- Speaker #0
Bonjour à tous, Bienvenue dans les quarts d'heure poitevins.
- Speaker #1
Avec plaisir en tout cas, merci de nous accueillir.
- Speaker #0
C'est un grand plaisir pour nous. Première question, juste pour commencer la petite mise en jambe. Qu'est-ce qui vous a amené à faire ce métier ?
- Speaker #1
C'est un métier de passion déjà, on va dire. C'est quelque chose qui m'a toujours plu, de faire rire les autres, évidemment. On ne passe pas une journée sans rire, qu'on soit humoriste ou pas, de toute façon, une journée sans rire, c'est une journée perdue. Cette phrase-là, elle n'est pas de moi. Chaplin. Je tiens à le dire. Chaplin ? Oui. Tu savais que Chaplin faisait partie des gens du voyage ? Ça, on en reviendra, c'est peut-être plus ou moins dans le podcast. Mais voilà, c'est vraiment ça qui m'a poussé à faire ce métier-là, parce que franchement, ce n'est pas un métier pour moi, c'est vraiment juste du plaisir. Ok,
- Speaker #0
j'imagine bien.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #2
Moi, c'était surtout le... Vraiment, je pense que c'était un peu... Je ne dirais pas une dépression, parce que la dépression, c'est une vraie maladie, mais vraiment une tristesse profonde dans la vie de manière générale que je commençais à ressentir parce que je ne m'épanouissais nulle part. Et il y a quelqu'un un jour qui m'a dit dans un de mes anciens travails, mais essaye humoriste parce que la façon dont tu parles, tu as un truc, ça pourrait marcher. J'ai essayé et franchement, c'est vraiment une vocation qui est née. C'est quelque chose qui me manquait dans la vie.
- Speaker #1
Et il n'a même pas besoin de parler. Oui, vraiment. Il monte sur scène, ça marche.
- Speaker #2
Le pire, c'est que mon intro, c'est exactement ça. Je monte sur scène, je ne dis rien. Et après, je suis hyper content d'être ici et les gens rigolent.
- Speaker #0
Très bien. Ça fait combien de temps que vous faites ça, tous les deux ?
- Speaker #1
Moi, ça fait plus d'un an et demi, là, déjà, pour commencer. Et toi,
- Speaker #2
ça fait ? Ça va bientôt faire un an. Ça va faire un an fin mars, au début.
- Speaker #1
Fin mars, ouais. Ouais, c'est ça. Mehdi, en fait, n'était pas humoriste dès le départ. On était un petit collectif d'humoristes qui a lancé un petit comédie-club à la locomotive, donc avenue du Grand Cerf à Poitiers. Et en fait, un jeudi sur deux, on organise des soirées comédie-club. gratuite en fait les gens rentrent, prennent une conso au bar et viennent regarder un spectacle d'humour Mehdi faisait partie de nos fidèles spectateurs et un jour a eu envie de tester et puis depuis il fait partie maintenant du collectif parce que c'est vraiment une valeur sûre ici sur Poitiers on a eu un grand plaisir de l'avoir avec nous.
- Speaker #2
C'est pas vraiment ça l'histoire mais ouais carrément Non parce qu'en fait moi j'étais...
- Speaker #1
Moi j'ai pas retenu forcément ça c'est qu'un jour tu étais là et du coup j'ai fait avec quoi c'était quand même plus beau la façon dont j'ai expliqué mais bon...
- Speaker #2
Mais j'étais pas fan de toi Ah c'est pour ça
- Speaker #0
Ok, du coup, j'en ai perdu ma question. Ah oui,
- Speaker #2
c'est vrai. Toi, tu parles trop. T'inquiète.
- Speaker #0
Là où je veux en venir, c'est que du coup, depuis que vous avez commencé ça, j'imagine que moi, la première question que je me pose, si jamais j'ai envie de faire ce métier, il y a des préjugés qui sont fortes. Et à votre avis, c'est lesquels les plus forts, justement ?
- Speaker #1
Mon préjugé sur ce métier-là ? Sur le stand-up ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ah ben forcément, il va y avoir les préjugés très 2025 maintenant sur le stand-up, c'est on va se tacler au public, on va se moquer des gens au premier rang et tout ça. Mais en fait, non, c'est pas du tout ça le stand-up à la base. Les valeurs du stand-up, c'est vraiment l'humoriste qui vient parler de lui, parler aussi des choses du quotidien dans lesquelles tout le monde s'y retrouve. Et on fait des blagues vraiment sur divers sujets. Et c'est très rare en fait qu'un humoriste fait des interactions avec le public pour tacler le public et tout ça. Ça, c'est le plus gros cliché sur le stand-up aujourd'hui. Ok,
- Speaker #0
d'accord.
- Speaker #2
Moi je dirais aussi c'est l'impro, vraiment, quand il y a des artistes, c'est souvent des jeunes artistes un peu, qui ont le même temps de stand-up que moi, un peu dans les pattes, ça fait vraiment fantasmer ce côté, ouais j'arrive sur scène, j'ai trois blagues, et après c'est que de l'impro. Et en fait, moi je trouve personnellement, ça me gonfle un peu, parce que du coup les gens ils s'imaginent beaucoup. que ce n'est pas vraiment de la réflexion, qu'il n'y a pas de théorie dans le texte.
- Speaker #1
Pour écrire un sketch, c'est assez difficile. Nous, on a la chance d'être un petit collectif, donc on peut se faire des blagues entre nous, savoir si ça rentre dans un sketch ou quoi, pour mettre en place quelque chose. Mais un sketch, ça dure entre 10, 15, 20 minutes. Plus court dans les comédies club, 15 minutes. Oui, mais je fouppais la sonnerie parce que je me suis dit on va faire des choses professionnelles, je suis bien coiffé et tout. Il ne faut pas que les gens voient que je suis mal poli en vrai.
- Speaker #2
Je crois que c'est ça.
- Speaker #1
Non, non, bah oui, je vais répondre au téléphone là. Oui, allô, je suis en train de faire un podcast. Non, pas comme ça. En plus, la moitié des gens de ma famille ne savent pas ce que c'est un podcast. Non, non, je disais oui pour écrire des sketchs et tout ça. C'est surtout à base de blagues, de déjà trouver le sujet, savoir si le sujet est bon. Et écrire un sketch, vraiment, c'est du rodage sur scène. Après, il faut le tester sur le public, le roder, le remettre en place. Non, c'est vraiment beaucoup de boulot pour écrire un sketch. Ok.
