- Speaker #0
Hello, bienvenue sur cet épisode capsule des meneuses. En 12 minutes découvre les enjeux d'une croissance rapide pour une start-up scalée de 30 à 200 avec mon invité Emmanuel Thomas qui te partage son expérience de CPO avec ses conseils et erreurs à éviter. Bonne écoute et si l'épisode te plaît pense à le partager.
- Speaker #1
Moi j'ai une approche très product dans la structuration l'organisation d'une équipe c'est finalement c'est pas Il n'y a pas une recette magique de dire à 30 il faut s'organiser comme ça, à 50 il faut être organisé comme ça et à 100 il faut être organisé comme ça. C'est plutôt se dire, ok, en fait, c'est quoi les problèmes qu'on a aujourd'hui dans la façon dont on travaille ? Où est-ce que c'est en train de craquer ? Où est-ce qu'il y a des problèmes, je ne sais pas, de communication ? Et donc, en fait, tu vois, on va repartir du problème de, ok, en fait, qu'est-ce qui ne marche pas ? Qu'est-ce qui est cassé dans la façon dont on travaille aujourd'hui ? Et puis là, on va venir... positionner soit une méthode, soit un process, soit un outil, soit on va se dire non, mais en fait, il ne faut pas le résoudre parce qu'en fait, si on le résout, on va perdre en vélocité et donc peut-être que notre objectif, ce n'est pas ça pour l'instant. Tu vois, il y a vraiment, pour moi, c'est ça. C'est de se poser la question de, ok, en fait, ça va bouger. La façon dont on travaille va vraiment évoluer peut-être tous les six mois parce qu'en fait, on sera plus nombreux et donc on va devoir travailler différemment. Donc, ne pas s'empêtrer à se dire c'est ça la méthode, c'est ça qu'il faut appliquer. Parce qu'en fait, tu vas remettre tout ça en question et donc repartir toujours du problème. Quel est le problème qu'on veut résoudre dans la façon dont notre organisation fonctionne et trouver une solution. Je pense qu'après, le deuxième sujet, c'est le recrutement. Parce qu'en fait, c'est là où ça va vite et où tu as besoin de staffer ton équipe. Je pense que sur le recrutement, ce qui est compliqué quand tu scales, c'est que tu as besoin de recruter vite. Et le gros risque, c'est de prendre des mauvaises décisions de recrutement pour aller vite, de prendre le temps de bien recruter, de passer du temps à trouver la bonne personne qui va bien fitter dans ton équipe, dans ta culture de boîte. Et c'est vrai que ça, c'est quelque chose qui revient dans le podcast, en fait. Le recrutement est un sujet de fond dont on discute avec les invités parce qu'en fait, c'est ce qui va faire… Tu vas emmener ta boîte et ton équipe à l'étape d'après. Donc, prendre le temps de recruter, comprendre est-ce que ton process de recrutement est le bon. Aussi, savoir prendre des décisions difficiles quand tu as fait un mauvais recrutement parce que justement, c'est ce qui va te pénaliser potentiellement pour la suite. Dans cette phase où on est pressé par le temps, on a envie d'avancer, on sait que le recrutement, c'est un processus qui prend du temps et je crois qu'il faut l'accepter. Et éviter de se précipiter pour ne pas faire des erreurs de recrutement.
