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Les Meneuses

Les clés pour une politique d’égalité de genre pour son entreprise avec Laury Maurice (CEO Shodo)

Les clés pour une politique d’égalité de genre pour son entreprise avec Laury Maurice (CEO Shodo)

59min |24/06/2024
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59min |24/06/2024
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Description

Dans cet épisode des Meneuses je reçois Laury Maurice. Elle est CEO chez Shodo, une ESN qui casse les codes des ESN classiques. C’est au poste de marketing et enceinte qu’on lui propose de devenir CEO. Depuis sa prise de poste, Laury a mis en place une politique forte d'égalité des genres qui a transformé la culture de l'entreprise.


🎙 Points forts de l'épisode :

- Introduction à la politique d'égalité des genres : découvrez comment Shodo a doublé son effectif féminin en moins d'un an.

- Parcours de Laury Maurice : Laurie partage son expérience unique de devenir CEO alors qu'elle était enceinte.

- Mise en œuvre et impacts : Analyse des défis rencontrés et des solutions apportées pour instaurer une égalité réelle au sein de l'entreprise.

- Soutien aux employés : Comment Shodo accompagne ses salarié·es, notamment en reconnaissant les changements de vie importants comme le congé maternité.


📢 Citation clé : "Il fallait vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser."


Pourquoi écouter cet épisode :

- Pour vous inspirer des initiatives en faveur de l'égalité des genres.

- Pour comprendre les défis et les succès d'une entreprise qui s'engage pour la diversité et l'inclusion.

- Pour découvrir des pratiques concrètes et applicables dans votre propre organisation.


📕 On a cité dans l'épisode avec Laury :

→ Shodo : https://shodo.io/



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Transcription

  • Laury

    en moins d'un an, on a doublé l'effectif féminin de Shodo. Il fallait vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser. Et en fait, il faudrait qu'on mette ça sous silence pour être à l'égalité des hommes. En fait, non. Quatre mois que tu es en congé, tu reviens... Tu peux être tenté de montrer que rien n'a changé, mais en fait tout a changé, ta vie a changé, et nous on le reconnaît, et on accompagne les salariés en ce sens. Et ce n'est pas parce qu'on mène des réunions en non-mixité que ça exclut les hommes de la réflexion.

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée, et aujourd'hui j'accueille Laurie Maurice, CEO chez Shodo. Depuis sa prise de poste, elle a mis en place une politique forte d'égalité des genres dans une ESN pas comme les autres. Elle te partage tout ce qu'elle a fait dans cet épisode et comment on lui a proposé de devenir CEO quand elle était enceinte. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Hello Laurie, comment tu vas ?

  • Laury

    Salut Chloé, ça va et toi ?

  • Chloé

    Écoute, ça va super, contente d'être avec toi et merci d'avoir accepté de faire cet épisode du podcast Les Meneuses avec moi. Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui et je pense que tu vas ravir aussi les auditorices. Et pour commencer, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Laury

    Yes, avec plaisir. Du coup, je m'appelle Laurie Maurice, j'ai 30 ans, je suis la maman d'un merveilleux petit garçon qui s'appelle Arnaud, qui est né au mois de juillet 2023. Et j'ai la chance également de travailler chez Shodo depuis 2020. J'ai commencé en tant que responsable communication et marketing là-bas et j'ai évolué. à un poste de direction, et pas n'importe lequel, parce que je suis devenue CEO de Shodo en 2024, à mon retour de congé mat.

  • Chloé

    Ma classe, c'est ce qui s'appelle être une belle évolution quand même.

  • Laury

    Ah bah là, c'est une petite percée, c'est plutôt pas mal, ouais.

  • Chloé

    C'est clair, on parlait de foot avant l'enregistrement, c'est une belle percée. Du coup, tu es CEO chez Shodo, en quoi ça consiste être CEO ? C'est quoi ton quotidien ? C'est quoi tes responsabilités ?

  • Laury

    Bah écoute, déjà quand tu... Enfin en l'occurrence, moi j'ai signé un mandat. Donc déjà, s'il se passe n'importe quoi, je peux aller en prison pour commencer. Mais maintenant, au-delà de ça en fait, si tu veux, tu sais, je travaille chez Shodo depuis 2020 et j'ai eu beaucoup de chance en étant, en faisant partie, enfin quasiment... tout de suite de l'aventure, puisque Shodo, ça s'est créé en mars 2019, et donc je suis arrivée assez vite, et j'ai travaillé vraiment en étroite collaboration avec Guillaume et Jonathan, qui sont les deux cofondateurs. Quand je dis étroite collaboration, c'est pour dire qu'au départ, on était dans un bureau de 12 mètres carrés, à 3 minutes. Donc en fait, ça va, moi, le conf... Ouais, en fait, c'est étroit, ouais. Et après, le confinement m'a sauvée parce que moi, je suis arrivée en janvier et le confinement a eu lieu en mars. Donc, tu vois, ça n'a duré que peu de temps. Et puis après, on a changé de loco, pris un peu plus grand. Mais en fait, si tu veux, je suis arrivée tôt dans l'aventure et ça m'a permis de voir un peu toutes les évolutions, de les suivre aussi, en fait, de les voir grandir et acquérir de l'expérience en tant que chef d'entreprise. Et surtout, la chance que j'ai eue, c'est qu'ils m'ont toujours donné ma place. Tu vois, genre, j'étais à la com, j'étais au market. dans pas mal de boîtes, on estime que ce sont des fonctions plutôt support et pas très importantes. Et en fait, John et Guillaume, déjà en m'embauchant en tant que premier membre du staff, ils avaient envie de mettre l'accent là-dessus. Et puis, en fait, ils ont considéré aussi bien ma fonction que ma parole, mes avis et ce que je pouvais dire. Donc, si tu veux aujourd'hui te passer CEO, c'est pas un changement radical dans mon emploi du temps. C'est plutôt une sorte de continuité où en fait, ils m'ont donné le blason pour me sentir droite dans mes baskets et pour reconnaître un peu le travail que j'ai fait durant toutes ces années auprès d'eux et le travail qu'on a fait aussi tous les trois ensemble et puis après avec les autres membres du staff qui sont arrivés et puis tous les membres de Shodo, c'est un travail d'équipe.

  • Chloé

    Donc, ouais, premier employé avec deux boss qui considèrent la fonction marketing, parce que c'est vrai que souvent, ta fonction n'est pas forcément ultra bien considérée et donc qui te permettent aussi de pouvoir déjà avoir une importance dans l'entreprise, ce qui fait que cette transition vers la partie CEO était un peu la suite logique et qui... rarement on voit quelqu'un passer de market à CEO de la boîte donc c'est assez cool de voir cette évolution et maintenant que tu expliques un petit peu comment ça a fonctionné entre vous on comprend pourquoi ils ont fait ce choix et d'ailleurs tu es devenue CEO en rentrant de ton congé mat et ouais et ouais et la veille de reprendre après ton congé maths comment tu te sens à ce moment là de te dire ça y est je vais devenir CEO demain je commence en fait si tu veux refaire

  • Laury

    un peu l'histoire j'ai été prévenue que j'allais passer CEO après avoir annoncé ma grossesse Je suis enceinte au mois de novembre, je décide de leur dire très rapidement parce que c'est une bonne nouvelle et qu'en fait s'il y a une galère je leur fais confiance. Et j'ai la chance aussi d'être dans une boîte avec des personnes qui auraient pu m'accompagner si ça avait été le cas. Donc en fait je leur en fais très vite part. Ils sont contents, on kiffe et puis au mois de janvier on se voit pour... fake mon entretien annuel parce qu'en fait chez Shodo il n'y a pas trop d'entretien annuel parce qu'en fait c'est juste une bonne bouffe et histoire de fêter un nouvel anniversaire professionnel mais tu vois on a une grille de salaire fixe et indexée sur les années d'expérience donc en fait tu vois, on s'évite des conversations à rallonge et des négociations un peu à la con qui sont pressurisantes sur le salaire. Nous, comme ça, c'est fait. Et puis, en fait, comme je disais, j'ai été la première salariée au staff. Donc, les retours et même notre façon de travailler ensemble, je n'attendais pas du tout cet événement pour avoir des retours sur mon travail ou quoi que ce soit. Donc, en fait, au mois de janvier, quand on se fait une bonne bouffe pour fêter mon anniversaire pro, là, ils me proposent. de passer CEO. Donc, autant te dire que la bouffe était encore meilleure. Bon, on n'a pas pu fêter ça. Voilà, mais en tout cas, comme on aime bien parfois avec un peu de champagne, parce que j'étais enceinte. Mais bon, en tout cas, ça ne nous a pas empêchés d'avoir beaucoup de joie, déjà moi, de recevoir cette proposition. Et puis, je t'avoue que je ne les ai pas fait mariner trop longtemps avant d'accepter. Je pense que j'ai dû attendre. Allez ! trois secondes, tu vois. Voilà, c'était un peu ça. Mais en fait, ouais, ça a été un moment trop cool et exceptionnel. Et donc, du coup, la veille de reprendre le taf, j'avais déjà eu le temps quand même de mûrir le projet, d'y réfléchir, de border les choses avec eux. Et puis surtout, en fait, je savais qu'ils allaient m'accompagner et que je n'allais pas être laissée dans la nature et que... Tu sais, on peut avoir un peu ce truc-là, ce réflexe parfois avant de commencer un nouveau boulot, de te dire putain, est-ce que je vais être à la hauteur ? Est-ce qu'on ne m'attend pas au tournant ? Enfin, c'est un peu comme ça quand tu commences un nouveau taf. Et là, en fait, je savais que non. Je savais que quelque part, ils m'ont promue pour le travail que j'avais donné, certes, mais aussi pour le travail que j'allais donner et pour l'investissement que j'allais avoir en tant que CEO. Tu sais, il y a un peu ce truc-là de... je lisais ça tout à l'heure et c'est assez intéressant quelque part c'est que les femmes elles mettent plus de temps à arriver en tout cas à des postes à responsabilité, enfin plus de temps que les hommes et en fait il y a un peu ce truc de les hommes on va les promouvoir pour leur futur alors que les meufs on les promeut pour ce qu'elles ont déjà donné donc peut-être que c'est pour ça qu'elles arrivent plus tard à des postes à responsabilité et moi j'ai pas la sensation que ce soit ça en tout cas chez Shodo, ils m'ont promu parce que j'avais beaucoup travaillé, et ça, c'est certain. Mais ils ne sont pas allés chercher à l'extérieur un mec qui avait déjà géré une entreprise, par exemple. Ils auraient pu le faire, en vrai. Mais en fait, non. Ils ont décidé de me choisir moi parce que... Parce que dans leur tête, c'était logique. Qui mieux, entre guillemets, que quelqu'un qui partage leur quotidien de travail depuis toutes ces années, qui a participé à beaucoup de discussions, qui a peut-être un peu parfois pesé aussi dans les décisions. Donc, la veille, quelque part, c'était une rentrée des classes. C'était cool, j'allais kiffer, mais je n'avais pas. J'avais pas peur, quoi.

  • Chloé

    Je trouve ça vraiment incroyable parce que ce mindset qu'ils ont est quand même assez rare pour le souligner, je pense. Mais c'est le mindset aussi qu'on voit quand on entend parler de Shodo, que ce soit sur LinkedIn, etc. Donc, c'est un bel exemple parce que parfois, ce qu'on lit sur les réseaux sociaux et quand tu vois la réalité, il peut y avoir du bullshit. Donc là, c'est vraiment… leurs valeurs et en effet, ils auraient très bien pu aller chercher quelqu'un de plus expérimenté derrière, mais miser sur une personne qui a déjà apporté sa pierre à l'église et qui a un potentiel d'aller encore plus loin, je trouve ça vraiment bien et je pense que c'est assez rare, malheureusement, pour pouvoir le souligner et les féliciter sur ça. tu m'avais raconté il y a un concept que j'aimerais échanger avec toi et après on parlera un peu plus de Shodo et ce que vous faites tu m'avais raconté que tu viens d'une famille modeste t'es une nana aujourd'hui ben Est-ce que être CEO, quand tu es proposé pendant ton congé, ça pourrait être un peu considéré comme l'exception qui confirme la règle, que tout ça c'est dû à ton travail, que tu récompensais aujourd'hui au poste où tu es. Pourtant on avait échangé sur la notion de méritocratie, qui n'est pas du tout ton idéal et ta vision des choses, ni la mienne d'ailleurs. est-ce que depuis que tu es CEO, que tu partages ça parce que tu le partages beaucoup sur LinkedIn pour les personnes qui ne te connaissent pas tu as eu des réflexions un petit peu qui vont dans ce sens et est-ce que suite à ces réflexions tu as vraiment l'impression d'être l'exception qui confirme la règle qu'est-ce que tu as envie de répondre à tout ça ?

  • Laury

    mon père était il est à la retraite maintenant mais il était artisan boucher et ma mère mère au foyer et femme d'artisan donc qui participe à ça qui participent au commerce. Et en fait, si tu veux, moi pour être transparent, parce que je suis toujours transparent dans tout ce que je dis, mes parents avaient de l'argent. On avait de l'argent. Je n'ai pas connu le manque d'argent. J'ai toujours été drégatée. Mais contrairement aux familles... Je vais peut-être me lancer dans des catégories sociales et de classes sociales, mais j'y vais à dessein. Bourgeoise, c'est-à-dire des personnes qui ont de l'argent, qui ont du capital. Il nous manquait, en fait, tout simplement, tout le pan culturel. Mes parents ne sont pas des oseaux, mais en fait, voilà, mon père, il a été élevé par des paysans. Vraiment, ça a été un... un gamin qui a été placé. Donc, en fait, il a beaucoup travaillé. Il a commencé à travailler très tôt. Donc, voilà, en fait, bref, le schéma classique du mec qui n'est pas né dans une famille aisée et qui n'a pas eu le temps de... de cultiver sa culture générale, parce qu'il est allé bosser très vite en tant que boucher. Et en fait, ma mère, elle, elle est née dans une famille où il y avait un peu plus de moyens. Et tu vois, ma grand-mère avait déjà plus de moyens. Et ma grand-mère, pour le coup, elle exerçait un poste à responsabilité chez Electrolux à l'époque. Et donc, ma mère avait... un peu plus de background, je dirais, culturel. Mais en fait, elle a très vite quitté la famille pour aller vivre son amour avec mon daron. Et ce qui fait qu'elle n'a pas, je pense, profité pleinement de ce qu'elle pouvait avoir. Donc en fait, du coup, moi, je suis née dans ce contexte-là. J'ai quatre grands frères qui... Tu vois, sur les quatre, il y en a trois qui ont commencé à travailler très tôt, qui ont suivi le schéma de mon père. Et en fait, on est dans ce cadre-là. où voilà, moi mes parents ont pu quand même me payer mes études, j'arrive en dernier, je suis la dernière de la famille, donc quelque part j'ai la chance de voir des modèles devant moi. La méritocratie, j'y crois pas, parce que tu vois, je viens de te dépeindre le truc, oui, des parents qui m'ont pas emmenée au musée tous les week-ends, qui m'ont pas fait lire, enfin voilà, moi le week-end... Moi j'ai kiffé aller sur les terrains de foot le dimanche, regarder mon frère taper dans le ballon. Et en fait, je pourrais m'en servir pour dire Ouais, mais tu vois, je m'en suis sortie, etc. Mais en fait, non. Enfin, parce que c'est pas vrai. Pour moi, la méritocratie, aujourd'hui, elle n'existerait que s'il y avait une égalité des chances. Mais j'ai eu... beaucoup plus de chance que peut-être 40, 50, 60% de la population. Mes parents m'ont mis de l'argent, je suis blanche, je suis une meuf qui n'a pas de déficit, je n'ai pas d'handicap physique ou invisible ou quoi que ce soit. J'ai quand même vraiment du cul, quoi, déjà, dès le départ. Alors, je suis née meuf. Ça, c'est clair. Là, j'avais un pas... J'avais une petite case en moins sur... J'avais fait un pas de moins sur la ligne de départ. Mais j'avais... En fait, il faut voir aussi tout ce que j'ai. et donc ouais je veux surtout surtout pas servir d'argument pour la méritocratie j'y crois pas faut reconnaître la chance que j'ai eu j'ai aussi eu beaucoup de chance d'avoir une école, des études payées par mes parents, ce qui m'a permis de démarrer sereinement dans la vie ce qui m'a permis de reprendre une formation en alternance quand je me suis retrouvée en galère avec mon premier boulot ce qui m'a permis du coup de connaître le monde de la tech, de rencontrer Guillaume et Jean-Tanton. En fait, tu vois, tout ça, ce ne sont que des concours de circonstances, mais qui m'ont quand même été donnés quelque part parce que j'ai eu de la chance au départ. J'ai eu un chouille de chance au départ, quand même, il faut l'admettre.

  • Chloé

    Je trouve ça super important de dire aussi les privilèges qu'on peut avoir, même si évidemment sur la route des privilèges, on n'a pas conquis le genre. Oui, voilà. On a quand même énormément de privilèges et je trouve que parler de méritocratie, c'est un peu oublier toutes les inégalités et toutes les minorités qui partent avec. énormément de choses à rattraper, qui doivent payer leurs études ou qui n'ont même pas forcément accès à des études supérieures. Donc, il y a tout un tas de choses. Donc, je trouve ça chouette que tu puisses dire qu'en même temps, tu as énormément de tafé pour y arriver, mais il y a aussi beaucoup de choses qui t'ont permis d'arriver là, que ce soit de belles rencontres, mais aussi d'avoir un terreau assez fertile pour... pouvoir aller sur ces sujets-là. Donc, c'est important de casser un peu le mythe et de rappeler que ce concept, il existera peut-être un jour, si tout va bien, quand les gens seront sur le même pied d'égalité. Mais je doute que ça arrive un jour, malheureusement.

  • Laury

    Il y a du taf, mais ce serait cool qu'on y travaille, que la société y travaille un peu plus. plutôt que, à mon sens, de dealer avec les inégalités, d'aller chercher à... à en fait aller rétablir un peu d'équilibre là où il y en a besoin, c'est-à-dire un peu partout quoi.

  • Chloé

    Carrément, et en tout cas, toi à ton échelle et à l'échelle de Shodo, vous travaillez sur ça, et donc on va pouvoir un petit peu en parler, vous avez une politique particulièrement engagée sur la partie inclusion, notamment la diversité de genre, qui me semble que c'est toi qui as impulsé cette partie-là, cette notion de diversité de genre,

  • Laury

    qu'est-ce qui vous a motivé pourquoi vous faites ça et comment un peu tout ça s'est mis en place bah écoute ouais en effet tu peux le dire et je suis assez fière de le dire aussi j'ai impulsé cette volonté de s'attaquer au chantier de l'égalité des gens en fait si tu veux le modèle Shodo il a été pensé du coup par Guillaume et John qui sont profondément animés par une volonté de justice sociale. Et en fait, si tu veux, nous dans notre secteur, Guillaume et John ont créé une ESN, une entreprise de services du numérique. Ces entreprises sont, et à raison, souvent très mal vues, parce que, pour expliquer un peu le fonctionnement de ce genre de boîte, notre métier c'est d'aller recruter des développeurs et des développeuses. pour ensuite les envoyer en mission en clientèle. Et en fait, tout le jeu des ESN, des sociétés de conseil comme les nôtres, c'est d'envoyer la consultante en mission chez les clients. et de faire en sorte que le ou la consultante ne soit pas trop au courant de combien il est facturé, il ou elle est facturé, parce que comme ça, la boîte, elle, elle prend le plus de marge possible sur la gueule de ses membres, et... après elle s'assoit un peu sur un tas d'or et ça en fait du coup dans le fonctionnement c'est dégueulasse parce qu'en fait t'as des gens qui sont salariés qui travaillent qui travaillent, qui ramènent beaucoup d'argent et qui n'en voient pas forcément la couleur et tout simplement ça amène ces gens et à juste titre à se barrer pour passer en indépendant au statut d'indépendant travailler à leur compte mais du coup à quitter tous les avantages du salariat Et ça en fait, eux, ça les a rendus ouf parce que quelque part, tu es devant un problème où la seule solution pour les développeurs-développeuses, c'est de passer en indep pour pouvoir toucher ces billes. Et en fait, le salariat, il perdait de son sens, à leur sens, ce qui est à mon avis très juste. Et en fait, ils ont juste décidé de créer un modèle. basé sur la redistribution des richesses et sur la transparence. C'est-à-dire que demain, le consultant, nous, chez nous, la consultante, connaît exactement son taux de facturation, qu'on appelle un taux journalier. Il le connaît très exactement, on est hyper transparent avec. Et puis surtout, en fait, la marge ne dépend pas de ce taux. C'est-à-dire qu'un mec qui aille facturer 600 euros par jour aux 1000 euros par jour, c'est la même chose pour nous, on prendra la même marge. Donc évidemment, le seuil, il est... Après, c'est un peu plus complexe. Le seuil, il est indexé sur ton salaire, etc. Mais de toute façon, tout est retrouvable sur notre site. Et on a même développé ce qu'on appelle le showmulator, où tu mets ton taux journalier, tes années d'expérience, et tu vas voir comment tu seras payé chez Shodo. Le truc, on ne peut pas faire plus transparent que ça. C'est le modèle qui a été pensé pour aller remettre un peu de sens dans notre corporation et en basant la boîte et son fonctionnement sur les piliers de la justice sociale. Donc ça c'est le postulat de départ. Donc en fait, trop bien, tu vois, quand Shodo s'est créé et a fait un peu parler sur les réseaux sociaux, bah boum, tout de suite ça a pris, tu vois. Tout de suite ça a pris, d'ailleurs il y a eu beaucoup de... je dirais pas de réticence, mais il y a beaucoup de personnes qui se sont dit que ça n'allait pas marcher, que c'était utopiste, etc. Bon, aujourd'hui, on est assez contents de montrer que ça fonctionne pas trop mal. Et ouais, donc en fait, voilà, c'était ça, ça a fait grand bruit. La justice sociale, et voilà. Et sauf que, à un moment donné, pour moi, on ne pouvait pas continuer à parler autant de justice sociale sans aller s'attaquer aux questions de genre et des qualités des genres. Parce qu'en fait, la tech, c'est un milieu qui n'est pas mixte. Sur 100 devs, tu n'as que 17 meufs. et globalement le numérique c'est un monde qui est pas mixte je crois que t'as 30% de meufs c'est vraiment pas paritaire de toute façon je pense que c'est pour ça que tu fais ce podcast on a conscience quoi et en fait il y a une question à se poser c'est pourquoi ? parce que pour le coup le modèle shodo il claque mais on avait pas de meufs tu sais on recrutait pas de meufs enfin au bout de d'un an et demi d'existence il n'y avait qu'une seule Dana il y avait moi, moi je suis arrivée mais au staff tu vois toujours dans une fonction support de com etc donc c'est là en général qu'on retrouve les meufs dans les ESN mais en tant que dev il n'y avait qu'une seule développeuse et délire quoi enfin à un moment donné on sait qu'il n'y en a pas beaucoup mais il n'y en a pas à ce point peu et du coup en fait moi je suis arrivée avec mes convictions féministes et puis j'ai tenté avec le temps beaucoup de beaucoup de, quelque part, de bienveillance, parce que, voilà, ils ne méritaient pas, entre guillemets, que je les attaquais à la jugulaire, donc, en fait, du coup, on a parlé tranquillement, on a abordé plein de sujets concernant le féminisme, en fait, ils n'étaient pas du tout réfractaires au départ à la cause, mais ils n'en étaient, à mon avis, pas à ce point insensibles, et en fait, ça a fait son petit bonhomme de chemin. jusqu'à ce que je leur propose de créer... Tu vois, pour te dire comme quoi les mecs, ils se sont déconstruits. Jusqu'à ce que je leur propose de créer un groupe en non-mixité. Bon. Là, fallait encore un peu discuter, parce qu'ils ont pas été le bon de suite. Mais tu vois, ils ont accepté ça, et c'est avec ce groupe en non-mixité qu'on appelle la Shororité. qu'on a pensé, avec qui on a réfléchi aux problématiques du secteur, aux problématiques de nos vies de femmes, aux problématiques qu'on peut retrouver dans le monde du travail en général. Et en fait, on s'est creusé la tête, on a discuté, on a discuté entre meufs et... Putain, ça fait du bien ! Et on a soulevé pas mal de problèmes, et puis après, ça fait... Ça a fait du chemin jusqu'à ce qu'on mette en place des mesures féministes en faveur de l'égalité des genres. Et ça a très très bien marché. Puisque en moins d'un an, on a doublé l'effectif féminin de Shodo.

