- Ihanja
Parce qu'en gros, c'est les personnes les plus couillues qui dominent, ceux qui parlent fort, qui jactent fort, qui prennent de la place. Même si on te dit, mais il faut aller vite, si tu ne fais pas ça tout de suite, en gros, tu vas louper le coche. Oui et non. C'est-à-dire que oui, il faut bien exécuter, il faut te lancer, mais attention à aussi prendre du recul et être, tu vois, entre guillemets, intelligent dans la manière de procéder et à te préserver aussi. sur ton quotidien et ta vie perso aussi. Et la réalité, c'est que ce n'est pas évident. C'est-à-dire qu'on a une vision très idéalisée du solopreneur qui fait trois heures de travail, qui va à Bali six mois par an.
- Speaker #1
Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter Les Meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée. Et aujourd'hui j'accueille Ihanja Radaoarisoa, PM indépendante. Elle nous explique ce qu'est le product Impact, par où commencer et pourquoi elle s'est lancée là-dedans. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager !
- Chloé
Hello Ihanja ! Comment tu vas ? Je suis très contente d'être avec toi aujourd'hui.
- Ihanja
Salut Chloé, moi aussi ravie de faire partie de ton podcast Les Meneuses.
- Chloé
Oui, en plus, pour information, pour les auditeurices, je suis la première avec qui j'enregistre. Donc voilà, ma bêta-testeuse et surtout la plus motivée pour commencer. Donc merci beaucoup d'être avec moi aujourd'hui.
- Ihanja
Merci de m'avoir invitée en tout cas, je suis ravie.
- Chloé
On va commencer par une petite introduction. Donc je te propose... que tu te présentes, que tu parles de ton parcours, d'où tu viens, ce que tu fais.
- Ihanja
Eh bien donc, je m'appelle Ihanja, je suis aujourd'hui indépendante, senior product manager et consultante digitale. Et j'habite à Antibes, dans le sud de la France, une ville super ensoleillée, 300 jours par an, c'est cool. Bonne chance. Oui, je viens initialement de la région parisienne, j'ai encore la famille, des amis là-bas. Tu fais... Mon cursus est quelques années professionnelle là-bas. Sinon, je suis plutôt quelqu'un de curieuse, plutôt quelqu'un d'énergie. J'aime bien explorer les choses qui sont en dehors de ma zone de confort. J'aime bien découvrir de nouvelles choses. Ça fait presque un peu plus de dix ans que je fais du product management. Je suis passée un petit peu par plein d'entreprises, des grands groupes, des scale-up. Et aujourd'hui, à mon compte.
- Chloé
Merci beaucoup pour cette présentation. Tu as bien de la chance de vivre. Il fait soleil quasiment toute l'année. Moi, je suis dans le sud-ouest à Toulouse, donc il fait aussi pas mal de beau temps, mais on a eu pas mal de pluie cet hiver. Je pense que tu as eu un peu plus de soleil, donc c'est cool, chanceuse. Trop chouette, 10 ans dans le product aujourd'hui à ton compte. Comment est-ce que tu es tombée dans la tech et le product ?