- Speaker #0
Tu parles d'ailleurs de collectivité, de collectif, pardon. Vous êtes combien dans le collectif, justement ?
- Speaker #1
On est cinq personnes aujourd'hui. Il y a Lisa Fluff, qui a son spectacle à Chauvigny, d'ailleurs, au mois de mars. Il y a Simon Ausha, Thibaut Cosson, Mehdi Agar et moi-même.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Et donc, vous tournez principalement à la locomotive, mais ailleurs, j'imagine ?
- Speaker #1
Alors, on a un deuxième Comédie Club aussi sur Poitiers. Donc là, le premier, c'est Boulevard du Grand Cerf, un jeudi sur deux. Et on a aussi un deuxième qui est plus sur le plateau. Ça se passe au Caribou Café, à côté de Notre-Dame. Et c'est là tous les vendredis soirs, à partir de 19h, 19h30. La soirée dure environ une heure, une heure vingt. Et là, on a cinq humoristes qui se succèdent en fait, dans une ambiance très chaleureuse, parce que le Caribou Café, c'est une petite ambiance québécoise, un petit chalet, tout ça, c'est très chaleureux. Et on a des soirées, une fois par semaine, de rire et de partage.
- Speaker #0
Excellent. C'est quoi votre plus belle rencontre dans votre carrière, tous les deux ?
- Speaker #1
Ce n'est pas Mehdi. Ma plus belle rencontre dans ma carrière, je dirais que j'ai eu la chance de passer une journée avec Artus.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
L'humoriste. Un smile. Non pas lui, c'est un autre humoriste de Bordeaux. Non, avec Artus et franchement il m'a donné plein de conseils, super gars et non ça c'était une très très belle rencontre et une très belle expérience. Ok.
- Speaker #0
Tu as mis du goût ?
- Speaker #2
Je sais pas, une bonne rencontre.
- Speaker #1
Tu as le droit de dire mon nom, je t'en voudrais pas.
- Speaker #2
Ouais bah d'accord. Mais dans le loot je vais pas le lire du coup. Non en vrai si premier degré, enfin c'est pas une rencontre c'est des rencontres, bah du coup c'est le groupe. avec Nathan, Thibaut fais moi passer pour un égoïste et Elisa même j'aurais dû dire ça du coup mais non elle est pas avec cette phrase là et moi c'est ça parce que c'est ce qui m'a fait entrer dans le stand-up et surtout c'est vraiment une façon cool d'entrer parce que vous avez été tout de suite très chaleureux et accueillant et du coup c'était agréable de jouer avec eux ce qui m'amène à cette question du coup c'est vrai que
- Speaker #0
On a l'impression que c'est une famille en fait.
- Speaker #1
Ah bah tout à fait. C'est comme des frères pour moi, et une sœur du coup, parce qu'il y a Lisa aussi. C'est vraiment des gens avec qui on peut tout dire, on se juge pas sur les blagues qu'on fait, si l'un a eu une scène compliquée, on va pas le juger, mais on va plutôt l'aider à s'en relever. Non, non, oui, c'est limite une petite famille, vraiment. On ose se dire les choses entre nous, et je trouve que c'est vraiment une force.
- Speaker #0
Ok, très bien. Et vous faites systématiquement... à vos spectacles ensemble ou non ?
- Speaker #1
Ah non non, on est pas centré sur Poitiers, on tourne un petit peu. De temps en temps on aime bien faire la route ensemble quand même, parce qu'on est aussi amis on est pas là que pour le stand-up et de temps en temps, voilà, moi par exemple prochainement j'ai Bordeaux à faire et tout ça, les gars sont pas là, ils vont peut-être me manquer à ce moment-là mais c'est vrai qu'on a quand même notre carrière aussi un petit peu à promouvoir on est beaucoup d'humoristes et y'a pas beaucoup de place à prendre, donc non non On tourne un peu solo aussi des fois.
- Speaker #0
Je comprends. C'est un jeu de mots parce que je m'appelle solo. Je vais commencer par une petite musique, juste pour une petite intro là-dessus. On va laisser tourner la musique et après vous pouvez argumenter cette musique.
- Speaker #1
J'espère que c'est du Kenji Jirac.
- Speaker #2
J'espère que c'est le temps des colonnes.
- Speaker #1
les docs où le poids et l'ennui me courbe le dos il arrive le ventre alourdi de fruits les bateaux aznavour quelle beauté Un truc que j'adore avec Aznavour, c'est qu'en fait, chacune de ses chansons, les deux premières phases posent un cadre vraiment. Et on sait où on va partir, on a tout de suite l'image du truc. Je trouve que c'est un peu comme à l'image de notre métier. En fait, quand on fait un sketch ou une blague, les deux premières phrases comptent le plus. On pose vraiment la base de quelque chose et on a l'image tout de suite de ça. Et Aznavour est très fort dans ces domaines-là pour nous raconter des histoires.
- Speaker #0
Et je rebondis là-dessus, d'ailleurs, est-ce que vous avez un processus pour créer un sketch, ou une routine, ou un truc ?
- Speaker #1
Oui, il existe des techniques pour écrire des sketches. Après, évidemment, il y a quand même des périodes blanches, où on n'a pas beaucoup d'inspiration, je ne sais pas pour toi, moi, en tout cas, c'est le cas. Mais pour écrire une blague, tout ça, oui, il y a des techniques, il y a différents styles de blagues aussi à amener, il y a des blagues storytelling, où on va plus raconter une grande histoire. Des blagues one lines, où c'est plus une prémisse plus une chute directement, et on passe à autre chose directement. Il y a plusieurs styles de blagues vraiment.
- Speaker #0
Est-ce que toi, par exemple, tu as un domaine de prédilection sur les blagues ?
- Speaker #1
Moi, j'adore la one lines, en fait. J'adore ça parce qu'on peut enchaîner les blagues, enchaîner les blagues, et enchaîner les rires. Ce qui me plaît le plus, moi, c'est vraiment entendre des rires arriver sur scène. Des storytelling, raconter une histoire, j'en suis capable aussi. Mais c'est quelque chose qui est un peu plus long à mettre en place. Et comme sur scène, on n'a que 10-15 minutes dans les comédies clubs, c'est un peu plus délicat.
- Speaker #0
Ok, ok. Mais du coup, est-ce que tu as un domaine de prédilection ?