- Speaker #2
Oui, surtout qu'un mauvais recrutement, ça coûte cher et ça coûte beaucoup de temps également à l'entreprise. Et ça peut en faire perdre beaucoup. De ce que tu me dis, j'ai l'impression qu'il faut être beaucoup dans la réaction et dans savoir agir vite. Est-ce que tu arrives quand même à... projeter un peu plus sur le moyen terme et à préparer des choses pour l'avenir ou tu es dans cette phase là vraiment dans l'action réaction un peu dans tous les cas et quel que soit le stade dans lequel est ta boîte tu as besoin d'avoir une vision tu as besoin d'avoir un plan à
- Speaker #1
long terme à moyen terme en fait c'est ça qui va guider tes décisions maintenant je pense que le et ça ça dépend vraiment du stade dans lequel on est moi je suis dans une phase en ce moment où finalement on est deux cofondateurs notre meilleure arme, c'est notre vélocité, en fait. Donc, notre capacité à réagir vite. Tu vois, on ne va pas se faire une roadmap à trois mois, par exemple. Et c'est ça, en fait, quand je te dis qu'il faut adapter son process au stade où on est à boîte. On ne va pas se faire une roadmap à trois ans aujourd'hui. On a une vision à trois ans de là où on veut aller. Maintenant, il faut qu'on garde, tu vois, de la réactivité pour s'adapter. Et se dire, en fait, là, potentiellement, on a une demande de plusieurs clients sur une fonctionnalité. Ce n'est pas forcément ce qu'on avait anticipé. Ce n'est pas grave, elle rentre, on la fait parce qu'en fait, on sait qu'on amène de la valeur. Et donc, en fait, il y a des avantages et des inconvénients à être une petite structure. L'avantage, c'est que tu peux aller très vite. Et puis, l'inconvénient, c'est que tu es limité dans les ressources que tu as. Mais finalement, il y a vraiment la contrainte, elle force la créativité. Donc, tu vois, tu vas venir... tourner autour de ça en disant, en fait, avec les moyens que j'ai aujourd'hui, c'est quoi la solution un peu maligne que je suis capable de faire ? Je pense que quand t'es 30 ou t'es 50, t'as toujours cette vélocité, t'as toujours cette flexibilité, mais pour moi, dans tous les cas, t'as besoin d'avoir une vision, une direction, parce qu'en fait, c'est ça, tu vois, c'est vraiment le côté très North Star, c'est, en fait, où est-ce que je vais ? Et est-ce que les décisions que je prends dans cette phase où c'est très intense et très réactif, m'emmènent pas Toujours dans la bonne direction. Parce que sinon, tu te perds en fait. Sinon, tu prends des mauvaises décisions très court-termistes.
- Speaker #2
Et du coup, de tes échanges, de ton expérience, c'est quoi les erreurs un peu classiques dans ces moments-là ? À part vouloir trop préparer et trop anticiper, est-ce qu'il y a d'autres erreurs que tu rencontres et qui sont à éviter du coup ?
- Speaker #1
Donc tu es dans la phase très early stage comme ça.
- Speaker #2
Ouais, ou même quand t'es dans la partie de croissance, des erreurs un peu classiques qui sont faites.
- Speaker #1
Je trouve que l'écueil, c'est de vouloir trop s'appuyer sur des méthodes, des outils, surtout dans le product, où tu vois, il y a plein de littérature sur plein de méthodes. Et en fait, ce que je constate, c'est que si tu dis en fait, c'est comme ça qu'il faut faire, alors là, pour moi, c'est un gros warning. Non, non. Je reviens à ce que je te disais tout à l'heure. De quoi on a besoin là aujourd'hui pour à la fois être capable… Il y a un côté objectif. Où est-ce qu'on veut aller à long terme ? Où est-ce qu'on veut aller à court terme ? Et comment on atteint ces objectifs-là ? Tu as toujours cette notion d'objectif, cette notion de plan à plus long terme. Maintenant, si tu te dis qu'il faut que mes sprints fassent tel… Il faut appliquer potentiellement la méthode… Faire de l'agile du scrum, tu vois, de façon trop by the book, tu vois. Ça, pour moi, c'est un gros risque, en fait. Parce que, du coup, tu vas essayer de faire rentrer quelque chose, enfin, quelque chose, rentrer, toi, ta façon de travailler dans quelque chose qui est très structuré. Et peut-être que cette structure va casser ta vélocité. Et donc, du coup, pour moi, c'est vraiment une espèce d'équilibre dans ces phases de croissance, de se dire, en fait, est-ce que le process vient améliorer ? quelque chose qui était devenu dysfonctionnel. Tu as souvent des problèmes à bout d'un moment. Au début, tu n'es pas nombreux. Si tu es dans une équipe qui va beaucoup au bureau, il va y avoir beaucoup d'informel, beaucoup de discussions. Tu vas avoir les informations de bureau en bureau, etc. Il