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Les Meneuses

Embauchée enceinte de 7 mois : Laure Pagniez bouscule les codes de la tech (Ingénieure @Microsoft)

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40min |09/06/2025
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40min |09/06/2025
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Description

Découvre le parcours de Laure Pagniez en tant qu'ingénieure et chef de projet dans le secteur de la tech. Quand Laure postule chez Microsoft, elle est enceinte de 7 mois. Spoiler : elle est prise. Dans cet échange sans langue de bois, on parle de tech, de maternité, de charge mentale… et de cette injonction à “être technique” quand on est en ingénierie.


Avec Laure, on a aussi parlé de reconversion, de syndrome de l’imposteur, d’égalité en entreprise, de femmes dans la cybersécurité (spoiler n°2 : y’en a très peu) et du fait de réseauter... quand t’as zéro envie d’aller à des cocktails pros.


Une conversation touchante, sans prise de tête, où on évoque les difficultés d’être une femme. Dans le pro, dans le perso et dans sa propre construction.


Un épisode à écouter si :

– Tu veux te lancer dans la tech mais tu flippes un peu

– Tu bosses dans un univers masculin et tu veux te sentir moins seule

– Tu veux comprendre pourquoi avoir un enfant change (aussi) la vie pro

– Tu crois au changement par l’action concrète (même à petite échelle)


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Transcription

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les menaces pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta podcasteuse préférée, et aujourd'hui j'accueille Laure Pagnès qui est chef de projet chez Microsort. On parle des défis liés à la maternité dans un environnement pro majoritairement masculin et discute de l'importance de la diversité et de l'inclusion des femmes dans la tech. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute et si l'épisode te plaît ! pense à le partager. Coucou Laure, comment est-ce que tu vas ?

  • Laure

    Salut Chloé, ça va bien. Je suis un peu stressée par le podcast, mais ça va être sympa, je suis sûre.

  • Chloé

    Mais oui, ça va être très cool et t'inquiète, je vais tâcher de te mettre à l'aise. Pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Laure

    Je m'appelle Laure, je suis ingénieure depuis 10 ans, ingénieure chef de projet en informatique. J'ai une carrière vraiment super classique. J'ai eu un diplôme d'ingénieur en cinq ans en électronique. Je n'ai jamais travaillé dans l'électronique parce que j'ai été embauchée en informatique derrière. Et ensuite, j'ai bossé dix ans en tant que chef de projet dans l'informatique.

  • Chloé

    OK, bon, mais pas si classique que ça parce qu'au final, ton diplôme t'a basculé. Comment est-ce que tu es tombée dans la tech et dans cette carrière technique et informatique ?

  • Laure

    Alors, en vrai, jusqu'à... ... Franchement, je pense qu'il y a deux mois, je ne me suis jamais posé la question de mon environnement. Est-ce que je suis tombée dans la tech ? Parce qu'en fait, autour de moi, j'avais des ingénieurs. Mais en fait, c'est vrai, autour de moi, j'ai beaucoup d'ingénieurs. Et je pense que c'est une des raisons qui m'a poussée à aller vers de l'ingénierie. Mais surtout, j'étais très nulle en français, très nulle en histoire et très, très nulle en philo. Du coup, en sortie de lycée, je me suis dit que je vais faire une école d'ingé. Mais j'étais aussi très nulle en chimie. Du coup, je voulais une école d'ingé sans chimie. Du coup, je suis allée dans une école d'ingénieur en électronique et ça m'a beaucoup plu. Ensuite, la tech, c'est vachement large, mais moi, je l'associe beaucoup à l'informatique. Et comment est-ce que je suis allée dans la tech ? C'est parce qu'en sortie d'école, je voulais absolument faire un poste spécifique. Et là où on m'a donné ma chance, c'était dans l'informatique. Ok,

  • Chloé

    écoute, parfait. Du coup, tu y es restée. Donc, ça fait dix ans que tu es ingénieure. Souvent, quand on parle des ingénieurs, on... perçoit beaucoup comme quelque chose de très technique, de très compliqué. Pour toi, qu'est-ce que c'est qu'une carrière d'ingénieur ? Qu'est-ce que ça signifie ? Et est-ce que tu arrives à aller au-delà de la technique pure et mettre en avant d'autres spécifications et d'autres choses qui sont liées au fait d'être ingénieur ?

  • Laure

    Alors, moi, il faut savoir que j'ai été chef de projet pendant toute ma carrière. Bon, elle n'est pas très grande, mais pendant ma carrière, en tout cas, j'ai toujours eu un... On m'a toujours dit plein de fois que les chefs de projet, ce n'est pas des gens techniques. Pendant très longtemps, j'ai culpabilisé en me disant « je suis ingénieur, j'ai fait des études d'ingénieur, je suis chef de projet en informatique, mais je ne suis pas vraiment technique, je ne suis pas vraiment ingénieur, je ne coche pas les cases. » C'était beaucoup des développeurs, des cas qui avaient les mains dans le code, qui me disaient ça. J'ai compris vraiment tard qu'être ingénieur, ce n'est pas forcément que développer, ce n'est pas forcément que calculer, parce que tu es forcément ingénieur en informatique. mais faire des grands calculs ou faire de la recherche. Mais c'est aussi avoir d'autres compétences qui font en sorte que ces gens techniques-là, ils peuvent avancer. Et c'est vrai que je l'ai compris vraiment trop tard et je n'ai beaucoup pas culpabilisé parce que ce n'est pas le bon terme. J'avais beaucoup ce syndrome de, en fait, genre, pourquoi je suis là ? Ils m'ont recrutée, mais en fait, franchement, je ne sers pas à grand-chose. Et en fait, si, quand tu es chef de projet, techniquement, tu dois un peu comprendre quand même de quoi tu parles. Mais surtout, ce qui est intéressant, c'est que tu es là pour essayer de faire avancer les autres. Tu es là pour apporter d'autres choses, genre qui ne sont pas forcément des compétences techniques, mais qui sont méga importantes. Et du coup, je crois que je me suis perdue dans ta question, dans la réponse à ta question. Pour moi, une carrière d'ingénieur, ce n'est pas forcément quelqu'un de méga technique. Il faut quand même comprendre de quoi tu parles, mais comme je pense partout. En revanche, tu as besoin d'autres choses. Et tu vois, par exemple, les grands chefs d'entreprise ou les managers, ils comprennent la technique, mais je ne pense pas que ce soit des gars méga techniques. Donc, pour moi, c'est un peu de tout. Une ingénieure, elle doit avoir plein de compétences différentes.

  • Chloé

    C'est intéressant de se détacher un peu de la technique parce qu'en effet, quand tu penses à ça, ingénieur, c'est forcément quelque chose de technique, complexe. En tout cas, moi, de ma vision, qui ne le suis pas du tout, je fais du product marketing, je suis externe à tout ça et moi, au contraire, j'étais plutôt une littéraire et je n'étais pas du tout scientifique, etc. Un peu le cliché de la nana. Mais du coup, c'est intéressant d'aller casser un peu cette vision-là. Aujourd'hui, tu es chez Microsoft. Tu fais quoi chez Microsoft ?

  • Laure

    On aime bien les noms un peu pompeux chez Microsoft. En gros, je suis toujours un peu chef de projet. Alors, ils appellent ça chef de programme, mais sur le principe, c'est un peu la même chose. Je travaille dans le cloud. Le cloud, je ne sais pas si ça parle à tout le monde, mais j'aime bien prendre l'exemple de, par exemple, les gens, ils aiment bien stocker, par exemple, leurs données sur iCloud ou sur, je ne sais pas, Google Drive. que quand je travaille avec qui je travaille dans le cloud, c'est que je travaille du coup sur cette partie-là. Mais en fait... J'essaie d'expliquer de manière très simple. Google Drive, c'est un cloud où tu vas stocker tes photos. Mais il y a aussi une partie où tu peux utiliser des ressources que tu pourrais avoir dans ton ordinateur pour pouvoir faire des calculs mathématiques. Du coup, le cloud, ça comprend les deux. Ce n'était pas très clair. Si un jour, quelqu'un a une question, il pourra revenir. Je ne vous l'expliquerai pas en détail. Du coup, je travaille sur un cloud et à l'intérieur du cloud, je suis chef de projet sur des sujets cybersécurité. Mais c'est très restreint. Ça date d'il y a trois mois. Et avant, je faisais plus de la gestion de projet sur des sujets cloud ou développement informatique.

  • Chloé

    OK. Donc toi, univers masculin 100% déjà dans la tech, plus cybersécurité. Je pense que tu codes. Je code toutes tes codes.

  • Laure

    Mais tu vois, chez Microsoft, moi, je pensais qu'il y avait beaucoup moins de femmes. Et dans l'équipe où j'étais avant, il y en était quatre. et sur les 4, il y avait 3 nanas et 1 mec. C'était la première fois de ma vie que ça m'est arrivé.

  • Chloé

    Eh bien écoute, c'est excellent. Et du coup, pour repartir un peu à tes débuts chez Microsoft, parce que c'est assez... T'as une bonne anecdote. T'as postulé là-bas, tu pensais que t'avais zéro chance parce que tu étais enceinte. Et surprise, t'as été prise. Déjà, bravo d'avoir osé parce que souvent, quand on est enceinte, il y a beaucoup de barrières, beaucoup de peurs, beaucoup de syndromes de la patrice, etc. Comment ça s'est passé, cette recherche de boulot enceinte ? Et quelles sont les réactions quand tu as annoncé en entretien atteindre un enfant ? Si d'ailleurs, si tu l'as annoncé ou pas, comment ça s'est passé ?

  • Laure

    Franchement, je vais être honnête, moi je suis toujours, pas forcément choquée, mais toujours surprise qu'on m'ait embauchée enceinte de 7 mois, qu'on m'ait dit que je pouvais passer 2 semaines et qu'ensuite je partais en congé maternité pendant... 4 mois et demi, je crois que c'est à peu près ça, le congé légal. Et surtout qu'avec un maintien de salaire à 100%. Parce qu'en fait, en général, je crois que t'es obligée d'avoir un an d'ancienneté quand t'es enceinte pour pouvoir être maintenue, enfin, pour que ton salaire puisse être maintenu. Donc, en fait, moi, je le disais pas vraiment. Quand je passais les entretiens, je le disais pas. En revanche, je l'ai toujours dit à la fin. Genre, ils me disent, oui, on vous a bien aimé, on aimerait bien vous embaucher. Je leur dis, écoutez, c'est très bien. En tout cas, chez Microsoft, je leur dis, c'est super. Mais par contre, avant que vous soyez vraiment contents de m'embaucher, moi, je vais vous dire quelque chose, je suis enceinte. Et franchement, je l'ai dit à deux sociétés, parce que j'avais deux sociétés en parallèle. À chaque fois, dans ma tête, je me disais, de toute façon, ils ne vont jamais me donner le poste. Je suis enceinte. Franchement, ils vont se tirer une balle dans le pied. Donc, j'ai passé les entretiens, ça m'a fait plaisir. Mais bon, c'est très vrai que ça n'ira pas plus loin. Eh bien, Microsoft, clairement, ils s'en fichaient. Dans le sens où... C'était pas grave, ils pouvaient quand même m'embaucher. Enfin, vraiment, c'était un non-sujet. Et puis après, on a avancé et ça a fonctionné comme ça. Moi, personnellement, ça m'a fait plaisir. Dans le sens où, quand il y a une société qui t'embauche enceinte, tu te dis que les valeurs de la société, elles sont quand même pas trop trop mal. Elles sont même plutôt bonnes. Et à cause de ça, je passe les entretiens dans une autre société que je n'aimerais pas. Et elles, pour le coup, je passe les entretiens, je leur dis rien. Ils me disent ce qu'ils me veulent parce qu'ils aiment bien mon profil. Et là, je leur dis, ouais, mais du coup, je suis enceinte. Alors là, pour le coup... Le poste était à Berlin et moi, j'habite à Paris. Donc, ça ne change pas grand-chose. Et alors là, c'était complètement différent. Ils m'ont envoyé une RH, donc la RH que j'avais vue tout au long de mon process. Et j'ai passé, je pense, 40-45 minutes au téléphone avec elle pour qu'elle me dégoûte du fait de venir enceinte. Ils ne m'ont pas dit clairement, on ne va pas vous empocher enceinte. Mais c'était très bien amené. Et en gros, à la fin du call avec la RH, moi, je n'avais plus envie d'aller chez eux. Je me dis, non, mais tu as raison, je suis enceinte, il ne faut pas que je change de travail, c'est trop dangereux. Vraiment, le truc que personne n'aimerait avoir. Bref, heureusement, je ne suis pas allée chez eux. Et bizarrement, après ce call avec la RH, je n'ai jamais eu de nouvelles de cette autre société. Ouais, ça peut être compliqué. Mais tu vois, ça existe. Et je crois que j'ai l'exemple d'une autre pote qui, pareil, s'est fait embaucher enceinte. Elle était peut-être à six mois de grossesse. Elle l'a dit et ils ont dit OK, tu vois. Et donc, je pense que ça change. Mais il y a encore des sociétés qui ont encore un peu de chemin à faire sur le sujet. Oui,

  • Chloé

    mais c'est intéressant. Après, je me disais, parce que j'évolue beaucoup dans l'univers startup, Crossoff, c'est un grand groupe. Je pense que déjà, ils peuvent se permettre peut-être d'attendre que c'est une plus petite structure. Tu as besoin maintenant et vite. Mais du coup, ça met dans l'embarras parce que c'est discriminatoire. de refuser. Mais c'est marrant aussi de comparer deux groupes établis avec l'un qui te dit « Ok, go, viens ! » et l'autre qui essaye de noyer le poisson pour... Pour en mode, merde, elle est enceinte, merde, comment on va s'en débarrasser ? Donc ouais, c'est intéressant. Et derrière, tu avais fait deux semaines chez Microsoft, ensuite tu es partie en congé maternité. Et du coup, derrière la reprise et donc l'arrivée, au final, tu as ton vrai onboarding chez Microsoft parce que tu avais fait très peu de temps. Comment ça se passe ? Comment tu as abordé tout ça ? Et est-ce qu'être maman a changé ta vision du travail ou la vision qu'on a de toi dans le monde de l'entreprise ?

  • Laure

    Alors, moi, ma vision du travail, elle a changé quand je suis devenue maman. Ça, c'est sûr. Mais parce qu'en fait, il faut être vachement plus... Moi, je trouve qu'il faut être vachement plus efficace parce que j'ai moins de temps. Dans le sens où il y a une petite personne qui était obligée de déposer à la crèche le matin, aller chercher à la crèche le soir. Alors, je ne suis pas toute seule. J'ai un mec qui... Tu as quand même moins de temps dans ta journée. Et du coup, il faut être beaucoup plus efficace. Moi... Je trouve ça cool. Tu sais, quand je procrastine, parce que tout le monde procrastine forcément un petit peu, quand je procrastinais un petit peu, avant, je m'en fichais. Et puis, j'avais plein d'idées et plein de sujets que je voulais aborder dans ma vie pro ou à côté. Plein de projets, pardon. Pas plein de sujets. Plein de projets que je voulais aborder. Mais je pouvais prendre le temps. Et depuis que je suis maman, j'ai toujours envie d'avoir plein de projets. J'ai toujours plein d'idées. Mais du coup, il faut juste que j'arrive à les caler dans ma fenêtre de temps. Donc oui, ma vision, elle a changé. Et ce que moi, j'ai trouvé un peu dur et que j'essaie de combattre, c'est que la vision que les gens ont de moi, ça a aussi un peu changé. Au bureau, je trouve. Par exemple, ce n'est pas des réflexions qui sont dites de manière méchante, mais c'est des réflexions que moi, je ne prends pas forcément bien. La dernière fois, on parlait de répartition de sujets et j'ai une de mes collègues qui me dit « oui, du coup, moi, je propose de prendre tel sujet parce que je sais que Laure, elle a un enfant en bas âge et que du coup, le soir, elle est obligée de s'en occuper et on doit faire des réunions tard le soir » . En soi, ce n'est pas méchant, c'est bienveillant, mais c'est juste que moi, je n'aime pas. Parce que j'ai un enfant, j'ai un boulet au pied et je ne peux pas faire mon travail aussi bien que la personne à côté. Et ça, c'est un truc qui m'a pas mal, pas choqué, mais qui m'a un peu... Que je n'avais pas du tout anticipé dans le fait que, genre, le fait d'avoir un enfant, les gens, en fait, ils vont te voir différemment et même au travail. Parce que bon, moi, j'ai toujours été quelqu'un qui compartimentait énormément ma vie. J'ai ma vie pro. et ma vie perso. Et avec un enfant, j'ai été obligée de mettre de l'eau dans mon vin. Par exemple, quand ta fille est malade et que tu dois travailler, forcément, j'ai déjà fait une réunion avec ma fille dans mes bras parce qu'elle était malade. Ce qui fait que les gens te voient différemment et que potentiellement, leurs réactions peuvent changer vis-à-vis de toi. Et moi, je trouvais que c'était un peu dur.

  • Chloé

    Oui, ça doit être difficile. Mais j'aime bien le fait que tu parles de... de ton temps dans ta journée, ton temps de travail, etc. J'ai échangé avec une autre personne, avec Naël, qui va faire partie de la saison 2 comme toi, et même avec un papa, qui disait tous les deux que depuis qu'ils sont parents, leur journée, une heure, c'est une heure. Donc, t'es à fond et du coup, à la limite, t'es plus efficace parce que tu ne laisses pas le temps de papillonner. Ils savent qu'entre 9h et 17h, il faut être... méga efficaces parce qu'après, ils ne sont plus dispo parce qu'ils vont chercher leurs enfants et s'en occupent. Et donc, c'est intéressant parce que du coup, tu dis qu'on peut changer de vision qu'on a des mamans dans les entreprises et dans le cadre du travail, alors que parfois, le fait de devenir maman, en fait, ça rend une personne encore plus efficace. Et du coup, c'est dommage de... d'avoir une petite vision négative en mode elle ne sera pas dispo à telle heure pour faire des réunions donc je vais prendre le projet parce qu'elle est maman et moi non et je pense que c'est important de dire ça que ce n'est pas parce que tu deviens maman ou même papa que tu travailles moins bien ou que tu es moins dispo et au contraire je pense que c'est important aussi de mettre en place un peu des horaires pour penser aux personnes qui ne sont pas disponibles Tu vois, j'en parlais avec Alexandre qui est chez Conto. Il disait que le matin et la fin de journée, il n'y a pas de réunion pour les personnes qui sont parents. Et du coup, les réunions, elles sont dans la plage de la journée où tout le monde est là. Et je trouve ça super intéressant. Et c'est bien de pouvoir en parler et d'aller un peu enfoncer les portes sur ce sujet-là.

  • Laure

    Et tu as fait comme... Pardon.

  • Chloé

    Non, non, vas-y.

  • Laure

    Je voulais parler du fait que tu es efficace. Il y a beaucoup de... maman malheureusement qui prenne par exemple un mercredi et qui du coup doit faire le travail de 5 jours mais sur 4 jours Et au final, c'est pas du tout légal et c'est pas du tout bien. Du coup, ça en fait des personnes qui sont méga efficaces. Et moi, je suis d'accord avec toi. C'est pas parce que justement, t'as des enfants, en général, tu deviens plus efficace. Après, c'est mon avis personnel, mais on est d'accord.

  • Chloé

    Ouais, ouais, non, mais c'est pas mal de retours d'expérience. Bon, moi, je suis pas maman, donc je ne peux pas... Je pêche pour les autres. Donc, c'est intéressant comme sujet. Et t'es assez engagée aussi sur la partie féministe. Ouais, avec un mot, c'est aussi... C'est pour ça que tu rentres dans les critères de mon podcast et notamment sur la partie reconversion professionnelle des femmes. C'est un sujet que tu as porté dans ton ancienne boîte et en 2021, tu avais lancé une initiative pour aider à intégrer les femmes en reconversion professionnelle dans les entreprises de la tech. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment ça s'est fait, comment ce projet est né, quelles ont été les barrières que tu as pu rencontrer ? en parler un petit peu plus parce que c'est super intéressant de pouvoir mettre ça en place dans son entreprise. Alors,

  • Laure

    juste pour la petite info, j'ai malheureusement laissé l'initiative au sein de mon ancienne société, parce que du coup, c'était l'intrapreneuriat. Je crois que ça s'appelle comme ça. Du coup, quand je suis partie, je l'aurais laissé. Mais c'est très bien. Mais je peux en parler quand même parce que je trouvais que c'était vraiment chouette. En gros, je trouve que ce qui est très chouette, c'est qu'il y a un fait, il y a peu de femmes dans la tech. Ce qui est très chouette, c'est qu'il y a énormément d'initiatives vraiment cool. Par exemple, comme Elle Bouge, pour essayer de sensibiliser les jeunes filles pour qu'elles puissent aller vers des carrières scientifiques. Tu as énormément de tables rondes. Il y a beaucoup, beaucoup de choses autour de ça. Moi, je trouvais qu'en s'attaquant entre guillemets qu'aux jeunes filles, c'est super. Mais pour moi, on loupe la moitié des femmes qui pourraient venir dans la tech. Et c'est pour ça que je pense que la reconversion, c'est super important. Mais c'est un petit peu plus compliqué à mettre en place. Je sais qu'il y a énormément de formations, en tout cas en 2021, il y avait beaucoup de formations pour les femmes ou hommes d'ailleurs, pour se reconvertir en tant que développeur ou développeuse web. Ce qui est un seul métier dans la tech, c'est déjà super bien. Du coup, je trouvais que c'était assez, les formations étaient assez courtes, du coup c'est assez facile et du coup, c'est quelque chose qui se faisait bien. Sauf que dans la tech, tu as, je ne sais pas combien de métiers, mais tu as des centaines de métiers. et des métiers où il y a très peu de femmes dans la tech, il y en a vachement énormément. Par exemple, administrateur système, c'est un métier où il y a très peu de femmes. Pour te donner un exemple, quand j'ai rejoint mon ancienne société, je suis arrivée sur un plateau où il n'y avait que des administrateurs système, deux chefs de projet et c'est tout. Donc je ne sais pas, il devait y avoir 25 ou 30 personnes, on était deux nanas. Donc c'est pour te dire, c'est vraiment un métier où il y a très peu de femmes, parce que pour plein de raisons. Ou alors, le métier d'ingénieur support aussi, c'est eux qui vont supporter les gens de son entreprise s'ils ont des problèmes avec leur ordinateur. C'est pareil, il y a peu de femmes. Et du coup, c'est des métiers moins connus. Et je trouvais que c'était des métiers où on gagnait à avoir plus de femmes. Du coup, avec une autre personne dans ma société qui, elle, pour le coup, avec une casquette RH, parce que moi, je n'avais pas du tout cette casquette-là, on a lancé ce programme-là qui s'appelle Women for Tech. Et l'idée, en fait, c'était de cibler ces métiers-là, donc des métiers moins connus. de chercher des formations, de s'associer avec des organismes de formation comme Simplon ou Social Builder ou Webforce 3 et de les intégrer dans notre société en alternance. Donc en fait, l'idée, c'est qu'il fallait que ça soit lisse. Pour les femmes qui voulaient se reconvertir, il fallait qu'elles puissent avoir la formation, avoir une école, enfin avoir une entreprise et que tout soit clé en main et que deux ans après, si elles voulaient devenir administratrice système ou ingénieur support, elles pouvaient l'être. Du coup, on a lancé notre programme. On a fait un petit peu de pub pour essayer de rameter des femmes qui voulaient se reconvertir. On a fait un événement où on a demandé aux organismes de formation de présenter les formations qu'ils avaient. Nous, on a présenté notre société. Et derrière, elles se sont inscrites aux formations, elles ont envoyé les CV. Et on en a pris trois. C'est vrai que c'est rien trois, mais c'est vrai qu'on a été une petite société. Et je me suis dit que c'est une première étape. Et puis, peut-être qu'un jour, il y en aura plus. Je trouvais que c'était un bon début. Bref, ça a fonctionné. Il y a pas mal de nanas qui nous ont envoyé leur CV et je trouvais que c'était chouette. Et elles avaient l'air assez contentes. Après, moi, quand je suis partie, ça faisait un peu moins d'un an qu'elles étaient en alternance chez nous. Donc forcément, c'est un peu tôt pour faire un retour d'expérience. Mais je pense que c'est Saint-Plon qui s'associe avec Amazon, avec Google et avec Microsoft pour faire ce qu'ils appellent des écoles du numérique sur des sujets genre IA ou cloud. Et je trouve que c'est des choses qui sont super. super bien si tu veux te reconvertir sur des sujets techniques. C'est vraiment des parcours qui sont très cools. Et tu vois, moi, j'ai encore... Tu vas prendre cette initiative-là que j'ai faite dans mon ancienne société et peut-être la démocratiser un petit peu, la proposer à des entreprises. C'est quelque chose que j'ai dans le coin de ma tête. que je n'ai pas forcément encore travaillé. Mais c'est quelque chose dans lequel je crois beaucoup. Et du coup, j'aimerais bien que les entreprises s'engagent un peu plus. Parce que du coup, Simplon, il s'est associé avec les grands GAFAM. Mais tu vois, il y a plein de petites, de moins grosses sociétés qui pourraient embaucher en alternance des femmes en reconversion. Et franchement, si on arrive à en avoir une dizaine, et que chaque entreprise prend trois femmes, ce sera déjà mieux que zéro. Donc, je trouve que j'aimerais le lancer à plus grande échelle. Bientôt, je ne sais pas trop quand, mais bientôt.

