne, 18 heures, 18 heures 30. Ici, il y a des enfants qui mangent à 21 heures alors qu'ils devraient être couchés à 19 heures. Donc, c'est sûr que là, ça engendre des problèmes. D'une part, parce que l'enfant a essayé de tenir plus longtemps, alors qu'il aurait pu très bien aller se coucher plus tôt, mais aussi parce que le moment où il mange va avoir un effet sur sa température corporelle. Donc, quand on mange, il y a un processus qui s'enclenche qui s'appelle la thermogénèse, donc qui est vraiment le fait d'activer la combustion des aliments, la digestion. et qui va faire augmenter la température corporelle. Et là, le processus de digestion va entrer en compétition avec le processus d'endormissement. Et là, malheureusement, qu'est-ce qui va arriver ? Des enfants qui vont avoir beaucoup de mal à basculer d'un état à l'autre. Alors ça, je sais qu'au niveau culturel, c'est très répandu en France, mais quand il y a des parents qui sont ouverts à devancer les heures de repas, on a tout de suite une différence. Vraiment, ça peut être vraiment un problème. Ensuite, je suis consciente aussi que les gens rentrent plus tard du bureau en France et tout ça. Mais là, c'est de voir quel compromis on peut faire. Puis si on n'est pas capable de faire du tout de compromis, au moins d'être conscient de ce qui se passe. Parce que là, l'enfant, oui, est en déficit de sommeil, va avoir plus de mal à gérer ses émotions, va avoir plus de mal à se concentrer peut-être à l'école. Encore une fois, ça dépend si c'est un petit ou un grand dormeur. Donc, c'est toujours du cas par cas. Mais oui, ça peut être une cause. Alors là, c'est à chaque famille de voir comment elle peut gérer ça.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est vraiment un accompagnement individuel comme tu le proposes au sein de l'Institut Somna.

  • Speaker #0

    En fait, déjà, quand on est conscient de toutes les grandes lignes que je viens de vous donner, il y a déjà une amélioration nette qui va se produire. Mais c'est sûr que dans un accompagnement individuel, on peut... tout ou tout voir d'un coup, avoir vraiment un portrait global. Et bon, il y a plusieurs certifiés de l'Institut SOMNA maintenant dans le monde, donc on est rendu dans une douzaine de pays qui ont été formés pour faire un bilan, justement, avec les parents ou auprès des enfants, mais aussi qui travaillent auprès des adultes pour les gens qui souffrent d'insomnie chronique. Et là, ce que ça nous permet, c'est de... tracer le parcours du dormeur ou de retracer le parcours du dormeur. Un peu comme si on avait bien dormi auparavant, mais qu'éventuellement on a des difficultés de sommeil. C'est un peu comme quelqu'un qui se serait fracturé une jambe, par exemple, qui irait en rééducation pour réapprendre à marcher un pas à la fois. Mais du côté du sommeil, si on a en quelque sorte brisé notre sommeil sans le vouloir, pour toutes sortes de raisons. On peut réapprendre à dormir une nuit à la fois, mais là, encore une fois, je parle de dormir en mode monophasique, parce que je rappelle que dormir, c'est quand même un processus qui est inné. Alors bref, c'est tout simplement parce que dans notre société, on n'a pas le choix de dormir d'une traite, comme on dit, étant donné qu'on s'est créé une sorte de cadre artificiel. où tout le monde devrait être en état d'éveil entre 7h du matin et 18h environ, dépendant des emplois et tout ça, mais qui nous force à avoir un sommeil consolidé la nuit. Alors, quand les parents veulent que leur enfant dorme bien, qu'ils fassent leur nuit entre guillemets, c'est plutôt parce qu'ils veulent que leur enfant fasse leur nuit à eux, parce qu'eux ont besoin de dormir pour aller travailler. Mais l'enfant, lui, ne travaille pas encore, donc c'est sûr qu'il... Il ne peut pas nécessairement tout saisir ça. Puis son rythme n'est pas en concordance avec le rythme artificiel qu'on s'est créé. Puis d'ailleurs, il y a des adultes qui ont du mal à suivre ce rythme-là. Il y a des adultes qui, par exemple, pourraient mieux fonctionner s'ils commençaient à travailler à, je ne sais pas, à 11 heures le matin puis qu'ils terminaient à 20 heures le soir. Il y a beaucoup d'adultes qui ont du mal à émerger le matin. Alors, c'est la même chose pour les enfants. Comme on s'est créé un moule social qui est assez rigide, Là, on essaie de les amener dans notre moule à nous graduellement, mais on ne peut pas exiger non plus que ça se fasse en un claquement de doigts. Donc, c'est vraiment une transition qui se fait très graduellement. On essaie de respecter le plus possible les besoins, les rythmes naturels de l'enfant, son rythme de développement aussi. On ne peut pas espérer qu'un enfant de trois mois dorme huit heures d'affilée. Ce n'est pas physiologiquement. naturel. Donc, bref, c'est ça. Il faut vraiment aussi avoir des attentes réalistes. Le sommeil, c'est vraiment une question d'horloge interne et non pas d'horloge externe ou de tout carcan externe qu'on pourrait imposer. Mais il y a moyen de faire des compromis. Quand on apprend la gestion du sommeil, on voit où ça accroche puis on essaie de se rapprocher le plus possible des rythmes naturels internes, mais... tout en étant conscient des perturbateurs de sommeil. Donc, c'est ça à quoi un somnopédagogue, un somnothérapeute holistique ou un accompagnant au sommeil de la petite enfance qui a été formé par l'Institut SOMNA va amener les parents, ce vers quoi il va amener ou elle va amener les parents à se conscientiser, puis ça va être plus facile par la suite. On va voir, OK, là, ça va être difficile peut-être de faire un compromis, mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'on peut... aménagé ailleurs pour pallier à ce problème-là. Puis c'est un vrai travail d'équipe. Ce n'est pas une consultation comme lorsqu'on va chez le médecin où on nous donne une prescription en 15 minutes et c'est terminé, on nous laisse avec ça. Premièrement, on ne prescrit rien à ingérer, mais on explique comment le sommeil fonctionne puis quelles sont les meilleures stratégies dans chaque cas précis. Et puis comme ça, le parent... peut développer sa propre boîte à outils et éventuellement va pouvoir transmettre ces outils-là à son enfant qui va aussi pouvoir, à son tour, s'autonomiser face au sommeil. Surtout, développer une association positive avec le sommeil pour toute la vie. Donc, c'est important.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un cadeau qu'on s'offre pour toute la vie.