  • Chloé

    Excellent, félicitations parce que de une à avoir deux mondes c'est important du coup cette Shororité j'aime bien en plus la touche de naming qui laisse entendre le passé marketing ça

  • Laury

    claque

  • Chloé

    tu peux c'est quoi les autres actions que vous avez mis en place et que vous avez réfléchi ensemble lors de ces échanges en non-médicité et bien en fait on a mis en place vraiment pas mal de choses mais

  • Laury

    la première chose qui me tenait à coeur vraiment pour moi c'était important c'était le congé menstruel en fait Pourquoi ? Parce que déjà, c'est une mesure qui concerne toutes les meufs. Et je le dis volontairement. C'est-à-dire que pour moi, toutes les meufs, c'est aussi les femmes et les femmes trans. Et à partir du moment où tu as entamé une transition hormonale, tu souffres également de douleurs gynécologiques. Visiblement, être une femme, c'est souffrir. Donc, ça vient avec le lot. super, et donc en tout cas avoir un corps de femme c'est ça et en fait je voulais vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser parce qu'à mon sens c'est un peu je pense la contrepartie de ce qu'on est allé chercher c'est à dire d'aller chercher l'égalité alors ça évidemment c'est évident il le faut mais au détriment de la reconnaissance de notre corps. Enfin, tu vois, j'ai l'impression que quelque part, tu sais, il y a quand même un peu tout ce délire, et maintenant, ça change un peu, mais, de, ouais, t'es féministe, mais tu vas devenir maman, tu vas mettre ton corps au service de... Enfin, en fait, voilà, comme dans toutes les luttes, il y a eu des moments où il fallait peut-être être un peu plus... je n'ai pas envie de dire radicale, mais un peu plus poussée dans les convictions. Moi, aujourd'hui, en tout cas, ma vision du féminisme, c'est de se dire que quand tu es une femme, tu es une femme dans ta globalité et tu es aussi une femme avec ton corps. Et donc, du coup, le congé menstruel, pour moi, c'était une façon de dire on vous reconnaît pour ce que vous êtes. on se reconnaît pour ce que nous sommes et du coup c'était quelque chose c'était un signal clair aussi qu'on envoyait c'est à dire que les meufs on a nos règles on a nos règles et d'où il faudrait se foutre en 4 ou en PLS les jours de règles pour aller bosser alors que franchement on va pas se mentir on est bonne à rien dans ces cas là moi je suis déso mais quand j'ai une migraine je suis nulle je suis pas ouf et en fait il faudrait qu'on mette ça sous silence pour être à l'égalité des hommes bah en fait non et du coup ce coup j'ai menstruel c'était vraiment dans ce but là et pareil tu vois John et Guillaume ils étaient au départ ils étaient pas fermés du tout au sujet mais et tu sais ils étaient un peu circonspects quoi tu vois genre en mode ouais bah en fait dans notre profession autant tu fais un boulot d'ébéniste et tout je comprends le truc mais nous dans nos professions on est assises tu vois il y a du télétravail et tout mais c'est normal en fait qu'ils pensent comme ça les mecs ils ont pas leurs règles en fait et ils sont pas directement concernés donc encore pareil tu vois il a fallu discuter aller voir un peu avec eux comment mettre tout ça en place et on y est arrivé parce que encore une fois c'est un travail d'équipe ils ont voulu aussi m'écouter et ils m'ont apporté du crédit et j'ai dû à mon avis trouver j'espère en tout cas les bons arguments pour les convaincre et voilà et en fait ça a été la première mesure donc un congé menstruel pour toutes les femmes et et et et Concrètement, on ne demande pas de justificatif quand une meuf demande un congé mensuel. On s'en fout, juste elle nous prévient, normal, et c'est tout. Je ne vais pas lui demander un truc du médecin, ou pire encore. Mais voilà, sans justificatif. Donc ça, c'était vraiment la première mesure, et je pense que c'est la mesure la plus forte en termes de conviction. Parce qu'après, on a mis en place des mesures concernant la parentalité. Puisque, en fait... Pour le coup, c'est quand même pas anodin l'arrivée d'un enfant, surtout chez les femmes. Parce que c'est là qu'il y a des disparités dans la carrière. Je pense qu'on connaît tous un peu le sujet. Et c'est pour ça qu'on a tenu aussi à s'attaquer à ce pan-là. Mais comme toutes les femmes ne veulent pas être nécessairement maman ou porter un enfant ou avoir des enfants, le congé mensuel, c'était un truc pour aller... reconnaître toutes les meufs, quelles qu'elles soient, qu'importe ce qu'elles veulent. Et après, on a mis plein de trucs sur la parentalité. Déjà, on a rendu le congé paternité obligatoire dans son entièreté, donc les 28 jours obligatoires. parce qu'aujourd'hui en fait si tu veux il n'y a que 7 jours qui sont obligatoires dans la loi donc en fait le daron ou le coparent il peut retourner bosser après une semaine quoi sa meuf elle a accouché il y a une semaine il peut retourner bosser soit parce que le patron lui a mis la pression et que lui il culpabilise de se dire merde attends si je reste plus longtemps il va croire que je suis un tir au flanc donc il retourne bosser soit parce que je sais pas on peut peut-être imaginer que d'avoir un bébé ou c'est un peu de taf et qu'il est mieux au taf il est mieux à son travail et qu'il a envie de retourner sauver le monde donc en tout cas nous on a réglé ce problème là nos consultants restent 28 jours chez eux à l'arrivée de leur bébé on a mis en place aussi un planning allégé en retour de congé maternité c'est à dire que pendant un mois Les mamans qui reviennent chez Shodo bénéficient d'un planning de 4 jours par semaine et de 6 heures par jour. Donc en fait, elles travaillent 24 heures par semaine pendant un mois. Et les consultantes, on ne les renvoie pas en mission avant la fin de ce mois-ci. Donc du coup, toutes les meufs bénéficient d'un mois de prise de congé mat pour... se remettre un peu la tête à l'endroit. C'est une façon aussi d'ajuster un peu ton organisation parce que ce n'est pas évident, mine de rien. Et puis, pour les techs, de se remettre les mains dans le code tranquillement, sans pression et sans avoir la pression aussi quelque part du résultat. En fait, en donnant ce moment... d'accalmie et cette opportunité de reprendre calmement je pense que ça retire tout l'aspect pressurisant que t'as, ça fait 4 mois que t'es en congé, tu reviens tu peux être tenté de montrer que rien n'a changé mais en fait tout a changé, ta vie a changé et nous on le reconnait et on accompagne les salariés en ce sens Et puis aussi, et ça c'est une mesure pensée par Guillaume Ferron, rendons à César ce qui est à César, c'est la prime compensatrice de congés parentales. où en fait si tu veux les coparents des mamans en Shodo sont grandement encouragés à prendre un congé parental d'un mois à la reprise de la salariée chez nous parce que en fait Shodo va leur payer ce mois de congé parental voilà un congé parental c'est 400 balles par mois quand on prend un un et en fait ce qu'on s'est dit c'est qu'en général les personnes qui prennent le congé parental dans les couples hétérosexuels on manque beaucoup de recul et de stats sur les couples homos mais en tout cas dans les couples hétéros ce sont les mamans qui prennent le congé parental la proportion c'est 13% des mamans prennent un congé parental à taux plein contre 1% des hommes bref vraiment un truc très très inégalitaire et en fait c'est pas normal et forcément que les hommes vont moins prendre de congés parentales puisqu'on peut partir du principe que si ce sont eux qui font bouillir la marmite et qui ramènent la thune à la maison si c'est eux qui se retrouvent payés 400 balles par mois bon bah là les finances elles en prennent un coup Donc, en fait, Guillaume, ce qu'il a souhaité avec ça, c'est mettre fin à cette excuse, entre guillemets, enfin à cette excuse, à cette bonne raison, en garantissant un mois de salaire aux coparents. et tu vois c'est charmant parce que moi mon mari du coup il a pu en profiter quand j'ai repris le taf lui il est resté un mois à la maison avec Arnaud et tu vois c'est un papa qui est très investi et qui a compris quelque part sa charge de papa sa charge de parent et franchement c'est une mesure qui est certes on va donner des moyens à une personne externe de l'entreprise mais les bienfaits que ça peut avoir sur les salariés Shodo je pense qu'ils sont extrêmement significatifs et en fait ça apporte beaucoup et d'être sereine à ta reprise de taf parce que tu sais aussi que ton petit il est avec son père, qu'il est pas dans un mode de garde extérieur enfin tu sais parce que quand tu lâches ton gamin, quand tu reviens de congé de congé mat, il a 3 mois quoi c'est ça c'est un tout petit bébé. Donc, de le savoir avec son père à la maison, en plus, toi, avec un planning allégé et tout, tu reprends mieux le taf et des salariés qui sont mieux dans leur basket, c'est des salariés qui sont plus engagés, c'est des salariés qui ont envie de rester chez toi. Enfin, en fait, voilà, tout ça, c'est un cercle vertueux. Et du coup, ouais, c'est grave cool. Et nous, on envoie les bénéfices chaque jour. voilà tout ce que la Shororité a fait et comme tu peux le voir c'est un travail d'équipe et ce n'est pas parce que on mène des réunions en non mixité que ça exclut les hommes de la réflexion tu vois ça je tiens à le dire puisque c'est quelque chose qu'on me rétorque souvent voilà ça n'enlève pas ça n'enlève pas la possibilité aux hommes de De donner leur avis, parce que de toute façon, ils ont toujours très bien su le faire et on n'a pas du tout le fait de le faire. Mais c'est juste que nous, ça libère la parole et qu'on a pu être, entre meufs, extrêmement efficaces dans nos discussions, dans nos décisions et dans ce qu'on souhaitait. On a gagné du temps, on a gagné, je pense aussi, en confort de parole. On a libéré la parole. Bref, c'est devenu une safe place et c'est stylé.

  • Chloé

    C'est grave stylé, oui. Et c'est vraiment bien parce que c'est ça, vous mettez les employés dans un confort et les accompagner à pouvoir... pas aller chercher de l'égalité parce qu'au final l'égalité elle n'existera jamais, on n'a pas les mêmes corps on n'a pas les mêmes choses qui se passent mais aller chercher de l'équité ou du moins vraiment tendre à ça et je trouve ça important de dire que c'est co-construit ensemble et qu'en effet ces cercles de non-mixité ne viennent pas exclure les hommes ou un autre genre mais plus aider les femmes à pouvoir libérer leur corps, on le sait je pense que n'importe qui qui discute et même si on est un homme vous pouvez entendre et comprendre que parfois pouvoir parler entre filles on peut parler plus de choses et de manière un peu plus sereine donc c'est important de le dire mais c'est aussi important de dire que tout ce que vous avez mis en place c'est co-construit, validé par tout le monde et en tout cas je pense que c'est des choix forts comme dire que tout le monde prend son congé de pâtes ou maths mais c'est aussi des choix qui vont avec vos valeurs et tout ce que vous souhaitez impulser je me disais est-ce que on le sait il y a toujours des gens qui critiquent est-ce que vous avez des réflexions ou des feedbacks négatifs sur cette politique qui est clairement féministe que ce soit en interne ou en externe

  • Laury

    Alors en interne non. En interne j'ai entendu une fois mais c'était sous le ton de la blague mais bon après on sait que les blagues sont parfois un peu enfin que c'est aussi une forme d'oppression mais j'ai même pas envie de dire que ça a été le cas, enfin voilà ça a été plus maladroit que quelque chose, enfin qu'une remarque pour me faire du mal ou pour décrédibiliser le projet mais en nous disant que c'était du sexisme à l'envers. Bon, ça a été très vite débunké, parce qu'en fait, il n'y a pas de sexisme. Et puis, en fait, le sexisme, c'est quand on fait du mal à quelqu'un. Or, de ne pas inviter les hommes pour parler entre nous, ce n'est pas du sexisme. Ce qui est du sexisme, c'est de faire en sorte que ta boîte n'est pas inclusive pour ne pas faire venir les femmes, par exemple. Ça, c'est du sexisme. Mais non, en fait... Ah, si ! Si, si, oui, bien sûr que j'ai eu des remarques à l'externe, j'ai eu des dingueries. Là, la petite dinguerie en date, c'est... Tu sais, j'ai une conférence, j'ai donné une conférence à Mixit, qui est une confétique et tech à Lyon. C'était au mois d'avril. et donc je parle de tu sais je parle de ma Shororité et tout moi je me dis que je suis enfin que le public est relativement acquis à ma cause quoi tu vois en plus il décide de voir mon sujet, le sujet est très clair, enfin voilà c'est les réunions non mixité moi j'en fais un peu quelque part aussi ma marque de fabrique et donc je suis là à parler de ma Shororité je suis trop fière et tout, j'ai déballé mon truc Il y a des questions, une, deux, trois questions, et là bam, tu vois, genre j'ai un mec qui me dit que je fais du women's planning, parce que j'explique. Parce que j'explique que quand les pères, enfin que les pères chez nous prennent leur congé paternité, enfin que les coparents prennent leur congé paternité en entièreté et que c'est obligatoire. Et il me dit oui, que j'ai réussi à faire du woman's planning parce que j'explique aux hommes qu'il faut qu'ils prennent leur congé paternité.

  • Chloé

    Voilà.

  • Laury

    Et franchement, moi c'était la partie la plus rigolote de la conf je crois parce que tu vois c'est un peu challengeant quoi, tu vois quand t'as ce genre de truc parce que t'es devant une salle, alors la salle n'était pas comble mais je sais pas, y'avait peut-être une centaine de personnes, et tu vois je me dis putain le toupet du gars quoi, déjà Mais en fait pareil, je pense qu'en vrai, tu sais genre je lui réponds, je lui dis non mais en fait c'est pas du womansplaining parce que je… le fait de rendre le congé paternité obligatoire, c'est pour les mamans. C'est-à-dire que je n'explique pas au père comment devenir père. J'explique au père et aux coparents comment prendre sa place de parent pour que les femmes soient moins en charge de la famille et au service de la famille. En fait, c'est plus dans ce sens-là qu'il faut voir. Mais après, tu es un homme, est-ce que quelque part, ce n'est pas un peu la vie de voir la vie par ton prisme ? Tu vois, genre peut-être que c'est... Il y a un peu de ça, tu vois, peut-être. Mais en fait, ouais, après il se rattrape en me disant que c'est une blague, tout ça. Bon, franchement, dans l'Assemblée, il n'y a trop personne qui a ri, quoi, tu vois. Genre, c'était pas trop drôle. Et puis après, il me dit aussi que la non-mixité... ça va à l'encontre de l'intelligence collective, de ce qu'il avait pu lire dessus. Je t'avoue que je n'ai pas trop bien enregistré ce qu'il m'a dit à ce moment-là, parce que c'était un peu là, avec l'adrénaline et tout, je n'étais pas trop là, présente, pour retenir exactement ce qu'il m'a dit, mais un truc un peu comme ça. Et puis du coup, moi, ce que je lui ai répondu, c'est que... certes il peut me parler d'intelligence collective mais moi je lui ai parlé de féminisme et qu'en fait il y a plusieurs écoles dans le féminisme et que la non-excité c'est quelque chose qui est prôné par le féminisme, parce que pour toutes les raisons que j'ai évoquées pendant les 20 minutes qui viennent de se passer, voilà, en fait, il y a des inégalités, il y a une domination de la part des hommes dans ce système patriarcal, et que la non-mixité, ça nous permet juste d'avoir un peu de place, un peu de parole, entre nous. mais que ça ne va pas à l'encontre d'intelligence collective. L'intelligence collective, c'est de faire de la place à tout le monde, en tout cas à mon sens. Après, c'est vrai que je n'ai pas lu pléthore de livres comme visiblement cette personne sur ce sujet-là, mais je suis à peu près convaincue de ce que je suis en train de dire.

  • Chloé

    mais c'est gros quand même arriver à inverser le mansplaining c'est comme les moi j'ai un parti pris dessus ça va peut-être faire polémique ou pas peu importe mais comme les gens qui disent qu'il y a du racisme anti-blanc etc inverser en fait les oppressions sur des groupes typiquement sur les blancs ou sur les hommes qui sont qui ont

  • Laury

    la place privilégiée je trouve ça mais c'est beau aussi vraiment c'est exactement la réflexion que je me suis faite je me suis dit ah ouais ce que là ah ouais mais ouais en effet genre le racisme anti-blanc moi je vais pas te dire j'habite en Ile-de-France j'habite dans une ville où il y a beaucoup de mixité mixité Du coup, ça m'est arrivé d'avoir des remarques de ce style. Ça ne fait pas plaisir. Mais jamais, au grand jamais, je vais dire que le racisme anti-blanc il existe. Parce que moi, quand j'ai voulu louer un appartement, avec ma petite gueule de française et mon mec pareil j'ai eu aucun mal à louer un appartement tu vois genre je ne me fais pas agresser ou insulter dans la rue parce que je suis noire j'ai pas de mal à avoir un taf enfin voilà et en fait c'est ça le racisme et quelque part tu vois je pourrais te dire ouais moi j'ai eu des réflexions tu vois que ça existe mais en fait non parce que c'est pas systémique même s'il y a des cons et ça voilà il y en a des cons déconnent mais c'est pas un système c'est pas une oppression systémique et il faut je pense vraiment qu'on soit clair là dessus parce que je crois dur comme fer en la convergence des luttes donc pour moi il n'y a pas de racisme anti-blanc il n'y a que du racisme envers les minorités enfin voilà en fait il n'y a pas de sexisme à l'envers voilà les oppressions ce sont c'est comme ça les hommes blancs, cis cis-hétéros voilà il est là et âgé et il est là dans le système d'oppression et du coup il faut le déconstruire parce que tu vois, quelque part, il n'y a qu'en le déconstruisant qu'on va arrêter, j'en parlais avec mon mari tout à l'heure, qu'on va arrêter de leur casser les couilles, si tu veux. Tu vois, genre, si je peux le dire comme ça, peut-être que ça va parler, mais il n'y a qu'en faisant de la place à tout le monde qu'on va arrêter de lutter et peut-être d'aller mener, d'avoir des propos qui sont, tu vois, genre... le not all men et tout ça les mecs qui se défendent de oui mais moi je suis pas comme ça le jour où le système fera plus en sorte que ce soit les hommes qui ont qui exercent une domination sur les femmes et bah on arrêtera de dire que ce sont eux et là il pourra dire ouais moi je suis pas comme ça mais une fois que le système aura changé ou qu'il sera plus égalitaire. On en revient toujours à ce sujet-là.

  • Chloé

    non mais clairement et je suis 100% alignée et d'accord avec toi et comme je commentais sur un de tes posts LinkedIn je trouve que dès que les personnes se sentent offensées comme ça et se permettent de dévier en fait le débat et le propos qui est là pour faire avancer les choses frérot c'est que tu fais partie de ce problème là tu ne le vois pas mais en fait c'est pour ça qu'il faut faire avancer les choses donc ça ne m'étonne pas que tu vois avec cette prise de position que je trouve géniale de ta part et de la part de Shodo qui est forcément des feedbacks comme ça malheureusement quand j'ai posé ma question je savais que tu dirais oui mais écoute on va pouvoir chaque brique permet de faire avancer les choses et de construire quelque chose de plus inclusif et plus équitable aujourd'hui est-ce que avec tout ce que t'as mis en place tout ce que vous avez mis en place et tout ce que vous allez mettre en place est-ce que tu penses avoir réussi à créer une safe place chez Shodo bah

  • Laury

    écoute c'est vraiment vraiment tout ce que je souhaite enfin Pour le coup, j'ai l'impression que... Après, on pourrait toujours faire plus. Je sais que notre combat, il n'est pas terminé. Déjà, Shodo, on est une boîte... voilà, porter sur l'égalité, l'égalité, l'équité. Oui, je pense que la shororité, c'est une safe place. J'aimerais qu'on aille encore plus loin dans ce combat. Après, le nerf de la guerre, c'est les sous et il nous faut des moyens. Et Rome ne s'est pas faite en un jour. Mais j'espère vraiment de tout cœur que chez Shodo, que Shodo soit une safe place. et que tout le monde se sent à sa place. Et si ce n'est pas le cas... j'espère que qu'on aura la possibilité de faire mieux qu'on aura les qu'on est en tout cas assez safe pour donner confiance aux gens pour nous faire leur retour, nous faire leurs remarques pour qu'on puisse toujours s'améliorer tu vois c'est vraiment tout ce que je souhaite

  • Chloé

    Clairement. Et pour finir, j'aimerais savoir, ok, je suis une entreprise tech, je le dis à tous les épisodes, il y a énormément de personnes qui le partagent, la tech a du mal sur cette partie d'inclusion des minorités, que ce soit de genre ou autre minorité. Quels seraient les conseils que toi tu peux donner, des conseils activables aux personnes qui sont dans des entreprises, à la tête d'entreprise ou au RH ? qui souhaitent mettre en place une politique d'inclusivité par où est-ce qu'on commence ? Quelles sont les bases à avoir ? Qu'est-ce qui a le plus d'impact également ?

  • Laury

    En fait, je dirais que le premier conseil que je donnerais quelque part c'est d'aller sonder les concernés. Tu vois, c'est un truc... Par exemple, il y a beaucoup de mecs qui viennent me voir en disant Ah, je fais partie, soit parce qu'ils font partie du CSE ou parce qu'ils ont envie de porter les causes féministes dans leur boîte. Moi, je leur dis merci. Merci beaucoup de faire ça. Mais avant toute chose, demandez aux meufs ce qu'elles en pensent. Parce que là, si tu apportes des solutions à des nanas qui n'en veulent pas, parce qu'elles ont le droit en fait de pas vouloir à mon sens c'est pas parce que t'es une femme que tu dois être féministe et porter les causes féministes être une femme c'est déjà du taf voilà même si je souhaite évidemment que le plus de femmes le soient et j'espère pouvoir faire ce travail en ce sens mais c'est pas une injonction enfin tu vois genre on a assez d'injonctions comme ça dans la vie faudrait pas non plus en rajouter va en tant que mec et en tant que directeur directrice d'entreprise ou en tant qu'RH demander aux salariés concernés ce dont elles ont besoin, si elles en ressentent le besoin, s'il y a une envie de faire quoi que ce soit. Et puis après, ce que je dirais, c'est d'aller créer des instances, des cercles en non-mixité, d'aller créer la shororité dans sa propre boîte pour que les concernés Mais la shororité, mais aussi peut-être... Enfin voilà, c'est pas... Y'a pas que les femmes qui sont opprimées. Enfin moi, tu vois, genre, l'idée de la shororité, elle m'est venue parce qu'il y avait une conférence, on m'en citait, mais pour les afro-latinos, je crois, à l'époque, tu vois. Que je conseillerais vraiment, c'est de donner la possibilité aux concernés de réfléchir à des évolutions. puisque du coup, en faisant ça, déjà tu leur envoies, je pense, un signal clair qui est de vous avez la parole, vous avez du temps de parole pour réfléchir entre vous. Un peu, au final, comme tu vois, le comité social et économique d'une entreprise, où les élus se retrouvent entre eux, entre elles et eux, pour discuter et faire leur retour aux dirigeants. Enfin, en fait, les réunions n'ont existé, il n'y a quand même rien de... super innovants. Ça existe depuis beaucoup de temps. Les réunions syndicales existent aussi. C'est sur le même modèle. Et en fait, je pense que ça a prouvé ses effets. C'est vraiment le truc que j'irais conseiller à celles et ceux qui veulent mettre en place une politique d'inclusion, c'est d'aller penser inclusion et penser concerné.

  • Chloé

    Parfait, super conseil. Et pour continuer sur la vibe des conseils, là ce serait plus un conseil à la Laurie qui a 20 ans. Quels seraient les conseils que tu te donnerais pour passer une bonne vingtaine ?

  • Laury

    Ça me fait tout drôle de penser à ça et ça me touche parce qu'en fait... tu vois souvent je me le dis j'y retournerai pas quoi ah ben pisse j'y retournerai pas alors certes j'avais certainement un peu plus la forme je dormais et encore je dormais pas si mieux que ça et tout mais mais en fait à 20 ans vraiment ce que je me dirais c'est garde confiance en toi euh N'écoute pas toutes ces... remarques qu'on a pu te faire justement sur ton genre ou sur tes capacités ou arrête de te réduire aussi à ton physique quoi, tu vois moi à 20 piges, comme toutes les meufs de 20 piges je pense bah en fait j'ai été mais complètement en en effacé avec mon apparence physique et je pensais que ma valeur ne passait que par là tu vois et et croit ouais crois en toi n'aie pas peur mais peur un peu quand même parce que fais pas de dinguerie parce que préserve toi fais pas n'importe quoi parce que tu devrais en avoir le droit mais en fait ça va vite te rattraper donc fais attention à toi mais prends soin de toi et vraiment c'est vraiment les conseils que je me donnerais et tu vois genre maintenant que j'ai un enfant, que j'ai un fils bah J'ai vraiment plus que tout envie de lui transmettre ça, la confiance, la liberté, la liberté de choisir ce qu'il aura envie d'être demain, et qu'il ait confiance en lui, et qu'il ait confiance en son père et moi pour tout nous dire, et pour qu'il ait le droit de vivre sa vie comme il l'entend, aussi libre qu'il le peut. C'est beau ça, hein ?

  • Chloé

    C'est un beau principe, oui. je pense que ce petit Arnaud va grandir dans un défi j'espère plutôt cool ouais j'espère génial est-ce que pour finir tu peux me dire une personne que tu aimerais entendre dans un des épisodes des menaces

  • Laury

    bah écoute j'ai l'impression que t'as quand même invité du beau monde là t'as déjà une liste assez stylée après aussi je pense que tu pourrais enfin en tout cas moi j'aimerais bien l'entendre c'est Angie qui travaille chez Shodo qui a rejoint Shodo Nantes il y a très peu de temps mais qui est une meuf qui est exceptionnelle qui a une énergie de ouf et qui elle aussi fait partie d'une minorité parce qu'elle le dit très clairement c'est une meuf autiste et qui porte ce combat et ce combat dans la tech et franchement je trouve que elle pourrait apporter plein de choses, apprendre plein de choses au monde parce que son combat mine de rien on va pas se mentir mais il est de niche et on en entend pas beaucoup parler et de l'entendre dans ton podcast je pense que ça pourrait être vraiment vraiment vraiment stylé

  • Chloé

    mais carrément je trouve aussi c'est vrai que on n'a pas ces voix là donc écoutez tu me donneras son LinkedIn avec plaisir tu me donneras son LinkedIn et avec plaisir en tout cas merci beaucoup Laurie merci à toi encore bravo pour tout ce que vous faites chez Shodo merci je kiffe le suivre je kiffe suivre votre aventure aussi bravo aux deux cofondeurs qui sont sûrement je pense de très belles personnes et je vous souhaite plein de réussite et si vous voulez suivre Laurie et Shodo je mettrai les liens dans la description de l'épisode pour pouvoir retrouver ce joli monde merci beaucoup Chloé je

  • Laury

    tiens à le dire je tiens à le dire mais je trouve que ta démarche est très courageuse j'admire les personnes qui sont animées par autant de vocation et et vraiment je te souhaite tout plein de bonheur et de réussite dans ce projet moi aussi je kiffe ce que tu fais et compte sur nous et la communauté Shodo pour te soutenir dans

  • Chloé

    ce beau projet de podcast c'est adorable merci beaucoup à très vite Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie. Ciao !