  • Chloé

    Trop bien, j'adore l'initiative et surtout de pouvoir mettre en avant pour tout le monde et pas que les grands groupes qui sont évidemment, beaucoup de monde au RH qui peuvent prendre le temps de se renseigner sur ce qui se fait, comment ça se fait, etc. Donc c'est bien de pouvoir en effet essayer d'en parler pour pouvoir démocratiser ça un petit peu plus. Parce qu'en effet, ce sujet de reconversion est venu souvent parce que ... Il y a plein de femmes qui ont été orientées sur des études pas scientifiques parce que tout ce qu'on connaît, on n'oriente pas forcément les jeunes filles vers là et que du coup, quelques années plus tard, regrettent et ensuite veulent se réorienter. Donc c'est trop chouette. Écoute, j'espère, je te donne plein de force et je t'encourage à aller sur ce projet-là. En tout cas, tu nous tiendras au courant de comment... Comment ça avance ? Et du coup, pour les personnes qui veulent se reconvertir, quels seraient les trois conseils que tu leur donnerais ?

  • Laure

    C'est une bonne question. Alors, tu vois, dans l'initiative qu'on a montée, du coup, avec l'autre personne dans mon ancienne société, on a ciblé des profs, des formations... Enfin, pardon, pas des... J'aurais fait ma phrase. Dans la... J'ai perdu ma phrase. Attends. Oui. Dans l'initiative qu'on a montée avec ma collègue dans mon ancienne société, on a ciblé des formations très techniques. administrateur système ou administratrice système ou ingénieur suivant. C'est des choses où, techniquement, il y a quand même pas mal de choses à apprendre. Et donc, si je devais donner trois conseils à des personnes ou des femmes qui veulent se reconvertir, c'est qu'il faut y aller parce qu'en fait, dans la tech, il n'y a pas que des formations techniques. Par exemple, tu peux devenir Scrum Master. Il y a énormément de choses à apprendre, mais ce n'est pas techniquement... C'est clairement faisable et en fait, tout peut s'apprendre et il faut avoir confiance en soi parce que... Dans la tech, il y a tellement de choses qu'en fait, tout le monde peut trouver sa place. C'est juste que les gens, ils ont une vision de la tech qui est très... Je ne sais pas comment elle est leur vision, mais en tout cas, elle fait peur parce qu'ils ne connaissent pas, parce que c'est très obscur. Et c'est dommage parce qu'en fait, on peut faire plein, plein de choses et tous les profils sont bienvenus.

  • Chloé

    Clairement. En même temps, il y a tellement de métiers dans le secteur. Et c'est en effet important de... de rappeler qu'il n'y a pas besoin d'être développeur, développeuse, etc. pour travailler dans la tech. Et en effet, tout peut s'apprendre. À part peut-être les soft skills qui sont un peu plus zinés, mais carrément. Et moi, j'avais une question, parce que derrière chaque projet, il y a souvent un déclic ou une motivation forte. Qu'est-ce qui a déclenché en toi cet engagement pour les femmes dans la tech ?

  • Laure

    Alors, c'est très drôle parce que je ne me suis jamais posé cette question.

  • Chloé

    Mais voilà, je te la pose.

  • Laure

    Alors, j'ai toujours été engagée pour les femmes dans leur globalité, depuis que je suis assez petite. Donc ça, c'est quelque chose que j'avais en moi. Après, les femmes dans la tech, c'est venu il n'y a pas si longtemps que ça. Je pense parce qu'en fait, moi, j'ai commencé ma carrière au ministère des Armées. J'ai beaucoup aimé ce que je faisais, c'était vraiment sympa. Mais c'est un monde très masculin. Et potentiellement... pas potentiellement d'ailleurs, j'ai vécu des situations où je n'étais pas forcément très à l'aise, où c'était un petit peu... Je me suis dit, mais c'est bizarre de vivre des choses pareilles. Et je pense que c'est ça qui m'a fait... qui a fait que quand j'ai quitté le militaire des armées, je me suis renseignée, j'ai discuté avec d'autres femmes, des copines ou des mecs avec qui je travaillais. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout normal de vivre ce genre de situation. Tu vois, des situations où on te coupe la parole en réunion ou alors on t'écoute... parce que soit t'es trop jeune, soit t'es trop femme, soit t'es trop ce que tu veux, je sais pas. Et ce qui fait que ça m'a donné envie d'essayer de faire bouger les choses. Et un des leviers pour pouvoir faire bouger les choses, c'est qu'il y ait plus de femmes, parce qu'en fait, plus il y a de femmes, moins ça sera compliqué. Et je pense que ça vient de là. Je pense que le déclic, c'était peut-être qu'on m'a beaucoup coupé la parole, on m'a beaucoup fait comprendre que je... Enfin, on a beaucoup réfléchi pour moi. Quand j'étais jeune, enfin jeune, quand je commençais à travailler, j'ai beaucoup fait confiance à des gens qui en fait... Comment dire ça ? J'ai beaucoup fait confiance à des hommes... pour décider de ma propre carrière, pour me rendre compte derrière que je n'aurais jamais dû faire ça. Et je pense que c'est un peu tout ça qui a fait que j'en suis là aujourd'hui. Je pourrais faire plus, mais je n'ai pas assez de temps.

  • Chloé

    Tout le monde peut faire plein de choses. Si on avait 48 heures dans 24 heures, en effet, mais c'est déjà bien de s'engager et la moindre petite brique change les choses. Donc c'est important de... de le dire et de le valoriser. Et ensuite, si tu devais te présenter à un public d'étudiants, de jeunes diplômés, quel serait l'aspect de ton parcours que tu soulignerais pour les inspirer à aller sur un parcours d'ingénieur dans la tech ou même pas forcément d'étudiant, mais aussi de personne qui envisage une reconversion ?

  • Laure

    Comme j'ai dit un petit peu au début du podcast, moi, j'ai un parcours qu'on appelle assez classique. J'ai fait une école d'ingénieur en cinq ans et ensuite, j'ai travaillé dans la tech. Donc, je ne sais pas, je n'ai pas grand-chose dans mon parcours qui pourrait inspirer des gens qui veulent se reconvertir. En revanche, j'en ai rencontré du coup dans le cadre du programme Women for Tech ou même des copines qui se posaient la question si elles ne voulaient pas se reconvertir. Bref, dans mon entourage, j'en ai rencontré pas mal des femmes qui se sont reconverties. Et... De mon expérience, j'ai l'impression que ce qui a fonctionné, c'est de s'informer. En fait, c'est de poser des questions, c'est d'essayer de comprendre. Parce que ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que la tech, c'est très obscur. Les gens se disent que c'est très compliqué. Et en fait, tu poses des questions, plus tu discutes avec des gens, tu vas avoir un mentor ou une mentor. C'est super. Et il y a énormément de programmes de mentoring qui existent justement pour essayer de motiver les femmes à juste à discuter, à comprendre le milieu. Donc moi, je pense que... discuter avec un homme ou une femme de manière régulière sur le secteur dans lequel tu veux te reconvertir, c'est la clé. Et après, il faut se faire confiance. Mais bon, ça, c'est... Bref, c'est un conseil comme ça.

  • Chloé

    Se faire confiance, oui, c'est un conseil qui vaut pour tous les aspects de la vie, en effet, et qui n'est pas forcément super facile à atteindre. Du coup, ça fait quelques mois que tu t'orientes sur de la cybersécurité et actuel gros objectif. Qu'est-ce qui t'a attiré dans cet univers et comment tu penses pouvoir y amener un impact féminin puisque c'est un univers qui est très masculin dans un univers déjà masculin ?

  • Laure

    Alors oui, je crois que les chiffres du nombre de femmes dans la cyber, ils sont encore plus faibles que les chiffres du nombre de femmes dans la tech. C'est pas pour ça que j'y suis allée. mais oui je crois que genre c'est assez c'est assez pas problématique mais il y a vraiment très peu de femmes. Alors j'ai dit plus tôt qu'en tant que chef de projet moi on m'a souvent dit oui t'es pas assez technique enfin bref c'est compliqué tu comprends pas bref du coup j'ai toujours eu cette espèce de syndrome où je voulais, enfin je me suis toujours dit que je voulais me prouver que je pouvais être assez technique qui en soit n'est pas forcément smart mais c'est comme c'est rentré dans ma tête et du coup ... La cybersécurité, ça me paraissait vachement plus technique que les autres milieux. Et ça se trouve, ce n'est pas du tout le cas. C'est juste que c'est la vision que j'en ai. Et en plus de ça, pour le coup, c'est un secteur qui m'intéresse parce que je pense que c'est un secteur qui va évoluer dans les prochaines années, qui évolue déjà énormément et qui, du coup, sera toujours utile. Donc, je me suis dit que je voulais aller vers ça. Et je ne sais pas comment est-ce que je vais arriver à amener un impact féminin dans un monde très, très masculin. mais je me dis que je vais essayer de continuer à avancer d'arrêter de me laisser marcher dessus, enfin marcher sur les pieds je vais essayer de contribuer à ce qu'il y ait plus de femmes en cyber et peut-être que ça donnera quelque chose.

  • Chloé

    Carrément en tout cas merci beaucoup Laure d'avoir joué le jeu je sais qu'enregistrer ce podcast c'était un défi pour toi et c'est bien de le dire parce que souvent quand on écoute des épisodes on se dit ça semble si simple pour pour pour les personnes, etc. Et je sais que t'es une introvertie comme moi et parler de soi, c'est pas simple. Pourtant, t'as un parcours qui est hyper passionnant, t'as plein de projets et même des projets qui peuvent changer la place des femmes dans la tech. Donc c'est super intéressant. Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui, en plus de discuter avec moi ? pour réseauter, pour avancer dans ta vie pro ? Et quels sont les conseils que tu donnerais aux personnes qui ont peur de passer ces caps-là ? Moi, déjà, merci de m'avoir laissé parler. Parce que c'est vrai que je ne suis pas du tout à l'aise. Je ne sais pas, vu que c'est un podcast, on ne le verra pas. Mais en tout cas, on voit bien qu'il y a quelques rougeurs dans mon cou qui fait que je suis potentiellement un peu stressée de parler. Mais écoute, j'étais très contente de parler avec toi. J'avais l'impression qu'on a eu une vraie discussion. Et c'est plus facile, je trouve, pour pouvoir enregistrer un épisode de podcast. Pour revenir sur le réseautage, je déteste ça. Mais vraiment. Je suis très mal à l'aise quand, par exemple, j'arrive dans un cocktail de networking et qu'il faut discuter avec des gens et qu'il faut passer de personne en personne. Moi, je ne sais pas faire ça. Je ne suis pas du tout à l'aise. C'est très angoissant, donc je n'y vais pas. Ou alors, quand je y vais, je m'oblige vraiment et je le fais une fois par an. En revanche, j'essaie de faire autre chose. Je me suis dit que juste aller discuter avec des gens dans un événement de networking, je n'y arrive pas. Ce n'est pas ma façon de faire. En revanche, je peux rencontrer des gens. en faisant autre chose, en faisant des vraies activités. Donc, tu vois, par exemple, je me suis inscrite dans une association qui s'appelle BPW Paris, qui organise des événements pour le réseautage, ça se dit comme ça, le réseautage ? Pour réseauter entre femmes, entre femmes professionnelles. Et du coup, en fait, en organisant les événements, moi, ça me permet de rencontrer d'autres. professionnels sans forcément participer aux événements en tant que participante. Et je trouve que c'est pas mal du tout et c'est un bon entre-deux pour pouvoir réseauter sans réseauter. Et après, les autres choses que je fais aussi, c'est par exemple j'essaye de dire oui un peu à tout ce qu'on me propose. Là, récemment, on a proposé dans un groupe de femmes en cyber d'aller parler à une table ronde sur les femmes dans la tech. Donc en fait, j'essaye de ne pas me poser de questions et de dire oui. Et ensuite, quand l'événement arrive, là, je me dis Bon, en fait, c'était peut-être pas si génial, c'était peut-être pas une bonne idée, mais vu que je me suis engagée et que je suis obligée d'y aller... Pas de choix. Et du coup, avec ça, ça marche plutôt bien. J'arrive à rencontrer des gens. Alors après, peut-être qu'il faudrait que je fasse plus, mais je trouve que c'est des techniques qui me permettent, moi, introvertie, d'arriver à réseauter sans réseauter dans le sens premier du terme.

  • Laure

    C'est important de pouvoir dire qu'il n'y a pas que les événements et de pouvoir essayer de partager ses propres tips. J'aime bien le fait de... De dire oui et après, merde, de toute façon, j'ai dit oui, je suis engagée, donc je n'ai pas le choix.

  • Chloé

    Ça m'aide vraiment beaucoup, le fait de dire oui et du coup, je suis quelqu'un où quand je m'engage, je m'engage. Du coup, en fait, je suis obligée d'y aller. J'ai une table ronde demain et je sais que c'était une bonne idée il y a trois semaines, mais là, c'est demain. Et du coup, je me dis, je ne vais pas y arriver, mais en fait, je suis obligée d'y aller, donc je vais y aller.

  • Laure

    Non, mais bien sûr que tu vas y arriver. Et tu vois, moi, pour partager un peu mon expérience aussi. En septembre dernier, je suis intervenue et j'ai organisé un workshop, un événement product marketing. Et en fait, c'est très marrant. Je me dis que j'ai plusieurs personnalités. Quand je suis derrière la table, que j'organise le truc et tout, tout va bien. Je suis méga à l'aise. Et après, quand c'est l'apéro et qu'il faut discuter avec les gens, je me transforme. Je ne sais pas aller vers les gens. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. C'est genre impressionnant. Alors, deux personnalités, donc sûrement à ta table ronde, ça va très bien se passer.

  • Chloé

    Écoute, j'espère. Mais je comprends. L'histoire des deux personnalités, je connais aussi.

  • Laure

    C'est incroyable. Enfin, c'est très bizarre. Bon, après, au bout d'un moment, ça fait 32 ans que je vis avec moi-même, donc ça bitue, mais bon. Mais c'est cool. Et oui, il y a aussi LinkedIn, mais c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on s'est rencontrés, faire des petits cafés virtuels, etc. Et ça permet de... de rencontrer du monde. Donc ça aussi, c'est chouette.

  • Chloé

    Bonne idée. Effectivement, c'est moins stressant de rencontrer en virtuel et en un, enfin juste pas deux. Oui,

  • Laure

    c'est clair. Et du coup, pour terminer l'épisode, je vais te poser les trois questions classiques. La première, c'est quels sont les trois conseils que tu donnerais alors d'il y a dix ans ?

  • Chloé

    C'est marrant, cette question, j'y réfléchis il n'y a pas si longtemps que ça parce que je me souvenais de moi en sortie d'école d'ingé en me disant, déjà j'étais très différente. Je me disais, mais qu'est-ce que je voudrais garder ? Et qu'est-ce que je voudrais lui dire ? Et donc, ça m'a fait marrer. Ta question est très chouette. La première chose que j'aurais voulu me dire, c'est de plus croire en moi. Mais bon, ça, c'est classique. Mais tu vois, je ne connaissais rien au monde de l'entreprise. Donc forcément, je suivais le mood. Enfin, tu sais, je suivais les gens. Je ne m'attendais pas assez. Du coup, je dirais de plus croire en moi, de plus m'affirmer. Et du coup, d'oser dire quand je ne suis pas d'accord. Et ça, tu vois, j'ai appris à le faire il n'y a pas si longtemps que ça. J'ai quand même 33 ans. Non, j'ai 33 ans. Donc, tu vois, c'est récent. Et ça, pour le coup, c'est quelque chose que j'aurais pu faire il y a 10 ans. Et j'aurais aimé qu'on me le dise. C'est jouer à l'élève modèle. Ça ne marche pas du tout. Genre, en fait, j'aurais voulu que moi, de maintenant, que quelqu'un me dise, me donne les clés pour que ça fonctionne en entreprise. Et faire tout parfaitement, ça n'a jamais fonctionné. Mais il faut genre... montrer, enfin se montrer, c'est quelque chose que j'ai encore du mal à faire, mais au moins j'aurais aimé avoir les clés, quoi.

  • Laure

    Ouais, mais c'est intéressant et je pense que beaucoup de femmes sont concernées par ça, mais en même temps quand on est petite fille, il faut être l'élève modèle, il faut pas trop élever la voix, pas trop prendre de place et quand tu grandis et que... et que tu passes tout ça, ces moments en entreprise, il y en a beaucoup qui finissent par dire, mais si, il faut prendre la place, parce qu'elle est à nous, et qu'on a le droit d'aller la chercher, et de dire les choses, donc c'est intéressant. Et si tu devais nous partager une de tes inspirations ?

  • Chloé

    Alors ça, c'est une question auxquelles j'ai beaucoup de mal à répondre, parce que je n'ai pas une inspiration, une personne, ou un livre. Je sais que moi, je vais pas mal sur LinkedIn. pour essayer de regarder un peu le profil de femmes. Parce qu'en fait, je suis pas mal de femmes dans la tech, dans la cyber. Et je trouve ça assez intéressant d'aller voir un peu ce qu'elles ont fait dans leur parcours, dans leur vie, dans leur parcours professionnel. Moi, ça m'inspire dans le sens où je me dis, attends, qu'est-ce que je veux faire, moi, dans les dix prochaines années de ma vie ? Et du coup, je trouve que c'est pas mal de faire ça. Pardon, je vais toucher. Et ensuite, j'aimerais lire des livres sur le féminisme. Mais je n'y arrive pas parce que je n'arrive pas à trouver le temps de lire. Et c'est un grand regret dans ma vie. Je sais qu'il y a pas mal de livres qui ont été écrits par... Comment elle s'appelle cette dame ? Lucille Quillet ? Je crois que c'est ça son nom.

  • Laure

    Peut-être.

  • Chloé

    Bref, je n'ai plus les noms en tête. Mais il y a énormément de livres qui ont été écrits justement pour essayer de déconstruire la place de la femme dans sa globalité. Et ça, c'est des choses que j'aimerais lire. Et je pense que c'est déçu. super inspirations juste pour essayer de prendre du recul. Et une de mes inspirations, c'est surtout d'essayer de prendre du recul sur tout ce que je vis. C'est très compliqué à faire, c'est quelque chose que j'ai mis en place dans mon cerveau il y a genre dix ans, et ça me permet, je n'arrive pas à le faire tout le temps, mais quand j'arrive à le faire, ça me permet de me dire « Attends, pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? Attends, mais pourquoi est-ce que j'ai ça ? Ah mais attends, est-ce que ce n'est pas lié à ça ? Mais attends, mais il faut peut-être que je comprenne différemment, que je réfléchisse différemment. » Et ça, c'est quelque chose que je trouve assez cool. Et je crois que j'avais dû regarder un TEDx.

  • Laure

    une personne parler de ça et je trouve qu'à mettre en place dans sa vie c'est assez cool c'est super intéressant et petit conseil pour que t'arrives à lire 10 pages par jour comme ça ça te permet de au moins lire un livre par mois ou tous les deux mois et ça permet d'avoir des petits moments comme ça je t'accorde cette petite c'est trop bien et puis il y a tellement de livres sur le féminisme C'est vraiment passionnant. Non mais t'inquiète, moi aussi j'ai une bibliothèque de ouf. Mais l'avantage c'est que du coup, je prends le temps et j'essaie de prendre le temps, mais ça dépend des périodes. Il y a des moments où je ne lis pas pendant six mois et ensuite je vais lire comme une malade à fond pendant un ou deux mois. Donc c'est... Ouais, mais écoute, ravi. Et du coup, la dernière question, qu'est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?

  • Chloé

    C'est pas de nom. En revanche, moi, ce que j'aimerais entendre, et d'ailleurs, c'est pour ça que j'aime bien écouter tes épisodes, c'est des vraies personnes, des vraies femmes qui racontent des vraies choses. Dans le sens où, tu vois, ta vie, elle n'est pas toute rose. Tu as peut-être eu des super réussites, mais tu as aussi eu des échecs. Il y a eu un processus dans ta tête. Et tu vois, quand tu écoutes des podcasts, ça peut être toujours un peu... Tu peux te dire, il a trop réussi, mais en fait, moi, j'ai réussi. pas, je suis trop nulle. Et c'est stupide parce qu'en fait il a réussi et il en parle maintenant mais en fait pour arriver jusque là il y a peut-être il s'est passé peut-être mille choses dans sa vie et moi ce que je trouve cool dans les podcasts et ce que je trouve cool dans ton podcast c'est que c'est des vrais gens qui racontent des vraies choses et qui racontent un peu ce qui se passe dans leur tête sans forcément toujours dire ouais j'ai trop bien réussi, je suis trop fort

  • Laure

    Un peu c'est totalement le parti pris que j'ai choisi Quand t'écoutes des podcasts avec que des réussites, ça peut être soit très inspirant, soit très culpabilisant, soit te faire sentir comme une petite merde. J'aime bien pouvoir partager du vrai, des vrais accomplissements très cools, mais aussi des vraies difficultés de la vie. Quand tu vas sur LinkedIn ou des trucs comme ça, tu vois plein de trucs que du beau, sauf que derrière, il y a beaucoup de paraître. Et moi, je trouve ça intéressant de partager les difficultés parce que du coup, on se retrouve aussi là-dedans et on se sent moins seul quand on les vit. Merci, en tout cas, je suis contente que ce soit quelque chose qui te plaise et t'inquiète pour la saison 2. J'ai plein de meneuses très cool qui vont partager beaucoup de vrai comme toi. Tu vas kiffer, je pense.

  • Chloé

    C'est vraiment chouette. J'ai hâte d'écouter.

  • Laure

    Merci beaucoup. Merci beaucoup pour cet échange, Laure, et bravo pour ce challenge très bien relevé. Je te souhaite une bonne journée et à bientôt.