  • Speaker #0

    Voilà. Un cadeau pour toute la famille aussi parce que tout le monde a des rythmes différents dans la famille, des chronotypes différents. Donc, c'est vraiment le rythme veille-sommeil individuel qui va varier. d'une personne à l'autre. Et il faut arriver à arrimer ces rythmes-là de l'ensemble des membres de la tribu, entre guillemets. Parce que c'est sûr que dans une famille, on peut avoir un papa qui élève tôt, une maman qui élève tard. Déjà, il peut y avoir des petits conflits parce qu'un va se coucher plus tôt, l'autre va se coucher plus tard, en tout cas. Bref, mais les enfants, c'est pareil. On peut avoir des enfants lève-tôt, des enfants plus couche-tard. Et puis... il faut réussir à, justement, au lieu de créer une cacophonie avec tous ces rythmes-là, réussir à trouver la meilleure façon d'en créer une symphonie. Même si, évidemment, ce ne sera jamais complètement réglé au quart de tour. C'est physiologiquement impossible. Alors, si on comprend ça, déjà, on est beaucoup plus tolérant aussi par rapport au fait qu'on est tous distincts face à notre sommeil. Puis, effectivement, il y a des gens pour lesquels ça va être beaucoup plus facile. de tomber endormi facilement, rapidement, et d'autres pour lesquels ça peut prendre plus de temps. Mais nous, ce qu'on va faire, c'est essayer d'aider les gens à ce que ça prenne maximum 30 minutes, parce qu'après ça, ça commence à être vraiment plus, ça tombe plus du côté de l'insomnie. Donc ça, généralement, on peut l'atteindre. Même avec des gens qui ont été insomniaques chroniques pendant 40 ans, moi, je l'ai été pendant plus de 20 ans. J'ai réussi à certains moments à m'endormir en moins de 10 minutes, qui pour moi est vraiment un record absolu. Je ne peux pas dire que c'est à chaque fois que ça se produit, mais c'est déjà une énorme différence avec une nuit blanche. Donc, voilà. Alors que, bon, mon conjoint, par exemple, va mettre la tête sur l'oreiller puis va s'endormir tout de suite. Mais ça, c'est encore une fois, c'est la génétique. Donc ça, on n'a pas un contrôle absolu là-dessus. Mais au moins, si on peut faire au mieux pour que ça fonctionne bien pour soi, pour ses enfants, pour la cohésion familiale, déjà, on a un gros pas de fait. Alors c'est un peu ça qu'on fait à l'Institut SOMNA. Puis je dirais que les certifiés sont très bien formés, ont des bonnes compétences aussi de l'emploi. empathie, c'est des gens très bienveillants. Nous, avec les enfants, ce qu'on utilise, l'approche spécifique pour les enfants, ça s'appelle la mise en scène du sommeil en douceur. Et ça, ce que ça veut dire, c'est que justement, ce n'est pas une méthode comme telle, c'est qu'on va apprendre aux parents à mettre en scène le sommeil de l'enfant pour que lui, l'enfant, puisse se laisser aller plus facilement à sa vague du sommeil à lui. Alors, parce que l'enfant, pour nous, Le parent, c'est le metteur en scène, mais l'enfant, ça demeure l'acteur principal de son sommeil. Alors, c'est ce qu'on va faire. On va créer le contexte idéal. On va l'élaborer avec le parent. Puis par la suite, ça va permettre à l'enfant de développer une association positive avec le sommeil. Moi, je peux dire que mes enfants, je n'ai même pas à leur dire d'aller se coucher. Pour eux, c'est évident le moment où ils doivent aller se coucher. Puis ils montent au lit. Puis c'est bonne nuit. Merci. Je suis fatiguée. J'ai mes signes annonciateurs du sommeil, donc de somnolence, et voilà. Le rêve de tous parents.