  • Laury

    Merci.

Description

Dans cet épisode des Meneuses je reçois Laury Maurice. Elle est CEO chez Shodo, une ESN qui casse les codes des ESN classiques. C’est au poste de marketing et enceinte qu’on lui propose de devenir CEO. Depuis sa prise de poste, Laury a mis en place une politique forte d'égalité des genres qui a transformé la culture de l'entreprise.


🎙 Points forts de l'épisode :

- Introduction à la politique d'égalité des genres : découvrez comment Shodo a doublé son effectif féminin en moins d'un an.

- Parcours de Laury Maurice : Laurie partage son expérience unique de devenir CEO alors qu'elle était enceinte.

- Mise en œuvre et impacts : Analyse des défis rencontrés et des solutions apportées pour instaurer une égalité réelle au sein de l'entreprise.

- Soutien aux employés : Comment Shodo accompagne ses salarié·es, notamment en reconnaissant les changements de vie importants comme le congé maternité.


📢 Citation clé : "Il fallait vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser."


Pourquoi écouter cet épisode :

- Pour vous inspirer des initiatives en faveur de l'égalité des genres.

- Pour comprendre les défis et les succès d'une entreprise qui s'engage pour la diversité et l'inclusion.

- Pour découvrir des pratiques concrètes et applicables dans votre propre organisation.


📕 On a cité dans l'épisode avec Laury :

→ Shodo : https://shodo.io/



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Transcription

  • Laury

    en moins d'un an, on a doublé l'effectif féminin de Shodo. Il fallait vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser. Et en fait, il faudrait qu'on mette ça sous silence pour être à l'égalité des hommes. En fait, non. Quatre mois que tu es en congé, tu reviens... Tu peux être tenté de montrer que rien n'a changé, mais en fait tout a changé, ta vie a changé, et nous on le reconnaît, et on accompagne les salariés en ce sens. Et ce n'est pas parce qu'on mène des réunions en non-mixité que ça exclut les hommes de la réflexion.

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée, et aujourd'hui j'accueille Laurie Maurice, CEO chez Shodo. Depuis sa prise de poste, elle a mis en place une politique forte d'égalité des genres dans une ESN pas comme les autres. Elle te partage tout ce qu'elle a fait dans cet épisode et comment on lui a proposé de devenir CEO quand elle était enceinte. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Hello Laurie, comment tu vas ?

  • Laury

    Salut Chloé, ça va et toi ?

  • Chloé

    Écoute, ça va super, contente d'être avec toi et merci d'avoir accepté de faire cet épisode du podcast Les Meneuses avec moi. Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui et je pense que tu vas ravir aussi les auditorices. Et pour commencer, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Laury

    Yes, avec plaisir. Du coup, je m'appelle Laurie Maurice, j'ai 30 ans, je suis la maman d'un merveilleux petit garçon qui s'appelle Arnaud, qui est né au mois de juillet 2023. Et j'ai la chance également de travailler chez Shodo depuis 2020. J'ai commencé en tant que responsable communication et marketing là-bas et j'ai évolué. à un poste de direction, et pas n'importe lequel, parce que je suis devenue CEO de Shodo en 2024, à mon retour de congé mat.

  • Chloé

    Ma classe, c'est ce qui s'appelle être une belle évolution quand même.

  • Laury

    Ah bah là, c'est une petite percée, c'est plutôt pas mal, ouais.

  • Chloé

    C'est clair, on parlait de foot avant l'enregistrement, c'est une belle percée. Du coup, tu es CEO chez Shodo, en quoi ça consiste être CEO ? C'est quoi ton quotidien ? C'est quoi tes responsabilités ?

  • Laury

    Bah écoute, déjà quand tu... Enfin en l'occurrence, moi j'ai signé un mandat. Donc déjà, s'il se passe n'importe quoi, je peux aller en prison pour commencer. Mais maintenant, au-delà de ça en fait, si tu veux, tu sais, je travaille chez Shodo depuis 2020 et j'ai eu beaucoup de chance en étant, en faisant partie, enfin quasiment... tout de suite de l'aventure, puisque Shodo, ça s'est créé en mars 2019, et donc je suis arrivée assez vite, et j'ai travaillé vraiment en étroite collaboration avec Guillaume et Jonathan, qui sont les deux cofondateurs. Quand je dis étroite collaboration, c'est pour dire qu'au départ, on était dans un bureau de 12 mètres carrés, à 3 minutes. Donc en fait, ça va, moi, le conf... Ouais, en fait, c'est étroit, ouais. Et après, le confinement m'a sauvée parce que moi, je suis arrivée en janvier et le confinement a eu lieu en mars. Donc, tu vois, ça n'a duré que peu de temps. Et puis après, on a changé de loco, pris un peu plus grand. Mais en fait, si tu veux, je suis arrivée tôt dans l'aventure et ça m'a permis de voir un peu toutes les évolutions, de les suivre aussi, en fait, de les voir grandir et acquérir de l'expérience en tant que chef d'entreprise. Et surtout, la chance que j'ai eue, c'est qu'ils m'ont toujours donné ma place. Tu vois, genre, j'étais à la com, j'étais au market. dans pas mal de boîtes, on estime que ce sont des fonctions plutôt support et pas très importantes. Et en fait, John et Guillaume, déjà en m'embauchant en tant que premier membre du staff, ils avaient envie de mettre l'accent là-dessus. Et puis, en fait, ils ont considéré aussi bien ma fonction que ma parole, mes avis et ce que je pouvais dire. Donc, si tu veux aujourd'hui te passer CEO, c'est pas un changement radical dans mon emploi du temps. C'est plutôt une sorte de continuité où en fait, ils m'ont donné le blason pour me sentir droite dans mes baskets et pour reconnaître un peu le travail que j'ai fait durant toutes ces années auprès d'eux et le travail qu'on a fait aussi tous les trois ensemble et puis après avec les autres membres du staff qui sont arrivés et puis tous les membres de Shodo, c'est un travail d'équipe.

  • Chloé

    Donc, ouais, premier employé avec deux boss qui considèrent la fonction marketing, parce que c'est vrai que souvent, ta fonction n'est pas forcément ultra bien considérée et donc qui te permettent aussi de pouvoir déjà avoir une importance dans l'entreprise, ce qui fait que cette transition vers la partie CEO était un peu la suite logique et qui... rarement on voit quelqu'un passer de market à CEO de la boîte donc c'est assez cool de voir cette évolution et maintenant que tu expliques un petit peu comment ça a fonctionné entre vous on comprend pourquoi ils ont fait ce choix et d'ailleurs tu es devenue CEO en rentrant de ton congé mat et ouais et ouais et la veille de reprendre après ton congé maths comment tu te sens à ce moment là de te dire ça y est je vais devenir CEO demain je commence en fait si tu veux refaire

  • Laury

    un peu l'histoire j'ai été prévenue que j'allais passer CEO après avoir annoncé ma grossesse Je suis enceinte au mois de novembre, je décide de leur dire très rapidement parce que c'est une bonne nouvelle et qu'en fait s'il y a une galère je leur fais confiance. Et j'ai la chance aussi d'être dans une boîte avec des personnes qui auraient pu m'accompagner si ça avait été le cas. Donc en fait je leur en fais très vite part. Ils sont contents, on kiffe et puis au mois de janvier on se voit pour... fake mon entretien annuel parce qu'en fait chez Shodo il n'y a pas trop d'entretien annuel parce qu'en fait c'est juste une bonne bouffe et histoire de fêter un nouvel anniversaire professionnel mais tu vois on a une grille de salaire fixe et indexée sur les années d'expérience donc en fait tu vois, on s'évite des conversations à rallonge et des négociations un peu à la con qui sont pressurisantes sur le salaire. Nous, comme ça, c'est fait. Et puis, en fait, comme je disais, j'ai été la première salariée au staff. Donc, les retours et même notre façon de travailler ensemble, je n'attendais pas du tout cet événement pour avoir des retours sur mon travail ou quoi que ce soit. Donc, en fait, au mois de janvier, quand on se fait une bonne bouffe pour fêter mon anniversaire pro, là, ils me proposent. de passer CEO. Donc, autant te dire que la bouffe était encore meilleure. Bon, on n'a pas pu fêter ça. Voilà, mais en tout cas, comme on aime bien parfois avec un peu de champagne, parce que j'étais enceinte. Mais bon, en tout cas, ça ne nous a pas empêchés d'avoir beaucoup de joie, déjà moi, de recevoir cette proposition. Et puis, je t'avoue que je ne les ai pas fait mariner trop longtemps avant d'accepter. Je pense que j'ai dû attendre. Allez ! trois secondes, tu vois. Voilà, c'était un peu ça. Mais en fait, ouais, ça a été un moment trop cool et exceptionnel. Et donc, du coup, la veille de reprendre le taf, j'avais déjà eu le temps quand même de mûrir le projet, d'y réfléchir, de border les choses avec eux. Et puis surtout, en fait, je savais qu'ils allaient m'accompagner et que je n'allais pas être laissée dans la nature et que... Tu sais, on peut avoir un peu ce truc-là, ce réflexe parfois avant de commencer un nouveau boulot, de te dire putain, est-ce que je vais être à la hauteur ? Est-ce qu'on ne m'attend pas au tournant ? Enfin, c'est un peu comme ça quand tu commences un nouveau taf. Et là, en fait, je savais que non. Je savais que quelque part, ils m'ont promue pour le travail que j'avais donné, certes, mais aussi pour le travail que j'allais donner et pour l'investissement que j'allais avoir en tant que CEO. Tu sais, il y a un peu ce truc-là de... je lisais ça tout à l'heure et c'est assez intéressant quelque part c'est que les femmes elles mettent plus de temps à arriver en tout cas à des postes à responsabilité, enfin plus de temps que les hommes et en fait il y a un peu ce truc de les hommes on va les promouvoir pour leur futur alors que les meufs on les promeut pour ce qu'elles ont déjà donné donc peut-être que c'est pour ça qu'elles arrivent plus tard à des postes à responsabilité et moi j'ai pas la sensation que ce soit ça en tout cas chez Shodo, ils m'ont promu parce que j'avais beaucoup travaillé, et ça, c'est certain. Mais ils ne sont pas allés chercher à l'extérieur un mec qui avait déjà géré une entreprise, par exemple. Ils auraient pu le faire, en vrai. Mais en fait, non. Ils ont décidé de me choisir moi parce que... Parce que dans leur tête, c'était logique. Qui mieux, entre guillemets, que quelqu'un qui partage leur quotidien de travail depuis toutes ces années, qui a participé à beaucoup de discussions, qui a peut-être un peu parfois pesé aussi dans les décisions. Donc, la veille, quelque part, c'était une rentrée des classes. C'était cool, j'allais kiffer, mais je n'avais pas. J'avais pas peur, quoi.

  • Chloé

    Je trouve ça vraiment incroyable parce que ce mindset qu'ils ont est quand même assez rare pour le souligner, je pense. Mais c'est le mindset aussi qu'on voit quand on entend parler de Shodo, que ce soit sur LinkedIn, etc. Donc, c'est un bel exemple parce que parfois, ce qu'on lit sur les réseaux sociaux et quand tu vois la réalité, il peut y avoir du bullshit. Donc là, c'est vraiment… leurs valeurs et en effet, ils auraient très bien pu aller chercher quelqu'un de plus expérimenté derrière, mais miser sur une personne qui a déjà apporté sa pierre à l'église et qui a un potentiel d'aller encore plus loin, je trouve ça vraiment bien et je pense que c'est assez rare, malheureusement, pour pouvoir le souligner et les féliciter sur ça. tu m'avais raconté il y a un concept que j'aimerais échanger avec toi et après on parlera un peu plus de Shodo et ce que vous faites tu m'avais raconté que tu viens d'une famille modeste t'es une nana aujourd'hui ben Est-ce que être CEO, quand tu es proposé pendant ton congé, ça pourrait être un peu considéré comme l'exception qui confirme la règle, que tout ça c'est dû à ton travail, que tu récompensais aujourd'hui au poste où tu es. Pourtant on avait échangé sur la notion de méritocratie, qui n'est pas du tout ton idéal et ta vision des choses, ni la mienne d'ailleurs. est-ce que depuis que tu es CEO, que tu partages ça parce que tu le partages beaucoup sur LinkedIn pour les personnes qui ne te connaissent pas tu as eu des réflexions un petit peu qui vont dans ce sens et est-ce que suite à ces réflexions tu as vraiment l'impression d'être l'exception qui confirme la règle qu'est-ce que tu as envie de répondre à tout ça ?

  • Laury

    mon père était il est à la retraite maintenant mais il était artisan boucher et ma mère mère au foyer et femme d'artisan donc qui participe à ça qui participent au commerce. Et en fait, si tu veux, moi pour être transparent, parce que je suis toujours transparent dans tout ce que je dis, mes parents avaient de l'argent. On avait de l'argent. Je n'ai pas connu le manque d'argent. J'ai toujours été drégatée. Mais contrairement aux familles... Je vais peut-être me lancer dans des catégories sociales et de classes sociales, mais j'y vais à dessein. Bourgeoise, c'est-à-dire des personnes qui ont de l'argent, qui ont du capital. Il nous manquait, en fait, tout simplement, tout le pan culturel. Mes parents ne sont pas des oseaux, mais en fait, voilà, mon père, il a été élevé par des paysans. Vraiment, ça a été un... un gamin qui a été placé. Donc, en fait, il a beaucoup travaillé. Il a commencé à travailler très tôt. Donc, voilà, en fait, bref, le schéma classique du mec qui n'est pas né dans une famille aisée et qui n'a pas eu le temps de... de cultiver sa culture générale, parce qu'il est allé bosser très vite en tant que boucher. Et en fait, ma mère, elle, elle est née dans une famille où il y avait un peu plus de moyens. Et tu vois, ma grand-mère avait déjà plus de moyens. Et ma grand-mère, pour le coup, elle exerçait un poste à responsabilité chez Electrolux à l'époque. Et donc, ma mère avait... un peu plus de background, je dirais, culturel. Mais en fait, elle a très vite quitté la famille pour aller vivre son amour avec mon daron. Et ce qui fait qu'elle n'a pas, je pense, profité pleinement de ce qu'elle pouvait avoir. Donc en fait, du coup, moi, je suis née dans ce contexte-là. J'ai quatre grands frères qui... Tu vois, sur les quatre, il y en a trois qui ont commencé à travailler très tôt, qui ont suivi le schéma de mon père. Et en fait, on est dans ce cadre-là. où voilà, moi mes parents ont pu quand même me payer mes études, j'arrive en dernier, je suis la dernière de la famille, donc quelque part j'ai la chance de voir des modèles devant moi. La méritocratie, j'y crois pas, parce que tu vois, je viens de te dépeindre le truc, oui, des parents qui m'ont pas emmenée au musée tous les week-ends, qui m'ont pas fait lire, enfin voilà, moi le week-end... Moi j'ai kiffé aller sur les terrains de foot le dimanche, regarder mon frère taper dans le ballon. Et en fait, je pourrais m'en servir pour dire Ouais, mais tu vois, je m'en suis sortie, etc. Mais en fait, non. Enfin, parce que c'est pas vrai. Pour moi, la méritocratie, aujourd'hui, elle n'existerait que s'il y avait une égalité des chances. Mais j'ai eu... beaucoup plus de chance que peut-être 40, 50, 60% de la population. Mes parents m'ont mis de l'argent, je suis blanche, je suis une meuf qui n'a pas de déficit, je n'ai pas d'handicap physique ou invisible ou quoi que ce soit. J'ai quand même vraiment du cul, quoi, déjà, dès le départ. Alors, je suis née meuf. Ça, c'est clair. Là, j'avais un pas... J'avais une petite case en moins sur... J'avais fait un pas de moins sur la ligne de départ. Mais j'avais... En fait, il faut voir aussi tout ce que j'ai. et donc ouais je veux surtout surtout pas servir d'argument pour la méritocratie j'y crois pas faut reconnaître la chance que j'ai eu j'ai aussi eu beaucoup de chance d'avoir une école, des études payées par mes parents, ce qui m'a permis de démarrer sereinement dans la vie ce qui m'a permis de reprendre une formation en alternance quand je me suis retrouvée en galère avec mon premier boulot ce qui m'a permis du coup de connaître le monde de la tech, de rencontrer Guillaume et Jean-Tanton. En fait, tu vois, tout ça, ce ne sont que des concours de circonstances, mais qui m'ont quand même été donnés quelque part parce que j'ai eu de la chance au départ. J'ai eu un chouille de chance au départ, quand même, il faut l'admettre.

  • Chloé

    Je trouve ça super important de dire aussi les privilèges qu'on peut avoir, même si évidemment sur la route des privilèges, on n'a pas conquis le genre. Oui, voilà. On a quand même énormément de privilèges et je trouve que parler de méritocratie, c'est un peu oublier toutes les inégalités et toutes les minorités qui partent avec. énormément de choses à rattraper, qui doivent payer leurs études ou qui n'ont même pas forcément accès à des études supérieures. Donc, il y a tout un tas de choses. Donc, je trouve ça chouette que tu puisses dire qu'en même temps, tu as énormément de tafé pour y arriver, mais il y a aussi beaucoup de choses qui t'ont permis d'arriver là, que ce soit de belles rencontres, mais aussi d'avoir un terreau assez fertile pour... pouvoir aller sur ces sujets-là. Donc, c'est important de casser un peu le mythe et de rappeler que ce concept, il existera peut-être un jour, si tout va bien, quand les gens seront sur le même pied d'égalité. Mais je doute que ça arrive un jour, malheureusement.

  • Laury

    Il y a du taf, mais ce serait cool qu'on y travaille, que la société y travaille un peu plus. plutôt que, à mon sens, de dealer avec les inégalités, d'aller chercher à... à en fait aller rétablir un peu d'équilibre là où il y en a besoin, c'est-à-dire un peu partout quoi.

  • Chloé

    Carrément, et en tout cas, toi à ton échelle et à l'échelle de Shodo, vous travaillez sur ça, et donc on va pouvoir un petit peu en parler, vous avez une politique particulièrement engagée sur la partie inclusion, notamment la diversité de genre, qui me semble que c'est toi qui as impulsé cette partie-là, cette notion de diversité de genre,

  • Laury

    qu'est-ce qui vous a motivé pourquoi vous faites ça et comment un peu tout ça s'est mis en place bah écoute ouais en effet tu peux le dire et je suis assez fière de le dire aussi j'ai impulsé cette volonté de s'attaquer au chantier de l'égalité des gens en fait si tu veux le modèle Shodo il a été pensé du coup par Guillaume et John qui sont profondément animés par une volonté de justice sociale. Et en fait, si tu veux, nous dans notre secteur, Guillaume et John ont créé une ESN, une entreprise de services du numérique. Ces entreprises sont, et à raison, souvent très mal vues, parce que, pour expliquer un peu le fonctionnement de ce genre de boîte, notre métier c'est d'aller recruter des développeurs et des développeuses. pour ensuite les envoyer en mission en clientèle. Et en fait, tout le jeu des ESN, des sociétés de conseil comme les nôtres, c'est d'envoyer la consultante en mission chez les clients. et de faire en sorte que le ou la consultante ne soit pas trop au courant de combien il est facturé, il ou elle est facturé, parce que comme ça, la boîte, elle, elle prend le plus de marge possible sur la gueule de ses membres, et... après elle s'assoit un peu sur un tas d'or et ça en fait du coup dans le fonctionnement c'est dégueulasse parce qu'en fait t'as des gens qui sont salariés qui travaillent qui travaillent, qui ramènent beaucoup d'argent et qui n'en voient pas forcément la couleur et tout simplement ça amène ces gens et à juste titre à se barrer pour passer en indépendant au statut d'indépendant travailler à leur compte mais du coup à quitter tous les avantages du salariat Et ça en fait, eux, ça les a rendus ouf parce que quelque part, tu es devant un problème où la seule solution pour les développeurs-développeuses, c'est de passer en indep pour pouvoir toucher ces billes. Et en fait, le salariat, il perdait de son sens, à leur sens, ce qui est à mon avis très juste. Et en fait, ils ont juste décidé de créer un modèle. basé sur la redistribution des richesses et sur la transparence. C'est-à-dire que demain, le consultant, nous, chez nous, la consultante, connaît exactement son taux de facturation, qu'on appelle un taux journalier. Il le connaît très exactement, on est hyper transparent avec. Et puis surtout, en fait, la marge ne dépend pas de ce taux. C'est-à-dire qu'un mec qui aille facturer 600 euros par jour aux 1000 euros par jour, c'est la même chose pour nous, on prendra la même marge. Donc évidemment, le seuil, il est... Après, c'est un peu plus complexe. Le seuil, il est indexé sur ton salaire, etc. Mais de toute façon, tout est retrouvable sur notre site. Et on a même développé ce qu'on appelle le showmulator, où tu mets ton taux journalier, tes années d'expérience, et tu vas voir comment tu seras payé chez Shodo. Le truc, on ne peut pas faire plus transparent que ça. C'est le modèle qui a été pensé pour aller remettre un peu de sens dans notre corporation et en basant la boîte et son fonctionnement sur les piliers de la justice sociale. Donc ça c'est le postulat de départ. Donc en fait, trop bien, tu vois, quand Shodo s'est créé et a fait un peu parler sur les réseaux sociaux, bah boum, tout de suite ça a pris, tu vois. Tout de suite ça a pris, d'ailleurs il y a eu beaucoup de... je dirais pas de réticence, mais il y a beaucoup de personnes qui se sont dit que ça n'allait pas marcher, que c'était utopiste, etc. Bon, aujourd'hui, on est assez contents de montrer que ça fonctionne pas trop mal. Et ouais, donc en fait, voilà, c'était ça, ça a fait grand bruit. La justice sociale, et voilà. Et sauf que, à un moment donné, pour moi, on ne pouvait pas continuer à parler autant de justice sociale sans aller s'attaquer aux questions de genre et des qualités des genres. Parce qu'en fait, la tech, c'est un milieu qui n'est pas mixte. Sur 100 devs, tu n'as que 17 meufs. et globalement le numérique c'est un monde qui est pas mixte je crois que t'as 30% de meufs c'est vraiment pas paritaire de toute façon je pense que c'est pour ça que tu fais ce podcast on a conscience quoi et en fait il y a une question à se poser c'est pourquoi ? parce que pour le coup le modèle shodo il claque mais on avait pas de meufs tu sais on recrutait pas de meufs enfin au bout de d'un an et demi d'existence il n'y avait qu'une seule Dana il y avait moi, moi je suis arrivée mais au staff tu vois toujours dans une fonction support de com etc donc c'est là en général qu'on retrouve les meufs dans les ESN mais en tant que dev il n'y avait qu'une seule développeuse et délire quoi enfin à un moment donné on sait qu'il n'y en a pas beaucoup mais il n'y en a pas à ce point peu et du coup en fait moi je suis arrivée avec mes convictions féministes et puis j'ai tenté avec le temps beaucoup de beaucoup de, quelque part, de bienveillance, parce que, voilà, ils ne méritaient pas, entre guillemets, que je les attaquais à la jugulaire, donc, en fait, du coup, on a parlé tranquillement, on a abordé plein de sujets concernant le féminisme, en fait, ils n'étaient pas du tout réfractaires au départ à la cause, mais ils n'en étaient, à mon avis, pas à ce point insensibles, et en fait, ça a fait son petit bonhomme de chemin. jusqu'à ce que je leur propose de créer... Tu vois, pour te dire comme quoi les mecs, ils se sont déconstruits. Jusqu'à ce que je leur propose de créer un groupe en non-mixité. Bon. Là, fallait encore un peu discuter, parce qu'ils ont pas été le bon de suite. Mais tu vois, ils ont accepté ça, et c'est avec ce groupe en non-mixité qu'on appelle la Shororité. qu'on a pensé, avec qui on a réfléchi aux problématiques du secteur, aux problématiques de nos vies de femmes, aux problématiques qu'on peut retrouver dans le monde du travail en général. Et en fait, on s'est creusé la tête, on a discuté, on a discuté entre meufs et... Putain, ça fait du bien ! Et on a soulevé pas mal de problèmes, et puis après, ça fait... Ça a fait du chemin jusqu'à ce qu'on mette en place des mesures féministes en faveur de l'égalité des genres. Et ça a très très bien marché. Puisque en moins d'un an, on a doublé l'effectif féminin de Shodo.

