- Speaker #0
Bonjour, bienvenue dans le podcast des rendez-vous de la Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat étudiant. Je suis Anne-Florence Brigaud, chargée d'orientation et d'insertion professionnelle, et je vais animer le podcast de ce mercredi 22 octobre 2025, consacré à l'orientation et plus précisément à la réorientation. Pour évoquer ce sujet qui concerne près d'un bachelier sur six dans l'enseignement supérieur, selon les chiffres du ministère de l'enseignement supérieur dans son rapport sur la réorientation en 2020, je reçois aujourd'hui trois invités autour de la table. Madame Zakia Idouche, enseignante, co-responsable de la première année de la licence économie-gestion. Bonjour Madame Idouche, bienvenue. Madame Karine Rouvray, psychologue de l'éducation nationale, spécialisée dans le conseil en orientation. Bonjour Madame Rouvray. Bonjour. Bienvenue. Et monsieur Eliott Le Bigre, étudiant, actuellement en troisième année de licence de géographie à la suite d'une réorientation. Bonjour et bienvenue, et donc vous étudiez actuellement à l'UPEC. Alors pour commencer, définissons un peu ce qu'est la réorientation. La réorientation implique un changement de trajectoire qui se caractérise par deux éléments. Tout d'abord, ce changement constitue une rupture dans le parcours. Ce n'est pas un aménagement de la trajectoire, une petite bifurcation. Et puis deuxièmement, ce changement passe par un recommencement. Ce n'est pas un redoublement. La réorientation est à nouveau départ, mais dans une autre formation. Nous allons donc aborder la réorientation en trois points. Tout d'abord, pourquoi se réorienter ? Quelles sont les situations fréquemment rencontrées par les étudiants ? Ensuite, comment faire pour se réorienter ? Existe-t-il des procédures ? À quel moment peut-on se réorienter ? Et enfin, les conseils de nos invités pour une réorientation réussie. Quelles questions se poser avant d'envisager une réorientation ? Chers invités, si vous le voulez bien, commençons donc par le premier point. Pourquoi se réorienter ?
- Speaker #1
Alors, moi, je peux commencer. Donc, c'est vrai que dans mon activité professionnelle au service commun universitaire d'information et d'orientation, très très tôt au début de l'année, nous sommes, mes collègues et moi, très sollicités par des étudiants qui arrivent en disant « Non, vraiment, cette formation, ça ne va pas du tout, je veux me réorienter » . Alors, évidemment, nous, en tant que psychologues de l'orientation, on va essayer de comprendre un petit peu ce qui se cache derrière cette demande, parce que, voilà, c'est jamais simple. Donc, on va creuser un petit peu. Est-ce que le choix de formation ne correspond pas au projet initial ? On sait aujourd'hui qu'avec Parcoursup, on encourage quand même les lycéens à faire... plusieurs choix à élargir en essayant de rester dans un domaine proche, mais ils vont avoir différentes stratégies. Et parfois, la proposition finale n'est peut-être pas le choix de cœur qu'on avait sur Parcoursup. Donc voilà, s'agit-il de ça ? S'agit-il aussi peut-être d'une transition difficile ? Il y a quelques mois, on avait des lycéens, ils arrivent en septembre. septembre, c'est une nouvelle aventure. Il va falloir devenir étudiant. Et devenir, ça prend du temps. Ce n'est pas juste, ça y est, je suis inscrit administrativement, ça y est, je suis étudiant. Non, pour certains, ça peut prendre du temps. Enfin, vraiment, surtout ce premier semestre, parce qu'il faut s'acculturer à l'université, rentrer dans... Enfin, découvrir, c'est très, très différent quand même de ce qu'ils ont pu connaître au lycée. Donc, est-ce qu'il s'agit de ça, d'une transition difficile qui va nécessiter un petit peu de temps ? Donc ça, on le questionne évidemment dans la demande de l'étudiant. Et puis, est-ce que c'est aussi finalement peut-être l'université à travers une licence, à travers un... Un BUT, un Bachelor Universitaire Technologique ou autre formation, ce n'est peut-être pas la façon dont l'étudiant va pouvoir donner le meilleur de lui-même. Et à ce moment-là, peut-être qu'il va falloir réfléchir, l'aider à réfléchir qu'au-delà peut-être juste du choix du domaine, ce n'est peut-être pas la modalité d'apprentissage qui va lui correspondre.
- Speaker #0
Merci, Mme Rouvray.
- Speaker #2
Moi, je vais rebondir avec la lecture de l'enseignante et de la responsable de première année. Je retrouve beaucoup de points par rapport à ce qui vient d'être dit par ma collègue Mme Rouvray. Je vois trois cas de figure pour la réorientation pour les étudiants. Le premier cas, ils arrivent, en effet, ils n'ont peut-être pas bien mûri leur choix d'orientation. ils arrivent les premiers jours, les premières semaines, il y a une déstabilisation. Ils sont un peu dans la précipitation de « c'est pas pour moi, c'est pas pour moi, je me sens pas bien » . Donc voilà, c'est le premier cas de figure. Ce premier cas de figure, il arrive très rapidement et donc bien évidemment, nous en tant à la fois qu'enseignants et en tant que responsables, on essaye de temporiser doucement. On sent bien qu'il y a parfois un manque de maturité. On était au lycée, comme vous le disiez, Mme Rouvray, coucouning, classe de 30, 35. Et puis là, on se retrouve dans un amphi, noyé à 200, avec la plupart des étudiants qu'on ne connaît pas. Ce n'est pas comme au lycée. Au lycée, on est en terminale, on est les grands, on connaît tout le monde. Donc là, il y a vraiment un changement qui est un peu brutal, je pense, pour le lycéen. Ça, c'est le premier cas de figure. Donc, il arrive, il se précipite, il est paniqué. Le deuxième cas de figure, moi, que j'ai pu identifier, ce sont les étudiants lorsque les premières notes arrivent. Et là, donc, il y a... Un arbitrage qui va se faire entre les résultats qui commencent à tomber avec des matières qui sont stratégiques selon les parcours. Par exemple, si vous êtes en fac de médecine, les sciences, en fac d'histoire-géo, je pense qu'il y a certaines unités d'enseignement qui sont plus importantes que d'autres. Donc moi, je suis en écogestion, il y a les maths, les stats, etc. Donc ça, ça peut déstabiliser des étudiants et ça les réinterroge. Donc ils sont arrivés, ils étaient plutôt contents. Les premières notes fonctionnent un peu comme une alerte. Ça, moi, c'est le deuxième cas de figure que j'ai rencontré. Puis le troisième cas de figure, c'est l'étudiant ronron, tranquille. Il n'est ni trop bon, ni trop mauvais, mais il ne sait pas trop où il en est. Donc, il n'est pas paniqué par une réorientation immédiate. Ses premières notes moyennes, voilà, ce n'est pas un signal d'alerte. Et souvent, ça va arriver, je pense, plutôt soit à la fin du premier semestre, où il y a des grandes interrogations, parce que l'université propose des campagnes de réorientation, ou soit c'est à la fin de... de l'année de la première session. Donc voilà, moi, à peu près, les trois, quatre figures que j'ai identifiées chez des néobacheliers ou pas qui arrivent et qui sont en première année, qui s'interrogent, je vois, sur leur voie future, une réorientation ou pas.