- Ihanja
En fait, je suis tombée dans la tech et le product il y a un peu plus de 10 ans maintenant aussi. Quand j'étais en études, je faisais un master 2 en com digital et j'étais en alternance. Et pendant un an, j'accompagnais les chefs de projet seniors sur la construction de solutions digitales. Et c'est un peu là où j'ai tout appris. Clairement, comment on prend un brief chez un client, comment on travaille avec des créas et des DA, des directeurs artistiques sur l'élaboration des maquettes, en collaboration aussi avec les équipes techniques. pour l'intégration des maquettes et que ça donne aussi une solution technique à l'arrivée. Et donc, en fait, j'ai découvert tout ce processus-là au cours de mes études. Et puis après, j'ai enchaîné mon premier poste en tant que chef de projet digital dans un groupe de luxe, où là, j'ai pas mal navigué sur un petit peu la technicité du product, en tout cas, les premiers prémices du product. où j'ai géré le site principal, qui était des contenus éditoriaux, mais aussi des contenus e-commerce, et dans un contexte international. Ensuite, j'ai fait la refonte aussi de ce site-là. Ensuite, je suis passée dans un tout autre univers, qui était l'ingénierie automobile, où là, j'étais PO, Product Owner. du coup dans une organisation qui était plus B2B, en tout cas un site B2B. Et en fait c'est un peu là où j'ai vraiment découvert les premières choses autour du product, ce que c'est... de livrer un produit de façon itérative. J'ai découvert l'agilité, les préceptes d'agilité, également les approches Scrum. Et en fait, je me suis dit que c'est génial parce que tu vas t'intéresser au parcours de l'utilisateur, tu vas aller chercher un peu plus, tu vas aller un peu plus creuser ce qu'il attend de ton produit, ses besoins, etc. Et je trouvais ça hyper cool. C'était un peu le début pour moi. Je me suis dit, il faut aller dans ça, dans le product. ça a du sens de faire des produits et pas forcément que des projets puis après je suis partie dans le sud bye bye Paris ciao la grisaille ciao la grisaille bonjour le soleil en tout cas j'ai voulu un peu faire un virage personnel et pro aussi en migrant dans le sud et en fait je suis arrivée en tant que PO dans une boîte qui fait de la travel tech et là c'était plus un poste fonctionnelle, technique, il y a eu le Covid qui a laissé ses traces, on va dire, sur tous les pans. Et je pense qu'à ce moment-là, j'ai voulu un peu plus me diriger vers des plus petites boîtes, en tout cas sur lesquelles il y avait plus de contacts avec des décisions management et aussi des utilisateurs. Et je suis arrivée au sein d'un moteur de recherche en tant que POPM. Et c'est là où j'ai découvert un petit peu le product qui fait sens, qui pour moi apporte de l'impact.
- Chloé
Ça en fait des belles expériences. En tout cas, c'est cool parce que du coup, depuis le Covid, tu as pris un virage pour donner du sens un peu plus à ce que tu fais dans le travail, mais aussi de manière globale dans ta vie. Pour une noob comme moi qui n'y connaît rien sur la partie product impact, Est-ce que tu peux m'expliquer ce que c'est faire du produit et qu'est-ce que c'est un produit digital à impact ?
- Ihanja
Alors, faire du produit, c'est un peu ce qu'on évoquait, c'est passer en gros d'une idée marché à une solution utilisateur et donc créer de la valeur pour les utilisateurs. Ensuite, si tu mets le spectre impact derrière, pour moi, il y a plusieurs notions, en tout cas, comment je définis un produit à impact. Premièrement, je définis un produit à impact par son usage. Donc en gros, le produit digital à lui seul génère de l'impact. Par exemple, tu as des sites éco-conçus, des sites très orientés sur l'accessibilité et donc ils créent par leur usage un impact direct. Et tu as un autre type d'impact qui est généré par la portée du produit. Typiquement des applications par exemple qui sont spécialisées dans l'économie circulaire ont pour but, via leur utilisation, de récupérer les invendus et donc de limiter le gaspillage. Donc, c'est une portée indirecte. Et pour moi, ensuite, le produit à impact, il a une responsabilité, c'est qu'il soit étudié ou conçu pour limiter des conséquences négatives. Des conséquences négatives sur l'environnement. Tu vois, par exemple, se dire qu'un produit digital peut te permettre, en gros, de limiter tes impacts. écologique grâce à un usage, ou au contraire d'agir positivement sur les impacts environnementaux ou la biodiversité par exemple. Aussi de pouvoir limiter les conséquences sur la société, en gros de réduire les inégalités, et également de pouvoir limiter les conséquences sur les individus en agissant sur les normes, les comportements collectifs, etc. Donc en gros, un produit à impact, pour moi, il a une mission de modifier une perception par ses effets, que ce soit à son usage direct ou de façon indirecte. Et après, il y a d'autres personnes qui définissent le produit à impact, notamment, je reprends Fabrice Desmézeries, que je pense que tout le monde connaît dans le product, qui lui définit le product à impact responsable sous différents critères. Donc il en définit huit, par exemple. Ou alors, tu as d'autres personnes qui définissent un produit à impact par des labels. Tu vois, le label notamment Bicorp qui certifie du coup qu'on produit est compliant, en tout cas conforme à certains critères environnementaux, sociétaux. Donc voilà, pour moi, il y a plusieurs définitions. En tout cas, les principales, c'est soit par l'usage ou soit par la portée.