  • Chloé

    Excellent, félicitations parce que de une à avoir deux mondes c'est important du coup cette Shororité j'aime bien en plus la touche de naming qui laisse entendre le passé marketing ça

  • Laury

    claque

  • Chloé

    tu peux c'est quoi les autres actions que vous avez mis en place et que vous avez réfléchi ensemble lors de ces échanges en non-médicité et bien en fait on a mis en place vraiment pas mal de choses mais

  • Laury

    la première chose qui me tenait à coeur vraiment pour moi c'était important c'était le congé menstruel en fait Pourquoi ? Parce que déjà, c'est une mesure qui concerne toutes les meufs. Et je le dis volontairement. C'est-à-dire que pour moi, toutes les meufs, c'est aussi les femmes et les femmes trans. Et à partir du moment où tu as entamé une transition hormonale, tu souffres également de douleurs gynécologiques. Visiblement, être une femme, c'est souffrir. Donc, ça vient avec le lot. super, et donc en tout cas avoir un corps de femme c'est ça et en fait je voulais vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser parce qu'à mon sens c'est un peu je pense la contrepartie de ce qu'on est allé chercher c'est à dire d'aller chercher l'égalité alors ça évidemment c'est évident il le faut mais au détriment de la reconnaissance de notre corps. Enfin, tu vois, j'ai l'impression que quelque part, tu sais, il y a quand même un peu tout ce délire, et maintenant, ça change un peu, mais, de, ouais, t'es féministe, mais tu vas devenir maman, tu vas mettre ton corps au service de... Enfin, en fait, voilà, comme dans toutes les luttes, il y a eu des moments où il fallait peut-être être un peu plus... je n'ai pas envie de dire radicale, mais un peu plus poussée dans les convictions. Moi, aujourd'hui, en tout cas, ma vision du féminisme, c'est de se dire que quand tu es une femme, tu es une femme dans ta globalité et tu es aussi une femme avec ton corps. Et donc, du coup, le congé menstruel, pour moi, c'était une façon de dire on vous reconnaît pour ce que vous êtes. on se reconnaît pour ce que nous sommes et du coup c'était quelque chose c'était un signal clair aussi qu'on envoyait c'est à dire que les meufs on a nos règles on a nos règles et d'où il faudrait se foutre en 4 ou en PLS les jours de règles pour aller bosser alors que franchement on va pas se mentir on est bonne à rien dans ces cas là moi je suis déso mais quand j'ai une migraine je suis nulle je suis pas ouf et en fait il faudrait qu'on mette ça sous silence pour être à l'égalité des hommes bah en fait non et du coup ce coup j'ai menstruel c'était vraiment dans ce but là et pareil tu vois John et Guillaume ils étaient au départ ils étaient pas fermés du tout au sujet mais et tu sais ils étaient un peu circonspects quoi tu vois genre en mode ouais bah en fait dans notre profession autant tu fais un boulot d'ébéniste et tout je comprends le truc mais nous dans nos professions on est assises tu vois il y a du télétravail et tout mais c'est normal en fait qu'ils pensent comme ça les mecs ils ont pas leurs règles en fait et ils sont pas directement concernés donc encore pareil tu vois il a fallu discuter aller voir un peu avec eux comment mettre tout ça en place et on y est arrivé parce que encore une fois c'est un travail d'équipe ils ont voulu aussi m'écouter et ils m'ont apporté du crédit et j'ai dû à mon avis trouver j'espère en tout cas les bons arguments pour les convaincre et voilà et en fait ça a été la première mesure donc un congé menstruel pour toutes les femmes et et et et Concrètement, on ne demande pas de justificatif quand une meuf demande un congé mensuel. On s'en fout, juste elle nous prévient, normal, et c'est tout. Je ne vais pas lui demander un truc du médecin, ou pire encore. Mais voilà, sans justificatif. Donc ça, c'était vraiment la première mesure, et je pense que c'est la mesure la plus forte en termes de conviction. Parce qu'après, on a mis en place des mesures concernant la parentalité. Puisque, en fait... Pour le coup, c'est quand même pas anodin l'arrivée d'un enfant, surtout chez les femmes. Parce que c'est là qu'il y a des disparités dans la carrière. Je pense qu'on connaît tous un peu le sujet. Et c'est pour ça qu'on a tenu aussi à s'attaquer à ce pan-là. Mais comme toutes les femmes ne veulent pas être nécessairement maman ou porter un enfant ou avoir des enfants, le congé mensuel, c'était un truc pour aller... reconnaître toutes les meufs, quelles qu'elles soient, qu'importe ce qu'elles veulent. Et après, on a mis plein de trucs sur la parentalité. Déjà, on a rendu le congé paternité obligatoire dans son entièreté, donc les 28 jours obligatoires. parce qu'aujourd'hui en fait si tu veux il n'y a que 7 jours qui sont obligatoires dans la loi donc en fait le daron ou le coparent il peut retourner bosser après une semaine quoi sa meuf elle a accouché il y a une semaine il peut retourner bosser soit parce que le patron lui a mis la pression et que lui il culpabilise de se dire merde attends si je reste plus longtemps il va croire que je suis un tir au flanc donc il retourne bosser soit parce que je sais pas on peut peut-être imaginer que d'avoir un bébé ou c'est un peu de taf et qu'il est mieux au taf il est mieux à son travail et qu'il a envie de retourner sauver le monde donc en tout cas nous on a réglé ce problème là nos consultants restent 28 jours chez eux à l'arrivée de leur bébé on a mis en place aussi un planning allégé en retour de congé maternité c'est à dire que pendant un mois Les mamans qui reviennent chez Shodo bénéficient d'un planning de 4 jours par semaine et de 6 heures par jour. Donc en fait, elles travaillent 24 heures par semaine pendant un mois. Et les consultantes, on ne les renvoie pas en mission avant la fin de ce mois-ci. Donc du coup, toutes les meufs bénéficient d'un mois de prise de congé mat pour... se remettre un peu la tête à l'endroit. C'est une façon aussi d'ajuster un peu ton organisation parce que ce n'est pas évident, mine de rien. Et puis, pour les techs, de se remettre les mains dans le code tranquillement, sans pression et sans avoir la pression aussi quelque part du résultat. En fait, en donnant ce moment... d'accalmie et cette opportunité de reprendre calmement je pense que ça retire tout l'aspect pressurisant que t'as, ça fait 4 mois que t'es en congé, tu reviens tu peux être tenté de montrer que rien n'a changé mais en fait tout a changé, ta vie a changé et nous on le reconnait et on accompagne les salariés en ce sens Et puis aussi, et ça c'est une mesure pensée par Guillaume Ferron, rendons à César ce qui est à César, c'est la prime compensatrice de congés parentales. où en fait si tu veux les coparents des mamans en Shodo sont grandement encouragés à prendre un congé parental d'un mois à la reprise de la salariée chez nous parce que en fait Shodo va leur payer ce mois de congé parental voilà un congé parental c'est 400 balles par mois quand on prend un un et en fait ce qu'on s'est dit c'est qu'en général les personnes qui prennent le congé parental dans les couples hétérosexuels on manque beaucoup de recul et de stats sur les couples homos mais en tout cas dans les couples hétéros ce sont les mamans qui prennent le congé parental la proportion c'est 13% des mamans prennent un congé parental à taux plein contre 1% des hommes bref vraiment un truc très très inégalitaire et en fait c'est pas normal et forcément que les hommes vont moins prendre de congés parentales puisqu'on peut partir du principe que si ce sont eux qui font bouillir la marmite et qui ramènent la thune à la maison si c'est eux qui se retrouvent payés 400 balles par mois bon bah là les finances elles en prennent un coup Donc, en fait, Guillaume, ce qu'il a souhaité avec ça, c'est mettre fin à cette excuse, entre guillemets, enfin à cette excuse, à cette bonne raison, en garantissant un mois de salaire aux coparents. et tu vois c'est charmant parce que moi mon mari du coup il a pu en profiter quand j'ai repris le taf lui il est resté un mois à la maison avec Arnaud et tu vois c'est un papa qui est très investi et qui a compris quelque part sa charge de papa sa charge de parent et franchement c'est une mesure qui est certes on va donner des moyens à une personne externe de l'entreprise mais les bienfaits que ça peut avoir sur les salariés Shodo je pense qu'ils sont extrêmement significatifs et en fait ça apporte beaucoup et d'être sereine à ta reprise de taf parce que tu sais aussi que ton petit il est avec son père, qu'il est pas dans un mode de garde extérieur enfin tu sais parce que quand tu lâches ton gamin, quand tu reviens de congé de congé mat, il a 3 mois quoi c'est ça c'est un tout petit bébé. Donc, de le savoir avec son père à la maison, en plus, toi, avec un planning allégé et tout, tu reprends mieux le taf et des salariés qui sont mieux dans leur basket, c'est des salariés qui sont plus engagés, c'est des salariés qui ont envie de rester chez toi. Enfin, en fait, voilà, tout ça, c'est un cercle vertueux. Et du coup, ouais, c'est grave cool. Et nous, on envoie les bénéfices chaque jour. voilà tout ce que la Shororité a fait et comme tu peux le voir c'est un travail d'équipe et ce n'est pas parce que on mène des réunions en non mixité que ça exclut les hommes de la réflexion tu vois ça je tiens à le dire puisque c'est quelque chose qu'on me rétorque souvent voilà ça n'enlève pas ça n'enlève pas la possibilité aux hommes de De donner leur avis, parce que de toute façon, ils ont toujours très bien su le faire et on n'a pas du tout le fait de le faire. Mais c'est juste que nous, ça libère la parole et qu'on a pu être, entre meufs, extrêmement efficaces dans nos discussions, dans nos décisions et dans ce qu'on souhaitait. On a gagné du temps, on a gagné, je pense aussi, en confort de parole. On a libéré la parole. Bref, c'est devenu une safe place et c'est stylé.

  • Chloé

    C'est grave stylé, oui. Et c'est vraiment bien parce que c'est ça, vous mettez les employés dans un confort et les accompagner à pouvoir... pas aller chercher de l'égalité parce qu'au final l'égalité elle n'existera jamais, on n'a pas les mêmes corps on n'a pas les mêmes choses qui se passent mais aller chercher de l'équité ou du moins vraiment tendre à ça et je trouve ça important de dire que c'est co-construit ensemble et qu'en effet ces cercles de non-mixité ne viennent pas exclure les hommes ou un autre genre mais plus aider les femmes à pouvoir libérer leur corps, on le sait je pense que n'importe qui qui discute et même si on est un homme vous pouvez entendre et comprendre que parfois pouvoir parler entre filles on peut parler plus de choses et de manière un peu plus sereine donc c'est important de le dire mais c'est aussi important de dire que tout ce que vous avez mis en place c'est co-construit, validé par tout le monde et en tout cas je pense que c'est des choix forts comme dire que tout le monde prend son congé de pâtes ou maths mais c'est aussi des choix qui vont avec vos valeurs et tout ce que vous souhaitez impulser je me disais est-ce que on le sait il y a toujours des gens qui critiquent est-ce que vous avez des réflexions ou des feedbacks négatifs sur cette politique qui est clairement féministe que ce soit en interne ou en externe

  • Laury

    Alors en interne non. En interne j'ai entendu une fois mais c'était sous le ton de la blague mais bon après on sait que les blagues sont parfois un peu enfin que c'est aussi une forme d'oppression mais j'ai même pas envie de dire que ça a été le cas, enfin voilà ça a été plus maladroit que quelque chose, enfin qu'une remarque pour me faire du mal ou pour décrédibiliser le projet mais en nous disant que c'était du sexisme à l'envers. Bon, ça a été très vite débunké, parce qu'en fait, il n'y a pas de sexisme. Et puis, en fait, le sexisme, c'est quand on fait du mal à quelqu'un. Or, de ne pas inviter les hommes pour parler entre nous, ce n'est pas du sexisme. Ce qui est du sexisme, c'est de faire en sorte que ta boîte n'est pas inclusive pour ne pas faire venir les femmes, par exemple. Ça, c'est du sexisme. Mais non, en fait... Ah, si ! Si, si, oui, bien sûr que j'ai eu des remarques à l'externe, j'ai eu des dingueries. Là, la petite dinguerie en date, c'est... Tu sais, j'ai une conférence, j'ai donné une conférence à Mixit, qui est une confétique et tech à Lyon. C'était au mois d'avril. et donc je parle de tu sais je parle de ma Shororité et tout moi je me dis que je suis enfin que le public est relativement acquis à ma cause quoi tu vois en plus il décide de voir mon sujet, le sujet est très clair, enfin voilà c'est les réunions non mixité moi j'en fais un peu quelque part aussi ma marque de fabrique et donc je suis là à parler de ma Shororité je suis trop fière et tout, j'ai déballé mon truc Il y a des questions, une, deux, trois questions, et là bam, tu vois, genre j'ai un mec qui me dit que je fais du women's planning, parce que j'explique. Parce que j'explique que quand les pères, enfin que les pères chez nous prennent leur congé paternité, enfin que les coparents prennent leur congé paternité en entièreté et que c'est obligatoire. Et il me dit oui, que j'ai réussi à faire du woman's planning parce que j'explique aux hommes qu'il faut qu'ils prennent leur congé paternité.

  • Chloé

    Voilà.

  • Laury

    Et franchement, moi c'était la partie la plus rigolote de la conf je crois parce que tu vois c'est un peu challengeant quoi, tu vois quand t'as ce genre de truc parce que t'es devant une salle, alors la salle n'était pas comble mais je sais pas, y'avait peut-être une centaine de personnes, et tu vois je me dis putain le toupet du gars quoi, déjà Mais en fait pareil, je pense qu'en vrai, tu sais genre je lui réponds, je lui dis non mais en fait c'est pas du womansplaining parce que je… le fait de rendre le congé paternité obligatoire, c'est pour les mamans. C'est-à-dire que je n'explique pas au père comment devenir père. J'explique au père et aux coparents comment prendre sa place de parent pour que les femmes soient moins en charge de la famille et au service de la famille. En fait, c'est plus dans ce sens-là qu'il faut voir. Mais après, tu es un homme, est-ce que quelque part, ce n'est pas un peu la vie de voir la vie par ton prisme ? Tu vois, genre peut-être que c'est... Il y a un peu de ça, tu vois, peut-être. Mais en fait, ouais, après il se rattrape en me disant que c'est une blague, tout ça. Bon, franchement, dans l'Assemblée, il n'y a trop personne qui a ri, quoi, tu vois. Genre, c'était pas trop drôle. Et puis après, il me dit aussi que la non-mixité... ça va à l'encontre de l'intelligence collective, de ce qu'il avait pu lire dessus. Je t'avoue que je n'ai pas trop bien enregistré ce qu'il m'a dit à ce moment-là, parce que c'était un peu là, avec l'adrénaline et tout, je n'étais pas trop là, présente, pour retenir exactement ce qu'il m'a dit, mais un truc un peu comme ça. Et puis du coup, moi, ce que je lui ai répondu, c'est que... certes il peut me parler d'intelligence collective mais moi je lui ai parlé de féminisme et qu'en fait il y a plusieurs écoles dans le féminisme et que la non-excité c'est quelque chose qui est prôné par le féminisme, parce que pour toutes les raisons que j'ai évoquées pendant les 20 minutes qui viennent de se passer, voilà, en fait, il y a des inégalités, il y a une domination de la part des hommes dans ce système patriarcal, et que la non-mixité, ça nous permet juste d'avoir un peu de place, un peu de parole, entre nous. mais que ça ne va pas à l'encontre d'intelligence collective. L'intelligence collective, c'est de faire de la place à tout le monde, en tout cas à mon sens. Après, c'est vrai que je n'ai pas lu pléthore de livres comme visiblement cette personne sur ce sujet-là, mais je suis à peu près convaincue de ce que je suis en train de dire.

  • Chloé

    mais c'est gros quand même arriver à inverser le mansplaining c'est comme les moi j'ai un parti pris dessus ça va peut-être faire polémique ou pas peu importe mais comme les gens qui disent qu'il y a du racisme anti-blanc etc inverser en fait les oppressions sur des groupes typiquement sur les blancs ou sur les hommes qui sont qui ont

  • Laury

    la place privilégiée je trouve ça mais c'est beau aussi vraiment c'est exactement la réflexion que je me suis faite je me suis dit ah ouais ce que là ah ouais mais ouais en effet genre le racisme anti-blanc moi je vais pas te dire j'habite en Ile-de-France j'habite dans une ville où il y a beaucoup de mixité mixité Du coup, ça m'est arrivé d'avoir des remarques de ce style. Ça ne fait pas plaisir. Mais jamais, au grand jamais, je vais dire que le racisme anti-blanc il existe. Parce que moi, quand j'ai voulu louer un appartement, avec ma petite gueule de française et mon mec pareil j'ai eu aucun mal à louer un appartement tu vois genre je ne me fais pas agresser ou insulter dans la rue parce que je suis noire j'ai pas de mal à avoir un taf enfin voilà et en fait c'est ça le racisme et quelque part tu vois je pourrais te dire ouais moi j'ai eu des réflexions tu vois que ça existe mais en fait non parce que c'est pas systémique même s'il y a des cons et ça voilà il y en a des cons déconnent mais c'est pas un système c'est pas une oppression systémique et il faut je pense vraiment qu'on soit clair là dessus parce que je crois dur comme fer en la convergence des luttes donc pour moi il n'y a pas de racisme anti-blanc il n'y a que du racisme envers les minorités enfin voilà en fait il n'y a pas de sexisme à l'envers voilà les oppressions ce sont c'est comme ça les hommes blancs, cis cis-hétéros voilà il est là et âgé et il est là dans le système d'oppression et du coup il faut le déconstruire parce que tu vois, quelque part, il n'y a qu'en le déconstruisant qu'on va arrêter, j'en parlais avec mon mari tout à l'heure, qu'on va arrêter de leur casser les couilles, si tu veux. Tu vois, genre, si je peux le dire comme ça, peut-être que ça va parler, mais il n'y a qu'en faisant de la place à tout le monde qu'on va arrêter de lutter et peut-être d'aller mener, d'avoir des propos qui sont, tu vois, genre... le not all men et tout ça les mecs qui se défendent de oui mais moi je suis pas comme ça le jour où le système fera plus en sorte que ce soit les hommes qui ont qui exercent une domination sur les femmes et bah on arrêtera de dire que ce sont eux et là il pourra dire ouais moi je suis pas comme ça mais une fois que le système aura changé ou qu'il sera plus égalitaire. On en revient toujours à ce sujet-là.

  • Chloé

    non mais clairement et je suis 100% alignée et d'accord avec toi et comme je commentais sur un de tes posts LinkedIn je trouve que dès que les personnes se sentent offensées comme ça et se permettent de dévier en fait le débat et le propos qui est là pour faire avancer les choses frérot c'est que tu fais partie de ce problème là tu ne le vois pas mais en fait c'est pour ça qu'il faut faire avancer les choses donc ça ne m'étonne pas que tu vois avec cette prise de position que je trouve géniale de ta part et de la part de Shodo qui est forcément des feedbacks comme ça malheureusement quand j'ai posé ma question je savais que tu dirais oui mais écoute on va pouvoir chaque brique permet de faire avancer les choses et de construire quelque chose de plus inclusif et plus équitable aujourd'hui est-ce que avec tout ce que t'as mis en place tout ce que vous avez mis en place et tout ce que vous allez mettre en place est-ce que tu penses avoir réussi à créer une safe place chez Shodo bah

  • Laury

    écoute c'est vraiment vraiment tout ce que je souhaite enfin Pour le coup, j'ai l'impression que... Après, on pourrait toujours faire plus. Je sais que notre combat, il n'est pas terminé. Déjà, Shodo, on est une boîte... voilà, porter sur l'égalité, l'égalité, l'équité. Oui, je pense que la shororité, c'est une safe place. J'aimerais qu'on aille encore plus loin dans ce combat. Après, le nerf de la guerre, c'est les sous et il nous faut des moyens. Et Rome ne s'est pas faite en un jour. Mais j'espère vraiment de tout cœur que chez Shodo, que Shodo soit une safe place. et que tout le monde se sent à sa place. Et si ce n'est pas le cas... j'espère que qu'on aura la possibilité de faire mieux qu'on aura les qu'on est en tout cas assez safe pour donner confiance aux gens pour nous faire leur retour, nous faire leurs remarques pour qu'on puisse toujours s'améliorer tu vois c'est vraiment tout ce que je souhaite

  • Chloé

    Clairement. Et pour finir, j'aimerais savoir, ok, je suis une entreprise tech, je le dis à tous les épisodes, il y a énormément de personnes qui le partagent, la tech a du mal sur cette partie d'inclusion des minorités, que ce soit de genre ou autre minorité. Quels seraient les conseils que toi tu peux donner, des conseils activables aux personnes qui sont dans des entreprises, à la tête d'entreprise ou au RH ? qui souhaitent mettre en place une politique d'inclusivité par où est-ce qu'on commence ? Quelles sont les bases à avoir ? Qu'est-ce qui a le plus d'impact également ?

  • Laury

    En fait, je dirais que le premier conseil que je donnerais quelque part c'est d'aller sonder les concernés. Tu vois, c'est un truc... Par exemple, il y a beaucoup de mecs qui viennent me voir en disant Ah, je fais partie, soit parce qu'ils font partie du CSE ou parce qu'ils ont envie de porter les causes féministes dans leur boîte. Moi, je leur dis merci. Merci beaucoup de faire ça. Mais avant toute chose, demandez aux meufs ce qu'elles en pensent. Parce que là, si tu apportes des solutions à des nanas qui n'en veulent pas, parce qu'elles ont le droit en fait de pas vouloir à mon sens c'est pas parce que t'es une femme que tu dois être féministe et porter les causes féministes être une femme c'est déjà du taf voilà même si je souhaite évidemment que le plus de femmes le soient et j'espère pouvoir faire ce travail en ce sens mais c'est pas une injonction enfin tu vois genre on a assez d'injonctions comme ça dans la vie faudrait pas non plus en rajouter va en tant que mec et en tant que directeur directrice d'entreprise ou en tant qu'RH demander aux salariés concernés ce dont elles ont besoin, si elles en ressentent le besoin, s'il y a une envie de faire quoi que ce soit. Et puis après, ce que je dirais, c'est d'aller créer des instances, des cercles en non-mixité, d'aller créer la shororité dans sa propre boîte pour que les concernés Mais la shororité, mais aussi peut-être... Enfin voilà, c'est pas... Y'a pas que les femmes qui sont opprimées. Enfin moi, tu vois, genre, l'idée de la shororité, elle m'est venue parce qu'il y avait une conférence, on m'en citait, mais pour les afro-latinos, je crois, à l'époque, tu vois. Que je conseillerais vraiment, c'est de donner la possibilité aux concernés de réfléchir à des évolutions. puisque du coup, en faisant ça, déjà tu leur envoies, je pense, un signal clair qui est de vous avez la parole, vous avez du temps de parole pour réfléchir entre vous. Un peu, au final, comme tu vois, le comité social et économique d'une entreprise, où les élus se retrouvent entre eux, entre elles et eux, pour discuter et faire leur retour aux dirigeants. Enfin, en fait, les réunions n'ont existé, il n'y a quand même rien de... super innovants. Ça existe depuis beaucoup de temps. Les réunions syndicales existent aussi. C'est sur le même modèle. Et en fait, je pense que ça a prouvé ses effets. C'est vraiment le truc que j'irais conseiller à celles et ceux qui veulent mettre en place une politique d'inclusion, c'est d'aller penser inclusion et penser concerné.

  • Chloé

    Parfait, super conseil. Et pour continuer sur la vibe des conseils, là ce serait plus un conseil à la Laurie qui a 20 ans. Quels seraient les conseils que tu te donnerais pour passer une bonne vingtaine ?

  • Laury

    Ça me fait tout drôle de penser à ça et ça me touche parce qu'en fait... tu vois souvent je me le dis j'y retournerai pas quoi ah ben pisse j'y retournerai pas alors certes j'avais certainement un peu plus la forme je dormais et encore je dormais pas si mieux que ça et tout mais mais en fait à 20 ans vraiment ce que je me dirais c'est garde confiance en toi euh N'écoute pas toutes ces... remarques qu'on a pu te faire justement sur ton genre ou sur tes capacités ou arrête de te réduire aussi à ton physique quoi, tu vois moi à 20 piges, comme toutes les meufs de 20 piges je pense bah en fait j'ai été mais complètement en en effacé avec mon apparence physique et je pensais que ma valeur ne passait que par là tu vois et et croit ouais crois en toi n'aie pas peur mais peur un peu quand même parce que fais pas de dinguerie parce que préserve toi fais pas n'importe quoi parce que tu devrais en avoir le droit mais en fait ça va vite te rattraper donc fais attention à toi mais prends soin de toi et vraiment c'est vraiment les conseils que je me donnerais et tu vois genre maintenant que j'ai un enfant, que j'ai un fils bah J'ai vraiment plus que tout envie de lui transmettre ça, la confiance, la liberté, la liberté de choisir ce qu'il aura envie d'être demain, et qu'il ait confiance en lui, et qu'il ait confiance en son père et moi pour tout nous dire, et pour qu'il ait le droit de vivre sa vie comme il l'entend, aussi libre qu'il le peut. C'est beau ça, hein ?

  • Chloé

    C'est un beau principe, oui. je pense que ce petit Arnaud va grandir dans un défi j'espère plutôt cool ouais j'espère génial est-ce que pour finir tu peux me dire une personne que tu aimerais entendre dans un des épisodes des menaces

  • Laury

    bah écoute j'ai l'impression que t'as quand même invité du beau monde là t'as déjà une liste assez stylée après aussi je pense que tu pourrais enfin en tout cas moi j'aimerais bien l'entendre c'est Angie qui travaille chez Shodo qui a rejoint Shodo Nantes il y a très peu de temps mais qui est une meuf qui est exceptionnelle qui a une énergie de ouf et qui elle aussi fait partie d'une minorité parce qu'elle le dit très clairement c'est une meuf autiste et qui porte ce combat et ce combat dans la tech et franchement je trouve que elle pourrait apporter plein de choses, apprendre plein de choses au monde parce que son combat mine de rien on va pas se mentir mais il est de niche et on en entend pas beaucoup parler et de l'entendre dans ton podcast je pense que ça pourrait être vraiment vraiment vraiment stylé

  • Chloé

    mais carrément je trouve aussi c'est vrai que on n'a pas ces voix là donc écoutez tu me donneras son LinkedIn avec plaisir tu me donneras son LinkedIn et avec plaisir en tout cas merci beaucoup Laurie merci à toi encore bravo pour tout ce que vous faites chez Shodo merci je kiffe le suivre je kiffe suivre votre aventure aussi bravo aux deux cofondeurs qui sont sûrement je pense de très belles personnes et je vous souhaite plein de réussite et si vous voulez suivre Laurie et Shodo je mettrai les liens dans la description de l'épisode pour pouvoir retrouver ce joli monde merci beaucoup Chloé je

  • Laury

    tiens à le dire je tiens à le dire mais je trouve que ta démarche est très courageuse j'admire les personnes qui sont animées par autant de vocation et et vraiment je te souhaite tout plein de bonheur et de réussite dans ce projet moi aussi je kiffe ce que tu fais et compte sur nous et la communauté Shodo pour te soutenir dans

  • Chloé

    ce beau projet de podcast c'est adorable merci beaucoup à très vite Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie. Ciao !