- Speaker #3
J'ai complété ce propos avec un peu d'expérience personnelle aussi, évidemment. Mais c'est... On l'a un peu décrit, mais c'est avant tout une combinaison de facteurs. C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'éléments uniques qui vont amener à se réorienter. C'est... plusieurs éléments qui, mis bout à bout, vont amener à une réflexion concrète et à l'action de se réorienter parce qu'il y a beaucoup d'élèves qui peuvent avoir ces idées-là, par exemple en début d'année notamment, et qui vont quand même s'accrocher, vont avoir des notes qui vont suivre et qui vont réussir à passer, par exemple en L2, et qui là, pour le coup, vont continuer de se poser ces mêmes questions et parfois se réorienter en deuxième année. Donc il n'y a pas de parcours type. Il y a en revanche beaucoup d'étudiants qui partagent certaines réalités.
- Speaker #2
Moi, peut-être je rebondirais en disant qu'à l'UPEC, là, depuis quelques années, il y a une espèce de période d'intégration pour les nouveaux étudiants, mais je vais repasser la parole à mes collègues. Et donc, justement, je pense qu'on apporte ce service un peu de socialisation pour les étudiants. Mais sur peut-être la période d'intégration qu'on a aujourd'hui à l'Université de Créteil, je pense que, quand même, Brégo, vous pouvez peut-être confirmer ça. Sur l'UPEC, on a des périodes où les étudiants, je pense même d'une composante à l'autre, ils peuvent parfois se rencontrer également.
- Speaker #0
Oui, alors Madame Zaka, vous faites référence à Bienvenue à l'UPEC, c'est un événement de début d'année qui permet effectivement sur plusieurs jours et sur tous les campus aux étudiants de se rencontrer entre eux, de rencontrer les associations étudiantes aussi, mais de rencontrer tous les services avec qui ils vont pouvoir avoir affaire tout au long de leur scolarité à l'UPEC. Et donc ça participe effectivement de ce sentiment d'appartenance à la formation et plus largement à l'université. Donc effectivement ce forum de rentrée a lieu mi-septembre en règle générale et ça permet aux étudiants de trouver leur marque. On parlait tout à l'heure d'une difficulté possible d'adaptation quand on arrivait du lycée jusqu'à l'université. Les repères sont bouleversés, on n'a plus les mêmes interlocuteurs, on a une multiplicité à l'université d'interlocuteurs. qu'il faut apprendre à connaître pour bien se repérer et pouvoir évoluer correctement tout au long de sa formation. Est-ce que vous avez vécu votre entrée dans l'enseignement supérieur, vous l'avez vécu comme étant une rupture par rapport au lycée ou étant comme une continuité ?
- Speaker #3
De mon vécu, il y a une rupture, évidemment, que ce soit dans les endroits où on étudie. Les lycées sont souvent des lycées de secteur où les étudiants sont proches de chez eux. Avec la faculté, on peut être amené à se déplacer. En l'occurrence, moi, cette première année-là, je me déplaçais, j'allais à Nanterre en habitant dans le 94, qu'il y avait le besoin de prendre les transports en commun tous les matins et tous les soirs, évidemment. Donc c'est rien que par ce biais-là, une rupture. dans sa manière de travailler puisqu'on ne va pas avoir les mêmes horaires, on ne va pas avoir les mêmes habitudes qui vont se forger au fur et à mesure du temps. Aussi le fait qu'on puisse aller par exemple à la bibliothèque universitaire, c'est vraiment dans le bouleversement de ses habitudes, de sa manière de travailler, c'est une rupture. Après c'est aussi des habitudes à prendre, c'est-à-dire qu'on a beaucoup de représentations de la faculté en tant que lycéen, on nous en parle énormément, c'est la suite logique de ses études. Dans beaucoup de cas, j'étais aussi dans un lycée professionnel et technologique, donc il y avait aussi cette possibilité-là de ne pas aller à la faculté et de rester quelque part dans le lycée pour suivre un chemin plus technique. Ça ne m'a pas été proposé spécialement et ça ne m'intéressait pas spécialement, mais je sais que cette possibilité-là existait. Donc il y a vraiment une multitude de parcours et cette rupture-là, elle se fait à plusieurs échelles, comme je l'ai dit, avec le temps qu'on passe. à travailler ses examens, évidemment, et toute sa manière de fréquenter l'université. Le lycée, c'est plus un milieu, j'ai envie de dire, le mot va peut-être être mal choisi, mais contraint. C'est-à-dire qu'on doit être en cours, on doit être présent, alors que la faculté, il y a quand même la volonté de laisser aux étudiants la libre circulation, quelque part. C'est toujours mieux d'aller en cours, évidemment, mais il y a quand même l'idée de responsabiliser les étudiants, qui est un laissé-aller qu'on ressent vraiment. entre le lycée et la faculté.
- Speaker #2
Je vais faire une petite remarque. C'est la prof qui va réagir. Ce sont les cours magistraux où on ne fait pas l'appel. Mais il y a quand même une obligation qui est moins importante qu'au lycée, ça c'est clair, où il faut aller en TD. Et au bout d'un certain nombre d'absences, il y a quand même une sanction qui tombe. Mais je vous rejoins tout à fait sur le fait qu'il y a un peu plus de liberté. C'est l'idée qu'on va épouser peut-être un parcours normalement, une orientation. Parfois, on est amené à se réinterroger, donc à se réorienter.