  • Chloé

    Merci beaucoup et bonne journée à toi aussi. J'espère que ça intéressera des gens.

  • Laure

    Mais oui.

  • Chloé

    Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie.

  • Laure

    Ciao !

Description

Découvre le parcours de Laure Pagniez en tant qu'ingénieure et chef de projet dans le secteur de la tech. Quand Laure postule chez Microsoft, elle est enceinte de 7 mois. Spoiler : elle est prise. Dans cet échange sans langue de bois, on parle de tech, de maternité, de charge mentale… et de cette injonction à “être technique” quand on est en ingénierie.


Avec Laure, on a aussi parlé de reconversion, de syndrome de l’imposteur, d’égalité en entreprise, de femmes dans la cybersécurité (spoiler n°2 : y’en a très peu) et du fait de réseauter... quand t’as zéro envie d’aller à des cocktails pros.


Une conversation touchante, sans prise de tête, où on évoque les difficultés d’être une femme. Dans le pro, dans le perso et dans sa propre construction.


Un épisode à écouter si :

– Tu veux te lancer dans la tech mais tu flippes un peu

– Tu bosses dans un univers masculin et tu veux te sentir moins seule

– Tu veux comprendre pourquoi avoir un enfant change (aussi) la vie pro

– Tu crois au changement par l’action concrète (même à petite échelle)


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Transcription

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les menaces pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta podcasteuse préférée, et aujourd'hui j'accueille Laure Pagnès qui est chef de projet chez Microsort. On parle des défis liés à la maternité dans un environnement pro majoritairement masculin et discute de l'importance de la diversité et de l'inclusion des femmes dans la tech. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute et si l'épisode te plaît ! pense à le partager. Coucou Laure, comment est-ce que tu vas ?

  • Laure

    Salut Chloé, ça va bien. Je suis un peu stressée par le podcast, mais ça va être sympa, je suis sûre.

  • Chloé

    Mais oui, ça va être très cool et t'inquiète, je vais tâcher de te mettre à l'aise. Pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Laure

    Je m'appelle Laure, je suis ingénieure depuis 10 ans, ingénieure chef de projet en informatique. J'ai une carrière vraiment super classique. J'ai eu un diplôme d'ingénieur en cinq ans en électronique. Je n'ai jamais travaillé dans l'électronique parce que j'ai été embauchée en informatique derrière. Et ensuite, j'ai bossé dix ans en tant que chef de projet dans l'informatique.

  • Chloé

    OK, bon, mais pas si classique que ça parce qu'au final, ton diplôme t'a basculé. Comment est-ce que tu es tombée dans la tech et dans cette carrière technique et informatique ?

  • Laure

    Alors, en vrai, jusqu'à... ... Franchement, je pense qu'il y a deux mois, je ne me suis jamais posé la question de mon environnement. Est-ce que je suis tombée dans la tech ? Parce qu'en fait, autour de moi, j'avais des ingénieurs. Mais en fait, c'est vrai, autour de moi, j'ai beaucoup d'ingénieurs. Et je pense que c'est une des raisons qui m'a poussée à aller vers de l'ingénierie. Mais surtout, j'étais très nulle en français, très nulle en histoire et très, très nulle en philo. Du coup, en sortie de lycée, je me suis dit que je vais faire une école d'ingé. Mais j'étais aussi très nulle en chimie. Du coup, je voulais une école d'ingé sans chimie. Du coup, je suis allée dans une école d'ingénieur en électronique et ça m'a beaucoup plu. Ensuite, la tech, c'est vachement large, mais moi, je l'associe beaucoup à l'informatique. Et comment est-ce que je suis allée dans la tech ? C'est parce qu'en sortie d'école, je voulais absolument faire un poste spécifique. Et là où on m'a donné ma chance, c'était dans l'informatique. Ok,

  • Chloé

    écoute, parfait. Du coup, tu y es restée. Donc, ça fait dix ans que tu es ingénieure. Souvent, quand on parle des ingénieurs, on... perçoit beaucoup comme quelque chose de très technique, de très compliqué. Pour toi, qu'est-ce que c'est qu'une carrière d'ingénieur ? Qu'est-ce que ça signifie ? Et est-ce que tu arrives à aller au-delà de la technique pure et mettre en avant d'autres spécifications et d'autres choses qui sont liées au fait d'être ingénieur ?

  • Laure

    Alors, moi, il faut savoir que j'ai été chef de projet pendant toute ma carrière. Bon, elle n'est pas très grande, mais pendant ma carrière, en tout cas, j'ai toujours eu un... On m'a toujours dit plein de fois que les chefs de projet, ce n'est pas des gens techniques. Pendant très longtemps, j'ai culpabilisé en me disant « je suis ingénieur, j'ai fait des études d'ingénieur, je suis chef de projet en informatique, mais je ne suis pas vraiment technique, je ne suis pas vraiment ingénieur, je ne coche pas les cases. » C'était beaucoup des développeurs, des cas qui avaient les mains dans le code, qui me disaient ça. J'ai compris vraiment tard qu'être ingénieur, ce n'est pas forcément que développer, ce n'est pas forcément que calculer, parce que tu es forcément ingénieur en informatique. mais faire des grands calculs ou faire de la recherche. Mais c'est aussi avoir d'autres compétences qui font en sorte que ces gens techniques-là, ils peuvent avancer. Et c'est vrai que je l'ai compris vraiment trop tard et je n'ai beaucoup pas culpabilisé parce que ce n'est pas le bon terme. J'avais beaucoup ce syndrome de, en fait, genre, pourquoi je suis là ? Ils m'ont recrutée, mais en fait, franchement, je ne sers pas à grand-chose. Et en fait, si, quand tu es chef de projet, techniquement, tu dois un peu comprendre quand même de quoi tu parles. Mais surtout, ce qui est intéressant, c'est que tu es là pour essayer de faire avancer les autres. Tu es là pour apporter d'autres choses, genre qui ne sont pas forcément des compétences techniques, mais qui sont méga importantes. Et du coup, je crois que je me suis perdue dans ta question, dans la réponse à ta question. Pour moi, une carrière d'ingénieur, ce n'est pas forcément quelqu'un de méga technique. Il faut quand même comprendre de quoi tu parles, mais comme je pense partout. En revanche, tu as besoin d'autres choses. Et tu vois, par exemple, les grands chefs d'entreprise ou les managers, ils comprennent la technique, mais je ne pense pas que ce soit des gars méga techniques. Donc, pour moi, c'est un peu de tout. Une ingénieure, elle doit avoir plein de compétences différentes.

  • Chloé

    C'est intéressant de se détacher un peu de la technique parce qu'en effet, quand tu penses à ça, ingénieur, c'est forcément quelque chose de technique, complexe. En tout cas, moi, de ma vision, qui ne le suis pas du tout, je fais du product marketing, je suis externe à tout ça et moi, au contraire, j'étais plutôt une littéraire et je n'étais pas du tout scientifique, etc. Un peu le cliché de la nana. Mais du coup, c'est intéressant d'aller casser un peu cette vision-là. Aujourd'hui, tu es chez Microsoft. Tu fais quoi chez Microsoft ?

  • Laure

    On aime bien les noms un peu pompeux chez Microsoft. En gros, je suis toujours un peu chef de projet. Alors, ils appellent ça chef de programme, mais sur le principe, c'est un peu la même chose. Je travaille dans le cloud. Le cloud, je ne sais pas si ça parle à tout le monde, mais j'aime bien prendre l'exemple de, par exemple, les gens, ils aiment bien stocker, par exemple, leurs données sur iCloud ou sur, je ne sais pas, Google Drive. que quand je travaille avec qui je travaille dans le cloud, c'est que je travaille du coup sur cette partie-là. Mais en fait... J'essaie d'expliquer de manière très simple. Google Drive, c'est un cloud où tu vas stocker tes photos. Mais il y a aussi une partie où tu peux utiliser des ressources que tu pourrais avoir dans ton ordinateur pour pouvoir faire des calculs mathématiques. Du coup, le cloud, ça comprend les deux. Ce n'était pas très clair. Si un jour, quelqu'un a une question, il pourra revenir. Je ne vous l'expliquerai pas en détail. Du coup, je travaille sur un cloud et à l'intérieur du cloud, je suis chef de projet sur des sujets cybersécurité. Mais c'est très restreint. Ça date d'il y a trois mois. Et avant, je faisais plus de la gestion de projet sur des sujets cloud ou développement informatique.

  • Chloé

    OK. Donc toi, univers masculin 100% déjà dans la tech, plus cybersécurité. Je pense que tu codes. Je code toutes tes codes.

  • Laure

    Mais tu vois, chez Microsoft, moi, je pensais qu'il y avait beaucoup moins de femmes. Et dans l'équipe où j'étais avant, il y en était quatre. et sur les 4, il y avait 3 nanas et 1 mec. C'était la première fois de ma vie que ça m'est arrivé.

  • Chloé

    Eh bien écoute, c'est excellent. Et du coup, pour repartir un peu à tes débuts chez Microsoft, parce que c'est assez... T'as une bonne anecdote. T'as postulé là-bas, tu pensais que t'avais zéro chance parce que tu étais enceinte. Et surprise, t'as été prise. Déjà, bravo d'avoir osé parce que souvent, quand on est enceinte, il y a beaucoup de barrières, beaucoup de peurs, beaucoup de syndromes de la patrice, etc. Comment ça s'est passé, cette recherche de boulot enceinte ? Et quelles sont les réactions quand tu as annoncé en entretien atteindre un enfant ? Si d'ailleurs, si tu l'as annoncé ou pas, comment ça s'est passé ?

  • Laure

    Franchement, je vais être honnête, moi je suis toujours, pas forcément choquée, mais toujours surprise qu'on m'ait embauchée enceinte de 7 mois, qu'on m'ait dit que je pouvais passer 2 semaines et qu'ensuite je partais en congé maternité pendant... 4 mois et demi, je crois que c'est à peu près ça, le congé légal. Et surtout qu'avec un maintien de salaire à 100%. Parce qu'en fait, en général, je crois que t'es obligée d'avoir un an d'ancienneté quand t'es enceinte pour pouvoir être maintenue, enfin, pour que ton salaire puisse être maintenu. Donc, en fait, moi, je le disais pas vraiment. Quand je passais les entretiens, je le disais pas. En revanche, je l'ai toujours dit à la fin. Genre, ils me disent, oui, on vous a bien aimé, on aimerait bien vous embaucher. Je leur dis, écoutez, c'est très bien. En tout cas, chez Microsoft, je leur dis, c'est super. Mais par contre, avant que vous soyez vraiment contents de m'embaucher, moi, je vais vous dire quelque chose, je suis enceinte. Et franchement, je l'ai dit à deux sociétés, parce que j'avais deux sociétés en parallèle. À chaque fois, dans ma tête, je me disais, de toute façon, ils ne vont jamais me donner le poste. Je suis enceinte. Franchement, ils vont se tirer une balle dans le pied. Donc, j'ai passé les entretiens, ça m'a fait plaisir. Mais bon, c'est très vrai que ça n'ira pas plus loin. Eh bien, Microsoft, clairement, ils s'en fichaient. Dans le sens où... C'était pas grave, ils pouvaient quand même m'embaucher. Enfin, vraiment, c'était un non-sujet. Et puis après, on a avancé et ça a fonctionné comme ça. Moi, personnellement, ça m'a fait plaisir. Dans le sens où, quand il y a une société qui t'embauche enceinte, tu te dis que les valeurs de la société, elles sont quand même pas trop trop mal. Elles sont même plutôt bonnes. Et à cause de ça, je passe les entretiens dans une autre société que je n'aimerais pas. Et elles, pour le coup, je passe les entretiens, je leur dis rien. Ils me disent ce qu'ils me veulent parce qu'ils aiment bien mon profil. Et là, je leur dis, ouais, mais du coup, je suis enceinte. Alors là, pour le coup... Le poste était à Berlin et moi, j'habite à Paris. Donc, ça ne change pas grand-chose. Et alors là, c'était complètement différent. Ils m'ont envoyé une RH, donc la RH que j'avais vue tout au long de mon process. Et j'ai passé, je pense, 40-45 minutes au téléphone avec elle pour qu'elle me dégoûte du fait de venir enceinte. Ils ne m'ont pas dit clairement, on ne va pas vous empocher enceinte. Mais c'était très bien amené. Et en gros, à la fin du call avec la RH, moi, je n'avais plus envie d'aller chez eux. Je me dis, non, mais tu as raison, je suis enceinte, il ne faut pas que je change de travail, c'est trop dangereux. Vraiment, le truc que personne n'aimerait avoir. Bref, heureusement, je ne suis pas allée chez eux. Et bizarrement, après ce call avec la RH, je n'ai jamais eu de nouvelles de cette autre société. Ouais, ça peut être compliqué. Mais tu vois, ça existe. Et je crois que j'ai l'exemple d'une autre pote qui, pareil, s'est fait embaucher enceinte. Elle était peut-être à six mois de grossesse. Elle l'a dit et ils ont dit OK, tu vois. Et donc, je pense que ça change. Mais il y a encore des sociétés qui ont encore un peu de chemin à faire sur le sujet. Oui,

  • Chloé

    mais c'est intéressant. Après, je me disais, parce que j'évolue beaucoup dans l'univers startup, Crossoff, c'est un grand groupe. Je pense que déjà, ils peuvent se permettre peut-être d'attendre que c'est une plus petite structure. Tu as besoin maintenant et vite. Mais du coup, ça met dans l'embarras parce que c'est discriminatoire. de refuser. Mais c'est marrant aussi de comparer deux groupes établis avec l'un qui te dit « Ok, go, viens ! » et l'autre qui essaye de noyer le poisson pour... Pour en mode, merde, elle est enceinte, merde, comment on va s'en débarrasser ? Donc ouais, c'est intéressant. Et derrière, tu avais fait deux semaines chez Microsoft, ensuite tu es partie en congé maternité. Et du coup, derrière la reprise et donc l'arrivée, au final, tu as ton vrai onboarding chez Microsoft parce que tu avais fait très peu de temps. Comment ça se passe ? Comment tu as abordé tout ça ? Et est-ce qu'être maman a changé ta vision du travail ou la vision qu'on a de toi dans le monde de l'entreprise ?

  • Laure

    Alors, moi, ma vision du travail, elle a changé quand je suis devenue maman. Ça, c'est sûr. Mais parce qu'en fait, il faut être vachement plus... Moi, je trouve qu'il faut être vachement plus efficace parce que j'ai moins de temps. Dans le sens où il y a une petite personne qui était obligée de déposer à la crèche le matin, aller chercher à la crèche le soir. Alors, je ne suis pas toute seule. J'ai un mec qui... Tu as quand même moins de temps dans ta journée. Et du coup, il faut être beaucoup plus efficace. Moi... Je trouve ça cool. Tu sais, quand je procrastine, parce que tout le monde procrastine forcément un petit peu, quand je procrastinais un petit peu, avant, je m'en fichais. Et puis, j'avais plein d'idées et plein de sujets que je voulais aborder dans ma vie pro ou à côté. Plein de projets, pardon. Pas plein de sujets. Plein de projets que je voulais aborder. Mais je pouvais prendre le temps. Et depuis que je suis maman, j'ai toujours envie d'avoir plein de projets. J'ai toujours plein d'idées. Mais du coup, il faut juste que j'arrive à les caler dans ma fenêtre de temps. Donc oui, ma vision, elle a changé. Et ce que moi, j'ai trouvé un peu dur et que j'essaie de combattre, c'est que la vision que les gens ont de moi, ça a aussi un peu changé. Au bureau, je trouve. Par exemple, ce n'est pas des réflexions qui sont dites de manière méchante, mais c'est des réflexions que moi, je ne prends pas forcément bien. La dernière fois, on parlait de répartition de sujets et j'ai une de mes collègues qui me dit « oui, du coup, moi, je propose de prendre tel sujet parce que je sais que Laure, elle a un enfant en bas âge et que du coup, le soir, elle est obligée de s'en occuper et on doit faire des réunions tard le soir » . En soi, ce n'est pas méchant, c'est bienveillant, mais c'est juste que moi, je n'aime pas. Parce que j'ai un enfant, j'ai un boulet au pied et je ne peux pas faire mon travail aussi bien que la personne à côté. Et ça, c'est un truc qui m'a pas mal, pas choqué, mais qui m'a un peu... Que je n'avais pas du tout anticipé dans le fait que, genre, le fait d'avoir un enfant, les gens, en fait, ils vont te voir différemment et même au travail. Parce que bon, moi, j'ai toujours été quelqu'un qui compartimentait énormément ma vie. J'ai ma vie pro. et ma vie perso. Et avec un enfant, j'ai été obligée de mettre de l'eau dans mon vin. Par exemple, quand ta fille est malade et que tu dois travailler, forcément, j'ai déjà fait une réunion avec ma fille dans mes bras parce qu'elle était malade. Ce qui fait que les gens te voient différemment et que potentiellement, leurs réactions peuvent changer vis-à-vis de toi. Et moi, je trouvais que c'était un peu dur.

  • Chloé

    Oui, ça doit être difficile. Mais j'aime bien le fait que tu parles de... de ton temps dans ta journée, ton temps de travail, etc. J'ai échangé avec une autre personne, avec Naël, qui va faire partie de la saison 2 comme toi, et même avec un papa, qui disait tous les deux que depuis qu'ils sont parents, leur journée, une heure, c'est une heure. Donc, t'es à fond et du coup, à la limite, t'es plus efficace parce que tu ne laisses pas le temps de papillonner. Ils savent qu'entre 9h et 17h, il faut être... méga efficaces parce qu'après, ils ne sont plus dispo parce qu'ils vont chercher leurs enfants et s'en occupent. Et donc, c'est intéressant parce que du coup, tu dis qu'on peut changer de vision qu'on a des mamans dans les entreprises et dans le cadre du travail, alors que parfois, le fait de devenir maman, en fait, ça rend une personne encore plus efficace. Et du coup, c'est dommage de... d'avoir une petite vision négative en mode elle ne sera pas dispo à telle heure pour faire des réunions donc je vais prendre le projet parce qu'elle est maman et moi non et je pense que c'est important de dire ça que ce n'est pas parce que tu deviens maman ou même papa que tu travailles moins bien ou que tu es moins dispo et au contraire je pense que c'est important aussi de mettre en place un peu des horaires pour penser aux personnes qui ne sont pas disponibles Tu vois, j'en parlais avec Alexandre qui est chez Conto. Il disait que le matin et la fin de journée, il n'y a pas de réunion pour les personnes qui sont parents. Et du coup, les réunions, elles sont dans la plage de la journée où tout le monde est là. Et je trouve ça super intéressant. Et c'est bien de pouvoir en parler et d'aller un peu enfoncer les portes sur ce sujet-là.

  • Laure

    Et tu as fait comme... Pardon.

  • Chloé

    Non, non, vas-y.

  • Laure

    Je voulais parler du fait que tu es efficace. Il y a beaucoup de... maman malheureusement qui prenne par exemple un mercredi et qui du coup doit faire le travail de 5 jours mais sur 4 jours Et au final, c'est pas du tout légal et c'est pas du tout bien. Du coup, ça en fait des personnes qui sont méga efficaces. Et moi, je suis d'accord avec toi. C'est pas parce que justement, t'as des enfants, en général, tu deviens plus efficace. Après, c'est mon avis personnel, mais on est d'accord.

  • Chloé

    Ouais, ouais, non, mais c'est pas mal de retours d'expérience. Bon, moi, je suis pas maman, donc je ne peux pas... Je pêche pour les autres. Donc, c'est intéressant comme sujet. Et t'es assez engagée aussi sur la partie féministe. Ouais, avec un mot, c'est aussi... C'est pour ça que tu rentres dans les critères de mon podcast et notamment sur la partie reconversion professionnelle des femmes. C'est un sujet que tu as porté dans ton ancienne boîte et en 2021, tu avais lancé une initiative pour aider à intégrer les femmes en reconversion professionnelle dans les entreprises de la tech. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment ça s'est fait, comment ce projet est né, quelles ont été les barrières que tu as pu rencontrer ? en parler un petit peu plus parce que c'est super intéressant de pouvoir mettre ça en place dans son entreprise. Alors,

  • Laure

    juste pour la petite info, j'ai malheureusement laissé l'initiative au sein de mon ancienne société, parce que du coup, c'était l'intrapreneuriat. Je crois que ça s'appelle comme ça. Du coup, quand je suis partie, je l'aurais laissé. Mais c'est très bien. Mais je peux en parler quand même parce que je trouvais que c'était vraiment chouette. En gros, je trouve que ce qui est très chouette, c'est qu'il y a un fait, il y a peu de femmes dans la tech. Ce qui est très chouette, c'est qu'il y a énormément d'initiatives vraiment cool. Par exemple, comme Elle Bouge, pour essayer de sensibiliser les jeunes filles pour qu'elles puissent aller vers des carrières scientifiques. Tu as énormément de tables rondes. Il y a beaucoup, beaucoup de choses autour de ça. Moi, je trouvais qu'en s'attaquant entre guillemets qu'aux jeunes filles, c'est super. Mais pour moi, on loupe la moitié des femmes qui pourraient venir dans la tech. Et c'est pour ça que je pense que la reconversion, c'est super important. Mais c'est un petit peu plus compliqué à mettre en place. Je sais qu'il y a énormément de formations, en tout cas en 2021, il y avait beaucoup de formations pour les femmes ou hommes d'ailleurs, pour se reconvertir en tant que développeur ou développeuse web. Ce qui est un seul métier dans la tech, c'est déjà super bien. Du coup, je trouvais que c'était assez, les formations étaient assez courtes, du coup c'est assez facile et du coup, c'est quelque chose qui se faisait bien. Sauf que dans la tech, tu as, je ne sais pas combien de métiers, mais tu as des centaines de métiers. et des métiers où il y a très peu de femmes dans la tech, il y en a vachement énormément. Par exemple, administrateur système, c'est un métier où il y a très peu de femmes. Pour te donner un exemple, quand j'ai rejoint mon ancienne société, je suis arrivée sur un plateau où il n'y avait que des administrateurs système, deux chefs de projet et c'est tout. Donc je ne sais pas, il devait y avoir 25 ou 30 personnes, on était deux nanas. Donc c'est pour te dire, c'est vraiment un métier où il y a très peu de femmes, parce que pour plein de raisons. Ou alors, le métier d'ingénieur support aussi, c'est eux qui vont supporter les gens de son entreprise s'ils ont des problèmes avec leur ordinateur. C'est pareil, il y a peu de femmes. Et du coup, c'est des métiers moins connus. Et je trouvais que c'était des métiers où on gagnait à avoir plus de femmes. Du coup, avec une autre personne dans ma société qui, elle, pour le coup, avec une casquette RH, parce que moi, je n'avais pas du tout cette casquette-là, on a lancé ce programme-là qui s'appelle Women for Tech. Et l'idée, en fait, c'était de cibler ces métiers-là, donc des métiers moins connus. de chercher des formations, de s'associer avec des organismes de formation comme Simplon ou Social Builder ou Webforce 3 et de les intégrer dans notre société en alternance. Donc en fait, l'idée, c'est qu'il fallait que ça soit lisse. Pour les femmes qui voulaient se reconvertir, il fallait qu'elles puissent avoir la formation, avoir une école, enfin avoir une entreprise et que tout soit clé en main et que deux ans après, si elles voulaient devenir administratrice système ou ingénieur support, elles pouvaient l'être. Du coup, on a lancé notre programme. On a fait un petit peu de pub pour essayer de rameter des femmes qui voulaient se reconvertir. On a fait un événement où on a demandé aux organismes de formation de présenter les formations qu'ils avaient. Nous, on a présenté notre société. Et derrière, elles se sont inscrites aux formations, elles ont envoyé les CV. Et on en a pris trois. C'est vrai que c'est rien trois, mais c'est vrai qu'on a été une petite société. Et je me suis dit que c'est une première étape. Et puis, peut-être qu'un jour, il y en aura plus. Je trouvais que c'était un bon début. Bref, ça a fonctionné. Il y a pas mal de nanas qui nous ont envoyé leur CV et je trouvais que c'était chouette. Et elles avaient l'air assez contentes. Après, moi, quand je suis partie, ça faisait un peu moins d'un an qu'elles étaient en alternance chez nous. Donc forcément, c'est un peu tôt pour faire un retour d'expérience. Mais je pense que c'est Saint-Plon qui s'associe avec Amazon, avec Google et avec Microsoft pour faire ce qu'ils appellent des écoles du numérique sur des sujets genre IA ou cloud. Et je trouve que c'est des choses qui sont super. super bien si tu veux te reconvertir sur des sujets techniques. C'est vraiment des parcours qui sont très cools. Et tu vois, moi, j'ai encore... Tu vas prendre cette initiative-là que j'ai faite dans mon ancienne société et peut-être la démocratiser un petit peu, la proposer à des entreprises. C'est quelque chose que j'ai dans le coin de ma tête. que je n'ai pas forcément encore travaillé. Mais c'est quelque chose dans lequel je crois beaucoup. Et du coup, j'aimerais bien que les entreprises s'engagent un peu plus. Parce que du coup, Simplon, il s'est associé avec les grands GAFAM. Mais tu vois, il y a plein de petites, de moins grosses sociétés qui pourraient embaucher en alternance des femmes en reconversion. Et franchement, si on arrive à en avoir une dizaine, et que chaque entreprise prend trois femmes, ce sera déjà mieux que zéro. Donc, je trouve que j'aimerais le lancer à plus grande échelle. Bientôt, je ne sais pas trop quand, mais bientôt.