  • Laury

    Merci.

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Description

Dans cet épisode des Meneuses je reçois Laury Maurice. Elle est CEO chez Shodo, une ESN qui casse les codes des ESN classiques. C’est au poste de marketing et enceinte qu’on lui propose de devenir CEO. Depuis sa prise de poste, Laury a mis en place une politique forte d'égalité des genres qui a transformé la culture de l'entreprise.


🎙 Points forts de l'épisode :

- Introduction à la politique d'égalité des genres : découvrez comment Shodo a doublé son effectif féminin en moins d'un an.

- Parcours de Laury Maurice : Laurie partage son expérience unique de devenir CEO alors qu'elle était enceinte.

- Mise en œuvre et impacts : Analyse des défis rencontrés et des solutions apportées pour instaurer une égalité réelle au sein de l'entreprise.

- Soutien aux employés : Comment Shodo accompagne ses salarié·es, notamment en reconnaissant les changements de vie importants comme le congé maternité.


📢 Citation clé : "Il fallait vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser."


Pourquoi écouter cet épisode :

- Pour vous inspirer des initiatives en faveur de l'égalité des genres.

- Pour comprendre les défis et les succès d'une entreprise qui s'engage pour la diversité et l'inclusion.

- Pour découvrir des pratiques concrètes et applicables dans votre propre organisation.


📕 On a cité dans l'épisode avec Laury :

→ Shodo : https://shodo.io/



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Laury

    en moins d'un an, on a doublé l'effectif féminin de Shodo. Il fallait vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser. Et en fait, il faudrait qu'on mette ça sous silence pour être à l'égalité des hommes. En fait, non. Quatre mois que tu es en congé, tu reviens... Tu peux être tenté de montrer que rien n'a changé, mais en fait tout a changé, ta vie a changé, et nous on le reconnaît, et on accompagne les salariés en ce sens. Et ce n'est pas parce qu'on mène des réunions en non-mixité que ça exclut les hommes de la réflexion.

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée, et aujourd'hui j'accueille Laurie Maurice, CEO chez Shodo. Depuis sa prise de poste, elle a mis en place une politique forte d'égalité des genres dans une ESN pas comme les autres. Elle te partage tout ce qu'elle a fait dans cet épisode et comment on lui a proposé de devenir CEO quand elle était enceinte. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Hello Laurie, comment tu vas ?

  • Laury

    Salut Chloé, ça va et toi ?

  • Chloé

    Écoute, ça va super, contente d'être avec toi et merci d'avoir accepté de faire cet épisode du podcast Les Meneuses avec moi. Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui et je pense que tu vas ravir aussi les auditorices. Et pour commencer, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Laury

    Yes, avec plaisir. Du coup, je m'appelle Laurie Maurice, j'ai 30 ans, je suis la maman d'un merveilleux petit garçon qui s'appelle Arnaud, qui est né au mois de juillet 2023. Et j'ai la chance également de travailler chez Shodo depuis 2020. J'ai commencé en tant que responsable communication et marketing là-bas et j'ai évolué. à un poste de direction, et pas n'importe lequel, parce que je suis devenue CEO de Shodo en 2024, à mon retour de congé mat.

  • Chloé

    Ma classe, c'est ce qui s'appelle être une belle évolution quand même.

  • Laury

    Ah bah là, c'est une petite percée, c'est plutôt pas mal, ouais.

  • Chloé

    C'est clair, on parlait de foot avant l'enregistrement, c'est une belle percée. Du coup, tu es CEO chez Shodo, en quoi ça consiste être CEO ? C'est quoi ton quotidien ? C'est quoi tes responsabilités ?

  • Laury

    Bah écoute, déjà quand tu... Enfin en l'occurrence, moi j'ai signé un mandat. Donc déjà, s'il se passe n'importe quoi, je peux aller en prison pour commencer. Mais maintenant, au-delà de ça en fait, si tu veux, tu sais, je travaille chez Shodo depuis 2020 et j'ai eu beaucoup de chance en étant, en faisant partie, enfin quasiment... tout de suite de l'aventure, puisque Shodo, ça s'est créé en mars 2019, et donc je suis arrivée assez vite, et j'ai travaillé vraiment en étroite collaboration avec Guillaume et Jonathan, qui sont les deux cofondateurs. Quand je dis étroite collaboration, c'est pour dire qu'au départ, on était dans un bureau de 12 mètres carrés, à 3 minutes. Donc en fait, ça va, moi, le conf... Ouais, en fait, c'est étroit, ouais. Et après, le confinement m'a sauvée parce que moi, je suis arrivée en janvier et le confinement a eu lieu en mars. Donc, tu vois, ça n'a duré que peu de temps. Et puis après, on a changé de loco, pris un peu plus grand. Mais en fait, si tu veux, je suis arrivée tôt dans l'aventure et ça m'a permis de voir un peu toutes les évolutions, de les suivre aussi, en fait, de les voir grandir et acquérir de l'expérience en tant que chef d'entreprise. Et surtout, la chance que j'ai eue, c'est qu'ils m'ont toujours donné ma place. Tu vois, genre, j'étais à la com, j'étais au market. dans pas mal de boîtes, on estime que ce sont des fonctions plutôt support et pas très importantes. Et en fait, John et Guillaume, déjà en m'embauchant en tant que premier membre du staff, ils avaient envie de mettre l'accent là-dessus. Et puis, en fait, ils ont considéré aussi bien ma fonction que ma parole, mes avis et ce que je pouvais dire. Donc, si tu veux aujourd'hui te passer CEO, c'est pas un changement radical dans mon emploi du temps. C'est plutôt une sorte de continuité où en fait, ils m'ont donné le blason pour me sentir droite dans mes baskets et pour reconnaître un peu le travail que j'ai fait durant toutes ces années auprès d'eux et le travail qu'on a fait aussi tous les trois ensemble et puis après avec les autres membres du staff qui sont arrivés et puis tous les membres de Shodo, c'est un travail d'équipe.

  • Chloé

    Donc, ouais, premier employé avec deux boss qui considèrent la fonction marketing, parce que c'est vrai que souvent, ta fonction n'est pas forcément ultra bien considérée et donc qui te permettent aussi de pouvoir déjà avoir une importance dans l'entreprise, ce qui fait que cette transition vers la partie CEO était un peu la suite logique et qui... rarement on voit quelqu'un passer de market à CEO de la boîte donc c'est assez cool de voir cette évolution et maintenant que tu expliques un petit peu comment ça a fonctionné entre vous on comprend pourquoi ils ont fait ce choix et d'ailleurs tu es devenue CEO en rentrant de ton congé mat et ouais et ouais et la veille de reprendre après ton congé maths comment tu te sens à ce moment là de te dire ça y est je vais devenir CEO demain je commence en fait si tu veux refaire

  • Laury

    un peu l'histoire j'ai été prévenue que j'allais passer CEO après avoir annoncé ma grossesse Je suis enceinte au mois de novembre, je décide de leur dire très rapidement parce que c'est une bonne nouvelle et qu'en fait s'il y a une galère je leur fais confiance. Et j'ai la chance aussi d'être dans une boîte avec des personnes qui auraient pu m'accompagner si ça avait été le cas. Donc en fait je leur en fais très vite part. Ils sont contents, on kiffe et puis au mois de janvier on se voit pour... fake mon entretien annuel parce qu'en fait chez Shodo il n'y a pas trop d'entretien annuel parce qu'en fait c'est juste une bonne bouffe et histoire de fêter un nouvel anniversaire professionnel mais tu vois on a une grille de salaire fixe et indexée sur les années d'expérience donc en fait tu vois, on s'évite des conversations à rallonge et des négociations un peu à la con qui sont pressurisantes sur le salaire. Nous, comme ça, c'est fait. Et puis, en fait, comme je disais, j'ai été la première salariée au staff. Donc, les retours et même notre façon de travailler ensemble, je n'attendais pas du tout cet événement pour avoir des retours sur mon travail ou quoi que ce soit. Donc, en fait, au mois de janvier, quand on se fait une bonne bouffe pour fêter mon anniversaire pro, là, ils me proposent. de passer CEO. Donc, autant te dire que la bouffe était encore meilleure. Bon, on n'a pas pu fêter ça. Voilà, mais en tout cas, comme on aime bien parfois avec un peu de champagne, parce que j'étais enceinte. Mais bon, en tout cas, ça ne nous a pas empêchés d'avoir beaucoup de joie, déjà moi, de recevoir cette proposition. Et puis, je t'avoue que je ne les ai pas fait mariner trop longtemps avant d'accepter. Je pense que j'ai dû attendre. Allez ! trois secondes, tu vois. Voilà, c'était un peu ça. Mais en fait, ouais, ça a été un moment trop cool et exceptionnel. Et donc, du coup, la veille de reprendre le taf, j'avais déjà eu le temps quand même de mûrir le projet, d'y réfléchir, de border les choses avec eux. Et puis surtout, en fait, je savais qu'ils allaient m'accompagner et que je n'allais pas être laissée dans la nature et que... Tu sais, on peut avoir un peu ce truc-là, ce réflexe parfois avant de commencer un nouveau boulot, de te dire putain, est-ce que je vais être à la hauteur ? Est-ce qu'on ne m'attend pas au tournant ? Enfin, c'est un peu comme ça quand tu commences un nouveau taf. Et là, en fait, je savais que non. Je savais que quelque part, ils m'ont promue pour le travail que j'avais donné, certes, mais aussi pour le travail que j'allais donner et pour l'investissement que j'allais avoir en tant que CEO. Tu sais, il y a un peu ce truc-là de... je lisais ça tout à l'heure et c'est assez intéressant quelque part c'est que les femmes elles mettent plus de temps à arriver en tout cas à des postes à responsabilité, enfin plus de temps que les hommes et en fait il y a un peu ce truc de les hommes on va les promouvoir pour leur futur alors que les meufs on les promeut pour ce qu'elles ont déjà donné donc peut-être que c'est pour ça qu'elles arrivent plus tard à des postes à responsabilité et moi j'ai pas la sensation que ce soit ça en tout cas chez Shodo, ils m'ont promu parce que j'avais beaucoup travaillé, et ça, c'est certain. Mais ils ne sont pas allés chercher à l'extérieur un mec qui avait déjà géré une entreprise, par exemple. Ils auraient pu le faire, en vrai. Mais en fait, non. Ils ont décidé de me choisir moi parce que... Parce que dans leur tête, c'était logique. Qui mieux, entre guillemets, que quelqu'un qui partage leur quotidien de travail depuis toutes ces années, qui a participé à beaucoup de discussions, qui a peut-être un peu parfois pesé aussi dans les décisions. Donc, la veille, quelque part, c'était une rentrée des classes. C'était cool, j'allais kiffer, mais je n'avais pas. J'avais pas peur, quoi.

  • Chloé

    Je trouve ça vraiment incroyable parce que ce mindset qu'ils ont est quand même assez rare pour le souligner, je pense. Mais c'est le mindset aussi qu'on voit quand on entend parler de Shodo, que ce soit sur LinkedIn, etc. Donc, c'est un bel exemple parce que parfois, ce qu'on lit sur les réseaux sociaux et quand tu vois la réalité, il peut y avoir du bullshit. Donc là, c'est vraiment… leurs valeurs et en effet, ils auraient très bien pu aller chercher quelqu'un de plus expérimenté derrière, mais miser sur une personne qui a déjà apporté sa pierre à l'église et qui a un potentiel d'aller encore plus loin, je trouve ça vraiment bien et je pense que c'est assez rare, malheureusement, pour pouvoir le souligner et les féliciter sur ça. tu m'avais raconté il y a un concept que j'aimerais échanger avec toi et après on parlera un peu plus de Shodo et ce que vous faites tu m'avais raconté que tu viens d'une famille modeste t'es une nana aujourd'hui ben Est-ce que être CEO, quand tu es proposé pendant ton congé, ça pourrait être un peu considéré comme l'exception qui confirme la règle, que tout ça c'est dû à ton travail, que tu récompensais aujourd'hui au poste où tu es. Pourtant on avait échangé sur la notion de méritocratie, qui n'est pas du tout ton idéal et ta vision des choses, ni la mienne d'ailleurs. est-ce que depuis que tu es CEO, que tu partages ça parce que tu le partages beaucoup sur LinkedIn pour les personnes qui ne te connaissent pas tu as eu des réflexions un petit peu qui vont dans ce sens et est-ce que suite à ces réflexions tu as vraiment l'impression d'être l'exception qui confirme la règle qu'est-ce que tu as envie de répondre à tout ça ?

  • Laury

    mon père était il est à la retraite maintenant mais il était artisan boucher et ma mère mère au foyer et femme d'artisan donc qui participe à ça qui participent au commerce. Et en fait, si tu veux, moi pour être transparent, parce que je suis toujours transparent dans tout ce que je dis, mes parents avaient de l'argent. On avait de l'argent. Je n'ai pas connu le manque d'argent. J'ai toujours été drégatée. Mais contrairement aux familles... Je vais peut-être me lancer dans des catégories sociales et de classes sociales, mais j'y vais à dessein. Bourgeoise, c'est-à-dire des personnes qui ont de l'argent, qui ont du capital. Il nous manquait, en fait, tout simplement, tout le pan culturel. Mes parents ne sont pas des oseaux, mais en fait, voilà, mon père, il a été élevé par des paysans. Vraiment, ça a été un... un gamin qui a été placé. Donc, en fait, il a beaucoup travaillé. Il a commencé à travailler très tôt. Donc, voilà, en fait, bref, le schéma classique du mec qui n'est pas né dans une famille aisée et qui n'a pas eu le temps de... de cultiver sa culture générale, parce qu'il est allé bosser très vite en tant que boucher. Et en fait, ma mère, elle, elle est née dans une famille où il y avait un peu plus de moyens. Et tu vois, ma grand-mère avait déjà plus de moyens. Et ma grand-mère, pour le coup, elle exerçait un poste à responsabilité chez Electrolux à l'époque. Et donc, ma mère avait... un peu plus de background, je dirais, culturel. Mais en fait, elle a très vite quitté la famille pour aller vivre son amour avec mon daron. Et ce qui fait qu'elle n'a pas, je pense, profité pleinement de ce qu'elle pouvait avoir. Donc en fait, du coup, moi, je suis née dans ce contexte-là. J'ai quatre grands frères qui... Tu vois, sur les quatre, il y en a trois qui ont commencé à travailler très tôt, qui ont suivi le schéma de mon père. Et en fait, on est dans ce cadre-là. où voilà, moi mes parents ont pu quand même me payer mes études, j'arrive en dernier, je suis la dernière de la famille, donc quelque part j'ai la chance de voir des modèles devant moi. La méritocratie, j'y crois pas, parce que tu vois, je viens de te dépeindre le truc, oui, des parents qui m'ont pas emmenée au musée tous les week-ends, qui m'ont pas fait lire, enfin voilà, moi le week-end... Moi j'ai kiffé aller sur les terrains de foot le dimanche, regarder mon frère taper dans le ballon. Et en fait, je pourrais m'en servir pour dire Ouais, mais tu vois, je m'en suis sortie, etc. Mais en fait, non. Enfin, parce que c'est pas vrai. Pour moi, la méritocratie, aujourd'hui, elle n'existerait que s'il y avait une égalité des chances. Mais j'ai eu... beaucoup plus de chance que peut-être 40, 50, 60% de la population. Mes parents m'ont mis de l'argent, je suis blanche, je suis une meuf qui n'a pas de déficit, je n'ai pas d'handicap physique ou invisible ou quoi que ce soit. J'ai quand même vraiment du cul, quoi, déjà, dès le départ. Alors, je suis née meuf. Ça, c'est clair. Là, j'avais un pas... J'avais une petite case en moins sur... J'avais fait un pas de moins sur la ligne de départ. Mais j'avais... En fait, il faut voir aussi tout ce que j'ai. et donc ouais je veux surtout surtout pas servir d'argument pour la méritocratie j'y crois pas faut reconnaître la chance que j'ai eu j'ai aussi eu beaucoup de chance d'avoir une école, des études payées par mes parents, ce qui m'a permis de démarrer sereinement dans la vie ce qui m'a permis de reprendre une formation en alternance quand je me suis retrouvée en galère avec mon premier boulot ce qui m'a permis du coup de connaître le monde de la tech, de rencontrer Guillaume et Jean-Tanton. En fait, tu vois, tout ça, ce ne sont que des concours de circonstances, mais qui m'ont quand même été donnés quelque part parce que j'ai eu de la chance au départ. J'ai eu un chouille de chance au départ, quand même, il faut l'admettre.

  • Chloé

    Je trouve ça super important de dire aussi les privilèges qu'on peut avoir, même si évidemment sur la route des privilèges, on n'a pas conquis le genre. Oui, voilà. On a quand même énormément de privilèges et je trouve que parler de méritocratie, c'est un peu oublier toutes les inégalités et toutes les minorités qui partent avec. énormément de choses à rattraper, qui doivent payer leurs études ou qui n'ont même pas forcément accès à des études supérieures. Donc, il y a tout un tas de choses. Donc, je trouve ça chouette que tu puisses dire qu'en même temps, tu as énormément de tafé pour y arriver, mais il y a aussi beaucoup de choses qui t'ont permis d'arriver là, que ce soit de belles rencontres, mais aussi d'avoir un terreau assez fertile pour... pouvoir aller sur ces sujets-là. Donc, c'est important de casser un peu le mythe et de rappeler que ce concept, il existera peut-être un jour, si tout va bien, quand les gens seront sur le même pied d'égalité. Mais je doute que ça arrive un jour, malheureusement.

  • Laury

    Il y a du taf, mais ce serait cool qu'on y travaille, que la société y travaille un peu plus. plutôt que, à mon sens, de dealer avec les inégalités, d'aller chercher à... à en fait aller rétablir un peu d'équilibre là où il y en a besoin, c'est-à-dire un peu partout quoi.

  • Chloé

    Carrément, et en tout cas, toi à ton échelle et à l'échelle de Shodo, vous travaillez sur ça, et donc on va pouvoir un petit peu en parler, vous avez une politique particulièrement engagée sur la partie inclusion, notamment la diversité de genre, qui me semble que c'est toi qui as impulsé cette partie-là, cette notion de diversité de genre,

  • Laury

    qu'est-ce qui vous a motivé pourquoi vous faites ça et comment un peu tout ça s'est mis en place bah écoute ouais en effet tu peux le dire et je suis assez fière de le dire aussi j'ai impulsé cette volonté de s'attaquer au chantier de l'égalité des gens en fait si tu veux le modèle Shodo il a été pensé du coup par Guillaume et John qui sont profondément animés par une volonté de justice sociale. Et en fait, si tu veux, nous dans notre secteur, Guillaume et John ont créé une ESN, une entreprise de services du numérique. Ces entreprises sont, et à raison, souvent très mal vues, parce que, pour expliquer un peu le fonctionnement de ce genre de boîte, notre métier c'est d'aller recruter des développeurs et des développeuses. pour ensuite les envoyer en mission en clientèle. Et en fait, tout le jeu des ESN, des sociétés de conseil comme les nôtres, c'est d'envoyer la consultante en mission chez les clients. et de faire en sorte que le ou la consultante ne soit pas trop au courant de combien il est facturé, il ou elle est facturé, parce que comme ça, la boîte, elle, elle prend le plus de marge possible sur la gueule de ses membres, et... après elle s'assoit un peu sur un tas d'or et ça en fait du coup dans le fonctionnement c'est dégueulasse parce qu'en fait t'as des gens qui sont salariés qui travaillent qui travaillent, qui ramènent beaucoup d'argent et qui n'en voient pas forcément la couleur et tout simplement ça amène ces gens et à juste titre à se barrer pour passer en indépendant au statut d'indépendant travailler à leur compte mais du coup à quitter tous les avantages du salariat Et ça en fait, eux, ça les a rendus ouf parce que quelque part, tu es devant un problème où la seule solution pour les développeurs-développeuses, c'est de passer en indep pour pouvoir toucher ces billes. Et en fait, le salariat, il perdait de son sens, à leur sens, ce qui est à mon avis très juste. Et en fait, ils ont juste décidé de créer un modèle. basé sur la redistribution des richesses et sur la transparence. C'est-à-dire que demain, le consultant, nous, chez nous, la consultante, connaît exactement son taux de facturation, qu'on appelle un taux journalier. Il le connaît très exactement, on est hyper transparent avec. Et puis surtout, en fait, la marge ne dépend pas de ce taux. C'est-à-dire qu'un mec qui aille facturer 600 euros par jour aux 1000 euros par jour, c'est la même chose pour nous, on prendra la même marge. Donc évidemment, le seuil, il est... Après, c'est un peu plus complexe. Le seuil, il est indexé sur ton salaire, etc. Mais de toute façon, tout est retrouvable sur notre site. Et on a même développé ce qu'on appelle le showmulator, où tu mets ton taux journalier, tes années d'expérience, et tu vas voir comment tu seras payé chez Shodo. Le truc, on ne peut pas faire plus transparent que ça. C'est le modèle qui a été pensé pour aller remettre un peu de sens dans notre corporation et en basant la boîte et son fonctionnement sur les piliers de la justice sociale. Donc ça c'est le postulat de départ. Donc en fait, trop bien, tu vois, quand Shodo s'est créé et a fait un peu parler sur les réseaux sociaux, bah boum, tout de suite ça a pris, tu vois. Tout de suite ça a pris, d'ailleurs il y a eu beaucoup de... je dirais pas de réticence, mais il y a beaucoup de personnes qui se sont dit que ça n'allait pas marcher, que c'était utopiste, etc. Bon, aujourd'hui, on est assez contents de montrer que ça fonctionne pas trop mal. Et ouais, donc en fait, voilà, c'était ça, ça a fait grand bruit. La justice sociale, et voilà. Et sauf que, à un moment donné, pour moi, on ne pouvait pas continuer à parler autant de justice sociale sans aller s'attaquer aux questions de genre et des qualités des genres. Parce qu'en fait, la tech, c'est un milieu qui n'est pas mixte. Sur 100 devs, tu n'as que 17 meufs. et globalement le numérique c'est un monde qui est pas mixte je crois que t'as 30% de meufs c'est vraiment pas paritaire de toute façon je pense que c'est pour ça que tu fais ce podcast on a conscience quoi et en fait il y a une question à se poser c'est pourquoi ? parce que pour le coup le modèle shodo il claque mais on avait pas de meufs tu sais on recrutait pas de meufs enfin au bout de d'un an et demi d'existence il n'y avait qu'une seule Dana il y avait moi, moi je suis arrivée mais au staff tu vois toujours dans une fonction support de com etc donc c'est là en général qu'on retrouve les meufs dans les ESN mais en tant que dev il n'y avait qu'une seule développeuse et délire quoi enfin à un moment donné on sait qu'il n'y en a pas beaucoup mais il n'y en a pas à ce point peu et du coup en fait moi je suis arrivée avec mes convictions féministes et puis j'ai tenté avec le temps beaucoup de beaucoup de, quelque part, de bienveillance, parce que, voilà, ils ne méritaient pas, entre guillemets, que je les attaquais à la jugulaire, donc, en fait, du coup, on a parlé tranquillement, on a abordé plein de sujets concernant le féminisme, en fait, ils n'étaient pas du tout réfractaires au départ à la cause, mais ils n'en étaient, à mon avis, pas à ce point insensibles, et en fait, ça a fait son petit bonhomme de chemin. jusqu'à ce que je leur propose de créer... Tu vois, pour te dire comme quoi les mecs, ils se sont déconstruits. Jusqu'à ce que je leur propose de créer un groupe en non-mixité. Bon. Là, fallait encore un peu discuter, parce qu'ils ont pas été le bon de suite. Mais tu vois, ils ont accepté ça, et c'est avec ce groupe en non-mixité qu'on appelle la Shororité. qu'on a pensé, avec qui on a réfléchi aux problématiques du secteur, aux problématiques de nos vies de femmes, aux problématiques qu'on peut retrouver dans le monde du travail en général. Et en fait, on s'est creusé la tête, on a discuté, on a discuté entre meufs et... Putain, ça fait du bien ! Et on a soulevé pas mal de problèmes, et puis après, ça fait... Ça a fait du chemin jusqu'à ce qu'on mette en place des mesures féministes en faveur de l'égalité des genres. Et ça a très très bien marché. Puisque en moins d'un an, on a doublé l'effectif féminin de Shodo.