- Chloé
Ok, donc le scope est quand même super large et les définitions varient. mais en fait petite question parce qu'on pourrait croire que parce qu'on est dans le digital on fait naturellement de l'impact mais en soi c'est un processus qui se met en place et des actions à mettre en place, c'est pas parce qu'on fait un produit digital qu'on fait de l'impact selon toi
- Ihanja
Oui, complètement. Et puis après, ça passe par des petites choses. Ça peut être des petites choses que toi, tu fais soit de façon individuelle, en tant que contributeur individuel, ou soit que tu fais aussi au travers de ton organisation. Par exemple, tu vas limiter ta consommation énergétique en faisant des bonnes pratiques. Par exemple, tu éteins ton ordinateur le soir, c'est un bon réflexe que tous les collaborateurs devraient faire. Mais tu as un impact aussi quelque part, il y a ton usage en tant qu'individuel. collectif.
- Chloé
Ok, bon, mais il va falloir que je le fasse direct parce que je le mets trop souvent en veille plutôt que de l'éteindre. Donc, ce n'est pas bon. Chloé, il faut que je me reprenne. Ok, donc l'impact, tu l'as découvert dans ton avant-dernière boîte. Qu'est-ce qui t'a motivée à faire cette transition et comment est-ce que tu l'as abordée ? Est-ce que ça s'est fait du jour au lendemain ou est-ce que ça s'est fait petit à petit ?
- Ihanja
Alors, en fait, déjà, avant d'arriver dans l'impact, c'est... d'un point de vue professionnel, ça a été déjà un virage personnel, à peu près il y a 8-9 ans. En fait, de façon naturelle, je suis arrivée un petit peu à me poser des questions sur moi, mon environnement, mes habitudes de consommation, manger bio, manger mieux, acheter des vêtements seconde main, diminuer ma consommation de viande, etc. Ça a été déjà une démarche personnelle. Et ensuite, je me suis dit, mais pourquoi je ne peux pas l'appliquer aussi au sein de mon parcours professionnel ? Il y avait une sorte de contradiction où je me disais, d'un côté, je le faisais de façon naturelle, quotidien, et d'un autre côté professionnel, je ne me sens pas en adéquation. Et je me suis dit, pourquoi pas aller dans cette démarche engagée au sein d'entreprises qui me parlent, qui ont du sens, qui ont les mêmes valeurs que moi, et sur lesquelles, moi, en tant que contributrice personnelle, je pourrais aussi amener mon utilité. Et donc, il y a un peu cette recherche de sens aussi qui est arrivée. À un moment, c'est pour ça que je parlais du Covid, parce que ça a été un petit peu un élément un peu perturbateur pour beaucoup de monde sur la quête de sens et sur ce que tu as envie de faire, etc. Et ouais, je pense que ça a été un peu un virage. Je me suis dit, j'ai envie d'être une contributrice qui agit et qui, en tout cas, se sent bien à sa place et en tout cas utile à sa place. Et voilà, je me suis dit, il y a des alternatives qui existent aujourd'hui. Et pourquoi pas ? Aller vers des entreprises qui, par exemple, prônent une consommation plus juste, des égalités plus marquées, une conscience plus forte sur la planète. Et en fait, que ces entreprises aient une mission solide d'engagement et d'égalité.
- Chloé
Et ça, tu les trouves facilement ? Tu arrives facilement à voir si les entreprises sont engagées sur cette partie-là ou tu le vois en entretien ? Comment ça se passe pour que tu puisses identifier que l'entreprise correspond à toi, tes attentes, tes valeurs sur ce sujet-là en particulier ?
- Ihanja
Je pense que je le vois par deux choses. Je le vois par le prisme déjà des dirigeants, de l'engagement en tout cas que les dirigeants portent sur ce sujet. Est-ce qu'ils sont suffisamment engagés ? Est-ce que c'est quelque part du bullshit ou d'une sorte de greenwashing derrière ? Et après, par les actions. Tu vois, par exemple, quand tu sais qu'une entreprise, elle est capable de démontrer des choses, elle est capable en tout cas d'engager aussi financièrement ou dans son temps des actions, que ce soit à l'intérieur de son organisation, mais même à l'extérieur.
- Speaker #1
Dans l'épisode pour te demander ton aide, si tu apprécies les menaces et que ça t'apporte de la valeur, il y a un moyen super simple de m'aider. C'est laisser une note et un avis sur Apple Podcast ou Spotify. Cinq étoiles et un petit mot pour me dire ce que tu aimes dans le podcast. Ça prendra... une minute et ça m'apporte énormément. Un, pour me motiver et avoir tes retours. Et deux, pour booster la découvrabilité du podcast et m'aider à ce qu'il soit mieux référencé. Ce projet me tient à cœur, mais je réalise tout, toute seule, à côté de mon boulot. Ce sont des heures de travail et toi tu peux me soutenir gratuitement en laissant une note et un com sur Apple ou sur Spotify. Je te remercie du fond du cœur pour tout ça et on peut repartir sur la suite de l'épisode.