  • Chloé

    Trop bien, j'adore l'initiative et surtout de pouvoir mettre en avant pour tout le monde et pas que les grands groupes qui sont évidemment, beaucoup de monde au RH qui peuvent prendre le temps de se renseigner sur ce qui se fait, comment ça se fait, etc. Donc c'est bien de pouvoir en effet essayer d'en parler pour pouvoir démocratiser ça un petit peu plus. Parce qu'en effet, ce sujet de reconversion est venu souvent parce que ... Il y a plein de femmes qui ont été orientées sur des études pas scientifiques parce que tout ce qu'on connaît, on n'oriente pas forcément les jeunes filles vers là et que du coup, quelques années plus tard, regrettent et ensuite veulent se réorienter. Donc c'est trop chouette. Écoute, j'espère, je te donne plein de force et je t'encourage à aller sur ce projet-là. En tout cas, tu nous tiendras au courant de comment... Comment ça avance ? Et du coup, pour les personnes qui veulent se reconvertir, quels seraient les trois conseils que tu leur donnerais ?

  • Laure

    C'est une bonne question. Alors, tu vois, dans l'initiative qu'on a montée, du coup, avec l'autre personne dans mon ancienne société, on a ciblé des profs, des formations... Enfin, pardon, pas des... J'aurais fait ma phrase. Dans la... J'ai perdu ma phrase. Attends. Oui. Dans l'initiative qu'on a montée avec ma collègue dans mon ancienne société, on a ciblé des formations très techniques. administrateur système ou administratrice système ou ingénieur suivant. C'est des choses où, techniquement, il y a quand même pas mal de choses à apprendre. Et donc, si je devais donner trois conseils à des personnes ou des femmes qui veulent se reconvertir, c'est qu'il faut y aller parce qu'en fait, dans la tech, il n'y a pas que des formations techniques. Par exemple, tu peux devenir Scrum Master. Il y a énormément de choses à apprendre, mais ce n'est pas techniquement... C'est clairement faisable et en fait, tout peut s'apprendre et il faut avoir confiance en soi parce que... Dans la tech, il y a tellement de choses qu'en fait, tout le monde peut trouver sa place. C'est juste que les gens, ils ont une vision de la tech qui est très... Je ne sais pas comment elle est leur vision, mais en tout cas, elle fait peur parce qu'ils ne connaissent pas, parce que c'est très obscur. Et c'est dommage parce qu'en fait, on peut faire plein, plein de choses et tous les profils sont bienvenus.

  • Chloé

    Clairement. En même temps, il y a tellement de métiers dans le secteur. Et c'est en effet important de... de rappeler qu'il n'y a pas besoin d'être développeur, développeuse, etc. pour travailler dans la tech. Et en effet, tout peut s'apprendre. À part peut-être les soft skills qui sont un peu plus zinés, mais carrément. Et moi, j'avais une question, parce que derrière chaque projet, il y a souvent un déclic ou une motivation forte. Qu'est-ce qui a déclenché en toi cet engagement pour les femmes dans la tech ?

  • Laure

    Alors, c'est très drôle parce que je ne me suis jamais posé cette question.

  • Chloé

    Mais voilà, je te la pose.

  • Laure

    Alors, j'ai toujours été engagée pour les femmes dans leur globalité, depuis que je suis assez petite. Donc ça, c'est quelque chose que j'avais en moi. Après, les femmes dans la tech, c'est venu il n'y a pas si longtemps que ça. Je pense parce qu'en fait, moi, j'ai commencé ma carrière au ministère des Armées. J'ai beaucoup aimé ce que je faisais, c'était vraiment sympa. Mais c'est un monde très masculin. Et potentiellement... pas potentiellement d'ailleurs, j'ai vécu des situations où je n'étais pas forcément très à l'aise, où c'était un petit peu... Je me suis dit, mais c'est bizarre de vivre des choses pareilles. Et je pense que c'est ça qui m'a fait... qui a fait que quand j'ai quitté le militaire des armées, je me suis renseignée, j'ai discuté avec d'autres femmes, des copines ou des mecs avec qui je travaillais. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout normal de vivre ce genre de situation. Tu vois, des situations où on te coupe la parole en réunion ou alors on t'écoute... parce que soit t'es trop jeune, soit t'es trop femme, soit t'es trop ce que tu veux, je sais pas. Et ce qui fait que ça m'a donné envie d'essayer de faire bouger les choses. Et un des leviers pour pouvoir faire bouger les choses, c'est qu'il y ait plus de femmes, parce qu'en fait, plus il y a de femmes, moins ça sera compliqué. Et je pense que ça vient de là. Je pense que le déclic, c'était peut-être qu'on m'a beaucoup coupé la parole, on m'a beaucoup fait comprendre que je... Enfin, on a beaucoup réfléchi pour moi. Quand j'étais jeune, enfin jeune, quand je commençais à travailler, j'ai beaucoup fait confiance à des gens qui en fait... Comment dire ça ? J'ai beaucoup fait confiance à des hommes... pour décider de ma propre carrière, pour me rendre compte derrière que je n'aurais jamais dû faire ça. Et je pense que c'est un peu tout ça qui a fait que j'en suis là aujourd'hui. Je pourrais faire plus, mais je n'ai pas assez de temps.

  • Chloé

    Tout le monde peut faire plein de choses. Si on avait 48 heures dans 24 heures, en effet, mais c'est déjà bien de s'engager et la moindre petite brique change les choses. Donc c'est important de... de le dire et de le valoriser. Et ensuite, si tu devais te présenter à un public d'étudiants, de jeunes diplômés, quel serait l'aspect de ton parcours que tu soulignerais pour les inspirer à aller sur un parcours d'ingénieur dans la tech ou même pas forcément d'étudiant, mais aussi de personne qui envisage une reconversion ?

  • Laure

    Comme j'ai dit un petit peu au début du podcast, moi, j'ai un parcours qu'on appelle assez classique. J'ai fait une école d'ingénieur en cinq ans et ensuite, j'ai travaillé dans la tech. Donc, je ne sais pas, je n'ai pas grand-chose dans mon parcours qui pourrait inspirer des gens qui veulent se reconvertir. En revanche, j'en ai rencontré du coup dans le cadre du programme Women for Tech ou même des copines qui se posaient la question si elles ne voulaient pas se reconvertir. Bref, dans mon entourage, j'en ai rencontré pas mal des femmes qui se sont reconverties. Et... De mon expérience, j'ai l'impression que ce qui a fonctionné, c'est de s'informer. En fait, c'est de poser des questions, c'est d'essayer de comprendre. Parce que ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que la tech, c'est très obscur. Les gens se disent que c'est très compliqué. Et en fait, tu poses des questions, plus tu discutes avec des gens, tu vas avoir un mentor ou une mentor. C'est super. Et il y a énormément de programmes de mentoring qui existent justement pour essayer de motiver les femmes à juste à discuter, à comprendre le milieu. Donc moi, je pense que... discuter avec un homme ou une femme de manière régulière sur le secteur dans lequel tu veux te reconvertir, c'est la clé. Et après, il faut se faire confiance. Mais bon, ça, c'est... Bref, c'est un conseil comme ça.

  • Chloé

    Se faire confiance, oui, c'est un conseil qui vaut pour tous les aspects de la vie, en effet, et qui n'est pas forcément super facile à atteindre. Du coup, ça fait quelques mois que tu t'orientes sur de la cybersécurité et actuel gros objectif. Qu'est-ce qui t'a attiré dans cet univers et comment tu penses pouvoir y amener un impact féminin puisque c'est un univers qui est très masculin dans un univers déjà masculin ?

  • Laure

    Alors oui, je crois que les chiffres du nombre de femmes dans la cyber, ils sont encore plus faibles que les chiffres du nombre de femmes dans la tech. C'est pas pour ça que j'y suis allée. mais oui je crois que genre c'est assez c'est assez pas problématique mais il y a vraiment très peu de femmes. Alors j'ai dit plus tôt qu'en tant que chef de projet moi on m'a souvent dit oui t'es pas assez technique enfin bref c'est compliqué tu comprends pas bref du coup j'ai toujours eu cette espèce de syndrome où je voulais, enfin je me suis toujours dit que je voulais me prouver que je pouvais être assez technique qui en soit n'est pas forcément smart mais c'est comme c'est rentré dans ma tête et du coup ... La cybersécurité, ça me paraissait vachement plus technique que les autres milieux. Et ça se trouve, ce n'est pas du tout le cas. C'est juste que c'est la vision que j'en ai. Et en plus de ça, pour le coup, c'est un secteur qui m'intéresse parce que je pense que c'est un secteur qui va évoluer dans les prochaines années, qui évolue déjà énormément et qui, du coup, sera toujours utile. Donc, je me suis dit que je voulais aller vers ça. Et je ne sais pas comment est-ce que je vais arriver à amener un impact féminin dans un monde très, très masculin. mais je me dis que je vais essayer de continuer à avancer d'arrêter de me laisser marcher dessus, enfin marcher sur les pieds je vais essayer de contribuer à ce qu'il y ait plus de femmes en cyber et peut-être que ça donnera quelque chose.

  • Chloé

    Carrément en tout cas merci beaucoup Laure d'avoir joué le jeu je sais qu'enregistrer ce podcast c'était un défi pour toi et c'est bien de le dire parce que souvent quand on écoute des épisodes on se dit ça semble si simple pour pour pour les personnes, etc. Et je sais que t'es une introvertie comme moi et parler de soi, c'est pas simple. Pourtant, t'as un parcours qui est hyper passionnant, t'as plein de projets et même des projets qui peuvent changer la place des femmes dans la tech. Donc c'est super intéressant. Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui, en plus de discuter avec moi ? pour réseauter, pour avancer dans ta vie pro ? Et quels sont les conseils que tu donnerais aux personnes qui ont peur de passer ces caps-là ? Moi, déjà, merci de m'avoir laissé parler. Parce que c'est vrai que je ne suis pas du tout à l'aise. Je ne sais pas, vu que c'est un podcast, on ne le verra pas. Mais en tout cas, on voit bien qu'il y a quelques rougeurs dans mon cou qui fait que je suis potentiellement un peu stressée de parler. Mais écoute, j'étais très contente de parler avec toi. J'avais l'impression qu'on a eu une vraie discussion. Et c'est plus facile, je trouve, pour pouvoir enregistrer un épisode de podcast. Pour revenir sur le réseautage, je déteste ça. Mais vraiment. Je suis très mal à l'aise quand, par exemple, j'arrive dans un cocktail de networking et qu'il faut discuter avec des gens et qu'il faut passer de personne en personne. Moi, je ne sais pas faire ça. Je ne suis pas du tout à l'aise. C'est très angoissant, donc je n'y vais pas. Ou alors, quand je y vais, je m'oblige vraiment et je le fais une fois par an. En revanche, j'essaie de faire autre chose. Je me suis dit que juste aller discuter avec des gens dans un événement de networking, je n'y arrive pas. Ce n'est pas ma façon de faire. En revanche, je peux rencontrer des gens. en faisant autre chose, en faisant des vraies activités. Donc, tu vois, par exemple, je me suis inscrite dans une association qui s'appelle BPW Paris, qui organise des événements pour le réseautage, ça se dit comme ça, le réseautage ? Pour réseauter entre femmes, entre femmes professionnelles. Et du coup, en fait, en organisant les événements, moi, ça me permet de rencontrer d'autres. professionnels sans forcément participer aux événements en tant que participante. Et je trouve que c'est pas mal du tout et c'est un bon entre-deux pour pouvoir réseauter sans réseauter. Et après, les autres choses que je fais aussi, c'est par exemple j'essaye de dire oui un peu à tout ce qu'on me propose. Là, récemment, on a proposé dans un groupe de femmes en cyber d'aller parler à une table ronde sur les femmes dans la tech. Donc en fait, j'essaye de ne pas me poser de questions et de dire oui. Et ensuite, quand l'événement arrive, là, je me dis Bon, en fait, c'était peut-être pas si génial, c'était peut-être pas une bonne idée, mais vu que je me suis engagée et que je suis obligée d'y aller... Pas de choix. Et du coup, avec ça, ça marche plutôt bien. J'arrive à rencontrer des gens. Alors après, peut-être qu'il faudrait que je fasse plus, mais je trouve que c'est des techniques qui me permettent, moi, introvertie, d'arriver à réseauter sans réseauter dans le sens premier du terme.

  • Laure

    C'est important de pouvoir dire qu'il n'y a pas que les événements et de pouvoir essayer de partager ses propres tips. J'aime bien le fait de... De dire oui et après, merde, de toute façon, j'ai dit oui, je suis engagée, donc je n'ai pas le choix.

  • Chloé

    Ça m'aide vraiment beaucoup, le fait de dire oui et du coup, je suis quelqu'un où quand je m'engage, je m'engage. Du coup, en fait, je suis obligée d'y aller. J'ai une table ronde demain et je sais que c'était une bonne idée il y a trois semaines, mais là, c'est demain. Et du coup, je me dis, je ne vais pas y arriver, mais en fait, je suis obligée d'y aller, donc je vais y aller.

  • Laure

    Non, mais bien sûr que tu vas y arriver. Et tu vois, moi, pour partager un peu mon expérience aussi. En septembre dernier, je suis intervenue et j'ai organisé un workshop, un événement product marketing. Et en fait, c'est très marrant. Je me dis que j'ai plusieurs personnalités. Quand je suis derrière la table, que j'organise le truc et tout, tout va bien. Je suis méga à l'aise. Et après, quand c'est l'apéro et qu'il faut discuter avec les gens, je me transforme. Je ne sais pas aller vers les gens. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. C'est genre impressionnant. Alors, deux personnalités, donc sûrement à ta table ronde, ça va très bien se passer.

  • Chloé

    Écoute, j'espère. Mais je comprends. L'histoire des deux personnalités, je connais aussi.

  • Laure

    C'est incroyable. Enfin, c'est très bizarre. Bon, après, au bout d'un moment, ça fait 32 ans que je vis avec moi-même, donc ça bitue, mais bon. Mais c'est cool. Et oui, il y a aussi LinkedIn, mais c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on s'est rencontrés, faire des petits cafés virtuels, etc. Et ça permet de... de rencontrer du monde. Donc ça aussi, c'est chouette.

  • Chloé

    Bonne idée. Effectivement, c'est moins stressant de rencontrer en virtuel et en un, enfin juste pas deux. Oui,

  • Laure

    c'est clair. Et du coup, pour terminer l'épisode, je vais te poser les trois questions classiques. La première, c'est quels sont les trois conseils que tu donnerais alors d'il y a dix ans ?

  • Chloé

    C'est marrant, cette question, j'y réfléchis il n'y a pas si longtemps que ça parce que je me souvenais de moi en sortie d'école d'ingé en me disant, déjà j'étais très différente. Je me disais, mais qu'est-ce que je voudrais garder ? Et qu'est-ce que je voudrais lui dire ? Et donc, ça m'a fait marrer. Ta question est très chouette. La première chose que j'aurais voulu me dire, c'est de plus croire en moi. Mais bon, ça, c'est classique. Mais tu vois, je ne connaissais rien au monde de l'entreprise. Donc forcément, je suivais le mood. Enfin, tu sais, je suivais les gens. Je ne m'attendais pas assez. Du coup, je dirais de plus croire en moi, de plus m'affirmer. Et du coup, d'oser dire quand je ne suis pas d'accord. Et ça, tu vois, j'ai appris à le faire il n'y a pas si longtemps que ça. J'ai quand même 33 ans. Non, j'ai 33 ans. Donc, tu vois, c'est récent. Et ça, pour le coup, c'est quelque chose que j'aurais pu faire il y a 10 ans. Et j'aurais aimé qu'on me le dise. C'est jouer à l'élève modèle. Ça ne marche pas du tout. Genre, en fait, j'aurais voulu que moi, de maintenant, que quelqu'un me dise, me donne les clés pour que ça fonctionne en entreprise. Et faire tout parfaitement, ça n'a jamais fonctionné. Mais il faut genre... montrer, enfin se montrer, c'est quelque chose que j'ai encore du mal à faire, mais au moins j'aurais aimé avoir les clés, quoi.

  • Laure

    Ouais, mais c'est intéressant et je pense que beaucoup de femmes sont concernées par ça, mais en même temps quand on est petite fille, il faut être l'élève modèle, il faut pas trop élever la voix, pas trop prendre de place et quand tu grandis et que... et que tu passes tout ça, ces moments en entreprise, il y en a beaucoup qui finissent par dire, mais si, il faut prendre la place, parce qu'elle est à nous, et qu'on a le droit d'aller la chercher, et de dire les choses, donc c'est intéressant. Et si tu devais nous partager une de tes inspirations ?

  • Chloé

    Alors ça, c'est une question auxquelles j'ai beaucoup de mal à répondre, parce que je n'ai pas une inspiration, une personne, ou un livre. Je sais que moi, je vais pas mal sur LinkedIn. pour essayer de regarder un peu le profil de femmes. Parce qu'en fait, je suis pas mal de femmes dans la tech, dans la cyber. Et je trouve ça assez intéressant d'aller voir un peu ce qu'elles ont fait dans leur parcours, dans leur vie, dans leur parcours professionnel. Moi, ça m'inspire dans le sens où je me dis, attends, qu'est-ce que je veux faire, moi, dans les dix prochaines années de ma vie ? Et du coup, je trouve que c'est pas mal de faire ça. Pardon, je vais toucher. Et ensuite, j'aimerais lire des livres sur le féminisme. Mais je n'y arrive pas parce que je n'arrive pas à trouver le temps de lire. Et c'est un grand regret dans ma vie. Je sais qu'il y a pas mal de livres qui ont été écrits par... Comment elle s'appelle cette dame ? Lucille Quillet ? Je crois que c'est ça son nom.

  • Laure

    Peut-être.

  • Chloé

    Bref, je n'ai plus les noms en tête. Mais il y a énormément de livres qui ont été écrits justement pour essayer de déconstruire la place de la femme dans sa globalité. Et ça, c'est des choses que j'aimerais lire. Et je pense que c'est déçu. super inspirations juste pour essayer de prendre du recul. Et une de mes inspirations, c'est surtout d'essayer de prendre du recul sur tout ce que je vis. C'est très compliqué à faire, c'est quelque chose que j'ai mis en place dans mon cerveau il y a genre dix ans, et ça me permet, je n'arrive pas à le faire tout le temps, mais quand j'arrive à le faire, ça me permet de me dire « Attends, pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? Attends, mais pourquoi est-ce que j'ai ça ? Ah mais attends, est-ce que ce n'est pas lié à ça ? Mais attends, mais il faut peut-être que je comprenne différemment, que je réfléchisse différemment. » Et ça, c'est quelque chose que je trouve assez cool. Et je crois que j'avais dû regarder un TEDx.

  • Laure

    une personne parler de ça et je trouve qu'à mettre en place dans sa vie c'est assez cool c'est super intéressant et petit conseil pour que t'arrives à lire 10 pages par jour comme ça ça te permet de au moins lire un livre par mois ou tous les deux mois et ça permet d'avoir des petits moments comme ça je t'accorde cette petite c'est trop bien et puis il y a tellement de livres sur le féminisme C'est vraiment passionnant. Non mais t'inquiète, moi aussi j'ai une bibliothèque de ouf. Mais l'avantage c'est que du coup, je prends le temps et j'essaie de prendre le temps, mais ça dépend des périodes. Il y a des moments où je ne lis pas pendant six mois et ensuite je vais lire comme une malade à fond pendant un ou deux mois. Donc c'est... Ouais, mais écoute, ravi. Et du coup, la dernière question, qu'est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?

  • Chloé

    C'est pas de nom. En revanche, moi, ce que j'aimerais entendre, et d'ailleurs, c'est pour ça que j'aime bien écouter tes épisodes, c'est des vraies personnes, des vraies femmes qui racontent des vraies choses. Dans le sens où, tu vois, ta vie, elle n'est pas toute rose. Tu as peut-être eu des super réussites, mais tu as aussi eu des échecs. Il y a eu un processus dans ta tête. Et tu vois, quand tu écoutes des podcasts, ça peut être toujours un peu... Tu peux te dire, il a trop réussi, mais en fait, moi, j'ai réussi. pas, je suis trop nulle. Et c'est stupide parce qu'en fait il a réussi et il en parle maintenant mais en fait pour arriver jusque là il y a peut-être il s'est passé peut-être mille choses dans sa vie et moi ce que je trouve cool dans les podcasts et ce que je trouve cool dans ton podcast c'est que c'est des vrais gens qui racontent des vraies choses et qui racontent un peu ce qui se passe dans leur tête sans forcément toujours dire ouais j'ai trop bien réussi, je suis trop fort

  • Laure

    Un peu c'est totalement le parti pris que j'ai choisi Quand t'écoutes des podcasts avec que des réussites, ça peut être soit très inspirant, soit très culpabilisant, soit te faire sentir comme une petite merde. J'aime bien pouvoir partager du vrai, des vrais accomplissements très cools, mais aussi des vraies difficultés de la vie. Quand tu vas sur LinkedIn ou des trucs comme ça, tu vois plein de trucs que du beau, sauf que derrière, il y a beaucoup de paraître. Et moi, je trouve ça intéressant de partager les difficultés parce que du coup, on se retrouve aussi là-dedans et on se sent moins seul quand on les vit. Merci, en tout cas, je suis contente que ce soit quelque chose qui te plaise et t'inquiète pour la saison 2. J'ai plein de meneuses très cool qui vont partager beaucoup de vrai comme toi. Tu vas kiffer, je pense.

  • Chloé

    C'est vraiment chouette. J'ai hâte d'écouter.

  • Laure

    Merci beaucoup. Merci beaucoup pour cet échange, Laure, et bravo pour ce challenge très bien relevé. Je te souhaite une bonne journée et à bientôt.

  • Chloé

    Merci beaucoup et bonne journée à toi aussi. J'espère que ça intéressera des gens.