  • Chloé

    Excellent, félicitations parce que de une à avoir deux mondes c'est important du coup cette Shororité j'aime bien en plus la touche de naming qui laisse entendre le passé marketing ça

  • Laury

    claque

  • Chloé

    tu peux c'est quoi les autres actions que vous avez mis en place et que vous avez réfléchi ensemble lors de ces échanges en non-médicité et bien en fait on a mis en place vraiment pas mal de choses mais

  • Laury

    la première chose qui me tenait à coeur vraiment pour moi c'était important c'était le congé menstruel en fait Pourquoi ? Parce que déjà, c'est une mesure qui concerne toutes les meufs. Et je le dis volontairement. C'est-à-dire que pour moi, toutes les meufs, c'est aussi les femmes et les femmes trans. Et à partir du moment où tu as entamé une transition hormonale, tu souffres également de douleurs gynécologiques. Visiblement, être une femme, c'est souffrir. Donc, ça vient avec le lot. super, et donc en tout cas avoir un corps de femme c'est ça et en fait je voulais vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser parce qu'à mon sens c'est un peu je pense la contrepartie de ce qu'on est allé chercher c'est à dire d'aller chercher l'égalité alors ça évidemment c'est évident il le faut mais au détriment de la reconnaissance de notre corps. Enfin, tu vois, j'ai l'impression que quelque part, tu sais, il y a quand même un peu tout ce délire, et maintenant, ça change un peu, mais, de, ouais, t'es féministe, mais tu vas devenir maman, tu vas mettre ton corps au service de... Enfin, en fait, voilà, comme dans toutes les luttes, il y a eu des moments où il fallait peut-être être un peu plus... je n'ai pas envie de dire radicale, mais un peu plus poussée dans les convictions. Moi, aujourd'hui, en tout cas, ma vision du féminisme, c'est de se dire que quand tu es une femme, tu es une femme dans ta globalité et tu es aussi une femme avec ton corps. Et donc, du coup, le congé menstruel, pour moi, c'était une façon de dire on vous reconnaît pour ce que vous êtes. on se reconnaît pour ce que nous sommes et du coup c'était quelque chose c'était un signal clair aussi qu'on envoyait c'est à dire que les meufs on a nos règles on a nos règles et d'où il faudrait se foutre en 4 ou en PLS les jours de règles pour aller bosser alors que franchement on va pas se mentir on est bonne à rien dans ces cas là moi je suis déso mais quand j'ai une migraine je suis nulle je suis pas ouf et en fait il faudrait qu'on mette ça sous silence pour être à l'égalité des hommes bah en fait non et du coup ce coup j'ai menstruel c'était vraiment dans ce but là et pareil tu vois John et Guillaume ils étaient au départ ils étaient pas fermés du tout au sujet mais et tu sais ils étaient un peu circonspects quoi tu vois genre en mode ouais bah en fait dans notre profession autant tu fais un boulot d'ébéniste et tout je comprends le truc mais nous dans nos professions on est assises tu vois il y a du télétravail et tout mais c'est normal en fait qu'ils pensent comme ça les mecs ils ont pas leurs règles en fait et ils sont pas directement concernés donc encore pareil tu vois il a fallu discuter aller voir un peu avec eux comment mettre tout ça en place et on y est arrivé parce que encore une fois c'est un travail d'équipe ils ont voulu aussi m'écouter et ils m'ont apporté du crédit et j'ai dû à mon avis trouver j'espère en tout cas les bons arguments pour les convaincre et voilà et en fait ça a été la première mesure donc un congé menstruel pour toutes les femmes et et et et Concrètement, on ne demande pas de justificatif quand une meuf demande un congé mensuel. On s'en fout, juste elle nous prévient, normal, et c'est tout. Je ne vais pas lui demander un truc du médecin, ou pire encore. Mais voilà, sans justificatif. Donc ça, c'était vraiment la première mesure, et je pense que c'est la mesure la plus forte en termes de conviction. Parce qu'après, on a mis en place des mesures concernant la parentalité. Puisque, en fait... Pour le coup, c'est quand même pas anodin l'arrivée d'un enfant, surtout chez les femmes. Parce que c'est là qu'il y a des disparités dans la carrière. Je pense qu'on connaît tous un peu le sujet. Et c'est pour ça qu'on a tenu aussi à s'attaquer à ce pan-là. Mais comme toutes les femmes ne veulent pas être nécessairement maman ou porter un enfant ou avoir des enfants, le congé mensuel, c'était un truc pour aller... reconnaître toutes les meufs, quelles qu'elles soient, qu'importe ce qu'elles veulent. Et après, on a mis plein de trucs sur la parentalité. Déjà, on a rendu le congé paternité obligatoire dans son entièreté, donc les 28 jours obligatoires. parce qu'aujourd'hui en fait si tu veux il n'y a que 7 jours qui sont obligatoires dans la loi donc en fait le daron ou le coparent il peut retourner bosser après une semaine quoi sa meuf elle a accouché il y a une semaine il peut retourner bosser soit parce que le patron lui a mis la pression et que lui il culpabilise de se dire merde attends si je reste plus longtemps il va croire que je suis un tir au flanc donc il retourne bosser soit parce que je sais pas on peut peut-être imaginer que d'avoir un bébé ou c'est un peu de taf et qu'il est mieux au taf il est mieux à son travail et qu'il a envie de retourner sauver le monde donc en tout cas nous on a réglé ce problème là nos consultants restent 28 jours chez eux à l'arrivée de leur bébé on a mis en place aussi un planning allégé en retour de congé maternité c'est à dire que pendant un mois Les mamans qui reviennent chez Shodo bénéficient d'un planning de 4 jours par semaine et de 6 heures par jour. Donc en fait, elles travaillent 24 heures par semaine pendant un mois. Et les consultantes, on ne les renvoie pas en mission avant la fin de ce mois-ci. Donc du coup, toutes les meufs bénéficient d'un mois de prise de congé mat pour... se remettre un peu la tête à l'endroit. C'est une façon aussi d'ajuster un peu ton organisation parce que ce n'est pas évident, mine de rien. Et puis, pour les techs, de se remettre les mains dans le code tranquillement, sans pression et sans avoir la pression aussi quelque part du résultat. En fait, en donnant ce moment... d'accalmie et cette opportunité de reprendre calmement je pense que ça retire tout l'aspect pressurisant que t'as, ça fait 4 mois que t'es en congé, tu reviens tu peux être tenté de montrer que rien n'a changé mais en fait tout a changé, ta vie a changé et nous on le reconnait et on accompagne les salariés en ce sens Et puis aussi, et ça c'est une mesure pensée par Guillaume Ferron, rendons à César ce qui est à César, c'est la prime compensatrice de congés parentales. où en fait si tu veux les coparents des mamans en Shodo sont grandement encouragés à prendre un congé parental d'un mois à la reprise de la salariée chez nous parce que en fait Shodo va leur payer ce mois de congé parental voilà un congé parental c'est 400 balles par mois quand on prend un un et en fait ce qu'on s'est dit c'est qu'en général les personnes qui prennent le congé parental dans les couples hétérosexuels on manque beaucoup de recul et de stats sur les couples homos mais en tout cas dans les couples hétéros ce sont les mamans qui prennent le congé parental la proportion c'est 13% des mamans prennent un congé parental à taux plein contre 1% des hommes bref vraiment un truc très très inégalitaire et en fait c'est pas normal et forcément que les hommes vont moins prendre de congés parentales puisqu'on peut partir du principe que si ce sont eux qui font bouillir la marmite et qui ramènent la thune à la maison si c'est eux qui se retrouvent payés 400 balles par mois bon bah là les finances elles en prennent un coup Donc, en fait, Guillaume, ce qu'il a souhaité avec ça, c'est mettre fin à cette excuse, entre guillemets, enfin à cette excuse, à cette bonne raison, en garantissant un mois de salaire aux coparents. et tu vois c'est charmant parce que moi mon mari du coup il a pu en profiter quand j'ai repris le taf lui il est resté un mois à la maison avec Arnaud et tu vois c'est un papa qui est très investi et qui a compris quelque part sa charge de papa sa charge de parent et franchement c'est une mesure qui est certes on va donner des moyens à une personne externe de l'entreprise mais les bienfaits que ça peut avoir sur les salariés Shodo je pense qu'ils sont extrêmement significatifs et en fait ça apporte beaucoup et d'être sereine à ta reprise de taf parce que tu sais aussi que ton petit il est avec son père, qu'il est pas dans un mode de garde extérieur enfin tu sais parce que quand tu lâches ton gamin, quand tu reviens de congé de congé mat, il a 3 mois quoi c'est ça c'est un tout petit bébé. Donc, de le savoir avec son père à la maison, en plus, toi, avec un planning allégé et tout, tu reprends mieux le taf et des salariés qui sont mieux dans leur basket, c'est des salariés qui sont plus engagés, c'est des salariés qui ont envie de rester chez toi. Enfin, en fait, voilà, tout ça, c'est un cercle vertueux. Et du coup, ouais, c'est grave cool. Et nous, on envoie les bénéfices chaque jour. voilà tout ce que la Shororité a fait et comme tu peux le voir c'est un travail d'équipe et ce n'est pas parce que on mène des réunions en non mixité que ça exclut les hommes de la réflexion tu vois ça je tiens à le dire puisque c'est quelque chose qu'on me rétorque souvent voilà ça n'enlève pas ça n'enlève pas la possibilité aux hommes de De donner leur avis, parce que de toute façon, ils ont toujours très bien su le faire et on n'a pas du tout le fait de le faire. Mais c'est juste que nous, ça libère la parole et qu'on a pu être, entre meufs, extrêmement efficaces dans nos discussions, dans nos décisions et dans ce qu'on souhaitait. On a gagné du temps, on a gagné, je pense aussi, en confort de parole. On a libéré la parole. Bref, c'est devenu une safe place et c'est stylé.

  • Chloé

    C'est grave stylé, oui. Et c'est vraiment bien parce que c'est ça, vous mettez les employés dans un confort et les accompagner à pouvoir... pas aller chercher de l'égalité parce qu'au final l'égalité elle n'existera jamais, on n'a pas les mêmes corps on n'a pas les mêmes choses qui se passent mais aller chercher de l'équité ou du moins vraiment tendre à ça et je trouve ça important de dire que c'est co-construit ensemble et qu'en effet ces cercles de non-mixité ne viennent pas exclure les hommes ou un autre genre mais plus aider les femmes à pouvoir libérer leur corps, on le sait je pense que n'importe qui qui discute et même si on est un homme vous pouvez entendre et comprendre que parfois pouvoir parler entre filles on peut parler plus de choses et de manière un peu plus sereine donc c'est important de le dire mais c'est aussi important de dire que tout ce que vous avez mis en place c'est co-construit, validé par tout le monde et en tout cas je pense que c'est des choix forts comme dire que tout le monde prend son congé de pâtes ou maths mais c'est aussi des choix qui vont avec vos valeurs et tout ce que vous souhaitez impulser je me disais est-ce que on le sait il y a toujours des gens qui critiquent est-ce que vous avez des réflexions ou des feedbacks négatifs sur cette politique qui est clairement féministe que ce soit en interne ou en externe

  • Laury

    Alors en interne non. En interne j'ai entendu une fois mais c'était sous le ton de la blague mais bon après on sait que les blagues sont parfois un peu enfin que c'est aussi une forme d'oppression mais j'ai même pas envie de dire que ça a été le cas, enfin voilà ça a été plus maladroit que quelque chose, enfin qu'une remarque pour me faire du mal ou pour décrédibiliser le projet mais en nous disant que c'était du sexisme à l'envers. Bon, ça a été très vite débunké, parce qu'en fait, il n'y a pas de sexisme. Et puis, en fait, le sexisme, c'est quand on fait du mal à quelqu'un. Or, de ne pas inviter les hommes pour parler entre nous, ce n'est pas du sexisme. Ce qui est du sexisme, c'est de faire en sorte que ta boîte n'est pas inclusive pour ne pas faire venir les femmes, par exemple. Ça, c'est du sexisme. Mais non, en fait... Ah, si ! Si, si, oui, bien sûr que j'ai eu des remarques à l'externe, j'ai eu des dingueries. Là, la petite dinguerie en date, c'est... Tu sais, j'ai une conférence, j'ai donné une conférence à Mixit, qui est une confétique et tech à Lyon. C'était au mois d'avril. et donc je parle de tu sais je parle de ma Shororité et tout moi je me dis que je suis enfin que le public est relativement acquis à ma cause quoi tu vois en plus il décide de voir mon sujet, le sujet est très clair, enfin voilà c'est les réunions non mixité moi j'en fais un peu quelque part aussi ma marque de fabrique et donc je suis là à parler de ma Shororité je suis trop fière et tout, j'ai déballé mon truc Il y a des questions, une, deux, trois questions, et là bam, tu vois, genre j'ai un mec qui me dit que je fais du women's planning, parce que j'explique. Parce que j'explique que quand les pères, enfin que les pères chez nous prennent leur congé paternité, enfin que les coparents prennent leur congé paternité en entièreté et que c'est obligatoire. Et il me dit oui, que j'ai réussi à faire du woman's planning parce que j'explique aux hommes qu'il faut qu'ils prennent leur congé paternité.

  • Chloé

    Voilà.

  • Laury

    Et franchement, moi c'était la partie la plus rigolote de la conf je crois parce que tu vois c'est un peu challengeant quoi, tu vois quand t'as ce genre de truc parce que t'es devant une salle, alors la salle n'était pas comble mais je sais pas, y'avait peut-être une centaine de personnes, et tu vois je me dis putain le toupet du gars quoi, déjà Mais en fait pareil, je pense qu'en vrai, tu sais genre je lui réponds, je lui dis non mais en fait c'est pas du womansplaining parce que je… le fait de rendre le congé paternité obligatoire, c'est pour les mamans. C'est-à-dire que je n'explique pas au père comment devenir père. J'explique au père et aux coparents comment prendre sa place de parent pour que les femmes soient moins en charge de la famille et au service de la famille. En fait, c'est plus dans ce sens-là qu'il faut voir. Mais après, tu es un homme, est-ce que quelque part, ce n'est pas un peu la vie de voir la vie par ton prisme ? Tu vois, genre peut-être que c'est... Il y a un peu de ça, tu vois, peut-être. Mais en fait, ouais, après il se rattrape en me disant que c'est une blague, tout ça. Bon, franchement, dans l'Assemblée, il n'y a trop personne qui a ri, quoi, tu vois. Genre, c'était pas trop drôle. Et puis après, il me dit aussi que la non-mixité... ça va à l'encontre de l'intelligence collective, de ce qu'il avait pu lire dessus. Je t'avoue que je n'ai pas trop bien enregistré ce qu'il m'a dit à ce moment-là, parce que c'était un peu là, avec l'adrénaline et tout, je n'étais pas trop là, présente, pour retenir exactement ce qu'il m'a dit, mais un truc un peu comme ça. Et puis du coup, moi, ce que je lui ai répondu, c'est que... certes il peut me parler d'intelligence collective mais moi je lui ai parlé de féminisme et qu'en fait il y a plusieurs écoles dans le féminisme et que la non-excité c'est quelque chose qui est prôné par le féminisme, parce que pour toutes les raisons que j'ai évoquées pendant les 20 minutes qui viennent de se passer, voilà, en fait, il y a des inégalités, il y a une domination de la part des hommes dans ce système patriarcal, et que la non-mixité, ça nous permet juste d'avoir un peu de place, un peu de parole, entre nous. mais que ça ne va pas à l'encontre d'intelligence collective. L'intelligence collective, c'est de faire de la place à tout le monde, en tout cas à mon sens. Après, c'est vrai que je n'ai pas lu pléthore de livres comme visiblement cette personne sur ce sujet-là, mais je suis à peu près convaincue de ce que je suis en train de dire.

  • Chloé

    mais c'est gros quand même arriver à inverser le mansplaining c'est comme les moi j'ai un parti pris dessus ça va peut-être faire polémique ou pas peu importe mais comme les gens qui disent qu'il y a du racisme anti-blanc etc inverser en fait les oppressions sur des groupes typiquement sur les blancs ou sur les hommes qui sont qui ont

  • Laury

    la place privilégiée je trouve ça mais c'est beau aussi vraiment c'est exactement la réflexion que je me suis faite je me suis dit ah ouais ce que là ah ouais mais ouais en effet genre le racisme anti-blanc moi je vais pas te dire j'habite en Ile-de-France j'habite dans une ville où il y a beaucoup de mixité mixité Du coup, ça m'est arrivé d'avoir des remarques de ce style. Ça ne fait pas plaisir. Mais jamais, au grand jamais, je vais dire que le racisme anti-blanc il existe. Parce que moi, quand j'ai voulu louer un appartement, avec ma petite gueule de française et mon mec pareil j'ai eu aucun mal à louer un appartement tu vois genre je ne me fais pas agresser ou insulter dans la rue parce que je suis noire j'ai pas de mal à avoir un taf enfin voilà et en fait c'est ça le racisme et quelque part tu vois je pourrais te dire ouais moi j'ai eu des réflexions tu vois que ça existe mais en fait non parce que c'est pas systémique même s'il y a des cons et ça voilà il y en a des cons déconnent mais c'est pas un système c'est pas une oppression systémique et il faut je pense vraiment qu'on soit clair là dessus parce que je crois dur comme fer en la convergence des luttes donc pour moi il n'y a pas de racisme anti-blanc il n'y a que du racisme envers les minorités enfin voilà en fait il n'y a pas de sexisme à l'envers voilà les oppressions ce sont c'est comme ça les hommes blancs, cis cis-hétéros voilà il est là et âgé et il est là dans le système d'oppression et du coup il faut le déconstruire parce que tu vois, quelque part, il n'y a qu'en le déconstruisant qu'on va arrêter, j'en parlais avec mon mari tout à l'heure, qu'on va arrêter de leur casser les couilles, si tu veux. Tu vois, genre, si je peux le dire comme ça, peut-être que ça va parler, mais il n'y a qu'en faisant de la place à tout le monde qu'on va arrêter de lutter et peut-être d'aller mener, d'avoir des propos qui sont, tu vois, genre... le not all men et tout ça les mecs qui se défendent de oui mais moi je suis pas comme ça le jour où le système fera plus en sorte que ce soit les hommes qui ont qui exercent une domination sur les femmes et bah on arrêtera de dire que ce sont eux et là il pourra dire ouais moi je suis pas comme ça mais une fois que le système aura changé ou qu'il sera plus égalitaire. On en revient toujours à ce sujet-là.

  • Chloé

    non mais clairement et je suis 100% alignée et d'accord avec toi et comme je commentais sur un de tes posts LinkedIn je trouve que dès que les personnes se sentent offensées comme ça et se permettent de dévier en fait le débat et le propos qui est là pour faire avancer les choses frérot c'est que tu fais partie de ce problème là tu ne le vois pas mais en fait c'est pour ça qu'il faut faire avancer les choses donc ça ne m'étonne pas que tu vois avec cette prise de position que je trouve géniale de ta part et de la part de Shodo qui est forcément des feedbacks comme ça malheureusement quand j'ai posé ma question je savais que tu dirais oui mais écoute on va pouvoir chaque brique permet de faire avancer les choses et de construire quelque chose de plus inclusif et plus équitable aujourd'hui est-ce que avec tout ce que t'as mis en place tout ce que vous avez mis en place et tout ce que vous allez mettre en place est-ce que tu penses avoir réussi à créer une safe place chez Shodo bah

  • Laury

    écoute c'est vraiment vraiment tout ce que je souhaite enfin Pour le coup, j'ai l'impression que... Après, on pourrait toujours faire plus. Je sais que notre combat, il n'est pas terminé. Déjà, Shodo, on est une boîte... voilà, porter sur l'égalité, l'égalité, l'équité. Oui, je pense que la shororité, c'est une safe place. J'aimerais qu'on aille encore plus loin dans ce combat. Après, le nerf de la guerre, c'est les sous et il nous faut des moyens. Et Rome ne s'est pas faite en un jour. Mais j'espère vraiment de tout cœur que chez Shodo, que Shodo soit une safe place. et que tout le monde se sent à sa place. Et si ce n'est pas le cas... j'espère que qu'on aura la possibilité de faire mieux qu'on aura les qu'on est en tout cas assez safe pour donner confiance aux gens pour nous faire leur retour, nous faire leurs remarques pour qu'on puisse toujours s'améliorer tu vois c'est vraiment tout ce que je souhaite

  • Chloé

    Clairement. Et pour finir, j'aimerais savoir, ok, je suis une entreprise tech, je le dis à tous les épisodes, il y a énormément de personnes qui le partagent, la tech a du mal sur cette partie d'inclusion des minorités, que ce soit de genre ou autre minorité. Quels seraient les conseils que toi tu peux donner, des conseils activables aux personnes qui sont dans des entreprises, à la tête d'entreprise ou au RH ? qui souhaitent mettre en place une politique d'inclusivité par où est-ce qu'on commence ? Quelles sont les bases à avoir ? Qu'est-ce qui a le plus d'impact également ?

  • Laury

    En fait, je dirais que le premier conseil que je donnerais quelque part c'est d'aller sonder les concernés. Tu vois, c'est un truc... Par exemple, il y a beaucoup de mecs qui viennent me voir en disant Ah, je fais partie, soit parce qu'ils font partie du CSE ou parce qu'ils ont envie de porter les causes féministes dans leur boîte. Moi, je leur dis merci. Merci beaucoup de faire ça. Mais avant toute chose, demandez aux meufs ce qu'elles en pensent. Parce que là, si tu apportes des solutions à des nanas qui n'en veulent pas, parce qu'elles ont le droit en fait de pas vouloir à mon sens c'est pas parce que t'es une femme que tu dois être féministe et porter les causes féministes être une femme c'est déjà du taf voilà même si je souhaite évidemment que le plus de femmes le soient et j'espère pouvoir faire ce travail en ce sens mais c'est pas une injonction enfin tu vois genre on a assez d'injonctions comme ça dans la vie faudrait pas non plus en rajouter va en tant que mec et en tant que directeur directrice d'entreprise ou en tant qu'RH demander aux salariés concernés ce dont elles ont besoin, si elles en ressentent le besoin, s'il y a une envie de faire quoi que ce soit. Et puis après, ce que je dirais, c'est d'aller créer des instances, des cercles en non-mixité, d'aller créer la shororité dans sa propre boîte pour que les concernés Mais la shororité, mais aussi peut-être... Enfin voilà, c'est pas... Y'a pas que les femmes qui sont opprimées. Enfin moi, tu vois, genre, l'idée de la shororité, elle m'est venue parce qu'il y avait une conférence, on m'en citait, mais pour les afro-latinos, je crois, à l'époque, tu vois. Que je conseillerais vraiment, c'est de donner la possibilité aux concernés de réfléchir à des évolutions. puisque du coup, en faisant ça, déjà tu leur envoies, je pense, un signal clair qui est de vous avez la parole, vous avez du temps de parole pour réfléchir entre vous. Un peu, au final, comme tu vois, le comité social et économique d'une entreprise, où les élus se retrouvent entre eux, entre elles et eux, pour discuter et faire leur retour aux dirigeants. Enfin, en fait, les réunions n'ont existé, il n'y a quand même rien de... super innovants. Ça existe depuis beaucoup de temps. Les réunions syndicales existent aussi. C'est sur le même modèle. Et en fait, je pense que ça a prouvé ses effets. C'est vraiment le truc que j'irais conseiller à celles et ceux qui veulent mettre en place une politique d'inclusion, c'est d'aller penser inclusion et penser concerné.

  • Chloé

    Parfait, super conseil. Et pour continuer sur la vibe des conseils, là ce serait plus un conseil à la Laurie qui a 20 ans. Quels seraient les conseils que tu te donnerais pour passer une bonne vingtaine ?

  • Laury

    Ça me fait tout drôle de penser à ça et ça me touche parce qu'en fait... tu vois souvent je me le dis j'y retournerai pas quoi ah ben pisse j'y retournerai pas alors certes j'avais certainement un peu plus la forme je dormais et encore je dormais pas si mieux que ça et tout mais mais en fait à 20 ans vraiment ce que je me dirais c'est garde confiance en toi euh N'écoute pas toutes ces... remarques qu'on a pu te faire justement sur ton genre ou sur tes capacités ou arrête de te réduire aussi à ton physique quoi, tu vois moi à 20 piges, comme toutes les meufs de 20 piges je pense bah en fait j'ai été mais complètement en en effacé avec mon apparence physique et je pensais que ma valeur ne passait que par là tu vois et et croit ouais crois en toi n'aie pas peur mais peur un peu quand même parce que fais pas de dinguerie parce que préserve toi fais pas n'importe quoi parce que tu devrais en avoir le droit mais en fait ça va vite te rattraper donc fais attention à toi mais prends soin de toi et vraiment c'est vraiment les conseils que je me donnerais et tu vois genre maintenant que j'ai un enfant, que j'ai un fils bah J'ai vraiment plus que tout envie de lui transmettre ça, la confiance, la liberté, la liberté de choisir ce qu'il aura envie d'être demain, et qu'il ait confiance en lui, et qu'il ait confiance en son père et moi pour tout nous dire, et pour qu'il ait le droit de vivre sa vie comme il l'entend, aussi libre qu'il le peut. C'est beau ça, hein ?

  • Chloé

    C'est un beau principe, oui. je pense que ce petit Arnaud va grandir dans un défi j'espère plutôt cool ouais j'espère génial est-ce que pour finir tu peux me dire une personne que tu aimerais entendre dans un des épisodes des menaces

  • Laury

    bah écoute j'ai l'impression que t'as quand même invité du beau monde là t'as déjà une liste assez stylée après aussi je pense que tu pourrais enfin en tout cas moi j'aimerais bien l'entendre c'est Angie qui travaille chez Shodo qui a rejoint Shodo Nantes il y a très peu de temps mais qui est une meuf qui est exceptionnelle qui a une énergie de ouf et qui elle aussi fait partie d'une minorité parce qu'elle le dit très clairement c'est une meuf autiste et qui porte ce combat et ce combat dans la tech et franchement je trouve que elle pourrait apporter plein de choses, apprendre plein de choses au monde parce que son combat mine de rien on va pas se mentir mais il est de niche et on en entend pas beaucoup parler et de l'entendre dans ton podcast je pense que ça pourrait être vraiment vraiment vraiment stylé

  • Chloé

    mais carrément je trouve aussi c'est vrai que on n'a pas ces voix là donc écoutez tu me donneras son LinkedIn avec plaisir tu me donneras son LinkedIn et avec plaisir en tout cas merci beaucoup Laurie merci à toi encore bravo pour tout ce que vous faites chez Shodo merci je kiffe le suivre je kiffe suivre votre aventure aussi bravo aux deux cofondeurs qui sont sûrement je pense de très belles personnes et je vous souhaite plein de réussite et si vous voulez suivre Laurie et Shodo je mettrai les liens dans la description de l'épisode pour pouvoir retrouver ce joli monde merci beaucoup Chloé je

  • Laury

    tiens à le dire je tiens à le dire mais je trouve que ta démarche est très courageuse j'admire les personnes qui sont animées par autant de vocation et et vraiment je te souhaite tout plein de bonheur et de réussite dans ce projet moi aussi je kiffe ce que tu fais et compte sur nous et la communauté Shodo pour te soutenir dans

  • Chloé

    ce beau projet de podcast c'est adorable merci beaucoup à très vite Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie. Ciao !

  • Laury

    Merci.