- Chloé
que tu donnerais à une personne qui travaille dans le product, qui veut amorcer cette transition et avoir un peu plus d'impact au quotidien dans son travail ? Quels sont les trois conseils que tu peux donner pour te lancer, pour savoir où se lancer ? Parce que le prisme, comme tu l'expliquais, est super large.
- Ihanja
Le premier, je dirais que c'est assez simple. Si tu veux faire quelque chose qui a de l'impact, tu dois aussi s'engager dans ta motivation. à faire bouger les choses par le produit. Donc c'est déjà une démarche, tu vois, personnelle. un cheminement personnel, de vouloir amener de l'impact dans ton quotidien. Parce qu'en fait, pour moi, une démarche à impact, c'est quelque chose de long-termiste. Ce n'est pas quelque chose de ponctuel, c'est une démarche de longue haleine. Donc, il faut quelqu'un de motivé pour ça. Ensuite, je pense que si tu te poses déjà la question et que tu es dans une amorce de passer sur du produit à impact, sensibilise-toi. aux conséquences du numérique, notamment en participant à des ateliers, des fresques, ou forme-toi autour de cette thématique, rejoindre des communautés ou en tout cas des organismes qui sont dédiés à cette thématique. Et troisième, je pense que c'est un peu le mal, en fait, entre guillemets, de certaines personnes qui te disent, ouais, mais moi, l'impact... je ne me sens pas concernée, je ne sais pas quand je fais les bonnes choses, je fais déjà des bonnes choses au quotidien. Mais en fait, pour moi, il n'y a pas du bien ou du mal. À partir du moment où tu contribues à ta hauteur et tu sais que derrière, il y a une cause qui te porte, c'est déjà un bon pas. Donc, il ne faut pas être tout le temps dans cette recherche de perfection où tu te dis, pour faire de l'impact, il faut que je fasse comme ci, il faut que je fasse comme ça.
- Chloé
déjà fait une première démarche de façon progressive et je pense que c'est déjà un bon pas pour moi c'est important de prendre les choses petit à petit plutôt que de se dire pour que je sois parfait il faut que j'ai fait une to-do liste longue comme le bras et énormément de choses il faut aussi se féliciter des actions qu'on met en place et des petites victoires sinon en termes de de charge mentale, tu te dis j'y arriverai jamais et tu vois une montagne plutôt que voir chaque marche de l'escalier que tu franchis donc carrément, est-ce que tu as des ressources à partager en termes de communauté ou de contenu pour se former et se sensibiliser à ce sujet là, peut-être qu'on pourra aussi les mettre en description de l'épisode pour les auditeurices
- Ihanja
Oui, complètement alors des fresques, il y a la fresque du numérique qui pour moi est un atelier super important qui permet en gros à chaque personne de découvrir un petit peu les coulisses de nos usages numériques et les conséquences surtout qu'ils ont sur la planète et l'environnement et même la société au final. Tu as aussi pas mal de communautés, donc je pense à nos associations, Boa Vista, tu as aussi Data for Good. qui se penche aussi au niveau des données concrètes pour pouvoir agir sur l'environnement. Tu as aussi l'attitude, qui est aussi un collectif qui te permet aussi de te sensibiliser pas mal autour de ces enjeux-là. Donc, il y en a pas mal autour de nous. Je pense que là, j'ai cité celle qui est menée à l'esprit et celle pour laquelle j'ai participé.
- Chloé
En plus de faire de l'impact, depuis quelques temps, tu es passée sur la partie solopreneuse. Comment est-ce que ça s'est passé ce changement de salariat versus être à ton compte et quelle idée tu te faisais versus la réalité avec du recul ?