- Speaker #0
Alors, pour moi, il m'apparaît un autre cas de figure qui pourrait être concerné aussi des étudiants souhaitant se réorienter. C'est que finalement, la procédure Parcoursup, c'est assez long. Ça commence en janvier, on commence à faire ses vœux en janvier, on les finalise en mars. Et puis la rentrée, c'est en septembre. Donc, il s'écoule pratiquement neuf mois entre le moment où on commence à réfléchir à des vœux et le moment où on va rentrer en formation. Et pendant ces neuf mois, on a pu changer aussi, on a pu évoluer, on a pu faire de nouvelles rencontres, penser à d'autres choses. Et finalement, le projet qu'on avait au départ, ce n'est plus tout à fait celui-là quand commence l'année universitaire. Donc ça peut aussi concerner peut-être des étudiants qui, au final, ont mûri, ont changé de projet, ont fait évoluer, et qui se rendent compte que finalement, ce qu'ils avaient souhaité et qu'ils ont obtenu ne correspond plus à ce qu'ils souhaitent maintenant. C'est aussi peut-être d'autres étudiants qui peuvent se sentir concernés. Et donc finalement, ces nouveaux départs, ça peut concerner beaucoup d'étudiants avec des profils très différents et des histoires aussi très différentes.
- Speaker #2
Oui, ça c'est intéressant je trouve cette lecture-là, parce que nous en tant qu'enseignants, on voit l'échec, la réussite, la réflexion aboutie ou pas, et en fait c'est vrai qu'il y a peut-être tout simplement, le lycéen il se révèle un peu à ce qu'il est, Il a passé son été, peut-être que... exactement comme vous le dites, il y a peut-être eu d'autres zones où il va explorer des choses et finalement il se retrouve parfois sur une orientation, parfois sélective, qu'il a absolument voulu, qu'il a obtenue, et finalement il ne va pas tellement s'impliquer sur cette orientation-là. C'est vrai qu'on a un profil d'étudiant qui ne sont pas en situation d'échec, mais pour lequel une réflexion à la réorientation est totalement légitime. Oui, moi je rejoins, je ne l'avais pas formulé comme ça. Mais je rejoins totalement cette manière de lire la réalité de nos jeunes.
- Speaker #1
Parfois, ils ont fait un choix qui n'a pas forcément été questionné, qui est dans la logique de leur parcours. Ils étaient plutôt à l'aise sur leur spécialité. Et là, d'un coup, ils sont dans une formation qui vient questionner ce choix et parfois remettre tout en question. Donc ça, on le voit quand même assez souvent aussi. Et puis du coup, d'être à l'université, effectivement, on peut se prendre de plein fouet le fait qu'un projet n'a pas été aussi vraiment questionné. Alors, il y en a pour qui ça ne va pas forcément poser de problème parce qu'ils vont être dans le plaisir d'apprendre. Voilà, c'est quelque chose, c'est précieux. Et du coup, ils vont y trouver leur compte, même si le projet n'est pas encore très défini. Et d'autres pour qui, vraiment, ce déficit de projet va poser un problème. Donc ça, ceux-là, effectivement, il va falloir vraiment les accompagner.
- Speaker #0
Se réorienter, c'est aussi apprendre à se connaître. Et donc à ce propos, je vais vous lire un petit extrait d'un livre qui s'appelle « Les vertus de l'échec » de Charles Pépin. C'est un très bon titre. Et qui explique cela. Donc c'est au tout début de l'ouvrage, il explique comment la faculté de médecine de Boston recrute ses étudiants. Et il dit ceci. « Parmi les étudiants les plus recherchés, ceux qui ont entrepris d'autres études avant de prendre conscience de leur méprise et de se décider à faire médecine. » Les professeurs considèrent en effet que ces erreurs d'orientation permettent de grandir plus vite, de se rapprocher plus rapidement de sa vocation, bref, de mieux se connaître.
- Speaker #1
Tout à fait, c'est vrai qu'on ne valorise pas suffisamment le fait de se tromper, entre guillemets, parce qu'en fait, se tromper, c'est une occasion, c'est une opportunité d'en apprendre un petit peu plus sur soi. Donc oui, c'est très, très pertinent.
- Speaker #2
Oui, moi je dirais aussi pour l'enseignante, l'erreur elle fait partie de la dynamique de l'apprentissage. En maths, en sciences, en langue, on se plante, on a des difficultés, on va corriger, on va progresser, on va consolider. Et donc moi ce que j'aime beaucoup dans ce que vous venez de lire, faire médecine. Parce que c'est vrai, il y a des parcours où il peut y avoir une certaine pression, la famille, c'est pas forcément la famille, mais sur des parcours un petit peu prestigieux, il arrive parfois qu'on ait des étudiants qui vont quasi aboutir à la fin de leur parcours et finalement ils se rendent compte et c'est ce qui s'est passé sur des parcours pour des étudiants en grandes écoles ils terminent et puis finalement ils terminent avec réussite et finalement ça ne leur correspond pas dans leurs valeurs profondes et donc sur l'idée de faire médecine alors moi je suis une famille où il y a des médecins mais justement où on indiquait le manque c'est un métier où pendant très longtemps On n'a pas forcément accordé la relation patient-praticien d'une manière un peu plus valorisée, je dirais. Et donc c'est vrai, être médecin, c'est quand même être à l'écoute, ce n'est pas que les difficultés du corps, c'est plein plein de choses. Donc je trouve que ce texte, il est très très beau. On s'essaye à d'autres choses pour vraiment peut-être s'épanouir parfaitement dans une nouvelle voie qui est arrivée après. Là, je pense à vous, vous arrivez en géographie en étant passés par d'autres parcours. Mais là, vous semblez complètement à l'aise.
- Speaker #3
Bien plus épanoui, oui. C'est vraiment le fait de pouvoir choisir et d'être accompagné aussi dans ce choix. Ça peut être vraiment décisif dans l'idée même de se réorienter. Si on sait qu'on va être soutenu, si on sait qu'on va avoir la possibilité d'eux, c'est vraiment décisif et ça nous permet, moi ça m'a permis en tout cas, de réaliser ce choix et cette réorientation-là. Surtout que, comme je l'ai dit, je suis passé d'un cursus privé à un cursus public. Donc il n'y avait pas les mêmes enjeux, ce n'était pas les mêmes difficultés aussi.