Description

Dans cet épisode des Meneuses je reçois Laury Maurice. Elle est CEO chez Shodo, une ESN qui casse les codes des ESN classiques. C’est au poste de marketing et enceinte qu’on lui propose de devenir CEO. Depuis sa prise de poste, Laury a mis en place une politique forte d'égalité des genres qui a transformé la culture de l'entreprise.


🎙 Points forts de l'épisode :

- Introduction à la politique d'égalité des genres : découvrez comment Shodo a doublé son effectif féminin en moins d'un an.

- Parcours de Laury Maurice : Laurie partage son expérience unique de devenir CEO alors qu'elle était enceinte.

- Mise en œuvre et impacts : Analyse des défis rencontrés et des solutions apportées pour instaurer une égalité réelle au sein de l'entreprise.

- Soutien aux employés : Comment Shodo accompagne ses salarié·es, notamment en reconnaissant les changements de vie importants comme le congé maternité.


📢 Citation clé : "Il fallait vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser."


Pourquoi écouter cet épisode :

- Pour vous inspirer des initiatives en faveur de l'égalité des genres.

- Pour comprendre les défis et les succès d'une entreprise qui s'engage pour la diversité et l'inclusion.

- Pour découvrir des pratiques concrètes et applicables dans votre propre organisation.


📕 On a cité dans l'épisode avec Laury :

→ Shodo : https://shodo.io/



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Transcription

  • Laury

    en moins d'un an, on a doublé l'effectif féminin de Shodo. Il fallait vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser. Et en fait, il faudrait qu'on mette ça sous silence pour être à l'égalité des hommes. En fait, non. Quatre mois que tu es en congé, tu reviens... Tu peux être tenté de montrer que rien n'a changé, mais en fait tout a changé, ta vie a changé, et nous on le reconnaît, et on accompagne les salariés en ce sens. Et ce n'est pas parce qu'on mène des réunions en non-mixité que ça exclut les hommes de la réflexion.

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée, et aujourd'hui j'accueille Laurie Maurice, CEO chez Shodo. Depuis sa prise de poste, elle a mis en place une politique forte d'égalité des genres dans une ESN pas comme les autres. Elle te partage tout ce qu'elle a fait dans cet épisode et comment on lui a proposé de devenir CEO quand elle était enceinte. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Hello Laurie, comment tu vas ?

  • Laury

    Salut Chloé, ça va et toi ?

  • Chloé

    Écoute, ça va super, contente d'être avec toi et merci d'avoir accepté de faire cet épisode du podcast Les Meneuses avec moi. Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui et je pense que tu vas ravir aussi les auditorices. Et pour commencer, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Laury

    Yes, avec plaisir. Du coup, je m'appelle Laurie Maurice, j'ai 30 ans, je suis la maman d'un merveilleux petit garçon qui s'appelle Arnaud, qui est né au mois de juillet 2023. Et j'ai la chance également de travailler chez Shodo depuis 2020. J'ai commencé en tant que responsable communication et marketing là-bas et j'ai évolué. à un poste de direction, et pas n'importe lequel, parce que je suis devenue CEO de Shodo en 2024, à mon retour de congé mat.

  • Chloé

    Ma classe, c'est ce qui s'appelle être une belle évolution quand même.

  • Laury

    Ah bah là, c'est une petite percée, c'est plutôt pas mal, ouais.

  • Chloé

    C'est clair, on parlait de foot avant l'enregistrement, c'est une belle percée. Du coup, tu es CEO chez Shodo, en quoi ça consiste être CEO ? C'est quoi ton quotidien ? C'est quoi tes responsabilités ?

  • Laury

    Bah écoute, déjà quand tu... Enfin en l'occurrence, moi j'ai signé un mandat. Donc déjà, s'il se passe n'importe quoi, je peux aller en prison pour commencer. Mais maintenant, au-delà de ça en fait, si tu veux, tu sais, je travaille chez Shodo depuis 2020 et j'ai eu beaucoup de chance en étant, en faisant partie, enfin quasiment... tout de suite de l'aventure, puisque Shodo, ça s'est créé en mars 2019, et donc je suis arrivée assez vite, et j'ai travaillé vraiment en étroite collaboration avec Guillaume et Jonathan, qui sont les deux cofondateurs. Quand je dis étroite collaboration, c'est pour dire qu'au départ, on était dans un bureau de 12 mètres carrés, à 3 minutes. Donc en fait, ça va, moi, le conf... Ouais, en fait, c'est étroit, ouais. Et après, le confinement m'a sauvée parce que moi, je suis arrivée en janvier et le confinement a eu lieu en mars. Donc, tu vois, ça n'a duré que peu de temps. Et puis après, on a changé de loco, pris un peu plus grand. Mais en fait, si tu veux, je suis arrivée tôt dans l'aventure et ça m'a permis de voir un peu toutes les évolutions, de les suivre aussi, en fait, de les voir grandir et acquérir de l'expérience en tant que chef d'entreprise. Et surtout, la chance que j'ai eue, c'est qu'ils m'ont toujours donné ma place. Tu vois, genre, j'étais à la com, j'étais au market. dans pas mal de boîtes, on estime que ce sont des fonctions plutôt support et pas très importantes. Et en fait, John et Guillaume, déjà en m'embauchant en tant que premier membre du staff, ils avaient envie de mettre l'accent là-dessus. Et puis, en fait, ils ont considéré aussi bien ma fonction que ma parole, mes avis et ce que je pouvais dire. Donc, si tu veux aujourd'hui te passer CEO, c'est pas un changement radical dans mon emploi du temps. C'est plutôt une sorte de continuité où en fait, ils m'ont donné le blason pour me sentir droite dans mes baskets et pour reconnaître un peu le travail que j'ai fait durant toutes ces années auprès d'eux et le travail qu'on a fait aussi tous les trois ensemble et puis après avec les autres membres du staff qui sont arrivés et puis tous les membres de Shodo, c'est un travail d'équipe.

  • Chloé

    Donc, ouais, premier employé avec deux boss qui considèrent la fonction marketing, parce que c'est vrai que souvent, ta fonction n'est pas forcément ultra bien considérée et donc qui te permettent aussi de pouvoir déjà avoir une importance dans l'entreprise, ce qui fait que cette transition vers la partie CEO était un peu la suite logique et qui... rarement on voit quelqu'un passer de market à CEO de la boîte donc c'est assez cool de voir cette évolution et maintenant que tu expliques un petit peu comment ça a fonctionné entre vous on comprend pourquoi ils ont fait ce choix et d'ailleurs tu es devenue CEO en rentrant de ton congé mat et ouais et ouais et la veille de reprendre après ton congé maths comment tu te sens à ce moment là de te dire ça y est je vais devenir CEO demain je commence en fait si tu veux refaire

  • Laury

    un peu l'histoire j'ai été prévenue que j'allais passer CEO après avoir annoncé ma grossesse Je suis enceinte au mois de novembre, je décide de leur dire très rapidement parce que c'est une bonne nouvelle et qu'en fait s'il y a une galère je leur fais confiance. Et j'ai la chance aussi d'être dans une boîte avec des personnes qui auraient pu m'accompagner si ça avait été le cas. Donc en fait je leur en fais très vite part. Ils sont contents, on kiffe et puis au mois de janvier on se voit pour... fake mon entretien annuel parce qu'en fait chez Shodo il n'y a pas trop d'entretien annuel parce qu'en fait c'est juste une bonne bouffe et histoire de fêter un nouvel anniversaire professionnel mais tu vois on a une grille de salaire fixe et indexée sur les années d'expérience donc en fait tu vois, on s'évite des conversations à rallonge et des négociations un peu à la con qui sont pressurisantes sur le salaire. Nous, comme ça, c'est fait. Et puis, en fait, comme je disais, j'ai été la première salariée au staff. Donc, les retours et même notre façon de travailler ensemble, je n'attendais pas du tout cet événement pour avoir des retours sur mon travail ou quoi que ce soit. Donc, en fait, au mois de janvier, quand on se fait une bonne bouffe pour fêter mon anniversaire pro, là, ils me proposent. de passer CEO. Donc, autant te dire que la bouffe était encore meilleure. Bon, on n'a pas pu fêter ça. Voilà, mais en tout cas, comme on aime bien parfois avec un peu de champagne, parce que j'étais enceinte. Mais bon, en tout cas, ça ne nous a pas empêchés d'avoir beaucoup de joie, déjà moi, de recevoir cette proposition. Et puis, je t'avoue que je ne les ai pas fait mariner trop longtemps avant d'accepter. Je pense que j'ai dû attendre. Allez ! trois secondes, tu vois. Voilà, c'était un peu ça. Mais en fait, ouais, ça a été un moment trop cool et exceptionnel. Et donc, du coup, la veille de reprendre le taf, j'avais déjà eu le temps quand même de mûrir le projet, d'y réfléchir, de border les choses avec eux. Et puis surtout, en fait, je savais qu'ils allaient m'accompagner et que je n'allais pas être laissée dans la nature et que... Tu sais, on peut avoir un peu ce truc-là, ce réflexe parfois avant de commencer un nouveau boulot, de te dire putain, est-ce que je vais être à la hauteur ? Est-ce qu'on ne m'attend pas au tournant ? Enfin, c'est un peu comme ça quand tu commences un nouveau taf. Et là, en fait, je savais que non. Je savais que quelque part, ils m'ont promue pour le travail que j'avais donné, certes, mais aussi pour le travail que j'allais donner et pour l'investissement que j'allais avoir en tant que CEO. Tu sais, il y a un peu ce truc-là de... je lisais ça tout à l'heure et c'est assez intéressant quelque part c'est que les femmes elles mettent plus de temps à arriver en tout cas à des postes à responsabilité, enfin plus de temps que les hommes et en fait il y a un peu ce truc de les hommes on va les promouvoir pour leur futur alors que les meufs on les promeut pour ce qu'elles ont déjà donné donc peut-être que c'est pour ça qu'elles arrivent plus tard à des postes à responsabilité et moi j'ai pas la sensation que ce soit ça en tout cas chez Shodo, ils m'ont promu parce que j'avais beaucoup travaillé, et ça, c'est certain. Mais ils ne sont pas allés chercher à l'extérieur un mec qui avait déjà géré une entreprise, par exemple. Ils auraient pu le faire, en vrai. Mais en fait, non. Ils ont décidé de me choisir moi parce que... Parce que dans leur tête, c'était logique. Qui mieux, entre guillemets, que quelqu'un qui partage leur quotidien de travail depuis toutes ces années, qui a participé à beaucoup de discussions, qui a peut-être un peu parfois pesé aussi dans les décisions. Donc, la veille, quelque part, c'était une rentrée des classes. C'était cool, j'allais kiffer, mais je n'avais pas. J'avais pas peur, quoi.

  • Chloé

    Je trouve ça vraiment incroyable parce que ce mindset qu'ils ont est quand même assez rare pour le souligner, je pense. Mais c'est le mindset aussi qu'on voit quand on entend parler de Shodo, que ce soit sur LinkedIn, etc. Donc, c'est un bel exemple parce que parfois, ce qu'on lit sur les réseaux sociaux et quand tu vois la réalité, il peut y avoir du bullshit. Donc là, c'est vraiment… leurs valeurs et en effet, ils auraient très bien pu aller chercher quelqu'un de plus expérimenté derrière, mais miser sur une personne qui a déjà apporté sa pierre à l'église et qui a un potentiel d'aller encore plus loin, je trouve ça vraiment bien et je pense que c'est assez rare, malheureusement, pour pouvoir le souligner et les féliciter sur ça. tu m'avais raconté il y a un concept que j'aimerais échanger avec toi et après on parlera un peu plus de Shodo et ce que vous faites tu m'avais raconté que tu viens d'une famille modeste t'es une nana aujourd'hui ben Est-ce que être CEO, quand tu es proposé pendant ton congé, ça pourrait être un peu considéré comme l'exception qui confirme la règle, que tout ça c'est dû à ton travail, que tu récompensais aujourd'hui au poste où tu es. Pourtant on avait échangé sur la notion de méritocratie, qui n'est pas du tout ton idéal et ta vision des choses, ni la mienne d'ailleurs. est-ce que depuis que tu es CEO, que tu partages ça parce que tu le partages beaucoup sur LinkedIn pour les personnes qui ne te connaissent pas tu as eu des réflexions un petit peu qui vont dans ce sens et est-ce que suite à ces réflexions tu as vraiment l'impression d'être l'exception qui confirme la règle qu'est-ce que tu as envie de répondre à tout ça ?

  • Laury

    mon père était il est à la retraite maintenant mais il était artisan boucher et ma mère mère au foyer et femme d'artisan donc qui participe à ça qui participent au commerce. Et en fait, si tu veux, moi pour être transparent, parce que je suis toujours transparent dans tout ce que je dis, mes parents avaient de l'argent. On avait de l'argent. Je n'ai pas connu le manque d'argent. J'ai toujours été drégatée. Mais contrairement aux familles... Je vais peut-être me lancer dans des catégories sociales et de classes sociales, mais j'y vais à dessein. Bourgeoise, c'est-à-dire des personnes qui ont de l'argent, qui ont du capital. Il nous manquait, en fait, tout simplement, tout le pan culturel. Mes parents ne sont pas des oseaux, mais en fait, voilà, mon père, il a été élevé par des paysans. Vraiment, ça a été un... un gamin qui a été placé. Donc, en fait, il a beaucoup travaillé. Il a commencé à travailler très tôt. Donc, voilà, en fait, bref, le schéma classique du mec qui n'est pas né dans une famille aisée et qui n'a pas eu le temps de... de cultiver sa culture générale, parce qu'il est allé bosser très vite en tant que boucher. Et en fait, ma mère, elle, elle est née dans une famille où il y avait un peu plus de moyens. Et tu vois, ma grand-mère avait déjà plus de moyens. Et ma grand-mère, pour le coup, elle exerçait un poste à responsabilité chez Electrolux à l'époque. Et donc, ma mère avait... un peu plus de background, je dirais, culturel. Mais en fait, elle a très vite quitté la famille pour aller vivre son amour avec mon daron. Et ce qui fait qu'elle n'a pas, je pense, profité pleinement de ce qu'elle pouvait avoir. Donc en fait, du coup, moi, je suis née dans ce contexte-là. J'ai quatre grands frères qui... Tu vois, sur les quatre, il y en a trois qui ont commencé à travailler très tôt, qui ont suivi le schéma de mon père. Et en fait, on est dans ce cadre-là. où voilà, moi mes parents ont pu quand même me payer mes études, j'arrive en dernier, je suis la dernière de la famille, donc quelque part j'ai la chance de voir des modèles devant moi. La méritocratie, j'y crois pas, parce que tu vois, je viens de te dépeindre le truc, oui, des parents qui m'ont pas emmenée au musée tous les week-ends, qui m'ont pas fait lire, enfin voilà, moi le week-end... Moi j'ai kiffé aller sur les terrains de foot le dimanche, regarder mon frère taper dans le ballon. Et en fait, je pourrais m'en servir pour dire Ouais, mais tu vois, je m'en suis sortie, etc. Mais en fait, non. Enfin, parce que c'est pas vrai. Pour moi, la méritocratie, aujourd'hui, elle n'existerait que s'il y avait une égalité des chances. Mais j'ai eu... beaucoup plus de chance que peut-être 40, 50, 60% de la population. Mes parents m'ont mis de l'argent, je suis blanche, je suis une meuf qui n'a pas de déficit, je n'ai pas d'handicap physique ou invisible ou quoi que ce soit. J'ai quand même vraiment du cul, quoi, déjà, dès le départ. Alors, je suis née meuf. Ça, c'est clair. Là, j'avais un pas... J'avais une petite case en moins sur... J'avais fait un pas de moins sur la ligne de départ. Mais j'avais... En fait, il faut voir aussi tout ce que j'ai. et donc ouais je veux surtout surtout pas servir d'argument pour la méritocratie j'y crois pas faut reconnaître la chance que j'ai eu j'ai aussi eu beaucoup de chance d'avoir une école, des études payées par mes parents, ce qui m'a permis de démarrer sereinement dans la vie ce qui m'a permis de reprendre une formation en alternance quand je me suis retrouvée en galère avec mon premier boulot ce qui m'a permis du coup de connaître le monde de la tech, de rencontrer Guillaume et Jean-Tanton. En fait, tu vois, tout ça, ce ne sont que des concours de circonstances, mais qui m'ont quand même été donnés quelque part parce que j'ai eu de la chance au départ. J'ai eu un chouille de chance au départ, quand même, il faut l'admettre.

  • Chloé

    Je trouve ça super important de dire aussi les privilèges qu'on peut avoir, même si évidemment sur la route des privilèges, on n'a pas conquis le genre. Oui, voilà. On a quand même énormément de privilèges et je trouve que parler de méritocratie, c'est un peu oublier toutes les inégalités et toutes les minorités qui partent avec. énormément de choses à rattraper, qui doivent payer leurs études ou qui n'ont même pas forcément accès à des études supérieures. Donc, il y a tout un tas de choses. Donc, je trouve ça chouette que tu puisses dire qu'en même temps, tu as énormément de tafé pour y arriver, mais il y a aussi beaucoup de choses qui t'ont permis d'arriver là, que ce soit de belles rencontres, mais aussi d'avoir un terreau assez fertile pour... pouvoir aller sur ces sujets-là. Donc, c'est important de casser un peu le mythe et de rappeler que ce concept, il existera peut-être un jour, si tout va bien, quand les gens seront sur le même pied d'égalité. Mais je doute que ça arrive un jour, malheureusement.

  • Laury

    Il y a du taf, mais ce serait cool qu'on y travaille, que la société y travaille un peu plus. plutôt que, à mon sens, de dealer avec les inégalités, d'aller chercher à... à en fait aller rétablir un peu d'équilibre là où il y en a besoin, c'est-à-dire un peu partout quoi.

  • Chloé

    Carrément, et en tout cas, toi à ton échelle et à l'échelle de Shodo, vous travaillez sur ça, et donc on va pouvoir un petit peu en parler, vous avez une politique particulièrement engagée sur la partie inclusion, notamment la diversité de genre, qui me semble que c'est toi qui as impulsé cette partie-là, cette notion de diversité de genre,

  • Laury

    qu'est-ce qui vous a motivé pourquoi vous faites ça et comment un peu tout ça s'est mis en place bah écoute ouais en effet tu peux le dire et je suis assez fière de le dire aussi j'ai impulsé cette volonté de s'attaquer au chantier de l'égalité des gens en fait si tu veux le modèle Shodo il a été pensé du coup par Guillaume et John qui sont profondément animés par une volonté de justice sociale. Et en fait, si tu veux, nous dans notre secteur, Guillaume et John ont créé une ESN, une entreprise de services du numérique. Ces entreprises sont, et à raison, souvent très mal vues, parce que, pour expliquer un peu le fonctionnement de ce genre de boîte, notre métier c'est d'aller recruter des développeurs et des développeuses. pour ensuite les envoyer en mission en clientèle. Et en fait, tout le jeu des ESN, des sociétés de conseil comme les nôtres, c'est d'envoyer la consultante en mission chez les clients. et de faire en sorte que le ou la consultante ne soit pas trop au courant de combien il est facturé, il ou elle est facturé, parce que comme ça, la boîte, elle, elle prend le plus de marge possible sur la gueule de ses membres, et... après elle s'assoit un peu sur un tas d'or et ça en fait du coup dans le fonctionnement c'est dégueulasse parce qu'en fait t'as des gens qui sont salariés qui travaillent qui travaillent, qui ramènent beaucoup d'argent et qui n'en voient pas forcément la couleur et tout simplement ça amène ces gens et à juste titre à se barrer pour passer en indépendant au statut d'indépendant travailler à leur compte mais du coup à quitter tous les avantages du salariat Et ça en fait, eux, ça les a rendus ouf parce que quelque part, tu es devant un problème où la seule solution pour les développeurs-développeuses, c'est de passer en indep pour pouvoir toucher ces billes. Et en fait, le salariat, il perdait de son sens, à leur sens, ce qui est à mon avis très juste. Et en fait, ils ont juste décidé de créer un modèle. basé sur la redistribution des richesses et sur la transparence. C'est-à-dire que demain, le consultant, nous, chez nous, la consultante, connaît exactement son taux de facturation, qu'on appelle un taux journalier. Il le connaît très exactement, on est hyper transparent avec. Et puis surtout, en fait, la marge ne dépend pas de ce taux. C'est-à-dire qu'un mec qui aille facturer 600 euros par jour aux 1000 euros par jour, c'est la même chose pour nous, on prendra la même marge. Donc évidemment, le seuil, il est... Après, c'est un peu plus complexe. Le seuil, il est indexé sur ton salaire, etc. Mais de toute façon, tout est retrouvable sur notre site. Et on a même développé ce qu'on appelle le showmulator, où tu mets ton taux journalier, tes années d'expérience, et tu vas voir comment tu seras payé chez Shodo. Le truc, on ne peut pas faire plus transparent que ça. C'est le modèle qui a été pensé pour aller remettre un peu de sens dans notre corporation et en basant la boîte et son fonctionnement sur les piliers de la justice sociale. Donc ça c'est le postulat de départ. Donc en fait, trop bien, tu vois, quand Shodo s'est créé et a fait un peu parler sur les réseaux sociaux, bah boum, tout de suite ça a pris, tu vois. Tout de suite ça a pris, d'ailleurs il y a eu beaucoup de... je dirais pas de réticence, mais il y a beaucoup de personnes qui se sont dit que ça n'allait pas marcher, que c'était utopiste, etc. Bon, aujourd'hui, on est assez contents de montrer que ça fonctionne pas trop mal. Et ouais, donc en fait, voilà, c'était ça, ça a fait grand bruit. La justice sociale, et voilà. Et sauf que, à un moment donné, pour moi, on ne pouvait pas continuer à parler autant de justice sociale sans aller s'attaquer aux questions de genre et des qualités des genres. Parce qu'en fait, la tech, c'est un milieu qui n'est pas mixte. Sur 100 devs, tu n'as que 17 meufs. et globalement le numérique c'est un monde qui est pas mixte je crois que t'as 30% de meufs c'est vraiment pas paritaire de toute façon je pense que c'est pour ça que tu fais ce podcast on a conscience quoi et en fait il y a une question à se poser c'est pourquoi ? parce que pour le coup le modèle shodo il claque mais on avait pas de meufs tu sais on recrutait pas de meufs enfin au bout de d'un an et demi d'existence il n'y avait qu'une seule Dana il y avait moi, moi je suis arrivée mais au staff tu vois toujours dans une fonction support de com etc donc c'est là en général qu'on retrouve les meufs dans les ESN mais en tant que dev il n'y avait qu'une seule développeuse et délire quoi enfin à un moment donné on sait qu'il n'y en a pas beaucoup mais il n'y en a pas à ce point peu et du coup en fait moi je suis arrivée avec mes convictions féministes et puis j'ai tenté avec le temps beaucoup de beaucoup de, quelque part, de bienveillance, parce que, voilà, ils ne méritaient pas, entre guillemets, que je les attaquais à la jugulaire, donc, en fait, du coup, on a parlé tranquillement, on a abordé plein de sujets concernant le féminisme, en fait, ils n'étaient pas du tout réfractaires au départ à la cause, mais ils n'en étaient, à mon avis, pas à ce point insensibles, et en fait, ça a fait son petit bonhomme de chemin. jusqu'à ce que je leur propose de créer... Tu vois, pour te dire comme quoi les mecs, ils se sont déconstruits. Jusqu'à ce que je leur propose de créer un groupe en non-mixité. Bon. Là, fallait encore un peu discuter, parce qu'ils ont pas été le bon de suite. Mais tu vois, ils ont accepté ça, et c'est avec ce groupe en non-mixité qu'on appelle la Shororité. qu'on a pensé, avec qui on a réfléchi aux problématiques du secteur, aux problématiques de nos vies de femmes, aux problématiques qu'on peut retrouver dans le monde du travail en général. Et en fait, on s'est creusé la tête, on a discuté, on a discuté entre meufs et... Putain, ça fait du bien ! Et on a soulevé pas mal de problèmes, et puis après, ça fait... Ça a fait du chemin jusqu'à ce qu'on mette en place des mesures féministes en faveur de l'égalité des genres. Et ça a très très bien marché. Puisque en moins d'un an, on a doublé l'effectif féminin de Shodo.