- Ihanja
Déjà pour un petit peu contextualiser pourquoi je suis passée de salariée à solopreneuse, j'avais tout simplement envie d'accompagner des clients sur leurs problématiques et solutions. différentes et aussi d'amener un peu ma patte personnelle au travail. J'avais aussi envie de sortir de cette case un peu d'exécution et plus d'avoir un niveau de recul en fait, où je pouvais mettre à profit mes expériences et mon regard sur différents secteurs dans lesquels j'ai travaillé. Et aussi, enfin, c'est plutôt pour moi aussi, c'est de pouvoir choisir avec qui j'ai envie de travailler. et de justifier ma valeur de travail, non pas le salaire, mais par ce que j'apporte. Et donc ça, c'est un peu les raisons principales qui m'ont fait switcher de salarié à solopreneur. Et la réalité, c'est que ce n'est pas évident. C'est-à-dire qu'on a une vision très idéalisée du solopreneur. En gros, qui fait trois heures de travail, qui va à Bali six mois par an, etc. Ce qui est vrai en soi, il y en a beaucoup. Mais je pense que ce n'est pas la majorité. Et surtout, c'est qu'il y a du travail de fond. C'est assez... inconstant en fait la vie de solopreneur. Tu n'es jamais à l'abri en fait d'un imprévu. C'est des vraies montagnes russes en fait pour moi. Ça il faut le savoir, je pense qu'il y a aussi des gens qui communiquent pas mal dessus en disant le métier de solopreneur c'est pas si évident que ça et surtout quand tu sors en tout cas d'un long statut de salarié il faut le savoir. Il faut savoir que c'est du travail et que c'est surtout de l'inconstance assez régulière. Mais moi, de ces quelques mois où j'ai pris le pas, je pense que j'ai pas mal appris finalement. J'ai même plus appris en quelques mois qu'en quelques années parce que ça te sort déjà de ta zone de confort, clairement. Tu fais plein de métiers auxquels tu n'aurais peut-être jamais eu accès si tu étais salarié, en tout cas très peu. Et surtout, moi, ça m'a permis de rencontrer des personnes, avoir accès à des personnes géniales, tu vois, que je n'aurais jamais rencontrées peut-être dans ma vie si j'étais peut-être restée à ma position, je n'en sais rien. En tout cas, j'ai eu l'audace, en tout cas, l'opportunité de pouvoir parler avec elles, échanger. Et ça, c'est super, super inspirant et ça t'apporte beaucoup. Et surtout, c'est que je pense que la partie résilience, c'est aussi quelque chose sur lequel je n'imaginais pas pouvoir résister. C'est-à-dire qu'avoir cette résistance et de composer avec la résistance, je ne savais pas que j'étais capable de faire ça. Parce qu'en fait, tu sais, tu as tellement de moments où tu te dis mais pourquoi je fais ça ? mais là en fait j'en peux plus mais tu te dis en fait il y a tellement de gens qui sont passés par là et finalement mais pourquoi pas et finalement le lendemain c'est un autre jour et peut-être 10 jours après t'as d'autres super choses qui arrivent et peut-être un mois après il y a peut-être moins de choses qui arrivent enfin tu vois c'est c'est un dent de scie mais tu vois c'est ce côté cheminement qui est intéressant aussi ouais non mais c'est fort ce que ce que tu racontes
- Chloé
En effet, je pense qu'on ne se rend pas vraiment compte. Il y a de plus en plus de personnes qui partagent un peu la vraie vie d'être solopreneur ou solopreneuse. Mais c'est vrai qu'on peut se comparer aussi avec ce qu'on voit sur les réseaux sociaux. Et tout est beau, je travaille deux heures par semaine. Et quand on passe du salariat, se dire ça va être simple. Donc c'est important de pouvoir partager comment ça se passe. Et c'est super intéressant aussi le fait que tu dises que... t'as progressé plus en quelques mois qu'en plusieurs années et même t'apprends sur toi et tu te rends compte que t'es capable de faire des choses que t'imaginais pas donc c'est chouette de sortir de sa zone de confort et arriver à se dire waouh je suis capable de ça chouette, trop forte donc trop bien et est-ce qu'avec du recul est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment quand tu t'es lancée ?