- Speaker #2
Oui, oui, je... Quand j'écris un sketch, très souvent, comme je pense la grande majorité des stand-upers, on part surtout d'un postulat sur une idée, un ressenti. Puis après, la plus importante, c'est de savoir comment on va l'amener. Parce que souvent, on a un peu peur de se dire que beaucoup de thèmes, voire tous, sont pris, déjà pris. On a peur. Moi, au début, c'était une vraie peur pour moi de me dire, putain, ça se trouve, là, je suis en train de faire un sketch qui a déjà été fait. Et en fait, le plus important, c'est pas ça. Le plus important, c'est de se retrouver soi-même. Je pense, tu dis que tu fais de la photo. Finalement, tous les photographes prennent des photos, mais ce qui compte, c'est la façon dont toi, tu vas la prendre. Et c'est pareil pour... le stand up et il ya aussi un truc que énormément de stand upers utilisent s'appelle comedy bible c'est un livre de stand up il n'y a pas que celui là il y en a plein d'autres on va dire c'est le plus connu quoi c'est vraiment un manuel de pour les débuts
- Speaker #1
débutant quoi. Je te déteste. Je ferme ma gueule. On est juste dans un échange entre plusieurs personnes.
- Speaker #2
Non, non. Là, j'étais dans un monologue.
- Speaker #1
C'est pour ça qu'il a fait le sourcil et tout. C'était pour paraître plus sérieux quand il parle tout seul. En plus,
- Speaker #2
t'es musclé. Ça se voit peut-être pas.
- Speaker #1
Ça se voit pas. On peut mettre l'éclairage plus sur moi ? Non ? Dommage. C'est trop tard, désolé. D'ailleurs, si tu veux réussir dans la vie, on en est à ce moment-là du stand-up et du podcast ou pas ? Dites-moi.
- Speaker #0
Le manuel.
- Speaker #2
C'est un manuel, on va dire, pour être drôle. C'est bizarre à dire, mais c'est vraiment ça.
- Speaker #1
Non, ça aide pas à être drôle. Pardon, excuse-moi.
- Speaker #2
C'est vraiment ce qu'il y a marqué dans le bouquin, dans la préface, mec.
- Speaker #1
Non, c'est écrit dans la préface que ça t'aidera pas à devenir drôle, faut l'être déjà. Et en fait, ça t'aidera juste à trouver ta persona comique.
- Speaker #2
Bon, on va se battre.
- Speaker #1
Oui, je pense que c'est une meilleure idée.
- Speaker #2
Ouais, bah, écoute, ouais, voilà. Là, par exemple, en ce moment, je suis en train de faire des blagues où, en gros, je le mets un peu, il y a un schéma. Là, elle a donné un schéma. qui est l'un des schémas les plus classiques pour écrire des blagues avec une prémisse, une attitude une prémisse, une attitude, après j'ai oublié le mot et la chute qui va être soit un act out, plein de trucs et du coup j'essaye de faire ça et ça marche bien et là je suis en train d'écrire par exemple une nouvelle blague, par exemple moi je sais que j'ai un thème qui me plaît beaucoup C'est la pauvreté, enfin tout ce qui va être lié à ça.
- Speaker #1
Ah, j'aurais pas dit. Ouais,
- Speaker #2
je sais, ça se voit pas. Parce qu'au final, on est beaucoup dans ce cas-là, je pense. La pauvreté, c'est quelque chose qui parle à tout le monde, parce que beaucoup de gens la traversent, ou l'ont. traverser.
- Speaker #1
Et après, comme on dit, écrire des blagues, il y a des techniques pour écrire des blagues, mais quand on est sur scène, il faut la dire spontanément en fait. On reste quand même dans l'instant. Si c'est du récité comme ça, dans les gens, en fait, ce qui est bien dans le stand-up, c'est qu'il n'y a pas de quatrième mur, je crois qu'on appelle ça dans le théâtre. Il n'y a pas cette barrière-là. On est vraiment dans une conversation avec les gens, où on parle un peu de nos problèmes, on parle des problèmes des gens. Les gens peuvent intervenir des fois et créer des petites improvisations. C'est plutôt rare maintenant, sur Poitiers ils sont assez sages à ce niveau là. D'accord. Mais sinon, il faut que ça reste très spontané.
- Speaker #0
Ok, ok. Mais du coup, c'est... Je suis assez surpris de savoir qu'il y a un manuel pour ça, parce que je ne savais pas.
- Speaker #1
Non, mais il y en a même plusieurs.
- Speaker #2
Oui, là, c'est où je dis le plus connu, mais il y a step by step.
- Speaker #1
Oui, en fait, ce qu'il faut connaître, c'est d'apprendre à faire rire. Tout simplement, pour apprendre à faire quelque chose, il faut déstructurer une blague pour comprendre pourquoi elle fait rire la blague. En fait, ces manuels nous expliquent avec des structurations, des structurations. Voilà, le processus de quoi ça fait rire, en fait, il faut surprendre, etc. Il y a plein de techniques différentes.
- Speaker #0
Ok, c'est très intéressant. Et du coup, on va chercher un petit peu dans les souvenirs, les meilleurs moments que vous avez passés sur scène ?
- Speaker #1
Les meilleurs moments sur scène ?
- Speaker #0
Les meilleurs moments, j'ai envie de dire.
- Speaker #1
En vrai, j'ai envie de dire toutes les scènes. C'est un peu cliché de dire ça, mais c'est vrai qu'à chaque fois que je monte sur scène, moi, ce n'est pas mon métier premier. À la base, je suis auto-entrepreneur, peintre en bâtiment. Mais je sais que ce métier-là, ma deuxième casquette d'humoriste, quand je monte sur scène, ce n'est pas un métier, c'est vraiment du pur plaisir. C'est un kiff, c'est comme un hobby. Il y en a qui ont besoin d'aller à la pêche ou quoi que ce soit. Moi, c'est ça.
- Speaker #2
Je suis pas d'accord. Tu veux qu'on parle de la Bretagne ? Tu l'as bien vécu, la Bretagne ?
- Speaker #1
Après, il y a des scènes pire que d'autres quand même. En fait, on a été jouer à un spectacle. C'était où ? C'était en Bretagne, à Saint-Brieuc. À Saint-Brieuc, et on s'est retrouvés à jouer. Et pendant qu'on jouait, il y avait la musique. Et du coup, personne ne nous entendait et on ne savait pas trop ce qu'on foutait là.