  • Chloé

    Excellent, félicitations parce que de une à avoir deux mondes c'est important du coup cette Shororité j'aime bien en plus la touche de naming qui laisse entendre le passé marketing ça

  • Laury

    claque

  • Chloé

    tu peux c'est quoi les autres actions que vous avez mis en place et que vous avez réfléchi ensemble lors de ces échanges en non-médicité et bien en fait on a mis en place vraiment pas mal de choses mais

  • Laury

    la première chose qui me tenait à coeur vraiment pour moi c'était important c'était le congé menstruel en fait Pourquoi ? Parce que déjà, c'est une mesure qui concerne toutes les meufs. Et je le dis volontairement. C'est-à-dire que pour moi, toutes les meufs, c'est aussi les femmes et les femmes trans. Et à partir du moment où tu as entamé une transition hormonale, tu souffres également de douleurs gynécologiques. Visiblement, être une femme, c'est souffrir. Donc, ça vient avec le lot. super, et donc en tout cas avoir un corps de femme c'est ça et en fait je voulais vraiment qu'on reconnaisse les femmes pour leur corps et qu'on arrête de nous invisibiliser parce qu'à mon sens c'est un peu je pense la contrepartie de ce qu'on est allé chercher c'est à dire d'aller chercher l'égalité alors ça évidemment c'est évident il le faut mais au détriment de la reconnaissance de notre corps. Enfin, tu vois, j'ai l'impression que quelque part, tu sais, il y a quand même un peu tout ce délire, et maintenant, ça change un peu, mais, de, ouais, t'es féministe, mais tu vas devenir maman, tu vas mettre ton corps au service de... Enfin, en fait, voilà, comme dans toutes les luttes, il y a eu des moments où il fallait peut-être être un peu plus... je n'ai pas envie de dire radicale, mais un peu plus poussée dans les convictions. Moi, aujourd'hui, en tout cas, ma vision du féminisme, c'est de se dire que quand tu es une femme, tu es une femme dans ta globalité et tu es aussi une femme avec ton corps. Et donc, du coup, le congé menstruel, pour moi, c'était une façon de dire on vous reconnaît pour ce que vous êtes. on se reconnaît pour ce que nous sommes et du coup c'était quelque chose c'était un signal clair aussi qu'on envoyait c'est à dire que les meufs on a nos règles on a nos règles et d'où il faudrait se foutre en 4 ou en PLS les jours de règles pour aller bosser alors que franchement on va pas se mentir on est bonne à rien dans ces cas là moi je suis déso mais quand j'ai une migraine je suis nulle je suis pas ouf et en fait il faudrait qu'on mette ça sous silence pour être à l'égalité des hommes bah en fait non et du coup ce coup j'ai menstruel c'était vraiment dans ce but là et pareil tu vois John et Guillaume ils étaient au départ ils étaient pas fermés du tout au sujet mais et tu sais ils étaient un peu circonspects quoi tu vois genre en mode ouais bah en fait dans notre profession autant tu fais un boulot d'ébéniste et tout je comprends le truc mais nous dans nos professions on est assises tu vois il y a du télétravail et tout mais c'est normal en fait qu'ils pensent comme ça les mecs ils ont pas leurs règles en fait et ils sont pas directement concernés donc encore pareil tu vois il a fallu discuter aller voir un peu avec eux comment mettre tout ça en place et on y est arrivé parce que encore une fois c'est un travail d'équipe ils ont voulu aussi m'écouter et ils m'ont apporté du crédit et j'ai dû à mon avis trouver j'espère en tout cas les bons arguments pour les convaincre et voilà et en fait ça a été la première mesure donc un congé menstruel pour toutes les femmes et et et et Concrètement, on ne demande pas de justificatif quand une meuf demande un congé mensuel. On s'en fout, juste elle nous prévient, normal, et c'est tout. Je ne vais pas lui demander un truc du médecin, ou pire encore. Mais voilà, sans justificatif. Donc ça, c'était vraiment la première mesure, et je pense que c'est la mesure la plus forte en termes de conviction. Parce qu'après, on a mis en place des mesures concernant la parentalité. Puisque, en fait... Pour le coup, c'est quand même pas anodin l'arrivée d'un enfant, surtout chez les femmes. Parce que c'est là qu'il y a des disparités dans la carrière. Je pense qu'on connaît tous un peu le sujet. Et c'est pour ça qu'on a tenu aussi à s'attaquer à ce pan-là. Mais comme toutes les femmes ne veulent pas être nécessairement maman ou porter un enfant ou avoir des enfants, le congé mensuel, c'était un truc pour aller... reconnaître toutes les meufs, quelles qu'elles soient, qu'importe ce qu'elles veulent. Et après, on a mis plein de trucs sur la parentalité. Déjà, on a rendu le congé paternité obligatoire dans son entièreté, donc les 28 jours obligatoires. parce qu'aujourd'hui en fait si tu veux il n'y a que 7 jours qui sont obligatoires dans la loi donc en fait le daron ou le coparent il peut retourner bosser après une semaine quoi sa meuf elle a accouché il y a une semaine il peut retourner bosser soit parce que le patron lui a mis la pression et que lui il culpabilise de se dire merde attends si je reste plus longtemps il va croire que je suis un tir au flanc donc il retourne bosser soit parce que je sais pas on peut peut-être imaginer que d'avoir un bébé ou c'est un peu de taf et qu'il est mieux au taf il est mieux à son travail et qu'il a envie de retourner sauver le monde donc en tout cas nous on a réglé ce problème là nos consultants restent 28 jours chez eux à l'arrivée de leur bébé on a mis en place aussi un planning allégé en retour de congé maternité c'est à dire que pendant un mois Les mamans qui reviennent chez Shodo bénéficient d'un planning de 4 jours par semaine et de 6 heures par jour. Donc en fait, elles travaillent 24 heures par semaine pendant un mois. Et les consultantes, on ne les renvoie pas en mission avant la fin de ce mois-ci. Donc du coup, toutes les meufs bénéficient d'un mois de prise de congé mat pour... se remettre un peu la tête à l'endroit. C'est une façon aussi d'ajuster un peu ton organisation parce que ce n'est pas évident, mine de rien. Et puis, pour les techs, de se remettre les mains dans le code tranquillement, sans pression et sans avoir la pression aussi quelque part du résultat. En fait, en donnant ce moment... d'accalmie et cette opportunité de reprendre calmement je pense que ça retire tout l'aspect pressurisant que t'as, ça fait 4 mois que t'es en congé, tu reviens tu peux être tenté de montrer que rien n'a changé mais en fait tout a changé, ta vie a changé et nous on le reconnait et on accompagne les salariés en ce sens Et puis aussi, et ça c'est une mesure pensée par Guillaume Ferron, rendons à César ce qui est à César, c'est la prime compensatrice de congés parentales. où en fait si tu veux les coparents des mamans en Shodo sont grandement encouragés à prendre un congé parental d'un mois à la reprise de la salariée chez nous parce que en fait Shodo va leur payer ce mois de congé parental voilà un congé parental c'est 400 balles par mois quand on prend un un et en fait ce qu'on s'est dit c'est qu'en général les personnes qui prennent le congé parental dans les couples hétérosexuels on manque beaucoup de recul et de stats sur les couples homos mais en tout cas dans les couples hétéros ce sont les mamans qui prennent le congé parental la proportion c'est 13% des mamans prennent un congé parental à taux plein contre 1% des hommes bref vraiment un truc très très inégalitaire et en fait c'est pas normal et forcément que les hommes vont moins prendre de congés parentales puisqu'on peut partir du principe que si ce sont eux qui font bouillir la marmite et qui ramènent la thune à la maison si c'est eux qui se retrouvent payés 400 balles par mois bon bah là les finances elles en prennent un coup Donc, en fait, Guillaume, ce qu'il a souhaité avec ça, c'est mettre fin à cette excuse, entre guillemets, enfin à cette excuse, à cette bonne raison, en garantissant un mois de salaire aux coparents. et tu vois c'est charmant parce que moi mon mari du coup il a pu en profiter quand j'ai repris le taf lui il est resté un mois à la maison avec Arnaud et tu vois c'est un papa qui est très investi et qui a compris quelque part sa charge de papa sa charge de parent et franchement c'est une mesure qui est certes on va donner des moyens à une personne externe de l'entreprise mais les bienfaits que ça peut avoir sur les salariés Shodo je pense qu'ils sont extrêmement significatifs et en fait ça apporte beaucoup et d'être sereine à ta reprise de taf parce que tu sais aussi que ton petit il est avec son père, qu'il est pas dans un mode de garde extérieur enfin tu sais parce que quand tu lâches ton gamin, quand tu reviens de congé de congé mat, il a 3 mois quoi c'est ça c'est un tout petit bébé. Donc, de le savoir avec son père à la maison, en plus, toi, avec un planning allégé et tout, tu reprends mieux le taf et des salariés qui sont mieux dans leur basket, c'est des salariés qui sont plus engagés, c'est des salariés qui ont envie de rester chez toi. Enfin, en fait, voilà, tout ça, c'est un cercle vertueux. Et du coup, ouais, c'est grave cool. Et nous, on envoie les bénéfices chaque jour. voilà tout ce que la Shororité a fait et comme tu peux le voir c'est un travail d'équipe et ce n'est pas parce que on mène des réunions en non mixité que ça exclut les hommes de la réflexion tu vois ça je tiens à le dire puisque c'est quelque chose qu'on me rétorque souvent voilà ça n'enlève pas ça n'enlève pas la possibilité aux hommes de De donner leur avis, parce que de toute façon, ils ont toujours très bien su le faire et on n'a pas du tout le fait de le faire. Mais c'est juste que nous, ça libère la parole et qu'on a pu être, entre meufs, extrêmement efficaces dans nos discussions, dans nos décisions et dans ce qu'on souhaitait. On a gagné du temps, on a gagné, je pense aussi, en confort de parole. On a libéré la parole. Bref, c'est devenu une safe place et c'est stylé.

  • Chloé

    C'est grave stylé, oui. Et c'est vraiment bien parce que c'est ça, vous mettez les employés dans un confort et les accompagner à pouvoir... pas aller chercher de l'égalité parce qu'au final l'égalité elle n'existera jamais, on n'a pas les mêmes corps on n'a pas les mêmes choses qui se passent mais aller chercher de l'équité ou du moins vraiment tendre à ça et je trouve ça important de dire que c'est co-construit ensemble et qu'en effet ces cercles de non-mixité ne viennent pas exclure les hommes ou un autre genre mais plus aider les femmes à pouvoir libérer leur corps, on le sait je pense que n'importe qui qui discute et même si on est un homme vous pouvez entendre et comprendre que parfois pouvoir parler entre filles on peut parler plus de choses et de manière un peu plus sereine donc c'est important de le dire mais c'est aussi important de dire que tout ce que vous avez mis en place c'est co-construit, validé par tout le monde et en tout cas je pense que c'est des choix forts comme dire que tout le monde prend son congé de pâtes ou maths mais c'est aussi des choix qui vont avec vos valeurs et tout ce que vous souhaitez impulser je me disais est-ce que on le sait il y a toujours des gens qui critiquent est-ce que vous avez des réflexions ou des feedbacks négatifs sur cette politique qui est clairement féministe que ce soit en interne ou en externe

  • Laury

    Alors en interne non. En interne j'ai entendu une fois mais c'était sous le ton de la blague mais bon après on sait que les blagues sont parfois un peu enfin que c'est aussi une forme d'oppression mais j'ai même pas envie de dire que ça a été le cas, enfin voilà ça a été plus maladroit que quelque chose, enfin qu'une remarque pour me faire du mal ou pour décrédibiliser le projet mais en nous disant que c'était du sexisme à l'envers. Bon, ça a été très vite débunké, parce qu'en fait, il n'y a pas de sexisme. Et puis, en fait, le sexisme, c'est quand on fait du mal à quelqu'un. Or, de ne pas inviter les hommes pour parler entre nous, ce n'est pas du sexisme. Ce qui est du sexisme, c'est de faire en sorte que ta boîte n'est pas inclusive pour ne pas faire venir les femmes, par exemple. Ça, c'est du sexisme. Mais non, en fait... Ah, si ! Si, si, oui, bien sûr que j'ai eu des remarques à l'externe, j'ai eu des dingueries. Là, la petite dinguerie en date, c'est... Tu sais, j'ai une conférence, j'ai donné une conférence à Mixit, qui est une confétique et tech à Lyon. C'était au mois d'avril. et donc je parle de tu sais je parle de ma Shororité et tout moi je me dis que je suis enfin que le public est relativement acquis à ma cause quoi tu vois en plus il décide de voir mon sujet, le sujet est très clair, enfin voilà c'est les réunions non mixité moi j'en fais un peu quelque part aussi ma marque de fabrique et donc je suis là à parler de ma Shororité je suis trop fière et tout, j'ai déballé mon truc Il y a des questions, une, deux, trois questions, et là bam, tu vois, genre j'ai un mec qui me dit que je fais du women's planning, parce que j'explique. Parce que j'explique que quand les pères, enfin que les pères chez nous prennent leur congé paternité, enfin que les coparents prennent leur congé paternité en entièreté et que c'est obligatoire. Et il me dit oui, que j'ai réussi à faire du woman's planning parce que j'explique aux hommes qu'il faut qu'ils prennent leur congé paternité.

  • Chloé

    Voilà.

  • Laury

    Et franchement, moi c'était la partie la plus rigolote de la conf je crois parce que tu vois c'est un peu challengeant quoi, tu vois quand t'as ce genre de truc parce que t'es devant une salle, alors la salle n'était pas comble mais je sais pas, y'avait peut-être une centaine de personnes, et tu vois je me dis putain le toupet du gars quoi, déjà Mais en fait pareil, je pense qu'en vrai, tu sais genre je lui réponds, je lui dis non mais en fait c'est pas du womansplaining parce que je… le fait de rendre le congé paternité obligatoire, c'est pour les mamans. C'est-à-dire que je n'explique pas au père comment devenir père. J'explique au père et aux coparents comment prendre sa place de parent pour que les femmes soient moins en charge de la famille et au service de la famille. En fait, c'est plus dans ce sens-là qu'il faut voir. Mais après, tu es un homme, est-ce que quelque part, ce n'est pas un peu la vie de voir la vie par ton prisme ? Tu vois, genre peut-être que c'est... Il y a un peu de ça, tu vois, peut-être. Mais en fait, ouais, après il se rattrape en me disant que c'est une blague, tout ça. Bon, franchement, dans l'Assemblée, il n'y a trop personne qui a ri, quoi, tu vois. Genre, c'était pas trop drôle. Et puis après, il me dit aussi que la non-mixité... ça va à l'encontre de l'intelligence collective, de ce qu'il avait pu lire dessus. Je t'avoue que je n'ai pas trop bien enregistré ce qu'il m'a dit à ce moment-là, parce que c'était un peu là, avec l'adrénaline et tout, je n'étais pas trop là, présente, pour retenir exactement ce qu'il m'a dit, mais un truc un peu comme ça. Et puis du coup, moi, ce que je lui ai répondu, c'est que... certes il peut me parler d'intelligence collective mais moi je lui ai parlé de féminisme et qu'en fait il y a plusieurs écoles dans le féminisme et que la non-excité c'est quelque chose qui est prôné par le féminisme, parce que pour toutes les raisons que j'ai évoquées pendant les 20 minutes qui viennent de se passer, voilà, en fait, il y a des inégalités, il y a une domination de la part des hommes dans ce système patriarcal, et que la non-mixité, ça nous permet juste d'avoir un peu de place, un peu de parole, entre nous. mais que ça ne va pas à l'encontre d'intelligence collective. L'intelligence collective, c'est de faire de la place à tout le monde, en tout cas à mon sens. Après, c'est vrai que je n'ai pas lu pléthore de livres comme visiblement cette personne sur ce sujet-là, mais je suis à peu près convaincue de ce que je suis en train de dire.

  • Chloé

    mais c'est gros quand même arriver à inverser le mansplaining c'est comme les moi j'ai un parti pris dessus ça va peut-être faire polémique ou pas peu importe mais comme les gens qui disent qu'il y a du racisme anti-blanc etc inverser en fait les oppressions sur des groupes typiquement sur les blancs ou sur les hommes qui sont qui ont

  • Laury

    la place privilégiée je trouve ça mais c'est beau aussi vraiment c'est exactement la réflexion que je me suis faite je me suis dit ah ouais ce que là ah ouais mais ouais en effet genre le racisme anti-blanc moi je vais pas te dire j'habite en Ile-de-France j'habite dans une ville où il y a beaucoup de mixité mixité Du coup, ça m'est arrivé d'avoir des remarques de ce style. Ça ne fait pas plaisir. Mais jamais, au grand jamais, je vais dire que le racisme anti-blanc il existe. Parce que moi, quand j'ai voulu louer un appartement, avec ma petite gueule de française et mon mec pareil j'ai eu aucun mal à louer un appartement tu vois genre je ne me fais pas agresser ou insulter dans la rue parce que je suis noire j'ai pas de mal à avoir un taf enfin voilà et en fait c'est ça le racisme et quelque part tu vois je pourrais te dire ouais moi j'ai eu des réflexions tu vois que ça existe mais en fait non parce que c'est pas systémique même s'il y a des cons et ça voilà il y en a des cons déconnent mais c'est pas un système c'est pas une oppression systémique et il faut je pense vraiment qu'on soit clair là dessus parce que je crois dur comme fer en la convergence des luttes donc pour moi il n'y a pas de racisme anti-blanc il n'y a que du racisme envers les minorités enfin voilà en fait il n'y a pas de sexisme à l'envers voilà les oppressions ce sont c'est comme ça les hommes blancs, cis cis-hétéros voilà il est là et âgé et il est là dans le système d'oppression et du coup il faut le déconstruire parce que tu vois, quelque part, il n'y a qu'en le déconstruisant qu'on va arrêter, j'en parlais avec mon mari tout à l'heure, qu'on va arrêter de leur casser les couilles, si tu veux. Tu vois, genre, si je peux le dire comme ça, peut-être que ça va parler, mais il n'y a qu'en faisant de la place à tout le monde qu'on va arrêter de lutter et peut-être d'aller mener, d'avoir des propos qui sont, tu vois, genre... le not all men et tout ça les mecs qui se défendent de oui mais moi je suis pas comme ça le jour où le système fera plus en sorte que ce soit les hommes qui ont qui exercent une domination sur les femmes et bah on arrêtera de dire que ce sont eux et là il pourra dire ouais moi je suis pas comme ça mais une fois que le système aura changé ou qu'il sera plus égalitaire. On en revient toujours à ce sujet-là.

  • Chloé

    non mais clairement et je suis 100% alignée et d'accord avec toi et comme je commentais sur un de tes posts LinkedIn je trouve que dès que les personnes se sentent offensées comme ça et se permettent de dévier en fait le débat et le propos qui est là pour faire avancer les choses frérot c'est que tu fais partie de ce problème là tu ne le vois pas mais en fait c'est pour ça qu'il faut faire avancer les choses donc ça ne m'étonne pas que tu vois avec cette prise de position que je trouve géniale de ta part et de la part de Shodo qui est forcément des feedbacks comme ça malheureusement quand j'ai posé ma question je savais que tu dirais oui mais écoute on va pouvoir chaque brique permet de faire avancer les choses et de construire quelque chose de plus inclusif et plus équitable aujourd'hui est-ce que avec tout ce que t'as mis en place tout ce que vous avez mis en place et tout ce que vous allez mettre en place est-ce que tu penses avoir réussi à créer une safe place chez Shodo bah

  • Laury

    écoute c'est vraiment vraiment tout ce que je souhaite enfin Pour le coup, j'ai l'impression que... Après, on pourrait toujours faire plus. Je sais que notre combat, il n'est pas terminé. Déjà, Shodo, on est une boîte... voilà, porter sur l'égalité, l'égalité, l'équité. Oui, je pense que la shororité, c'est une safe place. J'aimerais qu'on aille encore plus loin dans ce combat. Après, le nerf de la guerre, c'est les sous et il nous faut des moyens. Et Rome ne s'est pas faite en un jour. Mais j'espère vraiment de tout cœur que chez Shodo, que Shodo soit une safe place. et que tout le monde se sent à sa place. Et si ce n'est pas le cas... j'espère que qu'on aura la possibilité de faire mieux qu'on aura les qu'on est en tout cas assez safe pour donner confiance aux gens pour nous faire leur retour, nous faire leurs remarques pour qu'on puisse toujours s'améliorer tu vois c'est vraiment tout ce que je souhaite

  • Chloé

    Clairement. Et pour finir, j'aimerais savoir, ok, je suis une entreprise tech, je le dis à tous les épisodes, il y a énormément de personnes qui le partagent, la tech a du mal sur cette partie d'inclusion des minorités, que ce soit de genre ou autre minorité. Quels seraient les conseils que toi tu peux donner, des conseils activables aux personnes qui sont dans des entreprises, à la tête d'entreprise ou au RH ? qui souhaitent mettre en place une politique d'inclusivité par où est-ce qu'on commence ? Quelles sont les bases à avoir ? Qu'est-ce qui a le plus d'impact également ?

  • Laury

    En fait, je dirais que le premier conseil que je donnerais quelque part c'est d'aller sonder les concernés. Tu vois, c'est un truc... Par exemple, il y a beaucoup de mecs qui viennent me voir en disant Ah, je fais partie, soit parce qu'ils font partie du CSE ou parce qu'ils ont envie de porter les causes féministes dans leur boîte. Moi, je leur dis merci. Merci beaucoup de faire ça. Mais avant toute chose, demandez aux meufs ce qu'elles en pensent. Parce que là, si tu apportes des solutions à des nanas qui n'en veulent pas, parce qu'elles ont le droit en fait de pas vouloir à mon sens c'est pas parce que t'es une femme que tu dois être féministe et porter les causes féministes être une femme c'est déjà du taf voilà même si je souhaite évidemment que le plus de femmes le soient et j'espère pouvoir faire ce travail en ce sens mais c'est pas une injonction enfin tu vois genre on a assez d'injonctions comme ça dans la vie faudrait pas non plus en rajouter va en tant que mec et en tant que directeur directrice d'entreprise ou en tant qu'RH demander aux salariés concernés ce dont elles ont besoin, si elles en ressentent le besoin, s'il y a une envie de faire quoi que ce soit. Et puis après, ce que je dirais, c'est d'aller créer des instances, des cercles en non-mixité, d'aller créer la shororité dans sa propre boîte pour que les concernés Mais la shororité, mais aussi peut-être... Enfin voilà, c'est pas... Y'a pas que les femmes qui sont opprimées. Enfin moi, tu vois, genre, l'idée de la shororité, elle m'est venue parce qu'il y avait une conférence, on m'en citait, mais pour les afro-latinos, je crois, à l'époque, tu vois. Que je conseillerais vraiment, c'est de donner la possibilité aux concernés de réfléchir à des évolutions. puisque du coup, en faisant ça, déjà tu leur envoies, je pense, un signal clair qui est de vous avez la parole, vous avez du temps de parole pour réfléchir entre vous. Un peu, au final, comme tu vois, le comité social et économique d'une entreprise, où les élus se retrouvent entre eux, entre elles et eux, pour discuter et faire leur retour aux dirigeants. Enfin, en fait, les réunions n'ont existé, il n'y a quand même rien de... super innovants. Ça existe depuis beaucoup de temps. Les réunions syndicales existent aussi. C'est sur le même modèle. Et en fait, je pense que ça a prouvé ses effets. C'est vraiment le truc que j'irais conseiller à celles et ceux qui veulent mettre en place une politique d'inclusion, c'est d'aller penser inclusion et penser concerné.

  • Chloé

    Parfait, super conseil. Et pour continuer sur la vibe des conseils, là ce serait plus un conseil à la Laurie qui a 20 ans. Quels seraient les conseils que tu te donnerais pour passer une bonne vingtaine ?

  • Laury

    Ça me fait tout drôle de penser à ça et ça me touche parce qu'en fait... tu vois souvent je me le dis j'y retournerai pas quoi ah ben pisse j'y retournerai pas alors certes j'avais certainement un peu plus la forme je dormais et encore je dormais pas si mieux que ça et tout mais mais en fait à 20 ans vraiment ce que je me dirais c'est garde confiance en toi euh N'écoute pas toutes ces... remarques qu'on a pu te faire justement sur ton genre ou sur tes capacités ou arrête de te réduire aussi à ton physique quoi, tu vois moi à 20 piges, comme toutes les meufs de 20 piges je pense bah en fait j'ai été mais complètement en en effacé avec mon apparence physique et je pensais que ma valeur ne passait que par là tu vois et et croit ouais crois en toi n'aie pas peur mais peur un peu quand même parce que fais pas de dinguerie parce que préserve toi fais pas n'importe quoi parce que tu devrais en avoir le droit mais en fait ça va vite te rattraper donc fais attention à toi mais prends soin de toi et vraiment c'est vraiment les conseils que je me donnerais et tu vois genre maintenant que j'ai un enfant, que j'ai un fils bah J'ai vraiment plus que tout envie de lui transmettre ça, la confiance, la liberté, la liberté de choisir ce qu'il aura envie d'être demain, et qu'il ait confiance en lui, et qu'il ait confiance en son père et moi pour tout nous dire, et pour qu'il ait le droit de vivre sa vie comme il l'entend, aussi libre qu'il le peut. C'est beau ça, hein ?

  • Chloé

    C'est un beau principe, oui. je pense que ce petit Arnaud va grandir dans un défi j'espère plutôt cool ouais j'espère génial est-ce que pour finir tu peux me dire une personne que tu aimerais entendre dans un des épisodes des menaces

  • Laury

    bah écoute j'ai l'impression que t'as quand même invité du beau monde là t'as déjà une liste assez stylée après aussi je pense que tu pourrais enfin en tout cas moi j'aimerais bien l'entendre c'est Angie qui travaille chez Shodo qui a rejoint Shodo Nantes il y a très peu de temps mais qui est une meuf qui est exceptionnelle qui a une énergie de ouf et qui elle aussi fait partie d'une minorité parce qu'elle le dit très clairement c'est une meuf autiste et qui porte ce combat et ce combat dans la tech et franchement je trouve que elle pourrait apporter plein de choses, apprendre plein de choses au monde parce que son combat mine de rien on va pas se mentir mais il est de niche et on en entend pas beaucoup parler et de l'entendre dans ton podcast je pense que ça pourrait être vraiment vraiment vraiment stylé

  • Chloé

    mais carrément je trouve aussi c'est vrai que on n'a pas ces voix là donc écoutez tu me donneras son LinkedIn avec plaisir tu me donneras son LinkedIn et avec plaisir en tout cas merci beaucoup Laurie merci à toi encore bravo pour tout ce que vous faites chez Shodo merci je kiffe le suivre je kiffe suivre votre aventure aussi bravo aux deux cofondeurs qui sont sûrement je pense de très belles personnes et je vous souhaite plein de réussite et si vous voulez suivre Laurie et Shodo je mettrai les liens dans la description de l'épisode pour pouvoir retrouver ce joli monde merci beaucoup Chloé je

  • Laury

    tiens à le dire je tiens à le dire mais je trouve que ta démarche est très courageuse j'admire les personnes qui sont animées par autant de vocation et et vraiment je te souhaite tout plein de bonheur et de réussite dans ce projet moi aussi je kiffe ce que tu fais et compte sur nous et la communauté Shodo pour te soutenir dans

  • Chloé

    ce beau projet de podcast c'est adorable merci beaucoup à très vite Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie. Ciao !

  • Laury

    Merci.

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