  • Laure

    Mais oui.

  • Chloé

    Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie.

  • Laure

    Ciao !

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Description

Découvre le parcours de Laure Pagniez en tant qu'ingénieure et chef de projet dans le secteur de la tech. Quand Laure postule chez Microsoft, elle est enceinte de 7 mois. Spoiler : elle est prise. Dans cet échange sans langue de bois, on parle de tech, de maternité, de charge mentale… et de cette injonction à “être technique” quand on est en ingénierie.


Avec Laure, on a aussi parlé de reconversion, de syndrome de l’imposteur, d’égalité en entreprise, de femmes dans la cybersécurité (spoiler n°2 : y’en a très peu) et du fait de réseauter... quand t’as zéro envie d’aller à des cocktails pros.


Une conversation touchante, sans prise de tête, où on évoque les difficultés d’être une femme. Dans le pro, dans le perso et dans sa propre construction.


Un épisode à écouter si :

– Tu veux te lancer dans la tech mais tu flippes un peu

– Tu bosses dans un univers masculin et tu veux te sentir moins seule

– Tu veux comprendre pourquoi avoir un enfant change (aussi) la vie pro

– Tu crois au changement par l’action concrète (même à petite échelle)


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les menaces pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta podcasteuse préférée, et aujourd'hui j'accueille Laure Pagnès qui est chef de projet chez Microsort. On parle des défis liés à la maternité dans un environnement pro majoritairement masculin et discute de l'importance de la diversité et de l'inclusion des femmes dans la tech. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute et si l'épisode te plaît ! pense à le partager. Coucou Laure, comment est-ce que tu vas ?

  • Laure

    Salut Chloé, ça va bien. Je suis un peu stressée par le podcast, mais ça va être sympa, je suis sûre.

  • Chloé

    Mais oui, ça va être très cool et t'inquiète, je vais tâcher de te mettre à l'aise. Pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Laure

    Je m'appelle Laure, je suis ingénieure depuis 10 ans, ingénieure chef de projet en informatique. J'ai une carrière vraiment super classique. J'ai eu un diplôme d'ingénieur en cinq ans en électronique. Je n'ai jamais travaillé dans l'électronique parce que j'ai été embauchée en informatique derrière. Et ensuite, j'ai bossé dix ans en tant que chef de projet dans l'informatique.

  • Chloé

    OK, bon, mais pas si classique que ça parce qu'au final, ton diplôme t'a basculé. Comment est-ce que tu es tombée dans la tech et dans cette carrière technique et informatique ?

  • Laure

    Alors, en vrai, jusqu'à... ... Franchement, je pense qu'il y a deux mois, je ne me suis jamais posé la question de mon environnement. Est-ce que je suis tombée dans la tech ? Parce qu'en fait, autour de moi, j'avais des ingénieurs. Mais en fait, c'est vrai, autour de moi, j'ai beaucoup d'ingénieurs. Et je pense que c'est une des raisons qui m'a poussée à aller vers de l'ingénierie. Mais surtout, j'étais très nulle en français, très nulle en histoire et très, très nulle en philo. Du coup, en sortie de lycée, je me suis dit que je vais faire une école d'ingé. Mais j'étais aussi très nulle en chimie. Du coup, je voulais une école d'ingé sans chimie. Du coup, je suis allée dans une école d'ingénieur en électronique et ça m'a beaucoup plu. Ensuite, la tech, c'est vachement large, mais moi, je l'associe beaucoup à l'informatique. Et comment est-ce que je suis allée dans la tech ? C'est parce qu'en sortie d'école, je voulais absolument faire un poste spécifique. Et là où on m'a donné ma chance, c'était dans l'informatique. Ok,

  • Chloé

    écoute, parfait. Du coup, tu y es restée. Donc, ça fait dix ans que tu es ingénieure. Souvent, quand on parle des ingénieurs, on... perçoit beaucoup comme quelque chose de très technique, de très compliqué. Pour toi, qu'est-ce que c'est qu'une carrière d'ingénieur ? Qu'est-ce que ça signifie ? Et est-ce que tu arrives à aller au-delà de la technique pure et mettre en avant d'autres spécifications et d'autres choses qui sont liées au fait d'être ingénieur ?

  • Laure

    Alors, moi, il faut savoir que j'ai été chef de projet pendant toute ma carrière. Bon, elle n'est pas très grande, mais pendant ma carrière, en tout cas, j'ai toujours eu un... On m'a toujours dit plein de fois que les chefs de projet, ce n'est pas des gens techniques. Pendant très longtemps, j'ai culpabilisé en me disant « je suis ingénieur, j'ai fait des études d'ingénieur, je suis chef de projet en informatique, mais je ne suis pas vraiment technique, je ne suis pas vraiment ingénieur, je ne coche pas les cases. » C'était beaucoup des développeurs, des cas qui avaient les mains dans le code, qui me disaient ça. J'ai compris vraiment tard qu'être ingénieur, ce n'est pas forcément que développer, ce n'est pas forcément que calculer, parce que tu es forcément ingénieur en informatique. mais faire des grands calculs ou faire de la recherche. Mais c'est aussi avoir d'autres compétences qui font en sorte que ces gens techniques-là, ils peuvent avancer. Et c'est vrai que je l'ai compris vraiment trop tard et je n'ai beaucoup pas culpabilisé parce que ce n'est pas le bon terme. J'avais beaucoup ce syndrome de, en fait, genre, pourquoi je suis là ? Ils m'ont recrutée, mais en fait, franchement, je ne sers pas à grand-chose. Et en fait, si, quand tu es chef de projet, techniquement, tu dois un peu comprendre quand même de quoi tu parles. Mais surtout, ce qui est intéressant, c'est que tu es là pour essayer de faire avancer les autres. Tu es là pour apporter d'autres choses, genre qui ne sont pas forcément des compétences techniques, mais qui sont méga importantes. Et du coup, je crois que je me suis perdue dans ta question, dans la réponse à ta question. Pour moi, une carrière d'ingénieur, ce n'est pas forcément quelqu'un de méga technique. Il faut quand même comprendre de quoi tu parles, mais comme je pense partout. En revanche, tu as besoin d'autres choses. Et tu vois, par exemple, les grands chefs d'entreprise ou les managers, ils comprennent la technique, mais je ne pense pas que ce soit des gars méga techniques. Donc, pour moi, c'est un peu de tout. Une ingénieure, elle doit avoir plein de compétences différentes.

  • Chloé

    C'est intéressant de se détacher un peu de la technique parce qu'en effet, quand tu penses à ça, ingénieur, c'est forcément quelque chose de technique, complexe. En tout cas, moi, de ma vision, qui ne le suis pas du tout, je fais du product marketing, je suis externe à tout ça et moi, au contraire, j'étais plutôt une littéraire et je n'étais pas du tout scientifique, etc. Un peu le cliché de la nana. Mais du coup, c'est intéressant d'aller casser un peu cette vision-là. Aujourd'hui, tu es chez Microsoft. Tu fais quoi chez Microsoft ?

  • Laure

    On aime bien les noms un peu pompeux chez Microsoft. En gros, je suis toujours un peu chef de projet. Alors, ils appellent ça chef de programme, mais sur le principe, c'est un peu la même chose. Je travaille dans le cloud. Le cloud, je ne sais pas si ça parle à tout le monde, mais j'aime bien prendre l'exemple de, par exemple, les gens, ils aiment bien stocker, par exemple, leurs données sur iCloud ou sur, je ne sais pas, Google Drive. que quand je travaille avec qui je travaille dans le cloud, c'est que je travaille du coup sur cette partie-là. Mais en fait... J'essaie d'expliquer de manière très simple. Google Drive, c'est un cloud où tu vas stocker tes photos. Mais il y a aussi une partie où tu peux utiliser des ressources que tu pourrais avoir dans ton ordinateur pour pouvoir faire des calculs mathématiques. Du coup, le cloud, ça comprend les deux. Ce n'était pas très clair. Si un jour, quelqu'un a une question, il pourra revenir. Je ne vous l'expliquerai pas en détail. Du coup, je travaille sur un cloud et à l'intérieur du cloud, je suis chef de projet sur des sujets cybersécurité. Mais c'est très restreint. Ça date d'il y a trois mois. Et avant, je faisais plus de la gestion de projet sur des sujets cloud ou développement informatique.

  • Chloé

    OK. Donc toi, univers masculin 100% déjà dans la tech, plus cybersécurité. Je pense que tu codes. Je code toutes tes codes.

  • Laure

    Mais tu vois, chez Microsoft, moi, je pensais qu'il y avait beaucoup moins de femmes. Et dans l'équipe où j'étais avant, il y en était quatre. et sur les 4, il y avait 3 nanas et 1 mec. C'était la première fois de ma vie que ça m'est arrivé.

  • Chloé

    Eh bien écoute, c'est excellent. Et du coup, pour repartir un peu à tes débuts chez Microsoft, parce que c'est assez... T'as une bonne anecdote. T'as postulé là-bas, tu pensais que t'avais zéro chance parce que tu étais enceinte. Et surprise, t'as été prise. Déjà, bravo d'avoir osé parce que souvent, quand on est enceinte, il y a beaucoup de barrières, beaucoup de peurs, beaucoup de syndromes de la patrice, etc. Comment ça s'est passé, cette recherche de boulot enceinte ? Et quelles sont les réactions quand tu as annoncé en entretien atteindre un enfant ? Si d'ailleurs, si tu l'as annoncé ou pas, comment ça s'est passé ?

  • Laure

    Franchement, je vais être honnête, moi je suis toujours, pas forcément choquée, mais toujours surprise qu'on m'ait embauchée enceinte de 7 mois, qu'on m'ait dit que je pouvais passer 2 semaines et qu'ensuite je partais en congé maternité pendant... 4 mois et demi, je crois que c'est à peu près ça, le congé légal. Et surtout qu'avec un maintien de salaire à 100%. Parce qu'en fait, en général, je crois que t'es obligée d'avoir un an d'ancienneté quand t'es enceinte pour pouvoir être maintenue, enfin, pour que ton salaire puisse être maintenu. Donc, en fait, moi, je le disais pas vraiment. Quand je passais les entretiens, je le disais pas. En revanche, je l'ai toujours dit à la fin. Genre, ils me disent, oui, on vous a bien aimé, on aimerait bien vous embaucher. Je leur dis, écoutez, c'est très bien. En tout cas, chez Microsoft, je leur dis, c'est super. Mais par contre, avant que vous soyez vraiment contents de m'embaucher, moi, je vais vous dire quelque chose, je suis enceinte. Et franchement, je l'ai dit à deux sociétés, parce que j'avais deux sociétés en parallèle. À chaque fois, dans ma tête, je me disais, de toute façon, ils ne vont jamais me donner le poste. Je suis enceinte. Franchement, ils vont se tirer une balle dans le pied. Donc, j'ai passé les entretiens, ça m'a fait plaisir. Mais bon, c'est très vrai que ça n'ira pas plus loin. Eh bien, Microsoft, clairement, ils s'en fichaient. Dans le sens où... C'était pas grave, ils pouvaient quand même m'embaucher. Enfin, vraiment, c'était un non-sujet. Et puis après, on a avancé et ça a fonctionné comme ça. Moi, personnellement, ça m'a fait plaisir. Dans le sens où, quand il y a une société qui t'embauche enceinte, tu te dis que les valeurs de la société, elles sont quand même pas trop trop mal. Elles sont même plutôt bonnes. Et à cause de ça, je passe les entretiens dans une autre société que je n'aimerais pas. Et elles, pour le coup, je passe les entretiens, je leur dis rien. Ils me disent ce qu'ils me veulent parce qu'ils aiment bien mon profil. Et là, je leur dis, ouais, mais du coup, je suis enceinte. Alors là, pour le coup... Le poste était à Berlin et moi, j'habite à Paris. Donc, ça ne change pas grand-chose. Et alors là, c'était complètement différent. Ils m'ont envoyé une RH, donc la RH que j'avais vue tout au long de mon process. Et j'ai passé, je pense, 40-45 minutes au téléphone avec elle pour qu'elle me dégoûte du fait de venir enceinte. Ils ne m'ont pas dit clairement, on ne va pas vous empocher enceinte. Mais c'était très bien amené. Et en gros, à la fin du call avec la RH, moi, je n'avais plus envie d'aller chez eux. Je me dis, non, mais tu as raison, je suis enceinte, il ne faut pas que je change de travail, c'est trop dangereux. Vraiment, le truc que personne n'aimerait avoir. Bref, heureusement, je ne suis pas allée chez eux. Et bizarrement, après ce call avec la RH, je n'ai jamais eu de nouvelles de cette autre société. Ouais, ça peut être compliqué. Mais tu vois, ça existe. Et je crois que j'ai l'exemple d'une autre pote qui, pareil, s'est fait embaucher enceinte. Elle était peut-être à six mois de grossesse. Elle l'a dit et ils ont dit OK, tu vois. Et donc, je pense que ça change. Mais il y a encore des sociétés qui ont encore un peu de chemin à faire sur le sujet. Oui,

  • Chloé

    mais c'est intéressant. Après, je me disais, parce que j'évolue beaucoup dans l'univers startup, Crossoff, c'est un grand groupe. Je pense que déjà, ils peuvent se permettre peut-être d'attendre que c'est une plus petite structure. Tu as besoin maintenant et vite. Mais du coup, ça met dans l'embarras parce que c'est discriminatoire. de refuser. Mais c'est marrant aussi de comparer deux groupes établis avec l'un qui te dit « Ok, go, viens ! » et l'autre qui essaye de noyer le poisson pour... Pour en mode, merde, elle est enceinte, merde, comment on va s'en débarrasser ? Donc ouais, c'est intéressant. Et derrière, tu avais fait deux semaines chez Microsoft, ensuite tu es partie en congé maternité. Et du coup, derrière la reprise et donc l'arrivée, au final, tu as ton vrai onboarding chez Microsoft parce que tu avais fait très peu de temps. Comment ça se passe ? Comment tu as abordé tout ça ? Et est-ce qu'être maman a changé ta vision du travail ou la vision qu'on a de toi dans le monde de l'entreprise ?

  • Laure

    Alors, moi, ma vision du travail, elle a changé quand je suis devenue maman. Ça, c'est sûr. Mais parce qu'en fait, il faut être vachement plus... Moi, je trouve qu'il faut être vachement plus efficace parce que j'ai moins de temps. Dans le sens où il y a une petite personne qui était obligée de déposer à la crèche le matin, aller chercher à la crèche le soir. Alors, je ne suis pas toute seule. J'ai un mec qui... Tu as quand même moins de temps dans ta journée. Et du coup, il faut être beaucoup plus efficace. Moi... Je trouve ça cool. Tu sais, quand je procrastine, parce que tout le monde procrastine forcément un petit peu, quand je procrastinais un petit peu, avant, je m'en fichais. Et puis, j'avais plein d'idées et plein de sujets que je voulais aborder dans ma vie pro ou à côté. Plein de projets, pardon. Pas plein de sujets. Plein de projets que je voulais aborder. Mais je pouvais prendre le temps. Et depuis que je suis maman, j'ai toujours envie d'avoir plein de projets. J'ai toujours plein d'idées. Mais du coup, il faut juste que j'arrive à les caler dans ma fenêtre de temps. Donc oui, ma vision, elle a changé. Et ce que moi, j'ai trouvé un peu dur et que j'essaie de combattre, c'est que la vision que les gens ont de moi, ça a aussi un peu changé. Au bureau, je trouve. Par exemple, ce n'est pas des réflexions qui sont dites de manière méchante, mais c'est des réflexions que moi, je ne prends pas forcément bien. La dernière fois, on parlait de répartition de sujets et j'ai une de mes collègues qui me dit « oui, du coup, moi, je propose de prendre tel sujet parce que je sais que Laure, elle a un enfant en bas âge et que du coup, le soir, elle est obligée de s'en occuper et on doit faire des réunions tard le soir » . En soi, ce n'est pas méchant, c'est bienveillant, mais c'est juste que moi, je n'aime pas. Parce que j'ai un enfant, j'ai un boulet au pied et je ne peux pas faire mon travail aussi bien que la personne à côté. Et ça, c'est un truc qui m'a pas mal, pas choqué, mais qui m'a un peu... Que je n'avais pas du tout anticipé dans le fait que, genre, le fait d'avoir un enfant, les gens, en fait, ils vont te voir différemment et même au travail. Parce que bon, moi, j'ai toujours été quelqu'un qui compartimentait énormément ma vie. J'ai ma vie pro. et ma vie perso. Et avec un enfant, j'ai été obligée de mettre de l'eau dans mon vin. Par exemple, quand ta fille est malade et que tu dois travailler, forcément, j'ai déjà fait une réunion avec ma fille dans mes bras parce qu'elle était malade. Ce qui fait que les gens te voient différemment et que potentiellement, leurs réactions peuvent changer vis-à-vis de toi. Et moi, je trouvais que c'était un peu dur.

  • Chloé

    Oui, ça doit être difficile. Mais j'aime bien le fait que tu parles de... de ton temps dans ta journée, ton temps de travail, etc. J'ai échangé avec une autre personne, avec Naël, qui va faire partie de la saison 2 comme toi, et même avec un papa, qui disait tous les deux que depuis qu'ils sont parents, leur journée, une heure, c'est une heure. Donc, t'es à fond et du coup, à la limite, t'es plus efficace parce que tu ne laisses pas le temps de papillonner. Ils savent qu'entre 9h et 17h, il faut être... méga efficaces parce qu'après, ils ne sont plus dispo parce qu'ils vont chercher leurs enfants et s'en occupent. Et donc, c'est intéressant parce que du coup, tu dis qu'on peut changer de vision qu'on a des mamans dans les entreprises et dans le cadre du travail, alors que parfois, le fait de devenir maman, en fait, ça rend une personne encore plus efficace. Et du coup, c'est dommage de... d'avoir une petite vision négative en mode elle ne sera pas dispo à telle heure pour faire des réunions donc je vais prendre le projet parce qu'elle est maman et moi non et je pense que c'est important de dire ça que ce n'est pas parce que tu deviens maman ou même papa que tu travailles moins bien ou que tu es moins dispo et au contraire je pense que c'est important aussi de mettre en place un peu des horaires pour penser aux personnes qui ne sont pas disponibles Tu vois, j'en parlais avec Alexandre qui est chez Conto. Il disait que le matin et la fin de journée, il n'y a pas de réunion pour les personnes qui sont parents. Et du coup, les réunions, elles sont dans la plage de la journée où tout le monde est là. Et je trouve ça super intéressant. Et c'est bien de pouvoir en parler et d'aller un peu enfoncer les portes sur ce sujet-là.

  • Laure

    Et tu as fait comme... Pardon.

  • Chloé

    Non, non, vas-y.

  • Laure

    Je voulais parler du fait que tu es efficace. Il y a beaucoup de... maman malheureusement qui prenne par exemple un mercredi et qui du coup doit faire le travail de 5 jours mais sur 4 jours Et au final, c'est pas du tout légal et c'est pas du tout bien. Du coup, ça en fait des personnes qui sont méga efficaces. Et moi, je suis d'accord avec toi. C'est pas parce que justement, t'as des enfants, en général, tu deviens plus efficace. Après, c'est mon avis personnel, mais on est d'accord.

  • Chloé

    Ouais, ouais, non, mais c'est pas mal de retours d'expérience. Bon, moi, je suis pas maman, donc je ne peux pas... Je pêche pour les autres. Donc, c'est intéressant comme sujet. Et t'es assez engagée aussi sur la partie féministe. Ouais, avec un mot, c'est aussi... C'est pour ça que tu rentres dans les critères de mon podcast et notamment sur la partie reconversion professionnelle des femmes. C'est un sujet que tu as porté dans ton ancienne boîte et en 2021, tu avais lancé une initiative pour aider à intégrer les femmes en reconversion professionnelle dans les entreprises de la tech. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment ça s'est fait, comment ce projet est né, quelles ont été les barrières que tu as pu rencontrer ? en parler un petit peu plus parce que c'est super intéressant de pouvoir mettre ça en place dans son entreprise. Alors,

  • Laure

    juste pour la petite info, j'ai malheureusement laissé l'initiative au sein de mon ancienne société, parce que du coup, c'était l'intrapreneuriat. Je crois que ça s'appelle comme ça. Du coup, quand je suis partie, je l'aurais laissé. Mais c'est très bien. Mais je peux en parler quand même parce que je trouvais que c'était vraiment chouette. En gros, je trouve que ce qui est très chouette, c'est qu'il y a un fait, il y a peu de femmes dans la tech. Ce qui est très chouette, c'est qu'il y a énormément d'initiatives vraiment cool. Par exemple, comme Elle Bouge, pour essayer de sensibiliser les jeunes filles pour qu'elles puissent aller vers des carrières scientifiques. Tu as énormément de tables rondes. Il y a beaucoup, beaucoup de choses autour de ça. Moi, je trouvais qu'en s'attaquant entre guillemets qu'aux jeunes filles, c'est super. Mais pour moi, on loupe la moitié des femmes qui pourraient venir dans la tech. Et c'est pour ça que je pense que la reconversion, c'est super important. Mais c'est un petit peu plus compliqué à mettre en place. Je sais qu'il y a énormément de formations, en tout cas en 2021, il y avait beaucoup de formations pour les femmes ou hommes d'ailleurs, pour se reconvertir en tant que développeur ou développeuse web. Ce qui est un seul métier dans la tech, c'est déjà super bien. Du coup, je trouvais que c'était assez, les formations étaient assez courtes, du coup c'est assez facile et du coup, c'est quelque chose qui se faisait bien. Sauf que dans la tech, tu as, je ne sais pas combien de métiers, mais tu as des centaines de métiers. et des métiers où il y a très peu de femmes dans la tech, il y en a vachement énormément. Par exemple, administrateur système, c'est un métier où il y a très peu de femmes. Pour te donner un exemple, quand j'ai rejoint mon ancienne société, je suis arrivée sur un plateau où il n'y avait que des administrateurs système, deux chefs de projet et c'est tout. Donc je ne sais pas, il devait y avoir 25 ou 30 personnes, on était deux nanas. Donc c'est pour te dire, c'est vraiment un métier où il y a très peu de femmes, parce que pour plein de raisons. Ou alors, le métier d'ingénieur support aussi, c'est eux qui vont supporter les gens de son entreprise s'ils ont des problèmes avec leur ordinateur. C'est pareil, il y a peu de femmes. Et du coup, c'est des métiers moins connus. Et je trouvais que c'était des métiers où on gagnait à avoir plus de femmes. Du coup, avec une autre personne dans ma société qui, elle, pour le coup, avec une casquette RH, parce que moi, je n'avais pas du tout cette casquette-là, on a lancé ce programme-là qui s'appelle Women for Tech. Et l'idée, en fait, c'était de cibler ces métiers-là, donc des métiers moins connus. de chercher des formations, de s'associer avec des organismes de formation comme Simplon ou Social Builder ou Webforce 3 et de les intégrer dans notre société en alternance. Donc en fait, l'idée, c'est qu'il fallait que ça soit lisse. Pour les femmes qui voulaient se reconvertir, il fallait qu'elles puissent avoir la formation, avoir une école, enfin avoir une entreprise et que tout soit clé en main et que deux ans après, si elles voulaient devenir administratrice système ou ingénieur support, elles pouvaient l'être. Du coup, on a lancé notre programme. On a fait un petit peu de pub pour essayer de rameter des femmes qui voulaient se reconvertir. On a fait un événement où on a demandé aux organismes de formation de présenter les formations qu'ils avaient. Nous, on a présenté notre société. Et derrière, elles se sont inscrites aux formations, elles ont envoyé les CV. Et on en a pris trois. C'est vrai que c'est rien trois, mais c'est vrai qu'on a été une petite société. Et je me suis dit que c'est une première étape. Et puis, peut-être qu'un jour, il y en aura plus. Je trouvais que c'était un bon début. Bref, ça a fonctionné. Il y a pas mal de nanas qui nous ont envoyé leur CV et je trouvais que c'était chouette. Et elles avaient l'air assez contentes. Après, moi, quand je suis partie, ça faisait un peu moins d'un an qu'elles étaient en alternance chez nous. Donc forcément, c'est un peu tôt pour faire un retour d'expérience. Mais je pense que c'est Saint-Plon qui s'associe avec Amazon, avec Google et avec Microsoft pour faire ce qu'ils appellent des écoles du numérique sur des sujets genre IA ou cloud. Et je trouve que c'est des choses qui sont super. super bien si tu veux te reconvertir sur des sujets techniques. C'est vraiment des parcours qui sont très cools. Et tu vois, moi, j'ai encore... Tu vas prendre cette initiative-là que j'ai faite dans mon ancienne société et peut-être la démocratiser un petit peu, la proposer à des entreprises. C'est quelque chose que j'ai dans le coin de ma tête. que je n'ai pas forcément encore travaillé. Mais c'est quelque chose dans lequel je crois beaucoup. Et du coup, j'aimerais bien que les entreprises s'engagent un peu plus. Parce que du coup, Simplon, il s'est associé avec les grands GAFAM. Mais tu vois, il y a plein de petites, de moins grosses sociétés qui pourraient embaucher en alternance des femmes en reconversion. Et franchement, si on arrive à en avoir une dizaine, et que chaque entreprise prend trois femmes, ce sera déjà mieux que zéro. Donc, je trouve que j'aimerais le lancer à plus grande échelle. Bientôt, je ne sais pas trop quand, mais bientôt.