- Ihanja
Oui, si c'était à refaire, j'aurais fait plein de choses. Mais je pense que si je devais retenir une chose, c'est déjà moins être réparpillée. Je pense que j'ai été fatiguée. J'ai eu un peu le syndrome de l'énergie extrême, où tu voulais tout faire, tu veux tout atteindre, tu veux te coucher tard et faire plein de choses, sauf que tu ne peux pas. À un moment donné, la réalité te rattrape. On est des humains et biologiquement, je ne peux pas survivre plus de 24 heures. Mais tu vois, en gros, c'est ça. Je pense que peut-être j'aurais dû un peu plus me focus, prendre du recul sur certaines choses et peut-être poser des jalons. Clairement, qu'est-ce que je vais faire ? Où je vais aller ? Et que prendre du temps aussi pour soi par rapport à ce que j'ai envie de faire, c'était important. Même si on te dit, mais il faut aller vite, si tu ne fais pas ça tout de suite, en gros, tu vas louper le coche. Oui et non. C'est-à-dire que oui, il faut bien exécuter, il faut te lancer. Mais attention à aussi prendre du recul et être, tu vois, entre guillemets, intelligent dans la manière de procéder et à te préserver aussi sur ton quotidien et ta vie perso aussi. C'est hyper important, en tout cas, de ne pas tomber dans le piège de… finalement du solopreneur qui se tue au travail en fait pour des résultats des fois qui sont pas forcément non plus super super intéressant donc je pense que tu as ce dosage aussi tu vois à faire entre je trouve mon équilibre j'y vais je tente des choses mais attention je fais aussi gaffe à comment je le fais Et après, je pense que différemment, il y a des erreurs que j'ai pu faire, mais ça m'a appris aussi à ne plus les reproduire. En tout cas, ça m'a appris à évoluer pour faire mieux. Et ça, c'est clair que de toute façon, je pense que quand tu passes par ces cases-là, tu es obligé de faire des erreurs, mais ce n'est pas grave en fait. Tu sais que tu feras différemment la prochaine fois et ça t'apprête des choses. Et voilà, je pense que j'en ferai peut-être encore prochainement. Mais en tout cas, ça t'apprend, tu vois, à réfléchir différemment ou à faire des choses différemment.
- Chloé
De manière globale, souvent, dans ton apprentissage, les erreurs te font plus grandir que tout réussir d'un coup. Et de manière un peu plus globale, quand tu t'es lancée dans la tech, donc ça fait une dizaine d'années, qu'est-ce que tu aurais aimé savoir ? qu'est-ce que tu aurais fait différemment ?
- Ihanja
Alors dans la tech déjà il faut savoir que c'est quand même un monde très masculin on va pas se mentir on va pas se mentir ouais il y a eu c'était pas mal compliqué à certains égards je ne dis pas qu'effectivement toutes mes expériences étaient difficiles avec les hommes mais dans un milieu qui est quand même très gouverné, en tout cas très masculinisé c'est difficile d'avoir ta place en tant que femme. Tu vois, par exemple, je ne savais pas que justement dans un monde de la tech, tu vois, il y avait eu des comportements ou des choses en tout cas qui m'ont fait comprendre inconsciemment qu'en gros, ouais, je n'étais pas forcément à ma place, je n'étais pas forcément écoutée parce que derrière, pas légitime pour être entendue, tu vois, parce qu'en gros, c'est les personnes les plus couillues. qui dominent, ceux qui parlent fort, qui jactent fort, qui prennent de la place. Et tu sens que quand tu es une femme dans la tech, et en tout cas il y a quelques années, j'imagine que ça évolue, mais encore des fois, on te fait comprendre que sournoisement, ce n'est pas forcément légitime. Et après, deuxième chose pour moi, c'est tout ce qui tourne autour du salaire. On ne va pas se mentir, tu arrives dans la tech, tu es une femme. tu sais que tu ne représentes pas forcément la même valeur salariale qu'un homme à poste égal, à études égales. Et ça, c'est quelque chose pour moi que je ne savais pas au départ, que j'ai appris un peu au fil de l'eau. Et tu te dis que c'est quand même injuste parce que tu fournis les efforts, tu atteins les objectifs, parfois même plus qu'il en faut. Et en fait... tu es relégué à des chiffres sur ta fiche de salaire. Et ça, je trouve ça un peu dommage de se limiter à ça. Malheureusement, dans certains secteurs ou des fois dans certains types de boîtes, tu as encore un peu cette inégalité salariale. Et je pense que le manque de transparence sur ça, c'est un faux pas. C'est un piège, en fait, parce que pour moi, ce n'est pas le salaire qui fait la compétence, en tout cas.