- Speaker #0
Merci pour cette magnifique transition vers notre deuxième partie. Nous allons donc aborder la deuxième partie où il s'agit de se demander comment fait-on pour se réorienter ? Est-ce qu'il existe des procédures et à quel moment on peut se réorienter ? Comment ça se passe concrètement si, pour une raison ou pour une autre, celle que l'on a vue tout à l'heure, on a décidé de se réorienter ?
- Speaker #1
effectivement, euh... On a cette procédure de réorientation semestrielle, donc une procédure, on va dire, anticipée, qui permet à des étudiants de première année, elle est vraiment réservée aux étudiants de première année, qui se rendraient compte assez rapidement qu'ils n'ont pas fait le bon choix, enfin le bon choix, en tous les cas, ils ont fait un choix, mais ils se rendent compte que finalement ça ne leur correspond pas, et donc ils ont vraiment... questionner, et ça c'est important de questionner quand même ce qui va motiver à la réorientation parce que c'est encore l'occasion d'en apprendre sur soi donc on peut effectivement se réorienter dès, alors ça commence il faut s'informer le plus tôt possible dès qu'on a commencé à tirer des conclusions de ces premières semaines non. Dans la formation actuelle, on s'informe pour connaître les possibilités. Il faut savoir que c'est une procédure qui concerne toutes les universités d'Ile-de-France, mais pas que. On a aussi des lycées avec des BTS, on a aussi des écoles privées, bien sûr, mais on va retrouver à l'université aussi bien des licences, des bachelors universitaires technologiques. Et voilà, on va candidater. Donc ça ne sera pas sur une plateforme unique comme Parcoursup. Donc il faut aller vraiment... Alors c'est vrai que ça demande d'aller à la pêche aux informations, parce que ce n'est pas une procédure nationale comme Parcoursup, avec un calendrier précis, tout le monde fait la même chose en même temps. Là, non. Certaines universités vont commencer très tôt. Nous, à l'UPEC, on a un délai assez long. C'est vrai que... Pour nous, ça commence du 17 novembre au 10 janvier, je crois, ou 12 janvier. Donc c'est vraiment sur un temps long, contrairement à d'autres universités où des fois, les étudiants vont avoir trois semaines pour candidater. Donc il faut vraiment être en alerte, il faut vraiment aller se renseigner. Alors notre service, effectivement, va faire le... Le 13 novembre, une conférence sur la réorientation semestrielle. Donc là, effectivement, les étudiants intéressés, ce serait bien qu'ils viennent participer parce qu'on va donner vraiment des indications précieuses pour la procédure de candidature.
- Speaker #2
Moi je vais compléter parce que je suis tout à fait d'accord que l'étudiant faut qu'il soit bien informé, quels sont les dispositifs qui existent, ça va l'aider aussi à réduire sa propre anxiété vis-à-vis de son avenir, parce que ça c'est pas rien. La relation à l'avenir elle est devenue quand même assez anxiogène. Parcoursup c'est une machine qui reste anxiogène pour des familles, pour des étudiants, pas pour tout le monde mais... Probablement que la proportion où il y a un peu d'anxiété, on la retrouve aussi chez ceux qui vont se réorienter. Et donc, moi, je dirais que les premières notes sont tombées, il y a une réflexion. Et parfois, il y a des notes périphériques qui ne sont pas mal du tout, mais qui ne sont pas au cœur de la formation dans laquelle est inscrit l'étudiant. Donc, si on prend un étudiant en économie, peut-être qu'il y a des unités d'enseignement qui ne sont pas au top pour l'étudiant, mais il se sent bien en langue, il se sent bien. en option droit. Donc là, je pense qu'il y a des petits éléments qui font que je réussis des choses, il y a d'autres choses que je réussis moins. Et ça, ça peut être une aide pour l'étudiant, pour construire. Je retiens l'idée de construire un projet, un nouveau départ. Je trouve que c'est une belle expression. Parce que dans réorientation, il y a l'idée qu'on a raté. Non, on n'a pas raté. On a un tempo différent pour trouver peut-être sa propre voie.
- Speaker #3
Donc la question de la temporalité, elle est vraiment centrale dans ces questions d'orientation. que ce soit pour avoir les dispositifs qui existent pour pouvoir faire ces transferts-là. Moi, personnellement, je suis passé par quelque chose de très simple, qui a été la réinscription sur Parcoursup l'année scolaire suivante, ce qui m'a permis, par contre, avec ce temps long, entre guillemets, de réfléchir sur mon projet, ce que je voulais faire et surtout comment je m'y prenais. C'est-à-dire qu'en prenant le temps de réaliser mon dossier Parcoursup, j'ai eu le temps de mettre... plus d'attention à mes lettres de motivation. Par exemple, j'ai fait attention à bien récupérer toutes mes notes que j'ai eues durant l'année et j'ai fait attention à vraiment me constituer un dossier tout en prenant des informations sur les différentes universités où je voulais aller pour être sûr d'avoir un dossier qui allait me permettre de faire cette orientation-là. Parcoursup met en avant les étudiants qui sortent du bac l'année où ils s'inscrivent sur Parcoursup, ce qui est normal. Donc je savais que je n'allais peut-être pas être dans les premiers choix. En revanche, Parcoursup reste un ordinateur qui propose une formation à toutes les personnes qui s'inscrivent dessus. Donc j'ai eu la possibilité dans ce parcours-là de me réinscrire après à l'université. Donc dans cette temporalité-là, il y a vraiment énormément de choses à prendre en compte.
- Speaker #0
Alors ce qui est important de savoir sur Parcoursup, quand vous êtes un étudiant en réorientation et que vous avez déjà fait une première année dans l'enseignement supérieur et que vous voulez vous réorienter en utilisant la plateforme Parcoursup, c'est que certes vous n'êtes pas un bachelier de l'année mais vous pouvez récupérer votre dossier de lycéen bachelier en utilisant votre adresse mail de l'année précédente pour ouvrir votre compte de l'année en cours. Et cela vous permet de récupérer toutes les informations et donc d'avoir... finalement une candidature assez globale par rapport à tout votre profil. Ce que je retiens, Madame Hidouche, comme vous avez dit tout à l'heure, c'est l'idée aussi que quand on se réoriente, c'est aussi l'occasion de miser sur ses points forts, c'est-à-dire d'aller travailler ce sur quoi on réussit et de voir finalement après une première année dans l'enseignement supérieur, ce qu'on est capable de faire et qu'est-ce qui nous amène à faire des choix si on choisit ce qui nous intéresse vraiment et ce dans quoi on réussit.