- Speaker #2
Il n'y avait pas de musique. Ou très très bas. Mais c'est surtout que, en fait,
- Speaker #1
c'était stalimant.
- Speaker #2
C'est presque aussi grand qu'un gymnase, le truc. Sauf qu'il y avait dans ça, il devait y avoir 20 personnes. Mais même pas pour nous regarder, qui étaient au fond et qui buvaient leur verre.
- Speaker #1
Ah merde, j'avais réussi à faire mon deuil de ça.
- Speaker #2
On fait 20 minutes chacun.
- Speaker #1
Pourquoi tu as répété ça ? Je ne peux plus dormir la nuit.
- Speaker #2
Il y a des scènes qui sont cool mais... Il y en a qui...
- Speaker #1
Il y a été professionnellement quand même, puis on a fini nos sketchs, même si ça a été... Ouais, c'est pas le meilleur souvenir quoi. Tu peux pas dire que tes scènes étaient bien. Oui mais aujourd'hui on en rigole, donc ça reste un bon souvenir. Ouais, oui, non.
- Speaker #2
Non, c'est un mauvais souvenir.
- Speaker #0
Comment tu gères ça justement à la fin du show, à la fin de ton spectacle ?
- Speaker #1
Bah si ça a bien marché, plutôt bien. Si ça a mal marché, bah en fait tout simplement on se dit bah il y a du boulot, on va...
- Speaker #0
Ouais, là t'as dit ok, faut rien lâcher quoi.
- Speaker #1
Ouais, non mais c'est... en fait... Nous, on a la chance d'avoir un collectif, comme d'habitude, où on se soutient entre nous. J'ai aussi ma femme à la maison qui m'aide pas mal. Mais voilà, c'est quelque chose. C'est vrai que si on fait une mauvaise scène, il y a plusieurs facteurs qui rentrent en ligne. Est-ce que les gens étaient attentifs ? Est-ce qu'on a bien emmené les trucs ? S'il y a la musique au fond, s'il y a très peu de personnes, on ne peut pas juger toutes les scènes forcément sur les rires.
- Speaker #2
Il y a aussi un côté où c'est peut-être bizarre à dire, mais l'ego, on est... Enfin, je pense qu'on... La façon dont on fait, nous, je pense que nous, l'ego, c'est quelque chose qu'on va très vite mettre de côté.
- Speaker #1
Il faut mettre l'ego de côté.
- Speaker #2
Pour progresser. Je vois des fois, avec Nathan, on discute, on dit, bon, là, j'ai beaucoup de blagues que j'essaye, je ne sais pas si elles vont marcher, mais en fait, on veut tellement progresser, on est prêt à tout pour ça, parce qu'il y a aussi, c'est bête à dire, mais peut-être qu'on est drôle, mais ça se développe. C'est comme les gens qui font de la musique. Tu peux avoir du talent au début, mais si tu travailles pas, si tu joues pas,
- Speaker #1
tu vas pas être... Je sais qu'on est déjà totalement différent de ce qu'on faisait il y a un an et demi déjà pour commencer.
- Speaker #2
Déjà, moi, il y a un an et demi, je faisais même pas de stand-up, donc j'espère que c'est la différence.
- Speaker #1
Déjà, tu vois.
- Speaker #0
Ah oui, oui, oui. Donc ça, c'est quelque chose qu'effectivement, vous, vous percevez une évolution, ce qui est normal. Oui, bien sûr.
- Speaker #1
Mais une aisance, quoi, en fait, qui est discrète.
- Speaker #0
Ouais, ouais, ouais. OK.
- Speaker #1
Sinon, c'est vrai que si on est toujours le même de scène en scène et qu'on améliore rien, que c'est toujours la même phrase récitée à chaque fois... Si on se remet jamais en question, on va y arriver.
- Speaker #2
Ça dépend, parce que c'est la même phrase récité, mais si tu le fais bien, tu peux...
- Speaker #1
Après, si ça marche, oui, évidemment que tu vas garder ta blague telle quelle.
- Speaker #2
Mais des fois, ce qui est bien...
- Speaker #1
C'est vrai qu'on a beaucoup de blagues qu'on est obligé de laisser telle quelle quand j'en parle, c'est vrai que maintenant...
- Speaker #2
Non mais tu vois, ce qui est bien, c'est que je pense, tu vois, des fois, il y a des grosses blagues, des fois, je t'entends souvent, Nathan, c'est le pro pour ça, c'est qu'il a son sketch, et en fait, lui, son sketch...
- Speaker #1
J'aime bien que tu en parles de moi comme ça, j'adore.
- Speaker #2
Des idées de blagues, en fait, c'est pas un texte écrit, c'est les idées de ses blagues, il les liste un peu comme il les liste de course. Et du coup quand il dit, des fois il va pas le dire de la même façon à chaque scène et du coup ça change en fonction de son mood et franchement je trouve que du coup c'est pertinent de le faire comme ça.
- Speaker #1
Bah en fait mes blagues sont relativement simples à retenir aussi parce qu'en fait c'est moi je fais partie de la communauté des gens du voyage, je suis le seul humoriste à J-Tank du coup et du coup je joue des clichés sur scène et tout le monde a des clichés sur les gens du voyage et moi-même j'arrive à avoir de l'autodérision là-dessus. Et du coup, les blagues que je fais, je démente un peu les clichés avec tout le monde, en associant les techniques de blague, les techniques d'écriture, etc. Donc forcément, ça marche plutôt pas mal. Et c'est vrai que faire une liste de blagues, où des fois, je donne juste des noms à mes blagues, et je peux faire une liste comme ça de mon sketch, mais je peux mettre la blague où je veux, la placer différemment à chaque scène, c'est pas grave.
- Speaker #0
Ok, ok. C'est intéressant de savoir. Ok, et du coup, ton métier aujourd'hui, comment... Tu disais que tu es de la communauté des gens des voyages, comment eux le perçoivent ?