  • Chloé

    Trop bien, j'adore l'initiative et surtout de pouvoir mettre en avant pour tout le monde et pas que les grands groupes qui sont évidemment, beaucoup de monde au RH qui peuvent prendre le temps de se renseigner sur ce qui se fait, comment ça se fait, etc. Donc c'est bien de pouvoir en effet essayer d'en parler pour pouvoir démocratiser ça un petit peu plus. Parce qu'en effet, ce sujet de reconversion est venu souvent parce que ... Il y a plein de femmes qui ont été orientées sur des études pas scientifiques parce que tout ce qu'on connaît, on n'oriente pas forcément les jeunes filles vers là et que du coup, quelques années plus tard, regrettent et ensuite veulent se réorienter. Donc c'est trop chouette. Écoute, j'espère, je te donne plein de force et je t'encourage à aller sur ce projet-là. En tout cas, tu nous tiendras au courant de comment... Comment ça avance ? Et du coup, pour les personnes qui veulent se reconvertir, quels seraient les trois conseils que tu leur donnerais ?

  • Laure

    C'est une bonne question. Alors, tu vois, dans l'initiative qu'on a montée, du coup, avec l'autre personne dans mon ancienne société, on a ciblé des profs, des formations... Enfin, pardon, pas des... J'aurais fait ma phrase. Dans la... J'ai perdu ma phrase. Attends. Oui. Dans l'initiative qu'on a montée avec ma collègue dans mon ancienne société, on a ciblé des formations très techniques. administrateur système ou administratrice système ou ingénieur suivant. C'est des choses où, techniquement, il y a quand même pas mal de choses à apprendre. Et donc, si je devais donner trois conseils à des personnes ou des femmes qui veulent se reconvertir, c'est qu'il faut y aller parce qu'en fait, dans la tech, il n'y a pas que des formations techniques. Par exemple, tu peux devenir Scrum Master. Il y a énormément de choses à apprendre, mais ce n'est pas techniquement... C'est clairement faisable et en fait, tout peut s'apprendre et il faut avoir confiance en soi parce que... Dans la tech, il y a tellement de choses qu'en fait, tout le monde peut trouver sa place. C'est juste que les gens, ils ont une vision de la tech qui est très... Je ne sais pas comment elle est leur vision, mais en tout cas, elle fait peur parce qu'ils ne connaissent pas, parce que c'est très obscur. Et c'est dommage parce qu'en fait, on peut faire plein, plein de choses et tous les profils sont bienvenus.

  • Chloé

    Clairement. En même temps, il y a tellement de métiers dans le secteur. Et c'est en effet important de... de rappeler qu'il n'y a pas besoin d'être développeur, développeuse, etc. pour travailler dans la tech. Et en effet, tout peut s'apprendre. À part peut-être les soft skills qui sont un peu plus zinés, mais carrément. Et moi, j'avais une question, parce que derrière chaque projet, il y a souvent un déclic ou une motivation forte. Qu'est-ce qui a déclenché en toi cet engagement pour les femmes dans la tech ?

  • Laure

    Alors, c'est très drôle parce que je ne me suis jamais posé cette question.

  • Chloé

    Mais voilà, je te la pose.

  • Laure

    Alors, j'ai toujours été engagée pour les femmes dans leur globalité, depuis que je suis assez petite. Donc ça, c'est quelque chose que j'avais en moi. Après, les femmes dans la tech, c'est venu il n'y a pas si longtemps que ça. Je pense parce qu'en fait, moi, j'ai commencé ma carrière au ministère des Armées. J'ai beaucoup aimé ce que je faisais, c'était vraiment sympa. Mais c'est un monde très masculin. Et potentiellement... pas potentiellement d'ailleurs, j'ai vécu des situations où je n'étais pas forcément très à l'aise, où c'était un petit peu... Je me suis dit, mais c'est bizarre de vivre des choses pareilles. Et je pense que c'est ça qui m'a fait... qui a fait que quand j'ai quitté le militaire des armées, je me suis renseignée, j'ai discuté avec d'autres femmes, des copines ou des mecs avec qui je travaillais. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout normal de vivre ce genre de situation. Tu vois, des situations où on te coupe la parole en réunion ou alors on t'écoute... parce que soit t'es trop jeune, soit t'es trop femme, soit t'es trop ce que tu veux, je sais pas. Et ce qui fait que ça m'a donné envie d'essayer de faire bouger les choses. Et un des leviers pour pouvoir faire bouger les choses, c'est qu'il y ait plus de femmes, parce qu'en fait, plus il y a de femmes, moins ça sera compliqué. Et je pense que ça vient de là. Je pense que le déclic, c'était peut-être qu'on m'a beaucoup coupé la parole, on m'a beaucoup fait comprendre que je... Enfin, on a beaucoup réfléchi pour moi. Quand j'étais jeune, enfin jeune, quand je commençais à travailler, j'ai beaucoup fait confiance à des gens qui en fait... Comment dire ça ? J'ai beaucoup fait confiance à des hommes... pour décider de ma propre carrière, pour me rendre compte derrière que je n'aurais jamais dû faire ça. Et je pense que c'est un peu tout ça qui a fait que j'en suis là aujourd'hui. Je pourrais faire plus, mais je n'ai pas assez de temps.

  • Chloé

    Tout le monde peut faire plein de choses. Si on avait 48 heures dans 24 heures, en effet, mais c'est déjà bien de s'engager et la moindre petite brique change les choses. Donc c'est important de... de le dire et de le valoriser. Et ensuite, si tu devais te présenter à un public d'étudiants, de jeunes diplômés, quel serait l'aspect de ton parcours que tu soulignerais pour les inspirer à aller sur un parcours d'ingénieur dans la tech ou même pas forcément d'étudiant, mais aussi de personne qui envisage une reconversion ?

  • Laure

    Comme j'ai dit un petit peu au début du podcast, moi, j'ai un parcours qu'on appelle assez classique. J'ai fait une école d'ingénieur en cinq ans et ensuite, j'ai travaillé dans la tech. Donc, je ne sais pas, je n'ai pas grand-chose dans mon parcours qui pourrait inspirer des gens qui veulent se reconvertir. En revanche, j'en ai rencontré du coup dans le cadre du programme Women for Tech ou même des copines qui se posaient la question si elles ne voulaient pas se reconvertir. Bref, dans mon entourage, j'en ai rencontré pas mal des femmes qui se sont reconverties. Et... De mon expérience, j'ai l'impression que ce qui a fonctionné, c'est de s'informer. En fait, c'est de poser des questions, c'est d'essayer de comprendre. Parce que ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que la tech, c'est très obscur. Les gens se disent que c'est très compliqué. Et en fait, tu poses des questions, plus tu discutes avec des gens, tu vas avoir un mentor ou une mentor. C'est super. Et il y a énormément de programmes de mentoring qui existent justement pour essayer de motiver les femmes à juste à discuter, à comprendre le milieu. Donc moi, je pense que... discuter avec un homme ou une femme de manière régulière sur le secteur dans lequel tu veux te reconvertir, c'est la clé. Et après, il faut se faire confiance. Mais bon, ça, c'est... Bref, c'est un conseil comme ça.

  • Chloé

    Se faire confiance, oui, c'est un conseil qui vaut pour tous les aspects de la vie, en effet, et qui n'est pas forcément super facile à atteindre. Du coup, ça fait quelques mois que tu t'orientes sur de la cybersécurité et actuel gros objectif. Qu'est-ce qui t'a attiré dans cet univers et comment tu penses pouvoir y amener un impact féminin puisque c'est un univers qui est très masculin dans un univers déjà masculin ?

  • Laure

    Alors oui, je crois que les chiffres du nombre de femmes dans la cyber, ils sont encore plus faibles que les chiffres du nombre de femmes dans la tech. C'est pas pour ça que j'y suis allée. mais oui je crois que genre c'est assez c'est assez pas problématique mais il y a vraiment très peu de femmes. Alors j'ai dit plus tôt qu'en tant que chef de projet moi on m'a souvent dit oui t'es pas assez technique enfin bref c'est compliqué tu comprends pas bref du coup j'ai toujours eu cette espèce de syndrome où je voulais, enfin je me suis toujours dit que je voulais me prouver que je pouvais être assez technique qui en soit n'est pas forcément smart mais c'est comme c'est rentré dans ma tête et du coup ... La cybersécurité, ça me paraissait vachement plus technique que les autres milieux. Et ça se trouve, ce n'est pas du tout le cas. C'est juste que c'est la vision que j'en ai. Et en plus de ça, pour le coup, c'est un secteur qui m'intéresse parce que je pense que c'est un secteur qui va évoluer dans les prochaines années, qui évolue déjà énormément et qui, du coup, sera toujours utile. Donc, je me suis dit que je voulais aller vers ça. Et je ne sais pas comment est-ce que je vais arriver à amener un impact féminin dans un monde très, très masculin. mais je me dis que je vais essayer de continuer à avancer d'arrêter de me laisser marcher dessus, enfin marcher sur les pieds je vais essayer de contribuer à ce qu'il y ait plus de femmes en cyber et peut-être que ça donnera quelque chose.

  • Chloé

    Carrément en tout cas merci beaucoup Laure d'avoir joué le jeu je sais qu'enregistrer ce podcast c'était un défi pour toi et c'est bien de le dire parce que souvent quand on écoute des épisodes on se dit ça semble si simple pour pour pour les personnes, etc. Et je sais que t'es une introvertie comme moi et parler de soi, c'est pas simple. Pourtant, t'as un parcours qui est hyper passionnant, t'as plein de projets et même des projets qui peuvent changer la place des femmes dans la tech. Donc c'est super intéressant. Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui, en plus de discuter avec moi ? pour réseauter, pour avancer dans ta vie pro ? Et quels sont les conseils que tu donnerais aux personnes qui ont peur de passer ces caps-là ? Moi, déjà, merci de m'avoir laissé parler. Parce que c'est vrai que je ne suis pas du tout à l'aise. Je ne sais pas, vu que c'est un podcast, on ne le verra pas. Mais en tout cas, on voit bien qu'il y a quelques rougeurs dans mon cou qui fait que je suis potentiellement un peu stressée de parler. Mais écoute, j'étais très contente de parler avec toi. J'avais l'impression qu'on a eu une vraie discussion. Et c'est plus facile, je trouve, pour pouvoir enregistrer un épisode de podcast. Pour revenir sur le réseautage, je déteste ça. Mais vraiment. Je suis très mal à l'aise quand, par exemple, j'arrive dans un cocktail de networking et qu'il faut discuter avec des gens et qu'il faut passer de personne en personne. Moi, je ne sais pas faire ça. Je ne suis pas du tout à l'aise. C'est très angoissant, donc je n'y vais pas. Ou alors, quand je y vais, je m'oblige vraiment et je le fais une fois par an. En revanche, j'essaie de faire autre chose. Je me suis dit que juste aller discuter avec des gens dans un événement de networking, je n'y arrive pas. Ce n'est pas ma façon de faire. En revanche, je peux rencontrer des gens. en faisant autre chose, en faisant des vraies activités. Donc, tu vois, par exemple, je me suis inscrite dans une association qui s'appelle BPW Paris, qui organise des événements pour le réseautage, ça se dit comme ça, le réseautage ? Pour réseauter entre femmes, entre femmes professionnelles. Et du coup, en fait, en organisant les événements, moi, ça me permet de rencontrer d'autres. professionnels sans forcément participer aux événements en tant que participante. Et je trouve que c'est pas mal du tout et c'est un bon entre-deux pour pouvoir réseauter sans réseauter. Et après, les autres choses que je fais aussi, c'est par exemple j'essaye de dire oui un peu à tout ce qu'on me propose. Là, récemment, on a proposé dans un groupe de femmes en cyber d'aller parler à une table ronde sur les femmes dans la tech. Donc en fait, j'essaye de ne pas me poser de questions et de dire oui. Et ensuite, quand l'événement arrive, là, je me dis Bon, en fait, c'était peut-être pas si génial, c'était peut-être pas une bonne idée, mais vu que je me suis engagée et que je suis obligée d'y aller... Pas de choix. Et du coup, avec ça, ça marche plutôt bien. J'arrive à rencontrer des gens. Alors après, peut-être qu'il faudrait que je fasse plus, mais je trouve que c'est des techniques qui me permettent, moi, introvertie, d'arriver à réseauter sans réseauter dans le sens premier du terme.

  • Laure

    C'est important de pouvoir dire qu'il n'y a pas que les événements et de pouvoir essayer de partager ses propres tips. J'aime bien le fait de... De dire oui et après, merde, de toute façon, j'ai dit oui, je suis engagée, donc je n'ai pas le choix.

  • Chloé

    Ça m'aide vraiment beaucoup, le fait de dire oui et du coup, je suis quelqu'un où quand je m'engage, je m'engage. Du coup, en fait, je suis obligée d'y aller. J'ai une table ronde demain et je sais que c'était une bonne idée il y a trois semaines, mais là, c'est demain. Et du coup, je me dis, je ne vais pas y arriver, mais en fait, je suis obligée d'y aller, donc je vais y aller.

  • Laure

    Non, mais bien sûr que tu vas y arriver. Et tu vois, moi, pour partager un peu mon expérience aussi. En septembre dernier, je suis intervenue et j'ai organisé un workshop, un événement product marketing. Et en fait, c'est très marrant. Je me dis que j'ai plusieurs personnalités. Quand je suis derrière la table, que j'organise le truc et tout, tout va bien. Je suis méga à l'aise. Et après, quand c'est l'apéro et qu'il faut discuter avec les gens, je me transforme. Je ne sais pas aller vers les gens. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. C'est genre impressionnant. Alors, deux personnalités, donc sûrement à ta table ronde, ça va très bien se passer.

  • Chloé

    Écoute, j'espère. Mais je comprends. L'histoire des deux personnalités, je connais aussi.

  • Laure

    C'est incroyable. Enfin, c'est très bizarre. Bon, après, au bout d'un moment, ça fait 32 ans que je vis avec moi-même, donc ça bitue, mais bon. Mais c'est cool. Et oui, il y a aussi LinkedIn, mais c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on s'est rencontrés, faire des petits cafés virtuels, etc. Et ça permet de... de rencontrer du monde. Donc ça aussi, c'est chouette.

  • Chloé

    Bonne idée. Effectivement, c'est moins stressant de rencontrer en virtuel et en un, enfin juste pas deux. Oui,

  • Laure

    c'est clair. Et du coup, pour terminer l'épisode, je vais te poser les trois questions classiques. La première, c'est quels sont les trois conseils que tu donnerais alors d'il y a dix ans ?

  • Chloé

    C'est marrant, cette question, j'y réfléchis il n'y a pas si longtemps que ça parce que je me souvenais de moi en sortie d'école d'ingé en me disant, déjà j'étais très différente. Je me disais, mais qu'est-ce que je voudrais garder ? Et qu'est-ce que je voudrais lui dire ? Et donc, ça m'a fait marrer. Ta question est très chouette. La première chose que j'aurais voulu me dire, c'est de plus croire en moi. Mais bon, ça, c'est classique. Mais tu vois, je ne connaissais rien au monde de l'entreprise. Donc forcément, je suivais le mood. Enfin, tu sais, je suivais les gens. Je ne m'attendais pas assez. Du coup, je dirais de plus croire en moi, de plus m'affirmer. Et du coup, d'oser dire quand je ne suis pas d'accord. Et ça, tu vois, j'ai appris à le faire il n'y a pas si longtemps que ça. J'ai quand même 33 ans. Non, j'ai 33 ans. Donc, tu vois, c'est récent. Et ça, pour le coup, c'est quelque chose que j'aurais pu faire il y a 10 ans. Et j'aurais aimé qu'on me le dise. C'est jouer à l'élève modèle. Ça ne marche pas du tout. Genre, en fait, j'aurais voulu que moi, de maintenant, que quelqu'un me dise, me donne les clés pour que ça fonctionne en entreprise. Et faire tout parfaitement, ça n'a jamais fonctionné. Mais il faut genre... montrer, enfin se montrer, c'est quelque chose que j'ai encore du mal à faire, mais au moins j'aurais aimé avoir les clés, quoi.

  • Laure

    Ouais, mais c'est intéressant et je pense que beaucoup de femmes sont concernées par ça, mais en même temps quand on est petite fille, il faut être l'élève modèle, il faut pas trop élever la voix, pas trop prendre de place et quand tu grandis et que... et que tu passes tout ça, ces moments en entreprise, il y en a beaucoup qui finissent par dire, mais si, il faut prendre la place, parce qu'elle est à nous, et qu'on a le droit d'aller la chercher, et de dire les choses, donc c'est intéressant. Et si tu devais nous partager une de tes inspirations ?

  • Chloé

    Alors ça, c'est une question auxquelles j'ai beaucoup de mal à répondre, parce que je n'ai pas une inspiration, une personne, ou un livre. Je sais que moi, je vais pas mal sur LinkedIn. pour essayer de regarder un peu le profil de femmes. Parce qu'en fait, je suis pas mal de femmes dans la tech, dans la cyber. Et je trouve ça assez intéressant d'aller voir un peu ce qu'elles ont fait dans leur parcours, dans leur vie, dans leur parcours professionnel. Moi, ça m'inspire dans le sens où je me dis, attends, qu'est-ce que je veux faire, moi, dans les dix prochaines années de ma vie ? Et du coup, je trouve que c'est pas mal de faire ça. Pardon, je vais toucher. Et ensuite, j'aimerais lire des livres sur le féminisme. Mais je n'y arrive pas parce que je n'arrive pas à trouver le temps de lire. Et c'est un grand regret dans ma vie. Je sais qu'il y a pas mal de livres qui ont été écrits par... Comment elle s'appelle cette dame ? Lucille Quillet ? Je crois que c'est ça son nom.

  • Laure

    Peut-être.

  • Chloé

    Bref, je n'ai plus les noms en tête. Mais il y a énormément de livres qui ont été écrits justement pour essayer de déconstruire la place de la femme dans sa globalité. Et ça, c'est des choses que j'aimerais lire. Et je pense que c'est déçu. super inspirations juste pour essayer de prendre du recul. Et une de mes inspirations, c'est surtout d'essayer de prendre du recul sur tout ce que je vis. C'est très compliqué à faire, c'est quelque chose que j'ai mis en place dans mon cerveau il y a genre dix ans, et ça me permet, je n'arrive pas à le faire tout le temps, mais quand j'arrive à le faire, ça me permet de me dire « Attends, pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? Attends, mais pourquoi est-ce que j'ai ça ? Ah mais attends, est-ce que ce n'est pas lié à ça ? Mais attends, mais il faut peut-être que je comprenne différemment, que je réfléchisse différemment. » Et ça, c'est quelque chose que je trouve assez cool. Et je crois que j'avais dû regarder un TEDx.

  • Laure

    une personne parler de ça et je trouve qu'à mettre en place dans sa vie c'est assez cool c'est super intéressant et petit conseil pour que t'arrives à lire 10 pages par jour comme ça ça te permet de au moins lire un livre par mois ou tous les deux mois et ça permet d'avoir des petits moments comme ça je t'accorde cette petite c'est trop bien et puis il y a tellement de livres sur le féminisme C'est vraiment passionnant. Non mais t'inquiète, moi aussi j'ai une bibliothèque de ouf. Mais l'avantage c'est que du coup, je prends le temps et j'essaie de prendre le temps, mais ça dépend des périodes. Il y a des moments où je ne lis pas pendant six mois et ensuite je vais lire comme une malade à fond pendant un ou deux mois. Donc c'est... Ouais, mais écoute, ravi. Et du coup, la dernière question, qu'est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?

  • Chloé

    C'est pas de nom. En revanche, moi, ce que j'aimerais entendre, et d'ailleurs, c'est pour ça que j'aime bien écouter tes épisodes, c'est des vraies personnes, des vraies femmes qui racontent des vraies choses. Dans le sens où, tu vois, ta vie, elle n'est pas toute rose. Tu as peut-être eu des super réussites, mais tu as aussi eu des échecs. Il y a eu un processus dans ta tête. Et tu vois, quand tu écoutes des podcasts, ça peut être toujours un peu... Tu peux te dire, il a trop réussi, mais en fait, moi, j'ai réussi. pas, je suis trop nulle. Et c'est stupide parce qu'en fait il a réussi et il en parle maintenant mais en fait pour arriver jusque là il y a peut-être il s'est passé peut-être mille choses dans sa vie et moi ce que je trouve cool dans les podcasts et ce que je trouve cool dans ton podcast c'est que c'est des vrais gens qui racontent des vraies choses et qui racontent un peu ce qui se passe dans leur tête sans forcément toujours dire ouais j'ai trop bien réussi, je suis trop fort

  • Laure

    Un peu c'est totalement le parti pris que j'ai choisi Quand t'écoutes des podcasts avec que des réussites, ça peut être soit très inspirant, soit très culpabilisant, soit te faire sentir comme une petite merde. J'aime bien pouvoir partager du vrai, des vrais accomplissements très cools, mais aussi des vraies difficultés de la vie. Quand tu vas sur LinkedIn ou des trucs comme ça, tu vois plein de trucs que du beau, sauf que derrière, il y a beaucoup de paraître. Et moi, je trouve ça intéressant de partager les difficultés parce que du coup, on se retrouve aussi là-dedans et on se sent moins seul quand on les vit. Merci, en tout cas, je suis contente que ce soit quelque chose qui te plaise et t'inquiète pour la saison 2. J'ai plein de meneuses très cool qui vont partager beaucoup de vrai comme toi. Tu vas kiffer, je pense.

  • Chloé

    C'est vraiment chouette. J'ai hâte d'écouter.

  • Laure

    Merci beaucoup. Merci beaucoup pour cet échange, Laure, et bravo pour ce challenge très bien relevé. Je te souhaite une bonne journée et à bientôt.

  • Chloé

    Merci beaucoup et bonne journée à toi aussi. J'espère que ça intéressera des gens.

  • Laure

    Mais oui.

  • Chloé

    Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie.