- Speaker #1
Oui, moi je trouve que là, la relation entre, il y a le lycéen, les programmes, les profs de lycée, et puis il y a l'étudiant, l'enseignant à l'université, et la relation au savoir. Et je pense que là, indépendamment des spécialités, en effet, que les lycéens ont choisis, et qui va quand même gouverner leur choix d'orientation, plus ou moins, avec l'expérience de première semaine, un premier semestre, on s'aperçoit que... telle option, il y a des choses qui nous paraissaient un peu vraiment périphériques et secondaires quand on était au lycée. Et puis là, finalement, on sent qu'en termes de champ intellectuel, académique, c'est ça qui nous attire, c'est ça qu'on a envie de faire. Donc du coup, je trouve qu'en effet, c'est ce que disait tout à l'heure Mme Rouvray sur la maturité, en fait, la maturation peut-être de l'étudiant entre ses spécialités et puis c'est l'étudiant face au savoir. Et ça, je pense qu'on ne peut pas avoir cette relation-là au lycée. Au lycée, c'est le bac, il faut le bac à tout prix, c'est la fin du parcours. Là, il va quand même y avoir de nouveaux horizons qui vont s'ouvrir, puisque je pense à vous, vous avez commencé par une école d'architecture, vous êtes en géographie. Donc moi, je trouve que ce n'est pas si éloigné. Il y a quand même des éléments de continuité, mais il y a aussi, bien sûr, des éléments radicalement différents. Donc oui, on peut se révéler à d'autres choses.
- Speaker #2
Il y a des liens qui existent, évidemment. C'est à nous, les étudiants, d'après faire ces liens et de surtout sortir. des formations, des enseignements que l'on a reçus ou que l'on reçoit. Ce qui nous intéresse est savoir l'utiliser pour ensuite le faire valoir. C'est l'étudiant qui se réoriente, il peut être évidemment accompagné et tant mieux, mais c'est l'étudiant qui construit son dossier, c'est l'étudiant qui va récupérer ces informations-là, qui va lui permettre d'après pouvoir aller dans la filière qui l'intéresse en utilisant toutes ces clés qui lui ont été données ou qu'il a récupérées.
- Speaker #3
Tout à fait. Alors moi, j'aimerais rebondir sur ce que disait Eliott pour la question de la temporalité avec Parcoursup, qui permet effectivement une réorientation qui va laisser plus de temps pour réfléchir. Ça, c'est vrai que du fait que ça arrive un peu plus tard dans l'année, entre janvier et mars, ça permet d'avoir un petit peu plus de recul sur ses premiers mois à l'université. Ça laisse un peu plus de temps pour continuer vraiment à maturer son projet. Donc oui, on n'est pas dans la même temporalité. La réorientation semestrielle qui intervient beaucoup plus tôt, moi je trouve qu'on peut effectivement la valider si le projet de l'étudiant est suffisamment clair et préparé. Donc ça veut dire qu'il va avoir quand même un temps beaucoup plus restreint euh Pour réfléchir à tout ça et mettre en œuvre toute cette procédure de réorientation, dans laquelle il va falloir aussi justifier un petit peu les choses, parce que ça repasse par une candidature, avec une belle lettre de motivation, dans laquelle il faut valoriser aussi quand même ses premières semaines à l'université et motiver ce choix de réorientation.
- Speaker #1
Oui, je confirme parce qu'en tant que responsable de L1, la procédure de réorientation, on récupère les lettres de motivation, l'ensemble des éléments pédagogiques du lycéen devenu étudiant qui se réoriente. Et je crois que les lettres de motivation où on sent cette maturité, j'ai envie de dire, on transforme un échec en une réussite. Et donc cette capacité à pouvoir mieux se positionner sur un projet personnel. Je crois qu'il y a beaucoup de responsables de L1 qui sont attentifs à ça. On n'est pas attentif qu'aux notes. On est aussi attentif à une vraie réflexion sur comment évoluer. comment me projeter, etc. Et je dirais aussi sur la réorientation, donc ce n'est pas simple au niveau semestriel, parce que l'étudiant, par exemple, il arrive, est-ce qu'il a validé, pas validé des ECTS au premier semestre ? Il arrive au second semestre, par exemple, chez nous, donc il va devoir refaire tout le second semestre, il fait le second semestre, et puis, s'il n'y a pas de compensation sur toutes les UE d'enseignement, il va falloir qu'il repasse. Pour valider son année, la session de rattrapage, la seconde session, il faut qu'il entreprenne de retravailler les modules du premier semestre. Donc il faut que ce soit vraiment être bien informé et bien motivé pour la réussir, je pense, cette réorientation sur la première année universitaire. Il y a des cas de réussite, moi j'en ai observé, des étudiants qui arrivent, ils font le second semestre en écogestion, ensuite ils vont refaire le premier semestre. à la session de rattrapage, ils en veulent, etc. Mais ce n'est pas le cas le plus courant, pour être tout à fait honnête.
- Speaker #0
C'est vrai, on ne l'a pas dit, mais effectivement, la réorientation semestrielle, ça veut dire commencer une nouvelle formation au mois de janvier. Et donc, effectivement, il s'agit de valider les UE de toute l'année. Alors, si effectivement, le premier semestre de l'ancienne formation a des UE qui peuvent être... Récupéré par la nouvelle formation, c'est intéressant pour l'étudiant ?
- Speaker #1
Oui, il y a des compensations qui vont pouvoir se faire. Surtout, par exemple, pour un étudiant intra-UPEC, il est dans telle composante, il va aller dans telle composante. Je pense à une UE qui est transférable, c'est celle de la méthodologie, par exemple, ou des langues. Donc là, il y a des choses qui sont possibles. Par contre, quand on a un étudiant et qu'on va se réorienter dans une autre université, il me semble que l'entreprise est plus complexe quand même. Mais elle est possible, bien évidemment.
- Speaker #0
Par contre, c'est vrai que c'est intéressant d'attirer l'attention des étudiants sur la mobilisation, la motivation, le travail que ça demande de changer de formation en cours d'année et de valider l'année complète en fin d'année au final.