- Speaker #1
le fait que tu fêtes alors au début c'était pas facile à faire accepter dans ma famille premièrement aujourd'hui tout le monde me soutient donc j'ai la chance pour ça je remercie tout le monde mais au début c'est vrai que je voulais laisser ça secret carrément quoi je voulais vraiment pas en parler parce que chez les gens du voyage si tu fais pas de guitare et tu chantes pas très fort t'es pas t'es plus de la communauté ça par exemple c'est pas un cliché ça c'est pas un cliché ça malheureusement c'est pas un cliché non Il y a beaucoup de clichés qui sont vrais, c'est pour ça que j'en joue beaucoup sur scène, comme la blague que j'adore faire ou la fois où une fille était venue me voir à la sortie d'une scène, elle m'a dit Nathan, sur scène tu dis que certains clichés sont vrais, faut que tu arrêtes avec ça et du coup je lui ai dit comment ça, elle me dit mais retourne sur scène, arrête de dire que tous les clichés sont vrais, il n'y a aucun cliché comme ça, je lui demande comment elle s'appelle, elle me dit Beverly Quand il le fait sur scène, il le fait ça se rase, il attend le rire Quand j'ai entendu cette fille-là me dire ça, parce que cette blague-là est une histoire vraie en plus, il y en a plusieurs comme ça. Il y a des clichés qui sont vrais. Je travaille dans le bâtiment et il y a beaucoup de gens qui viennent me dire « Ah ben, asseyez-vous, on n'est pas chez les manouches ici. » « Ah, vous travaillez bien, ce n'est pas du travail de gitan. »
- Speaker #0
C'est de la maladresse.
- Speaker #1
C'est commun. Il y en a plein qui me disent « C'est du racisme. » Mais je n'appelle pas ça du racisme. Je n'appelle ça des clichés. Les gens ne nous connaissent juste pas. Ce n'est pas méchant, c'est juste maladroit.
- Speaker #2
Ce n'est pas méchant.
- Speaker #1
Non c'est pas méchant Non c'est maladroit
- Speaker #2
Il y a des gens qui sont pas du tout gentils Toi t'es d'origine algérienne, toi c'est méchant par contre Mais ça c'est le côté algérien On est méchant
- Speaker #0
Et du coup, dis-toi, comment ta famille a perçu le fait que tu fasses ce métier ?
- Speaker #2
Ils étaient très contents, parce que j'ai une famille qui a toujours été un peu artiste. Ma mère, elle a été circassienne longtemps, contorsionniste. Ma grand-mère a monté sur scène pour faire des chansons, pour faire des sketchs, pour faire des danses. Et ils ont toujours baigné dans la musique, tout ça. J'ai un grand-père qui était architecte et qui faisait de la peinture. Donc il y a toujours ce côté un peu artistique dans ma famille. J'ai même une sœur maintenant qui a fait des études de cirque. Bon, on s'en fout. Je lui ai donné son adresse, d'ailleurs. Et du coup, il y a toujours ce côté un peu artistique. Et moi, ils ont très bien vu que c'était plutôt parler ce que je faisais, oral. Et du coup, j'aimais bien.
- Speaker #1
Non, mais Médis s'est vu, de toute façon, à ta première scène. J'étais pas là à ta première scène, mais à la deuxième. Et ça, c'est vu tout de suite qu'en fait, il est fait pour ça. Une aisance à parler avec les gens. Et surtout, je pense que pour faire ce métier-là, Mehdi et moi, on a ce truc-là, c'est qu'on est très à l'aise avec les gens. On est très facile avec le contact. Et du coup, là, par exemple, il m'a touché. Normalement, je n'aime pas ça. Mais là, pour le podcast, je fais face en blanc. Mais non, non, il faut avoir un contact avec les gens facile. Il faut être à l'aise, il faut savoir parler. Lui, il a ça. Quand on est humoriste, quand on a le culot, ça suffit.
- Speaker #2
Je déteste ma coupe de feu depuis... Je regarde, ça fait un bloc.
- Speaker #1
C'est pour ça que je ne te regarde pas depuis tout à l'heure. Solo, lui, il a mis un bonnet. Moi,
- Speaker #0
pas de prise de tête. Je connais. Les gars, je vous remets une autre musique. On va attendre la fin du morceau et vous allez me dire ce que vous ressentez.
- Speaker #2
Ah qu'ils sont jolis les filles.
- Speaker #1
Cette version-là, en fait, Elvis se met à éclater de rire sur scène parce qu'en fait, je crois que c'est une des choristes qui pousse la voix tellement forte. Et en fait, tout le long de la chanson, les musiciens ne s'arrêtent pas et tout le monde profite du moment. Et lui, il essaye de se rattraper, mais en fait, il éclate de rire tout le long de la chanson. Et cette musique-là, en fait, elle me fait rire à chaque fois que j'écoute ça.
- Speaker #0
Elle vise quoi.
- Speaker #1
Mais en fait, il vit tellement l'instant, le public suit, ça se voit que c'est un moment de partage énorme, j'adore ça.
- Speaker #0
Ok, très bien. Je vais en mettre une autre chanson, et puis du coup, vous allez me dire une fois de plus que ça vous évoque.
- Speaker #1
Toutes les parcs vont autour de moi,
- Speaker #2
c'est vraiment c'est littéralement le premier mec où on s'est dit c'est pas communautaire le rap en fait parce qu'à la base c'était vraiment de la musique pour la communauté noire aux Etats-Unis et le mec il est arrivé un
- Speaker #1
petit blanc tout sec et qui a montré petit à petit il peut se permettre de faire ce titre là qui s'appelle Without Me
- Speaker #2
C'est vrai que ça me fait sentir si vide sans moi. c'est Gringe qui disait que Ibn Em pour lui c'est vraiment le mec qui lui a donné la permission de faire du rap parce que c'était parce que du coup il s'est reconnu se dire bah ok je peux le faire c'est hyper fort puis ses musiques elles sont trop bien franchement moi j'adore le rythme je parle pas anglais mais j'aime bien les paroles ça veut rien dire du coup si tu les comprends pas ça veut juste rien dire
- Speaker #1
Vas-y. Pourtant, c'est un canapé.
- Speaker #2
Ce n'est pas drôle, Nathan.
- Speaker #1
Il faut que je me mette debout ?
- Speaker #2
Ce n'est pas drôle. J'avais fait un aval, je voulais que vous le faisiez.
- Speaker #0
Oui. Merci de nous avoir sponsorisé, Boris. Oui, c'est le restaurant, juste en fin. Dans un an, dans un futur proche, un an, deux ans, cinq ans maximum, où voyez-vous ?