- Chloé
Oui, oui. Mais c'est super intéressant. Merci pour ce retour. Je pense que c'est assez global. J'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de boîtes, en tout cas sur la partie salaire, qui essayent d'apporter de la transparence avec des griffes salariales, etc., bien établies, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. Du coup, toi, comment... Comment tu as fait, en fait, quand tu t'es retrouvée dans des positions où tu te réalisais que tu étais moins bien payée que ton collègue qui faisait le même poste et à études égales, à expérience égale, et que toi, tu réalises tes objectifs, même tu les dépasses ? Qu'est-ce que tu as fait dans ces moments-là ?
- Ihanja
Moi, j'ai justifié factuellement. Tu vois, le factuel, c'est, écoute, tu m'as demandé de faire tel objectif, j'ai fait X% de cet objectif, voire j'ai fait 100% de cet objectif. Pour moi, c'est la juste récompense de mon travail. Pourquoi on est en train de négocier sur oui, mais éventuellement, tu aurais pu… Non, factuellement, c'est là. Le truc est fait, délivré, le client est content. Je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas. Pas parce que tu es un genre féminin masculin, mais parce que tu fais, parce que tu agis et parce que tu apportes à la société et aux gens qui travaillent avec toi. Et tu m'expliquais qu'il fallait être un peu couillue quand on s'est rencontré. Tu m'as rencontré qu'à certains moments, tu as dû te comporter comme un homme. Donc ça, ce sont tes mots et c'est une phrase qui m'a assez fait tilt. Qu'est-ce que ça signifie pour toi ? Et est-ce que quand tu t'es comportée comme un homme, tu as vu des changements ? Comment ça s'est passé tout ça ?
- Speaker #1
J'ai dû adapter des comportements personnels. face à certaines personnes, certains interlocuteurs, tu vois, j'ai dû parler plus fort pour me faire entendre. Dans des réunions, par exemple, où c'était majoritairement des hommes et que derrière, tu vois, il y a des discussions entre eux, mais on ne t'écoutait pas. Donc, il faut un peu taper du poing sur la table en disant, mais je suis là, les gars, j'existe, et entendez-moi pour mon idée ou pour ma réflexion. Donc, ouais, des fois, t'es obligé de couper la parole ou t'es obligé de... de parler fort, alors que ce n'est pas forcément ton envie du moment. Ou alors, si tu as une femme qui parle fort, on va dire, mais celle-là, elle est une caisse bonbon. Elle a du caractère, celle-là. Oui, mais c'est quand même ça que tu dois fonctionner. Ou alors, en fait, j'ai été obligée de prendre des sujets en faisant prums, prums, tu vois, même si ce n'était pas forcément mon périmètre principal. Mais j'étais obligée, en gros, d'être, si tu veux, un peu à l'affût. tu vois, de prendre les devants sur un sujet pour en gros démontrer que je suis capable de faire. Mais laissons la chance aussi à des femmes dans le milieu de la tech de prouver qu'elles sont capables d'eux, en fait.
- Ihanja
Oui, c'est dommage, oui. Et en termes de fait de se sentir à ta place, qu'est-ce que tu expliques, outre le fait de certains comportements, qu'est-ce qui ne te faisait pas te sentir à ta place ? Est-ce que c'était parce qu'il n'y avait que des hommes ? quelles étaient les choses qui te faisaient ressentir ça ?
- Speaker #1
Alors, juste une précision, moi j'ai travaillé beaucoup d'hommes dans mon expérience, et il y en a beaucoup, et heureusement, la majorité sont adorables et sont bienveillants, mais c'est vrai que quand tu sens que tu as un peu l'effet de groupe masculin, tu sens que certaines fois, tu n'es pas à ta place. Et en fait, je sentais dans des situations que par exemple, c'est étrange, Mais dans des réunions où tu étais peut-être peu de femmes et avec beaucoup d'hommes, bizarrement, les femmes en se regroupaient. Tu vois, tu avais une sorte de regroupement naturel, tu vois, des genres. Et en fait, tu avais besoin de cette association, de te réconforter avec une paire, tu vois, ou quelqu'un qui te ressemble. Et pas forcément le réflexe de te mélanger avec les autres.
- Ihanja
Oui, oui, c'est pas juste... C'est rarement une personne ou un groupe de personnes qui sont horribles. C'est plus un environnement global, plein de petits actes, de choses qui font ressentir ça. Donc, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Et du coup, pour finir un petit peu, quels sont les trois conseils globalement que tu donnerais à la Yanza d'il y a dix ans ?