- Speaker #1
Oui. Et je crois savoir qu'au service de l'orientation, quand même, ils peuvent être accompagnés et nos collègues de votre service peuvent tout à fait identifier chez l'étudiant s'il y a une vraie cohérence. Je crois qu'il y a une attestation qui est délivrée, ou en tous les cas un document, qui pour nous, en tant que responsable, on voit que l'étudiant arrive. Si les notes ne sont pas les bons signaux, mais qu'on a quand même un accompagnement au niveau des conseillères psychologues éducation nationale. Je vous laisse la parole, Madame Rouvray, parce que ça, pour nous, c'est important en tant que responsable pédagogique de L1.
- Speaker #3
Bien sûr, c'est vrai que quand l'étudiant passe par un entretien où on peut aborder toutes ces questions, qu'on puisse aussi lui faire toucher un peu le principe de réalité, parce que des fois... Certains sont un peu dans une pensée magique, ils veulent changer et puis on repart de zéro et c'est formidable. Mais souvent, ils n'ont pas toujours conscience de ce que ça implique en termes de mobilisation de travail, puisque la réorientation semestrielle, c'est effectivement, comme l'a dit ma collègue Madame Prigo, on repasse quand même tout le premier semestre. donc euh Et puis ensuite, il y a la question du projet à définir aussi. Donc ça, on les accompagne. Et c'est vrai que pour une réorientation... Alors, on a arrêté de faire ces attestations parce que c'était... Certains, il y avait un côté un petit peu utilitaire. Mais on continue. Alors, certaines universités continuent à le demander. Donc, on le fait. Mais par contre, sur Parcoursup, C'est vrai que la réorientation sur Parcoursup, pour les étudiants en réorientation, là, on le fait, pour les étudiants qu'on a accompagnés, parce que c'est un petit plus quand même, une reconnaissance que l'étudiant a pris ce temps nécessaire de réfléchir, que ce n'est pas juste une idée comme ça, qu'il y a eu une vraie mobilisation psychique autour de... Voilà. la réflexion sur ce projet de réorientation. Donc ça, on peut le valoriser effectivement sur Parcoursup. Et puis même sans attestation, je veux dire, c'est toujours important de prendre ce temps. Comme ça, ça permet vraiment de faire le tri entre ces représentations et puis vraiment ce qu'on peut espérer de ce nouveau projet.
- Speaker #0
Alors, nous allons maintenant passer à la troisième partie de nos échanges. La question qu'on va se poser maintenant, c'est quels conseils ont nos invités pour les étudiants qui souhaitent se réorienter pour réussir leur orientation ?
- Speaker #3
Alors, les conseils, c'est déjà se poser les bonnes questions, faire un petit bilan de cette première semaine, faire le point. c'est-à-dire... Si on veut se réorienter, si vraiment le bilan s'oriente plutôt vers cette idée de partir dans une nouvelle formation, c'est de préciser un petit peu les questions autour de « est-ce que c'est le domaine ? » « Je suis bien dans le domaine, mais c'est peut-être pas par une licence qui est trop théorique pour moi. » Donc, qu'est-ce que je peux trouver ? Est-ce qu'un BTS ou un bachelor me conviendrait mieux ? Est-ce que je me projette sur un temps long ou Bac plus 2, Bac plus 3 ? Est-ce que, comment dire, les méthodes de travail aussi que je peux mobiliser ? Enfin, voilà, c'est vraiment essayer de se poser tout un tas de questions pour aboutir finalement à une définition d'un projet, à la fois en termes de... Bien sûr, d'intérêt. Et ça, on accompagne nos étudiants. Ça arrive aussi, ils veulent s'orienter, mais ils ne savent pas. Donc ça, ça s'accompagne. Donc on a des outils au service commun universitaire d'orientation. Bien sûr, on les accompagne pour préciser un petit peu les choses. Mais voilà, au-delà de ça, c'est aussi qu'elles... Quelle formation en termes de modalité d'études ? Qu'est-ce qui me correspond à moi en tant qu'étudiant ? Mon style d'apprentissage en fait, ça c'est important. Voilà, donc ça c'est ces conseils-là déjà. Ça peut prendre du temps. Donc c'est pour ça que des fois, une réorientation anticipée, ce n'est pas toujours la réponse parce qu'on sent que l'étudiant n'est pas encore prêt.
- Speaker #0
En tout cas, l'interrogation sur le style d'apprentissage, sur comment j'ai envie d'apprendre, c'est vrai que ce n'est pas une question qu'au prime abord, le lycéen va se poser. Il va d'abord se poser la question des contenus d'enseignement. Qu'est-ce que j'ai envie d'apprendre ? Qu'est-ce que j'aime ? Etc. Et c'est vrai que c'est confronté à la réalité de la formation dans l'enseignement supérieur qu'il va pouvoir se poser ces questions-là sur son style d'apprentissage, sur qu'est-ce qu'il aime faire, comment il aime apprendre et quelle est la finalité finalement de cet apprentissage.
- Speaker #3
Et ça, par exemple, c'est vrai qu'avec Mme Hidouche, puisqu'on travaille, on collabore ensemble sur les étudiants du parcours aménagé, donc ils sont en économie-gestion, et c'est vrai que ce qui ressort, et bon, ils ont tous fait quand même le choix sur Parcoursup de ce domaine, donc c'est quelque chose qui les intéresse, on le voit dans les TD, ils continuent à exprimer vraiment cet intérêt très très fort pour ce domaine. mais effectivement certains On peut se dire que la licence n'est pas vraiment faite pour eux. Donc du coup, pendant ce premier semestre, qui pour eux est une vraie transition, ils vont pouvoir vraiment s'approprier un petit peu ce début à l'université, mais parfois il est nécessaire de les accompagner, même toujours dans ce domaine, mais peut-être sur un BTS où ils seraient beaucoup plus à l'aise pour réussir.