- Speaker #1
Alors moi, je vais peut-être devoir quitter Poitiers dans les années qui arrivent, mais je resterai toujours attaché à cette ville-là. D'ici un an et demi, deux ans, j'espère quand même avoir un petit début de carrière dans le stand-up, pouvoir commencer à... vivre de ça, vivre de ma passion. Et franchement je n'ai pas d'ambition énorme, je voudrais juste continuer à m'améliorer comme ça et vivre de ça. Vraiment le fait d'avoir du contact avec le public et de pouvoir partager ces moments là c'est déjà énorme pour moi.
- Speaker #2
Moi je me vois... je sais pas... En vrai, j'aimerais bien avoir un début de carrière, commencer à en vivre. Mais d'un autre côté, je ne sais pas, est-ce que je serais vraiment prêt à être... Je pense que dans un an ou deux... ou deux, je veux juste être content de ce que je fais. C'est bizarre à dire, parce que ça se trouve que...
- Speaker #1
Ouais, mais de toute façon, Mehdi et moi, on a un point en commun, c'est qu'on prend vraiment la vie au jour le jour. Et on n'a pas réellement de réels projets, en fait. On peut faire des projets sur tout, mais en fait, il suffit d'un hic et puis tout tombe comme un château de cartes.
- Speaker #2
En vrai, même, dans un ou deux ans, je préférais plus que je pense que l'assaut. et soit développé plutôt que nous.
- Speaker #1
Refais-moi passer pour un égoïste, vas-y, encore une fois. Non,
- Speaker #2
non, vrai. C'est trop bien, ça serait trop bien.
- Speaker #1
Ah oui, j'espère vraiment, oui, que les comédies club qu'on a mis en place sur Poitiers et tout ça perdurent encore et aient une très bonne réputation parce que Poitiers est quand même géographiquement très bien placé. On est vraiment entre Bordeaux, Nantes, Angers, Paris, etc. très grande ville de stand up.
- Speaker #2
C'est entre pas.
- Speaker #1
Donc on est entre tout ça. Ouais, ouais. Au niveau de la ligne SNCF, tout le monde passe par là. Ouais. Et du coup, non, franchement, Poitiers mérite vraiment d'être implanté sur la carte du stand up en France.
- Speaker #0
Qu'est ce qui nous a donné cette envie de créer justement ce collectif ici ?
- Speaker #1
En fait, on est tous d'ici. Et la ville a un gros potentiel qui n'est pas exploité du tout. On le sait, puisqu'on fait des comédie clubs où on réunit environ 50 personnes par soir. À chaque fois, c'est plutôt pas mal. Il y a de la demande. Peut-être le fait que ce soit gratuit. ça aide aussi mais les gens demandent le spectacle vivant la culture tout ça ça devrait être accessible à tout le monde nous on prend du plaisir et le fait qu'on soit tous deux poitiers le fait qu'on soit tous rencontrés ici naturellement ça s'est fait voilà et puis surtout vu qu'on est un collectif on peut se permettre de dire que ça va perdurer dans le temps parce que c'est parti des tâches et tout ça tout seul je sais que si j'aurais pas eu ce collectif si tout seul j'aurais eu ce projet là ça aurait peut-être pas duré aussi longtemps aussi il y a ce côté vu que ça marche tu vois
- Speaker #2
et que les artistes on les régale à chaque fois, ils sont contents, ils veulent revenir. Du coup tu as ce côté un peu là du coup d'ego qui est bien je pense, où tu te dis oui tu as encore envie de faire mieux. Là par exemple c'est le 18 février qu'on produit le spectacle de Gap.
- Speaker #1
Ah oui oui on va même commencer à...
- Speaker #2
Un artiste de Bordeaux qu'on connaît beaucoup,
- Speaker #1
un artiste là loco.
- Speaker #2
Et là on produit son spectacle et on veut faire de l'événementiel parce qu'on veut toujours... avancer dans ce qu'on fait et vraiment si jamais la locomédie ça devient quelque chose de de plus grand ça serait fantastique tu vois mais c'est pas encore on va voir la petit comme le dit nathan on fait ça au jour le jour parce que en tout cas si dans un an et demi deux ans on a toujours le même plaisir à faire ça déjà ça serait une très belle réussite déjà ouais clairement ok excellent c'est tout ce qu'on vous souhaite les gars et
- Speaker #0
question un peu plus globale du coup on sort un peu du contexte de votre nuitée mais on va aller plus sur votre réflexion personnelle qu'est-ce que vous pensez du monde de l'oreille du monde d'aujourd'hui ah bah on peut plus rien dire non par exemple depuis le début je voulais faire un accent je l'ai pas fait et puis tout est cher mais oui tout est cher regarde on est déjà jeudi oui mais clairement ça
- Speaker #1
va loin il n'y a plus de saison il n'y a plus de saison voilà non qu'est-ce qu'on pense du monde d'aujourd'hui dans sa globalité oh Nathan il est très
- Speaker #2
Il est très triste dans sa façon de penser.
- Speaker #1
Oui, mais en fait, je suis un peu défaitiste sur pas mal de sujets. Parce que j'ai l'impression que tout est confié à des personnes pas compétentes. Absolument tous les pays, pas seulement en France, même si on montre bien l'exemple. Mais tout est absolument confié à des personnes pas compétentes. On parle de sujets et on ne les donne pas à des personnes qui les maîtrisent. Et dans sa globalité, le monde d'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a... C'est toujours les mêmes personnes qui dominent toujours les mêmes choses et c'est pour ça que ça ne marche pas mais on s'entête à continuer dans cette optique là. J'ai l'impression qu'on marche la tête contre un mur, vous savez comme dans les jeux vidéo où on sait que ça marche pas mais on continue d'avancer. Qu'est-ce que t'en penses toi ? Moi je suis défaitiste mais peut-être toi t'as une autre réflexion monsieur. C'est sûr que... Monsieur a fait L donc il s'y connait en philosophie et tout ça, attention.
- Speaker #2
C'est comme beaucoup de gens qui ont fait ma gueule.
- Speaker #1
Moi, je n'ai pas été plus mince que la sixième, mais ce n'est pas grave.
- Speaker #2
C'est toi qui vas à l'école au lieu de m'embêter.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #2
c'est vrai que le monde... En fait, moi, je ne dirais pas que le monde va mal. Je pense que... Ah, ben voilà. En vrai, c'est un biais...