- Speaker #1
Alors, déjà, ce n'est pas un conseil, mais rien n'est fini, rien n'est joué. ça c'est un conseil global mais après si je devais me donner des conseils par rapport à mes situations je dirais que déjà de garder la confiance en soi dans les choix que je vais saisir ou qui vont venir à moi parce que les choix ne sont pas forcément évidents on ne les voit pas forcément à venir et des fois on peut un peu se dire j'abandonne ou je lève le pied sur des choses ou en fait Il faut, entre guillemets, maintenir cette confiance pour avancer. Donc ça, en tout cas, rester confiante sur les choix qu'on fait et les directions qu'on prend. Deuxième conseil, ne lâche jamais ton cercle proche. C'est le cercle qui va rester stable dans ta vie, dans les bons comme dans les mauvais moments. Et ça, c'est un vrai pilier de vie, tu vois, d'avoir ces gens-là qui t'aiment pour ce que tu es, pour ce que tu véhicules et pour ce que tu... penses donc ça c'est super important il faut pas l'oublier et troisième conseil en fait que tu verras dans dix ans tu vas vivre ta meilleure vie tu sais pas tu rencontres et des gens géniaux tu vas être sur un podcast génial avec chloe qui dépend de belles valeurs et ça tu le sais pas mais c'est génial tu vois donc le futur le futur se dessine très bien donc voilà c'est un peu les trois conseils que je me donnerai à moi d'il ya dix ans je suis trop chouette
- Ihanja
Trop, trop bien. Est-ce que tu peux nous partager une de tes inspirations ? Tout ce que tu veux, que ce soit une personne, un livre, un film, une musique, ou même un produit que tu as envie de partager aux auditeurices.
- Speaker #1
Je vais peut-être parler un petit peu de... d'un film qui m'a assez bouleversée à titre personnel, qui était L'abbé Pierre de Frédéric Thilly, qui sortit il n'y a pas beaucoup de temps à l'heure où on se parle, et qui a un vrai message de persévérance, d'abnégation, que ce n'est pas parce que tu viens d'un certain milieu que tu ne peux pas grandir et évoluer. Il n'y a pas forcément de limite au courage et à la bienveillance. Et pour moi, ça a été un petit peu un bouleversement émotionnel de voir ce film-là, parce qu'en fait, il y a plein de choses qui se retransparent à travers ce personnage-là, qui n'est pas qu'un personnage de l'Église. Et je pense qu'on a besoin de plus d'Ave Pierre aujourd'hui, dans un monde qui n'est pas forcément évident tous les jours, et on a besoin de ce genre de personnalité pour changer les choses.
- Ihanja
Carrément. Ben écoute, je vais aller, je le note dans ma... On m'a tout doux liste pour le regarder. Tu m'as donné bien envie, tu l'as bien vendu. En tout cas, merci beaucoup pour ta venue dans le podcast. C'était trop, trop bien. Et pour clore l'épisode, qu'est-ce que tu aimerais entendre dans un prochain épisode du podcast ?
- Speaker #1
Je te parlerais de Claire Van de voorde, qui est pour moi... Alors, on ne se connaît pas en vrai, mais je trouve que c'est quelqu'un de très inspirant, d'assez brillante, je trouve. dans son domaine aussi et assez simple aussi c'est une femme simple donc ça j'aime beaucoup ces valeurs là. Cécile lopez aussi qui a une nana très chouette que j'ai pu rencontrer aussi à distance idem pauline lafontaine qui partagent aussi au delà du produit des valeurs humaines de collaboration et j'accroche beaucoup à ça et Isabelle Benard qui elle pour le coup est une femme qui qui défend les femmes dans la tech et qui promeut justement de valoriser les femmes dans la tech et je trouve que ces quatre femmes sont inspirantes par les valeurs qu'elles incarnent par leur simplicité aussi naturelle je les connais un petit peu en effet je valide sur
- Ihanja
de super inspirations merci beaucoup Ihanja pour tout ce que tu nous as partagé et toutes les ressources que tu as partagé je les mettrai en description de l'épisode et en tout cas je te souhaite une très belle journée et à bientôt merci à toi Chloé,
- Speaker #1
bonne journée,
- Ihanja
à bientôt un grand merci pour ton écoute on se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse j'espère que l'épisode t'a plu si c'est le cas, laisse moi ton avis sur la plateforme que tu utilises et s'il te reste encore un peu de temps partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour la bise si tu le veux bien et toujours plein de loutre dans ta vie. Ciao !