- Speaker #1
Oui, et en BTS qu'ils auraient parfois pu... pu choisir en étant en terminale et qu'ils n'ont pas choisi parce que il y avait l'idée, l'imaginaire d'aller à l'université et donc les conseils qu'on peut donner je vais uniquement compléter ce qui vient d'être dit, c'est bon ils vont se poser beaucoup de questions, il faut faire une démarche de trouver des interlocuteurs qui vont vous répondre ça peut être d'autres copains dans d'autres composantes ça peut être je discute avec un chargé de TD ou un prof à la fin d'un cours pour... En amphi, je pense à un collègue qui fait par exemple de l'option sociaux, et puis il y a des étudiants qui viennent le voir, moi c'est ça qui m'intéresse, alors qu'ils ne sont pas trop mal ailleurs. Mais là, ces échanges un peu plus directs avec quelques enseignants qui pourraient correspondre à des thèmes dans la formation où ils sont, mais j'ai envie de dire, voilà, quelques matières, ça, ça peut les guider, ça peut les accompagner à aller chercher l'information, c'est évident. et puis bien sûr ne pas... ne pas attendre, pas partir trop tôt, je suis tout à fait d'accord, mais ne pas attendre trop tard non plus. Chaque étudiant va avoir son propre tempo, son propre calendrier. Mais quand même, voilà. Essayer d'aller chercher des interlocuteurs. Donc bien sûr, il y a le SEO. Donc Mme Rouvray, elle intervient dans nos présentations de première année en L1. Et là, je trouve que l'étudiant n'est pas toujours bien conscient de tous les dispositifs qui existent et qui vont pouvoir répondre à ces questions. Donc déjà, faire ce travail-là, pour lui, j'ai envie de dire, c'est l'étudiant dans sa fac. Il faut qu'il soit un petit peu plus responsable. Les ressources existent, mais c'est... La capacité à les mobiliser, savoir qu'on a besoin de les mobiliser, je vois que vous acquiescez.
- Speaker #2
Oui, oui, oui. Chercher et trouver ces ressources-là qui sont objectivement disponibles sur énormément de plateformes différentes, notamment sur le site des universités, si elles n'ont pas un service dédié, comme ici à l'UPEC par exemple. C'est vraiment très important d'aller les chercher, mais surtout de ne pas avoir peur d'aller les chercher. C'est-à-dire que j'étais encore dans ma formation. que je cherchais déjà à me réorienter, que je faisais des recherches, bon, c'est pas très respectueux, mais peut-être déjà en cours sur comment me réorienter. Mais il ne faut pas avoir peur d'aller faire ces recherches-là, d'aller prendre ces informations et ne pas hésiter à aller voir les universités elles-mêmes, ne pas hésiter à envoyer des mails. Moi, c'est ce que j'ai fait, par exemple. J'avais envoyé différents mails à différentes facultés pour avoir, en fait, leur point de vue et comment elles géraient aussi ce type de situation-là. Donc, en fait, il ne faut pas hésiter à aller vers Les organes compétents, parce que souvent c'est des personnes, des équipes qui sont ravies d'aider, quand ce n'est pas des gens qui sont payés pour directement. Finalement, c'est encore mieux. Donc non, il ne faut pas avoir peur. Il faut, même simplement pour faire des recherches, voir ce qui existe. Parce que je sais que moi, quand j'étais au lycée, on nous parlait de parcours sup, on nous parlait de la poursuite d'études, mais on n'a pas la possibilité, on va dire, de se poser vraiment pour faire ces recherches-là. puisqu'on a aussi le bac à préparer en parallèle. Et quand on est lycéen, c'est du temps qui peut manquer. Donc en fait, quand on est à la faculté, tout de suite, on a l'emploi du temps qui s'allège un petit peu. On a plus de temps, on peut peut-être faire des sorties, on peut voir d'autres choses. Il ne faut pas hésiter à prendre ce temps pour aussi se dire, dans le monde idéal, qu'est-ce que je pourrais faire, qu'est-ce que j'aimerais faire ? Est-ce que ma licence, ma formation m'amène dans un cursus où je vais me sentir épanoui ? Ou est-ce qu'il y a besoin que je change maintenant l'année prochaine ? Moi, j'étais la première personne de mes amis à me réorienter. Au final, j'ai deux amis qui sont réorientés en cours de route. Donc, en fait, on s'est rattrapés aussi dans notre cursus. Et c'est assez marrant à voir et à discuter avec eux à propos de, comment est-ce qu'ils m'avaient perçu à l'époque et comment aujourd'hui, eux-mêmes, perçoivent leur parcours. Il faut vraiment prendre le temps, en discuter, de voir les possibilités.
- Speaker #1
Oui, moi, je rajouterais dans la mobilisation des ressources, par exemple, l'UPEC, il y a beaucoup d'universités qui font ça. sur l'UE d'ouverture, l'option transversale. Aller explorer des nouveaux domaines au niveau de l'option transversale, mais ça peut être au sein d'un même parcours. En L1, au premier semestre, on peut donner la possibilité à l'étudiant, c'est le cas en écogestion, de choisir entre plusieurs options. Il y a démographie, il y a droit, il y a espagnol, il y a des options en anglais, German and English, public speaking, etc. Donc, cette possibilité-là... Ce sont des options et donc ça peut être un élément mobilisateur et positif pour l'étudiant. Ce qui est difficile en réorientation, c'est qu'il ne faut pas que ça rime avec « j'ai que des mauvaises notes » , « ça ne se passe pas bien » parce que les étudiants se démotivent aussi. La note, elle est aussi une récompense, ça peut booster, ça peut vraiment dynamiser. Donc voilà, ne pas hésiter à choisir des options et je le rappelle à l'UPEC, on va parler de l'UPEC, sur l'option transversale. Nous, on a des étudiants qui ont choisi des options dans des composantes qui sont vraiment éloignées de l'économie et de la gestion. Et ça se révèle être une source d'intérêt. Ils rencontrent, en plus, sur lieu d'ouverture, puisque c'est une petite porte ouverte, je trouve, à la réorientation. Eh bien, les étudiants découvrent d'autres étudiants qui ne sont pas les leurs, qui ne sont pas ceux de la fac écogestion. Donc, ils rencontrent d'autres étudiants. Et ça, je trouve qu'on relativise un parcours. Je vois que vous acquiescez, Mme Rouvray.