- Speaker #0
C'est un point de vue qui est hyper égocentrique. Ce n'est pas le monde qui va mal, je pense que c'est l'humanité qui va mal. Parce qu'en vrai, le monde, la Terre, qu'est-ce qu'elle s'en fiche ? Je ne sais pas, que Trump arrive au pouvoir, qu'on expulse des gens de chez eux, de leur pays, qu'il y ait des gens meurtres de faim, qu'il y ait des catastrophes qui arrivent. Au final, la Terre, elle s'en fiche. C'est l'humanité qui prend tout ça à cœur et qui subit les conséquences qu'il a créées. Donc oui. d'un côté on pourrait dire que ça va mal mais ça serait l'humanité qui va mal moi je pense que le monde d'un côté tu m'as pas contredit donc j'ai raison moi je dirais que pour répondre pas du tout à la question j'espère je pense que si tu veux quelque chose t'as qu'à te lever le matin et puis le faire le monde va peut-être mal que l'humanité va mal mais que j'essaye tous les jours et du... plus profond de mon cœur, même si je n'y arrive pas, d'accepter l'humanité dans mon cœur. Et du coup, d'accepter ce qui est bien ou mauvais.
- Speaker #1
C'est poétique, ça.
- Speaker #0
D'accepter l'humanité dans mon cœur.
- Speaker #1
En vrai,
- Speaker #0
j'y pense beaucoup. Depuis que je me drogue. Ouais,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
En vrai, c'est qu'en ce moment, je me remets beaucoup en question sur le monde aussi, parce que je n'avais pas l'air Nathan.
- Speaker #1
Toi aussi,
- Speaker #0
tu dis que c'est la faute des autres. C'est pas quoi ? En vrai, comme ça, par exemple, moi, j'ai des soucis d'argent en ce moment. Et souvent mes amis sont en mode Oh je me dis, j'ai un peu pitié pour moi Mais je leur dis On peut pas avoir pitié de moi parce que c'est mon choix C'est moi qui ai choisi de me focaliser plus Sur l'humour Et du coup de me mettre un peu plus en danger financièrement Mais je peux pas En vouloir à quelqu'un d'autre Enfin je peux en vouloir à personne Sauf aux arts Je sais rien
- Speaker #1
Je me permets t'y le lait Parce que comme je disais tout à l'heure on peut rien dire Oui Alors moi, je pense que c'est là mon seul... Parce que je suis défaitiste sur l'autre côté, mais mon côté optimiste, c'est vraiment sur la génération qui arrive, où les gens, j'ai remarqué, de cette génération-là, priorisent beaucoup moins le travail, mais plus le plaisir. Et j'ai remarqué qu'en fait, les gens aujourd'hui travaillent pour vivre et ne vivent plus pour travailler comme le faisaient nos anciens. Nos anciens ont une culture du travail, où c'était les gens très vaillants. Franchement, aujourd'hui, on ne serait plus capable de faire ce qu'ils font. Mais si on les écoute, ils vont nous dire souvent « Ah, j'aurais su, j'aurais plus profité de la vie. » Et j'ai l'impression que ma génération est la seule à avoir écouté cette phrase-là. Et la nouvelle génération veut faire ce qu'ils aiment. Par exemple, Mehdi en est un exemple parfait. C'est qu'il est capable de se mettre en danger financièrement juste pour faire ce qu'il aime et pour pouvoir dire un jour à ses enfants j'espère qu'ils ne lui ressembleront pas J'espère aussi. Oui, vraiment, qu'il a fait quelque chose dont il est fier. Ok.
- Speaker #2
C'est trop de belles choses. J'ai encore 10 000 questions à vous poser.
- Speaker #0
T'inquiète.
- Speaker #1
Plaisir. En tout cas, nous, on passe un très bon moment.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #2
C'est moi, le podcast est quand même limité.
- Speaker #1
Parce que les gens, là, il y a écrit fruit de mer, mais on n'est pas du tout dans une poissonnerie. C'est très beau où on est. On est très bien accueillis. Ça sent bon. Ça sent bon peut-être pourtant, moi, je suis à côté de Mehdi.
- Speaker #0
Quand je travaillais sur l'île d'Oléron en saison, j'étais écaillé. Je faisais le plateau de fruit de mer et tout.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Ouais, ça me fait plaisir. Comme quoi ? J'ai envoyé un message à l'île de Léron.
- Speaker #1
Il y a toujours des rappels comme ça.
- Speaker #0
Et toi Nathan, tu as déjà travaillé de manière légale je veux dire. C'est terrible. Mais tous les clichés ne sont pas vrais. Si,
- Speaker #1
il y a certains clichés qui sont vrais quand même.
- Speaker #0
C'est moi qui... Je soucie en plus de ta communauté que toi.
- Speaker #1
Oui mais moi je suis capable de le dire avec un peu d'autodérision c'est vrai. Mais c'est vrai qu'il y a certains clichés sur ma communauté qui sont vrais. Et moi je suis capable de le dire.
- Speaker #0
La première fois qu'on s'est rencontré avec Nathan, on avait fait une scène. Et il y a une dame qui vient vers nous, et après nos passages, elle vient voir Nathan et elle dit « Ah, moi j'étais un peu gitan quand j'étais petite. » Et Nathan dit « Si c'est parce que vous marchez pieds nus que vous dites ça, c'est pas vrai. »
- Speaker #1
En plus, c'était exactement pour ça qu'elle...
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #0
c'est pour ça qu'elle a dit que c'était parce qu'elle mettait des sabots ou je sais pas quoi.
- Speaker #1
Oui, parce qu'elle mettait... Bref, c'était pareil. Comme il était gitan, les gens ne se rendent pas compte du tout. Mais alors, on peut prendre des claques de clichés. Ouais, c'est gratuit, quoi. Mais il y a beaucoup de choses qui ne sont pas vraies du tout. Ça, c'est sûr. Comme par exemple, tous des voleurs. Non, excuse-moi. Jamais. Mon grand-père était travailleur. Mon père est travailleur. J'ai volé quoi ?
- Speaker #0
Une canette de Monster. Un bar dans un comédie-club.
- Speaker #1
Alors non. Il m'avait dit que j'avais le droit.
- Speaker #0
Je sais, je t'ai copié après. C'était quoi la question ? Ce n'était pas du tout...
- Speaker #1
Après, c'est peut-être parce que c'était de la ferraille, la canette. C'est peut-être pour ça que... C'est un cliché encore. Oui.