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est le contraire de... En fait, moi, j'allais me coucher quand j'étais petite, mais mes parents ne savaient pas, mais ça pouvait me prendre trois heures à m'endormir parce que je cogitais énormément dans ma tête. J'avais plein de scénarios que je m'imaginais qui n'étaient pas négatifs, en fait. Dans mon cas, moi, il n'y avait aucun perturbateur. ou quoi que ce soit, mais c'était vraiment que j'essayais de réinventer le monde. J'étais toujours en phase ultra créative, donc hyperactivité mentale. Mais c'est ça, pour moi, c'était normal de prendre trois heures pour m'endormir. Je ne savais pas à ce moment-là que c'était de l'insomnie. Donc, rendu à l'âge adulte, j'en suis venue au point où je ne dormais plus du tout. Alors, c'est sûr qu'on ne veut pas que ça arrive à nos enfants. Donc, à force d'avoir eu des expériences de parcours, du combattant, l'approche qui a été créée vise à pallier toutes les lacunes qui ont été vécues au cours de ce parcours. Et justement, de mon côté à moi, pourquoi c'est de la somnopédagogie ? C'est parce que c'est la pédagogie que je trouvais qui manquait énormément dans l'accompagnement. Parce qu'on nous disait fais-ci, fais-ça mais on voyait que les gens n'étaient pas nécessairement sûrs de ce qu'ils nous proposaient. Ils n'avaient pas nécessairement ciblé la source des difficultés de sommeil. C'est un peu comme si je vous proposais d'acheter de la pommade pour les muscles alors que vous me dites que vous avez du stress. Ça n'a pas de lien. C'est un peu ce qu'on m'a fait faire pendant 20 ans. On me disait d'essayer plein de choses sans savoir c'était quoi la source des difficultés de mon sommeil. Et puis, en même temps, ils n'étaient pas convaincus eux-mêmes parce que ce que j'ai appris après, c'est qu'ils n'étaient pas formés du tout en accompagnement au sommeil. Ça n'existait pas. Alors, même chez les médecins, il n'y avait pas vraiment de formation. Alors, c'est pourquoi… La somnopédagogie a été créée du point de vue d'une personne qui l'a vécu, ce parcours du combattant, de la toute petite enfance, dans mon cas, vers l'âge de 5 ans, jusqu'à 30 ans environ. Donc, c'est sûr que quand on a vécu toutes ces étapes-là, on a pu être en mesure de voir comment on ressentait les choses au fur et à mesure qu'on avançait dans le parcours, l'état de désespoir qu'on pouvait atteindre, qu'est-ce qui nous a manqué. Et c'est à partir de... tout ça que l'approche a été créée et qu'elle est enseignée maintenant. C'est pourquoi c'est vraiment empathique, c'est vraiment sur mesure, personnalisé et c'est pourquoi ça fonctionne si bien aussi.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Véronique. J'invite tous les auditeurs à consulter le site de l'Institut SOMNA, je mettrai les notes dans les références de l'épisode.

  • Speaker #0

    Oui, certainement, merci du coup Camille.

  • Speaker #1

    Merci à toi, à bientôt.

  • Speaker #0

    Bonne nuit à tout le monde.

  • Speaker #1

    Et bonne nuit. Merci d'avoir écouté cet épisode. Rejoignez la communauté des lois naturelles en vous abonnant au podcast et découvrez comment mettre en place des changements simples mais puissants dans votre quotidien. Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie où je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche de santé naturelle. Ensemble, nous explorerons comment la naturopathie peut transformer votre bien-être et celui de votre famille. Pour prendre rendez-vous, contactez-moi directement via mon compte Instagram lesloisnaturelles ou envoyez-moi un mail à l'adresse suivante lesloisnaturelles.com Je serai ravie de vous accompagner sur votre chemin vers une meilleure santé. A bientôt !

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