- Speaker #3
Oui, parce que notre service, le service commun universitaire d'information et d'orientation, propose une UE d'ouverture, justement, qui s'appelle « Valider mon parcours en licence » . Voilà, c'est ça. Et effectivement, vous, Madame Brigaud, vous animez celle du premier semestre et j'anime celle du deuxième semestre, où on a des étudiants qui viennent effectivement de différentes formations. et qui se retrouvent sur cette envie de réfléchir à leur parcours. Donc certains vont avoir envie de se réorienter. D'autres, pas forcément. Mais il y a aussi l'idée qu'à l'université, on construit son parcours. C'est vrai que les choses se font petit à petit. Première année, très généraliste. Et puis, petit à petit, on va faire des choix qui vont donner vraiment une coloration à son parcours. Mais dans tous les cas, cette UE, elle peut aussi être importante pour des étudiants qui envisagent une réorientation. Pour le deuxième semestre, Parcoursup, ça peut être intéressant parce qu'on leur propose un travail très approfondi. Ça représente plusieurs heures pendant lesquelles ils sont amenés à réfléchir, à construire ce projet.
- Speaker #0
Pour compléter ce que M. Le Bigre disait tout à l'heure, il faut trouver du temps pour se réorienter, pour réfléchir. Et donc cet lieu d'ouverture, c'est exactement ça. Ça donne aux étudiants un espace-temps où ils peuvent se poser et réfléchir à ce qu'ils ont envie de faire, à ce qu'ils ont besoin de faire en fonction de leur projet. Et donc, c'est très intéressant parce qu'on a donc cité des de deux heures. Et en fait, ceux qui sont venus là au départ, c'est parce qu'ils avaient quand même dans l'idée de se réorienter. Et au final, à la fin de l'UE, ils ne sont plus tant que ça à vouloir se réorienter. Ils ont découvert leur licence, ils ont découvert des raisons de rester, en fait. de se dire que finalement, c'était en accord avec leur projet, avec leurs valeurs, leurs centres d'intérêt. Et donc, cette réflexion-là leur a permis justement de savoir pourquoi ils restaient finalement dans cette formation.
- Speaker #3
S'approprier vraiment leur formation et se projeter justement avec ce qu'elle leur apporte. Donc oui,
- Speaker #1
c'est trois ECT.
- Speaker #3
En plus, elle rapporte, c'est vrai. Bien sûr, oui.
- Speaker #0
Alors, avez-vous d'autres conseils que vous souhaitez transmettre ? aux étudiants intéressés par la réorientation et qui nous écoutent ?
- Speaker #1
Moi, je rajouterais peut-être de proposer aux étudiants, mais ça a été dit, d'aller voir ce qui se passe dans d'autres universités. On peut parfois être étonné, il peut y avoir beaucoup de choses disponibles là où on est, et puis ça peut être très loin, c'est multifactoriel. Et puis parfois, aller voir ce qui se fait ailleurs. Je vais reprendre la question de la niche des options. Il y a des options qui... qui peuvent être assez particulières, qui ne sont pas disponibles partout. Et donc, parfois, l'étudiant a besoin de se raccrocher à un élément particulier qui va totalement le motiver pour le reste. Et puis, encore une fois, discuter autour de lui. Et parfois, il n'est pas rare de rencontrer des personnes qui sont dans un parcours professionnel, adulte, affirmé, et puis qui ont eu des itinéraires qui n'ont pas été des lignes droites, en fait. Voilà. Et puis, encore une fois... Ils sont jeunes, moi c'est ce que je leur dis, 18-19 ans, vous allez re-réfléchir un an, deux ans, mais c'est rien l'échec d'une vie et ça peut vraiment leur apporter du bien-être. Voilà, c'est pour reprendre le temps de ce que vous disiez, un propos que vous teniez la même, Brigo sur, on a besoin de temps et dans le lieu d'ouverture que vous animez, ils prennent ce temps. C'est pas un temps perdu parce qu'il va y avoir des certifications, trois ECTS. Alors je parle comme ça parce que l'étudiant, il a aussi sa matrice. ses coefficients, ses matières. Et souvent, dans les yeux d'ouverture, on est très agréablement surpris de découvrir des étudiants vraiment excellés dans leur domaine. Donc, voilà, aller chercher de l'information, bouger, se bouger, je dirais, puis vraiment se faire aider. Voilà.
- Speaker #2
Moi, j'aimerais marquer un point sur le fait de se rassurer. C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'on se réoriente en première année qu'on va être en retard spécialement. Même en deuxième année, même en troisième, quatrième année, il y a des personnes, par exemple dans ma licence, qui étaient en reprise d'études. Ils avaient peut-être 28, 29 ans. Il n'y a pas d'âge pour continuer ces études, qui plus est dans la faculté publique, où on a tout un tas de tranches d'âge qui sont elles-mêmes très contentes d'en fait, d'elles-mêmes reprendre des études. Ça permet d'ouvrir d'autres opportunités. Il ne faut pas avoir peur d'aller chercher ces opportunités, d'aller les créer. Souvent, la chance n'est pas naturelle, ça se provoque. Et je pense que c'est quelque chose de très important. Il ne faut pas hésiter à aller voir et à sortir, justement. Parce que si on reste dans sa faculté, si on reste dans sa licence, si on reste dans sa formation et qu'on ne bouge pas, qu'on reste avec les mêmes personnes, on ne va pas s'ouvrir sur ce qui existe d'autre. C'est pour ça que les yeux d'ouverture sont extrêmement importants. Parce que, par exemple, nous, au Campus Centre en littérature, langue, sciences humaines et sociales, on est plus ou moins séparés du campus de droit, du campus de santé. Il y a une certaine hétérogénéité entre les groupes. Et ce que permettent ces enseignements-là, c'est de se rencontrer et d'échanger. Puisqu'au final, on est étudiants de la même faculté, on est 42 000 à l'UPEC. Et c'est quand même très important de savoir qu'on n'est pas tout seul, qu'il existe tout un tas d'autres étudiants qui, eux-mêmes, sont souvent... surtout les plus anciens, conscients de tous les dispositifs qui existent et qui sont les mieux placés pour pouvoir nous aider. Il y a une solidarité étudiante qui est vraiment importante à signaler.
- Speaker #0
Ce sera le mot de la fin. Finalement, pour se bien se réorienter, il faut oser. Il faut oser et finalement, la réorientation, ce n'est pas un problème, c'est plutôt la solution finalement qui nous permet d'ouvrir de nouvelles portes, d'imaginer d'autres possibles. et de se sentir bien dans sa formation. Écoutez, j'espère que, chers auditeurs, ce podcast vous aura aidé, vous aura accompagné dans votre réflexion sur la réorientation. Merci à nos trois invités, donc Mme Brouvray, Mme Zakia et M. Le Bigre. Et à bientôt sur un prochain podcast. Merci.