- Speaker #2
Alors du coup, si vous avez une baguette magique, tous les deux, chacun à votre baguette, qu'est-ce que vous changerez ? Par en vous ou dans le monde ?
- Speaker #1
Je vous mettrai les mêmes têtes que toi, pour commencer, avec un petit éclair sur le front. Et qu'est-ce que je changerais avec une baguette magique là ? Tout de suite.
- Speaker #0
Je vais le veut d'avoir mis le vœu, direct. Le mec n'a pas compris.
- Speaker #1
Tu connais ce truc-là ? Bah en fait, si j'avais une baguette magique et que je pourrais changer quelque chose, un truc que je voudrais bannir forcément, ça serait le racisme. Ça c'est trop facile à dire.
- Speaker #0
Il y a des gens qui disent musicalement vôtre dans les mails. Moi je les bannis, hop, ça serait ça.
- Speaker #1
Non, une baguette magique tout de suite et changer quelque chose dans le monde, elle est compliquée cette question parce qu'il y a tellement de choses qu'on devrait changer.
- Speaker #0
Pendant qu'il réfléchit, moi j'ai déjà ma réponse. Moi je ne changerais pas un truc dans le monde. parce que c'est quand même bizarre. Enfin, je trouve que c'est quand même très méchant de changer un truc de son point de vue à soi. Moi, je changerais quelque chose en moi, c'est ma capacité justement à m'ouvrir plus aux gens. Parce que des fois, j'essaye un maximum et des fois, je prends trop de temps à accepter des choses que je ne devrais pas accepter parce que c'est là, ça existe. Donc, ce n'est pas que j'accepte ou pas,
- Speaker #1
c'est juste que tu es capable de... Oui, je suis assez d'accord avec toi. On va peut-être bannir le jugement. gratuit pour en fait des autres.
- Speaker #0
Mais c'est un truc que même nous on a tu vois et des fois on s'en veut de penser...
- Speaker #1
Parce que moi je sais que par exemple rien que le fait d'être, encore une fois je pars sur le sujet des gitans, mais rien que le fait de dire que je suis un agent du voyage, je suis auto-entrepreneur peintre en bâtiment, il y a très peu de monde qui vont m'ouvrir la porte sachant que je suis un agent du voyage. Je le dis pas à mes clients parce que sinon bah je travaille pas. Et ça c'est jugement gratuit comme ça oui c'est ça que je pourrais bannir, ça je le ferais avec plaisir.
- Speaker #2
Ok ça doit être bon ça. Tais-toi, j'avais une baguette là. T'as jamais eu une baguette ? Franchement, c'est une question que je pose, mais ce qui est bizarre, c'est que cette réponse, elle évolue tout le temps.
- Speaker #0
Bah forcément,
- Speaker #2
forcément. Elle évolue tout le temps et même de jour en jour. Et je pense que si j'avais, si je devais changer quelque chose, c'était le fait de contrôler mes émotions. Donc c'est ça que je voulais changer en moi en tout cas. Donc voilà, c'était la petite phrase en deux. Et je me dis,
- Speaker #0
à prendre à bien se révéler. On peut apprendre à maîtriser mieux ses émotions, mais se forcer tout le temps à changer ses émotions,
- Speaker #2
que ce soit toi, tu seras peut-être une personne. C'est à mon sens, quand je dis maîtriser les émotions, c'est maîtriser en fait les émotions extérieures, à prendre une bonne volonté de chaque situation pour en tirer une simple et de pour grandir. Parce que changer le moi et les émotions, non, elles sont là comme tu dis. Donc ce serait me mentir moi-même. Merci pour cette question. Ça va peut-être être une question. Oui, on sait. Pourquoi ? C'est carrément. Car c'est un environnement. Mais non.
- Speaker #0
Sur l'Icon.
- Speaker #2
Une dernière visite, monsieur. Et puis, tu as un pincement. Merci.
- Speaker #1
Cette musique est extraordinaire. En fait, c'est vraiment le joueur de piano qui chante. Et il raconte en fait ce qui... Oui, mais oui. Alors c'est le pianiste qui chante. Et il raconte en fait ce qui se passe dans le bar. Et en fait, tout le monde dans le bar n'aime pas leur vie. Et tout le monde voudrait autre chose. Il y en a un qui dit, je suis sûr que je pourrais devenir une star de cinéma si je partirais de cet endroit. Un autre qui regrette sa vie passée. L'autre qui fait de la politique avec quelqu'un qui n'a rien à foutre. Et c'est très fort, en fait, ce message-là. C'est vrai qu'il suffirait de prendre une décision. On en est à ce moment du podcast, ça y est. Si tu veux quelque chose dans la vie, tu te lèves et tu le fais. Personne ne va rien te donner. Non, mais c'est vrai, c'est clairement ça. Et en fait, il faut prendre la décision un jour dans sa vie. Moi, j'ai toujours voulu faire de la scène. J'ai toujours eu les clichés de ma communauté qui me retenaient, et puis même, j'avais peur du regard des gens. Et un jour, je me suis levé, je l'ai fait, et puis je me suis dit, c'est que du plaisir, en fait. Quand on fait ce qu'on aime, pourquoi on ne l'a pas fait avant, tout simplement ? Et cette chanson-là me fait penser à ça, vraiment. Juste une décision à prendre, un endroit où aller. Après, forcément, il faut beaucoup de chance pour réussir et vivre de ce qu'on aime, mais faire ce qu'on aime,
- Speaker #2
c'est toujours possible. C'était bien ma phrase. Oui, c'était rigide. C'était trop bien. Ok, très bien. Je pense qu'on a débordé un petit peu sur le ton du podcast. Je vous donne une motivation. Oui, si vous l'apprimez. Merci, Bestof. Non,
- Speaker #1
mais je ne sais pas, tu me donnes ce que je veux.
- Speaker #0
Le mot de la fin pour que tu puisses tirer. Oh là là. Bah je dirais... fruit de mer. J'aime bien cette scène.
- Speaker #1
Tenez, moi je dis aimez-vous les uns les autres.
- Speaker #0
C'est bon.
- Speaker #2
Coups de feu de Pog Bros,
- Speaker #0
allez à l'extérieur ! À l'extérieur !
- Speaker #2
À l'extérieur ! Yes, we're back ! Back again ! Shady's back ! Salut les frères et les mères, Sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de, sous-de-spa-de,
- Speaker #0
sous-de-spa-de,
- Speaker #2
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- Speaker #0
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- Speaker #2
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