  • Laure

    Ciao !

Description

Découvre le parcours de Laure Pagniez en tant qu'ingénieure et chef de projet dans le secteur de la tech. Quand Laure postule chez Microsoft, elle est enceinte de 7 mois. Spoiler : elle est prise. Dans cet échange sans langue de bois, on parle de tech, de maternité, de charge mentale… et de cette injonction à “être technique” quand on est en ingénierie.


Avec Laure, on a aussi parlé de reconversion, de syndrome de l’imposteur, d’égalité en entreprise, de femmes dans la cybersécurité (spoiler n°2 : y’en a très peu) et du fait de réseauter... quand t’as zéro envie d’aller à des cocktails pros.


Une conversation touchante, sans prise de tête, où on évoque les difficultés d’être une femme. Dans le pro, dans le perso et dans sa propre construction.


Un épisode à écouter si :

– Tu veux te lancer dans la tech mais tu flippes un peu

– Tu bosses dans un univers masculin et tu veux te sentir moins seule

– Tu veux comprendre pourquoi avoir un enfant change (aussi) la vie pro

– Tu crois au changement par l’action concrète (même à petite échelle)


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Transcription

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les menaces pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta podcasteuse préférée, et aujourd'hui j'accueille Laure Pagnès qui est chef de projet chez Microsort. On parle des défis liés à la maternité dans un environnement pro majoritairement masculin et discute de l'importance de la diversité et de l'inclusion des femmes dans la tech. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute et si l'épisode te plaît ! pense à le partager. Coucou Laure, comment est-ce que tu vas ?

  • Laure

    Salut Chloé, ça va bien. Je suis un peu stressée par le podcast, mais ça va être sympa, je suis sûre.

  • Chloé

    Mais oui, ça va être très cool et t'inquiète, je vais tâcher de te mettre à l'aise. Pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Laure

    Je m'appelle Laure, je suis ingénieure depuis 10 ans, ingénieure chef de projet en informatique. J'ai une carrière vraiment super classique. J'ai eu un diplôme d'ingénieur en cinq ans en électronique. Je n'ai jamais travaillé dans l'électronique parce que j'ai été embauchée en informatique derrière. Et ensuite, j'ai bossé dix ans en tant que chef de projet dans l'informatique.

  • Chloé

    OK, bon, mais pas si classique que ça parce qu'au final, ton diplôme t'a basculé. Comment est-ce que tu es tombée dans la tech et dans cette carrière technique et informatique ?

  • Laure

    Alors, en vrai, jusqu'à... ... Franchement, je pense qu'il y a deux mois, je ne me suis jamais posé la question de mon environnement. Est-ce que je suis tombée dans la tech ? Parce qu'en fait, autour de moi, j'avais des ingénieurs. Mais en fait, c'est vrai, autour de moi, j'ai beaucoup d'ingénieurs. Et je pense que c'est une des raisons qui m'a poussée à aller vers de l'ingénierie. Mais surtout, j'étais très nulle en français, très nulle en histoire et très, très nulle en philo. Du coup, en sortie de lycée, je me suis dit que je vais faire une école d'ingé. Mais j'étais aussi très nulle en chimie. Du coup, je voulais une école d'ingé sans chimie. Du coup, je suis allée dans une école d'ingénieur en électronique et ça m'a beaucoup plu. Ensuite, la tech, c'est vachement large, mais moi, je l'associe beaucoup à l'informatique. Et comment est-ce que je suis allée dans la tech ? C'est parce qu'en sortie d'école, je voulais absolument faire un poste spécifique. Et là où on m'a donné ma chance, c'était dans l'informatique. Ok,

  • Chloé

    écoute, parfait. Du coup, tu y es restée. Donc, ça fait dix ans que tu es ingénieure. Souvent, quand on parle des ingénieurs, on... perçoit beaucoup comme quelque chose de très technique, de très compliqué. Pour toi, qu'est-ce que c'est qu'une carrière d'ingénieur ? Qu'est-ce que ça signifie ? Et est-ce que tu arrives à aller au-delà de la technique pure et mettre en avant d'autres spécifications et d'autres choses qui sont liées au fait d'être ingénieur ?

  • Laure

    Alors, moi, il faut savoir que j'ai été chef de projet pendant toute ma carrière. Bon, elle n'est pas très grande, mais pendant ma carrière, en tout cas, j'ai toujours eu un... On m'a toujours dit plein de fois que les chefs de projet, ce n'est pas des gens techniques. Pendant très longtemps, j'ai culpabilisé en me disant « je suis ingénieur, j'ai fait des études d'ingénieur, je suis chef de projet en informatique, mais je ne suis pas vraiment technique, je ne suis pas vraiment ingénieur, je ne coche pas les cases. » C'était beaucoup des développeurs, des cas qui avaient les mains dans le code, qui me disaient ça. J'ai compris vraiment tard qu'être ingénieur, ce n'est pas forcément que développer, ce n'est pas forcément que calculer, parce que tu es forcément ingénieur en informatique. mais faire des grands calculs ou faire de la recherche. Mais c'est aussi avoir d'autres compétences qui font en sorte que ces gens techniques-là, ils peuvent avancer. Et c'est vrai que je l'ai compris vraiment trop tard et je n'ai beaucoup pas culpabilisé parce que ce n'est pas le bon terme. J'avais beaucoup ce syndrome de, en fait, genre, pourquoi je suis là ? Ils m'ont recrutée, mais en fait, franchement, je ne sers pas à grand-chose. Et en fait, si, quand tu es chef de projet, techniquement, tu dois un peu comprendre quand même de quoi tu parles. Mais surtout, ce qui est intéressant, c'est que tu es là pour essayer de faire avancer les autres. Tu es là pour apporter d'autres choses, genre qui ne sont pas forcément des compétences techniques, mais qui sont méga importantes. Et du coup, je crois que je me suis perdue dans ta question, dans la réponse à ta question. Pour moi, une carrière d'ingénieur, ce n'est pas forcément quelqu'un de méga technique. Il faut quand même comprendre de quoi tu parles, mais comme je pense partout. En revanche, tu as besoin d'autres choses. Et tu vois, par exemple, les grands chefs d'entreprise ou les managers, ils comprennent la technique, mais je ne pense pas que ce soit des gars méga techniques. Donc, pour moi, c'est un peu de tout. Une ingénieure, elle doit avoir plein de compétences différentes.

  • Chloé

    C'est intéressant de se détacher un peu de la technique parce qu'en effet, quand tu penses à ça, ingénieur, c'est forcément quelque chose de technique, complexe. En tout cas, moi, de ma vision, qui ne le suis pas du tout, je fais du product marketing, je suis externe à tout ça et moi, au contraire, j'étais plutôt une littéraire et je n'étais pas du tout scientifique, etc. Un peu le cliché de la nana. Mais du coup, c'est intéressant d'aller casser un peu cette vision-là. Aujourd'hui, tu es chez Microsoft. Tu fais quoi chez Microsoft ?

  • Laure

    On aime bien les noms un peu pompeux chez Microsoft. En gros, je suis toujours un peu chef de projet. Alors, ils appellent ça chef de programme, mais sur le principe, c'est un peu la même chose. Je travaille dans le cloud. Le cloud, je ne sais pas si ça parle à tout le monde, mais j'aime bien prendre l'exemple de, par exemple, les gens, ils aiment bien stocker, par exemple, leurs données sur iCloud ou sur, je ne sais pas, Google Drive. que quand je travaille avec qui je travaille dans le cloud, c'est que je travaille du coup sur cette partie-là. Mais en fait... J'essaie d'expliquer de manière très simple. Google Drive, c'est un cloud où tu vas stocker tes photos. Mais il y a aussi une partie où tu peux utiliser des ressources que tu pourrais avoir dans ton ordinateur pour pouvoir faire des calculs mathématiques. Du coup, le cloud, ça comprend les deux. Ce n'était pas très clair. Si un jour, quelqu'un a une question, il pourra revenir. Je ne vous l'expliquerai pas en détail. Du coup, je travaille sur un cloud et à l'intérieur du cloud, je suis chef de projet sur des sujets cybersécurité. Mais c'est très restreint. Ça date d'il y a trois mois. Et avant, je faisais plus de la gestion de projet sur des sujets cloud ou développement informatique.

  • Chloé

    OK. Donc toi, univers masculin 100% déjà dans la tech, plus cybersécurité. Je pense que tu codes. Je code toutes tes codes.

  • Laure

    Mais tu vois, chez Microsoft, moi, je pensais qu'il y avait beaucoup moins de femmes. Et dans l'équipe où j'étais avant, il y en était quatre. et sur les 4, il y avait 3 nanas et 1 mec. C'était la première fois de ma vie que ça m'est arrivé.

  • Chloé

    Eh bien écoute, c'est excellent. Et du coup, pour repartir un peu à tes débuts chez Microsoft, parce que c'est assez... T'as une bonne anecdote. T'as postulé là-bas, tu pensais que t'avais zéro chance parce que tu étais enceinte. Et surprise, t'as été prise. Déjà, bravo d'avoir osé parce que souvent, quand on est enceinte, il y a beaucoup de barrières, beaucoup de peurs, beaucoup de syndromes de la patrice, etc. Comment ça s'est passé, cette recherche de boulot enceinte ? Et quelles sont les réactions quand tu as annoncé en entretien atteindre un enfant ? Si d'ailleurs, si tu l'as annoncé ou pas, comment ça s'est passé ?

  • Laure

    Franchement, je vais être honnête, moi je suis toujours, pas forcément choquée, mais toujours surprise qu'on m'ait embauchée enceinte de 7 mois, qu'on m'ait dit que je pouvais passer 2 semaines et qu'ensuite je partais en congé maternité pendant... 4 mois et demi, je crois que c'est à peu près ça, le congé légal. Et surtout qu'avec un maintien de salaire à 100%. Parce qu'en fait, en général, je crois que t'es obligée d'avoir un an d'ancienneté quand t'es enceinte pour pouvoir être maintenue, enfin, pour que ton salaire puisse être maintenu. Donc, en fait, moi, je le disais pas vraiment. Quand je passais les entretiens, je le disais pas. En revanche, je l'ai toujours dit à la fin. Genre, ils me disent, oui, on vous a bien aimé, on aimerait bien vous embaucher. Je leur dis, écoutez, c'est très bien. En tout cas, chez Microsoft, je leur dis, c'est super. Mais par contre, avant que vous soyez vraiment contents de m'embaucher, moi, je vais vous dire quelque chose, je suis enceinte. Et franchement, je l'ai dit à deux sociétés, parce que j'avais deux sociétés en parallèle. À chaque fois, dans ma tête, je me disais, de toute façon, ils ne vont jamais me donner le poste. Je suis enceinte. Franchement, ils vont se tirer une balle dans le pied. Donc, j'ai passé les entretiens, ça m'a fait plaisir. Mais bon, c'est très vrai que ça n'ira pas plus loin. Eh bien, Microsoft, clairement, ils s'en fichaient. Dans le sens où... C'était pas grave, ils pouvaient quand même m'embaucher. Enfin, vraiment, c'était un non-sujet. Et puis après, on a avancé et ça a fonctionné comme ça. Moi, personnellement, ça m'a fait plaisir. Dans le sens où, quand il y a une société qui t'embauche enceinte, tu te dis que les valeurs de la société, elles sont quand même pas trop trop mal. Elles sont même plutôt bonnes. Et à cause de ça, je passe les entretiens dans une autre société que je n'aimerais pas. Et elles, pour le coup, je passe les entretiens, je leur dis rien. Ils me disent ce qu'ils me veulent parce qu'ils aiment bien mon profil. Et là, je leur dis, ouais, mais du coup, je suis enceinte. Alors là, pour le coup... Le poste était à Berlin et moi, j'habite à Paris. Donc, ça ne change pas grand-chose. Et alors là, c'était complètement différent. Ils m'ont envoyé une RH, donc la RH que j'avais vue tout au long de mon process. Et j'ai passé, je pense, 40-45 minutes au téléphone avec elle pour qu'elle me dégoûte du fait de venir enceinte. Ils ne m'ont pas dit clairement, on ne va pas vous empocher enceinte. Mais c'était très bien amené. Et en gros, à la fin du call avec la RH, moi, je n'avais plus envie d'aller chez eux. Je me dis, non, mais tu as raison, je suis enceinte, il ne faut pas que je change de travail, c'est trop dangereux. Vraiment, le truc que personne n'aimerait avoir. Bref, heureusement, je ne suis pas allée chez eux. Et bizarrement, après ce call avec la RH, je n'ai jamais eu de nouvelles de cette autre société. Ouais, ça peut être compliqué. Mais tu vois, ça existe. Et je crois que j'ai l'exemple d'une autre pote qui, pareil, s'est fait embaucher enceinte. Elle était peut-être à six mois de grossesse. Elle l'a dit et ils ont dit OK, tu vois. Et donc, je pense que ça change. Mais il y a encore des sociétés qui ont encore un peu de chemin à faire sur le sujet. Oui,

  • Chloé

    mais c'est intéressant. Après, je me disais, parce que j'évolue beaucoup dans l'univers startup, Crossoff, c'est un grand groupe. Je pense que déjà, ils peuvent se permettre peut-être d'attendre que c'est une plus petite structure. Tu as besoin maintenant et vite. Mais du coup, ça met dans l'embarras parce que c'est discriminatoire. de refuser. Mais c'est marrant aussi de comparer deux groupes établis avec l'un qui te dit « Ok, go, viens ! » et l'autre qui essaye de noyer le poisson pour... Pour en mode, merde, elle est enceinte, merde, comment on va s'en débarrasser ? Donc ouais, c'est intéressant. Et derrière, tu avais fait deux semaines chez Microsoft, ensuite tu es partie en congé maternité. Et du coup, derrière la reprise et donc l'arrivée, au final, tu as ton vrai onboarding chez Microsoft parce que tu avais fait très peu de temps. Comment ça se passe ? Comment tu as abordé tout ça ? Et est-ce qu'être maman a changé ta vision du travail ou la vision qu'on a de toi dans le monde de l'entreprise ?

  • Laure

    Alors, moi, ma vision du travail, elle a changé quand je suis devenue maman. Ça, c'est sûr. Mais parce qu'en fait, il faut être vachement plus... Moi, je trouve qu'il faut être vachement plus efficace parce que j'ai moins de temps. Dans le sens où il y a une petite personne qui était obligée de déposer à la crèche le matin, aller chercher à la crèche le soir. Alors, je ne suis pas toute seule. J'ai un mec qui... Tu as quand même moins de temps dans ta journée. Et du coup, il faut être beaucoup plus efficace. Moi... Je trouve ça cool. Tu sais, quand je procrastine, parce que tout le monde procrastine forcément un petit peu, quand je procrastinais un petit peu, avant, je m'en fichais. Et puis, j'avais plein d'idées et plein de sujets que je voulais aborder dans ma vie pro ou à côté. Plein de projets, pardon. Pas plein de sujets. Plein de projets que je voulais aborder. Mais je pouvais prendre le temps. Et depuis que je suis maman, j'ai toujours envie d'avoir plein de projets. J'ai toujours plein d'idées. Mais du coup, il faut juste que j'arrive à les caler dans ma fenêtre de temps. Donc oui, ma vision, elle a changé. Et ce que moi, j'ai trouvé un peu dur et que j'essaie de combattre, c'est que la vision que les gens ont de moi, ça a aussi un peu changé. Au bureau, je trouve. Par exemple, ce n'est pas des réflexions qui sont dites de manière méchante, mais c'est des réflexions que moi, je ne prends pas forcément bien. La dernière fois, on parlait de répartition de sujets et j'ai une de mes collègues qui me dit « oui, du coup, moi, je propose de prendre tel sujet parce que je sais que Laure, elle a un enfant en bas âge et que du coup, le soir, elle est obligée de s'en occuper et on doit faire des réunions tard le soir » . En soi, ce n'est pas méchant, c'est bienveillant, mais c'est juste que moi, je n'aime pas. Parce que j'ai un enfant, j'ai un boulet au pied et je ne peux pas faire mon travail aussi bien que la personne à côté. Et ça, c'est un truc qui m'a pas mal, pas choqué, mais qui m'a un peu... Que je n'avais pas du tout anticipé dans le fait que, genre, le fait d'avoir un enfant, les gens, en fait, ils vont te voir différemment et même au travail. Parce que bon, moi, j'ai toujours été quelqu'un qui compartimentait énormément ma vie. J'ai ma vie pro. et ma vie perso. Et avec un enfant, j'ai été obligée de mettre de l'eau dans mon vin. Par exemple, quand ta fille est malade et que tu dois travailler, forcément, j'ai déjà fait une réunion avec ma fille dans mes bras parce qu'elle était malade. Ce qui fait que les gens te voient différemment et que potentiellement, leurs réactions peuvent changer vis-à-vis de toi. Et moi, je trouvais que c'était un peu dur.

  • Chloé

    Oui, ça doit être difficile. Mais j'aime bien le fait que tu parles de... de ton temps dans ta journée, ton temps de travail, etc. J'ai échangé avec une autre personne, avec Naël, qui va faire partie de la saison 2 comme toi, et même avec un papa, qui disait tous les deux que depuis qu'ils sont parents, leur journée, une heure, c'est une heure. Donc, t'es à fond et du coup, à la limite, t'es plus efficace parce que tu ne laisses pas le temps de papillonner. Ils savent qu'entre 9h et 17h, il faut être... méga efficaces parce qu'après, ils ne sont plus dispo parce qu'ils vont chercher leurs enfants et s'en occupent. Et donc, c'est intéressant parce que du coup, tu dis qu'on peut changer de vision qu'on a des mamans dans les entreprises et dans le cadre du travail, alors que parfois, le fait de devenir maman, en fait, ça rend une personne encore plus efficace. Et du coup, c'est dommage de... d'avoir une petite vision négative en mode elle ne sera pas dispo à telle heure pour faire des réunions donc je vais prendre le projet parce qu'elle est maman et moi non et je pense que c'est important de dire ça que ce n'est pas parce que tu deviens maman ou même papa que tu travailles moins bien ou que tu es moins dispo et au contraire je pense que c'est important aussi de mettre en place un peu des horaires pour penser aux personnes qui ne sont pas disponibles Tu vois, j'en parlais avec Alexandre qui est chez Conto. Il disait que le matin et la fin de journée, il n'y a pas de réunion pour les personnes qui sont parents. Et du coup, les réunions, elles sont dans la plage de la journée où tout le monde est là. Et je trouve ça super intéressant. Et c'est bien de pouvoir en parler et d'aller un peu enfoncer les portes sur ce sujet-là.

  • Laure

    Et tu as fait comme... Pardon.

  • Chloé

    Non, non, vas-y.

  • Laure

    Je voulais parler du fait que tu es efficace. Il y a beaucoup de... maman malheureusement qui prenne par exemple un mercredi et qui du coup doit faire le travail de 5 jours mais sur 4 jours Et au final, c'est pas du tout légal et c'est pas du tout bien. Du coup, ça en fait des personnes qui sont méga efficaces. Et moi, je suis d'accord avec toi. C'est pas parce que justement, t'as des enfants, en général, tu deviens plus efficace. Après, c'est mon avis personnel, mais on est d'accord.

  • Chloé

    Ouais, ouais, non, mais c'est pas mal de retours d'expérience. Bon, moi, je suis pas maman, donc je ne peux pas... Je pêche pour les autres. Donc, c'est intéressant comme sujet. Et t'es assez engagée aussi sur la partie féministe. Ouais, avec un mot, c'est aussi... C'est pour ça que tu rentres dans les critères de mon podcast et notamment sur la partie reconversion professionnelle des femmes. C'est un sujet que tu as porté dans ton ancienne boîte et en 2021, tu avais lancé une initiative pour aider à intégrer les femmes en reconversion professionnelle dans les entreprises de la tech. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment ça s'est fait, comment ce projet est né, quelles ont été les barrières que tu as pu rencontrer ? en parler un petit peu plus parce que c'est super intéressant de pouvoir mettre ça en place dans son entreprise. Alors,

  • Laure

    juste pour la petite info, j'ai malheureusement laissé l'initiative au sein de mon ancienne société, parce que du coup, c'était l'intrapreneuriat. Je crois que ça s'appelle comme ça. Du coup, quand je suis partie, je l'aurais laissé. Mais c'est très bien. Mais je peux en parler quand même parce que je trouvais que c'était vraiment chouette. En gros, je trouve que ce qui est très chouette, c'est qu'il y a un fait, il y a peu de femmes dans la tech. Ce qui est très chouette, c'est qu'il y a énormément d'initiatives vraiment cool. Par exemple, comme Elle Bouge, pour essayer de sensibiliser les jeunes filles pour qu'elles puissent aller vers des carrières scientifiques. Tu as énormément de tables rondes. Il y a beaucoup, beaucoup de choses autour de ça. Moi, je trouvais qu'en s'attaquant entre guillemets qu'aux jeunes filles, c'est super. Mais pour moi, on loupe la moitié des femmes qui pourraient venir dans la tech. Et c'est pour ça que je pense que la reconversion, c'est super important. Mais c'est un petit peu plus compliqué à mettre en place. Je sais qu'il y a énormément de formations, en tout cas en 2021, il y avait beaucoup de formations pour les femmes ou hommes d'ailleurs, pour se reconvertir en tant que développeur ou développeuse web. Ce qui est un seul métier dans la tech, c'est déjà super bien. Du coup, je trouvais que c'était assez, les formations étaient assez courtes, du coup c'est assez facile et du coup, c'est quelque chose qui se faisait bien. Sauf que dans la tech, tu as, je ne sais pas combien de métiers, mais tu as des centaines de métiers. et des métiers où il y a très peu de femmes dans la tech, il y en a vachement énormément. Par exemple, administrateur système, c'est un métier où il y a très peu de femmes. Pour te donner un exemple, quand j'ai rejoint mon ancienne société, je suis arrivée sur un plateau où il n'y avait que des administrateurs système, deux chefs de projet et c'est tout. Donc je ne sais pas, il devait y avoir 25 ou 30 personnes, on était deux nanas. Donc c'est pour te dire, c'est vraiment un métier où il y a très peu de femmes, parce que pour plein de raisons. Ou alors, le métier d'ingénieur support aussi, c'est eux qui vont supporter les gens de son entreprise s'ils ont des problèmes avec leur ordinateur. C'est pareil, il y a peu de femmes. Et du coup, c'est des métiers moins connus. Et je trouvais que c'était des métiers où on gagnait à avoir plus de femmes. Du coup, avec une autre personne dans ma société qui, elle, pour le coup, avec une casquette RH, parce que moi, je n'avais pas du tout cette casquette-là, on a lancé ce programme-là qui s'appelle Women for Tech. Et l'idée, en fait, c'était de cibler ces métiers-là, donc des métiers moins connus. de chercher des formations, de s'associer avec des organismes de formation comme Simplon ou Social Builder ou Webforce 3 et de les intégrer dans notre société en alternance. Donc en fait, l'idée, c'est qu'il fallait que ça soit lisse. Pour les femmes qui voulaient se reconvertir, il fallait qu'elles puissent avoir la formation, avoir une école, enfin avoir une entreprise et que tout soit clé en main et que deux ans après, si elles voulaient devenir administratrice système ou ingénieur support, elles pouvaient l'être. Du coup, on a lancé notre programme. On a fait un petit peu de pub pour essayer de rameter des femmes qui voulaient se reconvertir. On a fait un événement où on a demandé aux organismes de formation de présenter les formations qu'ils avaient. Nous, on a présenté notre société. Et derrière, elles se sont inscrites aux formations, elles ont envoyé les CV. Et on en a pris trois. C'est vrai que c'est rien trois, mais c'est vrai qu'on a été une petite société. Et je me suis dit que c'est une première étape. Et puis, peut-être qu'un jour, il y en aura plus. Je trouvais que c'était un bon début. Bref, ça a fonctionné. Il y a pas mal de nanas qui nous ont envoyé leur CV et je trouvais que c'était chouette. Et elles avaient l'air assez contentes. Après, moi, quand je suis partie, ça faisait un peu moins d'un an qu'elles étaient en alternance chez nous. Donc forcément, c'est un peu tôt pour faire un retour d'expérience. Mais je pense que c'est Saint-Plon qui s'associe avec Amazon, avec Google et avec Microsoft pour faire ce qu'ils appellent des écoles du numérique sur des sujets genre IA ou cloud. Et je trouve que c'est des choses qui sont super. super bien si tu veux te reconvertir sur des sujets techniques. C'est vraiment des parcours qui sont très cools. Et tu vois, moi, j'ai encore... Tu vas prendre cette initiative-là que j'ai faite dans mon ancienne société et peut-être la démocratiser un petit peu, la proposer à des entreprises. C'est quelque chose que j'ai dans le coin de ma tête. que je n'ai pas forcément encore travaillé. Mais c'est quelque chose dans lequel je crois beaucoup. Et du coup, j'aimerais bien que les entreprises s'engagent un peu plus. Parce que du coup, Simplon, il s'est associé avec les grands GAFAM. Mais tu vois, il y a plein de petites, de moins grosses sociétés qui pourraient embaucher en alternance des femmes en reconversion. Et franchement, si on arrive à en avoir une dizaine, et que chaque entreprise prend trois femmes, ce sera déjà mieux que zéro. Donc, je trouve que j'aimerais le lancer à plus grande échelle. Bientôt, je ne sais pas trop quand, mais bientôt.