y a peut-être moins d'écrits. Tu vas dire, ça y est, à un moment, on arrive, on est trop nombreux. Et en fait, l'information se perd. Il faut peut-être plus écrire, par exemple. Sauf que si la réponse à ça, c'est de dire on va mettre en place tel process, etc., le risque, c'est que tu perdes de la vélocité. C'est-à-dire qu'au lieu d'être capable, tu vas perdre ton temps à écrire trop de choses, à mettre en place trop de process. Et c'est ça le risque en fait. C'est qu'à chaque phase, tu vas te dire ok, là, ça commence à casser un peu. Là, ce qu'on fait ne fonctionne plus. Le risque, c'est d'aller surdimensionner ton process et tes outils en fait. Et c'est ça. Et ça, tu vas te revêtre ça en cause, je pense à peu près tous les 6 mois. Et c'est ça qui est difficile. Parce qu'à chaque fois, tu vas dire, ok, mais est-ce que là, je vais trop loin dans ma façon de structurer l'information, de structurer le process, etc. Le plus gros challenge, c'est d'être assez juste. On garde notre vélocité et en même temps, on est efficace et on a le bon process, le bon outil. Je pense que du coup, ça demande beaucoup d'adaptabilité et de prise de recul. Et justement, dans cette course un peu effrénée, D'avoir des moments où tu te dis, bon, ok, on se pose, on regarde et on se dit, ok, est-ce que là, ça fonctionne ou pas ? Et puis là, c'est d'aller récolter le feedback de tout le monde pour voir comment, tu vois, toutes les équipes, elles vivent aussi la chose, quoi. Parce que ça, au product, on va avoir cette vision un peu cross-fonctionnelle, d'une certaine manière. Tu ne vois pas forcément tout ce qui peut se passer à l'intérieur des équipes dans ces phases très intenses et en perpétuel changement,
- Speaker #2
en fait. Mais ça doit être passionnant parce qu'en fait tu dois te réinventer en permanence et si tu l'as vécu dans une boîte et que tu le rebis dans une autre, ça peut être tout à fait différent parce que l'humain, parce que les process, parce que certaines choses qui marchent quelque part ne marchent pas ailleurs, c'est challengeant.
- Speaker #1
C'est challengeant et effectivement tu as tout à fait raison, c'est différent d'une entreprise à une autre et c'est aussi pour ça que j'ai lancé le podcast, c'est que je me disais moi j'ai vécu. Ce scale chez Netatmo d'une certaine manière est avec ma casquette product. Mais je pense que chaque scale est différent parce qu'il ne va pas forcément à la même vitesse. Et puis en fonction du métier, tu vas avoir des challenges différents. Mais à la fin, ça reste avant tout des humains qui doivent travailler ensemble. Et donc je suis sûre que peu importe le métier. les problématiques sont similaires. Et en fait, c'est ça qui m'intéressait dans ce podcast, ce côté très soft skills de leadership, de communication, de comment toi tu grandis personnellement pour pouvoir accompagner cette phase, comment tu fais grandir tes équipes, etc. Et du coup, c'est passionnant parce qu'avec chaque invité, je découvre des facettes un peu différentes et des approches différentes. Et c'est hyper riche.
- Speaker #2
Ce qui est le peur. une recette parfaite.
- Speaker #1
Il n'y a pas de recette, exactement. Absolument, il n'y a pas de recette. C'est à toi de te créer ta propre recette en fonction de toi, en fonction du contexte dans lequel tu es et puis d'aller piocher à droite à gauche ce que tu penses peut fonctionner. Et encore une fois, vu que tu n'as pas de recette, tu vas probablement te planter sur des choses mais tu as ta capacité aussi à dire Ok, ça ne marche pas. Ok, on drop. Et on passe à autre chose.
- Speaker #2
Peut-être que le premier coup, tu vas faire un plat dégueulasse et qu'après... Tu vas réussir à faire un polar qui rentre chez les plus grands chefs.
- Speaker #1
Voilà, exactement. Et c'est OK, en fait. Tu vois, c'est OK dans cette phase de se dire, ben, en fait, on va se planter. Par contre, c'est cette capacité de se dire, OK, on s'est planté. Et ça, ça ne fonctionne pas. Et ça, il faut revenir en arrière. Et en fait, du coup, c'est vachement de communication. Pourquoi on le fait toujours ? Et après, le rétexte de, en fait, pourquoi ça ne fonctionne pas est OK. C'est quoi le chemin alternatif, du coup, quoi ?
- Speaker #0
Merci pour ton écoute. Si l'épisode t'a plu, tu as une version plus longue et complète de dispo. Je te mets le lien dans la description. Laisse-moi 5 étoiles sur Apple ou Spotify. Et si tu as du temps, partage le podcast à ton entourage. La bise, si tu le veux bien. Et toujours plein de loutres dans ta vie. Ciao !