  • Chloé

    Trop bien, j'adore l'initiative et surtout de pouvoir mettre en avant pour tout le monde et pas que les grands groupes qui sont évidemment, beaucoup de monde au RH qui peuvent prendre le temps de se renseigner sur ce qui se fait, comment ça se fait, etc. Donc c'est bien de pouvoir en effet essayer d'en parler pour pouvoir démocratiser ça un petit peu plus. Parce qu'en effet, ce sujet de reconversion est venu souvent parce que ... Il y a plein de femmes qui ont été orientées sur des études pas scientifiques parce que tout ce qu'on connaît, on n'oriente pas forcément les jeunes filles vers là et que du coup, quelques années plus tard, regrettent et ensuite veulent se réorienter. Donc c'est trop chouette. Écoute, j'espère, je te donne plein de force et je t'encourage à aller sur ce projet-là. En tout cas, tu nous tiendras au courant de comment... Comment ça avance ? Et du coup, pour les personnes qui veulent se reconvertir, quels seraient les trois conseils que tu leur donnerais ?

  • Laure

    C'est une bonne question. Alors, tu vois, dans l'initiative qu'on a montée, du coup, avec l'autre personne dans mon ancienne société, on a ciblé des profs, des formations... Enfin, pardon, pas des... J'aurais fait ma phrase. Dans la... J'ai perdu ma phrase. Attends. Oui. Dans l'initiative qu'on a montée avec ma collègue dans mon ancienne société, on a ciblé des formations très techniques. administrateur système ou administratrice système ou ingénieur suivant. C'est des choses où, techniquement, il y a quand même pas mal de choses à apprendre. Et donc, si je devais donner trois conseils à des personnes ou des femmes qui veulent se reconvertir, c'est qu'il faut y aller parce qu'en fait, dans la tech, il n'y a pas que des formations techniques. Par exemple, tu peux devenir Scrum Master. Il y a énormément de choses à apprendre, mais ce n'est pas techniquement... C'est clairement faisable et en fait, tout peut s'apprendre et il faut avoir confiance en soi parce que... Dans la tech, il y a tellement de choses qu'en fait, tout le monde peut trouver sa place. C'est juste que les gens, ils ont une vision de la tech qui est très... Je ne sais pas comment elle est leur vision, mais en tout cas, elle fait peur parce qu'ils ne connaissent pas, parce que c'est très obscur. Et c'est dommage parce qu'en fait, on peut faire plein, plein de choses et tous les profils sont bienvenus.

  • Chloé

    Clairement. En même temps, il y a tellement de métiers dans le secteur. Et c'est en effet important de... de rappeler qu'il n'y a pas besoin d'être développeur, développeuse, etc. pour travailler dans la tech. Et en effet, tout peut s'apprendre. À part peut-être les soft skills qui sont un peu plus zinés, mais carrément. Et moi, j'avais une question, parce que derrière chaque projet, il y a souvent un déclic ou une motivation forte. Qu'est-ce qui a déclenché en toi cet engagement pour les femmes dans la tech ?

  • Laure

    Alors, c'est très drôle parce que je ne me suis jamais posé cette question.

  • Chloé

    Mais voilà, je te la pose.

  • Laure

    Alors, j'ai toujours été engagée pour les femmes dans leur globalité, depuis que je suis assez petite. Donc ça, c'est quelque chose que j'avais en moi. Après, les femmes dans la tech, c'est venu il n'y a pas si longtemps que ça. Je pense parce qu'en fait, moi, j'ai commencé ma carrière au ministère des Armées. J'ai beaucoup aimé ce que je faisais, c'était vraiment sympa. Mais c'est un monde très masculin. Et potentiellement... pas potentiellement d'ailleurs, j'ai vécu des situations où je n'étais pas forcément très à l'aise, où c'était un petit peu... Je me suis dit, mais c'est bizarre de vivre des choses pareilles. Et je pense que c'est ça qui m'a fait... qui a fait que quand j'ai quitté le militaire des armées, je me suis renseignée, j'ai discuté avec d'autres femmes, des copines ou des mecs avec qui je travaillais. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout normal de vivre ce genre de situation. Tu vois, des situations où on te coupe la parole en réunion ou alors on t'écoute... parce que soit t'es trop jeune, soit t'es trop femme, soit t'es trop ce que tu veux, je sais pas. Et ce qui fait que ça m'a donné envie d'essayer de faire bouger les choses. Et un des leviers pour pouvoir faire bouger les choses, c'est qu'il y ait plus de femmes, parce qu'en fait, plus il y a de femmes, moins ça sera compliqué. Et je pense que ça vient de là. Je pense que le déclic, c'était peut-être qu'on m'a beaucoup coupé la parole, on m'a beaucoup fait comprendre que je... Enfin, on a beaucoup réfléchi pour moi. Quand j'étais jeune, enfin jeune, quand je commençais à travailler, j'ai beaucoup fait confiance à des gens qui en fait... Comment dire ça ? J'ai beaucoup fait confiance à des hommes... pour décider de ma propre carrière, pour me rendre compte derrière que je n'aurais jamais dû faire ça. Et je pense que c'est un peu tout ça qui a fait que j'en suis là aujourd'hui. Je pourrais faire plus, mais je n'ai pas assez de temps.

  • Chloé

    Tout le monde peut faire plein de choses. Si on avait 48 heures dans 24 heures, en effet, mais c'est déjà bien de s'engager et la moindre petite brique change les choses. Donc c'est important de... de le dire et de le valoriser. Et ensuite, si tu devais te présenter à un public d'étudiants, de jeunes diplômés, quel serait l'aspect de ton parcours que tu soulignerais pour les inspirer à aller sur un parcours d'ingénieur dans la tech ou même pas forcément d'étudiant, mais aussi de personne qui envisage une reconversion ?

  • Laure

    Comme j'ai dit un petit peu au début du podcast, moi, j'ai un parcours qu'on appelle assez classique. J'ai fait une école d'ingénieur en cinq ans et ensuite, j'ai travaillé dans la tech. Donc, je ne sais pas, je n'ai pas grand-chose dans mon parcours qui pourrait inspirer des gens qui veulent se reconvertir. En revanche, j'en ai rencontré du coup dans le cadre du programme Women for Tech ou même des copines qui se posaient la question si elles ne voulaient pas se reconvertir. Bref, dans mon entourage, j'en ai rencontré pas mal des femmes qui se sont reconverties. Et... De mon expérience, j'ai l'impression que ce qui a fonctionné, c'est de s'informer. En fait, c'est de poser des questions, c'est d'essayer de comprendre. Parce que ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que la tech, c'est très obscur. Les gens se disent que c'est très compliqué. Et en fait, tu poses des questions, plus tu discutes avec des gens, tu vas avoir un mentor ou une mentor. C'est super. Et il y a énormément de programmes de mentoring qui existent justement pour essayer de motiver les femmes à juste à discuter, à comprendre le milieu. Donc moi, je pense que... discuter avec un homme ou une femme de manière régulière sur le secteur dans lequel tu veux te reconvertir, c'est la clé. Et après, il faut se faire confiance. Mais bon, ça, c'est... Bref, c'est un conseil comme ça.

  • Chloé

    Se faire confiance, oui, c'est un conseil qui vaut pour tous les aspects de la vie, en effet, et qui n'est pas forcément super facile à atteindre. Du coup, ça fait quelques mois que tu t'orientes sur de la cybersécurité et actuel gros objectif. Qu'est-ce qui t'a attiré dans cet univers et comment tu penses pouvoir y amener un impact féminin puisque c'est un univers qui est très masculin dans un univers déjà masculin ?

  • Laure

    Alors oui, je crois que les chiffres du nombre de femmes dans la cyber, ils sont encore plus faibles que les chiffres du nombre de femmes dans la tech. C'est pas pour ça que j'y suis allée. mais oui je crois que genre c'est assez c'est assez pas problématique mais il y a vraiment très peu de femmes. Alors j'ai dit plus tôt qu'en tant que chef de projet moi on m'a souvent dit oui t'es pas assez technique enfin bref c'est compliqué tu comprends pas bref du coup j'ai toujours eu cette espèce de syndrome où je voulais, enfin je me suis toujours dit que je voulais me prouver que je pouvais être assez technique qui en soit n'est pas forcément smart mais c'est comme c'est rentré dans ma tête et du coup ... La cybersécurité, ça me paraissait vachement plus technique que les autres milieux. Et ça se trouve, ce n'est pas du tout le cas. C'est juste que c'est la vision que j'en ai. Et en plus de ça, pour le coup, c'est un secteur qui m'intéresse parce que je pense que c'est un secteur qui va évoluer dans les prochaines années, qui évolue déjà énormément et qui, du coup, sera toujours utile. Donc, je me suis dit que je voulais aller vers ça. Et je ne sais pas comment est-ce que je vais arriver à amener un impact féminin dans un monde très, très masculin. mais je me dis que je vais essayer de continuer à avancer d'arrêter de me laisser marcher dessus, enfin marcher sur les pieds je vais essayer de contribuer à ce qu'il y ait plus de femmes en cyber et peut-être que ça donnera quelque chose.

  • Chloé

    Carrément en tout cas merci beaucoup Laure d'avoir joué le jeu je sais qu'enregistrer ce podcast c'était un défi pour toi et c'est bien de le dire parce que souvent quand on écoute des épisodes on se dit ça semble si simple pour pour pour les personnes, etc. Et je sais que t'es une introvertie comme moi et parler de soi, c'est pas simple. Pourtant, t'as un parcours qui est hyper passionnant, t'as plein de projets et même des projets qui peuvent changer la place des femmes dans la tech. Donc c'est super intéressant. Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui, en plus de discuter avec moi ? pour réseauter, pour avancer dans ta vie pro ? Et quels sont les conseils que tu donnerais aux personnes qui ont peur de passer ces caps-là ? Moi, déjà, merci de m'avoir laissé parler. Parce que c'est vrai que je ne suis pas du tout à l'aise. Je ne sais pas, vu que c'est un podcast, on ne le verra pas. Mais en tout cas, on voit bien qu'il y a quelques rougeurs dans mon cou qui fait que je suis potentiellement un peu stressée de parler. Mais écoute, j'étais très contente de parler avec toi. J'avais l'impression qu'on a eu une vraie discussion. Et c'est plus facile, je trouve, pour pouvoir enregistrer un épisode de podcast. Pour revenir sur le réseautage, je déteste ça. Mais vraiment. Je suis très mal à l'aise quand, par exemple, j'arrive dans un cocktail de networking et qu'il faut discuter avec des gens et qu'il faut passer de personne en personne. Moi, je ne sais pas faire ça. Je ne suis pas du tout à l'aise. C'est très angoissant, donc je n'y vais pas. Ou alors, quand je y vais, je m'oblige vraiment et je le fais une fois par an. En revanche, j'essaie de faire autre chose. Je me suis dit que juste aller discuter avec des gens dans un événement de networking, je n'y arrive pas. Ce n'est pas ma façon de faire. En revanche, je peux rencontrer des gens. en faisant autre chose, en faisant des vraies activités. Donc, tu vois, par exemple, je me suis inscrite dans une association qui s'appelle BPW Paris, qui organise des événements pour le réseautage, ça se dit comme ça, le réseautage ? Pour réseauter entre femmes, entre femmes professionnelles. Et du coup, en fait, en organisant les événements, moi, ça me permet de rencontrer d'autres. professionnels sans forcément participer aux événements en tant que participante. Et je trouve que c'est pas mal du tout et c'est un bon entre-deux pour pouvoir réseauter sans réseauter. Et après, les autres choses que je fais aussi, c'est par exemple j'essaye de dire oui un peu à tout ce qu'on me propose. Là, récemment, on a proposé dans un groupe de femmes en cyber d'aller parler à une table ronde sur les femmes dans la tech. Donc en fait, j'essaye de ne pas me poser de questions et de dire oui. Et ensuite, quand l'événement arrive, là, je me dis Bon, en fait, c'était peut-être pas si génial, c'était peut-être pas une bonne idée, mais vu que je me suis engagée et que je suis obligée d'y aller... Pas de choix. Et du coup, avec ça, ça marche plutôt bien. J'arrive à rencontrer des gens. Alors après, peut-être qu'il faudrait que je fasse plus, mais je trouve que c'est des techniques qui me permettent, moi, introvertie, d'arriver à réseauter sans réseauter dans le sens premier du terme.

  • Laure

    C'est important de pouvoir dire qu'il n'y a pas que les événements et de pouvoir essayer de partager ses propres tips. J'aime bien le fait de... De dire oui et après, merde, de toute façon, j'ai dit oui, je suis engagée, donc je n'ai pas le choix.

  • Chloé

    Ça m'aide vraiment beaucoup, le fait de dire oui et du coup, je suis quelqu'un où quand je m'engage, je m'engage. Du coup, en fait, je suis obligée d'y aller. J'ai une table ronde demain et je sais que c'était une bonne idée il y a trois semaines, mais là, c'est demain. Et du coup, je me dis, je ne vais pas y arriver, mais en fait, je suis obligée d'y aller, donc je vais y aller.

  • Laure

    Non, mais bien sûr que tu vas y arriver. Et tu vois, moi, pour partager un peu mon expérience aussi. En septembre dernier, je suis intervenue et j'ai organisé un workshop, un événement product marketing. Et en fait, c'est très marrant. Je me dis que j'ai plusieurs personnalités. Quand je suis derrière la table, que j'organise le truc et tout, tout va bien. Je suis méga à l'aise. Et après, quand c'est l'apéro et qu'il faut discuter avec les gens, je me transforme. Je ne sais pas aller vers les gens. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. C'est genre impressionnant. Alors, deux personnalités, donc sûrement à ta table ronde, ça va très bien se passer.

  • Chloé

    Écoute, j'espère. Mais je comprends. L'histoire des deux personnalités, je connais aussi.

  • Laure

    C'est incroyable. Enfin, c'est très bizarre. Bon, après, au bout d'un moment, ça fait 32 ans que je vis avec moi-même, donc ça bitue, mais bon. Mais c'est cool. Et oui, il y a aussi LinkedIn, mais c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on s'est rencontrés, faire des petits cafés virtuels, etc. Et ça permet de... de rencontrer du monde. Donc ça aussi, c'est chouette.

  • Chloé

    Bonne idée. Effectivement, c'est moins stressant de rencontrer en virtuel et en un, enfin juste pas deux. Oui,

  • Laure

    c'est clair. Et du coup, pour terminer l'épisode, je vais te poser les trois questions classiques. La première, c'est quels sont les trois conseils que tu donnerais alors d'il y a dix ans ?

  • Chloé

    C'est marrant, cette question, j'y réfléchis il n'y a pas si longtemps que ça parce que je me souvenais de moi en sortie d'école d'ingé en me disant, déjà j'étais très différente. Je me disais, mais qu'est-ce que je voudrais garder ? Et qu'est-ce que je voudrais lui dire ? Et donc, ça m'a fait marrer. Ta question est très chouette. La première chose que j'aurais voulu me dire, c'est de plus croire en moi. Mais bon, ça, c'est classique. Mais tu vois, je ne connaissais rien au monde de l'entreprise. Donc forcément, je suivais le mood. Enfin, tu sais, je suivais les gens. Je ne m'attendais pas assez. Du coup, je dirais de plus croire en moi, de plus m'affirmer. Et du coup, d'oser dire quand je ne suis pas d'accord. Et ça, tu vois, j'ai appris à le faire il n'y a pas si longtemps que ça. J'ai quand même 33 ans. Non, j'ai 33 ans. Donc, tu vois, c'est récent. Et ça, pour le coup, c'est quelque chose que j'aurais pu faire il y a 10 ans. Et j'aurais aimé qu'on me le dise. C'est jouer à l'élève modèle. Ça ne marche pas du tout. Genre, en fait, j'aurais voulu que moi, de maintenant, que quelqu'un me dise, me donne les clés pour que ça fonctionne en entreprise. Et faire tout parfaitement, ça n'a jamais fonctionné. Mais il faut genre... montrer, enfin se montrer, c'est quelque chose que j'ai encore du mal à faire, mais au moins j'aurais aimé avoir les clés, quoi.

  • Laure

    Ouais, mais c'est intéressant et je pense que beaucoup de femmes sont concernées par ça, mais en même temps quand on est petite fille, il faut être l'élève modèle, il faut pas trop élever la voix, pas trop prendre de place et quand tu grandis et que... et que tu passes tout ça, ces moments en entreprise, il y en a beaucoup qui finissent par dire, mais si, il faut prendre la place, parce qu'elle est à nous, et qu'on a le droit d'aller la chercher, et de dire les choses, donc c'est intéressant. Et si tu devais nous partager une de tes inspirations ?

  • Chloé

    Alors ça, c'est une question auxquelles j'ai beaucoup de mal à répondre, parce que je n'ai pas une inspiration, une personne, ou un livre. Je sais que moi, je vais pas mal sur LinkedIn. pour essayer de regarder un peu le profil de femmes. Parce qu'en fait, je suis pas mal de femmes dans la tech, dans la cyber. Et je trouve ça assez intéressant d'aller voir un peu ce qu'elles ont fait dans leur parcours, dans leur vie, dans leur parcours professionnel. Moi, ça m'inspire dans le sens où je me dis, attends, qu'est-ce que je veux faire, moi, dans les dix prochaines années de ma vie ? Et du coup, je trouve que c'est pas mal de faire ça. Pardon, je vais toucher. Et ensuite, j'aimerais lire des livres sur le féminisme. Mais je n'y arrive pas parce que je n'arrive pas à trouver le temps de lire. Et c'est un grand regret dans ma vie. Je sais qu'il y a pas mal de livres qui ont été écrits par... Comment elle s'appelle cette dame ? Lucille Quillet ? Je crois que c'est ça son nom.

  • Laure

    Peut-être.

  • Chloé

    Bref, je n'ai plus les noms en tête. Mais il y a énormément de livres qui ont été écrits justement pour essayer de déconstruire la place de la femme dans sa globalité. Et ça, c'est des choses que j'aimerais lire. Et je pense que c'est déçu. super inspirations juste pour essayer de prendre du recul. Et une de mes inspirations, c'est surtout d'essayer de prendre du recul sur tout ce que je vis. C'est très compliqué à faire, c'est quelque chose que j'ai mis en place dans mon cerveau il y a genre dix ans, et ça me permet, je n'arrive pas à le faire tout le temps, mais quand j'arrive à le faire, ça me permet de me dire « Attends, pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? Attends, mais pourquoi est-ce que j'ai ça ? Ah mais attends, est-ce que ce n'est pas lié à ça ? Mais attends, mais il faut peut-être que je comprenne différemment, que je réfléchisse différemment. » Et ça, c'est quelque chose que je trouve assez cool. Et je crois que j'avais dû regarder un TEDx.

  • Laure

    une personne parler de ça et je trouve qu'à mettre en place dans sa vie c'est assez cool c'est super intéressant et petit conseil pour que t'arrives à lire 10 pages par jour comme ça ça te permet de au moins lire un livre par mois ou tous les deux mois et ça permet d'avoir des petits moments comme ça je t'accorde cette petite c'est trop bien et puis il y a tellement de livres sur le féminisme C'est vraiment passionnant. Non mais t'inquiète, moi aussi j'ai une bibliothèque de ouf. Mais l'avantage c'est que du coup, je prends le temps et j'essaie de prendre le temps, mais ça dépend des périodes. Il y a des moments où je ne lis pas pendant six mois et ensuite je vais lire comme une malade à fond pendant un ou deux mois. Donc c'est... Ouais, mais écoute, ravi. Et du coup, la dernière question, qu'est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?

  • Chloé

    C'est pas de nom. En revanche, moi, ce que j'aimerais entendre, et d'ailleurs, c'est pour ça que j'aime bien écouter tes épisodes, c'est des vraies personnes, des vraies femmes qui racontent des vraies choses. Dans le sens où, tu vois, ta vie, elle n'est pas toute rose. Tu as peut-être eu des super réussites, mais tu as aussi eu des échecs. Il y a eu un processus dans ta tête. Et tu vois, quand tu écoutes des podcasts, ça peut être toujours un peu... Tu peux te dire, il a trop réussi, mais en fait, moi, j'ai réussi. pas, je suis trop nulle. Et c'est stupide parce qu'en fait il a réussi et il en parle maintenant mais en fait pour arriver jusque là il y a peut-être il s'est passé peut-être mille choses dans sa vie et moi ce que je trouve cool dans les podcasts et ce que je trouve cool dans ton podcast c'est que c'est des vrais gens qui racontent des vraies choses et qui racontent un peu ce qui se passe dans leur tête sans forcément toujours dire ouais j'ai trop bien réussi, je suis trop fort

  • Laure

    Un peu c'est totalement le parti pris que j'ai choisi Quand t'écoutes des podcasts avec que des réussites, ça peut être soit très inspirant, soit très culpabilisant, soit te faire sentir comme une petite merde. J'aime bien pouvoir partager du vrai, des vrais accomplissements très cools, mais aussi des vraies difficultés de la vie. Quand tu vas sur LinkedIn ou des trucs comme ça, tu vois plein de trucs que du beau, sauf que derrière, il y a beaucoup de paraître. Et moi, je trouve ça intéressant de partager les difficultés parce que du coup, on se retrouve aussi là-dedans et on se sent moins seul quand on les vit. Merci, en tout cas, je suis contente que ce soit quelque chose qui te plaise et t'inquiète pour la saison 2. J'ai plein de meneuses très cool qui vont partager beaucoup de vrai comme toi. Tu vas kiffer, je pense.

  • Chloé

    C'est vraiment chouette. J'ai hâte d'écouter.

  • Laure

    Merci beaucoup. Merci beaucoup pour cet échange, Laure, et bravo pour ce challenge très bien relevé. Je te souhaite une bonne journée et à bientôt.

  • Chloé

    Merci beaucoup et bonne journée à toi aussi. J'espère que ça intéressera des gens.

  • Laure

    Mais oui.

  • Chloé

    Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie.

  • Laure

    Ciao !

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